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Les Nouvelles filles de la Campagne.

L'Audace au Féminin : Rosa et son Voyage vers la Sérénité

L'Audace au Féminin : Rosa et son Voyage vers la Sérénité

1h07 |17/05/2024
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Les Nouvelles filles de la Campagne.

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1h07 |17/05/2024
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Description

Dans cet épisode 🎧 de L'Audace au Féminin, nous partons à la rencontre de Rosa , une professeure de yoga 🙏 au parcours incroyable.


Petite fille de Dordogne, Rosa a quitté sa campagne pour explorer le monde pendant quasiment 15 ans, découvrant les secrets du yoga, de la permaculture et bien plus encore à Ibiza, Bali et en Inde.


De retour en milieu rural, Rosa partage avec nous sa philosophie de vie, nourrie par ses riches expériences à l'étranger.

Elle nous raconte comment ces voyages ont façonné sa vision du bien-être et de la sérénité, et comment elle applique ces enseignements dans son quotidien en tant que professeure de yoga.


Rosa nous explique comment elle a entrepris de construire son propre lieu de vie et de travail : un Ashram dédié à la paix intérieure et à la communauté en plein cœur de la campagne.


Rejoignez-nous pour une conversation riche et inspirante qui vous encouragera à embrasser l'audace et à poursuivre votre propre chemin vers la liberté et la sérénité.


Bonne écoute 🎧



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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Transcription

  • #sandrine

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Bonjour Rosa,

  • #rosa

    bonjour Sandrine.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux te présenter tout simplement ?

  • #rosa

    Alors je m'appelle Rosa, j'habite à Saint-Prier-les-Fougères, j'ai un petit chat qui m'accompagne qui s'appelle Mimine. Je suis prof de yoga et j'ai créé mon lieu et je travaille sur mon lieu dans lequel je vis.

  • #sandrine

    Tu viens de nous parler de lieu, j'ai envie de démarrer avec ça directement, parce que c'est important, c'est vrai que je demande toujours aux nouvelles filles de la campagne de décrire aux auditeurs et aux auditrices l'environnement, puisque les gens ne nous voient pas, ils nous écoutent. Tu peux expliquer où on est, à quoi ça ressemble ?

  • #rosa

    Donc on est dans le Périgord Vert. Comme son nom l'indique, c'est tout vert. J'ai une propriété à Saint-Prier-les-Fougères de 3,5 hectares. J'ai acheté ce lieu, il n'y avait rien dessus. J'ai créé des mars, un jardin, mon lieu d'habitation.

  • #sandrine

    Alors c'est quoi ton lieu d'habitation ? Ça ressemble à quoi ?

  • #rosa

    Alors mon lieu d'habitation, c'est surtout un studio de yoga où j'ai un côté privé et un côté professionnel. C'est un bâtiment... long, rectangulaire, avec que des baies vitrées sur le terrain, avoir une belle vue et se sentir dedans, dehors, en permanence, connecté à la nature.

  • #sandrine

    Exact. Je valide, puisque il faut savoir que Rosa est ma professeure de yoga et effectivement, c'est très agréable de pratiquer le yoga avec la vue sur la nature. Et alors justement, quand on est dans ton studio, qu'est-ce qu'on voit à l'extérieur ?

  • #rosa

    Alors, toutes les baies vitrées sont dirigées direction sud-ouest. Sur mon terrain, on voit les mares, le jardin, des chevaux, des arbres, la nature, une grande immensité. J'ai créé un petit chalet en bois. Au départ, c'était pour faire quelque chose de professionnel, mais après, on en parlera certainement plus tard. Les directions ont un petit peu changé et j'ai aussi une caravane qui est abritée par un petit auvent et qui est juste à côté d'un étang.

  • #sandrine

    Le projet que tu avais, le projet professionnel ? Tu avais en tête ce type de terrain ou c'est en trouvant le type de terrain qu'est venu le projet professionnel ?

  • #rosa

    Alors, j'avais en tête un projet, bien sûr, et j'ai cherché exactement ce terrain et j'ai trouvé le terrain que je cherchais. Il me le fallait en pente, très grand.

  • #sandrine

    Pourquoi en pente ?

  • #rosa

    En pente pour la permaculture, parce que c'est très important l'orientation du soleil et du terrain. Il me fallait une source, je voulais absolument l'eau, le soleil et géographiquement, il me fallait qu'il soit dirigé sud-ouest. Et j'ai réussi à trouver, j'ai cherché longtemps.

  • #sandrine

    T'as cherché longtemps ? Ça veut dire quoi longtemps ?

  • #rosa

    Longtemps, non. Quelques mois, mais j'étais bien déterminée.

  • #sandrine

    Donc, t'avais un cahier des charges très précis par rapport à ce lieu de vie et ce lieu professionnel, puisque les deux sont liés.

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    Ok. Le bâtiment que j'ai envie d'appeler l'ashram.

  • #rosa

    Oui,

  • #sandrine

    oui. On peut l'appeler l'ashram ? Ou le studio de yoga. Le studio, oui. Ton ashram, d'ailleurs, ça veut dire quoi, ashram ?

  • #rosa

    Alors, ashram, c'est un lieu de vie, comme on pourrait dire, dans le bouddhisme, on dit un monastère. Dans le yoga, c'est un ashram, c'est un lieu de vie où on vient pour quelques jours, quelques mois, ou toute une vie. C'est un lieu communautaire, en général. et on y applique la méditation, le yoga, un repli sur soi pour des plus ou moins longues durées.

  • #sandrine

    Tu as toute une partie comme ça qui a été conçue pour la pratique du yoga, et toi tu t'es créé une partie perso, tu as une double vie là.

  • #rosa

    Oui, non c'est toute ma vie, c'est complémentaire, c'est lié à ça. Et je me suis retrouvée ici quand j'avais à peu près 6 ans. Et je suis restée...

  • #sandrine

    Je me suis retrouvée ici ?

  • #rosa

    À Dordogne.

  • #sandrine

    Donc vous avez bougé.

  • #rosa

    À la coquille. OK. Oui, j'avais à peu près 6 ans. Je suis restée de mes 6 ans jusqu'à mon adolescence à la coquille. Et après, je suis partie sur l'imog. J'ai un petit peu travaillé, j'ai fait ma vie, j'ai pas mal bougé. Je suis partie à l'étranger.

  • #sandrine

    Là, tu vas vite. Déjà, je voulais te demander, c'est quoi d'être une petite fille à la campagne, de vivre à la campagne quand on est une petite fille ?

  • #rosa

    Alors oui, c'est vrai que mes souvenirs de campagne commencent surtout à La Coquille, donc juste à côté de Saint-Pré et des Fougères. C'est une vie de liberté, de joie, de bonheur, de partage. À l'époque, à la campagne, il y avait beaucoup de monde, on était toujours dehors.

  • #sandrine

    Donc ta jeunesse en campagne, que tu sois petite fille ou adolescente, elle est chouette ? Oui. D'accord. Et alors maintenant, parce que tu étais déjà partie en voyage, donc tu pars dans certaines villes aux alentours, mais, parce qu'on a parlé un petit peu avant quand même aujourd'hui, et effectivement j'avais mis mes oreilles un petit peu partout en me disant, tiens ma professeure de yoga, j'ai l'impression, il paraît qu'elle n'a pas fait le tour du monde, mais presque. Un jour tu décides de partir, t'as quel âge ?

  • #rosa

    Alors... La première fois que je suis partie vraiment vivre à l'étranger, c'était pour Ibiza et j'avais peut-être 30, 35 ans, quelque chose comme ça.

  • #sandrine

    D'accord, je pensais que c'était encore plus jeune.

  • #rosa

    Entre 30 et 30, je ne sais plus exactement, oui.

  • #sandrine

    Une trentaine d'années par Ibiza. Alors comment on passe du Périgord, du Limousin à Ibiza ?

  • #rosa

    Alors, c'est du hasard et des coïncidences vraiment très rigolotes.

  • #sandrine

    Est-ce que tu connaissais Ibiza déjà ?

  • #rosa

    Non. Je l'avais entendu parler. Et j'avais un frère qui habitait déjà depuis, je crois, deux ans. Donc, j'ai fait des études à Bordeaux, des études d'espagnol. Je travaillais aussi dans un restaurant. J'ai fait plein de choses. Et à un moment donné, j'avais acheté une chambre d'hôte à côté de Saint-Emilion. Et je travaillais aussi dans un restaurant. Et en fait, quand j'ai dû décider de passer mon CAPES pour devenir prof d'espagnol... J'ai eu une grosse crise de panique. Je me suis dit Capes égale Paris, 10 ans, 15 ans à Paris. Donc ça m'a fait peur et je me suis dit non, j'ai tout arrêté juste avant le Capes. Et en même temps, j'avais une amie, je travaillais dans un restaurant et mon amie m'a demandé si je voulais être manager du restaurant. Et du coup, j'ai tout abandonné pour être manager dans un restaurant. J'ai fait ça quelques années. Là,

  • #sandrine

    on est à Bordeaux ?

  • #rosa

    Oui, voilà, on est à Bordeaux. J'ai démissionné de ce restaurant et je suis partie vivre à Arcachon puisque j'ai toujours une petite attirance à la bougeotte. Oui, aussi un peu. Et mon frère vient me rendre visite à Arcachon un jour, dans ma petite maison que je devais rendre quelques mois plus tard. Et il me dit, il faut que je pense à réserver un billet de bateau pour ma voiture et moi pour Ibiza. Et en rigolant, quand il réserve le billet, il me dit Tu viens avec moi ? Et puis j'ai réfléchi, j'ai dit Oui Et voilà comment je suis partie.

  • #sandrine

    Tout simplement ?

  • #rosa

    Voilà, pour Ibiza.

  • #sandrine

    Ok, donc tu avais juste vu, tu avais quelques notions de ce que ça pouvait être Ibiza.

  • #rosa

    Oui, on m'en a parlé, bien sûr.

  • #sandrine

    Bin tu y allez , pourquoi toi d'ailleurs ? Tu pensais que tu allais faire quoi ?

  • #rosa

    Eh bien, comme j'avais vendu ma maison et que j'avais démissionné de mon travail, j'étais complètement libre et qu'il fallait que je rende ma petite maison sur Arcachon. Je me suis dit, pourquoi pas, je vais faire l'expérience d'un été, on verra bien. Donc, j'avais de l'argent, j'étais libre.

  • #sandrine

    J'étais belle, j'étais jeune.

  • #rosa

    Voilà. Je me suis dit, on y va.

  • #sandrine

    Ibiza, ouvre-moi les portes. Et alors ?

  • #rosa

    Alors, quand je suis arrivée à Ibiza, Ça a été très très dur parce que c'était au mois de mars et puis il pleuvait, on nous avait prêté un appartement un peu lugubre, donc j'ai un peu douté de ma décision. Mais en fait, au bout de quelques jours, je me suis dit, bon, il faut que je trouve un endroit pour moi. Et puis, j'ai loué un petit appartement. Et après, le soleil est arrivé. En fait, dans le bateau, chose importante, j'ai rencontré un Allemand qui était très, très, très sympa.

  • #sandrine

    Tu croyais que tu allais me dire très, très, très beau. Très, très,beau

  • #rosa

    très,

  • #sandrine

    très riche.

  • #rosa

    Bien, disons, j'étais avec mon frère. il était plus intéressée par mon frère que par moi. Et donc cet Allemand, on a bien sympathisé et on s'est revus quelques jours après. Il m'a présenté d'autres Allemands qui avaient un hôtel sur Ibiza. Et au bout de quelques jours, j'ai été déjà embauchée. Donc j'ai commencé mon aventure à Ibiza en travaillant dans un hôtel avec des Allemands. D'ailleurs l'hôtel s'appelle Cantoni, si un jour vous voulez y aller.

  • #sandrine

    Il existe encore ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    D'accord. Et par contre, parce qu'Ibiza, je ne sais pas, tu as le nord, tu as le sud, c'était où dans Ibiza ?

  • #rosa

    Alors moi, ce n'était pas très loin d'Ibiza, la cité, puisque l'île s'appelle Ibiza, mais la cité et le port, quand on arrive à Ibiza, c'est Ibiza aussi. Donc je n'étais pas très loin, j'étais à... 5 km d'Ibiza, à San José.

  • #sandrine

    Tu étais proche de la Jet Set ou de l'autre côté ? Plutôt du côté Flower Power ?

  • #rosa

    Oui, plutôt du côté de la campagne. Et comme je suis d'origine espagnole, je voulais être vraiment connectée aux Espagnols.

  • #sandrine

    C'est pour ça que tu étais avec des Allemands ?

  • #rosa

    Oui, pour le travail.

  • #sandrine

    Bon, donc tu es à Ibiza, tu bosses donc plusieurs années dans cet hôtel, tu es manager.

  • #rosa

    Pas plusieurs années, plusieurs étés, deux ou trois étés, oui, il me semble, oui.

  • #sandrine

    Est-ce que ça veut dire qu'entre-temps tu reviens en France ?

  • #rosa

    Non, je suis partie à Ibiza, Bali, pardon, entre-temps.

  • #sandrine

    Ça va être compliqué cette rosa. Allez, vas-y, on t'écoute.

  • #rosa

    Donc j'ai fait un premier été, puisque à Ibiza ça marche surtout par saison. Et en fait, mon frère, tous les ans, il partait en Thaïlande pour se perfectionner au niveau de ses massages. Il est masseur à Ibiza. Et moi, pendant la saison, mes patrons m'ont proposé... Donc au départ, je commençais par faire les chambres, j'ai fait les petits déjeuners, puis j'ai fini par faire des massages. À la fin de l'été, mon frère me dit, je vais en Thaïlande, est-ce que tu veux venir avec moi pour peut-être faire une formation de masseuse ? Et donc j'ai dit ok et on est parti.

  • #sandrine

    Tu dis toujours ok à ton frère ?

  • #rosa

    Oui, voilà. Quand ça m'intéresse, oui. C'était des jolis projets quand même. Et donc en octobre, je suis partie en Thaïlande pour faire une formation de massage. Je suis restée quelques temps avec mon frère. Et après, j'ai décidé d'aller à Bali pour faire une formation de massage baliné.

  • #sandrine

    Voilà. Il faut te suivre.

  • #rosa

    Même moi, je m'embrouille.

  • #sandrine

    Donc, si j'ai bien compris, tu alternes Ibiza, Bali. Et là, tu es dans l'univers de l'hôtel, du bien-être, tu manages, tu masses.

  • #rosa

    Oui. Je cuisine, je fais plein de choses.

  • #sandrine

    Tu as un couteau suisse. Qu'est-ce que tu préférais ?

  • #rosa

    Tout, en fait. Au départ, c'est vrai que... Au départ, je faisais plein de choses. J'étais là, mais je ne peux pas me fixer. C'est vrai que la plupart des gens, soit ils sont ingénieurs, soit ils sont maçons, soit ils sont coiffeurs. Ça s'arrête là. Et moi, en permanence, j'ai toujours envie de faire d'autres choses. Et à l'époque, ça me posait presque des problèmes. Je me disais, est-ce que je vais trouver ma voie ? Et en fait, non, c'est juste la vie. Et je suis attirée par plein de choses. Et maintenant, j'assume. Donc, je fais... tout ce que j'ai envie de faire.

  • #sandrine

    Là, t'as quel âge à ce moment-là ? T'as 35 ans, alors ?

  • #rosa

    Oui, juste avant mes 40 ans.

  • #sandrine

    Donc là, tu te formes à Bali pour les massages... Les messages, non, les massages. Les massages, comment t'as dit ?

  • #rosa

    Baliné.

  • #sandrine

    Baliné. Et tu y restes ?

  • #rosa

    Non, la première année, j'y passe six mois. Je reviens, je refais une saison à Ibiza. Je repars à Bali pour six mois encore. Je reviens et la troisième fois que je repars à Bali...

  • #sandrine

    Je ne repars pas ?

  • #rosa

    Je ne repars plus sans le faire exprès encore une fois. En fait, je découvre une petite île, Guilière, qui est juste à côté de moi, juste à côté de Bali. à quelques heures de bateau de Bali. Et je tombe complètement amoureuse de cette île. Il n'y a pratiquement pas d'électricité, il n'y a pas de voiture. Elle est toute petite. On fait le tour en 40 minutes à pied, à peu près.

  • #sandrine

    D'accord. Il y a des gens ?

  • #rosa

    Il y a des gens, oui. Il y a quelques petits hôtels, mais très indonésiens. Donc, j'aime cette...

  • #sandrine

    Ça ressemble à quoi, un hôtel indonésien ?

  • #rosa

    C'est des petites cabanes en bambou. Elles sont assez près de la mer, bien sûr, puisque l'île est toute petite. Et en fait, moi je ne voulais pas vivre dans un hôtel, je cherchais une petite maison et finalement on m'a proposé un hôtel qui était abandonné. Il y avait juste cinq chambres, il y avait tout à refaire et on m'a proposé une location et j'ai dit oui. Six mois en Indonésie, six mois à Ibiza. Mais quand je me suis embarquée dans les travaux, dans la location, j'ai bien vu que ce n'était pas possible d'abandonner l'hôtel six mois. Ce n'était pas viable.

  • #sandrine

    Donc là, tu devais te lancer à fond dans ce projet.

  • #rosa

    Donc, j'ai déchiré mon billet qui était un billet de retour au 1er avril. Ce n'était pas une farce. J'ai dit à tout le monde que je ne rentrais pas. Et me voilà partie pour quelques années. à Bali.

  • #sandrine

    Combien de temps ?

  • #rosa

    Avec des va-et-vient une dizaine d'années.

  • #sandrine

    Ah ouais. 10 ans à Bali, ça fait quoi de vivre à Bali ?

  • #rosa

    C'est un paradis et un enfer.

  • #sandrine

    Ok.

  • #rosa

    Voilà, c'est plein de contradictions. Le plus dur, c'est le travail. Donc voilà, c'est le paradis pour plein de choses et l'enfer pour d'autres.

  • #sandrine

    Quand tu dis travail, l'exploitation ?

  • #rosa

    Travailler, comprendre les coutumes, comprendre comment ils fonctionnent. On est tellement différents. Et il faut quand même déjà quelques années pour comprendre comment ça fonctionne.

  • #sandrine

    D'accord. Mais alors... Pourquoi tu y es restée dix ans finalement ? Qu'est-ce qui t'a motivée ? Qu'est-ce qui t'a animée à rester dix ans là-bas ?

  • #rosa

    Déjà, les balinés sont adorables, ils sont gentils. Ils ont un côté enfantin, simple et généreux. À l'époque, c'était encore très sauvage. On pouvait trouver plein d'endroits merveilleux ou... En fait, on perdait la notion du temps.

  • #sandrine

    D'ailleurs, j'ai une très bonne transition, Rosa, parce que j'allais te demander, là, on est dans quelle période ? Quelle année à peu près ?

  • #rosa

    Dans les 2008-2010 à peu près. Ok. Donc il y a 16 ans, 15, 16 ans.

  • #sandrine

    D'accord.

  • #rosa

    Bien sûr, il y avait du tourisme, mais beaucoup, beaucoup moins.

  • #sandrine

    Donc c'est ça qui t'a fait rester, le côté peut-être... Alors les gens, le côté sauvage encore de l'île, pas de touristes. Tu arrives à tes fins, tu ouvres cet hôtel. Donc là c'est pareil, tu es toujours couteau suisse ?

  • #rosa

    Ben oui, c'est moi qui montre aux indonésiens comment travailler Puisque évidemment ils habitent dans des cahutes Moi je voulais faire des salles de bain, je voulais faire une cuisine Je voulais des choses entre très traditionnelles Mais quand même avec un petit peu de confort

  • #sandrine

    Modernité entre guillemets Oui,

  • #rosa

    voilà

  • #sandrine

    D'accord, on va lâcher le morceau Mais est-ce que le yoga rentre dans ta vie à ce moment-là ?

  • #rosa

    Oui. Jusqu'à présent, j'avais fait un petit peu de yoga, droite à gauche. Ça m'intéressait, je le faisais, je ne le faisais pas. C'était moins connu qu'aujourd'hui, bien sûr. Et sur cette île, au centre de l'île, il y a un centre de yoga qui est tenu par des Australiens. Et il y a beaucoup, beaucoup de profs de yoga du monde entier qui ont envie, bien sûr, de donner quelques cours dans cet endroit parce que c'est juste paradisiaque.

  • #sandrine

    Paradisiaque comme ici ?

  • #rosa

    Différent, mais oui.

  • #sandrine

    OK.

  • #rosa

    Et donc j'ai commencé à aller à un cours de yoga, un second, et je me suis prise au jeu et j'y allais deux fois par jour. Il y avait des sessions le matin et le soir. Et à chaque fois que je ressortais d'un cours de yoga, j'avais l'impression que je pesais 2 kilos, que j'étais... qu'il me poussait des ailes, que je retrouvais mes 14 ans, quoi. Donc, ça a été une vraie, vraie, vraie révélation.

  • #sandrine

    Comment tu chemines sur le fait d'un jour en faire ton métier ?

  • #rosa

    Alors, petit à petit, j'essayais bien d'y aller matin et soir. Ça me causait quand même un petit peu de problèmes techniques par rapport à l'hôtel. Mais je me débrouillais, et puis finalement, j'y suis allée pendant quelques mois matin et soir. Et puis parfois, quand je ne pouvais pas y aller, du coup je me suis dit, je vais le faire dans mon hôtel toute seule. De fil en aiguille, des personnes qui venaient dormir dans mon hôtel ont voulu se joindre à moi pour pratiquer. Donc j'ai donné des cours, c'était plus ou moins bénévolement parce que je n'étais pas prof à l'époque. J'ai vraiment découvert une vraie passion pour le yoga. Et en plus, évidemment que l'île attirait beaucoup de yogis, donc j'ai fait pas mal de rencontres. On m'a parlé de l'Inde, des formations, de Rishikesh, de Ubud. Et tout doucement, je me suis dirigée vers le yoga et je suis partie faire des formations à Ubud. Ubud, c'est un village... Voilà, c'est dans l'île de Bali. C'est très, très, très... À l'époque, c'était vraiment, vraiment connu pour le yoga. Il y a un... un très grand centre aussi. Je ne me rappelle plus le nom, ça me reviendra. Et donc, petit à petit, je me suis dit, je vais revendre mon hôtel et je vais peut-être m'installer à Ubud pour ouvrir un centre de yoga et de bien-être, de massage.

  • #sandrine

    D'accord. Tu as donné deux noms, là. Je n'ai pas retenu. Rashi ?

  • #rosa

    Rishikesh. Oui. C'est en Inde. Et ? Ubud.

  • #sandrine

    C'est des lieux.

  • #rosa

    Voilà, ces deux lieux qui sont quand même cultes pour le yoga. Rishikesh, c'est là où sont allés les Beatles dans les années je ne sais pas combien. Et à cause ou grâce aux Beatles, cet endroit a été mondialement connu. Et maintenant, il y a plein de centres de formation de yoga à Rishikesh.

  • #sandrine

    D'accord. Tu pars en Inde te former ?

  • #rosa

    Non pas encore Là je décide d'aller Sur Ubud Pour chercher un lieu pour justement créer un centre de yoga Et

  • #sandrine

    Comme je La vie de Rosa est incroyable

  • #rosa

    Comme je veux ouvrir un centre de yoga A Ubud En fait en Indonésie on n'a pas le droit de travailler réellement On a le droit de diriger un hôtel Mais pas de travailler Donc, il fallait que j'embauche, que j'ai des partenaires, des professeurs de yoga indonésiens, ou que j'embauche des professeurs indonésiens de yoga. Mais pour embaucher quelqu'un et être sûr de ses performances,

  • #sandrine

    de ses compétences.

  • #rosa

    je me suis dit, il faut que j'aille me former comme prof de yoga, comme ça je saurai de quoi je parle.

  • #sandrine

    C'est intelligent ça Rosa.

  • #rosa

    Et en plus, c'est vrai que pour mon corps et ma pratique, c'était bien aussi.

  • #sandrine

    Donc là,

  • #rosa

    c'est là où je commence à murir l'idée d'aller en Inde. Donc je lâche mon hôtel, je le revends. Et je pars habiter à Ubud, je loue une petite maisonnette à côté de la Monkey Forest. Donc l'endroit me plaisait. Justement, dans la maisonnette où je loue, il y en a cinq ou six. Il y a un grand terrain. Je me dis, pourquoi pas racheter ce terrain et créer mon centre de yoga dans cet endroit qui était vraiment super.

  • #sandrine

    Je tiens à préciser un truc, tu fais tout ça toute seule ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    C'est incroyable.

  • #rosa

    Je cherche toujours des partenaires, mais... Je n'arrive jamais à voir... Il y a toujours un X, ce n'est pas le moment. Je rencontre des personnes superbes, mais soit elles sont déjà lancées dans un autre projet, ou ce n'est pas le moment, ou il y a toujours quelque chose qui fait que je me retrouve toujours seule à faire les projets. Mais je crois que c'est... c'est mon karma.

  • #sandrine

    Très bien, voilà. Alors vas-y, tu peux reprendre.

  • #rosa

    Je décide donc de m'installer à Auboud. J'adore ma vie à Auboud. Il y a plein, plein, plein d'endroits pour pratiquer le yoga. Il y a des endroits paradisiaques pour manger aussi. C'est là que je découvre le véganisme et aussi beaucoup de cuisine crue qui m'intéresse aussi. La permaculture, je fais un petit stage de permaculture, ce qui m'amène aussi à d'autres projets. Après, je décide donc d'aller en Inde.

  • #sandrine

    Pour te former ?

  • #rosa

    Pour me former. Et en même temps, j'habite à Ubud, mais je loue une villa à Seminyak. En fait, Seminyak, c'est là où vont... Quand on arrive à Bali, c'est là où tous les touristes pratiquement habitent.

  • #sandrine

    Très bien. Mais pourquoi tu loues une maison là alors que tu as déjà ton hôtel ?

  • #rosa

    Mais j'ai... Je louais, mais je louais professionnellement. Je ne louais pas pour moi, je louais en tant que...

  • #sandrine

    Professionnelle.

  • #rosa

    Professionnelle, voilà. Donc, ma villa, j'avais parfois des vacanciers qui y étaient. Et quand elle était vide, j'allais passer quelques jours à Semignac pour voir des amis, pour me changer. Et donc, je prenais toujours des cours tous les jours, partout où j'étais. et je décide de prendre... Le seul centre qui était ouvert l'après-midi quand j'étais libre, c'était un centre de yoga Ashtanga, que je n'ai aucune affinité avec ce style de yoga. Je le trouve un petit peu dur et...

  • #sandrine

    Un peu raide.

  • #rosa

    Oui, voilà. Un peu strict pour l'époque. Oui. Mais j'y vais quand même. Je me dis, bon, ce n'est pas grave, il faut que je fasse un peu de tout. Et quand j'arrive dans ce centre, je rencontre une fille. Et cette fille, au départ, elle commence à me parler. Moi, je n'ai pas trop envie de parler. Puis finalement, je l'écoute. On fait le cours ensemble. Et à la fin, je l'entends discuter. Elle demande à la responsable du centre de yoga si chercher quelqu'un parce qu'elle voulait donner des cours. Elle est indienne, elle voulait donner des cours de yoga. Et j'entends ça. Et je la regarde. Et puis, je lui dis, écoute, moi, je cherche des cours privés, si ça t'intéresse. Et du coup, on est partis sur une aventure. Elle m'a donné des cours privés.

  • #sandrine

    Est-ce que c'est elle le coup de cœur amical ?

  • #rosa

    Voilà, voilà. Elle s'appelle Anou. Elle venait pour la première fois à Bali, elle habite en Inde, c'était la première fois qu'elle quittait son pays, donc elle était un petit peu innocente et tout, et du coup on a carrément, rapidement on a vécu ensemble, donc elle me donnait des cours matin, midi et soir, j'étais immergée dans le yoga 24h sur 24, pendant quelques mois. Et après je décide donc de partir à Rishikesh en Inde pour me former, elle me donne quelques cours, quelques infos.

  • #sandrine

    C'est elle qui va te conseiller sur la bonne formation, le bon lieu.

  • #rosa

    Elle avait déjà travaillé à

  • #sandrine

    Richicèche. Elle n'est pas arrivée par hasard sur ton chemin ?

  • #rosa

    Ah non. Et donc, je prends mon billet, on reste ensemble, elle me forme à fond. Alors évidemment, je veux me former plus que de raison. Et finalement, je pars en Inde. Faire ma formation, et elle m'a rejoint en Inde aussi. Par le fait des hasards, elle a trouvé un travail à Rishikesh, et moi je faisais ma formation à Rishikesh. Donc j'ai fait une formation d'un mois que je n'ai pas du tout aimé. Les 200 heures pour moi c'était une usine afrique. On était nombreux, on était 70 personnes. Par rapport à mon niveau, je n'ai rien appris. Donc frustrée, je me suis dit bon, je vais faire les 500 heures. En fait au yoga...

  • #sandrine

    Tu peux faire 200, tu peux faire un step supplémentaire.

  • #rosa

    200 c'est pour donner des cours et 300 heures de plus, donc 500 heures de plus. Si après au bout de quelques années de pratique, tu peux devenir formateur en prof de yoga.

  • #sandrine

    Ah oui, d'accord.

  • #rosa

    Moi, ce n'était pas le but. C'était surtout pour apprendre plus. Puisque les 300 heures, il y avait beaucoup moins de monde. C'était beaucoup plus cher. Il fallait rester plus longtemps. Donc, on est passé de 70 à 10 personnes. Donc là, les 300 heures, c'était super.

  • #sandrine

    Suite à la formation, tu reviens dans ton hôtel ?

  • #rosa

    Oui, après quelques mois. Je reviens dans mon projet. Mais entre-temps, l'Indonésie, tout est permis. Et juste à côté de l'endroit où je veux vraiment créer le centre, il y a un restaurant qui était déjà ouvert et qui a commencé à faire venir des groupes le soir,

  • #sandrine

    la nuit. L'environnement n'était pas propice à tout.

  • #rosa

    Voilà. Et comme rien n'est fermé, je me suis dit, ça va tomber à l'eau. Et évidemment, je te passe les détails, j'ai essayé de chercher pas mal d'endroits, mais il y a toujours... on n'est jamais sûr de rien. Et je me disais, bon, ben...

  • #sandrine

    C'est risqué.

  • #rosa

    Voilà, c'est risqué, je ne suis pas sûre. J'ai cherché bien sûr des partenaires, voir comment on pouvait faire, et au bout de quelques mois, j'ai dit, bon, c'est plus pour moi. Donc,

  • #sandrine

    c'est comme ça que tu reviens sur ton territoire de naissance ?

  • #rosa

    Ben, disons qu'entre... oui, j'étais dans ma petite maison à Auboud, et... et un jour je vois une annonce j'étais sur Facebook pour une formation de l'hypnose et en fait je faisais de l'hypnose et des méditations guidées avec Olivier Loquer un centre qui fait des formations sur Paris et je l'écoutais depuis des années et je regarde sa formation c'était 5000 euros je trouvais ça horriblement cher j'ai dit bon c'est pas possible en plus il faut que je sois à Paris et finalement à ce moment là Au moment où j'éteins l'ordinateur, je vois une petite fenêtre et ils cherchent traducteur français-espagnol pour un bouquin sur l'hypnose ou la thérapie. Et moi, comme j'avais une formation d'espagnol, j'ai postulé. Je suis partie à Paris faire ma formation en été.

  • #sandrine

    Attends, là, tu peux nous en chronologie, on est quand là ? On est en quelle année ?

  • #rosa

    On est en... 2015 à peu près. Et donc, en venant sur Paris, je me suis dit, peut-être que je reviendrai en France.

  • #sandrine

    Quand tu es passée de ces endroits paradisiaques à Paris ?

  • #rosa

    Oui, mais que pour un mois, que pour la formation. Et puis, on m'avait prêté un super appartement, etc. Donc, j'ai fait la formation. Je suis venue voir ma famille à la campagne. Et comme j'avais fait aussi une formation de permaculture, je me disais, pourquoi je ne rentrerais pas en France ? J'aime bien les plantes médicinales, le jardin, la campagne. Et j'ai vu aussi un reportage déraciné des ailes sur Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #sandrine

    Le fameux reportage de Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #rosa

    Et je me suis dit, mais je connais cet endroit. Et en fait, j'ai un frère qui habite. Je l'ai appelé, je lui ai dit, écoute, cherche-moi un terrain. Si tu me trouves un terrain, je reviens habiter dans les coins. Donc, il ne m'a pas cru, il ne m'a pas cherché de terrain.

  • #sandrine

    Cette dimension écologique, elle se construit aussi au fil des années quand tu étais là-bas ? Oui. Est-ce que tu l'avais déjà en partant d'ici ? Alors,

  • #rosa

    certainement que je l'avais, mais je ne me rendais pas compte, puisque avec mes parents, ma mère a toujours fait... pas un très grand, mais toujours un petit jardin avec des animaux, toujours habiter plus ou moins la campagne. Et puis, je traînais toujours à la campagne. Donc, c'était vraiment...

  • #sandrine

    Ça fait partie du mode de vie de la campagne, finalement.

  • #rosa

    Voilà, c'est quand on te l'enlève que tu te rends compte qu'il te manque et que tu deviens écologique. Mais c'est vrai qu'avec la formation que j'ai faite en Indonésie sur la permaculture... Quand je suis revenue ici, je me suis rendue compte que c'était important de commencer à s'y intéresser et que je me souviendrai toujours la phrase qu'a dit le formateur, l'eau c'est de l'or. C'est comme ça que je me suis dit dans ma vie, si je veux être, pas heureuse, mais si je veux souffrir le moins possible, il faut que je me reconnecte à la nature, que j'ai un jardin, que j'ai l'eau, que je sois le plus autonome possible. Voilà.

  • #sandrine

    Est-ce que tu sentais aussi que c'était le moment de repasser en France ? Oui. Est-ce qu'elle te manquait la France ?

  • #rosa

    Pas vraiment, c'est pas ça.

  • #sandrine

    C'est quoi alors ?

  • #rosa

    En fait, même s'il y a pas mal de choses qui sont compliquées en France, c'est nos codes, on les connaît. Et le problème, quand on habite à l'étranger, surtout dans des pays comme Bali, comme l'Indonésie, c'est que c'est très très dur d'avoir des papiers. Il faut sortir tous les six mois du territoire. On ne peut pas travailler. Même les locations, on n'est jamais dans la légalité, en fait, à 100%. Et ça, c'est...

  • #sandrine

    Est-ce que tu crois que ce n'est pas la même chose pour ceux qui arrivent ici sur le territoire ? C'est long aussi pour eux d'avoir les papiers, etc.

  • #rosa

    Bien sûr, bien sûr.

  • #sandrine

    Oui,

  • #rosa

    oui, c'est exact. Oui, même, c'est peut-être certainement plus compliqué en France pour un étranger. Mais moi, c'était plus simple en France parce que je suis française, tout simplement. Et que ce n'est pas forcément plus simple, mais c'est qu'on connaît les codes et qu'on...

  • #sandrine

    Ta culture.

  • #rosa

    Voilà, c'est ma culture et... Et en Indonésie aussi, ça peut être compliqué. Voilà, c'est différent.

  • #sandrine

    Tu reviens, tu t'installes où ? Est-ce que c'est ici le premier projet ?

  • #rosa

    Oui, mais je m'installe chez mon frère à Saint-Pierre-de-Frugy. Et je commence à chercher des terrains. et à me reconnecter un petit peu avec l'hiver parce que je n'avais pas connu d'hiver depuis pas mal d'années. Mais j'ai aimé en fait.

  • #sandrine

    Les changements de saison ,

  • #rosa

    Voilà, c'est vrai que quand on est tout le temps, tout le temps, tout le temps à Bali... on a tout le temps chaud. Donc de rentrer, d'avoir un peu froid, de ne plus sentir l'humidité, ça fait du bien aussi. J'ai bien aimé le premier hiver passer ici. En plus, je n'avais pas d'obligation professionnelle. Donc j'allais dehors que quand ça me chantait.

  • #sandrine

    Le reste du temps, tu passais ton temps au coin du feu.

  • #rosa

    Oui, oui, oui. Et à chercher donc ce fameux terrain que j'ai trouvé au bout de quelques mois.

  • #sandrine

    Donc là, on arrive finalement à ton projet, celui qui est ici.

  • #rosa

    Alors oui, ça c'est ma grosse récompense et ma grosse surprise, puisqu'en fait, quand je suis arrivée dans ce projet, je pensais me lancer dans peut-être commercialiser des plantes médicinales, des tisanes. J'étais plutôt branchée par ma culture. Je ne pensais pas... venir à la campagne pour le yoga. Je pense que si mon projet avait été dans le yoga, je me serais rapprochée d'une grande ville.

  • #sandrine

    Ah ouais ?

  • #rosa

    Que jamais j'aurais pensé que ça puisse intéresser le yoga. Là, on est quand même...

  • #sandrine

    Ça veut dire que le yoga et la campagne, c'est pas conciliable ?

  • #rosa

    C'est pas ça. C'est que j'y pensais pas. Moi, le yoga, mon projet, il était en Indonésie. Et après, le yoga, ça restait une affaire personnelle. Une partie de moi qui me quittera jamais, c'est sûr. Mais je pensais pas du tout pratiquer le yoga ici. Donc, j'ai commencé à faire mon jardin toute seule. D'ailleurs, les voisins rigolaient un petit peu quand même. Et puis petit à petit, j'ai investi mon terrain. Et un jour, j'avais un petit mobilium que j'avais loué en attendant de construire ma maison. Et un jour, j'ai...

  • #sandrine

    T'étais en train de faire chien tête en bas sur la terrasse.

  • #rosa

    Voilà, presque. On vient frapper à ma porte et c'est une jeune fille qui s'appelle Élodie, qui habite à Saint-Prier-les-Fougères, et qui me dit, oui, on m'a dit que t'étais prof de yoga, est-ce que ça te dirait de donner des cours ?

  • #sandrine

    Ah d'accord, on est venu te chercher.

  • #rosa

    Voilà ! Et j'étais là... Puisque je ne pensais pas... donner des cours dans les mairies ou des choses comme ça. Ça ne se faisait pratiquement pas à l'époque. Et j'ai dit, écoute, pourquoi pas ? Et puis j'ai commencé dans une petite mairie que le maire m'a proposée gratuitement, très gentiment. Une petite salle ? Voilà, dans une petite salle. Et ça a commencé comme ça. Et au départ, il n'y avait que des femmes. Mais voilà, je suis tellement allée loin dans les traditions du yoga que ça ne me nourrissait pas.

  • #sandrine

    C'était peut-être un peu réducteur. C'est pour ça que je voudrais que tu nous donnes la définition de ce que c'est que le yoga. Parce que je pense que ce n'est pas qu'une pratique sportive, c'est dont t'écoutes.

  • #rosa

    Comme je l'ai appris, le yoga, c'est une philosophie de vie. Et voilà, ça t'habite. 24 heures sur 24. Comment dire ? En fait, le yoga, ce n'est pas que le physique et les postures. J'allais même dire que les asanas, normalement, c'est les postures. C'est au bout de quelques années, quand on a vraiment pratiqué le yoga, c'est 5%. On ne fait pratiquement plus de posture. La posture, c'est quoi ? Le yoga, c'est retrouver en fait sa vraie nature. C'est-à-dire qu'au début, quand on commence le yoga, on a mal au dos, on ne peut pas rester assis en tailleur, on ne peut pas s'asseoir sur les chevilles. Mais pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu notre vraie nature. Si on était connecté à la nature comme il y a quelques siècles, on n'aurait pas ce problème. Donc le yoga c'est beaucoup de méditation.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi d'être connecté à la nature Rosa ?

  • #rosa

    Alors connecté à la nature, c'est-à-dire que si on habite en ville, qu'est-ce qu'on fait ? On se lève d'une chaise, on va dans un lit, dans un canapé, dans sa voiture, on va dans sa cuisine, on est debout. En fait on fait... On fait toujours les mêmes mouvements et on perd beaucoup de mobilité qu'on aurait quand on est à la campagne et qu'on a un jardin. Par exemple, on va aller cueillir les cerises, on étire les bras vers le ciel, on fait des torsions, des choses qu'on retrouve dans le yoga quand on reprend des cours, que normalement on a dans notre vraie nature, qu'on est des cueilleurs au départ. Donc voilà, on perd un petit peu notre mobilité. Et le yoga ? Quand on commence et qu'on fait des asanas, c'est pour retrouver cette mobilité, cette stabilité du corps et de l'esprit et pour après partir en... En méditation, le yoga, c'est 80% de méditation au départ. C'est se nettoyer l'âme, quelque part.

  • #sandrine

    Et quand tu dis philosophie de vie, qu'est-ce que ça peut impliquer d'autres dans toi, dans ton quotidien ? Est-ce que tu peux donner des exemples plus concrets ?

  • #rosa

    En fait, quand je parlais avec mon amie et prof de yoga, Anou, les premières phrases, je pense qu'elle ait pu me dire, c'est tu es ce que tu manges

  • #sandrine

    Oui.

  • #rosa

    Donc voilà, ça en dit long. Évidemment, si tu veux être en forme physiquement et mentalement, il faut donner le bon carburant à ton corps. Ça implique l'alimentation, le sommeil, tes relations à l'autre, le respect, encore une fois, à la nature. Voilà, ça englobe toute une vie. Je pense que si on veut vraiment... appliquer le yoga, c'est toute la journée qu'on a en nous. Est-ce que c'est clair ?

  • #sandrine

    Non, si. Elle me regarde avec un oeil je ne vais pas dire lubrique, mais... Non. Si, si, si, c'est clair.

  • #rosa

    Ça peut se comprendre ce qu'est devenu le yoga en Europe parce qu'au départ, quand les... les premiers gourous swamis sont allés aux Etats-Unis ça a commencé aux Etats-Unis ils ont voulu...

  • #sandrine

    On est en quelle année là ? Dans les années 60 ? 70 ?

  • #rosa

    Ouais même avant avant ? Ouais peut-être aux Etats-Unis ça fait quand même un petit moment Oui Et qu'est-ce qui s'est passé ? Les profs, du moins les gourous, sont arrivés aux Etats-Unis et se sont rendus compte, au départ, le yoga c'est de la méditation, on est assis et on se pose. Ils se sont rendus compte que les personnes ne pouvaient pas rester, qu'elles souffraient, donc...

  • #sandrine

    Il fallait détourner un peu la pratique.

  • #rosa

    Voilà, il a fallu plus...

  • #sandrine

    La rendre accessible.

  • #rosa

    Voilà, et donc pour qu'ils puissent rester assis et pouvoir profiter des bienfaits de la méditation, ils se sont mis à développer les asanas. Et évidemment, ça...

  • #sandrine

    Ça a un peu changé, modifié ?

  • #rosa

    Voilà, ça a modifié. Puis le yoga, au niveau des asanas, si on le fait quand même à un bon niveau, on se sent fort, on se sent surhumain et ça travaille un petit peu sur l'ego aussi. Donc, c'est ce qui a développé aussi des... des studios plus sur le physique que sur le mental. Comme je dis toujours, un yoga mal fait est un yoga qui fait mal. Et ce n'est pas le... Ce n'est pas toi qui t'adaptes au yoga, mais le yoga qui s'adapte à toi.

  • #sandrine

    C'est vrai. Voilà. Tous les mardis soirs. On me ruine. Est-ce que c'est bon pour toi sur la définition du yoga et cette philosophie de vie ou tu as envie de rajouter quelque chose ?

  • #rosa

    On pourrait en parler. Oui.

  • #sandrine

    On pourrait faire un podcast uniquement sur le yoga.

  • #rosa

    Mais juste, voilà, si je dois donner un message à quelqu'un qui veut commencer le yoga, quand il arrive à un cours, qu'il essaye de voir si... Voilà, le prof ne doit jamais pousser et doit toujours être bienveillant avec l'élève et corriger. S'il n'y a pas ces trois éléments, ça peut être dangereux.

  • #sandrine

    Et demain, tu veux développer cette activité ?

  • #rosa

    Oui, je vais...

  • #sandrine

    Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu as comme nouveau projet, Rosa ?

  • #rosa

    Alors, ce n'est pas le nouveau, c'est la continuité, puisque j'ai commencé par donner des cours de yoga. Et ça a bien, bien marché, de plus en plus. Oui, tout à l'heure...

  • #sandrine

    Oui, parce qu'il y a cette nana qui est venue te chercher, t'es allée donner des cours de yoga dans les communes. Et après, comment tu transites ici ?

  • #rosa

    Alors, quand je faisais les cours de yoga dans les salles, il fallait que je me déplace, que j'aille chercher les clés, pas les clés. Et puis c'était des endroits impersonnels par rapport au yoga. Pour le yoga... En fait, quand on arrive chez moi maintenant, si on a un studio de yoga vraiment spécifique, les personnes, et je pense que tu me valideras, quand on rentre dans la salle, on sent l'encens, on voit l'endroit, les tapis, c'est une salle que pour le yoga. Et donc c'est un ancrage pour vous. Dès que vous rentrez, tac, vous mettez en mode, je viens pour me faire du bien, me reposer. Une petite parenthèse dans sa vie. parfois plus ou moins dingue. D'ailleurs,

  • #sandrine

    je baille à chaque fois que je viens chez toi.

  • #rosa

    C'est vrai que je baille,

  • #sandrine

    je baille, je lâche tout.

  • #rosa

    Et c'est pour ça qu'en fait, au départ, je devais faire une petite maison et vivre peut-être d'agriculture. Et puis finalement, comme le yoga a beaucoup plu et que ça me plaît beaucoup d'enseigner, ce que je ne pensais pas en fait au départ. Donc j'ai décidé de créer un lieu de vie pour le yoga. Tout doucement, on va commencer à faire des retraites. J'en ai déjà fait quelques-unes.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi, retraite ?

  • #rosa

    Des retraites, c'est comme son nom l'indique, se retirer un petit peu de sa vie. et venir quelques jours ou quelques heures ou quelques semaines dans mon lieu pour se donner du temps pour soi, pour réfléchir.

  • #sandrine

    Se remettre en forme ?

  • #rosa

    Voilà, se remettre en forme ou changer peut-être son alimentation ou apprendre des choses de bien-être, la méditation, faire des massages. Un lieu de vie, quoi.

  • #sandrine

    Ça veut dire que... Dans ces retraites, il n'y a pas qu'une pratique de yoga, ça veut dire que ça va plus loin, c'est-à-dire qu'effectivement tu peux te faire masser. Mais tu as parlé de cuisine, ça veut dire quoi ?

  • #rosa

    Alors bien sûr, puisque si on veut être en forme, bien sûr l'alimentation est importante. Donc moi j'ai pris le parti de faire mon jardin pour manger mes propres légumes. J'espère un jour être autonome, je le suis de plus en plus. Quasiment non ? Quasiment, parce que... Ici, on arrive à trouver des bons produits, c'est sûr. Mais moi, j'aime l'idée de quand je veux une carotte, je vais la chercher dans mon jardin et un quart d'heure après, elle est dans mon assiette. Et mieux on nourrit son corps et mieux on est dans son corps et dans son esprit.

  • #sandrine

    Tu manges cru, Rosa ?

  • #rosa

    Pas 100%, mais j'essaye d'être entre l'hiver, je suis à 50% et l'été, je peux être à 90% cru. Ça a plein d'avantages parce que déjà, les vitamines, il y en a beaucoup plus, on gagne du temps. et ça nous... Même pour mâcher, quand on mâche cru, on mâche plus, on prend plus conscience et on mange beaucoup moins.

  • #sandrine

    Parce que la mastication... Voilà,

  • #rosa

    la mastication et si on mange des légumes crus, crois-moi qu'on ne peut pas en manger 2 kilos. Le cru, pour moi, il est très important.

  • #sandrine

    Pour toi, il est bon. Si on reprend sur la retraite yoga, ça veut dire que tu vas... Enfin, tu as déjà commencé à le faire. Accueillir des hommes, des femmes, ici, sur le lieu.

  • #rosa

    Oui, puis je ne veux pas partir sur des retraites comme tout le monde.

  • #sandrine

    C'est quoi des retraites comme tout le monde ?

  • #rosa

    Alors, c'est qu'on part sur 3 jours, 5 jours, 7 jours, 10 jours. C'est un prix souvent assez conséquent. Et c'est un emploi du temps pour tout le monde et la même chose. Moi, j'aimerais bien faire, je dis toujours, faire un petit... à la carte, c'est-à-dire que si toi tu as envie de venir que deux jours, tu viens que deux jours. Si tu veux faire du yoga le matin, tu fais du yoga le matin. Si tu veux un massage, tu prends un massage. Si tu ne veux pas faire de yoga et te reposer dans le jardin, tu te reposes dans le jardin. Si tu ne veux pas parler, tu ne parles pas. Si tu veux manger cru, tu manges cru. Un peu à la carte, quoi. Puisqu'on en est... Je pense qu'on est... pas tous au même niveau et le fait d'être plus à l'écoute de la personne et de faire quelque chose à la carte, c'est plus adapté.

  • #sandrine

    Plus personnalisé et moins colonie de vacances, en fait, c'est la même chose en même temps.

  • #rosa

    Et en même temps, c'est ce que moi j'aurais recherché quand j'ai fait des retraites ou j'ai fait des stages. Voilà, qu'il y ait 15 personnes qui fassent la même chose au même moment et... Je ne sais pas. Je trouve que quelque chose à la carte, c'est bien. Puis en plus, ça dépend aussi des budgets. Parce que c'est vrai que tout le monde ne peut pas mettre 1500 ou 2000 euros sur une retraite de 7 jours. Donc, si c'est quelques jours avec moins d'activité, ce sera moins cher et ça peut être accessible à plus de personnes.

  • #sandrine

    Tiens, c'est bien là ce que tu dis, parce qu'effectivement, il y a aussi cette notion de yoga un peu, alors je ne vais pas dire comme l'équitation ou le tennis ou le golf, mais il y a un tout petit peu quand même une connotation de certains... Comment dirais-je ?

  • #rosa

    De luxe,

  • #sandrine

    de budget, de sport un peu élitiste ou instagramable. Toi, tu ne l'envisages pas de cette manière, on est bien d'accord ?

  • #rosa

    Pas du tout.

  • #sandrine

    Tu peux me parler un peu de ça ?

  • #rosa

    Eh bien, disons que oui, moi je ne veux pas faire... Sinon, je me serais peut-être lancée dans des retraites à Ibiza avec mon frère, dans un endroit paradisiaque à 3 000 euros les 10 jours, et c'est très bien en bord de mer, dans une super villa. Moi, j'ai envie de... Justement, ici, j'essaye de retourner à une vie beaucoup plus simple. D'ailleurs, je vais te parler de la décroissance joyeuse et heureuse.

  • #sandrine

    Eh bien, tu vas le faire juste après, si tu veux.

  • #rosa

    Donc, ça fait aussi partie du yoga, le détachement, d'essayer de prendre de la distance avec plein de choses et de moins consommer. Parce que déjà, c'est moins compliqué. Si on habite à la campagne et qu'on consomme moins, on est moins frustré. Parfois, on dit qu'on a des... qu'on est loin de tout quand on est à la campagne, mais finalement, moi, ça m'a beaucoup aidée à me séparer de plein de choses superficielles, comme aller chez le coiffeur très régulièrement, chez la pédicure, m'acheter des vêtements. Dès qu'une saison change, on veut acheter plein de vêtements, plein de choses, plein de consommation. Et comme je suis loin de tout, j'ai beaucoup moins de tentations et donc ça fait une décroissance aussi heureuse parce qu'on arrive à trouver des... Ouais, des substituts. C'est-à-dire que voilà, je vais moi chez le coiffeur, je fais moi attention à mes vêtements, mais je me retrouve dans des endroits plus naturels. Je peux aller faire des randonnées, des choses qui nous compensent. On perd quelque chose, mais on s'allège en même temps et on trouve quelque chose qui est parfois bien mieux.

  • #sandrine

    Plus riche.

  • #rosa

    Plus riche,

  • #sandrine

    voilà. Et ça, par rapport au yoga, la philosophie que toi tu appliques dans le yoga, c'est aussi de rendre le yoga accessible à tous et à toutes.

  • #rosa

    Bien sûr. Et le yoga qui fait que tu te sens de mieux en mieux dans ton corps, dans ton esprit, que tu t'acceptes plus, tu simplifies ta vie et... Et c'est bénéfique.

  • #sandrine

    Quand tu as démarré le yoga ici il y a quelques années, en ruralité, comment c'était perçu ? Est-ce que ce n'est pas perçu comme un truc, au départ, de bobo urbain, bobo parisien, ou j'en sais rien, quelque chose d'élitiste ? Qu'est-ce qu'elle vient faire avec son yoga ? Comment c'était perçu ? Et comment c'est perçu aujourd'hui ?

  • #rosa

    Au début, ils se sont dit que le yoga, c'est bizarre, ce n'est pas pour moi, c'est trop spirituel. Tous les clichés. A priori, voilà. Et puis, finalement, je ne sais pas comment on en est venu que finalement, les personnes qui viennent au yoga, c'est peut-être les... Pour 80%, je n'aurais jamais pensé qu'elles... qu'elles fassent du yoga un jour et qu'elles s'y tiennent. Au début, je pensais que ce seraient plutôt les gens qui sont dans la permaculture ou des musiciens ou des gens un petit peu...

  • #sandrine

    Artistes, un peu avec un pas de côté. Voilà.

  • #rosa

    Et je pense que j'ai peut-être peut-être 5, 10 de ces personnes-là. Et tout le reste, ça peut être... Ça peut être des maçons, des charpentiers, des instits, des infirmières, des faits saints, vraiment de tout milieu.

  • #sandrine

    On va attaquer la partie vivre en ruralité.

  • #rosa

    Vivre à la campagne, pour moi, c'est ça la vraie vie, tout simplement. C'est vivre en ville qui me semble plus anachronique et bizarre et difficile. difficile de vivre en ville.

  • #sandrine

    Hier, tu m'as dit effectivement que tous les gens en ville qui marchent dans des rues, entourés de béton, tout ce qui est minéral, c'est ça ? Tu veux dire quelque chose là-dessus ?

  • #rosa

    En fait, quand on habite en ville, je parle bien sûr des grandes villes. Parfois, quand on habite en ville, on vit dans du béton, le sol, c'est du plastique. On se met dans des boîtes en ferraille, des ascenseurs, la voiture, c'est en ferraille. les routes. En fait, on passe une journée et on n'a rien de naturel dans notre quotidien. On ne peut pas être heureux comme ça. On l'accepte certainement qu'il y a des personnes qui trouvent des substituts comme aller au cinéma, aller manger au resto, faire des musées. On est d'accord, ça peut être sympa, mais je pense que être trop déconnecté de la nature, c'est...

  • #sandrine

    Moi je pense que c'est fatigant de vivre un vieux. Voilà.

  • #rosa

    c'est usant et puis d'être toujours avec quelqu'un je crois qu'on est vraiment soi quand on est seul donc si on n'est jamais seul même dans un immeuble on a des voisins dessous, dessus, à côté en même temps il y a une certaine solitude des fois pour les gens en ville tu vois on n'est pas seul mais on peut vivre une solitude être seul ça fait du bien la solitude on peut en souffrir c'est très juste ce que tu dis il y a beaucoup de solitude en ville, c'est sûr.

  • #sandrine

    Vivre en ruralité, tu dis que c'est ce qui devrait être la vraie vie.

  • #rosa

    Pour moi, c'est normal. Oui,

  • #sandrine

    exact. Je sais que j'ai pour mission de balayer un peu tout ce qui est cliché, préjugé, que les gens aiment donner à la ruralité, parce que moi, c'est un petit peu ce que j'ai vécu quand j'ai décidé de venir vivre ici. J'ai eu des réflexions qui n'étaient pas toujours sympas, je trouvais. Toi, t'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'idées reçues sur la vie à la campagne ? Est-ce que tu penses qu'il y en a encore ? Et si c'est le cas, je veux bien t'entendre sur le sujet.

  • #rosa

    Alors, je trouve que quand même, depuis le Covid, il y a eu un retournement de situation quand même. Oui. Parce qu'avant, je me souviens, moi, comme j'ai voyagé pas mal, j'ai rencontré des personnes du monde entier. Et quand j'étais sur mon île, j'ai rencontré des Parisiens, des New-Yorkais, de tout. Et en fait, quand je leur ai dit, puisqu'on se contacte encore sur Facebook, Quand j'aurais dit que je venais habiter à la campagne, dans le Périgord Vert et tout, j'ai eu des réflexions du style, mais... mais qu'est-ce que tu vas t'isoler ? Par exemple, si quelqu'un vient me voir à la campagne, il va rester deux, trois jours, et en partant, il va dire, je retourne à la vraie vie. Donc, comment te dire que pour moi, la vraie vie, ce n'est pas tellement Paris et les immeubles et tout ça. Et en fait, on confond la modernité et toute l'évolution avec la vraie vie. Donc, il y a ce préjugé qu'à la campagne, on s'ennuie parce qu'il n'y a pas de resto, parce qu'il n'y a pas de... de clubs, de musées, comme je disais tout à l'heure.

  • #sandrine

    Ce qui n'est pas tout à fait juste, parce qu'il y a quand même des restos, il y a quand même des musées, il y a quand même des choses à faire.

  • #rosa

    Mais c'est vrai que juste avant le Covid, les dix dernières années avant le Covid, la campagne, c'était bien désertique. Il fallait être vraiment, vraiment, se connaître et avoir plein de choses,

  • #sandrine

    de ressources en soi,

  • #rosa

    pour accepter. de vivre à la campagne.

  • #sandrine

    Et donc là, après le Covid, tu trouves que ça a vachement changé ?

  • #rosa

    Eh bien oui, puisque les gens se sont rendus compte que si le système s'effondre, le système... mondial, l'évolution, la consommation, tous ces trucs-là. Si demain, il n'y a plus Internet, il n'y a plus de téléphone, on ne peut plus sortir, il n'y a plus de commerce, en ville, on est mort. Et puis, on ne pourra même plus manger. Alors qu'à la campagne...

  • #sandrine

    Tu décris un film américain.

  • #rosa

    Mais il y en a déjà eu, des films. Et en fait, moi, j'ai vécu le Covid ici. Je ne veux pas dire que ça a apporté peut-être beaucoup de problèmes, mais pour moi, je l'ai super bien vécu. Il ne m'a posé aucun problème, à part quand il a fallu que j'arrête mes cours de yoga et que c'était un petit peu compliqué. On a vécu différemment et c'était... On croisait nos voisins. En fait, si on avait coupé nos radios et nos télévisions, on n'aurait pas su qu'il y avait le Covid. Et en ville, je pense que ça n'aurait pas été possible, tout ça. Donc, du coup, les citadins se sont un peu plus intéressés à... à la campagne. Oui, oui.

  • #sandrine

    Ça a changé un peu la grille de lecture. Donc ça a quand même un peu boulu... Boului, non, non. Ça a un peu quand même réduit les idées reçues sur la vie à la campagne, tu penses ?

  • #rosa

    Oui, puis ça a fait prendre conscience sur plein de choses. Sur que à la campagne, s'il y a un vrai problème, on peut toujours plus s'en sortir qu'en ville. C'est moins superficiel. Moi, j'avais mon jardin, j'aurais pu avoir des animaux si je mangeais de la viande. Et on peut s'échanger des choses entre voisins, s'entraider, covoiturer, des choses qui... Plus de solidarité à la campagne, c'est sûr.

  • #sandrine

    J'allais justement te demander, qu'est-ce qui est selon toi la chose la plus sympathique de vivre à la campagne ?

  • #rosa

    Justement, oui, cette solidarité. Moi, quand je suis arrivée ici, je connaissais... pas trop mes voisins, mais ils avaient connu mes parents ou des choses comme ça. Mais en fait, naturellement, ils me voyaient au jardin et naturellement, ils s'arrêtaient les uns après les autres. Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as besoin du tracteur pour ça ? Ou je peux te dépanner en ça ? ou parfois même les premières années, même encore, je peux arriver sur ma terrasse et voir des cèpes sur la table, ou des carottes, ou des choses, alors que c'est des personnes que je ne fréquente pas vraiment, c'est juste mes voisins, et on boit un petit café de temps en temps, mais ils ont des cèpes en trop, et bien ils les posent sur la table. Ça, je pense que c'est quand même quelque chose qui est dû à la campagne, le partage, la solidarité, l'entraide.

  • #sandrine

    Est-ce que tu penses qu'il y a un bon moment pour changer de... Là, je reparle plutôt de la vie, changement de vie, changement de territoire. Est-ce que selon toi, il y a un bon moment dans la vie d'une femme pour changer ? de vie ?

  • #rosa

    Non, moi je pense que ça peut être à n'importe quel âge.

  • #sandrine

    Oui, quand je pense à ta vie, oui, finalement.

  • #rosa

    Il y a eu plein de changements. Non, ça peut être à n'importe quel âge. Il faut juste, à un moment donné, si on se pose la question, c'est que c'est le bon moment, à mon avis. Sinon, si tout va bien dans sa vie ou qu'on est à peu près calé par rapport à... À sa vie, on ne décide pas de changer. Donc, ça peut être après un divorce, après un deuil, après une séparation, ou quand les enfants sont grands et qu'ils partent de la maison, ou ça peut être à 18 ans. Non, il n'y a pas de...

  • #sandrine

    Il n'y a pas de règles ?

  • #rosa

    Il n'y a pas d'âge. Ça peut être à n'importe quel moment.

  • #sandrine

    On l'a bien compris avec toi. Le fait d'être revenue vivre en ruralité et d'avoir aussi finalement, je ne vais pas dire réaliser un rêve, parce que tout s'est mis un petit peu sur ta route, sur ton chemin au fil du temps. Qu'est-ce que ça a changé en toi en tant que femme ?

  • #rosa

    En fait... Ce qui est... Dans mes projets, vu que ça va... Là, on le raconte vite, donc on dirait que c'est très mouvementé. Mais en fait, ça prend des années, tout ça. Ici, ça m'a pris presque 7 ans. Donc je ne me rends pas tellement compte quand les personnes arrivent chez moi et me disent Oh là là, et t'as fait tout ça toute seule ? Bon, je ne l'ai pas fait toute seule, déjà. Ma famille m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidée. Et beaucoup d'amis aussi. Mais comme on fait un petit peu chaque jour, on ne le voit pas. Ce n'est pas comme quelqu'un qui vient tous les trois ans et qui voit le truc. Donc, on change tout doucement, mais ce n'est pas changer, c'est évoluer. On évolue par rapport à notre vie, notre âge, le temps qui passe, ce qu'on fait, les rencontres. Et ce n'était pas un rêve, parce que, encore une fois, moi, je suis mon instinct. C'est-à-dire que si demain, on me fait une proposition super, ce n'est pas garanti que je ne la suive pas. Mais c'est vrai qu'ici, j'ai quand même, sur une échelle de 10, je suis à 7, 8. Donc, ce n'est pas mal quand même. Je suis vraiment pas mal ici.

  • #sandrine

    Sur une échelle de quoi ? Du bonheur ? D'être heureuse ? Oui,

  • #rosa

    sur 10.

  • #sandrine

    Satisfaction ?

  • #rosa

    Voilà, de satisfaction, oui, on peut dire que je suis à 7, 8, ce qui est déjà pas mal quand même.

  • #sandrine

    Tu viens de dire un truc qui peut faire une transition, je pensais la poser un peu plus tard. Est-ce que tu as finalement cette décision d'être ici ? J'ai l'impression qu'elle n'est pas définitive, tu viens d'y répondre un peu. Est-ce que tu devois repartir un jour ?

  • #rosa

    Il y a des jours oui, des jours non. Des jours où ça ne va pas, où j'ai des problèmes un peu techniques. Je dis, si quelqu'un passe, je vends dans la minute qui suit. Et après, je réfléchis, je me dis, mais où est-ce que je peux être mieux qu'ici ? Évidemment qu'il y a des endroits mieux, mais par rapport à ma situation, par rapport à mes finances, par rapport à ce que j'aime et tout. Mais oui, demain, je peux être ailleurs, comme je peux rester ici. Je ne suis pas sûre de moi.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux me dire ce dont tu es la plus heureuse ou la plus fière ? Aujourd'hui ?

  • #rosa

    Alors, fière, non, parce que je suis fière de rien. Je n'ai pas de mérite, j'ai les compétences que j'ai. Donc, par contre...

  • #sandrine

    La plus heureuse, alors ?

  • #rosa

    La plus heureuse, je suis heureuse que mon jardin commence à ressembler à un jardin. Évidemment, tout à l'heure, tu parlais de la construction de la maison, de la salle de yoga, de tout ça. Ma prochaine étape, c'est de faire... de faire un lieu de vie de mon jardin. En fait, on peut très bien faire des tonnels naturels, des endroits où on peut se poser dans le jardin. Je veux des petits bancs en bois tout simple un peu partout. Plein de lieux de vie dans mon jardin. Donc la prochaine habitation, c'est le jardin. Voilà, on crée la vie avec les fruits, les légumes. C'est ce qui me rend le plus heureuse, ça c'est sûr. Si demain je devais changer ma maison contre une toute petite maison si j'arrête le yoga, ça ne me pose aucun problème, mais le jardin, il faut qu'il soit magnifique.

  • #sandrine

    Est-ce que tu as des femmes en tête, une femme ou d'autres femmes, qui pourraient prendre la place à ce micro ?

  • #rosa

    Alors, je pensais à Nadia, même si elle n'est pas trop...

  • #sandrine

    Timide ?

  • #rosa

    Pas timide, mais réservée plutôt que timide.

  • #sandrine

    Alors, pourquoi Nadia ?

  • #rosa

    Nadia, parce qu'elle vient de Versailles. Elle était dans le social pendant quelques années. Et elle est partie, je crois, d'abord en Bretagne et après à la campagne, donc ici, dans le Périgord Vert, pour... pour faire des ateliers de théâtre, pour tout âge, je crois, d'ailleurs. Je crois qu'elle fait même un petit... Elle voulait faire un petit conte berbère. Elle est en projet, donc... Et puis, elle aime tout ce côté associatif, la campagne, la ruralité. Donc, je la verrai bien, ce micro, si elle est d'accord.

  • #sandrine

    Est-ce que... Par rapport à tout ce que tu nous as, on a parlé de yoga, on a parlé de voyage, on a parlé de yoga, on a parlé de sobriété heureuse, on a parlé de permaculture. Est-ce qu'il y a des ouvrages, des films, des bouquins, toi, qui t'ont marqué et que tu voudrais partager ?

  • #rosa

    Alors, il y a... Je pensais à un film, le film Demain. Oui. Parce qu'il y en a qui ne l'ont toujours pas vu. Maintenant, ça pourrait paraître un petit peu démodé pour les gens un petit peu initiés, mais moi, je l'ai vu... Ça doit bien faire 10-12 ans maintenant.

  • #sandrine

    Oui, oui.

  • #rosa

    Et j'ai adoré ce film parce qu'en fait, il n'était pas moraliste. Il donnait plein d'alternatives. Il est joyeux. Il est... il donne envie d'aller vers l'écologie et la décroissance sans que ce soit, comment dire, assoulant.

  • #sandrine

    Ou une injonction.

  • #rosa

    Une injonction, oui, voilà. Et après, pour le yoga, il y aurait le yoga pour les nuls, parce que c'est toujours très, très bien écrit, c'est toujours par des très grands professionnels.

  • #sandrine

    C'est bien. Voilà. Qu'est-ce que tu as gagné en revenant sur le territoire ?

  • #rosa

    Qu'est-ce que j'ai gagné en revenant ?

  • #sandrine

    En revenant ici, sur tes terres.

  • #rosa

    Eh bien, un espace super grand, donc qui me donne... De la liberté, puisque j'ai quand même 3,5 hectares. Je pense que je n'aurais pas pu avoir si grand terrain n'importe où. Donc, j'ai gagné en liberté. Et grâce à ce grand terrain, je peux prêter mon terrain à mes voisins pour avoir des jolis chevaux devant chez moi, une vache, des mares, les grenouilles, des biches qui traversent, des chevreuils, des sangliers. Avoir un microcosme. un petit monde autour de moi qui me fait vivre et me sentir bien.

  • #sandrine

    Si demain, il y avait un de tes proches, ton environnement, ta famille, peu importe, qui souhaitait changer de vie, qu'est-ce que tu pourrais lui dire ?

  • #rosa

    Fonce.

  • #sandrine

    Fonce, Marcel,

  • #rosa

    fonce. Fonce, mais pas trop vite, parce que c'est vrai que moi, au départ, j'avais un projet, puis je suis allée carrément à l'opposé. C'est grâce, en fait, à ces chers banquiers qui n'ont pas voulu me prêter d'argent. Donc, du coup, il a fallu que j'aille doucement. Et grâce à eux, j'ai trouvé plein d'astuces. J'ai changé mes projets. J'ai essayé de récupérer plus. de m'organiser pour dépenser moins. Et au final, ça m'a fait faire une décroissance super positive. et ne pas avoir un très gros crédit tous les mois. Donc, c'était merci les banquiers.

  • #sandrine

    Donc, tu dis merci aux banquiers et à celui qui veut changer de vie, tu lui dis fonce, mais pas trop vite.

  • #rosa

    Voilà, fonce, mais pas trop vite.

  • #sandrine

    Fonce, mais avec un pouce sur le...

  • #rosa

    Oui, voilà. Parce qu'en fait, si on va plus doucement, on voit tout. C'est comme faire un voyage en avion, en voiture, en vélo, à pied. C'est différent. Ou en train. On ne voit pas les mêmes choses. Eh bien, oui.

  • #sandrine

    S'il y avait un message que tu souhaitais passer sur le nouveau visage de la ruralité, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ?

  • #rosa

    On va dire ruralité égale liberté, c'est pas mal.

  • #sandrine

    Voilà, tes amis, ta famille, ton entourage, les gens qui te connaissent très bien depuis longtemps, ils étaient avec nous là, autour de la table, et ils nous avaient écoutés. Qu'est-ce qu'ils auraient envie de te dire, à ton avis ?

  • #rosa

    Je pense qu'il me dirait, continue à te faire confiance et laisse ton instinct te guider jusqu'à présent, ça le fait.

  • #sandrine

    Ça marche. Est-ce que tu as un mot pour la fin, une phrase pour la fin Rosa ?

  • #rosa

    Donc, un mot pour la fin, c'est plutôt une phrase. Alors, au départ, je disais toujours, ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. Mais maintenant, je vais plutôt dire, fais aux autres ce que tu aimerais que l'on te fasse. C'est plus positif.

  • #sandrine

    Ah, c'est chouette.

  • #rosa

    Voilà.

  • #sandrine

    Merci Rosa. Merci beaucoup. Je te dis à bientôt. Je te dis à mardi.

  • #rosa

    Eh oui, c'est ce que j'allais dire. À mardi, Sandrine.

  • #sandrine

    Salut Rosa.

  • #rosa

    Salut.

  • #sandrine

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des nouvelles filles de la campagne, eh bien... abonnez-vous à la newsletter. Alors, soit vous m'écrivez sur lesnouvellefideslacampagne.gmail.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors, un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

Dans cet épisode 🎧 de L'Audace au Féminin, nous partons à la rencontre de Rosa , une professeure de yoga 🙏 au parcours incroyable.


Petite fille de Dordogne, Rosa a quitté sa campagne pour explorer le monde pendant quasiment 15 ans, découvrant les secrets du yoga, de la permaculture et bien plus encore à Ibiza, Bali et en Inde.


De retour en milieu rural, Rosa partage avec nous sa philosophie de vie, nourrie par ses riches expériences à l'étranger.

Elle nous raconte comment ces voyages ont façonné sa vision du bien-être et de la sérénité, et comment elle applique ces enseignements dans son quotidien en tant que professeure de yoga.


Rosa nous explique comment elle a entrepris de construire son propre lieu de vie et de travail : un Ashram dédié à la paix intérieure et à la communauté en plein cœur de la campagne.


Rejoignez-nous pour une conversation riche et inspirante qui vous encouragera à embrasser l'audace et à poursuivre votre propre chemin vers la liberté et la sérénité.


Bonne écoute 🎧



NOUVEAUTÉ 👉 Si vous souhaitez en savoir plus sur les NFC, inscrivez-vous à ma Newsletter => en m'écrivant sur lesnouvellesfillesdelacampagne@gmail.com ou en message privé sur les RS.




👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #sandrine

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Bonjour Rosa,

  • #rosa

    bonjour Sandrine.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux te présenter tout simplement ?

  • #rosa

    Alors je m'appelle Rosa, j'habite à Saint-Prier-les-Fougères, j'ai un petit chat qui m'accompagne qui s'appelle Mimine. Je suis prof de yoga et j'ai créé mon lieu et je travaille sur mon lieu dans lequel je vis.

  • #sandrine

    Tu viens de nous parler de lieu, j'ai envie de démarrer avec ça directement, parce que c'est important, c'est vrai que je demande toujours aux nouvelles filles de la campagne de décrire aux auditeurs et aux auditrices l'environnement, puisque les gens ne nous voient pas, ils nous écoutent. Tu peux expliquer où on est, à quoi ça ressemble ?

  • #rosa

    Donc on est dans le Périgord Vert. Comme son nom l'indique, c'est tout vert. J'ai une propriété à Saint-Prier-les-Fougères de 3,5 hectares. J'ai acheté ce lieu, il n'y avait rien dessus. J'ai créé des mars, un jardin, mon lieu d'habitation.

  • #sandrine

    Alors c'est quoi ton lieu d'habitation ? Ça ressemble à quoi ?

  • #rosa

    Alors mon lieu d'habitation, c'est surtout un studio de yoga où j'ai un côté privé et un côté professionnel. C'est un bâtiment... long, rectangulaire, avec que des baies vitrées sur le terrain, avoir une belle vue et se sentir dedans, dehors, en permanence, connecté à la nature.

  • #sandrine

    Exact. Je valide, puisque il faut savoir que Rosa est ma professeure de yoga et effectivement, c'est très agréable de pratiquer le yoga avec la vue sur la nature. Et alors justement, quand on est dans ton studio, qu'est-ce qu'on voit à l'extérieur ?

  • #rosa

    Alors, toutes les baies vitrées sont dirigées direction sud-ouest. Sur mon terrain, on voit les mares, le jardin, des chevaux, des arbres, la nature, une grande immensité. J'ai créé un petit chalet en bois. Au départ, c'était pour faire quelque chose de professionnel, mais après, on en parlera certainement plus tard. Les directions ont un petit peu changé et j'ai aussi une caravane qui est abritée par un petit auvent et qui est juste à côté d'un étang.

  • #sandrine

    Le projet que tu avais, le projet professionnel ? Tu avais en tête ce type de terrain ou c'est en trouvant le type de terrain qu'est venu le projet professionnel ?

  • #rosa

    Alors, j'avais en tête un projet, bien sûr, et j'ai cherché exactement ce terrain et j'ai trouvé le terrain que je cherchais. Il me le fallait en pente, très grand.

  • #sandrine

    Pourquoi en pente ?

  • #rosa

    En pente pour la permaculture, parce que c'est très important l'orientation du soleil et du terrain. Il me fallait une source, je voulais absolument l'eau, le soleil et géographiquement, il me fallait qu'il soit dirigé sud-ouest. Et j'ai réussi à trouver, j'ai cherché longtemps.

  • #sandrine

    T'as cherché longtemps ? Ça veut dire quoi longtemps ?

  • #rosa

    Longtemps, non. Quelques mois, mais j'étais bien déterminée.

  • #sandrine

    Donc, t'avais un cahier des charges très précis par rapport à ce lieu de vie et ce lieu professionnel, puisque les deux sont liés.

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    Ok. Le bâtiment que j'ai envie d'appeler l'ashram.

  • #rosa

    Oui,

  • #sandrine

    oui. On peut l'appeler l'ashram ? Ou le studio de yoga. Le studio, oui. Ton ashram, d'ailleurs, ça veut dire quoi, ashram ?

  • #rosa

    Alors, ashram, c'est un lieu de vie, comme on pourrait dire, dans le bouddhisme, on dit un monastère. Dans le yoga, c'est un ashram, c'est un lieu de vie où on vient pour quelques jours, quelques mois, ou toute une vie. C'est un lieu communautaire, en général. et on y applique la méditation, le yoga, un repli sur soi pour des plus ou moins longues durées.

  • #sandrine

    Tu as toute une partie comme ça qui a été conçue pour la pratique du yoga, et toi tu t'es créé une partie perso, tu as une double vie là.

  • #rosa

    Oui, non c'est toute ma vie, c'est complémentaire, c'est lié à ça. Et je me suis retrouvée ici quand j'avais à peu près 6 ans. Et je suis restée...

  • #sandrine

    Je me suis retrouvée ici ?

  • #rosa

    À Dordogne.

  • #sandrine

    Donc vous avez bougé.

  • #rosa

    À la coquille. OK. Oui, j'avais à peu près 6 ans. Je suis restée de mes 6 ans jusqu'à mon adolescence à la coquille. Et après, je suis partie sur l'imog. J'ai un petit peu travaillé, j'ai fait ma vie, j'ai pas mal bougé. Je suis partie à l'étranger.

  • #sandrine

    Là, tu vas vite. Déjà, je voulais te demander, c'est quoi d'être une petite fille à la campagne, de vivre à la campagne quand on est une petite fille ?

  • #rosa

    Alors oui, c'est vrai que mes souvenirs de campagne commencent surtout à La Coquille, donc juste à côté de Saint-Pré et des Fougères. C'est une vie de liberté, de joie, de bonheur, de partage. À l'époque, à la campagne, il y avait beaucoup de monde, on était toujours dehors.

  • #sandrine

    Donc ta jeunesse en campagne, que tu sois petite fille ou adolescente, elle est chouette ? Oui. D'accord. Et alors maintenant, parce que tu étais déjà partie en voyage, donc tu pars dans certaines villes aux alentours, mais, parce qu'on a parlé un petit peu avant quand même aujourd'hui, et effectivement j'avais mis mes oreilles un petit peu partout en me disant, tiens ma professeure de yoga, j'ai l'impression, il paraît qu'elle n'a pas fait le tour du monde, mais presque. Un jour tu décides de partir, t'as quel âge ?

  • #rosa

    Alors... La première fois que je suis partie vraiment vivre à l'étranger, c'était pour Ibiza et j'avais peut-être 30, 35 ans, quelque chose comme ça.

  • #sandrine

    D'accord, je pensais que c'était encore plus jeune.

  • #rosa

    Entre 30 et 30, je ne sais plus exactement, oui.

  • #sandrine

    Une trentaine d'années par Ibiza. Alors comment on passe du Périgord, du Limousin à Ibiza ?

  • #rosa

    Alors, c'est du hasard et des coïncidences vraiment très rigolotes.

  • #sandrine

    Est-ce que tu connaissais Ibiza déjà ?

  • #rosa

    Non. Je l'avais entendu parler. Et j'avais un frère qui habitait déjà depuis, je crois, deux ans. Donc, j'ai fait des études à Bordeaux, des études d'espagnol. Je travaillais aussi dans un restaurant. J'ai fait plein de choses. Et à un moment donné, j'avais acheté une chambre d'hôte à côté de Saint-Emilion. Et je travaillais aussi dans un restaurant. Et en fait, quand j'ai dû décider de passer mon CAPES pour devenir prof d'espagnol... J'ai eu une grosse crise de panique. Je me suis dit Capes égale Paris, 10 ans, 15 ans à Paris. Donc ça m'a fait peur et je me suis dit non, j'ai tout arrêté juste avant le Capes. Et en même temps, j'avais une amie, je travaillais dans un restaurant et mon amie m'a demandé si je voulais être manager du restaurant. Et du coup, j'ai tout abandonné pour être manager dans un restaurant. J'ai fait ça quelques années. Là,

  • #sandrine

    on est à Bordeaux ?

  • #rosa

    Oui, voilà, on est à Bordeaux. J'ai démissionné de ce restaurant et je suis partie vivre à Arcachon puisque j'ai toujours une petite attirance à la bougeotte. Oui, aussi un peu. Et mon frère vient me rendre visite à Arcachon un jour, dans ma petite maison que je devais rendre quelques mois plus tard. Et il me dit, il faut que je pense à réserver un billet de bateau pour ma voiture et moi pour Ibiza. Et en rigolant, quand il réserve le billet, il me dit Tu viens avec moi ? Et puis j'ai réfléchi, j'ai dit Oui Et voilà comment je suis partie.

  • #sandrine

    Tout simplement ?

  • #rosa

    Voilà, pour Ibiza.

  • #sandrine

    Ok, donc tu avais juste vu, tu avais quelques notions de ce que ça pouvait être Ibiza.

  • #rosa

    Oui, on m'en a parlé, bien sûr.

  • #sandrine

    Bin tu y allez , pourquoi toi d'ailleurs ? Tu pensais que tu allais faire quoi ?

  • #rosa

    Eh bien, comme j'avais vendu ma maison et que j'avais démissionné de mon travail, j'étais complètement libre et qu'il fallait que je rende ma petite maison sur Arcachon. Je me suis dit, pourquoi pas, je vais faire l'expérience d'un été, on verra bien. Donc, j'avais de l'argent, j'étais libre.

  • #sandrine

    J'étais belle, j'étais jeune.

  • #rosa

    Voilà. Je me suis dit, on y va.

  • #sandrine

    Ibiza, ouvre-moi les portes. Et alors ?

  • #rosa

    Alors, quand je suis arrivée à Ibiza, Ça a été très très dur parce que c'était au mois de mars et puis il pleuvait, on nous avait prêté un appartement un peu lugubre, donc j'ai un peu douté de ma décision. Mais en fait, au bout de quelques jours, je me suis dit, bon, il faut que je trouve un endroit pour moi. Et puis, j'ai loué un petit appartement. Et après, le soleil est arrivé. En fait, dans le bateau, chose importante, j'ai rencontré un Allemand qui était très, très, très sympa.

  • #sandrine

    Tu croyais que tu allais me dire très, très, très beau. Très, très,beau

  • #rosa

    très,

  • #sandrine

    très riche.

  • #rosa

    Bien, disons, j'étais avec mon frère. il était plus intéressée par mon frère que par moi. Et donc cet Allemand, on a bien sympathisé et on s'est revus quelques jours après. Il m'a présenté d'autres Allemands qui avaient un hôtel sur Ibiza. Et au bout de quelques jours, j'ai été déjà embauchée. Donc j'ai commencé mon aventure à Ibiza en travaillant dans un hôtel avec des Allemands. D'ailleurs l'hôtel s'appelle Cantoni, si un jour vous voulez y aller.

  • #sandrine

    Il existe encore ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    D'accord. Et par contre, parce qu'Ibiza, je ne sais pas, tu as le nord, tu as le sud, c'était où dans Ibiza ?

  • #rosa

    Alors moi, ce n'était pas très loin d'Ibiza, la cité, puisque l'île s'appelle Ibiza, mais la cité et le port, quand on arrive à Ibiza, c'est Ibiza aussi. Donc je n'étais pas très loin, j'étais à... 5 km d'Ibiza, à San José.

  • #sandrine

    Tu étais proche de la Jet Set ou de l'autre côté ? Plutôt du côté Flower Power ?

  • #rosa

    Oui, plutôt du côté de la campagne. Et comme je suis d'origine espagnole, je voulais être vraiment connectée aux Espagnols.

  • #sandrine

    C'est pour ça que tu étais avec des Allemands ?

  • #rosa

    Oui, pour le travail.

  • #sandrine

    Bon, donc tu es à Ibiza, tu bosses donc plusieurs années dans cet hôtel, tu es manager.

  • #rosa

    Pas plusieurs années, plusieurs étés, deux ou trois étés, oui, il me semble, oui.

  • #sandrine

    Est-ce que ça veut dire qu'entre-temps tu reviens en France ?

  • #rosa

    Non, je suis partie à Ibiza, Bali, pardon, entre-temps.

  • #sandrine

    Ça va être compliqué cette rosa. Allez, vas-y, on t'écoute.

  • #rosa

    Donc j'ai fait un premier été, puisque à Ibiza ça marche surtout par saison. Et en fait, mon frère, tous les ans, il partait en Thaïlande pour se perfectionner au niveau de ses massages. Il est masseur à Ibiza. Et moi, pendant la saison, mes patrons m'ont proposé... Donc au départ, je commençais par faire les chambres, j'ai fait les petits déjeuners, puis j'ai fini par faire des massages. À la fin de l'été, mon frère me dit, je vais en Thaïlande, est-ce que tu veux venir avec moi pour peut-être faire une formation de masseuse ? Et donc j'ai dit ok et on est parti.

  • #sandrine

    Tu dis toujours ok à ton frère ?

  • #rosa

    Oui, voilà. Quand ça m'intéresse, oui. C'était des jolis projets quand même. Et donc en octobre, je suis partie en Thaïlande pour faire une formation de massage. Je suis restée quelques temps avec mon frère. Et après, j'ai décidé d'aller à Bali pour faire une formation de massage baliné.

  • #sandrine

    Voilà. Il faut te suivre.

  • #rosa

    Même moi, je m'embrouille.

  • #sandrine

    Donc, si j'ai bien compris, tu alternes Ibiza, Bali. Et là, tu es dans l'univers de l'hôtel, du bien-être, tu manages, tu masses.

  • #rosa

    Oui. Je cuisine, je fais plein de choses.

  • #sandrine

    Tu as un couteau suisse. Qu'est-ce que tu préférais ?

  • #rosa

    Tout, en fait. Au départ, c'est vrai que... Au départ, je faisais plein de choses. J'étais là, mais je ne peux pas me fixer. C'est vrai que la plupart des gens, soit ils sont ingénieurs, soit ils sont maçons, soit ils sont coiffeurs. Ça s'arrête là. Et moi, en permanence, j'ai toujours envie de faire d'autres choses. Et à l'époque, ça me posait presque des problèmes. Je me disais, est-ce que je vais trouver ma voie ? Et en fait, non, c'est juste la vie. Et je suis attirée par plein de choses. Et maintenant, j'assume. Donc, je fais... tout ce que j'ai envie de faire.

  • #sandrine

    Là, t'as quel âge à ce moment-là ? T'as 35 ans, alors ?

  • #rosa

    Oui, juste avant mes 40 ans.

  • #sandrine

    Donc là, tu te formes à Bali pour les massages... Les messages, non, les massages. Les massages, comment t'as dit ?

  • #rosa

    Baliné.

  • #sandrine

    Baliné. Et tu y restes ?

  • #rosa

    Non, la première année, j'y passe six mois. Je reviens, je refais une saison à Ibiza. Je repars à Bali pour six mois encore. Je reviens et la troisième fois que je repars à Bali...

  • #sandrine

    Je ne repars pas ?

  • #rosa

    Je ne repars plus sans le faire exprès encore une fois. En fait, je découvre une petite île, Guilière, qui est juste à côté de moi, juste à côté de Bali. à quelques heures de bateau de Bali. Et je tombe complètement amoureuse de cette île. Il n'y a pratiquement pas d'électricité, il n'y a pas de voiture. Elle est toute petite. On fait le tour en 40 minutes à pied, à peu près.

  • #sandrine

    D'accord. Il y a des gens ?

  • #rosa

    Il y a des gens, oui. Il y a quelques petits hôtels, mais très indonésiens. Donc, j'aime cette...

  • #sandrine

    Ça ressemble à quoi, un hôtel indonésien ?

  • #rosa

    C'est des petites cabanes en bambou. Elles sont assez près de la mer, bien sûr, puisque l'île est toute petite. Et en fait, moi je ne voulais pas vivre dans un hôtel, je cherchais une petite maison et finalement on m'a proposé un hôtel qui était abandonné. Il y avait juste cinq chambres, il y avait tout à refaire et on m'a proposé une location et j'ai dit oui. Six mois en Indonésie, six mois à Ibiza. Mais quand je me suis embarquée dans les travaux, dans la location, j'ai bien vu que ce n'était pas possible d'abandonner l'hôtel six mois. Ce n'était pas viable.

  • #sandrine

    Donc là, tu devais te lancer à fond dans ce projet.

  • #rosa

    Donc, j'ai déchiré mon billet qui était un billet de retour au 1er avril. Ce n'était pas une farce. J'ai dit à tout le monde que je ne rentrais pas. Et me voilà partie pour quelques années. à Bali.

  • #sandrine

    Combien de temps ?

  • #rosa

    Avec des va-et-vient une dizaine d'années.

  • #sandrine

    Ah ouais. 10 ans à Bali, ça fait quoi de vivre à Bali ?

  • #rosa

    C'est un paradis et un enfer.

  • #sandrine

    Ok.

  • #rosa

    Voilà, c'est plein de contradictions. Le plus dur, c'est le travail. Donc voilà, c'est le paradis pour plein de choses et l'enfer pour d'autres.

  • #sandrine

    Quand tu dis travail, l'exploitation ?

  • #rosa

    Travailler, comprendre les coutumes, comprendre comment ils fonctionnent. On est tellement différents. Et il faut quand même déjà quelques années pour comprendre comment ça fonctionne.

  • #sandrine

    D'accord. Mais alors... Pourquoi tu y es restée dix ans finalement ? Qu'est-ce qui t'a motivée ? Qu'est-ce qui t'a animée à rester dix ans là-bas ?

  • #rosa

    Déjà, les balinés sont adorables, ils sont gentils. Ils ont un côté enfantin, simple et généreux. À l'époque, c'était encore très sauvage. On pouvait trouver plein d'endroits merveilleux ou... En fait, on perdait la notion du temps.

  • #sandrine

    D'ailleurs, j'ai une très bonne transition, Rosa, parce que j'allais te demander, là, on est dans quelle période ? Quelle année à peu près ?

  • #rosa

    Dans les 2008-2010 à peu près. Ok. Donc il y a 16 ans, 15, 16 ans.

  • #sandrine

    D'accord.

  • #rosa

    Bien sûr, il y avait du tourisme, mais beaucoup, beaucoup moins.

  • #sandrine

    Donc c'est ça qui t'a fait rester, le côté peut-être... Alors les gens, le côté sauvage encore de l'île, pas de touristes. Tu arrives à tes fins, tu ouvres cet hôtel. Donc là c'est pareil, tu es toujours couteau suisse ?

  • #rosa

    Ben oui, c'est moi qui montre aux indonésiens comment travailler Puisque évidemment ils habitent dans des cahutes Moi je voulais faire des salles de bain, je voulais faire une cuisine Je voulais des choses entre très traditionnelles Mais quand même avec un petit peu de confort

  • #sandrine

    Modernité entre guillemets Oui,

  • #rosa

    voilà

  • #sandrine

    D'accord, on va lâcher le morceau Mais est-ce que le yoga rentre dans ta vie à ce moment-là ?

  • #rosa

    Oui. Jusqu'à présent, j'avais fait un petit peu de yoga, droite à gauche. Ça m'intéressait, je le faisais, je ne le faisais pas. C'était moins connu qu'aujourd'hui, bien sûr. Et sur cette île, au centre de l'île, il y a un centre de yoga qui est tenu par des Australiens. Et il y a beaucoup, beaucoup de profs de yoga du monde entier qui ont envie, bien sûr, de donner quelques cours dans cet endroit parce que c'est juste paradisiaque.

  • #sandrine

    Paradisiaque comme ici ?

  • #rosa

    Différent, mais oui.

  • #sandrine

    OK.

  • #rosa

    Et donc j'ai commencé à aller à un cours de yoga, un second, et je me suis prise au jeu et j'y allais deux fois par jour. Il y avait des sessions le matin et le soir. Et à chaque fois que je ressortais d'un cours de yoga, j'avais l'impression que je pesais 2 kilos, que j'étais... qu'il me poussait des ailes, que je retrouvais mes 14 ans, quoi. Donc, ça a été une vraie, vraie, vraie révélation.

  • #sandrine

    Comment tu chemines sur le fait d'un jour en faire ton métier ?

  • #rosa

    Alors, petit à petit, j'essayais bien d'y aller matin et soir. Ça me causait quand même un petit peu de problèmes techniques par rapport à l'hôtel. Mais je me débrouillais, et puis finalement, j'y suis allée pendant quelques mois matin et soir. Et puis parfois, quand je ne pouvais pas y aller, du coup je me suis dit, je vais le faire dans mon hôtel toute seule. De fil en aiguille, des personnes qui venaient dormir dans mon hôtel ont voulu se joindre à moi pour pratiquer. Donc j'ai donné des cours, c'était plus ou moins bénévolement parce que je n'étais pas prof à l'époque. J'ai vraiment découvert une vraie passion pour le yoga. Et en plus, évidemment que l'île attirait beaucoup de yogis, donc j'ai fait pas mal de rencontres. On m'a parlé de l'Inde, des formations, de Rishikesh, de Ubud. Et tout doucement, je me suis dirigée vers le yoga et je suis partie faire des formations à Ubud. Ubud, c'est un village... Voilà, c'est dans l'île de Bali. C'est très, très, très... À l'époque, c'était vraiment, vraiment connu pour le yoga. Il y a un... un très grand centre aussi. Je ne me rappelle plus le nom, ça me reviendra. Et donc, petit à petit, je me suis dit, je vais revendre mon hôtel et je vais peut-être m'installer à Ubud pour ouvrir un centre de yoga et de bien-être, de massage.

  • #sandrine

    D'accord. Tu as donné deux noms, là. Je n'ai pas retenu. Rashi ?

  • #rosa

    Rishikesh. Oui. C'est en Inde. Et ? Ubud.

  • #sandrine

    C'est des lieux.

  • #rosa

    Voilà, ces deux lieux qui sont quand même cultes pour le yoga. Rishikesh, c'est là où sont allés les Beatles dans les années je ne sais pas combien. Et à cause ou grâce aux Beatles, cet endroit a été mondialement connu. Et maintenant, il y a plein de centres de formation de yoga à Rishikesh.

  • #sandrine

    D'accord. Tu pars en Inde te former ?

  • #rosa

    Non pas encore Là je décide d'aller Sur Ubud Pour chercher un lieu pour justement créer un centre de yoga Et

  • #sandrine

    Comme je La vie de Rosa est incroyable

  • #rosa

    Comme je veux ouvrir un centre de yoga A Ubud En fait en Indonésie on n'a pas le droit de travailler réellement On a le droit de diriger un hôtel Mais pas de travailler Donc, il fallait que j'embauche, que j'ai des partenaires, des professeurs de yoga indonésiens, ou que j'embauche des professeurs indonésiens de yoga. Mais pour embaucher quelqu'un et être sûr de ses performances,

  • #sandrine

    de ses compétences.

  • #rosa

    je me suis dit, il faut que j'aille me former comme prof de yoga, comme ça je saurai de quoi je parle.

  • #sandrine

    C'est intelligent ça Rosa.

  • #rosa

    Et en plus, c'est vrai que pour mon corps et ma pratique, c'était bien aussi.

  • #sandrine

    Donc là,

  • #rosa

    c'est là où je commence à murir l'idée d'aller en Inde. Donc je lâche mon hôtel, je le revends. Et je pars habiter à Ubud, je loue une petite maisonnette à côté de la Monkey Forest. Donc l'endroit me plaisait. Justement, dans la maisonnette où je loue, il y en a cinq ou six. Il y a un grand terrain. Je me dis, pourquoi pas racheter ce terrain et créer mon centre de yoga dans cet endroit qui était vraiment super.

  • #sandrine

    Je tiens à préciser un truc, tu fais tout ça toute seule ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    C'est incroyable.

  • #rosa

    Je cherche toujours des partenaires, mais... Je n'arrive jamais à voir... Il y a toujours un X, ce n'est pas le moment. Je rencontre des personnes superbes, mais soit elles sont déjà lancées dans un autre projet, ou ce n'est pas le moment, ou il y a toujours quelque chose qui fait que je me retrouve toujours seule à faire les projets. Mais je crois que c'est... c'est mon karma.

  • #sandrine

    Très bien, voilà. Alors vas-y, tu peux reprendre.

  • #rosa

    Je décide donc de m'installer à Auboud. J'adore ma vie à Auboud. Il y a plein, plein, plein d'endroits pour pratiquer le yoga. Il y a des endroits paradisiaques pour manger aussi. C'est là que je découvre le véganisme et aussi beaucoup de cuisine crue qui m'intéresse aussi. La permaculture, je fais un petit stage de permaculture, ce qui m'amène aussi à d'autres projets. Après, je décide donc d'aller en Inde.

  • #sandrine

    Pour te former ?

  • #rosa

    Pour me former. Et en même temps, j'habite à Ubud, mais je loue une villa à Seminyak. En fait, Seminyak, c'est là où vont... Quand on arrive à Bali, c'est là où tous les touristes pratiquement habitent.

  • #sandrine

    Très bien. Mais pourquoi tu loues une maison là alors que tu as déjà ton hôtel ?

  • #rosa

    Mais j'ai... Je louais, mais je louais professionnellement. Je ne louais pas pour moi, je louais en tant que...

  • #sandrine

    Professionnelle.

  • #rosa

    Professionnelle, voilà. Donc, ma villa, j'avais parfois des vacanciers qui y étaient. Et quand elle était vide, j'allais passer quelques jours à Semignac pour voir des amis, pour me changer. Et donc, je prenais toujours des cours tous les jours, partout où j'étais. et je décide de prendre... Le seul centre qui était ouvert l'après-midi quand j'étais libre, c'était un centre de yoga Ashtanga, que je n'ai aucune affinité avec ce style de yoga. Je le trouve un petit peu dur et...

  • #sandrine

    Un peu raide.

  • #rosa

    Oui, voilà. Un peu strict pour l'époque. Oui. Mais j'y vais quand même. Je me dis, bon, ce n'est pas grave, il faut que je fasse un peu de tout. Et quand j'arrive dans ce centre, je rencontre une fille. Et cette fille, au départ, elle commence à me parler. Moi, je n'ai pas trop envie de parler. Puis finalement, je l'écoute. On fait le cours ensemble. Et à la fin, je l'entends discuter. Elle demande à la responsable du centre de yoga si chercher quelqu'un parce qu'elle voulait donner des cours. Elle est indienne, elle voulait donner des cours de yoga. Et j'entends ça. Et je la regarde. Et puis, je lui dis, écoute, moi, je cherche des cours privés, si ça t'intéresse. Et du coup, on est partis sur une aventure. Elle m'a donné des cours privés.

  • #sandrine

    Est-ce que c'est elle le coup de cœur amical ?

  • #rosa

    Voilà, voilà. Elle s'appelle Anou. Elle venait pour la première fois à Bali, elle habite en Inde, c'était la première fois qu'elle quittait son pays, donc elle était un petit peu innocente et tout, et du coup on a carrément, rapidement on a vécu ensemble, donc elle me donnait des cours matin, midi et soir, j'étais immergée dans le yoga 24h sur 24, pendant quelques mois. Et après je décide donc de partir à Rishikesh en Inde pour me former, elle me donne quelques cours, quelques infos.

  • #sandrine

    C'est elle qui va te conseiller sur la bonne formation, le bon lieu.

  • #rosa

    Elle avait déjà travaillé à

  • #sandrine

    Richicèche. Elle n'est pas arrivée par hasard sur ton chemin ?

  • #rosa

    Ah non. Et donc, je prends mon billet, on reste ensemble, elle me forme à fond. Alors évidemment, je veux me former plus que de raison. Et finalement, je pars en Inde. Faire ma formation, et elle m'a rejoint en Inde aussi. Par le fait des hasards, elle a trouvé un travail à Rishikesh, et moi je faisais ma formation à Rishikesh. Donc j'ai fait une formation d'un mois que je n'ai pas du tout aimé. Les 200 heures pour moi c'était une usine afrique. On était nombreux, on était 70 personnes. Par rapport à mon niveau, je n'ai rien appris. Donc frustrée, je me suis dit bon, je vais faire les 500 heures. En fait au yoga...

  • #sandrine

    Tu peux faire 200, tu peux faire un step supplémentaire.

  • #rosa

    200 c'est pour donner des cours et 300 heures de plus, donc 500 heures de plus. Si après au bout de quelques années de pratique, tu peux devenir formateur en prof de yoga.

  • #sandrine

    Ah oui, d'accord.

  • #rosa

    Moi, ce n'était pas le but. C'était surtout pour apprendre plus. Puisque les 300 heures, il y avait beaucoup moins de monde. C'était beaucoup plus cher. Il fallait rester plus longtemps. Donc, on est passé de 70 à 10 personnes. Donc là, les 300 heures, c'était super.

  • #sandrine

    Suite à la formation, tu reviens dans ton hôtel ?

  • #rosa

    Oui, après quelques mois. Je reviens dans mon projet. Mais entre-temps, l'Indonésie, tout est permis. Et juste à côté de l'endroit où je veux vraiment créer le centre, il y a un restaurant qui était déjà ouvert et qui a commencé à faire venir des groupes le soir,

  • #sandrine

    la nuit. L'environnement n'était pas propice à tout.

  • #rosa

    Voilà. Et comme rien n'est fermé, je me suis dit, ça va tomber à l'eau. Et évidemment, je te passe les détails, j'ai essayé de chercher pas mal d'endroits, mais il y a toujours... on n'est jamais sûr de rien. Et je me disais, bon, ben...

  • #sandrine

    C'est risqué.

  • #rosa

    Voilà, c'est risqué, je ne suis pas sûre. J'ai cherché bien sûr des partenaires, voir comment on pouvait faire, et au bout de quelques mois, j'ai dit, bon, c'est plus pour moi. Donc,

  • #sandrine

    c'est comme ça que tu reviens sur ton territoire de naissance ?

  • #rosa

    Ben, disons qu'entre... oui, j'étais dans ma petite maison à Auboud, et... et un jour je vois une annonce j'étais sur Facebook pour une formation de l'hypnose et en fait je faisais de l'hypnose et des méditations guidées avec Olivier Loquer un centre qui fait des formations sur Paris et je l'écoutais depuis des années et je regarde sa formation c'était 5000 euros je trouvais ça horriblement cher j'ai dit bon c'est pas possible en plus il faut que je sois à Paris et finalement à ce moment là Au moment où j'éteins l'ordinateur, je vois une petite fenêtre et ils cherchent traducteur français-espagnol pour un bouquin sur l'hypnose ou la thérapie. Et moi, comme j'avais une formation d'espagnol, j'ai postulé. Je suis partie à Paris faire ma formation en été.

  • #sandrine

    Attends, là, tu peux nous en chronologie, on est quand là ? On est en quelle année ?

  • #rosa

    On est en... 2015 à peu près. Et donc, en venant sur Paris, je me suis dit, peut-être que je reviendrai en France.

  • #sandrine

    Quand tu es passée de ces endroits paradisiaques à Paris ?

  • #rosa

    Oui, mais que pour un mois, que pour la formation. Et puis, on m'avait prêté un super appartement, etc. Donc, j'ai fait la formation. Je suis venue voir ma famille à la campagne. Et comme j'avais fait aussi une formation de permaculture, je me disais, pourquoi je ne rentrerais pas en France ? J'aime bien les plantes médicinales, le jardin, la campagne. Et j'ai vu aussi un reportage déraciné des ailes sur Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #sandrine

    Le fameux reportage de Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #rosa

    Et je me suis dit, mais je connais cet endroit. Et en fait, j'ai un frère qui habite. Je l'ai appelé, je lui ai dit, écoute, cherche-moi un terrain. Si tu me trouves un terrain, je reviens habiter dans les coins. Donc, il ne m'a pas cru, il ne m'a pas cherché de terrain.

  • #sandrine

    Cette dimension écologique, elle se construit aussi au fil des années quand tu étais là-bas ? Oui. Est-ce que tu l'avais déjà en partant d'ici ? Alors,

  • #rosa

    certainement que je l'avais, mais je ne me rendais pas compte, puisque avec mes parents, ma mère a toujours fait... pas un très grand, mais toujours un petit jardin avec des animaux, toujours habiter plus ou moins la campagne. Et puis, je traînais toujours à la campagne. Donc, c'était vraiment...

  • #sandrine

    Ça fait partie du mode de vie de la campagne, finalement.

  • #rosa

    Voilà, c'est quand on te l'enlève que tu te rends compte qu'il te manque et que tu deviens écologique. Mais c'est vrai qu'avec la formation que j'ai faite en Indonésie sur la permaculture... Quand je suis revenue ici, je me suis rendue compte que c'était important de commencer à s'y intéresser et que je me souviendrai toujours la phrase qu'a dit le formateur, l'eau c'est de l'or. C'est comme ça que je me suis dit dans ma vie, si je veux être, pas heureuse, mais si je veux souffrir le moins possible, il faut que je me reconnecte à la nature, que j'ai un jardin, que j'ai l'eau, que je sois le plus autonome possible. Voilà.

  • #sandrine

    Est-ce que tu sentais aussi que c'était le moment de repasser en France ? Oui. Est-ce qu'elle te manquait la France ?

  • #rosa

    Pas vraiment, c'est pas ça.

  • #sandrine

    C'est quoi alors ?

  • #rosa

    En fait, même s'il y a pas mal de choses qui sont compliquées en France, c'est nos codes, on les connaît. Et le problème, quand on habite à l'étranger, surtout dans des pays comme Bali, comme l'Indonésie, c'est que c'est très très dur d'avoir des papiers. Il faut sortir tous les six mois du territoire. On ne peut pas travailler. Même les locations, on n'est jamais dans la légalité, en fait, à 100%. Et ça, c'est...

  • #sandrine

    Est-ce que tu crois que ce n'est pas la même chose pour ceux qui arrivent ici sur le territoire ? C'est long aussi pour eux d'avoir les papiers, etc.

  • #rosa

    Bien sûr, bien sûr.

  • #sandrine

    Oui,

  • #rosa

    oui, c'est exact. Oui, même, c'est peut-être certainement plus compliqué en France pour un étranger. Mais moi, c'était plus simple en France parce que je suis française, tout simplement. Et que ce n'est pas forcément plus simple, mais c'est qu'on connaît les codes et qu'on...

  • #sandrine

    Ta culture.

  • #rosa

    Voilà, c'est ma culture et... Et en Indonésie aussi, ça peut être compliqué. Voilà, c'est différent.

  • #sandrine

    Tu reviens, tu t'installes où ? Est-ce que c'est ici le premier projet ?

  • #rosa

    Oui, mais je m'installe chez mon frère à Saint-Pierre-de-Frugy. Et je commence à chercher des terrains. et à me reconnecter un petit peu avec l'hiver parce que je n'avais pas connu d'hiver depuis pas mal d'années. Mais j'ai aimé en fait.

  • #sandrine

    Les changements de saison ,

  • #rosa

    Voilà, c'est vrai que quand on est tout le temps, tout le temps, tout le temps à Bali... on a tout le temps chaud. Donc de rentrer, d'avoir un peu froid, de ne plus sentir l'humidité, ça fait du bien aussi. J'ai bien aimé le premier hiver passer ici. En plus, je n'avais pas d'obligation professionnelle. Donc j'allais dehors que quand ça me chantait.

  • #sandrine

    Le reste du temps, tu passais ton temps au coin du feu.

  • #rosa

    Oui, oui, oui. Et à chercher donc ce fameux terrain que j'ai trouvé au bout de quelques mois.

  • #sandrine

    Donc là, on arrive finalement à ton projet, celui qui est ici.

  • #rosa

    Alors oui, ça c'est ma grosse récompense et ma grosse surprise, puisqu'en fait, quand je suis arrivée dans ce projet, je pensais me lancer dans peut-être commercialiser des plantes médicinales, des tisanes. J'étais plutôt branchée par ma culture. Je ne pensais pas... venir à la campagne pour le yoga. Je pense que si mon projet avait été dans le yoga, je me serais rapprochée d'une grande ville.

  • #sandrine

    Ah ouais ?

  • #rosa

    Que jamais j'aurais pensé que ça puisse intéresser le yoga. Là, on est quand même...

  • #sandrine

    Ça veut dire que le yoga et la campagne, c'est pas conciliable ?

  • #rosa

    C'est pas ça. C'est que j'y pensais pas. Moi, le yoga, mon projet, il était en Indonésie. Et après, le yoga, ça restait une affaire personnelle. Une partie de moi qui me quittera jamais, c'est sûr. Mais je pensais pas du tout pratiquer le yoga ici. Donc, j'ai commencé à faire mon jardin toute seule. D'ailleurs, les voisins rigolaient un petit peu quand même. Et puis petit à petit, j'ai investi mon terrain. Et un jour, j'avais un petit mobilium que j'avais loué en attendant de construire ma maison. Et un jour, j'ai...

  • #sandrine

    T'étais en train de faire chien tête en bas sur la terrasse.

  • #rosa

    Voilà, presque. On vient frapper à ma porte et c'est une jeune fille qui s'appelle Élodie, qui habite à Saint-Prier-les-Fougères, et qui me dit, oui, on m'a dit que t'étais prof de yoga, est-ce que ça te dirait de donner des cours ?

  • #sandrine

    Ah d'accord, on est venu te chercher.

  • #rosa

    Voilà ! Et j'étais là... Puisque je ne pensais pas... donner des cours dans les mairies ou des choses comme ça. Ça ne se faisait pratiquement pas à l'époque. Et j'ai dit, écoute, pourquoi pas ? Et puis j'ai commencé dans une petite mairie que le maire m'a proposée gratuitement, très gentiment. Une petite salle ? Voilà, dans une petite salle. Et ça a commencé comme ça. Et au départ, il n'y avait que des femmes. Mais voilà, je suis tellement allée loin dans les traditions du yoga que ça ne me nourrissait pas.

  • #sandrine

    C'était peut-être un peu réducteur. C'est pour ça que je voudrais que tu nous donnes la définition de ce que c'est que le yoga. Parce que je pense que ce n'est pas qu'une pratique sportive, c'est dont t'écoutes.

  • #rosa

    Comme je l'ai appris, le yoga, c'est une philosophie de vie. Et voilà, ça t'habite. 24 heures sur 24. Comment dire ? En fait, le yoga, ce n'est pas que le physique et les postures. J'allais même dire que les asanas, normalement, c'est les postures. C'est au bout de quelques années, quand on a vraiment pratiqué le yoga, c'est 5%. On ne fait pratiquement plus de posture. La posture, c'est quoi ? Le yoga, c'est retrouver en fait sa vraie nature. C'est-à-dire qu'au début, quand on commence le yoga, on a mal au dos, on ne peut pas rester assis en tailleur, on ne peut pas s'asseoir sur les chevilles. Mais pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu notre vraie nature. Si on était connecté à la nature comme il y a quelques siècles, on n'aurait pas ce problème. Donc le yoga c'est beaucoup de méditation.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi d'être connecté à la nature Rosa ?

  • #rosa

    Alors connecté à la nature, c'est-à-dire que si on habite en ville, qu'est-ce qu'on fait ? On se lève d'une chaise, on va dans un lit, dans un canapé, dans sa voiture, on va dans sa cuisine, on est debout. En fait on fait... On fait toujours les mêmes mouvements et on perd beaucoup de mobilité qu'on aurait quand on est à la campagne et qu'on a un jardin. Par exemple, on va aller cueillir les cerises, on étire les bras vers le ciel, on fait des torsions, des choses qu'on retrouve dans le yoga quand on reprend des cours, que normalement on a dans notre vraie nature, qu'on est des cueilleurs au départ. Donc voilà, on perd un petit peu notre mobilité. Et le yoga ? Quand on commence et qu'on fait des asanas, c'est pour retrouver cette mobilité, cette stabilité du corps et de l'esprit et pour après partir en... En méditation, le yoga, c'est 80% de méditation au départ. C'est se nettoyer l'âme, quelque part.

  • #sandrine

    Et quand tu dis philosophie de vie, qu'est-ce que ça peut impliquer d'autres dans toi, dans ton quotidien ? Est-ce que tu peux donner des exemples plus concrets ?

  • #rosa

    En fait, quand je parlais avec mon amie et prof de yoga, Anou, les premières phrases, je pense qu'elle ait pu me dire, c'est tu es ce que tu manges

  • #sandrine

    Oui.

  • #rosa

    Donc voilà, ça en dit long. Évidemment, si tu veux être en forme physiquement et mentalement, il faut donner le bon carburant à ton corps. Ça implique l'alimentation, le sommeil, tes relations à l'autre, le respect, encore une fois, à la nature. Voilà, ça englobe toute une vie. Je pense que si on veut vraiment... appliquer le yoga, c'est toute la journée qu'on a en nous. Est-ce que c'est clair ?

  • #sandrine

    Non, si. Elle me regarde avec un oeil je ne vais pas dire lubrique, mais... Non. Si, si, si, c'est clair.

  • #rosa

    Ça peut se comprendre ce qu'est devenu le yoga en Europe parce qu'au départ, quand les... les premiers gourous swamis sont allés aux Etats-Unis ça a commencé aux Etats-Unis ils ont voulu...

  • #sandrine

    On est en quelle année là ? Dans les années 60 ? 70 ?

  • #rosa

    Ouais même avant avant ? Ouais peut-être aux Etats-Unis ça fait quand même un petit moment Oui Et qu'est-ce qui s'est passé ? Les profs, du moins les gourous, sont arrivés aux Etats-Unis et se sont rendus compte, au départ, le yoga c'est de la méditation, on est assis et on se pose. Ils se sont rendus compte que les personnes ne pouvaient pas rester, qu'elles souffraient, donc...

  • #sandrine

    Il fallait détourner un peu la pratique.

  • #rosa

    Voilà, il a fallu plus...

  • #sandrine

    La rendre accessible.

  • #rosa

    Voilà, et donc pour qu'ils puissent rester assis et pouvoir profiter des bienfaits de la méditation, ils se sont mis à développer les asanas. Et évidemment, ça...

  • #sandrine

    Ça a un peu changé, modifié ?

  • #rosa

    Voilà, ça a modifié. Puis le yoga, au niveau des asanas, si on le fait quand même à un bon niveau, on se sent fort, on se sent surhumain et ça travaille un petit peu sur l'ego aussi. Donc, c'est ce qui a développé aussi des... des studios plus sur le physique que sur le mental. Comme je dis toujours, un yoga mal fait est un yoga qui fait mal. Et ce n'est pas le... Ce n'est pas toi qui t'adaptes au yoga, mais le yoga qui s'adapte à toi.

  • #sandrine

    C'est vrai. Voilà. Tous les mardis soirs. On me ruine. Est-ce que c'est bon pour toi sur la définition du yoga et cette philosophie de vie ou tu as envie de rajouter quelque chose ?

  • #rosa

    On pourrait en parler. Oui.

  • #sandrine

    On pourrait faire un podcast uniquement sur le yoga.

  • #rosa

    Mais juste, voilà, si je dois donner un message à quelqu'un qui veut commencer le yoga, quand il arrive à un cours, qu'il essaye de voir si... Voilà, le prof ne doit jamais pousser et doit toujours être bienveillant avec l'élève et corriger. S'il n'y a pas ces trois éléments, ça peut être dangereux.

  • #sandrine

    Et demain, tu veux développer cette activité ?

  • #rosa

    Oui, je vais...

  • #sandrine

    Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu as comme nouveau projet, Rosa ?

  • #rosa

    Alors, ce n'est pas le nouveau, c'est la continuité, puisque j'ai commencé par donner des cours de yoga. Et ça a bien, bien marché, de plus en plus. Oui, tout à l'heure...

  • #sandrine

    Oui, parce qu'il y a cette nana qui est venue te chercher, t'es allée donner des cours de yoga dans les communes. Et après, comment tu transites ici ?

  • #rosa

    Alors, quand je faisais les cours de yoga dans les salles, il fallait que je me déplace, que j'aille chercher les clés, pas les clés. Et puis c'était des endroits impersonnels par rapport au yoga. Pour le yoga... En fait, quand on arrive chez moi maintenant, si on a un studio de yoga vraiment spécifique, les personnes, et je pense que tu me valideras, quand on rentre dans la salle, on sent l'encens, on voit l'endroit, les tapis, c'est une salle que pour le yoga. Et donc c'est un ancrage pour vous. Dès que vous rentrez, tac, vous mettez en mode, je viens pour me faire du bien, me reposer. Une petite parenthèse dans sa vie. parfois plus ou moins dingue. D'ailleurs,

  • #sandrine

    je baille à chaque fois que je viens chez toi.

  • #rosa

    C'est vrai que je baille,

  • #sandrine

    je baille, je lâche tout.

  • #rosa

    Et c'est pour ça qu'en fait, au départ, je devais faire une petite maison et vivre peut-être d'agriculture. Et puis finalement, comme le yoga a beaucoup plu et que ça me plaît beaucoup d'enseigner, ce que je ne pensais pas en fait au départ. Donc j'ai décidé de créer un lieu de vie pour le yoga. Tout doucement, on va commencer à faire des retraites. J'en ai déjà fait quelques-unes.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi, retraite ?

  • #rosa

    Des retraites, c'est comme son nom l'indique, se retirer un petit peu de sa vie. et venir quelques jours ou quelques heures ou quelques semaines dans mon lieu pour se donner du temps pour soi, pour réfléchir.

  • #sandrine

    Se remettre en forme ?

  • #rosa

    Voilà, se remettre en forme ou changer peut-être son alimentation ou apprendre des choses de bien-être, la méditation, faire des massages. Un lieu de vie, quoi.

  • #sandrine

    Ça veut dire que... Dans ces retraites, il n'y a pas qu'une pratique de yoga, ça veut dire que ça va plus loin, c'est-à-dire qu'effectivement tu peux te faire masser. Mais tu as parlé de cuisine, ça veut dire quoi ?

  • #rosa

    Alors bien sûr, puisque si on veut être en forme, bien sûr l'alimentation est importante. Donc moi j'ai pris le parti de faire mon jardin pour manger mes propres légumes. J'espère un jour être autonome, je le suis de plus en plus. Quasiment non ? Quasiment, parce que... Ici, on arrive à trouver des bons produits, c'est sûr. Mais moi, j'aime l'idée de quand je veux une carotte, je vais la chercher dans mon jardin et un quart d'heure après, elle est dans mon assiette. Et mieux on nourrit son corps et mieux on est dans son corps et dans son esprit.

  • #sandrine

    Tu manges cru, Rosa ?

  • #rosa

    Pas 100%, mais j'essaye d'être entre l'hiver, je suis à 50% et l'été, je peux être à 90% cru. Ça a plein d'avantages parce que déjà, les vitamines, il y en a beaucoup plus, on gagne du temps. et ça nous... Même pour mâcher, quand on mâche cru, on mâche plus, on prend plus conscience et on mange beaucoup moins.

  • #sandrine

    Parce que la mastication... Voilà,

  • #rosa

    la mastication et si on mange des légumes crus, crois-moi qu'on ne peut pas en manger 2 kilos. Le cru, pour moi, il est très important.

  • #sandrine

    Pour toi, il est bon. Si on reprend sur la retraite yoga, ça veut dire que tu vas... Enfin, tu as déjà commencé à le faire. Accueillir des hommes, des femmes, ici, sur le lieu.

  • #rosa

    Oui, puis je ne veux pas partir sur des retraites comme tout le monde.

  • #sandrine

    C'est quoi des retraites comme tout le monde ?

  • #rosa

    Alors, c'est qu'on part sur 3 jours, 5 jours, 7 jours, 10 jours. C'est un prix souvent assez conséquent. Et c'est un emploi du temps pour tout le monde et la même chose. Moi, j'aimerais bien faire, je dis toujours, faire un petit... à la carte, c'est-à-dire que si toi tu as envie de venir que deux jours, tu viens que deux jours. Si tu veux faire du yoga le matin, tu fais du yoga le matin. Si tu veux un massage, tu prends un massage. Si tu ne veux pas faire de yoga et te reposer dans le jardin, tu te reposes dans le jardin. Si tu ne veux pas parler, tu ne parles pas. Si tu veux manger cru, tu manges cru. Un peu à la carte, quoi. Puisqu'on en est... Je pense qu'on est... pas tous au même niveau et le fait d'être plus à l'écoute de la personne et de faire quelque chose à la carte, c'est plus adapté.

  • #sandrine

    Plus personnalisé et moins colonie de vacances, en fait, c'est la même chose en même temps.

  • #rosa

    Et en même temps, c'est ce que moi j'aurais recherché quand j'ai fait des retraites ou j'ai fait des stages. Voilà, qu'il y ait 15 personnes qui fassent la même chose au même moment et... Je ne sais pas. Je trouve que quelque chose à la carte, c'est bien. Puis en plus, ça dépend aussi des budgets. Parce que c'est vrai que tout le monde ne peut pas mettre 1500 ou 2000 euros sur une retraite de 7 jours. Donc, si c'est quelques jours avec moins d'activité, ce sera moins cher et ça peut être accessible à plus de personnes.

  • #sandrine

    Tiens, c'est bien là ce que tu dis, parce qu'effectivement, il y a aussi cette notion de yoga un peu, alors je ne vais pas dire comme l'équitation ou le tennis ou le golf, mais il y a un tout petit peu quand même une connotation de certains... Comment dirais-je ?

  • #rosa

    De luxe,

  • #sandrine

    de budget, de sport un peu élitiste ou instagramable. Toi, tu ne l'envisages pas de cette manière, on est bien d'accord ?

  • #rosa

    Pas du tout.

  • #sandrine

    Tu peux me parler un peu de ça ?

  • #rosa

    Eh bien, disons que oui, moi je ne veux pas faire... Sinon, je me serais peut-être lancée dans des retraites à Ibiza avec mon frère, dans un endroit paradisiaque à 3 000 euros les 10 jours, et c'est très bien en bord de mer, dans une super villa. Moi, j'ai envie de... Justement, ici, j'essaye de retourner à une vie beaucoup plus simple. D'ailleurs, je vais te parler de la décroissance joyeuse et heureuse.

  • #sandrine

    Eh bien, tu vas le faire juste après, si tu veux.

  • #rosa

    Donc, ça fait aussi partie du yoga, le détachement, d'essayer de prendre de la distance avec plein de choses et de moins consommer. Parce que déjà, c'est moins compliqué. Si on habite à la campagne et qu'on consomme moins, on est moins frustré. Parfois, on dit qu'on a des... qu'on est loin de tout quand on est à la campagne, mais finalement, moi, ça m'a beaucoup aidée à me séparer de plein de choses superficielles, comme aller chez le coiffeur très régulièrement, chez la pédicure, m'acheter des vêtements. Dès qu'une saison change, on veut acheter plein de vêtements, plein de choses, plein de consommation. Et comme je suis loin de tout, j'ai beaucoup moins de tentations et donc ça fait une décroissance aussi heureuse parce qu'on arrive à trouver des... Ouais, des substituts. C'est-à-dire que voilà, je vais moi chez le coiffeur, je fais moi attention à mes vêtements, mais je me retrouve dans des endroits plus naturels. Je peux aller faire des randonnées, des choses qui nous compensent. On perd quelque chose, mais on s'allège en même temps et on trouve quelque chose qui est parfois bien mieux.

  • #sandrine

    Plus riche.

  • #rosa

    Plus riche,

  • #sandrine

    voilà. Et ça, par rapport au yoga, la philosophie que toi tu appliques dans le yoga, c'est aussi de rendre le yoga accessible à tous et à toutes.

  • #rosa

    Bien sûr. Et le yoga qui fait que tu te sens de mieux en mieux dans ton corps, dans ton esprit, que tu t'acceptes plus, tu simplifies ta vie et... Et c'est bénéfique.

  • #sandrine

    Quand tu as démarré le yoga ici il y a quelques années, en ruralité, comment c'était perçu ? Est-ce que ce n'est pas perçu comme un truc, au départ, de bobo urbain, bobo parisien, ou j'en sais rien, quelque chose d'élitiste ? Qu'est-ce qu'elle vient faire avec son yoga ? Comment c'était perçu ? Et comment c'est perçu aujourd'hui ?

  • #rosa

    Au début, ils se sont dit que le yoga, c'est bizarre, ce n'est pas pour moi, c'est trop spirituel. Tous les clichés. A priori, voilà. Et puis, finalement, je ne sais pas comment on en est venu que finalement, les personnes qui viennent au yoga, c'est peut-être les... Pour 80%, je n'aurais jamais pensé qu'elles... qu'elles fassent du yoga un jour et qu'elles s'y tiennent. Au début, je pensais que ce seraient plutôt les gens qui sont dans la permaculture ou des musiciens ou des gens un petit peu...

  • #sandrine

    Artistes, un peu avec un pas de côté. Voilà.

  • #rosa

    Et je pense que j'ai peut-être peut-être 5, 10 de ces personnes-là. Et tout le reste, ça peut être... Ça peut être des maçons, des charpentiers, des instits, des infirmières, des faits saints, vraiment de tout milieu.

  • #sandrine

    On va attaquer la partie vivre en ruralité.

  • #rosa

    Vivre à la campagne, pour moi, c'est ça la vraie vie, tout simplement. C'est vivre en ville qui me semble plus anachronique et bizarre et difficile. difficile de vivre en ville.

  • #sandrine

    Hier, tu m'as dit effectivement que tous les gens en ville qui marchent dans des rues, entourés de béton, tout ce qui est minéral, c'est ça ? Tu veux dire quelque chose là-dessus ?

  • #rosa

    En fait, quand on habite en ville, je parle bien sûr des grandes villes. Parfois, quand on habite en ville, on vit dans du béton, le sol, c'est du plastique. On se met dans des boîtes en ferraille, des ascenseurs, la voiture, c'est en ferraille. les routes. En fait, on passe une journée et on n'a rien de naturel dans notre quotidien. On ne peut pas être heureux comme ça. On l'accepte certainement qu'il y a des personnes qui trouvent des substituts comme aller au cinéma, aller manger au resto, faire des musées. On est d'accord, ça peut être sympa, mais je pense que être trop déconnecté de la nature, c'est...

  • #sandrine

    Moi je pense que c'est fatigant de vivre un vieux. Voilà.

  • #rosa

    c'est usant et puis d'être toujours avec quelqu'un je crois qu'on est vraiment soi quand on est seul donc si on n'est jamais seul même dans un immeuble on a des voisins dessous, dessus, à côté en même temps il y a une certaine solitude des fois pour les gens en ville tu vois on n'est pas seul mais on peut vivre une solitude être seul ça fait du bien la solitude on peut en souffrir c'est très juste ce que tu dis il y a beaucoup de solitude en ville, c'est sûr.

  • #sandrine

    Vivre en ruralité, tu dis que c'est ce qui devrait être la vraie vie.

  • #rosa

    Pour moi, c'est normal. Oui,

  • #sandrine

    exact. Je sais que j'ai pour mission de balayer un peu tout ce qui est cliché, préjugé, que les gens aiment donner à la ruralité, parce que moi, c'est un petit peu ce que j'ai vécu quand j'ai décidé de venir vivre ici. J'ai eu des réflexions qui n'étaient pas toujours sympas, je trouvais. Toi, t'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'idées reçues sur la vie à la campagne ? Est-ce que tu penses qu'il y en a encore ? Et si c'est le cas, je veux bien t'entendre sur le sujet.

  • #rosa

    Alors, je trouve que quand même, depuis le Covid, il y a eu un retournement de situation quand même. Oui. Parce qu'avant, je me souviens, moi, comme j'ai voyagé pas mal, j'ai rencontré des personnes du monde entier. Et quand j'étais sur mon île, j'ai rencontré des Parisiens, des New-Yorkais, de tout. Et en fait, quand je leur ai dit, puisqu'on se contacte encore sur Facebook, Quand j'aurais dit que je venais habiter à la campagne, dans le Périgord Vert et tout, j'ai eu des réflexions du style, mais... mais qu'est-ce que tu vas t'isoler ? Par exemple, si quelqu'un vient me voir à la campagne, il va rester deux, trois jours, et en partant, il va dire, je retourne à la vraie vie. Donc, comment te dire que pour moi, la vraie vie, ce n'est pas tellement Paris et les immeubles et tout ça. Et en fait, on confond la modernité et toute l'évolution avec la vraie vie. Donc, il y a ce préjugé qu'à la campagne, on s'ennuie parce qu'il n'y a pas de resto, parce qu'il n'y a pas de... de clubs, de musées, comme je disais tout à l'heure.

  • #sandrine

    Ce qui n'est pas tout à fait juste, parce qu'il y a quand même des restos, il y a quand même des musées, il y a quand même des choses à faire.

  • #rosa

    Mais c'est vrai que juste avant le Covid, les dix dernières années avant le Covid, la campagne, c'était bien désertique. Il fallait être vraiment, vraiment, se connaître et avoir plein de choses,

  • #sandrine

    de ressources en soi,

  • #rosa

    pour accepter. de vivre à la campagne.

  • #sandrine

    Et donc là, après le Covid, tu trouves que ça a vachement changé ?

  • #rosa

    Eh bien oui, puisque les gens se sont rendus compte que si le système s'effondre, le système... mondial, l'évolution, la consommation, tous ces trucs-là. Si demain, il n'y a plus Internet, il n'y a plus de téléphone, on ne peut plus sortir, il n'y a plus de commerce, en ville, on est mort. Et puis, on ne pourra même plus manger. Alors qu'à la campagne...

  • #sandrine

    Tu décris un film américain.

  • #rosa

    Mais il y en a déjà eu, des films. Et en fait, moi, j'ai vécu le Covid ici. Je ne veux pas dire que ça a apporté peut-être beaucoup de problèmes, mais pour moi, je l'ai super bien vécu. Il ne m'a posé aucun problème, à part quand il a fallu que j'arrête mes cours de yoga et que c'était un petit peu compliqué. On a vécu différemment et c'était... On croisait nos voisins. En fait, si on avait coupé nos radios et nos télévisions, on n'aurait pas su qu'il y avait le Covid. Et en ville, je pense que ça n'aurait pas été possible, tout ça. Donc, du coup, les citadins se sont un peu plus intéressés à... à la campagne. Oui, oui.

  • #sandrine

    Ça a changé un peu la grille de lecture. Donc ça a quand même un peu boulu... Boului, non, non. Ça a un peu quand même réduit les idées reçues sur la vie à la campagne, tu penses ?

  • #rosa

    Oui, puis ça a fait prendre conscience sur plein de choses. Sur que à la campagne, s'il y a un vrai problème, on peut toujours plus s'en sortir qu'en ville. C'est moins superficiel. Moi, j'avais mon jardin, j'aurais pu avoir des animaux si je mangeais de la viande. Et on peut s'échanger des choses entre voisins, s'entraider, covoiturer, des choses qui... Plus de solidarité à la campagne, c'est sûr.

  • #sandrine

    J'allais justement te demander, qu'est-ce qui est selon toi la chose la plus sympathique de vivre à la campagne ?

  • #rosa

    Justement, oui, cette solidarité. Moi, quand je suis arrivée ici, je connaissais... pas trop mes voisins, mais ils avaient connu mes parents ou des choses comme ça. Mais en fait, naturellement, ils me voyaient au jardin et naturellement, ils s'arrêtaient les uns après les autres. Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as besoin du tracteur pour ça ? Ou je peux te dépanner en ça ? ou parfois même les premières années, même encore, je peux arriver sur ma terrasse et voir des cèpes sur la table, ou des carottes, ou des choses, alors que c'est des personnes que je ne fréquente pas vraiment, c'est juste mes voisins, et on boit un petit café de temps en temps, mais ils ont des cèpes en trop, et bien ils les posent sur la table. Ça, je pense que c'est quand même quelque chose qui est dû à la campagne, le partage, la solidarité, l'entraide.

  • #sandrine

    Est-ce que tu penses qu'il y a un bon moment pour changer de... Là, je reparle plutôt de la vie, changement de vie, changement de territoire. Est-ce que selon toi, il y a un bon moment dans la vie d'une femme pour changer ? de vie ?

  • #rosa

    Non, moi je pense que ça peut être à n'importe quel âge.

  • #sandrine

    Oui, quand je pense à ta vie, oui, finalement.

  • #rosa

    Il y a eu plein de changements. Non, ça peut être à n'importe quel âge. Il faut juste, à un moment donné, si on se pose la question, c'est que c'est le bon moment, à mon avis. Sinon, si tout va bien dans sa vie ou qu'on est à peu près calé par rapport à... À sa vie, on ne décide pas de changer. Donc, ça peut être après un divorce, après un deuil, après une séparation, ou quand les enfants sont grands et qu'ils partent de la maison, ou ça peut être à 18 ans. Non, il n'y a pas de...

  • #sandrine

    Il n'y a pas de règles ?

  • #rosa

    Il n'y a pas d'âge. Ça peut être à n'importe quel moment.

  • #sandrine

    On l'a bien compris avec toi. Le fait d'être revenue vivre en ruralité et d'avoir aussi finalement, je ne vais pas dire réaliser un rêve, parce que tout s'est mis un petit peu sur ta route, sur ton chemin au fil du temps. Qu'est-ce que ça a changé en toi en tant que femme ?

  • #rosa

    En fait... Ce qui est... Dans mes projets, vu que ça va... Là, on le raconte vite, donc on dirait que c'est très mouvementé. Mais en fait, ça prend des années, tout ça. Ici, ça m'a pris presque 7 ans. Donc je ne me rends pas tellement compte quand les personnes arrivent chez moi et me disent Oh là là, et t'as fait tout ça toute seule ? Bon, je ne l'ai pas fait toute seule, déjà. Ma famille m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidée. Et beaucoup d'amis aussi. Mais comme on fait un petit peu chaque jour, on ne le voit pas. Ce n'est pas comme quelqu'un qui vient tous les trois ans et qui voit le truc. Donc, on change tout doucement, mais ce n'est pas changer, c'est évoluer. On évolue par rapport à notre vie, notre âge, le temps qui passe, ce qu'on fait, les rencontres. Et ce n'était pas un rêve, parce que, encore une fois, moi, je suis mon instinct. C'est-à-dire que si demain, on me fait une proposition super, ce n'est pas garanti que je ne la suive pas. Mais c'est vrai qu'ici, j'ai quand même, sur une échelle de 10, je suis à 7, 8. Donc, ce n'est pas mal quand même. Je suis vraiment pas mal ici.

  • #sandrine

    Sur une échelle de quoi ? Du bonheur ? D'être heureuse ? Oui,

  • #rosa

    sur 10.

  • #sandrine

    Satisfaction ?

  • #rosa

    Voilà, de satisfaction, oui, on peut dire que je suis à 7, 8, ce qui est déjà pas mal quand même.

  • #sandrine

    Tu viens de dire un truc qui peut faire une transition, je pensais la poser un peu plus tard. Est-ce que tu as finalement cette décision d'être ici ? J'ai l'impression qu'elle n'est pas définitive, tu viens d'y répondre un peu. Est-ce que tu devois repartir un jour ?

  • #rosa

    Il y a des jours oui, des jours non. Des jours où ça ne va pas, où j'ai des problèmes un peu techniques. Je dis, si quelqu'un passe, je vends dans la minute qui suit. Et après, je réfléchis, je me dis, mais où est-ce que je peux être mieux qu'ici ? Évidemment qu'il y a des endroits mieux, mais par rapport à ma situation, par rapport à mes finances, par rapport à ce que j'aime et tout. Mais oui, demain, je peux être ailleurs, comme je peux rester ici. Je ne suis pas sûre de moi.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux me dire ce dont tu es la plus heureuse ou la plus fière ? Aujourd'hui ?

  • #rosa

    Alors, fière, non, parce que je suis fière de rien. Je n'ai pas de mérite, j'ai les compétences que j'ai. Donc, par contre...

  • #sandrine

    La plus heureuse, alors ?

  • #rosa

    La plus heureuse, je suis heureuse que mon jardin commence à ressembler à un jardin. Évidemment, tout à l'heure, tu parlais de la construction de la maison, de la salle de yoga, de tout ça. Ma prochaine étape, c'est de faire... de faire un lieu de vie de mon jardin. En fait, on peut très bien faire des tonnels naturels, des endroits où on peut se poser dans le jardin. Je veux des petits bancs en bois tout simple un peu partout. Plein de lieux de vie dans mon jardin. Donc la prochaine habitation, c'est le jardin. Voilà, on crée la vie avec les fruits, les légumes. C'est ce qui me rend le plus heureuse, ça c'est sûr. Si demain je devais changer ma maison contre une toute petite maison si j'arrête le yoga, ça ne me pose aucun problème, mais le jardin, il faut qu'il soit magnifique.

  • #sandrine

    Est-ce que tu as des femmes en tête, une femme ou d'autres femmes, qui pourraient prendre la place à ce micro ?

  • #rosa

    Alors, je pensais à Nadia, même si elle n'est pas trop...

  • #sandrine

    Timide ?

  • #rosa

    Pas timide, mais réservée plutôt que timide.

  • #sandrine

    Alors, pourquoi Nadia ?

  • #rosa

    Nadia, parce qu'elle vient de Versailles. Elle était dans le social pendant quelques années. Et elle est partie, je crois, d'abord en Bretagne et après à la campagne, donc ici, dans le Périgord Vert, pour... pour faire des ateliers de théâtre, pour tout âge, je crois, d'ailleurs. Je crois qu'elle fait même un petit... Elle voulait faire un petit conte berbère. Elle est en projet, donc... Et puis, elle aime tout ce côté associatif, la campagne, la ruralité. Donc, je la verrai bien, ce micro, si elle est d'accord.

  • #sandrine

    Est-ce que... Par rapport à tout ce que tu nous as, on a parlé de yoga, on a parlé de voyage, on a parlé de yoga, on a parlé de sobriété heureuse, on a parlé de permaculture. Est-ce qu'il y a des ouvrages, des films, des bouquins, toi, qui t'ont marqué et que tu voudrais partager ?

  • #rosa

    Alors, il y a... Je pensais à un film, le film Demain. Oui. Parce qu'il y en a qui ne l'ont toujours pas vu. Maintenant, ça pourrait paraître un petit peu démodé pour les gens un petit peu initiés, mais moi, je l'ai vu... Ça doit bien faire 10-12 ans maintenant.

  • #sandrine

    Oui, oui.

  • #rosa

    Et j'ai adoré ce film parce qu'en fait, il n'était pas moraliste. Il donnait plein d'alternatives. Il est joyeux. Il est... il donne envie d'aller vers l'écologie et la décroissance sans que ce soit, comment dire, assoulant.

  • #sandrine

    Ou une injonction.

  • #rosa

    Une injonction, oui, voilà. Et après, pour le yoga, il y aurait le yoga pour les nuls, parce que c'est toujours très, très bien écrit, c'est toujours par des très grands professionnels.

  • #sandrine

    C'est bien. Voilà. Qu'est-ce que tu as gagné en revenant sur le territoire ?

  • #rosa

    Qu'est-ce que j'ai gagné en revenant ?

  • #sandrine

    En revenant ici, sur tes terres.

  • #rosa

    Eh bien, un espace super grand, donc qui me donne... De la liberté, puisque j'ai quand même 3,5 hectares. Je pense que je n'aurais pas pu avoir si grand terrain n'importe où. Donc, j'ai gagné en liberté. Et grâce à ce grand terrain, je peux prêter mon terrain à mes voisins pour avoir des jolis chevaux devant chez moi, une vache, des mares, les grenouilles, des biches qui traversent, des chevreuils, des sangliers. Avoir un microcosme. un petit monde autour de moi qui me fait vivre et me sentir bien.

  • #sandrine

    Si demain, il y avait un de tes proches, ton environnement, ta famille, peu importe, qui souhaitait changer de vie, qu'est-ce que tu pourrais lui dire ?

  • #rosa

    Fonce.

  • #sandrine

    Fonce, Marcel,

  • #rosa

    fonce. Fonce, mais pas trop vite, parce que c'est vrai que moi, au départ, j'avais un projet, puis je suis allée carrément à l'opposé. C'est grâce, en fait, à ces chers banquiers qui n'ont pas voulu me prêter d'argent. Donc, du coup, il a fallu que j'aille doucement. Et grâce à eux, j'ai trouvé plein d'astuces. J'ai changé mes projets. J'ai essayé de récupérer plus. de m'organiser pour dépenser moins. Et au final, ça m'a fait faire une décroissance super positive. et ne pas avoir un très gros crédit tous les mois. Donc, c'était merci les banquiers.

  • #sandrine

    Donc, tu dis merci aux banquiers et à celui qui veut changer de vie, tu lui dis fonce, mais pas trop vite.

  • #rosa

    Voilà, fonce, mais pas trop vite.

  • #sandrine

    Fonce, mais avec un pouce sur le...

  • #rosa

    Oui, voilà. Parce qu'en fait, si on va plus doucement, on voit tout. C'est comme faire un voyage en avion, en voiture, en vélo, à pied. C'est différent. Ou en train. On ne voit pas les mêmes choses. Eh bien, oui.

  • #sandrine

    S'il y avait un message que tu souhaitais passer sur le nouveau visage de la ruralité, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ?

  • #rosa

    On va dire ruralité égale liberté, c'est pas mal.

  • #sandrine

    Voilà, tes amis, ta famille, ton entourage, les gens qui te connaissent très bien depuis longtemps, ils étaient avec nous là, autour de la table, et ils nous avaient écoutés. Qu'est-ce qu'ils auraient envie de te dire, à ton avis ?

  • #rosa

    Je pense qu'il me dirait, continue à te faire confiance et laisse ton instinct te guider jusqu'à présent, ça le fait.

  • #sandrine

    Ça marche. Est-ce que tu as un mot pour la fin, une phrase pour la fin Rosa ?

  • #rosa

    Donc, un mot pour la fin, c'est plutôt une phrase. Alors, au départ, je disais toujours, ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. Mais maintenant, je vais plutôt dire, fais aux autres ce que tu aimerais que l'on te fasse. C'est plus positif.

  • #sandrine

    Ah, c'est chouette.

  • #rosa

    Voilà.

  • #sandrine

    Merci Rosa. Merci beaucoup. Je te dis à bientôt. Je te dis à mardi.

  • #rosa

    Eh oui, c'est ce que j'allais dire. À mardi, Sandrine.

  • #sandrine

    Salut Rosa.

  • #rosa

    Salut.

  • #sandrine

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des nouvelles filles de la campagne, eh bien... abonnez-vous à la newsletter. Alors, soit vous m'écrivez sur lesnouvellefideslacampagne.gmail.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors, un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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Description

Dans cet épisode 🎧 de L'Audace au Féminin, nous partons à la rencontre de Rosa , une professeure de yoga 🙏 au parcours incroyable.


Petite fille de Dordogne, Rosa a quitté sa campagne pour explorer le monde pendant quasiment 15 ans, découvrant les secrets du yoga, de la permaculture et bien plus encore à Ibiza, Bali et en Inde.


De retour en milieu rural, Rosa partage avec nous sa philosophie de vie, nourrie par ses riches expériences à l'étranger.

Elle nous raconte comment ces voyages ont façonné sa vision du bien-être et de la sérénité, et comment elle applique ces enseignements dans son quotidien en tant que professeure de yoga.


Rosa nous explique comment elle a entrepris de construire son propre lieu de vie et de travail : un Ashram dédié à la paix intérieure et à la communauté en plein cœur de la campagne.


Rejoignez-nous pour une conversation riche et inspirante qui vous encouragera à embrasser l'audace et à poursuivre votre propre chemin vers la liberté et la sérénité.


Bonne écoute 🎧



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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Transcription

  • #sandrine

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Bonjour Rosa,

  • #rosa

    bonjour Sandrine.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux te présenter tout simplement ?

  • #rosa

    Alors je m'appelle Rosa, j'habite à Saint-Prier-les-Fougères, j'ai un petit chat qui m'accompagne qui s'appelle Mimine. Je suis prof de yoga et j'ai créé mon lieu et je travaille sur mon lieu dans lequel je vis.

  • #sandrine

    Tu viens de nous parler de lieu, j'ai envie de démarrer avec ça directement, parce que c'est important, c'est vrai que je demande toujours aux nouvelles filles de la campagne de décrire aux auditeurs et aux auditrices l'environnement, puisque les gens ne nous voient pas, ils nous écoutent. Tu peux expliquer où on est, à quoi ça ressemble ?

  • #rosa

    Donc on est dans le Périgord Vert. Comme son nom l'indique, c'est tout vert. J'ai une propriété à Saint-Prier-les-Fougères de 3,5 hectares. J'ai acheté ce lieu, il n'y avait rien dessus. J'ai créé des mars, un jardin, mon lieu d'habitation.

  • #sandrine

    Alors c'est quoi ton lieu d'habitation ? Ça ressemble à quoi ?

  • #rosa

    Alors mon lieu d'habitation, c'est surtout un studio de yoga où j'ai un côté privé et un côté professionnel. C'est un bâtiment... long, rectangulaire, avec que des baies vitrées sur le terrain, avoir une belle vue et se sentir dedans, dehors, en permanence, connecté à la nature.

  • #sandrine

    Exact. Je valide, puisque il faut savoir que Rosa est ma professeure de yoga et effectivement, c'est très agréable de pratiquer le yoga avec la vue sur la nature. Et alors justement, quand on est dans ton studio, qu'est-ce qu'on voit à l'extérieur ?

  • #rosa

    Alors, toutes les baies vitrées sont dirigées direction sud-ouest. Sur mon terrain, on voit les mares, le jardin, des chevaux, des arbres, la nature, une grande immensité. J'ai créé un petit chalet en bois. Au départ, c'était pour faire quelque chose de professionnel, mais après, on en parlera certainement plus tard. Les directions ont un petit peu changé et j'ai aussi une caravane qui est abritée par un petit auvent et qui est juste à côté d'un étang.

  • #sandrine

    Le projet que tu avais, le projet professionnel ? Tu avais en tête ce type de terrain ou c'est en trouvant le type de terrain qu'est venu le projet professionnel ?

  • #rosa

    Alors, j'avais en tête un projet, bien sûr, et j'ai cherché exactement ce terrain et j'ai trouvé le terrain que je cherchais. Il me le fallait en pente, très grand.

  • #sandrine

    Pourquoi en pente ?

  • #rosa

    En pente pour la permaculture, parce que c'est très important l'orientation du soleil et du terrain. Il me fallait une source, je voulais absolument l'eau, le soleil et géographiquement, il me fallait qu'il soit dirigé sud-ouest. Et j'ai réussi à trouver, j'ai cherché longtemps.

  • #sandrine

    T'as cherché longtemps ? Ça veut dire quoi longtemps ?

  • #rosa

    Longtemps, non. Quelques mois, mais j'étais bien déterminée.

  • #sandrine

    Donc, t'avais un cahier des charges très précis par rapport à ce lieu de vie et ce lieu professionnel, puisque les deux sont liés.

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    Ok. Le bâtiment que j'ai envie d'appeler l'ashram.

  • #rosa

    Oui,

  • #sandrine

    oui. On peut l'appeler l'ashram ? Ou le studio de yoga. Le studio, oui. Ton ashram, d'ailleurs, ça veut dire quoi, ashram ?

  • #rosa

    Alors, ashram, c'est un lieu de vie, comme on pourrait dire, dans le bouddhisme, on dit un monastère. Dans le yoga, c'est un ashram, c'est un lieu de vie où on vient pour quelques jours, quelques mois, ou toute une vie. C'est un lieu communautaire, en général. et on y applique la méditation, le yoga, un repli sur soi pour des plus ou moins longues durées.

  • #sandrine

    Tu as toute une partie comme ça qui a été conçue pour la pratique du yoga, et toi tu t'es créé une partie perso, tu as une double vie là.

  • #rosa

    Oui, non c'est toute ma vie, c'est complémentaire, c'est lié à ça. Et je me suis retrouvée ici quand j'avais à peu près 6 ans. Et je suis restée...

  • #sandrine

    Je me suis retrouvée ici ?

  • #rosa

    À Dordogne.

  • #sandrine

    Donc vous avez bougé.

  • #rosa

    À la coquille. OK. Oui, j'avais à peu près 6 ans. Je suis restée de mes 6 ans jusqu'à mon adolescence à la coquille. Et après, je suis partie sur l'imog. J'ai un petit peu travaillé, j'ai fait ma vie, j'ai pas mal bougé. Je suis partie à l'étranger.

  • #sandrine

    Là, tu vas vite. Déjà, je voulais te demander, c'est quoi d'être une petite fille à la campagne, de vivre à la campagne quand on est une petite fille ?

  • #rosa

    Alors oui, c'est vrai que mes souvenirs de campagne commencent surtout à La Coquille, donc juste à côté de Saint-Pré et des Fougères. C'est une vie de liberté, de joie, de bonheur, de partage. À l'époque, à la campagne, il y avait beaucoup de monde, on était toujours dehors.

  • #sandrine

    Donc ta jeunesse en campagne, que tu sois petite fille ou adolescente, elle est chouette ? Oui. D'accord. Et alors maintenant, parce que tu étais déjà partie en voyage, donc tu pars dans certaines villes aux alentours, mais, parce qu'on a parlé un petit peu avant quand même aujourd'hui, et effectivement j'avais mis mes oreilles un petit peu partout en me disant, tiens ma professeure de yoga, j'ai l'impression, il paraît qu'elle n'a pas fait le tour du monde, mais presque. Un jour tu décides de partir, t'as quel âge ?

  • #rosa

    Alors... La première fois que je suis partie vraiment vivre à l'étranger, c'était pour Ibiza et j'avais peut-être 30, 35 ans, quelque chose comme ça.

  • #sandrine

    D'accord, je pensais que c'était encore plus jeune.

  • #rosa

    Entre 30 et 30, je ne sais plus exactement, oui.

  • #sandrine

    Une trentaine d'années par Ibiza. Alors comment on passe du Périgord, du Limousin à Ibiza ?

  • #rosa

    Alors, c'est du hasard et des coïncidences vraiment très rigolotes.

  • #sandrine

    Est-ce que tu connaissais Ibiza déjà ?

  • #rosa

    Non. Je l'avais entendu parler. Et j'avais un frère qui habitait déjà depuis, je crois, deux ans. Donc, j'ai fait des études à Bordeaux, des études d'espagnol. Je travaillais aussi dans un restaurant. J'ai fait plein de choses. Et à un moment donné, j'avais acheté une chambre d'hôte à côté de Saint-Emilion. Et je travaillais aussi dans un restaurant. Et en fait, quand j'ai dû décider de passer mon CAPES pour devenir prof d'espagnol... J'ai eu une grosse crise de panique. Je me suis dit Capes égale Paris, 10 ans, 15 ans à Paris. Donc ça m'a fait peur et je me suis dit non, j'ai tout arrêté juste avant le Capes. Et en même temps, j'avais une amie, je travaillais dans un restaurant et mon amie m'a demandé si je voulais être manager du restaurant. Et du coup, j'ai tout abandonné pour être manager dans un restaurant. J'ai fait ça quelques années. Là,

  • #sandrine

    on est à Bordeaux ?

  • #rosa

    Oui, voilà, on est à Bordeaux. J'ai démissionné de ce restaurant et je suis partie vivre à Arcachon puisque j'ai toujours une petite attirance à la bougeotte. Oui, aussi un peu. Et mon frère vient me rendre visite à Arcachon un jour, dans ma petite maison que je devais rendre quelques mois plus tard. Et il me dit, il faut que je pense à réserver un billet de bateau pour ma voiture et moi pour Ibiza. Et en rigolant, quand il réserve le billet, il me dit Tu viens avec moi ? Et puis j'ai réfléchi, j'ai dit Oui Et voilà comment je suis partie.

  • #sandrine

    Tout simplement ?

  • #rosa

    Voilà, pour Ibiza.

  • #sandrine

    Ok, donc tu avais juste vu, tu avais quelques notions de ce que ça pouvait être Ibiza.

  • #rosa

    Oui, on m'en a parlé, bien sûr.

  • #sandrine

    Bin tu y allez , pourquoi toi d'ailleurs ? Tu pensais que tu allais faire quoi ?

  • #rosa

    Eh bien, comme j'avais vendu ma maison et que j'avais démissionné de mon travail, j'étais complètement libre et qu'il fallait que je rende ma petite maison sur Arcachon. Je me suis dit, pourquoi pas, je vais faire l'expérience d'un été, on verra bien. Donc, j'avais de l'argent, j'étais libre.

  • #sandrine

    J'étais belle, j'étais jeune.

  • #rosa

    Voilà. Je me suis dit, on y va.

  • #sandrine

    Ibiza, ouvre-moi les portes. Et alors ?

  • #rosa

    Alors, quand je suis arrivée à Ibiza, Ça a été très très dur parce que c'était au mois de mars et puis il pleuvait, on nous avait prêté un appartement un peu lugubre, donc j'ai un peu douté de ma décision. Mais en fait, au bout de quelques jours, je me suis dit, bon, il faut que je trouve un endroit pour moi. Et puis, j'ai loué un petit appartement. Et après, le soleil est arrivé. En fait, dans le bateau, chose importante, j'ai rencontré un Allemand qui était très, très, très sympa.

  • #sandrine

    Tu croyais que tu allais me dire très, très, très beau. Très, très,beau

  • #rosa

    très,

  • #sandrine

    très riche.

  • #rosa

    Bien, disons, j'étais avec mon frère. il était plus intéressée par mon frère que par moi. Et donc cet Allemand, on a bien sympathisé et on s'est revus quelques jours après. Il m'a présenté d'autres Allemands qui avaient un hôtel sur Ibiza. Et au bout de quelques jours, j'ai été déjà embauchée. Donc j'ai commencé mon aventure à Ibiza en travaillant dans un hôtel avec des Allemands. D'ailleurs l'hôtel s'appelle Cantoni, si un jour vous voulez y aller.

  • #sandrine

    Il existe encore ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    D'accord. Et par contre, parce qu'Ibiza, je ne sais pas, tu as le nord, tu as le sud, c'était où dans Ibiza ?

  • #rosa

    Alors moi, ce n'était pas très loin d'Ibiza, la cité, puisque l'île s'appelle Ibiza, mais la cité et le port, quand on arrive à Ibiza, c'est Ibiza aussi. Donc je n'étais pas très loin, j'étais à... 5 km d'Ibiza, à San José.

  • #sandrine

    Tu étais proche de la Jet Set ou de l'autre côté ? Plutôt du côté Flower Power ?

  • #rosa

    Oui, plutôt du côté de la campagne. Et comme je suis d'origine espagnole, je voulais être vraiment connectée aux Espagnols.

  • #sandrine

    C'est pour ça que tu étais avec des Allemands ?

  • #rosa

    Oui, pour le travail.

  • #sandrine

    Bon, donc tu es à Ibiza, tu bosses donc plusieurs années dans cet hôtel, tu es manager.

  • #rosa

    Pas plusieurs années, plusieurs étés, deux ou trois étés, oui, il me semble, oui.

  • #sandrine

    Est-ce que ça veut dire qu'entre-temps tu reviens en France ?

  • #rosa

    Non, je suis partie à Ibiza, Bali, pardon, entre-temps.

  • #sandrine

    Ça va être compliqué cette rosa. Allez, vas-y, on t'écoute.

  • #rosa

    Donc j'ai fait un premier été, puisque à Ibiza ça marche surtout par saison. Et en fait, mon frère, tous les ans, il partait en Thaïlande pour se perfectionner au niveau de ses massages. Il est masseur à Ibiza. Et moi, pendant la saison, mes patrons m'ont proposé... Donc au départ, je commençais par faire les chambres, j'ai fait les petits déjeuners, puis j'ai fini par faire des massages. À la fin de l'été, mon frère me dit, je vais en Thaïlande, est-ce que tu veux venir avec moi pour peut-être faire une formation de masseuse ? Et donc j'ai dit ok et on est parti.

  • #sandrine

    Tu dis toujours ok à ton frère ?

  • #rosa

    Oui, voilà. Quand ça m'intéresse, oui. C'était des jolis projets quand même. Et donc en octobre, je suis partie en Thaïlande pour faire une formation de massage. Je suis restée quelques temps avec mon frère. Et après, j'ai décidé d'aller à Bali pour faire une formation de massage baliné.

  • #sandrine

    Voilà. Il faut te suivre.

  • #rosa

    Même moi, je m'embrouille.

  • #sandrine

    Donc, si j'ai bien compris, tu alternes Ibiza, Bali. Et là, tu es dans l'univers de l'hôtel, du bien-être, tu manages, tu masses.

  • #rosa

    Oui. Je cuisine, je fais plein de choses.

  • #sandrine

    Tu as un couteau suisse. Qu'est-ce que tu préférais ?

  • #rosa

    Tout, en fait. Au départ, c'est vrai que... Au départ, je faisais plein de choses. J'étais là, mais je ne peux pas me fixer. C'est vrai que la plupart des gens, soit ils sont ingénieurs, soit ils sont maçons, soit ils sont coiffeurs. Ça s'arrête là. Et moi, en permanence, j'ai toujours envie de faire d'autres choses. Et à l'époque, ça me posait presque des problèmes. Je me disais, est-ce que je vais trouver ma voie ? Et en fait, non, c'est juste la vie. Et je suis attirée par plein de choses. Et maintenant, j'assume. Donc, je fais... tout ce que j'ai envie de faire.

  • #sandrine

    Là, t'as quel âge à ce moment-là ? T'as 35 ans, alors ?

  • #rosa

    Oui, juste avant mes 40 ans.

  • #sandrine

    Donc là, tu te formes à Bali pour les massages... Les messages, non, les massages. Les massages, comment t'as dit ?

  • #rosa

    Baliné.

  • #sandrine

    Baliné. Et tu y restes ?

  • #rosa

    Non, la première année, j'y passe six mois. Je reviens, je refais une saison à Ibiza. Je repars à Bali pour six mois encore. Je reviens et la troisième fois que je repars à Bali...

  • #sandrine

    Je ne repars pas ?

  • #rosa

    Je ne repars plus sans le faire exprès encore une fois. En fait, je découvre une petite île, Guilière, qui est juste à côté de moi, juste à côté de Bali. à quelques heures de bateau de Bali. Et je tombe complètement amoureuse de cette île. Il n'y a pratiquement pas d'électricité, il n'y a pas de voiture. Elle est toute petite. On fait le tour en 40 minutes à pied, à peu près.

  • #sandrine

    D'accord. Il y a des gens ?

  • #rosa

    Il y a des gens, oui. Il y a quelques petits hôtels, mais très indonésiens. Donc, j'aime cette...

  • #sandrine

    Ça ressemble à quoi, un hôtel indonésien ?

  • #rosa

    C'est des petites cabanes en bambou. Elles sont assez près de la mer, bien sûr, puisque l'île est toute petite. Et en fait, moi je ne voulais pas vivre dans un hôtel, je cherchais une petite maison et finalement on m'a proposé un hôtel qui était abandonné. Il y avait juste cinq chambres, il y avait tout à refaire et on m'a proposé une location et j'ai dit oui. Six mois en Indonésie, six mois à Ibiza. Mais quand je me suis embarquée dans les travaux, dans la location, j'ai bien vu que ce n'était pas possible d'abandonner l'hôtel six mois. Ce n'était pas viable.

  • #sandrine

    Donc là, tu devais te lancer à fond dans ce projet.

  • #rosa

    Donc, j'ai déchiré mon billet qui était un billet de retour au 1er avril. Ce n'était pas une farce. J'ai dit à tout le monde que je ne rentrais pas. Et me voilà partie pour quelques années. à Bali.

  • #sandrine

    Combien de temps ?

  • #rosa

    Avec des va-et-vient une dizaine d'années.

  • #sandrine

    Ah ouais. 10 ans à Bali, ça fait quoi de vivre à Bali ?

  • #rosa

    C'est un paradis et un enfer.

  • #sandrine

    Ok.

  • #rosa

    Voilà, c'est plein de contradictions. Le plus dur, c'est le travail. Donc voilà, c'est le paradis pour plein de choses et l'enfer pour d'autres.

  • #sandrine

    Quand tu dis travail, l'exploitation ?

  • #rosa

    Travailler, comprendre les coutumes, comprendre comment ils fonctionnent. On est tellement différents. Et il faut quand même déjà quelques années pour comprendre comment ça fonctionne.

  • #sandrine

    D'accord. Mais alors... Pourquoi tu y es restée dix ans finalement ? Qu'est-ce qui t'a motivée ? Qu'est-ce qui t'a animée à rester dix ans là-bas ?

  • #rosa

    Déjà, les balinés sont adorables, ils sont gentils. Ils ont un côté enfantin, simple et généreux. À l'époque, c'était encore très sauvage. On pouvait trouver plein d'endroits merveilleux ou... En fait, on perdait la notion du temps.

  • #sandrine

    D'ailleurs, j'ai une très bonne transition, Rosa, parce que j'allais te demander, là, on est dans quelle période ? Quelle année à peu près ?

  • #rosa

    Dans les 2008-2010 à peu près. Ok. Donc il y a 16 ans, 15, 16 ans.

  • #sandrine

    D'accord.

  • #rosa

    Bien sûr, il y avait du tourisme, mais beaucoup, beaucoup moins.

  • #sandrine

    Donc c'est ça qui t'a fait rester, le côté peut-être... Alors les gens, le côté sauvage encore de l'île, pas de touristes. Tu arrives à tes fins, tu ouvres cet hôtel. Donc là c'est pareil, tu es toujours couteau suisse ?

  • #rosa

    Ben oui, c'est moi qui montre aux indonésiens comment travailler Puisque évidemment ils habitent dans des cahutes Moi je voulais faire des salles de bain, je voulais faire une cuisine Je voulais des choses entre très traditionnelles Mais quand même avec un petit peu de confort

  • #sandrine

    Modernité entre guillemets Oui,

  • #rosa

    voilà

  • #sandrine

    D'accord, on va lâcher le morceau Mais est-ce que le yoga rentre dans ta vie à ce moment-là ?

  • #rosa

    Oui. Jusqu'à présent, j'avais fait un petit peu de yoga, droite à gauche. Ça m'intéressait, je le faisais, je ne le faisais pas. C'était moins connu qu'aujourd'hui, bien sûr. Et sur cette île, au centre de l'île, il y a un centre de yoga qui est tenu par des Australiens. Et il y a beaucoup, beaucoup de profs de yoga du monde entier qui ont envie, bien sûr, de donner quelques cours dans cet endroit parce que c'est juste paradisiaque.

  • #sandrine

    Paradisiaque comme ici ?

  • #rosa

    Différent, mais oui.

  • #sandrine

    OK.

  • #rosa

    Et donc j'ai commencé à aller à un cours de yoga, un second, et je me suis prise au jeu et j'y allais deux fois par jour. Il y avait des sessions le matin et le soir. Et à chaque fois que je ressortais d'un cours de yoga, j'avais l'impression que je pesais 2 kilos, que j'étais... qu'il me poussait des ailes, que je retrouvais mes 14 ans, quoi. Donc, ça a été une vraie, vraie, vraie révélation.

  • #sandrine

    Comment tu chemines sur le fait d'un jour en faire ton métier ?

  • #rosa

    Alors, petit à petit, j'essayais bien d'y aller matin et soir. Ça me causait quand même un petit peu de problèmes techniques par rapport à l'hôtel. Mais je me débrouillais, et puis finalement, j'y suis allée pendant quelques mois matin et soir. Et puis parfois, quand je ne pouvais pas y aller, du coup je me suis dit, je vais le faire dans mon hôtel toute seule. De fil en aiguille, des personnes qui venaient dormir dans mon hôtel ont voulu se joindre à moi pour pratiquer. Donc j'ai donné des cours, c'était plus ou moins bénévolement parce que je n'étais pas prof à l'époque. J'ai vraiment découvert une vraie passion pour le yoga. Et en plus, évidemment que l'île attirait beaucoup de yogis, donc j'ai fait pas mal de rencontres. On m'a parlé de l'Inde, des formations, de Rishikesh, de Ubud. Et tout doucement, je me suis dirigée vers le yoga et je suis partie faire des formations à Ubud. Ubud, c'est un village... Voilà, c'est dans l'île de Bali. C'est très, très, très... À l'époque, c'était vraiment, vraiment connu pour le yoga. Il y a un... un très grand centre aussi. Je ne me rappelle plus le nom, ça me reviendra. Et donc, petit à petit, je me suis dit, je vais revendre mon hôtel et je vais peut-être m'installer à Ubud pour ouvrir un centre de yoga et de bien-être, de massage.

  • #sandrine

    D'accord. Tu as donné deux noms, là. Je n'ai pas retenu. Rashi ?

  • #rosa

    Rishikesh. Oui. C'est en Inde. Et ? Ubud.

  • #sandrine

    C'est des lieux.

  • #rosa

    Voilà, ces deux lieux qui sont quand même cultes pour le yoga. Rishikesh, c'est là où sont allés les Beatles dans les années je ne sais pas combien. Et à cause ou grâce aux Beatles, cet endroit a été mondialement connu. Et maintenant, il y a plein de centres de formation de yoga à Rishikesh.

  • #sandrine

    D'accord. Tu pars en Inde te former ?

  • #rosa

    Non pas encore Là je décide d'aller Sur Ubud Pour chercher un lieu pour justement créer un centre de yoga Et

  • #sandrine

    Comme je La vie de Rosa est incroyable

  • #rosa

    Comme je veux ouvrir un centre de yoga A Ubud En fait en Indonésie on n'a pas le droit de travailler réellement On a le droit de diriger un hôtel Mais pas de travailler Donc, il fallait que j'embauche, que j'ai des partenaires, des professeurs de yoga indonésiens, ou que j'embauche des professeurs indonésiens de yoga. Mais pour embaucher quelqu'un et être sûr de ses performances,

  • #sandrine

    de ses compétences.

  • #rosa

    je me suis dit, il faut que j'aille me former comme prof de yoga, comme ça je saurai de quoi je parle.

  • #sandrine

    C'est intelligent ça Rosa.

  • #rosa

    Et en plus, c'est vrai que pour mon corps et ma pratique, c'était bien aussi.

  • #sandrine

    Donc là,

  • #rosa

    c'est là où je commence à murir l'idée d'aller en Inde. Donc je lâche mon hôtel, je le revends. Et je pars habiter à Ubud, je loue une petite maisonnette à côté de la Monkey Forest. Donc l'endroit me plaisait. Justement, dans la maisonnette où je loue, il y en a cinq ou six. Il y a un grand terrain. Je me dis, pourquoi pas racheter ce terrain et créer mon centre de yoga dans cet endroit qui était vraiment super.

  • #sandrine

    Je tiens à préciser un truc, tu fais tout ça toute seule ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    C'est incroyable.

  • #rosa

    Je cherche toujours des partenaires, mais... Je n'arrive jamais à voir... Il y a toujours un X, ce n'est pas le moment. Je rencontre des personnes superbes, mais soit elles sont déjà lancées dans un autre projet, ou ce n'est pas le moment, ou il y a toujours quelque chose qui fait que je me retrouve toujours seule à faire les projets. Mais je crois que c'est... c'est mon karma.

  • #sandrine

    Très bien, voilà. Alors vas-y, tu peux reprendre.

  • #rosa

    Je décide donc de m'installer à Auboud. J'adore ma vie à Auboud. Il y a plein, plein, plein d'endroits pour pratiquer le yoga. Il y a des endroits paradisiaques pour manger aussi. C'est là que je découvre le véganisme et aussi beaucoup de cuisine crue qui m'intéresse aussi. La permaculture, je fais un petit stage de permaculture, ce qui m'amène aussi à d'autres projets. Après, je décide donc d'aller en Inde.

  • #sandrine

    Pour te former ?

  • #rosa

    Pour me former. Et en même temps, j'habite à Ubud, mais je loue une villa à Seminyak. En fait, Seminyak, c'est là où vont... Quand on arrive à Bali, c'est là où tous les touristes pratiquement habitent.

  • #sandrine

    Très bien. Mais pourquoi tu loues une maison là alors que tu as déjà ton hôtel ?

  • #rosa

    Mais j'ai... Je louais, mais je louais professionnellement. Je ne louais pas pour moi, je louais en tant que...

  • #sandrine

    Professionnelle.

  • #rosa

    Professionnelle, voilà. Donc, ma villa, j'avais parfois des vacanciers qui y étaient. Et quand elle était vide, j'allais passer quelques jours à Semignac pour voir des amis, pour me changer. Et donc, je prenais toujours des cours tous les jours, partout où j'étais. et je décide de prendre... Le seul centre qui était ouvert l'après-midi quand j'étais libre, c'était un centre de yoga Ashtanga, que je n'ai aucune affinité avec ce style de yoga. Je le trouve un petit peu dur et...

  • #sandrine

    Un peu raide.

  • #rosa

    Oui, voilà. Un peu strict pour l'époque. Oui. Mais j'y vais quand même. Je me dis, bon, ce n'est pas grave, il faut que je fasse un peu de tout. Et quand j'arrive dans ce centre, je rencontre une fille. Et cette fille, au départ, elle commence à me parler. Moi, je n'ai pas trop envie de parler. Puis finalement, je l'écoute. On fait le cours ensemble. Et à la fin, je l'entends discuter. Elle demande à la responsable du centre de yoga si chercher quelqu'un parce qu'elle voulait donner des cours. Elle est indienne, elle voulait donner des cours de yoga. Et j'entends ça. Et je la regarde. Et puis, je lui dis, écoute, moi, je cherche des cours privés, si ça t'intéresse. Et du coup, on est partis sur une aventure. Elle m'a donné des cours privés.

  • #sandrine

    Est-ce que c'est elle le coup de cœur amical ?

  • #rosa

    Voilà, voilà. Elle s'appelle Anou. Elle venait pour la première fois à Bali, elle habite en Inde, c'était la première fois qu'elle quittait son pays, donc elle était un petit peu innocente et tout, et du coup on a carrément, rapidement on a vécu ensemble, donc elle me donnait des cours matin, midi et soir, j'étais immergée dans le yoga 24h sur 24, pendant quelques mois. Et après je décide donc de partir à Rishikesh en Inde pour me former, elle me donne quelques cours, quelques infos.

  • #sandrine

    C'est elle qui va te conseiller sur la bonne formation, le bon lieu.

  • #rosa

    Elle avait déjà travaillé à

  • #sandrine

    Richicèche. Elle n'est pas arrivée par hasard sur ton chemin ?

  • #rosa

    Ah non. Et donc, je prends mon billet, on reste ensemble, elle me forme à fond. Alors évidemment, je veux me former plus que de raison. Et finalement, je pars en Inde. Faire ma formation, et elle m'a rejoint en Inde aussi. Par le fait des hasards, elle a trouvé un travail à Rishikesh, et moi je faisais ma formation à Rishikesh. Donc j'ai fait une formation d'un mois que je n'ai pas du tout aimé. Les 200 heures pour moi c'était une usine afrique. On était nombreux, on était 70 personnes. Par rapport à mon niveau, je n'ai rien appris. Donc frustrée, je me suis dit bon, je vais faire les 500 heures. En fait au yoga...

  • #sandrine

    Tu peux faire 200, tu peux faire un step supplémentaire.

  • #rosa

    200 c'est pour donner des cours et 300 heures de plus, donc 500 heures de plus. Si après au bout de quelques années de pratique, tu peux devenir formateur en prof de yoga.

  • #sandrine

    Ah oui, d'accord.

  • #rosa

    Moi, ce n'était pas le but. C'était surtout pour apprendre plus. Puisque les 300 heures, il y avait beaucoup moins de monde. C'était beaucoup plus cher. Il fallait rester plus longtemps. Donc, on est passé de 70 à 10 personnes. Donc là, les 300 heures, c'était super.

  • #sandrine

    Suite à la formation, tu reviens dans ton hôtel ?

  • #rosa

    Oui, après quelques mois. Je reviens dans mon projet. Mais entre-temps, l'Indonésie, tout est permis. Et juste à côté de l'endroit où je veux vraiment créer le centre, il y a un restaurant qui était déjà ouvert et qui a commencé à faire venir des groupes le soir,

  • #sandrine

    la nuit. L'environnement n'était pas propice à tout.

  • #rosa

    Voilà. Et comme rien n'est fermé, je me suis dit, ça va tomber à l'eau. Et évidemment, je te passe les détails, j'ai essayé de chercher pas mal d'endroits, mais il y a toujours... on n'est jamais sûr de rien. Et je me disais, bon, ben...

  • #sandrine

    C'est risqué.

  • #rosa

    Voilà, c'est risqué, je ne suis pas sûre. J'ai cherché bien sûr des partenaires, voir comment on pouvait faire, et au bout de quelques mois, j'ai dit, bon, c'est plus pour moi. Donc,

  • #sandrine

    c'est comme ça que tu reviens sur ton territoire de naissance ?

  • #rosa

    Ben, disons qu'entre... oui, j'étais dans ma petite maison à Auboud, et... et un jour je vois une annonce j'étais sur Facebook pour une formation de l'hypnose et en fait je faisais de l'hypnose et des méditations guidées avec Olivier Loquer un centre qui fait des formations sur Paris et je l'écoutais depuis des années et je regarde sa formation c'était 5000 euros je trouvais ça horriblement cher j'ai dit bon c'est pas possible en plus il faut que je sois à Paris et finalement à ce moment là Au moment où j'éteins l'ordinateur, je vois une petite fenêtre et ils cherchent traducteur français-espagnol pour un bouquin sur l'hypnose ou la thérapie. Et moi, comme j'avais une formation d'espagnol, j'ai postulé. Je suis partie à Paris faire ma formation en été.

  • #sandrine

    Attends, là, tu peux nous en chronologie, on est quand là ? On est en quelle année ?

  • #rosa

    On est en... 2015 à peu près. Et donc, en venant sur Paris, je me suis dit, peut-être que je reviendrai en France.

  • #sandrine

    Quand tu es passée de ces endroits paradisiaques à Paris ?

  • #rosa

    Oui, mais que pour un mois, que pour la formation. Et puis, on m'avait prêté un super appartement, etc. Donc, j'ai fait la formation. Je suis venue voir ma famille à la campagne. Et comme j'avais fait aussi une formation de permaculture, je me disais, pourquoi je ne rentrerais pas en France ? J'aime bien les plantes médicinales, le jardin, la campagne. Et j'ai vu aussi un reportage déraciné des ailes sur Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #sandrine

    Le fameux reportage de Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #rosa

    Et je me suis dit, mais je connais cet endroit. Et en fait, j'ai un frère qui habite. Je l'ai appelé, je lui ai dit, écoute, cherche-moi un terrain. Si tu me trouves un terrain, je reviens habiter dans les coins. Donc, il ne m'a pas cru, il ne m'a pas cherché de terrain.

  • #sandrine

    Cette dimension écologique, elle se construit aussi au fil des années quand tu étais là-bas ? Oui. Est-ce que tu l'avais déjà en partant d'ici ? Alors,

  • #rosa

    certainement que je l'avais, mais je ne me rendais pas compte, puisque avec mes parents, ma mère a toujours fait... pas un très grand, mais toujours un petit jardin avec des animaux, toujours habiter plus ou moins la campagne. Et puis, je traînais toujours à la campagne. Donc, c'était vraiment...

  • #sandrine

    Ça fait partie du mode de vie de la campagne, finalement.

  • #rosa

    Voilà, c'est quand on te l'enlève que tu te rends compte qu'il te manque et que tu deviens écologique. Mais c'est vrai qu'avec la formation que j'ai faite en Indonésie sur la permaculture... Quand je suis revenue ici, je me suis rendue compte que c'était important de commencer à s'y intéresser et que je me souviendrai toujours la phrase qu'a dit le formateur, l'eau c'est de l'or. C'est comme ça que je me suis dit dans ma vie, si je veux être, pas heureuse, mais si je veux souffrir le moins possible, il faut que je me reconnecte à la nature, que j'ai un jardin, que j'ai l'eau, que je sois le plus autonome possible. Voilà.

  • #sandrine

    Est-ce que tu sentais aussi que c'était le moment de repasser en France ? Oui. Est-ce qu'elle te manquait la France ?

  • #rosa

    Pas vraiment, c'est pas ça.

  • #sandrine

    C'est quoi alors ?

  • #rosa

    En fait, même s'il y a pas mal de choses qui sont compliquées en France, c'est nos codes, on les connaît. Et le problème, quand on habite à l'étranger, surtout dans des pays comme Bali, comme l'Indonésie, c'est que c'est très très dur d'avoir des papiers. Il faut sortir tous les six mois du territoire. On ne peut pas travailler. Même les locations, on n'est jamais dans la légalité, en fait, à 100%. Et ça, c'est...

  • #sandrine

    Est-ce que tu crois que ce n'est pas la même chose pour ceux qui arrivent ici sur le territoire ? C'est long aussi pour eux d'avoir les papiers, etc.

  • #rosa

    Bien sûr, bien sûr.

  • #sandrine

    Oui,

  • #rosa

    oui, c'est exact. Oui, même, c'est peut-être certainement plus compliqué en France pour un étranger. Mais moi, c'était plus simple en France parce que je suis française, tout simplement. Et que ce n'est pas forcément plus simple, mais c'est qu'on connaît les codes et qu'on...

  • #sandrine

    Ta culture.

  • #rosa

    Voilà, c'est ma culture et... Et en Indonésie aussi, ça peut être compliqué. Voilà, c'est différent.

  • #sandrine

    Tu reviens, tu t'installes où ? Est-ce que c'est ici le premier projet ?

  • #rosa

    Oui, mais je m'installe chez mon frère à Saint-Pierre-de-Frugy. Et je commence à chercher des terrains. et à me reconnecter un petit peu avec l'hiver parce que je n'avais pas connu d'hiver depuis pas mal d'années. Mais j'ai aimé en fait.

  • #sandrine

    Les changements de saison ,

  • #rosa

    Voilà, c'est vrai que quand on est tout le temps, tout le temps, tout le temps à Bali... on a tout le temps chaud. Donc de rentrer, d'avoir un peu froid, de ne plus sentir l'humidité, ça fait du bien aussi. J'ai bien aimé le premier hiver passer ici. En plus, je n'avais pas d'obligation professionnelle. Donc j'allais dehors que quand ça me chantait.

  • #sandrine

    Le reste du temps, tu passais ton temps au coin du feu.

  • #rosa

    Oui, oui, oui. Et à chercher donc ce fameux terrain que j'ai trouvé au bout de quelques mois.

  • #sandrine

    Donc là, on arrive finalement à ton projet, celui qui est ici.

  • #rosa

    Alors oui, ça c'est ma grosse récompense et ma grosse surprise, puisqu'en fait, quand je suis arrivée dans ce projet, je pensais me lancer dans peut-être commercialiser des plantes médicinales, des tisanes. J'étais plutôt branchée par ma culture. Je ne pensais pas... venir à la campagne pour le yoga. Je pense que si mon projet avait été dans le yoga, je me serais rapprochée d'une grande ville.

  • #sandrine

    Ah ouais ?

  • #rosa

    Que jamais j'aurais pensé que ça puisse intéresser le yoga. Là, on est quand même...

  • #sandrine

    Ça veut dire que le yoga et la campagne, c'est pas conciliable ?

  • #rosa

    C'est pas ça. C'est que j'y pensais pas. Moi, le yoga, mon projet, il était en Indonésie. Et après, le yoga, ça restait une affaire personnelle. Une partie de moi qui me quittera jamais, c'est sûr. Mais je pensais pas du tout pratiquer le yoga ici. Donc, j'ai commencé à faire mon jardin toute seule. D'ailleurs, les voisins rigolaient un petit peu quand même. Et puis petit à petit, j'ai investi mon terrain. Et un jour, j'avais un petit mobilium que j'avais loué en attendant de construire ma maison. Et un jour, j'ai...

  • #sandrine

    T'étais en train de faire chien tête en bas sur la terrasse.

  • #rosa

    Voilà, presque. On vient frapper à ma porte et c'est une jeune fille qui s'appelle Élodie, qui habite à Saint-Prier-les-Fougères, et qui me dit, oui, on m'a dit que t'étais prof de yoga, est-ce que ça te dirait de donner des cours ?

  • #sandrine

    Ah d'accord, on est venu te chercher.

  • #rosa

    Voilà ! Et j'étais là... Puisque je ne pensais pas... donner des cours dans les mairies ou des choses comme ça. Ça ne se faisait pratiquement pas à l'époque. Et j'ai dit, écoute, pourquoi pas ? Et puis j'ai commencé dans une petite mairie que le maire m'a proposée gratuitement, très gentiment. Une petite salle ? Voilà, dans une petite salle. Et ça a commencé comme ça. Et au départ, il n'y avait que des femmes. Mais voilà, je suis tellement allée loin dans les traditions du yoga que ça ne me nourrissait pas.

  • #sandrine

    C'était peut-être un peu réducteur. C'est pour ça que je voudrais que tu nous donnes la définition de ce que c'est que le yoga. Parce que je pense que ce n'est pas qu'une pratique sportive, c'est dont t'écoutes.

  • #rosa

    Comme je l'ai appris, le yoga, c'est une philosophie de vie. Et voilà, ça t'habite. 24 heures sur 24. Comment dire ? En fait, le yoga, ce n'est pas que le physique et les postures. J'allais même dire que les asanas, normalement, c'est les postures. C'est au bout de quelques années, quand on a vraiment pratiqué le yoga, c'est 5%. On ne fait pratiquement plus de posture. La posture, c'est quoi ? Le yoga, c'est retrouver en fait sa vraie nature. C'est-à-dire qu'au début, quand on commence le yoga, on a mal au dos, on ne peut pas rester assis en tailleur, on ne peut pas s'asseoir sur les chevilles. Mais pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu notre vraie nature. Si on était connecté à la nature comme il y a quelques siècles, on n'aurait pas ce problème. Donc le yoga c'est beaucoup de méditation.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi d'être connecté à la nature Rosa ?

  • #rosa

    Alors connecté à la nature, c'est-à-dire que si on habite en ville, qu'est-ce qu'on fait ? On se lève d'une chaise, on va dans un lit, dans un canapé, dans sa voiture, on va dans sa cuisine, on est debout. En fait on fait... On fait toujours les mêmes mouvements et on perd beaucoup de mobilité qu'on aurait quand on est à la campagne et qu'on a un jardin. Par exemple, on va aller cueillir les cerises, on étire les bras vers le ciel, on fait des torsions, des choses qu'on retrouve dans le yoga quand on reprend des cours, que normalement on a dans notre vraie nature, qu'on est des cueilleurs au départ. Donc voilà, on perd un petit peu notre mobilité. Et le yoga ? Quand on commence et qu'on fait des asanas, c'est pour retrouver cette mobilité, cette stabilité du corps et de l'esprit et pour après partir en... En méditation, le yoga, c'est 80% de méditation au départ. C'est se nettoyer l'âme, quelque part.

  • #sandrine

    Et quand tu dis philosophie de vie, qu'est-ce que ça peut impliquer d'autres dans toi, dans ton quotidien ? Est-ce que tu peux donner des exemples plus concrets ?

  • #rosa

    En fait, quand je parlais avec mon amie et prof de yoga, Anou, les premières phrases, je pense qu'elle ait pu me dire, c'est tu es ce que tu manges

  • #sandrine

    Oui.

  • #rosa

    Donc voilà, ça en dit long. Évidemment, si tu veux être en forme physiquement et mentalement, il faut donner le bon carburant à ton corps. Ça implique l'alimentation, le sommeil, tes relations à l'autre, le respect, encore une fois, à la nature. Voilà, ça englobe toute une vie. Je pense que si on veut vraiment... appliquer le yoga, c'est toute la journée qu'on a en nous. Est-ce que c'est clair ?

  • #sandrine

    Non, si. Elle me regarde avec un oeil je ne vais pas dire lubrique, mais... Non. Si, si, si, c'est clair.

  • #rosa

    Ça peut se comprendre ce qu'est devenu le yoga en Europe parce qu'au départ, quand les... les premiers gourous swamis sont allés aux Etats-Unis ça a commencé aux Etats-Unis ils ont voulu...

  • #sandrine

    On est en quelle année là ? Dans les années 60 ? 70 ?

  • #rosa

    Ouais même avant avant ? Ouais peut-être aux Etats-Unis ça fait quand même un petit moment Oui Et qu'est-ce qui s'est passé ? Les profs, du moins les gourous, sont arrivés aux Etats-Unis et se sont rendus compte, au départ, le yoga c'est de la méditation, on est assis et on se pose. Ils se sont rendus compte que les personnes ne pouvaient pas rester, qu'elles souffraient, donc...

  • #sandrine

    Il fallait détourner un peu la pratique.

  • #rosa

    Voilà, il a fallu plus...

  • #sandrine

    La rendre accessible.

  • #rosa

    Voilà, et donc pour qu'ils puissent rester assis et pouvoir profiter des bienfaits de la méditation, ils se sont mis à développer les asanas. Et évidemment, ça...

  • #sandrine

    Ça a un peu changé, modifié ?

  • #rosa

    Voilà, ça a modifié. Puis le yoga, au niveau des asanas, si on le fait quand même à un bon niveau, on se sent fort, on se sent surhumain et ça travaille un petit peu sur l'ego aussi. Donc, c'est ce qui a développé aussi des... des studios plus sur le physique que sur le mental. Comme je dis toujours, un yoga mal fait est un yoga qui fait mal. Et ce n'est pas le... Ce n'est pas toi qui t'adaptes au yoga, mais le yoga qui s'adapte à toi.

  • #sandrine

    C'est vrai. Voilà. Tous les mardis soirs. On me ruine. Est-ce que c'est bon pour toi sur la définition du yoga et cette philosophie de vie ou tu as envie de rajouter quelque chose ?

  • #rosa

    On pourrait en parler. Oui.

  • #sandrine

    On pourrait faire un podcast uniquement sur le yoga.

  • #rosa

    Mais juste, voilà, si je dois donner un message à quelqu'un qui veut commencer le yoga, quand il arrive à un cours, qu'il essaye de voir si... Voilà, le prof ne doit jamais pousser et doit toujours être bienveillant avec l'élève et corriger. S'il n'y a pas ces trois éléments, ça peut être dangereux.

  • #sandrine

    Et demain, tu veux développer cette activité ?

  • #rosa

    Oui, je vais...

  • #sandrine

    Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu as comme nouveau projet, Rosa ?

  • #rosa

    Alors, ce n'est pas le nouveau, c'est la continuité, puisque j'ai commencé par donner des cours de yoga. Et ça a bien, bien marché, de plus en plus. Oui, tout à l'heure...

  • #sandrine

    Oui, parce qu'il y a cette nana qui est venue te chercher, t'es allée donner des cours de yoga dans les communes. Et après, comment tu transites ici ?

  • #rosa

    Alors, quand je faisais les cours de yoga dans les salles, il fallait que je me déplace, que j'aille chercher les clés, pas les clés. Et puis c'était des endroits impersonnels par rapport au yoga. Pour le yoga... En fait, quand on arrive chez moi maintenant, si on a un studio de yoga vraiment spécifique, les personnes, et je pense que tu me valideras, quand on rentre dans la salle, on sent l'encens, on voit l'endroit, les tapis, c'est une salle que pour le yoga. Et donc c'est un ancrage pour vous. Dès que vous rentrez, tac, vous mettez en mode, je viens pour me faire du bien, me reposer. Une petite parenthèse dans sa vie. parfois plus ou moins dingue. D'ailleurs,

  • #sandrine

    je baille à chaque fois que je viens chez toi.

  • #rosa

    C'est vrai que je baille,

  • #sandrine

    je baille, je lâche tout.

  • #rosa

    Et c'est pour ça qu'en fait, au départ, je devais faire une petite maison et vivre peut-être d'agriculture. Et puis finalement, comme le yoga a beaucoup plu et que ça me plaît beaucoup d'enseigner, ce que je ne pensais pas en fait au départ. Donc j'ai décidé de créer un lieu de vie pour le yoga. Tout doucement, on va commencer à faire des retraites. J'en ai déjà fait quelques-unes.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi, retraite ?

  • #rosa

    Des retraites, c'est comme son nom l'indique, se retirer un petit peu de sa vie. et venir quelques jours ou quelques heures ou quelques semaines dans mon lieu pour se donner du temps pour soi, pour réfléchir.

  • #sandrine

    Se remettre en forme ?

  • #rosa

    Voilà, se remettre en forme ou changer peut-être son alimentation ou apprendre des choses de bien-être, la méditation, faire des massages. Un lieu de vie, quoi.

  • #sandrine

    Ça veut dire que... Dans ces retraites, il n'y a pas qu'une pratique de yoga, ça veut dire que ça va plus loin, c'est-à-dire qu'effectivement tu peux te faire masser. Mais tu as parlé de cuisine, ça veut dire quoi ?

  • #rosa

    Alors bien sûr, puisque si on veut être en forme, bien sûr l'alimentation est importante. Donc moi j'ai pris le parti de faire mon jardin pour manger mes propres légumes. J'espère un jour être autonome, je le suis de plus en plus. Quasiment non ? Quasiment, parce que... Ici, on arrive à trouver des bons produits, c'est sûr. Mais moi, j'aime l'idée de quand je veux une carotte, je vais la chercher dans mon jardin et un quart d'heure après, elle est dans mon assiette. Et mieux on nourrit son corps et mieux on est dans son corps et dans son esprit.

  • #sandrine

    Tu manges cru, Rosa ?

  • #rosa

    Pas 100%, mais j'essaye d'être entre l'hiver, je suis à 50% et l'été, je peux être à 90% cru. Ça a plein d'avantages parce que déjà, les vitamines, il y en a beaucoup plus, on gagne du temps. et ça nous... Même pour mâcher, quand on mâche cru, on mâche plus, on prend plus conscience et on mange beaucoup moins.

  • #sandrine

    Parce que la mastication... Voilà,

  • #rosa

    la mastication et si on mange des légumes crus, crois-moi qu'on ne peut pas en manger 2 kilos. Le cru, pour moi, il est très important.

  • #sandrine

    Pour toi, il est bon. Si on reprend sur la retraite yoga, ça veut dire que tu vas... Enfin, tu as déjà commencé à le faire. Accueillir des hommes, des femmes, ici, sur le lieu.

  • #rosa

    Oui, puis je ne veux pas partir sur des retraites comme tout le monde.

  • #sandrine

    C'est quoi des retraites comme tout le monde ?

  • #rosa

    Alors, c'est qu'on part sur 3 jours, 5 jours, 7 jours, 10 jours. C'est un prix souvent assez conséquent. Et c'est un emploi du temps pour tout le monde et la même chose. Moi, j'aimerais bien faire, je dis toujours, faire un petit... à la carte, c'est-à-dire que si toi tu as envie de venir que deux jours, tu viens que deux jours. Si tu veux faire du yoga le matin, tu fais du yoga le matin. Si tu veux un massage, tu prends un massage. Si tu ne veux pas faire de yoga et te reposer dans le jardin, tu te reposes dans le jardin. Si tu ne veux pas parler, tu ne parles pas. Si tu veux manger cru, tu manges cru. Un peu à la carte, quoi. Puisqu'on en est... Je pense qu'on est... pas tous au même niveau et le fait d'être plus à l'écoute de la personne et de faire quelque chose à la carte, c'est plus adapté.

  • #sandrine

    Plus personnalisé et moins colonie de vacances, en fait, c'est la même chose en même temps.

  • #rosa

    Et en même temps, c'est ce que moi j'aurais recherché quand j'ai fait des retraites ou j'ai fait des stages. Voilà, qu'il y ait 15 personnes qui fassent la même chose au même moment et... Je ne sais pas. Je trouve que quelque chose à la carte, c'est bien. Puis en plus, ça dépend aussi des budgets. Parce que c'est vrai que tout le monde ne peut pas mettre 1500 ou 2000 euros sur une retraite de 7 jours. Donc, si c'est quelques jours avec moins d'activité, ce sera moins cher et ça peut être accessible à plus de personnes.

  • #sandrine

    Tiens, c'est bien là ce que tu dis, parce qu'effectivement, il y a aussi cette notion de yoga un peu, alors je ne vais pas dire comme l'équitation ou le tennis ou le golf, mais il y a un tout petit peu quand même une connotation de certains... Comment dirais-je ?

  • #rosa

    De luxe,

  • #sandrine

    de budget, de sport un peu élitiste ou instagramable. Toi, tu ne l'envisages pas de cette manière, on est bien d'accord ?

  • #rosa

    Pas du tout.

  • #sandrine

    Tu peux me parler un peu de ça ?

  • #rosa

    Eh bien, disons que oui, moi je ne veux pas faire... Sinon, je me serais peut-être lancée dans des retraites à Ibiza avec mon frère, dans un endroit paradisiaque à 3 000 euros les 10 jours, et c'est très bien en bord de mer, dans une super villa. Moi, j'ai envie de... Justement, ici, j'essaye de retourner à une vie beaucoup plus simple. D'ailleurs, je vais te parler de la décroissance joyeuse et heureuse.

  • #sandrine

    Eh bien, tu vas le faire juste après, si tu veux.

  • #rosa

    Donc, ça fait aussi partie du yoga, le détachement, d'essayer de prendre de la distance avec plein de choses et de moins consommer. Parce que déjà, c'est moins compliqué. Si on habite à la campagne et qu'on consomme moins, on est moins frustré. Parfois, on dit qu'on a des... qu'on est loin de tout quand on est à la campagne, mais finalement, moi, ça m'a beaucoup aidée à me séparer de plein de choses superficielles, comme aller chez le coiffeur très régulièrement, chez la pédicure, m'acheter des vêtements. Dès qu'une saison change, on veut acheter plein de vêtements, plein de choses, plein de consommation. Et comme je suis loin de tout, j'ai beaucoup moins de tentations et donc ça fait une décroissance aussi heureuse parce qu'on arrive à trouver des... Ouais, des substituts. C'est-à-dire que voilà, je vais moi chez le coiffeur, je fais moi attention à mes vêtements, mais je me retrouve dans des endroits plus naturels. Je peux aller faire des randonnées, des choses qui nous compensent. On perd quelque chose, mais on s'allège en même temps et on trouve quelque chose qui est parfois bien mieux.

  • #sandrine

    Plus riche.

  • #rosa

    Plus riche,

  • #sandrine

    voilà. Et ça, par rapport au yoga, la philosophie que toi tu appliques dans le yoga, c'est aussi de rendre le yoga accessible à tous et à toutes.

  • #rosa

    Bien sûr. Et le yoga qui fait que tu te sens de mieux en mieux dans ton corps, dans ton esprit, que tu t'acceptes plus, tu simplifies ta vie et... Et c'est bénéfique.

  • #sandrine

    Quand tu as démarré le yoga ici il y a quelques années, en ruralité, comment c'était perçu ? Est-ce que ce n'est pas perçu comme un truc, au départ, de bobo urbain, bobo parisien, ou j'en sais rien, quelque chose d'élitiste ? Qu'est-ce qu'elle vient faire avec son yoga ? Comment c'était perçu ? Et comment c'est perçu aujourd'hui ?

  • #rosa

    Au début, ils se sont dit que le yoga, c'est bizarre, ce n'est pas pour moi, c'est trop spirituel. Tous les clichés. A priori, voilà. Et puis, finalement, je ne sais pas comment on en est venu que finalement, les personnes qui viennent au yoga, c'est peut-être les... Pour 80%, je n'aurais jamais pensé qu'elles... qu'elles fassent du yoga un jour et qu'elles s'y tiennent. Au début, je pensais que ce seraient plutôt les gens qui sont dans la permaculture ou des musiciens ou des gens un petit peu...

  • #sandrine

    Artistes, un peu avec un pas de côté. Voilà.

  • #rosa

    Et je pense que j'ai peut-être peut-être 5, 10 de ces personnes-là. Et tout le reste, ça peut être... Ça peut être des maçons, des charpentiers, des instits, des infirmières, des faits saints, vraiment de tout milieu.

  • #sandrine

    On va attaquer la partie vivre en ruralité.

  • #rosa

    Vivre à la campagne, pour moi, c'est ça la vraie vie, tout simplement. C'est vivre en ville qui me semble plus anachronique et bizarre et difficile. difficile de vivre en ville.

  • #sandrine

    Hier, tu m'as dit effectivement que tous les gens en ville qui marchent dans des rues, entourés de béton, tout ce qui est minéral, c'est ça ? Tu veux dire quelque chose là-dessus ?

  • #rosa

    En fait, quand on habite en ville, je parle bien sûr des grandes villes. Parfois, quand on habite en ville, on vit dans du béton, le sol, c'est du plastique. On se met dans des boîtes en ferraille, des ascenseurs, la voiture, c'est en ferraille. les routes. En fait, on passe une journée et on n'a rien de naturel dans notre quotidien. On ne peut pas être heureux comme ça. On l'accepte certainement qu'il y a des personnes qui trouvent des substituts comme aller au cinéma, aller manger au resto, faire des musées. On est d'accord, ça peut être sympa, mais je pense que être trop déconnecté de la nature, c'est...

  • #sandrine

    Moi je pense que c'est fatigant de vivre un vieux. Voilà.

  • #rosa

    c'est usant et puis d'être toujours avec quelqu'un je crois qu'on est vraiment soi quand on est seul donc si on n'est jamais seul même dans un immeuble on a des voisins dessous, dessus, à côté en même temps il y a une certaine solitude des fois pour les gens en ville tu vois on n'est pas seul mais on peut vivre une solitude être seul ça fait du bien la solitude on peut en souffrir c'est très juste ce que tu dis il y a beaucoup de solitude en ville, c'est sûr.

  • #sandrine

    Vivre en ruralité, tu dis que c'est ce qui devrait être la vraie vie.

  • #rosa

    Pour moi, c'est normal. Oui,

  • #sandrine

    exact. Je sais que j'ai pour mission de balayer un peu tout ce qui est cliché, préjugé, que les gens aiment donner à la ruralité, parce que moi, c'est un petit peu ce que j'ai vécu quand j'ai décidé de venir vivre ici. J'ai eu des réflexions qui n'étaient pas toujours sympas, je trouvais. Toi, t'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'idées reçues sur la vie à la campagne ? Est-ce que tu penses qu'il y en a encore ? Et si c'est le cas, je veux bien t'entendre sur le sujet.

  • #rosa

    Alors, je trouve que quand même, depuis le Covid, il y a eu un retournement de situation quand même. Oui. Parce qu'avant, je me souviens, moi, comme j'ai voyagé pas mal, j'ai rencontré des personnes du monde entier. Et quand j'étais sur mon île, j'ai rencontré des Parisiens, des New-Yorkais, de tout. Et en fait, quand je leur ai dit, puisqu'on se contacte encore sur Facebook, Quand j'aurais dit que je venais habiter à la campagne, dans le Périgord Vert et tout, j'ai eu des réflexions du style, mais... mais qu'est-ce que tu vas t'isoler ? Par exemple, si quelqu'un vient me voir à la campagne, il va rester deux, trois jours, et en partant, il va dire, je retourne à la vraie vie. Donc, comment te dire que pour moi, la vraie vie, ce n'est pas tellement Paris et les immeubles et tout ça. Et en fait, on confond la modernité et toute l'évolution avec la vraie vie. Donc, il y a ce préjugé qu'à la campagne, on s'ennuie parce qu'il n'y a pas de resto, parce qu'il n'y a pas de... de clubs, de musées, comme je disais tout à l'heure.

  • #sandrine

    Ce qui n'est pas tout à fait juste, parce qu'il y a quand même des restos, il y a quand même des musées, il y a quand même des choses à faire.

  • #rosa

    Mais c'est vrai que juste avant le Covid, les dix dernières années avant le Covid, la campagne, c'était bien désertique. Il fallait être vraiment, vraiment, se connaître et avoir plein de choses,

  • #sandrine

    de ressources en soi,

  • #rosa

    pour accepter. de vivre à la campagne.

  • #sandrine

    Et donc là, après le Covid, tu trouves que ça a vachement changé ?

  • #rosa

    Eh bien oui, puisque les gens se sont rendus compte que si le système s'effondre, le système... mondial, l'évolution, la consommation, tous ces trucs-là. Si demain, il n'y a plus Internet, il n'y a plus de téléphone, on ne peut plus sortir, il n'y a plus de commerce, en ville, on est mort. Et puis, on ne pourra même plus manger. Alors qu'à la campagne...

  • #sandrine

    Tu décris un film américain.

  • #rosa

    Mais il y en a déjà eu, des films. Et en fait, moi, j'ai vécu le Covid ici. Je ne veux pas dire que ça a apporté peut-être beaucoup de problèmes, mais pour moi, je l'ai super bien vécu. Il ne m'a posé aucun problème, à part quand il a fallu que j'arrête mes cours de yoga et que c'était un petit peu compliqué. On a vécu différemment et c'était... On croisait nos voisins. En fait, si on avait coupé nos radios et nos télévisions, on n'aurait pas su qu'il y avait le Covid. Et en ville, je pense que ça n'aurait pas été possible, tout ça. Donc, du coup, les citadins se sont un peu plus intéressés à... à la campagne. Oui, oui.

  • #sandrine

    Ça a changé un peu la grille de lecture. Donc ça a quand même un peu boulu... Boului, non, non. Ça a un peu quand même réduit les idées reçues sur la vie à la campagne, tu penses ?

  • #rosa

    Oui, puis ça a fait prendre conscience sur plein de choses. Sur que à la campagne, s'il y a un vrai problème, on peut toujours plus s'en sortir qu'en ville. C'est moins superficiel. Moi, j'avais mon jardin, j'aurais pu avoir des animaux si je mangeais de la viande. Et on peut s'échanger des choses entre voisins, s'entraider, covoiturer, des choses qui... Plus de solidarité à la campagne, c'est sûr.

  • #sandrine

    J'allais justement te demander, qu'est-ce qui est selon toi la chose la plus sympathique de vivre à la campagne ?

  • #rosa

    Justement, oui, cette solidarité. Moi, quand je suis arrivée ici, je connaissais... pas trop mes voisins, mais ils avaient connu mes parents ou des choses comme ça. Mais en fait, naturellement, ils me voyaient au jardin et naturellement, ils s'arrêtaient les uns après les autres. Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as besoin du tracteur pour ça ? Ou je peux te dépanner en ça ? ou parfois même les premières années, même encore, je peux arriver sur ma terrasse et voir des cèpes sur la table, ou des carottes, ou des choses, alors que c'est des personnes que je ne fréquente pas vraiment, c'est juste mes voisins, et on boit un petit café de temps en temps, mais ils ont des cèpes en trop, et bien ils les posent sur la table. Ça, je pense que c'est quand même quelque chose qui est dû à la campagne, le partage, la solidarité, l'entraide.

  • #sandrine

    Est-ce que tu penses qu'il y a un bon moment pour changer de... Là, je reparle plutôt de la vie, changement de vie, changement de territoire. Est-ce que selon toi, il y a un bon moment dans la vie d'une femme pour changer ? de vie ?

  • #rosa

    Non, moi je pense que ça peut être à n'importe quel âge.

  • #sandrine

    Oui, quand je pense à ta vie, oui, finalement.

  • #rosa

    Il y a eu plein de changements. Non, ça peut être à n'importe quel âge. Il faut juste, à un moment donné, si on se pose la question, c'est que c'est le bon moment, à mon avis. Sinon, si tout va bien dans sa vie ou qu'on est à peu près calé par rapport à... À sa vie, on ne décide pas de changer. Donc, ça peut être après un divorce, après un deuil, après une séparation, ou quand les enfants sont grands et qu'ils partent de la maison, ou ça peut être à 18 ans. Non, il n'y a pas de...

  • #sandrine

    Il n'y a pas de règles ?

  • #rosa

    Il n'y a pas d'âge. Ça peut être à n'importe quel moment.

  • #sandrine

    On l'a bien compris avec toi. Le fait d'être revenue vivre en ruralité et d'avoir aussi finalement, je ne vais pas dire réaliser un rêve, parce que tout s'est mis un petit peu sur ta route, sur ton chemin au fil du temps. Qu'est-ce que ça a changé en toi en tant que femme ?

  • #rosa

    En fait... Ce qui est... Dans mes projets, vu que ça va... Là, on le raconte vite, donc on dirait que c'est très mouvementé. Mais en fait, ça prend des années, tout ça. Ici, ça m'a pris presque 7 ans. Donc je ne me rends pas tellement compte quand les personnes arrivent chez moi et me disent Oh là là, et t'as fait tout ça toute seule ? Bon, je ne l'ai pas fait toute seule, déjà. Ma famille m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidée. Et beaucoup d'amis aussi. Mais comme on fait un petit peu chaque jour, on ne le voit pas. Ce n'est pas comme quelqu'un qui vient tous les trois ans et qui voit le truc. Donc, on change tout doucement, mais ce n'est pas changer, c'est évoluer. On évolue par rapport à notre vie, notre âge, le temps qui passe, ce qu'on fait, les rencontres. Et ce n'était pas un rêve, parce que, encore une fois, moi, je suis mon instinct. C'est-à-dire que si demain, on me fait une proposition super, ce n'est pas garanti que je ne la suive pas. Mais c'est vrai qu'ici, j'ai quand même, sur une échelle de 10, je suis à 7, 8. Donc, ce n'est pas mal quand même. Je suis vraiment pas mal ici.

  • #sandrine

    Sur une échelle de quoi ? Du bonheur ? D'être heureuse ? Oui,

  • #rosa

    sur 10.

  • #sandrine

    Satisfaction ?

  • #rosa

    Voilà, de satisfaction, oui, on peut dire que je suis à 7, 8, ce qui est déjà pas mal quand même.

  • #sandrine

    Tu viens de dire un truc qui peut faire une transition, je pensais la poser un peu plus tard. Est-ce que tu as finalement cette décision d'être ici ? J'ai l'impression qu'elle n'est pas définitive, tu viens d'y répondre un peu. Est-ce que tu devois repartir un jour ?

  • #rosa

    Il y a des jours oui, des jours non. Des jours où ça ne va pas, où j'ai des problèmes un peu techniques. Je dis, si quelqu'un passe, je vends dans la minute qui suit. Et après, je réfléchis, je me dis, mais où est-ce que je peux être mieux qu'ici ? Évidemment qu'il y a des endroits mieux, mais par rapport à ma situation, par rapport à mes finances, par rapport à ce que j'aime et tout. Mais oui, demain, je peux être ailleurs, comme je peux rester ici. Je ne suis pas sûre de moi.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux me dire ce dont tu es la plus heureuse ou la plus fière ? Aujourd'hui ?

  • #rosa

    Alors, fière, non, parce que je suis fière de rien. Je n'ai pas de mérite, j'ai les compétences que j'ai. Donc, par contre...

  • #sandrine

    La plus heureuse, alors ?

  • #rosa

    La plus heureuse, je suis heureuse que mon jardin commence à ressembler à un jardin. Évidemment, tout à l'heure, tu parlais de la construction de la maison, de la salle de yoga, de tout ça. Ma prochaine étape, c'est de faire... de faire un lieu de vie de mon jardin. En fait, on peut très bien faire des tonnels naturels, des endroits où on peut se poser dans le jardin. Je veux des petits bancs en bois tout simple un peu partout. Plein de lieux de vie dans mon jardin. Donc la prochaine habitation, c'est le jardin. Voilà, on crée la vie avec les fruits, les légumes. C'est ce qui me rend le plus heureuse, ça c'est sûr. Si demain je devais changer ma maison contre une toute petite maison si j'arrête le yoga, ça ne me pose aucun problème, mais le jardin, il faut qu'il soit magnifique.

  • #sandrine

    Est-ce que tu as des femmes en tête, une femme ou d'autres femmes, qui pourraient prendre la place à ce micro ?

  • #rosa

    Alors, je pensais à Nadia, même si elle n'est pas trop...

  • #sandrine

    Timide ?

  • #rosa

    Pas timide, mais réservée plutôt que timide.

  • #sandrine

    Alors, pourquoi Nadia ?

  • #rosa

    Nadia, parce qu'elle vient de Versailles. Elle était dans le social pendant quelques années. Et elle est partie, je crois, d'abord en Bretagne et après à la campagne, donc ici, dans le Périgord Vert, pour... pour faire des ateliers de théâtre, pour tout âge, je crois, d'ailleurs. Je crois qu'elle fait même un petit... Elle voulait faire un petit conte berbère. Elle est en projet, donc... Et puis, elle aime tout ce côté associatif, la campagne, la ruralité. Donc, je la verrai bien, ce micro, si elle est d'accord.

  • #sandrine

    Est-ce que... Par rapport à tout ce que tu nous as, on a parlé de yoga, on a parlé de voyage, on a parlé de yoga, on a parlé de sobriété heureuse, on a parlé de permaculture. Est-ce qu'il y a des ouvrages, des films, des bouquins, toi, qui t'ont marqué et que tu voudrais partager ?

  • #rosa

    Alors, il y a... Je pensais à un film, le film Demain. Oui. Parce qu'il y en a qui ne l'ont toujours pas vu. Maintenant, ça pourrait paraître un petit peu démodé pour les gens un petit peu initiés, mais moi, je l'ai vu... Ça doit bien faire 10-12 ans maintenant.

  • #sandrine

    Oui, oui.

  • #rosa

    Et j'ai adoré ce film parce qu'en fait, il n'était pas moraliste. Il donnait plein d'alternatives. Il est joyeux. Il est... il donne envie d'aller vers l'écologie et la décroissance sans que ce soit, comment dire, assoulant.

  • #sandrine

    Ou une injonction.

  • #rosa

    Une injonction, oui, voilà. Et après, pour le yoga, il y aurait le yoga pour les nuls, parce que c'est toujours très, très bien écrit, c'est toujours par des très grands professionnels.

  • #sandrine

    C'est bien. Voilà. Qu'est-ce que tu as gagné en revenant sur le territoire ?

  • #rosa

    Qu'est-ce que j'ai gagné en revenant ?

  • #sandrine

    En revenant ici, sur tes terres.

  • #rosa

    Eh bien, un espace super grand, donc qui me donne... De la liberté, puisque j'ai quand même 3,5 hectares. Je pense que je n'aurais pas pu avoir si grand terrain n'importe où. Donc, j'ai gagné en liberté. Et grâce à ce grand terrain, je peux prêter mon terrain à mes voisins pour avoir des jolis chevaux devant chez moi, une vache, des mares, les grenouilles, des biches qui traversent, des chevreuils, des sangliers. Avoir un microcosme. un petit monde autour de moi qui me fait vivre et me sentir bien.

  • #sandrine

    Si demain, il y avait un de tes proches, ton environnement, ta famille, peu importe, qui souhaitait changer de vie, qu'est-ce que tu pourrais lui dire ?

  • #rosa

    Fonce.

  • #sandrine

    Fonce, Marcel,

  • #rosa

    fonce. Fonce, mais pas trop vite, parce que c'est vrai que moi, au départ, j'avais un projet, puis je suis allée carrément à l'opposé. C'est grâce, en fait, à ces chers banquiers qui n'ont pas voulu me prêter d'argent. Donc, du coup, il a fallu que j'aille doucement. Et grâce à eux, j'ai trouvé plein d'astuces. J'ai changé mes projets. J'ai essayé de récupérer plus. de m'organiser pour dépenser moins. Et au final, ça m'a fait faire une décroissance super positive. et ne pas avoir un très gros crédit tous les mois. Donc, c'était merci les banquiers.

  • #sandrine

    Donc, tu dis merci aux banquiers et à celui qui veut changer de vie, tu lui dis fonce, mais pas trop vite.

  • #rosa

    Voilà, fonce, mais pas trop vite.

  • #sandrine

    Fonce, mais avec un pouce sur le...

  • #rosa

    Oui, voilà. Parce qu'en fait, si on va plus doucement, on voit tout. C'est comme faire un voyage en avion, en voiture, en vélo, à pied. C'est différent. Ou en train. On ne voit pas les mêmes choses. Eh bien, oui.

  • #sandrine

    S'il y avait un message que tu souhaitais passer sur le nouveau visage de la ruralité, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ?

  • #rosa

    On va dire ruralité égale liberté, c'est pas mal.

  • #sandrine

    Voilà, tes amis, ta famille, ton entourage, les gens qui te connaissent très bien depuis longtemps, ils étaient avec nous là, autour de la table, et ils nous avaient écoutés. Qu'est-ce qu'ils auraient envie de te dire, à ton avis ?

  • #rosa

    Je pense qu'il me dirait, continue à te faire confiance et laisse ton instinct te guider jusqu'à présent, ça le fait.

  • #sandrine

    Ça marche. Est-ce que tu as un mot pour la fin, une phrase pour la fin Rosa ?

  • #rosa

    Donc, un mot pour la fin, c'est plutôt une phrase. Alors, au départ, je disais toujours, ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. Mais maintenant, je vais plutôt dire, fais aux autres ce que tu aimerais que l'on te fasse. C'est plus positif.

  • #sandrine

    Ah, c'est chouette.

  • #rosa

    Voilà.

  • #sandrine

    Merci Rosa. Merci beaucoup. Je te dis à bientôt. Je te dis à mardi.

  • #rosa

    Eh oui, c'est ce que j'allais dire. À mardi, Sandrine.

  • #sandrine

    Salut Rosa.

  • #rosa

    Salut.

  • #sandrine

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des nouvelles filles de la campagne, eh bien... abonnez-vous à la newsletter. Alors, soit vous m'écrivez sur lesnouvellefideslacampagne.gmail.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors, un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

Dans cet épisode 🎧 de L'Audace au Féminin, nous partons à la rencontre de Rosa , une professeure de yoga 🙏 au parcours incroyable.


Petite fille de Dordogne, Rosa a quitté sa campagne pour explorer le monde pendant quasiment 15 ans, découvrant les secrets du yoga, de la permaculture et bien plus encore à Ibiza, Bali et en Inde.


De retour en milieu rural, Rosa partage avec nous sa philosophie de vie, nourrie par ses riches expériences à l'étranger.

Elle nous raconte comment ces voyages ont façonné sa vision du bien-être et de la sérénité, et comment elle applique ces enseignements dans son quotidien en tant que professeure de yoga.


Rosa nous explique comment elle a entrepris de construire son propre lieu de vie et de travail : un Ashram dédié à la paix intérieure et à la communauté en plein cœur de la campagne.


Rejoignez-nous pour une conversation riche et inspirante qui vous encouragera à embrasser l'audace et à poursuivre votre propre chemin vers la liberté et la sérénité.


Bonne écoute 🎧



NOUVEAUTÉ 👉 Si vous souhaitez en savoir plus sur les NFC, inscrivez-vous à ma Newsletter => en m'écrivant sur lesnouvellesfillesdelacampagne@gmail.com ou en message privé sur les RS.




👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #sandrine

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Bonjour Rosa,

  • #rosa

    bonjour Sandrine.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux te présenter tout simplement ?

  • #rosa

    Alors je m'appelle Rosa, j'habite à Saint-Prier-les-Fougères, j'ai un petit chat qui m'accompagne qui s'appelle Mimine. Je suis prof de yoga et j'ai créé mon lieu et je travaille sur mon lieu dans lequel je vis.

  • #sandrine

    Tu viens de nous parler de lieu, j'ai envie de démarrer avec ça directement, parce que c'est important, c'est vrai que je demande toujours aux nouvelles filles de la campagne de décrire aux auditeurs et aux auditrices l'environnement, puisque les gens ne nous voient pas, ils nous écoutent. Tu peux expliquer où on est, à quoi ça ressemble ?

  • #rosa

    Donc on est dans le Périgord Vert. Comme son nom l'indique, c'est tout vert. J'ai une propriété à Saint-Prier-les-Fougères de 3,5 hectares. J'ai acheté ce lieu, il n'y avait rien dessus. J'ai créé des mars, un jardin, mon lieu d'habitation.

  • #sandrine

    Alors c'est quoi ton lieu d'habitation ? Ça ressemble à quoi ?

  • #rosa

    Alors mon lieu d'habitation, c'est surtout un studio de yoga où j'ai un côté privé et un côté professionnel. C'est un bâtiment... long, rectangulaire, avec que des baies vitrées sur le terrain, avoir une belle vue et se sentir dedans, dehors, en permanence, connecté à la nature.

  • #sandrine

    Exact. Je valide, puisque il faut savoir que Rosa est ma professeure de yoga et effectivement, c'est très agréable de pratiquer le yoga avec la vue sur la nature. Et alors justement, quand on est dans ton studio, qu'est-ce qu'on voit à l'extérieur ?

  • #rosa

    Alors, toutes les baies vitrées sont dirigées direction sud-ouest. Sur mon terrain, on voit les mares, le jardin, des chevaux, des arbres, la nature, une grande immensité. J'ai créé un petit chalet en bois. Au départ, c'était pour faire quelque chose de professionnel, mais après, on en parlera certainement plus tard. Les directions ont un petit peu changé et j'ai aussi une caravane qui est abritée par un petit auvent et qui est juste à côté d'un étang.

  • #sandrine

    Le projet que tu avais, le projet professionnel ? Tu avais en tête ce type de terrain ou c'est en trouvant le type de terrain qu'est venu le projet professionnel ?

  • #rosa

    Alors, j'avais en tête un projet, bien sûr, et j'ai cherché exactement ce terrain et j'ai trouvé le terrain que je cherchais. Il me le fallait en pente, très grand.

  • #sandrine

    Pourquoi en pente ?

  • #rosa

    En pente pour la permaculture, parce que c'est très important l'orientation du soleil et du terrain. Il me fallait une source, je voulais absolument l'eau, le soleil et géographiquement, il me fallait qu'il soit dirigé sud-ouest. Et j'ai réussi à trouver, j'ai cherché longtemps.

  • #sandrine

    T'as cherché longtemps ? Ça veut dire quoi longtemps ?

  • #rosa

    Longtemps, non. Quelques mois, mais j'étais bien déterminée.

  • #sandrine

    Donc, t'avais un cahier des charges très précis par rapport à ce lieu de vie et ce lieu professionnel, puisque les deux sont liés.

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    Ok. Le bâtiment que j'ai envie d'appeler l'ashram.

  • #rosa

    Oui,

  • #sandrine

    oui. On peut l'appeler l'ashram ? Ou le studio de yoga. Le studio, oui. Ton ashram, d'ailleurs, ça veut dire quoi, ashram ?

  • #rosa

    Alors, ashram, c'est un lieu de vie, comme on pourrait dire, dans le bouddhisme, on dit un monastère. Dans le yoga, c'est un ashram, c'est un lieu de vie où on vient pour quelques jours, quelques mois, ou toute une vie. C'est un lieu communautaire, en général. et on y applique la méditation, le yoga, un repli sur soi pour des plus ou moins longues durées.

  • #sandrine

    Tu as toute une partie comme ça qui a été conçue pour la pratique du yoga, et toi tu t'es créé une partie perso, tu as une double vie là.

  • #rosa

    Oui, non c'est toute ma vie, c'est complémentaire, c'est lié à ça. Et je me suis retrouvée ici quand j'avais à peu près 6 ans. Et je suis restée...

  • #sandrine

    Je me suis retrouvée ici ?

  • #rosa

    À Dordogne.

  • #sandrine

    Donc vous avez bougé.

  • #rosa

    À la coquille. OK. Oui, j'avais à peu près 6 ans. Je suis restée de mes 6 ans jusqu'à mon adolescence à la coquille. Et après, je suis partie sur l'imog. J'ai un petit peu travaillé, j'ai fait ma vie, j'ai pas mal bougé. Je suis partie à l'étranger.

  • #sandrine

    Là, tu vas vite. Déjà, je voulais te demander, c'est quoi d'être une petite fille à la campagne, de vivre à la campagne quand on est une petite fille ?

  • #rosa

    Alors oui, c'est vrai que mes souvenirs de campagne commencent surtout à La Coquille, donc juste à côté de Saint-Pré et des Fougères. C'est une vie de liberté, de joie, de bonheur, de partage. À l'époque, à la campagne, il y avait beaucoup de monde, on était toujours dehors.

  • #sandrine

    Donc ta jeunesse en campagne, que tu sois petite fille ou adolescente, elle est chouette ? Oui. D'accord. Et alors maintenant, parce que tu étais déjà partie en voyage, donc tu pars dans certaines villes aux alentours, mais, parce qu'on a parlé un petit peu avant quand même aujourd'hui, et effectivement j'avais mis mes oreilles un petit peu partout en me disant, tiens ma professeure de yoga, j'ai l'impression, il paraît qu'elle n'a pas fait le tour du monde, mais presque. Un jour tu décides de partir, t'as quel âge ?

  • #rosa

    Alors... La première fois que je suis partie vraiment vivre à l'étranger, c'était pour Ibiza et j'avais peut-être 30, 35 ans, quelque chose comme ça.

  • #sandrine

    D'accord, je pensais que c'était encore plus jeune.

  • #rosa

    Entre 30 et 30, je ne sais plus exactement, oui.

  • #sandrine

    Une trentaine d'années par Ibiza. Alors comment on passe du Périgord, du Limousin à Ibiza ?

  • #rosa

    Alors, c'est du hasard et des coïncidences vraiment très rigolotes.

  • #sandrine

    Est-ce que tu connaissais Ibiza déjà ?

  • #rosa

    Non. Je l'avais entendu parler. Et j'avais un frère qui habitait déjà depuis, je crois, deux ans. Donc, j'ai fait des études à Bordeaux, des études d'espagnol. Je travaillais aussi dans un restaurant. J'ai fait plein de choses. Et à un moment donné, j'avais acheté une chambre d'hôte à côté de Saint-Emilion. Et je travaillais aussi dans un restaurant. Et en fait, quand j'ai dû décider de passer mon CAPES pour devenir prof d'espagnol... J'ai eu une grosse crise de panique. Je me suis dit Capes égale Paris, 10 ans, 15 ans à Paris. Donc ça m'a fait peur et je me suis dit non, j'ai tout arrêté juste avant le Capes. Et en même temps, j'avais une amie, je travaillais dans un restaurant et mon amie m'a demandé si je voulais être manager du restaurant. Et du coup, j'ai tout abandonné pour être manager dans un restaurant. J'ai fait ça quelques années. Là,

  • #sandrine

    on est à Bordeaux ?

  • #rosa

    Oui, voilà, on est à Bordeaux. J'ai démissionné de ce restaurant et je suis partie vivre à Arcachon puisque j'ai toujours une petite attirance à la bougeotte. Oui, aussi un peu. Et mon frère vient me rendre visite à Arcachon un jour, dans ma petite maison que je devais rendre quelques mois plus tard. Et il me dit, il faut que je pense à réserver un billet de bateau pour ma voiture et moi pour Ibiza. Et en rigolant, quand il réserve le billet, il me dit Tu viens avec moi ? Et puis j'ai réfléchi, j'ai dit Oui Et voilà comment je suis partie.

  • #sandrine

    Tout simplement ?

  • #rosa

    Voilà, pour Ibiza.

  • #sandrine

    Ok, donc tu avais juste vu, tu avais quelques notions de ce que ça pouvait être Ibiza.

  • #rosa

    Oui, on m'en a parlé, bien sûr.

  • #sandrine

    Bin tu y allez , pourquoi toi d'ailleurs ? Tu pensais que tu allais faire quoi ?

  • #rosa

    Eh bien, comme j'avais vendu ma maison et que j'avais démissionné de mon travail, j'étais complètement libre et qu'il fallait que je rende ma petite maison sur Arcachon. Je me suis dit, pourquoi pas, je vais faire l'expérience d'un été, on verra bien. Donc, j'avais de l'argent, j'étais libre.

  • #sandrine

    J'étais belle, j'étais jeune.

  • #rosa

    Voilà. Je me suis dit, on y va.

  • #sandrine

    Ibiza, ouvre-moi les portes. Et alors ?

  • #rosa

    Alors, quand je suis arrivée à Ibiza, Ça a été très très dur parce que c'était au mois de mars et puis il pleuvait, on nous avait prêté un appartement un peu lugubre, donc j'ai un peu douté de ma décision. Mais en fait, au bout de quelques jours, je me suis dit, bon, il faut que je trouve un endroit pour moi. Et puis, j'ai loué un petit appartement. Et après, le soleil est arrivé. En fait, dans le bateau, chose importante, j'ai rencontré un Allemand qui était très, très, très sympa.

  • #sandrine

    Tu croyais que tu allais me dire très, très, très beau. Très, très,beau

  • #rosa

    très,

  • #sandrine

    très riche.

  • #rosa

    Bien, disons, j'étais avec mon frère. il était plus intéressée par mon frère que par moi. Et donc cet Allemand, on a bien sympathisé et on s'est revus quelques jours après. Il m'a présenté d'autres Allemands qui avaient un hôtel sur Ibiza. Et au bout de quelques jours, j'ai été déjà embauchée. Donc j'ai commencé mon aventure à Ibiza en travaillant dans un hôtel avec des Allemands. D'ailleurs l'hôtel s'appelle Cantoni, si un jour vous voulez y aller.

  • #sandrine

    Il existe encore ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    D'accord. Et par contre, parce qu'Ibiza, je ne sais pas, tu as le nord, tu as le sud, c'était où dans Ibiza ?

  • #rosa

    Alors moi, ce n'était pas très loin d'Ibiza, la cité, puisque l'île s'appelle Ibiza, mais la cité et le port, quand on arrive à Ibiza, c'est Ibiza aussi. Donc je n'étais pas très loin, j'étais à... 5 km d'Ibiza, à San José.

  • #sandrine

    Tu étais proche de la Jet Set ou de l'autre côté ? Plutôt du côté Flower Power ?

  • #rosa

    Oui, plutôt du côté de la campagne. Et comme je suis d'origine espagnole, je voulais être vraiment connectée aux Espagnols.

  • #sandrine

    C'est pour ça que tu étais avec des Allemands ?

  • #rosa

    Oui, pour le travail.

  • #sandrine

    Bon, donc tu es à Ibiza, tu bosses donc plusieurs années dans cet hôtel, tu es manager.

  • #rosa

    Pas plusieurs années, plusieurs étés, deux ou trois étés, oui, il me semble, oui.

  • #sandrine

    Est-ce que ça veut dire qu'entre-temps tu reviens en France ?

  • #rosa

    Non, je suis partie à Ibiza, Bali, pardon, entre-temps.

  • #sandrine

    Ça va être compliqué cette rosa. Allez, vas-y, on t'écoute.

  • #rosa

    Donc j'ai fait un premier été, puisque à Ibiza ça marche surtout par saison. Et en fait, mon frère, tous les ans, il partait en Thaïlande pour se perfectionner au niveau de ses massages. Il est masseur à Ibiza. Et moi, pendant la saison, mes patrons m'ont proposé... Donc au départ, je commençais par faire les chambres, j'ai fait les petits déjeuners, puis j'ai fini par faire des massages. À la fin de l'été, mon frère me dit, je vais en Thaïlande, est-ce que tu veux venir avec moi pour peut-être faire une formation de masseuse ? Et donc j'ai dit ok et on est parti.

  • #sandrine

    Tu dis toujours ok à ton frère ?

  • #rosa

    Oui, voilà. Quand ça m'intéresse, oui. C'était des jolis projets quand même. Et donc en octobre, je suis partie en Thaïlande pour faire une formation de massage. Je suis restée quelques temps avec mon frère. Et après, j'ai décidé d'aller à Bali pour faire une formation de massage baliné.

  • #sandrine

    Voilà. Il faut te suivre.

  • #rosa

    Même moi, je m'embrouille.

  • #sandrine

    Donc, si j'ai bien compris, tu alternes Ibiza, Bali. Et là, tu es dans l'univers de l'hôtel, du bien-être, tu manages, tu masses.

  • #rosa

    Oui. Je cuisine, je fais plein de choses.

  • #sandrine

    Tu as un couteau suisse. Qu'est-ce que tu préférais ?

  • #rosa

    Tout, en fait. Au départ, c'est vrai que... Au départ, je faisais plein de choses. J'étais là, mais je ne peux pas me fixer. C'est vrai que la plupart des gens, soit ils sont ingénieurs, soit ils sont maçons, soit ils sont coiffeurs. Ça s'arrête là. Et moi, en permanence, j'ai toujours envie de faire d'autres choses. Et à l'époque, ça me posait presque des problèmes. Je me disais, est-ce que je vais trouver ma voie ? Et en fait, non, c'est juste la vie. Et je suis attirée par plein de choses. Et maintenant, j'assume. Donc, je fais... tout ce que j'ai envie de faire.

  • #sandrine

    Là, t'as quel âge à ce moment-là ? T'as 35 ans, alors ?

  • #rosa

    Oui, juste avant mes 40 ans.

  • #sandrine

    Donc là, tu te formes à Bali pour les massages... Les messages, non, les massages. Les massages, comment t'as dit ?

  • #rosa

    Baliné.

  • #sandrine

    Baliné. Et tu y restes ?

  • #rosa

    Non, la première année, j'y passe six mois. Je reviens, je refais une saison à Ibiza. Je repars à Bali pour six mois encore. Je reviens et la troisième fois que je repars à Bali...

  • #sandrine

    Je ne repars pas ?

  • #rosa

    Je ne repars plus sans le faire exprès encore une fois. En fait, je découvre une petite île, Guilière, qui est juste à côté de moi, juste à côté de Bali. à quelques heures de bateau de Bali. Et je tombe complètement amoureuse de cette île. Il n'y a pratiquement pas d'électricité, il n'y a pas de voiture. Elle est toute petite. On fait le tour en 40 minutes à pied, à peu près.

  • #sandrine

    D'accord. Il y a des gens ?

  • #rosa

    Il y a des gens, oui. Il y a quelques petits hôtels, mais très indonésiens. Donc, j'aime cette...

  • #sandrine

    Ça ressemble à quoi, un hôtel indonésien ?

  • #rosa

    C'est des petites cabanes en bambou. Elles sont assez près de la mer, bien sûr, puisque l'île est toute petite. Et en fait, moi je ne voulais pas vivre dans un hôtel, je cherchais une petite maison et finalement on m'a proposé un hôtel qui était abandonné. Il y avait juste cinq chambres, il y avait tout à refaire et on m'a proposé une location et j'ai dit oui. Six mois en Indonésie, six mois à Ibiza. Mais quand je me suis embarquée dans les travaux, dans la location, j'ai bien vu que ce n'était pas possible d'abandonner l'hôtel six mois. Ce n'était pas viable.

  • #sandrine

    Donc là, tu devais te lancer à fond dans ce projet.

  • #rosa

    Donc, j'ai déchiré mon billet qui était un billet de retour au 1er avril. Ce n'était pas une farce. J'ai dit à tout le monde que je ne rentrais pas. Et me voilà partie pour quelques années. à Bali.

  • #sandrine

    Combien de temps ?

  • #rosa

    Avec des va-et-vient une dizaine d'années.

  • #sandrine

    Ah ouais. 10 ans à Bali, ça fait quoi de vivre à Bali ?

  • #rosa

    C'est un paradis et un enfer.

  • #sandrine

    Ok.

  • #rosa

    Voilà, c'est plein de contradictions. Le plus dur, c'est le travail. Donc voilà, c'est le paradis pour plein de choses et l'enfer pour d'autres.

  • #sandrine

    Quand tu dis travail, l'exploitation ?

  • #rosa

    Travailler, comprendre les coutumes, comprendre comment ils fonctionnent. On est tellement différents. Et il faut quand même déjà quelques années pour comprendre comment ça fonctionne.

  • #sandrine

    D'accord. Mais alors... Pourquoi tu y es restée dix ans finalement ? Qu'est-ce qui t'a motivée ? Qu'est-ce qui t'a animée à rester dix ans là-bas ?

  • #rosa

    Déjà, les balinés sont adorables, ils sont gentils. Ils ont un côté enfantin, simple et généreux. À l'époque, c'était encore très sauvage. On pouvait trouver plein d'endroits merveilleux ou... En fait, on perdait la notion du temps.

  • #sandrine

    D'ailleurs, j'ai une très bonne transition, Rosa, parce que j'allais te demander, là, on est dans quelle période ? Quelle année à peu près ?

  • #rosa

    Dans les 2008-2010 à peu près. Ok. Donc il y a 16 ans, 15, 16 ans.

  • #sandrine

    D'accord.

  • #rosa

    Bien sûr, il y avait du tourisme, mais beaucoup, beaucoup moins.

  • #sandrine

    Donc c'est ça qui t'a fait rester, le côté peut-être... Alors les gens, le côté sauvage encore de l'île, pas de touristes. Tu arrives à tes fins, tu ouvres cet hôtel. Donc là c'est pareil, tu es toujours couteau suisse ?

  • #rosa

    Ben oui, c'est moi qui montre aux indonésiens comment travailler Puisque évidemment ils habitent dans des cahutes Moi je voulais faire des salles de bain, je voulais faire une cuisine Je voulais des choses entre très traditionnelles Mais quand même avec un petit peu de confort

  • #sandrine

    Modernité entre guillemets Oui,

  • #rosa

    voilà

  • #sandrine

    D'accord, on va lâcher le morceau Mais est-ce que le yoga rentre dans ta vie à ce moment-là ?

  • #rosa

    Oui. Jusqu'à présent, j'avais fait un petit peu de yoga, droite à gauche. Ça m'intéressait, je le faisais, je ne le faisais pas. C'était moins connu qu'aujourd'hui, bien sûr. Et sur cette île, au centre de l'île, il y a un centre de yoga qui est tenu par des Australiens. Et il y a beaucoup, beaucoup de profs de yoga du monde entier qui ont envie, bien sûr, de donner quelques cours dans cet endroit parce que c'est juste paradisiaque.

  • #sandrine

    Paradisiaque comme ici ?

  • #rosa

    Différent, mais oui.

  • #sandrine

    OK.

  • #rosa

    Et donc j'ai commencé à aller à un cours de yoga, un second, et je me suis prise au jeu et j'y allais deux fois par jour. Il y avait des sessions le matin et le soir. Et à chaque fois que je ressortais d'un cours de yoga, j'avais l'impression que je pesais 2 kilos, que j'étais... qu'il me poussait des ailes, que je retrouvais mes 14 ans, quoi. Donc, ça a été une vraie, vraie, vraie révélation.

  • #sandrine

    Comment tu chemines sur le fait d'un jour en faire ton métier ?

  • #rosa

    Alors, petit à petit, j'essayais bien d'y aller matin et soir. Ça me causait quand même un petit peu de problèmes techniques par rapport à l'hôtel. Mais je me débrouillais, et puis finalement, j'y suis allée pendant quelques mois matin et soir. Et puis parfois, quand je ne pouvais pas y aller, du coup je me suis dit, je vais le faire dans mon hôtel toute seule. De fil en aiguille, des personnes qui venaient dormir dans mon hôtel ont voulu se joindre à moi pour pratiquer. Donc j'ai donné des cours, c'était plus ou moins bénévolement parce que je n'étais pas prof à l'époque. J'ai vraiment découvert une vraie passion pour le yoga. Et en plus, évidemment que l'île attirait beaucoup de yogis, donc j'ai fait pas mal de rencontres. On m'a parlé de l'Inde, des formations, de Rishikesh, de Ubud. Et tout doucement, je me suis dirigée vers le yoga et je suis partie faire des formations à Ubud. Ubud, c'est un village... Voilà, c'est dans l'île de Bali. C'est très, très, très... À l'époque, c'était vraiment, vraiment connu pour le yoga. Il y a un... un très grand centre aussi. Je ne me rappelle plus le nom, ça me reviendra. Et donc, petit à petit, je me suis dit, je vais revendre mon hôtel et je vais peut-être m'installer à Ubud pour ouvrir un centre de yoga et de bien-être, de massage.

  • #sandrine

    D'accord. Tu as donné deux noms, là. Je n'ai pas retenu. Rashi ?

  • #rosa

    Rishikesh. Oui. C'est en Inde. Et ? Ubud.

  • #sandrine

    C'est des lieux.

  • #rosa

    Voilà, ces deux lieux qui sont quand même cultes pour le yoga. Rishikesh, c'est là où sont allés les Beatles dans les années je ne sais pas combien. Et à cause ou grâce aux Beatles, cet endroit a été mondialement connu. Et maintenant, il y a plein de centres de formation de yoga à Rishikesh.

  • #sandrine

    D'accord. Tu pars en Inde te former ?

  • #rosa

    Non pas encore Là je décide d'aller Sur Ubud Pour chercher un lieu pour justement créer un centre de yoga Et

  • #sandrine

    Comme je La vie de Rosa est incroyable

  • #rosa

    Comme je veux ouvrir un centre de yoga A Ubud En fait en Indonésie on n'a pas le droit de travailler réellement On a le droit de diriger un hôtel Mais pas de travailler Donc, il fallait que j'embauche, que j'ai des partenaires, des professeurs de yoga indonésiens, ou que j'embauche des professeurs indonésiens de yoga. Mais pour embaucher quelqu'un et être sûr de ses performances,

  • #sandrine

    de ses compétences.

  • #rosa

    je me suis dit, il faut que j'aille me former comme prof de yoga, comme ça je saurai de quoi je parle.

  • #sandrine

    C'est intelligent ça Rosa.

  • #rosa

    Et en plus, c'est vrai que pour mon corps et ma pratique, c'était bien aussi.

  • #sandrine

    Donc là,

  • #rosa

    c'est là où je commence à murir l'idée d'aller en Inde. Donc je lâche mon hôtel, je le revends. Et je pars habiter à Ubud, je loue une petite maisonnette à côté de la Monkey Forest. Donc l'endroit me plaisait. Justement, dans la maisonnette où je loue, il y en a cinq ou six. Il y a un grand terrain. Je me dis, pourquoi pas racheter ce terrain et créer mon centre de yoga dans cet endroit qui était vraiment super.

  • #sandrine

    Je tiens à préciser un truc, tu fais tout ça toute seule ?

  • #rosa

    Oui.

  • #sandrine

    C'est incroyable.

  • #rosa

    Je cherche toujours des partenaires, mais... Je n'arrive jamais à voir... Il y a toujours un X, ce n'est pas le moment. Je rencontre des personnes superbes, mais soit elles sont déjà lancées dans un autre projet, ou ce n'est pas le moment, ou il y a toujours quelque chose qui fait que je me retrouve toujours seule à faire les projets. Mais je crois que c'est... c'est mon karma.

  • #sandrine

    Très bien, voilà. Alors vas-y, tu peux reprendre.

  • #rosa

    Je décide donc de m'installer à Auboud. J'adore ma vie à Auboud. Il y a plein, plein, plein d'endroits pour pratiquer le yoga. Il y a des endroits paradisiaques pour manger aussi. C'est là que je découvre le véganisme et aussi beaucoup de cuisine crue qui m'intéresse aussi. La permaculture, je fais un petit stage de permaculture, ce qui m'amène aussi à d'autres projets. Après, je décide donc d'aller en Inde.

  • #sandrine

    Pour te former ?

  • #rosa

    Pour me former. Et en même temps, j'habite à Ubud, mais je loue une villa à Seminyak. En fait, Seminyak, c'est là où vont... Quand on arrive à Bali, c'est là où tous les touristes pratiquement habitent.

  • #sandrine

    Très bien. Mais pourquoi tu loues une maison là alors que tu as déjà ton hôtel ?

  • #rosa

    Mais j'ai... Je louais, mais je louais professionnellement. Je ne louais pas pour moi, je louais en tant que...

  • #sandrine

    Professionnelle.

  • #rosa

    Professionnelle, voilà. Donc, ma villa, j'avais parfois des vacanciers qui y étaient. Et quand elle était vide, j'allais passer quelques jours à Semignac pour voir des amis, pour me changer. Et donc, je prenais toujours des cours tous les jours, partout où j'étais. et je décide de prendre... Le seul centre qui était ouvert l'après-midi quand j'étais libre, c'était un centre de yoga Ashtanga, que je n'ai aucune affinité avec ce style de yoga. Je le trouve un petit peu dur et...

  • #sandrine

    Un peu raide.

  • #rosa

    Oui, voilà. Un peu strict pour l'époque. Oui. Mais j'y vais quand même. Je me dis, bon, ce n'est pas grave, il faut que je fasse un peu de tout. Et quand j'arrive dans ce centre, je rencontre une fille. Et cette fille, au départ, elle commence à me parler. Moi, je n'ai pas trop envie de parler. Puis finalement, je l'écoute. On fait le cours ensemble. Et à la fin, je l'entends discuter. Elle demande à la responsable du centre de yoga si chercher quelqu'un parce qu'elle voulait donner des cours. Elle est indienne, elle voulait donner des cours de yoga. Et j'entends ça. Et je la regarde. Et puis, je lui dis, écoute, moi, je cherche des cours privés, si ça t'intéresse. Et du coup, on est partis sur une aventure. Elle m'a donné des cours privés.

  • #sandrine

    Est-ce que c'est elle le coup de cœur amical ?

  • #rosa

    Voilà, voilà. Elle s'appelle Anou. Elle venait pour la première fois à Bali, elle habite en Inde, c'était la première fois qu'elle quittait son pays, donc elle était un petit peu innocente et tout, et du coup on a carrément, rapidement on a vécu ensemble, donc elle me donnait des cours matin, midi et soir, j'étais immergée dans le yoga 24h sur 24, pendant quelques mois. Et après je décide donc de partir à Rishikesh en Inde pour me former, elle me donne quelques cours, quelques infos.

  • #sandrine

    C'est elle qui va te conseiller sur la bonne formation, le bon lieu.

  • #rosa

    Elle avait déjà travaillé à

  • #sandrine

    Richicèche. Elle n'est pas arrivée par hasard sur ton chemin ?

  • #rosa

    Ah non. Et donc, je prends mon billet, on reste ensemble, elle me forme à fond. Alors évidemment, je veux me former plus que de raison. Et finalement, je pars en Inde. Faire ma formation, et elle m'a rejoint en Inde aussi. Par le fait des hasards, elle a trouvé un travail à Rishikesh, et moi je faisais ma formation à Rishikesh. Donc j'ai fait une formation d'un mois que je n'ai pas du tout aimé. Les 200 heures pour moi c'était une usine afrique. On était nombreux, on était 70 personnes. Par rapport à mon niveau, je n'ai rien appris. Donc frustrée, je me suis dit bon, je vais faire les 500 heures. En fait au yoga...

  • #sandrine

    Tu peux faire 200, tu peux faire un step supplémentaire.

  • #rosa

    200 c'est pour donner des cours et 300 heures de plus, donc 500 heures de plus. Si après au bout de quelques années de pratique, tu peux devenir formateur en prof de yoga.

  • #sandrine

    Ah oui, d'accord.

  • #rosa

    Moi, ce n'était pas le but. C'était surtout pour apprendre plus. Puisque les 300 heures, il y avait beaucoup moins de monde. C'était beaucoup plus cher. Il fallait rester plus longtemps. Donc, on est passé de 70 à 10 personnes. Donc là, les 300 heures, c'était super.

  • #sandrine

    Suite à la formation, tu reviens dans ton hôtel ?

  • #rosa

    Oui, après quelques mois. Je reviens dans mon projet. Mais entre-temps, l'Indonésie, tout est permis. Et juste à côté de l'endroit où je veux vraiment créer le centre, il y a un restaurant qui était déjà ouvert et qui a commencé à faire venir des groupes le soir,

  • #sandrine

    la nuit. L'environnement n'était pas propice à tout.

  • #rosa

    Voilà. Et comme rien n'est fermé, je me suis dit, ça va tomber à l'eau. Et évidemment, je te passe les détails, j'ai essayé de chercher pas mal d'endroits, mais il y a toujours... on n'est jamais sûr de rien. Et je me disais, bon, ben...

  • #sandrine

    C'est risqué.

  • #rosa

    Voilà, c'est risqué, je ne suis pas sûre. J'ai cherché bien sûr des partenaires, voir comment on pouvait faire, et au bout de quelques mois, j'ai dit, bon, c'est plus pour moi. Donc,

  • #sandrine

    c'est comme ça que tu reviens sur ton territoire de naissance ?

  • #rosa

    Ben, disons qu'entre... oui, j'étais dans ma petite maison à Auboud, et... et un jour je vois une annonce j'étais sur Facebook pour une formation de l'hypnose et en fait je faisais de l'hypnose et des méditations guidées avec Olivier Loquer un centre qui fait des formations sur Paris et je l'écoutais depuis des années et je regarde sa formation c'était 5000 euros je trouvais ça horriblement cher j'ai dit bon c'est pas possible en plus il faut que je sois à Paris et finalement à ce moment là Au moment où j'éteins l'ordinateur, je vois une petite fenêtre et ils cherchent traducteur français-espagnol pour un bouquin sur l'hypnose ou la thérapie. Et moi, comme j'avais une formation d'espagnol, j'ai postulé. Je suis partie à Paris faire ma formation en été.

  • #sandrine

    Attends, là, tu peux nous en chronologie, on est quand là ? On est en quelle année ?

  • #rosa

    On est en... 2015 à peu près. Et donc, en venant sur Paris, je me suis dit, peut-être que je reviendrai en France.

  • #sandrine

    Quand tu es passée de ces endroits paradisiaques à Paris ?

  • #rosa

    Oui, mais que pour un mois, que pour la formation. Et puis, on m'avait prêté un super appartement, etc. Donc, j'ai fait la formation. Je suis venue voir ma famille à la campagne. Et comme j'avais fait aussi une formation de permaculture, je me disais, pourquoi je ne rentrerais pas en France ? J'aime bien les plantes médicinales, le jardin, la campagne. Et j'ai vu aussi un reportage déraciné des ailes sur Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #sandrine

    Le fameux reportage de Saint-Pierre-de-Frugie.

  • #rosa

    Et je me suis dit, mais je connais cet endroit. Et en fait, j'ai un frère qui habite. Je l'ai appelé, je lui ai dit, écoute, cherche-moi un terrain. Si tu me trouves un terrain, je reviens habiter dans les coins. Donc, il ne m'a pas cru, il ne m'a pas cherché de terrain.

  • #sandrine

    Cette dimension écologique, elle se construit aussi au fil des années quand tu étais là-bas ? Oui. Est-ce que tu l'avais déjà en partant d'ici ? Alors,

  • #rosa

    certainement que je l'avais, mais je ne me rendais pas compte, puisque avec mes parents, ma mère a toujours fait... pas un très grand, mais toujours un petit jardin avec des animaux, toujours habiter plus ou moins la campagne. Et puis, je traînais toujours à la campagne. Donc, c'était vraiment...

  • #sandrine

    Ça fait partie du mode de vie de la campagne, finalement.

  • #rosa

    Voilà, c'est quand on te l'enlève que tu te rends compte qu'il te manque et que tu deviens écologique. Mais c'est vrai qu'avec la formation que j'ai faite en Indonésie sur la permaculture... Quand je suis revenue ici, je me suis rendue compte que c'était important de commencer à s'y intéresser et que je me souviendrai toujours la phrase qu'a dit le formateur, l'eau c'est de l'or. C'est comme ça que je me suis dit dans ma vie, si je veux être, pas heureuse, mais si je veux souffrir le moins possible, il faut que je me reconnecte à la nature, que j'ai un jardin, que j'ai l'eau, que je sois le plus autonome possible. Voilà.

  • #sandrine

    Est-ce que tu sentais aussi que c'était le moment de repasser en France ? Oui. Est-ce qu'elle te manquait la France ?

  • #rosa

    Pas vraiment, c'est pas ça.

  • #sandrine

    C'est quoi alors ?

  • #rosa

    En fait, même s'il y a pas mal de choses qui sont compliquées en France, c'est nos codes, on les connaît. Et le problème, quand on habite à l'étranger, surtout dans des pays comme Bali, comme l'Indonésie, c'est que c'est très très dur d'avoir des papiers. Il faut sortir tous les six mois du territoire. On ne peut pas travailler. Même les locations, on n'est jamais dans la légalité, en fait, à 100%. Et ça, c'est...

  • #sandrine

    Est-ce que tu crois que ce n'est pas la même chose pour ceux qui arrivent ici sur le territoire ? C'est long aussi pour eux d'avoir les papiers, etc.

  • #rosa

    Bien sûr, bien sûr.

  • #sandrine

    Oui,

  • #rosa

    oui, c'est exact. Oui, même, c'est peut-être certainement plus compliqué en France pour un étranger. Mais moi, c'était plus simple en France parce que je suis française, tout simplement. Et que ce n'est pas forcément plus simple, mais c'est qu'on connaît les codes et qu'on...

  • #sandrine

    Ta culture.

  • #rosa

    Voilà, c'est ma culture et... Et en Indonésie aussi, ça peut être compliqué. Voilà, c'est différent.

  • #sandrine

    Tu reviens, tu t'installes où ? Est-ce que c'est ici le premier projet ?

  • #rosa

    Oui, mais je m'installe chez mon frère à Saint-Pierre-de-Frugy. Et je commence à chercher des terrains. et à me reconnecter un petit peu avec l'hiver parce que je n'avais pas connu d'hiver depuis pas mal d'années. Mais j'ai aimé en fait.

  • #sandrine

    Les changements de saison ,

  • #rosa

    Voilà, c'est vrai que quand on est tout le temps, tout le temps, tout le temps à Bali... on a tout le temps chaud. Donc de rentrer, d'avoir un peu froid, de ne plus sentir l'humidité, ça fait du bien aussi. J'ai bien aimé le premier hiver passer ici. En plus, je n'avais pas d'obligation professionnelle. Donc j'allais dehors que quand ça me chantait.

  • #sandrine

    Le reste du temps, tu passais ton temps au coin du feu.

  • #rosa

    Oui, oui, oui. Et à chercher donc ce fameux terrain que j'ai trouvé au bout de quelques mois.

  • #sandrine

    Donc là, on arrive finalement à ton projet, celui qui est ici.

  • #rosa

    Alors oui, ça c'est ma grosse récompense et ma grosse surprise, puisqu'en fait, quand je suis arrivée dans ce projet, je pensais me lancer dans peut-être commercialiser des plantes médicinales, des tisanes. J'étais plutôt branchée par ma culture. Je ne pensais pas... venir à la campagne pour le yoga. Je pense que si mon projet avait été dans le yoga, je me serais rapprochée d'une grande ville.

  • #sandrine

    Ah ouais ?

  • #rosa

    Que jamais j'aurais pensé que ça puisse intéresser le yoga. Là, on est quand même...

  • #sandrine

    Ça veut dire que le yoga et la campagne, c'est pas conciliable ?

  • #rosa

    C'est pas ça. C'est que j'y pensais pas. Moi, le yoga, mon projet, il était en Indonésie. Et après, le yoga, ça restait une affaire personnelle. Une partie de moi qui me quittera jamais, c'est sûr. Mais je pensais pas du tout pratiquer le yoga ici. Donc, j'ai commencé à faire mon jardin toute seule. D'ailleurs, les voisins rigolaient un petit peu quand même. Et puis petit à petit, j'ai investi mon terrain. Et un jour, j'avais un petit mobilium que j'avais loué en attendant de construire ma maison. Et un jour, j'ai...

  • #sandrine

    T'étais en train de faire chien tête en bas sur la terrasse.

  • #rosa

    Voilà, presque. On vient frapper à ma porte et c'est une jeune fille qui s'appelle Élodie, qui habite à Saint-Prier-les-Fougères, et qui me dit, oui, on m'a dit que t'étais prof de yoga, est-ce que ça te dirait de donner des cours ?

  • #sandrine

    Ah d'accord, on est venu te chercher.

  • #rosa

    Voilà ! Et j'étais là... Puisque je ne pensais pas... donner des cours dans les mairies ou des choses comme ça. Ça ne se faisait pratiquement pas à l'époque. Et j'ai dit, écoute, pourquoi pas ? Et puis j'ai commencé dans une petite mairie que le maire m'a proposée gratuitement, très gentiment. Une petite salle ? Voilà, dans une petite salle. Et ça a commencé comme ça. Et au départ, il n'y avait que des femmes. Mais voilà, je suis tellement allée loin dans les traditions du yoga que ça ne me nourrissait pas.

  • #sandrine

    C'était peut-être un peu réducteur. C'est pour ça que je voudrais que tu nous donnes la définition de ce que c'est que le yoga. Parce que je pense que ce n'est pas qu'une pratique sportive, c'est dont t'écoutes.

  • #rosa

    Comme je l'ai appris, le yoga, c'est une philosophie de vie. Et voilà, ça t'habite. 24 heures sur 24. Comment dire ? En fait, le yoga, ce n'est pas que le physique et les postures. J'allais même dire que les asanas, normalement, c'est les postures. C'est au bout de quelques années, quand on a vraiment pratiqué le yoga, c'est 5%. On ne fait pratiquement plus de posture. La posture, c'est quoi ? Le yoga, c'est retrouver en fait sa vraie nature. C'est-à-dire qu'au début, quand on commence le yoga, on a mal au dos, on ne peut pas rester assis en tailleur, on ne peut pas s'asseoir sur les chevilles. Mais pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu notre vraie nature. Si on était connecté à la nature comme il y a quelques siècles, on n'aurait pas ce problème. Donc le yoga c'est beaucoup de méditation.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi d'être connecté à la nature Rosa ?

  • #rosa

    Alors connecté à la nature, c'est-à-dire que si on habite en ville, qu'est-ce qu'on fait ? On se lève d'une chaise, on va dans un lit, dans un canapé, dans sa voiture, on va dans sa cuisine, on est debout. En fait on fait... On fait toujours les mêmes mouvements et on perd beaucoup de mobilité qu'on aurait quand on est à la campagne et qu'on a un jardin. Par exemple, on va aller cueillir les cerises, on étire les bras vers le ciel, on fait des torsions, des choses qu'on retrouve dans le yoga quand on reprend des cours, que normalement on a dans notre vraie nature, qu'on est des cueilleurs au départ. Donc voilà, on perd un petit peu notre mobilité. Et le yoga ? Quand on commence et qu'on fait des asanas, c'est pour retrouver cette mobilité, cette stabilité du corps et de l'esprit et pour après partir en... En méditation, le yoga, c'est 80% de méditation au départ. C'est se nettoyer l'âme, quelque part.

  • #sandrine

    Et quand tu dis philosophie de vie, qu'est-ce que ça peut impliquer d'autres dans toi, dans ton quotidien ? Est-ce que tu peux donner des exemples plus concrets ?

  • #rosa

    En fait, quand je parlais avec mon amie et prof de yoga, Anou, les premières phrases, je pense qu'elle ait pu me dire, c'est tu es ce que tu manges

  • #sandrine

    Oui.

  • #rosa

    Donc voilà, ça en dit long. Évidemment, si tu veux être en forme physiquement et mentalement, il faut donner le bon carburant à ton corps. Ça implique l'alimentation, le sommeil, tes relations à l'autre, le respect, encore une fois, à la nature. Voilà, ça englobe toute une vie. Je pense que si on veut vraiment... appliquer le yoga, c'est toute la journée qu'on a en nous. Est-ce que c'est clair ?

  • #sandrine

    Non, si. Elle me regarde avec un oeil je ne vais pas dire lubrique, mais... Non. Si, si, si, c'est clair.

  • #rosa

    Ça peut se comprendre ce qu'est devenu le yoga en Europe parce qu'au départ, quand les... les premiers gourous swamis sont allés aux Etats-Unis ça a commencé aux Etats-Unis ils ont voulu...

  • #sandrine

    On est en quelle année là ? Dans les années 60 ? 70 ?

  • #rosa

    Ouais même avant avant ? Ouais peut-être aux Etats-Unis ça fait quand même un petit moment Oui Et qu'est-ce qui s'est passé ? Les profs, du moins les gourous, sont arrivés aux Etats-Unis et se sont rendus compte, au départ, le yoga c'est de la méditation, on est assis et on se pose. Ils se sont rendus compte que les personnes ne pouvaient pas rester, qu'elles souffraient, donc...

  • #sandrine

    Il fallait détourner un peu la pratique.

  • #rosa

    Voilà, il a fallu plus...

  • #sandrine

    La rendre accessible.

  • #rosa

    Voilà, et donc pour qu'ils puissent rester assis et pouvoir profiter des bienfaits de la méditation, ils se sont mis à développer les asanas. Et évidemment, ça...

  • #sandrine

    Ça a un peu changé, modifié ?

  • #rosa

    Voilà, ça a modifié. Puis le yoga, au niveau des asanas, si on le fait quand même à un bon niveau, on se sent fort, on se sent surhumain et ça travaille un petit peu sur l'ego aussi. Donc, c'est ce qui a développé aussi des... des studios plus sur le physique que sur le mental. Comme je dis toujours, un yoga mal fait est un yoga qui fait mal. Et ce n'est pas le... Ce n'est pas toi qui t'adaptes au yoga, mais le yoga qui s'adapte à toi.

  • #sandrine

    C'est vrai. Voilà. Tous les mardis soirs. On me ruine. Est-ce que c'est bon pour toi sur la définition du yoga et cette philosophie de vie ou tu as envie de rajouter quelque chose ?

  • #rosa

    On pourrait en parler. Oui.

  • #sandrine

    On pourrait faire un podcast uniquement sur le yoga.

  • #rosa

    Mais juste, voilà, si je dois donner un message à quelqu'un qui veut commencer le yoga, quand il arrive à un cours, qu'il essaye de voir si... Voilà, le prof ne doit jamais pousser et doit toujours être bienveillant avec l'élève et corriger. S'il n'y a pas ces trois éléments, ça peut être dangereux.

  • #sandrine

    Et demain, tu veux développer cette activité ?

  • #rosa

    Oui, je vais...

  • #sandrine

    Qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce que tu as comme nouveau projet, Rosa ?

  • #rosa

    Alors, ce n'est pas le nouveau, c'est la continuité, puisque j'ai commencé par donner des cours de yoga. Et ça a bien, bien marché, de plus en plus. Oui, tout à l'heure...

  • #sandrine

    Oui, parce qu'il y a cette nana qui est venue te chercher, t'es allée donner des cours de yoga dans les communes. Et après, comment tu transites ici ?

  • #rosa

    Alors, quand je faisais les cours de yoga dans les salles, il fallait que je me déplace, que j'aille chercher les clés, pas les clés. Et puis c'était des endroits impersonnels par rapport au yoga. Pour le yoga... En fait, quand on arrive chez moi maintenant, si on a un studio de yoga vraiment spécifique, les personnes, et je pense que tu me valideras, quand on rentre dans la salle, on sent l'encens, on voit l'endroit, les tapis, c'est une salle que pour le yoga. Et donc c'est un ancrage pour vous. Dès que vous rentrez, tac, vous mettez en mode, je viens pour me faire du bien, me reposer. Une petite parenthèse dans sa vie. parfois plus ou moins dingue. D'ailleurs,

  • #sandrine

    je baille à chaque fois que je viens chez toi.

  • #rosa

    C'est vrai que je baille,

  • #sandrine

    je baille, je lâche tout.

  • #rosa

    Et c'est pour ça qu'en fait, au départ, je devais faire une petite maison et vivre peut-être d'agriculture. Et puis finalement, comme le yoga a beaucoup plu et que ça me plaît beaucoup d'enseigner, ce que je ne pensais pas en fait au départ. Donc j'ai décidé de créer un lieu de vie pour le yoga. Tout doucement, on va commencer à faire des retraites. J'en ai déjà fait quelques-unes.

  • #sandrine

    Ça veut dire quoi, retraite ?

  • #rosa

    Des retraites, c'est comme son nom l'indique, se retirer un petit peu de sa vie. et venir quelques jours ou quelques heures ou quelques semaines dans mon lieu pour se donner du temps pour soi, pour réfléchir.

  • #sandrine

    Se remettre en forme ?

  • #rosa

    Voilà, se remettre en forme ou changer peut-être son alimentation ou apprendre des choses de bien-être, la méditation, faire des massages. Un lieu de vie, quoi.

  • #sandrine

    Ça veut dire que... Dans ces retraites, il n'y a pas qu'une pratique de yoga, ça veut dire que ça va plus loin, c'est-à-dire qu'effectivement tu peux te faire masser. Mais tu as parlé de cuisine, ça veut dire quoi ?

  • #rosa

    Alors bien sûr, puisque si on veut être en forme, bien sûr l'alimentation est importante. Donc moi j'ai pris le parti de faire mon jardin pour manger mes propres légumes. J'espère un jour être autonome, je le suis de plus en plus. Quasiment non ? Quasiment, parce que... Ici, on arrive à trouver des bons produits, c'est sûr. Mais moi, j'aime l'idée de quand je veux une carotte, je vais la chercher dans mon jardin et un quart d'heure après, elle est dans mon assiette. Et mieux on nourrit son corps et mieux on est dans son corps et dans son esprit.

  • #sandrine

    Tu manges cru, Rosa ?

  • #rosa

    Pas 100%, mais j'essaye d'être entre l'hiver, je suis à 50% et l'été, je peux être à 90% cru. Ça a plein d'avantages parce que déjà, les vitamines, il y en a beaucoup plus, on gagne du temps. et ça nous... Même pour mâcher, quand on mâche cru, on mâche plus, on prend plus conscience et on mange beaucoup moins.

  • #sandrine

    Parce que la mastication... Voilà,

  • #rosa

    la mastication et si on mange des légumes crus, crois-moi qu'on ne peut pas en manger 2 kilos. Le cru, pour moi, il est très important.

  • #sandrine

    Pour toi, il est bon. Si on reprend sur la retraite yoga, ça veut dire que tu vas... Enfin, tu as déjà commencé à le faire. Accueillir des hommes, des femmes, ici, sur le lieu.

  • #rosa

    Oui, puis je ne veux pas partir sur des retraites comme tout le monde.

  • #sandrine

    C'est quoi des retraites comme tout le monde ?

  • #rosa

    Alors, c'est qu'on part sur 3 jours, 5 jours, 7 jours, 10 jours. C'est un prix souvent assez conséquent. Et c'est un emploi du temps pour tout le monde et la même chose. Moi, j'aimerais bien faire, je dis toujours, faire un petit... à la carte, c'est-à-dire que si toi tu as envie de venir que deux jours, tu viens que deux jours. Si tu veux faire du yoga le matin, tu fais du yoga le matin. Si tu veux un massage, tu prends un massage. Si tu ne veux pas faire de yoga et te reposer dans le jardin, tu te reposes dans le jardin. Si tu ne veux pas parler, tu ne parles pas. Si tu veux manger cru, tu manges cru. Un peu à la carte, quoi. Puisqu'on en est... Je pense qu'on est... pas tous au même niveau et le fait d'être plus à l'écoute de la personne et de faire quelque chose à la carte, c'est plus adapté.

  • #sandrine

    Plus personnalisé et moins colonie de vacances, en fait, c'est la même chose en même temps.

  • #rosa

    Et en même temps, c'est ce que moi j'aurais recherché quand j'ai fait des retraites ou j'ai fait des stages. Voilà, qu'il y ait 15 personnes qui fassent la même chose au même moment et... Je ne sais pas. Je trouve que quelque chose à la carte, c'est bien. Puis en plus, ça dépend aussi des budgets. Parce que c'est vrai que tout le monde ne peut pas mettre 1500 ou 2000 euros sur une retraite de 7 jours. Donc, si c'est quelques jours avec moins d'activité, ce sera moins cher et ça peut être accessible à plus de personnes.

  • #sandrine

    Tiens, c'est bien là ce que tu dis, parce qu'effectivement, il y a aussi cette notion de yoga un peu, alors je ne vais pas dire comme l'équitation ou le tennis ou le golf, mais il y a un tout petit peu quand même une connotation de certains... Comment dirais-je ?

  • #rosa

    De luxe,

  • #sandrine

    de budget, de sport un peu élitiste ou instagramable. Toi, tu ne l'envisages pas de cette manière, on est bien d'accord ?

  • #rosa

    Pas du tout.

  • #sandrine

    Tu peux me parler un peu de ça ?

  • #rosa

    Eh bien, disons que oui, moi je ne veux pas faire... Sinon, je me serais peut-être lancée dans des retraites à Ibiza avec mon frère, dans un endroit paradisiaque à 3 000 euros les 10 jours, et c'est très bien en bord de mer, dans une super villa. Moi, j'ai envie de... Justement, ici, j'essaye de retourner à une vie beaucoup plus simple. D'ailleurs, je vais te parler de la décroissance joyeuse et heureuse.

  • #sandrine

    Eh bien, tu vas le faire juste après, si tu veux.

  • #rosa

    Donc, ça fait aussi partie du yoga, le détachement, d'essayer de prendre de la distance avec plein de choses et de moins consommer. Parce que déjà, c'est moins compliqué. Si on habite à la campagne et qu'on consomme moins, on est moins frustré. Parfois, on dit qu'on a des... qu'on est loin de tout quand on est à la campagne, mais finalement, moi, ça m'a beaucoup aidée à me séparer de plein de choses superficielles, comme aller chez le coiffeur très régulièrement, chez la pédicure, m'acheter des vêtements. Dès qu'une saison change, on veut acheter plein de vêtements, plein de choses, plein de consommation. Et comme je suis loin de tout, j'ai beaucoup moins de tentations et donc ça fait une décroissance aussi heureuse parce qu'on arrive à trouver des... Ouais, des substituts. C'est-à-dire que voilà, je vais moi chez le coiffeur, je fais moi attention à mes vêtements, mais je me retrouve dans des endroits plus naturels. Je peux aller faire des randonnées, des choses qui nous compensent. On perd quelque chose, mais on s'allège en même temps et on trouve quelque chose qui est parfois bien mieux.

  • #sandrine

    Plus riche.

  • #rosa

    Plus riche,

  • #sandrine

    voilà. Et ça, par rapport au yoga, la philosophie que toi tu appliques dans le yoga, c'est aussi de rendre le yoga accessible à tous et à toutes.

  • #rosa

    Bien sûr. Et le yoga qui fait que tu te sens de mieux en mieux dans ton corps, dans ton esprit, que tu t'acceptes plus, tu simplifies ta vie et... Et c'est bénéfique.

  • #sandrine

    Quand tu as démarré le yoga ici il y a quelques années, en ruralité, comment c'était perçu ? Est-ce que ce n'est pas perçu comme un truc, au départ, de bobo urbain, bobo parisien, ou j'en sais rien, quelque chose d'élitiste ? Qu'est-ce qu'elle vient faire avec son yoga ? Comment c'était perçu ? Et comment c'est perçu aujourd'hui ?

  • #rosa

    Au début, ils se sont dit que le yoga, c'est bizarre, ce n'est pas pour moi, c'est trop spirituel. Tous les clichés. A priori, voilà. Et puis, finalement, je ne sais pas comment on en est venu que finalement, les personnes qui viennent au yoga, c'est peut-être les... Pour 80%, je n'aurais jamais pensé qu'elles... qu'elles fassent du yoga un jour et qu'elles s'y tiennent. Au début, je pensais que ce seraient plutôt les gens qui sont dans la permaculture ou des musiciens ou des gens un petit peu...

  • #sandrine

    Artistes, un peu avec un pas de côté. Voilà.

  • #rosa

    Et je pense que j'ai peut-être peut-être 5, 10 de ces personnes-là. Et tout le reste, ça peut être... Ça peut être des maçons, des charpentiers, des instits, des infirmières, des faits saints, vraiment de tout milieu.

  • #sandrine

    On va attaquer la partie vivre en ruralité.

  • #rosa

    Vivre à la campagne, pour moi, c'est ça la vraie vie, tout simplement. C'est vivre en ville qui me semble plus anachronique et bizarre et difficile. difficile de vivre en ville.

  • #sandrine

    Hier, tu m'as dit effectivement que tous les gens en ville qui marchent dans des rues, entourés de béton, tout ce qui est minéral, c'est ça ? Tu veux dire quelque chose là-dessus ?

  • #rosa

    En fait, quand on habite en ville, je parle bien sûr des grandes villes. Parfois, quand on habite en ville, on vit dans du béton, le sol, c'est du plastique. On se met dans des boîtes en ferraille, des ascenseurs, la voiture, c'est en ferraille. les routes. En fait, on passe une journée et on n'a rien de naturel dans notre quotidien. On ne peut pas être heureux comme ça. On l'accepte certainement qu'il y a des personnes qui trouvent des substituts comme aller au cinéma, aller manger au resto, faire des musées. On est d'accord, ça peut être sympa, mais je pense que être trop déconnecté de la nature, c'est...

  • #sandrine

    Moi je pense que c'est fatigant de vivre un vieux. Voilà.

  • #rosa

    c'est usant et puis d'être toujours avec quelqu'un je crois qu'on est vraiment soi quand on est seul donc si on n'est jamais seul même dans un immeuble on a des voisins dessous, dessus, à côté en même temps il y a une certaine solitude des fois pour les gens en ville tu vois on n'est pas seul mais on peut vivre une solitude être seul ça fait du bien la solitude on peut en souffrir c'est très juste ce que tu dis il y a beaucoup de solitude en ville, c'est sûr.

  • #sandrine

    Vivre en ruralité, tu dis que c'est ce qui devrait être la vraie vie.

  • #rosa

    Pour moi, c'est normal. Oui,

  • #sandrine

    exact. Je sais que j'ai pour mission de balayer un peu tout ce qui est cliché, préjugé, que les gens aiment donner à la ruralité, parce que moi, c'est un petit peu ce que j'ai vécu quand j'ai décidé de venir vivre ici. J'ai eu des réflexions qui n'étaient pas toujours sympas, je trouvais. Toi, t'en penses quoi ? Est-ce que tu penses qu'aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'idées reçues sur la vie à la campagne ? Est-ce que tu penses qu'il y en a encore ? Et si c'est le cas, je veux bien t'entendre sur le sujet.

  • #rosa

    Alors, je trouve que quand même, depuis le Covid, il y a eu un retournement de situation quand même. Oui. Parce qu'avant, je me souviens, moi, comme j'ai voyagé pas mal, j'ai rencontré des personnes du monde entier. Et quand j'étais sur mon île, j'ai rencontré des Parisiens, des New-Yorkais, de tout. Et en fait, quand je leur ai dit, puisqu'on se contacte encore sur Facebook, Quand j'aurais dit que je venais habiter à la campagne, dans le Périgord Vert et tout, j'ai eu des réflexions du style, mais... mais qu'est-ce que tu vas t'isoler ? Par exemple, si quelqu'un vient me voir à la campagne, il va rester deux, trois jours, et en partant, il va dire, je retourne à la vraie vie. Donc, comment te dire que pour moi, la vraie vie, ce n'est pas tellement Paris et les immeubles et tout ça. Et en fait, on confond la modernité et toute l'évolution avec la vraie vie. Donc, il y a ce préjugé qu'à la campagne, on s'ennuie parce qu'il n'y a pas de resto, parce qu'il n'y a pas de... de clubs, de musées, comme je disais tout à l'heure.

  • #sandrine

    Ce qui n'est pas tout à fait juste, parce qu'il y a quand même des restos, il y a quand même des musées, il y a quand même des choses à faire.

  • #rosa

    Mais c'est vrai que juste avant le Covid, les dix dernières années avant le Covid, la campagne, c'était bien désertique. Il fallait être vraiment, vraiment, se connaître et avoir plein de choses,

  • #sandrine

    de ressources en soi,

  • #rosa

    pour accepter. de vivre à la campagne.

  • #sandrine

    Et donc là, après le Covid, tu trouves que ça a vachement changé ?

  • #rosa

    Eh bien oui, puisque les gens se sont rendus compte que si le système s'effondre, le système... mondial, l'évolution, la consommation, tous ces trucs-là. Si demain, il n'y a plus Internet, il n'y a plus de téléphone, on ne peut plus sortir, il n'y a plus de commerce, en ville, on est mort. Et puis, on ne pourra même plus manger. Alors qu'à la campagne...

  • #sandrine

    Tu décris un film américain.

  • #rosa

    Mais il y en a déjà eu, des films. Et en fait, moi, j'ai vécu le Covid ici. Je ne veux pas dire que ça a apporté peut-être beaucoup de problèmes, mais pour moi, je l'ai super bien vécu. Il ne m'a posé aucun problème, à part quand il a fallu que j'arrête mes cours de yoga et que c'était un petit peu compliqué. On a vécu différemment et c'était... On croisait nos voisins. En fait, si on avait coupé nos radios et nos télévisions, on n'aurait pas su qu'il y avait le Covid. Et en ville, je pense que ça n'aurait pas été possible, tout ça. Donc, du coup, les citadins se sont un peu plus intéressés à... à la campagne. Oui, oui.

  • #sandrine

    Ça a changé un peu la grille de lecture. Donc ça a quand même un peu boulu... Boului, non, non. Ça a un peu quand même réduit les idées reçues sur la vie à la campagne, tu penses ?

  • #rosa

    Oui, puis ça a fait prendre conscience sur plein de choses. Sur que à la campagne, s'il y a un vrai problème, on peut toujours plus s'en sortir qu'en ville. C'est moins superficiel. Moi, j'avais mon jardin, j'aurais pu avoir des animaux si je mangeais de la viande. Et on peut s'échanger des choses entre voisins, s'entraider, covoiturer, des choses qui... Plus de solidarité à la campagne, c'est sûr.

  • #sandrine

    J'allais justement te demander, qu'est-ce qui est selon toi la chose la plus sympathique de vivre à la campagne ?

  • #rosa

    Justement, oui, cette solidarité. Moi, quand je suis arrivée ici, je connaissais... pas trop mes voisins, mais ils avaient connu mes parents ou des choses comme ça. Mais en fait, naturellement, ils me voyaient au jardin et naturellement, ils s'arrêtaient les uns après les autres. Tu as besoin de quelque chose ? Est-ce que tu as besoin du tracteur pour ça ? Ou je peux te dépanner en ça ? ou parfois même les premières années, même encore, je peux arriver sur ma terrasse et voir des cèpes sur la table, ou des carottes, ou des choses, alors que c'est des personnes que je ne fréquente pas vraiment, c'est juste mes voisins, et on boit un petit café de temps en temps, mais ils ont des cèpes en trop, et bien ils les posent sur la table. Ça, je pense que c'est quand même quelque chose qui est dû à la campagne, le partage, la solidarité, l'entraide.

  • #sandrine

    Est-ce que tu penses qu'il y a un bon moment pour changer de... Là, je reparle plutôt de la vie, changement de vie, changement de territoire. Est-ce que selon toi, il y a un bon moment dans la vie d'une femme pour changer ? de vie ?

  • #rosa

    Non, moi je pense que ça peut être à n'importe quel âge.

  • #sandrine

    Oui, quand je pense à ta vie, oui, finalement.

  • #rosa

    Il y a eu plein de changements. Non, ça peut être à n'importe quel âge. Il faut juste, à un moment donné, si on se pose la question, c'est que c'est le bon moment, à mon avis. Sinon, si tout va bien dans sa vie ou qu'on est à peu près calé par rapport à... À sa vie, on ne décide pas de changer. Donc, ça peut être après un divorce, après un deuil, après une séparation, ou quand les enfants sont grands et qu'ils partent de la maison, ou ça peut être à 18 ans. Non, il n'y a pas de...

  • #sandrine

    Il n'y a pas de règles ?

  • #rosa

    Il n'y a pas d'âge. Ça peut être à n'importe quel moment.

  • #sandrine

    On l'a bien compris avec toi. Le fait d'être revenue vivre en ruralité et d'avoir aussi finalement, je ne vais pas dire réaliser un rêve, parce que tout s'est mis un petit peu sur ta route, sur ton chemin au fil du temps. Qu'est-ce que ça a changé en toi en tant que femme ?

  • #rosa

    En fait... Ce qui est... Dans mes projets, vu que ça va... Là, on le raconte vite, donc on dirait que c'est très mouvementé. Mais en fait, ça prend des années, tout ça. Ici, ça m'a pris presque 7 ans. Donc je ne me rends pas tellement compte quand les personnes arrivent chez moi et me disent Oh là là, et t'as fait tout ça toute seule ? Bon, je ne l'ai pas fait toute seule, déjà. Ma famille m'a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidée. Et beaucoup d'amis aussi. Mais comme on fait un petit peu chaque jour, on ne le voit pas. Ce n'est pas comme quelqu'un qui vient tous les trois ans et qui voit le truc. Donc, on change tout doucement, mais ce n'est pas changer, c'est évoluer. On évolue par rapport à notre vie, notre âge, le temps qui passe, ce qu'on fait, les rencontres. Et ce n'était pas un rêve, parce que, encore une fois, moi, je suis mon instinct. C'est-à-dire que si demain, on me fait une proposition super, ce n'est pas garanti que je ne la suive pas. Mais c'est vrai qu'ici, j'ai quand même, sur une échelle de 10, je suis à 7, 8. Donc, ce n'est pas mal quand même. Je suis vraiment pas mal ici.

  • #sandrine

    Sur une échelle de quoi ? Du bonheur ? D'être heureuse ? Oui,

  • #rosa

    sur 10.

  • #sandrine

    Satisfaction ?

  • #rosa

    Voilà, de satisfaction, oui, on peut dire que je suis à 7, 8, ce qui est déjà pas mal quand même.

  • #sandrine

    Tu viens de dire un truc qui peut faire une transition, je pensais la poser un peu plus tard. Est-ce que tu as finalement cette décision d'être ici ? J'ai l'impression qu'elle n'est pas définitive, tu viens d'y répondre un peu. Est-ce que tu devois repartir un jour ?

  • #rosa

    Il y a des jours oui, des jours non. Des jours où ça ne va pas, où j'ai des problèmes un peu techniques. Je dis, si quelqu'un passe, je vends dans la minute qui suit. Et après, je réfléchis, je me dis, mais où est-ce que je peux être mieux qu'ici ? Évidemment qu'il y a des endroits mieux, mais par rapport à ma situation, par rapport à mes finances, par rapport à ce que j'aime et tout. Mais oui, demain, je peux être ailleurs, comme je peux rester ici. Je ne suis pas sûre de moi.

  • #sandrine

    Est-ce que tu peux me dire ce dont tu es la plus heureuse ou la plus fière ? Aujourd'hui ?

  • #rosa

    Alors, fière, non, parce que je suis fière de rien. Je n'ai pas de mérite, j'ai les compétences que j'ai. Donc, par contre...

  • #sandrine

    La plus heureuse, alors ?

  • #rosa

    La plus heureuse, je suis heureuse que mon jardin commence à ressembler à un jardin. Évidemment, tout à l'heure, tu parlais de la construction de la maison, de la salle de yoga, de tout ça. Ma prochaine étape, c'est de faire... de faire un lieu de vie de mon jardin. En fait, on peut très bien faire des tonnels naturels, des endroits où on peut se poser dans le jardin. Je veux des petits bancs en bois tout simple un peu partout. Plein de lieux de vie dans mon jardin. Donc la prochaine habitation, c'est le jardin. Voilà, on crée la vie avec les fruits, les légumes. C'est ce qui me rend le plus heureuse, ça c'est sûr. Si demain je devais changer ma maison contre une toute petite maison si j'arrête le yoga, ça ne me pose aucun problème, mais le jardin, il faut qu'il soit magnifique.

  • #sandrine

    Est-ce que tu as des femmes en tête, une femme ou d'autres femmes, qui pourraient prendre la place à ce micro ?

  • #rosa

    Alors, je pensais à Nadia, même si elle n'est pas trop...

  • #sandrine

    Timide ?

  • #rosa

    Pas timide, mais réservée plutôt que timide.

  • #sandrine

    Alors, pourquoi Nadia ?

  • #rosa

    Nadia, parce qu'elle vient de Versailles. Elle était dans le social pendant quelques années. Et elle est partie, je crois, d'abord en Bretagne et après à la campagne, donc ici, dans le Périgord Vert, pour... pour faire des ateliers de théâtre, pour tout âge, je crois, d'ailleurs. Je crois qu'elle fait même un petit... Elle voulait faire un petit conte berbère. Elle est en projet, donc... Et puis, elle aime tout ce côté associatif, la campagne, la ruralité. Donc, je la verrai bien, ce micro, si elle est d'accord.

  • #sandrine

    Est-ce que... Par rapport à tout ce que tu nous as, on a parlé de yoga, on a parlé de voyage, on a parlé de yoga, on a parlé de sobriété heureuse, on a parlé de permaculture. Est-ce qu'il y a des ouvrages, des films, des bouquins, toi, qui t'ont marqué et que tu voudrais partager ?

  • #rosa

    Alors, il y a... Je pensais à un film, le film Demain. Oui. Parce qu'il y en a qui ne l'ont toujours pas vu. Maintenant, ça pourrait paraître un petit peu démodé pour les gens un petit peu initiés, mais moi, je l'ai vu... Ça doit bien faire 10-12 ans maintenant.

  • #sandrine

    Oui, oui.

  • #rosa

    Et j'ai adoré ce film parce qu'en fait, il n'était pas moraliste. Il donnait plein d'alternatives. Il est joyeux. Il est... il donne envie d'aller vers l'écologie et la décroissance sans que ce soit, comment dire, assoulant.

  • #sandrine

    Ou une injonction.

  • #rosa

    Une injonction, oui, voilà. Et après, pour le yoga, il y aurait le yoga pour les nuls, parce que c'est toujours très, très bien écrit, c'est toujours par des très grands professionnels.

  • #sandrine

    C'est bien. Voilà. Qu'est-ce que tu as gagné en revenant sur le territoire ?

  • #rosa

    Qu'est-ce que j'ai gagné en revenant ?

  • #sandrine

    En revenant ici, sur tes terres.

  • #rosa

    Eh bien, un espace super grand, donc qui me donne... De la liberté, puisque j'ai quand même 3,5 hectares. Je pense que je n'aurais pas pu avoir si grand terrain n'importe où. Donc, j'ai gagné en liberté. Et grâce à ce grand terrain, je peux prêter mon terrain à mes voisins pour avoir des jolis chevaux devant chez moi, une vache, des mares, les grenouilles, des biches qui traversent, des chevreuils, des sangliers. Avoir un microcosme. un petit monde autour de moi qui me fait vivre et me sentir bien.

  • #sandrine

    Si demain, il y avait un de tes proches, ton environnement, ta famille, peu importe, qui souhaitait changer de vie, qu'est-ce que tu pourrais lui dire ?

  • #rosa

    Fonce.

  • #sandrine

    Fonce, Marcel,

  • #rosa

    fonce. Fonce, mais pas trop vite, parce que c'est vrai que moi, au départ, j'avais un projet, puis je suis allée carrément à l'opposé. C'est grâce, en fait, à ces chers banquiers qui n'ont pas voulu me prêter d'argent. Donc, du coup, il a fallu que j'aille doucement. Et grâce à eux, j'ai trouvé plein d'astuces. J'ai changé mes projets. J'ai essayé de récupérer plus. de m'organiser pour dépenser moins. Et au final, ça m'a fait faire une décroissance super positive. et ne pas avoir un très gros crédit tous les mois. Donc, c'était merci les banquiers.

  • #sandrine

    Donc, tu dis merci aux banquiers et à celui qui veut changer de vie, tu lui dis fonce, mais pas trop vite.

  • #rosa

    Voilà, fonce, mais pas trop vite.

  • #sandrine

    Fonce, mais avec un pouce sur le...

  • #rosa

    Oui, voilà. Parce qu'en fait, si on va plus doucement, on voit tout. C'est comme faire un voyage en avion, en voiture, en vélo, à pied. C'est différent. Ou en train. On ne voit pas les mêmes choses. Eh bien, oui.

  • #sandrine

    S'il y avait un message que tu souhaitais passer sur le nouveau visage de la ruralité, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ?

  • #rosa

    On va dire ruralité égale liberté, c'est pas mal.

  • #sandrine

    Voilà, tes amis, ta famille, ton entourage, les gens qui te connaissent très bien depuis longtemps, ils étaient avec nous là, autour de la table, et ils nous avaient écoutés. Qu'est-ce qu'ils auraient envie de te dire, à ton avis ?

  • #rosa

    Je pense qu'il me dirait, continue à te faire confiance et laisse ton instinct te guider jusqu'à présent, ça le fait.

  • #sandrine

    Ça marche. Est-ce que tu as un mot pour la fin, une phrase pour la fin Rosa ?

  • #rosa

    Donc, un mot pour la fin, c'est plutôt une phrase. Alors, au départ, je disais toujours, ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse. Mais maintenant, je vais plutôt dire, fais aux autres ce que tu aimerais que l'on te fasse. C'est plus positif.

  • #sandrine

    Ah, c'est chouette.

  • #rosa

    Voilà.

  • #sandrine

    Merci Rosa. Merci beaucoup. Je te dis à bientôt. Je te dis à mardi.

  • #rosa

    Eh oui, c'est ce que j'allais dire. À mardi, Sandrine.

  • #sandrine

    Salut Rosa.

  • #rosa

    Salut.

  • #sandrine

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des nouvelles filles de la campagne, eh bien... abonnez-vous à la newsletter. Alors, soit vous m'écrivez sur lesnouvellefideslacampagne.gmail.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors, un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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