Speaker #0La Petite Histoire www.lafabriqueaudio.com Salut tout le monde et bienvenue dans la deuxième partie de cet épisode de La Petite Histoire du crime consacré au meurtre d'Interkaifeck. Je suis Florent Mounier et c'est moi qui vais vous narrer cet épisode que j'ai écrit et qui a été mixé par Sébastien Girard. Avant de commencer, encore merci pour vos nombreux commentaires sur nos épisodes et notamment sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer ou bien encore Castbox. L'histoire que je vous raconte aujourd'hui, elle est en deux parties. Et voici donc la deuxième partie de cette petite histoire. Ah ouais, quelle histoire ça aussi. Nous sommes le 4 avril 1922. Ce jour-là, il est prévu que le mécanicien Albert Hoffner passe par la ferme pour réparer le joint de culasse d'un moteur de véhicule qui appartient au grubeur. À son arrivée, Albert trouve le portail du jardin verrouillé. Alors il fait le tour de la maison, mais il trouve la porte arrière également verrouillée. Albert se décide donc à regarder par les fenêtres de la cuisine, ainsi que les fenêtres de l'écurie. Mais rien. Albert va attendre environ une heure, près du jardin, sous un pommier, le retour de la famille. Mais après une heure, toujours rien. Alors, fatigué d'attendre, Albert part vers le hangar pour y faire la réparation pour laquelle il est venu. Son travail va durer plus de quatre heures et après ces quatre heures, toujours rien. Aucune nouvelle des grubeurs. Au moment où Albert décide de partir, il remarque que la porte de la grange est grande ouverte. Alors il se rapproche de cette porte. Mais il finit par stopper sa course et n'entre finalement pas dans le bâtiment. Albert rejoint son vélo et il informe des voisins, notamment Lorenz Schlittenbauer, qu'il a trouvé la ferme des Grubbers vide. Lorenz prend alors la décision de se rendre à la ferme, histoire de voir ce qu'il s'y passe. Et il en parle à d'autres voisins. À ce moment-là, vous l'imaginez, tout le monde dans le voisinage commence à craindre le pire. Mais on essaie de se rassurer en imaginant que les grubeurs sont tous cloués au lit par un vilain virus. Les voisins sont donc désormais tous là devant la porte de la ferme. Les hommes, au nombre de trois, entrent finalement dans la grange. Ils pénètrent dans le bâtiment par la porte ouverte. La porte qui présente une particularité et pas des moindres. Elle est maculée de sang. En voyant ça désormais, les voisins le savent, ce qu'ils vont découvrir dans un instant sera horrible. Les voisins sont désormais dans la grange. Une vache erre librement dans les tables. Et sous leurs yeux, c'est le résultat d'un véritable massacre. Quatre corps sont là, sans vie. Ils gisent. Quatre corps. La jeune Casilia, allongée dans la paille, morte. Il lui manque des touffes entières de cheveux. Elle se trouve à côté des corps de ses grands-parents, eux aussi morts. Et puis, juste à côté, il y a la mère, morte. Cette scène est juste horrible. Alors je viens de vous parler de quatre corps. Vous avez fait le calcul, ça veut dire qu'il en manque deux. Où sont-ils ? Eh bien, le petit Joseph, il est dans la chambre de sa mère. L'enfant de deux ans et demi est allongé dans son berceau. Et il a des blessures au niveau de la tempe droite. Des fragments de son cerveau sont même éparpillés dans le berceau. La femme de ménage, quant à elle, Maria Baumgartner, elle est dans sa chambre à coucher. La domestique est retrouvée allongée sur le côté, la tête presque sous le lit. Elle porte encore ses lourdes chaussures de marche et ses vêtements habituels. Maria Baumgartner a donc aussi été tuée et sa tête gît dans une grande mare de sang. Alors dans le crâne de toutes les victimes, il y a des blessures très étranges. Des trous. Ouais. Des trous ronds. Des trous de la taille d'un crayon. Des trous de 4 cm de profondeur. Les crânes des victimes ont tous été fracassés. En découvrant cette scène macabre, vous l'imaginez, les voisins sont paniqués, et même choqués. Alors ils quittent la grange très vite, et ils vont illico à la police, histoire de raconter ce qu'ils viennent de découvrir. La police, ainsi que le maire, arrivent sur les lieux et l'enquête commence. Et deux jours plus tard, soit le jeudi 6 avril 1922, le médecin de la cour, le docteur Johann-Baptiste Homeler, vient effectuer ses analyses. Le docteur va autopsier les corps et il va le faire sans bouger les corps, directement dans la grange, la grange où ont été retrouvées certaines des victimes. Le docteur va très vite déterminer que les meurtres... ont été réalisées selon lui avec la pioche de la grange. Ces larmes, dit-il, la plus probable. Puis le docteur va affirmer que la jeune Casilia a agonisé pendant plusieurs heures dans la paille. Le docteur va même déterminer que Casilia s'est arraché les cheveux, elle-même par touffe entière, sans doute par angoisse et par douleur. Le médecin de la cour détermine aussi que les meurtres ont eu lieu très certainement dans la nuit du vendredi 31 mars au samedi 1er avril. Alors un premier fait troublant va être observé. Il semble que quelqu'un ait nourri le bétail dans la grange. Les bêtes semblent avoir été nourries il y a peu. Je ne vous dis pas qu'elles ont été nourries le 31 mars, mais bel et bien après. Et puis on retrouve également de la nourriture dans la cuisine. Quelqu'un, visiblement, se serait nourri après le 31 mars dans cette cuisine. On pense donc que le ou les assassins sont restés dans la ferme après leurs actes. Les enquêteurs vont évidemment fouiller le grenier de la propriété et y observer deux empreintes de pas dans du foin qui a été posé sur le sol. Comme si deux personnes s'étaient allongées dans ce foin. Les enquêteurs chargés de l'enquête vont imaginer ce scénario. Écoutez bien. Le soir du 31 mars, les propriétaires de la ferme, leur fille Victoria, et puis la fille de Victoria, Casilia, ont été attirés dans la grange un par un. Et c'est dans cette grange qu'ils ont été tués. Et c'est ensuite que le ou les assassins seraient entrés dans la maison familiale pour y assassiner le petit Joseph ainsi que la femme de ménage Maria. Alors ce n'est que près d'un an après le crime qu'un outil massif va être retrouvé. Une hache. Une hache d'environ un mètre de long. Cette dernière, elle est retrouvée lors de la démolition de la ferme. Et on la retrouve dans le grenier de la maison, sous une planche bien planquée. Elle est tâchée, cette hache, de sang. Et sur cette hache, on retrouve des poils humains ainsi que des poils d'animaux. Entre le manche et la lame se trouve également une vis, une vis qui dépasse d'environ un centimètre. Eh bien, apparemment... C'est cette vis qui aurait provoqué les blessures sur les crânes des victimes. Souvenez-vous, les trous. On oublie donc la pioche et on remplace la pioche par la hache. Alors quelles sont les hypothèses autour de cette affaire ? Eh bien la police pense d'abord à un vol, un vol qui aurait mal tourné. Ouais, sauf que ça fait beaucoup de violence pour un vol. Et surtout, on va mettre cette théorie de côté parce que l'argent des grubeurs est retrouvé... dans la maison. Donc rien ou pas grand-chose n'a été volé. Deuxième hypothèse. Souvenez-vous, je vous ai dit que Carl Gabriel, le mari de Victoria, était mort à la guerre. En effet, il a bel et bien été déclaré mort durant la Première Guerre mondiale en 1914. Oui, mais certains disent que son corps, à Carl Gabriel, n'a jamais été retrouvé. Donc peut-être serait-ce lui le criminel revenu pour tuer toute une famille. Sauf que l'Office central des pertes de guerre et des sépultures de guerre a été contacté. Et l'Office aurait confirmé que le corps de Karl avait été retrouvé et même enterré dans un cimetière militaire français. Et puis, plusieurs camarades de guerre auraient aussi témoigné de la mort de Karl Gabriel sous leurs yeux. Alors, on met cette deuxième hypothèse de côté. Pour arriver à la troisième hypothèse, le voisin amant de Victoria, Lawrence, Lawrence Schlittenbauer. Loren Schlittenbauer, il est dans la liste des suspects. Mais on n'en sait pas plus en fait. Il y a d'importants efforts qui ont, à l'époque, été déployés pour mener cette enquête et tenter d'obtenir des résultats. Plus de 100 suspects ont été arrêtés en lien avec cette enquête. Et plus de 100 suspects ont été interrogés. Et ça a duré des années et des années. Mais rien. Il faut savoir que l'interrogatoire le plus récent a eu lieu il n'y a pas très très longtemps. Puisque c'était en 1986. absolument rien donné. Il y a quelques années, en 2007, il y a des étudiants d'une académie de police allemande qui ont enquêté à nouveau sur cette sombre affaire. Et ils ont travaillé avec des techniques d'aujourd'hui, des techniques modernes d'investigation criminelle. Et notamment avec, vous l'imaginez, la technique de l'ADN. Malheureusement, il est, selon eux, impossible de résoudre cette affaire. Parce qu'il manque des preuves. Des preuves auraient même été, semble-t-il, perdues. Et puis surtout, on ne peut plus interroger personne de vivant. Tout le monde est mort dans cette affaire. Néanmoins, il semble que ces étudiants aient déterminé l'identité du suspect principal. Alors, ils n'ont pas dit dans le rapport de qui il s'agissait, par respect pour la famille encore en vie, mais ces étudiants... aurait dans le viseur un suspect. Ce qui est passionnant avec cette affaire quand même, c'est qu'aujourd'hui, le mystère reste entier. Et aujourd'hui encore, plusieurs chercheurs amateurs continuent d'enquêter sur ces crimes. Et vous, est-ce que vous aviez déjà entendu parler de cette affaire, des meurtres d'Interkaifeck ? J'attends vos commentaires sur Spotify, Youtube, Deezer, Apple Podcasts et Castbox, ainsi que sur les réseaux sociaux de La Petite Histoire. Vous souhaitez qu'on fasse une petite histoire autour d'une autre affaire ? Eh bien, dites-le nous ! Surtout, n'hésitez pas, on vous attend sur les réseaux sociaux. A très vite.