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EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien cover
EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien cover
La Niche Aventure

EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien

EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien

1h13 |22/05/2024
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EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien

EP61 : Anaïs Allard - La douleur chez le chien

1h13 |22/05/2024
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Description

Dans ce nouvel épisode, je suis ravie de vous partager ma conversation avec Anaïs Allard. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l’accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d’un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne plus de chiens qu’il n’y parait, nous tentons de comprendre ensemble ce qu’est la douleur, ce qu’elle implique, comment la repérer et comment l’accompagner. Vous saurez tout ou presque, de ce passionnant sujet.


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Sommaire :

  • 00:10 : Présentation du podcast

  • 01:24 : Présentation de Anaïs et Pickles

  • 15:30 : La douleur chez le chien

  • 25:00 : Repérer la douleur chez son chien

  • 37:00 : L’accompagnement d’un chien douloureux

  • 46:00 : Douleur du chien et comportement

  • 50:00 : La dimension émotionnelle de la douleur

  • 01:01:00 : Soutenir le podcast


On en parle dans cet épisode : 



Poursuivez votre écoute en suivant La Niche sur :


Musique : Dolling - Cybersdf


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bon après-midi ou bonsoir à tous et bienvenue dans le podcast de La Niche Aventure. Je suis Claire et je suis ravie de vous retrouver pour un tout nouvel épisode du podcast. Dans la vie, je suis éducatrice comportementaliste canin et créatrice de contenu sur Internet et ma mission, c'est d'aider un maximum de monde à comprendre son chien. Toutes les deux semaines, je vous partage mes conversations avec des personnes passionnées autour des divers sujets du monde canin. Mes invités viennent raconter à mon micro les expériences et aventures qu'ils ont vécues avec leurs chiens, leurs réussites, leurs plus beaux moments, mais aussi leurs difficultés et les leçons qu'ils en ont tirées. Juste avant de lancer cet épisode, je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à me soutenir financièrement sur Tipeee si vous le souhaitez, ou plus simplement à vous abonner et à laisser 5 étoiles et un commentaire sympa sur l'émission dans votre appli de podcast préférée. Votre soutien m'aide énormément à faire connaître mon travail au plus grand nombre, et je vous en remercie. Pour encore plus de découvertes, de conseils et d'inspiration, je vous invite aussi à vous abonner à ma newsletter en barre d'infos de cet épisode. Et je suis ravie de vous partager aujourd'hui ma conversation avec Anaïs Salah. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l'accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d'un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne beaucoup plus de chiens qu'il n'y paraît, nous tentons de comprendre ensemble ce qu'est la douleur, ce qu'elle implique, comment la repérer et comment l'accompagner. Vous saurez tout, ou presque, de ce passionnant sujet. Alors que vous soyez déjà humain d'un chien, ou que vous vous apprêtiez à le devenir, Cet épisode est pour vous, mais je ne vous en dis pas plus et je vous invite tout de suite à rejoindre ma conversation avec Anaïs. Salut Anaïs !

  • Speaker #1

    Hello Claire !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, très bien, merci. Je suis ravie de t'accueillir au micro de la niche, ça me fait trop plaisir, j'ai trop hâte d'enregistrer cet épisode. On va commencer par les présentations. Qui es-tu Anaïs ?

  • Speaker #1

    Je suis comportementaliste canin, je suis aussi formée en félin et en équin, et je suis basée dans le sud de Nantes, dans le vignoble. Pour l'instant, je propose des services classiques et surtout, j'accompagne les chiens en douleur chronique.

  • Speaker #0

    Yes, on va parler de ça aujourd'hui. Sujet très intéressant. Trop cool. Tu as un chien, je crois, est-ce que tu peux nous le présenter ?

  • Speaker #1

    Alors, je vis avec Pickles. Pas qu'à être Pickles, mais quand même. Il prend beaucoup de place. Il va avoir 5 ans en juin. C'est un grand loulou qui est a priori croisé au skidalmatien. Je dis a priori parce que c'est une adoption par assaut et du coup, on n'a jamais fait les tests génétiques. Et comme il ne ressemble ni l'un ni l'autre. Voilà. Et c'est un grand loulou, beaucoup dans la communication, très volontaire. C'est un peu dur de le décrire parce que c'est un chien qui a des douleurs chroniques. Et du coup, ça impacte pas mal les étiquettes qu'on pourrait lui mettre. Mais c'est un chien proche de ses humains, qui a besoin de beaucoup d'interactions, de routines, qui est très gourmand.

  • Speaker #0

    Ok, trop cool, on va parler un peu de ton parcours avec Pickles, aussi sur la douleur forcément Avant ça, c'est une question que je pose souvent à mes invités, c'est quoi ton historique, ton background avec les chiens ? Est-ce que tu as toujours vécu entouré d'animaux ? Est-ce que c'est arrivé un peu plus sur le tard ? Comment ça s'est fait pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors concernant les chiens, j'ai le parcours de chez Classique du chien de famille, j'ai une parent, principalement ça Après moi, j'avais pas... Forcément, le parcours de... Je veux absolument travailler avec les animaux depuis toute petite. J'ai plus du monde du cheval. C'était vraiment plus ce côté-là à l'origine. J'ai travaillé en centre équestre à partir de mes 15 ans. Donc là, en termes de bien-être animal, ce n'était pas l'idéal, on va dire. Mais vraiment, j'ai nourri plus ce côté-là. Et après, au fur et à mesure, les choses ont évolué avec la rencontre de Pickles. Je n'ai pas de... Ce côté, j'ai toujours voulu avoir un chien. Alors si, j'ai toujours voulu avoir un chien. J'ai toujours voulu vivre avec des animaux. J'ai eu un chat assez tôt. Voilà. Mais je viens en fait du cheval plus, avant. Ok.

  • Speaker #0

    Et alors, comment il est arrivé, Pickles, dans ta vie ? T'en étais où à ce moment-là ? Et comment il t'a amené jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bien Pickles, on l'a adopté à 12 mois en association. Il avait besoin de changer de famille d'accueil à l'origine, donc on s'est proposé. Parce que moi j'avais quand même en tête de prendre un chien. En fait c'est un moment où on était sur Paris, moi je bossais à mon compte, mon compagnon travaillait à domicile, donc du coup ça permettait vraiment d'accueillir un chien. sans qu'il y ait trop de solitude derrière, et surtout, on habitait au bord du bois de Vincennes. Donc, l'environnement était assez adapté, au fait d'avoir un chien, même si on était en bourrée parisienne. Et du coup, on s'est dit, pourquoi pas tester en étant famille d'accueil pour voir ce que ça dit dans notre quotidien et si c'est adapté. Et puis, du coup, on a pris PIC en juin. on a fait l'été avec lui et à la fin de l'été, on a pris la décision de le garder avec nous. Du coup, Pix était un loulou qui venait du fin fond de la campagne. Il avait vécu dans un jardin avec sa première famille où, a priori, il n'a pas vu grand-chose, pas fait grand-chose et du coup, il a beaucoup découvert en arrivant chez nous. Là où ça a été un petit peu... On s'est un peu fait avoir, c'est que, comme on l'a adopté, enfin, on l'a eu, l'été, il y avait moins de monde et du coup ça s'est pas trop mal passé et en septembre quand tout le monde est revenu que du coup la décision de l'adoption a été prise ça a été un petit peu plus compliqué un petit peu plus compliqué pour lui de s'adapter, l'environnement a été limite immersif. Il y avait vraiment beaucoup de choses. Il fallait énormément travailler avec lui pour qu'il s'adapte. Donc déjà, c'était un gros challenge. Gros, gros challenge pour nous parce qu'on n'était pas spécialement informés, comme beaucoup de gens quand on adopte un premier chien. On a rapidement fait appel à quelqu'un pour nous aider, mais déjà, ça a été le début de la grosse remise en question. Après, il y a eu la pyroplasmose qui a vraiment fait exploser toutes les problématiques comportementales qui étaient sous-jacentes, ou pas d'ailleurs, parce qu'il y avait quand même vraiment des difficultés dans l'environnement. Et là, l'environnement est devenu vraiment, vraiment immersif. Ça a été super compliqué. D'un coup, ça a explosé. C'est une pyroplasmose qui n'a pas été forcément typique avec tout ce qu'on peut entendre comme symptômes de l'urine qui devient enfoncée, tout de suite beaucoup de fièvre. Pickles s'est exprimé en polyarthrite. Polyarthrite, c'est une maladie inflammatoire articulaire chronique qui déforme les articulations. Du coup, ça se fait vraiment dans le temps. Sa prière prit, elle a duré 12 jours. Il n'a jamais eu plus de 39 de fièvre. Du coup, ça a été compliqué. Les vétérinaires ne l'ont pas vu tout de suite. Il a du coup été traité au niveau symptomatique, ce qui a caché un peu les choses. Il y a eu vraiment tout ce moment qui a été certainement très douloureux pour lui, a duré. Nous, on n'a pas non plus vu les choses. Je pense que c'est comme tout le monde, la première fois qu'on est confronté à ça. Et du coup, il y a eu une grosse association avec la ville. Et la douleur se sont associées de manière assez importante. Tous les comportements de fuite qu'il pouvait déjà avoir ont explosé. C'est-à-dire que son seuil de tolérance était très bas. Dès qu'il voyait quelqu'un, ce n'était pas possible. Il faut quand même rappeler qu'on était à Tnessoubois. Donc, il y a du monde partout, tout le temps. On sortait à 2h du matin. Il y a eu un moment où on était... On sortait même à 5h30 du matin, parce que c'était le seul moment où il acceptait de faire ses besoins. Donc voilà, ça allait super loin en termes d'engagement pour nous. Et puis pour lui, son bien-être était fortement atteint. Donc tout ça, ça a fait que ça a été un moment très compliqué, parce qu'il faut aussi réussir à s'adapter à lui et en même temps continuer une nouvelle vie à côté. nos boulots, tout ça. Et ça a été vraiment très compliqué. On a eu des difficultés à trouver un accompagnement. Vraiment, vraiment. Et au niveau vétérinaire, et au niveau comportemental. Le lien entre les deux a été compliqué aussi. Mais la pyroplasmose, elle a été traitée. On est au chirurgien, tout ça. Mais après, la douleur a continué à être là. Les douleurs chroniques, elles ont commencé à ce moment-là. Et c'est là qu'on est rentrés vraiment dans une... un maraquin, une course de fond, où il faut réussir à gérer, ou en tout cas identifier plus, parce qu'on n'était même pas encore en gestion, on était vraiment en identification de la douleur. et il faut réussir à trouver ce qui ne va pas. Comment le solutionner ? Parce qu'en fait, tous les comportements... Il n'était même plus à l'aise dans le bois de Vincennes. Donc du coup, nous, on n'avait plus aucune échappatoire, on n'arrivait plus du tout à remplir ses besoins. Du coup, on se retrouvait dans un cercle vicieux où lui, il pouvait se retenir pendant 17-20 heures d'affilée et ne pas vouloir descendre faire ses besoins. Il n'y avait rien d'autre que l'appartement comme endroit sécuritaire, heureusement, parce que je pense qu'il y a des lieux où ce ne serait pas le cas. Déjà, on avait ça, mais c'était très, très compliqué. Il n'était pas capable de rester sur le balcon de notre appartement, alors qu'avant, il n'y avait pas de souci. Voilà. C'est tout ça, ça a été un tsunami. Parce que du coup, ça nous a isolés, ça nous a mis en difficulté. Et tout ça, ça a fait qu'il y a un moment où il a fallu... bosser, s'y intéresser, aller chercher par moi-même. On a été accompagnés par Géraldine, le docteur scaniste que tu as reçu, qui du coup est spécialisée vraiment sur les troubles anxieux. Donc là, nous, on était dedans jusqu'au cou. Donc à l'époque, en plus, elle était à côté. Heureusement qu'on l'a trouvée à ce moment-là parce que franchement, ça a été la pauvre. heureusement qu'on l'a trouvé parce que ça a été compliqué quand même de trouver du soutien et ça c'est quelque chose qui a beaucoup construit le fait que j'ai eu envie de me professionnaliser Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que Charlie aussi a eu la pyroplasmose il y a un an. Et pareil, il a eu des symptômes qui n'étaient pas les symptômes courants. Donc, je vois bien ce que c'est d'arriver à ce diagnostic un peu tard. Heureusement, pas fatalement trop tard. Mais j'imagine où est-ce que ça a dû être. Comment est-ce que tu as fait le lien avec... J'imagine que la pyroplasmose, ils ont fait une prise de sang et ils ont fini par voir ce que c'était. J'imagine que ça s'est décelé comme ça. Mais comment tu as fait le lien avec le fait qu'il soit douloureux ? Parce qu'effectivement, une fois que tu as eu ce diagnostic de pyroplasmose, généralement, ce n'est pas ça qui s'exprime comme symptôme. Mais comment est-ce que tu as fait le lien avec le fait qu'il était... qui étaient douloureux à ce point-là, et que ce n'était pas juste le contre-coup de la maladie ?

  • Speaker #1

    Ça a été toute la difficulté. Honnêtement, les vétérinaires sont beaucoup partis là-dessus. Je pense qu'ils avaient raison dans un certain sens. Il y a un gros contre-coup, la pyroplasmose. Pendez-moi le chien derrière, il récupère. Donc, on ne le dit pas assez. Il faut y aller doucement. Après un chien qui a eu la pyroplasmose, l'injection enlève beaucoup de symptômes, mais derrière, le corps, il n'a plus quand même cher. et je pense qu'il y avait ça clairement mais nous on avait le principal symptôme qui nous a alerté c'est le fait qu'il allait être en balade Et tout le temps, tout le temps, dès qu'il y a eu au bout de cinq minutes à marcher, il avait un allaitement qui n'était pas normal, qui était très prononcé et qui n'était pas dépendant de la température extérieure. Il y a ça et après, pendant la maladie, déjà, il est devenu de plus en plus raide et il a eu une boiterie sur un des antérieurs. Et cette raideur, elle est partie avec l'injection du carbésia, du coup, qui tue les parasites. Mais on a toujours eu les symptômes très forts qu'il y avait pendant la pyro, ils restaient un petit peu là après. Et du coup, on a eu du mal à faire le tri entre le contre-coup et la douleur. Mais au bout d'un moment, on était là, il se passe quelque chose. Ils ont fait beaucoup de tests sur les pyroplasmoses chroniques, parce que ça peut être chronique aussi. Ça peut revenir et il n'y avait rien. Donc à partir de là, on s'est engagé dans une difficulté importante pour... à sortir de ce diagnostic qui était juste de dire il met du temps à se remettre parce qu'aussi il avait de la thyroïde vraiment très basse sa T4 était très basse qui était aussi certainement en lien avec la pyroplasmose ce que le corps n'arrivait plus à produire en mode thyroïdienne

  • Speaker #0

    mais voilà c'était compliqué de de démêler tout ça toi au niveau de ton parcours du coup avant de devenir comportementaliste tu faisais quoi tu nous as parlé un peu du déclic effectivement de la difficulté que tu as rencontré à te faire accompagner dans ce moment là mais comment est-ce que tu t'es dit allez go j'en fais mon métier et est-ce que c'était en lien avec déjà cette spécialisation et ce sujet de la douleur ou est-ce que c'est venu un peu plus après comment ça s'est passé pour toi

  • Speaker #1

    Alors avant, j'étais dans les arts appliqués. En fait, j'ai toujours eu cette ambivalence entre les arts appliqués et les métiers du cheval. C'était un moment que j'ai choisi. Je suis partie dans les arts appliqués à fond. je travaillais sur les plateaux de tournage, je faisais les décors donc c'est un métier qui est très demandeur en termes de temps en termes d'investissement c'est très stressant, il faut vraiment trouver des solutions pour tout tout de suite mon client disait toujours il n'y a pas de problème il n'y a que des solutions mais c'était quand même à toi de les trouver et du coup c'est des métiers où la moyenne d'âge est très lasse parce qu'à bout d'un moment je pense que tout le monde se... Cache. Je passe à autre chose. C'est toujours un métier que je me suis toujours dit que je n'allais pas le faire toute ma vie. Donc il y avait déjà cette base-là qui était établie. Et après, le fait de m'ouvrir à autre chose avec Pique. C'est vrai que je passais des journées entières sur des sets, sur des plateaux dans le noir. Et le soir, j'allais promener Pique au bois pendant une heure, une heure et demie. Je veux dire, la bascule, elle s'est faite au fur et à mesure. La spécialisation de douleur, elle est venue bien après. elle est venue en cours de formation vraiment sur le socle de base de ma formation où il y avait un écrit à rendre où il fallait trouver un sujet donc là pour le coup le sujet a été assez évident et puis j'aime beaucoup tout le côté vétérinaire compréhension du fonctionnement physiologique c'est quelque chose qui me je peux lire des trucs là-dessus à fond pendant je sais pas combien de temps j'adore donc tout ça c'est un peu empilé et on en est arrivé là mais ça a été vraiment par étapes d'abord le fait de faire comportementaliste et pas éducatrice vraiment le comportement, les problèmes les pickles quoi c'était vraiment ça qui m'intéressait qui m'intéresse toujours et la douleur en plus qui était un sujet pas du tout traité et j'ai toujours été persuadée qu'il y avait un accompagnement à faire de ce côté-là à mettre en place du coup on va pouvoir enchaîner tout de suite sur le sujet mais effectivement moi j'ai eu envie de

  • Speaker #0

    t'entendre sur ce sujet de la douleur parce que effectivement je pense que ça évolue très vite ce sujet-là c'est assez récent finalement qu'on traite qu'on parle de la douleur chez l'animal et de sa perception de la douleur, c'est encore un truc très naissant. Est-ce que tu peux nous en parler un peu des enjeux presque sociétaux, finalement, que de s'intéresser à cette question ?

  • Speaker #1

    La douleur chez l'animal, de manière générale, parce que je pense qu'on peut étendre ça à toutes les espèces, au final. Déjà, on peut citer les cinq libertés, parce qu'elle est dans la douleur, elle est dans la quatrième liberté, qui est l'absence de douleur, de lésion et de maladie. on est dans un bien-être physiologique mais qui est directement en lien avec les autres libertés qui est l'absence de peur et de détresse l'absence de stress physique et puis aussi la capacité d'exprimer les comportements de son espèce, tout ça si on est en douleur, c'est pas forcément possible le bien-être psychologique tout ça c'est lié Donc du coup, il y a déjà ces cinq règles de bien-être, où vraiment la douleur est au centre, à mon sens en tout cas. Et après, on va vraiment parler de bien-être animal dans le sens où il y a l'état mental qui est lié à l'état physique, qui est considéré par un test comme devoir être positif pour être en situation de bien-être. Et par rapport à ça, une fois de plus, oui, la douleur, elle est au centre de tout ça. C'est la reconnaissance de la sentience animale, la relation avec le spécisme, le fait de considérer avec qui les espèces peuvent ressentir la douleur, les émotions, le bien-être, le mal-être du coup. et surtout qu'ils puissent percevoir les situations de manière subjective, et les environnements, et leurs expériences de vie de manière subjective. Et ça, tout ça, c'est tout ce qui constitue la douleur. La douleur, elle va prendre ce qu'on est, nos expériences de vie, notre environnement, notre état d'esprit, nos tendances comportementales, et c'est de tout ça dont elle va se nourrir. C'est la sensation de douleur. On ne ressent pas tous la douleur de la même façon, et ça s'inscrit là-dedans, en fait. Et du coup... on revient à quelque chose de vraiment complètement sociétal. Et notamment, je trouve que si on l'inscrit dans ce qui va se passer demain, dans les problématiques très actuelles, on est dans un concept qui s'appelle le One Health, One Pain, donc une seule santé, une seule douleur. Et ce concept, il va lier de manière très étroite la santé humaine, animale et écologique. À l'heure actuelle, on parle beaucoup de douleurs chez les animaux parce qu'on l'étudie, notamment chez le chien. Le chien, il y a beaucoup plus d'études chez le chien que chez le chat ou chez le cheval, qui sont un peu des parents plus pauvres malheureusement. Tout ça parce qu'en fait, le cerveau du chien, il y a des points avec celui de l'humain et ça permet de comprendre aussi les mécanismes de douleurs chez l'humain. Donc ces études-là, elles ne sont pas là. pour rien. Et c'est là où on se retrouve sur le One Health, One Pain. C'est qu'il y a des enjeux sanitaires, mais qui sont d'un point de vue pluridisciplinaire et global. Et c'est tout ce qui est les zoonoses, donc les maladies qui se transmettent de l'homme à l'animal, les épidémies, on l'a vu avec le Covid, les résistances humaines et animales qui sont en train de se mettre en place aux antimicrobiens, la pollution de l'environnement qui passe dans notre alimentation. et les développements de maladies chroniques qui sont souvent multisactorielles, l'asthme, les problèmes d'allergie, tout ça. Donc du coup, tout ça, ça fédère cette santé globale. Et pour moi, la reconnaissance de la douleur à l'heure actuelle et le fait qu'on en parle de plus en plus, ça s'inscrit directement là-dedans. Et du coup, tout ça, ça mène aussi, si on parle de sentience animale, de bien-être, d'antispécisme, on en vient en fait à la définition de la douleur qui a évolué en 2020, sachant que celle d'avant, elle était de 79 quand même. C'est une définition de l'Association internationale de l'étude de la douleur, l'IASP, et elle va intégrer la notion non-verbale de la douleur, l'expression comportementale en fait. Donc on va intégrer les animaux. et aussi tous les humains non-verbaux, les personnes qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. Il y en a quand même beaucoup dans nos sociétés. Et du coup, on en revient encore à ce côté une seule santé. OK.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et effectivement on voit que c'est des sujets qui sont encore tout naissant dans les hôpitaux, typiquement sur la reconnaissance de la douleur dans les parcours de prise en charge, etc. C'est un peu le même combat et c'est chouette que, j'ai envie de dire presque pour une fois, tout avance en même temps, que ce soit pour l'humain ou pour le chien. C'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la douleur, une définition qui a été posée ou une définition avec tes mots, comment est-ce qu'on peut définir la douleur ?

  • Speaker #1

    Ça commence par une stimulation sensorielle, la douleur. Le corps va définir une localisation, une sévérité. C'est une discrimination sensorielle. et après du coup là-dessus on va avoir une modulation affective donc c'est la réponse émotionnelle de la douleur, là ça se passe dans le cerveau on est vraiment, c'est là où la douleur elle naît en fait parce que toutes ces infos qui remontent finalement du système nerveux périphérique, de tous les capteurs qu'on a partout dans notre corps en périphérique, ils vont définir où il se passe quelque chose ça va remonter au cerveau et c'est le cerveau qui va définir si ça doit se transformer en douleur en sensation de douleur Et là, c'est le cerveau un peu limbique qui s'en charge, donc avec les fonctions essentielles, l'axe du stress, les notions de survie. et la mémoire, l'apprentissage, c'est un peu tout ça qui se joue. Donc la douleur, elle est là, en fait. Si on doit définir la douleur, elle est dans le cerveau. C'est le cerveau qui définit si elle est légitime ou pas, quelle est son importance, sa force, et du coup, qui va définir quelle dimension cognitive, quelle réponse motrice, en fait, il va falloir donner, quels comportements vont être nécessaires. pour survivre, pour gérer cette douleur pour qu'elle s'arrête. La douleur, c'est un signal d'alarme que notre cerveau décide de déclencher en fonction des infos qu'il reçoit et lui, il renvoie d'autres informations pour dire qu'il faut être en place pour gérer cette douleur. Voilà. Et après, si... on veut comprendre à quel point c'est multifactoriel. On a le modèle biopsychosocial de la douleur qui mélange la génétique, l'état d'esprit émotionnel, les stratégies de gestion qu'on a l'habitude de faire. Est-ce qu'on est quelqu'un qui part au quart de tour ou qui va tout de suite se presser ? Les chiens, ils ont déjà un tempérament à l'origine, donc il y a vraiment ce côté-là, comment ils sont construits en termes de tempérament. leur psychologie. Et après, il y a le côté biologique, génétique, l'information dans leur corps, les choses comme ça. Le côté social, comment leurs besoins sociaux sont remplis ou pas, qui va jouer sur la sensation de douleur. C'est là où la relation entre l'humain et le chien joue beaucoup, et qu'on va retrouver beaucoup de chiens aussi qui ont des difficultés de solitude et qui ressentent de la douleur. Parce que quand l'humain passe... C'est un support social en moins. Quand on est douloureux, on ne le sait pas frontal, mais c'est très présent. Et après, il y a tout le côté comportemental, comment on dort, comment on mange, comment notre microbiome est construit. C'est une grosse partie inflammatoire sur le microbiome qui a un rapport avec la douleur. Puisque la douleur est un processus inflammatoire avant tout. Et du coup, on sait maintenant que ce qu'on mange, ça va aussi interférer avec notre sensation de douleur. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. C'est hyper intéressant. Il y a beaucoup, beaucoup d'éléments là-dedans. Oui, il y a beaucoup de choses. Ce qui est chouette, ça fait assez le lien. Et on a construit aussi ces deux épisodes comme ça. Mais avec le précédent épisode qui est sorti au mois d'avril sur le stress, sur les chiens distensibles, où on a vu qu'effectivement, le stress, ça répondait avant tout à une fonction de survie. Parce que c'est ça qui nous permet de dire, ok, là, il y a danger ou pas danger. La douleur, c'est un petit peu pareil. Tu l'as dit, c'est vraiment le signal d'alarme. qui doit alerter l'individu sur le... Il faut s'arrêter, là, se mettre en pause, ou aménager, en tout cas, pour que le corps continue de fonctionner. Donc je trouve que c'est super intéressant. Et ça va aussi, je trouve, avec le fait d'écouter sa douleur, qui font partie un peu des choses assez récentes, qu'on n'entendait pas forcément jusque-là, où il fallait plutôt tétoie et marche, et on avance, et tout va bien se passer. légitimer la sensation de douleur mais ça ça fait partie encore des des boulots à faire pour les chiens pour l'humain aussi je pense mais effectivement un peu plus ça marche pour l'humain mais ouais il y a encore du boulot mais

  • Speaker #1

    on est sur un stress qu'on dit biotique donc qui vient de l'intérieur du corps les autres stress ils sont abiotiques de l'extérieur mais c'est la même chose quand on parle de stress je pense qu'on peut englober la douleur là-dedans clairement parce que ça ça de toute façon ça allume l'axe du stress on l'entend dans l'épisode d'Avril mais c'est tout l'axe du stress qui s'allume quand il y a une douleur donc c'est ni plus ni moins dans une notion de survie avec tout ce que ça implique et du coup c'est intéressant

  • Speaker #0

    parce que ça permet aussi d'aller sur le pourquoi est-ce qu'on ne voit pas forcément la douleur et pourquoi est-ce que c'est un vrai sujet qui apparaît et toi ça a été notamment dans ton cheminement avec Pickles le gros heu... Le gros premier point, c'est comment est-ce qu'on se rend compte que son chien est douloureux ?

  • Speaker #1

    Nos cerveaux sont faits de plein de biais de perception. Et la douleur, je crois que... ça fait partie des sujets sur lesquels ça impacte fort notre capacité à avoir la douleur sur une autre espèce surtout déjà il faut comprendre comment l'autre espèce voit le monde donc ça ça demande vraiment cette compréhension là pour voir aussi les dysfonctions il y a un biais aussi de spécisme le fait que l'animal on considère souvent que les animaux supportent mieux la douleur en ressentent moins, sont plus résistants on va aussi dissocier les choses en fonction des espèces le chat il va toujours se débrouiller il retourne sur ses pattes c'est un peu tout ça aussi qui nourrit notre imaginaire collectif inconsciemment, moi y compris j'ai beau me documenter sur la question ça reste dans mon cerveau quelque part c'est imprégné Et ça, ça influence aussi nos perceptions. Il y a le fait de banaliser certains comportements ou certaines postures par rapport à certaines races, notamment les hypertypes, les carlins qui se soient de travers, tous les brachycéphales qui ont des problèmes de reflux, les chirotes qui… C'est normal, mais non, c'est pas normal. Les bergers allemands qui ont le travail hier très bas, ça c'est des choses... C'est normal, mais en fait c'est souvent accompagné d'inconfort, voire de douleur. Et du coup, ça passe un peu à l'as, parce que pareil, c'est culturellement accepté. Et après, il y a la fatalité du vieux chien aussi, qui décline dans le même genre. un vieux chien, c'est accepter qu'il soit douloureux, en fait. C'est normal, c'est la vieille. Et c'est pareil chez l'humain. Une fois de plus, on considère que une personne âgée va forcément avoir des bobos. Bah, oui, non ? Et puis, après, on a le fameux biais d'optimisme, où on considère que la douleur, c'est pas un problème de chien jeune, en fait. un jeune chien ne va pas forcément être douloureux. Alors qu'on sait très bien maintenant que, les derniers chiffres nous disent qu'à peu près 35% des chiens, depuis un an, sont susceptibles d'avoir de l'arthrose. Donc c'est quand même énorme. Alors tous les chiens qui ont de l'arthrose n'ont pas mal, ce n'est pas automatique, ce n'est pas proportionnel, toujours, dans un sens ou dans l'autre, mais c'est quand même beaucoup, 35% de jeunes chiens.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    voilà. Et puis, il y a aussi toutes les étiquettes, comme on disait, gancher, mauvais caractère, tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça, c'est...

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, repérer la douleur chez son chien... Ça demande vraiment de quitter ses lunettes d'humain et de rentrer un peu, de s'intéresser vraiment à ce que montre son chien, ce que fait son chien, comment est-ce qu'on le perçoit. Et effectivement, des fois, c'est toute la difficulté. Des fois, on a des chiens qui... Par exemple, tu parlais juste de la posture, du fait de s'asseoir, de mal s'asseoir. Il y a beaucoup de chiens qui s'assoient très mal. En fait, c'est compliqué pour un chien de se mettre assis comme... Comme nous on l'entend le assis très académique, très militaire, en fait il n'est pas très naturel pour les chiens. et c'est vrai que rien que ça des fois c'est là aussi toute la difficulté c'est qu'on a toujours vu son chien agir d'une manière, c'est au moment où là ça se dégrade un peu qu'on commence à prendre en compte potentiellement qu'il peut y avoir de la douleur ou qu'il peut y avoir quelque chose mais c'est pareil, ça marche pour la douleur mais ça marche pour plein de choses mais en fait c'est vraiment ce truc de considérer comme normal des choses qui de base ne l'étaient déjà pas mais d'attendre un peu que ça se dégrade pour se dire ok il y a peut-être un problème et c'est là toute la difficulté et je pense que sensibiliser à la douleur ça permet aussi peut-être d'aller regarder plus en détail au quotidien comment est notre chien, qu'est-ce qu'il fait est-ce qu'il y a des choses qui déjà là sont pas forcément très normales entre guillemets qu'est-ce qui est normal mais bah ouais

  • Speaker #1

    Mais c'est là où tu soulèves un point qui est hyper intéressant, c'est quand c'est un chiot, quand c'est un jeune chien et que le comportement il a toujours été là, c'est vrai que c'est là où en fait on n'a pas de comparaison. Souvent la douleur, surtout quand elle est chronique parce qu'elle s'installe tout doucement, mais sûrement, on ne la voit plus, on ne voit plus les changements parce qu'ils se font dans le temps, ils se font au fur et à mesure. Et c'est normal parce qu'on voit notre chien au quotidien, donc on ne voit pas ce qui se passe vraiment. Et souvent, c'est les vidéos dans le téléphone.

  • Speaker #0

    on va regarder son chien pour ceux qui ont des Iphone on te rappelle des souvenirs et tu vois ton chien qui courait il y a un an à date et tu te dis genre tiens c'est marrant il court plus pareil c'est des choses comme ça souvent qui font tilt ou alors quand il y a une phase aiguë dans la douleur et que là il y a des comportements qui sont complètement empêchés et là en général ça déclenche des recherches mais en fait il y a plein d'autres choses qui se passent avant plein plein d'autres choses et c'est là où c'est pas une maladie de vieux chien on sait que le chien est douloureux quand il est vieux parce que les comportements sont empêchés il ne monte plus dans la voiture il veut partir en balade là on ne peut pas louper mais quand ces comportements là sont empêchés c'est que déjà on est assez loin quand même dans la douleur ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire Mais c'est la difficulté.

  • Speaker #1

    Donc à ce stade, on est d'accord que tout le monde aura mis pause pour aller regarder des anciennes vidéos de son chien.

  • Speaker #0

    Faites-le, faites-le. Prenez des vidéos de votre chien, allez-y, même si vous n'avez pas d'Instagram. C'est clair. Allez-y.

  • Speaker #1

    C'est clair, vous avez trop de raison. Ce qui est important là-dedans aussi, dans le fait de repérer la douleur, effectivement, là, tu en as parlé, par exemple, pour les vieux chiens, où c'est très significatif, mais là où il y a quand même de l'enjeu, et notamment pour les chiots, en fait, parce que je trouve, en tout cas, moi, dans les suivis chiots, comme j'en ai beaucoup en ce moment, notamment sur les conforts digestifs, où ça ne se voit pas, en fait, il n'y a rien qui le montre, si ce n'est que notre chien mange tout dans la rue, par exemple, souvent, ça s'exprime un peu comme ça. En fait, faire le lien entre douleur et comportement, est-ce qu'il y a forcément un lien entre douleur et problématique comportementale ou pas ? Comment est-ce que tu décrirais un peu ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je pense qu'on ne peut plus dissocier douleur et comportement, pas dire que c'est l'un que l'autre. S'il y a douleur, il y a forcément des comportements associés, plus ou moins importants, plus ou moins problématiques au final, plus ou moins, parce que c'est ça aussi. En général, on se rend compte que le comportement, il pose une question, il pose un problème. Mais il y a forcément des comportements associés parce que le chien va chercher à s'adapter à sa douleur. Donc il va modifier des choses, il va modifier des choses dans sa posture, dans son rythme, dans sa façon de gérer les événements. Ça peut être ces stratégies de gestion d'un événement stressant qui va complètement changer. Un chien qui fuyait, qui va se mettre à repousser la menace, quelle qu'elle soit, que ce soit un congénère, un humain inconnu. Après, ça peut se développer sur tout, c'est pour ça que je reste vague. Mais il y a ça. Et puis après, la douleur, c'est émotionnel. Et les émotions, ça fait partie des choses qui nourrissent nos comportements, qui les motivent. qu'elles soient aversives ou positives. Et du coup, forcément que ça a des impacts. Je pense qu'il peut y avoir de la douleur sans problématique comportementale. Tout dépend des tendances comportementales qui sont chez le chien, de son vécu, à quel point il est résilient aussi. C'est la résilience qui va jouer. On en revient au stress et à la résilience en face. Si le chien a déjà une bonne résilience, il va être capable de gérer la douleur et on ne va pas avoir de problématique comportementale forcément explosée. Nous, par exemple, dans le cas de Pickles, ça a complètement explosé parce qu'il y avait... déjà des difficultés, en fait. Il y avait déjà quelque chose et juste, ça a tout fait gonfler. En fait, la douleur, c'est ça. Ça peut faire gonfler les comportements, ça peut en faire apparaître, ça peut en faire disparaître et ça peut les faire gonfler.

  • Speaker #1

    Oui. Et c'est aussi pour ça que nous, en tant que comportementaliste, quand on nous appelle pour un comportement précis, surtout si... il y a eu cette explosion-là, mais même s'il n'y a pas eu cette explosion, on recherche toujours en premier lieu la douleur et faire le lien avec, ok, vous avez déjà vu un vétérinaire pour cette problématique-là. C'est toujours des questions qui déconcertent un peu les clients quand on arrive et qu'on pose ces questions-là. Mais finalement, c'est aussi signe qu'on prend en considération et qu'effectivement, un des premiers facteurs, il peut être déjà physiologique. Et au quelqu'un, on ne va pas traiter le problème de la même manière. On ne va pas traiter le motif de l'appel de la même manière du tout. Donc ça, c'est un point important.

  • Speaker #0

    Et surtout, il y a plusieurs types de douleurs. Parce que là, justement, on parle d'explosion des comportements. Nous, on l'a vécu parce qu'il y avait un déclencheur de douleurs aiguës, qui était du coup la pyroplasmose, où là, d'un coup, la douleur a explosé. Donc du coup, on a vu la différence. En fait, la douleur aiguë, c'est une douleur qui est fonctionnelle, qui a un but, qui est la guérison. Elle est là pour ça. Elle est là pour limiter nos mouvements. éviter qu'il y ait plus de douleurs, éviter qu'il y ait plus de dégâts dans le corps, et donc du coup qu'on guérisse. Elle est au service du corps en fait, on dit que c'est une douleur physiologique, c'est une bonne douleur. Et là où en général ça se gâte, c'est quand la douleur devient chronique. Et la douleur chronique... commence par une douleur aiguë. Donc c'est vrai que nous, en tant que comportementalistes, quand on nous appelle et qu'il y a un changement brutal de comportement, là on va être davantage probablement dans une douleur aiguë. ou une phase aiguë dans une douleur chronique. Mais en tout cas, il y a un moment, un flair important, la courbe, elle fait un pic, la courbe de douleur, où ça va permettre de déclencher des recherches vétérinaires. Mais après, il y a aussi toutes les phases de douleur chronique qui vont vraiment réécrire le cerveau en profondeur, modifier les comportements et l'état d'esprit du chien. C'est ça qui est la grosse différence, elle est là et souvent c'est à ce moment-là que ça se complique et que c'est difficile pour les gardiens de faire la différence. C'est-à-dire que les changements vont être subtils, progressifs. C'est-à-dire que du jour au lendemain, le chien ne va pas devenir réactif congénère. si on doit poser une étiquette de pré-comportementale. Mais au fur et à mesure, ça va se compliquer ou alors il va y avoir plus de frustration dans les relations avec les congénères croisées. Et ça va augmenter, augmenter, augmenter et devenir de plus en plus aversif. Et il va y avoir une réactivité, entre guillemets, plus importante qui va se mettre en place. Mais ce sera une issue d'antan. Et la douleur, elle a été là tout du long. Et ça aurait été une douleur chronique qui perdure au-delà de la guérison, au-delà de sa fonction. Donc elle n'a plus de fonction, elle n'est plus bonne pour le corps, elle le dessert même. Et on va parler, il y a des classements maintenant, c'est la bonne douleur et la mauvaise douleur. Donc là on est vraiment dans la mauvaise douleur, la douleur chronique, celle qu'on ne veut pas voir. Et c'est là où c'est hyper important, même quand on fait castrer son chien, de demander des antidouleurs après. parce que rien que ça c'est déjà en fait la douleur c'est un apprentissage du coup au moment de la castration encore plus au moment de la stérilisation pour les femelles soit c'est plus invasif comme procédure on va avoir des douleurs post-opératoires qu'on ne veut pas voir devenir chroniques on ne veut pas que le cerveau il enregistre ces douleurs que ça devienne vraiment une autoroute dans les schémas neuronaux et du coup c'est tout ça qui joue dans le rapport entre douleur et comportement.

  • Speaker #1

    Ok. Très intéressant. Du coup, se pose la question de comment est-ce qu'on accompagne un chien qui est douloureux, et notamment avec une douleur chronique. On parlait un peu de faire appel à un vétérinaire, et évidemment, quand on parle de physiologie, on pense au vétérinaire. Toi, tu as mentionné le fait que tu avais rencontré des difficultés aussi à... à faire prendre en charge cet aspect-là de... Il y a eu la maladie, il y a eu la pyroplasmose, et puis après, il y a eu des douleurs. Et la pyroplasmose, généralement, il n'y a pas trop de questions. On sait comment on la traite. En tout cas, les vétérinaires savent comment la traiter. La douleur, par contre, c'est un peu plus compliqué. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de ça, de cet accompagnement ? Est-ce que c'est quelque chose de développé chez les vétérinaires que de prendre en compte cet aspect douleur, sensation qui est ressentie ? ou pas.

  • Speaker #0

    Chez les vétérinaires, il y a plein de contraintes liées à la façon dont les vétérinaires vont rencontrer nos chiens, vont les voir. qui va faire que ce n'est pas forcément facile pour eux d'identifier la douleur. Surtout les douleurs chroniques, qui sont un peu subtiles, qui vont modifier les comportements, mais où il ne va pas y avoir forcément d'indice, par exemple à la manipulation. On parlait au début de la définition de la douleur, où c'est des infos qui remontent au cerveau, donc c'est au niveau des nocicepteurs, ces capteurs qu'on a en périphérie du corps et dans nos organes. Pour constater la douleur pour un vétérinaire, lui, il va examiner le chien d'un point de vue de la nociception, d'un point de vue mécanique. Et souvent, alors c'est pas moi qui le dis, c'est Thierry Poit, qui est fondateur de Capzouleur. Parce que moi, je ne me permettrais pas de dire ça, mais en fait, l'approche est souvent très cloisonnée par rapport à ça. C'est-à-dire que... Il va y avoir un examen, une manipulation du chien quand c'est possible. Et s'il n'y a pas de réaction comportementale forte, ou même moyenne, le vétérinaire ne va pas pouvoir forcément voir de douleur. c'est à dire que il y a un manque de temps aussi pendant les consultations, le vétérinaire peut pas tout voir parce qu'on est dans une salle qui est petite, certes le chien va marcher de la salle d'atome jusqu'à la salle de consulte ça c'est un moment d'observation pour les vétérinaires qui est hyper important mais c'est quand même assez réduit par rapport à ce que nous gardiens on voit au quotidien pareil, nous on a des comparatifs que eux n'ont pas forcément donc tout ça c'est des choses qui rendent parfois l'identification d'une douleur en tout cas chronique plus difficile Merci sans avoir de moments où la douleur elle semble là, on va avoir plus de choses. Et la prise en compte des facteurs comportementaux, ça avance, mais ce n'est pas encore pris en compte partout. Et souvent, après, les vétérinaires vont chercher une preuve en termes d'imagerie, de prise de sang. Eux, leur métier, c'est de trouver les signes d'appel et de creuser sur ces signes d'appel. La médecine vétérinaire est prête à se référer si c'est pour des choses précises. Mais souvent, la douleur n'est pas toujours corrélée à l'avancée de la pathologie. On en parlait un petit peu par rapport à l'arthrose. Tout à l'heure, oui, il y a 35% des chiens que j'ai rencontrés qui ont potentiellement de l'arthrose, mais ils n'ont pas tous mal. Et après, il y en a qui vont avoir un tout petit peu d'arthrose et qui vont être en douleur jusque là-haut. Et en fait, sur les radios, pour autant, on ne voit rien. Mais au quotidien, en termes de comportement, on voit qu'il y a de la douleur.

  • Speaker #1

    et ça c'est un truc pour le vétérinaire lui s'il a rien sur son imagerie ben ça va être un petit peu plus compliqué pour lui de naviguer et après c'est plus les vétérinaires comportementalistes et on parle même pas là des chiens ou en tout cas c'est mon cas je sais pas pour Pickles mais qui sont ultra stressés chez le vétérinaire par exemple où là on ne voit rien en tout cas une personne externe ne peut absolument rien voir en tout cas moi je sais que c'est le cas chez Charlie je... Je ne peux compter que sur moi pour déceler quelque chose, quoi. Ce qui donne une responsabilité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais puis là, déjà, ça veut dire que c'est la tâche d'un combo gardien d'être l'avocat de son chien pour se faire entendre. Donc ça, c'est vrai que c'est quand même à prendre en compte. Mais moi, je sais que souvent, il y a une forme d'inhibition qui se met en place. Enfin, Pickle se vend dans sa pyroplasmose pour voir qu'il aille mal. Moi, je le voyais quand il se levait tout raide, mais sinon, chez le vétérinaire... Parce qu'en fait, il y a d'autres processus qui se mettent par-dessus. Il y a l'inhibition, l'axe du stress qui s'allume, et ce n'est pas le moment d'avoir mal. Donc du coup, comme on est en mode survie, parce qu'il y a le stress de la douleur plus le stress du véto, du coup, le corps fait en sorte d'être fonctionnel. Ce n'est pas le moment de boiter. Il y a tous les shooters mono qui sont faits pour ça. C'est bien fait, le corps. Et après, il y a toute la partie où, on l'a dit, la douleur est différente dans son expression pour chaque chien. Et ça, quand il y a un protocole un peu uniformisé, parce qu'il y a des contraintes de temps, du coup, on loupe des choses. Forcément, c'est normal. En même temps, il faut bien pouvoir faire rentrer les choses dans une consultation. Donc ça c'est un peu toutes les limites de la pratique et c'est là où justement les vidéos, les photos, là vos vétérinaires ils vont pouvoir voir comment ça se passe à la maison, ce qui va pas. Moi je l'ai fait à plusieurs reprises avec ma vétérinaire, une balade avec un autre chien, un pique, il poussait des petits cris aigus dès que le chien allait vers son arrière-train. Autant se dire que là moi j'ai déclenché le vétérinaire tout de suite et du coup il est filmé. C'est ça qui m'a permis de lui montrer parce que dans la salle de consulte, Pic n'a pas fait ses petits cris quoi. Et du coup, ça lui a donné beaucoup beaucoup d'infos et ça a permis d'avancer. Donc ça, c'est vraiment, on en revient au téléphone, au fait de prendre des vidéos et de pouvoir amener le quotidien en fait chez le vétérinaire.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Il y a aussi tout ce qui est prise de données. Quand on travaille justement avec un comportementaliste, on peut après le présenter au vétérinaire. Je sais que sur tout ce qui est, comme on parlait tout à l'heure, douleurs viscérales, gastro, etc., tout ce qui est stéréotypie orale va potentiellement être significatif. Pas forcément, mais ça donne une piste. Ça veut dire que peut-être il y a quelque chose derrière au niveau viscéral. Donc ça va ouvrir des possibilités d'exploration. que le vétérinaire n'aurait pas eu juste en faisant un examen dans sa salle d'examen.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et effectivement, c'est important d'avoir des vidéos. Encore une fois, on l'a cité dans plusieurs épisodes, mais typiquement, la perception d'un comportement d'une personne à une autre, elle peut être complètement différente. Et quand vous allez dire à un professionnel, que ce soit votre comportementaliste, votre vétérinaire, mon chien fait ça, ou il est comme ça, et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Bah, il fait ça. C'est très, très subjectif, en fait. Et c'est très difficile de se baser. et de mettre en place un plan, qu'il soit médical ou comportemental, sur un truc aussi flou que mon chien fait ça Donc c'est vrai qu'avoir des preuves vidéos de ce qui se passe, ça permet vraiment d'objectiver le comportement et de s'adapter et de mettre en place la réponse qui convient.

  • Speaker #0

    Et puis, même moi, en tant que comportementaliste, je vais y mettre des choses. Avec mon œil de comportementaliste, et le vétérinaire va y mettre des choses avec son œil. Deux vétérinaires sa formation, ses compétences qui ne sont pas les mêmes que les miennes que je n'ai pas en fait d'ailleurs et ça va se compléter et ça c'est vraiment idéal pour ça et puis après il y a les vidéos mais il y a aussi tout ce qui est les questionnaires il y a quelques questionnaires qui ont été validés notamment pour l'arthrose le questionnaire le load de Liverpool Et le CBP, lui, qui est plus pour l'arthrose aussi. Mais c'est des questionnaires qui sont à remplir par les gardiens en amont et qui permettent d'arriver chez le vétérinaire avec quand même des mesures. Et surtout, prendre des mesures régulières et de pouvoir montrer que la mesure, elle a changé. Du coup, il y a quand même une problématique qui se développe. Ça, c'est aussi pareil, c'est le suivi dans le temps qui joue. On en revient là aussi.

  • Speaker #1

    Carrément. Au niveau comportemental, on a parlé un peu de l'accompagnement vétérinaire, on allait parler un peu plus de l'accompagnement comportemental, avec un comportementaliste, on va dire, d'un chien qui a une douleur chronique. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Alors moi c'est une démarche qui se construit vraiment au fur et à mesure. Alors mon but quand j'aborde tout cas de douleurs chroniques, c'est d'abord de faire un premier bilan à date, de revoir avec le gardien toute l'anamnèse croisée entre l'anamnèse santé et l'historique santé et l'historique comportemental. Parce que quand on compare les deux, souvent, on trouve des moments où ça se rejoint, où ça se corrèle. Alors il n'y a pas forcément de lien de cause à effet d'établir. Et après, ce bilan va me permettre d'établir des pistes comportementales. Les tendances de base aussi qui sont là chez le chien, comment on fait tout le début de vie, la façon de vivre au quotidien, comment ses besoins sont remplis. Ce qui est un peu, en ce moment, classique pour un comportementaliste, mais sous l'angle de la douleur. Et en fait, en fonction de tout ça, mon but, c'est de pouvoir préciser le fait de voir, d'apprendre à voir, à regarder ce qu'il faut regarder chez son chien, à voir les crises qui arrivent, pouvoir les prévenir, les anticiper. Ça, c'est vraiment le but ultime. Parce que dans beaucoup de maladies dégénératives, que ce soit l'arthrose ou tout ce qui est aussi l'hémicy, les problèmes de digestion, on va avoir des crises qui vont revenir régulièrement. On le sait. On sait que c'est la gestion de ces crises-là qui vont permettre aussi de calmer l'inflammation plus vite et puis de ne pas dégrader les choses à long terme, que la progression de la maladie soit freinée. Donc moi, mon boulot en tant que comportementaliste, en gros, c'est de vraiment faire équipe avec les gardiens, d'amener toutes les infos que je connais, les infos scientifiques, qui ont été validées, documentées sur l'expression potentielle de la douleur. et eux, ils vont amener leurs observations au quotidien, la connaissance de leur chien, et on va rejoindre tout ça pour trouver comment l'expression de la douleur se fait chez... ce chien-là ou cette chienne-là en particulier. Et après, c'est vraiment pareil, dans le temps, apprendre à travailler son œil pour pouvoir limiter ces crises et que la qualité de vie soit le moins impactée possible. Après, ça passe par le travail de résilience, l'aménagement au quotidien de la maison, l'intérieur. pour prévenir, par exemple, dans le cas de l'arthrose, tout ce qui est glissade, saut, tous les moments où le chien va pouvoir se blesser et déclencher une crise. Il va y avoir un micro-traumatisme sur l'articulation qui va créer une phase inflammatoire plus importante dans la maladie. Et tout ça, on peut le travailler au quotidien au niveau comportemental. On va travailler aussi tout ce qui est gestion émotionnelle. Mais après, ce qui est bien aussi quand on arrive à voir les crises, c'est aussi qu'on arrête de travailler pendant les crises. C'est que justement, on fiche la paix au chien. On le laisse tranquille. Il est occupé à gêner sa douleur. Nous, notre job, c'est de déclencher un peu dans notre jeu de cartes ce qui est intéressant pour le chien. Du coup, d'aller chez l'ostéo, chez l'acupuncteur, de déclencher un rendez-vous vétérinaire. Pour, par exemple, des anti-inflammatoires, ou tout ce que le vétérinaire gènera bon pour éteindre la crise, etc. Adapter aussi l'exercice physique, ça, ça joue aussi beaucoup. Les périodes d'échauffement, aussi le retour à un moment calme, en fin de balade. On va aussi travailler des compétences de fond sur la relation congénère, le fait de ne pas jouer de manière trop active, parce que ça aussi, ça peut être des... Il y a plein de choses, du coup, qui vont... créer des crises à ces moments-là. Donc, on va éprimer l'avenir, éviter les crises et aider le chien à les passer.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Ça donne vraiment envie de creuser ce sujet encore plus, je trouve. C'est très chouette.

  • Speaker #0

    C'est un peu un fini comme sujet, quand on mène les dents. Et c'est surtout... Ouais, c'est à chaque pathologie au final il y a des choses différentes à faire puis chaque chien avec une même pathologie va pas du tout le ressortir pareil il y a des chiens qui ont certainement des niveaux de douleur très très élevés et qui vont pas du tout l'exprimer au niveau comportemental, il va pas y avoir de comportement inadapté du point de vue de l'humain et ça c'est assez fou des fois à voir c'est là où c'est vraiment on en revient au début de la discussion où c'est au chien de nous dire sa perception de la situation et de sa douleur dans le précédent épisode sur la

  • Speaker #1

    sensibilité entre guillemets on avait pas mal parlé d'accompagner le chien avec une médication et ça fait plusieurs épisodes qu'on en parle parce que c'est important de banaliser un peu le recours à des outils comme ça J'imagine que pour la douleur, c'est un gros sujet également. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de cet aspect-là ?

  • Speaker #0

    La douleur, elle va mettre en difficulté le chien sur... sur son émotionnel, sur sa capacité à gérer ses émotions. Et du coup, c'est vrai que la médication qui va du coup l'aider à se réguler de ce point de vue-là, elle est importante. Et là, on va trouver vraiment l'association douleur-anxiété et douleur-gestion émotionnelle. Et c'est un cercle vicieux. C'est-à-dire que, par exemple, je reprends l'exemple de l'arthrose, parce que c'est facile. C'est un bon exemple. Et ça va parler à plein de gens. Mais un chien arthrosique, qu'a mal ? il va avoir beaucoup plus de difficultés pour certains chiens à gérer son émotionnel. Il va être plus excité, par exemple, au moment du repas. Le moment du repas, c'est un moment qui n'est pas facile à gérer où il faut être attentif au fait que, par exemple, le chien ne va pas glisser, se dépêcher derrière sa gamine, sauter. Enfin, voilà. Là, l'émotionnel déborde parce que le chien est en douleur. Mais le problème, c'est qu'en débordant, l'émotionnel va lui faire faire. des gestes où il ne va pas ressentir sa douleur sur le moment, où il va se faire mal, et où après, il va y avoir un contre-coup. Donc en fait, on est dans un cercle vicieux qui se nourrit de difficultés émotionnelles et de douleurs. Et plus il a mal, plus il va avoir des difficultés émotionnelles, plus il risque de se faire mal, etc. Et ça, du coup, c'est un cercle vicieux. On aura beau traiter la douleur, si derrière, l'émotionnel n'est pas géré, si le chien en a besoin, bien sûr. du coup, ça va continuer à nourrir et on n'arrivera pas à limiter les petits traumatismes, les petits accidents, tout ça. Et du coup, la médication, elle est là aussi pour ça. Elle est là aussi pour redescendre l'anxiété, parce que douleur et anxiété, les matrices au niveau du cerveau, elles sont très liées. Le cerveau l'indique est à l'origine des deux et du coup, si on ne traite pas l'anxiété, parce que la douleur, comme du coup, elle impacte notre survie, on ne peut pas expliquer à un chien. qui ne va pas mourir de son arthrose. Le chien n'a pas cette capacité-là de se dire que cette douleur-là qu'il ressent, c'est une douleur chronique, c'est inadapté, tout ça. Tout ce que nous, on vient de se dire, lui, il ne peut pas l'intégrer. Donc du coup, lui, ça reste un signal d'alarme et c'est de la survie tout le temps. Et ça, c'est qu'on n'éteint pas un petit peu ce côté-là grâce à la médication, si on ne l'aide pas à sortir de ça. du coup, la sensation de douleur, de vigilance qui va avec, du coup, de perception augmentée de déclencheurs, parce que plus on est vigilant, plus on voit des déclencheurs, eh bien, tout ça, ça s'auto-nourrit et on n'arrive pas à en sortir. Et juste médicamenter la douleur ne suffira pas.

  • Speaker #1

    Oui, ok.

  • Speaker #0

    Tout est lié. C'est là où le fait que la douleur soit dans le cerveau, ça change tout. Si c'était simplement la douleur, elle vient de ma coupure au bout de mon doigt, au bout de mon coussinet, ce serait plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Toi, dans ton expérience perso avec Pickles, de l'avoir accompagnée en tant que chien avec une douleur chronique, comment est-ce que tu as vécu ça et quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui après l'écoute de cet épisode se dirait ok il va falloir prendre le taureau par les cornes entre guillemets c'est de bien se rendre compte que la douleur chronique c'est une course de fait c'est

  • Speaker #0

    quelque chose qui je crois que en tant qu'humain on a toujours envie et moi j'ai mis du temps avant de m'en débarrasser de ça on a envie de guérir notre chien On a envie qu'il aille mieux, que la douleur soit mise de côté, que ce soit un peu terminé. Ça y est, on sait ce qu'il a, on va pouvoir lui donner le bon médicament et ça va aller mieux. On va reprendre la vie qu'on projetait, avoir avec son chien. Et ça, alors sur certaines pathologies, c'est plus abordable que d'autres. Je pense que c'est pas un objectif. L'objectif c'est augmenter la qualité de vie de mon chien, pouvoir faire plus de choses, que lui soit bien dans sa vie, que du coup je puisse faire des choses avec lui. Mais je crois que s'enlever cet objectif de vouloir guérir son chien, au sens revenir au zéro douleur, c'est lourd, c'est hyper lourd de... Il faut se l'enlever, c'est vraiment ça l'éjecte. Moi, je sais que ça a vraiment été tout un chemin. Je crois qu'il y a la prise de conscience déjà, que son chien a mal, que tout le monde n'est pas à l'aise forcément avec ça. ça peut mettre du temps de se sentir aussi de prendre le taureau par les cornes. Et quand on sent, il faut se dire, voilà, moi mon but, c'est d'augmenter la qualité de vie de mon chien. C'est qu'il vive le plus longtemps possible parce que gérer la douleur et prévenir les crises, c'est prolonger la vie de son chien littéralement. Parce que du coup, ça fait moins avancer la douleur. Elle sera toujours là. De toute façon, la elle fait un peu partie de la vie. Pour moi, ça, c'est un gros point quand on est gardien d'un chien en douleur chronique. parce que oui c'est un marathon puis c'est un marathon financier de charge financière, charge mentale charge émotionnelle il y a beaucoup de chiens aussi qui deviennent intolérants face à leurs congénères quand ils ont des douleurs chroniques et ça ça peut aussi être un peu isolant c'est tout ça un peu qui se joue et je crois que il faut structurer essayer d'y aller étape par étape. Qu'est-ce qu'il a ? Essayer de localiser. Si on n'y arrive pas, quels sont les symptômes ? Comment on peut travailler sur les symptômes ? Et au niveau comportemental et au niveau véto. Et surtout, ne pas lâcher l'affaire. Ne pas lâcher l'affaire. Il ne faut pas se dire, ok, il a des gastrites chroniques, bon, il a mal au ventre une fois tous les deux mois, tant pis. Enfin, c'est dur, c'est super dur de ne pas... Parce que c'est un mélange entre du lâcher prise parce que les crises reviendront toujours, qu'il faut les accepter, que c'est ok, qu'on ne peut pas, nous, en tant qu'humains, arriver à les éviter. C'est trop lourd de se dire ça. Mais par contre, il faut aussi rester un peu proactif dans le fond. Dire, tiens... Là, il y a un truc qui a changé, peut-être que je fasse gaffe. Et des fois, je pense que c'est cet équilibre-là qui est vraiment à trouver. Et je pense qu'une fois qu'on a trouvé ça, en tant que gardien, déjà ça aide beaucoup. Ça aide beaucoup parce qu'on arrive un peu plus à prendre du recul et puis à le vivre un peu mieux. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, il y a deux choses que ça m'évoque, ce côté accompagner son chien. Mais globalement, je pense que c'est même au-delà de la douleur. Et ça touche globalement quand ça touche à la santé de son chien. Le premier truc, c'est déjà de... Je pense que moi, je suis très comme ça pour moi et j'ai tendance à l'être aussi avec mes chiens, mais parce que j'ai une vraie aversion avec le fait d'aller chez le vétérinaire et j'en ai de très mauvaises expériences. Donc, j'ai plutôt tendance à attendre que le problème soit vraiment, vraiment là. pour me dire j'y vais et ça je sais que c'est un je pense qu'il y a plein de gens dans ma situation et c'est très difficile et des fois c'est très culpabilisant aussi de se dire qu'on est passé à côté de choses donc c'est un vrai chemin à faire mais déjà d'en avoir conscience que c'est une difficulté pour nous que d'aller consulter, que de prendre un problème en considération Là, on parle de la santé, mais ça va aussi avec le comportement, le fait de faire appel à un comportementaliste, etc. Mais c'est vrai que dans la prise en charge de l'aspect physiologique et douloureux de notre chien, c'est compliqué parce qu'en plus, c'est généralement un domaine qui nous échappe. C'est des connaissances qu'on n'a pas, on n'est pas vétérinaire. On connaît notre chien, certes, mais... il y a toujours un doute et on ne maîtrise pas le sujet. Donc ça, c'est le premier point. Tu voulais dire quelque chose là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait penser à une chose, c'est que j'ai fait un colloque sur la douleur chronique. Le week-end dernier. Et il y a une phrase qui était assez vraie, qui m'a interpellée, qui a été dite. C'était un colloque en plus de vétérinaires. C'est en tant que vétérinaire, on peut dire qu'on ne voit pas de douleur à un instant T, mais on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas. et souvent c'est vrai que nous dans nos oreilles de gardien quand on s'en a envie en fait notre chien il a eu bien c'est normal et quand on sort du vétérinaire et qu'il nous dit il n'y a rien ou ça va et bien on se dit que c'est bon c'est fini on peut refermer la porte enfin on va s'arrêter à cet avis là et même si on a des doutes du coup on va être un peu ambivalent parce qu'on se dit quand même j'ai des doutes je ne suis pas sûre et en même temps j'ai cette conclusion qui m'arrive de quelqu'un qui a des compétences que je n'ai pas Clairement. Et du coup, je pense que de se dire qu'il faut entendre qu'à ce moment-là, la douleur n'est pas visible. Mais, et si elle n'y en a pas ? On n'en sait rien. On ne pourra jamais faire cette déclaration, en fait, personne. Et déjà, je trouve que ça temporise un petit peu les choses.

  • Speaker #1

    Clairement. C'était effectivement le deuxième point que je voulais amener, c'était le côté, vous êtes le seul avocat de votre chien, et ça face à tout professionnel, et face à tout autre chien et tout autre propriétaire de chien, c'est un sujet très vaste. Mais notamment sur l'aspect médical, j'ai en exemple en tête une amie qui savait, qui ressentait que son chien avait quelque chose, et elle a mis... des années, vraiment, littéralement, à arriver à avoir vraiment un diagnostic et rencontrer un vétérinaire qui a pris en considération ce truc de... Non mais OK, là, les analyses courantes, il n'y a rien, mais c'est sûr qu'il y a quelque chose. Et qui a effectivement fini par trouver que son chien avait été atteint d'une méningite et donc était douloureux. Et ça, c'est un vrai truc. Je pense qu'elle écoutera cet épisode et qu'elle se reconnaîtra. Mais c'est... C'est... c'est un vrai sujet que de se faire confiance aussi et de ne pas hésiter à pousser la porte d'autres cabinets, de se renseigner par soi-même, d'aller voir d'autres personnes, etc. De prendre différents avis pour finir par arriver à trouver quand on sent, on voit, on perçoit comme ça que son chien n'est pas bien et ne pas s'arrêter au c'est bon, il n'a rien, vous pouvez rentrer chez vous

  • Speaker #0

    Ouais, il ne faut pas lâcher. Et après, il y a aussi une réalité qui est un peu parfois difficile à accepter, c'est qu'il peut y avoir des symptômes sans que la pathologie soit suffisamment avancée pour que ce soit diagnosticable, enfin, ne pas toujours poser un diagnostic. Et après, est-ce que pour autant on peut rien faire ? Non. Mais les diagnostics, c'est pas non plus forcément une fin en soi. Moi je vois pour Pickles, donc du coup on a eu l'apiro, cette douleur chronique qui s'est mise en place et qui n'est jamais partie en fait. Ça fait maintenant trois ans et demi. Et là, il y a six mois, un neurologue nous a dit que pour lui, il y avait une suspicion de bobo-blur. Donc vos blurs, c'est des instabilités cervicales. C'est une pathologie qui ne se voit... Enfin, c'est un syndrome qui ne se voit que en dynamique. Du coup, tu peux faire des scanners. S'il n'y a pas de déformation des vertèbres ou s'il n'y a pas un écrasement de la moelle épinière qui est là, visible au scanner, du coup, ça s'est suffisamment détérioré pour être présent tout le temps, on ne peut pas le voir. Et du coup, lui, sa conclusion, ça a été... vous observez votre chien, vous avez vu des choses au niveau comportemental, des évolutions, etc. Mais en termes vétérinaires, on ne peut pas encore le diagnostiquer. Parce que les imageries ne le permettent pas. Ou alors, il faudrait faire des images contraintes, etc. Et là, le bénéfice pour Pickles, il n'est pas fou. Moi, ça ne va rien m'apporter de plus de savoir qu'il a un vaubleur, d'en être sûre maintenant, que dans deux ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai déjà un scanner de fait. et si dans deux ans il faut refaire un scanner parce que ça s'est dégradé et de pouvoir les comparer et de se dire voilà il y a eu une évolution ça ça va être vraiment intéressant et c'est pour ça que là aujourd'hui on a fait un scanner même si on savait déjà de base qu'a priori on n'allait rien voir ok donc voilà les diagnostics c'est toujours c'est pas simple parce qu'on en aurait on aurait très envie de savoir ce que c'est ça rassure ça donne l'impression qu'on a aussi sur les événements nous aussi ça marche comme ça c'est comme eux Comme les chiens, on a besoin de prédictibilité et de prise sur les événements stressants pour nous rassurer, nous permettre de mieux gérer le stress. Et je crois que c'est vraiment un des points qui est compliqué sur certains chiens où on n'arrive pas à avoir de diagnostic. Mais il y a des choses à faire, en symptomatique, en comportement, au quotidien, de gestion, de toute façon pour les préserver. Donc moi, je... C'est ce que j'applique avec le mien et ce que j'essaie de transmettre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on peut être proactif quand même. Alors, beaucoup de précautions. Moi, je ne vais pas partir à faire du fitness, machin, truc, parce que je vais le faire, mais de manière très précautionneuse avec Pickles, parce que peut-être qu'il a ça, mais peut-être qu'il a autre chose. et après peut-être que si demain je vois que ça se dégrade mais que ça va pas dans le sens du blur, bah peut-être que je redéclencherai d'autres analyses et que là on verra quelque chose mais pour l'instant, scanner, radio il a même eu une ponction articulaire on est allé voir plein de choses et y'a rien on avance à tâton quoi bah c'est ça, en fait c'est exactement ça c'est La douleur chronique, souvent, c'est plus un parcours. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à l'échelle vétérinaire et dès la première fois où on soulève le fait qu'il y a une douleur, on va forcément trouver. Peut-être qu'il va falloir obtenir plusieurs épisodes, malheureusement, pour pouvoir trouver ce que c'est. Parce que chaque épisode va donner plus d'infos aux vétérinaires. C'est ça le truc, c'est que plus ça progresse, plus on a des infos, plus il y a des signes d'appel, et plus ils peuvent creuser dans le bon sens. C'est un peu infini. Si on commence à creuser dans tous les sens au niveau santé, c'est quand même pas... C'est toujours aussi ce bénéfice-risque de faire subir tous les examens à son chien, suivant aussi s'il est très manipulable ou pas. cas de douleur, les réflexes défensifs sont quand même importants. Donc du coup, voilà. Moi, je trouve que c'est vraiment tout un travail d'équipe. Je fais toujours un gros schéma où il y a le gardien avec son chien au milieu et après, il y a une équipe de plein de personnes différentes parce que le rapport au vétérinaire, c'est une chose, mais il y a aussi l'ostéopathe, les masseurs. Si on a des pet-sitters, c'est des personnes qui peuvent faire remonter des infos aussi. Un toiletteur sur les chiens qui ont vraiment besoin d'être toilettés. Il y a des choses qui se repèrent au toilettage. C'est vraiment un travail d'équipe de toutes les personnes qui sont en rapport avec le chien. Et qui vont avoir un autre angle de vue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a changé à ta vie, d'avoir Pickles qui rentre dans ta vie ? Et puis de l'accompagner sur tout ça, finalement ?

  • Speaker #0

    Beaucoup de remises en question, de lâcher prise. Il a fallu que j'apprenne au niveau comportemental autant qu'au niveau vraiment accompagnement véto. Travailler aussi ma capacité à avoir les choses de... de la perspective d'une autre espèce, d'un autre individu de manière générale, je crois, au-delà du côté inter-espèce, à être dézoomé de ma propre perception et de mes propres émotions. Ça, c'est vraiment quelque chose, je trouve, que dans ce... Avoir un chien en douleur chronique, ça nous apprend ça aussi. Parce qu'on a nos propres traumatismes vis-à-vis des différents épisodes de douleur. Et par exemple, la pyroplasmose, encore cette semaine, j'étais chez ma vétérinaire à dire, il ne va pas bien. en ce moment, c'est l'éthique. Et je lui dis, mais j'ai un gros biais. Attention, je suis un peu traumatisée de cette pyro. Moi, c'est tout ça que ça m'a appris d'avoir pickle. Ça, c'est de rester à mettre mon curseur au milieu de tout ça. Enfin, appris, je sais pas, mais on va dire que ça m'a fait progresser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des ressources que t'aimerais partager au sujet de la douleur à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    En termes de ressources, je l'ai déjà un peu cité plus haut, je crois. C'est Canine Arthritis Management. C'est un super site. C'est en anglais, mais le clic droit sur Chrome est super. Même si vous n'êtes pas anglophone, allez-y et faites ce clic droit sur Chrome. Parce que c'est une bible d'infos sur l'arthrose. Vraiment, vraiment. Le docteur Anna Capon qui a... qui a mis en place ce site et qui le nourrit au quotidien. Vraiment, c'est génial tout ce qu'elle met. Et là, il y a une vraie démarche pluridisciplinaire qui inclut le comportement dans la reconnaissance de l'arthrose. Donc, il ne faut pas hésiter à aller. Et ils ont un super groupe Facebook de soutien qui s'appelle Holy's Army. Donc là, c'est des groupes de particuliers qui ont des chiens diagnostiqués arthritiques. Ce groupe, en fait, il va vraiment du diagnostic jusqu'à la fin de vie des chiens. Et je trouve ça vraiment génial, les partages qui sont faits là-bas. Aussi, beaucoup de partages de... info de produits intéressants. D'ailleurs, quelle rampe choisir, comment faire pour que mon chien ne passe pas de porte, etc. Il y a tout ça qui va être traité. On peut poser les questions, les gens répondent et partagent ce qu'ils ont testé, approuvé. Et ça, c'est un gain de temps et d'argent. Il n'y a rien de très précieux. Et en deuxième ressource, j'avais pensé à vous partager Capdouleur, qui est un réseau français de cliniques qui ont été formées à la gestion de la douleur de manière un peu plus précise. Donc, il y a aussi un blog sur leur site qui est intéressant, qui va permettre de se mettre à jour sur les derniers... les derniers papiers scientifiques, mais aussi toutes les possibilités qu'il y a en termes de gestion de la douleur. Le site est assez riche aussi et dense. Et après, il y a une carte de toutes les cliniques en France. qui permet de voir à côté de chez soi une clinique labellisée.

  • Speaker #1

    Génial, génial, trop cool. Je mettrai tout ça en description de l'épisode. Mais très, très cool. Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimerais entendre au micro de la niche ? À qui est-ce que tu passerais le micro ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas pensé à quelqu'un de particulier, mais je trouverais ça super chouette de refaire, tu avais fait au début un cas pratique, où tu avais les gardiens qui étaient là, je crois que c'était avec Génèpe, les gardiens, la comportementaliste ou éducatrice qui était là, et du coup, vous parliez de ce cas, de l'évolution, de comment ils ont un peu détricoté les choses. Ça, ce serait... J'aimerais en entendre plus. J'avais trouvé ça très chouette. Surtout qu'à l'époque, j'étais encore gardienne, et du coup, je m'étais beaucoup projetée dans cette histoire. J'avais trouvé ça hyper chouette et très enrichissant. Et après, sinon, avec un physio, une ostéo, enfin des... Ouais, des métiers complémentaires justement, ce serait intéressant de voir eux comment, de l'autre côté, ils voient le rapport avec le comportement, avec nos métiers, ça serait hyper chouette aussi.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Ça, ça sera fait parce que c'est prévu. Mais effectivement, des cas pratiques avec des particuliers qui viennent raconter un peu le parcours qu'ils ont eu, ça pourra s'envisager. C'était un très chouette épisode que je n'ai pas eu l'occasion de refaire ce format, mais c'était assez chouette. Trop cool. Où est-ce qu'on peut rediriger les auditeurs qui souhaiteraient découvrir un peu ton travail, suivre tes avancées, etc. ?

  • Speaker #0

    Je suis assez active sur Instagram, c'est anaïs.alart.comportement. Ils peuvent pas mal suivre mes réflexions aussi au quotidien, partage de ressources. Je fais quelques posts explicatifs, peu, mais j'essaie de les faire complets. Et puis après, il y a mon site internet aussi où il y a beaucoup d'infos, s'ils veulent, sur l'accompagnement du chien douloureux. voilà, il y a pas mal d'infos sur qui je suis comment je vois les choses et principalement c'est ça, j'ai une page Facebook mais qui la pauvre ne vit pas comme elle devrait comme toutes les pages Facebook je crois comme toutes les pages Facebook ok,

  • Speaker #1

    trop cool, trop bien et ben top merci beaucoup Anaïs pour ce super épisode je suis ravie c'était trop bien merci beaucoup et puis je te dis à très bientôt oui à bientôt Merci beaucoup de vous être rejoint à ma conversation avec Anaïs et de l'avoir écoutée jusqu'au bout. J'espère que ce nouvel épisode vous a plu, et si c'est le cas, je vous invite à en parler autour de vous et à le partager sur les réseaux sociaux en nous taguant arrobase anaïs.alar.comportement et arrobase lanichaventure. Pour enrichir votre écoute, ne rien rater des prochaines sorties et pourquoi pas vous faire accompagner dans l'éducation de votre chien, n'hésitez pas à visiter mon site, à soutenir mon travail sur Tipeee, à vous abonner à la newsletter et à me rejoindre sur les réseaux sociaux. D'ici là, prenez soin d'eux ! Prenez soin de vous et je vous dis à la prochaine !

Chapters

  • Présentation du podcast

    00:10

  • Présentation de Anaïs et Pickles

    01:24

  • La douleur chez le chien

    15:30

  • Repérer la douleur chez son chien

    25:00

  • L’accompagnement d’un chien douloureux

    37:00

  • Douleur du chien et comportement

    46:00

  • La dimension émotionnelle de la douleur

    50:00

  • Soutenir le podcast

    01:06:00

Description

Dans ce nouvel épisode, je suis ravie de vous partager ma conversation avec Anaïs Allard. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l’accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d’un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne plus de chiens qu’il n’y parait, nous tentons de comprendre ensemble ce qu’est la douleur, ce qu’elle implique, comment la repérer et comment l’accompagner. Vous saurez tout ou presque, de ce passionnant sujet.


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Sommaire :

  • 00:10 : Présentation du podcast

  • 01:24 : Présentation de Anaïs et Pickles

  • 15:30 : La douleur chez le chien

  • 25:00 : Repérer la douleur chez son chien

  • 37:00 : L’accompagnement d’un chien douloureux

  • 46:00 : Douleur du chien et comportement

  • 50:00 : La dimension émotionnelle de la douleur

  • 01:01:00 : Soutenir le podcast


On en parle dans cet épisode : 



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Musique : Dolling - Cybersdf


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bon après-midi ou bonsoir à tous et bienvenue dans le podcast de La Niche Aventure. Je suis Claire et je suis ravie de vous retrouver pour un tout nouvel épisode du podcast. Dans la vie, je suis éducatrice comportementaliste canin et créatrice de contenu sur Internet et ma mission, c'est d'aider un maximum de monde à comprendre son chien. Toutes les deux semaines, je vous partage mes conversations avec des personnes passionnées autour des divers sujets du monde canin. Mes invités viennent raconter à mon micro les expériences et aventures qu'ils ont vécues avec leurs chiens, leurs réussites, leurs plus beaux moments, mais aussi leurs difficultés et les leçons qu'ils en ont tirées. Juste avant de lancer cet épisode, je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à me soutenir financièrement sur Tipeee si vous le souhaitez, ou plus simplement à vous abonner et à laisser 5 étoiles et un commentaire sympa sur l'émission dans votre appli de podcast préférée. Votre soutien m'aide énormément à faire connaître mon travail au plus grand nombre, et je vous en remercie. Pour encore plus de découvertes, de conseils et d'inspiration, je vous invite aussi à vous abonner à ma newsletter en barre d'infos de cet épisode. Et je suis ravie de vous partager aujourd'hui ma conversation avec Anaïs Salah. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l'accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d'un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne beaucoup plus de chiens qu'il n'y paraît, nous tentons de comprendre ensemble ce qu'est la douleur, ce qu'elle implique, comment la repérer et comment l'accompagner. Vous saurez tout, ou presque, de ce passionnant sujet. Alors que vous soyez déjà humain d'un chien, ou que vous vous apprêtiez à le devenir, Cet épisode est pour vous, mais je ne vous en dis pas plus et je vous invite tout de suite à rejoindre ma conversation avec Anaïs. Salut Anaïs !

  • Speaker #1

    Hello Claire !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, très bien, merci. Je suis ravie de t'accueillir au micro de la niche, ça me fait trop plaisir, j'ai trop hâte d'enregistrer cet épisode. On va commencer par les présentations. Qui es-tu Anaïs ?

  • Speaker #1

    Je suis comportementaliste canin, je suis aussi formée en félin et en équin, et je suis basée dans le sud de Nantes, dans le vignoble. Pour l'instant, je propose des services classiques et surtout, j'accompagne les chiens en douleur chronique.

  • Speaker #0

    Yes, on va parler de ça aujourd'hui. Sujet très intéressant. Trop cool. Tu as un chien, je crois, est-ce que tu peux nous le présenter ?

  • Speaker #1

    Alors, je vis avec Pickles. Pas qu'à être Pickles, mais quand même. Il prend beaucoup de place. Il va avoir 5 ans en juin. C'est un grand loulou qui est a priori croisé au skidalmatien. Je dis a priori parce que c'est une adoption par assaut et du coup, on n'a jamais fait les tests génétiques. Et comme il ne ressemble ni l'un ni l'autre. Voilà. Et c'est un grand loulou, beaucoup dans la communication, très volontaire. C'est un peu dur de le décrire parce que c'est un chien qui a des douleurs chroniques. Et du coup, ça impacte pas mal les étiquettes qu'on pourrait lui mettre. Mais c'est un chien proche de ses humains, qui a besoin de beaucoup d'interactions, de routines, qui est très gourmand.

  • Speaker #0

    Ok, trop cool, on va parler un peu de ton parcours avec Pickles, aussi sur la douleur forcément Avant ça, c'est une question que je pose souvent à mes invités, c'est quoi ton historique, ton background avec les chiens ? Est-ce que tu as toujours vécu entouré d'animaux ? Est-ce que c'est arrivé un peu plus sur le tard ? Comment ça s'est fait pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors concernant les chiens, j'ai le parcours de chez Classique du chien de famille, j'ai une parent, principalement ça Après moi, j'avais pas... Forcément, le parcours de... Je veux absolument travailler avec les animaux depuis toute petite. J'ai plus du monde du cheval. C'était vraiment plus ce côté-là à l'origine. J'ai travaillé en centre équestre à partir de mes 15 ans. Donc là, en termes de bien-être animal, ce n'était pas l'idéal, on va dire. Mais vraiment, j'ai nourri plus ce côté-là. Et après, au fur et à mesure, les choses ont évolué avec la rencontre de Pickles. Je n'ai pas de... Ce côté, j'ai toujours voulu avoir un chien. Alors si, j'ai toujours voulu avoir un chien. J'ai toujours voulu vivre avec des animaux. J'ai eu un chat assez tôt. Voilà. Mais je viens en fait du cheval plus, avant. Ok.

  • Speaker #0

    Et alors, comment il est arrivé, Pickles, dans ta vie ? T'en étais où à ce moment-là ? Et comment il t'a amené jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bien Pickles, on l'a adopté à 12 mois en association. Il avait besoin de changer de famille d'accueil à l'origine, donc on s'est proposé. Parce que moi j'avais quand même en tête de prendre un chien. En fait c'est un moment où on était sur Paris, moi je bossais à mon compte, mon compagnon travaillait à domicile, donc du coup ça permettait vraiment d'accueillir un chien. sans qu'il y ait trop de solitude derrière, et surtout, on habitait au bord du bois de Vincennes. Donc, l'environnement était assez adapté, au fait d'avoir un chien, même si on était en bourrée parisienne. Et du coup, on s'est dit, pourquoi pas tester en étant famille d'accueil pour voir ce que ça dit dans notre quotidien et si c'est adapté. Et puis, du coup, on a pris PIC en juin. on a fait l'été avec lui et à la fin de l'été, on a pris la décision de le garder avec nous. Du coup, Pix était un loulou qui venait du fin fond de la campagne. Il avait vécu dans un jardin avec sa première famille où, a priori, il n'a pas vu grand-chose, pas fait grand-chose et du coup, il a beaucoup découvert en arrivant chez nous. Là où ça a été un petit peu... On s'est un peu fait avoir, c'est que, comme on l'a adopté, enfin, on l'a eu, l'été, il y avait moins de monde et du coup ça s'est pas trop mal passé et en septembre quand tout le monde est revenu que du coup la décision de l'adoption a été prise ça a été un petit peu plus compliqué un petit peu plus compliqué pour lui de s'adapter, l'environnement a été limite immersif. Il y avait vraiment beaucoup de choses. Il fallait énormément travailler avec lui pour qu'il s'adapte. Donc déjà, c'était un gros challenge. Gros, gros challenge pour nous parce qu'on n'était pas spécialement informés, comme beaucoup de gens quand on adopte un premier chien. On a rapidement fait appel à quelqu'un pour nous aider, mais déjà, ça a été le début de la grosse remise en question. Après, il y a eu la pyroplasmose qui a vraiment fait exploser toutes les problématiques comportementales qui étaient sous-jacentes, ou pas d'ailleurs, parce qu'il y avait quand même vraiment des difficultés dans l'environnement. Et là, l'environnement est devenu vraiment, vraiment immersif. Ça a été super compliqué. D'un coup, ça a explosé. C'est une pyroplasmose qui n'a pas été forcément typique avec tout ce qu'on peut entendre comme symptômes de l'urine qui devient enfoncée, tout de suite beaucoup de fièvre. Pickles s'est exprimé en polyarthrite. Polyarthrite, c'est une maladie inflammatoire articulaire chronique qui déforme les articulations. Du coup, ça se fait vraiment dans le temps. Sa prière prit, elle a duré 12 jours. Il n'a jamais eu plus de 39 de fièvre. Du coup, ça a été compliqué. Les vétérinaires ne l'ont pas vu tout de suite. Il a du coup été traité au niveau symptomatique, ce qui a caché un peu les choses. Il y a eu vraiment tout ce moment qui a été certainement très douloureux pour lui, a duré. Nous, on n'a pas non plus vu les choses. Je pense que c'est comme tout le monde, la première fois qu'on est confronté à ça. Et du coup, il y a eu une grosse association avec la ville. Et la douleur se sont associées de manière assez importante. Tous les comportements de fuite qu'il pouvait déjà avoir ont explosé. C'est-à-dire que son seuil de tolérance était très bas. Dès qu'il voyait quelqu'un, ce n'était pas possible. Il faut quand même rappeler qu'on était à Tnessoubois. Donc, il y a du monde partout, tout le temps. On sortait à 2h du matin. Il y a eu un moment où on était... On sortait même à 5h30 du matin, parce que c'était le seul moment où il acceptait de faire ses besoins. Donc voilà, ça allait super loin en termes d'engagement pour nous. Et puis pour lui, son bien-être était fortement atteint. Donc tout ça, ça a fait que ça a été un moment très compliqué, parce qu'il faut aussi réussir à s'adapter à lui et en même temps continuer une nouvelle vie à côté. nos boulots, tout ça. Et ça a été vraiment très compliqué. On a eu des difficultés à trouver un accompagnement. Vraiment, vraiment. Et au niveau vétérinaire, et au niveau comportemental. Le lien entre les deux a été compliqué aussi. Mais la pyroplasmose, elle a été traitée. On est au chirurgien, tout ça. Mais après, la douleur a continué à être là. Les douleurs chroniques, elles ont commencé à ce moment-là. Et c'est là qu'on est rentrés vraiment dans une... un maraquin, une course de fond, où il faut réussir à gérer, ou en tout cas identifier plus, parce qu'on n'était même pas encore en gestion, on était vraiment en identification de la douleur. et il faut réussir à trouver ce qui ne va pas. Comment le solutionner ? Parce qu'en fait, tous les comportements... Il n'était même plus à l'aise dans le bois de Vincennes. Donc du coup, nous, on n'avait plus aucune échappatoire, on n'arrivait plus du tout à remplir ses besoins. Du coup, on se retrouvait dans un cercle vicieux où lui, il pouvait se retenir pendant 17-20 heures d'affilée et ne pas vouloir descendre faire ses besoins. Il n'y avait rien d'autre que l'appartement comme endroit sécuritaire, heureusement, parce que je pense qu'il y a des lieux où ce ne serait pas le cas. Déjà, on avait ça, mais c'était très, très compliqué. Il n'était pas capable de rester sur le balcon de notre appartement, alors qu'avant, il n'y avait pas de souci. Voilà. C'est tout ça, ça a été un tsunami. Parce que du coup, ça nous a isolés, ça nous a mis en difficulté. Et tout ça, ça a fait qu'il y a un moment où il a fallu... bosser, s'y intéresser, aller chercher par moi-même. On a été accompagnés par Géraldine, le docteur scaniste que tu as reçu, qui du coup est spécialisée vraiment sur les troubles anxieux. Donc là, nous, on était dedans jusqu'au cou. Donc à l'époque, en plus, elle était à côté. Heureusement qu'on l'a trouvée à ce moment-là parce que franchement, ça a été la pauvre. heureusement qu'on l'a trouvé parce que ça a été compliqué quand même de trouver du soutien et ça c'est quelque chose qui a beaucoup construit le fait que j'ai eu envie de me professionnaliser Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que Charlie aussi a eu la pyroplasmose il y a un an. Et pareil, il a eu des symptômes qui n'étaient pas les symptômes courants. Donc, je vois bien ce que c'est d'arriver à ce diagnostic un peu tard. Heureusement, pas fatalement trop tard. Mais j'imagine où est-ce que ça a dû être. Comment est-ce que tu as fait le lien avec... J'imagine que la pyroplasmose, ils ont fait une prise de sang et ils ont fini par voir ce que c'était. J'imagine que ça s'est décelé comme ça. Mais comment tu as fait le lien avec le fait qu'il soit douloureux ? Parce qu'effectivement, une fois que tu as eu ce diagnostic de pyroplasmose, généralement, ce n'est pas ça qui s'exprime comme symptôme. Mais comment est-ce que tu as fait le lien avec le fait qu'il était... qui étaient douloureux à ce point-là, et que ce n'était pas juste le contre-coup de la maladie ?

  • Speaker #1

    Ça a été toute la difficulté. Honnêtement, les vétérinaires sont beaucoup partis là-dessus. Je pense qu'ils avaient raison dans un certain sens. Il y a un gros contre-coup, la pyroplasmose. Pendez-moi le chien derrière, il récupère. Donc, on ne le dit pas assez. Il faut y aller doucement. Après un chien qui a eu la pyroplasmose, l'injection enlève beaucoup de symptômes, mais derrière, le corps, il n'a plus quand même cher. et je pense qu'il y avait ça clairement mais nous on avait le principal symptôme qui nous a alerté c'est le fait qu'il allait être en balade Et tout le temps, tout le temps, dès qu'il y a eu au bout de cinq minutes à marcher, il avait un allaitement qui n'était pas normal, qui était très prononcé et qui n'était pas dépendant de la température extérieure. Il y a ça et après, pendant la maladie, déjà, il est devenu de plus en plus raide et il a eu une boiterie sur un des antérieurs. Et cette raideur, elle est partie avec l'injection du carbésia, du coup, qui tue les parasites. Mais on a toujours eu les symptômes très forts qu'il y avait pendant la pyro, ils restaient un petit peu là après. Et du coup, on a eu du mal à faire le tri entre le contre-coup et la douleur. Mais au bout d'un moment, on était là, il se passe quelque chose. Ils ont fait beaucoup de tests sur les pyroplasmoses chroniques, parce que ça peut être chronique aussi. Ça peut revenir et il n'y avait rien. Donc à partir de là, on s'est engagé dans une difficulté importante pour... à sortir de ce diagnostic qui était juste de dire il met du temps à se remettre parce qu'aussi il avait de la thyroïde vraiment très basse sa T4 était très basse qui était aussi certainement en lien avec la pyroplasmose ce que le corps n'arrivait plus à produire en mode thyroïdienne

  • Speaker #0

    mais voilà c'était compliqué de de démêler tout ça toi au niveau de ton parcours du coup avant de devenir comportementaliste tu faisais quoi tu nous as parlé un peu du déclic effectivement de la difficulté que tu as rencontré à te faire accompagner dans ce moment là mais comment est-ce que tu t'es dit allez go j'en fais mon métier et est-ce que c'était en lien avec déjà cette spécialisation et ce sujet de la douleur ou est-ce que c'est venu un peu plus après comment ça s'est passé pour toi

  • Speaker #1

    Alors avant, j'étais dans les arts appliqués. En fait, j'ai toujours eu cette ambivalence entre les arts appliqués et les métiers du cheval. C'était un moment que j'ai choisi. Je suis partie dans les arts appliqués à fond. je travaillais sur les plateaux de tournage, je faisais les décors donc c'est un métier qui est très demandeur en termes de temps en termes d'investissement c'est très stressant, il faut vraiment trouver des solutions pour tout tout de suite mon client disait toujours il n'y a pas de problème il n'y a que des solutions mais c'était quand même à toi de les trouver et du coup c'est des métiers où la moyenne d'âge est très lasse parce qu'à bout d'un moment je pense que tout le monde se... Cache. Je passe à autre chose. C'est toujours un métier que je me suis toujours dit que je n'allais pas le faire toute ma vie. Donc il y avait déjà cette base-là qui était établie. Et après, le fait de m'ouvrir à autre chose avec Pique. C'est vrai que je passais des journées entières sur des sets, sur des plateaux dans le noir. Et le soir, j'allais promener Pique au bois pendant une heure, une heure et demie. Je veux dire, la bascule, elle s'est faite au fur et à mesure. La spécialisation de douleur, elle est venue bien après. elle est venue en cours de formation vraiment sur le socle de base de ma formation où il y avait un écrit à rendre où il fallait trouver un sujet donc là pour le coup le sujet a été assez évident et puis j'aime beaucoup tout le côté vétérinaire compréhension du fonctionnement physiologique c'est quelque chose qui me je peux lire des trucs là-dessus à fond pendant je sais pas combien de temps j'adore donc tout ça c'est un peu empilé et on en est arrivé là mais ça a été vraiment par étapes d'abord le fait de faire comportementaliste et pas éducatrice vraiment le comportement, les problèmes les pickles quoi c'était vraiment ça qui m'intéressait qui m'intéresse toujours et la douleur en plus qui était un sujet pas du tout traité et j'ai toujours été persuadée qu'il y avait un accompagnement à faire de ce côté-là à mettre en place du coup on va pouvoir enchaîner tout de suite sur le sujet mais effectivement moi j'ai eu envie de

  • Speaker #0

    t'entendre sur ce sujet de la douleur parce que effectivement je pense que ça évolue très vite ce sujet-là c'est assez récent finalement qu'on traite qu'on parle de la douleur chez l'animal et de sa perception de la douleur, c'est encore un truc très naissant. Est-ce que tu peux nous en parler un peu des enjeux presque sociétaux, finalement, que de s'intéresser à cette question ?

  • Speaker #1

    La douleur chez l'animal, de manière générale, parce que je pense qu'on peut étendre ça à toutes les espèces, au final. Déjà, on peut citer les cinq libertés, parce qu'elle est dans la douleur, elle est dans la quatrième liberté, qui est l'absence de douleur, de lésion et de maladie. on est dans un bien-être physiologique mais qui est directement en lien avec les autres libertés qui est l'absence de peur et de détresse l'absence de stress physique et puis aussi la capacité d'exprimer les comportements de son espèce, tout ça si on est en douleur, c'est pas forcément possible le bien-être psychologique tout ça c'est lié Donc du coup, il y a déjà ces cinq règles de bien-être, où vraiment la douleur est au centre, à mon sens en tout cas. Et après, on va vraiment parler de bien-être animal dans le sens où il y a l'état mental qui est lié à l'état physique, qui est considéré par un test comme devoir être positif pour être en situation de bien-être. Et par rapport à ça, une fois de plus, oui, la douleur, elle est au centre de tout ça. C'est la reconnaissance de la sentience animale, la relation avec le spécisme, le fait de considérer avec qui les espèces peuvent ressentir la douleur, les émotions, le bien-être, le mal-être du coup. et surtout qu'ils puissent percevoir les situations de manière subjective, et les environnements, et leurs expériences de vie de manière subjective. Et ça, tout ça, c'est tout ce qui constitue la douleur. La douleur, elle va prendre ce qu'on est, nos expériences de vie, notre environnement, notre état d'esprit, nos tendances comportementales, et c'est de tout ça dont elle va se nourrir. C'est la sensation de douleur. On ne ressent pas tous la douleur de la même façon, et ça s'inscrit là-dedans, en fait. Et du coup... on revient à quelque chose de vraiment complètement sociétal. Et notamment, je trouve que si on l'inscrit dans ce qui va se passer demain, dans les problématiques très actuelles, on est dans un concept qui s'appelle le One Health, One Pain, donc une seule santé, une seule douleur. Et ce concept, il va lier de manière très étroite la santé humaine, animale et écologique. À l'heure actuelle, on parle beaucoup de douleurs chez les animaux parce qu'on l'étudie, notamment chez le chien. Le chien, il y a beaucoup plus d'études chez le chien que chez le chat ou chez le cheval, qui sont un peu des parents plus pauvres malheureusement. Tout ça parce qu'en fait, le cerveau du chien, il y a des points avec celui de l'humain et ça permet de comprendre aussi les mécanismes de douleurs chez l'humain. Donc ces études-là, elles ne sont pas là. pour rien. Et c'est là où on se retrouve sur le One Health, One Pain. C'est qu'il y a des enjeux sanitaires, mais qui sont d'un point de vue pluridisciplinaire et global. Et c'est tout ce qui est les zoonoses, donc les maladies qui se transmettent de l'homme à l'animal, les épidémies, on l'a vu avec le Covid, les résistances humaines et animales qui sont en train de se mettre en place aux antimicrobiens, la pollution de l'environnement qui passe dans notre alimentation. et les développements de maladies chroniques qui sont souvent multisactorielles, l'asthme, les problèmes d'allergie, tout ça. Donc du coup, tout ça, ça fédère cette santé globale. Et pour moi, la reconnaissance de la douleur à l'heure actuelle et le fait qu'on en parle de plus en plus, ça s'inscrit directement là-dedans. Et du coup, tout ça, ça mène aussi, si on parle de sentience animale, de bien-être, d'antispécisme, on en vient en fait à la définition de la douleur qui a évolué en 2020, sachant que celle d'avant, elle était de 79 quand même. C'est une définition de l'Association internationale de l'étude de la douleur, l'IASP, et elle va intégrer la notion non-verbale de la douleur, l'expression comportementale en fait. Donc on va intégrer les animaux. et aussi tous les humains non-verbaux, les personnes qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. Il y en a quand même beaucoup dans nos sociétés. Et du coup, on en revient encore à ce côté une seule santé. OK.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et effectivement on voit que c'est des sujets qui sont encore tout naissant dans les hôpitaux, typiquement sur la reconnaissance de la douleur dans les parcours de prise en charge, etc. C'est un peu le même combat et c'est chouette que, j'ai envie de dire presque pour une fois, tout avance en même temps, que ce soit pour l'humain ou pour le chien. C'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la douleur, une définition qui a été posée ou une définition avec tes mots, comment est-ce qu'on peut définir la douleur ?

  • Speaker #1

    Ça commence par une stimulation sensorielle, la douleur. Le corps va définir une localisation, une sévérité. C'est une discrimination sensorielle. et après du coup là-dessus on va avoir une modulation affective donc c'est la réponse émotionnelle de la douleur, là ça se passe dans le cerveau on est vraiment, c'est là où la douleur elle naît en fait parce que toutes ces infos qui remontent finalement du système nerveux périphérique, de tous les capteurs qu'on a partout dans notre corps en périphérique, ils vont définir où il se passe quelque chose ça va remonter au cerveau et c'est le cerveau qui va définir si ça doit se transformer en douleur en sensation de douleur Et là, c'est le cerveau un peu limbique qui s'en charge, donc avec les fonctions essentielles, l'axe du stress, les notions de survie. et la mémoire, l'apprentissage, c'est un peu tout ça qui se joue. Donc la douleur, elle est là, en fait. Si on doit définir la douleur, elle est dans le cerveau. C'est le cerveau qui définit si elle est légitime ou pas, quelle est son importance, sa force, et du coup, qui va définir quelle dimension cognitive, quelle réponse motrice, en fait, il va falloir donner, quels comportements vont être nécessaires. pour survivre, pour gérer cette douleur pour qu'elle s'arrête. La douleur, c'est un signal d'alarme que notre cerveau décide de déclencher en fonction des infos qu'il reçoit et lui, il renvoie d'autres informations pour dire qu'il faut être en place pour gérer cette douleur. Voilà. Et après, si... on veut comprendre à quel point c'est multifactoriel. On a le modèle biopsychosocial de la douleur qui mélange la génétique, l'état d'esprit émotionnel, les stratégies de gestion qu'on a l'habitude de faire. Est-ce qu'on est quelqu'un qui part au quart de tour ou qui va tout de suite se presser ? Les chiens, ils ont déjà un tempérament à l'origine, donc il y a vraiment ce côté-là, comment ils sont construits en termes de tempérament. leur psychologie. Et après, il y a le côté biologique, génétique, l'information dans leur corps, les choses comme ça. Le côté social, comment leurs besoins sociaux sont remplis ou pas, qui va jouer sur la sensation de douleur. C'est là où la relation entre l'humain et le chien joue beaucoup, et qu'on va retrouver beaucoup de chiens aussi qui ont des difficultés de solitude et qui ressentent de la douleur. Parce que quand l'humain passe... C'est un support social en moins. Quand on est douloureux, on ne le sait pas frontal, mais c'est très présent. Et après, il y a tout le côté comportemental, comment on dort, comment on mange, comment notre microbiome est construit. C'est une grosse partie inflammatoire sur le microbiome qui a un rapport avec la douleur. Puisque la douleur est un processus inflammatoire avant tout. Et du coup, on sait maintenant que ce qu'on mange, ça va aussi interférer avec notre sensation de douleur. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. C'est hyper intéressant. Il y a beaucoup, beaucoup d'éléments là-dedans. Oui, il y a beaucoup de choses. Ce qui est chouette, ça fait assez le lien. Et on a construit aussi ces deux épisodes comme ça. Mais avec le précédent épisode qui est sorti au mois d'avril sur le stress, sur les chiens distensibles, où on a vu qu'effectivement, le stress, ça répondait avant tout à une fonction de survie. Parce que c'est ça qui nous permet de dire, ok, là, il y a danger ou pas danger. La douleur, c'est un petit peu pareil. Tu l'as dit, c'est vraiment le signal d'alarme. qui doit alerter l'individu sur le... Il faut s'arrêter, là, se mettre en pause, ou aménager, en tout cas, pour que le corps continue de fonctionner. Donc je trouve que c'est super intéressant. Et ça va aussi, je trouve, avec le fait d'écouter sa douleur, qui font partie un peu des choses assez récentes, qu'on n'entendait pas forcément jusque-là, où il fallait plutôt tétoie et marche, et on avance, et tout va bien se passer. légitimer la sensation de douleur mais ça ça fait partie encore des des boulots à faire pour les chiens pour l'humain aussi je pense mais effectivement un peu plus ça marche pour l'humain mais ouais il y a encore du boulot mais

  • Speaker #1

    on est sur un stress qu'on dit biotique donc qui vient de l'intérieur du corps les autres stress ils sont abiotiques de l'extérieur mais c'est la même chose quand on parle de stress je pense qu'on peut englober la douleur là-dedans clairement parce que ça ça de toute façon ça allume l'axe du stress on l'entend dans l'épisode d'Avril mais c'est tout l'axe du stress qui s'allume quand il y a une douleur donc c'est ni plus ni moins dans une notion de survie avec tout ce que ça implique et du coup c'est intéressant

  • Speaker #0

    parce que ça permet aussi d'aller sur le pourquoi est-ce qu'on ne voit pas forcément la douleur et pourquoi est-ce que c'est un vrai sujet qui apparaît et toi ça a été notamment dans ton cheminement avec Pickles le gros heu... Le gros premier point, c'est comment est-ce qu'on se rend compte que son chien est douloureux ?

  • Speaker #1

    Nos cerveaux sont faits de plein de biais de perception. Et la douleur, je crois que... ça fait partie des sujets sur lesquels ça impacte fort notre capacité à avoir la douleur sur une autre espèce surtout déjà il faut comprendre comment l'autre espèce voit le monde donc ça ça demande vraiment cette compréhension là pour voir aussi les dysfonctions il y a un biais aussi de spécisme le fait que l'animal on considère souvent que les animaux supportent mieux la douleur en ressentent moins, sont plus résistants on va aussi dissocier les choses en fonction des espèces le chat il va toujours se débrouiller il retourne sur ses pattes c'est un peu tout ça aussi qui nourrit notre imaginaire collectif inconsciemment, moi y compris j'ai beau me documenter sur la question ça reste dans mon cerveau quelque part c'est imprégné Et ça, ça influence aussi nos perceptions. Il y a le fait de banaliser certains comportements ou certaines postures par rapport à certaines races, notamment les hypertypes, les carlins qui se soient de travers, tous les brachycéphales qui ont des problèmes de reflux, les chirotes qui… C'est normal, mais non, c'est pas normal. Les bergers allemands qui ont le travail hier très bas, ça c'est des choses... C'est normal, mais en fait c'est souvent accompagné d'inconfort, voire de douleur. Et du coup, ça passe un peu à l'as, parce que pareil, c'est culturellement accepté. Et après, il y a la fatalité du vieux chien aussi, qui décline dans le même genre. un vieux chien, c'est accepter qu'il soit douloureux, en fait. C'est normal, c'est la vieille. Et c'est pareil chez l'humain. Une fois de plus, on considère que une personne âgée va forcément avoir des bobos. Bah, oui, non ? Et puis, après, on a le fameux biais d'optimisme, où on considère que la douleur, c'est pas un problème de chien jeune, en fait. un jeune chien ne va pas forcément être douloureux. Alors qu'on sait très bien maintenant que, les derniers chiffres nous disent qu'à peu près 35% des chiens, depuis un an, sont susceptibles d'avoir de l'arthrose. Donc c'est quand même énorme. Alors tous les chiens qui ont de l'arthrose n'ont pas mal, ce n'est pas automatique, ce n'est pas proportionnel, toujours, dans un sens ou dans l'autre, mais c'est quand même beaucoup, 35% de jeunes chiens.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    voilà. Et puis, il y a aussi toutes les étiquettes, comme on disait, gancher, mauvais caractère, tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça, c'est...

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, repérer la douleur chez son chien... Ça demande vraiment de quitter ses lunettes d'humain et de rentrer un peu, de s'intéresser vraiment à ce que montre son chien, ce que fait son chien, comment est-ce qu'on le perçoit. Et effectivement, des fois, c'est toute la difficulté. Des fois, on a des chiens qui... Par exemple, tu parlais juste de la posture, du fait de s'asseoir, de mal s'asseoir. Il y a beaucoup de chiens qui s'assoient très mal. En fait, c'est compliqué pour un chien de se mettre assis comme... Comme nous on l'entend le assis très académique, très militaire, en fait il n'est pas très naturel pour les chiens. et c'est vrai que rien que ça des fois c'est là aussi toute la difficulté c'est qu'on a toujours vu son chien agir d'une manière, c'est au moment où là ça se dégrade un peu qu'on commence à prendre en compte potentiellement qu'il peut y avoir de la douleur ou qu'il peut y avoir quelque chose mais c'est pareil, ça marche pour la douleur mais ça marche pour plein de choses mais en fait c'est vraiment ce truc de considérer comme normal des choses qui de base ne l'étaient déjà pas mais d'attendre un peu que ça se dégrade pour se dire ok il y a peut-être un problème et c'est là toute la difficulté et je pense que sensibiliser à la douleur ça permet aussi peut-être d'aller regarder plus en détail au quotidien comment est notre chien, qu'est-ce qu'il fait est-ce qu'il y a des choses qui déjà là sont pas forcément très normales entre guillemets qu'est-ce qui est normal mais bah ouais

  • Speaker #1

    Mais c'est là où tu soulèves un point qui est hyper intéressant, c'est quand c'est un chiot, quand c'est un jeune chien et que le comportement il a toujours été là, c'est vrai que c'est là où en fait on n'a pas de comparaison. Souvent la douleur, surtout quand elle est chronique parce qu'elle s'installe tout doucement, mais sûrement, on ne la voit plus, on ne voit plus les changements parce qu'ils se font dans le temps, ils se font au fur et à mesure. Et c'est normal parce qu'on voit notre chien au quotidien, donc on ne voit pas ce qui se passe vraiment. Et souvent, c'est les vidéos dans le téléphone.

  • Speaker #0

    on va regarder son chien pour ceux qui ont des Iphone on te rappelle des souvenirs et tu vois ton chien qui courait il y a un an à date et tu te dis genre tiens c'est marrant il court plus pareil c'est des choses comme ça souvent qui font tilt ou alors quand il y a une phase aiguë dans la douleur et que là il y a des comportements qui sont complètement empêchés et là en général ça déclenche des recherches mais en fait il y a plein d'autres choses qui se passent avant plein plein d'autres choses et c'est là où c'est pas une maladie de vieux chien on sait que le chien est douloureux quand il est vieux parce que les comportements sont empêchés il ne monte plus dans la voiture il veut partir en balade là on ne peut pas louper mais quand ces comportements là sont empêchés c'est que déjà on est assez loin quand même dans la douleur ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire Mais c'est la difficulté.

  • Speaker #1

    Donc à ce stade, on est d'accord que tout le monde aura mis pause pour aller regarder des anciennes vidéos de son chien.

  • Speaker #0

    Faites-le, faites-le. Prenez des vidéos de votre chien, allez-y, même si vous n'avez pas d'Instagram. C'est clair. Allez-y.

  • Speaker #1

    C'est clair, vous avez trop de raison. Ce qui est important là-dedans aussi, dans le fait de repérer la douleur, effectivement, là, tu en as parlé, par exemple, pour les vieux chiens, où c'est très significatif, mais là où il y a quand même de l'enjeu, et notamment pour les chiots, en fait, parce que je trouve, en tout cas, moi, dans les suivis chiots, comme j'en ai beaucoup en ce moment, notamment sur les conforts digestifs, où ça ne se voit pas, en fait, il n'y a rien qui le montre, si ce n'est que notre chien mange tout dans la rue, par exemple, souvent, ça s'exprime un peu comme ça. En fait, faire le lien entre douleur et comportement, est-ce qu'il y a forcément un lien entre douleur et problématique comportementale ou pas ? Comment est-ce que tu décrirais un peu ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je pense qu'on ne peut plus dissocier douleur et comportement, pas dire que c'est l'un que l'autre. S'il y a douleur, il y a forcément des comportements associés, plus ou moins importants, plus ou moins problématiques au final, plus ou moins, parce que c'est ça aussi. En général, on se rend compte que le comportement, il pose une question, il pose un problème. Mais il y a forcément des comportements associés parce que le chien va chercher à s'adapter à sa douleur. Donc il va modifier des choses, il va modifier des choses dans sa posture, dans son rythme, dans sa façon de gérer les événements. Ça peut être ces stratégies de gestion d'un événement stressant qui va complètement changer. Un chien qui fuyait, qui va se mettre à repousser la menace, quelle qu'elle soit, que ce soit un congénère, un humain inconnu. Après, ça peut se développer sur tout, c'est pour ça que je reste vague. Mais il y a ça. Et puis après, la douleur, c'est émotionnel. Et les émotions, ça fait partie des choses qui nourrissent nos comportements, qui les motivent. qu'elles soient aversives ou positives. Et du coup, forcément que ça a des impacts. Je pense qu'il peut y avoir de la douleur sans problématique comportementale. Tout dépend des tendances comportementales qui sont chez le chien, de son vécu, à quel point il est résilient aussi. C'est la résilience qui va jouer. On en revient au stress et à la résilience en face. Si le chien a déjà une bonne résilience, il va être capable de gérer la douleur et on ne va pas avoir de problématique comportementale forcément explosée. Nous, par exemple, dans le cas de Pickles, ça a complètement explosé parce qu'il y avait... déjà des difficultés, en fait. Il y avait déjà quelque chose et juste, ça a tout fait gonfler. En fait, la douleur, c'est ça. Ça peut faire gonfler les comportements, ça peut en faire apparaître, ça peut en faire disparaître et ça peut les faire gonfler.

  • Speaker #1

    Oui. Et c'est aussi pour ça que nous, en tant que comportementaliste, quand on nous appelle pour un comportement précis, surtout si... il y a eu cette explosion-là, mais même s'il n'y a pas eu cette explosion, on recherche toujours en premier lieu la douleur et faire le lien avec, ok, vous avez déjà vu un vétérinaire pour cette problématique-là. C'est toujours des questions qui déconcertent un peu les clients quand on arrive et qu'on pose ces questions-là. Mais finalement, c'est aussi signe qu'on prend en considération et qu'effectivement, un des premiers facteurs, il peut être déjà physiologique. Et au quelqu'un, on ne va pas traiter le problème de la même manière. On ne va pas traiter le motif de l'appel de la même manière du tout. Donc ça, c'est un point important.

  • Speaker #0

    Et surtout, il y a plusieurs types de douleurs. Parce que là, justement, on parle d'explosion des comportements. Nous, on l'a vécu parce qu'il y avait un déclencheur de douleurs aiguës, qui était du coup la pyroplasmose, où là, d'un coup, la douleur a explosé. Donc du coup, on a vu la différence. En fait, la douleur aiguë, c'est une douleur qui est fonctionnelle, qui a un but, qui est la guérison. Elle est là pour ça. Elle est là pour limiter nos mouvements. éviter qu'il y ait plus de douleurs, éviter qu'il y ait plus de dégâts dans le corps, et donc du coup qu'on guérisse. Elle est au service du corps en fait, on dit que c'est une douleur physiologique, c'est une bonne douleur. Et là où en général ça se gâte, c'est quand la douleur devient chronique. Et la douleur chronique... commence par une douleur aiguë. Donc c'est vrai que nous, en tant que comportementalistes, quand on nous appelle et qu'il y a un changement brutal de comportement, là on va être davantage probablement dans une douleur aiguë. ou une phase aiguë dans une douleur chronique. Mais en tout cas, il y a un moment, un flair important, la courbe, elle fait un pic, la courbe de douleur, où ça va permettre de déclencher des recherches vétérinaires. Mais après, il y a aussi toutes les phases de douleur chronique qui vont vraiment réécrire le cerveau en profondeur, modifier les comportements et l'état d'esprit du chien. C'est ça qui est la grosse différence, elle est là et souvent c'est à ce moment-là que ça se complique et que c'est difficile pour les gardiens de faire la différence. C'est-à-dire que les changements vont être subtils, progressifs. C'est-à-dire que du jour au lendemain, le chien ne va pas devenir réactif congénère. si on doit poser une étiquette de pré-comportementale. Mais au fur et à mesure, ça va se compliquer ou alors il va y avoir plus de frustration dans les relations avec les congénères croisées. Et ça va augmenter, augmenter, augmenter et devenir de plus en plus aversif. Et il va y avoir une réactivité, entre guillemets, plus importante qui va se mettre en place. Mais ce sera une issue d'antan. Et la douleur, elle a été là tout du long. Et ça aurait été une douleur chronique qui perdure au-delà de la guérison, au-delà de sa fonction. Donc elle n'a plus de fonction, elle n'est plus bonne pour le corps, elle le dessert même. Et on va parler, il y a des classements maintenant, c'est la bonne douleur et la mauvaise douleur. Donc là on est vraiment dans la mauvaise douleur, la douleur chronique, celle qu'on ne veut pas voir. Et c'est là où c'est hyper important, même quand on fait castrer son chien, de demander des antidouleurs après. parce que rien que ça c'est déjà en fait la douleur c'est un apprentissage du coup au moment de la castration encore plus au moment de la stérilisation pour les femelles soit c'est plus invasif comme procédure on va avoir des douleurs post-opératoires qu'on ne veut pas voir devenir chroniques on ne veut pas que le cerveau il enregistre ces douleurs que ça devienne vraiment une autoroute dans les schémas neuronaux et du coup c'est tout ça qui joue dans le rapport entre douleur et comportement.

  • Speaker #1

    Ok. Très intéressant. Du coup, se pose la question de comment est-ce qu'on accompagne un chien qui est douloureux, et notamment avec une douleur chronique. On parlait un peu de faire appel à un vétérinaire, et évidemment, quand on parle de physiologie, on pense au vétérinaire. Toi, tu as mentionné le fait que tu avais rencontré des difficultés aussi à... à faire prendre en charge cet aspect-là de... Il y a eu la maladie, il y a eu la pyroplasmose, et puis après, il y a eu des douleurs. Et la pyroplasmose, généralement, il n'y a pas trop de questions. On sait comment on la traite. En tout cas, les vétérinaires savent comment la traiter. La douleur, par contre, c'est un peu plus compliqué. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de ça, de cet accompagnement ? Est-ce que c'est quelque chose de développé chez les vétérinaires que de prendre en compte cet aspect douleur, sensation qui est ressentie ? ou pas.

  • Speaker #0

    Chez les vétérinaires, il y a plein de contraintes liées à la façon dont les vétérinaires vont rencontrer nos chiens, vont les voir. qui va faire que ce n'est pas forcément facile pour eux d'identifier la douleur. Surtout les douleurs chroniques, qui sont un peu subtiles, qui vont modifier les comportements, mais où il ne va pas y avoir forcément d'indice, par exemple à la manipulation. On parlait au début de la définition de la douleur, où c'est des infos qui remontent au cerveau, donc c'est au niveau des nocicepteurs, ces capteurs qu'on a en périphérie du corps et dans nos organes. Pour constater la douleur pour un vétérinaire, lui, il va examiner le chien d'un point de vue de la nociception, d'un point de vue mécanique. Et souvent, alors c'est pas moi qui le dis, c'est Thierry Poit, qui est fondateur de Capzouleur. Parce que moi, je ne me permettrais pas de dire ça, mais en fait, l'approche est souvent très cloisonnée par rapport à ça. C'est-à-dire que... Il va y avoir un examen, une manipulation du chien quand c'est possible. Et s'il n'y a pas de réaction comportementale forte, ou même moyenne, le vétérinaire ne va pas pouvoir forcément voir de douleur. c'est à dire que il y a un manque de temps aussi pendant les consultations, le vétérinaire peut pas tout voir parce qu'on est dans une salle qui est petite, certes le chien va marcher de la salle d'atome jusqu'à la salle de consulte ça c'est un moment d'observation pour les vétérinaires qui est hyper important mais c'est quand même assez réduit par rapport à ce que nous gardiens on voit au quotidien pareil, nous on a des comparatifs que eux n'ont pas forcément donc tout ça c'est des choses qui rendent parfois l'identification d'une douleur en tout cas chronique plus difficile Merci sans avoir de moments où la douleur elle semble là, on va avoir plus de choses. Et la prise en compte des facteurs comportementaux, ça avance, mais ce n'est pas encore pris en compte partout. Et souvent, après, les vétérinaires vont chercher une preuve en termes d'imagerie, de prise de sang. Eux, leur métier, c'est de trouver les signes d'appel et de creuser sur ces signes d'appel. La médecine vétérinaire est prête à se référer si c'est pour des choses précises. Mais souvent, la douleur n'est pas toujours corrélée à l'avancée de la pathologie. On en parlait un petit peu par rapport à l'arthrose. Tout à l'heure, oui, il y a 35% des chiens que j'ai rencontrés qui ont potentiellement de l'arthrose, mais ils n'ont pas tous mal. Et après, il y en a qui vont avoir un tout petit peu d'arthrose et qui vont être en douleur jusque là-haut. Et en fait, sur les radios, pour autant, on ne voit rien. Mais au quotidien, en termes de comportement, on voit qu'il y a de la douleur.

  • Speaker #1

    et ça c'est un truc pour le vétérinaire lui s'il a rien sur son imagerie ben ça va être un petit peu plus compliqué pour lui de naviguer et après c'est plus les vétérinaires comportementalistes et on parle même pas là des chiens ou en tout cas c'est mon cas je sais pas pour Pickles mais qui sont ultra stressés chez le vétérinaire par exemple où là on ne voit rien en tout cas une personne externe ne peut absolument rien voir en tout cas moi je sais que c'est le cas chez Charlie je... Je ne peux compter que sur moi pour déceler quelque chose, quoi. Ce qui donne une responsabilité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais puis là, déjà, ça veut dire que c'est la tâche d'un combo gardien d'être l'avocat de son chien pour se faire entendre. Donc ça, c'est vrai que c'est quand même à prendre en compte. Mais moi, je sais que souvent, il y a une forme d'inhibition qui se met en place. Enfin, Pickle se vend dans sa pyroplasmose pour voir qu'il aille mal. Moi, je le voyais quand il se levait tout raide, mais sinon, chez le vétérinaire... Parce qu'en fait, il y a d'autres processus qui se mettent par-dessus. Il y a l'inhibition, l'axe du stress qui s'allume, et ce n'est pas le moment d'avoir mal. Donc du coup, comme on est en mode survie, parce qu'il y a le stress de la douleur plus le stress du véto, du coup, le corps fait en sorte d'être fonctionnel. Ce n'est pas le moment de boiter. Il y a tous les shooters mono qui sont faits pour ça. C'est bien fait, le corps. Et après, il y a toute la partie où, on l'a dit, la douleur est différente dans son expression pour chaque chien. Et ça, quand il y a un protocole un peu uniformisé, parce qu'il y a des contraintes de temps, du coup, on loupe des choses. Forcément, c'est normal. En même temps, il faut bien pouvoir faire rentrer les choses dans une consultation. Donc ça c'est un peu toutes les limites de la pratique et c'est là où justement les vidéos, les photos, là vos vétérinaires ils vont pouvoir voir comment ça se passe à la maison, ce qui va pas. Moi je l'ai fait à plusieurs reprises avec ma vétérinaire, une balade avec un autre chien, un pique, il poussait des petits cris aigus dès que le chien allait vers son arrière-train. Autant se dire que là moi j'ai déclenché le vétérinaire tout de suite et du coup il est filmé. C'est ça qui m'a permis de lui montrer parce que dans la salle de consulte, Pic n'a pas fait ses petits cris quoi. Et du coup, ça lui a donné beaucoup beaucoup d'infos et ça a permis d'avancer. Donc ça, c'est vraiment, on en revient au téléphone, au fait de prendre des vidéos et de pouvoir amener le quotidien en fait chez le vétérinaire.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Il y a aussi tout ce qui est prise de données. Quand on travaille justement avec un comportementaliste, on peut après le présenter au vétérinaire. Je sais que sur tout ce qui est, comme on parlait tout à l'heure, douleurs viscérales, gastro, etc., tout ce qui est stéréotypie orale va potentiellement être significatif. Pas forcément, mais ça donne une piste. Ça veut dire que peut-être il y a quelque chose derrière au niveau viscéral. Donc ça va ouvrir des possibilités d'exploration. que le vétérinaire n'aurait pas eu juste en faisant un examen dans sa salle d'examen.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et effectivement, c'est important d'avoir des vidéos. Encore une fois, on l'a cité dans plusieurs épisodes, mais typiquement, la perception d'un comportement d'une personne à une autre, elle peut être complètement différente. Et quand vous allez dire à un professionnel, que ce soit votre comportementaliste, votre vétérinaire, mon chien fait ça, ou il est comme ça, et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Bah, il fait ça. C'est très, très subjectif, en fait. Et c'est très difficile de se baser. et de mettre en place un plan, qu'il soit médical ou comportemental, sur un truc aussi flou que mon chien fait ça Donc c'est vrai qu'avoir des preuves vidéos de ce qui se passe, ça permet vraiment d'objectiver le comportement et de s'adapter et de mettre en place la réponse qui convient.

  • Speaker #0

    Et puis, même moi, en tant que comportementaliste, je vais y mettre des choses. Avec mon œil de comportementaliste, et le vétérinaire va y mettre des choses avec son œil. Deux vétérinaires sa formation, ses compétences qui ne sont pas les mêmes que les miennes que je n'ai pas en fait d'ailleurs et ça va se compléter et ça c'est vraiment idéal pour ça et puis après il y a les vidéos mais il y a aussi tout ce qui est les questionnaires il y a quelques questionnaires qui ont été validés notamment pour l'arthrose le questionnaire le load de Liverpool Et le CBP, lui, qui est plus pour l'arthrose aussi. Mais c'est des questionnaires qui sont à remplir par les gardiens en amont et qui permettent d'arriver chez le vétérinaire avec quand même des mesures. Et surtout, prendre des mesures régulières et de pouvoir montrer que la mesure, elle a changé. Du coup, il y a quand même une problématique qui se développe. Ça, c'est aussi pareil, c'est le suivi dans le temps qui joue. On en revient là aussi.

  • Speaker #1

    Carrément. Au niveau comportemental, on a parlé un peu de l'accompagnement vétérinaire, on allait parler un peu plus de l'accompagnement comportemental, avec un comportementaliste, on va dire, d'un chien qui a une douleur chronique. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Alors moi c'est une démarche qui se construit vraiment au fur et à mesure. Alors mon but quand j'aborde tout cas de douleurs chroniques, c'est d'abord de faire un premier bilan à date, de revoir avec le gardien toute l'anamnèse croisée entre l'anamnèse santé et l'historique santé et l'historique comportemental. Parce que quand on compare les deux, souvent, on trouve des moments où ça se rejoint, où ça se corrèle. Alors il n'y a pas forcément de lien de cause à effet d'établir. Et après, ce bilan va me permettre d'établir des pistes comportementales. Les tendances de base aussi qui sont là chez le chien, comment on fait tout le début de vie, la façon de vivre au quotidien, comment ses besoins sont remplis. Ce qui est un peu, en ce moment, classique pour un comportementaliste, mais sous l'angle de la douleur. Et en fait, en fonction de tout ça, mon but, c'est de pouvoir préciser le fait de voir, d'apprendre à voir, à regarder ce qu'il faut regarder chez son chien, à voir les crises qui arrivent, pouvoir les prévenir, les anticiper. Ça, c'est vraiment le but ultime. Parce que dans beaucoup de maladies dégénératives, que ce soit l'arthrose ou tout ce qui est aussi l'hémicy, les problèmes de digestion, on va avoir des crises qui vont revenir régulièrement. On le sait. On sait que c'est la gestion de ces crises-là qui vont permettre aussi de calmer l'inflammation plus vite et puis de ne pas dégrader les choses à long terme, que la progression de la maladie soit freinée. Donc moi, mon boulot en tant que comportementaliste, en gros, c'est de vraiment faire équipe avec les gardiens, d'amener toutes les infos que je connais, les infos scientifiques, qui ont été validées, documentées sur l'expression potentielle de la douleur. et eux, ils vont amener leurs observations au quotidien, la connaissance de leur chien, et on va rejoindre tout ça pour trouver comment l'expression de la douleur se fait chez... ce chien-là ou cette chienne-là en particulier. Et après, c'est vraiment pareil, dans le temps, apprendre à travailler son œil pour pouvoir limiter ces crises et que la qualité de vie soit le moins impactée possible. Après, ça passe par le travail de résilience, l'aménagement au quotidien de la maison, l'intérieur. pour prévenir, par exemple, dans le cas de l'arthrose, tout ce qui est glissade, saut, tous les moments où le chien va pouvoir se blesser et déclencher une crise. Il va y avoir un micro-traumatisme sur l'articulation qui va créer une phase inflammatoire plus importante dans la maladie. Et tout ça, on peut le travailler au quotidien au niveau comportemental. On va travailler aussi tout ce qui est gestion émotionnelle. Mais après, ce qui est bien aussi quand on arrive à voir les crises, c'est aussi qu'on arrête de travailler pendant les crises. C'est que justement, on fiche la paix au chien. On le laisse tranquille. Il est occupé à gêner sa douleur. Nous, notre job, c'est de déclencher un peu dans notre jeu de cartes ce qui est intéressant pour le chien. Du coup, d'aller chez l'ostéo, chez l'acupuncteur, de déclencher un rendez-vous vétérinaire. Pour, par exemple, des anti-inflammatoires, ou tout ce que le vétérinaire gènera bon pour éteindre la crise, etc. Adapter aussi l'exercice physique, ça, ça joue aussi beaucoup. Les périodes d'échauffement, aussi le retour à un moment calme, en fin de balade. On va aussi travailler des compétences de fond sur la relation congénère, le fait de ne pas jouer de manière trop active, parce que ça aussi, ça peut être des... Il y a plein de choses, du coup, qui vont... créer des crises à ces moments-là. Donc, on va éprimer l'avenir, éviter les crises et aider le chien à les passer.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Ça donne vraiment envie de creuser ce sujet encore plus, je trouve. C'est très chouette.

  • Speaker #0

    C'est un peu un fini comme sujet, quand on mène les dents. Et c'est surtout... Ouais, c'est à chaque pathologie au final il y a des choses différentes à faire puis chaque chien avec une même pathologie va pas du tout le ressortir pareil il y a des chiens qui ont certainement des niveaux de douleur très très élevés et qui vont pas du tout l'exprimer au niveau comportemental, il va pas y avoir de comportement inadapté du point de vue de l'humain et ça c'est assez fou des fois à voir c'est là où c'est vraiment on en revient au début de la discussion où c'est au chien de nous dire sa perception de la situation et de sa douleur dans le précédent épisode sur la

  • Speaker #1

    sensibilité entre guillemets on avait pas mal parlé d'accompagner le chien avec une médication et ça fait plusieurs épisodes qu'on en parle parce que c'est important de banaliser un peu le recours à des outils comme ça J'imagine que pour la douleur, c'est un gros sujet également. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de cet aspect-là ?

  • Speaker #0

    La douleur, elle va mettre en difficulté le chien sur... sur son émotionnel, sur sa capacité à gérer ses émotions. Et du coup, c'est vrai que la médication qui va du coup l'aider à se réguler de ce point de vue-là, elle est importante. Et là, on va trouver vraiment l'association douleur-anxiété et douleur-gestion émotionnelle. Et c'est un cercle vicieux. C'est-à-dire que, par exemple, je reprends l'exemple de l'arthrose, parce que c'est facile. C'est un bon exemple. Et ça va parler à plein de gens. Mais un chien arthrosique, qu'a mal ? il va avoir beaucoup plus de difficultés pour certains chiens à gérer son émotionnel. Il va être plus excité, par exemple, au moment du repas. Le moment du repas, c'est un moment qui n'est pas facile à gérer où il faut être attentif au fait que, par exemple, le chien ne va pas glisser, se dépêcher derrière sa gamine, sauter. Enfin, voilà. Là, l'émotionnel déborde parce que le chien est en douleur. Mais le problème, c'est qu'en débordant, l'émotionnel va lui faire faire. des gestes où il ne va pas ressentir sa douleur sur le moment, où il va se faire mal, et où après, il va y avoir un contre-coup. Donc en fait, on est dans un cercle vicieux qui se nourrit de difficultés émotionnelles et de douleurs. Et plus il a mal, plus il va avoir des difficultés émotionnelles, plus il risque de se faire mal, etc. Et ça, du coup, c'est un cercle vicieux. On aura beau traiter la douleur, si derrière, l'émotionnel n'est pas géré, si le chien en a besoin, bien sûr. du coup, ça va continuer à nourrir et on n'arrivera pas à limiter les petits traumatismes, les petits accidents, tout ça. Et du coup, la médication, elle est là aussi pour ça. Elle est là aussi pour redescendre l'anxiété, parce que douleur et anxiété, les matrices au niveau du cerveau, elles sont très liées. Le cerveau l'indique est à l'origine des deux et du coup, si on ne traite pas l'anxiété, parce que la douleur, comme du coup, elle impacte notre survie, on ne peut pas expliquer à un chien. qui ne va pas mourir de son arthrose. Le chien n'a pas cette capacité-là de se dire que cette douleur-là qu'il ressent, c'est une douleur chronique, c'est inadapté, tout ça. Tout ce que nous, on vient de se dire, lui, il ne peut pas l'intégrer. Donc du coup, lui, ça reste un signal d'alarme et c'est de la survie tout le temps. Et ça, c'est qu'on n'éteint pas un petit peu ce côté-là grâce à la médication, si on ne l'aide pas à sortir de ça. du coup, la sensation de douleur, de vigilance qui va avec, du coup, de perception augmentée de déclencheurs, parce que plus on est vigilant, plus on voit des déclencheurs, eh bien, tout ça, ça s'auto-nourrit et on n'arrive pas à en sortir. Et juste médicamenter la douleur ne suffira pas.

  • Speaker #1

    Oui, ok.

  • Speaker #0

    Tout est lié. C'est là où le fait que la douleur soit dans le cerveau, ça change tout. Si c'était simplement la douleur, elle vient de ma coupure au bout de mon doigt, au bout de mon coussinet, ce serait plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Toi, dans ton expérience perso avec Pickles, de l'avoir accompagnée en tant que chien avec une douleur chronique, comment est-ce que tu as vécu ça et quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui après l'écoute de cet épisode se dirait ok il va falloir prendre le taureau par les cornes entre guillemets c'est de bien se rendre compte que la douleur chronique c'est une course de fait c'est

  • Speaker #0

    quelque chose qui je crois que en tant qu'humain on a toujours envie et moi j'ai mis du temps avant de m'en débarrasser de ça on a envie de guérir notre chien On a envie qu'il aille mieux, que la douleur soit mise de côté, que ce soit un peu terminé. Ça y est, on sait ce qu'il a, on va pouvoir lui donner le bon médicament et ça va aller mieux. On va reprendre la vie qu'on projetait, avoir avec son chien. Et ça, alors sur certaines pathologies, c'est plus abordable que d'autres. Je pense que c'est pas un objectif. L'objectif c'est augmenter la qualité de vie de mon chien, pouvoir faire plus de choses, que lui soit bien dans sa vie, que du coup je puisse faire des choses avec lui. Mais je crois que s'enlever cet objectif de vouloir guérir son chien, au sens revenir au zéro douleur, c'est lourd, c'est hyper lourd de... Il faut se l'enlever, c'est vraiment ça l'éjecte. Moi, je sais que ça a vraiment été tout un chemin. Je crois qu'il y a la prise de conscience déjà, que son chien a mal, que tout le monde n'est pas à l'aise forcément avec ça. ça peut mettre du temps de se sentir aussi de prendre le taureau par les cornes. Et quand on sent, il faut se dire, voilà, moi mon but, c'est d'augmenter la qualité de vie de mon chien. C'est qu'il vive le plus longtemps possible parce que gérer la douleur et prévenir les crises, c'est prolonger la vie de son chien littéralement. Parce que du coup, ça fait moins avancer la douleur. Elle sera toujours là. De toute façon, la elle fait un peu partie de la vie. Pour moi, ça, c'est un gros point quand on est gardien d'un chien en douleur chronique. parce que oui c'est un marathon puis c'est un marathon financier de charge financière, charge mentale charge émotionnelle il y a beaucoup de chiens aussi qui deviennent intolérants face à leurs congénères quand ils ont des douleurs chroniques et ça ça peut aussi être un peu isolant c'est tout ça un peu qui se joue et je crois que il faut structurer essayer d'y aller étape par étape. Qu'est-ce qu'il a ? Essayer de localiser. Si on n'y arrive pas, quels sont les symptômes ? Comment on peut travailler sur les symptômes ? Et au niveau comportemental et au niveau véto. Et surtout, ne pas lâcher l'affaire. Ne pas lâcher l'affaire. Il ne faut pas se dire, ok, il a des gastrites chroniques, bon, il a mal au ventre une fois tous les deux mois, tant pis. Enfin, c'est dur, c'est super dur de ne pas... Parce que c'est un mélange entre du lâcher prise parce que les crises reviendront toujours, qu'il faut les accepter, que c'est ok, qu'on ne peut pas, nous, en tant qu'humains, arriver à les éviter. C'est trop lourd de se dire ça. Mais par contre, il faut aussi rester un peu proactif dans le fond. Dire, tiens... Là, il y a un truc qui a changé, peut-être que je fasse gaffe. Et des fois, je pense que c'est cet équilibre-là qui est vraiment à trouver. Et je pense qu'une fois qu'on a trouvé ça, en tant que gardien, déjà ça aide beaucoup. Ça aide beaucoup parce qu'on arrive un peu plus à prendre du recul et puis à le vivre un peu mieux. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, il y a deux choses que ça m'évoque, ce côté accompagner son chien. Mais globalement, je pense que c'est même au-delà de la douleur. Et ça touche globalement quand ça touche à la santé de son chien. Le premier truc, c'est déjà de... Je pense que moi, je suis très comme ça pour moi et j'ai tendance à l'être aussi avec mes chiens, mais parce que j'ai une vraie aversion avec le fait d'aller chez le vétérinaire et j'en ai de très mauvaises expériences. Donc, j'ai plutôt tendance à attendre que le problème soit vraiment, vraiment là. pour me dire j'y vais et ça je sais que c'est un je pense qu'il y a plein de gens dans ma situation et c'est très difficile et des fois c'est très culpabilisant aussi de se dire qu'on est passé à côté de choses donc c'est un vrai chemin à faire mais déjà d'en avoir conscience que c'est une difficulté pour nous que d'aller consulter, que de prendre un problème en considération Là, on parle de la santé, mais ça va aussi avec le comportement, le fait de faire appel à un comportementaliste, etc. Mais c'est vrai que dans la prise en charge de l'aspect physiologique et douloureux de notre chien, c'est compliqué parce qu'en plus, c'est généralement un domaine qui nous échappe. C'est des connaissances qu'on n'a pas, on n'est pas vétérinaire. On connaît notre chien, certes, mais... il y a toujours un doute et on ne maîtrise pas le sujet. Donc ça, c'est le premier point. Tu voulais dire quelque chose là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait penser à une chose, c'est que j'ai fait un colloque sur la douleur chronique. Le week-end dernier. Et il y a une phrase qui était assez vraie, qui m'a interpellée, qui a été dite. C'était un colloque en plus de vétérinaires. C'est en tant que vétérinaire, on peut dire qu'on ne voit pas de douleur à un instant T, mais on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas. et souvent c'est vrai que nous dans nos oreilles de gardien quand on s'en a envie en fait notre chien il a eu bien c'est normal et quand on sort du vétérinaire et qu'il nous dit il n'y a rien ou ça va et bien on se dit que c'est bon c'est fini on peut refermer la porte enfin on va s'arrêter à cet avis là et même si on a des doutes du coup on va être un peu ambivalent parce qu'on se dit quand même j'ai des doutes je ne suis pas sûre et en même temps j'ai cette conclusion qui m'arrive de quelqu'un qui a des compétences que je n'ai pas Clairement. Et du coup, je pense que de se dire qu'il faut entendre qu'à ce moment-là, la douleur n'est pas visible. Mais, et si elle n'y en a pas ? On n'en sait rien. On ne pourra jamais faire cette déclaration, en fait, personne. Et déjà, je trouve que ça temporise un petit peu les choses.

  • Speaker #1

    Clairement. C'était effectivement le deuxième point que je voulais amener, c'était le côté, vous êtes le seul avocat de votre chien, et ça face à tout professionnel, et face à tout autre chien et tout autre propriétaire de chien, c'est un sujet très vaste. Mais notamment sur l'aspect médical, j'ai en exemple en tête une amie qui savait, qui ressentait que son chien avait quelque chose, et elle a mis... des années, vraiment, littéralement, à arriver à avoir vraiment un diagnostic et rencontrer un vétérinaire qui a pris en considération ce truc de... Non mais OK, là, les analyses courantes, il n'y a rien, mais c'est sûr qu'il y a quelque chose. Et qui a effectivement fini par trouver que son chien avait été atteint d'une méningite et donc était douloureux. Et ça, c'est un vrai truc. Je pense qu'elle écoutera cet épisode et qu'elle se reconnaîtra. Mais c'est... C'est... c'est un vrai sujet que de se faire confiance aussi et de ne pas hésiter à pousser la porte d'autres cabinets, de se renseigner par soi-même, d'aller voir d'autres personnes, etc. De prendre différents avis pour finir par arriver à trouver quand on sent, on voit, on perçoit comme ça que son chien n'est pas bien et ne pas s'arrêter au c'est bon, il n'a rien, vous pouvez rentrer chez vous

  • Speaker #0

    Ouais, il ne faut pas lâcher. Et après, il y a aussi une réalité qui est un peu parfois difficile à accepter, c'est qu'il peut y avoir des symptômes sans que la pathologie soit suffisamment avancée pour que ce soit diagnosticable, enfin, ne pas toujours poser un diagnostic. Et après, est-ce que pour autant on peut rien faire ? Non. Mais les diagnostics, c'est pas non plus forcément une fin en soi. Moi je vois pour Pickles, donc du coup on a eu l'apiro, cette douleur chronique qui s'est mise en place et qui n'est jamais partie en fait. Ça fait maintenant trois ans et demi. Et là, il y a six mois, un neurologue nous a dit que pour lui, il y avait une suspicion de bobo-blur. Donc vos blurs, c'est des instabilités cervicales. C'est une pathologie qui ne se voit... Enfin, c'est un syndrome qui ne se voit que en dynamique. Du coup, tu peux faire des scanners. S'il n'y a pas de déformation des vertèbres ou s'il n'y a pas un écrasement de la moelle épinière qui est là, visible au scanner, du coup, ça s'est suffisamment détérioré pour être présent tout le temps, on ne peut pas le voir. Et du coup, lui, sa conclusion, ça a été... vous observez votre chien, vous avez vu des choses au niveau comportemental, des évolutions, etc. Mais en termes vétérinaires, on ne peut pas encore le diagnostiquer. Parce que les imageries ne le permettent pas. Ou alors, il faudrait faire des images contraintes, etc. Et là, le bénéfice pour Pickles, il n'est pas fou. Moi, ça ne va rien m'apporter de plus de savoir qu'il a un vaubleur, d'en être sûre maintenant, que dans deux ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai déjà un scanner de fait. et si dans deux ans il faut refaire un scanner parce que ça s'est dégradé et de pouvoir les comparer et de se dire voilà il y a eu une évolution ça ça va être vraiment intéressant et c'est pour ça que là aujourd'hui on a fait un scanner même si on savait déjà de base qu'a priori on n'allait rien voir ok donc voilà les diagnostics c'est toujours c'est pas simple parce qu'on en aurait on aurait très envie de savoir ce que c'est ça rassure ça donne l'impression qu'on a aussi sur les événements nous aussi ça marche comme ça c'est comme eux Comme les chiens, on a besoin de prédictibilité et de prise sur les événements stressants pour nous rassurer, nous permettre de mieux gérer le stress. Et je crois que c'est vraiment un des points qui est compliqué sur certains chiens où on n'arrive pas à avoir de diagnostic. Mais il y a des choses à faire, en symptomatique, en comportement, au quotidien, de gestion, de toute façon pour les préserver. Donc moi, je... C'est ce que j'applique avec le mien et ce que j'essaie de transmettre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on peut être proactif quand même. Alors, beaucoup de précautions. Moi, je ne vais pas partir à faire du fitness, machin, truc, parce que je vais le faire, mais de manière très précautionneuse avec Pickles, parce que peut-être qu'il a ça, mais peut-être qu'il a autre chose. et après peut-être que si demain je vois que ça se dégrade mais que ça va pas dans le sens du blur, bah peut-être que je redéclencherai d'autres analyses et que là on verra quelque chose mais pour l'instant, scanner, radio il a même eu une ponction articulaire on est allé voir plein de choses et y'a rien on avance à tâton quoi bah c'est ça, en fait c'est exactement ça c'est La douleur chronique, souvent, c'est plus un parcours. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à l'échelle vétérinaire et dès la première fois où on soulève le fait qu'il y a une douleur, on va forcément trouver. Peut-être qu'il va falloir obtenir plusieurs épisodes, malheureusement, pour pouvoir trouver ce que c'est. Parce que chaque épisode va donner plus d'infos aux vétérinaires. C'est ça le truc, c'est que plus ça progresse, plus on a des infos, plus il y a des signes d'appel, et plus ils peuvent creuser dans le bon sens. C'est un peu infini. Si on commence à creuser dans tous les sens au niveau santé, c'est quand même pas... C'est toujours aussi ce bénéfice-risque de faire subir tous les examens à son chien, suivant aussi s'il est très manipulable ou pas. cas de douleur, les réflexes défensifs sont quand même importants. Donc du coup, voilà. Moi, je trouve que c'est vraiment tout un travail d'équipe. Je fais toujours un gros schéma où il y a le gardien avec son chien au milieu et après, il y a une équipe de plein de personnes différentes parce que le rapport au vétérinaire, c'est une chose, mais il y a aussi l'ostéopathe, les masseurs. Si on a des pet-sitters, c'est des personnes qui peuvent faire remonter des infos aussi. Un toiletteur sur les chiens qui ont vraiment besoin d'être toilettés. Il y a des choses qui se repèrent au toilettage. C'est vraiment un travail d'équipe de toutes les personnes qui sont en rapport avec le chien. Et qui vont avoir un autre angle de vue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a changé à ta vie, d'avoir Pickles qui rentre dans ta vie ? Et puis de l'accompagner sur tout ça, finalement ?

  • Speaker #0

    Beaucoup de remises en question, de lâcher prise. Il a fallu que j'apprenne au niveau comportemental autant qu'au niveau vraiment accompagnement véto. Travailler aussi ma capacité à avoir les choses de... de la perspective d'une autre espèce, d'un autre individu de manière générale, je crois, au-delà du côté inter-espèce, à être dézoomé de ma propre perception et de mes propres émotions. Ça, c'est vraiment quelque chose, je trouve, que dans ce... Avoir un chien en douleur chronique, ça nous apprend ça aussi. Parce qu'on a nos propres traumatismes vis-à-vis des différents épisodes de douleur. Et par exemple, la pyroplasmose, encore cette semaine, j'étais chez ma vétérinaire à dire, il ne va pas bien. en ce moment, c'est l'éthique. Et je lui dis, mais j'ai un gros biais. Attention, je suis un peu traumatisée de cette pyro. Moi, c'est tout ça que ça m'a appris d'avoir pickle. Ça, c'est de rester à mettre mon curseur au milieu de tout ça. Enfin, appris, je sais pas, mais on va dire que ça m'a fait progresser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des ressources que t'aimerais partager au sujet de la douleur à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    En termes de ressources, je l'ai déjà un peu cité plus haut, je crois. C'est Canine Arthritis Management. C'est un super site. C'est en anglais, mais le clic droit sur Chrome est super. Même si vous n'êtes pas anglophone, allez-y et faites ce clic droit sur Chrome. Parce que c'est une bible d'infos sur l'arthrose. Vraiment, vraiment. Le docteur Anna Capon qui a... qui a mis en place ce site et qui le nourrit au quotidien. Vraiment, c'est génial tout ce qu'elle met. Et là, il y a une vraie démarche pluridisciplinaire qui inclut le comportement dans la reconnaissance de l'arthrose. Donc, il ne faut pas hésiter à aller. Et ils ont un super groupe Facebook de soutien qui s'appelle Holy's Army. Donc là, c'est des groupes de particuliers qui ont des chiens diagnostiqués arthritiques. Ce groupe, en fait, il va vraiment du diagnostic jusqu'à la fin de vie des chiens. Et je trouve ça vraiment génial, les partages qui sont faits là-bas. Aussi, beaucoup de partages de... info de produits intéressants. D'ailleurs, quelle rampe choisir, comment faire pour que mon chien ne passe pas de porte, etc. Il y a tout ça qui va être traité. On peut poser les questions, les gens répondent et partagent ce qu'ils ont testé, approuvé. Et ça, c'est un gain de temps et d'argent. Il n'y a rien de très précieux. Et en deuxième ressource, j'avais pensé à vous partager Capdouleur, qui est un réseau français de cliniques qui ont été formées à la gestion de la douleur de manière un peu plus précise. Donc, il y a aussi un blog sur leur site qui est intéressant, qui va permettre de se mettre à jour sur les derniers... les derniers papiers scientifiques, mais aussi toutes les possibilités qu'il y a en termes de gestion de la douleur. Le site est assez riche aussi et dense. Et après, il y a une carte de toutes les cliniques en France. qui permet de voir à côté de chez soi une clinique labellisée.

  • Speaker #1

    Génial, génial, trop cool. Je mettrai tout ça en description de l'épisode. Mais très, très cool. Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimerais entendre au micro de la niche ? À qui est-ce que tu passerais le micro ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas pensé à quelqu'un de particulier, mais je trouverais ça super chouette de refaire, tu avais fait au début un cas pratique, où tu avais les gardiens qui étaient là, je crois que c'était avec Génèpe, les gardiens, la comportementaliste ou éducatrice qui était là, et du coup, vous parliez de ce cas, de l'évolution, de comment ils ont un peu détricoté les choses. Ça, ce serait... J'aimerais en entendre plus. J'avais trouvé ça très chouette. Surtout qu'à l'époque, j'étais encore gardienne, et du coup, je m'étais beaucoup projetée dans cette histoire. J'avais trouvé ça hyper chouette et très enrichissant. Et après, sinon, avec un physio, une ostéo, enfin des... Ouais, des métiers complémentaires justement, ce serait intéressant de voir eux comment, de l'autre côté, ils voient le rapport avec le comportement, avec nos métiers, ça serait hyper chouette aussi.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Ça, ça sera fait parce que c'est prévu. Mais effectivement, des cas pratiques avec des particuliers qui viennent raconter un peu le parcours qu'ils ont eu, ça pourra s'envisager. C'était un très chouette épisode que je n'ai pas eu l'occasion de refaire ce format, mais c'était assez chouette. Trop cool. Où est-ce qu'on peut rediriger les auditeurs qui souhaiteraient découvrir un peu ton travail, suivre tes avancées, etc. ?

  • Speaker #0

    Je suis assez active sur Instagram, c'est anaïs.alart.comportement. Ils peuvent pas mal suivre mes réflexions aussi au quotidien, partage de ressources. Je fais quelques posts explicatifs, peu, mais j'essaie de les faire complets. Et puis après, il y a mon site internet aussi où il y a beaucoup d'infos, s'ils veulent, sur l'accompagnement du chien douloureux. voilà, il y a pas mal d'infos sur qui je suis comment je vois les choses et principalement c'est ça, j'ai une page Facebook mais qui la pauvre ne vit pas comme elle devrait comme toutes les pages Facebook je crois comme toutes les pages Facebook ok,

  • Speaker #1

    trop cool, trop bien et ben top merci beaucoup Anaïs pour ce super épisode je suis ravie c'était trop bien merci beaucoup et puis je te dis à très bientôt oui à bientôt Merci beaucoup de vous être rejoint à ma conversation avec Anaïs et de l'avoir écoutée jusqu'au bout. J'espère que ce nouvel épisode vous a plu, et si c'est le cas, je vous invite à en parler autour de vous et à le partager sur les réseaux sociaux en nous taguant arrobase anaïs.alar.comportement et arrobase lanichaventure. Pour enrichir votre écoute, ne rien rater des prochaines sorties et pourquoi pas vous faire accompagner dans l'éducation de votre chien, n'hésitez pas à visiter mon site, à soutenir mon travail sur Tipeee, à vous abonner à la newsletter et à me rejoindre sur les réseaux sociaux. D'ici là, prenez soin d'eux ! Prenez soin de vous et je vous dis à la prochaine !

Chapters

  • Présentation du podcast

    00:10

  • Présentation de Anaïs et Pickles

    01:24

  • La douleur chez le chien

    15:30

  • Repérer la douleur chez son chien

    25:00

  • L’accompagnement d’un chien douloureux

    37:00

  • Douleur du chien et comportement

    46:00

  • La dimension émotionnelle de la douleur

    50:00

  • Soutenir le podcast

    01:06:00

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Description

Dans ce nouvel épisode, je suis ravie de vous partager ma conversation avec Anaïs Allard. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l’accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d’un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne plus de chiens qu’il n’y parait, nous tentons de comprendre ensemble ce qu’est la douleur, ce qu’elle implique, comment la repérer et comment l’accompagner. Vous saurez tout ou presque, de ce passionnant sujet.


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Sommaire :

  • 00:10 : Présentation du podcast

  • 01:24 : Présentation de Anaïs et Pickles

  • 15:30 : La douleur chez le chien

  • 25:00 : Repérer la douleur chez son chien

  • 37:00 : L’accompagnement d’un chien douloureux

  • 46:00 : Douleur du chien et comportement

  • 50:00 : La dimension émotionnelle de la douleur

  • 01:01:00 : Soutenir le podcast


On en parle dans cet épisode : 



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Musique : Dolling - Cybersdf


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bon après-midi ou bonsoir à tous et bienvenue dans le podcast de La Niche Aventure. Je suis Claire et je suis ravie de vous retrouver pour un tout nouvel épisode du podcast. Dans la vie, je suis éducatrice comportementaliste canin et créatrice de contenu sur Internet et ma mission, c'est d'aider un maximum de monde à comprendre son chien. Toutes les deux semaines, je vous partage mes conversations avec des personnes passionnées autour des divers sujets du monde canin. Mes invités viennent raconter à mon micro les expériences et aventures qu'ils ont vécues avec leurs chiens, leurs réussites, leurs plus beaux moments, mais aussi leurs difficultés et les leçons qu'ils en ont tirées. Juste avant de lancer cet épisode, je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à me soutenir financièrement sur Tipeee si vous le souhaitez, ou plus simplement à vous abonner et à laisser 5 étoiles et un commentaire sympa sur l'émission dans votre appli de podcast préférée. Votre soutien m'aide énormément à faire connaître mon travail au plus grand nombre, et je vous en remercie. Pour encore plus de découvertes, de conseils et d'inspiration, je vous invite aussi à vous abonner à ma newsletter en barre d'infos de cet épisode. Et je suis ravie de vous partager aujourd'hui ma conversation avec Anaïs Salah. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l'accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d'un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne beaucoup plus de chiens qu'il n'y paraît, nous tentons de comprendre ensemble ce qu'est la douleur, ce qu'elle implique, comment la repérer et comment l'accompagner. Vous saurez tout, ou presque, de ce passionnant sujet. Alors que vous soyez déjà humain d'un chien, ou que vous vous apprêtiez à le devenir, Cet épisode est pour vous, mais je ne vous en dis pas plus et je vous invite tout de suite à rejoindre ma conversation avec Anaïs. Salut Anaïs !

  • Speaker #1

    Hello Claire !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, très bien, merci. Je suis ravie de t'accueillir au micro de la niche, ça me fait trop plaisir, j'ai trop hâte d'enregistrer cet épisode. On va commencer par les présentations. Qui es-tu Anaïs ?

  • Speaker #1

    Je suis comportementaliste canin, je suis aussi formée en félin et en équin, et je suis basée dans le sud de Nantes, dans le vignoble. Pour l'instant, je propose des services classiques et surtout, j'accompagne les chiens en douleur chronique.

  • Speaker #0

    Yes, on va parler de ça aujourd'hui. Sujet très intéressant. Trop cool. Tu as un chien, je crois, est-ce que tu peux nous le présenter ?

  • Speaker #1

    Alors, je vis avec Pickles. Pas qu'à être Pickles, mais quand même. Il prend beaucoup de place. Il va avoir 5 ans en juin. C'est un grand loulou qui est a priori croisé au skidalmatien. Je dis a priori parce que c'est une adoption par assaut et du coup, on n'a jamais fait les tests génétiques. Et comme il ne ressemble ni l'un ni l'autre. Voilà. Et c'est un grand loulou, beaucoup dans la communication, très volontaire. C'est un peu dur de le décrire parce que c'est un chien qui a des douleurs chroniques. Et du coup, ça impacte pas mal les étiquettes qu'on pourrait lui mettre. Mais c'est un chien proche de ses humains, qui a besoin de beaucoup d'interactions, de routines, qui est très gourmand.

  • Speaker #0

    Ok, trop cool, on va parler un peu de ton parcours avec Pickles, aussi sur la douleur forcément Avant ça, c'est une question que je pose souvent à mes invités, c'est quoi ton historique, ton background avec les chiens ? Est-ce que tu as toujours vécu entouré d'animaux ? Est-ce que c'est arrivé un peu plus sur le tard ? Comment ça s'est fait pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors concernant les chiens, j'ai le parcours de chez Classique du chien de famille, j'ai une parent, principalement ça Après moi, j'avais pas... Forcément, le parcours de... Je veux absolument travailler avec les animaux depuis toute petite. J'ai plus du monde du cheval. C'était vraiment plus ce côté-là à l'origine. J'ai travaillé en centre équestre à partir de mes 15 ans. Donc là, en termes de bien-être animal, ce n'était pas l'idéal, on va dire. Mais vraiment, j'ai nourri plus ce côté-là. Et après, au fur et à mesure, les choses ont évolué avec la rencontre de Pickles. Je n'ai pas de... Ce côté, j'ai toujours voulu avoir un chien. Alors si, j'ai toujours voulu avoir un chien. J'ai toujours voulu vivre avec des animaux. J'ai eu un chat assez tôt. Voilà. Mais je viens en fait du cheval plus, avant. Ok.

  • Speaker #0

    Et alors, comment il est arrivé, Pickles, dans ta vie ? T'en étais où à ce moment-là ? Et comment il t'a amené jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bien Pickles, on l'a adopté à 12 mois en association. Il avait besoin de changer de famille d'accueil à l'origine, donc on s'est proposé. Parce que moi j'avais quand même en tête de prendre un chien. En fait c'est un moment où on était sur Paris, moi je bossais à mon compte, mon compagnon travaillait à domicile, donc du coup ça permettait vraiment d'accueillir un chien. sans qu'il y ait trop de solitude derrière, et surtout, on habitait au bord du bois de Vincennes. Donc, l'environnement était assez adapté, au fait d'avoir un chien, même si on était en bourrée parisienne. Et du coup, on s'est dit, pourquoi pas tester en étant famille d'accueil pour voir ce que ça dit dans notre quotidien et si c'est adapté. Et puis, du coup, on a pris PIC en juin. on a fait l'été avec lui et à la fin de l'été, on a pris la décision de le garder avec nous. Du coup, Pix était un loulou qui venait du fin fond de la campagne. Il avait vécu dans un jardin avec sa première famille où, a priori, il n'a pas vu grand-chose, pas fait grand-chose et du coup, il a beaucoup découvert en arrivant chez nous. Là où ça a été un petit peu... On s'est un peu fait avoir, c'est que, comme on l'a adopté, enfin, on l'a eu, l'été, il y avait moins de monde et du coup ça s'est pas trop mal passé et en septembre quand tout le monde est revenu que du coup la décision de l'adoption a été prise ça a été un petit peu plus compliqué un petit peu plus compliqué pour lui de s'adapter, l'environnement a été limite immersif. Il y avait vraiment beaucoup de choses. Il fallait énormément travailler avec lui pour qu'il s'adapte. Donc déjà, c'était un gros challenge. Gros, gros challenge pour nous parce qu'on n'était pas spécialement informés, comme beaucoup de gens quand on adopte un premier chien. On a rapidement fait appel à quelqu'un pour nous aider, mais déjà, ça a été le début de la grosse remise en question. Après, il y a eu la pyroplasmose qui a vraiment fait exploser toutes les problématiques comportementales qui étaient sous-jacentes, ou pas d'ailleurs, parce qu'il y avait quand même vraiment des difficultés dans l'environnement. Et là, l'environnement est devenu vraiment, vraiment immersif. Ça a été super compliqué. D'un coup, ça a explosé. C'est une pyroplasmose qui n'a pas été forcément typique avec tout ce qu'on peut entendre comme symptômes de l'urine qui devient enfoncée, tout de suite beaucoup de fièvre. Pickles s'est exprimé en polyarthrite. Polyarthrite, c'est une maladie inflammatoire articulaire chronique qui déforme les articulations. Du coup, ça se fait vraiment dans le temps. Sa prière prit, elle a duré 12 jours. Il n'a jamais eu plus de 39 de fièvre. Du coup, ça a été compliqué. Les vétérinaires ne l'ont pas vu tout de suite. Il a du coup été traité au niveau symptomatique, ce qui a caché un peu les choses. Il y a eu vraiment tout ce moment qui a été certainement très douloureux pour lui, a duré. Nous, on n'a pas non plus vu les choses. Je pense que c'est comme tout le monde, la première fois qu'on est confronté à ça. Et du coup, il y a eu une grosse association avec la ville. Et la douleur se sont associées de manière assez importante. Tous les comportements de fuite qu'il pouvait déjà avoir ont explosé. C'est-à-dire que son seuil de tolérance était très bas. Dès qu'il voyait quelqu'un, ce n'était pas possible. Il faut quand même rappeler qu'on était à Tnessoubois. Donc, il y a du monde partout, tout le temps. On sortait à 2h du matin. Il y a eu un moment où on était... On sortait même à 5h30 du matin, parce que c'était le seul moment où il acceptait de faire ses besoins. Donc voilà, ça allait super loin en termes d'engagement pour nous. Et puis pour lui, son bien-être était fortement atteint. Donc tout ça, ça a fait que ça a été un moment très compliqué, parce qu'il faut aussi réussir à s'adapter à lui et en même temps continuer une nouvelle vie à côté. nos boulots, tout ça. Et ça a été vraiment très compliqué. On a eu des difficultés à trouver un accompagnement. Vraiment, vraiment. Et au niveau vétérinaire, et au niveau comportemental. Le lien entre les deux a été compliqué aussi. Mais la pyroplasmose, elle a été traitée. On est au chirurgien, tout ça. Mais après, la douleur a continué à être là. Les douleurs chroniques, elles ont commencé à ce moment-là. Et c'est là qu'on est rentrés vraiment dans une... un maraquin, une course de fond, où il faut réussir à gérer, ou en tout cas identifier plus, parce qu'on n'était même pas encore en gestion, on était vraiment en identification de la douleur. et il faut réussir à trouver ce qui ne va pas. Comment le solutionner ? Parce qu'en fait, tous les comportements... Il n'était même plus à l'aise dans le bois de Vincennes. Donc du coup, nous, on n'avait plus aucune échappatoire, on n'arrivait plus du tout à remplir ses besoins. Du coup, on se retrouvait dans un cercle vicieux où lui, il pouvait se retenir pendant 17-20 heures d'affilée et ne pas vouloir descendre faire ses besoins. Il n'y avait rien d'autre que l'appartement comme endroit sécuritaire, heureusement, parce que je pense qu'il y a des lieux où ce ne serait pas le cas. Déjà, on avait ça, mais c'était très, très compliqué. Il n'était pas capable de rester sur le balcon de notre appartement, alors qu'avant, il n'y avait pas de souci. Voilà. C'est tout ça, ça a été un tsunami. Parce que du coup, ça nous a isolés, ça nous a mis en difficulté. Et tout ça, ça a fait qu'il y a un moment où il a fallu... bosser, s'y intéresser, aller chercher par moi-même. On a été accompagnés par Géraldine, le docteur scaniste que tu as reçu, qui du coup est spécialisée vraiment sur les troubles anxieux. Donc là, nous, on était dedans jusqu'au cou. Donc à l'époque, en plus, elle était à côté. Heureusement qu'on l'a trouvée à ce moment-là parce que franchement, ça a été la pauvre. heureusement qu'on l'a trouvé parce que ça a été compliqué quand même de trouver du soutien et ça c'est quelque chose qui a beaucoup construit le fait que j'ai eu envie de me professionnaliser Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que Charlie aussi a eu la pyroplasmose il y a un an. Et pareil, il a eu des symptômes qui n'étaient pas les symptômes courants. Donc, je vois bien ce que c'est d'arriver à ce diagnostic un peu tard. Heureusement, pas fatalement trop tard. Mais j'imagine où est-ce que ça a dû être. Comment est-ce que tu as fait le lien avec... J'imagine que la pyroplasmose, ils ont fait une prise de sang et ils ont fini par voir ce que c'était. J'imagine que ça s'est décelé comme ça. Mais comment tu as fait le lien avec le fait qu'il soit douloureux ? Parce qu'effectivement, une fois que tu as eu ce diagnostic de pyroplasmose, généralement, ce n'est pas ça qui s'exprime comme symptôme. Mais comment est-ce que tu as fait le lien avec le fait qu'il était... qui étaient douloureux à ce point-là, et que ce n'était pas juste le contre-coup de la maladie ?

  • Speaker #1

    Ça a été toute la difficulté. Honnêtement, les vétérinaires sont beaucoup partis là-dessus. Je pense qu'ils avaient raison dans un certain sens. Il y a un gros contre-coup, la pyroplasmose. Pendez-moi le chien derrière, il récupère. Donc, on ne le dit pas assez. Il faut y aller doucement. Après un chien qui a eu la pyroplasmose, l'injection enlève beaucoup de symptômes, mais derrière, le corps, il n'a plus quand même cher. et je pense qu'il y avait ça clairement mais nous on avait le principal symptôme qui nous a alerté c'est le fait qu'il allait être en balade Et tout le temps, tout le temps, dès qu'il y a eu au bout de cinq minutes à marcher, il avait un allaitement qui n'était pas normal, qui était très prononcé et qui n'était pas dépendant de la température extérieure. Il y a ça et après, pendant la maladie, déjà, il est devenu de plus en plus raide et il a eu une boiterie sur un des antérieurs. Et cette raideur, elle est partie avec l'injection du carbésia, du coup, qui tue les parasites. Mais on a toujours eu les symptômes très forts qu'il y avait pendant la pyro, ils restaient un petit peu là après. Et du coup, on a eu du mal à faire le tri entre le contre-coup et la douleur. Mais au bout d'un moment, on était là, il se passe quelque chose. Ils ont fait beaucoup de tests sur les pyroplasmoses chroniques, parce que ça peut être chronique aussi. Ça peut revenir et il n'y avait rien. Donc à partir de là, on s'est engagé dans une difficulté importante pour... à sortir de ce diagnostic qui était juste de dire il met du temps à se remettre parce qu'aussi il avait de la thyroïde vraiment très basse sa T4 était très basse qui était aussi certainement en lien avec la pyroplasmose ce que le corps n'arrivait plus à produire en mode thyroïdienne

  • Speaker #0

    mais voilà c'était compliqué de de démêler tout ça toi au niveau de ton parcours du coup avant de devenir comportementaliste tu faisais quoi tu nous as parlé un peu du déclic effectivement de la difficulté que tu as rencontré à te faire accompagner dans ce moment là mais comment est-ce que tu t'es dit allez go j'en fais mon métier et est-ce que c'était en lien avec déjà cette spécialisation et ce sujet de la douleur ou est-ce que c'est venu un peu plus après comment ça s'est passé pour toi

  • Speaker #1

    Alors avant, j'étais dans les arts appliqués. En fait, j'ai toujours eu cette ambivalence entre les arts appliqués et les métiers du cheval. C'était un moment que j'ai choisi. Je suis partie dans les arts appliqués à fond. je travaillais sur les plateaux de tournage, je faisais les décors donc c'est un métier qui est très demandeur en termes de temps en termes d'investissement c'est très stressant, il faut vraiment trouver des solutions pour tout tout de suite mon client disait toujours il n'y a pas de problème il n'y a que des solutions mais c'était quand même à toi de les trouver et du coup c'est des métiers où la moyenne d'âge est très lasse parce qu'à bout d'un moment je pense que tout le monde se... Cache. Je passe à autre chose. C'est toujours un métier que je me suis toujours dit que je n'allais pas le faire toute ma vie. Donc il y avait déjà cette base-là qui était établie. Et après, le fait de m'ouvrir à autre chose avec Pique. C'est vrai que je passais des journées entières sur des sets, sur des plateaux dans le noir. Et le soir, j'allais promener Pique au bois pendant une heure, une heure et demie. Je veux dire, la bascule, elle s'est faite au fur et à mesure. La spécialisation de douleur, elle est venue bien après. elle est venue en cours de formation vraiment sur le socle de base de ma formation où il y avait un écrit à rendre où il fallait trouver un sujet donc là pour le coup le sujet a été assez évident et puis j'aime beaucoup tout le côté vétérinaire compréhension du fonctionnement physiologique c'est quelque chose qui me je peux lire des trucs là-dessus à fond pendant je sais pas combien de temps j'adore donc tout ça c'est un peu empilé et on en est arrivé là mais ça a été vraiment par étapes d'abord le fait de faire comportementaliste et pas éducatrice vraiment le comportement, les problèmes les pickles quoi c'était vraiment ça qui m'intéressait qui m'intéresse toujours et la douleur en plus qui était un sujet pas du tout traité et j'ai toujours été persuadée qu'il y avait un accompagnement à faire de ce côté-là à mettre en place du coup on va pouvoir enchaîner tout de suite sur le sujet mais effectivement moi j'ai eu envie de

  • Speaker #0

    t'entendre sur ce sujet de la douleur parce que effectivement je pense que ça évolue très vite ce sujet-là c'est assez récent finalement qu'on traite qu'on parle de la douleur chez l'animal et de sa perception de la douleur, c'est encore un truc très naissant. Est-ce que tu peux nous en parler un peu des enjeux presque sociétaux, finalement, que de s'intéresser à cette question ?

  • Speaker #1

    La douleur chez l'animal, de manière générale, parce que je pense qu'on peut étendre ça à toutes les espèces, au final. Déjà, on peut citer les cinq libertés, parce qu'elle est dans la douleur, elle est dans la quatrième liberté, qui est l'absence de douleur, de lésion et de maladie. on est dans un bien-être physiologique mais qui est directement en lien avec les autres libertés qui est l'absence de peur et de détresse l'absence de stress physique et puis aussi la capacité d'exprimer les comportements de son espèce, tout ça si on est en douleur, c'est pas forcément possible le bien-être psychologique tout ça c'est lié Donc du coup, il y a déjà ces cinq règles de bien-être, où vraiment la douleur est au centre, à mon sens en tout cas. Et après, on va vraiment parler de bien-être animal dans le sens où il y a l'état mental qui est lié à l'état physique, qui est considéré par un test comme devoir être positif pour être en situation de bien-être. Et par rapport à ça, une fois de plus, oui, la douleur, elle est au centre de tout ça. C'est la reconnaissance de la sentience animale, la relation avec le spécisme, le fait de considérer avec qui les espèces peuvent ressentir la douleur, les émotions, le bien-être, le mal-être du coup. et surtout qu'ils puissent percevoir les situations de manière subjective, et les environnements, et leurs expériences de vie de manière subjective. Et ça, tout ça, c'est tout ce qui constitue la douleur. La douleur, elle va prendre ce qu'on est, nos expériences de vie, notre environnement, notre état d'esprit, nos tendances comportementales, et c'est de tout ça dont elle va se nourrir. C'est la sensation de douleur. On ne ressent pas tous la douleur de la même façon, et ça s'inscrit là-dedans, en fait. Et du coup... on revient à quelque chose de vraiment complètement sociétal. Et notamment, je trouve que si on l'inscrit dans ce qui va se passer demain, dans les problématiques très actuelles, on est dans un concept qui s'appelle le One Health, One Pain, donc une seule santé, une seule douleur. Et ce concept, il va lier de manière très étroite la santé humaine, animale et écologique. À l'heure actuelle, on parle beaucoup de douleurs chez les animaux parce qu'on l'étudie, notamment chez le chien. Le chien, il y a beaucoup plus d'études chez le chien que chez le chat ou chez le cheval, qui sont un peu des parents plus pauvres malheureusement. Tout ça parce qu'en fait, le cerveau du chien, il y a des points avec celui de l'humain et ça permet de comprendre aussi les mécanismes de douleurs chez l'humain. Donc ces études-là, elles ne sont pas là. pour rien. Et c'est là où on se retrouve sur le One Health, One Pain. C'est qu'il y a des enjeux sanitaires, mais qui sont d'un point de vue pluridisciplinaire et global. Et c'est tout ce qui est les zoonoses, donc les maladies qui se transmettent de l'homme à l'animal, les épidémies, on l'a vu avec le Covid, les résistances humaines et animales qui sont en train de se mettre en place aux antimicrobiens, la pollution de l'environnement qui passe dans notre alimentation. et les développements de maladies chroniques qui sont souvent multisactorielles, l'asthme, les problèmes d'allergie, tout ça. Donc du coup, tout ça, ça fédère cette santé globale. Et pour moi, la reconnaissance de la douleur à l'heure actuelle et le fait qu'on en parle de plus en plus, ça s'inscrit directement là-dedans. Et du coup, tout ça, ça mène aussi, si on parle de sentience animale, de bien-être, d'antispécisme, on en vient en fait à la définition de la douleur qui a évolué en 2020, sachant que celle d'avant, elle était de 79 quand même. C'est une définition de l'Association internationale de l'étude de la douleur, l'IASP, et elle va intégrer la notion non-verbale de la douleur, l'expression comportementale en fait. Donc on va intégrer les animaux. et aussi tous les humains non-verbaux, les personnes qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. Il y en a quand même beaucoup dans nos sociétés. Et du coup, on en revient encore à ce côté une seule santé. OK.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et effectivement on voit que c'est des sujets qui sont encore tout naissant dans les hôpitaux, typiquement sur la reconnaissance de la douleur dans les parcours de prise en charge, etc. C'est un peu le même combat et c'est chouette que, j'ai envie de dire presque pour une fois, tout avance en même temps, que ce soit pour l'humain ou pour le chien. C'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la douleur, une définition qui a été posée ou une définition avec tes mots, comment est-ce qu'on peut définir la douleur ?

  • Speaker #1

    Ça commence par une stimulation sensorielle, la douleur. Le corps va définir une localisation, une sévérité. C'est une discrimination sensorielle. et après du coup là-dessus on va avoir une modulation affective donc c'est la réponse émotionnelle de la douleur, là ça se passe dans le cerveau on est vraiment, c'est là où la douleur elle naît en fait parce que toutes ces infos qui remontent finalement du système nerveux périphérique, de tous les capteurs qu'on a partout dans notre corps en périphérique, ils vont définir où il se passe quelque chose ça va remonter au cerveau et c'est le cerveau qui va définir si ça doit se transformer en douleur en sensation de douleur Et là, c'est le cerveau un peu limbique qui s'en charge, donc avec les fonctions essentielles, l'axe du stress, les notions de survie. et la mémoire, l'apprentissage, c'est un peu tout ça qui se joue. Donc la douleur, elle est là, en fait. Si on doit définir la douleur, elle est dans le cerveau. C'est le cerveau qui définit si elle est légitime ou pas, quelle est son importance, sa force, et du coup, qui va définir quelle dimension cognitive, quelle réponse motrice, en fait, il va falloir donner, quels comportements vont être nécessaires. pour survivre, pour gérer cette douleur pour qu'elle s'arrête. La douleur, c'est un signal d'alarme que notre cerveau décide de déclencher en fonction des infos qu'il reçoit et lui, il renvoie d'autres informations pour dire qu'il faut être en place pour gérer cette douleur. Voilà. Et après, si... on veut comprendre à quel point c'est multifactoriel. On a le modèle biopsychosocial de la douleur qui mélange la génétique, l'état d'esprit émotionnel, les stratégies de gestion qu'on a l'habitude de faire. Est-ce qu'on est quelqu'un qui part au quart de tour ou qui va tout de suite se presser ? Les chiens, ils ont déjà un tempérament à l'origine, donc il y a vraiment ce côté-là, comment ils sont construits en termes de tempérament. leur psychologie. Et après, il y a le côté biologique, génétique, l'information dans leur corps, les choses comme ça. Le côté social, comment leurs besoins sociaux sont remplis ou pas, qui va jouer sur la sensation de douleur. C'est là où la relation entre l'humain et le chien joue beaucoup, et qu'on va retrouver beaucoup de chiens aussi qui ont des difficultés de solitude et qui ressentent de la douleur. Parce que quand l'humain passe... C'est un support social en moins. Quand on est douloureux, on ne le sait pas frontal, mais c'est très présent. Et après, il y a tout le côté comportemental, comment on dort, comment on mange, comment notre microbiome est construit. C'est une grosse partie inflammatoire sur le microbiome qui a un rapport avec la douleur. Puisque la douleur est un processus inflammatoire avant tout. Et du coup, on sait maintenant que ce qu'on mange, ça va aussi interférer avec notre sensation de douleur. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. C'est hyper intéressant. Il y a beaucoup, beaucoup d'éléments là-dedans. Oui, il y a beaucoup de choses. Ce qui est chouette, ça fait assez le lien. Et on a construit aussi ces deux épisodes comme ça. Mais avec le précédent épisode qui est sorti au mois d'avril sur le stress, sur les chiens distensibles, où on a vu qu'effectivement, le stress, ça répondait avant tout à une fonction de survie. Parce que c'est ça qui nous permet de dire, ok, là, il y a danger ou pas danger. La douleur, c'est un petit peu pareil. Tu l'as dit, c'est vraiment le signal d'alarme. qui doit alerter l'individu sur le... Il faut s'arrêter, là, se mettre en pause, ou aménager, en tout cas, pour que le corps continue de fonctionner. Donc je trouve que c'est super intéressant. Et ça va aussi, je trouve, avec le fait d'écouter sa douleur, qui font partie un peu des choses assez récentes, qu'on n'entendait pas forcément jusque-là, où il fallait plutôt tétoie et marche, et on avance, et tout va bien se passer. légitimer la sensation de douleur mais ça ça fait partie encore des des boulots à faire pour les chiens pour l'humain aussi je pense mais effectivement un peu plus ça marche pour l'humain mais ouais il y a encore du boulot mais

  • Speaker #1

    on est sur un stress qu'on dit biotique donc qui vient de l'intérieur du corps les autres stress ils sont abiotiques de l'extérieur mais c'est la même chose quand on parle de stress je pense qu'on peut englober la douleur là-dedans clairement parce que ça ça de toute façon ça allume l'axe du stress on l'entend dans l'épisode d'Avril mais c'est tout l'axe du stress qui s'allume quand il y a une douleur donc c'est ni plus ni moins dans une notion de survie avec tout ce que ça implique et du coup c'est intéressant

  • Speaker #0

    parce que ça permet aussi d'aller sur le pourquoi est-ce qu'on ne voit pas forcément la douleur et pourquoi est-ce que c'est un vrai sujet qui apparaît et toi ça a été notamment dans ton cheminement avec Pickles le gros heu... Le gros premier point, c'est comment est-ce qu'on se rend compte que son chien est douloureux ?

  • Speaker #1

    Nos cerveaux sont faits de plein de biais de perception. Et la douleur, je crois que... ça fait partie des sujets sur lesquels ça impacte fort notre capacité à avoir la douleur sur une autre espèce surtout déjà il faut comprendre comment l'autre espèce voit le monde donc ça ça demande vraiment cette compréhension là pour voir aussi les dysfonctions il y a un biais aussi de spécisme le fait que l'animal on considère souvent que les animaux supportent mieux la douleur en ressentent moins, sont plus résistants on va aussi dissocier les choses en fonction des espèces le chat il va toujours se débrouiller il retourne sur ses pattes c'est un peu tout ça aussi qui nourrit notre imaginaire collectif inconsciemment, moi y compris j'ai beau me documenter sur la question ça reste dans mon cerveau quelque part c'est imprégné Et ça, ça influence aussi nos perceptions. Il y a le fait de banaliser certains comportements ou certaines postures par rapport à certaines races, notamment les hypertypes, les carlins qui se soient de travers, tous les brachycéphales qui ont des problèmes de reflux, les chirotes qui… C'est normal, mais non, c'est pas normal. Les bergers allemands qui ont le travail hier très bas, ça c'est des choses... C'est normal, mais en fait c'est souvent accompagné d'inconfort, voire de douleur. Et du coup, ça passe un peu à l'as, parce que pareil, c'est culturellement accepté. Et après, il y a la fatalité du vieux chien aussi, qui décline dans le même genre. un vieux chien, c'est accepter qu'il soit douloureux, en fait. C'est normal, c'est la vieille. Et c'est pareil chez l'humain. Une fois de plus, on considère que une personne âgée va forcément avoir des bobos. Bah, oui, non ? Et puis, après, on a le fameux biais d'optimisme, où on considère que la douleur, c'est pas un problème de chien jeune, en fait. un jeune chien ne va pas forcément être douloureux. Alors qu'on sait très bien maintenant que, les derniers chiffres nous disent qu'à peu près 35% des chiens, depuis un an, sont susceptibles d'avoir de l'arthrose. Donc c'est quand même énorme. Alors tous les chiens qui ont de l'arthrose n'ont pas mal, ce n'est pas automatique, ce n'est pas proportionnel, toujours, dans un sens ou dans l'autre, mais c'est quand même beaucoup, 35% de jeunes chiens.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    voilà. Et puis, il y a aussi toutes les étiquettes, comme on disait, gancher, mauvais caractère, tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça, c'est...

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, repérer la douleur chez son chien... Ça demande vraiment de quitter ses lunettes d'humain et de rentrer un peu, de s'intéresser vraiment à ce que montre son chien, ce que fait son chien, comment est-ce qu'on le perçoit. Et effectivement, des fois, c'est toute la difficulté. Des fois, on a des chiens qui... Par exemple, tu parlais juste de la posture, du fait de s'asseoir, de mal s'asseoir. Il y a beaucoup de chiens qui s'assoient très mal. En fait, c'est compliqué pour un chien de se mettre assis comme... Comme nous on l'entend le assis très académique, très militaire, en fait il n'est pas très naturel pour les chiens. et c'est vrai que rien que ça des fois c'est là aussi toute la difficulté c'est qu'on a toujours vu son chien agir d'une manière, c'est au moment où là ça se dégrade un peu qu'on commence à prendre en compte potentiellement qu'il peut y avoir de la douleur ou qu'il peut y avoir quelque chose mais c'est pareil, ça marche pour la douleur mais ça marche pour plein de choses mais en fait c'est vraiment ce truc de considérer comme normal des choses qui de base ne l'étaient déjà pas mais d'attendre un peu que ça se dégrade pour se dire ok il y a peut-être un problème et c'est là toute la difficulté et je pense que sensibiliser à la douleur ça permet aussi peut-être d'aller regarder plus en détail au quotidien comment est notre chien, qu'est-ce qu'il fait est-ce qu'il y a des choses qui déjà là sont pas forcément très normales entre guillemets qu'est-ce qui est normal mais bah ouais

  • Speaker #1

    Mais c'est là où tu soulèves un point qui est hyper intéressant, c'est quand c'est un chiot, quand c'est un jeune chien et que le comportement il a toujours été là, c'est vrai que c'est là où en fait on n'a pas de comparaison. Souvent la douleur, surtout quand elle est chronique parce qu'elle s'installe tout doucement, mais sûrement, on ne la voit plus, on ne voit plus les changements parce qu'ils se font dans le temps, ils se font au fur et à mesure. Et c'est normal parce qu'on voit notre chien au quotidien, donc on ne voit pas ce qui se passe vraiment. Et souvent, c'est les vidéos dans le téléphone.

  • Speaker #0

    on va regarder son chien pour ceux qui ont des Iphone on te rappelle des souvenirs et tu vois ton chien qui courait il y a un an à date et tu te dis genre tiens c'est marrant il court plus pareil c'est des choses comme ça souvent qui font tilt ou alors quand il y a une phase aiguë dans la douleur et que là il y a des comportements qui sont complètement empêchés et là en général ça déclenche des recherches mais en fait il y a plein d'autres choses qui se passent avant plein plein d'autres choses et c'est là où c'est pas une maladie de vieux chien on sait que le chien est douloureux quand il est vieux parce que les comportements sont empêchés il ne monte plus dans la voiture il veut partir en balade là on ne peut pas louper mais quand ces comportements là sont empêchés c'est que déjà on est assez loin quand même dans la douleur ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire Mais c'est la difficulté.

  • Speaker #1

    Donc à ce stade, on est d'accord que tout le monde aura mis pause pour aller regarder des anciennes vidéos de son chien.

  • Speaker #0

    Faites-le, faites-le. Prenez des vidéos de votre chien, allez-y, même si vous n'avez pas d'Instagram. C'est clair. Allez-y.

  • Speaker #1

    C'est clair, vous avez trop de raison. Ce qui est important là-dedans aussi, dans le fait de repérer la douleur, effectivement, là, tu en as parlé, par exemple, pour les vieux chiens, où c'est très significatif, mais là où il y a quand même de l'enjeu, et notamment pour les chiots, en fait, parce que je trouve, en tout cas, moi, dans les suivis chiots, comme j'en ai beaucoup en ce moment, notamment sur les conforts digestifs, où ça ne se voit pas, en fait, il n'y a rien qui le montre, si ce n'est que notre chien mange tout dans la rue, par exemple, souvent, ça s'exprime un peu comme ça. En fait, faire le lien entre douleur et comportement, est-ce qu'il y a forcément un lien entre douleur et problématique comportementale ou pas ? Comment est-ce que tu décrirais un peu ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je pense qu'on ne peut plus dissocier douleur et comportement, pas dire que c'est l'un que l'autre. S'il y a douleur, il y a forcément des comportements associés, plus ou moins importants, plus ou moins problématiques au final, plus ou moins, parce que c'est ça aussi. En général, on se rend compte que le comportement, il pose une question, il pose un problème. Mais il y a forcément des comportements associés parce que le chien va chercher à s'adapter à sa douleur. Donc il va modifier des choses, il va modifier des choses dans sa posture, dans son rythme, dans sa façon de gérer les événements. Ça peut être ces stratégies de gestion d'un événement stressant qui va complètement changer. Un chien qui fuyait, qui va se mettre à repousser la menace, quelle qu'elle soit, que ce soit un congénère, un humain inconnu. Après, ça peut se développer sur tout, c'est pour ça que je reste vague. Mais il y a ça. Et puis après, la douleur, c'est émotionnel. Et les émotions, ça fait partie des choses qui nourrissent nos comportements, qui les motivent. qu'elles soient aversives ou positives. Et du coup, forcément que ça a des impacts. Je pense qu'il peut y avoir de la douleur sans problématique comportementale. Tout dépend des tendances comportementales qui sont chez le chien, de son vécu, à quel point il est résilient aussi. C'est la résilience qui va jouer. On en revient au stress et à la résilience en face. Si le chien a déjà une bonne résilience, il va être capable de gérer la douleur et on ne va pas avoir de problématique comportementale forcément explosée. Nous, par exemple, dans le cas de Pickles, ça a complètement explosé parce qu'il y avait... déjà des difficultés, en fait. Il y avait déjà quelque chose et juste, ça a tout fait gonfler. En fait, la douleur, c'est ça. Ça peut faire gonfler les comportements, ça peut en faire apparaître, ça peut en faire disparaître et ça peut les faire gonfler.

  • Speaker #1

    Oui. Et c'est aussi pour ça que nous, en tant que comportementaliste, quand on nous appelle pour un comportement précis, surtout si... il y a eu cette explosion-là, mais même s'il n'y a pas eu cette explosion, on recherche toujours en premier lieu la douleur et faire le lien avec, ok, vous avez déjà vu un vétérinaire pour cette problématique-là. C'est toujours des questions qui déconcertent un peu les clients quand on arrive et qu'on pose ces questions-là. Mais finalement, c'est aussi signe qu'on prend en considération et qu'effectivement, un des premiers facteurs, il peut être déjà physiologique. Et au quelqu'un, on ne va pas traiter le problème de la même manière. On ne va pas traiter le motif de l'appel de la même manière du tout. Donc ça, c'est un point important.

  • Speaker #0

    Et surtout, il y a plusieurs types de douleurs. Parce que là, justement, on parle d'explosion des comportements. Nous, on l'a vécu parce qu'il y avait un déclencheur de douleurs aiguës, qui était du coup la pyroplasmose, où là, d'un coup, la douleur a explosé. Donc du coup, on a vu la différence. En fait, la douleur aiguë, c'est une douleur qui est fonctionnelle, qui a un but, qui est la guérison. Elle est là pour ça. Elle est là pour limiter nos mouvements. éviter qu'il y ait plus de douleurs, éviter qu'il y ait plus de dégâts dans le corps, et donc du coup qu'on guérisse. Elle est au service du corps en fait, on dit que c'est une douleur physiologique, c'est une bonne douleur. Et là où en général ça se gâte, c'est quand la douleur devient chronique. Et la douleur chronique... commence par une douleur aiguë. Donc c'est vrai que nous, en tant que comportementalistes, quand on nous appelle et qu'il y a un changement brutal de comportement, là on va être davantage probablement dans une douleur aiguë. ou une phase aiguë dans une douleur chronique. Mais en tout cas, il y a un moment, un flair important, la courbe, elle fait un pic, la courbe de douleur, où ça va permettre de déclencher des recherches vétérinaires. Mais après, il y a aussi toutes les phases de douleur chronique qui vont vraiment réécrire le cerveau en profondeur, modifier les comportements et l'état d'esprit du chien. C'est ça qui est la grosse différence, elle est là et souvent c'est à ce moment-là que ça se complique et que c'est difficile pour les gardiens de faire la différence. C'est-à-dire que les changements vont être subtils, progressifs. C'est-à-dire que du jour au lendemain, le chien ne va pas devenir réactif congénère. si on doit poser une étiquette de pré-comportementale. Mais au fur et à mesure, ça va se compliquer ou alors il va y avoir plus de frustration dans les relations avec les congénères croisées. Et ça va augmenter, augmenter, augmenter et devenir de plus en plus aversif. Et il va y avoir une réactivité, entre guillemets, plus importante qui va se mettre en place. Mais ce sera une issue d'antan. Et la douleur, elle a été là tout du long. Et ça aurait été une douleur chronique qui perdure au-delà de la guérison, au-delà de sa fonction. Donc elle n'a plus de fonction, elle n'est plus bonne pour le corps, elle le dessert même. Et on va parler, il y a des classements maintenant, c'est la bonne douleur et la mauvaise douleur. Donc là on est vraiment dans la mauvaise douleur, la douleur chronique, celle qu'on ne veut pas voir. Et c'est là où c'est hyper important, même quand on fait castrer son chien, de demander des antidouleurs après. parce que rien que ça c'est déjà en fait la douleur c'est un apprentissage du coup au moment de la castration encore plus au moment de la stérilisation pour les femelles soit c'est plus invasif comme procédure on va avoir des douleurs post-opératoires qu'on ne veut pas voir devenir chroniques on ne veut pas que le cerveau il enregistre ces douleurs que ça devienne vraiment une autoroute dans les schémas neuronaux et du coup c'est tout ça qui joue dans le rapport entre douleur et comportement.

  • Speaker #1

    Ok. Très intéressant. Du coup, se pose la question de comment est-ce qu'on accompagne un chien qui est douloureux, et notamment avec une douleur chronique. On parlait un peu de faire appel à un vétérinaire, et évidemment, quand on parle de physiologie, on pense au vétérinaire. Toi, tu as mentionné le fait que tu avais rencontré des difficultés aussi à... à faire prendre en charge cet aspect-là de... Il y a eu la maladie, il y a eu la pyroplasmose, et puis après, il y a eu des douleurs. Et la pyroplasmose, généralement, il n'y a pas trop de questions. On sait comment on la traite. En tout cas, les vétérinaires savent comment la traiter. La douleur, par contre, c'est un peu plus compliqué. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de ça, de cet accompagnement ? Est-ce que c'est quelque chose de développé chez les vétérinaires que de prendre en compte cet aspect douleur, sensation qui est ressentie ? ou pas.

  • Speaker #0

    Chez les vétérinaires, il y a plein de contraintes liées à la façon dont les vétérinaires vont rencontrer nos chiens, vont les voir. qui va faire que ce n'est pas forcément facile pour eux d'identifier la douleur. Surtout les douleurs chroniques, qui sont un peu subtiles, qui vont modifier les comportements, mais où il ne va pas y avoir forcément d'indice, par exemple à la manipulation. On parlait au début de la définition de la douleur, où c'est des infos qui remontent au cerveau, donc c'est au niveau des nocicepteurs, ces capteurs qu'on a en périphérie du corps et dans nos organes. Pour constater la douleur pour un vétérinaire, lui, il va examiner le chien d'un point de vue de la nociception, d'un point de vue mécanique. Et souvent, alors c'est pas moi qui le dis, c'est Thierry Poit, qui est fondateur de Capzouleur. Parce que moi, je ne me permettrais pas de dire ça, mais en fait, l'approche est souvent très cloisonnée par rapport à ça. C'est-à-dire que... Il va y avoir un examen, une manipulation du chien quand c'est possible. Et s'il n'y a pas de réaction comportementale forte, ou même moyenne, le vétérinaire ne va pas pouvoir forcément voir de douleur. c'est à dire que il y a un manque de temps aussi pendant les consultations, le vétérinaire peut pas tout voir parce qu'on est dans une salle qui est petite, certes le chien va marcher de la salle d'atome jusqu'à la salle de consulte ça c'est un moment d'observation pour les vétérinaires qui est hyper important mais c'est quand même assez réduit par rapport à ce que nous gardiens on voit au quotidien pareil, nous on a des comparatifs que eux n'ont pas forcément donc tout ça c'est des choses qui rendent parfois l'identification d'une douleur en tout cas chronique plus difficile Merci sans avoir de moments où la douleur elle semble là, on va avoir plus de choses. Et la prise en compte des facteurs comportementaux, ça avance, mais ce n'est pas encore pris en compte partout. Et souvent, après, les vétérinaires vont chercher une preuve en termes d'imagerie, de prise de sang. Eux, leur métier, c'est de trouver les signes d'appel et de creuser sur ces signes d'appel. La médecine vétérinaire est prête à se référer si c'est pour des choses précises. Mais souvent, la douleur n'est pas toujours corrélée à l'avancée de la pathologie. On en parlait un petit peu par rapport à l'arthrose. Tout à l'heure, oui, il y a 35% des chiens que j'ai rencontrés qui ont potentiellement de l'arthrose, mais ils n'ont pas tous mal. Et après, il y en a qui vont avoir un tout petit peu d'arthrose et qui vont être en douleur jusque là-haut. Et en fait, sur les radios, pour autant, on ne voit rien. Mais au quotidien, en termes de comportement, on voit qu'il y a de la douleur.

  • Speaker #1

    et ça c'est un truc pour le vétérinaire lui s'il a rien sur son imagerie ben ça va être un petit peu plus compliqué pour lui de naviguer et après c'est plus les vétérinaires comportementalistes et on parle même pas là des chiens ou en tout cas c'est mon cas je sais pas pour Pickles mais qui sont ultra stressés chez le vétérinaire par exemple où là on ne voit rien en tout cas une personne externe ne peut absolument rien voir en tout cas moi je sais que c'est le cas chez Charlie je... Je ne peux compter que sur moi pour déceler quelque chose, quoi. Ce qui donne une responsabilité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais puis là, déjà, ça veut dire que c'est la tâche d'un combo gardien d'être l'avocat de son chien pour se faire entendre. Donc ça, c'est vrai que c'est quand même à prendre en compte. Mais moi, je sais que souvent, il y a une forme d'inhibition qui se met en place. Enfin, Pickle se vend dans sa pyroplasmose pour voir qu'il aille mal. Moi, je le voyais quand il se levait tout raide, mais sinon, chez le vétérinaire... Parce qu'en fait, il y a d'autres processus qui se mettent par-dessus. Il y a l'inhibition, l'axe du stress qui s'allume, et ce n'est pas le moment d'avoir mal. Donc du coup, comme on est en mode survie, parce qu'il y a le stress de la douleur plus le stress du véto, du coup, le corps fait en sorte d'être fonctionnel. Ce n'est pas le moment de boiter. Il y a tous les shooters mono qui sont faits pour ça. C'est bien fait, le corps. Et après, il y a toute la partie où, on l'a dit, la douleur est différente dans son expression pour chaque chien. Et ça, quand il y a un protocole un peu uniformisé, parce qu'il y a des contraintes de temps, du coup, on loupe des choses. Forcément, c'est normal. En même temps, il faut bien pouvoir faire rentrer les choses dans une consultation. Donc ça c'est un peu toutes les limites de la pratique et c'est là où justement les vidéos, les photos, là vos vétérinaires ils vont pouvoir voir comment ça se passe à la maison, ce qui va pas. Moi je l'ai fait à plusieurs reprises avec ma vétérinaire, une balade avec un autre chien, un pique, il poussait des petits cris aigus dès que le chien allait vers son arrière-train. Autant se dire que là moi j'ai déclenché le vétérinaire tout de suite et du coup il est filmé. C'est ça qui m'a permis de lui montrer parce que dans la salle de consulte, Pic n'a pas fait ses petits cris quoi. Et du coup, ça lui a donné beaucoup beaucoup d'infos et ça a permis d'avancer. Donc ça, c'est vraiment, on en revient au téléphone, au fait de prendre des vidéos et de pouvoir amener le quotidien en fait chez le vétérinaire.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Il y a aussi tout ce qui est prise de données. Quand on travaille justement avec un comportementaliste, on peut après le présenter au vétérinaire. Je sais que sur tout ce qui est, comme on parlait tout à l'heure, douleurs viscérales, gastro, etc., tout ce qui est stéréotypie orale va potentiellement être significatif. Pas forcément, mais ça donne une piste. Ça veut dire que peut-être il y a quelque chose derrière au niveau viscéral. Donc ça va ouvrir des possibilités d'exploration. que le vétérinaire n'aurait pas eu juste en faisant un examen dans sa salle d'examen.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et effectivement, c'est important d'avoir des vidéos. Encore une fois, on l'a cité dans plusieurs épisodes, mais typiquement, la perception d'un comportement d'une personne à une autre, elle peut être complètement différente. Et quand vous allez dire à un professionnel, que ce soit votre comportementaliste, votre vétérinaire, mon chien fait ça, ou il est comme ça, et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Bah, il fait ça. C'est très, très subjectif, en fait. Et c'est très difficile de se baser. et de mettre en place un plan, qu'il soit médical ou comportemental, sur un truc aussi flou que mon chien fait ça Donc c'est vrai qu'avoir des preuves vidéos de ce qui se passe, ça permet vraiment d'objectiver le comportement et de s'adapter et de mettre en place la réponse qui convient.

  • Speaker #0

    Et puis, même moi, en tant que comportementaliste, je vais y mettre des choses. Avec mon œil de comportementaliste, et le vétérinaire va y mettre des choses avec son œil. Deux vétérinaires sa formation, ses compétences qui ne sont pas les mêmes que les miennes que je n'ai pas en fait d'ailleurs et ça va se compléter et ça c'est vraiment idéal pour ça et puis après il y a les vidéos mais il y a aussi tout ce qui est les questionnaires il y a quelques questionnaires qui ont été validés notamment pour l'arthrose le questionnaire le load de Liverpool Et le CBP, lui, qui est plus pour l'arthrose aussi. Mais c'est des questionnaires qui sont à remplir par les gardiens en amont et qui permettent d'arriver chez le vétérinaire avec quand même des mesures. Et surtout, prendre des mesures régulières et de pouvoir montrer que la mesure, elle a changé. Du coup, il y a quand même une problématique qui se développe. Ça, c'est aussi pareil, c'est le suivi dans le temps qui joue. On en revient là aussi.

  • Speaker #1

    Carrément. Au niveau comportemental, on a parlé un peu de l'accompagnement vétérinaire, on allait parler un peu plus de l'accompagnement comportemental, avec un comportementaliste, on va dire, d'un chien qui a une douleur chronique. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Alors moi c'est une démarche qui se construit vraiment au fur et à mesure. Alors mon but quand j'aborde tout cas de douleurs chroniques, c'est d'abord de faire un premier bilan à date, de revoir avec le gardien toute l'anamnèse croisée entre l'anamnèse santé et l'historique santé et l'historique comportemental. Parce que quand on compare les deux, souvent, on trouve des moments où ça se rejoint, où ça se corrèle. Alors il n'y a pas forcément de lien de cause à effet d'établir. Et après, ce bilan va me permettre d'établir des pistes comportementales. Les tendances de base aussi qui sont là chez le chien, comment on fait tout le début de vie, la façon de vivre au quotidien, comment ses besoins sont remplis. Ce qui est un peu, en ce moment, classique pour un comportementaliste, mais sous l'angle de la douleur. Et en fait, en fonction de tout ça, mon but, c'est de pouvoir préciser le fait de voir, d'apprendre à voir, à regarder ce qu'il faut regarder chez son chien, à voir les crises qui arrivent, pouvoir les prévenir, les anticiper. Ça, c'est vraiment le but ultime. Parce que dans beaucoup de maladies dégénératives, que ce soit l'arthrose ou tout ce qui est aussi l'hémicy, les problèmes de digestion, on va avoir des crises qui vont revenir régulièrement. On le sait. On sait que c'est la gestion de ces crises-là qui vont permettre aussi de calmer l'inflammation plus vite et puis de ne pas dégrader les choses à long terme, que la progression de la maladie soit freinée. Donc moi, mon boulot en tant que comportementaliste, en gros, c'est de vraiment faire équipe avec les gardiens, d'amener toutes les infos que je connais, les infos scientifiques, qui ont été validées, documentées sur l'expression potentielle de la douleur. et eux, ils vont amener leurs observations au quotidien, la connaissance de leur chien, et on va rejoindre tout ça pour trouver comment l'expression de la douleur se fait chez... ce chien-là ou cette chienne-là en particulier. Et après, c'est vraiment pareil, dans le temps, apprendre à travailler son œil pour pouvoir limiter ces crises et que la qualité de vie soit le moins impactée possible. Après, ça passe par le travail de résilience, l'aménagement au quotidien de la maison, l'intérieur. pour prévenir, par exemple, dans le cas de l'arthrose, tout ce qui est glissade, saut, tous les moments où le chien va pouvoir se blesser et déclencher une crise. Il va y avoir un micro-traumatisme sur l'articulation qui va créer une phase inflammatoire plus importante dans la maladie. Et tout ça, on peut le travailler au quotidien au niveau comportemental. On va travailler aussi tout ce qui est gestion émotionnelle. Mais après, ce qui est bien aussi quand on arrive à voir les crises, c'est aussi qu'on arrête de travailler pendant les crises. C'est que justement, on fiche la paix au chien. On le laisse tranquille. Il est occupé à gêner sa douleur. Nous, notre job, c'est de déclencher un peu dans notre jeu de cartes ce qui est intéressant pour le chien. Du coup, d'aller chez l'ostéo, chez l'acupuncteur, de déclencher un rendez-vous vétérinaire. Pour, par exemple, des anti-inflammatoires, ou tout ce que le vétérinaire gènera bon pour éteindre la crise, etc. Adapter aussi l'exercice physique, ça, ça joue aussi beaucoup. Les périodes d'échauffement, aussi le retour à un moment calme, en fin de balade. On va aussi travailler des compétences de fond sur la relation congénère, le fait de ne pas jouer de manière trop active, parce que ça aussi, ça peut être des... Il y a plein de choses, du coup, qui vont... créer des crises à ces moments-là. Donc, on va éprimer l'avenir, éviter les crises et aider le chien à les passer.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Ça donne vraiment envie de creuser ce sujet encore plus, je trouve. C'est très chouette.

  • Speaker #0

    C'est un peu un fini comme sujet, quand on mène les dents. Et c'est surtout... Ouais, c'est à chaque pathologie au final il y a des choses différentes à faire puis chaque chien avec une même pathologie va pas du tout le ressortir pareil il y a des chiens qui ont certainement des niveaux de douleur très très élevés et qui vont pas du tout l'exprimer au niveau comportemental, il va pas y avoir de comportement inadapté du point de vue de l'humain et ça c'est assez fou des fois à voir c'est là où c'est vraiment on en revient au début de la discussion où c'est au chien de nous dire sa perception de la situation et de sa douleur dans le précédent épisode sur la

  • Speaker #1

    sensibilité entre guillemets on avait pas mal parlé d'accompagner le chien avec une médication et ça fait plusieurs épisodes qu'on en parle parce que c'est important de banaliser un peu le recours à des outils comme ça J'imagine que pour la douleur, c'est un gros sujet également. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de cet aspect-là ?

  • Speaker #0

    La douleur, elle va mettre en difficulté le chien sur... sur son émotionnel, sur sa capacité à gérer ses émotions. Et du coup, c'est vrai que la médication qui va du coup l'aider à se réguler de ce point de vue-là, elle est importante. Et là, on va trouver vraiment l'association douleur-anxiété et douleur-gestion émotionnelle. Et c'est un cercle vicieux. C'est-à-dire que, par exemple, je reprends l'exemple de l'arthrose, parce que c'est facile. C'est un bon exemple. Et ça va parler à plein de gens. Mais un chien arthrosique, qu'a mal ? il va avoir beaucoup plus de difficultés pour certains chiens à gérer son émotionnel. Il va être plus excité, par exemple, au moment du repas. Le moment du repas, c'est un moment qui n'est pas facile à gérer où il faut être attentif au fait que, par exemple, le chien ne va pas glisser, se dépêcher derrière sa gamine, sauter. Enfin, voilà. Là, l'émotionnel déborde parce que le chien est en douleur. Mais le problème, c'est qu'en débordant, l'émotionnel va lui faire faire. des gestes où il ne va pas ressentir sa douleur sur le moment, où il va se faire mal, et où après, il va y avoir un contre-coup. Donc en fait, on est dans un cercle vicieux qui se nourrit de difficultés émotionnelles et de douleurs. Et plus il a mal, plus il va avoir des difficultés émotionnelles, plus il risque de se faire mal, etc. Et ça, du coup, c'est un cercle vicieux. On aura beau traiter la douleur, si derrière, l'émotionnel n'est pas géré, si le chien en a besoin, bien sûr. du coup, ça va continuer à nourrir et on n'arrivera pas à limiter les petits traumatismes, les petits accidents, tout ça. Et du coup, la médication, elle est là aussi pour ça. Elle est là aussi pour redescendre l'anxiété, parce que douleur et anxiété, les matrices au niveau du cerveau, elles sont très liées. Le cerveau l'indique est à l'origine des deux et du coup, si on ne traite pas l'anxiété, parce que la douleur, comme du coup, elle impacte notre survie, on ne peut pas expliquer à un chien. qui ne va pas mourir de son arthrose. Le chien n'a pas cette capacité-là de se dire que cette douleur-là qu'il ressent, c'est une douleur chronique, c'est inadapté, tout ça. Tout ce que nous, on vient de se dire, lui, il ne peut pas l'intégrer. Donc du coup, lui, ça reste un signal d'alarme et c'est de la survie tout le temps. Et ça, c'est qu'on n'éteint pas un petit peu ce côté-là grâce à la médication, si on ne l'aide pas à sortir de ça. du coup, la sensation de douleur, de vigilance qui va avec, du coup, de perception augmentée de déclencheurs, parce que plus on est vigilant, plus on voit des déclencheurs, eh bien, tout ça, ça s'auto-nourrit et on n'arrive pas à en sortir. Et juste médicamenter la douleur ne suffira pas.

  • Speaker #1

    Oui, ok.

  • Speaker #0

    Tout est lié. C'est là où le fait que la douleur soit dans le cerveau, ça change tout. Si c'était simplement la douleur, elle vient de ma coupure au bout de mon doigt, au bout de mon coussinet, ce serait plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Toi, dans ton expérience perso avec Pickles, de l'avoir accompagnée en tant que chien avec une douleur chronique, comment est-ce que tu as vécu ça et quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui après l'écoute de cet épisode se dirait ok il va falloir prendre le taureau par les cornes entre guillemets c'est de bien se rendre compte que la douleur chronique c'est une course de fait c'est

  • Speaker #0

    quelque chose qui je crois que en tant qu'humain on a toujours envie et moi j'ai mis du temps avant de m'en débarrasser de ça on a envie de guérir notre chien On a envie qu'il aille mieux, que la douleur soit mise de côté, que ce soit un peu terminé. Ça y est, on sait ce qu'il a, on va pouvoir lui donner le bon médicament et ça va aller mieux. On va reprendre la vie qu'on projetait, avoir avec son chien. Et ça, alors sur certaines pathologies, c'est plus abordable que d'autres. Je pense que c'est pas un objectif. L'objectif c'est augmenter la qualité de vie de mon chien, pouvoir faire plus de choses, que lui soit bien dans sa vie, que du coup je puisse faire des choses avec lui. Mais je crois que s'enlever cet objectif de vouloir guérir son chien, au sens revenir au zéro douleur, c'est lourd, c'est hyper lourd de... Il faut se l'enlever, c'est vraiment ça l'éjecte. Moi, je sais que ça a vraiment été tout un chemin. Je crois qu'il y a la prise de conscience déjà, que son chien a mal, que tout le monde n'est pas à l'aise forcément avec ça. ça peut mettre du temps de se sentir aussi de prendre le taureau par les cornes. Et quand on sent, il faut se dire, voilà, moi mon but, c'est d'augmenter la qualité de vie de mon chien. C'est qu'il vive le plus longtemps possible parce que gérer la douleur et prévenir les crises, c'est prolonger la vie de son chien littéralement. Parce que du coup, ça fait moins avancer la douleur. Elle sera toujours là. De toute façon, la elle fait un peu partie de la vie. Pour moi, ça, c'est un gros point quand on est gardien d'un chien en douleur chronique. parce que oui c'est un marathon puis c'est un marathon financier de charge financière, charge mentale charge émotionnelle il y a beaucoup de chiens aussi qui deviennent intolérants face à leurs congénères quand ils ont des douleurs chroniques et ça ça peut aussi être un peu isolant c'est tout ça un peu qui se joue et je crois que il faut structurer essayer d'y aller étape par étape. Qu'est-ce qu'il a ? Essayer de localiser. Si on n'y arrive pas, quels sont les symptômes ? Comment on peut travailler sur les symptômes ? Et au niveau comportemental et au niveau véto. Et surtout, ne pas lâcher l'affaire. Ne pas lâcher l'affaire. Il ne faut pas se dire, ok, il a des gastrites chroniques, bon, il a mal au ventre une fois tous les deux mois, tant pis. Enfin, c'est dur, c'est super dur de ne pas... Parce que c'est un mélange entre du lâcher prise parce que les crises reviendront toujours, qu'il faut les accepter, que c'est ok, qu'on ne peut pas, nous, en tant qu'humains, arriver à les éviter. C'est trop lourd de se dire ça. Mais par contre, il faut aussi rester un peu proactif dans le fond. Dire, tiens... Là, il y a un truc qui a changé, peut-être que je fasse gaffe. Et des fois, je pense que c'est cet équilibre-là qui est vraiment à trouver. Et je pense qu'une fois qu'on a trouvé ça, en tant que gardien, déjà ça aide beaucoup. Ça aide beaucoup parce qu'on arrive un peu plus à prendre du recul et puis à le vivre un peu mieux. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, il y a deux choses que ça m'évoque, ce côté accompagner son chien. Mais globalement, je pense que c'est même au-delà de la douleur. Et ça touche globalement quand ça touche à la santé de son chien. Le premier truc, c'est déjà de... Je pense que moi, je suis très comme ça pour moi et j'ai tendance à l'être aussi avec mes chiens, mais parce que j'ai une vraie aversion avec le fait d'aller chez le vétérinaire et j'en ai de très mauvaises expériences. Donc, j'ai plutôt tendance à attendre que le problème soit vraiment, vraiment là. pour me dire j'y vais et ça je sais que c'est un je pense qu'il y a plein de gens dans ma situation et c'est très difficile et des fois c'est très culpabilisant aussi de se dire qu'on est passé à côté de choses donc c'est un vrai chemin à faire mais déjà d'en avoir conscience que c'est une difficulté pour nous que d'aller consulter, que de prendre un problème en considération Là, on parle de la santé, mais ça va aussi avec le comportement, le fait de faire appel à un comportementaliste, etc. Mais c'est vrai que dans la prise en charge de l'aspect physiologique et douloureux de notre chien, c'est compliqué parce qu'en plus, c'est généralement un domaine qui nous échappe. C'est des connaissances qu'on n'a pas, on n'est pas vétérinaire. On connaît notre chien, certes, mais... il y a toujours un doute et on ne maîtrise pas le sujet. Donc ça, c'est le premier point. Tu voulais dire quelque chose là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait penser à une chose, c'est que j'ai fait un colloque sur la douleur chronique. Le week-end dernier. Et il y a une phrase qui était assez vraie, qui m'a interpellée, qui a été dite. C'était un colloque en plus de vétérinaires. C'est en tant que vétérinaire, on peut dire qu'on ne voit pas de douleur à un instant T, mais on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas. et souvent c'est vrai que nous dans nos oreilles de gardien quand on s'en a envie en fait notre chien il a eu bien c'est normal et quand on sort du vétérinaire et qu'il nous dit il n'y a rien ou ça va et bien on se dit que c'est bon c'est fini on peut refermer la porte enfin on va s'arrêter à cet avis là et même si on a des doutes du coup on va être un peu ambivalent parce qu'on se dit quand même j'ai des doutes je ne suis pas sûre et en même temps j'ai cette conclusion qui m'arrive de quelqu'un qui a des compétences que je n'ai pas Clairement. Et du coup, je pense que de se dire qu'il faut entendre qu'à ce moment-là, la douleur n'est pas visible. Mais, et si elle n'y en a pas ? On n'en sait rien. On ne pourra jamais faire cette déclaration, en fait, personne. Et déjà, je trouve que ça temporise un petit peu les choses.

  • Speaker #1

    Clairement. C'était effectivement le deuxième point que je voulais amener, c'était le côté, vous êtes le seul avocat de votre chien, et ça face à tout professionnel, et face à tout autre chien et tout autre propriétaire de chien, c'est un sujet très vaste. Mais notamment sur l'aspect médical, j'ai en exemple en tête une amie qui savait, qui ressentait que son chien avait quelque chose, et elle a mis... des années, vraiment, littéralement, à arriver à avoir vraiment un diagnostic et rencontrer un vétérinaire qui a pris en considération ce truc de... Non mais OK, là, les analyses courantes, il n'y a rien, mais c'est sûr qu'il y a quelque chose. Et qui a effectivement fini par trouver que son chien avait été atteint d'une méningite et donc était douloureux. Et ça, c'est un vrai truc. Je pense qu'elle écoutera cet épisode et qu'elle se reconnaîtra. Mais c'est... C'est... c'est un vrai sujet que de se faire confiance aussi et de ne pas hésiter à pousser la porte d'autres cabinets, de se renseigner par soi-même, d'aller voir d'autres personnes, etc. De prendre différents avis pour finir par arriver à trouver quand on sent, on voit, on perçoit comme ça que son chien n'est pas bien et ne pas s'arrêter au c'est bon, il n'a rien, vous pouvez rentrer chez vous

  • Speaker #0

    Ouais, il ne faut pas lâcher. Et après, il y a aussi une réalité qui est un peu parfois difficile à accepter, c'est qu'il peut y avoir des symptômes sans que la pathologie soit suffisamment avancée pour que ce soit diagnosticable, enfin, ne pas toujours poser un diagnostic. Et après, est-ce que pour autant on peut rien faire ? Non. Mais les diagnostics, c'est pas non plus forcément une fin en soi. Moi je vois pour Pickles, donc du coup on a eu l'apiro, cette douleur chronique qui s'est mise en place et qui n'est jamais partie en fait. Ça fait maintenant trois ans et demi. Et là, il y a six mois, un neurologue nous a dit que pour lui, il y avait une suspicion de bobo-blur. Donc vos blurs, c'est des instabilités cervicales. C'est une pathologie qui ne se voit... Enfin, c'est un syndrome qui ne se voit que en dynamique. Du coup, tu peux faire des scanners. S'il n'y a pas de déformation des vertèbres ou s'il n'y a pas un écrasement de la moelle épinière qui est là, visible au scanner, du coup, ça s'est suffisamment détérioré pour être présent tout le temps, on ne peut pas le voir. Et du coup, lui, sa conclusion, ça a été... vous observez votre chien, vous avez vu des choses au niveau comportemental, des évolutions, etc. Mais en termes vétérinaires, on ne peut pas encore le diagnostiquer. Parce que les imageries ne le permettent pas. Ou alors, il faudrait faire des images contraintes, etc. Et là, le bénéfice pour Pickles, il n'est pas fou. Moi, ça ne va rien m'apporter de plus de savoir qu'il a un vaubleur, d'en être sûre maintenant, que dans deux ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai déjà un scanner de fait. et si dans deux ans il faut refaire un scanner parce que ça s'est dégradé et de pouvoir les comparer et de se dire voilà il y a eu une évolution ça ça va être vraiment intéressant et c'est pour ça que là aujourd'hui on a fait un scanner même si on savait déjà de base qu'a priori on n'allait rien voir ok donc voilà les diagnostics c'est toujours c'est pas simple parce qu'on en aurait on aurait très envie de savoir ce que c'est ça rassure ça donne l'impression qu'on a aussi sur les événements nous aussi ça marche comme ça c'est comme eux Comme les chiens, on a besoin de prédictibilité et de prise sur les événements stressants pour nous rassurer, nous permettre de mieux gérer le stress. Et je crois que c'est vraiment un des points qui est compliqué sur certains chiens où on n'arrive pas à avoir de diagnostic. Mais il y a des choses à faire, en symptomatique, en comportement, au quotidien, de gestion, de toute façon pour les préserver. Donc moi, je... C'est ce que j'applique avec le mien et ce que j'essaie de transmettre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on peut être proactif quand même. Alors, beaucoup de précautions. Moi, je ne vais pas partir à faire du fitness, machin, truc, parce que je vais le faire, mais de manière très précautionneuse avec Pickles, parce que peut-être qu'il a ça, mais peut-être qu'il a autre chose. et après peut-être que si demain je vois que ça se dégrade mais que ça va pas dans le sens du blur, bah peut-être que je redéclencherai d'autres analyses et que là on verra quelque chose mais pour l'instant, scanner, radio il a même eu une ponction articulaire on est allé voir plein de choses et y'a rien on avance à tâton quoi bah c'est ça, en fait c'est exactement ça c'est La douleur chronique, souvent, c'est plus un parcours. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à l'échelle vétérinaire et dès la première fois où on soulève le fait qu'il y a une douleur, on va forcément trouver. Peut-être qu'il va falloir obtenir plusieurs épisodes, malheureusement, pour pouvoir trouver ce que c'est. Parce que chaque épisode va donner plus d'infos aux vétérinaires. C'est ça le truc, c'est que plus ça progresse, plus on a des infos, plus il y a des signes d'appel, et plus ils peuvent creuser dans le bon sens. C'est un peu infini. Si on commence à creuser dans tous les sens au niveau santé, c'est quand même pas... C'est toujours aussi ce bénéfice-risque de faire subir tous les examens à son chien, suivant aussi s'il est très manipulable ou pas. cas de douleur, les réflexes défensifs sont quand même importants. Donc du coup, voilà. Moi, je trouve que c'est vraiment tout un travail d'équipe. Je fais toujours un gros schéma où il y a le gardien avec son chien au milieu et après, il y a une équipe de plein de personnes différentes parce que le rapport au vétérinaire, c'est une chose, mais il y a aussi l'ostéopathe, les masseurs. Si on a des pet-sitters, c'est des personnes qui peuvent faire remonter des infos aussi. Un toiletteur sur les chiens qui ont vraiment besoin d'être toilettés. Il y a des choses qui se repèrent au toilettage. C'est vraiment un travail d'équipe de toutes les personnes qui sont en rapport avec le chien. Et qui vont avoir un autre angle de vue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a changé à ta vie, d'avoir Pickles qui rentre dans ta vie ? Et puis de l'accompagner sur tout ça, finalement ?

  • Speaker #0

    Beaucoup de remises en question, de lâcher prise. Il a fallu que j'apprenne au niveau comportemental autant qu'au niveau vraiment accompagnement véto. Travailler aussi ma capacité à avoir les choses de... de la perspective d'une autre espèce, d'un autre individu de manière générale, je crois, au-delà du côté inter-espèce, à être dézoomé de ma propre perception et de mes propres émotions. Ça, c'est vraiment quelque chose, je trouve, que dans ce... Avoir un chien en douleur chronique, ça nous apprend ça aussi. Parce qu'on a nos propres traumatismes vis-à-vis des différents épisodes de douleur. Et par exemple, la pyroplasmose, encore cette semaine, j'étais chez ma vétérinaire à dire, il ne va pas bien. en ce moment, c'est l'éthique. Et je lui dis, mais j'ai un gros biais. Attention, je suis un peu traumatisée de cette pyro. Moi, c'est tout ça que ça m'a appris d'avoir pickle. Ça, c'est de rester à mettre mon curseur au milieu de tout ça. Enfin, appris, je sais pas, mais on va dire que ça m'a fait progresser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des ressources que t'aimerais partager au sujet de la douleur à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    En termes de ressources, je l'ai déjà un peu cité plus haut, je crois. C'est Canine Arthritis Management. C'est un super site. C'est en anglais, mais le clic droit sur Chrome est super. Même si vous n'êtes pas anglophone, allez-y et faites ce clic droit sur Chrome. Parce que c'est une bible d'infos sur l'arthrose. Vraiment, vraiment. Le docteur Anna Capon qui a... qui a mis en place ce site et qui le nourrit au quotidien. Vraiment, c'est génial tout ce qu'elle met. Et là, il y a une vraie démarche pluridisciplinaire qui inclut le comportement dans la reconnaissance de l'arthrose. Donc, il ne faut pas hésiter à aller. Et ils ont un super groupe Facebook de soutien qui s'appelle Holy's Army. Donc là, c'est des groupes de particuliers qui ont des chiens diagnostiqués arthritiques. Ce groupe, en fait, il va vraiment du diagnostic jusqu'à la fin de vie des chiens. Et je trouve ça vraiment génial, les partages qui sont faits là-bas. Aussi, beaucoup de partages de... info de produits intéressants. D'ailleurs, quelle rampe choisir, comment faire pour que mon chien ne passe pas de porte, etc. Il y a tout ça qui va être traité. On peut poser les questions, les gens répondent et partagent ce qu'ils ont testé, approuvé. Et ça, c'est un gain de temps et d'argent. Il n'y a rien de très précieux. Et en deuxième ressource, j'avais pensé à vous partager Capdouleur, qui est un réseau français de cliniques qui ont été formées à la gestion de la douleur de manière un peu plus précise. Donc, il y a aussi un blog sur leur site qui est intéressant, qui va permettre de se mettre à jour sur les derniers... les derniers papiers scientifiques, mais aussi toutes les possibilités qu'il y a en termes de gestion de la douleur. Le site est assez riche aussi et dense. Et après, il y a une carte de toutes les cliniques en France. qui permet de voir à côté de chez soi une clinique labellisée.

  • Speaker #1

    Génial, génial, trop cool. Je mettrai tout ça en description de l'épisode. Mais très, très cool. Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimerais entendre au micro de la niche ? À qui est-ce que tu passerais le micro ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas pensé à quelqu'un de particulier, mais je trouverais ça super chouette de refaire, tu avais fait au début un cas pratique, où tu avais les gardiens qui étaient là, je crois que c'était avec Génèpe, les gardiens, la comportementaliste ou éducatrice qui était là, et du coup, vous parliez de ce cas, de l'évolution, de comment ils ont un peu détricoté les choses. Ça, ce serait... J'aimerais en entendre plus. J'avais trouvé ça très chouette. Surtout qu'à l'époque, j'étais encore gardienne, et du coup, je m'étais beaucoup projetée dans cette histoire. J'avais trouvé ça hyper chouette et très enrichissant. Et après, sinon, avec un physio, une ostéo, enfin des... Ouais, des métiers complémentaires justement, ce serait intéressant de voir eux comment, de l'autre côté, ils voient le rapport avec le comportement, avec nos métiers, ça serait hyper chouette aussi.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Ça, ça sera fait parce que c'est prévu. Mais effectivement, des cas pratiques avec des particuliers qui viennent raconter un peu le parcours qu'ils ont eu, ça pourra s'envisager. C'était un très chouette épisode que je n'ai pas eu l'occasion de refaire ce format, mais c'était assez chouette. Trop cool. Où est-ce qu'on peut rediriger les auditeurs qui souhaiteraient découvrir un peu ton travail, suivre tes avancées, etc. ?

  • Speaker #0

    Je suis assez active sur Instagram, c'est anaïs.alart.comportement. Ils peuvent pas mal suivre mes réflexions aussi au quotidien, partage de ressources. Je fais quelques posts explicatifs, peu, mais j'essaie de les faire complets. Et puis après, il y a mon site internet aussi où il y a beaucoup d'infos, s'ils veulent, sur l'accompagnement du chien douloureux. voilà, il y a pas mal d'infos sur qui je suis comment je vois les choses et principalement c'est ça, j'ai une page Facebook mais qui la pauvre ne vit pas comme elle devrait comme toutes les pages Facebook je crois comme toutes les pages Facebook ok,

  • Speaker #1

    trop cool, trop bien et ben top merci beaucoup Anaïs pour ce super épisode je suis ravie c'était trop bien merci beaucoup et puis je te dis à très bientôt oui à bientôt Merci beaucoup de vous être rejoint à ma conversation avec Anaïs et de l'avoir écoutée jusqu'au bout. J'espère que ce nouvel épisode vous a plu, et si c'est le cas, je vous invite à en parler autour de vous et à le partager sur les réseaux sociaux en nous taguant arrobase anaïs.alar.comportement et arrobase lanichaventure. Pour enrichir votre écoute, ne rien rater des prochaines sorties et pourquoi pas vous faire accompagner dans l'éducation de votre chien, n'hésitez pas à visiter mon site, à soutenir mon travail sur Tipeee, à vous abonner à la newsletter et à me rejoindre sur les réseaux sociaux. D'ici là, prenez soin d'eux ! Prenez soin de vous et je vous dis à la prochaine !

Chapters

  • Présentation du podcast

    00:10

  • Présentation de Anaïs et Pickles

    01:24

  • La douleur chez le chien

    15:30

  • Repérer la douleur chez son chien

    25:00

  • L’accompagnement d’un chien douloureux

    37:00

  • Douleur du chien et comportement

    46:00

  • La dimension émotionnelle de la douleur

    50:00

  • Soutenir le podcast

    01:06:00

Description

Dans ce nouvel épisode, je suis ravie de vous partager ma conversation avec Anaïs Allard. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l’accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d’un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne plus de chiens qu’il n’y parait, nous tentons de comprendre ensemble ce qu’est la douleur, ce qu’elle implique, comment la repérer et comment l’accompagner. Vous saurez tout ou presque, de ce passionnant sujet.


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Sommaire :

  • 00:10 : Présentation du podcast

  • 01:24 : Présentation de Anaïs et Pickles

  • 15:30 : La douleur chez le chien

  • 25:00 : Repérer la douleur chez son chien

  • 37:00 : L’accompagnement d’un chien douloureux

  • 46:00 : Douleur du chien et comportement

  • 50:00 : La dimension émotionnelle de la douleur

  • 01:01:00 : Soutenir le podcast


On en parle dans cet épisode : 



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Musique : Dolling - Cybersdf


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bon après-midi ou bonsoir à tous et bienvenue dans le podcast de La Niche Aventure. Je suis Claire et je suis ravie de vous retrouver pour un tout nouvel épisode du podcast. Dans la vie, je suis éducatrice comportementaliste canin et créatrice de contenu sur Internet et ma mission, c'est d'aider un maximum de monde à comprendre son chien. Toutes les deux semaines, je vous partage mes conversations avec des personnes passionnées autour des divers sujets du monde canin. Mes invités viennent raconter à mon micro les expériences et aventures qu'ils ont vécues avec leurs chiens, leurs réussites, leurs plus beaux moments, mais aussi leurs difficultés et les leçons qu'ils en ont tirées. Juste avant de lancer cet épisode, je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à me soutenir financièrement sur Tipeee si vous le souhaitez, ou plus simplement à vous abonner et à laisser 5 étoiles et un commentaire sympa sur l'émission dans votre appli de podcast préférée. Votre soutien m'aide énormément à faire connaître mon travail au plus grand nombre, et je vous en remercie. Pour encore plus de découvertes, de conseils et d'inspiration, je vous invite aussi à vous abonner à ma newsletter en barre d'infos de cet épisode. Et je suis ravie de vous partager aujourd'hui ma conversation avec Anaïs Salah. Anaïs est comportementaliste canin spécialisée dans l'accompagnement du chien douloureux. Dans cette discussion, elle nous raconte son parcours avec Pickles et son expérience de la vie aux côtés d'un chien douloureux chronique. Parce que ce sujet concerne beaucoup plus de chiens qu'il n'y paraît, nous tentons de comprendre ensemble ce qu'est la douleur, ce qu'elle implique, comment la repérer et comment l'accompagner. Vous saurez tout, ou presque, de ce passionnant sujet. Alors que vous soyez déjà humain d'un chien, ou que vous vous apprêtiez à le devenir, Cet épisode est pour vous, mais je ne vous en dis pas plus et je vous invite tout de suite à rejoindre ma conversation avec Anaïs. Salut Anaïs !

  • Speaker #1

    Hello Claire !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, très bien, merci. Je suis ravie de t'accueillir au micro de la niche, ça me fait trop plaisir, j'ai trop hâte d'enregistrer cet épisode. On va commencer par les présentations. Qui es-tu Anaïs ?

  • Speaker #1

    Je suis comportementaliste canin, je suis aussi formée en félin et en équin, et je suis basée dans le sud de Nantes, dans le vignoble. Pour l'instant, je propose des services classiques et surtout, j'accompagne les chiens en douleur chronique.

  • Speaker #0

    Yes, on va parler de ça aujourd'hui. Sujet très intéressant. Trop cool. Tu as un chien, je crois, est-ce que tu peux nous le présenter ?

  • Speaker #1

    Alors, je vis avec Pickles. Pas qu'à être Pickles, mais quand même. Il prend beaucoup de place. Il va avoir 5 ans en juin. C'est un grand loulou qui est a priori croisé au skidalmatien. Je dis a priori parce que c'est une adoption par assaut et du coup, on n'a jamais fait les tests génétiques. Et comme il ne ressemble ni l'un ni l'autre. Voilà. Et c'est un grand loulou, beaucoup dans la communication, très volontaire. C'est un peu dur de le décrire parce que c'est un chien qui a des douleurs chroniques. Et du coup, ça impacte pas mal les étiquettes qu'on pourrait lui mettre. Mais c'est un chien proche de ses humains, qui a besoin de beaucoup d'interactions, de routines, qui est très gourmand.

  • Speaker #0

    Ok, trop cool, on va parler un peu de ton parcours avec Pickles, aussi sur la douleur forcément Avant ça, c'est une question que je pose souvent à mes invités, c'est quoi ton historique, ton background avec les chiens ? Est-ce que tu as toujours vécu entouré d'animaux ? Est-ce que c'est arrivé un peu plus sur le tard ? Comment ça s'est fait pour toi ?

  • Speaker #1

    Alors concernant les chiens, j'ai le parcours de chez Classique du chien de famille, j'ai une parent, principalement ça Après moi, j'avais pas... Forcément, le parcours de... Je veux absolument travailler avec les animaux depuis toute petite. J'ai plus du monde du cheval. C'était vraiment plus ce côté-là à l'origine. J'ai travaillé en centre équestre à partir de mes 15 ans. Donc là, en termes de bien-être animal, ce n'était pas l'idéal, on va dire. Mais vraiment, j'ai nourri plus ce côté-là. Et après, au fur et à mesure, les choses ont évolué avec la rencontre de Pickles. Je n'ai pas de... Ce côté, j'ai toujours voulu avoir un chien. Alors si, j'ai toujours voulu avoir un chien. J'ai toujours voulu vivre avec des animaux. J'ai eu un chat assez tôt. Voilà. Mais je viens en fait du cheval plus, avant. Ok.

  • Speaker #0

    Et alors, comment il est arrivé, Pickles, dans ta vie ? T'en étais où à ce moment-là ? Et comment il t'a amené jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bien Pickles, on l'a adopté à 12 mois en association. Il avait besoin de changer de famille d'accueil à l'origine, donc on s'est proposé. Parce que moi j'avais quand même en tête de prendre un chien. En fait c'est un moment où on était sur Paris, moi je bossais à mon compte, mon compagnon travaillait à domicile, donc du coup ça permettait vraiment d'accueillir un chien. sans qu'il y ait trop de solitude derrière, et surtout, on habitait au bord du bois de Vincennes. Donc, l'environnement était assez adapté, au fait d'avoir un chien, même si on était en bourrée parisienne. Et du coup, on s'est dit, pourquoi pas tester en étant famille d'accueil pour voir ce que ça dit dans notre quotidien et si c'est adapté. Et puis, du coup, on a pris PIC en juin. on a fait l'été avec lui et à la fin de l'été, on a pris la décision de le garder avec nous. Du coup, Pix était un loulou qui venait du fin fond de la campagne. Il avait vécu dans un jardin avec sa première famille où, a priori, il n'a pas vu grand-chose, pas fait grand-chose et du coup, il a beaucoup découvert en arrivant chez nous. Là où ça a été un petit peu... On s'est un peu fait avoir, c'est que, comme on l'a adopté, enfin, on l'a eu, l'été, il y avait moins de monde et du coup ça s'est pas trop mal passé et en septembre quand tout le monde est revenu que du coup la décision de l'adoption a été prise ça a été un petit peu plus compliqué un petit peu plus compliqué pour lui de s'adapter, l'environnement a été limite immersif. Il y avait vraiment beaucoup de choses. Il fallait énormément travailler avec lui pour qu'il s'adapte. Donc déjà, c'était un gros challenge. Gros, gros challenge pour nous parce qu'on n'était pas spécialement informés, comme beaucoup de gens quand on adopte un premier chien. On a rapidement fait appel à quelqu'un pour nous aider, mais déjà, ça a été le début de la grosse remise en question. Après, il y a eu la pyroplasmose qui a vraiment fait exploser toutes les problématiques comportementales qui étaient sous-jacentes, ou pas d'ailleurs, parce qu'il y avait quand même vraiment des difficultés dans l'environnement. Et là, l'environnement est devenu vraiment, vraiment immersif. Ça a été super compliqué. D'un coup, ça a explosé. C'est une pyroplasmose qui n'a pas été forcément typique avec tout ce qu'on peut entendre comme symptômes de l'urine qui devient enfoncée, tout de suite beaucoup de fièvre. Pickles s'est exprimé en polyarthrite. Polyarthrite, c'est une maladie inflammatoire articulaire chronique qui déforme les articulations. Du coup, ça se fait vraiment dans le temps. Sa prière prit, elle a duré 12 jours. Il n'a jamais eu plus de 39 de fièvre. Du coup, ça a été compliqué. Les vétérinaires ne l'ont pas vu tout de suite. Il a du coup été traité au niveau symptomatique, ce qui a caché un peu les choses. Il y a eu vraiment tout ce moment qui a été certainement très douloureux pour lui, a duré. Nous, on n'a pas non plus vu les choses. Je pense que c'est comme tout le monde, la première fois qu'on est confronté à ça. Et du coup, il y a eu une grosse association avec la ville. Et la douleur se sont associées de manière assez importante. Tous les comportements de fuite qu'il pouvait déjà avoir ont explosé. C'est-à-dire que son seuil de tolérance était très bas. Dès qu'il voyait quelqu'un, ce n'était pas possible. Il faut quand même rappeler qu'on était à Tnessoubois. Donc, il y a du monde partout, tout le temps. On sortait à 2h du matin. Il y a eu un moment où on était... On sortait même à 5h30 du matin, parce que c'était le seul moment où il acceptait de faire ses besoins. Donc voilà, ça allait super loin en termes d'engagement pour nous. Et puis pour lui, son bien-être était fortement atteint. Donc tout ça, ça a fait que ça a été un moment très compliqué, parce qu'il faut aussi réussir à s'adapter à lui et en même temps continuer une nouvelle vie à côté. nos boulots, tout ça. Et ça a été vraiment très compliqué. On a eu des difficultés à trouver un accompagnement. Vraiment, vraiment. Et au niveau vétérinaire, et au niveau comportemental. Le lien entre les deux a été compliqué aussi. Mais la pyroplasmose, elle a été traitée. On est au chirurgien, tout ça. Mais après, la douleur a continué à être là. Les douleurs chroniques, elles ont commencé à ce moment-là. Et c'est là qu'on est rentrés vraiment dans une... un maraquin, une course de fond, où il faut réussir à gérer, ou en tout cas identifier plus, parce qu'on n'était même pas encore en gestion, on était vraiment en identification de la douleur. et il faut réussir à trouver ce qui ne va pas. Comment le solutionner ? Parce qu'en fait, tous les comportements... Il n'était même plus à l'aise dans le bois de Vincennes. Donc du coup, nous, on n'avait plus aucune échappatoire, on n'arrivait plus du tout à remplir ses besoins. Du coup, on se retrouvait dans un cercle vicieux où lui, il pouvait se retenir pendant 17-20 heures d'affilée et ne pas vouloir descendre faire ses besoins. Il n'y avait rien d'autre que l'appartement comme endroit sécuritaire, heureusement, parce que je pense qu'il y a des lieux où ce ne serait pas le cas. Déjà, on avait ça, mais c'était très, très compliqué. Il n'était pas capable de rester sur le balcon de notre appartement, alors qu'avant, il n'y avait pas de souci. Voilà. C'est tout ça, ça a été un tsunami. Parce que du coup, ça nous a isolés, ça nous a mis en difficulté. Et tout ça, ça a fait qu'il y a un moment où il a fallu... bosser, s'y intéresser, aller chercher par moi-même. On a été accompagnés par Géraldine, le docteur scaniste que tu as reçu, qui du coup est spécialisée vraiment sur les troubles anxieux. Donc là, nous, on était dedans jusqu'au cou. Donc à l'époque, en plus, elle était à côté. Heureusement qu'on l'a trouvée à ce moment-là parce que franchement, ça a été la pauvre. heureusement qu'on l'a trouvé parce que ça a été compliqué quand même de trouver du soutien et ça c'est quelque chose qui a beaucoup construit le fait que j'ai eu envie de me professionnaliser Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que Charlie aussi a eu la pyroplasmose il y a un an. Et pareil, il a eu des symptômes qui n'étaient pas les symptômes courants. Donc, je vois bien ce que c'est d'arriver à ce diagnostic un peu tard. Heureusement, pas fatalement trop tard. Mais j'imagine où est-ce que ça a dû être. Comment est-ce que tu as fait le lien avec... J'imagine que la pyroplasmose, ils ont fait une prise de sang et ils ont fini par voir ce que c'était. J'imagine que ça s'est décelé comme ça. Mais comment tu as fait le lien avec le fait qu'il soit douloureux ? Parce qu'effectivement, une fois que tu as eu ce diagnostic de pyroplasmose, généralement, ce n'est pas ça qui s'exprime comme symptôme. Mais comment est-ce que tu as fait le lien avec le fait qu'il était... qui étaient douloureux à ce point-là, et que ce n'était pas juste le contre-coup de la maladie ?

  • Speaker #1

    Ça a été toute la difficulté. Honnêtement, les vétérinaires sont beaucoup partis là-dessus. Je pense qu'ils avaient raison dans un certain sens. Il y a un gros contre-coup, la pyroplasmose. Pendez-moi le chien derrière, il récupère. Donc, on ne le dit pas assez. Il faut y aller doucement. Après un chien qui a eu la pyroplasmose, l'injection enlève beaucoup de symptômes, mais derrière, le corps, il n'a plus quand même cher. et je pense qu'il y avait ça clairement mais nous on avait le principal symptôme qui nous a alerté c'est le fait qu'il allait être en balade Et tout le temps, tout le temps, dès qu'il y a eu au bout de cinq minutes à marcher, il avait un allaitement qui n'était pas normal, qui était très prononcé et qui n'était pas dépendant de la température extérieure. Il y a ça et après, pendant la maladie, déjà, il est devenu de plus en plus raide et il a eu une boiterie sur un des antérieurs. Et cette raideur, elle est partie avec l'injection du carbésia, du coup, qui tue les parasites. Mais on a toujours eu les symptômes très forts qu'il y avait pendant la pyro, ils restaient un petit peu là après. Et du coup, on a eu du mal à faire le tri entre le contre-coup et la douleur. Mais au bout d'un moment, on était là, il se passe quelque chose. Ils ont fait beaucoup de tests sur les pyroplasmoses chroniques, parce que ça peut être chronique aussi. Ça peut revenir et il n'y avait rien. Donc à partir de là, on s'est engagé dans une difficulté importante pour... à sortir de ce diagnostic qui était juste de dire il met du temps à se remettre parce qu'aussi il avait de la thyroïde vraiment très basse sa T4 était très basse qui était aussi certainement en lien avec la pyroplasmose ce que le corps n'arrivait plus à produire en mode thyroïdienne

  • Speaker #0

    mais voilà c'était compliqué de de démêler tout ça toi au niveau de ton parcours du coup avant de devenir comportementaliste tu faisais quoi tu nous as parlé un peu du déclic effectivement de la difficulté que tu as rencontré à te faire accompagner dans ce moment là mais comment est-ce que tu t'es dit allez go j'en fais mon métier et est-ce que c'était en lien avec déjà cette spécialisation et ce sujet de la douleur ou est-ce que c'est venu un peu plus après comment ça s'est passé pour toi

  • Speaker #1

    Alors avant, j'étais dans les arts appliqués. En fait, j'ai toujours eu cette ambivalence entre les arts appliqués et les métiers du cheval. C'était un moment que j'ai choisi. Je suis partie dans les arts appliqués à fond. je travaillais sur les plateaux de tournage, je faisais les décors donc c'est un métier qui est très demandeur en termes de temps en termes d'investissement c'est très stressant, il faut vraiment trouver des solutions pour tout tout de suite mon client disait toujours il n'y a pas de problème il n'y a que des solutions mais c'était quand même à toi de les trouver et du coup c'est des métiers où la moyenne d'âge est très lasse parce qu'à bout d'un moment je pense que tout le monde se... Cache. Je passe à autre chose. C'est toujours un métier que je me suis toujours dit que je n'allais pas le faire toute ma vie. Donc il y avait déjà cette base-là qui était établie. Et après, le fait de m'ouvrir à autre chose avec Pique. C'est vrai que je passais des journées entières sur des sets, sur des plateaux dans le noir. Et le soir, j'allais promener Pique au bois pendant une heure, une heure et demie. Je veux dire, la bascule, elle s'est faite au fur et à mesure. La spécialisation de douleur, elle est venue bien après. elle est venue en cours de formation vraiment sur le socle de base de ma formation où il y avait un écrit à rendre où il fallait trouver un sujet donc là pour le coup le sujet a été assez évident et puis j'aime beaucoup tout le côté vétérinaire compréhension du fonctionnement physiologique c'est quelque chose qui me je peux lire des trucs là-dessus à fond pendant je sais pas combien de temps j'adore donc tout ça c'est un peu empilé et on en est arrivé là mais ça a été vraiment par étapes d'abord le fait de faire comportementaliste et pas éducatrice vraiment le comportement, les problèmes les pickles quoi c'était vraiment ça qui m'intéressait qui m'intéresse toujours et la douleur en plus qui était un sujet pas du tout traité et j'ai toujours été persuadée qu'il y avait un accompagnement à faire de ce côté-là à mettre en place du coup on va pouvoir enchaîner tout de suite sur le sujet mais effectivement moi j'ai eu envie de

  • Speaker #0

    t'entendre sur ce sujet de la douleur parce que effectivement je pense que ça évolue très vite ce sujet-là c'est assez récent finalement qu'on traite qu'on parle de la douleur chez l'animal et de sa perception de la douleur, c'est encore un truc très naissant. Est-ce que tu peux nous en parler un peu des enjeux presque sociétaux, finalement, que de s'intéresser à cette question ?

  • Speaker #1

    La douleur chez l'animal, de manière générale, parce que je pense qu'on peut étendre ça à toutes les espèces, au final. Déjà, on peut citer les cinq libertés, parce qu'elle est dans la douleur, elle est dans la quatrième liberté, qui est l'absence de douleur, de lésion et de maladie. on est dans un bien-être physiologique mais qui est directement en lien avec les autres libertés qui est l'absence de peur et de détresse l'absence de stress physique et puis aussi la capacité d'exprimer les comportements de son espèce, tout ça si on est en douleur, c'est pas forcément possible le bien-être psychologique tout ça c'est lié Donc du coup, il y a déjà ces cinq règles de bien-être, où vraiment la douleur est au centre, à mon sens en tout cas. Et après, on va vraiment parler de bien-être animal dans le sens où il y a l'état mental qui est lié à l'état physique, qui est considéré par un test comme devoir être positif pour être en situation de bien-être. Et par rapport à ça, une fois de plus, oui, la douleur, elle est au centre de tout ça. C'est la reconnaissance de la sentience animale, la relation avec le spécisme, le fait de considérer avec qui les espèces peuvent ressentir la douleur, les émotions, le bien-être, le mal-être du coup. et surtout qu'ils puissent percevoir les situations de manière subjective, et les environnements, et leurs expériences de vie de manière subjective. Et ça, tout ça, c'est tout ce qui constitue la douleur. La douleur, elle va prendre ce qu'on est, nos expériences de vie, notre environnement, notre état d'esprit, nos tendances comportementales, et c'est de tout ça dont elle va se nourrir. C'est la sensation de douleur. On ne ressent pas tous la douleur de la même façon, et ça s'inscrit là-dedans, en fait. Et du coup... on revient à quelque chose de vraiment complètement sociétal. Et notamment, je trouve que si on l'inscrit dans ce qui va se passer demain, dans les problématiques très actuelles, on est dans un concept qui s'appelle le One Health, One Pain, donc une seule santé, une seule douleur. Et ce concept, il va lier de manière très étroite la santé humaine, animale et écologique. À l'heure actuelle, on parle beaucoup de douleurs chez les animaux parce qu'on l'étudie, notamment chez le chien. Le chien, il y a beaucoup plus d'études chez le chien que chez le chat ou chez le cheval, qui sont un peu des parents plus pauvres malheureusement. Tout ça parce qu'en fait, le cerveau du chien, il y a des points avec celui de l'humain et ça permet de comprendre aussi les mécanismes de douleurs chez l'humain. Donc ces études-là, elles ne sont pas là. pour rien. Et c'est là où on se retrouve sur le One Health, One Pain. C'est qu'il y a des enjeux sanitaires, mais qui sont d'un point de vue pluridisciplinaire et global. Et c'est tout ce qui est les zoonoses, donc les maladies qui se transmettent de l'homme à l'animal, les épidémies, on l'a vu avec le Covid, les résistances humaines et animales qui sont en train de se mettre en place aux antimicrobiens, la pollution de l'environnement qui passe dans notre alimentation. et les développements de maladies chroniques qui sont souvent multisactorielles, l'asthme, les problèmes d'allergie, tout ça. Donc du coup, tout ça, ça fédère cette santé globale. Et pour moi, la reconnaissance de la douleur à l'heure actuelle et le fait qu'on en parle de plus en plus, ça s'inscrit directement là-dedans. Et du coup, tout ça, ça mène aussi, si on parle de sentience animale, de bien-être, d'antispécisme, on en vient en fait à la définition de la douleur qui a évolué en 2020, sachant que celle d'avant, elle était de 79 quand même. C'est une définition de l'Association internationale de l'étude de la douleur, l'IASP, et elle va intégrer la notion non-verbale de la douleur, l'expression comportementale en fait. Donc on va intégrer les animaux. et aussi tous les humains non-verbaux, les personnes qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. Il y en a quand même beaucoup dans nos sociétés. Et du coup, on en revient encore à ce côté une seule santé. OK.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant et effectivement on voit que c'est des sujets qui sont encore tout naissant dans les hôpitaux, typiquement sur la reconnaissance de la douleur dans les parcours de prise en charge, etc. C'est un peu le même combat et c'est chouette que, j'ai envie de dire presque pour une fois, tout avance en même temps, que ce soit pour l'humain ou pour le chien. C'est plutôt chouette.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la douleur, une définition qui a été posée ou une définition avec tes mots, comment est-ce qu'on peut définir la douleur ?

  • Speaker #1

    Ça commence par une stimulation sensorielle, la douleur. Le corps va définir une localisation, une sévérité. C'est une discrimination sensorielle. et après du coup là-dessus on va avoir une modulation affective donc c'est la réponse émotionnelle de la douleur, là ça se passe dans le cerveau on est vraiment, c'est là où la douleur elle naît en fait parce que toutes ces infos qui remontent finalement du système nerveux périphérique, de tous les capteurs qu'on a partout dans notre corps en périphérique, ils vont définir où il se passe quelque chose ça va remonter au cerveau et c'est le cerveau qui va définir si ça doit se transformer en douleur en sensation de douleur Et là, c'est le cerveau un peu limbique qui s'en charge, donc avec les fonctions essentielles, l'axe du stress, les notions de survie. et la mémoire, l'apprentissage, c'est un peu tout ça qui se joue. Donc la douleur, elle est là, en fait. Si on doit définir la douleur, elle est dans le cerveau. C'est le cerveau qui définit si elle est légitime ou pas, quelle est son importance, sa force, et du coup, qui va définir quelle dimension cognitive, quelle réponse motrice, en fait, il va falloir donner, quels comportements vont être nécessaires. pour survivre, pour gérer cette douleur pour qu'elle s'arrête. La douleur, c'est un signal d'alarme que notre cerveau décide de déclencher en fonction des infos qu'il reçoit et lui, il renvoie d'autres informations pour dire qu'il faut être en place pour gérer cette douleur. Voilà. Et après, si... on veut comprendre à quel point c'est multifactoriel. On a le modèle biopsychosocial de la douleur qui mélange la génétique, l'état d'esprit émotionnel, les stratégies de gestion qu'on a l'habitude de faire. Est-ce qu'on est quelqu'un qui part au quart de tour ou qui va tout de suite se presser ? Les chiens, ils ont déjà un tempérament à l'origine, donc il y a vraiment ce côté-là, comment ils sont construits en termes de tempérament. leur psychologie. Et après, il y a le côté biologique, génétique, l'information dans leur corps, les choses comme ça. Le côté social, comment leurs besoins sociaux sont remplis ou pas, qui va jouer sur la sensation de douleur. C'est là où la relation entre l'humain et le chien joue beaucoup, et qu'on va retrouver beaucoup de chiens aussi qui ont des difficultés de solitude et qui ressentent de la douleur. Parce que quand l'humain passe... C'est un support social en moins. Quand on est douloureux, on ne le sait pas frontal, mais c'est très présent. Et après, il y a tout le côté comportemental, comment on dort, comment on mange, comment notre microbiome est construit. C'est une grosse partie inflammatoire sur le microbiome qui a un rapport avec la douleur. Puisque la douleur est un processus inflammatoire avant tout. Et du coup, on sait maintenant que ce qu'on mange, ça va aussi interférer avec notre sensation de douleur. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok. C'est hyper intéressant. Il y a beaucoup, beaucoup d'éléments là-dedans. Oui, il y a beaucoup de choses. Ce qui est chouette, ça fait assez le lien. Et on a construit aussi ces deux épisodes comme ça. Mais avec le précédent épisode qui est sorti au mois d'avril sur le stress, sur les chiens distensibles, où on a vu qu'effectivement, le stress, ça répondait avant tout à une fonction de survie. Parce que c'est ça qui nous permet de dire, ok, là, il y a danger ou pas danger. La douleur, c'est un petit peu pareil. Tu l'as dit, c'est vraiment le signal d'alarme. qui doit alerter l'individu sur le... Il faut s'arrêter, là, se mettre en pause, ou aménager, en tout cas, pour que le corps continue de fonctionner. Donc je trouve que c'est super intéressant. Et ça va aussi, je trouve, avec le fait d'écouter sa douleur, qui font partie un peu des choses assez récentes, qu'on n'entendait pas forcément jusque-là, où il fallait plutôt tétoie et marche, et on avance, et tout va bien se passer. légitimer la sensation de douleur mais ça ça fait partie encore des des boulots à faire pour les chiens pour l'humain aussi je pense mais effectivement un peu plus ça marche pour l'humain mais ouais il y a encore du boulot mais

  • Speaker #1

    on est sur un stress qu'on dit biotique donc qui vient de l'intérieur du corps les autres stress ils sont abiotiques de l'extérieur mais c'est la même chose quand on parle de stress je pense qu'on peut englober la douleur là-dedans clairement parce que ça ça de toute façon ça allume l'axe du stress on l'entend dans l'épisode d'Avril mais c'est tout l'axe du stress qui s'allume quand il y a une douleur donc c'est ni plus ni moins dans une notion de survie avec tout ce que ça implique et du coup c'est intéressant

  • Speaker #0

    parce que ça permet aussi d'aller sur le pourquoi est-ce qu'on ne voit pas forcément la douleur et pourquoi est-ce que c'est un vrai sujet qui apparaît et toi ça a été notamment dans ton cheminement avec Pickles le gros heu... Le gros premier point, c'est comment est-ce qu'on se rend compte que son chien est douloureux ?

  • Speaker #1

    Nos cerveaux sont faits de plein de biais de perception. Et la douleur, je crois que... ça fait partie des sujets sur lesquels ça impacte fort notre capacité à avoir la douleur sur une autre espèce surtout déjà il faut comprendre comment l'autre espèce voit le monde donc ça ça demande vraiment cette compréhension là pour voir aussi les dysfonctions il y a un biais aussi de spécisme le fait que l'animal on considère souvent que les animaux supportent mieux la douleur en ressentent moins, sont plus résistants on va aussi dissocier les choses en fonction des espèces le chat il va toujours se débrouiller il retourne sur ses pattes c'est un peu tout ça aussi qui nourrit notre imaginaire collectif inconsciemment, moi y compris j'ai beau me documenter sur la question ça reste dans mon cerveau quelque part c'est imprégné Et ça, ça influence aussi nos perceptions. Il y a le fait de banaliser certains comportements ou certaines postures par rapport à certaines races, notamment les hypertypes, les carlins qui se soient de travers, tous les brachycéphales qui ont des problèmes de reflux, les chirotes qui… C'est normal, mais non, c'est pas normal. Les bergers allemands qui ont le travail hier très bas, ça c'est des choses... C'est normal, mais en fait c'est souvent accompagné d'inconfort, voire de douleur. Et du coup, ça passe un peu à l'as, parce que pareil, c'est culturellement accepté. Et après, il y a la fatalité du vieux chien aussi, qui décline dans le même genre. un vieux chien, c'est accepter qu'il soit douloureux, en fait. C'est normal, c'est la vieille. Et c'est pareil chez l'humain. Une fois de plus, on considère que une personne âgée va forcément avoir des bobos. Bah, oui, non ? Et puis, après, on a le fameux biais d'optimisme, où on considère que la douleur, c'est pas un problème de chien jeune, en fait. un jeune chien ne va pas forcément être douloureux. Alors qu'on sait très bien maintenant que, les derniers chiffres nous disent qu'à peu près 35% des chiens, depuis un an, sont susceptibles d'avoir de l'arthrose. Donc c'est quand même énorme. Alors tous les chiens qui ont de l'arthrose n'ont pas mal, ce n'est pas automatique, ce n'est pas proportionnel, toujours, dans un sens ou dans l'autre, mais c'est quand même beaucoup, 35% de jeunes chiens.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    voilà. Et puis, il y a aussi toutes les étiquettes, comme on disait, gancher, mauvais caractère, tout ça.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Ça, c'est...

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, repérer la douleur chez son chien... Ça demande vraiment de quitter ses lunettes d'humain et de rentrer un peu, de s'intéresser vraiment à ce que montre son chien, ce que fait son chien, comment est-ce qu'on le perçoit. Et effectivement, des fois, c'est toute la difficulté. Des fois, on a des chiens qui... Par exemple, tu parlais juste de la posture, du fait de s'asseoir, de mal s'asseoir. Il y a beaucoup de chiens qui s'assoient très mal. En fait, c'est compliqué pour un chien de se mettre assis comme... Comme nous on l'entend le assis très académique, très militaire, en fait il n'est pas très naturel pour les chiens. et c'est vrai que rien que ça des fois c'est là aussi toute la difficulté c'est qu'on a toujours vu son chien agir d'une manière, c'est au moment où là ça se dégrade un peu qu'on commence à prendre en compte potentiellement qu'il peut y avoir de la douleur ou qu'il peut y avoir quelque chose mais c'est pareil, ça marche pour la douleur mais ça marche pour plein de choses mais en fait c'est vraiment ce truc de considérer comme normal des choses qui de base ne l'étaient déjà pas mais d'attendre un peu que ça se dégrade pour se dire ok il y a peut-être un problème et c'est là toute la difficulté et je pense que sensibiliser à la douleur ça permet aussi peut-être d'aller regarder plus en détail au quotidien comment est notre chien, qu'est-ce qu'il fait est-ce qu'il y a des choses qui déjà là sont pas forcément très normales entre guillemets qu'est-ce qui est normal mais bah ouais

  • Speaker #1

    Mais c'est là où tu soulèves un point qui est hyper intéressant, c'est quand c'est un chiot, quand c'est un jeune chien et que le comportement il a toujours été là, c'est vrai que c'est là où en fait on n'a pas de comparaison. Souvent la douleur, surtout quand elle est chronique parce qu'elle s'installe tout doucement, mais sûrement, on ne la voit plus, on ne voit plus les changements parce qu'ils se font dans le temps, ils se font au fur et à mesure. Et c'est normal parce qu'on voit notre chien au quotidien, donc on ne voit pas ce qui se passe vraiment. Et souvent, c'est les vidéos dans le téléphone.

  • Speaker #0

    on va regarder son chien pour ceux qui ont des Iphone on te rappelle des souvenirs et tu vois ton chien qui courait il y a un an à date et tu te dis genre tiens c'est marrant il court plus pareil c'est des choses comme ça souvent qui font tilt ou alors quand il y a une phase aiguë dans la douleur et que là il y a des comportements qui sont complètement empêchés et là en général ça déclenche des recherches mais en fait il y a plein d'autres choses qui se passent avant plein plein d'autres choses et c'est là où c'est pas une maladie de vieux chien on sait que le chien est douloureux quand il est vieux parce que les comportements sont empêchés il ne monte plus dans la voiture il veut partir en balade là on ne peut pas louper mais quand ces comportements là sont empêchés c'est que déjà on est assez loin quand même dans la douleur ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire Mais c'est la difficulté.

  • Speaker #1

    Donc à ce stade, on est d'accord que tout le monde aura mis pause pour aller regarder des anciennes vidéos de son chien.

  • Speaker #0

    Faites-le, faites-le. Prenez des vidéos de votre chien, allez-y, même si vous n'avez pas d'Instagram. C'est clair. Allez-y.

  • Speaker #1

    C'est clair, vous avez trop de raison. Ce qui est important là-dedans aussi, dans le fait de repérer la douleur, effectivement, là, tu en as parlé, par exemple, pour les vieux chiens, où c'est très significatif, mais là où il y a quand même de l'enjeu, et notamment pour les chiots, en fait, parce que je trouve, en tout cas, moi, dans les suivis chiots, comme j'en ai beaucoup en ce moment, notamment sur les conforts digestifs, où ça ne se voit pas, en fait, il n'y a rien qui le montre, si ce n'est que notre chien mange tout dans la rue, par exemple, souvent, ça s'exprime un peu comme ça. En fait, faire le lien entre douleur et comportement, est-ce qu'il y a forcément un lien entre douleur et problématique comportementale ou pas ? Comment est-ce que tu décrirais un peu ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non. Je pense qu'on ne peut plus dissocier douleur et comportement, pas dire que c'est l'un que l'autre. S'il y a douleur, il y a forcément des comportements associés, plus ou moins importants, plus ou moins problématiques au final, plus ou moins, parce que c'est ça aussi. En général, on se rend compte que le comportement, il pose une question, il pose un problème. Mais il y a forcément des comportements associés parce que le chien va chercher à s'adapter à sa douleur. Donc il va modifier des choses, il va modifier des choses dans sa posture, dans son rythme, dans sa façon de gérer les événements. Ça peut être ces stratégies de gestion d'un événement stressant qui va complètement changer. Un chien qui fuyait, qui va se mettre à repousser la menace, quelle qu'elle soit, que ce soit un congénère, un humain inconnu. Après, ça peut se développer sur tout, c'est pour ça que je reste vague. Mais il y a ça. Et puis après, la douleur, c'est émotionnel. Et les émotions, ça fait partie des choses qui nourrissent nos comportements, qui les motivent. qu'elles soient aversives ou positives. Et du coup, forcément que ça a des impacts. Je pense qu'il peut y avoir de la douleur sans problématique comportementale. Tout dépend des tendances comportementales qui sont chez le chien, de son vécu, à quel point il est résilient aussi. C'est la résilience qui va jouer. On en revient au stress et à la résilience en face. Si le chien a déjà une bonne résilience, il va être capable de gérer la douleur et on ne va pas avoir de problématique comportementale forcément explosée. Nous, par exemple, dans le cas de Pickles, ça a complètement explosé parce qu'il y avait... déjà des difficultés, en fait. Il y avait déjà quelque chose et juste, ça a tout fait gonfler. En fait, la douleur, c'est ça. Ça peut faire gonfler les comportements, ça peut en faire apparaître, ça peut en faire disparaître et ça peut les faire gonfler.

  • Speaker #1

    Oui. Et c'est aussi pour ça que nous, en tant que comportementaliste, quand on nous appelle pour un comportement précis, surtout si... il y a eu cette explosion-là, mais même s'il n'y a pas eu cette explosion, on recherche toujours en premier lieu la douleur et faire le lien avec, ok, vous avez déjà vu un vétérinaire pour cette problématique-là. C'est toujours des questions qui déconcertent un peu les clients quand on arrive et qu'on pose ces questions-là. Mais finalement, c'est aussi signe qu'on prend en considération et qu'effectivement, un des premiers facteurs, il peut être déjà physiologique. Et au quelqu'un, on ne va pas traiter le problème de la même manière. On ne va pas traiter le motif de l'appel de la même manière du tout. Donc ça, c'est un point important.

  • Speaker #0

    Et surtout, il y a plusieurs types de douleurs. Parce que là, justement, on parle d'explosion des comportements. Nous, on l'a vécu parce qu'il y avait un déclencheur de douleurs aiguës, qui était du coup la pyroplasmose, où là, d'un coup, la douleur a explosé. Donc du coup, on a vu la différence. En fait, la douleur aiguë, c'est une douleur qui est fonctionnelle, qui a un but, qui est la guérison. Elle est là pour ça. Elle est là pour limiter nos mouvements. éviter qu'il y ait plus de douleurs, éviter qu'il y ait plus de dégâts dans le corps, et donc du coup qu'on guérisse. Elle est au service du corps en fait, on dit que c'est une douleur physiologique, c'est une bonne douleur. Et là où en général ça se gâte, c'est quand la douleur devient chronique. Et la douleur chronique... commence par une douleur aiguë. Donc c'est vrai que nous, en tant que comportementalistes, quand on nous appelle et qu'il y a un changement brutal de comportement, là on va être davantage probablement dans une douleur aiguë. ou une phase aiguë dans une douleur chronique. Mais en tout cas, il y a un moment, un flair important, la courbe, elle fait un pic, la courbe de douleur, où ça va permettre de déclencher des recherches vétérinaires. Mais après, il y a aussi toutes les phases de douleur chronique qui vont vraiment réécrire le cerveau en profondeur, modifier les comportements et l'état d'esprit du chien. C'est ça qui est la grosse différence, elle est là et souvent c'est à ce moment-là que ça se complique et que c'est difficile pour les gardiens de faire la différence. C'est-à-dire que les changements vont être subtils, progressifs. C'est-à-dire que du jour au lendemain, le chien ne va pas devenir réactif congénère. si on doit poser une étiquette de pré-comportementale. Mais au fur et à mesure, ça va se compliquer ou alors il va y avoir plus de frustration dans les relations avec les congénères croisées. Et ça va augmenter, augmenter, augmenter et devenir de plus en plus aversif. Et il va y avoir une réactivité, entre guillemets, plus importante qui va se mettre en place. Mais ce sera une issue d'antan. Et la douleur, elle a été là tout du long. Et ça aurait été une douleur chronique qui perdure au-delà de la guérison, au-delà de sa fonction. Donc elle n'a plus de fonction, elle n'est plus bonne pour le corps, elle le dessert même. Et on va parler, il y a des classements maintenant, c'est la bonne douleur et la mauvaise douleur. Donc là on est vraiment dans la mauvaise douleur, la douleur chronique, celle qu'on ne veut pas voir. Et c'est là où c'est hyper important, même quand on fait castrer son chien, de demander des antidouleurs après. parce que rien que ça c'est déjà en fait la douleur c'est un apprentissage du coup au moment de la castration encore plus au moment de la stérilisation pour les femelles soit c'est plus invasif comme procédure on va avoir des douleurs post-opératoires qu'on ne veut pas voir devenir chroniques on ne veut pas que le cerveau il enregistre ces douleurs que ça devienne vraiment une autoroute dans les schémas neuronaux et du coup c'est tout ça qui joue dans le rapport entre douleur et comportement.

  • Speaker #1

    Ok. Très intéressant. Du coup, se pose la question de comment est-ce qu'on accompagne un chien qui est douloureux, et notamment avec une douleur chronique. On parlait un peu de faire appel à un vétérinaire, et évidemment, quand on parle de physiologie, on pense au vétérinaire. Toi, tu as mentionné le fait que tu avais rencontré des difficultés aussi à... à faire prendre en charge cet aspect-là de... Il y a eu la maladie, il y a eu la pyroplasmose, et puis après, il y a eu des douleurs. Et la pyroplasmose, généralement, il n'y a pas trop de questions. On sait comment on la traite. En tout cas, les vétérinaires savent comment la traiter. La douleur, par contre, c'est un peu plus compliqué. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de ça, de cet accompagnement ? Est-ce que c'est quelque chose de développé chez les vétérinaires que de prendre en compte cet aspect douleur, sensation qui est ressentie ? ou pas.

  • Speaker #0

    Chez les vétérinaires, il y a plein de contraintes liées à la façon dont les vétérinaires vont rencontrer nos chiens, vont les voir. qui va faire que ce n'est pas forcément facile pour eux d'identifier la douleur. Surtout les douleurs chroniques, qui sont un peu subtiles, qui vont modifier les comportements, mais où il ne va pas y avoir forcément d'indice, par exemple à la manipulation. On parlait au début de la définition de la douleur, où c'est des infos qui remontent au cerveau, donc c'est au niveau des nocicepteurs, ces capteurs qu'on a en périphérie du corps et dans nos organes. Pour constater la douleur pour un vétérinaire, lui, il va examiner le chien d'un point de vue de la nociception, d'un point de vue mécanique. Et souvent, alors c'est pas moi qui le dis, c'est Thierry Poit, qui est fondateur de Capzouleur. Parce que moi, je ne me permettrais pas de dire ça, mais en fait, l'approche est souvent très cloisonnée par rapport à ça. C'est-à-dire que... Il va y avoir un examen, une manipulation du chien quand c'est possible. Et s'il n'y a pas de réaction comportementale forte, ou même moyenne, le vétérinaire ne va pas pouvoir forcément voir de douleur. c'est à dire que il y a un manque de temps aussi pendant les consultations, le vétérinaire peut pas tout voir parce qu'on est dans une salle qui est petite, certes le chien va marcher de la salle d'atome jusqu'à la salle de consulte ça c'est un moment d'observation pour les vétérinaires qui est hyper important mais c'est quand même assez réduit par rapport à ce que nous gardiens on voit au quotidien pareil, nous on a des comparatifs que eux n'ont pas forcément donc tout ça c'est des choses qui rendent parfois l'identification d'une douleur en tout cas chronique plus difficile Merci sans avoir de moments où la douleur elle semble là, on va avoir plus de choses. Et la prise en compte des facteurs comportementaux, ça avance, mais ce n'est pas encore pris en compte partout. Et souvent, après, les vétérinaires vont chercher une preuve en termes d'imagerie, de prise de sang. Eux, leur métier, c'est de trouver les signes d'appel et de creuser sur ces signes d'appel. La médecine vétérinaire est prête à se référer si c'est pour des choses précises. Mais souvent, la douleur n'est pas toujours corrélée à l'avancée de la pathologie. On en parlait un petit peu par rapport à l'arthrose. Tout à l'heure, oui, il y a 35% des chiens que j'ai rencontrés qui ont potentiellement de l'arthrose, mais ils n'ont pas tous mal. Et après, il y en a qui vont avoir un tout petit peu d'arthrose et qui vont être en douleur jusque là-haut. Et en fait, sur les radios, pour autant, on ne voit rien. Mais au quotidien, en termes de comportement, on voit qu'il y a de la douleur.

  • Speaker #1

    et ça c'est un truc pour le vétérinaire lui s'il a rien sur son imagerie ben ça va être un petit peu plus compliqué pour lui de naviguer et après c'est plus les vétérinaires comportementalistes et on parle même pas là des chiens ou en tout cas c'est mon cas je sais pas pour Pickles mais qui sont ultra stressés chez le vétérinaire par exemple où là on ne voit rien en tout cas une personne externe ne peut absolument rien voir en tout cas moi je sais que c'est le cas chez Charlie je... Je ne peux compter que sur moi pour déceler quelque chose, quoi. Ce qui donne une responsabilité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Oui, mais puis là, déjà, ça veut dire que c'est la tâche d'un combo gardien d'être l'avocat de son chien pour se faire entendre. Donc ça, c'est vrai que c'est quand même à prendre en compte. Mais moi, je sais que souvent, il y a une forme d'inhibition qui se met en place. Enfin, Pickle se vend dans sa pyroplasmose pour voir qu'il aille mal. Moi, je le voyais quand il se levait tout raide, mais sinon, chez le vétérinaire... Parce qu'en fait, il y a d'autres processus qui se mettent par-dessus. Il y a l'inhibition, l'axe du stress qui s'allume, et ce n'est pas le moment d'avoir mal. Donc du coup, comme on est en mode survie, parce qu'il y a le stress de la douleur plus le stress du véto, du coup, le corps fait en sorte d'être fonctionnel. Ce n'est pas le moment de boiter. Il y a tous les shooters mono qui sont faits pour ça. C'est bien fait, le corps. Et après, il y a toute la partie où, on l'a dit, la douleur est différente dans son expression pour chaque chien. Et ça, quand il y a un protocole un peu uniformisé, parce qu'il y a des contraintes de temps, du coup, on loupe des choses. Forcément, c'est normal. En même temps, il faut bien pouvoir faire rentrer les choses dans une consultation. Donc ça c'est un peu toutes les limites de la pratique et c'est là où justement les vidéos, les photos, là vos vétérinaires ils vont pouvoir voir comment ça se passe à la maison, ce qui va pas. Moi je l'ai fait à plusieurs reprises avec ma vétérinaire, une balade avec un autre chien, un pique, il poussait des petits cris aigus dès que le chien allait vers son arrière-train. Autant se dire que là moi j'ai déclenché le vétérinaire tout de suite et du coup il est filmé. C'est ça qui m'a permis de lui montrer parce que dans la salle de consulte, Pic n'a pas fait ses petits cris quoi. Et du coup, ça lui a donné beaucoup beaucoup d'infos et ça a permis d'avancer. Donc ça, c'est vraiment, on en revient au téléphone, au fait de prendre des vidéos et de pouvoir amener le quotidien en fait chez le vétérinaire.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Il y a aussi tout ce qui est prise de données. Quand on travaille justement avec un comportementaliste, on peut après le présenter au vétérinaire. Je sais que sur tout ce qui est, comme on parlait tout à l'heure, douleurs viscérales, gastro, etc., tout ce qui est stéréotypie orale va potentiellement être significatif. Pas forcément, mais ça donne une piste. Ça veut dire que peut-être il y a quelque chose derrière au niveau viscéral. Donc ça va ouvrir des possibilités d'exploration. que le vétérinaire n'aurait pas eu juste en faisant un examen dans sa salle d'examen.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et effectivement, c'est important d'avoir des vidéos. Encore une fois, on l'a cité dans plusieurs épisodes, mais typiquement, la perception d'un comportement d'une personne à une autre, elle peut être complètement différente. Et quand vous allez dire à un professionnel, que ce soit votre comportementaliste, votre vétérinaire, mon chien fait ça, ou il est comme ça, et qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Bah, il fait ça. C'est très, très subjectif, en fait. Et c'est très difficile de se baser. et de mettre en place un plan, qu'il soit médical ou comportemental, sur un truc aussi flou que mon chien fait ça Donc c'est vrai qu'avoir des preuves vidéos de ce qui se passe, ça permet vraiment d'objectiver le comportement et de s'adapter et de mettre en place la réponse qui convient.

  • Speaker #0

    Et puis, même moi, en tant que comportementaliste, je vais y mettre des choses. Avec mon œil de comportementaliste, et le vétérinaire va y mettre des choses avec son œil. Deux vétérinaires sa formation, ses compétences qui ne sont pas les mêmes que les miennes que je n'ai pas en fait d'ailleurs et ça va se compléter et ça c'est vraiment idéal pour ça et puis après il y a les vidéos mais il y a aussi tout ce qui est les questionnaires il y a quelques questionnaires qui ont été validés notamment pour l'arthrose le questionnaire le load de Liverpool Et le CBP, lui, qui est plus pour l'arthrose aussi. Mais c'est des questionnaires qui sont à remplir par les gardiens en amont et qui permettent d'arriver chez le vétérinaire avec quand même des mesures. Et surtout, prendre des mesures régulières et de pouvoir montrer que la mesure, elle a changé. Du coup, il y a quand même une problématique qui se développe. Ça, c'est aussi pareil, c'est le suivi dans le temps qui joue. On en revient là aussi.

  • Speaker #1

    Carrément. Au niveau comportemental, on a parlé un peu de l'accompagnement vétérinaire, on allait parler un peu plus de l'accompagnement comportemental, avec un comportementaliste, on va dire, d'un chien qui a une douleur chronique. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

  • Speaker #0

    Alors moi c'est une démarche qui se construit vraiment au fur et à mesure. Alors mon but quand j'aborde tout cas de douleurs chroniques, c'est d'abord de faire un premier bilan à date, de revoir avec le gardien toute l'anamnèse croisée entre l'anamnèse santé et l'historique santé et l'historique comportemental. Parce que quand on compare les deux, souvent, on trouve des moments où ça se rejoint, où ça se corrèle. Alors il n'y a pas forcément de lien de cause à effet d'établir. Et après, ce bilan va me permettre d'établir des pistes comportementales. Les tendances de base aussi qui sont là chez le chien, comment on fait tout le début de vie, la façon de vivre au quotidien, comment ses besoins sont remplis. Ce qui est un peu, en ce moment, classique pour un comportementaliste, mais sous l'angle de la douleur. Et en fait, en fonction de tout ça, mon but, c'est de pouvoir préciser le fait de voir, d'apprendre à voir, à regarder ce qu'il faut regarder chez son chien, à voir les crises qui arrivent, pouvoir les prévenir, les anticiper. Ça, c'est vraiment le but ultime. Parce que dans beaucoup de maladies dégénératives, que ce soit l'arthrose ou tout ce qui est aussi l'hémicy, les problèmes de digestion, on va avoir des crises qui vont revenir régulièrement. On le sait. On sait que c'est la gestion de ces crises-là qui vont permettre aussi de calmer l'inflammation plus vite et puis de ne pas dégrader les choses à long terme, que la progression de la maladie soit freinée. Donc moi, mon boulot en tant que comportementaliste, en gros, c'est de vraiment faire équipe avec les gardiens, d'amener toutes les infos que je connais, les infos scientifiques, qui ont été validées, documentées sur l'expression potentielle de la douleur. et eux, ils vont amener leurs observations au quotidien, la connaissance de leur chien, et on va rejoindre tout ça pour trouver comment l'expression de la douleur se fait chez... ce chien-là ou cette chienne-là en particulier. Et après, c'est vraiment pareil, dans le temps, apprendre à travailler son œil pour pouvoir limiter ces crises et que la qualité de vie soit le moins impactée possible. Après, ça passe par le travail de résilience, l'aménagement au quotidien de la maison, l'intérieur. pour prévenir, par exemple, dans le cas de l'arthrose, tout ce qui est glissade, saut, tous les moments où le chien va pouvoir se blesser et déclencher une crise. Il va y avoir un micro-traumatisme sur l'articulation qui va créer une phase inflammatoire plus importante dans la maladie. Et tout ça, on peut le travailler au quotidien au niveau comportemental. On va travailler aussi tout ce qui est gestion émotionnelle. Mais après, ce qui est bien aussi quand on arrive à voir les crises, c'est aussi qu'on arrête de travailler pendant les crises. C'est que justement, on fiche la paix au chien. On le laisse tranquille. Il est occupé à gêner sa douleur. Nous, notre job, c'est de déclencher un peu dans notre jeu de cartes ce qui est intéressant pour le chien. Du coup, d'aller chez l'ostéo, chez l'acupuncteur, de déclencher un rendez-vous vétérinaire. Pour, par exemple, des anti-inflammatoires, ou tout ce que le vétérinaire gènera bon pour éteindre la crise, etc. Adapter aussi l'exercice physique, ça, ça joue aussi beaucoup. Les périodes d'échauffement, aussi le retour à un moment calme, en fin de balade. On va aussi travailler des compétences de fond sur la relation congénère, le fait de ne pas jouer de manière trop active, parce que ça aussi, ça peut être des... Il y a plein de choses, du coup, qui vont... créer des crises à ces moments-là. Donc, on va éprimer l'avenir, éviter les crises et aider le chien à les passer.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Ça donne vraiment envie de creuser ce sujet encore plus, je trouve. C'est très chouette.

  • Speaker #0

    C'est un peu un fini comme sujet, quand on mène les dents. Et c'est surtout... Ouais, c'est à chaque pathologie au final il y a des choses différentes à faire puis chaque chien avec une même pathologie va pas du tout le ressortir pareil il y a des chiens qui ont certainement des niveaux de douleur très très élevés et qui vont pas du tout l'exprimer au niveau comportemental, il va pas y avoir de comportement inadapté du point de vue de l'humain et ça c'est assez fou des fois à voir c'est là où c'est vraiment on en revient au début de la discussion où c'est au chien de nous dire sa perception de la situation et de sa douleur dans le précédent épisode sur la

  • Speaker #1

    sensibilité entre guillemets on avait pas mal parlé d'accompagner le chien avec une médication et ça fait plusieurs épisodes qu'on en parle parce que c'est important de banaliser un peu le recours à des outils comme ça J'imagine que pour la douleur, c'est un gros sujet également. Est-ce que tu peux nous en parler un peu de cet aspect-là ?

  • Speaker #0

    La douleur, elle va mettre en difficulté le chien sur... sur son émotionnel, sur sa capacité à gérer ses émotions. Et du coup, c'est vrai que la médication qui va du coup l'aider à se réguler de ce point de vue-là, elle est importante. Et là, on va trouver vraiment l'association douleur-anxiété et douleur-gestion émotionnelle. Et c'est un cercle vicieux. C'est-à-dire que, par exemple, je reprends l'exemple de l'arthrose, parce que c'est facile. C'est un bon exemple. Et ça va parler à plein de gens. Mais un chien arthrosique, qu'a mal ? il va avoir beaucoup plus de difficultés pour certains chiens à gérer son émotionnel. Il va être plus excité, par exemple, au moment du repas. Le moment du repas, c'est un moment qui n'est pas facile à gérer où il faut être attentif au fait que, par exemple, le chien ne va pas glisser, se dépêcher derrière sa gamine, sauter. Enfin, voilà. Là, l'émotionnel déborde parce que le chien est en douleur. Mais le problème, c'est qu'en débordant, l'émotionnel va lui faire faire. des gestes où il ne va pas ressentir sa douleur sur le moment, où il va se faire mal, et où après, il va y avoir un contre-coup. Donc en fait, on est dans un cercle vicieux qui se nourrit de difficultés émotionnelles et de douleurs. Et plus il a mal, plus il va avoir des difficultés émotionnelles, plus il risque de se faire mal, etc. Et ça, du coup, c'est un cercle vicieux. On aura beau traiter la douleur, si derrière, l'émotionnel n'est pas géré, si le chien en a besoin, bien sûr. du coup, ça va continuer à nourrir et on n'arrivera pas à limiter les petits traumatismes, les petits accidents, tout ça. Et du coup, la médication, elle est là aussi pour ça. Elle est là aussi pour redescendre l'anxiété, parce que douleur et anxiété, les matrices au niveau du cerveau, elles sont très liées. Le cerveau l'indique est à l'origine des deux et du coup, si on ne traite pas l'anxiété, parce que la douleur, comme du coup, elle impacte notre survie, on ne peut pas expliquer à un chien. qui ne va pas mourir de son arthrose. Le chien n'a pas cette capacité-là de se dire que cette douleur-là qu'il ressent, c'est une douleur chronique, c'est inadapté, tout ça. Tout ce que nous, on vient de se dire, lui, il ne peut pas l'intégrer. Donc du coup, lui, ça reste un signal d'alarme et c'est de la survie tout le temps. Et ça, c'est qu'on n'éteint pas un petit peu ce côté-là grâce à la médication, si on ne l'aide pas à sortir de ça. du coup, la sensation de douleur, de vigilance qui va avec, du coup, de perception augmentée de déclencheurs, parce que plus on est vigilant, plus on voit des déclencheurs, eh bien, tout ça, ça s'auto-nourrit et on n'arrive pas à en sortir. Et juste médicamenter la douleur ne suffira pas.

  • Speaker #1

    Oui, ok.

  • Speaker #0

    Tout est lié. C'est là où le fait que la douleur soit dans le cerveau, ça change tout. Si c'était simplement la douleur, elle vient de ma coupure au bout de mon doigt, au bout de mon coussinet, ce serait plus simple.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Toi, dans ton expérience perso avec Pickles, de l'avoir accompagnée en tant que chien avec une douleur chronique, comment est-ce que tu as vécu ça et quels sont les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui après l'écoute de cet épisode se dirait ok il va falloir prendre le taureau par les cornes entre guillemets c'est de bien se rendre compte que la douleur chronique c'est une course de fait c'est

  • Speaker #0

    quelque chose qui je crois que en tant qu'humain on a toujours envie et moi j'ai mis du temps avant de m'en débarrasser de ça on a envie de guérir notre chien On a envie qu'il aille mieux, que la douleur soit mise de côté, que ce soit un peu terminé. Ça y est, on sait ce qu'il a, on va pouvoir lui donner le bon médicament et ça va aller mieux. On va reprendre la vie qu'on projetait, avoir avec son chien. Et ça, alors sur certaines pathologies, c'est plus abordable que d'autres. Je pense que c'est pas un objectif. L'objectif c'est augmenter la qualité de vie de mon chien, pouvoir faire plus de choses, que lui soit bien dans sa vie, que du coup je puisse faire des choses avec lui. Mais je crois que s'enlever cet objectif de vouloir guérir son chien, au sens revenir au zéro douleur, c'est lourd, c'est hyper lourd de... Il faut se l'enlever, c'est vraiment ça l'éjecte. Moi, je sais que ça a vraiment été tout un chemin. Je crois qu'il y a la prise de conscience déjà, que son chien a mal, que tout le monde n'est pas à l'aise forcément avec ça. ça peut mettre du temps de se sentir aussi de prendre le taureau par les cornes. Et quand on sent, il faut se dire, voilà, moi mon but, c'est d'augmenter la qualité de vie de mon chien. C'est qu'il vive le plus longtemps possible parce que gérer la douleur et prévenir les crises, c'est prolonger la vie de son chien littéralement. Parce que du coup, ça fait moins avancer la douleur. Elle sera toujours là. De toute façon, la elle fait un peu partie de la vie. Pour moi, ça, c'est un gros point quand on est gardien d'un chien en douleur chronique. parce que oui c'est un marathon puis c'est un marathon financier de charge financière, charge mentale charge émotionnelle il y a beaucoup de chiens aussi qui deviennent intolérants face à leurs congénères quand ils ont des douleurs chroniques et ça ça peut aussi être un peu isolant c'est tout ça un peu qui se joue et je crois que il faut structurer essayer d'y aller étape par étape. Qu'est-ce qu'il a ? Essayer de localiser. Si on n'y arrive pas, quels sont les symptômes ? Comment on peut travailler sur les symptômes ? Et au niveau comportemental et au niveau véto. Et surtout, ne pas lâcher l'affaire. Ne pas lâcher l'affaire. Il ne faut pas se dire, ok, il a des gastrites chroniques, bon, il a mal au ventre une fois tous les deux mois, tant pis. Enfin, c'est dur, c'est super dur de ne pas... Parce que c'est un mélange entre du lâcher prise parce que les crises reviendront toujours, qu'il faut les accepter, que c'est ok, qu'on ne peut pas, nous, en tant qu'humains, arriver à les éviter. C'est trop lourd de se dire ça. Mais par contre, il faut aussi rester un peu proactif dans le fond. Dire, tiens... Là, il y a un truc qui a changé, peut-être que je fasse gaffe. Et des fois, je pense que c'est cet équilibre-là qui est vraiment à trouver. Et je pense qu'une fois qu'on a trouvé ça, en tant que gardien, déjà ça aide beaucoup. Ça aide beaucoup parce qu'on arrive un peu plus à prendre du recul et puis à le vivre un peu mieux. Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Moi, il y a deux choses que ça m'évoque, ce côté accompagner son chien. Mais globalement, je pense que c'est même au-delà de la douleur. Et ça touche globalement quand ça touche à la santé de son chien. Le premier truc, c'est déjà de... Je pense que moi, je suis très comme ça pour moi et j'ai tendance à l'être aussi avec mes chiens, mais parce que j'ai une vraie aversion avec le fait d'aller chez le vétérinaire et j'en ai de très mauvaises expériences. Donc, j'ai plutôt tendance à attendre que le problème soit vraiment, vraiment là. pour me dire j'y vais et ça je sais que c'est un je pense qu'il y a plein de gens dans ma situation et c'est très difficile et des fois c'est très culpabilisant aussi de se dire qu'on est passé à côté de choses donc c'est un vrai chemin à faire mais déjà d'en avoir conscience que c'est une difficulté pour nous que d'aller consulter, que de prendre un problème en considération Là, on parle de la santé, mais ça va aussi avec le comportement, le fait de faire appel à un comportementaliste, etc. Mais c'est vrai que dans la prise en charge de l'aspect physiologique et douloureux de notre chien, c'est compliqué parce qu'en plus, c'est généralement un domaine qui nous échappe. C'est des connaissances qu'on n'a pas, on n'est pas vétérinaire. On connaît notre chien, certes, mais... il y a toujours un doute et on ne maîtrise pas le sujet. Donc ça, c'est le premier point. Tu voulais dire quelque chose là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait penser à une chose, c'est que j'ai fait un colloque sur la douleur chronique. Le week-end dernier. Et il y a une phrase qui était assez vraie, qui m'a interpellée, qui a été dite. C'était un colloque en plus de vétérinaires. C'est en tant que vétérinaire, on peut dire qu'on ne voit pas de douleur à un instant T, mais on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas. et souvent c'est vrai que nous dans nos oreilles de gardien quand on s'en a envie en fait notre chien il a eu bien c'est normal et quand on sort du vétérinaire et qu'il nous dit il n'y a rien ou ça va et bien on se dit que c'est bon c'est fini on peut refermer la porte enfin on va s'arrêter à cet avis là et même si on a des doutes du coup on va être un peu ambivalent parce qu'on se dit quand même j'ai des doutes je ne suis pas sûre et en même temps j'ai cette conclusion qui m'arrive de quelqu'un qui a des compétences que je n'ai pas Clairement. Et du coup, je pense que de se dire qu'il faut entendre qu'à ce moment-là, la douleur n'est pas visible. Mais, et si elle n'y en a pas ? On n'en sait rien. On ne pourra jamais faire cette déclaration, en fait, personne. Et déjà, je trouve que ça temporise un petit peu les choses.

  • Speaker #1

    Clairement. C'était effectivement le deuxième point que je voulais amener, c'était le côté, vous êtes le seul avocat de votre chien, et ça face à tout professionnel, et face à tout autre chien et tout autre propriétaire de chien, c'est un sujet très vaste. Mais notamment sur l'aspect médical, j'ai en exemple en tête une amie qui savait, qui ressentait que son chien avait quelque chose, et elle a mis... des années, vraiment, littéralement, à arriver à avoir vraiment un diagnostic et rencontrer un vétérinaire qui a pris en considération ce truc de... Non mais OK, là, les analyses courantes, il n'y a rien, mais c'est sûr qu'il y a quelque chose. Et qui a effectivement fini par trouver que son chien avait été atteint d'une méningite et donc était douloureux. Et ça, c'est un vrai truc. Je pense qu'elle écoutera cet épisode et qu'elle se reconnaîtra. Mais c'est... C'est... c'est un vrai sujet que de se faire confiance aussi et de ne pas hésiter à pousser la porte d'autres cabinets, de se renseigner par soi-même, d'aller voir d'autres personnes, etc. De prendre différents avis pour finir par arriver à trouver quand on sent, on voit, on perçoit comme ça que son chien n'est pas bien et ne pas s'arrêter au c'est bon, il n'a rien, vous pouvez rentrer chez vous

  • Speaker #0

    Ouais, il ne faut pas lâcher. Et après, il y a aussi une réalité qui est un peu parfois difficile à accepter, c'est qu'il peut y avoir des symptômes sans que la pathologie soit suffisamment avancée pour que ce soit diagnosticable, enfin, ne pas toujours poser un diagnostic. Et après, est-ce que pour autant on peut rien faire ? Non. Mais les diagnostics, c'est pas non plus forcément une fin en soi. Moi je vois pour Pickles, donc du coup on a eu l'apiro, cette douleur chronique qui s'est mise en place et qui n'est jamais partie en fait. Ça fait maintenant trois ans et demi. Et là, il y a six mois, un neurologue nous a dit que pour lui, il y avait une suspicion de bobo-blur. Donc vos blurs, c'est des instabilités cervicales. C'est une pathologie qui ne se voit... Enfin, c'est un syndrome qui ne se voit que en dynamique. Du coup, tu peux faire des scanners. S'il n'y a pas de déformation des vertèbres ou s'il n'y a pas un écrasement de la moelle épinière qui est là, visible au scanner, du coup, ça s'est suffisamment détérioré pour être présent tout le temps, on ne peut pas le voir. Et du coup, lui, sa conclusion, ça a été... vous observez votre chien, vous avez vu des choses au niveau comportemental, des évolutions, etc. Mais en termes vétérinaires, on ne peut pas encore le diagnostiquer. Parce que les imageries ne le permettent pas. Ou alors, il faudrait faire des images contraintes, etc. Et là, le bénéfice pour Pickles, il n'est pas fou. Moi, ça ne va rien m'apporter de plus de savoir qu'il a un vaubleur, d'en être sûre maintenant, que dans deux ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai déjà un scanner de fait. et si dans deux ans il faut refaire un scanner parce que ça s'est dégradé et de pouvoir les comparer et de se dire voilà il y a eu une évolution ça ça va être vraiment intéressant et c'est pour ça que là aujourd'hui on a fait un scanner même si on savait déjà de base qu'a priori on n'allait rien voir ok donc voilà les diagnostics c'est toujours c'est pas simple parce qu'on en aurait on aurait très envie de savoir ce que c'est ça rassure ça donne l'impression qu'on a aussi sur les événements nous aussi ça marche comme ça c'est comme eux Comme les chiens, on a besoin de prédictibilité et de prise sur les événements stressants pour nous rassurer, nous permettre de mieux gérer le stress. Et je crois que c'est vraiment un des points qui est compliqué sur certains chiens où on n'arrive pas à avoir de diagnostic. Mais il y a des choses à faire, en symptomatique, en comportement, au quotidien, de gestion, de toute façon pour les préserver. Donc moi, je... C'est ce que j'applique avec le mien et ce que j'essaie de transmettre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on peut être proactif quand même. Alors, beaucoup de précautions. Moi, je ne vais pas partir à faire du fitness, machin, truc, parce que je vais le faire, mais de manière très précautionneuse avec Pickles, parce que peut-être qu'il a ça, mais peut-être qu'il a autre chose. et après peut-être que si demain je vois que ça se dégrade mais que ça va pas dans le sens du blur, bah peut-être que je redéclencherai d'autres analyses et que là on verra quelque chose mais pour l'instant, scanner, radio il a même eu une ponction articulaire on est allé voir plein de choses et y'a rien on avance à tâton quoi bah c'est ça, en fait c'est exactement ça c'est La douleur chronique, souvent, c'est plus un parcours. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à l'échelle vétérinaire et dès la première fois où on soulève le fait qu'il y a une douleur, on va forcément trouver. Peut-être qu'il va falloir obtenir plusieurs épisodes, malheureusement, pour pouvoir trouver ce que c'est. Parce que chaque épisode va donner plus d'infos aux vétérinaires. C'est ça le truc, c'est que plus ça progresse, plus on a des infos, plus il y a des signes d'appel, et plus ils peuvent creuser dans le bon sens. C'est un peu infini. Si on commence à creuser dans tous les sens au niveau santé, c'est quand même pas... C'est toujours aussi ce bénéfice-risque de faire subir tous les examens à son chien, suivant aussi s'il est très manipulable ou pas. cas de douleur, les réflexes défensifs sont quand même importants. Donc du coup, voilà. Moi, je trouve que c'est vraiment tout un travail d'équipe. Je fais toujours un gros schéma où il y a le gardien avec son chien au milieu et après, il y a une équipe de plein de personnes différentes parce que le rapport au vétérinaire, c'est une chose, mais il y a aussi l'ostéopathe, les masseurs. Si on a des pet-sitters, c'est des personnes qui peuvent faire remonter des infos aussi. Un toiletteur sur les chiens qui ont vraiment besoin d'être toilettés. Il y a des choses qui se repèrent au toilettage. C'est vraiment un travail d'équipe de toutes les personnes qui sont en rapport avec le chien. Et qui vont avoir un autre angle de vue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a changé à ta vie, d'avoir Pickles qui rentre dans ta vie ? Et puis de l'accompagner sur tout ça, finalement ?

  • Speaker #0

    Beaucoup de remises en question, de lâcher prise. Il a fallu que j'apprenne au niveau comportemental autant qu'au niveau vraiment accompagnement véto. Travailler aussi ma capacité à avoir les choses de... de la perspective d'une autre espèce, d'un autre individu de manière générale, je crois, au-delà du côté inter-espèce, à être dézoomé de ma propre perception et de mes propres émotions. Ça, c'est vraiment quelque chose, je trouve, que dans ce... Avoir un chien en douleur chronique, ça nous apprend ça aussi. Parce qu'on a nos propres traumatismes vis-à-vis des différents épisodes de douleur. Et par exemple, la pyroplasmose, encore cette semaine, j'étais chez ma vétérinaire à dire, il ne va pas bien. en ce moment, c'est l'éthique. Et je lui dis, mais j'ai un gros biais. Attention, je suis un peu traumatisée de cette pyro. Moi, c'est tout ça que ça m'a appris d'avoir pickle. Ça, c'est de rester à mettre mon curseur au milieu de tout ça. Enfin, appris, je sais pas, mais on va dire que ça m'a fait progresser.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des ressources que t'aimerais partager au sujet de la douleur à nos auditeurs ?

  • Speaker #0

    En termes de ressources, je l'ai déjà un peu cité plus haut, je crois. C'est Canine Arthritis Management. C'est un super site. C'est en anglais, mais le clic droit sur Chrome est super. Même si vous n'êtes pas anglophone, allez-y et faites ce clic droit sur Chrome. Parce que c'est une bible d'infos sur l'arthrose. Vraiment, vraiment. Le docteur Anna Capon qui a... qui a mis en place ce site et qui le nourrit au quotidien. Vraiment, c'est génial tout ce qu'elle met. Et là, il y a une vraie démarche pluridisciplinaire qui inclut le comportement dans la reconnaissance de l'arthrose. Donc, il ne faut pas hésiter à aller. Et ils ont un super groupe Facebook de soutien qui s'appelle Holy's Army. Donc là, c'est des groupes de particuliers qui ont des chiens diagnostiqués arthritiques. Ce groupe, en fait, il va vraiment du diagnostic jusqu'à la fin de vie des chiens. Et je trouve ça vraiment génial, les partages qui sont faits là-bas. Aussi, beaucoup de partages de... info de produits intéressants. D'ailleurs, quelle rampe choisir, comment faire pour que mon chien ne passe pas de porte, etc. Il y a tout ça qui va être traité. On peut poser les questions, les gens répondent et partagent ce qu'ils ont testé, approuvé. Et ça, c'est un gain de temps et d'argent. Il n'y a rien de très précieux. Et en deuxième ressource, j'avais pensé à vous partager Capdouleur, qui est un réseau français de cliniques qui ont été formées à la gestion de la douleur de manière un peu plus précise. Donc, il y a aussi un blog sur leur site qui est intéressant, qui va permettre de se mettre à jour sur les derniers... les derniers papiers scientifiques, mais aussi toutes les possibilités qu'il y a en termes de gestion de la douleur. Le site est assez riche aussi et dense. Et après, il y a une carte de toutes les cliniques en France. qui permet de voir à côté de chez soi une clinique labellisée.

  • Speaker #1

    Génial, génial, trop cool. Je mettrai tout ça en description de l'épisode. Mais très, très cool. Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu aimerais entendre au micro de la niche ? À qui est-ce que tu passerais le micro ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas pensé à quelqu'un de particulier, mais je trouverais ça super chouette de refaire, tu avais fait au début un cas pratique, où tu avais les gardiens qui étaient là, je crois que c'était avec Génèpe, les gardiens, la comportementaliste ou éducatrice qui était là, et du coup, vous parliez de ce cas, de l'évolution, de comment ils ont un peu détricoté les choses. Ça, ce serait... J'aimerais en entendre plus. J'avais trouvé ça très chouette. Surtout qu'à l'époque, j'étais encore gardienne, et du coup, je m'étais beaucoup projetée dans cette histoire. J'avais trouvé ça hyper chouette et très enrichissant. Et après, sinon, avec un physio, une ostéo, enfin des... Ouais, des métiers complémentaires justement, ce serait intéressant de voir eux comment, de l'autre côté, ils voient le rapport avec le comportement, avec nos métiers, ça serait hyper chouette aussi.

  • Speaker #1

    Ok, trop bien. Ça, ça sera fait parce que c'est prévu. Mais effectivement, des cas pratiques avec des particuliers qui viennent raconter un peu le parcours qu'ils ont eu, ça pourra s'envisager. C'était un très chouette épisode que je n'ai pas eu l'occasion de refaire ce format, mais c'était assez chouette. Trop cool. Où est-ce qu'on peut rediriger les auditeurs qui souhaiteraient découvrir un peu ton travail, suivre tes avancées, etc. ?

  • Speaker #0

    Je suis assez active sur Instagram, c'est anaïs.alart.comportement. Ils peuvent pas mal suivre mes réflexions aussi au quotidien, partage de ressources. Je fais quelques posts explicatifs, peu, mais j'essaie de les faire complets. Et puis après, il y a mon site internet aussi où il y a beaucoup d'infos, s'ils veulent, sur l'accompagnement du chien douloureux. voilà, il y a pas mal d'infos sur qui je suis comment je vois les choses et principalement c'est ça, j'ai une page Facebook mais qui la pauvre ne vit pas comme elle devrait comme toutes les pages Facebook je crois comme toutes les pages Facebook ok,

  • Speaker #1

    trop cool, trop bien et ben top merci beaucoup Anaïs pour ce super épisode je suis ravie c'était trop bien merci beaucoup et puis je te dis à très bientôt oui à bientôt Merci beaucoup de vous être rejoint à ma conversation avec Anaïs et de l'avoir écoutée jusqu'au bout. J'espère que ce nouvel épisode vous a plu, et si c'est le cas, je vous invite à en parler autour de vous et à le partager sur les réseaux sociaux en nous taguant arrobase anaïs.alar.comportement et arrobase lanichaventure. Pour enrichir votre écoute, ne rien rater des prochaines sorties et pourquoi pas vous faire accompagner dans l'éducation de votre chien, n'hésitez pas à visiter mon site, à soutenir mon travail sur Tipeee, à vous abonner à la newsletter et à me rejoindre sur les réseaux sociaux. D'ici là, prenez soin d'eux ! Prenez soin de vous et je vous dis à la prochaine !

Chapters

  • Présentation du podcast

    00:10

  • Présentation de Anaïs et Pickles

    01:24

  • La douleur chez le chien

    15:30

  • Repérer la douleur chez son chien

    25:00

  • L’accompagnement d’un chien douloureux

    37:00

  • Douleur du chien et comportement

    46:00

  • La dimension émotionnelle de la douleur

    50:00

  • Soutenir le podcast

    01:06:00

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