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Biocénose

[JDB 01] : Abeilles mellifères, thermorégulation et analyse de données

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10min |11/09/2022
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Description

Hello ~
Voici le premier épisode de mon Journal de Bord où je vous présente vraiment de mon travail.
Je vous parle de Beeconnected, de ses objectifs et de comment je m'intègre dans ce projet européen. 

Bonne écoute ! 

---
Le site du projet (en Anglais) : https://www.beeconnected.online/
À quoi ça ressemble une ruche : https://i.pinimg.com/originals/7c/d0/6e/7cd06ebff46fa87d83d5433cb1df3126.jpg
Qu'est-ce qu'un cadre : https://www.auxabeillesalpines.fr/12-large_default/cadre-de-corps-droit-gaufre.jpg
---

Me contacter :

Twitter : @Tata_Doc (https://twitter.com/tata_doc)
Mail : tata.doc.ecologie@gmail.com

--- 

Le podcast arrive peu à peu sur les différentes plateformes d'écoute, mais je suis encore en rodage. N'hésite pas à me dire s'il n'est pas disponible sur la tienne ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans l'épisode 1 du journal de Tatadoc, je suis ravie de vous retrouver cette semaine pour un nouvel épisode. Nouvel épisode qui est aussi le premier vrai épisode mais qui va être encore un épisode un petit peu introductif parce que si la semaine dernière je vous ai présenté dans les grandes lignes ce que j'avais envie de faire sur ce podcast Je ne vous ai pas parlé de moi, qu'est-ce que je fais comme recherche concrètement. Donc l'épisode d'aujourd'hui va être consacré à ça, une présentation du projet sur lequel je travaille actuellement. Ce projet s'appelle BeeConnected, c'est un projet à l'échelle européenne, nous avons des partenaires en France, en Grèce et en Allemagne. Et c'est un projet qui s'intéresse à la mortalité des abeilles mélifères, donc les abeilles qui produisent du miel. Il faut savoir que ces 20 dernières années, on a observé une augmentation de la mortalité en Europe. Donc les colonies ne passent pas l'hiver, elles meurent en hiver, et cette mortalité peut atteindre entre 25 et 50% des colonies, ce qui est quand même très important. Pendant la bonne saison, donc au printemps, en été et en automne, les apiculteurs vont régulièrement visiter leur ruches. Ils regardent si la colonie se porte bien, si jamais il y a des maladies, si peut-être il manque de ressources. Mais en hiver, c'est très compliqué, voire parfois impossible. parce qu'en hiver, il fait trop froid pour ouvrir la ruche. Si jamais on ouvre la ruche, ça peut perturber la thermorégulation des abeilles, et en fait on peut mettre en danger la colonie. Donc généralement, les apiculteurs vont visiter une dernière fois leur ruche à la fin de l'automne, donc suivant les endroits, ça peut être fin octobre, début novembre, suivant les températures, et ils vont revenir au printemps, mars, avril, pareil, suivant les conditions climatiques. Quel est le but du projet BeeConnected ? C'est de comprendre et anticiper les mécanismes de la mortalité des abeilles mellifères grâce à des ruches connectées. L'idée, c'est qu'on va avoir des ruches qui vont être équipées de différents capteurs. Ça va nous permettre de comprendre ce qui se passe. Une fois qu'on aura compris ce qui se passe, comment on peut faire pour l'éviter ? Le but moi de mon postdoc, donc ma petite partie dans ce très grand projet européen, c'est de trouver les signaux d'alerte précoce de mortalité hivernale des colonies. L'idée c'est de voir si on arrive à détecter des signes grâce aux différents capteurs qu'on a posés, qui pourraient montrer qu'une colonie est en mauvaise santé. Mes domaines d'expertise sont d'une part l'écologie comportementale, et d'autre part l'analyse de données, les statistiques et la modélisation. Donc ça veut dire que je ne suis pas vraiment une écologue de terrain. J'en ai fait un petit peu, mais pas beaucoup. Je ne suis pas la chercheuse que vous allez voir à la télévision. Je ne sais pas, vous allez en forêt amazonienne faire des relevés de biodiversité, vous montez sur des bateaux et vous faites des prélèvements d'eau pour analyser la diversité et la santé des planctons, ou je ne sais pas, rien que d'aller en forêt et regarder comment se comportent les arbres, etc. vis-à-vis du réchauffement climatique par exemple, c'est pas du tout moi. Moi je suis assise devant mon ordinateur et j'analyse les données, je fais des modèles, j'essaye de comprendre ce qui se passe. Mais les données souvent c'est pas moi qui les ai récoltées. Ça c'est d'autres chercheurs qui le font, qui le font très très bien, bien mieux que moi. Donc moi je fais l'étape d'après. Mais vous allez me dire, ok ça c'est une de tes compétences, l'analyse de données etc. Mais t'as dit aussi écologie comportementale. Et bien écologie comportementale c'est... Exactement ce que vous imaginez, c'est l'étude de l'écologie au travers du comportement des individus. Et du coup, dans ce projet, j'utilise mes compétences en analyse de données et en écologie comportementale pour comprendre le comportement des abeilles, et notamment des abeilles en hiver, parce que c'est à ce moment-là qu'on a des taux de mortalité qui sont assez importants. Comment on lit l'écologie comportementale, l'analyse de données et la mortalité des abeilles ? Il faut savoir qu'en hiver, les abeilles thermorégulent. Ça veut dire qu'elles maintiennent une température constante dans la ruche. Comment elles font ça ? En fait, elles forment une grappe d'abeilles. Toutes les abeilles se regroupent au même endroit, forment une grappe et partagent leur chaleur corporelle et permettent de maintenir dans cette grappe d'abeilles une température qui permet aux abeilles de passer l'hiver. Donc même quand il fait moins 15 dehors, il ne fait pas moins 15 au niveau des abeilles. En gros, les abeilles se regroupent et... Ce qu'on observe, c'est qu'en périphérie de la grappe, on a une moyenne d'environ 10 degrés, et au centre de la grappe, la température est plus importante, on peut atteindre jusqu'à 25 degrés. Donc l'idée, c'est qu'on peut peut-être suivre le comportement des abeilles qui sont dans la ruche, qu'on ne peut pas ouvrir, parce que si jamais on ouvre la ruche, on risque de perturber cette thermorégulation, et les abeilles peuvent mourir de froid, tout simplement. Mais si on arrive à suivre cette température au sein de la ruche, on peut suivre où se trouvent les abeilles, et on peut regarder comment elles se comportent, et du coup essayer de voir s'il y a des signes indicateurs qui peuvent expliquer l'effondrement de la colonie ou pas. Mais concrètement, comment on fait ça ? Pour comprendre comment est-ce que nous on travaille, il faut comprendre qu'est-ce qu'une ruche. Donc une ruche, si vous en avez déjà vu, ça ressemble à une petite maisonnette. Vous avez une base principale qui s'appelle le corps de ruche, et au-dessus, ce qui ressemble à un toit, s'appelle le toit de la ruche. Le toit peut se retirer, et l'apiculteur peut avoir accès à l'intérieur du corps de la ruche. Dans ce corps de ruche, il y a des cadres et c'est sur ces cadres qu'évolue la colonie. Donc les abeilles vont construire leurs alvéoles sur ces cadres en bois que l'apiculteur a mis à leur disposition. Donc les abeilles vont construire des cellules pour stocker du miel, pour stocker du pollen, ça va être également des cellules pour élever du couvain ou la reine va pondre des oeufs etc. Toute la vie de la colonie va se passer dans ce corps de ruche et le long de ses capres. Du coup nous ce qu'on a fait c'est qu'on a introduit des capteurs de température à l'intérieur de ses capres. En gros, quand un apiculteur met un cadre dans une ruche, il le met avec ce qu'on appelle de la cire gaufrée. Donc c'est des cadres en bois qui sont recouverts d'une cire gaufrée. Je vous ai mis une image dans la description si jamais ça vous intéresse. Où en gros, il y a déjà prédessiné sur la cire la forme des alvéoles. Ça permet aux abeilles de ne pas construire n'importe où. Elles vont construire sur ces cadres où les alvéoles sont prédessinées. Et du coup... L'apiculteur pourra toujours accéder à la ruche, on ne va pas avoir de la cire qui s'est construit au travers des cases, ce qui fait qu'il ne pourrait plus les sortir, on ne va pas avoir des alvéoles qui vont être construites dans le toit, etc. Bon, ça arrive quand même, mais c'est quand même rare, les abeilles généralement restent sur les cadres. Quand elles se mettent à construire en dehors des cadres, ça veut dire que la colonie devient trop importante et qu'il faut agrandir la ruche, et dans ce cas-là, les apiculteurs rajoutent ce qu'on appelle une hausse. donc ça fait généralement la taille d'un demi-corps de ruche, et c'est une boîte en bois, pareil, où est-ce qu'il y a des cadres, et du coup ça permet à la colonie de continuer de grandir, et notamment de stocker plus de miel. Donc nous, dans ces cadres, on y a mis des capteurs de température, et ces cadres sont dans le corps de la ruche, et du coup, quand les abeilles passent sur ce capteur de température, elles changent la température au niveau de ce capteur-là. Donc l'idée c'est que là où il n'y a pas d'abeilles, les capteurs de température vont... capturer la température ambiante, et là où il y a des abeilles, on va capturer la température plutôt des abeilles. Donc ça, c'est le grand principe. Et aujourd'hui alors, qu'est-ce que je fais ? Parce que là je vous ai expliqué rapidement comment ça fonctionne. Eh bien on a récupéré les premières données de ces cadres connectés, donc on a des enregistrements de température à différents endroits dans la ruche, et plusieurs fois par jour. Maintenant qu'on a récupéré ces données, là je rentre en jeu. Et il faut que je comprenne comment on peut les analyser. Déjà, la première étape c'est d'extraire les données, de les nettoyer, parce que évidemment les données ne sont pas parfaites. Parfois la donnée n'a pas été enregistrée, parfois la donnée a été perdue, parfois la donnée donne des choses n'importe quoi, parfois le capteur a cassé, parfois la connexion à internet a complètement loupé et on... On a perdu des données. Il y a plein de choses qui font que les données ne sont pas propres Ce ne sont pas des données d'exercice, ce sont des vraies données de terrain, avec tous les aléas que ça comporte. Du coup, ma première mission, ça a été de nettoyer ces données, et de voir un petit peu ce qu'il y avait, ce qui manquait, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'ai déjà terminé. Mon objectif pour les prochaines semaines, c'est de faire ce qu'on appelle une interpolation. Ça veut dire que j'ai des données de capteurs à des endroits précis, mais on n'a pas recouvert le cadre de capteurs de température. C'est pas possible. On n'en a mis que quelques-uns. Et du coup, il faut que j'estime les valeurs de température aux endroits où il n'y a pas de capteurs. Donc j'ai déjà commencé, c'est très bien parti. Et ensuite, la prochaine étape, ça sera de savoir où se trouve... La grappe, comment on définit la présence des abeilles sur le cadre. Et du coup, après définir tout un tas de variables qui nous permettront de comprendre le comportement des abeilles. Donc voilà où j'en suis. Peut-être que vous vous dites que c'est quand même pas grand chose, mais finalement, trouver les bonnes techniques pour arriver à répondre à nos questions, c'est quand même un très gros travail, passionnant, très intéressant, mais ça prend du temps. Et finalement, c'est toutes ces petites tâches, mises bout à bout, qui vous permettent d'avoir des super résultats qu'on vous présente après dans les médias plus traditionnels, mais il y a énormément de travail en amont. Donc là, j'ai récupéré les données. On est en train de faire... l'interpolation pour avoir les vues thermiques complètes sur les cadres, et ensuite on verra ce qu'on arrive à faire avec. C'est tout ce que j'avais pour vous aujourd'hui. J'espère que c'était un épisode intéressant, que je ne suis pas allée trop vite. Et surtout, si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. Vous pouvez soit m'envoyer un mail à l'adresse tata.doc.écologie@gmail.com et vous pouvez aussi me retrouver sur Twitter à tata-doc. Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine. Et si jamais vous avez deux petites minutes dans vos journées, arrêtez-vous, ouvrez les yeux ouvrez les oreilles et admirez le monde qui vous entoure et sa diversité d'êtres vivants bonne semaine à tous

Description

Hello ~
Voici le premier épisode de mon Journal de Bord où je vous présente vraiment de mon travail.
Je vous parle de Beeconnected, de ses objectifs et de comment je m'intègre dans ce projet européen. 

Bonne écoute ! 

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Le site du projet (en Anglais) : https://www.beeconnected.online/
À quoi ça ressemble une ruche : https://i.pinimg.com/originals/7c/d0/6e/7cd06ebff46fa87d83d5433cb1df3126.jpg
Qu'est-ce qu'un cadre : https://www.auxabeillesalpines.fr/12-large_default/cadre-de-corps-droit-gaufre.jpg
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Mail : tata.doc.ecologie@gmail.com

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Le podcast arrive peu à peu sur les différentes plateformes d'écoute, mais je suis encore en rodage. N'hésite pas à me dire s'il n'est pas disponible sur la tienne ! 


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  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans l'épisode 1 du journal de Tatadoc, je suis ravie de vous retrouver cette semaine pour un nouvel épisode. Nouvel épisode qui est aussi le premier vrai épisode mais qui va être encore un épisode un petit peu introductif parce que si la semaine dernière je vous ai présenté dans les grandes lignes ce que j'avais envie de faire sur ce podcast Je ne vous ai pas parlé de moi, qu'est-ce que je fais comme recherche concrètement. Donc l'épisode d'aujourd'hui va être consacré à ça, une présentation du projet sur lequel je travaille actuellement. Ce projet s'appelle BeeConnected, c'est un projet à l'échelle européenne, nous avons des partenaires en France, en Grèce et en Allemagne. Et c'est un projet qui s'intéresse à la mortalité des abeilles mélifères, donc les abeilles qui produisent du miel. Il faut savoir que ces 20 dernières années, on a observé une augmentation de la mortalité en Europe. Donc les colonies ne passent pas l'hiver, elles meurent en hiver, et cette mortalité peut atteindre entre 25 et 50% des colonies, ce qui est quand même très important. Pendant la bonne saison, donc au printemps, en été et en automne, les apiculteurs vont régulièrement visiter leur ruches. Ils regardent si la colonie se porte bien, si jamais il y a des maladies, si peut-être il manque de ressources. Mais en hiver, c'est très compliqué, voire parfois impossible. parce qu'en hiver, il fait trop froid pour ouvrir la ruche. Si jamais on ouvre la ruche, ça peut perturber la thermorégulation des abeilles, et en fait on peut mettre en danger la colonie. Donc généralement, les apiculteurs vont visiter une dernière fois leur ruche à la fin de l'automne, donc suivant les endroits, ça peut être fin octobre, début novembre, suivant les températures, et ils vont revenir au printemps, mars, avril, pareil, suivant les conditions climatiques. Quel est le but du projet BeeConnected ? C'est de comprendre et anticiper les mécanismes de la mortalité des abeilles mellifères grâce à des ruches connectées. L'idée, c'est qu'on va avoir des ruches qui vont être équipées de différents capteurs. Ça va nous permettre de comprendre ce qui se passe. Une fois qu'on aura compris ce qui se passe, comment on peut faire pour l'éviter ? Le but moi de mon postdoc, donc ma petite partie dans ce très grand projet européen, c'est de trouver les signaux d'alerte précoce de mortalité hivernale des colonies. L'idée c'est de voir si on arrive à détecter des signes grâce aux différents capteurs qu'on a posés, qui pourraient montrer qu'une colonie est en mauvaise santé. Mes domaines d'expertise sont d'une part l'écologie comportementale, et d'autre part l'analyse de données, les statistiques et la modélisation. Donc ça veut dire que je ne suis pas vraiment une écologue de terrain. J'en ai fait un petit peu, mais pas beaucoup. Je ne suis pas la chercheuse que vous allez voir à la télévision. Je ne sais pas, vous allez en forêt amazonienne faire des relevés de biodiversité, vous montez sur des bateaux et vous faites des prélèvements d'eau pour analyser la diversité et la santé des planctons, ou je ne sais pas, rien que d'aller en forêt et regarder comment se comportent les arbres, etc. vis-à-vis du réchauffement climatique par exemple, c'est pas du tout moi. Moi je suis assise devant mon ordinateur et j'analyse les données, je fais des modèles, j'essaye de comprendre ce qui se passe. Mais les données souvent c'est pas moi qui les ai récoltées. Ça c'est d'autres chercheurs qui le font, qui le font très très bien, bien mieux que moi. Donc moi je fais l'étape d'après. Mais vous allez me dire, ok ça c'est une de tes compétences, l'analyse de données etc. Mais t'as dit aussi écologie comportementale. Et bien écologie comportementale c'est... Exactement ce que vous imaginez, c'est l'étude de l'écologie au travers du comportement des individus. Et du coup, dans ce projet, j'utilise mes compétences en analyse de données et en écologie comportementale pour comprendre le comportement des abeilles, et notamment des abeilles en hiver, parce que c'est à ce moment-là qu'on a des taux de mortalité qui sont assez importants. Comment on lit l'écologie comportementale, l'analyse de données et la mortalité des abeilles ? Il faut savoir qu'en hiver, les abeilles thermorégulent. Ça veut dire qu'elles maintiennent une température constante dans la ruche. Comment elles font ça ? En fait, elles forment une grappe d'abeilles. Toutes les abeilles se regroupent au même endroit, forment une grappe et partagent leur chaleur corporelle et permettent de maintenir dans cette grappe d'abeilles une température qui permet aux abeilles de passer l'hiver. Donc même quand il fait moins 15 dehors, il ne fait pas moins 15 au niveau des abeilles. En gros, les abeilles se regroupent et... Ce qu'on observe, c'est qu'en périphérie de la grappe, on a une moyenne d'environ 10 degrés, et au centre de la grappe, la température est plus importante, on peut atteindre jusqu'à 25 degrés. Donc l'idée, c'est qu'on peut peut-être suivre le comportement des abeilles qui sont dans la ruche, qu'on ne peut pas ouvrir, parce que si jamais on ouvre la ruche, on risque de perturber cette thermorégulation, et les abeilles peuvent mourir de froid, tout simplement. Mais si on arrive à suivre cette température au sein de la ruche, on peut suivre où se trouvent les abeilles, et on peut regarder comment elles se comportent, et du coup essayer de voir s'il y a des signes indicateurs qui peuvent expliquer l'effondrement de la colonie ou pas. Mais concrètement, comment on fait ça ? Pour comprendre comment est-ce que nous on travaille, il faut comprendre qu'est-ce qu'une ruche. Donc une ruche, si vous en avez déjà vu, ça ressemble à une petite maisonnette. Vous avez une base principale qui s'appelle le corps de ruche, et au-dessus, ce qui ressemble à un toit, s'appelle le toit de la ruche. Le toit peut se retirer, et l'apiculteur peut avoir accès à l'intérieur du corps de la ruche. Dans ce corps de ruche, il y a des cadres et c'est sur ces cadres qu'évolue la colonie. Donc les abeilles vont construire leurs alvéoles sur ces cadres en bois que l'apiculteur a mis à leur disposition. Donc les abeilles vont construire des cellules pour stocker du miel, pour stocker du pollen, ça va être également des cellules pour élever du couvain ou la reine va pondre des oeufs etc. Toute la vie de la colonie va se passer dans ce corps de ruche et le long de ses capres. Du coup nous ce qu'on a fait c'est qu'on a introduit des capteurs de température à l'intérieur de ses capres. En gros, quand un apiculteur met un cadre dans une ruche, il le met avec ce qu'on appelle de la cire gaufrée. Donc c'est des cadres en bois qui sont recouverts d'une cire gaufrée. Je vous ai mis une image dans la description si jamais ça vous intéresse. Où en gros, il y a déjà prédessiné sur la cire la forme des alvéoles. Ça permet aux abeilles de ne pas construire n'importe où. Elles vont construire sur ces cadres où les alvéoles sont prédessinées. Et du coup... L'apiculteur pourra toujours accéder à la ruche, on ne va pas avoir de la cire qui s'est construit au travers des cases, ce qui fait qu'il ne pourrait plus les sortir, on ne va pas avoir des alvéoles qui vont être construites dans le toit, etc. Bon, ça arrive quand même, mais c'est quand même rare, les abeilles généralement restent sur les cadres. Quand elles se mettent à construire en dehors des cadres, ça veut dire que la colonie devient trop importante et qu'il faut agrandir la ruche, et dans ce cas-là, les apiculteurs rajoutent ce qu'on appelle une hausse. donc ça fait généralement la taille d'un demi-corps de ruche, et c'est une boîte en bois, pareil, où est-ce qu'il y a des cadres, et du coup ça permet à la colonie de continuer de grandir, et notamment de stocker plus de miel. Donc nous, dans ces cadres, on y a mis des capteurs de température, et ces cadres sont dans le corps de la ruche, et du coup, quand les abeilles passent sur ce capteur de température, elles changent la température au niveau de ce capteur-là. Donc l'idée c'est que là où il n'y a pas d'abeilles, les capteurs de température vont... capturer la température ambiante, et là où il y a des abeilles, on va capturer la température plutôt des abeilles. Donc ça, c'est le grand principe. Et aujourd'hui alors, qu'est-ce que je fais ? Parce que là je vous ai expliqué rapidement comment ça fonctionne. Eh bien on a récupéré les premières données de ces cadres connectés, donc on a des enregistrements de température à différents endroits dans la ruche, et plusieurs fois par jour. Maintenant qu'on a récupéré ces données, là je rentre en jeu. Et il faut que je comprenne comment on peut les analyser. Déjà, la première étape c'est d'extraire les données, de les nettoyer, parce que évidemment les données ne sont pas parfaites. Parfois la donnée n'a pas été enregistrée, parfois la donnée a été perdue, parfois la donnée donne des choses n'importe quoi, parfois le capteur a cassé, parfois la connexion à internet a complètement loupé et on... On a perdu des données. Il y a plein de choses qui font que les données ne sont pas propres Ce ne sont pas des données d'exercice, ce sont des vraies données de terrain, avec tous les aléas que ça comporte. Du coup, ma première mission, ça a été de nettoyer ces données, et de voir un petit peu ce qu'il y avait, ce qui manquait, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'ai déjà terminé. Mon objectif pour les prochaines semaines, c'est de faire ce qu'on appelle une interpolation. Ça veut dire que j'ai des données de capteurs à des endroits précis, mais on n'a pas recouvert le cadre de capteurs de température. C'est pas possible. On n'en a mis que quelques-uns. Et du coup, il faut que j'estime les valeurs de température aux endroits où il n'y a pas de capteurs. Donc j'ai déjà commencé, c'est très bien parti. Et ensuite, la prochaine étape, ça sera de savoir où se trouve... La grappe, comment on définit la présence des abeilles sur le cadre. Et du coup, après définir tout un tas de variables qui nous permettront de comprendre le comportement des abeilles. Donc voilà où j'en suis. Peut-être que vous vous dites que c'est quand même pas grand chose, mais finalement, trouver les bonnes techniques pour arriver à répondre à nos questions, c'est quand même un très gros travail, passionnant, très intéressant, mais ça prend du temps. Et finalement, c'est toutes ces petites tâches, mises bout à bout, qui vous permettent d'avoir des super résultats qu'on vous présente après dans les médias plus traditionnels, mais il y a énormément de travail en amont. Donc là, j'ai récupéré les données. On est en train de faire... l'interpolation pour avoir les vues thermiques complètes sur les cadres, et ensuite on verra ce qu'on arrive à faire avec. C'est tout ce que j'avais pour vous aujourd'hui. J'espère que c'était un épisode intéressant, que je ne suis pas allée trop vite. Et surtout, si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. Vous pouvez soit m'envoyer un mail à l'adresse tata.doc.écologie@gmail.com et vous pouvez aussi me retrouver sur Twitter à tata-doc. Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine. Et si jamais vous avez deux petites minutes dans vos journées, arrêtez-vous, ouvrez les yeux ouvrez les oreilles et admirez le monde qui vous entoure et sa diversité d'êtres vivants bonne semaine à tous

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Voici le premier épisode de mon Journal de Bord où je vous présente vraiment de mon travail.
Je vous parle de Beeconnected, de ses objectifs et de comment je m'intègre dans ce projet européen. 

Bonne écoute ! 

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Le site du projet (en Anglais) : https://www.beeconnected.online/
À quoi ça ressemble une ruche : https://i.pinimg.com/originals/7c/d0/6e/7cd06ebff46fa87d83d5433cb1df3126.jpg
Qu'est-ce qu'un cadre : https://www.auxabeillesalpines.fr/12-large_default/cadre-de-corps-droit-gaufre.jpg
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Twitter : @Tata_Doc (https://twitter.com/tata_doc)
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  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans l'épisode 1 du journal de Tatadoc, je suis ravie de vous retrouver cette semaine pour un nouvel épisode. Nouvel épisode qui est aussi le premier vrai épisode mais qui va être encore un épisode un petit peu introductif parce que si la semaine dernière je vous ai présenté dans les grandes lignes ce que j'avais envie de faire sur ce podcast Je ne vous ai pas parlé de moi, qu'est-ce que je fais comme recherche concrètement. Donc l'épisode d'aujourd'hui va être consacré à ça, une présentation du projet sur lequel je travaille actuellement. Ce projet s'appelle BeeConnected, c'est un projet à l'échelle européenne, nous avons des partenaires en France, en Grèce et en Allemagne. Et c'est un projet qui s'intéresse à la mortalité des abeilles mélifères, donc les abeilles qui produisent du miel. Il faut savoir que ces 20 dernières années, on a observé une augmentation de la mortalité en Europe. Donc les colonies ne passent pas l'hiver, elles meurent en hiver, et cette mortalité peut atteindre entre 25 et 50% des colonies, ce qui est quand même très important. Pendant la bonne saison, donc au printemps, en été et en automne, les apiculteurs vont régulièrement visiter leur ruches. Ils regardent si la colonie se porte bien, si jamais il y a des maladies, si peut-être il manque de ressources. Mais en hiver, c'est très compliqué, voire parfois impossible. parce qu'en hiver, il fait trop froid pour ouvrir la ruche. Si jamais on ouvre la ruche, ça peut perturber la thermorégulation des abeilles, et en fait on peut mettre en danger la colonie. Donc généralement, les apiculteurs vont visiter une dernière fois leur ruche à la fin de l'automne, donc suivant les endroits, ça peut être fin octobre, début novembre, suivant les températures, et ils vont revenir au printemps, mars, avril, pareil, suivant les conditions climatiques. Quel est le but du projet BeeConnected ? C'est de comprendre et anticiper les mécanismes de la mortalité des abeilles mellifères grâce à des ruches connectées. L'idée, c'est qu'on va avoir des ruches qui vont être équipées de différents capteurs. Ça va nous permettre de comprendre ce qui se passe. Une fois qu'on aura compris ce qui se passe, comment on peut faire pour l'éviter ? Le but moi de mon postdoc, donc ma petite partie dans ce très grand projet européen, c'est de trouver les signaux d'alerte précoce de mortalité hivernale des colonies. L'idée c'est de voir si on arrive à détecter des signes grâce aux différents capteurs qu'on a posés, qui pourraient montrer qu'une colonie est en mauvaise santé. Mes domaines d'expertise sont d'une part l'écologie comportementale, et d'autre part l'analyse de données, les statistiques et la modélisation. Donc ça veut dire que je ne suis pas vraiment une écologue de terrain. J'en ai fait un petit peu, mais pas beaucoup. Je ne suis pas la chercheuse que vous allez voir à la télévision. Je ne sais pas, vous allez en forêt amazonienne faire des relevés de biodiversité, vous montez sur des bateaux et vous faites des prélèvements d'eau pour analyser la diversité et la santé des planctons, ou je ne sais pas, rien que d'aller en forêt et regarder comment se comportent les arbres, etc. vis-à-vis du réchauffement climatique par exemple, c'est pas du tout moi. Moi je suis assise devant mon ordinateur et j'analyse les données, je fais des modèles, j'essaye de comprendre ce qui se passe. Mais les données souvent c'est pas moi qui les ai récoltées. Ça c'est d'autres chercheurs qui le font, qui le font très très bien, bien mieux que moi. Donc moi je fais l'étape d'après. Mais vous allez me dire, ok ça c'est une de tes compétences, l'analyse de données etc. Mais t'as dit aussi écologie comportementale. Et bien écologie comportementale c'est... Exactement ce que vous imaginez, c'est l'étude de l'écologie au travers du comportement des individus. Et du coup, dans ce projet, j'utilise mes compétences en analyse de données et en écologie comportementale pour comprendre le comportement des abeilles, et notamment des abeilles en hiver, parce que c'est à ce moment-là qu'on a des taux de mortalité qui sont assez importants. Comment on lit l'écologie comportementale, l'analyse de données et la mortalité des abeilles ? Il faut savoir qu'en hiver, les abeilles thermorégulent. Ça veut dire qu'elles maintiennent une température constante dans la ruche. Comment elles font ça ? En fait, elles forment une grappe d'abeilles. Toutes les abeilles se regroupent au même endroit, forment une grappe et partagent leur chaleur corporelle et permettent de maintenir dans cette grappe d'abeilles une température qui permet aux abeilles de passer l'hiver. Donc même quand il fait moins 15 dehors, il ne fait pas moins 15 au niveau des abeilles. En gros, les abeilles se regroupent et... Ce qu'on observe, c'est qu'en périphérie de la grappe, on a une moyenne d'environ 10 degrés, et au centre de la grappe, la température est plus importante, on peut atteindre jusqu'à 25 degrés. Donc l'idée, c'est qu'on peut peut-être suivre le comportement des abeilles qui sont dans la ruche, qu'on ne peut pas ouvrir, parce que si jamais on ouvre la ruche, on risque de perturber cette thermorégulation, et les abeilles peuvent mourir de froid, tout simplement. Mais si on arrive à suivre cette température au sein de la ruche, on peut suivre où se trouvent les abeilles, et on peut regarder comment elles se comportent, et du coup essayer de voir s'il y a des signes indicateurs qui peuvent expliquer l'effondrement de la colonie ou pas. Mais concrètement, comment on fait ça ? Pour comprendre comment est-ce que nous on travaille, il faut comprendre qu'est-ce qu'une ruche. Donc une ruche, si vous en avez déjà vu, ça ressemble à une petite maisonnette. Vous avez une base principale qui s'appelle le corps de ruche, et au-dessus, ce qui ressemble à un toit, s'appelle le toit de la ruche. Le toit peut se retirer, et l'apiculteur peut avoir accès à l'intérieur du corps de la ruche. Dans ce corps de ruche, il y a des cadres et c'est sur ces cadres qu'évolue la colonie. Donc les abeilles vont construire leurs alvéoles sur ces cadres en bois que l'apiculteur a mis à leur disposition. Donc les abeilles vont construire des cellules pour stocker du miel, pour stocker du pollen, ça va être également des cellules pour élever du couvain ou la reine va pondre des oeufs etc. Toute la vie de la colonie va se passer dans ce corps de ruche et le long de ses capres. Du coup nous ce qu'on a fait c'est qu'on a introduit des capteurs de température à l'intérieur de ses capres. En gros, quand un apiculteur met un cadre dans une ruche, il le met avec ce qu'on appelle de la cire gaufrée. Donc c'est des cadres en bois qui sont recouverts d'une cire gaufrée. Je vous ai mis une image dans la description si jamais ça vous intéresse. Où en gros, il y a déjà prédessiné sur la cire la forme des alvéoles. Ça permet aux abeilles de ne pas construire n'importe où. Elles vont construire sur ces cadres où les alvéoles sont prédessinées. Et du coup... L'apiculteur pourra toujours accéder à la ruche, on ne va pas avoir de la cire qui s'est construit au travers des cases, ce qui fait qu'il ne pourrait plus les sortir, on ne va pas avoir des alvéoles qui vont être construites dans le toit, etc. Bon, ça arrive quand même, mais c'est quand même rare, les abeilles généralement restent sur les cadres. Quand elles se mettent à construire en dehors des cadres, ça veut dire que la colonie devient trop importante et qu'il faut agrandir la ruche, et dans ce cas-là, les apiculteurs rajoutent ce qu'on appelle une hausse. donc ça fait généralement la taille d'un demi-corps de ruche, et c'est une boîte en bois, pareil, où est-ce qu'il y a des cadres, et du coup ça permet à la colonie de continuer de grandir, et notamment de stocker plus de miel. Donc nous, dans ces cadres, on y a mis des capteurs de température, et ces cadres sont dans le corps de la ruche, et du coup, quand les abeilles passent sur ce capteur de température, elles changent la température au niveau de ce capteur-là. Donc l'idée c'est que là où il n'y a pas d'abeilles, les capteurs de température vont... capturer la température ambiante, et là où il y a des abeilles, on va capturer la température plutôt des abeilles. Donc ça, c'est le grand principe. Et aujourd'hui alors, qu'est-ce que je fais ? Parce que là je vous ai expliqué rapidement comment ça fonctionne. Eh bien on a récupéré les premières données de ces cadres connectés, donc on a des enregistrements de température à différents endroits dans la ruche, et plusieurs fois par jour. Maintenant qu'on a récupéré ces données, là je rentre en jeu. Et il faut que je comprenne comment on peut les analyser. Déjà, la première étape c'est d'extraire les données, de les nettoyer, parce que évidemment les données ne sont pas parfaites. Parfois la donnée n'a pas été enregistrée, parfois la donnée a été perdue, parfois la donnée donne des choses n'importe quoi, parfois le capteur a cassé, parfois la connexion à internet a complètement loupé et on... On a perdu des données. Il y a plein de choses qui font que les données ne sont pas propres Ce ne sont pas des données d'exercice, ce sont des vraies données de terrain, avec tous les aléas que ça comporte. Du coup, ma première mission, ça a été de nettoyer ces données, et de voir un petit peu ce qu'il y avait, ce qui manquait, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'ai déjà terminé. Mon objectif pour les prochaines semaines, c'est de faire ce qu'on appelle une interpolation. Ça veut dire que j'ai des données de capteurs à des endroits précis, mais on n'a pas recouvert le cadre de capteurs de température. C'est pas possible. On n'en a mis que quelques-uns. Et du coup, il faut que j'estime les valeurs de température aux endroits où il n'y a pas de capteurs. Donc j'ai déjà commencé, c'est très bien parti. Et ensuite, la prochaine étape, ça sera de savoir où se trouve... La grappe, comment on définit la présence des abeilles sur le cadre. Et du coup, après définir tout un tas de variables qui nous permettront de comprendre le comportement des abeilles. Donc voilà où j'en suis. Peut-être que vous vous dites que c'est quand même pas grand chose, mais finalement, trouver les bonnes techniques pour arriver à répondre à nos questions, c'est quand même un très gros travail, passionnant, très intéressant, mais ça prend du temps. Et finalement, c'est toutes ces petites tâches, mises bout à bout, qui vous permettent d'avoir des super résultats qu'on vous présente après dans les médias plus traditionnels, mais il y a énormément de travail en amont. Donc là, j'ai récupéré les données. On est en train de faire... l'interpolation pour avoir les vues thermiques complètes sur les cadres, et ensuite on verra ce qu'on arrive à faire avec. C'est tout ce que j'avais pour vous aujourd'hui. J'espère que c'était un épisode intéressant, que je ne suis pas allée trop vite. Et surtout, si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. Vous pouvez soit m'envoyer un mail à l'adresse tata.doc.écologie@gmail.com et vous pouvez aussi me retrouver sur Twitter à tata-doc. Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine. Et si jamais vous avez deux petites minutes dans vos journées, arrêtez-vous, ouvrez les yeux ouvrez les oreilles et admirez le monde qui vous entoure et sa diversité d'êtres vivants bonne semaine à tous

Description

Hello ~
Voici le premier épisode de mon Journal de Bord où je vous présente vraiment de mon travail.
Je vous parle de Beeconnected, de ses objectifs et de comment je m'intègre dans ce projet européen. 

Bonne écoute ! 

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Le site du projet (en Anglais) : https://www.beeconnected.online/
À quoi ça ressemble une ruche : https://i.pinimg.com/originals/7c/d0/6e/7cd06ebff46fa87d83d5433cb1df3126.jpg
Qu'est-ce qu'un cadre : https://www.auxabeillesalpines.fr/12-large_default/cadre-de-corps-droit-gaufre.jpg
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Me contacter :

Twitter : @Tata_Doc (https://twitter.com/tata_doc)
Mail : tata.doc.ecologie@gmail.com

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Le podcast arrive peu à peu sur les différentes plateformes d'écoute, mais je suis encore en rodage. N'hésite pas à me dire s'il n'est pas disponible sur la tienne ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bienvenue dans l'épisode 1 du journal de Tatadoc, je suis ravie de vous retrouver cette semaine pour un nouvel épisode. Nouvel épisode qui est aussi le premier vrai épisode mais qui va être encore un épisode un petit peu introductif parce que si la semaine dernière je vous ai présenté dans les grandes lignes ce que j'avais envie de faire sur ce podcast Je ne vous ai pas parlé de moi, qu'est-ce que je fais comme recherche concrètement. Donc l'épisode d'aujourd'hui va être consacré à ça, une présentation du projet sur lequel je travaille actuellement. Ce projet s'appelle BeeConnected, c'est un projet à l'échelle européenne, nous avons des partenaires en France, en Grèce et en Allemagne. Et c'est un projet qui s'intéresse à la mortalité des abeilles mélifères, donc les abeilles qui produisent du miel. Il faut savoir que ces 20 dernières années, on a observé une augmentation de la mortalité en Europe. Donc les colonies ne passent pas l'hiver, elles meurent en hiver, et cette mortalité peut atteindre entre 25 et 50% des colonies, ce qui est quand même très important. Pendant la bonne saison, donc au printemps, en été et en automne, les apiculteurs vont régulièrement visiter leur ruches. Ils regardent si la colonie se porte bien, si jamais il y a des maladies, si peut-être il manque de ressources. Mais en hiver, c'est très compliqué, voire parfois impossible. parce qu'en hiver, il fait trop froid pour ouvrir la ruche. Si jamais on ouvre la ruche, ça peut perturber la thermorégulation des abeilles, et en fait on peut mettre en danger la colonie. Donc généralement, les apiculteurs vont visiter une dernière fois leur ruche à la fin de l'automne, donc suivant les endroits, ça peut être fin octobre, début novembre, suivant les températures, et ils vont revenir au printemps, mars, avril, pareil, suivant les conditions climatiques. Quel est le but du projet BeeConnected ? C'est de comprendre et anticiper les mécanismes de la mortalité des abeilles mellifères grâce à des ruches connectées. L'idée, c'est qu'on va avoir des ruches qui vont être équipées de différents capteurs. Ça va nous permettre de comprendre ce qui se passe. Une fois qu'on aura compris ce qui se passe, comment on peut faire pour l'éviter ? Le but moi de mon postdoc, donc ma petite partie dans ce très grand projet européen, c'est de trouver les signaux d'alerte précoce de mortalité hivernale des colonies. L'idée c'est de voir si on arrive à détecter des signes grâce aux différents capteurs qu'on a posés, qui pourraient montrer qu'une colonie est en mauvaise santé. Mes domaines d'expertise sont d'une part l'écologie comportementale, et d'autre part l'analyse de données, les statistiques et la modélisation. Donc ça veut dire que je ne suis pas vraiment une écologue de terrain. J'en ai fait un petit peu, mais pas beaucoup. Je ne suis pas la chercheuse que vous allez voir à la télévision. Je ne sais pas, vous allez en forêt amazonienne faire des relevés de biodiversité, vous montez sur des bateaux et vous faites des prélèvements d'eau pour analyser la diversité et la santé des planctons, ou je ne sais pas, rien que d'aller en forêt et regarder comment se comportent les arbres, etc. vis-à-vis du réchauffement climatique par exemple, c'est pas du tout moi. Moi je suis assise devant mon ordinateur et j'analyse les données, je fais des modèles, j'essaye de comprendre ce qui se passe. Mais les données souvent c'est pas moi qui les ai récoltées. Ça c'est d'autres chercheurs qui le font, qui le font très très bien, bien mieux que moi. Donc moi je fais l'étape d'après. Mais vous allez me dire, ok ça c'est une de tes compétences, l'analyse de données etc. Mais t'as dit aussi écologie comportementale. Et bien écologie comportementale c'est... Exactement ce que vous imaginez, c'est l'étude de l'écologie au travers du comportement des individus. Et du coup, dans ce projet, j'utilise mes compétences en analyse de données et en écologie comportementale pour comprendre le comportement des abeilles, et notamment des abeilles en hiver, parce que c'est à ce moment-là qu'on a des taux de mortalité qui sont assez importants. Comment on lit l'écologie comportementale, l'analyse de données et la mortalité des abeilles ? Il faut savoir qu'en hiver, les abeilles thermorégulent. Ça veut dire qu'elles maintiennent une température constante dans la ruche. Comment elles font ça ? En fait, elles forment une grappe d'abeilles. Toutes les abeilles se regroupent au même endroit, forment une grappe et partagent leur chaleur corporelle et permettent de maintenir dans cette grappe d'abeilles une température qui permet aux abeilles de passer l'hiver. Donc même quand il fait moins 15 dehors, il ne fait pas moins 15 au niveau des abeilles. En gros, les abeilles se regroupent et... Ce qu'on observe, c'est qu'en périphérie de la grappe, on a une moyenne d'environ 10 degrés, et au centre de la grappe, la température est plus importante, on peut atteindre jusqu'à 25 degrés. Donc l'idée, c'est qu'on peut peut-être suivre le comportement des abeilles qui sont dans la ruche, qu'on ne peut pas ouvrir, parce que si jamais on ouvre la ruche, on risque de perturber cette thermorégulation, et les abeilles peuvent mourir de froid, tout simplement. Mais si on arrive à suivre cette température au sein de la ruche, on peut suivre où se trouvent les abeilles, et on peut regarder comment elles se comportent, et du coup essayer de voir s'il y a des signes indicateurs qui peuvent expliquer l'effondrement de la colonie ou pas. Mais concrètement, comment on fait ça ? Pour comprendre comment est-ce que nous on travaille, il faut comprendre qu'est-ce qu'une ruche. Donc une ruche, si vous en avez déjà vu, ça ressemble à une petite maisonnette. Vous avez une base principale qui s'appelle le corps de ruche, et au-dessus, ce qui ressemble à un toit, s'appelle le toit de la ruche. Le toit peut se retirer, et l'apiculteur peut avoir accès à l'intérieur du corps de la ruche. Dans ce corps de ruche, il y a des cadres et c'est sur ces cadres qu'évolue la colonie. Donc les abeilles vont construire leurs alvéoles sur ces cadres en bois que l'apiculteur a mis à leur disposition. Donc les abeilles vont construire des cellules pour stocker du miel, pour stocker du pollen, ça va être également des cellules pour élever du couvain ou la reine va pondre des oeufs etc. Toute la vie de la colonie va se passer dans ce corps de ruche et le long de ses capres. Du coup nous ce qu'on a fait c'est qu'on a introduit des capteurs de température à l'intérieur de ses capres. En gros, quand un apiculteur met un cadre dans une ruche, il le met avec ce qu'on appelle de la cire gaufrée. Donc c'est des cadres en bois qui sont recouverts d'une cire gaufrée. Je vous ai mis une image dans la description si jamais ça vous intéresse. Où en gros, il y a déjà prédessiné sur la cire la forme des alvéoles. Ça permet aux abeilles de ne pas construire n'importe où. Elles vont construire sur ces cadres où les alvéoles sont prédessinées. Et du coup... L'apiculteur pourra toujours accéder à la ruche, on ne va pas avoir de la cire qui s'est construit au travers des cases, ce qui fait qu'il ne pourrait plus les sortir, on ne va pas avoir des alvéoles qui vont être construites dans le toit, etc. Bon, ça arrive quand même, mais c'est quand même rare, les abeilles généralement restent sur les cadres. Quand elles se mettent à construire en dehors des cadres, ça veut dire que la colonie devient trop importante et qu'il faut agrandir la ruche, et dans ce cas-là, les apiculteurs rajoutent ce qu'on appelle une hausse. donc ça fait généralement la taille d'un demi-corps de ruche, et c'est une boîte en bois, pareil, où est-ce qu'il y a des cadres, et du coup ça permet à la colonie de continuer de grandir, et notamment de stocker plus de miel. Donc nous, dans ces cadres, on y a mis des capteurs de température, et ces cadres sont dans le corps de la ruche, et du coup, quand les abeilles passent sur ce capteur de température, elles changent la température au niveau de ce capteur-là. Donc l'idée c'est que là où il n'y a pas d'abeilles, les capteurs de température vont... capturer la température ambiante, et là où il y a des abeilles, on va capturer la température plutôt des abeilles. Donc ça, c'est le grand principe. Et aujourd'hui alors, qu'est-ce que je fais ? Parce que là je vous ai expliqué rapidement comment ça fonctionne. Eh bien on a récupéré les premières données de ces cadres connectés, donc on a des enregistrements de température à différents endroits dans la ruche, et plusieurs fois par jour. Maintenant qu'on a récupéré ces données, là je rentre en jeu. Et il faut que je comprenne comment on peut les analyser. Déjà, la première étape c'est d'extraire les données, de les nettoyer, parce que évidemment les données ne sont pas parfaites. Parfois la donnée n'a pas été enregistrée, parfois la donnée a été perdue, parfois la donnée donne des choses n'importe quoi, parfois le capteur a cassé, parfois la connexion à internet a complètement loupé et on... On a perdu des données. Il y a plein de choses qui font que les données ne sont pas propres Ce ne sont pas des données d'exercice, ce sont des vraies données de terrain, avec tous les aléas que ça comporte. Du coup, ma première mission, ça a été de nettoyer ces données, et de voir un petit peu ce qu'il y avait, ce qui manquait, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'ai déjà terminé. Mon objectif pour les prochaines semaines, c'est de faire ce qu'on appelle une interpolation. Ça veut dire que j'ai des données de capteurs à des endroits précis, mais on n'a pas recouvert le cadre de capteurs de température. C'est pas possible. On n'en a mis que quelques-uns. Et du coup, il faut que j'estime les valeurs de température aux endroits où il n'y a pas de capteurs. Donc j'ai déjà commencé, c'est très bien parti. Et ensuite, la prochaine étape, ça sera de savoir où se trouve... La grappe, comment on définit la présence des abeilles sur le cadre. Et du coup, après définir tout un tas de variables qui nous permettront de comprendre le comportement des abeilles. Donc voilà où j'en suis. Peut-être que vous vous dites que c'est quand même pas grand chose, mais finalement, trouver les bonnes techniques pour arriver à répondre à nos questions, c'est quand même un très gros travail, passionnant, très intéressant, mais ça prend du temps. Et finalement, c'est toutes ces petites tâches, mises bout à bout, qui vous permettent d'avoir des super résultats qu'on vous présente après dans les médias plus traditionnels, mais il y a énormément de travail en amont. Donc là, j'ai récupéré les données. On est en train de faire... l'interpolation pour avoir les vues thermiques complètes sur les cadres, et ensuite on verra ce qu'on arrive à faire avec. C'est tout ce que j'avais pour vous aujourd'hui. J'espère que c'était un épisode intéressant, que je ne suis pas allée trop vite. Et surtout, si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. Vous pouvez soit m'envoyer un mail à l'adresse tata.doc.écologie@gmail.com et vous pouvez aussi me retrouver sur Twitter à tata-doc. Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine. Et si jamais vous avez deux petites minutes dans vos journées, arrêtez-vous, ouvrez les yeux ouvrez les oreilles et admirez le monde qui vous entoure et sa diversité d'êtres vivants bonne semaine à tous

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