- Speaker #0
Comme on dit souvent, on est tous ensemble pour faire le plus beau des spectacles. On n'est pas les uns contre les autres, on n'est pas là pour faire le meilleur des numéros. Au contraire, on est là pour tous s'entraider, pour aller vers ceux qui ont le plus de difficultés, pour réussir à les mettre en valeur et que le spectacle soit réussi à la fin. Et puis de donner le sourire tout simplement. Enfin moi, je pense que la plupart des publics, on a besoin de sourire, on a besoin de s'amuser. On n'était pas essentiels au confinement, mais alors qu'en vrai, je pense vraiment qu'on est quelque chose d'essentiel. Le sourire, c'est essentiel dans la vie.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue sur les Émerveilleurs, un podcast avec des entrepreneuses et entrepreneurs qui enchantent le monde, leurs équipes, leurs clients et leurs entreprises. Je m'appelle Emmanuel Lecinge, j'aide les entreprises à améliorer leur pilotage et leur rentabilité et je suis passionné par l'impact de la magie humaine au quotidien. Dans ce podcast, je discute avec des dirigeantes et des dirigeants qui distillent chaque jour cette magie à leur façon. Aujourd'hui, je reçois Jaja et Binz qui forment depuis 10 ans des centaines d'élèves aux arts du cirque avec leur école Esprit Cirque. S'émerveiller, soi et les autres, retrouver son regard d'enfant tout en se dépassant, ce sont les valeurs de ces deux artistes qui se sont bien trouvées. Leurs deux CV sont juste impressionnants avec des dizaines d'habits pratiques, des formations et des références comme Fratellini, Disneyland Paris, Bouillon ou Grusse. Mais en plus d'être des artistes et des formateurs complets et accomplis, il forme aussi un duo d'entrepreneurs passionnés et passionnants. Alors découvrez maintenant l'histoire de Jaja et Binz d'Esprit Cirque. Merci de nous recevoir ici à Esprit Cirque. C'est la première fois que je fais un podcast avec deux personnes. Alors je ne sais pas comment ça va se passer, mais je vais essayer. Et pour démarrer, est-ce que vous pouvez commencer par vous présenter d'abord Jaja, puis après Binz ?
- Speaker #2
Allez, honneur aux dames. Moi, je m'appelle Javotte. et puis je suis la gérante de l'école de cirque donc avec Binz qui se présentera après et ça fait maintenant 10 ans qu'on a cette école de cirque et donc moi Binz je m'appelle Vincent mais au cirque on m'appelle Binz et donc voilà aussi créateur de l'école de cirque depuis
- Speaker #1
10 ans de cette belle aventure et à côté de ça 30 ans de passé de cirque d'accord donc vous l'avez dit l'école elle a 10 ans vous avez fêté ça l'année dernière il y avait une super fête c'était très beau et très émouvant très bien et donc il y a l'école vous faites aussi, qu'est-ce que vous faites finalement comme activité Esprit Cirque ?
- Speaker #2
Très varié
- Speaker #0
On partage, comme on dit partout où on a besoin de sourire surtout on fait plein de prestations, donc des cours à l'année donc vraiment comme un club de sport avec des cours accessibles dès 3 ans jusqu'aux cours adultes avec 200 élèves cette année et on travaille aussi sinon avec beaucoup de structures diverses, on est beaucoup dans le handicap l'hiver, dans la réinsertion sociale ... Vraiment d'utiliser l'outil de cirque pour redonner confiance en soi, pour vraiment le côté aussi plus pédagogique, dépassement, ouverture vers l'autre, etc. Et on travaille avec les écoles, des centres de loisirs. On fait des animations dans des cinémas pour des premières parties. On va dans des galeries marchandes animées le temps des vacances scolaires. Enfin, voilà, on va partout où on a besoin de nous.
- Speaker #1
Et votre parcours à tous les deux ? Binz, tu parlais de 20 ans de cirque avant Esprit Cirque.
- Speaker #0
30 ans bientôt, 30 ans. J'ai commencé en école de cirque, j'avais 6 ans. Je laisse faire le calcul. J'avais 6 ans dans une petite école. J'étais le premier élève d'un prof de cirque qui venait d'ouvrir son cours de cirque dans mon village. J'ai été pris de passion dès tout petit, jusqu'à grandir et jusqu'à avoir l'opportunité d'après de passer un diplôme pour être professeur de cirque. C'était un petit peu un coup de bol parce que je me... Je ne pensais pas partir là-dedans au début. Et il y a eu un jour où j'ai eu l'occasion, je me suis dit, ça, c'est la chance de ma vie, je l'ai saisie. Puis voilà, dix ans après, je vis mon rêve de gosse.
- Speaker #1
Génial. Et toi, Gérard ?
- Speaker #2
Moi, je n'ai pas vraiment commencé par le cirque, mais par la gymnastique. Et j'ai arrêté parce qu'après, au niveau de gymnastique, ce n'était pas du tout, en fait, ce n'était plus mes valeurs, ce n'était plus du tout... l'ambiance sympathique et tout, donc j'ai arrêté. Et en fait, je voulais continuer dans le sport. Et en fait, c'est mon papa qui m'a trouvé, à l'époque où il n'y avait pas Internet, qui m'a trouvé sur le lieu de travail où il avait un petit accès à Internet, une annonce chez Annie Fratellini, donc à l'école de cirque anciennement à La Villette. Et donc, j'ai passé les épreuves, j'ai été recrutée, et du coup, c'est là où j'ai commencé, à 14 ans, l'école de cirque. Chez Annie Fratellini. Et après, ça a continué. J'ai bossé à Disneyland Paris, au Cirque d'Hiver Bouglione, chez les Grusses, sur les gros bateaux de croisière aux Etats-Unis, en Floride, et tout. Et après, j'ai voulu rajouter une petite corde à mon CV et à mon arc. Et puis, une corde à mon chapiteau. C'était surtout aussi de passer un diplôme qui pouvait me diversifier. Donc, je n'étais plus qu'artiste. Je pouvais aussi l'enseigner. Et ça, ça me portait plus à cœur aussi. D'enseigner ce que moi, j'avais appris et de la façon dont on me l'avait appris.
- Speaker #1
Et alors, comment, à un moment... Vous décidez de créer Esprit Cirque. Comment vous vous rencontrez ?
- Speaker #0
Comment on se rencontre ? Du coup, on se rencontre en formation cirque. Moi, quand j'ai passé mon diplôme pour être professeur des arts du cirque, donc le BPJEP cirque, le diplôme d'État, j'étais en contrat de professionnalisation avec Pierre et Vacances. C'était l'entreprise qui nous accueillait pour passer le diplôme avec une école de cirque. C'était Pierre et Vacances à Port-Bourgenay, mon lieu de formation. Et il y avait une petite responsable là-bas de l'école de cirque qui s'appelait Javotte. Donc, on s'est un peu rencontrés sur un trapèze. C'était donc au début ma responsable. Mais après, elle a rapidement rejoint notre formation puisque ce diplôme n'existait pas avant. Donc, on s'est retrouvés dans la même formation pour passer ce diplôme ensemble. Et puis après, on a vite vu qu'on venait de deux milieux de cirque différents. Moi, je faisais plus du cirque de rue, école de cirque. Elle a fait vraiment les grands cirques, l'artistique. Moi, j'étais plus jongleur, équilibriste. Elle, elle était plus trapéziste, acrobate. On a vu qu'à nous deux, on faisait un duo un petit peu complémentarisé. Exactement. Et qu'on a pu, après, du coup, faire des numéros de portée acrobatique sur un rola-bola. Donc, on faisait même des numéros où on mixait nos compétences.
- Speaker #2
On a essayé. Moi, j'ai essayé de le transformer en acrobate aérien. Bon, ça n'a pas marché. Il a essayé de m'apprendre à jongler vraiment. mieux que ce que je savais faire avec mes trois petites balles et mes trois petites massues, ça n'a pas marché non plus. On reste sur... On a progressé un petit peu, mais non,
- Speaker #0
on reste sur le coup de tête. On a nos spécialités, chacun encore aujourd'hui. Même dans l'enseignement, on a nos choses qu'on préfère, même si les élèves ne le savent pas forcément. On a nos choses et on est plus calés.
- Speaker #2
Ils s'en rendent compte au bout d'un moment.
- Speaker #1
Et alors, qu'est-ce qui fait à un moment ? Donc ça, c'est la rencontre. Qu'est-ce qui fait à un moment que vous vous dites « Mais on va monter notre école de cirque ? »
- Speaker #2
Déjà, je pense qu'on avait l'envie. Déjà, je pense séparément, mais séparément, on avait déjà cette envie. Et en fait, on voulait aussi rester ensemble. Et l'idée, elle est vraiment venue, je pense, naturellement. On ne s'est pas dit un jour, qu'est-ce qu'on fait dans le futur ou quoi. Quand on s'est mis ensemble, je ne sais pas, ça a été naturel de se dire, on va monter en fait une école et on va mettre notre expérience à profit. Mais... pour nous cette fois, puisqu'en fait, moi, je travaillais tout le temps pour quelqu'un d'autre, lui, il travaillait tout le temps aussi pour quelqu'un d'autre, on avait passé notre diplôme, voilà, maintenant, on a un diplôme, il faut l'exploiter et puis il faut faire quelque chose de ce diplôme.
- Speaker #0
Et moi, j'ai toujours voulu transmettre plus qu'être artiste, vraiment. Alors, j'aime bien me mettre en scène, mais depuis tout petit, j'idolâtrais mon prof de cirque, justement, je me suis dit, la première fois que je l'ai vu, il m'a mis son doigt dans le nez, il m'a fait une blague, j'ai dit, un adulte peut faire ça, et ça m'a vraiment transcendé. Et pour moi, c'était vraiment ça, de rester au contact aussi avec les enfants pour rester aussi un petit peu un enfant avec les contraintes d'adultes aujourd'hui. Mais voilà, pour pouvoir vraiment transmettre.
- Speaker #2
Et du coup, maintenant, tous les jours, il met son doigt dans le nez.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
J'ai arrêté avec le Covid pendant un moment. Heureusement, ça s'est arrêté.
- Speaker #1
Avec les masques. Super. Est-ce que vous avez quelques chiffres clés ? Donc peut-être le nombre d'élèves, le nombre de prestations que vous faites par an ? Ça fait dix ans déjà.
- Speaker #2
Ça fait 10 ans. On est à 200 élèves, peut-être un petit peu plus encore cette année. On a atteint les 200.
- Speaker #0
En moyenne, entre 20 et 30 élèves supplémentaires par année de fonctionnement.
- Speaker #1
Et donc, la raison d'être, j'aime bien cette question, parce que c'est au-delà d'avoir une entreprise, notamment dans votre cas, il y a vraiment des valeurs, des notions de... d'objectifs d'émerveillement. C'est quoi la raison d'être d'Esprit Cirque ?
- Speaker #0
Les valeurs d'Esprit Cirque, comme on dit souvent, c'est que déjà c'est un endroit où on est ensemble. Comme on dit souvent, on est tous ensemble pour faire le plus beau des spectacles. On n'est pas les uns contre les autres. On n'est pas là pour faire le meilleur des numéros. Au contraire, on est là pour tous s'entraider, pour aller vers ceux qui ont le plus de difficultés, pour réussir à les mettre en valeur et que le spectacle soit réussi à la fin. Et puis de donner le sourire tout simplement. Moi, je pense que la plupart des... La plupart des publics, on a besoin de sourire, on a besoin de s'amuser. On n'était pas essentiels au confinement, mais alors qu'en vrai, je pense vraiment qu'on est quelque chose d'essentiel. Le sourire, c'est essentiel dans la vie.
- Speaker #2
Je sais que quand les enfants ou les adultes passent la porte, mon but, c'est qu'ils passent un moment spécial. On oublie les problèmes. On essaie vraiment que, quand on est ici, mais que ce soit autant pour eux-mêmes que pour nous, on oublie les problèmes. Et puis, on se donne à fond et on partage vraiment ce moment tous ensemble pour faire des exploits, pour se dépasser, pour s'amuser, pour avoir un petit moment de bonheur dans sa journée. Ça fait du bien.
- Speaker #0
Et aussi, voir les gens te surpasser. Moi, je vois surtout avec le public en situation de handicap, quand on arrive à les faire se balancer sur un trapèze. Quand on voit l'émotion qu'il y a dans la salle, quand les gens ne s'attendent pas à voir ça, moi je sais que j'ai toujours une petite larme, j'ai une relation assez particulière avec le handicap parce que j'en avais dans ma famille, et je sais que quand j'arrive à aller voir ce super-sé faire des choses extraordinaires, je suis le plus heureux du monde, c'est mon meilleur salaire comme je dis.
- Speaker #2
Je ne sais pas si c'est des valeurs ou quoi, mais c'est vrai qu'hier par exemple, on était au Jardin d'Olonne qui est un EHPAD, et en fait on a fait monter une... personnes âgées, qui étaient en situation un peu de handicap, de plein de choses, sur la boule, en équilibre. Et là, en fait, alors que son visage, d'habitude, il n'est pas trop démonstratif parce qu'il est figé, là, il a eu un sourire, il a fait... Il a eu un sourire et là, une puncturation de bonheur. Mais pour nous, la réussite par le sourire. Et peu importe,
- Speaker #0
c'est public. C'est vrai qu'hier encore, pareil, dans le même EHPAD, on travaille avec une maison de retraite sur le long terme aussi. On y va une fois toutes les deux semaines. Et là, hier, quelqu'un est monté sur une ville d'équilibre, 95 ans. Alors, notre record, c'est 98. Et lui, oui,
- Speaker #2
il avait 95.
- Speaker #0
Il faut le faire aussi. C'était une autre personne.
- Speaker #2
C'était une autre personne.
- Speaker #0
Mais voilà, de voir un regard d'enfant dans des personnes âgées, de leur rapporter aussi ce qu'ils nous disent à la fin de la séance. Merci, j'ai oublié mes douleurs le temps d'un instant. Je suis revenu en enfant. pensaient aussi à mes souvenirs d'enfance, à raviver les chapiteaux qui venaient chez eux, tout ça. Et c'est vrai que c'est riche en émotions, en tout cas.
- Speaker #2
Et la dame, excuse-moi.
- Speaker #1
Non, justement, c'est bien. Parlez-en,
- Speaker #0
Tromine.
- Speaker #2
Il y a une dame qui est une petite fille qui fait du cirque et elle avait trop hâte de lui dire « Mais moi, ta grand-mère, je suis montée sur la boule et j'ai 90 ans. » Parce qu'elle, elle a 90 ans. C'est génial, quoi.
- Speaker #0
Nous, on verra à leur âge si on arrive encore à le faire.
- Speaker #2
Je ne suis pas sûre parce que... ...
- Speaker #1
Enfin voilà. Là, vous avez donné quelques exemples. Est-ce que vous avez des grandes réussites en tête ? Des choses dont vous êtes vraiment très fiers pendant ces dix ans ?
- Speaker #0
Ce lieu déjà. Ça, c'était déjà le rêve et l'objectif du tout début. Quand on s'est dit qu'on allait créer une école de cirque, nous, on ne la voyait pas ailleurs que sous un chapiteau. Alors, ce n'était pas la chose la plus simple parce qu'installer un chapiteau en fixe, ce n'est pas du tout dans les cordes, ce n'est pas dans les cases. On a dû changer de PLU de la ville, on a dû passer par plein d'étapes, plein d'épreuves trouvées.
- Speaker #2
C'est la chose la plus dure dans les dix ans.
- Speaker #0
Dans les dix ans, c'est la chose la plus dure pour Niverte.
- Speaker #2
Le chapiteau, de pouvoir trouver un lieu où le poser, de faire toutes les démarches pour qu'on soit dans les normes.
- Speaker #0
C'est qu'on dépend en fait de deux choses. Là, maintenant, on est un ERP, mais on est aussi un chapiteau. Donc, on dépend de deux cases différentes. Donc, par exemple, on m'impose... des poignées de porc réglementaires, mais non, je suis dans un chapiteau, mais ça, c'est tout le fait d'être dans quelque chose d'unique. Vous avez deux grandes cultures différentes.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
le temps de faire comprendre à tout le monde que, ben voilà, et maintenant, c'est fait. Mais voilà, c'est notre plus grande réussite, parce que ça a aussi été, je pense, notre plus grand combat, et moi, je pense que plus on se bat, plus la victoire est belle aussi à la fin.
- Speaker #2
Et puis, c'est vrai qu'une des plus grandes réussites, moi, c'est toi.
- Speaker #0
Bah ouais, moi aussi. Pour dire la petite histoire, le chapiteau, avant de l'installer ici, la toute première chose qu'on a fait quand on l'a monté, c'était pas ici, le premier truc qu'on a fait quand on a réussi à vendre notre chapiteau, quand on l'a monté pour la première fois, c'est marié en dessous. Voilà, on l'a inauguré avec notre mariage en famille, c'était une grande fête et c'est pour ça que ce chapiteau, on va le garder toute notre vie. On en aura peut-être d'autres dans la suite, mais celui-ci, on le gardera toute notre vie.
- Speaker #2
Il devient petit pour maintenant ne faire... les cours avec les 200 adhérents, mais on le garde. C'est la base.
- Speaker #0
Ah bah celui-là, il fait partie de notre famille aussi.
- Speaker #1
J'adore. Je me demandais en fait quelles étaient les grandes étapes qui vous ont amené jusqu'ici.
- Speaker #2
Le diplôme qu'on a passé, déjà la rencontre, ça a été une étape puisque... On n'était pas partis pour, à la base.
- Speaker #0
Non, on venait chacun de l'autre bout de la France. On n'habitait pas du tout... On travaillait ici depuis longtemps, en saison, mais c'est vrai qu'on ne savait pas trop où s'installer.
- Speaker #2
Après le diplôme, la création de l'école, le chapiteau, le trapèze volant.
- Speaker #1
Et du coup, par rapport à ce que vous disiez juste avant ? En fait, moi, j'avais suivi un peu l'épisode du trapèze volant, mais finalement, avec ce que vous avez vécu pour le chapiteau, moi, ça me semblait énorme, le trapèze volant. Finalement, pour vous, c'était presque une...
- Speaker #0
C'était une autre aventure, on va dire.
- Speaker #2
Chercher, en fait.
- Speaker #0
Aller chercher le chapiteau, moi, je pense que c'était plus simple le trapèze volant que le chapiteau. C'était Avignon, c'était encore une autre histoire. Mais c'est vrai qu'on était cherché encore ce trapèze volant. Et alors ça, c'était un coup, pareil, on n'avait pas prévu. En fait, moi, je voulais un trapèze volant parce qu'on a là... capacité de l'enseigner. On est très peu en France aussi à savoir le faire, de plus en plus, mais quand même pas beaucoup. Moi, je me suis toujours dit aussi que c'est ce qui ferait notre différence. Et puis, on a la chance d'avoir une activité unique là dans la région. Aujourd'hui, le plus proche, il a 300 kilomètres à la ronde, il a la thèse de bûche. Et de se dire, voilà, il faut si un jour on a l'occasion de la voir, eh bien, on y va. Et c'est vrai qu'on l'a vu sur le Boncoin, en Corse. On s'est dit, comment on va aller le chercher en Corse ? Moi, j'ai appelé un petit peu, on n'avait pas un copex sur le compte, rien du tout. J'ai appelé un petit peu au culot en disant, bon, est-ce qu'on peut avoir, pour prendre des renseignements et puis de faire une proposition. Et puis au final, la proposition a été acceptée. Donc, on s'est débrouillé pour trouver l'argent, pour pouvoir s'organiser pour aller le chercher.
- Speaker #2
C'est compliqué parce qu'on ne savait pas, il n'était pas monté. On l'a vu sur photo. Donc, à savoir s'il y avait toutes les pièces. Donc, heureusement que moi, je sais que je m'y connais aussi, puisque j'ai enseigné plus de 15 ans le trapèze volant. Mais c'est vrai que, voilà. Il faut faire confiance un minimum là-dessus. Mais c'était une grosse... Le trapèze volant aussi, grosse étape. Mais le chapiteau, comme on n'en avait pas parlé avant et qu'on ne l'avait pas mis sur les réseaux et tout, c'est vrai qu'il est passé un peu moins... Enfin, il est passé plus inaperçu, en tout cas.
- Speaker #0
Il y a plein de gens qui croient qu'on a commencé sous ce chapiteau. En réalité, non. Avant, on louait des salles, on se déplaçait de salle en salle. Notre camion était rempli tout le temps. Et on déchargeait un lundi quelque part, un mardi autre part. Et avant de réussir à... à trouver un endroit fixe avec le capitaux.
- Speaker #1
Et c'était quoi ? C'était des salles polyvalentes ? Parce qu'il faut une certaine hauteur, j'imagine, non ? Non,
- Speaker #2
c'était des salles de cartes.
- Speaker #0
Au tout début !
- Speaker #2
La salle des Rios, d'ailleurs, mais on remercie encore la ville parce qu'elle a été mise à disposition quand même gracieusement au tout début et on est arrivé, comme on disait, ils nous ont dit « Ah, mais c'est vous les clowns ! » Ok ! C'est normal, ils ne connaissaient pas.
- Speaker #0
Aussi, mais on est aussi les trapézistes. Ce n'est pas la même vision.
- Speaker #2
Au début, on a ouvert, on avait un seul créneau. C'était le mercredi après-midi. C'était les salles d'association, mais qui ne sont pas du tout adaptées pour la pratique du cirque. C'est pour ça qu'on mettait des tapis partout au sol.
- Speaker #0
On ne faisait pas d'aérien encore. On faisait tout ce qui se passait au sol. Après, on a eu l'opportunité de louer le gymnase du collège Amiral. Du coup, là, on a pu commencer à installer des trapèzes, on a pu commencer à installer des choses en l'air, puis c'est ce qu'on préfère, nous, et on sait que c'est ce qui attire aussi les gens, de faire du trapèze, de faire du tissu, c'est assez exceptionnel. Et donc, on a réussi à avoir ça jusqu'à ce que ce gymnase arrive en travaux, il devait faire des travaux dedans, donc on n'était pas mis à la porte parce qu'on le savait, mais nous, on avait acheté le chapiteau pour se dire, si on n'a plus de salle, on va créer la note, et puis on avait de la demande aussi, on n'arrivait pas à accueillir le monde qu'on voulait, donc on voulait notre lieu à nous.
- Speaker #1
Donc, vos élèves, finalement, c'est qui et qu'est-ce qu'ils viennent chercher ?
- Speaker #2
Alors, c'est qui ? C'est tout public. Ils sont des petits chouchous à partir de 3 ans jusqu'aux adultes.
- Speaker #0
On ne dira pas l'âge du plus âgé pour le respecter. Voilà.
- Speaker #2
Donc, c'est un public, je pense, qui vient chercher des fois du dépassement de soi, du sourire. de la découverte, de se faire mal aussi. Ils aiment bien avoir mal quand même. Donc, ils aiment bien. Et ils viennent chercher aussi une petite bulle aussi dans leur journée. Les enfants, ils viennent chercher un peu de rigolade aussi avec notre super clown Beans. Donc, je pense qu'ils viennent chercher un peu tout ça.
- Speaker #0
Et les adultes aussi, ils viennent chercher surtout un moment de partage, un moment d'échange, un moment où vraiment, on ne se sent pas jugé. Tout le monde arrive, en fait les adultes souvent ils arrivent et disent « Mais moi je sais rien faire, qu'est-ce que je vais faire ? » On leur dit « Bah c'est bien notre métier de vous apprendre justement, c'est parce que si vous saviez déjà tout faire, on n'aurait pas de boulot. » Et que tout le monde soit hyper bienveillant. Des élèves qu'on a depuis 10 ans qui sont maintenant hyper forts restent quand même hyper bienveillants avec les nouveaux. On leur apprend aussi à partager les valeurs, à s'entraider dès le début, à intégrer les gens. On a encore eu une nouvelle qui est venue hier soir. Une nouvelle qui est venue au cours adulte pour essayer, et voilà, ils ont tout de suite été naturellement vers elle, lui parler, qu'elle ne se sente pas toute seule dans son coin. Et c'est vraiment aussi un côté fédérateur. Côté familial du cirque, en vrai, nous, comme on dit, c'est notre grande famille aussi. C'est comme un frère ou une sœur, on ne s'entend que des fois pas, mais par contre, on s'entraide quand on est en train de faire des choses.
- Speaker #2
On y trouve aussi des cons. On y trouve comme tu disais une famille parce que même nous de notre côté maintenant on a des ados ça fait partie de notre famille On dit des ados,
- Speaker #0
ils ont 25 ans ça reste nos tout premiers élèves la première team qui a tout vu Badou Valentin qui devient apprenti il avait 5 ans et maintenant il est notre apprenti, il arrive en février
- Speaker #2
Je crois que tout le monde y trouve un peu son compte, en tout cas j'espère.
- Speaker #1
En tout cas, c'est ce qu'on ressent. À chaque fois qu'il y a une manifestation ou quelque chose, moi je sais que j'ai la larme à l'œil à chaque fois, je trouve ça beau justement cet esprit de corps. Et en même temps, les numéros sont souvent individuels ou à deux à trois, donc chacun va se spécialiser, va développer son propre art, mais c'est tout le monde ensemble qui s'entraide. Je trouve ça beau en fait.
- Speaker #2
Ah bah ouais, il faut de toute façon sinon...
- Speaker #0
Et c'est la culture de la différence. Comme on dit, enfin moi c'est ça que je dis souvent, un super bon jongleur ne va pas être un bon trapéziste. Et on ne force jamais un élève à faire quoi que ce soit. Alors forcément on leur a fait essayer. Comme on dit, on les pousse mais on ne les force pas. Voilà, c'est la limite à ne pas franchir. Et c'est que le jongleur va se faire applaudir, le trapéziste va se faire applaudir, alors que ce n'est pas du tout forcément les mêmes capacités, les mêmes choses à faire. Et voilà, de l'équilibriste, du clown, de l'acrobate, c'est vraiment que chacun trouve son petit truc dans le cirque et se développe. avec sa différence comparée aux autres. À l'époque, le cirque, c'était vraiment la différence. C'était entre guillemets les femmes à barbe, les nains, les personnes de petite taille, etc. Non, mais c'est vrai que ça a toujours été partie du cirque aussi, de montrer quelque chose d'inhérent aussi et d'impressionner les gens comme ça.
- Speaker #2
Il faut cultiver la différence.
- Speaker #1
Et comment, vous disiez tout à l'heure, en gros plus une vingtaine d'élèves chaque année en plus ? Comment ça se fait ? J'imagine que c'est qu'ils sont plutôt contents et qu'ils en parlent autour d'eux peut-être ?
- Speaker #2
Alors en fait, on a de la chance, et ça c'est notre récompense à nous, c'est que les élèves se réinscrivent d'année en année. Donc je pense que du coup, ils trouvent la satisfaction dans les cours. Et ça nous fait nous renouveler nous aussi. Donc ils trouvent aussi un renouvellement du coup. Et puis, vu que maintenant, on a le chapiteau, on peut ouvrir plus de plages horaires aussi. Et du coup, on peut accepter plus de monde. Et je pense que c'est un peu grâce à ça qu'on arrive à avoir... Et grâce aux valeurs partagées, grâce aussi Ausha oreilles, parce que les enfants, ils disent que ça leur plaît le cirque. Ah bah ouais, où est-ce que tu fais du cirque ? En fait, c'est juste à côté. Et en fait, je pense qu'il y a... J'espère, en tout cas, qu'il y a ça.
- Speaker #0
C'est vrai qu'on n'a jamais trop fait... pub parce que ça venait à nous tout seul et puis on voulait grimper les marches une par une. On n'a jamais voulu se dire, on fait de la grosse com et puis on prend 200 et puis on se fait déborder, on ne sait plus quoi faire. On a voulu préférer. Moi, au début, je n'en vivais pas. Je bossais à côté et Jaja faisait les cours. Et on est monté petit à petit jusqu'à ce qu'on arrive à en vivre aussi tous les deux et maintenant même qu'on embauche. C'était aussi une montée. Mais c'est vrai que je pense que c'est beaucoup le bouche à oreille et puis les copains, ils en parlent aux copains.
- Speaker #1
On en parlait tout à l'heure avant de démarrer parce que vous avez démarré en asso. Et assez rapidement, vous êtes passé en statut d'entreprise.
- Speaker #0
L'association, c'est au début ce que tout le monde fait. Donc nous, on a suivi l'exemple, enfin pas l'exemple, mais la plupart des écoles de cirque sont en association. Donc on s'est dit, si ils sont en association, c'est qu'on va se mettre en association. Et après, ça ne nous correspondait pas. On voulait vraiment être plus autonome. Si on y arrive, ce n'est pas grâce à des subventions. Alors c'est très bien que ça existe. Comme je dis à des gens, c'est très bien, mais nous, on voulait réussir vraiment par nous-mêmes. On voulait vraiment se prouver qu'on a besoin de personnes pour réussir à créer un projet et réussir à développer notre structure. Et c'est aussi d'un point de vue, pour le long terme, le chapiteau, on ne voulait pas qu'il appartienne à une association, on voulait que ce soit vraiment le nôtre. Aujourd'hui, on loue un terrain à un particulier, donc d'être entre particuliers aussi, c'était vraiment de rester plus... « libre » bien qu'on ne nous mettait pas les menottes, mais c'était plus de rester libre et de pouvoir être plus indépendant.
- Speaker #2
Notre mode de fonctionnement correspond plus à celle d'une entreprise maintenant que à celle d'une association, en tout cas pour notre part,
- Speaker #1
tout simplement. Donc aujourd'hui, au bout de dix ans, c'est quoi vos projets, c'est quoi vos envies ? dans les années qui viennent.
- Speaker #0
C'est ma partie, ça. On va dire que nous, on fonctionne. Moi, je suis un peu la folie et Javad, c'est la raison, on va dire. C'est ça qui fait aussi notre équilibre et qu'on ne se noie pas non plus, qu'on ne boit pas la tasse.
- Speaker #2
Et qu'on ne va pas trop vite et justement qu'on ne saute pas des marches.
- Speaker #0
C'est ça, mais il y a toujours de l'ambition, il y a toujours de l'envie. Déjà, très prochainement, normalement, il y a des cours qui vont ouvrir, donc on va reprendre un peu ce qu'on faisait au début. Mais dans d'autres salles, la place de la salle des Rios, ça va être dans des grands centres commerciaux ou des choses comme ça. On va ouvrir des cours normalement sur les Sables d'Olonne prochainement pour ouvrir des créneaux ailleurs que sur notre chapiteau. On a le projet aussi d'avoir un deuxième chapiteau en partenariat avec l'association qu'on a au-dessus aussi pour pouvoir se déplacer et faire des projets un petit peu à droite à gauche avec un chapiteau qu'on déplace. Vraiment garder celui-ci en cours. On a beaucoup de demandes. On va bosser à Saint-Jean-de-Mont. Là, on a décroché un contrat à Saumur, par exemple. On va bosser à L'Aiguillon-Survie. Donc, on sait qu'il y a de la demande. Et on est en train de former aussi des jeunes pour essayer de créer des petites antennes, d'exporter un petit peu Esprit Cirque en Vendée, pas en international non plus.
- Speaker #2
Mais toujours avec nos valeurs et avec notre façon à nous, on espère, d'enseigner.
- Speaker #0
Avec l'image d'Esprit Cirque, vraiment. Ce qu'on a travaillé depuis dix ans, c'est vraiment ça. Essayer d'ouvrir des petits créneaux, je ne sais pas, à Talmont-Saint-Hilaire, ouvrir un créneau à Chaland, ouvrir un créneau... Là où il n'y a personne, s'il y a d'autres personnes, forcément, on ne veut pas aller faire de concurrence. Au contraire, c'est plus développer l'école de cirque là où elle n'existe pas encore.
- Speaker #1
Et parce que ça me fait penser aussi, vous parliez des ados de tout à l'heure, mais c'est vrai que les ados, ils sont gros, il y a une vingtaine d'années. Mais justement, quand vous allez faire des représentations dans des centres commerciaux, etc., ils sont souvent là, ils vont aider les plus jeunes, ils vont aussi participer. Donc c'est vraiment cet esprit de transmission et de famille qu'on retrouve à chaque fois.
- Speaker #2
Carrément, ils sont toujours à vouloir venir avec nous. Ce n'est pas nous qui leur demandons tout le temps. Des fois, on leur demande si ça les intéresse. Et c'est vrai qu'ils sont toujours là à vouloir leur... Pareil, à enseigner aussi aux petits, aux plus petits, et puis à montrer ce qu'eux, ils ont appris, parce que c'est quand même sympa de se faire applaudir par un public. C'est vrai qu'on a de la chance d'être super bien entourés maintenant par nos anciens petits élèves, anciens ados, qui restent quand même dans notre entourage. Et là, on sait qu'on en a une qui va venir aussi avec nous, parce qu'elle a un stage à faire en communication, et qu'elle veut le faire avec nous. C'est elle qui nous a demandé. Donc, volontiers, franchement. Je ne sais pas s'il y aura beaucoup de choses à faire, mais en tout cas...
- Speaker #0
Et même nos premiers élèves qui sont maintenant partis aussi à l'autre bout de la France faire des études. On est encore en contact avec eux. On les a encore... À Noël, on se voit souvent, on se fait une petite bouffe ensemble. Au spectacle de fin d'année, ils sont toujours là pour passer un moment. On garde un lien aussi vraiment avec eux. Ce n'était pas juste, entre guillemets, ce n'est pas des clients. C'est vraiment des gens avec qui on a partagé. Et encore... Plus les premiers, j'ai envie de dire, parce qu'ils ont connu la salle des rayons. Ils ont grandi, comme ils nous ont dit, avec Espressir. Mais nous, on a fait grandir Espressir avec eux aussi. Donc, c'est vraiment encore du partage.
- Speaker #2
Ils nous ont suivis dans nos folies. C'est eux les plus fous, en fait. Parce qu'ils nous confortent dans notre folie, mais ils sont plus fous que nous de nous dire que nous...
- Speaker #1
En fait, les grandes valeurs, il y a la transmission, il y a la famille, il y a le sourire, il y a la folie.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Il y a un peu de tout ça. Moi, une des questions que j'avais, c'était justement, vous avez un côté très structuré, très rationnel, ce côté entrepreneur. Et en même temps, vous allez emmener des enfants et puis faire des spectacles qui vont vers l'émerveillement. Et ouais, on retrouve son âme d'enfant, en fait. Comment, en fait, vous arrivez d'un côté à avoir cette structuration d'esprit, et puis à chaque cours, d'aller chercher vraiment l'âme d'enfant, Tout en gardant les normes de sécurité, de faire attention, de gérer aussi les comportements des enfants. Comment on fait tout ça ?
- Speaker #0
Les cours, c'est un peu notre... C'est le quoi de les dire ? C'est nos cours de récré, entre guillemets. Moi, je sais, quand je suis avec les enfants, on est hyper formés sur la sécurité. Notre priorité à nous, c'est vraiment la sécurité du public. Mais par contre, la priorité de notre public, nous, qu'on veut pour lui, c'est de repartir avec le sourire déjà. Mais forcément, on est toujours à l'affût. toujours dans la bonne humeur, toujours la petite blague. Par contre, à des moments, on leur apprend qu'il y a un moment, on peut faire les clowns, on peut s'amuser, on peut faire plein de choses. Par contre, quand on commence à faire du trapèze, du trapèze volant, du grand trampoline, ce n'est plus le moment de rigoler, c'est le moment de bien respecter les règles, de prendre soin de l'autre, d'être prêt à le rattraper au cas où. Je pense que c'est un côté professionnel aussi. On a appris aussi à réussir à les faire se sentir en sécurité. Et puis, il faut entre guillemets leur montrer qu'il y a du danger, mais sans qu'ils le sachent réellement. Comme ça, ils prennent des risques sans s'en rendre compte non plus. Et on leur dit après, c'est risqué, mais tu es en sécurité. Si tu respectes les consignes, tu es en sécurité. Par contre, c'est sûr que si tu n'es pas concentré, si tu hésites, tu ne vas pas être en sécurité. Donc, en amenant ça, on arrive à créer un climat de bonne humeur, de surpassement et puis en s'encourageant, on est tous plus forts. Quand on se fait encourager, on est tous plus forts, je pense.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, Esprit Cirque, c'est tous les deux. Vous avez aussi des intervenants qui viennent vous aider ?
- Speaker #2
Oui, ça y est, on a eu notre... première apprentie l'année dernière maintenant, qui a sciopé, qui a passé son diplôme et qui l'a eu. Elle voulait absolument continuer avec nous. Donc, en fait, elle a réussi à trouver un...
- Speaker #0
Un autre diplôme qu'elle pouvait passer pour refaire encore une année et demie avec nous sous le chapiteau. Donc ça, c'est plutôt cool. Donc elle reste avec nous et en plus, elle passe un nouveau diplôme.
- Speaker #1
De développement de structure, donc complètement dans l'optique qu'on a aujourd'hui. Le premier rêve, entre guillemets, c'était d'avoir un chapiteau. On a réussi, on a la chance de vivre dedans. Et le deuxième, maintenant, c'est un petit peu de s'exporter, de réussir à faire vivre d'autres rêves à d'autres personnes. Donc, comme Cassiopée, elle est arrivée émerveillée. Elle est arrivée sous le chapiteau. Elle a dit, pourquoi je n'ai jamais trouvé ça ? Je suis à ma place ici.
- Speaker #0
Elle a trouvé ses valeurs un petit peu ici, avec nous. C'est ça.
- Speaker #1
Et le but, c'est d'après, de pouvoir leur donner un métier, leur donner pourquoi pas une école, de faire leur chose. Alors toujours avec Esprit Cirque, dans l'Esprit Cirque, toujours forcément. Et puis Valentin qui arrive, votre deuxième apprenti.
- Speaker #0
Valentin, du coup, qui marche sur nos pas parce qu'il fait exactement la même formation que nous. On a fait tous les deux. Et sûrement une des dernières en plus, le dernier BPJEP, ce cirque, qui va être mis en place puisqu'après, le BPJEP cirque va sûrement un peu exploser, va rentrer dans une autre catégorie. On va mettre des... Enfin bref, et en tout cas, il fait la même chose et il nous a rejoints cette année. Donc on a deux apprentis. apprenti.
- Speaker #1
Et pour le coup, Valentin, lui, il est esprit cirque, on l'a eu, il avait 5-6 ans, il élève de chez nous depuis toujours, on ne l'a pas élevé, mais presque, et donc on sait qu'il fait déjà le boulot, il manque juste le diplôme pour faire vraiment partie de l'équipe.
- Speaker #0
Valentin, on t'attend sur place, plus qu'un mois.
- Speaker #2
Donc là, il y a quand même une nouvelle casquette, il y a aussi une casquette de management, entre guillemets.
- Speaker #0
Alors moi, par exemple, je l'ai déjà eu. Parce que j'ai fait les formations BPGEPS, donc j'étais formatrice de BPGEPS avant. Pour moi, ce n'est pas nouveau de manager, de former des gens à l'enseignement circassien. Donc ça, là-dessus, on a déjà cette expérience qui nous aide avec ça. Mais c'est vrai que pour Vince...
- Speaker #1
Oui, moi, c'est un peu nouveau quand même. Après, j'ai pris la casquette aussi du chef d'entreprise. en m'occupant de plein de choses aussi, de bureautique, etc. Et c'est vrai que c'est nouveau, mais après, avec des gens qui ont envie, qui sont passionnés, le tout, c'est de trouver les bonnes personnes. Et là, je pense que pour le moment, on a les bonnes personnes. Donc, c'est assez facile, entre guillemets. C'est le jour où on va trouver quelqu'un, qu'on va signer un contrat avec quelqu'un qui va peut-être être moins dans les valeurs de notre école de cirque, où là, ça ne marchera pas. Mais je pense qu'on ne le fera pas signer parce qu'on arrive à sentir un peu la personnalité des gens assez rapidement. Mais bon, on ne peut pas être surpris.
- Speaker #2
Et sur le côté humain, alors, si vous avez... Je ne sais pas, une grande fierté, une grande réussite, ce serait quoi ?
- Speaker #1
Personnellement, c'est notre fille. Après, il y a eu pas mal de combats, mais ça, c'est plus sur le plan personnel. On a eu pas mal de combats avec sa maladie, avec pas mal de choses. Après, moi, sur le plan humain, c'est beaucoup le handicap. Comme je disais, j'ai grandi dans un... Une copine. J'ai grandi, du coup, dans un milieu où ma maman était handicap moteur, mon tonton était trisomique, et je sais que... voir ce public, et les autres aussi, de voir se dépasser les gens. C'est vraiment ça qui m'accroche, c'est vraiment ça qui me donne l'alarme, c'est vraiment ça à chaque point de vue. Et de reprendre l'amour qu'on donne aussi, on reçoit de l'amour à chaque spectacle.
- Speaker #0
C'est vrai qu'il nous fait rester nous aussi humains, et qu'il nous fait rester si, entre guillemets, sur terre ou quoi, mais c'est de voir l'amour que les autres nous portent, et nous on se dit, il faut qu'on le rende au centuple. C'est obligé.
- Speaker #2
Génial.
- Speaker #0
L'aide des gens, c'est obligé, il faut qu'on leur rende, parce qu'on ne peut pas que garder pour nous, il faut qu'on leur donne.
- Speaker #1
Nos amis aussi, on a plein de gens de circuit, on peut compter, quand on a dit, venez les gars, on monte un chapiteau, personne n'avait jamais fait ça de sa vie, par nous deux, ils étaient tous là, trop bien, trop bien, j'ai jamais fait ça, même le trapèze volant, on a une équipe aussi derrière nous.
- Speaker #0
Il y a toujours un ami qui est toujours avec nous, qui est toujours là, et c'est toujours les mêmes, on peut compter tout le temps sur eux, on a de la chance.
- Speaker #2
Pour finir, j'aime bien poser quelques questions plus individuelles. La première, c'est qu'est-ce qui vous fait lever le matin ? Jaja, par exemple.
- Speaker #0
Milo, ma fille, qui me réveille à 6h30 du matin. Sinon, je resterais bien un petit peu faire la grâce, Matt. Ce qui me pousse à me lever, c'est de ne pas savoir de quoi va être faite la journée. On n'a pas de train-train quotidien. Et chaque journée est une découverte, des fois plus dure que d'autres. Mais en tout cas, ce qui me fait me lever, c'est surtout ça, et de me dire que je veux passer une bonne journée, qu'on va aller éclater les gamins. Donc, tout ça, ça nous fait lever le matin.
- Speaker #2
Et toi, Binz ?
- Speaker #1
Moi, ça va être le côté un peu pareil, qu'on n'a pas de train-train, le côté surprise. Quand je vais ouvrir la boîte mail et que je vais voir d'un coup un contrat, je ne m'attendais pas à ça, et de voir ce qui nous attend, et puis de s'adapter aussi. Là, la maison de retraite, c'est un public particulier, mais ça nous fait bosser, ça nous change un peu de public, ça nous permet de nous renouveler, de travailler sur nos séances, de retravailler sur plein de choses. Et oui, c'est vraiment... J'ai eu mon rêve de gosse, moi. Comme je disais, j'ai rêvé d'avoir un chapiteau et de faire ça de ma vie. Donc moi, ce qui me fait me réveiller, c'est qu'en fait, je rêve quand je suis réveillé. Ce n'est pas quand je dors.
- Speaker #2
Excellent. J'avais une question après qui disait à quoi ressemble une journée type ? Mais je ne vais pas la poser, du coup.
- Speaker #1
Bon, il y a quand même...
- Speaker #0
Il n'y a pas que le côté...
- Speaker #1
Il y a quand même... Généralement, le matin, c'est les mails. L'après-midi, les prestations. Et le soir, les cours. Mais ça, c'est dans... Allez, la moitié du temps. Après, il y a pas mal de choses qui varient en fonction. En fonction des pêtes des saisons.
- Speaker #2
J'aime bien poser aussi la question aux personnes, savoir comment elles font pour prendre soin d'elles, comment elles font pour se ressourcer, prendre un temps pour elles.
- Speaker #0
Ça, c'est peut-être notre défaut.
- Speaker #1
Plus le tien, moi ça va. Moi, j'ai mes moments, je prends des moments pour moi quand même.
- Speaker #2
Tu fais quoi du coup ? Comment tu fais ?
- Speaker #1
Souvent, je vais voir les copains, on se fait une petite partie de fléchettes, des choses comme ça. C'est le moment aussi où je peux parler. La chance d'avoir un très très bon ami ici, avec qui on se dit tout, et c'est un pilier aussi qui est... Voilà, celui-là, il a tout monté ici, il a tout fait. Et j'ai la chance de pouvoir vider mon sac, dire mes craintes, dire mes peurs, parce que forcément, on n'a pas envie de montrer des fois aux autres nos craintes, de peur que ce soit l'image de l'entreprise, en disant « Ah ben, en fait, il a un peu peur, donc peut-être que ça ne va pas marcher » , alors que je pense qu'on a tous des craintes, au contraire. Et d'avoir ce moment où je peux me lâcher, ce moment où je peux me dire ce que j'ai sur le cœur, et puis avoir quelqu'un de bienveillant en face de moi, ça... Hum. Ça me fait du bien. Puis de faire des activités. Et puis les vacances quand même. Partir en vacances et s'échapper aussi loin du quotidien. Parce que quand on est là, on a toujours envie de faire quelque chose pour le cirque. Donc c'est vrai que prendre la caravane à ce moment-là, pour faire le cliché du cirque à tiens, prendre la caravane et partir à l'aventure au soleil.
- Speaker #2
Toi, Jaja, t'as moins ce côté-là ? T'as les vacances et tout ça, mais... Ouais,
- Speaker #0
je sais pas, j'y arrive pas trop, peut-être. Je sais que, par exemple, mon corps souffre, par exemple, mais parce que... Parce que c'est la vie, on va dire. Mais sinon... Voilà.
- Speaker #2
Deux petites questions pour terminer. Est-ce que vous avez une chanson ou une musique qui vous fait du bien ? Jajao et Beans.
- Speaker #1
Moi j'en ai plein j'ai un artiste plutôt même mais moi je vais voir la chanson toute mon âme de Volodia et donc qui explique voilà un petit peu les valeurs que quand il faut se lancer qu'on a rien sans rien qu'il faut croire en soi qu'il faut croire en ses rêves et on y met toute notre âme c'est ce qu'il dit vraiment et qu'on se relève quand on échoue etc Et du même artiste, j'ai aussi une minute de silence où il dit que des fois, le monde devrait souffler rien qu'une minute pour s'élever la tête et contempler la lune. Pour pouvoir un petit peu justement lâcher.
- Speaker #2
C'est beau, ouais.
- Speaker #0
Moi, c'est Edith Piaf, Emportée par la foule, qu'on retrouve des fois dans les spectacles, sous plusieurs formes. On remix ou en naturel, mais moi, c'est Edith Piaf.
- Speaker #2
Je pense que je l'ai entendu, d'ailleurs.
- Speaker #0
C'est possible.
- Speaker #2
C'est un numéro de Diabolo en diablé. Dernière question, est-ce que vous avez une citation ou un proverbe qui vous guide un peu au quotidien ?
- Speaker #1
Pas vraiment de citation, mais comme on dit, être tous ensemble pour faire le plus beau des spectacles, déjà, par exemple. Après, moi, c'est plus visuel. Je dis que si on vise 100 mètres, on va peut-être arriver à 80 mètres. Que si on vise 3 kilomètres, on arrivera à 2,9 kilomètres. Donc, il ne faut pas s'arrêter de rêver. Il faut toujours essayer de continuer.
- Speaker #0
Je veux bien dire aussi que la piste est un petit rond de paradis. Citez Annie Fratellini, du coup.
- Speaker #2
Merci à tous les deux. Merci. C'était en audio, donc ça ne se voit pas, mais vous avez toujours les yeux qui pétillent. Vous avez un... C'est vraiment...
- Speaker #0
Je te manque de fatigue.
- Speaker #2
Et merci pour ce que vous faites. Vraiment, à chaque fois, pour les enfants, moi j'ai ma fille qui participe, et je vois le bien que ça lui fait. Et pour les spectacles que vous faites, comme je vous disais, moi à chaque fois j'ai l'alarme, je vois de la famille, je vois de la beauté. Et effectivement, comme tu disais tout à l'heure, ça donne le sourire, ça nous élève un petit peu. Et ça fait beaucoup de bien, encore plus en ce moment, mais en général dans la vie. Merci à vous. Merci de nous le dire. Et si on veut en savoir plus sur Esprit Cirque, où est-ce qu'on peut vous retrouver ?
- Speaker #1
Sur les réseaux Facebook, Instagram et puis sur notre site internet espritcirque.com.
- Speaker #2
Merci à tous les deux.
- Speaker #0
Merci beaucoup. A très vite.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'ici. Je vous invite à retrouver Esprit Cirque sur les réseaux sociaux. Comme d'habitude, je vous invite à vous abonner au podcast sur votre plateforme préférée et à laisser une note sur Spotify ou Apple Podcast. En attendant la prochaine émerveilleuse ou le prochain émerveilleur, retrouvez-moi sur LinkedIn ou sur Instagram. Merci encore et amusez-vous bien.