- Speaker #0
Histoire qui a pour lieu
- Speaker #1
Bourgoin-Jallieu La belle en l'an du Dieu 1874
- Speaker #2
Histoire d'amour et de désir Nul de l'église Saint-Jean-Baptiste un événement si important qu'il a le droit à une chanson.
- Speaker #3
Bon, c'est vrai, on a un peu triché, mais les 150 ans de l'église Saint-Jean-Baptiste, sans doute l'édifice le plus emblématique de Bourgogne-Jailleux. Ça se fête, non ?
- Speaker #2
C'est la fête ! C'est la fête ! Soin,
- Speaker #0
soin, c'est fini ? Ouais ! Ah bon ? Bon bah ça suffit comme ci.
- Speaker #3
Le 150e de l'église Saint-Jean-Baptiste, deuxième partie, après un premier épisode consacré à la paroisse Saint-François d'Assise, concluons cette émission spéciale par le point d'orgue des célébrations, le récital d'orgue de Vincent Dubois. La vache,
- Speaker #0
mais c'est nul !
- Speaker #3
Vous me disiez c'est nul, non mais d'accord, mais là c'est affligeant, y'a rien ! Le titulaire des grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame de Paris, parrain de ce 150e anniversaire, est considéré comme l'un des organistes les plus prestigieux du monde. Depuis plus de 20 ans, il enchaîne les récompenses, les concerts à travers le monde, et les collaborations avec les plus grands chefs.
- Speaker #2
Enfin,
- Speaker #3
le meilleur. C'est pas à moi de le dire,
- Speaker #0
déjà. C'est comme, j'allais dire, comme tout domaine, hein. Dès lors que vous êtes... passionné par quelque chose, que vous voulez toujours aller plus loin, plus vous avancez et plus il y a de boulot. Et plus, j'allais dire, vous ouvrez vous-même des propres chemins dans votre passion et vous allez chercher encore plus loin et toujours plus loin. Et après, il y a quand même le côté sportif, entre guillemets, d'une pratique instrumentale, d'une pratique quelle qu'elle soit, j'allais dire, évidemment sportive aussi, mais même de l'artisanat, de la danse, de tout ce qu'on veut. Et là, c'est la répétition du geste et le cerveau qui va retenir aussi le geste physique pour jouer. Et ça, c'est du boulot au quotidien de travail, de s'exercer des heures et des heures pour toujours parfaire sa technique aussi. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là, mais c'était d'une certaine manière, avec le recul, une vocation. Parce que quand j'étais petit, j'avais 6-7 ans, j'étais complètement fasciné par... par les orgues et je voulais toujours rentrer dans les églises dès que j'en voyais une pour voir l'orgue et pour l'écouter tant qu'à faire s'il jouait et je ne peux pas vous expliquer pourquoi mais j'étais fasciné quand j'ai demandé à mes parents mais je veux jouer de l'orgue est-ce que c'est possible ? Ils m'ont dit ouais mais d'abord tu feras du piano donc j'ai fait beaucoup de piano puis j'ai fait de l'orgue etc et puis j'ai approfondi etc et passé les concours et puis voilà j'ai fait des concerts depuis maintenant un peu plus de... voilà 22 ans, je tourne un peu partout.
- Speaker #3
Une notoriété qu'il a souhaité mettre au service de la ville, des amis du musée et de l'orgue Merklin de l'église, classé monument historique, en se produisant le 14 novembre dernier à l'église Saint-Jean-Baptiste lors d'un récital sous le signe de la musique franco-allemande qui a repris en partie le programme inaugural de l'orgue le 18 mai 1881.
- Speaker #0
On a gardé un certain nombre de compositeurs qui ont été joués pour le concert d'inauguration, mais pas forcément les mêmes œuvres. On essaie de trouver un compromis entre les deux, parce que c'est vrai que le programme de l'époque avait été joué par l'organiste de Bourgoin de l'époque. Les œuvres qui étaient jouées n'étaient pas forcément celles qui étaient les plus représentatives de l'orgue romantique ou même de l'orgue baroque, peu importe. Mais en tout cas, ce n'étaient pas les œuvres les plus intéressantes du répertoire. Il y avait des choses intéressantes dedans, notamment des transcriptions d'opéra. Globalement, si on faisait un programme comme ça aujourd'hui, je ne suis pas sûr que les gens auraient accroché. Donc, on a choisi de garder quasi tous les compositeurs qui avaient été joués, ou en tout cas une très large majorité, et puis après d'adapter avec, pas forcément les mêmes pièces, mais des pièces qui étaient peut-être un petit peu plus élaborées, ou en tout cas plus représentatives de ces compositeurs.
- Speaker #3
et dont les bénéfices ont été reversés en prévision d'une future restauration.
- Speaker #0
J'ai joué deux fois l'instrument à l'occasion de deux concerts. Et là, M. Durand, avec la ville, voulait marquer le coup et le musée au niveau de l'église pour fêter ses 150 ans. Et on s'est dit, ça pourrait être intéressant qu'il y ait un organiste entre guillemets de Notre-Dame de Paris. Donc on a un peu, si je puis dire, en tant qu'organiste de Notre-Dame, une certaine réputation. et d'apporter, entre guillemets, via ma qualité d'organisme de Notre-Dame, tout mon soutien. à la future restauration de l'orgue de l'Église. L'Église est un lieu de culte, tout d'abord, évidemment. L'orgue est au service du culte, mais l'orgue est aussi un instrument de musique, comme le violoncelle, la flûte ou le piano. En fait, la question pour moi, c'est qu'on ait des instruments de musique à jouer. Et quand ils sont beaux, quand l'harmonie est belle, quand la facture de départ est particulièrement réussie, Pour les organistes, quels qu'ils soient, c'est toujours une joie de jouer des instruments comme ça, plutôt que de jouer des instruments qui ont été mal conçus au départ, ou qui n'ont pas, j'allais dire, un son ou une harmonie très satisfaisante. Moi, mon but, c'est que l'instrument vive et qu'on puisse jouer le répertoire qui a été écrit pour, c'est-à-dire, en l'occurrence à Bourgoin, le répertoire romantique français ou allemand, et du coup, qui, d'une certaine manière, peut être... vraiment transcendé par un très bel instrument, un orgue romantique typique du 19e siècle.
- Speaker #3
Vous pensez qu'un concert d'orgue est forcément ennuyeux ? Détrompez-vous ! Pour Vincent Dubois, cet instrument fascinant a de multiples facettes tant au niveau musical que visuel.
- Speaker #0
Il y a plusieurs choses. Il y a évidemment d'abord la musique, c'est-à-dire que les gens qui ne connaissent rien du tout à l'orgue peuvent évidemment découvrir un très beau répertoire, qui est quand même le plus riche avec celui du piano. et de l'orchestre symphonique. Et puis, il y a le côté sonore, évidemment. Un orgue, ce n'est pas, entre guillemets, comme on dit, qu'une pompe à quantique, mais c'est aussi un instrument qui a des couleurs orchestrales, en fait. C'est-à-dire que c'est un orchestre à lui seul, dans lequel on peut imiter la couleur des bois, des cuivres, des cordes. À ce niveau-là, il y a une palette sonore qu'aucun autre instrument n'aura, ça c'est clair. et plus l'instrument est grand, plus la palette sonore est développée. C'est vrai qu'un bourgoin jailleux, ce n'est pas un petit instrument, c'est un instrument qui a beaucoup de possibilités. Donc j'ai choisi de jouer aussi des pièces dans lesquelles il y a ce qu'on appelle beaucoup de registrations, c'est-à-dire de changements de couleurs pendant l'œuvre. Ça permet aussi aux gens de se dire ah oui, l'orgue c'est ça aussi, ça sonne comme ça, on peut avoir un hautbois, une trompette, une flûte, un violoncelle, etc. Et enfin, il y a le côté visuel. Pour les deux concerts que j'avais joués précédemment, il y avait une retransmission avec caméra. Et donc là, du coup, ça permet aussi aux gens de découvrir ce que c'est qu'un organisme qui joue sur une espèce de cockpit avec trois claviers, des boutons partout, etc. Et bien souvent, dès qu'on propose un concert d'orgue avec un écran géant où on voit l'organisme jouer, ça attire beaucoup de monde quand même.
- Speaker #4
Mon serment d'aujourd'hui a pour thème la... Constance, et comme vous n'êtes pas sans le savoir, c'est par une incessante mise en pratique de ces principes que nous accédons au savoir. Louons la Constance, la douce Constance.
- Speaker #3
Surtout, l'acoustique des églises ou des cathédrales n'est pas là que pour faire résonner les sermons, mais bien pour mettre en valeur les mélodies de l'orgue. C'est le cas, bien évidemment, à Bourgogne-Jailleux.
- Speaker #0
On peut en trouver d'autres, des églises Saint-Jean-Baptiste en France, de ce type, architecturalement, pour moi. Elle n'est pas exceptionnelle par rapport à une autre de cette époque-là, mais c'est une belle église, très bien proportionnée, dans laquelle l'orgue, en tout cas, l'orgue qui a été conçu, marche extrêmement bien au niveau des proportions avec le lieu. Ça, c'est déjà nettement moins fréquent quand même. Ce qui est quand même assez particulier aux églises ou aux cathédrales, c'est quand même l'acoustique en général des lieux, parce qu'on a quand même des grandes nefs, on a souvent des grands vaisseaux comme ça, et qui permettent au son... de bien se propager parce que les facteurs d'orgue ont conçu leur instrument pour le lieu dans lequel il est construit. C'est-à-dire que l'orgue va faire qu'un seul, j'allais dire, avec le lieu grâce à l'acoustique. Et donc, du coup, le son va se déployer de la manière la plus naturelle possible. Alors que, en fait, j'ai joué dans beaucoup de salles de concert. On en trouve beaucoup dans les pays asiatiques ou en Amérique du Nord. Et malheureusement, il n'y a pas d'acoustique. Pour l'expression musicale, c'est quand même un frein.
- Speaker #3
Pas étonnant que certains de ces lieux de culte aient été transformés en salles de concert dans certains pays, notamment aux Pays-Bas.
- Speaker #0
On va prendre l'exemple de la Hollande. Bien souvent, les collectivités publiques ont fait le... Paris de préserver les lieux de culte entre guillemets comme des lieux culturels et non plus cultuels parce que bien souvent le culte a été déserté pour x raisons. Mais néanmoins, les églises ont été préservées pour devenir soit parfois des musées ou soit des salles de concert en fait. Et ça marche hyper bien. Alors en France, on n'en est pas encore là parce que... Beaucoup de maires de communes tiennent à financer le patrimoine de leur commune. Et les diocèses, autant qu'ils peuvent, réservent des curés à droite à gauche pour que les messes continuent à être dites à droite à gauche. Mais je trouve qu'on a trouvé le bon équilibre entre ce qui concerne le cultuel et le culturel dans une église. Et typiquement, pour nous, les organismes, c'est quand même un avantage parce qu'il y a quand même énormément d'organismes qui aiment accompagner la liturgie. et puis d'autres qui aiment jouer les concerts et tout le monde s'y retrouve.
- Speaker #3
Cet épisode est désormais terminé. Vous pouvez retrouver notre émission Le Micro Local sur toutes les plateformes d'écoute et toujours sur notre chaîne YouTube Ville de Bourgoin-Jailleux.