Speaker #0je suis Florent Mounier et je suis ravi de vous accueillir dans cette petite histoire que j'ai écrite et que je vais vous narrer et c'est Sébastien Gérard qui l'a mixée. Merci à toutes et tous pour l'ensemble de vos messages que vous nous envoyez sur les plateformes d'écoute de podcast. Vous êtes de nombreuses et nombreux, notamment sur Spotify, mais aussi sur YouTube. Et c'est le cas de Maxime, qui nous a fait la demande d'une petite histoire autour de ce personnage célèbre, Marie Marvin. Notre petite histoire du jour nous emmène en France, en Auvergne. Nous sommes dans le Cantal. Ah oui, quelle histoire ça aussi. 1875, c'est l'année de naissance de Marie Marvin. né à Aurillac. Ses parents sont Félix Constant et Elisabeth. Le couple essaye d'avoir des enfants et il y parvient, mais les trois premiers meurent dans leur petite enfance. Marie, elle, elle est la quatrième et il y en aura ensuite un cinquième, Eugène. Les années passent et Marie a une belle relation avec ses parents. Oui, surtout avec son père qui est un grand sportif. Elle le suit de partout et lui, le papa, il aime la faire courir, sa petite Marie. Il aime surtout l'initier à tout type de sport. Enfin, les sports que lui aime bien. Alors, entre nous, ce n'est pas à Eugène qu'il va pouvoir donner le goût du sport parce que ce dernier de la fratrie a une santé plutôt fragile. Quand le père de Marie fait du billard, Marie fait du billard. Si Félix Constant fait de l'escalade, Marie fait de l'escalade. Quand le père fait de l'athlétisme, Marie fait de l'athlétisme. Bref, tous les deux sont vraiment des partenaires de sport et d'aventure. Le premier sport auquel Marie va être initiée sera la natation. Marie a à peine 4 ans, elle est haute comme 3 pommes et pourtant, elle nage déjà plusieurs kilomètres tous les jours. A l'époque, il n'y a pas énormément de piscines municipales, vous vous en doutez. Alors Marie, elle nage en rivière, c'est moins facile. Un beau jour, Marie participe à une sortie scolaire et elle assiste à son premier spectacle de cirque. La petite Marie observe tous les numéros sans en rater une seule seconde. Elle a les yeux écarquillés, la bouche ouverte et surtout, elle ressent une grande émotion. Dans ce spectacle, c'est bien simple, tout lui plaît. Tout lui semble incroyable. Alors, à la sortie du spectacle, elle court à la maison et quand enfin son père est là, elle le supplie de lui payer des leçons de cirque. Et c'est décidé, Marie veut être une circassienne. C'est donc ainsi que Marie va commencer une formation de funambule, mais aussi de trapéziste, de jongleuse, puis de cavalière. Marie se sent profondément heureuse lorsqu'elle est sous un chapiteau et qu'elle flirte avec le vide. Et ça y est, on peut le dire, Marie, elle a trouvé son chemin. Enfin, elle ne compte pas s'arrêter à un seul chemin. Désormais, Marie se met en tête qu'elle veut faire aussi du vélo. Alors, elle se procure une bicyclette et elle commence à faire du vélo tous les jours dans son quartier. Je peux vous dire qu'à cette époque, Peu de femmes font de la bicyclette, alors certains habitants sont étonnés de ce spectacle public. Certains sont même scandalisés. Mais Marie n'en a que faire du regard des autres et elle continue. Et un autre qui s'en fout royalement de ce que les gens pensent, c'est son père. À eux deux, ils forment vraiment une belle équipe. D'ailleurs, son père est désormais à fond dans l'entraînement de sa fille. L'homme vient de perdre son épouse et cette activité semble lui occuper l'esprit. Et puis on peut dire que quand il s'occupe des entraînements... Félix Constant est sérieux, très sérieux. Marie, elle, elle a 15 ans désormais. Et elle est dans un canoë pour faire un petit exploit. Elle va descendre la meurtre et la moselle sur une longue distance. Et seule en plus. Elle y parvient et elle en retire même beaucoup de fierté. Tout comme son père qui est dans le public. Malheureusement, quelques semaines plus tard, un drame va toucher la famille. Après, la maman, qui est décédée il y a quelque temps, c'est au tour du petit frère de décéder. Je vous l'ai déjà dit, la santé de Jane est plutôt fragile et il n'a que 19 ans quand il succombe à une crise cardiaque. Alors pour Marie et pour son père, c'est un nouveau coup dur qui va une nouvelle fois renforcer leur lien. Et le père et la fille vont noyer leur chagrin dans le sport et dans les espoirs. Et c'est ainsi que, quelques mois après la mort de son frère, Marie se lance dans la conduite et elle devient l'une des premières femmes titulaires du certificat de capacité pour conduire des automobiles. Et vous connaissez Marie, elle ne va pas en rester là, non. Elle va vouloir participer à des courses. À côté de chez elle ? Non. Enfin, oui, un peu, mais pas seulement. Elle va surtout partir dans le Sahara pour faire des courses automobiles. Alors évidemment, certains lui demandent « Et le mariage dans tout ça, c'est bourquant ? Et les enfants dans tout ça, t'en veux combien ? Et la maison de famille future, tu aimerais qu'elle soit sur un étage ou plutôt en rez-de-chaussée ? » Enfin, voyez le genre de questions. Mais pour Marie, la question est réglée depuis bien longtemps dans sa tête. Elle ne se mariera pas. Jamais. Elle le refuse catégoriquement et elle le dit. Elle ne deviendra jamais mère non plus. Les mioches, la vie de famille, c'est pas son truc. Elle laisse ça aux autres. Alors je vous connais, vous allez me dire, pas de mariage ? Ok. Pas d'enfant ? Ok. Alors le sport, c'est bien beau, mais pendant ce temps-là ? Des études quand même ? Je vous connais, c'est tellement votre genre de tout basé sur les études. En tout cas, je peux vous dire que Marie n'a pas mis de côté les études, non, parce qu'elle s'est même inscrite dans plusieurs facultés. Elle étudie donc la médecine, mais aussi le droit. Elle obtient dans la foulée un diplôme d'infirmière de la Croix-Rouge. Et ce qu'elle aime par-dessus tout, c'est l'apprentissage des langues. Alors elle se met à étudier cinq langues à la fois. Le monde appartient à ceux qui s'élèvent tôt, et avec tout ça, Marie ne dort pas beaucoup. Quatre ou cinq heures par nuit, max. Nous sommes en 1904, et Marie remonte sur sa bicyclette. Enfin, ce n'est plus une bicyclette dans le quartier, non. C'est désormais un vélo de course sur les belles routes. Alors à ce moment-là, Marie, elle vit à Nancy. Et elle décide de faire la course Nancy-Bordeaux, puis Nancy-Milan, puis Nancy-Toulouse. Mais elle ne s'arrête jamais. Le seul souci, ce sont quand même les vêtements. Bah oui, parce que pour pédaler, il faut être à l'aise. Mais les femmes ne sont pas autorisées à porter un pantalon. Alors Marie, elle doit adopter la jupe-culotte. Marie va aussi s'intéresser à l'aviation. Ce sentiment de voler lui permet d'imaginer une grande liberté. Alors, elle commence à passer des brevets. Dans le même temps, là nous sommes en 1908, Marie a un autre objectif. Elle veut faire le Tour de France cycliste. Alors, elle dépose sa candidature, mais les organisateurs refusent. Du coup, Marie se remet à la nage. Et elle devient la première Française à accomplir les 12 kilomètres de la traversée de Paris à la nage. Puis, après la nage... Marie se met à la montagne et elle devient la première femme à réaliser la traversée Charmos-Grébon en 18 heures, ce qui fait d'elle l'une des pionnières de l'alpinisme français. Bon, les sports de montagne ou les sports de glisse, c'est son truc. Donc, entre 1908 et 1910, Marie va remporter plus de 20 médailles d'or dans différentes disciplines, par exemple en ski, en patinage artistique ou bien encore en patinage de vitesse. Elle va aussi gagner, Marie, une compétition féminine de bobsleigh, en clair. tout ce que Marie touche se transforme en or. Allez, on repasse dans les airs si vous le voulez bien. Et c'est en 1909 que Marie devient la première femme, une nouvelle fois, à piloter un ballon au-dessus de la mer du Nord et de la Manche. Elle choisit de nommer son ballon l'étoile filante. Une étoile qu'elle va faire décoller depuis un parc de sa ville à elle, c'est Nancy. Alors, ce qui est à retenir de ce vol, c'est que Marie n'a pas prévu de faire atterrir son ballon en Angleterre. Non, à la base, elle devait revenir en France. Mais le vent va quelque peu changer son trajet. Au total, 720 kilomètres, 14 heures de trajet. On est à 2500 mètres de hauteur et il fait froid. Il fait même très froid à cette altitude. Et la neige tombe désormais sur le ballon rempli d'air. Le problème, c'est que cette neige est un poids pour le ballon. Et il faut que Marie réagisse vite. Et ni une ni deux, elle décide de se délester de certains objets qui sont dans le ballon. Le ballon file désormais à très basse altitude. La nacelle finit même par toucher l'eau, pas qu'une fois, mais à 52 reprises. Heureusement, chaque fois, Marie parvient à retrouver un petit peu d'altitude, notamment pour éviter les falaises. Mais ce n'est pas fini, parce que nous sommes en pleine nuit, toujours dans ce ballon, et Marie percute la cime des arbres. Le choc est si violent que Marie est éjectée de sa nacelle. Des habitants ont été alertés par le bruit de l'accident. Et ils viennent désormais rapidement à son secours. Bon, rassurez-vous, Marie va s'en sortir saine et sauve, plus de peur que de mal. Les airs ne vont pas l'effrayer non plus. Et quelques semaines plus tard, Marie va commencer ses premiers essais en tant que pilote d'avion. Elle devient rapidement titulaire du brevet de pilote, ce qui fait d'elle la troisième femme au monde à obtenir son brevet de pilote. Alors des beaux moments en avion, Marie va en connaître. Et des galères aussi. Vous souhaitez écouter la suite de la petite histoire de Marie Marvin, la fiancée du danger ? Rendez-vous dans notre prochain épisode de la petite histoire.