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La Fabrique à Polyglottes

54. Parler une langue en 2 mois par l’immersion, Alan l’a fait. Pourquoi pas toi ? [par Mathis]

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28min |07/04/2024
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Description

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_____________________

Tu rêves d'apprendre une langue directement dans le pays ? D'échanger avec des locaux, de vivre une expérience authentique à l'étranger ? Mais tu te demandes par où commencer ? Ne cherche plus, cet épisode est fait pour toi !

Dans cet épisode, notre invité, Alan, étudiant passionné, partage son expérience d'apprentissage de 3 langues lors de ses voyages en Europe centrale, en Espagne et en Roumanie. Mais c'est en Roumanie, lors d'un stage de 2 mois, qu'il a véritablement plongé dans l'immersion linguistique.

Alan nous dévoile sa méthode éprouvée, de la préparation minutieuse de l'étude de la langue roumaine à son premier contact sur le sol roumain, en passant par ses interactions enrichissantes parsemées d'anecdotes.

En bref, cet épisode te fournira les clés essentielles pour te lancer dans l'aventure linguistique de tes rêves, afin que tu puisses revenir de ton séjour à l'étranger avec de réels progrès linguistiques.

Prépare-toi pour une immersion linguistique réussie !

Pour aller plus loin 🌐 : 

— L’épisode de podcast n°53 sur l’application de tandem linguistique HelloTalk : 

https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/53-hellotalk-l-application-de-tandem-linguistique-indispensable-comment-l-utiliser-par-mathis-thos

— L’épisode de podcast n°50 sur le parcours polyglotte de Mathis : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/50-parcours-polyglotte-comment-mathis-a-appris-8-langues-en-3-ans

— L’épisode de podcast n°13 avec Joanna de Walking Languages : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/13-j-ai-teste-pour-vous-n02-explore-le-pouvoir-des-langues-en-marchant-avec-joanna-de-walking-languages

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Transcription

  • Coralie

    Bienvenue sur la Fabrique à Polyglotte, le podcast qui va changer ta vision de l'apprentissage des langues. Je suis Coralie, ton hôte, et je suis là pour te montrer que devenir polyglotte, ça n'est pas réservé à quelques élus. Si tu as déjà rêvé de parler plusieurs langues couramment, alors tu es au bon endroit. Ici, nous allons briser les mythes de l'apprentissage des langues. Non, tu n'as pas besoin de talent extraordinaire ni de passer des heures interminables à étudier. Je vais te révéler des méthodes pratiques, des astuces inédites et des ressources précieuses qui vont transformer ton apprentissage autodidacte. Que tu sois débutant ou en quête de perfectionnement, la Fabrique Polyglotte est ton compagnon de route idéal. Alors prépare-toi à explorer le monde des langues avec un nouveau regard et abonne-toi dès maintenant pour ne rien manquer de cette aventure multilingue. Je suis votre hôte, enfin non, pas toujours, pas cette fois-ci. Je vais à nouveau céder le micro, céder la place d'animateur, d'animatrice du podcast et vous rejoindre dans le rang des auditeurs. Parce que le slogan de ce podcast, rappelez-vous, c'est Il y a mille manières d'apprendre une langue, trouvons la tienne Et je n'ai pas les clés, je n'ai pas la connaissance des mille et une façons avec lesquelles tu peux t'approprier la langue que tu souhaites apprendre et que tu souhaites maîtriser. Donc encore une fois, je cède mon micro pour que nous ayons accès à un des savoirs que je ne connais pas. Allez c'est parti, sans plus attendre, découvrons l'interview d'Alan Lequin.

  • Mathis

    Bienvenue à toi, c'est Mathis. J'ai rejoint l'équipe de la Fabrique à Polyglotte où j'anime des épisodes seul ou avec des invités comme c'est le cas aujourd'hui. Pour aborder le thème du jour, j'avais besoin d'un invité parce que nous allons avec lui désamorcer ce qui est sans doute le plus gros cliché qui existe dans le monde des langues, dans l'apprentissage des langues. On t'a peut-être déjà dit, le meilleur moyen de maîtriser une langue est d'aller à l'étranger. d'apprendre directement sur place. Mais pourtant, on connaît tous quelqu'un qui est parti faire un échange dans un pays type Erasmus et qui revient seulement avec quelques phrases basiques, sans se sentir vraiment à l'aise pour avoir des conversations, parce qu'il n'est resté qu'avec des Français. Donc l'apprentissage par l'immersion, ce n'est pas seulement aller faire un échange en Allemagne pendant 6 mois, non. L'immersion, c'est simplement te retrouver dans un contexte où ta langue cible est constamment parlée. Ça peut être dans un café en Sicile, si tu apprends l'italien par exemple. Regarder Harry Potter en VO, ou encore avoir des cours intensifs d'espagnol de 24 heures par semaine. Il y a énormément de façons de s'immerger. Mais aujourd'hui, nous allons parler de l'immersion dans le cadre du séjour à l'étranger, comment en tirer profit pour revenir avec des résultats, et ainsi éviter de partir du pays sans progrès effectif. Et pour ça, celui qui me paraît le meilleur interlocuteur pour répondre à ces questions, c'est Alan Lequinf, qui est encore étudiant, mais qui a déjà connu en moins de 3 ans, 3 expériences à l'étranger avec lesquelles il a appris 3 langues. Et d'ailleurs, ce type d'immersion m'a aussi permis d'apprendre plusieurs langues, dont le catalan, avec lequel je suis parti de zéro quand je suis arrivé à Barcelone pour mon Erasmus. Et c'est ce qui a déclenché chez moi la pétance que j'ai pour les langues encore aujourd'hui. Écoutons maintenant ce que Alan a à nous dire sur le sujet. Je te souhaite une bonne écoute. Bonjour Alan, on va donc parler de l'immersion linguistique dans le cadre du séjour effectué dans le pays de la langue qu'on veut apprendre par les expériences que tu as eues en Roumanie, mais aussi en Espagne plus brièvement. On va surtout s'intéresser au déroulé de ton séjour, la manière dont tu t'y es préparé, tes ressentis, et enfin les conseils que tu pourrais apporter pour ce type de séjour. Tu es étudiant en licence sciences du langage, mais aussi en journalisme à l'université de Paul Valéry et à l'école supérieure de journalisme de Montpellier. Et donc, en janvier dernier, tu as décidé de partir deux mois en Roumanie, de ton plein gré, dans le cadre d'un stage à Bucarest. Tu as eu également une autre expérience à l'étranger, en Espagne, avant de débuter ta licence. Et la première question que j'aimerais te poser, c'est comment t'es venu ce goût de l'aventure pour partir seul dans un autre pays ? Parce que je sais que c'est pas donné à tout le monde d'avoir cet esprit d'aventurier, et on va savoir comment t'es venu ça.

  • Alan

    Alors, salut Mathis ! Alors, moi, le goût de l'aventure, comme tu dis, découvrir des autres pays et tout, ça m'est venu un peu tardivement, on va dire. C'est une expérience toute bête. C'est des vacances que j'ai passées à l'étranger. J'avais fait un road trip pour aller en Pologne, rejoindre mon frère qui était sur place en 2020, donc période Covid. Et c'était une expérience vraiment... On va dire innovante pour moi, parce que j'avais jamais été à l'étranger avant ça, et j'ai été direct plongé dans l'immersion de l'aventure à l'étranger, puisque j'ai conduit seul jusqu'en Pologne, et donc j'avais pas d'autre choix que de communiquer avec des inconnus dans d'autres langues. Donc à l'époque c'était principalement l'anglais que j'avais appris à l'école, et que je connaissais grâce aux séries, un peu comme tout le monde. Mais en fait j'ai vraiment aimé ce côté où il faut se débrouiller avec ce qu'on a, c'est-à-dire souvent pas grand-chose, et... En fait, malgré ça, on peut quand même créer des liens et vivre des trucs qu'on ne vivrait jamais en France. Donc ça a vraiment donné le goût de l'aventure. Et ça a un peu amorcé, on va dire, une quête de l'étranger. Parce que l'année d'après, je suis parti en Roumanie pendant un été. Après, j'ai vécu six mois dans la province de Barcelone. J'ai enchaîné avec deux mois à Budapest. Et du coup, le dernier voyage en date, c'était deux mois à Bucarest, comme tu l'as dit. Et ça va être le sujet principal de l'épisode, si j'ai bien compris.

  • Mathis

    Oui, tu as également vécu à Barcelone pendant plusieurs mois. Quand tu étais là-bas, quelle était ta vision par rapport à la langue quand tu t'apprêtais à y aller ?

  • Alan

    Alors j'avais une vision de la langue qui était relativement scolaire, parce que, comme je te dis, j'avais appris l'anglais à l'école, mais c'était un peu la même chose pour l'espagnol, que je faisais en LV2, assez simplement. Et en fait, je suis arrivé dans un pays où une LV2, un niveau, on va dire, scolaire de la langue, ça ne suffisait plus du tout. Et pour communiquer avec les gens, en espagnol pour le coup, il fallait vraiment trouver des nouvelles ressources. Et du coup, je me suis mis à travailler la langue. Travailler l'étymologie des mots, travailler sur la grammaire, la conjugaison, juste un peu par survie pour être capable de parler avec ma famille d'accueil, parce que je faisais au pair sur place et la famille dans laquelle j'étais parlait très peu anglais. Donc c'est vraiment une nécessité et vu que j'y ai passé six mois, ça m'a donné l'occasion de vraiment approfondir mon espagnol et légèrement mon catalan, mais je ne vais pas en parler parce que c'est vraiment des petits mots de vocabulaire plutôt qu'une langue.

  • Mathis

    Et à l'issue de cette expérience, quels ont été les résultats linguistiques de cette expérience ? Est-ce que ça a été à la hauteur de tes attentes ? Est-ce que ça a été au-delà de tes espérances ? Ou est-ce que tu as progressé plus que ce que tu aurais pensé ?

  • Alan

    J'ai progressé énormément plus que ce que j'avais espéré. C'est-à-dire que je suis arrivé sur place avec l'idée de parler juste en anglais, parce que c'était ce qu'il y avait un peu dans le contrat au père à la base. Et en fait, je me suis découvert une passion pour apprendre l'espagnol. Et même si je ne le maîtrisais pas à un niveau maternel, j'étais capable à la fin du séjour de parler avec à peu près n'importe qui dans la rue. En gros, faire du small talk, ce que j'adore. Et au-delà du niveau que j'ai acquis pendant cette expérience, ça m'a surtout donné l'envie d'apprendre la langue. Et je pense que c'est beaucoup plus important que le simple fait d'être capable de parler une langue. C'est vraiment la motivation d'en apprendre encore plus.

  • Mathis

    Bien sûr, c'est la curiosité, c'est un peu cette envie de toujours aller à la rencontre de l'autre. Ce n'est pas uniquement pour savoir vraiment la langue. Maintenant, on va s'intéresser au sujet principal, l'immersion linguistique et surtout ton immersion linguistique que tu as effectuée en Roumanie. Ma première question est simple. Pourquoi as-tu décidé d'aller en Roumanie ? Pourquoi ce pays-là et pas un autre ?

  • Alan

    Oui, c'est intéressant de se pencher là-dessus. Pour donner un peu de contexte, du coup, comme tu as dit, je suis étudiant en journalisme. Et... Je me suis rendu à Bucarest au mois de janvier pour effectuer un stage dans une radio roumaine. Donc c'est clairement dans le cadre de mes études, mais je trouvais intéressant le fait d'aller à l'étranger, puisque professionnellement ça m'aide beaucoup. Et donc ce qui nous a intéressé ici, c'est surtout ce que ça m'a apporté sur le plan linguistique. Moi la Roumanie c'est un pays que je connaissais déjà, parce que j'avais fait un séjour en volontariat international il y a trois ans, en 2021. Et c'est un pays que j'avais beaucoup aimé, pour beaucoup de raisons. Pour les gens, pour l'accessibilité. Je ne sais pas, il y avait une appétence pour ce pays. Et par force des choses, je m'y suis retrouvé encore une fois, trois ans plus tard. Et ce qui a changé entre temps, c'est que je suis devenu très gourmand sur le plan linguistique. Je me suis mis en sciences du langage, on apprend beaucoup plus sur la langue. Et de moi-même, dans mon temps perso, je me suis mis à étudier la langue. Et du coup, je retournais dans le pays avec une nouvelle vision sur les choses, et surtout sur la langue.

  • Mathis

    Oui, c'était un peu la question aussi que j'avais envie de poser. C'était, est-ce qu'il y a eu seulement les voyages qui t'ont influencé dans les langues que tu as apprises ? Est-ce que ta licence aussi t'a donné le goût de l'apprentissage des langues ? Qu'est-ce qui t'a vraiment donné envie d'apprendre plein de langues ?

  • Alan

    C'est quelque chose qui s'est fait un peu au fur et à mesure. Je pense que premièrement, le déclic, ça a été les voyages. Ça a été d'être confronté en fait à des nouvelles langues. Parce que là d'où je viens, en Bretagne, on est certes confronté à la langue bretonne, mais qui est très minoritaire. Et surtout, on est très loin de toutes les frontières, donc il y a très peu d'échanges linguistiques avec les gens. Et en fait, dès l'heure où j'ai été en dehors du pays, j'ai été confronté à de l'allemand, à de l'anglais, à du polonais. Ça m'a juste en fait débloqué des nouvelles questions, c'est comment est-ce qu'on dit ce mot-là dans telle langue ? Est-ce que ce mot-là est traduisible dans telle langue ? Et en fait, c'est un chemin de pensée dans lequel je m'engouffre quotidiennement maintenant, mais qui n'existait même pas il y a 4 ans de ça. Et donc, comme je te disais, c'est quelque chose dans lequel je m'engouffre un peu plus tous les jours. L'étincelle, ça a été le voyage. Et après, il y a eu les rencontres. J'ai rencontré des gens qui étaient bilingues, qui étaient trilingues, qui parlaient même voire quatre langues, avec qui j'ai pu habiter, beaucoup échanger. Et ça a vraiment développé une curiosité énorme pour le sujet. Et je dirais pas une forme de honte, mais je me suis presque senti inférieur du fait de parler une seule langue, qui était le français.

  • Mathis

    Oui, j'ai eu ça aussi quand j'étais à peine capable de parler l'anglais. Mais au contraire, je trouve ça super inspirant, sachant que tu as commencé avec des gens qui t'ont inspiré et finalement, tu as appris plusieurs langues et maintenant, tu inspires. Et pour le roumain, ma question est comment tu t'es préparé ? Est-ce que tu as appris en amont du roumain ? Est-ce que tu savais peut-être déjà par l'expérience que tu as eue il y a trois ans en volontariat ? Ou est-ce que tu as appris directement sur le tas ?

  • Alan

    Alors, avant de partir en Roumanie, j'ai commencé à étudier de chez moi, on va dire deux mois avant de partir. J'ai suivi des petites leçons en ligne, qui étaient d'ailleurs fournies par la radio pour laquelle j'allais travailler. Et en fait, c'était assez partiel, c'était vraiment les bases de la langue, parce que les bases, je ne les avais pas du tout acquises quand j'étais allé une première fois dans le pays. Donc, c'était un peu un départ à zéro. En parallèle, je pratiquais la langue assez quotidiennement, on va dire, avec l'application Eloto, que je trouve intéressante. On peut parler avec des natifs, on peut échanger entre français-roumains, roumains-français. Ça, ça m'a vraiment donné beaucoup de vocabulaire. Là où les leçons, à la base, c'était plus pour les structures de phrases et une compréhension plus globale de la langue.

  • Mathis

    Pour apprendre une langue, en fonction de toutes les méthodes que tu as utilisées, comment tu identifierais un peu la méthode Alan ?

  • Alan

    Alors la méthode Alan, c'est on va dire un melting pot de plein de choses. J'adore le boeuf bourguignon et en fait ma façon d'apprendre une langue, c'est une sorte de boeuf bourguignon. Je mets un peu de cours très formels, je mets un peu de discussions informelles et je mets un peu de, on va dire, curiosité personnelle. Des lectures d'articles, du visionnage de vidéos, plein de choses. Et en fait, je mixe tout ça et j'en ressors beaucoup d'influences différentes pour la langue. Donc ça me donne, on va dire, une vision assez globale de la langue qui me suffise avant d'aller dans le pays. Et chose intéressante, c'est qu'en fait, je ne me cantonne pas à juste regarder du contenu... Enfin, admettons que je veuille apprendre la langue roumaine, je ne me cantonne pas à regarder des vidéos en langue roumaine. Ça va être aussi de la culture générale sur comment fonctionne le pays, sur l'histoire du pays. Ça me donne d'autres ressources intellectuelles pour, quand je regarde réellement des vidéos en roumain, comprendre qu'est-ce qui peut être un nom propre, qu'est-ce qui peut être une ville, qu'est-ce qui peut être un personnage. Et en fait, ça fait énormément de connexion dans ton esprit. Et je trouve que la langue, c'est juste une extension de la culture du pays. Et si tu as zéro culture sur le pays, la langue va être plus délicate à s'approprier.

  • Mathis

    Bien sûr, de toute façon, c'est comme ça aussi que tu t'appropries la langue. La culture, elle est super importante pour moi. Elle est même indissociable de la langue. La langue, c'est la culture. La culture fait la langue. C'est super important de connecter l'apprentissage de la langue avec des notions de culture. Je ne dis pas que tu dois être hyper calé sur l'histoire du pays depuis la préhistoire, mais avoir des petites notions pour pouvoir se sentir un peu plus proche de la langue. Pour revenir au thème de la Roumanie, donc tu as fait un stage là-bas. Combien de temps es-tu resté dans le pays au total ? Es-tu allé dans le cadre de ton stage ou tu as inclus ce stage dans ton séjour ?

  • Alan

    Ah, ça c'est intéressant. Alors, j'y suis resté deux mois en tout, donc janvier et février. Et on va dire que les deux, le stage et le séjour en Roumanie, étaient fusionnels. Ça allait ensemble. On va dire que je suis allé en Roumanie pour mon stage, mais que j'ai choisi mon stage en Roumanie.

  • Mathis

    Et quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée en Roumanie ? Tes premiers doutes ou tes premiers contacts ?

  • Alan

    Mes premiers contacts, c'était à l'aéroport de Paris-Bauvais. Parce que j'ai volé de Paris-Bauvais jusqu'à Bucarest. Et il faut savoir que hors saison, comme ça, c'est quasiment que des Roumains qui prennent l'avion. Et donc, mes premières vraies interactions en langue roumaine, avec le bagage que j'avais avant de partir, ça a été dans la file d'attente de Paris-Bauvais, où j'ai du coup indiqué la voie à des Roumains qui ne parlaient pas un mot de français. C'était tout bête, c'était Vous allez où ? Moi aussi, je vais là-bas. Oh, bon voyage, bonne journée, voilà, des trucs très bêtes. Et les premiers doutes, c'est venu instantanément, en fait, parce que juste, je me suis demandé, mais est-ce que je dis vraiment... Est-ce que je prononce bien ces mots-là ? Parce que je sentais un peu d'appréhension dans leur regard, pas forcément du jugement. On sentait qu'ils se demandaient, est-ce que je leur parlais en roumain, est-ce que c'était une sorte d'hybride franco-roumaine ? Et donc, je suis parti, comme ça, de quasiment rien. Mais en fait, ce contact-là à l'aéroport, il a été très bref, et une fois que je suis arrivé dans le pays, il y a eu... Une sorte de déclic, en fait, et je me suis senti roumain, sans très dément. C'est assez particulier, mais je n'avais pas du tout envie de parler anglais ou français avec les gens. J'avais envie de communiquer en roumain avec tout le monde, pour demander mon chemin, pour commander à boire, pour commander une baguette, des trucs vraiment basiques de la vie. Avec le bagage que j'avais, qui était au final suffisant pour faire ces choses-là, ça me donnait vraiment beaucoup de confiance pour faire ça.

  • Mathis

    Et donc, tu t'es mis dans la peau d'un roumain, c'est-à-dire que tu as un peu joué un rôle, en quelque sorte.

  • Alan

    Ouais, exactement. Pour me mettre dans le rôle d'un roumain, j'ai pas mal copié l'accent et l'intonation d'un collègue de la radio. Je pense que c'est important de se mettre dans un rôle quand on parle une langue, parce que ça nous fait un peu dépasser des frontières et des barrières mentales qu'on peut avoir, qu'on s'impose, qui sont juste de la peur, et qui te font te sentir beaucoup plus à l'aise. J'ai beaucoup aimé ce rôle de Roumain, que j'ai essayé de prendre au plus vite, qui n'était pas forcément évident, parce que j'ai eu des petits rires, des petits sourires, avec les gens avec qui je parlais, qui comprenaient clairement que je ne venais pas du pays, mais qui étaient quand même contents que je fasse l'effort. Donc c'était très intéressant, comme premier contact.

  • Mathis

    C'est ça, c'est que au début, bon après ça dépend des pays, mais je sais que les gens généralement sont contents que tu parles leur langue, même si c'est que des bribes, c'est pas grave. Au moins, ils sont reconnaissants que tu fasses l'effort. Ça c'est très gratifiant, et ça je le dis toujours, quand quelqu'un apprend une langue, on a peur de parler une langue. Si déjà tu me parles français avec juste une phrase, moi je suis content, j'ai pas besoin que tu me fasses un discours sur l'aéronautique. Maintenant, je voudrais savoir, dans une journée qu'on pourrait qualifier de journée type, à quelle fréquence utilisais-tu le roumain ?

  • Alan

    Je l'utilisais absolument tous les jours, parce que j'avais certes une rédaction qui était en français, donc avec mes collègues c'était principalement du français, même s'ils étaient roumains, mais en fait, il faut savoir que c'était un gros complexe là où je travaillais, et donc il y avait forcément d'autres sections qui venaient à se brasser, ou même des contrôles d'identité banales en fait, qui étaient à l'entrée. Il était obligatoirement en langue roumaine. Donc, par la force des choses, j'étais obligé de parler roumain, au moins avec les policiers qui étaient à l'entrée et les collègues des autres sections. Et à ça, du coup, on peut rajouter les interactions un peu basiques du quotidien. Quand tu vas au bar, quand tu vas faire tes courses, quand tu vas acheter un burger ou une pizza. Mais ça, ça dépendait, c'était pas forcément tous les jours. Je me suis quand même imposé une discipline personnelle qui est de... Pas parler anglais du tout pendant mon séjour à Bucarest, à part si j'avais vraiment pas d'autre choix, que je devais me faire comprendre et que le roumain suffisait pas. Mais on va dire avec ces interactions banales, ma discipline a suffi pendant ces deux mois.

  • Mathis

    Et à part dans le cadre de ton stage, quelles ont été tes occasions pour pratiquer pendant ton expérience ?

  • Alan

    Alors j'ai eu l'occasion de parler pas mal roumain quand j'ai voyagé dans le pays, parce que c'était un des gros points positifs de mon stage, c'est que j'avais beaucoup de temps libre pour un peu vadrouiller, voir d'autres villes. Donc j'ai fait un gros tour en Roumanie, et à chaque fois c'était l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, amorcer le contact, et du coup, conformément à la discipline, rester en roumain, absolument tout le temps. Donc j'ai eu des interactions qui étaient vraiment fabuleuses, j'ai pu aller dans l'arrière-pays et parler avec des gens qui avaient... Absolument zéro vocabulaire en d'autres langues que le roumain, et quand même être capable de se comprendre. J'ai beaucoup voyagé en stop dans le pays, vers la Moldavie, aussi vers l'Est, quasiment frontière serbe, et en fait, ça te met vraiment face au... Face au problème, quand t'es avec un inconnu dans une voiture et qu'il faut passer le temps, c'est un peu la convention du stop, et bah en fait t'as pas le choix que de parler en roumain. Donc là c'est du small talk à fond en langue roumaine. Ça te force à te dépasser et à vraiment faire le point sur tout le vocabulaire que tu connais, histoire d'être non plus pas trop un passager chiant et en même temps avoir la discussion. Ce qui est en vrai une balance pas si évidente à trouver, mais franchement je me suis très bien débrouillé.

  • Mathis

    C'est un peu difficile quand tu fais des choses que tu ferais dans ton pays, déjà où ça te demande par exemple... Si t'es en voiture déjà, tu conduis et en plus tu dois faire la conversation, donc c'est pas forcément simple. Mais je sens qu'il y a quelques petites anecdotes que tu pourrais nous raconter. Est-ce que t'as une petite anecdote sur les rencontres que tu as pu faire, sur les interactions que tu as pu avoir ?

  • Alan

    Alors ouais, forcément il y a d'autres expériences. Je suis resté deux mois, j'ai eu l'occasion de beaucoup bouger. Et donc comme tu disais, il y a des choses très banales du quotidien en France qui deviennent... Assez exceptionnel quand t'es dans un pays étranger et que t'es confronté à la langue. Y'a beaucoup d'actions qui seraient très banales en France, qui deviennent un peu exceptionnelles quand t'es dans un pays étranger. Tu vas pouvoir confirmer ces choses-là. Il y avait ce jour où on a été faire un road trip ensemble en Transylvanie. On a utilisé Blablacar. Et il y a un contrat qui fait qu'on parle avec les gens dans la voiture. Il y a une promiscuité qui se crée. Et il y a des liens qui se créent, forcément. J'aimerais parler du jour où on a fait 4 heures de trajet entre Sibiu et Bucarest et qu'on a pris ce Blablacar qui s'appelait Marianne. Marianne, c'était un Roumain très sympathique au demeurant, je dirais 35 ans, et très loquace, quelqu'un qui adore parler. Et quand on a quelqu'un qui adore parler dans une voiture, la moindre des politesses, c'est de répondre. Sauf que Marianne, il y avait une particularité, il ne parlait que Roumain. Donc moi, je pouvais que être reconnaissant de ça. J'étais là pour travailler ma langue, toi aussi, tu étais là pour travailler ta langue. Et donc, c'était vraiment la meilleure des choses. On avait 4 heures à tuer, on avait 4 heures pour parler, et c'était vraiment du pain béni pour nous. Sauf que... Il s'avère que Marianne était loquace, mais peut-être un peu trop. C'est-à-dire qu'il avait beaucoup, beaucoup de discussions, et il était très patient. Donc ça a été une vraie épreuve, pendant 4 heures, de parler avec Marianne, sans s'arrêter quasiment, et toujours en roumain. Il y a eu quelques petits moments d'incompréhension quand même, des longs moments d'incompréhension, parfois jusqu'à quelques minutes, qui sont une épreuve en soi, parce qu'il faut savoir rebondir, il faut savoir pas se limiter à ça, se dire Ah, le moment est trop bizarre ! Vas-y, on switch en français. C'est pas cool, c'est pas réglo, et c'est pas la règle qu'on s'est imposée. Du coup, on va toujours chercher plus loin, on va toujours chercher à comprendre ce qu'il dit. Donc non, c'est assez délicat. On a fini ce voyage en ne se comprenant pas. Je pense qu'il y avait beaucoup de fatigue qui jouait, mais on n'arrivait pas du tout à décider où est-ce qu'on allait le déposer à la fin du trajet. Au début, c'est à l'aéroport. Après, ils nous demandaient de le déposer à un métro. Au final, il s'est arrêté à un feu rouge. On n'a pas tout compris, mais c'était une expérience formidable. Ce monsieur sorti de nulle part, presque un caricatural sorti d'un film, moi, il m'a beaucoup apporté. Et je crois que j'ai passé un cap de confiance.

  • Mathis

    C'est justement ça, le charme des expériences comme ça. C'est pour ça qu'on vit, c'est des choses qui nous changent. Je pense que ça a dû énormément t'apporter. Ça a été la chose la plus immersive que tu as eue pendant tout ton séjour en Roumanie. Je pense qu'à partir de ce moment-là, le reste de ton expérience n'a pas été la même.

  • Alan

    Il y a eu un avant, il y a eu un après Marianne. C'est vraiment, je pense, la plus grande expérience d'immersion linguistique que j'ai pu vivre, parce que c'était vraiment 4 heures très intenses, et on va dire sans pause, parce que je parle de discipline depuis le début, que je m'impose, mais en fait ça restait des échanges qui étaient très courts avec les gens, qui étaient brefs, qui ne duraient jamais plus de 5 ou 10 minutes, et c'est vrai que... Ça nous est un peu tombé dessus, mais parler pendant plusieurs heures dans une langue, il y a quand même quelque chose qui change dans la manière d'appréhender la langue. Je pense plus d'automatisme. Bon, ça reste des discussions très simples, mais on en est sortis quand même plus aguerris.

  • Mathis

    Mais ce qui est bien aussi, c'est que cette occasion, ok, elle est venue comme ça, mais tu l'as en quelque sorte provoqué aussi, puisque avec le blabla car, les blabla car que tu as mis en place, c'était un peu le but de faire des rencontres. Donc tu as eu ce réflexe de provoquer les rencontres plutôt que d'attendre les rencontres.

  • Alan

    C'est vrai. Et c'est quelque chose que je fais assez systématiquement à partir de maintenant, quand je vais à l'étranger. Je reste pas dans mon appartement. J'essaie d'aller dehors, de toujours découvrir des choses, parler à des gens, faire des visites, aller au bar. Et c'est vraiment en provoquant les rencontres qu'on est menés à parler. Ça fait peur, au début. Mais en fait, c'est important de passer ce truc-là. Et je pense qu'une fois qu'on arrive à être à l'aise avec ça, c'est les meilleures rencontres du monde. C'est souvent des choses qu'on ne verra jamais en France. C'est des échanges qui sont très riches. Et là, je ne parle même pas sur le plan linguistique. C'est vraiment juste personnellement, en fait. C'est très enrichissant.

  • Mathis

    Bien sûr, comme je répète encore, c'est pas que la langue. La langue, c'est bien, la langue, ok. Mais la langue, c'est les rencontres. La langue, c'est la culture. Et moi, je voulais savoir, est-ce que tu penses que tu t'es approprié la culture par l'apprentissage de la langue ou alors que tu t'es approprié la langue par la découverte de cette culture ?

  • Alan

    Je pense que c'est plutôt l'appropriation de la langue grâce à la culture. J'ai été vraiment immergé dans le pays pendant deux mois. Quotidiennement, je travaillais avec des articles de presse, donc j'étais tout le temps dans l'actualité roumaine, au milieu des problèmes de société. Sur mon temps libre, je voyageais, je parlais avec des gens. Et en fait, tout ça, ça a vraiment conforté l'image globale de la culture roumaine que je m'étais forgée à l'avance. Et ça a été aussi accompagné d'un apprentissage plus facile de la langue. La culture générale que je me suis forgée pendant ces deux mois, ça a été un élément hyper facilitateur pour approfondir la langue. Il y a des choses très bêtes, mais quand on lit des articles en roumain, on va retenir des mots de vocabulaire qui reviennent assez régulièrement, on va assimiler ces mots, et on va être capable de les ressortir plus tard. Pour ce qui est de la grammaire, de la conjugaison, ça vient dans les discussions. On se forge en fait une façon de parler qui dépend vraiment de notre expérience sur place, des discussions, de la culture.

  • Mathis

    J'ai un peu la même manière de penser, c'est un peu comme quand j'étais en Allemagne, j'essayais un peu de procéder de la même manière même si je n'ai pas eu à m'en rendre compte que toi.

  • Alan

    C'est ça qui est intéressant quand on reste longtemps dans un pays, c'est qu'on a le temps de découvrir ces choses-là. C'est pas comme du tourisme. Le tourisme, c'est extrêmement chouette, c'est enrichissant, mais il y a le facteur temps qui est extrêmement limitant dans ce qu'on a le temps de voir et d'assimiler. Là, la vraie richesse de mon expérience, c'est que je suis resté deux mois, et donc ça a été autant de temps que je pouvais mettre au service de l'apprentissage de la culture et de la langue. Et ça, je le conseille à tout le monde. Les séjours longs. À l'étranger, c'est vraiment quelque chose.

  • Mathis

    Est-ce que je voulais te demander justement ce que tu recommanderais de faire à quelqu'un qui aimerait partir dans le pays de sa langue d'apprentissage, pour un voyage ou pour y vivre ?

  • Alan

    C'est une bonne question. Pour une immersion linguistique, comme je l'ai fait, je conseillerais réellement de commencer à apprendre les bases de la langue avant de partir. Pour moi, c'est hyper important, juste pour se mettre en confiance avant de partir. Et c'est toujours intéressant d'avoir une petite base pour après approfondir la langue et l'apprentissage. Quelque chose d'extrêmement important, c'est faire preuve de curiosité. Pas se fermer de porte, se laisser porter par la culture, par l'histoire du pays, par ce qui se fait actuellement. par les grandes villes, par le président, en fait, juste accumuler des connaissances sur le pays et pour être capable de juste s'intégrer, avoir des discussions basiques. Parce que plus on en sait, et plus on a moyen de créer du lien avec les gens. C'est en créant le lien qu'on s'améliore, qu'on prend confiance et qu'on va toujours plus loin dans la langue.

  • Mathis

    Je pense que ta vision, elle est assez appropriée. Peu importe le pays où on va, peu importe la difficulté de la langue, c'est toujours important, comme on a dit, de s'approprier tout ce qui est appropriable. Et je pense que la langue ensuite s'intègre dans ce processus-là. Une de mes dernières questions, après avoir passé deux mois en Roumanie et que tu es revenu en France, est-ce que tu es satisfait de ton niveau de roumain ?

  • Alan

    Oui, je suis extrêmement satisfait de mon niveau de roumain. Je suis parti en Roumanie avec un niveau, moi, que je qualifierais de misérable à l'oral. J'étais capable d'écrire, mais j'étais incapable de le parler, comme j'ai pu le voir à l'aéroport de Beauvais. Et en fait, très vite, ça s'est décanté et j'ai pris confiance extrêmement rapidement. Peut-être grâce à la proximité du français et du roumain, j'ai appris assez vite. Et actuellement, je suis encore capable d'avoir des discussions en roumain. Donc, ouais, ça a été une très belle surprise de voir que j'étais capable de parler roumain.

  • Mathis

    Ce n'est pas tout le monde qui a réussi à apprendre une langue en deux mois, même si évidemment on peut toujours apprendre plus, mais bravo à toi. Est-ce que tu as maintenant d'autres projets de séjour d'immersion linguistique similaire à ce que tu as fait en Roumanie ?

  • Alan

    Alors, j'aimerais beaucoup retourner en Roumanie. Avec l'expérience que j'ai vécue là-bas, elle était tellement riche et, on va dire, agréable, que je me vois mal refaire une immersion linguistique aussi intense ailleurs, du moins pour le moment. Donc ouais, peut-être que je vis un peu encore sur mon petit nuage, parce que je viens de rentrer de là-bas, mais ouais, j'aimerais vraiment approfondir tout ce que j'ai déjà pu mettre en place.

  • Mathis

    Et est-ce que tu souhaiterais coupler ce genre d'expérience avec ton projet professionnel ? Parce que je sais que tu es étudiant en journalisme, donc est-ce que tu aimerais introduire ce concept dans ton projet pro ?

  • Alan

    Ouais, bien sûr. C'est même la raison, en fait, de ma présence en journalisme. J'étais vraiment omnibulé par la mobilité. Quand j'étais en Espagne, en Roumanie, j'ai enchaîné avec la Hongrie. J'ai un peu pris la fièvre de la mobilité et j'ai vraiment réfléchi au milieu qui pourrait me permettre de mettre ça en place au sein de mon métier. Et il s'avère que oui, le journalisme, avec tous les désavantages qu'il comporte, il a au moins la qualité première de te faire bouger. Et donc, oui, ce serait avec plaisir que je mettrais mes langues à profit de mon métier.

  • Mathis

    Les langues finalement ça tourne des portes, et les portes tournent des langues, et c'est ça que j'adore avec le monde des langues, c'est que ça ne peut que t'ouvrir des choses. Respect pour tes aventures, tes expériences, tes prises de risques, bravo à toi. Maintenant je vais te laisser le mot de la fin.

  • Alan

    Prenez confiance en vous, et amusez-vous, parce que pour apprendre une langue, il n'y a pas de secret, il faut s'amuser, et il faut faire des choses qui nous plaisent. Il faut accompagner nos passions par la langue, et c'est comme ça qu'on va s'améliorer. Et pour prendre confiance, chacun a ses méthodes, il faut vous écouter.

  • Mathis

    Sur ces belles paroles, on va se quitter. Merci Alan pour ton temps accordé. Donc voilà, c'était l'expérience d'Alan. En bref, Alan t'a montré comment tirer profit d'un séjour à l'étranger avec sa méthode. Si tu n'as pas la possibilité de partir dans le pays de ta langue cible et que tu veux pratiquer ta langue, j'ai la solution pour toi. Nous avons parlé d'immersion linguistique, mais j'en parle aussi dans l'épisode numéro 53 où je te présente l'application HelloTalk, l'application de temps d'aide linguistique qui te permet de trouver des locuteurs natifs avec qui tu vas pratiquer ta langue d'apprentissage. simplement avec ton téléphone, et ainsi dépasser tes a priori sur la pratique d'une langue étrangère. Je te mets l'épisode dans la barre d'infos. Abonne-toi au podcast pour ne pas manquer les prochains épisodes et réveiller le polyglotte qui dort en toi.

  • Coralie

    Merci d'avoir écouté cet épisode de la Fabrique à Polyglotte jusqu'à la fin. J'espère sincèrement qu'il a été enrichissant pour toi. Si c'est le cas, j'ai une faveur à te demander. Pour soutenir notre communauté polyglotte grandissante, pourrais-tu prendre un instant pour attribuer 5 étoiles à ce podcast sur ta plateforme d'écoute et le partager autour de toi ? Ton soutien, c'est la clé de la longévité de ce podcast. Je te remercie chaleureusement pour ce geste. Et en attendant notre prochain rendez-vous, je te souhaite d'incroyables conversations en langue étrangère, Mais surtout, reste curieuse, reste curieux.

Description

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Tu rêves d'apprendre une langue directement dans le pays ? D'échanger avec des locaux, de vivre une expérience authentique à l'étranger ? Mais tu te demandes par où commencer ? Ne cherche plus, cet épisode est fait pour toi !

Dans cet épisode, notre invité, Alan, étudiant passionné, partage son expérience d'apprentissage de 3 langues lors de ses voyages en Europe centrale, en Espagne et en Roumanie. Mais c'est en Roumanie, lors d'un stage de 2 mois, qu'il a véritablement plongé dans l'immersion linguistique.

Alan nous dévoile sa méthode éprouvée, de la préparation minutieuse de l'étude de la langue roumaine à son premier contact sur le sol roumain, en passant par ses interactions enrichissantes parsemées d'anecdotes.

En bref, cet épisode te fournira les clés essentielles pour te lancer dans l'aventure linguistique de tes rêves, afin que tu puisses revenir de ton séjour à l'étranger avec de réels progrès linguistiques.

Prépare-toi pour une immersion linguistique réussie !

Pour aller plus loin 🌐 : 

— L’épisode de podcast n°53 sur l’application de tandem linguistique HelloTalk : 

https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/53-hellotalk-l-application-de-tandem-linguistique-indispensable-comment-l-utiliser-par-mathis-thos

— L’épisode de podcast n°50 sur le parcours polyglotte de Mathis : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/50-parcours-polyglotte-comment-mathis-a-appris-8-langues-en-3-ans

— L’épisode de podcast n°13 avec Joanna de Walking Languages : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/13-j-ai-teste-pour-vous-n02-explore-le-pouvoir-des-langues-en-marchant-avec-joanna-de-walking-languages

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Transcription

  • Coralie

    Bienvenue sur la Fabrique à Polyglotte, le podcast qui va changer ta vision de l'apprentissage des langues. Je suis Coralie, ton hôte, et je suis là pour te montrer que devenir polyglotte, ça n'est pas réservé à quelques élus. Si tu as déjà rêvé de parler plusieurs langues couramment, alors tu es au bon endroit. Ici, nous allons briser les mythes de l'apprentissage des langues. Non, tu n'as pas besoin de talent extraordinaire ni de passer des heures interminables à étudier. Je vais te révéler des méthodes pratiques, des astuces inédites et des ressources précieuses qui vont transformer ton apprentissage autodidacte. Que tu sois débutant ou en quête de perfectionnement, la Fabrique Polyglotte est ton compagnon de route idéal. Alors prépare-toi à explorer le monde des langues avec un nouveau regard et abonne-toi dès maintenant pour ne rien manquer de cette aventure multilingue. Je suis votre hôte, enfin non, pas toujours, pas cette fois-ci. Je vais à nouveau céder le micro, céder la place d'animateur, d'animatrice du podcast et vous rejoindre dans le rang des auditeurs. Parce que le slogan de ce podcast, rappelez-vous, c'est Il y a mille manières d'apprendre une langue, trouvons la tienne Et je n'ai pas les clés, je n'ai pas la connaissance des mille et une façons avec lesquelles tu peux t'approprier la langue que tu souhaites apprendre et que tu souhaites maîtriser. Donc encore une fois, je cède mon micro pour que nous ayons accès à un des savoirs que je ne connais pas. Allez c'est parti, sans plus attendre, découvrons l'interview d'Alan Lequin.

  • Mathis

    Bienvenue à toi, c'est Mathis. J'ai rejoint l'équipe de la Fabrique à Polyglotte où j'anime des épisodes seul ou avec des invités comme c'est le cas aujourd'hui. Pour aborder le thème du jour, j'avais besoin d'un invité parce que nous allons avec lui désamorcer ce qui est sans doute le plus gros cliché qui existe dans le monde des langues, dans l'apprentissage des langues. On t'a peut-être déjà dit, le meilleur moyen de maîtriser une langue est d'aller à l'étranger. d'apprendre directement sur place. Mais pourtant, on connaît tous quelqu'un qui est parti faire un échange dans un pays type Erasmus et qui revient seulement avec quelques phrases basiques, sans se sentir vraiment à l'aise pour avoir des conversations, parce qu'il n'est resté qu'avec des Français. Donc l'apprentissage par l'immersion, ce n'est pas seulement aller faire un échange en Allemagne pendant 6 mois, non. L'immersion, c'est simplement te retrouver dans un contexte où ta langue cible est constamment parlée. Ça peut être dans un café en Sicile, si tu apprends l'italien par exemple. Regarder Harry Potter en VO, ou encore avoir des cours intensifs d'espagnol de 24 heures par semaine. Il y a énormément de façons de s'immerger. Mais aujourd'hui, nous allons parler de l'immersion dans le cadre du séjour à l'étranger, comment en tirer profit pour revenir avec des résultats, et ainsi éviter de partir du pays sans progrès effectif. Et pour ça, celui qui me paraît le meilleur interlocuteur pour répondre à ces questions, c'est Alan Lequinf, qui est encore étudiant, mais qui a déjà connu en moins de 3 ans, 3 expériences à l'étranger avec lesquelles il a appris 3 langues. Et d'ailleurs, ce type d'immersion m'a aussi permis d'apprendre plusieurs langues, dont le catalan, avec lequel je suis parti de zéro quand je suis arrivé à Barcelone pour mon Erasmus. Et c'est ce qui a déclenché chez moi la pétance que j'ai pour les langues encore aujourd'hui. Écoutons maintenant ce que Alan a à nous dire sur le sujet. Je te souhaite une bonne écoute. Bonjour Alan, on va donc parler de l'immersion linguistique dans le cadre du séjour effectué dans le pays de la langue qu'on veut apprendre par les expériences que tu as eues en Roumanie, mais aussi en Espagne plus brièvement. On va surtout s'intéresser au déroulé de ton séjour, la manière dont tu t'y es préparé, tes ressentis, et enfin les conseils que tu pourrais apporter pour ce type de séjour. Tu es étudiant en licence sciences du langage, mais aussi en journalisme à l'université de Paul Valéry et à l'école supérieure de journalisme de Montpellier. Et donc, en janvier dernier, tu as décidé de partir deux mois en Roumanie, de ton plein gré, dans le cadre d'un stage à Bucarest. Tu as eu également une autre expérience à l'étranger, en Espagne, avant de débuter ta licence. Et la première question que j'aimerais te poser, c'est comment t'es venu ce goût de l'aventure pour partir seul dans un autre pays ? Parce que je sais que c'est pas donné à tout le monde d'avoir cet esprit d'aventurier, et on va savoir comment t'es venu ça.

  • Alan

    Alors, salut Mathis ! Alors, moi, le goût de l'aventure, comme tu dis, découvrir des autres pays et tout, ça m'est venu un peu tardivement, on va dire. C'est une expérience toute bête. C'est des vacances que j'ai passées à l'étranger. J'avais fait un road trip pour aller en Pologne, rejoindre mon frère qui était sur place en 2020, donc période Covid. Et c'était une expérience vraiment... On va dire innovante pour moi, parce que j'avais jamais été à l'étranger avant ça, et j'ai été direct plongé dans l'immersion de l'aventure à l'étranger, puisque j'ai conduit seul jusqu'en Pologne, et donc j'avais pas d'autre choix que de communiquer avec des inconnus dans d'autres langues. Donc à l'époque c'était principalement l'anglais que j'avais appris à l'école, et que je connaissais grâce aux séries, un peu comme tout le monde. Mais en fait j'ai vraiment aimé ce côté où il faut se débrouiller avec ce qu'on a, c'est-à-dire souvent pas grand-chose, et... En fait, malgré ça, on peut quand même créer des liens et vivre des trucs qu'on ne vivrait jamais en France. Donc ça a vraiment donné le goût de l'aventure. Et ça a un peu amorcé, on va dire, une quête de l'étranger. Parce que l'année d'après, je suis parti en Roumanie pendant un été. Après, j'ai vécu six mois dans la province de Barcelone. J'ai enchaîné avec deux mois à Budapest. Et du coup, le dernier voyage en date, c'était deux mois à Bucarest, comme tu l'as dit. Et ça va être le sujet principal de l'épisode, si j'ai bien compris.

  • Mathis

    Oui, tu as également vécu à Barcelone pendant plusieurs mois. Quand tu étais là-bas, quelle était ta vision par rapport à la langue quand tu t'apprêtais à y aller ?

  • Alan

    Alors j'avais une vision de la langue qui était relativement scolaire, parce que, comme je te dis, j'avais appris l'anglais à l'école, mais c'était un peu la même chose pour l'espagnol, que je faisais en LV2, assez simplement. Et en fait, je suis arrivé dans un pays où une LV2, un niveau, on va dire, scolaire de la langue, ça ne suffisait plus du tout. Et pour communiquer avec les gens, en espagnol pour le coup, il fallait vraiment trouver des nouvelles ressources. Et du coup, je me suis mis à travailler la langue. Travailler l'étymologie des mots, travailler sur la grammaire, la conjugaison, juste un peu par survie pour être capable de parler avec ma famille d'accueil, parce que je faisais au pair sur place et la famille dans laquelle j'étais parlait très peu anglais. Donc c'est vraiment une nécessité et vu que j'y ai passé six mois, ça m'a donné l'occasion de vraiment approfondir mon espagnol et légèrement mon catalan, mais je ne vais pas en parler parce que c'est vraiment des petits mots de vocabulaire plutôt qu'une langue.

  • Mathis

    Et à l'issue de cette expérience, quels ont été les résultats linguistiques de cette expérience ? Est-ce que ça a été à la hauteur de tes attentes ? Est-ce que ça a été au-delà de tes espérances ? Ou est-ce que tu as progressé plus que ce que tu aurais pensé ?

  • Alan

    J'ai progressé énormément plus que ce que j'avais espéré. C'est-à-dire que je suis arrivé sur place avec l'idée de parler juste en anglais, parce que c'était ce qu'il y avait un peu dans le contrat au père à la base. Et en fait, je me suis découvert une passion pour apprendre l'espagnol. Et même si je ne le maîtrisais pas à un niveau maternel, j'étais capable à la fin du séjour de parler avec à peu près n'importe qui dans la rue. En gros, faire du small talk, ce que j'adore. Et au-delà du niveau que j'ai acquis pendant cette expérience, ça m'a surtout donné l'envie d'apprendre la langue. Et je pense que c'est beaucoup plus important que le simple fait d'être capable de parler une langue. C'est vraiment la motivation d'en apprendre encore plus.

  • Mathis

    Bien sûr, c'est la curiosité, c'est un peu cette envie de toujours aller à la rencontre de l'autre. Ce n'est pas uniquement pour savoir vraiment la langue. Maintenant, on va s'intéresser au sujet principal, l'immersion linguistique et surtout ton immersion linguistique que tu as effectuée en Roumanie. Ma première question est simple. Pourquoi as-tu décidé d'aller en Roumanie ? Pourquoi ce pays-là et pas un autre ?

  • Alan

    Oui, c'est intéressant de se pencher là-dessus. Pour donner un peu de contexte, du coup, comme tu as dit, je suis étudiant en journalisme. Et... Je me suis rendu à Bucarest au mois de janvier pour effectuer un stage dans une radio roumaine. Donc c'est clairement dans le cadre de mes études, mais je trouvais intéressant le fait d'aller à l'étranger, puisque professionnellement ça m'aide beaucoup. Et donc ce qui nous a intéressé ici, c'est surtout ce que ça m'a apporté sur le plan linguistique. Moi la Roumanie c'est un pays que je connaissais déjà, parce que j'avais fait un séjour en volontariat international il y a trois ans, en 2021. Et c'est un pays que j'avais beaucoup aimé, pour beaucoup de raisons. Pour les gens, pour l'accessibilité. Je ne sais pas, il y avait une appétence pour ce pays. Et par force des choses, je m'y suis retrouvé encore une fois, trois ans plus tard. Et ce qui a changé entre temps, c'est que je suis devenu très gourmand sur le plan linguistique. Je me suis mis en sciences du langage, on apprend beaucoup plus sur la langue. Et de moi-même, dans mon temps perso, je me suis mis à étudier la langue. Et du coup, je retournais dans le pays avec une nouvelle vision sur les choses, et surtout sur la langue.

  • Mathis

    Oui, c'était un peu la question aussi que j'avais envie de poser. C'était, est-ce qu'il y a eu seulement les voyages qui t'ont influencé dans les langues que tu as apprises ? Est-ce que ta licence aussi t'a donné le goût de l'apprentissage des langues ? Qu'est-ce qui t'a vraiment donné envie d'apprendre plein de langues ?

  • Alan

    C'est quelque chose qui s'est fait un peu au fur et à mesure. Je pense que premièrement, le déclic, ça a été les voyages. Ça a été d'être confronté en fait à des nouvelles langues. Parce que là d'où je viens, en Bretagne, on est certes confronté à la langue bretonne, mais qui est très minoritaire. Et surtout, on est très loin de toutes les frontières, donc il y a très peu d'échanges linguistiques avec les gens. Et en fait, dès l'heure où j'ai été en dehors du pays, j'ai été confronté à de l'allemand, à de l'anglais, à du polonais. Ça m'a juste en fait débloqué des nouvelles questions, c'est comment est-ce qu'on dit ce mot-là dans telle langue ? Est-ce que ce mot-là est traduisible dans telle langue ? Et en fait, c'est un chemin de pensée dans lequel je m'engouffre quotidiennement maintenant, mais qui n'existait même pas il y a 4 ans de ça. Et donc, comme je te disais, c'est quelque chose dans lequel je m'engouffre un peu plus tous les jours. L'étincelle, ça a été le voyage. Et après, il y a eu les rencontres. J'ai rencontré des gens qui étaient bilingues, qui étaient trilingues, qui parlaient même voire quatre langues, avec qui j'ai pu habiter, beaucoup échanger. Et ça a vraiment développé une curiosité énorme pour le sujet. Et je dirais pas une forme de honte, mais je me suis presque senti inférieur du fait de parler une seule langue, qui était le français.

  • Mathis

    Oui, j'ai eu ça aussi quand j'étais à peine capable de parler l'anglais. Mais au contraire, je trouve ça super inspirant, sachant que tu as commencé avec des gens qui t'ont inspiré et finalement, tu as appris plusieurs langues et maintenant, tu inspires. Et pour le roumain, ma question est comment tu t'es préparé ? Est-ce que tu as appris en amont du roumain ? Est-ce que tu savais peut-être déjà par l'expérience que tu as eue il y a trois ans en volontariat ? Ou est-ce que tu as appris directement sur le tas ?

  • Alan

    Alors, avant de partir en Roumanie, j'ai commencé à étudier de chez moi, on va dire deux mois avant de partir. J'ai suivi des petites leçons en ligne, qui étaient d'ailleurs fournies par la radio pour laquelle j'allais travailler. Et en fait, c'était assez partiel, c'était vraiment les bases de la langue, parce que les bases, je ne les avais pas du tout acquises quand j'étais allé une première fois dans le pays. Donc, c'était un peu un départ à zéro. En parallèle, je pratiquais la langue assez quotidiennement, on va dire, avec l'application Eloto, que je trouve intéressante. On peut parler avec des natifs, on peut échanger entre français-roumains, roumains-français. Ça, ça m'a vraiment donné beaucoup de vocabulaire. Là où les leçons, à la base, c'était plus pour les structures de phrases et une compréhension plus globale de la langue.

  • Mathis

    Pour apprendre une langue, en fonction de toutes les méthodes que tu as utilisées, comment tu identifierais un peu la méthode Alan ?

  • Alan

    Alors la méthode Alan, c'est on va dire un melting pot de plein de choses. J'adore le boeuf bourguignon et en fait ma façon d'apprendre une langue, c'est une sorte de boeuf bourguignon. Je mets un peu de cours très formels, je mets un peu de discussions informelles et je mets un peu de, on va dire, curiosité personnelle. Des lectures d'articles, du visionnage de vidéos, plein de choses. Et en fait, je mixe tout ça et j'en ressors beaucoup d'influences différentes pour la langue. Donc ça me donne, on va dire, une vision assez globale de la langue qui me suffise avant d'aller dans le pays. Et chose intéressante, c'est qu'en fait, je ne me cantonne pas à juste regarder du contenu... Enfin, admettons que je veuille apprendre la langue roumaine, je ne me cantonne pas à regarder des vidéos en langue roumaine. Ça va être aussi de la culture générale sur comment fonctionne le pays, sur l'histoire du pays. Ça me donne d'autres ressources intellectuelles pour, quand je regarde réellement des vidéos en roumain, comprendre qu'est-ce qui peut être un nom propre, qu'est-ce qui peut être une ville, qu'est-ce qui peut être un personnage. Et en fait, ça fait énormément de connexion dans ton esprit. Et je trouve que la langue, c'est juste une extension de la culture du pays. Et si tu as zéro culture sur le pays, la langue va être plus délicate à s'approprier.

  • Mathis

    Bien sûr, de toute façon, c'est comme ça aussi que tu t'appropries la langue. La culture, elle est super importante pour moi. Elle est même indissociable de la langue. La langue, c'est la culture. La culture fait la langue. C'est super important de connecter l'apprentissage de la langue avec des notions de culture. Je ne dis pas que tu dois être hyper calé sur l'histoire du pays depuis la préhistoire, mais avoir des petites notions pour pouvoir se sentir un peu plus proche de la langue. Pour revenir au thème de la Roumanie, donc tu as fait un stage là-bas. Combien de temps es-tu resté dans le pays au total ? Es-tu allé dans le cadre de ton stage ou tu as inclus ce stage dans ton séjour ?

  • Alan

    Ah, ça c'est intéressant. Alors, j'y suis resté deux mois en tout, donc janvier et février. Et on va dire que les deux, le stage et le séjour en Roumanie, étaient fusionnels. Ça allait ensemble. On va dire que je suis allé en Roumanie pour mon stage, mais que j'ai choisi mon stage en Roumanie.

  • Mathis

    Et quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée en Roumanie ? Tes premiers doutes ou tes premiers contacts ?

  • Alan

    Mes premiers contacts, c'était à l'aéroport de Paris-Bauvais. Parce que j'ai volé de Paris-Bauvais jusqu'à Bucarest. Et il faut savoir que hors saison, comme ça, c'est quasiment que des Roumains qui prennent l'avion. Et donc, mes premières vraies interactions en langue roumaine, avec le bagage que j'avais avant de partir, ça a été dans la file d'attente de Paris-Bauvais, où j'ai du coup indiqué la voie à des Roumains qui ne parlaient pas un mot de français. C'était tout bête, c'était Vous allez où ? Moi aussi, je vais là-bas. Oh, bon voyage, bonne journée, voilà, des trucs très bêtes. Et les premiers doutes, c'est venu instantanément, en fait, parce que juste, je me suis demandé, mais est-ce que je dis vraiment... Est-ce que je prononce bien ces mots-là ? Parce que je sentais un peu d'appréhension dans leur regard, pas forcément du jugement. On sentait qu'ils se demandaient, est-ce que je leur parlais en roumain, est-ce que c'était une sorte d'hybride franco-roumaine ? Et donc, je suis parti, comme ça, de quasiment rien. Mais en fait, ce contact-là à l'aéroport, il a été très bref, et une fois que je suis arrivé dans le pays, il y a eu... Une sorte de déclic, en fait, et je me suis senti roumain, sans très dément. C'est assez particulier, mais je n'avais pas du tout envie de parler anglais ou français avec les gens. J'avais envie de communiquer en roumain avec tout le monde, pour demander mon chemin, pour commander à boire, pour commander une baguette, des trucs vraiment basiques de la vie. Avec le bagage que j'avais, qui était au final suffisant pour faire ces choses-là, ça me donnait vraiment beaucoup de confiance pour faire ça.

  • Mathis

    Et donc, tu t'es mis dans la peau d'un roumain, c'est-à-dire que tu as un peu joué un rôle, en quelque sorte.

  • Alan

    Ouais, exactement. Pour me mettre dans le rôle d'un roumain, j'ai pas mal copié l'accent et l'intonation d'un collègue de la radio. Je pense que c'est important de se mettre dans un rôle quand on parle une langue, parce que ça nous fait un peu dépasser des frontières et des barrières mentales qu'on peut avoir, qu'on s'impose, qui sont juste de la peur, et qui te font te sentir beaucoup plus à l'aise. J'ai beaucoup aimé ce rôle de Roumain, que j'ai essayé de prendre au plus vite, qui n'était pas forcément évident, parce que j'ai eu des petits rires, des petits sourires, avec les gens avec qui je parlais, qui comprenaient clairement que je ne venais pas du pays, mais qui étaient quand même contents que je fasse l'effort. Donc c'était très intéressant, comme premier contact.

  • Mathis

    C'est ça, c'est que au début, bon après ça dépend des pays, mais je sais que les gens généralement sont contents que tu parles leur langue, même si c'est que des bribes, c'est pas grave. Au moins, ils sont reconnaissants que tu fasses l'effort. Ça c'est très gratifiant, et ça je le dis toujours, quand quelqu'un apprend une langue, on a peur de parler une langue. Si déjà tu me parles français avec juste une phrase, moi je suis content, j'ai pas besoin que tu me fasses un discours sur l'aéronautique. Maintenant, je voudrais savoir, dans une journée qu'on pourrait qualifier de journée type, à quelle fréquence utilisais-tu le roumain ?

  • Alan

    Je l'utilisais absolument tous les jours, parce que j'avais certes une rédaction qui était en français, donc avec mes collègues c'était principalement du français, même s'ils étaient roumains, mais en fait, il faut savoir que c'était un gros complexe là où je travaillais, et donc il y avait forcément d'autres sections qui venaient à se brasser, ou même des contrôles d'identité banales en fait, qui étaient à l'entrée. Il était obligatoirement en langue roumaine. Donc, par la force des choses, j'étais obligé de parler roumain, au moins avec les policiers qui étaient à l'entrée et les collègues des autres sections. Et à ça, du coup, on peut rajouter les interactions un peu basiques du quotidien. Quand tu vas au bar, quand tu vas faire tes courses, quand tu vas acheter un burger ou une pizza. Mais ça, ça dépendait, c'était pas forcément tous les jours. Je me suis quand même imposé une discipline personnelle qui est de... Pas parler anglais du tout pendant mon séjour à Bucarest, à part si j'avais vraiment pas d'autre choix, que je devais me faire comprendre et que le roumain suffisait pas. Mais on va dire avec ces interactions banales, ma discipline a suffi pendant ces deux mois.

  • Mathis

    Et à part dans le cadre de ton stage, quelles ont été tes occasions pour pratiquer pendant ton expérience ?

  • Alan

    Alors j'ai eu l'occasion de parler pas mal roumain quand j'ai voyagé dans le pays, parce que c'était un des gros points positifs de mon stage, c'est que j'avais beaucoup de temps libre pour un peu vadrouiller, voir d'autres villes. Donc j'ai fait un gros tour en Roumanie, et à chaque fois c'était l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, amorcer le contact, et du coup, conformément à la discipline, rester en roumain, absolument tout le temps. Donc j'ai eu des interactions qui étaient vraiment fabuleuses, j'ai pu aller dans l'arrière-pays et parler avec des gens qui avaient... Absolument zéro vocabulaire en d'autres langues que le roumain, et quand même être capable de se comprendre. J'ai beaucoup voyagé en stop dans le pays, vers la Moldavie, aussi vers l'Est, quasiment frontière serbe, et en fait, ça te met vraiment face au... Face au problème, quand t'es avec un inconnu dans une voiture et qu'il faut passer le temps, c'est un peu la convention du stop, et bah en fait t'as pas le choix que de parler en roumain. Donc là c'est du small talk à fond en langue roumaine. Ça te force à te dépasser et à vraiment faire le point sur tout le vocabulaire que tu connais, histoire d'être non plus pas trop un passager chiant et en même temps avoir la discussion. Ce qui est en vrai une balance pas si évidente à trouver, mais franchement je me suis très bien débrouillé.

  • Mathis

    C'est un peu difficile quand tu fais des choses que tu ferais dans ton pays, déjà où ça te demande par exemple... Si t'es en voiture déjà, tu conduis et en plus tu dois faire la conversation, donc c'est pas forcément simple. Mais je sens qu'il y a quelques petites anecdotes que tu pourrais nous raconter. Est-ce que t'as une petite anecdote sur les rencontres que tu as pu faire, sur les interactions que tu as pu avoir ?

  • Alan

    Alors ouais, forcément il y a d'autres expériences. Je suis resté deux mois, j'ai eu l'occasion de beaucoup bouger. Et donc comme tu disais, il y a des choses très banales du quotidien en France qui deviennent... Assez exceptionnel quand t'es dans un pays étranger et que t'es confronté à la langue. Y'a beaucoup d'actions qui seraient très banales en France, qui deviennent un peu exceptionnelles quand t'es dans un pays étranger. Tu vas pouvoir confirmer ces choses-là. Il y avait ce jour où on a été faire un road trip ensemble en Transylvanie. On a utilisé Blablacar. Et il y a un contrat qui fait qu'on parle avec les gens dans la voiture. Il y a une promiscuité qui se crée. Et il y a des liens qui se créent, forcément. J'aimerais parler du jour où on a fait 4 heures de trajet entre Sibiu et Bucarest et qu'on a pris ce Blablacar qui s'appelait Marianne. Marianne, c'était un Roumain très sympathique au demeurant, je dirais 35 ans, et très loquace, quelqu'un qui adore parler. Et quand on a quelqu'un qui adore parler dans une voiture, la moindre des politesses, c'est de répondre. Sauf que Marianne, il y avait une particularité, il ne parlait que Roumain. Donc moi, je pouvais que être reconnaissant de ça. J'étais là pour travailler ma langue, toi aussi, tu étais là pour travailler ta langue. Et donc, c'était vraiment la meilleure des choses. On avait 4 heures à tuer, on avait 4 heures pour parler, et c'était vraiment du pain béni pour nous. Sauf que... Il s'avère que Marianne était loquace, mais peut-être un peu trop. C'est-à-dire qu'il avait beaucoup, beaucoup de discussions, et il était très patient. Donc ça a été une vraie épreuve, pendant 4 heures, de parler avec Marianne, sans s'arrêter quasiment, et toujours en roumain. Il y a eu quelques petits moments d'incompréhension quand même, des longs moments d'incompréhension, parfois jusqu'à quelques minutes, qui sont une épreuve en soi, parce qu'il faut savoir rebondir, il faut savoir pas se limiter à ça, se dire Ah, le moment est trop bizarre ! Vas-y, on switch en français. C'est pas cool, c'est pas réglo, et c'est pas la règle qu'on s'est imposée. Du coup, on va toujours chercher plus loin, on va toujours chercher à comprendre ce qu'il dit. Donc non, c'est assez délicat. On a fini ce voyage en ne se comprenant pas. Je pense qu'il y avait beaucoup de fatigue qui jouait, mais on n'arrivait pas du tout à décider où est-ce qu'on allait le déposer à la fin du trajet. Au début, c'est à l'aéroport. Après, ils nous demandaient de le déposer à un métro. Au final, il s'est arrêté à un feu rouge. On n'a pas tout compris, mais c'était une expérience formidable. Ce monsieur sorti de nulle part, presque un caricatural sorti d'un film, moi, il m'a beaucoup apporté. Et je crois que j'ai passé un cap de confiance.

  • Mathis

    C'est justement ça, le charme des expériences comme ça. C'est pour ça qu'on vit, c'est des choses qui nous changent. Je pense que ça a dû énormément t'apporter. Ça a été la chose la plus immersive que tu as eue pendant tout ton séjour en Roumanie. Je pense qu'à partir de ce moment-là, le reste de ton expérience n'a pas été la même.

  • Alan

    Il y a eu un avant, il y a eu un après Marianne. C'est vraiment, je pense, la plus grande expérience d'immersion linguistique que j'ai pu vivre, parce que c'était vraiment 4 heures très intenses, et on va dire sans pause, parce que je parle de discipline depuis le début, que je m'impose, mais en fait ça restait des échanges qui étaient très courts avec les gens, qui étaient brefs, qui ne duraient jamais plus de 5 ou 10 minutes, et c'est vrai que... Ça nous est un peu tombé dessus, mais parler pendant plusieurs heures dans une langue, il y a quand même quelque chose qui change dans la manière d'appréhender la langue. Je pense plus d'automatisme. Bon, ça reste des discussions très simples, mais on en est sortis quand même plus aguerris.

  • Mathis

    Mais ce qui est bien aussi, c'est que cette occasion, ok, elle est venue comme ça, mais tu l'as en quelque sorte provoqué aussi, puisque avec le blabla car, les blabla car que tu as mis en place, c'était un peu le but de faire des rencontres. Donc tu as eu ce réflexe de provoquer les rencontres plutôt que d'attendre les rencontres.

  • Alan

    C'est vrai. Et c'est quelque chose que je fais assez systématiquement à partir de maintenant, quand je vais à l'étranger. Je reste pas dans mon appartement. J'essaie d'aller dehors, de toujours découvrir des choses, parler à des gens, faire des visites, aller au bar. Et c'est vraiment en provoquant les rencontres qu'on est menés à parler. Ça fait peur, au début. Mais en fait, c'est important de passer ce truc-là. Et je pense qu'une fois qu'on arrive à être à l'aise avec ça, c'est les meilleures rencontres du monde. C'est souvent des choses qu'on ne verra jamais en France. C'est des échanges qui sont très riches. Et là, je ne parle même pas sur le plan linguistique. C'est vraiment juste personnellement, en fait. C'est très enrichissant.

  • Mathis

    Bien sûr, comme je répète encore, c'est pas que la langue. La langue, c'est bien, la langue, ok. Mais la langue, c'est les rencontres. La langue, c'est la culture. Et moi, je voulais savoir, est-ce que tu penses que tu t'es approprié la culture par l'apprentissage de la langue ou alors que tu t'es approprié la langue par la découverte de cette culture ?

  • Alan

    Je pense que c'est plutôt l'appropriation de la langue grâce à la culture. J'ai été vraiment immergé dans le pays pendant deux mois. Quotidiennement, je travaillais avec des articles de presse, donc j'étais tout le temps dans l'actualité roumaine, au milieu des problèmes de société. Sur mon temps libre, je voyageais, je parlais avec des gens. Et en fait, tout ça, ça a vraiment conforté l'image globale de la culture roumaine que je m'étais forgée à l'avance. Et ça a été aussi accompagné d'un apprentissage plus facile de la langue. La culture générale que je me suis forgée pendant ces deux mois, ça a été un élément hyper facilitateur pour approfondir la langue. Il y a des choses très bêtes, mais quand on lit des articles en roumain, on va retenir des mots de vocabulaire qui reviennent assez régulièrement, on va assimiler ces mots, et on va être capable de les ressortir plus tard. Pour ce qui est de la grammaire, de la conjugaison, ça vient dans les discussions. On se forge en fait une façon de parler qui dépend vraiment de notre expérience sur place, des discussions, de la culture.

  • Mathis

    J'ai un peu la même manière de penser, c'est un peu comme quand j'étais en Allemagne, j'essayais un peu de procéder de la même manière même si je n'ai pas eu à m'en rendre compte que toi.

  • Alan

    C'est ça qui est intéressant quand on reste longtemps dans un pays, c'est qu'on a le temps de découvrir ces choses-là. C'est pas comme du tourisme. Le tourisme, c'est extrêmement chouette, c'est enrichissant, mais il y a le facteur temps qui est extrêmement limitant dans ce qu'on a le temps de voir et d'assimiler. Là, la vraie richesse de mon expérience, c'est que je suis resté deux mois, et donc ça a été autant de temps que je pouvais mettre au service de l'apprentissage de la culture et de la langue. Et ça, je le conseille à tout le monde. Les séjours longs. À l'étranger, c'est vraiment quelque chose.

  • Mathis

    Est-ce que je voulais te demander justement ce que tu recommanderais de faire à quelqu'un qui aimerait partir dans le pays de sa langue d'apprentissage, pour un voyage ou pour y vivre ?

  • Alan

    C'est une bonne question. Pour une immersion linguistique, comme je l'ai fait, je conseillerais réellement de commencer à apprendre les bases de la langue avant de partir. Pour moi, c'est hyper important, juste pour se mettre en confiance avant de partir. Et c'est toujours intéressant d'avoir une petite base pour après approfondir la langue et l'apprentissage. Quelque chose d'extrêmement important, c'est faire preuve de curiosité. Pas se fermer de porte, se laisser porter par la culture, par l'histoire du pays, par ce qui se fait actuellement. par les grandes villes, par le président, en fait, juste accumuler des connaissances sur le pays et pour être capable de juste s'intégrer, avoir des discussions basiques. Parce que plus on en sait, et plus on a moyen de créer du lien avec les gens. C'est en créant le lien qu'on s'améliore, qu'on prend confiance et qu'on va toujours plus loin dans la langue.

  • Mathis

    Je pense que ta vision, elle est assez appropriée. Peu importe le pays où on va, peu importe la difficulté de la langue, c'est toujours important, comme on a dit, de s'approprier tout ce qui est appropriable. Et je pense que la langue ensuite s'intègre dans ce processus-là. Une de mes dernières questions, après avoir passé deux mois en Roumanie et que tu es revenu en France, est-ce que tu es satisfait de ton niveau de roumain ?

  • Alan

    Oui, je suis extrêmement satisfait de mon niveau de roumain. Je suis parti en Roumanie avec un niveau, moi, que je qualifierais de misérable à l'oral. J'étais capable d'écrire, mais j'étais incapable de le parler, comme j'ai pu le voir à l'aéroport de Beauvais. Et en fait, très vite, ça s'est décanté et j'ai pris confiance extrêmement rapidement. Peut-être grâce à la proximité du français et du roumain, j'ai appris assez vite. Et actuellement, je suis encore capable d'avoir des discussions en roumain. Donc, ouais, ça a été une très belle surprise de voir que j'étais capable de parler roumain.

  • Mathis

    Ce n'est pas tout le monde qui a réussi à apprendre une langue en deux mois, même si évidemment on peut toujours apprendre plus, mais bravo à toi. Est-ce que tu as maintenant d'autres projets de séjour d'immersion linguistique similaire à ce que tu as fait en Roumanie ?

  • Alan

    Alors, j'aimerais beaucoup retourner en Roumanie. Avec l'expérience que j'ai vécue là-bas, elle était tellement riche et, on va dire, agréable, que je me vois mal refaire une immersion linguistique aussi intense ailleurs, du moins pour le moment. Donc ouais, peut-être que je vis un peu encore sur mon petit nuage, parce que je viens de rentrer de là-bas, mais ouais, j'aimerais vraiment approfondir tout ce que j'ai déjà pu mettre en place.

  • Mathis

    Et est-ce que tu souhaiterais coupler ce genre d'expérience avec ton projet professionnel ? Parce que je sais que tu es étudiant en journalisme, donc est-ce que tu aimerais introduire ce concept dans ton projet pro ?

  • Alan

    Ouais, bien sûr. C'est même la raison, en fait, de ma présence en journalisme. J'étais vraiment omnibulé par la mobilité. Quand j'étais en Espagne, en Roumanie, j'ai enchaîné avec la Hongrie. J'ai un peu pris la fièvre de la mobilité et j'ai vraiment réfléchi au milieu qui pourrait me permettre de mettre ça en place au sein de mon métier. Et il s'avère que oui, le journalisme, avec tous les désavantages qu'il comporte, il a au moins la qualité première de te faire bouger. Et donc, oui, ce serait avec plaisir que je mettrais mes langues à profit de mon métier.

  • Mathis

    Les langues finalement ça tourne des portes, et les portes tournent des langues, et c'est ça que j'adore avec le monde des langues, c'est que ça ne peut que t'ouvrir des choses. Respect pour tes aventures, tes expériences, tes prises de risques, bravo à toi. Maintenant je vais te laisser le mot de la fin.

  • Alan

    Prenez confiance en vous, et amusez-vous, parce que pour apprendre une langue, il n'y a pas de secret, il faut s'amuser, et il faut faire des choses qui nous plaisent. Il faut accompagner nos passions par la langue, et c'est comme ça qu'on va s'améliorer. Et pour prendre confiance, chacun a ses méthodes, il faut vous écouter.

  • Mathis

    Sur ces belles paroles, on va se quitter. Merci Alan pour ton temps accordé. Donc voilà, c'était l'expérience d'Alan. En bref, Alan t'a montré comment tirer profit d'un séjour à l'étranger avec sa méthode. Si tu n'as pas la possibilité de partir dans le pays de ta langue cible et que tu veux pratiquer ta langue, j'ai la solution pour toi. Nous avons parlé d'immersion linguistique, mais j'en parle aussi dans l'épisode numéro 53 où je te présente l'application HelloTalk, l'application de temps d'aide linguistique qui te permet de trouver des locuteurs natifs avec qui tu vas pratiquer ta langue d'apprentissage. simplement avec ton téléphone, et ainsi dépasser tes a priori sur la pratique d'une langue étrangère. Je te mets l'épisode dans la barre d'infos. Abonne-toi au podcast pour ne pas manquer les prochains épisodes et réveiller le polyglotte qui dort en toi.

  • Coralie

    Merci d'avoir écouté cet épisode de la Fabrique à Polyglotte jusqu'à la fin. J'espère sincèrement qu'il a été enrichissant pour toi. Si c'est le cas, j'ai une faveur à te demander. Pour soutenir notre communauté polyglotte grandissante, pourrais-tu prendre un instant pour attribuer 5 étoiles à ce podcast sur ta plateforme d'écoute et le partager autour de toi ? Ton soutien, c'est la clé de la longévité de ce podcast. Je te remercie chaleureusement pour ce geste. Et en attendant notre prochain rendez-vous, je te souhaite d'incroyables conversations en langue étrangère, Mais surtout, reste curieuse, reste curieux.

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Tu rêves d'apprendre une langue directement dans le pays ? D'échanger avec des locaux, de vivre une expérience authentique à l'étranger ? Mais tu te demandes par où commencer ? Ne cherche plus, cet épisode est fait pour toi !

Dans cet épisode, notre invité, Alan, étudiant passionné, partage son expérience d'apprentissage de 3 langues lors de ses voyages en Europe centrale, en Espagne et en Roumanie. Mais c'est en Roumanie, lors d'un stage de 2 mois, qu'il a véritablement plongé dans l'immersion linguistique.

Alan nous dévoile sa méthode éprouvée, de la préparation minutieuse de l'étude de la langue roumaine à son premier contact sur le sol roumain, en passant par ses interactions enrichissantes parsemées d'anecdotes.

En bref, cet épisode te fournira les clés essentielles pour te lancer dans l'aventure linguistique de tes rêves, afin que tu puisses revenir de ton séjour à l'étranger avec de réels progrès linguistiques.

Prépare-toi pour une immersion linguistique réussie !

Pour aller plus loin 🌐 : 

— L’épisode de podcast n°53 sur l’application de tandem linguistique HelloTalk : 

https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/53-hellotalk-l-application-de-tandem-linguistique-indispensable-comment-l-utiliser-par-mathis-thos

— L’épisode de podcast n°50 sur le parcours polyglotte de Mathis : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/50-parcours-polyglotte-comment-mathis-a-appris-8-langues-en-3-ans

— L’épisode de podcast n°13 avec Joanna de Walking Languages : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/13-j-ai-teste-pour-vous-n02-explore-le-pouvoir-des-langues-en-marchant-avec-joanna-de-walking-languages

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  • Coralie

    Bienvenue sur la Fabrique à Polyglotte, le podcast qui va changer ta vision de l'apprentissage des langues. Je suis Coralie, ton hôte, et je suis là pour te montrer que devenir polyglotte, ça n'est pas réservé à quelques élus. Si tu as déjà rêvé de parler plusieurs langues couramment, alors tu es au bon endroit. Ici, nous allons briser les mythes de l'apprentissage des langues. Non, tu n'as pas besoin de talent extraordinaire ni de passer des heures interminables à étudier. Je vais te révéler des méthodes pratiques, des astuces inédites et des ressources précieuses qui vont transformer ton apprentissage autodidacte. Que tu sois débutant ou en quête de perfectionnement, la Fabrique Polyglotte est ton compagnon de route idéal. Alors prépare-toi à explorer le monde des langues avec un nouveau regard et abonne-toi dès maintenant pour ne rien manquer de cette aventure multilingue. Je suis votre hôte, enfin non, pas toujours, pas cette fois-ci. Je vais à nouveau céder le micro, céder la place d'animateur, d'animatrice du podcast et vous rejoindre dans le rang des auditeurs. Parce que le slogan de ce podcast, rappelez-vous, c'est Il y a mille manières d'apprendre une langue, trouvons la tienne Et je n'ai pas les clés, je n'ai pas la connaissance des mille et une façons avec lesquelles tu peux t'approprier la langue que tu souhaites apprendre et que tu souhaites maîtriser. Donc encore une fois, je cède mon micro pour que nous ayons accès à un des savoirs que je ne connais pas. Allez c'est parti, sans plus attendre, découvrons l'interview d'Alan Lequin.

  • Mathis

    Bienvenue à toi, c'est Mathis. J'ai rejoint l'équipe de la Fabrique à Polyglotte où j'anime des épisodes seul ou avec des invités comme c'est le cas aujourd'hui. Pour aborder le thème du jour, j'avais besoin d'un invité parce que nous allons avec lui désamorcer ce qui est sans doute le plus gros cliché qui existe dans le monde des langues, dans l'apprentissage des langues. On t'a peut-être déjà dit, le meilleur moyen de maîtriser une langue est d'aller à l'étranger. d'apprendre directement sur place. Mais pourtant, on connaît tous quelqu'un qui est parti faire un échange dans un pays type Erasmus et qui revient seulement avec quelques phrases basiques, sans se sentir vraiment à l'aise pour avoir des conversations, parce qu'il n'est resté qu'avec des Français. Donc l'apprentissage par l'immersion, ce n'est pas seulement aller faire un échange en Allemagne pendant 6 mois, non. L'immersion, c'est simplement te retrouver dans un contexte où ta langue cible est constamment parlée. Ça peut être dans un café en Sicile, si tu apprends l'italien par exemple. Regarder Harry Potter en VO, ou encore avoir des cours intensifs d'espagnol de 24 heures par semaine. Il y a énormément de façons de s'immerger. Mais aujourd'hui, nous allons parler de l'immersion dans le cadre du séjour à l'étranger, comment en tirer profit pour revenir avec des résultats, et ainsi éviter de partir du pays sans progrès effectif. Et pour ça, celui qui me paraît le meilleur interlocuteur pour répondre à ces questions, c'est Alan Lequinf, qui est encore étudiant, mais qui a déjà connu en moins de 3 ans, 3 expériences à l'étranger avec lesquelles il a appris 3 langues. Et d'ailleurs, ce type d'immersion m'a aussi permis d'apprendre plusieurs langues, dont le catalan, avec lequel je suis parti de zéro quand je suis arrivé à Barcelone pour mon Erasmus. Et c'est ce qui a déclenché chez moi la pétance que j'ai pour les langues encore aujourd'hui. Écoutons maintenant ce que Alan a à nous dire sur le sujet. Je te souhaite une bonne écoute. Bonjour Alan, on va donc parler de l'immersion linguistique dans le cadre du séjour effectué dans le pays de la langue qu'on veut apprendre par les expériences que tu as eues en Roumanie, mais aussi en Espagne plus brièvement. On va surtout s'intéresser au déroulé de ton séjour, la manière dont tu t'y es préparé, tes ressentis, et enfin les conseils que tu pourrais apporter pour ce type de séjour. Tu es étudiant en licence sciences du langage, mais aussi en journalisme à l'université de Paul Valéry et à l'école supérieure de journalisme de Montpellier. Et donc, en janvier dernier, tu as décidé de partir deux mois en Roumanie, de ton plein gré, dans le cadre d'un stage à Bucarest. Tu as eu également une autre expérience à l'étranger, en Espagne, avant de débuter ta licence. Et la première question que j'aimerais te poser, c'est comment t'es venu ce goût de l'aventure pour partir seul dans un autre pays ? Parce que je sais que c'est pas donné à tout le monde d'avoir cet esprit d'aventurier, et on va savoir comment t'es venu ça.

  • Alan

    Alors, salut Mathis ! Alors, moi, le goût de l'aventure, comme tu dis, découvrir des autres pays et tout, ça m'est venu un peu tardivement, on va dire. C'est une expérience toute bête. C'est des vacances que j'ai passées à l'étranger. J'avais fait un road trip pour aller en Pologne, rejoindre mon frère qui était sur place en 2020, donc période Covid. Et c'était une expérience vraiment... On va dire innovante pour moi, parce que j'avais jamais été à l'étranger avant ça, et j'ai été direct plongé dans l'immersion de l'aventure à l'étranger, puisque j'ai conduit seul jusqu'en Pologne, et donc j'avais pas d'autre choix que de communiquer avec des inconnus dans d'autres langues. Donc à l'époque c'était principalement l'anglais que j'avais appris à l'école, et que je connaissais grâce aux séries, un peu comme tout le monde. Mais en fait j'ai vraiment aimé ce côté où il faut se débrouiller avec ce qu'on a, c'est-à-dire souvent pas grand-chose, et... En fait, malgré ça, on peut quand même créer des liens et vivre des trucs qu'on ne vivrait jamais en France. Donc ça a vraiment donné le goût de l'aventure. Et ça a un peu amorcé, on va dire, une quête de l'étranger. Parce que l'année d'après, je suis parti en Roumanie pendant un été. Après, j'ai vécu six mois dans la province de Barcelone. J'ai enchaîné avec deux mois à Budapest. Et du coup, le dernier voyage en date, c'était deux mois à Bucarest, comme tu l'as dit. Et ça va être le sujet principal de l'épisode, si j'ai bien compris.

  • Mathis

    Oui, tu as également vécu à Barcelone pendant plusieurs mois. Quand tu étais là-bas, quelle était ta vision par rapport à la langue quand tu t'apprêtais à y aller ?

  • Alan

    Alors j'avais une vision de la langue qui était relativement scolaire, parce que, comme je te dis, j'avais appris l'anglais à l'école, mais c'était un peu la même chose pour l'espagnol, que je faisais en LV2, assez simplement. Et en fait, je suis arrivé dans un pays où une LV2, un niveau, on va dire, scolaire de la langue, ça ne suffisait plus du tout. Et pour communiquer avec les gens, en espagnol pour le coup, il fallait vraiment trouver des nouvelles ressources. Et du coup, je me suis mis à travailler la langue. Travailler l'étymologie des mots, travailler sur la grammaire, la conjugaison, juste un peu par survie pour être capable de parler avec ma famille d'accueil, parce que je faisais au pair sur place et la famille dans laquelle j'étais parlait très peu anglais. Donc c'est vraiment une nécessité et vu que j'y ai passé six mois, ça m'a donné l'occasion de vraiment approfondir mon espagnol et légèrement mon catalan, mais je ne vais pas en parler parce que c'est vraiment des petits mots de vocabulaire plutôt qu'une langue.

  • Mathis

    Et à l'issue de cette expérience, quels ont été les résultats linguistiques de cette expérience ? Est-ce que ça a été à la hauteur de tes attentes ? Est-ce que ça a été au-delà de tes espérances ? Ou est-ce que tu as progressé plus que ce que tu aurais pensé ?

  • Alan

    J'ai progressé énormément plus que ce que j'avais espéré. C'est-à-dire que je suis arrivé sur place avec l'idée de parler juste en anglais, parce que c'était ce qu'il y avait un peu dans le contrat au père à la base. Et en fait, je me suis découvert une passion pour apprendre l'espagnol. Et même si je ne le maîtrisais pas à un niveau maternel, j'étais capable à la fin du séjour de parler avec à peu près n'importe qui dans la rue. En gros, faire du small talk, ce que j'adore. Et au-delà du niveau que j'ai acquis pendant cette expérience, ça m'a surtout donné l'envie d'apprendre la langue. Et je pense que c'est beaucoup plus important que le simple fait d'être capable de parler une langue. C'est vraiment la motivation d'en apprendre encore plus.

  • Mathis

    Bien sûr, c'est la curiosité, c'est un peu cette envie de toujours aller à la rencontre de l'autre. Ce n'est pas uniquement pour savoir vraiment la langue. Maintenant, on va s'intéresser au sujet principal, l'immersion linguistique et surtout ton immersion linguistique que tu as effectuée en Roumanie. Ma première question est simple. Pourquoi as-tu décidé d'aller en Roumanie ? Pourquoi ce pays-là et pas un autre ?

  • Alan

    Oui, c'est intéressant de se pencher là-dessus. Pour donner un peu de contexte, du coup, comme tu as dit, je suis étudiant en journalisme. Et... Je me suis rendu à Bucarest au mois de janvier pour effectuer un stage dans une radio roumaine. Donc c'est clairement dans le cadre de mes études, mais je trouvais intéressant le fait d'aller à l'étranger, puisque professionnellement ça m'aide beaucoup. Et donc ce qui nous a intéressé ici, c'est surtout ce que ça m'a apporté sur le plan linguistique. Moi la Roumanie c'est un pays que je connaissais déjà, parce que j'avais fait un séjour en volontariat international il y a trois ans, en 2021. Et c'est un pays que j'avais beaucoup aimé, pour beaucoup de raisons. Pour les gens, pour l'accessibilité. Je ne sais pas, il y avait une appétence pour ce pays. Et par force des choses, je m'y suis retrouvé encore une fois, trois ans plus tard. Et ce qui a changé entre temps, c'est que je suis devenu très gourmand sur le plan linguistique. Je me suis mis en sciences du langage, on apprend beaucoup plus sur la langue. Et de moi-même, dans mon temps perso, je me suis mis à étudier la langue. Et du coup, je retournais dans le pays avec une nouvelle vision sur les choses, et surtout sur la langue.

  • Mathis

    Oui, c'était un peu la question aussi que j'avais envie de poser. C'était, est-ce qu'il y a eu seulement les voyages qui t'ont influencé dans les langues que tu as apprises ? Est-ce que ta licence aussi t'a donné le goût de l'apprentissage des langues ? Qu'est-ce qui t'a vraiment donné envie d'apprendre plein de langues ?

  • Alan

    C'est quelque chose qui s'est fait un peu au fur et à mesure. Je pense que premièrement, le déclic, ça a été les voyages. Ça a été d'être confronté en fait à des nouvelles langues. Parce que là d'où je viens, en Bretagne, on est certes confronté à la langue bretonne, mais qui est très minoritaire. Et surtout, on est très loin de toutes les frontières, donc il y a très peu d'échanges linguistiques avec les gens. Et en fait, dès l'heure où j'ai été en dehors du pays, j'ai été confronté à de l'allemand, à de l'anglais, à du polonais. Ça m'a juste en fait débloqué des nouvelles questions, c'est comment est-ce qu'on dit ce mot-là dans telle langue ? Est-ce que ce mot-là est traduisible dans telle langue ? Et en fait, c'est un chemin de pensée dans lequel je m'engouffre quotidiennement maintenant, mais qui n'existait même pas il y a 4 ans de ça. Et donc, comme je te disais, c'est quelque chose dans lequel je m'engouffre un peu plus tous les jours. L'étincelle, ça a été le voyage. Et après, il y a eu les rencontres. J'ai rencontré des gens qui étaient bilingues, qui étaient trilingues, qui parlaient même voire quatre langues, avec qui j'ai pu habiter, beaucoup échanger. Et ça a vraiment développé une curiosité énorme pour le sujet. Et je dirais pas une forme de honte, mais je me suis presque senti inférieur du fait de parler une seule langue, qui était le français.

  • Mathis

    Oui, j'ai eu ça aussi quand j'étais à peine capable de parler l'anglais. Mais au contraire, je trouve ça super inspirant, sachant que tu as commencé avec des gens qui t'ont inspiré et finalement, tu as appris plusieurs langues et maintenant, tu inspires. Et pour le roumain, ma question est comment tu t'es préparé ? Est-ce que tu as appris en amont du roumain ? Est-ce que tu savais peut-être déjà par l'expérience que tu as eue il y a trois ans en volontariat ? Ou est-ce que tu as appris directement sur le tas ?

  • Alan

    Alors, avant de partir en Roumanie, j'ai commencé à étudier de chez moi, on va dire deux mois avant de partir. J'ai suivi des petites leçons en ligne, qui étaient d'ailleurs fournies par la radio pour laquelle j'allais travailler. Et en fait, c'était assez partiel, c'était vraiment les bases de la langue, parce que les bases, je ne les avais pas du tout acquises quand j'étais allé une première fois dans le pays. Donc, c'était un peu un départ à zéro. En parallèle, je pratiquais la langue assez quotidiennement, on va dire, avec l'application Eloto, que je trouve intéressante. On peut parler avec des natifs, on peut échanger entre français-roumains, roumains-français. Ça, ça m'a vraiment donné beaucoup de vocabulaire. Là où les leçons, à la base, c'était plus pour les structures de phrases et une compréhension plus globale de la langue.

  • Mathis

    Pour apprendre une langue, en fonction de toutes les méthodes que tu as utilisées, comment tu identifierais un peu la méthode Alan ?

  • Alan

    Alors la méthode Alan, c'est on va dire un melting pot de plein de choses. J'adore le boeuf bourguignon et en fait ma façon d'apprendre une langue, c'est une sorte de boeuf bourguignon. Je mets un peu de cours très formels, je mets un peu de discussions informelles et je mets un peu de, on va dire, curiosité personnelle. Des lectures d'articles, du visionnage de vidéos, plein de choses. Et en fait, je mixe tout ça et j'en ressors beaucoup d'influences différentes pour la langue. Donc ça me donne, on va dire, une vision assez globale de la langue qui me suffise avant d'aller dans le pays. Et chose intéressante, c'est qu'en fait, je ne me cantonne pas à juste regarder du contenu... Enfin, admettons que je veuille apprendre la langue roumaine, je ne me cantonne pas à regarder des vidéos en langue roumaine. Ça va être aussi de la culture générale sur comment fonctionne le pays, sur l'histoire du pays. Ça me donne d'autres ressources intellectuelles pour, quand je regarde réellement des vidéos en roumain, comprendre qu'est-ce qui peut être un nom propre, qu'est-ce qui peut être une ville, qu'est-ce qui peut être un personnage. Et en fait, ça fait énormément de connexion dans ton esprit. Et je trouve que la langue, c'est juste une extension de la culture du pays. Et si tu as zéro culture sur le pays, la langue va être plus délicate à s'approprier.

  • Mathis

    Bien sûr, de toute façon, c'est comme ça aussi que tu t'appropries la langue. La culture, elle est super importante pour moi. Elle est même indissociable de la langue. La langue, c'est la culture. La culture fait la langue. C'est super important de connecter l'apprentissage de la langue avec des notions de culture. Je ne dis pas que tu dois être hyper calé sur l'histoire du pays depuis la préhistoire, mais avoir des petites notions pour pouvoir se sentir un peu plus proche de la langue. Pour revenir au thème de la Roumanie, donc tu as fait un stage là-bas. Combien de temps es-tu resté dans le pays au total ? Es-tu allé dans le cadre de ton stage ou tu as inclus ce stage dans ton séjour ?

  • Alan

    Ah, ça c'est intéressant. Alors, j'y suis resté deux mois en tout, donc janvier et février. Et on va dire que les deux, le stage et le séjour en Roumanie, étaient fusionnels. Ça allait ensemble. On va dire que je suis allé en Roumanie pour mon stage, mais que j'ai choisi mon stage en Roumanie.

  • Mathis

    Et quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée en Roumanie ? Tes premiers doutes ou tes premiers contacts ?

  • Alan

    Mes premiers contacts, c'était à l'aéroport de Paris-Bauvais. Parce que j'ai volé de Paris-Bauvais jusqu'à Bucarest. Et il faut savoir que hors saison, comme ça, c'est quasiment que des Roumains qui prennent l'avion. Et donc, mes premières vraies interactions en langue roumaine, avec le bagage que j'avais avant de partir, ça a été dans la file d'attente de Paris-Bauvais, où j'ai du coup indiqué la voie à des Roumains qui ne parlaient pas un mot de français. C'était tout bête, c'était Vous allez où ? Moi aussi, je vais là-bas. Oh, bon voyage, bonne journée, voilà, des trucs très bêtes. Et les premiers doutes, c'est venu instantanément, en fait, parce que juste, je me suis demandé, mais est-ce que je dis vraiment... Est-ce que je prononce bien ces mots-là ? Parce que je sentais un peu d'appréhension dans leur regard, pas forcément du jugement. On sentait qu'ils se demandaient, est-ce que je leur parlais en roumain, est-ce que c'était une sorte d'hybride franco-roumaine ? Et donc, je suis parti, comme ça, de quasiment rien. Mais en fait, ce contact-là à l'aéroport, il a été très bref, et une fois que je suis arrivé dans le pays, il y a eu... Une sorte de déclic, en fait, et je me suis senti roumain, sans très dément. C'est assez particulier, mais je n'avais pas du tout envie de parler anglais ou français avec les gens. J'avais envie de communiquer en roumain avec tout le monde, pour demander mon chemin, pour commander à boire, pour commander une baguette, des trucs vraiment basiques de la vie. Avec le bagage que j'avais, qui était au final suffisant pour faire ces choses-là, ça me donnait vraiment beaucoup de confiance pour faire ça.

  • Mathis

    Et donc, tu t'es mis dans la peau d'un roumain, c'est-à-dire que tu as un peu joué un rôle, en quelque sorte.

  • Alan

    Ouais, exactement. Pour me mettre dans le rôle d'un roumain, j'ai pas mal copié l'accent et l'intonation d'un collègue de la radio. Je pense que c'est important de se mettre dans un rôle quand on parle une langue, parce que ça nous fait un peu dépasser des frontières et des barrières mentales qu'on peut avoir, qu'on s'impose, qui sont juste de la peur, et qui te font te sentir beaucoup plus à l'aise. J'ai beaucoup aimé ce rôle de Roumain, que j'ai essayé de prendre au plus vite, qui n'était pas forcément évident, parce que j'ai eu des petits rires, des petits sourires, avec les gens avec qui je parlais, qui comprenaient clairement que je ne venais pas du pays, mais qui étaient quand même contents que je fasse l'effort. Donc c'était très intéressant, comme premier contact.

  • Mathis

    C'est ça, c'est que au début, bon après ça dépend des pays, mais je sais que les gens généralement sont contents que tu parles leur langue, même si c'est que des bribes, c'est pas grave. Au moins, ils sont reconnaissants que tu fasses l'effort. Ça c'est très gratifiant, et ça je le dis toujours, quand quelqu'un apprend une langue, on a peur de parler une langue. Si déjà tu me parles français avec juste une phrase, moi je suis content, j'ai pas besoin que tu me fasses un discours sur l'aéronautique. Maintenant, je voudrais savoir, dans une journée qu'on pourrait qualifier de journée type, à quelle fréquence utilisais-tu le roumain ?

  • Alan

    Je l'utilisais absolument tous les jours, parce que j'avais certes une rédaction qui était en français, donc avec mes collègues c'était principalement du français, même s'ils étaient roumains, mais en fait, il faut savoir que c'était un gros complexe là où je travaillais, et donc il y avait forcément d'autres sections qui venaient à se brasser, ou même des contrôles d'identité banales en fait, qui étaient à l'entrée. Il était obligatoirement en langue roumaine. Donc, par la force des choses, j'étais obligé de parler roumain, au moins avec les policiers qui étaient à l'entrée et les collègues des autres sections. Et à ça, du coup, on peut rajouter les interactions un peu basiques du quotidien. Quand tu vas au bar, quand tu vas faire tes courses, quand tu vas acheter un burger ou une pizza. Mais ça, ça dépendait, c'était pas forcément tous les jours. Je me suis quand même imposé une discipline personnelle qui est de... Pas parler anglais du tout pendant mon séjour à Bucarest, à part si j'avais vraiment pas d'autre choix, que je devais me faire comprendre et que le roumain suffisait pas. Mais on va dire avec ces interactions banales, ma discipline a suffi pendant ces deux mois.

  • Mathis

    Et à part dans le cadre de ton stage, quelles ont été tes occasions pour pratiquer pendant ton expérience ?

  • Alan

    Alors j'ai eu l'occasion de parler pas mal roumain quand j'ai voyagé dans le pays, parce que c'était un des gros points positifs de mon stage, c'est que j'avais beaucoup de temps libre pour un peu vadrouiller, voir d'autres villes. Donc j'ai fait un gros tour en Roumanie, et à chaque fois c'était l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, amorcer le contact, et du coup, conformément à la discipline, rester en roumain, absolument tout le temps. Donc j'ai eu des interactions qui étaient vraiment fabuleuses, j'ai pu aller dans l'arrière-pays et parler avec des gens qui avaient... Absolument zéro vocabulaire en d'autres langues que le roumain, et quand même être capable de se comprendre. J'ai beaucoup voyagé en stop dans le pays, vers la Moldavie, aussi vers l'Est, quasiment frontière serbe, et en fait, ça te met vraiment face au... Face au problème, quand t'es avec un inconnu dans une voiture et qu'il faut passer le temps, c'est un peu la convention du stop, et bah en fait t'as pas le choix que de parler en roumain. Donc là c'est du small talk à fond en langue roumaine. Ça te force à te dépasser et à vraiment faire le point sur tout le vocabulaire que tu connais, histoire d'être non plus pas trop un passager chiant et en même temps avoir la discussion. Ce qui est en vrai une balance pas si évidente à trouver, mais franchement je me suis très bien débrouillé.

  • Mathis

    C'est un peu difficile quand tu fais des choses que tu ferais dans ton pays, déjà où ça te demande par exemple... Si t'es en voiture déjà, tu conduis et en plus tu dois faire la conversation, donc c'est pas forcément simple. Mais je sens qu'il y a quelques petites anecdotes que tu pourrais nous raconter. Est-ce que t'as une petite anecdote sur les rencontres que tu as pu faire, sur les interactions que tu as pu avoir ?

  • Alan

    Alors ouais, forcément il y a d'autres expériences. Je suis resté deux mois, j'ai eu l'occasion de beaucoup bouger. Et donc comme tu disais, il y a des choses très banales du quotidien en France qui deviennent... Assez exceptionnel quand t'es dans un pays étranger et que t'es confronté à la langue. Y'a beaucoup d'actions qui seraient très banales en France, qui deviennent un peu exceptionnelles quand t'es dans un pays étranger. Tu vas pouvoir confirmer ces choses-là. Il y avait ce jour où on a été faire un road trip ensemble en Transylvanie. On a utilisé Blablacar. Et il y a un contrat qui fait qu'on parle avec les gens dans la voiture. Il y a une promiscuité qui se crée. Et il y a des liens qui se créent, forcément. J'aimerais parler du jour où on a fait 4 heures de trajet entre Sibiu et Bucarest et qu'on a pris ce Blablacar qui s'appelait Marianne. Marianne, c'était un Roumain très sympathique au demeurant, je dirais 35 ans, et très loquace, quelqu'un qui adore parler. Et quand on a quelqu'un qui adore parler dans une voiture, la moindre des politesses, c'est de répondre. Sauf que Marianne, il y avait une particularité, il ne parlait que Roumain. Donc moi, je pouvais que être reconnaissant de ça. J'étais là pour travailler ma langue, toi aussi, tu étais là pour travailler ta langue. Et donc, c'était vraiment la meilleure des choses. On avait 4 heures à tuer, on avait 4 heures pour parler, et c'était vraiment du pain béni pour nous. Sauf que... Il s'avère que Marianne était loquace, mais peut-être un peu trop. C'est-à-dire qu'il avait beaucoup, beaucoup de discussions, et il était très patient. Donc ça a été une vraie épreuve, pendant 4 heures, de parler avec Marianne, sans s'arrêter quasiment, et toujours en roumain. Il y a eu quelques petits moments d'incompréhension quand même, des longs moments d'incompréhension, parfois jusqu'à quelques minutes, qui sont une épreuve en soi, parce qu'il faut savoir rebondir, il faut savoir pas se limiter à ça, se dire Ah, le moment est trop bizarre ! Vas-y, on switch en français. C'est pas cool, c'est pas réglo, et c'est pas la règle qu'on s'est imposée. Du coup, on va toujours chercher plus loin, on va toujours chercher à comprendre ce qu'il dit. Donc non, c'est assez délicat. On a fini ce voyage en ne se comprenant pas. Je pense qu'il y avait beaucoup de fatigue qui jouait, mais on n'arrivait pas du tout à décider où est-ce qu'on allait le déposer à la fin du trajet. Au début, c'est à l'aéroport. Après, ils nous demandaient de le déposer à un métro. Au final, il s'est arrêté à un feu rouge. On n'a pas tout compris, mais c'était une expérience formidable. Ce monsieur sorti de nulle part, presque un caricatural sorti d'un film, moi, il m'a beaucoup apporté. Et je crois que j'ai passé un cap de confiance.

  • Mathis

    C'est justement ça, le charme des expériences comme ça. C'est pour ça qu'on vit, c'est des choses qui nous changent. Je pense que ça a dû énormément t'apporter. Ça a été la chose la plus immersive que tu as eue pendant tout ton séjour en Roumanie. Je pense qu'à partir de ce moment-là, le reste de ton expérience n'a pas été la même.

  • Alan

    Il y a eu un avant, il y a eu un après Marianne. C'est vraiment, je pense, la plus grande expérience d'immersion linguistique que j'ai pu vivre, parce que c'était vraiment 4 heures très intenses, et on va dire sans pause, parce que je parle de discipline depuis le début, que je m'impose, mais en fait ça restait des échanges qui étaient très courts avec les gens, qui étaient brefs, qui ne duraient jamais plus de 5 ou 10 minutes, et c'est vrai que... Ça nous est un peu tombé dessus, mais parler pendant plusieurs heures dans une langue, il y a quand même quelque chose qui change dans la manière d'appréhender la langue. Je pense plus d'automatisme. Bon, ça reste des discussions très simples, mais on en est sortis quand même plus aguerris.

  • Mathis

    Mais ce qui est bien aussi, c'est que cette occasion, ok, elle est venue comme ça, mais tu l'as en quelque sorte provoqué aussi, puisque avec le blabla car, les blabla car que tu as mis en place, c'était un peu le but de faire des rencontres. Donc tu as eu ce réflexe de provoquer les rencontres plutôt que d'attendre les rencontres.

  • Alan

    C'est vrai. Et c'est quelque chose que je fais assez systématiquement à partir de maintenant, quand je vais à l'étranger. Je reste pas dans mon appartement. J'essaie d'aller dehors, de toujours découvrir des choses, parler à des gens, faire des visites, aller au bar. Et c'est vraiment en provoquant les rencontres qu'on est menés à parler. Ça fait peur, au début. Mais en fait, c'est important de passer ce truc-là. Et je pense qu'une fois qu'on arrive à être à l'aise avec ça, c'est les meilleures rencontres du monde. C'est souvent des choses qu'on ne verra jamais en France. C'est des échanges qui sont très riches. Et là, je ne parle même pas sur le plan linguistique. C'est vraiment juste personnellement, en fait. C'est très enrichissant.

  • Mathis

    Bien sûr, comme je répète encore, c'est pas que la langue. La langue, c'est bien, la langue, ok. Mais la langue, c'est les rencontres. La langue, c'est la culture. Et moi, je voulais savoir, est-ce que tu penses que tu t'es approprié la culture par l'apprentissage de la langue ou alors que tu t'es approprié la langue par la découverte de cette culture ?

  • Alan

    Je pense que c'est plutôt l'appropriation de la langue grâce à la culture. J'ai été vraiment immergé dans le pays pendant deux mois. Quotidiennement, je travaillais avec des articles de presse, donc j'étais tout le temps dans l'actualité roumaine, au milieu des problèmes de société. Sur mon temps libre, je voyageais, je parlais avec des gens. Et en fait, tout ça, ça a vraiment conforté l'image globale de la culture roumaine que je m'étais forgée à l'avance. Et ça a été aussi accompagné d'un apprentissage plus facile de la langue. La culture générale que je me suis forgée pendant ces deux mois, ça a été un élément hyper facilitateur pour approfondir la langue. Il y a des choses très bêtes, mais quand on lit des articles en roumain, on va retenir des mots de vocabulaire qui reviennent assez régulièrement, on va assimiler ces mots, et on va être capable de les ressortir plus tard. Pour ce qui est de la grammaire, de la conjugaison, ça vient dans les discussions. On se forge en fait une façon de parler qui dépend vraiment de notre expérience sur place, des discussions, de la culture.

  • Mathis

    J'ai un peu la même manière de penser, c'est un peu comme quand j'étais en Allemagne, j'essayais un peu de procéder de la même manière même si je n'ai pas eu à m'en rendre compte que toi.

  • Alan

    C'est ça qui est intéressant quand on reste longtemps dans un pays, c'est qu'on a le temps de découvrir ces choses-là. C'est pas comme du tourisme. Le tourisme, c'est extrêmement chouette, c'est enrichissant, mais il y a le facteur temps qui est extrêmement limitant dans ce qu'on a le temps de voir et d'assimiler. Là, la vraie richesse de mon expérience, c'est que je suis resté deux mois, et donc ça a été autant de temps que je pouvais mettre au service de l'apprentissage de la culture et de la langue. Et ça, je le conseille à tout le monde. Les séjours longs. À l'étranger, c'est vraiment quelque chose.

  • Mathis

    Est-ce que je voulais te demander justement ce que tu recommanderais de faire à quelqu'un qui aimerait partir dans le pays de sa langue d'apprentissage, pour un voyage ou pour y vivre ?

  • Alan

    C'est une bonne question. Pour une immersion linguistique, comme je l'ai fait, je conseillerais réellement de commencer à apprendre les bases de la langue avant de partir. Pour moi, c'est hyper important, juste pour se mettre en confiance avant de partir. Et c'est toujours intéressant d'avoir une petite base pour après approfondir la langue et l'apprentissage. Quelque chose d'extrêmement important, c'est faire preuve de curiosité. Pas se fermer de porte, se laisser porter par la culture, par l'histoire du pays, par ce qui se fait actuellement. par les grandes villes, par le président, en fait, juste accumuler des connaissances sur le pays et pour être capable de juste s'intégrer, avoir des discussions basiques. Parce que plus on en sait, et plus on a moyen de créer du lien avec les gens. C'est en créant le lien qu'on s'améliore, qu'on prend confiance et qu'on va toujours plus loin dans la langue.

  • Mathis

    Je pense que ta vision, elle est assez appropriée. Peu importe le pays où on va, peu importe la difficulté de la langue, c'est toujours important, comme on a dit, de s'approprier tout ce qui est appropriable. Et je pense que la langue ensuite s'intègre dans ce processus-là. Une de mes dernières questions, après avoir passé deux mois en Roumanie et que tu es revenu en France, est-ce que tu es satisfait de ton niveau de roumain ?

  • Alan

    Oui, je suis extrêmement satisfait de mon niveau de roumain. Je suis parti en Roumanie avec un niveau, moi, que je qualifierais de misérable à l'oral. J'étais capable d'écrire, mais j'étais incapable de le parler, comme j'ai pu le voir à l'aéroport de Beauvais. Et en fait, très vite, ça s'est décanté et j'ai pris confiance extrêmement rapidement. Peut-être grâce à la proximité du français et du roumain, j'ai appris assez vite. Et actuellement, je suis encore capable d'avoir des discussions en roumain. Donc, ouais, ça a été une très belle surprise de voir que j'étais capable de parler roumain.

  • Mathis

    Ce n'est pas tout le monde qui a réussi à apprendre une langue en deux mois, même si évidemment on peut toujours apprendre plus, mais bravo à toi. Est-ce que tu as maintenant d'autres projets de séjour d'immersion linguistique similaire à ce que tu as fait en Roumanie ?

  • Alan

    Alors, j'aimerais beaucoup retourner en Roumanie. Avec l'expérience que j'ai vécue là-bas, elle était tellement riche et, on va dire, agréable, que je me vois mal refaire une immersion linguistique aussi intense ailleurs, du moins pour le moment. Donc ouais, peut-être que je vis un peu encore sur mon petit nuage, parce que je viens de rentrer de là-bas, mais ouais, j'aimerais vraiment approfondir tout ce que j'ai déjà pu mettre en place.

  • Mathis

    Et est-ce que tu souhaiterais coupler ce genre d'expérience avec ton projet professionnel ? Parce que je sais que tu es étudiant en journalisme, donc est-ce que tu aimerais introduire ce concept dans ton projet pro ?

  • Alan

    Ouais, bien sûr. C'est même la raison, en fait, de ma présence en journalisme. J'étais vraiment omnibulé par la mobilité. Quand j'étais en Espagne, en Roumanie, j'ai enchaîné avec la Hongrie. J'ai un peu pris la fièvre de la mobilité et j'ai vraiment réfléchi au milieu qui pourrait me permettre de mettre ça en place au sein de mon métier. Et il s'avère que oui, le journalisme, avec tous les désavantages qu'il comporte, il a au moins la qualité première de te faire bouger. Et donc, oui, ce serait avec plaisir que je mettrais mes langues à profit de mon métier.

  • Mathis

    Les langues finalement ça tourne des portes, et les portes tournent des langues, et c'est ça que j'adore avec le monde des langues, c'est que ça ne peut que t'ouvrir des choses. Respect pour tes aventures, tes expériences, tes prises de risques, bravo à toi. Maintenant je vais te laisser le mot de la fin.

  • Alan

    Prenez confiance en vous, et amusez-vous, parce que pour apprendre une langue, il n'y a pas de secret, il faut s'amuser, et il faut faire des choses qui nous plaisent. Il faut accompagner nos passions par la langue, et c'est comme ça qu'on va s'améliorer. Et pour prendre confiance, chacun a ses méthodes, il faut vous écouter.

  • Mathis

    Sur ces belles paroles, on va se quitter. Merci Alan pour ton temps accordé. Donc voilà, c'était l'expérience d'Alan. En bref, Alan t'a montré comment tirer profit d'un séjour à l'étranger avec sa méthode. Si tu n'as pas la possibilité de partir dans le pays de ta langue cible et que tu veux pratiquer ta langue, j'ai la solution pour toi. Nous avons parlé d'immersion linguistique, mais j'en parle aussi dans l'épisode numéro 53 où je te présente l'application HelloTalk, l'application de temps d'aide linguistique qui te permet de trouver des locuteurs natifs avec qui tu vas pratiquer ta langue d'apprentissage. simplement avec ton téléphone, et ainsi dépasser tes a priori sur la pratique d'une langue étrangère. Je te mets l'épisode dans la barre d'infos. Abonne-toi au podcast pour ne pas manquer les prochains épisodes et réveiller le polyglotte qui dort en toi.

  • Coralie

    Merci d'avoir écouté cet épisode de la Fabrique à Polyglotte jusqu'à la fin. J'espère sincèrement qu'il a été enrichissant pour toi. Si c'est le cas, j'ai une faveur à te demander. Pour soutenir notre communauté polyglotte grandissante, pourrais-tu prendre un instant pour attribuer 5 étoiles à ce podcast sur ta plateforme d'écoute et le partager autour de toi ? Ton soutien, c'est la clé de la longévité de ce podcast. Je te remercie chaleureusement pour ce geste. Et en attendant notre prochain rendez-vous, je te souhaite d'incroyables conversations en langue étrangère, Mais surtout, reste curieuse, reste curieux.

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Tu rêves d'apprendre une langue directement dans le pays ? D'échanger avec des locaux, de vivre une expérience authentique à l'étranger ? Mais tu te demandes par où commencer ? Ne cherche plus, cet épisode est fait pour toi !

Dans cet épisode, notre invité, Alan, étudiant passionné, partage son expérience d'apprentissage de 3 langues lors de ses voyages en Europe centrale, en Espagne et en Roumanie. Mais c'est en Roumanie, lors d'un stage de 2 mois, qu'il a véritablement plongé dans l'immersion linguistique.

Alan nous dévoile sa méthode éprouvée, de la préparation minutieuse de l'étude de la langue roumaine à son premier contact sur le sol roumain, en passant par ses interactions enrichissantes parsemées d'anecdotes.

En bref, cet épisode te fournira les clés essentielles pour te lancer dans l'aventure linguistique de tes rêves, afin que tu puisses revenir de ton séjour à l'étranger avec de réels progrès linguistiques.

Prépare-toi pour une immersion linguistique réussie !

Pour aller plus loin 🌐 : 

— L’épisode de podcast n°53 sur l’application de tandem linguistique HelloTalk : 

https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/53-hellotalk-l-application-de-tandem-linguistique-indispensable-comment-l-utiliser-par-mathis-thos

— L’épisode de podcast n°50 sur le parcours polyglotte de Mathis : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/50-parcours-polyglotte-comment-mathis-a-appris-8-langues-en-3-ans

— L’épisode de podcast n°13 avec Joanna de Walking Languages : https://smartlink.ausha.co/la-fabrique-a-polyglottes/13-j-ai-teste-pour-vous-n02-explore-le-pouvoir-des-langues-en-marchant-avec-joanna-de-walking-languages

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Transcription

  • Coralie

    Bienvenue sur la Fabrique à Polyglotte, le podcast qui va changer ta vision de l'apprentissage des langues. Je suis Coralie, ton hôte, et je suis là pour te montrer que devenir polyglotte, ça n'est pas réservé à quelques élus. Si tu as déjà rêvé de parler plusieurs langues couramment, alors tu es au bon endroit. Ici, nous allons briser les mythes de l'apprentissage des langues. Non, tu n'as pas besoin de talent extraordinaire ni de passer des heures interminables à étudier. Je vais te révéler des méthodes pratiques, des astuces inédites et des ressources précieuses qui vont transformer ton apprentissage autodidacte. Que tu sois débutant ou en quête de perfectionnement, la Fabrique Polyglotte est ton compagnon de route idéal. Alors prépare-toi à explorer le monde des langues avec un nouveau regard et abonne-toi dès maintenant pour ne rien manquer de cette aventure multilingue. Je suis votre hôte, enfin non, pas toujours, pas cette fois-ci. Je vais à nouveau céder le micro, céder la place d'animateur, d'animatrice du podcast et vous rejoindre dans le rang des auditeurs. Parce que le slogan de ce podcast, rappelez-vous, c'est Il y a mille manières d'apprendre une langue, trouvons la tienne Et je n'ai pas les clés, je n'ai pas la connaissance des mille et une façons avec lesquelles tu peux t'approprier la langue que tu souhaites apprendre et que tu souhaites maîtriser. Donc encore une fois, je cède mon micro pour que nous ayons accès à un des savoirs que je ne connais pas. Allez c'est parti, sans plus attendre, découvrons l'interview d'Alan Lequin.

  • Mathis

    Bienvenue à toi, c'est Mathis. J'ai rejoint l'équipe de la Fabrique à Polyglotte où j'anime des épisodes seul ou avec des invités comme c'est le cas aujourd'hui. Pour aborder le thème du jour, j'avais besoin d'un invité parce que nous allons avec lui désamorcer ce qui est sans doute le plus gros cliché qui existe dans le monde des langues, dans l'apprentissage des langues. On t'a peut-être déjà dit, le meilleur moyen de maîtriser une langue est d'aller à l'étranger. d'apprendre directement sur place. Mais pourtant, on connaît tous quelqu'un qui est parti faire un échange dans un pays type Erasmus et qui revient seulement avec quelques phrases basiques, sans se sentir vraiment à l'aise pour avoir des conversations, parce qu'il n'est resté qu'avec des Français. Donc l'apprentissage par l'immersion, ce n'est pas seulement aller faire un échange en Allemagne pendant 6 mois, non. L'immersion, c'est simplement te retrouver dans un contexte où ta langue cible est constamment parlée. Ça peut être dans un café en Sicile, si tu apprends l'italien par exemple. Regarder Harry Potter en VO, ou encore avoir des cours intensifs d'espagnol de 24 heures par semaine. Il y a énormément de façons de s'immerger. Mais aujourd'hui, nous allons parler de l'immersion dans le cadre du séjour à l'étranger, comment en tirer profit pour revenir avec des résultats, et ainsi éviter de partir du pays sans progrès effectif. Et pour ça, celui qui me paraît le meilleur interlocuteur pour répondre à ces questions, c'est Alan Lequinf, qui est encore étudiant, mais qui a déjà connu en moins de 3 ans, 3 expériences à l'étranger avec lesquelles il a appris 3 langues. Et d'ailleurs, ce type d'immersion m'a aussi permis d'apprendre plusieurs langues, dont le catalan, avec lequel je suis parti de zéro quand je suis arrivé à Barcelone pour mon Erasmus. Et c'est ce qui a déclenché chez moi la pétance que j'ai pour les langues encore aujourd'hui. Écoutons maintenant ce que Alan a à nous dire sur le sujet. Je te souhaite une bonne écoute. Bonjour Alan, on va donc parler de l'immersion linguistique dans le cadre du séjour effectué dans le pays de la langue qu'on veut apprendre par les expériences que tu as eues en Roumanie, mais aussi en Espagne plus brièvement. On va surtout s'intéresser au déroulé de ton séjour, la manière dont tu t'y es préparé, tes ressentis, et enfin les conseils que tu pourrais apporter pour ce type de séjour. Tu es étudiant en licence sciences du langage, mais aussi en journalisme à l'université de Paul Valéry et à l'école supérieure de journalisme de Montpellier. Et donc, en janvier dernier, tu as décidé de partir deux mois en Roumanie, de ton plein gré, dans le cadre d'un stage à Bucarest. Tu as eu également une autre expérience à l'étranger, en Espagne, avant de débuter ta licence. Et la première question que j'aimerais te poser, c'est comment t'es venu ce goût de l'aventure pour partir seul dans un autre pays ? Parce que je sais que c'est pas donné à tout le monde d'avoir cet esprit d'aventurier, et on va savoir comment t'es venu ça.

  • Alan

    Alors, salut Mathis ! Alors, moi, le goût de l'aventure, comme tu dis, découvrir des autres pays et tout, ça m'est venu un peu tardivement, on va dire. C'est une expérience toute bête. C'est des vacances que j'ai passées à l'étranger. J'avais fait un road trip pour aller en Pologne, rejoindre mon frère qui était sur place en 2020, donc période Covid. Et c'était une expérience vraiment... On va dire innovante pour moi, parce que j'avais jamais été à l'étranger avant ça, et j'ai été direct plongé dans l'immersion de l'aventure à l'étranger, puisque j'ai conduit seul jusqu'en Pologne, et donc j'avais pas d'autre choix que de communiquer avec des inconnus dans d'autres langues. Donc à l'époque c'était principalement l'anglais que j'avais appris à l'école, et que je connaissais grâce aux séries, un peu comme tout le monde. Mais en fait j'ai vraiment aimé ce côté où il faut se débrouiller avec ce qu'on a, c'est-à-dire souvent pas grand-chose, et... En fait, malgré ça, on peut quand même créer des liens et vivre des trucs qu'on ne vivrait jamais en France. Donc ça a vraiment donné le goût de l'aventure. Et ça a un peu amorcé, on va dire, une quête de l'étranger. Parce que l'année d'après, je suis parti en Roumanie pendant un été. Après, j'ai vécu six mois dans la province de Barcelone. J'ai enchaîné avec deux mois à Budapest. Et du coup, le dernier voyage en date, c'était deux mois à Bucarest, comme tu l'as dit. Et ça va être le sujet principal de l'épisode, si j'ai bien compris.

  • Mathis

    Oui, tu as également vécu à Barcelone pendant plusieurs mois. Quand tu étais là-bas, quelle était ta vision par rapport à la langue quand tu t'apprêtais à y aller ?

  • Alan

    Alors j'avais une vision de la langue qui était relativement scolaire, parce que, comme je te dis, j'avais appris l'anglais à l'école, mais c'était un peu la même chose pour l'espagnol, que je faisais en LV2, assez simplement. Et en fait, je suis arrivé dans un pays où une LV2, un niveau, on va dire, scolaire de la langue, ça ne suffisait plus du tout. Et pour communiquer avec les gens, en espagnol pour le coup, il fallait vraiment trouver des nouvelles ressources. Et du coup, je me suis mis à travailler la langue. Travailler l'étymologie des mots, travailler sur la grammaire, la conjugaison, juste un peu par survie pour être capable de parler avec ma famille d'accueil, parce que je faisais au pair sur place et la famille dans laquelle j'étais parlait très peu anglais. Donc c'est vraiment une nécessité et vu que j'y ai passé six mois, ça m'a donné l'occasion de vraiment approfondir mon espagnol et légèrement mon catalan, mais je ne vais pas en parler parce que c'est vraiment des petits mots de vocabulaire plutôt qu'une langue.

  • Mathis

    Et à l'issue de cette expérience, quels ont été les résultats linguistiques de cette expérience ? Est-ce que ça a été à la hauteur de tes attentes ? Est-ce que ça a été au-delà de tes espérances ? Ou est-ce que tu as progressé plus que ce que tu aurais pensé ?

  • Alan

    J'ai progressé énormément plus que ce que j'avais espéré. C'est-à-dire que je suis arrivé sur place avec l'idée de parler juste en anglais, parce que c'était ce qu'il y avait un peu dans le contrat au père à la base. Et en fait, je me suis découvert une passion pour apprendre l'espagnol. Et même si je ne le maîtrisais pas à un niveau maternel, j'étais capable à la fin du séjour de parler avec à peu près n'importe qui dans la rue. En gros, faire du small talk, ce que j'adore. Et au-delà du niveau que j'ai acquis pendant cette expérience, ça m'a surtout donné l'envie d'apprendre la langue. Et je pense que c'est beaucoup plus important que le simple fait d'être capable de parler une langue. C'est vraiment la motivation d'en apprendre encore plus.

  • Mathis

    Bien sûr, c'est la curiosité, c'est un peu cette envie de toujours aller à la rencontre de l'autre. Ce n'est pas uniquement pour savoir vraiment la langue. Maintenant, on va s'intéresser au sujet principal, l'immersion linguistique et surtout ton immersion linguistique que tu as effectuée en Roumanie. Ma première question est simple. Pourquoi as-tu décidé d'aller en Roumanie ? Pourquoi ce pays-là et pas un autre ?

  • Alan

    Oui, c'est intéressant de se pencher là-dessus. Pour donner un peu de contexte, du coup, comme tu as dit, je suis étudiant en journalisme. Et... Je me suis rendu à Bucarest au mois de janvier pour effectuer un stage dans une radio roumaine. Donc c'est clairement dans le cadre de mes études, mais je trouvais intéressant le fait d'aller à l'étranger, puisque professionnellement ça m'aide beaucoup. Et donc ce qui nous a intéressé ici, c'est surtout ce que ça m'a apporté sur le plan linguistique. Moi la Roumanie c'est un pays que je connaissais déjà, parce que j'avais fait un séjour en volontariat international il y a trois ans, en 2021. Et c'est un pays que j'avais beaucoup aimé, pour beaucoup de raisons. Pour les gens, pour l'accessibilité. Je ne sais pas, il y avait une appétence pour ce pays. Et par force des choses, je m'y suis retrouvé encore une fois, trois ans plus tard. Et ce qui a changé entre temps, c'est que je suis devenu très gourmand sur le plan linguistique. Je me suis mis en sciences du langage, on apprend beaucoup plus sur la langue. Et de moi-même, dans mon temps perso, je me suis mis à étudier la langue. Et du coup, je retournais dans le pays avec une nouvelle vision sur les choses, et surtout sur la langue.

  • Mathis

    Oui, c'était un peu la question aussi que j'avais envie de poser. C'était, est-ce qu'il y a eu seulement les voyages qui t'ont influencé dans les langues que tu as apprises ? Est-ce que ta licence aussi t'a donné le goût de l'apprentissage des langues ? Qu'est-ce qui t'a vraiment donné envie d'apprendre plein de langues ?

  • Alan

    C'est quelque chose qui s'est fait un peu au fur et à mesure. Je pense que premièrement, le déclic, ça a été les voyages. Ça a été d'être confronté en fait à des nouvelles langues. Parce que là d'où je viens, en Bretagne, on est certes confronté à la langue bretonne, mais qui est très minoritaire. Et surtout, on est très loin de toutes les frontières, donc il y a très peu d'échanges linguistiques avec les gens. Et en fait, dès l'heure où j'ai été en dehors du pays, j'ai été confronté à de l'allemand, à de l'anglais, à du polonais. Ça m'a juste en fait débloqué des nouvelles questions, c'est comment est-ce qu'on dit ce mot-là dans telle langue ? Est-ce que ce mot-là est traduisible dans telle langue ? Et en fait, c'est un chemin de pensée dans lequel je m'engouffre quotidiennement maintenant, mais qui n'existait même pas il y a 4 ans de ça. Et donc, comme je te disais, c'est quelque chose dans lequel je m'engouffre un peu plus tous les jours. L'étincelle, ça a été le voyage. Et après, il y a eu les rencontres. J'ai rencontré des gens qui étaient bilingues, qui étaient trilingues, qui parlaient même voire quatre langues, avec qui j'ai pu habiter, beaucoup échanger. Et ça a vraiment développé une curiosité énorme pour le sujet. Et je dirais pas une forme de honte, mais je me suis presque senti inférieur du fait de parler une seule langue, qui était le français.

  • Mathis

    Oui, j'ai eu ça aussi quand j'étais à peine capable de parler l'anglais. Mais au contraire, je trouve ça super inspirant, sachant que tu as commencé avec des gens qui t'ont inspiré et finalement, tu as appris plusieurs langues et maintenant, tu inspires. Et pour le roumain, ma question est comment tu t'es préparé ? Est-ce que tu as appris en amont du roumain ? Est-ce que tu savais peut-être déjà par l'expérience que tu as eue il y a trois ans en volontariat ? Ou est-ce que tu as appris directement sur le tas ?

  • Alan

    Alors, avant de partir en Roumanie, j'ai commencé à étudier de chez moi, on va dire deux mois avant de partir. J'ai suivi des petites leçons en ligne, qui étaient d'ailleurs fournies par la radio pour laquelle j'allais travailler. Et en fait, c'était assez partiel, c'était vraiment les bases de la langue, parce que les bases, je ne les avais pas du tout acquises quand j'étais allé une première fois dans le pays. Donc, c'était un peu un départ à zéro. En parallèle, je pratiquais la langue assez quotidiennement, on va dire, avec l'application Eloto, que je trouve intéressante. On peut parler avec des natifs, on peut échanger entre français-roumains, roumains-français. Ça, ça m'a vraiment donné beaucoup de vocabulaire. Là où les leçons, à la base, c'était plus pour les structures de phrases et une compréhension plus globale de la langue.

  • Mathis

    Pour apprendre une langue, en fonction de toutes les méthodes que tu as utilisées, comment tu identifierais un peu la méthode Alan ?

  • Alan

    Alors la méthode Alan, c'est on va dire un melting pot de plein de choses. J'adore le boeuf bourguignon et en fait ma façon d'apprendre une langue, c'est une sorte de boeuf bourguignon. Je mets un peu de cours très formels, je mets un peu de discussions informelles et je mets un peu de, on va dire, curiosité personnelle. Des lectures d'articles, du visionnage de vidéos, plein de choses. Et en fait, je mixe tout ça et j'en ressors beaucoup d'influences différentes pour la langue. Donc ça me donne, on va dire, une vision assez globale de la langue qui me suffise avant d'aller dans le pays. Et chose intéressante, c'est qu'en fait, je ne me cantonne pas à juste regarder du contenu... Enfin, admettons que je veuille apprendre la langue roumaine, je ne me cantonne pas à regarder des vidéos en langue roumaine. Ça va être aussi de la culture générale sur comment fonctionne le pays, sur l'histoire du pays. Ça me donne d'autres ressources intellectuelles pour, quand je regarde réellement des vidéos en roumain, comprendre qu'est-ce qui peut être un nom propre, qu'est-ce qui peut être une ville, qu'est-ce qui peut être un personnage. Et en fait, ça fait énormément de connexion dans ton esprit. Et je trouve que la langue, c'est juste une extension de la culture du pays. Et si tu as zéro culture sur le pays, la langue va être plus délicate à s'approprier.

  • Mathis

    Bien sûr, de toute façon, c'est comme ça aussi que tu t'appropries la langue. La culture, elle est super importante pour moi. Elle est même indissociable de la langue. La langue, c'est la culture. La culture fait la langue. C'est super important de connecter l'apprentissage de la langue avec des notions de culture. Je ne dis pas que tu dois être hyper calé sur l'histoire du pays depuis la préhistoire, mais avoir des petites notions pour pouvoir se sentir un peu plus proche de la langue. Pour revenir au thème de la Roumanie, donc tu as fait un stage là-bas. Combien de temps es-tu resté dans le pays au total ? Es-tu allé dans le cadre de ton stage ou tu as inclus ce stage dans ton séjour ?

  • Alan

    Ah, ça c'est intéressant. Alors, j'y suis resté deux mois en tout, donc janvier et février. Et on va dire que les deux, le stage et le séjour en Roumanie, étaient fusionnels. Ça allait ensemble. On va dire que je suis allé en Roumanie pour mon stage, mais que j'ai choisi mon stage en Roumanie.

  • Mathis

    Et quelles ont été tes premières impressions à ton arrivée en Roumanie ? Tes premiers doutes ou tes premiers contacts ?

  • Alan

    Mes premiers contacts, c'était à l'aéroport de Paris-Bauvais. Parce que j'ai volé de Paris-Bauvais jusqu'à Bucarest. Et il faut savoir que hors saison, comme ça, c'est quasiment que des Roumains qui prennent l'avion. Et donc, mes premières vraies interactions en langue roumaine, avec le bagage que j'avais avant de partir, ça a été dans la file d'attente de Paris-Bauvais, où j'ai du coup indiqué la voie à des Roumains qui ne parlaient pas un mot de français. C'était tout bête, c'était Vous allez où ? Moi aussi, je vais là-bas. Oh, bon voyage, bonne journée, voilà, des trucs très bêtes. Et les premiers doutes, c'est venu instantanément, en fait, parce que juste, je me suis demandé, mais est-ce que je dis vraiment... Est-ce que je prononce bien ces mots-là ? Parce que je sentais un peu d'appréhension dans leur regard, pas forcément du jugement. On sentait qu'ils se demandaient, est-ce que je leur parlais en roumain, est-ce que c'était une sorte d'hybride franco-roumaine ? Et donc, je suis parti, comme ça, de quasiment rien. Mais en fait, ce contact-là à l'aéroport, il a été très bref, et une fois que je suis arrivé dans le pays, il y a eu... Une sorte de déclic, en fait, et je me suis senti roumain, sans très dément. C'est assez particulier, mais je n'avais pas du tout envie de parler anglais ou français avec les gens. J'avais envie de communiquer en roumain avec tout le monde, pour demander mon chemin, pour commander à boire, pour commander une baguette, des trucs vraiment basiques de la vie. Avec le bagage que j'avais, qui était au final suffisant pour faire ces choses-là, ça me donnait vraiment beaucoup de confiance pour faire ça.

  • Mathis

    Et donc, tu t'es mis dans la peau d'un roumain, c'est-à-dire que tu as un peu joué un rôle, en quelque sorte.

  • Alan

    Ouais, exactement. Pour me mettre dans le rôle d'un roumain, j'ai pas mal copié l'accent et l'intonation d'un collègue de la radio. Je pense que c'est important de se mettre dans un rôle quand on parle une langue, parce que ça nous fait un peu dépasser des frontières et des barrières mentales qu'on peut avoir, qu'on s'impose, qui sont juste de la peur, et qui te font te sentir beaucoup plus à l'aise. J'ai beaucoup aimé ce rôle de Roumain, que j'ai essayé de prendre au plus vite, qui n'était pas forcément évident, parce que j'ai eu des petits rires, des petits sourires, avec les gens avec qui je parlais, qui comprenaient clairement que je ne venais pas du pays, mais qui étaient quand même contents que je fasse l'effort. Donc c'était très intéressant, comme premier contact.

  • Mathis

    C'est ça, c'est que au début, bon après ça dépend des pays, mais je sais que les gens généralement sont contents que tu parles leur langue, même si c'est que des bribes, c'est pas grave. Au moins, ils sont reconnaissants que tu fasses l'effort. Ça c'est très gratifiant, et ça je le dis toujours, quand quelqu'un apprend une langue, on a peur de parler une langue. Si déjà tu me parles français avec juste une phrase, moi je suis content, j'ai pas besoin que tu me fasses un discours sur l'aéronautique. Maintenant, je voudrais savoir, dans une journée qu'on pourrait qualifier de journée type, à quelle fréquence utilisais-tu le roumain ?

  • Alan

    Je l'utilisais absolument tous les jours, parce que j'avais certes une rédaction qui était en français, donc avec mes collègues c'était principalement du français, même s'ils étaient roumains, mais en fait, il faut savoir que c'était un gros complexe là où je travaillais, et donc il y avait forcément d'autres sections qui venaient à se brasser, ou même des contrôles d'identité banales en fait, qui étaient à l'entrée. Il était obligatoirement en langue roumaine. Donc, par la force des choses, j'étais obligé de parler roumain, au moins avec les policiers qui étaient à l'entrée et les collègues des autres sections. Et à ça, du coup, on peut rajouter les interactions un peu basiques du quotidien. Quand tu vas au bar, quand tu vas faire tes courses, quand tu vas acheter un burger ou une pizza. Mais ça, ça dépendait, c'était pas forcément tous les jours. Je me suis quand même imposé une discipline personnelle qui est de... Pas parler anglais du tout pendant mon séjour à Bucarest, à part si j'avais vraiment pas d'autre choix, que je devais me faire comprendre et que le roumain suffisait pas. Mais on va dire avec ces interactions banales, ma discipline a suffi pendant ces deux mois.

  • Mathis

    Et à part dans le cadre de ton stage, quelles ont été tes occasions pour pratiquer pendant ton expérience ?

  • Alan

    Alors j'ai eu l'occasion de parler pas mal roumain quand j'ai voyagé dans le pays, parce que c'était un des gros points positifs de mon stage, c'est que j'avais beaucoup de temps libre pour un peu vadrouiller, voir d'autres villes. Donc j'ai fait un gros tour en Roumanie, et à chaque fois c'était l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes, amorcer le contact, et du coup, conformément à la discipline, rester en roumain, absolument tout le temps. Donc j'ai eu des interactions qui étaient vraiment fabuleuses, j'ai pu aller dans l'arrière-pays et parler avec des gens qui avaient... Absolument zéro vocabulaire en d'autres langues que le roumain, et quand même être capable de se comprendre. J'ai beaucoup voyagé en stop dans le pays, vers la Moldavie, aussi vers l'Est, quasiment frontière serbe, et en fait, ça te met vraiment face au... Face au problème, quand t'es avec un inconnu dans une voiture et qu'il faut passer le temps, c'est un peu la convention du stop, et bah en fait t'as pas le choix que de parler en roumain. Donc là c'est du small talk à fond en langue roumaine. Ça te force à te dépasser et à vraiment faire le point sur tout le vocabulaire que tu connais, histoire d'être non plus pas trop un passager chiant et en même temps avoir la discussion. Ce qui est en vrai une balance pas si évidente à trouver, mais franchement je me suis très bien débrouillé.

  • Mathis

    C'est un peu difficile quand tu fais des choses que tu ferais dans ton pays, déjà où ça te demande par exemple... Si t'es en voiture déjà, tu conduis et en plus tu dois faire la conversation, donc c'est pas forcément simple. Mais je sens qu'il y a quelques petites anecdotes que tu pourrais nous raconter. Est-ce que t'as une petite anecdote sur les rencontres que tu as pu faire, sur les interactions que tu as pu avoir ?

  • Alan

    Alors ouais, forcément il y a d'autres expériences. Je suis resté deux mois, j'ai eu l'occasion de beaucoup bouger. Et donc comme tu disais, il y a des choses très banales du quotidien en France qui deviennent... Assez exceptionnel quand t'es dans un pays étranger et que t'es confronté à la langue. Y'a beaucoup d'actions qui seraient très banales en France, qui deviennent un peu exceptionnelles quand t'es dans un pays étranger. Tu vas pouvoir confirmer ces choses-là. Il y avait ce jour où on a été faire un road trip ensemble en Transylvanie. On a utilisé Blablacar. Et il y a un contrat qui fait qu'on parle avec les gens dans la voiture. Il y a une promiscuité qui se crée. Et il y a des liens qui se créent, forcément. J'aimerais parler du jour où on a fait 4 heures de trajet entre Sibiu et Bucarest et qu'on a pris ce Blablacar qui s'appelait Marianne. Marianne, c'était un Roumain très sympathique au demeurant, je dirais 35 ans, et très loquace, quelqu'un qui adore parler. Et quand on a quelqu'un qui adore parler dans une voiture, la moindre des politesses, c'est de répondre. Sauf que Marianne, il y avait une particularité, il ne parlait que Roumain. Donc moi, je pouvais que être reconnaissant de ça. J'étais là pour travailler ma langue, toi aussi, tu étais là pour travailler ta langue. Et donc, c'était vraiment la meilleure des choses. On avait 4 heures à tuer, on avait 4 heures pour parler, et c'était vraiment du pain béni pour nous. Sauf que... Il s'avère que Marianne était loquace, mais peut-être un peu trop. C'est-à-dire qu'il avait beaucoup, beaucoup de discussions, et il était très patient. Donc ça a été une vraie épreuve, pendant 4 heures, de parler avec Marianne, sans s'arrêter quasiment, et toujours en roumain. Il y a eu quelques petits moments d'incompréhension quand même, des longs moments d'incompréhension, parfois jusqu'à quelques minutes, qui sont une épreuve en soi, parce qu'il faut savoir rebondir, il faut savoir pas se limiter à ça, se dire Ah, le moment est trop bizarre ! Vas-y, on switch en français. C'est pas cool, c'est pas réglo, et c'est pas la règle qu'on s'est imposée. Du coup, on va toujours chercher plus loin, on va toujours chercher à comprendre ce qu'il dit. Donc non, c'est assez délicat. On a fini ce voyage en ne se comprenant pas. Je pense qu'il y avait beaucoup de fatigue qui jouait, mais on n'arrivait pas du tout à décider où est-ce qu'on allait le déposer à la fin du trajet. Au début, c'est à l'aéroport. Après, ils nous demandaient de le déposer à un métro. Au final, il s'est arrêté à un feu rouge. On n'a pas tout compris, mais c'était une expérience formidable. Ce monsieur sorti de nulle part, presque un caricatural sorti d'un film, moi, il m'a beaucoup apporté. Et je crois que j'ai passé un cap de confiance.

  • Mathis

    C'est justement ça, le charme des expériences comme ça. C'est pour ça qu'on vit, c'est des choses qui nous changent. Je pense que ça a dû énormément t'apporter. Ça a été la chose la plus immersive que tu as eue pendant tout ton séjour en Roumanie. Je pense qu'à partir de ce moment-là, le reste de ton expérience n'a pas été la même.

  • Alan

    Il y a eu un avant, il y a eu un après Marianne. C'est vraiment, je pense, la plus grande expérience d'immersion linguistique que j'ai pu vivre, parce que c'était vraiment 4 heures très intenses, et on va dire sans pause, parce que je parle de discipline depuis le début, que je m'impose, mais en fait ça restait des échanges qui étaient très courts avec les gens, qui étaient brefs, qui ne duraient jamais plus de 5 ou 10 minutes, et c'est vrai que... Ça nous est un peu tombé dessus, mais parler pendant plusieurs heures dans une langue, il y a quand même quelque chose qui change dans la manière d'appréhender la langue. Je pense plus d'automatisme. Bon, ça reste des discussions très simples, mais on en est sortis quand même plus aguerris.

  • Mathis

    Mais ce qui est bien aussi, c'est que cette occasion, ok, elle est venue comme ça, mais tu l'as en quelque sorte provoqué aussi, puisque avec le blabla car, les blabla car que tu as mis en place, c'était un peu le but de faire des rencontres. Donc tu as eu ce réflexe de provoquer les rencontres plutôt que d'attendre les rencontres.

  • Alan

    C'est vrai. Et c'est quelque chose que je fais assez systématiquement à partir de maintenant, quand je vais à l'étranger. Je reste pas dans mon appartement. J'essaie d'aller dehors, de toujours découvrir des choses, parler à des gens, faire des visites, aller au bar. Et c'est vraiment en provoquant les rencontres qu'on est menés à parler. Ça fait peur, au début. Mais en fait, c'est important de passer ce truc-là. Et je pense qu'une fois qu'on arrive à être à l'aise avec ça, c'est les meilleures rencontres du monde. C'est souvent des choses qu'on ne verra jamais en France. C'est des échanges qui sont très riches. Et là, je ne parle même pas sur le plan linguistique. C'est vraiment juste personnellement, en fait. C'est très enrichissant.

  • Mathis

    Bien sûr, comme je répète encore, c'est pas que la langue. La langue, c'est bien, la langue, ok. Mais la langue, c'est les rencontres. La langue, c'est la culture. Et moi, je voulais savoir, est-ce que tu penses que tu t'es approprié la culture par l'apprentissage de la langue ou alors que tu t'es approprié la langue par la découverte de cette culture ?

  • Alan

    Je pense que c'est plutôt l'appropriation de la langue grâce à la culture. J'ai été vraiment immergé dans le pays pendant deux mois. Quotidiennement, je travaillais avec des articles de presse, donc j'étais tout le temps dans l'actualité roumaine, au milieu des problèmes de société. Sur mon temps libre, je voyageais, je parlais avec des gens. Et en fait, tout ça, ça a vraiment conforté l'image globale de la culture roumaine que je m'étais forgée à l'avance. Et ça a été aussi accompagné d'un apprentissage plus facile de la langue. La culture générale que je me suis forgée pendant ces deux mois, ça a été un élément hyper facilitateur pour approfondir la langue. Il y a des choses très bêtes, mais quand on lit des articles en roumain, on va retenir des mots de vocabulaire qui reviennent assez régulièrement, on va assimiler ces mots, et on va être capable de les ressortir plus tard. Pour ce qui est de la grammaire, de la conjugaison, ça vient dans les discussions. On se forge en fait une façon de parler qui dépend vraiment de notre expérience sur place, des discussions, de la culture.

  • Mathis

    J'ai un peu la même manière de penser, c'est un peu comme quand j'étais en Allemagne, j'essayais un peu de procéder de la même manière même si je n'ai pas eu à m'en rendre compte que toi.

  • Alan

    C'est ça qui est intéressant quand on reste longtemps dans un pays, c'est qu'on a le temps de découvrir ces choses-là. C'est pas comme du tourisme. Le tourisme, c'est extrêmement chouette, c'est enrichissant, mais il y a le facteur temps qui est extrêmement limitant dans ce qu'on a le temps de voir et d'assimiler. Là, la vraie richesse de mon expérience, c'est que je suis resté deux mois, et donc ça a été autant de temps que je pouvais mettre au service de l'apprentissage de la culture et de la langue. Et ça, je le conseille à tout le monde. Les séjours longs. À l'étranger, c'est vraiment quelque chose.

  • Mathis

    Est-ce que je voulais te demander justement ce que tu recommanderais de faire à quelqu'un qui aimerait partir dans le pays de sa langue d'apprentissage, pour un voyage ou pour y vivre ?

  • Alan

    C'est une bonne question. Pour une immersion linguistique, comme je l'ai fait, je conseillerais réellement de commencer à apprendre les bases de la langue avant de partir. Pour moi, c'est hyper important, juste pour se mettre en confiance avant de partir. Et c'est toujours intéressant d'avoir une petite base pour après approfondir la langue et l'apprentissage. Quelque chose d'extrêmement important, c'est faire preuve de curiosité. Pas se fermer de porte, se laisser porter par la culture, par l'histoire du pays, par ce qui se fait actuellement. par les grandes villes, par le président, en fait, juste accumuler des connaissances sur le pays et pour être capable de juste s'intégrer, avoir des discussions basiques. Parce que plus on en sait, et plus on a moyen de créer du lien avec les gens. C'est en créant le lien qu'on s'améliore, qu'on prend confiance et qu'on va toujours plus loin dans la langue.

  • Mathis

    Je pense que ta vision, elle est assez appropriée. Peu importe le pays où on va, peu importe la difficulté de la langue, c'est toujours important, comme on a dit, de s'approprier tout ce qui est appropriable. Et je pense que la langue ensuite s'intègre dans ce processus-là. Une de mes dernières questions, après avoir passé deux mois en Roumanie et que tu es revenu en France, est-ce que tu es satisfait de ton niveau de roumain ?

  • Alan

    Oui, je suis extrêmement satisfait de mon niveau de roumain. Je suis parti en Roumanie avec un niveau, moi, que je qualifierais de misérable à l'oral. J'étais capable d'écrire, mais j'étais incapable de le parler, comme j'ai pu le voir à l'aéroport de Beauvais. Et en fait, très vite, ça s'est décanté et j'ai pris confiance extrêmement rapidement. Peut-être grâce à la proximité du français et du roumain, j'ai appris assez vite. Et actuellement, je suis encore capable d'avoir des discussions en roumain. Donc, ouais, ça a été une très belle surprise de voir que j'étais capable de parler roumain.

  • Mathis

    Ce n'est pas tout le monde qui a réussi à apprendre une langue en deux mois, même si évidemment on peut toujours apprendre plus, mais bravo à toi. Est-ce que tu as maintenant d'autres projets de séjour d'immersion linguistique similaire à ce que tu as fait en Roumanie ?

  • Alan

    Alors, j'aimerais beaucoup retourner en Roumanie. Avec l'expérience que j'ai vécue là-bas, elle était tellement riche et, on va dire, agréable, que je me vois mal refaire une immersion linguistique aussi intense ailleurs, du moins pour le moment. Donc ouais, peut-être que je vis un peu encore sur mon petit nuage, parce que je viens de rentrer de là-bas, mais ouais, j'aimerais vraiment approfondir tout ce que j'ai déjà pu mettre en place.

  • Mathis

    Et est-ce que tu souhaiterais coupler ce genre d'expérience avec ton projet professionnel ? Parce que je sais que tu es étudiant en journalisme, donc est-ce que tu aimerais introduire ce concept dans ton projet pro ?

  • Alan

    Ouais, bien sûr. C'est même la raison, en fait, de ma présence en journalisme. J'étais vraiment omnibulé par la mobilité. Quand j'étais en Espagne, en Roumanie, j'ai enchaîné avec la Hongrie. J'ai un peu pris la fièvre de la mobilité et j'ai vraiment réfléchi au milieu qui pourrait me permettre de mettre ça en place au sein de mon métier. Et il s'avère que oui, le journalisme, avec tous les désavantages qu'il comporte, il a au moins la qualité première de te faire bouger. Et donc, oui, ce serait avec plaisir que je mettrais mes langues à profit de mon métier.

  • Mathis

    Les langues finalement ça tourne des portes, et les portes tournent des langues, et c'est ça que j'adore avec le monde des langues, c'est que ça ne peut que t'ouvrir des choses. Respect pour tes aventures, tes expériences, tes prises de risques, bravo à toi. Maintenant je vais te laisser le mot de la fin.

  • Alan

    Prenez confiance en vous, et amusez-vous, parce que pour apprendre une langue, il n'y a pas de secret, il faut s'amuser, et il faut faire des choses qui nous plaisent. Il faut accompagner nos passions par la langue, et c'est comme ça qu'on va s'améliorer. Et pour prendre confiance, chacun a ses méthodes, il faut vous écouter.

  • Mathis

    Sur ces belles paroles, on va se quitter. Merci Alan pour ton temps accordé. Donc voilà, c'était l'expérience d'Alan. En bref, Alan t'a montré comment tirer profit d'un séjour à l'étranger avec sa méthode. Si tu n'as pas la possibilité de partir dans le pays de ta langue cible et que tu veux pratiquer ta langue, j'ai la solution pour toi. Nous avons parlé d'immersion linguistique, mais j'en parle aussi dans l'épisode numéro 53 où je te présente l'application HelloTalk, l'application de temps d'aide linguistique qui te permet de trouver des locuteurs natifs avec qui tu vas pratiquer ta langue d'apprentissage. simplement avec ton téléphone, et ainsi dépasser tes a priori sur la pratique d'une langue étrangère. Je te mets l'épisode dans la barre d'infos. Abonne-toi au podcast pour ne pas manquer les prochains épisodes et réveiller le polyglotte qui dort en toi.

  • Coralie

    Merci d'avoir écouté cet épisode de la Fabrique à Polyglotte jusqu'à la fin. J'espère sincèrement qu'il a été enrichissant pour toi. Si c'est le cas, j'ai une faveur à te demander. Pour soutenir notre communauté polyglotte grandissante, pourrais-tu prendre un instant pour attribuer 5 étoiles à ce podcast sur ta plateforme d'écoute et le partager autour de toi ? Ton soutien, c'est la clé de la longévité de ce podcast. Je te remercie chaleureusement pour ce geste. Et en attendant notre prochain rendez-vous, je te souhaite d'incroyables conversations en langue étrangère, Mais surtout, reste curieuse, reste curieux.

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