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Le JT des Catastrophes Naturelles

#JtCatNat | RGA, un péril à surveiller de (très) près !

#JtCatNat | RGA, un péril à surveiller de (très) près !

36min |10/07/2024
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#JtCatNat | RGA, un péril à surveiller de (très) près !

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Description

RGA, un péril à surveiller de (très) près !


CCR vous propose une nouvelle édition du JT Cat Nat consacrée à la sécheresse et particulièrement au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), péril couvert par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.


Près de 11 millions de maisons individuelles sont potentiellement concernées par le phénomène de RGA lié au risque sécheresse, provoquant des fissures qui fragilisent les structures.

L’extension géographique de ce phénomène dû au dérèglement climatique a conduit France Assureurs, CCR - Caisse Centrale de Réassurance et la Mission Risques Naturels (MRN) à lancer le projet "Initiative Sécheresse".

Son objectif ? Evaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles.


Retrait-gonflement des argiles, de quoi parle-t-on ?


Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR nous explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Il donne des éléments chiffrés illustrés par des cartes et des infographies : exposition des territoires, nombre de reconnaissances Cat Nat, modélisation du péril ou encore le coût des dommages assurés.


Réduire la vulnérabilité de sa maison au retrait-gonflement des argiles


Pour faire face au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), il existe des mesures de prévention et des initiatives de place pour réduire la vulnérabilité de sa maison face à ce risque naturel.


Nous recevons Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR, Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN, Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif ainsi qu’Olivier Boniface Président de la Compagnie des Experts Agréés.


Ils abordent l’évolution de la sinistralité et ses conséquences, les solutions de prévention et de réparation à mettre en œuvre à travers le projet « Initiative Sécheresse » et l’accompagnement des assurés, victimes ou non.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le JTCatNat, le podcast de CCR dédié aux catastrophes naturelles et à leurs implications pour le secteur de l'assurance et de la réassurance. Plongez au cœur du rôle central de CCR, découvrez son lien avec les assureurs et son engagement dans la gestion des catastrophes naturelles en France à travers des sujets ciblés et pertinents. Profitez des analyses de nos experts et de nos tables rondes pour mieux appréhender les enjeux actuels et futurs.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et merci de regarder cette nouvelle édition du JTCatNat. Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons de revenir sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, un risque naturel qui provoque d'importants dégâts sur les habitations, amené à s'aggraver sous l'effet du changement climatique. Aujourd'hui, plus de 10 millions de maisons en France sont exposées à ce risque, dont 3 millions en zone d'aléas très fort. Des situations difficiles, voire de détresse, peuvent être vécues par les familles qui doivent parfois abandonner leur maison. devenu inhabitable. Nous verrons avec nos invités quels sont les moyens de prévention et de réparation mis en place pour protéger les habitations face aux épisodes de sécheresse récurrents amplifiés par le dérèglement climatique. Pour nous éclairer, j'aurai le plaisir d'être accompagné en plateau de quatre invités. D'abord Nicolas Bauduceau, directeur du département Conseil et Prévention et Fonds Publics chez CCR. Il sera aux côtés de Claire Faïk, chargée de mission Initiative Sécheresse à la MRN, la mission des risques naturels. Bertrand Delignon, directeur IARD à la Massif. Et enfin Olivier Boniface, directeur général du groupe Vering et président de la compagnie des experts agréés. Mais avant de les rejoindre, je vous propose d'abord de revenir en chiffres et en infographie sur la hausse de la sinistralité sécheresse ces dernières années en France avec Charles Dumartinet, directeur du département Modélisation Actuariat chez CCR. Bonjour Charles.

  • Speaker #2

    Bonjour Thierry.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut revenir tout d'abord sur ce phénomène de sécheresse ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle sécheresse, mieux vaut parler de retrait et gonflement de l'argile. En effet, l'argile, c'est comme une éponge. Lorsqu'il fait sec, elle va se rétracter sur elle-même. Et puis, les puits venant, l'argile va reprendre sa forme. Donc le mouvement différentiel de terrain va générer des fissures sur les maisons. C'est ce qu'on appelle sécheresse.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments chiffrés sur ce phénomène ?

  • Speaker #2

    La sécheresse est un phénomène généralisé en France. En effet, 48% du territoire... est exposée au risque de sécheresse, ce qui correspond environ à 54% des maisons individuelles en France métropolitaine. Et 93% de la sinistralité du marché se fait dans les zones argileuses, oranges et rouges. On a environ 11 000 communes qui ont déjà été reconnues par un arrêté cadenas de sécheresse. au moins une fois, et le coût moyen de sécheresse est cher, environ 22 000 euros.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce qu'on peut faire un point sur la sinistralité ?

  • Speaker #2

    Cette sinistralité, pendant longtemps, on l'a observée sur ce qu'on appelle le croissant argileux. C'est une zone d'argile qui va du Nord-Pas-de-Calais en passant par l'Île-de-France, le Centre, l'Aquitaine et le Paca. Mais depuis les dernières années, depuis 2018, on constate ces phénomènes de sécheresse sur le centre et l'est du pays, du fait du changement climatique, des remontées de température, mais également sous l'effet des règles du régime.

  • Speaker #0

    Charles, maintenant, est-ce qu'on peut parler du coût financier de ce phénomène de RGA ?

  • Speaker #2

    Pendant longtemps, la sécheresse n'a pas été le premier coût du régime 4 notes, mais le second après l'iondation. Or, depuis 2016, on constate un accroissement de cette sinistralité, notamment avec une année record qui est 2022, qui a coûté au marché près de 3 milliards d'euros. Et nous avons effectivement une sécheresse en 2023. de l'ordre de 750 millions d'euros, soit une année moyenne. Donc on constate effectivement une augmentation très sensible de ce phénomène.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, comment est-ce qu'on modélise ce risque ?

  • Speaker #2

    Ce qui est important en sécheresse, c'est de prendre en compte les critères du régime. Alors quels sont-ils ? Premièrement, il faut que la commune ait au moins 3% de santé aléatoire en zone argileuse. Et puis ensuite, nous allons prendre l'état d'humidité du sol. Pour cela, Météo France nous fournit un indicateur qu'on appelle le SWI, qui est un indicateur d'humidité du sol. Et puis nous appliquons les critères du régime pour voir si cette commune est éligible ou non à arrêter. Une fois que nous avons ce module d'aléa, nous allons géocoder les portefeuilles à l'adresse et mettre des modules d'endommagement pour calculer le nombre de dossiers et la charge des sinistres et calculer ainsi les pertes annuelles pour le marché.

  • Speaker #0

    Charles, enfin, est-ce qu'on peut essayer d'évaluer la sinistralité dans les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Effectivement Thierry, il est important d'intégrer l'impact du changement climatique en sécheresse. En effet, lorsque l'on prend les scénarios du GIEC, qu'on soit sur un RCP 4.5 ou 8.5, on voit que ce phénomène va encore s'accroître dans les prochaines décennies. A horizon 2050, on attend environ 60% de sinistre sécheresse en plus. Et c'est pratiquement 190% d'augmentation si on est sur le scénario extrême.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Charles Dumartinet pour toutes ces explications. Quant à moi, je vous retrouve tout de suite avec les quatre invités de notre table ronde. Mais d'abord, je vais vous proposer un zoom sur le RGA et comment s'en prémunir.

  • Speaker #3

    En France, de plus en plus de maisons individuelles sont fragilisées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Mais de quoi parle-t-on ? Dans un premier temps, le sol se rétracte en période de sécheresse. Ensuite, au retour des pluies, le sol se gonfle. Ce phénomène, appelé aussi sécheresse géotechnique, peut occasionner des fissures sur les maisons. 3,3 millions de maisons sont situées en zone d'exposition forte. Pour réduire la vulnérabilité de ces habitations, plusieurs mesures préventives sont recommandées. Elles peuvent être réalisées soit par les propriétaires, soit par un professionnel. Ce peut être éloigner la végétation des fondations et des façades, ou poser un écran antiracine entre les arbres et la maison, ou encore assurer l'imperméabilité du terrain sur au moins 1 m à 1,5 m de largeur autour du bâtiment par un trottoir et une géomembrane. Sur les terrains en pente, il peut être utile de réaliser un dispositif de drainage en amont du bâtiment ou gérer les eaux pluviales pour éviter l'accumulation au droit des fondations. et sous la maison prévoir une isolation thermique des murs se trouvant à proximité d'une source de chaleur. En outre, lors de la construction de nouveaux bâtiments, il convient de bâtir des fondations suffisamment profondes pour rigidifier la structure et veiller à désolidariser les bâtiments accolés qui n'ont pas été fondés en même temps. Toutes ces mesures de réduction de la vulnérabilité du bâti constituent l'un des moyens pour prévenir les désordres liés au RGA sur les maisons individuelles.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de vous retrouver pour cette table ronde du JTCatNat dédiée au RGA. Je vais commencer tout de suite par m'adresser à Nicolas Baudusseau. Nicolas, vous êtes directeur du département conseil en prévention et fonds publics chez CCR. Nicolas, quel regard vous portez sur l'évolution de la sinistralité liée au RGA ? Et surtout, quelles sont les conséquences, notamment financières, pour la population de ces sinistres ?

  • Speaker #4

    L'évolution de la sinistralité liée au RGA, c'est le résultat d'une histoire. C'est le résultat de choix, c'est le résultat d'absence de choix en matière de politique publique, en particulier concernant la sécheresse, puisqu'à l'inverse d'autres périls comme les inondations, en particulier, il n'y a pas eu de politique aussi puissante, que ce soit en termes de contraintes, que ce soit en termes de réglementation sur l'urbanisme, sur les normes constructives, ou en matière d'investissement, d'incitation financière au travers du fonds Barnier. Les inondations ont bénéficié de 300 millions d'euros par an sur la dernière décennie. La sécheresse RGA... aucune incitation, donc il n'y a pas de dispositif qui permette de contraindre ou alors d'avoir une sorte de carotte pour que les choses évoluent en la matière. Et ce qu'on observe aujourd'hui, cette explosion de la sinistralité RGA, c'est le fait de cette absence ou de ce caractère un peu parcellaire et tardif de la politique publique de prévention de la sécheresse au cours des 25 dernières années. Donc c'est un péril qui est extrêmement difficile à vivre pour les populations, effectivement, lorsqu'elles sont sinistrées. Elle se retrouve dans des situations psychologiques extrêmement compliquées, avec parfois des déménagements, avec parfois des difficultés à se reloger, et puis souvent un cynisme qui est très long à être résolu, parce que les techniques de réparation sont parfois très longues simplement à mettre en place. Et parallèlement à cela, on a un impact de cette évolution de la sinistralité sur l'ensemble du régime CatNat, sur l'ensemble du marché de l'assurance, avec une... mise en tension du régime Catnat ces dernières années, qui a été déficitaire très largement cette année sur les huit dernières, avec un impact fort sur les réserves de la CCR notamment, qui ont fondu ces dernières années. Et donc une déstabilisation du régime qui entraîne aussi pour les assureurs la nécessité de s'interroger quand même sur la manière d'assurer ces zones. Est-ce qu'on continue les assurer ? A quel tarif ? Et ça entraîne effectivement... L'élévation, en tout cas la mise en lumière d'une nouvelle question qu'on n'avait pas il y a seulement quelques années, qui est la question de l'assurabilité des territoires, et notamment des territoires exposés au risque de retrait et gonflement des argiles. Face à tout ça, il y a une décision forte qui a été prise par le gouvernement en fin d'année dernière pour rehausser le taux de surprime catnat, donc pour renflouer le système, en quelque sorte pour lui donner de l'air. Mais il est certain que si on ne met pas en face de cette rehausse de surprime, Des mesures qui soient assez fortes en matière d'incitation et peut-être aussi de contraintes pour que les maisons s'adaptent, le stock en particulier de 10 millions de maisons qui sont dans les zones à risque s'adaptent au fil des années futures, on se retrouvera dans une situation très compliquée dans quelques années du fait du changement climatique et de l'aggravation de ce péril partout en France.

  • Speaker #0

    Nicolas, quelles sont les missions de CCR en matière de prévention et surtout quel est le rôle de CCR en matière de politique publique autour de la prévention ?

  • Speaker #4

    Alors la CCR mobilise quatre leviers d'action principaux en matière de prévention. Le premier, le plus important, vous l'avez dit, c'est celui du conseil. Conseil auprès des pouvoirs publics, conseil auprès de nos clients, les sédantes, mais aussi conseil auprès d'organismes parapublics divers. Le principe de ce conseil vis-à-vis des pouvoirs publics, c'est de venir éclairer Les dispositifs qui sont mis en œuvre, parfois depuis un certain nombre d'années, ceux qui ne sont pas mis en œuvre aussi, de montrer aussi les carences qu'il peut y avoir en matière de politique publique de prévention, de mesurer l'efficacité de ces dispositifs, d'aider l'État, les collectivités à voir quelles sont les zones les plus exposées. Donc on s'appuie pour ça sur nos capacités de modélisation qui sont très importantes et qui sont reconnues comme telles un peu partout en France. Et donc on va venir éclairer les pouvoirs publics pour orienter la politique publique vers un sens qui est à la fois plus efficace, plus efficient, plus pertinent, pour aller taper au bon endroit, si je puis dire ainsi les choses, et pour rendre l'utilisation des données publiques le plus efficace possible. Donc ça c'est le premier levier, le levier du Conseil. Le second levier qui est assez lié... C'est celui de la pédagogie. On essaye, et d'ailleurs ce JT Catenat y participe, mais comme beaucoup de nos publications, on essaye d'éclairer plus largement que les pouvoirs publics, également la population dans son ensemble, les entrepreneurs, mais également l'ensemble des parties prenantes, associatifs ou non, qui interviennent dans cet écosystème de la prévention des risques pour... Indiquer simplement ce que montrent nos résultats de modélisation, pour indiquer ce qui nous semble être les messages apportés, notamment pour dire simplement la chose suivante, en matière de sécheresse, il nous faut un dispositif public de prévention qui s'appuie sur un fond, qui puisse être organisé de telle et telle manière. C'est sur ces sujets qu'on va travailler la pédagogie. Le troisième levier, que nous mobilisons, c'est un levier d'incitation, d'incitation financière vis-à-vis des assureurs qui se réassurent chez nous, vis-à-vis de nos cédantes, où on va les rétribuer financièrement avec plus ou moins d'importance en fonction des efforts. qu'ils consentent en matière de prévention vis-à-vis de leurs assurés. Donc on a toute une mécanique qui permet de scorer les efforts qui sont réalisés par les cédantes et on a effectivement au travers du mécanisme de commissionnement qui est lié au traité de réassurance que l'on propose aux assureurs, une possibilité, un dispositif qui leur permet d'avoir une sorte de compensation financière au regard des efforts qu'ils consentent. et pour nous de les inciter à en faire plus, à en faire davantage chaque année. Et puis le dernier levier qu'on utilise, qu'on mobilise, c'est celui de l'investissement. Donc au travers de la gestion d'actifs, on a une souhaite, CCR souhaite prendre sa part pour la structuration, l'impulsion, le développement d'une filière. D'offres de services, d'offres de matériel, d'offres d'équipement en matière de prévention. Une filière aujourd'hui d'entreprises qui est assez embryonnaire en France. On n'a pas forcément énormément d'entreprises, énormément de diversité. Ça commence à venir et on souhaiterait vraiment utiliser nos outils d'investissement pour aider, incuber et développer, accélérer des entreprises qui peuvent apporter des solutions d'avenir, notamment en matière de sécheresse, mais aussi pour tous les périls qu'attentent.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Nicolas pour vos explications. Claire Faïk, je me tourne vers vous. Vous êtes chargé de mission Initiative Séchresse à la MRN. On l'a vu face à l'accélération de ce phénomène, France Assureur, CCR et la MRN ont créé Initiative Séchresse. En quoi est-ce que cette initiative est importante ?

  • Speaker #1

    Nicolas l'a dit tout à l'heure, il y a trois enjeux principaux autour de la sécheresse. Un premier enjeu qui est un enjeu social. Nicolas l'a dit, il y a vraiment une urgence à trouver des solutions pour que les habitations des citoyens deviennent résilientes. Il y a un enjeu économique. Il faut absolument diminuer le coût de la charge sinistre pour les assureurs. Pour CCR et l'État, pour que notre système 4 nattes soit viable et aussi pour les assurés qui ont souvent un reste à charge assez conséquent. Et puis aussi de ces deux enjeux se dégage un troisième enjeu qui est plutôt technique pour trouver des solutions de réparation ou de prévention pour que justement les bâtiments soient résilients. Donc face à ces enjeux, qu'est-ce qu'est l'initiative sécheresse ? L'initiative sécheresse, vous l'avez dit, c'est un projet qui a été lancé. par France Assureur, la CCR et la MRN en fin d'année dernière. Et en fait, ce projet a pour objectif d'identifier justement les solutions face aux risques RGA. Alors quand on parle de solutions, on parle à la fois de solutions de prévention. de prévention pour des maisons qui sont situées sur des zones qui sont touchées par le risque RGA et qui pourraient en subir les conséquences. Donc prévention des bâtiments existants, mais aussi prévention des bâtiments neufs. On peut se poser la question de savoir s'il y a des techniques de construction qui permettent d'être plus résilients face au risque RGA. Et quand on parle de solutions, on parle aussi de solutions de réparation pour des maisons qui ont subi des dommages souvent importants, liés au risque RGA. Donc comment on va... Ces solutions, on va d'abord les identifier, et puis aussi on va les évaluer. Et on va les évaluer, c'est un petit peu l'innovation du projet, sur un temps long. Comment on va faire concrètement ? On va mettre en œuvre in situ ces solutions. On va les mettre sur un échantillon de 330 maisons. et sur une durée qui va être de plusieurs années. C'est un projet, l'initiative sécheresse, qui va durer cinq ans. Et puis le test pourra éventuellement se prolonger. Donc 330 maisons, 100 maisons qui vont être testées sur la prévention. et 230 maisons qui vont être testées plutôt sur la réparation. Donc 230 maisons endommagées qui vont être testées sur la réparation. Et du coup, qu'est-ce qu'on espère à l'issue de ce projet ? Sur les solutions de prévention, on espère que grâce aux conclusions, on va pouvoir endiguer à la source le problème RGA, de trouver des solutions, des techniques de construction qui puisse faire en sorte que le bâtiment soit adapté aux risques RGA. Ce qui est important à dire, c'est qu'en fait on se dit, enfin c'est une conviction du projet, qu'on a tous les moyens, toutes les techniques actuellement de faire cela. Ce qu'il faut c'est juste étudier quelles sont les meilleures solutions, écrire les bonnes pratiques et puis appliquer les bonnes pratiques. Et sur le volet réparation, en fait il s'agit de prendre de la hauteur sur les solutions de réparation. Actuellement, quand une maison est sinistrée par le risque de RGA, on met surtout en œuvre des solutions de réparation du bâti, de l'agrafage des murs ou des reprises en sous-œuvre, donc l'installation de micropieux au lieu des fondations, ce qui peut être assez lourd. En fait, il y a une série d'autres solutions qui existent, des solutions qui visent plutôt à stabiliser le sol. Et il y a pas mal d'entreprises, de solutions innovantes qu'on cherche. On va chercher à tester. En conclusion, par ce protocole, le projet Initiative Sècheresse va permettre de se mettre aujourd'hui en condition, reproduire les vraies conditions de la sécheresse pour ensuite préparer demain et donc préparer ces années de sécheresse qui sont déjà et qui vont être de plus en plus récurrentes.

  • Speaker #0

    Justement, comment est-ce que cette initiative va pouvoir réorienter ? ou orienter dans les années qui viennent assureurs, réassureurs et pouvoirs publics.

  • Speaker #1

    Vous parlez des assureurs, réassureurs et pouvoirs publics. Je souhaiterais en premier lieu préciser qu'on s'attache beaucoup dans ce projet à créer une vision commune pour toutes les parties prenantes du RGA, tous ceux qui sont impliqués ou touchés par le RGA de près ou de loin. Vous citez les pouvoirs publics, les assureurs, les réassureurs, mais il y a aussi les élus, les professionnels du bâtiment, les associations professionnelles, les syndicats. et bien sûr les citoyens qui sont aussi les sinistrés. Comment construire cette vision commune ? Ce qu'on fait déjà dans le projet, on s'attache à ce que le projet soit vraiment qu'on construit. On a des partenaires qui sont en premier lieu l'ADEME, l'ADEME qui finance le projet, mais également on travaille de façon très récurrente avec 14 assureurs qui sont vraiment partie prenante du projet. et des experts du bâtiment, des experts qui vont nous aider en tant qu'AMO, et aussi les experts qui sont les experts des assureurs. Et au-delà de ça, justement, on implique les représentants des directions des services ministériels, également les fédérations des bâtiments, etc. Donc tout au long du projet, on a toutes ces parties prenantes qui vont... Et ensemble on va construire cette vision commune. Donc ils auront au même titre que nous une vision des solutions qu'ils pourront mettre en œuvre. Et aussi à la fin du projet, on va diffuser des livrables au grand public, aux institutionnels, aux assureurs. Donc ces livrables, quels sont-ils ? sur les solutions de réparation. En fait, il va y avoir pour chaque solution une étude approfondie. Donc il va s'agir de montrer les avantages et inconvénients de chaque solution, mais aussi en quoi, dans quel cas, chaque solution est mieux adaptée en fonction du degré de sinistralité, par exemple, et aussi évaluer ces solutions non seulement sur un angle efficacité, mais aussi sur un angle... Est-ce qu'elle est acceptable pour l'assurer ? Est-ce que cette solution génère des travaux qui sont longs, qui créent des nuisances ou pas ? Est-ce que les solutions sont aussi écologiques ? On s'attache à ce qu'il n'y ait pas de nuisances sur l'environnement, un bilan carbone raisonnable, etc. Et est-ce que ces solutions peuvent être industrialisées à grande échelle ? Troisième livrable, préconisation concernant une démarche de diagnostic. On se dit que pour prévenir le risque RGA, autant faire des diagnostics le plus tôt possible. On va faire des préconisations sur ces démarches, notamment par quel canot de diffusion de ces diagnostics les citoyens, les assurés, seront le plus sensibles. Et quelles sont les cibles à privilégier ? En fait, ce projet part l'engagement d'une large palette de parties prenantes et une diffusion large des livrables. Donc l'idée, ça va être de construire un consensus autour de toutes les mesures qui sont mobilisables pour pallier les effets du RGA.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup Claire. Bertrand Delignon, je me tourne vers vous. Vous êtes directeur IARD à la Massif. En tant qu'assureur, en tant que porteur de risque, comment est-ce qu'on accompagne ces assurés sur la prévention de ces risques et surtout est-ce qu'il faut exiger de ces assurés qu'ils fassent davantage de prévention pour pouvoir continuer à les couvrir ?

  • Speaker #5

    Face à l'évolution, qu'a très bien décrit Charles Dumartinet des épisodes de sécheresse, plus que jamais la mission de l'assureur c'est effectivement d'accompagner. On pourrait penser que l'accompagnement se fait à partir du moment où le sinistre est déclaré, avec le mécanisme particulier du régime de catastrophe naturelle, je ne vais pas le détailler, ça a été très clament fait dans beaucoup de pédagogies, dans différentes vidéos. Et le rôle de l'accompagnement doit se faire bien en amont en fait. Et pourquoi il doit se faire bien en amont ? Parce que nous on estime qu'aujourd'hui l'angle mort... Sur le RGA, mais plus largement sur les quatre têtes, c'est la conscience du risque. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos concitoyens, nos assurés, n'ont pas forcément conscience du risque, sauf au moment où ils sont concernés directement, parce qu'il peut y avoir une fissure si on parle du RGA. Alors cette conscience du risque... Elle est importante et elle passe effectivement, et ça a été très clairement exposé par Nicolas, par des efforts de pédagogie de tous. On doit sensibiliser tout le monde à ce risque, là on parle du RGA, parce qu'aujourd'hui, les enjeux pour la société, un enjeu sociétal du coup, sont très larges. Ça a été aussi très clairement exprimé sur des enjeux socio-économiques, des enjeux de fracture aussi, des fractures de la société par rapport à des territoires qui pourraient demain avoir des difficultés à maintenir un habitat. Tous ces sujets-là, on doit les considérer au bon niveau. Et pour ça, il faut absolument que nous ayons une conscience du risque partagée. Alors, cette conscience du risque, on la voit à titre individuel. Aujourd'hui, elle est possible, et notamment pour ceux qui sont concernés. Il suffit de savoir si on est exposé au risque RGA en consultant, par exemple, le géorisque. Ça, c'est nécessaire, mais c'est loin d'être suffisant. Parce que lorsque l'on fait ça, on passe à côté, et ça c'est une ouverture je pense qu'on les assure aujourd'hui, de l'environnement du bâti. C'est-à-dire qu'on est concentré un petit peu sur le bâti et on oublie qu'il y a beaucoup de phénomènes qui vont causer des dommages. Et pas seulement après des épisodes successifs de pluie et de périodes de canicule, un phénomène de retrait gonflement des argiles. Donc cette connaissance de l'environnement c'est un peu nouveau et c'est un sujet sur lequel on doit travailler aussi, au-delà des sujets qui sont portés notamment par l'initiative sécheresse, qui vont viser à trouver le meilleur moyen. de remédier et de prévenir les risques de retrait gonflement des argiles sur le bâti. Les travaux qui sont faits, et je pense qu'il faut saluer là les chercheurs, nos chercheurs, nos scientifiques, ils travaillent beaucoup sur toutes les causes qui vont précisément conduire à ces désordres que l'on connaît, que l'on constate, et nous il nous faut nous associer avec eux. L'initiative sécheresse, pour moi c'est une très belle illustration qu'on doit travailler ensemble. Et je pense que les enjeux qui ont été à nouveau... Les cris par clerc sont ceux de tous. On se doit aujourd'hui de se mobiliser. Donc ça me renvoie à une question, vous parlez de l'accompagnement. Je pense que l'accompagnement c'est l'affaire de tous et ça renvoie à une chose, c'est qu'il faut considérer aujourd'hui le risque RGA comme une cause nationale. C'est-à-dire qu'on ne peut plus dire c'est l'affaire des assureurs, on ne peut plus dire c'est l'affaire des experts, c'est l'affaire des pouvoirs publics, c'est l'affaire des collectivités locales. Non, il y a un véritable enjeu de société et les rapports, que ce soit le rapport Langrenet ou les travaux de Christine Lavarde, mettent très clairement en avant qu'aujourd'hui il y a un défaut. Alors je parlais de conscience du risque, ça c'est clair, il nous faut une sensibilité, beaucoup de pédagogie, mais il faut aller maintenant au-delà. Il faut des dispositifs de financement de la prévention. Il y a des sujets qui ont été très clairement abordés, Nicolas les a soulignés, ils sont proposés notamment par Thierry Langrenet et les deux autres apporteurs, mais ça doit aller aussi au-delà. C'est-à-dire que demain, on aura, je pense, on regardera ça peut-être différemment, mais si on n'a pas bien compris tous les phénomènes qui vont conduire justement à créer ces désordres, je pense qu'on conduira un peu à notre perte en cherchant systématiquement à reproduire des dispositifs qui ne sont pas forcément efficients. Donc on se doit très clairement de se mobiliser tous pour faire en sorte que... Voilà, ce risque RGA n'est pas que l'affaire des assureurs, loin de là, c'est vraiment une question quasiment gérée de santé publique.

  • Speaker #0

    Quelles sont les techniques de remédiation que vous privilégiez et surtout, quid du coût de ces techniques ? On sait que ça coûte parfaitement cher.

  • Speaker #5

    Alors, quand je parlais à l'instant de l'environnement, et là je pense que les assureurs peuvent faire un peu l'homme et elle ne le coûte pas, c'est-à-dire qu'on a été très concentrés sur la réparation. Et peut-être avec les techniques de réparation, ça a été cité, les micropieux, qui ont peut-être le mérite d'exister, qui nous, nous paraissent aujourd'hui... Des mesures qu'il faut peut-être réévaluer, et l'initiative sécheresse va permettre de le faire, très clairement. Et sur les techniques que nous on privilégie, c'est très clairement les techniques dites horizontales, c'est-à-dire qu'on ne va pas seulement prendre... J'insiste là-dessus, le sujet du bâtiment est bien l'environnement et tout ce qui va conduire à un moment donné à des désordres de teneurs en eau sur les argiles. Et ça, ça demande une vraie analyse, une vraie expertise qui va nous permettre de trouver les moyens de prévenir au mieux et de prévenir aussi l'aggravation de dommages. Parce qu'il faut bien imaginer, une fois que vous avez réparé par exemple, et je vais le citer avec des micros pieux, si des nouveaux désordres apparaissent et ça arrive, On n'allait pas remettre des micropieux. Donc forcément, on est à la fin de l'histoire. Donc il faut qu'on arrive, et c'est vraiment un sujet qu'on doit tous partager, de façon à mettre en œuvre des mesures, alors que nous on privilégie, c'est bien les mesures horizontales. Donc on a sur ce sujet-là mis en place à l'indicatif il y a un peu plus d'un an, sur une trentaine de maisons. Donc on n'est pas sur les 330 maisons d'initiatives sécheresses auxquelles on participe. On a un dispositif qui s'appelle Massif Résilience Habitat, qui va tester ces mesures horizontales et on va les observer dans le temps, un peu comme, voilà, ça va être très complémentaire aussi avec les travaux auxquels on participe avec l'initiative Sécheresse, parce qu'on pense que c'est la meilleure des solutions, et c'est celle, effectivement, ça a été dit, qui a une empreinte carbone moindre, qui est moins intrusive, qui a un coût bien moins élevé, voilà. Ça ne veut pas dire que c'est la panacée et systématiquement il va falloir recourir à ces mesures horizontales, mais ça nous paraît être quand même aujourd'hui... Presque le bon sens, quoi. Et il ne faut pas caricaturer, je finis là-dessus, en disant, voilà, c'est couper un arbre, ça va au-delà de ça, et ça va au-delà de ça pour bien comprendre à nouveau l'environnement et quels vont être les impacts des moyens qu'on pourrait mettre en œuvre sur notamment le bâti au final.

  • Speaker #0

    Très bien, merci Bertrand pour ces explications. Olivier Boniface me tourne vers vous, vous êtes mon dernier invité. Olivier, vous êtes directeur général de Véring et président de la CEA, la compagnie des experts agréés. Côté des experts, comment est-ce que la profession s'organise face à la montée en puissance de ce risque ?

  • Speaker #6

    On l'a dit, effectivement, il y a ce risque RGA qui est de plus en plus présent et nous occupe de plus en plus. On avait eu cet événement en 2003 qui nous avait montré ce que pouvait faire la sécheresse. Et puis après, ça s'est un petit peu calmé. Puis 2017, ça a commencé de nouveau à monter en puissance pour arriver avec 2022, avec un événement exceptionnel qui nous a occupé l'année dernière. et qui continue d'ailleurs à nous occuper énormément. Et la profession sentait arriver ce mouvement. Et la première chose qu'on a mis en place, c'était la formation des experts, de manière à avoir de plus en plus d'experts. Il y a 15-20 ans, les risques naturels s'occupaient 15% de l'activité.

  • Speaker #0

    Désormais, les risques naturels, c'est 30% de l'activité des sociétés d'expertise. Donc il faut être armé pour pouvoir intervenir rapidement. Alors on va voir, parce qu'il y a aussi un effet entonnoir avec les arrêtés qui tombent d'un coup et qui nous obligent à nous organiser très rapidement. Donc déjà, avoir un contingent d'experts terrain de plus en plus important. Avec la formation qui va avec, les sociétés d'expertise sont des grandes structures désormais, nationales, on sait former. La compagnie des experts dont je suis le président a une filiale des CEA développement qui permet de former ces experts. Et aujourd'hui on a environ 1000 experts qui peuvent intervenir sur le risque RGA. Donc voilà déjà il y a cette capacité d'hommes et de femmes à intervenir sur site. On a parlé de l'accompagnement, c'est pourquoi on va avoir besoin de ces personnes sur le terrain, pour accompagner les sinistrés et il faut pouvoir les accompagner en confiance. Et ça fait maintenant un an et demi qu'il y a une grosse défiance sur l'expertise, c'est-à-dire que l'expert intervient comme l'expert de la compagnie d'assurance. Je l'ai entendu encore tout à l'heure, l'expert n'est pas l'expert de la compagnie d'assurance. L'expert est un accessoire à la réalisation du contrat d'assurance qui lie l'assureur et l'assuré. Donc voilà, l'expert... L'expert est une cheville ouvrière, un outil pour permettre l'indemnisation du sinistre. Il n'a aucun intérêt à aller dans un sens ou dans l'autre, il vient là techniquement. C'est important de pouvoir regagner cette confiance, parce que c'est vrai que les sinistrés, les victimes, sont dépourvus devant ce phénomène. qui est un phénomène invisible, parce qu'on a ce bâtiment qui va se fissurer, on ne sait pas bien pourquoi, on se doute bien qu'il y a un rapport avec le sol. Donc voilà, l'assurer est dépourvu, il faut pouvoir l'accompagner. C'est pourquoi on travaille avec les représentants du gouvernement, en particulier la DHUP, dans le cadre d'un décret d'encadrement de l'expertise et qui va mettre en avant... entre autres la formation, on l'a dit, mais également l'indépendance de l'expert et c'est très important dans l'accompagnement des assurés. On voit qu'il y a pas mal de dimensions. Il y a également une dimension organisation. On l'a dit, les arrêtés catastrophes naturelles arrivent en général d'un coup, avec énormément de dossiers. En 2022, c'était plus de 150 000 missions. Il faut pouvoir les gérer. Donc malgré le nombre grandissant d'experts, il faut pouvoir intervenir rapidement. La victime, ça fait peut-être un an qu'il attend, parce qu'il y a le temps de prendre le décret d'arrêter de catastrophes naturelles, en particulier en sécheresse. Et donc on va pouvoir organiser aussi une qualification des dossiers, de manière à prendre en main et accompagner très rapidement l'assuré, de manière à pouvoir diriger l'expertise et voir si on va avoir besoin d'une expertise terrain. L'idée c'est de ne pas faire attendre l'assuré pendant six mois, alors même que quand on va arriver sur le terrain, on va se prendre compte que ça ne nécessitait pas une intervention, c'était peut-être pas un phénomène de retrait et gonflement des argiles. Donc voilà, pouvoir accompagner les victimes très rapidement.

  • Speaker #1

    Quel regard vous portez aujourd'hui sur les techniques employées et leur efficacité, vous en tant qu'expert, au plus près du sinistre ?

  • Speaker #0

    Alors c'est sûr que nous on est sur le terrain. Les premiers décrets catastrophe naturelle sécheresse, c'est 89. Ça va faire un bon moment qu'on intervient. On a traité peut-être, on le sait, environ un million de sinistres depuis cette époque. Donc effectivement, on a cette expérience. Alors moi, j'ai une expérience de 25 ans, alors oui, j'en ai connu pas mal. Et donc, effectivement, on était beaucoup sur des méthodes qu'on appelle verticales. On a fait à peu près tout ce qu'il fallait en micropieux. En micropieux partiels, en longrines, en longrines partielles, on essaie d'approcher ces sinistres avec ces méthodes qui en fait sont des mauvaises méthodes. Parce qu'on ne règle pas le sujet, on essaie d'y pallier, de s'en affranchir. L'idée c'est, les micropieux, c'est d'aller toucher le bon sol pour éviter les mouvements du terrain. Mais on ne règle pas le problème, parce que le problème c'est la teneur en eau du terrain qui va varier, donc retrait, gonflement, des argiles qui gonflent et qui se rétractent avec l'humidité. Et donc ces méthodes ont une limite, on le disait tout à l'heure, on ne va pas faire des micropieux tous les 20 ans parce que ça ne va pas. On est en train d'injecter du béton dans tous les sols et ça va continuer comme ça. Si on continue comme ça, et l'idée c'est d'arrêter de continuer comme ça, ce n'est pas responsable vis-à-vis de l'environnement, on parlait de reconstruction, de réparation, on a parlé de remédiation, la remédiation c'est la reconstruction mais en tenant compte de l'impact des travaux, en particulier sur l'environnement, et donc l'idée c'est de passer sur d'autres méthodes qui se concentrent autour. de la maîtrise du niveau d'eau dans le terrain. C'est là où on va arriver sur les mesures horizontales, qui vont être beaucoup moins invasives, qui vont être beaucoup plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre, moins coûteuses, ça c'est pour la soutenabilité du régime. Et donc on va travailler sur ces sujets, on forme nos experts à ces nouvelles techniques, techniques qui... Tendent également vers... vers la prévention, puisque c'est l'autre étape, vers la prévention. Et c'est pourquoi la compagnie des experts est actuellement l'AMO, l'assistant à maîtrise d'ouvrage, du projet Initiative Sécheresse. On a formé nos experts au sein des sociétés d'expertise pour aller traiter ces fameux 330 dossiers et pouvoir aller scorer ces méthodes qu'on connaît bien, mais qu'on va aller... comparer, scorer par rapport à ces méthodes qu'on utilise depuis des années et qui continuent le phénomène premier, qui est le réchauffement climatique et l'utilisation du béton.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Olivier, merci beaucoup à tous les quatre pour vos explications. Et puis moi je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau JTCatNat organisé par News Assurance Pro et CCR.

Chapters

  • Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles..

    04:03

  • Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR

    06:59

  • Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN

    13:29

  • Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif

    21:33

  • Olivier Boniface, Président de la Compagnie des Experts Agréés.

    28:01

Description

RGA, un péril à surveiller de (très) près !


CCR vous propose une nouvelle édition du JT Cat Nat consacrée à la sécheresse et particulièrement au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), péril couvert par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.


Près de 11 millions de maisons individuelles sont potentiellement concernées par le phénomène de RGA lié au risque sécheresse, provoquant des fissures qui fragilisent les structures.

L’extension géographique de ce phénomène dû au dérèglement climatique a conduit France Assureurs, CCR - Caisse Centrale de Réassurance et la Mission Risques Naturels (MRN) à lancer le projet "Initiative Sécheresse".

Son objectif ? Evaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles.


Retrait-gonflement des argiles, de quoi parle-t-on ?


Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR nous explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Il donne des éléments chiffrés illustrés par des cartes et des infographies : exposition des territoires, nombre de reconnaissances Cat Nat, modélisation du péril ou encore le coût des dommages assurés.


Réduire la vulnérabilité de sa maison au retrait-gonflement des argiles


Pour faire face au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), il existe des mesures de prévention et des initiatives de place pour réduire la vulnérabilité de sa maison face à ce risque naturel.


Nous recevons Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR, Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN, Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif ainsi qu’Olivier Boniface Président de la Compagnie des Experts Agréés.


Ils abordent l’évolution de la sinistralité et ses conséquences, les solutions de prévention et de réparation à mettre en œuvre à travers le projet « Initiative Sécheresse » et l’accompagnement des assurés, victimes ou non.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le JTCatNat, le podcast de CCR dédié aux catastrophes naturelles et à leurs implications pour le secteur de l'assurance et de la réassurance. Plongez au cœur du rôle central de CCR, découvrez son lien avec les assureurs et son engagement dans la gestion des catastrophes naturelles en France à travers des sujets ciblés et pertinents. Profitez des analyses de nos experts et de nos tables rondes pour mieux appréhender les enjeux actuels et futurs.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et merci de regarder cette nouvelle édition du JTCatNat. Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons de revenir sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, un risque naturel qui provoque d'importants dégâts sur les habitations, amené à s'aggraver sous l'effet du changement climatique. Aujourd'hui, plus de 10 millions de maisons en France sont exposées à ce risque, dont 3 millions en zone d'aléas très fort. Des situations difficiles, voire de détresse, peuvent être vécues par les familles qui doivent parfois abandonner leur maison. devenu inhabitable. Nous verrons avec nos invités quels sont les moyens de prévention et de réparation mis en place pour protéger les habitations face aux épisodes de sécheresse récurrents amplifiés par le dérèglement climatique. Pour nous éclairer, j'aurai le plaisir d'être accompagné en plateau de quatre invités. D'abord Nicolas Bauduceau, directeur du département Conseil et Prévention et Fonds Publics chez CCR. Il sera aux côtés de Claire Faïk, chargée de mission Initiative Sécheresse à la MRN, la mission des risques naturels. Bertrand Delignon, directeur IARD à la Massif. Et enfin Olivier Boniface, directeur général du groupe Vering et président de la compagnie des experts agréés. Mais avant de les rejoindre, je vous propose d'abord de revenir en chiffres et en infographie sur la hausse de la sinistralité sécheresse ces dernières années en France avec Charles Dumartinet, directeur du département Modélisation Actuariat chez CCR. Bonjour Charles.

  • Speaker #2

    Bonjour Thierry.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut revenir tout d'abord sur ce phénomène de sécheresse ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle sécheresse, mieux vaut parler de retrait et gonflement de l'argile. En effet, l'argile, c'est comme une éponge. Lorsqu'il fait sec, elle va se rétracter sur elle-même. Et puis, les puits venant, l'argile va reprendre sa forme. Donc le mouvement différentiel de terrain va générer des fissures sur les maisons. C'est ce qu'on appelle sécheresse.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments chiffrés sur ce phénomène ?

  • Speaker #2

    La sécheresse est un phénomène généralisé en France. En effet, 48% du territoire... est exposée au risque de sécheresse, ce qui correspond environ à 54% des maisons individuelles en France métropolitaine. Et 93% de la sinistralité du marché se fait dans les zones argileuses, oranges et rouges. On a environ 11 000 communes qui ont déjà été reconnues par un arrêté cadenas de sécheresse. au moins une fois, et le coût moyen de sécheresse est cher, environ 22 000 euros.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce qu'on peut faire un point sur la sinistralité ?

  • Speaker #2

    Cette sinistralité, pendant longtemps, on l'a observée sur ce qu'on appelle le croissant argileux. C'est une zone d'argile qui va du Nord-Pas-de-Calais en passant par l'Île-de-France, le Centre, l'Aquitaine et le Paca. Mais depuis les dernières années, depuis 2018, on constate ces phénomènes de sécheresse sur le centre et l'est du pays, du fait du changement climatique, des remontées de température, mais également sous l'effet des règles du régime.

  • Speaker #0

    Charles, maintenant, est-ce qu'on peut parler du coût financier de ce phénomène de RGA ?

  • Speaker #2

    Pendant longtemps, la sécheresse n'a pas été le premier coût du régime 4 notes, mais le second après l'iondation. Or, depuis 2016, on constate un accroissement de cette sinistralité, notamment avec une année record qui est 2022, qui a coûté au marché près de 3 milliards d'euros. Et nous avons effectivement une sécheresse en 2023. de l'ordre de 750 millions d'euros, soit une année moyenne. Donc on constate effectivement une augmentation très sensible de ce phénomène.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, comment est-ce qu'on modélise ce risque ?

  • Speaker #2

    Ce qui est important en sécheresse, c'est de prendre en compte les critères du régime. Alors quels sont-ils ? Premièrement, il faut que la commune ait au moins 3% de santé aléatoire en zone argileuse. Et puis ensuite, nous allons prendre l'état d'humidité du sol. Pour cela, Météo France nous fournit un indicateur qu'on appelle le SWI, qui est un indicateur d'humidité du sol. Et puis nous appliquons les critères du régime pour voir si cette commune est éligible ou non à arrêter. Une fois que nous avons ce module d'aléa, nous allons géocoder les portefeuilles à l'adresse et mettre des modules d'endommagement pour calculer le nombre de dossiers et la charge des sinistres et calculer ainsi les pertes annuelles pour le marché.

  • Speaker #0

    Charles, enfin, est-ce qu'on peut essayer d'évaluer la sinistralité dans les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Effectivement Thierry, il est important d'intégrer l'impact du changement climatique en sécheresse. En effet, lorsque l'on prend les scénarios du GIEC, qu'on soit sur un RCP 4.5 ou 8.5, on voit que ce phénomène va encore s'accroître dans les prochaines décennies. A horizon 2050, on attend environ 60% de sinistre sécheresse en plus. Et c'est pratiquement 190% d'augmentation si on est sur le scénario extrême.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Charles Dumartinet pour toutes ces explications. Quant à moi, je vous retrouve tout de suite avec les quatre invités de notre table ronde. Mais d'abord, je vais vous proposer un zoom sur le RGA et comment s'en prémunir.

  • Speaker #3

    En France, de plus en plus de maisons individuelles sont fragilisées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Mais de quoi parle-t-on ? Dans un premier temps, le sol se rétracte en période de sécheresse. Ensuite, au retour des pluies, le sol se gonfle. Ce phénomène, appelé aussi sécheresse géotechnique, peut occasionner des fissures sur les maisons. 3,3 millions de maisons sont situées en zone d'exposition forte. Pour réduire la vulnérabilité de ces habitations, plusieurs mesures préventives sont recommandées. Elles peuvent être réalisées soit par les propriétaires, soit par un professionnel. Ce peut être éloigner la végétation des fondations et des façades, ou poser un écran antiracine entre les arbres et la maison, ou encore assurer l'imperméabilité du terrain sur au moins 1 m à 1,5 m de largeur autour du bâtiment par un trottoir et une géomembrane. Sur les terrains en pente, il peut être utile de réaliser un dispositif de drainage en amont du bâtiment ou gérer les eaux pluviales pour éviter l'accumulation au droit des fondations. et sous la maison prévoir une isolation thermique des murs se trouvant à proximité d'une source de chaleur. En outre, lors de la construction de nouveaux bâtiments, il convient de bâtir des fondations suffisamment profondes pour rigidifier la structure et veiller à désolidariser les bâtiments accolés qui n'ont pas été fondés en même temps. Toutes ces mesures de réduction de la vulnérabilité du bâti constituent l'un des moyens pour prévenir les désordres liés au RGA sur les maisons individuelles.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de vous retrouver pour cette table ronde du JTCatNat dédiée au RGA. Je vais commencer tout de suite par m'adresser à Nicolas Baudusseau. Nicolas, vous êtes directeur du département conseil en prévention et fonds publics chez CCR. Nicolas, quel regard vous portez sur l'évolution de la sinistralité liée au RGA ? Et surtout, quelles sont les conséquences, notamment financières, pour la population de ces sinistres ?

  • Speaker #4

    L'évolution de la sinistralité liée au RGA, c'est le résultat d'une histoire. C'est le résultat de choix, c'est le résultat d'absence de choix en matière de politique publique, en particulier concernant la sécheresse, puisqu'à l'inverse d'autres périls comme les inondations, en particulier, il n'y a pas eu de politique aussi puissante, que ce soit en termes de contraintes, que ce soit en termes de réglementation sur l'urbanisme, sur les normes constructives, ou en matière d'investissement, d'incitation financière au travers du fonds Barnier. Les inondations ont bénéficié de 300 millions d'euros par an sur la dernière décennie. La sécheresse RGA... aucune incitation, donc il n'y a pas de dispositif qui permette de contraindre ou alors d'avoir une sorte de carotte pour que les choses évoluent en la matière. Et ce qu'on observe aujourd'hui, cette explosion de la sinistralité RGA, c'est le fait de cette absence ou de ce caractère un peu parcellaire et tardif de la politique publique de prévention de la sécheresse au cours des 25 dernières années. Donc c'est un péril qui est extrêmement difficile à vivre pour les populations, effectivement, lorsqu'elles sont sinistrées. Elle se retrouve dans des situations psychologiques extrêmement compliquées, avec parfois des déménagements, avec parfois des difficultés à se reloger, et puis souvent un cynisme qui est très long à être résolu, parce que les techniques de réparation sont parfois très longues simplement à mettre en place. Et parallèlement à cela, on a un impact de cette évolution de la sinistralité sur l'ensemble du régime CatNat, sur l'ensemble du marché de l'assurance, avec une... mise en tension du régime Catnat ces dernières années, qui a été déficitaire très largement cette année sur les huit dernières, avec un impact fort sur les réserves de la CCR notamment, qui ont fondu ces dernières années. Et donc une déstabilisation du régime qui entraîne aussi pour les assureurs la nécessité de s'interroger quand même sur la manière d'assurer ces zones. Est-ce qu'on continue les assurer ? A quel tarif ? Et ça entraîne effectivement... L'élévation, en tout cas la mise en lumière d'une nouvelle question qu'on n'avait pas il y a seulement quelques années, qui est la question de l'assurabilité des territoires, et notamment des territoires exposés au risque de retrait et gonflement des argiles. Face à tout ça, il y a une décision forte qui a été prise par le gouvernement en fin d'année dernière pour rehausser le taux de surprime catnat, donc pour renflouer le système, en quelque sorte pour lui donner de l'air. Mais il est certain que si on ne met pas en face de cette rehausse de surprime, Des mesures qui soient assez fortes en matière d'incitation et peut-être aussi de contraintes pour que les maisons s'adaptent, le stock en particulier de 10 millions de maisons qui sont dans les zones à risque s'adaptent au fil des années futures, on se retrouvera dans une situation très compliquée dans quelques années du fait du changement climatique et de l'aggravation de ce péril partout en France.

  • Speaker #0

    Nicolas, quelles sont les missions de CCR en matière de prévention et surtout quel est le rôle de CCR en matière de politique publique autour de la prévention ?

  • Speaker #4

    Alors la CCR mobilise quatre leviers d'action principaux en matière de prévention. Le premier, le plus important, vous l'avez dit, c'est celui du conseil. Conseil auprès des pouvoirs publics, conseil auprès de nos clients, les sédantes, mais aussi conseil auprès d'organismes parapublics divers. Le principe de ce conseil vis-à-vis des pouvoirs publics, c'est de venir éclairer Les dispositifs qui sont mis en œuvre, parfois depuis un certain nombre d'années, ceux qui ne sont pas mis en œuvre aussi, de montrer aussi les carences qu'il peut y avoir en matière de politique publique de prévention, de mesurer l'efficacité de ces dispositifs, d'aider l'État, les collectivités à voir quelles sont les zones les plus exposées. Donc on s'appuie pour ça sur nos capacités de modélisation qui sont très importantes et qui sont reconnues comme telles un peu partout en France. Et donc on va venir éclairer les pouvoirs publics pour orienter la politique publique vers un sens qui est à la fois plus efficace, plus efficient, plus pertinent, pour aller taper au bon endroit, si je puis dire ainsi les choses, et pour rendre l'utilisation des données publiques le plus efficace possible. Donc ça c'est le premier levier, le levier du Conseil. Le second levier qui est assez lié... C'est celui de la pédagogie. On essaye, et d'ailleurs ce JT Catenat y participe, mais comme beaucoup de nos publications, on essaye d'éclairer plus largement que les pouvoirs publics, également la population dans son ensemble, les entrepreneurs, mais également l'ensemble des parties prenantes, associatifs ou non, qui interviennent dans cet écosystème de la prévention des risques pour... Indiquer simplement ce que montrent nos résultats de modélisation, pour indiquer ce qui nous semble être les messages apportés, notamment pour dire simplement la chose suivante, en matière de sécheresse, il nous faut un dispositif public de prévention qui s'appuie sur un fond, qui puisse être organisé de telle et telle manière. C'est sur ces sujets qu'on va travailler la pédagogie. Le troisième levier, que nous mobilisons, c'est un levier d'incitation, d'incitation financière vis-à-vis des assureurs qui se réassurent chez nous, vis-à-vis de nos cédantes, où on va les rétribuer financièrement avec plus ou moins d'importance en fonction des efforts. qu'ils consentent en matière de prévention vis-à-vis de leurs assurés. Donc on a toute une mécanique qui permet de scorer les efforts qui sont réalisés par les cédantes et on a effectivement au travers du mécanisme de commissionnement qui est lié au traité de réassurance que l'on propose aux assureurs, une possibilité, un dispositif qui leur permet d'avoir une sorte de compensation financière au regard des efforts qu'ils consentent. et pour nous de les inciter à en faire plus, à en faire davantage chaque année. Et puis le dernier levier qu'on utilise, qu'on mobilise, c'est celui de l'investissement. Donc au travers de la gestion d'actifs, on a une souhaite, CCR souhaite prendre sa part pour la structuration, l'impulsion, le développement d'une filière. D'offres de services, d'offres de matériel, d'offres d'équipement en matière de prévention. Une filière aujourd'hui d'entreprises qui est assez embryonnaire en France. On n'a pas forcément énormément d'entreprises, énormément de diversité. Ça commence à venir et on souhaiterait vraiment utiliser nos outils d'investissement pour aider, incuber et développer, accélérer des entreprises qui peuvent apporter des solutions d'avenir, notamment en matière de sécheresse, mais aussi pour tous les périls qu'attentent.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Nicolas pour vos explications. Claire Faïk, je me tourne vers vous. Vous êtes chargé de mission Initiative Séchresse à la MRN. On l'a vu face à l'accélération de ce phénomène, France Assureur, CCR et la MRN ont créé Initiative Séchresse. En quoi est-ce que cette initiative est importante ?

  • Speaker #1

    Nicolas l'a dit tout à l'heure, il y a trois enjeux principaux autour de la sécheresse. Un premier enjeu qui est un enjeu social. Nicolas l'a dit, il y a vraiment une urgence à trouver des solutions pour que les habitations des citoyens deviennent résilientes. Il y a un enjeu économique. Il faut absolument diminuer le coût de la charge sinistre pour les assureurs. Pour CCR et l'État, pour que notre système 4 nattes soit viable et aussi pour les assurés qui ont souvent un reste à charge assez conséquent. Et puis aussi de ces deux enjeux se dégage un troisième enjeu qui est plutôt technique pour trouver des solutions de réparation ou de prévention pour que justement les bâtiments soient résilients. Donc face à ces enjeux, qu'est-ce qu'est l'initiative sécheresse ? L'initiative sécheresse, vous l'avez dit, c'est un projet qui a été lancé. par France Assureur, la CCR et la MRN en fin d'année dernière. Et en fait, ce projet a pour objectif d'identifier justement les solutions face aux risques RGA. Alors quand on parle de solutions, on parle à la fois de solutions de prévention. de prévention pour des maisons qui sont situées sur des zones qui sont touchées par le risque RGA et qui pourraient en subir les conséquences. Donc prévention des bâtiments existants, mais aussi prévention des bâtiments neufs. On peut se poser la question de savoir s'il y a des techniques de construction qui permettent d'être plus résilients face au risque RGA. Et quand on parle de solutions, on parle aussi de solutions de réparation pour des maisons qui ont subi des dommages souvent importants, liés au risque RGA. Donc comment on va... Ces solutions, on va d'abord les identifier, et puis aussi on va les évaluer. Et on va les évaluer, c'est un petit peu l'innovation du projet, sur un temps long. Comment on va faire concrètement ? On va mettre en œuvre in situ ces solutions. On va les mettre sur un échantillon de 330 maisons. et sur une durée qui va être de plusieurs années. C'est un projet, l'initiative sécheresse, qui va durer cinq ans. Et puis le test pourra éventuellement se prolonger. Donc 330 maisons, 100 maisons qui vont être testées sur la prévention. et 230 maisons qui vont être testées plutôt sur la réparation. Donc 230 maisons endommagées qui vont être testées sur la réparation. Et du coup, qu'est-ce qu'on espère à l'issue de ce projet ? Sur les solutions de prévention, on espère que grâce aux conclusions, on va pouvoir endiguer à la source le problème RGA, de trouver des solutions, des techniques de construction qui puisse faire en sorte que le bâtiment soit adapté aux risques RGA. Ce qui est important à dire, c'est qu'en fait on se dit, enfin c'est une conviction du projet, qu'on a tous les moyens, toutes les techniques actuellement de faire cela. Ce qu'il faut c'est juste étudier quelles sont les meilleures solutions, écrire les bonnes pratiques et puis appliquer les bonnes pratiques. Et sur le volet réparation, en fait il s'agit de prendre de la hauteur sur les solutions de réparation. Actuellement, quand une maison est sinistrée par le risque de RGA, on met surtout en œuvre des solutions de réparation du bâti, de l'agrafage des murs ou des reprises en sous-œuvre, donc l'installation de micropieux au lieu des fondations, ce qui peut être assez lourd. En fait, il y a une série d'autres solutions qui existent, des solutions qui visent plutôt à stabiliser le sol. Et il y a pas mal d'entreprises, de solutions innovantes qu'on cherche. On va chercher à tester. En conclusion, par ce protocole, le projet Initiative Sècheresse va permettre de se mettre aujourd'hui en condition, reproduire les vraies conditions de la sécheresse pour ensuite préparer demain et donc préparer ces années de sécheresse qui sont déjà et qui vont être de plus en plus récurrentes.

  • Speaker #0

    Justement, comment est-ce que cette initiative va pouvoir réorienter ? ou orienter dans les années qui viennent assureurs, réassureurs et pouvoirs publics.

  • Speaker #1

    Vous parlez des assureurs, réassureurs et pouvoirs publics. Je souhaiterais en premier lieu préciser qu'on s'attache beaucoup dans ce projet à créer une vision commune pour toutes les parties prenantes du RGA, tous ceux qui sont impliqués ou touchés par le RGA de près ou de loin. Vous citez les pouvoirs publics, les assureurs, les réassureurs, mais il y a aussi les élus, les professionnels du bâtiment, les associations professionnelles, les syndicats. et bien sûr les citoyens qui sont aussi les sinistrés. Comment construire cette vision commune ? Ce qu'on fait déjà dans le projet, on s'attache à ce que le projet soit vraiment qu'on construit. On a des partenaires qui sont en premier lieu l'ADEME, l'ADEME qui finance le projet, mais également on travaille de façon très récurrente avec 14 assureurs qui sont vraiment partie prenante du projet. et des experts du bâtiment, des experts qui vont nous aider en tant qu'AMO, et aussi les experts qui sont les experts des assureurs. Et au-delà de ça, justement, on implique les représentants des directions des services ministériels, également les fédérations des bâtiments, etc. Donc tout au long du projet, on a toutes ces parties prenantes qui vont... Et ensemble on va construire cette vision commune. Donc ils auront au même titre que nous une vision des solutions qu'ils pourront mettre en œuvre. Et aussi à la fin du projet, on va diffuser des livrables au grand public, aux institutionnels, aux assureurs. Donc ces livrables, quels sont-ils ? sur les solutions de réparation. En fait, il va y avoir pour chaque solution une étude approfondie. Donc il va s'agir de montrer les avantages et inconvénients de chaque solution, mais aussi en quoi, dans quel cas, chaque solution est mieux adaptée en fonction du degré de sinistralité, par exemple, et aussi évaluer ces solutions non seulement sur un angle efficacité, mais aussi sur un angle... Est-ce qu'elle est acceptable pour l'assurer ? Est-ce que cette solution génère des travaux qui sont longs, qui créent des nuisances ou pas ? Est-ce que les solutions sont aussi écologiques ? On s'attache à ce qu'il n'y ait pas de nuisances sur l'environnement, un bilan carbone raisonnable, etc. Et est-ce que ces solutions peuvent être industrialisées à grande échelle ? Troisième livrable, préconisation concernant une démarche de diagnostic. On se dit que pour prévenir le risque RGA, autant faire des diagnostics le plus tôt possible. On va faire des préconisations sur ces démarches, notamment par quel canot de diffusion de ces diagnostics les citoyens, les assurés, seront le plus sensibles. Et quelles sont les cibles à privilégier ? En fait, ce projet part l'engagement d'une large palette de parties prenantes et une diffusion large des livrables. Donc l'idée, ça va être de construire un consensus autour de toutes les mesures qui sont mobilisables pour pallier les effets du RGA.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup Claire. Bertrand Delignon, je me tourne vers vous. Vous êtes directeur IARD à la Massif. En tant qu'assureur, en tant que porteur de risque, comment est-ce qu'on accompagne ces assurés sur la prévention de ces risques et surtout est-ce qu'il faut exiger de ces assurés qu'ils fassent davantage de prévention pour pouvoir continuer à les couvrir ?

  • Speaker #5

    Face à l'évolution, qu'a très bien décrit Charles Dumartinet des épisodes de sécheresse, plus que jamais la mission de l'assureur c'est effectivement d'accompagner. On pourrait penser que l'accompagnement se fait à partir du moment où le sinistre est déclaré, avec le mécanisme particulier du régime de catastrophe naturelle, je ne vais pas le détailler, ça a été très clament fait dans beaucoup de pédagogies, dans différentes vidéos. Et le rôle de l'accompagnement doit se faire bien en amont en fait. Et pourquoi il doit se faire bien en amont ? Parce que nous on estime qu'aujourd'hui l'angle mort... Sur le RGA, mais plus largement sur les quatre têtes, c'est la conscience du risque. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos concitoyens, nos assurés, n'ont pas forcément conscience du risque, sauf au moment où ils sont concernés directement, parce qu'il peut y avoir une fissure si on parle du RGA. Alors cette conscience du risque... Elle est importante et elle passe effectivement, et ça a été très clairement exposé par Nicolas, par des efforts de pédagogie de tous. On doit sensibiliser tout le monde à ce risque, là on parle du RGA, parce qu'aujourd'hui, les enjeux pour la société, un enjeu sociétal du coup, sont très larges. Ça a été aussi très clairement exprimé sur des enjeux socio-économiques, des enjeux de fracture aussi, des fractures de la société par rapport à des territoires qui pourraient demain avoir des difficultés à maintenir un habitat. Tous ces sujets-là, on doit les considérer au bon niveau. Et pour ça, il faut absolument que nous ayons une conscience du risque partagée. Alors, cette conscience du risque, on la voit à titre individuel. Aujourd'hui, elle est possible, et notamment pour ceux qui sont concernés. Il suffit de savoir si on est exposé au risque RGA en consultant, par exemple, le géorisque. Ça, c'est nécessaire, mais c'est loin d'être suffisant. Parce que lorsque l'on fait ça, on passe à côté, et ça c'est une ouverture je pense qu'on les assure aujourd'hui, de l'environnement du bâti. C'est-à-dire qu'on est concentré un petit peu sur le bâti et on oublie qu'il y a beaucoup de phénomènes qui vont causer des dommages. Et pas seulement après des épisodes successifs de pluie et de périodes de canicule, un phénomène de retrait gonflement des argiles. Donc cette connaissance de l'environnement c'est un peu nouveau et c'est un sujet sur lequel on doit travailler aussi, au-delà des sujets qui sont portés notamment par l'initiative sécheresse, qui vont viser à trouver le meilleur moyen. de remédier et de prévenir les risques de retrait gonflement des argiles sur le bâti. Les travaux qui sont faits, et je pense qu'il faut saluer là les chercheurs, nos chercheurs, nos scientifiques, ils travaillent beaucoup sur toutes les causes qui vont précisément conduire à ces désordres que l'on connaît, que l'on constate, et nous il nous faut nous associer avec eux. L'initiative sécheresse, pour moi c'est une très belle illustration qu'on doit travailler ensemble. Et je pense que les enjeux qui ont été à nouveau... Les cris par clerc sont ceux de tous. On se doit aujourd'hui de se mobiliser. Donc ça me renvoie à une question, vous parlez de l'accompagnement. Je pense que l'accompagnement c'est l'affaire de tous et ça renvoie à une chose, c'est qu'il faut considérer aujourd'hui le risque RGA comme une cause nationale. C'est-à-dire qu'on ne peut plus dire c'est l'affaire des assureurs, on ne peut plus dire c'est l'affaire des experts, c'est l'affaire des pouvoirs publics, c'est l'affaire des collectivités locales. Non, il y a un véritable enjeu de société et les rapports, que ce soit le rapport Langrenet ou les travaux de Christine Lavarde, mettent très clairement en avant qu'aujourd'hui il y a un défaut. Alors je parlais de conscience du risque, ça c'est clair, il nous faut une sensibilité, beaucoup de pédagogie, mais il faut aller maintenant au-delà. Il faut des dispositifs de financement de la prévention. Il y a des sujets qui ont été très clairement abordés, Nicolas les a soulignés, ils sont proposés notamment par Thierry Langrenet et les deux autres apporteurs, mais ça doit aller aussi au-delà. C'est-à-dire que demain, on aura, je pense, on regardera ça peut-être différemment, mais si on n'a pas bien compris tous les phénomènes qui vont conduire justement à créer ces désordres, je pense qu'on conduira un peu à notre perte en cherchant systématiquement à reproduire des dispositifs qui ne sont pas forcément efficients. Donc on se doit très clairement de se mobiliser tous pour faire en sorte que... Voilà, ce risque RGA n'est pas que l'affaire des assureurs, loin de là, c'est vraiment une question quasiment gérée de santé publique.

  • Speaker #0

    Quelles sont les techniques de remédiation que vous privilégiez et surtout, quid du coût de ces techniques ? On sait que ça coûte parfaitement cher.

  • Speaker #5

    Alors, quand je parlais à l'instant de l'environnement, et là je pense que les assureurs peuvent faire un peu l'homme et elle ne le coûte pas, c'est-à-dire qu'on a été très concentrés sur la réparation. Et peut-être avec les techniques de réparation, ça a été cité, les micropieux, qui ont peut-être le mérite d'exister, qui nous, nous paraissent aujourd'hui... Des mesures qu'il faut peut-être réévaluer, et l'initiative sécheresse va permettre de le faire, très clairement. Et sur les techniques que nous on privilégie, c'est très clairement les techniques dites horizontales, c'est-à-dire qu'on ne va pas seulement prendre... J'insiste là-dessus, le sujet du bâtiment est bien l'environnement et tout ce qui va conduire à un moment donné à des désordres de teneurs en eau sur les argiles. Et ça, ça demande une vraie analyse, une vraie expertise qui va nous permettre de trouver les moyens de prévenir au mieux et de prévenir aussi l'aggravation de dommages. Parce qu'il faut bien imaginer, une fois que vous avez réparé par exemple, et je vais le citer avec des micros pieux, si des nouveaux désordres apparaissent et ça arrive, On n'allait pas remettre des micropieux. Donc forcément, on est à la fin de l'histoire. Donc il faut qu'on arrive, et c'est vraiment un sujet qu'on doit tous partager, de façon à mettre en œuvre des mesures, alors que nous on privilégie, c'est bien les mesures horizontales. Donc on a sur ce sujet-là mis en place à l'indicatif il y a un peu plus d'un an, sur une trentaine de maisons. Donc on n'est pas sur les 330 maisons d'initiatives sécheresses auxquelles on participe. On a un dispositif qui s'appelle Massif Résilience Habitat, qui va tester ces mesures horizontales et on va les observer dans le temps, un peu comme, voilà, ça va être très complémentaire aussi avec les travaux auxquels on participe avec l'initiative Sécheresse, parce qu'on pense que c'est la meilleure des solutions, et c'est celle, effectivement, ça a été dit, qui a une empreinte carbone moindre, qui est moins intrusive, qui a un coût bien moins élevé, voilà. Ça ne veut pas dire que c'est la panacée et systématiquement il va falloir recourir à ces mesures horizontales, mais ça nous paraît être quand même aujourd'hui... Presque le bon sens, quoi. Et il ne faut pas caricaturer, je finis là-dessus, en disant, voilà, c'est couper un arbre, ça va au-delà de ça, et ça va au-delà de ça pour bien comprendre à nouveau l'environnement et quels vont être les impacts des moyens qu'on pourrait mettre en œuvre sur notamment le bâti au final.

  • Speaker #0

    Très bien, merci Bertrand pour ces explications. Olivier Boniface me tourne vers vous, vous êtes mon dernier invité. Olivier, vous êtes directeur général de Véring et président de la CEA, la compagnie des experts agréés. Côté des experts, comment est-ce que la profession s'organise face à la montée en puissance de ce risque ?

  • Speaker #6

    On l'a dit, effectivement, il y a ce risque RGA qui est de plus en plus présent et nous occupe de plus en plus. On avait eu cet événement en 2003 qui nous avait montré ce que pouvait faire la sécheresse. Et puis après, ça s'est un petit peu calmé. Puis 2017, ça a commencé de nouveau à monter en puissance pour arriver avec 2022, avec un événement exceptionnel qui nous a occupé l'année dernière. et qui continue d'ailleurs à nous occuper énormément. Et la profession sentait arriver ce mouvement. Et la première chose qu'on a mis en place, c'était la formation des experts, de manière à avoir de plus en plus d'experts. Il y a 15-20 ans, les risques naturels s'occupaient 15% de l'activité.

  • Speaker #0

    Désormais, les risques naturels, c'est 30% de l'activité des sociétés d'expertise. Donc il faut être armé pour pouvoir intervenir rapidement. Alors on va voir, parce qu'il y a aussi un effet entonnoir avec les arrêtés qui tombent d'un coup et qui nous obligent à nous organiser très rapidement. Donc déjà, avoir un contingent d'experts terrain de plus en plus important. Avec la formation qui va avec, les sociétés d'expertise sont des grandes structures désormais, nationales, on sait former. La compagnie des experts dont je suis le président a une filiale des CEA développement qui permet de former ces experts. Et aujourd'hui on a environ 1000 experts qui peuvent intervenir sur le risque RGA. Donc voilà déjà il y a cette capacité d'hommes et de femmes à intervenir sur site. On a parlé de l'accompagnement, c'est pourquoi on va avoir besoin de ces personnes sur le terrain, pour accompagner les sinistrés et il faut pouvoir les accompagner en confiance. Et ça fait maintenant un an et demi qu'il y a une grosse défiance sur l'expertise, c'est-à-dire que l'expert intervient comme l'expert de la compagnie d'assurance. Je l'ai entendu encore tout à l'heure, l'expert n'est pas l'expert de la compagnie d'assurance. L'expert est un accessoire à la réalisation du contrat d'assurance qui lie l'assureur et l'assuré. Donc voilà, l'expert... L'expert est une cheville ouvrière, un outil pour permettre l'indemnisation du sinistre. Il n'a aucun intérêt à aller dans un sens ou dans l'autre, il vient là techniquement. C'est important de pouvoir regagner cette confiance, parce que c'est vrai que les sinistrés, les victimes, sont dépourvus devant ce phénomène. qui est un phénomène invisible, parce qu'on a ce bâtiment qui va se fissurer, on ne sait pas bien pourquoi, on se doute bien qu'il y a un rapport avec le sol. Donc voilà, l'assurer est dépourvu, il faut pouvoir l'accompagner. C'est pourquoi on travaille avec les représentants du gouvernement, en particulier la DHUP, dans le cadre d'un décret d'encadrement de l'expertise et qui va mettre en avant... entre autres la formation, on l'a dit, mais également l'indépendance de l'expert et c'est très important dans l'accompagnement des assurés. On voit qu'il y a pas mal de dimensions. Il y a également une dimension organisation. On l'a dit, les arrêtés catastrophes naturelles arrivent en général d'un coup, avec énormément de dossiers. En 2022, c'était plus de 150 000 missions. Il faut pouvoir les gérer. Donc malgré le nombre grandissant d'experts, il faut pouvoir intervenir rapidement. La victime, ça fait peut-être un an qu'il attend, parce qu'il y a le temps de prendre le décret d'arrêter de catastrophes naturelles, en particulier en sécheresse. Et donc on va pouvoir organiser aussi une qualification des dossiers, de manière à prendre en main et accompagner très rapidement l'assuré, de manière à pouvoir diriger l'expertise et voir si on va avoir besoin d'une expertise terrain. L'idée c'est de ne pas faire attendre l'assuré pendant six mois, alors même que quand on va arriver sur le terrain, on va se prendre compte que ça ne nécessitait pas une intervention, c'était peut-être pas un phénomène de retrait et gonflement des argiles. Donc voilà, pouvoir accompagner les victimes très rapidement.

  • Speaker #1

    Quel regard vous portez aujourd'hui sur les techniques employées et leur efficacité, vous en tant qu'expert, au plus près du sinistre ?

  • Speaker #0

    Alors c'est sûr que nous on est sur le terrain. Les premiers décrets catastrophe naturelle sécheresse, c'est 89. Ça va faire un bon moment qu'on intervient. On a traité peut-être, on le sait, environ un million de sinistres depuis cette époque. Donc effectivement, on a cette expérience. Alors moi, j'ai une expérience de 25 ans, alors oui, j'en ai connu pas mal. Et donc, effectivement, on était beaucoup sur des méthodes qu'on appelle verticales. On a fait à peu près tout ce qu'il fallait en micropieux. En micropieux partiels, en longrines, en longrines partielles, on essaie d'approcher ces sinistres avec ces méthodes qui en fait sont des mauvaises méthodes. Parce qu'on ne règle pas le sujet, on essaie d'y pallier, de s'en affranchir. L'idée c'est, les micropieux, c'est d'aller toucher le bon sol pour éviter les mouvements du terrain. Mais on ne règle pas le problème, parce que le problème c'est la teneur en eau du terrain qui va varier, donc retrait, gonflement, des argiles qui gonflent et qui se rétractent avec l'humidité. Et donc ces méthodes ont une limite, on le disait tout à l'heure, on ne va pas faire des micropieux tous les 20 ans parce que ça ne va pas. On est en train d'injecter du béton dans tous les sols et ça va continuer comme ça. Si on continue comme ça, et l'idée c'est d'arrêter de continuer comme ça, ce n'est pas responsable vis-à-vis de l'environnement, on parlait de reconstruction, de réparation, on a parlé de remédiation, la remédiation c'est la reconstruction mais en tenant compte de l'impact des travaux, en particulier sur l'environnement, et donc l'idée c'est de passer sur d'autres méthodes qui se concentrent autour. de la maîtrise du niveau d'eau dans le terrain. C'est là où on va arriver sur les mesures horizontales, qui vont être beaucoup moins invasives, qui vont être beaucoup plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre, moins coûteuses, ça c'est pour la soutenabilité du régime. Et donc on va travailler sur ces sujets, on forme nos experts à ces nouvelles techniques, techniques qui... Tendent également vers... vers la prévention, puisque c'est l'autre étape, vers la prévention. Et c'est pourquoi la compagnie des experts est actuellement l'AMO, l'assistant à maîtrise d'ouvrage, du projet Initiative Sécheresse. On a formé nos experts au sein des sociétés d'expertise pour aller traiter ces fameux 330 dossiers et pouvoir aller scorer ces méthodes qu'on connaît bien, mais qu'on va aller... comparer, scorer par rapport à ces méthodes qu'on utilise depuis des années et qui continuent le phénomène premier, qui est le réchauffement climatique et l'utilisation du béton.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Olivier, merci beaucoup à tous les quatre pour vos explications. Et puis moi je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau JTCatNat organisé par News Assurance Pro et CCR.

Chapters

  • Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles..

    04:03

  • Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR

    06:59

  • Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN

    13:29

  • Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif

    21:33

  • Olivier Boniface, Président de la Compagnie des Experts Agréés.

    28:01

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Description

RGA, un péril à surveiller de (très) près !


CCR vous propose une nouvelle édition du JT Cat Nat consacrée à la sécheresse et particulièrement au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), péril couvert par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.


Près de 11 millions de maisons individuelles sont potentiellement concernées par le phénomène de RGA lié au risque sécheresse, provoquant des fissures qui fragilisent les structures.

L’extension géographique de ce phénomène dû au dérèglement climatique a conduit France Assureurs, CCR - Caisse Centrale de Réassurance et la Mission Risques Naturels (MRN) à lancer le projet "Initiative Sécheresse".

Son objectif ? Evaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles.


Retrait-gonflement des argiles, de quoi parle-t-on ?


Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR nous explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Il donne des éléments chiffrés illustrés par des cartes et des infographies : exposition des territoires, nombre de reconnaissances Cat Nat, modélisation du péril ou encore le coût des dommages assurés.


Réduire la vulnérabilité de sa maison au retrait-gonflement des argiles


Pour faire face au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), il existe des mesures de prévention et des initiatives de place pour réduire la vulnérabilité de sa maison face à ce risque naturel.


Nous recevons Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR, Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN, Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif ainsi qu’Olivier Boniface Président de la Compagnie des Experts Agréés.


Ils abordent l’évolution de la sinistralité et ses conséquences, les solutions de prévention et de réparation à mettre en œuvre à travers le projet « Initiative Sécheresse » et l’accompagnement des assurés, victimes ou non.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le JTCatNat, le podcast de CCR dédié aux catastrophes naturelles et à leurs implications pour le secteur de l'assurance et de la réassurance. Plongez au cœur du rôle central de CCR, découvrez son lien avec les assureurs et son engagement dans la gestion des catastrophes naturelles en France à travers des sujets ciblés et pertinents. Profitez des analyses de nos experts et de nos tables rondes pour mieux appréhender les enjeux actuels et futurs.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et merci de regarder cette nouvelle édition du JTCatNat. Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons de revenir sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, un risque naturel qui provoque d'importants dégâts sur les habitations, amené à s'aggraver sous l'effet du changement climatique. Aujourd'hui, plus de 10 millions de maisons en France sont exposées à ce risque, dont 3 millions en zone d'aléas très fort. Des situations difficiles, voire de détresse, peuvent être vécues par les familles qui doivent parfois abandonner leur maison. devenu inhabitable. Nous verrons avec nos invités quels sont les moyens de prévention et de réparation mis en place pour protéger les habitations face aux épisodes de sécheresse récurrents amplifiés par le dérèglement climatique. Pour nous éclairer, j'aurai le plaisir d'être accompagné en plateau de quatre invités. D'abord Nicolas Bauduceau, directeur du département Conseil et Prévention et Fonds Publics chez CCR. Il sera aux côtés de Claire Faïk, chargée de mission Initiative Sécheresse à la MRN, la mission des risques naturels. Bertrand Delignon, directeur IARD à la Massif. Et enfin Olivier Boniface, directeur général du groupe Vering et président de la compagnie des experts agréés. Mais avant de les rejoindre, je vous propose d'abord de revenir en chiffres et en infographie sur la hausse de la sinistralité sécheresse ces dernières années en France avec Charles Dumartinet, directeur du département Modélisation Actuariat chez CCR. Bonjour Charles.

  • Speaker #2

    Bonjour Thierry.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut revenir tout d'abord sur ce phénomène de sécheresse ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle sécheresse, mieux vaut parler de retrait et gonflement de l'argile. En effet, l'argile, c'est comme une éponge. Lorsqu'il fait sec, elle va se rétracter sur elle-même. Et puis, les puits venant, l'argile va reprendre sa forme. Donc le mouvement différentiel de terrain va générer des fissures sur les maisons. C'est ce qu'on appelle sécheresse.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments chiffrés sur ce phénomène ?

  • Speaker #2

    La sécheresse est un phénomène généralisé en France. En effet, 48% du territoire... est exposée au risque de sécheresse, ce qui correspond environ à 54% des maisons individuelles en France métropolitaine. Et 93% de la sinistralité du marché se fait dans les zones argileuses, oranges et rouges. On a environ 11 000 communes qui ont déjà été reconnues par un arrêté cadenas de sécheresse. au moins une fois, et le coût moyen de sécheresse est cher, environ 22 000 euros.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce qu'on peut faire un point sur la sinistralité ?

  • Speaker #2

    Cette sinistralité, pendant longtemps, on l'a observée sur ce qu'on appelle le croissant argileux. C'est une zone d'argile qui va du Nord-Pas-de-Calais en passant par l'Île-de-France, le Centre, l'Aquitaine et le Paca. Mais depuis les dernières années, depuis 2018, on constate ces phénomènes de sécheresse sur le centre et l'est du pays, du fait du changement climatique, des remontées de température, mais également sous l'effet des règles du régime.

  • Speaker #0

    Charles, maintenant, est-ce qu'on peut parler du coût financier de ce phénomène de RGA ?

  • Speaker #2

    Pendant longtemps, la sécheresse n'a pas été le premier coût du régime 4 notes, mais le second après l'iondation. Or, depuis 2016, on constate un accroissement de cette sinistralité, notamment avec une année record qui est 2022, qui a coûté au marché près de 3 milliards d'euros. Et nous avons effectivement une sécheresse en 2023. de l'ordre de 750 millions d'euros, soit une année moyenne. Donc on constate effectivement une augmentation très sensible de ce phénomène.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, comment est-ce qu'on modélise ce risque ?

  • Speaker #2

    Ce qui est important en sécheresse, c'est de prendre en compte les critères du régime. Alors quels sont-ils ? Premièrement, il faut que la commune ait au moins 3% de santé aléatoire en zone argileuse. Et puis ensuite, nous allons prendre l'état d'humidité du sol. Pour cela, Météo France nous fournit un indicateur qu'on appelle le SWI, qui est un indicateur d'humidité du sol. Et puis nous appliquons les critères du régime pour voir si cette commune est éligible ou non à arrêter. Une fois que nous avons ce module d'aléa, nous allons géocoder les portefeuilles à l'adresse et mettre des modules d'endommagement pour calculer le nombre de dossiers et la charge des sinistres et calculer ainsi les pertes annuelles pour le marché.

  • Speaker #0

    Charles, enfin, est-ce qu'on peut essayer d'évaluer la sinistralité dans les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Effectivement Thierry, il est important d'intégrer l'impact du changement climatique en sécheresse. En effet, lorsque l'on prend les scénarios du GIEC, qu'on soit sur un RCP 4.5 ou 8.5, on voit que ce phénomène va encore s'accroître dans les prochaines décennies. A horizon 2050, on attend environ 60% de sinistre sécheresse en plus. Et c'est pratiquement 190% d'augmentation si on est sur le scénario extrême.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Charles Dumartinet pour toutes ces explications. Quant à moi, je vous retrouve tout de suite avec les quatre invités de notre table ronde. Mais d'abord, je vais vous proposer un zoom sur le RGA et comment s'en prémunir.

  • Speaker #3

    En France, de plus en plus de maisons individuelles sont fragilisées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Mais de quoi parle-t-on ? Dans un premier temps, le sol se rétracte en période de sécheresse. Ensuite, au retour des pluies, le sol se gonfle. Ce phénomène, appelé aussi sécheresse géotechnique, peut occasionner des fissures sur les maisons. 3,3 millions de maisons sont situées en zone d'exposition forte. Pour réduire la vulnérabilité de ces habitations, plusieurs mesures préventives sont recommandées. Elles peuvent être réalisées soit par les propriétaires, soit par un professionnel. Ce peut être éloigner la végétation des fondations et des façades, ou poser un écran antiracine entre les arbres et la maison, ou encore assurer l'imperméabilité du terrain sur au moins 1 m à 1,5 m de largeur autour du bâtiment par un trottoir et une géomembrane. Sur les terrains en pente, il peut être utile de réaliser un dispositif de drainage en amont du bâtiment ou gérer les eaux pluviales pour éviter l'accumulation au droit des fondations. et sous la maison prévoir une isolation thermique des murs se trouvant à proximité d'une source de chaleur. En outre, lors de la construction de nouveaux bâtiments, il convient de bâtir des fondations suffisamment profondes pour rigidifier la structure et veiller à désolidariser les bâtiments accolés qui n'ont pas été fondés en même temps. Toutes ces mesures de réduction de la vulnérabilité du bâti constituent l'un des moyens pour prévenir les désordres liés au RGA sur les maisons individuelles.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de vous retrouver pour cette table ronde du JTCatNat dédiée au RGA. Je vais commencer tout de suite par m'adresser à Nicolas Baudusseau. Nicolas, vous êtes directeur du département conseil en prévention et fonds publics chez CCR. Nicolas, quel regard vous portez sur l'évolution de la sinistralité liée au RGA ? Et surtout, quelles sont les conséquences, notamment financières, pour la population de ces sinistres ?

  • Speaker #4

    L'évolution de la sinistralité liée au RGA, c'est le résultat d'une histoire. C'est le résultat de choix, c'est le résultat d'absence de choix en matière de politique publique, en particulier concernant la sécheresse, puisqu'à l'inverse d'autres périls comme les inondations, en particulier, il n'y a pas eu de politique aussi puissante, que ce soit en termes de contraintes, que ce soit en termes de réglementation sur l'urbanisme, sur les normes constructives, ou en matière d'investissement, d'incitation financière au travers du fonds Barnier. Les inondations ont bénéficié de 300 millions d'euros par an sur la dernière décennie. La sécheresse RGA... aucune incitation, donc il n'y a pas de dispositif qui permette de contraindre ou alors d'avoir une sorte de carotte pour que les choses évoluent en la matière. Et ce qu'on observe aujourd'hui, cette explosion de la sinistralité RGA, c'est le fait de cette absence ou de ce caractère un peu parcellaire et tardif de la politique publique de prévention de la sécheresse au cours des 25 dernières années. Donc c'est un péril qui est extrêmement difficile à vivre pour les populations, effectivement, lorsqu'elles sont sinistrées. Elle se retrouve dans des situations psychologiques extrêmement compliquées, avec parfois des déménagements, avec parfois des difficultés à se reloger, et puis souvent un cynisme qui est très long à être résolu, parce que les techniques de réparation sont parfois très longues simplement à mettre en place. Et parallèlement à cela, on a un impact de cette évolution de la sinistralité sur l'ensemble du régime CatNat, sur l'ensemble du marché de l'assurance, avec une... mise en tension du régime Catnat ces dernières années, qui a été déficitaire très largement cette année sur les huit dernières, avec un impact fort sur les réserves de la CCR notamment, qui ont fondu ces dernières années. Et donc une déstabilisation du régime qui entraîne aussi pour les assureurs la nécessité de s'interroger quand même sur la manière d'assurer ces zones. Est-ce qu'on continue les assurer ? A quel tarif ? Et ça entraîne effectivement... L'élévation, en tout cas la mise en lumière d'une nouvelle question qu'on n'avait pas il y a seulement quelques années, qui est la question de l'assurabilité des territoires, et notamment des territoires exposés au risque de retrait et gonflement des argiles. Face à tout ça, il y a une décision forte qui a été prise par le gouvernement en fin d'année dernière pour rehausser le taux de surprime catnat, donc pour renflouer le système, en quelque sorte pour lui donner de l'air. Mais il est certain que si on ne met pas en face de cette rehausse de surprime, Des mesures qui soient assez fortes en matière d'incitation et peut-être aussi de contraintes pour que les maisons s'adaptent, le stock en particulier de 10 millions de maisons qui sont dans les zones à risque s'adaptent au fil des années futures, on se retrouvera dans une situation très compliquée dans quelques années du fait du changement climatique et de l'aggravation de ce péril partout en France.

  • Speaker #0

    Nicolas, quelles sont les missions de CCR en matière de prévention et surtout quel est le rôle de CCR en matière de politique publique autour de la prévention ?

  • Speaker #4

    Alors la CCR mobilise quatre leviers d'action principaux en matière de prévention. Le premier, le plus important, vous l'avez dit, c'est celui du conseil. Conseil auprès des pouvoirs publics, conseil auprès de nos clients, les sédantes, mais aussi conseil auprès d'organismes parapublics divers. Le principe de ce conseil vis-à-vis des pouvoirs publics, c'est de venir éclairer Les dispositifs qui sont mis en œuvre, parfois depuis un certain nombre d'années, ceux qui ne sont pas mis en œuvre aussi, de montrer aussi les carences qu'il peut y avoir en matière de politique publique de prévention, de mesurer l'efficacité de ces dispositifs, d'aider l'État, les collectivités à voir quelles sont les zones les plus exposées. Donc on s'appuie pour ça sur nos capacités de modélisation qui sont très importantes et qui sont reconnues comme telles un peu partout en France. Et donc on va venir éclairer les pouvoirs publics pour orienter la politique publique vers un sens qui est à la fois plus efficace, plus efficient, plus pertinent, pour aller taper au bon endroit, si je puis dire ainsi les choses, et pour rendre l'utilisation des données publiques le plus efficace possible. Donc ça c'est le premier levier, le levier du Conseil. Le second levier qui est assez lié... C'est celui de la pédagogie. On essaye, et d'ailleurs ce JT Catenat y participe, mais comme beaucoup de nos publications, on essaye d'éclairer plus largement que les pouvoirs publics, également la population dans son ensemble, les entrepreneurs, mais également l'ensemble des parties prenantes, associatifs ou non, qui interviennent dans cet écosystème de la prévention des risques pour... Indiquer simplement ce que montrent nos résultats de modélisation, pour indiquer ce qui nous semble être les messages apportés, notamment pour dire simplement la chose suivante, en matière de sécheresse, il nous faut un dispositif public de prévention qui s'appuie sur un fond, qui puisse être organisé de telle et telle manière. C'est sur ces sujets qu'on va travailler la pédagogie. Le troisième levier, que nous mobilisons, c'est un levier d'incitation, d'incitation financière vis-à-vis des assureurs qui se réassurent chez nous, vis-à-vis de nos cédantes, où on va les rétribuer financièrement avec plus ou moins d'importance en fonction des efforts. qu'ils consentent en matière de prévention vis-à-vis de leurs assurés. Donc on a toute une mécanique qui permet de scorer les efforts qui sont réalisés par les cédantes et on a effectivement au travers du mécanisme de commissionnement qui est lié au traité de réassurance que l'on propose aux assureurs, une possibilité, un dispositif qui leur permet d'avoir une sorte de compensation financière au regard des efforts qu'ils consentent. et pour nous de les inciter à en faire plus, à en faire davantage chaque année. Et puis le dernier levier qu'on utilise, qu'on mobilise, c'est celui de l'investissement. Donc au travers de la gestion d'actifs, on a une souhaite, CCR souhaite prendre sa part pour la structuration, l'impulsion, le développement d'une filière. D'offres de services, d'offres de matériel, d'offres d'équipement en matière de prévention. Une filière aujourd'hui d'entreprises qui est assez embryonnaire en France. On n'a pas forcément énormément d'entreprises, énormément de diversité. Ça commence à venir et on souhaiterait vraiment utiliser nos outils d'investissement pour aider, incuber et développer, accélérer des entreprises qui peuvent apporter des solutions d'avenir, notamment en matière de sécheresse, mais aussi pour tous les périls qu'attentent.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Nicolas pour vos explications. Claire Faïk, je me tourne vers vous. Vous êtes chargé de mission Initiative Séchresse à la MRN. On l'a vu face à l'accélération de ce phénomène, France Assureur, CCR et la MRN ont créé Initiative Séchresse. En quoi est-ce que cette initiative est importante ?

  • Speaker #1

    Nicolas l'a dit tout à l'heure, il y a trois enjeux principaux autour de la sécheresse. Un premier enjeu qui est un enjeu social. Nicolas l'a dit, il y a vraiment une urgence à trouver des solutions pour que les habitations des citoyens deviennent résilientes. Il y a un enjeu économique. Il faut absolument diminuer le coût de la charge sinistre pour les assureurs. Pour CCR et l'État, pour que notre système 4 nattes soit viable et aussi pour les assurés qui ont souvent un reste à charge assez conséquent. Et puis aussi de ces deux enjeux se dégage un troisième enjeu qui est plutôt technique pour trouver des solutions de réparation ou de prévention pour que justement les bâtiments soient résilients. Donc face à ces enjeux, qu'est-ce qu'est l'initiative sécheresse ? L'initiative sécheresse, vous l'avez dit, c'est un projet qui a été lancé. par France Assureur, la CCR et la MRN en fin d'année dernière. Et en fait, ce projet a pour objectif d'identifier justement les solutions face aux risques RGA. Alors quand on parle de solutions, on parle à la fois de solutions de prévention. de prévention pour des maisons qui sont situées sur des zones qui sont touchées par le risque RGA et qui pourraient en subir les conséquences. Donc prévention des bâtiments existants, mais aussi prévention des bâtiments neufs. On peut se poser la question de savoir s'il y a des techniques de construction qui permettent d'être plus résilients face au risque RGA. Et quand on parle de solutions, on parle aussi de solutions de réparation pour des maisons qui ont subi des dommages souvent importants, liés au risque RGA. Donc comment on va... Ces solutions, on va d'abord les identifier, et puis aussi on va les évaluer. Et on va les évaluer, c'est un petit peu l'innovation du projet, sur un temps long. Comment on va faire concrètement ? On va mettre en œuvre in situ ces solutions. On va les mettre sur un échantillon de 330 maisons. et sur une durée qui va être de plusieurs années. C'est un projet, l'initiative sécheresse, qui va durer cinq ans. Et puis le test pourra éventuellement se prolonger. Donc 330 maisons, 100 maisons qui vont être testées sur la prévention. et 230 maisons qui vont être testées plutôt sur la réparation. Donc 230 maisons endommagées qui vont être testées sur la réparation. Et du coup, qu'est-ce qu'on espère à l'issue de ce projet ? Sur les solutions de prévention, on espère que grâce aux conclusions, on va pouvoir endiguer à la source le problème RGA, de trouver des solutions, des techniques de construction qui puisse faire en sorte que le bâtiment soit adapté aux risques RGA. Ce qui est important à dire, c'est qu'en fait on se dit, enfin c'est une conviction du projet, qu'on a tous les moyens, toutes les techniques actuellement de faire cela. Ce qu'il faut c'est juste étudier quelles sont les meilleures solutions, écrire les bonnes pratiques et puis appliquer les bonnes pratiques. Et sur le volet réparation, en fait il s'agit de prendre de la hauteur sur les solutions de réparation. Actuellement, quand une maison est sinistrée par le risque de RGA, on met surtout en œuvre des solutions de réparation du bâti, de l'agrafage des murs ou des reprises en sous-œuvre, donc l'installation de micropieux au lieu des fondations, ce qui peut être assez lourd. En fait, il y a une série d'autres solutions qui existent, des solutions qui visent plutôt à stabiliser le sol. Et il y a pas mal d'entreprises, de solutions innovantes qu'on cherche. On va chercher à tester. En conclusion, par ce protocole, le projet Initiative Sècheresse va permettre de se mettre aujourd'hui en condition, reproduire les vraies conditions de la sécheresse pour ensuite préparer demain et donc préparer ces années de sécheresse qui sont déjà et qui vont être de plus en plus récurrentes.

  • Speaker #0

    Justement, comment est-ce que cette initiative va pouvoir réorienter ? ou orienter dans les années qui viennent assureurs, réassureurs et pouvoirs publics.

  • Speaker #1

    Vous parlez des assureurs, réassureurs et pouvoirs publics. Je souhaiterais en premier lieu préciser qu'on s'attache beaucoup dans ce projet à créer une vision commune pour toutes les parties prenantes du RGA, tous ceux qui sont impliqués ou touchés par le RGA de près ou de loin. Vous citez les pouvoirs publics, les assureurs, les réassureurs, mais il y a aussi les élus, les professionnels du bâtiment, les associations professionnelles, les syndicats. et bien sûr les citoyens qui sont aussi les sinistrés. Comment construire cette vision commune ? Ce qu'on fait déjà dans le projet, on s'attache à ce que le projet soit vraiment qu'on construit. On a des partenaires qui sont en premier lieu l'ADEME, l'ADEME qui finance le projet, mais également on travaille de façon très récurrente avec 14 assureurs qui sont vraiment partie prenante du projet. et des experts du bâtiment, des experts qui vont nous aider en tant qu'AMO, et aussi les experts qui sont les experts des assureurs. Et au-delà de ça, justement, on implique les représentants des directions des services ministériels, également les fédérations des bâtiments, etc. Donc tout au long du projet, on a toutes ces parties prenantes qui vont... Et ensemble on va construire cette vision commune. Donc ils auront au même titre que nous une vision des solutions qu'ils pourront mettre en œuvre. Et aussi à la fin du projet, on va diffuser des livrables au grand public, aux institutionnels, aux assureurs. Donc ces livrables, quels sont-ils ? sur les solutions de réparation. En fait, il va y avoir pour chaque solution une étude approfondie. Donc il va s'agir de montrer les avantages et inconvénients de chaque solution, mais aussi en quoi, dans quel cas, chaque solution est mieux adaptée en fonction du degré de sinistralité, par exemple, et aussi évaluer ces solutions non seulement sur un angle efficacité, mais aussi sur un angle... Est-ce qu'elle est acceptable pour l'assurer ? Est-ce que cette solution génère des travaux qui sont longs, qui créent des nuisances ou pas ? Est-ce que les solutions sont aussi écologiques ? On s'attache à ce qu'il n'y ait pas de nuisances sur l'environnement, un bilan carbone raisonnable, etc. Et est-ce que ces solutions peuvent être industrialisées à grande échelle ? Troisième livrable, préconisation concernant une démarche de diagnostic. On se dit que pour prévenir le risque RGA, autant faire des diagnostics le plus tôt possible. On va faire des préconisations sur ces démarches, notamment par quel canot de diffusion de ces diagnostics les citoyens, les assurés, seront le plus sensibles. Et quelles sont les cibles à privilégier ? En fait, ce projet part l'engagement d'une large palette de parties prenantes et une diffusion large des livrables. Donc l'idée, ça va être de construire un consensus autour de toutes les mesures qui sont mobilisables pour pallier les effets du RGA.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup Claire. Bertrand Delignon, je me tourne vers vous. Vous êtes directeur IARD à la Massif. En tant qu'assureur, en tant que porteur de risque, comment est-ce qu'on accompagne ces assurés sur la prévention de ces risques et surtout est-ce qu'il faut exiger de ces assurés qu'ils fassent davantage de prévention pour pouvoir continuer à les couvrir ?

  • Speaker #5

    Face à l'évolution, qu'a très bien décrit Charles Dumartinet des épisodes de sécheresse, plus que jamais la mission de l'assureur c'est effectivement d'accompagner. On pourrait penser que l'accompagnement se fait à partir du moment où le sinistre est déclaré, avec le mécanisme particulier du régime de catastrophe naturelle, je ne vais pas le détailler, ça a été très clament fait dans beaucoup de pédagogies, dans différentes vidéos. Et le rôle de l'accompagnement doit se faire bien en amont en fait. Et pourquoi il doit se faire bien en amont ? Parce que nous on estime qu'aujourd'hui l'angle mort... Sur le RGA, mais plus largement sur les quatre têtes, c'est la conscience du risque. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos concitoyens, nos assurés, n'ont pas forcément conscience du risque, sauf au moment où ils sont concernés directement, parce qu'il peut y avoir une fissure si on parle du RGA. Alors cette conscience du risque... Elle est importante et elle passe effectivement, et ça a été très clairement exposé par Nicolas, par des efforts de pédagogie de tous. On doit sensibiliser tout le monde à ce risque, là on parle du RGA, parce qu'aujourd'hui, les enjeux pour la société, un enjeu sociétal du coup, sont très larges. Ça a été aussi très clairement exprimé sur des enjeux socio-économiques, des enjeux de fracture aussi, des fractures de la société par rapport à des territoires qui pourraient demain avoir des difficultés à maintenir un habitat. Tous ces sujets-là, on doit les considérer au bon niveau. Et pour ça, il faut absolument que nous ayons une conscience du risque partagée. Alors, cette conscience du risque, on la voit à titre individuel. Aujourd'hui, elle est possible, et notamment pour ceux qui sont concernés. Il suffit de savoir si on est exposé au risque RGA en consultant, par exemple, le géorisque. Ça, c'est nécessaire, mais c'est loin d'être suffisant. Parce que lorsque l'on fait ça, on passe à côté, et ça c'est une ouverture je pense qu'on les assure aujourd'hui, de l'environnement du bâti. C'est-à-dire qu'on est concentré un petit peu sur le bâti et on oublie qu'il y a beaucoup de phénomènes qui vont causer des dommages. Et pas seulement après des épisodes successifs de pluie et de périodes de canicule, un phénomène de retrait gonflement des argiles. Donc cette connaissance de l'environnement c'est un peu nouveau et c'est un sujet sur lequel on doit travailler aussi, au-delà des sujets qui sont portés notamment par l'initiative sécheresse, qui vont viser à trouver le meilleur moyen. de remédier et de prévenir les risques de retrait gonflement des argiles sur le bâti. Les travaux qui sont faits, et je pense qu'il faut saluer là les chercheurs, nos chercheurs, nos scientifiques, ils travaillent beaucoup sur toutes les causes qui vont précisément conduire à ces désordres que l'on connaît, que l'on constate, et nous il nous faut nous associer avec eux. L'initiative sécheresse, pour moi c'est une très belle illustration qu'on doit travailler ensemble. Et je pense que les enjeux qui ont été à nouveau... Les cris par clerc sont ceux de tous. On se doit aujourd'hui de se mobiliser. Donc ça me renvoie à une question, vous parlez de l'accompagnement. Je pense que l'accompagnement c'est l'affaire de tous et ça renvoie à une chose, c'est qu'il faut considérer aujourd'hui le risque RGA comme une cause nationale. C'est-à-dire qu'on ne peut plus dire c'est l'affaire des assureurs, on ne peut plus dire c'est l'affaire des experts, c'est l'affaire des pouvoirs publics, c'est l'affaire des collectivités locales. Non, il y a un véritable enjeu de société et les rapports, que ce soit le rapport Langrenet ou les travaux de Christine Lavarde, mettent très clairement en avant qu'aujourd'hui il y a un défaut. Alors je parlais de conscience du risque, ça c'est clair, il nous faut une sensibilité, beaucoup de pédagogie, mais il faut aller maintenant au-delà. Il faut des dispositifs de financement de la prévention. Il y a des sujets qui ont été très clairement abordés, Nicolas les a soulignés, ils sont proposés notamment par Thierry Langrenet et les deux autres apporteurs, mais ça doit aller aussi au-delà. C'est-à-dire que demain, on aura, je pense, on regardera ça peut-être différemment, mais si on n'a pas bien compris tous les phénomènes qui vont conduire justement à créer ces désordres, je pense qu'on conduira un peu à notre perte en cherchant systématiquement à reproduire des dispositifs qui ne sont pas forcément efficients. Donc on se doit très clairement de se mobiliser tous pour faire en sorte que... Voilà, ce risque RGA n'est pas que l'affaire des assureurs, loin de là, c'est vraiment une question quasiment gérée de santé publique.

  • Speaker #0

    Quelles sont les techniques de remédiation que vous privilégiez et surtout, quid du coût de ces techniques ? On sait que ça coûte parfaitement cher.

  • Speaker #5

    Alors, quand je parlais à l'instant de l'environnement, et là je pense que les assureurs peuvent faire un peu l'homme et elle ne le coûte pas, c'est-à-dire qu'on a été très concentrés sur la réparation. Et peut-être avec les techniques de réparation, ça a été cité, les micropieux, qui ont peut-être le mérite d'exister, qui nous, nous paraissent aujourd'hui... Des mesures qu'il faut peut-être réévaluer, et l'initiative sécheresse va permettre de le faire, très clairement. Et sur les techniques que nous on privilégie, c'est très clairement les techniques dites horizontales, c'est-à-dire qu'on ne va pas seulement prendre... J'insiste là-dessus, le sujet du bâtiment est bien l'environnement et tout ce qui va conduire à un moment donné à des désordres de teneurs en eau sur les argiles. Et ça, ça demande une vraie analyse, une vraie expertise qui va nous permettre de trouver les moyens de prévenir au mieux et de prévenir aussi l'aggravation de dommages. Parce qu'il faut bien imaginer, une fois que vous avez réparé par exemple, et je vais le citer avec des micros pieux, si des nouveaux désordres apparaissent et ça arrive, On n'allait pas remettre des micropieux. Donc forcément, on est à la fin de l'histoire. Donc il faut qu'on arrive, et c'est vraiment un sujet qu'on doit tous partager, de façon à mettre en œuvre des mesures, alors que nous on privilégie, c'est bien les mesures horizontales. Donc on a sur ce sujet-là mis en place à l'indicatif il y a un peu plus d'un an, sur une trentaine de maisons. Donc on n'est pas sur les 330 maisons d'initiatives sécheresses auxquelles on participe. On a un dispositif qui s'appelle Massif Résilience Habitat, qui va tester ces mesures horizontales et on va les observer dans le temps, un peu comme, voilà, ça va être très complémentaire aussi avec les travaux auxquels on participe avec l'initiative Sécheresse, parce qu'on pense que c'est la meilleure des solutions, et c'est celle, effectivement, ça a été dit, qui a une empreinte carbone moindre, qui est moins intrusive, qui a un coût bien moins élevé, voilà. Ça ne veut pas dire que c'est la panacée et systématiquement il va falloir recourir à ces mesures horizontales, mais ça nous paraît être quand même aujourd'hui... Presque le bon sens, quoi. Et il ne faut pas caricaturer, je finis là-dessus, en disant, voilà, c'est couper un arbre, ça va au-delà de ça, et ça va au-delà de ça pour bien comprendre à nouveau l'environnement et quels vont être les impacts des moyens qu'on pourrait mettre en œuvre sur notamment le bâti au final.

  • Speaker #0

    Très bien, merci Bertrand pour ces explications. Olivier Boniface me tourne vers vous, vous êtes mon dernier invité. Olivier, vous êtes directeur général de Véring et président de la CEA, la compagnie des experts agréés. Côté des experts, comment est-ce que la profession s'organise face à la montée en puissance de ce risque ?

  • Speaker #6

    On l'a dit, effectivement, il y a ce risque RGA qui est de plus en plus présent et nous occupe de plus en plus. On avait eu cet événement en 2003 qui nous avait montré ce que pouvait faire la sécheresse. Et puis après, ça s'est un petit peu calmé. Puis 2017, ça a commencé de nouveau à monter en puissance pour arriver avec 2022, avec un événement exceptionnel qui nous a occupé l'année dernière. et qui continue d'ailleurs à nous occuper énormément. Et la profession sentait arriver ce mouvement. Et la première chose qu'on a mis en place, c'était la formation des experts, de manière à avoir de plus en plus d'experts. Il y a 15-20 ans, les risques naturels s'occupaient 15% de l'activité.

  • Speaker #0

    Désormais, les risques naturels, c'est 30% de l'activité des sociétés d'expertise. Donc il faut être armé pour pouvoir intervenir rapidement. Alors on va voir, parce qu'il y a aussi un effet entonnoir avec les arrêtés qui tombent d'un coup et qui nous obligent à nous organiser très rapidement. Donc déjà, avoir un contingent d'experts terrain de plus en plus important. Avec la formation qui va avec, les sociétés d'expertise sont des grandes structures désormais, nationales, on sait former. La compagnie des experts dont je suis le président a une filiale des CEA développement qui permet de former ces experts. Et aujourd'hui on a environ 1000 experts qui peuvent intervenir sur le risque RGA. Donc voilà déjà il y a cette capacité d'hommes et de femmes à intervenir sur site. On a parlé de l'accompagnement, c'est pourquoi on va avoir besoin de ces personnes sur le terrain, pour accompagner les sinistrés et il faut pouvoir les accompagner en confiance. Et ça fait maintenant un an et demi qu'il y a une grosse défiance sur l'expertise, c'est-à-dire que l'expert intervient comme l'expert de la compagnie d'assurance. Je l'ai entendu encore tout à l'heure, l'expert n'est pas l'expert de la compagnie d'assurance. L'expert est un accessoire à la réalisation du contrat d'assurance qui lie l'assureur et l'assuré. Donc voilà, l'expert... L'expert est une cheville ouvrière, un outil pour permettre l'indemnisation du sinistre. Il n'a aucun intérêt à aller dans un sens ou dans l'autre, il vient là techniquement. C'est important de pouvoir regagner cette confiance, parce que c'est vrai que les sinistrés, les victimes, sont dépourvus devant ce phénomène. qui est un phénomène invisible, parce qu'on a ce bâtiment qui va se fissurer, on ne sait pas bien pourquoi, on se doute bien qu'il y a un rapport avec le sol. Donc voilà, l'assurer est dépourvu, il faut pouvoir l'accompagner. C'est pourquoi on travaille avec les représentants du gouvernement, en particulier la DHUP, dans le cadre d'un décret d'encadrement de l'expertise et qui va mettre en avant... entre autres la formation, on l'a dit, mais également l'indépendance de l'expert et c'est très important dans l'accompagnement des assurés. On voit qu'il y a pas mal de dimensions. Il y a également une dimension organisation. On l'a dit, les arrêtés catastrophes naturelles arrivent en général d'un coup, avec énormément de dossiers. En 2022, c'était plus de 150 000 missions. Il faut pouvoir les gérer. Donc malgré le nombre grandissant d'experts, il faut pouvoir intervenir rapidement. La victime, ça fait peut-être un an qu'il attend, parce qu'il y a le temps de prendre le décret d'arrêter de catastrophes naturelles, en particulier en sécheresse. Et donc on va pouvoir organiser aussi une qualification des dossiers, de manière à prendre en main et accompagner très rapidement l'assuré, de manière à pouvoir diriger l'expertise et voir si on va avoir besoin d'une expertise terrain. L'idée c'est de ne pas faire attendre l'assuré pendant six mois, alors même que quand on va arriver sur le terrain, on va se prendre compte que ça ne nécessitait pas une intervention, c'était peut-être pas un phénomène de retrait et gonflement des argiles. Donc voilà, pouvoir accompagner les victimes très rapidement.

  • Speaker #1

    Quel regard vous portez aujourd'hui sur les techniques employées et leur efficacité, vous en tant qu'expert, au plus près du sinistre ?

  • Speaker #0

    Alors c'est sûr que nous on est sur le terrain. Les premiers décrets catastrophe naturelle sécheresse, c'est 89. Ça va faire un bon moment qu'on intervient. On a traité peut-être, on le sait, environ un million de sinistres depuis cette époque. Donc effectivement, on a cette expérience. Alors moi, j'ai une expérience de 25 ans, alors oui, j'en ai connu pas mal. Et donc, effectivement, on était beaucoup sur des méthodes qu'on appelle verticales. On a fait à peu près tout ce qu'il fallait en micropieux. En micropieux partiels, en longrines, en longrines partielles, on essaie d'approcher ces sinistres avec ces méthodes qui en fait sont des mauvaises méthodes. Parce qu'on ne règle pas le sujet, on essaie d'y pallier, de s'en affranchir. L'idée c'est, les micropieux, c'est d'aller toucher le bon sol pour éviter les mouvements du terrain. Mais on ne règle pas le problème, parce que le problème c'est la teneur en eau du terrain qui va varier, donc retrait, gonflement, des argiles qui gonflent et qui se rétractent avec l'humidité. Et donc ces méthodes ont une limite, on le disait tout à l'heure, on ne va pas faire des micropieux tous les 20 ans parce que ça ne va pas. On est en train d'injecter du béton dans tous les sols et ça va continuer comme ça. Si on continue comme ça, et l'idée c'est d'arrêter de continuer comme ça, ce n'est pas responsable vis-à-vis de l'environnement, on parlait de reconstruction, de réparation, on a parlé de remédiation, la remédiation c'est la reconstruction mais en tenant compte de l'impact des travaux, en particulier sur l'environnement, et donc l'idée c'est de passer sur d'autres méthodes qui se concentrent autour. de la maîtrise du niveau d'eau dans le terrain. C'est là où on va arriver sur les mesures horizontales, qui vont être beaucoup moins invasives, qui vont être beaucoup plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre, moins coûteuses, ça c'est pour la soutenabilité du régime. Et donc on va travailler sur ces sujets, on forme nos experts à ces nouvelles techniques, techniques qui... Tendent également vers... vers la prévention, puisque c'est l'autre étape, vers la prévention. Et c'est pourquoi la compagnie des experts est actuellement l'AMO, l'assistant à maîtrise d'ouvrage, du projet Initiative Sécheresse. On a formé nos experts au sein des sociétés d'expertise pour aller traiter ces fameux 330 dossiers et pouvoir aller scorer ces méthodes qu'on connaît bien, mais qu'on va aller... comparer, scorer par rapport à ces méthodes qu'on utilise depuis des années et qui continuent le phénomène premier, qui est le réchauffement climatique et l'utilisation du béton.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Olivier, merci beaucoup à tous les quatre pour vos explications. Et puis moi je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau JTCatNat organisé par News Assurance Pro et CCR.

Chapters

  • Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles..

    04:03

  • Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR

    06:59

  • Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN

    13:29

  • Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif

    21:33

  • Olivier Boniface, Président de la Compagnie des Experts Agréés.

    28:01

Description

RGA, un péril à surveiller de (très) près !


CCR vous propose une nouvelle édition du JT Cat Nat consacrée à la sécheresse et particulièrement au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), péril couvert par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.


Près de 11 millions de maisons individuelles sont potentiellement concernées par le phénomène de RGA lié au risque sécheresse, provoquant des fissures qui fragilisent les structures.

L’extension géographique de ce phénomène dû au dérèglement climatique a conduit France Assureurs, CCR - Caisse Centrale de Réassurance et la Mission Risques Naturels (MRN) à lancer le projet "Initiative Sécheresse".

Son objectif ? Evaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles.


Retrait-gonflement des argiles, de quoi parle-t-on ?


Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR nous explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Il donne des éléments chiffrés illustrés par des cartes et des infographies : exposition des territoires, nombre de reconnaissances Cat Nat, modélisation du péril ou encore le coût des dommages assurés.


Réduire la vulnérabilité de sa maison au retrait-gonflement des argiles


Pour faire face au phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), il existe des mesures de prévention et des initiatives de place pour réduire la vulnérabilité de sa maison face à ce risque naturel.


Nous recevons Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR, Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN, Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif ainsi qu’Olivier Boniface Président de la Compagnie des Experts Agréés.


Ils abordent l’évolution de la sinistralité et ses conséquences, les solutions de prévention et de réparation à mettre en œuvre à travers le projet « Initiative Sécheresse » et l’accompagnement des assurés, victimes ou non.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le JTCatNat, le podcast de CCR dédié aux catastrophes naturelles et à leurs implications pour le secteur de l'assurance et de la réassurance. Plongez au cœur du rôle central de CCR, découvrez son lien avec les assureurs et son engagement dans la gestion des catastrophes naturelles en France à travers des sujets ciblés et pertinents. Profitez des analyses de nos experts et de nos tables rondes pour mieux appréhender les enjeux actuels et futurs.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir regardé cette vidéo !

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et merci de regarder cette nouvelle édition du JTCatNat. Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons de revenir sur le phénomène de retrait-gonflement des argiles, un risque naturel qui provoque d'importants dégâts sur les habitations, amené à s'aggraver sous l'effet du changement climatique. Aujourd'hui, plus de 10 millions de maisons en France sont exposées à ce risque, dont 3 millions en zone d'aléas très fort. Des situations difficiles, voire de détresse, peuvent être vécues par les familles qui doivent parfois abandonner leur maison. devenu inhabitable. Nous verrons avec nos invités quels sont les moyens de prévention et de réparation mis en place pour protéger les habitations face aux épisodes de sécheresse récurrents amplifiés par le dérèglement climatique. Pour nous éclairer, j'aurai le plaisir d'être accompagné en plateau de quatre invités. D'abord Nicolas Bauduceau, directeur du département Conseil et Prévention et Fonds Publics chez CCR. Il sera aux côtés de Claire Faïk, chargée de mission Initiative Sécheresse à la MRN, la mission des risques naturels. Bertrand Delignon, directeur IARD à la Massif. Et enfin Olivier Boniface, directeur général du groupe Vering et président de la compagnie des experts agréés. Mais avant de les rejoindre, je vous propose d'abord de revenir en chiffres et en infographie sur la hausse de la sinistralité sécheresse ces dernières années en France avec Charles Dumartinet, directeur du département Modélisation Actuariat chez CCR. Bonjour Charles.

  • Speaker #2

    Bonjour Thierry.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut revenir tout d'abord sur ce phénomène de sécheresse ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, quand on parle sécheresse, mieux vaut parler de retrait et gonflement de l'argile. En effet, l'argile, c'est comme une éponge. Lorsqu'il fait sec, elle va se rétracter sur elle-même. Et puis, les puits venant, l'argile va reprendre sa forme. Donc le mouvement différentiel de terrain va générer des fissures sur les maisons. C'est ce qu'on appelle sécheresse.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce que vous pouvez nous donner quelques éléments chiffrés sur ce phénomène ?

  • Speaker #2

    La sécheresse est un phénomène généralisé en France. En effet, 48% du territoire... est exposée au risque de sécheresse, ce qui correspond environ à 54% des maisons individuelles en France métropolitaine. Et 93% de la sinistralité du marché se fait dans les zones argileuses, oranges et rouges. On a environ 11 000 communes qui ont déjà été reconnues par un arrêté cadenas de sécheresse. au moins une fois, et le coût moyen de sécheresse est cher, environ 22 000 euros.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, est-ce qu'on peut faire un point sur la sinistralité ?

  • Speaker #2

    Cette sinistralité, pendant longtemps, on l'a observée sur ce qu'on appelle le croissant argileux. C'est une zone d'argile qui va du Nord-Pas-de-Calais en passant par l'Île-de-France, le Centre, l'Aquitaine et le Paca. Mais depuis les dernières années, depuis 2018, on constate ces phénomènes de sécheresse sur le centre et l'est du pays, du fait du changement climatique, des remontées de température, mais également sous l'effet des règles du régime.

  • Speaker #0

    Charles, maintenant, est-ce qu'on peut parler du coût financier de ce phénomène de RGA ?

  • Speaker #2

    Pendant longtemps, la sécheresse n'a pas été le premier coût du régime 4 notes, mais le second après l'iondation. Or, depuis 2016, on constate un accroissement de cette sinistralité, notamment avec une année record qui est 2022, qui a coûté au marché près de 3 milliards d'euros. Et nous avons effectivement une sécheresse en 2023. de l'ordre de 750 millions d'euros, soit une année moyenne. Donc on constate effectivement une augmentation très sensible de ce phénomène.

  • Speaker #0

    Charles, à présent, comment est-ce qu'on modélise ce risque ?

  • Speaker #2

    Ce qui est important en sécheresse, c'est de prendre en compte les critères du régime. Alors quels sont-ils ? Premièrement, il faut que la commune ait au moins 3% de santé aléatoire en zone argileuse. Et puis ensuite, nous allons prendre l'état d'humidité du sol. Pour cela, Météo France nous fournit un indicateur qu'on appelle le SWI, qui est un indicateur d'humidité du sol. Et puis nous appliquons les critères du régime pour voir si cette commune est éligible ou non à arrêter. Une fois que nous avons ce module d'aléa, nous allons géocoder les portefeuilles à l'adresse et mettre des modules d'endommagement pour calculer le nombre de dossiers et la charge des sinistres et calculer ainsi les pertes annuelles pour le marché.

  • Speaker #0

    Charles, enfin, est-ce qu'on peut essayer d'évaluer la sinistralité dans les prochaines années ?

  • Speaker #2

    Effectivement Thierry, il est important d'intégrer l'impact du changement climatique en sécheresse. En effet, lorsque l'on prend les scénarios du GIEC, qu'on soit sur un RCP 4.5 ou 8.5, on voit que ce phénomène va encore s'accroître dans les prochaines décennies. A horizon 2050, on attend environ 60% de sinistre sécheresse en plus. Et c'est pratiquement 190% d'augmentation si on est sur le scénario extrême.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Charles Dumartinet pour toutes ces explications. Quant à moi, je vous retrouve tout de suite avec les quatre invités de notre table ronde. Mais d'abord, je vais vous proposer un zoom sur le RGA et comment s'en prémunir.

  • Speaker #3

    En France, de plus en plus de maisons individuelles sont fragilisées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Mais de quoi parle-t-on ? Dans un premier temps, le sol se rétracte en période de sécheresse. Ensuite, au retour des pluies, le sol se gonfle. Ce phénomène, appelé aussi sécheresse géotechnique, peut occasionner des fissures sur les maisons. 3,3 millions de maisons sont situées en zone d'exposition forte. Pour réduire la vulnérabilité de ces habitations, plusieurs mesures préventives sont recommandées. Elles peuvent être réalisées soit par les propriétaires, soit par un professionnel. Ce peut être éloigner la végétation des fondations et des façades, ou poser un écran antiracine entre les arbres et la maison, ou encore assurer l'imperméabilité du terrain sur au moins 1 m à 1,5 m de largeur autour du bâtiment par un trottoir et une géomembrane. Sur les terrains en pente, il peut être utile de réaliser un dispositif de drainage en amont du bâtiment ou gérer les eaux pluviales pour éviter l'accumulation au droit des fondations. et sous la maison prévoir une isolation thermique des murs se trouvant à proximité d'une source de chaleur. En outre, lors de la construction de nouveaux bâtiments, il convient de bâtir des fondations suffisamment profondes pour rigidifier la structure et veiller à désolidariser les bâtiments accolés qui n'ont pas été fondés en même temps. Toutes ces mesures de réduction de la vulnérabilité du bâti constituent l'un des moyens pour prévenir les désordres liés au RGA sur les maisons individuelles.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de vous retrouver pour cette table ronde du JTCatNat dédiée au RGA. Je vais commencer tout de suite par m'adresser à Nicolas Baudusseau. Nicolas, vous êtes directeur du département conseil en prévention et fonds publics chez CCR. Nicolas, quel regard vous portez sur l'évolution de la sinistralité liée au RGA ? Et surtout, quelles sont les conséquences, notamment financières, pour la population de ces sinistres ?

  • Speaker #4

    L'évolution de la sinistralité liée au RGA, c'est le résultat d'une histoire. C'est le résultat de choix, c'est le résultat d'absence de choix en matière de politique publique, en particulier concernant la sécheresse, puisqu'à l'inverse d'autres périls comme les inondations, en particulier, il n'y a pas eu de politique aussi puissante, que ce soit en termes de contraintes, que ce soit en termes de réglementation sur l'urbanisme, sur les normes constructives, ou en matière d'investissement, d'incitation financière au travers du fonds Barnier. Les inondations ont bénéficié de 300 millions d'euros par an sur la dernière décennie. La sécheresse RGA... aucune incitation, donc il n'y a pas de dispositif qui permette de contraindre ou alors d'avoir une sorte de carotte pour que les choses évoluent en la matière. Et ce qu'on observe aujourd'hui, cette explosion de la sinistralité RGA, c'est le fait de cette absence ou de ce caractère un peu parcellaire et tardif de la politique publique de prévention de la sécheresse au cours des 25 dernières années. Donc c'est un péril qui est extrêmement difficile à vivre pour les populations, effectivement, lorsqu'elles sont sinistrées. Elle se retrouve dans des situations psychologiques extrêmement compliquées, avec parfois des déménagements, avec parfois des difficultés à se reloger, et puis souvent un cynisme qui est très long à être résolu, parce que les techniques de réparation sont parfois très longues simplement à mettre en place. Et parallèlement à cela, on a un impact de cette évolution de la sinistralité sur l'ensemble du régime CatNat, sur l'ensemble du marché de l'assurance, avec une... mise en tension du régime Catnat ces dernières années, qui a été déficitaire très largement cette année sur les huit dernières, avec un impact fort sur les réserves de la CCR notamment, qui ont fondu ces dernières années. Et donc une déstabilisation du régime qui entraîne aussi pour les assureurs la nécessité de s'interroger quand même sur la manière d'assurer ces zones. Est-ce qu'on continue les assurer ? A quel tarif ? Et ça entraîne effectivement... L'élévation, en tout cas la mise en lumière d'une nouvelle question qu'on n'avait pas il y a seulement quelques années, qui est la question de l'assurabilité des territoires, et notamment des territoires exposés au risque de retrait et gonflement des argiles. Face à tout ça, il y a une décision forte qui a été prise par le gouvernement en fin d'année dernière pour rehausser le taux de surprime catnat, donc pour renflouer le système, en quelque sorte pour lui donner de l'air. Mais il est certain que si on ne met pas en face de cette rehausse de surprime, Des mesures qui soient assez fortes en matière d'incitation et peut-être aussi de contraintes pour que les maisons s'adaptent, le stock en particulier de 10 millions de maisons qui sont dans les zones à risque s'adaptent au fil des années futures, on se retrouvera dans une situation très compliquée dans quelques années du fait du changement climatique et de l'aggravation de ce péril partout en France.

  • Speaker #0

    Nicolas, quelles sont les missions de CCR en matière de prévention et surtout quel est le rôle de CCR en matière de politique publique autour de la prévention ?

  • Speaker #4

    Alors la CCR mobilise quatre leviers d'action principaux en matière de prévention. Le premier, le plus important, vous l'avez dit, c'est celui du conseil. Conseil auprès des pouvoirs publics, conseil auprès de nos clients, les sédantes, mais aussi conseil auprès d'organismes parapublics divers. Le principe de ce conseil vis-à-vis des pouvoirs publics, c'est de venir éclairer Les dispositifs qui sont mis en œuvre, parfois depuis un certain nombre d'années, ceux qui ne sont pas mis en œuvre aussi, de montrer aussi les carences qu'il peut y avoir en matière de politique publique de prévention, de mesurer l'efficacité de ces dispositifs, d'aider l'État, les collectivités à voir quelles sont les zones les plus exposées. Donc on s'appuie pour ça sur nos capacités de modélisation qui sont très importantes et qui sont reconnues comme telles un peu partout en France. Et donc on va venir éclairer les pouvoirs publics pour orienter la politique publique vers un sens qui est à la fois plus efficace, plus efficient, plus pertinent, pour aller taper au bon endroit, si je puis dire ainsi les choses, et pour rendre l'utilisation des données publiques le plus efficace possible. Donc ça c'est le premier levier, le levier du Conseil. Le second levier qui est assez lié... C'est celui de la pédagogie. On essaye, et d'ailleurs ce JT Catenat y participe, mais comme beaucoup de nos publications, on essaye d'éclairer plus largement que les pouvoirs publics, également la population dans son ensemble, les entrepreneurs, mais également l'ensemble des parties prenantes, associatifs ou non, qui interviennent dans cet écosystème de la prévention des risques pour... Indiquer simplement ce que montrent nos résultats de modélisation, pour indiquer ce qui nous semble être les messages apportés, notamment pour dire simplement la chose suivante, en matière de sécheresse, il nous faut un dispositif public de prévention qui s'appuie sur un fond, qui puisse être organisé de telle et telle manière. C'est sur ces sujets qu'on va travailler la pédagogie. Le troisième levier, que nous mobilisons, c'est un levier d'incitation, d'incitation financière vis-à-vis des assureurs qui se réassurent chez nous, vis-à-vis de nos cédantes, où on va les rétribuer financièrement avec plus ou moins d'importance en fonction des efforts. qu'ils consentent en matière de prévention vis-à-vis de leurs assurés. Donc on a toute une mécanique qui permet de scorer les efforts qui sont réalisés par les cédantes et on a effectivement au travers du mécanisme de commissionnement qui est lié au traité de réassurance que l'on propose aux assureurs, une possibilité, un dispositif qui leur permet d'avoir une sorte de compensation financière au regard des efforts qu'ils consentent. et pour nous de les inciter à en faire plus, à en faire davantage chaque année. Et puis le dernier levier qu'on utilise, qu'on mobilise, c'est celui de l'investissement. Donc au travers de la gestion d'actifs, on a une souhaite, CCR souhaite prendre sa part pour la structuration, l'impulsion, le développement d'une filière. D'offres de services, d'offres de matériel, d'offres d'équipement en matière de prévention. Une filière aujourd'hui d'entreprises qui est assez embryonnaire en France. On n'a pas forcément énormément d'entreprises, énormément de diversité. Ça commence à venir et on souhaiterait vraiment utiliser nos outils d'investissement pour aider, incuber et développer, accélérer des entreprises qui peuvent apporter des solutions d'avenir, notamment en matière de sécheresse, mais aussi pour tous les périls qu'attentent.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Nicolas pour vos explications. Claire Faïk, je me tourne vers vous. Vous êtes chargé de mission Initiative Séchresse à la MRN. On l'a vu face à l'accélération de ce phénomène, France Assureur, CCR et la MRN ont créé Initiative Séchresse. En quoi est-ce que cette initiative est importante ?

  • Speaker #1

    Nicolas l'a dit tout à l'heure, il y a trois enjeux principaux autour de la sécheresse. Un premier enjeu qui est un enjeu social. Nicolas l'a dit, il y a vraiment une urgence à trouver des solutions pour que les habitations des citoyens deviennent résilientes. Il y a un enjeu économique. Il faut absolument diminuer le coût de la charge sinistre pour les assureurs. Pour CCR et l'État, pour que notre système 4 nattes soit viable et aussi pour les assurés qui ont souvent un reste à charge assez conséquent. Et puis aussi de ces deux enjeux se dégage un troisième enjeu qui est plutôt technique pour trouver des solutions de réparation ou de prévention pour que justement les bâtiments soient résilients. Donc face à ces enjeux, qu'est-ce qu'est l'initiative sécheresse ? L'initiative sécheresse, vous l'avez dit, c'est un projet qui a été lancé. par France Assureur, la CCR et la MRN en fin d'année dernière. Et en fait, ce projet a pour objectif d'identifier justement les solutions face aux risques RGA. Alors quand on parle de solutions, on parle à la fois de solutions de prévention. de prévention pour des maisons qui sont situées sur des zones qui sont touchées par le risque RGA et qui pourraient en subir les conséquences. Donc prévention des bâtiments existants, mais aussi prévention des bâtiments neufs. On peut se poser la question de savoir s'il y a des techniques de construction qui permettent d'être plus résilients face au risque RGA. Et quand on parle de solutions, on parle aussi de solutions de réparation pour des maisons qui ont subi des dommages souvent importants, liés au risque RGA. Donc comment on va... Ces solutions, on va d'abord les identifier, et puis aussi on va les évaluer. Et on va les évaluer, c'est un petit peu l'innovation du projet, sur un temps long. Comment on va faire concrètement ? On va mettre en œuvre in situ ces solutions. On va les mettre sur un échantillon de 330 maisons. et sur une durée qui va être de plusieurs années. C'est un projet, l'initiative sécheresse, qui va durer cinq ans. Et puis le test pourra éventuellement se prolonger. Donc 330 maisons, 100 maisons qui vont être testées sur la prévention. et 230 maisons qui vont être testées plutôt sur la réparation. Donc 230 maisons endommagées qui vont être testées sur la réparation. Et du coup, qu'est-ce qu'on espère à l'issue de ce projet ? Sur les solutions de prévention, on espère que grâce aux conclusions, on va pouvoir endiguer à la source le problème RGA, de trouver des solutions, des techniques de construction qui puisse faire en sorte que le bâtiment soit adapté aux risques RGA. Ce qui est important à dire, c'est qu'en fait on se dit, enfin c'est une conviction du projet, qu'on a tous les moyens, toutes les techniques actuellement de faire cela. Ce qu'il faut c'est juste étudier quelles sont les meilleures solutions, écrire les bonnes pratiques et puis appliquer les bonnes pratiques. Et sur le volet réparation, en fait il s'agit de prendre de la hauteur sur les solutions de réparation. Actuellement, quand une maison est sinistrée par le risque de RGA, on met surtout en œuvre des solutions de réparation du bâti, de l'agrafage des murs ou des reprises en sous-œuvre, donc l'installation de micropieux au lieu des fondations, ce qui peut être assez lourd. En fait, il y a une série d'autres solutions qui existent, des solutions qui visent plutôt à stabiliser le sol. Et il y a pas mal d'entreprises, de solutions innovantes qu'on cherche. On va chercher à tester. En conclusion, par ce protocole, le projet Initiative Sècheresse va permettre de se mettre aujourd'hui en condition, reproduire les vraies conditions de la sécheresse pour ensuite préparer demain et donc préparer ces années de sécheresse qui sont déjà et qui vont être de plus en plus récurrentes.

  • Speaker #0

    Justement, comment est-ce que cette initiative va pouvoir réorienter ? ou orienter dans les années qui viennent assureurs, réassureurs et pouvoirs publics.

  • Speaker #1

    Vous parlez des assureurs, réassureurs et pouvoirs publics. Je souhaiterais en premier lieu préciser qu'on s'attache beaucoup dans ce projet à créer une vision commune pour toutes les parties prenantes du RGA, tous ceux qui sont impliqués ou touchés par le RGA de près ou de loin. Vous citez les pouvoirs publics, les assureurs, les réassureurs, mais il y a aussi les élus, les professionnels du bâtiment, les associations professionnelles, les syndicats. et bien sûr les citoyens qui sont aussi les sinistrés. Comment construire cette vision commune ? Ce qu'on fait déjà dans le projet, on s'attache à ce que le projet soit vraiment qu'on construit. On a des partenaires qui sont en premier lieu l'ADEME, l'ADEME qui finance le projet, mais également on travaille de façon très récurrente avec 14 assureurs qui sont vraiment partie prenante du projet. et des experts du bâtiment, des experts qui vont nous aider en tant qu'AMO, et aussi les experts qui sont les experts des assureurs. Et au-delà de ça, justement, on implique les représentants des directions des services ministériels, également les fédérations des bâtiments, etc. Donc tout au long du projet, on a toutes ces parties prenantes qui vont... Et ensemble on va construire cette vision commune. Donc ils auront au même titre que nous une vision des solutions qu'ils pourront mettre en œuvre. Et aussi à la fin du projet, on va diffuser des livrables au grand public, aux institutionnels, aux assureurs. Donc ces livrables, quels sont-ils ? sur les solutions de réparation. En fait, il va y avoir pour chaque solution une étude approfondie. Donc il va s'agir de montrer les avantages et inconvénients de chaque solution, mais aussi en quoi, dans quel cas, chaque solution est mieux adaptée en fonction du degré de sinistralité, par exemple, et aussi évaluer ces solutions non seulement sur un angle efficacité, mais aussi sur un angle... Est-ce qu'elle est acceptable pour l'assurer ? Est-ce que cette solution génère des travaux qui sont longs, qui créent des nuisances ou pas ? Est-ce que les solutions sont aussi écologiques ? On s'attache à ce qu'il n'y ait pas de nuisances sur l'environnement, un bilan carbone raisonnable, etc. Et est-ce que ces solutions peuvent être industrialisées à grande échelle ? Troisième livrable, préconisation concernant une démarche de diagnostic. On se dit que pour prévenir le risque RGA, autant faire des diagnostics le plus tôt possible. On va faire des préconisations sur ces démarches, notamment par quel canot de diffusion de ces diagnostics les citoyens, les assurés, seront le plus sensibles. Et quelles sont les cibles à privilégier ? En fait, ce projet part l'engagement d'une large palette de parties prenantes et une diffusion large des livrables. Donc l'idée, ça va être de construire un consensus autour de toutes les mesures qui sont mobilisables pour pallier les effets du RGA.

  • Speaker #0

    Très bien, merci beaucoup Claire. Bertrand Delignon, je me tourne vers vous. Vous êtes directeur IARD à la Massif. En tant qu'assureur, en tant que porteur de risque, comment est-ce qu'on accompagne ces assurés sur la prévention de ces risques et surtout est-ce qu'il faut exiger de ces assurés qu'ils fassent davantage de prévention pour pouvoir continuer à les couvrir ?

  • Speaker #5

    Face à l'évolution, qu'a très bien décrit Charles Dumartinet des épisodes de sécheresse, plus que jamais la mission de l'assureur c'est effectivement d'accompagner. On pourrait penser que l'accompagnement se fait à partir du moment où le sinistre est déclaré, avec le mécanisme particulier du régime de catastrophe naturelle, je ne vais pas le détailler, ça a été très clament fait dans beaucoup de pédagogies, dans différentes vidéos. Et le rôle de l'accompagnement doit se faire bien en amont en fait. Et pourquoi il doit se faire bien en amont ? Parce que nous on estime qu'aujourd'hui l'angle mort... Sur le RGA, mais plus largement sur les quatre têtes, c'est la conscience du risque. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos concitoyens, nos assurés, n'ont pas forcément conscience du risque, sauf au moment où ils sont concernés directement, parce qu'il peut y avoir une fissure si on parle du RGA. Alors cette conscience du risque... Elle est importante et elle passe effectivement, et ça a été très clairement exposé par Nicolas, par des efforts de pédagogie de tous. On doit sensibiliser tout le monde à ce risque, là on parle du RGA, parce qu'aujourd'hui, les enjeux pour la société, un enjeu sociétal du coup, sont très larges. Ça a été aussi très clairement exprimé sur des enjeux socio-économiques, des enjeux de fracture aussi, des fractures de la société par rapport à des territoires qui pourraient demain avoir des difficultés à maintenir un habitat. Tous ces sujets-là, on doit les considérer au bon niveau. Et pour ça, il faut absolument que nous ayons une conscience du risque partagée. Alors, cette conscience du risque, on la voit à titre individuel. Aujourd'hui, elle est possible, et notamment pour ceux qui sont concernés. Il suffit de savoir si on est exposé au risque RGA en consultant, par exemple, le géorisque. Ça, c'est nécessaire, mais c'est loin d'être suffisant. Parce que lorsque l'on fait ça, on passe à côté, et ça c'est une ouverture je pense qu'on les assure aujourd'hui, de l'environnement du bâti. C'est-à-dire qu'on est concentré un petit peu sur le bâti et on oublie qu'il y a beaucoup de phénomènes qui vont causer des dommages. Et pas seulement après des épisodes successifs de pluie et de périodes de canicule, un phénomène de retrait gonflement des argiles. Donc cette connaissance de l'environnement c'est un peu nouveau et c'est un sujet sur lequel on doit travailler aussi, au-delà des sujets qui sont portés notamment par l'initiative sécheresse, qui vont viser à trouver le meilleur moyen. de remédier et de prévenir les risques de retrait gonflement des argiles sur le bâti. Les travaux qui sont faits, et je pense qu'il faut saluer là les chercheurs, nos chercheurs, nos scientifiques, ils travaillent beaucoup sur toutes les causes qui vont précisément conduire à ces désordres que l'on connaît, que l'on constate, et nous il nous faut nous associer avec eux. L'initiative sécheresse, pour moi c'est une très belle illustration qu'on doit travailler ensemble. Et je pense que les enjeux qui ont été à nouveau... Les cris par clerc sont ceux de tous. On se doit aujourd'hui de se mobiliser. Donc ça me renvoie à une question, vous parlez de l'accompagnement. Je pense que l'accompagnement c'est l'affaire de tous et ça renvoie à une chose, c'est qu'il faut considérer aujourd'hui le risque RGA comme une cause nationale. C'est-à-dire qu'on ne peut plus dire c'est l'affaire des assureurs, on ne peut plus dire c'est l'affaire des experts, c'est l'affaire des pouvoirs publics, c'est l'affaire des collectivités locales. Non, il y a un véritable enjeu de société et les rapports, que ce soit le rapport Langrenet ou les travaux de Christine Lavarde, mettent très clairement en avant qu'aujourd'hui il y a un défaut. Alors je parlais de conscience du risque, ça c'est clair, il nous faut une sensibilité, beaucoup de pédagogie, mais il faut aller maintenant au-delà. Il faut des dispositifs de financement de la prévention. Il y a des sujets qui ont été très clairement abordés, Nicolas les a soulignés, ils sont proposés notamment par Thierry Langrenet et les deux autres apporteurs, mais ça doit aller aussi au-delà. C'est-à-dire que demain, on aura, je pense, on regardera ça peut-être différemment, mais si on n'a pas bien compris tous les phénomènes qui vont conduire justement à créer ces désordres, je pense qu'on conduira un peu à notre perte en cherchant systématiquement à reproduire des dispositifs qui ne sont pas forcément efficients. Donc on se doit très clairement de se mobiliser tous pour faire en sorte que... Voilà, ce risque RGA n'est pas que l'affaire des assureurs, loin de là, c'est vraiment une question quasiment gérée de santé publique.

  • Speaker #0

    Quelles sont les techniques de remédiation que vous privilégiez et surtout, quid du coût de ces techniques ? On sait que ça coûte parfaitement cher.

  • Speaker #5

    Alors, quand je parlais à l'instant de l'environnement, et là je pense que les assureurs peuvent faire un peu l'homme et elle ne le coûte pas, c'est-à-dire qu'on a été très concentrés sur la réparation. Et peut-être avec les techniques de réparation, ça a été cité, les micropieux, qui ont peut-être le mérite d'exister, qui nous, nous paraissent aujourd'hui... Des mesures qu'il faut peut-être réévaluer, et l'initiative sécheresse va permettre de le faire, très clairement. Et sur les techniques que nous on privilégie, c'est très clairement les techniques dites horizontales, c'est-à-dire qu'on ne va pas seulement prendre... J'insiste là-dessus, le sujet du bâtiment est bien l'environnement et tout ce qui va conduire à un moment donné à des désordres de teneurs en eau sur les argiles. Et ça, ça demande une vraie analyse, une vraie expertise qui va nous permettre de trouver les moyens de prévenir au mieux et de prévenir aussi l'aggravation de dommages. Parce qu'il faut bien imaginer, une fois que vous avez réparé par exemple, et je vais le citer avec des micros pieux, si des nouveaux désordres apparaissent et ça arrive, On n'allait pas remettre des micropieux. Donc forcément, on est à la fin de l'histoire. Donc il faut qu'on arrive, et c'est vraiment un sujet qu'on doit tous partager, de façon à mettre en œuvre des mesures, alors que nous on privilégie, c'est bien les mesures horizontales. Donc on a sur ce sujet-là mis en place à l'indicatif il y a un peu plus d'un an, sur une trentaine de maisons. Donc on n'est pas sur les 330 maisons d'initiatives sécheresses auxquelles on participe. On a un dispositif qui s'appelle Massif Résilience Habitat, qui va tester ces mesures horizontales et on va les observer dans le temps, un peu comme, voilà, ça va être très complémentaire aussi avec les travaux auxquels on participe avec l'initiative Sécheresse, parce qu'on pense que c'est la meilleure des solutions, et c'est celle, effectivement, ça a été dit, qui a une empreinte carbone moindre, qui est moins intrusive, qui a un coût bien moins élevé, voilà. Ça ne veut pas dire que c'est la panacée et systématiquement il va falloir recourir à ces mesures horizontales, mais ça nous paraît être quand même aujourd'hui... Presque le bon sens, quoi. Et il ne faut pas caricaturer, je finis là-dessus, en disant, voilà, c'est couper un arbre, ça va au-delà de ça, et ça va au-delà de ça pour bien comprendre à nouveau l'environnement et quels vont être les impacts des moyens qu'on pourrait mettre en œuvre sur notamment le bâti au final.

  • Speaker #0

    Très bien, merci Bertrand pour ces explications. Olivier Boniface me tourne vers vous, vous êtes mon dernier invité. Olivier, vous êtes directeur général de Véring et président de la CEA, la compagnie des experts agréés. Côté des experts, comment est-ce que la profession s'organise face à la montée en puissance de ce risque ?

  • Speaker #6

    On l'a dit, effectivement, il y a ce risque RGA qui est de plus en plus présent et nous occupe de plus en plus. On avait eu cet événement en 2003 qui nous avait montré ce que pouvait faire la sécheresse. Et puis après, ça s'est un petit peu calmé. Puis 2017, ça a commencé de nouveau à monter en puissance pour arriver avec 2022, avec un événement exceptionnel qui nous a occupé l'année dernière. et qui continue d'ailleurs à nous occuper énormément. Et la profession sentait arriver ce mouvement. Et la première chose qu'on a mis en place, c'était la formation des experts, de manière à avoir de plus en plus d'experts. Il y a 15-20 ans, les risques naturels s'occupaient 15% de l'activité.

  • Speaker #0

    Désormais, les risques naturels, c'est 30% de l'activité des sociétés d'expertise. Donc il faut être armé pour pouvoir intervenir rapidement. Alors on va voir, parce qu'il y a aussi un effet entonnoir avec les arrêtés qui tombent d'un coup et qui nous obligent à nous organiser très rapidement. Donc déjà, avoir un contingent d'experts terrain de plus en plus important. Avec la formation qui va avec, les sociétés d'expertise sont des grandes structures désormais, nationales, on sait former. La compagnie des experts dont je suis le président a une filiale des CEA développement qui permet de former ces experts. Et aujourd'hui on a environ 1000 experts qui peuvent intervenir sur le risque RGA. Donc voilà déjà il y a cette capacité d'hommes et de femmes à intervenir sur site. On a parlé de l'accompagnement, c'est pourquoi on va avoir besoin de ces personnes sur le terrain, pour accompagner les sinistrés et il faut pouvoir les accompagner en confiance. Et ça fait maintenant un an et demi qu'il y a une grosse défiance sur l'expertise, c'est-à-dire que l'expert intervient comme l'expert de la compagnie d'assurance. Je l'ai entendu encore tout à l'heure, l'expert n'est pas l'expert de la compagnie d'assurance. L'expert est un accessoire à la réalisation du contrat d'assurance qui lie l'assureur et l'assuré. Donc voilà, l'expert... L'expert est une cheville ouvrière, un outil pour permettre l'indemnisation du sinistre. Il n'a aucun intérêt à aller dans un sens ou dans l'autre, il vient là techniquement. C'est important de pouvoir regagner cette confiance, parce que c'est vrai que les sinistrés, les victimes, sont dépourvus devant ce phénomène. qui est un phénomène invisible, parce qu'on a ce bâtiment qui va se fissurer, on ne sait pas bien pourquoi, on se doute bien qu'il y a un rapport avec le sol. Donc voilà, l'assurer est dépourvu, il faut pouvoir l'accompagner. C'est pourquoi on travaille avec les représentants du gouvernement, en particulier la DHUP, dans le cadre d'un décret d'encadrement de l'expertise et qui va mettre en avant... entre autres la formation, on l'a dit, mais également l'indépendance de l'expert et c'est très important dans l'accompagnement des assurés. On voit qu'il y a pas mal de dimensions. Il y a également une dimension organisation. On l'a dit, les arrêtés catastrophes naturelles arrivent en général d'un coup, avec énormément de dossiers. En 2022, c'était plus de 150 000 missions. Il faut pouvoir les gérer. Donc malgré le nombre grandissant d'experts, il faut pouvoir intervenir rapidement. La victime, ça fait peut-être un an qu'il attend, parce qu'il y a le temps de prendre le décret d'arrêter de catastrophes naturelles, en particulier en sécheresse. Et donc on va pouvoir organiser aussi une qualification des dossiers, de manière à prendre en main et accompagner très rapidement l'assuré, de manière à pouvoir diriger l'expertise et voir si on va avoir besoin d'une expertise terrain. L'idée c'est de ne pas faire attendre l'assuré pendant six mois, alors même que quand on va arriver sur le terrain, on va se prendre compte que ça ne nécessitait pas une intervention, c'était peut-être pas un phénomène de retrait et gonflement des argiles. Donc voilà, pouvoir accompagner les victimes très rapidement.

  • Speaker #1

    Quel regard vous portez aujourd'hui sur les techniques employées et leur efficacité, vous en tant qu'expert, au plus près du sinistre ?

  • Speaker #0

    Alors c'est sûr que nous on est sur le terrain. Les premiers décrets catastrophe naturelle sécheresse, c'est 89. Ça va faire un bon moment qu'on intervient. On a traité peut-être, on le sait, environ un million de sinistres depuis cette époque. Donc effectivement, on a cette expérience. Alors moi, j'ai une expérience de 25 ans, alors oui, j'en ai connu pas mal. Et donc, effectivement, on était beaucoup sur des méthodes qu'on appelle verticales. On a fait à peu près tout ce qu'il fallait en micropieux. En micropieux partiels, en longrines, en longrines partielles, on essaie d'approcher ces sinistres avec ces méthodes qui en fait sont des mauvaises méthodes. Parce qu'on ne règle pas le sujet, on essaie d'y pallier, de s'en affranchir. L'idée c'est, les micropieux, c'est d'aller toucher le bon sol pour éviter les mouvements du terrain. Mais on ne règle pas le problème, parce que le problème c'est la teneur en eau du terrain qui va varier, donc retrait, gonflement, des argiles qui gonflent et qui se rétractent avec l'humidité. Et donc ces méthodes ont une limite, on le disait tout à l'heure, on ne va pas faire des micropieux tous les 20 ans parce que ça ne va pas. On est en train d'injecter du béton dans tous les sols et ça va continuer comme ça. Si on continue comme ça, et l'idée c'est d'arrêter de continuer comme ça, ce n'est pas responsable vis-à-vis de l'environnement, on parlait de reconstruction, de réparation, on a parlé de remédiation, la remédiation c'est la reconstruction mais en tenant compte de l'impact des travaux, en particulier sur l'environnement, et donc l'idée c'est de passer sur d'autres méthodes qui se concentrent autour. de la maîtrise du niveau d'eau dans le terrain. C'est là où on va arriver sur les mesures horizontales, qui vont être beaucoup moins invasives, qui vont être beaucoup plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre, moins coûteuses, ça c'est pour la soutenabilité du régime. Et donc on va travailler sur ces sujets, on forme nos experts à ces nouvelles techniques, techniques qui... Tendent également vers... vers la prévention, puisque c'est l'autre étape, vers la prévention. Et c'est pourquoi la compagnie des experts est actuellement l'AMO, l'assistant à maîtrise d'ouvrage, du projet Initiative Sécheresse. On a formé nos experts au sein des sociétés d'expertise pour aller traiter ces fameux 330 dossiers et pouvoir aller scorer ces méthodes qu'on connaît bien, mais qu'on va aller... comparer, scorer par rapport à ces méthodes qu'on utilise depuis des années et qui continuent le phénomène premier, qui est le réchauffement climatique et l'utilisation du béton.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Olivier, merci beaucoup à tous les quatre pour vos explications. Et puis moi je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau JTCatNat organisé par News Assurance Pro et CCR.

Chapters

  • Charles Dumartinet, Directeur du Département Modélisation-Actuariat de CCR explique le phénomène de retrait-gonflement des argiles..

    04:03

  • Nicolas Bauduceau, Directeur du Département Conseil en Prévention et Fonds publics chez CCR

    06:59

  • Claire Faïk, Chargée de mission « Initiative Sécheresse » à la MRN

    13:29

  • Bertrand Delignon, Directeur IARD à la Macif

    21:33

  • Olivier Boniface, Président de la Compagnie des Experts Agréés.

    28:01

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