- Speaker #0
bonjour à toutes et à tous bienvenue sur ce nouvel épisode du mur du son le podcast 100% musique Pour ce nouvel épisode, je vais vous parler de Julien Doré et de son nouvel album sorti le 8 novembre dernier, intitulé Imposteur. Cet opus dénote dans la discographie de Julien Doré puisqu'il s'agit d'un album de reprise. Pourquoi ce titre alors ? En retrouvant les articles de presse datant de la période de la nouvelle star, plusieurs médias se posaient la question de savoir si le jeune artiste était un imposteur. Plus de 15 ans après sa victoire, Julien Doré a repris ce titre pour le nom de ce nouveau projet. Avant de parler de cet album, je voudrais faire un point sur ce que je pense de Julien Doré. Je ne l'aimais pas trop à l'époque de la nouvelle star. Oui, je suis direct. A ce moment-là, je le trouve prétentieux. Je ne suis ni fan de sa voix, ni du personnage. Le seul talent que je lui rends compte, c'est son talent de l'art. connaît, c'est de transformer des classiques de la chanson pour les intégrer à son univers. Mais franchement, sa reprise de Moi Lolita d'Alizé me passe au-dessus. Son premier vrai single, Les Limites, Julien fait du Julien Doré. J'ai même l'impression qu'il se caricature. J'aime pas. J'aime pas ce côté je fais les beaux-arts et je vous emmerde. C'était ma perception de cet artiste. Et puis sont arrivés des titres comme Paris s'échelle, Le lac ou encore La fièvre. Julien Doré garde son style particulier, mais il se rapproche de plus en plus de la chanson française populaire. Il ne la renie pas tout en gardant son côté chic. Il va définitivement rentrer dans ma playlist avec sa reprise d'Aline de Christophe.
- Speaker #1
Et j'ai pleuré, pleuré, et j'avais trop de peine.
- Speaker #0
Cette reprise est juste sublime. D'ailleurs, tout comme Christophe, il est populaire et chic. Les deux sont évidemment compatibles. Sur les réseaux sociaux, je commence à voir des messages de Julien qui répond à ses fans ou à ses haters. Et je le trouve très drôle. Je le suis. Et j'avoue, je le trouve à mourir de rire. Je le trouve également humain, avec son soutien par exemple aux blouses roses, ou à des fans qui ne peuvent s'offrir des places de concert, ou même à faire des messages vidéo à des personnes âgées. L'artiste est excellent, l'homme est encore plus grand. Je pense même que l'homme m'a fait apprécier l'artiste. Du coup, l'album Imposteur est vraiment le premier opus de Julien Doré que j'attends avec impatience. Comment va-t-il transposer des classiques dans son univers ? A la lecture des titres choisis, On peut même se dire que le risque est présent. Julien a choisi des classiques de la chanson, voire même des classiques des soirées karaoké. Avant de parler de ce que j'ai aimé dans cet opus, je voudrais juste dire ce que j'ai pas aimé. Il s'agit pas d'un titre, mais d'une nouvelle fois de la stratégie marketing. Plusieurs versions de l'album existent dans le commerce, avec deux titres bonus différents selon la version. Franchement, j'aime pas ça. Les ventes de disques sont en chute libre. Ce sont des moyens artificiels pour vendre plus de disques aux fans. Et du coup... Si on souhaite entendre toutes les versions de Julien Doré, il faut acheter chacune des versions. Je ne trouve pas ça très juste. Mais ça n'enlève rien à la qualité de l'album. Je ne vais pas faire durer le suspense, cet album est une pépite. Oui, même s'il ne s'agit que d'un album de reprise, cet opus est d'une très grande qualité. Il y a de jolies reprises, il y a des belles reprises, et il y a des pépites. Je vais essayer de ne pas parler des jolies pour me concentrer sur celles qui ressortent vraiment du lot. Et il y en a vraiment pas mal. La première qui arrive dans l'album est la reprise de la mythique et cultissime Les démons de minuit du groupe Image. Ici, la chanson n'est pas dénaturée, elle est juste actualisée à 2024. Mais la cerise sur le gâteau, c'est qu'enfin, enfin, on a le qui-ça qui-ça sur une chanson publiée. Le qui-ça qui-ça est culte pour tous ceux qui ont fait des soirées camping ou soirées années 80. Merci Julien. Le titre suivant est un duo avec Francis Cabrel sur Un homme heureux de William Scheler. Ici, très peu de changements par rapport à l'original. Mais c'est un titre tellement magnifique que si certains peuvent découvrir cette chanson via Julien Doré, ce sera déjà une très bonne chose. Et en plus, les voix de Julien Doré et de Francis Cabrel se marient à merveille. Écoutez ça.
- Speaker #1
De la blasphème. Mais si ça ne vaut pas la peine,
- Speaker #0
Que j'y revienne,
- Speaker #1
Il faut me le dire au fond des yeux, Quel que soit le temps que ça traîne, Quel que soit l'enjeu, Je veux être un homme heureux.
- Speaker #0
Ensuite, j'aimerais vous parler de sa reprise de « Femme la queue » . Oui, Julien Doré reprend du Camaro. Et c'est magnifique. Reprendre ce titre en piano-voix avec une envolée de violon à la fin est culotté et réussi. C'est une pépite. La force de Julien et sa voix et son interprétation qui nous font écouter les paroles de ses chansons dans un habillage classieux.
- Speaker #1
Donne-moi ton cœur, baby, ton corps, baby. Donne-moi ton bon vieux funk, ton rock, baby, tes souls, baby. Chante avec moi, je veux une femme, like you. Pour m'emmener au bout du monde, une femme, like you.
- Speaker #0
Je vous laisse aller écouter ce titre et découvrir l'envolée finale. Une autre des forces de Julien est sa capacité à interpréter des titres chantés par des femmes. On le voit déjà avec Pourvu qu'elle soit douce, Toutes les femmes de ta vie, Sensualité, dans une version caribéenne latina incroyable qui donne un air frais à cet album.
- Speaker #1
Ce moment-ci, ce bout d'éternité, sans suivant l'éternité.
- Speaker #0
Et puis, il y a aussi « Pull Marine » d'Adjani. Pour cette reprise, on sent que Julien Doré a énormément de respect pour Gainsbourg, car quasiment rien n'a changé entre l'original et sa version, et c'est évidemment sublime.
- Speaker #1
Y'a pas qu'au fond de la piscine, mes yeux semblent marines, tu les avais repérés, sans qu'il y ait un rec...
- Speaker #0
Un des événements de cet opus est le duo avec Sharon Stone sur Parole Parole. L'actrice reprend les mots d'Alain Delon pendant que Julien chante une nouvelle fois, après mourir sur scène, les mots de Dalida. Un très bel hommage. Et quel honneur pour le quarantenaire d'avoir l'actrice mythique chanter en français sur cet album.
- Speaker #1
C'était étrange, je ne sais pas ce qui m'arriva ce soir. Je te regarde, compo, la première fois. Des mots, toujours des mots, vous voulez même. Je ne sais plus comment te dire. Rien que des mots. Mais vous êtes des belles choses que je n'ai cessé de dire. Voici des mots fragiles que c'était trop beau.
- Speaker #0
La fin de l'album se termine par plusieurs pépites. Il y a des pépites surprenantes et des pépites incroyables. La première surprenante est « Cuitas les Bananas » de Philippe Rizzoli, dans une version plus acoustique avec un petit solo de guitare électrique. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais son interprétation en fait une grande chanson. Oui, « Cuitas les Bananas » devient une grande chanson triste. Un bel hommage à ce titre si moqué.
- Speaker #1
Les patatoes, l'huîtasse, les bananas, découpées en doses, les patatoes.
- Speaker #0
Bravo Julien ! J'imagine la tête de son équipe lorsqu'il a annoncé reprendre la chanson de Philippe Rizzoli. Et à la fin, on est plus proche de l'univers d'Adèle que de Philippe Rizzoli. La cerise sur le gâteau de l'album est cette reprise du cultissime à les crocodiles. Je suis devenu papa à peu près en même temps que Julien, et cette chanson, je l'ai écoutée et écoutée. Et Julien reprend cette comptine en guitare-voix. À un moment, j'écoutais l'album dans le train, et au bout de deux minutes, je me suis rendu compte que j'étais en train d'écouter à les crocodiles. Tellement elle est bien intégrée au reste de l'album.
- Speaker #1
Les crocodiles, les crocodiles, les crocodiles, les crocodiles, c'est ordinaire, ils sont partis, n'en parlons plus. Et...
- Speaker #0
Petite anecdote, sur internet, un de ses haters lui a dit « Mais à quand la reprise du générique de la Pat Patrouille ? » Et bien Julien a posé sa version en réponse et c'était juste magique. Encore une fois, il fait preuve d'humour et de talent car sa version était vraiment sympa. Et puis, il y a la pépite de cet album. La reprise des Sunlight des Tropiques. Oui, le tube mythique de Gilbert Montagné qui a été usé et usé dans toutes les soirées camping et karaoké. Ici, Julien la reprend en version piano-voix avec également une envolée de violon à la fin.
- Speaker #1
Et c'est juste sublime. En attendant, viens danser. J'aime l'océan Pacifique. Ça me fait quelque chose de magique. Y'a rien à faire car elle veut prendre la main. Viens danser.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai, le titre a déjà été repris dans une version presque identique par Jany dans son album Karaoke Vie. Mais ici, les violons ajoutent un supplément d'âme à cette chanson. J'adore vraiment. Son interprétation est sur un fil et magnifique. Vous vous surprendrez à ressentir de l'émotion en écoutant les soleils des tropiques. Plusieurs fois dans l'album, on retrouve l'humour de Julien Doré. Quand ça monte dans les aigus, on l'entend des fois s'étouffer. Et puis il y a un passage qui m'a surpris et qui m'a fait rien. Il se trouve dans sa très jolie reprise de Couleur Mentallo de Eddie Mitchell. Je ne vous dirai pas ce qui m'a fait rire, je ne vais pas spoiler, mais moi je ne m'y attendais pas. Rendez-vous à 1 minute 22 du titre. Enfin, je voulais mettre un dernier titre en avant dans cet épisode. Il s'agit de sa reprise du titre Les yeux de la mama de Kajijirak. Julien a perdu sa maman il y a quelques temps et il a retrouvé un message vocal après son décès. Il a décidé de le mettre en intro de ce titre. C'est juste magnifique, émouvant et tellement à l'image de l'homme. Et sa reprise est très belle. On sent l'artiste ému et sur la retenue. Je ne sais pas s'il la chantera sur scène et même s'il y arrivera. Bravo Julien pour cet hommage. Il donne des frissons. Je vous mets un extrait du titre mais pas de l'audio de sa maman car il doit être écouté avec le titre à la suite.
- Speaker #1
Oh mon Dieu, laissez-les-moi, les beaux yeux de la maman Enlevez-moi même tout le reste, mais pas la douceur de ses gestes Elle m'a porté avant le monde, elle me porte encore chaque seconde Elle m'emportera avec elle, je lui serai toujours fidèle
- Speaker #0
Voilà donc ma review de cet album que j'attendais, et je n'ai pas été déçu. J'ai même été plus que surpris par sa qualité. Julien a traité chacun de ses titres avec beaucoup de respect et de tendresse. Il prouve qu'il est devenu un artiste populaire et chic. Le traitement de ses chansons, ultra entendues, en est une autre preuve. Il arrive même à nous faire découvrir des titres sous un autre angle. Je pense bien sûr à « Femme Like You » et « Les Sunlight des Tropiques » . Sa prochaine tournée est pratiquement complète. Il a déjà annoncé et chanté ses tubes incontournables et quelques-unes de ses reprises. J'espère qu'il en intégrera pas mal car il n'y a rien à jeter. Rare que je sois aussi admiratif à l'écoute d'un album de reprise. Que tous ceux qui pensaient ou qui pensent que Julien Doré est un imposteur, je peux vous l'assurer qu'il ne l'est pas. Il arrive à intégrer des titres cultissimes, kitsch, voire même ringard, dans son univers de velours. Julien Doré est un chanteur populaire, quarantenaire, qui l'assume. Il parle avec nostalgie. Il parle à sa génération qui a pris récemment un coup de vieux et qui est si proche de son public et de ses haters. tout en profitant de sa vie dans les Seven. Tiens, il n'y aurait pas un peu de Francis Cabrel en Julien Doré ? Allez, je vous laisse. Merci de m'avoir écouté et je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode du Mur du son, le podcast 100% musique. Ciao, ciao !