Speaker #0je suis Florent Mounier et vous écoutez un bonus de La Petite Histoire. Il y a peu, avec Sébastien Girard, nous avons décidé ensemble de créer La Petite Histoire du Sud, le meilleur des petites histoires dans la région sud de France. Vous souhaitez avoir l'ensemble de ces petites histoires du sud ? Eh bien, pas de problème, il y a une chaîne dédiée, La Petite Histoire du Sud, qui est à écouter sur l'ensemble des plateformes d'écoute de podcasts, Spotify, Deezer, iTunes, Apple Podcasts, et toutes les autres. Bonne écoute ! Alors le Bélème, c'est un trois-mâts à phare et coque en acier. Il est le dernier voilier de commerce français du XIXe siècle, encore en navigation aujourd'hui. Il faut savoir que ce bateau a connu plusieurs vies, cinq vies pour être précis, depuis sa création. Il a eu trois nationalités et il a même frôlé la destruction. Il a donc une histoire incroyable. Et elle commence à Nantes le 10 juin 1896, six mois seulement après sa mise en construction. Alors pour commencer, pourquoi l'appelle-t-on le Bélème ? Eh bien, ce voilier porte ce nom parce qu'il a été affilié à un comptoir de commerce au Brésil qui s'appelait également le Bélème. Le but premier de notre bateau, c'était le commerce international et le transport de marchandises. Pour l'époque, le bateau est plutôt petit. Il ne peut transporter que 675 tonnes de chargement. Oui, c'est pas mal, mais en fait, c'est pas suffisant à l'époque. Heureusement, il compense par sa robustesse et surtout sa rapidité. Car oui, le Bélème est un bateau rapide. Le Bélène transporte du Brésil jusqu'à la France du cacao pour le compte du chocolatier Meunier, mais aussi du rhum et de la canne à sucre. En 1902, alors que le Bélène est au port de Saint-Pierre-de-Martinique, il se fait prendre par l'éruption du volcan de la montagne Pelée. Mais heureusement, il échappe miraculeusement à la destruction. A l'aube de la première guerre mondiale, on est en 1914, le bateau va être racheté. Et l'acquéreur est le duc de Westminster, un certain Hugues Richard Grosvenor. Ce monsieur choisit de transformer le bateau de commerce en yacht. Et il y apporte quelques petites modifs esthétiques. Oh, pas grand chose ! Mais le bateau va vite changer de main puisqu'en 1921, c'est un autre célèbre Britannique qui le rachète. Un certain Sir Arthur Ernest Guinness, vice-président de... Oui, je vous le donne en mille, les brasseries Guinness, ça, ça me parle. Le bateau va donc changer de nom à ce moment-là pour devenir le Phantom 2. L'homme est accompagné par sa petite famille et ils en profitent tous pour faire un tour du monde à bord de ce Phantom 2, avant de remiser le bateau sur l'île de Waite, au large de l'Angleterre, où le Phantom 2 va attendre bien sagement que la Seconde Guerre mondiale passe. En 1951, le Bellem ou le Phantom 2, enfin comme vous voulez, faut suivre, c'est compliqué. Ce bateau va changer de nouveau de pays et il passe sous drapeau italien. Il devient à ce moment-là un bateau-école qui s'appelle le Giorgio Sini, nom éponyme de la fondation qui a été créée par son propriétaire, un capitaine d'industrie, un certain Vittorio Sini. Le bateau va subir une nouvelle fois des travaux d'aménagement pour accueillir une centaine d'élèves à son bord et des futurs marins. Le temps passe et en 1967, il est trop vétuste et donc le Giorgio Sini doit prendre sa retraite. Il est mis en vente et il reste en cale sèche à Venise jusqu'en 1978, date à laquelle il est racheté par des mécènes, les caisses d'épargne françaises. Alors le 15 août 1979, le Giorgio retrouve son nom d'origine, donc le Bélem, et il rentre enfin à la maison. L'année qui suit, la Caisse d'épargne crée la Fondation Bélem, une fondation qui aura pour but de restaurer le bateau pour qu'il redevienne bateau, école, civil, mais cette fois-ci en France. En 1984, le bateau est finalement classé Monument historique. Puis il se rend à New York pour le centenaire de la Statue de la Liberté en 1986. Il va aussi célébrer un autre centenaire en 2002. celui de l'éruption de la montagne Pelée dont il a survécu. En 2012, le voilier reprend du service pour aller du côté de Londres pour le Jubilé de l'Arène, puis pour les JO de Londres, avant d'entrer, le 8 mai dernier, dans le port de Marseille avec la fameuse flamme olympique. Quel parcours incroyable quand même pour ce si beau bateau qui aura connu plusieurs noms, plusieurs pays et un nombre incalculable d'aventures jusqu'à sa rencontre quand même avec Jules du côté de Marseille. Voilà pour cette petite histoire du Sud. A très vite avec une nouvelle petite histoire. Salut !
![Le dernier voilier de commerce français du XIXe siècle, le Belem [BONUS] cover](https://image.ausha.co/WjxoGMKNL3u7B6XusoiSgeAUAITnmnRkZj0J0tzT_400x400.jpeg)
![Qui était Georges Beuchat ? [BONUS] cover](https://image.ausha.co/k7m7FfoC0jseOsA8a64gpR8rYqY4aH0YwWZCbo8R_400x400.jpeg)
