Speaker #1Alors, je m'appelle Delivrance Mackinson. Et je suis tailleur de pierres. Je suis né en Haïti. Je suis venu quand j'avais 3 ans en France, en Picardie, dans un petit village qui s'appelle Arnay-sur-Automne. Et mes parents avaient une carrière de pierre. Du coup, j'ai grandi dans les carrières. Et aussi loin que je me souvienne, la première pierre, j'avais 6 ans quand je taillais mes premières pierres. Alors, mon métier, c'est tailleur de pierres. Et la taille de pierres, ça consiste à restaurer et rénover les monuments, comme on a un beau patrimoine en France, en fait. Pour ma part, je me suis spécialisé dans les monuments historiques. Et du coup, à cause des pluies acides, de la pollution, du gel, des intempéries, les pierres arrivent à un moment, les pierres calcaires. Comme on est sur du calcaire, on est sur 45 millions d'années en arrière sur ces pierres calcaires. On a amené à les changer, certaines pierres. Alors on travaille qu'un architecte des monuments historiques. On a le plan de la cathédrale ou de l'église ou du musée qu'il faut restaurer. Et ensuite, il y a un échafaudage qui est monté. Et on a amené devant le parement, devant la façade. Et on vient... On a cassé la pierre, on retaille la pierre à l'identique. Ça, c'est vraiment primordial, c'est de retailler la pierre à l'identique et la replacer en tiroir, comme on dit, dans le monument, de manière à ce qu'on ne voit pas que la pierre a été changée. Et c'est comme ça que les monuments durent vraiment dans le temps. Et ce que je me dis, c'est que comme on est sur des pierres qui ont des millions d'années, donc finalement, quand on est sur une cathédrale qui a 800 ans à échelle humaine, ça reste du travail de l'artisan, en fait. J'ai l'impression que ces personnes que je n'ai pas connues, forcément, il y a 800 ans, ça reste toujours des copains. où c'est comme s'ils étaient là hier ou ils seront là demain. Ça reste vraiment de l'ouvrage de taille de pierre. Alors, les types de chantiers sur lesquels je travaille, ça a été notamment énormément dans Paris. Alors, il y a un chantier qui m'a beaucoup, beaucoup marqué. En fait, j'ai commencé mon premier chantier, c'était pour le Louvre. Et là, j'ai rencontré des camarades tailleurs de pierre. Après, on s'est toujours retrouvés d'un chantier à l'autre. Ça a été le Louvre, le château de Versailles. J'ai beaucoup aimé travailler au château de Versailles pendant plus de 4 ans. Et surtout, un chantier qui m'a énormément marqué, c'est le pont Neuf. Comme je suis resté sur le pont de l'âge de 25 ans à 30 ans, 5 ans sur ce pont. En fait, je l'avais toujours connu échafaudé en arrivant sur Paris. Et c'est un pont que j'aimais beaucoup parce qu'enfant, je venais de Picardie avec mes parents en voiture. Quand on visitait Paris, mon père disait que c'était le plus vieux pont de Paris. Et dans la bouche de mon père, pour moi, ça fait une résonance assez incroyable. Et je me disais que déjà, j'aimais cette ville, Paris, mais... De traverser le vieux pont de Paris, c'était émouvant. Et du coup, le fait d'y travailler plusieurs années après, ça m'a toujours rappelé la voix de mon père. Et surtout, ce qui est bien, c'est que c'est un pont qu'on a changé à peu près à 80%. On est descendu jusqu'à la Seine. On a enlevé quasiment 80% des pierres jusqu'à la Seine. Et après, on a les toutes les pierres qui viennent de Saint-Maximin. On a dû tout rebâtir et tout retailler à l'identique. Je voulais ce pont. Et du coup, on m'a dit, tu veux ce pont ? En gros, il est à toi. Et j'avais l'impression de... travailler de malaxer l'histoire, de rentrer de plein pied dans l'histoire de Paris. C'est comme si c'était un rêve qui devenait réalité. Et ce qui était émouvant, c'est que je voyais très souvent, en fait, le fait d'être sur le pont, quand on est en bas au niveau de la Seine, parce qu'on travaille sur des berges échafaudées, sur des berges sur l'eau, et du coup, le fait de voir quelqu'un passer sur un pont, ça change complètement notre regard sur la personne qui passe. C'est pas comme si on passe sur un boulevard. Tout devient un peu mystique, un peu, je sais pas, comme si le temps s'arrêtait un peu quand on regarde ces personnes passer. Et je croisais souvent Cabu. le dessinateur qui passait souvent et un jour, nos soins lui ont dit Ah mais depuis le temps que je vous vois, venez voir ce qu'on fait, nous, vous vouliez, sur le chantier. Il m'a dit Ah mais je suis à la bourre pour aller chez Charlie. Et ça nous a bien fait marrer et on a passé plusieurs minutes à regarder les pierres. Voilà. Et comme je dessine à côté, c'était émouvant. Uber EVE aussi, je croisais souvent Uber EVE. Et puis j'ai vu les personnes grandir. Un père qui a amené son enfant, sûrement, j'imagine, tous les jours à l'école et au bout de cinq ans, je me dis Ah mais oui, il a grandi. ce que je voyais quasiment tous les jours. Il y a beaucoup de personnes qui empruntent le même chemin. Et c'était surtout changer ces pierres et de rentrer deux pierres, en mettre d'autres et puis les retailler. Et puis j'étais le tailleur de pierres attitré sur ce pont. J'étais le seul tailleur de pierres à l'année. Et ensuite, une ou deux fois par an, quand il fallait mettre des coups de bourre, comme on disait, on appelait un ou deux autres tailleurs de pierres. Mais j'étais le seul tailleur de pierres à l'année. Et sinon, quand la scène était encrue, donc on ne pouvait plus accéder au chantier. Et là, j'allais travailler sur la cathédrale d'Amiens. très belle cathédrale aussi que j'adore. Alors, pour travailler une pierre sur un pont, là, c'était vraiment du gros œuvre. Alors du coup, une barge avec... lequel il y a un échafaudage. On se situe au milieu du pont et on commence d'abord par retirer les pierres d'en haut, les pierres des mains courantes. Et à l'aide de pieds de biche, en fait, on vient fragiliser la pierre et on décèle la pierre. Et ensuite, elle est amenée, il y a une barge, il y a une péniche qui vient et on met les pierres sur cette péniche. Alors, on a l'aide de palans, des poulies et des palans pour soulever les pierres. On les déchausse, on les met à la benne, tout bêtement. Les pierres les plus belles et esthétiques, je pense qu'elles vont au musée de Cligny à Paris, on les garde. Mais la plupart des pierres sont amenées, après je ne sais pas où, elles partent à la benne, on appelle ça la benne. Donc, on déchausse la première rangée de pierres d'en haut, ensuite la deuxième rangée de pierres, la troisième, ainsi de suite, jusqu'à la Seine. Le squelette, j'ai envie de dire, du pont, il reste là. sur place, mais à peu près 80% des pierres sont retirées. Et ensuite, on va remettre des pierres en partant du bas et en les taillant et en les remettant successivement jusqu'à la main courante et jusqu'au niche du pont neuf. Et tout ça, c'est à l'aide de palans. Pour déposer ces grandes pierres, on commence à 6h du matin et il y a un camion qui venait avec un bras articulé. Et moi, mon rôle, entre autres, c'était déjà pour enlever les pierres. On perçait dans la pierre des trous. Ensuite, on mettait une agrafe en métal. On mettait une résine bicomposante. dans ces trous. Et le lendemain matin, la résine avait pris. Et du coup, là, vu qu'on avait déjà fragilisé la pierre, on déchaussait à nouveau la pierre, qui était amenée par la grue également, qui était posée aussi sur le camion et qui partait à la même, si ce n'était pas sur la péniche, et ainsi de suite. Et pareil, pour déposer les pierres, ce sont des gestes assez précis. On appelle ça élinguer la pierre. On met des cordages autour de la pierre, on vient la poser sur les autres pierres. On a des petites cales en bois. Et ensuite, à l'aide de pieds de biche, on soulève la pierre, on enlève ses élingues. Et petit à petit, on redépose la pierre. On met toutes les pierres posées sur des petites de cale en bois de 1 cm et qu'on retrouve dans le temps, on retrouvait ces mêmes cales il y a plusieurs siècles dans cette pierre, que je gardais toujours d'ailleurs de par-devers moi, ou sinon je reprenais ces mêmes cales que je reposais. Pour parler des chantiers très sympas, très cool comme l'église Saint-Sulpice, comme le Louvre aussi, alors on y vient à plusieurs reprises le Louvre, j'ai toujours connu échafauder, d'ailleurs à l'heure où on parle je suis sûr qu'il y a encore des échafaudages qui se restaurent encore et un des chantiers qui m'a le plus... Le plus marqué et qui m'a le plus ému, c'était la cathédrale de Paris, Notre-Dame. C'était bien avant les incendies, c'était il y a 15 ans de ça en arrière. Et depuis l'enfance, j'avais toujours connu échafauder. Et du coup, on a terminé la dernière partie complètement à gauche de cette cathédrale. Et on a changé, on était à 8, d'ailleurs, de pierres. On a changé 900 m3, quasiment 1 km3 de pierres, à 8 ouvriers. Et c'était émouvant parce que ça crée des relations entre les êtres, entre nous, qui restent émouvantes parce qu'à l'époque, moi je l'appelais ma maman. C'était comme une mère. pour moi, parce qu'elle me donnait à manger, à boire et grâce à elle, je pouvais vivre ou survivre. Mais ce qui était émouvant, c'est qu'à l'époque, on restait après les heures, on était content, on fait corps avec le bâtiment, c'est comme si elle fait partie de nous, c'est comme si elle est dans notre chair et du coup, on restait, on avait la clé, on pouvait aller sur cette cathédrale quand on voulait, c'était vraiment à l'ancienne et du coup... Du coup, elle m'a beaucoup ému cette cathédrale parce qu'on a commencé du haut de la cathédrale et puis petit à petit on descend. Donc on change les pierres. Alors pour changer les pierres, on a le plan de la cathédrale. On sait qu'il y a telle pierre et telle pierre à changer parce que ça, ça a été vu en réunion avec les architectes. Et puis après nous, on a notre mot à dire, mais voilà, ça a été vu avec les architectes. On vient à l'aide de la massette et la pointe roche, on casse cette pierre et ensuite on remplace la pierre qui est absente par un chevron en bois. qui va avoir la taille de la pierre, comme ça, ça reprend la force de la pierre absente. On amène la pierre dans du chantier, on la monte. On avait des ascenseurs, des lifts. On est face à notre pierre absente, notre baie. On prend les mesures, on prend les côtes de la pierre, on la retaille à l'identique et on la replace dans le mur. En fait, on en vend le chauffant, bien sûr. Et on est rarement seul face à une pierre, face à cet ouvrage. On est souvent deux pour mettre la pierre dans le parement. Alors, on décide de changer une pierre. quand la pierre est trop erodée à cause du temps passé. On voit ça des fois à la campagne, les pierres font du salpêtre et à cause aussi de la capillarité, les remontées d'eau du sol. Et puis par le temps, par l'usure, on change cette pierre à cause des pluies acides et de la pollution ambiante et aussi le gel qui peut faire que les pierres se fendent. Et arrive un moment, les pierres, on voit qu'elles sont usées parce qu'elles commencent à s'effriter. Elles font comme on dit du calcin. Il y a tout le sel qui revient à la soupe. passe de la pierre et du coup on voit que vraiment faut changer cette pierre et une fois qu'elle est changée ben on est peinard pour 500 euros Mon parcours pour apprendre le métier de la taille de pierre, ça a été... Déjà, mes parents, comme je disais, avaient une carrière de pierre. Et depuis l'enfance, depuis que j'entends parler, là j'ai trois ans quand j'arrive d'Haïti, j'entends souvent le mot carrière. Et à l'époque, je crois qu'il n'y avait qu'une chaîne télé ou deux. chaîne et souvent les journalistes ils parlaient de carrière ou aux comédiens et dans mon imaginaire d'enfance, j'étais sûr que tout le monde allait des carrières et qu'il fallait taillir de pierre pour gagner sa vie, pour faire carrière, tout le monde allait dans la carrière pour faire une carrière et du coup, j'ai l'impression que ça a commencé depuis là et puis après je me suis dit mais comment bâtit les cathédrales ? Ça m'a toujours fasciné. Et après, en grandissant, ça m'a un peu sorti de l'esprit. Après, j'ai rencontré l'art du cirque. J'ai rencontré Annie Fratellini et Pierre Etex. Je voulais faire l'école. Enfin, je ne sais pas, je voulais. Je l'ai fait également, l'école du cirque d'Annie Fratellini, jusqu'à 15 ans. Et je pensais que j'allais faire carrière dans le cirque. Et puis après, je me suis aperçu que c'était le dessin et la bande dessinée qui me passionnaient. Alors, j'ai commencé par la bande dessinée et puis la peinture. Et j'ai rencontré des personnes vraiment extraordinaires, des dessinateurs magnifiques. qu'on connaît tous, notamment Georges Besse et Moebius, et puis Jodorowsky aussi. Et puis un jour, je me dis, ah mais qu'est-ce que je vais faire plus tard ? Alors j'ai eu la possibilité pendant deux ans de travailler dans une agence de publicité. C'était au tout début des échanges, c'est les premiers contrats où tu travailles trois semaines en entreprise et une semaine à l'école. Puis ça a duré deux ans, puis après je me suis dit, qu'est-ce que je peux faire d'autre ? J'ai pris une année sabbatique, et puis après je suis allé au pied de la Tour Eiffel, il y avait un endroit qui s'appelle Espages Jeunes, je crois. on pouvait trouver du travail. Je suis tombé sur un magazine et j'ai vu la formation en taille de pierre et tout de suite, ça m'est revenu. Je me suis dit, ah mais oui, mais la pierre, ça me parle et tout ça. Donc tout de suite, j'ai postulé et j'ai reçu un coup de fil un an après de cette école de taille de pierre. Et heureusement que j'étais chez moi parce qu'à l'époque, il n'y avait pas de portable. Et je reçois ce coup de fil, on me dit, écoutez, il y a une place qui se libère, ça vous dit, de cette formation de taille de pierre. Et j'ai dit oui tout de suite. Et du coup, voilà, j'ai fait les compagnons allongés. dans la taille de pierre, dans la pierre de Tufo. Et forcément, ça a réveillé tous mes souvenirs d'enfance et ça m'a plu et j'ai compris que ma vie et ma carrière étaient là. Et après, il y a eu tout de suite du travail au Louvre. Et puis après, on m'a toujours dit, tu prends les monuments que tu veux. J'ai eu la chance de travailler sur tous les monuments. que je rêvais. Quand j'ai travaillé sur ces monuments, j'ai commencé, c'était très réconfortant pour moi. Il y a quelques agences dans Paris, mais je crois que c'est à l'ancienne, ça devait être toujours comme ça. Ça a été beaucoup par des agences, par intérim. Ce sont ces intérims qui ont vraiment le carnet d'adresse des entreprises pour les monuments historiques. Et en fait, ça fait comme un lien un peu familial parce que ils te connaissent, ils te servent, on se tutoie, on se tape sur l'épaule. Et du coup, ils servent un peu la personnalité de telle et telle personne et ils se disent, je pense que avec cette personnalité-là, il sera bien là puisqu'il épanouit. Ils savaient même comme un passion pour les arts et pour l'histoire. Et du coup, on m'a toujours réconforté et accompagné dans les monuments, comme le Louvre, où vous savez que j'allais donner le meilleur de moi-même. Enfin, j'espère que c'est ce que j'ai fait. Et du coup, après, c'est très réconfortant parce que tu sais que tu travailles au jour le jour. Et puis, si le chantier ne te convient pas ou s'il y a des tensions ou parce qu'il y a des personnalités avec qui on ne s'entend pas, tu sais toujours que tu peux changer de chantier. Et du coup, ça, c'était très réconfortant. Et après, je travaillais un petit peu en indépendant, mais ça a surtout été comme la plus... Je pense que la plupart des terres de pierre, ils travaillent beaucoup avec ce système d'intérim. Je pense que ça devait être comme ça depuis le XIIe siècle. Alors, une anecdote que j'aime bien raconter sur ce métier, c'est que je me rappelle à Notre-Dame, on travaillait, c'était l'été. Et quand on retire une pierre d'un monument, quand il faut la changer, donc vous retirez le mortier, mais derrière une pierre, c'est une capsule du temps, le temps ne bouge pas. Et tout ce que l'ouvrier a laissé derrière cette pierre, on le retrouve. Et ce qui était émouvant, c'est que je me rappelle, c'était en été, et je disais à des amis, qui venait me rendre visite, de passer et de profiter de cet espace merveilleux. Et du coup, je me rappelle, mon pote Julien m'avait ramené des cerises. Et derrière cette pierre, la même journée, j'ai retiré une pierre et il y avait plein de noyaux de cerises. C'était à la fois comme si je remontais le temps, mais comme si le passé, le présent, ça se rejoignait. Et du coup, c'était tous ces noyaux de cerises, tous ces os de poulet qu'on trouve derrière la pierre. Au Louvre, on avait retrouvé une paire de sabots derrière une pierre. Et aussi sur les arènes d'Arles, à Garnier Street. Et pendant mon temps sur les Arrendards, j'ai retrouvé beaucoup derrière les pierres des coquilles d'huîtres, des huîtres. Donc, il y a 2000 ans, ils devaient manger des huîtres à foison parce que derrière chaque pierre, il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'huîtres et tout ça. C'était beau parce que c'était nacré, c'était poli avec le temps. Alors, du coup, c'est une tradition dans la taille de pierre, je crois, c'est de laisser un petit quelque chose de nous derrière cette pierre pour les ouvriers qui viendront plus tard. Et comme en tant que peintre, j'ai eu envie de laisser une petite trace de moi pour les ouvriers qui viendront. plusieurs centaines d'années. Et du coup, je me suis dit, allez, je fais cadeau de certains de mes tableaux avec des mots comme Sois heureux, passant Enfin, que des mots amicals et d'amour, d'amour de l'autre. Et c'est des tableaux que j'ai mis derrière les pierres au Pont-Neuf. J'ai dû mettre 7, 8 tableaux dans le Pont-Neuf. Et c'était émouvant parce qu'un matin, j'ai mis un tableau derrière une grosse pierre et puis ça reste. Puisqu'après, de toute façon, c'est moi qui fais le mortier. Puis je sais, on ne peut jamais être sûr, mais je suis plus que certain qu'ils resteront dans le temps. Je me rappelle au pont avoir mis un petit tableau comme ça. et le lendemain matin, il y avait des amoureux qui s'embrassaient sur cette pierre. Quand je suis passé, c'était émouvant parce que je me suis dit, ils ne savent pas qu'il y a un de mes tableaux derrière cette pierre, sous là où ils s'embrassent et c'était émouvant. Et puis comme ça, ça me permet aussi de me dire que je n'ai pas rêvé parce que c'est tellement un métier, ma vie qui est tellement beau. C'est assez incroyable d'être là et d'être sur un échafaudage et puis de contempler Paris, les passants, la vie et puis de se dire que quelque part, on participe au beau et à l'esthétique de la ville et puis que ça va durer longtemps, même si on a tendance un peu à l'oublier. Voilà. de se le dire et de se le rappeler et de se dire qu'on marque un peu l'histoire comme ça et de le raconter à nos proches et aux amis, ça fait plaisir.