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126 - 25 ans, Président de l'ANECS National et déjà dirigeant d'un cabinet de 35 personnes - (Matthieu Dintras) cover
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Les Geeks des Chiffres

126 - 25 ans, Président de l'ANECS National et déjà dirigeant d'un cabinet de 35 personnes - (Matthieu Dintras)

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57min |16/06/2024
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Description

Ce garçon a 25 ans et fait preuve d'une grande maturité.


Il est Expert-Comptable Mémorialiste, Président de l'ANECS National et vient de livrer son cœur sur la profession lors de l'épisode que nous venons d'enregistrer.

Son nom : Matthieu Dintras

Il va faire ses armes dans le cabinet de son père.

Lui-même qui lui a donné l'envie de rejoindre la profession.

Son père a vécu dans son cabinet.

Une vie de labeur qu'il a particulièrement appréciée.

Oui une vie de labeur mais une vie de valeur apportée à ses clients.

Matthieu, n'imagine pas la profession comptable comme il l'a vue lorsqu'il avait 10 ans.

C'est une nouvelle ère qui s'annonce.

De la comptabilité au conseil.

Le job en cabinet est attractif.

Ce sont les conditions de travail qui le sont moins...



1. Préparez en ligne le DCG et le DSCG

Les Geeks des Chiffres est une école en ligne qui a formé à distance plus de 11000 étudiants avec des taux de réussite 2x supérieurs aux moyennes nationales. 


2. Commandez mon livre : "Mon DCG Validé"

Ce livre écrit aux éditions Dunod est le guide pour aider les étudiants (initial, alternance ou candidat libre) de DCG à valider le diplôme du 1er coup tout en travaillant moins. Pour les cabinets comptables, c'est un outil d'onboarding (un bon cadeau d'accueil) pour les jeunes recrues qui préparent le diplôme tout en étant collaborateur chez eux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Comment on anticipe l'évolution du cabinet ? Parce que si on le fait 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans plus tard, c'est trop tard. Diriger un cabinet et être associé d'un cabinet, c'est pas le même métier. C'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires alors que c'est juste le droit du travail. C'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien. Mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. On peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc si on n'est pas capable d'attirer des étudiantes dans nos métiers, demain en cabinet on ne trouvera pas de collaborateurs. Comment on les fidélise ? Parce qu'en fait s'il y a du turnover c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. C'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu. Et justement, en transformant la profession. Travailler 50, 60 heures, pas de soucis. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Laisser les collaborateurs aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. S'ils sont heureux dans leur vie de famille, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue dans un nouvel épisode du podcast Les Geeks des Chiffres. J'espère que vous avez la pêche aujourd'hui. Nouvelle invitée, nouvelle masterclass avec un jeune futur expert comptable, Mathieu Bintra. Très heureux de t'accueillir dans cet épisode, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci Nicolas de m'accueillir.

  • Speaker #1

    Alors pour te présenter rapidement, tu bosses dans un cabinet de 35 personnes. Vous avez au total un portefeuille de 1300 clients. C'est ça. Vous êtes, il y a trois experts comptables, trois mémorialistes. Toi, tu es au bord d'avoir ton diplôme d'expertise comptable. Donc, dans un an, on te le souhaite et on croise les doigts pour toi. Tu es aussi, depuis septembre 2023, président de l'ANEX, qui est une association de jeunes experts comptables. J'aimerais bien qu'on en parle parce que, vu ton jeune âge, tu as 25 ans, je pense que c'est une expérience très intéressante et inspirante pour aussi les étudiants qui nous... écoute, mais aussi les professionnels et les anciens experts comptables et moins anciens qui peuvent aussi comprendre qu'est-ce que la nouvelle génération a besoin, quels sont les moteurs qu'elle veut voir, parce que l'attractivité de la profession, c'est pas à toi que je vais apprendre ça. Il faut le travailler. Du coup, on a un vaste programme. Merci beaucoup d'être là. Je vais commencer par une première question. Qu'est-ce qui t'a déjà donné envie de devenir expert comptable ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question qui a sûrement un lien avec mon histoire.

  • Speaker #1

    Alors, raconte-nous l'histoire.

  • Speaker #0

    Puisque mon père est expert comptable, et j'hésitais jusqu'en troisième entre expert comptable ou prof d'histoire géo, parce que je suis fan de l'histoire. Je me suis amusé à faire toute la généalogie de ma famille. Enfin voilà, j'adore l'histoire. Et en fait, ce qui m'a vraiment motivé à aller sur Expertise, c'est quand j'ai fait mes stages de troisième. Et la chance, si je puis dire, que j'avais, c'est comme mon père est expert comptable, j'ai vraiment pu le suivre. On partait le matin à 6h du matin à Feltin, on se levait, on rentrait à 23h du soir, on avait une demi-heure de pause, et j'avais vraiment vu toute la journée les clients, et j'étais pas juste sur un stage de saisie entre guillemets barbant. Et puis, petit accessoirement, alors mon père travaillait beaucoup, énormément, et toujours d'ailleurs, et donc on le voyait toujours à la maison sur son ordinateur. Et je m'amusais, pour l'anecdote, il nous ramenait les vieux ordis de son cabinet, qui étaient plus utiles, et donc je m'amusais à faire des comptes bancaires fictifs sur Excel. J'avais quoi ? J'avais 10 ans, 9-10 ans. Donc voilà un peu ce qui m'a donné envie. Puis j'aime le côté rencontrer les clients, les entrepreneurs, les accompagner. Et ça, je trouve ça important, accompagner, voir qu'on est utile au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai reçu Régis Samuel, qui est le fondateur de MyUnisoft, qu'on pourrait aussi aborder cet outil technologique, et qui disait que justement, il a grandi avec un papa expert comptable. Et comme il ne le voyait pas beaucoup, il fallait qu'il aille au cabinet pour pouvoir passer du temps avec lui. C'était quoi ta vie de jeune avec un parent qui travaille aussi beaucoup ? Je pense que ça peut être aussi intéressant. Est-ce que tu le voyais avec... Ah bah mince, mon père, je ne le vois pas assez. Ou alors c'était peut-être un modèle pour toi. Comment tu le regardais toi avec tes yeux d'enfant ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on avait les deux cas. On avait ma mère qui était prof d'économie, économie sociale et familiale. Donc, en fait, on l'avait tout le temps, entre guillemets, si je puis dire. D'accord. Parce qu'elle avait les mêmes vacances scolaires que nous. Le soir, elle était tout le temps là. Elle venait nous récupérer à la maison. Donc, j'ai grandi avec une mère très présente et aimante. Papa, lui, était aussi aimant. On faisait toutes nos vacances ensemble. Mais le soir, quand il rentrait, il rentrait plutôt à 19h. et en période fiscale c'était plutôt du 20h, 20h30, 21h sans compter s'il y a une âgée et puis en fait il venait à la maison il travaillait sur son ordi jusqu'à 3-4h du matin et il passait dans notre chambre nous faire un bisou, un câlin le soir, il avait l'impression, lui, que ça suffisait 10 minutes, 5 minutes par jour, parce que aussi, son histoire fait qu'il avait un père, ils étaient journaliers, ses parents, donc c'était des esclaves, des fois, j'ai envie de dire, de la ferme, qui travaillaient beaucoup et qui n'étaient pas aimants. Donc il n'a pas eu tout cet amour que j'ai pu avoir non plus. Lui il avait l'impression que c'était suffisant, mais nous on a quand même eu un manque. Quand je dis nous, c'est mes soeurs et moi, puisque j'ai trois soeurs. Forcément à un moment ça pète et quand on lui dit c'est compliqué à l'entendre. mais voilà après il a été là quand même je peux pas dire qu'il a pas été là et on aimerait envie on aurait eu envie de plus l'avoir donc ça me fait aussi pour moi un modèle sur lequel ne pas être en termes d'extrême on a une tendance dans la famille à être hyper actif c'est pas forcément facile de se mettre des limites moi j'ai toujours dit alors on verra si j'y arrive et que ma limite ce serait ma femme qui me la mettrait

  • Speaker #1

    il y a un moment c'est une bonne limite c'est difficile de de pas de se la mettre tout seul et puis forcément ça a des impacts sur le couple aussi enfin voilà exactement mais c'est hyper marrant parce que enfin c'est pas marrant ce que je dis mais c'est vraiment c'est hyper j'aurais envie de dire c'est presque copier-coller avec cette histoire que j'avais entendu de Régis tu vois j'invite vraiment tout le monde à aller regarder cet épisode avec Régis Samuel il est hyper intéressant et tu vois du coup ça façonne aussi un peu ta manière de penser ta manière de vivre et donc toi aussi tu vas créer ta propre histoire en modélisant ce que t'as vécu quand t'étais plus jeune et tu vois il y a peut-être,

  • Speaker #0

    alors j'en avais pas conscience ça je pense ça fait pas trop longtemps que j'en ai conscience et aussi par rapport aux discussions que j'ai eu avec ma mère il y a peut-être eu inconsciemment l'esprit de se dire j'ai besoin de se connaître de ce que papa faisait et avec aussi une être confronté avec une réalité un peu différente de ce que j'avais envisagé. Bien sûr. En me disant, je vais être au cabinet, je vais peut-être plus le voir. Oui, oui. Et en fait, j'arrive au cabinet, je le vois 20 minutes par semaine parce qu'il a sa journée où il enchaîne les clients, rendez-vous sur rendez-vous. Alors maintenant, c'est plus parce que j'ai évolué. Mais au départ, c'était ça.

  • Speaker #1

    Très clair. Comment tu voyais le métier d'expert comptable ? Du coup, on passe sur cette partie-là. C'était quoi son quotidien ? je dirais comment lui aussi il a évolué il a appris, qu'est-ce que les entrepreneurs et les dirigeants qui viennent le voir lui ont si permis de devenir, je sais pas si c'est très clair ma question mais en fait l'idée c'est vraiment de comprendre comment toi tu l'as vu plutôt dans son évolution personnelle au contact de toutes ces personnes qu'il a rencontrées moi j'ai toujours vu Papa épanoui ouais

  • Speaker #0

    hyper actif mais fou de son travail un amoureux il le faisait pas parce que c'était le bagne il aimait vraiment ça et il aime toujours ça Je pense qu'il y a un côté vraiment être au service des gens. On dit qu'on est le médecin généraliste de la famille pour l'expert comptable. Il y a un côté assistant social aussi, d'une certaine manière, on se confie, on se donne complètement. Et je me souviens en stage, par exemple, d'être avec lui en rendez-vous client et les clients pleurent devant lui. Parce que c'est difficile quand on part à la retraite, qu'on se rende compte qu'on va avoir 8, 900, peut-être 1000 euros alors qu'on a travaillé toute sa vie dure. Et qu'on mérite d'avoir une retraite plus importante ? Il y a tout un accompagnement et je trouve que c'est une beauté sur ce métier, sur le côté humain, au-delà du côté qui est aussi très joli, d'accompagner l'entreprise, de la faire grandir dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, tu pointes un truc qui est hyper intéressant et je pense hyper important. C'est vrai que le dirigeant, il est dans l'opérationnel, il bosse, il a le problème avec ses clients, ses salariés, le droit, l'URSSAF, tous ces trucs qui lui cassent un peu la tête. Et tu vois, il y a cette charge mentale aussi que quand toi, tu es entrepreneur, tu vas ramener chez toi. tu peux avoir l'impression que quand tu vas voir ton expert comptable, ça peut être un peu le bureau des pleurs ou un peu l'exutoire. Donc, c'est vrai qu'il y a aussi cette dominante très pédagogique, très dans l'écoute, dans l'empathie. C'est vraiment un muscle qu'il faut développer dans cette profession.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce n'est pas toujours facile pour l'expert comptable, d'autant plus s'il est seul, qu'il exerce tout seul. Parce qu'en fait, les entrepreneurs, on est leur dirigeant unique, on est leur interlocuteur privilégié, ils ont un problème, ils nous appellent, et donc on est expert en tout, généraliste, parce qu'on est capable de répondre à un nombre de domaines qui est juste énorme. Et c'est un des rares métiers, je pense. On a autant de choses, entre la fiscale, le social, le juridique, la compta, enfin c'est très très vaste. et donc ils nous déposent tout ça les dirigeants mais nous quand on est expert comptable on est nous même dirigeant d'une entreprise alors on dit qu'on dirige un cabinet mais on a d'abord une entreprise et on a pas cet interlocuteur là pour se confier parce qu'on va pas voir peut-être des fois il faudrait d'ailleurs qu'on le fasse on va pas voir un autre expert comptable lui dire j'ai tel problème qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse et donc il y a un côté de l'expert comptable qui est seul alors peut-être que ce côté-là est un peu moins présent quand on a une plus grosse taille de cabinet mais il y a ce point je pense qui est important tu démarres ton alternance,

  • Speaker #1

    donc tu fais ton DCG en initial à l'école traditionnelle ensuite tu passes sur l'alternance en DCG que tu fais dans ce cabinet t'arrives, t'es junior à quoi ressemblent tes premiers mois ?

  • Speaker #0

    Alors mes premiers mois C'est 2019

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    septembre 2019 Et je commence le DSCG En novembre 2019 Comme c'est en octobre les examens J'arrive, je pense que je pourrais le résumer En ce que Laurence m'a dit Donc Laurence est une collaboratrice Qui me dit Mathieu je considère que tu sais tout faire Tout va bien Parce que tu sors de l'école Voilà, je te fais faire ça. Si tu ne sais pas, tu me dis. Et voilà, je t'explique. Et donc, j'apprends comme ça sur le tas, petit à petit. Parce qu'on sait très bien que quand on sort de l'école, on a de la théorie, mais de la pratique, on ne l'a pas. Donc, on apprend énormément sur le tas. J'arrive dans un cabinet très traditionnel. À l'époque, on devait être 22, 23 à peu près. OK. Traditionnel, papier 100%. Des classeurs papier, des dossiers papier comme ça. les colonnes partout alors elles ont pas encore disparu mais ça arrivera un jour ça arrive encore dans l'ADN voilà et moi complètement à part sur ce côté là numérique parce que j'écris mal et donc j'ai des aménagements pour les examens, je suis sur ordinateur depuis la 5ème donc j'ai passé brevet, bac DCG, DSCG etc sur ordinateur donc pour moi c'est impensable de faire en papier Parce que si je t'écris quelque chose en papier, il n'y a que moi qui le relis. Même mon père, qui me connaît très bien, a du mal à me relire. Ok, d'accord. Et donc, les collaborateurs, n'en parlons pas. Donc, je fais tout en numérique. Ce qui est une sacrée révolution.

  • Speaker #1

    Ah, tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Les TVA, je les imprime, mais pour faire plaisir au début. Je commence à mettre en place quelques outils quand même. Notamment, je signe expert pour la signature électronique. Parce que papa a toujours eu conscience que l'informatique était importante. mais avaient de plus en plus, et avaient de plus en plus de mal à suivre. On regarde par exemple à un congrès, alors je n'y étais pas, mais il y a 5-6 ans, il y avait autant d'éditeurs informatiques que d'assureurs. Oui, carrément. Aujourd'hui, il y a 80-90% d'éditeurs, et c'est une jungle, tout le monde s'y perd. Et donc j'arrive dans ce contexte-là, où papa me dit, regarde ça, la signature électronique, c'est peut-être intéressant, regarde. Et donc je me débrouille, je le mets en place. Pareil un an plus tard pour la facture électronique avec JeFacture.com Je regarde, je fais mon mémoire dessus, je le mets en place C'était un peu tout dans cette logique Et je suis souvent sur une manière d'apprendre Je teste, je vois ce qui marche, ce qui marche pas Alors ça fait des erreurs forcément Mais ça permet d'aller plus loin Et donc c'est intéressant Et puis vient, quelques mois après mon entrée, le Covid Donc bascule assez énorme dans un cabinet où on doit complètement s'arrêter. être à distance alors qu'en fait, on est 100% papier. Alors, dans notre malheur, si je puis dire, parce qu'il y a eu un certain nombre de choses négatives, mais il y a eu du positif, on avait un peu anticipé au niveau du cabinet ce qu'on avait senti venir, le fait qu'il y allait avoir... Alors, on ne l'appelait pas forcément un confinement, mais qu'on aurait des restrictions qui nous empêchent d'aller au cabinet. Et donc, une semaine avant que Macron nous l'annonce, on avait déjà appelé notre éditeur. Alors, on était chez Agiris à l'époque. pour voir comment on pouvait faire s'il y avait besoin de prendre la main à distance et donc on avait mis en place ce qu'il fallait et donc c'est annoncé le jeudi ou le vendredi je sais plus et le lundi quand on arrivait au cabinet on appuyait en fait sur un bouton les collabs partent avec leur dossier et ça a pas été la panique générale ce Covid a eu énormément de positifs puisque il y a des gens je sais plus exactement mais qui disent que ça a accéléré de 5, 6, 7 ans toute la société en fait en termes de développement numérique parce que personne n'était prêt personne pensait même un mois avant qu'on serait capable de manière généralisée d'avoir un système aussi développé sur du numérique et de s'adapter comme on s'est adapté. Et donc, pour moi, c'était le bonheur. Parce qu'étant à la maison, plus besoin d'imprimer. On faisait tout en numérique. Et donc, le Covid revient, les déclarations de TVA, c'était fini. Je n'imprimais plus rien. Et donc là, ça a encore boosté encore plus la partie rentrée dans le digital.

  • Speaker #1

    Très clair. Donc, tu fais ces années en alternance. Donc là, je comprends bien la logique de ta progression pédagogique et aussi, personnellement plutôt, tes compétences. Et je comprends bien ton appétence sur le digital. J'ai quand même une question, c'est que toi tu rentres dans le cabinet de ton père, c'est quoi la relation avec lui à ce moment-là ? Souvent on a tendance à dire que ceux qui sont de la famille, on a tendance à être un peu plus dur avec eux. C'est quoi la relation que toi tu as dans ce contexte professionnel ? Est-ce qu'eux aussi ils te donnent des objectifs à atteindre ? C'est quoi un peu la vision et comment toi tu as évolué au sein du cabinet ?

  • Speaker #0

    Alors moi je rentre au cabinet, ils me traitent comme un collaborateur lambda. C'est pas parce que je suis son fils. qui va m'avantager. Même si certains au cabinet peuvent penser que ça. Alors quand on le connaît, on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il a toujours été plus dur avec nous. Il faut des super notes, il faut des super trucs. Une anecdote, quand on était petits, on avait la carmesse de la paroisse, alors que ce soit mon messeur. Il y avait pour les enfants des tickets de Tombola à vendre. C'était au concours de celui qui allait gagner le plus de tickets de Tombola et en vendre. Et nous comme on était ses enfants on n'avait pas le droit d'y participer même si on gagnait dix fois le nombre alors c'est peut-être pas dix fois mais ça devait être plutôt cinq fois parce qu'on avait partout chez les grands-parents, les voisins donc il a toujours été plus dur et aussi je pense qu'il avait besoin de, quand je proposais des choses, parce que j'ai toujours été à lui proposer énormément de choses, lui dire, il faut faire ça, si, à prendre du temps déjà, parce que historiquement, il me raconte toujours que l'expert comptable avec qui il a appris le métier, pour prendre une décision, il lui fallait 3, 4, 5 ans. Parce que c'était le cabinet classique et que... J'aurais bien aimé dire des mois. Et qu'il n'y avait pas autant de changements, en tout cas en termes de techno, il y a 20 ans. Lui, il dit, quand je décide en un an, six mois, c'est déjà énorme pour lui. Parce que ça fait une marche en avant qui est incommensurable. Mais moi... C'est hyper long. Quand on regarde, par exemple, l'IA, on regarde ChatGPT, qui est sorti il y a un an et demi à peu près. On tient un an et demi et la version d'aujourd'hui, mais c'est juste fou la différence. Carrément. Et si on n'a pas intégré... Alors, ChatGPT, on pourrait faire le parallèle avec énormément de technologies. on est à la ramasse et on prend du retard. Et donc, c'est important d'être capable de tester les nouvelles technologies quand elles arrivent, de tester, si on regarde sur le métier, différents nouveaux logiciels, voir ce qui se fait, pour voir comment on anticipe l'évolution du cabinet. Parce que si on le fait six mois, un an, deux ans, trois ans plus tard, c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Du coup, aujourd'hui, ton rôle dans le cabinet, c'est quoi ? Comme ça, ça permet de comprendre aussi quelle a été l'évolution. Et concrètement, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? On va en discuter un petit peu, prof. tu restes encore les mains dans l'opérationnel, mais tu as une vision peut-être un peu plus stratégique aujourd'hui. Et qu'est-ce qui a permis que justement, tu as pu prendre cette place-là au sein du cabinet ? Et on en discutait aussi en off au niveau des nouveaux jobs que vous avez intégrés dans le cabinet, Data Controller, Wellcomer, si on pourrait l'appeler un peu comme ça, mais qui pourrait avoir un autre nom. Je trouve ça hyper intéressant de voir un peu l'évolution pour que nos auditeurs puissent bien comprendre.

  • Speaker #0

    Alors, très vite, quand je suis rentré dans le cabinet, j'ai pris la place de celui qui maîtrise l'informatique. Et donc, dès qu'il y avait un problème, c'était un peu comme on l'entend souvent le jeune il aime l'informatique on lui délègue tout alors il y en a pour beaucoup c'est caricatural parce qu'ils ont pas forcément les compétences pour le coup je les ai donc c'était pas gênant du tout et j'aimais ça donc très vite je suis devenu l'informaticien à un terme du cabinet et j'ai transformé un certain nombre de choses et donc j'ai eu le poste on va dire même si j'avais autant de prod que les autres de responsable de la digitalisation, on va dire, du cabinet. Et donc, j'ai poussé un certain nombre de changements, sauf que ça posait des soucis, parce que je poussais les changements pendant 6 mois, 1 an, je disais à mon père, il faut faire ci, il faut faire ça, et puis il décidait 15 jours avant le changement, de faire le changement. Donc là, forcément, le changement n'est pas anticipé. résistance au changement forcément des collaborateurs et c'est normal parce que en 15 jours on peut pas faire le changement de manière idéale il manque toute une partie de préparation carrément j'ai mes TV à faire,

  • Speaker #1

    j'ai mon bilan j'ai j'ai d'autres qui me demandent une situation mensuelle laisse moi tranquille avec le changement quoi tu vois faut que j'y aille c'est ça,

  • Speaker #0

    c'est pendant 15 jours moi complètement sous l'eau à faire que ça enfin pas jour et nuit parce que voilà je suis un gros dormeur ah c'est bien de le préciser moi je dors beaucoup mais voilà j'y passais beaucoup de temps et donc ça a créé un certain nombre de soucis surtout que le cabinet en 2008, papa le rachète à 100% même s'il avait un associé mais qu'il ne travaillait pas dessus il y avait 8 collaborateurs aujourd'hui on est 35 au total mais le cabinet j'aime bien dire qu'il a grossi et pas grandi pourquoi ? Parce que les clients arrivés ils ne refusaient pas parce que c'est pas facile de refuser on a du business qui arrive et dire non quand ça arrive et en même temps on a une bonne réputation donc les collaborateurs ça arrive on avait pas trop de soucis de recrutement donc pourquoi dire non le problème de cela c'est que à 8 papa pas de soucis pour gérer le cabinet mais lui ce qu'il aime c'est le client c'est être dans le conseil auprès du client et donc la gestion, la stratégie, l'organisation du cabinet c'est pas son truc donc chacun fait un peu ce qu'il veut à 8 pas de soucis, mais à 35 ça cause beaucoup plus de soucis parce que les procès sont pas mis en place donc chacun fait un peu ce qu'il veut donc nécessité de mettre des choses en place et lui comme il aime pas ça alors il le verbalise pas forcément mais inconsciemment il se met dans la prod à fond et le reste il essaie de l'occulter carrément et donc le cabinet grossit et une grande diva ça crée un certain nombre de soucis et donc on s'est fait accompagner par Marie Audette qui est coach de dirigeant et qui est spécialisée dans la transition et le changement des organisations Elle a accompagné notamment des ordres d'architecte, donc pas mal de choses hyper intéressantes. Et pour voir en fait qu'est-ce qu'on pouvait faire, parce que papa, il y a des nuits ces derniers mois où il ne dormait quasiment plus, c'était très compliqué pour lui. Parce que forcément, en s'attrottant, il voyait bien qu'il y avait plein de soucis dans le cabinet. Alors ça ne veut pas dire que c'est tout réglé aujourd'hui, parce qu'il faut du temps pour tout transformer. Et du coup, on a été accompagné, on nous a... Alors tous les experts comptables du cabinet, donc il y en a trois plus moi, comme j'étais déjà dans la direction, et qu'on décidait entre guillemets tous les quatre ensemble, même si à la fin, comme papa, c'est lui qui possède le cabinet, c'est lui qui tranche au final. on s'est fait accompagner, on a fait des tests, notamment des profils strong, où en gros, on nous a posé quasiment 300 questions pour voir un peu comment on fonctionne chacun. Le but de ça, c'était de nous mettre à la bonne place. Parce qu'on peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Diriger un cabinet, être associé d'un cabinet, ce n'est pas le même métier. Et donc, on a été accompagnés et on s'est rendu compte qu'un certain nombre de personnes n'étaient pas forcément à la bonne place. et que lui notamment, à 35, il n'était plus capable de gérer un cabinet.

  • Speaker #1

    Je trouve que, alors ça pour moi c'est une masterclass, et ça je pense que c'est vraiment un message à faire passer. Je vois bien, nous avec l'école en ligne et les guilles des chiffres, et bon je te poserai aussi la question un petit peu après, souvent dans les cabinets on va reprocher des problèmes de management, alors je ne dis pas que c'est le cas chez vous, mais en tout cas c'est les échos que moi je entends tout le temps. Problèmes de management, problèmes de vision, problèmes de structuration, d'outils, on est mal équipé, etc. et je trouve que d'avoir cette démarche proactive de se dire bah en fait c'est bien de pouvoir comprendre comment chaque personne fonctionne et quelle est sa valeur sa zone de génie en fait en réalité et c'est vrai que d'être expert dans la prod c'est une compétence mais être expert dans la prod c'est pas être expert dans une vision, dans une structuration porter un projet, embarquer les gens, chacun a son rôle et je lisais un bouquin qui s'appelle piloter une équipe gagnante, je crois. C'était un truc comme ça de Harvard Business Review. C'était un bouquin hors série, une masterclass, le truc. Et en fait, c'est vrai que quand tu vas mixer un peu les couleurs de chaque personne, tu vois, toi, tu le disais, il y a des gens, ils seront plus en train, ils seront plus influents, ils seront plus dans le commerce, ils seront plus dans la méthode. Mais c'est bien que chaque personne du COMEX, en tout cas de l'équipe dirigeante, puisse à la fois se comprendre. parler dans le bon canal de communication de l'autre personne et ne pas dire quand il fait un travail c'est bâclé quoi alors que lui il est pas comme ça donc je trouve ça vraiment vertueux et ça a été assez intéressant c'est que à 8 ça roule mais à partir de 8 ou à partir de 10 c'est plus mon rôle, je suis plus dans le rôle je dois passer le flambeau à quelqu'un d'autre ou lui il va réussir à faire de 10 à 100 ou de 10 à 50 passer l'échelle c'est pas forcément facile mettre en place les process surtout quand

  • Speaker #0

    on n'est pas forcément dans l'esprit et dans le profil de mettre ça.

  • Speaker #1

    Carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, avec ces profils, on les a débriefés avec MarioDate qui nous accompagnait. Et puis on s'est rendu compte qu'il y avait besoin d'ajuster, que certains avaient besoin de plus de sécurité. D'autres n'étaient pas à leur place et avaient besoin de diriger le cabinet, etc. Et donc, on a fait tout un organigramme aussi pour clarifier, parce que les collables le voient bien, quand le dirigeant ne va pas. c'est un peu toute l'organisation qui va pas carrément parce que les collabs même s'ils font leur travail voilà qu'ils se plaisent dans ce qu'ils font et bien ça crée un certain mal-être donc il y avait besoin de réajuster et la question de l'ajustement et donc on a créé un un codire entre mon père et moi et donc là aujourd'hui je suis cadre dirigeant du cabinet donc on gère toute la partie stratégie du cabinet Parce que légalement, je ne peux pas être gérant de cabinet comme je ne suis pas encore diplômé.

  • Speaker #1

    Bientôt, en mai 2025.

  • Speaker #0

    Exactement. Je croise les doigts. Je croise les doigts pour qu'en mai 2025, quand je passe le diplôme, je l'ai. Et donc, à partir du moment où je serai diplômé, je deviendrai gérant du cabinet. Et donc, en fait, moi, aujourd'hui, mon métier... Alors, j'ai un peu de dossier parce qu'il faut quand même que je garde la technique. Carrément. On ne peut pas... être dans le parcours d'expertise comptable pour devenir expert comptable derrière et ne pas faire d'expertise comptable.

  • Speaker #1

    C'est dommage.

  • Speaker #0

    Ce serait un peu embêtant. Et donc, j'ai gardé une dizaine de dossiers à peu près. Mais 90% de mon temps, c'est la direction, la gestion du cabinet avec l'objectif de passer le cabinet de l'ère de la compta à l'ère du conseil.

  • Speaker #1

    Parfait. Écoute, c'est une très bonne transition pour moi. J'aimerais qu'on aborde cette expérience que tu as aujourd'hui à la présidence de l'annexe pour qu'on puisse comprendre ce qui t'a amené jusqu'à cette position. Et justement, toi, quelle est ta lecture du marché actuel et comment... Tu pressens ce qui va se passer demain et justement, comment on va faire pour passer de la compta au conseil ? Ça va faire plein de questions. Commençons déjà par la première brique, présidence. Comment tu es arrivé à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    Alors d'abord, l'annexe, parce que peut-être que tout le monde ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on puisse expliquer un peu c'est quoi l'association.

  • Speaker #0

    Donc l'annexe, c'est l'association nationale des experts comptables stagiaires historiquement. Alors maintenant, on nous appelle des mémorialistes. Donc c'est des mémorialistes et commissaires aux comptes stagiaires et des étudiants, c'est très important et j'y tiens, en comptabilité supérieure. Historiquement, l'ASSO est axé sur le diplôme du DEC, mais on s'ouvre énormément aux étudiants. Pourquoi ? Parce que les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc, si on n'est pas capable d'attirer des étudiants dans nos métiers, demain en cabinet, on ne trouvera pas de collaborateurs. Donc, c'est important. Et on ouvre grand les portes, c'est important de le dire, aux étudiants dans notre association. À Nex, on a trois métiers. Aider, informer, représenter. aider à obtenir son diplôme, DEC et maintenant encore plus DSTG, même certaines sections aident pour le DCG. Ça va être des actions de révision, notamment. Informer, on a un certain nombre, on a une dizaine de partenaires où on informe sur des thèmes d'actualité, des thèmes qu'on ne voit pas forcément dans le cursus. Ça peut être sur la retraite, sur la banque, sur la valorisation des cabinets. On a des partenaires techno, je pense à Time par exemple, qui vont venir présenter l'IA, des choses comme ça. Et puis on a la partie représentation qui est auprès de l'Ordre et de la compagnie, parce qu'on est partie expertise comptable mais commissariat au compte. C'est un seul diplôme qui mène à ces deux métiers, même si on n'est pas obligé d'exercer les deux. Et donc je rencontre régulièrement le président de la compagnie, le président de l'Ordre, pour échanger, refaire remonter tout ce qui va, tout ce qui ne va pas aussi. pour qu'on puisse améliorer de manière globale la profession. Et il y a ce niveau de représentation au niveau national, parce qu'on a deux organisations, une au niveau national et une en local, et aussi en local, sur la représentation, même si c'est quand même plus le national qui s'en occupe. Pour faire simple sur la distinction, alors on est encore en ancienne région, et donc il y a des sections locales qui organisent vraiment les événements concrets pour les adhérents. prévision réunion partenaire au niveau national il faut plus nous voir comme un support et donc on va négocier avec les partenaires les réunions partenaires, voir ce qui s'est bien passé moins bien passé pour pouvoir toujours les améliorer et avoir une vraie qualité à l'annexe on aime bien dire qu'il y a un savoir-faire et qu'il faut le faire savoir et puis on est aussi là en support sur la partie représentation, faire remonter et moi mon dada et c'est aussi pour ça que je me suis engagé à la présidence c'est le numérique et la transformation de la profession et donc si je m'y suis engagé c'est pour ça mais avant d'y revenir peut-être mon parcours comme c'était dans la question donc bon j'ai fait DCG DSCG, une fois que j'ai eu mon DSCG le président de l'époque Lucas, donc de l'annexe Limousin on commence forcément en région on commence pas en président national directement tu m'étonnes m'appelle et me demande si je veux bien rentrer dans le bureau de l'annexe alors il faut savoir que l'annexe je connais sans connaître depuis petit Parce que comme mon père est expert comptable, il y est passé par l'annexe. Et d'ailleurs c'est drôle, j'ai retrouvé dans les archives qu'il avait été président limousin et j'ai trouvé une photo de lui en 97, par hasard c'était très drôle. Donc je connaissais mais je ne mettais pas grand-chose derrière. J'avais fait une action de révision pour le DSTG, j'avais révisé la compta. Mais c'était tout. Donc je rentre au bureau en me disant, pourquoi pas, je vais regarder ce qui se fait. Et en fait, il se trouve qu'il n'y avait personne pour prendre la présidence. Et qui dit pas de président régional dit section sommeil et donc plus rien. Ce qui est embêtant quand même. Surtout que Lucas avait quand même remonté la section. Avant, il y avait eu, mais je ne vais pas dire que ça a vivoté parce que ce n'est pas totalement vrai, mais il a vraiment remonté en niveau. C'était dommage de perdre tout ce qui avait été fait. Et j'avais l'idée dans un ou deux ans plus tard de prendre la présidence Limousin. Mais je me disais, je vais regarder pendant un an. Si la sélection était en sommeil, je n'aurais rien vu. Donc, j'ai accepté de prendre la présidence. Et donc là, je prends la présidence en janvier 2022. En juillet 2022, Jean Pascal, le président de l'époque et mon prédécesseur, donc président national, m'appelle pour savoir si j'ai envie de rentrer au bureau national. Donc je lui réponds positivement. Anecdote assez drôle de l'époque, donc j'en parle à mes parents, et mon père me dit, fais attention, tu vas devenir président national de l'annexe. Alors chose très drôle, parce que déjà, lui, il ne l'avait pas forcément vu, et moi, j'ai répondu à papa, jamais de la vie, je n'ai pas que ça à faire. Avec le recul.

  • Speaker #1

    Il avait raison.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc en septembre 2023, je rentre au bureau national en tant que membre actif. Quand on est membre actif, alors on a chacun un ou deux projets qu'on mène. On va une fois par mois au bureau national à Paris. On se retrouve une fois par mois pour évoquer tous les sujets de l'annexe qu'il y a besoin de faire avancer. Plus on est référent de deux ou trois sections. Ça veut dire qu'on est d'une section locale et c'est vraiment notre rôle de support. agrandir, la conseiller dans ce qu'elle fait, pour que ça réponde au mieux aux besoins des adhérents, et surtout que le président est quelqu'un pour qui se confier pour les difficultés, ce qui va, ce qui ne va pas. C'est toujours bien d'avoir un œil extérieur, parce que c'est un peu comme l'expert comptable, quand on est dans la prod, la tête dans le guidon, c'est difficile de voir ce qui manque, ce qui ne manque pas, ce qu'il faudrait faire en plus. Donc c'est un peu ça l'idée du référent.

  • Speaker #1

    les projets à mener est-ce que tu pourrais te donner un exemple qui a été fait ?

  • Speaker #0

    il y a plein de types de projets, il y a par exemple le projet étudiant pour voir qu'est-ce qu'on fait pour les étudiants il y a ce qu'on appelle la pyramide des âges, c'est le fait de pour aider les régions à anticiper leur renouvellement, de leur dire vous en fait, vous avez que des 3ème année de stage au bureau, attention parce que l'année prochaine vous n'avez plus personne il faut anticiper le renouvellement et donc de leur conseiller d'avoir l'idéal c'est d'avoir autant de première année, deuxième ou troisième année, et même d'avoir des étudiants. Une particularité quand j'étais président Limousin, et c'est d'ailleurs une particularité qui existe toujours, c'est qu'on avait, donc j'avais un bureau de 12 personnes, dont 5 étudiants. et donc pour nouvellement les faire s'investir dans la profession c'est génial parce que quand on s'investit on reste, faut pas se leurrer donc voilà un peu il y a plein de types de projets comme ça jusqu'à en fait ça m'a très vite plu l'annexe et je me rendais compte que quand on était membre actif il y a un côté où on est acteur mais beaucoup moins que si on est président et il n'y a pas ce côté on peut vraiment impacté, impulsé sur la profession pour la transformer. Ok, je vois. Et comme j'ai ça, j'aime ça, ça me manquait. Et donc, en fait, à partir de janvier à peu près 2023, a commencé à trotter cette idée. Est-ce que je ne deviendrai pas président ? Par voie de conséquence, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Alors que je n'y pensais pas du tout au départ.

  • Speaker #1

    Mais du coup, comment on devient président ? Est-ce qu'on propose un projet ? qui vote pour nous pour qu'on puisse un peu comprendre comment on arrive à cette place une fois qu'on a cette place, qu'est-ce qu'on doit faire justement pour bien faire le boulot tu vois et il y en a du boulot,

  • Speaker #0

    je peux te le dire en fait donc il y a eu beaucoup de discussions et j'aime bien dire que je pense qu'il manque une discussion, je ne vais pas à la pause de présidence. Pourquoi ? Parce qu'on ne décide pas du jour au lendemain d'avoir envie d'y aller. C'est des discussions, il faut que ça mature, parce que ça a quand même un engagement qui est important, ça a un impact sur la vie de famille, si on a une famille. Donc ce n'est pas un engagement qu'on prend à la légère, qu'on décide deux ou trois jours avant. Et donc beaucoup d'échanges et je pense notamment à Nicolas, qui était vice-président à l'époque, qui a été très longtemps à l'annexe, avec qui on a beaucoup échangé et qui me dit parle-en à Jean-Pascal qui m'a permis aussi de maturer tout ça. Et donc, on était trois restés du bureau précédent. Ce sont des mandatures d'un an, renouvelables une fois. En fait, c'est des mandatures de deux ans. Et on a un groupe qui ne change quasiment pas pendant deux ans. Il y a toujours une ou deux entrées, on est dix. Mais voilà, ça reste à peu près les mêmes. Et donc, on a été trois. à continuer, Alexandre et Nathan, en plus de moi. Et donc, on a commencé à appeler des gens, alors des élus régionaux. Et on rentre au bureau national comme ça, soit parce qu'on nous appelle, soit parce qu'on nous demande d'y rentrer, parce qu'on a des projets pour l'association. Et donc, on a appelé, on était dix au final, un certain nombre de personnes qui sont aujourd'hui avec moi au bureau national. et c'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien et donc si on peut pas déléguer à nos vice-présidents aux membres actifs on est mort et on se crame et rien n'avance et je pense que plus les gens sont investis dans le membre du bureau, plus l'équipe est soudée, plus la mandature va être fructueuse. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut voir du président national, parce qu'on voit quand même plus le président national, c'est parce que derrière, il y a plein de gens dans l'ombre qui travaillent. Je disais, il y avait les membres du bureau, mais on a aussi des permanents. C'est pareil, si je n'ai pas de permanents, je ne fais rien. Ils font vraiment vivre nos associations. Et donc, on a ce groupe qui commence à se constituer. et on se réunit 3-4 fois pour créer un projet. Et donc, on se fait des matrices à se dire, OK, quelle est notre vision de l'annexe dans 3-5 ans ? Et ce qui en découle, c'est le projet, en fait. On voit là où on veut aller, on fait la liste des projets qui en découlent, qui est-ce qui veut faire tel projet, et c'est de là que les postes aussi sortent. Parce qu'au départ, on travaille sur un projet, pas sur qui va avoir quel poste. et selon ce que les gens ont envie de faire, leur appétence, leur motivation, c'est aussi comme ça que les différents postes sont choisis. Et donc, on construit comme ça son projet. On arrive à notre CN, le Conseil National. Alors, on a deux conseils nationaux par an à l'annexe. ce sont des sortes d'AG qui réunissent tous les présidents nationaux. Alors dans les faits, il y a trois personnes de chaque section qui peuvent venir, ce qui est vachement bien pour la dynamique et les échanges d'idées, parce qu'en fait, toutes les sections échangent entre elles, on voit ce qui se fait de bien dans telle section, etc. Et on prend des idées. Et donc, il y en a une qui est toujours après le congrès de l'ordre, et après le congrès de l'ordre, le week-end qui suit, on renouvelle ou on élit un nouveau président. Et donc j'ai été élu comme ça, le 30 septembre 2023, au poste de président. Alors c'est chaque président qui a une voix, il y a une voix par section, peu importe le nombre d'adhérents. et on élit une équipe, et l'équipe élit les postes au sein du bureau. Et pour représenter un peu ce qu'est l'association, on a 2500, 2700 adhérents à peu près, donc c'est quand même une belle association, avec pas mal d'étudiants.

  • Speaker #1

    c'est quoi ton émotion le jour où t'es élu qu'est-ce que tu vis à l'intérieur de toi-même parce que y'a ce que ça représente mais ce que ça représente pour l'individu en lui-même tu vois je pense que je réalise pas trop au début parce

  • Speaker #0

    qu'en fait je suis le même c'est pas parce que je suis élu que je change intérieurement après j'ai vraiment une grande joie intérieure, une vraie joie les vraies joies qu'on peut connaître quoi qui sont vraies et qui sont pas des faux euh... Et la soirée était assez drôle parce qu'on passe d'un côté, on est membre du bureau national, on voit les enjeux nationaux, à échanger avec plein de gens qui viennent nous voir, à nous dire qu'il y a si ça à faire. Et en fait, on passe d'une vision pas court-termiste, entre guillemets, mais pas loin, quand on est membre du bureau. à une vision de président, on est vraiment, alors ça se fait pas du jour au lendemain, mais très vite, au bout de 15 jours, un mois, je le sentais déjà, à se dire, en fait, je me rends compte et je m'étonne moi-même de penser à si long terme. À me dire, je pense plus à l'annexe dans deux ans, mais je le pense dans cinq, six ans. Et à me dire, par exemple, alors une des particularités de ma mandature et de ma présidence, c'est que je vais beaucoup en région. À la fin du mois de juin, j'aurai fait quasiment toutes les sections en métropole. En tout cas, il m'en manquera deux ou trois. Et donc à chaque fois que je vais en région je me dis Ah tiens un tel ça serait pas mal pour l'amener au bureau national Voir lui peut-être plus loin sur des postes potentiels Et donc voilà il y a un côté où on devient beaucoup plus à long terme et quelle vision on porte pour l'assaut mais la profession de manière plus large au moment où on tourne cet épisode on est précisément le

  • Speaker #1

    28 mai 2024 du coup ça fait octobre, novembre, décembre janvier, février, mars, avril, mai du coup juin, mai, ça fait 8 mois déjà ça passe vite qu'est-ce que ce rôle t'a appris ?

  • Speaker #0

    énormément de choses. Une petite anecdote, avant d'être élu, certains me demandaient pourquoi tu y vas ? Et à chaque fois, je répondais, parce que c'est vraiment ce que je pensais, j'y vais pour la profession, pour la transformer, pour être au service de la profession. Et on me répondait... ouais mais t'as forcément un truc perso quoi que tu veux en retirer et c'est une question qui m'a beaucoup travaillé parce que je n'arrivais pas à trouver au début alors je finissais qu'un jour deux semaines, trois semaines avant je me disais, me dire je pense que ça va m'apporter quelque chose au niveau du cabinet pour essayer de trouver un intérêt perso aussi à y aller ouais bien sûr mais c'était quand même assez flou hum Et en fait, on se rend pas compte, mais quand on est président, on est amené à côtoyer un nombre de personnes radicalement différentes. aussi bien des adhérents alors j'aime bien dire en rigolant des simples adhérents moi je suis un simple adhérent je suis adhérent avant d'être président de l'annexe et tout le monde a apporté quelque chose et donc on côtoie des adhérents, des présidents de l'ordre de la compagnie, des gens qui n'ont rien à voir dans le métier, je suis invité à des conférences sur l'IA alors pas forcément pour la donner mais pour y participer et écouter et donc je suis confronté à un nombre de sujets énormes qui me permet d'affiner ma vision et c'est intéressant on est invité par exemple dans notre rôle de représentation alors il y a l'ordre qu'on connait bien mais il y a aussi les syndicats IFEC, ECF, EPA alors qu'ils se considèrent comme un mouvement politique pas un syndicat en tant que tel et donc on est aussi invité par les syndicats alors il faut savoir que l'annexe on est apolitique, en tout cas insyndical, parce qu'on fait de la politique dans le sens, pas de la politique politicienne, mais on rend service à la cité, on participe à la vie de la profession et ça c'est noble et c'est quelque chose que j'aime beaucoup mais en termes de syndicat on est neutre. On ne va pas avantager un syndicat par rapport à l'autre. On dit ce qu'on pense parce qu'on le pense. Et donc, les syndicats nous appellent régulièrement, et il n'y a pas de souci, à aller dans leur congrès. Parfois même, je pense à Halifex, c'est la première prise de parole que j'ai faite. ils ont un salon de la transmission des cabinets. Ils m'ont invité à y aller pour savoir quelle est la vie de l'annexe sur ces sujets de transmission des cabinets. Alors, pour la petite histoire, je n'étais pas tout seul parce que il y a l'annexe qui aide à obtenir son diplôme. Et il y a le CGEC, le club des jeunes experts comptables. Là sont les diplômés qui sont là prêts. Donc, les cinq premières années, après notre inscription, on passe au CGEC. Et donc, c'est important de bien comprendre l'annexe CGEC parce qu'on est vraiment des associations sœurs qui fonctionnent beaucoup ensemble. Nos permanences, les salariés sont les mêmes. On revient d'un bureau national ensemble. On a des bureaux communs pour vraiment avoir ce côté association sœur, faire avancer la... profession ensemble. Et donc, régulièrement, et Wahib, le président, je l'ai très souvent au téléphone, on discute régulièrement pour faire avancer nos deux associations. Et le rôle de président, c'est un rôle spécifique, très pris par le côté représentation. C'est quand même ma plus grande partie. Quand j'ai appelé les syndicats présidents la semaine de mon élection, j'ai eu Cécile de Saint-Michel au téléphone et je leur ai demandé à tous Qu'est-ce qu'ils attendaient de moi ? et est-ce qu'ils avaient des conseils à me donner et j'ai beaucoup aimé ce que Cécile m'a dit alors je la connaissais pas du tout j'avais vu une fois ou deux elle m'a dit tu es là peu importe André tu es là pour représenter les jeunes et pour porter la parole et donc j'aime bien dire que le rôle du président c'est ça c'est être là pour porter la parole et c'est aussi pour ça que je vais beaucoup en région parce que comment porter la parole de nos adhérents, si je ne les connais pas et que je reste entre guillemets à Paris, dans ma tour d'ivoire si je puis dire, même si ce n'est pas une tour d'ivoire, pour les représenter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, la transition, elle est vraiment parfaite. Du coup, qu'est-ce qu'ils racontent le terrain ? De la profession. Ces jeunes, si ce sont des adhérents, ça veut dire qu'ils sont dans la phase étudiants, mémorialistes.

  • Speaker #0

    On a et des étudiants et des mémorialistes. Donc...

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais faire passer un message. Nous, chez les Geeks des Chiffres, ça fait depuis 2020, maintenant, il y a plus de 11 500 ou presque 12 000 personnes qui sont passées sur la plateforme. On forme les DCG, DSCG. Et puis, on a aussi pas mal de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux. Et j'en entends des choses. Et j'aimerais aussi qu'une instance représentative aussi puisse porter le message des gens qui sont sur le terrain. Je te laisserai vraiment la parole parce que là j'ai vraiment envie de sensibiliser peut-être un peu les réfractaires ou les gens qui ne voient pas la réalité en face Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi je pense qu'il y a deux gros problèmes et que j'entends mais tout le temps 1. On n'est pas bien dans notre cabinet. Il y a un problème de management énorme. c'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires, alors que c'est juste le droit du travail. Et je trouve ça fou, il y a des cabinets qui mettent en valeur, qui payent les heures sup. Alors que c'est juste le droit du travail et dans la profession, payer les heures sup, ça devient un argument entre guillemets de vente pour venir dans son cabinet. Plutôt que de développer la marque employeur et la qualité de vie au travail, c'est un argument de vente. C'est quand même fou. Et puis, il y a le côté, non seulement on ne nous paye pas les heures sup, mais quand on part, je ne citerai pas de cabinet, mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. C'est quand même juste fou. Et moi, j'en ai même dans mon bureau, au niveau national, j'en ai deux à qui je pense particulièrement, qui commencent à 7 ou 8h du matin jusqu'à 20h, 21h le soir. C'est juste pas possible de continuer comme ça. Comment on veut ? On entend partout qu'il y a un problème d'attractivité. Moi, je pense que la profession est attractive. On change tout le temps de ce qu'on fait. Le métier est passionnant. Le problème, ce n'est pas l'attractivité, c'est comment on gère les collaborateurs et surtout, comment on les fidélise. Parce qu'en fait, s'il y a du turnover, c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. Donc, il y a cette première grosse remontée qu'on entend partout avec la chose importante, c'est pourquoi on en est arrivé là. Parce qu'il y a des générations et des générations d'experts comptables qui ont fait ça. Et donc, l'expert comptable était diplômé et reproduisait ce qu'il avait vu. Et donc, j'ai aussi un message à faire passer aux jeunes diplômés. c'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu et justement en transformant la profession. Moi, je crois beaucoup et j'aime beaucoup ça, la technique du petit pas. C'est dire, qu'est-ce que je peux faire aujourd'hui, très facile, pour améliorer quelque chose ?

  • Speaker #1

    et donc je fais un petit pas à pas après pas et on se rend compte qu'à la fin tout est transformé ce qui est fort dans l'échange qu'on a je sais pas ça fait combien de temps qu'on discute à mon avis ça fait peut-être je sais rien, j'avais mis mon chronomètre ça doit faire peut-être 45 minutes une heure qu'on est en train de discuter en ce moment et là je sens que le cœur il est sorti tu vois et en fait c'est pas des blagues et moi je partage exactement ton point de vue souvent on critique pas le travail en cabinet on critique souvent les conditions de travail en cabinet c'est pas tout à fait la même chose ça veut dire que généralement quand les gens ils sont au cabinet ils aiment ce qu'ils font Pour la simple et bonne raison, c'est comme tu l'as dit, tu t'ennuies pas, tu fais ça, t'as ça, t'as ça, t'as ça, t'as mille problèmes à gérer. Toujours des trucs intellectuels qui sont différents. T'apprends toute la journée. toute la vie, je pense que on finit jamais d'apprendre dans cette industrie.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Mais les conditions de travail, c'est vraiment celles-là qu'il faut réformer. Et merci de partager ça. Et donc, je voulais que toi, tu puisses aussi avoir ton propre rôle du terrain. Mais du coup, comment tu vois les choses maintenant ? On a identifié déjà ces deux pans, ces deux problèmes, à la fois la qualité du management, mais aussi la qualité des conditions de travail.

  • Speaker #0

    Alors peut-être, il y a un deuxième gros problème qu'on entend beaucoup. C'est l'évolution des cabinets. combien de cabinets sont comme ceux où j'étais et où je suis toujours, à être beaucoup papier, et même beaucoup trop, et à ne pas anticiper, prendre l'évolution. Et combien j'en entends qui sont sur des vieux logiciels, par exemple, et les experts comptables ne regardent même pas à bouger. Combien n'anticipent pas la facture électronique, pour ne citer que cet enjeu qui est juste énorme et qui va être un boom pour la profession, incroyable. Et j'entends beaucoup de mémorialistes, principalement des mémorialistes plutôt que des étudiants sur cette remontée, me dire, en fait, moi, je ne peux rien faire dans le cabinet. L'expert comptable ne veut pas évoluer. Et donc, quand l'expert comptable ne veut pas évoluer, eh bien, on ne peut rien faire. Et donc, s'il y a un message pour les experts comptables, je pense que ça peut être de leur dire, laissez vos mémorialistes prendre la main sur la partie technologique. Laissez-les gratter. Laissez-les même se tromper. C'est bon, c'est simple, se tromper. Pour transformer votre cabinet et le faire grandir. Et on en a plein qui sont... J'ai envie de dire désespéré, c'est peut-être pas le mot exact, mais c'est cet ordre d'idées. Parce qu'en fait, il y en a un gros tiers, je pense, qui ne peut rien faire. Et donc qui sont considérés comme des collabs plus plus dans leur cabinet. Alors que quand on est mémorialiste, on est là pour apprendre le métier d'expert comptable. et donc on doit être capable quand on a notre diplôme d'exercer seul le métier d'être capable de diriger un cabinet et ceux qui sont malheureusement collab++ jamais ne pourront ils n'arriveront à ça à la fin du diplôme ensuite on en a un tiers je pense qui les experts comptables leur disent par exemple la facture électronique Regarde, je pense à une personne en particulier qui est dans ma promo de deck Qui a dit sur la facture électronique, regarde ce qu'on peut faire Donc elle gratte, elle regarde, elle vient voir l'expert comptable Après en leur disant, voilà ce qu'il faut faire par rapport à ce que j'ai regardé, qui explique Et l'expert comptable dit, c'est très bien merci, on bouge pas on laisse les autres essuyer les plâtres. Et il y a toujours, malheureusement, cette mentalité dans la profession de dire on laisse les autres essuyer les plâtres. Et on ne prend pas conscience de toute la valeur que ça a, entre guillemets, d'essuyer nous-mêmes les plâtres, même si en vrai, quand on regarde, par exemple, la facture électronique, ça marche très bien. Le Mexique, par exemple, pour ne citer que ce pays, même si c'est un peu différent, il est depuis 2004, on n'essuie pas les plâtres aujourd'hui sur la facture électronique. et le dernier tiers mais je pense que je le surestime un petit peu, je pense que je suis un peu trop optimiste des fois qui a les mains et les commandes des cabinets, alors pas forcément comme moi à diriger le cabinet mais qui peuvent vraiment faire changer les choses ils grattent, ils font et ça aboutit sur du concret,

  • Speaker #1

    sur de la transformation hyper clair c'est très c'est vrai qu'il y a un problème culturel dans la profession où il y a des choses qui qui perdure. Et je ne vais pas dire que ça me fait sourire, mais en fait, à un moment donné, il va y avoir une date butoir. Et cette date butoir, celui qui l'aura anticipée, franchement, c'est parfait pour lui. Et elle, il n'y aura aucun problème. Il va se passer des choses incroyables. Mais alors là, je pense qu'il y en a qui vont vraiment se prendre une claque dans la figure.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand on pense quand même... On passe vraiment de l'ère de la compta à l'ère du conseil. Des collabs qui font depuis 25, 30 ans de la saisie, comment si on n'anticipe pas, on les fait passer en 2, 3, 6 mois à un métier, pas qu'on n'aura rien à voir parce qu'il y aura des bases qui vont servir, mais qui est complètement différent. il va falloir être plus commercial, il va falloir vraiment maîtriser les technos, il va falloir faire de la vraie analyse sur le client. Aujourd'hui, on reçoit le client. Alors généralement, il y a deux organisations dans les cabinets. L'expert comptable reçoit le client, le transfert au collab qui fait tout. Soit l'expert comptable reçoit et c'est un peu scindé, surtout sur les bigs, entre il y en a qui ne font que de la saisie. Ce qui au passage, je pense que pour l'attractivité, la fidélisation, faire que de la saisie toute la journée, c'est pas énormément fou.

  • Speaker #1

    C'est pas eu fou.

  • Speaker #0

    Et puis après, il y en a qui font les déclarations, les révisions. Voilà, c'est un peu syndé comme ça aujourd'hui. Demain, ça va être complètement différent. Et les collaborateurs, aujourd'hui les clients, on les reçoit un an plus tard, après leur bilan. On a le 31 décembre, là on met, on reçoit les rendez-vous, bilan. Assez classique. ça apporte de la valeur mais ça dépend de l'expert comptable de ses spécialisations mais le collab en fait il est pas vraiment dans la boucle donc il y a un vrai problème aussi là dessus de valorisation et donc comment on va faire demain pour faire des points mensuels trimestriels avec les clients, c'est pas l'expert comptable qui va pouvoir se libérer pour tous ses clients faire des points mensuels et trimestriels et puis il n'y a pas plus vocation parce que l'expert voit tout le temps les clients que l'expert les voit parce qu'il y a des problèmes, des soucis c'est hyper important et il y a une vraie valeur ajoutée à l'expert mais les collaborateurs ont aussi énormément de valeur à ajouter, à apporter. Alors il va falloir les former, les transformer, les faire évoluer. Et c'est important de dire aussi que ça ne peut pas se faire sans eux et qu'il faut faire des groupes de travail, de projets dans les cabinets pour dire par exemple, on a notre process client qui est comme ça aujourd'hui. Comment on le transforme ? en ayant vraiment une vision parcours client, pour que ce soit plus fluide pour le client, parce qu'on est d'abord là à son service, en profiter pour supprimer les irritants, parce qu'on a énormément d'irritants entre client et collab, et comment faire dans tout cela, pour que le collab puisse évoluer, s'épanouir, par rapport à la vision qu'on a de demain.

  • Speaker #1

    écoute masterclass en tout cas je pense que le message il est bien passé on arrive déjà à la fin de cet épisode mon cher Mathieu qui est passé vite ouais j'ai pas vu passer le temps et il y a tellement de choses à dire ouais on se laisse on se laisse le droit de faire une V2 un peu plus tard avec plaisir est-ce que t'aurais un dernier message à faire passer qui pourrait être aussi intéressant pour tous ceux qui nous regardent soit des professionnels des étudiants pour clôturer cet épisode

  • Speaker #0

    Je dirais que la génération d'avant nous a exercé le métier, avait une vraie passion et a fait énormément de bien pour le métier. Aujourd'hui, on a une profession qui se transforme radicalement. La génération d'avant nous, c'est un peu comme les médecins. Le parallèle avec les médecins est beau. Les médecins de famille travaillaient jour et nuit sans cesse. Les experts comptables c'est pareil pour un certain nombre d'entre eux Aujourd'hui on a une génération Je vais pas dire qu'ils veulent profiter de la vie parce que c'est pas ça Mais on recherche une qualité de vie La famille c'est important Le travail aussi Et on est énormément à se donner à fond. Moi, je travaille beaucoup et je me dis, voilà, travailler 50, 60 heures, pas de souci. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Et donc, je pense que le message, c'est vraiment de laisser les collaborateurs, les mémorialistes, aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. Et en fait, s'ils sont heureux dans leur vie de famille, Peuvent y passer du temps, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    je pense que c'est super vertueux de laisser cet équilibre et cette justesse qui permettra aussi à chaque personne d'être bien dans sa tête bien dans sa tête c'est aussi apporter du bien chez soi et du bien chez soi c'est du bien au travail donc c'est un espèce de cercle vertueux merci beaucoup Mathieu d'avoir participé à cet épisode du podcast Ligue des chiffres je mettrai ton profil LinkedIn en description de cet épisode merci beaucoup en tout cas merci à toi j'ai été ravi Merci à tous d'avoir participé à cet épisode. C'était un grand plaisir pour moi. Si aussi, vous, vous avez kiffé, n'hésitez pas à me le faire savoir en mettant un commentaire, les likes, les 5 étoiles sur les plateformes de podcast. Parce qu'à la fois, c'est bon pour le référencement, mais aussi, ça me fait plaisir parce que ça montre que ça vous apporte de la valeur. Sur ce, je vous souhaite naturellement le meilleur et je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Ciao ! Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'à maintenant. Si vous êtes arrivé ici, n'hésitez pas à mettre un gros 5 étoiles pour soutenir le taf. Et si vous souhaitez aller encore plus loin avec les guides des chiffres, deux manières de le faire, la plateforme en ligne lesguidesdeschiffres.com où vous pouvez préparer le DCG et le DSTG à distance. Ou si vous êtes étudiant en DCG ou aspirant à le devenir, vous avez un guide qui a été écrit aux éditions du Nôtre qui vous montre la marche la plus rapide. pour valider votre diplôme et avoir un mindset, un état d'esprit d'apprentissage extrêmement vertueux. Et si vous êtes un cabinet, n'hésitez pas à l'offrir à vos collaborateurs juniors pour les aider à valider leur diplôme, les encourager dans cette démarche. Sur ce, merci à vous et à la semaine prochaine. Au revoir.

Description

Ce garçon a 25 ans et fait preuve d'une grande maturité.


Il est Expert-Comptable Mémorialiste, Président de l'ANECS National et vient de livrer son cœur sur la profession lors de l'épisode que nous venons d'enregistrer.

Son nom : Matthieu Dintras

Il va faire ses armes dans le cabinet de son père.

Lui-même qui lui a donné l'envie de rejoindre la profession.

Son père a vécu dans son cabinet.

Une vie de labeur qu'il a particulièrement appréciée.

Oui une vie de labeur mais une vie de valeur apportée à ses clients.

Matthieu, n'imagine pas la profession comptable comme il l'a vue lorsqu'il avait 10 ans.

C'est une nouvelle ère qui s'annonce.

De la comptabilité au conseil.

Le job en cabinet est attractif.

Ce sont les conditions de travail qui le sont moins...



1. Préparez en ligne le DCG et le DSCG

Les Geeks des Chiffres est une école en ligne qui a formé à distance plus de 11000 étudiants avec des taux de réussite 2x supérieurs aux moyennes nationales. 


2. Commandez mon livre : "Mon DCG Validé"

Ce livre écrit aux éditions Dunod est le guide pour aider les étudiants (initial, alternance ou candidat libre) de DCG à valider le diplôme du 1er coup tout en travaillant moins. Pour les cabinets comptables, c'est un outil d'onboarding (un bon cadeau d'accueil) pour les jeunes recrues qui préparent le diplôme tout en étant collaborateur chez eux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Comment on anticipe l'évolution du cabinet ? Parce que si on le fait 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans plus tard, c'est trop tard. Diriger un cabinet et être associé d'un cabinet, c'est pas le même métier. C'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires alors que c'est juste le droit du travail. C'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien. Mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. On peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc si on n'est pas capable d'attirer des étudiantes dans nos métiers, demain en cabinet on ne trouvera pas de collaborateurs. Comment on les fidélise ? Parce qu'en fait s'il y a du turnover c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. C'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu. Et justement, en transformant la profession. Travailler 50, 60 heures, pas de soucis. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Laisser les collaborateurs aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. S'ils sont heureux dans leur vie de famille, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue dans un nouvel épisode du podcast Les Geeks des Chiffres. J'espère que vous avez la pêche aujourd'hui. Nouvelle invitée, nouvelle masterclass avec un jeune futur expert comptable, Mathieu Bintra. Très heureux de t'accueillir dans cet épisode, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci Nicolas de m'accueillir.

  • Speaker #1

    Alors pour te présenter rapidement, tu bosses dans un cabinet de 35 personnes. Vous avez au total un portefeuille de 1300 clients. C'est ça. Vous êtes, il y a trois experts comptables, trois mémorialistes. Toi, tu es au bord d'avoir ton diplôme d'expertise comptable. Donc, dans un an, on te le souhaite et on croise les doigts pour toi. Tu es aussi, depuis septembre 2023, président de l'ANEX, qui est une association de jeunes experts comptables. J'aimerais bien qu'on en parle parce que, vu ton jeune âge, tu as 25 ans, je pense que c'est une expérience très intéressante et inspirante pour aussi les étudiants qui nous... écoute, mais aussi les professionnels et les anciens experts comptables et moins anciens qui peuvent aussi comprendre qu'est-ce que la nouvelle génération a besoin, quels sont les moteurs qu'elle veut voir, parce que l'attractivité de la profession, c'est pas à toi que je vais apprendre ça. Il faut le travailler. Du coup, on a un vaste programme. Merci beaucoup d'être là. Je vais commencer par une première question. Qu'est-ce qui t'a déjà donné envie de devenir expert comptable ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question qui a sûrement un lien avec mon histoire.

  • Speaker #1

    Alors, raconte-nous l'histoire.

  • Speaker #0

    Puisque mon père est expert comptable, et j'hésitais jusqu'en troisième entre expert comptable ou prof d'histoire géo, parce que je suis fan de l'histoire. Je me suis amusé à faire toute la généalogie de ma famille. Enfin voilà, j'adore l'histoire. Et en fait, ce qui m'a vraiment motivé à aller sur Expertise, c'est quand j'ai fait mes stages de troisième. Et la chance, si je puis dire, que j'avais, c'est comme mon père est expert comptable, j'ai vraiment pu le suivre. On partait le matin à 6h du matin à Feltin, on se levait, on rentrait à 23h du soir, on avait une demi-heure de pause, et j'avais vraiment vu toute la journée les clients, et j'étais pas juste sur un stage de saisie entre guillemets barbant. Et puis, petit accessoirement, alors mon père travaillait beaucoup, énormément, et toujours d'ailleurs, et donc on le voyait toujours à la maison sur son ordinateur. Et je m'amusais, pour l'anecdote, il nous ramenait les vieux ordis de son cabinet, qui étaient plus utiles, et donc je m'amusais à faire des comptes bancaires fictifs sur Excel. J'avais quoi ? J'avais 10 ans, 9-10 ans. Donc voilà un peu ce qui m'a donné envie. Puis j'aime le côté rencontrer les clients, les entrepreneurs, les accompagner. Et ça, je trouve ça important, accompagner, voir qu'on est utile au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai reçu Régis Samuel, qui est le fondateur de MyUnisoft, qu'on pourrait aussi aborder cet outil technologique, et qui disait que justement, il a grandi avec un papa expert comptable. Et comme il ne le voyait pas beaucoup, il fallait qu'il aille au cabinet pour pouvoir passer du temps avec lui. C'était quoi ta vie de jeune avec un parent qui travaille aussi beaucoup ? Je pense que ça peut être aussi intéressant. Est-ce que tu le voyais avec... Ah bah mince, mon père, je ne le vois pas assez. Ou alors c'était peut-être un modèle pour toi. Comment tu le regardais toi avec tes yeux d'enfant ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on avait les deux cas. On avait ma mère qui était prof d'économie, économie sociale et familiale. Donc, en fait, on l'avait tout le temps, entre guillemets, si je puis dire. D'accord. Parce qu'elle avait les mêmes vacances scolaires que nous. Le soir, elle était tout le temps là. Elle venait nous récupérer à la maison. Donc, j'ai grandi avec une mère très présente et aimante. Papa, lui, était aussi aimant. On faisait toutes nos vacances ensemble. Mais le soir, quand il rentrait, il rentrait plutôt à 19h. et en période fiscale c'était plutôt du 20h, 20h30, 21h sans compter s'il y a une âgée et puis en fait il venait à la maison il travaillait sur son ordi jusqu'à 3-4h du matin et il passait dans notre chambre nous faire un bisou, un câlin le soir, il avait l'impression, lui, que ça suffisait 10 minutes, 5 minutes par jour, parce que aussi, son histoire fait qu'il avait un père, ils étaient journaliers, ses parents, donc c'était des esclaves, des fois, j'ai envie de dire, de la ferme, qui travaillaient beaucoup et qui n'étaient pas aimants. Donc il n'a pas eu tout cet amour que j'ai pu avoir non plus. Lui il avait l'impression que c'était suffisant, mais nous on a quand même eu un manque. Quand je dis nous, c'est mes soeurs et moi, puisque j'ai trois soeurs. Forcément à un moment ça pète et quand on lui dit c'est compliqué à l'entendre. mais voilà après il a été là quand même je peux pas dire qu'il a pas été là et on aimerait envie on aurait eu envie de plus l'avoir donc ça me fait aussi pour moi un modèle sur lequel ne pas être en termes d'extrême on a une tendance dans la famille à être hyper actif c'est pas forcément facile de se mettre des limites moi j'ai toujours dit alors on verra si j'y arrive et que ma limite ce serait ma femme qui me la mettrait

  • Speaker #1

    il y a un moment c'est une bonne limite c'est difficile de de pas de se la mettre tout seul et puis forcément ça a des impacts sur le couple aussi enfin voilà exactement mais c'est hyper marrant parce que enfin c'est pas marrant ce que je dis mais c'est vraiment c'est hyper j'aurais envie de dire c'est presque copier-coller avec cette histoire que j'avais entendu de Régis tu vois j'invite vraiment tout le monde à aller regarder cet épisode avec Régis Samuel il est hyper intéressant et tu vois du coup ça façonne aussi un peu ta manière de penser ta manière de vivre et donc toi aussi tu vas créer ta propre histoire en modélisant ce que t'as vécu quand t'étais plus jeune et tu vois il y a peut-être,

  • Speaker #0

    alors j'en avais pas conscience ça je pense ça fait pas trop longtemps que j'en ai conscience et aussi par rapport aux discussions que j'ai eu avec ma mère il y a peut-être eu inconsciemment l'esprit de se dire j'ai besoin de se connaître de ce que papa faisait et avec aussi une être confronté avec une réalité un peu différente de ce que j'avais envisagé. Bien sûr. En me disant, je vais être au cabinet, je vais peut-être plus le voir. Oui, oui. Et en fait, j'arrive au cabinet, je le vois 20 minutes par semaine parce qu'il a sa journée où il enchaîne les clients, rendez-vous sur rendez-vous. Alors maintenant, c'est plus parce que j'ai évolué. Mais au départ, c'était ça.

  • Speaker #1

    Très clair. Comment tu voyais le métier d'expert comptable ? Du coup, on passe sur cette partie-là. C'était quoi son quotidien ? je dirais comment lui aussi il a évolué il a appris, qu'est-ce que les entrepreneurs et les dirigeants qui viennent le voir lui ont si permis de devenir, je sais pas si c'est très clair ma question mais en fait l'idée c'est vraiment de comprendre comment toi tu l'as vu plutôt dans son évolution personnelle au contact de toutes ces personnes qu'il a rencontrées moi j'ai toujours vu Papa épanoui ouais

  • Speaker #0

    hyper actif mais fou de son travail un amoureux il le faisait pas parce que c'était le bagne il aimait vraiment ça et il aime toujours ça Je pense qu'il y a un côté vraiment être au service des gens. On dit qu'on est le médecin généraliste de la famille pour l'expert comptable. Il y a un côté assistant social aussi, d'une certaine manière, on se confie, on se donne complètement. Et je me souviens en stage, par exemple, d'être avec lui en rendez-vous client et les clients pleurent devant lui. Parce que c'est difficile quand on part à la retraite, qu'on se rende compte qu'on va avoir 8, 900, peut-être 1000 euros alors qu'on a travaillé toute sa vie dure. Et qu'on mérite d'avoir une retraite plus importante ? Il y a tout un accompagnement et je trouve que c'est une beauté sur ce métier, sur le côté humain, au-delà du côté qui est aussi très joli, d'accompagner l'entreprise, de la faire grandir dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, tu pointes un truc qui est hyper intéressant et je pense hyper important. C'est vrai que le dirigeant, il est dans l'opérationnel, il bosse, il a le problème avec ses clients, ses salariés, le droit, l'URSSAF, tous ces trucs qui lui cassent un peu la tête. Et tu vois, il y a cette charge mentale aussi que quand toi, tu es entrepreneur, tu vas ramener chez toi. tu peux avoir l'impression que quand tu vas voir ton expert comptable, ça peut être un peu le bureau des pleurs ou un peu l'exutoire. Donc, c'est vrai qu'il y a aussi cette dominante très pédagogique, très dans l'écoute, dans l'empathie. C'est vraiment un muscle qu'il faut développer dans cette profession.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce n'est pas toujours facile pour l'expert comptable, d'autant plus s'il est seul, qu'il exerce tout seul. Parce qu'en fait, les entrepreneurs, on est leur dirigeant unique, on est leur interlocuteur privilégié, ils ont un problème, ils nous appellent, et donc on est expert en tout, généraliste, parce qu'on est capable de répondre à un nombre de domaines qui est juste énorme. Et c'est un des rares métiers, je pense. On a autant de choses, entre la fiscale, le social, le juridique, la compta, enfin c'est très très vaste. et donc ils nous déposent tout ça les dirigeants mais nous quand on est expert comptable on est nous même dirigeant d'une entreprise alors on dit qu'on dirige un cabinet mais on a d'abord une entreprise et on a pas cet interlocuteur là pour se confier parce qu'on va pas voir peut-être des fois il faudrait d'ailleurs qu'on le fasse on va pas voir un autre expert comptable lui dire j'ai tel problème qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse et donc il y a un côté de l'expert comptable qui est seul alors peut-être que ce côté-là est un peu moins présent quand on a une plus grosse taille de cabinet mais il y a ce point je pense qui est important tu démarres ton alternance,

  • Speaker #1

    donc tu fais ton DCG en initial à l'école traditionnelle ensuite tu passes sur l'alternance en DCG que tu fais dans ce cabinet t'arrives, t'es junior à quoi ressemblent tes premiers mois ?

  • Speaker #0

    Alors mes premiers mois C'est 2019

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    septembre 2019 Et je commence le DSCG En novembre 2019 Comme c'est en octobre les examens J'arrive, je pense que je pourrais le résumer En ce que Laurence m'a dit Donc Laurence est une collaboratrice Qui me dit Mathieu je considère que tu sais tout faire Tout va bien Parce que tu sors de l'école Voilà, je te fais faire ça. Si tu ne sais pas, tu me dis. Et voilà, je t'explique. Et donc, j'apprends comme ça sur le tas, petit à petit. Parce qu'on sait très bien que quand on sort de l'école, on a de la théorie, mais de la pratique, on ne l'a pas. Donc, on apprend énormément sur le tas. J'arrive dans un cabinet très traditionnel. À l'époque, on devait être 22, 23 à peu près. OK. Traditionnel, papier 100%. Des classeurs papier, des dossiers papier comme ça. les colonnes partout alors elles ont pas encore disparu mais ça arrivera un jour ça arrive encore dans l'ADN voilà et moi complètement à part sur ce côté là numérique parce que j'écris mal et donc j'ai des aménagements pour les examens, je suis sur ordinateur depuis la 5ème donc j'ai passé brevet, bac DCG, DSCG etc sur ordinateur donc pour moi c'est impensable de faire en papier Parce que si je t'écris quelque chose en papier, il n'y a que moi qui le relis. Même mon père, qui me connaît très bien, a du mal à me relire. Ok, d'accord. Et donc, les collaborateurs, n'en parlons pas. Donc, je fais tout en numérique. Ce qui est une sacrée révolution.

  • Speaker #1

    Ah, tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Les TVA, je les imprime, mais pour faire plaisir au début. Je commence à mettre en place quelques outils quand même. Notamment, je signe expert pour la signature électronique. Parce que papa a toujours eu conscience que l'informatique était importante. mais avaient de plus en plus, et avaient de plus en plus de mal à suivre. On regarde par exemple à un congrès, alors je n'y étais pas, mais il y a 5-6 ans, il y avait autant d'éditeurs informatiques que d'assureurs. Oui, carrément. Aujourd'hui, il y a 80-90% d'éditeurs, et c'est une jungle, tout le monde s'y perd. Et donc j'arrive dans ce contexte-là, où papa me dit, regarde ça, la signature électronique, c'est peut-être intéressant, regarde. Et donc je me débrouille, je le mets en place. Pareil un an plus tard pour la facture électronique avec JeFacture.com Je regarde, je fais mon mémoire dessus, je le mets en place C'était un peu tout dans cette logique Et je suis souvent sur une manière d'apprendre Je teste, je vois ce qui marche, ce qui marche pas Alors ça fait des erreurs forcément Mais ça permet d'aller plus loin Et donc c'est intéressant Et puis vient, quelques mois après mon entrée, le Covid Donc bascule assez énorme dans un cabinet où on doit complètement s'arrêter. être à distance alors qu'en fait, on est 100% papier. Alors, dans notre malheur, si je puis dire, parce qu'il y a eu un certain nombre de choses négatives, mais il y a eu du positif, on avait un peu anticipé au niveau du cabinet ce qu'on avait senti venir, le fait qu'il y allait avoir... Alors, on ne l'appelait pas forcément un confinement, mais qu'on aurait des restrictions qui nous empêchent d'aller au cabinet. Et donc, une semaine avant que Macron nous l'annonce, on avait déjà appelé notre éditeur. Alors, on était chez Agiris à l'époque. pour voir comment on pouvait faire s'il y avait besoin de prendre la main à distance et donc on avait mis en place ce qu'il fallait et donc c'est annoncé le jeudi ou le vendredi je sais plus et le lundi quand on arrivait au cabinet on appuyait en fait sur un bouton les collabs partent avec leur dossier et ça a pas été la panique générale ce Covid a eu énormément de positifs puisque il y a des gens je sais plus exactement mais qui disent que ça a accéléré de 5, 6, 7 ans toute la société en fait en termes de développement numérique parce que personne n'était prêt personne pensait même un mois avant qu'on serait capable de manière généralisée d'avoir un système aussi développé sur du numérique et de s'adapter comme on s'est adapté. Et donc, pour moi, c'était le bonheur. Parce qu'étant à la maison, plus besoin d'imprimer. On faisait tout en numérique. Et donc, le Covid revient, les déclarations de TVA, c'était fini. Je n'imprimais plus rien. Et donc là, ça a encore boosté encore plus la partie rentrée dans le digital.

  • Speaker #1

    Très clair. Donc, tu fais ces années en alternance. Donc là, je comprends bien la logique de ta progression pédagogique et aussi, personnellement plutôt, tes compétences. Et je comprends bien ton appétence sur le digital. J'ai quand même une question, c'est que toi tu rentres dans le cabinet de ton père, c'est quoi la relation avec lui à ce moment-là ? Souvent on a tendance à dire que ceux qui sont de la famille, on a tendance à être un peu plus dur avec eux. C'est quoi la relation que toi tu as dans ce contexte professionnel ? Est-ce qu'eux aussi ils te donnent des objectifs à atteindre ? C'est quoi un peu la vision et comment toi tu as évolué au sein du cabinet ?

  • Speaker #0

    Alors moi je rentre au cabinet, ils me traitent comme un collaborateur lambda. C'est pas parce que je suis son fils. qui va m'avantager. Même si certains au cabinet peuvent penser que ça. Alors quand on le connaît, on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il a toujours été plus dur avec nous. Il faut des super notes, il faut des super trucs. Une anecdote, quand on était petits, on avait la carmesse de la paroisse, alors que ce soit mon messeur. Il y avait pour les enfants des tickets de Tombola à vendre. C'était au concours de celui qui allait gagner le plus de tickets de Tombola et en vendre. Et nous comme on était ses enfants on n'avait pas le droit d'y participer même si on gagnait dix fois le nombre alors c'est peut-être pas dix fois mais ça devait être plutôt cinq fois parce qu'on avait partout chez les grands-parents, les voisins donc il a toujours été plus dur et aussi je pense qu'il avait besoin de, quand je proposais des choses, parce que j'ai toujours été à lui proposer énormément de choses, lui dire, il faut faire ça, si, à prendre du temps déjà, parce que historiquement, il me raconte toujours que l'expert comptable avec qui il a appris le métier, pour prendre une décision, il lui fallait 3, 4, 5 ans. Parce que c'était le cabinet classique et que... J'aurais bien aimé dire des mois. Et qu'il n'y avait pas autant de changements, en tout cas en termes de techno, il y a 20 ans. Lui, il dit, quand je décide en un an, six mois, c'est déjà énorme pour lui. Parce que ça fait une marche en avant qui est incommensurable. Mais moi... C'est hyper long. Quand on regarde, par exemple, l'IA, on regarde ChatGPT, qui est sorti il y a un an et demi à peu près. On tient un an et demi et la version d'aujourd'hui, mais c'est juste fou la différence. Carrément. Et si on n'a pas intégré... Alors, ChatGPT, on pourrait faire le parallèle avec énormément de technologies. on est à la ramasse et on prend du retard. Et donc, c'est important d'être capable de tester les nouvelles technologies quand elles arrivent, de tester, si on regarde sur le métier, différents nouveaux logiciels, voir ce qui se fait, pour voir comment on anticipe l'évolution du cabinet. Parce que si on le fait six mois, un an, deux ans, trois ans plus tard, c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Du coup, aujourd'hui, ton rôle dans le cabinet, c'est quoi ? Comme ça, ça permet de comprendre aussi quelle a été l'évolution. Et concrètement, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? On va en discuter un petit peu, prof. tu restes encore les mains dans l'opérationnel, mais tu as une vision peut-être un peu plus stratégique aujourd'hui. Et qu'est-ce qui a permis que justement, tu as pu prendre cette place-là au sein du cabinet ? Et on en discutait aussi en off au niveau des nouveaux jobs que vous avez intégrés dans le cabinet, Data Controller, Wellcomer, si on pourrait l'appeler un peu comme ça, mais qui pourrait avoir un autre nom. Je trouve ça hyper intéressant de voir un peu l'évolution pour que nos auditeurs puissent bien comprendre.

  • Speaker #0

    Alors, très vite, quand je suis rentré dans le cabinet, j'ai pris la place de celui qui maîtrise l'informatique. Et donc, dès qu'il y avait un problème, c'était un peu comme on l'entend souvent le jeune il aime l'informatique on lui délègue tout alors il y en a pour beaucoup c'est caricatural parce qu'ils ont pas forcément les compétences pour le coup je les ai donc c'était pas gênant du tout et j'aimais ça donc très vite je suis devenu l'informaticien à un terme du cabinet et j'ai transformé un certain nombre de choses et donc j'ai eu le poste on va dire même si j'avais autant de prod que les autres de responsable de la digitalisation, on va dire, du cabinet. Et donc, j'ai poussé un certain nombre de changements, sauf que ça posait des soucis, parce que je poussais les changements pendant 6 mois, 1 an, je disais à mon père, il faut faire ci, il faut faire ça, et puis il décidait 15 jours avant le changement, de faire le changement. Donc là, forcément, le changement n'est pas anticipé. résistance au changement forcément des collaborateurs et c'est normal parce que en 15 jours on peut pas faire le changement de manière idéale il manque toute une partie de préparation carrément j'ai mes TV à faire,

  • Speaker #1

    j'ai mon bilan j'ai j'ai d'autres qui me demandent une situation mensuelle laisse moi tranquille avec le changement quoi tu vois faut que j'y aille c'est ça,

  • Speaker #0

    c'est pendant 15 jours moi complètement sous l'eau à faire que ça enfin pas jour et nuit parce que voilà je suis un gros dormeur ah c'est bien de le préciser moi je dors beaucoup mais voilà j'y passais beaucoup de temps et donc ça a créé un certain nombre de soucis surtout que le cabinet en 2008, papa le rachète à 100% même s'il avait un associé mais qu'il ne travaillait pas dessus il y avait 8 collaborateurs aujourd'hui on est 35 au total mais le cabinet j'aime bien dire qu'il a grossi et pas grandi pourquoi ? Parce que les clients arrivés ils ne refusaient pas parce que c'est pas facile de refuser on a du business qui arrive et dire non quand ça arrive et en même temps on a une bonne réputation donc les collaborateurs ça arrive on avait pas trop de soucis de recrutement donc pourquoi dire non le problème de cela c'est que à 8 papa pas de soucis pour gérer le cabinet mais lui ce qu'il aime c'est le client c'est être dans le conseil auprès du client et donc la gestion, la stratégie, l'organisation du cabinet c'est pas son truc donc chacun fait un peu ce qu'il veut à 8 pas de soucis, mais à 35 ça cause beaucoup plus de soucis parce que les procès sont pas mis en place donc chacun fait un peu ce qu'il veut donc nécessité de mettre des choses en place et lui comme il aime pas ça alors il le verbalise pas forcément mais inconsciemment il se met dans la prod à fond et le reste il essaie de l'occulter carrément et donc le cabinet grossit et une grande diva ça crée un certain nombre de soucis et donc on s'est fait accompagner par Marie Audette qui est coach de dirigeant et qui est spécialisée dans la transition et le changement des organisations Elle a accompagné notamment des ordres d'architecte, donc pas mal de choses hyper intéressantes. Et pour voir en fait qu'est-ce qu'on pouvait faire, parce que papa, il y a des nuits ces derniers mois où il ne dormait quasiment plus, c'était très compliqué pour lui. Parce que forcément, en s'attrottant, il voyait bien qu'il y avait plein de soucis dans le cabinet. Alors ça ne veut pas dire que c'est tout réglé aujourd'hui, parce qu'il faut du temps pour tout transformer. Et du coup, on a été accompagné, on nous a... Alors tous les experts comptables du cabinet, donc il y en a trois plus moi, comme j'étais déjà dans la direction, et qu'on décidait entre guillemets tous les quatre ensemble, même si à la fin, comme papa, c'est lui qui possède le cabinet, c'est lui qui tranche au final. on s'est fait accompagner, on a fait des tests, notamment des profils strong, où en gros, on nous a posé quasiment 300 questions pour voir un peu comment on fonctionne chacun. Le but de ça, c'était de nous mettre à la bonne place. Parce qu'on peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Diriger un cabinet, être associé d'un cabinet, ce n'est pas le même métier. Et donc, on a été accompagnés et on s'est rendu compte qu'un certain nombre de personnes n'étaient pas forcément à la bonne place. et que lui notamment, à 35, il n'était plus capable de gérer un cabinet.

  • Speaker #1

    Je trouve que, alors ça pour moi c'est une masterclass, et ça je pense que c'est vraiment un message à faire passer. Je vois bien, nous avec l'école en ligne et les guilles des chiffres, et bon je te poserai aussi la question un petit peu après, souvent dans les cabinets on va reprocher des problèmes de management, alors je ne dis pas que c'est le cas chez vous, mais en tout cas c'est les échos que moi je entends tout le temps. Problèmes de management, problèmes de vision, problèmes de structuration, d'outils, on est mal équipé, etc. et je trouve que d'avoir cette démarche proactive de se dire bah en fait c'est bien de pouvoir comprendre comment chaque personne fonctionne et quelle est sa valeur sa zone de génie en fait en réalité et c'est vrai que d'être expert dans la prod c'est une compétence mais être expert dans la prod c'est pas être expert dans une vision, dans une structuration porter un projet, embarquer les gens, chacun a son rôle et je lisais un bouquin qui s'appelle piloter une équipe gagnante, je crois. C'était un truc comme ça de Harvard Business Review. C'était un bouquin hors série, une masterclass, le truc. Et en fait, c'est vrai que quand tu vas mixer un peu les couleurs de chaque personne, tu vois, toi, tu le disais, il y a des gens, ils seront plus en train, ils seront plus influents, ils seront plus dans le commerce, ils seront plus dans la méthode. Mais c'est bien que chaque personne du COMEX, en tout cas de l'équipe dirigeante, puisse à la fois se comprendre. parler dans le bon canal de communication de l'autre personne et ne pas dire quand il fait un travail c'est bâclé quoi alors que lui il est pas comme ça donc je trouve ça vraiment vertueux et ça a été assez intéressant c'est que à 8 ça roule mais à partir de 8 ou à partir de 10 c'est plus mon rôle, je suis plus dans le rôle je dois passer le flambeau à quelqu'un d'autre ou lui il va réussir à faire de 10 à 100 ou de 10 à 50 passer l'échelle c'est pas forcément facile mettre en place les process surtout quand

  • Speaker #0

    on n'est pas forcément dans l'esprit et dans le profil de mettre ça.

  • Speaker #1

    Carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, avec ces profils, on les a débriefés avec MarioDate qui nous accompagnait. Et puis on s'est rendu compte qu'il y avait besoin d'ajuster, que certains avaient besoin de plus de sécurité. D'autres n'étaient pas à leur place et avaient besoin de diriger le cabinet, etc. Et donc, on a fait tout un organigramme aussi pour clarifier, parce que les collables le voient bien, quand le dirigeant ne va pas. c'est un peu toute l'organisation qui va pas carrément parce que les collabs même s'ils font leur travail voilà qu'ils se plaisent dans ce qu'ils font et bien ça crée un certain mal-être donc il y avait besoin de réajuster et la question de l'ajustement et donc on a créé un un codire entre mon père et moi et donc là aujourd'hui je suis cadre dirigeant du cabinet donc on gère toute la partie stratégie du cabinet Parce que légalement, je ne peux pas être gérant de cabinet comme je ne suis pas encore diplômé.

  • Speaker #1

    Bientôt, en mai 2025.

  • Speaker #0

    Exactement. Je croise les doigts. Je croise les doigts pour qu'en mai 2025, quand je passe le diplôme, je l'ai. Et donc, à partir du moment où je serai diplômé, je deviendrai gérant du cabinet. Et donc, en fait, moi, aujourd'hui, mon métier... Alors, j'ai un peu de dossier parce qu'il faut quand même que je garde la technique. Carrément. On ne peut pas... être dans le parcours d'expertise comptable pour devenir expert comptable derrière et ne pas faire d'expertise comptable.

  • Speaker #1

    C'est dommage.

  • Speaker #0

    Ce serait un peu embêtant. Et donc, j'ai gardé une dizaine de dossiers à peu près. Mais 90% de mon temps, c'est la direction, la gestion du cabinet avec l'objectif de passer le cabinet de l'ère de la compta à l'ère du conseil.

  • Speaker #1

    Parfait. Écoute, c'est une très bonne transition pour moi. J'aimerais qu'on aborde cette expérience que tu as aujourd'hui à la présidence de l'annexe pour qu'on puisse comprendre ce qui t'a amené jusqu'à cette position. Et justement, toi, quelle est ta lecture du marché actuel et comment... Tu pressens ce qui va se passer demain et justement, comment on va faire pour passer de la compta au conseil ? Ça va faire plein de questions. Commençons déjà par la première brique, présidence. Comment tu es arrivé à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    Alors d'abord, l'annexe, parce que peut-être que tout le monde ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on puisse expliquer un peu c'est quoi l'association.

  • Speaker #0

    Donc l'annexe, c'est l'association nationale des experts comptables stagiaires historiquement. Alors maintenant, on nous appelle des mémorialistes. Donc c'est des mémorialistes et commissaires aux comptes stagiaires et des étudiants, c'est très important et j'y tiens, en comptabilité supérieure. Historiquement, l'ASSO est axé sur le diplôme du DEC, mais on s'ouvre énormément aux étudiants. Pourquoi ? Parce que les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc, si on n'est pas capable d'attirer des étudiants dans nos métiers, demain en cabinet, on ne trouvera pas de collaborateurs. Donc, c'est important. Et on ouvre grand les portes, c'est important de le dire, aux étudiants dans notre association. À Nex, on a trois métiers. Aider, informer, représenter. aider à obtenir son diplôme, DEC et maintenant encore plus DSTG, même certaines sections aident pour le DCG. Ça va être des actions de révision, notamment. Informer, on a un certain nombre, on a une dizaine de partenaires où on informe sur des thèmes d'actualité, des thèmes qu'on ne voit pas forcément dans le cursus. Ça peut être sur la retraite, sur la banque, sur la valorisation des cabinets. On a des partenaires techno, je pense à Time par exemple, qui vont venir présenter l'IA, des choses comme ça. Et puis on a la partie représentation qui est auprès de l'Ordre et de la compagnie, parce qu'on est partie expertise comptable mais commissariat au compte. C'est un seul diplôme qui mène à ces deux métiers, même si on n'est pas obligé d'exercer les deux. Et donc je rencontre régulièrement le président de la compagnie, le président de l'Ordre, pour échanger, refaire remonter tout ce qui va, tout ce qui ne va pas aussi. pour qu'on puisse améliorer de manière globale la profession. Et il y a ce niveau de représentation au niveau national, parce qu'on a deux organisations, une au niveau national et une en local, et aussi en local, sur la représentation, même si c'est quand même plus le national qui s'en occupe. Pour faire simple sur la distinction, alors on est encore en ancienne région, et donc il y a des sections locales qui organisent vraiment les événements concrets pour les adhérents. prévision réunion partenaire au niveau national il faut plus nous voir comme un support et donc on va négocier avec les partenaires les réunions partenaires, voir ce qui s'est bien passé moins bien passé pour pouvoir toujours les améliorer et avoir une vraie qualité à l'annexe on aime bien dire qu'il y a un savoir-faire et qu'il faut le faire savoir et puis on est aussi là en support sur la partie représentation, faire remonter et moi mon dada et c'est aussi pour ça que je me suis engagé à la présidence c'est le numérique et la transformation de la profession et donc si je m'y suis engagé c'est pour ça mais avant d'y revenir peut-être mon parcours comme c'était dans la question donc bon j'ai fait DCG DSCG, une fois que j'ai eu mon DSCG le président de l'époque Lucas, donc de l'annexe Limousin on commence forcément en région on commence pas en président national directement tu m'étonnes m'appelle et me demande si je veux bien rentrer dans le bureau de l'annexe alors il faut savoir que l'annexe je connais sans connaître depuis petit Parce que comme mon père est expert comptable, il y est passé par l'annexe. Et d'ailleurs c'est drôle, j'ai retrouvé dans les archives qu'il avait été président limousin et j'ai trouvé une photo de lui en 97, par hasard c'était très drôle. Donc je connaissais mais je ne mettais pas grand-chose derrière. J'avais fait une action de révision pour le DSTG, j'avais révisé la compta. Mais c'était tout. Donc je rentre au bureau en me disant, pourquoi pas, je vais regarder ce qui se fait. Et en fait, il se trouve qu'il n'y avait personne pour prendre la présidence. Et qui dit pas de président régional dit section sommeil et donc plus rien. Ce qui est embêtant quand même. Surtout que Lucas avait quand même remonté la section. Avant, il y avait eu, mais je ne vais pas dire que ça a vivoté parce que ce n'est pas totalement vrai, mais il a vraiment remonté en niveau. C'était dommage de perdre tout ce qui avait été fait. Et j'avais l'idée dans un ou deux ans plus tard de prendre la présidence Limousin. Mais je me disais, je vais regarder pendant un an. Si la sélection était en sommeil, je n'aurais rien vu. Donc, j'ai accepté de prendre la présidence. Et donc là, je prends la présidence en janvier 2022. En juillet 2022, Jean Pascal, le président de l'époque et mon prédécesseur, donc président national, m'appelle pour savoir si j'ai envie de rentrer au bureau national. Donc je lui réponds positivement. Anecdote assez drôle de l'époque, donc j'en parle à mes parents, et mon père me dit, fais attention, tu vas devenir président national de l'annexe. Alors chose très drôle, parce que déjà, lui, il ne l'avait pas forcément vu, et moi, j'ai répondu à papa, jamais de la vie, je n'ai pas que ça à faire. Avec le recul.

  • Speaker #1

    Il avait raison.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc en septembre 2023, je rentre au bureau national en tant que membre actif. Quand on est membre actif, alors on a chacun un ou deux projets qu'on mène. On va une fois par mois au bureau national à Paris. On se retrouve une fois par mois pour évoquer tous les sujets de l'annexe qu'il y a besoin de faire avancer. Plus on est référent de deux ou trois sections. Ça veut dire qu'on est d'une section locale et c'est vraiment notre rôle de support. agrandir, la conseiller dans ce qu'elle fait, pour que ça réponde au mieux aux besoins des adhérents, et surtout que le président est quelqu'un pour qui se confier pour les difficultés, ce qui va, ce qui ne va pas. C'est toujours bien d'avoir un œil extérieur, parce que c'est un peu comme l'expert comptable, quand on est dans la prod, la tête dans le guidon, c'est difficile de voir ce qui manque, ce qui ne manque pas, ce qu'il faudrait faire en plus. Donc c'est un peu ça l'idée du référent.

  • Speaker #1

    les projets à mener est-ce que tu pourrais te donner un exemple qui a été fait ?

  • Speaker #0

    il y a plein de types de projets, il y a par exemple le projet étudiant pour voir qu'est-ce qu'on fait pour les étudiants il y a ce qu'on appelle la pyramide des âges, c'est le fait de pour aider les régions à anticiper leur renouvellement, de leur dire vous en fait, vous avez que des 3ème année de stage au bureau, attention parce que l'année prochaine vous n'avez plus personne il faut anticiper le renouvellement et donc de leur conseiller d'avoir l'idéal c'est d'avoir autant de première année, deuxième ou troisième année, et même d'avoir des étudiants. Une particularité quand j'étais président Limousin, et c'est d'ailleurs une particularité qui existe toujours, c'est qu'on avait, donc j'avais un bureau de 12 personnes, dont 5 étudiants. et donc pour nouvellement les faire s'investir dans la profession c'est génial parce que quand on s'investit on reste, faut pas se leurrer donc voilà un peu il y a plein de types de projets comme ça jusqu'à en fait ça m'a très vite plu l'annexe et je me rendais compte que quand on était membre actif il y a un côté où on est acteur mais beaucoup moins que si on est président et il n'y a pas ce côté on peut vraiment impacté, impulsé sur la profession pour la transformer. Ok, je vois. Et comme j'ai ça, j'aime ça, ça me manquait. Et donc, en fait, à partir de janvier à peu près 2023, a commencé à trotter cette idée. Est-ce que je ne deviendrai pas président ? Par voie de conséquence, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Alors que je n'y pensais pas du tout au départ.

  • Speaker #1

    Mais du coup, comment on devient président ? Est-ce qu'on propose un projet ? qui vote pour nous pour qu'on puisse un peu comprendre comment on arrive à cette place une fois qu'on a cette place, qu'est-ce qu'on doit faire justement pour bien faire le boulot tu vois et il y en a du boulot,

  • Speaker #0

    je peux te le dire en fait donc il y a eu beaucoup de discussions et j'aime bien dire que je pense qu'il manque une discussion, je ne vais pas à la pause de présidence. Pourquoi ? Parce qu'on ne décide pas du jour au lendemain d'avoir envie d'y aller. C'est des discussions, il faut que ça mature, parce que ça a quand même un engagement qui est important, ça a un impact sur la vie de famille, si on a une famille. Donc ce n'est pas un engagement qu'on prend à la légère, qu'on décide deux ou trois jours avant. Et donc beaucoup d'échanges et je pense notamment à Nicolas, qui était vice-président à l'époque, qui a été très longtemps à l'annexe, avec qui on a beaucoup échangé et qui me dit parle-en à Jean-Pascal qui m'a permis aussi de maturer tout ça. Et donc, on était trois restés du bureau précédent. Ce sont des mandatures d'un an, renouvelables une fois. En fait, c'est des mandatures de deux ans. Et on a un groupe qui ne change quasiment pas pendant deux ans. Il y a toujours une ou deux entrées, on est dix. Mais voilà, ça reste à peu près les mêmes. Et donc, on a été trois. à continuer, Alexandre et Nathan, en plus de moi. Et donc, on a commencé à appeler des gens, alors des élus régionaux. Et on rentre au bureau national comme ça, soit parce qu'on nous appelle, soit parce qu'on nous demande d'y rentrer, parce qu'on a des projets pour l'association. Et donc, on a appelé, on était dix au final, un certain nombre de personnes qui sont aujourd'hui avec moi au bureau national. et c'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien et donc si on peut pas déléguer à nos vice-présidents aux membres actifs on est mort et on se crame et rien n'avance et je pense que plus les gens sont investis dans le membre du bureau, plus l'équipe est soudée, plus la mandature va être fructueuse. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut voir du président national, parce qu'on voit quand même plus le président national, c'est parce que derrière, il y a plein de gens dans l'ombre qui travaillent. Je disais, il y avait les membres du bureau, mais on a aussi des permanents. C'est pareil, si je n'ai pas de permanents, je ne fais rien. Ils font vraiment vivre nos associations. Et donc, on a ce groupe qui commence à se constituer. et on se réunit 3-4 fois pour créer un projet. Et donc, on se fait des matrices à se dire, OK, quelle est notre vision de l'annexe dans 3-5 ans ? Et ce qui en découle, c'est le projet, en fait. On voit là où on veut aller, on fait la liste des projets qui en découlent, qui est-ce qui veut faire tel projet, et c'est de là que les postes aussi sortent. Parce qu'au départ, on travaille sur un projet, pas sur qui va avoir quel poste. et selon ce que les gens ont envie de faire, leur appétence, leur motivation, c'est aussi comme ça que les différents postes sont choisis. Et donc, on construit comme ça son projet. On arrive à notre CN, le Conseil National. Alors, on a deux conseils nationaux par an à l'annexe. ce sont des sortes d'AG qui réunissent tous les présidents nationaux. Alors dans les faits, il y a trois personnes de chaque section qui peuvent venir, ce qui est vachement bien pour la dynamique et les échanges d'idées, parce qu'en fait, toutes les sections échangent entre elles, on voit ce qui se fait de bien dans telle section, etc. Et on prend des idées. Et donc, il y en a une qui est toujours après le congrès de l'ordre, et après le congrès de l'ordre, le week-end qui suit, on renouvelle ou on élit un nouveau président. Et donc j'ai été élu comme ça, le 30 septembre 2023, au poste de président. Alors c'est chaque président qui a une voix, il y a une voix par section, peu importe le nombre d'adhérents. et on élit une équipe, et l'équipe élit les postes au sein du bureau. Et pour représenter un peu ce qu'est l'association, on a 2500, 2700 adhérents à peu près, donc c'est quand même une belle association, avec pas mal d'étudiants.

  • Speaker #1

    c'est quoi ton émotion le jour où t'es élu qu'est-ce que tu vis à l'intérieur de toi-même parce que y'a ce que ça représente mais ce que ça représente pour l'individu en lui-même tu vois je pense que je réalise pas trop au début parce

  • Speaker #0

    qu'en fait je suis le même c'est pas parce que je suis élu que je change intérieurement après j'ai vraiment une grande joie intérieure, une vraie joie les vraies joies qu'on peut connaître quoi qui sont vraies et qui sont pas des faux euh... Et la soirée était assez drôle parce qu'on passe d'un côté, on est membre du bureau national, on voit les enjeux nationaux, à échanger avec plein de gens qui viennent nous voir, à nous dire qu'il y a si ça à faire. Et en fait, on passe d'une vision pas court-termiste, entre guillemets, mais pas loin, quand on est membre du bureau. à une vision de président, on est vraiment, alors ça se fait pas du jour au lendemain, mais très vite, au bout de 15 jours, un mois, je le sentais déjà, à se dire, en fait, je me rends compte et je m'étonne moi-même de penser à si long terme. À me dire, je pense plus à l'annexe dans deux ans, mais je le pense dans cinq, six ans. Et à me dire, par exemple, alors une des particularités de ma mandature et de ma présidence, c'est que je vais beaucoup en région. À la fin du mois de juin, j'aurai fait quasiment toutes les sections en métropole. En tout cas, il m'en manquera deux ou trois. Et donc à chaque fois que je vais en région je me dis Ah tiens un tel ça serait pas mal pour l'amener au bureau national Voir lui peut-être plus loin sur des postes potentiels Et donc voilà il y a un côté où on devient beaucoup plus à long terme et quelle vision on porte pour l'assaut mais la profession de manière plus large au moment où on tourne cet épisode on est précisément le

  • Speaker #1

    28 mai 2024 du coup ça fait octobre, novembre, décembre janvier, février, mars, avril, mai du coup juin, mai, ça fait 8 mois déjà ça passe vite qu'est-ce que ce rôle t'a appris ?

  • Speaker #0

    énormément de choses. Une petite anecdote, avant d'être élu, certains me demandaient pourquoi tu y vas ? Et à chaque fois, je répondais, parce que c'est vraiment ce que je pensais, j'y vais pour la profession, pour la transformer, pour être au service de la profession. Et on me répondait... ouais mais t'as forcément un truc perso quoi que tu veux en retirer et c'est une question qui m'a beaucoup travaillé parce que je n'arrivais pas à trouver au début alors je finissais qu'un jour deux semaines, trois semaines avant je me disais, me dire je pense que ça va m'apporter quelque chose au niveau du cabinet pour essayer de trouver un intérêt perso aussi à y aller ouais bien sûr mais c'était quand même assez flou hum Et en fait, on se rend pas compte, mais quand on est président, on est amené à côtoyer un nombre de personnes radicalement différentes. aussi bien des adhérents alors j'aime bien dire en rigolant des simples adhérents moi je suis un simple adhérent je suis adhérent avant d'être président de l'annexe et tout le monde a apporté quelque chose et donc on côtoie des adhérents, des présidents de l'ordre de la compagnie, des gens qui n'ont rien à voir dans le métier, je suis invité à des conférences sur l'IA alors pas forcément pour la donner mais pour y participer et écouter et donc je suis confronté à un nombre de sujets énormes qui me permet d'affiner ma vision et c'est intéressant on est invité par exemple dans notre rôle de représentation alors il y a l'ordre qu'on connait bien mais il y a aussi les syndicats IFEC, ECF, EPA alors qu'ils se considèrent comme un mouvement politique pas un syndicat en tant que tel et donc on est aussi invité par les syndicats alors il faut savoir que l'annexe on est apolitique, en tout cas insyndical, parce qu'on fait de la politique dans le sens, pas de la politique politicienne, mais on rend service à la cité, on participe à la vie de la profession et ça c'est noble et c'est quelque chose que j'aime beaucoup mais en termes de syndicat on est neutre. On ne va pas avantager un syndicat par rapport à l'autre. On dit ce qu'on pense parce qu'on le pense. Et donc, les syndicats nous appellent régulièrement, et il n'y a pas de souci, à aller dans leur congrès. Parfois même, je pense à Halifex, c'est la première prise de parole que j'ai faite. ils ont un salon de la transmission des cabinets. Ils m'ont invité à y aller pour savoir quelle est la vie de l'annexe sur ces sujets de transmission des cabinets. Alors, pour la petite histoire, je n'étais pas tout seul parce que il y a l'annexe qui aide à obtenir son diplôme. Et il y a le CGEC, le club des jeunes experts comptables. Là sont les diplômés qui sont là prêts. Donc, les cinq premières années, après notre inscription, on passe au CGEC. Et donc, c'est important de bien comprendre l'annexe CGEC parce qu'on est vraiment des associations sœurs qui fonctionnent beaucoup ensemble. Nos permanences, les salariés sont les mêmes. On revient d'un bureau national ensemble. On a des bureaux communs pour vraiment avoir ce côté association sœur, faire avancer la... profession ensemble. Et donc, régulièrement, et Wahib, le président, je l'ai très souvent au téléphone, on discute régulièrement pour faire avancer nos deux associations. Et le rôle de président, c'est un rôle spécifique, très pris par le côté représentation. C'est quand même ma plus grande partie. Quand j'ai appelé les syndicats présidents la semaine de mon élection, j'ai eu Cécile de Saint-Michel au téléphone et je leur ai demandé à tous Qu'est-ce qu'ils attendaient de moi ? et est-ce qu'ils avaient des conseils à me donner et j'ai beaucoup aimé ce que Cécile m'a dit alors je la connaissais pas du tout j'avais vu une fois ou deux elle m'a dit tu es là peu importe André tu es là pour représenter les jeunes et pour porter la parole et donc j'aime bien dire que le rôle du président c'est ça c'est être là pour porter la parole et c'est aussi pour ça que je vais beaucoup en région parce que comment porter la parole de nos adhérents, si je ne les connais pas et que je reste entre guillemets à Paris, dans ma tour d'ivoire si je puis dire, même si ce n'est pas une tour d'ivoire, pour les représenter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, la transition, elle est vraiment parfaite. Du coup, qu'est-ce qu'ils racontent le terrain ? De la profession. Ces jeunes, si ce sont des adhérents, ça veut dire qu'ils sont dans la phase étudiants, mémorialistes.

  • Speaker #0

    On a et des étudiants et des mémorialistes. Donc...

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais faire passer un message. Nous, chez les Geeks des Chiffres, ça fait depuis 2020, maintenant, il y a plus de 11 500 ou presque 12 000 personnes qui sont passées sur la plateforme. On forme les DCG, DSCG. Et puis, on a aussi pas mal de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux. Et j'en entends des choses. Et j'aimerais aussi qu'une instance représentative aussi puisse porter le message des gens qui sont sur le terrain. Je te laisserai vraiment la parole parce que là j'ai vraiment envie de sensibiliser peut-être un peu les réfractaires ou les gens qui ne voient pas la réalité en face Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi je pense qu'il y a deux gros problèmes et que j'entends mais tout le temps 1. On n'est pas bien dans notre cabinet. Il y a un problème de management énorme. c'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires, alors que c'est juste le droit du travail. Et je trouve ça fou, il y a des cabinets qui mettent en valeur, qui payent les heures sup. Alors que c'est juste le droit du travail et dans la profession, payer les heures sup, ça devient un argument entre guillemets de vente pour venir dans son cabinet. Plutôt que de développer la marque employeur et la qualité de vie au travail, c'est un argument de vente. C'est quand même fou. Et puis, il y a le côté, non seulement on ne nous paye pas les heures sup, mais quand on part, je ne citerai pas de cabinet, mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. C'est quand même juste fou. Et moi, j'en ai même dans mon bureau, au niveau national, j'en ai deux à qui je pense particulièrement, qui commencent à 7 ou 8h du matin jusqu'à 20h, 21h le soir. C'est juste pas possible de continuer comme ça. Comment on veut ? On entend partout qu'il y a un problème d'attractivité. Moi, je pense que la profession est attractive. On change tout le temps de ce qu'on fait. Le métier est passionnant. Le problème, ce n'est pas l'attractivité, c'est comment on gère les collaborateurs et surtout, comment on les fidélise. Parce qu'en fait, s'il y a du turnover, c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. Donc, il y a cette première grosse remontée qu'on entend partout avec la chose importante, c'est pourquoi on en est arrivé là. Parce qu'il y a des générations et des générations d'experts comptables qui ont fait ça. Et donc, l'expert comptable était diplômé et reproduisait ce qu'il avait vu. Et donc, j'ai aussi un message à faire passer aux jeunes diplômés. c'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu et justement en transformant la profession. Moi, je crois beaucoup et j'aime beaucoup ça, la technique du petit pas. C'est dire, qu'est-ce que je peux faire aujourd'hui, très facile, pour améliorer quelque chose ?

  • Speaker #1

    et donc je fais un petit pas à pas après pas et on se rend compte qu'à la fin tout est transformé ce qui est fort dans l'échange qu'on a je sais pas ça fait combien de temps qu'on discute à mon avis ça fait peut-être je sais rien, j'avais mis mon chronomètre ça doit faire peut-être 45 minutes une heure qu'on est en train de discuter en ce moment et là je sens que le cœur il est sorti tu vois et en fait c'est pas des blagues et moi je partage exactement ton point de vue souvent on critique pas le travail en cabinet on critique souvent les conditions de travail en cabinet c'est pas tout à fait la même chose ça veut dire que généralement quand les gens ils sont au cabinet ils aiment ce qu'ils font Pour la simple et bonne raison, c'est comme tu l'as dit, tu t'ennuies pas, tu fais ça, t'as ça, t'as ça, t'as ça, t'as mille problèmes à gérer. Toujours des trucs intellectuels qui sont différents. T'apprends toute la journée. toute la vie, je pense que on finit jamais d'apprendre dans cette industrie.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Mais les conditions de travail, c'est vraiment celles-là qu'il faut réformer. Et merci de partager ça. Et donc, je voulais que toi, tu puisses aussi avoir ton propre rôle du terrain. Mais du coup, comment tu vois les choses maintenant ? On a identifié déjà ces deux pans, ces deux problèmes, à la fois la qualité du management, mais aussi la qualité des conditions de travail.

  • Speaker #0

    Alors peut-être, il y a un deuxième gros problème qu'on entend beaucoup. C'est l'évolution des cabinets. combien de cabinets sont comme ceux où j'étais et où je suis toujours, à être beaucoup papier, et même beaucoup trop, et à ne pas anticiper, prendre l'évolution. Et combien j'en entends qui sont sur des vieux logiciels, par exemple, et les experts comptables ne regardent même pas à bouger. Combien n'anticipent pas la facture électronique, pour ne citer que cet enjeu qui est juste énorme et qui va être un boom pour la profession, incroyable. Et j'entends beaucoup de mémorialistes, principalement des mémorialistes plutôt que des étudiants sur cette remontée, me dire, en fait, moi, je ne peux rien faire dans le cabinet. L'expert comptable ne veut pas évoluer. Et donc, quand l'expert comptable ne veut pas évoluer, eh bien, on ne peut rien faire. Et donc, s'il y a un message pour les experts comptables, je pense que ça peut être de leur dire, laissez vos mémorialistes prendre la main sur la partie technologique. Laissez-les gratter. Laissez-les même se tromper. C'est bon, c'est simple, se tromper. Pour transformer votre cabinet et le faire grandir. Et on en a plein qui sont... J'ai envie de dire désespéré, c'est peut-être pas le mot exact, mais c'est cet ordre d'idées. Parce qu'en fait, il y en a un gros tiers, je pense, qui ne peut rien faire. Et donc qui sont considérés comme des collabs plus plus dans leur cabinet. Alors que quand on est mémorialiste, on est là pour apprendre le métier d'expert comptable. et donc on doit être capable quand on a notre diplôme d'exercer seul le métier d'être capable de diriger un cabinet et ceux qui sont malheureusement collab++ jamais ne pourront ils n'arriveront à ça à la fin du diplôme ensuite on en a un tiers je pense qui les experts comptables leur disent par exemple la facture électronique Regarde, je pense à une personne en particulier qui est dans ma promo de deck Qui a dit sur la facture électronique, regarde ce qu'on peut faire Donc elle gratte, elle regarde, elle vient voir l'expert comptable Après en leur disant, voilà ce qu'il faut faire par rapport à ce que j'ai regardé, qui explique Et l'expert comptable dit, c'est très bien merci, on bouge pas on laisse les autres essuyer les plâtres. Et il y a toujours, malheureusement, cette mentalité dans la profession de dire on laisse les autres essuyer les plâtres. Et on ne prend pas conscience de toute la valeur que ça a, entre guillemets, d'essuyer nous-mêmes les plâtres, même si en vrai, quand on regarde, par exemple, la facture électronique, ça marche très bien. Le Mexique, par exemple, pour ne citer que ce pays, même si c'est un peu différent, il est depuis 2004, on n'essuie pas les plâtres aujourd'hui sur la facture électronique. et le dernier tiers mais je pense que je le surestime un petit peu, je pense que je suis un peu trop optimiste des fois qui a les mains et les commandes des cabinets, alors pas forcément comme moi à diriger le cabinet mais qui peuvent vraiment faire changer les choses ils grattent, ils font et ça aboutit sur du concret,

  • Speaker #1

    sur de la transformation hyper clair c'est très c'est vrai qu'il y a un problème culturel dans la profession où il y a des choses qui qui perdure. Et je ne vais pas dire que ça me fait sourire, mais en fait, à un moment donné, il va y avoir une date butoir. Et cette date butoir, celui qui l'aura anticipée, franchement, c'est parfait pour lui. Et elle, il n'y aura aucun problème. Il va se passer des choses incroyables. Mais alors là, je pense qu'il y en a qui vont vraiment se prendre une claque dans la figure.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand on pense quand même... On passe vraiment de l'ère de la compta à l'ère du conseil. Des collabs qui font depuis 25, 30 ans de la saisie, comment si on n'anticipe pas, on les fait passer en 2, 3, 6 mois à un métier, pas qu'on n'aura rien à voir parce qu'il y aura des bases qui vont servir, mais qui est complètement différent. il va falloir être plus commercial, il va falloir vraiment maîtriser les technos, il va falloir faire de la vraie analyse sur le client. Aujourd'hui, on reçoit le client. Alors généralement, il y a deux organisations dans les cabinets. L'expert comptable reçoit le client, le transfert au collab qui fait tout. Soit l'expert comptable reçoit et c'est un peu scindé, surtout sur les bigs, entre il y en a qui ne font que de la saisie. Ce qui au passage, je pense que pour l'attractivité, la fidélisation, faire que de la saisie toute la journée, c'est pas énormément fou.

  • Speaker #1

    C'est pas eu fou.

  • Speaker #0

    Et puis après, il y en a qui font les déclarations, les révisions. Voilà, c'est un peu syndé comme ça aujourd'hui. Demain, ça va être complètement différent. Et les collaborateurs, aujourd'hui les clients, on les reçoit un an plus tard, après leur bilan. On a le 31 décembre, là on met, on reçoit les rendez-vous, bilan. Assez classique. ça apporte de la valeur mais ça dépend de l'expert comptable de ses spécialisations mais le collab en fait il est pas vraiment dans la boucle donc il y a un vrai problème aussi là dessus de valorisation et donc comment on va faire demain pour faire des points mensuels trimestriels avec les clients, c'est pas l'expert comptable qui va pouvoir se libérer pour tous ses clients faire des points mensuels et trimestriels et puis il n'y a pas plus vocation parce que l'expert voit tout le temps les clients que l'expert les voit parce qu'il y a des problèmes, des soucis c'est hyper important et il y a une vraie valeur ajoutée à l'expert mais les collaborateurs ont aussi énormément de valeur à ajouter, à apporter. Alors il va falloir les former, les transformer, les faire évoluer. Et c'est important de dire aussi que ça ne peut pas se faire sans eux et qu'il faut faire des groupes de travail, de projets dans les cabinets pour dire par exemple, on a notre process client qui est comme ça aujourd'hui. Comment on le transforme ? en ayant vraiment une vision parcours client, pour que ce soit plus fluide pour le client, parce qu'on est d'abord là à son service, en profiter pour supprimer les irritants, parce qu'on a énormément d'irritants entre client et collab, et comment faire dans tout cela, pour que le collab puisse évoluer, s'épanouir, par rapport à la vision qu'on a de demain.

  • Speaker #1

    écoute masterclass en tout cas je pense que le message il est bien passé on arrive déjà à la fin de cet épisode mon cher Mathieu qui est passé vite ouais j'ai pas vu passer le temps et il y a tellement de choses à dire ouais on se laisse on se laisse le droit de faire une V2 un peu plus tard avec plaisir est-ce que t'aurais un dernier message à faire passer qui pourrait être aussi intéressant pour tous ceux qui nous regardent soit des professionnels des étudiants pour clôturer cet épisode

  • Speaker #0

    Je dirais que la génération d'avant nous a exercé le métier, avait une vraie passion et a fait énormément de bien pour le métier. Aujourd'hui, on a une profession qui se transforme radicalement. La génération d'avant nous, c'est un peu comme les médecins. Le parallèle avec les médecins est beau. Les médecins de famille travaillaient jour et nuit sans cesse. Les experts comptables c'est pareil pour un certain nombre d'entre eux Aujourd'hui on a une génération Je vais pas dire qu'ils veulent profiter de la vie parce que c'est pas ça Mais on recherche une qualité de vie La famille c'est important Le travail aussi Et on est énormément à se donner à fond. Moi, je travaille beaucoup et je me dis, voilà, travailler 50, 60 heures, pas de souci. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Et donc, je pense que le message, c'est vraiment de laisser les collaborateurs, les mémorialistes, aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. Et en fait, s'ils sont heureux dans leur vie de famille, Peuvent y passer du temps, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    je pense que c'est super vertueux de laisser cet équilibre et cette justesse qui permettra aussi à chaque personne d'être bien dans sa tête bien dans sa tête c'est aussi apporter du bien chez soi et du bien chez soi c'est du bien au travail donc c'est un espèce de cercle vertueux merci beaucoup Mathieu d'avoir participé à cet épisode du podcast Ligue des chiffres je mettrai ton profil LinkedIn en description de cet épisode merci beaucoup en tout cas merci à toi j'ai été ravi Merci à tous d'avoir participé à cet épisode. C'était un grand plaisir pour moi. Si aussi, vous, vous avez kiffé, n'hésitez pas à me le faire savoir en mettant un commentaire, les likes, les 5 étoiles sur les plateformes de podcast. Parce qu'à la fois, c'est bon pour le référencement, mais aussi, ça me fait plaisir parce que ça montre que ça vous apporte de la valeur. Sur ce, je vous souhaite naturellement le meilleur et je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Ciao ! Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'à maintenant. Si vous êtes arrivé ici, n'hésitez pas à mettre un gros 5 étoiles pour soutenir le taf. Et si vous souhaitez aller encore plus loin avec les guides des chiffres, deux manières de le faire, la plateforme en ligne lesguidesdeschiffres.com où vous pouvez préparer le DCG et le DSTG à distance. Ou si vous êtes étudiant en DCG ou aspirant à le devenir, vous avez un guide qui a été écrit aux éditions du Nôtre qui vous montre la marche la plus rapide. pour valider votre diplôme et avoir un mindset, un état d'esprit d'apprentissage extrêmement vertueux. Et si vous êtes un cabinet, n'hésitez pas à l'offrir à vos collaborateurs juniors pour les aider à valider leur diplôme, les encourager dans cette démarche. Sur ce, merci à vous et à la semaine prochaine. Au revoir.

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Description

Ce garçon a 25 ans et fait preuve d'une grande maturité.


Il est Expert-Comptable Mémorialiste, Président de l'ANECS National et vient de livrer son cœur sur la profession lors de l'épisode que nous venons d'enregistrer.

Son nom : Matthieu Dintras

Il va faire ses armes dans le cabinet de son père.

Lui-même qui lui a donné l'envie de rejoindre la profession.

Son père a vécu dans son cabinet.

Une vie de labeur qu'il a particulièrement appréciée.

Oui une vie de labeur mais une vie de valeur apportée à ses clients.

Matthieu, n'imagine pas la profession comptable comme il l'a vue lorsqu'il avait 10 ans.

C'est une nouvelle ère qui s'annonce.

De la comptabilité au conseil.

Le job en cabinet est attractif.

Ce sont les conditions de travail qui le sont moins...



1. Préparez en ligne le DCG et le DSCG

Les Geeks des Chiffres est une école en ligne qui a formé à distance plus de 11000 étudiants avec des taux de réussite 2x supérieurs aux moyennes nationales. 


2. Commandez mon livre : "Mon DCG Validé"

Ce livre écrit aux éditions Dunod est le guide pour aider les étudiants (initial, alternance ou candidat libre) de DCG à valider le diplôme du 1er coup tout en travaillant moins. Pour les cabinets comptables, c'est un outil d'onboarding (un bon cadeau d'accueil) pour les jeunes recrues qui préparent le diplôme tout en étant collaborateur chez eux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Comment on anticipe l'évolution du cabinet ? Parce que si on le fait 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans plus tard, c'est trop tard. Diriger un cabinet et être associé d'un cabinet, c'est pas le même métier. C'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires alors que c'est juste le droit du travail. C'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien. Mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. On peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc si on n'est pas capable d'attirer des étudiantes dans nos métiers, demain en cabinet on ne trouvera pas de collaborateurs. Comment on les fidélise ? Parce qu'en fait s'il y a du turnover c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. C'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu. Et justement, en transformant la profession. Travailler 50, 60 heures, pas de soucis. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Laisser les collaborateurs aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. S'ils sont heureux dans leur vie de famille, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue dans un nouvel épisode du podcast Les Geeks des Chiffres. J'espère que vous avez la pêche aujourd'hui. Nouvelle invitée, nouvelle masterclass avec un jeune futur expert comptable, Mathieu Bintra. Très heureux de t'accueillir dans cet épisode, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci Nicolas de m'accueillir.

  • Speaker #1

    Alors pour te présenter rapidement, tu bosses dans un cabinet de 35 personnes. Vous avez au total un portefeuille de 1300 clients. C'est ça. Vous êtes, il y a trois experts comptables, trois mémorialistes. Toi, tu es au bord d'avoir ton diplôme d'expertise comptable. Donc, dans un an, on te le souhaite et on croise les doigts pour toi. Tu es aussi, depuis septembre 2023, président de l'ANEX, qui est une association de jeunes experts comptables. J'aimerais bien qu'on en parle parce que, vu ton jeune âge, tu as 25 ans, je pense que c'est une expérience très intéressante et inspirante pour aussi les étudiants qui nous... écoute, mais aussi les professionnels et les anciens experts comptables et moins anciens qui peuvent aussi comprendre qu'est-ce que la nouvelle génération a besoin, quels sont les moteurs qu'elle veut voir, parce que l'attractivité de la profession, c'est pas à toi que je vais apprendre ça. Il faut le travailler. Du coup, on a un vaste programme. Merci beaucoup d'être là. Je vais commencer par une première question. Qu'est-ce qui t'a déjà donné envie de devenir expert comptable ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question qui a sûrement un lien avec mon histoire.

  • Speaker #1

    Alors, raconte-nous l'histoire.

  • Speaker #0

    Puisque mon père est expert comptable, et j'hésitais jusqu'en troisième entre expert comptable ou prof d'histoire géo, parce que je suis fan de l'histoire. Je me suis amusé à faire toute la généalogie de ma famille. Enfin voilà, j'adore l'histoire. Et en fait, ce qui m'a vraiment motivé à aller sur Expertise, c'est quand j'ai fait mes stages de troisième. Et la chance, si je puis dire, que j'avais, c'est comme mon père est expert comptable, j'ai vraiment pu le suivre. On partait le matin à 6h du matin à Feltin, on se levait, on rentrait à 23h du soir, on avait une demi-heure de pause, et j'avais vraiment vu toute la journée les clients, et j'étais pas juste sur un stage de saisie entre guillemets barbant. Et puis, petit accessoirement, alors mon père travaillait beaucoup, énormément, et toujours d'ailleurs, et donc on le voyait toujours à la maison sur son ordinateur. Et je m'amusais, pour l'anecdote, il nous ramenait les vieux ordis de son cabinet, qui étaient plus utiles, et donc je m'amusais à faire des comptes bancaires fictifs sur Excel. J'avais quoi ? J'avais 10 ans, 9-10 ans. Donc voilà un peu ce qui m'a donné envie. Puis j'aime le côté rencontrer les clients, les entrepreneurs, les accompagner. Et ça, je trouve ça important, accompagner, voir qu'on est utile au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai reçu Régis Samuel, qui est le fondateur de MyUnisoft, qu'on pourrait aussi aborder cet outil technologique, et qui disait que justement, il a grandi avec un papa expert comptable. Et comme il ne le voyait pas beaucoup, il fallait qu'il aille au cabinet pour pouvoir passer du temps avec lui. C'était quoi ta vie de jeune avec un parent qui travaille aussi beaucoup ? Je pense que ça peut être aussi intéressant. Est-ce que tu le voyais avec... Ah bah mince, mon père, je ne le vois pas assez. Ou alors c'était peut-être un modèle pour toi. Comment tu le regardais toi avec tes yeux d'enfant ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on avait les deux cas. On avait ma mère qui était prof d'économie, économie sociale et familiale. Donc, en fait, on l'avait tout le temps, entre guillemets, si je puis dire. D'accord. Parce qu'elle avait les mêmes vacances scolaires que nous. Le soir, elle était tout le temps là. Elle venait nous récupérer à la maison. Donc, j'ai grandi avec une mère très présente et aimante. Papa, lui, était aussi aimant. On faisait toutes nos vacances ensemble. Mais le soir, quand il rentrait, il rentrait plutôt à 19h. et en période fiscale c'était plutôt du 20h, 20h30, 21h sans compter s'il y a une âgée et puis en fait il venait à la maison il travaillait sur son ordi jusqu'à 3-4h du matin et il passait dans notre chambre nous faire un bisou, un câlin le soir, il avait l'impression, lui, que ça suffisait 10 minutes, 5 minutes par jour, parce que aussi, son histoire fait qu'il avait un père, ils étaient journaliers, ses parents, donc c'était des esclaves, des fois, j'ai envie de dire, de la ferme, qui travaillaient beaucoup et qui n'étaient pas aimants. Donc il n'a pas eu tout cet amour que j'ai pu avoir non plus. Lui il avait l'impression que c'était suffisant, mais nous on a quand même eu un manque. Quand je dis nous, c'est mes soeurs et moi, puisque j'ai trois soeurs. Forcément à un moment ça pète et quand on lui dit c'est compliqué à l'entendre. mais voilà après il a été là quand même je peux pas dire qu'il a pas été là et on aimerait envie on aurait eu envie de plus l'avoir donc ça me fait aussi pour moi un modèle sur lequel ne pas être en termes d'extrême on a une tendance dans la famille à être hyper actif c'est pas forcément facile de se mettre des limites moi j'ai toujours dit alors on verra si j'y arrive et que ma limite ce serait ma femme qui me la mettrait

  • Speaker #1

    il y a un moment c'est une bonne limite c'est difficile de de pas de se la mettre tout seul et puis forcément ça a des impacts sur le couple aussi enfin voilà exactement mais c'est hyper marrant parce que enfin c'est pas marrant ce que je dis mais c'est vraiment c'est hyper j'aurais envie de dire c'est presque copier-coller avec cette histoire que j'avais entendu de Régis tu vois j'invite vraiment tout le monde à aller regarder cet épisode avec Régis Samuel il est hyper intéressant et tu vois du coup ça façonne aussi un peu ta manière de penser ta manière de vivre et donc toi aussi tu vas créer ta propre histoire en modélisant ce que t'as vécu quand t'étais plus jeune et tu vois il y a peut-être,

  • Speaker #0

    alors j'en avais pas conscience ça je pense ça fait pas trop longtemps que j'en ai conscience et aussi par rapport aux discussions que j'ai eu avec ma mère il y a peut-être eu inconsciemment l'esprit de se dire j'ai besoin de se connaître de ce que papa faisait et avec aussi une être confronté avec une réalité un peu différente de ce que j'avais envisagé. Bien sûr. En me disant, je vais être au cabinet, je vais peut-être plus le voir. Oui, oui. Et en fait, j'arrive au cabinet, je le vois 20 minutes par semaine parce qu'il a sa journée où il enchaîne les clients, rendez-vous sur rendez-vous. Alors maintenant, c'est plus parce que j'ai évolué. Mais au départ, c'était ça.

  • Speaker #1

    Très clair. Comment tu voyais le métier d'expert comptable ? Du coup, on passe sur cette partie-là. C'était quoi son quotidien ? je dirais comment lui aussi il a évolué il a appris, qu'est-ce que les entrepreneurs et les dirigeants qui viennent le voir lui ont si permis de devenir, je sais pas si c'est très clair ma question mais en fait l'idée c'est vraiment de comprendre comment toi tu l'as vu plutôt dans son évolution personnelle au contact de toutes ces personnes qu'il a rencontrées moi j'ai toujours vu Papa épanoui ouais

  • Speaker #0

    hyper actif mais fou de son travail un amoureux il le faisait pas parce que c'était le bagne il aimait vraiment ça et il aime toujours ça Je pense qu'il y a un côté vraiment être au service des gens. On dit qu'on est le médecin généraliste de la famille pour l'expert comptable. Il y a un côté assistant social aussi, d'une certaine manière, on se confie, on se donne complètement. Et je me souviens en stage, par exemple, d'être avec lui en rendez-vous client et les clients pleurent devant lui. Parce que c'est difficile quand on part à la retraite, qu'on se rende compte qu'on va avoir 8, 900, peut-être 1000 euros alors qu'on a travaillé toute sa vie dure. Et qu'on mérite d'avoir une retraite plus importante ? Il y a tout un accompagnement et je trouve que c'est une beauté sur ce métier, sur le côté humain, au-delà du côté qui est aussi très joli, d'accompagner l'entreprise, de la faire grandir dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, tu pointes un truc qui est hyper intéressant et je pense hyper important. C'est vrai que le dirigeant, il est dans l'opérationnel, il bosse, il a le problème avec ses clients, ses salariés, le droit, l'URSSAF, tous ces trucs qui lui cassent un peu la tête. Et tu vois, il y a cette charge mentale aussi que quand toi, tu es entrepreneur, tu vas ramener chez toi. tu peux avoir l'impression que quand tu vas voir ton expert comptable, ça peut être un peu le bureau des pleurs ou un peu l'exutoire. Donc, c'est vrai qu'il y a aussi cette dominante très pédagogique, très dans l'écoute, dans l'empathie. C'est vraiment un muscle qu'il faut développer dans cette profession.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce n'est pas toujours facile pour l'expert comptable, d'autant plus s'il est seul, qu'il exerce tout seul. Parce qu'en fait, les entrepreneurs, on est leur dirigeant unique, on est leur interlocuteur privilégié, ils ont un problème, ils nous appellent, et donc on est expert en tout, généraliste, parce qu'on est capable de répondre à un nombre de domaines qui est juste énorme. Et c'est un des rares métiers, je pense. On a autant de choses, entre la fiscale, le social, le juridique, la compta, enfin c'est très très vaste. et donc ils nous déposent tout ça les dirigeants mais nous quand on est expert comptable on est nous même dirigeant d'une entreprise alors on dit qu'on dirige un cabinet mais on a d'abord une entreprise et on a pas cet interlocuteur là pour se confier parce qu'on va pas voir peut-être des fois il faudrait d'ailleurs qu'on le fasse on va pas voir un autre expert comptable lui dire j'ai tel problème qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse et donc il y a un côté de l'expert comptable qui est seul alors peut-être que ce côté-là est un peu moins présent quand on a une plus grosse taille de cabinet mais il y a ce point je pense qui est important tu démarres ton alternance,

  • Speaker #1

    donc tu fais ton DCG en initial à l'école traditionnelle ensuite tu passes sur l'alternance en DCG que tu fais dans ce cabinet t'arrives, t'es junior à quoi ressemblent tes premiers mois ?

  • Speaker #0

    Alors mes premiers mois C'est 2019

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    septembre 2019 Et je commence le DSCG En novembre 2019 Comme c'est en octobre les examens J'arrive, je pense que je pourrais le résumer En ce que Laurence m'a dit Donc Laurence est une collaboratrice Qui me dit Mathieu je considère que tu sais tout faire Tout va bien Parce que tu sors de l'école Voilà, je te fais faire ça. Si tu ne sais pas, tu me dis. Et voilà, je t'explique. Et donc, j'apprends comme ça sur le tas, petit à petit. Parce qu'on sait très bien que quand on sort de l'école, on a de la théorie, mais de la pratique, on ne l'a pas. Donc, on apprend énormément sur le tas. J'arrive dans un cabinet très traditionnel. À l'époque, on devait être 22, 23 à peu près. OK. Traditionnel, papier 100%. Des classeurs papier, des dossiers papier comme ça. les colonnes partout alors elles ont pas encore disparu mais ça arrivera un jour ça arrive encore dans l'ADN voilà et moi complètement à part sur ce côté là numérique parce que j'écris mal et donc j'ai des aménagements pour les examens, je suis sur ordinateur depuis la 5ème donc j'ai passé brevet, bac DCG, DSCG etc sur ordinateur donc pour moi c'est impensable de faire en papier Parce que si je t'écris quelque chose en papier, il n'y a que moi qui le relis. Même mon père, qui me connaît très bien, a du mal à me relire. Ok, d'accord. Et donc, les collaborateurs, n'en parlons pas. Donc, je fais tout en numérique. Ce qui est une sacrée révolution.

  • Speaker #1

    Ah, tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Les TVA, je les imprime, mais pour faire plaisir au début. Je commence à mettre en place quelques outils quand même. Notamment, je signe expert pour la signature électronique. Parce que papa a toujours eu conscience que l'informatique était importante. mais avaient de plus en plus, et avaient de plus en plus de mal à suivre. On regarde par exemple à un congrès, alors je n'y étais pas, mais il y a 5-6 ans, il y avait autant d'éditeurs informatiques que d'assureurs. Oui, carrément. Aujourd'hui, il y a 80-90% d'éditeurs, et c'est une jungle, tout le monde s'y perd. Et donc j'arrive dans ce contexte-là, où papa me dit, regarde ça, la signature électronique, c'est peut-être intéressant, regarde. Et donc je me débrouille, je le mets en place. Pareil un an plus tard pour la facture électronique avec JeFacture.com Je regarde, je fais mon mémoire dessus, je le mets en place C'était un peu tout dans cette logique Et je suis souvent sur une manière d'apprendre Je teste, je vois ce qui marche, ce qui marche pas Alors ça fait des erreurs forcément Mais ça permet d'aller plus loin Et donc c'est intéressant Et puis vient, quelques mois après mon entrée, le Covid Donc bascule assez énorme dans un cabinet où on doit complètement s'arrêter. être à distance alors qu'en fait, on est 100% papier. Alors, dans notre malheur, si je puis dire, parce qu'il y a eu un certain nombre de choses négatives, mais il y a eu du positif, on avait un peu anticipé au niveau du cabinet ce qu'on avait senti venir, le fait qu'il y allait avoir... Alors, on ne l'appelait pas forcément un confinement, mais qu'on aurait des restrictions qui nous empêchent d'aller au cabinet. Et donc, une semaine avant que Macron nous l'annonce, on avait déjà appelé notre éditeur. Alors, on était chez Agiris à l'époque. pour voir comment on pouvait faire s'il y avait besoin de prendre la main à distance et donc on avait mis en place ce qu'il fallait et donc c'est annoncé le jeudi ou le vendredi je sais plus et le lundi quand on arrivait au cabinet on appuyait en fait sur un bouton les collabs partent avec leur dossier et ça a pas été la panique générale ce Covid a eu énormément de positifs puisque il y a des gens je sais plus exactement mais qui disent que ça a accéléré de 5, 6, 7 ans toute la société en fait en termes de développement numérique parce que personne n'était prêt personne pensait même un mois avant qu'on serait capable de manière généralisée d'avoir un système aussi développé sur du numérique et de s'adapter comme on s'est adapté. Et donc, pour moi, c'était le bonheur. Parce qu'étant à la maison, plus besoin d'imprimer. On faisait tout en numérique. Et donc, le Covid revient, les déclarations de TVA, c'était fini. Je n'imprimais plus rien. Et donc là, ça a encore boosté encore plus la partie rentrée dans le digital.

  • Speaker #1

    Très clair. Donc, tu fais ces années en alternance. Donc là, je comprends bien la logique de ta progression pédagogique et aussi, personnellement plutôt, tes compétences. Et je comprends bien ton appétence sur le digital. J'ai quand même une question, c'est que toi tu rentres dans le cabinet de ton père, c'est quoi la relation avec lui à ce moment-là ? Souvent on a tendance à dire que ceux qui sont de la famille, on a tendance à être un peu plus dur avec eux. C'est quoi la relation que toi tu as dans ce contexte professionnel ? Est-ce qu'eux aussi ils te donnent des objectifs à atteindre ? C'est quoi un peu la vision et comment toi tu as évolué au sein du cabinet ?

  • Speaker #0

    Alors moi je rentre au cabinet, ils me traitent comme un collaborateur lambda. C'est pas parce que je suis son fils. qui va m'avantager. Même si certains au cabinet peuvent penser que ça. Alors quand on le connaît, on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il a toujours été plus dur avec nous. Il faut des super notes, il faut des super trucs. Une anecdote, quand on était petits, on avait la carmesse de la paroisse, alors que ce soit mon messeur. Il y avait pour les enfants des tickets de Tombola à vendre. C'était au concours de celui qui allait gagner le plus de tickets de Tombola et en vendre. Et nous comme on était ses enfants on n'avait pas le droit d'y participer même si on gagnait dix fois le nombre alors c'est peut-être pas dix fois mais ça devait être plutôt cinq fois parce qu'on avait partout chez les grands-parents, les voisins donc il a toujours été plus dur et aussi je pense qu'il avait besoin de, quand je proposais des choses, parce que j'ai toujours été à lui proposer énormément de choses, lui dire, il faut faire ça, si, à prendre du temps déjà, parce que historiquement, il me raconte toujours que l'expert comptable avec qui il a appris le métier, pour prendre une décision, il lui fallait 3, 4, 5 ans. Parce que c'était le cabinet classique et que... J'aurais bien aimé dire des mois. Et qu'il n'y avait pas autant de changements, en tout cas en termes de techno, il y a 20 ans. Lui, il dit, quand je décide en un an, six mois, c'est déjà énorme pour lui. Parce que ça fait une marche en avant qui est incommensurable. Mais moi... C'est hyper long. Quand on regarde, par exemple, l'IA, on regarde ChatGPT, qui est sorti il y a un an et demi à peu près. On tient un an et demi et la version d'aujourd'hui, mais c'est juste fou la différence. Carrément. Et si on n'a pas intégré... Alors, ChatGPT, on pourrait faire le parallèle avec énormément de technologies. on est à la ramasse et on prend du retard. Et donc, c'est important d'être capable de tester les nouvelles technologies quand elles arrivent, de tester, si on regarde sur le métier, différents nouveaux logiciels, voir ce qui se fait, pour voir comment on anticipe l'évolution du cabinet. Parce que si on le fait six mois, un an, deux ans, trois ans plus tard, c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Du coup, aujourd'hui, ton rôle dans le cabinet, c'est quoi ? Comme ça, ça permet de comprendre aussi quelle a été l'évolution. Et concrètement, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? On va en discuter un petit peu, prof. tu restes encore les mains dans l'opérationnel, mais tu as une vision peut-être un peu plus stratégique aujourd'hui. Et qu'est-ce qui a permis que justement, tu as pu prendre cette place-là au sein du cabinet ? Et on en discutait aussi en off au niveau des nouveaux jobs que vous avez intégrés dans le cabinet, Data Controller, Wellcomer, si on pourrait l'appeler un peu comme ça, mais qui pourrait avoir un autre nom. Je trouve ça hyper intéressant de voir un peu l'évolution pour que nos auditeurs puissent bien comprendre.

  • Speaker #0

    Alors, très vite, quand je suis rentré dans le cabinet, j'ai pris la place de celui qui maîtrise l'informatique. Et donc, dès qu'il y avait un problème, c'était un peu comme on l'entend souvent le jeune il aime l'informatique on lui délègue tout alors il y en a pour beaucoup c'est caricatural parce qu'ils ont pas forcément les compétences pour le coup je les ai donc c'était pas gênant du tout et j'aimais ça donc très vite je suis devenu l'informaticien à un terme du cabinet et j'ai transformé un certain nombre de choses et donc j'ai eu le poste on va dire même si j'avais autant de prod que les autres de responsable de la digitalisation, on va dire, du cabinet. Et donc, j'ai poussé un certain nombre de changements, sauf que ça posait des soucis, parce que je poussais les changements pendant 6 mois, 1 an, je disais à mon père, il faut faire ci, il faut faire ça, et puis il décidait 15 jours avant le changement, de faire le changement. Donc là, forcément, le changement n'est pas anticipé. résistance au changement forcément des collaborateurs et c'est normal parce que en 15 jours on peut pas faire le changement de manière idéale il manque toute une partie de préparation carrément j'ai mes TV à faire,

  • Speaker #1

    j'ai mon bilan j'ai j'ai d'autres qui me demandent une situation mensuelle laisse moi tranquille avec le changement quoi tu vois faut que j'y aille c'est ça,

  • Speaker #0

    c'est pendant 15 jours moi complètement sous l'eau à faire que ça enfin pas jour et nuit parce que voilà je suis un gros dormeur ah c'est bien de le préciser moi je dors beaucoup mais voilà j'y passais beaucoup de temps et donc ça a créé un certain nombre de soucis surtout que le cabinet en 2008, papa le rachète à 100% même s'il avait un associé mais qu'il ne travaillait pas dessus il y avait 8 collaborateurs aujourd'hui on est 35 au total mais le cabinet j'aime bien dire qu'il a grossi et pas grandi pourquoi ? Parce que les clients arrivés ils ne refusaient pas parce que c'est pas facile de refuser on a du business qui arrive et dire non quand ça arrive et en même temps on a une bonne réputation donc les collaborateurs ça arrive on avait pas trop de soucis de recrutement donc pourquoi dire non le problème de cela c'est que à 8 papa pas de soucis pour gérer le cabinet mais lui ce qu'il aime c'est le client c'est être dans le conseil auprès du client et donc la gestion, la stratégie, l'organisation du cabinet c'est pas son truc donc chacun fait un peu ce qu'il veut à 8 pas de soucis, mais à 35 ça cause beaucoup plus de soucis parce que les procès sont pas mis en place donc chacun fait un peu ce qu'il veut donc nécessité de mettre des choses en place et lui comme il aime pas ça alors il le verbalise pas forcément mais inconsciemment il se met dans la prod à fond et le reste il essaie de l'occulter carrément et donc le cabinet grossit et une grande diva ça crée un certain nombre de soucis et donc on s'est fait accompagner par Marie Audette qui est coach de dirigeant et qui est spécialisée dans la transition et le changement des organisations Elle a accompagné notamment des ordres d'architecte, donc pas mal de choses hyper intéressantes. Et pour voir en fait qu'est-ce qu'on pouvait faire, parce que papa, il y a des nuits ces derniers mois où il ne dormait quasiment plus, c'était très compliqué pour lui. Parce que forcément, en s'attrottant, il voyait bien qu'il y avait plein de soucis dans le cabinet. Alors ça ne veut pas dire que c'est tout réglé aujourd'hui, parce qu'il faut du temps pour tout transformer. Et du coup, on a été accompagné, on nous a... Alors tous les experts comptables du cabinet, donc il y en a trois plus moi, comme j'étais déjà dans la direction, et qu'on décidait entre guillemets tous les quatre ensemble, même si à la fin, comme papa, c'est lui qui possède le cabinet, c'est lui qui tranche au final. on s'est fait accompagner, on a fait des tests, notamment des profils strong, où en gros, on nous a posé quasiment 300 questions pour voir un peu comment on fonctionne chacun. Le but de ça, c'était de nous mettre à la bonne place. Parce qu'on peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Diriger un cabinet, être associé d'un cabinet, ce n'est pas le même métier. Et donc, on a été accompagnés et on s'est rendu compte qu'un certain nombre de personnes n'étaient pas forcément à la bonne place. et que lui notamment, à 35, il n'était plus capable de gérer un cabinet.

  • Speaker #1

    Je trouve que, alors ça pour moi c'est une masterclass, et ça je pense que c'est vraiment un message à faire passer. Je vois bien, nous avec l'école en ligne et les guilles des chiffres, et bon je te poserai aussi la question un petit peu après, souvent dans les cabinets on va reprocher des problèmes de management, alors je ne dis pas que c'est le cas chez vous, mais en tout cas c'est les échos que moi je entends tout le temps. Problèmes de management, problèmes de vision, problèmes de structuration, d'outils, on est mal équipé, etc. et je trouve que d'avoir cette démarche proactive de se dire bah en fait c'est bien de pouvoir comprendre comment chaque personne fonctionne et quelle est sa valeur sa zone de génie en fait en réalité et c'est vrai que d'être expert dans la prod c'est une compétence mais être expert dans la prod c'est pas être expert dans une vision, dans une structuration porter un projet, embarquer les gens, chacun a son rôle et je lisais un bouquin qui s'appelle piloter une équipe gagnante, je crois. C'était un truc comme ça de Harvard Business Review. C'était un bouquin hors série, une masterclass, le truc. Et en fait, c'est vrai que quand tu vas mixer un peu les couleurs de chaque personne, tu vois, toi, tu le disais, il y a des gens, ils seront plus en train, ils seront plus influents, ils seront plus dans le commerce, ils seront plus dans la méthode. Mais c'est bien que chaque personne du COMEX, en tout cas de l'équipe dirigeante, puisse à la fois se comprendre. parler dans le bon canal de communication de l'autre personne et ne pas dire quand il fait un travail c'est bâclé quoi alors que lui il est pas comme ça donc je trouve ça vraiment vertueux et ça a été assez intéressant c'est que à 8 ça roule mais à partir de 8 ou à partir de 10 c'est plus mon rôle, je suis plus dans le rôle je dois passer le flambeau à quelqu'un d'autre ou lui il va réussir à faire de 10 à 100 ou de 10 à 50 passer l'échelle c'est pas forcément facile mettre en place les process surtout quand

  • Speaker #0

    on n'est pas forcément dans l'esprit et dans le profil de mettre ça.

  • Speaker #1

    Carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, avec ces profils, on les a débriefés avec MarioDate qui nous accompagnait. Et puis on s'est rendu compte qu'il y avait besoin d'ajuster, que certains avaient besoin de plus de sécurité. D'autres n'étaient pas à leur place et avaient besoin de diriger le cabinet, etc. Et donc, on a fait tout un organigramme aussi pour clarifier, parce que les collables le voient bien, quand le dirigeant ne va pas. c'est un peu toute l'organisation qui va pas carrément parce que les collabs même s'ils font leur travail voilà qu'ils se plaisent dans ce qu'ils font et bien ça crée un certain mal-être donc il y avait besoin de réajuster et la question de l'ajustement et donc on a créé un un codire entre mon père et moi et donc là aujourd'hui je suis cadre dirigeant du cabinet donc on gère toute la partie stratégie du cabinet Parce que légalement, je ne peux pas être gérant de cabinet comme je ne suis pas encore diplômé.

  • Speaker #1

    Bientôt, en mai 2025.

  • Speaker #0

    Exactement. Je croise les doigts. Je croise les doigts pour qu'en mai 2025, quand je passe le diplôme, je l'ai. Et donc, à partir du moment où je serai diplômé, je deviendrai gérant du cabinet. Et donc, en fait, moi, aujourd'hui, mon métier... Alors, j'ai un peu de dossier parce qu'il faut quand même que je garde la technique. Carrément. On ne peut pas... être dans le parcours d'expertise comptable pour devenir expert comptable derrière et ne pas faire d'expertise comptable.

  • Speaker #1

    C'est dommage.

  • Speaker #0

    Ce serait un peu embêtant. Et donc, j'ai gardé une dizaine de dossiers à peu près. Mais 90% de mon temps, c'est la direction, la gestion du cabinet avec l'objectif de passer le cabinet de l'ère de la compta à l'ère du conseil.

  • Speaker #1

    Parfait. Écoute, c'est une très bonne transition pour moi. J'aimerais qu'on aborde cette expérience que tu as aujourd'hui à la présidence de l'annexe pour qu'on puisse comprendre ce qui t'a amené jusqu'à cette position. Et justement, toi, quelle est ta lecture du marché actuel et comment... Tu pressens ce qui va se passer demain et justement, comment on va faire pour passer de la compta au conseil ? Ça va faire plein de questions. Commençons déjà par la première brique, présidence. Comment tu es arrivé à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    Alors d'abord, l'annexe, parce que peut-être que tout le monde ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on puisse expliquer un peu c'est quoi l'association.

  • Speaker #0

    Donc l'annexe, c'est l'association nationale des experts comptables stagiaires historiquement. Alors maintenant, on nous appelle des mémorialistes. Donc c'est des mémorialistes et commissaires aux comptes stagiaires et des étudiants, c'est très important et j'y tiens, en comptabilité supérieure. Historiquement, l'ASSO est axé sur le diplôme du DEC, mais on s'ouvre énormément aux étudiants. Pourquoi ? Parce que les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc, si on n'est pas capable d'attirer des étudiants dans nos métiers, demain en cabinet, on ne trouvera pas de collaborateurs. Donc, c'est important. Et on ouvre grand les portes, c'est important de le dire, aux étudiants dans notre association. À Nex, on a trois métiers. Aider, informer, représenter. aider à obtenir son diplôme, DEC et maintenant encore plus DSTG, même certaines sections aident pour le DCG. Ça va être des actions de révision, notamment. Informer, on a un certain nombre, on a une dizaine de partenaires où on informe sur des thèmes d'actualité, des thèmes qu'on ne voit pas forcément dans le cursus. Ça peut être sur la retraite, sur la banque, sur la valorisation des cabinets. On a des partenaires techno, je pense à Time par exemple, qui vont venir présenter l'IA, des choses comme ça. Et puis on a la partie représentation qui est auprès de l'Ordre et de la compagnie, parce qu'on est partie expertise comptable mais commissariat au compte. C'est un seul diplôme qui mène à ces deux métiers, même si on n'est pas obligé d'exercer les deux. Et donc je rencontre régulièrement le président de la compagnie, le président de l'Ordre, pour échanger, refaire remonter tout ce qui va, tout ce qui ne va pas aussi. pour qu'on puisse améliorer de manière globale la profession. Et il y a ce niveau de représentation au niveau national, parce qu'on a deux organisations, une au niveau national et une en local, et aussi en local, sur la représentation, même si c'est quand même plus le national qui s'en occupe. Pour faire simple sur la distinction, alors on est encore en ancienne région, et donc il y a des sections locales qui organisent vraiment les événements concrets pour les adhérents. prévision réunion partenaire au niveau national il faut plus nous voir comme un support et donc on va négocier avec les partenaires les réunions partenaires, voir ce qui s'est bien passé moins bien passé pour pouvoir toujours les améliorer et avoir une vraie qualité à l'annexe on aime bien dire qu'il y a un savoir-faire et qu'il faut le faire savoir et puis on est aussi là en support sur la partie représentation, faire remonter et moi mon dada et c'est aussi pour ça que je me suis engagé à la présidence c'est le numérique et la transformation de la profession et donc si je m'y suis engagé c'est pour ça mais avant d'y revenir peut-être mon parcours comme c'était dans la question donc bon j'ai fait DCG DSCG, une fois que j'ai eu mon DSCG le président de l'époque Lucas, donc de l'annexe Limousin on commence forcément en région on commence pas en président national directement tu m'étonnes m'appelle et me demande si je veux bien rentrer dans le bureau de l'annexe alors il faut savoir que l'annexe je connais sans connaître depuis petit Parce que comme mon père est expert comptable, il y est passé par l'annexe. Et d'ailleurs c'est drôle, j'ai retrouvé dans les archives qu'il avait été président limousin et j'ai trouvé une photo de lui en 97, par hasard c'était très drôle. Donc je connaissais mais je ne mettais pas grand-chose derrière. J'avais fait une action de révision pour le DSTG, j'avais révisé la compta. Mais c'était tout. Donc je rentre au bureau en me disant, pourquoi pas, je vais regarder ce qui se fait. Et en fait, il se trouve qu'il n'y avait personne pour prendre la présidence. Et qui dit pas de président régional dit section sommeil et donc plus rien. Ce qui est embêtant quand même. Surtout que Lucas avait quand même remonté la section. Avant, il y avait eu, mais je ne vais pas dire que ça a vivoté parce que ce n'est pas totalement vrai, mais il a vraiment remonté en niveau. C'était dommage de perdre tout ce qui avait été fait. Et j'avais l'idée dans un ou deux ans plus tard de prendre la présidence Limousin. Mais je me disais, je vais regarder pendant un an. Si la sélection était en sommeil, je n'aurais rien vu. Donc, j'ai accepté de prendre la présidence. Et donc là, je prends la présidence en janvier 2022. En juillet 2022, Jean Pascal, le président de l'époque et mon prédécesseur, donc président national, m'appelle pour savoir si j'ai envie de rentrer au bureau national. Donc je lui réponds positivement. Anecdote assez drôle de l'époque, donc j'en parle à mes parents, et mon père me dit, fais attention, tu vas devenir président national de l'annexe. Alors chose très drôle, parce que déjà, lui, il ne l'avait pas forcément vu, et moi, j'ai répondu à papa, jamais de la vie, je n'ai pas que ça à faire. Avec le recul.

  • Speaker #1

    Il avait raison.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc en septembre 2023, je rentre au bureau national en tant que membre actif. Quand on est membre actif, alors on a chacun un ou deux projets qu'on mène. On va une fois par mois au bureau national à Paris. On se retrouve une fois par mois pour évoquer tous les sujets de l'annexe qu'il y a besoin de faire avancer. Plus on est référent de deux ou trois sections. Ça veut dire qu'on est d'une section locale et c'est vraiment notre rôle de support. agrandir, la conseiller dans ce qu'elle fait, pour que ça réponde au mieux aux besoins des adhérents, et surtout que le président est quelqu'un pour qui se confier pour les difficultés, ce qui va, ce qui ne va pas. C'est toujours bien d'avoir un œil extérieur, parce que c'est un peu comme l'expert comptable, quand on est dans la prod, la tête dans le guidon, c'est difficile de voir ce qui manque, ce qui ne manque pas, ce qu'il faudrait faire en plus. Donc c'est un peu ça l'idée du référent.

  • Speaker #1

    les projets à mener est-ce que tu pourrais te donner un exemple qui a été fait ?

  • Speaker #0

    il y a plein de types de projets, il y a par exemple le projet étudiant pour voir qu'est-ce qu'on fait pour les étudiants il y a ce qu'on appelle la pyramide des âges, c'est le fait de pour aider les régions à anticiper leur renouvellement, de leur dire vous en fait, vous avez que des 3ème année de stage au bureau, attention parce que l'année prochaine vous n'avez plus personne il faut anticiper le renouvellement et donc de leur conseiller d'avoir l'idéal c'est d'avoir autant de première année, deuxième ou troisième année, et même d'avoir des étudiants. Une particularité quand j'étais président Limousin, et c'est d'ailleurs une particularité qui existe toujours, c'est qu'on avait, donc j'avais un bureau de 12 personnes, dont 5 étudiants. et donc pour nouvellement les faire s'investir dans la profession c'est génial parce que quand on s'investit on reste, faut pas se leurrer donc voilà un peu il y a plein de types de projets comme ça jusqu'à en fait ça m'a très vite plu l'annexe et je me rendais compte que quand on était membre actif il y a un côté où on est acteur mais beaucoup moins que si on est président et il n'y a pas ce côté on peut vraiment impacté, impulsé sur la profession pour la transformer. Ok, je vois. Et comme j'ai ça, j'aime ça, ça me manquait. Et donc, en fait, à partir de janvier à peu près 2023, a commencé à trotter cette idée. Est-ce que je ne deviendrai pas président ? Par voie de conséquence, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Alors que je n'y pensais pas du tout au départ.

  • Speaker #1

    Mais du coup, comment on devient président ? Est-ce qu'on propose un projet ? qui vote pour nous pour qu'on puisse un peu comprendre comment on arrive à cette place une fois qu'on a cette place, qu'est-ce qu'on doit faire justement pour bien faire le boulot tu vois et il y en a du boulot,

  • Speaker #0

    je peux te le dire en fait donc il y a eu beaucoup de discussions et j'aime bien dire que je pense qu'il manque une discussion, je ne vais pas à la pause de présidence. Pourquoi ? Parce qu'on ne décide pas du jour au lendemain d'avoir envie d'y aller. C'est des discussions, il faut que ça mature, parce que ça a quand même un engagement qui est important, ça a un impact sur la vie de famille, si on a une famille. Donc ce n'est pas un engagement qu'on prend à la légère, qu'on décide deux ou trois jours avant. Et donc beaucoup d'échanges et je pense notamment à Nicolas, qui était vice-président à l'époque, qui a été très longtemps à l'annexe, avec qui on a beaucoup échangé et qui me dit parle-en à Jean-Pascal qui m'a permis aussi de maturer tout ça. Et donc, on était trois restés du bureau précédent. Ce sont des mandatures d'un an, renouvelables une fois. En fait, c'est des mandatures de deux ans. Et on a un groupe qui ne change quasiment pas pendant deux ans. Il y a toujours une ou deux entrées, on est dix. Mais voilà, ça reste à peu près les mêmes. Et donc, on a été trois. à continuer, Alexandre et Nathan, en plus de moi. Et donc, on a commencé à appeler des gens, alors des élus régionaux. Et on rentre au bureau national comme ça, soit parce qu'on nous appelle, soit parce qu'on nous demande d'y rentrer, parce qu'on a des projets pour l'association. Et donc, on a appelé, on était dix au final, un certain nombre de personnes qui sont aujourd'hui avec moi au bureau national. et c'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien et donc si on peut pas déléguer à nos vice-présidents aux membres actifs on est mort et on se crame et rien n'avance et je pense que plus les gens sont investis dans le membre du bureau, plus l'équipe est soudée, plus la mandature va être fructueuse. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut voir du président national, parce qu'on voit quand même plus le président national, c'est parce que derrière, il y a plein de gens dans l'ombre qui travaillent. Je disais, il y avait les membres du bureau, mais on a aussi des permanents. C'est pareil, si je n'ai pas de permanents, je ne fais rien. Ils font vraiment vivre nos associations. Et donc, on a ce groupe qui commence à se constituer. et on se réunit 3-4 fois pour créer un projet. Et donc, on se fait des matrices à se dire, OK, quelle est notre vision de l'annexe dans 3-5 ans ? Et ce qui en découle, c'est le projet, en fait. On voit là où on veut aller, on fait la liste des projets qui en découlent, qui est-ce qui veut faire tel projet, et c'est de là que les postes aussi sortent. Parce qu'au départ, on travaille sur un projet, pas sur qui va avoir quel poste. et selon ce que les gens ont envie de faire, leur appétence, leur motivation, c'est aussi comme ça que les différents postes sont choisis. Et donc, on construit comme ça son projet. On arrive à notre CN, le Conseil National. Alors, on a deux conseils nationaux par an à l'annexe. ce sont des sortes d'AG qui réunissent tous les présidents nationaux. Alors dans les faits, il y a trois personnes de chaque section qui peuvent venir, ce qui est vachement bien pour la dynamique et les échanges d'idées, parce qu'en fait, toutes les sections échangent entre elles, on voit ce qui se fait de bien dans telle section, etc. Et on prend des idées. Et donc, il y en a une qui est toujours après le congrès de l'ordre, et après le congrès de l'ordre, le week-end qui suit, on renouvelle ou on élit un nouveau président. Et donc j'ai été élu comme ça, le 30 septembre 2023, au poste de président. Alors c'est chaque président qui a une voix, il y a une voix par section, peu importe le nombre d'adhérents. et on élit une équipe, et l'équipe élit les postes au sein du bureau. Et pour représenter un peu ce qu'est l'association, on a 2500, 2700 adhérents à peu près, donc c'est quand même une belle association, avec pas mal d'étudiants.

  • Speaker #1

    c'est quoi ton émotion le jour où t'es élu qu'est-ce que tu vis à l'intérieur de toi-même parce que y'a ce que ça représente mais ce que ça représente pour l'individu en lui-même tu vois je pense que je réalise pas trop au début parce

  • Speaker #0

    qu'en fait je suis le même c'est pas parce que je suis élu que je change intérieurement après j'ai vraiment une grande joie intérieure, une vraie joie les vraies joies qu'on peut connaître quoi qui sont vraies et qui sont pas des faux euh... Et la soirée était assez drôle parce qu'on passe d'un côté, on est membre du bureau national, on voit les enjeux nationaux, à échanger avec plein de gens qui viennent nous voir, à nous dire qu'il y a si ça à faire. Et en fait, on passe d'une vision pas court-termiste, entre guillemets, mais pas loin, quand on est membre du bureau. à une vision de président, on est vraiment, alors ça se fait pas du jour au lendemain, mais très vite, au bout de 15 jours, un mois, je le sentais déjà, à se dire, en fait, je me rends compte et je m'étonne moi-même de penser à si long terme. À me dire, je pense plus à l'annexe dans deux ans, mais je le pense dans cinq, six ans. Et à me dire, par exemple, alors une des particularités de ma mandature et de ma présidence, c'est que je vais beaucoup en région. À la fin du mois de juin, j'aurai fait quasiment toutes les sections en métropole. En tout cas, il m'en manquera deux ou trois. Et donc à chaque fois que je vais en région je me dis Ah tiens un tel ça serait pas mal pour l'amener au bureau national Voir lui peut-être plus loin sur des postes potentiels Et donc voilà il y a un côté où on devient beaucoup plus à long terme et quelle vision on porte pour l'assaut mais la profession de manière plus large au moment où on tourne cet épisode on est précisément le

  • Speaker #1

    28 mai 2024 du coup ça fait octobre, novembre, décembre janvier, février, mars, avril, mai du coup juin, mai, ça fait 8 mois déjà ça passe vite qu'est-ce que ce rôle t'a appris ?

  • Speaker #0

    énormément de choses. Une petite anecdote, avant d'être élu, certains me demandaient pourquoi tu y vas ? Et à chaque fois, je répondais, parce que c'est vraiment ce que je pensais, j'y vais pour la profession, pour la transformer, pour être au service de la profession. Et on me répondait... ouais mais t'as forcément un truc perso quoi que tu veux en retirer et c'est une question qui m'a beaucoup travaillé parce que je n'arrivais pas à trouver au début alors je finissais qu'un jour deux semaines, trois semaines avant je me disais, me dire je pense que ça va m'apporter quelque chose au niveau du cabinet pour essayer de trouver un intérêt perso aussi à y aller ouais bien sûr mais c'était quand même assez flou hum Et en fait, on se rend pas compte, mais quand on est président, on est amené à côtoyer un nombre de personnes radicalement différentes. aussi bien des adhérents alors j'aime bien dire en rigolant des simples adhérents moi je suis un simple adhérent je suis adhérent avant d'être président de l'annexe et tout le monde a apporté quelque chose et donc on côtoie des adhérents, des présidents de l'ordre de la compagnie, des gens qui n'ont rien à voir dans le métier, je suis invité à des conférences sur l'IA alors pas forcément pour la donner mais pour y participer et écouter et donc je suis confronté à un nombre de sujets énormes qui me permet d'affiner ma vision et c'est intéressant on est invité par exemple dans notre rôle de représentation alors il y a l'ordre qu'on connait bien mais il y a aussi les syndicats IFEC, ECF, EPA alors qu'ils se considèrent comme un mouvement politique pas un syndicat en tant que tel et donc on est aussi invité par les syndicats alors il faut savoir que l'annexe on est apolitique, en tout cas insyndical, parce qu'on fait de la politique dans le sens, pas de la politique politicienne, mais on rend service à la cité, on participe à la vie de la profession et ça c'est noble et c'est quelque chose que j'aime beaucoup mais en termes de syndicat on est neutre. On ne va pas avantager un syndicat par rapport à l'autre. On dit ce qu'on pense parce qu'on le pense. Et donc, les syndicats nous appellent régulièrement, et il n'y a pas de souci, à aller dans leur congrès. Parfois même, je pense à Halifex, c'est la première prise de parole que j'ai faite. ils ont un salon de la transmission des cabinets. Ils m'ont invité à y aller pour savoir quelle est la vie de l'annexe sur ces sujets de transmission des cabinets. Alors, pour la petite histoire, je n'étais pas tout seul parce que il y a l'annexe qui aide à obtenir son diplôme. Et il y a le CGEC, le club des jeunes experts comptables. Là sont les diplômés qui sont là prêts. Donc, les cinq premières années, après notre inscription, on passe au CGEC. Et donc, c'est important de bien comprendre l'annexe CGEC parce qu'on est vraiment des associations sœurs qui fonctionnent beaucoup ensemble. Nos permanences, les salariés sont les mêmes. On revient d'un bureau national ensemble. On a des bureaux communs pour vraiment avoir ce côté association sœur, faire avancer la... profession ensemble. Et donc, régulièrement, et Wahib, le président, je l'ai très souvent au téléphone, on discute régulièrement pour faire avancer nos deux associations. Et le rôle de président, c'est un rôle spécifique, très pris par le côté représentation. C'est quand même ma plus grande partie. Quand j'ai appelé les syndicats présidents la semaine de mon élection, j'ai eu Cécile de Saint-Michel au téléphone et je leur ai demandé à tous Qu'est-ce qu'ils attendaient de moi ? et est-ce qu'ils avaient des conseils à me donner et j'ai beaucoup aimé ce que Cécile m'a dit alors je la connaissais pas du tout j'avais vu une fois ou deux elle m'a dit tu es là peu importe André tu es là pour représenter les jeunes et pour porter la parole et donc j'aime bien dire que le rôle du président c'est ça c'est être là pour porter la parole et c'est aussi pour ça que je vais beaucoup en région parce que comment porter la parole de nos adhérents, si je ne les connais pas et que je reste entre guillemets à Paris, dans ma tour d'ivoire si je puis dire, même si ce n'est pas une tour d'ivoire, pour les représenter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, la transition, elle est vraiment parfaite. Du coup, qu'est-ce qu'ils racontent le terrain ? De la profession. Ces jeunes, si ce sont des adhérents, ça veut dire qu'ils sont dans la phase étudiants, mémorialistes.

  • Speaker #0

    On a et des étudiants et des mémorialistes. Donc...

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais faire passer un message. Nous, chez les Geeks des Chiffres, ça fait depuis 2020, maintenant, il y a plus de 11 500 ou presque 12 000 personnes qui sont passées sur la plateforme. On forme les DCG, DSCG. Et puis, on a aussi pas mal de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux. Et j'en entends des choses. Et j'aimerais aussi qu'une instance représentative aussi puisse porter le message des gens qui sont sur le terrain. Je te laisserai vraiment la parole parce que là j'ai vraiment envie de sensibiliser peut-être un peu les réfractaires ou les gens qui ne voient pas la réalité en face Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi je pense qu'il y a deux gros problèmes et que j'entends mais tout le temps 1. On n'est pas bien dans notre cabinet. Il y a un problème de management énorme. c'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires, alors que c'est juste le droit du travail. Et je trouve ça fou, il y a des cabinets qui mettent en valeur, qui payent les heures sup. Alors que c'est juste le droit du travail et dans la profession, payer les heures sup, ça devient un argument entre guillemets de vente pour venir dans son cabinet. Plutôt que de développer la marque employeur et la qualité de vie au travail, c'est un argument de vente. C'est quand même fou. Et puis, il y a le côté, non seulement on ne nous paye pas les heures sup, mais quand on part, je ne citerai pas de cabinet, mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. C'est quand même juste fou. Et moi, j'en ai même dans mon bureau, au niveau national, j'en ai deux à qui je pense particulièrement, qui commencent à 7 ou 8h du matin jusqu'à 20h, 21h le soir. C'est juste pas possible de continuer comme ça. Comment on veut ? On entend partout qu'il y a un problème d'attractivité. Moi, je pense que la profession est attractive. On change tout le temps de ce qu'on fait. Le métier est passionnant. Le problème, ce n'est pas l'attractivité, c'est comment on gère les collaborateurs et surtout, comment on les fidélise. Parce qu'en fait, s'il y a du turnover, c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. Donc, il y a cette première grosse remontée qu'on entend partout avec la chose importante, c'est pourquoi on en est arrivé là. Parce qu'il y a des générations et des générations d'experts comptables qui ont fait ça. Et donc, l'expert comptable était diplômé et reproduisait ce qu'il avait vu. Et donc, j'ai aussi un message à faire passer aux jeunes diplômés. c'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu et justement en transformant la profession. Moi, je crois beaucoup et j'aime beaucoup ça, la technique du petit pas. C'est dire, qu'est-ce que je peux faire aujourd'hui, très facile, pour améliorer quelque chose ?

  • Speaker #1

    et donc je fais un petit pas à pas après pas et on se rend compte qu'à la fin tout est transformé ce qui est fort dans l'échange qu'on a je sais pas ça fait combien de temps qu'on discute à mon avis ça fait peut-être je sais rien, j'avais mis mon chronomètre ça doit faire peut-être 45 minutes une heure qu'on est en train de discuter en ce moment et là je sens que le cœur il est sorti tu vois et en fait c'est pas des blagues et moi je partage exactement ton point de vue souvent on critique pas le travail en cabinet on critique souvent les conditions de travail en cabinet c'est pas tout à fait la même chose ça veut dire que généralement quand les gens ils sont au cabinet ils aiment ce qu'ils font Pour la simple et bonne raison, c'est comme tu l'as dit, tu t'ennuies pas, tu fais ça, t'as ça, t'as ça, t'as ça, t'as mille problèmes à gérer. Toujours des trucs intellectuels qui sont différents. T'apprends toute la journée. toute la vie, je pense que on finit jamais d'apprendre dans cette industrie.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Mais les conditions de travail, c'est vraiment celles-là qu'il faut réformer. Et merci de partager ça. Et donc, je voulais que toi, tu puisses aussi avoir ton propre rôle du terrain. Mais du coup, comment tu vois les choses maintenant ? On a identifié déjà ces deux pans, ces deux problèmes, à la fois la qualité du management, mais aussi la qualité des conditions de travail.

  • Speaker #0

    Alors peut-être, il y a un deuxième gros problème qu'on entend beaucoup. C'est l'évolution des cabinets. combien de cabinets sont comme ceux où j'étais et où je suis toujours, à être beaucoup papier, et même beaucoup trop, et à ne pas anticiper, prendre l'évolution. Et combien j'en entends qui sont sur des vieux logiciels, par exemple, et les experts comptables ne regardent même pas à bouger. Combien n'anticipent pas la facture électronique, pour ne citer que cet enjeu qui est juste énorme et qui va être un boom pour la profession, incroyable. Et j'entends beaucoup de mémorialistes, principalement des mémorialistes plutôt que des étudiants sur cette remontée, me dire, en fait, moi, je ne peux rien faire dans le cabinet. L'expert comptable ne veut pas évoluer. Et donc, quand l'expert comptable ne veut pas évoluer, eh bien, on ne peut rien faire. Et donc, s'il y a un message pour les experts comptables, je pense que ça peut être de leur dire, laissez vos mémorialistes prendre la main sur la partie technologique. Laissez-les gratter. Laissez-les même se tromper. C'est bon, c'est simple, se tromper. Pour transformer votre cabinet et le faire grandir. Et on en a plein qui sont... J'ai envie de dire désespéré, c'est peut-être pas le mot exact, mais c'est cet ordre d'idées. Parce qu'en fait, il y en a un gros tiers, je pense, qui ne peut rien faire. Et donc qui sont considérés comme des collabs plus plus dans leur cabinet. Alors que quand on est mémorialiste, on est là pour apprendre le métier d'expert comptable. et donc on doit être capable quand on a notre diplôme d'exercer seul le métier d'être capable de diriger un cabinet et ceux qui sont malheureusement collab++ jamais ne pourront ils n'arriveront à ça à la fin du diplôme ensuite on en a un tiers je pense qui les experts comptables leur disent par exemple la facture électronique Regarde, je pense à une personne en particulier qui est dans ma promo de deck Qui a dit sur la facture électronique, regarde ce qu'on peut faire Donc elle gratte, elle regarde, elle vient voir l'expert comptable Après en leur disant, voilà ce qu'il faut faire par rapport à ce que j'ai regardé, qui explique Et l'expert comptable dit, c'est très bien merci, on bouge pas on laisse les autres essuyer les plâtres. Et il y a toujours, malheureusement, cette mentalité dans la profession de dire on laisse les autres essuyer les plâtres. Et on ne prend pas conscience de toute la valeur que ça a, entre guillemets, d'essuyer nous-mêmes les plâtres, même si en vrai, quand on regarde, par exemple, la facture électronique, ça marche très bien. Le Mexique, par exemple, pour ne citer que ce pays, même si c'est un peu différent, il est depuis 2004, on n'essuie pas les plâtres aujourd'hui sur la facture électronique. et le dernier tiers mais je pense que je le surestime un petit peu, je pense que je suis un peu trop optimiste des fois qui a les mains et les commandes des cabinets, alors pas forcément comme moi à diriger le cabinet mais qui peuvent vraiment faire changer les choses ils grattent, ils font et ça aboutit sur du concret,

  • Speaker #1

    sur de la transformation hyper clair c'est très c'est vrai qu'il y a un problème culturel dans la profession où il y a des choses qui qui perdure. Et je ne vais pas dire que ça me fait sourire, mais en fait, à un moment donné, il va y avoir une date butoir. Et cette date butoir, celui qui l'aura anticipée, franchement, c'est parfait pour lui. Et elle, il n'y aura aucun problème. Il va se passer des choses incroyables. Mais alors là, je pense qu'il y en a qui vont vraiment se prendre une claque dans la figure.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand on pense quand même... On passe vraiment de l'ère de la compta à l'ère du conseil. Des collabs qui font depuis 25, 30 ans de la saisie, comment si on n'anticipe pas, on les fait passer en 2, 3, 6 mois à un métier, pas qu'on n'aura rien à voir parce qu'il y aura des bases qui vont servir, mais qui est complètement différent. il va falloir être plus commercial, il va falloir vraiment maîtriser les technos, il va falloir faire de la vraie analyse sur le client. Aujourd'hui, on reçoit le client. Alors généralement, il y a deux organisations dans les cabinets. L'expert comptable reçoit le client, le transfert au collab qui fait tout. Soit l'expert comptable reçoit et c'est un peu scindé, surtout sur les bigs, entre il y en a qui ne font que de la saisie. Ce qui au passage, je pense que pour l'attractivité, la fidélisation, faire que de la saisie toute la journée, c'est pas énormément fou.

  • Speaker #1

    C'est pas eu fou.

  • Speaker #0

    Et puis après, il y en a qui font les déclarations, les révisions. Voilà, c'est un peu syndé comme ça aujourd'hui. Demain, ça va être complètement différent. Et les collaborateurs, aujourd'hui les clients, on les reçoit un an plus tard, après leur bilan. On a le 31 décembre, là on met, on reçoit les rendez-vous, bilan. Assez classique. ça apporte de la valeur mais ça dépend de l'expert comptable de ses spécialisations mais le collab en fait il est pas vraiment dans la boucle donc il y a un vrai problème aussi là dessus de valorisation et donc comment on va faire demain pour faire des points mensuels trimestriels avec les clients, c'est pas l'expert comptable qui va pouvoir se libérer pour tous ses clients faire des points mensuels et trimestriels et puis il n'y a pas plus vocation parce que l'expert voit tout le temps les clients que l'expert les voit parce qu'il y a des problèmes, des soucis c'est hyper important et il y a une vraie valeur ajoutée à l'expert mais les collaborateurs ont aussi énormément de valeur à ajouter, à apporter. Alors il va falloir les former, les transformer, les faire évoluer. Et c'est important de dire aussi que ça ne peut pas se faire sans eux et qu'il faut faire des groupes de travail, de projets dans les cabinets pour dire par exemple, on a notre process client qui est comme ça aujourd'hui. Comment on le transforme ? en ayant vraiment une vision parcours client, pour que ce soit plus fluide pour le client, parce qu'on est d'abord là à son service, en profiter pour supprimer les irritants, parce qu'on a énormément d'irritants entre client et collab, et comment faire dans tout cela, pour que le collab puisse évoluer, s'épanouir, par rapport à la vision qu'on a de demain.

  • Speaker #1

    écoute masterclass en tout cas je pense que le message il est bien passé on arrive déjà à la fin de cet épisode mon cher Mathieu qui est passé vite ouais j'ai pas vu passer le temps et il y a tellement de choses à dire ouais on se laisse on se laisse le droit de faire une V2 un peu plus tard avec plaisir est-ce que t'aurais un dernier message à faire passer qui pourrait être aussi intéressant pour tous ceux qui nous regardent soit des professionnels des étudiants pour clôturer cet épisode

  • Speaker #0

    Je dirais que la génération d'avant nous a exercé le métier, avait une vraie passion et a fait énormément de bien pour le métier. Aujourd'hui, on a une profession qui se transforme radicalement. La génération d'avant nous, c'est un peu comme les médecins. Le parallèle avec les médecins est beau. Les médecins de famille travaillaient jour et nuit sans cesse. Les experts comptables c'est pareil pour un certain nombre d'entre eux Aujourd'hui on a une génération Je vais pas dire qu'ils veulent profiter de la vie parce que c'est pas ça Mais on recherche une qualité de vie La famille c'est important Le travail aussi Et on est énormément à se donner à fond. Moi, je travaille beaucoup et je me dis, voilà, travailler 50, 60 heures, pas de souci. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Et donc, je pense que le message, c'est vraiment de laisser les collaborateurs, les mémorialistes, aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. Et en fait, s'ils sont heureux dans leur vie de famille, Peuvent y passer du temps, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    je pense que c'est super vertueux de laisser cet équilibre et cette justesse qui permettra aussi à chaque personne d'être bien dans sa tête bien dans sa tête c'est aussi apporter du bien chez soi et du bien chez soi c'est du bien au travail donc c'est un espèce de cercle vertueux merci beaucoup Mathieu d'avoir participé à cet épisode du podcast Ligue des chiffres je mettrai ton profil LinkedIn en description de cet épisode merci beaucoup en tout cas merci à toi j'ai été ravi Merci à tous d'avoir participé à cet épisode. C'était un grand plaisir pour moi. Si aussi, vous, vous avez kiffé, n'hésitez pas à me le faire savoir en mettant un commentaire, les likes, les 5 étoiles sur les plateformes de podcast. Parce qu'à la fois, c'est bon pour le référencement, mais aussi, ça me fait plaisir parce que ça montre que ça vous apporte de la valeur. Sur ce, je vous souhaite naturellement le meilleur et je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Ciao ! Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'à maintenant. Si vous êtes arrivé ici, n'hésitez pas à mettre un gros 5 étoiles pour soutenir le taf. Et si vous souhaitez aller encore plus loin avec les guides des chiffres, deux manières de le faire, la plateforme en ligne lesguidesdeschiffres.com où vous pouvez préparer le DCG et le DSTG à distance. Ou si vous êtes étudiant en DCG ou aspirant à le devenir, vous avez un guide qui a été écrit aux éditions du Nôtre qui vous montre la marche la plus rapide. pour valider votre diplôme et avoir un mindset, un état d'esprit d'apprentissage extrêmement vertueux. Et si vous êtes un cabinet, n'hésitez pas à l'offrir à vos collaborateurs juniors pour les aider à valider leur diplôme, les encourager dans cette démarche. Sur ce, merci à vous et à la semaine prochaine. Au revoir.

Description

Ce garçon a 25 ans et fait preuve d'une grande maturité.


Il est Expert-Comptable Mémorialiste, Président de l'ANECS National et vient de livrer son cœur sur la profession lors de l'épisode que nous venons d'enregistrer.

Son nom : Matthieu Dintras

Il va faire ses armes dans le cabinet de son père.

Lui-même qui lui a donné l'envie de rejoindre la profession.

Son père a vécu dans son cabinet.

Une vie de labeur qu'il a particulièrement appréciée.

Oui une vie de labeur mais une vie de valeur apportée à ses clients.

Matthieu, n'imagine pas la profession comptable comme il l'a vue lorsqu'il avait 10 ans.

C'est une nouvelle ère qui s'annonce.

De la comptabilité au conseil.

Le job en cabinet est attractif.

Ce sont les conditions de travail qui le sont moins...



1. Préparez en ligne le DCG et le DSCG

Les Geeks des Chiffres est une école en ligne qui a formé à distance plus de 11000 étudiants avec des taux de réussite 2x supérieurs aux moyennes nationales. 


2. Commandez mon livre : "Mon DCG Validé"

Ce livre écrit aux éditions Dunod est le guide pour aider les étudiants (initial, alternance ou candidat libre) de DCG à valider le diplôme du 1er coup tout en travaillant moins. Pour les cabinets comptables, c'est un outil d'onboarding (un bon cadeau d'accueil) pour les jeunes recrues qui préparent le diplôme tout en étant collaborateur chez eux. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Comment on anticipe l'évolution du cabinet ? Parce que si on le fait 6 mois, 1 an, 2 ans, 3 ans plus tard, c'est trop tard. Diriger un cabinet et être associé d'un cabinet, c'est pas le même métier. C'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires alors que c'est juste le droit du travail. C'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien. Mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. On peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc si on n'est pas capable d'attirer des étudiantes dans nos métiers, demain en cabinet on ne trouvera pas de collaborateurs. Comment on les fidélise ? Parce qu'en fait s'il y a du turnover c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. C'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu. Et justement, en transformant la profession. Travailler 50, 60 heures, pas de soucis. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Laisser les collaborateurs aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. S'ils sont heureux dans leur vie de famille, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue dans un nouvel épisode du podcast Les Geeks des Chiffres. J'espère que vous avez la pêche aujourd'hui. Nouvelle invitée, nouvelle masterclass avec un jeune futur expert comptable, Mathieu Bintra. Très heureux de t'accueillir dans cet épisode, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci Nicolas de m'accueillir.

  • Speaker #1

    Alors pour te présenter rapidement, tu bosses dans un cabinet de 35 personnes. Vous avez au total un portefeuille de 1300 clients. C'est ça. Vous êtes, il y a trois experts comptables, trois mémorialistes. Toi, tu es au bord d'avoir ton diplôme d'expertise comptable. Donc, dans un an, on te le souhaite et on croise les doigts pour toi. Tu es aussi, depuis septembre 2023, président de l'ANEX, qui est une association de jeunes experts comptables. J'aimerais bien qu'on en parle parce que, vu ton jeune âge, tu as 25 ans, je pense que c'est une expérience très intéressante et inspirante pour aussi les étudiants qui nous... écoute, mais aussi les professionnels et les anciens experts comptables et moins anciens qui peuvent aussi comprendre qu'est-ce que la nouvelle génération a besoin, quels sont les moteurs qu'elle veut voir, parce que l'attractivité de la profession, c'est pas à toi que je vais apprendre ça. Il faut le travailler. Du coup, on a un vaste programme. Merci beaucoup d'être là. Je vais commencer par une première question. Qu'est-ce qui t'a déjà donné envie de devenir expert comptable ?

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question qui a sûrement un lien avec mon histoire.

  • Speaker #1

    Alors, raconte-nous l'histoire.

  • Speaker #0

    Puisque mon père est expert comptable, et j'hésitais jusqu'en troisième entre expert comptable ou prof d'histoire géo, parce que je suis fan de l'histoire. Je me suis amusé à faire toute la généalogie de ma famille. Enfin voilà, j'adore l'histoire. Et en fait, ce qui m'a vraiment motivé à aller sur Expertise, c'est quand j'ai fait mes stages de troisième. Et la chance, si je puis dire, que j'avais, c'est comme mon père est expert comptable, j'ai vraiment pu le suivre. On partait le matin à 6h du matin à Feltin, on se levait, on rentrait à 23h du soir, on avait une demi-heure de pause, et j'avais vraiment vu toute la journée les clients, et j'étais pas juste sur un stage de saisie entre guillemets barbant. Et puis, petit accessoirement, alors mon père travaillait beaucoup, énormément, et toujours d'ailleurs, et donc on le voyait toujours à la maison sur son ordinateur. Et je m'amusais, pour l'anecdote, il nous ramenait les vieux ordis de son cabinet, qui étaient plus utiles, et donc je m'amusais à faire des comptes bancaires fictifs sur Excel. J'avais quoi ? J'avais 10 ans, 9-10 ans. Donc voilà un peu ce qui m'a donné envie. Puis j'aime le côté rencontrer les clients, les entrepreneurs, les accompagner. Et ça, je trouve ça important, accompagner, voir qu'on est utile au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'ai reçu Régis Samuel, qui est le fondateur de MyUnisoft, qu'on pourrait aussi aborder cet outil technologique, et qui disait que justement, il a grandi avec un papa expert comptable. Et comme il ne le voyait pas beaucoup, il fallait qu'il aille au cabinet pour pouvoir passer du temps avec lui. C'était quoi ta vie de jeune avec un parent qui travaille aussi beaucoup ? Je pense que ça peut être aussi intéressant. Est-ce que tu le voyais avec... Ah bah mince, mon père, je ne le vois pas assez. Ou alors c'était peut-être un modèle pour toi. Comment tu le regardais toi avec tes yeux d'enfant ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on avait les deux cas. On avait ma mère qui était prof d'économie, économie sociale et familiale. Donc, en fait, on l'avait tout le temps, entre guillemets, si je puis dire. D'accord. Parce qu'elle avait les mêmes vacances scolaires que nous. Le soir, elle était tout le temps là. Elle venait nous récupérer à la maison. Donc, j'ai grandi avec une mère très présente et aimante. Papa, lui, était aussi aimant. On faisait toutes nos vacances ensemble. Mais le soir, quand il rentrait, il rentrait plutôt à 19h. et en période fiscale c'était plutôt du 20h, 20h30, 21h sans compter s'il y a une âgée et puis en fait il venait à la maison il travaillait sur son ordi jusqu'à 3-4h du matin et il passait dans notre chambre nous faire un bisou, un câlin le soir, il avait l'impression, lui, que ça suffisait 10 minutes, 5 minutes par jour, parce que aussi, son histoire fait qu'il avait un père, ils étaient journaliers, ses parents, donc c'était des esclaves, des fois, j'ai envie de dire, de la ferme, qui travaillaient beaucoup et qui n'étaient pas aimants. Donc il n'a pas eu tout cet amour que j'ai pu avoir non plus. Lui il avait l'impression que c'était suffisant, mais nous on a quand même eu un manque. Quand je dis nous, c'est mes soeurs et moi, puisque j'ai trois soeurs. Forcément à un moment ça pète et quand on lui dit c'est compliqué à l'entendre. mais voilà après il a été là quand même je peux pas dire qu'il a pas été là et on aimerait envie on aurait eu envie de plus l'avoir donc ça me fait aussi pour moi un modèle sur lequel ne pas être en termes d'extrême on a une tendance dans la famille à être hyper actif c'est pas forcément facile de se mettre des limites moi j'ai toujours dit alors on verra si j'y arrive et que ma limite ce serait ma femme qui me la mettrait

  • Speaker #1

    il y a un moment c'est une bonne limite c'est difficile de de pas de se la mettre tout seul et puis forcément ça a des impacts sur le couple aussi enfin voilà exactement mais c'est hyper marrant parce que enfin c'est pas marrant ce que je dis mais c'est vraiment c'est hyper j'aurais envie de dire c'est presque copier-coller avec cette histoire que j'avais entendu de Régis tu vois j'invite vraiment tout le monde à aller regarder cet épisode avec Régis Samuel il est hyper intéressant et tu vois du coup ça façonne aussi un peu ta manière de penser ta manière de vivre et donc toi aussi tu vas créer ta propre histoire en modélisant ce que t'as vécu quand t'étais plus jeune et tu vois il y a peut-être,

  • Speaker #0

    alors j'en avais pas conscience ça je pense ça fait pas trop longtemps que j'en ai conscience et aussi par rapport aux discussions que j'ai eu avec ma mère il y a peut-être eu inconsciemment l'esprit de se dire j'ai besoin de se connaître de ce que papa faisait et avec aussi une être confronté avec une réalité un peu différente de ce que j'avais envisagé. Bien sûr. En me disant, je vais être au cabinet, je vais peut-être plus le voir. Oui, oui. Et en fait, j'arrive au cabinet, je le vois 20 minutes par semaine parce qu'il a sa journée où il enchaîne les clients, rendez-vous sur rendez-vous. Alors maintenant, c'est plus parce que j'ai évolué. Mais au départ, c'était ça.

  • Speaker #1

    Très clair. Comment tu voyais le métier d'expert comptable ? Du coup, on passe sur cette partie-là. C'était quoi son quotidien ? je dirais comment lui aussi il a évolué il a appris, qu'est-ce que les entrepreneurs et les dirigeants qui viennent le voir lui ont si permis de devenir, je sais pas si c'est très clair ma question mais en fait l'idée c'est vraiment de comprendre comment toi tu l'as vu plutôt dans son évolution personnelle au contact de toutes ces personnes qu'il a rencontrées moi j'ai toujours vu Papa épanoui ouais

  • Speaker #0

    hyper actif mais fou de son travail un amoureux il le faisait pas parce que c'était le bagne il aimait vraiment ça et il aime toujours ça Je pense qu'il y a un côté vraiment être au service des gens. On dit qu'on est le médecin généraliste de la famille pour l'expert comptable. Il y a un côté assistant social aussi, d'une certaine manière, on se confie, on se donne complètement. Et je me souviens en stage, par exemple, d'être avec lui en rendez-vous client et les clients pleurent devant lui. Parce que c'est difficile quand on part à la retraite, qu'on se rende compte qu'on va avoir 8, 900, peut-être 1000 euros alors qu'on a travaillé toute sa vie dure. Et qu'on mérite d'avoir une retraite plus importante ? Il y a tout un accompagnement et je trouve que c'est une beauté sur ce métier, sur le côté humain, au-delà du côté qui est aussi très joli, d'accompagner l'entreprise, de la faire grandir dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, tu pointes un truc qui est hyper intéressant et je pense hyper important. C'est vrai que le dirigeant, il est dans l'opérationnel, il bosse, il a le problème avec ses clients, ses salariés, le droit, l'URSSAF, tous ces trucs qui lui cassent un peu la tête. Et tu vois, il y a cette charge mentale aussi que quand toi, tu es entrepreneur, tu vas ramener chez toi. tu peux avoir l'impression que quand tu vas voir ton expert comptable, ça peut être un peu le bureau des pleurs ou un peu l'exutoire. Donc, c'est vrai qu'il y a aussi cette dominante très pédagogique, très dans l'écoute, dans l'empathie. C'est vraiment un muscle qu'il faut développer dans cette profession.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce n'est pas toujours facile pour l'expert comptable, d'autant plus s'il est seul, qu'il exerce tout seul. Parce qu'en fait, les entrepreneurs, on est leur dirigeant unique, on est leur interlocuteur privilégié, ils ont un problème, ils nous appellent, et donc on est expert en tout, généraliste, parce qu'on est capable de répondre à un nombre de domaines qui est juste énorme. Et c'est un des rares métiers, je pense. On a autant de choses, entre la fiscale, le social, le juridique, la compta, enfin c'est très très vaste. et donc ils nous déposent tout ça les dirigeants mais nous quand on est expert comptable on est nous même dirigeant d'une entreprise alors on dit qu'on dirige un cabinet mais on a d'abord une entreprise et on a pas cet interlocuteur là pour se confier parce qu'on va pas voir peut-être des fois il faudrait d'ailleurs qu'on le fasse on va pas voir un autre expert comptable lui dire j'ai tel problème qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse et donc il y a un côté de l'expert comptable qui est seul alors peut-être que ce côté-là est un peu moins présent quand on a une plus grosse taille de cabinet mais il y a ce point je pense qui est important tu démarres ton alternance,

  • Speaker #1

    donc tu fais ton DCG en initial à l'école traditionnelle ensuite tu passes sur l'alternance en DCG que tu fais dans ce cabinet t'arrives, t'es junior à quoi ressemblent tes premiers mois ?

  • Speaker #0

    Alors mes premiers mois C'est 2019

  • Speaker #1

    C'est ça,

  • Speaker #0

    septembre 2019 Et je commence le DSCG En novembre 2019 Comme c'est en octobre les examens J'arrive, je pense que je pourrais le résumer En ce que Laurence m'a dit Donc Laurence est une collaboratrice Qui me dit Mathieu je considère que tu sais tout faire Tout va bien Parce que tu sors de l'école Voilà, je te fais faire ça. Si tu ne sais pas, tu me dis. Et voilà, je t'explique. Et donc, j'apprends comme ça sur le tas, petit à petit. Parce qu'on sait très bien que quand on sort de l'école, on a de la théorie, mais de la pratique, on ne l'a pas. Donc, on apprend énormément sur le tas. J'arrive dans un cabinet très traditionnel. À l'époque, on devait être 22, 23 à peu près. OK. Traditionnel, papier 100%. Des classeurs papier, des dossiers papier comme ça. les colonnes partout alors elles ont pas encore disparu mais ça arrivera un jour ça arrive encore dans l'ADN voilà et moi complètement à part sur ce côté là numérique parce que j'écris mal et donc j'ai des aménagements pour les examens, je suis sur ordinateur depuis la 5ème donc j'ai passé brevet, bac DCG, DSCG etc sur ordinateur donc pour moi c'est impensable de faire en papier Parce que si je t'écris quelque chose en papier, il n'y a que moi qui le relis. Même mon père, qui me connaît très bien, a du mal à me relire. Ok, d'accord. Et donc, les collaborateurs, n'en parlons pas. Donc, je fais tout en numérique. Ce qui est une sacrée révolution.

  • Speaker #1

    Ah, tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Les TVA, je les imprime, mais pour faire plaisir au début. Je commence à mettre en place quelques outils quand même. Notamment, je signe expert pour la signature électronique. Parce que papa a toujours eu conscience que l'informatique était importante. mais avaient de plus en plus, et avaient de plus en plus de mal à suivre. On regarde par exemple à un congrès, alors je n'y étais pas, mais il y a 5-6 ans, il y avait autant d'éditeurs informatiques que d'assureurs. Oui, carrément. Aujourd'hui, il y a 80-90% d'éditeurs, et c'est une jungle, tout le monde s'y perd. Et donc j'arrive dans ce contexte-là, où papa me dit, regarde ça, la signature électronique, c'est peut-être intéressant, regarde. Et donc je me débrouille, je le mets en place. Pareil un an plus tard pour la facture électronique avec JeFacture.com Je regarde, je fais mon mémoire dessus, je le mets en place C'était un peu tout dans cette logique Et je suis souvent sur une manière d'apprendre Je teste, je vois ce qui marche, ce qui marche pas Alors ça fait des erreurs forcément Mais ça permet d'aller plus loin Et donc c'est intéressant Et puis vient, quelques mois après mon entrée, le Covid Donc bascule assez énorme dans un cabinet où on doit complètement s'arrêter. être à distance alors qu'en fait, on est 100% papier. Alors, dans notre malheur, si je puis dire, parce qu'il y a eu un certain nombre de choses négatives, mais il y a eu du positif, on avait un peu anticipé au niveau du cabinet ce qu'on avait senti venir, le fait qu'il y allait avoir... Alors, on ne l'appelait pas forcément un confinement, mais qu'on aurait des restrictions qui nous empêchent d'aller au cabinet. Et donc, une semaine avant que Macron nous l'annonce, on avait déjà appelé notre éditeur. Alors, on était chez Agiris à l'époque. pour voir comment on pouvait faire s'il y avait besoin de prendre la main à distance et donc on avait mis en place ce qu'il fallait et donc c'est annoncé le jeudi ou le vendredi je sais plus et le lundi quand on arrivait au cabinet on appuyait en fait sur un bouton les collabs partent avec leur dossier et ça a pas été la panique générale ce Covid a eu énormément de positifs puisque il y a des gens je sais plus exactement mais qui disent que ça a accéléré de 5, 6, 7 ans toute la société en fait en termes de développement numérique parce que personne n'était prêt personne pensait même un mois avant qu'on serait capable de manière généralisée d'avoir un système aussi développé sur du numérique et de s'adapter comme on s'est adapté. Et donc, pour moi, c'était le bonheur. Parce qu'étant à la maison, plus besoin d'imprimer. On faisait tout en numérique. Et donc, le Covid revient, les déclarations de TVA, c'était fini. Je n'imprimais plus rien. Et donc là, ça a encore boosté encore plus la partie rentrée dans le digital.

  • Speaker #1

    Très clair. Donc, tu fais ces années en alternance. Donc là, je comprends bien la logique de ta progression pédagogique et aussi, personnellement plutôt, tes compétences. Et je comprends bien ton appétence sur le digital. J'ai quand même une question, c'est que toi tu rentres dans le cabinet de ton père, c'est quoi la relation avec lui à ce moment-là ? Souvent on a tendance à dire que ceux qui sont de la famille, on a tendance à être un peu plus dur avec eux. C'est quoi la relation que toi tu as dans ce contexte professionnel ? Est-ce qu'eux aussi ils te donnent des objectifs à atteindre ? C'est quoi un peu la vision et comment toi tu as évolué au sein du cabinet ?

  • Speaker #0

    Alors moi je rentre au cabinet, ils me traitent comme un collaborateur lambda. C'est pas parce que je suis son fils. qui va m'avantager. Même si certains au cabinet peuvent penser que ça. Alors quand on le connaît, on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il a toujours été plus dur avec nous. Il faut des super notes, il faut des super trucs. Une anecdote, quand on était petits, on avait la carmesse de la paroisse, alors que ce soit mon messeur. Il y avait pour les enfants des tickets de Tombola à vendre. C'était au concours de celui qui allait gagner le plus de tickets de Tombola et en vendre. Et nous comme on était ses enfants on n'avait pas le droit d'y participer même si on gagnait dix fois le nombre alors c'est peut-être pas dix fois mais ça devait être plutôt cinq fois parce qu'on avait partout chez les grands-parents, les voisins donc il a toujours été plus dur et aussi je pense qu'il avait besoin de, quand je proposais des choses, parce que j'ai toujours été à lui proposer énormément de choses, lui dire, il faut faire ça, si, à prendre du temps déjà, parce que historiquement, il me raconte toujours que l'expert comptable avec qui il a appris le métier, pour prendre une décision, il lui fallait 3, 4, 5 ans. Parce que c'était le cabinet classique et que... J'aurais bien aimé dire des mois. Et qu'il n'y avait pas autant de changements, en tout cas en termes de techno, il y a 20 ans. Lui, il dit, quand je décide en un an, six mois, c'est déjà énorme pour lui. Parce que ça fait une marche en avant qui est incommensurable. Mais moi... C'est hyper long. Quand on regarde, par exemple, l'IA, on regarde ChatGPT, qui est sorti il y a un an et demi à peu près. On tient un an et demi et la version d'aujourd'hui, mais c'est juste fou la différence. Carrément. Et si on n'a pas intégré... Alors, ChatGPT, on pourrait faire le parallèle avec énormément de technologies. on est à la ramasse et on prend du retard. Et donc, c'est important d'être capable de tester les nouvelles technologies quand elles arrivent, de tester, si on regarde sur le métier, différents nouveaux logiciels, voir ce qui se fait, pour voir comment on anticipe l'évolution du cabinet. Parce que si on le fait six mois, un an, deux ans, trois ans plus tard, c'est trop tard.

  • Speaker #1

    Du coup, aujourd'hui, ton rôle dans le cabinet, c'est quoi ? Comme ça, ça permet de comprendre aussi quelle a été l'évolution. Et concrètement, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? On va en discuter un petit peu, prof. tu restes encore les mains dans l'opérationnel, mais tu as une vision peut-être un peu plus stratégique aujourd'hui. Et qu'est-ce qui a permis que justement, tu as pu prendre cette place-là au sein du cabinet ? Et on en discutait aussi en off au niveau des nouveaux jobs que vous avez intégrés dans le cabinet, Data Controller, Wellcomer, si on pourrait l'appeler un peu comme ça, mais qui pourrait avoir un autre nom. Je trouve ça hyper intéressant de voir un peu l'évolution pour que nos auditeurs puissent bien comprendre.

  • Speaker #0

    Alors, très vite, quand je suis rentré dans le cabinet, j'ai pris la place de celui qui maîtrise l'informatique. Et donc, dès qu'il y avait un problème, c'était un peu comme on l'entend souvent le jeune il aime l'informatique on lui délègue tout alors il y en a pour beaucoup c'est caricatural parce qu'ils ont pas forcément les compétences pour le coup je les ai donc c'était pas gênant du tout et j'aimais ça donc très vite je suis devenu l'informaticien à un terme du cabinet et j'ai transformé un certain nombre de choses et donc j'ai eu le poste on va dire même si j'avais autant de prod que les autres de responsable de la digitalisation, on va dire, du cabinet. Et donc, j'ai poussé un certain nombre de changements, sauf que ça posait des soucis, parce que je poussais les changements pendant 6 mois, 1 an, je disais à mon père, il faut faire ci, il faut faire ça, et puis il décidait 15 jours avant le changement, de faire le changement. Donc là, forcément, le changement n'est pas anticipé. résistance au changement forcément des collaborateurs et c'est normal parce que en 15 jours on peut pas faire le changement de manière idéale il manque toute une partie de préparation carrément j'ai mes TV à faire,

  • Speaker #1

    j'ai mon bilan j'ai j'ai d'autres qui me demandent une situation mensuelle laisse moi tranquille avec le changement quoi tu vois faut que j'y aille c'est ça,

  • Speaker #0

    c'est pendant 15 jours moi complètement sous l'eau à faire que ça enfin pas jour et nuit parce que voilà je suis un gros dormeur ah c'est bien de le préciser moi je dors beaucoup mais voilà j'y passais beaucoup de temps et donc ça a créé un certain nombre de soucis surtout que le cabinet en 2008, papa le rachète à 100% même s'il avait un associé mais qu'il ne travaillait pas dessus il y avait 8 collaborateurs aujourd'hui on est 35 au total mais le cabinet j'aime bien dire qu'il a grossi et pas grandi pourquoi ? Parce que les clients arrivés ils ne refusaient pas parce que c'est pas facile de refuser on a du business qui arrive et dire non quand ça arrive et en même temps on a une bonne réputation donc les collaborateurs ça arrive on avait pas trop de soucis de recrutement donc pourquoi dire non le problème de cela c'est que à 8 papa pas de soucis pour gérer le cabinet mais lui ce qu'il aime c'est le client c'est être dans le conseil auprès du client et donc la gestion, la stratégie, l'organisation du cabinet c'est pas son truc donc chacun fait un peu ce qu'il veut à 8 pas de soucis, mais à 35 ça cause beaucoup plus de soucis parce que les procès sont pas mis en place donc chacun fait un peu ce qu'il veut donc nécessité de mettre des choses en place et lui comme il aime pas ça alors il le verbalise pas forcément mais inconsciemment il se met dans la prod à fond et le reste il essaie de l'occulter carrément et donc le cabinet grossit et une grande diva ça crée un certain nombre de soucis et donc on s'est fait accompagner par Marie Audette qui est coach de dirigeant et qui est spécialisée dans la transition et le changement des organisations Elle a accompagné notamment des ordres d'architecte, donc pas mal de choses hyper intéressantes. Et pour voir en fait qu'est-ce qu'on pouvait faire, parce que papa, il y a des nuits ces derniers mois où il ne dormait quasiment plus, c'était très compliqué pour lui. Parce que forcément, en s'attrottant, il voyait bien qu'il y avait plein de soucis dans le cabinet. Alors ça ne veut pas dire que c'est tout réglé aujourd'hui, parce qu'il faut du temps pour tout transformer. Et du coup, on a été accompagné, on nous a... Alors tous les experts comptables du cabinet, donc il y en a trois plus moi, comme j'étais déjà dans la direction, et qu'on décidait entre guillemets tous les quatre ensemble, même si à la fin, comme papa, c'est lui qui possède le cabinet, c'est lui qui tranche au final. on s'est fait accompagner, on a fait des tests, notamment des profils strong, où en gros, on nous a posé quasiment 300 questions pour voir un peu comment on fonctionne chacun. Le but de ça, c'était de nous mettre à la bonne place. Parce qu'on peut être expert comptable et ne pas diriger un cabinet. On n'est pas forcément tous faits pour diriger un cabinet. Diriger un cabinet, être associé d'un cabinet, ce n'est pas le même métier. Et donc, on a été accompagnés et on s'est rendu compte qu'un certain nombre de personnes n'étaient pas forcément à la bonne place. et que lui notamment, à 35, il n'était plus capable de gérer un cabinet.

  • Speaker #1

    Je trouve que, alors ça pour moi c'est une masterclass, et ça je pense que c'est vraiment un message à faire passer. Je vois bien, nous avec l'école en ligne et les guilles des chiffres, et bon je te poserai aussi la question un petit peu après, souvent dans les cabinets on va reprocher des problèmes de management, alors je ne dis pas que c'est le cas chez vous, mais en tout cas c'est les échos que moi je entends tout le temps. Problèmes de management, problèmes de vision, problèmes de structuration, d'outils, on est mal équipé, etc. et je trouve que d'avoir cette démarche proactive de se dire bah en fait c'est bien de pouvoir comprendre comment chaque personne fonctionne et quelle est sa valeur sa zone de génie en fait en réalité et c'est vrai que d'être expert dans la prod c'est une compétence mais être expert dans la prod c'est pas être expert dans une vision, dans une structuration porter un projet, embarquer les gens, chacun a son rôle et je lisais un bouquin qui s'appelle piloter une équipe gagnante, je crois. C'était un truc comme ça de Harvard Business Review. C'était un bouquin hors série, une masterclass, le truc. Et en fait, c'est vrai que quand tu vas mixer un peu les couleurs de chaque personne, tu vois, toi, tu le disais, il y a des gens, ils seront plus en train, ils seront plus influents, ils seront plus dans le commerce, ils seront plus dans la méthode. Mais c'est bien que chaque personne du COMEX, en tout cas de l'équipe dirigeante, puisse à la fois se comprendre. parler dans le bon canal de communication de l'autre personne et ne pas dire quand il fait un travail c'est bâclé quoi alors que lui il est pas comme ça donc je trouve ça vraiment vertueux et ça a été assez intéressant c'est que à 8 ça roule mais à partir de 8 ou à partir de 10 c'est plus mon rôle, je suis plus dans le rôle je dois passer le flambeau à quelqu'un d'autre ou lui il va réussir à faire de 10 à 100 ou de 10 à 50 passer l'échelle c'est pas forcément facile mettre en place les process surtout quand

  • Speaker #0

    on n'est pas forcément dans l'esprit et dans le profil de mettre ça.

  • Speaker #1

    Carrément, carrément.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, avec ces profils, on les a débriefés avec MarioDate qui nous accompagnait. Et puis on s'est rendu compte qu'il y avait besoin d'ajuster, que certains avaient besoin de plus de sécurité. D'autres n'étaient pas à leur place et avaient besoin de diriger le cabinet, etc. Et donc, on a fait tout un organigramme aussi pour clarifier, parce que les collables le voient bien, quand le dirigeant ne va pas. c'est un peu toute l'organisation qui va pas carrément parce que les collabs même s'ils font leur travail voilà qu'ils se plaisent dans ce qu'ils font et bien ça crée un certain mal-être donc il y avait besoin de réajuster et la question de l'ajustement et donc on a créé un un codire entre mon père et moi et donc là aujourd'hui je suis cadre dirigeant du cabinet donc on gère toute la partie stratégie du cabinet Parce que légalement, je ne peux pas être gérant de cabinet comme je ne suis pas encore diplômé.

  • Speaker #1

    Bientôt, en mai 2025.

  • Speaker #0

    Exactement. Je croise les doigts. Je croise les doigts pour qu'en mai 2025, quand je passe le diplôme, je l'ai. Et donc, à partir du moment où je serai diplômé, je deviendrai gérant du cabinet. Et donc, en fait, moi, aujourd'hui, mon métier... Alors, j'ai un peu de dossier parce qu'il faut quand même que je garde la technique. Carrément. On ne peut pas... être dans le parcours d'expertise comptable pour devenir expert comptable derrière et ne pas faire d'expertise comptable.

  • Speaker #1

    C'est dommage.

  • Speaker #0

    Ce serait un peu embêtant. Et donc, j'ai gardé une dizaine de dossiers à peu près. Mais 90% de mon temps, c'est la direction, la gestion du cabinet avec l'objectif de passer le cabinet de l'ère de la compta à l'ère du conseil.

  • Speaker #1

    Parfait. Écoute, c'est une très bonne transition pour moi. J'aimerais qu'on aborde cette expérience que tu as aujourd'hui à la présidence de l'annexe pour qu'on puisse comprendre ce qui t'a amené jusqu'à cette position. Et justement, toi, quelle est ta lecture du marché actuel et comment... Tu pressens ce qui va se passer demain et justement, comment on va faire pour passer de la compta au conseil ? Ça va faire plein de questions. Commençons déjà par la première brique, présidence. Comment tu es arrivé à ce niveau-là ?

  • Speaker #0

    Alors d'abord, l'annexe, parce que peut-être que tout le monde ne connaît pas.

  • Speaker #1

    Je voudrais qu'on puisse expliquer un peu c'est quoi l'association.

  • Speaker #0

    Donc l'annexe, c'est l'association nationale des experts comptables stagiaires historiquement. Alors maintenant, on nous appelle des mémorialistes. Donc c'est des mémorialistes et commissaires aux comptes stagiaires et des étudiants, c'est très important et j'y tiens, en comptabilité supérieure. Historiquement, l'ASSO est axé sur le diplôme du DEC, mais on s'ouvre énormément aux étudiants. Pourquoi ? Parce que les étudiants sont l'avenir du métier. Et donc, si on n'est pas capable d'attirer des étudiants dans nos métiers, demain en cabinet, on ne trouvera pas de collaborateurs. Donc, c'est important. Et on ouvre grand les portes, c'est important de le dire, aux étudiants dans notre association. À Nex, on a trois métiers. Aider, informer, représenter. aider à obtenir son diplôme, DEC et maintenant encore plus DSTG, même certaines sections aident pour le DCG. Ça va être des actions de révision, notamment. Informer, on a un certain nombre, on a une dizaine de partenaires où on informe sur des thèmes d'actualité, des thèmes qu'on ne voit pas forcément dans le cursus. Ça peut être sur la retraite, sur la banque, sur la valorisation des cabinets. On a des partenaires techno, je pense à Time par exemple, qui vont venir présenter l'IA, des choses comme ça. Et puis on a la partie représentation qui est auprès de l'Ordre et de la compagnie, parce qu'on est partie expertise comptable mais commissariat au compte. C'est un seul diplôme qui mène à ces deux métiers, même si on n'est pas obligé d'exercer les deux. Et donc je rencontre régulièrement le président de la compagnie, le président de l'Ordre, pour échanger, refaire remonter tout ce qui va, tout ce qui ne va pas aussi. pour qu'on puisse améliorer de manière globale la profession. Et il y a ce niveau de représentation au niveau national, parce qu'on a deux organisations, une au niveau national et une en local, et aussi en local, sur la représentation, même si c'est quand même plus le national qui s'en occupe. Pour faire simple sur la distinction, alors on est encore en ancienne région, et donc il y a des sections locales qui organisent vraiment les événements concrets pour les adhérents. prévision réunion partenaire au niveau national il faut plus nous voir comme un support et donc on va négocier avec les partenaires les réunions partenaires, voir ce qui s'est bien passé moins bien passé pour pouvoir toujours les améliorer et avoir une vraie qualité à l'annexe on aime bien dire qu'il y a un savoir-faire et qu'il faut le faire savoir et puis on est aussi là en support sur la partie représentation, faire remonter et moi mon dada et c'est aussi pour ça que je me suis engagé à la présidence c'est le numérique et la transformation de la profession et donc si je m'y suis engagé c'est pour ça mais avant d'y revenir peut-être mon parcours comme c'était dans la question donc bon j'ai fait DCG DSCG, une fois que j'ai eu mon DSCG le président de l'époque Lucas, donc de l'annexe Limousin on commence forcément en région on commence pas en président national directement tu m'étonnes m'appelle et me demande si je veux bien rentrer dans le bureau de l'annexe alors il faut savoir que l'annexe je connais sans connaître depuis petit Parce que comme mon père est expert comptable, il y est passé par l'annexe. Et d'ailleurs c'est drôle, j'ai retrouvé dans les archives qu'il avait été président limousin et j'ai trouvé une photo de lui en 97, par hasard c'était très drôle. Donc je connaissais mais je ne mettais pas grand-chose derrière. J'avais fait une action de révision pour le DSTG, j'avais révisé la compta. Mais c'était tout. Donc je rentre au bureau en me disant, pourquoi pas, je vais regarder ce qui se fait. Et en fait, il se trouve qu'il n'y avait personne pour prendre la présidence. Et qui dit pas de président régional dit section sommeil et donc plus rien. Ce qui est embêtant quand même. Surtout que Lucas avait quand même remonté la section. Avant, il y avait eu, mais je ne vais pas dire que ça a vivoté parce que ce n'est pas totalement vrai, mais il a vraiment remonté en niveau. C'était dommage de perdre tout ce qui avait été fait. Et j'avais l'idée dans un ou deux ans plus tard de prendre la présidence Limousin. Mais je me disais, je vais regarder pendant un an. Si la sélection était en sommeil, je n'aurais rien vu. Donc, j'ai accepté de prendre la présidence. Et donc là, je prends la présidence en janvier 2022. En juillet 2022, Jean Pascal, le président de l'époque et mon prédécesseur, donc président national, m'appelle pour savoir si j'ai envie de rentrer au bureau national. Donc je lui réponds positivement. Anecdote assez drôle de l'époque, donc j'en parle à mes parents, et mon père me dit, fais attention, tu vas devenir président national de l'annexe. Alors chose très drôle, parce que déjà, lui, il ne l'avait pas forcément vu, et moi, j'ai répondu à papa, jamais de la vie, je n'ai pas que ça à faire. Avec le recul.

  • Speaker #1

    Il avait raison.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc en septembre 2023, je rentre au bureau national en tant que membre actif. Quand on est membre actif, alors on a chacun un ou deux projets qu'on mène. On va une fois par mois au bureau national à Paris. On se retrouve une fois par mois pour évoquer tous les sujets de l'annexe qu'il y a besoin de faire avancer. Plus on est référent de deux ou trois sections. Ça veut dire qu'on est d'une section locale et c'est vraiment notre rôle de support. agrandir, la conseiller dans ce qu'elle fait, pour que ça réponde au mieux aux besoins des adhérents, et surtout que le président est quelqu'un pour qui se confier pour les difficultés, ce qui va, ce qui ne va pas. C'est toujours bien d'avoir un œil extérieur, parce que c'est un peu comme l'expert comptable, quand on est dans la prod, la tête dans le guidon, c'est difficile de voir ce qui manque, ce qui ne manque pas, ce qu'il faudrait faire en plus. Donc c'est un peu ça l'idée du référent.

  • Speaker #1

    les projets à mener est-ce que tu pourrais te donner un exemple qui a été fait ?

  • Speaker #0

    il y a plein de types de projets, il y a par exemple le projet étudiant pour voir qu'est-ce qu'on fait pour les étudiants il y a ce qu'on appelle la pyramide des âges, c'est le fait de pour aider les régions à anticiper leur renouvellement, de leur dire vous en fait, vous avez que des 3ème année de stage au bureau, attention parce que l'année prochaine vous n'avez plus personne il faut anticiper le renouvellement et donc de leur conseiller d'avoir l'idéal c'est d'avoir autant de première année, deuxième ou troisième année, et même d'avoir des étudiants. Une particularité quand j'étais président Limousin, et c'est d'ailleurs une particularité qui existe toujours, c'est qu'on avait, donc j'avais un bureau de 12 personnes, dont 5 étudiants. et donc pour nouvellement les faire s'investir dans la profession c'est génial parce que quand on s'investit on reste, faut pas se leurrer donc voilà un peu il y a plein de types de projets comme ça jusqu'à en fait ça m'a très vite plu l'annexe et je me rendais compte que quand on était membre actif il y a un côté où on est acteur mais beaucoup moins que si on est président et il n'y a pas ce côté on peut vraiment impacté, impulsé sur la profession pour la transformer. Ok, je vois. Et comme j'ai ça, j'aime ça, ça me manquait. Et donc, en fait, à partir de janvier à peu près 2023, a commencé à trotter cette idée. Est-ce que je ne deviendrai pas président ? Par voie de conséquence, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Alors que je n'y pensais pas du tout au départ.

  • Speaker #1

    Mais du coup, comment on devient président ? Est-ce qu'on propose un projet ? qui vote pour nous pour qu'on puisse un peu comprendre comment on arrive à cette place une fois qu'on a cette place, qu'est-ce qu'on doit faire justement pour bien faire le boulot tu vois et il y en a du boulot,

  • Speaker #0

    je peux te le dire en fait donc il y a eu beaucoup de discussions et j'aime bien dire que je pense qu'il manque une discussion, je ne vais pas à la pause de présidence. Pourquoi ? Parce qu'on ne décide pas du jour au lendemain d'avoir envie d'y aller. C'est des discussions, il faut que ça mature, parce que ça a quand même un engagement qui est important, ça a un impact sur la vie de famille, si on a une famille. Donc ce n'est pas un engagement qu'on prend à la légère, qu'on décide deux ou trois jours avant. Et donc beaucoup d'échanges et je pense notamment à Nicolas, qui était vice-président à l'époque, qui a été très longtemps à l'annexe, avec qui on a beaucoup échangé et qui me dit parle-en à Jean-Pascal qui m'a permis aussi de maturer tout ça. Et donc, on était trois restés du bureau précédent. Ce sont des mandatures d'un an, renouvelables une fois. En fait, c'est des mandatures de deux ans. Et on a un groupe qui ne change quasiment pas pendant deux ans. Il y a toujours une ou deux entrées, on est dix. Mais voilà, ça reste à peu près les mêmes. Et donc, on a été trois. à continuer, Alexandre et Nathan, en plus de moi. Et donc, on a commencé à appeler des gens, alors des élus régionaux. Et on rentre au bureau national comme ça, soit parce qu'on nous appelle, soit parce qu'on nous demande d'y rentrer, parce qu'on a des projets pour l'association. Et donc, on a appelé, on était dix au final, un certain nombre de personnes qui sont aujourd'hui avec moi au bureau national. et c'est important ça d'avoir une très bonne équipe parce qu'il y a tellement de choses à faire que tout seul en fait tu fais rien et donc si on peut pas déléguer à nos vice-présidents aux membres actifs on est mort et on se crame et rien n'avance et je pense que plus les gens sont investis dans le membre du bureau, plus l'équipe est soudée, plus la mandature va être fructueuse. Oui,

  • Speaker #1

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et ce qu'on peut voir du président national, parce qu'on voit quand même plus le président national, c'est parce que derrière, il y a plein de gens dans l'ombre qui travaillent. Je disais, il y avait les membres du bureau, mais on a aussi des permanents. C'est pareil, si je n'ai pas de permanents, je ne fais rien. Ils font vraiment vivre nos associations. Et donc, on a ce groupe qui commence à se constituer. et on se réunit 3-4 fois pour créer un projet. Et donc, on se fait des matrices à se dire, OK, quelle est notre vision de l'annexe dans 3-5 ans ? Et ce qui en découle, c'est le projet, en fait. On voit là où on veut aller, on fait la liste des projets qui en découlent, qui est-ce qui veut faire tel projet, et c'est de là que les postes aussi sortent. Parce qu'au départ, on travaille sur un projet, pas sur qui va avoir quel poste. et selon ce que les gens ont envie de faire, leur appétence, leur motivation, c'est aussi comme ça que les différents postes sont choisis. Et donc, on construit comme ça son projet. On arrive à notre CN, le Conseil National. Alors, on a deux conseils nationaux par an à l'annexe. ce sont des sortes d'AG qui réunissent tous les présidents nationaux. Alors dans les faits, il y a trois personnes de chaque section qui peuvent venir, ce qui est vachement bien pour la dynamique et les échanges d'idées, parce qu'en fait, toutes les sections échangent entre elles, on voit ce qui se fait de bien dans telle section, etc. Et on prend des idées. Et donc, il y en a une qui est toujours après le congrès de l'ordre, et après le congrès de l'ordre, le week-end qui suit, on renouvelle ou on élit un nouveau président. Et donc j'ai été élu comme ça, le 30 septembre 2023, au poste de président. Alors c'est chaque président qui a une voix, il y a une voix par section, peu importe le nombre d'adhérents. et on élit une équipe, et l'équipe élit les postes au sein du bureau. Et pour représenter un peu ce qu'est l'association, on a 2500, 2700 adhérents à peu près, donc c'est quand même une belle association, avec pas mal d'étudiants.

  • Speaker #1

    c'est quoi ton émotion le jour où t'es élu qu'est-ce que tu vis à l'intérieur de toi-même parce que y'a ce que ça représente mais ce que ça représente pour l'individu en lui-même tu vois je pense que je réalise pas trop au début parce

  • Speaker #0

    qu'en fait je suis le même c'est pas parce que je suis élu que je change intérieurement après j'ai vraiment une grande joie intérieure, une vraie joie les vraies joies qu'on peut connaître quoi qui sont vraies et qui sont pas des faux euh... Et la soirée était assez drôle parce qu'on passe d'un côté, on est membre du bureau national, on voit les enjeux nationaux, à échanger avec plein de gens qui viennent nous voir, à nous dire qu'il y a si ça à faire. Et en fait, on passe d'une vision pas court-termiste, entre guillemets, mais pas loin, quand on est membre du bureau. à une vision de président, on est vraiment, alors ça se fait pas du jour au lendemain, mais très vite, au bout de 15 jours, un mois, je le sentais déjà, à se dire, en fait, je me rends compte et je m'étonne moi-même de penser à si long terme. À me dire, je pense plus à l'annexe dans deux ans, mais je le pense dans cinq, six ans. Et à me dire, par exemple, alors une des particularités de ma mandature et de ma présidence, c'est que je vais beaucoup en région. À la fin du mois de juin, j'aurai fait quasiment toutes les sections en métropole. En tout cas, il m'en manquera deux ou trois. Et donc à chaque fois que je vais en région je me dis Ah tiens un tel ça serait pas mal pour l'amener au bureau national Voir lui peut-être plus loin sur des postes potentiels Et donc voilà il y a un côté où on devient beaucoup plus à long terme et quelle vision on porte pour l'assaut mais la profession de manière plus large au moment où on tourne cet épisode on est précisément le

  • Speaker #1

    28 mai 2024 du coup ça fait octobre, novembre, décembre janvier, février, mars, avril, mai du coup juin, mai, ça fait 8 mois déjà ça passe vite qu'est-ce que ce rôle t'a appris ?

  • Speaker #0

    énormément de choses. Une petite anecdote, avant d'être élu, certains me demandaient pourquoi tu y vas ? Et à chaque fois, je répondais, parce que c'est vraiment ce que je pensais, j'y vais pour la profession, pour la transformer, pour être au service de la profession. Et on me répondait... ouais mais t'as forcément un truc perso quoi que tu veux en retirer et c'est une question qui m'a beaucoup travaillé parce que je n'arrivais pas à trouver au début alors je finissais qu'un jour deux semaines, trois semaines avant je me disais, me dire je pense que ça va m'apporter quelque chose au niveau du cabinet pour essayer de trouver un intérêt perso aussi à y aller ouais bien sûr mais c'était quand même assez flou hum Et en fait, on se rend pas compte, mais quand on est président, on est amené à côtoyer un nombre de personnes radicalement différentes. aussi bien des adhérents alors j'aime bien dire en rigolant des simples adhérents moi je suis un simple adhérent je suis adhérent avant d'être président de l'annexe et tout le monde a apporté quelque chose et donc on côtoie des adhérents, des présidents de l'ordre de la compagnie, des gens qui n'ont rien à voir dans le métier, je suis invité à des conférences sur l'IA alors pas forcément pour la donner mais pour y participer et écouter et donc je suis confronté à un nombre de sujets énormes qui me permet d'affiner ma vision et c'est intéressant on est invité par exemple dans notre rôle de représentation alors il y a l'ordre qu'on connait bien mais il y a aussi les syndicats IFEC, ECF, EPA alors qu'ils se considèrent comme un mouvement politique pas un syndicat en tant que tel et donc on est aussi invité par les syndicats alors il faut savoir que l'annexe on est apolitique, en tout cas insyndical, parce qu'on fait de la politique dans le sens, pas de la politique politicienne, mais on rend service à la cité, on participe à la vie de la profession et ça c'est noble et c'est quelque chose que j'aime beaucoup mais en termes de syndicat on est neutre. On ne va pas avantager un syndicat par rapport à l'autre. On dit ce qu'on pense parce qu'on le pense. Et donc, les syndicats nous appellent régulièrement, et il n'y a pas de souci, à aller dans leur congrès. Parfois même, je pense à Halifex, c'est la première prise de parole que j'ai faite. ils ont un salon de la transmission des cabinets. Ils m'ont invité à y aller pour savoir quelle est la vie de l'annexe sur ces sujets de transmission des cabinets. Alors, pour la petite histoire, je n'étais pas tout seul parce que il y a l'annexe qui aide à obtenir son diplôme. Et il y a le CGEC, le club des jeunes experts comptables. Là sont les diplômés qui sont là prêts. Donc, les cinq premières années, après notre inscription, on passe au CGEC. Et donc, c'est important de bien comprendre l'annexe CGEC parce qu'on est vraiment des associations sœurs qui fonctionnent beaucoup ensemble. Nos permanences, les salariés sont les mêmes. On revient d'un bureau national ensemble. On a des bureaux communs pour vraiment avoir ce côté association sœur, faire avancer la... profession ensemble. Et donc, régulièrement, et Wahib, le président, je l'ai très souvent au téléphone, on discute régulièrement pour faire avancer nos deux associations. Et le rôle de président, c'est un rôle spécifique, très pris par le côté représentation. C'est quand même ma plus grande partie. Quand j'ai appelé les syndicats présidents la semaine de mon élection, j'ai eu Cécile de Saint-Michel au téléphone et je leur ai demandé à tous Qu'est-ce qu'ils attendaient de moi ? et est-ce qu'ils avaient des conseils à me donner et j'ai beaucoup aimé ce que Cécile m'a dit alors je la connaissais pas du tout j'avais vu une fois ou deux elle m'a dit tu es là peu importe André tu es là pour représenter les jeunes et pour porter la parole et donc j'aime bien dire que le rôle du président c'est ça c'est être là pour porter la parole et c'est aussi pour ça que je vais beaucoup en région parce que comment porter la parole de nos adhérents, si je ne les connais pas et que je reste entre guillemets à Paris, dans ma tour d'ivoire si je puis dire, même si ce n'est pas une tour d'ivoire, pour les représenter ?

  • Speaker #1

    Pour moi, la transition, elle est vraiment parfaite. Du coup, qu'est-ce qu'ils racontent le terrain ? De la profession. Ces jeunes, si ce sont des adhérents, ça veut dire qu'ils sont dans la phase étudiants, mémorialistes.

  • Speaker #0

    On a et des étudiants et des mémorialistes. Donc...

  • Speaker #1

    Là, j'aimerais faire passer un message. Nous, chez les Geeks des Chiffres, ça fait depuis 2020, maintenant, il y a plus de 11 500 ou presque 12 000 personnes qui sont passées sur la plateforme. On forme les DCG, DSCG. Et puis, on a aussi pas mal de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux. Et j'en entends des choses. Et j'aimerais aussi qu'une instance représentative aussi puisse porter le message des gens qui sont sur le terrain. Je te laisserai vraiment la parole parce que là j'ai vraiment envie de sensibiliser peut-être un peu les réfractaires ou les gens qui ne voient pas la réalité en face Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi je pense qu'il y a deux gros problèmes et que j'entends mais tout le temps 1. On n'est pas bien dans notre cabinet. Il y a un problème de management énorme. c'est quand même incroyable. On est des experts comptables, on conseille nos clients pour être dans la légalité et on entend plein de cabinets ne pas payer les heures supplémentaires, alors que c'est juste le droit du travail. Et je trouve ça fou, il y a des cabinets qui mettent en valeur, qui payent les heures sup. Alors que c'est juste le droit du travail et dans la profession, payer les heures sup, ça devient un argument entre guillemets de vente pour venir dans son cabinet. Plutôt que de développer la marque employeur et la qualité de vie au travail, c'est un argument de vente. C'est quand même fou. Et puis, il y a le côté, non seulement on ne nous paye pas les heures sup, mais quand on part, je ne citerai pas de cabinet, mais quand on part à 18h30 ou 19h, on nous dit bon après-midi. C'est quand même juste fou. Et moi, j'en ai même dans mon bureau, au niveau national, j'en ai deux à qui je pense particulièrement, qui commencent à 7 ou 8h du matin jusqu'à 20h, 21h le soir. C'est juste pas possible de continuer comme ça. Comment on veut ? On entend partout qu'il y a un problème d'attractivité. Moi, je pense que la profession est attractive. On change tout le temps de ce qu'on fait. Le métier est passionnant. Le problème, ce n'est pas l'attractivité, c'est comment on gère les collaborateurs et surtout, comment on les fidélise. Parce qu'en fait, s'il y a du turnover, c'est qu'on n'est pas bon pour les fidéliser parce qu'on n'a pas les bonnes méthodes. Donc, il y a cette première grosse remontée qu'on entend partout avec la chose importante, c'est pourquoi on en est arrivé là. Parce qu'il y a des générations et des générations d'experts comptables qui ont fait ça. Et donc, l'expert comptable était diplômé et reproduisait ce qu'il avait vu. Et donc, j'ai aussi un message à faire passer aux jeunes diplômés. c'est que quand on devient expert comptable, ne reproduisons pas ce qu'on a vécu et justement en transformant la profession. Moi, je crois beaucoup et j'aime beaucoup ça, la technique du petit pas. C'est dire, qu'est-ce que je peux faire aujourd'hui, très facile, pour améliorer quelque chose ?

  • Speaker #1

    et donc je fais un petit pas à pas après pas et on se rend compte qu'à la fin tout est transformé ce qui est fort dans l'échange qu'on a je sais pas ça fait combien de temps qu'on discute à mon avis ça fait peut-être je sais rien, j'avais mis mon chronomètre ça doit faire peut-être 45 minutes une heure qu'on est en train de discuter en ce moment et là je sens que le cœur il est sorti tu vois et en fait c'est pas des blagues et moi je partage exactement ton point de vue souvent on critique pas le travail en cabinet on critique souvent les conditions de travail en cabinet c'est pas tout à fait la même chose ça veut dire que généralement quand les gens ils sont au cabinet ils aiment ce qu'ils font Pour la simple et bonne raison, c'est comme tu l'as dit, tu t'ennuies pas, tu fais ça, t'as ça, t'as ça, t'as ça, t'as mille problèmes à gérer. Toujours des trucs intellectuels qui sont différents. T'apprends toute la journée. toute la vie, je pense que on finit jamais d'apprendre dans cette industrie.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Mais les conditions de travail, c'est vraiment celles-là qu'il faut réformer. Et merci de partager ça. Et donc, je voulais que toi, tu puisses aussi avoir ton propre rôle du terrain. Mais du coup, comment tu vois les choses maintenant ? On a identifié déjà ces deux pans, ces deux problèmes, à la fois la qualité du management, mais aussi la qualité des conditions de travail.

  • Speaker #0

    Alors peut-être, il y a un deuxième gros problème qu'on entend beaucoup. C'est l'évolution des cabinets. combien de cabinets sont comme ceux où j'étais et où je suis toujours, à être beaucoup papier, et même beaucoup trop, et à ne pas anticiper, prendre l'évolution. Et combien j'en entends qui sont sur des vieux logiciels, par exemple, et les experts comptables ne regardent même pas à bouger. Combien n'anticipent pas la facture électronique, pour ne citer que cet enjeu qui est juste énorme et qui va être un boom pour la profession, incroyable. Et j'entends beaucoup de mémorialistes, principalement des mémorialistes plutôt que des étudiants sur cette remontée, me dire, en fait, moi, je ne peux rien faire dans le cabinet. L'expert comptable ne veut pas évoluer. Et donc, quand l'expert comptable ne veut pas évoluer, eh bien, on ne peut rien faire. Et donc, s'il y a un message pour les experts comptables, je pense que ça peut être de leur dire, laissez vos mémorialistes prendre la main sur la partie technologique. Laissez-les gratter. Laissez-les même se tromper. C'est bon, c'est simple, se tromper. Pour transformer votre cabinet et le faire grandir. Et on en a plein qui sont... J'ai envie de dire désespéré, c'est peut-être pas le mot exact, mais c'est cet ordre d'idées. Parce qu'en fait, il y en a un gros tiers, je pense, qui ne peut rien faire. Et donc qui sont considérés comme des collabs plus plus dans leur cabinet. Alors que quand on est mémorialiste, on est là pour apprendre le métier d'expert comptable. et donc on doit être capable quand on a notre diplôme d'exercer seul le métier d'être capable de diriger un cabinet et ceux qui sont malheureusement collab++ jamais ne pourront ils n'arriveront à ça à la fin du diplôme ensuite on en a un tiers je pense qui les experts comptables leur disent par exemple la facture électronique Regarde, je pense à une personne en particulier qui est dans ma promo de deck Qui a dit sur la facture électronique, regarde ce qu'on peut faire Donc elle gratte, elle regarde, elle vient voir l'expert comptable Après en leur disant, voilà ce qu'il faut faire par rapport à ce que j'ai regardé, qui explique Et l'expert comptable dit, c'est très bien merci, on bouge pas on laisse les autres essuyer les plâtres. Et il y a toujours, malheureusement, cette mentalité dans la profession de dire on laisse les autres essuyer les plâtres. Et on ne prend pas conscience de toute la valeur que ça a, entre guillemets, d'essuyer nous-mêmes les plâtres, même si en vrai, quand on regarde, par exemple, la facture électronique, ça marche très bien. Le Mexique, par exemple, pour ne citer que ce pays, même si c'est un peu différent, il est depuis 2004, on n'essuie pas les plâtres aujourd'hui sur la facture électronique. et le dernier tiers mais je pense que je le surestime un petit peu, je pense que je suis un peu trop optimiste des fois qui a les mains et les commandes des cabinets, alors pas forcément comme moi à diriger le cabinet mais qui peuvent vraiment faire changer les choses ils grattent, ils font et ça aboutit sur du concret,

  • Speaker #1

    sur de la transformation hyper clair c'est très c'est vrai qu'il y a un problème culturel dans la profession où il y a des choses qui qui perdure. Et je ne vais pas dire que ça me fait sourire, mais en fait, à un moment donné, il va y avoir une date butoir. Et cette date butoir, celui qui l'aura anticipée, franchement, c'est parfait pour lui. Et elle, il n'y aura aucun problème. Il va se passer des choses incroyables. Mais alors là, je pense qu'il y en a qui vont vraiment se prendre une claque dans la figure.

  • Speaker #0

    D'autant plus quand on pense quand même... On passe vraiment de l'ère de la compta à l'ère du conseil. Des collabs qui font depuis 25, 30 ans de la saisie, comment si on n'anticipe pas, on les fait passer en 2, 3, 6 mois à un métier, pas qu'on n'aura rien à voir parce qu'il y aura des bases qui vont servir, mais qui est complètement différent. il va falloir être plus commercial, il va falloir vraiment maîtriser les technos, il va falloir faire de la vraie analyse sur le client. Aujourd'hui, on reçoit le client. Alors généralement, il y a deux organisations dans les cabinets. L'expert comptable reçoit le client, le transfert au collab qui fait tout. Soit l'expert comptable reçoit et c'est un peu scindé, surtout sur les bigs, entre il y en a qui ne font que de la saisie. Ce qui au passage, je pense que pour l'attractivité, la fidélisation, faire que de la saisie toute la journée, c'est pas énormément fou.

  • Speaker #1

    C'est pas eu fou.

  • Speaker #0

    Et puis après, il y en a qui font les déclarations, les révisions. Voilà, c'est un peu syndé comme ça aujourd'hui. Demain, ça va être complètement différent. Et les collaborateurs, aujourd'hui les clients, on les reçoit un an plus tard, après leur bilan. On a le 31 décembre, là on met, on reçoit les rendez-vous, bilan. Assez classique. ça apporte de la valeur mais ça dépend de l'expert comptable de ses spécialisations mais le collab en fait il est pas vraiment dans la boucle donc il y a un vrai problème aussi là dessus de valorisation et donc comment on va faire demain pour faire des points mensuels trimestriels avec les clients, c'est pas l'expert comptable qui va pouvoir se libérer pour tous ses clients faire des points mensuels et trimestriels et puis il n'y a pas plus vocation parce que l'expert voit tout le temps les clients que l'expert les voit parce qu'il y a des problèmes, des soucis c'est hyper important et il y a une vraie valeur ajoutée à l'expert mais les collaborateurs ont aussi énormément de valeur à ajouter, à apporter. Alors il va falloir les former, les transformer, les faire évoluer. Et c'est important de dire aussi que ça ne peut pas se faire sans eux et qu'il faut faire des groupes de travail, de projets dans les cabinets pour dire par exemple, on a notre process client qui est comme ça aujourd'hui. Comment on le transforme ? en ayant vraiment une vision parcours client, pour que ce soit plus fluide pour le client, parce qu'on est d'abord là à son service, en profiter pour supprimer les irritants, parce qu'on a énormément d'irritants entre client et collab, et comment faire dans tout cela, pour que le collab puisse évoluer, s'épanouir, par rapport à la vision qu'on a de demain.

  • Speaker #1

    écoute masterclass en tout cas je pense que le message il est bien passé on arrive déjà à la fin de cet épisode mon cher Mathieu qui est passé vite ouais j'ai pas vu passer le temps et il y a tellement de choses à dire ouais on se laisse on se laisse le droit de faire une V2 un peu plus tard avec plaisir est-ce que t'aurais un dernier message à faire passer qui pourrait être aussi intéressant pour tous ceux qui nous regardent soit des professionnels des étudiants pour clôturer cet épisode

  • Speaker #0

    Je dirais que la génération d'avant nous a exercé le métier, avait une vraie passion et a fait énormément de bien pour le métier. Aujourd'hui, on a une profession qui se transforme radicalement. La génération d'avant nous, c'est un peu comme les médecins. Le parallèle avec les médecins est beau. Les médecins de famille travaillaient jour et nuit sans cesse. Les experts comptables c'est pareil pour un certain nombre d'entre eux Aujourd'hui on a une génération Je vais pas dire qu'ils veulent profiter de la vie parce que c'est pas ça Mais on recherche une qualité de vie La famille c'est important Le travail aussi Et on est énormément à se donner à fond. Moi, je travaille beaucoup et je me dis, voilà, travailler 50, 60 heures, pas de souci. Mais pas travailler 110, 120 heures comme j'ai vu mon père le faire. Et donc, je pense que le message, c'est vraiment de laisser les collaborateurs, les mémorialistes, aller là où ils ont besoin d'être. Avoir leur qualité de vie qui est nécessaire. Et en fait, s'ils sont heureux dans leur vie de famille, Peuvent y passer du temps, ils seront aussi heureux dans le cabinet.

  • Speaker #1

    je pense que c'est super vertueux de laisser cet équilibre et cette justesse qui permettra aussi à chaque personne d'être bien dans sa tête bien dans sa tête c'est aussi apporter du bien chez soi et du bien chez soi c'est du bien au travail donc c'est un espèce de cercle vertueux merci beaucoup Mathieu d'avoir participé à cet épisode du podcast Ligue des chiffres je mettrai ton profil LinkedIn en description de cet épisode merci beaucoup en tout cas merci à toi j'ai été ravi Merci à tous d'avoir participé à cet épisode. C'était un grand plaisir pour moi. Si aussi, vous, vous avez kiffé, n'hésitez pas à me le faire savoir en mettant un commentaire, les likes, les 5 étoiles sur les plateformes de podcast. Parce qu'à la fois, c'est bon pour le référencement, mais aussi, ça me fait plaisir parce que ça montre que ça vous apporte de la valeur. Sur ce, je vous souhaite naturellement le meilleur et je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Ciao ! Merci d'avoir suivi cet épisode jusqu'à maintenant. Si vous êtes arrivé ici, n'hésitez pas à mettre un gros 5 étoiles pour soutenir le taf. Et si vous souhaitez aller encore plus loin avec les guides des chiffres, deux manières de le faire, la plateforme en ligne lesguidesdeschiffres.com où vous pouvez préparer le DCG et le DSTG à distance. Ou si vous êtes étudiant en DCG ou aspirant à le devenir, vous avez un guide qui a été écrit aux éditions du Nôtre qui vous montre la marche la plus rapide. pour valider votre diplôme et avoir un mindset, un état d'esprit d'apprentissage extrêmement vertueux. Et si vous êtes un cabinet, n'hésitez pas à l'offrir à vos collaborateurs juniors pour les aider à valider leur diplôme, les encourager dans cette démarche. Sur ce, merci à vous et à la semaine prochaine. Au revoir.

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