Speaker #0Histoire www.lafabriqueaudio.com Salut tout le monde et bienvenue dans un nouvel épisode de La Petite Histoire du Crime. Je suis Florent Mounier, c'est moi qui vais vous narrer cet épisode qui a été écrit et mixé par Sébastien Girard. Avant de commencer, merci à vous d'être présents à nos côtés en ce début 2025. On a plein de choses prévues pour vous cette année qu'on a hâte de partager. Et sans plus attendre... on plonge donc au cœur d'une ville animée par le jazz, le blues, la fête. Il s'agit de la Nouvelle-Orléans. Ah ouais, quelle histoire ça aussi. Alors pour comprendre la série de meurtres en lien avec l'homme à la hache, il faut d'abord se replonger dans le contexte de l'époque. Nous sommes au début des années 1900, nous sommes à la Nouvelle-Orléans. Une ville vibrante mais très complexe. Un mélange culturel unique avec des traditions françaises. mais aussi espagnoles, africaines, qui donnent toute l'identité de cette ville. Le problème, c'est que cette richesse, elle est également teintée de divisions sociales et économiques. Une époque où le jazz se fait entendre dans les clubs, mais une époque où il y a également beaucoup de criminalité, énormément de corruption. Tout ça fait partie du quotidien des habitants de la Nouvelle-Orléans. Les immigrants italiens sont souvent au centre de tensions sociales, et ils se retrouvent... régulièrement stigmatisés. Et c'est donc dans ce climat de tensions et d'ébullition culturelle qu'un tueur va commencer à terroriser la population. Le premier meurtre va arriver en 1918. Nous sommes le 23 mai 1918. Le couple Joseph et Catherine Maggio sont deux épiciers italiens et ils vont être retrouvés morts chez eux. Catherine, elle est retrouvée avec la gorge tranchée et le visage littéralement défoncé par des coups de hache. Selon les premiers éléments de l'enquête, Catherine n'a pas eu le temps de souffrir, contrairement à son mari qui, lui, est mort dans les bras de son frère, avec la gorge également tranchée et des coups de hache reçus. Au visage, la scène est macabre. Lors de cette enquête, les policiers vont retrouver la hache ainsi que les vêtements du meurtrier dans l'appartement des victimes. Au premier abord, rien n'a été volé. Et personne n'en voulait visiblement au couple. Il semble que le couple ait été assassiné sans raison. L'enquête suit son cours et quelques temps après, c'est un rasoir qui va être retrouvé. rasoir qui appartenait au frère de Joseph. Lui, il est barbier de métier. Alors ce frère, il a survécu et il ne va pas être inquiété par la justice. Oui, tout ça parce qu'un témoin affirme avoir vu un homme qui rôdait autour de l'épicerie en tentant de se cacher le soir du crime. Homme dont la description ne colle pas du tout au physique du frère de Joseph. Un mois plus tard, une nouvelle affaire similaire va voir le jour. Nous sommes le 27 juin 1918. Louis Bessemer, un épicier, est retrouvé dans son épicerie accompagné par sa maîtresse, Harriet Lowe. Les deux, Harriet et Louis, baignent dans une mare de sang et ils sont grièvement blessés à la tête. Ils ne sont pas morts, ils sont en vie. Les deux personnes ont été attaquées par un homme... À coups de hache, c'est ce qu'ils vont raconter à la police plus tard. L'assaillant semble s'être introduit par effraction dans l'épicerie en coupant un panneau de porte, comme pour le premier meurtre d'ailleurs. Et il ne fait aucun doute, pour les policiers en tout cas, qu'il s'agit de la même personne. Une personne qui aurait tué un mois plus tôt le couple Maggio. Alors quand Ariette va reprendre conscience, elle va décrire l'assaillant au policier. Le gars serait grand, avec la peau sombre. Les enquêteurs ne vont pas retenir cette information, jugeant l'état d'Harriet trop grave pour être totalement cohérent. Le couple va finalement sortir de l'hôpital et tenter de reprendre une vie normale quelques semaines plus tard. Malheureusement pour Harriet, elle est paralysée au visage et elle va devoir se faire opérer une première et une deuxième fois. Des opérations ratées qui vont la condamner à mourir. Alors, peu avant sa mort, elle change de discours. Et pour elle, aucun doute, c'est son amant qui a commis le crime. Louis Bessemer. C'est lui qui l'aurait attaqué. Alors l'homme va être arrêté et il va passer neuf mois en prison dans l'attente de son jugement. Il sera finalement innocenté. En effet, difficile de faire croire aux jurés que Louis s'est mis... plusieurs coups de hache lui-même, en pleine tête, au point de se laisser presque mort dans le but de masquer l'assassinat raté de sa maîtresse. Le 5 août 1918, toujours, quelques semaines plus tard donc, Anna Schneider, une jeune femme qui est enceinte, est retrouvée chez elle par son mari. Quand son mari arrive, Anna est inconsciente. Elle a une plaie béante au visage, mais elle est vivante. Quand les policiers vont arriver, la victime va affirmer avoir vu une silhouette grande et sombre au-dessus d'elle avant de sentir un violent coup au visage. Alors la plaie qu'elle a semble être faite par une hache également. Mais sur place, aucune arme n'est retrouvée. Et d'ailleurs, aucun signe d'effraction n'est à noter. Rien n'a signalé. Peut-être est-ce un simple accident ? Peut-être est-ce une mauvaise chute pour Anna ? Cinq jours plus tard, le 10 août, Joseph Romano est attaqué chez lui à coups de hache également. Ses nièces affirment avoir vu un homme qui s'enfuyait de la maison. Elles vont décrire cet homme. Devinez quoi ? Lui aussi, il est grand, la peau sombre, et il a un long manteau noir. Joseph, qui a été attaqué, va mourir deux jours plus tard des suites de ses blessures. Alors l'affaire fait beaucoup de bruit à la Nouvelle-Orléans, et la peur s'empare de la ville. Les gens commencent à dormir à tour de rôle. Des milices privées se mettent en place pour surveiller les alentours. Les gens dorment avec leurs fusils. Tout ça amène notre mystérieux tueur à arrêter de sévir du moins un petit moment. Le temps que ça se tasse. Les mois ont passé et nous sommes désormais en 1919. Le 10 mars 1919, presque un an après le premier crime. Charles et Rosie Cortimiglia, un couple d'épiciers italiens, est attaqué. Leur fille de deux ans, Mary, elle est tuée sur le coup. Et les parents, Charles et Rosie, bien que grièvement blessés, vont survivre à l'attaque. Et une nouvelle fois, on va retrouver le même mode opératoire. Un panneau de porte arraché, des blessures faites à la hache et notamment au visage. Et pour les enquêteurs, c'est sûr, le tueur à la hache a fait son grand retour. Une suspicion qui va se confirmer quelques jours plus tard, le 14 mai 1919. Le rédacteur en chef du New Orleans Times-Picayune reçoit une lettre étrange. Dans cette lettre, il est écrit Ils ne m'ont pas pris et ils ne le feront jamais. Ils ne m'ont jamais vu car je suis invisible, tout comme l'éther qui entoure votre terre. Je ne suis pas un être humain, mais un esprit à un démon de l'enfer le plus chaud. Je suis celui que vous, néo-Orléanais, et votre folle police, appelez l'homme à la hache. Vous l'avez bien entendu, dans cette lettre, l'homme se fait passer pour un ange de la mort ou une sorte de bras droit du diable. Un bras droit qui va semer la terreur une dernière fois. Maintenant, pour être exact. à minuit quinze, heure terrestre, mardi soir, mardi prochain, je vais passer à la Nouvelle-Orléans. Et dans mon infini miséricorde, je vais vous faire une petite proposition, à vous, les gens. La voici. Je suis très friand de musique de jazz. Et je jure par tous les diables des régions basses que chaque personne chez qui se trouvera un groupe de jazz en train de jouer au moment que je viens de mentionner précédemment sera épargné. Si tout le monde a un groupe de jazz, ben alors tant mieux pour vous, les gens. Une chose est sûre, c'est que ceux d'entre vous qui n'écouteront pas du jazz mardi soir, si jamais il y en a, goûteront à ma hache. Alors, une chose est sûre, la lettre fait froid dans le dos. Et le mardi d'après, coïncidence ou pas, mais les bars, les pubs et tous les autres cafés dansants sont pleins à craquer. Alors plusieurs autres attaques, qui vont laisser les gens morts ou grièvement blessés, vont tout de même avoir lieu plus tard. Le 10 août, un épicier est attaqué chez lui à coup de hache, attaque dont il va survivre. Le 3 septembre, une jeune femme est attaquée à son tour chez elle. Et l'attaque est encore une fois extrêmement violente, mais la femme va s'en sortir. La dernière attaque aura lieu le 27 octobre de l'année 1919. Mike Pepitone est attaqué et massacré chez lui, dans son lit, à coups de hache. Ce meurtre sera le dernier de la série, puisque Axman, comme on le surnomme à présent en ville, a disparu. Alors est-ce qu'il est mort ? Est-ce qu'il a quitté la ville ? Ou est-ce qu'il en a eu marre de tuer ? Une chose est sûre... personne n'a jamais su qui était l'homme qui se cachait derrière ce surnom de tueur à la hache de la Nouvelle-Orléans. C'est donc sur ce mystère que se termine notre épisode sur Axeman. Est-ce que vous connaissiez cette histoire du tueur à la hache de la Nouvelle-Orléans ? Histoire qui a marqué la culture, puisque des romans, des séries télé également se sont inspirés de cette histoire. Et une musique a même été composée pendant cette période, ça s'appelle The Mysterious... X-Men's Jazz de Joseph Davila. Donnez-nous votre avis sur cette histoire et si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et puis à le commenter notamment sur Spotify. Et nous, on se retrouve très vite pour un nouvel épisode de La Petite Histoire.