- Speaker #0
Je crois que c'est probablement l'épisode le plus important de ma vie, en tout cas, où là, tu dois faire face à ta peur. Celle-ci, on va dire qu'elle est rationnelle, puisque potentiellement, elle peut t'enlever une vie.
- Speaker #1
Salut tout le monde, je suis Florent Mounier, et aujourd'hui, je suis ravi de vous présenter une aventurière incroyable. Elle a eu une vie professionnelle très riche, elle a longtemps fait du conseil en stratégie et organisation pour de grandes structures. Elle a également eu des fonctions RH en entreprise. Mais surtout, cette aventurière, elle a vécu de nombreuses explorations confrontées à la nature et à l'humain. Au total, 46 pays explorés, des centaines d'expériences fortes qui l'ont changé et qui lui ont permis de vivre la vie autrement. Et désormais, d'ailleurs, elle aide celles et ceux qui le souhaitent à se préparer à affronter les imprévus de la vie, à transformer des peurs en force dans des environnements sauvages et extrêmes en pleine nature. L'aventurière du jour, c'est Aurore Menault.
- Speaker #2
La Fabrique Audio et TV5MONDE présentent... Les aventuriers. Les aventuriers. À écouter sur toutes les plateformes de podcast. Pour retrouver des destinations à ne pas manquer, ainsi que les actualités du tourisme durable, rendez-vous sur le site Voyage de TV5MONDE. Voyage.tv5monde.com Et pour plus de podcasts ou pour devenir sponsor des aventuriers, lafabricodio.com
- Speaker #1
Salut Aurore !
- Speaker #0
Salut Florent !
- Speaker #1
Cette passion, cette attirance pour l'aventure, ça a commencé quand ?
- Speaker #0
Écoute, aussi loin que je me souvienne, depuis toujours en fait, j'ai toujours eu cette obsession qui est de comprendre en fait tout ce qui m'entoure, le monde, explorer l'essence même des êtres humains. Et j'ai très rapidement été complètement happée par les pages du National Geographic qui me relataient un certain nombre d'aventures sur les continents et des histoires d'âmes qui devaient se rencontrer.
- Speaker #1
Alors finalement, les années passent et tu décides de devenir ethnologue. Tu t'engages même dans cette voie et tu fais des études d'ethnologie. Et puis à 20 ans, tu pars au Vietnam. Tu vas y faire quoi là-bas au Vietnam ?
- Speaker #0
Écoute, concrètement, engagée en fait sur l'ethnologie, j'ai besoin de confronter en fait mon caractère, mon profil avec le terrain. Et donc j'ai besoin de comprendre concrètement si je suis capable en fait de... d'allier la dimension aventure-voyage, plus concilier ça avec, véritablement, l'enrichissement et la découverte de l'être humain. J'ai 20 ans. À l'époque, je suis avec mon petit copain. On reste donc plusieurs semaines, et puis on arrive, enfin, on retrace, on arrive par le sud du Vietnam pour tout doucement, en fait, arriver sur Hanoï. Et puis à ce moment-là, lui repart en France et donc je reste toute seule pour la fin de mon aventure. Et là, je tombe malade. Au début, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je suis effectivement dans un petit village avec les mongues au nord du pays et je rallie la capitale. Et puis je me débrouille tant bien que mal pour pouvoir organiser au plus vite mon rapatriement, alors toute seule. Donc sans assistance, je téléphone à mon papa, à ma maman et je leur dis voilà, je prends le premier avion, je reviens, je n'attends pas. Le lendemain matin, il est 4 heures, je suis pointée devant la compagnie aérienne pour pouvoir effectivement trouver un billet et repartir. Qu'est-ce qui m'arrive ? C'est simple, en fait, je comprends plus tard en revenant sur le sol français que j'ai attrapé la dingue. Après, effectivement, quelques diagnostics. en arrivant à l'hôpital de Gonesse, puisque c'est celui qui est le plus proche de Roissy et qui a une unité spéciale en maladie tropicale.
- Speaker #1
Quand on te dit que c'est la dingue, tu réagis comment ? Tu le prends comment ?
- Speaker #0
Écoute, sur le moment, je n'ai pas une réaction qui est à l'emporte-pièce. Je n'ai pas une surprise, je n'ai pas une stupéfaction, dans la mesure où je me suis préparée déjà pour pouvoir... J'avais pris de toute façon une armada concernant le palu. Donc, j'avais en tête que la dingue, ça faisait partie du jeu, ça faisait partie de l'aventure. En revanche, je ne pensais pas effectivement que ça me tomberait sur le coin du nez. Et donc, voilà.
- Speaker #1
Tu avais 20 ans à l'époque, tu es très jeune. Avec le recul, tu penses que cette aventure, elle t'a changé ?
- Speaker #0
Oui, elle m'a changé. Elle m'a confortée dans l'esprit qu'il fallait que je continue sur cette voie-là. Je n'avais pas le choix. d'abandonner. Moi, c'est vraiment cette expérience-là qui m'a en tout cas révélée, galvanisée, et j'ai compris à ce moment-là que l'aventure, ça faisait partie de la vie.
- Speaker #1
On continue à dérouler des moments forts de tes aventures et on se retrouve à présent avec toi au Costa Rica. Là, je ferme un petit peu les yeux parce que j'ai peur d'avoir le vertige. On est sur une tyrolienne qui se trouve à 300 mètres au-dessus de la canopée. La tyrolienne, elle est longue d'un kilomètre. Tu te sens comment avant de grimper sur cette tyrolienne, Aurore ?
- Speaker #0
Je vais te dire honnêtement... Ouais, j'ai peur et surtout tu ne vois pas cette canopée qui te recouvre et tu ne sais pas où se trouve le sol. Donc là, il faut t'imaginer qu'une fois que tu as grimpé et que tu es en haut, le plus dur, ce n'est pas tant de prendre la tyrolienne et d'aller jusqu'au bout. Le plus dur, ce serait de redescendre machinalement avec l'échelle qui t'a permis d'accéder jusque là. Donc là, tu te dis qu'en fait, tu y vas, tu n'as pas le choix.
- Speaker #1
Tu penses à quoi quand tu es sur cette tyrolienne ? Tu observes les paysages et tu te dis que tu es chanceuse ? Tu penses au vide qui est au-dessous de tes pieds et à la canopée ? Tu penses à quoi ?
- Speaker #0
Franchement, c'est un sentiment de liberté. Voilà, tu es dans le mouvement, tu es dans l'action. Et c'est juste beau et tu observes.
- Speaker #1
Je sais qu'aujourd'hui, quand tu accompagnes les gens dans le cadre de ton activité professionnelle, tu les amènes à... profiter du présent et à vivre le présent. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu as appris lors de l'une de ces aventures ? Est-ce que, par exemple, quand tu es sur cette tyrolienne, tu arrives à ressentir le moment présent et à ne pas avoir le cerveau qui part dans tous les sens ? Qu'est-ce que je vais faire après ? Est-ce que je vais tomber de la tyrolienne dans deux minutes, etc. ?
- Speaker #0
Non, parce qu'en fait, tu fais en sorte d'arrêter le temps. et c'est ce que concrètement ce que j'envisage dans ces aventures c'est observer, c'est écouter c'est respirer, c'est prendre le temps et de voir ce qu'est la beauté de ce qui nous entoure dans le monde dans lequel on vit et pour ça ça veut dire que tu te mets pas dans une discipline mais dans une situation dans une posture de pouvoir être en pleine conscience Merci. En fait, le moment présent, il est là. Et en fait, tu essayes de chasser tout type de distraction, tout type de perturbation qui peut t'arriver. Parce qu'en fait, là, tu es dans le plaisir. Là, tu profites, tu es dans le plaisir.
- Speaker #1
Il y a quelques secondes, tu as cité le mot « on respire » . Il est question de respiration dans la prochaine aventure de laquelle on va parler. On reste sur le continent américain, on est en Équateur et on va gravir un volcan. C'est un volcan qui culmine à 5897 mètres d'altitude, avec un cratère principal qui mesure entre 550 et 800 mètres de diamètre. Et il a une particularité, ce volcan, il est encore actif. Aurore, où sommes-nous ?
- Speaker #0
Eh bien, écoute, c'est le volcan actif du Cotopaxi, que je gravis, alors pas entièrement, puisque tu l'as cité, il y a une hauteur et une altitude à laquelle nous ne sommes pas allés. Mais je suis donc avec mon amie Marie, elle habite là-bas à cette époque, et c'est époustouflant. On part toutes les deux. On décide effectivement d'aller gravir ce volcan. Ce que j'oublie, en fait, ça. temporairement, on va dire, mais on a bien conscience, c'est que mon ami, en fait, est asthmatique. Mais il n'est pas question de lâcher. Et on ira faire ce qu'on a à faire. Et on arrive, en tout cas, à culminer à 4864 mètres d'altitude. Ce qui est quand même assez fier pour quelqu'un, effectivement, qui a des difficultés.
- Speaker #1
Il manquait à peine 1000 mètres pour arriver tout en haut. Ce n'est pas grand-chose, effectivement. Qu'est-ce qu'on ressent quand on est à 4864 mètres d'altitude au niveau respiration, au niveau également de la fatigue ? Tu te sens comment, toi, Aurore ?
- Speaker #0
Je n'ai pas eu à ce stade-là une difficulté quelconque. De la fatigue, alors je dirais que c'est plus de la fatigue qui est inhérente, on va dire. En fait, le principe même d'avoir un peu d'endurance et de pouvoir effectivement grimper. Par contre, ce que je constate, c'est que j'ai un peu... telle, j'ai une plénitude qui est inégalée. C'est un sentiment de liberté, là encore une fois, pas pour les mêmes raisons que le Costa Rica, mais là, tu te retrouves dans une situation où là, tu as une espèce de vision, d'un panorama où tu domines et tu apprécies tout ce qui se passe autour de toi à 360°.
- Speaker #1
La nature te fait parfois des surprises de taille, c'est le moins qu'on puisse dire, avec ton périple au Panama. Là, tu es avec ton fils au Panama. Il a quel âge à ce moment-là ?
- Speaker #0
Il va sur ses 10 ans.
- Speaker #1
Et tu vas le voir se faire emporter par une vague ?
- Speaker #0
Oui, exactement. Je crois que c'est probablement l'épisode le plus important de ma vie, en tout cas. où là, tu dois faire face à ta peur. Celle-ci, on va dire qu'elle est rationnelle, puisque potentiellement, elle peut t'enlever une vie. En quelques mots, en fait, on est effectivement au large d'une plage au Panama qui est connue, Bluff Beach, qui est plutôt connue pour être une plage de surfeurs. Donc, ce n'est pas une plage où on s'y baigne quotidiennement, mais on peut effectivement... tremper ses pieds et en tout cas être amie auteur. Et je suis avec mes deux enfants, surtout ma fille, main dans la main avec elle, donc vraiment sur le bord. Et puis mon fils fait un pas de trop et là, il est totalement aspiré. À ce moment-là, mon compagnon, en fait, qui est posé sur sa serviette, il se relève brutalement. Et en fait, il arrive vers nous. Je tente. Le tout pour le tout, pour essayer de plonger et aller à son secours. Je me fais refouler au bout de deux vagues, alors que je suis plutôt une bonne nageuse et une surfeuse. Et c'est là qu'en fait, je mets toute mon énergie à me dire que c'est mon compagnon qui va y aller. Et en fait, très rapidement, ils se retrouvent tous les deux au large, au point qu'ils me voient de la taille d'un grain de riz là où ils sont. Et puis moi, je commence un périple où j'essaye de courir et de faire en sorte de pouvoir, en parallèle de ce qui se passe pour eux au large, de pouvoir suivre le long du sable. Et là, je ne sais pas comment expliquer, je ne sais pas comment dire. Le temps est... Là, pour le coup, je ne sais pas. Je ne sais plus le temps, je ne sais plus où je suis, je ne sais plus combien de temps s'est écoulé depuis le début. Et là, il est question de ne pas paniquer. Là, il faut vraiment réfléchir. Et ce que j'oublie de préciser, ce qui est quand même assez fou, c'est que cette plage est complètement déserte. Il y a une cahute où on a mangé une heure avant. Il n'y a personne, donc ça veut dire qu'il n'y a pas de sauveteur. Ça veut dire qu'il n'y a aucune possibilité de pouvoir avoir des premiers secours. Et là, il se passe plein de choses dans la tête. Pour ma fille... qui plus tard me le raconte, ce qu'elle voit, c'est que potentiellement, elle peut perdre trois personnes. Moi, je vois partir mon compagnon et mon fils. Enfin voilà, il se passe plein de choses. Et puis dans l'intervalle, mon compagnon, à un moment donné, l'a tenu d'une certaine façon. Les vagues les ont refoulées. Il a réussi à le récupérer. Mon fils, fatigué, commence à lui asséner quand en gros, il sent qu'il va mourir. Une pression incommensurable pour mon compagnon qui se dit que s'il revient tout seul, ça va être assez tragique. Écoute, la fin est heureuse. Ils reviennent au bout d'un certain temps. Et là, mon compagnon brandit mon fils qui a perdu entre-temps son maillot et qui arrive tout nu. Il commence à décomplexer la situation en lui disant « Tu vas quand même pas montrer ton zizi à tout le monde. C'est aberrant. Pour pouvoir très rapidement... à ce qui s'était passé.
- Speaker #1
On part à nouveau voir des vagues de manière peut-être un peu plus calme cette fois-ci. Nous sommes à Hawaï et tu veux absolument voir de près une vague mythique, une vague de plus de 20 mètres de hauteur, l'un des spots les plus mythiques d'ailleurs et redouté de l'archipel hawaïen.
- Speaker #0
Jaws, la vague mythique de Jaws.
- Speaker #1
La fameuse.
- Speaker #0
Oui, exactement. dont on a vu bon nombre de surfers et surtout de surfers en héliporté, comme l'heure d'Hamilton, qui se sont effectivement essayés. Elle est effectivement redoutable et redoutée. L'idée, c'est d'y aller. On part en randonnée sans GPS, sans aventure. Évidemment, il n'y a aucun tracé qui permet de dire ... où elle se trouve, donc c'est au petit bonheur la chance. Si on la voit, tant mieux, sinon tant pis. C'est un moment assez époustouflant, fascinant, parce que de près... Et en vrai, là on est vraiment dans du vrai, ça prend vraiment une toute autre dimension que ce qu'on peut voir à la télé.
- Speaker #1
La nature est belle quand il s'agit de faire la rencontre avec des animaux qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans d'autres contextes. Là nous sommes avec toi en Jordanie, nous sommes dans un désert sauvage, un désert spectaculaire. On est où exactement Aurore ?
- Speaker #0
On est dans le désert de Wadi Rum.
- Speaker #1
On raconte que dans ce désert, il y a le soldat britannique Laurence d'Arabie qui se serait lavé dans l'une des sources naturelles de ce désert. Toi, tu n'as pas croisé de soldats anglais là-bas ?
- Speaker #0
Non, ça n'a pas été le cas. Non, plutôt des bédouins à l'hospitalité absolument incroyable. C'est probablement un des souvenirs les plus importants que j'ai eus dans mes aventures. Moi, ça m'envoûte pleinement. Le désert est vraiment un endroit où j'ai vraiment ce sentiment d'être en plénitude, en sérénité, où le silence est apaisant. Et en fait, tout est à couper le souffle, que ce soit les couleurs, un mélange de rouge, d'ocre, un mélange de sable fin, un mélange de roche. On séjourne dans une tente bédouine. Et là, on décide de passer la nuit à la belle étoile. Donc là, on a un gros tapis qui est vraiment posé sur le sol. Et on est en pleine contemplation du ciel étoilé. C'est absolument subliminal. On commence un peu à relâcher et à s'endormir. On entend un bruit. On se pose la question. On se relève. On commence à marcher dans le sable. On fait quelques centaines de mètres et là, on se retrouve nez à nez avec un renard roux. C'est vraiment de l'inattendu, de la surprise, de la bonne surprise, c'est-à-dire un battement de cœur parce que c'est la rencontre avec un animal dont on sait que ça peut présenter un risque. Et en même temps, tu te dis, tu fais confiance à ce qui se passera.
- Speaker #1
Ce sont toutes ces aventures qui t'ont donné envie d'aller encore plus vers l'humain pour proposer des accompagnements de transformation, puisque toi tu as senti qu'il était possible de se transformer par l'aventure, tu as eu envie d'aider les autres avec ton entreprise Orca, tu insistes sur le fait qu'on n'est pas dans une émission de télé-réalité genre Koh-Lanta par exemple, où on ne va pas faire une team building ou un escape game ou que sais-je, on n'est pas non plus dans un stage de survie, non. On est dans quoi du coup Aurore ?
- Speaker #0
C'est en fait une expérience immersive multisensorielle. L'idée, c'est de plonger les gens, les individus, au cœur de la nature sauvage, en environnement extrême, pendant un temps court. Et l'idée, c'est de les faire se réacclimater, puisque ce sont des environnements qui, par mon choix, sont des biotopes différents, que ce soit du désert, le climat aride, du polaire. ou climat tropical, l'idée, c'est de pouvoir connecter, en fait, l'individu à la nature dans un cheminement qui est, en fait, apparenté à du biomimétisme, c'est-à-dire reproduire, finalement, ce qui se passe pour les animaux, les espèces végétales, ce qu'ils font, eux, dans la nature pour pouvoir, clairement, essayer d'upgrader, en fait, la situation et surtout faire en sorte que chacun arrive Merci. à évoluer et à transformer ses peurs en force mentale. Donc c'est une discipline. L'idée, c'est de sortir effectivement de sa zone de confort, d'essayer d'éprouver un certain nombre de choses. Pourquoi sortir de sa zone de confort ? Parce qu'à un moment donné, ce que je dis, c'est qu'il faut avoir un peu une sensibilité et ressentir les choses. À partir du moment où tu ressens, c'est que tu es vivant. Si tu ne ressens pas, c'est qu'il y a un problème. Il faut ressentir. Il faut arriver à aller un peu dans la douleur. Je fais juste peut-être une petite parenthèse. Il y a un concept qu'utilise une ultra-traileuse, Courtney Dowater, qui parle de pain cave, le moment pour elle où l'athlète atteint ses limites. physique et mental, c'est-à-dire c'est l'instant même où en fait la fatigue, la douleur, la lassitude deviennent tellement insurmontables que tout devient un effort et c'est plus possible. Mais en fait, quand tu reprends la situation... Ce qui est important, c'est qu'au lieu de fuir cette douleur, il faut accepter. Il faut accepter de la transformer et que ce soit un moteur pour continuer à avancer. Donc en fait, l'idée, et c'est en ça effectivement que j'emmène les gens à se dépasser, c'est de pouvoir repousser ses propres limites. À partir du moment où tu transformes le tout en opportunité, c'est là que tu vas continuer à avancer. Il faut que tu arrives à aller au-delà des murs et affronter les obstacles.
- Speaker #1
Cet accompagnement, il se fait en plusieurs étapes. Il y a notamment des expéditions qui sont organisées de quatre jours au cœur de la nature sauvage, en environnement extrême. Concrètement, il se passe quoi pour les gens que tu accompagnes pendant ces quatre jours ?
- Speaker #0
Plein de choses. En fait, c'est un mélange. C'est un alliage entre la préparation mentale et la préparation physique, puisque pour moi, les deux vont de pair. Les participants sont déconnectés. ils partent effectivement ces quatre jours sans connexion avec ni leur famille ni leur business. C'est vraiment un temps qui est pour eux, ce moment qui est en fait vraiment une bulle. Après, c'est en fait un cheminement qui est assez progressif. L'idée étant qu'il n'y ait pas un programme précis, millimétré, puisque tu le sais, la nature est donc imprévisible. et comme elle est imprévisible, il faut être capable effectivement de pouvoir très rapidement changer et pouvoir varier les différents plaisirs. Mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a toute une dimension dont je parle, qui est en fait cette dimension où il faut que la personne puisse faire un atterrissage en douceur, où elle commence à observer, elle ralentit. Je parle de ralentir le temps, d'être capable d'apprécier ce qui se passe, son environnement, la biodiversité. respect du lieu, puisque ce sont des lieux qui sont symboliquement, méticuleusement, la plupart isolés. Ensuite, il y a une dimension qui est, on va dire, le fil rouge de tout ce que je propose dans l'approche. C'est tracté par la science des émotions, puisque l'idée, c'est de pouvoir accélérer cette transformation pour pouvoir être adaptable et résilient. Ça suppose... Tu poses le pouvoir justement de travailler sur les émotions, c'est-à-dire de faire aussi pivoter les émotions. Donc tu passes d'émotion, c'est ce qu'on appelle la régulation émotionnelle, tu passes d'une émotion négative et tu la transformes en positive. Tu vois, de ta tristesse, tu essayes de la faire pivoter en joie. Et donc c'est tout un corpus où l'idée c'est de prendre ce que chacun intérieurement, en fait, sa propre empreinte, son ADN, et de travailler là-dessus et d'écouter en fait ce qui se passe pour chacun au travers de défis, d'activités, que ce soit individuel et collectif avec un effet d'entraînement de groupe.
- Speaker #1
Donc on n'est pas seul quoi, c'est un peu comme un camp d'entraînement finalement.
- Speaker #0
Exactement, c'est une sorte de camp d'entraînement c'est exactement comme ça que je le traduis quand je l'explique à mon jeune ado de 13 ans c'est ça, c'est un camp d'entraînement où on peut où l'idée, c'est que chacun va effectivement exprimer un certain nombre de choses, poser, accepter d'être au même niveau, finalement. On travaille dans un environnement difficile, mais qui est à la fois mirifique, puisque les lieux sont absolument aussi magiques, superbes.
- Speaker #1
Tu as des exemples de lieux à me donner ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Il y a une île qui est située au Cap Vert, qui est Saint-Antao, qui est une île qui est particulièrement propice parce qu'elle a ce côté très escarpé, avec des dénivelés différents où il y a plein de travail qui peut être fait sur la difficulté. Elle est pousse-soufflante parce qu'elle est aussi en plein cœur d'une nature qui est complètement sauvage. La partie polaire, il y a la Suède. La Suède qui est au milieu d'un lac isolé à 70 km de la première âme. Pour ceux qui ont en tête le repère de l'univers Jack London, c'est exactement ça. Des cabanes en bois sur deux îles. Tu as aussi l'Espagne avec le désert des Bardenas. Là, c'est plus proche climatiquement. de ce qu'on connaît, nous, en France, mais néanmoins, qui a cette particularité d'être en fait une steppe aride. Donc, pareil, avec un paysage qui est immaculé et qui est pareil, totalement isolé.
- Speaker #1
Pour me laver, j'aime bien avoir mon confort. Est-ce que je dois l'oublier pendant cette expédition ou est-ce qu'il y a quand même une notion de confort qui est importante ?
- Speaker #0
Dans certains cas, il faut l'oublier. Mais cet inconfort-là... te poussent à apprécier et avoir cette gratitude de ce que tu es et de ce que tu as quand tu reviens. Le simple fait de ne pas pouvoir boire un café pendant quatre jours et de revenir, là, ton café n'a pas la même saveur. Ou ne serait-ce que, comme tu le dis, une simple douche, quand tu n'as pas pu te laver pendant quelques jours et que tu reprends ta douche. en revenant, autant te dire que t'en profites. Tu vas aussi faire attention parce que t'auras aussi pris conscience d'un certain nombre de choses et du respect de la nature et de ne pas trop consommer par rapport à notre planète. Mais voilà, t'auras vécu ça. Après, il y a plein d'autres choses. On parle d'inconfort. On peut pousser le schéma jusqu'à une immersion en eau glacée. Ce que je fais, moi, en Suède. dans le lac. Donc là, c'est pareil. Donc là, on est déjà dans un inconfort qui est plus proche de la pencave que décrit Courtenay.
- Speaker #1
Comment ça se passe pour manger, pour boire également ? Là, c'est de l'autonomie ou ça se fait en groupe ?
- Speaker #0
Ça se fait en groupe. Pareil, il y a un mix. Alors, il faut imaginer qu'il y a un côté un peu frugal. Donc, c'est pas qu'on ne mange pas à notre faim ou on ne boit pas à notre soif. Mais l'idée, c'est aussi, ça fait partie en tout cas de cette expérience, c'est quand on repousse ses propres limites, c'est aussi imaginer qu'on n'aura pas la possibilité d'ouvrir le frigo et de prendre un coca pour se désaltérer.
- Speaker #1
Avant les quatre jours d'expédition extrême dont on parlait il y a quelques instants, il y a des étapes forcément de préparation. Ça commence par un retour à l'essentiel en pleine nature, sans connexion. J'apprends et je ressens quoi ? À ce moment, à quoi sert le silence ? Quelle est la force et la puissance du silence, Aurore ?
- Speaker #0
En fait, l'idée, c'est vraiment d'être seule, un peu comme seule au monde. Et là, c'est le temps, effectivement, d'une journée. Tu n'as pas de smartphone, pas d'écran, rien. Tu es déconnectée. Le seul point, c'est que tu entends des bruits. Tu ne sais pas ce qui peut se passer. t'éloigner de tout civilisation, on va dire, en tout cas proche. Et là, l'idée, c'est vraiment de ressentir. Comment tu te positionnes ? Qui suis-je ? Est-ce que tu vas avoir une notion du temps ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu bouges, tu bouges pas ? Qu'est-ce qui se passe ? J'entends un bruit, comment je réagis ? Comment tu peux appréhender ? Souvent, tu sais, le silence, je dis souvent que le silence et d'or parce qu'en fait... et surtout parce qu'il force l'ennui et que l'ennui permet vraiment de rétablir des paramètres qui sont innés et qu'on retrouve dans la nature.
- Speaker #1
Alors ensuite, il y a un entraînement ciblé. Il se passe quoi au moment de l'entraînement ciblé ? Ça ressemble à quoi un entraînement ? Qu'est-ce qu'on vient y chercher ? Est-ce que c'est dur ? Est-ce qu'il faut avoir des conditions physiques vraiment bien développées ? Ou est-ce que pas forcément ? Toi, tes entraînements perso, ils se passent comment, Aurore ?
- Speaker #0
En fait, c'est un couplage entre une préparation mentale et une préparation physique. L'idée, c'est de commencer à se projeter dans ce qui sera ensuite l'expérience d'après de demain. Et donc, l'idée, c'est de se dire qu'un mois avant l'expédition, la personne va se concentrer sur un certain nombre de choses. par exemple le... Je lui explique que ça serait bien, même si ça paraît d'une simplicité déconcertante, de porter ses courses le plus possible pour pouvoir régler et arriver à avoir une discipline de pouvoir être lesté, de pouvoir supporter le poids. alors on n'est pas dans de la douleur ça va être aussi si je prends l'autre versant qui est donc la partie mentale ça va être de se consacrer à s'immerger dans la cinématographie avec des films qui sont propices à développer des repères d'un point de vue aventure. Donc pareil, je fournis une top liste de ce qu'il y a à voir et des conseils pour pouvoir ensuite augurer des silences, des moments aussi de méditation, pleine conscience.
- Speaker #1
Et puis ensuite, après la grande expédition, les quatre jours, vient aussi le débrief de l'aventure. Là, c'est le moment où j'imagine, on vient réévaluer les priorités qu'on a dans la vie, en fait. Oui,
- Speaker #0
et c'est avant tout, en fait, c'est un ancrage, en fait. C'est-à-dire que la transformation, elle a été vécue parce qu'elle a été expérimentée. Elle a été réelle en expédition. Et là, l'idée, c'est de dire qu'il faut. impérativement maintenir ce continuum, responsabiliser et surtout autonomiser chacun des participants, de telle sorte à ce qu'il y ait cet ancrage. C'est-à-dire qu'en fait, tout ce qui a été appris sur place, ne disparaisse pas après, et qu'ils puissent l'alimenter dans un environnement qui va être le quotidien, c'est-à-dire le retour au quotidien.
- Speaker #1
Aurore Meno, merci infiniment de nous avoir parler de ton parcours d'aventurière, de nous avoir expliqué également comment les explorations avaient changé ta vie et t'ont transformé, toi. Je vais vous laisser dans la description de cet épisode le lien vers ton entreprise qui s'appelle Orca. Orca, ça s'écrit O-R avec le tiré K-A-H. C'est bien dit, c'est ça. Je ne me trompe pas. Si vous avez des questions à poser au Roi et si vous avez envie de découvrir son accompagnement en pleine nature, n'hésitez surtout pas. Et donnez-nous également des nouvelles une fois l'aventure réalisée. On est preneurs. Et puis d'ici là, n'hésitez pas à soutenir ce podcast en vous abonnant aux Aventuriers sur vos plateformes de podcasts préférées. Merci à vous. On se retrouve dans un mois avec un couple d'aventuriers. Salut !
- Speaker #2
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