Benjamin Morel, docteur en science politique de l’École normale supérieure Paris-Saclay, maître de conférences en droit public à l’université Paris II Panthéon Assas. Auteur de «La France en miettes» (Cerf)

A l’issue d’une journée de mobilisation jugée record, l’intersyndicale va continuer à mettre la pression dans la rue et demande à être reçue « en urgence » par Emmanuel Macron pour qu’il retire une réforme des retraites dont le Sénat aborde la mesure la plus controversée, le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. L’unanimisme syndical sur les retraites masque-t-il une réalité inverse dans l’ensemble du pays, une réalité sécessionniste ? Un peu comme on parle au travail de la démission silencieuse, il y aurait chez nous une montée des atteintes aux représentations de l’unité nationale, selon Benjamin Morel, constitutionnaliste, qui s’en inquiète au fil d’une réflexion intitulée la France en miettes. On parle toujours du clivage entre Paris et la province, le centre et la périphérie mais jamais du phénomène ethnorégionaliste qui, de la Corse à la Bretagne, gagne du terrain.

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