- Speaker #0
Salut tout le monde, c'est Léna. Avant de commencer le podcast, je voulais vous parler d'un site internet qu'on aimerait mettre en avant, Naomi et moi. C'est un site internet qui s'appelle PostUp. Il a été créé il y a une dizaine d'années par des rédacteurs bénévoles et passionnés de basket. Il traite de l'actualité du basket féminin en France, en commençant par la National 3 jusqu'à la Ligue féminine, mais également les championnats étrangers comme... en Belgique, en Turquie, en Italie, etc. Bien évidemment, les Coupes d'Europe et la WNBA sont également mises à l'honneur. Post-up a le mérite d'être l'un des seuls sites qui, après près de 20 ans, parle encore uniquement de basket féminin, tout en respectant les informations qu'ils diffusent et leurs sources. Nous vous conseillons d'aller voir ce qu'ils font. On trouve ça très important d'avoir encore des personnes qui sont autant impliquées dans la médiatisation du basket féminin. Vous pouvez les retrouver facilement sur Internet en tapant postup.fr. Voilà ! Je vous laisse avec le podcast. Salut tout le monde. Aujourd'hui, j'ai fait un long voyage jusqu'à Mont-de-Marsan pour interviewer notre invité du jour. C'est Julie Barhen. Julie, comment tu vas ?
- Speaker #1
Très bien, merci. Bonjour et merci d'être venue aussi loin.
- Speaker #0
Alors, Julie, tu es coach de l'équipe professionnelle de Basketland. Mais avant ça, qu'est-ce qui t'a poussé à rentrer dans le monde du basket ?
- Speaker #1
Dans le monde du basket, j'y suis rentrée naturellement puisque je viens de l'IRAC et il y avait un club de basket. Donc très petite, mes parents étaient investis dans ce club d'une manière associative. Donc j'ai grandi dans les salles de basket et j'ai passé mes week-ends là-bas, mes défoules.
- Speaker #0
D'accord. J'ai l'impression que c'est un peu le schéma de beaucoup de personnes. Les parents sont investis dans le club, on y rentre. Et l'amour du basket arrive, c'était un peu comme ça pour toi ?
- Speaker #1
Oui, c'est souvent comme ça. De toute façon, quand on a des enfants, il faut aussi les occuper et s'occuper. Et dans les petits villages, je pense que le sport est un vecteur associatif, un vecteur de vie, de socialisation, de tout ça. Donc les gens y vont naturellement et les enfants suivent. Donc c'est vrai que ça se passe souvent comme ça, je pense. Ce n'est pas le seul chemin pour faire du basket, évidemment, mais c'est un des chemins.
- Speaker #0
Et c'est quoi ton parcours en tant que joueuse ?
- Speaker #1
Mon parcours en tant que joueuse, j'ai joué dans l'Hôtel-Garonne jusqu'à mes 14 ans. Après, je suis partie deux ans à Toulouse. C'était le centre fédéral à l'époque, c'était l'INSEP. Une partie de l'INSEP était là. Après, j'ai fait l'INSEP. Trois ans à Nice, deux ans à Arras, trois ans à Basketland, un à Angers, quatre ans à Basketland. J'ai afflu par cœur. J'ai afflu par cœur. Ne me demande pas les dates, je suis nulle en date. J'ai dit de suite que je suis nulle.
- Speaker #0
Ben là, t'es déjà pas mal, bonjour.
- Speaker #1
Heureusement, j'ai payé une longue carrière comme Caps. Maintenant, ça fait beaucoup de choses. Mais voilà, j'ai fait le triangle.
- Speaker #0
Est-ce que tu auras un souvenir marquant de cette période de ta carrière professionnelle en tant que joueuse ?
- Speaker #1
En tant que joueuse, un souvenir marquant, c'est difficile à dire. J'ai gagné un titre, c'était à Angers en Ligue 2. Ça, j'avais un souvenir marquant. Le souvenir marquant que j'ai, c'est sans doute qu'on est à Basketland et que pour la première fois, on devient européenne. Et ça, c'est hyper cool. Parce qu'on n'était pas forcément programmés sur ça. Et on fait une super saison et on va jouer l'Eurocoupe. Et pour moi, c'est déjà... Moi, je suis sur le graal de ma carrière.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a poussé à devenir coach sous ta fin ?
- Speaker #1
Je pense que la vie de basketteuse m'ennuyait. Je vais dire ça alors que tu as quand même du basket. Ouais, donc j'ai toujours aimé faire quelque chose à côté. Alors comme je ne suis pas quelqu'un qui est scolaire, dans le sens que m'asseoir et apprendre, ça, j'ai du mal. Je me suis naturellement tournée vers le basket, donc j'ai coaché très tôt, quand j'avais 18-19 ans. Je coachais le baby basket à Nice. On faisait ça en extérieur parce que la baie fait toujours beau, c'est incroyable. Et puis après, dans chaque club, à chaque fois, je demandais d'être sur les entraînements, des benjamins, tout ça. Et j'aimais bien en fait, sans me prendre la tête. Et après, j'ai passé mes diplômes relativement tôt. Et je me suis rendu compte qu'il y avait plein de choses qui étaient hyper intéressantes. Donc j'ai toujours souhaité coacher. et jouais à partir de mes 25 ans, je coachais et je jouais en même temps. Mais c'était nécessaire pour mon équilibre de vie tout simplement, d'avoir quelque chose à côté, même si c'était du basket, mais d'avoir quelque chose à côté de ma carrière de joueur.
- Speaker #0
Et tu savais qu'à long terme ça finirait par être ton métier ?
- Speaker #1
Non, du tout. Non, je ne me posais pas de questions. Tu sais, moi je vis les choses assez librement, donc non, je ne me suis pas... Je ne me suis pas posé la question parce que quand j'ai commencé à coacher, j'avais les Minimes France. J'avais 25 ans, 26 ans. Donc, si tu veux, je n'étais pas en train de me dire, je veux que ça devienne mon métier. Je n'étais pas du tout dans ce truc-là. C'est que vraiment, j'aimais bien ce que je faisais. Et si tu veux, ça s'est fait tout naturellement. C'est plus mes dirigeants qui ont vu en moi le fait que je pouvais être intéressant dans le coaching que moi qui me posais des questions par rapport à ça. Quand tu es joueuse, tu penses à jouer, tu sais.
- Speaker #0
Oui. Donc, le coaching, c'était vraiment... C'est un plaisir,
- Speaker #1
c'est un plaisir comme joué, j'ai mes coachés, voilà, mais je me posais pas... 10 000 questions par rapport à un plan de carrière ou à des ambitions, non pas du tout.
- Speaker #0
Et à quel moment tu t'es dit que tu voulais en faire ton métier finalement ?
- Speaker #1
Les dirigeants, Marie-Laure et Pierre-Dartiguelon, m'ont demandé quand Olivier Lafargue est parti à Bourges et Jean-Mi Moret qui était assistant, lui, il voulait retourner entraîner le centre de formation à Basquelland. Et donc c'est à ce moment-là qu'ils m'ont demandé si ça m'intéressait d'arrêter de jouer pour devenir entraîneur assistant. Et avec Cathy Melun. Et pour moi, tous les feux étaient ouverts. C'est-à-dire que je n'allais pas révolutionner ma carrière à 31 ans parce que j'étais déjà au max, je pense, depuis quelques années. Et du coup, le projet était cool de travailler avec Cathy. Je récupérais un poste d'une manière complètement naturelle aussi. Pour moi, ça, c'était important. Donc, c'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je voulais faire ça, entre guillemets, que j'ai pris cette voie-là.
- Speaker #0
que je n'allais pas c'est coach et que tout ça ça ne manque pas je peux pas l'ambitionner et est-ce que dans cette transition entre joueuse et coach tu as été enfin tu trouves avoir été bien accompagné oui j'étais j'ai eu un super professeur avec kathy qui
- Speaker #1
m'a qui m'a qui m'a amené beaucoup de choses et l'avantagé que ça faisait quand même du coup cinq six ans que je coachais des jeunes alors c'est pas le même parce qu'elle est laissée des jeunes étaient seuls un donc quand quelqu'un prend un mort c'est toi que les gens regardent donc je pense à ma Ça m'a donné pas mal d'expérience dans les exercices que tu mets en place, dans la gestion d'un groupe. Donc ça, ça m'a beaucoup aidé. Et puis après, j'ai eu Cathy qui m'a amené beaucoup de discipline dans sa façon de travailler, plus de rigueur, qui a, je pense qu'on partage la même vision du basket, mais on est fondamentalement différents dans les personnalités, dans les façons d'être. Donc du coup, moi, je me suis beaucoup enrichi de sa manière de fonctionner. Elle m'a beaucoup accompagné et aidé dans le professionnalisme que peut être le métier d'entraîneur.
- Speaker #0
D'accord. Et est-ce que toute ta carrière, tu as coaché que des filles ou il y avait aussi des garçons ?
- Speaker #1
Que des filles. Que des filles ? Que des filles, oui.
- Speaker #0
Et tu aurais aimé avoir coaché des garçons ou pas ?
- Speaker #1
Je suis hyper partagée, je pense que c'est intéressant. Je me dis quand je serai vieille. Quand je serai vieille et qu'on aura marre des filles. Non, mais après, moi je viens du côté féminin, etc. J'ai beaucoup de connaissances et d'avance sur ça, ne serait-ce que par le fait d'avoir été joueuse et tout ça. Partir chez les hommes, ça doit être intéressant, mais je me rends compte de tout le travail que ça demanderait l'intégration dans ce milieu qui est complètement différent. Sur le jeu pur, ça pourrait être intéressant, mais j'aime profondément entraîner les femmes, c'est certain.
- Speaker #0
Et comme tu t'évolues dans un milieu où vous êtes essentiellement un staff féminin, ça pourrait être compliqué de switcher directement avec...
- Speaker #1
D'avoir un staff entièrement masculin ? Oui, c'est ça. Je ne sais pas. Il faudrait que je vois qui c'est qui.
- Speaker #0
Après,
- Speaker #1
je pense qu'on peut faire de généralité. Oui, c'est vrai. Après, je vais être la grosse féministe de demain. Disons qu'au-delà de ça, c'est que j'aime à penser qu'il faut qu'il y ait plus de femmes qui soient coachs. Je fais attention à ces choses-là. Pour moi, c'est important. Au-delà, après, il y a des garçons qui sont très bien aussi, avec qui ça se passerait. D'être dans un univers d'hommes, tout le temps, c'est différent. Parce que le basket masculin, si tu parles du haut niveau, il y a... Le coût d'argent, les pressions sont différentes, les agents sont différents, les relations sont différentes, les carrières des joueurs sont différentes, la vision, donc tout change en fait. C'est ça qui pour moi pourrait être plus compliqué, ou moins intéressant tout simplement.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que ça peut avoir une influence avec ton caractère ? Par exemple si tu as un caractère assez tenace, est-ce que tu penses que tu pourrais mieux tenir dans un environnement essentiellement masculin ?
- Speaker #1
Je sais pas. Je pense que c'est difficile parce que ça voudrait dire qu'il y a une manière de faire. Je pense qu'il y a différentes manières de faire. Je pense que les femmes dans l'univers masculin vont amener d'autres choses et d'autres manières d'être. Pas plus, pas moins, ce n'est pas une question de supériorité. Mais je pense qu'on fonctionne différemment de toute manière. Et je pense que ce serait très intéressant dans le milieu homme d'amener cette touche-là, comme peut le faire Laurie Handel depuis des années, comme a pu le faire Valérie Garnier, comme Élise Prudhomme le fait sur les centres de formation. Il y a des femmes. Et je pense que ça amène une autre manière de fonctionner, un autre relationnel aussi. Les femmes mettent beaucoup moins d'égo dans leurs relations que les hommes d'une manière générale. Donc je pense que c'est intéressant. Après, mon caractère dans ça, franchement, je pense qu'il faudrait que je le fasse. Pour savoir, il faut avoir plein de préjugés en tête. Donc c'est gratuit, je ne préfère pas. Mais si un jour je le fais, je pense qu'un jour je coacherai des hommes. Pour boire. Voilà, pour boire. Je n'ai pas dit que ça allait être mon métier, mais pour boire et la curiosité d'eux.
- Speaker #0
Ok. Et comment tu décrireais ton style de coaching ?
- Speaker #1
Je ne sais pas trop, ça c'est hyper dur à dire. Ah ouais ? Oui, parce que je ne sais pas. Je sais que d'une manière, j'aime le jeu collectif. Oui, ça c'est quelque chose qui est important pour moi, même si je sais très bien qu'il y a des gens qui vont marquer plus de points que d'autres. Il ne faut pas être dans le monde des business, mais j'aime bien le... J'aime bien le beau jeu, j'aime bien tout ça. Je sais que la défense fait gagner, là il n'y a pas de surprise non plus. Si un jour l'attaque fait gagner, c'est possible, mais il faudrait vraiment des grosses, grosses joueuses. Je pense que je laisse quand même assez de liberté à mes joueuses. Je crois en elles. C'est peut-être ça qui est une marque de fabrique chez moi. Vraiment, j'apprécie mes joueuses et je vois en elles un potentiel. qu'elles atteignent ou qu'elles n'atteignent pas, mais ça c'est certain que je le vois et que j'ai confiance en elles. Quand elles sont ici, j'ai confiance en elles.
- Speaker #0
D'accord. Et est-ce que tu pourrais nous raconter ton expérience en tant qu'assistante sur l'équipe de France U16 avec Katsuo ?
- Speaker #1
Ça commence à remonter, ça. Mon expérience avec les U16 ? Pour moi, c'était tout nouveau parce que je coachais les jeunes à Basketland, mais là tu passes en mode pro, quoi. Oui, tu vois. Et c'est ça qui m'a un peu plus marqué, dans le sens que tout est cadré, il faut aller vite, montrer les choses, et ce qui est retour vidéo, c'est l'enchaînement qui fait penser un petit peu à nous, quand on a deux matchs par semaine maintenant, mais c'est ce que je découvrais, parce que j'étais joueuse.
- Speaker #0
Tu étais encore joueuse quand tu...
- Speaker #1
Ouais, j'étais en entité, j'étais encore joueuse, donc t'es tranquille le chat. Et là, c'était beaucoup d'un coup, mais je trouvais ça intéressant, et il y a eu 16... Après ce qui est difficile en UCL, je trouve ce qui était horrible, c'est quand tu dis aux gens qui sont pas en sélection. Ouais, ça c'était vraiment un moment... C'était qui qui l'a annoncé ? Non, c'était Cathy, c'était Cathy le charret. Et je crois qu'on avait fait qui vient avec elle et on avait fait genre, je sais pas comment on avait choisi, mais c'était moi. Et là c'est dur parce que t'as des jeunes filles qui rêvent et qui ambitionnent quoi, et donc là tu sais que tu vas leur faire main au cœur et c'est toujours les moments les moins agréables de sélectionneurs. Oui.
- Speaker #0
En 2021, tu coaches l'équipe nationale des Pays-Bas. Pourquoi avoir fait les choix de cette équipe ?
- Speaker #1
Parce qu'ils m'ont appelée, tout simplement. Ils m'ont appelée un été pour me demander si je pouvais être intéressée pour entraîner les Pays-Bas. Je ne vais pas mentir, je connaissais deux ou trois joueuses, c'est tout parce que c'est une petite nation. Donc j'ai réfléchi un petit peu et je me suis dit que c'était chouette. Parce que, un, en termes de temps, c'était deux fenêtres. C'est des fenêtres internationales, donc ça ne rentrait pas en collision avec mon travail à Basketland. Et puis pour moi, c'était le moment, ça faisait déjà un petit moment que j'étais à Basketland. Enfin, je ne crois pas à ma truie de jeu, sinon ça faisait longtemps. J'avais envie de voir, en étant complètement loin de tout le monde et de tout ce que j'ai comme habitude, parce que j'ai beaucoup d'habitude ici, j'ai beaucoup de chance de connaître mon milieu, mon environnement. de voir si je pouvais faire un petit peu la même chose et comment ça se passait là-bas. Donc, c'était un challenge pour moi. C'était hyper intéressant.
- Speaker #0
Et est-ce que tu n'as pas gagné ?
- Speaker #1
Je suis désolée, je ne sais pas qualifier si c'est ta question. On a perdu contre la République tchèque de 15 points. On est passé à côté du match. Ah,
- Speaker #0
d'accord.
- Speaker #1
Les boules, voilà.
- Speaker #0
Est-ce que tu vois des différences entre le coaching en France et aux Pays-Bas ?
- Speaker #1
C'est difficile à dire parce que... La différence est flagrante dans le sens que le basket féminin, c'est un gros truc. Ici, là-bas, tout simplement, le nombre de joueuses... Après, c'est hyper bien cadré comme pays. Je n'ai rien à dire par rapport à ça. Mais tu as un vivier de joueuses, ça n'a rien à voir. Tu as trois divisions aux Pays-Bas et la première, les gens... Oui, les gens en première division travaillent. Il y a des gens qui vont venir en équipe nationale, ils posent des vacances. On en est là. Tu as la moitié. Si tu veux, ces filles-là à 18 ans... Pour avoir une carrière, il faut qu'elles partent. Donc elles partent soit en université, soit sur les championnats à côté, généralement allemands parce qu'elles n'ont pas de référence jeune. Puis elles se tâtent un peu, puis après elles partent sur l'Espagne, l'Italie, etc. Donc si tu veux, le parcours et le combat, ils sont pas... Je veux dire, je suis chutée comme en France. Tu vois, il n'y a pas les moyens qu'a une fédération française. Donc il n'y a pas le vivier, donc il n'y a pas tout ça. Et après, tu as la moitié qui aime jouer au basket, mais qui aura envie d'avoir une vie, un boulot, donc qui reste. Et qui sont venus en équipe nationale, donc ils posent des vacances, quoi. Donc moi j'ai trouvé ça absolument génial parce qu'on a pas l'essence même du sport en fait. Parfois nous on a tendance à le biais. Ouais on le biais ouais. Et c'est rien que pour ça, rien que humainement c'était top quoi.
- Speaker #0
C'est une bonne expérience tu trouves ?
- Speaker #1
Ouais c'est une super expérience. Moi j'ai trouvé ça humainement c'était une super expérience. Tu vois j'ai eu Lya, ma manager elle est géniale, Molly l'assistante, j'étais avec Auré en plus. Et à ce moment là les filles sont hyper intéressantes. Non, franchement, humainement, c'était vraiment top.
- Speaker #0
Et tu as appris un peu la langue là-bas ?
- Speaker #1
Oui, tu sais, néerlandais comme c'est dur. J'ai commencé tout le lit, mais je regardais, je me suis dit, mais non, il faudrait que je passe dix ans. Il faudrait vraiment qu'il soit assez... J'aurais fait allemand, peut-être que facilement, je m'en serais rapprochée. Mais j'ai fait espagnol. Donc non, non, c'était qu'en anglais. Après, ils parlent tous anglais là-bas. C'est vraiment flamand et anglais, donc ils parlent tous anglais. Mais non, non, c'est... Franchement, quand ils parlent, on dirait qu'ils sont énervés. J'arrête pas de me moquer.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Oui, oui. C'est comme les Allemands. Ça fait directif.
- Speaker #0
En 2016, tu es devenue la représentante des joueuses au sein de la féminine de basket. Déjà, est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #1
Ouf ! C'était à l'époque un petit peu avant les syndicats en fait, tout simplement. On avait des questions par rapport au calendrier, ce genre de choses. Et c'était Irène Outhanoff qui m'avait fait la demande de pouvoir représenter parce qu'il devait y avoir des collègues à moi qui avaient donné mon nom. Et du coup, voilà, mais ce n'était pas un gros travail parce qu'on était moins structurés à l'époque. On était en train de parler de conventions collectives déjà à l'époque. Donc c'était vraiment les prémices et le début. Mais voilà, c'était si tu avais des questions, demander aux filles, faire un retour. Mais c'était pas grand-chose.
- Speaker #0
Les conventions collectives, je vois que ça commence à en parler aussi au football féminin. Donc en vrai, il y a eu peut-être une petite avance dans le basket féminin.
- Speaker #1
Il y a le handball qui en a sorti une, les conventions collectives. Mais là, le basket va en sortir une et elle est très très bonne, elle est très très bien. C'est très très bien ce qu'ils ont fait, le travail tripartie entre le syndicat des coachs, le syndicat des joueuses et le syndicat des présidents. C'est vraiment top pour... tout le monde.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que ça représentait pour toi d'être cette représentante ?
- Speaker #1
Franchement, je ne vais pas mentir, à l'époque, tu sais, j'ai vu les choses comme ça, ça me... Après, là, je suis avec les coachs maintenant. Je suis au syndicat des coachs. Pour moi, si tu veux, dans la globalité, je pense que finalement, avec du recul, j'étais peut-être un peu comme ça. C'est important de se battre pour des choses qu'on veut. Je ne suis pas quelqu'un qui va en guerre. Je ne suis pas une vélaire. Je ne suis pas comme ça. Mais je suis convaincue qu'on a le pouvoir de faire avancer les choses et que pour faire avancer les choses, il faut s'allier. Et je trouve que le basket français a avancé énormément et qu'il faut encore le faire. D'une manière générale, je crois en ces choses-là et je crois en ce que les gens puissent prendre leur destin en main pour faire avancer. Voir parce que quand tu es dans le milieu, tu sais mieux que quand tu n'es pas dans le milieu. Pour moi, ce sont des choses qui sont vraiment importantes.
- Speaker #0
Pour toi, qu'est-ce qu'il y a de plus gratifiant que tu puisses recevoir en tant que coach de basket ?
- Speaker #1
Une salle pleine. En fait, moi, je trouve ce qui est génial et ce que j'ai à mes fiches, c'est le bonheur qu'on donne aux gens. On a un métier où on arrive à la fin du match. Pas tout le temps, parce que parfois, les gens sont tristes et déçus. Mais on a ce pouvoir de rendre heureux en une heure et demie quand le temps. Quel métier peut rendre heureux ? Franchement, quel métier peut rendre heureux ? Il y en a peu, c'est pour ça que les gens aiment le sport. Et je trouve que c'est ça, voir la joie des gens et le bonheur partagé, même de ta famille, des gens qui te suivent et tout. Toi, tu es content, évidemment, tu es content, mais tu rends tout le monde heureux. Et je pense que ce qu'il y a de plus gratifiant, c'est le bonheur que tu donnes, que tu offres en faisant ton métier, en étant payé pour faire ton métier. C'est quand même génial.
- Speaker #0
J'ai découvert un peu quel était votre public à Bercy l'année dernière. C'est quelque chose. J'avais vraiment jamais vu ça de ma vie. On était juste à côté des supporters de Basketland, du Pau. Et j'étais toujours rentrée dans le truc. C'était tellement une seule personne. C'était une seule personne que tu te dis waouh ! C'est limite comme si c'était leur famille. Et je me suis dit qu'elle doit vraiment leur apporter quelque chose pour que ce soit comme ça.
- Speaker #1
sinon les gens le font pas après franchement en France je trouve que les salles sont pleines dans beaucoup d'endroits la différence qu'il y a peut-être à Basketland c'est qu'il y a beaucoup de gens qui en jouent au basket donc ce qui va être valorisé c'est pas forcément que la fille qui met 20 points ce qui va être valorisé, parce qu'ils vont le voir c'est la fille qui se déchire en défense et c'est peut-être ça qui fait la différence, moi quand je vais au BIP souvent les gens me disent c'est qui ma joueuse préférée je dis non et en fait à chaque fois c'est des filles différentes Et en fait, parce qu'ils se reconnaissent dans la manière de jouer de l'une ou de l'autre, tu vois. Et moi, c'est ce que je trouve génial parce que ça amène justement le bonheur à tout le monde. C'est pas tu viens applaudir une personne. Je dis pas dans les autres clubs, c'est ça. Mais je trouve qu'il y a vraiment cette connaissance-là qui justement transcende. Après, on est dans un milieu assez rural où il n'y a pas non plus 25 000 à faire. Donc ça, je pense que ça nous aide aussi. Et puis après, ils prennent le train. Donc dans le train, je ne sais pas s'ils vont pas plus à Bercy pour faire le train et l'apéro dans le train. Que pour le match. Franchement, on est sur 50-50. On est 50-50.
- Speaker #0
Et au bout de trêve, qu'est-ce qu'il y a de plus difficile pour une coach ?
- Speaker #1
Moi, je trouve que ce qu'il y a de plus difficile, c'est quand tu vois qu'une joueuse perd confiance. Quand tu ne fais pas jouer une joueuse et que ça la met dans ça. Ou quand tu ne gardes pas une joueuse. C'est ça qu'il y a de plus difficile. Parce que c'est des choix que tu dois faire avec des paramètres et des choses qui sont différentes. Et ça, c'est compliqué. Donc même si tu l'expliques, même si tu essayes d'amener, moi, je sens la peine et je vois la peine, en fait. Et je sais ce que c'est. Après, je sais, on n'est pas dans le monde des bisoudours. Sinon, j'aurais encore une équipe de 25 joueuses. J'ai même vraiment mes joueuses. Mais ça, c'est difficile.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a certaines fois avec des joueuses où tu as dû te séparer d'elles parce que ça ne se passait pas forcément bien, peut-être en dehors des terrains ?
- Speaker #1
Non. Non, sur ça, j'ai plutôt de la chance. Après, dans le basket français, malheureusement ou heureusement, tu as des contrats de 1, 2, 3 ans. Donc, ça va relativement vite. Et moi, tant que la fille, elle est là, elle est là en fait et je compte sur elle. Après, on peut arriver en fin de contrat et ça se fait naturellement. Mais non, pas sur des choses comme ça.
- Speaker #0
Après avoir été championne de France deux années consécutives. Comment est-ce que tu prépares l'après en termes de pression ? Vous êtes un peu devenu l'équipe à battre peut-être en Coupe de France. Notamment, vous êtes pour la troisième fois consécutive en finale de Coupe de France. Comment est-ce que tu te prépares à ça ?
- Speaker #1
Déjà, je préviens tout le monde que ce n'est pas ce qu'on y a été l'année dernière qu'on y sera. C'est bien que les gens se rappellent que ce n'est pas logique ni évident. parce qu'à chaque fois qu'on y est, il y a une équipe qui a plus de budget que nous ou d'ambition que nous qui n'y est pas. Donc ça, il faut à un moment donné préparer les gens à ce que ça ne se passera pas tout le temps. Cette année, on a eu un calendrier qui est favorable, on ne va pas se mentir. On a eu la demi-finale à la maison, on est à la Saint-Amand, donc c'était plus facile la première année, il a fallu battre Lyon. C'était à la maison, mais donc... Bon, il s'avère qu'on y est encore, mais après, on y est, on y est, on va jouer, c'est tard. Donc je m'y prépare. pas différemment parce que c'est ce que j'explique moi en début de saison, mes dirigeants me disent pas Julie il faut que tu gagnes le championnat, la coupe et le relis, parce que de toute façon ils ont pas intérêt à me dire ça parce que c'est pas dans nos budgets tout simplement tu vois, il faut pouvoir rester à sa place et faire des choses comme ça mais par contre l'un n'empêche pas l'autre c'est à dire qu'on peut être ambitieux sans forcément en début d'année dire on va gagner, parce que on va gagner c'est du sport quoi, c'est hyper compliqué c'est pour tout le monde, tu le vois à chaque fois qu'on gagne un tweet il y en a un qui l'a pas quoi Donc c'est très difficile. Donc moi, je trouve que l'un n'empêche pas l'autre, mais qu'il faut aussi être objectif et rester à sa place. Cette année, on part avec un groupe qui est à 80% renouvelé. On ne sait pas trop où on met les pieds. Ça se passe hyper bien, c'est super, c'est très bien. Mais on ne peut pas arriver et dire que ça va bien se passer. Si tu as les internationales et que tu recrutes en conséquence, je ne dis pas qu'elles sont meilleures que les autres. C'est juste une expérience aussi des rencontres au niveau mentalement, physiquement, dans la préparation, dans le basket. C'est ça en fait ce qu'on appelle l'expérience, c'est des gens qui ont déjà vécu ces situations, tu peux t'exposer à avoir plus de chances de gagner, mais c'est pas nécessaire que tu le fasses non plus.
- Speaker #0
Justement par rapport à ça, c'était ma question d'après, donc l'effectif a en grande partie changé par rapport à l'année dernière, donc tu disais que ça n'a pas forcément affecté le collectif. Oui.
- Speaker #1
C'est différent parce que finalement quand tu as des gens qui sont à la maison et on adore ça depuis longtemps, les choses se font plus naturellement. Là il a fallu expliquer qui était le club, les valeurs, après les filles le connaissaient donc ça c'était aussi important. On n'est pas parti zéro mais on a passé beaucoup de temps à ça et puis de suite elles ont vu qu'elles seraient dans un rapport gagnant-gagnant. Vous avez pourtant appris à... Nous on leur a expliqué qu'en fait le but du jeu évidemment c'est gagner des matchs mais c'est surtout attention les filles on lâche pas ici. Tu peux perdre mais tu perds en te battant et c'est ce qu'il y a. Et c'est ce qui a pris et on a gagné. Donc finalement, et on n'était jamais très loin de relique, donc elles ont compris que cet état d'esprit permettait de faire des choses. Et du coup, ça s'est fait très naturellement en fait. Donc ça, c'est positif.
- Speaker #0
Rapidement, on a vu, on voyait à travers les écrans qu'il y avait une vraie connexion dès ce début. Je me suis dit, j'avais un peu, j'appréhendais un peu le début de saison. Je me suis dit, bon, l'équipe est renouvelée, il faut toujours un petit temps d'adaptation. Et là, j'étais agréablement surprise. Les filles se trouvaient hyper facilement. Je me suis dit, c'est incroyable. Ça doit être aussi, je pense, l'ADN un peu du club. Les gens sont beaucoup rapprochés, j'ai l'impression. Et du coup, ça s'est fait.
- Speaker #1
Ça s'est fait, oui. Bien fait. Ça s'est bien fait, ça s'est fait naturellement. Elles se sont beaucoup investies défensivement, elles se sont beaucoup investies dans tout ça, ce qui a favorisé pas mal de choses. Moi, j'avais dit l'objectif de cette année, on m'a demandé, et j'ai dit l'objectif, c'est que la salle soit pleine, en fait, encore. Parce que les gens, quand ils sont arrivés en début d'année, ils ont regardé les clients, ils ont lu les noms, ils ne savaient pas qui était qui. Et je lui dis, c'est très bien, on m'a demandé, mais c'est qui, elle ? Et là, je vois des gens qui ont leur maillot, et moi, je trouve ça génial, ça veut dire que c'est gagné. Après, je pense que les filles, ça, il faut en tenir rigueur, elles avaient envie de prouver que même si elles n'avaient pas cette expérience-là, Elle pouvait compter. On a pris des gens qui avaient envie d'évoluer à ce niveau-là. Et quand tu as des gens qui ont envie d'eux, la vie est plus facile tout simplement. Et tu vois, je pense qu'elles se sont lancées à fond dans ça. Et après, tu as été liée en retour, donc tu t'investis plus. Mais il y avait vraiment cette volonté-là d'elles de montrer que même elles, même si au début de l'année, on ne connaissait pas leur nom, elles avaient envie qu'on les connaisse à la fin. Et je trouve que cette attention, elle est noble, elle est très bien.
- Speaker #0
Et d'autant plus qu'il y a une... Tu as une petite partie qui est assez jeune dans ce groupe-là. Est-ce qu'il y a eu des difficultés aussi par rapport à ça ?
- Speaker #1
En fait, l'idée, c'était de... Parce que quand on a construit l'équipe sur le début, on ne savait pas qu'on allait avoir l'Euroleague. Parce que la dernière, c'était pas prévu qu'on gagne quoi que ce soit, je ne vais pas mentir. Donc du coup, on était partis sur un projet de 2-3 ans avec des jeunes joueuses, parce que ça tape l'Euroleague physiquement. donc l'idée c'était qu'on puisse à nouveau retrouver l'Euroleague avec des gens qui arrivaient sur 26-27 ans qui ont le meilleur âge donc finalement elle correspondait à ces choses là et quand on a eu l'Euroleague on s'est dit bon bah écoute moi c'est ce que j'ai dit à ma présidente je fais écoute Marie je sais pas ce que ça va donner je suis basketement parlant je peux pas te dire parce que alors là je sais pas par contre on va pouvoir encaisser la charge et ça c'est déjà le premier truc parce que quand t'es coach quand t'as pas de joueuse tu gagnes pas et ça c'est radical si les gens sont blessés ça se passe mal Et donc, du coup, on y allait, on y allait, on y allait dans ce sens-là. Et après, oui, il y a des différences d'avoir un groupe jeune et un groupe plus âgé. Ce n'est pas mieux ou moins bien, c'est juste que tu le coaches différemment, tu le manages différemment, tu t'entraînes différemment. Et ce qui est bien, c'est que la majorité est quand même jeune, donc ça permet d'être un peu plus linéaire dans la quantité d'entraînement, mais tu t'entraînes beaucoup plus. Et comme je te dis, il y a des avantages et des inconvénients. Moi, j'avais plus de vieilles avant. Mes dernières années, j'ai plus de jeunes et je ne fonctionne pas de la même manière, mais c'est tout aussi intéressant. Mais l'un n'est pas meilleur que l'autre. Les vieilles ne sont pas chiantes et les jeunes ne comprennent pas. Ça ne se passe pas comme ça. C'est des préjugés là-dessus. Une joueuse d'expérience va t'amener plein de choses et c'est hyper bien. Et comme une joueuse de jeunes va t'amener plein de choses et c'est hyper bien. C'est juste la corrélation entre les gens qui fait que ça fonctionne ou ça ne fonctionne pas.
- Speaker #0
Le club en soi... Je pense que ça favorise aussi cette basse pénale.
- Speaker #1
Ben disons maintenant ça va faire 15 ans. Je sais pas, je suis nue pour les dates. Ça fait un moment que Basketland est là et je pense que on a bonne réputation auprès des joueuses en fait. Et les meilleurs ambassadeurs des clubs, de toute façon c'est les joueuses. T'as joué dans ce club, c'est bien, c'est pas bien. Tu peux demander ce que tu veux. Les filles savent, donc les filles savent que chez nous elles vont être bien. Je me soucie de la santé de mes joueuses. Et je leur dis Par exemple, quand je signe des gens, je leur dis Vous ne jouerez jamais 40 minutes. Parce qu'en fait, si je te mets 40 minutes deux fois par semaine sur le terrain, tu vas te blesser. C'est comme tout le monde. Par contre, toi, je t'adore. Et là, j'en reviens même. Si tu veux faire quelque chose, ce ne sera pas 40 minutes parce qu'il faut que je tienne sur toi. Donc, voilà. Les choses sont expliquées d'entrée sur ces choses-là.
- Speaker #0
J'avais un interdit. Le podcast est sorti il n'y a pas longtemps. Désiste là-bas. En guélo va.
- Speaker #1
Qui joue 40 minutes.
- Speaker #0
Oui, il y a un tout autre discours par rapport à cela. Au contraire, elle ne comprend pas comment des vieuses peuvent être fatiguées. Elle dit que ton corps est fait pour que tu puisses tenir. Elle disait qu'en France, on favorise un peu cet aspect-là où il faut se reposer, il faut reposer les organismes, etc. Après, je pense que c'est aussi parce qu'elle ne vient pas d'ici, elle vient de Bulgarie, des pays de l'Est. C'est peut-être une mentalité aussi... différente, qu'est-ce que toi tu penses ?
- Speaker #1
Alors c'est une mentalité différente, mais là où elle n'a pas tort, c'est que oui, tu peux jouer 40 minutes quand tu as un match par semaine. Ouais. Voilà. L'histoire, elle est réglée en fait. Oui, tu peux faire jouer les gens 35 minutes quand tu as un match par semaine, et ça, j'ai pas de problème avec ça. Alors je ne ferai pas entraîner l'un demain comme des cifs, mais moi tu peux. Ce que je dis, c'est quand tu joues deux matchs par semaine, et que tu as un déplacement, et que tu voyages 16 heures, et que tu reviens, et que tu as encore 10 heures de déplacement, c'est ça en fait la différence. C'est pas... tant le temps de jeu, parce qu'on peut jouer 40 minutes, les gens peuvent jouer 40 minutes. Après, est-ce que les gens peuvent bien attaquer et défendre 40 minutes ? Oui, s'ils ont une PMA de dingue.
- Speaker #0
Voilà. Donc, si tu prends des gens... Marie, pardon, je pense qu'elle pourrait le faire. Parce qu'elle a une PMA de dingue. Ok. Mais le commun des mortels, l'intérieur, je ne suis pas convaincue. Enfin, si, elle va pouvoir le faire. Mais à un moment donné, elle va soit arrêter de défendre, soit arrêter d'attaquer. Parce qu'à un moment donné, elle le fait. Donc, c'est vraiment en fonction des gens que tu as. Donc, jouer 40 minutes, tu peux le faire. Ce n'est pas la question. Mais tu fais un match par semaine avec des gens qui n'ont pas eu de croisée à 8 ans, avec des gens qui n'ont pas plus de 35 ans. Elle l'a fait à 40 ans, mais c'est une machine. C'est une machine jeune. Je ne l'ai pas vue, mais ça devait être une machine de guerre. Mais je pense qu'il y en a qui peuvent le faire, tout à fait.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une ou plusieurs leçons en particulier que tu aurais retenues à travers tes années de coaching ?
- Speaker #0
Qu'il n'y a jamais une vérité. C'est-à-dire qu'on ne peut jamais reproduire ce qu'on a fait. Parce qu'à partir du moment où il y a un ou deux joueuses qui changent, tout est différent. Je pense qu'il faut mettre du lien dans tout ce que tu fais, que les gens comprennent. Parce que si les gens comprennent, les gens adhèrent, et non, les gens les suivent, et non, les gens peuvent se surpasser. Je pense qu'il faut être honnête dans ce qu'on dit aux joueuses. Ce n'est pas tout le temps évident, parce qu'il y a tout le temps des paramètres, mais ce n'est pas se justifier, c'est expliquer. Je pense que c'est important, surtout avec des femmes.
- Speaker #1
On va passer à la partie suivante, donc c'est les questions des abonnés. Donc on a demandé à nos abonnés si vous voulez poser, si vous avez des questions à te poser. Et donc là,
- Speaker #0
Facebook ou sur Instagram ? Sur Instagram ! Sur Instagram, putain c'est des jeunes !
- Speaker #1
Alors la première question, elle vient de Jusce Mokcha, qui demande comment s'imposer dans le monde du coaching qui est très masculin, voire matches ?
- Speaker #0
C'est difficile à dire. Moi, je suis chanceuse. C'est-à-dire que les gens m'ont fait confiance. Et ça s'est fait naturellement. Je n'ai pas eu... Sur la question qu'elle pose, j'aime bien comment elle la pose. Je lui dirais qu'il ne faut pas être tout le temps énervé. Fais ta vie, fais tes trucs et ça passera ou ça ne passera pas. Parce qu'il y a des choses qu'on peut lutter, des choses qu'on ne peut pas. Si tu es un bon coach et que tu travailles bien, les gens te prendront. Alors ça prendra plus de temps, mais si c'est machiste, c'est machiste, il n'y a rien à faire. Les gens, tu ne vas pas leur dire, ils ne vont pas changer de idée. Non, il faudrait qu'il y ait plus de dirigeantes femmes, il faudrait ça, c'est certain. Et ça, j'en suis convaincue que ça viendra de là. Et après, faire les choses bien, il faut faire un maximum les choses bien. Après, si les gens ne sont pas bien autour, ils ne sont pas bien autour. C'est comme si tu as un raciste en face, tu as un raciste en face en fait. Quoi que tu fasses, voilà. Et pour moi, c'est exactement la même chose, tu ne pourras pas le changer. aller ailleurs, voir où il y a des possibilités, où les gens croient, et ça c'est important.
- Speaker #1
Le but c'est de faire les choses bien, et puis après ça plaît ou ça plaît pas.
- Speaker #0
Ouais je pense, et je pense que si tu fais les choses bien, il y a des raisons que ça fonctionne bien, il y a des raisons que ça plaise, après si les gens sont fermés, comme je te dis, si le mec est machiste et il aime pas les femmes, oui tu l'auras pas, donc ça sert à rien, va ailleurs, fais ce que t'as à faire sur ce moment-là, sors propre de ce que tu as fait, sors toi grandi, rentre pas dans ce jeu-là. et va voir ailleurs s'il n'y a pas une autre manière de faire.
- Speaker #1
Deuxième question de Estra Media qui se demande Comme tu coaches une équipe assez jeune, est-ce que certaines difficultés se font ressentir ?
- Speaker #0
Oui, il y a forcément moins de connaissances basket, il y a moins de visualisation, d'anticipation, de ce genre de choses. C'est là où c'est pour moi vraiment différent dans ce sens-là. Quoi ? Miscure ? complètement logique. Il y a sans doute aussi un peu moins d'adresse parce que tu shoots plus t'es à droit. Je rejoins un des six, c'est complètement vrai. Il faut s'entraîner donc forcément à 23 ans et à 33 ans, je ne sais pas combien de shoots t'as fait en plus. Donc voilà, il y a ces petites choses-là où c'est forcément différent. Mais après, tu peux vraiment le combler parce que tu peux vraiment t'entraîner plus.
- Speaker #1
De toute façon, ça s'est vu. Vous avez sécurisé la troisième place en Ligue féminine.
- Speaker #0
C'est top. Oui, non mais franchement, je suis la première. Je suis hyper contente. Oui. C'est deux semaines que je suis hyper contente sur les filles. Je ne pense pas qu'elles réalisent en fait. Non, je ne pense pas qu'elles réalisent à quel point c'est difficile, à quel point ça peut être difficile. Et je leur souhaite dans leur carrière de vivre des saisons comme ça. Quand elles n'en vivront pas, je leur ai dit. Les filles, l'année dernière, il y a eu toutes les Playdowns. Ou d'ailleurs l'année dernière, on respire, on est content, on a gagné un Saint-Amand. C'est hyper bien quoi. Tu sécurises l'être d'une place et c'est top.
- Speaker #1
Troisième question qui vient de Elina HLT7. Elle demande, as-tu le projet de partir de Basketland ? Et si oui, pourquoi ?
- Speaker #0
Pour l'instant, je n'ai pas le projet de partir de Basquellande. Il me reste encore une année de contrat. Et puis, je ne suis pas quelqu'un qui... Je n'ai pas un plan de carrière. Oui. Je ne fonctionne pas comme ça. Oui,
- Speaker #1
c'est au jour.
- Speaker #0
Alors oui.
- Speaker #1
De l'année à l'année.
- Speaker #0
Oui. Non, mais c'est ça. Je n'ai pas de plan de carrière. Je ne me dis pas, il faut que je sois là, il faut que je sois là. C'est une question de projet, c'est une question de personne. C'est une question de projet, c'est une question de personne avec qui tu travailles. Et ça, c'est pour moi vital et hyper important.
- Speaker #1
Quatrième question qui vient de BVR Clémence. et demande à ton avis, pourquoi y a-t-il si peu de femmes coach en LMP ?
- Speaker #0
La première chose pour moi, c'est que c'est un métier qui est difficile. Difficile dans le sens que tu vis de CDD et tu peux te faire virer d'un jour à l'autre. Donc ça, c'est pas facile. Parce que ça veut dire que quand t'es viré, il faut que tu bouges avec ta famille si tu veux retrouver un métier. Donc déjà, ça veut dire que ton mari peut changer de métier assez fréquemment. Ta femme, ou tes enfants. C'est partir de ces choses-là. Ça veut dire quitter une vie pour vous reconstruire ailleurs. Donc, comme les femmes, nous, on est vraiment intelligentes, on se posera vraiment la question de se dire est-ce que ça mérite vraiment que je fasse ça ? Vraiment, je pense que ça, c'est un paramètre qu'il y a à prendre en compte, qui fait que pour moi, les hommes le font plus naturellement que les femmes. Ensuite, je pense qu'il n'y a pas eu... C'était un monde assez fermé vis-à-vis des hommes. De toute manière, je pense qu'on n'a pas donné assez à la vie aussi aux femmes de le faire. Parce que dans notre sens, je pense qu'il y a des femmes qui seraient vraiment prêtes à faire ça et ça se passera très bien. Et je pense qu'il n'y a pas eu assez d'exemples. Il y a eu Valérie pendant des années, mais il n'y avait qu'elle. Et je pense qu'on n'a pas assez travaillé dans ce sens-là pour aller chercher des femmes avec ce potentiel-là plutôt intéressant. Je pense qu'il y a un peu des deux, entre guillemets.
- Speaker #1
Et la dernière question vient de Nathan Box. Il demande, est-ce que son équipe est prête à affronter Bourges en finale de France ? Car nous, nous serons au rendez-vous.
- Speaker #0
Pour l'instant, non, parce que c'est dans trois semaines. Donc ça ne sert à rien d'être prêt maintenant, on essaiera d'être prêt dans trois semaines. J'ai un zut.
- Speaker #1
Quels sont les défis que tu voudrais relever pour continuer de faire évoluer le basket féminin ?
- Speaker #0
Je souhaiterais une ligue à 14. On en a parlé. Mais pour moi, je trouve ça, pour le basket féminin, hyper bien. Je l'ai dit à mes joueuses hier, les gens pensent ce qu'ils veulent penser, ce n'est pas un souci, mais je trouve qu'on a des salles pleines. Déjà, on est quand même un sport où, par exemple, quand on va en Euroleague, parfois, dans les salles, il n'y a personne. On est allé à Bologne, franchement, on s'entendait éternuer. C'était un an, j'avais l'air d'être excité de Covid.
- Speaker #1
Je pensais que c'était à huis clos quand j'allais regarder le match.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'il se passe ? En fait, il y a des endroits comme ça où il y a beaucoup d'argent, mais les salles sont lides. Nous, en France et partout, Villeneuve-Dasque, Bourges, Landerneau. Angers est plein maintenant aussi. Il y a quand même vachement d'endroits où les salles sont pleines. Donc je me dis que si tu rajoutes d'autres clubs et d'autres villes, il n'y a aucune raison que ça ne fonctionne pas autant. Parce que le basket féminin, il est abordable pour tout le monde. Et en étant là un peu plus coach et égoïste, plus tu vas avoir de joueuses, plus tu as le temps de chance, c'est la pyramide, d'élever le haut niveau. Et donc il faut qu'on y aille à fond. L'équipe de basket, tu as cinq joueuses chez les jeunes. Donc tu peux en construire facilement, tu peux faire tout ça. Donc tu vas élever ta base. Et je trouve qu'on a des super joueuses qui sont de très bonnes joueuses, qui sont abordables, qui dégagent un état d'esprit qu'on aime, qu'on veut. Et il faut absolument foncer sur ça. Il faut absolument foncer. Parce qu'on ne se rend pas compte aussi, quand tu es un club de Ligue 2 et que tu bosses parce que les gens bossent. Maintenant, les gens bossent. Je ne critique pas les clubs de N2, N3 parce qu'ils bossent aussi. Mais quand tu dois monter tes budgets à 1 million, à 800 000, à 900 000 et que la porte est toute étroite pour monter et que de toute façon, il ne se passe rien, les gens meurent au bout d'un moment parce que les gens sont fatigués. Et il faut pouvoir rendre accessible cette ligue féminine avec plus de matchs, avec peut-être deux montées, deux descentes, j'en sais rien. Mais voilà, favoriser l'image du basket, ça serait génial. Je trouve que tout le monde veut aimer le basket, honnêtement. Les gens qui s'en foutent, s'en foutent. Mais je pense que tout le monde peut aimer, que ce soit les femmes qui viennent au match, les maris, les enfants. C'est un des rares sports. T'es à l'intérieur, s'il te plaît. J'en supplie, t'es pas à 0°C. Non mais c'est con. Mais quand t'as des enfants, tu vas pas aller à 0°C voir la major rugby. Non, tu viens au basket. ça va vite, même si tu ne comprends pas toutes les règles, c'est abordable pour tout le monde. Après, tu peux si tu veux. Et je trouve que vraiment, on a un produit qui est exceptionnel et la ligue féminine est un produit exceptionnel aussi. Il faut le travailler, il faut le marketer, il faut l'agrandir, il faut être visionnaire en fait. Il faut être visionnaire.
- Speaker #1
Après, c'est vrai que ce n'est pas le basket féminin que le basket masculin, c'est différent. Mais je ne trouve pas que ce soit moins bien, que l'un soit meilleur que l'autre. C'est juste, je pense, différent. Et c'est vrai que pour avoir discuté avec pas mal de personnes qui regardent pas forcément de basket féminin, eux ce qui les dérange entre guillemets c'est le manque de spectacle. C'est le manque, alors que je trouve qu'au contraire, on est obligé limite de faire du spectacle. On ne donne que pas, on n'a pas les mêmes capacités que... que les hommes, donc ça se joue soit dans le spectacle pour moi ou dans le collectif.
- Speaker #0
Ouais, c'est une autre façon de jouer. C'est sûr que si tu viens voir des dunks, c'est pas au basket féminin que tu vas le voir. Après, tu peux voir des passes aveugles, t'as jamais eu de fille autant talentueuse qu'on a maintenant. Je veux dire, il y a 15 ans, quand on faisait 55 à 50, c'était un score normal de ligue féminine. Maintenant, les gens mettent 90 points. Après, c'est sûr, si tu viens voir des gens dunkés, non. Mais je pense qu'il y a plein de belles choses à voir dans le... Dans le basket féminin, ça c'est certain. Et puis après chez les hommes c'est différent, ils veulent tous partir en NBA. Donc nous la double NBA ça sert à rien de lutter. Ça sert à rien. Elle joue 6 mois dans l'année, c'est l'été. Quand t'es française, à part que quand t'es talentueuse comme Marie et Jeannesse, tu joues pas. Et même elle, elle joue même pas en playoff, alors que franchement c'est une top joueuse. Les quinquas c'est pour les quinquains. Donc à un moment donné on va se rendre compte que les quinquas c'est pour les quinquains. Et nous il faut qu'on arrive à créer quelque chose où... Les gens viennent s'enthousiasmer et suivre les choses comme ça. Après, si les gens veulent aller en WNB, ils vont en WNB. Et c'est zéro jugement par rapport à ça. Mais je suis convaincue qu'en tant que joueuse française européenne, elles ne feront rien dans du basket ici. Oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Quelles sont les personnalités féminines que tu inspires ?
- Speaker #0
C'est difficile à dire. Je pense que ce qui t'inspire vraiment, c'est déjà ta famille. Tu vois ? Mais ça, c'est... Je ne sais pas, je ne pourrais pas répondre à cette question qui m'inspire. J'ai beaucoup de respect pour ma présidente qui bataille et fait rail. J'ai beaucoup de... Non, j'ai beaucoup... En fait, c'est la multitude des gens que j'ai autour. Parce que finalement, quand tu es coach, tu as 10 joueuses, donc tu as 10 personnalités qui sont différentes. Tu as 10 façons de voir, de travailler, d'être. Tu as 10 vies différentes. Aussi, je trouve que chaque vie est enrichissante, en fait. C'est toujours intéressant de savoir d'où elles viennent, pour où elles font. Alors, peut-être pas toutes. tout le temps, je ne vais pas mentir. Mais si tu t'intéresses un peu à ces choses-là, je trouve que les gens sont inspirants. Quand j'ai joué avec Caps une année, j'ai compris que c'était quoi la rigueur. Il fallait que je touche la ligne. Je n'ai jamais touché la ligne de ma vie. Jamais, jamais. Je lui ai dit, je ne vais pas tricher. Je les triche avant vous. Donc je sais très bien c'est quoi être triché. Et je trouve que c'est inspirant. Après, ce n'est pas ce que je suis non plus. Cathy m'a beaucoup aidé aussi dans les choses comme ça. Donc c'est difficile à dire inspirant parce que les gens sont tellement tous différents. Mais je trouve qu'il y a dans chaque personne des choses à écruser. à aller creuser et des choses à aller se nourrir.
- Speaker #1
Quels sont tes objectifs à court et long terme ? Là ? Oui.
- Speaker #0
À court terme et à long terme ? Oui. Être heureuse. Non, les objectifs qui arrivent, ça va être les playoffs et la Coupe de France. Ça, c'est les deux objectifs qui arrivent. Donc, j'espère que ça va bien se passer. Après, c'est dur de le chiffrer non plus. Je ne vais pas dire qu'on va gagner la Coupe de France. Non, on va tout faire pour, comme chaque année. Si t'en veux de notre côté, c'est super, mais on sait aussi que c'est pas tout le temps simple. Donc là, mon objectif à court terme, on va dire, c'est préparer mes joueuses à jouer les playoffs. Je sais pas s'il y a beaucoup de gens qui ont joué des finales. Donc les préparer mentalement à ça. Là, on en relâche un peu, mais on va renforcer pour les préparer à ça. Et puis cet été, j'ai les U20. Donc ça va être un nouveau monde, une nouvelle manière de fonctionner. Voilà, c'est mes objectifs, voir comment ça se passe.
- Speaker #1
Un coach principal ?
- Speaker #0
Ouais. J'ai arrêté d'être néerlandaise. Je vais passer le test de langue. J'ai retourné avec la Fédération française et j'ai les moins de 20 cet été. Ça va être un objectif pour moi. Je l'ai fait en 2016. Il y a 8 ans. Là, c'est moi la chef. Les gens vont me regarder pour que je fasse des choses. Ça va être mon deuxième objectif. Voir comment je me sens dans ce type de formule. Découvrir un petit peu, quoi.
- Speaker #1
Quels sont tes plus grands rêves ?
- Speaker #0
Franchement, j'aimerais gagner l'auto. Je ne sais pas pourquoi. Comme ça, je suis tranquille. J'aimerais prendre ma retraite à 50 ans si j'ai gagné l'auto. Non, je n'ai pas de rêve démesuré dans le basket. Je n'ai pas de rêve démesuré dans le basket. J'ai des rêves qui sont personnels. J'en ai plein. Mais je n'ai pas de rêve dans le basket. Il y a plein de choses que j'aimerais faire. Un jour, j'aimerais faire un final Ford Euroleague. J'aimerais gagner... On a déjà gagné un titre en championnat, mais y aller aussi, jouer ces phases-là. J'ai un rêve, ça serait qu'on joue à Basketland en finale et qu'on puisse faire comme à la Coupe des Landes. On puisse jeter des choses sur le terrain. Ça, c'est mon rêve. Mais comme on n'est toujours pas en finale, je n'ai pas le droit de le faire. Non, mais moi, je n'ai pas de jeu. Je n'ai pas de rêve comme ça ou d'objectif qui me pousse à... Moi, je me dis que si franchement j'arrive à continuer à faire ce que je fais, à continuer à apprécier mes dirigeants, à apprécier mes joueuses, à survivre aux années difficiles, parce qu'il y en a toujours de toute manière, franchement c'est top, déjà je m'estimerais chanceuse et heureuse.
- Speaker #1
Quel conseil tu pourrais donner à une personne qui aspire à devenir coach professionnel ?
- Speaker #0
La première chose c'est que... un, je dirais, de coacher. Et coacher, qu'importe le niveau, en fait. Déjà, se mettre dans cette peau-là. La deuxième chose, ça serait d'être sûr de soi, mais pas trop non plus. Si c'est une femme, c'est ça que tu m'as dit ? Alors si c'est une femme, je dirais de ne pas tout le temps douter non plus, de faire ce qu'elle a envie de faire. Ça c'est important, de faire ce qu'elle a envie de sentir et d'aller dans cette direction-là et d'avoir confiance en elle. De toute manière, quand on est coach, factuellement personne ne sait si on a raison ou si on a tort. Parce que même quand on gagne, les gens disent Ah, t'as gagné, donc t'as raison Ben non, parce que c'est peut-être que si j'étais sur notre champ, j'aurais gagné plus de 20 et pas de 5. Mais ça, tout le monde l'oublie. Tu vois ce que je veux dire ? Et voilà, et après, d'essayer de trouver s'il y avait faire du haut niveau des clubs qui demandent quand même une certaine exigence, mais que ce soit chez les jeunes. Je veux dire, coacher de la NF1, c'est déjà du haut niveau pour moi. Alors franchement, il n'y a pas de question. Coacher un club de N2 ambitieux, c'est déjà pour moi du haut niveau aussi, en fait. C'est pas forcément... Et après, c'est étape par étape, quoi. C'est étape par étape.
- Speaker #1
Pour un futur podcast, qui est-ce que tu pourrais me conseiller ?
- Speaker #0
Marie-Sophie Obama. Je vais dire Marie-Laure, évidemment, ma présidente. Tu peux faire Agnès aussi. Les présidentes, je trouve ça intéressant. Ce sont des gens qui ne sont pas forcément mis en lumière. Alors que, ce que je dis, les joueuses jouent, les présidents payent. Et nous, on coach. Donc c'est quand même des gens acteurs majeurs. Si demain on n'est pas là, les joueurs joueront, les présidents joueront. On est un peu la dernière route du carrosse, même si on est important. Attention, je ne vais pas vexer notre corporation. Mais oui, se rendre compte de ce que ça représente le métier. Enfin, le métier, ce n'est même pas leur métier. C'est quoi être présidente ? Oui, le goudin, déjà, c'est pas mal aussi. Parce que les gens l'ignorent. Moi, quand j'ai commencé à coacher, mon père m'a dit Tu vas faire quoi l'entraînement ? Je suis là. Donc je lui ai montré c'était quoi faire les vidéos, je lui ai expliqué. C'est pas t'arrives et tu lances le ballon et on fait du 5-5. Enfin si tu veux faire ça pour ton métier, tu le fais. On ne juge pas, mais si tu veux aller chercher d'autres choses, d'autres métiers, c'est réfléchir. Pourquoi on analyse ? Donc c'est montrer ces côtés-là, mais montrer aussi à quel point la vie d'un club compte en fait. Pao par exemple, qu'est-ce qu'elle fait, c'est quoi sa vie ? Et puis après on a des modèles économiques tous différents. Basketland, Lyon, Bourges, Landerneau, Villeneuve, on ne fonctionne pas juste. du tout de la même manière. Je trouve que ça amène des éclairages différents sur c'est quoi un sport professionnel parce qu'on n'est pas dans le monde des bisounours, c'est du sport pro. Donc, je dirais des personnes peut-être un peu extérieures au jeu. Ça pourrait être pas mal. Ce sera plus dur pour toi pour les questions, évidemment. C'est vrai. Tu t'es débrouillé. Mais je trouve que ça serait pas mal.
- Speaker #1
On va passer à la dernière partie. C'est un petit jeu. Ça fait le 15-30.
- Speaker #0
Ça, je ne cours pas. Oh non, quel enfer. 15 secondes de sprint, 32 repos. Pas l'inversaire.
- Speaker #1
Non, le 15-30, c'est un jeu dans lequel tu auras 30 secondes pour me citer 15 joueuses de basket français.
- Speaker #0
Je me concentre.
- Speaker #1
C'est bon, tu es prête ?
- Speaker #0
Est-ce qu'on est vraiment prête ? Oui, vas-y.
- Speaker #1
Allez, 3, 2...
- Speaker #0
plein de meneuses, il y a plein d'extérieurs et pas beaucoup d'intérieur. Il y en a moins. Et si je le fais à l'envers, je suis morte. Il faut que je fasse un hadsos.
- Speaker #1
Je crois que tu as battu le report, certainement.
- Speaker #0
Oui, alors que je suis une telle maîtresse des noms.
- Speaker #1
Eh bien, Julie, merci beaucoup pour cette interview. Ça m'a franchement beaucoup plu. J'espère que ça t'a plu aussi et je te souhaite le meilleur pour la suite.
- Speaker #0
C'était cool. Bonne chance à toi et continue à faire ce que tu fais. C'est top. Il faut des gens comme toi qui s'intéressent. au basket féminin. Merci.