undefined cover
undefined cover
La honte doit changer de camp cover
La honte doit changer de camp cover
La vie en rouge

La honte doit changer de camp

La honte doit changer de camp

09min |02/06/2024
Play
undefined cover
undefined cover
La honte doit changer de camp cover
La honte doit changer de camp cover
La vie en rouge

La honte doit changer de camp

La honte doit changer de camp

09min |02/06/2024
Play

Description


Dans ce douzième épisode de La vie en rouge, écoutez la suite du podcast d'Esther, survivante anglaise de 58 ans, qui a connu la prostitution à partir de ses 45 ans, Aujourd'hui; elle nous dit ce qu'elle pense du système de la prostitution, de ce qu'apporte le militantisme et la possibilité de parler avec d'autres survivantes.


C'est grâce à un véritable coup de théâtre, un "deus ex machina", qu'Esther a pu sortir de la prostitution. Aujourd'hui, elle est devenue activiste pour l'abolitionnisme et écrit pour le site britannique Nordic Model Now.


Elle expose tous les mensonges de l'industrie du sexe, en nous parlant des "clients" prostitueurs, des réseaux de prostitution, de la hiérarchie raciste et de classe qui règne dans le système. Elle dénonce aussi l'inversion du stigma, de la honte, qui doit cesser de porter sur les victimes, les personnes en situation de prostitution, pour être rendue à ceux qui devraient la porter, les agresseurs.


Vous pouvez lire l'intégralité du témoignage retrasncrit sur le site du Mouvement du Nid, qui soutient ce podcast.
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/temoignages/esther-javais-le-pouvoir/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast aborde des sujets difficiles, notamment des violences sexuelles.

  • Speaker #1

    On nous parle souvent du choix. Elles ont choisi. Elles aiment ça. Elles savent où elles vont.

  • Speaker #0

    Nous, survivantes d'inceste, de violences intrafamiliales ou de prostitution, on cherche la dissociation.

  • Speaker #2

    Nous, les survivantes de la prostitution, on est les dernières oubliées du mouvement MeToo. Moi,

  • Speaker #1

    je n'avais pas l'impression que c'était un métier. C'était un calvaire. Maintenant, j'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Comment une banale jeune fille qui a... Pas spécialement de problème dans sa vie, peut se retrouver sur le chemin de la prostitution.

  • Speaker #1

    Je suis sur le ventre de la rue, je suis sur le ventre de la prostitution.

  • Speaker #2

    J'avais envie de tout détruire, de casser toute ma vie. Je me retrouvais dans la prostitution de nouveau.

  • Speaker #0

    On ne peut pas guérir le viol avec le viol.

  • Speaker #2

    On a survécu.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. Épisode 12, la honte doit changer de camp.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Esther et je viens de Londres. J'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Tu as décidé quand même de prendre la parole pour dire la vérité sur ce que tu as vécu et ce que vivent les femmes dans ce système.

  • Speaker #1

    C'était parce que j'avais rencontré quelques hommes qui étaient survivants mais qui ne parlaient pas. Les hommes qui sont quittés la situation de prostitution, il y a beaucoup plus d'honte. On voit vraiment ce que pensent les clients quand on entend comment ils parlent des hommes qui se prostituent. C'est comme ça que vous vous rendez compte de ce qu'ils pensent des femmes. J'ai rencontré d'autres femmes après j'ai commencé à aller à des conférences féministes. J'ai beaucoup aimé ça parce qu'on avait beaucoup de même expérience dans la vie. Les femmes quittaient la situation de prostitution assez récemment. et comme ça j'essaie de les aider.

  • Speaker #0

    Comment tu fais avec les femmes qui sont toujours dans la prostitution, si elles disent aussi j'ai le pouvoir, etc. ?

  • Speaker #1

    J'accepte ça en fait, surtout les femmes qui ont les expériences de violence et tout ça, dès que l'on fonce, je pense que tout ce qu'on peut faire, c'est pour dire que si vous voulez parler avec quelqu'un, je suis toujours là. Quand j'ai lu les articles sur le site de Nordic Model Now, C'est mon histoire ça. Et ça c'était très fort pour moi. C'était incroyable qu'il y avait des femmes qui parlaient de ça en fait. Quand j'habitais dans les foyers, j'étais très loin de l'endroit où j'étais avant et de mes amis. J'ai envoyé des messages à tous les amis que je n'avais pas vus depuis presque dix ans. Ils ont tous emmené mon roi. Il y avait un de mes amis qui a dit, c'est la même chose qui s'est passée pour moi, c'est une femme que je connais depuis plus de vingt ans et je ne savais pas. Pour combattre la honte, des fois il faut parler parce que peut-être il y a quelqu'un d'autre qui se rend compte, mais aussi je ne suis pas seul. C'est ça le plus important, c'est que les gens s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls.

  • Speaker #0

    Dans les statuts officiels, quand c'est légal, les femmes ne gagnent pas d'argent en fait. Pour gagner beaucoup d'argent, il faut sortir du légal.

  • Speaker #1

    Je voyais bien que c'était la demande qui monte en Allemagne. Comme ça, les hommes qui ont des modèles, ils ont besoin de trouver beaucoup plus de femmes. En fait, ces femmes gagnent moins d'argent, beaucoup moins d'argent. Les femmes qui se trouvaient dans la situation de prostitution avant que l'Allemagne change la loi. Et les gens qui disent que c'est moins dangereux dans les modèles, c'est tout à fait de la merde. C'est comme si on dit, il faut que vous gagnez moins d'argent.

  • Speaker #0

    Normalement, plus vous gagnez d'argent, plus vous avez de protection. Ça montre bien que ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Après ça, les prix tombent. Comment on peut dire que c'est le pouvoir ? Maintenant, vous gagnez beaucoup moins. On dit que vous avez de la sécurité. C'est de la merde.

  • Speaker #0

    Il y a deux façons de voir les choses, l'abolitionnisme et sex work is work, le travail du sexe est un travail.

  • Speaker #1

    Il y a toujours les mensonges et les gens qui exagèrent. En 2016, ils ont commencé à compter comment la prostitution contribue à l'économie. Le gouvernement a gagné 5 millions de livres. C'était le gross, l'argent. En total,

  • Speaker #0

    le chiffre d'affaires,

  • Speaker #1

    mais en fait, ce qui gagne les individus, c'était un billion. Comme s'il y avait une taxe de plus de 70%. Même les riches paient 40%, alors c'est quoi ? Et les gens ont dit, ce sont les costs, les coûts. C'est quoi ça ? C'est la sécurité ? Les chiffres comme ça, on ne gagne pas beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    OnlyFans, c'est de la prostitution ?

  • Speaker #1

    Sur les médias sociaux, le pourcentage de femmes qui gagnent la plupart des gens, c'est très petit. Et les autres, la plupart des femmes gagnent moins que le salaire moyen. Combien d'heures qu'il faut passer pour gagner cet argent ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, on a l'impression que c'est de l'argent magique. Oh, on met une photo et ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, exact. La chose qui m'occupe le plus, c'est la discrimination dans le porno et aussi la prostitution. On dit partout qu'on est contre la haine, qu'on est contre la hate speech. Les hommes peuvent aller sur les sites pornos, choisir les films où il y a des actes de violence extrême. Ou il y a même dans le titre du film, l'origine ethnique des femmes qui se font violer sur ces films comme ça. Personne ne dit. Personne ne dit que ça la haine. Personne ne dit que c'est pareil que dire les paroles de haine l'honneureux. C'est permis parce que ça s'occupe du désir de la sexualité masculine. Dans les baudels en Allemagne, il y a des étages où il y a des femmes qui sont par origine ethnique. Ici, on a les femmes de Roumanie. Ici, il y a les femmes d'Asie. Je ne sais pas si c'est la même en France, mais en Angleterre, c'est interdit de faire ça dans les emplois.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    On ne va pas à l'hôpital où il y a... Ici, il y a les médecins de Roumanie. Ici, il y a les médecins d'Asie. Personne ne fait ça. C'est pour ça que c'est pas du travail. Aussi, on voit que les clients prostituées, même quand il y a des baudels en Allemagne, ils voyagent toujours en Thaïlande et tout ça parce qu'ils trouvent toujours le prix plus bas. Et les gens des organisations internationales, quand ils ont des hommes qui voyagent dans les autres pays, ces hommes-là, ils ont toujours les salaires expatriés. Quand ces hommes-là, s'ils visitent les femmes en situation de prostitution, est-ce qu'ils partagent de ces salaires qu'ils ont ? Mais non. Partout, ils cherchent toujours le prix le plus bas.

  • Speaker #0

    Tu connais beaucoup de survivantes en Grande-Bretagne, partout ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup avec des survivantes ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'amis qui sont survivants dans les autres pays. Je me sens qu'on a beaucoup d'expériences en commun. N'importe le pays où ça s'est passé, il y a les mêmes choses qui sont passées. La violence et le système, comment ça s'arrange. Il y a toujours les proxénètes, il y a toujours... Partout, c'est très difficile de quitter. la situation de prostitution. Il y a des obstacles partout, social, économique, psychologique, des fois comme c'était comme ça avec moi. Des fois quand j'ai parlé, j'ai rencontré les jeunes filles de beaucoup de pays différents qui n'ont jamais entendu une femme parler comme ça, une femme qui était en situation de prostitution, qui même osent parler comme ça.

  • Speaker #0

    tu cherches toujours à dévoiler tous les mensonges, toutes les choses qui sont fausses et qui sont à l'envers en fait.

  • Speaker #1

    J'espère que les gens commencent à se rendre compte comment ça se passe, parce que je trouve ça incroyable. Je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui vivent avec la honte. Le problème avec la prostitution, la pornographie, c'est tout ça, c'est la question de la honte. Ce sont les clients prostitués qui veulent toujours que la honte continue, parce qu'ils ont beaucoup à perdre. Il y a cette identité de sex worker. Personne ne parle d'identité de sex worker. C'est où l'identité des clients prostituées ? On ne parle jamais de ça. C'est parce que ces gens-là ont beaucoup de perdre. C'est un mensonge quand les gens disent qu'ils vont enlever la honte. Ils veulent préserver la honte, c'est ça ? Nous.

  • Speaker #2

    Alexine, Anne, Esther, Lexi, Rosalie, Rosane, Valérie, qui avons connu la prostitution et qui avons pu nous en sortir. Nous avons conçu et réalisé ce podcast pour parler entre nous, pour dire ce qu'est vraiment la prostitution. Si vous aussi vous avez vécu ou vivez encore de la prostitution, sous quelque forme que ce soit, et vous avez envie d'en parler, vous pouvez nous contacter sur les comptes Instagram ou TikTok de La Vie en Rouge.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. L'ensemble des épisodes sont disponibles sur les plateformes habituelles. Avec le soutien éditorial, logistique et financier du Mouvement du Nid, enregistré au studio La Poudre à la Cité Audacieuse. Merci à la Fondation des Femmes pour son soutien indéfectible à toutes les femmes victimes de violences.

Description


Dans ce douzième épisode de La vie en rouge, écoutez la suite du podcast d'Esther, survivante anglaise de 58 ans, qui a connu la prostitution à partir de ses 45 ans, Aujourd'hui; elle nous dit ce qu'elle pense du système de la prostitution, de ce qu'apporte le militantisme et la possibilité de parler avec d'autres survivantes.


C'est grâce à un véritable coup de théâtre, un "deus ex machina", qu'Esther a pu sortir de la prostitution. Aujourd'hui, elle est devenue activiste pour l'abolitionnisme et écrit pour le site britannique Nordic Model Now.


Elle expose tous les mensonges de l'industrie du sexe, en nous parlant des "clients" prostitueurs, des réseaux de prostitution, de la hiérarchie raciste et de classe qui règne dans le système. Elle dénonce aussi l'inversion du stigma, de la honte, qui doit cesser de porter sur les victimes, les personnes en situation de prostitution, pour être rendue à ceux qui devraient la porter, les agresseurs.


Vous pouvez lire l'intégralité du témoignage retrasncrit sur le site du Mouvement du Nid, qui soutient ce podcast.
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/temoignages/esther-javais-le-pouvoir/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast aborde des sujets difficiles, notamment des violences sexuelles.

  • Speaker #1

    On nous parle souvent du choix. Elles ont choisi. Elles aiment ça. Elles savent où elles vont.

  • Speaker #0

    Nous, survivantes d'inceste, de violences intrafamiliales ou de prostitution, on cherche la dissociation.

  • Speaker #2

    Nous, les survivantes de la prostitution, on est les dernières oubliées du mouvement MeToo. Moi,

  • Speaker #1

    je n'avais pas l'impression que c'était un métier. C'était un calvaire. Maintenant, j'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Comment une banale jeune fille qui a... Pas spécialement de problème dans sa vie, peut se retrouver sur le chemin de la prostitution.

  • Speaker #1

    Je suis sur le ventre de la rue, je suis sur le ventre de la prostitution.

  • Speaker #2

    J'avais envie de tout détruire, de casser toute ma vie. Je me retrouvais dans la prostitution de nouveau.

  • Speaker #0

    On ne peut pas guérir le viol avec le viol.

  • Speaker #2

    On a survécu.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. Épisode 12, la honte doit changer de camp.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Esther et je viens de Londres. J'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Tu as décidé quand même de prendre la parole pour dire la vérité sur ce que tu as vécu et ce que vivent les femmes dans ce système.

  • Speaker #1

    C'était parce que j'avais rencontré quelques hommes qui étaient survivants mais qui ne parlaient pas. Les hommes qui sont quittés la situation de prostitution, il y a beaucoup plus d'honte. On voit vraiment ce que pensent les clients quand on entend comment ils parlent des hommes qui se prostituent. C'est comme ça que vous vous rendez compte de ce qu'ils pensent des femmes. J'ai rencontré d'autres femmes après j'ai commencé à aller à des conférences féministes. J'ai beaucoup aimé ça parce qu'on avait beaucoup de même expérience dans la vie. Les femmes quittaient la situation de prostitution assez récemment. et comme ça j'essaie de les aider.

  • Speaker #0

    Comment tu fais avec les femmes qui sont toujours dans la prostitution, si elles disent aussi j'ai le pouvoir, etc. ?

  • Speaker #1

    J'accepte ça en fait, surtout les femmes qui ont les expériences de violence et tout ça, dès que l'on fonce, je pense que tout ce qu'on peut faire, c'est pour dire que si vous voulez parler avec quelqu'un, je suis toujours là. Quand j'ai lu les articles sur le site de Nordic Model Now, C'est mon histoire ça. Et ça c'était très fort pour moi. C'était incroyable qu'il y avait des femmes qui parlaient de ça en fait. Quand j'habitais dans les foyers, j'étais très loin de l'endroit où j'étais avant et de mes amis. J'ai envoyé des messages à tous les amis que je n'avais pas vus depuis presque dix ans. Ils ont tous emmené mon roi. Il y avait un de mes amis qui a dit, c'est la même chose qui s'est passée pour moi, c'est une femme que je connais depuis plus de vingt ans et je ne savais pas. Pour combattre la honte, des fois il faut parler parce que peut-être il y a quelqu'un d'autre qui se rend compte, mais aussi je ne suis pas seul. C'est ça le plus important, c'est que les gens s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls.

  • Speaker #0

    Dans les statuts officiels, quand c'est légal, les femmes ne gagnent pas d'argent en fait. Pour gagner beaucoup d'argent, il faut sortir du légal.

  • Speaker #1

    Je voyais bien que c'était la demande qui monte en Allemagne. Comme ça, les hommes qui ont des modèles, ils ont besoin de trouver beaucoup plus de femmes. En fait, ces femmes gagnent moins d'argent, beaucoup moins d'argent. Les femmes qui se trouvaient dans la situation de prostitution avant que l'Allemagne change la loi. Et les gens qui disent que c'est moins dangereux dans les modèles, c'est tout à fait de la merde. C'est comme si on dit, il faut que vous gagnez moins d'argent.

  • Speaker #0

    Normalement, plus vous gagnez d'argent, plus vous avez de protection. Ça montre bien que ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Après ça, les prix tombent. Comment on peut dire que c'est le pouvoir ? Maintenant, vous gagnez beaucoup moins. On dit que vous avez de la sécurité. C'est de la merde.

  • Speaker #0

    Il y a deux façons de voir les choses, l'abolitionnisme et sex work is work, le travail du sexe est un travail.

  • Speaker #1

    Il y a toujours les mensonges et les gens qui exagèrent. En 2016, ils ont commencé à compter comment la prostitution contribue à l'économie. Le gouvernement a gagné 5 millions de livres. C'était le gross, l'argent. En total,

  • Speaker #0

    le chiffre d'affaires,

  • Speaker #1

    mais en fait, ce qui gagne les individus, c'était un billion. Comme s'il y avait une taxe de plus de 70%. Même les riches paient 40%, alors c'est quoi ? Et les gens ont dit, ce sont les costs, les coûts. C'est quoi ça ? C'est la sécurité ? Les chiffres comme ça, on ne gagne pas beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    OnlyFans, c'est de la prostitution ?

  • Speaker #1

    Sur les médias sociaux, le pourcentage de femmes qui gagnent la plupart des gens, c'est très petit. Et les autres, la plupart des femmes gagnent moins que le salaire moyen. Combien d'heures qu'il faut passer pour gagner cet argent ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, on a l'impression que c'est de l'argent magique. Oh, on met une photo et ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, exact. La chose qui m'occupe le plus, c'est la discrimination dans le porno et aussi la prostitution. On dit partout qu'on est contre la haine, qu'on est contre la hate speech. Les hommes peuvent aller sur les sites pornos, choisir les films où il y a des actes de violence extrême. Ou il y a même dans le titre du film, l'origine ethnique des femmes qui se font violer sur ces films comme ça. Personne ne dit. Personne ne dit que ça la haine. Personne ne dit que c'est pareil que dire les paroles de haine l'honneureux. C'est permis parce que ça s'occupe du désir de la sexualité masculine. Dans les baudels en Allemagne, il y a des étages où il y a des femmes qui sont par origine ethnique. Ici, on a les femmes de Roumanie. Ici, il y a les femmes d'Asie. Je ne sais pas si c'est la même en France, mais en Angleterre, c'est interdit de faire ça dans les emplois.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    On ne va pas à l'hôpital où il y a... Ici, il y a les médecins de Roumanie. Ici, il y a les médecins d'Asie. Personne ne fait ça. C'est pour ça que c'est pas du travail. Aussi, on voit que les clients prostituées, même quand il y a des baudels en Allemagne, ils voyagent toujours en Thaïlande et tout ça parce qu'ils trouvent toujours le prix plus bas. Et les gens des organisations internationales, quand ils ont des hommes qui voyagent dans les autres pays, ces hommes-là, ils ont toujours les salaires expatriés. Quand ces hommes-là, s'ils visitent les femmes en situation de prostitution, est-ce qu'ils partagent de ces salaires qu'ils ont ? Mais non. Partout, ils cherchent toujours le prix le plus bas.

  • Speaker #0

    Tu connais beaucoup de survivantes en Grande-Bretagne, partout ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup avec des survivantes ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'amis qui sont survivants dans les autres pays. Je me sens qu'on a beaucoup d'expériences en commun. N'importe le pays où ça s'est passé, il y a les mêmes choses qui sont passées. La violence et le système, comment ça s'arrange. Il y a toujours les proxénètes, il y a toujours... Partout, c'est très difficile de quitter. la situation de prostitution. Il y a des obstacles partout, social, économique, psychologique, des fois comme c'était comme ça avec moi. Des fois quand j'ai parlé, j'ai rencontré les jeunes filles de beaucoup de pays différents qui n'ont jamais entendu une femme parler comme ça, une femme qui était en situation de prostitution, qui même osent parler comme ça.

  • Speaker #0

    tu cherches toujours à dévoiler tous les mensonges, toutes les choses qui sont fausses et qui sont à l'envers en fait.

  • Speaker #1

    J'espère que les gens commencent à se rendre compte comment ça se passe, parce que je trouve ça incroyable. Je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui vivent avec la honte. Le problème avec la prostitution, la pornographie, c'est tout ça, c'est la question de la honte. Ce sont les clients prostitués qui veulent toujours que la honte continue, parce qu'ils ont beaucoup à perdre. Il y a cette identité de sex worker. Personne ne parle d'identité de sex worker. C'est où l'identité des clients prostituées ? On ne parle jamais de ça. C'est parce que ces gens-là ont beaucoup de perdre. C'est un mensonge quand les gens disent qu'ils vont enlever la honte. Ils veulent préserver la honte, c'est ça ? Nous.

  • Speaker #2

    Alexine, Anne, Esther, Lexi, Rosalie, Rosane, Valérie, qui avons connu la prostitution et qui avons pu nous en sortir. Nous avons conçu et réalisé ce podcast pour parler entre nous, pour dire ce qu'est vraiment la prostitution. Si vous aussi vous avez vécu ou vivez encore de la prostitution, sous quelque forme que ce soit, et vous avez envie d'en parler, vous pouvez nous contacter sur les comptes Instagram ou TikTok de La Vie en Rouge.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. L'ensemble des épisodes sont disponibles sur les plateformes habituelles. Avec le soutien éditorial, logistique et financier du Mouvement du Nid, enregistré au studio La Poudre à la Cité Audacieuse. Merci à la Fondation des Femmes pour son soutien indéfectible à toutes les femmes victimes de violences.

Share

Embed

You may also like

Description


Dans ce douzième épisode de La vie en rouge, écoutez la suite du podcast d'Esther, survivante anglaise de 58 ans, qui a connu la prostitution à partir de ses 45 ans, Aujourd'hui; elle nous dit ce qu'elle pense du système de la prostitution, de ce qu'apporte le militantisme et la possibilité de parler avec d'autres survivantes.


C'est grâce à un véritable coup de théâtre, un "deus ex machina", qu'Esther a pu sortir de la prostitution. Aujourd'hui, elle est devenue activiste pour l'abolitionnisme et écrit pour le site britannique Nordic Model Now.


Elle expose tous les mensonges de l'industrie du sexe, en nous parlant des "clients" prostitueurs, des réseaux de prostitution, de la hiérarchie raciste et de classe qui règne dans le système. Elle dénonce aussi l'inversion du stigma, de la honte, qui doit cesser de porter sur les victimes, les personnes en situation de prostitution, pour être rendue à ceux qui devraient la porter, les agresseurs.


Vous pouvez lire l'intégralité du témoignage retrasncrit sur le site du Mouvement du Nid, qui soutient ce podcast.
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/temoignages/esther-javais-le-pouvoir/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast aborde des sujets difficiles, notamment des violences sexuelles.

  • Speaker #1

    On nous parle souvent du choix. Elles ont choisi. Elles aiment ça. Elles savent où elles vont.

  • Speaker #0

    Nous, survivantes d'inceste, de violences intrafamiliales ou de prostitution, on cherche la dissociation.

  • Speaker #2

    Nous, les survivantes de la prostitution, on est les dernières oubliées du mouvement MeToo. Moi,

  • Speaker #1

    je n'avais pas l'impression que c'était un métier. C'était un calvaire. Maintenant, j'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Comment une banale jeune fille qui a... Pas spécialement de problème dans sa vie, peut se retrouver sur le chemin de la prostitution.

  • Speaker #1

    Je suis sur le ventre de la rue, je suis sur le ventre de la prostitution.

  • Speaker #2

    J'avais envie de tout détruire, de casser toute ma vie. Je me retrouvais dans la prostitution de nouveau.

  • Speaker #0

    On ne peut pas guérir le viol avec le viol.

  • Speaker #2

    On a survécu.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. Épisode 12, la honte doit changer de camp.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Esther et je viens de Londres. J'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Tu as décidé quand même de prendre la parole pour dire la vérité sur ce que tu as vécu et ce que vivent les femmes dans ce système.

  • Speaker #1

    C'était parce que j'avais rencontré quelques hommes qui étaient survivants mais qui ne parlaient pas. Les hommes qui sont quittés la situation de prostitution, il y a beaucoup plus d'honte. On voit vraiment ce que pensent les clients quand on entend comment ils parlent des hommes qui se prostituent. C'est comme ça que vous vous rendez compte de ce qu'ils pensent des femmes. J'ai rencontré d'autres femmes après j'ai commencé à aller à des conférences féministes. J'ai beaucoup aimé ça parce qu'on avait beaucoup de même expérience dans la vie. Les femmes quittaient la situation de prostitution assez récemment. et comme ça j'essaie de les aider.

  • Speaker #0

    Comment tu fais avec les femmes qui sont toujours dans la prostitution, si elles disent aussi j'ai le pouvoir, etc. ?

  • Speaker #1

    J'accepte ça en fait, surtout les femmes qui ont les expériences de violence et tout ça, dès que l'on fonce, je pense que tout ce qu'on peut faire, c'est pour dire que si vous voulez parler avec quelqu'un, je suis toujours là. Quand j'ai lu les articles sur le site de Nordic Model Now, C'est mon histoire ça. Et ça c'était très fort pour moi. C'était incroyable qu'il y avait des femmes qui parlaient de ça en fait. Quand j'habitais dans les foyers, j'étais très loin de l'endroit où j'étais avant et de mes amis. J'ai envoyé des messages à tous les amis que je n'avais pas vus depuis presque dix ans. Ils ont tous emmené mon roi. Il y avait un de mes amis qui a dit, c'est la même chose qui s'est passée pour moi, c'est une femme que je connais depuis plus de vingt ans et je ne savais pas. Pour combattre la honte, des fois il faut parler parce que peut-être il y a quelqu'un d'autre qui se rend compte, mais aussi je ne suis pas seul. C'est ça le plus important, c'est que les gens s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls.

  • Speaker #0

    Dans les statuts officiels, quand c'est légal, les femmes ne gagnent pas d'argent en fait. Pour gagner beaucoup d'argent, il faut sortir du légal.

  • Speaker #1

    Je voyais bien que c'était la demande qui monte en Allemagne. Comme ça, les hommes qui ont des modèles, ils ont besoin de trouver beaucoup plus de femmes. En fait, ces femmes gagnent moins d'argent, beaucoup moins d'argent. Les femmes qui se trouvaient dans la situation de prostitution avant que l'Allemagne change la loi. Et les gens qui disent que c'est moins dangereux dans les modèles, c'est tout à fait de la merde. C'est comme si on dit, il faut que vous gagnez moins d'argent.

  • Speaker #0

    Normalement, plus vous gagnez d'argent, plus vous avez de protection. Ça montre bien que ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Après ça, les prix tombent. Comment on peut dire que c'est le pouvoir ? Maintenant, vous gagnez beaucoup moins. On dit que vous avez de la sécurité. C'est de la merde.

  • Speaker #0

    Il y a deux façons de voir les choses, l'abolitionnisme et sex work is work, le travail du sexe est un travail.

  • Speaker #1

    Il y a toujours les mensonges et les gens qui exagèrent. En 2016, ils ont commencé à compter comment la prostitution contribue à l'économie. Le gouvernement a gagné 5 millions de livres. C'était le gross, l'argent. En total,

  • Speaker #0

    le chiffre d'affaires,

  • Speaker #1

    mais en fait, ce qui gagne les individus, c'était un billion. Comme s'il y avait une taxe de plus de 70%. Même les riches paient 40%, alors c'est quoi ? Et les gens ont dit, ce sont les costs, les coûts. C'est quoi ça ? C'est la sécurité ? Les chiffres comme ça, on ne gagne pas beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    OnlyFans, c'est de la prostitution ?

  • Speaker #1

    Sur les médias sociaux, le pourcentage de femmes qui gagnent la plupart des gens, c'est très petit. Et les autres, la plupart des femmes gagnent moins que le salaire moyen. Combien d'heures qu'il faut passer pour gagner cet argent ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, on a l'impression que c'est de l'argent magique. Oh, on met une photo et ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, exact. La chose qui m'occupe le plus, c'est la discrimination dans le porno et aussi la prostitution. On dit partout qu'on est contre la haine, qu'on est contre la hate speech. Les hommes peuvent aller sur les sites pornos, choisir les films où il y a des actes de violence extrême. Ou il y a même dans le titre du film, l'origine ethnique des femmes qui se font violer sur ces films comme ça. Personne ne dit. Personne ne dit que ça la haine. Personne ne dit que c'est pareil que dire les paroles de haine l'honneureux. C'est permis parce que ça s'occupe du désir de la sexualité masculine. Dans les baudels en Allemagne, il y a des étages où il y a des femmes qui sont par origine ethnique. Ici, on a les femmes de Roumanie. Ici, il y a les femmes d'Asie. Je ne sais pas si c'est la même en France, mais en Angleterre, c'est interdit de faire ça dans les emplois.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    On ne va pas à l'hôpital où il y a... Ici, il y a les médecins de Roumanie. Ici, il y a les médecins d'Asie. Personne ne fait ça. C'est pour ça que c'est pas du travail. Aussi, on voit que les clients prostituées, même quand il y a des baudels en Allemagne, ils voyagent toujours en Thaïlande et tout ça parce qu'ils trouvent toujours le prix plus bas. Et les gens des organisations internationales, quand ils ont des hommes qui voyagent dans les autres pays, ces hommes-là, ils ont toujours les salaires expatriés. Quand ces hommes-là, s'ils visitent les femmes en situation de prostitution, est-ce qu'ils partagent de ces salaires qu'ils ont ? Mais non. Partout, ils cherchent toujours le prix le plus bas.

  • Speaker #0

    Tu connais beaucoup de survivantes en Grande-Bretagne, partout ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup avec des survivantes ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'amis qui sont survivants dans les autres pays. Je me sens qu'on a beaucoup d'expériences en commun. N'importe le pays où ça s'est passé, il y a les mêmes choses qui sont passées. La violence et le système, comment ça s'arrange. Il y a toujours les proxénètes, il y a toujours... Partout, c'est très difficile de quitter. la situation de prostitution. Il y a des obstacles partout, social, économique, psychologique, des fois comme c'était comme ça avec moi. Des fois quand j'ai parlé, j'ai rencontré les jeunes filles de beaucoup de pays différents qui n'ont jamais entendu une femme parler comme ça, une femme qui était en situation de prostitution, qui même osent parler comme ça.

  • Speaker #0

    tu cherches toujours à dévoiler tous les mensonges, toutes les choses qui sont fausses et qui sont à l'envers en fait.

  • Speaker #1

    J'espère que les gens commencent à se rendre compte comment ça se passe, parce que je trouve ça incroyable. Je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui vivent avec la honte. Le problème avec la prostitution, la pornographie, c'est tout ça, c'est la question de la honte. Ce sont les clients prostitués qui veulent toujours que la honte continue, parce qu'ils ont beaucoup à perdre. Il y a cette identité de sex worker. Personne ne parle d'identité de sex worker. C'est où l'identité des clients prostituées ? On ne parle jamais de ça. C'est parce que ces gens-là ont beaucoup de perdre. C'est un mensonge quand les gens disent qu'ils vont enlever la honte. Ils veulent préserver la honte, c'est ça ? Nous.

  • Speaker #2

    Alexine, Anne, Esther, Lexi, Rosalie, Rosane, Valérie, qui avons connu la prostitution et qui avons pu nous en sortir. Nous avons conçu et réalisé ce podcast pour parler entre nous, pour dire ce qu'est vraiment la prostitution. Si vous aussi vous avez vécu ou vivez encore de la prostitution, sous quelque forme que ce soit, et vous avez envie d'en parler, vous pouvez nous contacter sur les comptes Instagram ou TikTok de La Vie en Rouge.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. L'ensemble des épisodes sont disponibles sur les plateformes habituelles. Avec le soutien éditorial, logistique et financier du Mouvement du Nid, enregistré au studio La Poudre à la Cité Audacieuse. Merci à la Fondation des Femmes pour son soutien indéfectible à toutes les femmes victimes de violences.

Description


Dans ce douzième épisode de La vie en rouge, écoutez la suite du podcast d'Esther, survivante anglaise de 58 ans, qui a connu la prostitution à partir de ses 45 ans, Aujourd'hui; elle nous dit ce qu'elle pense du système de la prostitution, de ce qu'apporte le militantisme et la possibilité de parler avec d'autres survivantes.


C'est grâce à un véritable coup de théâtre, un "deus ex machina", qu'Esther a pu sortir de la prostitution. Aujourd'hui, elle est devenue activiste pour l'abolitionnisme et écrit pour le site britannique Nordic Model Now.


Elle expose tous les mensonges de l'industrie du sexe, en nous parlant des "clients" prostitueurs, des réseaux de prostitution, de la hiérarchie raciste et de classe qui règne dans le système. Elle dénonce aussi l'inversion du stigma, de la honte, qui doit cesser de porter sur les victimes, les personnes en situation de prostitution, pour être rendue à ceux qui devraient la porter, les agresseurs.


Vous pouvez lire l'intégralité du témoignage retrasncrit sur le site du Mouvement du Nid, qui soutient ce podcast.
https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/temoignages/esther-javais-le-pouvoir/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast aborde des sujets difficiles, notamment des violences sexuelles.

  • Speaker #1

    On nous parle souvent du choix. Elles ont choisi. Elles aiment ça. Elles savent où elles vont.

  • Speaker #0

    Nous, survivantes d'inceste, de violences intrafamiliales ou de prostitution, on cherche la dissociation.

  • Speaker #2

    Nous, les survivantes de la prostitution, on est les dernières oubliées du mouvement MeToo. Moi,

  • Speaker #1

    je n'avais pas l'impression que c'était un métier. C'était un calvaire. Maintenant, j'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Comment une banale jeune fille qui a... Pas spécialement de problème dans sa vie, peut se retrouver sur le chemin de la prostitution.

  • Speaker #1

    Je suis sur le ventre de la rue, je suis sur le ventre de la prostitution.

  • Speaker #2

    J'avais envie de tout détruire, de casser toute ma vie. Je me retrouvais dans la prostitution de nouveau.

  • Speaker #0

    On ne peut pas guérir le viol avec le viol.

  • Speaker #2

    On a survécu.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. Épisode 12, la honte doit changer de camp.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Esther et je viens de Londres. J'ai 58 ans. J'avais 45 ans quand j'ai commencé.

  • Speaker #0

    Tu as décidé quand même de prendre la parole pour dire la vérité sur ce que tu as vécu et ce que vivent les femmes dans ce système.

  • Speaker #1

    C'était parce que j'avais rencontré quelques hommes qui étaient survivants mais qui ne parlaient pas. Les hommes qui sont quittés la situation de prostitution, il y a beaucoup plus d'honte. On voit vraiment ce que pensent les clients quand on entend comment ils parlent des hommes qui se prostituent. C'est comme ça que vous vous rendez compte de ce qu'ils pensent des femmes. J'ai rencontré d'autres femmes après j'ai commencé à aller à des conférences féministes. J'ai beaucoup aimé ça parce qu'on avait beaucoup de même expérience dans la vie. Les femmes quittaient la situation de prostitution assez récemment. et comme ça j'essaie de les aider.

  • Speaker #0

    Comment tu fais avec les femmes qui sont toujours dans la prostitution, si elles disent aussi j'ai le pouvoir, etc. ?

  • Speaker #1

    J'accepte ça en fait, surtout les femmes qui ont les expériences de violence et tout ça, dès que l'on fonce, je pense que tout ce qu'on peut faire, c'est pour dire que si vous voulez parler avec quelqu'un, je suis toujours là. Quand j'ai lu les articles sur le site de Nordic Model Now, C'est mon histoire ça. Et ça c'était très fort pour moi. C'était incroyable qu'il y avait des femmes qui parlaient de ça en fait. Quand j'habitais dans les foyers, j'étais très loin de l'endroit où j'étais avant et de mes amis. J'ai envoyé des messages à tous les amis que je n'avais pas vus depuis presque dix ans. Ils ont tous emmené mon roi. Il y avait un de mes amis qui a dit, c'est la même chose qui s'est passée pour moi, c'est une femme que je connais depuis plus de vingt ans et je ne savais pas. Pour combattre la honte, des fois il faut parler parce que peut-être il y a quelqu'un d'autre qui se rend compte, mais aussi je ne suis pas seul. C'est ça le plus important, c'est que les gens s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls.

  • Speaker #0

    Dans les statuts officiels, quand c'est légal, les femmes ne gagnent pas d'argent en fait. Pour gagner beaucoup d'argent, il faut sortir du légal.

  • Speaker #1

    Je voyais bien que c'était la demande qui monte en Allemagne. Comme ça, les hommes qui ont des modèles, ils ont besoin de trouver beaucoup plus de femmes. En fait, ces femmes gagnent moins d'argent, beaucoup moins d'argent. Les femmes qui se trouvaient dans la situation de prostitution avant que l'Allemagne change la loi. Et les gens qui disent que c'est moins dangereux dans les modèles, c'est tout à fait de la merde. C'est comme si on dit, il faut que vous gagnez moins d'argent.

  • Speaker #0

    Normalement, plus vous gagnez d'argent, plus vous avez de protection. Ça montre bien que ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Après ça, les prix tombent. Comment on peut dire que c'est le pouvoir ? Maintenant, vous gagnez beaucoup moins. On dit que vous avez de la sécurité. C'est de la merde.

  • Speaker #0

    Il y a deux façons de voir les choses, l'abolitionnisme et sex work is work, le travail du sexe est un travail.

  • Speaker #1

    Il y a toujours les mensonges et les gens qui exagèrent. En 2016, ils ont commencé à compter comment la prostitution contribue à l'économie. Le gouvernement a gagné 5 millions de livres. C'était le gross, l'argent. En total,

  • Speaker #0

    le chiffre d'affaires,

  • Speaker #1

    mais en fait, ce qui gagne les individus, c'était un billion. Comme s'il y avait une taxe de plus de 70%. Même les riches paient 40%, alors c'est quoi ? Et les gens ont dit, ce sont les costs, les coûts. C'est quoi ça ? C'est la sécurité ? Les chiffres comme ça, on ne gagne pas beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    OnlyFans, c'est de la prostitution ?

  • Speaker #1

    Sur les médias sociaux, le pourcentage de femmes qui gagnent la plupart des gens, c'est très petit. Et les autres, la plupart des femmes gagnent moins que le salaire moyen. Combien d'heures qu'il faut passer pour gagner cet argent ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, on a l'impression que c'est de l'argent magique. Oh, on met une photo et ça y est.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, exact. La chose qui m'occupe le plus, c'est la discrimination dans le porno et aussi la prostitution. On dit partout qu'on est contre la haine, qu'on est contre la hate speech. Les hommes peuvent aller sur les sites pornos, choisir les films où il y a des actes de violence extrême. Ou il y a même dans le titre du film, l'origine ethnique des femmes qui se font violer sur ces films comme ça. Personne ne dit. Personne ne dit que ça la haine. Personne ne dit que c'est pareil que dire les paroles de haine l'honneureux. C'est permis parce que ça s'occupe du désir de la sexualité masculine. Dans les baudels en Allemagne, il y a des étages où il y a des femmes qui sont par origine ethnique. Ici, on a les femmes de Roumanie. Ici, il y a les femmes d'Asie. Je ne sais pas si c'est la même en France, mais en Angleterre, c'est interdit de faire ça dans les emplois.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    On ne va pas à l'hôpital où il y a... Ici, il y a les médecins de Roumanie. Ici, il y a les médecins d'Asie. Personne ne fait ça. C'est pour ça que c'est pas du travail. Aussi, on voit que les clients prostituées, même quand il y a des baudels en Allemagne, ils voyagent toujours en Thaïlande et tout ça parce qu'ils trouvent toujours le prix plus bas. Et les gens des organisations internationales, quand ils ont des hommes qui voyagent dans les autres pays, ces hommes-là, ils ont toujours les salaires expatriés. Quand ces hommes-là, s'ils visitent les femmes en situation de prostitution, est-ce qu'ils partagent de ces salaires qu'ils ont ? Mais non. Partout, ils cherchent toujours le prix le plus bas.

  • Speaker #0

    Tu connais beaucoup de survivantes en Grande-Bretagne, partout ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup avec des survivantes ?

  • Speaker #1

    J'ai beaucoup d'amis qui sont survivants dans les autres pays. Je me sens qu'on a beaucoup d'expériences en commun. N'importe le pays où ça s'est passé, il y a les mêmes choses qui sont passées. La violence et le système, comment ça s'arrange. Il y a toujours les proxénètes, il y a toujours... Partout, c'est très difficile de quitter. la situation de prostitution. Il y a des obstacles partout, social, économique, psychologique, des fois comme c'était comme ça avec moi. Des fois quand j'ai parlé, j'ai rencontré les jeunes filles de beaucoup de pays différents qui n'ont jamais entendu une femme parler comme ça, une femme qui était en situation de prostitution, qui même osent parler comme ça.

  • Speaker #0

    tu cherches toujours à dévoiler tous les mensonges, toutes les choses qui sont fausses et qui sont à l'envers en fait.

  • Speaker #1

    J'espère que les gens commencent à se rendre compte comment ça se passe, parce que je trouve ça incroyable. Je pense qu'il y a beaucoup de femmes qui vivent avec la honte. Le problème avec la prostitution, la pornographie, c'est tout ça, c'est la question de la honte. Ce sont les clients prostitués qui veulent toujours que la honte continue, parce qu'ils ont beaucoup à perdre. Il y a cette identité de sex worker. Personne ne parle d'identité de sex worker. C'est où l'identité des clients prostituées ? On ne parle jamais de ça. C'est parce que ces gens-là ont beaucoup de perdre. C'est un mensonge quand les gens disent qu'ils vont enlever la honte. Ils veulent préserver la honte, c'est ça ? Nous.

  • Speaker #2

    Alexine, Anne, Esther, Lexi, Rosalie, Rosane, Valérie, qui avons connu la prostitution et qui avons pu nous en sortir. Nous avons conçu et réalisé ce podcast pour parler entre nous, pour dire ce qu'est vraiment la prostitution. Si vous aussi vous avez vécu ou vivez encore de la prostitution, sous quelque forme que ce soit, et vous avez envie d'en parler, vous pouvez nous contacter sur les comptes Instagram ou TikTok de La Vie en Rouge.

  • Speaker #0

    La vie en rouge, un podcast conçu et réalisé par des femmes ayant connu la prostitution. L'ensemble des épisodes sont disponibles sur les plateformes habituelles. Avec le soutien éditorial, logistique et financier du Mouvement du Nid, enregistré au studio La Poudre à la Cité Audacieuse. Merci à la Fondation des Femmes pour son soutien indéfectible à toutes les femmes victimes de violences.

Share

Embed

You may also like