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"Avec Trois Bouts de Ficelle"  L’Engagement Rural au Féminin, Dominque Chappuit. cover
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Les Nouvelles filles de la Campagne.

"Avec Trois Bouts de Ficelle" L’Engagement Rural au Féminin, Dominque Chappuit.

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59min |20/12/2024
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Description

C'est en beauté, que je clôture l'année 2024, je vous présente Mme Dominique Chappuit, femme engagée en ruralité depuis de nombreuses années.


Maire de son village dans l'Yonne, Vice-présidente de L'AMRF "Association des Maires Ruraux de France", et Présidente des Maires Ruraux de l'Yonne, mais aussi, maman de 4 enfants 💪


Dans cet épisode, Dominique nous partage ses engagements auprès des citoyens de son territoire, ses combats contre les violences faites aux femmes, et bien entendu, nous vous parlerons du programme ERRE "Elu Rural Relais Egalité", actions mises en place par l'association des Maires Ruraux de France.


ERRE accompagne les maires ruraux contre les violences intra-familiales et les inégalitées sociales.

https://www.amrf.fr/les-dossiers/relais-de-legalite-erre/


Je remercie chaleureusement l'équipe de Dominique.

Merci Clément.

Merci Dominique.



Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne.

Qu'il est possible d'avoir une vie riche et active et il me semble important de balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi... Elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir. Et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Nous enregistrons cet épisode pendant la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors moi, je suis ravie d'avoir suscité ta curiosité et ton intérêt pour le podcast des nouvelles filles de la campagne lors de notre rencontre au ministère pour cette fameuse journée du 15 octobre, la journée internationale de la femme. En ruralité, je suis très honorée de t'avoir parmi nous. Merci. Comme s'il y avait une foule de 150 personnes, mais il va y avoir des millions de personnes qui vont t'écouter. Je voudrais donner un peu de matière sur cette fameuse journée du 15 octobre. En 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a fait du 15 octobre la journée internationale des femmes rurales afin de promouvoir et reconnaître les femmes rurales et leur rôle important. dans le renforcement du développement agricole et rural. T'es ok avec ça ?

  • Speaker #1

    Oui, mais la ruralité n'est pas liée uniquement à l'agricole.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça me paraissait un peu étrange.

  • Speaker #1

    C'est un raccourci.

  • Speaker #0

    C'est un raccourci. En France, 11 millions de femmes vivent en territoires ruraux, soit une femme sur trois en France.

  • Speaker #1

    Oui, c'est à peu près la même.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Il était écrit. Or, si l'on sait que les inégalités entre les femmes et les hommes touchent tous les milieux sociaux, les femmes vivant... en milieu rural sont confrontées à des difficultés supplémentaires, mobilité, accès aux droits, aux soins, à la formation, autonomie économique, insertion professionnelle, violence, blablabla. Et leur situation est souvent méconnue.

  • Speaker #1

    C'est vrai, effectivement.

  • Speaker #0

    Tu veux ajouter quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, effectivement, les femmes en ruralité ont des handicaps supplémentaires dans tout ce que tu viens de dire, notamment sur la mobilité et sur l'accès aux services publics. Formation, soins, etc. Et quelquefois, on se rend compte aussi que c'est volontaire. Le conjoint vous emmène dans un endroit éloigné pour mieux mettre la main sur vous.

  • Speaker #0

    Après ces informations, je pense qu'il serait bon maintenant qu'on se dise bonjour. Bonjour Dominique.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Et que tu te présentes. Alors moi, ce que j'aimerais, c'est que tu te présentes en tant que femme, en tant que femme en ruralité, en tant qu'élue. Et ensuite, on enchaînera avec ta place au sein de l'AMRF.

  • Speaker #1

    Association des maires ruraux de France. Et non pas l'Association des maires de France, mais bien de ruralité.

  • Speaker #0

    Parfait. On commence ?

  • Speaker #1

    On commence.

  • Speaker #0

    Alors c'est parti. Qui es-tu, Dominique, en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Alors en tant que femme, je suis Dominique, née en 1956, ce n'est pas hier. J'ai cheminé dans ma vie... Professionnelle dans l'insertion professionnelle notamment, dans tout ce qui est associatif, dans tout ce qui est vie au quotidien, donc naturellement penché sur le social. Et puis j'ai été élue dans une ville en 2001.

  • Speaker #0

    Dans quelle région ?

  • Speaker #1

    Dans Lyon. Étonnamment, j'ai été élue dans une ville puisque mon village où je vivais était associé à cette ville. Donc j'étais un membre du conseil municipal d'une ville tout en habitant le village d'à côté à 5 km. Et puis les habitants sont venus me voir naturellement en me demandant... C'est bien, mais notre ville, là, on n'est pas dans la ville. Nous, on est à 5 kilomètres. On ne comprend pas pourquoi nous sommes associés. Donc, naturellement, j'ai pris mon bâton de pèlerin et j'ai réussi, avec tous les habitants et pas mal de personnes, à dissocier notre commune. En fait, la dissociation n'existe pas. C'est un mot simple, mais c'est l'érection d'une nouvelle commune. Donc, c'est ériger une commune. Ça veut dire faire pousser une commune et la rendre autonome. homme et pouvoir enfin mettre des choses en place donc dans mon village qui s'appelle Rosoy. Ausha ? Ausha. En fait, ça vient des roseaux. Mais ça peut parler d'une belle rose aussi, c'est ce que nous disent les habitants. On a pu mettre en place beaucoup de choses, puisque du coup, les habitants étaient heureux de faire revivre leur village. Donc, plein d'assauts. Être autonome ? Être enfin autonome, ce qui était logique. Ce qui était très compliqué, nous avons été autonomes en 2008 seulement, parce que c'est l'année où il y avait eu 7 ans pour la durée du mandat de cette période-là, avec un report pour je ne sais plus quelle raison. Et puis ce village en 2008 est redevenu un vrai village et a pu sauver son école, a pu réinventer son PLU, essayer de mettre en place des choses.

  • Speaker #0

    C'est une vie associative ?

  • Speaker #1

    Vie associative. Mais on nous en a beaucoup voulu, donc l'administration a été... mais les habitants se sont battus, c'est plus facile quand on est en groupe.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui tu es maire de ce village. Voilà. Autre chose à dire sur ta place de femme en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, femme en ruralité, c'est effectivement quand vous avez des enfants. Moi, j'ai notamment eu deux enfants et deux autres en plus au décès de ma sœur. Donc, quatre enfants à la maison avec le va-et-vient des associations sportives, des écoles, du lycée, du collège, quand vous en avez un dans chaque catégorie scolaire. C'est un petit peu, voilà. Mais bon, il y a encore 5 km de la ville de nous, c'est pas très loin. Mais du coup, naturellement, je me suis engagée avec les maires ruraux. Je suis devenue présidente des maires ruraux de Lyon en allant dans les congrès, les associations, les assemblées générales, en discutant avec les collègues. Petit à petit, le président actuel m'a demandé d'être vice-présidente et de m'engager encore plus fortement, ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu fais le lien avec l'histoire des enfants et la mobilité des enfants ? parce que tu t'es aperçu de quelque chose à un moment donné ?

  • Speaker #1

    C'est un vrai problème parce que le problème de mobilité, c'est-à-dire que nous les parents, on est tout le temps dans la voiture pour les trimballer. Mais si on ne le fait pas, ils n'ont pas d'ouverture d'esprit. Et quand on est plus éloigné, encore plus éloigné, il faut qu'on mette en place dans nos communes des activités, des tiers-lieux comme il y a ici, des moments vivants. Sinon on coupe, on se coupe nous les gens et on coupe nos enfants de tout ce qui est la vie sociale. Tous les extrêmes, tout ce qu'on peut voir, les difficultés de nos habitants, leur ras-le-bol depuis le Covid avec... des mentalités qui deviennent un petit peu complexes. S'il n'y a pas d'échange, s'il n'y a pas d'envie de bouger, de discuter, de se confronter à l'autre, on prend des risques énormes de se retrouver avec des extrêmes qui ne comprennent rien et qui vont rendre tout le monde malheureux.

  • Speaker #0

    Donc, ces motivations-là, ce constat et ces motivations-là, qui t'amènent à la MRF ? Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'accord. Allons-y, est-ce que tu peux nous expliquer le rôle de cette association ? Aussi, faire le distinguo, entre l'Association des maires de France et l'Association des maires ruraux de France.

  • Speaker #1

    Alors l'Association des maires de France, naturellement, ce n'est pas ma partie, puisque je suis en ruralité, même si nous adhérons. Moi, ma commune adhère à l'AMF.

  • Speaker #0

    Mais c'est deux entités qui sont quand même...

  • Speaker #1

    Mais c'est deux associations très différentes. Nous, nous sommes des ruraux, des gens simples. Parce que tu m'as dit tout à l'heure,

  • Speaker #0

    on est des brutes de pommes.

  • Speaker #1

    On est des brutes de pommes. bien sûr on est on est simple on ne court pas après Un ministère, on ne court pas après la gloire, on ne court pas après quoi que ce soit. On est là pour représenter les gens et le plus simplement du monde. Alors ça n'empêche pas, rien n'est angélique. On sait bien que chacun, c'est l'humain qui a ses défauts et ses qualités. Mais les maires ruraux de France, on ressort de ce qui part du terrain.

  • Speaker #0

    Alors cette association, elle a été créée quand ? Elle est dirigée comment ? C'est quoi ses objectifs, ses intentions ? Voilà. Donne-moi plein de détails.

  • Speaker #1

    L'Association des maires ruraux de France a 54 ans. Nous avons d'ailleurs fêté les 50 ans dans Lyon, dans mon département. D'où ce travail autour de l'élu rural Relais Égalité, puisque nous avions des ateliers. À l'occasion de ces 50 ans, il y a eu beaucoup de choses de faites, beaucoup de ministres qui sont venus, beaucoup de choses simples. Parce qu'en fait, nous, on dit simplement les choses. choses on avait un ministre de la ruralité joël giraud qui est très appréciable comme en tant qu'homme déjà avec qui nous avons pu mettre en place beaucoup de choses sur la ruralité grâce à lui énormément de choses sont mises en place pour nous les maires ruraux mais notamment cette élue rural égalité c'est lui aussi qu'il a porté dès le départ et qui a été soutenu après avec dominique fort et et vrai et c'est vraiment très important puisque on part de ce qu'on constate tête. sur le terrain, quels sont les besoins. On ne parle pas de ce qu'on a envie pour avoir son nom dans la presse, on se fiche de ça.

  • Speaker #0

    On parle du concret, du concret.

  • Speaker #1

    On parle du citoyen, on parle de ce qu'on nous fait remonter comme besoin. Et en fait, on veut être utile. Nous, les maires ruraux de France, on se dit, ma commune est utile. Nous devons être utiles. Voilà, donc simplement être utile, peut-être qu'on ne saura jamais qu'on a été utile pour telle ou telle personne. Parce que quand vous êtes utile pour quelqu'un, vous ne le savez pas tout de suite, ça ne se voit pas. Et puis tant mieux, parce que ce qui compte, c'est ce que vous faites.

  • Speaker #0

    Oui, les actions. Est-ce que tu es en mesure de nous donner quelques chiffres ? Aujourd'hui, combien de communes, de villages adhèrent à cette association, par exemple ?

  • Speaker #1

    Au niveau national, je vais plutôt donner le nombre de départements, parce que je crois qu'on a 87. département qui a une association locale des AMR donc association des maires ruraux nous par exemple c'est AMR 89 donc voilà alors qu'il y en a 87 donc c'est à peu près le chiffre là après sur le nombre de communes je crois qu'on doit être à 13 14 milles entre

  • Speaker #0

    13 et 14 milles

  • Speaker #1

    De communes adhérentes. Par contre, on a 87 départements qui représentent l'association des maires ruraux de France.

  • Speaker #0

    J'en profite là tout de suite, je rebondis. Comment une mairie en ruralité fait pour adhérer à l'association ? Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #1

    Elle contacte directement notre siège à Lyon. Alors c'est vrai que nous sommes à Lyon, mais c'est parce que c'est une longue histoire. Quand ça a été créé il y a plus de 50 ans, ceux qui l'ont créé étaient à Lyon. Et voilà, le siège aussi s'est installé là. Donc nous ne sommes pas en réalité. Et parce que Lyon est à peu près centrale pour toute la France. Et c'est plus pratique que Paris pour certaines choses.

  • Speaker #0

    On va rentrer dans le vif du sujet là tout de suite. Comment les maires en réalité... sont au courant que cette association existe et de toutes les actions qui sont mises en place ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, quand on a une association départementale, c'est à elle déjà de divulguer et de faire passer les informations que nous pouvons avoir. Moi, par exemple, en tant que président des maires ruraux de Lyon, je fais passer beaucoup d'infos aux collègues adhérents ou pas. Donc après, quand on est adhérent, on a pas mal d'informations. On peut utiliser notre service juridique, tout ce qu'on a à faire. On peut utiliser la compétence pour créer son site internet. On a toutes les semaines un Netinfo newsletter qui nous permet d'avoir toutes les infos de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    En fait, l'association, elle met à disposition plein de contenus.

  • Speaker #1

    Plein de contenus.

  • Speaker #0

    Plein de contenus et plein de compétences.

  • Speaker #1

    Énormément de compétences. Et puis... Un conseil d'administration, un conseil scientifique avec beaucoup d'infos, c'est-à-dire qu'on accompagne systématiquement. Il y a beaucoup de choses qui permettent d'accompagner les maires qui sont vraiment des fois, de plus en plus, sous l'eau avec des problèmes administratifs. Il y a peu, le sous-préfet de Mastirco me dit, tiens, il y a tel maire dans le nord du département qui est embêté parce qu'il s'est fait avoir avec... Là,

  • Speaker #0

    je mets en lien.

  • Speaker #1

    On met en lien directement quoi et puis directement le maire est content. Alors là je le fais adhérent ou pas, on n'est pas du tout fermé. Voilà, mais voilà, on a quand même, l'adhésion permet énormément de services. Et puis on met en place des réunions avec des partenaires. En fait on essaye de, on a la chance d'avoir des partenaires qui nous financent aussi, notre petite association locale. pour nous permettre d'avoir une réunion, de faire différentes manifestations.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je résume un peu, aujourd'hui en France, il y a des communes, des petites communes qui n'ont pas forcément toutes les expertises, les compétences, les connaissances, les outils pour gérer plein de problématiques ou de sujets. Et là, vous, vous êtes là pour pallier à ça.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après, on s'est battu, parce que là, c'est au niveau local, mais au niveau national, en tant que vice-président... En tant que président, on va aussi, nous, dans les ministères, on va chercher ce qui peut être utile. Il y a plusieurs... Un relais ? Oui, bien évidemment. Là, par exemple, on a créé les villages d'avenir. Il y avait Petite Ville de Demain, il y avait plein de choses. Et avec Dominique Faure, on s'est beaucoup, pas battu, mais on a beaucoup argumenté pour que les villages d'avenir puissent être en place. Et ça met, grâce à la NCT, l'ingénierie que les communes n'ont pas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous préciser qui est Dominique Faure ?

  • Speaker #1

    Alors, pardon, Dominique Faure était la ministre de la ruralité, la dernière ministre de ruralité que nous avions. Aujourd'hui c'est Madame Gattel qui est ministre déléguée. Dominique Faure, elle était ministre à plein temps, elle avait plusieurs casquettes, dont la ruralité. Ok,

  • Speaker #0

    et tu as donné un acronyme là ?

  • Speaker #1

    ANCT, c'est l'agence nationale qui a été créée pour accompagner les collectivités.

  • Speaker #0

    Le programme Petite ville de demain, etc.

  • Speaker #1

    Voilà, tous ces programmes-là, et c'est pour ça que nous avons créé nous, Villages d'Avenir.

  • Speaker #0

    Ok, compliqué.

  • Speaker #1

    Tout est compliqué, mais parce qu'on aime bien en France rajouter des strates sans effacer celles qui existaient. D'où la complexité du quotidien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur la partie de l'association ? Est-ce qu'il y a des choses qui te semblent importantes sur l'association ? Sur le rôle de l'association.

  • Speaker #1

    Effectivement, comme on a un congrès par an, on se déplace dans les départements.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le congrès de la semaine dernière ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est l'AMF. dans les départements qui se portent candidats pour... On va en ruralité. Nous, quand on était dans Lyon pour les 50 ans, on était en ruralité, dans un petit village.

  • Speaker #0

    Sur le terrain ? Sur le terrain. Dans le brut de pomme.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là naissent des actions dans chaque congrès puisque nous avons des thématiques et en fonction des thématiques, on essaie d'aller chercher avec nos collègues élus, maires et adjoints et conseillers municipaux, tout ce qui peut remonter. On a eu des moments très forts où on alertait sur l'aberration des communautés de communes qui ne sont plus à taille humaine et qui enlèvent la moelle des communes rurales du territoire. Puisque perte de compétence, perte de tout et avec démotivation des élus qui disent « je ne sers plus à rien, si ce n'est qu'être là pour la crotte de chien sur le trottoir, ce n'est pas très intéressant » . Et donc voilà, c'est pour ça que nous, on fait remonter toutes ces problématiques. Et puis, on essaie d'être utile, notamment sur l'élu rural égalité, puisque c'est né aussi il y a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est le programme R.

  • Speaker #1

    C'est le programme R.

  • Speaker #0

    Donc E, deux R, E, ça veut dire ?

  • Speaker #1

    Élu rural relais égalité.

  • Speaker #0

    Très bien. Moi, j'ai une question sur la femme, Dominique. Qu'est-ce qui t'a poussée à t'engager en politique ? pour défendre les territoires ruraux, là en tant que femme. Qu'est-ce qui t'anime, qu'est-ce qui t'a animée ?

  • Speaker #1

    Je pense que naturellement, je devais avoir un brin de...

  • Speaker #0

    De révolutionnaire ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est les habitants de mon village qui m'ont poussée, accompagnée. Je me suis rendue compte, une fois que j'avais le nez dedans, on va dire, qu'il fallait agir. Je me suis rendue compte des difficultés. d'un village, de sa reconnaissance, puisqu'il y a eu cette bagarre pour dissocier ma commune. Mais je pense que c'est les habitants qui te poussent. Et puis aujourd'hui, tout est tellement brouillon, tout est tellement compliqué, les gens ne savent plus qui fait quoi, où on va et pourquoi. Moi, naturellement, j'étais obligée de me renseigner et de savoir ce qu'il fallait faire. Et du coup, je me suis dit, il va falloir... Essayer de simplifier, faire comprendre, discuter, aller au bout. Et puis comme localement, ce n'était pas suffisant, s'engager avec les maires ruraux de France, c'est aussi pousser la porte des ministères, aller voir les ministres, les conseillers, expliquer qui on est, pourquoi. Parce que nous représentons 30% de la population, mais aussi 80% du territoire. En fait, tout vient du village. C'est bien par là que passe l'eau, c'est bien par là que passent tous les réseaux, etc. C'est bien nous qui faisons vivre ce qu'on appelle maintenant les aménités, mais c'est bel et bien nous qui apportons tout à la ville. Et donc on ne peut pas nous nier d'un coup de crayon, parce qu'on estimerait qu'on voudrait ressembler à l'Allemagne et ne plus avoir de communes en fait, parce qu'on trouve que c'est ridicule d'aller sur la disparition des communes. Et notamment quand je parle des EPCI, des communautés de communes ou des agglomérations, quand elles ne sont plus à taille humaine, on voit ce que ça donne. Quand vous avez 90 maires à une assemblée, qu'est-ce que vous voulez que le maire de la commune, même s'il y a 1000 habitants ou 500, il puisse dire « tiens, moi j'aurais besoin de je ne sais pas quoi » . Puis après, on vous sort toujours les mêmes âneries, on ne pense qu'aux pistes cyclables, etc. Ce qui est très bien. Mais qu'est-ce que quand vous êtes… A 30 km de la ville, vous n'allez pas demander à vos habitants de partir travailler à vélo.

  • Speaker #0

    Les vélos électriques en Dordogne, ça court les rues.

  • Speaker #1

    Non mais vous voyez parce qu'en fait après c'est de la verticalité quoi, ça vient d'une lubie d'un ministère ou autre et puis...

  • Speaker #0

    Non mais ça manque fondamentalement de bon sens.

  • Speaker #1

    Ça manque de bon sens, de simplicité. On vous demande systématiquement dans une commune rurale de faire des études. En communauté de communes c'est des études à n'en plus finir. Vous avez la ville qui fait son étude, la communauté de communes qui fait son étude, la commune qui fait son étude pour le même sujet et on vous répond à chaque fois. Ce n'est pas grave, c'est financé à 80%. Si vous voulez faire des économies, arrêtez de nous dire des bêtises. Nous, une étude à 200 ou 250 000 euros, ça ne nous sert à rien. On peut le mettre ailleurs. Il n'y a pas de... Comme tu viens de le dire, il n'y a pas de simplicité dans tout ça. Nous, des fois, on peut faire des choses simplement et on a juste besoin de 10 000, 15 000, 20 000 euros. Et ça, on ne vous les donne pas parce que ce n'est pas assez.

  • Speaker #0

    Parce que ça ne rentre pas dans le dossier, dans les classes.

  • Speaker #1

    Et puis, vous n'avez pas un préfet qui va réagir de la même manière. Donc, d'un département à l'autre, vous allez dépendre un petit peu de tout cela. Donc, ça aussi, c'était une de nos demandes de maires ruraux de France, d'essayer quand même d'avoir un peu la même feuille de route sur certains sujets qui soient...

  • Speaker #0

    Ou alors des feuilles de route qui s'appliquent à ce que l'on vit sur le terrain, dans le territoire.

  • Speaker #1

    Et puis, on protège la ruralité. Et on ne la protège pas. Donc systématiquement, vous avez des réunions qui sont provoquées par des préfets, des sous-préfets, des plus, plus, plus, plus. Et vous vous retrouvez en réunion par circonscription, pas par circonscription, pardon, par EPCI, par communauté d'agglomération. Alors que ce n'est même pas des communautés de communes qui sont appliquées au lieu de vie. Ça ne correspond à rien. Il faut absolument se rappeler qu'il y a une ruralité, qu'elle est importante et surtout qu'elle va permettre aux gens de vivre et de comprendre pourquoi ils sont là et ce qu'ils peuvent faire pour l'autre. On se parle, bon Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, d'être dans des endroits comme celui-là, par exemple.

  • Speaker #1

    Absolument, les tiers-lieux,

  • Speaker #0

    c'est très important. Oui, les tiers-lieux, les cafés associatifs, les tiers-lieux. Femme, mère, en ruralité, c'est compliqué, c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, moi je pense que c'est plus compliqué puisque les postes clés, les postes soi-disant intéressants sont en général pris d'assaut par des hommes. Alors ce n'est pas systématique, je ne suis pas anti-hommes, loin de là. Mais je me rends bien compte quand même qu'en tant que président des maires euro de Lyon, en tant que maire dans différentes réunions où je suis, dès que je prends la parole... On dit « Oh, qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ? Oh, mauvais caractère, etc. » Donc je suis une emmerdeuse, en gros, alors que je ne fais que poser des questions et je suis élue pour ça. Donc je suis dans mon rôle. Mais quand c'est un homme qui fait la même chose, ben voilà, il est courageux, lui. Lui, il a des couilles. Toi,

  • Speaker #0

    t'es chiante, t'as tes règles.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. C'est un petit peu cette idée-là et je crains qu'on recule encore, que ça redevienne un petit peu dans cet esprit-là. Alors bien évidemment, il y a des femmes à des postes importants et tant mieux.

  • Speaker #0

    Et heureusement.

  • Speaker #1

    Et heureusement. Alors ce qu'il faut clairement dire, c'est qu'il faut qu'elles ne jouent pas aux hommes. Parce que si elles jouent aux hommes, ce n'est pas très malin. Par contre, on est très complémentaires et ça peut être très enrichissant pour nous, effectivement, d'échanger avec des hommes et vice-versa. Parce qu'on n'a peut-être pas tout à fait la même idée de la vie sociale ou le même prisme. Et tant mieux. parce qu'on n'est pas des robots et que la diversité, c'est la richesse. Donc moi, je ne suis pas contre du tout, mais un minimum de respect. Et je pense que dans toutes les réunions que je vis, je pense que je ne l'ai pas toujours.

  • Speaker #0

    Le fait d'être femme, mère en ruralité, est-ce qu'il y a un impact plus important auprès des femmes en ruralité ? Ou est-ce qu'autour de toi, il y a plus de femmes qui s'engagent parce que tu es une femme à la tête de la mairie ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai effectivement pas eu de problème. J'avais même plus de femmes que d'hommes pour me représenter la dernière fois. Peut-être parce que je suis une femme là-dessus, tu as raison. C'est peut-être simplement cela. Après, je ne ressens pas spécialement que dans les communes rurales, mes collègues femmes, j'ai plus l'impression qu'on leur laisse les petites communes parce qu'il y a un petit côté social, puis le social ça va avec les bonnes femmes. Ah bah oui.

  • Speaker #0

    Prendre soin,

  • Speaker #1

    le CAIR.

  • Speaker #0

    Une petite commune, un petit projet.

  • Speaker #1

    Voilà, pour être au CCS, on va dire à Madame Michu, alors que les hommes vont se très bien. C'est un petit peu ce côté vieux, vieille France.

  • Speaker #0

    C'est cliché,

  • Speaker #1

    mais ça existe encore. Oui, bien sûr que ça existe encore. Il y a encore à moderniser tout cet aspect-là. Pour moi, une femme ou un homme fait le même boulot en ruralité. Il n'y a pas du tout de difficulté là-dessus. C'est peut-être plus facile en face d'un agriculteur qui ne serait pas content d'être un homme de 1,80 m. Mais moi, ça ne m'a jamais gêné si j'avais un problème. Il faut simplement être courageux. Mais c'est comme dans la vie.

  • Speaker #0

    Très bien. On parle du programme R. Alors tu as expliqué, enfin tu nous as dit R, donc E, deux R, E, élu, rural, relais de légalité. Ce dispositif, comment on l'appelle ? Un programme, un dispositif, un...

  • Speaker #1

    Une action.

  • Speaker #0

    Une action. A partir de quand il a été mis en place ? Comment il a été mis en place ? Par qui il a été mis en place ? Et pourquoi il a été mis en place ? Ça fait beaucoup là.

  • Speaker #1

    Alors, on va commencer. Pourquoi ? Cette action a été mise en place à l'occasion des 50 ans des maires heureux de France dans Lyon, où il y a eu tout un travail autour de Colette. C'est Colette qui était notre ambassadrice. Et ça tombe bien, puisque c'est le village de Dominique Vérien qui est sénatrice et qui a fait un travail autour des violences intrafamiliales avec sa collègue. Et donc il y a eu plusieurs ateliers de montée et il est ressorti qu'effectivement on avait besoin d'avoir du relais.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des données qui ont été prises sur le terrain, récoltées sur le terrain et de là est né ce projet.

  • Speaker #1

    Et puis là il y avait des représentants de toute la France, tous nos collègues qui faisaient remonter que ce n'était pas qu'un problème social, enfin c'est un problème social mais... Ce n'est pas qu'un CCS qui peut gérer ça, il faut être multicarte quand on est élu rural égalité. Il faut avoir, si c'est possible, dans sa commune, si on le souhaite, si on accepte de lever le doigt, parce que rien n'est vertical, il est hors de question de dire il faut Yaka. Simplement, chacun doit savoir s'il veut prendre cette responsabilité-là.

  • Speaker #0

    S'emparer du projet.

  • Speaker #1

    S'emparer du projet, se former, discuter, s'informer, se faire accompagner, parler de la personne qui est référente au niveau départemental et qui vous donne tous les contacts locaux. Et puis s'informer avec l'Association des maires ruraux de France, avec tout ce qu'on peut donner comme outil.

  • Speaker #0

    Tu as dit qu'il y a des choses qui étaient, suite aux 50 ans à l'anniversaire de l'Association des maires ruraux de France... des choses qui sont sorties du terrain. Quelles étaient ces choses ?

  • Speaker #1

    Tous les problèmes de... ce que peuvent ressentir les femmes en ruralité, le problème de mobilité...

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on a évoqué tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que pour les femmes, c'est bien sûr les femmes et les hommes.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, ça concerne aussi...

  • Speaker #1

    Mais comme nous, c'était la femme, la commune, le sujet principal de notre congrès. C'était notre sujet pour les 50 ans. On a tourné autour de la femme. Mais l'égalité, l'élu rural, le rôle de l'égalité, c'est bien évidemment pour les hommes. Je me suis occupé, ne serait-ce dans mon village, de jeunes gens qui rencontrent des problèmes d'homophobie ou qui ont rencontré des problèmes d'égalité en tant que jeunes un peu perdus sur le territoire. En fait, le rôle de l'élu rural, l'égalité, il est multiple. Il est lié à la demande.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, à ce qui se passe sur le terrain.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe sur le terrain. Et à nous d'apporter tous les outils. Alors, bien évidemment, 80%, 85%.

  • Speaker #0

    C'est la violence.

  • Speaker #1

    C'est la violence intrafamiliale. 80% ? Oui.

  • Speaker #0

    C'est des chiffres importants, en tout cas.

  • Speaker #1

    Faites aux femmes ou aux hommes. Dans mon village, c'est un vieux monsieur qui est venu me dire que ça faisait des années que sa femme le battait. C'est pas simple. Ça vous atteint. Il faut... Il faut le faire avec bienveillance, mais savoir que la première action, c'est l'oreille. Il faut que dans un endroit, il y ait une écoute. Parce que tellement de gens ne se font plus entendre. Et après, nous devons accompagner. L'élu rural, l'égalité, ne lâche pas la personne tant qu'elle le souhaite. C'est la personne qui décide. Pendant des mois, par exemple, je vais prendre des exemples.

  • Speaker #0

    Allons-y pour des exemples concrets, justement.

  • Speaker #1

    Pendant des mois, on a suivi une dame. Le seul moyen que j'avais de la contacter, c'était son téléphone. Quand elle n'était pas avec son mari, je lui disais, je suis là, c'est quand vous voulez. Je peux vous accompagner quand vous voulez. C'est vous qui décidez. Et le moment où ça a été possible, on a pris contact bien sûr avec sa fille. Après, vous faites comme vous pouvez. Et puis, quand je dis des mois, ça a pris 18 mois, je crois. Et ça y est, elle a...

  • Speaker #0

    18 mois avant qu'elle... Voilà, voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je n'ai pas de jugement à avoir de cela. On sait qu'on part et on revient plusieurs fois. On sait que c'est compliqué, ce n'est pas simple, mais aucun jugement. Quand on est sous emprise, il y a ce contrôle coercitif qui est vraiment très, très fort et qui met la personne sous un globe. qui l'empêchent d'être elles-mêmes. Oui, bien sûr. Donc nous, quand on est là, on n'a pas du jugement à avoir. Par contre, on met en place. À ce moment-là, bien sûr, on l'accompagne à la gendarmerie, si elle le souhaite. On s'occupe d'avoir tout de suite. Parce qu'on a ce relais aussi avec les gendarmes. Nous, en ruralité, c'est les gendarmes. On a vraiment un gros travail à faire avec eux. Et on a dans toutes nos communes un référent gendarme qui doit être... avec qui on doit contacter, enfin qu'on doit contacter tout de suite, parce que c'est avec lui qu'on peut faire le relais.

  • Speaker #0

    C'est le premier accroche, c'est le premier maillon de la chaîne ?

  • Speaker #1

    Voilà, ce qu'il faut c'est mettre au courant, apporter des éléments. Ça permet aussi à des jeunes gendarmes, parce que des fois c'est pas simple pour eux, ils viennent d'arriver, ils ne connaissent pas la situation, d'avoir quelques éléments et de savoir surtout que la personne est accompagnée. Ça vous permet aussi de vous vérifier qu'elle est bien. entendu que il n'y a pas de il n'y a jamais de malveillance d'un gendarme mais il peut y avoir des fois quand on est un jeune gendarme un mot qui n'est pas bien placé et eux-mêmes doivent être accompagnés en fait parce que eux-mêmes doivent être accompagnés alors nous on a la chance dans notre département d'avoir un colonel qui a pris le sujet qui a pris le sujet à bras-le-corps d'ailleurs avec lui nous avons travaillé une convention qui va être déclinée au niveau national Et qui permettra à chaque département...

  • Speaker #0

    Donc là, le département, il pilote. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis après, chacun fera ce qu'il veut de cette convention. Il pourra l'adapter à son département. Encore une fois, pas de verticalité. C'est ce qui tue la France, la verticalité. Donc, il faut que chacun adapte. Mais nous, on a fait tout le boulot pour avancer. Il y a un modèle qui fonctionne. Il y a un modèle qui fonctionne, qui sera adapté et qui va très très loin. Qui englobe toutes les situations possibles et imaginables. Sur l'égalité, mais sur d'autres sujets aussi.

  • Speaker #0

    Une femme qui a des problèmes de violence tape à la porte de la mairie.

  • Speaker #1

    Alors cette mairie a un élu qui a levé le doigt au conseil municipal.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander. Comment aussi ça se concrétise, ça se matérialise sur le terrain quand une personne est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, au niveau des maires ruraux de France, on sollicite nos associations départementales pour qu'elles repèrent ou qu'elles voient quelles seraient les personnes. qui accepterait d'être référent départemental. Donc dans chaque département, il y a un, deux, voire trois. Chaque département décide de faire ce qu'il veut là-dessus.

  • Speaker #0

    En fonction de la taille du département aussi peut-être ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, des distances référents pour le département.

  • Speaker #0

    Sur des territoires en tout cas, je pense aux autres, comme la Dordogne, comme c'est très très grand, il peut y en avoir plusieurs.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir plusieurs. Ce qu'il faut simplement, c'est qu'ils travaillent ensemble, bien évidemment, puisque le référent départemental, lui, il met en symbiose, il met en place tous les partenariats utiles et possibles. pour l'élu rural égalité parce qu'on n'est pas là pour faire à la place des autres, on n'est pas là parce qu'on lave plus blanc que les autres, c'est pas vrai. On n'est pas là pour être sur la photo, on est là simplement pour être utile pour la personne qui souffre d'inégalité. Notre boulot, c'est ça.

  • Speaker #0

    Sur le terrain.

  • Speaker #1

    Sur le terrain. Ce n'est pas de dire je fais mieux qu'un tel ou un tel. On travaille avec le CIDFF, bien évidemment. On travaille avec tous ces gens.

  • Speaker #0

    C'est ça les partenariats.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis eux, ils ont du monde sur le terrain. Mais simplement, nous, localement, on repère et on accompagne les personnes. Il y a peu de temps, par exemple, dans une commune où il n'y a pas d'élu rural égalité, on sait que la dame est enfermée. Elle a réussi à s'échapper. On lui a passé discrètement à la boulangerie un bouton, mon chéri. je vous expliquerai tout de suite ce que c'est. C'est des situations qu'on peut voir nous, qu'on peut entendre, on peut nous dire qu'il y a. Et c'est simplement comme ça qu'on aide et qu'on dirige.

  • Speaker #0

    Une espèce de maillage comme ça sur un territoire.

  • Speaker #1

    Et puis on ne fait pas que diriger, parce qu'en France, on renvoie tout le temps chez le voisin. Moi, ça m'insupporte ça. C'est toujours, c'est pas le bon service. On accompagne, c'est-à-dire que la personne, on va avec elle. On se met, nous sur le département, on a fait beaucoup de réunions avec les assistants sociaux du département, ce qui a permis aux élus Ruraux Égalités de repérer qui étaient sur leur secteur et qui peuvent appeler, parce qu'après, il y a double peine. Quand il y a une violence, il y a les enfants, ça ne s'arrête pas. Il y a un madame qui, malheureusement, s'est fait taper dessus. Il y a tout ce qu'il y a autour.

  • Speaker #0

    Tous les dommages collatéraux.

  • Speaker #1

    Voilà, tous les dommages collatéraux. Et donc, notre boulot, ce n'est pas de faire à la place des autres, mais c'est d'être présent pour la personne qui va être paumée au milieu de « allez voir là-bas, allez voir là-bas, c'est insupportable » .

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, moi, je pense aussi sur les territoires comme le tien ou comme le mien, la grande ruralité, la vraie campagne, il y a le Candiraton aussi.

  • Speaker #1

    Oui, il y a le Candiraton. Donc, j'ai eu des gens qui me disaient, parce que j'ai fait beaucoup de réunions avec Catherine Modemam. ma référente départementale sur le département. Et les gens disaient, ben oui, mais la dame, elle ne veut pas parce qu'elle va se faire voir à la gendarmerie. Si on l'emmène, portez plainte. Parce que porter plainte, ce n'est pas la première démarche qui vient à la tête des gens, des personnes qui sont violentées, parce qu'elles ont peur. Et donc à ça, on trouve des astuces. L'astuce, c'est le gendarme qui se déplace et puis on peut récupérer la plainte ou à la mairie. ou ailleurs, si c'est la plainte. On peut simplement donner un bouton « Mon shérif » . Tu peux dire ce que c'est. Le bouton « Mon shérif » , c'est un bouton d'alerte qui est très discret et qui permet à la personne qui serait en danger d'appuyer pour avoir cinq contacts dans son téléphone. C'est relié avec son téléphone.

  • Speaker #0

    Il y a une petite application ?

  • Speaker #1

    Il y a une application qui lui permet d'avoir tout de suite, prévenir tout de suite qu'elle est en danger. Un appel direct. et puis qui la géolocalise, elle peut enregistrer avec, elle peut mettre une alarme, donc il y a plusieurs choses. Et donc moi, comme c'est mon boulot au niveau national, j'ai passé convention avec Dominique Brogy qui a créé ce système et qui est une personne très engagée et qui veut être utile aussi, elle a les mêmes valeurs que nous. On a mis en place cela et ça permet à nos adhérents d'avoir à un prix tout à fait correct le bouton qu'on appelle Mon Chérif. et que nous nous diffusons au maximum. Parce que si ça sauve une vie, ça sauve une vie. Bien sûr. On ne le saura jamais, mais le principal, c'est qu'il existe pour cela. Et puis, il y a différentes applications. Il y a aussi des choses assez simples qu'on peut trouver sur notre plateforme Waller. Waller ? Waller. C'est la plateforme que nous avons créée au maire euro de France qui réunit toute la France, chaque département à sa propre bulle. et reste indépendant. Et sur cette plateforme, on a tous nos outils.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tout ce qui permet d'avoir l'écoute bienveillante, tout ce qui est les formations que vous mettez en place.

  • Speaker #0

    Tout ce que vous mettez en place, tous les outils d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Chaque département. Du contenu. Voilà, tous les contenus. Des choses simples comme mes mots de vie. On sait qu'il y a une application qui s'appelle mes mots de vie. On incite les personnes qui sont chez elles, puis qui ne sont encore pas parties, de mettre tous leurs documents administratifs. Ah, ok. On essaie d'être utile.

  • Speaker #0

    Cette plateforme, c'est Waller, ça s'écrit comment ?

  • Speaker #1

    W H A 2 L E R Voilà,

  • Speaker #0

    ok, d'accord. En tant que partenaire, on a parlé du CIDFF.

  • Speaker #1

    Oui, avec qui nous avons passé une convention nationale et qui, elle, cette convention nationale a été signée avec la présidente et moi-même et devant Dominique Faure qui était ministre, qui a testé de la validité quelque part, même si la convention l'était valide bien sûr, mais de l'effort fait par la MRF et le CIDFF. sur toutes les actions que nous devons engager ensemble. Et après, chaque département re-signe sa propre convention et l'adapte à son département. Et puis, ce travail-là, il est fait aussi avec les préfectures qui ont leurs délégués départementaux, donc sous la coupe du préfet, et qui font des actions et mènent des choses. Alors, où vous avez des dames patronesses et donc qui ne sont que sur la photo, où vous avez des gens qui bougent bien. Et ça peut être vraiment passionnant. Il y a peu, il y a un département où on a un petit peu de mal à installer R. Et c'est la déléguée qui nous a appelés en disant, il faut absolument qu'on fasse quelque chose. Cette action R est importante et on va s'appuyer sur la préfecture et cette personne qui a vraiment envie de bouger.

  • Speaker #0

    Ça part aussi des intentions des gens, des actions, des mouvements du terrain. Et de la personne.

  • Speaker #1

    Et de la personne, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Des territoires qu'ils ne voudraient pas...

  • Speaker #1

    C'est une grande question parce que je ne vois pas où est le problème. Alors, quelquefois, on a affaire un petit peu à des vieux mâles blancs qu'on peut envie de bouger. Excusez-moi du terme, mais ça ressemble quand même un petit peu à ça. Ou parce qu'on pense que ce n'est pas utile ou parce qu'on n'a pas vu. Il y a simplement des gens qui ne pensent pas que ça puisse exister. D'accord. Alors que les violences, elles sont quand même de plus en plus... partout, elles sont importantes et puis à tous les niveaux nous on essaye aussi de travailler avec ce qui existe je sais qu'il y a les boîtes papillon qui se mettent dans les écoles pour que les enfants puissent mettre un signalement si besoin et donc avec tout un relais nous on diffuse la chose il y a beaucoup de gens qui bougent qui font des choses utiles Et donc c'est ensemble qu'on y arrive. C'est un problème de société qu'il faut... Et on ne peut pas fermer les yeux, on ne peut pas... Et puis ce n'est pas contre les hommes, ce n'est pas contre les femmes, c'est un problème de citoyenneté aussi, tout simplement. Nous sommes des citoyens, on doit rester debout, et puis ne pas mettre la tête dans le sable, ne pas faire l'autruche, ce n'est pas la peine, ça existe. Allons accompagner les gens qu'on a besoin, ça ne fait de mal à personne.

  • Speaker #0

    Donc les actions auprès de R... Je répète, ce n'est pas uniquement pour les violences faites aux femmes, ça peut être les enfants, tu viens de le dire, l'homophobie, l'égalité sociale.

  • Speaker #1

    L'égalité sociale, j'ai pu aider quelqu'un qui voulait monter une petite entreprise. L'entreprise,

  • Speaker #0

    la réalité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui justement, c'est un problème.

  • Speaker #0

    Quoi c'est un problème ?

  • Speaker #1

    C'est un problème si on n'a pas les moyens, les locaux. la distance, etc.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué selon toi d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    Alors ça va dépendre de la distance, si on a une voie d'accès importante, une route départementale, une voie départementale à grande circulation, ou une toute petite route qui vous amène à... Ça permet peut-être de regarder, de se mettre en contact avec... la chambre des métiers, nous on a passé une convention avec la chambre des métiers par exemple dans notre département ça balaie hyper large mais oui parce que c'est en fait chaque demande après à nous de nous débrouiller on peut pas être multicarte donc si on n'a pas la réponse il faut savoir dire je sais pas parce que ça tue personne il vaut mieux dire je sais pas plutôt que de raconter des bêtises et des bobards et des bobards donc on dit je sais pas on va à l'enseignement nous on a les outils pour enseigner les gens et pour accompagner Donc, le but, il est là.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans l'assaut, on a parlé d'expertise de compétences. J'ai vu qu'il y a des services de communication, des services juridiques. Qu'est-ce qu'on pourrait balayer là ? Est-ce que tu pourrais ?

  • Speaker #1

    Après, il y a toutes les compétences liées à notre fonction de maire. Il y a tout ce qu'il y a sur l'urbanisme. Tout ce qu'on traite au quotidien, le juridique, on en a parlé, mais il y a tout ce qui peut nous tomber dessus comme injonction préfectorale et ministérielle. Il y a tout en fait. Les maires ruraux de France renseignent sur tous ces sujets-là parce que nous sommes plusieurs vice-présidents avec des charges différentes. La santé par exemple, on a un collègue qui travaille tout ce qui est santé. Il y a eu d'ailleurs une très belle étude faite par un sociologue qui parle de la santé des maires. Et c'est assez intéressant dans la mesure où on se rend compte que les maires aiment vraiment ce qu'ils font, que la charge...

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut aimer passionnément son territoire pour s'engager.

  • Speaker #1

    Voilà, on aime les gens. En général, tout n'est pas angélique, comme on le disait tout à l'heure, mais ça n'empêche que dans l'ensemble, les mères sont dévouées, sont bienveillantes. Il n'y a pas de problème là-dessus. Et ce qui les ferait leur donnerait envie, enfin, surtout ce qui leur donne. plus envie de continuer c'est la lourdeur administrative qui vient de là où les injonctions qui sont des fois contradictoires et ça c'est terrifiant et c'est là où on prend des risques et des risques démocratiques parce que s'il n'y a pas assez de personnes pour se présenter c'est quand même un vrai sujet après on s'étonne que les extrêmes monte en ruralité d'ailleurs on a fait faire une étude aussi qui prouve bien que il n'y a pas plus d'extrême en ruralité que c'est des catégories sociales et que ce n'est pas le cas Ce n'est pas la ruralité qui fait l'extrémisme. Mais ça n'empêche que justement, il faut travailler tout ce qui est social et faire reparlir, comme des tiers-lieux comme ici, que les gens se reparlent et créent des choses ensemble. Oui, je pense, je partage. Les territoires qui ont moins de choses puissent avoir plus de choses. On a des problèmes de santé en ruralité, trouvons les outils qui peuvent nous aider. Nous, on montre de la télémédecine. Ce n'est pas merveilleux.

  • Speaker #0

    C'est la téléconsultation,

  • Speaker #1

    c'est ça ? La téléconsultation, c'est un peu des paniques. C'est simplement pour savoir qu'on a perdu 3 à 4 ans selon les départements d'espérance de vie par manque de soins. En ruralité.

  • Speaker #0

    Tu m'annonces que c'est bientôt la fin pour moi quoi.

  • Speaker #1

    C'est... C'est prévisible. Alors ça va dépendre de ce que ton mère fait ou alors il va falloir t'engager. Mais donc, d'où l'intérêt de monter des choses et d'être présent. Parce que des fois, j'ai un ami, on parlait de mobilité tout à l'heure. J'ai un collègue dans son village. Il a mis une borne. Alors là, c'était une borne de mobilité pour que les gens mettent quand je vais faire des courses. Lui, il est un peu plus éloigné d'une ville centre. Du covoiturage. Du covoiturage. Il a mis ça en place. Et puis, au bout de quelques mois, elle n'était plus utilisée. Parce que les gens se sont débrouillés tout seuls. Ils n'avaient plus besoin de la borne. D'accord. un vrai espoir. Il faut impulser, savoir que... Moi, je me rends compte aussi, dans mon village, on est deux à s'occuper, à être élus rural égalité. On n'a plus besoin de le dire, naturellement, les gens savent.

  • Speaker #0

    Ok. Si moi, demain, je veux devenir élu rural égalité, comment je fais ? Est-ce que j'ai le droit ? Et comment je fais ?

  • Speaker #1

    Alors, es-tu dans un conseil municipal ?

  • Speaker #0

    Non, madame.

  • Speaker #1

    Alors, dans ton conseil municipal... dans ton village, tu vas voir si quelqu'un peut et a envie de lever le doigt pour être au conseil municipal et dans la délibération tu demandes qu'on te rajoute. Tout simplement. S'il est d'accord, le maire et les conseillers.

  • Speaker #0

    Et après on s'identifie auprès de vous.

  • Speaker #1

    On s'identifie, on envoie à la préfecture la délibération comme c'est toujours normal. En général, le référent départemental voit le préfet. L'important c'est pas d'avoir le chiffre, l'important c'est que ce soit utile au quotidien. Mais oui, important aussi. que nous on est bien les noms parce que ça nous permet aussi de leur donner les infos.

  • Speaker #0

    J'allais dire, quand on peut travailler ensemble,

  • Speaker #1

    c'est quand même mieux. On a mis en place il y a peu, c'était à Dijon, mais on a été en formation avec l'école de gendarmerie de Dijon. On a 90 personnes qui sont venues de toute la France pour avoir cette formation-là. Alors après, on va décliner dans d'autres départements, dans d'autres régions, ce type de formation. Notre boulot, il est là. Essayer d'informer, former. Là, c'était sur l'écoute bienveillante. C'était un jeu de rôle très important. On a eu les mêmes formateurs que les gendarmes spécialisés ont. OK. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est quoi les outils mis en place par l'assaut pour les maires, les communes en ruralité, les élus, les référents ? Donc, il y a le petit...

  • Speaker #1

    Donc, il y a le boîtier... Après, le violentomètre. Alors, il y a un violentomètre qui a été créé par la ville de Paris. nous avons donc demandé l'autorisation à la ville de Paris de l'utiliser alors il est marqué pour les jeunes femmes mais c'est le même pour tout le monde c'est pas un problème donc nous on en a fait reproduire en petite taille mais il y a les CIDFF en font des grandes et il y a des affiches, il y a tout ce qu'on veut et c'est très intéressant parce que il y a peu on s'est rendu compte avec le violentomètre il y avait des jeunes filles qui ... qui le regardaient et qui se parlaient entre elles. Et puis il y en a une qui a dit à sa copine, « Mais t'as vu, toi, t'es déjà sur le orange avec ton copain. » Sauf que les mômes, elles ont 17 ans, quoi. Donc c'est aussi important de l'entendre et de le prendre en compte. Il y a aussi des choses qui sont banalisées. Elle ne se rendait pas compte, la jeune fille, déjà à 17 ans, que son copain regardait dans son téléphone, il engueulait quand elle avait une jupe trop courte. Du rouge à lèvres. Voilà, du rouge à lèvres. Donc ça ne démarre pas trop bien. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est des outils assez simples. Il y a plusieurs choses. On en a parlé tout à l'heure. L'entretien bienveillant, tout ce que peuvent nous donner aussi les ministères, parce qu'ils sont très sensibles, ils ont tous compris, quels que soient les ministères qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    L'importance ?

  • Speaker #1

    L'importance, on a beaucoup travaillé aussi avec le ministère de la Justice, parce qu'on souhaitait aussi que l'aide juridictionnelle, par exemple, soit accordée très vite sur ces violences-là, parce que tout est compliqué. Il y a des enjeux économiques très très lourds, il y a des femmes qui se retrouvent dans une merde noire quand elles s'en vont alors qu'elles ont les gosses, etc. Il y a aussi tous les problèmes...

  • Speaker #0

    Elles n'ont pas de travail ?

  • Speaker #1

    Voilà, puis c'est pas les mêmes juges qui jugent telle ou telle chose, les parquets sont débordés donc ils vous renvoient ailleurs, enfin... Il y a tout ça, donc on travaille nous avec tout le monde dans un bon esprit, on n'est pas là pour dire que nous on sait et que les autres ne savent pas, on est simplement pour dire... Voilà sur le terrain ce qui se passe. Rendez-vous compte de ce qui se passe. Parce que je crois que des fois, dans les cabinets, ils ne savent pas. Parce qu'ils n'ont pas les bonnes infos. Mais donc, nous, on va pousser les portes et on donne les infos. Très bien. Après, dans les outils pratico-pratiques, vous avez chaque commune qui a un petit CCAS, qui met en place des choses. CCAS,

  • Speaker #0

    mission locale aussi ? Non, pas mission locale.

  • Speaker #1

    Mission locale, c'est pour les jeunes. Oui, pas mission locale.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un planning familial.

  • Speaker #1

    Alors, planning familial, il n'y en a presque plus. Je ne sais pas. Ça devient compliqué. Encore ? Non, dans ta commune, dans ta propre commune, tu as un petit CCAS ou tu as un petit budget social. Par exemple, quand il y a besoin, tout de suite, on fait un bon alimentaire. Voilà, on a des petits outils quand même. Pas toutes les communes, selon la taille de la commune. Mais tu peux mettre en place des choses. Des fois, dans la ville voisine, tu peux appeler le collègue et dire qu'est-ce qui te reste dans le mobilier pour la réinstaller. En fait, on se débrouille avec ce qu'on a localement.

  • Speaker #0

    Mais sur le terrain, dans la vraie vie.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y a la maison des femmes, tenue par les gendarmeries.

  • Speaker #0

    D'où l'importance de tous vous mettre en maillage et en connexion.

  • Speaker #1

    Il faut savoir tout ce qu'il y a. Alors, nous, dans les outils que la MRF met en place, chaque département va avoir sa propre fiche. tous les outils possibles dans son département, plus la plateforme WALER. En fait, on essaie d'être utile à tous les niveaux. Ce qu'il faut, c'est que les gens se parlent, travaillent ensemble dans l'intérêt de la personne qui a des problèmes d'égalité.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être très bien, je pense, là, il y a la recyclerie qui a été mise en place par trois femmes, d'ailleurs, trois femmes assez incroyables, un projet d'économie sociale et solidaire. On pourrait se dire, demain, si une femme n'a pas de mobilier, enfin, elle doit se reloger et elle n'a pas le mobilier, ça peut être un relais aussi, enfin, on travaille ensemble. Et que la recyclerie puisse donner de la vaisselle ?

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Tout ça, ça peut être mis en place puisque c'est utile à la personne. Alors il y a des associations humanitaires qui font déjà des choses et que l'on contacte facilement. Mais ça peut être aussi, comme tu viens de le dire, une entreprise SS. Il y a peu un monsieur qui vivait dans une caravane. J'ai réussi à le faire embaucher là alors qu'il n'avait plus de papier, il n'avait plus rien, il n'existait plus. Il était sorti de prison, il avait divorcé, il ne savait même plus comment il s'appelait. Il a bien fallu le remettre dans le chemin et il est passé par les jardins solidaires. Et puis petit à petit...

  • Speaker #0

    Il y avait les jardins solidaires avec nous dans la journée du 15.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Donc nous, on a ça aussi. Mais en fait, on prend ce qu'il y a localement.

  • Speaker #0

    Est-ce que des particuliers comme moi, par exemple, parce que ça arrive souvent dans des territoires comme ça, plusieurs bâtiments, des anciens corps de ferme qui sont propres, on va dire. Est-ce qu'on peut s'identifier et dire, tiens, moi j'ai un logement pour, j'en sais rien, moi pendant 15 jours je peux faire venir, enfin donner le logement à une femme, une femme, une famille ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, mais après, comme on est en France et que tout est compliqué tout le temps, il va falloir qu'on vienne voir si...

  • Speaker #0

    Faire une enquête ?

  • Speaker #1

    Voilà, si...

  • Speaker #0

    Si je suis propre sur moi ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça risque d'être hyper compliqué.

  • Speaker #0

    Faire de l'accueil, en fait, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #1

    Alors, en revanche, dans les groupes de parole des femmes, dans les groupes tout court, il y a beaucoup de départements où les femmes s'organisent. Et ils arrivent à le faire et le font naturellement, ce que tu dis. Et effectivement, en plus, ça permet d'être hyper discret. Parce que c'est important aussi la discrétion. Si on doit planquer quelqu'un pendant 15 jours, ce n'est pas rien. Ce n'est pas... Nous, on s'est rendu compte, par exemple, dans Lyon, que les voitures du département étaient floquées. avec le logo du département, une de nos actions, c'était de dire au département qu'il faut que ce soit une voiture sans le logo du département puisque les hommes, ils le suivent.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça ne peut partir que du terrain. C'est en en parlant entre nous parce que personne n'avait pensé au département, et on peut le comprendre, que la voiture était floquée et qu'on allait la repérer. Bien sûr. Tout bêtement. Alors on accompagne une femme dans un hôtel, sauf que l'homme il a suivi de loin et puis le conseil départemental il est marqué dessus donc je sais que c'est la voiture. C'est tout bête, en fait c'est du bon sens. Puis à nous après de nous bagarrer au niveau des ministères, des départements, des préfectures pour que des gens qui sont comme toi qui disent moi j'ai un appartement, pourquoi pas le laisser à disposition pour x raisons, passer une convention avec la préfecture etc. Mais aidons ça parce qu'il en manque, il n'y a pas assez de logements.

  • Speaker #0

    Dis-moi, au-delà des actions sur les violences, quels sont tes rêves ou tes objectifs pour améliorer la place des femmes en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, l'idée ce serait de faciliter les possibilités de s'engager dans une association, dans un conseil municipal et d'être utile. Je pense que les associations, il faut absolument qu'elles changent d'orientation et qu'elles ne demandent pas qu'à une ou deux personnes de faire tout. Mais simplement d'apprendre à travailler ensemble, comme dans l'idée du tiers-lieu dont nous avons parlé à plusieurs reprises. C'est ensemble qu'on fait les choses et ce n'est pas une seule personne, le président qui fait tout, qui veut être le seul et qui ne veut pas laisser sa place. Il faut absolument apprendre à dire, moi je n'ai que trois heures par mois, quatre heures par mois, mais je vais le faire et je vais faire ça. Donc ça, ça veut dire travailler ensemble. Sur le conseil municipal, c'est aussi un peu l'idée, il faut qu'il y ait plus de jeunes femmes qui s'engagent. Mais pour cela, il faut qu'au niveau du statut de l'élu, homme ou femme d'ailleurs, qu'on puisse mettre en place un statut de l'élu qui permette aussi aux entreprises de lâcher la personne un peu plus, de trouver des moyens financiers pour que les communes puissent rémunérer le temps perdu sur l'activité, etc. Alors il y a déjà eu deux ou trois petites choses mises en place que nous avons impulsées avec les maires ruraux sur un conseil municipal. peut, si la personne est seule et a besoin de faire garder ses enfants, se faire, c'est légal, se faire payer la nounou qui est venue, mais c'est toujours la commune qui paye. Et donc, on aurait aimé aussi que pour l'incitation, qu'au niveau national, il y ait une prise en charge, voilà, qu'il y ait une petite dotation liée à ces indemnités qui sont lourdes. Et en ruralité, les indemnités, elles sont... radada quoi, ça n'a rien à voir avec les présidents de communautés de communes, enfin de communautés d'agglos ou les maires des grandes villes quoi, on a toujours l'impression que la ruralité passe toujours en dernier donc pour que les femmes s'engagent, il faut aussi qu'elles puissent le faire financièrement

  • Speaker #0

    Pour terminer l'épisode de ce podcast, quel message tu aurais envie d'adresser aux femmes rurales, aux femmes en ruralité femmes à la campagne qui hésitent Ça reprend un peu ce qu'on vient de dire, mais on verra si tu as une autre réponse. Qui hésite encore à s'impliquer dans la vie de leur commune ou à oser les changements audacieux dans leur vie ?

  • Speaker #1

    Écoutez-vous, n'écoutez que vous. N'écoutez pas le mari, les parents. Non, tu n'auras pas le temps, et pourquoi ? Et tu ne seras plus à la maison. Écoutez-vous, faites ce que vous avez envie. Et surtout, faites-vous confiance, mon Dieu de bon Dieu. Faites-vous confiance, parce que vous trouverez toujours quelqu'un qui va essayer de vous rabaisser. parce qu'il a envie de prendre la place, parce qu'on n'est pas un homme, qu'on va y arriver. Mais faites-vous confiance, la femme a sa place partout.

  • Speaker #0

    Et encore plus en campagne.

  • Speaker #1

    Encore plus en campagne. Il y a beaucoup de choses à mettre en place en campagne. Et on se rend compte qu'en campagne, avec trois bouts de ficelle, on fait plein de choses.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. On fait même des podcasts.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    On termine comme ça ?

  • Speaker #1

    Super, merci à toi.

  • Speaker #0

    podcast en campagne. Merci beaucoup Dominique. Merci beaucoup. Merci. Merci d'être venue à moi et merci pour la visite du tiers-lieu.

  • Speaker #1

    Très belle région.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Merci d'être restée jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

C'est en beauté, que je clôture l'année 2024, je vous présente Mme Dominique Chappuit, femme engagée en ruralité depuis de nombreuses années.


Maire de son village dans l'Yonne, Vice-présidente de L'AMRF "Association des Maires Ruraux de France", et Présidente des Maires Ruraux de l'Yonne, mais aussi, maman de 4 enfants 💪


Dans cet épisode, Dominique nous partage ses engagements auprès des citoyens de son territoire, ses combats contre les violences faites aux femmes, et bien entendu, nous vous parlerons du programme ERRE "Elu Rural Relais Egalité", actions mises en place par l'association des Maires Ruraux de France.


ERRE accompagne les maires ruraux contre les violences intra-familiales et les inégalitées sociales.

https://www.amrf.fr/les-dossiers/relais-de-legalite-erre/


Je remercie chaleureusement l'équipe de Dominique.

Merci Clément.

Merci Dominique.



Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne.

Qu'il est possible d'avoir une vie riche et active et il me semble important de balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi... Elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir. Et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Nous enregistrons cet épisode pendant la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors moi, je suis ravie d'avoir suscité ta curiosité et ton intérêt pour le podcast des nouvelles filles de la campagne lors de notre rencontre au ministère pour cette fameuse journée du 15 octobre, la journée internationale de la femme. En ruralité, je suis très honorée de t'avoir parmi nous. Merci. Comme s'il y avait une foule de 150 personnes, mais il va y avoir des millions de personnes qui vont t'écouter. Je voudrais donner un peu de matière sur cette fameuse journée du 15 octobre. En 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a fait du 15 octobre la journée internationale des femmes rurales afin de promouvoir et reconnaître les femmes rurales et leur rôle important. dans le renforcement du développement agricole et rural. T'es ok avec ça ?

  • Speaker #1

    Oui, mais la ruralité n'est pas liée uniquement à l'agricole.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça me paraissait un peu étrange.

  • Speaker #1

    C'est un raccourci.

  • Speaker #0

    C'est un raccourci. En France, 11 millions de femmes vivent en territoires ruraux, soit une femme sur trois en France.

  • Speaker #1

    Oui, c'est à peu près la même.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Il était écrit. Or, si l'on sait que les inégalités entre les femmes et les hommes touchent tous les milieux sociaux, les femmes vivant... en milieu rural sont confrontées à des difficultés supplémentaires, mobilité, accès aux droits, aux soins, à la formation, autonomie économique, insertion professionnelle, violence, blablabla. Et leur situation est souvent méconnue.

  • Speaker #1

    C'est vrai, effectivement.

  • Speaker #0

    Tu veux ajouter quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, effectivement, les femmes en ruralité ont des handicaps supplémentaires dans tout ce que tu viens de dire, notamment sur la mobilité et sur l'accès aux services publics. Formation, soins, etc. Et quelquefois, on se rend compte aussi que c'est volontaire. Le conjoint vous emmène dans un endroit éloigné pour mieux mettre la main sur vous.

  • Speaker #0

    Après ces informations, je pense qu'il serait bon maintenant qu'on se dise bonjour. Bonjour Dominique.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Et que tu te présentes. Alors moi, ce que j'aimerais, c'est que tu te présentes en tant que femme, en tant que femme en ruralité, en tant qu'élue. Et ensuite, on enchaînera avec ta place au sein de l'AMRF.

  • Speaker #1

    Association des maires ruraux de France. Et non pas l'Association des maires de France, mais bien de ruralité.

  • Speaker #0

    Parfait. On commence ?

  • Speaker #1

    On commence.

  • Speaker #0

    Alors c'est parti. Qui es-tu, Dominique, en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Alors en tant que femme, je suis Dominique, née en 1956, ce n'est pas hier. J'ai cheminé dans ma vie... Professionnelle dans l'insertion professionnelle notamment, dans tout ce qui est associatif, dans tout ce qui est vie au quotidien, donc naturellement penché sur le social. Et puis j'ai été élue dans une ville en 2001.

  • Speaker #0

    Dans quelle région ?

  • Speaker #1

    Dans Lyon. Étonnamment, j'ai été élue dans une ville puisque mon village où je vivais était associé à cette ville. Donc j'étais un membre du conseil municipal d'une ville tout en habitant le village d'à côté à 5 km. Et puis les habitants sont venus me voir naturellement en me demandant... C'est bien, mais notre ville, là, on n'est pas dans la ville. Nous, on est à 5 kilomètres. On ne comprend pas pourquoi nous sommes associés. Donc, naturellement, j'ai pris mon bâton de pèlerin et j'ai réussi, avec tous les habitants et pas mal de personnes, à dissocier notre commune. En fait, la dissociation n'existe pas. C'est un mot simple, mais c'est l'érection d'une nouvelle commune. Donc, c'est ériger une commune. Ça veut dire faire pousser une commune et la rendre autonome. homme et pouvoir enfin mettre des choses en place donc dans mon village qui s'appelle Rosoy. Ausha ? Ausha. En fait, ça vient des roseaux. Mais ça peut parler d'une belle rose aussi, c'est ce que nous disent les habitants. On a pu mettre en place beaucoup de choses, puisque du coup, les habitants étaient heureux de faire revivre leur village. Donc, plein d'assauts. Être autonome ? Être enfin autonome, ce qui était logique. Ce qui était très compliqué, nous avons été autonomes en 2008 seulement, parce que c'est l'année où il y avait eu 7 ans pour la durée du mandat de cette période-là, avec un report pour je ne sais plus quelle raison. Et puis ce village en 2008 est redevenu un vrai village et a pu sauver son école, a pu réinventer son PLU, essayer de mettre en place des choses.

  • Speaker #0

    C'est une vie associative ?

  • Speaker #1

    Vie associative. Mais on nous en a beaucoup voulu, donc l'administration a été... mais les habitants se sont battus, c'est plus facile quand on est en groupe.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui tu es maire de ce village. Voilà. Autre chose à dire sur ta place de femme en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, femme en ruralité, c'est effectivement quand vous avez des enfants. Moi, j'ai notamment eu deux enfants et deux autres en plus au décès de ma sœur. Donc, quatre enfants à la maison avec le va-et-vient des associations sportives, des écoles, du lycée, du collège, quand vous en avez un dans chaque catégorie scolaire. C'est un petit peu, voilà. Mais bon, il y a encore 5 km de la ville de nous, c'est pas très loin. Mais du coup, naturellement, je me suis engagée avec les maires ruraux. Je suis devenue présidente des maires ruraux de Lyon en allant dans les congrès, les associations, les assemblées générales, en discutant avec les collègues. Petit à petit, le président actuel m'a demandé d'être vice-présidente et de m'engager encore plus fortement, ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu fais le lien avec l'histoire des enfants et la mobilité des enfants ? parce que tu t'es aperçu de quelque chose à un moment donné ?

  • Speaker #1

    C'est un vrai problème parce que le problème de mobilité, c'est-à-dire que nous les parents, on est tout le temps dans la voiture pour les trimballer. Mais si on ne le fait pas, ils n'ont pas d'ouverture d'esprit. Et quand on est plus éloigné, encore plus éloigné, il faut qu'on mette en place dans nos communes des activités, des tiers-lieux comme il y a ici, des moments vivants. Sinon on coupe, on se coupe nous les gens et on coupe nos enfants de tout ce qui est la vie sociale. Tous les extrêmes, tout ce qu'on peut voir, les difficultés de nos habitants, leur ras-le-bol depuis le Covid avec... des mentalités qui deviennent un petit peu complexes. S'il n'y a pas d'échange, s'il n'y a pas d'envie de bouger, de discuter, de se confronter à l'autre, on prend des risques énormes de se retrouver avec des extrêmes qui ne comprennent rien et qui vont rendre tout le monde malheureux.

  • Speaker #0

    Donc, ces motivations-là, ce constat et ces motivations-là, qui t'amènent à la MRF ? Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'accord. Allons-y, est-ce que tu peux nous expliquer le rôle de cette association ? Aussi, faire le distinguo, entre l'Association des maires de France et l'Association des maires ruraux de France.

  • Speaker #1

    Alors l'Association des maires de France, naturellement, ce n'est pas ma partie, puisque je suis en ruralité, même si nous adhérons. Moi, ma commune adhère à l'AMF.

  • Speaker #0

    Mais c'est deux entités qui sont quand même...

  • Speaker #1

    Mais c'est deux associations très différentes. Nous, nous sommes des ruraux, des gens simples. Parce que tu m'as dit tout à l'heure,

  • Speaker #0

    on est des brutes de pommes.

  • Speaker #1

    On est des brutes de pommes. bien sûr on est on est simple on ne court pas après Un ministère, on ne court pas après la gloire, on ne court pas après quoi que ce soit. On est là pour représenter les gens et le plus simplement du monde. Alors ça n'empêche pas, rien n'est angélique. On sait bien que chacun, c'est l'humain qui a ses défauts et ses qualités. Mais les maires ruraux de France, on ressort de ce qui part du terrain.

  • Speaker #0

    Alors cette association, elle a été créée quand ? Elle est dirigée comment ? C'est quoi ses objectifs, ses intentions ? Voilà. Donne-moi plein de détails.

  • Speaker #1

    L'Association des maires ruraux de France a 54 ans. Nous avons d'ailleurs fêté les 50 ans dans Lyon, dans mon département. D'où ce travail autour de l'élu rural Relais Égalité, puisque nous avions des ateliers. À l'occasion de ces 50 ans, il y a eu beaucoup de choses de faites, beaucoup de ministres qui sont venus, beaucoup de choses simples. Parce qu'en fait, nous, on dit simplement les choses. choses on avait un ministre de la ruralité joël giraud qui est très appréciable comme en tant qu'homme déjà avec qui nous avons pu mettre en place beaucoup de choses sur la ruralité grâce à lui énormément de choses sont mises en place pour nous les maires ruraux mais notamment cette élue rural égalité c'est lui aussi qu'il a porté dès le départ et qui a été soutenu après avec dominique fort et et vrai et c'est vraiment très important puisque on part de ce qu'on constate tête. sur le terrain, quels sont les besoins. On ne parle pas de ce qu'on a envie pour avoir son nom dans la presse, on se fiche de ça.

  • Speaker #0

    On parle du concret, du concret.

  • Speaker #1

    On parle du citoyen, on parle de ce qu'on nous fait remonter comme besoin. Et en fait, on veut être utile. Nous, les maires ruraux de France, on se dit, ma commune est utile. Nous devons être utiles. Voilà, donc simplement être utile, peut-être qu'on ne saura jamais qu'on a été utile pour telle ou telle personne. Parce que quand vous êtes utile pour quelqu'un, vous ne le savez pas tout de suite, ça ne se voit pas. Et puis tant mieux, parce que ce qui compte, c'est ce que vous faites.

  • Speaker #0

    Oui, les actions. Est-ce que tu es en mesure de nous donner quelques chiffres ? Aujourd'hui, combien de communes, de villages adhèrent à cette association, par exemple ?

  • Speaker #1

    Au niveau national, je vais plutôt donner le nombre de départements, parce que je crois qu'on a 87. département qui a une association locale des AMR donc association des maires ruraux nous par exemple c'est AMR 89 donc voilà alors qu'il y en a 87 donc c'est à peu près le chiffre là après sur le nombre de communes je crois qu'on doit être à 13 14 milles entre

  • Speaker #0

    13 et 14 milles

  • Speaker #1

    De communes adhérentes. Par contre, on a 87 départements qui représentent l'association des maires ruraux de France.

  • Speaker #0

    J'en profite là tout de suite, je rebondis. Comment une mairie en ruralité fait pour adhérer à l'association ? Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #1

    Elle contacte directement notre siège à Lyon. Alors c'est vrai que nous sommes à Lyon, mais c'est parce que c'est une longue histoire. Quand ça a été créé il y a plus de 50 ans, ceux qui l'ont créé étaient à Lyon. Et voilà, le siège aussi s'est installé là. Donc nous ne sommes pas en réalité. Et parce que Lyon est à peu près centrale pour toute la France. Et c'est plus pratique que Paris pour certaines choses.

  • Speaker #0

    On va rentrer dans le vif du sujet là tout de suite. Comment les maires en réalité... sont au courant que cette association existe et de toutes les actions qui sont mises en place ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, quand on a une association départementale, c'est à elle déjà de divulguer et de faire passer les informations que nous pouvons avoir. Moi, par exemple, en tant que président des maires ruraux de Lyon, je fais passer beaucoup d'infos aux collègues adhérents ou pas. Donc après, quand on est adhérent, on a pas mal d'informations. On peut utiliser notre service juridique, tout ce qu'on a à faire. On peut utiliser la compétence pour créer son site internet. On a toutes les semaines un Netinfo newsletter qui nous permet d'avoir toutes les infos de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    En fait, l'association, elle met à disposition plein de contenus.

  • Speaker #1

    Plein de contenus.

  • Speaker #0

    Plein de contenus et plein de compétences.

  • Speaker #1

    Énormément de compétences. Et puis... Un conseil d'administration, un conseil scientifique avec beaucoup d'infos, c'est-à-dire qu'on accompagne systématiquement. Il y a beaucoup de choses qui permettent d'accompagner les maires qui sont vraiment des fois, de plus en plus, sous l'eau avec des problèmes administratifs. Il y a peu, le sous-préfet de Mastirco me dit, tiens, il y a tel maire dans le nord du département qui est embêté parce qu'il s'est fait avoir avec... Là,

  • Speaker #0

    je mets en lien.

  • Speaker #1

    On met en lien directement quoi et puis directement le maire est content. Alors là je le fais adhérent ou pas, on n'est pas du tout fermé. Voilà, mais voilà, on a quand même, l'adhésion permet énormément de services. Et puis on met en place des réunions avec des partenaires. En fait on essaye de, on a la chance d'avoir des partenaires qui nous financent aussi, notre petite association locale. pour nous permettre d'avoir une réunion, de faire différentes manifestations.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je résume un peu, aujourd'hui en France, il y a des communes, des petites communes qui n'ont pas forcément toutes les expertises, les compétences, les connaissances, les outils pour gérer plein de problématiques ou de sujets. Et là, vous, vous êtes là pour pallier à ça.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après, on s'est battu, parce que là, c'est au niveau local, mais au niveau national, en tant que vice-président... En tant que président, on va aussi, nous, dans les ministères, on va chercher ce qui peut être utile. Il y a plusieurs... Un relais ? Oui, bien évidemment. Là, par exemple, on a créé les villages d'avenir. Il y avait Petite Ville de Demain, il y avait plein de choses. Et avec Dominique Faure, on s'est beaucoup, pas battu, mais on a beaucoup argumenté pour que les villages d'avenir puissent être en place. Et ça met, grâce à la NCT, l'ingénierie que les communes n'ont pas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous préciser qui est Dominique Faure ?

  • Speaker #1

    Alors, pardon, Dominique Faure était la ministre de la ruralité, la dernière ministre de ruralité que nous avions. Aujourd'hui c'est Madame Gattel qui est ministre déléguée. Dominique Faure, elle était ministre à plein temps, elle avait plusieurs casquettes, dont la ruralité. Ok,

  • Speaker #0

    et tu as donné un acronyme là ?

  • Speaker #1

    ANCT, c'est l'agence nationale qui a été créée pour accompagner les collectivités.

  • Speaker #0

    Le programme Petite ville de demain, etc.

  • Speaker #1

    Voilà, tous ces programmes-là, et c'est pour ça que nous avons créé nous, Villages d'Avenir.

  • Speaker #0

    Ok, compliqué.

  • Speaker #1

    Tout est compliqué, mais parce qu'on aime bien en France rajouter des strates sans effacer celles qui existaient. D'où la complexité du quotidien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur la partie de l'association ? Est-ce qu'il y a des choses qui te semblent importantes sur l'association ? Sur le rôle de l'association.

  • Speaker #1

    Effectivement, comme on a un congrès par an, on se déplace dans les départements.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le congrès de la semaine dernière ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est l'AMF. dans les départements qui se portent candidats pour... On va en ruralité. Nous, quand on était dans Lyon pour les 50 ans, on était en ruralité, dans un petit village.

  • Speaker #0

    Sur le terrain ? Sur le terrain. Dans le brut de pomme.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là naissent des actions dans chaque congrès puisque nous avons des thématiques et en fonction des thématiques, on essaie d'aller chercher avec nos collègues élus, maires et adjoints et conseillers municipaux, tout ce qui peut remonter. On a eu des moments très forts où on alertait sur l'aberration des communautés de communes qui ne sont plus à taille humaine et qui enlèvent la moelle des communes rurales du territoire. Puisque perte de compétence, perte de tout et avec démotivation des élus qui disent « je ne sers plus à rien, si ce n'est qu'être là pour la crotte de chien sur le trottoir, ce n'est pas très intéressant » . Et donc voilà, c'est pour ça que nous, on fait remonter toutes ces problématiques. Et puis, on essaie d'être utile, notamment sur l'élu rural égalité, puisque c'est né aussi il y a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est le programme R.

  • Speaker #1

    C'est le programme R.

  • Speaker #0

    Donc E, deux R, E, ça veut dire ?

  • Speaker #1

    Élu rural relais égalité.

  • Speaker #0

    Très bien. Moi, j'ai une question sur la femme, Dominique. Qu'est-ce qui t'a poussée à t'engager en politique ? pour défendre les territoires ruraux, là en tant que femme. Qu'est-ce qui t'anime, qu'est-ce qui t'a animée ?

  • Speaker #1

    Je pense que naturellement, je devais avoir un brin de...

  • Speaker #0

    De révolutionnaire ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est les habitants de mon village qui m'ont poussée, accompagnée. Je me suis rendue compte, une fois que j'avais le nez dedans, on va dire, qu'il fallait agir. Je me suis rendue compte des difficultés. d'un village, de sa reconnaissance, puisqu'il y a eu cette bagarre pour dissocier ma commune. Mais je pense que c'est les habitants qui te poussent. Et puis aujourd'hui, tout est tellement brouillon, tout est tellement compliqué, les gens ne savent plus qui fait quoi, où on va et pourquoi. Moi, naturellement, j'étais obligée de me renseigner et de savoir ce qu'il fallait faire. Et du coup, je me suis dit, il va falloir... Essayer de simplifier, faire comprendre, discuter, aller au bout. Et puis comme localement, ce n'était pas suffisant, s'engager avec les maires ruraux de France, c'est aussi pousser la porte des ministères, aller voir les ministres, les conseillers, expliquer qui on est, pourquoi. Parce que nous représentons 30% de la population, mais aussi 80% du territoire. En fait, tout vient du village. C'est bien par là que passe l'eau, c'est bien par là que passent tous les réseaux, etc. C'est bien nous qui faisons vivre ce qu'on appelle maintenant les aménités, mais c'est bel et bien nous qui apportons tout à la ville. Et donc on ne peut pas nous nier d'un coup de crayon, parce qu'on estimerait qu'on voudrait ressembler à l'Allemagne et ne plus avoir de communes en fait, parce qu'on trouve que c'est ridicule d'aller sur la disparition des communes. Et notamment quand je parle des EPCI, des communautés de communes ou des agglomérations, quand elles ne sont plus à taille humaine, on voit ce que ça donne. Quand vous avez 90 maires à une assemblée, qu'est-ce que vous voulez que le maire de la commune, même s'il y a 1000 habitants ou 500, il puisse dire « tiens, moi j'aurais besoin de je ne sais pas quoi » . Puis après, on vous sort toujours les mêmes âneries, on ne pense qu'aux pistes cyclables, etc. Ce qui est très bien. Mais qu'est-ce que quand vous êtes… A 30 km de la ville, vous n'allez pas demander à vos habitants de partir travailler à vélo.

  • Speaker #0

    Les vélos électriques en Dordogne, ça court les rues.

  • Speaker #1

    Non mais vous voyez parce qu'en fait après c'est de la verticalité quoi, ça vient d'une lubie d'un ministère ou autre et puis...

  • Speaker #0

    Non mais ça manque fondamentalement de bon sens.

  • Speaker #1

    Ça manque de bon sens, de simplicité. On vous demande systématiquement dans une commune rurale de faire des études. En communauté de communes c'est des études à n'en plus finir. Vous avez la ville qui fait son étude, la communauté de communes qui fait son étude, la commune qui fait son étude pour le même sujet et on vous répond à chaque fois. Ce n'est pas grave, c'est financé à 80%. Si vous voulez faire des économies, arrêtez de nous dire des bêtises. Nous, une étude à 200 ou 250 000 euros, ça ne nous sert à rien. On peut le mettre ailleurs. Il n'y a pas de... Comme tu viens de le dire, il n'y a pas de simplicité dans tout ça. Nous, des fois, on peut faire des choses simplement et on a juste besoin de 10 000, 15 000, 20 000 euros. Et ça, on ne vous les donne pas parce que ce n'est pas assez.

  • Speaker #0

    Parce que ça ne rentre pas dans le dossier, dans les classes.

  • Speaker #1

    Et puis, vous n'avez pas un préfet qui va réagir de la même manière. Donc, d'un département à l'autre, vous allez dépendre un petit peu de tout cela. Donc, ça aussi, c'était une de nos demandes de maires ruraux de France, d'essayer quand même d'avoir un peu la même feuille de route sur certains sujets qui soient...

  • Speaker #0

    Ou alors des feuilles de route qui s'appliquent à ce que l'on vit sur le terrain, dans le territoire.

  • Speaker #1

    Et puis, on protège la ruralité. Et on ne la protège pas. Donc systématiquement, vous avez des réunions qui sont provoquées par des préfets, des sous-préfets, des plus, plus, plus, plus. Et vous vous retrouvez en réunion par circonscription, pas par circonscription, pardon, par EPCI, par communauté d'agglomération. Alors que ce n'est même pas des communautés de communes qui sont appliquées au lieu de vie. Ça ne correspond à rien. Il faut absolument se rappeler qu'il y a une ruralité, qu'elle est importante et surtout qu'elle va permettre aux gens de vivre et de comprendre pourquoi ils sont là et ce qu'ils peuvent faire pour l'autre. On se parle, bon Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, d'être dans des endroits comme celui-là, par exemple.

  • Speaker #1

    Absolument, les tiers-lieux,

  • Speaker #0

    c'est très important. Oui, les tiers-lieux, les cafés associatifs, les tiers-lieux. Femme, mère, en ruralité, c'est compliqué, c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, moi je pense que c'est plus compliqué puisque les postes clés, les postes soi-disant intéressants sont en général pris d'assaut par des hommes. Alors ce n'est pas systématique, je ne suis pas anti-hommes, loin de là. Mais je me rends bien compte quand même qu'en tant que président des maires euro de Lyon, en tant que maire dans différentes réunions où je suis, dès que je prends la parole... On dit « Oh, qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ? Oh, mauvais caractère, etc. » Donc je suis une emmerdeuse, en gros, alors que je ne fais que poser des questions et je suis élue pour ça. Donc je suis dans mon rôle. Mais quand c'est un homme qui fait la même chose, ben voilà, il est courageux, lui. Lui, il a des couilles. Toi,

  • Speaker #0

    t'es chiante, t'as tes règles.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. C'est un petit peu cette idée-là et je crains qu'on recule encore, que ça redevienne un petit peu dans cet esprit-là. Alors bien évidemment, il y a des femmes à des postes importants et tant mieux.

  • Speaker #0

    Et heureusement.

  • Speaker #1

    Et heureusement. Alors ce qu'il faut clairement dire, c'est qu'il faut qu'elles ne jouent pas aux hommes. Parce que si elles jouent aux hommes, ce n'est pas très malin. Par contre, on est très complémentaires et ça peut être très enrichissant pour nous, effectivement, d'échanger avec des hommes et vice-versa. Parce qu'on n'a peut-être pas tout à fait la même idée de la vie sociale ou le même prisme. Et tant mieux. parce qu'on n'est pas des robots et que la diversité, c'est la richesse. Donc moi, je ne suis pas contre du tout, mais un minimum de respect. Et je pense que dans toutes les réunions que je vis, je pense que je ne l'ai pas toujours.

  • Speaker #0

    Le fait d'être femme, mère en ruralité, est-ce qu'il y a un impact plus important auprès des femmes en ruralité ? Ou est-ce qu'autour de toi, il y a plus de femmes qui s'engagent parce que tu es une femme à la tête de la mairie ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai effectivement pas eu de problème. J'avais même plus de femmes que d'hommes pour me représenter la dernière fois. Peut-être parce que je suis une femme là-dessus, tu as raison. C'est peut-être simplement cela. Après, je ne ressens pas spécialement que dans les communes rurales, mes collègues femmes, j'ai plus l'impression qu'on leur laisse les petites communes parce qu'il y a un petit côté social, puis le social ça va avec les bonnes femmes. Ah bah oui.

  • Speaker #0

    Prendre soin,

  • Speaker #1

    le CAIR.

  • Speaker #0

    Une petite commune, un petit projet.

  • Speaker #1

    Voilà, pour être au CCS, on va dire à Madame Michu, alors que les hommes vont se très bien. C'est un petit peu ce côté vieux, vieille France.

  • Speaker #0

    C'est cliché,

  • Speaker #1

    mais ça existe encore. Oui, bien sûr que ça existe encore. Il y a encore à moderniser tout cet aspect-là. Pour moi, une femme ou un homme fait le même boulot en ruralité. Il n'y a pas du tout de difficulté là-dessus. C'est peut-être plus facile en face d'un agriculteur qui ne serait pas content d'être un homme de 1,80 m. Mais moi, ça ne m'a jamais gêné si j'avais un problème. Il faut simplement être courageux. Mais c'est comme dans la vie.

  • Speaker #0

    Très bien. On parle du programme R. Alors tu as expliqué, enfin tu nous as dit R, donc E, deux R, E, élu, rural, relais de légalité. Ce dispositif, comment on l'appelle ? Un programme, un dispositif, un...

  • Speaker #1

    Une action.

  • Speaker #0

    Une action. A partir de quand il a été mis en place ? Comment il a été mis en place ? Par qui il a été mis en place ? Et pourquoi il a été mis en place ? Ça fait beaucoup là.

  • Speaker #1

    Alors, on va commencer. Pourquoi ? Cette action a été mise en place à l'occasion des 50 ans des maires heureux de France dans Lyon, où il y a eu tout un travail autour de Colette. C'est Colette qui était notre ambassadrice. Et ça tombe bien, puisque c'est le village de Dominique Vérien qui est sénatrice et qui a fait un travail autour des violences intrafamiliales avec sa collègue. Et donc il y a eu plusieurs ateliers de montée et il est ressorti qu'effectivement on avait besoin d'avoir du relais.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des données qui ont été prises sur le terrain, récoltées sur le terrain et de là est né ce projet.

  • Speaker #1

    Et puis là il y avait des représentants de toute la France, tous nos collègues qui faisaient remonter que ce n'était pas qu'un problème social, enfin c'est un problème social mais... Ce n'est pas qu'un CCS qui peut gérer ça, il faut être multicarte quand on est élu rural égalité. Il faut avoir, si c'est possible, dans sa commune, si on le souhaite, si on accepte de lever le doigt, parce que rien n'est vertical, il est hors de question de dire il faut Yaka. Simplement, chacun doit savoir s'il veut prendre cette responsabilité-là.

  • Speaker #0

    S'emparer du projet.

  • Speaker #1

    S'emparer du projet, se former, discuter, s'informer, se faire accompagner, parler de la personne qui est référente au niveau départemental et qui vous donne tous les contacts locaux. Et puis s'informer avec l'Association des maires ruraux de France, avec tout ce qu'on peut donner comme outil.

  • Speaker #0

    Tu as dit qu'il y a des choses qui étaient, suite aux 50 ans à l'anniversaire de l'Association des maires ruraux de France... des choses qui sont sorties du terrain. Quelles étaient ces choses ?

  • Speaker #1

    Tous les problèmes de... ce que peuvent ressentir les femmes en ruralité, le problème de mobilité...

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on a évoqué tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que pour les femmes, c'est bien sûr les femmes et les hommes.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, ça concerne aussi...

  • Speaker #1

    Mais comme nous, c'était la femme, la commune, le sujet principal de notre congrès. C'était notre sujet pour les 50 ans. On a tourné autour de la femme. Mais l'égalité, l'élu rural, le rôle de l'égalité, c'est bien évidemment pour les hommes. Je me suis occupé, ne serait-ce dans mon village, de jeunes gens qui rencontrent des problèmes d'homophobie ou qui ont rencontré des problèmes d'égalité en tant que jeunes un peu perdus sur le territoire. En fait, le rôle de l'élu rural, l'égalité, il est multiple. Il est lié à la demande.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, à ce qui se passe sur le terrain.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe sur le terrain. Et à nous d'apporter tous les outils. Alors, bien évidemment, 80%, 85%.

  • Speaker #0

    C'est la violence.

  • Speaker #1

    C'est la violence intrafamiliale. 80% ? Oui.

  • Speaker #0

    C'est des chiffres importants, en tout cas.

  • Speaker #1

    Faites aux femmes ou aux hommes. Dans mon village, c'est un vieux monsieur qui est venu me dire que ça faisait des années que sa femme le battait. C'est pas simple. Ça vous atteint. Il faut... Il faut le faire avec bienveillance, mais savoir que la première action, c'est l'oreille. Il faut que dans un endroit, il y ait une écoute. Parce que tellement de gens ne se font plus entendre. Et après, nous devons accompagner. L'élu rural, l'égalité, ne lâche pas la personne tant qu'elle le souhaite. C'est la personne qui décide. Pendant des mois, par exemple, je vais prendre des exemples.

  • Speaker #0

    Allons-y pour des exemples concrets, justement.

  • Speaker #1

    Pendant des mois, on a suivi une dame. Le seul moyen que j'avais de la contacter, c'était son téléphone. Quand elle n'était pas avec son mari, je lui disais, je suis là, c'est quand vous voulez. Je peux vous accompagner quand vous voulez. C'est vous qui décidez. Et le moment où ça a été possible, on a pris contact bien sûr avec sa fille. Après, vous faites comme vous pouvez. Et puis, quand je dis des mois, ça a pris 18 mois, je crois. Et ça y est, elle a...

  • Speaker #0

    18 mois avant qu'elle... Voilà, voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je n'ai pas de jugement à avoir de cela. On sait qu'on part et on revient plusieurs fois. On sait que c'est compliqué, ce n'est pas simple, mais aucun jugement. Quand on est sous emprise, il y a ce contrôle coercitif qui est vraiment très, très fort et qui met la personne sous un globe. qui l'empêchent d'être elles-mêmes. Oui, bien sûr. Donc nous, quand on est là, on n'a pas du jugement à avoir. Par contre, on met en place. À ce moment-là, bien sûr, on l'accompagne à la gendarmerie, si elle le souhaite. On s'occupe d'avoir tout de suite. Parce qu'on a ce relais aussi avec les gendarmes. Nous, en ruralité, c'est les gendarmes. On a vraiment un gros travail à faire avec eux. Et on a dans toutes nos communes un référent gendarme qui doit être... avec qui on doit contacter, enfin qu'on doit contacter tout de suite, parce que c'est avec lui qu'on peut faire le relais.

  • Speaker #0

    C'est le premier accroche, c'est le premier maillon de la chaîne ?

  • Speaker #1

    Voilà, ce qu'il faut c'est mettre au courant, apporter des éléments. Ça permet aussi à des jeunes gendarmes, parce que des fois c'est pas simple pour eux, ils viennent d'arriver, ils ne connaissent pas la situation, d'avoir quelques éléments et de savoir surtout que la personne est accompagnée. Ça vous permet aussi de vous vérifier qu'elle est bien. entendu que il n'y a pas de il n'y a jamais de malveillance d'un gendarme mais il peut y avoir des fois quand on est un jeune gendarme un mot qui n'est pas bien placé et eux-mêmes doivent être accompagnés en fait parce que eux-mêmes doivent être accompagnés alors nous on a la chance dans notre département d'avoir un colonel qui a pris le sujet qui a pris le sujet à bras-le-corps d'ailleurs avec lui nous avons travaillé une convention qui va être déclinée au niveau national Et qui permettra à chaque département...

  • Speaker #0

    Donc là, le département, il pilote. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis après, chacun fera ce qu'il veut de cette convention. Il pourra l'adapter à son département. Encore une fois, pas de verticalité. C'est ce qui tue la France, la verticalité. Donc, il faut que chacun adapte. Mais nous, on a fait tout le boulot pour avancer. Il y a un modèle qui fonctionne. Il y a un modèle qui fonctionne, qui sera adapté et qui va très très loin. Qui englobe toutes les situations possibles et imaginables. Sur l'égalité, mais sur d'autres sujets aussi.

  • Speaker #0

    Une femme qui a des problèmes de violence tape à la porte de la mairie.

  • Speaker #1

    Alors cette mairie a un élu qui a levé le doigt au conseil municipal.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander. Comment aussi ça se concrétise, ça se matérialise sur le terrain quand une personne est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, au niveau des maires ruraux de France, on sollicite nos associations départementales pour qu'elles repèrent ou qu'elles voient quelles seraient les personnes. qui accepterait d'être référent départemental. Donc dans chaque département, il y a un, deux, voire trois. Chaque département décide de faire ce qu'il veut là-dessus.

  • Speaker #0

    En fonction de la taille du département aussi peut-être ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, des distances référents pour le département.

  • Speaker #0

    Sur des territoires en tout cas, je pense aux autres, comme la Dordogne, comme c'est très très grand, il peut y en avoir plusieurs.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir plusieurs. Ce qu'il faut simplement, c'est qu'ils travaillent ensemble, bien évidemment, puisque le référent départemental, lui, il met en symbiose, il met en place tous les partenariats utiles et possibles. pour l'élu rural égalité parce qu'on n'est pas là pour faire à la place des autres, on n'est pas là parce qu'on lave plus blanc que les autres, c'est pas vrai. On n'est pas là pour être sur la photo, on est là simplement pour être utile pour la personne qui souffre d'inégalité. Notre boulot, c'est ça.

  • Speaker #0

    Sur le terrain.

  • Speaker #1

    Sur le terrain. Ce n'est pas de dire je fais mieux qu'un tel ou un tel. On travaille avec le CIDFF, bien évidemment. On travaille avec tous ces gens.

  • Speaker #0

    C'est ça les partenariats.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis eux, ils ont du monde sur le terrain. Mais simplement, nous, localement, on repère et on accompagne les personnes. Il y a peu de temps, par exemple, dans une commune où il n'y a pas d'élu rural égalité, on sait que la dame est enfermée. Elle a réussi à s'échapper. On lui a passé discrètement à la boulangerie un bouton, mon chéri. je vous expliquerai tout de suite ce que c'est. C'est des situations qu'on peut voir nous, qu'on peut entendre, on peut nous dire qu'il y a. Et c'est simplement comme ça qu'on aide et qu'on dirige.

  • Speaker #0

    Une espèce de maillage comme ça sur un territoire.

  • Speaker #1

    Et puis on ne fait pas que diriger, parce qu'en France, on renvoie tout le temps chez le voisin. Moi, ça m'insupporte ça. C'est toujours, c'est pas le bon service. On accompagne, c'est-à-dire que la personne, on va avec elle. On se met, nous sur le département, on a fait beaucoup de réunions avec les assistants sociaux du département, ce qui a permis aux élus Ruraux Égalités de repérer qui étaient sur leur secteur et qui peuvent appeler, parce qu'après, il y a double peine. Quand il y a une violence, il y a les enfants, ça ne s'arrête pas. Il y a un madame qui, malheureusement, s'est fait taper dessus. Il y a tout ce qu'il y a autour.

  • Speaker #0

    Tous les dommages collatéraux.

  • Speaker #1

    Voilà, tous les dommages collatéraux. Et donc, notre boulot, ce n'est pas de faire à la place des autres, mais c'est d'être présent pour la personne qui va être paumée au milieu de « allez voir là-bas, allez voir là-bas, c'est insupportable » .

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, moi, je pense aussi sur les territoires comme le tien ou comme le mien, la grande ruralité, la vraie campagne, il y a le Candiraton aussi.

  • Speaker #1

    Oui, il y a le Candiraton. Donc, j'ai eu des gens qui me disaient, parce que j'ai fait beaucoup de réunions avec Catherine Modemam. ma référente départementale sur le département. Et les gens disaient, ben oui, mais la dame, elle ne veut pas parce qu'elle va se faire voir à la gendarmerie. Si on l'emmène, portez plainte. Parce que porter plainte, ce n'est pas la première démarche qui vient à la tête des gens, des personnes qui sont violentées, parce qu'elles ont peur. Et donc à ça, on trouve des astuces. L'astuce, c'est le gendarme qui se déplace et puis on peut récupérer la plainte ou à la mairie. ou ailleurs, si c'est la plainte. On peut simplement donner un bouton « Mon shérif » . Tu peux dire ce que c'est. Le bouton « Mon shérif » , c'est un bouton d'alerte qui est très discret et qui permet à la personne qui serait en danger d'appuyer pour avoir cinq contacts dans son téléphone. C'est relié avec son téléphone.

  • Speaker #0

    Il y a une petite application ?

  • Speaker #1

    Il y a une application qui lui permet d'avoir tout de suite, prévenir tout de suite qu'elle est en danger. Un appel direct. et puis qui la géolocalise, elle peut enregistrer avec, elle peut mettre une alarme, donc il y a plusieurs choses. Et donc moi, comme c'est mon boulot au niveau national, j'ai passé convention avec Dominique Brogy qui a créé ce système et qui est une personne très engagée et qui veut être utile aussi, elle a les mêmes valeurs que nous. On a mis en place cela et ça permet à nos adhérents d'avoir à un prix tout à fait correct le bouton qu'on appelle Mon Chérif. et que nous nous diffusons au maximum. Parce que si ça sauve une vie, ça sauve une vie. Bien sûr. On ne le saura jamais, mais le principal, c'est qu'il existe pour cela. Et puis, il y a différentes applications. Il y a aussi des choses assez simples qu'on peut trouver sur notre plateforme Waller. Waller ? Waller. C'est la plateforme que nous avons créée au maire euro de France qui réunit toute la France, chaque département à sa propre bulle. et reste indépendant. Et sur cette plateforme, on a tous nos outils.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tout ce qui permet d'avoir l'écoute bienveillante, tout ce qui est les formations que vous mettez en place.

  • Speaker #0

    Tout ce que vous mettez en place, tous les outils d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Chaque département. Du contenu. Voilà, tous les contenus. Des choses simples comme mes mots de vie. On sait qu'il y a une application qui s'appelle mes mots de vie. On incite les personnes qui sont chez elles, puis qui ne sont encore pas parties, de mettre tous leurs documents administratifs. Ah, ok. On essaie d'être utile.

  • Speaker #0

    Cette plateforme, c'est Waller, ça s'écrit comment ?

  • Speaker #1

    W H A 2 L E R Voilà,

  • Speaker #0

    ok, d'accord. En tant que partenaire, on a parlé du CIDFF.

  • Speaker #1

    Oui, avec qui nous avons passé une convention nationale et qui, elle, cette convention nationale a été signée avec la présidente et moi-même et devant Dominique Faure qui était ministre, qui a testé de la validité quelque part, même si la convention l'était valide bien sûr, mais de l'effort fait par la MRF et le CIDFF. sur toutes les actions que nous devons engager ensemble. Et après, chaque département re-signe sa propre convention et l'adapte à son département. Et puis, ce travail-là, il est fait aussi avec les préfectures qui ont leurs délégués départementaux, donc sous la coupe du préfet, et qui font des actions et mènent des choses. Alors, où vous avez des dames patronesses et donc qui ne sont que sur la photo, où vous avez des gens qui bougent bien. Et ça peut être vraiment passionnant. Il y a peu, il y a un département où on a un petit peu de mal à installer R. Et c'est la déléguée qui nous a appelés en disant, il faut absolument qu'on fasse quelque chose. Cette action R est importante et on va s'appuyer sur la préfecture et cette personne qui a vraiment envie de bouger.

  • Speaker #0

    Ça part aussi des intentions des gens, des actions, des mouvements du terrain. Et de la personne.

  • Speaker #1

    Et de la personne, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Des territoires qu'ils ne voudraient pas...

  • Speaker #1

    C'est une grande question parce que je ne vois pas où est le problème. Alors, quelquefois, on a affaire un petit peu à des vieux mâles blancs qu'on peut envie de bouger. Excusez-moi du terme, mais ça ressemble quand même un petit peu à ça. Ou parce qu'on pense que ce n'est pas utile ou parce qu'on n'a pas vu. Il y a simplement des gens qui ne pensent pas que ça puisse exister. D'accord. Alors que les violences, elles sont quand même de plus en plus... partout, elles sont importantes et puis à tous les niveaux nous on essaye aussi de travailler avec ce qui existe je sais qu'il y a les boîtes papillon qui se mettent dans les écoles pour que les enfants puissent mettre un signalement si besoin et donc avec tout un relais nous on diffuse la chose il y a beaucoup de gens qui bougent qui font des choses utiles Et donc c'est ensemble qu'on y arrive. C'est un problème de société qu'il faut... Et on ne peut pas fermer les yeux, on ne peut pas... Et puis ce n'est pas contre les hommes, ce n'est pas contre les femmes, c'est un problème de citoyenneté aussi, tout simplement. Nous sommes des citoyens, on doit rester debout, et puis ne pas mettre la tête dans le sable, ne pas faire l'autruche, ce n'est pas la peine, ça existe. Allons accompagner les gens qu'on a besoin, ça ne fait de mal à personne.

  • Speaker #0

    Donc les actions auprès de R... Je répète, ce n'est pas uniquement pour les violences faites aux femmes, ça peut être les enfants, tu viens de le dire, l'homophobie, l'égalité sociale.

  • Speaker #1

    L'égalité sociale, j'ai pu aider quelqu'un qui voulait monter une petite entreprise. L'entreprise,

  • Speaker #0

    la réalité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui justement, c'est un problème.

  • Speaker #0

    Quoi c'est un problème ?

  • Speaker #1

    C'est un problème si on n'a pas les moyens, les locaux. la distance, etc.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué selon toi d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    Alors ça va dépendre de la distance, si on a une voie d'accès importante, une route départementale, une voie départementale à grande circulation, ou une toute petite route qui vous amène à... Ça permet peut-être de regarder, de se mettre en contact avec... la chambre des métiers, nous on a passé une convention avec la chambre des métiers par exemple dans notre département ça balaie hyper large mais oui parce que c'est en fait chaque demande après à nous de nous débrouiller on peut pas être multicarte donc si on n'a pas la réponse il faut savoir dire je sais pas parce que ça tue personne il vaut mieux dire je sais pas plutôt que de raconter des bêtises et des bobards et des bobards donc on dit je sais pas on va à l'enseignement nous on a les outils pour enseigner les gens et pour accompagner Donc, le but, il est là.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans l'assaut, on a parlé d'expertise de compétences. J'ai vu qu'il y a des services de communication, des services juridiques. Qu'est-ce qu'on pourrait balayer là ? Est-ce que tu pourrais ?

  • Speaker #1

    Après, il y a toutes les compétences liées à notre fonction de maire. Il y a tout ce qu'il y a sur l'urbanisme. Tout ce qu'on traite au quotidien, le juridique, on en a parlé, mais il y a tout ce qui peut nous tomber dessus comme injonction préfectorale et ministérielle. Il y a tout en fait. Les maires ruraux de France renseignent sur tous ces sujets-là parce que nous sommes plusieurs vice-présidents avec des charges différentes. La santé par exemple, on a un collègue qui travaille tout ce qui est santé. Il y a eu d'ailleurs une très belle étude faite par un sociologue qui parle de la santé des maires. Et c'est assez intéressant dans la mesure où on se rend compte que les maires aiment vraiment ce qu'ils font, que la charge...

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut aimer passionnément son territoire pour s'engager.

  • Speaker #1

    Voilà, on aime les gens. En général, tout n'est pas angélique, comme on le disait tout à l'heure, mais ça n'empêche que dans l'ensemble, les mères sont dévouées, sont bienveillantes. Il n'y a pas de problème là-dessus. Et ce qui les ferait leur donnerait envie, enfin, surtout ce qui leur donne. plus envie de continuer c'est la lourdeur administrative qui vient de là où les injonctions qui sont des fois contradictoires et ça c'est terrifiant et c'est là où on prend des risques et des risques démocratiques parce que s'il n'y a pas assez de personnes pour se présenter c'est quand même un vrai sujet après on s'étonne que les extrêmes monte en ruralité d'ailleurs on a fait faire une étude aussi qui prouve bien que il n'y a pas plus d'extrême en ruralité que c'est des catégories sociales et que ce n'est pas le cas Ce n'est pas la ruralité qui fait l'extrémisme. Mais ça n'empêche que justement, il faut travailler tout ce qui est social et faire reparlir, comme des tiers-lieux comme ici, que les gens se reparlent et créent des choses ensemble. Oui, je pense, je partage. Les territoires qui ont moins de choses puissent avoir plus de choses. On a des problèmes de santé en ruralité, trouvons les outils qui peuvent nous aider. Nous, on montre de la télémédecine. Ce n'est pas merveilleux.

  • Speaker #0

    C'est la téléconsultation,

  • Speaker #1

    c'est ça ? La téléconsultation, c'est un peu des paniques. C'est simplement pour savoir qu'on a perdu 3 à 4 ans selon les départements d'espérance de vie par manque de soins. En ruralité.

  • Speaker #0

    Tu m'annonces que c'est bientôt la fin pour moi quoi.

  • Speaker #1

    C'est... C'est prévisible. Alors ça va dépendre de ce que ton mère fait ou alors il va falloir t'engager. Mais donc, d'où l'intérêt de monter des choses et d'être présent. Parce que des fois, j'ai un ami, on parlait de mobilité tout à l'heure. J'ai un collègue dans son village. Il a mis une borne. Alors là, c'était une borne de mobilité pour que les gens mettent quand je vais faire des courses. Lui, il est un peu plus éloigné d'une ville centre. Du covoiturage. Du covoiturage. Il a mis ça en place. Et puis, au bout de quelques mois, elle n'était plus utilisée. Parce que les gens se sont débrouillés tout seuls. Ils n'avaient plus besoin de la borne. D'accord. un vrai espoir. Il faut impulser, savoir que... Moi, je me rends compte aussi, dans mon village, on est deux à s'occuper, à être élus rural égalité. On n'a plus besoin de le dire, naturellement, les gens savent.

  • Speaker #0

    Ok. Si moi, demain, je veux devenir élu rural égalité, comment je fais ? Est-ce que j'ai le droit ? Et comment je fais ?

  • Speaker #1

    Alors, es-tu dans un conseil municipal ?

  • Speaker #0

    Non, madame.

  • Speaker #1

    Alors, dans ton conseil municipal... dans ton village, tu vas voir si quelqu'un peut et a envie de lever le doigt pour être au conseil municipal et dans la délibération tu demandes qu'on te rajoute. Tout simplement. S'il est d'accord, le maire et les conseillers.

  • Speaker #0

    Et après on s'identifie auprès de vous.

  • Speaker #1

    On s'identifie, on envoie à la préfecture la délibération comme c'est toujours normal. En général, le référent départemental voit le préfet. L'important c'est pas d'avoir le chiffre, l'important c'est que ce soit utile au quotidien. Mais oui, important aussi. que nous on est bien les noms parce que ça nous permet aussi de leur donner les infos.

  • Speaker #0

    J'allais dire, quand on peut travailler ensemble,

  • Speaker #1

    c'est quand même mieux. On a mis en place il y a peu, c'était à Dijon, mais on a été en formation avec l'école de gendarmerie de Dijon. On a 90 personnes qui sont venues de toute la France pour avoir cette formation-là. Alors après, on va décliner dans d'autres départements, dans d'autres régions, ce type de formation. Notre boulot, il est là. Essayer d'informer, former. Là, c'était sur l'écoute bienveillante. C'était un jeu de rôle très important. On a eu les mêmes formateurs que les gendarmes spécialisés ont. OK. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est quoi les outils mis en place par l'assaut pour les maires, les communes en ruralité, les élus, les référents ? Donc, il y a le petit...

  • Speaker #1

    Donc, il y a le boîtier... Après, le violentomètre. Alors, il y a un violentomètre qui a été créé par la ville de Paris. nous avons donc demandé l'autorisation à la ville de Paris de l'utiliser alors il est marqué pour les jeunes femmes mais c'est le même pour tout le monde c'est pas un problème donc nous on en a fait reproduire en petite taille mais il y a les CIDFF en font des grandes et il y a des affiches, il y a tout ce qu'on veut et c'est très intéressant parce que il y a peu on s'est rendu compte avec le violentomètre il y avait des jeunes filles qui ... qui le regardaient et qui se parlaient entre elles. Et puis il y en a une qui a dit à sa copine, « Mais t'as vu, toi, t'es déjà sur le orange avec ton copain. » Sauf que les mômes, elles ont 17 ans, quoi. Donc c'est aussi important de l'entendre et de le prendre en compte. Il y a aussi des choses qui sont banalisées. Elle ne se rendait pas compte, la jeune fille, déjà à 17 ans, que son copain regardait dans son téléphone, il engueulait quand elle avait une jupe trop courte. Du rouge à lèvres. Voilà, du rouge à lèvres. Donc ça ne démarre pas trop bien. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est des outils assez simples. Il y a plusieurs choses. On en a parlé tout à l'heure. L'entretien bienveillant, tout ce que peuvent nous donner aussi les ministères, parce qu'ils sont très sensibles, ils ont tous compris, quels que soient les ministères qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    L'importance ?

  • Speaker #1

    L'importance, on a beaucoup travaillé aussi avec le ministère de la Justice, parce qu'on souhaitait aussi que l'aide juridictionnelle, par exemple, soit accordée très vite sur ces violences-là, parce que tout est compliqué. Il y a des enjeux économiques très très lourds, il y a des femmes qui se retrouvent dans une merde noire quand elles s'en vont alors qu'elles ont les gosses, etc. Il y a aussi tous les problèmes...

  • Speaker #0

    Elles n'ont pas de travail ?

  • Speaker #1

    Voilà, puis c'est pas les mêmes juges qui jugent telle ou telle chose, les parquets sont débordés donc ils vous renvoient ailleurs, enfin... Il y a tout ça, donc on travaille nous avec tout le monde dans un bon esprit, on n'est pas là pour dire que nous on sait et que les autres ne savent pas, on est simplement pour dire... Voilà sur le terrain ce qui se passe. Rendez-vous compte de ce qui se passe. Parce que je crois que des fois, dans les cabinets, ils ne savent pas. Parce qu'ils n'ont pas les bonnes infos. Mais donc, nous, on va pousser les portes et on donne les infos. Très bien. Après, dans les outils pratico-pratiques, vous avez chaque commune qui a un petit CCAS, qui met en place des choses. CCAS,

  • Speaker #0

    mission locale aussi ? Non, pas mission locale.

  • Speaker #1

    Mission locale, c'est pour les jeunes. Oui, pas mission locale.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un planning familial.

  • Speaker #1

    Alors, planning familial, il n'y en a presque plus. Je ne sais pas. Ça devient compliqué. Encore ? Non, dans ta commune, dans ta propre commune, tu as un petit CCAS ou tu as un petit budget social. Par exemple, quand il y a besoin, tout de suite, on fait un bon alimentaire. Voilà, on a des petits outils quand même. Pas toutes les communes, selon la taille de la commune. Mais tu peux mettre en place des choses. Des fois, dans la ville voisine, tu peux appeler le collègue et dire qu'est-ce qui te reste dans le mobilier pour la réinstaller. En fait, on se débrouille avec ce qu'on a localement.

  • Speaker #0

    Mais sur le terrain, dans la vraie vie.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y a la maison des femmes, tenue par les gendarmeries.

  • Speaker #0

    D'où l'importance de tous vous mettre en maillage et en connexion.

  • Speaker #1

    Il faut savoir tout ce qu'il y a. Alors, nous, dans les outils que la MRF met en place, chaque département va avoir sa propre fiche. tous les outils possibles dans son département, plus la plateforme WALER. En fait, on essaie d'être utile à tous les niveaux. Ce qu'il faut, c'est que les gens se parlent, travaillent ensemble dans l'intérêt de la personne qui a des problèmes d'égalité.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être très bien, je pense, là, il y a la recyclerie qui a été mise en place par trois femmes, d'ailleurs, trois femmes assez incroyables, un projet d'économie sociale et solidaire. On pourrait se dire, demain, si une femme n'a pas de mobilier, enfin, elle doit se reloger et elle n'a pas le mobilier, ça peut être un relais aussi, enfin, on travaille ensemble. Et que la recyclerie puisse donner de la vaisselle ?

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Tout ça, ça peut être mis en place puisque c'est utile à la personne. Alors il y a des associations humanitaires qui font déjà des choses et que l'on contacte facilement. Mais ça peut être aussi, comme tu viens de le dire, une entreprise SS. Il y a peu un monsieur qui vivait dans une caravane. J'ai réussi à le faire embaucher là alors qu'il n'avait plus de papier, il n'avait plus rien, il n'existait plus. Il était sorti de prison, il avait divorcé, il ne savait même plus comment il s'appelait. Il a bien fallu le remettre dans le chemin et il est passé par les jardins solidaires. Et puis petit à petit...

  • Speaker #0

    Il y avait les jardins solidaires avec nous dans la journée du 15.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Donc nous, on a ça aussi. Mais en fait, on prend ce qu'il y a localement.

  • Speaker #0

    Est-ce que des particuliers comme moi, par exemple, parce que ça arrive souvent dans des territoires comme ça, plusieurs bâtiments, des anciens corps de ferme qui sont propres, on va dire. Est-ce qu'on peut s'identifier et dire, tiens, moi j'ai un logement pour, j'en sais rien, moi pendant 15 jours je peux faire venir, enfin donner le logement à une femme, une femme, une famille ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, mais après, comme on est en France et que tout est compliqué tout le temps, il va falloir qu'on vienne voir si...

  • Speaker #0

    Faire une enquête ?

  • Speaker #1

    Voilà, si...

  • Speaker #0

    Si je suis propre sur moi ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça risque d'être hyper compliqué.

  • Speaker #0

    Faire de l'accueil, en fait, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #1

    Alors, en revanche, dans les groupes de parole des femmes, dans les groupes tout court, il y a beaucoup de départements où les femmes s'organisent. Et ils arrivent à le faire et le font naturellement, ce que tu dis. Et effectivement, en plus, ça permet d'être hyper discret. Parce que c'est important aussi la discrétion. Si on doit planquer quelqu'un pendant 15 jours, ce n'est pas rien. Ce n'est pas... Nous, on s'est rendu compte, par exemple, dans Lyon, que les voitures du département étaient floquées. avec le logo du département, une de nos actions, c'était de dire au département qu'il faut que ce soit une voiture sans le logo du département puisque les hommes, ils le suivent.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça ne peut partir que du terrain. C'est en en parlant entre nous parce que personne n'avait pensé au département, et on peut le comprendre, que la voiture était floquée et qu'on allait la repérer. Bien sûr. Tout bêtement. Alors on accompagne une femme dans un hôtel, sauf que l'homme il a suivi de loin et puis le conseil départemental il est marqué dessus donc je sais que c'est la voiture. C'est tout bête, en fait c'est du bon sens. Puis à nous après de nous bagarrer au niveau des ministères, des départements, des préfectures pour que des gens qui sont comme toi qui disent moi j'ai un appartement, pourquoi pas le laisser à disposition pour x raisons, passer une convention avec la préfecture etc. Mais aidons ça parce qu'il en manque, il n'y a pas assez de logements.

  • Speaker #0

    Dis-moi, au-delà des actions sur les violences, quels sont tes rêves ou tes objectifs pour améliorer la place des femmes en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, l'idée ce serait de faciliter les possibilités de s'engager dans une association, dans un conseil municipal et d'être utile. Je pense que les associations, il faut absolument qu'elles changent d'orientation et qu'elles ne demandent pas qu'à une ou deux personnes de faire tout. Mais simplement d'apprendre à travailler ensemble, comme dans l'idée du tiers-lieu dont nous avons parlé à plusieurs reprises. C'est ensemble qu'on fait les choses et ce n'est pas une seule personne, le président qui fait tout, qui veut être le seul et qui ne veut pas laisser sa place. Il faut absolument apprendre à dire, moi je n'ai que trois heures par mois, quatre heures par mois, mais je vais le faire et je vais faire ça. Donc ça, ça veut dire travailler ensemble. Sur le conseil municipal, c'est aussi un peu l'idée, il faut qu'il y ait plus de jeunes femmes qui s'engagent. Mais pour cela, il faut qu'au niveau du statut de l'élu, homme ou femme d'ailleurs, qu'on puisse mettre en place un statut de l'élu qui permette aussi aux entreprises de lâcher la personne un peu plus, de trouver des moyens financiers pour que les communes puissent rémunérer le temps perdu sur l'activité, etc. Alors il y a déjà eu deux ou trois petites choses mises en place que nous avons impulsées avec les maires ruraux sur un conseil municipal. peut, si la personne est seule et a besoin de faire garder ses enfants, se faire, c'est légal, se faire payer la nounou qui est venue, mais c'est toujours la commune qui paye. Et donc, on aurait aimé aussi que pour l'incitation, qu'au niveau national, il y ait une prise en charge, voilà, qu'il y ait une petite dotation liée à ces indemnités qui sont lourdes. Et en ruralité, les indemnités, elles sont... radada quoi, ça n'a rien à voir avec les présidents de communautés de communes, enfin de communautés d'agglos ou les maires des grandes villes quoi, on a toujours l'impression que la ruralité passe toujours en dernier donc pour que les femmes s'engagent, il faut aussi qu'elles puissent le faire financièrement

  • Speaker #0

    Pour terminer l'épisode de ce podcast, quel message tu aurais envie d'adresser aux femmes rurales, aux femmes en ruralité femmes à la campagne qui hésitent Ça reprend un peu ce qu'on vient de dire, mais on verra si tu as une autre réponse. Qui hésite encore à s'impliquer dans la vie de leur commune ou à oser les changements audacieux dans leur vie ?

  • Speaker #1

    Écoutez-vous, n'écoutez que vous. N'écoutez pas le mari, les parents. Non, tu n'auras pas le temps, et pourquoi ? Et tu ne seras plus à la maison. Écoutez-vous, faites ce que vous avez envie. Et surtout, faites-vous confiance, mon Dieu de bon Dieu. Faites-vous confiance, parce que vous trouverez toujours quelqu'un qui va essayer de vous rabaisser. parce qu'il a envie de prendre la place, parce qu'on n'est pas un homme, qu'on va y arriver. Mais faites-vous confiance, la femme a sa place partout.

  • Speaker #0

    Et encore plus en campagne.

  • Speaker #1

    Encore plus en campagne. Il y a beaucoup de choses à mettre en place en campagne. Et on se rend compte qu'en campagne, avec trois bouts de ficelle, on fait plein de choses.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. On fait même des podcasts.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    On termine comme ça ?

  • Speaker #1

    Super, merci à toi.

  • Speaker #0

    podcast en campagne. Merci beaucoup Dominique. Merci beaucoup. Merci. Merci d'être venue à moi et merci pour la visite du tiers-lieu.

  • Speaker #1

    Très belle région.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Merci d'être restée jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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Description

C'est en beauté, que je clôture l'année 2024, je vous présente Mme Dominique Chappuit, femme engagée en ruralité depuis de nombreuses années.


Maire de son village dans l'Yonne, Vice-présidente de L'AMRF "Association des Maires Ruraux de France", et Présidente des Maires Ruraux de l'Yonne, mais aussi, maman de 4 enfants 💪


Dans cet épisode, Dominique nous partage ses engagements auprès des citoyens de son territoire, ses combats contre les violences faites aux femmes, et bien entendu, nous vous parlerons du programme ERRE "Elu Rural Relais Egalité", actions mises en place par l'association des Maires Ruraux de France.


ERRE accompagne les maires ruraux contre les violences intra-familiales et les inégalitées sociales.

https://www.amrf.fr/les-dossiers/relais-de-legalite-erre/


Je remercie chaleureusement l'équipe de Dominique.

Merci Clément.

Merci Dominique.



Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne.

Qu'il est possible d'avoir une vie riche et active et il me semble important de balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi... Elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir. Et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Nous enregistrons cet épisode pendant la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors moi, je suis ravie d'avoir suscité ta curiosité et ton intérêt pour le podcast des nouvelles filles de la campagne lors de notre rencontre au ministère pour cette fameuse journée du 15 octobre, la journée internationale de la femme. En ruralité, je suis très honorée de t'avoir parmi nous. Merci. Comme s'il y avait une foule de 150 personnes, mais il va y avoir des millions de personnes qui vont t'écouter. Je voudrais donner un peu de matière sur cette fameuse journée du 15 octobre. En 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a fait du 15 octobre la journée internationale des femmes rurales afin de promouvoir et reconnaître les femmes rurales et leur rôle important. dans le renforcement du développement agricole et rural. T'es ok avec ça ?

  • Speaker #1

    Oui, mais la ruralité n'est pas liée uniquement à l'agricole.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça me paraissait un peu étrange.

  • Speaker #1

    C'est un raccourci.

  • Speaker #0

    C'est un raccourci. En France, 11 millions de femmes vivent en territoires ruraux, soit une femme sur trois en France.

  • Speaker #1

    Oui, c'est à peu près la même.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Il était écrit. Or, si l'on sait que les inégalités entre les femmes et les hommes touchent tous les milieux sociaux, les femmes vivant... en milieu rural sont confrontées à des difficultés supplémentaires, mobilité, accès aux droits, aux soins, à la formation, autonomie économique, insertion professionnelle, violence, blablabla. Et leur situation est souvent méconnue.

  • Speaker #1

    C'est vrai, effectivement.

  • Speaker #0

    Tu veux ajouter quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, effectivement, les femmes en ruralité ont des handicaps supplémentaires dans tout ce que tu viens de dire, notamment sur la mobilité et sur l'accès aux services publics. Formation, soins, etc. Et quelquefois, on se rend compte aussi que c'est volontaire. Le conjoint vous emmène dans un endroit éloigné pour mieux mettre la main sur vous.

  • Speaker #0

    Après ces informations, je pense qu'il serait bon maintenant qu'on se dise bonjour. Bonjour Dominique.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Et que tu te présentes. Alors moi, ce que j'aimerais, c'est que tu te présentes en tant que femme, en tant que femme en ruralité, en tant qu'élue. Et ensuite, on enchaînera avec ta place au sein de l'AMRF.

  • Speaker #1

    Association des maires ruraux de France. Et non pas l'Association des maires de France, mais bien de ruralité.

  • Speaker #0

    Parfait. On commence ?

  • Speaker #1

    On commence.

  • Speaker #0

    Alors c'est parti. Qui es-tu, Dominique, en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Alors en tant que femme, je suis Dominique, née en 1956, ce n'est pas hier. J'ai cheminé dans ma vie... Professionnelle dans l'insertion professionnelle notamment, dans tout ce qui est associatif, dans tout ce qui est vie au quotidien, donc naturellement penché sur le social. Et puis j'ai été élue dans une ville en 2001.

  • Speaker #0

    Dans quelle région ?

  • Speaker #1

    Dans Lyon. Étonnamment, j'ai été élue dans une ville puisque mon village où je vivais était associé à cette ville. Donc j'étais un membre du conseil municipal d'une ville tout en habitant le village d'à côté à 5 km. Et puis les habitants sont venus me voir naturellement en me demandant... C'est bien, mais notre ville, là, on n'est pas dans la ville. Nous, on est à 5 kilomètres. On ne comprend pas pourquoi nous sommes associés. Donc, naturellement, j'ai pris mon bâton de pèlerin et j'ai réussi, avec tous les habitants et pas mal de personnes, à dissocier notre commune. En fait, la dissociation n'existe pas. C'est un mot simple, mais c'est l'érection d'une nouvelle commune. Donc, c'est ériger une commune. Ça veut dire faire pousser une commune et la rendre autonome. homme et pouvoir enfin mettre des choses en place donc dans mon village qui s'appelle Rosoy. Ausha ? Ausha. En fait, ça vient des roseaux. Mais ça peut parler d'une belle rose aussi, c'est ce que nous disent les habitants. On a pu mettre en place beaucoup de choses, puisque du coup, les habitants étaient heureux de faire revivre leur village. Donc, plein d'assauts. Être autonome ? Être enfin autonome, ce qui était logique. Ce qui était très compliqué, nous avons été autonomes en 2008 seulement, parce que c'est l'année où il y avait eu 7 ans pour la durée du mandat de cette période-là, avec un report pour je ne sais plus quelle raison. Et puis ce village en 2008 est redevenu un vrai village et a pu sauver son école, a pu réinventer son PLU, essayer de mettre en place des choses.

  • Speaker #0

    C'est une vie associative ?

  • Speaker #1

    Vie associative. Mais on nous en a beaucoup voulu, donc l'administration a été... mais les habitants se sont battus, c'est plus facile quand on est en groupe.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui tu es maire de ce village. Voilà. Autre chose à dire sur ta place de femme en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, femme en ruralité, c'est effectivement quand vous avez des enfants. Moi, j'ai notamment eu deux enfants et deux autres en plus au décès de ma sœur. Donc, quatre enfants à la maison avec le va-et-vient des associations sportives, des écoles, du lycée, du collège, quand vous en avez un dans chaque catégorie scolaire. C'est un petit peu, voilà. Mais bon, il y a encore 5 km de la ville de nous, c'est pas très loin. Mais du coup, naturellement, je me suis engagée avec les maires ruraux. Je suis devenue présidente des maires ruraux de Lyon en allant dans les congrès, les associations, les assemblées générales, en discutant avec les collègues. Petit à petit, le président actuel m'a demandé d'être vice-présidente et de m'engager encore plus fortement, ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu fais le lien avec l'histoire des enfants et la mobilité des enfants ? parce que tu t'es aperçu de quelque chose à un moment donné ?

  • Speaker #1

    C'est un vrai problème parce que le problème de mobilité, c'est-à-dire que nous les parents, on est tout le temps dans la voiture pour les trimballer. Mais si on ne le fait pas, ils n'ont pas d'ouverture d'esprit. Et quand on est plus éloigné, encore plus éloigné, il faut qu'on mette en place dans nos communes des activités, des tiers-lieux comme il y a ici, des moments vivants. Sinon on coupe, on se coupe nous les gens et on coupe nos enfants de tout ce qui est la vie sociale. Tous les extrêmes, tout ce qu'on peut voir, les difficultés de nos habitants, leur ras-le-bol depuis le Covid avec... des mentalités qui deviennent un petit peu complexes. S'il n'y a pas d'échange, s'il n'y a pas d'envie de bouger, de discuter, de se confronter à l'autre, on prend des risques énormes de se retrouver avec des extrêmes qui ne comprennent rien et qui vont rendre tout le monde malheureux.

  • Speaker #0

    Donc, ces motivations-là, ce constat et ces motivations-là, qui t'amènent à la MRF ? Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'accord. Allons-y, est-ce que tu peux nous expliquer le rôle de cette association ? Aussi, faire le distinguo, entre l'Association des maires de France et l'Association des maires ruraux de France.

  • Speaker #1

    Alors l'Association des maires de France, naturellement, ce n'est pas ma partie, puisque je suis en ruralité, même si nous adhérons. Moi, ma commune adhère à l'AMF.

  • Speaker #0

    Mais c'est deux entités qui sont quand même...

  • Speaker #1

    Mais c'est deux associations très différentes. Nous, nous sommes des ruraux, des gens simples. Parce que tu m'as dit tout à l'heure,

  • Speaker #0

    on est des brutes de pommes.

  • Speaker #1

    On est des brutes de pommes. bien sûr on est on est simple on ne court pas après Un ministère, on ne court pas après la gloire, on ne court pas après quoi que ce soit. On est là pour représenter les gens et le plus simplement du monde. Alors ça n'empêche pas, rien n'est angélique. On sait bien que chacun, c'est l'humain qui a ses défauts et ses qualités. Mais les maires ruraux de France, on ressort de ce qui part du terrain.

  • Speaker #0

    Alors cette association, elle a été créée quand ? Elle est dirigée comment ? C'est quoi ses objectifs, ses intentions ? Voilà. Donne-moi plein de détails.

  • Speaker #1

    L'Association des maires ruraux de France a 54 ans. Nous avons d'ailleurs fêté les 50 ans dans Lyon, dans mon département. D'où ce travail autour de l'élu rural Relais Égalité, puisque nous avions des ateliers. À l'occasion de ces 50 ans, il y a eu beaucoup de choses de faites, beaucoup de ministres qui sont venus, beaucoup de choses simples. Parce qu'en fait, nous, on dit simplement les choses. choses on avait un ministre de la ruralité joël giraud qui est très appréciable comme en tant qu'homme déjà avec qui nous avons pu mettre en place beaucoup de choses sur la ruralité grâce à lui énormément de choses sont mises en place pour nous les maires ruraux mais notamment cette élue rural égalité c'est lui aussi qu'il a porté dès le départ et qui a été soutenu après avec dominique fort et et vrai et c'est vraiment très important puisque on part de ce qu'on constate tête. sur le terrain, quels sont les besoins. On ne parle pas de ce qu'on a envie pour avoir son nom dans la presse, on se fiche de ça.

  • Speaker #0

    On parle du concret, du concret.

  • Speaker #1

    On parle du citoyen, on parle de ce qu'on nous fait remonter comme besoin. Et en fait, on veut être utile. Nous, les maires ruraux de France, on se dit, ma commune est utile. Nous devons être utiles. Voilà, donc simplement être utile, peut-être qu'on ne saura jamais qu'on a été utile pour telle ou telle personne. Parce que quand vous êtes utile pour quelqu'un, vous ne le savez pas tout de suite, ça ne se voit pas. Et puis tant mieux, parce que ce qui compte, c'est ce que vous faites.

  • Speaker #0

    Oui, les actions. Est-ce que tu es en mesure de nous donner quelques chiffres ? Aujourd'hui, combien de communes, de villages adhèrent à cette association, par exemple ?

  • Speaker #1

    Au niveau national, je vais plutôt donner le nombre de départements, parce que je crois qu'on a 87. département qui a une association locale des AMR donc association des maires ruraux nous par exemple c'est AMR 89 donc voilà alors qu'il y en a 87 donc c'est à peu près le chiffre là après sur le nombre de communes je crois qu'on doit être à 13 14 milles entre

  • Speaker #0

    13 et 14 milles

  • Speaker #1

    De communes adhérentes. Par contre, on a 87 départements qui représentent l'association des maires ruraux de France.

  • Speaker #0

    J'en profite là tout de suite, je rebondis. Comment une mairie en ruralité fait pour adhérer à l'association ? Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #1

    Elle contacte directement notre siège à Lyon. Alors c'est vrai que nous sommes à Lyon, mais c'est parce que c'est une longue histoire. Quand ça a été créé il y a plus de 50 ans, ceux qui l'ont créé étaient à Lyon. Et voilà, le siège aussi s'est installé là. Donc nous ne sommes pas en réalité. Et parce que Lyon est à peu près centrale pour toute la France. Et c'est plus pratique que Paris pour certaines choses.

  • Speaker #0

    On va rentrer dans le vif du sujet là tout de suite. Comment les maires en réalité... sont au courant que cette association existe et de toutes les actions qui sont mises en place ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, quand on a une association départementale, c'est à elle déjà de divulguer et de faire passer les informations que nous pouvons avoir. Moi, par exemple, en tant que président des maires ruraux de Lyon, je fais passer beaucoup d'infos aux collègues adhérents ou pas. Donc après, quand on est adhérent, on a pas mal d'informations. On peut utiliser notre service juridique, tout ce qu'on a à faire. On peut utiliser la compétence pour créer son site internet. On a toutes les semaines un Netinfo newsletter qui nous permet d'avoir toutes les infos de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    En fait, l'association, elle met à disposition plein de contenus.

  • Speaker #1

    Plein de contenus.

  • Speaker #0

    Plein de contenus et plein de compétences.

  • Speaker #1

    Énormément de compétences. Et puis... Un conseil d'administration, un conseil scientifique avec beaucoup d'infos, c'est-à-dire qu'on accompagne systématiquement. Il y a beaucoup de choses qui permettent d'accompagner les maires qui sont vraiment des fois, de plus en plus, sous l'eau avec des problèmes administratifs. Il y a peu, le sous-préfet de Mastirco me dit, tiens, il y a tel maire dans le nord du département qui est embêté parce qu'il s'est fait avoir avec... Là,

  • Speaker #0

    je mets en lien.

  • Speaker #1

    On met en lien directement quoi et puis directement le maire est content. Alors là je le fais adhérent ou pas, on n'est pas du tout fermé. Voilà, mais voilà, on a quand même, l'adhésion permet énormément de services. Et puis on met en place des réunions avec des partenaires. En fait on essaye de, on a la chance d'avoir des partenaires qui nous financent aussi, notre petite association locale. pour nous permettre d'avoir une réunion, de faire différentes manifestations.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je résume un peu, aujourd'hui en France, il y a des communes, des petites communes qui n'ont pas forcément toutes les expertises, les compétences, les connaissances, les outils pour gérer plein de problématiques ou de sujets. Et là, vous, vous êtes là pour pallier à ça.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après, on s'est battu, parce que là, c'est au niveau local, mais au niveau national, en tant que vice-président... En tant que président, on va aussi, nous, dans les ministères, on va chercher ce qui peut être utile. Il y a plusieurs... Un relais ? Oui, bien évidemment. Là, par exemple, on a créé les villages d'avenir. Il y avait Petite Ville de Demain, il y avait plein de choses. Et avec Dominique Faure, on s'est beaucoup, pas battu, mais on a beaucoup argumenté pour que les villages d'avenir puissent être en place. Et ça met, grâce à la NCT, l'ingénierie que les communes n'ont pas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous préciser qui est Dominique Faure ?

  • Speaker #1

    Alors, pardon, Dominique Faure était la ministre de la ruralité, la dernière ministre de ruralité que nous avions. Aujourd'hui c'est Madame Gattel qui est ministre déléguée. Dominique Faure, elle était ministre à plein temps, elle avait plusieurs casquettes, dont la ruralité. Ok,

  • Speaker #0

    et tu as donné un acronyme là ?

  • Speaker #1

    ANCT, c'est l'agence nationale qui a été créée pour accompagner les collectivités.

  • Speaker #0

    Le programme Petite ville de demain, etc.

  • Speaker #1

    Voilà, tous ces programmes-là, et c'est pour ça que nous avons créé nous, Villages d'Avenir.

  • Speaker #0

    Ok, compliqué.

  • Speaker #1

    Tout est compliqué, mais parce qu'on aime bien en France rajouter des strates sans effacer celles qui existaient. D'où la complexité du quotidien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur la partie de l'association ? Est-ce qu'il y a des choses qui te semblent importantes sur l'association ? Sur le rôle de l'association.

  • Speaker #1

    Effectivement, comme on a un congrès par an, on se déplace dans les départements.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le congrès de la semaine dernière ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est l'AMF. dans les départements qui se portent candidats pour... On va en ruralité. Nous, quand on était dans Lyon pour les 50 ans, on était en ruralité, dans un petit village.

  • Speaker #0

    Sur le terrain ? Sur le terrain. Dans le brut de pomme.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là naissent des actions dans chaque congrès puisque nous avons des thématiques et en fonction des thématiques, on essaie d'aller chercher avec nos collègues élus, maires et adjoints et conseillers municipaux, tout ce qui peut remonter. On a eu des moments très forts où on alertait sur l'aberration des communautés de communes qui ne sont plus à taille humaine et qui enlèvent la moelle des communes rurales du territoire. Puisque perte de compétence, perte de tout et avec démotivation des élus qui disent « je ne sers plus à rien, si ce n'est qu'être là pour la crotte de chien sur le trottoir, ce n'est pas très intéressant » . Et donc voilà, c'est pour ça que nous, on fait remonter toutes ces problématiques. Et puis, on essaie d'être utile, notamment sur l'élu rural égalité, puisque c'est né aussi il y a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est le programme R.

  • Speaker #1

    C'est le programme R.

  • Speaker #0

    Donc E, deux R, E, ça veut dire ?

  • Speaker #1

    Élu rural relais égalité.

  • Speaker #0

    Très bien. Moi, j'ai une question sur la femme, Dominique. Qu'est-ce qui t'a poussée à t'engager en politique ? pour défendre les territoires ruraux, là en tant que femme. Qu'est-ce qui t'anime, qu'est-ce qui t'a animée ?

  • Speaker #1

    Je pense que naturellement, je devais avoir un brin de...

  • Speaker #0

    De révolutionnaire ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est les habitants de mon village qui m'ont poussée, accompagnée. Je me suis rendue compte, une fois que j'avais le nez dedans, on va dire, qu'il fallait agir. Je me suis rendue compte des difficultés. d'un village, de sa reconnaissance, puisqu'il y a eu cette bagarre pour dissocier ma commune. Mais je pense que c'est les habitants qui te poussent. Et puis aujourd'hui, tout est tellement brouillon, tout est tellement compliqué, les gens ne savent plus qui fait quoi, où on va et pourquoi. Moi, naturellement, j'étais obligée de me renseigner et de savoir ce qu'il fallait faire. Et du coup, je me suis dit, il va falloir... Essayer de simplifier, faire comprendre, discuter, aller au bout. Et puis comme localement, ce n'était pas suffisant, s'engager avec les maires ruraux de France, c'est aussi pousser la porte des ministères, aller voir les ministres, les conseillers, expliquer qui on est, pourquoi. Parce que nous représentons 30% de la population, mais aussi 80% du territoire. En fait, tout vient du village. C'est bien par là que passe l'eau, c'est bien par là que passent tous les réseaux, etc. C'est bien nous qui faisons vivre ce qu'on appelle maintenant les aménités, mais c'est bel et bien nous qui apportons tout à la ville. Et donc on ne peut pas nous nier d'un coup de crayon, parce qu'on estimerait qu'on voudrait ressembler à l'Allemagne et ne plus avoir de communes en fait, parce qu'on trouve que c'est ridicule d'aller sur la disparition des communes. Et notamment quand je parle des EPCI, des communautés de communes ou des agglomérations, quand elles ne sont plus à taille humaine, on voit ce que ça donne. Quand vous avez 90 maires à une assemblée, qu'est-ce que vous voulez que le maire de la commune, même s'il y a 1000 habitants ou 500, il puisse dire « tiens, moi j'aurais besoin de je ne sais pas quoi » . Puis après, on vous sort toujours les mêmes âneries, on ne pense qu'aux pistes cyclables, etc. Ce qui est très bien. Mais qu'est-ce que quand vous êtes… A 30 km de la ville, vous n'allez pas demander à vos habitants de partir travailler à vélo.

  • Speaker #0

    Les vélos électriques en Dordogne, ça court les rues.

  • Speaker #1

    Non mais vous voyez parce qu'en fait après c'est de la verticalité quoi, ça vient d'une lubie d'un ministère ou autre et puis...

  • Speaker #0

    Non mais ça manque fondamentalement de bon sens.

  • Speaker #1

    Ça manque de bon sens, de simplicité. On vous demande systématiquement dans une commune rurale de faire des études. En communauté de communes c'est des études à n'en plus finir. Vous avez la ville qui fait son étude, la communauté de communes qui fait son étude, la commune qui fait son étude pour le même sujet et on vous répond à chaque fois. Ce n'est pas grave, c'est financé à 80%. Si vous voulez faire des économies, arrêtez de nous dire des bêtises. Nous, une étude à 200 ou 250 000 euros, ça ne nous sert à rien. On peut le mettre ailleurs. Il n'y a pas de... Comme tu viens de le dire, il n'y a pas de simplicité dans tout ça. Nous, des fois, on peut faire des choses simplement et on a juste besoin de 10 000, 15 000, 20 000 euros. Et ça, on ne vous les donne pas parce que ce n'est pas assez.

  • Speaker #0

    Parce que ça ne rentre pas dans le dossier, dans les classes.

  • Speaker #1

    Et puis, vous n'avez pas un préfet qui va réagir de la même manière. Donc, d'un département à l'autre, vous allez dépendre un petit peu de tout cela. Donc, ça aussi, c'était une de nos demandes de maires ruraux de France, d'essayer quand même d'avoir un peu la même feuille de route sur certains sujets qui soient...

  • Speaker #0

    Ou alors des feuilles de route qui s'appliquent à ce que l'on vit sur le terrain, dans le territoire.

  • Speaker #1

    Et puis, on protège la ruralité. Et on ne la protège pas. Donc systématiquement, vous avez des réunions qui sont provoquées par des préfets, des sous-préfets, des plus, plus, plus, plus. Et vous vous retrouvez en réunion par circonscription, pas par circonscription, pardon, par EPCI, par communauté d'agglomération. Alors que ce n'est même pas des communautés de communes qui sont appliquées au lieu de vie. Ça ne correspond à rien. Il faut absolument se rappeler qu'il y a une ruralité, qu'elle est importante et surtout qu'elle va permettre aux gens de vivre et de comprendre pourquoi ils sont là et ce qu'ils peuvent faire pour l'autre. On se parle, bon Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, d'être dans des endroits comme celui-là, par exemple.

  • Speaker #1

    Absolument, les tiers-lieux,

  • Speaker #0

    c'est très important. Oui, les tiers-lieux, les cafés associatifs, les tiers-lieux. Femme, mère, en ruralité, c'est compliqué, c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, moi je pense que c'est plus compliqué puisque les postes clés, les postes soi-disant intéressants sont en général pris d'assaut par des hommes. Alors ce n'est pas systématique, je ne suis pas anti-hommes, loin de là. Mais je me rends bien compte quand même qu'en tant que président des maires euro de Lyon, en tant que maire dans différentes réunions où je suis, dès que je prends la parole... On dit « Oh, qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ? Oh, mauvais caractère, etc. » Donc je suis une emmerdeuse, en gros, alors que je ne fais que poser des questions et je suis élue pour ça. Donc je suis dans mon rôle. Mais quand c'est un homme qui fait la même chose, ben voilà, il est courageux, lui. Lui, il a des couilles. Toi,

  • Speaker #0

    t'es chiante, t'as tes règles.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. C'est un petit peu cette idée-là et je crains qu'on recule encore, que ça redevienne un petit peu dans cet esprit-là. Alors bien évidemment, il y a des femmes à des postes importants et tant mieux.

  • Speaker #0

    Et heureusement.

  • Speaker #1

    Et heureusement. Alors ce qu'il faut clairement dire, c'est qu'il faut qu'elles ne jouent pas aux hommes. Parce que si elles jouent aux hommes, ce n'est pas très malin. Par contre, on est très complémentaires et ça peut être très enrichissant pour nous, effectivement, d'échanger avec des hommes et vice-versa. Parce qu'on n'a peut-être pas tout à fait la même idée de la vie sociale ou le même prisme. Et tant mieux. parce qu'on n'est pas des robots et que la diversité, c'est la richesse. Donc moi, je ne suis pas contre du tout, mais un minimum de respect. Et je pense que dans toutes les réunions que je vis, je pense que je ne l'ai pas toujours.

  • Speaker #0

    Le fait d'être femme, mère en ruralité, est-ce qu'il y a un impact plus important auprès des femmes en ruralité ? Ou est-ce qu'autour de toi, il y a plus de femmes qui s'engagent parce que tu es une femme à la tête de la mairie ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai effectivement pas eu de problème. J'avais même plus de femmes que d'hommes pour me représenter la dernière fois. Peut-être parce que je suis une femme là-dessus, tu as raison. C'est peut-être simplement cela. Après, je ne ressens pas spécialement que dans les communes rurales, mes collègues femmes, j'ai plus l'impression qu'on leur laisse les petites communes parce qu'il y a un petit côté social, puis le social ça va avec les bonnes femmes. Ah bah oui.

  • Speaker #0

    Prendre soin,

  • Speaker #1

    le CAIR.

  • Speaker #0

    Une petite commune, un petit projet.

  • Speaker #1

    Voilà, pour être au CCS, on va dire à Madame Michu, alors que les hommes vont se très bien. C'est un petit peu ce côté vieux, vieille France.

  • Speaker #0

    C'est cliché,

  • Speaker #1

    mais ça existe encore. Oui, bien sûr que ça existe encore. Il y a encore à moderniser tout cet aspect-là. Pour moi, une femme ou un homme fait le même boulot en ruralité. Il n'y a pas du tout de difficulté là-dessus. C'est peut-être plus facile en face d'un agriculteur qui ne serait pas content d'être un homme de 1,80 m. Mais moi, ça ne m'a jamais gêné si j'avais un problème. Il faut simplement être courageux. Mais c'est comme dans la vie.

  • Speaker #0

    Très bien. On parle du programme R. Alors tu as expliqué, enfin tu nous as dit R, donc E, deux R, E, élu, rural, relais de légalité. Ce dispositif, comment on l'appelle ? Un programme, un dispositif, un...

  • Speaker #1

    Une action.

  • Speaker #0

    Une action. A partir de quand il a été mis en place ? Comment il a été mis en place ? Par qui il a été mis en place ? Et pourquoi il a été mis en place ? Ça fait beaucoup là.

  • Speaker #1

    Alors, on va commencer. Pourquoi ? Cette action a été mise en place à l'occasion des 50 ans des maires heureux de France dans Lyon, où il y a eu tout un travail autour de Colette. C'est Colette qui était notre ambassadrice. Et ça tombe bien, puisque c'est le village de Dominique Vérien qui est sénatrice et qui a fait un travail autour des violences intrafamiliales avec sa collègue. Et donc il y a eu plusieurs ateliers de montée et il est ressorti qu'effectivement on avait besoin d'avoir du relais.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des données qui ont été prises sur le terrain, récoltées sur le terrain et de là est né ce projet.

  • Speaker #1

    Et puis là il y avait des représentants de toute la France, tous nos collègues qui faisaient remonter que ce n'était pas qu'un problème social, enfin c'est un problème social mais... Ce n'est pas qu'un CCS qui peut gérer ça, il faut être multicarte quand on est élu rural égalité. Il faut avoir, si c'est possible, dans sa commune, si on le souhaite, si on accepte de lever le doigt, parce que rien n'est vertical, il est hors de question de dire il faut Yaka. Simplement, chacun doit savoir s'il veut prendre cette responsabilité-là.

  • Speaker #0

    S'emparer du projet.

  • Speaker #1

    S'emparer du projet, se former, discuter, s'informer, se faire accompagner, parler de la personne qui est référente au niveau départemental et qui vous donne tous les contacts locaux. Et puis s'informer avec l'Association des maires ruraux de France, avec tout ce qu'on peut donner comme outil.

  • Speaker #0

    Tu as dit qu'il y a des choses qui étaient, suite aux 50 ans à l'anniversaire de l'Association des maires ruraux de France... des choses qui sont sorties du terrain. Quelles étaient ces choses ?

  • Speaker #1

    Tous les problèmes de... ce que peuvent ressentir les femmes en ruralité, le problème de mobilité...

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on a évoqué tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que pour les femmes, c'est bien sûr les femmes et les hommes.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, ça concerne aussi...

  • Speaker #1

    Mais comme nous, c'était la femme, la commune, le sujet principal de notre congrès. C'était notre sujet pour les 50 ans. On a tourné autour de la femme. Mais l'égalité, l'élu rural, le rôle de l'égalité, c'est bien évidemment pour les hommes. Je me suis occupé, ne serait-ce dans mon village, de jeunes gens qui rencontrent des problèmes d'homophobie ou qui ont rencontré des problèmes d'égalité en tant que jeunes un peu perdus sur le territoire. En fait, le rôle de l'élu rural, l'égalité, il est multiple. Il est lié à la demande.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, à ce qui se passe sur le terrain.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe sur le terrain. Et à nous d'apporter tous les outils. Alors, bien évidemment, 80%, 85%.

  • Speaker #0

    C'est la violence.

  • Speaker #1

    C'est la violence intrafamiliale. 80% ? Oui.

  • Speaker #0

    C'est des chiffres importants, en tout cas.

  • Speaker #1

    Faites aux femmes ou aux hommes. Dans mon village, c'est un vieux monsieur qui est venu me dire que ça faisait des années que sa femme le battait. C'est pas simple. Ça vous atteint. Il faut... Il faut le faire avec bienveillance, mais savoir que la première action, c'est l'oreille. Il faut que dans un endroit, il y ait une écoute. Parce que tellement de gens ne se font plus entendre. Et après, nous devons accompagner. L'élu rural, l'égalité, ne lâche pas la personne tant qu'elle le souhaite. C'est la personne qui décide. Pendant des mois, par exemple, je vais prendre des exemples.

  • Speaker #0

    Allons-y pour des exemples concrets, justement.

  • Speaker #1

    Pendant des mois, on a suivi une dame. Le seul moyen que j'avais de la contacter, c'était son téléphone. Quand elle n'était pas avec son mari, je lui disais, je suis là, c'est quand vous voulez. Je peux vous accompagner quand vous voulez. C'est vous qui décidez. Et le moment où ça a été possible, on a pris contact bien sûr avec sa fille. Après, vous faites comme vous pouvez. Et puis, quand je dis des mois, ça a pris 18 mois, je crois. Et ça y est, elle a...

  • Speaker #0

    18 mois avant qu'elle... Voilà, voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je n'ai pas de jugement à avoir de cela. On sait qu'on part et on revient plusieurs fois. On sait que c'est compliqué, ce n'est pas simple, mais aucun jugement. Quand on est sous emprise, il y a ce contrôle coercitif qui est vraiment très, très fort et qui met la personne sous un globe. qui l'empêchent d'être elles-mêmes. Oui, bien sûr. Donc nous, quand on est là, on n'a pas du jugement à avoir. Par contre, on met en place. À ce moment-là, bien sûr, on l'accompagne à la gendarmerie, si elle le souhaite. On s'occupe d'avoir tout de suite. Parce qu'on a ce relais aussi avec les gendarmes. Nous, en ruralité, c'est les gendarmes. On a vraiment un gros travail à faire avec eux. Et on a dans toutes nos communes un référent gendarme qui doit être... avec qui on doit contacter, enfin qu'on doit contacter tout de suite, parce que c'est avec lui qu'on peut faire le relais.

  • Speaker #0

    C'est le premier accroche, c'est le premier maillon de la chaîne ?

  • Speaker #1

    Voilà, ce qu'il faut c'est mettre au courant, apporter des éléments. Ça permet aussi à des jeunes gendarmes, parce que des fois c'est pas simple pour eux, ils viennent d'arriver, ils ne connaissent pas la situation, d'avoir quelques éléments et de savoir surtout que la personne est accompagnée. Ça vous permet aussi de vous vérifier qu'elle est bien. entendu que il n'y a pas de il n'y a jamais de malveillance d'un gendarme mais il peut y avoir des fois quand on est un jeune gendarme un mot qui n'est pas bien placé et eux-mêmes doivent être accompagnés en fait parce que eux-mêmes doivent être accompagnés alors nous on a la chance dans notre département d'avoir un colonel qui a pris le sujet qui a pris le sujet à bras-le-corps d'ailleurs avec lui nous avons travaillé une convention qui va être déclinée au niveau national Et qui permettra à chaque département...

  • Speaker #0

    Donc là, le département, il pilote. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis après, chacun fera ce qu'il veut de cette convention. Il pourra l'adapter à son département. Encore une fois, pas de verticalité. C'est ce qui tue la France, la verticalité. Donc, il faut que chacun adapte. Mais nous, on a fait tout le boulot pour avancer. Il y a un modèle qui fonctionne. Il y a un modèle qui fonctionne, qui sera adapté et qui va très très loin. Qui englobe toutes les situations possibles et imaginables. Sur l'égalité, mais sur d'autres sujets aussi.

  • Speaker #0

    Une femme qui a des problèmes de violence tape à la porte de la mairie.

  • Speaker #1

    Alors cette mairie a un élu qui a levé le doigt au conseil municipal.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander. Comment aussi ça se concrétise, ça se matérialise sur le terrain quand une personne est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, au niveau des maires ruraux de France, on sollicite nos associations départementales pour qu'elles repèrent ou qu'elles voient quelles seraient les personnes. qui accepterait d'être référent départemental. Donc dans chaque département, il y a un, deux, voire trois. Chaque département décide de faire ce qu'il veut là-dessus.

  • Speaker #0

    En fonction de la taille du département aussi peut-être ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, des distances référents pour le département.

  • Speaker #0

    Sur des territoires en tout cas, je pense aux autres, comme la Dordogne, comme c'est très très grand, il peut y en avoir plusieurs.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir plusieurs. Ce qu'il faut simplement, c'est qu'ils travaillent ensemble, bien évidemment, puisque le référent départemental, lui, il met en symbiose, il met en place tous les partenariats utiles et possibles. pour l'élu rural égalité parce qu'on n'est pas là pour faire à la place des autres, on n'est pas là parce qu'on lave plus blanc que les autres, c'est pas vrai. On n'est pas là pour être sur la photo, on est là simplement pour être utile pour la personne qui souffre d'inégalité. Notre boulot, c'est ça.

  • Speaker #0

    Sur le terrain.

  • Speaker #1

    Sur le terrain. Ce n'est pas de dire je fais mieux qu'un tel ou un tel. On travaille avec le CIDFF, bien évidemment. On travaille avec tous ces gens.

  • Speaker #0

    C'est ça les partenariats.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis eux, ils ont du monde sur le terrain. Mais simplement, nous, localement, on repère et on accompagne les personnes. Il y a peu de temps, par exemple, dans une commune où il n'y a pas d'élu rural égalité, on sait que la dame est enfermée. Elle a réussi à s'échapper. On lui a passé discrètement à la boulangerie un bouton, mon chéri. je vous expliquerai tout de suite ce que c'est. C'est des situations qu'on peut voir nous, qu'on peut entendre, on peut nous dire qu'il y a. Et c'est simplement comme ça qu'on aide et qu'on dirige.

  • Speaker #0

    Une espèce de maillage comme ça sur un territoire.

  • Speaker #1

    Et puis on ne fait pas que diriger, parce qu'en France, on renvoie tout le temps chez le voisin. Moi, ça m'insupporte ça. C'est toujours, c'est pas le bon service. On accompagne, c'est-à-dire que la personne, on va avec elle. On se met, nous sur le département, on a fait beaucoup de réunions avec les assistants sociaux du département, ce qui a permis aux élus Ruraux Égalités de repérer qui étaient sur leur secteur et qui peuvent appeler, parce qu'après, il y a double peine. Quand il y a une violence, il y a les enfants, ça ne s'arrête pas. Il y a un madame qui, malheureusement, s'est fait taper dessus. Il y a tout ce qu'il y a autour.

  • Speaker #0

    Tous les dommages collatéraux.

  • Speaker #1

    Voilà, tous les dommages collatéraux. Et donc, notre boulot, ce n'est pas de faire à la place des autres, mais c'est d'être présent pour la personne qui va être paumée au milieu de « allez voir là-bas, allez voir là-bas, c'est insupportable » .

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, moi, je pense aussi sur les territoires comme le tien ou comme le mien, la grande ruralité, la vraie campagne, il y a le Candiraton aussi.

  • Speaker #1

    Oui, il y a le Candiraton. Donc, j'ai eu des gens qui me disaient, parce que j'ai fait beaucoup de réunions avec Catherine Modemam. ma référente départementale sur le département. Et les gens disaient, ben oui, mais la dame, elle ne veut pas parce qu'elle va se faire voir à la gendarmerie. Si on l'emmène, portez plainte. Parce que porter plainte, ce n'est pas la première démarche qui vient à la tête des gens, des personnes qui sont violentées, parce qu'elles ont peur. Et donc à ça, on trouve des astuces. L'astuce, c'est le gendarme qui se déplace et puis on peut récupérer la plainte ou à la mairie. ou ailleurs, si c'est la plainte. On peut simplement donner un bouton « Mon shérif » . Tu peux dire ce que c'est. Le bouton « Mon shérif » , c'est un bouton d'alerte qui est très discret et qui permet à la personne qui serait en danger d'appuyer pour avoir cinq contacts dans son téléphone. C'est relié avec son téléphone.

  • Speaker #0

    Il y a une petite application ?

  • Speaker #1

    Il y a une application qui lui permet d'avoir tout de suite, prévenir tout de suite qu'elle est en danger. Un appel direct. et puis qui la géolocalise, elle peut enregistrer avec, elle peut mettre une alarme, donc il y a plusieurs choses. Et donc moi, comme c'est mon boulot au niveau national, j'ai passé convention avec Dominique Brogy qui a créé ce système et qui est une personne très engagée et qui veut être utile aussi, elle a les mêmes valeurs que nous. On a mis en place cela et ça permet à nos adhérents d'avoir à un prix tout à fait correct le bouton qu'on appelle Mon Chérif. et que nous nous diffusons au maximum. Parce que si ça sauve une vie, ça sauve une vie. Bien sûr. On ne le saura jamais, mais le principal, c'est qu'il existe pour cela. Et puis, il y a différentes applications. Il y a aussi des choses assez simples qu'on peut trouver sur notre plateforme Waller. Waller ? Waller. C'est la plateforme que nous avons créée au maire euro de France qui réunit toute la France, chaque département à sa propre bulle. et reste indépendant. Et sur cette plateforme, on a tous nos outils.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tout ce qui permet d'avoir l'écoute bienveillante, tout ce qui est les formations que vous mettez en place.

  • Speaker #0

    Tout ce que vous mettez en place, tous les outils d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Chaque département. Du contenu. Voilà, tous les contenus. Des choses simples comme mes mots de vie. On sait qu'il y a une application qui s'appelle mes mots de vie. On incite les personnes qui sont chez elles, puis qui ne sont encore pas parties, de mettre tous leurs documents administratifs. Ah, ok. On essaie d'être utile.

  • Speaker #0

    Cette plateforme, c'est Waller, ça s'écrit comment ?

  • Speaker #1

    W H A 2 L E R Voilà,

  • Speaker #0

    ok, d'accord. En tant que partenaire, on a parlé du CIDFF.

  • Speaker #1

    Oui, avec qui nous avons passé une convention nationale et qui, elle, cette convention nationale a été signée avec la présidente et moi-même et devant Dominique Faure qui était ministre, qui a testé de la validité quelque part, même si la convention l'était valide bien sûr, mais de l'effort fait par la MRF et le CIDFF. sur toutes les actions que nous devons engager ensemble. Et après, chaque département re-signe sa propre convention et l'adapte à son département. Et puis, ce travail-là, il est fait aussi avec les préfectures qui ont leurs délégués départementaux, donc sous la coupe du préfet, et qui font des actions et mènent des choses. Alors, où vous avez des dames patronesses et donc qui ne sont que sur la photo, où vous avez des gens qui bougent bien. Et ça peut être vraiment passionnant. Il y a peu, il y a un département où on a un petit peu de mal à installer R. Et c'est la déléguée qui nous a appelés en disant, il faut absolument qu'on fasse quelque chose. Cette action R est importante et on va s'appuyer sur la préfecture et cette personne qui a vraiment envie de bouger.

  • Speaker #0

    Ça part aussi des intentions des gens, des actions, des mouvements du terrain. Et de la personne.

  • Speaker #1

    Et de la personne, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Des territoires qu'ils ne voudraient pas...

  • Speaker #1

    C'est une grande question parce que je ne vois pas où est le problème. Alors, quelquefois, on a affaire un petit peu à des vieux mâles blancs qu'on peut envie de bouger. Excusez-moi du terme, mais ça ressemble quand même un petit peu à ça. Ou parce qu'on pense que ce n'est pas utile ou parce qu'on n'a pas vu. Il y a simplement des gens qui ne pensent pas que ça puisse exister. D'accord. Alors que les violences, elles sont quand même de plus en plus... partout, elles sont importantes et puis à tous les niveaux nous on essaye aussi de travailler avec ce qui existe je sais qu'il y a les boîtes papillon qui se mettent dans les écoles pour que les enfants puissent mettre un signalement si besoin et donc avec tout un relais nous on diffuse la chose il y a beaucoup de gens qui bougent qui font des choses utiles Et donc c'est ensemble qu'on y arrive. C'est un problème de société qu'il faut... Et on ne peut pas fermer les yeux, on ne peut pas... Et puis ce n'est pas contre les hommes, ce n'est pas contre les femmes, c'est un problème de citoyenneté aussi, tout simplement. Nous sommes des citoyens, on doit rester debout, et puis ne pas mettre la tête dans le sable, ne pas faire l'autruche, ce n'est pas la peine, ça existe. Allons accompagner les gens qu'on a besoin, ça ne fait de mal à personne.

  • Speaker #0

    Donc les actions auprès de R... Je répète, ce n'est pas uniquement pour les violences faites aux femmes, ça peut être les enfants, tu viens de le dire, l'homophobie, l'égalité sociale.

  • Speaker #1

    L'égalité sociale, j'ai pu aider quelqu'un qui voulait monter une petite entreprise. L'entreprise,

  • Speaker #0

    la réalité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui justement, c'est un problème.

  • Speaker #0

    Quoi c'est un problème ?

  • Speaker #1

    C'est un problème si on n'a pas les moyens, les locaux. la distance, etc.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué selon toi d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    Alors ça va dépendre de la distance, si on a une voie d'accès importante, une route départementale, une voie départementale à grande circulation, ou une toute petite route qui vous amène à... Ça permet peut-être de regarder, de se mettre en contact avec... la chambre des métiers, nous on a passé une convention avec la chambre des métiers par exemple dans notre département ça balaie hyper large mais oui parce que c'est en fait chaque demande après à nous de nous débrouiller on peut pas être multicarte donc si on n'a pas la réponse il faut savoir dire je sais pas parce que ça tue personne il vaut mieux dire je sais pas plutôt que de raconter des bêtises et des bobards et des bobards donc on dit je sais pas on va à l'enseignement nous on a les outils pour enseigner les gens et pour accompagner Donc, le but, il est là.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans l'assaut, on a parlé d'expertise de compétences. J'ai vu qu'il y a des services de communication, des services juridiques. Qu'est-ce qu'on pourrait balayer là ? Est-ce que tu pourrais ?

  • Speaker #1

    Après, il y a toutes les compétences liées à notre fonction de maire. Il y a tout ce qu'il y a sur l'urbanisme. Tout ce qu'on traite au quotidien, le juridique, on en a parlé, mais il y a tout ce qui peut nous tomber dessus comme injonction préfectorale et ministérielle. Il y a tout en fait. Les maires ruraux de France renseignent sur tous ces sujets-là parce que nous sommes plusieurs vice-présidents avec des charges différentes. La santé par exemple, on a un collègue qui travaille tout ce qui est santé. Il y a eu d'ailleurs une très belle étude faite par un sociologue qui parle de la santé des maires. Et c'est assez intéressant dans la mesure où on se rend compte que les maires aiment vraiment ce qu'ils font, que la charge...

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut aimer passionnément son territoire pour s'engager.

  • Speaker #1

    Voilà, on aime les gens. En général, tout n'est pas angélique, comme on le disait tout à l'heure, mais ça n'empêche que dans l'ensemble, les mères sont dévouées, sont bienveillantes. Il n'y a pas de problème là-dessus. Et ce qui les ferait leur donnerait envie, enfin, surtout ce qui leur donne. plus envie de continuer c'est la lourdeur administrative qui vient de là où les injonctions qui sont des fois contradictoires et ça c'est terrifiant et c'est là où on prend des risques et des risques démocratiques parce que s'il n'y a pas assez de personnes pour se présenter c'est quand même un vrai sujet après on s'étonne que les extrêmes monte en ruralité d'ailleurs on a fait faire une étude aussi qui prouve bien que il n'y a pas plus d'extrême en ruralité que c'est des catégories sociales et que ce n'est pas le cas Ce n'est pas la ruralité qui fait l'extrémisme. Mais ça n'empêche que justement, il faut travailler tout ce qui est social et faire reparlir, comme des tiers-lieux comme ici, que les gens se reparlent et créent des choses ensemble. Oui, je pense, je partage. Les territoires qui ont moins de choses puissent avoir plus de choses. On a des problèmes de santé en ruralité, trouvons les outils qui peuvent nous aider. Nous, on montre de la télémédecine. Ce n'est pas merveilleux.

  • Speaker #0

    C'est la téléconsultation,

  • Speaker #1

    c'est ça ? La téléconsultation, c'est un peu des paniques. C'est simplement pour savoir qu'on a perdu 3 à 4 ans selon les départements d'espérance de vie par manque de soins. En ruralité.

  • Speaker #0

    Tu m'annonces que c'est bientôt la fin pour moi quoi.

  • Speaker #1

    C'est... C'est prévisible. Alors ça va dépendre de ce que ton mère fait ou alors il va falloir t'engager. Mais donc, d'où l'intérêt de monter des choses et d'être présent. Parce que des fois, j'ai un ami, on parlait de mobilité tout à l'heure. J'ai un collègue dans son village. Il a mis une borne. Alors là, c'était une borne de mobilité pour que les gens mettent quand je vais faire des courses. Lui, il est un peu plus éloigné d'une ville centre. Du covoiturage. Du covoiturage. Il a mis ça en place. Et puis, au bout de quelques mois, elle n'était plus utilisée. Parce que les gens se sont débrouillés tout seuls. Ils n'avaient plus besoin de la borne. D'accord. un vrai espoir. Il faut impulser, savoir que... Moi, je me rends compte aussi, dans mon village, on est deux à s'occuper, à être élus rural égalité. On n'a plus besoin de le dire, naturellement, les gens savent.

  • Speaker #0

    Ok. Si moi, demain, je veux devenir élu rural égalité, comment je fais ? Est-ce que j'ai le droit ? Et comment je fais ?

  • Speaker #1

    Alors, es-tu dans un conseil municipal ?

  • Speaker #0

    Non, madame.

  • Speaker #1

    Alors, dans ton conseil municipal... dans ton village, tu vas voir si quelqu'un peut et a envie de lever le doigt pour être au conseil municipal et dans la délibération tu demandes qu'on te rajoute. Tout simplement. S'il est d'accord, le maire et les conseillers.

  • Speaker #0

    Et après on s'identifie auprès de vous.

  • Speaker #1

    On s'identifie, on envoie à la préfecture la délibération comme c'est toujours normal. En général, le référent départemental voit le préfet. L'important c'est pas d'avoir le chiffre, l'important c'est que ce soit utile au quotidien. Mais oui, important aussi. que nous on est bien les noms parce que ça nous permet aussi de leur donner les infos.

  • Speaker #0

    J'allais dire, quand on peut travailler ensemble,

  • Speaker #1

    c'est quand même mieux. On a mis en place il y a peu, c'était à Dijon, mais on a été en formation avec l'école de gendarmerie de Dijon. On a 90 personnes qui sont venues de toute la France pour avoir cette formation-là. Alors après, on va décliner dans d'autres départements, dans d'autres régions, ce type de formation. Notre boulot, il est là. Essayer d'informer, former. Là, c'était sur l'écoute bienveillante. C'était un jeu de rôle très important. On a eu les mêmes formateurs que les gendarmes spécialisés ont. OK. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est quoi les outils mis en place par l'assaut pour les maires, les communes en ruralité, les élus, les référents ? Donc, il y a le petit...

  • Speaker #1

    Donc, il y a le boîtier... Après, le violentomètre. Alors, il y a un violentomètre qui a été créé par la ville de Paris. nous avons donc demandé l'autorisation à la ville de Paris de l'utiliser alors il est marqué pour les jeunes femmes mais c'est le même pour tout le monde c'est pas un problème donc nous on en a fait reproduire en petite taille mais il y a les CIDFF en font des grandes et il y a des affiches, il y a tout ce qu'on veut et c'est très intéressant parce que il y a peu on s'est rendu compte avec le violentomètre il y avait des jeunes filles qui ... qui le regardaient et qui se parlaient entre elles. Et puis il y en a une qui a dit à sa copine, « Mais t'as vu, toi, t'es déjà sur le orange avec ton copain. » Sauf que les mômes, elles ont 17 ans, quoi. Donc c'est aussi important de l'entendre et de le prendre en compte. Il y a aussi des choses qui sont banalisées. Elle ne se rendait pas compte, la jeune fille, déjà à 17 ans, que son copain regardait dans son téléphone, il engueulait quand elle avait une jupe trop courte. Du rouge à lèvres. Voilà, du rouge à lèvres. Donc ça ne démarre pas trop bien. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est des outils assez simples. Il y a plusieurs choses. On en a parlé tout à l'heure. L'entretien bienveillant, tout ce que peuvent nous donner aussi les ministères, parce qu'ils sont très sensibles, ils ont tous compris, quels que soient les ministères qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    L'importance ?

  • Speaker #1

    L'importance, on a beaucoup travaillé aussi avec le ministère de la Justice, parce qu'on souhaitait aussi que l'aide juridictionnelle, par exemple, soit accordée très vite sur ces violences-là, parce que tout est compliqué. Il y a des enjeux économiques très très lourds, il y a des femmes qui se retrouvent dans une merde noire quand elles s'en vont alors qu'elles ont les gosses, etc. Il y a aussi tous les problèmes...

  • Speaker #0

    Elles n'ont pas de travail ?

  • Speaker #1

    Voilà, puis c'est pas les mêmes juges qui jugent telle ou telle chose, les parquets sont débordés donc ils vous renvoient ailleurs, enfin... Il y a tout ça, donc on travaille nous avec tout le monde dans un bon esprit, on n'est pas là pour dire que nous on sait et que les autres ne savent pas, on est simplement pour dire... Voilà sur le terrain ce qui se passe. Rendez-vous compte de ce qui se passe. Parce que je crois que des fois, dans les cabinets, ils ne savent pas. Parce qu'ils n'ont pas les bonnes infos. Mais donc, nous, on va pousser les portes et on donne les infos. Très bien. Après, dans les outils pratico-pratiques, vous avez chaque commune qui a un petit CCAS, qui met en place des choses. CCAS,

  • Speaker #0

    mission locale aussi ? Non, pas mission locale.

  • Speaker #1

    Mission locale, c'est pour les jeunes. Oui, pas mission locale.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un planning familial.

  • Speaker #1

    Alors, planning familial, il n'y en a presque plus. Je ne sais pas. Ça devient compliqué. Encore ? Non, dans ta commune, dans ta propre commune, tu as un petit CCAS ou tu as un petit budget social. Par exemple, quand il y a besoin, tout de suite, on fait un bon alimentaire. Voilà, on a des petits outils quand même. Pas toutes les communes, selon la taille de la commune. Mais tu peux mettre en place des choses. Des fois, dans la ville voisine, tu peux appeler le collègue et dire qu'est-ce qui te reste dans le mobilier pour la réinstaller. En fait, on se débrouille avec ce qu'on a localement.

  • Speaker #0

    Mais sur le terrain, dans la vraie vie.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y a la maison des femmes, tenue par les gendarmeries.

  • Speaker #0

    D'où l'importance de tous vous mettre en maillage et en connexion.

  • Speaker #1

    Il faut savoir tout ce qu'il y a. Alors, nous, dans les outils que la MRF met en place, chaque département va avoir sa propre fiche. tous les outils possibles dans son département, plus la plateforme WALER. En fait, on essaie d'être utile à tous les niveaux. Ce qu'il faut, c'est que les gens se parlent, travaillent ensemble dans l'intérêt de la personne qui a des problèmes d'égalité.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être très bien, je pense, là, il y a la recyclerie qui a été mise en place par trois femmes, d'ailleurs, trois femmes assez incroyables, un projet d'économie sociale et solidaire. On pourrait se dire, demain, si une femme n'a pas de mobilier, enfin, elle doit se reloger et elle n'a pas le mobilier, ça peut être un relais aussi, enfin, on travaille ensemble. Et que la recyclerie puisse donner de la vaisselle ?

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Tout ça, ça peut être mis en place puisque c'est utile à la personne. Alors il y a des associations humanitaires qui font déjà des choses et que l'on contacte facilement. Mais ça peut être aussi, comme tu viens de le dire, une entreprise SS. Il y a peu un monsieur qui vivait dans une caravane. J'ai réussi à le faire embaucher là alors qu'il n'avait plus de papier, il n'avait plus rien, il n'existait plus. Il était sorti de prison, il avait divorcé, il ne savait même plus comment il s'appelait. Il a bien fallu le remettre dans le chemin et il est passé par les jardins solidaires. Et puis petit à petit...

  • Speaker #0

    Il y avait les jardins solidaires avec nous dans la journée du 15.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Donc nous, on a ça aussi. Mais en fait, on prend ce qu'il y a localement.

  • Speaker #0

    Est-ce que des particuliers comme moi, par exemple, parce que ça arrive souvent dans des territoires comme ça, plusieurs bâtiments, des anciens corps de ferme qui sont propres, on va dire. Est-ce qu'on peut s'identifier et dire, tiens, moi j'ai un logement pour, j'en sais rien, moi pendant 15 jours je peux faire venir, enfin donner le logement à une femme, une femme, une famille ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, mais après, comme on est en France et que tout est compliqué tout le temps, il va falloir qu'on vienne voir si...

  • Speaker #0

    Faire une enquête ?

  • Speaker #1

    Voilà, si...

  • Speaker #0

    Si je suis propre sur moi ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça risque d'être hyper compliqué.

  • Speaker #0

    Faire de l'accueil, en fait, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #1

    Alors, en revanche, dans les groupes de parole des femmes, dans les groupes tout court, il y a beaucoup de départements où les femmes s'organisent. Et ils arrivent à le faire et le font naturellement, ce que tu dis. Et effectivement, en plus, ça permet d'être hyper discret. Parce que c'est important aussi la discrétion. Si on doit planquer quelqu'un pendant 15 jours, ce n'est pas rien. Ce n'est pas... Nous, on s'est rendu compte, par exemple, dans Lyon, que les voitures du département étaient floquées. avec le logo du département, une de nos actions, c'était de dire au département qu'il faut que ce soit une voiture sans le logo du département puisque les hommes, ils le suivent.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça ne peut partir que du terrain. C'est en en parlant entre nous parce que personne n'avait pensé au département, et on peut le comprendre, que la voiture était floquée et qu'on allait la repérer. Bien sûr. Tout bêtement. Alors on accompagne une femme dans un hôtel, sauf que l'homme il a suivi de loin et puis le conseil départemental il est marqué dessus donc je sais que c'est la voiture. C'est tout bête, en fait c'est du bon sens. Puis à nous après de nous bagarrer au niveau des ministères, des départements, des préfectures pour que des gens qui sont comme toi qui disent moi j'ai un appartement, pourquoi pas le laisser à disposition pour x raisons, passer une convention avec la préfecture etc. Mais aidons ça parce qu'il en manque, il n'y a pas assez de logements.

  • Speaker #0

    Dis-moi, au-delà des actions sur les violences, quels sont tes rêves ou tes objectifs pour améliorer la place des femmes en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, l'idée ce serait de faciliter les possibilités de s'engager dans une association, dans un conseil municipal et d'être utile. Je pense que les associations, il faut absolument qu'elles changent d'orientation et qu'elles ne demandent pas qu'à une ou deux personnes de faire tout. Mais simplement d'apprendre à travailler ensemble, comme dans l'idée du tiers-lieu dont nous avons parlé à plusieurs reprises. C'est ensemble qu'on fait les choses et ce n'est pas une seule personne, le président qui fait tout, qui veut être le seul et qui ne veut pas laisser sa place. Il faut absolument apprendre à dire, moi je n'ai que trois heures par mois, quatre heures par mois, mais je vais le faire et je vais faire ça. Donc ça, ça veut dire travailler ensemble. Sur le conseil municipal, c'est aussi un peu l'idée, il faut qu'il y ait plus de jeunes femmes qui s'engagent. Mais pour cela, il faut qu'au niveau du statut de l'élu, homme ou femme d'ailleurs, qu'on puisse mettre en place un statut de l'élu qui permette aussi aux entreprises de lâcher la personne un peu plus, de trouver des moyens financiers pour que les communes puissent rémunérer le temps perdu sur l'activité, etc. Alors il y a déjà eu deux ou trois petites choses mises en place que nous avons impulsées avec les maires ruraux sur un conseil municipal. peut, si la personne est seule et a besoin de faire garder ses enfants, se faire, c'est légal, se faire payer la nounou qui est venue, mais c'est toujours la commune qui paye. Et donc, on aurait aimé aussi que pour l'incitation, qu'au niveau national, il y ait une prise en charge, voilà, qu'il y ait une petite dotation liée à ces indemnités qui sont lourdes. Et en ruralité, les indemnités, elles sont... radada quoi, ça n'a rien à voir avec les présidents de communautés de communes, enfin de communautés d'agglos ou les maires des grandes villes quoi, on a toujours l'impression que la ruralité passe toujours en dernier donc pour que les femmes s'engagent, il faut aussi qu'elles puissent le faire financièrement

  • Speaker #0

    Pour terminer l'épisode de ce podcast, quel message tu aurais envie d'adresser aux femmes rurales, aux femmes en ruralité femmes à la campagne qui hésitent Ça reprend un peu ce qu'on vient de dire, mais on verra si tu as une autre réponse. Qui hésite encore à s'impliquer dans la vie de leur commune ou à oser les changements audacieux dans leur vie ?

  • Speaker #1

    Écoutez-vous, n'écoutez que vous. N'écoutez pas le mari, les parents. Non, tu n'auras pas le temps, et pourquoi ? Et tu ne seras plus à la maison. Écoutez-vous, faites ce que vous avez envie. Et surtout, faites-vous confiance, mon Dieu de bon Dieu. Faites-vous confiance, parce que vous trouverez toujours quelqu'un qui va essayer de vous rabaisser. parce qu'il a envie de prendre la place, parce qu'on n'est pas un homme, qu'on va y arriver. Mais faites-vous confiance, la femme a sa place partout.

  • Speaker #0

    Et encore plus en campagne.

  • Speaker #1

    Encore plus en campagne. Il y a beaucoup de choses à mettre en place en campagne. Et on se rend compte qu'en campagne, avec trois bouts de ficelle, on fait plein de choses.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. On fait même des podcasts.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    On termine comme ça ?

  • Speaker #1

    Super, merci à toi.

  • Speaker #0

    podcast en campagne. Merci beaucoup Dominique. Merci beaucoup. Merci. Merci d'être venue à moi et merci pour la visite du tiers-lieu.

  • Speaker #1

    Très belle région.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Merci d'être restée jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

C'est en beauté, que je clôture l'année 2024, je vous présente Mme Dominique Chappuit, femme engagée en ruralité depuis de nombreuses années.


Maire de son village dans l'Yonne, Vice-présidente de L'AMRF "Association des Maires Ruraux de France", et Présidente des Maires Ruraux de l'Yonne, mais aussi, maman de 4 enfants 💪


Dans cet épisode, Dominique nous partage ses engagements auprès des citoyens de son territoire, ses combats contre les violences faites aux femmes, et bien entendu, nous vous parlerons du programme ERRE "Elu Rural Relais Egalité", actions mises en place par l'association des Maires Ruraux de France.


ERRE accompagne les maires ruraux contre les violences intra-familiales et les inégalitées sociales.

https://www.amrf.fr/les-dossiers/relais-de-legalite-erre/


Je remercie chaleureusement l'équipe de Dominique.

Merci Clément.

Merci Dominique.



Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne.

Qu'il est possible d'avoir une vie riche et active et il me semble important de balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi... Elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir. Et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Nous enregistrons cet épisode pendant la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors moi, je suis ravie d'avoir suscité ta curiosité et ton intérêt pour le podcast des nouvelles filles de la campagne lors de notre rencontre au ministère pour cette fameuse journée du 15 octobre, la journée internationale de la femme. En ruralité, je suis très honorée de t'avoir parmi nous. Merci. Comme s'il y avait une foule de 150 personnes, mais il va y avoir des millions de personnes qui vont t'écouter. Je voudrais donner un peu de matière sur cette fameuse journée du 15 octobre. En 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a fait du 15 octobre la journée internationale des femmes rurales afin de promouvoir et reconnaître les femmes rurales et leur rôle important. dans le renforcement du développement agricole et rural. T'es ok avec ça ?

  • Speaker #1

    Oui, mais la ruralité n'est pas liée uniquement à l'agricole.

  • Speaker #0

    Exactement. Ça me paraissait un peu étrange.

  • Speaker #1

    C'est un raccourci.

  • Speaker #0

    C'est un raccourci. En France, 11 millions de femmes vivent en territoires ruraux, soit une femme sur trois en France.

  • Speaker #1

    Oui, c'est à peu près la même.

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Il était écrit. Or, si l'on sait que les inégalités entre les femmes et les hommes touchent tous les milieux sociaux, les femmes vivant... en milieu rural sont confrontées à des difficultés supplémentaires, mobilité, accès aux droits, aux soins, à la formation, autonomie économique, insertion professionnelle, violence, blablabla. Et leur situation est souvent méconnue.

  • Speaker #1

    C'est vrai, effectivement.

  • Speaker #0

    Tu veux ajouter quelque chose ?

  • Speaker #1

    Non, effectivement, les femmes en ruralité ont des handicaps supplémentaires dans tout ce que tu viens de dire, notamment sur la mobilité et sur l'accès aux services publics. Formation, soins, etc. Et quelquefois, on se rend compte aussi que c'est volontaire. Le conjoint vous emmène dans un endroit éloigné pour mieux mettre la main sur vous.

  • Speaker #0

    Après ces informations, je pense qu'il serait bon maintenant qu'on se dise bonjour. Bonjour Dominique.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Et que tu te présentes. Alors moi, ce que j'aimerais, c'est que tu te présentes en tant que femme, en tant que femme en ruralité, en tant qu'élue. Et ensuite, on enchaînera avec ta place au sein de l'AMRF.

  • Speaker #1

    Association des maires ruraux de France. Et non pas l'Association des maires de France, mais bien de ruralité.

  • Speaker #0

    Parfait. On commence ?

  • Speaker #1

    On commence.

  • Speaker #0

    Alors c'est parti. Qui es-tu, Dominique, en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Alors en tant que femme, je suis Dominique, née en 1956, ce n'est pas hier. J'ai cheminé dans ma vie... Professionnelle dans l'insertion professionnelle notamment, dans tout ce qui est associatif, dans tout ce qui est vie au quotidien, donc naturellement penché sur le social. Et puis j'ai été élue dans une ville en 2001.

  • Speaker #0

    Dans quelle région ?

  • Speaker #1

    Dans Lyon. Étonnamment, j'ai été élue dans une ville puisque mon village où je vivais était associé à cette ville. Donc j'étais un membre du conseil municipal d'une ville tout en habitant le village d'à côté à 5 km. Et puis les habitants sont venus me voir naturellement en me demandant... C'est bien, mais notre ville, là, on n'est pas dans la ville. Nous, on est à 5 kilomètres. On ne comprend pas pourquoi nous sommes associés. Donc, naturellement, j'ai pris mon bâton de pèlerin et j'ai réussi, avec tous les habitants et pas mal de personnes, à dissocier notre commune. En fait, la dissociation n'existe pas. C'est un mot simple, mais c'est l'érection d'une nouvelle commune. Donc, c'est ériger une commune. Ça veut dire faire pousser une commune et la rendre autonome. homme et pouvoir enfin mettre des choses en place donc dans mon village qui s'appelle Rosoy. Ausha ? Ausha. En fait, ça vient des roseaux. Mais ça peut parler d'une belle rose aussi, c'est ce que nous disent les habitants. On a pu mettre en place beaucoup de choses, puisque du coup, les habitants étaient heureux de faire revivre leur village. Donc, plein d'assauts. Être autonome ? Être enfin autonome, ce qui était logique. Ce qui était très compliqué, nous avons été autonomes en 2008 seulement, parce que c'est l'année où il y avait eu 7 ans pour la durée du mandat de cette période-là, avec un report pour je ne sais plus quelle raison. Et puis ce village en 2008 est redevenu un vrai village et a pu sauver son école, a pu réinventer son PLU, essayer de mettre en place des choses.

  • Speaker #0

    C'est une vie associative ?

  • Speaker #1

    Vie associative. Mais on nous en a beaucoup voulu, donc l'administration a été... mais les habitants se sont battus, c'est plus facile quand on est en groupe.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui tu es maire de ce village. Voilà. Autre chose à dire sur ta place de femme en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, femme en ruralité, c'est effectivement quand vous avez des enfants. Moi, j'ai notamment eu deux enfants et deux autres en plus au décès de ma sœur. Donc, quatre enfants à la maison avec le va-et-vient des associations sportives, des écoles, du lycée, du collège, quand vous en avez un dans chaque catégorie scolaire. C'est un petit peu, voilà. Mais bon, il y a encore 5 km de la ville de nous, c'est pas très loin. Mais du coup, naturellement, je me suis engagée avec les maires ruraux. Je suis devenue présidente des maires ruraux de Lyon en allant dans les congrès, les associations, les assemblées générales, en discutant avec les collègues. Petit à petit, le président actuel m'a demandé d'être vice-présidente et de m'engager encore plus fortement, ce que j'ai fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu fais le lien avec l'histoire des enfants et la mobilité des enfants ? parce que tu t'es aperçu de quelque chose à un moment donné ?

  • Speaker #1

    C'est un vrai problème parce que le problème de mobilité, c'est-à-dire que nous les parents, on est tout le temps dans la voiture pour les trimballer. Mais si on ne le fait pas, ils n'ont pas d'ouverture d'esprit. Et quand on est plus éloigné, encore plus éloigné, il faut qu'on mette en place dans nos communes des activités, des tiers-lieux comme il y a ici, des moments vivants. Sinon on coupe, on se coupe nous les gens et on coupe nos enfants de tout ce qui est la vie sociale. Tous les extrêmes, tout ce qu'on peut voir, les difficultés de nos habitants, leur ras-le-bol depuis le Covid avec... des mentalités qui deviennent un petit peu complexes. S'il n'y a pas d'échange, s'il n'y a pas d'envie de bouger, de discuter, de se confronter à l'autre, on prend des risques énormes de se retrouver avec des extrêmes qui ne comprennent rien et qui vont rendre tout le monde malheureux.

  • Speaker #0

    Donc, ces motivations-là, ce constat et ces motivations-là, qui t'amènent à la MRF ? Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    D'accord. Allons-y, est-ce que tu peux nous expliquer le rôle de cette association ? Aussi, faire le distinguo, entre l'Association des maires de France et l'Association des maires ruraux de France.

  • Speaker #1

    Alors l'Association des maires de France, naturellement, ce n'est pas ma partie, puisque je suis en ruralité, même si nous adhérons. Moi, ma commune adhère à l'AMF.

  • Speaker #0

    Mais c'est deux entités qui sont quand même...

  • Speaker #1

    Mais c'est deux associations très différentes. Nous, nous sommes des ruraux, des gens simples. Parce que tu m'as dit tout à l'heure,

  • Speaker #0

    on est des brutes de pommes.

  • Speaker #1

    On est des brutes de pommes. bien sûr on est on est simple on ne court pas après Un ministère, on ne court pas après la gloire, on ne court pas après quoi que ce soit. On est là pour représenter les gens et le plus simplement du monde. Alors ça n'empêche pas, rien n'est angélique. On sait bien que chacun, c'est l'humain qui a ses défauts et ses qualités. Mais les maires ruraux de France, on ressort de ce qui part du terrain.

  • Speaker #0

    Alors cette association, elle a été créée quand ? Elle est dirigée comment ? C'est quoi ses objectifs, ses intentions ? Voilà. Donne-moi plein de détails.

  • Speaker #1

    L'Association des maires ruraux de France a 54 ans. Nous avons d'ailleurs fêté les 50 ans dans Lyon, dans mon département. D'où ce travail autour de l'élu rural Relais Égalité, puisque nous avions des ateliers. À l'occasion de ces 50 ans, il y a eu beaucoup de choses de faites, beaucoup de ministres qui sont venus, beaucoup de choses simples. Parce qu'en fait, nous, on dit simplement les choses. choses on avait un ministre de la ruralité joël giraud qui est très appréciable comme en tant qu'homme déjà avec qui nous avons pu mettre en place beaucoup de choses sur la ruralité grâce à lui énormément de choses sont mises en place pour nous les maires ruraux mais notamment cette élue rural égalité c'est lui aussi qu'il a porté dès le départ et qui a été soutenu après avec dominique fort et et vrai et c'est vraiment très important puisque on part de ce qu'on constate tête. sur le terrain, quels sont les besoins. On ne parle pas de ce qu'on a envie pour avoir son nom dans la presse, on se fiche de ça.

  • Speaker #0

    On parle du concret, du concret.

  • Speaker #1

    On parle du citoyen, on parle de ce qu'on nous fait remonter comme besoin. Et en fait, on veut être utile. Nous, les maires ruraux de France, on se dit, ma commune est utile. Nous devons être utiles. Voilà, donc simplement être utile, peut-être qu'on ne saura jamais qu'on a été utile pour telle ou telle personne. Parce que quand vous êtes utile pour quelqu'un, vous ne le savez pas tout de suite, ça ne se voit pas. Et puis tant mieux, parce que ce qui compte, c'est ce que vous faites.

  • Speaker #0

    Oui, les actions. Est-ce que tu es en mesure de nous donner quelques chiffres ? Aujourd'hui, combien de communes, de villages adhèrent à cette association, par exemple ?

  • Speaker #1

    Au niveau national, je vais plutôt donner le nombre de départements, parce que je crois qu'on a 87. département qui a une association locale des AMR donc association des maires ruraux nous par exemple c'est AMR 89 donc voilà alors qu'il y en a 87 donc c'est à peu près le chiffre là après sur le nombre de communes je crois qu'on doit être à 13 14 milles entre

  • Speaker #0

    13 et 14 milles

  • Speaker #1

    De communes adhérentes. Par contre, on a 87 départements qui représentent l'association des maires ruraux de France.

  • Speaker #0

    J'en profite là tout de suite, je rebondis. Comment une mairie en ruralité fait pour adhérer à l'association ? Comment ça se passe concrètement ?

  • Speaker #1

    Elle contacte directement notre siège à Lyon. Alors c'est vrai que nous sommes à Lyon, mais c'est parce que c'est une longue histoire. Quand ça a été créé il y a plus de 50 ans, ceux qui l'ont créé étaient à Lyon. Et voilà, le siège aussi s'est installé là. Donc nous ne sommes pas en réalité. Et parce que Lyon est à peu près centrale pour toute la France. Et c'est plus pratique que Paris pour certaines choses.

  • Speaker #0

    On va rentrer dans le vif du sujet là tout de suite. Comment les maires en réalité... sont au courant que cette association existe et de toutes les actions qui sont mises en place ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, quand on a une association départementale, c'est à elle déjà de divulguer et de faire passer les informations que nous pouvons avoir. Moi, par exemple, en tant que président des maires ruraux de Lyon, je fais passer beaucoup d'infos aux collègues adhérents ou pas. Donc après, quand on est adhérent, on a pas mal d'informations. On peut utiliser notre service juridique, tout ce qu'on a à faire. On peut utiliser la compétence pour créer son site internet. On a toutes les semaines un Netinfo newsletter qui nous permet d'avoir toutes les infos de ce qui se passe.

  • Speaker #0

    En fait, l'association, elle met à disposition plein de contenus.

  • Speaker #1

    Plein de contenus.

  • Speaker #0

    Plein de contenus et plein de compétences.

  • Speaker #1

    Énormément de compétences. Et puis... Un conseil d'administration, un conseil scientifique avec beaucoup d'infos, c'est-à-dire qu'on accompagne systématiquement. Il y a beaucoup de choses qui permettent d'accompagner les maires qui sont vraiment des fois, de plus en plus, sous l'eau avec des problèmes administratifs. Il y a peu, le sous-préfet de Mastirco me dit, tiens, il y a tel maire dans le nord du département qui est embêté parce qu'il s'est fait avoir avec... Là,

  • Speaker #0

    je mets en lien.

  • Speaker #1

    On met en lien directement quoi et puis directement le maire est content. Alors là je le fais adhérent ou pas, on n'est pas du tout fermé. Voilà, mais voilà, on a quand même, l'adhésion permet énormément de services. Et puis on met en place des réunions avec des partenaires. En fait on essaye de, on a la chance d'avoir des partenaires qui nous financent aussi, notre petite association locale. pour nous permettre d'avoir une réunion, de faire différentes manifestations.

  • Speaker #0

    Ok, donc si je résume un peu, aujourd'hui en France, il y a des communes, des petites communes qui n'ont pas forcément toutes les expertises, les compétences, les connaissances, les outils pour gérer plein de problématiques ou de sujets. Et là, vous, vous êtes là pour pallier à ça.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après, on s'est battu, parce que là, c'est au niveau local, mais au niveau national, en tant que vice-président... En tant que président, on va aussi, nous, dans les ministères, on va chercher ce qui peut être utile. Il y a plusieurs... Un relais ? Oui, bien évidemment. Là, par exemple, on a créé les villages d'avenir. Il y avait Petite Ville de Demain, il y avait plein de choses. Et avec Dominique Faure, on s'est beaucoup, pas battu, mais on a beaucoup argumenté pour que les villages d'avenir puissent être en place. Et ça met, grâce à la NCT, l'ingénierie que les communes n'ont pas.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous préciser qui est Dominique Faure ?

  • Speaker #1

    Alors, pardon, Dominique Faure était la ministre de la ruralité, la dernière ministre de ruralité que nous avions. Aujourd'hui c'est Madame Gattel qui est ministre déléguée. Dominique Faure, elle était ministre à plein temps, elle avait plusieurs casquettes, dont la ruralité. Ok,

  • Speaker #0

    et tu as donné un acronyme là ?

  • Speaker #1

    ANCT, c'est l'agence nationale qui a été créée pour accompagner les collectivités.

  • Speaker #0

    Le programme Petite ville de demain, etc.

  • Speaker #1

    Voilà, tous ces programmes-là, et c'est pour ça que nous avons créé nous, Villages d'Avenir.

  • Speaker #0

    Ok, compliqué.

  • Speaker #1

    Tout est compliqué, mais parce qu'on aime bien en France rajouter des strates sans effacer celles qui existaient. D'où la complexité du quotidien.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose sur la partie de l'association ? Est-ce qu'il y a des choses qui te semblent importantes sur l'association ? Sur le rôle de l'association.

  • Speaker #1

    Effectivement, comme on a un congrès par an, on se déplace dans les départements.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas le congrès de la semaine dernière ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est l'AMF. dans les départements qui se portent candidats pour... On va en ruralité. Nous, quand on était dans Lyon pour les 50 ans, on était en ruralité, dans un petit village.

  • Speaker #0

    Sur le terrain ? Sur le terrain. Dans le brut de pomme.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là naissent des actions dans chaque congrès puisque nous avons des thématiques et en fonction des thématiques, on essaie d'aller chercher avec nos collègues élus, maires et adjoints et conseillers municipaux, tout ce qui peut remonter. On a eu des moments très forts où on alertait sur l'aberration des communautés de communes qui ne sont plus à taille humaine et qui enlèvent la moelle des communes rurales du territoire. Puisque perte de compétence, perte de tout et avec démotivation des élus qui disent « je ne sers plus à rien, si ce n'est qu'être là pour la crotte de chien sur le trottoir, ce n'est pas très intéressant » . Et donc voilà, c'est pour ça que nous, on fait remonter toutes ces problématiques. Et puis, on essaie d'être utile, notamment sur l'élu rural égalité, puisque c'est né aussi il y a 50 ans.

  • Speaker #0

    C'est le programme R.

  • Speaker #1

    C'est le programme R.

  • Speaker #0

    Donc E, deux R, E, ça veut dire ?

  • Speaker #1

    Élu rural relais égalité.

  • Speaker #0

    Très bien. Moi, j'ai une question sur la femme, Dominique. Qu'est-ce qui t'a poussée à t'engager en politique ? pour défendre les territoires ruraux, là en tant que femme. Qu'est-ce qui t'anime, qu'est-ce qui t'a animée ?

  • Speaker #1

    Je pense que naturellement, je devais avoir un brin de...

  • Speaker #0

    De révolutionnaire ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est les habitants de mon village qui m'ont poussée, accompagnée. Je me suis rendue compte, une fois que j'avais le nez dedans, on va dire, qu'il fallait agir. Je me suis rendue compte des difficultés. d'un village, de sa reconnaissance, puisqu'il y a eu cette bagarre pour dissocier ma commune. Mais je pense que c'est les habitants qui te poussent. Et puis aujourd'hui, tout est tellement brouillon, tout est tellement compliqué, les gens ne savent plus qui fait quoi, où on va et pourquoi. Moi, naturellement, j'étais obligée de me renseigner et de savoir ce qu'il fallait faire. Et du coup, je me suis dit, il va falloir... Essayer de simplifier, faire comprendre, discuter, aller au bout. Et puis comme localement, ce n'était pas suffisant, s'engager avec les maires ruraux de France, c'est aussi pousser la porte des ministères, aller voir les ministres, les conseillers, expliquer qui on est, pourquoi. Parce que nous représentons 30% de la population, mais aussi 80% du territoire. En fait, tout vient du village. C'est bien par là que passe l'eau, c'est bien par là que passent tous les réseaux, etc. C'est bien nous qui faisons vivre ce qu'on appelle maintenant les aménités, mais c'est bel et bien nous qui apportons tout à la ville. Et donc on ne peut pas nous nier d'un coup de crayon, parce qu'on estimerait qu'on voudrait ressembler à l'Allemagne et ne plus avoir de communes en fait, parce qu'on trouve que c'est ridicule d'aller sur la disparition des communes. Et notamment quand je parle des EPCI, des communautés de communes ou des agglomérations, quand elles ne sont plus à taille humaine, on voit ce que ça donne. Quand vous avez 90 maires à une assemblée, qu'est-ce que vous voulez que le maire de la commune, même s'il y a 1000 habitants ou 500, il puisse dire « tiens, moi j'aurais besoin de je ne sais pas quoi » . Puis après, on vous sort toujours les mêmes âneries, on ne pense qu'aux pistes cyclables, etc. Ce qui est très bien. Mais qu'est-ce que quand vous êtes… A 30 km de la ville, vous n'allez pas demander à vos habitants de partir travailler à vélo.

  • Speaker #0

    Les vélos électriques en Dordogne, ça court les rues.

  • Speaker #1

    Non mais vous voyez parce qu'en fait après c'est de la verticalité quoi, ça vient d'une lubie d'un ministère ou autre et puis...

  • Speaker #0

    Non mais ça manque fondamentalement de bon sens.

  • Speaker #1

    Ça manque de bon sens, de simplicité. On vous demande systématiquement dans une commune rurale de faire des études. En communauté de communes c'est des études à n'en plus finir. Vous avez la ville qui fait son étude, la communauté de communes qui fait son étude, la commune qui fait son étude pour le même sujet et on vous répond à chaque fois. Ce n'est pas grave, c'est financé à 80%. Si vous voulez faire des économies, arrêtez de nous dire des bêtises. Nous, une étude à 200 ou 250 000 euros, ça ne nous sert à rien. On peut le mettre ailleurs. Il n'y a pas de... Comme tu viens de le dire, il n'y a pas de simplicité dans tout ça. Nous, des fois, on peut faire des choses simplement et on a juste besoin de 10 000, 15 000, 20 000 euros. Et ça, on ne vous les donne pas parce que ce n'est pas assez.

  • Speaker #0

    Parce que ça ne rentre pas dans le dossier, dans les classes.

  • Speaker #1

    Et puis, vous n'avez pas un préfet qui va réagir de la même manière. Donc, d'un département à l'autre, vous allez dépendre un petit peu de tout cela. Donc, ça aussi, c'était une de nos demandes de maires ruraux de France, d'essayer quand même d'avoir un peu la même feuille de route sur certains sujets qui soient...

  • Speaker #0

    Ou alors des feuilles de route qui s'appliquent à ce que l'on vit sur le terrain, dans le territoire.

  • Speaker #1

    Et puis, on protège la ruralité. Et on ne la protège pas. Donc systématiquement, vous avez des réunions qui sont provoquées par des préfets, des sous-préfets, des plus, plus, plus, plus. Et vous vous retrouvez en réunion par circonscription, pas par circonscription, pardon, par EPCI, par communauté d'agglomération. Alors que ce n'est même pas des communautés de communes qui sont appliquées au lieu de vie. Ça ne correspond à rien. Il faut absolument se rappeler qu'il y a une ruralité, qu'elle est importante et surtout qu'elle va permettre aux gens de vivre et de comprendre pourquoi ils sont là et ce qu'ils peuvent faire pour l'autre. On se parle, bon Dieu.

  • Speaker #0

    Oui, d'être dans des endroits comme celui-là, par exemple.

  • Speaker #1

    Absolument, les tiers-lieux,

  • Speaker #0

    c'est très important. Oui, les tiers-lieux, les cafés associatifs, les tiers-lieux. Femme, mère, en ruralité, c'est compliqué, c'est plus difficile.

  • Speaker #1

    Alors oui, effectivement, moi je pense que c'est plus compliqué puisque les postes clés, les postes soi-disant intéressants sont en général pris d'assaut par des hommes. Alors ce n'est pas systématique, je ne suis pas anti-hommes, loin de là. Mais je me rends bien compte quand même qu'en tant que président des maires euro de Lyon, en tant que maire dans différentes réunions où je suis, dès que je prends la parole... On dit « Oh, qu'est-ce qu'elle a encore celle-là ? Oh, mauvais caractère, etc. » Donc je suis une emmerdeuse, en gros, alors que je ne fais que poser des questions et je suis élue pour ça. Donc je suis dans mon rôle. Mais quand c'est un homme qui fait la même chose, ben voilà, il est courageux, lui. Lui, il a des couilles. Toi,

  • Speaker #0

    t'es chiante, t'as tes règles.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. C'est un petit peu cette idée-là et je crains qu'on recule encore, que ça redevienne un petit peu dans cet esprit-là. Alors bien évidemment, il y a des femmes à des postes importants et tant mieux.

  • Speaker #0

    Et heureusement.

  • Speaker #1

    Et heureusement. Alors ce qu'il faut clairement dire, c'est qu'il faut qu'elles ne jouent pas aux hommes. Parce que si elles jouent aux hommes, ce n'est pas très malin. Par contre, on est très complémentaires et ça peut être très enrichissant pour nous, effectivement, d'échanger avec des hommes et vice-versa. Parce qu'on n'a peut-être pas tout à fait la même idée de la vie sociale ou le même prisme. Et tant mieux. parce qu'on n'est pas des robots et que la diversité, c'est la richesse. Donc moi, je ne suis pas contre du tout, mais un minimum de respect. Et je pense que dans toutes les réunions que je vis, je pense que je ne l'ai pas toujours.

  • Speaker #0

    Le fait d'être femme, mère en ruralité, est-ce qu'il y a un impact plus important auprès des femmes en ruralité ? Ou est-ce qu'autour de toi, il y a plus de femmes qui s'engagent parce que tu es une femme à la tête de la mairie ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai effectivement pas eu de problème. J'avais même plus de femmes que d'hommes pour me représenter la dernière fois. Peut-être parce que je suis une femme là-dessus, tu as raison. C'est peut-être simplement cela. Après, je ne ressens pas spécialement que dans les communes rurales, mes collègues femmes, j'ai plus l'impression qu'on leur laisse les petites communes parce qu'il y a un petit côté social, puis le social ça va avec les bonnes femmes. Ah bah oui.

  • Speaker #0

    Prendre soin,

  • Speaker #1

    le CAIR.

  • Speaker #0

    Une petite commune, un petit projet.

  • Speaker #1

    Voilà, pour être au CCS, on va dire à Madame Michu, alors que les hommes vont se très bien. C'est un petit peu ce côté vieux, vieille France.

  • Speaker #0

    C'est cliché,

  • Speaker #1

    mais ça existe encore. Oui, bien sûr que ça existe encore. Il y a encore à moderniser tout cet aspect-là. Pour moi, une femme ou un homme fait le même boulot en ruralité. Il n'y a pas du tout de difficulté là-dessus. C'est peut-être plus facile en face d'un agriculteur qui ne serait pas content d'être un homme de 1,80 m. Mais moi, ça ne m'a jamais gêné si j'avais un problème. Il faut simplement être courageux. Mais c'est comme dans la vie.

  • Speaker #0

    Très bien. On parle du programme R. Alors tu as expliqué, enfin tu nous as dit R, donc E, deux R, E, élu, rural, relais de légalité. Ce dispositif, comment on l'appelle ? Un programme, un dispositif, un...

  • Speaker #1

    Une action.

  • Speaker #0

    Une action. A partir de quand il a été mis en place ? Comment il a été mis en place ? Par qui il a été mis en place ? Et pourquoi il a été mis en place ? Ça fait beaucoup là.

  • Speaker #1

    Alors, on va commencer. Pourquoi ? Cette action a été mise en place à l'occasion des 50 ans des maires heureux de France dans Lyon, où il y a eu tout un travail autour de Colette. C'est Colette qui était notre ambassadrice. Et ça tombe bien, puisque c'est le village de Dominique Vérien qui est sénatrice et qui a fait un travail autour des violences intrafamiliales avec sa collègue. Et donc il y a eu plusieurs ateliers de montée et il est ressorti qu'effectivement on avait besoin d'avoir du relais.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des données qui ont été prises sur le terrain, récoltées sur le terrain et de là est né ce projet.

  • Speaker #1

    Et puis là il y avait des représentants de toute la France, tous nos collègues qui faisaient remonter que ce n'était pas qu'un problème social, enfin c'est un problème social mais... Ce n'est pas qu'un CCS qui peut gérer ça, il faut être multicarte quand on est élu rural égalité. Il faut avoir, si c'est possible, dans sa commune, si on le souhaite, si on accepte de lever le doigt, parce que rien n'est vertical, il est hors de question de dire il faut Yaka. Simplement, chacun doit savoir s'il veut prendre cette responsabilité-là.

  • Speaker #0

    S'emparer du projet.

  • Speaker #1

    S'emparer du projet, se former, discuter, s'informer, se faire accompagner, parler de la personne qui est référente au niveau départemental et qui vous donne tous les contacts locaux. Et puis s'informer avec l'Association des maires ruraux de France, avec tout ce qu'on peut donner comme outil.

  • Speaker #0

    Tu as dit qu'il y a des choses qui étaient, suite aux 50 ans à l'anniversaire de l'Association des maires ruraux de France... des choses qui sont sorties du terrain. Quelles étaient ces choses ?

  • Speaker #1

    Tous les problèmes de... ce que peuvent ressentir les femmes en ruralité, le problème de mobilité...

  • Speaker #0

    Tout ce qu'on a évoqué tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que pour les femmes, c'est bien sûr les femmes et les hommes.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, ça concerne aussi...

  • Speaker #1

    Mais comme nous, c'était la femme, la commune, le sujet principal de notre congrès. C'était notre sujet pour les 50 ans. On a tourné autour de la femme. Mais l'égalité, l'élu rural, le rôle de l'égalité, c'est bien évidemment pour les hommes. Je me suis occupé, ne serait-ce dans mon village, de jeunes gens qui rencontrent des problèmes d'homophobie ou qui ont rencontré des problèmes d'égalité en tant que jeunes un peu perdus sur le territoire. En fait, le rôle de l'élu rural, l'égalité, il est multiple. Il est lié à la demande.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, à ce qui se passe sur le terrain.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe sur le terrain. Et à nous d'apporter tous les outils. Alors, bien évidemment, 80%, 85%.

  • Speaker #0

    C'est la violence.

  • Speaker #1

    C'est la violence intrafamiliale. 80% ? Oui.

  • Speaker #0

    C'est des chiffres importants, en tout cas.

  • Speaker #1

    Faites aux femmes ou aux hommes. Dans mon village, c'est un vieux monsieur qui est venu me dire que ça faisait des années que sa femme le battait. C'est pas simple. Ça vous atteint. Il faut... Il faut le faire avec bienveillance, mais savoir que la première action, c'est l'oreille. Il faut que dans un endroit, il y ait une écoute. Parce que tellement de gens ne se font plus entendre. Et après, nous devons accompagner. L'élu rural, l'égalité, ne lâche pas la personne tant qu'elle le souhaite. C'est la personne qui décide. Pendant des mois, par exemple, je vais prendre des exemples.

  • Speaker #0

    Allons-y pour des exemples concrets, justement.

  • Speaker #1

    Pendant des mois, on a suivi une dame. Le seul moyen que j'avais de la contacter, c'était son téléphone. Quand elle n'était pas avec son mari, je lui disais, je suis là, c'est quand vous voulez. Je peux vous accompagner quand vous voulez. C'est vous qui décidez. Et le moment où ça a été possible, on a pris contact bien sûr avec sa fille. Après, vous faites comme vous pouvez. Et puis, quand je dis des mois, ça a pris 18 mois, je crois. Et ça y est, elle a...

  • Speaker #0

    18 mois avant qu'elle... Voilà, voilà.

  • Speaker #1

    Et moi, je n'ai pas de jugement à avoir de cela. On sait qu'on part et on revient plusieurs fois. On sait que c'est compliqué, ce n'est pas simple, mais aucun jugement. Quand on est sous emprise, il y a ce contrôle coercitif qui est vraiment très, très fort et qui met la personne sous un globe. qui l'empêchent d'être elles-mêmes. Oui, bien sûr. Donc nous, quand on est là, on n'a pas du jugement à avoir. Par contre, on met en place. À ce moment-là, bien sûr, on l'accompagne à la gendarmerie, si elle le souhaite. On s'occupe d'avoir tout de suite. Parce qu'on a ce relais aussi avec les gendarmes. Nous, en ruralité, c'est les gendarmes. On a vraiment un gros travail à faire avec eux. Et on a dans toutes nos communes un référent gendarme qui doit être... avec qui on doit contacter, enfin qu'on doit contacter tout de suite, parce que c'est avec lui qu'on peut faire le relais.

  • Speaker #0

    C'est le premier accroche, c'est le premier maillon de la chaîne ?

  • Speaker #1

    Voilà, ce qu'il faut c'est mettre au courant, apporter des éléments. Ça permet aussi à des jeunes gendarmes, parce que des fois c'est pas simple pour eux, ils viennent d'arriver, ils ne connaissent pas la situation, d'avoir quelques éléments et de savoir surtout que la personne est accompagnée. Ça vous permet aussi de vous vérifier qu'elle est bien. entendu que il n'y a pas de il n'y a jamais de malveillance d'un gendarme mais il peut y avoir des fois quand on est un jeune gendarme un mot qui n'est pas bien placé et eux-mêmes doivent être accompagnés en fait parce que eux-mêmes doivent être accompagnés alors nous on a la chance dans notre département d'avoir un colonel qui a pris le sujet qui a pris le sujet à bras-le-corps d'ailleurs avec lui nous avons travaillé une convention qui va être déclinée au niveau national Et qui permettra à chaque département...

  • Speaker #0

    Donc là, le département, il pilote. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis après, chacun fera ce qu'il veut de cette convention. Il pourra l'adapter à son département. Encore une fois, pas de verticalité. C'est ce qui tue la France, la verticalité. Donc, il faut que chacun adapte. Mais nous, on a fait tout le boulot pour avancer. Il y a un modèle qui fonctionne. Il y a un modèle qui fonctionne, qui sera adapté et qui va très très loin. Qui englobe toutes les situations possibles et imaginables. Sur l'égalité, mais sur d'autres sujets aussi.

  • Speaker #0

    Une femme qui a des problèmes de violence tape à la porte de la mairie.

  • Speaker #1

    Alors cette mairie a un élu qui a levé le doigt au conseil municipal.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais te demander. Comment aussi ça se concrétise, ça se matérialise sur le terrain quand une personne est en difficulté ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, au niveau des maires ruraux de France, on sollicite nos associations départementales pour qu'elles repèrent ou qu'elles voient quelles seraient les personnes. qui accepterait d'être référent départemental. Donc dans chaque département, il y a un, deux, voire trois. Chaque département décide de faire ce qu'il veut là-dessus.

  • Speaker #0

    En fonction de la taille du département aussi peut-être ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça, des distances référents pour le département.

  • Speaker #0

    Sur des territoires en tout cas, je pense aux autres, comme la Dordogne, comme c'est très très grand, il peut y en avoir plusieurs.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir plusieurs. Ce qu'il faut simplement, c'est qu'ils travaillent ensemble, bien évidemment, puisque le référent départemental, lui, il met en symbiose, il met en place tous les partenariats utiles et possibles. pour l'élu rural égalité parce qu'on n'est pas là pour faire à la place des autres, on n'est pas là parce qu'on lave plus blanc que les autres, c'est pas vrai. On n'est pas là pour être sur la photo, on est là simplement pour être utile pour la personne qui souffre d'inégalité. Notre boulot, c'est ça.

  • Speaker #0

    Sur le terrain.

  • Speaker #1

    Sur le terrain. Ce n'est pas de dire je fais mieux qu'un tel ou un tel. On travaille avec le CIDFF, bien évidemment. On travaille avec tous ces gens.

  • Speaker #0

    C'est ça les partenariats.

  • Speaker #1

    Voilà. Et puis eux, ils ont du monde sur le terrain. Mais simplement, nous, localement, on repère et on accompagne les personnes. Il y a peu de temps, par exemple, dans une commune où il n'y a pas d'élu rural égalité, on sait que la dame est enfermée. Elle a réussi à s'échapper. On lui a passé discrètement à la boulangerie un bouton, mon chéri. je vous expliquerai tout de suite ce que c'est. C'est des situations qu'on peut voir nous, qu'on peut entendre, on peut nous dire qu'il y a. Et c'est simplement comme ça qu'on aide et qu'on dirige.

  • Speaker #0

    Une espèce de maillage comme ça sur un territoire.

  • Speaker #1

    Et puis on ne fait pas que diriger, parce qu'en France, on renvoie tout le temps chez le voisin. Moi, ça m'insupporte ça. C'est toujours, c'est pas le bon service. On accompagne, c'est-à-dire que la personne, on va avec elle. On se met, nous sur le département, on a fait beaucoup de réunions avec les assistants sociaux du département, ce qui a permis aux élus Ruraux Égalités de repérer qui étaient sur leur secteur et qui peuvent appeler, parce qu'après, il y a double peine. Quand il y a une violence, il y a les enfants, ça ne s'arrête pas. Il y a un madame qui, malheureusement, s'est fait taper dessus. Il y a tout ce qu'il y a autour.

  • Speaker #0

    Tous les dommages collatéraux.

  • Speaker #1

    Voilà, tous les dommages collatéraux. Et donc, notre boulot, ce n'est pas de faire à la place des autres, mais c'est d'être présent pour la personne qui va être paumée au milieu de « allez voir là-bas, allez voir là-bas, c'est insupportable » .

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, moi, je pense aussi sur les territoires comme le tien ou comme le mien, la grande ruralité, la vraie campagne, il y a le Candiraton aussi.

  • Speaker #1

    Oui, il y a le Candiraton. Donc, j'ai eu des gens qui me disaient, parce que j'ai fait beaucoup de réunions avec Catherine Modemam. ma référente départementale sur le département. Et les gens disaient, ben oui, mais la dame, elle ne veut pas parce qu'elle va se faire voir à la gendarmerie. Si on l'emmène, portez plainte. Parce que porter plainte, ce n'est pas la première démarche qui vient à la tête des gens, des personnes qui sont violentées, parce qu'elles ont peur. Et donc à ça, on trouve des astuces. L'astuce, c'est le gendarme qui se déplace et puis on peut récupérer la plainte ou à la mairie. ou ailleurs, si c'est la plainte. On peut simplement donner un bouton « Mon shérif » . Tu peux dire ce que c'est. Le bouton « Mon shérif » , c'est un bouton d'alerte qui est très discret et qui permet à la personne qui serait en danger d'appuyer pour avoir cinq contacts dans son téléphone. C'est relié avec son téléphone.

  • Speaker #0

    Il y a une petite application ?

  • Speaker #1

    Il y a une application qui lui permet d'avoir tout de suite, prévenir tout de suite qu'elle est en danger. Un appel direct. et puis qui la géolocalise, elle peut enregistrer avec, elle peut mettre une alarme, donc il y a plusieurs choses. Et donc moi, comme c'est mon boulot au niveau national, j'ai passé convention avec Dominique Brogy qui a créé ce système et qui est une personne très engagée et qui veut être utile aussi, elle a les mêmes valeurs que nous. On a mis en place cela et ça permet à nos adhérents d'avoir à un prix tout à fait correct le bouton qu'on appelle Mon Chérif. et que nous nous diffusons au maximum. Parce que si ça sauve une vie, ça sauve une vie. Bien sûr. On ne le saura jamais, mais le principal, c'est qu'il existe pour cela. Et puis, il y a différentes applications. Il y a aussi des choses assez simples qu'on peut trouver sur notre plateforme Waller. Waller ? Waller. C'est la plateforme que nous avons créée au maire euro de France qui réunit toute la France, chaque département à sa propre bulle. et reste indépendant. Et sur cette plateforme, on a tous nos outils.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tout ce qui permet d'avoir l'écoute bienveillante, tout ce qui est les formations que vous mettez en place.

  • Speaker #0

    Tout ce que vous mettez en place, tous les outils d'accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Chaque département. Du contenu. Voilà, tous les contenus. Des choses simples comme mes mots de vie. On sait qu'il y a une application qui s'appelle mes mots de vie. On incite les personnes qui sont chez elles, puis qui ne sont encore pas parties, de mettre tous leurs documents administratifs. Ah, ok. On essaie d'être utile.

  • Speaker #0

    Cette plateforme, c'est Waller, ça s'écrit comment ?

  • Speaker #1

    W H A 2 L E R Voilà,

  • Speaker #0

    ok, d'accord. En tant que partenaire, on a parlé du CIDFF.

  • Speaker #1

    Oui, avec qui nous avons passé une convention nationale et qui, elle, cette convention nationale a été signée avec la présidente et moi-même et devant Dominique Faure qui était ministre, qui a testé de la validité quelque part, même si la convention l'était valide bien sûr, mais de l'effort fait par la MRF et le CIDFF. sur toutes les actions que nous devons engager ensemble. Et après, chaque département re-signe sa propre convention et l'adapte à son département. Et puis, ce travail-là, il est fait aussi avec les préfectures qui ont leurs délégués départementaux, donc sous la coupe du préfet, et qui font des actions et mènent des choses. Alors, où vous avez des dames patronesses et donc qui ne sont que sur la photo, où vous avez des gens qui bougent bien. Et ça peut être vraiment passionnant. Il y a peu, il y a un département où on a un petit peu de mal à installer R. Et c'est la déléguée qui nous a appelés en disant, il faut absolument qu'on fasse quelque chose. Cette action R est importante et on va s'appuyer sur la préfecture et cette personne qui a vraiment envie de bouger.

  • Speaker #0

    Ça part aussi des intentions des gens, des actions, des mouvements du terrain. Et de la personne.

  • Speaker #1

    Et de la personne, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Des territoires qu'ils ne voudraient pas...

  • Speaker #1

    C'est une grande question parce que je ne vois pas où est le problème. Alors, quelquefois, on a affaire un petit peu à des vieux mâles blancs qu'on peut envie de bouger. Excusez-moi du terme, mais ça ressemble quand même un petit peu à ça. Ou parce qu'on pense que ce n'est pas utile ou parce qu'on n'a pas vu. Il y a simplement des gens qui ne pensent pas que ça puisse exister. D'accord. Alors que les violences, elles sont quand même de plus en plus... partout, elles sont importantes et puis à tous les niveaux nous on essaye aussi de travailler avec ce qui existe je sais qu'il y a les boîtes papillon qui se mettent dans les écoles pour que les enfants puissent mettre un signalement si besoin et donc avec tout un relais nous on diffuse la chose il y a beaucoup de gens qui bougent qui font des choses utiles Et donc c'est ensemble qu'on y arrive. C'est un problème de société qu'il faut... Et on ne peut pas fermer les yeux, on ne peut pas... Et puis ce n'est pas contre les hommes, ce n'est pas contre les femmes, c'est un problème de citoyenneté aussi, tout simplement. Nous sommes des citoyens, on doit rester debout, et puis ne pas mettre la tête dans le sable, ne pas faire l'autruche, ce n'est pas la peine, ça existe. Allons accompagner les gens qu'on a besoin, ça ne fait de mal à personne.

  • Speaker #0

    Donc les actions auprès de R... Je répète, ce n'est pas uniquement pour les violences faites aux femmes, ça peut être les enfants, tu viens de le dire, l'homophobie, l'égalité sociale.

  • Speaker #1

    L'égalité sociale, j'ai pu aider quelqu'un qui voulait monter une petite entreprise. L'entreprise,

  • Speaker #0

    la réalité par exemple.

  • Speaker #1

    Oui justement, c'est un problème.

  • Speaker #0

    Quoi c'est un problème ?

  • Speaker #1

    C'est un problème si on n'a pas les moyens, les locaux. la distance, etc.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué selon toi d'entreprendre ?

  • Speaker #1

    Alors ça va dépendre de la distance, si on a une voie d'accès importante, une route départementale, une voie départementale à grande circulation, ou une toute petite route qui vous amène à... Ça permet peut-être de regarder, de se mettre en contact avec... la chambre des métiers, nous on a passé une convention avec la chambre des métiers par exemple dans notre département ça balaie hyper large mais oui parce que c'est en fait chaque demande après à nous de nous débrouiller on peut pas être multicarte donc si on n'a pas la réponse il faut savoir dire je sais pas parce que ça tue personne il vaut mieux dire je sais pas plutôt que de raconter des bêtises et des bobards et des bobards donc on dit je sais pas on va à l'enseignement nous on a les outils pour enseigner les gens et pour accompagner Donc, le but, il est là.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, dans l'assaut, on a parlé d'expertise de compétences. J'ai vu qu'il y a des services de communication, des services juridiques. Qu'est-ce qu'on pourrait balayer là ? Est-ce que tu pourrais ?

  • Speaker #1

    Après, il y a toutes les compétences liées à notre fonction de maire. Il y a tout ce qu'il y a sur l'urbanisme. Tout ce qu'on traite au quotidien, le juridique, on en a parlé, mais il y a tout ce qui peut nous tomber dessus comme injonction préfectorale et ministérielle. Il y a tout en fait. Les maires ruraux de France renseignent sur tous ces sujets-là parce que nous sommes plusieurs vice-présidents avec des charges différentes. La santé par exemple, on a un collègue qui travaille tout ce qui est santé. Il y a eu d'ailleurs une très belle étude faite par un sociologue qui parle de la santé des maires. Et c'est assez intéressant dans la mesure où on se rend compte que les maires aiment vraiment ce qu'ils font, que la charge...

  • Speaker #0

    Je pense qu'il faut aimer passionnément son territoire pour s'engager.

  • Speaker #1

    Voilà, on aime les gens. En général, tout n'est pas angélique, comme on le disait tout à l'heure, mais ça n'empêche que dans l'ensemble, les mères sont dévouées, sont bienveillantes. Il n'y a pas de problème là-dessus. Et ce qui les ferait leur donnerait envie, enfin, surtout ce qui leur donne. plus envie de continuer c'est la lourdeur administrative qui vient de là où les injonctions qui sont des fois contradictoires et ça c'est terrifiant et c'est là où on prend des risques et des risques démocratiques parce que s'il n'y a pas assez de personnes pour se présenter c'est quand même un vrai sujet après on s'étonne que les extrêmes monte en ruralité d'ailleurs on a fait faire une étude aussi qui prouve bien que il n'y a pas plus d'extrême en ruralité que c'est des catégories sociales et que ce n'est pas le cas Ce n'est pas la ruralité qui fait l'extrémisme. Mais ça n'empêche que justement, il faut travailler tout ce qui est social et faire reparlir, comme des tiers-lieux comme ici, que les gens se reparlent et créent des choses ensemble. Oui, je pense, je partage. Les territoires qui ont moins de choses puissent avoir plus de choses. On a des problèmes de santé en ruralité, trouvons les outils qui peuvent nous aider. Nous, on montre de la télémédecine. Ce n'est pas merveilleux.

  • Speaker #0

    C'est la téléconsultation,

  • Speaker #1

    c'est ça ? La téléconsultation, c'est un peu des paniques. C'est simplement pour savoir qu'on a perdu 3 à 4 ans selon les départements d'espérance de vie par manque de soins. En ruralité.

  • Speaker #0

    Tu m'annonces que c'est bientôt la fin pour moi quoi.

  • Speaker #1

    C'est... C'est prévisible. Alors ça va dépendre de ce que ton mère fait ou alors il va falloir t'engager. Mais donc, d'où l'intérêt de monter des choses et d'être présent. Parce que des fois, j'ai un ami, on parlait de mobilité tout à l'heure. J'ai un collègue dans son village. Il a mis une borne. Alors là, c'était une borne de mobilité pour que les gens mettent quand je vais faire des courses. Lui, il est un peu plus éloigné d'une ville centre. Du covoiturage. Du covoiturage. Il a mis ça en place. Et puis, au bout de quelques mois, elle n'était plus utilisée. Parce que les gens se sont débrouillés tout seuls. Ils n'avaient plus besoin de la borne. D'accord. un vrai espoir. Il faut impulser, savoir que... Moi, je me rends compte aussi, dans mon village, on est deux à s'occuper, à être élus rural égalité. On n'a plus besoin de le dire, naturellement, les gens savent.

  • Speaker #0

    Ok. Si moi, demain, je veux devenir élu rural égalité, comment je fais ? Est-ce que j'ai le droit ? Et comment je fais ?

  • Speaker #1

    Alors, es-tu dans un conseil municipal ?

  • Speaker #0

    Non, madame.

  • Speaker #1

    Alors, dans ton conseil municipal... dans ton village, tu vas voir si quelqu'un peut et a envie de lever le doigt pour être au conseil municipal et dans la délibération tu demandes qu'on te rajoute. Tout simplement. S'il est d'accord, le maire et les conseillers.

  • Speaker #0

    Et après on s'identifie auprès de vous.

  • Speaker #1

    On s'identifie, on envoie à la préfecture la délibération comme c'est toujours normal. En général, le référent départemental voit le préfet. L'important c'est pas d'avoir le chiffre, l'important c'est que ce soit utile au quotidien. Mais oui, important aussi. que nous on est bien les noms parce que ça nous permet aussi de leur donner les infos.

  • Speaker #0

    J'allais dire, quand on peut travailler ensemble,

  • Speaker #1

    c'est quand même mieux. On a mis en place il y a peu, c'était à Dijon, mais on a été en formation avec l'école de gendarmerie de Dijon. On a 90 personnes qui sont venues de toute la France pour avoir cette formation-là. Alors après, on va décliner dans d'autres départements, dans d'autres régions, ce type de formation. Notre boulot, il est là. Essayer d'informer, former. Là, c'était sur l'écoute bienveillante. C'était un jeu de rôle très important. On a eu les mêmes formateurs que les gendarmes spécialisés ont. OK. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est quoi les outils mis en place par l'assaut pour les maires, les communes en ruralité, les élus, les référents ? Donc, il y a le petit...

  • Speaker #1

    Donc, il y a le boîtier... Après, le violentomètre. Alors, il y a un violentomètre qui a été créé par la ville de Paris. nous avons donc demandé l'autorisation à la ville de Paris de l'utiliser alors il est marqué pour les jeunes femmes mais c'est le même pour tout le monde c'est pas un problème donc nous on en a fait reproduire en petite taille mais il y a les CIDFF en font des grandes et il y a des affiches, il y a tout ce qu'on veut et c'est très intéressant parce que il y a peu on s'est rendu compte avec le violentomètre il y avait des jeunes filles qui ... qui le regardaient et qui se parlaient entre elles. Et puis il y en a une qui a dit à sa copine, « Mais t'as vu, toi, t'es déjà sur le orange avec ton copain. » Sauf que les mômes, elles ont 17 ans, quoi. Donc c'est aussi important de l'entendre et de le prendre en compte. Il y a aussi des choses qui sont banalisées. Elle ne se rendait pas compte, la jeune fille, déjà à 17 ans, que son copain regardait dans son téléphone, il engueulait quand elle avait une jupe trop courte. Du rouge à lèvres. Voilà, du rouge à lèvres. Donc ça ne démarre pas trop bien. Oui, bien sûr. Donc ça, c'est des outils assez simples. Il y a plusieurs choses. On en a parlé tout à l'heure. L'entretien bienveillant, tout ce que peuvent nous donner aussi les ministères, parce qu'ils sont très sensibles, ils ont tous compris, quels que soient les ministères qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    L'importance ?

  • Speaker #1

    L'importance, on a beaucoup travaillé aussi avec le ministère de la Justice, parce qu'on souhaitait aussi que l'aide juridictionnelle, par exemple, soit accordée très vite sur ces violences-là, parce que tout est compliqué. Il y a des enjeux économiques très très lourds, il y a des femmes qui se retrouvent dans une merde noire quand elles s'en vont alors qu'elles ont les gosses, etc. Il y a aussi tous les problèmes...

  • Speaker #0

    Elles n'ont pas de travail ?

  • Speaker #1

    Voilà, puis c'est pas les mêmes juges qui jugent telle ou telle chose, les parquets sont débordés donc ils vous renvoient ailleurs, enfin... Il y a tout ça, donc on travaille nous avec tout le monde dans un bon esprit, on n'est pas là pour dire que nous on sait et que les autres ne savent pas, on est simplement pour dire... Voilà sur le terrain ce qui se passe. Rendez-vous compte de ce qui se passe. Parce que je crois que des fois, dans les cabinets, ils ne savent pas. Parce qu'ils n'ont pas les bonnes infos. Mais donc, nous, on va pousser les portes et on donne les infos. Très bien. Après, dans les outils pratico-pratiques, vous avez chaque commune qui a un petit CCAS, qui met en place des choses. CCAS,

  • Speaker #0

    mission locale aussi ? Non, pas mission locale.

  • Speaker #1

    Mission locale, c'est pour les jeunes. Oui, pas mission locale.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un planning familial.

  • Speaker #1

    Alors, planning familial, il n'y en a presque plus. Je ne sais pas. Ça devient compliqué. Encore ? Non, dans ta commune, dans ta propre commune, tu as un petit CCAS ou tu as un petit budget social. Par exemple, quand il y a besoin, tout de suite, on fait un bon alimentaire. Voilà, on a des petits outils quand même. Pas toutes les communes, selon la taille de la commune. Mais tu peux mettre en place des choses. Des fois, dans la ville voisine, tu peux appeler le collègue et dire qu'est-ce qui te reste dans le mobilier pour la réinstaller. En fait, on se débrouille avec ce qu'on a localement.

  • Speaker #0

    Mais sur le terrain, dans la vraie vie.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y a la maison des femmes, tenue par les gendarmeries.

  • Speaker #0

    D'où l'importance de tous vous mettre en maillage et en connexion.

  • Speaker #1

    Il faut savoir tout ce qu'il y a. Alors, nous, dans les outils que la MRF met en place, chaque département va avoir sa propre fiche. tous les outils possibles dans son département, plus la plateforme WALER. En fait, on essaie d'être utile à tous les niveaux. Ce qu'il faut, c'est que les gens se parlent, travaillent ensemble dans l'intérêt de la personne qui a des problèmes d'égalité.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être très bien, je pense, là, il y a la recyclerie qui a été mise en place par trois femmes, d'ailleurs, trois femmes assez incroyables, un projet d'économie sociale et solidaire. On pourrait se dire, demain, si une femme n'a pas de mobilier, enfin, elle doit se reloger et elle n'a pas le mobilier, ça peut être un relais aussi, enfin, on travaille ensemble. Et que la recyclerie puisse donner de la vaisselle ?

  • Speaker #1

    Absolument, absolument. Tout ça, ça peut être mis en place puisque c'est utile à la personne. Alors il y a des associations humanitaires qui font déjà des choses et que l'on contacte facilement. Mais ça peut être aussi, comme tu viens de le dire, une entreprise SS. Il y a peu un monsieur qui vivait dans une caravane. J'ai réussi à le faire embaucher là alors qu'il n'avait plus de papier, il n'avait plus rien, il n'existait plus. Il était sorti de prison, il avait divorcé, il ne savait même plus comment il s'appelait. Il a bien fallu le remettre dans le chemin et il est passé par les jardins solidaires. Et puis petit à petit...

  • Speaker #0

    Il y avait les jardins solidaires avec nous dans la journée du 15.

  • Speaker #1

    Oui, absolument. Donc nous, on a ça aussi. Mais en fait, on prend ce qu'il y a localement.

  • Speaker #0

    Est-ce que des particuliers comme moi, par exemple, parce que ça arrive souvent dans des territoires comme ça, plusieurs bâtiments, des anciens corps de ferme qui sont propres, on va dire. Est-ce qu'on peut s'identifier et dire, tiens, moi j'ai un logement pour, j'en sais rien, moi pendant 15 jours je peux faire venir, enfin donner le logement à une femme, une femme, une famille ?

  • Speaker #1

    Moi je pense que oui, mais après, comme on est en France et que tout est compliqué tout le temps, il va falloir qu'on vienne voir si...

  • Speaker #0

    Faire une enquête ?

  • Speaker #1

    Voilà, si...

  • Speaker #0

    Si je suis propre sur moi ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça risque d'être hyper compliqué.

  • Speaker #0

    Faire de l'accueil, en fait, c'est ça que je voulais dire.

  • Speaker #1

    Alors, en revanche, dans les groupes de parole des femmes, dans les groupes tout court, il y a beaucoup de départements où les femmes s'organisent. Et ils arrivent à le faire et le font naturellement, ce que tu dis. Et effectivement, en plus, ça permet d'être hyper discret. Parce que c'est important aussi la discrétion. Si on doit planquer quelqu'un pendant 15 jours, ce n'est pas rien. Ce n'est pas... Nous, on s'est rendu compte, par exemple, dans Lyon, que les voitures du département étaient floquées. avec le logo du département, une de nos actions, c'était de dire au département qu'il faut que ce soit une voiture sans le logo du département puisque les hommes, ils le suivent.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça ne peut partir que du terrain. C'est en en parlant entre nous parce que personne n'avait pensé au département, et on peut le comprendre, que la voiture était floquée et qu'on allait la repérer. Bien sûr. Tout bêtement. Alors on accompagne une femme dans un hôtel, sauf que l'homme il a suivi de loin et puis le conseil départemental il est marqué dessus donc je sais que c'est la voiture. C'est tout bête, en fait c'est du bon sens. Puis à nous après de nous bagarrer au niveau des ministères, des départements, des préfectures pour que des gens qui sont comme toi qui disent moi j'ai un appartement, pourquoi pas le laisser à disposition pour x raisons, passer une convention avec la préfecture etc. Mais aidons ça parce qu'il en manque, il n'y a pas assez de logements.

  • Speaker #0

    Dis-moi, au-delà des actions sur les violences, quels sont tes rêves ou tes objectifs pour améliorer la place des femmes en ruralité ?

  • Speaker #1

    Alors, l'idée ce serait de faciliter les possibilités de s'engager dans une association, dans un conseil municipal et d'être utile. Je pense que les associations, il faut absolument qu'elles changent d'orientation et qu'elles ne demandent pas qu'à une ou deux personnes de faire tout. Mais simplement d'apprendre à travailler ensemble, comme dans l'idée du tiers-lieu dont nous avons parlé à plusieurs reprises. C'est ensemble qu'on fait les choses et ce n'est pas une seule personne, le président qui fait tout, qui veut être le seul et qui ne veut pas laisser sa place. Il faut absolument apprendre à dire, moi je n'ai que trois heures par mois, quatre heures par mois, mais je vais le faire et je vais faire ça. Donc ça, ça veut dire travailler ensemble. Sur le conseil municipal, c'est aussi un peu l'idée, il faut qu'il y ait plus de jeunes femmes qui s'engagent. Mais pour cela, il faut qu'au niveau du statut de l'élu, homme ou femme d'ailleurs, qu'on puisse mettre en place un statut de l'élu qui permette aussi aux entreprises de lâcher la personne un peu plus, de trouver des moyens financiers pour que les communes puissent rémunérer le temps perdu sur l'activité, etc. Alors il y a déjà eu deux ou trois petites choses mises en place que nous avons impulsées avec les maires ruraux sur un conseil municipal. peut, si la personne est seule et a besoin de faire garder ses enfants, se faire, c'est légal, se faire payer la nounou qui est venue, mais c'est toujours la commune qui paye. Et donc, on aurait aimé aussi que pour l'incitation, qu'au niveau national, il y ait une prise en charge, voilà, qu'il y ait une petite dotation liée à ces indemnités qui sont lourdes. Et en ruralité, les indemnités, elles sont... radada quoi, ça n'a rien à voir avec les présidents de communautés de communes, enfin de communautés d'agglos ou les maires des grandes villes quoi, on a toujours l'impression que la ruralité passe toujours en dernier donc pour que les femmes s'engagent, il faut aussi qu'elles puissent le faire financièrement

  • Speaker #0

    Pour terminer l'épisode de ce podcast, quel message tu aurais envie d'adresser aux femmes rurales, aux femmes en ruralité femmes à la campagne qui hésitent Ça reprend un peu ce qu'on vient de dire, mais on verra si tu as une autre réponse. Qui hésite encore à s'impliquer dans la vie de leur commune ou à oser les changements audacieux dans leur vie ?

  • Speaker #1

    Écoutez-vous, n'écoutez que vous. N'écoutez pas le mari, les parents. Non, tu n'auras pas le temps, et pourquoi ? Et tu ne seras plus à la maison. Écoutez-vous, faites ce que vous avez envie. Et surtout, faites-vous confiance, mon Dieu de bon Dieu. Faites-vous confiance, parce que vous trouverez toujours quelqu'un qui va essayer de vous rabaisser. parce qu'il a envie de prendre la place, parce qu'on n'est pas un homme, qu'on va y arriver. Mais faites-vous confiance, la femme a sa place partout.

  • Speaker #0

    Et encore plus en campagne.

  • Speaker #1

    Encore plus en campagne. Il y a beaucoup de choses à mettre en place en campagne. Et on se rend compte qu'en campagne, avec trois bouts de ficelle, on fait plein de choses.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. On fait même des podcasts.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    On termine comme ça ?

  • Speaker #1

    Super, merci à toi.

  • Speaker #0

    podcast en campagne. Merci beaucoup Dominique. Merci beaucoup. Merci. Merci d'être venue à moi et merci pour la visite du tiers-lieu.

  • Speaker #1

    Très belle région.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci pour votre écoute. Merci d'être restée jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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