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Le Camp de base - Montagne & Aventures

Les Estables, station de moyenne montagne de Haute Loire [Vivre à la montagne]

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48min |10/06/2024
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48min |10/06/2024
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Description

Documenter la coopération des acteurs de montagne aux Estables, Haute Loire
Cette semaine, l'invité est Raphaël Bonnet, ancien directeur de l'Office du tourisme pendant 12 ans et actuel porteur du projet Lugic Park, une luge 4 saisons. Raphaël a grandi au cœur du territoire du Puy-en-Velay et a toujours eu à cœur de contribuer à son développement. Son attachement personnel et familial à cette région l'a poussé à œuvrer pour son épanouissement, un objectif qu'il poursuit encore aujourd'hui avec passion.


Plusieurs témoins des transitions

L'épisode se concentre sur les transitions et les défis auxquels sont confrontés les territoires de montagne. Raphaël partage son expérience et ses initiatives pour maintenir le tourisme dans cette région, malgré les aléas climatiques. On découvre également des témoignages d'autres acteurs locaux, comme Jeff, un jeune moniteur de ski et entrepreneur, et Manon, directrice de l'Office du tourisme, qui travaillent tous ensemble pour adapter et faire évoluer leurs activités. Le podcast met en lumière les efforts collectifs pour préserver l'âme de la montagne tout en s'adaptant aux nouvelles réalités.

Les différents temps de l'épisode

00:01-Bienvenue à Camp de Base 00:00:49-Introduction au Puy-en-Velay
01:84-Découverte du territoire et rencontre avec Raphaël Bonnet
03:255-Présentation de Lugic Park 4 saisons
06:408-Attachement au territoire et défis locaux
08:540-Histoire personnelle de Raphaël avec le territoire
14:841-Collaboration pour la survie de la station
19:1098-Initiatives de diversification avec Jeff, le moniteur de ski
26:1613-Entretien avec Manon, directrice de l'Office de Tourisme
29:1782-Avenir Montagne Ingénierie expliqué par Karine Ornero
39:2323-Tour à Lugic Park et accessibilité pour tous
43:2673-Conclusion et remerciements


À quoi ressemblera la montagne de demain ?
Dans un monde en pleine mutation, où les hommes surpassent les forces géophysiques et face aux changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? C'est la question stimulante que pose le dernier épisode du podcast "Le Camp de Base". Chaque semaine, cette émission nous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne à travers des conversations avec des personnalités inspirantes. Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la saison 3 du camp de base, l'émission des rencontres au sommet. Chaque semaine, je vous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne, dans une conversation avec une personnalité. Ensemble, on contemple les grands espaces et on se raconte des histoires. Dans un monde en pleine mutation, dans lequel les hommes sont la principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques et dans le contexte de changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? Et quels sont les changements souhaitables ? Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène. Le camp de base, Rencontre au sommet, est disponible en podcast tous les lundis dès 5h du matin sur les plateformes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Puy-en-Velay, c'est la troisième journée de Destination Podcast, le festival qui met à l'honneur les podcasts qui parlent de territoire. Hier, je suis allée trop près du Puy-en-Velay, dans la station des Estables, à 1350 mètres d'altitude, à 40 minutes du Puy, rencontrer différents acteurs de la transition, des transitions du territoire. Vous savez, si vous écoutez régulièrement le camp de base, que la transition, ça ne veut rien dire, mais qu'on parle des transitions et des différentes transitions des territoires de montagne ici. Alors d'abord on emprunte une route le long de la Loire et puis on monte, on monte et enfin la vue se dégage. On arrive sur un plateau verdoyante avec de jolies vaches blanches, emblématiques de territoire, puisqu'ici on mange de février à juin du fin gras. Les maisons sont de pierre, on voit quelques stigmates de toit en chaume et de loz. Alors voilà, je vous ai planté un tout petit peu le décor. Et pour discuter aujourd'hui des enjeux de ce territoire, je vous propose d'accueillir Raphaël Bonnet. ancien directeur de l'office du tourisme pendant 12 ans et porteur aujourd'hui du projet l'UGIC PARC la luge quatre saisons bonjour Raphaël bonjour Emilie et merci beaucoup d'être ici aujourd'hui alors une question que je pose à tous mes invités même si je pense que j'ai une réponse pour toi aujourd'hui c'est quoi ton camp de base à toi il est où et il est composé de quoi alors moi mon camp de base il est dans le coeur c'est le mézun c'est le mézun

  • Speaker #1

    Puisque mes grands-parents étaient natifs de cette région-là et j'y habite tout proche, j'ai à cœur de contribuer à son développement et à son épanouissement, qui est le mien aussi finalement.

  • Speaker #0

    Alors hier avec Sandrine et toute l'équipe du Lugic Park, vous avez eu la gentillesse de m'accueillir en fait sur le parc et de me faire rencontrer différents acteurs. Alors pour bien mettre nos auditeurs et auditrices dans le bain du territoire, je propose qu'on écoute un premier son. Salut Raphaël ! Je suis très contente d'être arrivée. Je me suis dit que je n'allais pas y arriver à un moment donné.

  • Speaker #1

    C'est magnifique. Voilà les six parcs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien.

  • Speaker #1

    Donc là en fait, t'as la station de ski qui est juste à côté. On est passé juste à côté là, c'est les départs. Le village vacances, c'est les bâtiments blancs là qu'on voit qui vont tout être refait d'ailleurs. On va attaquer les travaux là, dans l'été en tout cas. Et les pistes de ski sont là, ça permet de monter jusqu'au mont qu'on voit en face, là qu'il monte en lambe.

  • Speaker #0

    Le mois à l'ombre.

  • Speaker #1

    Donc c'est une petite station familiale. Il y a 7 pistes de ski alpin. Et avec des aléas de neige. Puisque comme je te disais hier, là-haut c'est 1690 mètres d'altitude. Le point culminant. Et là où on est, c'est 1350. Donc exposition plein sud. Donc dès qu'il y a redoux et pas trop de neige. Et bien compliqué pour le ski. Et nous c'est beaucoup des familles qui viennent. Pour faire apprendre aux enfants le ski. et donc du coup pour pallier un peu au manque de neige et puis pour développer une activité 4 saisons c'est pour ça qu'on a monté le luge de parc à côté le luge 4 saisons sur rail alors ça se marie hyper bien au paysage ouais on l'a bien intégré on l'a tenu à plat en fait et en plus comme on n'a pas trop de déclinaison c'est pas trop pentu ça fait pas plaqué en fait c'est assez ça épouse bien les formes du relief on n'a pratiquement pas modifié le relief c'est un parcours qui fait combien de kilomètres ? 1,2 km c'est 7 minutes d'activité montée descente confondue et la particularité du parcours ok c'est que c'est le seul en France avec deux montées et deux descentes dans le même parcours. En fait, on avait un souci au niveau du foncier. Si tu vois, on était limité entre le haut et le bas. On n'avait pas beaucoup de distance. C'est privé comme projet. Et les terrains du dessus étaient occupés par l'agriculture. Donc, il était hors de question de déloger les agriculteurs. Donc, du coup, le pari, c'était de faire une piste qui ressemble à ce qui peut se faire dans les stations alpines en termes de distance. et de kilométrage de pistes. Et donc le seul moyen, c'était de faire deux montées et deux descentes sur le même parcours. Donc voilà le pourquoi du comment. C'est deux descentes et c'est deux montées. Et du coup, ça fait la qualité du parcours. Puisqu'en fait, il y a une interaction entre les gens qui descendent dans la première descente, ceux qui montent, ceux qui sont dans la deuxième descente. Il y a une vraie interaction.

  • Speaker #0

    Les gens se croisent.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, exactement. Ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir ?

  • Speaker #1

    Allez. Je vais te présenter à l'équipe. Tu veux boire un café déjà ?

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est le mont Cholet souvent on parle des trois monts aux estables on parle donc du mont Cholet qui est ici, le mont à l'arbre qui est sur les pistes de ski et en fait le mont Mézinc qui est le plus emblématique qui malheureusement aujourd'hui est caché c'est le point culminant entre Ardèche et Haute-Loire puisqu'il y a un sommet qui est en Ardèche à 1753 et l'autre qui est à 1749 qui lui est en Haute-Loire Et dans le creux du Maison, il y a un côté pointu, c'est dommage que tu ne le vois pas vraiment. Il y a un côté un peu plus pointu sur lequel a été érigée une croix en mémoire aux combattants pour la Seconde Guerre mondiale. Et l'autre partie côte à Ardècheoise, c'est ce qu'on appelle la ligne de partage des eaux. Donc d'un côté, ça part dans la mer Méditerranée. Et du côté où on est, du côté des Estaves, ça part dans l'Atlantique. T'en as déjà vu la luche FNM comme chez nous ?

  • Speaker #0

    Euh non, jamais.

  • Speaker #1

    Mais ça sera l'occasion, on n'est pas grand-chose. On va essayer. Je te dis, on a fait celle de l'autre point, à côté de Grenoble. Pareil, c'est géré par un privé. Et puis on en a fait beaucoup avant d'installer ici. Pour voir un petit peu les avantages, les inconvénients, puis voir comment ça fonctionnait. et ça a permis de corriger deux ou trois petites bricoles qu'on a vu qui fonctionnaient moins bien chez les autres, c'est une chose bien de passer à pied en fait.

  • Speaker #0

    Nous voilà de retour au Puy-en-Velay, les auditeurs et auditrices ont pu s'immerger dans ce joli pays, même s'ils n'ont pas des yeux, est-ce que tu peux nous raconter justement ? Ce camp de base ?

  • Speaker #1

    Ce camp de base, il est changeant, je dirais. C'est ce qui me frappe le plus, parce qu'en fonction des saisons, c'est toujours différent. Et j'irais même en fonction des années. Si vous venez aujourd'hui, on a eu beaucoup de pluie ce printemps, donc on a des vers qui sont très soutenus, où on a l'impression finalement que la nature est lisse, parce que les herbes sont hautes, etc. L'hiver, il peut être très rude, comme il peut être généreux. Donc en fait, c'est vraiment ces changements de temps qui façonnent les paysages. et qui le rendent attachant je trouve donc ça c'est vraiment quelque chose qui me touche et je pense qu'il touche beaucoup de monde parce que pour recevoir beaucoup de clientèle depuis que je travaille sur le secteur les gens qui viennent aux maisons ils y reviennent,

  • Speaker #0

    ça les laisse pas insensibles moi même je me suis dit hier donc peut-être qu'on peut raconter un peu l'histoire, hier je suis venue en stop du Puy-en-Velay un petit engagement quand même mais j'ai rencontré des gens hyper sympas sur la route c'était très impressionnant et ce qui m'a beaucoup impressionné sur les paysages c'est vraiment cette montée et puis à un moment donné ça s'ouvre et il y a vraiment ces prairies que moi j'appelle des prairies à vaches parce que pour le coup dans les Alpes on n'a pas ça on a tout de suite des sapins en fonction de l'altitude des fruitiers, des sapins et donc c'était assez impressionnant de voir ce plateau en fait qui ressemble beaucoup je trouve à la Matésine si on doit faire un rapprochement un peu gros mais en tout cas pour que les gens s'imaginent un peu en nous écoutant Alors toi, très concrètement, c'est quoi ton histoire en rapport avec ce territoire ?

  • Speaker #1

    Alors comme je te disais tout à l'heure, en fait, moi, mes grands-parents sont issus de Moudère. C'est un petit village au toit de Chaume qui culmine à 1100 mètres d'altitude. Et déjà, dans ce village, il y a une âme, en fait, il y a quelque chose qui se passe et qui laisse pas insensible. En fait, moi, j'y ai passé mes grandes vacances, on va dire, d'été. J'allais ramasser les vaches, ramasser les myrtilles. Et j'avais une attache à ce territoire qui était déjà profonde, qui était ancrée en moi finalement, puis il y a toujours le côté familial, les grands-parents, etc., le côté humain qui rentre en ligne de mire. Et après, il a fallu que je fasse des études comme tout le monde, même si j'aurais préféré rester sur mon maison adorée. Et donc je suis parti me former dans le tourisme. Et je me suis dit, finalement, plutôt que de développer le tourisme ailleurs, pourquoi pas le développer sur ce territoire qui m'est si cher ? Et j'ai fait ce choix. Il y a eu aussi beaucoup de chance dans mon parcours, d'opportunités qu'on n'attend pas forcément. Et voilà ce qui m'a ramené sur mon maison. Et je suis fier d'y contribuer depuis maintenant. plus de 20 ans, même si ça ne me rejeunit pas, mais j'en suis très fier.

  • Speaker #0

    Donc tu n'as pas étudié le tourisme dans l'idée... de revenir, tu t'es vraiment dit ensuite, ah bah ce serait vraiment sympa que maintenant que j'ai ce bagage là, je revienne

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait, en fait quand on fait une formation en tourisme, j'allais dire, on nous vend un peu des paillettes, c'est malheureux de le dire comme ça mais en tout cas à mon époque où finalement on nous parle de destinations qui sont déjà construites, la côte d'Azur les stations alpines les grosses stations alpines éventuellement les plages du débarquement des choses qui ont une vraie une vraie notoriété nationale voire internationale Et finalement, le tourisme, il est acquis parce que les gens connaissent et on est plus dans la gestion de flux que dans la recherche de clientèle. Et voilà, sur le Maison, on était vraiment, quand j'ai attaqué en 2003, dans la professionnalisation. C'était encore des bénévoles qui tenaient les offices de tourisme. Il y avait très peu de professionnels du tourisme. Et c'était intéressant de pouvoir structurer tout ça, d'y participer, de voir que l'initiative privée était présente, qu'il y avait des gens, des enfants, des jeunes adultes qui voulaient vivre sur ce territoire. et moi en tant que directeur de l'office de tourisme à l'époque, de les accompagner et de structurer ce territoire pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, même s'il y a encore beaucoup à faire. Mais il est quand même bien plus accueillant, bien plus professionnel qu'il y a 20 ans, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors on a décrit justement ce paysage sur le plateau très vert. Ce que j'ai peut-être oublié de dire, c'est que c'est un village de 350 habitants. Alors il y a quand même une boulangerie ouverte à l'année, une boucherie ouverte à l'année, 8 restaurants. dont le snack neuf restaurants avec le snack du Lugic Park il y a quand même quelque chose de très impressionnant pour moi c'est qu'on est à deux kilomètres de l'Ardèche donc on est quand même à un point culturel aussi qui est intéressant comment est-ce que justement dans ces monts d'Ardèche on vit, c'est quoi la culture locale ?

  • Speaker #1

    alors même chose moi je le ramène toujours au paysage et au terroir je trouve que c'est ce qui reflète le plus ce que sont les habitants ils sont attachés à ce terroir on parlait du fin gras du Mésin, c'est un savoir-faire qui est ancestral Là, c'est vrai qu'il est... Maintenant, on en fait la promotion. C'est une AOP, donc il y a une notoriété publique, j'allais dire. Mais c'est ancré, en fait. L'habitat aussi a été façonné par les paysages, puisque en Ardèche, on retrouve des toits de genêt, puisqu'ils étaient sur des pentes très fortes. Ils ne pouvaient pas cultiver le chôme. Donc, ils ont des genêts sur leurs toits.

  • Speaker #0

    Les genêts, c'est des plantes à fleurs jaunes magnifiques qui fleurissent maintenant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu que vous aviez du genêt français, donc plus fin, et du genêt d'Espagne, beaucoup... plus gros. J'ai regardé ça, c'est bien sur le bord de la route.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et donc, en fait, l'homme a toujours utilisé les ressources locales pour se loger. Les maisons ont été construites aussi pour faire face au climat qui peut être très rude. Donc voilà, pour se loger, pour se nourrir. Et finalement, ils étaient autonomes. Aujourd'hui, on a besoin d'aller en grande surface pour se nourrir. Alors même si maintenant, les circuits courts reviennent, et j'allais dire tant mieux. Mais eux, en fait, ils avaient tout compris. C'est-à-dire qu'ils se levaient le matin. Ils ne gagnaient pas leur pain, en fait. Ils produisaient leur pain.

  • Speaker #0

    et finalement ils avaient tout compris je pense alors aujourd'hui on a décidé ensemble de s'atteler justement à comprendre comment ce territoire de 350 habitants il avait changé et comment est-ce que les acteurs s'étaient mis autour de la table parce que moi je trouve ça quand même assez incroyable comment est-ce que vous vous êtes voilà j'ai envie de dire impliqués et puis mis ensemble pour faire bouger les choses parce qu'il y a énormément de choses est-ce que tu peux peut-être nous détailler un peu les enjeux pour ce territoire d'abord ?

  • Speaker #1

    On vient de parler de l'histoire du territoire et effectivement une histoire c'est bien mais le mieux c'est de construire l'avenir et de nos jours dans des régions qui sont reculées comme nous on peut le dire comme ça même si maintenant on est quand même bien accessibles mais malgré tout reculées Si on ne se met pas autour de la table pour développer le tourisme, il ne se passe plus rien. On n'a plus d'école, on n'a plus de boulangerie, comme tu le disais, etc. Donc il était nécessaire de se mettre autour d'une table, les acteurs du tourisme, et de se dire, ok, on a cette station de ski désestable qui fonctionne. On connaît tous les aléas climatiques, le dérèglement. Je parle plus de dérèglement que de réchauffement, même si la réalité, c'est bien le réchauffement. Mais ça crée surtout un dérèglement, avec des épisodes qui sont beaucoup plus intenses qu'avant. des épisodes de neige qui peuvent être très conséquents, comme on l'a eu début mars avec 1,5 mètre de neige, des grosses chutes de pluie, comme on a ce printemps. On est vraiment sur quelque chose qui est déréglé. Et on s'est dit, malgré tout, on ne va pas subir, et il faut trouver des solutions pour maintenir cette station. Donc on va se mettre autour de la table. Et la première initiative, ça a été que des privés mettent dans un pot commun, ils ont pris leur porte-monnaie, ils ont mis dans un pot commun, ils ont dit, nous, on met la matière première, qui est la neige, avec des enneigeurs, donc ils ont financé des enneigeurs. Et le deal, ça a été de dire à la collectivité qui pilotait la station, vu qu'il y a la matière première, maintenant, s'il vous plaît, faites l'installation du téleski qui est obsolète, qu'il faut remplacer. Et le deal, il s'est fait comme ça. Et si ce deal n'avait pas été fait, c'était... Si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en 2006. Si ce deal n'avait pas été fait, je crois que les débuts de réflexion étaient en 2006 et l'installation en 2009. Aujourd'hui, je ne serai pas là pour vous parler, parce que le logic park n'existerait pas. et certainement que le tourisme serait bien en déclin sur la station. Et quand je dis sur la station, c'est même plus large, c'est sur tout le territoire.

  • Speaker #0

    Donc il y avait eu un véritable engouement, et puis une mise au pot commun qui a permis de déclencher ça, et des gens se dire bon maintenant qu'on a ça, il faut qu'on y aille

  • Speaker #1

    Pour moi c'est vraiment une initiative exemplaire, parce que quand je dis mettre dans le pot commun, c'est-à-dire que les commerçants qui ont mis dans ce pot commun, ou même des gens qui avaient une attache à la station, Ils n'ont eu aucun retour sur investissement direct. Le seul retour sur investissement, c'était de voir cette station vivre et effectivement d'avoir du monde dans leur commerce. Et quand on arrive à travailler dans cette dynamique-là, en se disant Allez, on y va il n'y a pas que la collectivité. On attend toujours des collectivités pour porter des projets, financer des projets. Ben non, allons-y nous en tant que privés. Le Lugic Park, c'est l'exemple qui a suivi derrière, on en parlera peut-être après, mais c'est... C'est ça qui est fort, c'est que les privés se sont pris en main en se disant c'est nous qui devons dessiner notre destin plutôt que d'attendre de le subir

  • Speaker #0

    Avec combien de temps que les gens ont cette envie de travailler ensemble ? Est-ce que c'est vraiment très concordant à ces enneigeurs ? Ou est-ce qu'il y a déjà dans l'histoire touristique du lieu cette envie-là ?

  • Speaker #1

    Alors ça a toujours existé, c'était plus ou moins structuré, mais je pense que les années Alors pour le coup il y a des réformes qui n'ont pas toujours de l'avant, mais la loi... La loi qui a fait qu'il fallait regrouper les communes en communautés de communes a permis d'avoir une discussion élargie. Et cette discussion élargie, avec d'autres moyens financiers aussi, a vraiment permis de mettre les gens autour de la table. Et c'était l'office de tourisme que je pilotais à l'époque, qui était intercommunal, qui permettait ça, c'est-à-dire qu'on réunissait les gens autour d'une table pour discuter ensemble de ce qu'on voulait être, de quelle destination on voulait être. Donc oui, vraiment, 2010, ça a été un peu une période charnière. On s'est beaucoup associés aussi avec le département, qui nous a beaucoup aidés. Et tout mis bout à bout, ça a permis d'être là où on en est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Alors hier quand vous m'avez accueilli avec Sandrine et ton équipe, j'ai fait la rencontre de Jeff. Il a 26 ans, il est moniteur de ski et il est aussi à la tête d'une affaire de balade de trottinette électrique et bientôt de vélo électrique. C'est ce que j'ai entendu hier en partant il me semble. Et je l'ai interviewé, je vous propose de l'écouter.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Jeff Fausté, je suis originaire de l'Ardèche et j'ai grandi aux Estables. Je suis moniteur de ski. J'enseigne le biathlon, le ski de fond, le ski alpin et je fais aussi de la trottinette électrique l'hiver. L'été, je fais l'activité de balade en trottinette électrique. Je le propose tous les week-ends hors période de vacances et durant les vacances scolaires, je suis ouvert tous les jours. Je propose des circuits qui sont sur les sentiers balisés des estables, mais aussi des circuits qui partent en direction de l'Ardèche. On part des estables en trottinette et on va jusqu'au lac d'Isarlès qui est à 20 bornes des estables, tout ça en trottinette électrique. Et sur le retour, on peut s'arrêter chez un... un restaurateur pour pouvoir se restaurer et revenir après, en fin d'après-midi, aux estables. On a beaucoup de chance de grandir avec des saisons qui ne se ressemblent pas, de vivre entouré de nature et de magnifiques paysages. Une enfance qui est... Très tourné sur le sport et l'environnement. Pour moi, c'est important de faire vivre cette station. C'est une station qui a beaucoup de richesses à apporter aux personnes qui ne connaissent pas la région. Je l'ai vu évoluer très rapidement avec le manque de neige. La station est vraiment orientée sur des activités été, hiver, printemps, automne. Je me suis toujours dit qu'aux Estables, il y avait un potentiel pour pouvoir exercer une activité toute l'année. C'est-à-dire qu'aux Estables, on a un tourisme qui est de biseaison, été-hiver, et durant une semaine, on ne va pas faire la même activité chaque fois. Je dirais que pour moi, l'avancée en cas de saison des Estables provient d'une vague... de personnes qui sont fixées sur la nouveauté. Réussir à avoir de nouvelles idées pour pouvoir faire évoluer la région, tout en préservant la nature, ce qui est très important pour ma part. Je me focalise beaucoup sur apprendre à faire découvrir la faune, la flore, sans détériorer le massif. C'est pour ça que... Quand j'emmène des gens en trottinette électrique, j'essaie vraiment de leur faire comprendre qu'ils partent avec moi et que s'ils viennent tout seuls, il faut vraiment qu'ils respectent le massif en fait. Il ne faut pas passer de partout, on n'a pas le droit de piétiner telle plante, on n'a pas le droit de cuire telle fleur. Et voilà, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de mettre en avant.

  • Speaker #0

    Alors, c'est chouette cette séquence qu'on vient d'entendre avec Jeff. Il m'a expliqué hier qu'il était complètement raccroché au Ludwig Park.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, comme je disais tout à l'heure, c'est un jeune, il l'expliquait, qui habite aux Estables et qui avait envie de diversifier son activité puisqu'il est moniteur de ski, mais ça ne suffit pas pour vivre de cette activité toute l'année. Et il est venu nous voir en disant, ben voilà, il y a des aléas de neige, des fois il y a des mois de février, je ne travaille pas, je voudrais monter mon affaire de trottinette électrique, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Et on lui dit, écoute, tu as le savoir-faire, tu sais encadrer, tu peux faire l'investissement de tes trottinettes. Et nous, Lugic Park, on a une clientèle familiale qui correspond à la clientèle que tu peux accueillir. Donc, banco, on y va, on t'accompagne, on fait un partenariat. Donc, nous, on lui assure sa promotion et les ventes de ses tickets via notre plateforme qu'on avait déjà pour la luge de tickets, en fait, de réservation de trottinettes. Et donc, lui, il a le savoir-faire. Nous, on a le savoir-faire sur la partie promotion, commercialisation.

  • Speaker #0

    en ailé de l'avant et du coup ça fonctionne donc c'est chouette ce que je trouve très intéressant aussi c'est qu'il a cette fibre où il m'a beaucoup parlé de son expérience aux estables en regard à l'expérience qu'il avait eu à la Plagne et en me disant je veux pas qu'il y ait d'amalgame mais en fait je veux pas que ici ça devienne du tourisme de masse alors on a beaucoup discuté il me dit mais en fait le tourisme de masse pour moi c'est des gens qui sont tous ensemble collés les uns aux autres ça n'a aucun sens C'est quoi aujourd'hui la politique que vous avez au niveau des estables ?

  • Speaker #1

    Alors là-dessus, déjà il faut avoir la notoriété pour être sur du tourisme de masse. Nous, la notoriété, on ne l'a pas encore. Donc déjà, on est protégé par rapport à ça. Et l'idée, ce n'est certainement pas de faire du tourisme de masse. On a un territoire qui est vaste. Les estables, c'est vrai que c'est un peu la locomotive et ça l'a toujours été. Pour autant, je veux dire, l'été, les gens, ils peuvent aller sur tout le territoire. Il y a les Gorges de la Loire, il y a le Mégal qui n'est pas loin, le Puy, bien entendu. Donc déjà, ça se diffuse. On n'est pas sur un site comme peut être une station alpine qui a vraiment un point d'ancrage très fort où il y a une concentration de personnes. On l'a un petit peu l'hiver aux Estables, mais bon, il y a les Alliés de Neige. Donc là aussi, c'est hyper concentré quand c'est le cas. Ça va être sur une semaine. Donc moi qui travaille dans le tourisme, quand certains me disent Ouais, on va faire du tourisme de masse aux Estables ça me donne presque des... des boutons et j'ai dit non mais arrêtez on en est très très très loin et l'idée c'est justement qu'il y ait des gens qui vivent sur ce territoire et qu'on maintienne des services des activités, des écoles donc le tourisme de masse, alors c'est sûr voir des gens passer devant sa porte quand on est sur sa terrasse c'est pas toujours agréable mais en même temps on peut pas vouloir avoir une boucherie, une boulangerie une école et pas accepter qu'il y ait des touristes qui passent devant chez soi parce qu'il n'y aurait pas les services dont on parle donc c'est une cohabitation qui est parfois pas facile il faut le dire mais qui est, j'allais dire, nécessaire pour qu'on puisse conserver des services sur le territoire.

  • Speaker #0

    Alors tu me fais la transition parfaite puisqu'il y a ta fille qui nous a rejoints au temps de cette table. Bonjour Louane. Alors tu n'étais pas venue pour ça, mais merci beaucoup d'avoir accepté de parler justement de cette vie aux Estables. Alors quel âge tu as ?

  • Speaker #3

    J'ai 14 ans. Bientôt 15.

  • Speaker #0

    Donc tu n'es pas à l'école aux Estables. Non,

  • Speaker #3

    je suis au collège.

  • Speaker #0

    Au collège. Et c'est où du coup que tu es ?

  • Speaker #3

    À la fin du Léon-Chapteuil.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu prends le bus, j'imagine. Ok. Ça ressemblait à quoi du coup cette enfance au Zestable ?

  • Speaker #3

    C'était super bien parce que l'hiver par exemple, quand il neigeait, on pouvait aller faire du ski, on pouvait aller voir les marmottes, on pouvait faire plein d'activités dehors parce que du coup c'est super ludique. Et maintenant avec le Lugis Park, il y a le Lugis Park qui a ouvert, donc c'est super bien. Il y a des restaurants, l'atelier qui a ouvert, c'est super bon.

  • Speaker #0

    Et justement, la question que je me pose, c'est que j'ai l'impression, quand je suis venue voir aux étapes hier, qu'il y a énormément de gens qui sont là pour faire vivre ce territoire. Alors j'imagine que ce n'est pas forcément des questions que les enfants se posent, mais toi tu as envie ? De continuer à vivre aux Estables ?

  • Speaker #3

    Oui, parce qu'il y a vraiment plein de trucs à faire. C'est vraiment super bien.

  • Speaker #0

    Et alors tu penses qu'elle ressemblera à quoi ? À quoi ta vie aux Estables par exemple ?

  • Speaker #3

    Eh bien...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Toi t'aimerais aussi travailler dans le tourisme ? C'est un peu cavalier de poser ça à une jeune fille. C'est une question d'une jeune fille de 14 ans. Mais est-ce que t'as déjà une idée de ce que ça pourrait être ta vie ?

  • Speaker #3

    Eh bien oui, j'aimerais bien travailler dans le tourisme. Moi ça me plaît bien parce que du coup je prends exemple mon père. Et du coup ça me plaît bien le logic bar et tout. Ça me plaît le tourisme.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a quelque chose qui te plaît particulièrement et dont tu aurais envie de nous parler ici ? Je ne sais pas, un paysage, un endroit joli ?

  • Speaker #3

    J'aime bien quand on va voir les marmottes. C'est aux Estables, on va voir les marmottes et tout. Quand j'étais petite aussi, j'y allais. Et je trouve ça super bien parce que c'est trop beau.

  • Speaker #0

    Très bien. Je pense que ça a été entendu par les auditeurs et auditrices du Canvas. Et merci beaucoup d'avoir accepté de discuter avec nous. Cette jeunesse est hyper présente sur le territoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Il se passe plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Moi, en fait, je m'enrichis de cette jeunesse. Je commence à être comme j'ai de la vieille.

  • Speaker #0

    Mais alors, tu dis ça à chaque fois, mais je n'ai pas l'impression que tu es si bien.

  • Speaker #1

    Non, mais quand je dis ça, c'est que... Toutes les saisons, on a des jeunes qui intègrent l'équipe et c'est un coup de booster phénoménal, ces jeunes. Et je trouve que souvent, c'est malheureux, mais on a tendance parfois à critiquer la jeunesse, etc. En fait, non. Les jeunes, il faut juste leur donner l'envie, les mettre dans un cadre de travail qui est bon pour eux et qui, du coup, est bon pour l'entreprise. Nous, c'est le cas. Et vraiment, on a une jeunesse qui est formidable, qui est consciencieuse. Et on ne le dit pas assez souvent, je pense. Donc, oui, moi, la jeunesse... Et puis, on a tous été jeunes un jour.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant parce que du coup dans ton équipe tu as effectivement deux jeunes qui travaillent avec toi que j'ai rencontré hier et en fait eux ils habitent sur le territoire alors l'un est en reconversion il travaillait à l'hôpital avant et puis vous avez cette jeune fille en alternance qui ensuite a continué à travailler avec vous

  • Speaker #1

    C'est ça ouais et former la jeunesse c'est bénéfique donc là c'est Elsa dont tu parles qu'on a eu en BTS Tourisme On a fait son alternance, donc école moitié entreprise. Et en fait, c'est une pépite. Donc on l'a conservée et elle donne totale satisfaction. Et c'est des éléments qui apportent du dynamisme dans une équipe. Et on a besoin. Moi, je dis une équipe, c'est une palette de couleurs. Et l'idée, c'est de faire le plus beau tableau avec cette équipe. Et je trouve qu'on a un beau tableau. Et nul n'est pour autant irremplaçable. Chacun qui va arriver dans l'entreprise peut apporter sa pierre à l'édifice, sa façon de voir les choses. Et ensemble, on avance et on construit quelque chose qui n'est que meilleur.

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'implication sur le territoire. J'ai interviewé Manon, qui est la directrice de l'Office du tourisme. Bonjour,

  • Speaker #4

    je m'appelle Manon Chossandre. Je suis la directrice de l'Office du tourisme intercommunal, qui a son bureau principal aux estables, à la station. On a également une antenne à Saint-Julien-Châteuil, au Monacy-sur-Gazaille et à Faye-sur-Lignon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que vous avez vu évoluer les actions de l'Office du tourisme ? dans l'idée de démener cette transition multiple sur la station des Estables ?

  • Speaker #4

    Le fidétourisme, directement, ne mène pas des actions seules par rapport à ça. C'est vrai qu'on est dépendant des acteurs, bien sûr de la météo, mais on a aussi tous les acteurs sociaux, professionnels qui sont là, qui sont présents. Après, ce qu'on voit, ce sont des constats. Des constats de changement climatique qui génèrent une adaptation des professionnels. Nous, la force qu'on a sur notre territoire, c'est qu'on a des socioprofessionnels qui ont conscience de ces changements depuis quelques années déjà et qui ont déjà pris le train en marche pour s'adapter. Donc concrètement, quand on a des visiteurs sur la période hivernale, même si l'enneigement n'est pas là... On a des professionnels qui répondent à la demande, qui proposent une offre différente. Et du coup, on crée quand même des clients satisfaits de leur séjour.

  • Speaker #0

    Vous parliez des socioprofessionnels qui avaient compris très tôt cette dynamique des transitions aux estables. Comment est-ce que justement vous travaillez avec eux, vous ?

  • Speaker #4

    qui s'appelle Avenir Montagne, qui a débuté il y a environ 7 ans pour l'objectif de mêler des acteurs du tourisme et socioprofessionnel et institutionnel à l'avenir de la station et construire ensemble ce projet de transition. Aujourd'hui, les acteurs sont dans ce schéma de réflexion, ils sont impliqués, ils sont présents. et maintenant c'est à nous tous de voir qu'est-ce qu'on souhaite pour l'avenir de la station ce qui est certain c'est que le produit neige est un produit phare et essentiel pour nous pour les acteurs, pour les retombées économiques donc l'idée ce n'est pas de se séparer de ça, mais c'est plus de savoir comment rebondir, comment réagir de façon plus immédiate dans le futur

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui

  • Speaker #4

    Je vous en prie Merci

  • Speaker #0

    Une interview, une interview, on m'entend ? Je m'entends plus. Ah, une interview, non mais merci aux techniciens quand même, ils sont deux, ils sont super, mais je m'entendais plus, voilà. Une interview qui a été enregistrée il y a moins d'une heure, montée rapidement sur le vif. On entend ? Cette vivacité, on me dit depuis le début, moi je suis hyper admirative de ce que vous faites. C'est quoi la motivation de tous ces gens ? Mis à part, ok, la beauté du paysage, ok, on va pouvoir vivre de notre activité. C'est quoi la motivation de ces acteurs qui sont arrivés à se mettre autour d'une table ? Parce que c'est pas facile partout, et tous les jours j'imagine. Mais comment est-ce qu'on arrive à garder un tel dynamisme ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a des vagues. Mais j'ai envie de dire que quand tout le monde a envie de porter ce territoire, il y en a qui font des concessions. Par moment, on n'est pas toujours d'accord avec son voisin. Mais globalement, c'est vrai que ces gens ont tellement envie de porter ce territoire qu'ils arrivent toujours à un moment donné à une issue. Alors, encore une fois, il y a des vagues. Vraiment, des fois, ce n'est pas simple. Mais on arrive à avancer. On arrive à avancer. Et il faut laisser les initiatives, des fois il y a des petites initiatives isolées, on se dit, il fait un truc dans son coin, peut-être c'est un peu bête de ne pas le faire ensemble, mais ça ne fait rien, il vaut mieux qu'il y ait de l'initiative, qu'il n'y en ait pas du tout. Et les petites initiatives cumulées, on arrive à de belles choses, et je pense que c'est un vrai exemple sur ce territoire. Il y a tellement d'initiatives sur ce territoire, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui manque pour toi à l'heure actuelle ? Qu'est-ce que vous pourriez amorcer ?

  • Speaker #1

    Alors, vraiment, je pense qu'il faut qu'on réfléchisse à... Je dis au plan B parce que pour moi le plan A ça reste, alors je parle vraiment du volet hiver là, cette station il faut la maintenir, l'apprentissage du ski il est hyper important pour nos territoires. S'il n'y a plus ce volet hiver avec l'appel du ski, malheureusement ce sera compliqué de faire venir des gens aux estables en plein hiver avec le climat qu'on connaît qui peut être très compliqué. Donc ça veut dire qu'on se retrouvera en fait un peu sur une seule patte quoi, parce qu'il nous restera le printemps qui peut être aussi capricieux et on en a l'exemple cette année. L'été qui est quand même très raccourci et un petit peu l'automne, mais l'hiver est vraiment une saison à part entière dans l'activité touristique et une vitrine. Donc il faut qu'on conserve, alors il faut faire des, de mon point de vue, il ne faut pas faire des développements démesurés, mais conserver au moins l'existant. et pouvoir afficher qu'on a encore du ski sur notre territoire. Alors pendant combien de temps ? Peut-être 20 ans, mais est-ce que 20 ans, ça vaut pas le coup de se battre encore un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, ce que j'entends, c'est que le produit neige, chez vous, c'est un produit phare.

  • Speaker #1

    C'est un produit d'appel pour l'apprentissage du ski, pour les familles, et si on enlève ça, effectivement, ça rend tout bancal pour moi.

  • Speaker #0

    Très bien et est-ce que t'as pas l'impression justement que l'idée ce serait aussi de faire changer les mentalités par rapport à ça ? C'est une vraie question

  • Speaker #1

    Alors si mais pour le coup je pense que c'est déjà le cas parce qu'en déshiver sans neige on en a eu et à chaque fois on a su s'adapter c'est à dire que le plan B il existe il est dans les tiroirs et on sait le sortir des capes à neige c'est pas un problème on convertit du ski de fond en biathlon, en course à pied en rando, la luge 4 saisons est là, il y a du VTT la trottinette électrique avec des pneus fat qui permet de passer dans des terrains boueux le plan B on le connait, il fonctionne c'est à dire que les gens sont satisfaits de ce plan B mais ils ne viendront pas pour ce plan B donc il faut essayer de conserver le plan B plus possible cette activité neige, en tout cas pour l'afficher, les gens viennent et après derrière on sait les occuper. Mais si on n'a pas la neige sur nos brochures, nos sites internet, les gens ne feront pas le déplacement, c'est certain. Pas l'hiver en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors Manon parlait à la fin de cette interview d'un dispositif porté par l'État, par le biais de l'ANCT, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, qui s'appelle... Avenir Montagne Ingénierie, j'ai rencontré Karine Ornero qui est la coordinatrice de ce projet. Elle va nous raconter un peu comment est-ce qu'elle a travaillé avec tous les acteurs parce qu'il y a aussi des ingénieurs territoriaux, c'est le nom qu'ils portent, qui travaillent au développement justement de ces initiatives et d'essayer de mettre tout le monde autour de la table par le biais de méthodologies qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #2

    Alors très concrètement, les deux projets sur lesquels on travaille vraiment à plein temps en ce moment, c'est le projet concerté de station des Estables. L'idée, je ne l'ai pas forcément précisé, c'est de définir un projet de station, la station que souhaitent les habitants et les socioprofessionnels à un horizon 2035. Voilà, donc c'est toute une démarche en cours. Et on travaille aussi très concrètement à positionner le territoire sur ses caractéristiques et son identité de territoire de montagne et de haute terre climatique et qui influence aussi l'état d'esprit des habitants. On est en train de construire ce positionnement touristique et l'idée est d'en développer, d'en créer des marqueurs territoriaux qui vont associer les trois communautés de communes et les trois offices de tourisme dans une communication et une valorisation de l'offre qui va mettre en avant ces caractéristiques, notamment de montagne, mais pas que. Alors mon travail à la base, vraiment pour reprendre du début, ça a été d'établir un diagnostic avec les acteurs, de mettre en lien tous les acteurs, de proposer une organisation technique spécifique qui permet de travailler ensemble, des instances de gouvernance, d'asseoir cette collaboration dans ces outils techniques, d'aller chercher, comme je te l'ai dit, des outils financiers. et ensuite c'est de mener les projets, de coordonner les projets avec vraiment tous ces acteurs pour que chacun puisse s'exprimer à sa pleine mesure, se sentir investi et puisse s'approprier ce qui est mené. L'un des objectifs de l'État en mettant en place ce dispositif Avenir Montagne Ingénierie C'est vraiment, et c'est quelque chose qui est très très bien mis en application, pour lequel on a vraiment une batterie d'outils extraordinaires, c'est de faire que chaque territoire trouve ses propres solutions de transition et d'adaptation.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'était Karine Ornero qui travaille justement à la coordination de ce dispositif, donc Avenir Montagne Ingénierie. Comment est-ce que toi, en tant que donc l'UGPARC, tu es venue ? Peut-être abonder ce projet ?

  • Speaker #1

    Déjà par nature, la Luge 4 saisons, c'est déjà de la diversification des activités, notamment par manque de neige. Et après, j'ai une expertise, alors qu'il vaut ce qu'il vaut, de par mon passé en tant que directeur d'office de tourisme et maintenant en Logique Parc. Et encore une fois, je le disais tout à l'heure, chacun a sa vision des choses. Celle que j'ai, elle est peut-être erronée pour d'autres. Mais peu importe, le tout, c'est de donner sa vision, ses convictions. C'est ce que j'ai fait dans le cadre de ce dispositif. En plus, je suis plutôt du genre à dire ce que je pense plutôt que de le camoufler. Alors des fois, ça fait un peu des vagues, mais ce n'est pas grave. Encore une fois, il vaut mieux dire les choses. Moi, j'ai une vision qui est peut-être, entre guillemets, plus ambitieuse que certains. Mais si je ne porte pas cette vision très ambitieuse, et si d'autres ne le sont pas du tout, au moins, on arrive à un juste milieu qui est à peu près convenable. Donc moi, je trouve que cette concertation, elle est bien. Il faut juste que les gens s'expriment. Et c'est ça, en fait, vivre dans un territoire, et puis, j'allais dire, vivre tout court. Si chacun n'exprime pas ses opinions quand il les a sur le cœur, c'est dommage. Autant dire les choses, des fois on n'est pas d'accord, mais au moins on arrive de fil en aiguille à amener un projet qui fait consensus.

  • Speaker #0

    Là, il y a quand même trois gros acteurs en plus. Je veux dire, il y a trois communautés communes. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est énorme et en même temps, c'est essentiel parce que le touriste, lui, il ne voit pas les limites administratives. Quand il est aux Estables, il se croit en Ardèche. Moi, je le reprends tout juste, peu importe. Si je pense en Ardèche, ce n'est pas un problème, il est sur notre territoire et le tout c'est de bien l'accueillir et de lui proposer des activités. Donc effectivement il y a le Haut-Lignon, il y a les Sucs, il y a Mésin-Loire-Mégal, mais c'est des destinations transversales où les gens ont envie de naviguer sur ce territoire. Le puits en fait partie intégrante, quelqu'un qui vient sur le Mésin va forcément visiter le puits. Et j'ai envie de dire qu'il soit au puits ou sur le Mésin, on a déjà réussi le pari. Ça veut dire qu'il est sur notre territoire et qu'il contribue à le faire vivre.

  • Speaker #0

    Il y a aussi des nouveaux publics que vous essayez d'aller chercher. Vous travaillez beaucoup sur l'accessibilité et les handicaps.

  • Speaker #1

    Oui, alors j'allais dire, pour moi, ce n'est même pas un nouveau public, c'est un public qui devrait être juste normal. Et ça, c'est une sensibilité qu'on a parce qu'un des co-gérants, on l'avait tous un peu, mais un des co-gérants est un ancien médecin, et le fait de se dire que notre activité, elle était juste accessible à tous, c'était essentiel. Donc quand on a construit le parc, tout a été optimisé pour pouvoir accueillir tous les types de handicap. Et on a été reconnu, et c'est une vraie fierté, en octobre dernier, comme étant la première luge 4 saisons labellisée Tourisme et Handicap sur les 4 déficiences. Donc c'est un vrai... Pour moi, on parlait tout à l'heure de conviction, ça c'en est une, je l'ai au fond de moi vraiment. Pas plus tard qu'avant-hier, on avait une personne tétrapélégique qui a pu faire de la luge, et elle est sortie de la luge, elle m'a dit mais c'est un vrai orgasme. Et j'ai trouvé ça exceptionnel ce terme, avec le sourire jusqu'aux oreilles, et on sentait que ça avait touché la personne dans son âme, quoi, vraiment. Je me dis, quand on peut distribuer du bonheur comme ça aux gens, moi j'estime que, avant-hier, j'avais le plus beau métier du monde, et aujourd'hui aussi encore d'ailleurs, mais vraiment, ça c'est vraiment une conviction, c'est ancré. Et quand on a ça en soi, on fera tout pour encore améliorer. On a discuté avec lui, il nous a donné plein de petits tuyaux pour encore améliorer la pratique. Et je trouve que c'est juste normal, que ces personnes, c'est des personnes comme nous, et ils doivent avoir accès aux loisirs comme nous.

  • Speaker #0

    Et vous sensibilisez aussi celles et ceux qui ne sont pas porteurs de handicap, Sandrine ? Avec ta compagne avec qui tu travailles, me disait aussi que vous allez faire des soirées. avec des bandeaux. Donc les gens ne verront pas, mais sentiront. Vous allez l'entendre dans un dernier son. J'ai fait de la luge hier. J'ai adoré. Vous avez des véritables sensations. C'est Sandrine qui pilotait. Donc comment est-ce que vous allez vous y prendre pour justement sensibiliser à ces handicaps ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je te disais, en fait, l'idée, c'est de pouvoir accueillir tous les handicaps. Et la seule déficience qu'on ne peut pas accueillir sur une ouverture publique, c'est la déficience visuelle. Parce qu'une personne aveugle, c'est comme si on mettait... Quelqu'un dans une voiture, piloter une voiture sans voir, ce n'est pas possible. Donc ça, on ne peut pas le faire dans le cadre de l'activité. Donc on a trouvé un remède, on va faire une heure spécifique pour ces personnes-là, où ils pourront prendre une luge, faire le parcours, seul sur le parcours. Donc aucun risque de collision, aucun risque de mauvaise conduite. Ils vont avoir des sensations qu'ils pourront gérer eux-mêmes, puisqu'on gère la vitesse sur la luge. En poussant sur les manettes, on va vite, en ramenant, on freine. Et donc l'idée, c'était certes que ces gens-là puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. mais que des personnes totalement valides puissent, eux, se mettre en immersion de ce qu'en vont vivre ces gens. Donc, tout le monde pourra venir sur ces créneaux-là pendant une heure, les valides avec un bandeau sur les yeux pour se mettre dans une immersion qui, forcément, fait un peu peur parce que c'est l'inconnu, et ces personnes qui, eux, sont déficients visuels puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. Et l'idée, c'est de... Je ne sais pas s'il faut dire banaliser, parce qu'à la limite, on ne devrait même pas parler de ce mot-là, c'est juste que les choses soient normales. Une personne en fauteuil, elle peut faire la luge. Une personne qui ne voit pas, elle peut faire la luge. avec les valides. Il n'est pas question de faire des créneaux spécifiquement pour les personnes handicapées. On va le faire tous ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les acteurs ont cette démarche-là ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, non. On s'aperçoit que... Alors, il y en a, quand je dis malheureusement, non. Il y en a. Il y a des hébergements, notamment, qui sont tout à fait adaptés. On travaille, par exemple, à l'égide des petits bonheurs à la vacheresse, qui est extraordinaire. Mais dans les loisirs, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas suffisamment le cas. Alors, il y a des projets qui sont anciens. C'est compliqué de faire des adaptations pour ces publics-là, des fois. Mais sur les projets nouveaux, ça devrait être obligatoire que tout le monde réfléchisse à ça. On l'a fait dans nos rues, dans nos commerces. Et sur le volet loisir, c'est pas encore suffisant. Donc, si nous, on peut être un... Un moteur pour ça, et je sais que le département commence à vraiment se pencher sur le sujet au niveau de la maison du tourisme. On va au salon à Lyon, là d'ailleurs, mercredi et jeudi. Le département nous accompagne et ça va prendre. Mais voilà, il faut des initiatives, tout à l'heure je disais, des initiatives isolées qui permettent aux autres de se raccrocher au wagon. Et bien allons-y, nous on y va et on sait que ça va suivre derrière.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une initiative qui vise en ce moment à restructurer le village vacances.

  • Speaker #1

    C'est ça, le VVF, donc ça c'est un vrai enjeu, le département l'a bien pris en compte, puisqu'il y a un gros investissement qui va être fait pour remettre à la page le VVF qui avait été construit dans les années 80 avec beaucoup de vétusteté du coup maintenant. Donc ouais, c'est un vrai levier ça. Et quand on voit que le département investit sur ce village vacances, ça donne des ailes pour continuer nous à investir aussi sur notre petit parc.

  • Speaker #0

    Et bien merci beaucoup. J'ai une dernière question qui est celle du rêve. Qu'est-ce que tu rêves toi pour les estables dans 20 ans, pour tes enfants qu'on a déjà entendus ?

  • Speaker #1

    De garder son âme, je dirais. C'est le plus important. Le territoire garde son âme, il y aura des évolutions, elles ne sont pas contrôlables, parce qu'on va malheureusement devoir les affronter, mais si on garde notre âme, on fera de ce territoire ce qu'il doit être. Je pense que c'est très important que chacun puisse s'exprimer, mais que surtout le territoire garde son âme.

  • Speaker #0

    Merci infiniment, et je tenais à remercier Jeff, Karine, l'équipe du Logique Park, qui m'a accueilli hier, et Manon. que vous avez pu entendre au fil des différentes petites capsules sonores. Je tiens aussi à remercier Destination Podcast, sans qui tout ça n'aurait pas pu avoir lieu. Et puis, je tiens à remercier les deux techniciens du jour, Clément Jouve et Lucas Surel, à la console, pour permettre à cette émission d'avoir lieu. Je vous propose qu'on se quitte avec une petite création sonore autour d'un voyage en luge au Lugic Park. Donc là on est sur la première montée. Les téléskis à notre droite.

  • Speaker #3

    C'est ça. Le maison aussi. On ne la revoit pas aujourd'hui. Il est en brouillard, mais le maison est sur ta droite, en fait, juste là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #3

    Et la lampe aussi, tu vois un petit peu le petit bout là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intégré au paysage.

  • Speaker #3

    C'était vraiment une volonté. Le but, ce n'était pas de dénaturer les espaces. Il y a un vrai travail, tu verras, plus bas au niveau des pierres, des roches, on a ce qu'on appelle un espace naturel avec des arbres, enfin vraiment il y a un vrai travail qui a été fait au niveau des gérants par rapport à ça. Donc on est la seule luge en France à avoir deux montées et deux descentes en fait dans le même parcours. Toutes les autres c'est un parcours unique. Donc la chance c'est que quand t'es en exploitation, t'as des gens qui y en a au-dessus, y en a au-dessous. Là t'arrives, y en a deux qui partent en même temps, c'est super sympa à voir.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est parti !

  • Speaker #3

    Donc là on arrive, j'ai arrêté volontairement, là on arrive donc au premier feu. Ouais. Si t'es prête, on y va.

  • Speaker #0

    Et bien on est prête, on surplombe ce paysage qui est absolument magnifique. Ok.

  • Speaker #3

    On repartit pour un tour. Il y a deux montées qui sont côte à côte. C'est ça. Du coup c'est sympa.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #3

    Déjà on part aussi sur la plateforme, on voit les autres faire le parcours. Ouais. Et on a aussi un sentier piéton qui longe le parcours avec des tables de pique-nique. Donc des fois t'as les gens qui pique-niquent et qui voient les autres faire l'activité.

  • Speaker #0

    Ah c'est hyper chouette hein. Ok. Et puis les sensations sont là quoi !

  • Speaker #3

    Oui, pour avoir fait plusieurs parcours, ce ne sont jamais les mêmes sensations en fait.

  • Speaker #0

    C'est super chouette !

  • Speaker #3

    Et puis tout le monde peut le faire, c'est intergénérationnel, les papys et les mamies viennent avec leurs petits-enfants, les personnes en situation de handicap, il n'y a aucun souci, on les accueille comme on a eu le cas jeudi, enfin c'est génial !

  • Speaker #0

    Oui, c'est accessible.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est accessible, c'est un autre rapport à la nature. Il y a cette vue qui est incroyable. J'imagine que quand on voit une maison, c'est justes oufissime.

  • Speaker #3

    Oui, et puis toi, tu vois vraiment ce concept de toute saison, là, non, là, parce que pendant les saisons, la nature n'est pas la même. C'est ça,

  • Speaker #0

    Ça va qu'on m'a dit que ça pouvait pas dérailler ?

  • Speaker #3

    Non, ça je comprends pas, tu te souviens ?

  • Speaker #0

    C'est super !

  • Speaker #3

    Et la souris, elle fait tomber ton ? On verra à combien de kilomètres on est allé.

  • Speaker #0

    Ouais, trop bien ! Est-ce qu'il y a un record ?

  • Speaker #3

    Ouais, il y a un radar. Ok. Il prend la photo et en même temps il dit que ça ne m'aide pas. Trop bien !

  • Speaker #0

    Ah, c'est super !

  • Speaker #3

    Merci beaucoup de m'avoir accompagnée Après quand ils remontent là plus haut ils ont un espace de pique-nique et une aire naturelle donc là il y a une première partie où souvent les gens aiment bien se mettre pour regarder quand ils sont à l'arrivée et plus haut vraiment tu les vois sur le parcours donc t'entends les gens rigoler, c'est génial

  • Speaker #0

    C'est super chouette C'est super super, bravo ! C'est chouette de voir des projets de territoire comme ça.

  • Speaker #3

    On a de la chance d'avoir été soutenus et puis d'avoir deux responsables aussi qui sont vraiment dans le développement.

Description

Documenter la coopération des acteurs de montagne aux Estables, Haute Loire
Cette semaine, l'invité est Raphaël Bonnet, ancien directeur de l'Office du tourisme pendant 12 ans et actuel porteur du projet Lugic Park, une luge 4 saisons. Raphaël a grandi au cœur du territoire du Puy-en-Velay et a toujours eu à cœur de contribuer à son développement. Son attachement personnel et familial à cette région l'a poussé à œuvrer pour son épanouissement, un objectif qu'il poursuit encore aujourd'hui avec passion.


Plusieurs témoins des transitions

L'épisode se concentre sur les transitions et les défis auxquels sont confrontés les territoires de montagne. Raphaël partage son expérience et ses initiatives pour maintenir le tourisme dans cette région, malgré les aléas climatiques. On découvre également des témoignages d'autres acteurs locaux, comme Jeff, un jeune moniteur de ski et entrepreneur, et Manon, directrice de l'Office du tourisme, qui travaillent tous ensemble pour adapter et faire évoluer leurs activités. Le podcast met en lumière les efforts collectifs pour préserver l'âme de la montagne tout en s'adaptant aux nouvelles réalités.

Les différents temps de l'épisode

00:01-Bienvenue à Camp de Base 00:00:49-Introduction au Puy-en-Velay
01:84-Découverte du territoire et rencontre avec Raphaël Bonnet
03:255-Présentation de Lugic Park 4 saisons
06:408-Attachement au territoire et défis locaux
08:540-Histoire personnelle de Raphaël avec le territoire
14:841-Collaboration pour la survie de la station
19:1098-Initiatives de diversification avec Jeff, le moniteur de ski
26:1613-Entretien avec Manon, directrice de l'Office de Tourisme
29:1782-Avenir Montagne Ingénierie expliqué par Karine Ornero
39:2323-Tour à Lugic Park et accessibilité pour tous
43:2673-Conclusion et remerciements


À quoi ressemblera la montagne de demain ?
Dans un monde en pleine mutation, où les hommes surpassent les forces géophysiques et face aux changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? C'est la question stimulante que pose le dernier épisode du podcast "Le Camp de Base". Chaque semaine, cette émission nous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne à travers des conversations avec des personnalités inspirantes. Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la saison 3 du camp de base, l'émission des rencontres au sommet. Chaque semaine, je vous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne, dans une conversation avec une personnalité. Ensemble, on contemple les grands espaces et on se raconte des histoires. Dans un monde en pleine mutation, dans lequel les hommes sont la principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques et dans le contexte de changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? Et quels sont les changements souhaitables ? Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène. Le camp de base, Rencontre au sommet, est disponible en podcast tous les lundis dès 5h du matin sur les plateformes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Puy-en-Velay, c'est la troisième journée de Destination Podcast, le festival qui met à l'honneur les podcasts qui parlent de territoire. Hier, je suis allée trop près du Puy-en-Velay, dans la station des Estables, à 1350 mètres d'altitude, à 40 minutes du Puy, rencontrer différents acteurs de la transition, des transitions du territoire. Vous savez, si vous écoutez régulièrement le camp de base, que la transition, ça ne veut rien dire, mais qu'on parle des transitions et des différentes transitions des territoires de montagne ici. Alors d'abord on emprunte une route le long de la Loire et puis on monte, on monte et enfin la vue se dégage. On arrive sur un plateau verdoyante avec de jolies vaches blanches, emblématiques de territoire, puisqu'ici on mange de février à juin du fin gras. Les maisons sont de pierre, on voit quelques stigmates de toit en chaume et de loz. Alors voilà, je vous ai planté un tout petit peu le décor. Et pour discuter aujourd'hui des enjeux de ce territoire, je vous propose d'accueillir Raphaël Bonnet. ancien directeur de l'office du tourisme pendant 12 ans et porteur aujourd'hui du projet l'UGIC PARC la luge quatre saisons bonjour Raphaël bonjour Emilie et merci beaucoup d'être ici aujourd'hui alors une question que je pose à tous mes invités même si je pense que j'ai une réponse pour toi aujourd'hui c'est quoi ton camp de base à toi il est où et il est composé de quoi alors moi mon camp de base il est dans le coeur c'est le mézun c'est le mézun

  • Speaker #1

    Puisque mes grands-parents étaient natifs de cette région-là et j'y habite tout proche, j'ai à cœur de contribuer à son développement et à son épanouissement, qui est le mien aussi finalement.

  • Speaker #0

    Alors hier avec Sandrine et toute l'équipe du Lugic Park, vous avez eu la gentillesse de m'accueillir en fait sur le parc et de me faire rencontrer différents acteurs. Alors pour bien mettre nos auditeurs et auditrices dans le bain du territoire, je propose qu'on écoute un premier son. Salut Raphaël ! Je suis très contente d'être arrivée. Je me suis dit que je n'allais pas y arriver à un moment donné.

  • Speaker #1

    C'est magnifique. Voilà les six parcs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien.

  • Speaker #1

    Donc là en fait, t'as la station de ski qui est juste à côté. On est passé juste à côté là, c'est les départs. Le village vacances, c'est les bâtiments blancs là qu'on voit qui vont tout être refait d'ailleurs. On va attaquer les travaux là, dans l'été en tout cas. Et les pistes de ski sont là, ça permet de monter jusqu'au mont qu'on voit en face, là qu'il monte en lambe.

  • Speaker #0

    Le mois à l'ombre.

  • Speaker #1

    Donc c'est une petite station familiale. Il y a 7 pistes de ski alpin. Et avec des aléas de neige. Puisque comme je te disais hier, là-haut c'est 1690 mètres d'altitude. Le point culminant. Et là où on est, c'est 1350. Donc exposition plein sud. Donc dès qu'il y a redoux et pas trop de neige. Et bien compliqué pour le ski. Et nous c'est beaucoup des familles qui viennent. Pour faire apprendre aux enfants le ski. et donc du coup pour pallier un peu au manque de neige et puis pour développer une activité 4 saisons c'est pour ça qu'on a monté le luge de parc à côté le luge 4 saisons sur rail alors ça se marie hyper bien au paysage ouais on l'a bien intégré on l'a tenu à plat en fait et en plus comme on n'a pas trop de déclinaison c'est pas trop pentu ça fait pas plaqué en fait c'est assez ça épouse bien les formes du relief on n'a pratiquement pas modifié le relief c'est un parcours qui fait combien de kilomètres ? 1,2 km c'est 7 minutes d'activité montée descente confondue et la particularité du parcours ok c'est que c'est le seul en France avec deux montées et deux descentes dans le même parcours. En fait, on avait un souci au niveau du foncier. Si tu vois, on était limité entre le haut et le bas. On n'avait pas beaucoup de distance. C'est privé comme projet. Et les terrains du dessus étaient occupés par l'agriculture. Donc, il était hors de question de déloger les agriculteurs. Donc, du coup, le pari, c'était de faire une piste qui ressemble à ce qui peut se faire dans les stations alpines en termes de distance. et de kilométrage de pistes. Et donc le seul moyen, c'était de faire deux montées et deux descentes sur le même parcours. Donc voilà le pourquoi du comment. C'est deux descentes et c'est deux montées. Et du coup, ça fait la qualité du parcours. Puisqu'en fait, il y a une interaction entre les gens qui descendent dans la première descente, ceux qui montent, ceux qui sont dans la deuxième descente. Il y a une vraie interaction.

  • Speaker #0

    Les gens se croisent.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, exactement. Ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir ?

  • Speaker #1

    Allez. Je vais te présenter à l'équipe. Tu veux boire un café déjà ?

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est le mont Cholet souvent on parle des trois monts aux estables on parle donc du mont Cholet qui est ici, le mont à l'arbre qui est sur les pistes de ski et en fait le mont Mézinc qui est le plus emblématique qui malheureusement aujourd'hui est caché c'est le point culminant entre Ardèche et Haute-Loire puisqu'il y a un sommet qui est en Ardèche à 1753 et l'autre qui est à 1749 qui lui est en Haute-Loire Et dans le creux du Maison, il y a un côté pointu, c'est dommage que tu ne le vois pas vraiment. Il y a un côté un peu plus pointu sur lequel a été érigée une croix en mémoire aux combattants pour la Seconde Guerre mondiale. Et l'autre partie côte à Ardècheoise, c'est ce qu'on appelle la ligne de partage des eaux. Donc d'un côté, ça part dans la mer Méditerranée. Et du côté où on est, du côté des Estaves, ça part dans l'Atlantique. T'en as déjà vu la luche FNM comme chez nous ?

  • Speaker #0

    Euh non, jamais.

  • Speaker #1

    Mais ça sera l'occasion, on n'est pas grand-chose. On va essayer. Je te dis, on a fait celle de l'autre point, à côté de Grenoble. Pareil, c'est géré par un privé. Et puis on en a fait beaucoup avant d'installer ici. Pour voir un petit peu les avantages, les inconvénients, puis voir comment ça fonctionnait. et ça a permis de corriger deux ou trois petites bricoles qu'on a vu qui fonctionnaient moins bien chez les autres, c'est une chose bien de passer à pied en fait.

  • Speaker #0

    Nous voilà de retour au Puy-en-Velay, les auditeurs et auditrices ont pu s'immerger dans ce joli pays, même s'ils n'ont pas des yeux, est-ce que tu peux nous raconter justement ? Ce camp de base ?

  • Speaker #1

    Ce camp de base, il est changeant, je dirais. C'est ce qui me frappe le plus, parce qu'en fonction des saisons, c'est toujours différent. Et j'irais même en fonction des années. Si vous venez aujourd'hui, on a eu beaucoup de pluie ce printemps, donc on a des vers qui sont très soutenus, où on a l'impression finalement que la nature est lisse, parce que les herbes sont hautes, etc. L'hiver, il peut être très rude, comme il peut être généreux. Donc en fait, c'est vraiment ces changements de temps qui façonnent les paysages. et qui le rendent attachant je trouve donc ça c'est vraiment quelque chose qui me touche et je pense qu'il touche beaucoup de monde parce que pour recevoir beaucoup de clientèle depuis que je travaille sur le secteur les gens qui viennent aux maisons ils y reviennent,

  • Speaker #0

    ça les laisse pas insensibles moi même je me suis dit hier donc peut-être qu'on peut raconter un peu l'histoire, hier je suis venue en stop du Puy-en-Velay un petit engagement quand même mais j'ai rencontré des gens hyper sympas sur la route c'était très impressionnant et ce qui m'a beaucoup impressionné sur les paysages c'est vraiment cette montée et puis à un moment donné ça s'ouvre et il y a vraiment ces prairies que moi j'appelle des prairies à vaches parce que pour le coup dans les Alpes on n'a pas ça on a tout de suite des sapins en fonction de l'altitude des fruitiers, des sapins et donc c'était assez impressionnant de voir ce plateau en fait qui ressemble beaucoup je trouve à la Matésine si on doit faire un rapprochement un peu gros mais en tout cas pour que les gens s'imaginent un peu en nous écoutant Alors toi, très concrètement, c'est quoi ton histoire en rapport avec ce territoire ?

  • Speaker #1

    Alors comme je te disais tout à l'heure, en fait, moi, mes grands-parents sont issus de Moudère. C'est un petit village au toit de Chaume qui culmine à 1100 mètres d'altitude. Et déjà, dans ce village, il y a une âme, en fait, il y a quelque chose qui se passe et qui laisse pas insensible. En fait, moi, j'y ai passé mes grandes vacances, on va dire, d'été. J'allais ramasser les vaches, ramasser les myrtilles. Et j'avais une attache à ce territoire qui était déjà profonde, qui était ancrée en moi finalement, puis il y a toujours le côté familial, les grands-parents, etc., le côté humain qui rentre en ligne de mire. Et après, il a fallu que je fasse des études comme tout le monde, même si j'aurais préféré rester sur mon maison adorée. Et donc je suis parti me former dans le tourisme. Et je me suis dit, finalement, plutôt que de développer le tourisme ailleurs, pourquoi pas le développer sur ce territoire qui m'est si cher ? Et j'ai fait ce choix. Il y a eu aussi beaucoup de chance dans mon parcours, d'opportunités qu'on n'attend pas forcément. Et voilà ce qui m'a ramené sur mon maison. Et je suis fier d'y contribuer depuis maintenant. plus de 20 ans, même si ça ne me rejeunit pas, mais j'en suis très fier.

  • Speaker #0

    Donc tu n'as pas étudié le tourisme dans l'idée... de revenir, tu t'es vraiment dit ensuite, ah bah ce serait vraiment sympa que maintenant que j'ai ce bagage là, je revienne

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait, en fait quand on fait une formation en tourisme, j'allais dire, on nous vend un peu des paillettes, c'est malheureux de le dire comme ça mais en tout cas à mon époque où finalement on nous parle de destinations qui sont déjà construites, la côte d'Azur les stations alpines les grosses stations alpines éventuellement les plages du débarquement des choses qui ont une vraie une vraie notoriété nationale voire internationale Et finalement, le tourisme, il est acquis parce que les gens connaissent et on est plus dans la gestion de flux que dans la recherche de clientèle. Et voilà, sur le Maison, on était vraiment, quand j'ai attaqué en 2003, dans la professionnalisation. C'était encore des bénévoles qui tenaient les offices de tourisme. Il y avait très peu de professionnels du tourisme. Et c'était intéressant de pouvoir structurer tout ça, d'y participer, de voir que l'initiative privée était présente, qu'il y avait des gens, des enfants, des jeunes adultes qui voulaient vivre sur ce territoire. et moi en tant que directeur de l'office de tourisme à l'époque, de les accompagner et de structurer ce territoire pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, même s'il y a encore beaucoup à faire. Mais il est quand même bien plus accueillant, bien plus professionnel qu'il y a 20 ans, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors on a décrit justement ce paysage sur le plateau très vert. Ce que j'ai peut-être oublié de dire, c'est que c'est un village de 350 habitants. Alors il y a quand même une boulangerie ouverte à l'année, une boucherie ouverte à l'année, 8 restaurants. dont le snack neuf restaurants avec le snack du Lugic Park il y a quand même quelque chose de très impressionnant pour moi c'est qu'on est à deux kilomètres de l'Ardèche donc on est quand même à un point culturel aussi qui est intéressant comment est-ce que justement dans ces monts d'Ardèche on vit, c'est quoi la culture locale ?

  • Speaker #1

    alors même chose moi je le ramène toujours au paysage et au terroir je trouve que c'est ce qui reflète le plus ce que sont les habitants ils sont attachés à ce terroir on parlait du fin gras du Mésin, c'est un savoir-faire qui est ancestral Là, c'est vrai qu'il est... Maintenant, on en fait la promotion. C'est une AOP, donc il y a une notoriété publique, j'allais dire. Mais c'est ancré, en fait. L'habitat aussi a été façonné par les paysages, puisque en Ardèche, on retrouve des toits de genêt, puisqu'ils étaient sur des pentes très fortes. Ils ne pouvaient pas cultiver le chôme. Donc, ils ont des genêts sur leurs toits.

  • Speaker #0

    Les genêts, c'est des plantes à fleurs jaunes magnifiques qui fleurissent maintenant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu que vous aviez du genêt français, donc plus fin, et du genêt d'Espagne, beaucoup... plus gros. J'ai regardé ça, c'est bien sur le bord de la route.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et donc, en fait, l'homme a toujours utilisé les ressources locales pour se loger. Les maisons ont été construites aussi pour faire face au climat qui peut être très rude. Donc voilà, pour se loger, pour se nourrir. Et finalement, ils étaient autonomes. Aujourd'hui, on a besoin d'aller en grande surface pour se nourrir. Alors même si maintenant, les circuits courts reviennent, et j'allais dire tant mieux. Mais eux, en fait, ils avaient tout compris. C'est-à-dire qu'ils se levaient le matin. Ils ne gagnaient pas leur pain, en fait. Ils produisaient leur pain.

  • Speaker #0

    et finalement ils avaient tout compris je pense alors aujourd'hui on a décidé ensemble de s'atteler justement à comprendre comment ce territoire de 350 habitants il avait changé et comment est-ce que les acteurs s'étaient mis autour de la table parce que moi je trouve ça quand même assez incroyable comment est-ce que vous vous êtes voilà j'ai envie de dire impliqués et puis mis ensemble pour faire bouger les choses parce qu'il y a énormément de choses est-ce que tu peux peut-être nous détailler un peu les enjeux pour ce territoire d'abord ?

  • Speaker #1

    On vient de parler de l'histoire du territoire et effectivement une histoire c'est bien mais le mieux c'est de construire l'avenir et de nos jours dans des régions qui sont reculées comme nous on peut le dire comme ça même si maintenant on est quand même bien accessibles mais malgré tout reculées Si on ne se met pas autour de la table pour développer le tourisme, il ne se passe plus rien. On n'a plus d'école, on n'a plus de boulangerie, comme tu le disais, etc. Donc il était nécessaire de se mettre autour d'une table, les acteurs du tourisme, et de se dire, ok, on a cette station de ski désestable qui fonctionne. On connaît tous les aléas climatiques, le dérèglement. Je parle plus de dérèglement que de réchauffement, même si la réalité, c'est bien le réchauffement. Mais ça crée surtout un dérèglement, avec des épisodes qui sont beaucoup plus intenses qu'avant. des épisodes de neige qui peuvent être très conséquents, comme on l'a eu début mars avec 1,5 mètre de neige, des grosses chutes de pluie, comme on a ce printemps. On est vraiment sur quelque chose qui est déréglé. Et on s'est dit, malgré tout, on ne va pas subir, et il faut trouver des solutions pour maintenir cette station. Donc on va se mettre autour de la table. Et la première initiative, ça a été que des privés mettent dans un pot commun, ils ont pris leur porte-monnaie, ils ont mis dans un pot commun, ils ont dit, nous, on met la matière première, qui est la neige, avec des enneigeurs, donc ils ont financé des enneigeurs. Et le deal, ça a été de dire à la collectivité qui pilotait la station, vu qu'il y a la matière première, maintenant, s'il vous plaît, faites l'installation du téleski qui est obsolète, qu'il faut remplacer. Et le deal, il s'est fait comme ça. Et si ce deal n'avait pas été fait, c'était... Si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en 2006. Si ce deal n'avait pas été fait, je crois que les débuts de réflexion étaient en 2006 et l'installation en 2009. Aujourd'hui, je ne serai pas là pour vous parler, parce que le logic park n'existerait pas. et certainement que le tourisme serait bien en déclin sur la station. Et quand je dis sur la station, c'est même plus large, c'est sur tout le territoire.

  • Speaker #0

    Donc il y avait eu un véritable engouement, et puis une mise au pot commun qui a permis de déclencher ça, et des gens se dire bon maintenant qu'on a ça, il faut qu'on y aille

  • Speaker #1

    Pour moi c'est vraiment une initiative exemplaire, parce que quand je dis mettre dans le pot commun, c'est-à-dire que les commerçants qui ont mis dans ce pot commun, ou même des gens qui avaient une attache à la station, Ils n'ont eu aucun retour sur investissement direct. Le seul retour sur investissement, c'était de voir cette station vivre et effectivement d'avoir du monde dans leur commerce. Et quand on arrive à travailler dans cette dynamique-là, en se disant Allez, on y va il n'y a pas que la collectivité. On attend toujours des collectivités pour porter des projets, financer des projets. Ben non, allons-y nous en tant que privés. Le Lugic Park, c'est l'exemple qui a suivi derrière, on en parlera peut-être après, mais c'est... C'est ça qui est fort, c'est que les privés se sont pris en main en se disant c'est nous qui devons dessiner notre destin plutôt que d'attendre de le subir

  • Speaker #0

    Avec combien de temps que les gens ont cette envie de travailler ensemble ? Est-ce que c'est vraiment très concordant à ces enneigeurs ? Ou est-ce qu'il y a déjà dans l'histoire touristique du lieu cette envie-là ?

  • Speaker #1

    Alors ça a toujours existé, c'était plus ou moins structuré, mais je pense que les années Alors pour le coup il y a des réformes qui n'ont pas toujours de l'avant, mais la loi... La loi qui a fait qu'il fallait regrouper les communes en communautés de communes a permis d'avoir une discussion élargie. Et cette discussion élargie, avec d'autres moyens financiers aussi, a vraiment permis de mettre les gens autour de la table. Et c'était l'office de tourisme que je pilotais à l'époque, qui était intercommunal, qui permettait ça, c'est-à-dire qu'on réunissait les gens autour d'une table pour discuter ensemble de ce qu'on voulait être, de quelle destination on voulait être. Donc oui, vraiment, 2010, ça a été un peu une période charnière. On s'est beaucoup associés aussi avec le département, qui nous a beaucoup aidés. Et tout mis bout à bout, ça a permis d'être là où on en est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Alors hier quand vous m'avez accueilli avec Sandrine et ton équipe, j'ai fait la rencontre de Jeff. Il a 26 ans, il est moniteur de ski et il est aussi à la tête d'une affaire de balade de trottinette électrique et bientôt de vélo électrique. C'est ce que j'ai entendu hier en partant il me semble. Et je l'ai interviewé, je vous propose de l'écouter.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Jeff Fausté, je suis originaire de l'Ardèche et j'ai grandi aux Estables. Je suis moniteur de ski. J'enseigne le biathlon, le ski de fond, le ski alpin et je fais aussi de la trottinette électrique l'hiver. L'été, je fais l'activité de balade en trottinette électrique. Je le propose tous les week-ends hors période de vacances et durant les vacances scolaires, je suis ouvert tous les jours. Je propose des circuits qui sont sur les sentiers balisés des estables, mais aussi des circuits qui partent en direction de l'Ardèche. On part des estables en trottinette et on va jusqu'au lac d'Isarlès qui est à 20 bornes des estables, tout ça en trottinette électrique. Et sur le retour, on peut s'arrêter chez un... un restaurateur pour pouvoir se restaurer et revenir après, en fin d'après-midi, aux estables. On a beaucoup de chance de grandir avec des saisons qui ne se ressemblent pas, de vivre entouré de nature et de magnifiques paysages. Une enfance qui est... Très tourné sur le sport et l'environnement. Pour moi, c'est important de faire vivre cette station. C'est une station qui a beaucoup de richesses à apporter aux personnes qui ne connaissent pas la région. Je l'ai vu évoluer très rapidement avec le manque de neige. La station est vraiment orientée sur des activités été, hiver, printemps, automne. Je me suis toujours dit qu'aux Estables, il y avait un potentiel pour pouvoir exercer une activité toute l'année. C'est-à-dire qu'aux Estables, on a un tourisme qui est de biseaison, été-hiver, et durant une semaine, on ne va pas faire la même activité chaque fois. Je dirais que pour moi, l'avancée en cas de saison des Estables provient d'une vague... de personnes qui sont fixées sur la nouveauté. Réussir à avoir de nouvelles idées pour pouvoir faire évoluer la région, tout en préservant la nature, ce qui est très important pour ma part. Je me focalise beaucoup sur apprendre à faire découvrir la faune, la flore, sans détériorer le massif. C'est pour ça que... Quand j'emmène des gens en trottinette électrique, j'essaie vraiment de leur faire comprendre qu'ils partent avec moi et que s'ils viennent tout seuls, il faut vraiment qu'ils respectent le massif en fait. Il ne faut pas passer de partout, on n'a pas le droit de piétiner telle plante, on n'a pas le droit de cuire telle fleur. Et voilà, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de mettre en avant.

  • Speaker #0

    Alors, c'est chouette cette séquence qu'on vient d'entendre avec Jeff. Il m'a expliqué hier qu'il était complètement raccroché au Ludwig Park.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, comme je disais tout à l'heure, c'est un jeune, il l'expliquait, qui habite aux Estables et qui avait envie de diversifier son activité puisqu'il est moniteur de ski, mais ça ne suffit pas pour vivre de cette activité toute l'année. Et il est venu nous voir en disant, ben voilà, il y a des aléas de neige, des fois il y a des mois de février, je ne travaille pas, je voudrais monter mon affaire de trottinette électrique, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Et on lui dit, écoute, tu as le savoir-faire, tu sais encadrer, tu peux faire l'investissement de tes trottinettes. Et nous, Lugic Park, on a une clientèle familiale qui correspond à la clientèle que tu peux accueillir. Donc, banco, on y va, on t'accompagne, on fait un partenariat. Donc, nous, on lui assure sa promotion et les ventes de ses tickets via notre plateforme qu'on avait déjà pour la luge de tickets, en fait, de réservation de trottinettes. Et donc, lui, il a le savoir-faire. Nous, on a le savoir-faire sur la partie promotion, commercialisation.

  • Speaker #0

    en ailé de l'avant et du coup ça fonctionne donc c'est chouette ce que je trouve très intéressant aussi c'est qu'il a cette fibre où il m'a beaucoup parlé de son expérience aux estables en regard à l'expérience qu'il avait eu à la Plagne et en me disant je veux pas qu'il y ait d'amalgame mais en fait je veux pas que ici ça devienne du tourisme de masse alors on a beaucoup discuté il me dit mais en fait le tourisme de masse pour moi c'est des gens qui sont tous ensemble collés les uns aux autres ça n'a aucun sens C'est quoi aujourd'hui la politique que vous avez au niveau des estables ?

  • Speaker #1

    Alors là-dessus, déjà il faut avoir la notoriété pour être sur du tourisme de masse. Nous, la notoriété, on ne l'a pas encore. Donc déjà, on est protégé par rapport à ça. Et l'idée, ce n'est certainement pas de faire du tourisme de masse. On a un territoire qui est vaste. Les estables, c'est vrai que c'est un peu la locomotive et ça l'a toujours été. Pour autant, je veux dire, l'été, les gens, ils peuvent aller sur tout le territoire. Il y a les Gorges de la Loire, il y a le Mégal qui n'est pas loin, le Puy, bien entendu. Donc déjà, ça se diffuse. On n'est pas sur un site comme peut être une station alpine qui a vraiment un point d'ancrage très fort où il y a une concentration de personnes. On l'a un petit peu l'hiver aux Estables, mais bon, il y a les Alliés de Neige. Donc là aussi, c'est hyper concentré quand c'est le cas. Ça va être sur une semaine. Donc moi qui travaille dans le tourisme, quand certains me disent Ouais, on va faire du tourisme de masse aux Estables ça me donne presque des... des boutons et j'ai dit non mais arrêtez on en est très très très loin et l'idée c'est justement qu'il y ait des gens qui vivent sur ce territoire et qu'on maintienne des services des activités, des écoles donc le tourisme de masse, alors c'est sûr voir des gens passer devant sa porte quand on est sur sa terrasse c'est pas toujours agréable mais en même temps on peut pas vouloir avoir une boucherie, une boulangerie une école et pas accepter qu'il y ait des touristes qui passent devant chez soi parce qu'il n'y aurait pas les services dont on parle donc c'est une cohabitation qui est parfois pas facile il faut le dire mais qui est, j'allais dire, nécessaire pour qu'on puisse conserver des services sur le territoire.

  • Speaker #0

    Alors tu me fais la transition parfaite puisqu'il y a ta fille qui nous a rejoints au temps de cette table. Bonjour Louane. Alors tu n'étais pas venue pour ça, mais merci beaucoup d'avoir accepté de parler justement de cette vie aux Estables. Alors quel âge tu as ?

  • Speaker #3

    J'ai 14 ans. Bientôt 15.

  • Speaker #0

    Donc tu n'es pas à l'école aux Estables. Non,

  • Speaker #3

    je suis au collège.

  • Speaker #0

    Au collège. Et c'est où du coup que tu es ?

  • Speaker #3

    À la fin du Léon-Chapteuil.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu prends le bus, j'imagine. Ok. Ça ressemblait à quoi du coup cette enfance au Zestable ?

  • Speaker #3

    C'était super bien parce que l'hiver par exemple, quand il neigeait, on pouvait aller faire du ski, on pouvait aller voir les marmottes, on pouvait faire plein d'activités dehors parce que du coup c'est super ludique. Et maintenant avec le Lugis Park, il y a le Lugis Park qui a ouvert, donc c'est super bien. Il y a des restaurants, l'atelier qui a ouvert, c'est super bon.

  • Speaker #0

    Et justement, la question que je me pose, c'est que j'ai l'impression, quand je suis venue voir aux étapes hier, qu'il y a énormément de gens qui sont là pour faire vivre ce territoire. Alors j'imagine que ce n'est pas forcément des questions que les enfants se posent, mais toi tu as envie ? De continuer à vivre aux Estables ?

  • Speaker #3

    Oui, parce qu'il y a vraiment plein de trucs à faire. C'est vraiment super bien.

  • Speaker #0

    Et alors tu penses qu'elle ressemblera à quoi ? À quoi ta vie aux Estables par exemple ?

  • Speaker #3

    Eh bien...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Toi t'aimerais aussi travailler dans le tourisme ? C'est un peu cavalier de poser ça à une jeune fille. C'est une question d'une jeune fille de 14 ans. Mais est-ce que t'as déjà une idée de ce que ça pourrait être ta vie ?

  • Speaker #3

    Eh bien oui, j'aimerais bien travailler dans le tourisme. Moi ça me plaît bien parce que du coup je prends exemple mon père. Et du coup ça me plaît bien le logic bar et tout. Ça me plaît le tourisme.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a quelque chose qui te plaît particulièrement et dont tu aurais envie de nous parler ici ? Je ne sais pas, un paysage, un endroit joli ?

  • Speaker #3

    J'aime bien quand on va voir les marmottes. C'est aux Estables, on va voir les marmottes et tout. Quand j'étais petite aussi, j'y allais. Et je trouve ça super bien parce que c'est trop beau.

  • Speaker #0

    Très bien. Je pense que ça a été entendu par les auditeurs et auditrices du Canvas. Et merci beaucoup d'avoir accepté de discuter avec nous. Cette jeunesse est hyper présente sur le territoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Il se passe plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Moi, en fait, je m'enrichis de cette jeunesse. Je commence à être comme j'ai de la vieille.

  • Speaker #0

    Mais alors, tu dis ça à chaque fois, mais je n'ai pas l'impression que tu es si bien.

  • Speaker #1

    Non, mais quand je dis ça, c'est que... Toutes les saisons, on a des jeunes qui intègrent l'équipe et c'est un coup de booster phénoménal, ces jeunes. Et je trouve que souvent, c'est malheureux, mais on a tendance parfois à critiquer la jeunesse, etc. En fait, non. Les jeunes, il faut juste leur donner l'envie, les mettre dans un cadre de travail qui est bon pour eux et qui, du coup, est bon pour l'entreprise. Nous, c'est le cas. Et vraiment, on a une jeunesse qui est formidable, qui est consciencieuse. Et on ne le dit pas assez souvent, je pense. Donc, oui, moi, la jeunesse... Et puis, on a tous été jeunes un jour.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant parce que du coup dans ton équipe tu as effectivement deux jeunes qui travaillent avec toi que j'ai rencontré hier et en fait eux ils habitent sur le territoire alors l'un est en reconversion il travaillait à l'hôpital avant et puis vous avez cette jeune fille en alternance qui ensuite a continué à travailler avec vous

  • Speaker #1

    C'est ça ouais et former la jeunesse c'est bénéfique donc là c'est Elsa dont tu parles qu'on a eu en BTS Tourisme On a fait son alternance, donc école moitié entreprise. Et en fait, c'est une pépite. Donc on l'a conservée et elle donne totale satisfaction. Et c'est des éléments qui apportent du dynamisme dans une équipe. Et on a besoin. Moi, je dis une équipe, c'est une palette de couleurs. Et l'idée, c'est de faire le plus beau tableau avec cette équipe. Et je trouve qu'on a un beau tableau. Et nul n'est pour autant irremplaçable. Chacun qui va arriver dans l'entreprise peut apporter sa pierre à l'édifice, sa façon de voir les choses. Et ensemble, on avance et on construit quelque chose qui n'est que meilleur.

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'implication sur le territoire. J'ai interviewé Manon, qui est la directrice de l'Office du tourisme. Bonjour,

  • Speaker #4

    je m'appelle Manon Chossandre. Je suis la directrice de l'Office du tourisme intercommunal, qui a son bureau principal aux estables, à la station. On a également une antenne à Saint-Julien-Châteuil, au Monacy-sur-Gazaille et à Faye-sur-Lignon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que vous avez vu évoluer les actions de l'Office du tourisme ? dans l'idée de démener cette transition multiple sur la station des Estables ?

  • Speaker #4

    Le fidétourisme, directement, ne mène pas des actions seules par rapport à ça. C'est vrai qu'on est dépendant des acteurs, bien sûr de la météo, mais on a aussi tous les acteurs sociaux, professionnels qui sont là, qui sont présents. Après, ce qu'on voit, ce sont des constats. Des constats de changement climatique qui génèrent une adaptation des professionnels. Nous, la force qu'on a sur notre territoire, c'est qu'on a des socioprofessionnels qui ont conscience de ces changements depuis quelques années déjà et qui ont déjà pris le train en marche pour s'adapter. Donc concrètement, quand on a des visiteurs sur la période hivernale, même si l'enneigement n'est pas là... On a des professionnels qui répondent à la demande, qui proposent une offre différente. Et du coup, on crée quand même des clients satisfaits de leur séjour.

  • Speaker #0

    Vous parliez des socioprofessionnels qui avaient compris très tôt cette dynamique des transitions aux estables. Comment est-ce que justement vous travaillez avec eux, vous ?

  • Speaker #4

    qui s'appelle Avenir Montagne, qui a débuté il y a environ 7 ans pour l'objectif de mêler des acteurs du tourisme et socioprofessionnel et institutionnel à l'avenir de la station et construire ensemble ce projet de transition. Aujourd'hui, les acteurs sont dans ce schéma de réflexion, ils sont impliqués, ils sont présents. et maintenant c'est à nous tous de voir qu'est-ce qu'on souhaite pour l'avenir de la station ce qui est certain c'est que le produit neige est un produit phare et essentiel pour nous pour les acteurs, pour les retombées économiques donc l'idée ce n'est pas de se séparer de ça, mais c'est plus de savoir comment rebondir, comment réagir de façon plus immédiate dans le futur

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui

  • Speaker #4

    Je vous en prie Merci

  • Speaker #0

    Une interview, une interview, on m'entend ? Je m'entends plus. Ah, une interview, non mais merci aux techniciens quand même, ils sont deux, ils sont super, mais je m'entendais plus, voilà. Une interview qui a été enregistrée il y a moins d'une heure, montée rapidement sur le vif. On entend ? Cette vivacité, on me dit depuis le début, moi je suis hyper admirative de ce que vous faites. C'est quoi la motivation de tous ces gens ? Mis à part, ok, la beauté du paysage, ok, on va pouvoir vivre de notre activité. C'est quoi la motivation de ces acteurs qui sont arrivés à se mettre autour d'une table ? Parce que c'est pas facile partout, et tous les jours j'imagine. Mais comment est-ce qu'on arrive à garder un tel dynamisme ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a des vagues. Mais j'ai envie de dire que quand tout le monde a envie de porter ce territoire, il y en a qui font des concessions. Par moment, on n'est pas toujours d'accord avec son voisin. Mais globalement, c'est vrai que ces gens ont tellement envie de porter ce territoire qu'ils arrivent toujours à un moment donné à une issue. Alors, encore une fois, il y a des vagues. Vraiment, des fois, ce n'est pas simple. Mais on arrive à avancer. On arrive à avancer. Et il faut laisser les initiatives, des fois il y a des petites initiatives isolées, on se dit, il fait un truc dans son coin, peut-être c'est un peu bête de ne pas le faire ensemble, mais ça ne fait rien, il vaut mieux qu'il y ait de l'initiative, qu'il n'y en ait pas du tout. Et les petites initiatives cumulées, on arrive à de belles choses, et je pense que c'est un vrai exemple sur ce territoire. Il y a tellement d'initiatives sur ce territoire, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui manque pour toi à l'heure actuelle ? Qu'est-ce que vous pourriez amorcer ?

  • Speaker #1

    Alors, vraiment, je pense qu'il faut qu'on réfléchisse à... Je dis au plan B parce que pour moi le plan A ça reste, alors je parle vraiment du volet hiver là, cette station il faut la maintenir, l'apprentissage du ski il est hyper important pour nos territoires. S'il n'y a plus ce volet hiver avec l'appel du ski, malheureusement ce sera compliqué de faire venir des gens aux estables en plein hiver avec le climat qu'on connaît qui peut être très compliqué. Donc ça veut dire qu'on se retrouvera en fait un peu sur une seule patte quoi, parce qu'il nous restera le printemps qui peut être aussi capricieux et on en a l'exemple cette année. L'été qui est quand même très raccourci et un petit peu l'automne, mais l'hiver est vraiment une saison à part entière dans l'activité touristique et une vitrine. Donc il faut qu'on conserve, alors il faut faire des, de mon point de vue, il ne faut pas faire des développements démesurés, mais conserver au moins l'existant. et pouvoir afficher qu'on a encore du ski sur notre territoire. Alors pendant combien de temps ? Peut-être 20 ans, mais est-ce que 20 ans, ça vaut pas le coup de se battre encore un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, ce que j'entends, c'est que le produit neige, chez vous, c'est un produit phare.

  • Speaker #1

    C'est un produit d'appel pour l'apprentissage du ski, pour les familles, et si on enlève ça, effectivement, ça rend tout bancal pour moi.

  • Speaker #0

    Très bien et est-ce que t'as pas l'impression justement que l'idée ce serait aussi de faire changer les mentalités par rapport à ça ? C'est une vraie question

  • Speaker #1

    Alors si mais pour le coup je pense que c'est déjà le cas parce qu'en déshiver sans neige on en a eu et à chaque fois on a su s'adapter c'est à dire que le plan B il existe il est dans les tiroirs et on sait le sortir des capes à neige c'est pas un problème on convertit du ski de fond en biathlon, en course à pied en rando, la luge 4 saisons est là, il y a du VTT la trottinette électrique avec des pneus fat qui permet de passer dans des terrains boueux le plan B on le connait, il fonctionne c'est à dire que les gens sont satisfaits de ce plan B mais ils ne viendront pas pour ce plan B donc il faut essayer de conserver le plan B plus possible cette activité neige, en tout cas pour l'afficher, les gens viennent et après derrière on sait les occuper. Mais si on n'a pas la neige sur nos brochures, nos sites internet, les gens ne feront pas le déplacement, c'est certain. Pas l'hiver en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors Manon parlait à la fin de cette interview d'un dispositif porté par l'État, par le biais de l'ANCT, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, qui s'appelle... Avenir Montagne Ingénierie, j'ai rencontré Karine Ornero qui est la coordinatrice de ce projet. Elle va nous raconter un peu comment est-ce qu'elle a travaillé avec tous les acteurs parce qu'il y a aussi des ingénieurs territoriaux, c'est le nom qu'ils portent, qui travaillent au développement justement de ces initiatives et d'essayer de mettre tout le monde autour de la table par le biais de méthodologies qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #2

    Alors très concrètement, les deux projets sur lesquels on travaille vraiment à plein temps en ce moment, c'est le projet concerté de station des Estables. L'idée, je ne l'ai pas forcément précisé, c'est de définir un projet de station, la station que souhaitent les habitants et les socioprofessionnels à un horizon 2035. Voilà, donc c'est toute une démarche en cours. Et on travaille aussi très concrètement à positionner le territoire sur ses caractéristiques et son identité de territoire de montagne et de haute terre climatique et qui influence aussi l'état d'esprit des habitants. On est en train de construire ce positionnement touristique et l'idée est d'en développer, d'en créer des marqueurs territoriaux qui vont associer les trois communautés de communes et les trois offices de tourisme dans une communication et une valorisation de l'offre qui va mettre en avant ces caractéristiques, notamment de montagne, mais pas que. Alors mon travail à la base, vraiment pour reprendre du début, ça a été d'établir un diagnostic avec les acteurs, de mettre en lien tous les acteurs, de proposer une organisation technique spécifique qui permet de travailler ensemble, des instances de gouvernance, d'asseoir cette collaboration dans ces outils techniques, d'aller chercher, comme je te l'ai dit, des outils financiers. et ensuite c'est de mener les projets, de coordonner les projets avec vraiment tous ces acteurs pour que chacun puisse s'exprimer à sa pleine mesure, se sentir investi et puisse s'approprier ce qui est mené. L'un des objectifs de l'État en mettant en place ce dispositif Avenir Montagne Ingénierie C'est vraiment, et c'est quelque chose qui est très très bien mis en application, pour lequel on a vraiment une batterie d'outils extraordinaires, c'est de faire que chaque territoire trouve ses propres solutions de transition et d'adaptation.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'était Karine Ornero qui travaille justement à la coordination de ce dispositif, donc Avenir Montagne Ingénierie. Comment est-ce que toi, en tant que donc l'UGPARC, tu es venue ? Peut-être abonder ce projet ?

  • Speaker #1

    Déjà par nature, la Luge 4 saisons, c'est déjà de la diversification des activités, notamment par manque de neige. Et après, j'ai une expertise, alors qu'il vaut ce qu'il vaut, de par mon passé en tant que directeur d'office de tourisme et maintenant en Logique Parc. Et encore une fois, je le disais tout à l'heure, chacun a sa vision des choses. Celle que j'ai, elle est peut-être erronée pour d'autres. Mais peu importe, le tout, c'est de donner sa vision, ses convictions. C'est ce que j'ai fait dans le cadre de ce dispositif. En plus, je suis plutôt du genre à dire ce que je pense plutôt que de le camoufler. Alors des fois, ça fait un peu des vagues, mais ce n'est pas grave. Encore une fois, il vaut mieux dire les choses. Moi, j'ai une vision qui est peut-être, entre guillemets, plus ambitieuse que certains. Mais si je ne porte pas cette vision très ambitieuse, et si d'autres ne le sont pas du tout, au moins, on arrive à un juste milieu qui est à peu près convenable. Donc moi, je trouve que cette concertation, elle est bien. Il faut juste que les gens s'expriment. Et c'est ça, en fait, vivre dans un territoire, et puis, j'allais dire, vivre tout court. Si chacun n'exprime pas ses opinions quand il les a sur le cœur, c'est dommage. Autant dire les choses, des fois on n'est pas d'accord, mais au moins on arrive de fil en aiguille à amener un projet qui fait consensus.

  • Speaker #0

    Là, il y a quand même trois gros acteurs en plus. Je veux dire, il y a trois communautés communes. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est énorme et en même temps, c'est essentiel parce que le touriste, lui, il ne voit pas les limites administratives. Quand il est aux Estables, il se croit en Ardèche. Moi, je le reprends tout juste, peu importe. Si je pense en Ardèche, ce n'est pas un problème, il est sur notre territoire et le tout c'est de bien l'accueillir et de lui proposer des activités. Donc effectivement il y a le Haut-Lignon, il y a les Sucs, il y a Mésin-Loire-Mégal, mais c'est des destinations transversales où les gens ont envie de naviguer sur ce territoire. Le puits en fait partie intégrante, quelqu'un qui vient sur le Mésin va forcément visiter le puits. Et j'ai envie de dire qu'il soit au puits ou sur le Mésin, on a déjà réussi le pari. Ça veut dire qu'il est sur notre territoire et qu'il contribue à le faire vivre.

  • Speaker #0

    Il y a aussi des nouveaux publics que vous essayez d'aller chercher. Vous travaillez beaucoup sur l'accessibilité et les handicaps.

  • Speaker #1

    Oui, alors j'allais dire, pour moi, ce n'est même pas un nouveau public, c'est un public qui devrait être juste normal. Et ça, c'est une sensibilité qu'on a parce qu'un des co-gérants, on l'avait tous un peu, mais un des co-gérants est un ancien médecin, et le fait de se dire que notre activité, elle était juste accessible à tous, c'était essentiel. Donc quand on a construit le parc, tout a été optimisé pour pouvoir accueillir tous les types de handicap. Et on a été reconnu, et c'est une vraie fierté, en octobre dernier, comme étant la première luge 4 saisons labellisée Tourisme et Handicap sur les 4 déficiences. Donc c'est un vrai... Pour moi, on parlait tout à l'heure de conviction, ça c'en est une, je l'ai au fond de moi vraiment. Pas plus tard qu'avant-hier, on avait une personne tétrapélégique qui a pu faire de la luge, et elle est sortie de la luge, elle m'a dit mais c'est un vrai orgasme. Et j'ai trouvé ça exceptionnel ce terme, avec le sourire jusqu'aux oreilles, et on sentait que ça avait touché la personne dans son âme, quoi, vraiment. Je me dis, quand on peut distribuer du bonheur comme ça aux gens, moi j'estime que, avant-hier, j'avais le plus beau métier du monde, et aujourd'hui aussi encore d'ailleurs, mais vraiment, ça c'est vraiment une conviction, c'est ancré. Et quand on a ça en soi, on fera tout pour encore améliorer. On a discuté avec lui, il nous a donné plein de petits tuyaux pour encore améliorer la pratique. Et je trouve que c'est juste normal, que ces personnes, c'est des personnes comme nous, et ils doivent avoir accès aux loisirs comme nous.

  • Speaker #0

    Et vous sensibilisez aussi celles et ceux qui ne sont pas porteurs de handicap, Sandrine ? Avec ta compagne avec qui tu travailles, me disait aussi que vous allez faire des soirées. avec des bandeaux. Donc les gens ne verront pas, mais sentiront. Vous allez l'entendre dans un dernier son. J'ai fait de la luge hier. J'ai adoré. Vous avez des véritables sensations. C'est Sandrine qui pilotait. Donc comment est-ce que vous allez vous y prendre pour justement sensibiliser à ces handicaps ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je te disais, en fait, l'idée, c'est de pouvoir accueillir tous les handicaps. Et la seule déficience qu'on ne peut pas accueillir sur une ouverture publique, c'est la déficience visuelle. Parce qu'une personne aveugle, c'est comme si on mettait... Quelqu'un dans une voiture, piloter une voiture sans voir, ce n'est pas possible. Donc ça, on ne peut pas le faire dans le cadre de l'activité. Donc on a trouvé un remède, on va faire une heure spécifique pour ces personnes-là, où ils pourront prendre une luge, faire le parcours, seul sur le parcours. Donc aucun risque de collision, aucun risque de mauvaise conduite. Ils vont avoir des sensations qu'ils pourront gérer eux-mêmes, puisqu'on gère la vitesse sur la luge. En poussant sur les manettes, on va vite, en ramenant, on freine. Et donc l'idée, c'était certes que ces gens-là puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. mais que des personnes totalement valides puissent, eux, se mettre en immersion de ce qu'en vont vivre ces gens. Donc, tout le monde pourra venir sur ces créneaux-là pendant une heure, les valides avec un bandeau sur les yeux pour se mettre dans une immersion qui, forcément, fait un peu peur parce que c'est l'inconnu, et ces personnes qui, eux, sont déficients visuels puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. Et l'idée, c'est de... Je ne sais pas s'il faut dire banaliser, parce qu'à la limite, on ne devrait même pas parler de ce mot-là, c'est juste que les choses soient normales. Une personne en fauteuil, elle peut faire la luge. Une personne qui ne voit pas, elle peut faire la luge. avec les valides. Il n'est pas question de faire des créneaux spécifiquement pour les personnes handicapées. On va le faire tous ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les acteurs ont cette démarche-là ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, non. On s'aperçoit que... Alors, il y en a, quand je dis malheureusement, non. Il y en a. Il y a des hébergements, notamment, qui sont tout à fait adaptés. On travaille, par exemple, à l'égide des petits bonheurs à la vacheresse, qui est extraordinaire. Mais dans les loisirs, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas suffisamment le cas. Alors, il y a des projets qui sont anciens. C'est compliqué de faire des adaptations pour ces publics-là, des fois. Mais sur les projets nouveaux, ça devrait être obligatoire que tout le monde réfléchisse à ça. On l'a fait dans nos rues, dans nos commerces. Et sur le volet loisir, c'est pas encore suffisant. Donc, si nous, on peut être un... Un moteur pour ça, et je sais que le département commence à vraiment se pencher sur le sujet au niveau de la maison du tourisme. On va au salon à Lyon, là d'ailleurs, mercredi et jeudi. Le département nous accompagne et ça va prendre. Mais voilà, il faut des initiatives, tout à l'heure je disais, des initiatives isolées qui permettent aux autres de se raccrocher au wagon. Et bien allons-y, nous on y va et on sait que ça va suivre derrière.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une initiative qui vise en ce moment à restructurer le village vacances.

  • Speaker #1

    C'est ça, le VVF, donc ça c'est un vrai enjeu, le département l'a bien pris en compte, puisqu'il y a un gros investissement qui va être fait pour remettre à la page le VVF qui avait été construit dans les années 80 avec beaucoup de vétusteté du coup maintenant. Donc ouais, c'est un vrai levier ça. Et quand on voit que le département investit sur ce village vacances, ça donne des ailes pour continuer nous à investir aussi sur notre petit parc.

  • Speaker #0

    Et bien merci beaucoup. J'ai une dernière question qui est celle du rêve. Qu'est-ce que tu rêves toi pour les estables dans 20 ans, pour tes enfants qu'on a déjà entendus ?

  • Speaker #1

    De garder son âme, je dirais. C'est le plus important. Le territoire garde son âme, il y aura des évolutions, elles ne sont pas contrôlables, parce qu'on va malheureusement devoir les affronter, mais si on garde notre âme, on fera de ce territoire ce qu'il doit être. Je pense que c'est très important que chacun puisse s'exprimer, mais que surtout le territoire garde son âme.

  • Speaker #0

    Merci infiniment, et je tenais à remercier Jeff, Karine, l'équipe du Logique Park, qui m'a accueilli hier, et Manon. que vous avez pu entendre au fil des différentes petites capsules sonores. Je tiens aussi à remercier Destination Podcast, sans qui tout ça n'aurait pas pu avoir lieu. Et puis, je tiens à remercier les deux techniciens du jour, Clément Jouve et Lucas Surel, à la console, pour permettre à cette émission d'avoir lieu. Je vous propose qu'on se quitte avec une petite création sonore autour d'un voyage en luge au Lugic Park. Donc là on est sur la première montée. Les téléskis à notre droite.

  • Speaker #3

    C'est ça. Le maison aussi. On ne la revoit pas aujourd'hui. Il est en brouillard, mais le maison est sur ta droite, en fait, juste là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #3

    Et la lampe aussi, tu vois un petit peu le petit bout là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intégré au paysage.

  • Speaker #3

    C'était vraiment une volonté. Le but, ce n'était pas de dénaturer les espaces. Il y a un vrai travail, tu verras, plus bas au niveau des pierres, des roches, on a ce qu'on appelle un espace naturel avec des arbres, enfin vraiment il y a un vrai travail qui a été fait au niveau des gérants par rapport à ça. Donc on est la seule luge en France à avoir deux montées et deux descentes en fait dans le même parcours. Toutes les autres c'est un parcours unique. Donc la chance c'est que quand t'es en exploitation, t'as des gens qui y en a au-dessus, y en a au-dessous. Là t'arrives, y en a deux qui partent en même temps, c'est super sympa à voir.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est parti !

  • Speaker #3

    Donc là on arrive, j'ai arrêté volontairement, là on arrive donc au premier feu. Ouais. Si t'es prête, on y va.

  • Speaker #0

    Et bien on est prête, on surplombe ce paysage qui est absolument magnifique. Ok.

  • Speaker #3

    On repartit pour un tour. Il y a deux montées qui sont côte à côte. C'est ça. Du coup c'est sympa.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #3

    Déjà on part aussi sur la plateforme, on voit les autres faire le parcours. Ouais. Et on a aussi un sentier piéton qui longe le parcours avec des tables de pique-nique. Donc des fois t'as les gens qui pique-niquent et qui voient les autres faire l'activité.

  • Speaker #0

    Ah c'est hyper chouette hein. Ok. Et puis les sensations sont là quoi !

  • Speaker #3

    Oui, pour avoir fait plusieurs parcours, ce ne sont jamais les mêmes sensations en fait.

  • Speaker #0

    C'est super chouette !

  • Speaker #3

    Et puis tout le monde peut le faire, c'est intergénérationnel, les papys et les mamies viennent avec leurs petits-enfants, les personnes en situation de handicap, il n'y a aucun souci, on les accueille comme on a eu le cas jeudi, enfin c'est génial !

  • Speaker #0

    Oui, c'est accessible.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est accessible, c'est un autre rapport à la nature. Il y a cette vue qui est incroyable. J'imagine que quand on voit une maison, c'est justes oufissime.

  • Speaker #3

    Oui, et puis toi, tu vois vraiment ce concept de toute saison, là, non, là, parce que pendant les saisons, la nature n'est pas la même. C'est ça,

  • Speaker #0

    Ça va qu'on m'a dit que ça pouvait pas dérailler ?

  • Speaker #3

    Non, ça je comprends pas, tu te souviens ?

  • Speaker #0

    C'est super !

  • Speaker #3

    Et la souris, elle fait tomber ton ? On verra à combien de kilomètres on est allé.

  • Speaker #0

    Ouais, trop bien ! Est-ce qu'il y a un record ?

  • Speaker #3

    Ouais, il y a un radar. Ok. Il prend la photo et en même temps il dit que ça ne m'aide pas. Trop bien !

  • Speaker #0

    Ah, c'est super !

  • Speaker #3

    Merci beaucoup de m'avoir accompagnée Après quand ils remontent là plus haut ils ont un espace de pique-nique et une aire naturelle donc là il y a une première partie où souvent les gens aiment bien se mettre pour regarder quand ils sont à l'arrivée et plus haut vraiment tu les vois sur le parcours donc t'entends les gens rigoler, c'est génial

  • Speaker #0

    C'est super chouette C'est super super, bravo ! C'est chouette de voir des projets de territoire comme ça.

  • Speaker #3

    On a de la chance d'avoir été soutenus et puis d'avoir deux responsables aussi qui sont vraiment dans le développement.

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Description

Documenter la coopération des acteurs de montagne aux Estables, Haute Loire
Cette semaine, l'invité est Raphaël Bonnet, ancien directeur de l'Office du tourisme pendant 12 ans et actuel porteur du projet Lugic Park, une luge 4 saisons. Raphaël a grandi au cœur du territoire du Puy-en-Velay et a toujours eu à cœur de contribuer à son développement. Son attachement personnel et familial à cette région l'a poussé à œuvrer pour son épanouissement, un objectif qu'il poursuit encore aujourd'hui avec passion.


Plusieurs témoins des transitions

L'épisode se concentre sur les transitions et les défis auxquels sont confrontés les territoires de montagne. Raphaël partage son expérience et ses initiatives pour maintenir le tourisme dans cette région, malgré les aléas climatiques. On découvre également des témoignages d'autres acteurs locaux, comme Jeff, un jeune moniteur de ski et entrepreneur, et Manon, directrice de l'Office du tourisme, qui travaillent tous ensemble pour adapter et faire évoluer leurs activités. Le podcast met en lumière les efforts collectifs pour préserver l'âme de la montagne tout en s'adaptant aux nouvelles réalités.

Les différents temps de l'épisode

00:01-Bienvenue à Camp de Base 00:00:49-Introduction au Puy-en-Velay
01:84-Découverte du territoire et rencontre avec Raphaël Bonnet
03:255-Présentation de Lugic Park 4 saisons
06:408-Attachement au territoire et défis locaux
08:540-Histoire personnelle de Raphaël avec le territoire
14:841-Collaboration pour la survie de la station
19:1098-Initiatives de diversification avec Jeff, le moniteur de ski
26:1613-Entretien avec Manon, directrice de l'Office de Tourisme
29:1782-Avenir Montagne Ingénierie expliqué par Karine Ornero
39:2323-Tour à Lugic Park et accessibilité pour tous
43:2673-Conclusion et remerciements


À quoi ressemblera la montagne de demain ?
Dans un monde en pleine mutation, où les hommes surpassent les forces géophysiques et face aux changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? C'est la question stimulante que pose le dernier épisode du podcast "Le Camp de Base". Chaque semaine, cette émission nous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne à travers des conversations avec des personnalités inspirantes. Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la saison 3 du camp de base, l'émission des rencontres au sommet. Chaque semaine, je vous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne, dans une conversation avec une personnalité. Ensemble, on contemple les grands espaces et on se raconte des histoires. Dans un monde en pleine mutation, dans lequel les hommes sont la principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques et dans le contexte de changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? Et quels sont les changements souhaitables ? Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène. Le camp de base, Rencontre au sommet, est disponible en podcast tous les lundis dès 5h du matin sur les plateformes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Puy-en-Velay, c'est la troisième journée de Destination Podcast, le festival qui met à l'honneur les podcasts qui parlent de territoire. Hier, je suis allée trop près du Puy-en-Velay, dans la station des Estables, à 1350 mètres d'altitude, à 40 minutes du Puy, rencontrer différents acteurs de la transition, des transitions du territoire. Vous savez, si vous écoutez régulièrement le camp de base, que la transition, ça ne veut rien dire, mais qu'on parle des transitions et des différentes transitions des territoires de montagne ici. Alors d'abord on emprunte une route le long de la Loire et puis on monte, on monte et enfin la vue se dégage. On arrive sur un plateau verdoyante avec de jolies vaches blanches, emblématiques de territoire, puisqu'ici on mange de février à juin du fin gras. Les maisons sont de pierre, on voit quelques stigmates de toit en chaume et de loz. Alors voilà, je vous ai planté un tout petit peu le décor. Et pour discuter aujourd'hui des enjeux de ce territoire, je vous propose d'accueillir Raphaël Bonnet. ancien directeur de l'office du tourisme pendant 12 ans et porteur aujourd'hui du projet l'UGIC PARC la luge quatre saisons bonjour Raphaël bonjour Emilie et merci beaucoup d'être ici aujourd'hui alors une question que je pose à tous mes invités même si je pense que j'ai une réponse pour toi aujourd'hui c'est quoi ton camp de base à toi il est où et il est composé de quoi alors moi mon camp de base il est dans le coeur c'est le mézun c'est le mézun

  • Speaker #1

    Puisque mes grands-parents étaient natifs de cette région-là et j'y habite tout proche, j'ai à cœur de contribuer à son développement et à son épanouissement, qui est le mien aussi finalement.

  • Speaker #0

    Alors hier avec Sandrine et toute l'équipe du Lugic Park, vous avez eu la gentillesse de m'accueillir en fait sur le parc et de me faire rencontrer différents acteurs. Alors pour bien mettre nos auditeurs et auditrices dans le bain du territoire, je propose qu'on écoute un premier son. Salut Raphaël ! Je suis très contente d'être arrivée. Je me suis dit que je n'allais pas y arriver à un moment donné.

  • Speaker #1

    C'est magnifique. Voilà les six parcs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien.

  • Speaker #1

    Donc là en fait, t'as la station de ski qui est juste à côté. On est passé juste à côté là, c'est les départs. Le village vacances, c'est les bâtiments blancs là qu'on voit qui vont tout être refait d'ailleurs. On va attaquer les travaux là, dans l'été en tout cas. Et les pistes de ski sont là, ça permet de monter jusqu'au mont qu'on voit en face, là qu'il monte en lambe.

  • Speaker #0

    Le mois à l'ombre.

  • Speaker #1

    Donc c'est une petite station familiale. Il y a 7 pistes de ski alpin. Et avec des aléas de neige. Puisque comme je te disais hier, là-haut c'est 1690 mètres d'altitude. Le point culminant. Et là où on est, c'est 1350. Donc exposition plein sud. Donc dès qu'il y a redoux et pas trop de neige. Et bien compliqué pour le ski. Et nous c'est beaucoup des familles qui viennent. Pour faire apprendre aux enfants le ski. et donc du coup pour pallier un peu au manque de neige et puis pour développer une activité 4 saisons c'est pour ça qu'on a monté le luge de parc à côté le luge 4 saisons sur rail alors ça se marie hyper bien au paysage ouais on l'a bien intégré on l'a tenu à plat en fait et en plus comme on n'a pas trop de déclinaison c'est pas trop pentu ça fait pas plaqué en fait c'est assez ça épouse bien les formes du relief on n'a pratiquement pas modifié le relief c'est un parcours qui fait combien de kilomètres ? 1,2 km c'est 7 minutes d'activité montée descente confondue et la particularité du parcours ok c'est que c'est le seul en France avec deux montées et deux descentes dans le même parcours. En fait, on avait un souci au niveau du foncier. Si tu vois, on était limité entre le haut et le bas. On n'avait pas beaucoup de distance. C'est privé comme projet. Et les terrains du dessus étaient occupés par l'agriculture. Donc, il était hors de question de déloger les agriculteurs. Donc, du coup, le pari, c'était de faire une piste qui ressemble à ce qui peut se faire dans les stations alpines en termes de distance. et de kilométrage de pistes. Et donc le seul moyen, c'était de faire deux montées et deux descentes sur le même parcours. Donc voilà le pourquoi du comment. C'est deux descentes et c'est deux montées. Et du coup, ça fait la qualité du parcours. Puisqu'en fait, il y a une interaction entre les gens qui descendent dans la première descente, ceux qui montent, ceux qui sont dans la deuxième descente. Il y a une vraie interaction.

  • Speaker #0

    Les gens se croisent.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, exactement. Ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir ?

  • Speaker #1

    Allez. Je vais te présenter à l'équipe. Tu veux boire un café déjà ?

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est le mont Cholet souvent on parle des trois monts aux estables on parle donc du mont Cholet qui est ici, le mont à l'arbre qui est sur les pistes de ski et en fait le mont Mézinc qui est le plus emblématique qui malheureusement aujourd'hui est caché c'est le point culminant entre Ardèche et Haute-Loire puisqu'il y a un sommet qui est en Ardèche à 1753 et l'autre qui est à 1749 qui lui est en Haute-Loire Et dans le creux du Maison, il y a un côté pointu, c'est dommage que tu ne le vois pas vraiment. Il y a un côté un peu plus pointu sur lequel a été érigée une croix en mémoire aux combattants pour la Seconde Guerre mondiale. Et l'autre partie côte à Ardècheoise, c'est ce qu'on appelle la ligne de partage des eaux. Donc d'un côté, ça part dans la mer Méditerranée. Et du côté où on est, du côté des Estaves, ça part dans l'Atlantique. T'en as déjà vu la luche FNM comme chez nous ?

  • Speaker #0

    Euh non, jamais.

  • Speaker #1

    Mais ça sera l'occasion, on n'est pas grand-chose. On va essayer. Je te dis, on a fait celle de l'autre point, à côté de Grenoble. Pareil, c'est géré par un privé. Et puis on en a fait beaucoup avant d'installer ici. Pour voir un petit peu les avantages, les inconvénients, puis voir comment ça fonctionnait. et ça a permis de corriger deux ou trois petites bricoles qu'on a vu qui fonctionnaient moins bien chez les autres, c'est une chose bien de passer à pied en fait.

  • Speaker #0

    Nous voilà de retour au Puy-en-Velay, les auditeurs et auditrices ont pu s'immerger dans ce joli pays, même s'ils n'ont pas des yeux, est-ce que tu peux nous raconter justement ? Ce camp de base ?

  • Speaker #1

    Ce camp de base, il est changeant, je dirais. C'est ce qui me frappe le plus, parce qu'en fonction des saisons, c'est toujours différent. Et j'irais même en fonction des années. Si vous venez aujourd'hui, on a eu beaucoup de pluie ce printemps, donc on a des vers qui sont très soutenus, où on a l'impression finalement que la nature est lisse, parce que les herbes sont hautes, etc. L'hiver, il peut être très rude, comme il peut être généreux. Donc en fait, c'est vraiment ces changements de temps qui façonnent les paysages. et qui le rendent attachant je trouve donc ça c'est vraiment quelque chose qui me touche et je pense qu'il touche beaucoup de monde parce que pour recevoir beaucoup de clientèle depuis que je travaille sur le secteur les gens qui viennent aux maisons ils y reviennent,

  • Speaker #0

    ça les laisse pas insensibles moi même je me suis dit hier donc peut-être qu'on peut raconter un peu l'histoire, hier je suis venue en stop du Puy-en-Velay un petit engagement quand même mais j'ai rencontré des gens hyper sympas sur la route c'était très impressionnant et ce qui m'a beaucoup impressionné sur les paysages c'est vraiment cette montée et puis à un moment donné ça s'ouvre et il y a vraiment ces prairies que moi j'appelle des prairies à vaches parce que pour le coup dans les Alpes on n'a pas ça on a tout de suite des sapins en fonction de l'altitude des fruitiers, des sapins et donc c'était assez impressionnant de voir ce plateau en fait qui ressemble beaucoup je trouve à la Matésine si on doit faire un rapprochement un peu gros mais en tout cas pour que les gens s'imaginent un peu en nous écoutant Alors toi, très concrètement, c'est quoi ton histoire en rapport avec ce territoire ?

  • Speaker #1

    Alors comme je te disais tout à l'heure, en fait, moi, mes grands-parents sont issus de Moudère. C'est un petit village au toit de Chaume qui culmine à 1100 mètres d'altitude. Et déjà, dans ce village, il y a une âme, en fait, il y a quelque chose qui se passe et qui laisse pas insensible. En fait, moi, j'y ai passé mes grandes vacances, on va dire, d'été. J'allais ramasser les vaches, ramasser les myrtilles. Et j'avais une attache à ce territoire qui était déjà profonde, qui était ancrée en moi finalement, puis il y a toujours le côté familial, les grands-parents, etc., le côté humain qui rentre en ligne de mire. Et après, il a fallu que je fasse des études comme tout le monde, même si j'aurais préféré rester sur mon maison adorée. Et donc je suis parti me former dans le tourisme. Et je me suis dit, finalement, plutôt que de développer le tourisme ailleurs, pourquoi pas le développer sur ce territoire qui m'est si cher ? Et j'ai fait ce choix. Il y a eu aussi beaucoup de chance dans mon parcours, d'opportunités qu'on n'attend pas forcément. Et voilà ce qui m'a ramené sur mon maison. Et je suis fier d'y contribuer depuis maintenant. plus de 20 ans, même si ça ne me rejeunit pas, mais j'en suis très fier.

  • Speaker #0

    Donc tu n'as pas étudié le tourisme dans l'idée... de revenir, tu t'es vraiment dit ensuite, ah bah ce serait vraiment sympa que maintenant que j'ai ce bagage là, je revienne

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait, en fait quand on fait une formation en tourisme, j'allais dire, on nous vend un peu des paillettes, c'est malheureux de le dire comme ça mais en tout cas à mon époque où finalement on nous parle de destinations qui sont déjà construites, la côte d'Azur les stations alpines les grosses stations alpines éventuellement les plages du débarquement des choses qui ont une vraie une vraie notoriété nationale voire internationale Et finalement, le tourisme, il est acquis parce que les gens connaissent et on est plus dans la gestion de flux que dans la recherche de clientèle. Et voilà, sur le Maison, on était vraiment, quand j'ai attaqué en 2003, dans la professionnalisation. C'était encore des bénévoles qui tenaient les offices de tourisme. Il y avait très peu de professionnels du tourisme. Et c'était intéressant de pouvoir structurer tout ça, d'y participer, de voir que l'initiative privée était présente, qu'il y avait des gens, des enfants, des jeunes adultes qui voulaient vivre sur ce territoire. et moi en tant que directeur de l'office de tourisme à l'époque, de les accompagner et de structurer ce territoire pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, même s'il y a encore beaucoup à faire. Mais il est quand même bien plus accueillant, bien plus professionnel qu'il y a 20 ans, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors on a décrit justement ce paysage sur le plateau très vert. Ce que j'ai peut-être oublié de dire, c'est que c'est un village de 350 habitants. Alors il y a quand même une boulangerie ouverte à l'année, une boucherie ouverte à l'année, 8 restaurants. dont le snack neuf restaurants avec le snack du Lugic Park il y a quand même quelque chose de très impressionnant pour moi c'est qu'on est à deux kilomètres de l'Ardèche donc on est quand même à un point culturel aussi qui est intéressant comment est-ce que justement dans ces monts d'Ardèche on vit, c'est quoi la culture locale ?

  • Speaker #1

    alors même chose moi je le ramène toujours au paysage et au terroir je trouve que c'est ce qui reflète le plus ce que sont les habitants ils sont attachés à ce terroir on parlait du fin gras du Mésin, c'est un savoir-faire qui est ancestral Là, c'est vrai qu'il est... Maintenant, on en fait la promotion. C'est une AOP, donc il y a une notoriété publique, j'allais dire. Mais c'est ancré, en fait. L'habitat aussi a été façonné par les paysages, puisque en Ardèche, on retrouve des toits de genêt, puisqu'ils étaient sur des pentes très fortes. Ils ne pouvaient pas cultiver le chôme. Donc, ils ont des genêts sur leurs toits.

  • Speaker #0

    Les genêts, c'est des plantes à fleurs jaunes magnifiques qui fleurissent maintenant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu que vous aviez du genêt français, donc plus fin, et du genêt d'Espagne, beaucoup... plus gros. J'ai regardé ça, c'est bien sur le bord de la route.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et donc, en fait, l'homme a toujours utilisé les ressources locales pour se loger. Les maisons ont été construites aussi pour faire face au climat qui peut être très rude. Donc voilà, pour se loger, pour se nourrir. Et finalement, ils étaient autonomes. Aujourd'hui, on a besoin d'aller en grande surface pour se nourrir. Alors même si maintenant, les circuits courts reviennent, et j'allais dire tant mieux. Mais eux, en fait, ils avaient tout compris. C'est-à-dire qu'ils se levaient le matin. Ils ne gagnaient pas leur pain, en fait. Ils produisaient leur pain.

  • Speaker #0

    et finalement ils avaient tout compris je pense alors aujourd'hui on a décidé ensemble de s'atteler justement à comprendre comment ce territoire de 350 habitants il avait changé et comment est-ce que les acteurs s'étaient mis autour de la table parce que moi je trouve ça quand même assez incroyable comment est-ce que vous vous êtes voilà j'ai envie de dire impliqués et puis mis ensemble pour faire bouger les choses parce qu'il y a énormément de choses est-ce que tu peux peut-être nous détailler un peu les enjeux pour ce territoire d'abord ?

  • Speaker #1

    On vient de parler de l'histoire du territoire et effectivement une histoire c'est bien mais le mieux c'est de construire l'avenir et de nos jours dans des régions qui sont reculées comme nous on peut le dire comme ça même si maintenant on est quand même bien accessibles mais malgré tout reculées Si on ne se met pas autour de la table pour développer le tourisme, il ne se passe plus rien. On n'a plus d'école, on n'a plus de boulangerie, comme tu le disais, etc. Donc il était nécessaire de se mettre autour d'une table, les acteurs du tourisme, et de se dire, ok, on a cette station de ski désestable qui fonctionne. On connaît tous les aléas climatiques, le dérèglement. Je parle plus de dérèglement que de réchauffement, même si la réalité, c'est bien le réchauffement. Mais ça crée surtout un dérèglement, avec des épisodes qui sont beaucoup plus intenses qu'avant. des épisodes de neige qui peuvent être très conséquents, comme on l'a eu début mars avec 1,5 mètre de neige, des grosses chutes de pluie, comme on a ce printemps. On est vraiment sur quelque chose qui est déréglé. Et on s'est dit, malgré tout, on ne va pas subir, et il faut trouver des solutions pour maintenir cette station. Donc on va se mettre autour de la table. Et la première initiative, ça a été que des privés mettent dans un pot commun, ils ont pris leur porte-monnaie, ils ont mis dans un pot commun, ils ont dit, nous, on met la matière première, qui est la neige, avec des enneigeurs, donc ils ont financé des enneigeurs. Et le deal, ça a été de dire à la collectivité qui pilotait la station, vu qu'il y a la matière première, maintenant, s'il vous plaît, faites l'installation du téleski qui est obsolète, qu'il faut remplacer. Et le deal, il s'est fait comme ça. Et si ce deal n'avait pas été fait, c'était... Si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en 2006. Si ce deal n'avait pas été fait, je crois que les débuts de réflexion étaient en 2006 et l'installation en 2009. Aujourd'hui, je ne serai pas là pour vous parler, parce que le logic park n'existerait pas. et certainement que le tourisme serait bien en déclin sur la station. Et quand je dis sur la station, c'est même plus large, c'est sur tout le territoire.

  • Speaker #0

    Donc il y avait eu un véritable engouement, et puis une mise au pot commun qui a permis de déclencher ça, et des gens se dire bon maintenant qu'on a ça, il faut qu'on y aille

  • Speaker #1

    Pour moi c'est vraiment une initiative exemplaire, parce que quand je dis mettre dans le pot commun, c'est-à-dire que les commerçants qui ont mis dans ce pot commun, ou même des gens qui avaient une attache à la station, Ils n'ont eu aucun retour sur investissement direct. Le seul retour sur investissement, c'était de voir cette station vivre et effectivement d'avoir du monde dans leur commerce. Et quand on arrive à travailler dans cette dynamique-là, en se disant Allez, on y va il n'y a pas que la collectivité. On attend toujours des collectivités pour porter des projets, financer des projets. Ben non, allons-y nous en tant que privés. Le Lugic Park, c'est l'exemple qui a suivi derrière, on en parlera peut-être après, mais c'est... C'est ça qui est fort, c'est que les privés se sont pris en main en se disant c'est nous qui devons dessiner notre destin plutôt que d'attendre de le subir

  • Speaker #0

    Avec combien de temps que les gens ont cette envie de travailler ensemble ? Est-ce que c'est vraiment très concordant à ces enneigeurs ? Ou est-ce qu'il y a déjà dans l'histoire touristique du lieu cette envie-là ?

  • Speaker #1

    Alors ça a toujours existé, c'était plus ou moins structuré, mais je pense que les années Alors pour le coup il y a des réformes qui n'ont pas toujours de l'avant, mais la loi... La loi qui a fait qu'il fallait regrouper les communes en communautés de communes a permis d'avoir une discussion élargie. Et cette discussion élargie, avec d'autres moyens financiers aussi, a vraiment permis de mettre les gens autour de la table. Et c'était l'office de tourisme que je pilotais à l'époque, qui était intercommunal, qui permettait ça, c'est-à-dire qu'on réunissait les gens autour d'une table pour discuter ensemble de ce qu'on voulait être, de quelle destination on voulait être. Donc oui, vraiment, 2010, ça a été un peu une période charnière. On s'est beaucoup associés aussi avec le département, qui nous a beaucoup aidés. Et tout mis bout à bout, ça a permis d'être là où on en est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Alors hier quand vous m'avez accueilli avec Sandrine et ton équipe, j'ai fait la rencontre de Jeff. Il a 26 ans, il est moniteur de ski et il est aussi à la tête d'une affaire de balade de trottinette électrique et bientôt de vélo électrique. C'est ce que j'ai entendu hier en partant il me semble. Et je l'ai interviewé, je vous propose de l'écouter.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Jeff Fausté, je suis originaire de l'Ardèche et j'ai grandi aux Estables. Je suis moniteur de ski. J'enseigne le biathlon, le ski de fond, le ski alpin et je fais aussi de la trottinette électrique l'hiver. L'été, je fais l'activité de balade en trottinette électrique. Je le propose tous les week-ends hors période de vacances et durant les vacances scolaires, je suis ouvert tous les jours. Je propose des circuits qui sont sur les sentiers balisés des estables, mais aussi des circuits qui partent en direction de l'Ardèche. On part des estables en trottinette et on va jusqu'au lac d'Isarlès qui est à 20 bornes des estables, tout ça en trottinette électrique. Et sur le retour, on peut s'arrêter chez un... un restaurateur pour pouvoir se restaurer et revenir après, en fin d'après-midi, aux estables. On a beaucoup de chance de grandir avec des saisons qui ne se ressemblent pas, de vivre entouré de nature et de magnifiques paysages. Une enfance qui est... Très tourné sur le sport et l'environnement. Pour moi, c'est important de faire vivre cette station. C'est une station qui a beaucoup de richesses à apporter aux personnes qui ne connaissent pas la région. Je l'ai vu évoluer très rapidement avec le manque de neige. La station est vraiment orientée sur des activités été, hiver, printemps, automne. Je me suis toujours dit qu'aux Estables, il y avait un potentiel pour pouvoir exercer une activité toute l'année. C'est-à-dire qu'aux Estables, on a un tourisme qui est de biseaison, été-hiver, et durant une semaine, on ne va pas faire la même activité chaque fois. Je dirais que pour moi, l'avancée en cas de saison des Estables provient d'une vague... de personnes qui sont fixées sur la nouveauté. Réussir à avoir de nouvelles idées pour pouvoir faire évoluer la région, tout en préservant la nature, ce qui est très important pour ma part. Je me focalise beaucoup sur apprendre à faire découvrir la faune, la flore, sans détériorer le massif. C'est pour ça que... Quand j'emmène des gens en trottinette électrique, j'essaie vraiment de leur faire comprendre qu'ils partent avec moi et que s'ils viennent tout seuls, il faut vraiment qu'ils respectent le massif en fait. Il ne faut pas passer de partout, on n'a pas le droit de piétiner telle plante, on n'a pas le droit de cuire telle fleur. Et voilà, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de mettre en avant.

  • Speaker #0

    Alors, c'est chouette cette séquence qu'on vient d'entendre avec Jeff. Il m'a expliqué hier qu'il était complètement raccroché au Ludwig Park.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, comme je disais tout à l'heure, c'est un jeune, il l'expliquait, qui habite aux Estables et qui avait envie de diversifier son activité puisqu'il est moniteur de ski, mais ça ne suffit pas pour vivre de cette activité toute l'année. Et il est venu nous voir en disant, ben voilà, il y a des aléas de neige, des fois il y a des mois de février, je ne travaille pas, je voudrais monter mon affaire de trottinette électrique, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Et on lui dit, écoute, tu as le savoir-faire, tu sais encadrer, tu peux faire l'investissement de tes trottinettes. Et nous, Lugic Park, on a une clientèle familiale qui correspond à la clientèle que tu peux accueillir. Donc, banco, on y va, on t'accompagne, on fait un partenariat. Donc, nous, on lui assure sa promotion et les ventes de ses tickets via notre plateforme qu'on avait déjà pour la luge de tickets, en fait, de réservation de trottinettes. Et donc, lui, il a le savoir-faire. Nous, on a le savoir-faire sur la partie promotion, commercialisation.

  • Speaker #0

    en ailé de l'avant et du coup ça fonctionne donc c'est chouette ce que je trouve très intéressant aussi c'est qu'il a cette fibre où il m'a beaucoup parlé de son expérience aux estables en regard à l'expérience qu'il avait eu à la Plagne et en me disant je veux pas qu'il y ait d'amalgame mais en fait je veux pas que ici ça devienne du tourisme de masse alors on a beaucoup discuté il me dit mais en fait le tourisme de masse pour moi c'est des gens qui sont tous ensemble collés les uns aux autres ça n'a aucun sens C'est quoi aujourd'hui la politique que vous avez au niveau des estables ?

  • Speaker #1

    Alors là-dessus, déjà il faut avoir la notoriété pour être sur du tourisme de masse. Nous, la notoriété, on ne l'a pas encore. Donc déjà, on est protégé par rapport à ça. Et l'idée, ce n'est certainement pas de faire du tourisme de masse. On a un territoire qui est vaste. Les estables, c'est vrai que c'est un peu la locomotive et ça l'a toujours été. Pour autant, je veux dire, l'été, les gens, ils peuvent aller sur tout le territoire. Il y a les Gorges de la Loire, il y a le Mégal qui n'est pas loin, le Puy, bien entendu. Donc déjà, ça se diffuse. On n'est pas sur un site comme peut être une station alpine qui a vraiment un point d'ancrage très fort où il y a une concentration de personnes. On l'a un petit peu l'hiver aux Estables, mais bon, il y a les Alliés de Neige. Donc là aussi, c'est hyper concentré quand c'est le cas. Ça va être sur une semaine. Donc moi qui travaille dans le tourisme, quand certains me disent Ouais, on va faire du tourisme de masse aux Estables ça me donne presque des... des boutons et j'ai dit non mais arrêtez on en est très très très loin et l'idée c'est justement qu'il y ait des gens qui vivent sur ce territoire et qu'on maintienne des services des activités, des écoles donc le tourisme de masse, alors c'est sûr voir des gens passer devant sa porte quand on est sur sa terrasse c'est pas toujours agréable mais en même temps on peut pas vouloir avoir une boucherie, une boulangerie une école et pas accepter qu'il y ait des touristes qui passent devant chez soi parce qu'il n'y aurait pas les services dont on parle donc c'est une cohabitation qui est parfois pas facile il faut le dire mais qui est, j'allais dire, nécessaire pour qu'on puisse conserver des services sur le territoire.

  • Speaker #0

    Alors tu me fais la transition parfaite puisqu'il y a ta fille qui nous a rejoints au temps de cette table. Bonjour Louane. Alors tu n'étais pas venue pour ça, mais merci beaucoup d'avoir accepté de parler justement de cette vie aux Estables. Alors quel âge tu as ?

  • Speaker #3

    J'ai 14 ans. Bientôt 15.

  • Speaker #0

    Donc tu n'es pas à l'école aux Estables. Non,

  • Speaker #3

    je suis au collège.

  • Speaker #0

    Au collège. Et c'est où du coup que tu es ?

  • Speaker #3

    À la fin du Léon-Chapteuil.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu prends le bus, j'imagine. Ok. Ça ressemblait à quoi du coup cette enfance au Zestable ?

  • Speaker #3

    C'était super bien parce que l'hiver par exemple, quand il neigeait, on pouvait aller faire du ski, on pouvait aller voir les marmottes, on pouvait faire plein d'activités dehors parce que du coup c'est super ludique. Et maintenant avec le Lugis Park, il y a le Lugis Park qui a ouvert, donc c'est super bien. Il y a des restaurants, l'atelier qui a ouvert, c'est super bon.

  • Speaker #0

    Et justement, la question que je me pose, c'est que j'ai l'impression, quand je suis venue voir aux étapes hier, qu'il y a énormément de gens qui sont là pour faire vivre ce territoire. Alors j'imagine que ce n'est pas forcément des questions que les enfants se posent, mais toi tu as envie ? De continuer à vivre aux Estables ?

  • Speaker #3

    Oui, parce qu'il y a vraiment plein de trucs à faire. C'est vraiment super bien.

  • Speaker #0

    Et alors tu penses qu'elle ressemblera à quoi ? À quoi ta vie aux Estables par exemple ?

  • Speaker #3

    Eh bien...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Toi t'aimerais aussi travailler dans le tourisme ? C'est un peu cavalier de poser ça à une jeune fille. C'est une question d'une jeune fille de 14 ans. Mais est-ce que t'as déjà une idée de ce que ça pourrait être ta vie ?

  • Speaker #3

    Eh bien oui, j'aimerais bien travailler dans le tourisme. Moi ça me plaît bien parce que du coup je prends exemple mon père. Et du coup ça me plaît bien le logic bar et tout. Ça me plaît le tourisme.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a quelque chose qui te plaît particulièrement et dont tu aurais envie de nous parler ici ? Je ne sais pas, un paysage, un endroit joli ?

  • Speaker #3

    J'aime bien quand on va voir les marmottes. C'est aux Estables, on va voir les marmottes et tout. Quand j'étais petite aussi, j'y allais. Et je trouve ça super bien parce que c'est trop beau.

  • Speaker #0

    Très bien. Je pense que ça a été entendu par les auditeurs et auditrices du Canvas. Et merci beaucoup d'avoir accepté de discuter avec nous. Cette jeunesse est hyper présente sur le territoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Il se passe plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Moi, en fait, je m'enrichis de cette jeunesse. Je commence à être comme j'ai de la vieille.

  • Speaker #0

    Mais alors, tu dis ça à chaque fois, mais je n'ai pas l'impression que tu es si bien.

  • Speaker #1

    Non, mais quand je dis ça, c'est que... Toutes les saisons, on a des jeunes qui intègrent l'équipe et c'est un coup de booster phénoménal, ces jeunes. Et je trouve que souvent, c'est malheureux, mais on a tendance parfois à critiquer la jeunesse, etc. En fait, non. Les jeunes, il faut juste leur donner l'envie, les mettre dans un cadre de travail qui est bon pour eux et qui, du coup, est bon pour l'entreprise. Nous, c'est le cas. Et vraiment, on a une jeunesse qui est formidable, qui est consciencieuse. Et on ne le dit pas assez souvent, je pense. Donc, oui, moi, la jeunesse... Et puis, on a tous été jeunes un jour.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant parce que du coup dans ton équipe tu as effectivement deux jeunes qui travaillent avec toi que j'ai rencontré hier et en fait eux ils habitent sur le territoire alors l'un est en reconversion il travaillait à l'hôpital avant et puis vous avez cette jeune fille en alternance qui ensuite a continué à travailler avec vous

  • Speaker #1

    C'est ça ouais et former la jeunesse c'est bénéfique donc là c'est Elsa dont tu parles qu'on a eu en BTS Tourisme On a fait son alternance, donc école moitié entreprise. Et en fait, c'est une pépite. Donc on l'a conservée et elle donne totale satisfaction. Et c'est des éléments qui apportent du dynamisme dans une équipe. Et on a besoin. Moi, je dis une équipe, c'est une palette de couleurs. Et l'idée, c'est de faire le plus beau tableau avec cette équipe. Et je trouve qu'on a un beau tableau. Et nul n'est pour autant irremplaçable. Chacun qui va arriver dans l'entreprise peut apporter sa pierre à l'édifice, sa façon de voir les choses. Et ensemble, on avance et on construit quelque chose qui n'est que meilleur.

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'implication sur le territoire. J'ai interviewé Manon, qui est la directrice de l'Office du tourisme. Bonjour,

  • Speaker #4

    je m'appelle Manon Chossandre. Je suis la directrice de l'Office du tourisme intercommunal, qui a son bureau principal aux estables, à la station. On a également une antenne à Saint-Julien-Châteuil, au Monacy-sur-Gazaille et à Faye-sur-Lignon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que vous avez vu évoluer les actions de l'Office du tourisme ? dans l'idée de démener cette transition multiple sur la station des Estables ?

  • Speaker #4

    Le fidétourisme, directement, ne mène pas des actions seules par rapport à ça. C'est vrai qu'on est dépendant des acteurs, bien sûr de la météo, mais on a aussi tous les acteurs sociaux, professionnels qui sont là, qui sont présents. Après, ce qu'on voit, ce sont des constats. Des constats de changement climatique qui génèrent une adaptation des professionnels. Nous, la force qu'on a sur notre territoire, c'est qu'on a des socioprofessionnels qui ont conscience de ces changements depuis quelques années déjà et qui ont déjà pris le train en marche pour s'adapter. Donc concrètement, quand on a des visiteurs sur la période hivernale, même si l'enneigement n'est pas là... On a des professionnels qui répondent à la demande, qui proposent une offre différente. Et du coup, on crée quand même des clients satisfaits de leur séjour.

  • Speaker #0

    Vous parliez des socioprofessionnels qui avaient compris très tôt cette dynamique des transitions aux estables. Comment est-ce que justement vous travaillez avec eux, vous ?

  • Speaker #4

    qui s'appelle Avenir Montagne, qui a débuté il y a environ 7 ans pour l'objectif de mêler des acteurs du tourisme et socioprofessionnel et institutionnel à l'avenir de la station et construire ensemble ce projet de transition. Aujourd'hui, les acteurs sont dans ce schéma de réflexion, ils sont impliqués, ils sont présents. et maintenant c'est à nous tous de voir qu'est-ce qu'on souhaite pour l'avenir de la station ce qui est certain c'est que le produit neige est un produit phare et essentiel pour nous pour les acteurs, pour les retombées économiques donc l'idée ce n'est pas de se séparer de ça, mais c'est plus de savoir comment rebondir, comment réagir de façon plus immédiate dans le futur

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui

  • Speaker #4

    Je vous en prie Merci

  • Speaker #0

    Une interview, une interview, on m'entend ? Je m'entends plus. Ah, une interview, non mais merci aux techniciens quand même, ils sont deux, ils sont super, mais je m'entendais plus, voilà. Une interview qui a été enregistrée il y a moins d'une heure, montée rapidement sur le vif. On entend ? Cette vivacité, on me dit depuis le début, moi je suis hyper admirative de ce que vous faites. C'est quoi la motivation de tous ces gens ? Mis à part, ok, la beauté du paysage, ok, on va pouvoir vivre de notre activité. C'est quoi la motivation de ces acteurs qui sont arrivés à se mettre autour d'une table ? Parce que c'est pas facile partout, et tous les jours j'imagine. Mais comment est-ce qu'on arrive à garder un tel dynamisme ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a des vagues. Mais j'ai envie de dire que quand tout le monde a envie de porter ce territoire, il y en a qui font des concessions. Par moment, on n'est pas toujours d'accord avec son voisin. Mais globalement, c'est vrai que ces gens ont tellement envie de porter ce territoire qu'ils arrivent toujours à un moment donné à une issue. Alors, encore une fois, il y a des vagues. Vraiment, des fois, ce n'est pas simple. Mais on arrive à avancer. On arrive à avancer. Et il faut laisser les initiatives, des fois il y a des petites initiatives isolées, on se dit, il fait un truc dans son coin, peut-être c'est un peu bête de ne pas le faire ensemble, mais ça ne fait rien, il vaut mieux qu'il y ait de l'initiative, qu'il n'y en ait pas du tout. Et les petites initiatives cumulées, on arrive à de belles choses, et je pense que c'est un vrai exemple sur ce territoire. Il y a tellement d'initiatives sur ce territoire, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui manque pour toi à l'heure actuelle ? Qu'est-ce que vous pourriez amorcer ?

  • Speaker #1

    Alors, vraiment, je pense qu'il faut qu'on réfléchisse à... Je dis au plan B parce que pour moi le plan A ça reste, alors je parle vraiment du volet hiver là, cette station il faut la maintenir, l'apprentissage du ski il est hyper important pour nos territoires. S'il n'y a plus ce volet hiver avec l'appel du ski, malheureusement ce sera compliqué de faire venir des gens aux estables en plein hiver avec le climat qu'on connaît qui peut être très compliqué. Donc ça veut dire qu'on se retrouvera en fait un peu sur une seule patte quoi, parce qu'il nous restera le printemps qui peut être aussi capricieux et on en a l'exemple cette année. L'été qui est quand même très raccourci et un petit peu l'automne, mais l'hiver est vraiment une saison à part entière dans l'activité touristique et une vitrine. Donc il faut qu'on conserve, alors il faut faire des, de mon point de vue, il ne faut pas faire des développements démesurés, mais conserver au moins l'existant. et pouvoir afficher qu'on a encore du ski sur notre territoire. Alors pendant combien de temps ? Peut-être 20 ans, mais est-ce que 20 ans, ça vaut pas le coup de se battre encore un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, ce que j'entends, c'est que le produit neige, chez vous, c'est un produit phare.

  • Speaker #1

    C'est un produit d'appel pour l'apprentissage du ski, pour les familles, et si on enlève ça, effectivement, ça rend tout bancal pour moi.

  • Speaker #0

    Très bien et est-ce que t'as pas l'impression justement que l'idée ce serait aussi de faire changer les mentalités par rapport à ça ? C'est une vraie question

  • Speaker #1

    Alors si mais pour le coup je pense que c'est déjà le cas parce qu'en déshiver sans neige on en a eu et à chaque fois on a su s'adapter c'est à dire que le plan B il existe il est dans les tiroirs et on sait le sortir des capes à neige c'est pas un problème on convertit du ski de fond en biathlon, en course à pied en rando, la luge 4 saisons est là, il y a du VTT la trottinette électrique avec des pneus fat qui permet de passer dans des terrains boueux le plan B on le connait, il fonctionne c'est à dire que les gens sont satisfaits de ce plan B mais ils ne viendront pas pour ce plan B donc il faut essayer de conserver le plan B plus possible cette activité neige, en tout cas pour l'afficher, les gens viennent et après derrière on sait les occuper. Mais si on n'a pas la neige sur nos brochures, nos sites internet, les gens ne feront pas le déplacement, c'est certain. Pas l'hiver en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors Manon parlait à la fin de cette interview d'un dispositif porté par l'État, par le biais de l'ANCT, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, qui s'appelle... Avenir Montagne Ingénierie, j'ai rencontré Karine Ornero qui est la coordinatrice de ce projet. Elle va nous raconter un peu comment est-ce qu'elle a travaillé avec tous les acteurs parce qu'il y a aussi des ingénieurs territoriaux, c'est le nom qu'ils portent, qui travaillent au développement justement de ces initiatives et d'essayer de mettre tout le monde autour de la table par le biais de méthodologies qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #2

    Alors très concrètement, les deux projets sur lesquels on travaille vraiment à plein temps en ce moment, c'est le projet concerté de station des Estables. L'idée, je ne l'ai pas forcément précisé, c'est de définir un projet de station, la station que souhaitent les habitants et les socioprofessionnels à un horizon 2035. Voilà, donc c'est toute une démarche en cours. Et on travaille aussi très concrètement à positionner le territoire sur ses caractéristiques et son identité de territoire de montagne et de haute terre climatique et qui influence aussi l'état d'esprit des habitants. On est en train de construire ce positionnement touristique et l'idée est d'en développer, d'en créer des marqueurs territoriaux qui vont associer les trois communautés de communes et les trois offices de tourisme dans une communication et une valorisation de l'offre qui va mettre en avant ces caractéristiques, notamment de montagne, mais pas que. Alors mon travail à la base, vraiment pour reprendre du début, ça a été d'établir un diagnostic avec les acteurs, de mettre en lien tous les acteurs, de proposer une organisation technique spécifique qui permet de travailler ensemble, des instances de gouvernance, d'asseoir cette collaboration dans ces outils techniques, d'aller chercher, comme je te l'ai dit, des outils financiers. et ensuite c'est de mener les projets, de coordonner les projets avec vraiment tous ces acteurs pour que chacun puisse s'exprimer à sa pleine mesure, se sentir investi et puisse s'approprier ce qui est mené. L'un des objectifs de l'État en mettant en place ce dispositif Avenir Montagne Ingénierie C'est vraiment, et c'est quelque chose qui est très très bien mis en application, pour lequel on a vraiment une batterie d'outils extraordinaires, c'est de faire que chaque territoire trouve ses propres solutions de transition et d'adaptation.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'était Karine Ornero qui travaille justement à la coordination de ce dispositif, donc Avenir Montagne Ingénierie. Comment est-ce que toi, en tant que donc l'UGPARC, tu es venue ? Peut-être abonder ce projet ?

  • Speaker #1

    Déjà par nature, la Luge 4 saisons, c'est déjà de la diversification des activités, notamment par manque de neige. Et après, j'ai une expertise, alors qu'il vaut ce qu'il vaut, de par mon passé en tant que directeur d'office de tourisme et maintenant en Logique Parc. Et encore une fois, je le disais tout à l'heure, chacun a sa vision des choses. Celle que j'ai, elle est peut-être erronée pour d'autres. Mais peu importe, le tout, c'est de donner sa vision, ses convictions. C'est ce que j'ai fait dans le cadre de ce dispositif. En plus, je suis plutôt du genre à dire ce que je pense plutôt que de le camoufler. Alors des fois, ça fait un peu des vagues, mais ce n'est pas grave. Encore une fois, il vaut mieux dire les choses. Moi, j'ai une vision qui est peut-être, entre guillemets, plus ambitieuse que certains. Mais si je ne porte pas cette vision très ambitieuse, et si d'autres ne le sont pas du tout, au moins, on arrive à un juste milieu qui est à peu près convenable. Donc moi, je trouve que cette concertation, elle est bien. Il faut juste que les gens s'expriment. Et c'est ça, en fait, vivre dans un territoire, et puis, j'allais dire, vivre tout court. Si chacun n'exprime pas ses opinions quand il les a sur le cœur, c'est dommage. Autant dire les choses, des fois on n'est pas d'accord, mais au moins on arrive de fil en aiguille à amener un projet qui fait consensus.

  • Speaker #0

    Là, il y a quand même trois gros acteurs en plus. Je veux dire, il y a trois communautés communes. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est énorme et en même temps, c'est essentiel parce que le touriste, lui, il ne voit pas les limites administratives. Quand il est aux Estables, il se croit en Ardèche. Moi, je le reprends tout juste, peu importe. Si je pense en Ardèche, ce n'est pas un problème, il est sur notre territoire et le tout c'est de bien l'accueillir et de lui proposer des activités. Donc effectivement il y a le Haut-Lignon, il y a les Sucs, il y a Mésin-Loire-Mégal, mais c'est des destinations transversales où les gens ont envie de naviguer sur ce territoire. Le puits en fait partie intégrante, quelqu'un qui vient sur le Mésin va forcément visiter le puits. Et j'ai envie de dire qu'il soit au puits ou sur le Mésin, on a déjà réussi le pari. Ça veut dire qu'il est sur notre territoire et qu'il contribue à le faire vivre.

  • Speaker #0

    Il y a aussi des nouveaux publics que vous essayez d'aller chercher. Vous travaillez beaucoup sur l'accessibilité et les handicaps.

  • Speaker #1

    Oui, alors j'allais dire, pour moi, ce n'est même pas un nouveau public, c'est un public qui devrait être juste normal. Et ça, c'est une sensibilité qu'on a parce qu'un des co-gérants, on l'avait tous un peu, mais un des co-gérants est un ancien médecin, et le fait de se dire que notre activité, elle était juste accessible à tous, c'était essentiel. Donc quand on a construit le parc, tout a été optimisé pour pouvoir accueillir tous les types de handicap. Et on a été reconnu, et c'est une vraie fierté, en octobre dernier, comme étant la première luge 4 saisons labellisée Tourisme et Handicap sur les 4 déficiences. Donc c'est un vrai... Pour moi, on parlait tout à l'heure de conviction, ça c'en est une, je l'ai au fond de moi vraiment. Pas plus tard qu'avant-hier, on avait une personne tétrapélégique qui a pu faire de la luge, et elle est sortie de la luge, elle m'a dit mais c'est un vrai orgasme. Et j'ai trouvé ça exceptionnel ce terme, avec le sourire jusqu'aux oreilles, et on sentait que ça avait touché la personne dans son âme, quoi, vraiment. Je me dis, quand on peut distribuer du bonheur comme ça aux gens, moi j'estime que, avant-hier, j'avais le plus beau métier du monde, et aujourd'hui aussi encore d'ailleurs, mais vraiment, ça c'est vraiment une conviction, c'est ancré. Et quand on a ça en soi, on fera tout pour encore améliorer. On a discuté avec lui, il nous a donné plein de petits tuyaux pour encore améliorer la pratique. Et je trouve que c'est juste normal, que ces personnes, c'est des personnes comme nous, et ils doivent avoir accès aux loisirs comme nous.

  • Speaker #0

    Et vous sensibilisez aussi celles et ceux qui ne sont pas porteurs de handicap, Sandrine ? Avec ta compagne avec qui tu travailles, me disait aussi que vous allez faire des soirées. avec des bandeaux. Donc les gens ne verront pas, mais sentiront. Vous allez l'entendre dans un dernier son. J'ai fait de la luge hier. J'ai adoré. Vous avez des véritables sensations. C'est Sandrine qui pilotait. Donc comment est-ce que vous allez vous y prendre pour justement sensibiliser à ces handicaps ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je te disais, en fait, l'idée, c'est de pouvoir accueillir tous les handicaps. Et la seule déficience qu'on ne peut pas accueillir sur une ouverture publique, c'est la déficience visuelle. Parce qu'une personne aveugle, c'est comme si on mettait... Quelqu'un dans une voiture, piloter une voiture sans voir, ce n'est pas possible. Donc ça, on ne peut pas le faire dans le cadre de l'activité. Donc on a trouvé un remède, on va faire une heure spécifique pour ces personnes-là, où ils pourront prendre une luge, faire le parcours, seul sur le parcours. Donc aucun risque de collision, aucun risque de mauvaise conduite. Ils vont avoir des sensations qu'ils pourront gérer eux-mêmes, puisqu'on gère la vitesse sur la luge. En poussant sur les manettes, on va vite, en ramenant, on freine. Et donc l'idée, c'était certes que ces gens-là puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. mais que des personnes totalement valides puissent, eux, se mettre en immersion de ce qu'en vont vivre ces gens. Donc, tout le monde pourra venir sur ces créneaux-là pendant une heure, les valides avec un bandeau sur les yeux pour se mettre dans une immersion qui, forcément, fait un peu peur parce que c'est l'inconnu, et ces personnes qui, eux, sont déficients visuels puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. Et l'idée, c'est de... Je ne sais pas s'il faut dire banaliser, parce qu'à la limite, on ne devrait même pas parler de ce mot-là, c'est juste que les choses soient normales. Une personne en fauteuil, elle peut faire la luge. Une personne qui ne voit pas, elle peut faire la luge. avec les valides. Il n'est pas question de faire des créneaux spécifiquement pour les personnes handicapées. On va le faire tous ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les acteurs ont cette démarche-là ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, non. On s'aperçoit que... Alors, il y en a, quand je dis malheureusement, non. Il y en a. Il y a des hébergements, notamment, qui sont tout à fait adaptés. On travaille, par exemple, à l'égide des petits bonheurs à la vacheresse, qui est extraordinaire. Mais dans les loisirs, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas suffisamment le cas. Alors, il y a des projets qui sont anciens. C'est compliqué de faire des adaptations pour ces publics-là, des fois. Mais sur les projets nouveaux, ça devrait être obligatoire que tout le monde réfléchisse à ça. On l'a fait dans nos rues, dans nos commerces. Et sur le volet loisir, c'est pas encore suffisant. Donc, si nous, on peut être un... Un moteur pour ça, et je sais que le département commence à vraiment se pencher sur le sujet au niveau de la maison du tourisme. On va au salon à Lyon, là d'ailleurs, mercredi et jeudi. Le département nous accompagne et ça va prendre. Mais voilà, il faut des initiatives, tout à l'heure je disais, des initiatives isolées qui permettent aux autres de se raccrocher au wagon. Et bien allons-y, nous on y va et on sait que ça va suivre derrière.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une initiative qui vise en ce moment à restructurer le village vacances.

  • Speaker #1

    C'est ça, le VVF, donc ça c'est un vrai enjeu, le département l'a bien pris en compte, puisqu'il y a un gros investissement qui va être fait pour remettre à la page le VVF qui avait été construit dans les années 80 avec beaucoup de vétusteté du coup maintenant. Donc ouais, c'est un vrai levier ça. Et quand on voit que le département investit sur ce village vacances, ça donne des ailes pour continuer nous à investir aussi sur notre petit parc.

  • Speaker #0

    Et bien merci beaucoup. J'ai une dernière question qui est celle du rêve. Qu'est-ce que tu rêves toi pour les estables dans 20 ans, pour tes enfants qu'on a déjà entendus ?

  • Speaker #1

    De garder son âme, je dirais. C'est le plus important. Le territoire garde son âme, il y aura des évolutions, elles ne sont pas contrôlables, parce qu'on va malheureusement devoir les affronter, mais si on garde notre âme, on fera de ce territoire ce qu'il doit être. Je pense que c'est très important que chacun puisse s'exprimer, mais que surtout le territoire garde son âme.

  • Speaker #0

    Merci infiniment, et je tenais à remercier Jeff, Karine, l'équipe du Logique Park, qui m'a accueilli hier, et Manon. que vous avez pu entendre au fil des différentes petites capsules sonores. Je tiens aussi à remercier Destination Podcast, sans qui tout ça n'aurait pas pu avoir lieu. Et puis, je tiens à remercier les deux techniciens du jour, Clément Jouve et Lucas Surel, à la console, pour permettre à cette émission d'avoir lieu. Je vous propose qu'on se quitte avec une petite création sonore autour d'un voyage en luge au Lugic Park. Donc là on est sur la première montée. Les téléskis à notre droite.

  • Speaker #3

    C'est ça. Le maison aussi. On ne la revoit pas aujourd'hui. Il est en brouillard, mais le maison est sur ta droite, en fait, juste là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #3

    Et la lampe aussi, tu vois un petit peu le petit bout là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intégré au paysage.

  • Speaker #3

    C'était vraiment une volonté. Le but, ce n'était pas de dénaturer les espaces. Il y a un vrai travail, tu verras, plus bas au niveau des pierres, des roches, on a ce qu'on appelle un espace naturel avec des arbres, enfin vraiment il y a un vrai travail qui a été fait au niveau des gérants par rapport à ça. Donc on est la seule luge en France à avoir deux montées et deux descentes en fait dans le même parcours. Toutes les autres c'est un parcours unique. Donc la chance c'est que quand t'es en exploitation, t'as des gens qui y en a au-dessus, y en a au-dessous. Là t'arrives, y en a deux qui partent en même temps, c'est super sympa à voir.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est parti !

  • Speaker #3

    Donc là on arrive, j'ai arrêté volontairement, là on arrive donc au premier feu. Ouais. Si t'es prête, on y va.

  • Speaker #0

    Et bien on est prête, on surplombe ce paysage qui est absolument magnifique. Ok.

  • Speaker #3

    On repartit pour un tour. Il y a deux montées qui sont côte à côte. C'est ça. Du coup c'est sympa.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #3

    Déjà on part aussi sur la plateforme, on voit les autres faire le parcours. Ouais. Et on a aussi un sentier piéton qui longe le parcours avec des tables de pique-nique. Donc des fois t'as les gens qui pique-niquent et qui voient les autres faire l'activité.

  • Speaker #0

    Ah c'est hyper chouette hein. Ok. Et puis les sensations sont là quoi !

  • Speaker #3

    Oui, pour avoir fait plusieurs parcours, ce ne sont jamais les mêmes sensations en fait.

  • Speaker #0

    C'est super chouette !

  • Speaker #3

    Et puis tout le monde peut le faire, c'est intergénérationnel, les papys et les mamies viennent avec leurs petits-enfants, les personnes en situation de handicap, il n'y a aucun souci, on les accueille comme on a eu le cas jeudi, enfin c'est génial !

  • Speaker #0

    Oui, c'est accessible.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est accessible, c'est un autre rapport à la nature. Il y a cette vue qui est incroyable. J'imagine que quand on voit une maison, c'est justes oufissime.

  • Speaker #3

    Oui, et puis toi, tu vois vraiment ce concept de toute saison, là, non, là, parce que pendant les saisons, la nature n'est pas la même. C'est ça,

  • Speaker #0

    Ça va qu'on m'a dit que ça pouvait pas dérailler ?

  • Speaker #3

    Non, ça je comprends pas, tu te souviens ?

  • Speaker #0

    C'est super !

  • Speaker #3

    Et la souris, elle fait tomber ton ? On verra à combien de kilomètres on est allé.

  • Speaker #0

    Ouais, trop bien ! Est-ce qu'il y a un record ?

  • Speaker #3

    Ouais, il y a un radar. Ok. Il prend la photo et en même temps il dit que ça ne m'aide pas. Trop bien !

  • Speaker #0

    Ah, c'est super !

  • Speaker #3

    Merci beaucoup de m'avoir accompagnée Après quand ils remontent là plus haut ils ont un espace de pique-nique et une aire naturelle donc là il y a une première partie où souvent les gens aiment bien se mettre pour regarder quand ils sont à l'arrivée et plus haut vraiment tu les vois sur le parcours donc t'entends les gens rigoler, c'est génial

  • Speaker #0

    C'est super chouette C'est super super, bravo ! C'est chouette de voir des projets de territoire comme ça.

  • Speaker #3

    On a de la chance d'avoir été soutenus et puis d'avoir deux responsables aussi qui sont vraiment dans le développement.

Description

Documenter la coopération des acteurs de montagne aux Estables, Haute Loire
Cette semaine, l'invité est Raphaël Bonnet, ancien directeur de l'Office du tourisme pendant 12 ans et actuel porteur du projet Lugic Park, une luge 4 saisons. Raphaël a grandi au cœur du territoire du Puy-en-Velay et a toujours eu à cœur de contribuer à son développement. Son attachement personnel et familial à cette région l'a poussé à œuvrer pour son épanouissement, un objectif qu'il poursuit encore aujourd'hui avec passion.


Plusieurs témoins des transitions

L'épisode se concentre sur les transitions et les défis auxquels sont confrontés les territoires de montagne. Raphaël partage son expérience et ses initiatives pour maintenir le tourisme dans cette région, malgré les aléas climatiques. On découvre également des témoignages d'autres acteurs locaux, comme Jeff, un jeune moniteur de ski et entrepreneur, et Manon, directrice de l'Office du tourisme, qui travaillent tous ensemble pour adapter et faire évoluer leurs activités. Le podcast met en lumière les efforts collectifs pour préserver l'âme de la montagne tout en s'adaptant aux nouvelles réalités.

Les différents temps de l'épisode

00:01-Bienvenue à Camp de Base 00:00:49-Introduction au Puy-en-Velay
01:84-Découverte du territoire et rencontre avec Raphaël Bonnet
03:255-Présentation de Lugic Park 4 saisons
06:408-Attachement au territoire et défis locaux
08:540-Histoire personnelle de Raphaël avec le territoire
14:841-Collaboration pour la survie de la station
19:1098-Initiatives de diversification avec Jeff, le moniteur de ski
26:1613-Entretien avec Manon, directrice de l'Office de Tourisme
29:1782-Avenir Montagne Ingénierie expliqué par Karine Ornero
39:2323-Tour à Lugic Park et accessibilité pour tous
43:2673-Conclusion et remerciements


À quoi ressemblera la montagne de demain ?
Dans un monde en pleine mutation, où les hommes surpassent les forces géophysiques et face aux changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? C'est la question stimulante que pose le dernier épisode du podcast "Le Camp de Base". Chaque semaine, cette émission nous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne à travers des conversations avec des personnalités inspirantes. Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans la saison 3 du camp de base, l'émission des rencontres au sommet. Chaque semaine, je vous invite à découvrir une nouvelle facette de la montagne, dans une conversation avec une personnalité. Ensemble, on contemple les grands espaces et on se raconte des histoires. Dans un monde en pleine mutation, dans lequel les hommes sont la principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques et dans le contexte de changements climatiques, à quoi ressemblera la montagne de demain ? Et quels sont les changements souhaitables ? Ensemble, on rêve la montagne et on s'y promène. Le camp de base, Rencontre au sommet, est disponible en podcast tous les lundis dès 5h du matin sur les plateformes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Puy-en-Velay, c'est la troisième journée de Destination Podcast, le festival qui met à l'honneur les podcasts qui parlent de territoire. Hier, je suis allée trop près du Puy-en-Velay, dans la station des Estables, à 1350 mètres d'altitude, à 40 minutes du Puy, rencontrer différents acteurs de la transition, des transitions du territoire. Vous savez, si vous écoutez régulièrement le camp de base, que la transition, ça ne veut rien dire, mais qu'on parle des transitions et des différentes transitions des territoires de montagne ici. Alors d'abord on emprunte une route le long de la Loire et puis on monte, on monte et enfin la vue se dégage. On arrive sur un plateau verdoyante avec de jolies vaches blanches, emblématiques de territoire, puisqu'ici on mange de février à juin du fin gras. Les maisons sont de pierre, on voit quelques stigmates de toit en chaume et de loz. Alors voilà, je vous ai planté un tout petit peu le décor. Et pour discuter aujourd'hui des enjeux de ce territoire, je vous propose d'accueillir Raphaël Bonnet. ancien directeur de l'office du tourisme pendant 12 ans et porteur aujourd'hui du projet l'UGIC PARC la luge quatre saisons bonjour Raphaël bonjour Emilie et merci beaucoup d'être ici aujourd'hui alors une question que je pose à tous mes invités même si je pense que j'ai une réponse pour toi aujourd'hui c'est quoi ton camp de base à toi il est où et il est composé de quoi alors moi mon camp de base il est dans le coeur c'est le mézun c'est le mézun

  • Speaker #1

    Puisque mes grands-parents étaient natifs de cette région-là et j'y habite tout proche, j'ai à cœur de contribuer à son développement et à son épanouissement, qui est le mien aussi finalement.

  • Speaker #0

    Alors hier avec Sandrine et toute l'équipe du Lugic Park, vous avez eu la gentillesse de m'accueillir en fait sur le parc et de me faire rencontrer différents acteurs. Alors pour bien mettre nos auditeurs et auditrices dans le bain du territoire, je propose qu'on écoute un premier son. Salut Raphaël ! Je suis très contente d'être arrivée. Je me suis dit que je n'allais pas y arriver à un moment donné.

  • Speaker #1

    C'est magnifique. Voilà les six parcs.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien.

  • Speaker #1

    Donc là en fait, t'as la station de ski qui est juste à côté. On est passé juste à côté là, c'est les départs. Le village vacances, c'est les bâtiments blancs là qu'on voit qui vont tout être refait d'ailleurs. On va attaquer les travaux là, dans l'été en tout cas. Et les pistes de ski sont là, ça permet de monter jusqu'au mont qu'on voit en face, là qu'il monte en lambe.

  • Speaker #0

    Le mois à l'ombre.

  • Speaker #1

    Donc c'est une petite station familiale. Il y a 7 pistes de ski alpin. Et avec des aléas de neige. Puisque comme je te disais hier, là-haut c'est 1690 mètres d'altitude. Le point culminant. Et là où on est, c'est 1350. Donc exposition plein sud. Donc dès qu'il y a redoux et pas trop de neige. Et bien compliqué pour le ski. Et nous c'est beaucoup des familles qui viennent. Pour faire apprendre aux enfants le ski. et donc du coup pour pallier un peu au manque de neige et puis pour développer une activité 4 saisons c'est pour ça qu'on a monté le luge de parc à côté le luge 4 saisons sur rail alors ça se marie hyper bien au paysage ouais on l'a bien intégré on l'a tenu à plat en fait et en plus comme on n'a pas trop de déclinaison c'est pas trop pentu ça fait pas plaqué en fait c'est assez ça épouse bien les formes du relief on n'a pratiquement pas modifié le relief c'est un parcours qui fait combien de kilomètres ? 1,2 km c'est 7 minutes d'activité montée descente confondue et la particularité du parcours ok c'est que c'est le seul en France avec deux montées et deux descentes dans le même parcours. En fait, on avait un souci au niveau du foncier. Si tu vois, on était limité entre le haut et le bas. On n'avait pas beaucoup de distance. C'est privé comme projet. Et les terrains du dessus étaient occupés par l'agriculture. Donc, il était hors de question de déloger les agriculteurs. Donc, du coup, le pari, c'était de faire une piste qui ressemble à ce qui peut se faire dans les stations alpines en termes de distance. et de kilométrage de pistes. Et donc le seul moyen, c'était de faire deux montées et deux descentes sur le même parcours. Donc voilà le pourquoi du comment. C'est deux descentes et c'est deux montées. Et du coup, ça fait la qualité du parcours. Puisqu'en fait, il y a une interaction entre les gens qui descendent dans la première descente, ceux qui montent, ceux qui sont dans la deuxième descente. Il y a une vraie interaction.

  • Speaker #0

    Les gens se croisent.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, exactement. Ça, c'est cool.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va voir ?

  • Speaker #1

    Allez. Je vais te présenter à l'équipe. Tu veux boire un café déjà ?

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est le mont Cholet souvent on parle des trois monts aux estables on parle donc du mont Cholet qui est ici, le mont à l'arbre qui est sur les pistes de ski et en fait le mont Mézinc qui est le plus emblématique qui malheureusement aujourd'hui est caché c'est le point culminant entre Ardèche et Haute-Loire puisqu'il y a un sommet qui est en Ardèche à 1753 et l'autre qui est à 1749 qui lui est en Haute-Loire Et dans le creux du Maison, il y a un côté pointu, c'est dommage que tu ne le vois pas vraiment. Il y a un côté un peu plus pointu sur lequel a été érigée une croix en mémoire aux combattants pour la Seconde Guerre mondiale. Et l'autre partie côte à Ardècheoise, c'est ce qu'on appelle la ligne de partage des eaux. Donc d'un côté, ça part dans la mer Méditerranée. Et du côté où on est, du côté des Estaves, ça part dans l'Atlantique. T'en as déjà vu la luche FNM comme chez nous ?

  • Speaker #0

    Euh non, jamais.

  • Speaker #1

    Mais ça sera l'occasion, on n'est pas grand-chose. On va essayer. Je te dis, on a fait celle de l'autre point, à côté de Grenoble. Pareil, c'est géré par un privé. Et puis on en a fait beaucoup avant d'installer ici. Pour voir un petit peu les avantages, les inconvénients, puis voir comment ça fonctionnait. et ça a permis de corriger deux ou trois petites bricoles qu'on a vu qui fonctionnaient moins bien chez les autres, c'est une chose bien de passer à pied en fait.

  • Speaker #0

    Nous voilà de retour au Puy-en-Velay, les auditeurs et auditrices ont pu s'immerger dans ce joli pays, même s'ils n'ont pas des yeux, est-ce que tu peux nous raconter justement ? Ce camp de base ?

  • Speaker #1

    Ce camp de base, il est changeant, je dirais. C'est ce qui me frappe le plus, parce qu'en fonction des saisons, c'est toujours différent. Et j'irais même en fonction des années. Si vous venez aujourd'hui, on a eu beaucoup de pluie ce printemps, donc on a des vers qui sont très soutenus, où on a l'impression finalement que la nature est lisse, parce que les herbes sont hautes, etc. L'hiver, il peut être très rude, comme il peut être généreux. Donc en fait, c'est vraiment ces changements de temps qui façonnent les paysages. et qui le rendent attachant je trouve donc ça c'est vraiment quelque chose qui me touche et je pense qu'il touche beaucoup de monde parce que pour recevoir beaucoup de clientèle depuis que je travaille sur le secteur les gens qui viennent aux maisons ils y reviennent,

  • Speaker #0

    ça les laisse pas insensibles moi même je me suis dit hier donc peut-être qu'on peut raconter un peu l'histoire, hier je suis venue en stop du Puy-en-Velay un petit engagement quand même mais j'ai rencontré des gens hyper sympas sur la route c'était très impressionnant et ce qui m'a beaucoup impressionné sur les paysages c'est vraiment cette montée et puis à un moment donné ça s'ouvre et il y a vraiment ces prairies que moi j'appelle des prairies à vaches parce que pour le coup dans les Alpes on n'a pas ça on a tout de suite des sapins en fonction de l'altitude des fruitiers, des sapins et donc c'était assez impressionnant de voir ce plateau en fait qui ressemble beaucoup je trouve à la Matésine si on doit faire un rapprochement un peu gros mais en tout cas pour que les gens s'imaginent un peu en nous écoutant Alors toi, très concrètement, c'est quoi ton histoire en rapport avec ce territoire ?

  • Speaker #1

    Alors comme je te disais tout à l'heure, en fait, moi, mes grands-parents sont issus de Moudère. C'est un petit village au toit de Chaume qui culmine à 1100 mètres d'altitude. Et déjà, dans ce village, il y a une âme, en fait, il y a quelque chose qui se passe et qui laisse pas insensible. En fait, moi, j'y ai passé mes grandes vacances, on va dire, d'été. J'allais ramasser les vaches, ramasser les myrtilles. Et j'avais une attache à ce territoire qui était déjà profonde, qui était ancrée en moi finalement, puis il y a toujours le côté familial, les grands-parents, etc., le côté humain qui rentre en ligne de mire. Et après, il a fallu que je fasse des études comme tout le monde, même si j'aurais préféré rester sur mon maison adorée. Et donc je suis parti me former dans le tourisme. Et je me suis dit, finalement, plutôt que de développer le tourisme ailleurs, pourquoi pas le développer sur ce territoire qui m'est si cher ? Et j'ai fait ce choix. Il y a eu aussi beaucoup de chance dans mon parcours, d'opportunités qu'on n'attend pas forcément. Et voilà ce qui m'a ramené sur mon maison. Et je suis fier d'y contribuer depuis maintenant. plus de 20 ans, même si ça ne me rejeunit pas, mais j'en suis très fier.

  • Speaker #0

    Donc tu n'as pas étudié le tourisme dans l'idée... de revenir, tu t'es vraiment dit ensuite, ah bah ce serait vraiment sympa que maintenant que j'ai ce bagage là, je revienne

  • Speaker #1

    Ouais, tout à fait, en fait quand on fait une formation en tourisme, j'allais dire, on nous vend un peu des paillettes, c'est malheureux de le dire comme ça mais en tout cas à mon époque où finalement on nous parle de destinations qui sont déjà construites, la côte d'Azur les stations alpines les grosses stations alpines éventuellement les plages du débarquement des choses qui ont une vraie une vraie notoriété nationale voire internationale Et finalement, le tourisme, il est acquis parce que les gens connaissent et on est plus dans la gestion de flux que dans la recherche de clientèle. Et voilà, sur le Maison, on était vraiment, quand j'ai attaqué en 2003, dans la professionnalisation. C'était encore des bénévoles qui tenaient les offices de tourisme. Il y avait très peu de professionnels du tourisme. Et c'était intéressant de pouvoir structurer tout ça, d'y participer, de voir que l'initiative privée était présente, qu'il y avait des gens, des enfants, des jeunes adultes qui voulaient vivre sur ce territoire. et moi en tant que directeur de l'office de tourisme à l'époque, de les accompagner et de structurer ce territoire pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, même s'il y a encore beaucoup à faire. Mais il est quand même bien plus accueillant, bien plus professionnel qu'il y a 20 ans, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors on a décrit justement ce paysage sur le plateau très vert. Ce que j'ai peut-être oublié de dire, c'est que c'est un village de 350 habitants. Alors il y a quand même une boulangerie ouverte à l'année, une boucherie ouverte à l'année, 8 restaurants. dont le snack neuf restaurants avec le snack du Lugic Park il y a quand même quelque chose de très impressionnant pour moi c'est qu'on est à deux kilomètres de l'Ardèche donc on est quand même à un point culturel aussi qui est intéressant comment est-ce que justement dans ces monts d'Ardèche on vit, c'est quoi la culture locale ?

  • Speaker #1

    alors même chose moi je le ramène toujours au paysage et au terroir je trouve que c'est ce qui reflète le plus ce que sont les habitants ils sont attachés à ce terroir on parlait du fin gras du Mésin, c'est un savoir-faire qui est ancestral Là, c'est vrai qu'il est... Maintenant, on en fait la promotion. C'est une AOP, donc il y a une notoriété publique, j'allais dire. Mais c'est ancré, en fait. L'habitat aussi a été façonné par les paysages, puisque en Ardèche, on retrouve des toits de genêt, puisqu'ils étaient sur des pentes très fortes. Ils ne pouvaient pas cultiver le chôme. Donc, ils ont des genêts sur leurs toits.

  • Speaker #0

    Les genêts, c'est des plantes à fleurs jaunes magnifiques qui fleurissent maintenant.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu que vous aviez du genêt français, donc plus fin, et du genêt d'Espagne, beaucoup... plus gros. J'ai regardé ça, c'est bien sur le bord de la route.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et donc, en fait, l'homme a toujours utilisé les ressources locales pour se loger. Les maisons ont été construites aussi pour faire face au climat qui peut être très rude. Donc voilà, pour se loger, pour se nourrir. Et finalement, ils étaient autonomes. Aujourd'hui, on a besoin d'aller en grande surface pour se nourrir. Alors même si maintenant, les circuits courts reviennent, et j'allais dire tant mieux. Mais eux, en fait, ils avaient tout compris. C'est-à-dire qu'ils se levaient le matin. Ils ne gagnaient pas leur pain, en fait. Ils produisaient leur pain.

  • Speaker #0

    et finalement ils avaient tout compris je pense alors aujourd'hui on a décidé ensemble de s'atteler justement à comprendre comment ce territoire de 350 habitants il avait changé et comment est-ce que les acteurs s'étaient mis autour de la table parce que moi je trouve ça quand même assez incroyable comment est-ce que vous vous êtes voilà j'ai envie de dire impliqués et puis mis ensemble pour faire bouger les choses parce qu'il y a énormément de choses est-ce que tu peux peut-être nous détailler un peu les enjeux pour ce territoire d'abord ?

  • Speaker #1

    On vient de parler de l'histoire du territoire et effectivement une histoire c'est bien mais le mieux c'est de construire l'avenir et de nos jours dans des régions qui sont reculées comme nous on peut le dire comme ça même si maintenant on est quand même bien accessibles mais malgré tout reculées Si on ne se met pas autour de la table pour développer le tourisme, il ne se passe plus rien. On n'a plus d'école, on n'a plus de boulangerie, comme tu le disais, etc. Donc il était nécessaire de se mettre autour d'une table, les acteurs du tourisme, et de se dire, ok, on a cette station de ski désestable qui fonctionne. On connaît tous les aléas climatiques, le dérèglement. Je parle plus de dérèglement que de réchauffement, même si la réalité, c'est bien le réchauffement. Mais ça crée surtout un dérèglement, avec des épisodes qui sont beaucoup plus intenses qu'avant. des épisodes de neige qui peuvent être très conséquents, comme on l'a eu début mars avec 1,5 mètre de neige, des grosses chutes de pluie, comme on a ce printemps. On est vraiment sur quelque chose qui est déréglé. Et on s'est dit, malgré tout, on ne va pas subir, et il faut trouver des solutions pour maintenir cette station. Donc on va se mettre autour de la table. Et la première initiative, ça a été que des privés mettent dans un pot commun, ils ont pris leur porte-monnaie, ils ont mis dans un pot commun, ils ont dit, nous, on met la matière première, qui est la neige, avec des enneigeurs, donc ils ont financé des enneigeurs. Et le deal, ça a été de dire à la collectivité qui pilotait la station, vu qu'il y a la matière première, maintenant, s'il vous plaît, faites l'installation du téleski qui est obsolète, qu'il faut remplacer. Et le deal, il s'est fait comme ça. Et si ce deal n'avait pas été fait, c'était... Si je ne dis pas de bêtises, ça devait être en 2006. Si ce deal n'avait pas été fait, je crois que les débuts de réflexion étaient en 2006 et l'installation en 2009. Aujourd'hui, je ne serai pas là pour vous parler, parce que le logic park n'existerait pas. et certainement que le tourisme serait bien en déclin sur la station. Et quand je dis sur la station, c'est même plus large, c'est sur tout le territoire.

  • Speaker #0

    Donc il y avait eu un véritable engouement, et puis une mise au pot commun qui a permis de déclencher ça, et des gens se dire bon maintenant qu'on a ça, il faut qu'on y aille

  • Speaker #1

    Pour moi c'est vraiment une initiative exemplaire, parce que quand je dis mettre dans le pot commun, c'est-à-dire que les commerçants qui ont mis dans ce pot commun, ou même des gens qui avaient une attache à la station, Ils n'ont eu aucun retour sur investissement direct. Le seul retour sur investissement, c'était de voir cette station vivre et effectivement d'avoir du monde dans leur commerce. Et quand on arrive à travailler dans cette dynamique-là, en se disant Allez, on y va il n'y a pas que la collectivité. On attend toujours des collectivités pour porter des projets, financer des projets. Ben non, allons-y nous en tant que privés. Le Lugic Park, c'est l'exemple qui a suivi derrière, on en parlera peut-être après, mais c'est... C'est ça qui est fort, c'est que les privés se sont pris en main en se disant c'est nous qui devons dessiner notre destin plutôt que d'attendre de le subir

  • Speaker #0

    Avec combien de temps que les gens ont cette envie de travailler ensemble ? Est-ce que c'est vraiment très concordant à ces enneigeurs ? Ou est-ce qu'il y a déjà dans l'histoire touristique du lieu cette envie-là ?

  • Speaker #1

    Alors ça a toujours existé, c'était plus ou moins structuré, mais je pense que les années Alors pour le coup il y a des réformes qui n'ont pas toujours de l'avant, mais la loi... La loi qui a fait qu'il fallait regrouper les communes en communautés de communes a permis d'avoir une discussion élargie. Et cette discussion élargie, avec d'autres moyens financiers aussi, a vraiment permis de mettre les gens autour de la table. Et c'était l'office de tourisme que je pilotais à l'époque, qui était intercommunal, qui permettait ça, c'est-à-dire qu'on réunissait les gens autour d'une table pour discuter ensemble de ce qu'on voulait être, de quelle destination on voulait être. Donc oui, vraiment, 2010, ça a été un peu une période charnière. On s'est beaucoup associés aussi avec le département, qui nous a beaucoup aidés. Et tout mis bout à bout, ça a permis d'être là où on en est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Alors hier quand vous m'avez accueilli avec Sandrine et ton équipe, j'ai fait la rencontre de Jeff. Il a 26 ans, il est moniteur de ski et il est aussi à la tête d'une affaire de balade de trottinette électrique et bientôt de vélo électrique. C'est ce que j'ai entendu hier en partant il me semble. Et je l'ai interviewé, je vous propose de l'écouter.

  • Speaker #2

    Je m'appelle Jeff Fausté, je suis originaire de l'Ardèche et j'ai grandi aux Estables. Je suis moniteur de ski. J'enseigne le biathlon, le ski de fond, le ski alpin et je fais aussi de la trottinette électrique l'hiver. L'été, je fais l'activité de balade en trottinette électrique. Je le propose tous les week-ends hors période de vacances et durant les vacances scolaires, je suis ouvert tous les jours. Je propose des circuits qui sont sur les sentiers balisés des estables, mais aussi des circuits qui partent en direction de l'Ardèche. On part des estables en trottinette et on va jusqu'au lac d'Isarlès qui est à 20 bornes des estables, tout ça en trottinette électrique. Et sur le retour, on peut s'arrêter chez un... un restaurateur pour pouvoir se restaurer et revenir après, en fin d'après-midi, aux estables. On a beaucoup de chance de grandir avec des saisons qui ne se ressemblent pas, de vivre entouré de nature et de magnifiques paysages. Une enfance qui est... Très tourné sur le sport et l'environnement. Pour moi, c'est important de faire vivre cette station. C'est une station qui a beaucoup de richesses à apporter aux personnes qui ne connaissent pas la région. Je l'ai vu évoluer très rapidement avec le manque de neige. La station est vraiment orientée sur des activités été, hiver, printemps, automne. Je me suis toujours dit qu'aux Estables, il y avait un potentiel pour pouvoir exercer une activité toute l'année. C'est-à-dire qu'aux Estables, on a un tourisme qui est de biseaison, été-hiver, et durant une semaine, on ne va pas faire la même activité chaque fois. Je dirais que pour moi, l'avancée en cas de saison des Estables provient d'une vague... de personnes qui sont fixées sur la nouveauté. Réussir à avoir de nouvelles idées pour pouvoir faire évoluer la région, tout en préservant la nature, ce qui est très important pour ma part. Je me focalise beaucoup sur apprendre à faire découvrir la faune, la flore, sans détériorer le massif. C'est pour ça que... Quand j'emmène des gens en trottinette électrique, j'essaie vraiment de leur faire comprendre qu'ils partent avec moi et que s'ils viennent tout seuls, il faut vraiment qu'ils respectent le massif en fait. Il ne faut pas passer de partout, on n'a pas le droit de piétiner telle plante, on n'a pas le droit de cuire telle fleur. Et voilà, c'est vraiment quelque chose que j'essaie de mettre en avant.

  • Speaker #0

    Alors, c'est chouette cette séquence qu'on vient d'entendre avec Jeff. Il m'a expliqué hier qu'il était complètement raccroché au Ludwig Park.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, comme je disais tout à l'heure, c'est un jeune, il l'expliquait, qui habite aux Estables et qui avait envie de diversifier son activité puisqu'il est moniteur de ski, mais ça ne suffit pas pour vivre de cette activité toute l'année. Et il est venu nous voir en disant, ben voilà, il y a des aléas de neige, des fois il y a des mois de février, je ne travaille pas, je voudrais monter mon affaire de trottinette électrique, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Et on lui dit, écoute, tu as le savoir-faire, tu sais encadrer, tu peux faire l'investissement de tes trottinettes. Et nous, Lugic Park, on a une clientèle familiale qui correspond à la clientèle que tu peux accueillir. Donc, banco, on y va, on t'accompagne, on fait un partenariat. Donc, nous, on lui assure sa promotion et les ventes de ses tickets via notre plateforme qu'on avait déjà pour la luge de tickets, en fait, de réservation de trottinettes. Et donc, lui, il a le savoir-faire. Nous, on a le savoir-faire sur la partie promotion, commercialisation.

  • Speaker #0

    en ailé de l'avant et du coup ça fonctionne donc c'est chouette ce que je trouve très intéressant aussi c'est qu'il a cette fibre où il m'a beaucoup parlé de son expérience aux estables en regard à l'expérience qu'il avait eu à la Plagne et en me disant je veux pas qu'il y ait d'amalgame mais en fait je veux pas que ici ça devienne du tourisme de masse alors on a beaucoup discuté il me dit mais en fait le tourisme de masse pour moi c'est des gens qui sont tous ensemble collés les uns aux autres ça n'a aucun sens C'est quoi aujourd'hui la politique que vous avez au niveau des estables ?

  • Speaker #1

    Alors là-dessus, déjà il faut avoir la notoriété pour être sur du tourisme de masse. Nous, la notoriété, on ne l'a pas encore. Donc déjà, on est protégé par rapport à ça. Et l'idée, ce n'est certainement pas de faire du tourisme de masse. On a un territoire qui est vaste. Les estables, c'est vrai que c'est un peu la locomotive et ça l'a toujours été. Pour autant, je veux dire, l'été, les gens, ils peuvent aller sur tout le territoire. Il y a les Gorges de la Loire, il y a le Mégal qui n'est pas loin, le Puy, bien entendu. Donc déjà, ça se diffuse. On n'est pas sur un site comme peut être une station alpine qui a vraiment un point d'ancrage très fort où il y a une concentration de personnes. On l'a un petit peu l'hiver aux Estables, mais bon, il y a les Alliés de Neige. Donc là aussi, c'est hyper concentré quand c'est le cas. Ça va être sur une semaine. Donc moi qui travaille dans le tourisme, quand certains me disent Ouais, on va faire du tourisme de masse aux Estables ça me donne presque des... des boutons et j'ai dit non mais arrêtez on en est très très très loin et l'idée c'est justement qu'il y ait des gens qui vivent sur ce territoire et qu'on maintienne des services des activités, des écoles donc le tourisme de masse, alors c'est sûr voir des gens passer devant sa porte quand on est sur sa terrasse c'est pas toujours agréable mais en même temps on peut pas vouloir avoir une boucherie, une boulangerie une école et pas accepter qu'il y ait des touristes qui passent devant chez soi parce qu'il n'y aurait pas les services dont on parle donc c'est une cohabitation qui est parfois pas facile il faut le dire mais qui est, j'allais dire, nécessaire pour qu'on puisse conserver des services sur le territoire.

  • Speaker #0

    Alors tu me fais la transition parfaite puisqu'il y a ta fille qui nous a rejoints au temps de cette table. Bonjour Louane. Alors tu n'étais pas venue pour ça, mais merci beaucoup d'avoir accepté de parler justement de cette vie aux Estables. Alors quel âge tu as ?

  • Speaker #3

    J'ai 14 ans. Bientôt 15.

  • Speaker #0

    Donc tu n'es pas à l'école aux Estables. Non,

  • Speaker #3

    je suis au collège.

  • Speaker #0

    Au collège. Et c'est où du coup que tu es ?

  • Speaker #3

    À la fin du Léon-Chapteuil.

  • Speaker #0

    Ok. Donc tu prends le bus, j'imagine. Ok. Ça ressemblait à quoi du coup cette enfance au Zestable ?

  • Speaker #3

    C'était super bien parce que l'hiver par exemple, quand il neigeait, on pouvait aller faire du ski, on pouvait aller voir les marmottes, on pouvait faire plein d'activités dehors parce que du coup c'est super ludique. Et maintenant avec le Lugis Park, il y a le Lugis Park qui a ouvert, donc c'est super bien. Il y a des restaurants, l'atelier qui a ouvert, c'est super bon.

  • Speaker #0

    Et justement, la question que je me pose, c'est que j'ai l'impression, quand je suis venue voir aux étapes hier, qu'il y a énormément de gens qui sont là pour faire vivre ce territoire. Alors j'imagine que ce n'est pas forcément des questions que les enfants se posent, mais toi tu as envie ? De continuer à vivre aux Estables ?

  • Speaker #3

    Oui, parce qu'il y a vraiment plein de trucs à faire. C'est vraiment super bien.

  • Speaker #0

    Et alors tu penses qu'elle ressemblera à quoi ? À quoi ta vie aux Estables par exemple ?

  • Speaker #3

    Eh bien...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que t'aimerais faire ? Toi t'aimerais aussi travailler dans le tourisme ? C'est un peu cavalier de poser ça à une jeune fille. C'est une question d'une jeune fille de 14 ans. Mais est-ce que t'as déjà une idée de ce que ça pourrait être ta vie ?

  • Speaker #3

    Eh bien oui, j'aimerais bien travailler dans le tourisme. Moi ça me plaît bien parce que du coup je prends exemple mon père. Et du coup ça me plaît bien le logic bar et tout. Ça me plaît le tourisme.

  • Speaker #0

    Tu vois, il y a quelque chose qui te plaît particulièrement et dont tu aurais envie de nous parler ici ? Je ne sais pas, un paysage, un endroit joli ?

  • Speaker #3

    J'aime bien quand on va voir les marmottes. C'est aux Estables, on va voir les marmottes et tout. Quand j'étais petite aussi, j'y allais. Et je trouve ça super bien parce que c'est trop beau.

  • Speaker #0

    Très bien. Je pense que ça a été entendu par les auditeurs et auditrices du Canvas. Et merci beaucoup d'avoir accepté de discuter avec nous. Cette jeunesse est hyper présente sur le territoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Il se passe plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Moi, en fait, je m'enrichis de cette jeunesse. Je commence à être comme j'ai de la vieille.

  • Speaker #0

    Mais alors, tu dis ça à chaque fois, mais je n'ai pas l'impression que tu es si bien.

  • Speaker #1

    Non, mais quand je dis ça, c'est que... Toutes les saisons, on a des jeunes qui intègrent l'équipe et c'est un coup de booster phénoménal, ces jeunes. Et je trouve que souvent, c'est malheureux, mais on a tendance parfois à critiquer la jeunesse, etc. En fait, non. Les jeunes, il faut juste leur donner l'envie, les mettre dans un cadre de travail qui est bon pour eux et qui, du coup, est bon pour l'entreprise. Nous, c'est le cas. Et vraiment, on a une jeunesse qui est formidable, qui est consciencieuse. Et on ne le dit pas assez souvent, je pense. Donc, oui, moi, la jeunesse... Et puis, on a tous été jeunes un jour.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant parce que du coup dans ton équipe tu as effectivement deux jeunes qui travaillent avec toi que j'ai rencontré hier et en fait eux ils habitent sur le territoire alors l'un est en reconversion il travaillait à l'hôpital avant et puis vous avez cette jeune fille en alternance qui ensuite a continué à travailler avec vous

  • Speaker #1

    C'est ça ouais et former la jeunesse c'est bénéfique donc là c'est Elsa dont tu parles qu'on a eu en BTS Tourisme On a fait son alternance, donc école moitié entreprise. Et en fait, c'est une pépite. Donc on l'a conservée et elle donne totale satisfaction. Et c'est des éléments qui apportent du dynamisme dans une équipe. Et on a besoin. Moi, je dis une équipe, c'est une palette de couleurs. Et l'idée, c'est de faire le plus beau tableau avec cette équipe. Et je trouve qu'on a un beau tableau. Et nul n'est pour autant irremplaçable. Chacun qui va arriver dans l'entreprise peut apporter sa pierre à l'édifice, sa façon de voir les choses. Et ensemble, on avance et on construit quelque chose qui n'est que meilleur.

  • Speaker #0

    Alors, on a parlé de l'implication sur le territoire. J'ai interviewé Manon, qui est la directrice de l'Office du tourisme. Bonjour,

  • Speaker #4

    je m'appelle Manon Chossandre. Je suis la directrice de l'Office du tourisme intercommunal, qui a son bureau principal aux estables, à la station. On a également une antenne à Saint-Julien-Châteuil, au Monacy-sur-Gazaille et à Faye-sur-Lignon.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que vous avez vu évoluer les actions de l'Office du tourisme ? dans l'idée de démener cette transition multiple sur la station des Estables ?

  • Speaker #4

    Le fidétourisme, directement, ne mène pas des actions seules par rapport à ça. C'est vrai qu'on est dépendant des acteurs, bien sûr de la météo, mais on a aussi tous les acteurs sociaux, professionnels qui sont là, qui sont présents. Après, ce qu'on voit, ce sont des constats. Des constats de changement climatique qui génèrent une adaptation des professionnels. Nous, la force qu'on a sur notre territoire, c'est qu'on a des socioprofessionnels qui ont conscience de ces changements depuis quelques années déjà et qui ont déjà pris le train en marche pour s'adapter. Donc concrètement, quand on a des visiteurs sur la période hivernale, même si l'enneigement n'est pas là... On a des professionnels qui répondent à la demande, qui proposent une offre différente. Et du coup, on crée quand même des clients satisfaits de leur séjour.

  • Speaker #0

    Vous parliez des socioprofessionnels qui avaient compris très tôt cette dynamique des transitions aux estables. Comment est-ce que justement vous travaillez avec eux, vous ?

  • Speaker #4

    qui s'appelle Avenir Montagne, qui a débuté il y a environ 7 ans pour l'objectif de mêler des acteurs du tourisme et socioprofessionnel et institutionnel à l'avenir de la station et construire ensemble ce projet de transition. Aujourd'hui, les acteurs sont dans ce schéma de réflexion, ils sont impliqués, ils sont présents. et maintenant c'est à nous tous de voir qu'est-ce qu'on souhaite pour l'avenir de la station ce qui est certain c'est que le produit neige est un produit phare et essentiel pour nous pour les acteurs, pour les retombées économiques donc l'idée ce n'est pas de se séparer de ça, mais c'est plus de savoir comment rebondir, comment réagir de façon plus immédiate dans le futur

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui

  • Speaker #4

    Je vous en prie Merci

  • Speaker #0

    Une interview, une interview, on m'entend ? Je m'entends plus. Ah, une interview, non mais merci aux techniciens quand même, ils sont deux, ils sont super, mais je m'entendais plus, voilà. Une interview qui a été enregistrée il y a moins d'une heure, montée rapidement sur le vif. On entend ? Cette vivacité, on me dit depuis le début, moi je suis hyper admirative de ce que vous faites. C'est quoi la motivation de tous ces gens ? Mis à part, ok, la beauté du paysage, ok, on va pouvoir vivre de notre activité. C'est quoi la motivation de ces acteurs qui sont arrivés à se mettre autour d'une table ? Parce que c'est pas facile partout, et tous les jours j'imagine. Mais comment est-ce qu'on arrive à garder un tel dynamisme ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Il y a des vagues. Mais j'ai envie de dire que quand tout le monde a envie de porter ce territoire, il y en a qui font des concessions. Par moment, on n'est pas toujours d'accord avec son voisin. Mais globalement, c'est vrai que ces gens ont tellement envie de porter ce territoire qu'ils arrivent toujours à un moment donné à une issue. Alors, encore une fois, il y a des vagues. Vraiment, des fois, ce n'est pas simple. Mais on arrive à avancer. On arrive à avancer. Et il faut laisser les initiatives, des fois il y a des petites initiatives isolées, on se dit, il fait un truc dans son coin, peut-être c'est un peu bête de ne pas le faire ensemble, mais ça ne fait rien, il vaut mieux qu'il y ait de l'initiative, qu'il n'y en ait pas du tout. Et les petites initiatives cumulées, on arrive à de belles choses, et je pense que c'est un vrai exemple sur ce territoire. Il y a tellement d'initiatives sur ce territoire, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui manque pour toi à l'heure actuelle ? Qu'est-ce que vous pourriez amorcer ?

  • Speaker #1

    Alors, vraiment, je pense qu'il faut qu'on réfléchisse à... Je dis au plan B parce que pour moi le plan A ça reste, alors je parle vraiment du volet hiver là, cette station il faut la maintenir, l'apprentissage du ski il est hyper important pour nos territoires. S'il n'y a plus ce volet hiver avec l'appel du ski, malheureusement ce sera compliqué de faire venir des gens aux estables en plein hiver avec le climat qu'on connaît qui peut être très compliqué. Donc ça veut dire qu'on se retrouvera en fait un peu sur une seule patte quoi, parce qu'il nous restera le printemps qui peut être aussi capricieux et on en a l'exemple cette année. L'été qui est quand même très raccourci et un petit peu l'automne, mais l'hiver est vraiment une saison à part entière dans l'activité touristique et une vitrine. Donc il faut qu'on conserve, alors il faut faire des, de mon point de vue, il ne faut pas faire des développements démesurés, mais conserver au moins l'existant. et pouvoir afficher qu'on a encore du ski sur notre territoire. Alors pendant combien de temps ? Peut-être 20 ans, mais est-ce que 20 ans, ça vaut pas le coup de se battre encore un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, ce que j'entends, c'est que le produit neige, chez vous, c'est un produit phare.

  • Speaker #1

    C'est un produit d'appel pour l'apprentissage du ski, pour les familles, et si on enlève ça, effectivement, ça rend tout bancal pour moi.

  • Speaker #0

    Très bien et est-ce que t'as pas l'impression justement que l'idée ce serait aussi de faire changer les mentalités par rapport à ça ? C'est une vraie question

  • Speaker #1

    Alors si mais pour le coup je pense que c'est déjà le cas parce qu'en déshiver sans neige on en a eu et à chaque fois on a su s'adapter c'est à dire que le plan B il existe il est dans les tiroirs et on sait le sortir des capes à neige c'est pas un problème on convertit du ski de fond en biathlon, en course à pied en rando, la luge 4 saisons est là, il y a du VTT la trottinette électrique avec des pneus fat qui permet de passer dans des terrains boueux le plan B on le connait, il fonctionne c'est à dire que les gens sont satisfaits de ce plan B mais ils ne viendront pas pour ce plan B donc il faut essayer de conserver le plan B plus possible cette activité neige, en tout cas pour l'afficher, les gens viennent et après derrière on sait les occuper. Mais si on n'a pas la neige sur nos brochures, nos sites internet, les gens ne feront pas le déplacement, c'est certain. Pas l'hiver en tout cas.

  • Speaker #0

    Alors Manon parlait à la fin de cette interview d'un dispositif porté par l'État, par le biais de l'ANCT, l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, qui s'appelle... Avenir Montagne Ingénierie, j'ai rencontré Karine Ornero qui est la coordinatrice de ce projet. Elle va nous raconter un peu comment est-ce qu'elle a travaillé avec tous les acteurs parce qu'il y a aussi des ingénieurs territoriaux, c'est le nom qu'ils portent, qui travaillent au développement justement de ces initiatives et d'essayer de mettre tout le monde autour de la table par le biais de méthodologies qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #2

    Alors très concrètement, les deux projets sur lesquels on travaille vraiment à plein temps en ce moment, c'est le projet concerté de station des Estables. L'idée, je ne l'ai pas forcément précisé, c'est de définir un projet de station, la station que souhaitent les habitants et les socioprofessionnels à un horizon 2035. Voilà, donc c'est toute une démarche en cours. Et on travaille aussi très concrètement à positionner le territoire sur ses caractéristiques et son identité de territoire de montagne et de haute terre climatique et qui influence aussi l'état d'esprit des habitants. On est en train de construire ce positionnement touristique et l'idée est d'en développer, d'en créer des marqueurs territoriaux qui vont associer les trois communautés de communes et les trois offices de tourisme dans une communication et une valorisation de l'offre qui va mettre en avant ces caractéristiques, notamment de montagne, mais pas que. Alors mon travail à la base, vraiment pour reprendre du début, ça a été d'établir un diagnostic avec les acteurs, de mettre en lien tous les acteurs, de proposer une organisation technique spécifique qui permet de travailler ensemble, des instances de gouvernance, d'asseoir cette collaboration dans ces outils techniques, d'aller chercher, comme je te l'ai dit, des outils financiers. et ensuite c'est de mener les projets, de coordonner les projets avec vraiment tous ces acteurs pour que chacun puisse s'exprimer à sa pleine mesure, se sentir investi et puisse s'approprier ce qui est mené. L'un des objectifs de l'État en mettant en place ce dispositif Avenir Montagne Ingénierie C'est vraiment, et c'est quelque chose qui est très très bien mis en application, pour lequel on a vraiment une batterie d'outils extraordinaires, c'est de faire que chaque territoire trouve ses propres solutions de transition et d'adaptation.

  • Speaker #0

    Eh bien, c'était Karine Ornero qui travaille justement à la coordination de ce dispositif, donc Avenir Montagne Ingénierie. Comment est-ce que toi, en tant que donc l'UGPARC, tu es venue ? Peut-être abonder ce projet ?

  • Speaker #1

    Déjà par nature, la Luge 4 saisons, c'est déjà de la diversification des activités, notamment par manque de neige. Et après, j'ai une expertise, alors qu'il vaut ce qu'il vaut, de par mon passé en tant que directeur d'office de tourisme et maintenant en Logique Parc. Et encore une fois, je le disais tout à l'heure, chacun a sa vision des choses. Celle que j'ai, elle est peut-être erronée pour d'autres. Mais peu importe, le tout, c'est de donner sa vision, ses convictions. C'est ce que j'ai fait dans le cadre de ce dispositif. En plus, je suis plutôt du genre à dire ce que je pense plutôt que de le camoufler. Alors des fois, ça fait un peu des vagues, mais ce n'est pas grave. Encore une fois, il vaut mieux dire les choses. Moi, j'ai une vision qui est peut-être, entre guillemets, plus ambitieuse que certains. Mais si je ne porte pas cette vision très ambitieuse, et si d'autres ne le sont pas du tout, au moins, on arrive à un juste milieu qui est à peu près convenable. Donc moi, je trouve que cette concertation, elle est bien. Il faut juste que les gens s'expriment. Et c'est ça, en fait, vivre dans un territoire, et puis, j'allais dire, vivre tout court. Si chacun n'exprime pas ses opinions quand il les a sur le cœur, c'est dommage. Autant dire les choses, des fois on n'est pas d'accord, mais au moins on arrive de fil en aiguille à amener un projet qui fait consensus.

  • Speaker #0

    Là, il y a quand même trois gros acteurs en plus. Je veux dire, il y a trois communautés communes. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. C'est énorme et en même temps, c'est essentiel parce que le touriste, lui, il ne voit pas les limites administratives. Quand il est aux Estables, il se croit en Ardèche. Moi, je le reprends tout juste, peu importe. Si je pense en Ardèche, ce n'est pas un problème, il est sur notre territoire et le tout c'est de bien l'accueillir et de lui proposer des activités. Donc effectivement il y a le Haut-Lignon, il y a les Sucs, il y a Mésin-Loire-Mégal, mais c'est des destinations transversales où les gens ont envie de naviguer sur ce territoire. Le puits en fait partie intégrante, quelqu'un qui vient sur le Mésin va forcément visiter le puits. Et j'ai envie de dire qu'il soit au puits ou sur le Mésin, on a déjà réussi le pari. Ça veut dire qu'il est sur notre territoire et qu'il contribue à le faire vivre.

  • Speaker #0

    Il y a aussi des nouveaux publics que vous essayez d'aller chercher. Vous travaillez beaucoup sur l'accessibilité et les handicaps.

  • Speaker #1

    Oui, alors j'allais dire, pour moi, ce n'est même pas un nouveau public, c'est un public qui devrait être juste normal. Et ça, c'est une sensibilité qu'on a parce qu'un des co-gérants, on l'avait tous un peu, mais un des co-gérants est un ancien médecin, et le fait de se dire que notre activité, elle était juste accessible à tous, c'était essentiel. Donc quand on a construit le parc, tout a été optimisé pour pouvoir accueillir tous les types de handicap. Et on a été reconnu, et c'est une vraie fierté, en octobre dernier, comme étant la première luge 4 saisons labellisée Tourisme et Handicap sur les 4 déficiences. Donc c'est un vrai... Pour moi, on parlait tout à l'heure de conviction, ça c'en est une, je l'ai au fond de moi vraiment. Pas plus tard qu'avant-hier, on avait une personne tétrapélégique qui a pu faire de la luge, et elle est sortie de la luge, elle m'a dit mais c'est un vrai orgasme. Et j'ai trouvé ça exceptionnel ce terme, avec le sourire jusqu'aux oreilles, et on sentait que ça avait touché la personne dans son âme, quoi, vraiment. Je me dis, quand on peut distribuer du bonheur comme ça aux gens, moi j'estime que, avant-hier, j'avais le plus beau métier du monde, et aujourd'hui aussi encore d'ailleurs, mais vraiment, ça c'est vraiment une conviction, c'est ancré. Et quand on a ça en soi, on fera tout pour encore améliorer. On a discuté avec lui, il nous a donné plein de petits tuyaux pour encore améliorer la pratique. Et je trouve que c'est juste normal, que ces personnes, c'est des personnes comme nous, et ils doivent avoir accès aux loisirs comme nous.

  • Speaker #0

    Et vous sensibilisez aussi celles et ceux qui ne sont pas porteurs de handicap, Sandrine ? Avec ta compagne avec qui tu travailles, me disait aussi que vous allez faire des soirées. avec des bandeaux. Donc les gens ne verront pas, mais sentiront. Vous allez l'entendre dans un dernier son. J'ai fait de la luge hier. J'ai adoré. Vous avez des véritables sensations. C'est Sandrine qui pilotait. Donc comment est-ce que vous allez vous y prendre pour justement sensibiliser à ces handicaps ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je te disais, en fait, l'idée, c'est de pouvoir accueillir tous les handicaps. Et la seule déficience qu'on ne peut pas accueillir sur une ouverture publique, c'est la déficience visuelle. Parce qu'une personne aveugle, c'est comme si on mettait... Quelqu'un dans une voiture, piloter une voiture sans voir, ce n'est pas possible. Donc ça, on ne peut pas le faire dans le cadre de l'activité. Donc on a trouvé un remède, on va faire une heure spécifique pour ces personnes-là, où ils pourront prendre une luge, faire le parcours, seul sur le parcours. Donc aucun risque de collision, aucun risque de mauvaise conduite. Ils vont avoir des sensations qu'ils pourront gérer eux-mêmes, puisqu'on gère la vitesse sur la luge. En poussant sur les manettes, on va vite, en ramenant, on freine. Et donc l'idée, c'était certes que ces gens-là puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. mais que des personnes totalement valides puissent, eux, se mettre en immersion de ce qu'en vont vivre ces gens. Donc, tout le monde pourra venir sur ces créneaux-là pendant une heure, les valides avec un bandeau sur les yeux pour se mettre dans une immersion qui, forcément, fait un peu peur parce que c'est l'inconnu, et ces personnes qui, eux, sont déficients visuels puissent pratiquer l'activité comme tout un chacun. Et l'idée, c'est de... Je ne sais pas s'il faut dire banaliser, parce qu'à la limite, on ne devrait même pas parler de ce mot-là, c'est juste que les choses soient normales. Une personne en fauteuil, elle peut faire la luge. Une personne qui ne voit pas, elle peut faire la luge. avec les valides. Il n'est pas question de faire des créneaux spécifiquement pour les personnes handicapées. On va le faire tous ensemble.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les acteurs ont cette démarche-là ?

  • Speaker #1

    Malheureusement, non. On s'aperçoit que... Alors, il y en a, quand je dis malheureusement, non. Il y en a. Il y a des hébergements, notamment, qui sont tout à fait adaptés. On travaille, par exemple, à l'égide des petits bonheurs à la vacheresse, qui est extraordinaire. Mais dans les loisirs, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas suffisamment le cas. Alors, il y a des projets qui sont anciens. C'est compliqué de faire des adaptations pour ces publics-là, des fois. Mais sur les projets nouveaux, ça devrait être obligatoire que tout le monde réfléchisse à ça. On l'a fait dans nos rues, dans nos commerces. Et sur le volet loisir, c'est pas encore suffisant. Donc, si nous, on peut être un... Un moteur pour ça, et je sais que le département commence à vraiment se pencher sur le sujet au niveau de la maison du tourisme. On va au salon à Lyon, là d'ailleurs, mercredi et jeudi. Le département nous accompagne et ça va prendre. Mais voilà, il faut des initiatives, tout à l'heure je disais, des initiatives isolées qui permettent aux autres de se raccrocher au wagon. Et bien allons-y, nous on y va et on sait que ça va suivre derrière.

  • Speaker #0

    Il y a aussi une initiative qui vise en ce moment à restructurer le village vacances.

  • Speaker #1

    C'est ça, le VVF, donc ça c'est un vrai enjeu, le département l'a bien pris en compte, puisqu'il y a un gros investissement qui va être fait pour remettre à la page le VVF qui avait été construit dans les années 80 avec beaucoup de vétusteté du coup maintenant. Donc ouais, c'est un vrai levier ça. Et quand on voit que le département investit sur ce village vacances, ça donne des ailes pour continuer nous à investir aussi sur notre petit parc.

  • Speaker #0

    Et bien merci beaucoup. J'ai une dernière question qui est celle du rêve. Qu'est-ce que tu rêves toi pour les estables dans 20 ans, pour tes enfants qu'on a déjà entendus ?

  • Speaker #1

    De garder son âme, je dirais. C'est le plus important. Le territoire garde son âme, il y aura des évolutions, elles ne sont pas contrôlables, parce qu'on va malheureusement devoir les affronter, mais si on garde notre âme, on fera de ce territoire ce qu'il doit être. Je pense que c'est très important que chacun puisse s'exprimer, mais que surtout le territoire garde son âme.

  • Speaker #0

    Merci infiniment, et je tenais à remercier Jeff, Karine, l'équipe du Logique Park, qui m'a accueilli hier, et Manon. que vous avez pu entendre au fil des différentes petites capsules sonores. Je tiens aussi à remercier Destination Podcast, sans qui tout ça n'aurait pas pu avoir lieu. Et puis, je tiens à remercier les deux techniciens du jour, Clément Jouve et Lucas Surel, à la console, pour permettre à cette émission d'avoir lieu. Je vous propose qu'on se quitte avec une petite création sonore autour d'un voyage en luge au Lugic Park. Donc là on est sur la première montée. Les téléskis à notre droite.

  • Speaker #3

    C'est ça. Le maison aussi. On ne la revoit pas aujourd'hui. Il est en brouillard, mais le maison est sur ta droite, en fait, juste là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment magnifique.

  • Speaker #3

    Et la lampe aussi, tu vois un petit peu le petit bout là.

  • Speaker #0

    C'est vraiment intégré au paysage.

  • Speaker #3

    C'était vraiment une volonté. Le but, ce n'était pas de dénaturer les espaces. Il y a un vrai travail, tu verras, plus bas au niveau des pierres, des roches, on a ce qu'on appelle un espace naturel avec des arbres, enfin vraiment il y a un vrai travail qui a été fait au niveau des gérants par rapport à ça. Donc on est la seule luge en France à avoir deux montées et deux descentes en fait dans le même parcours. Toutes les autres c'est un parcours unique. Donc la chance c'est que quand t'es en exploitation, t'as des gens qui y en a au-dessus, y en a au-dessous. Là t'arrives, y en a deux qui partent en même temps, c'est super sympa à voir.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est parti !

  • Speaker #3

    Donc là on arrive, j'ai arrêté volontairement, là on arrive donc au premier feu. Ouais. Si t'es prête, on y va.

  • Speaker #0

    Et bien on est prête, on surplombe ce paysage qui est absolument magnifique. Ok.

  • Speaker #3

    On repartit pour un tour. Il y a deux montées qui sont côte à côte. C'est ça. Du coup c'est sympa.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #3

    Déjà on part aussi sur la plateforme, on voit les autres faire le parcours. Ouais. Et on a aussi un sentier piéton qui longe le parcours avec des tables de pique-nique. Donc des fois t'as les gens qui pique-niquent et qui voient les autres faire l'activité.

  • Speaker #0

    Ah c'est hyper chouette hein. Ok. Et puis les sensations sont là quoi !

  • Speaker #3

    Oui, pour avoir fait plusieurs parcours, ce ne sont jamais les mêmes sensations en fait.

  • Speaker #0

    C'est super chouette !

  • Speaker #3

    Et puis tout le monde peut le faire, c'est intergénérationnel, les papys et les mamies viennent avec leurs petits-enfants, les personnes en situation de handicap, il n'y a aucun souci, on les accueille comme on a eu le cas jeudi, enfin c'est génial !

  • Speaker #0

    Oui, c'est accessible.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est accessible, c'est un autre rapport à la nature. Il y a cette vue qui est incroyable. J'imagine que quand on voit une maison, c'est justes oufissime.

  • Speaker #3

    Oui, et puis toi, tu vois vraiment ce concept de toute saison, là, non, là, parce que pendant les saisons, la nature n'est pas la même. C'est ça,

  • Speaker #0

    Ça va qu'on m'a dit que ça pouvait pas dérailler ?

  • Speaker #3

    Non, ça je comprends pas, tu te souviens ?

  • Speaker #0

    C'est super !

  • Speaker #3

    Et la souris, elle fait tomber ton ? On verra à combien de kilomètres on est allé.

  • Speaker #0

    Ouais, trop bien ! Est-ce qu'il y a un record ?

  • Speaker #3

    Ouais, il y a un radar. Ok. Il prend la photo et en même temps il dit que ça ne m'aide pas. Trop bien !

  • Speaker #0

    Ah, c'est super !

  • Speaker #3

    Merci beaucoup de m'avoir accompagnée Après quand ils remontent là plus haut ils ont un espace de pique-nique et une aire naturelle donc là il y a une première partie où souvent les gens aiment bien se mettre pour regarder quand ils sont à l'arrivée et plus haut vraiment tu les vois sur le parcours donc t'entends les gens rigoler, c'est génial

  • Speaker #0

    C'est super chouette C'est super super, bravo ! C'est chouette de voir des projets de territoire comme ça.

  • Speaker #3

    On a de la chance d'avoir été soutenus et puis d'avoir deux responsables aussi qui sont vraiment dans le développement.

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