Speaker #0Mardi 2 juin 2020, c'est un peu la rentrée des classes pour moi. J'ai une petite boule au ventre. 1, 2, 1, 2, 1, 2. Tout le monde m'entend bien ? Je vais explorer une autre facette de mon métier. Je vais suivre une formation pour faire du doublage. Et pour ça, j'ai choisi la Rolls-Royce, le meilleur directeur artistique de paix. Alors, je suis Alexander. Bienvenue dans cette formation suite à voix et change de voix. Oh, un comique. Alors pour ceux qui n'auraient pas saisi l'extrême finesse du jeu de mots, et au vu de vos regards de veau, y'en a... C'est... Sui... Ta... Voix... X... X... Et change de voix... Je sens que ça va être long. Doublage, voix-off, voice-over, livre audio, pub carrefour, voyance par téléphone et service après-vente d'artis, tous les métiers de la voix n'auront plus aucun secret pour vous. Je vais vous donner toutes les astuces, les tips, les tricks, les trucs et trucages, les martingales, les chafouineries, les ruses, les secrets, grâce à moi, mon humour, et votre compte professionnel de formation. Dans ton coude. Dans ton coude. Non c'est pas le Covid, c'est juste un chat dans la gorge. Non c'est pas un chat, c'est la ménagerie de chez Bouglion que t'as là. Ouais bon attends, le temps que je me remette de ça... Euh toi là, moustache. Moi ? Ouais, toi. Prends mon micro et présente-toi. Euh, ok, je vais me présenter sans le micro par... Haha, t'as peur du micro, moustache. Non, j'ai pas peur du micro, mais comme tu viens de cracher dedans, tu vois... Mais pour faire ce métier, tu dois apprivoiser le micro, t'en faire un ami. Mais j'ai pas peur du micro. Mais tu sais que t'as une voix un peu particu... Tu l'air, t'as un chouintement. C'est un espèce de truc entre Lynn Renaud et Isabelle Mergot, tu vois. Quoi ? Tu vois, ça fait bonsoir, bonci. Enfin, tu vois, t'as toutes tes dents, toi. Voici le huitième épisode des Dessous de Savin. Ça y est, les masques commencent à tomber. La France sort à nouveau dans les rues. À Paris, les terrasses sont bondées, les champs d'oiseaux recouverts par le bruit de la circulation. La vie, celle qui marche sur la tête, qui court après je ne sais quoi, a repris. Alors que certains ont vécu cette pause avec philosophie, peut-être comme le point de départ d'une nouvelle façon d'appréhender les choses, d'autres au contraire ont vu leurs plus grandes angoisses les submerger. Ils sont devenus de grosses cocottes minutes prêtes à exploser. Pleine de jugement, de colère, de peur de manquer, de peur de ne plus être, de ne plus paraître, et puis de disparaître. Alors on est tous pareil. On a tous peur de mourir, on a tous peur de clapeter avant d'avoir fait ce qu'on voulait faire. Le problème avec ces grosses cocottes minutes prêtes à exploser, c'est qu'elles ne voilent même plus leurs angoisses, ne serait-ce que par politesse. Et qu'elles font vraiment chier les autres. C'est un peu ce que j'ai vécu ce matin-là. Alors, premier exercice très simple. Une scène de flamby. Bamby. Ça c'est du gâteau. Piece of cake. Salut ! Ok Olivier, coupez, ça nous casse les oreilles ce truc. Ok, trois personnages. La lapine, Pampan, la biquette, Bambi, le putois, Fleur. Bambi qui trouve que sa fouette commence à renifler partout, tombe sur le cul du putois, trouve que ça sent bon et l'appelle Fleur. Ok moustache, tu fais Fleur. Moi ? Bah oui toi. Tu vois d'autres moustaches ici ? Bah oui mais... Par mademoiselle peut-être ? Non mais moi j'ai la voix de Barry White à côté de ce qu'on entend là dans l'extrait. Moi je suis directeur artistique, j'ai l'oreille absolue. Allez Olivier, envoie la sauce, comme on dit à Pigalle. Oh, ne laisse le dire. Il peut m'appeler Fleur si ça lui fait plaisir. Coupez, coupez, coupez. C'est à chier. Bah oui, ce personnage, il a 3 ans, c'est pas fait pour moi, ça. Moi, je me demande si c'est ce métier qui est vraiment fait pour toi. Bon, t'as bossé où avant ? T'as fait quoi ? T'as bossé avec ta voix un petit peu ? Je suis comédien, donc oui, j'ai bossé avec ma voix, oui. Ah bon ? Alors où ça ? Au cabaret, au théâtre. Top, top, top, top, top, moi, moi, moi, moi, moi, toujours moi. Il est là qu'il me déroule son CV, là. Eh oh, moi aussi, j'ai fait des choses, hein. Moi, j'ai touché les étoiles, hein. J'étais à ça, à ça, des stars d'Hollywood. Moi, je suis à ça de te foutre ton micro dans le cul pour voir si... si ça fait de la reverb. Moi, j'ai sublimé Richard Gere. J'ai magnifié Tom Hanks. J'ai eu l'Oscar du meilleur acteur avec Colin Firth. J'ai transcendé Coco Lapin. Alors, tu vois, moi aussi, j'ai un CV comme le bras et puis j'en fais pas toute une montagne. J'ai 9 octaves dans la voix. Moi, je double ton père, ta mère et ton chien dans la même scène. Ah non, mais les égaux de comédien, je te jure. Faut se les taper. Bon, allez, moi, je me... Bah, où est-ce que tu vas ? On n'en a pas fini, là ? Alors, lui... Je sais pas, moi. C'est quoi ton projet pour ma... mise à mort, me faire jouer Julia Roberts ? Comme ça t'auras le final de ton stand-up avec ton micro là. Ah ouf, je te rappelle qu'on est boudiné dans 30 mètres carrés, alors on t'entend très bien sans. Eh gamin, tu te rends compte que t'es en train de te griller là ? Ah bon ? Parce que t'avais l'intention de me faire bosser peut-être ? On sait pas, bah peut-être, et où ? Allez, ciao. Oh, moustache, reviens ! Reviens ! Bah enfin, mou... Tu veux pas toucher les étoiles ? C'était le huitième épisode des Dessous de Savant. On se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles aventures. En attendant, vous pouvez vous abonner à ce podcast sur toutes les plateformes et n'oubliez pas de mettre 5 étoiles et un avis sur Apple Podcast, si vous avez aimé, évidemment. N'hésitez pas à partager ce podcast, à en parler autour de vous et retrouvez-moi sur Facebook et Instagram, at Sébastien Savant. Bonne semaine à tous.
