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#3 Trentenaire, je vis de ma passion avec Yeintze BOUTAMBA - Les Fiers Trentenaires cover
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Les Fiers Trentenaires

#3 Trentenaire, je vis de ma passion avec Yeintze BOUTAMBA - Les Fiers Trentenaires

#3 Trentenaire, je vis de ma passion avec Yeintze BOUTAMBA - Les Fiers Trentenaires

49min |17/06/2025
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#3 Trentenaire, je vis de ma passion avec Yeintze BOUTAMBA - Les Fiers Trentenaires

49min |17/06/2025
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Description

Bonjour Les Trentenaires, Les Fiers

Bienvenue dans l'épisode 3 de notre podcast Les Fiers Trentenaires,


Aujourd'hui, nous recevons Yeintze, un Réalisateur et Photographe, vainqueur de la catégorie Best Portraiture Photography de la compétition internationale Sony Photography Award de 2025.


Depuis son plus jeune âge, Yeintze était convaincu qu'il voulait vivre de sa passion... Entre les déceptions temporaires exprimées par ses parents, ses victoires et la fierté qu'elles ont finalement suscitée auprès des siens, Yeintze partage avec nous les difficultés et les joies qu'il a rencontrées tout au long de son jeune mais déjà brillant parcours en tant que trentenaire vivant de sa passion.


Darlaine,

La Fière Trentenaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les trentenaires, les fiers, ceux qui portent avec engouement cet âge qui nous a longtemps effrayés. Bienvenue chez les fiers trentenaires, votre tout nouveau podcast où l'on parle de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Je suis Darlene, une trentenaire qui a longtemps attendu de vivre enfin cette tranche d'âge et qui se dit fière d'y être enfin arrivée. Ensemble, nous discutons en toute bienveillance et sans tabou de sujets variés. L'évolution des relations, qu'elles soient familiales, amicales ou amoureuses, des difficultés, qu'elles soient quotidiennes ou ponctuelles, d'indépendance financière, de responsabilité, de charge mentale, de pression sociale, de bien-être et bien d'autres sujets qui font vibrer notre génération. Si vous aussi avez envie de célébrer cette période intense de la vie et de vous inspirer pour avancer avec confiance, préparez-vous à embarquer pour une aventure pleine de couleurs. de rire et de découverte. Les Fiers Trentenaires, c'est votre tout nouveau rendez-vous incontournable pour vivre votre trentaine à fond. Christine de Suède disait que le plus grand secret de la réussite, c'est de se fixer un but et de ne jamais le perdre d'eux. Pour beaucoup d'entre nous, le but, c'est la réussite elle-même. On rêve tous de réussir sa vie. Cela signifie parfois rendre ses parents fiers de la personne que l'on devient ou que l'on est devenu. Pour certains, c'est pouvoir dépenser sans compter. Et pour d'autres encore, c'est un mélange des deux. Les chemins vers la réussite sont aussi multiples qu'il y a d'individus sur Terre. Ils peuvent passer par un investissement judicieux, un emploi bien rémunéré ou encore le choix d'emprunter la voix de son cœur. J'appelle ça la passion. Nombreux sont ceux qui aspirent à vivre de leur passion. Pourtant, entre le rêve et la réalité, il y a souvent encore un long chemin parsemé de doutes, de déceptions exprimées par les proches et de décisions courageuses ou de moments de vérité. Conscient que vivre de sa passion est un défi majeur de notre génération, surtout en Afrique, il me tenait à cœur d'aborder avec vous le thème « Trentenaire, je vis de ma passion » . Pour en discuter, nous recevons un talentueux trentenaire rencontré il y a quelques semaines dans le cadre d'une Masterclass. classe ciblant les amateurs des métiers du son. Il ne s'agit pas encore d'un autre compositeur de musique ou producteur mais d'un vidéaste talentueux diplômé en Arts et spectacles options cinéma de l'université Solzimetz. Il est récemment rentré de France pour mettre son art au service de son pays. Ce jeune Gabonais est le co-directeur d'une structure spécialisée dans la photo et la vidéo nommée Alpap Film. Que vous soyez Gabonais ou Français, si vous êtes amoureux de la culture urbaine, vous avez forcément déjà vu son travail. Entre campagne publicitaire et clips vidéo, ce couteau suisse a collaboré avec des artistes tels que Elvin Sena, Aguié, pardonne-moi si j'écorche les noms de tes artistes, tu vas en reprendre, Elvin Sena, Aguié, Emmanuel Andor, Maverick City Music, Marc Orel et Léa, dont il a d'ailleurs réalisé le clip de Lay Down. Vous l'avez sans doute vu aux côtés d'une figure emblématique du domaine pour la couverture photo et vidéo d'un mariage gabonais qui a eu lieu en France sur le thème d'Incredible Bridgerton Wedding. Le plus fou ? 100% de ses clients, c'est-à-dire toutes les personnes avec lesquelles il a travaillé, à créer et diriger Les vidéos et photos le recommandent. Il s'agit de Jens Boutamba. Ses réalisations sont notées 5 étoiles sur la majorité des plateformes où il est possible de les noter. En janvier dernier, Jens exposait pour la première fois une de ses photos dans une galerie d'art à Paris, avant de remporter quelques semaines plus tard le Sony World Photography Award 2025. Bref, ce fier trentenaire n'est que... clairement pas votre ami quand il s'agit de travailler. Malgré son impressionnant parcours et son professionnalisme, il est si discret qu'il a été difficile pour moi de collecter des informations sur lui via ses réseaux sociaux. Pourtant, au vu de tout ce qu'il a accompli, il peut clairement être fier de dire qu'il est passionné par son art et qu'il en vit. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment vivre de sa passion ? Quels sont les défis, les joies, les sacrifices par lesquels les gens comme Jens passe. Nous en parlons dès maintenant avec M. Butamba. Bienvenue Yeintze.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Alors, je ne sais pas si tu as écouté les épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Quelques-uns.

  • Speaker #0

    Mais avec Marcel, on disait la dernière fois qu'on essaie d'instaurer un rituel qui a pour objectif d'affranchir les invités de la honte que ça représente parfois de porter un certain nombre d'années. Et ça, on demande à l'invité son âge. Donc, Jens, tu as quel âge ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai 29 ans.

  • Speaker #0

    Comment tu le vis ?

  • Speaker #1

    Oh, plutôt bien. Je m'en sors plutôt bien. Je suis bien dans ma peau. Je dirais 29 ans qui fait 25.

  • Speaker #0

    Un peu comme notre premier invité alors. Vous ne faites pas votre rage. Et donc, tu n'as pas encore 30 ans, mais tu y es presque. Qu'est-ce que ça te fait de penser que tu vas bientôt plonger dans les 30 glorieuses ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour les 30 ans, franchement, c'est comme je disais, ce n'est pas un sujet qui m'attriste. J'en vois beaucoup de personnes qui sont dans le stress, bientôt 30 ans, j'ai pas encore fait X, j'ai pas encore fait ça, j'ai pas encore fait X. Mais moi, je le prends...

  • Speaker #0

    Plutôt bien ?

  • Speaker #1

    Plutôt bien et pour moi, je mets beaucoup Dieu devant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est le temps de Dieu. Tout ce qui m'arrive est en fonction de Dieu. Si déjà avant 30 ans, je devais être marié, C'est Dieu. Si je devais avoir 1000 enfants, c'est Dieu. Je vais être milliardaire, c'est Dieu. Si c'est à 30 ans, 35 ans, ce sera toujours lui et je le prends magnifiquement bien l'arrivée de ses 30 ans. Je ne sais pas si je fêterai. Je ne sais pas trop si je vais le faire. Je ne sais pas si je vais le faire. On espère que tu fêteras. On espère bien. Là, ce sera le Yens 3.0.

  • Speaker #0

    Il faut quand même fêter, c'est important.

  • Speaker #1

    Une grosse mise à jour.

  • Speaker #0

    donc alors Alors, parle-nous un peu de toi. Déjà, d'où vient ce Jens ? C'est un prénom ou un surnom ?

  • Speaker #1

    C'est un prénom. C'est un prénom pour nous qui signifie un métier.

  • Speaker #0

    Un métier ? Oui,

  • Speaker #1

    un prénom.

  • Speaker #0

    Lequel ? Ah, c'est un métier ?

  • Speaker #1

    Non, amitié.

  • Speaker #0

    Amitié. Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas pourquoi ça m'a fait penser à enseigne ou apprend. Parce que je pense qu'en guichet, c'est ça, Jens. Apprend ou apprend quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est un métier. Bon, la traduction... C'est très beau. traduction que ma mère m'a donnée, elle m'a dit ça signifie l'amitié en Pounou. Mais c'est vrai que plusieurs personnes me demandent si c'est un surnom ou un nom. C'est mon prénom, mon vrai prénom dans la connaissance, c'est Jens. Donc c'est de là qu'il sort. Ma maman a donné à la plupart de mes frères des prénoms Pounou. Donc il y a Itou, il y a Kini, il y a moi, Jens.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est une très bonne idée. C'est un projet que moi-même j'ai. Mon fils d'ailleurs s'appelle Dimani, l'équivalent de la pierre. du caillou en guissière. Et franchement, pour les autres enfants, les enfants à venir, ce sera pareil.

  • Speaker #1

    C'est pas qui n'est pas rigide. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un costaud. C'est un costaud, un gars bien solide en tout cas. Donc, dis-nous-en un peu plus sur toi. Comment est-ce que tu es tombé dans la vidéo et la photo ? Comment est-ce que tu as acquis tes compétences ? Est-ce que c'était autodidacte ? Déjà, on sait que tu es passé à l'école, dans une université. Mais c'est quoi qui t'a inspiré à faire ce cursus ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment de très, très très jeune. Ma première mémoire en termes d'être vivant, humain, le premier film que j'ai regardé, c'était Matrix. Et quand j'ai regardé Matrix, je me suis dit « What the hell ? » Tout simplement, je me suis dit « Je vais faire du cinéma. » Et donc, depuis le primaire, je disais toujours à ma mère « Moi, vos histoires d'aller tous les jours au travail, bureau, c'est pas pour moi. Moi, je veux faire le cinéma. » Rien d'autre. C'était beaucoup de conflits. Pas d'accord, mais en soit, je n'ai pas vraiment laissé le choix non plus. Donc, bien avant d'aller à l'université, c'était beaucoup filmer avec mon téléphone. Je prenais des images avec mon téléphone, je retouchais, je faisais des photos du téléphone. J'ai même fait des photos d'un mariage de mon oncle avec mon téléphone. Et le plus... bizarre, je dirais, c'est qu'il y avait un photographe professionnel, mais il a pris la photo que j'avais faite avec mon téléphone, qu'il a encadrée dans son salon. Donc, il a préféré ta photo à celle d'un photographe qui avait un vrai appareil. Moi, j'avais mon petit Samsung Galaxy S6 à l'époque. J'ai fait la photo avec, retouchée. Je lui ai remis, avec sa femme. Il a grave aimé. Ils ont encadré ça chez eux. Même en se revu récemment, il m'a dit, Oui, vu la photo que tu m'avais faite des années avec ton téléphone, ça ne m'étonne pas que tu sois où tu es là. Donc voilà, après le bac, c'était l'université. À l'école, bon. Ma mère disait, ouais, quand tu pars là, tu vas faire comptabilité. Je dis, OK, d'accord. Dès que c'est arrivé, je suis directement allé à l'école de cinéma. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je n'avais pas de, je dois faire X. Ensuite, je reviens faire ça. C'est juste une perte de temps pour moi.

  • Speaker #0

    Donc, tu as direct plongé dans le cinéma.

  • Speaker #1

    Direct, direct, mon plan de cinéma.

  • Speaker #0

    Généralement, lorsqu'on décide de faire un emploi ou... de se lancer dans un métier qui ne cadre pas forcément avec la conception du travail que nos parents ont, ou qu'en tant qu'Africains on a, ce n'est pas forcément stable, etc. Le plus compliqué, c'est souvent de parvenir à convaincre nos proches, et surtout les personnes qui ont financé les formations qui auraient dû nous emmener ailleurs. Comment est-ce que ça s'est passé avec tes parents ? Parce que là, à l'entame, tu nous disais que ça avait été compliqué, mais… Comment tu es parvenu pour les convaincre ?

  • Speaker #1

    Je vous dirais que je ne les ai pas convaincus. J'ai juste pris ce que je devais prendre. Quand je suis arrivé en France, j'ai juste dit à ma mère, je ne fais pas comptabilité, je fais cinéma. C'était beaucoup de cris. Déjà depuis le Gabon, je disais ça tout le temps. C'était souvent des réunions de famille. Avec même mon frère Cliff, la même chose, on est en réunion de famille, vu qu'il voulait faire le son, moi je voulais faire l'image. Donc c'était, la grand-mère va venir te crier dessus, l'oncle va venir te crier dessus. Deux enfants rassés !

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'était effectivement ça. L'autre c'était, tu vas finir troubadour, l'autre tu vas finir clown. Donc voilà, quand je suis arrivé en France, j'ai commencé à travailler dans un resto. Dès que je suis arrivé, dès que j'ai eu un petit de séjour étudiant, je commençais à travailler dans un resto. Du resto, j'ai acheté mon ordi avec l'aide de ma maman. Ensuite, j'ai acheté ma caméra. En tout cas, j'ai acheté tout ce qui me permettrait de commencer à faire des prestations. Et dès que j'avais tout mon matériel, je me rappelle une nuit, je me suis juste levé parce que j'en avais marre. Je ne suis vraiment pas quelqu'un qui aime... Un travailleur de tout le temps. Tous les jours, je dois faire la même chose. Je dois être au même endroit si je n'ai pas envie. Donc, je me suis juste levé. Dans une nuit, j'ai prié. J'ai dit au Seigneur que je vais arrêter ce travail. Je ne sais pas comment je vais faire pour manger. Ma maman n'avait pas assez d'argent pour pouvoir se venir convenablement à tous mes besoins. Donc, il fallait que je travaille. Et donc, j'ai prié. Je me suis dit, Seigneur, tu ne m'as pas envoyé en France pour faire... Tu ne m'as pas envoyé même sur terre. ou être travaillé dans les restaurants, ou que ce soit comptable ou autre. Moi, c'est le cinéma. C'est de l'art, tout simplement. Moi, je dois travailler dans l'art. Et j'ai même répliqué que s'il s'avère que je faiblisse et que je revois même un dossier, je ne sais pas, dans une société pour trouver du travail, si c'est trop difficile dans les mois, qu'on ne me prenne pas. Et bizarrement, j'avais un prix. Pourtant, j'ai faibli. Je peux l'avouer. J'ai faibli, mais on ne m'a pas pris. Et ensuite, les contrats sont venus au fur et à mesure. Et de là, même pendant les études, je faisais des prestations dans d'autres villes de France, dans d'autres pays, au Congo, en Allemagne. Ça m'a pris au fur et à mesure. Et c'est de là que les parents, ils ont aussi compris, je dirais.

  • Speaker #0

    Ils ont compris que tu étais engagé, que tu voulais faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai notamment aussi un enfant. plutôt sérieux, je ne m'embête pas, je ne demande pas d'argent, je n'appelle pas au secours. Donc je me débrouillais à subvenir à mes besoins, à subvenir à ma vie tout simplement. Et il voyait ce que je faisais de loin. C'est vrai que l'encouragement, ce n'est pas trop le fort...

  • Speaker #0

    Oui, de nos parents africains.

  • Speaker #1

    De nos parents africains, mais il voyait que... Ah, il est où ? Il est au Congo ? Il a pu faire quoi ? C'est son travail qu'il a amené là-bas. Ah, il est dans un autre pays, c'est encore son travail qu'il a amené là-bas. Et de ça en ça, de ça en ça, ça fait en sorte qu'ils se sont dit, ah ben, le petit s'en sort dans son truc, on finit. Et en soi, c'est ça. Donc, je ne vais pas dire que je les ai convaincus. C'est juste les accomplissements. C'est les accomplissements qui ont fait en sorte qu'ils se rendent compte que, OK, le gars, en fait, il est sérieux dans son truc, il est heureux dedans. Et voilà, il réussit dedans. Donc, laissons-le faire ce qu'il aime.

  • Speaker #0

    et Vu qu'on parle du fait que nos parents sont parfois assez avares sur tout ce qui est compliments et encouragements, quelle a été la plus belle chose qu'un de tes parents t'ait dit après avoir constaté ou après être tombé sur une de tes œuvres ?

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman.

  • Speaker #0

    C'est nous qui gagnons.

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman qui... Elle m'avait fait un message, une nuit, une longue prière, une félicitation. Je ne sais plus quel projet j'avais fait, qu'elle avait prouvé. Elle m'avait fait un message. C'est magnifique ce que tu fais, que le Seigneur t'accompagne, qu'il reste toujours avec toi. Vraiment, c'était beaucoup d'encouragement. Et ça m'a fait chaud au cœur. Déjà, ma mamie, elle était comme ma maman. elle, toujours de l'encouragement même si tu tombes, c'est pas grave debout, tu continues et elle c'était vraiment un pilier dans ma vie vraiment un pilier tu en parles au passé, elle est décédée ça me fait un peu de la larme à l'oeil elle fait un peu de la larme à l'oeil t'es à son âme,

  • Speaker #0

    t'aimes mamie, merci merci pour ce que tu as fait pour

  • Speaker #1

    Yens je lui dis souvent c'est dommage qu'elle soit partie trop tôt elle n'a pas eu le temps de manger mon argent mais Bon voilà, j'essaye d'en donner le plus possible à sa fille, mais... C'était un pilier, comme je disais. Et donc de là, puis aussi mon papa, le dernier prisonnier que j'ai eu. Bon oui, félicitations, qu'il est fier de moi. Que c'est magnifique ce que je fais. Donc c'était cool en soi que tes parents puissent te soutenir au finish, même si ça a été beaucoup d'années de... mais bon, après, ils ont été satisfaits. Et voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça qu'à l'entame de notre épisode, je disais que la réussite, le chemin de la réussite est souvent parsemé de déceptions des gens qu'on aime, en fait, de beaucoup de... Mais tu fais ça pour quoi ? Ça va t'emmener où ? Etc., etc. Mais au final, il n'y a rien de plus beau que le fait que les accomplissements finissent par les rassurer, en fait. Et une fois que c'est fait, généralement, ce qu'ils font, c'est qu'ils nous accompagnent, qu'ils nous encouragent. Ils veulent parler de toi à chaque fois. Oui,

  • Speaker #1

    les amis proches, effectivement.

  • Speaker #0

    Je me souviens lorsque j'ai annoncé à mon père que j'allais poursuivre mon master parce que je venais d'avoir ma licence. Je lui ai dit que j'allais continuer, que je voulais faire un master pour finir ingénieur, pour ne pas m'arrêter en tant que technicien. Il m'a dit, mais tu es une femme, tu vas faire quoi avec tous ces diplômes ? Il faut te marier. Lui, pour lui, en fait... J'étais diplômée, c'était bien, mais parce que je ne parvenais pas à entretenir ma relation amoureuse, il y avait quelque chose qui manquait. Et aujourd'hui, il est le premier à parler de moi. Ma fille est ingénieure, QHSE, elle travaille à tel endroit, elle travaille dans le monde du pétrole. Je ne fais rien de très particulier, mais c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas hésité à montrer sa déception Donc quand je lui ai dit que moi je préférais... faire les études plutôt que de me marier ou suivre ce chemin-là. Mais aujourd'hui, il est trop fier de moi. Il est vraiment très fier.

  • Speaker #1

    En même temps, je dirais que c'est de leur génération. Ça vient de ceux que eux-mêmes, leurs parents, l'atmosphère, l'univers dans lequel ils ont vécu, qui ont fait en sorte que leur idéal de vie, je vais dire ça comme ça, c'était bureau, femme, enfant. Et pour eux, ils ne voient que ça. Je pense qu'ils n'avaient pas vraiment la perception que... On peut faire autre chose. Donc, je crois que... En fait, en soi, pourquoi j'en veux pas ? Réellement, pas du tout.

  • Speaker #0

    Après, tu sais, c'est plus la peur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est de la peur, justement. Ah, mais si mon enfant fait ça, est-ce qu'il va s'en sortir ? Tu vois, donc...

  • Speaker #0

    C'est tout leur amour qu'ils ne savent pas...

  • Speaker #1

    Qu'ils savent exprimer d'une autre manière. Et c'est pourquoi je dis souvent à des petites soeurs ou à des petits frères qui, des parents, sont plutôt... Stricts. Durs, stricts. Je dis, en fait, vous n'êtes pas dans le même temps. c'est leur manière qu'ils s'inquiètent si en fait tu fais ça est-ce que tu pourras t'en sortir si lui n'est plus là pour t'épauler est-ce que tu pourras avancer dans la vie est-ce que tu vas pouvoir manger même donc c'est pas tant mal c'est juste que comme je dis c'est d'un autre temps et voilà le temps avance nous on va essayer d'avancer aussi avec le temps pour ne pas être dépassé mais voilà c'est ça en fait en tout cas merci franchement merci beaucoup

  • Speaker #0

    de tête ouverte comme ça au sujet de ta mamie. Et enfin, dans quelques mois, tu achèves ta vingtaine. Quel a été ton plus bel accomplissement à ton niveau, à ton avis ? Un accomplissement qui aurait, celui qui aurait, par exemple, marqué le tournant de ta carrière, celui qui t'aurait fait te dire que, bon, là, oui. En fait, même quand tu nous as dit que tu étais arrivé de flancher, Merci. que tu t'écris. en réalisant quelque chose, un projet, en travaillant sur un projet que vous... En fait, c'est ça que je fais.

  • Speaker #1

    En fait, ça, je dirais que ça m'est arrivé très tôt. Comme je disais, depuis longtemps, j'ai toujours su ce que je voulais faire. C'est vrai que c'était très compliqué, notamment avec de panier l'école. Il faut trouver de l'argent. Il faut subvenir souvent à l'aide de la famille. Quand quelqu'un est malade, on va te dire, oui, il n'y a pas de solution. Est-ce que toi, tu peux ? Voilà, tu vois, c'est souvent compliqué. Mais mentalement, je savais toujours que je vais arriver ou je dois arriver, tu vois. Et je n'ai pas vraiment eu... En fait, j'ai eu des moments de... J'ai eu des moments de... Comment ça s'appelle ? De doute ? D'eux. pas de doute envers moi. C'était plus des moments d'inquiétude plutôt de la part des autres. En fait, ce sont les autres qui me transmettaient leur inquiétude. Tu vois ? Par exemple, ça pouvait être ma maman qui me dit, il y a peut-être deux mois, je n'ai pas eu de marché. Elle va commencer à s'inquiéter. « Ouais, mais est-ce que tu ne veux pas changer de marché ? » Et moi, je disais toujours non. Je ne veux pas changer. Je sais ce que je veux. Je sais où je vais arriver. Laisse-moi juste. Laisse Dieu faire son temps. Comme je disais, tout appartient à Dieu. C'est Dieu qui... Il n'y a que Dieu. Moi, comme je le dis toujours, ce métier-là, c'est que Dieu. Parce que tu ne sais pas s'il y a un client à t'appeler demain. Tu ne sais pas si... Tu ne sais pas. Voilà, en fait. Donc, j'ai juste laissé libre cours à moi, ma confiance en Dieu et en ce que je sais faire, guider mes pas jusqu'à la carrière que j'ai actuellement. Et je dirais que je me suis plus ancré dans mon travail quand je me suis plus plu à aimer mon propre travail. En regardant, je me disais, c'est magnifique ce que je fais. J'aime plus ce que je fais. Parce qu'avant, je créais, mais je n'aimais pas forcément. Même là, il y a des trucs que je peux créer, mais je me dis, je peux toujours mieux faire. Ce n'est pas encore comme je veux. Mais avec du recul, quand je regarde, je me dis, il y a des projets, je me dis, ça va quand même. J'ai quand même fait quelque chose de beau. Je suis plutôt satisfait. Et c'est vraiment une satisfaction personnelle à moi de mon art commence à arriver. Peut-être, je vais te rappeler l'exemple de Christopher Nolan. Quand je regarde les films de Christopher Nolan, je me dis, waouh, c'est magnifique. Et c'est en regardant mes propres projets que je me dis, c'est pas mal ce que je fais au finish. Et c'est de là que je dirais que je me reconforte dedans.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, tu as remporté le Sony World Photography Award 2025. C'est un concours international. 400 000 inscrits, un seul gagnant.

  • Speaker #1

    Non, il y a 9 grands gagnants.

  • Speaker #0

    9 grands gagnants. Ah oui, oui. OK, donc toi, tu as remporté ta catégorie.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu l'as vécu ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Parce que tu vois que moi, j'étais déjà à côté de la plaque. Donc, c'est en quoi qu'on cite le concours ? Comment est-ce que tu es rentré ? Tu es tombé dedans ? Comment est-ce que tu l'as vécu ? On t'annonce les résultats, on te dit que tu remportes ta catégorie. Comment est-ce que tu le vis ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, j'étais en train de parler avec un ami, Franck Monuvier, qui est l'EP, directeur de photographie. Et j'étais en train de lui dire que moi, je ne participe pas aux compétitions. En fait, cette année, à l'année 2024, j'ai fait des travaux qui m'ont plu. Et là, je me suis dit, ça mérite d'être vu par qui veut voir, ça mérite d'être jugé. Je trouve que c'est au niveau. Donc, j'étais en train de parler avec lui et puis lui aussi, il me disait ça, qu'il faut participer à des compétitions et tout. Et je lui ai dit, en fait, je ne sais même pas où trouver les liens, où participer. Est-ce que toi, tu en as, tu auras des liens, tout ça. Et il m'envoie, il contacte Mélissa. à Mélissa, c'est le manager de Cliff qui a Elle vient vers moi, elle m'envoie des liens. Elle me dit, tiens, il y a Sony World Photography Award qui a ouvert la session 2025. Est-ce que tu veux y participer ? Moi, non, je dis, bon, why not ? Je participe, ok, d'accord, il n'y a pas de problème. Donc, voilà, je mets la photo. Une photo qui a été conçue avec mes amis en France. Amis et partenaires, je dirais. shoutout à Jade et Léa. Donc, cette année, comme je disais, on a créé vraiment des contenus qui sont vraiment qui nous plaisaient à nous. Ce n'était pas des projets clients, où on était imposé avec une directe. C'était juste, comme je dis souvent, juste pour le fait, nous, la matérialisation de notre âme. Parce que moi, je définis l'art comme étant notre âme, la manifestation de notre âme. C'est ton âme que tu manifestes à travers des œuvres. Donc, c'était juste ça. J'en ai juste créé. On a été en créant, en créant, en créant, et puis on était satisfaits. Quand elle m'a envoyé le lien, il y avait plusieurs catégories. Moi, j'ai mis la catégorie portrait, parce que j'aimais beaucoup le portrait qu'on avait fait. Donc, j'ai postulé là-bas. Je crois que c'était trois, deux semaines plus tard, je reçois d'abord la première notification. On est passé au next tape, c'était shortlist. On est passé au next tape et tout, qui était très fort. Moi, je dis, ah ouais, great en fait. Donc, après, on a attendu, il y a eu... À Paris, il y a eu l'exposition. L'autre de notre compétition, c'est qu'on avait participé. On est sortis deuxième. Ensuite, je reçois notre mail de Sony. Félicitations, vous avez gagné. Vous avez le champion de la catégorie meilleur portrait et tout. Sur le coup, je me dis, OK. C'est Sony quand même, ils font des films. Ils font des films. J'utilise leur matériel depuis combien d'années. Ils m'envoient un message pour me dire que j'ai gagné. Du coup, je me dis OK. J'envoie le mail à tout le monde, vu qu'on est un groupe avec ma team et tout. J'envoie et elles sont toutes folles. Ouais, on doit aller en Angleterre, machin, on va aller en Angleterre, machin, et tout, tout, tout. Et là, j'envoie à ma maman. Elle me dit... C'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle réalise ta...

  • Speaker #1

    Elle ne réalise pas en fait. Elle se base à ce que c'est, elle me demande c'était quoi, enfin c'est qu'est-ce que c'est et tout et tout. Après donc je lui explique, j'explique, j'explique et elle me dit « Ah bon machin ? » Elle a commencé encore à prier aussi, machin. Vraiment toutes ces années, c'est magnifique, machin, les reconnaissances, mes frères pareil. Il y a un truc très drôle de mon frère, il m'a dit « Mettons toutes les personnes qui pensaient que tu étais un photographe... » de bas étage, comment ils vont faire maintenant ? Tu vois, c'était très drôle. Je l'ai même mis sur mon Instagram. C'était très drôle et j'étais content. Mais tu vois, sur le coup, je suis plutôt souvent bizarre, tu vois. Je dirais, il n'y a pas tant de choses qui m'impressionnent, tu vois. Et sur le coup, je me suis dit, c'est super, mais je n'étais pas trop, trop, trop emballé. parce que de base, je suis toujours un peu trop terre à terre. Mais c'est quand tu vois, on te dit, il y avait 400 000 participants. 400 000 participants, en fait ? 400 000 participants, 200 pays différents, des gens qui ont mis leurs photos, plein d'autres artistes.

  • Speaker #0

    Des gens qui font ça depuis, peut-être ?

  • Speaker #1

    Il y avait des gens qui font ça depuis, justement. Il y avait des photographes qui sont dedans peut-être depuis 30 ans, 35 ans. et j'ai vu celui qui a gagné. La photo overall, genre des neuf gagnants, on choisissait un des neuf qui a la photo la plus belle pour nos grands, grands, grands gagnants. Et lui, c'est un gars, je vois, il fait la photo peut-être depuis 35 ans et ses photos sont magnifiques. Je me dis, en fait, mon travail, je me dis, mentalement, c'est moi qui me réduis souvent. De se dire que, en fait, non, je suis Gabonais, ça c'est pour les autres, peut-être. c'est pas pour nous, ça c'est toujours les blancs qui gagnent ça. En fait, c'est souvent des petits trucs qu'on se met bêtement, de se dire que notre travail n'est pas au niveau. En tant qu'artiste, comme je dis souvent, on a toujours ce truc qu'on n'est pas satisfait. Donc, quand tu n'es pas satisfait, tu vas te dire, c'est pas au niveau. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n'est pas forcément nous, de notre perception à nous. C'est d'où je disais de laisser les autres juger. et c'est ce que j'ai fait j'ai juste essayé les autres jugés,

  • Speaker #0

    ils ont vu ils ont été séduits par la photo et ça a donné ce que ça a donné et il faut dire que la photo est très belle si vous n'avez jamais vu la photo, je vous invite à vous rendre sur les réseaux sociaux de Jens et de chercher son travail franchement, tout ce qu'il fait je ne sais pas je ne suis pas spécialiste de la photo ou de la vidéo mais tu joues avec les lumières c'est très je ne sais pas comment dire terracotta, c'est très orange c'est très marron des couleurs chaudes j'aime vraiment beaucoup et la photo en elle-même elle est vraiment très belle on a l'impression que c'est juste deux personnes chill Pendant que je préparais notre échange, je me suis dit, cette photo a gagné le Sony. Cette photo a gagné le Sony. Et pourtant, c'est vraiment, comme tu dis, tu étais avec des amis. Ce n'est pas des modèles. C'est vraiment une photo très chill, mais qui cadrait certainement avec ce qui était demandé. Donc, félicitations pour ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Et puis, il faut le mettre un peu plus en avant. On ne voit pas ça bien, on ne voit pas bien ton travail là.

  • Speaker #1

    Malheureusement, on me jette beaucoup la pied en-dessus, mais je ne suis pas trop communicant sur mes réseaux sociaux. Malheureusement, c'est juste que je mets un poste, mon travail, et puis après, je disparais. On me parle beaucoup de ça. J'essaie de faire des efforts, d'être un peu plus sur les réseaux, mais ça viendra avec le temps, j'espère.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, on t'attend. On attend de te voir un peu plus. et alors vu que le thème d'aujourd'hui c'est de c'est vivre de sa passion. Comment ton quotidien est, en fait ? À quel moment tu as réalisé que tu pouvais te faire de l'argent ? Parce que tu as réalisé assez vite, tu dis que tu voulais, assez jeune, faire le cinéma. Mais à quel moment tu t'es dit, ah ouais, je peux vraiment gagner de l'argent avec ça ? C'est quoi ton premier plus gros cachet ? Dis-nous, parle-nous d'argent.

  • Speaker #1

    Mon premier plus gros cachet, je crois que c'était un clip. Bon, ce n'était pas moi tout seul, mais c'était un budget à 15 000 euros.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    7 ou 8 millions ? 8 millions de francs, oui, surtout 9 millions de francs par là. C'était le plus gros cachet que j'ai eu. Mais en soi, je dirais que l'argent, ça ne m'a jamais vraiment drivé pour le faire, ce métier. Comme je dis souvent à un ami, Karl Dukagak, qui est aussi réalisateur. Oui,

  • Speaker #0

    c'est de Karl Dukagak dont je parlais dans l'introduction, avec qui tu as couvert...

  • Speaker #1

    C'était ça, c'était ça, effectivement. Karl Dukagak, on travaille ensemble depuis, je ne sais pas, longtemps. C'est mon frère aussi, déjà, littéralement. Moi, je lui dis très souvent, moi, si il n'y avait pas cette question d'argent dans le monde, je serais juste là gratuitement. C'est juste parce que j'aime. En fait, c'est de ça que je pense que je n'ai pas eu vraiment de difficulté à peut-être en gagner de l'argent aussi parce que je ne l'ai pas vraiment mis devant. Donc, les projets qui me plaisaient, je les faisais. Ça peut être à moins de gratuit, payant. J'ai toujours su que ça faisait de l'argent, mais ça n'a jamais été ma ligne. directrice. C'était pas mon objectif premier quand j'ai commencé à faire de l'art. C'était vraiment pas ça mon objectif. Et c'est un truc que je dis très souvent aux personnes qui commencent à faire de l'art, que si vous voulez faire ça pour de l'argent, mieux laisser en fait, parce que vous allez être découragé.

  • Speaker #0

    Mais comment tu fais pour subvenir à tes besoins si tu ne penses pas à l'argent en fait ?

  • Speaker #1

    C'est comme j'ai dit, c'est Dieu.

  • Speaker #0

    Ah ouais.

  • Speaker #1

    c'est tout je le dis tout le temps ça ne t'explique pas c'est Dieu je suis là je suis chez moi on m'a appelé il y a un truc à faire et pourtant souvent je ne fais même pas de prospect je suis très nul dedans je suis nul à la drague je vois un client qui est venu ou un ami qui me recommande ou un autre client qui me recommande et ensuite en fait ça vient comme je dis ça vient tout seul je ne suis pas obligé de forcer je ne me mets pas aussi de... pression dessus que pas là il faut forcément que je trouve le marché arrive tu vois parce qu'en fait si tu te mets dans si je me mets dans cette optique je trouve que ma créativité sera baissé parce que je travaille mon travail beaucoup basé sur les émotions et si dans mon cerveau suis pas stable je peux pas créer je pourrais pas créer je serais stressé déjà comment je traîs ce pas donc s'il faut que je stresse à cause de l'argent je veux pas Je ne veux pas vivre comme ça. J'ai vu beaucoup de personnes vivre comme ça. C'est jamais positif, tu vois. Donc, oui, ça gagne de l'argent. Oui, tout le monde aimerait avoir assez. Bon, moi, j'ai jamais... Ça, c'est encore un fait. J'ai jamais voulu être multimilliardaire, tu vois. Je veux juste avoir de l'argent pour être libre. Je me dis, je veux aller dans tel pays, je prends mon billet, je pars. Ma mère a besoin de ça, je paye.

  • Speaker #0

    Dépenser sans compter.

  • Speaker #1

    Voilà, dépenser sans compter, me dire que mon compte en manque est bientôt vide. Je veux juste avoir de l'argent qui tourne, assez d'argent. Je ne me suis jamais dit, il faut que j'ai une Bugatti Veyron, forcément. Un yacht qui a 25 000 mètres. Non, ça ne m'intéresse pas. Moi, juste avoir assez d'argent pour vivre, bien comme il faut. C'est vrai que j'aime les belles choses, mais je ne suis pas dans l'exagération non plus. Mais voilà, c'est juste ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, durant mes recherches, j'ai appris que Yens a une petite fille. Oui. Tu nous parles un peu d'elle, de la petite princesse.

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    Elle a quel âge ?

  • Speaker #1

    Elle a deux ans. Elle va prendre trois ans en août, là. C'est plus très loin. Mademoiselle Boutamba. Ça a un petit rayon de serre et un rayon de soleil. C'est vrai qu'elle aussi, je ne l'expose pas sur les réseaux. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui ne savent même pas que j'ai un enfant.

  • Speaker #0

    En tout cas, on a du fou !

  • Speaker #1

    J'expose pas sur les réseaux. C'est magnifique. Une boule d'énergie, vraiment, elle dépense de l'énergie.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton rapport à elle, aujourd'hui, toi, en tant que père, en tant que père artiste ?

  • Speaker #1

    C'est un père poule. Je suis vraiment comme une mère dans le corps d'un père. C'est vraiment... Moi, amener l'enfant chez le pédiatre, j'aime la préparer. changer les couches. En fait, ça ne me dérange pas. C'est du temps que je passe avec ma fille parce que c'est des moments que je voudrais m'en rappeler plus tard.

  • Speaker #0

    C'est des souvenirs autant pour elle que pour toi.

  • Speaker #1

    Des souvenirs que j'ai envie de vivre avec elle. Donc, si j'ai la possibilité de faire quelque chose pour elle, je ne vais pas hésiter et je m'en fous qu'on me dise ça se rôle de ta chérie. Non, en fait. Je prends toujours l'exemple de Merci. Si par malheur, sa maman la rappelle, je fais comment ? Je serai obligé d'assumer ce rôle. Donc, je ne vois pas où elle... C'est la corvée, je ne sais pas, de dire que ça, c'est forcément pour elle, qu'il doit gérer ça.

  • Speaker #0

    Vous êtes parents, tous les deux, vous partagez les travaux.

  • Speaker #1

    C'est ça, on partage les travaux, on partage... peines, on partage les nuits blanches. Voilà, s'il fallait passer une nuit blanche, on passe des nuits blanches. Si elle est malade, voilà, s'il faut dormir à l'hôpital, moi, je n'ai pas de problème de dormir à l'hôpital. Je dormirai à l'hôpital, je resterai avec elle. S'il faut veiller, je mettrai de la serviette. Je ferai tout ce qu'il faut pour qu'elle soit dans les meilleures conditions, pour qu'elle soit bien, tout simplement.

  • Speaker #0

    En tout cas, on est bien content d'entendre ça, venant d'un papa qui trouve tout à fait normal de s'occuper de son enfant. comme le ferait sa même. Félicitations. Donc, on va essayer d'aborder un peu ton retour au Gabon. Et puis, il y a la question de l'abonné qui traite de ton retour au Gabon également. Déjà, tu es rentré quand exactement ?

  • Speaker #1

    Je suis rentré fin février.

  • Speaker #0

    Fin février, c'est vraiment très récent.

  • Speaker #1

    Fin février ou début mars, je ne sais plus trop. On se fait un frérit début mars.

  • Speaker #0

    Et tu es rentré pourquoi ? Est-ce que c'était pour des raisons professionnelles ou bien juste le retour ?

  • Speaker #1

    Le retour chez moi, ça fait déjà un petit temps que je n'avais pas vu mon petit bébé. Je n'avais pas vu la famille. En même temps, si la France me fatiguait, j'étais un peu fatigué de l'Occident aussi. Je voulais un peu rentrer chez moi aussi en même temps. Alors là, je suis rentré. Quand on me dit souvent « Est-ce que tu es rentré définitivement ? » définitivement, qu'est-ce que ça veut dire ? Si j'ai un contrat qui me dit je prends mon avion, je retourne, je reviendrai au Gabon, c'est qu'est sûr, c'est parce que j'aime mon pays.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, je place la question de l'abonné rapidement, c'est une question de TedTaylor06 qui demande si le retour au Gabon, selon toi, rime toujours avec perte de certains privilèges.

  • Speaker #1

    Perte de certains privilèges.

  • Speaker #0

    Donc en gros, est-ce que depuis que tu es rentré, tu as perdu des avantages et des facilités à travailler avec des structures et artistes internationaux en particulier, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pour le moment, non, je ne le vis pas comme ça. Parce que même en étant ici, j'organise toujours des shootings en France, vu que j'ai une équipe. Donc je fais toujours la conceptualisation des projets, j'écris des scénarios, je fais les moodboards. J'envoie à l'équipe qui doit faire le tournage en France. Je les indique comment ils doivent faire, qu'est-ce qu'ils doivent prendre pour que moi je fasse le montage. Donc c'est comme ça que je procède. Donc eux ils travaillent, ils font les prises de vue. Ils m'envoient les fichiers, moi au Gabon. J'ai les télécharges, ensuite je fais le montage et après je rends au client. Que ce soit même des shoots photos et un client peut me contacter. Oui j'ai besoin d'un shoot photo. En fait en soi ils ne sont même pas obligés de savoir que je suis au Gabon tout simplement. Je leur dis qu'est-ce que vous voulez, ils m'expliquent leurs besoins. Ok, il n'y a pas de problème, je vous envoie une équipe. Je vais envoyer quelqu'un, ils font les photos pour eux. Si c'est moi qui dois retoucher, je les retouche. Si c'est un autre photographe qui doit retoucher, que j'ai confiance en sa qualité, la personne retouche. Je travaille comme ça. En tout cas, pour le moment, maintenant, je dirais oui. Non, je dirais oui sur peut-être des achats de matériel. Sur ce genre de point, oui.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question, par exemple, les compas structurels.

  • Speaker #1

    l'acquisition du matériel ? Oui, c'est ça. C'est ce genre d'aspect. Oui, c'est compliqué d'avoir du matériel ici. Déjà, au niveau de la douane, ça augmente les prix si tu achètes ça ici. Par exemple, en France, tu as une facilité de paiement plusieurs fois. Tu peux étaler sur des mois un produit d'un million. Tu peux payer 250 000, 250 000, 250 000, 250 000, ce qui t'allège un peu si tu n'as pas directement un million en une fois. Sans ce genre de... petit mécanisme que je dirais voilà, mais sinon en soi,

  • Speaker #0

    ça va. Pas trop de différence. D'accord. Et comment est-ce que tu t'imagines dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #1

    Comment je m'imagine dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #0

    Qui sera Jens Boutamba, à ton avis, dans 5 ou 10 ans ? Partons sur 10 ans.

  • Speaker #1

    Sur 10 ans. Ah, si Dieu me le permet.

  • Speaker #0

    Donc là, tu auras 40 ans.

  • Speaker #1

    Si Dieu me le permet. Être... plus posé, si je dirais ça comme ça. Surtout financièrement, comme je disais, d'être libre financièrement, de faire des projets qui me plaisent uniquement. Faire des projets qui me plaisent, que ce soit des amis, parce que malheureusement, souvent, on a aussi cette contrainte d'accepter des projets à cause de payer des factures, justement. Ce sera faire des projets artistiquement beaux. et comme je dis mon but ultime dans l'art ce serait de créer quelque chose qui ne meurt pas ce serait ce n'est pas un film peut-être une photo je ne sais pas franchement je ne sais pas mais créer

  • Speaker #0

    quelque chose même après 1000 ans des personnes regarderont je dirais waouh c'est magnifique après une chose sûre c'est qu'avec ton prix Sony tu as déjà mis le Gabon sur une carte tu as déjà mis le Gabon sur une carte Albitam éternam aussi longtemps qu'il y aura des récompenses Sony, on saura qu'il y a un Gabonais, un jeune Poulou qui a gagné un prix à une période. Voilà. Et nous, en tout cas, c'est tout ce qu'on te souhaite. Et on est presque arrivé à la fin de notre échange. Moi, j'aimerais savoir quelles sont les compétences ou les qualités que tu penses qu'on devrait absolument développer pour être évolué dans les métiers du créatif au Gabon.

  • Speaker #1

    Premièrement, je dirais aimer. Pas le faire pour l'argent, mais vraiment aimer qu'on te propose un projet gratuit. Juste parce que tu vois l'ampleur de la beauté du projet, d'où ça va t'amener de le faire. Pas attendre que, est-ce que je peux avoir 5 000 d'or ou 10 000 d'or pour venir aider la personne. Comme je disais, le projet de Sony, c'est un projet gratuit, on ne m'a pas payé. C'était juste... de l'envie de créer avec ma pote, qui a eu l'idée de base de comment faire la photo. Après, on a travaillé sur la DA, on a acheté du matériel même de nos propres fonds, pour pouvoir créer quelque chose qui nous ressemble, je vais dire ça comme ça. Et c'est ça en fait, aimer. Persévérer, c'est dur. Il ne faut pas se mentir. L'art, c'est dur. Il n'y a pas de... Je ne veux pas mentir ici que oui, là. Non, l'art, c'est dur. Si vous voulez le faire, c'est que vous aimez ça. Si vous ne l'aimez pas assez, comme on dit en France, soit tu l'aimes, soit tu la quittes. Tu vois ? Donc, mieux laisser. Mais si vous voulez le faire, faites-le avec amour, faites-le avec passion. Et faites-le en enjoy, vous voyez ? Parce que moi, je suis très content quand je suis au tournage. Oui. Je suis content. Je suis comme un enfant, surtout quand tout se passe bien. Si ça se passe mal, ça se passe mal. Mais le mieux, c'est de le faire toujours avec amour, avec amour et patience.

  • Speaker #0

    Il y a un adage célèbre qui dit « fais ce que tu aimes et plus jamais tu n'auras à travailler » .

  • Speaker #1

    C'est ça, effectivement.

  • Speaker #0

    En gros, je pense que les métiers de l'art, c'est carrément ça. C'est ça. La majorité des artistes kiffent d'abord leur travail. Et du coup, c'est un peu moins laborieux. Moins laborieux.

  • Speaker #1

    Laborieux,

  • Speaker #0

    voilà. Donc voilà. En gros, on a vraiment fini. Je vais prendre le mot de fin de Jens.

  • Speaker #1

    Mot de fin ? Qu'est-ce que je peux vous dire en mots de fin ? Est-ce que ça va parler de l'art ? En mots de fin, je dirais de suivre ses rêves. Ça peut être difficile. Croire en soi, croire en Dieu. Toujours mettre Dieu devant.

  • Speaker #0

    J'ai pas noté cette question, mais pendant notre échange, ça m'est venu. Tu parles énormément de Dieu. Je sous-entends que tu es chrétien. Oui. Et du coup, souvent, le fait d'être chrétien ne cadre pas avec les métiers de l'art. Tu as fait beaucoup d'artistes urbains. On a parlé de Léoy qui est très spirituel aussi, mais dans un autre côté. On a parlé de Marc Aurel. Tu as travaillé pour d'autres artistes qui ne sont pas forcément chrétiens. Comment est-ce que tu arrives à rester un bon chrétien tout en travaillant avec des artistes ou d'autres personnes qui ne font pas la même chose que toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ça aussi, c'est des questions qu'on m'a souvent posées. Déjà, je n'ai pas de problème avec ma relation avec Dieu. Et pour moi, ce n'est pas parce qu'une personne ne chante pas pour Dieu que ça veut dire forcément que ce qu'elle fait est mauvais. Je n'ai pas ce sentiment que je fais quelque chose de mal. Et j'ai eu des discussions avec pas mal de personnes où... Je dis, en fait, avec mon Dieu, je suis en paix. Je n'ai pas, c'est souvent, tu vois, comme tu sais que tu as fait quelque chose de mal, tu as ce ressenti que non, là, je fais quelque chose de mal, il faut que j'arrête. Tu vois, je ne l'ai jamais eu. Et j'ai prié pour ça, justement. J'ai demandé à Dieu de, si ce n'est pas la voie que je dois aller travailler avec des artistes, enlève-moi de là. Mais je suis toujours en train de travailler dedans, tu vois. Et je n'ai pas de ressenti que je fais quelque chose de mal. Et encore que... Comme je dis, Marc Orel, il est aussi chrétien. Il a été baptisé il n'y a pas longtemps, je crois que c'était en août ou en juin. Je pense qu'il a été baptisé en août. Dans ses sons, il parle beaucoup de Dieu. Je ne sais pas parce qu'il ne fait pas du gospel, que ça veut dire que les gens ne prient pas, il est débouché, il ne prie pas. Je dirais même que beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé, ce sont des personnes qui sont chrétiennes, qui croient en Dieu. Mais l'art, comme je disais, l'expression de leur âme ne s'exprime pas en gospel, en adoration. Mais pourtant, si tu t'assoies avec eux, vous parlez de Dieu, vous allez rester à des heures. Et donc, comme je dis, si je fais quelque chose de mal, c'est Dieu qui me dira. Et j'attends quand je le rencontrerai. J'espère le rencontrer.

  • Speaker #0

    Pas maintenant.

  • Speaker #1

    Et comme ça, au moins, je saurais si c'était mal de travailler avec ce type de personnes ou pas. Pour le moment, je suis en paix avec moi-même, donc je n'ai pas de mal à ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci pour ça. On revient sur ton mot de fin avant de se dire au revoir.

  • Speaker #1

    Je l'avais oublié. Je disais de croire en soi, de croire en Dieu, d'être persévérant et de surtout beaucoup spread the love. Parce que pour moi, l'amour, c'est le carburant qui fait avancer le monde. Si les gens partageaient plus d'amour, le monde irait mieux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Jens. Et pour les guissures comme moi, pour les gens qui ne sont pas forcément anglophones, Jens vient de dire de répandre l'amour. Donc, merci beaucoup pour ce partage sincère et inspirant. Vivre de sa passion, ce n'est pas toujours confortable, ce n'est pas toujours facile, mais c'est quelque chose de tellement puissant. Ça m'a vraiment plu de discuter avec toi et d'enregistrer ton avis là-dessus, j'espère. que les auditeurs pourront partager mon point de vue.

  • Speaker #1

    J'espère bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci à vous qui nous écoutez de l'avoir fait. Et n'oubliez pas, si vous avez des sujets ou des questions que vous souhaitez voir abordées dans les prochains épisodes, vous n'hésitez pas à nous les envoyer via Facebook, Instagram ou encore Twitter. Nous sommes là pour vous. Dans le prochain épisode, nous aborderons soit... le rapport au corps, soit le mariage. Je ne suis pas encore fixée sur les invités qui vont venir. Mais quoi qu'il en soit, si jamais vous voulez participer, n'hésitez pas. Et surtout, surtout, abonnez-vous à nos réseaux sociaux. Abonnez-vous à ceux de Jens qu'il vous donne maintenant.

  • Speaker #1

    Alors, Instagram, c'est boutams, B-O-U-T-A-M-B-S et Jens, boutam, J-E-I-N-T-Z-E. Boutamma, B-O-U-T-A-M-M-A. Facilement retrouvable.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci encore. Avec plaisir. Si cet épisode vous a parlé, partagez-le, commentez. Et n'oubliez pas de suivre le podcast pour ne rien manquer des prochaines conversations avec ceux qui réinventent ce que ça veut dire être trentenaire aujourd'hui. C'était Les Fiers Trentenaires, votre tout nouveau podcast qui traite de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Merci encore de nous avoir écoutés et à la prochaine. Bisous !

Description

Bonjour Les Trentenaires, Les Fiers

Bienvenue dans l'épisode 3 de notre podcast Les Fiers Trentenaires,


Aujourd'hui, nous recevons Yeintze, un Réalisateur et Photographe, vainqueur de la catégorie Best Portraiture Photography de la compétition internationale Sony Photography Award de 2025.


Depuis son plus jeune âge, Yeintze était convaincu qu'il voulait vivre de sa passion... Entre les déceptions temporaires exprimées par ses parents, ses victoires et la fierté qu'elles ont finalement suscitée auprès des siens, Yeintze partage avec nous les difficultés et les joies qu'il a rencontrées tout au long de son jeune mais déjà brillant parcours en tant que trentenaire vivant de sa passion.


Darlaine,

La Fière Trentenaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les trentenaires, les fiers, ceux qui portent avec engouement cet âge qui nous a longtemps effrayés. Bienvenue chez les fiers trentenaires, votre tout nouveau podcast où l'on parle de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Je suis Darlene, une trentenaire qui a longtemps attendu de vivre enfin cette tranche d'âge et qui se dit fière d'y être enfin arrivée. Ensemble, nous discutons en toute bienveillance et sans tabou de sujets variés. L'évolution des relations, qu'elles soient familiales, amicales ou amoureuses, des difficultés, qu'elles soient quotidiennes ou ponctuelles, d'indépendance financière, de responsabilité, de charge mentale, de pression sociale, de bien-être et bien d'autres sujets qui font vibrer notre génération. Si vous aussi avez envie de célébrer cette période intense de la vie et de vous inspirer pour avancer avec confiance, préparez-vous à embarquer pour une aventure pleine de couleurs. de rire et de découverte. Les Fiers Trentenaires, c'est votre tout nouveau rendez-vous incontournable pour vivre votre trentaine à fond. Christine de Suède disait que le plus grand secret de la réussite, c'est de se fixer un but et de ne jamais le perdre d'eux. Pour beaucoup d'entre nous, le but, c'est la réussite elle-même. On rêve tous de réussir sa vie. Cela signifie parfois rendre ses parents fiers de la personne que l'on devient ou que l'on est devenu. Pour certains, c'est pouvoir dépenser sans compter. Et pour d'autres encore, c'est un mélange des deux. Les chemins vers la réussite sont aussi multiples qu'il y a d'individus sur Terre. Ils peuvent passer par un investissement judicieux, un emploi bien rémunéré ou encore le choix d'emprunter la voix de son cœur. J'appelle ça la passion. Nombreux sont ceux qui aspirent à vivre de leur passion. Pourtant, entre le rêve et la réalité, il y a souvent encore un long chemin parsemé de doutes, de déceptions exprimées par les proches et de décisions courageuses ou de moments de vérité. Conscient que vivre de sa passion est un défi majeur de notre génération, surtout en Afrique, il me tenait à cœur d'aborder avec vous le thème « Trentenaire, je vis de ma passion » . Pour en discuter, nous recevons un talentueux trentenaire rencontré il y a quelques semaines dans le cadre d'une Masterclass. classe ciblant les amateurs des métiers du son. Il ne s'agit pas encore d'un autre compositeur de musique ou producteur mais d'un vidéaste talentueux diplômé en Arts et spectacles options cinéma de l'université Solzimetz. Il est récemment rentré de France pour mettre son art au service de son pays. Ce jeune Gabonais est le co-directeur d'une structure spécialisée dans la photo et la vidéo nommée Alpap Film. Que vous soyez Gabonais ou Français, si vous êtes amoureux de la culture urbaine, vous avez forcément déjà vu son travail. Entre campagne publicitaire et clips vidéo, ce couteau suisse a collaboré avec des artistes tels que Elvin Sena, Aguié, pardonne-moi si j'écorche les noms de tes artistes, tu vas en reprendre, Elvin Sena, Aguié, Emmanuel Andor, Maverick City Music, Marc Orel et Léa, dont il a d'ailleurs réalisé le clip de Lay Down. Vous l'avez sans doute vu aux côtés d'une figure emblématique du domaine pour la couverture photo et vidéo d'un mariage gabonais qui a eu lieu en France sur le thème d'Incredible Bridgerton Wedding. Le plus fou ? 100% de ses clients, c'est-à-dire toutes les personnes avec lesquelles il a travaillé, à créer et diriger Les vidéos et photos le recommandent. Il s'agit de Jens Boutamba. Ses réalisations sont notées 5 étoiles sur la majorité des plateformes où il est possible de les noter. En janvier dernier, Jens exposait pour la première fois une de ses photos dans une galerie d'art à Paris, avant de remporter quelques semaines plus tard le Sony World Photography Award 2025. Bref, ce fier trentenaire n'est que... clairement pas votre ami quand il s'agit de travailler. Malgré son impressionnant parcours et son professionnalisme, il est si discret qu'il a été difficile pour moi de collecter des informations sur lui via ses réseaux sociaux. Pourtant, au vu de tout ce qu'il a accompli, il peut clairement être fier de dire qu'il est passionné par son art et qu'il en vit. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment vivre de sa passion ? Quels sont les défis, les joies, les sacrifices par lesquels les gens comme Jens passe. Nous en parlons dès maintenant avec M. Butamba. Bienvenue Yeintze.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Alors, je ne sais pas si tu as écouté les épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Quelques-uns.

  • Speaker #0

    Mais avec Marcel, on disait la dernière fois qu'on essaie d'instaurer un rituel qui a pour objectif d'affranchir les invités de la honte que ça représente parfois de porter un certain nombre d'années. Et ça, on demande à l'invité son âge. Donc, Jens, tu as quel âge ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai 29 ans.

  • Speaker #0

    Comment tu le vis ?

  • Speaker #1

    Oh, plutôt bien. Je m'en sors plutôt bien. Je suis bien dans ma peau. Je dirais 29 ans qui fait 25.

  • Speaker #0

    Un peu comme notre premier invité alors. Vous ne faites pas votre rage. Et donc, tu n'as pas encore 30 ans, mais tu y es presque. Qu'est-ce que ça te fait de penser que tu vas bientôt plonger dans les 30 glorieuses ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour les 30 ans, franchement, c'est comme je disais, ce n'est pas un sujet qui m'attriste. J'en vois beaucoup de personnes qui sont dans le stress, bientôt 30 ans, j'ai pas encore fait X, j'ai pas encore fait ça, j'ai pas encore fait X. Mais moi, je le prends...

  • Speaker #0

    Plutôt bien ?

  • Speaker #1

    Plutôt bien et pour moi, je mets beaucoup Dieu devant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est le temps de Dieu. Tout ce qui m'arrive est en fonction de Dieu. Si déjà avant 30 ans, je devais être marié, C'est Dieu. Si je devais avoir 1000 enfants, c'est Dieu. Je vais être milliardaire, c'est Dieu. Si c'est à 30 ans, 35 ans, ce sera toujours lui et je le prends magnifiquement bien l'arrivée de ses 30 ans. Je ne sais pas si je fêterai. Je ne sais pas trop si je vais le faire. Je ne sais pas si je vais le faire. On espère que tu fêteras. On espère bien. Là, ce sera le Yens 3.0.

  • Speaker #0

    Il faut quand même fêter, c'est important.

  • Speaker #1

    Une grosse mise à jour.

  • Speaker #0

    donc alors Alors, parle-nous un peu de toi. Déjà, d'où vient ce Jens ? C'est un prénom ou un surnom ?

  • Speaker #1

    C'est un prénom. C'est un prénom pour nous qui signifie un métier.

  • Speaker #0

    Un métier ? Oui,

  • Speaker #1

    un prénom.

  • Speaker #0

    Lequel ? Ah, c'est un métier ?

  • Speaker #1

    Non, amitié.

  • Speaker #0

    Amitié. Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas pourquoi ça m'a fait penser à enseigne ou apprend. Parce que je pense qu'en guichet, c'est ça, Jens. Apprend ou apprend quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est un métier. Bon, la traduction... C'est très beau. traduction que ma mère m'a donnée, elle m'a dit ça signifie l'amitié en Pounou. Mais c'est vrai que plusieurs personnes me demandent si c'est un surnom ou un nom. C'est mon prénom, mon vrai prénom dans la connaissance, c'est Jens. Donc c'est de là qu'il sort. Ma maman a donné à la plupart de mes frères des prénoms Pounou. Donc il y a Itou, il y a Kini, il y a moi, Jens.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est une très bonne idée. C'est un projet que moi-même j'ai. Mon fils d'ailleurs s'appelle Dimani, l'équivalent de la pierre. du caillou en guissière. Et franchement, pour les autres enfants, les enfants à venir, ce sera pareil.

  • Speaker #1

    C'est pas qui n'est pas rigide. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un costaud. C'est un costaud, un gars bien solide en tout cas. Donc, dis-nous-en un peu plus sur toi. Comment est-ce que tu es tombé dans la vidéo et la photo ? Comment est-ce que tu as acquis tes compétences ? Est-ce que c'était autodidacte ? Déjà, on sait que tu es passé à l'école, dans une université. Mais c'est quoi qui t'a inspiré à faire ce cursus ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment de très, très très jeune. Ma première mémoire en termes d'être vivant, humain, le premier film que j'ai regardé, c'était Matrix. Et quand j'ai regardé Matrix, je me suis dit « What the hell ? » Tout simplement, je me suis dit « Je vais faire du cinéma. » Et donc, depuis le primaire, je disais toujours à ma mère « Moi, vos histoires d'aller tous les jours au travail, bureau, c'est pas pour moi. Moi, je veux faire le cinéma. » Rien d'autre. C'était beaucoup de conflits. Pas d'accord, mais en soit, je n'ai pas vraiment laissé le choix non plus. Donc, bien avant d'aller à l'université, c'était beaucoup filmer avec mon téléphone. Je prenais des images avec mon téléphone, je retouchais, je faisais des photos du téléphone. J'ai même fait des photos d'un mariage de mon oncle avec mon téléphone. Et le plus... bizarre, je dirais, c'est qu'il y avait un photographe professionnel, mais il a pris la photo que j'avais faite avec mon téléphone, qu'il a encadrée dans son salon. Donc, il a préféré ta photo à celle d'un photographe qui avait un vrai appareil. Moi, j'avais mon petit Samsung Galaxy S6 à l'époque. J'ai fait la photo avec, retouchée. Je lui ai remis, avec sa femme. Il a grave aimé. Ils ont encadré ça chez eux. Même en se revu récemment, il m'a dit, Oui, vu la photo que tu m'avais faite des années avec ton téléphone, ça ne m'étonne pas que tu sois où tu es là. Donc voilà, après le bac, c'était l'université. À l'école, bon. Ma mère disait, ouais, quand tu pars là, tu vas faire comptabilité. Je dis, OK, d'accord. Dès que c'est arrivé, je suis directement allé à l'école de cinéma. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je n'avais pas de, je dois faire X. Ensuite, je reviens faire ça. C'est juste une perte de temps pour moi.

  • Speaker #0

    Donc, tu as direct plongé dans le cinéma.

  • Speaker #1

    Direct, direct, mon plan de cinéma.

  • Speaker #0

    Généralement, lorsqu'on décide de faire un emploi ou... de se lancer dans un métier qui ne cadre pas forcément avec la conception du travail que nos parents ont, ou qu'en tant qu'Africains on a, ce n'est pas forcément stable, etc. Le plus compliqué, c'est souvent de parvenir à convaincre nos proches, et surtout les personnes qui ont financé les formations qui auraient dû nous emmener ailleurs. Comment est-ce que ça s'est passé avec tes parents ? Parce que là, à l'entame, tu nous disais que ça avait été compliqué, mais… Comment tu es parvenu pour les convaincre ?

  • Speaker #1

    Je vous dirais que je ne les ai pas convaincus. J'ai juste pris ce que je devais prendre. Quand je suis arrivé en France, j'ai juste dit à ma mère, je ne fais pas comptabilité, je fais cinéma. C'était beaucoup de cris. Déjà depuis le Gabon, je disais ça tout le temps. C'était souvent des réunions de famille. Avec même mon frère Cliff, la même chose, on est en réunion de famille, vu qu'il voulait faire le son, moi je voulais faire l'image. Donc c'était, la grand-mère va venir te crier dessus, l'oncle va venir te crier dessus. Deux enfants rassés !

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'était effectivement ça. L'autre c'était, tu vas finir troubadour, l'autre tu vas finir clown. Donc voilà, quand je suis arrivé en France, j'ai commencé à travailler dans un resto. Dès que je suis arrivé, dès que j'ai eu un petit de séjour étudiant, je commençais à travailler dans un resto. Du resto, j'ai acheté mon ordi avec l'aide de ma maman. Ensuite, j'ai acheté ma caméra. En tout cas, j'ai acheté tout ce qui me permettrait de commencer à faire des prestations. Et dès que j'avais tout mon matériel, je me rappelle une nuit, je me suis juste levé parce que j'en avais marre. Je ne suis vraiment pas quelqu'un qui aime... Un travailleur de tout le temps. Tous les jours, je dois faire la même chose. Je dois être au même endroit si je n'ai pas envie. Donc, je me suis juste levé. Dans une nuit, j'ai prié. J'ai dit au Seigneur que je vais arrêter ce travail. Je ne sais pas comment je vais faire pour manger. Ma maman n'avait pas assez d'argent pour pouvoir se venir convenablement à tous mes besoins. Donc, il fallait que je travaille. Et donc, j'ai prié. Je me suis dit, Seigneur, tu ne m'as pas envoyé en France pour faire... Tu ne m'as pas envoyé même sur terre. ou être travaillé dans les restaurants, ou que ce soit comptable ou autre. Moi, c'est le cinéma. C'est de l'art, tout simplement. Moi, je dois travailler dans l'art. Et j'ai même répliqué que s'il s'avère que je faiblisse et que je revois même un dossier, je ne sais pas, dans une société pour trouver du travail, si c'est trop difficile dans les mois, qu'on ne me prenne pas. Et bizarrement, j'avais un prix. Pourtant, j'ai faibli. Je peux l'avouer. J'ai faibli, mais on ne m'a pas pris. Et ensuite, les contrats sont venus au fur et à mesure. Et de là, même pendant les études, je faisais des prestations dans d'autres villes de France, dans d'autres pays, au Congo, en Allemagne. Ça m'a pris au fur et à mesure. Et c'est de là que les parents, ils ont aussi compris, je dirais.

  • Speaker #0

    Ils ont compris que tu étais engagé, que tu voulais faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai notamment aussi un enfant. plutôt sérieux, je ne m'embête pas, je ne demande pas d'argent, je n'appelle pas au secours. Donc je me débrouillais à subvenir à mes besoins, à subvenir à ma vie tout simplement. Et il voyait ce que je faisais de loin. C'est vrai que l'encouragement, ce n'est pas trop le fort...

  • Speaker #0

    Oui, de nos parents africains.

  • Speaker #1

    De nos parents africains, mais il voyait que... Ah, il est où ? Il est au Congo ? Il a pu faire quoi ? C'est son travail qu'il a amené là-bas. Ah, il est dans un autre pays, c'est encore son travail qu'il a amené là-bas. Et de ça en ça, de ça en ça, ça fait en sorte qu'ils se sont dit, ah ben, le petit s'en sort dans son truc, on finit. Et en soi, c'est ça. Donc, je ne vais pas dire que je les ai convaincus. C'est juste les accomplissements. C'est les accomplissements qui ont fait en sorte qu'ils se rendent compte que, OK, le gars, en fait, il est sérieux dans son truc, il est heureux dedans. Et voilà, il réussit dedans. Donc, laissons-le faire ce qu'il aime.

  • Speaker #0

    et Vu qu'on parle du fait que nos parents sont parfois assez avares sur tout ce qui est compliments et encouragements, quelle a été la plus belle chose qu'un de tes parents t'ait dit après avoir constaté ou après être tombé sur une de tes œuvres ?

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman.

  • Speaker #0

    C'est nous qui gagnons.

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman qui... Elle m'avait fait un message, une nuit, une longue prière, une félicitation. Je ne sais plus quel projet j'avais fait, qu'elle avait prouvé. Elle m'avait fait un message. C'est magnifique ce que tu fais, que le Seigneur t'accompagne, qu'il reste toujours avec toi. Vraiment, c'était beaucoup d'encouragement. Et ça m'a fait chaud au cœur. Déjà, ma mamie, elle était comme ma maman. elle, toujours de l'encouragement même si tu tombes, c'est pas grave debout, tu continues et elle c'était vraiment un pilier dans ma vie vraiment un pilier tu en parles au passé, elle est décédée ça me fait un peu de la larme à l'oeil elle fait un peu de la larme à l'oeil t'es à son âme,

  • Speaker #0

    t'aimes mamie, merci merci pour ce que tu as fait pour

  • Speaker #1

    Yens je lui dis souvent c'est dommage qu'elle soit partie trop tôt elle n'a pas eu le temps de manger mon argent mais Bon voilà, j'essaye d'en donner le plus possible à sa fille, mais... C'était un pilier, comme je disais. Et donc de là, puis aussi mon papa, le dernier prisonnier que j'ai eu. Bon oui, félicitations, qu'il est fier de moi. Que c'est magnifique ce que je fais. Donc c'était cool en soi que tes parents puissent te soutenir au finish, même si ça a été beaucoup d'années de... mais bon, après, ils ont été satisfaits. Et voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça qu'à l'entame de notre épisode, je disais que la réussite, le chemin de la réussite est souvent parsemé de déceptions des gens qu'on aime, en fait, de beaucoup de... Mais tu fais ça pour quoi ? Ça va t'emmener où ? Etc., etc. Mais au final, il n'y a rien de plus beau que le fait que les accomplissements finissent par les rassurer, en fait. Et une fois que c'est fait, généralement, ce qu'ils font, c'est qu'ils nous accompagnent, qu'ils nous encouragent. Ils veulent parler de toi à chaque fois. Oui,

  • Speaker #1

    les amis proches, effectivement.

  • Speaker #0

    Je me souviens lorsque j'ai annoncé à mon père que j'allais poursuivre mon master parce que je venais d'avoir ma licence. Je lui ai dit que j'allais continuer, que je voulais faire un master pour finir ingénieur, pour ne pas m'arrêter en tant que technicien. Il m'a dit, mais tu es une femme, tu vas faire quoi avec tous ces diplômes ? Il faut te marier. Lui, pour lui, en fait... J'étais diplômée, c'était bien, mais parce que je ne parvenais pas à entretenir ma relation amoureuse, il y avait quelque chose qui manquait. Et aujourd'hui, il est le premier à parler de moi. Ma fille est ingénieure, QHSE, elle travaille à tel endroit, elle travaille dans le monde du pétrole. Je ne fais rien de très particulier, mais c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas hésité à montrer sa déception Donc quand je lui ai dit que moi je préférais... faire les études plutôt que de me marier ou suivre ce chemin-là. Mais aujourd'hui, il est trop fier de moi. Il est vraiment très fier.

  • Speaker #1

    En même temps, je dirais que c'est de leur génération. Ça vient de ceux que eux-mêmes, leurs parents, l'atmosphère, l'univers dans lequel ils ont vécu, qui ont fait en sorte que leur idéal de vie, je vais dire ça comme ça, c'était bureau, femme, enfant. Et pour eux, ils ne voient que ça. Je pense qu'ils n'avaient pas vraiment la perception que... On peut faire autre chose. Donc, je crois que... En fait, en soi, pourquoi j'en veux pas ? Réellement, pas du tout.

  • Speaker #0

    Après, tu sais, c'est plus la peur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est de la peur, justement. Ah, mais si mon enfant fait ça, est-ce qu'il va s'en sortir ? Tu vois, donc...

  • Speaker #0

    C'est tout leur amour qu'ils ne savent pas...

  • Speaker #1

    Qu'ils savent exprimer d'une autre manière. Et c'est pourquoi je dis souvent à des petites soeurs ou à des petits frères qui, des parents, sont plutôt... Stricts. Durs, stricts. Je dis, en fait, vous n'êtes pas dans le même temps. c'est leur manière qu'ils s'inquiètent si en fait tu fais ça est-ce que tu pourras t'en sortir si lui n'est plus là pour t'épauler est-ce que tu pourras avancer dans la vie est-ce que tu vas pouvoir manger même donc c'est pas tant mal c'est juste que comme je dis c'est d'un autre temps et voilà le temps avance nous on va essayer d'avancer aussi avec le temps pour ne pas être dépassé mais voilà c'est ça en fait en tout cas merci franchement merci beaucoup

  • Speaker #0

    de tête ouverte comme ça au sujet de ta mamie. Et enfin, dans quelques mois, tu achèves ta vingtaine. Quel a été ton plus bel accomplissement à ton niveau, à ton avis ? Un accomplissement qui aurait, celui qui aurait, par exemple, marqué le tournant de ta carrière, celui qui t'aurait fait te dire que, bon, là, oui. En fait, même quand tu nous as dit que tu étais arrivé de flancher, Merci. que tu t'écris. en réalisant quelque chose, un projet, en travaillant sur un projet que vous... En fait, c'est ça que je fais.

  • Speaker #1

    En fait, ça, je dirais que ça m'est arrivé très tôt. Comme je disais, depuis longtemps, j'ai toujours su ce que je voulais faire. C'est vrai que c'était très compliqué, notamment avec de panier l'école. Il faut trouver de l'argent. Il faut subvenir souvent à l'aide de la famille. Quand quelqu'un est malade, on va te dire, oui, il n'y a pas de solution. Est-ce que toi, tu peux ? Voilà, tu vois, c'est souvent compliqué. Mais mentalement, je savais toujours que je vais arriver ou je dois arriver, tu vois. Et je n'ai pas vraiment eu... En fait, j'ai eu des moments de... J'ai eu des moments de... Comment ça s'appelle ? De doute ? D'eux. pas de doute envers moi. C'était plus des moments d'inquiétude plutôt de la part des autres. En fait, ce sont les autres qui me transmettaient leur inquiétude. Tu vois ? Par exemple, ça pouvait être ma maman qui me dit, il y a peut-être deux mois, je n'ai pas eu de marché. Elle va commencer à s'inquiéter. « Ouais, mais est-ce que tu ne veux pas changer de marché ? » Et moi, je disais toujours non. Je ne veux pas changer. Je sais ce que je veux. Je sais où je vais arriver. Laisse-moi juste. Laisse Dieu faire son temps. Comme je disais, tout appartient à Dieu. C'est Dieu qui... Il n'y a que Dieu. Moi, comme je le dis toujours, ce métier-là, c'est que Dieu. Parce que tu ne sais pas s'il y a un client à t'appeler demain. Tu ne sais pas si... Tu ne sais pas. Voilà, en fait. Donc, j'ai juste laissé libre cours à moi, ma confiance en Dieu et en ce que je sais faire, guider mes pas jusqu'à la carrière que j'ai actuellement. Et je dirais que je me suis plus ancré dans mon travail quand je me suis plus plu à aimer mon propre travail. En regardant, je me disais, c'est magnifique ce que je fais. J'aime plus ce que je fais. Parce qu'avant, je créais, mais je n'aimais pas forcément. Même là, il y a des trucs que je peux créer, mais je me dis, je peux toujours mieux faire. Ce n'est pas encore comme je veux. Mais avec du recul, quand je regarde, je me dis, il y a des projets, je me dis, ça va quand même. J'ai quand même fait quelque chose de beau. Je suis plutôt satisfait. Et c'est vraiment une satisfaction personnelle à moi de mon art commence à arriver. Peut-être, je vais te rappeler l'exemple de Christopher Nolan. Quand je regarde les films de Christopher Nolan, je me dis, waouh, c'est magnifique. Et c'est en regardant mes propres projets que je me dis, c'est pas mal ce que je fais au finish. Et c'est de là que je dirais que je me reconforte dedans.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, tu as remporté le Sony World Photography Award 2025. C'est un concours international. 400 000 inscrits, un seul gagnant.

  • Speaker #1

    Non, il y a 9 grands gagnants.

  • Speaker #0

    9 grands gagnants. Ah oui, oui. OK, donc toi, tu as remporté ta catégorie.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu l'as vécu ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Parce que tu vois que moi, j'étais déjà à côté de la plaque. Donc, c'est en quoi qu'on cite le concours ? Comment est-ce que tu es rentré ? Tu es tombé dedans ? Comment est-ce que tu l'as vécu ? On t'annonce les résultats, on te dit que tu remportes ta catégorie. Comment est-ce que tu le vis ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, j'étais en train de parler avec un ami, Franck Monuvier, qui est l'EP, directeur de photographie. Et j'étais en train de lui dire que moi, je ne participe pas aux compétitions. En fait, cette année, à l'année 2024, j'ai fait des travaux qui m'ont plu. Et là, je me suis dit, ça mérite d'être vu par qui veut voir, ça mérite d'être jugé. Je trouve que c'est au niveau. Donc, j'étais en train de parler avec lui et puis lui aussi, il me disait ça, qu'il faut participer à des compétitions et tout. Et je lui ai dit, en fait, je ne sais même pas où trouver les liens, où participer. Est-ce que toi, tu en as, tu auras des liens, tout ça. Et il m'envoie, il contacte Mélissa. à Mélissa, c'est le manager de Cliff qui a Elle vient vers moi, elle m'envoie des liens. Elle me dit, tiens, il y a Sony World Photography Award qui a ouvert la session 2025. Est-ce que tu veux y participer ? Moi, non, je dis, bon, why not ? Je participe, ok, d'accord, il n'y a pas de problème. Donc, voilà, je mets la photo. Une photo qui a été conçue avec mes amis en France. Amis et partenaires, je dirais. shoutout à Jade et Léa. Donc, cette année, comme je disais, on a créé vraiment des contenus qui sont vraiment qui nous plaisaient à nous. Ce n'était pas des projets clients, où on était imposé avec une directe. C'était juste, comme je dis souvent, juste pour le fait, nous, la matérialisation de notre âme. Parce que moi, je définis l'art comme étant notre âme, la manifestation de notre âme. C'est ton âme que tu manifestes à travers des œuvres. Donc, c'était juste ça. J'en ai juste créé. On a été en créant, en créant, en créant, et puis on était satisfaits. Quand elle m'a envoyé le lien, il y avait plusieurs catégories. Moi, j'ai mis la catégorie portrait, parce que j'aimais beaucoup le portrait qu'on avait fait. Donc, j'ai postulé là-bas. Je crois que c'était trois, deux semaines plus tard, je reçois d'abord la première notification. On est passé au next tape, c'était shortlist. On est passé au next tape et tout, qui était très fort. Moi, je dis, ah ouais, great en fait. Donc, après, on a attendu, il y a eu... À Paris, il y a eu l'exposition. L'autre de notre compétition, c'est qu'on avait participé. On est sortis deuxième. Ensuite, je reçois notre mail de Sony. Félicitations, vous avez gagné. Vous avez le champion de la catégorie meilleur portrait et tout. Sur le coup, je me dis, OK. C'est Sony quand même, ils font des films. Ils font des films. J'utilise leur matériel depuis combien d'années. Ils m'envoient un message pour me dire que j'ai gagné. Du coup, je me dis OK. J'envoie le mail à tout le monde, vu qu'on est un groupe avec ma team et tout. J'envoie et elles sont toutes folles. Ouais, on doit aller en Angleterre, machin, on va aller en Angleterre, machin, et tout, tout, tout. Et là, j'envoie à ma maman. Elle me dit... C'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle réalise ta...

  • Speaker #1

    Elle ne réalise pas en fait. Elle se base à ce que c'est, elle me demande c'était quoi, enfin c'est qu'est-ce que c'est et tout et tout. Après donc je lui explique, j'explique, j'explique et elle me dit « Ah bon machin ? » Elle a commencé encore à prier aussi, machin. Vraiment toutes ces années, c'est magnifique, machin, les reconnaissances, mes frères pareil. Il y a un truc très drôle de mon frère, il m'a dit « Mettons toutes les personnes qui pensaient que tu étais un photographe... » de bas étage, comment ils vont faire maintenant ? Tu vois, c'était très drôle. Je l'ai même mis sur mon Instagram. C'était très drôle et j'étais content. Mais tu vois, sur le coup, je suis plutôt souvent bizarre, tu vois. Je dirais, il n'y a pas tant de choses qui m'impressionnent, tu vois. Et sur le coup, je me suis dit, c'est super, mais je n'étais pas trop, trop, trop emballé. parce que de base, je suis toujours un peu trop terre à terre. Mais c'est quand tu vois, on te dit, il y avait 400 000 participants. 400 000 participants, en fait ? 400 000 participants, 200 pays différents, des gens qui ont mis leurs photos, plein d'autres artistes.

  • Speaker #0

    Des gens qui font ça depuis, peut-être ?

  • Speaker #1

    Il y avait des gens qui font ça depuis, justement. Il y avait des photographes qui sont dedans peut-être depuis 30 ans, 35 ans. et j'ai vu celui qui a gagné. La photo overall, genre des neuf gagnants, on choisissait un des neuf qui a la photo la plus belle pour nos grands, grands, grands gagnants. Et lui, c'est un gars, je vois, il fait la photo peut-être depuis 35 ans et ses photos sont magnifiques. Je me dis, en fait, mon travail, je me dis, mentalement, c'est moi qui me réduis souvent. De se dire que, en fait, non, je suis Gabonais, ça c'est pour les autres, peut-être. c'est pas pour nous, ça c'est toujours les blancs qui gagnent ça. En fait, c'est souvent des petits trucs qu'on se met bêtement, de se dire que notre travail n'est pas au niveau. En tant qu'artiste, comme je dis souvent, on a toujours ce truc qu'on n'est pas satisfait. Donc, quand tu n'es pas satisfait, tu vas te dire, c'est pas au niveau. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n'est pas forcément nous, de notre perception à nous. C'est d'où je disais de laisser les autres juger. et c'est ce que j'ai fait j'ai juste essayé les autres jugés,

  • Speaker #0

    ils ont vu ils ont été séduits par la photo et ça a donné ce que ça a donné et il faut dire que la photo est très belle si vous n'avez jamais vu la photo, je vous invite à vous rendre sur les réseaux sociaux de Jens et de chercher son travail franchement, tout ce qu'il fait je ne sais pas je ne suis pas spécialiste de la photo ou de la vidéo mais tu joues avec les lumières c'est très je ne sais pas comment dire terracotta, c'est très orange c'est très marron des couleurs chaudes j'aime vraiment beaucoup et la photo en elle-même elle est vraiment très belle on a l'impression que c'est juste deux personnes chill Pendant que je préparais notre échange, je me suis dit, cette photo a gagné le Sony. Cette photo a gagné le Sony. Et pourtant, c'est vraiment, comme tu dis, tu étais avec des amis. Ce n'est pas des modèles. C'est vraiment une photo très chill, mais qui cadrait certainement avec ce qui était demandé. Donc, félicitations pour ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Et puis, il faut le mettre un peu plus en avant. On ne voit pas ça bien, on ne voit pas bien ton travail là.

  • Speaker #1

    Malheureusement, on me jette beaucoup la pied en-dessus, mais je ne suis pas trop communicant sur mes réseaux sociaux. Malheureusement, c'est juste que je mets un poste, mon travail, et puis après, je disparais. On me parle beaucoup de ça. J'essaie de faire des efforts, d'être un peu plus sur les réseaux, mais ça viendra avec le temps, j'espère.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, on t'attend. On attend de te voir un peu plus. et alors vu que le thème d'aujourd'hui c'est de c'est vivre de sa passion. Comment ton quotidien est, en fait ? À quel moment tu as réalisé que tu pouvais te faire de l'argent ? Parce que tu as réalisé assez vite, tu dis que tu voulais, assez jeune, faire le cinéma. Mais à quel moment tu t'es dit, ah ouais, je peux vraiment gagner de l'argent avec ça ? C'est quoi ton premier plus gros cachet ? Dis-nous, parle-nous d'argent.

  • Speaker #1

    Mon premier plus gros cachet, je crois que c'était un clip. Bon, ce n'était pas moi tout seul, mais c'était un budget à 15 000 euros.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    7 ou 8 millions ? 8 millions de francs, oui, surtout 9 millions de francs par là. C'était le plus gros cachet que j'ai eu. Mais en soi, je dirais que l'argent, ça ne m'a jamais vraiment drivé pour le faire, ce métier. Comme je dis souvent à un ami, Karl Dukagak, qui est aussi réalisateur. Oui,

  • Speaker #0

    c'est de Karl Dukagak dont je parlais dans l'introduction, avec qui tu as couvert...

  • Speaker #1

    C'était ça, c'était ça, effectivement. Karl Dukagak, on travaille ensemble depuis, je ne sais pas, longtemps. C'est mon frère aussi, déjà, littéralement. Moi, je lui dis très souvent, moi, si il n'y avait pas cette question d'argent dans le monde, je serais juste là gratuitement. C'est juste parce que j'aime. En fait, c'est de ça que je pense que je n'ai pas eu vraiment de difficulté à peut-être en gagner de l'argent aussi parce que je ne l'ai pas vraiment mis devant. Donc, les projets qui me plaisaient, je les faisais. Ça peut être à moins de gratuit, payant. J'ai toujours su que ça faisait de l'argent, mais ça n'a jamais été ma ligne. directrice. C'était pas mon objectif premier quand j'ai commencé à faire de l'art. C'était vraiment pas ça mon objectif. Et c'est un truc que je dis très souvent aux personnes qui commencent à faire de l'art, que si vous voulez faire ça pour de l'argent, mieux laisser en fait, parce que vous allez être découragé.

  • Speaker #0

    Mais comment tu fais pour subvenir à tes besoins si tu ne penses pas à l'argent en fait ?

  • Speaker #1

    C'est comme j'ai dit, c'est Dieu.

  • Speaker #0

    Ah ouais.

  • Speaker #1

    c'est tout je le dis tout le temps ça ne t'explique pas c'est Dieu je suis là je suis chez moi on m'a appelé il y a un truc à faire et pourtant souvent je ne fais même pas de prospect je suis très nul dedans je suis nul à la drague je vois un client qui est venu ou un ami qui me recommande ou un autre client qui me recommande et ensuite en fait ça vient comme je dis ça vient tout seul je ne suis pas obligé de forcer je ne me mets pas aussi de... pression dessus que pas là il faut forcément que je trouve le marché arrive tu vois parce qu'en fait si tu te mets dans si je me mets dans cette optique je trouve que ma créativité sera baissé parce que je travaille mon travail beaucoup basé sur les émotions et si dans mon cerveau suis pas stable je peux pas créer je pourrais pas créer je serais stressé déjà comment je traîs ce pas donc s'il faut que je stresse à cause de l'argent je veux pas Je ne veux pas vivre comme ça. J'ai vu beaucoup de personnes vivre comme ça. C'est jamais positif, tu vois. Donc, oui, ça gagne de l'argent. Oui, tout le monde aimerait avoir assez. Bon, moi, j'ai jamais... Ça, c'est encore un fait. J'ai jamais voulu être multimilliardaire, tu vois. Je veux juste avoir de l'argent pour être libre. Je me dis, je veux aller dans tel pays, je prends mon billet, je pars. Ma mère a besoin de ça, je paye.

  • Speaker #0

    Dépenser sans compter.

  • Speaker #1

    Voilà, dépenser sans compter, me dire que mon compte en manque est bientôt vide. Je veux juste avoir de l'argent qui tourne, assez d'argent. Je ne me suis jamais dit, il faut que j'ai une Bugatti Veyron, forcément. Un yacht qui a 25 000 mètres. Non, ça ne m'intéresse pas. Moi, juste avoir assez d'argent pour vivre, bien comme il faut. C'est vrai que j'aime les belles choses, mais je ne suis pas dans l'exagération non plus. Mais voilà, c'est juste ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, durant mes recherches, j'ai appris que Yens a une petite fille. Oui. Tu nous parles un peu d'elle, de la petite princesse.

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    Elle a quel âge ?

  • Speaker #1

    Elle a deux ans. Elle va prendre trois ans en août, là. C'est plus très loin. Mademoiselle Boutamba. Ça a un petit rayon de serre et un rayon de soleil. C'est vrai qu'elle aussi, je ne l'expose pas sur les réseaux. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui ne savent même pas que j'ai un enfant.

  • Speaker #0

    En tout cas, on a du fou !

  • Speaker #1

    J'expose pas sur les réseaux. C'est magnifique. Une boule d'énergie, vraiment, elle dépense de l'énergie.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton rapport à elle, aujourd'hui, toi, en tant que père, en tant que père artiste ?

  • Speaker #1

    C'est un père poule. Je suis vraiment comme une mère dans le corps d'un père. C'est vraiment... Moi, amener l'enfant chez le pédiatre, j'aime la préparer. changer les couches. En fait, ça ne me dérange pas. C'est du temps que je passe avec ma fille parce que c'est des moments que je voudrais m'en rappeler plus tard.

  • Speaker #0

    C'est des souvenirs autant pour elle que pour toi.

  • Speaker #1

    Des souvenirs que j'ai envie de vivre avec elle. Donc, si j'ai la possibilité de faire quelque chose pour elle, je ne vais pas hésiter et je m'en fous qu'on me dise ça se rôle de ta chérie. Non, en fait. Je prends toujours l'exemple de Merci. Si par malheur, sa maman la rappelle, je fais comment ? Je serai obligé d'assumer ce rôle. Donc, je ne vois pas où elle... C'est la corvée, je ne sais pas, de dire que ça, c'est forcément pour elle, qu'il doit gérer ça.

  • Speaker #0

    Vous êtes parents, tous les deux, vous partagez les travaux.

  • Speaker #1

    C'est ça, on partage les travaux, on partage... peines, on partage les nuits blanches. Voilà, s'il fallait passer une nuit blanche, on passe des nuits blanches. Si elle est malade, voilà, s'il faut dormir à l'hôpital, moi, je n'ai pas de problème de dormir à l'hôpital. Je dormirai à l'hôpital, je resterai avec elle. S'il faut veiller, je mettrai de la serviette. Je ferai tout ce qu'il faut pour qu'elle soit dans les meilleures conditions, pour qu'elle soit bien, tout simplement.

  • Speaker #0

    En tout cas, on est bien content d'entendre ça, venant d'un papa qui trouve tout à fait normal de s'occuper de son enfant. comme le ferait sa même. Félicitations. Donc, on va essayer d'aborder un peu ton retour au Gabon. Et puis, il y a la question de l'abonné qui traite de ton retour au Gabon également. Déjà, tu es rentré quand exactement ?

  • Speaker #1

    Je suis rentré fin février.

  • Speaker #0

    Fin février, c'est vraiment très récent.

  • Speaker #1

    Fin février ou début mars, je ne sais plus trop. On se fait un frérit début mars.

  • Speaker #0

    Et tu es rentré pourquoi ? Est-ce que c'était pour des raisons professionnelles ou bien juste le retour ?

  • Speaker #1

    Le retour chez moi, ça fait déjà un petit temps que je n'avais pas vu mon petit bébé. Je n'avais pas vu la famille. En même temps, si la France me fatiguait, j'étais un peu fatigué de l'Occident aussi. Je voulais un peu rentrer chez moi aussi en même temps. Alors là, je suis rentré. Quand on me dit souvent « Est-ce que tu es rentré définitivement ? » définitivement, qu'est-ce que ça veut dire ? Si j'ai un contrat qui me dit je prends mon avion, je retourne, je reviendrai au Gabon, c'est qu'est sûr, c'est parce que j'aime mon pays.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, je place la question de l'abonné rapidement, c'est une question de TedTaylor06 qui demande si le retour au Gabon, selon toi, rime toujours avec perte de certains privilèges.

  • Speaker #1

    Perte de certains privilèges.

  • Speaker #0

    Donc en gros, est-ce que depuis que tu es rentré, tu as perdu des avantages et des facilités à travailler avec des structures et artistes internationaux en particulier, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pour le moment, non, je ne le vis pas comme ça. Parce que même en étant ici, j'organise toujours des shootings en France, vu que j'ai une équipe. Donc je fais toujours la conceptualisation des projets, j'écris des scénarios, je fais les moodboards. J'envoie à l'équipe qui doit faire le tournage en France. Je les indique comment ils doivent faire, qu'est-ce qu'ils doivent prendre pour que moi je fasse le montage. Donc c'est comme ça que je procède. Donc eux ils travaillent, ils font les prises de vue. Ils m'envoient les fichiers, moi au Gabon. J'ai les télécharges, ensuite je fais le montage et après je rends au client. Que ce soit même des shoots photos et un client peut me contacter. Oui j'ai besoin d'un shoot photo. En fait en soi ils ne sont même pas obligés de savoir que je suis au Gabon tout simplement. Je leur dis qu'est-ce que vous voulez, ils m'expliquent leurs besoins. Ok, il n'y a pas de problème, je vous envoie une équipe. Je vais envoyer quelqu'un, ils font les photos pour eux. Si c'est moi qui dois retoucher, je les retouche. Si c'est un autre photographe qui doit retoucher, que j'ai confiance en sa qualité, la personne retouche. Je travaille comme ça. En tout cas, pour le moment, maintenant, je dirais oui. Non, je dirais oui sur peut-être des achats de matériel. Sur ce genre de point, oui.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question, par exemple, les compas structurels.

  • Speaker #1

    l'acquisition du matériel ? Oui, c'est ça. C'est ce genre d'aspect. Oui, c'est compliqué d'avoir du matériel ici. Déjà, au niveau de la douane, ça augmente les prix si tu achètes ça ici. Par exemple, en France, tu as une facilité de paiement plusieurs fois. Tu peux étaler sur des mois un produit d'un million. Tu peux payer 250 000, 250 000, 250 000, 250 000, ce qui t'allège un peu si tu n'as pas directement un million en une fois. Sans ce genre de... petit mécanisme que je dirais voilà, mais sinon en soi,

  • Speaker #0

    ça va. Pas trop de différence. D'accord. Et comment est-ce que tu t'imagines dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #1

    Comment je m'imagine dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #0

    Qui sera Jens Boutamba, à ton avis, dans 5 ou 10 ans ? Partons sur 10 ans.

  • Speaker #1

    Sur 10 ans. Ah, si Dieu me le permet.

  • Speaker #0

    Donc là, tu auras 40 ans.

  • Speaker #1

    Si Dieu me le permet. Être... plus posé, si je dirais ça comme ça. Surtout financièrement, comme je disais, d'être libre financièrement, de faire des projets qui me plaisent uniquement. Faire des projets qui me plaisent, que ce soit des amis, parce que malheureusement, souvent, on a aussi cette contrainte d'accepter des projets à cause de payer des factures, justement. Ce sera faire des projets artistiquement beaux. et comme je dis mon but ultime dans l'art ce serait de créer quelque chose qui ne meurt pas ce serait ce n'est pas un film peut-être une photo je ne sais pas franchement je ne sais pas mais créer

  • Speaker #0

    quelque chose même après 1000 ans des personnes regarderont je dirais waouh c'est magnifique après une chose sûre c'est qu'avec ton prix Sony tu as déjà mis le Gabon sur une carte tu as déjà mis le Gabon sur une carte Albitam éternam aussi longtemps qu'il y aura des récompenses Sony, on saura qu'il y a un Gabonais, un jeune Poulou qui a gagné un prix à une période. Voilà. Et nous, en tout cas, c'est tout ce qu'on te souhaite. Et on est presque arrivé à la fin de notre échange. Moi, j'aimerais savoir quelles sont les compétences ou les qualités que tu penses qu'on devrait absolument développer pour être évolué dans les métiers du créatif au Gabon.

  • Speaker #1

    Premièrement, je dirais aimer. Pas le faire pour l'argent, mais vraiment aimer qu'on te propose un projet gratuit. Juste parce que tu vois l'ampleur de la beauté du projet, d'où ça va t'amener de le faire. Pas attendre que, est-ce que je peux avoir 5 000 d'or ou 10 000 d'or pour venir aider la personne. Comme je disais, le projet de Sony, c'est un projet gratuit, on ne m'a pas payé. C'était juste... de l'envie de créer avec ma pote, qui a eu l'idée de base de comment faire la photo. Après, on a travaillé sur la DA, on a acheté du matériel même de nos propres fonds, pour pouvoir créer quelque chose qui nous ressemble, je vais dire ça comme ça. Et c'est ça en fait, aimer. Persévérer, c'est dur. Il ne faut pas se mentir. L'art, c'est dur. Il n'y a pas de... Je ne veux pas mentir ici que oui, là. Non, l'art, c'est dur. Si vous voulez le faire, c'est que vous aimez ça. Si vous ne l'aimez pas assez, comme on dit en France, soit tu l'aimes, soit tu la quittes. Tu vois ? Donc, mieux laisser. Mais si vous voulez le faire, faites-le avec amour, faites-le avec passion. Et faites-le en enjoy, vous voyez ? Parce que moi, je suis très content quand je suis au tournage. Oui. Je suis content. Je suis comme un enfant, surtout quand tout se passe bien. Si ça se passe mal, ça se passe mal. Mais le mieux, c'est de le faire toujours avec amour, avec amour et patience.

  • Speaker #0

    Il y a un adage célèbre qui dit « fais ce que tu aimes et plus jamais tu n'auras à travailler » .

  • Speaker #1

    C'est ça, effectivement.

  • Speaker #0

    En gros, je pense que les métiers de l'art, c'est carrément ça. C'est ça. La majorité des artistes kiffent d'abord leur travail. Et du coup, c'est un peu moins laborieux. Moins laborieux.

  • Speaker #1

    Laborieux,

  • Speaker #0

    voilà. Donc voilà. En gros, on a vraiment fini. Je vais prendre le mot de fin de Jens.

  • Speaker #1

    Mot de fin ? Qu'est-ce que je peux vous dire en mots de fin ? Est-ce que ça va parler de l'art ? En mots de fin, je dirais de suivre ses rêves. Ça peut être difficile. Croire en soi, croire en Dieu. Toujours mettre Dieu devant.

  • Speaker #0

    J'ai pas noté cette question, mais pendant notre échange, ça m'est venu. Tu parles énormément de Dieu. Je sous-entends que tu es chrétien. Oui. Et du coup, souvent, le fait d'être chrétien ne cadre pas avec les métiers de l'art. Tu as fait beaucoup d'artistes urbains. On a parlé de Léoy qui est très spirituel aussi, mais dans un autre côté. On a parlé de Marc Aurel. Tu as travaillé pour d'autres artistes qui ne sont pas forcément chrétiens. Comment est-ce que tu arrives à rester un bon chrétien tout en travaillant avec des artistes ou d'autres personnes qui ne font pas la même chose que toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ça aussi, c'est des questions qu'on m'a souvent posées. Déjà, je n'ai pas de problème avec ma relation avec Dieu. Et pour moi, ce n'est pas parce qu'une personne ne chante pas pour Dieu que ça veut dire forcément que ce qu'elle fait est mauvais. Je n'ai pas ce sentiment que je fais quelque chose de mal. Et j'ai eu des discussions avec pas mal de personnes où... Je dis, en fait, avec mon Dieu, je suis en paix. Je n'ai pas, c'est souvent, tu vois, comme tu sais que tu as fait quelque chose de mal, tu as ce ressenti que non, là, je fais quelque chose de mal, il faut que j'arrête. Tu vois, je ne l'ai jamais eu. Et j'ai prié pour ça, justement. J'ai demandé à Dieu de, si ce n'est pas la voie que je dois aller travailler avec des artistes, enlève-moi de là. Mais je suis toujours en train de travailler dedans, tu vois. Et je n'ai pas de ressenti que je fais quelque chose de mal. Et encore que... Comme je dis, Marc Orel, il est aussi chrétien. Il a été baptisé il n'y a pas longtemps, je crois que c'était en août ou en juin. Je pense qu'il a été baptisé en août. Dans ses sons, il parle beaucoup de Dieu. Je ne sais pas parce qu'il ne fait pas du gospel, que ça veut dire que les gens ne prient pas, il est débouché, il ne prie pas. Je dirais même que beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé, ce sont des personnes qui sont chrétiennes, qui croient en Dieu. Mais l'art, comme je disais, l'expression de leur âme ne s'exprime pas en gospel, en adoration. Mais pourtant, si tu t'assoies avec eux, vous parlez de Dieu, vous allez rester à des heures. Et donc, comme je dis, si je fais quelque chose de mal, c'est Dieu qui me dira. Et j'attends quand je le rencontrerai. J'espère le rencontrer.

  • Speaker #0

    Pas maintenant.

  • Speaker #1

    Et comme ça, au moins, je saurais si c'était mal de travailler avec ce type de personnes ou pas. Pour le moment, je suis en paix avec moi-même, donc je n'ai pas de mal à ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci pour ça. On revient sur ton mot de fin avant de se dire au revoir.

  • Speaker #1

    Je l'avais oublié. Je disais de croire en soi, de croire en Dieu, d'être persévérant et de surtout beaucoup spread the love. Parce que pour moi, l'amour, c'est le carburant qui fait avancer le monde. Si les gens partageaient plus d'amour, le monde irait mieux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Jens. Et pour les guissures comme moi, pour les gens qui ne sont pas forcément anglophones, Jens vient de dire de répandre l'amour. Donc, merci beaucoup pour ce partage sincère et inspirant. Vivre de sa passion, ce n'est pas toujours confortable, ce n'est pas toujours facile, mais c'est quelque chose de tellement puissant. Ça m'a vraiment plu de discuter avec toi et d'enregistrer ton avis là-dessus, j'espère. que les auditeurs pourront partager mon point de vue.

  • Speaker #1

    J'espère bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci à vous qui nous écoutez de l'avoir fait. Et n'oubliez pas, si vous avez des sujets ou des questions que vous souhaitez voir abordées dans les prochains épisodes, vous n'hésitez pas à nous les envoyer via Facebook, Instagram ou encore Twitter. Nous sommes là pour vous. Dans le prochain épisode, nous aborderons soit... le rapport au corps, soit le mariage. Je ne suis pas encore fixée sur les invités qui vont venir. Mais quoi qu'il en soit, si jamais vous voulez participer, n'hésitez pas. Et surtout, surtout, abonnez-vous à nos réseaux sociaux. Abonnez-vous à ceux de Jens qu'il vous donne maintenant.

  • Speaker #1

    Alors, Instagram, c'est boutams, B-O-U-T-A-M-B-S et Jens, boutam, J-E-I-N-T-Z-E. Boutamma, B-O-U-T-A-M-M-A. Facilement retrouvable.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci encore. Avec plaisir. Si cet épisode vous a parlé, partagez-le, commentez. Et n'oubliez pas de suivre le podcast pour ne rien manquer des prochaines conversations avec ceux qui réinventent ce que ça veut dire être trentenaire aujourd'hui. C'était Les Fiers Trentenaires, votre tout nouveau podcast qui traite de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Merci encore de nous avoir écoutés et à la prochaine. Bisous !

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Description

Bonjour Les Trentenaires, Les Fiers

Bienvenue dans l'épisode 3 de notre podcast Les Fiers Trentenaires,


Aujourd'hui, nous recevons Yeintze, un Réalisateur et Photographe, vainqueur de la catégorie Best Portraiture Photography de la compétition internationale Sony Photography Award de 2025.


Depuis son plus jeune âge, Yeintze était convaincu qu'il voulait vivre de sa passion... Entre les déceptions temporaires exprimées par ses parents, ses victoires et la fierté qu'elles ont finalement suscitée auprès des siens, Yeintze partage avec nous les difficultés et les joies qu'il a rencontrées tout au long de son jeune mais déjà brillant parcours en tant que trentenaire vivant de sa passion.


Darlaine,

La Fière Trentenaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les trentenaires, les fiers, ceux qui portent avec engouement cet âge qui nous a longtemps effrayés. Bienvenue chez les fiers trentenaires, votre tout nouveau podcast où l'on parle de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Je suis Darlene, une trentenaire qui a longtemps attendu de vivre enfin cette tranche d'âge et qui se dit fière d'y être enfin arrivée. Ensemble, nous discutons en toute bienveillance et sans tabou de sujets variés. L'évolution des relations, qu'elles soient familiales, amicales ou amoureuses, des difficultés, qu'elles soient quotidiennes ou ponctuelles, d'indépendance financière, de responsabilité, de charge mentale, de pression sociale, de bien-être et bien d'autres sujets qui font vibrer notre génération. Si vous aussi avez envie de célébrer cette période intense de la vie et de vous inspirer pour avancer avec confiance, préparez-vous à embarquer pour une aventure pleine de couleurs. de rire et de découverte. Les Fiers Trentenaires, c'est votre tout nouveau rendez-vous incontournable pour vivre votre trentaine à fond. Christine de Suède disait que le plus grand secret de la réussite, c'est de se fixer un but et de ne jamais le perdre d'eux. Pour beaucoup d'entre nous, le but, c'est la réussite elle-même. On rêve tous de réussir sa vie. Cela signifie parfois rendre ses parents fiers de la personne que l'on devient ou que l'on est devenu. Pour certains, c'est pouvoir dépenser sans compter. Et pour d'autres encore, c'est un mélange des deux. Les chemins vers la réussite sont aussi multiples qu'il y a d'individus sur Terre. Ils peuvent passer par un investissement judicieux, un emploi bien rémunéré ou encore le choix d'emprunter la voix de son cœur. J'appelle ça la passion. Nombreux sont ceux qui aspirent à vivre de leur passion. Pourtant, entre le rêve et la réalité, il y a souvent encore un long chemin parsemé de doutes, de déceptions exprimées par les proches et de décisions courageuses ou de moments de vérité. Conscient que vivre de sa passion est un défi majeur de notre génération, surtout en Afrique, il me tenait à cœur d'aborder avec vous le thème « Trentenaire, je vis de ma passion » . Pour en discuter, nous recevons un talentueux trentenaire rencontré il y a quelques semaines dans le cadre d'une Masterclass. classe ciblant les amateurs des métiers du son. Il ne s'agit pas encore d'un autre compositeur de musique ou producteur mais d'un vidéaste talentueux diplômé en Arts et spectacles options cinéma de l'université Solzimetz. Il est récemment rentré de France pour mettre son art au service de son pays. Ce jeune Gabonais est le co-directeur d'une structure spécialisée dans la photo et la vidéo nommée Alpap Film. Que vous soyez Gabonais ou Français, si vous êtes amoureux de la culture urbaine, vous avez forcément déjà vu son travail. Entre campagne publicitaire et clips vidéo, ce couteau suisse a collaboré avec des artistes tels que Elvin Sena, Aguié, pardonne-moi si j'écorche les noms de tes artistes, tu vas en reprendre, Elvin Sena, Aguié, Emmanuel Andor, Maverick City Music, Marc Orel et Léa, dont il a d'ailleurs réalisé le clip de Lay Down. Vous l'avez sans doute vu aux côtés d'une figure emblématique du domaine pour la couverture photo et vidéo d'un mariage gabonais qui a eu lieu en France sur le thème d'Incredible Bridgerton Wedding. Le plus fou ? 100% de ses clients, c'est-à-dire toutes les personnes avec lesquelles il a travaillé, à créer et diriger Les vidéos et photos le recommandent. Il s'agit de Jens Boutamba. Ses réalisations sont notées 5 étoiles sur la majorité des plateformes où il est possible de les noter. En janvier dernier, Jens exposait pour la première fois une de ses photos dans une galerie d'art à Paris, avant de remporter quelques semaines plus tard le Sony World Photography Award 2025. Bref, ce fier trentenaire n'est que... clairement pas votre ami quand il s'agit de travailler. Malgré son impressionnant parcours et son professionnalisme, il est si discret qu'il a été difficile pour moi de collecter des informations sur lui via ses réseaux sociaux. Pourtant, au vu de tout ce qu'il a accompli, il peut clairement être fier de dire qu'il est passionné par son art et qu'il en vit. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment vivre de sa passion ? Quels sont les défis, les joies, les sacrifices par lesquels les gens comme Jens passe. Nous en parlons dès maintenant avec M. Butamba. Bienvenue Yeintze.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Alors, je ne sais pas si tu as écouté les épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Quelques-uns.

  • Speaker #0

    Mais avec Marcel, on disait la dernière fois qu'on essaie d'instaurer un rituel qui a pour objectif d'affranchir les invités de la honte que ça représente parfois de porter un certain nombre d'années. Et ça, on demande à l'invité son âge. Donc, Jens, tu as quel âge ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai 29 ans.

  • Speaker #0

    Comment tu le vis ?

  • Speaker #1

    Oh, plutôt bien. Je m'en sors plutôt bien. Je suis bien dans ma peau. Je dirais 29 ans qui fait 25.

  • Speaker #0

    Un peu comme notre premier invité alors. Vous ne faites pas votre rage. Et donc, tu n'as pas encore 30 ans, mais tu y es presque. Qu'est-ce que ça te fait de penser que tu vas bientôt plonger dans les 30 glorieuses ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour les 30 ans, franchement, c'est comme je disais, ce n'est pas un sujet qui m'attriste. J'en vois beaucoup de personnes qui sont dans le stress, bientôt 30 ans, j'ai pas encore fait X, j'ai pas encore fait ça, j'ai pas encore fait X. Mais moi, je le prends...

  • Speaker #0

    Plutôt bien ?

  • Speaker #1

    Plutôt bien et pour moi, je mets beaucoup Dieu devant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est le temps de Dieu. Tout ce qui m'arrive est en fonction de Dieu. Si déjà avant 30 ans, je devais être marié, C'est Dieu. Si je devais avoir 1000 enfants, c'est Dieu. Je vais être milliardaire, c'est Dieu. Si c'est à 30 ans, 35 ans, ce sera toujours lui et je le prends magnifiquement bien l'arrivée de ses 30 ans. Je ne sais pas si je fêterai. Je ne sais pas trop si je vais le faire. Je ne sais pas si je vais le faire. On espère que tu fêteras. On espère bien. Là, ce sera le Yens 3.0.

  • Speaker #0

    Il faut quand même fêter, c'est important.

  • Speaker #1

    Une grosse mise à jour.

  • Speaker #0

    donc alors Alors, parle-nous un peu de toi. Déjà, d'où vient ce Jens ? C'est un prénom ou un surnom ?

  • Speaker #1

    C'est un prénom. C'est un prénom pour nous qui signifie un métier.

  • Speaker #0

    Un métier ? Oui,

  • Speaker #1

    un prénom.

  • Speaker #0

    Lequel ? Ah, c'est un métier ?

  • Speaker #1

    Non, amitié.

  • Speaker #0

    Amitié. Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas pourquoi ça m'a fait penser à enseigne ou apprend. Parce que je pense qu'en guichet, c'est ça, Jens. Apprend ou apprend quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est un métier. Bon, la traduction... C'est très beau. traduction que ma mère m'a donnée, elle m'a dit ça signifie l'amitié en Pounou. Mais c'est vrai que plusieurs personnes me demandent si c'est un surnom ou un nom. C'est mon prénom, mon vrai prénom dans la connaissance, c'est Jens. Donc c'est de là qu'il sort. Ma maman a donné à la plupart de mes frères des prénoms Pounou. Donc il y a Itou, il y a Kini, il y a moi, Jens.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est une très bonne idée. C'est un projet que moi-même j'ai. Mon fils d'ailleurs s'appelle Dimani, l'équivalent de la pierre. du caillou en guissière. Et franchement, pour les autres enfants, les enfants à venir, ce sera pareil.

  • Speaker #1

    C'est pas qui n'est pas rigide. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un costaud. C'est un costaud, un gars bien solide en tout cas. Donc, dis-nous-en un peu plus sur toi. Comment est-ce que tu es tombé dans la vidéo et la photo ? Comment est-ce que tu as acquis tes compétences ? Est-ce que c'était autodidacte ? Déjà, on sait que tu es passé à l'école, dans une université. Mais c'est quoi qui t'a inspiré à faire ce cursus ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment de très, très très jeune. Ma première mémoire en termes d'être vivant, humain, le premier film que j'ai regardé, c'était Matrix. Et quand j'ai regardé Matrix, je me suis dit « What the hell ? » Tout simplement, je me suis dit « Je vais faire du cinéma. » Et donc, depuis le primaire, je disais toujours à ma mère « Moi, vos histoires d'aller tous les jours au travail, bureau, c'est pas pour moi. Moi, je veux faire le cinéma. » Rien d'autre. C'était beaucoup de conflits. Pas d'accord, mais en soit, je n'ai pas vraiment laissé le choix non plus. Donc, bien avant d'aller à l'université, c'était beaucoup filmer avec mon téléphone. Je prenais des images avec mon téléphone, je retouchais, je faisais des photos du téléphone. J'ai même fait des photos d'un mariage de mon oncle avec mon téléphone. Et le plus... bizarre, je dirais, c'est qu'il y avait un photographe professionnel, mais il a pris la photo que j'avais faite avec mon téléphone, qu'il a encadrée dans son salon. Donc, il a préféré ta photo à celle d'un photographe qui avait un vrai appareil. Moi, j'avais mon petit Samsung Galaxy S6 à l'époque. J'ai fait la photo avec, retouchée. Je lui ai remis, avec sa femme. Il a grave aimé. Ils ont encadré ça chez eux. Même en se revu récemment, il m'a dit, Oui, vu la photo que tu m'avais faite des années avec ton téléphone, ça ne m'étonne pas que tu sois où tu es là. Donc voilà, après le bac, c'était l'université. À l'école, bon. Ma mère disait, ouais, quand tu pars là, tu vas faire comptabilité. Je dis, OK, d'accord. Dès que c'est arrivé, je suis directement allé à l'école de cinéma. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je n'avais pas de, je dois faire X. Ensuite, je reviens faire ça. C'est juste une perte de temps pour moi.

  • Speaker #0

    Donc, tu as direct plongé dans le cinéma.

  • Speaker #1

    Direct, direct, mon plan de cinéma.

  • Speaker #0

    Généralement, lorsqu'on décide de faire un emploi ou... de se lancer dans un métier qui ne cadre pas forcément avec la conception du travail que nos parents ont, ou qu'en tant qu'Africains on a, ce n'est pas forcément stable, etc. Le plus compliqué, c'est souvent de parvenir à convaincre nos proches, et surtout les personnes qui ont financé les formations qui auraient dû nous emmener ailleurs. Comment est-ce que ça s'est passé avec tes parents ? Parce que là, à l'entame, tu nous disais que ça avait été compliqué, mais… Comment tu es parvenu pour les convaincre ?

  • Speaker #1

    Je vous dirais que je ne les ai pas convaincus. J'ai juste pris ce que je devais prendre. Quand je suis arrivé en France, j'ai juste dit à ma mère, je ne fais pas comptabilité, je fais cinéma. C'était beaucoup de cris. Déjà depuis le Gabon, je disais ça tout le temps. C'était souvent des réunions de famille. Avec même mon frère Cliff, la même chose, on est en réunion de famille, vu qu'il voulait faire le son, moi je voulais faire l'image. Donc c'était, la grand-mère va venir te crier dessus, l'oncle va venir te crier dessus. Deux enfants rassés !

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'était effectivement ça. L'autre c'était, tu vas finir troubadour, l'autre tu vas finir clown. Donc voilà, quand je suis arrivé en France, j'ai commencé à travailler dans un resto. Dès que je suis arrivé, dès que j'ai eu un petit de séjour étudiant, je commençais à travailler dans un resto. Du resto, j'ai acheté mon ordi avec l'aide de ma maman. Ensuite, j'ai acheté ma caméra. En tout cas, j'ai acheté tout ce qui me permettrait de commencer à faire des prestations. Et dès que j'avais tout mon matériel, je me rappelle une nuit, je me suis juste levé parce que j'en avais marre. Je ne suis vraiment pas quelqu'un qui aime... Un travailleur de tout le temps. Tous les jours, je dois faire la même chose. Je dois être au même endroit si je n'ai pas envie. Donc, je me suis juste levé. Dans une nuit, j'ai prié. J'ai dit au Seigneur que je vais arrêter ce travail. Je ne sais pas comment je vais faire pour manger. Ma maman n'avait pas assez d'argent pour pouvoir se venir convenablement à tous mes besoins. Donc, il fallait que je travaille. Et donc, j'ai prié. Je me suis dit, Seigneur, tu ne m'as pas envoyé en France pour faire... Tu ne m'as pas envoyé même sur terre. ou être travaillé dans les restaurants, ou que ce soit comptable ou autre. Moi, c'est le cinéma. C'est de l'art, tout simplement. Moi, je dois travailler dans l'art. Et j'ai même répliqué que s'il s'avère que je faiblisse et que je revois même un dossier, je ne sais pas, dans une société pour trouver du travail, si c'est trop difficile dans les mois, qu'on ne me prenne pas. Et bizarrement, j'avais un prix. Pourtant, j'ai faibli. Je peux l'avouer. J'ai faibli, mais on ne m'a pas pris. Et ensuite, les contrats sont venus au fur et à mesure. Et de là, même pendant les études, je faisais des prestations dans d'autres villes de France, dans d'autres pays, au Congo, en Allemagne. Ça m'a pris au fur et à mesure. Et c'est de là que les parents, ils ont aussi compris, je dirais.

  • Speaker #0

    Ils ont compris que tu étais engagé, que tu voulais faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai notamment aussi un enfant. plutôt sérieux, je ne m'embête pas, je ne demande pas d'argent, je n'appelle pas au secours. Donc je me débrouillais à subvenir à mes besoins, à subvenir à ma vie tout simplement. Et il voyait ce que je faisais de loin. C'est vrai que l'encouragement, ce n'est pas trop le fort...

  • Speaker #0

    Oui, de nos parents africains.

  • Speaker #1

    De nos parents africains, mais il voyait que... Ah, il est où ? Il est au Congo ? Il a pu faire quoi ? C'est son travail qu'il a amené là-bas. Ah, il est dans un autre pays, c'est encore son travail qu'il a amené là-bas. Et de ça en ça, de ça en ça, ça fait en sorte qu'ils se sont dit, ah ben, le petit s'en sort dans son truc, on finit. Et en soi, c'est ça. Donc, je ne vais pas dire que je les ai convaincus. C'est juste les accomplissements. C'est les accomplissements qui ont fait en sorte qu'ils se rendent compte que, OK, le gars, en fait, il est sérieux dans son truc, il est heureux dedans. Et voilà, il réussit dedans. Donc, laissons-le faire ce qu'il aime.

  • Speaker #0

    et Vu qu'on parle du fait que nos parents sont parfois assez avares sur tout ce qui est compliments et encouragements, quelle a été la plus belle chose qu'un de tes parents t'ait dit après avoir constaté ou après être tombé sur une de tes œuvres ?

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman.

  • Speaker #0

    C'est nous qui gagnons.

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman qui... Elle m'avait fait un message, une nuit, une longue prière, une félicitation. Je ne sais plus quel projet j'avais fait, qu'elle avait prouvé. Elle m'avait fait un message. C'est magnifique ce que tu fais, que le Seigneur t'accompagne, qu'il reste toujours avec toi. Vraiment, c'était beaucoup d'encouragement. Et ça m'a fait chaud au cœur. Déjà, ma mamie, elle était comme ma maman. elle, toujours de l'encouragement même si tu tombes, c'est pas grave debout, tu continues et elle c'était vraiment un pilier dans ma vie vraiment un pilier tu en parles au passé, elle est décédée ça me fait un peu de la larme à l'oeil elle fait un peu de la larme à l'oeil t'es à son âme,

  • Speaker #0

    t'aimes mamie, merci merci pour ce que tu as fait pour

  • Speaker #1

    Yens je lui dis souvent c'est dommage qu'elle soit partie trop tôt elle n'a pas eu le temps de manger mon argent mais Bon voilà, j'essaye d'en donner le plus possible à sa fille, mais... C'était un pilier, comme je disais. Et donc de là, puis aussi mon papa, le dernier prisonnier que j'ai eu. Bon oui, félicitations, qu'il est fier de moi. Que c'est magnifique ce que je fais. Donc c'était cool en soi que tes parents puissent te soutenir au finish, même si ça a été beaucoup d'années de... mais bon, après, ils ont été satisfaits. Et voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça qu'à l'entame de notre épisode, je disais que la réussite, le chemin de la réussite est souvent parsemé de déceptions des gens qu'on aime, en fait, de beaucoup de... Mais tu fais ça pour quoi ? Ça va t'emmener où ? Etc., etc. Mais au final, il n'y a rien de plus beau que le fait que les accomplissements finissent par les rassurer, en fait. Et une fois que c'est fait, généralement, ce qu'ils font, c'est qu'ils nous accompagnent, qu'ils nous encouragent. Ils veulent parler de toi à chaque fois. Oui,

  • Speaker #1

    les amis proches, effectivement.

  • Speaker #0

    Je me souviens lorsque j'ai annoncé à mon père que j'allais poursuivre mon master parce que je venais d'avoir ma licence. Je lui ai dit que j'allais continuer, que je voulais faire un master pour finir ingénieur, pour ne pas m'arrêter en tant que technicien. Il m'a dit, mais tu es une femme, tu vas faire quoi avec tous ces diplômes ? Il faut te marier. Lui, pour lui, en fait... J'étais diplômée, c'était bien, mais parce que je ne parvenais pas à entretenir ma relation amoureuse, il y avait quelque chose qui manquait. Et aujourd'hui, il est le premier à parler de moi. Ma fille est ingénieure, QHSE, elle travaille à tel endroit, elle travaille dans le monde du pétrole. Je ne fais rien de très particulier, mais c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas hésité à montrer sa déception Donc quand je lui ai dit que moi je préférais... faire les études plutôt que de me marier ou suivre ce chemin-là. Mais aujourd'hui, il est trop fier de moi. Il est vraiment très fier.

  • Speaker #1

    En même temps, je dirais que c'est de leur génération. Ça vient de ceux que eux-mêmes, leurs parents, l'atmosphère, l'univers dans lequel ils ont vécu, qui ont fait en sorte que leur idéal de vie, je vais dire ça comme ça, c'était bureau, femme, enfant. Et pour eux, ils ne voient que ça. Je pense qu'ils n'avaient pas vraiment la perception que... On peut faire autre chose. Donc, je crois que... En fait, en soi, pourquoi j'en veux pas ? Réellement, pas du tout.

  • Speaker #0

    Après, tu sais, c'est plus la peur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est de la peur, justement. Ah, mais si mon enfant fait ça, est-ce qu'il va s'en sortir ? Tu vois, donc...

  • Speaker #0

    C'est tout leur amour qu'ils ne savent pas...

  • Speaker #1

    Qu'ils savent exprimer d'une autre manière. Et c'est pourquoi je dis souvent à des petites soeurs ou à des petits frères qui, des parents, sont plutôt... Stricts. Durs, stricts. Je dis, en fait, vous n'êtes pas dans le même temps. c'est leur manière qu'ils s'inquiètent si en fait tu fais ça est-ce que tu pourras t'en sortir si lui n'est plus là pour t'épauler est-ce que tu pourras avancer dans la vie est-ce que tu vas pouvoir manger même donc c'est pas tant mal c'est juste que comme je dis c'est d'un autre temps et voilà le temps avance nous on va essayer d'avancer aussi avec le temps pour ne pas être dépassé mais voilà c'est ça en fait en tout cas merci franchement merci beaucoup

  • Speaker #0

    de tête ouverte comme ça au sujet de ta mamie. Et enfin, dans quelques mois, tu achèves ta vingtaine. Quel a été ton plus bel accomplissement à ton niveau, à ton avis ? Un accomplissement qui aurait, celui qui aurait, par exemple, marqué le tournant de ta carrière, celui qui t'aurait fait te dire que, bon, là, oui. En fait, même quand tu nous as dit que tu étais arrivé de flancher, Merci. que tu t'écris. en réalisant quelque chose, un projet, en travaillant sur un projet que vous... En fait, c'est ça que je fais.

  • Speaker #1

    En fait, ça, je dirais que ça m'est arrivé très tôt. Comme je disais, depuis longtemps, j'ai toujours su ce que je voulais faire. C'est vrai que c'était très compliqué, notamment avec de panier l'école. Il faut trouver de l'argent. Il faut subvenir souvent à l'aide de la famille. Quand quelqu'un est malade, on va te dire, oui, il n'y a pas de solution. Est-ce que toi, tu peux ? Voilà, tu vois, c'est souvent compliqué. Mais mentalement, je savais toujours que je vais arriver ou je dois arriver, tu vois. Et je n'ai pas vraiment eu... En fait, j'ai eu des moments de... J'ai eu des moments de... Comment ça s'appelle ? De doute ? D'eux. pas de doute envers moi. C'était plus des moments d'inquiétude plutôt de la part des autres. En fait, ce sont les autres qui me transmettaient leur inquiétude. Tu vois ? Par exemple, ça pouvait être ma maman qui me dit, il y a peut-être deux mois, je n'ai pas eu de marché. Elle va commencer à s'inquiéter. « Ouais, mais est-ce que tu ne veux pas changer de marché ? » Et moi, je disais toujours non. Je ne veux pas changer. Je sais ce que je veux. Je sais où je vais arriver. Laisse-moi juste. Laisse Dieu faire son temps. Comme je disais, tout appartient à Dieu. C'est Dieu qui... Il n'y a que Dieu. Moi, comme je le dis toujours, ce métier-là, c'est que Dieu. Parce que tu ne sais pas s'il y a un client à t'appeler demain. Tu ne sais pas si... Tu ne sais pas. Voilà, en fait. Donc, j'ai juste laissé libre cours à moi, ma confiance en Dieu et en ce que je sais faire, guider mes pas jusqu'à la carrière que j'ai actuellement. Et je dirais que je me suis plus ancré dans mon travail quand je me suis plus plu à aimer mon propre travail. En regardant, je me disais, c'est magnifique ce que je fais. J'aime plus ce que je fais. Parce qu'avant, je créais, mais je n'aimais pas forcément. Même là, il y a des trucs que je peux créer, mais je me dis, je peux toujours mieux faire. Ce n'est pas encore comme je veux. Mais avec du recul, quand je regarde, je me dis, il y a des projets, je me dis, ça va quand même. J'ai quand même fait quelque chose de beau. Je suis plutôt satisfait. Et c'est vraiment une satisfaction personnelle à moi de mon art commence à arriver. Peut-être, je vais te rappeler l'exemple de Christopher Nolan. Quand je regarde les films de Christopher Nolan, je me dis, waouh, c'est magnifique. Et c'est en regardant mes propres projets que je me dis, c'est pas mal ce que je fais au finish. Et c'est de là que je dirais que je me reconforte dedans.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, tu as remporté le Sony World Photography Award 2025. C'est un concours international. 400 000 inscrits, un seul gagnant.

  • Speaker #1

    Non, il y a 9 grands gagnants.

  • Speaker #0

    9 grands gagnants. Ah oui, oui. OK, donc toi, tu as remporté ta catégorie.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu l'as vécu ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Parce que tu vois que moi, j'étais déjà à côté de la plaque. Donc, c'est en quoi qu'on cite le concours ? Comment est-ce que tu es rentré ? Tu es tombé dedans ? Comment est-ce que tu l'as vécu ? On t'annonce les résultats, on te dit que tu remportes ta catégorie. Comment est-ce que tu le vis ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, j'étais en train de parler avec un ami, Franck Monuvier, qui est l'EP, directeur de photographie. Et j'étais en train de lui dire que moi, je ne participe pas aux compétitions. En fait, cette année, à l'année 2024, j'ai fait des travaux qui m'ont plu. Et là, je me suis dit, ça mérite d'être vu par qui veut voir, ça mérite d'être jugé. Je trouve que c'est au niveau. Donc, j'étais en train de parler avec lui et puis lui aussi, il me disait ça, qu'il faut participer à des compétitions et tout. Et je lui ai dit, en fait, je ne sais même pas où trouver les liens, où participer. Est-ce que toi, tu en as, tu auras des liens, tout ça. Et il m'envoie, il contacte Mélissa. à Mélissa, c'est le manager de Cliff qui a Elle vient vers moi, elle m'envoie des liens. Elle me dit, tiens, il y a Sony World Photography Award qui a ouvert la session 2025. Est-ce que tu veux y participer ? Moi, non, je dis, bon, why not ? Je participe, ok, d'accord, il n'y a pas de problème. Donc, voilà, je mets la photo. Une photo qui a été conçue avec mes amis en France. Amis et partenaires, je dirais. shoutout à Jade et Léa. Donc, cette année, comme je disais, on a créé vraiment des contenus qui sont vraiment qui nous plaisaient à nous. Ce n'était pas des projets clients, où on était imposé avec une directe. C'était juste, comme je dis souvent, juste pour le fait, nous, la matérialisation de notre âme. Parce que moi, je définis l'art comme étant notre âme, la manifestation de notre âme. C'est ton âme que tu manifestes à travers des œuvres. Donc, c'était juste ça. J'en ai juste créé. On a été en créant, en créant, en créant, et puis on était satisfaits. Quand elle m'a envoyé le lien, il y avait plusieurs catégories. Moi, j'ai mis la catégorie portrait, parce que j'aimais beaucoup le portrait qu'on avait fait. Donc, j'ai postulé là-bas. Je crois que c'était trois, deux semaines plus tard, je reçois d'abord la première notification. On est passé au next tape, c'était shortlist. On est passé au next tape et tout, qui était très fort. Moi, je dis, ah ouais, great en fait. Donc, après, on a attendu, il y a eu... À Paris, il y a eu l'exposition. L'autre de notre compétition, c'est qu'on avait participé. On est sortis deuxième. Ensuite, je reçois notre mail de Sony. Félicitations, vous avez gagné. Vous avez le champion de la catégorie meilleur portrait et tout. Sur le coup, je me dis, OK. C'est Sony quand même, ils font des films. Ils font des films. J'utilise leur matériel depuis combien d'années. Ils m'envoient un message pour me dire que j'ai gagné. Du coup, je me dis OK. J'envoie le mail à tout le monde, vu qu'on est un groupe avec ma team et tout. J'envoie et elles sont toutes folles. Ouais, on doit aller en Angleterre, machin, on va aller en Angleterre, machin, et tout, tout, tout. Et là, j'envoie à ma maman. Elle me dit... C'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle réalise ta...

  • Speaker #1

    Elle ne réalise pas en fait. Elle se base à ce que c'est, elle me demande c'était quoi, enfin c'est qu'est-ce que c'est et tout et tout. Après donc je lui explique, j'explique, j'explique et elle me dit « Ah bon machin ? » Elle a commencé encore à prier aussi, machin. Vraiment toutes ces années, c'est magnifique, machin, les reconnaissances, mes frères pareil. Il y a un truc très drôle de mon frère, il m'a dit « Mettons toutes les personnes qui pensaient que tu étais un photographe... » de bas étage, comment ils vont faire maintenant ? Tu vois, c'était très drôle. Je l'ai même mis sur mon Instagram. C'était très drôle et j'étais content. Mais tu vois, sur le coup, je suis plutôt souvent bizarre, tu vois. Je dirais, il n'y a pas tant de choses qui m'impressionnent, tu vois. Et sur le coup, je me suis dit, c'est super, mais je n'étais pas trop, trop, trop emballé. parce que de base, je suis toujours un peu trop terre à terre. Mais c'est quand tu vois, on te dit, il y avait 400 000 participants. 400 000 participants, en fait ? 400 000 participants, 200 pays différents, des gens qui ont mis leurs photos, plein d'autres artistes.

  • Speaker #0

    Des gens qui font ça depuis, peut-être ?

  • Speaker #1

    Il y avait des gens qui font ça depuis, justement. Il y avait des photographes qui sont dedans peut-être depuis 30 ans, 35 ans. et j'ai vu celui qui a gagné. La photo overall, genre des neuf gagnants, on choisissait un des neuf qui a la photo la plus belle pour nos grands, grands, grands gagnants. Et lui, c'est un gars, je vois, il fait la photo peut-être depuis 35 ans et ses photos sont magnifiques. Je me dis, en fait, mon travail, je me dis, mentalement, c'est moi qui me réduis souvent. De se dire que, en fait, non, je suis Gabonais, ça c'est pour les autres, peut-être. c'est pas pour nous, ça c'est toujours les blancs qui gagnent ça. En fait, c'est souvent des petits trucs qu'on se met bêtement, de se dire que notre travail n'est pas au niveau. En tant qu'artiste, comme je dis souvent, on a toujours ce truc qu'on n'est pas satisfait. Donc, quand tu n'es pas satisfait, tu vas te dire, c'est pas au niveau. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n'est pas forcément nous, de notre perception à nous. C'est d'où je disais de laisser les autres juger. et c'est ce que j'ai fait j'ai juste essayé les autres jugés,

  • Speaker #0

    ils ont vu ils ont été séduits par la photo et ça a donné ce que ça a donné et il faut dire que la photo est très belle si vous n'avez jamais vu la photo, je vous invite à vous rendre sur les réseaux sociaux de Jens et de chercher son travail franchement, tout ce qu'il fait je ne sais pas je ne suis pas spécialiste de la photo ou de la vidéo mais tu joues avec les lumières c'est très je ne sais pas comment dire terracotta, c'est très orange c'est très marron des couleurs chaudes j'aime vraiment beaucoup et la photo en elle-même elle est vraiment très belle on a l'impression que c'est juste deux personnes chill Pendant que je préparais notre échange, je me suis dit, cette photo a gagné le Sony. Cette photo a gagné le Sony. Et pourtant, c'est vraiment, comme tu dis, tu étais avec des amis. Ce n'est pas des modèles. C'est vraiment une photo très chill, mais qui cadrait certainement avec ce qui était demandé. Donc, félicitations pour ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Et puis, il faut le mettre un peu plus en avant. On ne voit pas ça bien, on ne voit pas bien ton travail là.

  • Speaker #1

    Malheureusement, on me jette beaucoup la pied en-dessus, mais je ne suis pas trop communicant sur mes réseaux sociaux. Malheureusement, c'est juste que je mets un poste, mon travail, et puis après, je disparais. On me parle beaucoup de ça. J'essaie de faire des efforts, d'être un peu plus sur les réseaux, mais ça viendra avec le temps, j'espère.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, on t'attend. On attend de te voir un peu plus. et alors vu que le thème d'aujourd'hui c'est de c'est vivre de sa passion. Comment ton quotidien est, en fait ? À quel moment tu as réalisé que tu pouvais te faire de l'argent ? Parce que tu as réalisé assez vite, tu dis que tu voulais, assez jeune, faire le cinéma. Mais à quel moment tu t'es dit, ah ouais, je peux vraiment gagner de l'argent avec ça ? C'est quoi ton premier plus gros cachet ? Dis-nous, parle-nous d'argent.

  • Speaker #1

    Mon premier plus gros cachet, je crois que c'était un clip. Bon, ce n'était pas moi tout seul, mais c'était un budget à 15 000 euros.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    7 ou 8 millions ? 8 millions de francs, oui, surtout 9 millions de francs par là. C'était le plus gros cachet que j'ai eu. Mais en soi, je dirais que l'argent, ça ne m'a jamais vraiment drivé pour le faire, ce métier. Comme je dis souvent à un ami, Karl Dukagak, qui est aussi réalisateur. Oui,

  • Speaker #0

    c'est de Karl Dukagak dont je parlais dans l'introduction, avec qui tu as couvert...

  • Speaker #1

    C'était ça, c'était ça, effectivement. Karl Dukagak, on travaille ensemble depuis, je ne sais pas, longtemps. C'est mon frère aussi, déjà, littéralement. Moi, je lui dis très souvent, moi, si il n'y avait pas cette question d'argent dans le monde, je serais juste là gratuitement. C'est juste parce que j'aime. En fait, c'est de ça que je pense que je n'ai pas eu vraiment de difficulté à peut-être en gagner de l'argent aussi parce que je ne l'ai pas vraiment mis devant. Donc, les projets qui me plaisaient, je les faisais. Ça peut être à moins de gratuit, payant. J'ai toujours su que ça faisait de l'argent, mais ça n'a jamais été ma ligne. directrice. C'était pas mon objectif premier quand j'ai commencé à faire de l'art. C'était vraiment pas ça mon objectif. Et c'est un truc que je dis très souvent aux personnes qui commencent à faire de l'art, que si vous voulez faire ça pour de l'argent, mieux laisser en fait, parce que vous allez être découragé.

  • Speaker #0

    Mais comment tu fais pour subvenir à tes besoins si tu ne penses pas à l'argent en fait ?

  • Speaker #1

    C'est comme j'ai dit, c'est Dieu.

  • Speaker #0

    Ah ouais.

  • Speaker #1

    c'est tout je le dis tout le temps ça ne t'explique pas c'est Dieu je suis là je suis chez moi on m'a appelé il y a un truc à faire et pourtant souvent je ne fais même pas de prospect je suis très nul dedans je suis nul à la drague je vois un client qui est venu ou un ami qui me recommande ou un autre client qui me recommande et ensuite en fait ça vient comme je dis ça vient tout seul je ne suis pas obligé de forcer je ne me mets pas aussi de... pression dessus que pas là il faut forcément que je trouve le marché arrive tu vois parce qu'en fait si tu te mets dans si je me mets dans cette optique je trouve que ma créativité sera baissé parce que je travaille mon travail beaucoup basé sur les émotions et si dans mon cerveau suis pas stable je peux pas créer je pourrais pas créer je serais stressé déjà comment je traîs ce pas donc s'il faut que je stresse à cause de l'argent je veux pas Je ne veux pas vivre comme ça. J'ai vu beaucoup de personnes vivre comme ça. C'est jamais positif, tu vois. Donc, oui, ça gagne de l'argent. Oui, tout le monde aimerait avoir assez. Bon, moi, j'ai jamais... Ça, c'est encore un fait. J'ai jamais voulu être multimilliardaire, tu vois. Je veux juste avoir de l'argent pour être libre. Je me dis, je veux aller dans tel pays, je prends mon billet, je pars. Ma mère a besoin de ça, je paye.

  • Speaker #0

    Dépenser sans compter.

  • Speaker #1

    Voilà, dépenser sans compter, me dire que mon compte en manque est bientôt vide. Je veux juste avoir de l'argent qui tourne, assez d'argent. Je ne me suis jamais dit, il faut que j'ai une Bugatti Veyron, forcément. Un yacht qui a 25 000 mètres. Non, ça ne m'intéresse pas. Moi, juste avoir assez d'argent pour vivre, bien comme il faut. C'est vrai que j'aime les belles choses, mais je ne suis pas dans l'exagération non plus. Mais voilà, c'est juste ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, durant mes recherches, j'ai appris que Yens a une petite fille. Oui. Tu nous parles un peu d'elle, de la petite princesse.

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    Elle a quel âge ?

  • Speaker #1

    Elle a deux ans. Elle va prendre trois ans en août, là. C'est plus très loin. Mademoiselle Boutamba. Ça a un petit rayon de serre et un rayon de soleil. C'est vrai qu'elle aussi, je ne l'expose pas sur les réseaux. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui ne savent même pas que j'ai un enfant.

  • Speaker #0

    En tout cas, on a du fou !

  • Speaker #1

    J'expose pas sur les réseaux. C'est magnifique. Une boule d'énergie, vraiment, elle dépense de l'énergie.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton rapport à elle, aujourd'hui, toi, en tant que père, en tant que père artiste ?

  • Speaker #1

    C'est un père poule. Je suis vraiment comme une mère dans le corps d'un père. C'est vraiment... Moi, amener l'enfant chez le pédiatre, j'aime la préparer. changer les couches. En fait, ça ne me dérange pas. C'est du temps que je passe avec ma fille parce que c'est des moments que je voudrais m'en rappeler plus tard.

  • Speaker #0

    C'est des souvenirs autant pour elle que pour toi.

  • Speaker #1

    Des souvenirs que j'ai envie de vivre avec elle. Donc, si j'ai la possibilité de faire quelque chose pour elle, je ne vais pas hésiter et je m'en fous qu'on me dise ça se rôle de ta chérie. Non, en fait. Je prends toujours l'exemple de Merci. Si par malheur, sa maman la rappelle, je fais comment ? Je serai obligé d'assumer ce rôle. Donc, je ne vois pas où elle... C'est la corvée, je ne sais pas, de dire que ça, c'est forcément pour elle, qu'il doit gérer ça.

  • Speaker #0

    Vous êtes parents, tous les deux, vous partagez les travaux.

  • Speaker #1

    C'est ça, on partage les travaux, on partage... peines, on partage les nuits blanches. Voilà, s'il fallait passer une nuit blanche, on passe des nuits blanches. Si elle est malade, voilà, s'il faut dormir à l'hôpital, moi, je n'ai pas de problème de dormir à l'hôpital. Je dormirai à l'hôpital, je resterai avec elle. S'il faut veiller, je mettrai de la serviette. Je ferai tout ce qu'il faut pour qu'elle soit dans les meilleures conditions, pour qu'elle soit bien, tout simplement.

  • Speaker #0

    En tout cas, on est bien content d'entendre ça, venant d'un papa qui trouve tout à fait normal de s'occuper de son enfant. comme le ferait sa même. Félicitations. Donc, on va essayer d'aborder un peu ton retour au Gabon. Et puis, il y a la question de l'abonné qui traite de ton retour au Gabon également. Déjà, tu es rentré quand exactement ?

  • Speaker #1

    Je suis rentré fin février.

  • Speaker #0

    Fin février, c'est vraiment très récent.

  • Speaker #1

    Fin février ou début mars, je ne sais plus trop. On se fait un frérit début mars.

  • Speaker #0

    Et tu es rentré pourquoi ? Est-ce que c'était pour des raisons professionnelles ou bien juste le retour ?

  • Speaker #1

    Le retour chez moi, ça fait déjà un petit temps que je n'avais pas vu mon petit bébé. Je n'avais pas vu la famille. En même temps, si la France me fatiguait, j'étais un peu fatigué de l'Occident aussi. Je voulais un peu rentrer chez moi aussi en même temps. Alors là, je suis rentré. Quand on me dit souvent « Est-ce que tu es rentré définitivement ? » définitivement, qu'est-ce que ça veut dire ? Si j'ai un contrat qui me dit je prends mon avion, je retourne, je reviendrai au Gabon, c'est qu'est sûr, c'est parce que j'aime mon pays.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, je place la question de l'abonné rapidement, c'est une question de TedTaylor06 qui demande si le retour au Gabon, selon toi, rime toujours avec perte de certains privilèges.

  • Speaker #1

    Perte de certains privilèges.

  • Speaker #0

    Donc en gros, est-ce que depuis que tu es rentré, tu as perdu des avantages et des facilités à travailler avec des structures et artistes internationaux en particulier, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pour le moment, non, je ne le vis pas comme ça. Parce que même en étant ici, j'organise toujours des shootings en France, vu que j'ai une équipe. Donc je fais toujours la conceptualisation des projets, j'écris des scénarios, je fais les moodboards. J'envoie à l'équipe qui doit faire le tournage en France. Je les indique comment ils doivent faire, qu'est-ce qu'ils doivent prendre pour que moi je fasse le montage. Donc c'est comme ça que je procède. Donc eux ils travaillent, ils font les prises de vue. Ils m'envoient les fichiers, moi au Gabon. J'ai les télécharges, ensuite je fais le montage et après je rends au client. Que ce soit même des shoots photos et un client peut me contacter. Oui j'ai besoin d'un shoot photo. En fait en soi ils ne sont même pas obligés de savoir que je suis au Gabon tout simplement. Je leur dis qu'est-ce que vous voulez, ils m'expliquent leurs besoins. Ok, il n'y a pas de problème, je vous envoie une équipe. Je vais envoyer quelqu'un, ils font les photos pour eux. Si c'est moi qui dois retoucher, je les retouche. Si c'est un autre photographe qui doit retoucher, que j'ai confiance en sa qualité, la personne retouche. Je travaille comme ça. En tout cas, pour le moment, maintenant, je dirais oui. Non, je dirais oui sur peut-être des achats de matériel. Sur ce genre de point, oui.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question, par exemple, les compas structurels.

  • Speaker #1

    l'acquisition du matériel ? Oui, c'est ça. C'est ce genre d'aspect. Oui, c'est compliqué d'avoir du matériel ici. Déjà, au niveau de la douane, ça augmente les prix si tu achètes ça ici. Par exemple, en France, tu as une facilité de paiement plusieurs fois. Tu peux étaler sur des mois un produit d'un million. Tu peux payer 250 000, 250 000, 250 000, 250 000, ce qui t'allège un peu si tu n'as pas directement un million en une fois. Sans ce genre de... petit mécanisme que je dirais voilà, mais sinon en soi,

  • Speaker #0

    ça va. Pas trop de différence. D'accord. Et comment est-ce que tu t'imagines dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #1

    Comment je m'imagine dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #0

    Qui sera Jens Boutamba, à ton avis, dans 5 ou 10 ans ? Partons sur 10 ans.

  • Speaker #1

    Sur 10 ans. Ah, si Dieu me le permet.

  • Speaker #0

    Donc là, tu auras 40 ans.

  • Speaker #1

    Si Dieu me le permet. Être... plus posé, si je dirais ça comme ça. Surtout financièrement, comme je disais, d'être libre financièrement, de faire des projets qui me plaisent uniquement. Faire des projets qui me plaisent, que ce soit des amis, parce que malheureusement, souvent, on a aussi cette contrainte d'accepter des projets à cause de payer des factures, justement. Ce sera faire des projets artistiquement beaux. et comme je dis mon but ultime dans l'art ce serait de créer quelque chose qui ne meurt pas ce serait ce n'est pas un film peut-être une photo je ne sais pas franchement je ne sais pas mais créer

  • Speaker #0

    quelque chose même après 1000 ans des personnes regarderont je dirais waouh c'est magnifique après une chose sûre c'est qu'avec ton prix Sony tu as déjà mis le Gabon sur une carte tu as déjà mis le Gabon sur une carte Albitam éternam aussi longtemps qu'il y aura des récompenses Sony, on saura qu'il y a un Gabonais, un jeune Poulou qui a gagné un prix à une période. Voilà. Et nous, en tout cas, c'est tout ce qu'on te souhaite. Et on est presque arrivé à la fin de notre échange. Moi, j'aimerais savoir quelles sont les compétences ou les qualités que tu penses qu'on devrait absolument développer pour être évolué dans les métiers du créatif au Gabon.

  • Speaker #1

    Premièrement, je dirais aimer. Pas le faire pour l'argent, mais vraiment aimer qu'on te propose un projet gratuit. Juste parce que tu vois l'ampleur de la beauté du projet, d'où ça va t'amener de le faire. Pas attendre que, est-ce que je peux avoir 5 000 d'or ou 10 000 d'or pour venir aider la personne. Comme je disais, le projet de Sony, c'est un projet gratuit, on ne m'a pas payé. C'était juste... de l'envie de créer avec ma pote, qui a eu l'idée de base de comment faire la photo. Après, on a travaillé sur la DA, on a acheté du matériel même de nos propres fonds, pour pouvoir créer quelque chose qui nous ressemble, je vais dire ça comme ça. Et c'est ça en fait, aimer. Persévérer, c'est dur. Il ne faut pas se mentir. L'art, c'est dur. Il n'y a pas de... Je ne veux pas mentir ici que oui, là. Non, l'art, c'est dur. Si vous voulez le faire, c'est que vous aimez ça. Si vous ne l'aimez pas assez, comme on dit en France, soit tu l'aimes, soit tu la quittes. Tu vois ? Donc, mieux laisser. Mais si vous voulez le faire, faites-le avec amour, faites-le avec passion. Et faites-le en enjoy, vous voyez ? Parce que moi, je suis très content quand je suis au tournage. Oui. Je suis content. Je suis comme un enfant, surtout quand tout se passe bien. Si ça se passe mal, ça se passe mal. Mais le mieux, c'est de le faire toujours avec amour, avec amour et patience.

  • Speaker #0

    Il y a un adage célèbre qui dit « fais ce que tu aimes et plus jamais tu n'auras à travailler » .

  • Speaker #1

    C'est ça, effectivement.

  • Speaker #0

    En gros, je pense que les métiers de l'art, c'est carrément ça. C'est ça. La majorité des artistes kiffent d'abord leur travail. Et du coup, c'est un peu moins laborieux. Moins laborieux.

  • Speaker #1

    Laborieux,

  • Speaker #0

    voilà. Donc voilà. En gros, on a vraiment fini. Je vais prendre le mot de fin de Jens.

  • Speaker #1

    Mot de fin ? Qu'est-ce que je peux vous dire en mots de fin ? Est-ce que ça va parler de l'art ? En mots de fin, je dirais de suivre ses rêves. Ça peut être difficile. Croire en soi, croire en Dieu. Toujours mettre Dieu devant.

  • Speaker #0

    J'ai pas noté cette question, mais pendant notre échange, ça m'est venu. Tu parles énormément de Dieu. Je sous-entends que tu es chrétien. Oui. Et du coup, souvent, le fait d'être chrétien ne cadre pas avec les métiers de l'art. Tu as fait beaucoup d'artistes urbains. On a parlé de Léoy qui est très spirituel aussi, mais dans un autre côté. On a parlé de Marc Aurel. Tu as travaillé pour d'autres artistes qui ne sont pas forcément chrétiens. Comment est-ce que tu arrives à rester un bon chrétien tout en travaillant avec des artistes ou d'autres personnes qui ne font pas la même chose que toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ça aussi, c'est des questions qu'on m'a souvent posées. Déjà, je n'ai pas de problème avec ma relation avec Dieu. Et pour moi, ce n'est pas parce qu'une personne ne chante pas pour Dieu que ça veut dire forcément que ce qu'elle fait est mauvais. Je n'ai pas ce sentiment que je fais quelque chose de mal. Et j'ai eu des discussions avec pas mal de personnes où... Je dis, en fait, avec mon Dieu, je suis en paix. Je n'ai pas, c'est souvent, tu vois, comme tu sais que tu as fait quelque chose de mal, tu as ce ressenti que non, là, je fais quelque chose de mal, il faut que j'arrête. Tu vois, je ne l'ai jamais eu. Et j'ai prié pour ça, justement. J'ai demandé à Dieu de, si ce n'est pas la voie que je dois aller travailler avec des artistes, enlève-moi de là. Mais je suis toujours en train de travailler dedans, tu vois. Et je n'ai pas de ressenti que je fais quelque chose de mal. Et encore que... Comme je dis, Marc Orel, il est aussi chrétien. Il a été baptisé il n'y a pas longtemps, je crois que c'était en août ou en juin. Je pense qu'il a été baptisé en août. Dans ses sons, il parle beaucoup de Dieu. Je ne sais pas parce qu'il ne fait pas du gospel, que ça veut dire que les gens ne prient pas, il est débouché, il ne prie pas. Je dirais même que beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé, ce sont des personnes qui sont chrétiennes, qui croient en Dieu. Mais l'art, comme je disais, l'expression de leur âme ne s'exprime pas en gospel, en adoration. Mais pourtant, si tu t'assoies avec eux, vous parlez de Dieu, vous allez rester à des heures. Et donc, comme je dis, si je fais quelque chose de mal, c'est Dieu qui me dira. Et j'attends quand je le rencontrerai. J'espère le rencontrer.

  • Speaker #0

    Pas maintenant.

  • Speaker #1

    Et comme ça, au moins, je saurais si c'était mal de travailler avec ce type de personnes ou pas. Pour le moment, je suis en paix avec moi-même, donc je n'ai pas de mal à ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci pour ça. On revient sur ton mot de fin avant de se dire au revoir.

  • Speaker #1

    Je l'avais oublié. Je disais de croire en soi, de croire en Dieu, d'être persévérant et de surtout beaucoup spread the love. Parce que pour moi, l'amour, c'est le carburant qui fait avancer le monde. Si les gens partageaient plus d'amour, le monde irait mieux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Jens. Et pour les guissures comme moi, pour les gens qui ne sont pas forcément anglophones, Jens vient de dire de répandre l'amour. Donc, merci beaucoup pour ce partage sincère et inspirant. Vivre de sa passion, ce n'est pas toujours confortable, ce n'est pas toujours facile, mais c'est quelque chose de tellement puissant. Ça m'a vraiment plu de discuter avec toi et d'enregistrer ton avis là-dessus, j'espère. que les auditeurs pourront partager mon point de vue.

  • Speaker #1

    J'espère bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci à vous qui nous écoutez de l'avoir fait. Et n'oubliez pas, si vous avez des sujets ou des questions que vous souhaitez voir abordées dans les prochains épisodes, vous n'hésitez pas à nous les envoyer via Facebook, Instagram ou encore Twitter. Nous sommes là pour vous. Dans le prochain épisode, nous aborderons soit... le rapport au corps, soit le mariage. Je ne suis pas encore fixée sur les invités qui vont venir. Mais quoi qu'il en soit, si jamais vous voulez participer, n'hésitez pas. Et surtout, surtout, abonnez-vous à nos réseaux sociaux. Abonnez-vous à ceux de Jens qu'il vous donne maintenant.

  • Speaker #1

    Alors, Instagram, c'est boutams, B-O-U-T-A-M-B-S et Jens, boutam, J-E-I-N-T-Z-E. Boutamma, B-O-U-T-A-M-M-A. Facilement retrouvable.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci encore. Avec plaisir. Si cet épisode vous a parlé, partagez-le, commentez. Et n'oubliez pas de suivre le podcast pour ne rien manquer des prochaines conversations avec ceux qui réinventent ce que ça veut dire être trentenaire aujourd'hui. C'était Les Fiers Trentenaires, votre tout nouveau podcast qui traite de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Merci encore de nous avoir écoutés et à la prochaine. Bisous !

Description

Bonjour Les Trentenaires, Les Fiers

Bienvenue dans l'épisode 3 de notre podcast Les Fiers Trentenaires,


Aujourd'hui, nous recevons Yeintze, un Réalisateur et Photographe, vainqueur de la catégorie Best Portraiture Photography de la compétition internationale Sony Photography Award de 2025.


Depuis son plus jeune âge, Yeintze était convaincu qu'il voulait vivre de sa passion... Entre les déceptions temporaires exprimées par ses parents, ses victoires et la fierté qu'elles ont finalement suscitée auprès des siens, Yeintze partage avec nous les difficultés et les joies qu'il a rencontrées tout au long de son jeune mais déjà brillant parcours en tant que trentenaire vivant de sa passion.


Darlaine,

La Fière Trentenaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les trentenaires, les fiers, ceux qui portent avec engouement cet âge qui nous a longtemps effrayés. Bienvenue chez les fiers trentenaires, votre tout nouveau podcast où l'on parle de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Je suis Darlene, une trentenaire qui a longtemps attendu de vivre enfin cette tranche d'âge et qui se dit fière d'y être enfin arrivée. Ensemble, nous discutons en toute bienveillance et sans tabou de sujets variés. L'évolution des relations, qu'elles soient familiales, amicales ou amoureuses, des difficultés, qu'elles soient quotidiennes ou ponctuelles, d'indépendance financière, de responsabilité, de charge mentale, de pression sociale, de bien-être et bien d'autres sujets qui font vibrer notre génération. Si vous aussi avez envie de célébrer cette période intense de la vie et de vous inspirer pour avancer avec confiance, préparez-vous à embarquer pour une aventure pleine de couleurs. de rire et de découverte. Les Fiers Trentenaires, c'est votre tout nouveau rendez-vous incontournable pour vivre votre trentaine à fond. Christine de Suède disait que le plus grand secret de la réussite, c'est de se fixer un but et de ne jamais le perdre d'eux. Pour beaucoup d'entre nous, le but, c'est la réussite elle-même. On rêve tous de réussir sa vie. Cela signifie parfois rendre ses parents fiers de la personne que l'on devient ou que l'on est devenu. Pour certains, c'est pouvoir dépenser sans compter. Et pour d'autres encore, c'est un mélange des deux. Les chemins vers la réussite sont aussi multiples qu'il y a d'individus sur Terre. Ils peuvent passer par un investissement judicieux, un emploi bien rémunéré ou encore le choix d'emprunter la voix de son cœur. J'appelle ça la passion. Nombreux sont ceux qui aspirent à vivre de leur passion. Pourtant, entre le rêve et la réalité, il y a souvent encore un long chemin parsemé de doutes, de déceptions exprimées par les proches et de décisions courageuses ou de moments de vérité. Conscient que vivre de sa passion est un défi majeur de notre génération, surtout en Afrique, il me tenait à cœur d'aborder avec vous le thème « Trentenaire, je vis de ma passion » . Pour en discuter, nous recevons un talentueux trentenaire rencontré il y a quelques semaines dans le cadre d'une Masterclass. classe ciblant les amateurs des métiers du son. Il ne s'agit pas encore d'un autre compositeur de musique ou producteur mais d'un vidéaste talentueux diplômé en Arts et spectacles options cinéma de l'université Solzimetz. Il est récemment rentré de France pour mettre son art au service de son pays. Ce jeune Gabonais est le co-directeur d'une structure spécialisée dans la photo et la vidéo nommée Alpap Film. Que vous soyez Gabonais ou Français, si vous êtes amoureux de la culture urbaine, vous avez forcément déjà vu son travail. Entre campagne publicitaire et clips vidéo, ce couteau suisse a collaboré avec des artistes tels que Elvin Sena, Aguié, pardonne-moi si j'écorche les noms de tes artistes, tu vas en reprendre, Elvin Sena, Aguié, Emmanuel Andor, Maverick City Music, Marc Orel et Léa, dont il a d'ailleurs réalisé le clip de Lay Down. Vous l'avez sans doute vu aux côtés d'une figure emblématique du domaine pour la couverture photo et vidéo d'un mariage gabonais qui a eu lieu en France sur le thème d'Incredible Bridgerton Wedding. Le plus fou ? 100% de ses clients, c'est-à-dire toutes les personnes avec lesquelles il a travaillé, à créer et diriger Les vidéos et photos le recommandent. Il s'agit de Jens Boutamba. Ses réalisations sont notées 5 étoiles sur la majorité des plateformes où il est possible de les noter. En janvier dernier, Jens exposait pour la première fois une de ses photos dans une galerie d'art à Paris, avant de remporter quelques semaines plus tard le Sony World Photography Award 2025. Bref, ce fier trentenaire n'est que... clairement pas votre ami quand il s'agit de travailler. Malgré son impressionnant parcours et son professionnalisme, il est si discret qu'il a été difficile pour moi de collecter des informations sur lui via ses réseaux sociaux. Pourtant, au vu de tout ce qu'il a accompli, il peut clairement être fier de dire qu'il est passionné par son art et qu'il en vit. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment vivre de sa passion ? Quels sont les défis, les joies, les sacrifices par lesquels les gens comme Jens passe. Nous en parlons dès maintenant avec M. Butamba. Bienvenue Yeintze.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Ça va, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, merci. Alors, je ne sais pas si tu as écouté les épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Quelques-uns.

  • Speaker #0

    Mais avec Marcel, on disait la dernière fois qu'on essaie d'instaurer un rituel qui a pour objectif d'affranchir les invités de la honte que ça représente parfois de porter un certain nombre d'années. Et ça, on demande à l'invité son âge. Donc, Jens, tu as quel âge ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai 29 ans.

  • Speaker #0

    Comment tu le vis ?

  • Speaker #1

    Oh, plutôt bien. Je m'en sors plutôt bien. Je suis bien dans ma peau. Je dirais 29 ans qui fait 25.

  • Speaker #0

    Un peu comme notre premier invité alors. Vous ne faites pas votre rage. Et donc, tu n'as pas encore 30 ans, mais tu y es presque. Qu'est-ce que ça te fait de penser que tu vas bientôt plonger dans les 30 glorieuses ?

  • Speaker #1

    Alors... Pour les 30 ans, franchement, c'est comme je disais, ce n'est pas un sujet qui m'attriste. J'en vois beaucoup de personnes qui sont dans le stress, bientôt 30 ans, j'ai pas encore fait X, j'ai pas encore fait ça, j'ai pas encore fait X. Mais moi, je le prends...

  • Speaker #0

    Plutôt bien ?

  • Speaker #1

    Plutôt bien et pour moi, je mets beaucoup Dieu devant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est le temps de Dieu. Tout ce qui m'arrive est en fonction de Dieu. Si déjà avant 30 ans, je devais être marié, C'est Dieu. Si je devais avoir 1000 enfants, c'est Dieu. Je vais être milliardaire, c'est Dieu. Si c'est à 30 ans, 35 ans, ce sera toujours lui et je le prends magnifiquement bien l'arrivée de ses 30 ans. Je ne sais pas si je fêterai. Je ne sais pas trop si je vais le faire. Je ne sais pas si je vais le faire. On espère que tu fêteras. On espère bien. Là, ce sera le Yens 3.0.

  • Speaker #0

    Il faut quand même fêter, c'est important.

  • Speaker #1

    Une grosse mise à jour.

  • Speaker #0

    donc alors Alors, parle-nous un peu de toi. Déjà, d'où vient ce Jens ? C'est un prénom ou un surnom ?

  • Speaker #1

    C'est un prénom. C'est un prénom pour nous qui signifie un métier.

  • Speaker #0

    Un métier ? Oui,

  • Speaker #1

    un prénom.

  • Speaker #0

    Lequel ? Ah, c'est un métier ?

  • Speaker #1

    Non, amitié.

  • Speaker #0

    Amitié. Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Moi, je ne sais pas pourquoi ça m'a fait penser à enseigne ou apprend. Parce que je pense qu'en guichet, c'est ça, Jens. Apprend ou apprend quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est un métier. Bon, la traduction... C'est très beau. traduction que ma mère m'a donnée, elle m'a dit ça signifie l'amitié en Pounou. Mais c'est vrai que plusieurs personnes me demandent si c'est un surnom ou un nom. C'est mon prénom, mon vrai prénom dans la connaissance, c'est Jens. Donc c'est de là qu'il sort. Ma maman a donné à la plupart de mes frères des prénoms Pounou. Donc il y a Itou, il y a Kini, il y a moi, Jens.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est une très bonne idée. C'est un projet que moi-même j'ai. Mon fils d'ailleurs s'appelle Dimani, l'équivalent de la pierre. du caillou en guissière. Et franchement, pour les autres enfants, les enfants à venir, ce sera pareil.

  • Speaker #1

    C'est pas qui n'est pas rigide. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un costaud. C'est un costaud, un gars bien solide en tout cas. Donc, dis-nous-en un peu plus sur toi. Comment est-ce que tu es tombé dans la vidéo et la photo ? Comment est-ce que tu as acquis tes compétences ? Est-ce que c'était autodidacte ? Déjà, on sait que tu es passé à l'école, dans une université. Mais c'est quoi qui t'a inspiré à faire ce cursus ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment de très, très très jeune. Ma première mémoire en termes d'être vivant, humain, le premier film que j'ai regardé, c'était Matrix. Et quand j'ai regardé Matrix, je me suis dit « What the hell ? » Tout simplement, je me suis dit « Je vais faire du cinéma. » Et donc, depuis le primaire, je disais toujours à ma mère « Moi, vos histoires d'aller tous les jours au travail, bureau, c'est pas pour moi. Moi, je veux faire le cinéma. » Rien d'autre. C'était beaucoup de conflits. Pas d'accord, mais en soit, je n'ai pas vraiment laissé le choix non plus. Donc, bien avant d'aller à l'université, c'était beaucoup filmer avec mon téléphone. Je prenais des images avec mon téléphone, je retouchais, je faisais des photos du téléphone. J'ai même fait des photos d'un mariage de mon oncle avec mon téléphone. Et le plus... bizarre, je dirais, c'est qu'il y avait un photographe professionnel, mais il a pris la photo que j'avais faite avec mon téléphone, qu'il a encadrée dans son salon. Donc, il a préféré ta photo à celle d'un photographe qui avait un vrai appareil. Moi, j'avais mon petit Samsung Galaxy S6 à l'époque. J'ai fait la photo avec, retouchée. Je lui ai remis, avec sa femme. Il a grave aimé. Ils ont encadré ça chez eux. Même en se revu récemment, il m'a dit, Oui, vu la photo que tu m'avais faite des années avec ton téléphone, ça ne m'étonne pas que tu sois où tu es là. Donc voilà, après le bac, c'était l'université. À l'école, bon. Ma mère disait, ouais, quand tu pars là, tu vas faire comptabilité. Je dis, OK, d'accord. Dès que c'est arrivé, je suis directement allé à l'école de cinéma. Je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je n'avais pas de, je dois faire X. Ensuite, je reviens faire ça. C'est juste une perte de temps pour moi.

  • Speaker #0

    Donc, tu as direct plongé dans le cinéma.

  • Speaker #1

    Direct, direct, mon plan de cinéma.

  • Speaker #0

    Généralement, lorsqu'on décide de faire un emploi ou... de se lancer dans un métier qui ne cadre pas forcément avec la conception du travail que nos parents ont, ou qu'en tant qu'Africains on a, ce n'est pas forcément stable, etc. Le plus compliqué, c'est souvent de parvenir à convaincre nos proches, et surtout les personnes qui ont financé les formations qui auraient dû nous emmener ailleurs. Comment est-ce que ça s'est passé avec tes parents ? Parce que là, à l'entame, tu nous disais que ça avait été compliqué, mais… Comment tu es parvenu pour les convaincre ?

  • Speaker #1

    Je vous dirais que je ne les ai pas convaincus. J'ai juste pris ce que je devais prendre. Quand je suis arrivé en France, j'ai juste dit à ma mère, je ne fais pas comptabilité, je fais cinéma. C'était beaucoup de cris. Déjà depuis le Gabon, je disais ça tout le temps. C'était souvent des réunions de famille. Avec même mon frère Cliff, la même chose, on est en réunion de famille, vu qu'il voulait faire le son, moi je voulais faire l'image. Donc c'était, la grand-mère va venir te crier dessus, l'oncle va venir te crier dessus. Deux enfants rassés !

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'était effectivement ça. L'autre c'était, tu vas finir troubadour, l'autre tu vas finir clown. Donc voilà, quand je suis arrivé en France, j'ai commencé à travailler dans un resto. Dès que je suis arrivé, dès que j'ai eu un petit de séjour étudiant, je commençais à travailler dans un resto. Du resto, j'ai acheté mon ordi avec l'aide de ma maman. Ensuite, j'ai acheté ma caméra. En tout cas, j'ai acheté tout ce qui me permettrait de commencer à faire des prestations. Et dès que j'avais tout mon matériel, je me rappelle une nuit, je me suis juste levé parce que j'en avais marre. Je ne suis vraiment pas quelqu'un qui aime... Un travailleur de tout le temps. Tous les jours, je dois faire la même chose. Je dois être au même endroit si je n'ai pas envie. Donc, je me suis juste levé. Dans une nuit, j'ai prié. J'ai dit au Seigneur que je vais arrêter ce travail. Je ne sais pas comment je vais faire pour manger. Ma maman n'avait pas assez d'argent pour pouvoir se venir convenablement à tous mes besoins. Donc, il fallait que je travaille. Et donc, j'ai prié. Je me suis dit, Seigneur, tu ne m'as pas envoyé en France pour faire... Tu ne m'as pas envoyé même sur terre. ou être travaillé dans les restaurants, ou que ce soit comptable ou autre. Moi, c'est le cinéma. C'est de l'art, tout simplement. Moi, je dois travailler dans l'art. Et j'ai même répliqué que s'il s'avère que je faiblisse et que je revois même un dossier, je ne sais pas, dans une société pour trouver du travail, si c'est trop difficile dans les mois, qu'on ne me prenne pas. Et bizarrement, j'avais un prix. Pourtant, j'ai faibli. Je peux l'avouer. J'ai faibli, mais on ne m'a pas pris. Et ensuite, les contrats sont venus au fur et à mesure. Et de là, même pendant les études, je faisais des prestations dans d'autres villes de France, dans d'autres pays, au Congo, en Allemagne. Ça m'a pris au fur et à mesure. Et c'est de là que les parents, ils ont aussi compris, je dirais.

  • Speaker #0

    Ils ont compris que tu étais engagé, que tu voulais faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai notamment aussi un enfant. plutôt sérieux, je ne m'embête pas, je ne demande pas d'argent, je n'appelle pas au secours. Donc je me débrouillais à subvenir à mes besoins, à subvenir à ma vie tout simplement. Et il voyait ce que je faisais de loin. C'est vrai que l'encouragement, ce n'est pas trop le fort...

  • Speaker #0

    Oui, de nos parents africains.

  • Speaker #1

    De nos parents africains, mais il voyait que... Ah, il est où ? Il est au Congo ? Il a pu faire quoi ? C'est son travail qu'il a amené là-bas. Ah, il est dans un autre pays, c'est encore son travail qu'il a amené là-bas. Et de ça en ça, de ça en ça, ça fait en sorte qu'ils se sont dit, ah ben, le petit s'en sort dans son truc, on finit. Et en soi, c'est ça. Donc, je ne vais pas dire que je les ai convaincus. C'est juste les accomplissements. C'est les accomplissements qui ont fait en sorte qu'ils se rendent compte que, OK, le gars, en fait, il est sérieux dans son truc, il est heureux dedans. Et voilà, il réussit dedans. Donc, laissons-le faire ce qu'il aime.

  • Speaker #0

    et Vu qu'on parle du fait que nos parents sont parfois assez avares sur tout ce qui est compliments et encouragements, quelle a été la plus belle chose qu'un de tes parents t'ait dit après avoir constaté ou après être tombé sur une de tes œuvres ?

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman.

  • Speaker #0

    C'est nous qui gagnons.

  • Speaker #1

    Ce sera forcément ma maman qui... Elle m'avait fait un message, une nuit, une longue prière, une félicitation. Je ne sais plus quel projet j'avais fait, qu'elle avait prouvé. Elle m'avait fait un message. C'est magnifique ce que tu fais, que le Seigneur t'accompagne, qu'il reste toujours avec toi. Vraiment, c'était beaucoup d'encouragement. Et ça m'a fait chaud au cœur. Déjà, ma mamie, elle était comme ma maman. elle, toujours de l'encouragement même si tu tombes, c'est pas grave debout, tu continues et elle c'était vraiment un pilier dans ma vie vraiment un pilier tu en parles au passé, elle est décédée ça me fait un peu de la larme à l'oeil elle fait un peu de la larme à l'oeil t'es à son âme,

  • Speaker #0

    t'aimes mamie, merci merci pour ce que tu as fait pour

  • Speaker #1

    Yens je lui dis souvent c'est dommage qu'elle soit partie trop tôt elle n'a pas eu le temps de manger mon argent mais Bon voilà, j'essaye d'en donner le plus possible à sa fille, mais... C'était un pilier, comme je disais. Et donc de là, puis aussi mon papa, le dernier prisonnier que j'ai eu. Bon oui, félicitations, qu'il est fier de moi. Que c'est magnifique ce que je fais. Donc c'était cool en soi que tes parents puissent te soutenir au finish, même si ça a été beaucoup d'années de... mais bon, après, ils ont été satisfaits. Et voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça qu'à l'entame de notre épisode, je disais que la réussite, le chemin de la réussite est souvent parsemé de déceptions des gens qu'on aime, en fait, de beaucoup de... Mais tu fais ça pour quoi ? Ça va t'emmener où ? Etc., etc. Mais au final, il n'y a rien de plus beau que le fait que les accomplissements finissent par les rassurer, en fait. Et une fois que c'est fait, généralement, ce qu'ils font, c'est qu'ils nous accompagnent, qu'ils nous encouragent. Ils veulent parler de toi à chaque fois. Oui,

  • Speaker #1

    les amis proches, effectivement.

  • Speaker #0

    Je me souviens lorsque j'ai annoncé à mon père que j'allais poursuivre mon master parce que je venais d'avoir ma licence. Je lui ai dit que j'allais continuer, que je voulais faire un master pour finir ingénieur, pour ne pas m'arrêter en tant que technicien. Il m'a dit, mais tu es une femme, tu vas faire quoi avec tous ces diplômes ? Il faut te marier. Lui, pour lui, en fait... J'étais diplômée, c'était bien, mais parce que je ne parvenais pas à entretenir ma relation amoureuse, il y avait quelque chose qui manquait. Et aujourd'hui, il est le premier à parler de moi. Ma fille est ingénieure, QHSE, elle travaille à tel endroit, elle travaille dans le monde du pétrole. Je ne fais rien de très particulier, mais c'est vraiment quelqu'un qui n'a pas hésité à montrer sa déception Donc quand je lui ai dit que moi je préférais... faire les études plutôt que de me marier ou suivre ce chemin-là. Mais aujourd'hui, il est trop fier de moi. Il est vraiment très fier.

  • Speaker #1

    En même temps, je dirais que c'est de leur génération. Ça vient de ceux que eux-mêmes, leurs parents, l'atmosphère, l'univers dans lequel ils ont vécu, qui ont fait en sorte que leur idéal de vie, je vais dire ça comme ça, c'était bureau, femme, enfant. Et pour eux, ils ne voient que ça. Je pense qu'ils n'avaient pas vraiment la perception que... On peut faire autre chose. Donc, je crois que... En fait, en soi, pourquoi j'en veux pas ? Réellement, pas du tout.

  • Speaker #0

    Après, tu sais, c'est plus la peur.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, c'est de la peur, justement. Ah, mais si mon enfant fait ça, est-ce qu'il va s'en sortir ? Tu vois, donc...

  • Speaker #0

    C'est tout leur amour qu'ils ne savent pas...

  • Speaker #1

    Qu'ils savent exprimer d'une autre manière. Et c'est pourquoi je dis souvent à des petites soeurs ou à des petits frères qui, des parents, sont plutôt... Stricts. Durs, stricts. Je dis, en fait, vous n'êtes pas dans le même temps. c'est leur manière qu'ils s'inquiètent si en fait tu fais ça est-ce que tu pourras t'en sortir si lui n'est plus là pour t'épauler est-ce que tu pourras avancer dans la vie est-ce que tu vas pouvoir manger même donc c'est pas tant mal c'est juste que comme je dis c'est d'un autre temps et voilà le temps avance nous on va essayer d'avancer aussi avec le temps pour ne pas être dépassé mais voilà c'est ça en fait en tout cas merci franchement merci beaucoup

  • Speaker #0

    de tête ouverte comme ça au sujet de ta mamie. Et enfin, dans quelques mois, tu achèves ta vingtaine. Quel a été ton plus bel accomplissement à ton niveau, à ton avis ? Un accomplissement qui aurait, celui qui aurait, par exemple, marqué le tournant de ta carrière, celui qui t'aurait fait te dire que, bon, là, oui. En fait, même quand tu nous as dit que tu étais arrivé de flancher, Merci. que tu t'écris. en réalisant quelque chose, un projet, en travaillant sur un projet que vous... En fait, c'est ça que je fais.

  • Speaker #1

    En fait, ça, je dirais que ça m'est arrivé très tôt. Comme je disais, depuis longtemps, j'ai toujours su ce que je voulais faire. C'est vrai que c'était très compliqué, notamment avec de panier l'école. Il faut trouver de l'argent. Il faut subvenir souvent à l'aide de la famille. Quand quelqu'un est malade, on va te dire, oui, il n'y a pas de solution. Est-ce que toi, tu peux ? Voilà, tu vois, c'est souvent compliqué. Mais mentalement, je savais toujours que je vais arriver ou je dois arriver, tu vois. Et je n'ai pas vraiment eu... En fait, j'ai eu des moments de... J'ai eu des moments de... Comment ça s'appelle ? De doute ? D'eux. pas de doute envers moi. C'était plus des moments d'inquiétude plutôt de la part des autres. En fait, ce sont les autres qui me transmettaient leur inquiétude. Tu vois ? Par exemple, ça pouvait être ma maman qui me dit, il y a peut-être deux mois, je n'ai pas eu de marché. Elle va commencer à s'inquiéter. « Ouais, mais est-ce que tu ne veux pas changer de marché ? » Et moi, je disais toujours non. Je ne veux pas changer. Je sais ce que je veux. Je sais où je vais arriver. Laisse-moi juste. Laisse Dieu faire son temps. Comme je disais, tout appartient à Dieu. C'est Dieu qui... Il n'y a que Dieu. Moi, comme je le dis toujours, ce métier-là, c'est que Dieu. Parce que tu ne sais pas s'il y a un client à t'appeler demain. Tu ne sais pas si... Tu ne sais pas. Voilà, en fait. Donc, j'ai juste laissé libre cours à moi, ma confiance en Dieu et en ce que je sais faire, guider mes pas jusqu'à la carrière que j'ai actuellement. Et je dirais que je me suis plus ancré dans mon travail quand je me suis plus plu à aimer mon propre travail. En regardant, je me disais, c'est magnifique ce que je fais. J'aime plus ce que je fais. Parce qu'avant, je créais, mais je n'aimais pas forcément. Même là, il y a des trucs que je peux créer, mais je me dis, je peux toujours mieux faire. Ce n'est pas encore comme je veux. Mais avec du recul, quand je regarde, je me dis, il y a des projets, je me dis, ça va quand même. J'ai quand même fait quelque chose de beau. Je suis plutôt satisfait. Et c'est vraiment une satisfaction personnelle à moi de mon art commence à arriver. Peut-être, je vais te rappeler l'exemple de Christopher Nolan. Quand je regarde les films de Christopher Nolan, je me dis, waouh, c'est magnifique. Et c'est en regardant mes propres projets que je me dis, c'est pas mal ce que je fais au finish. Et c'est de là que je dirais que je me reconforte dedans.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, tu as remporté le Sony World Photography Award 2025. C'est un concours international. 400 000 inscrits, un seul gagnant.

  • Speaker #1

    Non, il y a 9 grands gagnants.

  • Speaker #0

    9 grands gagnants. Ah oui, oui. OK, donc toi, tu as remporté ta catégorie.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu l'as vécu ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Parce que tu vois que moi, j'étais déjà à côté de la plaque. Donc, c'est en quoi qu'on cite le concours ? Comment est-ce que tu es rentré ? Tu es tombé dedans ? Comment est-ce que tu l'as vécu ? On t'annonce les résultats, on te dit que tu remportes ta catégorie. Comment est-ce que tu le vis ?

  • Speaker #1

    Alors, pour la petite histoire, j'étais en train de parler avec un ami, Franck Monuvier, qui est l'EP, directeur de photographie. Et j'étais en train de lui dire que moi, je ne participe pas aux compétitions. En fait, cette année, à l'année 2024, j'ai fait des travaux qui m'ont plu. Et là, je me suis dit, ça mérite d'être vu par qui veut voir, ça mérite d'être jugé. Je trouve que c'est au niveau. Donc, j'étais en train de parler avec lui et puis lui aussi, il me disait ça, qu'il faut participer à des compétitions et tout. Et je lui ai dit, en fait, je ne sais même pas où trouver les liens, où participer. Est-ce que toi, tu en as, tu auras des liens, tout ça. Et il m'envoie, il contacte Mélissa. à Mélissa, c'est le manager de Cliff qui a Elle vient vers moi, elle m'envoie des liens. Elle me dit, tiens, il y a Sony World Photography Award qui a ouvert la session 2025. Est-ce que tu veux y participer ? Moi, non, je dis, bon, why not ? Je participe, ok, d'accord, il n'y a pas de problème. Donc, voilà, je mets la photo. Une photo qui a été conçue avec mes amis en France. Amis et partenaires, je dirais. shoutout à Jade et Léa. Donc, cette année, comme je disais, on a créé vraiment des contenus qui sont vraiment qui nous plaisaient à nous. Ce n'était pas des projets clients, où on était imposé avec une directe. C'était juste, comme je dis souvent, juste pour le fait, nous, la matérialisation de notre âme. Parce que moi, je définis l'art comme étant notre âme, la manifestation de notre âme. C'est ton âme que tu manifestes à travers des œuvres. Donc, c'était juste ça. J'en ai juste créé. On a été en créant, en créant, en créant, et puis on était satisfaits. Quand elle m'a envoyé le lien, il y avait plusieurs catégories. Moi, j'ai mis la catégorie portrait, parce que j'aimais beaucoup le portrait qu'on avait fait. Donc, j'ai postulé là-bas. Je crois que c'était trois, deux semaines plus tard, je reçois d'abord la première notification. On est passé au next tape, c'était shortlist. On est passé au next tape et tout, qui était très fort. Moi, je dis, ah ouais, great en fait. Donc, après, on a attendu, il y a eu... À Paris, il y a eu l'exposition. L'autre de notre compétition, c'est qu'on avait participé. On est sortis deuxième. Ensuite, je reçois notre mail de Sony. Félicitations, vous avez gagné. Vous avez le champion de la catégorie meilleur portrait et tout. Sur le coup, je me dis, OK. C'est Sony quand même, ils font des films. Ils font des films. J'utilise leur matériel depuis combien d'années. Ils m'envoient un message pour me dire que j'ai gagné. Du coup, je me dis OK. J'envoie le mail à tout le monde, vu qu'on est un groupe avec ma team et tout. J'envoie et elles sont toutes folles. Ouais, on doit aller en Angleterre, machin, on va aller en Angleterre, machin, et tout, tout, tout. Et là, j'envoie à ma maman. Elle me dit... C'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle réalise ta...

  • Speaker #1

    Elle ne réalise pas en fait. Elle se base à ce que c'est, elle me demande c'était quoi, enfin c'est qu'est-ce que c'est et tout et tout. Après donc je lui explique, j'explique, j'explique et elle me dit « Ah bon machin ? » Elle a commencé encore à prier aussi, machin. Vraiment toutes ces années, c'est magnifique, machin, les reconnaissances, mes frères pareil. Il y a un truc très drôle de mon frère, il m'a dit « Mettons toutes les personnes qui pensaient que tu étais un photographe... » de bas étage, comment ils vont faire maintenant ? Tu vois, c'était très drôle. Je l'ai même mis sur mon Instagram. C'était très drôle et j'étais content. Mais tu vois, sur le coup, je suis plutôt souvent bizarre, tu vois. Je dirais, il n'y a pas tant de choses qui m'impressionnent, tu vois. Et sur le coup, je me suis dit, c'est super, mais je n'étais pas trop, trop, trop emballé. parce que de base, je suis toujours un peu trop terre à terre. Mais c'est quand tu vois, on te dit, il y avait 400 000 participants. 400 000 participants, en fait ? 400 000 participants, 200 pays différents, des gens qui ont mis leurs photos, plein d'autres artistes.

  • Speaker #0

    Des gens qui font ça depuis, peut-être ?

  • Speaker #1

    Il y avait des gens qui font ça depuis, justement. Il y avait des photographes qui sont dedans peut-être depuis 30 ans, 35 ans. et j'ai vu celui qui a gagné. La photo overall, genre des neuf gagnants, on choisissait un des neuf qui a la photo la plus belle pour nos grands, grands, grands gagnants. Et lui, c'est un gars, je vois, il fait la photo peut-être depuis 35 ans et ses photos sont magnifiques. Je me dis, en fait, mon travail, je me dis, mentalement, c'est moi qui me réduis souvent. De se dire que, en fait, non, je suis Gabonais, ça c'est pour les autres, peut-être. c'est pas pour nous, ça c'est toujours les blancs qui gagnent ça. En fait, c'est souvent des petits trucs qu'on se met bêtement, de se dire que notre travail n'est pas au niveau. En tant qu'artiste, comme je dis souvent, on a toujours ce truc qu'on n'est pas satisfait. Donc, quand tu n'es pas satisfait, tu vas te dire, c'est pas au niveau. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n'est pas forcément nous, de notre perception à nous. C'est d'où je disais de laisser les autres juger. et c'est ce que j'ai fait j'ai juste essayé les autres jugés,

  • Speaker #0

    ils ont vu ils ont été séduits par la photo et ça a donné ce que ça a donné et il faut dire que la photo est très belle si vous n'avez jamais vu la photo, je vous invite à vous rendre sur les réseaux sociaux de Jens et de chercher son travail franchement, tout ce qu'il fait je ne sais pas je ne suis pas spécialiste de la photo ou de la vidéo mais tu joues avec les lumières c'est très je ne sais pas comment dire terracotta, c'est très orange c'est très marron des couleurs chaudes j'aime vraiment beaucoup et la photo en elle-même elle est vraiment très belle on a l'impression que c'est juste deux personnes chill Pendant que je préparais notre échange, je me suis dit, cette photo a gagné le Sony. Cette photo a gagné le Sony. Et pourtant, c'est vraiment, comme tu dis, tu étais avec des amis. Ce n'est pas des modèles. C'est vraiment une photo très chill, mais qui cadrait certainement avec ce qui était demandé. Donc, félicitations pour ça.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Et puis, il faut le mettre un peu plus en avant. On ne voit pas ça bien, on ne voit pas bien ton travail là.

  • Speaker #1

    Malheureusement, on me jette beaucoup la pied en-dessus, mais je ne suis pas trop communicant sur mes réseaux sociaux. Malheureusement, c'est juste que je mets un poste, mon travail, et puis après, je disparais. On me parle beaucoup de ça. J'essaie de faire des efforts, d'être un peu plus sur les réseaux, mais ça viendra avec le temps, j'espère.

  • Speaker #0

    En tout cas, nous, on t'attend. On attend de te voir un peu plus. et alors vu que le thème d'aujourd'hui c'est de c'est vivre de sa passion. Comment ton quotidien est, en fait ? À quel moment tu as réalisé que tu pouvais te faire de l'argent ? Parce que tu as réalisé assez vite, tu dis que tu voulais, assez jeune, faire le cinéma. Mais à quel moment tu t'es dit, ah ouais, je peux vraiment gagner de l'argent avec ça ? C'est quoi ton premier plus gros cachet ? Dis-nous, parle-nous d'argent.

  • Speaker #1

    Mon premier plus gros cachet, je crois que c'était un clip. Bon, ce n'était pas moi tout seul, mais c'était un budget à 15 000 euros.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    7 ou 8 millions ? 8 millions de francs, oui, surtout 9 millions de francs par là. C'était le plus gros cachet que j'ai eu. Mais en soi, je dirais que l'argent, ça ne m'a jamais vraiment drivé pour le faire, ce métier. Comme je dis souvent à un ami, Karl Dukagak, qui est aussi réalisateur. Oui,

  • Speaker #0

    c'est de Karl Dukagak dont je parlais dans l'introduction, avec qui tu as couvert...

  • Speaker #1

    C'était ça, c'était ça, effectivement. Karl Dukagak, on travaille ensemble depuis, je ne sais pas, longtemps. C'est mon frère aussi, déjà, littéralement. Moi, je lui dis très souvent, moi, si il n'y avait pas cette question d'argent dans le monde, je serais juste là gratuitement. C'est juste parce que j'aime. En fait, c'est de ça que je pense que je n'ai pas eu vraiment de difficulté à peut-être en gagner de l'argent aussi parce que je ne l'ai pas vraiment mis devant. Donc, les projets qui me plaisaient, je les faisais. Ça peut être à moins de gratuit, payant. J'ai toujours su que ça faisait de l'argent, mais ça n'a jamais été ma ligne. directrice. C'était pas mon objectif premier quand j'ai commencé à faire de l'art. C'était vraiment pas ça mon objectif. Et c'est un truc que je dis très souvent aux personnes qui commencent à faire de l'art, que si vous voulez faire ça pour de l'argent, mieux laisser en fait, parce que vous allez être découragé.

  • Speaker #0

    Mais comment tu fais pour subvenir à tes besoins si tu ne penses pas à l'argent en fait ?

  • Speaker #1

    C'est comme j'ai dit, c'est Dieu.

  • Speaker #0

    Ah ouais.

  • Speaker #1

    c'est tout je le dis tout le temps ça ne t'explique pas c'est Dieu je suis là je suis chez moi on m'a appelé il y a un truc à faire et pourtant souvent je ne fais même pas de prospect je suis très nul dedans je suis nul à la drague je vois un client qui est venu ou un ami qui me recommande ou un autre client qui me recommande et ensuite en fait ça vient comme je dis ça vient tout seul je ne suis pas obligé de forcer je ne me mets pas aussi de... pression dessus que pas là il faut forcément que je trouve le marché arrive tu vois parce qu'en fait si tu te mets dans si je me mets dans cette optique je trouve que ma créativité sera baissé parce que je travaille mon travail beaucoup basé sur les émotions et si dans mon cerveau suis pas stable je peux pas créer je pourrais pas créer je serais stressé déjà comment je traîs ce pas donc s'il faut que je stresse à cause de l'argent je veux pas Je ne veux pas vivre comme ça. J'ai vu beaucoup de personnes vivre comme ça. C'est jamais positif, tu vois. Donc, oui, ça gagne de l'argent. Oui, tout le monde aimerait avoir assez. Bon, moi, j'ai jamais... Ça, c'est encore un fait. J'ai jamais voulu être multimilliardaire, tu vois. Je veux juste avoir de l'argent pour être libre. Je me dis, je veux aller dans tel pays, je prends mon billet, je pars. Ma mère a besoin de ça, je paye.

  • Speaker #0

    Dépenser sans compter.

  • Speaker #1

    Voilà, dépenser sans compter, me dire que mon compte en manque est bientôt vide. Je veux juste avoir de l'argent qui tourne, assez d'argent. Je ne me suis jamais dit, il faut que j'ai une Bugatti Veyron, forcément. Un yacht qui a 25 000 mètres. Non, ça ne m'intéresse pas. Moi, juste avoir assez d'argent pour vivre, bien comme il faut. C'est vrai que j'aime les belles choses, mais je ne suis pas dans l'exagération non plus. Mais voilà, c'est juste ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, durant mes recherches, j'ai appris que Yens a une petite fille. Oui. Tu nous parles un peu d'elle, de la petite princesse.

  • Speaker #1

    Alors...

  • Speaker #0

    Elle a quel âge ?

  • Speaker #1

    Elle a deux ans. Elle va prendre trois ans en août, là. C'est plus très loin. Mademoiselle Boutamba. Ça a un petit rayon de serre et un rayon de soleil. C'est vrai qu'elle aussi, je ne l'expose pas sur les réseaux. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui ne savent même pas que j'ai un enfant.

  • Speaker #0

    En tout cas, on a du fou !

  • Speaker #1

    J'expose pas sur les réseaux. C'est magnifique. Une boule d'énergie, vraiment, elle dépense de l'énergie.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton rapport à elle, aujourd'hui, toi, en tant que père, en tant que père artiste ?

  • Speaker #1

    C'est un père poule. Je suis vraiment comme une mère dans le corps d'un père. C'est vraiment... Moi, amener l'enfant chez le pédiatre, j'aime la préparer. changer les couches. En fait, ça ne me dérange pas. C'est du temps que je passe avec ma fille parce que c'est des moments que je voudrais m'en rappeler plus tard.

  • Speaker #0

    C'est des souvenirs autant pour elle que pour toi.

  • Speaker #1

    Des souvenirs que j'ai envie de vivre avec elle. Donc, si j'ai la possibilité de faire quelque chose pour elle, je ne vais pas hésiter et je m'en fous qu'on me dise ça se rôle de ta chérie. Non, en fait. Je prends toujours l'exemple de Merci. Si par malheur, sa maman la rappelle, je fais comment ? Je serai obligé d'assumer ce rôle. Donc, je ne vois pas où elle... C'est la corvée, je ne sais pas, de dire que ça, c'est forcément pour elle, qu'il doit gérer ça.

  • Speaker #0

    Vous êtes parents, tous les deux, vous partagez les travaux.

  • Speaker #1

    C'est ça, on partage les travaux, on partage... peines, on partage les nuits blanches. Voilà, s'il fallait passer une nuit blanche, on passe des nuits blanches. Si elle est malade, voilà, s'il faut dormir à l'hôpital, moi, je n'ai pas de problème de dormir à l'hôpital. Je dormirai à l'hôpital, je resterai avec elle. S'il faut veiller, je mettrai de la serviette. Je ferai tout ce qu'il faut pour qu'elle soit dans les meilleures conditions, pour qu'elle soit bien, tout simplement.

  • Speaker #0

    En tout cas, on est bien content d'entendre ça, venant d'un papa qui trouve tout à fait normal de s'occuper de son enfant. comme le ferait sa même. Félicitations. Donc, on va essayer d'aborder un peu ton retour au Gabon. Et puis, il y a la question de l'abonné qui traite de ton retour au Gabon également. Déjà, tu es rentré quand exactement ?

  • Speaker #1

    Je suis rentré fin février.

  • Speaker #0

    Fin février, c'est vraiment très récent.

  • Speaker #1

    Fin février ou début mars, je ne sais plus trop. On se fait un frérit début mars.

  • Speaker #0

    Et tu es rentré pourquoi ? Est-ce que c'était pour des raisons professionnelles ou bien juste le retour ?

  • Speaker #1

    Le retour chez moi, ça fait déjà un petit temps que je n'avais pas vu mon petit bébé. Je n'avais pas vu la famille. En même temps, si la France me fatiguait, j'étais un peu fatigué de l'Occident aussi. Je voulais un peu rentrer chez moi aussi en même temps. Alors là, je suis rentré. Quand on me dit souvent « Est-ce que tu es rentré définitivement ? » définitivement, qu'est-ce que ça veut dire ? Si j'ai un contrat qui me dit je prends mon avion, je retourne, je reviendrai au Gabon, c'est qu'est sûr, c'est parce que j'aime mon pays.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, je place la question de l'abonné rapidement, c'est une question de TedTaylor06 qui demande si le retour au Gabon, selon toi, rime toujours avec perte de certains privilèges.

  • Speaker #1

    Perte de certains privilèges.

  • Speaker #0

    Donc en gros, est-ce que depuis que tu es rentré, tu as perdu des avantages et des facilités à travailler avec des structures et artistes internationaux en particulier, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pour le moment, non, je ne le vis pas comme ça. Parce que même en étant ici, j'organise toujours des shootings en France, vu que j'ai une équipe. Donc je fais toujours la conceptualisation des projets, j'écris des scénarios, je fais les moodboards. J'envoie à l'équipe qui doit faire le tournage en France. Je les indique comment ils doivent faire, qu'est-ce qu'ils doivent prendre pour que moi je fasse le montage. Donc c'est comme ça que je procède. Donc eux ils travaillent, ils font les prises de vue. Ils m'envoient les fichiers, moi au Gabon. J'ai les télécharges, ensuite je fais le montage et après je rends au client. Que ce soit même des shoots photos et un client peut me contacter. Oui j'ai besoin d'un shoot photo. En fait en soi ils ne sont même pas obligés de savoir que je suis au Gabon tout simplement. Je leur dis qu'est-ce que vous voulez, ils m'expliquent leurs besoins. Ok, il n'y a pas de problème, je vous envoie une équipe. Je vais envoyer quelqu'un, ils font les photos pour eux. Si c'est moi qui dois retoucher, je les retouche. Si c'est un autre photographe qui doit retoucher, que j'ai confiance en sa qualité, la personne retouche. Je travaille comme ça. En tout cas, pour le moment, maintenant, je dirais oui. Non, je dirais oui sur peut-être des achats de matériel. Sur ce genre de point, oui.

  • Speaker #0

    J'allais te poser la question, par exemple, les compas structurels.

  • Speaker #1

    l'acquisition du matériel ? Oui, c'est ça. C'est ce genre d'aspect. Oui, c'est compliqué d'avoir du matériel ici. Déjà, au niveau de la douane, ça augmente les prix si tu achètes ça ici. Par exemple, en France, tu as une facilité de paiement plusieurs fois. Tu peux étaler sur des mois un produit d'un million. Tu peux payer 250 000, 250 000, 250 000, 250 000, ce qui t'allège un peu si tu n'as pas directement un million en une fois. Sans ce genre de... petit mécanisme que je dirais voilà, mais sinon en soi,

  • Speaker #0

    ça va. Pas trop de différence. D'accord. Et comment est-ce que tu t'imagines dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #1

    Comment je m'imagine dans 5 à 10 ans ?

  • Speaker #0

    Qui sera Jens Boutamba, à ton avis, dans 5 ou 10 ans ? Partons sur 10 ans.

  • Speaker #1

    Sur 10 ans. Ah, si Dieu me le permet.

  • Speaker #0

    Donc là, tu auras 40 ans.

  • Speaker #1

    Si Dieu me le permet. Être... plus posé, si je dirais ça comme ça. Surtout financièrement, comme je disais, d'être libre financièrement, de faire des projets qui me plaisent uniquement. Faire des projets qui me plaisent, que ce soit des amis, parce que malheureusement, souvent, on a aussi cette contrainte d'accepter des projets à cause de payer des factures, justement. Ce sera faire des projets artistiquement beaux. et comme je dis mon but ultime dans l'art ce serait de créer quelque chose qui ne meurt pas ce serait ce n'est pas un film peut-être une photo je ne sais pas franchement je ne sais pas mais créer

  • Speaker #0

    quelque chose même après 1000 ans des personnes regarderont je dirais waouh c'est magnifique après une chose sûre c'est qu'avec ton prix Sony tu as déjà mis le Gabon sur une carte tu as déjà mis le Gabon sur une carte Albitam éternam aussi longtemps qu'il y aura des récompenses Sony, on saura qu'il y a un Gabonais, un jeune Poulou qui a gagné un prix à une période. Voilà. Et nous, en tout cas, c'est tout ce qu'on te souhaite. Et on est presque arrivé à la fin de notre échange. Moi, j'aimerais savoir quelles sont les compétences ou les qualités que tu penses qu'on devrait absolument développer pour être évolué dans les métiers du créatif au Gabon.

  • Speaker #1

    Premièrement, je dirais aimer. Pas le faire pour l'argent, mais vraiment aimer qu'on te propose un projet gratuit. Juste parce que tu vois l'ampleur de la beauté du projet, d'où ça va t'amener de le faire. Pas attendre que, est-ce que je peux avoir 5 000 d'or ou 10 000 d'or pour venir aider la personne. Comme je disais, le projet de Sony, c'est un projet gratuit, on ne m'a pas payé. C'était juste... de l'envie de créer avec ma pote, qui a eu l'idée de base de comment faire la photo. Après, on a travaillé sur la DA, on a acheté du matériel même de nos propres fonds, pour pouvoir créer quelque chose qui nous ressemble, je vais dire ça comme ça. Et c'est ça en fait, aimer. Persévérer, c'est dur. Il ne faut pas se mentir. L'art, c'est dur. Il n'y a pas de... Je ne veux pas mentir ici que oui, là. Non, l'art, c'est dur. Si vous voulez le faire, c'est que vous aimez ça. Si vous ne l'aimez pas assez, comme on dit en France, soit tu l'aimes, soit tu la quittes. Tu vois ? Donc, mieux laisser. Mais si vous voulez le faire, faites-le avec amour, faites-le avec passion. Et faites-le en enjoy, vous voyez ? Parce que moi, je suis très content quand je suis au tournage. Oui. Je suis content. Je suis comme un enfant, surtout quand tout se passe bien. Si ça se passe mal, ça se passe mal. Mais le mieux, c'est de le faire toujours avec amour, avec amour et patience.

  • Speaker #0

    Il y a un adage célèbre qui dit « fais ce que tu aimes et plus jamais tu n'auras à travailler » .

  • Speaker #1

    C'est ça, effectivement.

  • Speaker #0

    En gros, je pense que les métiers de l'art, c'est carrément ça. C'est ça. La majorité des artistes kiffent d'abord leur travail. Et du coup, c'est un peu moins laborieux. Moins laborieux.

  • Speaker #1

    Laborieux,

  • Speaker #0

    voilà. Donc voilà. En gros, on a vraiment fini. Je vais prendre le mot de fin de Jens.

  • Speaker #1

    Mot de fin ? Qu'est-ce que je peux vous dire en mots de fin ? Est-ce que ça va parler de l'art ? En mots de fin, je dirais de suivre ses rêves. Ça peut être difficile. Croire en soi, croire en Dieu. Toujours mettre Dieu devant.

  • Speaker #0

    J'ai pas noté cette question, mais pendant notre échange, ça m'est venu. Tu parles énormément de Dieu. Je sous-entends que tu es chrétien. Oui. Et du coup, souvent, le fait d'être chrétien ne cadre pas avec les métiers de l'art. Tu as fait beaucoup d'artistes urbains. On a parlé de Léoy qui est très spirituel aussi, mais dans un autre côté. On a parlé de Marc Aurel. Tu as travaillé pour d'autres artistes qui ne sont pas forcément chrétiens. Comment est-ce que tu arrives à rester un bon chrétien tout en travaillant avec des artistes ou d'autres personnes qui ne font pas la même chose que toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ça aussi, c'est des questions qu'on m'a souvent posées. Déjà, je n'ai pas de problème avec ma relation avec Dieu. Et pour moi, ce n'est pas parce qu'une personne ne chante pas pour Dieu que ça veut dire forcément que ce qu'elle fait est mauvais. Je n'ai pas ce sentiment que je fais quelque chose de mal. Et j'ai eu des discussions avec pas mal de personnes où... Je dis, en fait, avec mon Dieu, je suis en paix. Je n'ai pas, c'est souvent, tu vois, comme tu sais que tu as fait quelque chose de mal, tu as ce ressenti que non, là, je fais quelque chose de mal, il faut que j'arrête. Tu vois, je ne l'ai jamais eu. Et j'ai prié pour ça, justement. J'ai demandé à Dieu de, si ce n'est pas la voie que je dois aller travailler avec des artistes, enlève-moi de là. Mais je suis toujours en train de travailler dedans, tu vois. Et je n'ai pas de ressenti que je fais quelque chose de mal. Et encore que... Comme je dis, Marc Orel, il est aussi chrétien. Il a été baptisé il n'y a pas longtemps, je crois que c'était en août ou en juin. Je pense qu'il a été baptisé en août. Dans ses sons, il parle beaucoup de Dieu. Je ne sais pas parce qu'il ne fait pas du gospel, que ça veut dire que les gens ne prient pas, il est débouché, il ne prie pas. Je dirais même que beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé, ce sont des personnes qui sont chrétiennes, qui croient en Dieu. Mais l'art, comme je disais, l'expression de leur âme ne s'exprime pas en gospel, en adoration. Mais pourtant, si tu t'assoies avec eux, vous parlez de Dieu, vous allez rester à des heures. Et donc, comme je dis, si je fais quelque chose de mal, c'est Dieu qui me dira. Et j'attends quand je le rencontrerai. J'espère le rencontrer.

  • Speaker #0

    Pas maintenant.

  • Speaker #1

    Et comme ça, au moins, je saurais si c'était mal de travailler avec ce type de personnes ou pas. Pour le moment, je suis en paix avec moi-même, donc je n'ai pas de mal à ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci pour ça. On revient sur ton mot de fin avant de se dire au revoir.

  • Speaker #1

    Je l'avais oublié. Je disais de croire en soi, de croire en Dieu, d'être persévérant et de surtout beaucoup spread the love. Parce que pour moi, l'amour, c'est le carburant qui fait avancer le monde. Si les gens partageaient plus d'amour, le monde irait mieux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Jens. Et pour les guissures comme moi, pour les gens qui ne sont pas forcément anglophones, Jens vient de dire de répandre l'amour. Donc, merci beaucoup pour ce partage sincère et inspirant. Vivre de sa passion, ce n'est pas toujours confortable, ce n'est pas toujours facile, mais c'est quelque chose de tellement puissant. Ça m'a vraiment plu de discuter avec toi et d'enregistrer ton avis là-dessus, j'espère. que les auditeurs pourront partager mon point de vue.

  • Speaker #1

    J'espère bien.

  • Speaker #0

    Un grand merci à vous qui nous écoutez de l'avoir fait. Et n'oubliez pas, si vous avez des sujets ou des questions que vous souhaitez voir abordées dans les prochains épisodes, vous n'hésitez pas à nous les envoyer via Facebook, Instagram ou encore Twitter. Nous sommes là pour vous. Dans le prochain épisode, nous aborderons soit... le rapport au corps, soit le mariage. Je ne suis pas encore fixée sur les invités qui vont venir. Mais quoi qu'il en soit, si jamais vous voulez participer, n'hésitez pas. Et surtout, surtout, abonnez-vous à nos réseaux sociaux. Abonnez-vous à ceux de Jens qu'il vous donne maintenant.

  • Speaker #1

    Alors, Instagram, c'est boutams, B-O-U-T-A-M-B-S et Jens, boutam, J-E-I-N-T-Z-E. Boutamma, B-O-U-T-A-M-M-A. Facilement retrouvable.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci encore. Avec plaisir. Si cet épisode vous a parlé, partagez-le, commentez. Et n'oubliez pas de suivre le podcast pour ne rien manquer des prochaines conversations avec ceux qui réinventent ce que ça veut dire être trentenaire aujourd'hui. C'était Les Fiers Trentenaires, votre tout nouveau podcast qui traite de la vie, des défis et des moments qui façonnent une trentaine optimiste, épanouie et forte. Merci encore de nous avoir écoutés et à la prochaine. Bisous !

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