Speaker #0Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur le mur du son, le podcast 100% musique. Pour ce nouvel épisode, je vais vous parler du premier album d'Elena, intitulé tout simplement « Ele » . Je dis tout simplement, car vous verrez tout au long de cet épisode que la simplicité est le maître mot de cet opus. Tout d'abord, et avant de rentrer plus dans l'analyse de cet album, l'écriture de cet épisode était un vrai enjeu pour moi. Depuis plusieurs mois, beaucoup de fans de l'artiste belge me suivent et me supportent sur les réseaux. Comment écrire un album alors que le coup près peut tomber ? Oui, on m'a même dit, si tu ne dis pas du bien de cet opus, tu vas perdre des followers et des écoutes potentielles. On ne touche pas à la reine Elena. Il faut savoir que dans ma carrière de journaliste, j'ai toujours dit ce que je pensais. Quand je travaillais pour le magazine Platine, je recevais des courriers de lecteurs, de fans, pour me dire « Waouh, bravo pour votre honnêteté et votre justesse » . Pendant que d'autres m'écrivaient, et à l'époque c'était principalement des courriers, que j'allais trop loin, que je ne respectais pas le travail de tel artiste ou encore que j'étais un artiste frustré qui écrivait toute sa haine. En tout cas, j'ai toujours écrit sans jamais me renier. Je vais même aller plus loin. J'ai travaillé pour un site internet il y a quelques années et à un moment on m'a dit « tu dois absolument dire que l'album est un vrai succès » alors que l'artiste en avait vendu 1500. Je suis parti. Aujourd'hui, je suis indépendant. C'est difficile, mais je peux écrire et dire tout ce que je veux, comme je l'ai toujours fait. Donc tout ça pour revenir à comment écrire sur un album sans me renier. Et bien c'est ce que je vais essayer de faire dans cet épisode. Dire ce qui m'a... plu dans ce premier album d'Elena, mais aussi les faiblesses que j'ai pu découvrir. Vous serez peut-être d'accord avec moi, peut-être que non. Et tant mieux, je ne prétends pas être la vérité, mais plutôt vous donner ma vérité, ce que j'ai ressenti en écoutant cet opus. Et c'est ça l'objectif de la musique, c'est de dévoiler des émotions. Pour être précis dans mon analyse émotionnelle, je ne l'ai écouté qu'une seule fois avant d'écrire cet épisode. J'ai un don, entre guillemets, pour vite trouver les tubes et les titres faibles dans un album dès la première écoute. Et donc, je n'ai pas souhaité aller plus loin dans l'analyse. Je ne dirai pas de suite mon sentiment général sur cet album et savoir si je l'ai aimé ou pas. Et non, je vais faire durer le suspense. Le premier titre de l'album, « Mon piano et moi » , donne le ton à l'ensemble de cet album. Elena, dès les premières notes, et surtout dès les premiers mots, montre l'artiste qu'elle est. Une artiste simple qui touche au cœur. Ici, on voit que l'artiste est un artiste qui est très simple. on retrouve une voix à fleurs de peau qui nous raconte son parcours. Angèle, l'artiste qui lui a donné envie de faire ce métier. Le mariage de son frère, pour lequel elle a joué devant un public pour la première fois. Le confinement, où elle a pu développer son talent. C'est vraiment joli. Je ne savais pas à quoi m'attendre avec cet opus, tant les singles avant la sortie ont été variés. Là, dès ce premier titre, je suis interpellé. Ok, si tout cet album est dans cette veine, on va avoir droit à un banger de la part de l'artiste belge. C'est ma première vraie rencontre avec cet artiste. Oui, j'ai écouté ses 4-5 premiers titres sortis, mais sans forcément m'y attarder. Je vais même aller plus loin. Je pensais que je n'étais pas son cœur de cible. Eh bien, avec ce premier titre, elle m'a eu. Dans le second titre de l'album, Elena continue sur la lancée du titre précédent. La chanson « Tout a changé, rien n'a changé » montre une Elena qui s'adresse à sa meilleure amie, mais elle s'adresse également à sa famille, et bien sûr, à son public, pour lui déclarer qu'elle est une femme. elle est toujours la même, avec le même rire. Ce sont les gens autour d'elle qui ont changé. Son environnement, sa nouvelle vie. Je ne connaissais pas Elena à la Star Academy, donc je ne sais pas qui elle est, si c'est une bonne ou une mauvaise personne, si elle a une personnalité attachante ou hautaine. Je suis vierge de tout a priori. Et quand je la découvre dans ce titre, j'ai envie d'en savoir plus sur elle. J'ai envie de continuer à écouter cet album et qu'elle me raconte qui elle est et quelles sont ses histoires. Troisième titre de l'album. Et premier gros banger. Le titre Karma. Que vous dire à part que c'est un tube calibré pour les radios. C'est bon, c'est efficace. Je vous l'annonce, ce sera un de ses prochains succès. On arrive ensuite au plus gros succès. de Helena, mauvais garçon, qui cumule à plus de 20 millions d'écoutes sur Spotify au moment où j'écris cet épisode. C'est énorme. Que dire de plus sur ce titre ? Eh bien moi, personnellement, je trouve que les couplets sont trop faibles par rapport au refrain. Mais ce que j'aime le plus dans ce titre, c'est que le sens a plus d'importance que le son. Aujourd'hui, les artistes qui s'adressent principalement aux jeunes, même si c'est pas forcément le cas des arts qui s'adressent vraiment à plusieurs générations, ils font des sons, et ensuite ils mettent des paroles qui veulent dire plus ou moins grand chose. Ici, ce n'est pas le cas. On parle quand même d'une relation toxique écrite par une artiste de 22-23 ans. Quand on souhaite débuter une carrière, c'est pas forcément les thèmes les plus faciles à aborder. Et surtout, pour faire vendre. Chapeau. Après mauvais garçon, nous avons le droit à gentil garçon. Ok, c'est un peu facile. Ok, il y a des clichés. Mais encore une fois, entendons le message. Arrêtons les polémiques qui servent à rien. Quel est le message ? Tous les hommes ne sont pas hyper musclés. Tous les hommes ne sont pas forcément des pros de bricolage. Et alors ? C'est un message qui doit être entendu par tous les garçons qui ne rentrent pas dans les dictates. Grand, musclé, tatoué, fort, les cheveux avec du gel. Vous les voyez, les gars de l'intégrité ? Et bah non. Puis l'autre message, c'est que c'est une vraie qualité que d'être gentil. Souvent, quand on est jeune, des garçons veulent montrer qu'ils sont des bad boys, des rebelles, pour plaire aux filles ou faire le plus fort auprès des potes. Et la gentillesse dans tout ça. Ça peut paraître désuet, ou même apparaître comme une faiblesse, ou même être un gars. On peut être gentil et être un homme. On peut ne pas être musclé et être un homme. On peut être un gentil garçon et être un homme et être aimé. Et un jour... Les femmes recherchent plus des gentils garçons que des bad boys, je sais de quoi je parle. Et n'oublions jamais que d'être gentil c'est une qualité, une très belle qualité. J'ai juste envie de dire merci à Elena de la part des gentils garçons dont j'espère faire partie. Allez, titre suivant, une nouvelle chanson piano voix, intitulée Boules au ventre. Même recette que pour la première chanson de l'album, des mots simples qui touchent. Elle nous parle de ses crises d'angoisse, ses touchants. J'imagine déjà la qualité de ce titre sur scène reprise avec le public. Ce sera un très grand rendez-vous dans ces shows j'en suis certain. Quand je l'ai écouté je me suis dit « Ah, je crois que je tiens la plus belle chanson de cet album » . Spoiler, non, il y a encore mieux après. Sur la chanson qui suit, Héléna continue de se dévoiler en assumant sa naïveté, et montrant une autre de ses facettes, l'humour. Les belges ont de l'humour, on le sait. Héléna le montre ici, comme par exemple quand elle chante « J'ai connu des mignons, des charmants, des idiots, mais pas de prince, à part les gâteaux » . C'est exceptionnel. Chapeau la punchline. J'ai écouté l'album dans le train et j'ai eu un sourire en écoutant cette phrase et ce titre. Tout comme quand elle chante « J'ai déjà acheté des bonbons qui font maigrir, je me voyais mannequin, prêt à éblouir. Tu veux rire ? J'ai perdu quelques euros, j'ai pas perdu un kilo. » Franchement, que dire après ça ? Qui ne se reconnaît pas dans cette phrase ? Cette chanson va être l'occasion de faire la fête sur scène, je vous le dis, s'il sort en single, c'est un nouveau tube. Bon, par contre, le titre suivant, je vous le dis tout de suite, n'aura pas le même destin. Je peux me tromper, mais la chanson... tout gâché, je trouve qu'elle porte bien son nom. Je trouve ce titre faible. C'est même à mes yeux, ou plutôt à mes oreilles, le titre le plus faible de cet album. Je ne sais pas ce qu'il fait là. Après, ce n'est que mon avis. Mais quand même. La déception n'est que de courte durée. Ça, car va arriver le titre de l'album. La meilleure chanson de l'opus. Ce ne sera pas un tube, je vous le dis. Là, on parle d'une grande chanson. Une grande chanson simple. Un titre très personnel pour Elena, puisqu'elle s'adresse à sa grand-mère. Mais qu'est-ce qui fait une grande chanson ? Qu'est-ce qui fait qu'un titre très personnel touche autant de personnes ? Eh bien, juste en écrivant un titre avec le cœur. En écoutant ce titre, je vous l'assure, vous repenserez vous aussi à votre mamie, votre mémé, votre grand-mère. peu importe comment vous l'appelez ou comment vous l'appeliez, vous revivrez pendant 3 minutes vos souvenirs d'enfance, surtout si elle ne fait plus partie de ce monde. C'est magnifique, c'est sublime. Merci. C'est difficile de passer après cette chanson. Comment rebondir après autant d'émotions et de souvenirs ravivés ? Eh bien, il faut demander à Elena qu'elle repart de plus belle avec « Je t'aime bien » . Encore une fois, l'artiste belge nous parle d'elle et de sa difficulté à dévoiler ses sentiments. On parle d'amitié, d'amour secret. C'est simple, peut-être un peu naïf, mais ça passe, car c'est écrit sans aucune prétention. Comme l'ensemble de cet album d'ailleurs. Évidemment, l'opus de ce devait d'avoir le titre Summer Body dans sa setlist. Le second plus gros tube d'Hélénin. Le titre qui a vraiment lancé la carrière de la demi-finaliste de l'Astarac. Ici aussi, le message est puissant et s'adresse à des millions de personnes. J'ai pas d'idées. des millions de femmes, car les hommes aussi peuvent ressentir cette pression du corps parfait à dévoiler à la plage ou à la piscine. J'ai des formes ? Et alors ? Pourquoi je maigrirais ? Et surtout, pour qui ? Je veux que tu m'aimes tel que je suis. La peur du jugement et du regard des autres est tellement trop... dans notre société, à la course, au like. Voilà encore une chanson avec un message qui fait du bien. Et surtout, quel culot de commencer sa carrière avec ce genre de message. Il y a un petit côté « ma philosophie » d'Amel Bent. J'ai des formes et des rondeurs, ça sert à réchauffer les cœurs. Mais là, Elena va encore plus loin dans le message. On arrive déjà à l'avant-dernière chanson de l'album, intitulée « Mélatonine » . Ici encore, l'artiste écrit sur sa peur du vide, sa peur du lendemain, ses angoisses. Que va-t-il se passer pour moi et pour ma carrière ? Elle Est-ce que je vais repartir aussi vite que je suis arrivé ? Est-ce que je mérite tout ça ? Ces questions, Elena se les pose. Et pour être honnête, je me les suis posées aussi. Quand j'ai entendu qu'elle remplissait des zéniths sans avoir sorti un seul album, je me suis dit « Waouh, quelle prétention ! Quelle super manière de remplir des salles sur deux tubes ! » Elle va nous pondre un album pourri, et tous ceux qui auront acheté des places vont vouloir vite la revendre. Bon, j'ai pas terminé encore l'analyse de l'album, mais vous vous êtes déjà rendu compte que je suis de loin de penser ça aujourd'hui. Vu la qualité de cet opus, je pense que la vente des places va reprendre de plus belle et elle va devoir rajouter des dates. Oui, elle doit faire attention à ne pas aller trop vite, mais quand on a ce talent d'écriture et d'interprétation, ce serait dommage de ne pas exploiter tout ce potentiel et de ne pas le partager au plus grand nombre. Oui, Elena mérite de remplir les salles. Elle mérite sa communauté de fans qui la soutient. Enfin, pour conclure cet album, Elena revient au piano-voix avec le titre « Adieu mon amour » qui nous relate la fin d'une histoire. C'est une lettre d'adieu d'une femme à un homme. Oui, je te quitte, mais moi aussi j'ai de la peine. Oui, c'est moi qui pars, mais c'est pas non plus facile d'être celui ou celle qui s'en va. C'est très joli. Souvent, quand on est quitté, on pense au moment où on a perdu la vie. Ouais, j'ai la pire position, toi tu pars, tranquille. Non, non. Ça peut aussi être douloureux pour celui qui quitte, qui abandonne l'autre. Ça peut aussi ouvrir les yeux pour la personne quittée, celle qui reste. C'est une jolie façon de clôturer cet album. Voilà. Que dire de plus ? à part que c'est un putain de très bon premier album. C'est pas facile d'arriver comme ça quand tout le monde vous connaît avant d'avoir sorti un opus. Pas facile d'avoir cette pression d'attente quand vous vendez des places pour des Zenith et de devoir sortir votre album ensuite. Il y a un an, ma meilleure amie me disait « oui Pierre c'est très bien mais tu vas voir Elena quand elle va sortir ses chansons, elle va tout défoncer » . Je ne l'ai pas cru. Aujourd'hui, elle avait raison. Ce n'est pas le son d'Elena que je veux mettre en avant, ni son interprétation à fleur de peau, mais plutôt la qualité de son écriture. Quelle maturité dans les choix de ses textes, dans la construction, dans le choix de ses mots simples. Elle touche en plein cœur. À 22-23 ans, c'est preuve d'une très grande maturité et qu'on a affaire à une grande artiste. Enfin, quand j'ai vu la pochette de l'album, je me suis dit « waouh, quelle horreur » . Il faut savoir que j'y grandis dans les années 80-90, et les pochettes étaient toujours travaillées, soignées, c'était quasiment des œuvres d'art. Là, quand j'ai vu ce collage avec cette grimage, je me suis dit « waouh » . Alors, comment je vais avoir envie d'écouter l'album en voyant ça ? Alors, je pense toujours que la pochette n'est pas jolie. Mais en termes de marketing, elle correspond parfaitement au contenu. Simple. Et c'est une photo qu'une jeune femme pourrait envoyer à ses amis. Si Elena avait écrit cet album en proposant... proposant une pochette bling-bling à la Beyoncé ou la Rihanna, il y aurait eu un vrai décalage et ce n'aurait pas été Elena. Et vous savez quoi ? Après cette unique écoute de cet album, chez moi j'ai l'impression de connaître Elena, qui vient de me raconter ses petites histoires, qui elle est. J'ai l'impression d'avoir écouté une amie en fait. C'est dire le degré d'intimité et de simplicité qu'elle a créé avec cet album. Un album qu'elle a écrit et co-écrit avec trois auteurs compositeurs, Jonathan Cagne, Ausha et Romain Botti. Elle n'a pas cherché à aller... récupérer des auteurs compositeurs connus reconnus ou les auteurs à la mode c'est tout à son honneur et des artistes qui réalisent un aussi bon premier album seul je connais pas beaucoup bravo et les nains Voilà, j'en ai fini avec cette chronique. N'hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en avez pensé de cet album et quelles sont vos chansons préférées. Merci pour votre soutien. N'hésitez pas à vous abonner au podcast et à ma page Instagram si ce n'est pas déjà fait. N'hésitez pas également à noter ce podcast sur les plateformes d'écoute. J'en ai besoin vraiment pour continuer. Je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode du Mur du Son, le podcast 100% musique. Ciao, ciao ! ...