Speaker #0Hello Ă toutes, je suis Estelle Bi, avocate en droit des affaires et en droit des sociĂ©tĂ©s. Bienvenue sur l'horreur, le podcast oĂč on parle de droit de business et surtout de vous. J'ai dĂ©cidĂ© d'inaugurer dans le podcast des Ă©pisodes dits cas clients pour vous donner les bons rĂ©flexes si vous vous retrouvez dans cette situation. Et donc aujourd'hui, je vous partage un cas client, donc un vrai, une histoire comme j'envoie rĂ©guliĂšrement au cabinet, une histoire de promesses de projets excitants et de dangers invisibles. Je vous parle d'Annie, coach business ultra compĂ©tente sollicitĂ©e par un de ses clients pour devenir associĂ©e dans une startup en IA. Et je vous explique pourquoi sans audit de prĂ©-association, elle aurait pu travailler gratuitement, sans protection et au beau milieu d'un conflit d'associĂ©s. Parce que oui, le sujet c'est ça, dire oui sans lire trop vite, ça peut vous coĂ»ter trĂšs cher trĂšs vite. Alors, Annie pensait effectivement vivre une opportunitĂ© en or, comme ça peut l'arriver Ă nombreux de mes clients. Annie est coach business avec un vrai passĂ© de chef de projet en automatisation, son client une startup tech ambitieuse dans l'IA et ravie de ses prestations. Il lui propose donc de passer de l'autre cĂŽtĂ©, c'est-Ă -dire de venir associer, rejoindre l'aventure. Sur le papier, c'est tentant. Pas d'apport financier demandĂ©, un engagement Ă hauteur d'une journĂ©e par semaine au dĂ©but, un rĂŽle bien identifiĂ© en interne. Et puis, Annie en a marre de la prospection, marre de chercher des clients, parce qu'on le sait tous, le dĂ©veloppement de clientĂšle, ça peut ĂȘtre ultra fatigant. Elle voit donc cette offre comme un tremplin, une respiration, peut-ĂȘtre aussi une nouvelle Ă©tape dans sa carriĂšre pro. Elle se dit pourquoi pas, elle pense aussi que c'est un signe, et pour le coup, elle agit. Elle m'appelle donc pour l'aider Ă dĂ©terminer si c'est une proposition qu'il faut accepter ou non, parce que c'est aussi effectivement quelque chose que je fais de mon cĂŽtĂ©. Et pour le coup, je lui ai proposĂ© une nouvelle offre que je viens de crĂ©er pour le cabinet. Il s'agit de l'audit de prĂ©association, un outil indispensable Ă mon sens et souvent sous-estimĂ© pour toutes celles qui s'apprĂȘtent Ă s'associer. L'idĂ©e, c'est de vous aider Ă dĂ©terminer plusieurs choses. Vous aider Ă formuler ce que vous souhaitez Ă court, moyen, et long terme parce que s'associer, ce n'est jamais anodin et ça a des incidences sur votre situation personnelle et professionnelle. Vous aider Ă regarder objectivement si les conditions de la proposition sont bonnes ou non, et plus particuliĂšrement sur la partie financiĂšre, rĂ©munĂ©ration, dividende, etc. Et surtout, vous aider Ă comprendre la documentation juridique qui peut ĂȘtre compliquĂ©e Ă apprĂ©hender et qui est trop souvent peu lue par mes clients dans ce genre de dossier. Et lĂ , dans le cas d'Annie, TrĂšs vite, on relĂšve plusieurs signaux d'alerte. Pas d'action, juste une promesse d'obtenir des actions. Annie pensait devenir associĂ©e tout de suite. Mais ce que le client lui proposait, ce n'Ă©tait pas des actions, mais uniquement une possibilitĂ© de se voir attribuer dans le futur des actions. Autrement dit, un engagement un peu flou, conditionnĂ©, sans aucune garantie de rĂ©alisation, et le pire, Ă la discrĂ©tion des associĂ©s fondateurs. Et ça Ăa fait une sacrĂ©e diffĂ©rence parce qu'elle aurait pu bosser des mois sans jamais rien dĂ©tenir juridiquement parlant. Ensuite, autre signaux d'alerte, zĂ©ro rĂ©munĂ©ration prĂ©vue. Aucune clause ne prĂ©cisait sa rĂ©munĂ©ration et par ailleurs, aucune discussion n'avait Ă©tĂ© initiĂ©e sur le sujet au moment oĂč les associĂ©s fondateurs lui avaient proposĂ© de s'associer. Et non, ĂȘtre associĂ© ne veut pas dire ĂȘtre payĂ© tout de suite pour son travail. On peut dĂ©tenir des parts, sans versement de revenus et on peut travailler sans salaire si ce n'est pas expressĂ©ment prĂ©vu. Et devinez quoi, dans le cas d'Annie, c'Ă©tait clairement le cas. Autre signe d'alerte, un rĂŽle flou, aucun moyen octroyĂ©. Alors, je rappelle, Annie devait devenir chef de projet automatisation dans cette startup justement, mais sans budget, sans Ă©quipe, sans moyens pour atteindre ses objectifs. Et c'Ă©tait d'autant plus important d'en discuter parce que la startup s'apprĂȘtait Ă lancer une V1 de leur projet en comptant sur ma cliente Annie. Et donc, en rĂ©alitĂ©, c'Ă©tait plutĂŽt une espĂšce de titre sans rĂ©elle substance. Vous voyez, c'Ă©tait un peu comme une fiche de poste sans vraiment une vraie rĂ©flexion Ă avoir derriĂšre sur comment faire pour faire en sorte que justement Annie puisse atteindre ses objectifs. Autre sujet donc, des doutes sĂ©rieux sur la question de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. et donc le projet IA reposait sur des briques dĂ©veloppĂ©es par une myriade de prestataires, de dĂ©veloppeurs. Alors le problĂšme, c'est qu'aucune clause dans les contrats ne garantissait que la startup dĂ©tiendrait bien les droits d'auteur ou la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Donc les fameuses actions qu'Annie pensait obtenir, auraient Ă©tĂ© des parts d'une sociĂ©tĂ© qui ne dĂ©tiendrait elle-mĂȘme pas ses propres assets, autrement dit, aucune valeur. Donc, quel est l'intĂ©rĂȘt pour Annie aujourd'hui de rĂ©cupĂ©rer des actions dans une sociĂ©tĂ© qui, en fait, techniquement, ne dĂ©tiendrait en rĂ©alitĂ© aucune technologie ? Donc, et Dieu sait si c'est important, justement, dans ces boĂźtes dĂ©diĂ©es Ă la tech. Et ensuite, enfin, Cerise sur le gĂąteau, un conflit d'associĂ©s larvĂ©s que j'ai rĂ©ussi Ă mettre en Ă©vidence parce qu'en posant quelques questions, je comprends Ă©galement qu'il y a un risque de conflit entre les associĂ©s historiques, silencieux Ă date, mais potentiellement rĂ©els. Et que donc Annie allait ĂȘtre parachutĂ©e au milieu de cette tension sans comprendre les enjeux de pouvoir qui se jouaient en coulisses. Et donc, ce qu'on a fait c'est justement reprendre le lead. Et donc, on a pris une dĂ©cision trĂšs simple, elle et moi, en travaillant ensemble. Donc dĂ©jĂ , c'Ă©tait de stopper clairement l'Ă©lan et de poser clairement les conditions de cette association. Tout d'abord, nĂ©gocier une rĂ©munĂ©ration. On peut travailler effectivement pour une opportunitĂ© en devenant associĂ©, mais encore, faut-il que ce soit OK pour vous. Et en l'occurrence, dans le cas d'Annie, ça ne l'Ă©tait pas. Exiger aussi des moyens. Sur le nouveau poste proposĂ© dans la startup, donc typiquement budget, visibilitĂ© sur les KPI, dĂ©finition prĂ©cise de son rĂŽle. TroisiĂšme sujet, clarifier Ă©galement son statut, pas de belles promesses d'attribution d'actions dans le futur, mais une rĂ©elle acquisition d'actions Ă date actĂ©e dans une documentation juridique solide. Et Ă©videmment, demander un pacte d'associĂ©s structurĂ© qui va donc venir rĂ©gler, la gouvernance des droits et les obligations entre Annie et les autres associĂ©s. Et donc, le sujet ici, vous l'aurez compris, c'est que grĂące Ă mon audit de prĂ©association, Annie a surtout repris le contrĂŽle et les passĂ©s de « je me sens flattĂ©e qu'on me propose un rĂŽle » à « je dĂ©cide si ce rĂŽle mĂ©rite mon engagement » . Et donc, cet Ă©pisode, en conclusion, c'est pour vous dire une chose. Devenir associĂ©, ce n'est pas juste un titre. Il faut rĂ©ellement le voir comme un contrat. On vous propose une place autour de la table, donc c'est super, Ă©videmment, mais surtout, demandez des prĂ©cisions sur les rĂšgles du jeu avant de vous y asseoir. Parce que les actions qu'on vous promet ne sont peut-ĂȘtre que des promesses dans le vide, c'est-Ă -dire rien. Parce que votre rĂŽle dans la boĂźte peut ĂȘtre flou, parce que le business aussi peut reposer sur du vent. Et surtout parce que, Ă©videmment, vous valez mieux que tout ce que je viens de citer. Si vous ĂȘtes dans cette situation ou que vous vous sentez que ça vous pend au nez, je vous invite Ă me contacter pour un audit de prĂ©association. C'est un accompagnement court, ciblĂ©, et qui peut vous Ă©viter des mois de travail gratuits, des annĂ©es de litiges ou encore la dĂ©valorisation de votre propre expertise. Et si cet Ă©pisode vous a parlĂ©, partagez-le Ă une amie entrepreneur. On connaĂźt toutes une Annie dans son entourage. J'espĂšre que vous aurez aimĂ© cet Ă©pisode cas client. On se dit Ă trĂšs vite dans l'Oher. Prenez soin de vous et surtout... protĂ©gez-vous avant qu'il ne soit trop tard !