- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Le Chemin des Passions. Je suis très heureuse et très honorée de recevoir aujourd'hui le Dr Lionel Coudron, yoga thérapeute et fondateur de l'Institut de Yoga Thérapie. Le Dr Lionel Coudron est diplômé en nutrition, en nutrithérapie, en acupuncture, en biologie, en médecine du sport et en psychothérapie EMDR. Il enseigne le yoga depuis plus de 40 ans. Il est cofondateur de l'association Médecine et Yoga, Il a été président de l'école de professeurs de la Fédération Française de Hatha Yoga de 2000 à 2004 et il enseigne dans différentes écoles de professeurs de yoga. Il a donc fondé l'Institut de la Yoga Therapy et il est également auteur de nombreux ouvrages de référence sur le yoga et la santé. J'ai été très curieuse, j'ai posé beaucoup de questions et il a répondu à chacune avec beaucoup de joie, d'implication et des gentillesses. Je vous laisse donc découvrir notre conversation. N'hésitez pas à m'écrire, à partager avec moi vos retours sur les épisodes, sur les réseaux sociaux. Vous pouvez nous trouver sur le compte de Rémy Arpèle. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bonjour Dr Coudron.
- Speaker #1
Eh bien bonjour.
- Speaker #0
Tout d'abord, je tiens vraiment à vous remercier d'avoir accepté mon invitation de prendre ce temps d'échange sur la yoga-thérapie qui suscite de plus en plus d'intérêts et de questionnements. Merci, bienvenue.
- Speaker #1
Pour moi, c'est un grand plaisir de pouvoir venir vous en parler, expliquer quelles sont les différences avec le yoga, quels sont les intérêts, quelles sont les applications, parce que je crois que c'est effectivement quelque chose dont on a besoin.
- Speaker #0
Parfait, je sens que ça va être très intéressant. J'aime bien commencer chaque épisode par une présentation de l'invité, et donc je vais vous demander s'il vous plaît de nous parler de votre parcours et surtout de la manière dont le yoga est entré dans votre vie.
- Speaker #1
Alors écoutez, le yoga est entré dans ma vie, je dirais, en fait c'est plutôt moi qui suis plongé dans la marmite. J'avais 14 ans et c'était donc au décours de vacances où j'ai rencontré un jeune étudiant en médecine qui m'a fait part du yoga, je vais dire déjà de la yoga thérapie, mais comme il était médecin, ma langue a fourché. Et à la première pratique posturale, à la première séance de yoga que j'ai faite, comme beaucoup de personnes, j'ai senti un déclic, j'ai senti qu'il y avait quelque chose qui se passait, que cet exercice, je ne dirais pas bizarre, mais cette posture-là, crée dans mon corps un sentiment que je ne connaissais pas, et que la respiration par la suite également apportait le même phénomène, et la méditation. Donc c'était vers l'âge, comme je vous le dis, de 14-15 ans. Au retour, j'ai voulu trouver un professeur, et là j'ai fait la rencontre d'un professeur avec qui j'ai partagé plusieurs années d'amitié. et de présence, je dirais même, qui m'a accompagné comme un père. Et de ce fait, j'étais passionné par le yoga avec une pratique, je dirais, plus que régulière. Et c'est cela qui m'a conduit aux études médicales. Et comme le yoga touche à tout, à la fois, je dirais, au corps, bien sûr, mais aussi à l'alimentation, à la philosophie, à la spiritualité, j'ai, dans le cadre de mes études de médecine, développer également des compléments de formation en biologie, médecine du sport, nutrition, alimentation santé, psychologie, psychothérapie, etc.
- Speaker #0
C'est très intéressant. Du coup, comment est-ce que le yoga vous a amené à la médecine ?
- Speaker #1
Parce que tout de suite, j'ai senti que c'était un élément déterminant sur le bien-être et la santé. Et mon professeur, donc comme vous l'avez compris, j'étais jeune, qui était professeur de yoga, Il m'a dit, écoute Lionel, si tu veux être tranquille, si tu es médecin, personne ne viendra t'embêter. Tu seras un très bon professeur de yoga, mais personne n'aura quoi que ce soit à redire. Donc, il m'a encouragé à faire médecine. Et puis, dans le même temps, j'étais aussi passionné par d'autres domaines de la santé. Et en fait, ce qui est le point commun à tout cela, c'est l'être humain. C'est-à-dire s'intéresser à l'être humain. Quels sont ses ressorts ? Quels sont ses mécanismes ? Quelle est sa dynamique ? Qu'est-ce qui fait que telle personne réagit de telle façon plutôt que telle autre ? Comment peut-on faire pour agir sur ce que l'on est, sur ce que l'on ressent, sur ce que l'on fait ? Donc c'était toutes ces questions, je dirais presque philosophiques, qui m'occupaient. Et j'ai trouvé que le yoga était une des réponses.
- Speaker #0
J'ai lu que vous étiez aussi diplômé en acupuncture, en EMD vert, en nutrition, en médecine du sport. Et je me suis demandé comment, au moment où d'ailleurs vous vous êtes formé, comment... Est-ce que vous avez intégré ces outils dans votre métier au quotidien ? Et quel regard vos collègues à l'époque avaient pu avoir sur ces outils qui sont complémentaires au yoga ?
- Speaker #1
C'est vrai, c'est vrai. Écoutez, je dirais...
- Speaker #0
Vous aviez innové, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
Oui, je dirais presque que j'ai mis les choses dans l'ordre. C'est-à-dire qu'on commence par le yoga, puis qu'on continue par l'acupuncture, parce que l'acupuncture, j'ai commencé à 16-17 ans. Ça donne une vision globale des choses. Et en fait, c'est la médecine qui s'est inscrite dans cette globalité. Ce n'est pas l'inverse qui s'est produit. Ce n'est pas la médecine, puis après, essayer de... comprendre ce que c'est que la globalité. Parce que quand on fait de l'acupuncture, on a une vision vraiment globale. C'est le yin, le yang, on apprend à jongler avec le haut, le bas, la droite, la gauche, l'intérieur, l'extérieur, l'avant, l'arrière. C'est tous ces éléments qui vous donnent un cadre, un cadre synthétique et dans lequel on va mettre des éléments en place. Et c'est vrai que très rapidement, j'avais pas l'envie qu'il y ait d'un côté la partie orientale, la partie occidentale. J'avais vraiment envie que les deux soient intégrés, intriqués, simpliques, comme le symbole du yin et du yang. Il y a le yin, le yang, mais dans le yin il y a du yang, et dans le yang il y a du yin. Donc ce que j'ai essayé de faire, au fur et à mesure, je me suis dit je ne peux pas apprendre toute la philosophie orientale, je n'y arriverai jamais, donc je vais plutôt essayer de comprendre à travers les outils dont on dispose. comment le yoga fonctionne et c'est pourquoi j'ai été amené progressivement à essayer d'expliquer, de montrer d'abord à mes patients et puis aux professeurs de yoga qui étaient autour de moi de me poser des questions, puisque en tant qu'étudiant en médecine ou autre, ils me demandaient qu'est-ce que c'est qu'une sciatique, qu'est-ce que ceci. On a mis en place, alors je dois dire également que j'ai été accompagné avec mon frère, mais par mon frère, parce qu'il y a deux ans de moins que moi, et que j'ai amené aussi au yoga et à la médecine. Et donc, on a fait ça ensemble et on s'est, évidemment, il y a eu une émulation très forte tous les deux, on s'est encouragés et on a mis en place différentes associations, l'association médecine et yoga dans les années 84-85, de façon à pouvoir s'intéresser ou s'adresser plus exactement aux professeurs de yoga qui souhaitaient avoir une formation continue en yoga.
- Speaker #0
Ah, donc c'est aussi une belle histoire de fraternité.
- Speaker #1
Absolument, tout à fait. absolument.
- Speaker #0
Très bien alors maintenant que vous nous avez un peu expliqué votre parcours très intéressant on va rentrer dans le vif du sujet et je vais vous poser la première question vraiment qui est qu'est ce que la yoga thérapie et quelle est sa particularité ?
- Speaker #1
Alors la yoga thérapie vous le comprenez il y a le mot yoga et il y a le mot thérapie donc c'est à dire que c'est le yoga appliqué à la santé qui va prendre en charge des personnes donc là en l'occurrence des patients. qui ont des troubles de santé et qui souhaitent voir une amélioration de cet aspect santé. Et ce sont toutes les pathologies qu'on peut connaître, que ce soit de l'anxiété, de la dépression, que ce soit des attaques de panique, que ce soit des troubles du comportement alimentaire, des troubles de l'humeur, des troubles de la personnalité, des troubles du sommeil, enfin toute la sphère psychopathologique, mais aussi la sphère médecine, c'est-à-dire du diabète, de l'hypertension artérielle, un lumbago, une sciatique, une douleur d'épaule. Donc vous voyez, ça balaye tout le champ, vraiment, et c'est ça aussi qui est intéressant, c'est que ça balaye tout le champ des troubles de santé. Mais la yoga-thérapie a des outils, c'est-à-dire les outils du yoga, posture, respiration, méditation, relaxation, mais aussi des outils qu'on appelle les kriyas, pourquoi pas nettoyage du nez par de l'eau ou autre chose, mais également enrichi d'un certain nombre d'outils complémentaires. En fait... qui sont inhérents au yoga, puisque ce sont les observations sur soi-même, mais qui ont été, je dirais, peaufinées avec des outils, des thérapies comportementales et cognitives. Par exemple, évaluer les sensations corporelles. On le fait en médecine, sur une échelle de 0 à 10, quelle est la douleur. Mais on a développé cet outil spécifiquement pour le yoga, spécifiquement pour la yoga-thérapie, pour affiner au mieux les sensations du corps, parce que c'est sur ce corps qu'on va agir, car le corps est en interaction avec nos pensées, nos émotions, c'est le reflet de nos émotions, et en agissant à travers les postures, la respiration, les visualisations sur ce corps, on modifie les sensations et on modifie les pensées. Donc on a cette nécessité de savoir où en est exactement notre patient, l'élève, pour pouvoir l'accompagner au mieux. Et le deuxième point, c'est qu'on va également évaluer ses pensées à travers un certain nombre de process spécifiques qu'on appelle les cognitions, les cognitions positives. Et par exemple, on va lui demander... Quand vous pensez à votre maladie, par exemple à votre dos, sur une échelle de 1 à 7, vous voyez en plus on change, là c'est 1 à 7, ce n'est pas 0 à 10, est-ce que vous êtes d'accord avec le fait je suis confiant dans mon dos Et la personne va vous dire pas du tout, comment voulez-vous que je sois confiant dans mon dos avec ce lumbago qui traîne depuis des mois ? Et on va lui demander mais alors qu'est-ce que vous ressentez comme émotion ? Et donc on va travailler, vous voyez, sur cette... compréhension de ce que l'on est à travers son corps, les sensations corporelles, et à travers nos pensées, ce qu'on appelle les cognitions positives. Et ça, ça donne un très bon outil d'accompagnement pour le yoga thérapeute auprès de son patient.
- Speaker #0
Quand vous procédez comme ça, l'idée c'est de voir si le patient élève s'identifie à l'émotion et d'essayer de dissocier tout ça pour le travailler ou juste une identification émotionnelle ? L'objectif,
- Speaker #1
c'est pas d'identifier l'émotion pour... sans dissocier, c'est d'identifier l'émotion pour savoir comment elle se traduit dans son corps. Parce qu'une émotion, ce n'est pas dans la tête, c'est dans le corps qu'elle se passe. Quand on a peur, ce n'est pas que des idées d'inquiétude, c'est des sensations de boule au ventre, d'oppression thoracique, de crispation des mâchoires. Quand on est en colère, ça peut être les poings serrés, les crispations des mâchoires aussi. Quand on est triste, c'est un sentiment d'effondrement, de vide. travailler sur ses sensations, avec les postures par exemple, eh bien l'émotion va se dissoudre, elle va être digérée. On ne s'en dissocie pas, au contraire, on va encore mieux l'appréhender, encore mieux s'identifier à elle pour pouvoir la digérer, la métaboliser, la dissoudre dans son corps et s'en libérer, prendre du recul émotionnel par rapport aux événements. Parce que toutes ces émotions, génère dans notre corps, comme je viens de le dire, des tensions, des crispations qui bloquent son fonctionnement.
- Speaker #0
Alors juste pour la précision, je disais dissocier parce que j'associais ce mot à l'identification d'une émotion. Vous savez souvent en méditation, on va avoir tendance à vouloir justement être observateur en fait de ses sensations, observateur de ses pensées, de ses émotions et afin justement, quand je dis ne pas s'y identifier, c'est ce qui permet de les observer, de ne pas les juger et de les conscientiser parfois. Alors. C'est pour ça que je me suis dit de vous dire ça.
- Speaker #1
Absolument, mais c'est tout à fait juste parce qu'il y a cette première phase qui est la phase d'observation, qui est la phase de reconnaissance. Et donc, cette phase, à ce moment-là, nous permet évidemment de prendre du recul par rapport à cette émotion. Mais en fait, elle est inscrite dans le corps, elle se traduit dans le corps par des sensations. On a vu qu'ils peuvent se traduire dans la gorge, la nuque, le dos, le ventre, n'importe où. Et progressivement, on va justement la digérer pour que cette sensation dans le corps devienne fluide. Et en fait, c'est là où la yoga-thérapie rejoint le yoga, parce que les yoga-sutras, dans ses premiers versets, le définissent comme étant yoga Ausha vrittis nirodha. Le yoga, c'est l'arrêt des... perturbations du mental, mais il faut rajouter qui s'accompagne de troubles émotionnels, de perturbations émotionnelles et qui entraînent un état de mal-être dans notre corps. Mais notre vraie nature, c'est un état justement de fluidité. Et donc, ce que l'on veut, c'est arriver à des pensées sereines dans un corps fluide, dans lequel on a une sensation de fluidité et une respiration libre. C'est ça l'objet de la yoga-thérapie. Et c'est pourquoi cette yoga-thérapie se pose en complément vraiment très important des autres techniques de soins, des autres soignants. C'est-à-dire que ça doit s'inscrire dans un tissu de soins, dans un réseau de soins avec les médecins, les infirmiers, les ergothérapeutes, les psychomotriciens, les orthophonistes, les dentistes, les pharmaciens, les kinésithérapeutes, les psychothérapeutes. Et on a une originalité. qui est celle de l'approche du yoga avec un objectif bien défini et c'est ramener cette sensation de paix, de sérénité en nous. Et ça fait toute la différence par rapport à un patient qui est suivi pour un cancer, qui est suivi pour un diabète, qui est suivi pour une maladie chronique, qui est suivi pour des manifestations, des troubles psychologiques. Cette puissance du yoga, à travers une implication du patient, va lui permettre de se transformer. Et ça, ça fait vraiment toute la différence.
- Speaker #0
Ça fait partie du sujet, mais ce n'est pas le sujet principal. Mais les émotions, c'est quand même le générateur. C'est une partie très importante. Et les émotions, on en vit tout le temps. On vit toute la journée, c'est tout le temps en mouvement,
- Speaker #1
les émotions. En permanence.
- Speaker #0
En permanence. La raison pour laquelle je le mentionne, c'est parce que l'objectif, oui, je l'entends et je pense que c'est un idéal un peu pour tous de justement réussir à être dans cette zone un peu sereine, cette zone neutre où en fait les émotions ont place, mais ne sont pas trop fortes, comme on en ressent tout le temps. Et puis certaines, quand on est pris par surprise, elles se manifestent comme elles sont. Est-ce que vous diriez que vous donnez des outils à vos... patients, élèves, pour justement savoir les gérer aussi ou les identifier au quotidien pour essayer de rétablir un équilibre ?
- Speaker #1
Ah mais ce n'est pas compliqué. Les émotions, elles sont permanentes. On est dans son corps, on vit dans un état permanent qui change, que ce soit un état d'énervement, d'agacement, de joie, de tristesse, d'inquiétude ou autre. Ce que l'on va faire, ce n'est pas se libérer de toute émotion, c'est se libérer des émotions. perturbatrices qui sont bloquées, c'est-à-dire qui nous obligent à réagir de façon automatique alors qu'on voudrait que ce soit différent. Par exemple si j'ai une maladie chronique, supposons une polyarthrite chronique évolutive, avec des douleurs dans mon corps, je peux très bien être dans une situation de colère contre cette maladie, de sentiments d'injustice et ça, ça va créer des crispations qui rajoutent de la peine à la peine dont on n'a pas besoin. Vous connaissez les stades, il va falloir une acceptation, il va falloir ne pas être dans le déni, il va falloir ne pas être découragé, il va falloir ne pas être en réaction de colère ou d'appréhension, de peur. Donc ça c'est tout un travail, c'est tout un cheminement. Et là on a des protocoles qui permettent de vraiment, rapidement, prendre en compte chacun des points et aider la personne à digérer, alors non pas les émotions, mais à digérer pour plus de précision, les émotions. qui sont des émotions bloquantes, qui gênent la personne, qui l'empêchent d'être elle-même.
- Speaker #0
C'est très clair. Tout à l'heure, vous disiez, pour rebondir dans le mot yoga-thérapie, il y a le mot thérapie. Et alors justement, j'aimerais bien un petit peu creuser pourquoi cette pratique du yoga est thérapeutique. Le yoga en lui-même est déjà thérapeutique ?
- Speaker #1
Exactement. Mais comme vous venez de le dire, le yoga à la base est foncièrement thérapeutique. Quand on lit les Yoga Sutras, c'est pour se libérer de la souffrance, il n'y a pas de doute. Donc, qu'est-ce qui fait que l'on appelle ça de la yoga-thérapie et pas du yoga ? Tout simplement pour mettre les points sur les i, et parce que, comme je vous le disais, ça va s'enrichir d'un ensemble un petit peu plus vaste d'autres méthodes, dont ces méthodes d'observation, mais aussi de la nutrithérapie, de la phytothérapie, des conseils d'hygiène de vie, qui ne sont pas nécessairement intrinsèques. présent dans le yoga en lui-même. Donc un yoga thérapeute va apprendre non seulement à gérer les émotions, les pensées au patient, non seulement travailler sur le renforcement musculaire, la souplesse articulaire qui sont aussi évidemment extrêmement importants, mais il va aussi avoir des outils de consigne, alimentation santé, micronutrition, des conseils d'hygiène des rythmes. et également une prise en charge de la relation du patient avec les autres, puisque c'est aussi un des piliers de la santé que les relations qu'on établit avec notre entourage.
- Speaker #0
Ça répond en partie à une autre question que j'avais envie de vous poser, qui est la différence entre un yoga thérapeute et un enseignant de yoga, mais vous venez d'y répondre, c'est que finalement il y a toute cette partie protocolaire, et comment bien prendre en charge un patient dans le cadre de la yoga thérapie ?
- Speaker #1
Oui, et puis dans les études de yoga thérapeute, il y a aussi une... connaissance des pathologies. C'est-à-dire que la yoga-thérapie, ce n'est pas un ensemble de recettes où en face d'une maladie, on met une posture ou une respiration. C'est une démarche, c'est une compréhension de la personne qui est en face de nous pour pouvoir lui proposer ce qui va être le plus adapté à elle. Donc, ça nécessite une connaissance, la connaissance des troubles, la connaissance de la cause des troubles pour pouvoir adapter les outils. Par exemple, Dans le yoga, on dit classiquement que la posture de la tête de vache va être bonne pour la sciatique. Mais ce n'est pas vrai pour toutes les sciatiques. Faut-il encore comprendre quel est le type de sciatique pour lesquels ça va être efficace ? Et là, dans les études de yoga thérapeute, on comprend ce que c'est qu'une sciatique, quelles sont les causes de sciatique et dans quelles circonstances ça peut être efficace ou au contraire, dans quelles circonstances il vaut mieux ne rien faire.
- Speaker #0
D'accord, donc il y a une partie médicale qui est quand même très présente en apprentissage.
- Speaker #1
Ah tout à fait, tout à fait, tout à fait. Ça nécessite une connaissance. d'un certain nombre d'éléments de base fondamentaux pour pouvoir accompagner les patients.
- Speaker #0
Et donc cette formation s'adresse autant à des professeurs de yoga qu'à des soignants. Quels sont les prérequis nécessaires à cette formation ?
- Speaker #1
C'est deux là. C'est-à-dire que cette formation est réservée aux professionnels, que ce soit des professionnels de santé ou des professeurs de yoga. Donc les deux groupes. se rencontrent et on va dire qu'actuellement on a 60% de professeurs de yoga et 40% de soignants.
- Speaker #0
Ah c'est super 40% de soignants !
- Speaker #1
Oui, on a beaucoup de médecins, d'infirmiers, de psychothérapeutes, de kinésithérapeutes, pas très nombreux mais des chirurgiens, pas très nombreux mais des pharmaciens, des orthophonistes, des ergothérapeutes, des psychomotriciens. On a vraiment tous les représentants du corps médical.
- Speaker #0
C'est parfait ! Ça me permet de vous poser la prochaine question qui est comment justement est-ce qu'on peut intégrer... Ah oui, j'en ai beaucoup, docteur. C'est comment est-ce qu'on peut justement intégrer le yoga dans un cadre thérapeutique médical ? Si on est soignant ou professeur de yoga, est-ce qu'un professeur de yoga qui a une formation de yoga-thérapie peut aller accompagner par exemple des patients à l'hôpital ? Je ne sais pas si c'est comme ça.
- Speaker #1
Alors écoutez, je pense qu'aujourd'hui, et là justement on est en train de faire ce travail, Il doit y avoir une cinquantaine d'établissements en France où il y a de la yoga-thérapie, que ce soit dans les cliniques, que ce soit dans les hôpitaux, que ce soit dans des institutions complémentaires, où il y a des pratiquants qui exercent comme yoga-thérapeutes. Et alors là, le problème ne se pose pas. C'est qu'ils sont de facto, ils font partie du corps soignant, si vous voulez, du réseau qui est dans l'institution. Donc, ils vont avoir des contacts avec leurs collègues. avec les kinés, les infirmiers, les psychothérapeutes, les médecins, etc. Et souvent, ça peut se faire sur prescription. Par exemple, on a travaillé pendant plusieurs années, maintenant on a lancé le process, mais par exemple, vous avez quatre cliniques chez Clinéa qui ont des yoga-thérapeutes pour à peu près deux jours par semaine, qui viennent consulter au lit du malade, et qui animent aussi des ateliers avec des groupes homogènes. Vous avez également chez Corian des yoga thérapeutes qui travaillent également de façon spécifique pour de la yoga thérapie appliquée avec leurs patients. Et puis vous avez différents hôpitaux sur Marseille, sur Paris, sur Aubonne, etc. Donc là, il y a vraiment un développement. Et quand les professeurs de yoga sont formés, on leur donne les consignes pour faire les démarches, pour aller auprès de telle ou telle institution et on les aide. Je dirais expliquer en quoi ils peuvent être utiles.
- Speaker #0
Lorsque vous avez cofondé l'association médecine et yoga dans les années 90 avec votre frère, comment cela a été accueilli ? Quelles étaient à ce moment-là vos motivations et les besoins que vous aviez notés qui vous ont donné cette envie de créer cette association à ce moment-là ?
- Speaker #1
Dans les années 87... Je pense que c'était en 87 qu'on a créé l'association Médecine et Yoga et on a été dissoute en 93. Parce que pendant toutes ces années, on a travaillé ensemble avec mon frère et c'était très bien accueilli. On n'a jamais eu de problème avec nos confrères, jamais. Parce que ce que l'on a compris tout de suite, c'est qu'il fallait avoir le même langage. Donc il ne fallait pas leur parler yoga, il fallait leur parler médecine. Et à partir du moment où vous utilisez des termes comme... relaxation, étirement, contraction, travail sur le ressenti corporel, il n'y a aucun problème, aucun problème. Mais évidemment, si aujourd'hui on va faire des Kriya, et puis on va faire Bastrika et Kapalabhati, ça ne passe pas, parce qu'ils ne comprennent pas. Il faut un langage commun.
- Speaker #0
Vous n'avez jamais essayé juste pour la blague.
- Speaker #1
Si, mais vu la tête que j'avais en face de moi, j'ai vite compris. Voilà,
- Speaker #0
au moins ça s'est fait.
- Speaker #1
Donc, si vous voulez, on a été bien accueillis. Évidemment, pour les professeurs de yoga également, très bien. Il n'y avait pas de problème. On n'a jamais vraiment rencontré de difficultés ni d'opposition. Et après, j'ai créé en 1993 l'Institut de Yoga Thérapie. Là, parce que juste l'association médecine yoga, en fait, avait pour mission d'organiser des congrès, des colloques avec des confrères, avec des personnes qui étaient dans la recherche et d'expliquer des pathologies ou des troubles aux professeurs de yoga et aux patients. Et en 93 a été créé l'institut de yoga thérapie et que j'ai dirigé. Et là, c'était. un institut de formation et d'accompagnement des yoga thérapeutes. Donc on a un tout petit peu changé de process et moi je suis donc, comme vous l'avez compris, plutôt développé dans le yoga et mon frère à cette époque, lui, à partir de 1993, s'est orienté plutôt dans l'alimentation santé, ce qui fait qu'aujourd'hui, il est professeur à la fac de Dijon, à la faculté de médecine et de pharmacie, en alimentation santé et en nutrition. Donc vous voyez, on a... nos chemins ont un petit peu bifurqué, on s'est parti la tâche.
- Speaker #0
Oui, je vois. Mais vous étiez, n'empêche, assez complémentaire à ce moment-là.
- Speaker #1
Tout à fait. Et aujourd'hui, moi, je dirais, je fais 80% de yoga, allez, 85% de yoga et 15% d'alimentation santé dans la formation de yoga-thérapie. Et lui, il fait 85% d'alimentation santé et 15% de yoga dans sa formation.
- Speaker #0
Je souhaitais également vous demander, pour nos éditeurs qui l'entendent avec vos mots, Quel est le lien direct entre le yoga et la santé, ainsi qu'entre le yoga et la yoga-thérapie ?
- Speaker #1
Le yoga a toujours tissé des liens privilégiés avec le domaine de la santé, puisque dans les textes les plus anciens ou les fondamentaux de base du yoga, on a par exemple les yoga-sutras qui en 2000 ans explicitement le fait que le yoga permet de libérer la personne. de la souffrance. Et donc, à ce titre-là, ça a une vertu thérapeutique, de transformation de l'être, pour que justement il se sente mieux, qu'il aille mieux. On retrouve également d'autres éléments de santé, mais alors encore plus explicites, dans la Hatha Yoga Pradipika, qui est un ouvrage de yoga un peu plus récent, on va dire que c'est période du XVe siècle, où il y a tout un chapitre, le cinquième chapitre de cet ouvrage, qui est consacré aux applications du yoga à la santé, à la yoga-thérapie. Et pourquoi ? Tout simplement parce que depuis toujours, on a très bien compris qu'il y avait des liens étroits entre la santé, le corps, les pensées, les émotions. Et le yoga travaille le corps, les pensées, les émotions. Donc c'est inévitable, ces deux éléments se rencontrent.
- Speaker #0
Alors puisque vous avez parlé du Hatha Yoga Pradipika, j'allais vous demander quelle a été la place de la philosophie du yoga dans la yoga thérapie. Il va y avoir les yoga Sutra de Patanjali. la Bhagavad Gita, Yoga Pratipika, comme vous l'avez mentionné, qui sont des textes fondateurs. Quelles sont les branches du yoga qui sont incluses dans la yoga-thérapie ?
- Speaker #1
La yoga-thérapie est avant toute chose du yoga. C'est donc aller à la philosophie la plus essentielle du yoga. Si l'on n'introduit pas la notion de spiritualité et ce que les textes fondateurs du yoga nous enseignent, on passe... complètement à côté de la yoga thérapie. Ce qui fait la richesse de la yoga thérapie, c'est que justement, ce n'est pas une méthode, une xième méthode, c'est que c'est une façon d'aborder la personne à travers une philosophie et à travers un certain état d'esprit et qui est pleinement celui du yoga. Quel est-il ? C'est tout simplement d'aller à l'essentiel de l'être. C'est d'aller à ce que l'on ressent dans son corps, dans son cœur, et ce que l'on... pense dans sa tête également. Et c'est sur cette matière-là que l'on va pouvoir travailler. C'est sur cette glaise-là que l'on va pouvoir jouer. Donc, la yoga-thérapie, c'est avant tout du yoga vraiment de A à Z.
- Speaker #0
Moi, c'est très clair. Quelle évolution du yoga vous avez notée depuis que vous pratiquez et que vous avez créé la yoga-thérapie ? Alors, depuis maintenant 45 ans que je pratique le yoga, il est clair qu'il a évolué et que le cadre dans lequel il évolue lui-même s'est transformé aussi, qu'il a eu un impact important également dans notre société. Je suis convaincu que sa philosophie, son état d'esprit a également infusé dans beaucoup de domaines, avec cette compréhension de l'interdépendance, également a participé... à l'évolution de l'écologie. Malheureusement, on voit les conséquences néfastes de ce désaccord avec la nature. Mais ceci fait partie intégrante déjà des notions qui existaient il y a 45 ans, 50 ans, quand le yoga s'est progressivement développé à partir des années 60 dans nos sociétés. Et depuis, il a effectivement évolué. Tout d'abord... Il a passé des capes où il était plutôt regardé avec curiosité, voire même comme étant une secte. Et donc je dirais qu'aujourd'hui, il a vraiment fait sa place. La première fois qu'on a vu dans des films apparaître un professeur de yoga, c'était peut-être il y a 20 ans, on va dire dans les années 2002, où là il y a eu une explosion du yoga en Occident, une explosion du yoga en 2002, on va dire, aux États-Unis, en 2003 en Asie. Parce qu'en Asie, le yoga a explosé. Je parle en Chine, je parle au Japon, c'est également un phénomène de société. Le yoga s'est développé depuis 20 ans de façon considérable partout. Et puis, il s'est développé sur de très nombreuses formes. Je vais le dire sous une forme plutôt tonique et dynamique, mais ce n'est pas vrai. Il s'est développé de façon multiple. Et au XXIe siècle, on a vu l'explosion de plein de formes de yoga différentes. Et avec le pire et le moins bon. c'est clair, avec le pire et le meilleur, pardon, le pire et le moins bon, parce que là, on s'en sort pas, avec le pire et le meilleur. Et je pense qu'avec le temps, les choses vont se décanter. Et la yoga-thérapie, en même temps, influence quand même, je pense, aussi beaucoup les professeurs de yoga, en tout cas tous ceux qui font la formation, et cela ramène justement la philosophie essentielle du yoga, parce que la philosophie de la yoga-thérapie, c'est faire le plus simple possible. avec les outils les plus simples, pour être le plus efficace possible, aller au cœur de la personne. C'est-à-dire, ce n'est pas de prendre des chemins de traverse, et c'est vraiment aller au cœur de la difficulté, du problème, pour pouvoir le résoudre. Donc, on est vraiment dans une transformation également de la façon de pratiquer, avec une beaucoup plus grande attention, justement ressentie. Et c'est cela qui prédomine, voyez ? C'est-à-dire s'intéresser... à ce qui se passe dans notre cœur, ce qui se passe dans notre corps, et c'est à partir de là qu'on peut justement transformer les choses. Et cette yoga-thérapie influence également yoga dans ce sens, et j'en suis très content.
- Speaker #1
Jusqu'à quel point il est possible d'accompagner un malade avec l'outil qu'est la yoga-thérapie ?
- Speaker #0
La yoga-thérapie a de très nombreuses indications, et je dirais même, c'est un peu son inconvénient, parce qu'en se disant que la... La yoga-thérapie peut accompagner tous les patients, du coup on se dit, si ça peut tout, en fin de compte, ça ne peut pas grand-chose. Mais la réalité, c'est que ça s'adresse à un plan de la personne, un aspect de la personne qui n'est pas pris en charge dans de nombreux autres domaines. Enfin, tout du moins, qui n'est pas pris en charge tout simplement par n'importe quel autre domaine. C'est celui de l'être, c'est celui de cette unité et de cette cohérence de la personne. Eh bien, à partir du moment où on s'occupe de cela, où on s'adresse à cela, ça va permettre de s'appliquer à presque toutes les pathologies. Ça peut très bien s'appliquer dans une sciatique, dans un diabète, ça peut très bien s'appliquer à une migraine, ça peut très bien s'appliquer à une entorse, parce qu'il va y avoir une prise en charge de la globalité. Et on va demander aux patients de travailler sur lui-même. Nous, on est là pour l'aider à mettre en application des outils qu'on va lui proposer. Et on va le motiver, on va lui dire comment adapter les outils en fonction de ses possibilités et de ses difficultés. Donc, ça s'adresse à, je dirais, toutes les personnes qui, justement, en éprouvent le besoin. Et c'est bien d'ailleurs aussi la difficulté parfois qu'on rencontre dans une clinique, c'est que les médecins... où je dirais les responsables des centres se disent mais le problème c'est qu'à la limite il faudrait que tout le monde puisse le faire, puisse y avoir accès. Vous voyez que c'est malgré tout pas possible donc comment on va choisir les patients ? qui vont le plus en profiter, c'est justement les patients qui sont le plus en résistance, ceux qui ont le plus de difficultés avec leur maladie, ceux qui ont le plus de difficultés avec leur traitement, ceux qui ont le plus de difficultés avec l'hospitalisation. On va les aider à mieux gérer leur maladie, leur traitement, leur hospitalisation. Et quand ils ne sont plus en résistance, mais qu'ils se sentent plus en acceptation, quand ils ont un corps plus souple, plus lié, une respiration plus libre, à ce moment-là, les choses vont mieux et le besoin de traitement, médicaments diminuent. Et là, on parle vraiment, vous savez, souvent on parle de la nécessité d'impliquer le patient, de l'impliquer dans son traitement, de le rendre acteur de sa santé. Et bien là, on passe des mots aux actes.
- Speaker #1
On a parlé de la yoga-thérapie. Il existe aussi un yoga thérapeutique Iyengar. Est-ce que vous pouvez nous parler de la différence entre les deux ?
- Speaker #0
Alors, il existe déjà de la yoga-thérapie depuis très nombreuses années. Déjà, l'un des pionniers s'est retrouvé au début du XXe siècle, près de l'Onavla. Et puis, il y a eu également Ayangar, qui a apporté énormément et dont un de ses ouvrages a été un best-seller à travers le monde. Je me demande même si ce n'est pas l'ouvrage sur le yoga qui a été le plus publié. Et il parle énormément de yoga appliqué à la santé, avec un certain nombre de postures en fonction des maladies. Alors la différence, je dirais, c'est qu'Ayangar, il l'a fait de façon intuitive, à travers des exercices qu'il avait reçus lui-même de ses enseignants. Et c'est peut-être plus de l'ordre du livre de recettes, sans que ce soit négatif ou péjoratif. Ce que je veux dire par là, c'est que par exemple, il va vous dire telle posture en cas de cystite, d'infection urinaire. Donc on a, nous, une approche qui est quand même très différente, puisqu'elle est basée sur les connaissances du trouble, de la pathologie, et c'est à partir de là où on va, en fonction des causes du problème, proposer des solutions et des réponses. Donc il y a une approche qui est, je dirais, en ce qui concerne l'Institut de Yoga Thérapie, une approche beaucoup plus intériorisée. intérieure de la personne sur la façon dont elle vit sa pathologie, sur ses habitudes de vie, sur la compréhension de ce qui se passe, et de ce fait, à travers un panel d'outils et de moyens, des propositions appliquées.
- Speaker #1
Vous nous avez bien éclairé en ce qui est à yoga-thérapie, la manière dont c'est intégré dans le cadre thérapeutique, médical. J'avais envie de vous demander si vous aviez un exemple concret d'un patient pratiquant dont l'état de santé se serait... clairement modifié avec la yoga-thérapie ?
- Speaker #0
Votre question, permettez-moi, excusez-moi, me fait sourire. Oui, je ne pouvais vous le dire. Mais heureusement. Alors non, je vais vous dire, non, je n'ai pas un cas. J'ai des dizaines, des centaines de cas. Super,
- Speaker #1
je me demandais si vous pouviez nous parler, si c'était possible, je ne sais pas.
- Speaker #0
Je vais vous en citer un. Alors, écoutez, il s'avère, il s'avère que toute la semaine dernière, les étudiants des formations précédentes ont soutenu leur mémoire. Comment un yoga thérapeute en fin de formation soutient son mémoire ? C'est parce qu'il fait une étude de cas cliniques. Donc, nous avons eu presque 100 présentations de cas cliniques en une semaine de la part des 100 nouveaux yoga thérapeutes qui ont été formés cette année. Et je peux vous donner de ce fait un exemple. Je vais par exemple... prendre le cas qui me vient en mémoire, parce que c'est un cas très original qui a été fait, qui n'avait jamais été traité depuis, vous l'avez compris maintenant, 35 ans que l'édit existe. C'était un cas de trichotillomanie. Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait de s'arracher les cheveux. C'est une pathologie qui n'est pas connue, qui est extrêmement embêtante et grave, car la personne s'arrache vraiment les cheveux, elle se fait mal, elle en souffre. Ça a des conséquences qui sont négatives car ça devient un phénomène envahissant. Et ce trouble que la personne subit depuis des années, depuis je dirais son adolescence, qui a été pris en charge par de très nombreux soignants à travers des psychiatres, des psychologues, des techniques de relaxation, d'hypnose, etc., n'a pas eu d'efficacité. Alors, il s'avère que c'est ce cas-là qui a été présenté, mais... Sur les 100 cas, ils sont presque tous comme celui que je vous dis là. Eh bien, cette personne a une rémission, on ne peut pas dire une guérison, mais une rémission de cette compulsion envahissante qui l'empêche d'être elle-même. Voilà un cas. Maintenant, je peux vous donner deux, trois cas qui ont été traités de lombalgie pendant cette semaine-là, à travers différentes personnes. Une personne qui souffre de lombalgie chronique en trois, quatre séances, qui n'en souffre plus.
- Speaker #1
C'est incroyable !
- Speaker #0
Non, ce n'est pas incroyable.
- Speaker #1
Ça permet à nos auditeurs de se rendre compte aussi que sur certaines pathologies, il n'y a pas besoin, peut-être systématiquement, d'attendre très longtemps.
- Speaker #0
Mais absolument ! Les lombalgies chroniques, c'est vraiment... très rapide. Le seul inconvénient de la yoga thérapie, c'est que le patient doit participer. Si vous voulez, on le voit très bien dans ces 100 présentations qui ont été faites. On voit très bien, si les patients ne s'impliquent pas, l'efficacité n'est pas au rendez-vous. Il va y avoir une errance, et c'est dommage. Mais je viens de vous citer 3-4 cas de lombalgie chronique qui ont été faits, mais qui ont été traités. Il y a eu aussi des cas de douleur de l'épaule, des migraines. Il y a eu 4 mémoires présentées sur des cas de migraines. des migraines invalidantes avec des patients qui avaient 25 crises par mois. C'est-à-dire qu'elles sont en perpétuel état de migraineuses, avec un handicap majeur. Eh bien, de 25 crises par mois, pendant la prise en charge en yoga-thérapie, ces patients ont une réduction à 5 crises par mois. C'est-à-dire que ça leur permet de revivre. Là, je parle du cas avec 25 crises.
- Speaker #1
Et à raison de combien de séances de yoga ?
- Speaker #0
Alors on considère, ça c'est très important, c'est très très important, c'est une question qui est essentielle, c'est de l'ordre minimum de 20 minutes par jour, c'est-à-dire 3 heures par semaine globalement. Alors ces 20 minutes, ils peuvent se fractionner par exemple en 10 minutes le matin, 10 minutes le soir. Mais là je viens de vous donner des cas, comme la trichotillomanie, le fait de s'arracher les cheveux qui est rare, je viens de vous donner des cas de migraines, beaucoup plus fréquentes, c'est 15-20% de la population. On a eu aussi de très nombreux cas de choc post-traumatique, des personnes qui, depuis un accident, depuis une intervention, depuis un événement grave qui est survenu dans leur vie, ne vont plus bien, ne sont plus comme avant. Et elles viennent voir ces yoga-thérapeutes en disant, ce que j'ai envie, c'est juste de redevenir comme avant. Et là, eh bien, en moins de dix séances, nous avons des résultats qui permettent à la personne d'être comme avant, tout simplement. Là où sa vie était figée, bloquée, avec des pensées obsédantes, d'un seul coup, elle s'en trouve libérée. Et il n'y a rien de magique. Il n'y a rien de magique derrière tout ça. Il y a juste une compréhension de ce qui se passe, de l'interaction entre le corps, les émotions, les pensées. C'est ce par quoi nous avons commencé. Et quand on comprend ça et qu'on travaille sur un des éléments, mais tout progressivement va se remettre en place. On a parlé donc... des chocs post-traumatiques, ce qu'on appelle également état de stress post-traumatique, après des situations graves, mais cela également est efficace dans l'anxiété généralisée, dans les phobies, cela est également efficace dans l'amélioration de la pression artérielle, dans les problèmes de diabète, dans les neuropathies, les douleurs, qui siègent sur une atteinte d'un nerf. Vous voyez, il y a vraiment une diversité. extrêmement importante de l'intérêt de la yoga thérapie. Et quand on sort d'une semaine de présentation de mémoire comme ça, c'est-à-dire en fait une illustration de cas cliniques concrets qui ont été pris en charge par des yoga thérapeutes qui sont en formation, donc maintenant qui sont tous diplômés, on se dit, ben oui, ça marche, et oui, c'est efficace, et oui, ça devrait être utilisé de façon plus régulière, et je dirais... pas à toutes les sauces, mais ça a véritablement sa place. Parce que ça aide vraiment les personnes et ça aide vraiment les personnes dans leur transformation, leur mieux-être. Et ceci à tous les niveaux. Et c'est dommage de s'en passer.
- Speaker #1
Et vos yoga thérapeutes, donc une fois qu'ils sont diplômés, ils sont tout à fait en mesure, peu importe, entre guillemets, la pathologie qu'un patient pratiquant présente, de créer des séquences, un protocole, un suivi, incluant autant de la méditation, la respiration que des asanas, autour des problématiques présentées.
- Speaker #0
Ah oui, tout à fait. Ils ont presque 600 heures de formation en deux ans. Donc c'est quand même conséquent. Ce sont des professionnels à la base, soit des soignants, soit des professeurs de yoga, donc des personnes qui maîtrisent quand même la relation avec l'autre, qui savent s'intéresser à l'autre.
- Speaker #1
C'est pour ça que ça m'intéressait, parce que ce qui est intéressant, c'est quand on a un professionnel de la santé, il est justement très axé sur la santé, donc une maîtrise de la partie médicale. Il y a une approche yoga, philosophie, etc. qui est peut-être nouvelle pour eux. Et à l'inverse, on va avoir des enseignants, des pratiquants de yoga qui sont très familiers avec la philosophie, la respiration, la méditation, cette connexion au corps, qui sont novices sur la partie santé. Donc, c'est pour ça que je me dis, comment ça se passe à la fin quand chacun vit ces deux parties ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. C'est une question importante parce que... Dans cette formation, il y a justement une interaction dans les deux corps, le corps médical et le corps professoral de yoga. Et justement, il y a aussi un partage qui se fait. Mais vous seriez surpris de vous rendre compte que tous les soignants qui viennent pour cette formation, en fait, d'abord, évidemment, ne sont pris que s'ils ont déjà une pratique de yoga de plusieurs années, bien évidemment, une connaissance déjà du yoga. Ils ne l'enseignent pas, mais ils le pratiquent et le connaissent. Et vous seriez surpris de voir combien ils sont justement en quête et ouverts à la philosophie du yoga. Donc ça ne pose aucun problème. Ils sont comme des éponges. Ça me fait sourire de dire ça parce que j'en vois quelques-uns. Là, en vous disant ça, j'ai des images dans la tête. Mais vraiment, ils sont en grande demande et ils arrivent très très vite à acquérir les fondamentaux. Encore une fois, on parle le même langage. Et pour les professeurs de yoga... Ils ont normalement tous une formation dans laquelle il y a eu déjà de la physiologie, d'anatomie, mais évidemment la formation qu'on va leur proposer va leur permettre d'aller beaucoup plus loin dans ces connaissances. Mais comme ils connaissent la partie des gens du yoga, bien qu'ils la révisent, parce qu'on a une approche qui n'est pas nécessairement la même que celle qu'ils avaient dans leur école, et bien ça pose problème. pas de difficultés, ils vont intégrer ces éléments. En tout cas, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'encore une fois, je me répète, à la sortie de cette semaine, puisqu'il y avait vraiment huit jours de soutenance de mémoire, pour sans mémoire, c'est normal, eh bien, je peux vous dire qu'ils sont tous en capacité de prendre en charge des élèves, des patients. Tous. Ils ont tous acquis les outils fondamentaux de base. Et ils savent comment accompagner quelqu'un qui, à un instant T, a une demande. à une souffrance. Et Dieu sait pourtant que derrière une demande, il peut y avoir juste, je dirais, un symptôme et qui va justement falloir dérouler pour rentrer au cœur de la personne. Et c'est ça qui fait le merveilleux de notre profession, si vous voulez, de ce métier, c'est qu'on rentre au cœur de ce qu'est l'être et on va travailler sur son être. Et ça, ils savent le faire parce qu'on a les outils pour, tout simplement.
- Speaker #1
Est-ce qu'on peut dire qu'un yoga thérapeute est un soignant ?
- Speaker #0
Ah oui, tout à fait. Et on œuvre dans cette optique-là. Nous, notre objectif aujourd'hui à l'IDIT, maintenant, et on y travaille depuis plusieurs années, c'est d'avoir une reconnaissance officielle de la yoga thérapie comme effectivement pratique de soignant à part entière. Absolument, tout à fait.
- Speaker #1
Très bien, au moins c'est très clair. Et concernant tous les nouveaux yoga thérapeutes, là, ça y est, sollicitation à eux, ont eu leur diplôme.
- Speaker #0
Ah oui, on peut le dire.
- Speaker #1
Félicité, parce que 600 heures, c'est un engagement.
- Speaker #0
Absolument, absolument.
- Speaker #1
C'est important. Comment ça se passe sur le suivi post-formation ? Est-ce que de temps en temps, il y a des rendez-vous où vous suivez un petit peu ce qu'ils font ? Parce qu'on quand même sait de quoi vous venez.
- Speaker #0
Ah, mais il y a une post-formation. À l'édite, on est à peu près 600 aujourd'hui. Donc, vous voyez, ça représente quand même un grand nombre de personnes. Eh bien, oui, oui, bien sûr, il y a une post-formation. Tout d'abord, assister à ces soutenances de mémoire. En soi, c'est une formation. continue extrêmement importante. Après, il y a une journée de formation continue et puis il y a des articles permanents qui sortent. Donc, à partir du moment où ils adhèrent à l'Institut de Yoga Therapy, ils ont une formation continue qui va prolonger leurs compétences, qui va améliorer leurs compétences et leurs connaissances.
- Speaker #1
Quand on a fini une formation et qu'on a envie de se lancer, on peut parfois avoir ce syndrome de l'imposteur qui nous colle un petit peu à la peau. qui nécessitent finalement de prendre confiance. Est-ce qu'ils peuvent trouver justement des espaces de, je dirais, ces espaces pour gagner confiance en post-formule ? Bien sûr,
- Speaker #0
tout à fait. Je veux dire, quand on débute, d'abord, on n'est pas certain de ce que l'on va pouvoir réussir à faire. On se dit, mais est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce que je mérite ? Est-ce que je suis légitime ? Cette question revient très fréquemment. Et au fil... de la construction de ce mémoire au fil du suivi de leurs patients, ils se rendent compte que c'est efficace et ils prennent de l'assurance, de la confiance en eux. Donc c'est comme ça que ça se construit. Et puis maintenant, on met aussi en place un institut de yoga thérapie. Il y a des superviseurs yoga thérapeutes experts qui peuvent également accompagner des yoga thérapeutes qui sont soit en cours de formation, soit qui ont terminé leur formation et qui ont besoin d'un soutien. Mais en tout cas, nous, on est toujours présents et on échange quotidiennement avec les étudiants, avec les yoga thérapeutes pour répondre à leurs questions, leurs préoccupations. leur inquiétude. Bien sûr qu'il y a un accompagnement.
- Speaker #1
Je pense qu'on a fait quand même bien le tour de la question. Je vous remercie d'avoir répondu à toutes mes questions. J'espère que nos auditeurs s'y retrouveront. Et j'aimerais peut-être tout de même conclure sur quels sont les projets peut-être que vous avez envie de partager avec nous sur l'Institut, comment est-ce qu'on peut se renseigner sur les formations ? Est-ce que c'est sur le site officiel ? Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ? Comment est-ce qu'on peut vous joindre ?
- Speaker #0
Oui, le plus simple, c'est vraiment sur le site officiel institutdyogatherapie.com, idyt.com. Là, vous avez toutes les informations, comment faire pour devenir yoga thérapeute, mais également un annuaire des yoga thérapeutes dans la France entière, mais dans le monde entier. On a des personnes qui, parce qu'on a passé les soutenances de mémoire et en présentiel à la faculté de médecine, et en visioconférence, donc on avait des personnes également qui sont connectées de Côte d'Ivoire, qui sont connectées du Guatemala, qui se sont connectées également de Belgique, qui se sont connectées de Madrid, donc voilà, il y a des personnes du monde entier, il y en a qui également viennent d'Asie, qui sont en Asie, par le e-learning c'est très pratique aujourd'hui, donc on arrive à avoir... Donc sur cet annuaire, vous aurez les yoga thérapeutes qui sont formés et les yoga thérapeutes qui sont adhérents.
- Speaker #1
Vous parliez du en ligne. Est-ce que vous avez une formation en ligne ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Toutes les informations sont sur le site, donc on va pouvoir regarder.
- Speaker #0
Absolument, absolument. Dont l'annuaire qui est un élément important puisque c'est là, ça nous permet effectivement de trouver près de chez nous un yoga thérapeute qui peut nous accompagner.
- Speaker #1
Écoutez docteur, je vous remercie encore pour votre temps. Je vous remercie pour vos enseignements. pour le partage de vos enseignements. Ça a été un vrai plaisir de vous recevoir.
- Speaker #0
C'était partagé.
- Speaker #1
Merci, c'était partagé.
- Speaker #0
Mais je sens que vous aussi, vous avez cette passion du yoga.
- Speaker #1
Oui, je l'enseigne également à petite échelle.
- Speaker #0
Voilà, vous voyez.
- Speaker #1
J'ai la chance dans ce podcast de pouvoir recevoir des personnes merveilleuses, très lumineuses, avec une envie justement de mettre au service des autres. leur outil, leur expertise du mieux-être. Et voilà, c'est ça que j'ai envie de diffuser.
- Speaker #0
Bon, je vous remercie. Je vous félicite pour ce que vous faites. Et vraiment, merci beaucoup pour cette invitation. Ça m'a fait très plaisir.
- Speaker #1
Plaisir partagé. Merci d'avoir écouté Le Chemin des Passions. Si vous avez aimé l'émission, n'hésitez pas à partager l'épisode sur vos réseaux sociaux et avec votre entourage. Merci et à bientôt.