Le syndrome du Wonderparent - Anne Peymirat - #194 cover
Le syndrome du Wonderparent - Anne Peymirat - #194 cover
Les Adultes de Demain

Le syndrome du Wonderparent - Anne Peymirat - #194

Le syndrome du Wonderparent - Anne Peymirat - #194

35min |30/05/2024
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Le syndrome du Wonderparent - Anne Peymirat - #194 cover
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Description

Comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd’hui vraiment tenable pour les parents dits actifs ?

J’ai eu la chance d’interviewer Anne Peymirat, qui a beaucoup réfléchi aux sujets de parentalité dans le monde de l’entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité, et nous partage aussi les solutions pour sortir de ce “syndrome du Wonderparent” : travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail.


Ressources :

  • Le Syndrome du Wonderparent: Travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail - Editions Payot - Anne Peymirat


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a une culture,

  • Speaker #1

    nous, françaises,

  • Speaker #0

    de la punition. Et on pense que c'est normal. Pourquoi est-ce qu'on exclut un enfant de l'école ? Parce qu'il est différent. Des outils comme l'intelligence artificielle, elles ne posent pas réellement de nouvelles questions. Elles posent d'anciennes questions auxquelles on n'a pas répondu depuis longtemps. Comme Maria Montessori le disait, l'éducation est la plus belle arme de paix. Michel Onfray a cette phrase que j'aime beaucoup, il dit que tous les enfants sont des philosophes et certains adultes le demeurent. Nos enfants deviennent comme nous les voyons, nos enfants deviennent comme ils nous voient. Prenons le temps de réfléchir à ce qu'on veut pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur le podcast Les Adules de Demain. Je m'appelle Stéphanie Descleves, je suis entrepreneur et surtout une actrice engagée pour l'enfance. Dans ce podcast, je donne la voix à celles et ceux qui changent le monde grâce à l'éducation. Pour en savoir plus sur mes dernières actualités, rendez-vous sur le compte Insta at Les Adules de Demain ou sur mon compte perso LinkedIn. Pour retrouver un condensé des meilleurs moments du podcast, je vous laisse découvrir le livre Offrir le meilleur aux enfants aux éditions Atier, que j'ai co-écrit avec ma mère Sylvie Descleb, que vous entendrez beaucoup dans ce podcast. Allez, je laisse place à un nouvel épisode. C'est un sujet que j'ai trop peu évoqué dans le podcast, comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd'hui vraiment tenable pour les parents dits actifs J'ai eu la chance d'interviewer Anne Pémira, qui a beaucoup réfléchi au sujet de parentalité dans le monde de l'entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité et nous partage aujourd'hui les solutions pour sortir de ce syndrome du wonder parent. Travailler comme si on n'avait pas d'enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #1

    Nous parlons aujourd'hui d'un sujet crucial, celui de la parentalité dans le monde du travail. Tu es une grande spécialiste de la parentalité puisque tu es coach parentale, chroniqueuse sur BFM TV, conférencière et autrice du livre notamment Le syndrome du wonder parent. Et c'est pour ça qu'on échange aujourd'hui. J'aimerais que tu nous expliques en quoi consiste le syndrome du wonder parent.

  • Speaker #0

    Le syndrome du wonder parent, c'est la recherche de perfection. C'est à la fois chercher à être un... Parents parfaits, tout en ne lâchant rien au travail C'est essayer de répondre à la double injonction, qui est le sous-titre du livre, Travailler comme si on n'avait pas d'enfants, élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail Donc concrètement, ça peut être de chercher à la fois à préparer des petites purées bio pour son enfant, ça peut être de préparer un anniversaire des mois à l'avance pour s'assurer que tout va bien parfaitement. Et d'un autre côté, c'est ne pas oser refuser une réunion, même si elle est un peu tard. C'est donner le bain à son enfant tout en prenant un call professionnel. Et donc, c'est chercher à être finalement sur tous les fronts, alors qu'on a moins de temps une fois qu'on a un enfant. Et que finalement, on n'arrive pas à faire tout ça, mais on veut quand même. Il y a une sorte d'idéal de la parentalité dite active, donc de la parentalité, d'être parent et d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un syndrome que l'on retrouve plus aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'autant plus de pression qui pèse sur les épaules des parents pour deux raisons. La première, c'est que sur les 50 dernières années, il y a de plus en plus de femmes qui sont rentrées dans le monde du travail. Et donc, à l'organisation assez genrée des rôles qu'on pouvait avoir initialement, entre plutôt les pères qui travaillaient et les mères qui s'occupaient des enfants, maintenant tout le monde travaille. Les deux tiers des enfants ont un parent qui travaille. Donc ça, c'est déjà un premier facteur. Et l'autre, c'est qu'on insiste de plus en plus, on le voit sur les réseaux sociaux, on le voit dans les représentations qu'on a de la parentalité active, on a de plus en plus la pression pour être aux petits soins des enfants, il faut être présent, il faut faire ci, enfin voilà, on a de plus en plus de pression pour faire des choses, sinon l'enfant, il risque de ne pas être bien plus tard, etc. Donc, des deux côtés, finalement, oui, on a plus de pression en tant que parents et parents qui travaillent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que le monde professionnel est suffisamment adapté à ces évolutions de la parentalité, et notamment le fait que les femmes travaillent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour pousser le trait, je dirais que ce n'est pas vraiment prévu. On vit encore finalement dans une société où c'est le modèle de carrière sans enfant qui perdure. Du coup, quand on a un enfant, on va essayer de recréer l'existant comme si de rien n'était. On va essayer de continuer à travailler comme si de rien n'était. En tout cas, on aimerait. Et donc finalement, on est encore quand même dans ces schémas où on a un investissement un peu total demandé de chaque côté.

  • Speaker #1

    Alors, tu dis que notre société repose sur un modèle qui est intenable pour les parents. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Je vais tout simplement donner des exemples. Comment fait-on quand on est parent pour déposer son enfant le matin à 8h30 à l'école et être à l'heure à 9h pour sa première réunion ? Sachant qu'il y a des temps de transport entre les deux, c'est mission impossible. Donc on arrive en retard, essoufflé, gêné, notre collègue nous le fait remarquer. Autre exemple, comment faire pour accompagner son enfant au foot ou à la poterie le mercredi à 5h quand on travaille ? On ne peut pas non plus, à moins de commencer à prendre un temps partiel ou autre, mais là on commence à être dans le bricolage. Donc oui, je pense qu'en fait, on n'a pas prévu, la société n'a pas prévu cette situation de parents qui travaillent, alors qu'on a quand même 80% des actifs qui sont parents. Et pourtant, ça reste toujours du ressort de l'individu de se bricoler un quotidien à peu près correct. pour pouvoir à la fois jouer son rôle de parent et jouer son rôle de collaborateur ou de collaboratrice.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et il y a un autre enjeu qui est quand même très important autour du monde professionnel, qui moi me touche beaucoup, c'est le retour au travail post-accouchement. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ? Et comment la France, elle devrait évoluer ?

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'aujourd'hui, dans les accompagnements que je fais, je me rends compte de la difficulté que c'est de reprendre le travail après un congé maternité. Donc là, on parle plus des mamans, le retour post-accouchement. Moi-même, je l'ai vécu plusieurs fois. Étant maman de quatre enfants, j'ai fait trois retours de congés maternités en entreprise en tant qu'indépendante. Mais dans tous les cas, j'ai trouvé que ce n'était pas vraiment pris en compte, que ce n'était pas du tout évident. Déjà, pour une raison, je pense que toutes les mamans vont partager, c'est qu'on passe d'un moment où on est 100 avec le bébé à un moment où, finalement, on va le voir une ou deux heures par jour. Donc ça, c'est quand même assez brutal, le moment de la reprise. Ensuite, c'est vrai qu'on a été absente pendant un certain temps et on ne se sent pas toujours accueillie, ou bien ce n'est pas toujours évident de se remettre dans le rythme qui est quand même différent de ce qu'on a pu connaître pendant quelques mois. Je pense qu'il y a effectivement beaucoup de choses qui pourraient être faites pour améliorer ce retour. Je vais peut-être m'arrêter sur trois points. Je pense que le premier, c'est de mieux réintégrer les femmes quand elles rentrent de congé maternité. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on peut dire qu'il y a un entretien RH dans les entreprises, mais en fait, la vraie vie c'est quand même la personne, les managers avec qui on travaille, et ça on ne les voit pas toujours. Et je trouve que de les voir dès le premier jour et pas attendre quelques jours, voire une semaine, voire un mois, c'est vraiment important, parce que sinon tant qu'on n'a pas revu le manager, c'est difficile de reprendre et de se relancer. Ensuite, je pense aussi qu'au-delà de cet entretien, c'est aussi comment on aide les femmes à se relancer. Parce qu'il y a une telle pause, un tel bouleversement émotionnel, organisationnel, tout ce qu'on veut après l'arrivée d'un enfant. Je pense que c'est aussi important de laisser aux femmes qui rentrent de congé maternité la possibilité de définir ce qu'elles veulent pour elles-mêmes. Parce que souvent, soit finalement on ne fait pas attention, soit l'entreprise décide un peu pour elle en disant ah ben non, mais prends ton temps Peut-être que la femme peut prendre son temps, peut-être pas. Je trouve que c'est important plutôt de leur poser les questions. Surtout dans les premières semaines, peut-être les deux premiers mois après la reprise, pour qu'elles puissent retrouver leur marque, trouver un rythme, et puis peut-être accepter qu'à un moment au début, elles reprennent un peu doucement, mais que rapidement, elles ont envie de reprendre leur vitesse de croisière, parce que leur boulot les intéresse, elles sont motivées. Et voilà, donc ça, je pense que vraiment être à l'écoute, c'est important, parce que très souvent, l'environnement professionnel a tendance à prendre des décisions pour elles, d'ailleurs dans un sens ou dans l'autre. Ce que je verrais aussi comme évolution, et ça c'est beaucoup plus large, et c'est en termes de plus d'égalité professionnelle homme-femme, c'est d'offrir aux hommes comme aux femmes des congés plus longs. Congés, on appelle ça comme on veut, parentalité plus longue. Certaines entreprises le font. C'est intéressant parce qu'on a des exemples concrets. J'ai pu suivre des parents dans différentes entreprises. Et je me rends compte que... Déjà, un, quand le congé est plus long pour la femme. Déjà, l'avantage, c'est qu'elle arrive moins fatiguée. En général, bon. Il y a toujours des bébés qui ne dorment pas, mais en général quand même, les bébés font un peu mieux leur nuit, donc les femmes arrivent moins fatiguées. Le fait d'offrir ça aux femmes et aussi aux hommes, ça permet de finalement de mettre tout le monde au même niveau et de dire quand quelqu'un a un enfant, il part X semaines et on est à peu près, alors je vais nuancer derrière, mais on est en tout cas sur le même ordre de grandeur en termes d'absence. Et donc, ce n'est pas une femme, elle s'absente longtemps, c'est finalement, voilà, on va gérer de telle manière. Là, c'est toute personne qui a un enfant. Il y en a quand même pas mal qui en ont en général. Dans les entreprises, quand elles restent quelques années, les personnes finissent par, enfin pas toujours, mais souvent par avoir des enfants. Et donc, ça permet comme ça de mettre tout le monde à niveau. Et je trouve que, moi, ce que j'ai vu dans les propositions d'entreprise que je trouvais intéressantes, c'était quatre mois de congé parental. pour chacun. Et donc c'est vrai que quand on reprend un peu plus tard, c'est quand même plus facile pour tout le monde. Après, la nuance que je voulais apporter, c'est que les femmes en général prennent ça d'un bloc, alors que parfois les hommes le coupent. Donc c'est pas tout à fait le même impact. Mais bon, ça va en tout cas vraiment dans la bonne direction. Donc voilà pour les propositions que j'aurais envie de faire pour faciliter le retour des femmes post- Post-congé, maternité, post-accouchement, pour à la fois bien les réintégrer, être à leur écoute, leur permettre de se relancer, et puis mettre tout le monde au même niveau en termes d'absence, pour que les femmes n'aient plus ce sentiment d'être parties, qu'on les a un peu oubliées, que ce soit quelque chose de plus habituel au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est clair. Tu parlais de toutes les contraintes organisationnelles liées à la parentalité dans le monde professionnel. Et c'est vrai que parfois, on a l'impression que c'est un peu mission impossible. Tu donnes l'exemple dans ton livre des rendez-vous médicaux pour les enfants à gérer sur le temps de travail. Est-ce que tu pourrais nous redire quelles sont toutes les difficultés auxquelles s'exposent les parents à ce sujet vis-à-vis de leur emploi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs contraintes, on va appeler ça comme ça, même si c'est des contraintes qu'on fait parfois volontiers. Il y a toutes les contraintes organisationnelles. Tu as cité les 14 rendez-vous médicaux obligatoires les trois premières années, et ça c'est avant que l'enfant soit malade. En fait, beaucoup plus. Et ça va être les contraintes simplement d'organisation, d'amener, d'aller chercher le bébé à la crèche, prendre la relève de la nounou, quel que soit le mode de garde. Et c'est vrai que la difficulté que rencontrent les parents à ce moment-là, c'est finalement de se sentir en déphasage par rapport aux codes de l'entreprise. Où, avant d'avoir des enfants, finalement, ils étaient là disponibles toute la journée, ils travaillaient sur les horaires. Et maintenant, on va être amené en tant que parents à arriver plus tard, partir un peu plus tôt. Donc, on va avoir l'impression qu'il faut raser les murs pour ne pas être revus. On ne va pas se sentir légitime dans l'entreprise. Puisqu'on n'a plus le même rythme qu'avant. Donc finalement, il y a un autre syndrome, qui est le syndrome de l'imposteur, en plus du syndrome du wonder parent, qui est finalement, on n'a plus trop notre place, on n'est plus légitime, parce qu'on ne peut plus travailler comme avant. Et ça, c'est vraiment une des difficultés que rencontrent les parents. Donc il y a les contraintes d'organisation, puis derrière s'ajoute simplement le fait de se sentir tellement fatigué, tellement épuisé. Je crois qu'il y a... 6 à 8% des femmes qui font un burn-out après leur congé maternité. Même sans aller jusque-là, la fatigue des petites nuits, la course au quotidien. Tout ça se cumule pour nous faire que les parents sont un peu en décalage. Parfois, il y a aussi le sentiment de culpabilité, de ne pas être suffisamment avec son enfant, de ne pas se sentir bien ni au travail ni à la maison, parce qu'on a toujours l'impression d'en être plus d'un côté comme de l'autre. Donc je pense que c'est, alors peut-être que les parents se retrouveront plus ou moins dans ce que je dis, mais je sais que globalement, c'est quand même les ressentis un peu communs, enfin communs dans le sens partagé, entre les parents qui reprennent le travail.

  • Speaker #1

    Et tu parles aussi dans ton livre d'un point qui m'intéresse beaucoup, c'est ton avis sur le télétravail et son impact sur la famille. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Alors oui, le télétravail, est-ce que c'est une opportunité ou est-ce que c'est finalement un piège pour les parents ? Je pense que tous les parents qui l'ont expérimenté vont dire, bah oui c'est une vraie aubaine, pas de temps de transport, on peut être plus tôt pour aller chercher l'enfant, plus de flexibilité, etc. Donc ça c'est vrai et je trouve que c'est vraiment quelque chose à préserver, qui est vraiment très utile pour les parents. Maintenant, comme tu l'as vu dans le livre, pour moi il y a trois écueils à éviter. Le premier c'est l'isolement. Quand on est beaucoup en télétravail, comme ça arrive dans certaines entreprises, on s'appelait jusqu'à 100% de télétravail, on se sent un petit peu coupé du reste de l'équipe, pour peu que certaines personnes de l'équipe, pour différentes raisons, se retrouvent par ailleurs. On va se sentir un peu en dehors, donc sentiment d'isolement. Le deuxième écueil à éviter, c'est à nouveau, comme je suis chez moi, il n'y a plus de paroi entre la vie professionnelle et la vie de famille, je vais retomber dans ce syndrome de vendeur-parent vouloir tout faire. Et donc je vais être en réunion, tout en lançant une machine, je vais faire des pauses régulièrement, entrecouper mon travail. Et le sentiment souvent en fin de journée, c'est de ne pas être complètement satisfaite ni d'un côté ni de l'autre. Et le troisième écueil, c'est plus quand l'enfant est gardé à proximité. Et là, c'est la tentation finalement d'intervenir si on l'entend pleurer dans la pièce à côté, alors qu'il est gardé, bien sûr, par quelqu'un d'autre. C'est d'intervenir. Et je trouve que c'est la double peine parce que finalement, déjà, on est dérangé dans son travail. Mais en plus, on n'y va que pour les mauvaises choses, en fait. C'est quand il pleure, quand il ne fait pas bien, alors qu'on a quelqu'un qui est censé le faire. Donc, pensez à ces trois risques. et du coup en solution, en tout cas piste pour éviter de tomber dans ses écueils. Je pense qu'éviter l'isolement, c'est quand même aller régulièrement au travail, à son rythme, une fois par semaine, tous les 15 jours, peu importe, au rythme qui nous convient. La deuxième chose sur la séparation travail-vie de famille, c'est de se dire de telle heure à telle heure je travaille, je fais une pause, de s'imposer un planning dans la journée. Et puis la troisième chose, c'est peut-être un peu plus dur parfois, surtout au début, ne pas intervenir, ne pas chercher à être... Déjà, j'accompagnais encore ce matin tout un groupe de papa, pour le coup, de jeunes papa. Et pour certains, ils étaient chez eux avec leurs enfants à côté, mais ils mettent un casque. Déjà, ça évite d'entendre un petit peu les bruits. Et puis, tout simplement, c'est de dire non, je vais faire des pauses. Par contre, j'irais à mon rythme pour voir l'enfant, plutôt que d'attendre, d'entendre des cris ou autre, et d'intervenir de façon plus intempestive.

  • Speaker #1

    C'est une super idée. Alors maintenant qu'on a parlé du syndrome du wonder parent, j'aimerais que tu nous donnes des solutions pour ne plus se sentir complètement sous l'eau avec l'ensemble de ces défis que pose la parentalité dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Je propose de partager peut-être cinq pistes. On va déjà partir là-dessus, on va en poser certaines si tu veux. La première que j'aime bien partager avec les parents, c'est oser. C'est oser partager ses contraintes quand on est au travail avec son manager, ses collègues. Plutôt que de partir en rasant les murs pour rentrer chez soi, c'est dire dernière réunion pour moi le jeudi, c'est 5h. par exemple. Donc ça, c'est oser. Oser partager ses contraintes. Ensuite, la deuxième, c'est prioriser. C'est se dire, en fait, c'est ce que j'appelle le reality check. On ne peut pas tout faire comme avant. Donc, on va prioriser dans tout ce qu'on a à faire. Et donc, prioriser, ça peut être renoncer à la cinquième réunion de la journée pour aller faire les devoirs avec son enfant, parce qu'en ce moment, il en a besoin. Mais ça peut être aussi à l'inverse de dire oui à un projet professionnel qui nous tient à cœur, quitte à ce que ce ne soit pas nous qui donnions le bain certains soirs à notre enfant. Et donc c'est prioriser en fonction de ses aspirations, de ses envies. C'est-à-dire je ne peux pas tout faire, je vais dire non à quelque chose, mais pour dire oui à autre chose. Et ça je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir les deux côtés pour ne pas avoir cette notion sinon de sacrifice. Après, on a l'impression que vraiment, c'est trop dur. Non, je dis non pour dire oui à autre chose. La troisième chose que j'aime bien évoquer aussi, la troisième piste, c'est s'affranchir des stéréotypes. Et là, c'est vrai que c'est peut-être plus pour les femmes que pour les hommes, même si les deux peuvent être concernés. On entend beaucoup de choses qui nous enferment un petit peu dans un rôle prédéfini. Et donc l'idée c'est de ne pas se laisser enfermer, c'est de faire des choix pour soi-même. Et pour reprendre, rebondir sur ce qu'on disait tout à l'heure, quand par exemple une femme rentre de congé maternité, on va lui dire prends ton temps, etc. Mais si elle, elle a envie d'autre chose, qu'elle ose affirmer ses ambitions en fait. Et surtout il faudra qu'elle en parle, sinon les autres vont décider pour elle. Et c'est pareil pour les hommes. Donc voilà pour les trois premières pistes. Ensuite, j'aime bien aussi, et peut-être qu'on va revenir dessus, mais partager des pistes qui sont plus au niveau personnel, pour le coup. La première, c'est comment passer du temps de qualité avec ses enfants. Parce que c'est vrai que finalement, on a peu de temps, mais du coup, que ce soit des bons moments. Et quand on parle de temps de qualité, c'est du temps dédié. avec chacun de ses enfants, pour justement profiter, leur donner de l'attention, l'attention dont ils ont besoin, et au lieu d'être à la fois un petit peu sur mon téléphone, un peu faire la cuisine, c'est vraiment de dire non j'arrête tout, et je suis avec lui ou avec elle. Et la dernière chose qui vraiment me paraît importante, c'est de garder du temps pour soi. C'est vrai que souvent, et plus les femmes que les hommes me disent, Oui, mais je ne peux pas m'offrir ce luxe de garder du temps pour moi. Et en fait, je pense que quand on pense ça ou on le dit, c'est que déjà on est épuisé en fait. Parce que finalement, c'est une nécessité d'avoir du temps pour soi, d'avoir des petites pauses. Ce n'est pas forcément des heures et des heures chaque jour, mais simplement 20 minutes, peut-être en semaine. Ça peut être faire une activité une fois par semaine, le week-end. Mais faire en sorte que ça arrive et pour que ça arrive, le mettre dans l'agenda. Voilà. Donc voilà pour cinq propositions, à la fois côté professionnel, mais aussi côté personnel, pour se sentir mieux, faire baisser la pression et passer des bons moments avec ses enfants. Parce que quand on en a, c'est aussi pour ça.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et j'aime beaucoup ces cinq pistes. En effet, j'aimerais bien que tu reviennes sur la quatrième, sur le temps de qualité avec les enfants. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus ? Comment concrètement cela peut s'organiser ? Est-ce qu'il faut se fixer un temps minimum avec eux ou non ? Et comment s'assurer qu'on répond bien à leurs attentes, à eux aussi ?

  • Speaker #0

    J'ai une proposition très simple à faire aux parents. c'est de garder chaque jour 15 minutes de temps dédié pour chacun des enfants. C'est vrai que quand on a un enfant qui est petit, on peut trouver que ce n'est pas beaucoup. Mais quand on a trois, quatre enfants et qu'ils commencent à grandir, ça fait quand même trois quarts d'heure, une heure à caser dans la journée. Mais je pense que c'est bien d'avoir ça en repère. Et même pour un petit, se dire, c'est 15 minutes, c'est 15 minutes complètement dédiées. Et j'ai accompagné des groupes de jeunes parents. Et c'est vrai que le retour d'expérience, la deuxième session, c'est de dire, mais en fait, même avec mon tout petit, Le fait d'être vraiment concentré sur lui pendant 15 minutes, ça m'a apporté quelque chose. Et donc je pense que c'est ça qui est important. Donc se donner ça un peu en point de repère et voir après comment on peut le mettre en œuvre. Donc ça peut être soit le matin, parfois c'est pas mal parce que je trouve que le matin, on part au travail en ayant déjà passé des bons moments avec son enfant. Pas que de l'habiller, de se presser pour aller à la crèche ou aller déposer quelque part. Ça peut être le matin, mais ça peut être aussi le soir, un peu avant d'aller se coucher. Et quand on a plusieurs enfants, c'est les coucher peut-être de façon graduelle pour pouvoir justement avoir un quart d'heure du plus jeune au plus âgé. Et ça, les bénéfices, pour moi, c'est pour le besoin de l'enfant, bien sûr, qu'on place en tant que parents toujours au cœur de nos préoccupations. C'est que les enfants, non seulement ils savent qu'on les aime, mais là ils voient qu'on aime passer du temps avec eux. qu'on apprécie leur compagnie, qu'on apprécie d'avoir des activités avec eux, qu'on se libère du temps, parce qu'ils se rendent compte qu'on court toute la journée, quand même, surtout en grandissant. Et donc, ça leur fait du bien pour eux, pour leur confiance en eux, leur bien-être. Je pense que ça, c'est vraiment important. Alors bien sûr, on ne va pas culpabiliser, je ne veux pas culpabiliser les parents s'ils n'arrivent pas à le faire tous les jours pour X raisons d'organisation. parents solo, parents ou parents peu importe, dans quelle situation, mais se rappeler que c'est quelque chose à faire le plus régulièrement possible et surtout si un jour il y a un souci avec un enfant, qu'il n'a pas l'air bien, peut-être justement repositionner ça en priorité absolue dans son agenda. C'est-à-dire que là, je sens que vraiment il en a besoin et donc je vais vraiment me libérer du temps parce que je sais qu'à ce moment-là, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Quand tu as travaillé sur ce syndrome du wonder parent, est-ce que tu as étudié les potentielles frustrations qu'avaient les enfants de voir leurs parents courir comme ça partout ?

  • Speaker #0

    Alors ce qui est intéressant, c'est que les enfants finalement sont... Ils finissent par en tout cas dire qu'ils comprennent un peu les parents. Donc ça c'est quand même assez mignon je trouve. Parce que les parents en général quand même ils expliquent un peu. Bah oui il faut travailler, il faut bien gagner sa vie. Donc ça ils peuvent comprendre. C'est pas pour ça qu'ils ne nous font pas payer. De temps en temps en disant des petites phrases comme toutes les mamans viennent chercher, viennent à la sortie de l'école. Il n'y a que toi qui ne viens pas. Sachant que 70% des femmes travaillent, je pense que ce n'est pas tout à fait vrai. Mais ça montre qu'effectivement, peut-être qu'ils ont quand même envie qu'on passe un petit peu plus de temps avec eux. Et c'est là où on peut justement réintroduire ou allonger un peu le temps de qualité pour s'assurer quand même qu'on répond à leurs attentes. Et je vais rebondir sur l'exemple de la sortie d'école. C'est sûr que quand on travaille, on ne va pas faire toutes les sorties d'école. Mais un tip que j'aime bien donner aux parents, c'est peut-être une fois par mois, une fois par trimestre. prendre une demi-journée ou s'assurer qu'on sort plus tôt pour aller chercher l'enfant à l'école, pour avoir ce petit plaisir quand même de le cueillir à la sortie de l'école au moment où il a des réactions plus spontanées sur ce qui a pu se passer dans la journée. Et donc le faire de manière régulière. Et comme ça, l'enfant, il voit aussi à nouveau qu'il a dit quelque chose et on agit derrière.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un enjeu important, je trouve. Dans tout ce syndrome du wonder parent et ce fait d'allier tout ce qui occupe notre quotidien, c'est l'apaisement à la maison. Puisque ça joue aussi sur notre santé mentale, je pense au travail. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ?

  • Speaker #0

    C'est une grande préoccupation pour moi en tant que coach parentale. Vraiment, c'est pour moi la préoccupation première. Et je pense que quand on devient parent, c'est vraiment ce qu'on souhaite le plus au monde. C'est d'avoir globalement une vie de famille plutôt apaisée. Plutôt, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moments où ça va un petit peu... Ils vont courir partout, on va s'énerver. Donc, avoir cet objectif, c'est important. Et en même temps, pour autant, c'est pas toujours... facilement, facile à obtenir. Et c'est là où les parents vont essayer différentes façons de faire, différentes techniques, ça peut être frustrant, parce que parfois ça marche, ça ne marche pas bien. Donc moi, dans les propositions que je fais aux parents qui viennent me voir en consultation, déjà, je vais reprendre ce que je disais tout à l'heure, c'est ce fameux temps de qualité. Parce que ce que j'ai remarqué, c'est que dès que les parents ont du temps dédié avec chacun de leurs enfants, ça amène de l'apaisement. Parce que finalement, on répond à un besoin fondamental de l'enfant, qui est d'avoir l'attention de ses parents. Donc déjà, ça c'est une première aide. Ensuite, c'est d'essayer de réinjecter un petit peu de positif dans notre journée. Parce que c'est vrai que c'est un peu la course sous le temps, vite, il faut s'habiller, il faut se dépêcher, il faut aller à l'école, il faut être à l'heure, etc. Et donc, c'est voir le positif de ce qui se passe dans la journée avec les enfants et de leur dire. C'est bien aussi. Essayer quand on peut, quand on a envie de parler positivement de son travail, parce que du coup, ça donne aussi aux enfants un petit peu l'idée que... C'est quand même un plaisir à aller travailler. Et donc je trouve que réinjecter du positif, c'est aussi important pour apaiser cette vie de famille. Et après, j'ai quelques autres techniques, effectivement, pour des situations un peu tendues, pour faire retomber un peu les émotions, et pas arriver en fin de journée où tout le monde est énervé avant d'aller se coucher.

  • Speaker #1

    Ça c'est important. Si on revient au monde de l'entreprise, tu as évoqué tout à l'heure des propositions autour des congés parentaux. Qu'est-ce que selon toi ils devraient évoluer autrement ? Qu'est-ce que tu vois d'autre à faire évoluer dans les entreprises ?

  • Speaker #0

    Je pense que quelque chose qui aiderait beaucoup les parents. Et notamment les mères, c'est comme je disais tout à l'heure d'allonger les congés parentaux, mais aussi, alors bien sûr c'est quand les parents sont en couple, c'est de permettre au père de prendre un congé au moment où la mère reprend le travail. Ça lui permettrait comme ça d'être beaucoup plus détendu, de pouvoir se concentrer sur sa reprise et pas sur les vêtements amenés à la crèche, le change, l'horaire. Donc je pense que ça, de donner un petit peu de flexibilité comme ça et permettre notamment aux coparents de prendre du temps au moment de la reprise du travail de la maman, ça peut vraiment aider. Après, en entreprise, plus largement, je pense au-delà de mesures spécifiques, il y a quelque chose qui aide beaucoup, c'est l'exemplarité. C'est comment les dirigeants d'entreprises portent ce sujet de la parentalité et eux-mêmes parlent ou affichent parfois partir plus tôt pour s'occuper de leurs enfants ou mettre en place une organisation avec des réunions pas trop tard pour pouvoir tenir compte de ça. Autre exemple d'exemplarité, c'est par exemple sur les congés coparents. Si les dirigeants ne prennent pas jusqu'au bout, comment les personnes en dessous peuvent s'autoriser à le faire ? C'est toutes ces choses qui vont aider. Je sais que dans une entreprise, il y avait une semaine de la parentalité qui démarrait par le témoignage de dirigeants sur leur parentalité. Je trouvais que c'était intéressant parce qu'à nouveau, ça montre que c'est un sujet qui n'est plus tabou. On n'est pas dans le déni, puisque c'est quand même le grand risque. Même si maintenant ça va un petit peu mieux, on reste quand même sur un sujet où on préférait ne pas en parler et hop, le glisser sous le tapis.

  • Speaker #1

    Et j'aime beaucoup dans ton livre, tu parles d'une révolution de la parentalité active. En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Speaker #0

    Il reste beaucoup à faire de mon point de vue pour faciliter la vie des parents qui travaillent. On a déjà évoqué un certain nombre de sujets, donc je ne vais pas revenir dessus là, juste pour les mentionner, l'allongement des congés, sur la prise en compte par les entreprises de retour de congés maternité, l'exemplarité. Il y a aussi plein d'autres choses, parce que la parentalité, ce n'est pas que la petite enfance, c'est dans la durée. Les enfants grandissent, il y a les devoirs, les activités, il y a les ados, la fragilité des ados, l'orientation, etc. Il y a des chiffres qui sont sortis il n'y a pas très longtemps sur un jeune adulte sur cinq souffre de troubles dépressifs. Et quand son enfant a 23 ans, on est encore parent de son enfant. Et donc du coup, je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses qui peuvent être faites. Une proposition que j'ai faite dans le livre, c'est de mettre par exemple dans le CPF, donc le compte personnel de formation, les formations à la parentalité. Finalement, on a des formations, il y a même le permis moto maintenant, mais moi je n'arrive pas à rentrer mes formations dedans. Alors que je pense que ce serait très utile pour les parents, qu'ils auraient envie de pouvoir faire des heures, voir des journées sur ce sujet. Ensuite, il y a faciliter le quotidien. Je pense qu'il y a beaucoup autour de la garde d'enfants. qui pourraient être améliorées. Bien sûr, on parle beaucoup des places en crèche, mais je vois des parents, quand ils ont plusieurs enfants, quand il y a des doubles carrières, tout ce qui est aussi garde à domicile est important. Et être employeur, ça reste un petit cauchemar, c'est pas évident du tout. Donc avoir un accompagnement, comme par exemple auprès de la FEPEM, qui est la Fédération des employeurs de maison, on ait plus d'informations, on soit plus aidés là-dessus, parce qu'il suffit d'un petit faux pas pour se retrouver avec les prud'hommes sur le dos. alors qu'on a voulu bien faire. Donc voilà, il y a la garde. Et puis ensuite, il y a tout ce qui est activités extra-scolaires. Où là, pareil, on a envie que ces enfants fassent des activités. Mais quand on est deux parents à travailler, comment on fait ? Comment on fait pour tous ces accompagnements, fois le nombre d'enfants ? Donc souvent, on renonce un peu à des activités. Et donc, c'est faciliter aussi le fait que les enfants sortant de l'école puissent aller au stade ou au gymnase, à l'école de musique. et que ce soit pris en charge par les collectivités locales. Donc, je ne vais pas continuer à détailler les actions qui pourraient être menées. Je pense que j'en ai mis quelques autres pistes dans le livre. Mais je pense que ce qu'il faudrait, c'est plus de concertation entre les différents acteurs, que ce soit les entreprises, les syndicats professionnels aussi, qui régissent toutes les conventions collectives, que ce soit le gouvernement, que ce soit les collectivités locales, les associations, qu'il y ait une meilleure coordination pour dire qu'est-ce qu'on peut faire pour que...

  • Speaker #1

    les parents puissent quand même travailler sereinement sur leurs heures de travail et qu'on puisse prendre en charge certains aspects qui sont aujourd'hui portés par les parents et on est dans le bricolage le plus total ça c'est certain on arrive déjà à la fin de notre échange j'ai une question rituelle maintenant dans le podcast tu le sais il s'appelle les adultes de demain qu'est-ce que tu souhaiterais aux enfants d'aujourd'hui les futurs adultes de demain ?

  • Speaker #0

    Moi, je souhaite pour les enfants d'aujourd'hui qu'ils aient des bons moments avec leurs parents. Pour moi, c'est la clé. Et je vois beaucoup d'obstacles, en fait, à ces bons moments, que ce soit les écrans, que ce soit justement la pression qu'on se met, la course permanente. Et donc, moi, vraiment, ce que j'aimerais, c'est que les parents puissent transmettre. leurs valeurs, leurs habitudes sereinement qu'ils aient plus de temps avec leurs enfants et plus de temps serein, avec moins de pression moins d'injonction qui pèse sur leurs épaules

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode J'aimerais prendre le temps de remercier tous ceux qui s'abonnent à la chaîne du podcast qui laissent des avis et des notes sur Apple Podcast ou Spotify Ça paraît rien, mais ça fait toute la différence pour faire connaître notre travail qui est complètement indépendant. Pour me retrouver, je vous rappelle que vous pouvez aller sur le compte Instagram des adultes de demain ou sur mon compte LinkedIn perso. N'hésitez pas à me partager vos retours sur cet épisode ou sur le podcast en général, ça fait tellement du bien de vous lire. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd’hui vraiment tenable pour les parents dits actifs ?

J’ai eu la chance d’interviewer Anne Peymirat, qui a beaucoup réfléchi aux sujets de parentalité dans le monde de l’entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité, et nous partage aussi les solutions pour sortir de ce “syndrome du Wonderparent” : travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail.


Ressources :

  • Le Syndrome du Wonderparent: Travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail - Editions Payot - Anne Peymirat


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a une culture,

  • Speaker #1

    nous, françaises,

  • Speaker #0

    de la punition. Et on pense que c'est normal. Pourquoi est-ce qu'on exclut un enfant de l'école ? Parce qu'il est différent. Des outils comme l'intelligence artificielle, elles ne posent pas réellement de nouvelles questions. Elles posent d'anciennes questions auxquelles on n'a pas répondu depuis longtemps. Comme Maria Montessori le disait, l'éducation est la plus belle arme de paix. Michel Onfray a cette phrase que j'aime beaucoup, il dit que tous les enfants sont des philosophes et certains adultes le demeurent. Nos enfants deviennent comme nous les voyons, nos enfants deviennent comme ils nous voient. Prenons le temps de réfléchir à ce qu'on veut pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur le podcast Les Adules de Demain. Je m'appelle Stéphanie Descleves, je suis entrepreneur et surtout une actrice engagée pour l'enfance. Dans ce podcast, je donne la voix à celles et ceux qui changent le monde grâce à l'éducation. Pour en savoir plus sur mes dernières actualités, rendez-vous sur le compte Insta at Les Adules de Demain ou sur mon compte perso LinkedIn. Pour retrouver un condensé des meilleurs moments du podcast, je vous laisse découvrir le livre Offrir le meilleur aux enfants aux éditions Atier, que j'ai co-écrit avec ma mère Sylvie Descleb, que vous entendrez beaucoup dans ce podcast. Allez, je laisse place à un nouvel épisode. C'est un sujet que j'ai trop peu évoqué dans le podcast, comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd'hui vraiment tenable pour les parents dits actifs J'ai eu la chance d'interviewer Anne Pémira, qui a beaucoup réfléchi au sujet de parentalité dans le monde de l'entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité et nous partage aujourd'hui les solutions pour sortir de ce syndrome du wonder parent. Travailler comme si on n'avait pas d'enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #1

    Nous parlons aujourd'hui d'un sujet crucial, celui de la parentalité dans le monde du travail. Tu es une grande spécialiste de la parentalité puisque tu es coach parentale, chroniqueuse sur BFM TV, conférencière et autrice du livre notamment Le syndrome du wonder parent. Et c'est pour ça qu'on échange aujourd'hui. J'aimerais que tu nous expliques en quoi consiste le syndrome du wonder parent.

  • Speaker #0

    Le syndrome du wonder parent, c'est la recherche de perfection. C'est à la fois chercher à être un... Parents parfaits, tout en ne lâchant rien au travail C'est essayer de répondre à la double injonction, qui est le sous-titre du livre, Travailler comme si on n'avait pas d'enfants, élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail Donc concrètement, ça peut être de chercher à la fois à préparer des petites purées bio pour son enfant, ça peut être de préparer un anniversaire des mois à l'avance pour s'assurer que tout va bien parfaitement. Et d'un autre côté, c'est ne pas oser refuser une réunion, même si elle est un peu tard. C'est donner le bain à son enfant tout en prenant un call professionnel. Et donc, c'est chercher à être finalement sur tous les fronts, alors qu'on a moins de temps une fois qu'on a un enfant. Et que finalement, on n'arrive pas à faire tout ça, mais on veut quand même. Il y a une sorte d'idéal de la parentalité dite active, donc de la parentalité, d'être parent et d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un syndrome que l'on retrouve plus aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'autant plus de pression qui pèse sur les épaules des parents pour deux raisons. La première, c'est que sur les 50 dernières années, il y a de plus en plus de femmes qui sont rentrées dans le monde du travail. Et donc, à l'organisation assez genrée des rôles qu'on pouvait avoir initialement, entre plutôt les pères qui travaillaient et les mères qui s'occupaient des enfants, maintenant tout le monde travaille. Les deux tiers des enfants ont un parent qui travaille. Donc ça, c'est déjà un premier facteur. Et l'autre, c'est qu'on insiste de plus en plus, on le voit sur les réseaux sociaux, on le voit dans les représentations qu'on a de la parentalité active, on a de plus en plus la pression pour être aux petits soins des enfants, il faut être présent, il faut faire ci, enfin voilà, on a de plus en plus de pression pour faire des choses, sinon l'enfant, il risque de ne pas être bien plus tard, etc. Donc, des deux côtés, finalement, oui, on a plus de pression en tant que parents et parents qui travaillent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que le monde professionnel est suffisamment adapté à ces évolutions de la parentalité, et notamment le fait que les femmes travaillent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour pousser le trait, je dirais que ce n'est pas vraiment prévu. On vit encore finalement dans une société où c'est le modèle de carrière sans enfant qui perdure. Du coup, quand on a un enfant, on va essayer de recréer l'existant comme si de rien n'était. On va essayer de continuer à travailler comme si de rien n'était. En tout cas, on aimerait. Et donc finalement, on est encore quand même dans ces schémas où on a un investissement un peu total demandé de chaque côté.

  • Speaker #1

    Alors, tu dis que notre société repose sur un modèle qui est intenable pour les parents. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Je vais tout simplement donner des exemples. Comment fait-on quand on est parent pour déposer son enfant le matin à 8h30 à l'école et être à l'heure à 9h pour sa première réunion ? Sachant qu'il y a des temps de transport entre les deux, c'est mission impossible. Donc on arrive en retard, essoufflé, gêné, notre collègue nous le fait remarquer. Autre exemple, comment faire pour accompagner son enfant au foot ou à la poterie le mercredi à 5h quand on travaille ? On ne peut pas non plus, à moins de commencer à prendre un temps partiel ou autre, mais là on commence à être dans le bricolage. Donc oui, je pense qu'en fait, on n'a pas prévu, la société n'a pas prévu cette situation de parents qui travaillent, alors qu'on a quand même 80% des actifs qui sont parents. Et pourtant, ça reste toujours du ressort de l'individu de se bricoler un quotidien à peu près correct. pour pouvoir à la fois jouer son rôle de parent et jouer son rôle de collaborateur ou de collaboratrice.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et il y a un autre enjeu qui est quand même très important autour du monde professionnel, qui moi me touche beaucoup, c'est le retour au travail post-accouchement. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ? Et comment la France, elle devrait évoluer ?

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'aujourd'hui, dans les accompagnements que je fais, je me rends compte de la difficulté que c'est de reprendre le travail après un congé maternité. Donc là, on parle plus des mamans, le retour post-accouchement. Moi-même, je l'ai vécu plusieurs fois. Étant maman de quatre enfants, j'ai fait trois retours de congés maternités en entreprise en tant qu'indépendante. Mais dans tous les cas, j'ai trouvé que ce n'était pas vraiment pris en compte, que ce n'était pas du tout évident. Déjà, pour une raison, je pense que toutes les mamans vont partager, c'est qu'on passe d'un moment où on est 100 avec le bébé à un moment où, finalement, on va le voir une ou deux heures par jour. Donc ça, c'est quand même assez brutal, le moment de la reprise. Ensuite, c'est vrai qu'on a été absente pendant un certain temps et on ne se sent pas toujours accueillie, ou bien ce n'est pas toujours évident de se remettre dans le rythme qui est quand même différent de ce qu'on a pu connaître pendant quelques mois. Je pense qu'il y a effectivement beaucoup de choses qui pourraient être faites pour améliorer ce retour. Je vais peut-être m'arrêter sur trois points. Je pense que le premier, c'est de mieux réintégrer les femmes quand elles rentrent de congé maternité. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on peut dire qu'il y a un entretien RH dans les entreprises, mais en fait, la vraie vie c'est quand même la personne, les managers avec qui on travaille, et ça on ne les voit pas toujours. Et je trouve que de les voir dès le premier jour et pas attendre quelques jours, voire une semaine, voire un mois, c'est vraiment important, parce que sinon tant qu'on n'a pas revu le manager, c'est difficile de reprendre et de se relancer. Ensuite, je pense aussi qu'au-delà de cet entretien, c'est aussi comment on aide les femmes à se relancer. Parce qu'il y a une telle pause, un tel bouleversement émotionnel, organisationnel, tout ce qu'on veut après l'arrivée d'un enfant. Je pense que c'est aussi important de laisser aux femmes qui rentrent de congé maternité la possibilité de définir ce qu'elles veulent pour elles-mêmes. Parce que souvent, soit finalement on ne fait pas attention, soit l'entreprise décide un peu pour elle en disant ah ben non, mais prends ton temps Peut-être que la femme peut prendre son temps, peut-être pas. Je trouve que c'est important plutôt de leur poser les questions. Surtout dans les premières semaines, peut-être les deux premiers mois après la reprise, pour qu'elles puissent retrouver leur marque, trouver un rythme, et puis peut-être accepter qu'à un moment au début, elles reprennent un peu doucement, mais que rapidement, elles ont envie de reprendre leur vitesse de croisière, parce que leur boulot les intéresse, elles sont motivées. Et voilà, donc ça, je pense que vraiment être à l'écoute, c'est important, parce que très souvent, l'environnement professionnel a tendance à prendre des décisions pour elles, d'ailleurs dans un sens ou dans l'autre. Ce que je verrais aussi comme évolution, et ça c'est beaucoup plus large, et c'est en termes de plus d'égalité professionnelle homme-femme, c'est d'offrir aux hommes comme aux femmes des congés plus longs. Congés, on appelle ça comme on veut, parentalité plus longue. Certaines entreprises le font. C'est intéressant parce qu'on a des exemples concrets. J'ai pu suivre des parents dans différentes entreprises. Et je me rends compte que... Déjà, un, quand le congé est plus long pour la femme. Déjà, l'avantage, c'est qu'elle arrive moins fatiguée. En général, bon. Il y a toujours des bébés qui ne dorment pas, mais en général quand même, les bébés font un peu mieux leur nuit, donc les femmes arrivent moins fatiguées. Le fait d'offrir ça aux femmes et aussi aux hommes, ça permet de finalement de mettre tout le monde au même niveau et de dire quand quelqu'un a un enfant, il part X semaines et on est à peu près, alors je vais nuancer derrière, mais on est en tout cas sur le même ordre de grandeur en termes d'absence. Et donc, ce n'est pas une femme, elle s'absente longtemps, c'est finalement, voilà, on va gérer de telle manière. Là, c'est toute personne qui a un enfant. Il y en a quand même pas mal qui en ont en général. Dans les entreprises, quand elles restent quelques années, les personnes finissent par, enfin pas toujours, mais souvent par avoir des enfants. Et donc, ça permet comme ça de mettre tout le monde à niveau. Et je trouve que, moi, ce que j'ai vu dans les propositions d'entreprise que je trouvais intéressantes, c'était quatre mois de congé parental. pour chacun. Et donc c'est vrai que quand on reprend un peu plus tard, c'est quand même plus facile pour tout le monde. Après, la nuance que je voulais apporter, c'est que les femmes en général prennent ça d'un bloc, alors que parfois les hommes le coupent. Donc c'est pas tout à fait le même impact. Mais bon, ça va en tout cas vraiment dans la bonne direction. Donc voilà pour les propositions que j'aurais envie de faire pour faciliter le retour des femmes post- Post-congé, maternité, post-accouchement, pour à la fois bien les réintégrer, être à leur écoute, leur permettre de se relancer, et puis mettre tout le monde au même niveau en termes d'absence, pour que les femmes n'aient plus ce sentiment d'être parties, qu'on les a un peu oubliées, que ce soit quelque chose de plus habituel au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est clair. Tu parlais de toutes les contraintes organisationnelles liées à la parentalité dans le monde professionnel. Et c'est vrai que parfois, on a l'impression que c'est un peu mission impossible. Tu donnes l'exemple dans ton livre des rendez-vous médicaux pour les enfants à gérer sur le temps de travail. Est-ce que tu pourrais nous redire quelles sont toutes les difficultés auxquelles s'exposent les parents à ce sujet vis-à-vis de leur emploi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs contraintes, on va appeler ça comme ça, même si c'est des contraintes qu'on fait parfois volontiers. Il y a toutes les contraintes organisationnelles. Tu as cité les 14 rendez-vous médicaux obligatoires les trois premières années, et ça c'est avant que l'enfant soit malade. En fait, beaucoup plus. Et ça va être les contraintes simplement d'organisation, d'amener, d'aller chercher le bébé à la crèche, prendre la relève de la nounou, quel que soit le mode de garde. Et c'est vrai que la difficulté que rencontrent les parents à ce moment-là, c'est finalement de se sentir en déphasage par rapport aux codes de l'entreprise. Où, avant d'avoir des enfants, finalement, ils étaient là disponibles toute la journée, ils travaillaient sur les horaires. Et maintenant, on va être amené en tant que parents à arriver plus tard, partir un peu plus tôt. Donc, on va avoir l'impression qu'il faut raser les murs pour ne pas être revus. On ne va pas se sentir légitime dans l'entreprise. Puisqu'on n'a plus le même rythme qu'avant. Donc finalement, il y a un autre syndrome, qui est le syndrome de l'imposteur, en plus du syndrome du wonder parent, qui est finalement, on n'a plus trop notre place, on n'est plus légitime, parce qu'on ne peut plus travailler comme avant. Et ça, c'est vraiment une des difficultés que rencontrent les parents. Donc il y a les contraintes d'organisation, puis derrière s'ajoute simplement le fait de se sentir tellement fatigué, tellement épuisé. Je crois qu'il y a... 6 à 8% des femmes qui font un burn-out après leur congé maternité. Même sans aller jusque-là, la fatigue des petites nuits, la course au quotidien. Tout ça se cumule pour nous faire que les parents sont un peu en décalage. Parfois, il y a aussi le sentiment de culpabilité, de ne pas être suffisamment avec son enfant, de ne pas se sentir bien ni au travail ni à la maison, parce qu'on a toujours l'impression d'en être plus d'un côté comme de l'autre. Donc je pense que c'est, alors peut-être que les parents se retrouveront plus ou moins dans ce que je dis, mais je sais que globalement, c'est quand même les ressentis un peu communs, enfin communs dans le sens partagé, entre les parents qui reprennent le travail.

  • Speaker #1

    Et tu parles aussi dans ton livre d'un point qui m'intéresse beaucoup, c'est ton avis sur le télétravail et son impact sur la famille. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Alors oui, le télétravail, est-ce que c'est une opportunité ou est-ce que c'est finalement un piège pour les parents ? Je pense que tous les parents qui l'ont expérimenté vont dire, bah oui c'est une vraie aubaine, pas de temps de transport, on peut être plus tôt pour aller chercher l'enfant, plus de flexibilité, etc. Donc ça c'est vrai et je trouve que c'est vraiment quelque chose à préserver, qui est vraiment très utile pour les parents. Maintenant, comme tu l'as vu dans le livre, pour moi il y a trois écueils à éviter. Le premier c'est l'isolement. Quand on est beaucoup en télétravail, comme ça arrive dans certaines entreprises, on s'appelait jusqu'à 100% de télétravail, on se sent un petit peu coupé du reste de l'équipe, pour peu que certaines personnes de l'équipe, pour différentes raisons, se retrouvent par ailleurs. On va se sentir un peu en dehors, donc sentiment d'isolement. Le deuxième écueil à éviter, c'est à nouveau, comme je suis chez moi, il n'y a plus de paroi entre la vie professionnelle et la vie de famille, je vais retomber dans ce syndrome de vendeur-parent vouloir tout faire. Et donc je vais être en réunion, tout en lançant une machine, je vais faire des pauses régulièrement, entrecouper mon travail. Et le sentiment souvent en fin de journée, c'est de ne pas être complètement satisfaite ni d'un côté ni de l'autre. Et le troisième écueil, c'est plus quand l'enfant est gardé à proximité. Et là, c'est la tentation finalement d'intervenir si on l'entend pleurer dans la pièce à côté, alors qu'il est gardé, bien sûr, par quelqu'un d'autre. C'est d'intervenir. Et je trouve que c'est la double peine parce que finalement, déjà, on est dérangé dans son travail. Mais en plus, on n'y va que pour les mauvaises choses, en fait. C'est quand il pleure, quand il ne fait pas bien, alors qu'on a quelqu'un qui est censé le faire. Donc, pensez à ces trois risques. et du coup en solution, en tout cas piste pour éviter de tomber dans ses écueils. Je pense qu'éviter l'isolement, c'est quand même aller régulièrement au travail, à son rythme, une fois par semaine, tous les 15 jours, peu importe, au rythme qui nous convient. La deuxième chose sur la séparation travail-vie de famille, c'est de se dire de telle heure à telle heure je travaille, je fais une pause, de s'imposer un planning dans la journée. Et puis la troisième chose, c'est peut-être un peu plus dur parfois, surtout au début, ne pas intervenir, ne pas chercher à être... Déjà, j'accompagnais encore ce matin tout un groupe de papa, pour le coup, de jeunes papa. Et pour certains, ils étaient chez eux avec leurs enfants à côté, mais ils mettent un casque. Déjà, ça évite d'entendre un petit peu les bruits. Et puis, tout simplement, c'est de dire non, je vais faire des pauses. Par contre, j'irais à mon rythme pour voir l'enfant, plutôt que d'attendre, d'entendre des cris ou autre, et d'intervenir de façon plus intempestive.

  • Speaker #1

    C'est une super idée. Alors maintenant qu'on a parlé du syndrome du wonder parent, j'aimerais que tu nous donnes des solutions pour ne plus se sentir complètement sous l'eau avec l'ensemble de ces défis que pose la parentalité dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Je propose de partager peut-être cinq pistes. On va déjà partir là-dessus, on va en poser certaines si tu veux. La première que j'aime bien partager avec les parents, c'est oser. C'est oser partager ses contraintes quand on est au travail avec son manager, ses collègues. Plutôt que de partir en rasant les murs pour rentrer chez soi, c'est dire dernière réunion pour moi le jeudi, c'est 5h. par exemple. Donc ça, c'est oser. Oser partager ses contraintes. Ensuite, la deuxième, c'est prioriser. C'est se dire, en fait, c'est ce que j'appelle le reality check. On ne peut pas tout faire comme avant. Donc, on va prioriser dans tout ce qu'on a à faire. Et donc, prioriser, ça peut être renoncer à la cinquième réunion de la journée pour aller faire les devoirs avec son enfant, parce qu'en ce moment, il en a besoin. Mais ça peut être aussi à l'inverse de dire oui à un projet professionnel qui nous tient à cœur, quitte à ce que ce ne soit pas nous qui donnions le bain certains soirs à notre enfant. Et donc c'est prioriser en fonction de ses aspirations, de ses envies. C'est-à-dire je ne peux pas tout faire, je vais dire non à quelque chose, mais pour dire oui à autre chose. Et ça je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir les deux côtés pour ne pas avoir cette notion sinon de sacrifice. Après, on a l'impression que vraiment, c'est trop dur. Non, je dis non pour dire oui à autre chose. La troisième chose que j'aime bien évoquer aussi, la troisième piste, c'est s'affranchir des stéréotypes. Et là, c'est vrai que c'est peut-être plus pour les femmes que pour les hommes, même si les deux peuvent être concernés. On entend beaucoup de choses qui nous enferment un petit peu dans un rôle prédéfini. Et donc l'idée c'est de ne pas se laisser enfermer, c'est de faire des choix pour soi-même. Et pour reprendre, rebondir sur ce qu'on disait tout à l'heure, quand par exemple une femme rentre de congé maternité, on va lui dire prends ton temps, etc. Mais si elle, elle a envie d'autre chose, qu'elle ose affirmer ses ambitions en fait. Et surtout il faudra qu'elle en parle, sinon les autres vont décider pour elle. Et c'est pareil pour les hommes. Donc voilà pour les trois premières pistes. Ensuite, j'aime bien aussi, et peut-être qu'on va revenir dessus, mais partager des pistes qui sont plus au niveau personnel, pour le coup. La première, c'est comment passer du temps de qualité avec ses enfants. Parce que c'est vrai que finalement, on a peu de temps, mais du coup, que ce soit des bons moments. Et quand on parle de temps de qualité, c'est du temps dédié. avec chacun de ses enfants, pour justement profiter, leur donner de l'attention, l'attention dont ils ont besoin, et au lieu d'être à la fois un petit peu sur mon téléphone, un peu faire la cuisine, c'est vraiment de dire non j'arrête tout, et je suis avec lui ou avec elle. Et la dernière chose qui vraiment me paraît importante, c'est de garder du temps pour soi. C'est vrai que souvent, et plus les femmes que les hommes me disent, Oui, mais je ne peux pas m'offrir ce luxe de garder du temps pour moi. Et en fait, je pense que quand on pense ça ou on le dit, c'est que déjà on est épuisé en fait. Parce que finalement, c'est une nécessité d'avoir du temps pour soi, d'avoir des petites pauses. Ce n'est pas forcément des heures et des heures chaque jour, mais simplement 20 minutes, peut-être en semaine. Ça peut être faire une activité une fois par semaine, le week-end. Mais faire en sorte que ça arrive et pour que ça arrive, le mettre dans l'agenda. Voilà. Donc voilà pour cinq propositions, à la fois côté professionnel, mais aussi côté personnel, pour se sentir mieux, faire baisser la pression et passer des bons moments avec ses enfants. Parce que quand on en a, c'est aussi pour ça.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et j'aime beaucoup ces cinq pistes. En effet, j'aimerais bien que tu reviennes sur la quatrième, sur le temps de qualité avec les enfants. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus ? Comment concrètement cela peut s'organiser ? Est-ce qu'il faut se fixer un temps minimum avec eux ou non ? Et comment s'assurer qu'on répond bien à leurs attentes, à eux aussi ?

  • Speaker #0

    J'ai une proposition très simple à faire aux parents. c'est de garder chaque jour 15 minutes de temps dédié pour chacun des enfants. C'est vrai que quand on a un enfant qui est petit, on peut trouver que ce n'est pas beaucoup. Mais quand on a trois, quatre enfants et qu'ils commencent à grandir, ça fait quand même trois quarts d'heure, une heure à caser dans la journée. Mais je pense que c'est bien d'avoir ça en repère. Et même pour un petit, se dire, c'est 15 minutes, c'est 15 minutes complètement dédiées. Et j'ai accompagné des groupes de jeunes parents. Et c'est vrai que le retour d'expérience, la deuxième session, c'est de dire, mais en fait, même avec mon tout petit, Le fait d'être vraiment concentré sur lui pendant 15 minutes, ça m'a apporté quelque chose. Et donc je pense que c'est ça qui est important. Donc se donner ça un peu en point de repère et voir après comment on peut le mettre en œuvre. Donc ça peut être soit le matin, parfois c'est pas mal parce que je trouve que le matin, on part au travail en ayant déjà passé des bons moments avec son enfant. Pas que de l'habiller, de se presser pour aller à la crèche ou aller déposer quelque part. Ça peut être le matin, mais ça peut être aussi le soir, un peu avant d'aller se coucher. Et quand on a plusieurs enfants, c'est les coucher peut-être de façon graduelle pour pouvoir justement avoir un quart d'heure du plus jeune au plus âgé. Et ça, les bénéfices, pour moi, c'est pour le besoin de l'enfant, bien sûr, qu'on place en tant que parents toujours au cœur de nos préoccupations. C'est que les enfants, non seulement ils savent qu'on les aime, mais là ils voient qu'on aime passer du temps avec eux. qu'on apprécie leur compagnie, qu'on apprécie d'avoir des activités avec eux, qu'on se libère du temps, parce qu'ils se rendent compte qu'on court toute la journée, quand même, surtout en grandissant. Et donc, ça leur fait du bien pour eux, pour leur confiance en eux, leur bien-être. Je pense que ça, c'est vraiment important. Alors bien sûr, on ne va pas culpabiliser, je ne veux pas culpabiliser les parents s'ils n'arrivent pas à le faire tous les jours pour X raisons d'organisation. parents solo, parents ou parents peu importe, dans quelle situation, mais se rappeler que c'est quelque chose à faire le plus régulièrement possible et surtout si un jour il y a un souci avec un enfant, qu'il n'a pas l'air bien, peut-être justement repositionner ça en priorité absolue dans son agenda. C'est-à-dire que là, je sens que vraiment il en a besoin et donc je vais vraiment me libérer du temps parce que je sais qu'à ce moment-là, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Quand tu as travaillé sur ce syndrome du wonder parent, est-ce que tu as étudié les potentielles frustrations qu'avaient les enfants de voir leurs parents courir comme ça partout ?

  • Speaker #0

    Alors ce qui est intéressant, c'est que les enfants finalement sont... Ils finissent par en tout cas dire qu'ils comprennent un peu les parents. Donc ça c'est quand même assez mignon je trouve. Parce que les parents en général quand même ils expliquent un peu. Bah oui il faut travailler, il faut bien gagner sa vie. Donc ça ils peuvent comprendre. C'est pas pour ça qu'ils ne nous font pas payer. De temps en temps en disant des petites phrases comme toutes les mamans viennent chercher, viennent à la sortie de l'école. Il n'y a que toi qui ne viens pas. Sachant que 70% des femmes travaillent, je pense que ce n'est pas tout à fait vrai. Mais ça montre qu'effectivement, peut-être qu'ils ont quand même envie qu'on passe un petit peu plus de temps avec eux. Et c'est là où on peut justement réintroduire ou allonger un peu le temps de qualité pour s'assurer quand même qu'on répond à leurs attentes. Et je vais rebondir sur l'exemple de la sortie d'école. C'est sûr que quand on travaille, on ne va pas faire toutes les sorties d'école. Mais un tip que j'aime bien donner aux parents, c'est peut-être une fois par mois, une fois par trimestre. prendre une demi-journée ou s'assurer qu'on sort plus tôt pour aller chercher l'enfant à l'école, pour avoir ce petit plaisir quand même de le cueillir à la sortie de l'école au moment où il a des réactions plus spontanées sur ce qui a pu se passer dans la journée. Et donc le faire de manière régulière. Et comme ça, l'enfant, il voit aussi à nouveau qu'il a dit quelque chose et on agit derrière.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un enjeu important, je trouve. Dans tout ce syndrome du wonder parent et ce fait d'allier tout ce qui occupe notre quotidien, c'est l'apaisement à la maison. Puisque ça joue aussi sur notre santé mentale, je pense au travail. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ?

  • Speaker #0

    C'est une grande préoccupation pour moi en tant que coach parentale. Vraiment, c'est pour moi la préoccupation première. Et je pense que quand on devient parent, c'est vraiment ce qu'on souhaite le plus au monde. C'est d'avoir globalement une vie de famille plutôt apaisée. Plutôt, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moments où ça va un petit peu... Ils vont courir partout, on va s'énerver. Donc, avoir cet objectif, c'est important. Et en même temps, pour autant, c'est pas toujours... facilement, facile à obtenir. Et c'est là où les parents vont essayer différentes façons de faire, différentes techniques, ça peut être frustrant, parce que parfois ça marche, ça ne marche pas bien. Donc moi, dans les propositions que je fais aux parents qui viennent me voir en consultation, déjà, je vais reprendre ce que je disais tout à l'heure, c'est ce fameux temps de qualité. Parce que ce que j'ai remarqué, c'est que dès que les parents ont du temps dédié avec chacun de leurs enfants, ça amène de l'apaisement. Parce que finalement, on répond à un besoin fondamental de l'enfant, qui est d'avoir l'attention de ses parents. Donc déjà, ça c'est une première aide. Ensuite, c'est d'essayer de réinjecter un petit peu de positif dans notre journée. Parce que c'est vrai que c'est un peu la course sous le temps, vite, il faut s'habiller, il faut se dépêcher, il faut aller à l'école, il faut être à l'heure, etc. Et donc, c'est voir le positif de ce qui se passe dans la journée avec les enfants et de leur dire. C'est bien aussi. Essayer quand on peut, quand on a envie de parler positivement de son travail, parce que du coup, ça donne aussi aux enfants un petit peu l'idée que... C'est quand même un plaisir à aller travailler. Et donc je trouve que réinjecter du positif, c'est aussi important pour apaiser cette vie de famille. Et après, j'ai quelques autres techniques, effectivement, pour des situations un peu tendues, pour faire retomber un peu les émotions, et pas arriver en fin de journée où tout le monde est énervé avant d'aller se coucher.

  • Speaker #1

    Ça c'est important. Si on revient au monde de l'entreprise, tu as évoqué tout à l'heure des propositions autour des congés parentaux. Qu'est-ce que selon toi ils devraient évoluer autrement ? Qu'est-ce que tu vois d'autre à faire évoluer dans les entreprises ?

  • Speaker #0

    Je pense que quelque chose qui aiderait beaucoup les parents. Et notamment les mères, c'est comme je disais tout à l'heure d'allonger les congés parentaux, mais aussi, alors bien sûr c'est quand les parents sont en couple, c'est de permettre au père de prendre un congé au moment où la mère reprend le travail. Ça lui permettrait comme ça d'être beaucoup plus détendu, de pouvoir se concentrer sur sa reprise et pas sur les vêtements amenés à la crèche, le change, l'horaire. Donc je pense que ça, de donner un petit peu de flexibilité comme ça et permettre notamment aux coparents de prendre du temps au moment de la reprise du travail de la maman, ça peut vraiment aider. Après, en entreprise, plus largement, je pense au-delà de mesures spécifiques, il y a quelque chose qui aide beaucoup, c'est l'exemplarité. C'est comment les dirigeants d'entreprises portent ce sujet de la parentalité et eux-mêmes parlent ou affichent parfois partir plus tôt pour s'occuper de leurs enfants ou mettre en place une organisation avec des réunions pas trop tard pour pouvoir tenir compte de ça. Autre exemple d'exemplarité, c'est par exemple sur les congés coparents. Si les dirigeants ne prennent pas jusqu'au bout, comment les personnes en dessous peuvent s'autoriser à le faire ? C'est toutes ces choses qui vont aider. Je sais que dans une entreprise, il y avait une semaine de la parentalité qui démarrait par le témoignage de dirigeants sur leur parentalité. Je trouvais que c'était intéressant parce qu'à nouveau, ça montre que c'est un sujet qui n'est plus tabou. On n'est pas dans le déni, puisque c'est quand même le grand risque. Même si maintenant ça va un petit peu mieux, on reste quand même sur un sujet où on préférait ne pas en parler et hop, le glisser sous le tapis.

  • Speaker #1

    Et j'aime beaucoup dans ton livre, tu parles d'une révolution de la parentalité active. En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Speaker #0

    Il reste beaucoup à faire de mon point de vue pour faciliter la vie des parents qui travaillent. On a déjà évoqué un certain nombre de sujets, donc je ne vais pas revenir dessus là, juste pour les mentionner, l'allongement des congés, sur la prise en compte par les entreprises de retour de congés maternité, l'exemplarité. Il y a aussi plein d'autres choses, parce que la parentalité, ce n'est pas que la petite enfance, c'est dans la durée. Les enfants grandissent, il y a les devoirs, les activités, il y a les ados, la fragilité des ados, l'orientation, etc. Il y a des chiffres qui sont sortis il n'y a pas très longtemps sur un jeune adulte sur cinq souffre de troubles dépressifs. Et quand son enfant a 23 ans, on est encore parent de son enfant. Et donc du coup, je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses qui peuvent être faites. Une proposition que j'ai faite dans le livre, c'est de mettre par exemple dans le CPF, donc le compte personnel de formation, les formations à la parentalité. Finalement, on a des formations, il y a même le permis moto maintenant, mais moi je n'arrive pas à rentrer mes formations dedans. Alors que je pense que ce serait très utile pour les parents, qu'ils auraient envie de pouvoir faire des heures, voir des journées sur ce sujet. Ensuite, il y a faciliter le quotidien. Je pense qu'il y a beaucoup autour de la garde d'enfants. qui pourraient être améliorées. Bien sûr, on parle beaucoup des places en crèche, mais je vois des parents, quand ils ont plusieurs enfants, quand il y a des doubles carrières, tout ce qui est aussi garde à domicile est important. Et être employeur, ça reste un petit cauchemar, c'est pas évident du tout. Donc avoir un accompagnement, comme par exemple auprès de la FEPEM, qui est la Fédération des employeurs de maison, on ait plus d'informations, on soit plus aidés là-dessus, parce qu'il suffit d'un petit faux pas pour se retrouver avec les prud'hommes sur le dos. alors qu'on a voulu bien faire. Donc voilà, il y a la garde. Et puis ensuite, il y a tout ce qui est activités extra-scolaires. Où là, pareil, on a envie que ces enfants fassent des activités. Mais quand on est deux parents à travailler, comment on fait ? Comment on fait pour tous ces accompagnements, fois le nombre d'enfants ? Donc souvent, on renonce un peu à des activités. Et donc, c'est faciliter aussi le fait que les enfants sortant de l'école puissent aller au stade ou au gymnase, à l'école de musique. et que ce soit pris en charge par les collectivités locales. Donc, je ne vais pas continuer à détailler les actions qui pourraient être menées. Je pense que j'en ai mis quelques autres pistes dans le livre. Mais je pense que ce qu'il faudrait, c'est plus de concertation entre les différents acteurs, que ce soit les entreprises, les syndicats professionnels aussi, qui régissent toutes les conventions collectives, que ce soit le gouvernement, que ce soit les collectivités locales, les associations, qu'il y ait une meilleure coordination pour dire qu'est-ce qu'on peut faire pour que...

  • Speaker #1

    les parents puissent quand même travailler sereinement sur leurs heures de travail et qu'on puisse prendre en charge certains aspects qui sont aujourd'hui portés par les parents et on est dans le bricolage le plus total ça c'est certain on arrive déjà à la fin de notre échange j'ai une question rituelle maintenant dans le podcast tu le sais il s'appelle les adultes de demain qu'est-ce que tu souhaiterais aux enfants d'aujourd'hui les futurs adultes de demain ?

  • Speaker #0

    Moi, je souhaite pour les enfants d'aujourd'hui qu'ils aient des bons moments avec leurs parents. Pour moi, c'est la clé. Et je vois beaucoup d'obstacles, en fait, à ces bons moments, que ce soit les écrans, que ce soit justement la pression qu'on se met, la course permanente. Et donc, moi, vraiment, ce que j'aimerais, c'est que les parents puissent transmettre. leurs valeurs, leurs habitudes sereinement qu'ils aient plus de temps avec leurs enfants et plus de temps serein, avec moins de pression moins d'injonction qui pèse sur leurs épaules

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode J'aimerais prendre le temps de remercier tous ceux qui s'abonnent à la chaîne du podcast qui laissent des avis et des notes sur Apple Podcast ou Spotify Ça paraît rien, mais ça fait toute la différence pour faire connaître notre travail qui est complètement indépendant. Pour me retrouver, je vous rappelle que vous pouvez aller sur le compte Instagram des adultes de demain ou sur mon compte LinkedIn perso. N'hésitez pas à me partager vos retours sur cet épisode ou sur le podcast en général, ça fait tellement du bien de vous lire. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

Comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd’hui vraiment tenable pour les parents dits actifs ?

J’ai eu la chance d’interviewer Anne Peymirat, qui a beaucoup réfléchi aux sujets de parentalité dans le monde de l’entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité, et nous partage aussi les solutions pour sortir de ce “syndrome du Wonderparent” : travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail.


Ressources :

  • Le Syndrome du Wonderparent: Travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail - Editions Payot - Anne Peymirat


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a une culture,

  • Speaker #1

    nous, françaises,

  • Speaker #0

    de la punition. Et on pense que c'est normal. Pourquoi est-ce qu'on exclut un enfant de l'école ? Parce qu'il est différent. Des outils comme l'intelligence artificielle, elles ne posent pas réellement de nouvelles questions. Elles posent d'anciennes questions auxquelles on n'a pas répondu depuis longtemps. Comme Maria Montessori le disait, l'éducation est la plus belle arme de paix. Michel Onfray a cette phrase que j'aime beaucoup, il dit que tous les enfants sont des philosophes et certains adultes le demeurent. Nos enfants deviennent comme nous les voyons, nos enfants deviennent comme ils nous voient. Prenons le temps de réfléchir à ce qu'on veut pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur le podcast Les Adules de Demain. Je m'appelle Stéphanie Descleves, je suis entrepreneur et surtout une actrice engagée pour l'enfance. Dans ce podcast, je donne la voix à celles et ceux qui changent le monde grâce à l'éducation. Pour en savoir plus sur mes dernières actualités, rendez-vous sur le compte Insta at Les Adules de Demain ou sur mon compte perso LinkedIn. Pour retrouver un condensé des meilleurs moments du podcast, je vous laisse découvrir le livre Offrir le meilleur aux enfants aux éditions Atier, que j'ai co-écrit avec ma mère Sylvie Descleb, que vous entendrez beaucoup dans ce podcast. Allez, je laisse place à un nouvel épisode. C'est un sujet que j'ai trop peu évoqué dans le podcast, comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd'hui vraiment tenable pour les parents dits actifs J'ai eu la chance d'interviewer Anne Pémira, qui a beaucoup réfléchi au sujet de parentalité dans le monde de l'entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité et nous partage aujourd'hui les solutions pour sortir de ce syndrome du wonder parent. Travailler comme si on n'avait pas d'enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #1

    Nous parlons aujourd'hui d'un sujet crucial, celui de la parentalité dans le monde du travail. Tu es une grande spécialiste de la parentalité puisque tu es coach parentale, chroniqueuse sur BFM TV, conférencière et autrice du livre notamment Le syndrome du wonder parent. Et c'est pour ça qu'on échange aujourd'hui. J'aimerais que tu nous expliques en quoi consiste le syndrome du wonder parent.

  • Speaker #0

    Le syndrome du wonder parent, c'est la recherche de perfection. C'est à la fois chercher à être un... Parents parfaits, tout en ne lâchant rien au travail C'est essayer de répondre à la double injonction, qui est le sous-titre du livre, Travailler comme si on n'avait pas d'enfants, élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail Donc concrètement, ça peut être de chercher à la fois à préparer des petites purées bio pour son enfant, ça peut être de préparer un anniversaire des mois à l'avance pour s'assurer que tout va bien parfaitement. Et d'un autre côté, c'est ne pas oser refuser une réunion, même si elle est un peu tard. C'est donner le bain à son enfant tout en prenant un call professionnel. Et donc, c'est chercher à être finalement sur tous les fronts, alors qu'on a moins de temps une fois qu'on a un enfant. Et que finalement, on n'arrive pas à faire tout ça, mais on veut quand même. Il y a une sorte d'idéal de la parentalité dite active, donc de la parentalité, d'être parent et d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un syndrome que l'on retrouve plus aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'autant plus de pression qui pèse sur les épaules des parents pour deux raisons. La première, c'est que sur les 50 dernières années, il y a de plus en plus de femmes qui sont rentrées dans le monde du travail. Et donc, à l'organisation assez genrée des rôles qu'on pouvait avoir initialement, entre plutôt les pères qui travaillaient et les mères qui s'occupaient des enfants, maintenant tout le monde travaille. Les deux tiers des enfants ont un parent qui travaille. Donc ça, c'est déjà un premier facteur. Et l'autre, c'est qu'on insiste de plus en plus, on le voit sur les réseaux sociaux, on le voit dans les représentations qu'on a de la parentalité active, on a de plus en plus la pression pour être aux petits soins des enfants, il faut être présent, il faut faire ci, enfin voilà, on a de plus en plus de pression pour faire des choses, sinon l'enfant, il risque de ne pas être bien plus tard, etc. Donc, des deux côtés, finalement, oui, on a plus de pression en tant que parents et parents qui travaillent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que le monde professionnel est suffisamment adapté à ces évolutions de la parentalité, et notamment le fait que les femmes travaillent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour pousser le trait, je dirais que ce n'est pas vraiment prévu. On vit encore finalement dans une société où c'est le modèle de carrière sans enfant qui perdure. Du coup, quand on a un enfant, on va essayer de recréer l'existant comme si de rien n'était. On va essayer de continuer à travailler comme si de rien n'était. En tout cas, on aimerait. Et donc finalement, on est encore quand même dans ces schémas où on a un investissement un peu total demandé de chaque côté.

  • Speaker #1

    Alors, tu dis que notre société repose sur un modèle qui est intenable pour les parents. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Je vais tout simplement donner des exemples. Comment fait-on quand on est parent pour déposer son enfant le matin à 8h30 à l'école et être à l'heure à 9h pour sa première réunion ? Sachant qu'il y a des temps de transport entre les deux, c'est mission impossible. Donc on arrive en retard, essoufflé, gêné, notre collègue nous le fait remarquer. Autre exemple, comment faire pour accompagner son enfant au foot ou à la poterie le mercredi à 5h quand on travaille ? On ne peut pas non plus, à moins de commencer à prendre un temps partiel ou autre, mais là on commence à être dans le bricolage. Donc oui, je pense qu'en fait, on n'a pas prévu, la société n'a pas prévu cette situation de parents qui travaillent, alors qu'on a quand même 80% des actifs qui sont parents. Et pourtant, ça reste toujours du ressort de l'individu de se bricoler un quotidien à peu près correct. pour pouvoir à la fois jouer son rôle de parent et jouer son rôle de collaborateur ou de collaboratrice.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et il y a un autre enjeu qui est quand même très important autour du monde professionnel, qui moi me touche beaucoup, c'est le retour au travail post-accouchement. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ? Et comment la France, elle devrait évoluer ?

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'aujourd'hui, dans les accompagnements que je fais, je me rends compte de la difficulté que c'est de reprendre le travail après un congé maternité. Donc là, on parle plus des mamans, le retour post-accouchement. Moi-même, je l'ai vécu plusieurs fois. Étant maman de quatre enfants, j'ai fait trois retours de congés maternités en entreprise en tant qu'indépendante. Mais dans tous les cas, j'ai trouvé que ce n'était pas vraiment pris en compte, que ce n'était pas du tout évident. Déjà, pour une raison, je pense que toutes les mamans vont partager, c'est qu'on passe d'un moment où on est 100 avec le bébé à un moment où, finalement, on va le voir une ou deux heures par jour. Donc ça, c'est quand même assez brutal, le moment de la reprise. Ensuite, c'est vrai qu'on a été absente pendant un certain temps et on ne se sent pas toujours accueillie, ou bien ce n'est pas toujours évident de se remettre dans le rythme qui est quand même différent de ce qu'on a pu connaître pendant quelques mois. Je pense qu'il y a effectivement beaucoup de choses qui pourraient être faites pour améliorer ce retour. Je vais peut-être m'arrêter sur trois points. Je pense que le premier, c'est de mieux réintégrer les femmes quand elles rentrent de congé maternité. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on peut dire qu'il y a un entretien RH dans les entreprises, mais en fait, la vraie vie c'est quand même la personne, les managers avec qui on travaille, et ça on ne les voit pas toujours. Et je trouve que de les voir dès le premier jour et pas attendre quelques jours, voire une semaine, voire un mois, c'est vraiment important, parce que sinon tant qu'on n'a pas revu le manager, c'est difficile de reprendre et de se relancer. Ensuite, je pense aussi qu'au-delà de cet entretien, c'est aussi comment on aide les femmes à se relancer. Parce qu'il y a une telle pause, un tel bouleversement émotionnel, organisationnel, tout ce qu'on veut après l'arrivée d'un enfant. Je pense que c'est aussi important de laisser aux femmes qui rentrent de congé maternité la possibilité de définir ce qu'elles veulent pour elles-mêmes. Parce que souvent, soit finalement on ne fait pas attention, soit l'entreprise décide un peu pour elle en disant ah ben non, mais prends ton temps Peut-être que la femme peut prendre son temps, peut-être pas. Je trouve que c'est important plutôt de leur poser les questions. Surtout dans les premières semaines, peut-être les deux premiers mois après la reprise, pour qu'elles puissent retrouver leur marque, trouver un rythme, et puis peut-être accepter qu'à un moment au début, elles reprennent un peu doucement, mais que rapidement, elles ont envie de reprendre leur vitesse de croisière, parce que leur boulot les intéresse, elles sont motivées. Et voilà, donc ça, je pense que vraiment être à l'écoute, c'est important, parce que très souvent, l'environnement professionnel a tendance à prendre des décisions pour elles, d'ailleurs dans un sens ou dans l'autre. Ce que je verrais aussi comme évolution, et ça c'est beaucoup plus large, et c'est en termes de plus d'égalité professionnelle homme-femme, c'est d'offrir aux hommes comme aux femmes des congés plus longs. Congés, on appelle ça comme on veut, parentalité plus longue. Certaines entreprises le font. C'est intéressant parce qu'on a des exemples concrets. J'ai pu suivre des parents dans différentes entreprises. Et je me rends compte que... Déjà, un, quand le congé est plus long pour la femme. Déjà, l'avantage, c'est qu'elle arrive moins fatiguée. En général, bon. Il y a toujours des bébés qui ne dorment pas, mais en général quand même, les bébés font un peu mieux leur nuit, donc les femmes arrivent moins fatiguées. Le fait d'offrir ça aux femmes et aussi aux hommes, ça permet de finalement de mettre tout le monde au même niveau et de dire quand quelqu'un a un enfant, il part X semaines et on est à peu près, alors je vais nuancer derrière, mais on est en tout cas sur le même ordre de grandeur en termes d'absence. Et donc, ce n'est pas une femme, elle s'absente longtemps, c'est finalement, voilà, on va gérer de telle manière. Là, c'est toute personne qui a un enfant. Il y en a quand même pas mal qui en ont en général. Dans les entreprises, quand elles restent quelques années, les personnes finissent par, enfin pas toujours, mais souvent par avoir des enfants. Et donc, ça permet comme ça de mettre tout le monde à niveau. Et je trouve que, moi, ce que j'ai vu dans les propositions d'entreprise que je trouvais intéressantes, c'était quatre mois de congé parental. pour chacun. Et donc c'est vrai que quand on reprend un peu plus tard, c'est quand même plus facile pour tout le monde. Après, la nuance que je voulais apporter, c'est que les femmes en général prennent ça d'un bloc, alors que parfois les hommes le coupent. Donc c'est pas tout à fait le même impact. Mais bon, ça va en tout cas vraiment dans la bonne direction. Donc voilà pour les propositions que j'aurais envie de faire pour faciliter le retour des femmes post- Post-congé, maternité, post-accouchement, pour à la fois bien les réintégrer, être à leur écoute, leur permettre de se relancer, et puis mettre tout le monde au même niveau en termes d'absence, pour que les femmes n'aient plus ce sentiment d'être parties, qu'on les a un peu oubliées, que ce soit quelque chose de plus habituel au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est clair. Tu parlais de toutes les contraintes organisationnelles liées à la parentalité dans le monde professionnel. Et c'est vrai que parfois, on a l'impression que c'est un peu mission impossible. Tu donnes l'exemple dans ton livre des rendez-vous médicaux pour les enfants à gérer sur le temps de travail. Est-ce que tu pourrais nous redire quelles sont toutes les difficultés auxquelles s'exposent les parents à ce sujet vis-à-vis de leur emploi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs contraintes, on va appeler ça comme ça, même si c'est des contraintes qu'on fait parfois volontiers. Il y a toutes les contraintes organisationnelles. Tu as cité les 14 rendez-vous médicaux obligatoires les trois premières années, et ça c'est avant que l'enfant soit malade. En fait, beaucoup plus. Et ça va être les contraintes simplement d'organisation, d'amener, d'aller chercher le bébé à la crèche, prendre la relève de la nounou, quel que soit le mode de garde. Et c'est vrai que la difficulté que rencontrent les parents à ce moment-là, c'est finalement de se sentir en déphasage par rapport aux codes de l'entreprise. Où, avant d'avoir des enfants, finalement, ils étaient là disponibles toute la journée, ils travaillaient sur les horaires. Et maintenant, on va être amené en tant que parents à arriver plus tard, partir un peu plus tôt. Donc, on va avoir l'impression qu'il faut raser les murs pour ne pas être revus. On ne va pas se sentir légitime dans l'entreprise. Puisqu'on n'a plus le même rythme qu'avant. Donc finalement, il y a un autre syndrome, qui est le syndrome de l'imposteur, en plus du syndrome du wonder parent, qui est finalement, on n'a plus trop notre place, on n'est plus légitime, parce qu'on ne peut plus travailler comme avant. Et ça, c'est vraiment une des difficultés que rencontrent les parents. Donc il y a les contraintes d'organisation, puis derrière s'ajoute simplement le fait de se sentir tellement fatigué, tellement épuisé. Je crois qu'il y a... 6 à 8% des femmes qui font un burn-out après leur congé maternité. Même sans aller jusque-là, la fatigue des petites nuits, la course au quotidien. Tout ça se cumule pour nous faire que les parents sont un peu en décalage. Parfois, il y a aussi le sentiment de culpabilité, de ne pas être suffisamment avec son enfant, de ne pas se sentir bien ni au travail ni à la maison, parce qu'on a toujours l'impression d'en être plus d'un côté comme de l'autre. Donc je pense que c'est, alors peut-être que les parents se retrouveront plus ou moins dans ce que je dis, mais je sais que globalement, c'est quand même les ressentis un peu communs, enfin communs dans le sens partagé, entre les parents qui reprennent le travail.

  • Speaker #1

    Et tu parles aussi dans ton livre d'un point qui m'intéresse beaucoup, c'est ton avis sur le télétravail et son impact sur la famille. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Alors oui, le télétravail, est-ce que c'est une opportunité ou est-ce que c'est finalement un piège pour les parents ? Je pense que tous les parents qui l'ont expérimenté vont dire, bah oui c'est une vraie aubaine, pas de temps de transport, on peut être plus tôt pour aller chercher l'enfant, plus de flexibilité, etc. Donc ça c'est vrai et je trouve que c'est vraiment quelque chose à préserver, qui est vraiment très utile pour les parents. Maintenant, comme tu l'as vu dans le livre, pour moi il y a trois écueils à éviter. Le premier c'est l'isolement. Quand on est beaucoup en télétravail, comme ça arrive dans certaines entreprises, on s'appelait jusqu'à 100% de télétravail, on se sent un petit peu coupé du reste de l'équipe, pour peu que certaines personnes de l'équipe, pour différentes raisons, se retrouvent par ailleurs. On va se sentir un peu en dehors, donc sentiment d'isolement. Le deuxième écueil à éviter, c'est à nouveau, comme je suis chez moi, il n'y a plus de paroi entre la vie professionnelle et la vie de famille, je vais retomber dans ce syndrome de vendeur-parent vouloir tout faire. Et donc je vais être en réunion, tout en lançant une machine, je vais faire des pauses régulièrement, entrecouper mon travail. Et le sentiment souvent en fin de journée, c'est de ne pas être complètement satisfaite ni d'un côté ni de l'autre. Et le troisième écueil, c'est plus quand l'enfant est gardé à proximité. Et là, c'est la tentation finalement d'intervenir si on l'entend pleurer dans la pièce à côté, alors qu'il est gardé, bien sûr, par quelqu'un d'autre. C'est d'intervenir. Et je trouve que c'est la double peine parce que finalement, déjà, on est dérangé dans son travail. Mais en plus, on n'y va que pour les mauvaises choses, en fait. C'est quand il pleure, quand il ne fait pas bien, alors qu'on a quelqu'un qui est censé le faire. Donc, pensez à ces trois risques. et du coup en solution, en tout cas piste pour éviter de tomber dans ses écueils. Je pense qu'éviter l'isolement, c'est quand même aller régulièrement au travail, à son rythme, une fois par semaine, tous les 15 jours, peu importe, au rythme qui nous convient. La deuxième chose sur la séparation travail-vie de famille, c'est de se dire de telle heure à telle heure je travaille, je fais une pause, de s'imposer un planning dans la journée. Et puis la troisième chose, c'est peut-être un peu plus dur parfois, surtout au début, ne pas intervenir, ne pas chercher à être... Déjà, j'accompagnais encore ce matin tout un groupe de papa, pour le coup, de jeunes papa. Et pour certains, ils étaient chez eux avec leurs enfants à côté, mais ils mettent un casque. Déjà, ça évite d'entendre un petit peu les bruits. Et puis, tout simplement, c'est de dire non, je vais faire des pauses. Par contre, j'irais à mon rythme pour voir l'enfant, plutôt que d'attendre, d'entendre des cris ou autre, et d'intervenir de façon plus intempestive.

  • Speaker #1

    C'est une super idée. Alors maintenant qu'on a parlé du syndrome du wonder parent, j'aimerais que tu nous donnes des solutions pour ne plus se sentir complètement sous l'eau avec l'ensemble de ces défis que pose la parentalité dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Je propose de partager peut-être cinq pistes. On va déjà partir là-dessus, on va en poser certaines si tu veux. La première que j'aime bien partager avec les parents, c'est oser. C'est oser partager ses contraintes quand on est au travail avec son manager, ses collègues. Plutôt que de partir en rasant les murs pour rentrer chez soi, c'est dire dernière réunion pour moi le jeudi, c'est 5h. par exemple. Donc ça, c'est oser. Oser partager ses contraintes. Ensuite, la deuxième, c'est prioriser. C'est se dire, en fait, c'est ce que j'appelle le reality check. On ne peut pas tout faire comme avant. Donc, on va prioriser dans tout ce qu'on a à faire. Et donc, prioriser, ça peut être renoncer à la cinquième réunion de la journée pour aller faire les devoirs avec son enfant, parce qu'en ce moment, il en a besoin. Mais ça peut être aussi à l'inverse de dire oui à un projet professionnel qui nous tient à cœur, quitte à ce que ce ne soit pas nous qui donnions le bain certains soirs à notre enfant. Et donc c'est prioriser en fonction de ses aspirations, de ses envies. C'est-à-dire je ne peux pas tout faire, je vais dire non à quelque chose, mais pour dire oui à autre chose. Et ça je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir les deux côtés pour ne pas avoir cette notion sinon de sacrifice. Après, on a l'impression que vraiment, c'est trop dur. Non, je dis non pour dire oui à autre chose. La troisième chose que j'aime bien évoquer aussi, la troisième piste, c'est s'affranchir des stéréotypes. Et là, c'est vrai que c'est peut-être plus pour les femmes que pour les hommes, même si les deux peuvent être concernés. On entend beaucoup de choses qui nous enferment un petit peu dans un rôle prédéfini. Et donc l'idée c'est de ne pas se laisser enfermer, c'est de faire des choix pour soi-même. Et pour reprendre, rebondir sur ce qu'on disait tout à l'heure, quand par exemple une femme rentre de congé maternité, on va lui dire prends ton temps, etc. Mais si elle, elle a envie d'autre chose, qu'elle ose affirmer ses ambitions en fait. Et surtout il faudra qu'elle en parle, sinon les autres vont décider pour elle. Et c'est pareil pour les hommes. Donc voilà pour les trois premières pistes. Ensuite, j'aime bien aussi, et peut-être qu'on va revenir dessus, mais partager des pistes qui sont plus au niveau personnel, pour le coup. La première, c'est comment passer du temps de qualité avec ses enfants. Parce que c'est vrai que finalement, on a peu de temps, mais du coup, que ce soit des bons moments. Et quand on parle de temps de qualité, c'est du temps dédié. avec chacun de ses enfants, pour justement profiter, leur donner de l'attention, l'attention dont ils ont besoin, et au lieu d'être à la fois un petit peu sur mon téléphone, un peu faire la cuisine, c'est vraiment de dire non j'arrête tout, et je suis avec lui ou avec elle. Et la dernière chose qui vraiment me paraît importante, c'est de garder du temps pour soi. C'est vrai que souvent, et plus les femmes que les hommes me disent, Oui, mais je ne peux pas m'offrir ce luxe de garder du temps pour moi. Et en fait, je pense que quand on pense ça ou on le dit, c'est que déjà on est épuisé en fait. Parce que finalement, c'est une nécessité d'avoir du temps pour soi, d'avoir des petites pauses. Ce n'est pas forcément des heures et des heures chaque jour, mais simplement 20 minutes, peut-être en semaine. Ça peut être faire une activité une fois par semaine, le week-end. Mais faire en sorte que ça arrive et pour que ça arrive, le mettre dans l'agenda. Voilà. Donc voilà pour cinq propositions, à la fois côté professionnel, mais aussi côté personnel, pour se sentir mieux, faire baisser la pression et passer des bons moments avec ses enfants. Parce que quand on en a, c'est aussi pour ça.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et j'aime beaucoup ces cinq pistes. En effet, j'aimerais bien que tu reviennes sur la quatrième, sur le temps de qualité avec les enfants. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus ? Comment concrètement cela peut s'organiser ? Est-ce qu'il faut se fixer un temps minimum avec eux ou non ? Et comment s'assurer qu'on répond bien à leurs attentes, à eux aussi ?

  • Speaker #0

    J'ai une proposition très simple à faire aux parents. c'est de garder chaque jour 15 minutes de temps dédié pour chacun des enfants. C'est vrai que quand on a un enfant qui est petit, on peut trouver que ce n'est pas beaucoup. Mais quand on a trois, quatre enfants et qu'ils commencent à grandir, ça fait quand même trois quarts d'heure, une heure à caser dans la journée. Mais je pense que c'est bien d'avoir ça en repère. Et même pour un petit, se dire, c'est 15 minutes, c'est 15 minutes complètement dédiées. Et j'ai accompagné des groupes de jeunes parents. Et c'est vrai que le retour d'expérience, la deuxième session, c'est de dire, mais en fait, même avec mon tout petit, Le fait d'être vraiment concentré sur lui pendant 15 minutes, ça m'a apporté quelque chose. Et donc je pense que c'est ça qui est important. Donc se donner ça un peu en point de repère et voir après comment on peut le mettre en œuvre. Donc ça peut être soit le matin, parfois c'est pas mal parce que je trouve que le matin, on part au travail en ayant déjà passé des bons moments avec son enfant. Pas que de l'habiller, de se presser pour aller à la crèche ou aller déposer quelque part. Ça peut être le matin, mais ça peut être aussi le soir, un peu avant d'aller se coucher. Et quand on a plusieurs enfants, c'est les coucher peut-être de façon graduelle pour pouvoir justement avoir un quart d'heure du plus jeune au plus âgé. Et ça, les bénéfices, pour moi, c'est pour le besoin de l'enfant, bien sûr, qu'on place en tant que parents toujours au cœur de nos préoccupations. C'est que les enfants, non seulement ils savent qu'on les aime, mais là ils voient qu'on aime passer du temps avec eux. qu'on apprécie leur compagnie, qu'on apprécie d'avoir des activités avec eux, qu'on se libère du temps, parce qu'ils se rendent compte qu'on court toute la journée, quand même, surtout en grandissant. Et donc, ça leur fait du bien pour eux, pour leur confiance en eux, leur bien-être. Je pense que ça, c'est vraiment important. Alors bien sûr, on ne va pas culpabiliser, je ne veux pas culpabiliser les parents s'ils n'arrivent pas à le faire tous les jours pour X raisons d'organisation. parents solo, parents ou parents peu importe, dans quelle situation, mais se rappeler que c'est quelque chose à faire le plus régulièrement possible et surtout si un jour il y a un souci avec un enfant, qu'il n'a pas l'air bien, peut-être justement repositionner ça en priorité absolue dans son agenda. C'est-à-dire que là, je sens que vraiment il en a besoin et donc je vais vraiment me libérer du temps parce que je sais qu'à ce moment-là, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Quand tu as travaillé sur ce syndrome du wonder parent, est-ce que tu as étudié les potentielles frustrations qu'avaient les enfants de voir leurs parents courir comme ça partout ?

  • Speaker #0

    Alors ce qui est intéressant, c'est que les enfants finalement sont... Ils finissent par en tout cas dire qu'ils comprennent un peu les parents. Donc ça c'est quand même assez mignon je trouve. Parce que les parents en général quand même ils expliquent un peu. Bah oui il faut travailler, il faut bien gagner sa vie. Donc ça ils peuvent comprendre. C'est pas pour ça qu'ils ne nous font pas payer. De temps en temps en disant des petites phrases comme toutes les mamans viennent chercher, viennent à la sortie de l'école. Il n'y a que toi qui ne viens pas. Sachant que 70% des femmes travaillent, je pense que ce n'est pas tout à fait vrai. Mais ça montre qu'effectivement, peut-être qu'ils ont quand même envie qu'on passe un petit peu plus de temps avec eux. Et c'est là où on peut justement réintroduire ou allonger un peu le temps de qualité pour s'assurer quand même qu'on répond à leurs attentes. Et je vais rebondir sur l'exemple de la sortie d'école. C'est sûr que quand on travaille, on ne va pas faire toutes les sorties d'école. Mais un tip que j'aime bien donner aux parents, c'est peut-être une fois par mois, une fois par trimestre. prendre une demi-journée ou s'assurer qu'on sort plus tôt pour aller chercher l'enfant à l'école, pour avoir ce petit plaisir quand même de le cueillir à la sortie de l'école au moment où il a des réactions plus spontanées sur ce qui a pu se passer dans la journée. Et donc le faire de manière régulière. Et comme ça, l'enfant, il voit aussi à nouveau qu'il a dit quelque chose et on agit derrière.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un enjeu important, je trouve. Dans tout ce syndrome du wonder parent et ce fait d'allier tout ce qui occupe notre quotidien, c'est l'apaisement à la maison. Puisque ça joue aussi sur notre santé mentale, je pense au travail. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ?

  • Speaker #0

    C'est une grande préoccupation pour moi en tant que coach parentale. Vraiment, c'est pour moi la préoccupation première. Et je pense que quand on devient parent, c'est vraiment ce qu'on souhaite le plus au monde. C'est d'avoir globalement une vie de famille plutôt apaisée. Plutôt, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moments où ça va un petit peu... Ils vont courir partout, on va s'énerver. Donc, avoir cet objectif, c'est important. Et en même temps, pour autant, c'est pas toujours... facilement, facile à obtenir. Et c'est là où les parents vont essayer différentes façons de faire, différentes techniques, ça peut être frustrant, parce que parfois ça marche, ça ne marche pas bien. Donc moi, dans les propositions que je fais aux parents qui viennent me voir en consultation, déjà, je vais reprendre ce que je disais tout à l'heure, c'est ce fameux temps de qualité. Parce que ce que j'ai remarqué, c'est que dès que les parents ont du temps dédié avec chacun de leurs enfants, ça amène de l'apaisement. Parce que finalement, on répond à un besoin fondamental de l'enfant, qui est d'avoir l'attention de ses parents. Donc déjà, ça c'est une première aide. Ensuite, c'est d'essayer de réinjecter un petit peu de positif dans notre journée. Parce que c'est vrai que c'est un peu la course sous le temps, vite, il faut s'habiller, il faut se dépêcher, il faut aller à l'école, il faut être à l'heure, etc. Et donc, c'est voir le positif de ce qui se passe dans la journée avec les enfants et de leur dire. C'est bien aussi. Essayer quand on peut, quand on a envie de parler positivement de son travail, parce que du coup, ça donne aussi aux enfants un petit peu l'idée que... C'est quand même un plaisir à aller travailler. Et donc je trouve que réinjecter du positif, c'est aussi important pour apaiser cette vie de famille. Et après, j'ai quelques autres techniques, effectivement, pour des situations un peu tendues, pour faire retomber un peu les émotions, et pas arriver en fin de journée où tout le monde est énervé avant d'aller se coucher.

  • Speaker #1

    Ça c'est important. Si on revient au monde de l'entreprise, tu as évoqué tout à l'heure des propositions autour des congés parentaux. Qu'est-ce que selon toi ils devraient évoluer autrement ? Qu'est-ce que tu vois d'autre à faire évoluer dans les entreprises ?

  • Speaker #0

    Je pense que quelque chose qui aiderait beaucoup les parents. Et notamment les mères, c'est comme je disais tout à l'heure d'allonger les congés parentaux, mais aussi, alors bien sûr c'est quand les parents sont en couple, c'est de permettre au père de prendre un congé au moment où la mère reprend le travail. Ça lui permettrait comme ça d'être beaucoup plus détendu, de pouvoir se concentrer sur sa reprise et pas sur les vêtements amenés à la crèche, le change, l'horaire. Donc je pense que ça, de donner un petit peu de flexibilité comme ça et permettre notamment aux coparents de prendre du temps au moment de la reprise du travail de la maman, ça peut vraiment aider. Après, en entreprise, plus largement, je pense au-delà de mesures spécifiques, il y a quelque chose qui aide beaucoup, c'est l'exemplarité. C'est comment les dirigeants d'entreprises portent ce sujet de la parentalité et eux-mêmes parlent ou affichent parfois partir plus tôt pour s'occuper de leurs enfants ou mettre en place une organisation avec des réunions pas trop tard pour pouvoir tenir compte de ça. Autre exemple d'exemplarité, c'est par exemple sur les congés coparents. Si les dirigeants ne prennent pas jusqu'au bout, comment les personnes en dessous peuvent s'autoriser à le faire ? C'est toutes ces choses qui vont aider. Je sais que dans une entreprise, il y avait une semaine de la parentalité qui démarrait par le témoignage de dirigeants sur leur parentalité. Je trouvais que c'était intéressant parce qu'à nouveau, ça montre que c'est un sujet qui n'est plus tabou. On n'est pas dans le déni, puisque c'est quand même le grand risque. Même si maintenant ça va un petit peu mieux, on reste quand même sur un sujet où on préférait ne pas en parler et hop, le glisser sous le tapis.

  • Speaker #1

    Et j'aime beaucoup dans ton livre, tu parles d'une révolution de la parentalité active. En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Speaker #0

    Il reste beaucoup à faire de mon point de vue pour faciliter la vie des parents qui travaillent. On a déjà évoqué un certain nombre de sujets, donc je ne vais pas revenir dessus là, juste pour les mentionner, l'allongement des congés, sur la prise en compte par les entreprises de retour de congés maternité, l'exemplarité. Il y a aussi plein d'autres choses, parce que la parentalité, ce n'est pas que la petite enfance, c'est dans la durée. Les enfants grandissent, il y a les devoirs, les activités, il y a les ados, la fragilité des ados, l'orientation, etc. Il y a des chiffres qui sont sortis il n'y a pas très longtemps sur un jeune adulte sur cinq souffre de troubles dépressifs. Et quand son enfant a 23 ans, on est encore parent de son enfant. Et donc du coup, je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses qui peuvent être faites. Une proposition que j'ai faite dans le livre, c'est de mettre par exemple dans le CPF, donc le compte personnel de formation, les formations à la parentalité. Finalement, on a des formations, il y a même le permis moto maintenant, mais moi je n'arrive pas à rentrer mes formations dedans. Alors que je pense que ce serait très utile pour les parents, qu'ils auraient envie de pouvoir faire des heures, voir des journées sur ce sujet. Ensuite, il y a faciliter le quotidien. Je pense qu'il y a beaucoup autour de la garde d'enfants. qui pourraient être améliorées. Bien sûr, on parle beaucoup des places en crèche, mais je vois des parents, quand ils ont plusieurs enfants, quand il y a des doubles carrières, tout ce qui est aussi garde à domicile est important. Et être employeur, ça reste un petit cauchemar, c'est pas évident du tout. Donc avoir un accompagnement, comme par exemple auprès de la FEPEM, qui est la Fédération des employeurs de maison, on ait plus d'informations, on soit plus aidés là-dessus, parce qu'il suffit d'un petit faux pas pour se retrouver avec les prud'hommes sur le dos. alors qu'on a voulu bien faire. Donc voilà, il y a la garde. Et puis ensuite, il y a tout ce qui est activités extra-scolaires. Où là, pareil, on a envie que ces enfants fassent des activités. Mais quand on est deux parents à travailler, comment on fait ? Comment on fait pour tous ces accompagnements, fois le nombre d'enfants ? Donc souvent, on renonce un peu à des activités. Et donc, c'est faciliter aussi le fait que les enfants sortant de l'école puissent aller au stade ou au gymnase, à l'école de musique. et que ce soit pris en charge par les collectivités locales. Donc, je ne vais pas continuer à détailler les actions qui pourraient être menées. Je pense que j'en ai mis quelques autres pistes dans le livre. Mais je pense que ce qu'il faudrait, c'est plus de concertation entre les différents acteurs, que ce soit les entreprises, les syndicats professionnels aussi, qui régissent toutes les conventions collectives, que ce soit le gouvernement, que ce soit les collectivités locales, les associations, qu'il y ait une meilleure coordination pour dire qu'est-ce qu'on peut faire pour que...

  • Speaker #1

    les parents puissent quand même travailler sereinement sur leurs heures de travail et qu'on puisse prendre en charge certains aspects qui sont aujourd'hui portés par les parents et on est dans le bricolage le plus total ça c'est certain on arrive déjà à la fin de notre échange j'ai une question rituelle maintenant dans le podcast tu le sais il s'appelle les adultes de demain qu'est-ce que tu souhaiterais aux enfants d'aujourd'hui les futurs adultes de demain ?

  • Speaker #0

    Moi, je souhaite pour les enfants d'aujourd'hui qu'ils aient des bons moments avec leurs parents. Pour moi, c'est la clé. Et je vois beaucoup d'obstacles, en fait, à ces bons moments, que ce soit les écrans, que ce soit justement la pression qu'on se met, la course permanente. Et donc, moi, vraiment, ce que j'aimerais, c'est que les parents puissent transmettre. leurs valeurs, leurs habitudes sereinement qu'ils aient plus de temps avec leurs enfants et plus de temps serein, avec moins de pression moins d'injonction qui pèse sur leurs épaules

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode J'aimerais prendre le temps de remercier tous ceux qui s'abonnent à la chaîne du podcast qui laissent des avis et des notes sur Apple Podcast ou Spotify Ça paraît rien, mais ça fait toute la différence pour faire connaître notre travail qui est complètement indépendant. Pour me retrouver, je vous rappelle que vous pouvez aller sur le compte Instagram des adultes de demain ou sur mon compte LinkedIn perso. N'hésitez pas à me partager vos retours sur cet épisode ou sur le podcast en général, ça fait tellement du bien de vous lire. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd’hui vraiment tenable pour les parents dits actifs ?

J’ai eu la chance d’interviewer Anne Peymirat, qui a beaucoup réfléchi aux sujets de parentalité dans le monde de l’entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité, et nous partage aussi les solutions pour sortir de ce “syndrome du Wonderparent” : travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail.


Ressources :

  • Le Syndrome du Wonderparent: Travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail - Editions Payot - Anne Peymirat


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On a une culture,

  • Speaker #1

    nous, françaises,

  • Speaker #0

    de la punition. Et on pense que c'est normal. Pourquoi est-ce qu'on exclut un enfant de l'école ? Parce qu'il est différent. Des outils comme l'intelligence artificielle, elles ne posent pas réellement de nouvelles questions. Elles posent d'anciennes questions auxquelles on n'a pas répondu depuis longtemps. Comme Maria Montessori le disait, l'éducation est la plus belle arme de paix. Michel Onfray a cette phrase que j'aime beaucoup, il dit que tous les enfants sont des philosophes et certains adultes le demeurent. Nos enfants deviennent comme nous les voyons, nos enfants deviennent comme ils nous voient. Prenons le temps de réfléchir à ce qu'on veut pour demain.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur le podcast Les Adules de Demain. Je m'appelle Stéphanie Descleves, je suis entrepreneur et surtout une actrice engagée pour l'enfance. Dans ce podcast, je donne la voix à celles et ceux qui changent le monde grâce à l'éducation. Pour en savoir plus sur mes dernières actualités, rendez-vous sur le compte Insta at Les Adules de Demain ou sur mon compte perso LinkedIn. Pour retrouver un condensé des meilleurs moments du podcast, je vous laisse découvrir le livre Offrir le meilleur aux enfants aux éditions Atier, que j'ai co-écrit avec ma mère Sylvie Descleb, que vous entendrez beaucoup dans ce podcast. Allez, je laisse place à un nouvel épisode. C'est un sujet que j'ai trop peu évoqué dans le podcast, comment allier la parentalité avec le monde du travail ? Est-ce que notre modèle est aujourd'hui vraiment tenable pour les parents dits actifs J'ai eu la chance d'interviewer Anne Pémira, qui a beaucoup réfléchi au sujet de parentalité dans le monde de l'entreprise. Elle a de nombreuses casquettes en lien avec la parentalité et nous partage aujourd'hui les solutions pour sortir de ce syndrome du wonder parent. Travailler comme si on n'avait pas d'enfants et élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #0

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #1

    Nous parlons aujourd'hui d'un sujet crucial, celui de la parentalité dans le monde du travail. Tu es une grande spécialiste de la parentalité puisque tu es coach parentale, chroniqueuse sur BFM TV, conférencière et autrice du livre notamment Le syndrome du wonder parent. Et c'est pour ça qu'on échange aujourd'hui. J'aimerais que tu nous expliques en quoi consiste le syndrome du wonder parent.

  • Speaker #0

    Le syndrome du wonder parent, c'est la recherche de perfection. C'est à la fois chercher à être un... Parents parfaits, tout en ne lâchant rien au travail C'est essayer de répondre à la double injonction, qui est le sous-titre du livre, Travailler comme si on n'avait pas d'enfants, élever nos enfants comme si on n'avait pas de travail Donc concrètement, ça peut être de chercher à la fois à préparer des petites purées bio pour son enfant, ça peut être de préparer un anniversaire des mois à l'avance pour s'assurer que tout va bien parfaitement. Et d'un autre côté, c'est ne pas oser refuser une réunion, même si elle est un peu tard. C'est donner le bain à son enfant tout en prenant un call professionnel. Et donc, c'est chercher à être finalement sur tous les fronts, alors qu'on a moins de temps une fois qu'on a un enfant. Et que finalement, on n'arrive pas à faire tout ça, mais on veut quand même. Il y a une sorte d'idéal de la parentalité dite active, donc de la parentalité, d'être parent et d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est un syndrome que l'on retrouve plus aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'autant plus de pression qui pèse sur les épaules des parents pour deux raisons. La première, c'est que sur les 50 dernières années, il y a de plus en plus de femmes qui sont rentrées dans le monde du travail. Et donc, à l'organisation assez genrée des rôles qu'on pouvait avoir initialement, entre plutôt les pères qui travaillaient et les mères qui s'occupaient des enfants, maintenant tout le monde travaille. Les deux tiers des enfants ont un parent qui travaille. Donc ça, c'est déjà un premier facteur. Et l'autre, c'est qu'on insiste de plus en plus, on le voit sur les réseaux sociaux, on le voit dans les représentations qu'on a de la parentalité active, on a de plus en plus la pression pour être aux petits soins des enfants, il faut être présent, il faut faire ci, enfin voilà, on a de plus en plus de pression pour faire des choses, sinon l'enfant, il risque de ne pas être bien plus tard, etc. Donc, des deux côtés, finalement, oui, on a plus de pression en tant que parents et parents qui travaillent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que le monde professionnel est suffisamment adapté à ces évolutions de la parentalité, et notamment le fait que les femmes travaillent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour pousser le trait, je dirais que ce n'est pas vraiment prévu. On vit encore finalement dans une société où c'est le modèle de carrière sans enfant qui perdure. Du coup, quand on a un enfant, on va essayer de recréer l'existant comme si de rien n'était. On va essayer de continuer à travailler comme si de rien n'était. En tout cas, on aimerait. Et donc finalement, on est encore quand même dans ces schémas où on a un investissement un peu total demandé de chaque côté.

  • Speaker #1

    Alors, tu dis que notre société repose sur un modèle qui est intenable pour les parents. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Je vais tout simplement donner des exemples. Comment fait-on quand on est parent pour déposer son enfant le matin à 8h30 à l'école et être à l'heure à 9h pour sa première réunion ? Sachant qu'il y a des temps de transport entre les deux, c'est mission impossible. Donc on arrive en retard, essoufflé, gêné, notre collègue nous le fait remarquer. Autre exemple, comment faire pour accompagner son enfant au foot ou à la poterie le mercredi à 5h quand on travaille ? On ne peut pas non plus, à moins de commencer à prendre un temps partiel ou autre, mais là on commence à être dans le bricolage. Donc oui, je pense qu'en fait, on n'a pas prévu, la société n'a pas prévu cette situation de parents qui travaillent, alors qu'on a quand même 80% des actifs qui sont parents. Et pourtant, ça reste toujours du ressort de l'individu de se bricoler un quotidien à peu près correct. pour pouvoir à la fois jouer son rôle de parent et jouer son rôle de collaborateur ou de collaboratrice.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et il y a un autre enjeu qui est quand même très important autour du monde professionnel, qui moi me touche beaucoup, c'est le retour au travail post-accouchement. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ? Et comment la France, elle devrait évoluer ?

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'aujourd'hui, dans les accompagnements que je fais, je me rends compte de la difficulté que c'est de reprendre le travail après un congé maternité. Donc là, on parle plus des mamans, le retour post-accouchement. Moi-même, je l'ai vécu plusieurs fois. Étant maman de quatre enfants, j'ai fait trois retours de congés maternités en entreprise en tant qu'indépendante. Mais dans tous les cas, j'ai trouvé que ce n'était pas vraiment pris en compte, que ce n'était pas du tout évident. Déjà, pour une raison, je pense que toutes les mamans vont partager, c'est qu'on passe d'un moment où on est 100 avec le bébé à un moment où, finalement, on va le voir une ou deux heures par jour. Donc ça, c'est quand même assez brutal, le moment de la reprise. Ensuite, c'est vrai qu'on a été absente pendant un certain temps et on ne se sent pas toujours accueillie, ou bien ce n'est pas toujours évident de se remettre dans le rythme qui est quand même différent de ce qu'on a pu connaître pendant quelques mois. Je pense qu'il y a effectivement beaucoup de choses qui pourraient être faites pour améliorer ce retour. Je vais peut-être m'arrêter sur trois points. Je pense que le premier, c'est de mieux réintégrer les femmes quand elles rentrent de congé maternité. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on peut dire qu'il y a un entretien RH dans les entreprises, mais en fait, la vraie vie c'est quand même la personne, les managers avec qui on travaille, et ça on ne les voit pas toujours. Et je trouve que de les voir dès le premier jour et pas attendre quelques jours, voire une semaine, voire un mois, c'est vraiment important, parce que sinon tant qu'on n'a pas revu le manager, c'est difficile de reprendre et de se relancer. Ensuite, je pense aussi qu'au-delà de cet entretien, c'est aussi comment on aide les femmes à se relancer. Parce qu'il y a une telle pause, un tel bouleversement émotionnel, organisationnel, tout ce qu'on veut après l'arrivée d'un enfant. Je pense que c'est aussi important de laisser aux femmes qui rentrent de congé maternité la possibilité de définir ce qu'elles veulent pour elles-mêmes. Parce que souvent, soit finalement on ne fait pas attention, soit l'entreprise décide un peu pour elle en disant ah ben non, mais prends ton temps Peut-être que la femme peut prendre son temps, peut-être pas. Je trouve que c'est important plutôt de leur poser les questions. Surtout dans les premières semaines, peut-être les deux premiers mois après la reprise, pour qu'elles puissent retrouver leur marque, trouver un rythme, et puis peut-être accepter qu'à un moment au début, elles reprennent un peu doucement, mais que rapidement, elles ont envie de reprendre leur vitesse de croisière, parce que leur boulot les intéresse, elles sont motivées. Et voilà, donc ça, je pense que vraiment être à l'écoute, c'est important, parce que très souvent, l'environnement professionnel a tendance à prendre des décisions pour elles, d'ailleurs dans un sens ou dans l'autre. Ce que je verrais aussi comme évolution, et ça c'est beaucoup plus large, et c'est en termes de plus d'égalité professionnelle homme-femme, c'est d'offrir aux hommes comme aux femmes des congés plus longs. Congés, on appelle ça comme on veut, parentalité plus longue. Certaines entreprises le font. C'est intéressant parce qu'on a des exemples concrets. J'ai pu suivre des parents dans différentes entreprises. Et je me rends compte que... Déjà, un, quand le congé est plus long pour la femme. Déjà, l'avantage, c'est qu'elle arrive moins fatiguée. En général, bon. Il y a toujours des bébés qui ne dorment pas, mais en général quand même, les bébés font un peu mieux leur nuit, donc les femmes arrivent moins fatiguées. Le fait d'offrir ça aux femmes et aussi aux hommes, ça permet de finalement de mettre tout le monde au même niveau et de dire quand quelqu'un a un enfant, il part X semaines et on est à peu près, alors je vais nuancer derrière, mais on est en tout cas sur le même ordre de grandeur en termes d'absence. Et donc, ce n'est pas une femme, elle s'absente longtemps, c'est finalement, voilà, on va gérer de telle manière. Là, c'est toute personne qui a un enfant. Il y en a quand même pas mal qui en ont en général. Dans les entreprises, quand elles restent quelques années, les personnes finissent par, enfin pas toujours, mais souvent par avoir des enfants. Et donc, ça permet comme ça de mettre tout le monde à niveau. Et je trouve que, moi, ce que j'ai vu dans les propositions d'entreprise que je trouvais intéressantes, c'était quatre mois de congé parental. pour chacun. Et donc c'est vrai que quand on reprend un peu plus tard, c'est quand même plus facile pour tout le monde. Après, la nuance que je voulais apporter, c'est que les femmes en général prennent ça d'un bloc, alors que parfois les hommes le coupent. Donc c'est pas tout à fait le même impact. Mais bon, ça va en tout cas vraiment dans la bonne direction. Donc voilà pour les propositions que j'aurais envie de faire pour faciliter le retour des femmes post- Post-congé, maternité, post-accouchement, pour à la fois bien les réintégrer, être à leur écoute, leur permettre de se relancer, et puis mettre tout le monde au même niveau en termes d'absence, pour que les femmes n'aient plus ce sentiment d'être parties, qu'on les a un peu oubliées, que ce soit quelque chose de plus habituel au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est clair. Tu parlais de toutes les contraintes organisationnelles liées à la parentalité dans le monde professionnel. Et c'est vrai que parfois, on a l'impression que c'est un peu mission impossible. Tu donnes l'exemple dans ton livre des rendez-vous médicaux pour les enfants à gérer sur le temps de travail. Est-ce que tu pourrais nous redire quelles sont toutes les difficultés auxquelles s'exposent les parents à ce sujet vis-à-vis de leur emploi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs contraintes, on va appeler ça comme ça, même si c'est des contraintes qu'on fait parfois volontiers. Il y a toutes les contraintes organisationnelles. Tu as cité les 14 rendez-vous médicaux obligatoires les trois premières années, et ça c'est avant que l'enfant soit malade. En fait, beaucoup plus. Et ça va être les contraintes simplement d'organisation, d'amener, d'aller chercher le bébé à la crèche, prendre la relève de la nounou, quel que soit le mode de garde. Et c'est vrai que la difficulté que rencontrent les parents à ce moment-là, c'est finalement de se sentir en déphasage par rapport aux codes de l'entreprise. Où, avant d'avoir des enfants, finalement, ils étaient là disponibles toute la journée, ils travaillaient sur les horaires. Et maintenant, on va être amené en tant que parents à arriver plus tard, partir un peu plus tôt. Donc, on va avoir l'impression qu'il faut raser les murs pour ne pas être revus. On ne va pas se sentir légitime dans l'entreprise. Puisqu'on n'a plus le même rythme qu'avant. Donc finalement, il y a un autre syndrome, qui est le syndrome de l'imposteur, en plus du syndrome du wonder parent, qui est finalement, on n'a plus trop notre place, on n'est plus légitime, parce qu'on ne peut plus travailler comme avant. Et ça, c'est vraiment une des difficultés que rencontrent les parents. Donc il y a les contraintes d'organisation, puis derrière s'ajoute simplement le fait de se sentir tellement fatigué, tellement épuisé. Je crois qu'il y a... 6 à 8% des femmes qui font un burn-out après leur congé maternité. Même sans aller jusque-là, la fatigue des petites nuits, la course au quotidien. Tout ça se cumule pour nous faire que les parents sont un peu en décalage. Parfois, il y a aussi le sentiment de culpabilité, de ne pas être suffisamment avec son enfant, de ne pas se sentir bien ni au travail ni à la maison, parce qu'on a toujours l'impression d'en être plus d'un côté comme de l'autre. Donc je pense que c'est, alors peut-être que les parents se retrouveront plus ou moins dans ce que je dis, mais je sais que globalement, c'est quand même les ressentis un peu communs, enfin communs dans le sens partagé, entre les parents qui reprennent le travail.

  • Speaker #1

    Et tu parles aussi dans ton livre d'un point qui m'intéresse beaucoup, c'est ton avis sur le télétravail et son impact sur la famille. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus ?

  • Speaker #0

    Alors oui, le télétravail, est-ce que c'est une opportunité ou est-ce que c'est finalement un piège pour les parents ? Je pense que tous les parents qui l'ont expérimenté vont dire, bah oui c'est une vraie aubaine, pas de temps de transport, on peut être plus tôt pour aller chercher l'enfant, plus de flexibilité, etc. Donc ça c'est vrai et je trouve que c'est vraiment quelque chose à préserver, qui est vraiment très utile pour les parents. Maintenant, comme tu l'as vu dans le livre, pour moi il y a trois écueils à éviter. Le premier c'est l'isolement. Quand on est beaucoup en télétravail, comme ça arrive dans certaines entreprises, on s'appelait jusqu'à 100% de télétravail, on se sent un petit peu coupé du reste de l'équipe, pour peu que certaines personnes de l'équipe, pour différentes raisons, se retrouvent par ailleurs. On va se sentir un peu en dehors, donc sentiment d'isolement. Le deuxième écueil à éviter, c'est à nouveau, comme je suis chez moi, il n'y a plus de paroi entre la vie professionnelle et la vie de famille, je vais retomber dans ce syndrome de vendeur-parent vouloir tout faire. Et donc je vais être en réunion, tout en lançant une machine, je vais faire des pauses régulièrement, entrecouper mon travail. Et le sentiment souvent en fin de journée, c'est de ne pas être complètement satisfaite ni d'un côté ni de l'autre. Et le troisième écueil, c'est plus quand l'enfant est gardé à proximité. Et là, c'est la tentation finalement d'intervenir si on l'entend pleurer dans la pièce à côté, alors qu'il est gardé, bien sûr, par quelqu'un d'autre. C'est d'intervenir. Et je trouve que c'est la double peine parce que finalement, déjà, on est dérangé dans son travail. Mais en plus, on n'y va que pour les mauvaises choses, en fait. C'est quand il pleure, quand il ne fait pas bien, alors qu'on a quelqu'un qui est censé le faire. Donc, pensez à ces trois risques. et du coup en solution, en tout cas piste pour éviter de tomber dans ses écueils. Je pense qu'éviter l'isolement, c'est quand même aller régulièrement au travail, à son rythme, une fois par semaine, tous les 15 jours, peu importe, au rythme qui nous convient. La deuxième chose sur la séparation travail-vie de famille, c'est de se dire de telle heure à telle heure je travaille, je fais une pause, de s'imposer un planning dans la journée. Et puis la troisième chose, c'est peut-être un peu plus dur parfois, surtout au début, ne pas intervenir, ne pas chercher à être... Déjà, j'accompagnais encore ce matin tout un groupe de papa, pour le coup, de jeunes papa. Et pour certains, ils étaient chez eux avec leurs enfants à côté, mais ils mettent un casque. Déjà, ça évite d'entendre un petit peu les bruits. Et puis, tout simplement, c'est de dire non, je vais faire des pauses. Par contre, j'irais à mon rythme pour voir l'enfant, plutôt que d'attendre, d'entendre des cris ou autre, et d'intervenir de façon plus intempestive.

  • Speaker #1

    C'est une super idée. Alors maintenant qu'on a parlé du syndrome du wonder parent, j'aimerais que tu nous donnes des solutions pour ne plus se sentir complètement sous l'eau avec l'ensemble de ces défis que pose la parentalité dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Je propose de partager peut-être cinq pistes. On va déjà partir là-dessus, on va en poser certaines si tu veux. La première que j'aime bien partager avec les parents, c'est oser. C'est oser partager ses contraintes quand on est au travail avec son manager, ses collègues. Plutôt que de partir en rasant les murs pour rentrer chez soi, c'est dire dernière réunion pour moi le jeudi, c'est 5h. par exemple. Donc ça, c'est oser. Oser partager ses contraintes. Ensuite, la deuxième, c'est prioriser. C'est se dire, en fait, c'est ce que j'appelle le reality check. On ne peut pas tout faire comme avant. Donc, on va prioriser dans tout ce qu'on a à faire. Et donc, prioriser, ça peut être renoncer à la cinquième réunion de la journée pour aller faire les devoirs avec son enfant, parce qu'en ce moment, il en a besoin. Mais ça peut être aussi à l'inverse de dire oui à un projet professionnel qui nous tient à cœur, quitte à ce que ce ne soit pas nous qui donnions le bain certains soirs à notre enfant. Et donc c'est prioriser en fonction de ses aspirations, de ses envies. C'est-à-dire je ne peux pas tout faire, je vais dire non à quelque chose, mais pour dire oui à autre chose. Et ça je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir les deux côtés pour ne pas avoir cette notion sinon de sacrifice. Après, on a l'impression que vraiment, c'est trop dur. Non, je dis non pour dire oui à autre chose. La troisième chose que j'aime bien évoquer aussi, la troisième piste, c'est s'affranchir des stéréotypes. Et là, c'est vrai que c'est peut-être plus pour les femmes que pour les hommes, même si les deux peuvent être concernés. On entend beaucoup de choses qui nous enferment un petit peu dans un rôle prédéfini. Et donc l'idée c'est de ne pas se laisser enfermer, c'est de faire des choix pour soi-même. Et pour reprendre, rebondir sur ce qu'on disait tout à l'heure, quand par exemple une femme rentre de congé maternité, on va lui dire prends ton temps, etc. Mais si elle, elle a envie d'autre chose, qu'elle ose affirmer ses ambitions en fait. Et surtout il faudra qu'elle en parle, sinon les autres vont décider pour elle. Et c'est pareil pour les hommes. Donc voilà pour les trois premières pistes. Ensuite, j'aime bien aussi, et peut-être qu'on va revenir dessus, mais partager des pistes qui sont plus au niveau personnel, pour le coup. La première, c'est comment passer du temps de qualité avec ses enfants. Parce que c'est vrai que finalement, on a peu de temps, mais du coup, que ce soit des bons moments. Et quand on parle de temps de qualité, c'est du temps dédié. avec chacun de ses enfants, pour justement profiter, leur donner de l'attention, l'attention dont ils ont besoin, et au lieu d'être à la fois un petit peu sur mon téléphone, un peu faire la cuisine, c'est vraiment de dire non j'arrête tout, et je suis avec lui ou avec elle. Et la dernière chose qui vraiment me paraît importante, c'est de garder du temps pour soi. C'est vrai que souvent, et plus les femmes que les hommes me disent, Oui, mais je ne peux pas m'offrir ce luxe de garder du temps pour moi. Et en fait, je pense que quand on pense ça ou on le dit, c'est que déjà on est épuisé en fait. Parce que finalement, c'est une nécessité d'avoir du temps pour soi, d'avoir des petites pauses. Ce n'est pas forcément des heures et des heures chaque jour, mais simplement 20 minutes, peut-être en semaine. Ça peut être faire une activité une fois par semaine, le week-end. Mais faire en sorte que ça arrive et pour que ça arrive, le mettre dans l'agenda. Voilà. Donc voilà pour cinq propositions, à la fois côté professionnel, mais aussi côté personnel, pour se sentir mieux, faire baisser la pression et passer des bons moments avec ses enfants. Parce que quand on en a, c'est aussi pour ça.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant et j'aime beaucoup ces cinq pistes. En effet, j'aimerais bien que tu reviennes sur la quatrième, sur le temps de qualité avec les enfants. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus ? Comment concrètement cela peut s'organiser ? Est-ce qu'il faut se fixer un temps minimum avec eux ou non ? Et comment s'assurer qu'on répond bien à leurs attentes, à eux aussi ?

  • Speaker #0

    J'ai une proposition très simple à faire aux parents. c'est de garder chaque jour 15 minutes de temps dédié pour chacun des enfants. C'est vrai que quand on a un enfant qui est petit, on peut trouver que ce n'est pas beaucoup. Mais quand on a trois, quatre enfants et qu'ils commencent à grandir, ça fait quand même trois quarts d'heure, une heure à caser dans la journée. Mais je pense que c'est bien d'avoir ça en repère. Et même pour un petit, se dire, c'est 15 minutes, c'est 15 minutes complètement dédiées. Et j'ai accompagné des groupes de jeunes parents. Et c'est vrai que le retour d'expérience, la deuxième session, c'est de dire, mais en fait, même avec mon tout petit, Le fait d'être vraiment concentré sur lui pendant 15 minutes, ça m'a apporté quelque chose. Et donc je pense que c'est ça qui est important. Donc se donner ça un peu en point de repère et voir après comment on peut le mettre en œuvre. Donc ça peut être soit le matin, parfois c'est pas mal parce que je trouve que le matin, on part au travail en ayant déjà passé des bons moments avec son enfant. Pas que de l'habiller, de se presser pour aller à la crèche ou aller déposer quelque part. Ça peut être le matin, mais ça peut être aussi le soir, un peu avant d'aller se coucher. Et quand on a plusieurs enfants, c'est les coucher peut-être de façon graduelle pour pouvoir justement avoir un quart d'heure du plus jeune au plus âgé. Et ça, les bénéfices, pour moi, c'est pour le besoin de l'enfant, bien sûr, qu'on place en tant que parents toujours au cœur de nos préoccupations. C'est que les enfants, non seulement ils savent qu'on les aime, mais là ils voient qu'on aime passer du temps avec eux. qu'on apprécie leur compagnie, qu'on apprécie d'avoir des activités avec eux, qu'on se libère du temps, parce qu'ils se rendent compte qu'on court toute la journée, quand même, surtout en grandissant. Et donc, ça leur fait du bien pour eux, pour leur confiance en eux, leur bien-être. Je pense que ça, c'est vraiment important. Alors bien sûr, on ne va pas culpabiliser, je ne veux pas culpabiliser les parents s'ils n'arrivent pas à le faire tous les jours pour X raisons d'organisation. parents solo, parents ou parents peu importe, dans quelle situation, mais se rappeler que c'est quelque chose à faire le plus régulièrement possible et surtout si un jour il y a un souci avec un enfant, qu'il n'a pas l'air bien, peut-être justement repositionner ça en priorité absolue dans son agenda. C'est-à-dire que là, je sens que vraiment il en a besoin et donc je vais vraiment me libérer du temps parce que je sais qu'à ce moment-là, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Quand tu as travaillé sur ce syndrome du wonder parent, est-ce que tu as étudié les potentielles frustrations qu'avaient les enfants de voir leurs parents courir comme ça partout ?

  • Speaker #0

    Alors ce qui est intéressant, c'est que les enfants finalement sont... Ils finissent par en tout cas dire qu'ils comprennent un peu les parents. Donc ça c'est quand même assez mignon je trouve. Parce que les parents en général quand même ils expliquent un peu. Bah oui il faut travailler, il faut bien gagner sa vie. Donc ça ils peuvent comprendre. C'est pas pour ça qu'ils ne nous font pas payer. De temps en temps en disant des petites phrases comme toutes les mamans viennent chercher, viennent à la sortie de l'école. Il n'y a que toi qui ne viens pas. Sachant que 70% des femmes travaillent, je pense que ce n'est pas tout à fait vrai. Mais ça montre qu'effectivement, peut-être qu'ils ont quand même envie qu'on passe un petit peu plus de temps avec eux. Et c'est là où on peut justement réintroduire ou allonger un peu le temps de qualité pour s'assurer quand même qu'on répond à leurs attentes. Et je vais rebondir sur l'exemple de la sortie d'école. C'est sûr que quand on travaille, on ne va pas faire toutes les sorties d'école. Mais un tip que j'aime bien donner aux parents, c'est peut-être une fois par mois, une fois par trimestre. prendre une demi-journée ou s'assurer qu'on sort plus tôt pour aller chercher l'enfant à l'école, pour avoir ce petit plaisir quand même de le cueillir à la sortie de l'école au moment où il a des réactions plus spontanées sur ce qui a pu se passer dans la journée. Et donc le faire de manière régulière. Et comme ça, l'enfant, il voit aussi à nouveau qu'il a dit quelque chose et on agit derrière.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un enjeu important, je trouve. Dans tout ce syndrome du wonder parent et ce fait d'allier tout ce qui occupe notre quotidien, c'est l'apaisement à la maison. Puisque ça joue aussi sur notre santé mentale, je pense au travail. Qu'est-ce que tu as à dire à ce sujet ?

  • Speaker #0

    C'est une grande préoccupation pour moi en tant que coach parentale. Vraiment, c'est pour moi la préoccupation première. Et je pense que quand on devient parent, c'est vraiment ce qu'on souhaite le plus au monde. C'est d'avoir globalement une vie de famille plutôt apaisée. Plutôt, parce qu'on sait qu'il y a toujours des moments où ça va un petit peu... Ils vont courir partout, on va s'énerver. Donc, avoir cet objectif, c'est important. Et en même temps, pour autant, c'est pas toujours... facilement, facile à obtenir. Et c'est là où les parents vont essayer différentes façons de faire, différentes techniques, ça peut être frustrant, parce que parfois ça marche, ça ne marche pas bien. Donc moi, dans les propositions que je fais aux parents qui viennent me voir en consultation, déjà, je vais reprendre ce que je disais tout à l'heure, c'est ce fameux temps de qualité. Parce que ce que j'ai remarqué, c'est que dès que les parents ont du temps dédié avec chacun de leurs enfants, ça amène de l'apaisement. Parce que finalement, on répond à un besoin fondamental de l'enfant, qui est d'avoir l'attention de ses parents. Donc déjà, ça c'est une première aide. Ensuite, c'est d'essayer de réinjecter un petit peu de positif dans notre journée. Parce que c'est vrai que c'est un peu la course sous le temps, vite, il faut s'habiller, il faut se dépêcher, il faut aller à l'école, il faut être à l'heure, etc. Et donc, c'est voir le positif de ce qui se passe dans la journée avec les enfants et de leur dire. C'est bien aussi. Essayer quand on peut, quand on a envie de parler positivement de son travail, parce que du coup, ça donne aussi aux enfants un petit peu l'idée que... C'est quand même un plaisir à aller travailler. Et donc je trouve que réinjecter du positif, c'est aussi important pour apaiser cette vie de famille. Et après, j'ai quelques autres techniques, effectivement, pour des situations un peu tendues, pour faire retomber un peu les émotions, et pas arriver en fin de journée où tout le monde est énervé avant d'aller se coucher.

  • Speaker #1

    Ça c'est important. Si on revient au monde de l'entreprise, tu as évoqué tout à l'heure des propositions autour des congés parentaux. Qu'est-ce que selon toi ils devraient évoluer autrement ? Qu'est-ce que tu vois d'autre à faire évoluer dans les entreprises ?

  • Speaker #0

    Je pense que quelque chose qui aiderait beaucoup les parents. Et notamment les mères, c'est comme je disais tout à l'heure d'allonger les congés parentaux, mais aussi, alors bien sûr c'est quand les parents sont en couple, c'est de permettre au père de prendre un congé au moment où la mère reprend le travail. Ça lui permettrait comme ça d'être beaucoup plus détendu, de pouvoir se concentrer sur sa reprise et pas sur les vêtements amenés à la crèche, le change, l'horaire. Donc je pense que ça, de donner un petit peu de flexibilité comme ça et permettre notamment aux coparents de prendre du temps au moment de la reprise du travail de la maman, ça peut vraiment aider. Après, en entreprise, plus largement, je pense au-delà de mesures spécifiques, il y a quelque chose qui aide beaucoup, c'est l'exemplarité. C'est comment les dirigeants d'entreprises portent ce sujet de la parentalité et eux-mêmes parlent ou affichent parfois partir plus tôt pour s'occuper de leurs enfants ou mettre en place une organisation avec des réunions pas trop tard pour pouvoir tenir compte de ça. Autre exemple d'exemplarité, c'est par exemple sur les congés coparents. Si les dirigeants ne prennent pas jusqu'au bout, comment les personnes en dessous peuvent s'autoriser à le faire ? C'est toutes ces choses qui vont aider. Je sais que dans une entreprise, il y avait une semaine de la parentalité qui démarrait par le témoignage de dirigeants sur leur parentalité. Je trouvais que c'était intéressant parce qu'à nouveau, ça montre que c'est un sujet qui n'est plus tabou. On n'est pas dans le déni, puisque c'est quand même le grand risque. Même si maintenant ça va un petit peu mieux, on reste quand même sur un sujet où on préférait ne pas en parler et hop, le glisser sous le tapis.

  • Speaker #1

    Et j'aime beaucoup dans ton livre, tu parles d'une révolution de la parentalité active. En quoi est-ce qu'elle consiste ?

  • Speaker #0

    Il reste beaucoup à faire de mon point de vue pour faciliter la vie des parents qui travaillent. On a déjà évoqué un certain nombre de sujets, donc je ne vais pas revenir dessus là, juste pour les mentionner, l'allongement des congés, sur la prise en compte par les entreprises de retour de congés maternité, l'exemplarité. Il y a aussi plein d'autres choses, parce que la parentalité, ce n'est pas que la petite enfance, c'est dans la durée. Les enfants grandissent, il y a les devoirs, les activités, il y a les ados, la fragilité des ados, l'orientation, etc. Il y a des chiffres qui sont sortis il n'y a pas très longtemps sur un jeune adulte sur cinq souffre de troubles dépressifs. Et quand son enfant a 23 ans, on est encore parent de son enfant. Et donc du coup, je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses qui peuvent être faites. Une proposition que j'ai faite dans le livre, c'est de mettre par exemple dans le CPF, donc le compte personnel de formation, les formations à la parentalité. Finalement, on a des formations, il y a même le permis moto maintenant, mais moi je n'arrive pas à rentrer mes formations dedans. Alors que je pense que ce serait très utile pour les parents, qu'ils auraient envie de pouvoir faire des heures, voir des journées sur ce sujet. Ensuite, il y a faciliter le quotidien. Je pense qu'il y a beaucoup autour de la garde d'enfants. qui pourraient être améliorées. Bien sûr, on parle beaucoup des places en crèche, mais je vois des parents, quand ils ont plusieurs enfants, quand il y a des doubles carrières, tout ce qui est aussi garde à domicile est important. Et être employeur, ça reste un petit cauchemar, c'est pas évident du tout. Donc avoir un accompagnement, comme par exemple auprès de la FEPEM, qui est la Fédération des employeurs de maison, on ait plus d'informations, on soit plus aidés là-dessus, parce qu'il suffit d'un petit faux pas pour se retrouver avec les prud'hommes sur le dos. alors qu'on a voulu bien faire. Donc voilà, il y a la garde. Et puis ensuite, il y a tout ce qui est activités extra-scolaires. Où là, pareil, on a envie que ces enfants fassent des activités. Mais quand on est deux parents à travailler, comment on fait ? Comment on fait pour tous ces accompagnements, fois le nombre d'enfants ? Donc souvent, on renonce un peu à des activités. Et donc, c'est faciliter aussi le fait que les enfants sortant de l'école puissent aller au stade ou au gymnase, à l'école de musique. et que ce soit pris en charge par les collectivités locales. Donc, je ne vais pas continuer à détailler les actions qui pourraient être menées. Je pense que j'en ai mis quelques autres pistes dans le livre. Mais je pense que ce qu'il faudrait, c'est plus de concertation entre les différents acteurs, que ce soit les entreprises, les syndicats professionnels aussi, qui régissent toutes les conventions collectives, que ce soit le gouvernement, que ce soit les collectivités locales, les associations, qu'il y ait une meilleure coordination pour dire qu'est-ce qu'on peut faire pour que...

  • Speaker #1

    les parents puissent quand même travailler sereinement sur leurs heures de travail et qu'on puisse prendre en charge certains aspects qui sont aujourd'hui portés par les parents et on est dans le bricolage le plus total ça c'est certain on arrive déjà à la fin de notre échange j'ai une question rituelle maintenant dans le podcast tu le sais il s'appelle les adultes de demain qu'est-ce que tu souhaiterais aux enfants d'aujourd'hui les futurs adultes de demain ?

  • Speaker #0

    Moi, je souhaite pour les enfants d'aujourd'hui qu'ils aient des bons moments avec leurs parents. Pour moi, c'est la clé. Et je vois beaucoup d'obstacles, en fait, à ces bons moments, que ce soit les écrans, que ce soit justement la pression qu'on se met, la course permanente. Et donc, moi, vraiment, ce que j'aimerais, c'est que les parents puissent transmettre. leurs valeurs, leurs habitudes sereinement qu'ils aient plus de temps avec leurs enfants et plus de temps serein, avec moins de pression moins d'injonction qui pèse sur leurs épaules

  • Speaker #1

    Merci infiniment Anne Merci infiniment d'avoir écouté cet épisode J'aimerais prendre le temps de remercier tous ceux qui s'abonnent à la chaîne du podcast qui laissent des avis et des notes sur Apple Podcast ou Spotify Ça paraît rien, mais ça fait toute la différence pour faire connaître notre travail qui est complètement indépendant. Pour me retrouver, je vous rappelle que vous pouvez aller sur le compte Instagram des adultes de demain ou sur mon compte LinkedIn perso. N'hésitez pas à me partager vos retours sur cet épisode ou sur le podcast en général, ça fait tellement du bien de vous lire. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

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