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L' Aventure Écolo de Gaëlle : De la Suisse à la Dordogne. cover
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Les Nouvelles filles de la Campagne.

L' Aventure Écolo de Gaëlle : De la Suisse à la Dordogne.

L' Aventure Écolo de Gaëlle : De la Suisse à la Dordogne.

1h05 |07/06/2024
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Les Nouvelles filles de la Campagne.

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Description

🎙️ Découvrez Gaëlle, notre toute nouvelle "Nouvelle Fille de la Campagne" 🌾🚜💃.


Originaire de Suisse, elle a décidé de quitter son emploi de libraire et de directrice d'un centre de loisirs pour enfants en ville afin de s'installer en Dordogne avec sa famille.


Attirée par la permaculture, une meilleure qualité de vie familiale, et le désir de liberté 💫.


Dans "Les Nouvelles Filles de la Campagne", Gaëlle partage son histoire audacieuse, motivée par ses valeurs écologiques, tout en défiant les stéréotypes sur la vie rurale.


Elle évoque les défis du déménagement, les complexités de l'administration française, et l'adaptation à sa nouvelle vie à la campagne.


Maintenant établie dans le Périgord Vert, elle dirige une entreprise qui incarne ses valeurs écologiques, son amour de la nature et de sa biodiversité, ainsi que le bon "goût" du territoire rural.


Gaëlle a trouvé un équilibre harmonieux entre sa vie personnelle et le respect de l'environnement, lui donnant un sens plus profond.


Bonne écoute 🎧




Retrouvez Gaëlle et Steeve 👇


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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Bonjour Gaëlle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #0

    Alors merci de m'accueillir chez toi. Alors j'ai une question, avant que tu te présentes à nous tous et à nous toutes, pourquoi m'avoir dit oui ?

  • Speaker #1

    Parce que j'écoute tes podcasts avec assiduité et que je les aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu les aimes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est frais, ça donne de la positivité, de l'énergie et que c'est cool.

  • Speaker #0

    Et que c'est cool. Ouais. Très bien. Le mot de la fin. Qui t'a donné envie de participer au podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, toi, parce que je t'ai connue d'abord et ensuite j'ai écouté tes podcasts. Et les podcasts que j'ai adorés, c'était celui de Bertie, celui de Esse et très récemment, celui de Wendy.

  • Speaker #0

    Très bien. Est-ce que les trois, là, que tu viens de me citer, il y a un point commun dans les trois ? Et justement, c'est ce point commun qui t'a donné envie d'y participer parce que tu dis Ah, moi aussi !

  • Speaker #1

    Il n'y a pas vraiment de point commun entre elles, mais il y a des points communs avec ma vie. Et du coup, ça m'a beaucoup parlé.

  • Speaker #0

    Gaëlle, est-ce que tu peux te présenter et nous parler un peu de ton parcours avant de décider de changer de vie et de venir t'installer ici en Dordogne ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Gaëlle Oklé, j'ai 40 ans, j'ai un mari et deux enfants de 19 et 14 ans et je suis suisse. On a déménagé ici il y a 5 ans et avant ça j'ai été pendant une dizaine d'années libraire et une dizaine d'années éducatrice de l'enfance.

  • Speaker #0

    Et tout ça en Suisse ?

  • Speaker #1

    Tout ça en Suisse.

  • Speaker #0

    Dis-nous ce qui t'a motivée à quitter la ville, ou du moins à quitter, parce que finalement je ne sais pas, est-ce que tu étais en ville ou tu étais déjà en ruralité, mais en tout cas, qu'est-ce qui t'a donné envie de quitter la Suisse pour venir en France, quitter ton ancienne vie pour venir vivre en Dordogne ? Est-ce que c'est un élément déclencheur, prise de conscience, envie de changement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un élément déclencheur. À la base, on habitait en ville et on n'aimait vraiment pas ça.

  • Speaker #0

    Grosse ville ?

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, grosse ville. Pour la Suisse, c'était une moyenne grande ville.

  • Speaker #0

    Et pour ici, c'est une grosse ville ?

  • Speaker #1

    Non, pour ici, c'est pas une grosse ville. Parce qu'en Suisse, tout est plus petit.

  • Speaker #0

    Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est un petit pays avec des petites gens.

  • Speaker #0

    Des petits personnages, des petites voitures.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, on était à Lausanne pendant une dizaine d'années. Et finalement, on a vraiment eu envie de se mettre au vert à l'arrivée de notre deuxième enfant. Et on a déménagé en ruralité sur le canton de Fribourg. Aussi parce qu'on avait envie de se mettre à la campagne, mais parce que c'était aussi beaucoup plus accessible financièrement. Et donc, on a déménagé sur le canton de Fribourg quand Aïdan avait un an et demi.

  • Speaker #0

    Donc là, déjà en Suisse, tu fais un changement.

  • Speaker #1

    Oui. Un changement qui n'était pas anodin parce qu'en Suisse on n'a pas du tout l'habitude de prendre autant la voiture que ici. Et on était à 45 minutes de route de Lausanne. Et tous nos amis, notre famille et tout ça étaient plutôt sur le canton de Vaud, sur Lausanne. Et pour eux, c'était le bout du monde. Vraiment, on avait déménagé au fin fond de je ne sais pas où.

  • Speaker #0

    La forêt amazonienne. Oui, vraiment. Parce qu'en Suisse, les gens n'ont pas l'habitude d'être mobiles comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, ils ont l'habitude de prendre la voiture, mais ils n'ont pas l'habitude de faire des grands trajets.

  • Speaker #0

    Alors, ils ne bougent jamais ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop. Enfin franchement, alors à moins, ils bougent beaucoup pour aller en vacances, ils vont beaucoup en vacances, mais c'est vrai qu'ils vont pas...

  • Speaker #0

    Dans leur quotidien ?

  • Speaker #1

    Dans leur quotidien. En général, c'est une demi-heure de route pour aller au travail. Et après, il y a ceux qui ont, entre guillemets, pas de chance et qui doivent faire plus. C'est fréquent dans ces cas-là, surtout s'ils ont des postes à responsabilité avec des horaires pas possibles.

  • Speaker #0

    Ils dorment là-bas.

  • Speaker #1

    Ils dorment là-bas, oui. Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'en Suisse, les horaires de travail d'un 100%, ce n'est pas 35 heures, c'est 45 heures. Donc, voilà, on y passe plus de temps. Et c'est vrai que c'est fréquent que les gens prennent un hôtel ou dorment sur place, travaillent quatre jours par semaine sur le lieu et ensuite rentrent chez eux le week-end. Ça arrive.

  • Speaker #0

    Ok, donc ta famille se dit que tu es partie au bout du monde.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Et après, le switch entre la Suisse et la France.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Un événement ?

  • Speaker #1

    On a eu une maison en Suisse, ce qui était un grand jardin pour la Suisse. On a commencé à faire de la permaculture, à vraiment s'intéresser au zéro déchet, à l'écologie, etc. Et pour nous, plus on avançait là-dedans, plus ça a été un déclic, qu'en fait, finalement, entre guillemets, la petite part du colibri, ça ne suffisait pas. Enfin, que c'était un peu faux de se dire, ah, mais c'est bon, j'ai une voiture électrique, alors c'est bon, j'ai fait ma part, comme il y a beaucoup de gens qui se disent. Et du coup, on a eu envie de voir comment on pouvait faire autrement. Aussi de changer de travail, d'horizon professionnel.

  • Speaker #0

    Motivés par les mêmes intentions ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Oui, parce qu'on avait envie de donner plus de sens. Aussi parce qu'en fait, on avait un travail à responsabilité. Chacun était responsable d'une structure d'enfants différente. On avait l'impression de passer plus de temps à élever les enfants des autres que les nôtres. Pour nous, ce n'était pas correct, ça. On avait vraiment envie... de transmettre quelque chose à nos enfants et de passer du temps avec eux. Et du coup, on s'est dit, OK, il faut qu'on change de vie. Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on fait ? Et c'est là que le projet est né, en 2018. Ils avaient 9 et 14.

  • Speaker #0

    Tu ne vas pas nous dire tout de suite sur le projet. Donc, ça veut dire que c'est ce projet qui vous fait déménager ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, on cherche.

  • Speaker #0

    On cherche le projet ou on cherche à déménager ?

  • Speaker #1

    On cherche déjà qu'est-ce qu'on va pouvoir faire comme projet, que ce soit viable, parce que c'était quand même pas déménager pour déménager, mais si c'était pour se retrouver dans un train-train, mettre au boulot-dodo ici, ça n'avait aucun sens. et donc on cherche comment on va pouvoir ménager la chèvre et le chou donc notre projet de vie et nos impératifs les enfants, la scolarité être quand même bien à quelque part on réfléchit différemment quand on a des enfants parce que là c'était vraiment un projet commun c'est à dire qu'on l'aurait jamais fait si les enfants n'avaient pas été d'accord de partir on a vraiment discuté avec eux et ils ont aussi senti qu'on était arrivé un peu au bout du processus de là où on était qu'on n'était pas bien dans l'endroit où on était et que ça avait du sens, ce qu'on voulait faire. Et du coup, ils étaient OK, même si ça fait peur de partir, d'utiliser. Donc, il a fallu mettre le projet dans sa tête. Oui,

  • Speaker #0

    le poser à plat.

  • Speaker #1

    Regarder si financièrement c'était possible. Et ensuite, chercher un lieu. Et là, on a commencé à chercher un lieu. D'abord, on a regardé un peu si c'était possible en Suisse. Et en fait, on s'est assez rapidement rendu compte qu'en Suisse, ce n'était pas du tout possible. Parce qu'il faut être très riche pour pouvoir faire ce genre de projet en Suisse.

  • Speaker #0

    Donc, le projet que vous menez aujourd'hui, si ça avait été en Suisse, c'était nous.

  • Speaker #1

    Non, il fallait vraiment gagner à la loterie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Aussi, parce qu'en fait, on voulait avoir du terrain. Et en Suisse, pour avoir vraiment des hectares, il faut être fils d'agriculteur. N'importe qui ne peut pas avoir des terres agricoles comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Bon, donc c'était blindé de contraintes. Oui. Donc,

  • Speaker #1

    la France. Et alors, oui, après, la France, on s'est posé la question, France ou un autre pays. La belgique. Voilà. Oui. Non, alors, on voulait plus chaud. On voulait, voilà. On voulait un meilleur climat.

  • Speaker #0

    Tu as bien fait de venir en Dordogne, il fait vachement beau cette année.

  • Speaker #1

    On voulait un meilleur climat et on voulait quand même de l'eau. Ah ben,

  • Speaker #0

    t'en as ici !

  • Speaker #1

    Ça y est ! Donc en fait, en Dordogne, pour nous, ça s'est assez vite imposé parce qu'il fait quand même bien meilleur que là où on était en tout cas en Suisse. Parce qu'il commençait à faire froid et neige des fois en octobre et ça finissait fin avril, début mai. Donc l'hiver était très très long. Et puis, par rapport au projet, effectivement, d'avoir une zone quand même verte, quand même vivante, etc. On n'aurait pas été dans un endroit genre là où il y a la sécheresse tout le temps.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr. Avant d'aller plus loin dans ce projet, je voudrais quand même que tu décrives aux auditeurs et aux auditrices, tout à l'heure tu as dit que tu vivais à la coquille dans la présentation, à quoi ça ressemble ? Ce que vous avez acheté, ton environnement, je ne tente pas de décrire toutes les pièces de ta maison bien entendu, mais en tout cas de faire en sorte que les auditeurs et les auditrices puissent s'imaginer un peu votre environnement de vie et en partie de travail.

  • Speaker #1

    Donc on a acheté sur la fin du bourg de la Coquille une grande maison. de trois étages qui étaient dans son jus, qui datent des années 60, et qu'on a tout rénové. C'est un peu plus de deux hectares et demi de terrain, qui sont tous boisés, forêts, un peu de prairies, mais c'est vrai que c'était longtemps laissé à l'abandon, donc il y avait beaucoup de choses à faire. Mais il y avait aussi quand même beaucoup de choses en place, à savoir que la famille qui vivait là, elle avait déjà planté des fruitiers. Elle avait déjà planté un certain nombre d'essences qui étaient vraiment très intéressantes sur le terrain. Voilà, donc nous, c'était chouette parce qu'on a pu reprendre quelque chose qui s'était ensauvagé, mais quelque chose qui avait énormément de potentiel. On a aussi un étang sur le terrain, ainsi qu'une source. Et il y avait un hangar, un espèce d'hangar agricole. Donc en fait, on n'est pas dans une ferme, mais quand même. Donc effectivement, ça ne look pas comme une ferme, mais tout autour, on construit vraiment plein de petites alcoves, de petits endroits.

  • Speaker #0

    Ou des îlots. Et des embottes aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui. Surtout maintenant.

  • Speaker #0

    La coquille, ça ressemble à quoi ? C'est combien d'habitants, la coquille ? Je ne me rends pas compte.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est environ 3000 habitants. Il faudrait vérifier.

  • Speaker #0

    C'est une petite ville.

  • Speaker #1

    Apparemment, c'est classé comme une petite ville en France. Où on est bien desservi, dans le sens qu'à la coquille, on a une gare, qui relie Périgueux et Limoges. Ça, c'est hyper cool. Aussi pour les enfants, pour les études. Comme il n'y a pas beaucoup de transports publics ici, c'est très cool d'avoir une gare qui marche. Parce qu'il y en a d'autres dans d'autres villages, mais qui ne sont pas desservis. Et nous, on est vraiment desservis. C'est très jouant.

  • Speaker #0

    Alors ? Dis-moi, enfin dis-nous quels ont été les plus grands défis, entre guillemets, que tu as rencontrés lors de ce changement de vie ? sur le plan personnel, professionnel ou social, tu choisis ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a eu plusieurs défis. Pour acheter ici, ce n'était pas facile d'acheter à distance.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ce n'était aussi pas facile de quitter notre job là-bas parce qu'en fait, on est toujours engagé pour une année scolaire complète. Et du coup, il fallait qu'on calcule pour qu'on puisse déménager l'été. Clore, rendre nos tabliers le début de l'été, déménager pendant l'été. Et donc, il y avait une condition de temps. Et c'était non plus pas facile avec nos familles. On a vécu un deuil, un gros deuil en 2018. Et pour nous, ça venait que confirmer notre choix de vie, que c'était un peu le temps de faire quelque chose qui avait du sens. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. Entre autres. Et du coup, ça, c'était aussi difficile. Et ensuite, ici, le gros défi, c'était l'administration. Quelle galère.

  • Speaker #0

    Pour le projet professionnel ?

  • Speaker #1

    Pour tout. Même déjà pour acheter la maison.

  • Speaker #0

    Parce que tu es suisse.

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est parce que je suis Suisse.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le bazar.

  • Speaker #0

    Dans l'administratif ?

  • Speaker #1

    Dans l'administratif général.

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Un exemple concret, s'il vous plaît, madame.

  • Speaker #1

    Par exemple, vous téléphonez à la mairie pour avoir une information. Ils vont vous dire un truc. Et vous téléphonez à la... Je sais pas moi, Limoges a une autre instance pour vous confirmer le truc et va vous dire un autre truc. Ils sont pas d'accord en fait. Jamais personne n'est d'accord. Pareil pour la création d'entreprise. Jamais personne n'est d'accord. Et du coup, on n'a jamais les infos. On ne sait pas en fait ce qui est correct, ce qui n'est pas correct. C'est le bazar. Ben ouais. On est arrivés nous avec un business plan suisse, certes, fait à la méthode suisse. Et en fait, ça ne convenait pas du tout. Parce que même si les chiffres sont les mêmes, même voilà, ben non, il faut que ce soit fait à la méthode de ici, parce que sinon c'est no way, en fait, ils ne regardent pas.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que pour toi, en termes d'administration, la Suisse, c'est plus réglo, c'est plus carré ? Tu trouvais que... Oui. Bordel en France, c'est plus...

  • Speaker #1

    Alors ça a des avantages et des inconvénients. On s'entend. En Suisse... Bon. Ici aussi, mais dans une moindre mesure. En Suisse, il faut payer pour tout. Il faut tout enregistrer. Il faut tout... Voilà, il faut tout déclarer. Voilà, nous, on paye... En Suisse, on déclare tout ? En Suisse, ouais. Sauf les très très riches. Mais les working poor, ils déclarent tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En Suisse, par exemple, on avait fait un poulailler avec des palettes. Et dedans, on avait genre 5 poules. Et on devait payer un impôt. Enregistrer le poulailler au cadastre.

  • Speaker #0

    Pour la maison des poules.

  • Speaker #1

    On devait enregistrer le poulailler au cadastre. Et payer un impôt dessus. Et on devait payer aussi un impôt. Pour enregistrer les poules au truc vétérinaire du canton. Cinq poules, hein. Pas 50, pas 200.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas un élevage, quoi. Non.

  • Speaker #1

    Mais il y a une raison à ça. Tout est carré, tout est... Voilà, il y avait une raison. C'était pour la gestion des maladies. Si jamais il y avait grippe aviaire, ils envoyaient des courriers à tout le monde, nanana. Mais c'était pas juste enregistre. C'est on s'enregistre et on paye.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça pour tout, en Suisse. Tout.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, en France ?

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, en France, eh ben en fait, comme c'est un grand flou artistique, Et bien en fait, il y a certainement des choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait pas. Mais ce n'est pas qu'on ne veut pas les faire, c'est juste qu'on ne sait pas. C'est ça. Et là où je dis que ça a des avantages et des inconvénients, alors ça a des inconvénients parce qu'on ne sait jamais exactement si on est dans les clous ou pas, ce qui est juste, ce qui n'est pas juste et qui tire la couverture à soi. Mais ça a un énorme avantage. À savoir que, comme c'est hyper flou, il y a toujours moyen de moyenner.

  • Speaker #0

    La zone de flou.

  • Speaker #1

    Ben oui !

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle a 11 cochons d'Inde, parce qu'effectivement, elle ne paye pas d'impôts et elle n'a pas déclaré au cadastre ses 11 cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    C'est ça. Non, mais cette zone de flou, elle permet une liberté incroyable.

  • Speaker #0

    Bon, alors maintenant, au bout de quelques années, tu es un peu habituée, mais au départ, ça vous a perturbée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ah, mais ça me perturbe, ce jour. Ah, oui, oui. C'est vrai que tu as Je m'en découvre tous les jours.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça, effectivement, ça serait dans les grands défis, ce changement de travail à la bonne période, pouvoir trouver une maison à distance, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    On n'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Voilà, elle est venue avec sa tente Quechua. C'est ça. Et après, toute cette partie administration, administratif, administrative, compliqué quand tu viens de Suisse. Et t'es toujours pas très éclairée. Bonne chance.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des surprises, bonnes ou mauvaises, en arrivant à la campagne ?

  • Speaker #1

    L'installation a été difficile, dans le sens qu'effectivement, on n'avait pas trouvé de maison en arrivant ici. On a été hébergé un tout petit moment. Et la mauvaise surprise, ça a été que là où on pensait trouver du soutien, on n'en a pas trouvé. Et la bonne surprise, ça a été que les locaux sont hyper aidants. Et heureusement qu'on a...

  • Speaker #0

    Les locaux, les habitants.

  • Speaker #1

    Oui, les gens d'ici.

  • Speaker #0

    Les locaux, d'abord, je te disais, elle a trouvé un local. Non,

  • Speaker #1

    non, les gens d'ici sont hyper aidants. Et en fait, ça a été formidable parce qu'assez rapidement, on les a rencontrés grâce au fait que nos enfants ont été scolarisés. sur le village, à Jumiak en l'occurrence, et on a pu rencontrer des gens vraiment bienveillants et vraiment gentils et prêts à nous aider. Dès qu'on racontait notre histoire, ce qu'on cherchait, on pourrait peut-être faire comme si, je viens avec toi, courage, tiens le coup. Et ça a été hyper précieux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la bonne nouvelle sur l'aspect de vie. En ruralité ? Solidarité ?

  • Speaker #1

    Oui. Solidarité, écoute et bienveillance.

  • Speaker #0

    Ce qui fait que ça vous a permis de trouver cette maison ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on en a visité énormément. On a visité énormément de maisons parce qu'on avait des critères assez restrictifs. Donc, on voulait beaucoup de terrain, on voulait qu'il y ait de l'eau sur le terrain. On voulait aussi beaucoup de terrain. Deux hectares et demi, en vrai, ce n'est pas si grand. Pour ici, ce n'est pas grand. Mais pour nous, avec nos petits 800 mètres carrés de jardin qu'on avait en Suisse, c'était grand. Et beaucoup de potentiel. là où on voulait aussi une zone constructible sur le terrain pour pouvoir plus tard continuer notre projet. Tous ces éléments faisaient qu'on a fait énormément de visites, on a été aiguillés pour plein de choses. Et la petite histoire pour cette maison, c'est que j'ai plus cher Internet tous les jours et on m'avait parlé de cette maison. Et quand j'ai vu l'annonce, j'ai tout de suite téléphoné et on m'a dit Ah non, c'est fichu, elle est sous compromis Donc je me suis dit, bon bah tant pis, ça fera jamais que la 40ème du mois que... voilà. Mais elle me plaisait vraiment. Et bref, voilà, on a été sur d'autres projets, on a été voir d'autres choses. Environ trois mois plus tard... Je revois l'annonce et je téléphone directement. Et là, le gars de l'agence, il me dit Oui, effectivement, ça s'est pas fait, elle est plus sous compromis, vous pouvez aller la visiter. Et genre, c'était le 24 décembre. Et on est venu visiter cette maison grâce à un voisin qui avait les clés. Et vraiment, ça a été le coup de cœur. On a tout de suite mis l'option. On a tout de suite dit oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu as sorti les billets, la valise.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, parce qu'elle m'avait déjà tapé dans l'œil trois mois avant. Et là, le fait qu'elle revienne sur le marché, je me suis dit, c'est pour nous, en fait. C'est juste correct. En plus, entre-temps, on avait visité un certain nombre de trucs.

  • Speaker #0

    Bien délabré.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Des fois.

  • Speaker #1

    Ça ou très grand ou très ferme. Très moche. Oui, plein de choses ne correspondaient pas. Les critères étaient, mais on n'avait pas le feeling. Et avec cette maison, on a tout de suite eu le feeling.

  • Speaker #0

    Toute la famille a eu le feeling ? Même les enfants ?

  • Speaker #1

    Ouais. Après, les enfants, je dois dire qu'ils étaient arrivés à un stade là où ils étaient un peu désespérés. Ouais, ils faisaient un peu une pause. Ils sortent, oui, ça fait 40 fois qu'on visite un truc. Ils n'arrivaient plus à se projeter.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que maintenant, tu peux nous parler, enfin, de ton ou tes... C'est pour ça que j'ai mis ton ou tes, parce que je sais qu'il y a plusieurs... C'est un projet et dans ce projet, il y a plusieurs... Enfin, moi, en tout cas, je le vois comme ça, il y a plusieurs activités. Est-ce que tu peux nous parler de ton ou tes nouveaux métiers ou activités ? D'ailleurs, je ne sais pas comment tu veux le dire, tu le diras toi-même. Voilà, description, pourquoi et qu'est-ce que ça t'apporte ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?

  • Speaker #1

    C'est parti ! Nous, notre idée, c'était de trouver un lieu qui soit vraiment un oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Tu aimes bien ce mot, oasis de biodiversité.

  • Speaker #1

    Oui, je aime bien ce mot parce que ça représente bien ce que je veux construire ici. Et donc, on a décidé d'ouvrir une entreprise qui a trois pôles différents. Donc le premier pôle, c'est un gîte pour l'instant, mais après on aimerait avoir d'autres gîtes atypiques si possible, axées sur l'écologie. Et notre idée avec ces gîtes-là, c'était en fait d'amener les gens en vacances pour qu'ils viennent tester plein de petits trucs. Le zéro déchet ? C'est la cafetière italienne qui, du coup, ne produit pas de déchets de capsule, plein de choses comme ça. Et en fait, c'était de mettre tout ça dans un gîte et en fait, que les gens, quand ils viennent en vacances, puissent tester tout ça et se dire Ah, mais en fait, ce n'est pas si compliqué de faire un petit effort pour la planète. Ah ben, ok, donc du coup, je peux peut-être le faire chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était un espèce de stage en même temps.

  • Speaker #1

    Oui, tout en étant coulis en vacances pour se dire, finalement, si j'ai réussi là pendant deux semaines, peut-être que je peux faire...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu ne penses pas que quand ils sont en vacances, ils sont un peu plus cool ?

  • Speaker #1

    Ils sont plus ouverts à essayer des nouveaux trucs que dans leur train-train quotidien à 100 à l'heure. C'était un peu ça l'idée. Et après, de se rendre compte que finalement, ça m'a bien plu, c'est cool et OK, pourquoi je ne le ferais pas chez moi ? Donc l'idée c'était de mettre tout ça dans des gîtes et de leur faire tester plein de trucs.

  • Speaker #0

    Donc première chose,

  • Speaker #1

    gîte écologique. Là il n'y en a qu'un, normalement il y en aura trois de plus. Ensuite, c'est des ateliers nature, des activités nature qu'on propose, d'où mon oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Je croyais que tu allais dire d'où les cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    D'où aussi les cochons d'Inde parce que ça va ensemble. L'idée c'était de pouvoir montrer un environnement ensauvagé Mais quand même cultivé ! Et de pouvoir faire découvrir des plantes médicinales, des plantes comestibles, toute la biodiversité qui s'épanouit dans un jardin qui n'est pas tondu à 2 mm par un robot tondeuse toutes les 5 secondes.

  • Speaker #0

    C'est horrible ça. Oui. Les robots tondeuses, c'est horrible.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un drame pour la biodiversité en tout cas.

  • Speaker #0

    Et puis tu les vois.

  • Speaker #1

    Oui, et en plus ça assèche tout. C'est vraiment mauvais, même ne serait-ce que pour la pelouse. Donc ça me fait marrer parce que les gens veulent avoir une belle pelouse, mais en fait, ils la bousillent.

  • Speaker #0

    Tu as étudié le... Le sujet de la tondeuse comme ça pendant un an ? Tu connais tout déjà ?

  • Speaker #1

    Pas pendant un an, je n'ai pas eu besoin d'un an pour me rendre compte que c'était de la M. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc reprenons l'Oasis.

  • Speaker #1

    et voilà avoir des animaux pouvoir montrer la complémentarité aussi avec ces animaux qui sont utiles pour plein de choses genre nos poules justement qui recyclent nos déchets qui nous font des beaux oeufs, qui vivent.... des beaux yeux ou des beaux oeufs ? des beaux oeufs d'accord elles ont des beaux yeux aussi mais ah ah ah... Et voilà, donc on fait ces ateliers pour les adultes, pour les enfants. Le but, c'est de découvrir plein de choses, de s'amuser, de goûter, de toucher et de se rendre compte de la richesse de la nature.

  • Speaker #0

    Et tout ça, vous arrivez aussi à le faire par votre ancienne formation, j'imagine, non ? Oui. Par vos métiers de directrice de structure avec les enfants, etc. Oui,

  • Speaker #1

    puisqu'on était vraiment chargés du programme pédagogique du lieu. Donc, on avait une charte pédagogique là où on devait... faire des choses bien pour l'éducation de l'enfant et la pédagogie, etc. On avait aussi la charge de l'animation. Donc on était obligés, entre guillemets, on adorait ça, de créer des activités pour ces enfants. Donc des événements avec toute la structure, les parents, etc. Ça, c'était plutôt...

  • Speaker #0

    Mais des activités au quotidien pour les enfants.

  • Speaker #1

    Au quotidien pour les enfants de tout âge, parce qu'on avait de 4 à 12 ans. Donc ça fait quand même un... pannelle assez large d'âge. Et donc, il fallait pouvoir répondre aux besoins de chacun au travers de ses activités.

  • Speaker #0

    Donc là, tu reprends les compétences et les expertises de ton ancien métier. Tu mets la contribution pour votre nouveau projet et vos nouveaux métiers. Oui. Donc là, on a fait les gîtes. Ensuite, les ateliers activités. Et ta-da-da !

  • Speaker #1

    Et la troisième, et non des moindres activités, c'est la conserverie artisanale. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça c'est chouette.

  • Speaker #1

    Donc on a décidé d'ouvrir une conserverie ici sur le lieu. Et le but, c'est de proposer des conserves dans des pots en verre.

  • Speaker #0

    Très joli d'ailleurs, avec une très belle étiquette. Merci.

  • Speaker #1

    Et le but, c'est de montrer aux gens que ce n'est pas parce qu'on vit en ruralité qu'on n'a pas le droit de temps en temps de se faire un petit plaisir hyper easy. Pouf, j'ouvre, je réchauffe et je mange quand même sainement. Parce que c'est vrai que les plats tout préparés, ça n'a pas bonne réputation. Et c'est moche. Ah, c'est moche. En général, ce n'est pas super goûtu. Et pourquoi tu dis

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens en ruralité Pourraient pas s'ouvrir à un truc Parce que ça veut dire que dans l'intelligence collective Ou dans l'inconscient Quand tu vis à la campagne en ruralité Tu cuisines

  • Speaker #1

    J'ai cette impression là Cette espèce d'injonction de dire Tout le monde a son potager Tout le monde doit bien On vit à la campagne donc on a à portée de main Des produits Et donc on n'a qu'à cuisiner On n'a qu'à faire ci, on n'a qu'à faire ça Voire même

  • Speaker #0

    Si tu es un potager, tu es obligé de faire des conserves.

  • Speaker #1

    aussi.

  • Speaker #0

    Moi, on me dit, pourquoi tu ne fais pas des concerts ? Je dis, non, je n'ai pas demandé à faire des concerts, parce que je vis ici. Il y a des gens qui le font très bien, d'ailleurs. C'est vrai, c'est marrant, cette injonction que tu dis, elle est carrément là.

  • Speaker #1

    Moi, en tout cas, c'est le sentiment que j'ai eu, que c'était très ancré. Il faut aller sur le marché, il faut aller acheter ses petits légumes, prendre du temps pour préparer son truc, donner la peine de cuisiner. Et en fait, bien sûr, c'est correct de faire tout ça. Mais on s'est aussi rendu compte que même quand on vit en ruralité, on a des vies à 100 à l'heure. Et qu'on a encore les enfants derrière, on a encore mille choses derrière. Et que juste le soir, quand on arrive à 20h, on crève de faim et on n'a juste pas envie de passer encore une heure et demie à la cuisine. Et que c'est juste cool de pouvoir ouvrir une conserve savoureuse, faite avec des produits locaux et majoritairement bio, et de pouvoir manger dans les 10 minutes qui suivent.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi et mon mari, on déteste faire les courses. vraiment pour nous aller au marché c'est cool mais on n'a pas forcément, en plus mon mari travaille le samedi,

  • Speaker #0

    il travaille tous les jours de la semaine en même temps je change de mari écoute,

  • Speaker #1

    trouve des solutions j'en changerai jamais et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? on est bien obligé de temps en temps de faire des réserves et puis comment on fait des réserves ? on fait quand même des réserves au supermarché désolé mais voilà on va briser les rêves de tous les gens qui nous entendent j'achète plein de choses au marché Mais il y a quand même plein de choses que je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Les chips, par exemple.

  • Speaker #1

    les trucs pour l'apéro non c'est pas vrai les chips pourquoi tu gardes pas tes épluchures de légumes et que tu fais des chips au four mais alors une fois de temps en temps on les note mais en fait juste la semaine je

  • Speaker #0

    bosse je me sens mieux je me sens bien, je me sens délivrée,

  • Speaker #1

    libérée non il y a plein de choses on peut pas tout faire déjà on peut pas tout faire soi-même l'autonomie, l'autarcie parfaite comme il y a des gens qui rêvent C'est formidable sur le papier, mais en vrai, ce n'est pas possible tout seul ou même entre guillemets à quatre.

  • Speaker #0

    On a pas le temps.

  • Speaker #1

    C'est juste pas possible. On ne peut pas tout faire tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que ce message va délivrer plein de gens. En tout cas, moi, je me sens mieux.

  • Speaker #1

    Après, il faut acheter éthiquement. Voilà, ça, c'est sûr. J'ai une copine qui dit qu'on vote avec sa carte de crédit et je pense que c'est vrai. Mais on fait comme on peut aussi. On est humain, en fait. Merci.

  • Speaker #0

    Donc, tout ça pour dire que tu te dis, moi, je vais faire des conserves.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'adore cuisiner.

  • Speaker #0

    En réalité. Oui. Et alors, tu peux m'en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien, depuis l'été dernier...

  • Speaker #0

    Et donc, eh bien ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien... T'adores ça.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien. À chaque petit mot comme ça, tu mets un euro dans la caisse.

  • Speaker #1

    Elle va être riche. Elle sort d'ici, elle se sera fait bouffer la jambe par mon chien, mais elle sera riche.

  • Speaker #0

    Oui, mais je m'en rachèterai une jambe avec l'argent.

  • Speaker #1

    Exact. Donc... L'idée c'est de faire des conserves qui sont goûteuses, qu'on propose depuis l'entrée dernière, donc depuis septembre dernier, sur les marchés et dans les boutiques de producteurs du coin. Pas mal de recettes. Bon là, on est un petit peu en période creuse, donc c'est-à-dire qu'il n'y a plus les légumes d'hiver et pas encore ceux de... Surtout maintenant avec la belle pluie que nous avons. Pas encore les légumes de printemps-été. Et on fait du sucré et du salé. Donc on a des choses gourmandes comme de la compotée de pommes. On essaie de faire des confitures, mais pas les confitures traditionnelles. Et avec plein d'épices dedans.

  • Speaker #0

    Donc tu utilises beaucoup les épices dans tes recettes salées ou sucrées. Une chose importante, c'est toi qui fais tout.

  • Speaker #1

    Oui, sauf le caramel au beurre salé.

  • Speaker #0

    C'est l'homme ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sa recette.

  • Speaker #0

    C'est son secret ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est compliqué de se mettre dans le projet de la conserverie ? Ça veut dire des installations, des choses comme ça ? Tu veux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc effectivement, il y a une législation qui est assez importante. Il faut suivre des cours, il faut être au fait de pas mal de normes. Et c'est important de savoir ça, mais c'est vrai qu'on est très vite limité quand même, de par toutes ces législations.

  • Speaker #0

    Tu peux pas aller peut-être là où tu aurais envie d'aller à cause de ces normes ?

  • Speaker #1

    Si tout d'un coup je veux essayer une recette, il faut que je m'assure que, je sais pas, dans un truc sucré, par exemple une confiture, il faut que je m'assure qu'il y ait suffisamment de pourcentage de sucre, en dessous de 56% de sucre, il n'est pas le droit d'appeler ça confiture. Pour la conservation, si je propose une recette salée, par exemple une soupe, il faut que je m'assure qu'elle soit suffisamment acide pour que le taux d'acidité garantisse la conservation.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est toujours une histoire de durée dans le temps, surtout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais c'est aussi une histoire de... Là, on conserve et donc on stérilise. Je dois pouvoir garantir une date limite. Je dois pouvoir aussi... être sûre de mon produit en fait pas que les gens l'achètent et puis deux semaines après alors comment tu fais pour être sûre ?

  • Speaker #0

    tu fais goûter à tous tes voisins ?

  • Speaker #1

    non non non je fais énormément de tests il y a aussi des tests en labo donc on envoie nos produits en labo à chaque nouvelle recette élaborée ça part en labo ? non c'est pas obligatoire c'est conseillé d'envoyer de temps en temps une de ces recettes. Par exemple, sur les 30 recettes que je fais, il y en a peut-être 3 ou 4, là où c'est des choses plus sensibles, c'est plutôt celles-là que je vais envoyer. Je ne vais pas envoyer mes 30 au labo, parce que déjà, ça coûte cher, et en plus, ce n'est pas obligatoire. Et en fait, il y a des choses qui ne sont pas probantes. Par exemple, quelque chose qui marine dans le vinaigre, il n'y a aucun risque. Je veux dire, c'est OK. Donc ça, je ne vais pas envoyer au labo. les choses sur lesquelles tu peux avoir un doute ou tu veux vraiment avoir une garantie je garde toujours des trucs témoins je fais vraiment attention après ça reste artisanal ce qu'on essaye d'éviter absolument c'est le botulisme puisque c'est une bactérie qui va se développer dans les conserves dans un milieu là où il n'y a pas d'air et qui ne se détecte pas à savoir que quand on ouvre ça... On peut très bien sentir normal, goûter normal, et en fait la bactérie est quand même dedans. Si on chauffe 10 minutes, c'est ok, ça fait mourir la bactérie. Alors on va chauffer les trucs salés, mais dans les trucs sucrés, on ne va pas les chauffer. Après dans les trucs sucrés, normalement ça se développe beaucoup moins.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plutôt les choses salées ? Oui. mais voilà il y a plein de choses à savoir donc là dessus t'as été formée t'as fait un an de recherche approfondie pour connaître énormément de tests, puis là encore j'ai des trucs test que je check et l'idée de départ elle est vraiment partie sur cette idée de l'injonction la campagne etc, la conserve ou il y avait autre chose derrière ?

  • Speaker #1

    non pas du tout, au départ quand on a acheté le lieu il y avait des vieilles conserves dans la cave non, et qu'on venait d'un être petite suisse natale voilà On pensait innocemment que ce serait super de faire un maraîchage en permaculture ici. Parce que la permaculture, c'est quelque chose qui nous tient super à cœur. Et en fait, en arrivant, parlant avec tout le monde, en faisant connaissance et tout, on s'est rendu compte de plusieurs choses. On s'est rendu compte déjà que...

  • Speaker #0

    Qu'il y avait 375 maraîchers sur le territoire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'ils faisaient très bien leur travail. Et qu'ils n'avaient certainement pas besoin d'un maraîcher de plus. Ensuite, moi aussi, alors ça ne se voit pas, mais en fait, j'ai des maladies qui sont des handicaps invisibles et qui me limitent physiquement. Et du coup, je me suis rendu compte aussi que le travail était... extrêmement pénible. Oui, bien sûr. Et que, sachant que c'était moi qui allais faire 99% d'entreprises, pour l'instant, vu que Steve, il assure le salaire qui nous fait vivre, concrètement, ce n'était pas possible. Oui.

  • Speaker #0

    C'était pas la bonne idée.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc la permaculture nous tient à cœur. On a gardé 300 mètres carrés de potager. C'est déjà un gros potager. Oui, oui, mais c'est plutôt Mais c'est plutôt pour le foyer, exactement. Et pour faire goûter, pour faire nos propres conserves à la limite, mais pas... pas pour le magasin. Et alors après, assez rapidement, on s'est demandé, mais finalement, quel est le besoin ? Parce que c'est quand même l'idée, quand on a une entreprise, de pouvoir allier le sens et un besoin concret. Et ça, je pense que c'est vraiment notre force, c'est qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose qui se passe dans la vie, là où on se dit, ah mais en fait, c'est pas le bon chemin, on a vraiment, avec Steve, une grosse force de résilience. On arrive toujours à se remettre... d'aplomb, à se remettre en question, à switcher, à changer, à faire ce qu'il faut pour continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    C'est ça pour toi la résilience ?

  • Speaker #1

    Pour moi la résilience c'est quand il y a une épreuve, de pouvoir s'en relever, se mettre...

  • Speaker #0

    Ou se remettre sur un autre poste.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement.

  • Speaker #0

    Vous avez sondé les besoins des gens à la campagne pour cette idée de conserve ? Parce que ça, c'était ta conviction ?

  • Speaker #1

    Non, c'était beaucoup du feeling. C'est-à-dire qu'on n'a pas fait d'études de marché, etc. Simplement, juste en parlant avec les gens, les écoutant, on s'est assez rapidement rendu compte qu'effectivement, il y avait... Oui, alors j'ai fait un sondage, mais pas un sondage officiel. Et on s'est rapidement rendu compte que les gens, ils avaient aussi des vies à mille à l'heure, qu'il y avait des mamans célibataires, qu'il y avait des gens qui galéraient à gauche, à droite. Et que du coup, c'était quand même... ça pouvait répondre à un besoin et moi comme j'ai dit j'adore cuisiner et j'avais déjà tenté mille et une fois des conserves c'est quelque chose dans lequel j'étais forte j'étais forte je suis toujours et

  • Speaker #0

    du coup ça va ça se passe bien ta vie ?

  • Speaker #1

    ça se passe bien quand on a une force il faut aussi savoir le reconnaître c'est bien et voilà donc là je me suis dit ok c'est cool, là ça il n'y a pas 12 000 personnes sur le territoire qui font ça enfin maintenant il commence à y en avoir un peu plus mais voilà après il y avait plein de gens qui font des trucs de viande et en fait il y a aussi plein de gens végétariens il y a plein de gens qui justement dans cette mouvance écologique sont aussi vraiment tentés de laisser tomber le côté alimentation avec un carnet quoi Et on s'est dit, ça, il n'y a personne qui propose. Je veux dire, de temps en temps, tu vois bien des petites conserves de confiture ou de miel. Il y a du miel, il y a des choses comme ça. Mais pas des plats cuisinés végétariens. J'avais vraiment envie de marier le goût du terroir avec quelque chose de vraiment savoureux. Quelque chose de pimpant, quelque chose qui dénote un peu.

  • Speaker #0

    De sexy.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les conserves sexy de Gaëlle. Très bien !

  • Speaker #1

    Je ne ferai pas de calendrier.

  • Speaker #0

    C'est con. Je les ai commandés, le photographe. C'est pour la fin de l'année. Le calendrier nu des NFC. Je vais me faire un flic. Il faut bien que je trouve des solutions,

  • Speaker #1

    à un moment donné.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai l'impression quand même que tout ça, finalement, les gites, les ateliers, la conserverie, tout ça, ça a du sens pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait un cercle, c'est-à-dire que tout vit sur le lieu. Et pour nous, les choses sont imbriquées les unes dans les autres, à savoir que quand on sensibilise les gens à l'écologie, on peut le faire dans notre vie de tous les jours quand on vit quelque part, mais on peut le faire aussi avec des ateliers ponctuels qui sont sur un sujet précis. Et le bien manger fait partie aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une question. Comment votre nouveau mode de vie a-t-il influencé votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Difficile question.

  • Speaker #0

    Le mode de vie ici, à la campagne, celui que vous avez choisi, celui que vous avez créé, comment il a impacté votre quotidien ? Je ne parle pas forcément de la partie entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Ce qui a changé quand on est arrivé ici, c'est déjà notre unité familiale. On a vraiment pu se retrouver. On a toujours été une famille nucléaire très soudée. Elle dit quoi ? Nucléaire. C'est-à-dire notre famille au sens... Mon mari, mes enfants, quatre. Vous avez fondé. Ça, c'est vraiment...

  • Speaker #0

    On appelle ça une famille nucléaire. Oui,

  • Speaker #1

    parce que si on dit famille, ça n'en dit plus les grands-parents, les cousins, etc. Et pour nous, cette partie-là de la famille n'est pas... C'est pas toujours facile. Voilà.

  • Speaker #0

    On va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, du coup, nous quatre, c'était vraiment très important qu'on se retrouve. On a trouvé ici chacun nos places. Pour nous, ça, c'était très important. Et on l'a trouvé ici.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça s'est modifié ?

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est vraiment modifié par rapport à ce qu'on vivait avant. On n'était pas bien dans l'endroit là où on était avant, en Suisse. Et en plus, ici, j'ai trouvé une liberté que je n'avais pas du tout là-bas. Ce joyeux bazar dont on parlait tout à l'heure, notamment administratif, pour moi, c'est aussi une forme de liberté. C'est peut-être bizarre de dire ça, mais c'est aussi une forme de liberté pour moi.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Aussi, le fait que tout ne doit pas toujours être parfait et que c'est OK, pour moi, c'est une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Je voulais te demander s'il y avait un conseil que tu donnerais à un couple, une famille, qui sont en train de préparer un projet similaire à toi, une erreur à éviter, une ressource utile ou une étape clé. Aha !

  • Speaker #1

    On t'écoute ! Donc, mon conseil, ce serait de prendre la température du lieu. C'est-à-dire de vraiment pas foncer tête baissée en se disant Ah, moi j'ai une idée, c'est sûr, je vais faire ça, nanana et foncer, foncer, foncer et en fait on se rend compte après que j'aurais peut-être pas dû faire ça comme ça effectivement ça,

  • Speaker #0

    ça répond pas forcément à un besoin je suis pas dans le bon endroit pour le faire parce que t'as dit température du lieu donc là on est pas forcément sur le fond du projet mais plutôt sur l'environnement dans lequel ils veulent faire l'installation du projet à quelque part puisque

  • Speaker #1

    c'est tout ça qu'il faut prendre en compte quand tu tu as un projet, que tu veux monter quelque chose, une entreprise, c'est quelque chose qu'on ne m'avait pas forcément dit, on te le dit comme ça en passant, mais en fait on ne mesure pas l'importance que ça a de vraiment savoir où tu mets les pieds, quel est le besoin là, et si ton projet y répond ou pas. Je pense que ça, tu ne peux le faire qu'en allant te mêler aux gens. et d'étudier en fait le bassin économique mais d'étudier aussi justement quelles sont déjà les propositions qui sont en place je me suis dit maraîchage, ben non on fait de maraîchage, non et ça tu peux te rendre compte que si tu viens réellement sur lieu bien sûr tu peux faire des recherches sur internet moi si j'avais tapé maraîchage j'aurais bien vu qu'il y en avait 10 des maraîchers mais tu sais pas la taille qui leur achète quoi tu sais pas hum qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas. Aussi pareil, tu ne connais pas le climat.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire même humainement, il faut sentir la température. Et alors, ça veut dire que toi, finalement, tu as été déçue à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Non. C'est ce que je te disais, c'est un peu notre grosse force. Et donc, du coup, je n'ai jamais été déçue. Mais le projet a beaucoup évolué de quand on est parti jusqu'à maintenant. Et là, maintenant, je pense qu'on a vraiment trouvé... le bon chemin. Enfin, j'espère. Après, je ne te dis pas, peut-être que ça peut changer demain. Peut-être qu'il y aura des choses à...

  • Speaker #0

    Des maraîchers qui vont mourir et que tu vas prendre leur place.

  • Speaker #1

    Non, ça, non. Parce que je me suis vraiment rendue compte de la pénibilité du travail. Tu vois, sur le papier, tu es là, c'est trop beau, c'est merveilleux. Tu vois, profiter de la richesse de la nature comme ça. C'est des mauvais mots, profiter. Mais tu vois, c'est hyper abondant, en fait. Et tu te dis, ça pousse tout seul, c'est trop cool. Mais en fait, il y a vraiment un travail de dingue derrière. Et maraîcher, c'est vraiment un travail très ingrat. Et franchement, ceux qui le font, ils sont fortiches. Parce que c'est chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est chaud tout court.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, si on résume, le conseil, ça serait peut-être... avant de lancer le projet, viens t'immerger dans l'environnement dans lequel... Des environnements qui te plaisent, des régions qui te plaisent, mais viens y goûter peut-être en vacances, je ne sais pas, ou sur des longues périodes. Là,

  • Speaker #1

    tu vois, je te dis ça parce que maintenant, je te dis ça, mais quand je suis arrivée, ce n'est pas du tout ce que j'ai fait. Oui. Vraiment, concrètement, pas du tout. Et je me rends compte maintenant à quel point c'est fondamental de le faire. et à quel point on peut évoluer d'une façon juste quand on fait ça mais c'est pas du tout ce que j'ai fait quand je suis arrivée et nous on est arrivée avec un projet tout construit tac tac tac on va faire notre truc ça va bien se passer sauf qu'on a rencontré plein d'embûches et que je pense que quand tu viens t'installer ici il y a pas de...

  • Speaker #0

    qui se dit en Dordogne ou tu vas parler de la ruralité au global ?

  • Speaker #1

    je pense de la ruralité au global quand tu t'installes à quelque part il n'y a pas de bon ou de mauvais moment. On dirait une réplique du film d'Astérix. Mais... Je pense que si, au plus profond de toi... Tu le sens, tu vois ? Tu sens que c'est juste pour toi, cet endroit-là, qu'il y a un bon feeling, une bonne raison, etc. Il n'y a pas un moment là où c'est correct, il faut attendre que les enfants soient grands, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être un peu lié à la question des fois que je pense, est-ce qu'il y a un bon moment selon toi pour passer le cap ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas qu'il y a de bons moments. Je pense que c'est vraiment, il faut que ça fasse résonance avec toi-même. Et ensuite, il ne faut vraiment pas arriver avec tes gros sabots. C'est pour ça d'ailleurs que les néo-ruraux ont un peu mauvaise réputation dans la ruralité. Parce qu'on arrive toujours avec nos gros sabots, genre Tac, tac, tac, je vais changer le monde, je vais faire ci, je vais faire ça, ça va être super, de toute façon vous en avez besoin parce que vous ne connaissez rien Les gens d'ici,

  • Speaker #0

    ils ont plein de sagesse.

  • Speaker #1

    Alors déjà, ils ne nous attendent pas pour vivre, mais ils ont plein de sagesse, ils ont une extrême bienveillance, il y a une solidarité incroyable, je trouve, qu'on ne trouve pas partout. ... ils sont ouverts, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Alors bien sûr, il y en a toujours qui vont te dire Ah mais on a toujours fait comme ça, je vois pas pourquoi on changerait. Il y en a toujours qui vont te dire ça, bien sûr. Mais il y en a plein qui vont te dire aussi Ah ouais, j'avais pas pensé comme ça. Ah ouais, ça peut être cool ça. Mais en fait, tu vois, ici ça répondrait plutôt à un besoin si tu faisais plutôt un peu comme ça. Et en fait, si toi t'as cette écoute-là aussi, que t'es ok de les écouter et que t'es ouvert à des trucs, eh ben le mariage il est juste parfait.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu vas te marier avec un... Tu vas te remarier avec un...

  • Speaker #1

    Non, Sandrine, je garde mon mari. J'y tiens. Elle veut me caser, hein.

  • Speaker #0

    C'est difficile quand même de dire Ah, je le ressens, je le ressens dans mon corps, je ne sais pas quoi. Il y a des jours, je le sens, des jours, je ne le sens pas, quand même.

  • Speaker #1

    Alors, on a tous des jours avec et des jours sans. Mais fondamentalement, je pense que du moment que tu es en paix avec toi-même, que tu penses que ce que tu fais, c'est OK, c'est juste. ben t'es sur la bonne voie après je dis pas bien sûr tu peux avoir des doutes bien sûr qu'il y aura des embûches sur ton chemin et même que c'est certain qu'il y aura des embûches sur ton chemin mais si ça fait sens ben

  • Speaker #0

    c'est déjà pas mal je rebondis tout de suite sur une question que je voulais peut-être poser un peu plus à la fin mais c'est pas grave je voulais quand même la poser quand même Est-ce que tu penses que ça peut... Alors déjà, toi, vous, est-ce que le choix, il est définitif ? Est-ce que là, dans votre tête, vous vous dites c'est pour toujours, ou vous vous laissez peut-être des fois l'opportunité de se dire... Bah voilà, si finalement ça se passe pas comme on le souhaite, les embûches, peut-être on repartira ailleurs. Ah, vas-y.

  • Speaker #1

    Alors là comme ça, à froid, je te dirais, c'est définitif. Vraiment, on construit le lieu. Déjà, on en a, je pense, pour dix ans à faire que le lieu soit comme on veut. Et donc je pense que c'est vraiment définitif. Après, quand j'ai emménagé en Suisse, je ne savais pas que... Enfin, quand j'ai emménagé dans ma maison, les enfants m'ont dit c'est le dernier déménagement Puis j'ai dit oui, oui, maintenant c'est bon, c'est la maison, c'est le dernier déménagement Puis cinq ans après, on reménageait. Donc, tu ne peux pas savoir. Donc, je ne peux pas te dire c'est sûr de certains, voilà, j'y mettrai ma main à couper, que c'est définitif Mais pour l'instant, dans ma vie, c'est juste que c'est définitif.

  • Speaker #0

    C'est beau comme elle me le dit, et encore vous n'avez pas l'image. Ok, ça marche. La partie réseautage et liens sociaux, on va l'appeler comme ça, c'est pas très sexy, mais est-ce que tu as réussi à rapidement, alors tu en as un peu parlé quand même tout à l'heure, mais rapidement tisser du lien et créer un réseau amical à la campagne ?

  • Speaker #1

    Oui, pour moi ça a été la bouée de sauvetage, ça a vraiment été fondamental. Donc là, j'ai commencé, déjà par avoir des amis grâce aux rencontres que j'ai faites par mes enfants qui étaient scolarisés. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est la première étape.

  • Speaker #1

    Ça c'était la première étape. Et ensuite, j'ai été dans des cafés des Indés et dans des tiers-lieux. Et pour moi, de rencontrer tous ces gens... Donc on avait déjà cette idée d'entreprise puisqu'on est arrivé pour ça, mais ça a mis du temps à se mettre en place. Ça a mis quatre ans, en fait, à se mettre en place. Et ça fait seulement un an que l'entreprise a réellement démarré. De pouvoir rencontrer ces gens, de pouvoir prendre des conseils, de pouvoir voir des histoires différentes.

  • Speaker #0

    Oui, de partager.

  • Speaker #1

    De tous bords.

  • Speaker #0

    Les choses cool, les choses moins cool.

  • Speaker #1

    Pour moi, ça a été vraiment fondamental. Vraiment, vraiment important. Et ici, moi, j'ai un peu de la chance. La coquille, c'est au milieu. C'est vraiment sur un axe. Oui. propositions culturelles ou d'activités qui sont axées sur des tiers-lieux, des trucs associatifs, et vraiment sur un axe un peu écolo aussi, là où on a beaucoup de néo-ruraux qui se sont installés entre Saint-Pierre-de-Frugy et Saint-Paul-la-Roche. Et je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui se sont installés là dans l'espoir d'être un peu portés par cet élan. Je n'ai pas fait exprès de m'installer là, mais je suis... pile juste au bon endroit, au bon endroit, comme il faut, et c'est quelque chose qui me parle énormément.

  • Speaker #0

    Donc, c'est grâce à ces endroits-là que tu as aujourd'hui des amis.

  • Speaker #1

    Oui, en grande partie.

  • Speaker #0

    Et je pose aussi cette question parce que tu vois dans les idées reçues que la société ou l'intelligence collective, je ne sais jamais trop quel mot employer, a de la ruralité. C'est bon, alors tu vas peut-être t'ennuyer, il n'y aura rien à faire, il n'y a personne.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est exactement le contraire. En fait, il y a tellement de choses qui sont proposées.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de dire non.

  • Speaker #1

    Que c'est compliqué de choisir. Oui. Parce qu'il se passe tellement de choses. aussi sur le bassin Nontron, tout ça qu'on connaît moins, qui est moins sur l'axe Saint-Pierre-de-Frugie Saint-Paul-la-Roche mais un peu plus à l'ouest, on a vraiment beaucoup de choses tant au niveau culturel qu'au niveau entrepreneuriat qu'au niveau conférences vraiment il y a une offre de dingue, alors tu ne vas pas aller dans un musée comme quand tu vas en ville où Oui, ce n'est pas le nom. Voilà, c'est ça. Tu ne vas pas non plus aller au cinéma comme tu irais quand tu vas en ville parce que la programmation n'est pas la même, parce que tu peux être sûre que le jour où il passe une seule fois le film que tu vas aller voir, tu ne peux pas aller. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, mais globalement...

  • Speaker #1

    Globalement, tu ne t'ennuies jamais. Et oui, moi, j'ai entendu souvent des gens me dire... Ah mais l'hiver est long, on s'ennuie, c'est affreux.

  • Speaker #0

    C'est pas trop comme cet hiver là.

  • Speaker #1

    Alors certes, cette année, on n'a pas trop eu de chance avec le temps. Mais l'offre était quand même là, tout redémarre déjà depuis, je dirais, un mois et demi. Sans parler de cette offre d'exploration et de découverte du territoire qu'on a plus sur la belle saison. Il y a plein de choses, autant au niveau artistique qu'culturel, qui se passent toute l'année. Et ça, franchement, c'est riche. Enfin, c'est... On s'ennuie jamais.

  • Speaker #0

    Parole de chanson aussi, ça, ou pas ?

  • Speaker #1

    Je crois pas. Je sais pas.

  • Speaker #0

    On est riches de ses amis. Ok. Est-ce qu'il y a quelque chose à laquelle tu ne renoncerais plus ici avec ta nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je ne renoncerais plus à tout ce contact humain que j'ai, qui est riche de partage, la sincérité.

  • Speaker #0

    La profondeur.

  • Speaker #1

    Parce que du contact humain, j'en ai toujours eu. J'étais libraire, donc c'est sûr que voilà. Et avec les enfants, j'en avais pareil. Mais ce n'était pas le même rapport. Tu vois, c'est un rapport de conseil de vente ou un rapport d'éducatrice. Mais là, j'ai un vrai contact avec les gens qui est humainement hyper riche, en fait.

  • Speaker #0

    Avec le recul, qu'est-ce que tu penses de votre changement de vie au global ? Un bilan, satisfaction, des regrets ?

  • Speaker #1

    Ouf, heureusement qu'on l'a fait.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment ce que je pense. Je pense qu'on a vraiment trouvé notre place et que je ne reviendrai pas en arrière. Pourtant, on a eu des galères, mais je ne reviendrai pas en arrière.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez... des futurs projets ? Il y en a déjà beaucoup en place qui sont en train de se construire ?

  • Speaker #1

    Non mais en fait c'est tellement énorme ce qu'on essaye déjà de construire on a déjà tellement de boulot comme je te disais facile pour les dix prochaines années à venir que honnêtement je pense que ça va déjà aller avec ça

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une anecdote ? Alors heureuse Non Est-ce qu'il y a une anecdote ou un moment marquant quand même, un moment marquant de cette nouvelle vie je sais pas, ta première conserve, non ? et là tu pleures non mais ça faisait des années que je faisais oh mais t'es énervante attends là je mettrais de la musique pour eux quand

  • Speaker #1

    on nous a dit oui pour cette maison, après la galère de la recherche qu'on avait eu et cette année affreuse qu'on a vécue à chercher ici ouais là quand on m'a dit au téléphone enfin le banquier qui a téléphoné et qui a dit que c'était ok pour le prêt ouais là on a pleuré de joie avec Steve c'était vraiment ......Enfin quoi !

  • Speaker #0

    Oui, ça y est.

  • Speaker #1

    Vraiment. Champagne. C'était un truc de dingue parce que c'était justement au début de l'année 2020 qu'on nous a dit ça. Le gars a dit, le banquier a dit oui. Et genre, trois jours après, il y a eu le confinement.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Ok, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Parce que tout s'est arrêté.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et plus de nouvelles du banquier. Et là, on s'est dit...

  • Speaker #0

    Le banquier est confiné.

  • Speaker #1

    Ben non, mais...

  • Speaker #0

    Où il a le Covid.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, il nous a rappelé, genre trois semaines après, enfin. Ah, j'ai vu tous vos messages et tout, je suis désolée, mais en fait, vu que l'État a décrété... C'était horrible. Et en fait, trois semaines après, il nous rappelle et il nous dit... Ouais en fait l'état avait décrété qu'on avait le droit de prendre deux semaines pour ces gamins Vu qu'ils sont déscolarisés du jour au lendemain Et c'est ce que j'ai fait Et du coup voilà Et en fait personne à la banque n'avait été fichu de nous dire ça Ça a été juste des montagnes russes émotionnelles Parce qu'en fait genre le gars il nous dit oui Donc saut de joie incroyable et tout Et en plus c'était drôle parce que quand il nous a dit ça On était ici On était dans le jardin quand on a eu le téléphone Du oui Donc là juste on regardait dehors et on se disait

  • Speaker #0

    C'est chez nous. Ça y est.

  • Speaker #1

    Et ouais, là, on a pleuré, quoi. On était avec les enfants, et on était là, juste partagés entre le...

  • Speaker #0

    rouler dans l'herbe enfin ouais carrément on va arriver sur les dernières questions j'aimerais bien que tu nous partages ton livre de chevet un film ou un documentaire vraiment coup de coeur peut-être un compte Instagram Facebook tu peux parler du mien par exemple j'ai déjà parlé du tiers un lieu à découvrir un endroit où t'aimes bien manger un mantra je veux que tu me donnes de la matière je veux que tu nous donnes de la matière tu n'es pas obligé de tout nous donner mais un livre de chevet allez

  • Speaker #1

    Bon, alors bien sûr, étant libraire, j'ai... Libraire un jour, libraire toujours. J'ai plusieurs livres de chevet. Mais je dirais ma bible de tout le temps. C'est un livre qui s'appelle 300 plantes médicinales, de France et d'ailleurs. C'est une énorme bible. et donc en fait un des trucs qui me passionne mais pas ça par contre depuis plusieurs années c'est vraiment les plantes médicinales je prendrais ça en photo en tout cas c'est un très beau très bel ouvrage c'est une mine d'informations juste incroyable sur tout ce qu'il est possible de faire avec justement la richesse de la nature et j'adore parce que t'as toujours une réponse dedans et voilà

  • Speaker #0

    ça c'est pour le livre,

  • Speaker #1

    ensuite et en fait j'ai que des livres ah t'as pas de film,

  • Speaker #0

    t'as pas de documentaire j'ai pas de film,

  • Speaker #1

    j'ai pas de documentaire j'ai un podcast à part le tien que j'adore écouter il s'appelle vivons heureux avant la fin du monde je le mettrais dans les références je trouve que c'est cool comme il parle de plein de choses et en fait plein d'interrogations que tu dis ah ouais en fait j'avais tellement jamais pensé à ça et voilà c'est une espèce d'étude de anthropologiques, sociologiques, de thèmes différents. Ça va de l'école, des contes, de l'alcoolisme. Il y a plein de choses. Mais c'est vraiment... Moi, j'aime bien.

  • Speaker #0

    On va prendre celui-là. Je le note. On le rajoutera dans le descriptif du podcast et dans la newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner. Coup de cœur de Gaëlle. Tu voulais me parler d'un autre livre, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un roman que j'adore. Ah, merci. Qui est un roman... de nature qui n'est pas récent, c'est un livre qui a été écrit il y a un moment aux Etats-Unis, qui s'appelle Dans la forêt de Jean Egland. Et en fait...

  • Speaker #0

    Ah, c'est les deux sœurs ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah, il est merveilleux. Trop bien

  • Speaker #1

    C'est un peu trash parce que c'est sur la fin du monde. Enfin, c'est justement une fin du monde, en fait. Et en fait, elles doivent se débrouiller dans un chalet un peu au fin fond de la forêt, toutes seules. C'est toute leur vie, comment elles vont réussir à trouver leur rite. Oui,

  • Speaker #0

    formidable.

  • Speaker #1

    Il est vraiment très beau.

  • Speaker #0

    Tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une phrase que j'adore. C'est... il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'ont fait. Et ça, ça nous correspond bien.

  • Speaker #0

    comment on peut te rencontrer ou on peut acheter tes produits ou alors venir dans ton gîte ou alors faire tes ateliers voilà comment je fais pour alors on a un site internet qui s'appelle

  • Speaker #1

    Oklédeschamps je vous ai dit au début je m'appelle Gaëlle Oklé et en fait notre site et notre entreprise s'appelle Oklédeschamps comme notre nom de famille donc O-K-L-E accent aigue oui Et après Des champs comme un champ de blé. Voilà. Et donc, au clé deschamps.com, c'est notre site internet sur lequel vous trouvez tout le descriptif du lieu et de nos différents pôles d'activité. Donc, il y a l'agenda avec les ateliers. Il y a où vous pouvez nous trouver. Donc, j'ai dit qu'on était dans les boutiques de producteurs. On est dans sept boutiques alentours. Et on fait un marché pour l'instant, et on en fera certainement plus après, qui est le dimanche matin à Saint-Pierre-de-Frugie. Et sinon, on a une page Facebook. On peut trouver les produits dans les trois offices de tourisme du coin, donc à Jumillac, à Saint-Jean-de-Caul et à Thiviers. Mais vous nous trouvez aussi à la boutique des Polisson. l'épicerie associative de Mialet, le pied à l'étrier, et à la boutique de la ferme Comté-Fleurette.

  • Speaker #0

    Chez Clara et Romain.

  • Speaker #1

    Clara et Romain à Chalais. Et il y a aussi le délice des fougères à Saint-Priest-les-Fougères, la boutique de Gabrielle, qui est pâtissière.

  • Speaker #0

    Pour terminer, et pour balayer les idées reçues sur la vie en ruralité et sur les femmes aussi en ruralité, est-ce que tu peux nous dire quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors... La vie en réalité n'est pas pauvre, tant au niveau pécunier qu'au niveau culturel, rencontre, etc. Et c'est pas parce qu'on est une femme qu'on peut pas être le patron. Il y a une très bonne BD sur ça d'ailleurs, je n'ai pas parlé, qui s'appelle Il est où le patron ? C'est justement l'histoire de trois femmes qui sont chefs d'entreprise en ruralité. Et en fait, à chaque fois qu'elles vont vendre leurs trucs sur le marché, les gens disent Il est où le patron ? Et Ah, c'est sympa d'aider monsieur à faire ! Et en fait, elles se débrouillent toutes les trois. comme de parfaites cheffes d'exploitation. Et en fait, elles sont catégorisées comme étant forcément l'aidante et pas le chef d'entreprise. Alors qu'en fait, ici, 90% des gens qui ouvrent des entreprises... Sont des femmes. Sont des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Elles s'appellent les nouvelles filles de la campagne. Exact. De quoi tu es la plus fière ou la plus heureuse aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je suis vraiment heureuse de là où on est arrivé, dans le temps qui nous a été donné là maintenant. Donc là, ça fait cinq ans qu'on est là et par rapport à tout ce qu'on a traversé et d'où on vient, je suis vachement contente de ce qu'on fait là.

  • Speaker #0

    Du résultat ?

  • Speaker #1

    Ouais. du résultat, des perspectives, de ma vie de famille, de...

  • Speaker #0

    Ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    Ma vie de femme et d'entrepreneure.

  • Speaker #0

    Si tu devais recommander ce podcast à quelqu'un, là, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ? Pour terminer.

  • Speaker #1

    J'aurais envie de dire que ça fait une super rétrospective, que c'est aussi cool de prendre un moment. pour revenir sur son parcours, pour se remémorer d'où on vient, ce qu'on a fait. Et que je pense que c'est aussi important de le partager parce que tout n'est pas toujours tout rose dans la vie. Et en fait, on s'en sort très bien. Il faut juste accrocher.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, à qui tu as envie de le partager ?

  • Speaker #1

    À toutes mes amies ici. à savoir que il y a des gens incroyables qui ont aussi dans leur vie des épreuves qui ont aussi besoin d'un coup de boost et comme je disais justement cette positivité qui est inhérente à ce podcast elle fait juste du bien et La majorité en vrai de mes copines l'écoutent déjà, je pense.

  • Speaker #2

    Il va falloir conquérir un autre territoire.

  • Speaker #1

    Oui, je me réjouis aussi de partager le podcast qu'on enregistre maintenant avec mes amis en Suisse pour aussi éveiller un peu, faire tilt en fait. sur ce qui se passe ici et sur peut-être ce qui se passe là-bas.

  • Speaker #0

    Super. Écoute, moi, je te remercie. On a passé un bon moment. On a passé combien de temps, là ? On a passé deux heures à discuter. Et de tout ça, je vais devoir en tirer une heure. Merci, Gaëlle. Merci beaucoup. non un petit peu plus sûrement ouais merci on a passé un bon moment tu m'as bien fait rire tu dis des jolies choses t'as des belles phrases de film on clôture comment ? on clôture en se disant juste au revoir et à bientôt au revoir merci Sandrine de rien madame à bientôt

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast. pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes. et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

🎙️ Découvrez Gaëlle, notre toute nouvelle "Nouvelle Fille de la Campagne" 🌾🚜💃.


Originaire de Suisse, elle a décidé de quitter son emploi de libraire et de directrice d'un centre de loisirs pour enfants en ville afin de s'installer en Dordogne avec sa famille.


Attirée par la permaculture, une meilleure qualité de vie familiale, et le désir de liberté 💫.


Dans "Les Nouvelles Filles de la Campagne", Gaëlle partage son histoire audacieuse, motivée par ses valeurs écologiques, tout en défiant les stéréotypes sur la vie rurale.


Elle évoque les défis du déménagement, les complexités de l'administration française, et l'adaptation à sa nouvelle vie à la campagne.


Maintenant établie dans le Périgord Vert, elle dirige une entreprise qui incarne ses valeurs écologiques, son amour de la nature et de sa biodiversité, ainsi que le bon "goût" du territoire rural.


Gaëlle a trouvé un équilibre harmonieux entre sa vie personnelle et le respect de l'environnement, lui donnant un sens plus profond.


Bonne écoute 🎧




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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Bonjour Gaëlle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #0

    Alors merci de m'accueillir chez toi. Alors j'ai une question, avant que tu te présentes à nous tous et à nous toutes, pourquoi m'avoir dit oui ?

  • Speaker #1

    Parce que j'écoute tes podcasts avec assiduité et que je les aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu les aimes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est frais, ça donne de la positivité, de l'énergie et que c'est cool.

  • Speaker #0

    Et que c'est cool. Ouais. Très bien. Le mot de la fin. Qui t'a donné envie de participer au podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, toi, parce que je t'ai connue d'abord et ensuite j'ai écouté tes podcasts. Et les podcasts que j'ai adorés, c'était celui de Bertie, celui de Esse et très récemment, celui de Wendy.

  • Speaker #0

    Très bien. Est-ce que les trois, là, que tu viens de me citer, il y a un point commun dans les trois ? Et justement, c'est ce point commun qui t'a donné envie d'y participer parce que tu dis Ah, moi aussi !

  • Speaker #1

    Il n'y a pas vraiment de point commun entre elles, mais il y a des points communs avec ma vie. Et du coup, ça m'a beaucoup parlé.

  • Speaker #0

    Gaëlle, est-ce que tu peux te présenter et nous parler un peu de ton parcours avant de décider de changer de vie et de venir t'installer ici en Dordogne ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Gaëlle Oklé, j'ai 40 ans, j'ai un mari et deux enfants de 19 et 14 ans et je suis suisse. On a déménagé ici il y a 5 ans et avant ça j'ai été pendant une dizaine d'années libraire et une dizaine d'années éducatrice de l'enfance.

  • Speaker #0

    Et tout ça en Suisse ?

  • Speaker #1

    Tout ça en Suisse.

  • Speaker #0

    Dis-nous ce qui t'a motivée à quitter la ville, ou du moins à quitter, parce que finalement je ne sais pas, est-ce que tu étais en ville ou tu étais déjà en ruralité, mais en tout cas, qu'est-ce qui t'a donné envie de quitter la Suisse pour venir en France, quitter ton ancienne vie pour venir vivre en Dordogne ? Est-ce que c'est un élément déclencheur, prise de conscience, envie de changement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un élément déclencheur. À la base, on habitait en ville et on n'aimait vraiment pas ça.

  • Speaker #0

    Grosse ville ?

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, grosse ville. Pour la Suisse, c'était une moyenne grande ville.

  • Speaker #0

    Et pour ici, c'est une grosse ville ?

  • Speaker #1

    Non, pour ici, c'est pas une grosse ville. Parce qu'en Suisse, tout est plus petit.

  • Speaker #0

    Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est un petit pays avec des petites gens.

  • Speaker #0

    Des petits personnages, des petites voitures.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, on était à Lausanne pendant une dizaine d'années. Et finalement, on a vraiment eu envie de se mettre au vert à l'arrivée de notre deuxième enfant. Et on a déménagé en ruralité sur le canton de Fribourg. Aussi parce qu'on avait envie de se mettre à la campagne, mais parce que c'était aussi beaucoup plus accessible financièrement. Et donc, on a déménagé sur le canton de Fribourg quand Aïdan avait un an et demi.

  • Speaker #0

    Donc là, déjà en Suisse, tu fais un changement.

  • Speaker #1

    Oui. Un changement qui n'était pas anodin parce qu'en Suisse on n'a pas du tout l'habitude de prendre autant la voiture que ici. Et on était à 45 minutes de route de Lausanne. Et tous nos amis, notre famille et tout ça étaient plutôt sur le canton de Vaud, sur Lausanne. Et pour eux, c'était le bout du monde. Vraiment, on avait déménagé au fin fond de je ne sais pas où.

  • Speaker #0

    La forêt amazonienne. Oui, vraiment. Parce qu'en Suisse, les gens n'ont pas l'habitude d'être mobiles comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, ils ont l'habitude de prendre la voiture, mais ils n'ont pas l'habitude de faire des grands trajets.

  • Speaker #0

    Alors, ils ne bougent jamais ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop. Enfin franchement, alors à moins, ils bougent beaucoup pour aller en vacances, ils vont beaucoup en vacances, mais c'est vrai qu'ils vont pas...

  • Speaker #0

    Dans leur quotidien ?

  • Speaker #1

    Dans leur quotidien. En général, c'est une demi-heure de route pour aller au travail. Et après, il y a ceux qui ont, entre guillemets, pas de chance et qui doivent faire plus. C'est fréquent dans ces cas-là, surtout s'ils ont des postes à responsabilité avec des horaires pas possibles.

  • Speaker #0

    Ils dorment là-bas.

  • Speaker #1

    Ils dorment là-bas, oui. Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'en Suisse, les horaires de travail d'un 100%, ce n'est pas 35 heures, c'est 45 heures. Donc, voilà, on y passe plus de temps. Et c'est vrai que c'est fréquent que les gens prennent un hôtel ou dorment sur place, travaillent quatre jours par semaine sur le lieu et ensuite rentrent chez eux le week-end. Ça arrive.

  • Speaker #0

    Ok, donc ta famille se dit que tu es partie au bout du monde.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Et après, le switch entre la Suisse et la France.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Un événement ?

  • Speaker #1

    On a eu une maison en Suisse, ce qui était un grand jardin pour la Suisse. On a commencé à faire de la permaculture, à vraiment s'intéresser au zéro déchet, à l'écologie, etc. Et pour nous, plus on avançait là-dedans, plus ça a été un déclic, qu'en fait, finalement, entre guillemets, la petite part du colibri, ça ne suffisait pas. Enfin, que c'était un peu faux de se dire, ah, mais c'est bon, j'ai une voiture électrique, alors c'est bon, j'ai fait ma part, comme il y a beaucoup de gens qui se disent. Et du coup, on a eu envie de voir comment on pouvait faire autrement. Aussi de changer de travail, d'horizon professionnel.

  • Speaker #0

    Motivés par les mêmes intentions ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Oui, parce qu'on avait envie de donner plus de sens. Aussi parce qu'en fait, on avait un travail à responsabilité. Chacun était responsable d'une structure d'enfants différente. On avait l'impression de passer plus de temps à élever les enfants des autres que les nôtres. Pour nous, ce n'était pas correct, ça. On avait vraiment envie... de transmettre quelque chose à nos enfants et de passer du temps avec eux. Et du coup, on s'est dit, OK, il faut qu'on change de vie. Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on fait ? Et c'est là que le projet est né, en 2018. Ils avaient 9 et 14.

  • Speaker #0

    Tu ne vas pas nous dire tout de suite sur le projet. Donc, ça veut dire que c'est ce projet qui vous fait déménager ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, on cherche.

  • Speaker #0

    On cherche le projet ou on cherche à déménager ?

  • Speaker #1

    On cherche déjà qu'est-ce qu'on va pouvoir faire comme projet, que ce soit viable, parce que c'était quand même pas déménager pour déménager, mais si c'était pour se retrouver dans un train-train, mettre au boulot-dodo ici, ça n'avait aucun sens. et donc on cherche comment on va pouvoir ménager la chèvre et le chou donc notre projet de vie et nos impératifs les enfants, la scolarité être quand même bien à quelque part on réfléchit différemment quand on a des enfants parce que là c'était vraiment un projet commun c'est à dire qu'on l'aurait jamais fait si les enfants n'avaient pas été d'accord de partir on a vraiment discuté avec eux et ils ont aussi senti qu'on était arrivé un peu au bout du processus de là où on était qu'on n'était pas bien dans l'endroit où on était et que ça avait du sens, ce qu'on voulait faire. Et du coup, ils étaient OK, même si ça fait peur de partir, d'utiliser. Donc, il a fallu mettre le projet dans sa tête. Oui,

  • Speaker #0

    le poser à plat.

  • Speaker #1

    Regarder si financièrement c'était possible. Et ensuite, chercher un lieu. Et là, on a commencé à chercher un lieu. D'abord, on a regardé un peu si c'était possible en Suisse. Et en fait, on s'est assez rapidement rendu compte qu'en Suisse, ce n'était pas du tout possible. Parce qu'il faut être très riche pour pouvoir faire ce genre de projet en Suisse.

  • Speaker #0

    Donc, le projet que vous menez aujourd'hui, si ça avait été en Suisse, c'était nous.

  • Speaker #1

    Non, il fallait vraiment gagner à la loterie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Aussi, parce qu'en fait, on voulait avoir du terrain. Et en Suisse, pour avoir vraiment des hectares, il faut être fils d'agriculteur. N'importe qui ne peut pas avoir des terres agricoles comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Bon, donc c'était blindé de contraintes. Oui. Donc,

  • Speaker #1

    la France. Et alors, oui, après, la France, on s'est posé la question, France ou un autre pays. La belgique. Voilà. Oui. Non, alors, on voulait plus chaud. On voulait, voilà. On voulait un meilleur climat.

  • Speaker #0

    Tu as bien fait de venir en Dordogne, il fait vachement beau cette année.

  • Speaker #1

    On voulait un meilleur climat et on voulait quand même de l'eau. Ah ben,

  • Speaker #0

    t'en as ici !

  • Speaker #1

    Ça y est ! Donc en fait, en Dordogne, pour nous, ça s'est assez vite imposé parce qu'il fait quand même bien meilleur que là où on était en tout cas en Suisse. Parce qu'il commençait à faire froid et neige des fois en octobre et ça finissait fin avril, début mai. Donc l'hiver était très très long. Et puis, par rapport au projet, effectivement, d'avoir une zone quand même verte, quand même vivante, etc. On n'aurait pas été dans un endroit genre là où il y a la sécheresse tout le temps.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr. Avant d'aller plus loin dans ce projet, je voudrais quand même que tu décrives aux auditeurs et aux auditrices, tout à l'heure tu as dit que tu vivais à la coquille dans la présentation, à quoi ça ressemble ? Ce que vous avez acheté, ton environnement, je ne tente pas de décrire toutes les pièces de ta maison bien entendu, mais en tout cas de faire en sorte que les auditeurs et les auditrices puissent s'imaginer un peu votre environnement de vie et en partie de travail.

  • Speaker #1

    Donc on a acheté sur la fin du bourg de la Coquille une grande maison. de trois étages qui étaient dans son jus, qui datent des années 60, et qu'on a tout rénové. C'est un peu plus de deux hectares et demi de terrain, qui sont tous boisés, forêts, un peu de prairies, mais c'est vrai que c'était longtemps laissé à l'abandon, donc il y avait beaucoup de choses à faire. Mais il y avait aussi quand même beaucoup de choses en place, à savoir que la famille qui vivait là, elle avait déjà planté des fruitiers. Elle avait déjà planté un certain nombre d'essences qui étaient vraiment très intéressantes sur le terrain. Voilà, donc nous, c'était chouette parce qu'on a pu reprendre quelque chose qui s'était ensauvagé, mais quelque chose qui avait énormément de potentiel. On a aussi un étang sur le terrain, ainsi qu'une source. Et il y avait un hangar, un espèce d'hangar agricole. Donc en fait, on n'est pas dans une ferme, mais quand même. Donc effectivement, ça ne look pas comme une ferme, mais tout autour, on construit vraiment plein de petites alcoves, de petits endroits.

  • Speaker #0

    Ou des îlots. Et des embottes aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui. Surtout maintenant.

  • Speaker #0

    La coquille, ça ressemble à quoi ? C'est combien d'habitants, la coquille ? Je ne me rends pas compte.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est environ 3000 habitants. Il faudrait vérifier.

  • Speaker #0

    C'est une petite ville.

  • Speaker #1

    Apparemment, c'est classé comme une petite ville en France. Où on est bien desservi, dans le sens qu'à la coquille, on a une gare, qui relie Périgueux et Limoges. Ça, c'est hyper cool. Aussi pour les enfants, pour les études. Comme il n'y a pas beaucoup de transports publics ici, c'est très cool d'avoir une gare qui marche. Parce qu'il y en a d'autres dans d'autres villages, mais qui ne sont pas desservis. Et nous, on est vraiment desservis. C'est très jouant.

  • Speaker #0

    Alors ? Dis-moi, enfin dis-nous quels ont été les plus grands défis, entre guillemets, que tu as rencontrés lors de ce changement de vie ? sur le plan personnel, professionnel ou social, tu choisis ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a eu plusieurs défis. Pour acheter ici, ce n'était pas facile d'acheter à distance.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ce n'était aussi pas facile de quitter notre job là-bas parce qu'en fait, on est toujours engagé pour une année scolaire complète. Et du coup, il fallait qu'on calcule pour qu'on puisse déménager l'été. Clore, rendre nos tabliers le début de l'été, déménager pendant l'été. Et donc, il y avait une condition de temps. Et c'était non plus pas facile avec nos familles. On a vécu un deuil, un gros deuil en 2018. Et pour nous, ça venait que confirmer notre choix de vie, que c'était un peu le temps de faire quelque chose qui avait du sens. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. Entre autres. Et du coup, ça, c'était aussi difficile. Et ensuite, ici, le gros défi, c'était l'administration. Quelle galère.

  • Speaker #0

    Pour le projet professionnel ?

  • Speaker #1

    Pour tout. Même déjà pour acheter la maison.

  • Speaker #0

    Parce que tu es suisse.

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est parce que je suis Suisse.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le bazar.

  • Speaker #0

    Dans l'administratif ?

  • Speaker #1

    Dans l'administratif général.

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Un exemple concret, s'il vous plaît, madame.

  • Speaker #1

    Par exemple, vous téléphonez à la mairie pour avoir une information. Ils vont vous dire un truc. Et vous téléphonez à la... Je sais pas moi, Limoges a une autre instance pour vous confirmer le truc et va vous dire un autre truc. Ils sont pas d'accord en fait. Jamais personne n'est d'accord. Pareil pour la création d'entreprise. Jamais personne n'est d'accord. Et du coup, on n'a jamais les infos. On ne sait pas en fait ce qui est correct, ce qui n'est pas correct. C'est le bazar. Ben ouais. On est arrivés nous avec un business plan suisse, certes, fait à la méthode suisse. Et en fait, ça ne convenait pas du tout. Parce que même si les chiffres sont les mêmes, même voilà, ben non, il faut que ce soit fait à la méthode de ici, parce que sinon c'est no way, en fait, ils ne regardent pas.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que pour toi, en termes d'administration, la Suisse, c'est plus réglo, c'est plus carré ? Tu trouvais que... Oui. Bordel en France, c'est plus...

  • Speaker #1

    Alors ça a des avantages et des inconvénients. On s'entend. En Suisse... Bon. Ici aussi, mais dans une moindre mesure. En Suisse, il faut payer pour tout. Il faut tout enregistrer. Il faut tout... Voilà, il faut tout déclarer. Voilà, nous, on paye... En Suisse, on déclare tout ? En Suisse, ouais. Sauf les très très riches. Mais les working poor, ils déclarent tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En Suisse, par exemple, on avait fait un poulailler avec des palettes. Et dedans, on avait genre 5 poules. Et on devait payer un impôt. Enregistrer le poulailler au cadastre.

  • Speaker #0

    Pour la maison des poules.

  • Speaker #1

    On devait enregistrer le poulailler au cadastre. Et payer un impôt dessus. Et on devait payer aussi un impôt. Pour enregistrer les poules au truc vétérinaire du canton. Cinq poules, hein. Pas 50, pas 200.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas un élevage, quoi. Non.

  • Speaker #1

    Mais il y a une raison à ça. Tout est carré, tout est... Voilà, il y avait une raison. C'était pour la gestion des maladies. Si jamais il y avait grippe aviaire, ils envoyaient des courriers à tout le monde, nanana. Mais c'était pas juste enregistre. C'est on s'enregistre et on paye.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça pour tout, en Suisse. Tout.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, en France ?

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, en France, eh ben en fait, comme c'est un grand flou artistique, Et bien en fait, il y a certainement des choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait pas. Mais ce n'est pas qu'on ne veut pas les faire, c'est juste qu'on ne sait pas. C'est ça. Et là où je dis que ça a des avantages et des inconvénients, alors ça a des inconvénients parce qu'on ne sait jamais exactement si on est dans les clous ou pas, ce qui est juste, ce qui n'est pas juste et qui tire la couverture à soi. Mais ça a un énorme avantage. À savoir que, comme c'est hyper flou, il y a toujours moyen de moyenner.

  • Speaker #0

    La zone de flou.

  • Speaker #1

    Ben oui !

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle a 11 cochons d'Inde, parce qu'effectivement, elle ne paye pas d'impôts et elle n'a pas déclaré au cadastre ses 11 cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    C'est ça. Non, mais cette zone de flou, elle permet une liberté incroyable.

  • Speaker #0

    Bon, alors maintenant, au bout de quelques années, tu es un peu habituée, mais au départ, ça vous a perturbée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ah, mais ça me perturbe, ce jour. Ah, oui, oui. C'est vrai que tu as Je m'en découvre tous les jours.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça, effectivement, ça serait dans les grands défis, ce changement de travail à la bonne période, pouvoir trouver une maison à distance, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    On n'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Voilà, elle est venue avec sa tente Quechua. C'est ça. Et après, toute cette partie administration, administratif, administrative, compliqué quand tu viens de Suisse. Et t'es toujours pas très éclairée. Bonne chance.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des surprises, bonnes ou mauvaises, en arrivant à la campagne ?

  • Speaker #1

    L'installation a été difficile, dans le sens qu'effectivement, on n'avait pas trouvé de maison en arrivant ici. On a été hébergé un tout petit moment. Et la mauvaise surprise, ça a été que là où on pensait trouver du soutien, on n'en a pas trouvé. Et la bonne surprise, ça a été que les locaux sont hyper aidants. Et heureusement qu'on a...

  • Speaker #0

    Les locaux, les habitants.

  • Speaker #1

    Oui, les gens d'ici.

  • Speaker #0

    Les locaux, d'abord, je te disais, elle a trouvé un local. Non,

  • Speaker #1

    non, les gens d'ici sont hyper aidants. Et en fait, ça a été formidable parce qu'assez rapidement, on les a rencontrés grâce au fait que nos enfants ont été scolarisés. sur le village, à Jumiak en l'occurrence, et on a pu rencontrer des gens vraiment bienveillants et vraiment gentils et prêts à nous aider. Dès qu'on racontait notre histoire, ce qu'on cherchait, on pourrait peut-être faire comme si, je viens avec toi, courage, tiens le coup. Et ça a été hyper précieux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la bonne nouvelle sur l'aspect de vie. En ruralité ? Solidarité ?

  • Speaker #1

    Oui. Solidarité, écoute et bienveillance.

  • Speaker #0

    Ce qui fait que ça vous a permis de trouver cette maison ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on en a visité énormément. On a visité énormément de maisons parce qu'on avait des critères assez restrictifs. Donc, on voulait beaucoup de terrain, on voulait qu'il y ait de l'eau sur le terrain. On voulait aussi beaucoup de terrain. Deux hectares et demi, en vrai, ce n'est pas si grand. Pour ici, ce n'est pas grand. Mais pour nous, avec nos petits 800 mètres carrés de jardin qu'on avait en Suisse, c'était grand. Et beaucoup de potentiel. là où on voulait aussi une zone constructible sur le terrain pour pouvoir plus tard continuer notre projet. Tous ces éléments faisaient qu'on a fait énormément de visites, on a été aiguillés pour plein de choses. Et la petite histoire pour cette maison, c'est que j'ai plus cher Internet tous les jours et on m'avait parlé de cette maison. Et quand j'ai vu l'annonce, j'ai tout de suite téléphoné et on m'a dit Ah non, c'est fichu, elle est sous compromis Donc je me suis dit, bon bah tant pis, ça fera jamais que la 40ème du mois que... voilà. Mais elle me plaisait vraiment. Et bref, voilà, on a été sur d'autres projets, on a été voir d'autres choses. Environ trois mois plus tard... Je revois l'annonce et je téléphone directement. Et là, le gars de l'agence, il me dit Oui, effectivement, ça s'est pas fait, elle est plus sous compromis, vous pouvez aller la visiter. Et genre, c'était le 24 décembre. Et on est venu visiter cette maison grâce à un voisin qui avait les clés. Et vraiment, ça a été le coup de cœur. On a tout de suite mis l'option. On a tout de suite dit oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu as sorti les billets, la valise.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, parce qu'elle m'avait déjà tapé dans l'œil trois mois avant. Et là, le fait qu'elle revienne sur le marché, je me suis dit, c'est pour nous, en fait. C'est juste correct. En plus, entre-temps, on avait visité un certain nombre de trucs.

  • Speaker #0

    Bien délabré.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Des fois.

  • Speaker #1

    Ça ou très grand ou très ferme. Très moche. Oui, plein de choses ne correspondaient pas. Les critères étaient, mais on n'avait pas le feeling. Et avec cette maison, on a tout de suite eu le feeling.

  • Speaker #0

    Toute la famille a eu le feeling ? Même les enfants ?

  • Speaker #1

    Ouais. Après, les enfants, je dois dire qu'ils étaient arrivés à un stade là où ils étaient un peu désespérés. Ouais, ils faisaient un peu une pause. Ils sortent, oui, ça fait 40 fois qu'on visite un truc. Ils n'arrivaient plus à se projeter.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que maintenant, tu peux nous parler, enfin, de ton ou tes... C'est pour ça que j'ai mis ton ou tes, parce que je sais qu'il y a plusieurs... C'est un projet et dans ce projet, il y a plusieurs... Enfin, moi, en tout cas, je le vois comme ça, il y a plusieurs activités. Est-ce que tu peux nous parler de ton ou tes nouveaux métiers ou activités ? D'ailleurs, je ne sais pas comment tu veux le dire, tu le diras toi-même. Voilà, description, pourquoi et qu'est-ce que ça t'apporte ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?

  • Speaker #1

    C'est parti ! Nous, notre idée, c'était de trouver un lieu qui soit vraiment un oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Tu aimes bien ce mot, oasis de biodiversité.

  • Speaker #1

    Oui, je aime bien ce mot parce que ça représente bien ce que je veux construire ici. Et donc, on a décidé d'ouvrir une entreprise qui a trois pôles différents. Donc le premier pôle, c'est un gîte pour l'instant, mais après on aimerait avoir d'autres gîtes atypiques si possible, axées sur l'écologie. Et notre idée avec ces gîtes-là, c'était en fait d'amener les gens en vacances pour qu'ils viennent tester plein de petits trucs. Le zéro déchet ? C'est la cafetière italienne qui, du coup, ne produit pas de déchets de capsule, plein de choses comme ça. Et en fait, c'était de mettre tout ça dans un gîte et en fait, que les gens, quand ils viennent en vacances, puissent tester tout ça et se dire Ah, mais en fait, ce n'est pas si compliqué de faire un petit effort pour la planète. Ah ben, ok, donc du coup, je peux peut-être le faire chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était un espèce de stage en même temps.

  • Speaker #1

    Oui, tout en étant coulis en vacances pour se dire, finalement, si j'ai réussi là pendant deux semaines, peut-être que je peux faire...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu ne penses pas que quand ils sont en vacances, ils sont un peu plus cool ?

  • Speaker #1

    Ils sont plus ouverts à essayer des nouveaux trucs que dans leur train-train quotidien à 100 à l'heure. C'était un peu ça l'idée. Et après, de se rendre compte que finalement, ça m'a bien plu, c'est cool et OK, pourquoi je ne le ferais pas chez moi ? Donc l'idée c'était de mettre tout ça dans des gîtes et de leur faire tester plein de trucs.

  • Speaker #0

    Donc première chose,

  • Speaker #1

    gîte écologique. Là il n'y en a qu'un, normalement il y en aura trois de plus. Ensuite, c'est des ateliers nature, des activités nature qu'on propose, d'où mon oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Je croyais que tu allais dire d'où les cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    D'où aussi les cochons d'Inde parce que ça va ensemble. L'idée c'était de pouvoir montrer un environnement ensauvagé Mais quand même cultivé ! Et de pouvoir faire découvrir des plantes médicinales, des plantes comestibles, toute la biodiversité qui s'épanouit dans un jardin qui n'est pas tondu à 2 mm par un robot tondeuse toutes les 5 secondes.

  • Speaker #0

    C'est horrible ça. Oui. Les robots tondeuses, c'est horrible.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un drame pour la biodiversité en tout cas.

  • Speaker #0

    Et puis tu les vois.

  • Speaker #1

    Oui, et en plus ça assèche tout. C'est vraiment mauvais, même ne serait-ce que pour la pelouse. Donc ça me fait marrer parce que les gens veulent avoir une belle pelouse, mais en fait, ils la bousillent.

  • Speaker #0

    Tu as étudié le... Le sujet de la tondeuse comme ça pendant un an ? Tu connais tout déjà ?

  • Speaker #1

    Pas pendant un an, je n'ai pas eu besoin d'un an pour me rendre compte que c'était de la M. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc reprenons l'Oasis.

  • Speaker #1

    et voilà avoir des animaux pouvoir montrer la complémentarité aussi avec ces animaux qui sont utiles pour plein de choses genre nos poules justement qui recyclent nos déchets qui nous font des beaux oeufs, qui vivent.... des beaux yeux ou des beaux oeufs ? des beaux oeufs d'accord elles ont des beaux yeux aussi mais ah ah ah... Et voilà, donc on fait ces ateliers pour les adultes, pour les enfants. Le but, c'est de découvrir plein de choses, de s'amuser, de goûter, de toucher et de se rendre compte de la richesse de la nature.

  • Speaker #0

    Et tout ça, vous arrivez aussi à le faire par votre ancienne formation, j'imagine, non ? Oui. Par vos métiers de directrice de structure avec les enfants, etc. Oui,

  • Speaker #1

    puisqu'on était vraiment chargés du programme pédagogique du lieu. Donc, on avait une charte pédagogique là où on devait... faire des choses bien pour l'éducation de l'enfant et la pédagogie, etc. On avait aussi la charge de l'animation. Donc on était obligés, entre guillemets, on adorait ça, de créer des activités pour ces enfants. Donc des événements avec toute la structure, les parents, etc. Ça, c'était plutôt...

  • Speaker #0

    Mais des activités au quotidien pour les enfants.

  • Speaker #1

    Au quotidien pour les enfants de tout âge, parce qu'on avait de 4 à 12 ans. Donc ça fait quand même un... pannelle assez large d'âge. Et donc, il fallait pouvoir répondre aux besoins de chacun au travers de ses activités.

  • Speaker #0

    Donc là, tu reprends les compétences et les expertises de ton ancien métier. Tu mets la contribution pour votre nouveau projet et vos nouveaux métiers. Oui. Donc là, on a fait les gîtes. Ensuite, les ateliers activités. Et ta-da-da !

  • Speaker #1

    Et la troisième, et non des moindres activités, c'est la conserverie artisanale. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça c'est chouette.

  • Speaker #1

    Donc on a décidé d'ouvrir une conserverie ici sur le lieu. Et le but, c'est de proposer des conserves dans des pots en verre.

  • Speaker #0

    Très joli d'ailleurs, avec une très belle étiquette. Merci.

  • Speaker #1

    Et le but, c'est de montrer aux gens que ce n'est pas parce qu'on vit en ruralité qu'on n'a pas le droit de temps en temps de se faire un petit plaisir hyper easy. Pouf, j'ouvre, je réchauffe et je mange quand même sainement. Parce que c'est vrai que les plats tout préparés, ça n'a pas bonne réputation. Et c'est moche. Ah, c'est moche. En général, ce n'est pas super goûtu. Et pourquoi tu dis

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens en ruralité Pourraient pas s'ouvrir à un truc Parce que ça veut dire que dans l'intelligence collective Ou dans l'inconscient Quand tu vis à la campagne en ruralité Tu cuisines

  • Speaker #1

    J'ai cette impression là Cette espèce d'injonction de dire Tout le monde a son potager Tout le monde doit bien On vit à la campagne donc on a à portée de main Des produits Et donc on n'a qu'à cuisiner On n'a qu'à faire ci, on n'a qu'à faire ça Voire même

  • Speaker #0

    Si tu es un potager, tu es obligé de faire des conserves.

  • Speaker #1

    aussi.

  • Speaker #0

    Moi, on me dit, pourquoi tu ne fais pas des concerts ? Je dis, non, je n'ai pas demandé à faire des concerts, parce que je vis ici. Il y a des gens qui le font très bien, d'ailleurs. C'est vrai, c'est marrant, cette injonction que tu dis, elle est carrément là.

  • Speaker #1

    Moi, en tout cas, c'est le sentiment que j'ai eu, que c'était très ancré. Il faut aller sur le marché, il faut aller acheter ses petits légumes, prendre du temps pour préparer son truc, donner la peine de cuisiner. Et en fait, bien sûr, c'est correct de faire tout ça. Mais on s'est aussi rendu compte que même quand on vit en ruralité, on a des vies à 100 à l'heure. Et qu'on a encore les enfants derrière, on a encore mille choses derrière. Et que juste le soir, quand on arrive à 20h, on crève de faim et on n'a juste pas envie de passer encore une heure et demie à la cuisine. Et que c'est juste cool de pouvoir ouvrir une conserve savoureuse, faite avec des produits locaux et majoritairement bio, et de pouvoir manger dans les 10 minutes qui suivent.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi et mon mari, on déteste faire les courses. vraiment pour nous aller au marché c'est cool mais on n'a pas forcément, en plus mon mari travaille le samedi,

  • Speaker #0

    il travaille tous les jours de la semaine en même temps je change de mari écoute,

  • Speaker #1

    trouve des solutions j'en changerai jamais et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? on est bien obligé de temps en temps de faire des réserves et puis comment on fait des réserves ? on fait quand même des réserves au supermarché désolé mais voilà on va briser les rêves de tous les gens qui nous entendent j'achète plein de choses au marché Mais il y a quand même plein de choses que je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Les chips, par exemple.

  • Speaker #1

    les trucs pour l'apéro non c'est pas vrai les chips pourquoi tu gardes pas tes épluchures de légumes et que tu fais des chips au four mais alors une fois de temps en temps on les note mais en fait juste la semaine je

  • Speaker #0

    bosse je me sens mieux je me sens bien, je me sens délivrée,

  • Speaker #1

    libérée non il y a plein de choses on peut pas tout faire déjà on peut pas tout faire soi-même l'autonomie, l'autarcie parfaite comme il y a des gens qui rêvent C'est formidable sur le papier, mais en vrai, ce n'est pas possible tout seul ou même entre guillemets à quatre.

  • Speaker #0

    On a pas le temps.

  • Speaker #1

    C'est juste pas possible. On ne peut pas tout faire tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que ce message va délivrer plein de gens. En tout cas, moi, je me sens mieux.

  • Speaker #1

    Après, il faut acheter éthiquement. Voilà, ça, c'est sûr. J'ai une copine qui dit qu'on vote avec sa carte de crédit et je pense que c'est vrai. Mais on fait comme on peut aussi. On est humain, en fait. Merci.

  • Speaker #0

    Donc, tout ça pour dire que tu te dis, moi, je vais faire des conserves.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'adore cuisiner.

  • Speaker #0

    En réalité. Oui. Et alors, tu peux m'en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien, depuis l'été dernier...

  • Speaker #0

    Et donc, eh bien ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien... T'adores ça.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien. À chaque petit mot comme ça, tu mets un euro dans la caisse.

  • Speaker #1

    Elle va être riche. Elle sort d'ici, elle se sera fait bouffer la jambe par mon chien, mais elle sera riche.

  • Speaker #0

    Oui, mais je m'en rachèterai une jambe avec l'argent.

  • Speaker #1

    Exact. Donc... L'idée c'est de faire des conserves qui sont goûteuses, qu'on propose depuis l'entrée dernière, donc depuis septembre dernier, sur les marchés et dans les boutiques de producteurs du coin. Pas mal de recettes. Bon là, on est un petit peu en période creuse, donc c'est-à-dire qu'il n'y a plus les légumes d'hiver et pas encore ceux de... Surtout maintenant avec la belle pluie que nous avons. Pas encore les légumes de printemps-été. Et on fait du sucré et du salé. Donc on a des choses gourmandes comme de la compotée de pommes. On essaie de faire des confitures, mais pas les confitures traditionnelles. Et avec plein d'épices dedans.

  • Speaker #0

    Donc tu utilises beaucoup les épices dans tes recettes salées ou sucrées. Une chose importante, c'est toi qui fais tout.

  • Speaker #1

    Oui, sauf le caramel au beurre salé.

  • Speaker #0

    C'est l'homme ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sa recette.

  • Speaker #0

    C'est son secret ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est compliqué de se mettre dans le projet de la conserverie ? Ça veut dire des installations, des choses comme ça ? Tu veux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc effectivement, il y a une législation qui est assez importante. Il faut suivre des cours, il faut être au fait de pas mal de normes. Et c'est important de savoir ça, mais c'est vrai qu'on est très vite limité quand même, de par toutes ces législations.

  • Speaker #0

    Tu peux pas aller peut-être là où tu aurais envie d'aller à cause de ces normes ?

  • Speaker #1

    Si tout d'un coup je veux essayer une recette, il faut que je m'assure que, je sais pas, dans un truc sucré, par exemple une confiture, il faut que je m'assure qu'il y ait suffisamment de pourcentage de sucre, en dessous de 56% de sucre, il n'est pas le droit d'appeler ça confiture. Pour la conservation, si je propose une recette salée, par exemple une soupe, il faut que je m'assure qu'elle soit suffisamment acide pour que le taux d'acidité garantisse la conservation.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est toujours une histoire de durée dans le temps, surtout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais c'est aussi une histoire de... Là, on conserve et donc on stérilise. Je dois pouvoir garantir une date limite. Je dois pouvoir aussi... être sûre de mon produit en fait pas que les gens l'achètent et puis deux semaines après alors comment tu fais pour être sûre ?

  • Speaker #0

    tu fais goûter à tous tes voisins ?

  • Speaker #1

    non non non je fais énormément de tests il y a aussi des tests en labo donc on envoie nos produits en labo à chaque nouvelle recette élaborée ça part en labo ? non c'est pas obligatoire c'est conseillé d'envoyer de temps en temps une de ces recettes. Par exemple, sur les 30 recettes que je fais, il y en a peut-être 3 ou 4, là où c'est des choses plus sensibles, c'est plutôt celles-là que je vais envoyer. Je ne vais pas envoyer mes 30 au labo, parce que déjà, ça coûte cher, et en plus, ce n'est pas obligatoire. Et en fait, il y a des choses qui ne sont pas probantes. Par exemple, quelque chose qui marine dans le vinaigre, il n'y a aucun risque. Je veux dire, c'est OK. Donc ça, je ne vais pas envoyer au labo. les choses sur lesquelles tu peux avoir un doute ou tu veux vraiment avoir une garantie je garde toujours des trucs témoins je fais vraiment attention après ça reste artisanal ce qu'on essaye d'éviter absolument c'est le botulisme puisque c'est une bactérie qui va se développer dans les conserves dans un milieu là où il n'y a pas d'air et qui ne se détecte pas à savoir que quand on ouvre ça... On peut très bien sentir normal, goûter normal, et en fait la bactérie est quand même dedans. Si on chauffe 10 minutes, c'est ok, ça fait mourir la bactérie. Alors on va chauffer les trucs salés, mais dans les trucs sucrés, on ne va pas les chauffer. Après dans les trucs sucrés, normalement ça se développe beaucoup moins.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plutôt les choses salées ? Oui. mais voilà il y a plein de choses à savoir donc là dessus t'as été formée t'as fait un an de recherche approfondie pour connaître énormément de tests, puis là encore j'ai des trucs test que je check et l'idée de départ elle est vraiment partie sur cette idée de l'injonction la campagne etc, la conserve ou il y avait autre chose derrière ?

  • Speaker #1

    non pas du tout, au départ quand on a acheté le lieu il y avait des vieilles conserves dans la cave non, et qu'on venait d'un être petite suisse natale voilà On pensait innocemment que ce serait super de faire un maraîchage en permaculture ici. Parce que la permaculture, c'est quelque chose qui nous tient super à cœur. Et en fait, en arrivant, parlant avec tout le monde, en faisant connaissance et tout, on s'est rendu compte de plusieurs choses. On s'est rendu compte déjà que...

  • Speaker #0

    Qu'il y avait 375 maraîchers sur le territoire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'ils faisaient très bien leur travail. Et qu'ils n'avaient certainement pas besoin d'un maraîcher de plus. Ensuite, moi aussi, alors ça ne se voit pas, mais en fait, j'ai des maladies qui sont des handicaps invisibles et qui me limitent physiquement. Et du coup, je me suis rendu compte aussi que le travail était... extrêmement pénible. Oui, bien sûr. Et que, sachant que c'était moi qui allais faire 99% d'entreprises, pour l'instant, vu que Steve, il assure le salaire qui nous fait vivre, concrètement, ce n'était pas possible. Oui.

  • Speaker #0

    C'était pas la bonne idée.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc la permaculture nous tient à cœur. On a gardé 300 mètres carrés de potager. C'est déjà un gros potager. Oui, oui, mais c'est plutôt Mais c'est plutôt pour le foyer, exactement. Et pour faire goûter, pour faire nos propres conserves à la limite, mais pas... pas pour le magasin. Et alors après, assez rapidement, on s'est demandé, mais finalement, quel est le besoin ? Parce que c'est quand même l'idée, quand on a une entreprise, de pouvoir allier le sens et un besoin concret. Et ça, je pense que c'est vraiment notre force, c'est qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose qui se passe dans la vie, là où on se dit, ah mais en fait, c'est pas le bon chemin, on a vraiment, avec Steve, une grosse force de résilience. On arrive toujours à se remettre... d'aplomb, à se remettre en question, à switcher, à changer, à faire ce qu'il faut pour continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    C'est ça pour toi la résilience ?

  • Speaker #1

    Pour moi la résilience c'est quand il y a une épreuve, de pouvoir s'en relever, se mettre...

  • Speaker #0

    Ou se remettre sur un autre poste.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement.

  • Speaker #0

    Vous avez sondé les besoins des gens à la campagne pour cette idée de conserve ? Parce que ça, c'était ta conviction ?

  • Speaker #1

    Non, c'était beaucoup du feeling. C'est-à-dire qu'on n'a pas fait d'études de marché, etc. Simplement, juste en parlant avec les gens, les écoutant, on s'est assez rapidement rendu compte qu'effectivement, il y avait... Oui, alors j'ai fait un sondage, mais pas un sondage officiel. Et on s'est rapidement rendu compte que les gens, ils avaient aussi des vies à mille à l'heure, qu'il y avait des mamans célibataires, qu'il y avait des gens qui galéraient à gauche, à droite. Et que du coup, c'était quand même... ça pouvait répondre à un besoin et moi comme j'ai dit j'adore cuisiner et j'avais déjà tenté mille et une fois des conserves c'est quelque chose dans lequel j'étais forte j'étais forte je suis toujours et

  • Speaker #0

    du coup ça va ça se passe bien ta vie ?

  • Speaker #1

    ça se passe bien quand on a une force il faut aussi savoir le reconnaître c'est bien et voilà donc là je me suis dit ok c'est cool, là ça il n'y a pas 12 000 personnes sur le territoire qui font ça enfin maintenant il commence à y en avoir un peu plus mais voilà après il y avait plein de gens qui font des trucs de viande et en fait il y a aussi plein de gens végétariens il y a plein de gens qui justement dans cette mouvance écologique sont aussi vraiment tentés de laisser tomber le côté alimentation avec un carnet quoi Et on s'est dit, ça, il n'y a personne qui propose. Je veux dire, de temps en temps, tu vois bien des petites conserves de confiture ou de miel. Il y a du miel, il y a des choses comme ça. Mais pas des plats cuisinés végétariens. J'avais vraiment envie de marier le goût du terroir avec quelque chose de vraiment savoureux. Quelque chose de pimpant, quelque chose qui dénote un peu.

  • Speaker #0

    De sexy.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les conserves sexy de Gaëlle. Très bien !

  • Speaker #1

    Je ne ferai pas de calendrier.

  • Speaker #0

    C'est con. Je les ai commandés, le photographe. C'est pour la fin de l'année. Le calendrier nu des NFC. Je vais me faire un flic. Il faut bien que je trouve des solutions,

  • Speaker #1

    à un moment donné.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai l'impression quand même que tout ça, finalement, les gites, les ateliers, la conserverie, tout ça, ça a du sens pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait un cercle, c'est-à-dire que tout vit sur le lieu. Et pour nous, les choses sont imbriquées les unes dans les autres, à savoir que quand on sensibilise les gens à l'écologie, on peut le faire dans notre vie de tous les jours quand on vit quelque part, mais on peut le faire aussi avec des ateliers ponctuels qui sont sur un sujet précis. Et le bien manger fait partie aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une question. Comment votre nouveau mode de vie a-t-il influencé votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Difficile question.

  • Speaker #0

    Le mode de vie ici, à la campagne, celui que vous avez choisi, celui que vous avez créé, comment il a impacté votre quotidien ? Je ne parle pas forcément de la partie entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Ce qui a changé quand on est arrivé ici, c'est déjà notre unité familiale. On a vraiment pu se retrouver. On a toujours été une famille nucléaire très soudée. Elle dit quoi ? Nucléaire. C'est-à-dire notre famille au sens... Mon mari, mes enfants, quatre. Vous avez fondé. Ça, c'est vraiment...

  • Speaker #0

    On appelle ça une famille nucléaire. Oui,

  • Speaker #1

    parce que si on dit famille, ça n'en dit plus les grands-parents, les cousins, etc. Et pour nous, cette partie-là de la famille n'est pas... C'est pas toujours facile. Voilà.

  • Speaker #0

    On va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, du coup, nous quatre, c'était vraiment très important qu'on se retrouve. On a trouvé ici chacun nos places. Pour nous, ça, c'était très important. Et on l'a trouvé ici.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça s'est modifié ?

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est vraiment modifié par rapport à ce qu'on vivait avant. On n'était pas bien dans l'endroit là où on était avant, en Suisse. Et en plus, ici, j'ai trouvé une liberté que je n'avais pas du tout là-bas. Ce joyeux bazar dont on parlait tout à l'heure, notamment administratif, pour moi, c'est aussi une forme de liberté. C'est peut-être bizarre de dire ça, mais c'est aussi une forme de liberté pour moi.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Aussi, le fait que tout ne doit pas toujours être parfait et que c'est OK, pour moi, c'est une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Je voulais te demander s'il y avait un conseil que tu donnerais à un couple, une famille, qui sont en train de préparer un projet similaire à toi, une erreur à éviter, une ressource utile ou une étape clé. Aha !

  • Speaker #1

    On t'écoute ! Donc, mon conseil, ce serait de prendre la température du lieu. C'est-à-dire de vraiment pas foncer tête baissée en se disant Ah, moi j'ai une idée, c'est sûr, je vais faire ça, nanana et foncer, foncer, foncer et en fait on se rend compte après que j'aurais peut-être pas dû faire ça comme ça effectivement ça,

  • Speaker #0

    ça répond pas forcément à un besoin je suis pas dans le bon endroit pour le faire parce que t'as dit température du lieu donc là on est pas forcément sur le fond du projet mais plutôt sur l'environnement dans lequel ils veulent faire l'installation du projet à quelque part puisque

  • Speaker #1

    c'est tout ça qu'il faut prendre en compte quand tu tu as un projet, que tu veux monter quelque chose, une entreprise, c'est quelque chose qu'on ne m'avait pas forcément dit, on te le dit comme ça en passant, mais en fait on ne mesure pas l'importance que ça a de vraiment savoir où tu mets les pieds, quel est le besoin là, et si ton projet y répond ou pas. Je pense que ça, tu ne peux le faire qu'en allant te mêler aux gens. et d'étudier en fait le bassin économique mais d'étudier aussi justement quelles sont déjà les propositions qui sont en place je me suis dit maraîchage, ben non on fait de maraîchage, non et ça tu peux te rendre compte que si tu viens réellement sur lieu bien sûr tu peux faire des recherches sur internet moi si j'avais tapé maraîchage j'aurais bien vu qu'il y en avait 10 des maraîchers mais tu sais pas la taille qui leur achète quoi tu sais pas hum qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas. Aussi pareil, tu ne connais pas le climat.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire même humainement, il faut sentir la température. Et alors, ça veut dire que toi, finalement, tu as été déçue à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Non. C'est ce que je te disais, c'est un peu notre grosse force. Et donc, du coup, je n'ai jamais été déçue. Mais le projet a beaucoup évolué de quand on est parti jusqu'à maintenant. Et là, maintenant, je pense qu'on a vraiment trouvé... le bon chemin. Enfin, j'espère. Après, je ne te dis pas, peut-être que ça peut changer demain. Peut-être qu'il y aura des choses à...

  • Speaker #0

    Des maraîchers qui vont mourir et que tu vas prendre leur place.

  • Speaker #1

    Non, ça, non. Parce que je me suis vraiment rendue compte de la pénibilité du travail. Tu vois, sur le papier, tu es là, c'est trop beau, c'est merveilleux. Tu vois, profiter de la richesse de la nature comme ça. C'est des mauvais mots, profiter. Mais tu vois, c'est hyper abondant, en fait. Et tu te dis, ça pousse tout seul, c'est trop cool. Mais en fait, il y a vraiment un travail de dingue derrière. Et maraîcher, c'est vraiment un travail très ingrat. Et franchement, ceux qui le font, ils sont fortiches. Parce que c'est chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est chaud tout court.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, si on résume, le conseil, ça serait peut-être... avant de lancer le projet, viens t'immerger dans l'environnement dans lequel... Des environnements qui te plaisent, des régions qui te plaisent, mais viens y goûter peut-être en vacances, je ne sais pas, ou sur des longues périodes. Là,

  • Speaker #1

    tu vois, je te dis ça parce que maintenant, je te dis ça, mais quand je suis arrivée, ce n'est pas du tout ce que j'ai fait. Oui. Vraiment, concrètement, pas du tout. Et je me rends compte maintenant à quel point c'est fondamental de le faire. et à quel point on peut évoluer d'une façon juste quand on fait ça mais c'est pas du tout ce que j'ai fait quand je suis arrivée et nous on est arrivée avec un projet tout construit tac tac tac on va faire notre truc ça va bien se passer sauf qu'on a rencontré plein d'embûches et que je pense que quand tu viens t'installer ici il y a pas de...

  • Speaker #0

    qui se dit en Dordogne ou tu vas parler de la ruralité au global ?

  • Speaker #1

    je pense de la ruralité au global quand tu t'installes à quelque part il n'y a pas de bon ou de mauvais moment. On dirait une réplique du film d'Astérix. Mais... Je pense que si, au plus profond de toi... Tu le sens, tu vois ? Tu sens que c'est juste pour toi, cet endroit-là, qu'il y a un bon feeling, une bonne raison, etc. Il n'y a pas un moment là où c'est correct, il faut attendre que les enfants soient grands, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être un peu lié à la question des fois que je pense, est-ce qu'il y a un bon moment selon toi pour passer le cap ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas qu'il y a de bons moments. Je pense que c'est vraiment, il faut que ça fasse résonance avec toi-même. Et ensuite, il ne faut vraiment pas arriver avec tes gros sabots. C'est pour ça d'ailleurs que les néo-ruraux ont un peu mauvaise réputation dans la ruralité. Parce qu'on arrive toujours avec nos gros sabots, genre Tac, tac, tac, je vais changer le monde, je vais faire ci, je vais faire ça, ça va être super, de toute façon vous en avez besoin parce que vous ne connaissez rien Les gens d'ici,

  • Speaker #0

    ils ont plein de sagesse.

  • Speaker #1

    Alors déjà, ils ne nous attendent pas pour vivre, mais ils ont plein de sagesse, ils ont une extrême bienveillance, il y a une solidarité incroyable, je trouve, qu'on ne trouve pas partout. ... ils sont ouverts, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Alors bien sûr, il y en a toujours qui vont te dire Ah mais on a toujours fait comme ça, je vois pas pourquoi on changerait. Il y en a toujours qui vont te dire ça, bien sûr. Mais il y en a plein qui vont te dire aussi Ah ouais, j'avais pas pensé comme ça. Ah ouais, ça peut être cool ça. Mais en fait, tu vois, ici ça répondrait plutôt à un besoin si tu faisais plutôt un peu comme ça. Et en fait, si toi t'as cette écoute-là aussi, que t'es ok de les écouter et que t'es ouvert à des trucs, eh ben le mariage il est juste parfait.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu vas te marier avec un... Tu vas te remarier avec un...

  • Speaker #1

    Non, Sandrine, je garde mon mari. J'y tiens. Elle veut me caser, hein.

  • Speaker #0

    C'est difficile quand même de dire Ah, je le ressens, je le ressens dans mon corps, je ne sais pas quoi. Il y a des jours, je le sens, des jours, je ne le sens pas, quand même.

  • Speaker #1

    Alors, on a tous des jours avec et des jours sans. Mais fondamentalement, je pense que du moment que tu es en paix avec toi-même, que tu penses que ce que tu fais, c'est OK, c'est juste. ben t'es sur la bonne voie après je dis pas bien sûr tu peux avoir des doutes bien sûr qu'il y aura des embûches sur ton chemin et même que c'est certain qu'il y aura des embûches sur ton chemin mais si ça fait sens ben

  • Speaker #0

    c'est déjà pas mal je rebondis tout de suite sur une question que je voulais peut-être poser un peu plus à la fin mais c'est pas grave je voulais quand même la poser quand même Est-ce que tu penses que ça peut... Alors déjà, toi, vous, est-ce que le choix, il est définitif ? Est-ce que là, dans votre tête, vous vous dites c'est pour toujours, ou vous vous laissez peut-être des fois l'opportunité de se dire... Bah voilà, si finalement ça se passe pas comme on le souhaite, les embûches, peut-être on repartira ailleurs. Ah, vas-y.

  • Speaker #1

    Alors là comme ça, à froid, je te dirais, c'est définitif. Vraiment, on construit le lieu. Déjà, on en a, je pense, pour dix ans à faire que le lieu soit comme on veut. Et donc je pense que c'est vraiment définitif. Après, quand j'ai emménagé en Suisse, je ne savais pas que... Enfin, quand j'ai emménagé dans ma maison, les enfants m'ont dit c'est le dernier déménagement Puis j'ai dit oui, oui, maintenant c'est bon, c'est la maison, c'est le dernier déménagement Puis cinq ans après, on reménageait. Donc, tu ne peux pas savoir. Donc, je ne peux pas te dire c'est sûr de certains, voilà, j'y mettrai ma main à couper, que c'est définitif Mais pour l'instant, dans ma vie, c'est juste que c'est définitif.

  • Speaker #0

    C'est beau comme elle me le dit, et encore vous n'avez pas l'image. Ok, ça marche. La partie réseautage et liens sociaux, on va l'appeler comme ça, c'est pas très sexy, mais est-ce que tu as réussi à rapidement, alors tu en as un peu parlé quand même tout à l'heure, mais rapidement tisser du lien et créer un réseau amical à la campagne ?

  • Speaker #1

    Oui, pour moi ça a été la bouée de sauvetage, ça a vraiment été fondamental. Donc là, j'ai commencé, déjà par avoir des amis grâce aux rencontres que j'ai faites par mes enfants qui étaient scolarisés. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est la première étape.

  • Speaker #1

    Ça c'était la première étape. Et ensuite, j'ai été dans des cafés des Indés et dans des tiers-lieux. Et pour moi, de rencontrer tous ces gens... Donc on avait déjà cette idée d'entreprise puisqu'on est arrivé pour ça, mais ça a mis du temps à se mettre en place. Ça a mis quatre ans, en fait, à se mettre en place. Et ça fait seulement un an que l'entreprise a réellement démarré. De pouvoir rencontrer ces gens, de pouvoir prendre des conseils, de pouvoir voir des histoires différentes.

  • Speaker #0

    Oui, de partager.

  • Speaker #1

    De tous bords.

  • Speaker #0

    Les choses cool, les choses moins cool.

  • Speaker #1

    Pour moi, ça a été vraiment fondamental. Vraiment, vraiment important. Et ici, moi, j'ai un peu de la chance. La coquille, c'est au milieu. C'est vraiment sur un axe. Oui. propositions culturelles ou d'activités qui sont axées sur des tiers-lieux, des trucs associatifs, et vraiment sur un axe un peu écolo aussi, là où on a beaucoup de néo-ruraux qui se sont installés entre Saint-Pierre-de-Frugy et Saint-Paul-la-Roche. Et je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui se sont installés là dans l'espoir d'être un peu portés par cet élan. Je n'ai pas fait exprès de m'installer là, mais je suis... pile juste au bon endroit, au bon endroit, comme il faut, et c'est quelque chose qui me parle énormément.

  • Speaker #0

    Donc, c'est grâce à ces endroits-là que tu as aujourd'hui des amis.

  • Speaker #1

    Oui, en grande partie.

  • Speaker #0

    Et je pose aussi cette question parce que tu vois dans les idées reçues que la société ou l'intelligence collective, je ne sais jamais trop quel mot employer, a de la ruralité. C'est bon, alors tu vas peut-être t'ennuyer, il n'y aura rien à faire, il n'y a personne.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est exactement le contraire. En fait, il y a tellement de choses qui sont proposées.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de dire non.

  • Speaker #1

    Que c'est compliqué de choisir. Oui. Parce qu'il se passe tellement de choses. aussi sur le bassin Nontron, tout ça qu'on connaît moins, qui est moins sur l'axe Saint-Pierre-de-Frugie Saint-Paul-la-Roche mais un peu plus à l'ouest, on a vraiment beaucoup de choses tant au niveau culturel qu'au niveau entrepreneuriat qu'au niveau conférences vraiment il y a une offre de dingue, alors tu ne vas pas aller dans un musée comme quand tu vas en ville où Oui, ce n'est pas le nom. Voilà, c'est ça. Tu ne vas pas non plus aller au cinéma comme tu irais quand tu vas en ville parce que la programmation n'est pas la même, parce que tu peux être sûre que le jour où il passe une seule fois le film que tu vas aller voir, tu ne peux pas aller. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, mais globalement...

  • Speaker #1

    Globalement, tu ne t'ennuies jamais. Et oui, moi, j'ai entendu souvent des gens me dire... Ah mais l'hiver est long, on s'ennuie, c'est affreux.

  • Speaker #0

    C'est pas trop comme cet hiver là.

  • Speaker #1

    Alors certes, cette année, on n'a pas trop eu de chance avec le temps. Mais l'offre était quand même là, tout redémarre déjà depuis, je dirais, un mois et demi. Sans parler de cette offre d'exploration et de découverte du territoire qu'on a plus sur la belle saison. Il y a plein de choses, autant au niveau artistique qu'culturel, qui se passent toute l'année. Et ça, franchement, c'est riche. Enfin, c'est... On s'ennuie jamais.

  • Speaker #0

    Parole de chanson aussi, ça, ou pas ?

  • Speaker #1

    Je crois pas. Je sais pas.

  • Speaker #0

    On est riches de ses amis. Ok. Est-ce qu'il y a quelque chose à laquelle tu ne renoncerais plus ici avec ta nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je ne renoncerais plus à tout ce contact humain que j'ai, qui est riche de partage, la sincérité.

  • Speaker #0

    La profondeur.

  • Speaker #1

    Parce que du contact humain, j'en ai toujours eu. J'étais libraire, donc c'est sûr que voilà. Et avec les enfants, j'en avais pareil. Mais ce n'était pas le même rapport. Tu vois, c'est un rapport de conseil de vente ou un rapport d'éducatrice. Mais là, j'ai un vrai contact avec les gens qui est humainement hyper riche, en fait.

  • Speaker #0

    Avec le recul, qu'est-ce que tu penses de votre changement de vie au global ? Un bilan, satisfaction, des regrets ?

  • Speaker #1

    Ouf, heureusement qu'on l'a fait.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment ce que je pense. Je pense qu'on a vraiment trouvé notre place et que je ne reviendrai pas en arrière. Pourtant, on a eu des galères, mais je ne reviendrai pas en arrière.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez... des futurs projets ? Il y en a déjà beaucoup en place qui sont en train de se construire ?

  • Speaker #1

    Non mais en fait c'est tellement énorme ce qu'on essaye déjà de construire on a déjà tellement de boulot comme je te disais facile pour les dix prochaines années à venir que honnêtement je pense que ça va déjà aller avec ça

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une anecdote ? Alors heureuse Non Est-ce qu'il y a une anecdote ou un moment marquant quand même, un moment marquant de cette nouvelle vie je sais pas, ta première conserve, non ? et là tu pleures non mais ça faisait des années que je faisais oh mais t'es énervante attends là je mettrais de la musique pour eux quand

  • Speaker #1

    on nous a dit oui pour cette maison, après la galère de la recherche qu'on avait eu et cette année affreuse qu'on a vécue à chercher ici ouais là quand on m'a dit au téléphone enfin le banquier qui a téléphoné et qui a dit que c'était ok pour le prêt ouais là on a pleuré de joie avec Steve c'était vraiment ......Enfin quoi !

  • Speaker #0

    Oui, ça y est.

  • Speaker #1

    Vraiment. Champagne. C'était un truc de dingue parce que c'était justement au début de l'année 2020 qu'on nous a dit ça. Le gars a dit, le banquier a dit oui. Et genre, trois jours après, il y a eu le confinement.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Ok, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Parce que tout s'est arrêté.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et plus de nouvelles du banquier. Et là, on s'est dit...

  • Speaker #0

    Le banquier est confiné.

  • Speaker #1

    Ben non, mais...

  • Speaker #0

    Où il a le Covid.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, il nous a rappelé, genre trois semaines après, enfin. Ah, j'ai vu tous vos messages et tout, je suis désolée, mais en fait, vu que l'État a décrété... C'était horrible. Et en fait, trois semaines après, il nous rappelle et il nous dit... Ouais en fait l'état avait décrété qu'on avait le droit de prendre deux semaines pour ces gamins Vu qu'ils sont déscolarisés du jour au lendemain Et c'est ce que j'ai fait Et du coup voilà Et en fait personne à la banque n'avait été fichu de nous dire ça Ça a été juste des montagnes russes émotionnelles Parce qu'en fait genre le gars il nous dit oui Donc saut de joie incroyable et tout Et en plus c'était drôle parce que quand il nous a dit ça On était ici On était dans le jardin quand on a eu le téléphone Du oui Donc là juste on regardait dehors et on se disait

  • Speaker #0

    C'est chez nous. Ça y est.

  • Speaker #1

    Et ouais, là, on a pleuré, quoi. On était avec les enfants, et on était là, juste partagés entre le...

  • Speaker #0

    rouler dans l'herbe enfin ouais carrément on va arriver sur les dernières questions j'aimerais bien que tu nous partages ton livre de chevet un film ou un documentaire vraiment coup de coeur peut-être un compte Instagram Facebook tu peux parler du mien par exemple j'ai déjà parlé du tiers un lieu à découvrir un endroit où t'aimes bien manger un mantra je veux que tu me donnes de la matière je veux que tu nous donnes de la matière tu n'es pas obligé de tout nous donner mais un livre de chevet allez

  • Speaker #1

    Bon, alors bien sûr, étant libraire, j'ai... Libraire un jour, libraire toujours. J'ai plusieurs livres de chevet. Mais je dirais ma bible de tout le temps. C'est un livre qui s'appelle 300 plantes médicinales, de France et d'ailleurs. C'est une énorme bible. et donc en fait un des trucs qui me passionne mais pas ça par contre depuis plusieurs années c'est vraiment les plantes médicinales je prendrais ça en photo en tout cas c'est un très beau très bel ouvrage c'est une mine d'informations juste incroyable sur tout ce qu'il est possible de faire avec justement la richesse de la nature et j'adore parce que t'as toujours une réponse dedans et voilà

  • Speaker #0

    ça c'est pour le livre,

  • Speaker #1

    ensuite et en fait j'ai que des livres ah t'as pas de film,

  • Speaker #0

    t'as pas de documentaire j'ai pas de film,

  • Speaker #1

    j'ai pas de documentaire j'ai un podcast à part le tien que j'adore écouter il s'appelle vivons heureux avant la fin du monde je le mettrais dans les références je trouve que c'est cool comme il parle de plein de choses et en fait plein d'interrogations que tu dis ah ouais en fait j'avais tellement jamais pensé à ça et voilà c'est une espèce d'étude de anthropologiques, sociologiques, de thèmes différents. Ça va de l'école, des contes, de l'alcoolisme. Il y a plein de choses. Mais c'est vraiment... Moi, j'aime bien.

  • Speaker #0

    On va prendre celui-là. Je le note. On le rajoutera dans le descriptif du podcast et dans la newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner. Coup de cœur de Gaëlle. Tu voulais me parler d'un autre livre, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un roman que j'adore. Ah, merci. Qui est un roman... de nature qui n'est pas récent, c'est un livre qui a été écrit il y a un moment aux Etats-Unis, qui s'appelle Dans la forêt de Jean Egland. Et en fait...

  • Speaker #0

    Ah, c'est les deux sœurs ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah, il est merveilleux. Trop bien

  • Speaker #1

    C'est un peu trash parce que c'est sur la fin du monde. Enfin, c'est justement une fin du monde, en fait. Et en fait, elles doivent se débrouiller dans un chalet un peu au fin fond de la forêt, toutes seules. C'est toute leur vie, comment elles vont réussir à trouver leur rite. Oui,

  • Speaker #0

    formidable.

  • Speaker #1

    Il est vraiment très beau.

  • Speaker #0

    Tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une phrase que j'adore. C'est... il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'ont fait. Et ça, ça nous correspond bien.

  • Speaker #0

    comment on peut te rencontrer ou on peut acheter tes produits ou alors venir dans ton gîte ou alors faire tes ateliers voilà comment je fais pour alors on a un site internet qui s'appelle

  • Speaker #1

    Oklédeschamps je vous ai dit au début je m'appelle Gaëlle Oklé et en fait notre site et notre entreprise s'appelle Oklédeschamps comme notre nom de famille donc O-K-L-E accent aigue oui Et après Des champs comme un champ de blé. Voilà. Et donc, au clé deschamps.com, c'est notre site internet sur lequel vous trouvez tout le descriptif du lieu et de nos différents pôles d'activité. Donc, il y a l'agenda avec les ateliers. Il y a où vous pouvez nous trouver. Donc, j'ai dit qu'on était dans les boutiques de producteurs. On est dans sept boutiques alentours. Et on fait un marché pour l'instant, et on en fera certainement plus après, qui est le dimanche matin à Saint-Pierre-de-Frugie. Et sinon, on a une page Facebook. On peut trouver les produits dans les trois offices de tourisme du coin, donc à Jumillac, à Saint-Jean-de-Caul et à Thiviers. Mais vous nous trouvez aussi à la boutique des Polisson. l'épicerie associative de Mialet, le pied à l'étrier, et à la boutique de la ferme Comté-Fleurette.

  • Speaker #0

    Chez Clara et Romain.

  • Speaker #1

    Clara et Romain à Chalais. Et il y a aussi le délice des fougères à Saint-Priest-les-Fougères, la boutique de Gabrielle, qui est pâtissière.

  • Speaker #0

    Pour terminer, et pour balayer les idées reçues sur la vie en ruralité et sur les femmes aussi en ruralité, est-ce que tu peux nous dire quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors... La vie en réalité n'est pas pauvre, tant au niveau pécunier qu'au niveau culturel, rencontre, etc. Et c'est pas parce qu'on est une femme qu'on peut pas être le patron. Il y a une très bonne BD sur ça d'ailleurs, je n'ai pas parlé, qui s'appelle Il est où le patron ? C'est justement l'histoire de trois femmes qui sont chefs d'entreprise en ruralité. Et en fait, à chaque fois qu'elles vont vendre leurs trucs sur le marché, les gens disent Il est où le patron ? Et Ah, c'est sympa d'aider monsieur à faire ! Et en fait, elles se débrouillent toutes les trois. comme de parfaites cheffes d'exploitation. Et en fait, elles sont catégorisées comme étant forcément l'aidante et pas le chef d'entreprise. Alors qu'en fait, ici, 90% des gens qui ouvrent des entreprises... Sont des femmes. Sont des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Elles s'appellent les nouvelles filles de la campagne. Exact. De quoi tu es la plus fière ou la plus heureuse aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je suis vraiment heureuse de là où on est arrivé, dans le temps qui nous a été donné là maintenant. Donc là, ça fait cinq ans qu'on est là et par rapport à tout ce qu'on a traversé et d'où on vient, je suis vachement contente de ce qu'on fait là.

  • Speaker #0

    Du résultat ?

  • Speaker #1

    Ouais. du résultat, des perspectives, de ma vie de famille, de...

  • Speaker #0

    Ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    Ma vie de femme et d'entrepreneure.

  • Speaker #0

    Si tu devais recommander ce podcast à quelqu'un, là, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ? Pour terminer.

  • Speaker #1

    J'aurais envie de dire que ça fait une super rétrospective, que c'est aussi cool de prendre un moment. pour revenir sur son parcours, pour se remémorer d'où on vient, ce qu'on a fait. Et que je pense que c'est aussi important de le partager parce que tout n'est pas toujours tout rose dans la vie. Et en fait, on s'en sort très bien. Il faut juste accrocher.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, à qui tu as envie de le partager ?

  • Speaker #1

    À toutes mes amies ici. à savoir que il y a des gens incroyables qui ont aussi dans leur vie des épreuves qui ont aussi besoin d'un coup de boost et comme je disais justement cette positivité qui est inhérente à ce podcast elle fait juste du bien et La majorité en vrai de mes copines l'écoutent déjà, je pense.

  • Speaker #2

    Il va falloir conquérir un autre territoire.

  • Speaker #1

    Oui, je me réjouis aussi de partager le podcast qu'on enregistre maintenant avec mes amis en Suisse pour aussi éveiller un peu, faire tilt en fait. sur ce qui se passe ici et sur peut-être ce qui se passe là-bas.

  • Speaker #0

    Super. Écoute, moi, je te remercie. On a passé un bon moment. On a passé combien de temps, là ? On a passé deux heures à discuter. Et de tout ça, je vais devoir en tirer une heure. Merci, Gaëlle. Merci beaucoup. non un petit peu plus sûrement ouais merci on a passé un bon moment tu m'as bien fait rire tu dis des jolies choses t'as des belles phrases de film on clôture comment ? on clôture en se disant juste au revoir et à bientôt au revoir merci Sandrine de rien madame à bientôt

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast. pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes. et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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Description

🎙️ Découvrez Gaëlle, notre toute nouvelle "Nouvelle Fille de la Campagne" 🌾🚜💃.


Originaire de Suisse, elle a décidé de quitter son emploi de libraire et de directrice d'un centre de loisirs pour enfants en ville afin de s'installer en Dordogne avec sa famille.


Attirée par la permaculture, une meilleure qualité de vie familiale, et le désir de liberté 💫.


Dans "Les Nouvelles Filles de la Campagne", Gaëlle partage son histoire audacieuse, motivée par ses valeurs écologiques, tout en défiant les stéréotypes sur la vie rurale.


Elle évoque les défis du déménagement, les complexités de l'administration française, et l'adaptation à sa nouvelle vie à la campagne.


Maintenant établie dans le Périgord Vert, elle dirige une entreprise qui incarne ses valeurs écologiques, son amour de la nature et de sa biodiversité, ainsi que le bon "goût" du territoire rural.


Gaëlle a trouvé un équilibre harmonieux entre sa vie personnelle et le respect de l'environnement, lui donnant un sens plus profond.


Bonne écoute 🎧




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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Bonjour Gaëlle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #0

    Alors merci de m'accueillir chez toi. Alors j'ai une question, avant que tu te présentes à nous tous et à nous toutes, pourquoi m'avoir dit oui ?

  • Speaker #1

    Parce que j'écoute tes podcasts avec assiduité et que je les aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu les aimes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est frais, ça donne de la positivité, de l'énergie et que c'est cool.

  • Speaker #0

    Et que c'est cool. Ouais. Très bien. Le mot de la fin. Qui t'a donné envie de participer au podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, toi, parce que je t'ai connue d'abord et ensuite j'ai écouté tes podcasts. Et les podcasts que j'ai adorés, c'était celui de Bertie, celui de Esse et très récemment, celui de Wendy.

  • Speaker #0

    Très bien. Est-ce que les trois, là, que tu viens de me citer, il y a un point commun dans les trois ? Et justement, c'est ce point commun qui t'a donné envie d'y participer parce que tu dis Ah, moi aussi !

  • Speaker #1

    Il n'y a pas vraiment de point commun entre elles, mais il y a des points communs avec ma vie. Et du coup, ça m'a beaucoup parlé.

  • Speaker #0

    Gaëlle, est-ce que tu peux te présenter et nous parler un peu de ton parcours avant de décider de changer de vie et de venir t'installer ici en Dordogne ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Gaëlle Oklé, j'ai 40 ans, j'ai un mari et deux enfants de 19 et 14 ans et je suis suisse. On a déménagé ici il y a 5 ans et avant ça j'ai été pendant une dizaine d'années libraire et une dizaine d'années éducatrice de l'enfance.

  • Speaker #0

    Et tout ça en Suisse ?

  • Speaker #1

    Tout ça en Suisse.

  • Speaker #0

    Dis-nous ce qui t'a motivée à quitter la ville, ou du moins à quitter, parce que finalement je ne sais pas, est-ce que tu étais en ville ou tu étais déjà en ruralité, mais en tout cas, qu'est-ce qui t'a donné envie de quitter la Suisse pour venir en France, quitter ton ancienne vie pour venir vivre en Dordogne ? Est-ce que c'est un élément déclencheur, prise de conscience, envie de changement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un élément déclencheur. À la base, on habitait en ville et on n'aimait vraiment pas ça.

  • Speaker #0

    Grosse ville ?

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, grosse ville. Pour la Suisse, c'était une moyenne grande ville.

  • Speaker #0

    Et pour ici, c'est une grosse ville ?

  • Speaker #1

    Non, pour ici, c'est pas une grosse ville. Parce qu'en Suisse, tout est plus petit.

  • Speaker #0

    Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est un petit pays avec des petites gens.

  • Speaker #0

    Des petits personnages, des petites voitures.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, on était à Lausanne pendant une dizaine d'années. Et finalement, on a vraiment eu envie de se mettre au vert à l'arrivée de notre deuxième enfant. Et on a déménagé en ruralité sur le canton de Fribourg. Aussi parce qu'on avait envie de se mettre à la campagne, mais parce que c'était aussi beaucoup plus accessible financièrement. Et donc, on a déménagé sur le canton de Fribourg quand Aïdan avait un an et demi.

  • Speaker #0

    Donc là, déjà en Suisse, tu fais un changement.

  • Speaker #1

    Oui. Un changement qui n'était pas anodin parce qu'en Suisse on n'a pas du tout l'habitude de prendre autant la voiture que ici. Et on était à 45 minutes de route de Lausanne. Et tous nos amis, notre famille et tout ça étaient plutôt sur le canton de Vaud, sur Lausanne. Et pour eux, c'était le bout du monde. Vraiment, on avait déménagé au fin fond de je ne sais pas où.

  • Speaker #0

    La forêt amazonienne. Oui, vraiment. Parce qu'en Suisse, les gens n'ont pas l'habitude d'être mobiles comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, ils ont l'habitude de prendre la voiture, mais ils n'ont pas l'habitude de faire des grands trajets.

  • Speaker #0

    Alors, ils ne bougent jamais ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop. Enfin franchement, alors à moins, ils bougent beaucoup pour aller en vacances, ils vont beaucoup en vacances, mais c'est vrai qu'ils vont pas...

  • Speaker #0

    Dans leur quotidien ?

  • Speaker #1

    Dans leur quotidien. En général, c'est une demi-heure de route pour aller au travail. Et après, il y a ceux qui ont, entre guillemets, pas de chance et qui doivent faire plus. C'est fréquent dans ces cas-là, surtout s'ils ont des postes à responsabilité avec des horaires pas possibles.

  • Speaker #0

    Ils dorment là-bas.

  • Speaker #1

    Ils dorment là-bas, oui. Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'en Suisse, les horaires de travail d'un 100%, ce n'est pas 35 heures, c'est 45 heures. Donc, voilà, on y passe plus de temps. Et c'est vrai que c'est fréquent que les gens prennent un hôtel ou dorment sur place, travaillent quatre jours par semaine sur le lieu et ensuite rentrent chez eux le week-end. Ça arrive.

  • Speaker #0

    Ok, donc ta famille se dit que tu es partie au bout du monde.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Et après, le switch entre la Suisse et la France.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Un événement ?

  • Speaker #1

    On a eu une maison en Suisse, ce qui était un grand jardin pour la Suisse. On a commencé à faire de la permaculture, à vraiment s'intéresser au zéro déchet, à l'écologie, etc. Et pour nous, plus on avançait là-dedans, plus ça a été un déclic, qu'en fait, finalement, entre guillemets, la petite part du colibri, ça ne suffisait pas. Enfin, que c'était un peu faux de se dire, ah, mais c'est bon, j'ai une voiture électrique, alors c'est bon, j'ai fait ma part, comme il y a beaucoup de gens qui se disent. Et du coup, on a eu envie de voir comment on pouvait faire autrement. Aussi de changer de travail, d'horizon professionnel.

  • Speaker #0

    Motivés par les mêmes intentions ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Oui, parce qu'on avait envie de donner plus de sens. Aussi parce qu'en fait, on avait un travail à responsabilité. Chacun était responsable d'une structure d'enfants différente. On avait l'impression de passer plus de temps à élever les enfants des autres que les nôtres. Pour nous, ce n'était pas correct, ça. On avait vraiment envie... de transmettre quelque chose à nos enfants et de passer du temps avec eux. Et du coup, on s'est dit, OK, il faut qu'on change de vie. Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on fait ? Et c'est là que le projet est né, en 2018. Ils avaient 9 et 14.

  • Speaker #0

    Tu ne vas pas nous dire tout de suite sur le projet. Donc, ça veut dire que c'est ce projet qui vous fait déménager ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, on cherche.

  • Speaker #0

    On cherche le projet ou on cherche à déménager ?

  • Speaker #1

    On cherche déjà qu'est-ce qu'on va pouvoir faire comme projet, que ce soit viable, parce que c'était quand même pas déménager pour déménager, mais si c'était pour se retrouver dans un train-train, mettre au boulot-dodo ici, ça n'avait aucun sens. et donc on cherche comment on va pouvoir ménager la chèvre et le chou donc notre projet de vie et nos impératifs les enfants, la scolarité être quand même bien à quelque part on réfléchit différemment quand on a des enfants parce que là c'était vraiment un projet commun c'est à dire qu'on l'aurait jamais fait si les enfants n'avaient pas été d'accord de partir on a vraiment discuté avec eux et ils ont aussi senti qu'on était arrivé un peu au bout du processus de là où on était qu'on n'était pas bien dans l'endroit où on était et que ça avait du sens, ce qu'on voulait faire. Et du coup, ils étaient OK, même si ça fait peur de partir, d'utiliser. Donc, il a fallu mettre le projet dans sa tête. Oui,

  • Speaker #0

    le poser à plat.

  • Speaker #1

    Regarder si financièrement c'était possible. Et ensuite, chercher un lieu. Et là, on a commencé à chercher un lieu. D'abord, on a regardé un peu si c'était possible en Suisse. Et en fait, on s'est assez rapidement rendu compte qu'en Suisse, ce n'était pas du tout possible. Parce qu'il faut être très riche pour pouvoir faire ce genre de projet en Suisse.

  • Speaker #0

    Donc, le projet que vous menez aujourd'hui, si ça avait été en Suisse, c'était nous.

  • Speaker #1

    Non, il fallait vraiment gagner à la loterie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Aussi, parce qu'en fait, on voulait avoir du terrain. Et en Suisse, pour avoir vraiment des hectares, il faut être fils d'agriculteur. N'importe qui ne peut pas avoir des terres agricoles comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Bon, donc c'était blindé de contraintes. Oui. Donc,

  • Speaker #1

    la France. Et alors, oui, après, la France, on s'est posé la question, France ou un autre pays. La belgique. Voilà. Oui. Non, alors, on voulait plus chaud. On voulait, voilà. On voulait un meilleur climat.

  • Speaker #0

    Tu as bien fait de venir en Dordogne, il fait vachement beau cette année.

  • Speaker #1

    On voulait un meilleur climat et on voulait quand même de l'eau. Ah ben,

  • Speaker #0

    t'en as ici !

  • Speaker #1

    Ça y est ! Donc en fait, en Dordogne, pour nous, ça s'est assez vite imposé parce qu'il fait quand même bien meilleur que là où on était en tout cas en Suisse. Parce qu'il commençait à faire froid et neige des fois en octobre et ça finissait fin avril, début mai. Donc l'hiver était très très long. Et puis, par rapport au projet, effectivement, d'avoir une zone quand même verte, quand même vivante, etc. On n'aurait pas été dans un endroit genre là où il y a la sécheresse tout le temps.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr. Avant d'aller plus loin dans ce projet, je voudrais quand même que tu décrives aux auditeurs et aux auditrices, tout à l'heure tu as dit que tu vivais à la coquille dans la présentation, à quoi ça ressemble ? Ce que vous avez acheté, ton environnement, je ne tente pas de décrire toutes les pièces de ta maison bien entendu, mais en tout cas de faire en sorte que les auditeurs et les auditrices puissent s'imaginer un peu votre environnement de vie et en partie de travail.

  • Speaker #1

    Donc on a acheté sur la fin du bourg de la Coquille une grande maison. de trois étages qui étaient dans son jus, qui datent des années 60, et qu'on a tout rénové. C'est un peu plus de deux hectares et demi de terrain, qui sont tous boisés, forêts, un peu de prairies, mais c'est vrai que c'était longtemps laissé à l'abandon, donc il y avait beaucoup de choses à faire. Mais il y avait aussi quand même beaucoup de choses en place, à savoir que la famille qui vivait là, elle avait déjà planté des fruitiers. Elle avait déjà planté un certain nombre d'essences qui étaient vraiment très intéressantes sur le terrain. Voilà, donc nous, c'était chouette parce qu'on a pu reprendre quelque chose qui s'était ensauvagé, mais quelque chose qui avait énormément de potentiel. On a aussi un étang sur le terrain, ainsi qu'une source. Et il y avait un hangar, un espèce d'hangar agricole. Donc en fait, on n'est pas dans une ferme, mais quand même. Donc effectivement, ça ne look pas comme une ferme, mais tout autour, on construit vraiment plein de petites alcoves, de petits endroits.

  • Speaker #0

    Ou des îlots. Et des embottes aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui. Surtout maintenant.

  • Speaker #0

    La coquille, ça ressemble à quoi ? C'est combien d'habitants, la coquille ? Je ne me rends pas compte.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est environ 3000 habitants. Il faudrait vérifier.

  • Speaker #0

    C'est une petite ville.

  • Speaker #1

    Apparemment, c'est classé comme une petite ville en France. Où on est bien desservi, dans le sens qu'à la coquille, on a une gare, qui relie Périgueux et Limoges. Ça, c'est hyper cool. Aussi pour les enfants, pour les études. Comme il n'y a pas beaucoup de transports publics ici, c'est très cool d'avoir une gare qui marche. Parce qu'il y en a d'autres dans d'autres villages, mais qui ne sont pas desservis. Et nous, on est vraiment desservis. C'est très jouant.

  • Speaker #0

    Alors ? Dis-moi, enfin dis-nous quels ont été les plus grands défis, entre guillemets, que tu as rencontrés lors de ce changement de vie ? sur le plan personnel, professionnel ou social, tu choisis ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a eu plusieurs défis. Pour acheter ici, ce n'était pas facile d'acheter à distance.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ce n'était aussi pas facile de quitter notre job là-bas parce qu'en fait, on est toujours engagé pour une année scolaire complète. Et du coup, il fallait qu'on calcule pour qu'on puisse déménager l'été. Clore, rendre nos tabliers le début de l'été, déménager pendant l'été. Et donc, il y avait une condition de temps. Et c'était non plus pas facile avec nos familles. On a vécu un deuil, un gros deuil en 2018. Et pour nous, ça venait que confirmer notre choix de vie, que c'était un peu le temps de faire quelque chose qui avait du sens. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. Entre autres. Et du coup, ça, c'était aussi difficile. Et ensuite, ici, le gros défi, c'était l'administration. Quelle galère.

  • Speaker #0

    Pour le projet professionnel ?

  • Speaker #1

    Pour tout. Même déjà pour acheter la maison.

  • Speaker #0

    Parce que tu es suisse.

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est parce que je suis Suisse.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le bazar.

  • Speaker #0

    Dans l'administratif ?

  • Speaker #1

    Dans l'administratif général.

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Un exemple concret, s'il vous plaît, madame.

  • Speaker #1

    Par exemple, vous téléphonez à la mairie pour avoir une information. Ils vont vous dire un truc. Et vous téléphonez à la... Je sais pas moi, Limoges a une autre instance pour vous confirmer le truc et va vous dire un autre truc. Ils sont pas d'accord en fait. Jamais personne n'est d'accord. Pareil pour la création d'entreprise. Jamais personne n'est d'accord. Et du coup, on n'a jamais les infos. On ne sait pas en fait ce qui est correct, ce qui n'est pas correct. C'est le bazar. Ben ouais. On est arrivés nous avec un business plan suisse, certes, fait à la méthode suisse. Et en fait, ça ne convenait pas du tout. Parce que même si les chiffres sont les mêmes, même voilà, ben non, il faut que ce soit fait à la méthode de ici, parce que sinon c'est no way, en fait, ils ne regardent pas.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que pour toi, en termes d'administration, la Suisse, c'est plus réglo, c'est plus carré ? Tu trouvais que... Oui. Bordel en France, c'est plus...

  • Speaker #1

    Alors ça a des avantages et des inconvénients. On s'entend. En Suisse... Bon. Ici aussi, mais dans une moindre mesure. En Suisse, il faut payer pour tout. Il faut tout enregistrer. Il faut tout... Voilà, il faut tout déclarer. Voilà, nous, on paye... En Suisse, on déclare tout ? En Suisse, ouais. Sauf les très très riches. Mais les working poor, ils déclarent tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En Suisse, par exemple, on avait fait un poulailler avec des palettes. Et dedans, on avait genre 5 poules. Et on devait payer un impôt. Enregistrer le poulailler au cadastre.

  • Speaker #0

    Pour la maison des poules.

  • Speaker #1

    On devait enregistrer le poulailler au cadastre. Et payer un impôt dessus. Et on devait payer aussi un impôt. Pour enregistrer les poules au truc vétérinaire du canton. Cinq poules, hein. Pas 50, pas 200.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas un élevage, quoi. Non.

  • Speaker #1

    Mais il y a une raison à ça. Tout est carré, tout est... Voilà, il y avait une raison. C'était pour la gestion des maladies. Si jamais il y avait grippe aviaire, ils envoyaient des courriers à tout le monde, nanana. Mais c'était pas juste enregistre. C'est on s'enregistre et on paye.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça pour tout, en Suisse. Tout.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, en France ?

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, en France, eh ben en fait, comme c'est un grand flou artistique, Et bien en fait, il y a certainement des choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait pas. Mais ce n'est pas qu'on ne veut pas les faire, c'est juste qu'on ne sait pas. C'est ça. Et là où je dis que ça a des avantages et des inconvénients, alors ça a des inconvénients parce qu'on ne sait jamais exactement si on est dans les clous ou pas, ce qui est juste, ce qui n'est pas juste et qui tire la couverture à soi. Mais ça a un énorme avantage. À savoir que, comme c'est hyper flou, il y a toujours moyen de moyenner.

  • Speaker #0

    La zone de flou.

  • Speaker #1

    Ben oui !

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle a 11 cochons d'Inde, parce qu'effectivement, elle ne paye pas d'impôts et elle n'a pas déclaré au cadastre ses 11 cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    C'est ça. Non, mais cette zone de flou, elle permet une liberté incroyable.

  • Speaker #0

    Bon, alors maintenant, au bout de quelques années, tu es un peu habituée, mais au départ, ça vous a perturbée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ah, mais ça me perturbe, ce jour. Ah, oui, oui. C'est vrai que tu as Je m'en découvre tous les jours.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça, effectivement, ça serait dans les grands défis, ce changement de travail à la bonne période, pouvoir trouver une maison à distance, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    On n'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Voilà, elle est venue avec sa tente Quechua. C'est ça. Et après, toute cette partie administration, administratif, administrative, compliqué quand tu viens de Suisse. Et t'es toujours pas très éclairée. Bonne chance.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des surprises, bonnes ou mauvaises, en arrivant à la campagne ?

  • Speaker #1

    L'installation a été difficile, dans le sens qu'effectivement, on n'avait pas trouvé de maison en arrivant ici. On a été hébergé un tout petit moment. Et la mauvaise surprise, ça a été que là où on pensait trouver du soutien, on n'en a pas trouvé. Et la bonne surprise, ça a été que les locaux sont hyper aidants. Et heureusement qu'on a...

  • Speaker #0

    Les locaux, les habitants.

  • Speaker #1

    Oui, les gens d'ici.

  • Speaker #0

    Les locaux, d'abord, je te disais, elle a trouvé un local. Non,

  • Speaker #1

    non, les gens d'ici sont hyper aidants. Et en fait, ça a été formidable parce qu'assez rapidement, on les a rencontrés grâce au fait que nos enfants ont été scolarisés. sur le village, à Jumiak en l'occurrence, et on a pu rencontrer des gens vraiment bienveillants et vraiment gentils et prêts à nous aider. Dès qu'on racontait notre histoire, ce qu'on cherchait, on pourrait peut-être faire comme si, je viens avec toi, courage, tiens le coup. Et ça a été hyper précieux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la bonne nouvelle sur l'aspect de vie. En ruralité ? Solidarité ?

  • Speaker #1

    Oui. Solidarité, écoute et bienveillance.

  • Speaker #0

    Ce qui fait que ça vous a permis de trouver cette maison ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on en a visité énormément. On a visité énormément de maisons parce qu'on avait des critères assez restrictifs. Donc, on voulait beaucoup de terrain, on voulait qu'il y ait de l'eau sur le terrain. On voulait aussi beaucoup de terrain. Deux hectares et demi, en vrai, ce n'est pas si grand. Pour ici, ce n'est pas grand. Mais pour nous, avec nos petits 800 mètres carrés de jardin qu'on avait en Suisse, c'était grand. Et beaucoup de potentiel. là où on voulait aussi une zone constructible sur le terrain pour pouvoir plus tard continuer notre projet. Tous ces éléments faisaient qu'on a fait énormément de visites, on a été aiguillés pour plein de choses. Et la petite histoire pour cette maison, c'est que j'ai plus cher Internet tous les jours et on m'avait parlé de cette maison. Et quand j'ai vu l'annonce, j'ai tout de suite téléphoné et on m'a dit Ah non, c'est fichu, elle est sous compromis Donc je me suis dit, bon bah tant pis, ça fera jamais que la 40ème du mois que... voilà. Mais elle me plaisait vraiment. Et bref, voilà, on a été sur d'autres projets, on a été voir d'autres choses. Environ trois mois plus tard... Je revois l'annonce et je téléphone directement. Et là, le gars de l'agence, il me dit Oui, effectivement, ça s'est pas fait, elle est plus sous compromis, vous pouvez aller la visiter. Et genre, c'était le 24 décembre. Et on est venu visiter cette maison grâce à un voisin qui avait les clés. Et vraiment, ça a été le coup de cœur. On a tout de suite mis l'option. On a tout de suite dit oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu as sorti les billets, la valise.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, parce qu'elle m'avait déjà tapé dans l'œil trois mois avant. Et là, le fait qu'elle revienne sur le marché, je me suis dit, c'est pour nous, en fait. C'est juste correct. En plus, entre-temps, on avait visité un certain nombre de trucs.

  • Speaker #0

    Bien délabré.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Des fois.

  • Speaker #1

    Ça ou très grand ou très ferme. Très moche. Oui, plein de choses ne correspondaient pas. Les critères étaient, mais on n'avait pas le feeling. Et avec cette maison, on a tout de suite eu le feeling.

  • Speaker #0

    Toute la famille a eu le feeling ? Même les enfants ?

  • Speaker #1

    Ouais. Après, les enfants, je dois dire qu'ils étaient arrivés à un stade là où ils étaient un peu désespérés. Ouais, ils faisaient un peu une pause. Ils sortent, oui, ça fait 40 fois qu'on visite un truc. Ils n'arrivaient plus à se projeter.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que maintenant, tu peux nous parler, enfin, de ton ou tes... C'est pour ça que j'ai mis ton ou tes, parce que je sais qu'il y a plusieurs... C'est un projet et dans ce projet, il y a plusieurs... Enfin, moi, en tout cas, je le vois comme ça, il y a plusieurs activités. Est-ce que tu peux nous parler de ton ou tes nouveaux métiers ou activités ? D'ailleurs, je ne sais pas comment tu veux le dire, tu le diras toi-même. Voilà, description, pourquoi et qu'est-ce que ça t'apporte ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?

  • Speaker #1

    C'est parti ! Nous, notre idée, c'était de trouver un lieu qui soit vraiment un oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Tu aimes bien ce mot, oasis de biodiversité.

  • Speaker #1

    Oui, je aime bien ce mot parce que ça représente bien ce que je veux construire ici. Et donc, on a décidé d'ouvrir une entreprise qui a trois pôles différents. Donc le premier pôle, c'est un gîte pour l'instant, mais après on aimerait avoir d'autres gîtes atypiques si possible, axées sur l'écologie. Et notre idée avec ces gîtes-là, c'était en fait d'amener les gens en vacances pour qu'ils viennent tester plein de petits trucs. Le zéro déchet ? C'est la cafetière italienne qui, du coup, ne produit pas de déchets de capsule, plein de choses comme ça. Et en fait, c'était de mettre tout ça dans un gîte et en fait, que les gens, quand ils viennent en vacances, puissent tester tout ça et se dire Ah, mais en fait, ce n'est pas si compliqué de faire un petit effort pour la planète. Ah ben, ok, donc du coup, je peux peut-être le faire chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était un espèce de stage en même temps.

  • Speaker #1

    Oui, tout en étant coulis en vacances pour se dire, finalement, si j'ai réussi là pendant deux semaines, peut-être que je peux faire...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu ne penses pas que quand ils sont en vacances, ils sont un peu plus cool ?

  • Speaker #1

    Ils sont plus ouverts à essayer des nouveaux trucs que dans leur train-train quotidien à 100 à l'heure. C'était un peu ça l'idée. Et après, de se rendre compte que finalement, ça m'a bien plu, c'est cool et OK, pourquoi je ne le ferais pas chez moi ? Donc l'idée c'était de mettre tout ça dans des gîtes et de leur faire tester plein de trucs.

  • Speaker #0

    Donc première chose,

  • Speaker #1

    gîte écologique. Là il n'y en a qu'un, normalement il y en aura trois de plus. Ensuite, c'est des ateliers nature, des activités nature qu'on propose, d'où mon oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Je croyais que tu allais dire d'où les cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    D'où aussi les cochons d'Inde parce que ça va ensemble. L'idée c'était de pouvoir montrer un environnement ensauvagé Mais quand même cultivé ! Et de pouvoir faire découvrir des plantes médicinales, des plantes comestibles, toute la biodiversité qui s'épanouit dans un jardin qui n'est pas tondu à 2 mm par un robot tondeuse toutes les 5 secondes.

  • Speaker #0

    C'est horrible ça. Oui. Les robots tondeuses, c'est horrible.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un drame pour la biodiversité en tout cas.

  • Speaker #0

    Et puis tu les vois.

  • Speaker #1

    Oui, et en plus ça assèche tout. C'est vraiment mauvais, même ne serait-ce que pour la pelouse. Donc ça me fait marrer parce que les gens veulent avoir une belle pelouse, mais en fait, ils la bousillent.

  • Speaker #0

    Tu as étudié le... Le sujet de la tondeuse comme ça pendant un an ? Tu connais tout déjà ?

  • Speaker #1

    Pas pendant un an, je n'ai pas eu besoin d'un an pour me rendre compte que c'était de la M. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc reprenons l'Oasis.

  • Speaker #1

    et voilà avoir des animaux pouvoir montrer la complémentarité aussi avec ces animaux qui sont utiles pour plein de choses genre nos poules justement qui recyclent nos déchets qui nous font des beaux oeufs, qui vivent.... des beaux yeux ou des beaux oeufs ? des beaux oeufs d'accord elles ont des beaux yeux aussi mais ah ah ah... Et voilà, donc on fait ces ateliers pour les adultes, pour les enfants. Le but, c'est de découvrir plein de choses, de s'amuser, de goûter, de toucher et de se rendre compte de la richesse de la nature.

  • Speaker #0

    Et tout ça, vous arrivez aussi à le faire par votre ancienne formation, j'imagine, non ? Oui. Par vos métiers de directrice de structure avec les enfants, etc. Oui,

  • Speaker #1

    puisqu'on était vraiment chargés du programme pédagogique du lieu. Donc, on avait une charte pédagogique là où on devait... faire des choses bien pour l'éducation de l'enfant et la pédagogie, etc. On avait aussi la charge de l'animation. Donc on était obligés, entre guillemets, on adorait ça, de créer des activités pour ces enfants. Donc des événements avec toute la structure, les parents, etc. Ça, c'était plutôt...

  • Speaker #0

    Mais des activités au quotidien pour les enfants.

  • Speaker #1

    Au quotidien pour les enfants de tout âge, parce qu'on avait de 4 à 12 ans. Donc ça fait quand même un... pannelle assez large d'âge. Et donc, il fallait pouvoir répondre aux besoins de chacun au travers de ses activités.

  • Speaker #0

    Donc là, tu reprends les compétences et les expertises de ton ancien métier. Tu mets la contribution pour votre nouveau projet et vos nouveaux métiers. Oui. Donc là, on a fait les gîtes. Ensuite, les ateliers activités. Et ta-da-da !

  • Speaker #1

    Et la troisième, et non des moindres activités, c'est la conserverie artisanale. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça c'est chouette.

  • Speaker #1

    Donc on a décidé d'ouvrir une conserverie ici sur le lieu. Et le but, c'est de proposer des conserves dans des pots en verre.

  • Speaker #0

    Très joli d'ailleurs, avec une très belle étiquette. Merci.

  • Speaker #1

    Et le but, c'est de montrer aux gens que ce n'est pas parce qu'on vit en ruralité qu'on n'a pas le droit de temps en temps de se faire un petit plaisir hyper easy. Pouf, j'ouvre, je réchauffe et je mange quand même sainement. Parce que c'est vrai que les plats tout préparés, ça n'a pas bonne réputation. Et c'est moche. Ah, c'est moche. En général, ce n'est pas super goûtu. Et pourquoi tu dis

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens en ruralité Pourraient pas s'ouvrir à un truc Parce que ça veut dire que dans l'intelligence collective Ou dans l'inconscient Quand tu vis à la campagne en ruralité Tu cuisines

  • Speaker #1

    J'ai cette impression là Cette espèce d'injonction de dire Tout le monde a son potager Tout le monde doit bien On vit à la campagne donc on a à portée de main Des produits Et donc on n'a qu'à cuisiner On n'a qu'à faire ci, on n'a qu'à faire ça Voire même

  • Speaker #0

    Si tu es un potager, tu es obligé de faire des conserves.

  • Speaker #1

    aussi.

  • Speaker #0

    Moi, on me dit, pourquoi tu ne fais pas des concerts ? Je dis, non, je n'ai pas demandé à faire des concerts, parce que je vis ici. Il y a des gens qui le font très bien, d'ailleurs. C'est vrai, c'est marrant, cette injonction que tu dis, elle est carrément là.

  • Speaker #1

    Moi, en tout cas, c'est le sentiment que j'ai eu, que c'était très ancré. Il faut aller sur le marché, il faut aller acheter ses petits légumes, prendre du temps pour préparer son truc, donner la peine de cuisiner. Et en fait, bien sûr, c'est correct de faire tout ça. Mais on s'est aussi rendu compte que même quand on vit en ruralité, on a des vies à 100 à l'heure. Et qu'on a encore les enfants derrière, on a encore mille choses derrière. Et que juste le soir, quand on arrive à 20h, on crève de faim et on n'a juste pas envie de passer encore une heure et demie à la cuisine. Et que c'est juste cool de pouvoir ouvrir une conserve savoureuse, faite avec des produits locaux et majoritairement bio, et de pouvoir manger dans les 10 minutes qui suivent.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi et mon mari, on déteste faire les courses. vraiment pour nous aller au marché c'est cool mais on n'a pas forcément, en plus mon mari travaille le samedi,

  • Speaker #0

    il travaille tous les jours de la semaine en même temps je change de mari écoute,

  • Speaker #1

    trouve des solutions j'en changerai jamais et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? on est bien obligé de temps en temps de faire des réserves et puis comment on fait des réserves ? on fait quand même des réserves au supermarché désolé mais voilà on va briser les rêves de tous les gens qui nous entendent j'achète plein de choses au marché Mais il y a quand même plein de choses que je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Les chips, par exemple.

  • Speaker #1

    les trucs pour l'apéro non c'est pas vrai les chips pourquoi tu gardes pas tes épluchures de légumes et que tu fais des chips au four mais alors une fois de temps en temps on les note mais en fait juste la semaine je

  • Speaker #0

    bosse je me sens mieux je me sens bien, je me sens délivrée,

  • Speaker #1

    libérée non il y a plein de choses on peut pas tout faire déjà on peut pas tout faire soi-même l'autonomie, l'autarcie parfaite comme il y a des gens qui rêvent C'est formidable sur le papier, mais en vrai, ce n'est pas possible tout seul ou même entre guillemets à quatre.

  • Speaker #0

    On a pas le temps.

  • Speaker #1

    C'est juste pas possible. On ne peut pas tout faire tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que ce message va délivrer plein de gens. En tout cas, moi, je me sens mieux.

  • Speaker #1

    Après, il faut acheter éthiquement. Voilà, ça, c'est sûr. J'ai une copine qui dit qu'on vote avec sa carte de crédit et je pense que c'est vrai. Mais on fait comme on peut aussi. On est humain, en fait. Merci.

  • Speaker #0

    Donc, tout ça pour dire que tu te dis, moi, je vais faire des conserves.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'adore cuisiner.

  • Speaker #0

    En réalité. Oui. Et alors, tu peux m'en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien, depuis l'été dernier...

  • Speaker #0

    Et donc, eh bien ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien... T'adores ça.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien. À chaque petit mot comme ça, tu mets un euro dans la caisse.

  • Speaker #1

    Elle va être riche. Elle sort d'ici, elle se sera fait bouffer la jambe par mon chien, mais elle sera riche.

  • Speaker #0

    Oui, mais je m'en rachèterai une jambe avec l'argent.

  • Speaker #1

    Exact. Donc... L'idée c'est de faire des conserves qui sont goûteuses, qu'on propose depuis l'entrée dernière, donc depuis septembre dernier, sur les marchés et dans les boutiques de producteurs du coin. Pas mal de recettes. Bon là, on est un petit peu en période creuse, donc c'est-à-dire qu'il n'y a plus les légumes d'hiver et pas encore ceux de... Surtout maintenant avec la belle pluie que nous avons. Pas encore les légumes de printemps-été. Et on fait du sucré et du salé. Donc on a des choses gourmandes comme de la compotée de pommes. On essaie de faire des confitures, mais pas les confitures traditionnelles. Et avec plein d'épices dedans.

  • Speaker #0

    Donc tu utilises beaucoup les épices dans tes recettes salées ou sucrées. Une chose importante, c'est toi qui fais tout.

  • Speaker #1

    Oui, sauf le caramel au beurre salé.

  • Speaker #0

    C'est l'homme ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sa recette.

  • Speaker #0

    C'est son secret ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est compliqué de se mettre dans le projet de la conserverie ? Ça veut dire des installations, des choses comme ça ? Tu veux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc effectivement, il y a une législation qui est assez importante. Il faut suivre des cours, il faut être au fait de pas mal de normes. Et c'est important de savoir ça, mais c'est vrai qu'on est très vite limité quand même, de par toutes ces législations.

  • Speaker #0

    Tu peux pas aller peut-être là où tu aurais envie d'aller à cause de ces normes ?

  • Speaker #1

    Si tout d'un coup je veux essayer une recette, il faut que je m'assure que, je sais pas, dans un truc sucré, par exemple une confiture, il faut que je m'assure qu'il y ait suffisamment de pourcentage de sucre, en dessous de 56% de sucre, il n'est pas le droit d'appeler ça confiture. Pour la conservation, si je propose une recette salée, par exemple une soupe, il faut que je m'assure qu'elle soit suffisamment acide pour que le taux d'acidité garantisse la conservation.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est toujours une histoire de durée dans le temps, surtout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais c'est aussi une histoire de... Là, on conserve et donc on stérilise. Je dois pouvoir garantir une date limite. Je dois pouvoir aussi... être sûre de mon produit en fait pas que les gens l'achètent et puis deux semaines après alors comment tu fais pour être sûre ?

  • Speaker #0

    tu fais goûter à tous tes voisins ?

  • Speaker #1

    non non non je fais énormément de tests il y a aussi des tests en labo donc on envoie nos produits en labo à chaque nouvelle recette élaborée ça part en labo ? non c'est pas obligatoire c'est conseillé d'envoyer de temps en temps une de ces recettes. Par exemple, sur les 30 recettes que je fais, il y en a peut-être 3 ou 4, là où c'est des choses plus sensibles, c'est plutôt celles-là que je vais envoyer. Je ne vais pas envoyer mes 30 au labo, parce que déjà, ça coûte cher, et en plus, ce n'est pas obligatoire. Et en fait, il y a des choses qui ne sont pas probantes. Par exemple, quelque chose qui marine dans le vinaigre, il n'y a aucun risque. Je veux dire, c'est OK. Donc ça, je ne vais pas envoyer au labo. les choses sur lesquelles tu peux avoir un doute ou tu veux vraiment avoir une garantie je garde toujours des trucs témoins je fais vraiment attention après ça reste artisanal ce qu'on essaye d'éviter absolument c'est le botulisme puisque c'est une bactérie qui va se développer dans les conserves dans un milieu là où il n'y a pas d'air et qui ne se détecte pas à savoir que quand on ouvre ça... On peut très bien sentir normal, goûter normal, et en fait la bactérie est quand même dedans. Si on chauffe 10 minutes, c'est ok, ça fait mourir la bactérie. Alors on va chauffer les trucs salés, mais dans les trucs sucrés, on ne va pas les chauffer. Après dans les trucs sucrés, normalement ça se développe beaucoup moins.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plutôt les choses salées ? Oui. mais voilà il y a plein de choses à savoir donc là dessus t'as été formée t'as fait un an de recherche approfondie pour connaître énormément de tests, puis là encore j'ai des trucs test que je check et l'idée de départ elle est vraiment partie sur cette idée de l'injonction la campagne etc, la conserve ou il y avait autre chose derrière ?

  • Speaker #1

    non pas du tout, au départ quand on a acheté le lieu il y avait des vieilles conserves dans la cave non, et qu'on venait d'un être petite suisse natale voilà On pensait innocemment que ce serait super de faire un maraîchage en permaculture ici. Parce que la permaculture, c'est quelque chose qui nous tient super à cœur. Et en fait, en arrivant, parlant avec tout le monde, en faisant connaissance et tout, on s'est rendu compte de plusieurs choses. On s'est rendu compte déjà que...

  • Speaker #0

    Qu'il y avait 375 maraîchers sur le territoire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'ils faisaient très bien leur travail. Et qu'ils n'avaient certainement pas besoin d'un maraîcher de plus. Ensuite, moi aussi, alors ça ne se voit pas, mais en fait, j'ai des maladies qui sont des handicaps invisibles et qui me limitent physiquement. Et du coup, je me suis rendu compte aussi que le travail était... extrêmement pénible. Oui, bien sûr. Et que, sachant que c'était moi qui allais faire 99% d'entreprises, pour l'instant, vu que Steve, il assure le salaire qui nous fait vivre, concrètement, ce n'était pas possible. Oui.

  • Speaker #0

    C'était pas la bonne idée.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc la permaculture nous tient à cœur. On a gardé 300 mètres carrés de potager. C'est déjà un gros potager. Oui, oui, mais c'est plutôt Mais c'est plutôt pour le foyer, exactement. Et pour faire goûter, pour faire nos propres conserves à la limite, mais pas... pas pour le magasin. Et alors après, assez rapidement, on s'est demandé, mais finalement, quel est le besoin ? Parce que c'est quand même l'idée, quand on a une entreprise, de pouvoir allier le sens et un besoin concret. Et ça, je pense que c'est vraiment notre force, c'est qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose qui se passe dans la vie, là où on se dit, ah mais en fait, c'est pas le bon chemin, on a vraiment, avec Steve, une grosse force de résilience. On arrive toujours à se remettre... d'aplomb, à se remettre en question, à switcher, à changer, à faire ce qu'il faut pour continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    C'est ça pour toi la résilience ?

  • Speaker #1

    Pour moi la résilience c'est quand il y a une épreuve, de pouvoir s'en relever, se mettre...

  • Speaker #0

    Ou se remettre sur un autre poste.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement.

  • Speaker #0

    Vous avez sondé les besoins des gens à la campagne pour cette idée de conserve ? Parce que ça, c'était ta conviction ?

  • Speaker #1

    Non, c'était beaucoup du feeling. C'est-à-dire qu'on n'a pas fait d'études de marché, etc. Simplement, juste en parlant avec les gens, les écoutant, on s'est assez rapidement rendu compte qu'effectivement, il y avait... Oui, alors j'ai fait un sondage, mais pas un sondage officiel. Et on s'est rapidement rendu compte que les gens, ils avaient aussi des vies à mille à l'heure, qu'il y avait des mamans célibataires, qu'il y avait des gens qui galéraient à gauche, à droite. Et que du coup, c'était quand même... ça pouvait répondre à un besoin et moi comme j'ai dit j'adore cuisiner et j'avais déjà tenté mille et une fois des conserves c'est quelque chose dans lequel j'étais forte j'étais forte je suis toujours et

  • Speaker #0

    du coup ça va ça se passe bien ta vie ?

  • Speaker #1

    ça se passe bien quand on a une force il faut aussi savoir le reconnaître c'est bien et voilà donc là je me suis dit ok c'est cool, là ça il n'y a pas 12 000 personnes sur le territoire qui font ça enfin maintenant il commence à y en avoir un peu plus mais voilà après il y avait plein de gens qui font des trucs de viande et en fait il y a aussi plein de gens végétariens il y a plein de gens qui justement dans cette mouvance écologique sont aussi vraiment tentés de laisser tomber le côté alimentation avec un carnet quoi Et on s'est dit, ça, il n'y a personne qui propose. Je veux dire, de temps en temps, tu vois bien des petites conserves de confiture ou de miel. Il y a du miel, il y a des choses comme ça. Mais pas des plats cuisinés végétariens. J'avais vraiment envie de marier le goût du terroir avec quelque chose de vraiment savoureux. Quelque chose de pimpant, quelque chose qui dénote un peu.

  • Speaker #0

    De sexy.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les conserves sexy de Gaëlle. Très bien !

  • Speaker #1

    Je ne ferai pas de calendrier.

  • Speaker #0

    C'est con. Je les ai commandés, le photographe. C'est pour la fin de l'année. Le calendrier nu des NFC. Je vais me faire un flic. Il faut bien que je trouve des solutions,

  • Speaker #1

    à un moment donné.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai l'impression quand même que tout ça, finalement, les gites, les ateliers, la conserverie, tout ça, ça a du sens pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait un cercle, c'est-à-dire que tout vit sur le lieu. Et pour nous, les choses sont imbriquées les unes dans les autres, à savoir que quand on sensibilise les gens à l'écologie, on peut le faire dans notre vie de tous les jours quand on vit quelque part, mais on peut le faire aussi avec des ateliers ponctuels qui sont sur un sujet précis. Et le bien manger fait partie aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une question. Comment votre nouveau mode de vie a-t-il influencé votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Difficile question.

  • Speaker #0

    Le mode de vie ici, à la campagne, celui que vous avez choisi, celui que vous avez créé, comment il a impacté votre quotidien ? Je ne parle pas forcément de la partie entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Ce qui a changé quand on est arrivé ici, c'est déjà notre unité familiale. On a vraiment pu se retrouver. On a toujours été une famille nucléaire très soudée. Elle dit quoi ? Nucléaire. C'est-à-dire notre famille au sens... Mon mari, mes enfants, quatre. Vous avez fondé. Ça, c'est vraiment...

  • Speaker #0

    On appelle ça une famille nucléaire. Oui,

  • Speaker #1

    parce que si on dit famille, ça n'en dit plus les grands-parents, les cousins, etc. Et pour nous, cette partie-là de la famille n'est pas... C'est pas toujours facile. Voilà.

  • Speaker #0

    On va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, du coup, nous quatre, c'était vraiment très important qu'on se retrouve. On a trouvé ici chacun nos places. Pour nous, ça, c'était très important. Et on l'a trouvé ici.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça s'est modifié ?

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est vraiment modifié par rapport à ce qu'on vivait avant. On n'était pas bien dans l'endroit là où on était avant, en Suisse. Et en plus, ici, j'ai trouvé une liberté que je n'avais pas du tout là-bas. Ce joyeux bazar dont on parlait tout à l'heure, notamment administratif, pour moi, c'est aussi une forme de liberté. C'est peut-être bizarre de dire ça, mais c'est aussi une forme de liberté pour moi.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Aussi, le fait que tout ne doit pas toujours être parfait et que c'est OK, pour moi, c'est une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Je voulais te demander s'il y avait un conseil que tu donnerais à un couple, une famille, qui sont en train de préparer un projet similaire à toi, une erreur à éviter, une ressource utile ou une étape clé. Aha !

  • Speaker #1

    On t'écoute ! Donc, mon conseil, ce serait de prendre la température du lieu. C'est-à-dire de vraiment pas foncer tête baissée en se disant Ah, moi j'ai une idée, c'est sûr, je vais faire ça, nanana et foncer, foncer, foncer et en fait on se rend compte après que j'aurais peut-être pas dû faire ça comme ça effectivement ça,

  • Speaker #0

    ça répond pas forcément à un besoin je suis pas dans le bon endroit pour le faire parce que t'as dit température du lieu donc là on est pas forcément sur le fond du projet mais plutôt sur l'environnement dans lequel ils veulent faire l'installation du projet à quelque part puisque

  • Speaker #1

    c'est tout ça qu'il faut prendre en compte quand tu tu as un projet, que tu veux monter quelque chose, une entreprise, c'est quelque chose qu'on ne m'avait pas forcément dit, on te le dit comme ça en passant, mais en fait on ne mesure pas l'importance que ça a de vraiment savoir où tu mets les pieds, quel est le besoin là, et si ton projet y répond ou pas. Je pense que ça, tu ne peux le faire qu'en allant te mêler aux gens. et d'étudier en fait le bassin économique mais d'étudier aussi justement quelles sont déjà les propositions qui sont en place je me suis dit maraîchage, ben non on fait de maraîchage, non et ça tu peux te rendre compte que si tu viens réellement sur lieu bien sûr tu peux faire des recherches sur internet moi si j'avais tapé maraîchage j'aurais bien vu qu'il y en avait 10 des maraîchers mais tu sais pas la taille qui leur achète quoi tu sais pas hum qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas. Aussi pareil, tu ne connais pas le climat.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire même humainement, il faut sentir la température. Et alors, ça veut dire que toi, finalement, tu as été déçue à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Non. C'est ce que je te disais, c'est un peu notre grosse force. Et donc, du coup, je n'ai jamais été déçue. Mais le projet a beaucoup évolué de quand on est parti jusqu'à maintenant. Et là, maintenant, je pense qu'on a vraiment trouvé... le bon chemin. Enfin, j'espère. Après, je ne te dis pas, peut-être que ça peut changer demain. Peut-être qu'il y aura des choses à...

  • Speaker #0

    Des maraîchers qui vont mourir et que tu vas prendre leur place.

  • Speaker #1

    Non, ça, non. Parce que je me suis vraiment rendue compte de la pénibilité du travail. Tu vois, sur le papier, tu es là, c'est trop beau, c'est merveilleux. Tu vois, profiter de la richesse de la nature comme ça. C'est des mauvais mots, profiter. Mais tu vois, c'est hyper abondant, en fait. Et tu te dis, ça pousse tout seul, c'est trop cool. Mais en fait, il y a vraiment un travail de dingue derrière. Et maraîcher, c'est vraiment un travail très ingrat. Et franchement, ceux qui le font, ils sont fortiches. Parce que c'est chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est chaud tout court.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, si on résume, le conseil, ça serait peut-être... avant de lancer le projet, viens t'immerger dans l'environnement dans lequel... Des environnements qui te plaisent, des régions qui te plaisent, mais viens y goûter peut-être en vacances, je ne sais pas, ou sur des longues périodes. Là,

  • Speaker #1

    tu vois, je te dis ça parce que maintenant, je te dis ça, mais quand je suis arrivée, ce n'est pas du tout ce que j'ai fait. Oui. Vraiment, concrètement, pas du tout. Et je me rends compte maintenant à quel point c'est fondamental de le faire. et à quel point on peut évoluer d'une façon juste quand on fait ça mais c'est pas du tout ce que j'ai fait quand je suis arrivée et nous on est arrivée avec un projet tout construit tac tac tac on va faire notre truc ça va bien se passer sauf qu'on a rencontré plein d'embûches et que je pense que quand tu viens t'installer ici il y a pas de...

  • Speaker #0

    qui se dit en Dordogne ou tu vas parler de la ruralité au global ?

  • Speaker #1

    je pense de la ruralité au global quand tu t'installes à quelque part il n'y a pas de bon ou de mauvais moment. On dirait une réplique du film d'Astérix. Mais... Je pense que si, au plus profond de toi... Tu le sens, tu vois ? Tu sens que c'est juste pour toi, cet endroit-là, qu'il y a un bon feeling, une bonne raison, etc. Il n'y a pas un moment là où c'est correct, il faut attendre que les enfants soient grands, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être un peu lié à la question des fois que je pense, est-ce qu'il y a un bon moment selon toi pour passer le cap ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas qu'il y a de bons moments. Je pense que c'est vraiment, il faut que ça fasse résonance avec toi-même. Et ensuite, il ne faut vraiment pas arriver avec tes gros sabots. C'est pour ça d'ailleurs que les néo-ruraux ont un peu mauvaise réputation dans la ruralité. Parce qu'on arrive toujours avec nos gros sabots, genre Tac, tac, tac, je vais changer le monde, je vais faire ci, je vais faire ça, ça va être super, de toute façon vous en avez besoin parce que vous ne connaissez rien Les gens d'ici,

  • Speaker #0

    ils ont plein de sagesse.

  • Speaker #1

    Alors déjà, ils ne nous attendent pas pour vivre, mais ils ont plein de sagesse, ils ont une extrême bienveillance, il y a une solidarité incroyable, je trouve, qu'on ne trouve pas partout. ... ils sont ouverts, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Alors bien sûr, il y en a toujours qui vont te dire Ah mais on a toujours fait comme ça, je vois pas pourquoi on changerait. Il y en a toujours qui vont te dire ça, bien sûr. Mais il y en a plein qui vont te dire aussi Ah ouais, j'avais pas pensé comme ça. Ah ouais, ça peut être cool ça. Mais en fait, tu vois, ici ça répondrait plutôt à un besoin si tu faisais plutôt un peu comme ça. Et en fait, si toi t'as cette écoute-là aussi, que t'es ok de les écouter et que t'es ouvert à des trucs, eh ben le mariage il est juste parfait.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu vas te marier avec un... Tu vas te remarier avec un...

  • Speaker #1

    Non, Sandrine, je garde mon mari. J'y tiens. Elle veut me caser, hein.

  • Speaker #0

    C'est difficile quand même de dire Ah, je le ressens, je le ressens dans mon corps, je ne sais pas quoi. Il y a des jours, je le sens, des jours, je ne le sens pas, quand même.

  • Speaker #1

    Alors, on a tous des jours avec et des jours sans. Mais fondamentalement, je pense que du moment que tu es en paix avec toi-même, que tu penses que ce que tu fais, c'est OK, c'est juste. ben t'es sur la bonne voie après je dis pas bien sûr tu peux avoir des doutes bien sûr qu'il y aura des embûches sur ton chemin et même que c'est certain qu'il y aura des embûches sur ton chemin mais si ça fait sens ben

  • Speaker #0

    c'est déjà pas mal je rebondis tout de suite sur une question que je voulais peut-être poser un peu plus à la fin mais c'est pas grave je voulais quand même la poser quand même Est-ce que tu penses que ça peut... Alors déjà, toi, vous, est-ce que le choix, il est définitif ? Est-ce que là, dans votre tête, vous vous dites c'est pour toujours, ou vous vous laissez peut-être des fois l'opportunité de se dire... Bah voilà, si finalement ça se passe pas comme on le souhaite, les embûches, peut-être on repartira ailleurs. Ah, vas-y.

  • Speaker #1

    Alors là comme ça, à froid, je te dirais, c'est définitif. Vraiment, on construit le lieu. Déjà, on en a, je pense, pour dix ans à faire que le lieu soit comme on veut. Et donc je pense que c'est vraiment définitif. Après, quand j'ai emménagé en Suisse, je ne savais pas que... Enfin, quand j'ai emménagé dans ma maison, les enfants m'ont dit c'est le dernier déménagement Puis j'ai dit oui, oui, maintenant c'est bon, c'est la maison, c'est le dernier déménagement Puis cinq ans après, on reménageait. Donc, tu ne peux pas savoir. Donc, je ne peux pas te dire c'est sûr de certains, voilà, j'y mettrai ma main à couper, que c'est définitif Mais pour l'instant, dans ma vie, c'est juste que c'est définitif.

  • Speaker #0

    C'est beau comme elle me le dit, et encore vous n'avez pas l'image. Ok, ça marche. La partie réseautage et liens sociaux, on va l'appeler comme ça, c'est pas très sexy, mais est-ce que tu as réussi à rapidement, alors tu en as un peu parlé quand même tout à l'heure, mais rapidement tisser du lien et créer un réseau amical à la campagne ?

  • Speaker #1

    Oui, pour moi ça a été la bouée de sauvetage, ça a vraiment été fondamental. Donc là, j'ai commencé, déjà par avoir des amis grâce aux rencontres que j'ai faites par mes enfants qui étaient scolarisés. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est la première étape.

  • Speaker #1

    Ça c'était la première étape. Et ensuite, j'ai été dans des cafés des Indés et dans des tiers-lieux. Et pour moi, de rencontrer tous ces gens... Donc on avait déjà cette idée d'entreprise puisqu'on est arrivé pour ça, mais ça a mis du temps à se mettre en place. Ça a mis quatre ans, en fait, à se mettre en place. Et ça fait seulement un an que l'entreprise a réellement démarré. De pouvoir rencontrer ces gens, de pouvoir prendre des conseils, de pouvoir voir des histoires différentes.

  • Speaker #0

    Oui, de partager.

  • Speaker #1

    De tous bords.

  • Speaker #0

    Les choses cool, les choses moins cool.

  • Speaker #1

    Pour moi, ça a été vraiment fondamental. Vraiment, vraiment important. Et ici, moi, j'ai un peu de la chance. La coquille, c'est au milieu. C'est vraiment sur un axe. Oui. propositions culturelles ou d'activités qui sont axées sur des tiers-lieux, des trucs associatifs, et vraiment sur un axe un peu écolo aussi, là où on a beaucoup de néo-ruraux qui se sont installés entre Saint-Pierre-de-Frugy et Saint-Paul-la-Roche. Et je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui se sont installés là dans l'espoir d'être un peu portés par cet élan. Je n'ai pas fait exprès de m'installer là, mais je suis... pile juste au bon endroit, au bon endroit, comme il faut, et c'est quelque chose qui me parle énormément.

  • Speaker #0

    Donc, c'est grâce à ces endroits-là que tu as aujourd'hui des amis.

  • Speaker #1

    Oui, en grande partie.

  • Speaker #0

    Et je pose aussi cette question parce que tu vois dans les idées reçues que la société ou l'intelligence collective, je ne sais jamais trop quel mot employer, a de la ruralité. C'est bon, alors tu vas peut-être t'ennuyer, il n'y aura rien à faire, il n'y a personne.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est exactement le contraire. En fait, il y a tellement de choses qui sont proposées.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de dire non.

  • Speaker #1

    Que c'est compliqué de choisir. Oui. Parce qu'il se passe tellement de choses. aussi sur le bassin Nontron, tout ça qu'on connaît moins, qui est moins sur l'axe Saint-Pierre-de-Frugie Saint-Paul-la-Roche mais un peu plus à l'ouest, on a vraiment beaucoup de choses tant au niveau culturel qu'au niveau entrepreneuriat qu'au niveau conférences vraiment il y a une offre de dingue, alors tu ne vas pas aller dans un musée comme quand tu vas en ville où Oui, ce n'est pas le nom. Voilà, c'est ça. Tu ne vas pas non plus aller au cinéma comme tu irais quand tu vas en ville parce que la programmation n'est pas la même, parce que tu peux être sûre que le jour où il passe une seule fois le film que tu vas aller voir, tu ne peux pas aller. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, mais globalement...

  • Speaker #1

    Globalement, tu ne t'ennuies jamais. Et oui, moi, j'ai entendu souvent des gens me dire... Ah mais l'hiver est long, on s'ennuie, c'est affreux.

  • Speaker #0

    C'est pas trop comme cet hiver là.

  • Speaker #1

    Alors certes, cette année, on n'a pas trop eu de chance avec le temps. Mais l'offre était quand même là, tout redémarre déjà depuis, je dirais, un mois et demi. Sans parler de cette offre d'exploration et de découverte du territoire qu'on a plus sur la belle saison. Il y a plein de choses, autant au niveau artistique qu'culturel, qui se passent toute l'année. Et ça, franchement, c'est riche. Enfin, c'est... On s'ennuie jamais.

  • Speaker #0

    Parole de chanson aussi, ça, ou pas ?

  • Speaker #1

    Je crois pas. Je sais pas.

  • Speaker #0

    On est riches de ses amis. Ok. Est-ce qu'il y a quelque chose à laquelle tu ne renoncerais plus ici avec ta nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je ne renoncerais plus à tout ce contact humain que j'ai, qui est riche de partage, la sincérité.

  • Speaker #0

    La profondeur.

  • Speaker #1

    Parce que du contact humain, j'en ai toujours eu. J'étais libraire, donc c'est sûr que voilà. Et avec les enfants, j'en avais pareil. Mais ce n'était pas le même rapport. Tu vois, c'est un rapport de conseil de vente ou un rapport d'éducatrice. Mais là, j'ai un vrai contact avec les gens qui est humainement hyper riche, en fait.

  • Speaker #0

    Avec le recul, qu'est-ce que tu penses de votre changement de vie au global ? Un bilan, satisfaction, des regrets ?

  • Speaker #1

    Ouf, heureusement qu'on l'a fait.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment ce que je pense. Je pense qu'on a vraiment trouvé notre place et que je ne reviendrai pas en arrière. Pourtant, on a eu des galères, mais je ne reviendrai pas en arrière.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez... des futurs projets ? Il y en a déjà beaucoup en place qui sont en train de se construire ?

  • Speaker #1

    Non mais en fait c'est tellement énorme ce qu'on essaye déjà de construire on a déjà tellement de boulot comme je te disais facile pour les dix prochaines années à venir que honnêtement je pense que ça va déjà aller avec ça

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une anecdote ? Alors heureuse Non Est-ce qu'il y a une anecdote ou un moment marquant quand même, un moment marquant de cette nouvelle vie je sais pas, ta première conserve, non ? et là tu pleures non mais ça faisait des années que je faisais oh mais t'es énervante attends là je mettrais de la musique pour eux quand

  • Speaker #1

    on nous a dit oui pour cette maison, après la galère de la recherche qu'on avait eu et cette année affreuse qu'on a vécue à chercher ici ouais là quand on m'a dit au téléphone enfin le banquier qui a téléphoné et qui a dit que c'était ok pour le prêt ouais là on a pleuré de joie avec Steve c'était vraiment ......Enfin quoi !

  • Speaker #0

    Oui, ça y est.

  • Speaker #1

    Vraiment. Champagne. C'était un truc de dingue parce que c'était justement au début de l'année 2020 qu'on nous a dit ça. Le gars a dit, le banquier a dit oui. Et genre, trois jours après, il y a eu le confinement.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Ok, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Parce que tout s'est arrêté.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et plus de nouvelles du banquier. Et là, on s'est dit...

  • Speaker #0

    Le banquier est confiné.

  • Speaker #1

    Ben non, mais...

  • Speaker #0

    Où il a le Covid.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, il nous a rappelé, genre trois semaines après, enfin. Ah, j'ai vu tous vos messages et tout, je suis désolée, mais en fait, vu que l'État a décrété... C'était horrible. Et en fait, trois semaines après, il nous rappelle et il nous dit... Ouais en fait l'état avait décrété qu'on avait le droit de prendre deux semaines pour ces gamins Vu qu'ils sont déscolarisés du jour au lendemain Et c'est ce que j'ai fait Et du coup voilà Et en fait personne à la banque n'avait été fichu de nous dire ça Ça a été juste des montagnes russes émotionnelles Parce qu'en fait genre le gars il nous dit oui Donc saut de joie incroyable et tout Et en plus c'était drôle parce que quand il nous a dit ça On était ici On était dans le jardin quand on a eu le téléphone Du oui Donc là juste on regardait dehors et on se disait

  • Speaker #0

    C'est chez nous. Ça y est.

  • Speaker #1

    Et ouais, là, on a pleuré, quoi. On était avec les enfants, et on était là, juste partagés entre le...

  • Speaker #0

    rouler dans l'herbe enfin ouais carrément on va arriver sur les dernières questions j'aimerais bien que tu nous partages ton livre de chevet un film ou un documentaire vraiment coup de coeur peut-être un compte Instagram Facebook tu peux parler du mien par exemple j'ai déjà parlé du tiers un lieu à découvrir un endroit où t'aimes bien manger un mantra je veux que tu me donnes de la matière je veux que tu nous donnes de la matière tu n'es pas obligé de tout nous donner mais un livre de chevet allez

  • Speaker #1

    Bon, alors bien sûr, étant libraire, j'ai... Libraire un jour, libraire toujours. J'ai plusieurs livres de chevet. Mais je dirais ma bible de tout le temps. C'est un livre qui s'appelle 300 plantes médicinales, de France et d'ailleurs. C'est une énorme bible. et donc en fait un des trucs qui me passionne mais pas ça par contre depuis plusieurs années c'est vraiment les plantes médicinales je prendrais ça en photo en tout cas c'est un très beau très bel ouvrage c'est une mine d'informations juste incroyable sur tout ce qu'il est possible de faire avec justement la richesse de la nature et j'adore parce que t'as toujours une réponse dedans et voilà

  • Speaker #0

    ça c'est pour le livre,

  • Speaker #1

    ensuite et en fait j'ai que des livres ah t'as pas de film,

  • Speaker #0

    t'as pas de documentaire j'ai pas de film,

  • Speaker #1

    j'ai pas de documentaire j'ai un podcast à part le tien que j'adore écouter il s'appelle vivons heureux avant la fin du monde je le mettrais dans les références je trouve que c'est cool comme il parle de plein de choses et en fait plein d'interrogations que tu dis ah ouais en fait j'avais tellement jamais pensé à ça et voilà c'est une espèce d'étude de anthropologiques, sociologiques, de thèmes différents. Ça va de l'école, des contes, de l'alcoolisme. Il y a plein de choses. Mais c'est vraiment... Moi, j'aime bien.

  • Speaker #0

    On va prendre celui-là. Je le note. On le rajoutera dans le descriptif du podcast et dans la newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner. Coup de cœur de Gaëlle. Tu voulais me parler d'un autre livre, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un roman que j'adore. Ah, merci. Qui est un roman... de nature qui n'est pas récent, c'est un livre qui a été écrit il y a un moment aux Etats-Unis, qui s'appelle Dans la forêt de Jean Egland. Et en fait...

  • Speaker #0

    Ah, c'est les deux sœurs ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah, il est merveilleux. Trop bien

  • Speaker #1

    C'est un peu trash parce que c'est sur la fin du monde. Enfin, c'est justement une fin du monde, en fait. Et en fait, elles doivent se débrouiller dans un chalet un peu au fin fond de la forêt, toutes seules. C'est toute leur vie, comment elles vont réussir à trouver leur rite. Oui,

  • Speaker #0

    formidable.

  • Speaker #1

    Il est vraiment très beau.

  • Speaker #0

    Tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une phrase que j'adore. C'est... il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'ont fait. Et ça, ça nous correspond bien.

  • Speaker #0

    comment on peut te rencontrer ou on peut acheter tes produits ou alors venir dans ton gîte ou alors faire tes ateliers voilà comment je fais pour alors on a un site internet qui s'appelle

  • Speaker #1

    Oklédeschamps je vous ai dit au début je m'appelle Gaëlle Oklé et en fait notre site et notre entreprise s'appelle Oklédeschamps comme notre nom de famille donc O-K-L-E accent aigue oui Et après Des champs comme un champ de blé. Voilà. Et donc, au clé deschamps.com, c'est notre site internet sur lequel vous trouvez tout le descriptif du lieu et de nos différents pôles d'activité. Donc, il y a l'agenda avec les ateliers. Il y a où vous pouvez nous trouver. Donc, j'ai dit qu'on était dans les boutiques de producteurs. On est dans sept boutiques alentours. Et on fait un marché pour l'instant, et on en fera certainement plus après, qui est le dimanche matin à Saint-Pierre-de-Frugie. Et sinon, on a une page Facebook. On peut trouver les produits dans les trois offices de tourisme du coin, donc à Jumillac, à Saint-Jean-de-Caul et à Thiviers. Mais vous nous trouvez aussi à la boutique des Polisson. l'épicerie associative de Mialet, le pied à l'étrier, et à la boutique de la ferme Comté-Fleurette.

  • Speaker #0

    Chez Clara et Romain.

  • Speaker #1

    Clara et Romain à Chalais. Et il y a aussi le délice des fougères à Saint-Priest-les-Fougères, la boutique de Gabrielle, qui est pâtissière.

  • Speaker #0

    Pour terminer, et pour balayer les idées reçues sur la vie en ruralité et sur les femmes aussi en ruralité, est-ce que tu peux nous dire quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors... La vie en réalité n'est pas pauvre, tant au niveau pécunier qu'au niveau culturel, rencontre, etc. Et c'est pas parce qu'on est une femme qu'on peut pas être le patron. Il y a une très bonne BD sur ça d'ailleurs, je n'ai pas parlé, qui s'appelle Il est où le patron ? C'est justement l'histoire de trois femmes qui sont chefs d'entreprise en ruralité. Et en fait, à chaque fois qu'elles vont vendre leurs trucs sur le marché, les gens disent Il est où le patron ? Et Ah, c'est sympa d'aider monsieur à faire ! Et en fait, elles se débrouillent toutes les trois. comme de parfaites cheffes d'exploitation. Et en fait, elles sont catégorisées comme étant forcément l'aidante et pas le chef d'entreprise. Alors qu'en fait, ici, 90% des gens qui ouvrent des entreprises... Sont des femmes. Sont des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Elles s'appellent les nouvelles filles de la campagne. Exact. De quoi tu es la plus fière ou la plus heureuse aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je suis vraiment heureuse de là où on est arrivé, dans le temps qui nous a été donné là maintenant. Donc là, ça fait cinq ans qu'on est là et par rapport à tout ce qu'on a traversé et d'où on vient, je suis vachement contente de ce qu'on fait là.

  • Speaker #0

    Du résultat ?

  • Speaker #1

    Ouais. du résultat, des perspectives, de ma vie de famille, de...

  • Speaker #0

    Ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    Ma vie de femme et d'entrepreneure.

  • Speaker #0

    Si tu devais recommander ce podcast à quelqu'un, là, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ? Pour terminer.

  • Speaker #1

    J'aurais envie de dire que ça fait une super rétrospective, que c'est aussi cool de prendre un moment. pour revenir sur son parcours, pour se remémorer d'où on vient, ce qu'on a fait. Et que je pense que c'est aussi important de le partager parce que tout n'est pas toujours tout rose dans la vie. Et en fait, on s'en sort très bien. Il faut juste accrocher.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, à qui tu as envie de le partager ?

  • Speaker #1

    À toutes mes amies ici. à savoir que il y a des gens incroyables qui ont aussi dans leur vie des épreuves qui ont aussi besoin d'un coup de boost et comme je disais justement cette positivité qui est inhérente à ce podcast elle fait juste du bien et La majorité en vrai de mes copines l'écoutent déjà, je pense.

  • Speaker #2

    Il va falloir conquérir un autre territoire.

  • Speaker #1

    Oui, je me réjouis aussi de partager le podcast qu'on enregistre maintenant avec mes amis en Suisse pour aussi éveiller un peu, faire tilt en fait. sur ce qui se passe ici et sur peut-être ce qui se passe là-bas.

  • Speaker #0

    Super. Écoute, moi, je te remercie. On a passé un bon moment. On a passé combien de temps, là ? On a passé deux heures à discuter. Et de tout ça, je vais devoir en tirer une heure. Merci, Gaëlle. Merci beaucoup. non un petit peu plus sûrement ouais merci on a passé un bon moment tu m'as bien fait rire tu dis des jolies choses t'as des belles phrases de film on clôture comment ? on clôture en se disant juste au revoir et à bientôt au revoir merci Sandrine de rien madame à bientôt

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast. pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes. et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

Description

🎙️ Découvrez Gaëlle, notre toute nouvelle "Nouvelle Fille de la Campagne" 🌾🚜💃.


Originaire de Suisse, elle a décidé de quitter son emploi de libraire et de directrice d'un centre de loisirs pour enfants en ville afin de s'installer en Dordogne avec sa famille.


Attirée par la permaculture, une meilleure qualité de vie familiale, et le désir de liberté 💫.


Dans "Les Nouvelles Filles de la Campagne", Gaëlle partage son histoire audacieuse, motivée par ses valeurs écologiques, tout en défiant les stéréotypes sur la vie rurale.


Elle évoque les défis du déménagement, les complexités de l'administration française, et l'adaptation à sa nouvelle vie à la campagne.


Maintenant établie dans le Périgord Vert, elle dirige une entreprise qui incarne ses valeurs écologiques, son amour de la nature et de sa biodiversité, ainsi que le bon "goût" du territoire rural.


Gaëlle a trouvé un équilibre harmonieux entre sa vie personnelle et le respect de l'environnement, lui donnant un sens plus profond.


Bonne écoute 🎧




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👉 Ce podcast, je l'ai crée dans un objectif simple, montrer que l'on peut vivre heureux et heureuse en campagne, avoir une vie riche et active, balayer les clichés et les préjugés liés à la ruralité. 💪



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Plancke et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments, de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants, qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir, et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Bonjour Gaëlle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sandrine.

  • Speaker #0

    Alors merci de m'accueillir chez toi. Alors j'ai une question, avant que tu te présentes à nous tous et à nous toutes, pourquoi m'avoir dit oui ?

  • Speaker #1

    Parce que j'écoute tes podcasts avec assiduité et que je les aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et pourquoi tu les aimes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Parce que c'est frais, ça donne de la positivité, de l'énergie et que c'est cool.

  • Speaker #0

    Et que c'est cool. Ouais. Très bien. Le mot de la fin. Qui t'a donné envie de participer au podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, toi, parce que je t'ai connue d'abord et ensuite j'ai écouté tes podcasts. Et les podcasts que j'ai adorés, c'était celui de Bertie, celui de Esse et très récemment, celui de Wendy.

  • Speaker #0

    Très bien. Est-ce que les trois, là, que tu viens de me citer, il y a un point commun dans les trois ? Et justement, c'est ce point commun qui t'a donné envie d'y participer parce que tu dis Ah, moi aussi !

  • Speaker #1

    Il n'y a pas vraiment de point commun entre elles, mais il y a des points communs avec ma vie. Et du coup, ça m'a beaucoup parlé.

  • Speaker #0

    Gaëlle, est-ce que tu peux te présenter et nous parler un peu de ton parcours avant de décider de changer de vie et de venir t'installer ici en Dordogne ?

  • Speaker #1

    Je m'appelle Gaëlle Oklé, j'ai 40 ans, j'ai un mari et deux enfants de 19 et 14 ans et je suis suisse. On a déménagé ici il y a 5 ans et avant ça j'ai été pendant une dizaine d'années libraire et une dizaine d'années éducatrice de l'enfance.

  • Speaker #0

    Et tout ça en Suisse ?

  • Speaker #1

    Tout ça en Suisse.

  • Speaker #0

    Dis-nous ce qui t'a motivée à quitter la ville, ou du moins à quitter, parce que finalement je ne sais pas, est-ce que tu étais en ville ou tu étais déjà en ruralité, mais en tout cas, qu'est-ce qui t'a donné envie de quitter la Suisse pour venir en France, quitter ton ancienne vie pour venir vivre en Dordogne ? Est-ce que c'est un élément déclencheur, prise de conscience, envie de changement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu un élément déclencheur. À la base, on habitait en ville et on n'aimait vraiment pas ça.

  • Speaker #0

    Grosse ville ?

  • Speaker #1

    Ouais, enfin, grosse ville. Pour la Suisse, c'était une moyenne grande ville.

  • Speaker #0

    Et pour ici, c'est une grosse ville ?

  • Speaker #1

    Non, pour ici, c'est pas une grosse ville. Parce qu'en Suisse, tout est plus petit.

  • Speaker #0

    Ah, d'accord.

  • Speaker #1

    Et c'est un petit pays avec des petites gens.

  • Speaker #0

    Des petits personnages, des petites voitures.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, on était à Lausanne pendant une dizaine d'années. Et finalement, on a vraiment eu envie de se mettre au vert à l'arrivée de notre deuxième enfant. Et on a déménagé en ruralité sur le canton de Fribourg. Aussi parce qu'on avait envie de se mettre à la campagne, mais parce que c'était aussi beaucoup plus accessible financièrement. Et donc, on a déménagé sur le canton de Fribourg quand Aïdan avait un an et demi.

  • Speaker #0

    Donc là, déjà en Suisse, tu fais un changement.

  • Speaker #1

    Oui. Un changement qui n'était pas anodin parce qu'en Suisse on n'a pas du tout l'habitude de prendre autant la voiture que ici. Et on était à 45 minutes de route de Lausanne. Et tous nos amis, notre famille et tout ça étaient plutôt sur le canton de Vaud, sur Lausanne. Et pour eux, c'était le bout du monde. Vraiment, on avait déménagé au fin fond de je ne sais pas où.

  • Speaker #0

    La forêt amazonienne. Oui, vraiment. Parce qu'en Suisse, les gens n'ont pas l'habitude d'être mobiles comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, ils ont l'habitude de prendre la voiture, mais ils n'ont pas l'habitude de faire des grands trajets.

  • Speaker #0

    Alors, ils ne bougent jamais ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop. Enfin franchement, alors à moins, ils bougent beaucoup pour aller en vacances, ils vont beaucoup en vacances, mais c'est vrai qu'ils vont pas...

  • Speaker #0

    Dans leur quotidien ?

  • Speaker #1

    Dans leur quotidien. En général, c'est une demi-heure de route pour aller au travail. Et après, il y a ceux qui ont, entre guillemets, pas de chance et qui doivent faire plus. C'est fréquent dans ces cas-là, surtout s'ils ont des postes à responsabilité avec des horaires pas possibles.

  • Speaker #0

    Ils dorment là-bas.

  • Speaker #1

    Ils dorment là-bas, oui. Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'en Suisse, les horaires de travail d'un 100%, ce n'est pas 35 heures, c'est 45 heures. Donc, voilà, on y passe plus de temps. Et c'est vrai que c'est fréquent que les gens prennent un hôtel ou dorment sur place, travaillent quatre jours par semaine sur le lieu et ensuite rentrent chez eux le week-end. Ça arrive.

  • Speaker #0

    Ok, donc ta famille se dit que tu es partie au bout du monde.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà. Et après, le switch entre la Suisse et la France.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Un événement ?

  • Speaker #1

    On a eu une maison en Suisse, ce qui était un grand jardin pour la Suisse. On a commencé à faire de la permaculture, à vraiment s'intéresser au zéro déchet, à l'écologie, etc. Et pour nous, plus on avançait là-dedans, plus ça a été un déclic, qu'en fait, finalement, entre guillemets, la petite part du colibri, ça ne suffisait pas. Enfin, que c'était un peu faux de se dire, ah, mais c'est bon, j'ai une voiture électrique, alors c'est bon, j'ai fait ma part, comme il y a beaucoup de gens qui se disent. Et du coup, on a eu envie de voir comment on pouvait faire autrement. Aussi de changer de travail, d'horizon professionnel.

  • Speaker #0

    Motivés par les mêmes intentions ?

  • Speaker #1

    Oui et non. Oui, parce qu'on avait envie de donner plus de sens. Aussi parce qu'en fait, on avait un travail à responsabilité. Chacun était responsable d'une structure d'enfants différente. On avait l'impression de passer plus de temps à élever les enfants des autres que les nôtres. Pour nous, ce n'était pas correct, ça. On avait vraiment envie... de transmettre quelque chose à nos enfants et de passer du temps avec eux. Et du coup, on s'est dit, OK, il faut qu'on change de vie. Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on fait ? Et c'est là que le projet est né, en 2018. Ils avaient 9 et 14.

  • Speaker #0

    Tu ne vas pas nous dire tout de suite sur le projet. Donc, ça veut dire que c'est ce projet qui vous fait déménager ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, on cherche.

  • Speaker #0

    On cherche le projet ou on cherche à déménager ?

  • Speaker #1

    On cherche déjà qu'est-ce qu'on va pouvoir faire comme projet, que ce soit viable, parce que c'était quand même pas déménager pour déménager, mais si c'était pour se retrouver dans un train-train, mettre au boulot-dodo ici, ça n'avait aucun sens. et donc on cherche comment on va pouvoir ménager la chèvre et le chou donc notre projet de vie et nos impératifs les enfants, la scolarité être quand même bien à quelque part on réfléchit différemment quand on a des enfants parce que là c'était vraiment un projet commun c'est à dire qu'on l'aurait jamais fait si les enfants n'avaient pas été d'accord de partir on a vraiment discuté avec eux et ils ont aussi senti qu'on était arrivé un peu au bout du processus de là où on était qu'on n'était pas bien dans l'endroit où on était et que ça avait du sens, ce qu'on voulait faire. Et du coup, ils étaient OK, même si ça fait peur de partir, d'utiliser. Donc, il a fallu mettre le projet dans sa tête. Oui,

  • Speaker #0

    le poser à plat.

  • Speaker #1

    Regarder si financièrement c'était possible. Et ensuite, chercher un lieu. Et là, on a commencé à chercher un lieu. D'abord, on a regardé un peu si c'était possible en Suisse. Et en fait, on s'est assez rapidement rendu compte qu'en Suisse, ce n'était pas du tout possible. Parce qu'il faut être très riche pour pouvoir faire ce genre de projet en Suisse.

  • Speaker #0

    Donc, le projet que vous menez aujourd'hui, si ça avait été en Suisse, c'était nous.

  • Speaker #1

    Non, il fallait vraiment gagner à la loterie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Aussi, parce qu'en fait, on voulait avoir du terrain. Et en Suisse, pour avoir vraiment des hectares, il faut être fils d'agriculteur. N'importe qui ne peut pas avoir des terres agricoles comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Bon, donc c'était blindé de contraintes. Oui. Donc,

  • Speaker #1

    la France. Et alors, oui, après, la France, on s'est posé la question, France ou un autre pays. La belgique. Voilà. Oui. Non, alors, on voulait plus chaud. On voulait, voilà. On voulait un meilleur climat.

  • Speaker #0

    Tu as bien fait de venir en Dordogne, il fait vachement beau cette année.

  • Speaker #1

    On voulait un meilleur climat et on voulait quand même de l'eau. Ah ben,

  • Speaker #0

    t'en as ici !

  • Speaker #1

    Ça y est ! Donc en fait, en Dordogne, pour nous, ça s'est assez vite imposé parce qu'il fait quand même bien meilleur que là où on était en tout cas en Suisse. Parce qu'il commençait à faire froid et neige des fois en octobre et ça finissait fin avril, début mai. Donc l'hiver était très très long. Et puis, par rapport au projet, effectivement, d'avoir une zone quand même verte, quand même vivante, etc. On n'aurait pas été dans un endroit genre là où il y a la sécheresse tout le temps.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr. Avant d'aller plus loin dans ce projet, je voudrais quand même que tu décrives aux auditeurs et aux auditrices, tout à l'heure tu as dit que tu vivais à la coquille dans la présentation, à quoi ça ressemble ? Ce que vous avez acheté, ton environnement, je ne tente pas de décrire toutes les pièces de ta maison bien entendu, mais en tout cas de faire en sorte que les auditeurs et les auditrices puissent s'imaginer un peu votre environnement de vie et en partie de travail.

  • Speaker #1

    Donc on a acheté sur la fin du bourg de la Coquille une grande maison. de trois étages qui étaient dans son jus, qui datent des années 60, et qu'on a tout rénové. C'est un peu plus de deux hectares et demi de terrain, qui sont tous boisés, forêts, un peu de prairies, mais c'est vrai que c'était longtemps laissé à l'abandon, donc il y avait beaucoup de choses à faire. Mais il y avait aussi quand même beaucoup de choses en place, à savoir que la famille qui vivait là, elle avait déjà planté des fruitiers. Elle avait déjà planté un certain nombre d'essences qui étaient vraiment très intéressantes sur le terrain. Voilà, donc nous, c'était chouette parce qu'on a pu reprendre quelque chose qui s'était ensauvagé, mais quelque chose qui avait énormément de potentiel. On a aussi un étang sur le terrain, ainsi qu'une source. Et il y avait un hangar, un espèce d'hangar agricole. Donc en fait, on n'est pas dans une ferme, mais quand même. Donc effectivement, ça ne look pas comme une ferme, mais tout autour, on construit vraiment plein de petites alcoves, de petits endroits.

  • Speaker #0

    Ou des îlots. Et des embottes aussi.

  • Speaker #1

    Aussi, oui. Surtout maintenant.

  • Speaker #0

    La coquille, ça ressemble à quoi ? C'est combien d'habitants, la coquille ? Je ne me rends pas compte.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est environ 3000 habitants. Il faudrait vérifier.

  • Speaker #0

    C'est une petite ville.

  • Speaker #1

    Apparemment, c'est classé comme une petite ville en France. Où on est bien desservi, dans le sens qu'à la coquille, on a une gare, qui relie Périgueux et Limoges. Ça, c'est hyper cool. Aussi pour les enfants, pour les études. Comme il n'y a pas beaucoup de transports publics ici, c'est très cool d'avoir une gare qui marche. Parce qu'il y en a d'autres dans d'autres villages, mais qui ne sont pas desservis. Et nous, on est vraiment desservis. C'est très jouant.

  • Speaker #0

    Alors ? Dis-moi, enfin dis-nous quels ont été les plus grands défis, entre guillemets, que tu as rencontrés lors de ce changement de vie ? sur le plan personnel, professionnel ou social, tu choisis ?

  • Speaker #1

    Effectivement, il y a eu plusieurs défis. Pour acheter ici, ce n'était pas facile d'acheter à distance.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ce n'était aussi pas facile de quitter notre job là-bas parce qu'en fait, on est toujours engagé pour une année scolaire complète. Et du coup, il fallait qu'on calcule pour qu'on puisse déménager l'été. Clore, rendre nos tabliers le début de l'été, déménager pendant l'été. Et donc, il y avait une condition de temps. Et c'était non plus pas facile avec nos familles. On a vécu un deuil, un gros deuil en 2018. Et pour nous, ça venait que confirmer notre choix de vie, que c'était un peu le temps de faire quelque chose qui avait du sens. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. On a vécu des moments de violence. Entre autres. Et du coup, ça, c'était aussi difficile. Et ensuite, ici, le gros défi, c'était l'administration. Quelle galère.

  • Speaker #0

    Pour le projet professionnel ?

  • Speaker #1

    Pour tout. Même déjà pour acheter la maison.

  • Speaker #0

    Parce que tu es suisse.

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est parce que je suis Suisse.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est le bazar.

  • Speaker #0

    Dans l'administratif ?

  • Speaker #1

    Dans l'administratif général.

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Un exemple concret, s'il vous plaît, madame.

  • Speaker #1

    Par exemple, vous téléphonez à la mairie pour avoir une information. Ils vont vous dire un truc. Et vous téléphonez à la... Je sais pas moi, Limoges a une autre instance pour vous confirmer le truc et va vous dire un autre truc. Ils sont pas d'accord en fait. Jamais personne n'est d'accord. Pareil pour la création d'entreprise. Jamais personne n'est d'accord. Et du coup, on n'a jamais les infos. On ne sait pas en fait ce qui est correct, ce qui n'est pas correct. C'est le bazar. Ben ouais. On est arrivés nous avec un business plan suisse, certes, fait à la méthode suisse. Et en fait, ça ne convenait pas du tout. Parce que même si les chiffres sont les mêmes, même voilà, ben non, il faut que ce soit fait à la méthode de ici, parce que sinon c'est no way, en fait, ils ne regardent pas.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que pour toi, en termes d'administration, la Suisse, c'est plus réglo, c'est plus carré ? Tu trouvais que... Oui. Bordel en France, c'est plus...

  • Speaker #1

    Alors ça a des avantages et des inconvénients. On s'entend. En Suisse... Bon. Ici aussi, mais dans une moindre mesure. En Suisse, il faut payer pour tout. Il faut tout enregistrer. Il faut tout... Voilà, il faut tout déclarer. Voilà, nous, on paye... En Suisse, on déclare tout ? En Suisse, ouais. Sauf les très très riches. Mais les working poor, ils déclarent tout.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En Suisse, par exemple, on avait fait un poulailler avec des palettes. Et dedans, on avait genre 5 poules. Et on devait payer un impôt. Enregistrer le poulailler au cadastre.

  • Speaker #0

    Pour la maison des poules.

  • Speaker #1

    On devait enregistrer le poulailler au cadastre. Et payer un impôt dessus. Et on devait payer aussi un impôt. Pour enregistrer les poules au truc vétérinaire du canton. Cinq poules, hein. Pas 50, pas 200.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas un élevage, quoi. Non.

  • Speaker #1

    Mais il y a une raison à ça. Tout est carré, tout est... Voilà, il y avait une raison. C'était pour la gestion des maladies. Si jamais il y avait grippe aviaire, ils envoyaient des courriers à tout le monde, nanana. Mais c'était pas juste enregistre. C'est on s'enregistre et on paye.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est comme ça pour tout, en Suisse. Tout.

  • Speaker #0

    Et à l'inverse, en France ?

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, en France, eh ben en fait, comme c'est un grand flou artistique, Et bien en fait, il y a certainement des choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait pas. Mais ce n'est pas qu'on ne veut pas les faire, c'est juste qu'on ne sait pas. C'est ça. Et là où je dis que ça a des avantages et des inconvénients, alors ça a des inconvénients parce qu'on ne sait jamais exactement si on est dans les clous ou pas, ce qui est juste, ce qui n'est pas juste et qui tire la couverture à soi. Mais ça a un énorme avantage. À savoir que, comme c'est hyper flou, il y a toujours moyen de moyenner.

  • Speaker #0

    La zone de flou.

  • Speaker #1

    Ben oui !

  • Speaker #0

    C'est pour ça qu'aujourd'hui, elle a 11 cochons d'Inde, parce qu'effectivement, elle ne paye pas d'impôts et elle n'a pas déclaré au cadastre ses 11 cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    C'est ça. Non, mais cette zone de flou, elle permet une liberté incroyable.

  • Speaker #0

    Bon, alors maintenant, au bout de quelques années, tu es un peu habituée, mais au départ, ça vous a perturbée, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Ah, mais ça me perturbe, ce jour. Ah, oui, oui. C'est vrai que tu as Je m'en découvre tous les jours.

  • Speaker #0

    Ok, donc ça, effectivement, ça serait dans les grands défis, ce changement de travail à la bonne période, pouvoir trouver une maison à distance, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    On n'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Voilà, elle est venue avec sa tente Quechua. C'est ça. Et après, toute cette partie administration, administratif, administrative, compliqué quand tu viens de Suisse. Et t'es toujours pas très éclairée. Bonne chance.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as rencontré des surprises, bonnes ou mauvaises, en arrivant à la campagne ?

  • Speaker #1

    L'installation a été difficile, dans le sens qu'effectivement, on n'avait pas trouvé de maison en arrivant ici. On a été hébergé un tout petit moment. Et la mauvaise surprise, ça a été que là où on pensait trouver du soutien, on n'en a pas trouvé. Et la bonne surprise, ça a été que les locaux sont hyper aidants. Et heureusement qu'on a...

  • Speaker #0

    Les locaux, les habitants.

  • Speaker #1

    Oui, les gens d'ici.

  • Speaker #0

    Les locaux, d'abord, je te disais, elle a trouvé un local. Non,

  • Speaker #1

    non, les gens d'ici sont hyper aidants. Et en fait, ça a été formidable parce qu'assez rapidement, on les a rencontrés grâce au fait que nos enfants ont été scolarisés. sur le village, à Jumiak en l'occurrence, et on a pu rencontrer des gens vraiment bienveillants et vraiment gentils et prêts à nous aider. Dès qu'on racontait notre histoire, ce qu'on cherchait, on pourrait peut-être faire comme si, je viens avec toi, courage, tiens le coup. Et ça a été hyper précieux.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est la bonne nouvelle sur l'aspect de vie. En ruralité ? Solidarité ?

  • Speaker #1

    Oui. Solidarité, écoute et bienveillance.

  • Speaker #0

    Ce qui fait que ça vous a permis de trouver cette maison ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, on en a visité énormément. On a visité énormément de maisons parce qu'on avait des critères assez restrictifs. Donc, on voulait beaucoup de terrain, on voulait qu'il y ait de l'eau sur le terrain. On voulait aussi beaucoup de terrain. Deux hectares et demi, en vrai, ce n'est pas si grand. Pour ici, ce n'est pas grand. Mais pour nous, avec nos petits 800 mètres carrés de jardin qu'on avait en Suisse, c'était grand. Et beaucoup de potentiel. là où on voulait aussi une zone constructible sur le terrain pour pouvoir plus tard continuer notre projet. Tous ces éléments faisaient qu'on a fait énormément de visites, on a été aiguillés pour plein de choses. Et la petite histoire pour cette maison, c'est que j'ai plus cher Internet tous les jours et on m'avait parlé de cette maison. Et quand j'ai vu l'annonce, j'ai tout de suite téléphoné et on m'a dit Ah non, c'est fichu, elle est sous compromis Donc je me suis dit, bon bah tant pis, ça fera jamais que la 40ème du mois que... voilà. Mais elle me plaisait vraiment. Et bref, voilà, on a été sur d'autres projets, on a été voir d'autres choses. Environ trois mois plus tard... Je revois l'annonce et je téléphone directement. Et là, le gars de l'agence, il me dit Oui, effectivement, ça s'est pas fait, elle est plus sous compromis, vous pouvez aller la visiter. Et genre, c'était le 24 décembre. Et on est venu visiter cette maison grâce à un voisin qui avait les clés. Et vraiment, ça a été le coup de cœur. On a tout de suite mis l'option. On a tout de suite dit oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Tu as sorti les billets, la valise.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, parce qu'elle m'avait déjà tapé dans l'œil trois mois avant. Et là, le fait qu'elle revienne sur le marché, je me suis dit, c'est pour nous, en fait. C'est juste correct. En plus, entre-temps, on avait visité un certain nombre de trucs.

  • Speaker #0

    Bien délabré.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Des fois.

  • Speaker #1

    Ça ou très grand ou très ferme. Très moche. Oui, plein de choses ne correspondaient pas. Les critères étaient, mais on n'avait pas le feeling. Et avec cette maison, on a tout de suite eu le feeling.

  • Speaker #0

    Toute la famille a eu le feeling ? Même les enfants ?

  • Speaker #1

    Ouais. Après, les enfants, je dois dire qu'ils étaient arrivés à un stade là où ils étaient un peu désespérés. Ouais, ils faisaient un peu une pause. Ils sortent, oui, ça fait 40 fois qu'on visite un truc. Ils n'arrivaient plus à se projeter.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que maintenant, tu peux nous parler, enfin, de ton ou tes... C'est pour ça que j'ai mis ton ou tes, parce que je sais qu'il y a plusieurs... C'est un projet et dans ce projet, il y a plusieurs... Enfin, moi, en tout cas, je le vois comme ça, il y a plusieurs activités. Est-ce que tu peux nous parler de ton ou tes nouveaux métiers ou activités ? D'ailleurs, je ne sais pas comment tu veux le dire, tu le diras toi-même. Voilà, description, pourquoi et qu'est-ce que ça t'apporte ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?

  • Speaker #1

    C'est parti ! Nous, notre idée, c'était de trouver un lieu qui soit vraiment un oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Tu aimes bien ce mot, oasis de biodiversité.

  • Speaker #1

    Oui, je aime bien ce mot parce que ça représente bien ce que je veux construire ici. Et donc, on a décidé d'ouvrir une entreprise qui a trois pôles différents. Donc le premier pôle, c'est un gîte pour l'instant, mais après on aimerait avoir d'autres gîtes atypiques si possible, axées sur l'écologie. Et notre idée avec ces gîtes-là, c'était en fait d'amener les gens en vacances pour qu'ils viennent tester plein de petits trucs. Le zéro déchet ? C'est la cafetière italienne qui, du coup, ne produit pas de déchets de capsule, plein de choses comme ça. Et en fait, c'était de mettre tout ça dans un gîte et en fait, que les gens, quand ils viennent en vacances, puissent tester tout ça et se dire Ah, mais en fait, ce n'est pas si compliqué de faire un petit effort pour la planète. Ah ben, ok, donc du coup, je peux peut-être le faire chez moi.

  • Speaker #0

    D'accord. C'était un espèce de stage en même temps.

  • Speaker #1

    Oui, tout en étant coulis en vacances pour se dire, finalement, si j'ai réussi là pendant deux semaines, peut-être que je peux faire...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu ne penses pas que quand ils sont en vacances, ils sont un peu plus cool ?

  • Speaker #1

    Ils sont plus ouverts à essayer des nouveaux trucs que dans leur train-train quotidien à 100 à l'heure. C'était un peu ça l'idée. Et après, de se rendre compte que finalement, ça m'a bien plu, c'est cool et OK, pourquoi je ne le ferais pas chez moi ? Donc l'idée c'était de mettre tout ça dans des gîtes et de leur faire tester plein de trucs.

  • Speaker #0

    Donc première chose,

  • Speaker #1

    gîte écologique. Là il n'y en a qu'un, normalement il y en aura trois de plus. Ensuite, c'est des ateliers nature, des activités nature qu'on propose, d'où mon oasis de biodiversité.

  • Speaker #0

    Je croyais que tu allais dire d'où les cochons d'Inde.

  • Speaker #1

    D'où aussi les cochons d'Inde parce que ça va ensemble. L'idée c'était de pouvoir montrer un environnement ensauvagé Mais quand même cultivé ! Et de pouvoir faire découvrir des plantes médicinales, des plantes comestibles, toute la biodiversité qui s'épanouit dans un jardin qui n'est pas tondu à 2 mm par un robot tondeuse toutes les 5 secondes.

  • Speaker #0

    C'est horrible ça. Oui. Les robots tondeuses, c'est horrible.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un drame pour la biodiversité en tout cas.

  • Speaker #0

    Et puis tu les vois.

  • Speaker #1

    Oui, et en plus ça assèche tout. C'est vraiment mauvais, même ne serait-ce que pour la pelouse. Donc ça me fait marrer parce que les gens veulent avoir une belle pelouse, mais en fait, ils la bousillent.

  • Speaker #0

    Tu as étudié le... Le sujet de la tondeuse comme ça pendant un an ? Tu connais tout déjà ?

  • Speaker #1

    Pas pendant un an, je n'ai pas eu besoin d'un an pour me rendre compte que c'était de la M. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc reprenons l'Oasis.

  • Speaker #1

    et voilà avoir des animaux pouvoir montrer la complémentarité aussi avec ces animaux qui sont utiles pour plein de choses genre nos poules justement qui recyclent nos déchets qui nous font des beaux oeufs, qui vivent.... des beaux yeux ou des beaux oeufs ? des beaux oeufs d'accord elles ont des beaux yeux aussi mais ah ah ah... Et voilà, donc on fait ces ateliers pour les adultes, pour les enfants. Le but, c'est de découvrir plein de choses, de s'amuser, de goûter, de toucher et de se rendre compte de la richesse de la nature.

  • Speaker #0

    Et tout ça, vous arrivez aussi à le faire par votre ancienne formation, j'imagine, non ? Oui. Par vos métiers de directrice de structure avec les enfants, etc. Oui,

  • Speaker #1

    puisqu'on était vraiment chargés du programme pédagogique du lieu. Donc, on avait une charte pédagogique là où on devait... faire des choses bien pour l'éducation de l'enfant et la pédagogie, etc. On avait aussi la charge de l'animation. Donc on était obligés, entre guillemets, on adorait ça, de créer des activités pour ces enfants. Donc des événements avec toute la structure, les parents, etc. Ça, c'était plutôt...

  • Speaker #0

    Mais des activités au quotidien pour les enfants.

  • Speaker #1

    Au quotidien pour les enfants de tout âge, parce qu'on avait de 4 à 12 ans. Donc ça fait quand même un... pannelle assez large d'âge. Et donc, il fallait pouvoir répondre aux besoins de chacun au travers de ses activités.

  • Speaker #0

    Donc là, tu reprends les compétences et les expertises de ton ancien métier. Tu mets la contribution pour votre nouveau projet et vos nouveaux métiers. Oui. Donc là, on a fait les gîtes. Ensuite, les ateliers activités. Et ta-da-da !

  • Speaker #1

    Et la troisième, et non des moindres activités, c'est la conserverie artisanale. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça c'est chouette.

  • Speaker #1

    Donc on a décidé d'ouvrir une conserverie ici sur le lieu. Et le but, c'est de proposer des conserves dans des pots en verre.

  • Speaker #0

    Très joli d'ailleurs, avec une très belle étiquette. Merci.

  • Speaker #1

    Et le but, c'est de montrer aux gens que ce n'est pas parce qu'on vit en ruralité qu'on n'a pas le droit de temps en temps de se faire un petit plaisir hyper easy. Pouf, j'ouvre, je réchauffe et je mange quand même sainement. Parce que c'est vrai que les plats tout préparés, ça n'a pas bonne réputation. Et c'est moche. Ah, c'est moche. En général, ce n'est pas super goûtu. Et pourquoi tu dis

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens en ruralité Pourraient pas s'ouvrir à un truc Parce que ça veut dire que dans l'intelligence collective Ou dans l'inconscient Quand tu vis à la campagne en ruralité Tu cuisines

  • Speaker #1

    J'ai cette impression là Cette espèce d'injonction de dire Tout le monde a son potager Tout le monde doit bien On vit à la campagne donc on a à portée de main Des produits Et donc on n'a qu'à cuisiner On n'a qu'à faire ci, on n'a qu'à faire ça Voire même

  • Speaker #0

    Si tu es un potager, tu es obligé de faire des conserves.

  • Speaker #1

    aussi.

  • Speaker #0

    Moi, on me dit, pourquoi tu ne fais pas des concerts ? Je dis, non, je n'ai pas demandé à faire des concerts, parce que je vis ici. Il y a des gens qui le font très bien, d'ailleurs. C'est vrai, c'est marrant, cette injonction que tu dis, elle est carrément là.

  • Speaker #1

    Moi, en tout cas, c'est le sentiment que j'ai eu, que c'était très ancré. Il faut aller sur le marché, il faut aller acheter ses petits légumes, prendre du temps pour préparer son truc, donner la peine de cuisiner. Et en fait, bien sûr, c'est correct de faire tout ça. Mais on s'est aussi rendu compte que même quand on vit en ruralité, on a des vies à 100 à l'heure. Et qu'on a encore les enfants derrière, on a encore mille choses derrière. Et que juste le soir, quand on arrive à 20h, on crève de faim et on n'a juste pas envie de passer encore une heure et demie à la cuisine. Et que c'est juste cool de pouvoir ouvrir une conserve savoureuse, faite avec des produits locaux et majoritairement bio, et de pouvoir manger dans les 10 minutes qui suivent.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi et mon mari, on déteste faire les courses. vraiment pour nous aller au marché c'est cool mais on n'a pas forcément, en plus mon mari travaille le samedi,

  • Speaker #0

    il travaille tous les jours de la semaine en même temps je change de mari écoute,

  • Speaker #1

    trouve des solutions j'en changerai jamais et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? on est bien obligé de temps en temps de faire des réserves et puis comment on fait des réserves ? on fait quand même des réserves au supermarché désolé mais voilà on va briser les rêves de tous les gens qui nous entendent j'achète plein de choses au marché Mais il y a quand même plein de choses que je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Les chips, par exemple.

  • Speaker #1

    les trucs pour l'apéro non c'est pas vrai les chips pourquoi tu gardes pas tes épluchures de légumes et que tu fais des chips au four mais alors une fois de temps en temps on les note mais en fait juste la semaine je

  • Speaker #0

    bosse je me sens mieux je me sens bien, je me sens délivrée,

  • Speaker #1

    libérée non il y a plein de choses on peut pas tout faire déjà on peut pas tout faire soi-même l'autonomie, l'autarcie parfaite comme il y a des gens qui rêvent C'est formidable sur le papier, mais en vrai, ce n'est pas possible tout seul ou même entre guillemets à quatre.

  • Speaker #0

    On a pas le temps.

  • Speaker #1

    C'est juste pas possible. On ne peut pas tout faire tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que ce message va délivrer plein de gens. En tout cas, moi, je me sens mieux.

  • Speaker #1

    Après, il faut acheter éthiquement. Voilà, ça, c'est sûr. J'ai une copine qui dit qu'on vote avec sa carte de crédit et je pense que c'est vrai. Mais on fait comme on peut aussi. On est humain, en fait. Merci.

  • Speaker #0

    Donc, tout ça pour dire que tu te dis, moi, je vais faire des conserves.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'adore cuisiner.

  • Speaker #0

    En réalité. Oui. Et alors, tu peux m'en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien, depuis l'été dernier...

  • Speaker #0

    Et donc, eh bien ?

  • Speaker #1

    Et donc, eh bien... T'adores ça.

  • Speaker #0

    Oui, j'aime bien. À chaque petit mot comme ça, tu mets un euro dans la caisse.

  • Speaker #1

    Elle va être riche. Elle sort d'ici, elle se sera fait bouffer la jambe par mon chien, mais elle sera riche.

  • Speaker #0

    Oui, mais je m'en rachèterai une jambe avec l'argent.

  • Speaker #1

    Exact. Donc... L'idée c'est de faire des conserves qui sont goûteuses, qu'on propose depuis l'entrée dernière, donc depuis septembre dernier, sur les marchés et dans les boutiques de producteurs du coin. Pas mal de recettes. Bon là, on est un petit peu en période creuse, donc c'est-à-dire qu'il n'y a plus les légumes d'hiver et pas encore ceux de... Surtout maintenant avec la belle pluie que nous avons. Pas encore les légumes de printemps-été. Et on fait du sucré et du salé. Donc on a des choses gourmandes comme de la compotée de pommes. On essaie de faire des confitures, mais pas les confitures traditionnelles. Et avec plein d'épices dedans.

  • Speaker #0

    Donc tu utilises beaucoup les épices dans tes recettes salées ou sucrées. Une chose importante, c'est toi qui fais tout.

  • Speaker #1

    Oui, sauf le caramel au beurre salé.

  • Speaker #0

    C'est l'homme ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sa recette.

  • Speaker #0

    C'est son secret ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Très bien. C'est compliqué de se mettre dans le projet de la conserverie ? Ça veut dire des installations, des choses comme ça ? Tu veux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc effectivement, il y a une législation qui est assez importante. Il faut suivre des cours, il faut être au fait de pas mal de normes. Et c'est important de savoir ça, mais c'est vrai qu'on est très vite limité quand même, de par toutes ces législations.

  • Speaker #0

    Tu peux pas aller peut-être là où tu aurais envie d'aller à cause de ces normes ?

  • Speaker #1

    Si tout d'un coup je veux essayer une recette, il faut que je m'assure que, je sais pas, dans un truc sucré, par exemple une confiture, il faut que je m'assure qu'il y ait suffisamment de pourcentage de sucre, en dessous de 56% de sucre, il n'est pas le droit d'appeler ça confiture. Pour la conservation, si je propose une recette salée, par exemple une soupe, il faut que je m'assure qu'elle soit suffisamment acide pour que le taux d'acidité garantisse la conservation.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est toujours une histoire de durée dans le temps, surtout ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais c'est aussi une histoire de... Là, on conserve et donc on stérilise. Je dois pouvoir garantir une date limite. Je dois pouvoir aussi... être sûre de mon produit en fait pas que les gens l'achètent et puis deux semaines après alors comment tu fais pour être sûre ?

  • Speaker #0

    tu fais goûter à tous tes voisins ?

  • Speaker #1

    non non non je fais énormément de tests il y a aussi des tests en labo donc on envoie nos produits en labo à chaque nouvelle recette élaborée ça part en labo ? non c'est pas obligatoire c'est conseillé d'envoyer de temps en temps une de ces recettes. Par exemple, sur les 30 recettes que je fais, il y en a peut-être 3 ou 4, là où c'est des choses plus sensibles, c'est plutôt celles-là que je vais envoyer. Je ne vais pas envoyer mes 30 au labo, parce que déjà, ça coûte cher, et en plus, ce n'est pas obligatoire. Et en fait, il y a des choses qui ne sont pas probantes. Par exemple, quelque chose qui marine dans le vinaigre, il n'y a aucun risque. Je veux dire, c'est OK. Donc ça, je ne vais pas envoyer au labo. les choses sur lesquelles tu peux avoir un doute ou tu veux vraiment avoir une garantie je garde toujours des trucs témoins je fais vraiment attention après ça reste artisanal ce qu'on essaye d'éviter absolument c'est le botulisme puisque c'est une bactérie qui va se développer dans les conserves dans un milieu là où il n'y a pas d'air et qui ne se détecte pas à savoir que quand on ouvre ça... On peut très bien sentir normal, goûter normal, et en fait la bactérie est quand même dedans. Si on chauffe 10 minutes, c'est ok, ça fait mourir la bactérie. Alors on va chauffer les trucs salés, mais dans les trucs sucrés, on ne va pas les chauffer. Après dans les trucs sucrés, normalement ça se développe beaucoup moins.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est plutôt les choses salées ? Oui. mais voilà il y a plein de choses à savoir donc là dessus t'as été formée t'as fait un an de recherche approfondie pour connaître énormément de tests, puis là encore j'ai des trucs test que je check et l'idée de départ elle est vraiment partie sur cette idée de l'injonction la campagne etc, la conserve ou il y avait autre chose derrière ?

  • Speaker #1

    non pas du tout, au départ quand on a acheté le lieu il y avait des vieilles conserves dans la cave non, et qu'on venait d'un être petite suisse natale voilà On pensait innocemment que ce serait super de faire un maraîchage en permaculture ici. Parce que la permaculture, c'est quelque chose qui nous tient super à cœur. Et en fait, en arrivant, parlant avec tout le monde, en faisant connaissance et tout, on s'est rendu compte de plusieurs choses. On s'est rendu compte déjà que...

  • Speaker #0

    Qu'il y avait 375 maraîchers sur le territoire.

  • Speaker #1

    Voilà. Et qu'ils faisaient très bien leur travail. Et qu'ils n'avaient certainement pas besoin d'un maraîcher de plus. Ensuite, moi aussi, alors ça ne se voit pas, mais en fait, j'ai des maladies qui sont des handicaps invisibles et qui me limitent physiquement. Et du coup, je me suis rendu compte aussi que le travail était... extrêmement pénible. Oui, bien sûr. Et que, sachant que c'était moi qui allais faire 99% d'entreprises, pour l'instant, vu que Steve, il assure le salaire qui nous fait vivre, concrètement, ce n'était pas possible. Oui.

  • Speaker #0

    C'était pas la bonne idée.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc la permaculture nous tient à cœur. On a gardé 300 mètres carrés de potager. C'est déjà un gros potager. Oui, oui, mais c'est plutôt Mais c'est plutôt pour le foyer, exactement. Et pour faire goûter, pour faire nos propres conserves à la limite, mais pas... pas pour le magasin. Et alors après, assez rapidement, on s'est demandé, mais finalement, quel est le besoin ? Parce que c'est quand même l'idée, quand on a une entreprise, de pouvoir allier le sens et un besoin concret. Et ça, je pense que c'est vraiment notre force, c'est qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose qui se passe dans la vie, là où on se dit, ah mais en fait, c'est pas le bon chemin, on a vraiment, avec Steve, une grosse force de résilience. On arrive toujours à se remettre... d'aplomb, à se remettre en question, à switcher, à changer, à faire ce qu'il faut pour continuer d'avancer.

  • Speaker #0

    C'est ça pour toi la résilience ?

  • Speaker #1

    Pour moi la résilience c'est quand il y a une épreuve, de pouvoir s'en relever, se mettre...

  • Speaker #0

    Ou se remettre sur un autre poste.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement.

  • Speaker #0

    Vous avez sondé les besoins des gens à la campagne pour cette idée de conserve ? Parce que ça, c'était ta conviction ?

  • Speaker #1

    Non, c'était beaucoup du feeling. C'est-à-dire qu'on n'a pas fait d'études de marché, etc. Simplement, juste en parlant avec les gens, les écoutant, on s'est assez rapidement rendu compte qu'effectivement, il y avait... Oui, alors j'ai fait un sondage, mais pas un sondage officiel. Et on s'est rapidement rendu compte que les gens, ils avaient aussi des vies à mille à l'heure, qu'il y avait des mamans célibataires, qu'il y avait des gens qui galéraient à gauche, à droite. Et que du coup, c'était quand même... ça pouvait répondre à un besoin et moi comme j'ai dit j'adore cuisiner et j'avais déjà tenté mille et une fois des conserves c'est quelque chose dans lequel j'étais forte j'étais forte je suis toujours et

  • Speaker #0

    du coup ça va ça se passe bien ta vie ?

  • Speaker #1

    ça se passe bien quand on a une force il faut aussi savoir le reconnaître c'est bien et voilà donc là je me suis dit ok c'est cool, là ça il n'y a pas 12 000 personnes sur le territoire qui font ça enfin maintenant il commence à y en avoir un peu plus mais voilà après il y avait plein de gens qui font des trucs de viande et en fait il y a aussi plein de gens végétariens il y a plein de gens qui justement dans cette mouvance écologique sont aussi vraiment tentés de laisser tomber le côté alimentation avec un carnet quoi Et on s'est dit, ça, il n'y a personne qui propose. Je veux dire, de temps en temps, tu vois bien des petites conserves de confiture ou de miel. Il y a du miel, il y a des choses comme ça. Mais pas des plats cuisinés végétariens. J'avais vraiment envie de marier le goût du terroir avec quelque chose de vraiment savoureux. Quelque chose de pimpant, quelque chose qui dénote un peu.

  • Speaker #0

    De sexy.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les conserves sexy de Gaëlle. Très bien !

  • Speaker #1

    Je ne ferai pas de calendrier.

  • Speaker #0

    C'est con. Je les ai commandés, le photographe. C'est pour la fin de l'année. Le calendrier nu des NFC. Je vais me faire un flic. Il faut bien que je trouve des solutions,

  • Speaker #1

    à un moment donné.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai l'impression quand même que tout ça, finalement, les gites, les ateliers, la conserverie, tout ça, ça a du sens pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait un cercle, c'est-à-dire que tout vit sur le lieu. Et pour nous, les choses sont imbriquées les unes dans les autres, à savoir que quand on sensibilise les gens à l'écologie, on peut le faire dans notre vie de tous les jours quand on vit quelque part, mais on peut le faire aussi avec des ateliers ponctuels qui sont sur un sujet précis. Et le bien manger fait partie aussi.

  • Speaker #0

    J'ai une question. Comment votre nouveau mode de vie a-t-il influencé votre quotidien ?

  • Speaker #1

    Difficile question.

  • Speaker #0

    Le mode de vie ici, à la campagne, celui que vous avez choisi, celui que vous avez créé, comment il a impacté votre quotidien ? Je ne parle pas forcément de la partie entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Ce qui a changé quand on est arrivé ici, c'est déjà notre unité familiale. On a vraiment pu se retrouver. On a toujours été une famille nucléaire très soudée. Elle dit quoi ? Nucléaire. C'est-à-dire notre famille au sens... Mon mari, mes enfants, quatre. Vous avez fondé. Ça, c'est vraiment...

  • Speaker #0

    On appelle ça une famille nucléaire. Oui,

  • Speaker #1

    parce que si on dit famille, ça n'en dit plus les grands-parents, les cousins, etc. Et pour nous, cette partie-là de la famille n'est pas... C'est pas toujours facile. Voilà.

  • Speaker #0

    On va dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, du coup, nous quatre, c'était vraiment très important qu'on se retrouve. On a trouvé ici chacun nos places. Pour nous, ça, c'était très important. Et on l'a trouvé ici.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça s'est modifié ?

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est vraiment modifié par rapport à ce qu'on vivait avant. On n'était pas bien dans l'endroit là où on était avant, en Suisse. Et en plus, ici, j'ai trouvé une liberté que je n'avais pas du tout là-bas. Ce joyeux bazar dont on parlait tout à l'heure, notamment administratif, pour moi, c'est aussi une forme de liberté. C'est peut-être bizarre de dire ça, mais c'est aussi une forme de liberté pour moi.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Aussi, le fait que tout ne doit pas toujours être parfait et que c'est OK, pour moi, c'est une forme de liberté.

  • Speaker #0

    Je voulais te demander s'il y avait un conseil que tu donnerais à un couple, une famille, qui sont en train de préparer un projet similaire à toi, une erreur à éviter, une ressource utile ou une étape clé. Aha !

  • Speaker #1

    On t'écoute ! Donc, mon conseil, ce serait de prendre la température du lieu. C'est-à-dire de vraiment pas foncer tête baissée en se disant Ah, moi j'ai une idée, c'est sûr, je vais faire ça, nanana et foncer, foncer, foncer et en fait on se rend compte après que j'aurais peut-être pas dû faire ça comme ça effectivement ça,

  • Speaker #0

    ça répond pas forcément à un besoin je suis pas dans le bon endroit pour le faire parce que t'as dit température du lieu donc là on est pas forcément sur le fond du projet mais plutôt sur l'environnement dans lequel ils veulent faire l'installation du projet à quelque part puisque

  • Speaker #1

    c'est tout ça qu'il faut prendre en compte quand tu tu as un projet, que tu veux monter quelque chose, une entreprise, c'est quelque chose qu'on ne m'avait pas forcément dit, on te le dit comme ça en passant, mais en fait on ne mesure pas l'importance que ça a de vraiment savoir où tu mets les pieds, quel est le besoin là, et si ton projet y répond ou pas. Je pense que ça, tu ne peux le faire qu'en allant te mêler aux gens. et d'étudier en fait le bassin économique mais d'étudier aussi justement quelles sont déjà les propositions qui sont en place je me suis dit maraîchage, ben non on fait de maraîchage, non et ça tu peux te rendre compte que si tu viens réellement sur lieu bien sûr tu peux faire des recherches sur internet moi si j'avais tapé maraîchage j'aurais bien vu qu'il y en avait 10 des maraîchers mais tu sais pas la taille qui leur achète quoi tu sais pas hum qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas. Aussi pareil, tu ne connais pas le climat.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire même humainement, il faut sentir la température. Et alors, ça veut dire que toi, finalement, tu as été déçue à un moment donné ?

  • Speaker #1

    Non. C'est ce que je te disais, c'est un peu notre grosse force. Et donc, du coup, je n'ai jamais été déçue. Mais le projet a beaucoup évolué de quand on est parti jusqu'à maintenant. Et là, maintenant, je pense qu'on a vraiment trouvé... le bon chemin. Enfin, j'espère. Après, je ne te dis pas, peut-être que ça peut changer demain. Peut-être qu'il y aura des choses à...

  • Speaker #0

    Des maraîchers qui vont mourir et que tu vas prendre leur place.

  • Speaker #1

    Non, ça, non. Parce que je me suis vraiment rendue compte de la pénibilité du travail. Tu vois, sur le papier, tu es là, c'est trop beau, c'est merveilleux. Tu vois, profiter de la richesse de la nature comme ça. C'est des mauvais mots, profiter. Mais tu vois, c'est hyper abondant, en fait. Et tu te dis, ça pousse tout seul, c'est trop cool. Mais en fait, il y a vraiment un travail de dingue derrière. Et maraîcher, c'est vraiment un travail très ingrat. Et franchement, ceux qui le font, ils sont fortiches. Parce que c'est chaud quand même.

  • Speaker #0

    C'est chaud tout court.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, si on résume, le conseil, ça serait peut-être... avant de lancer le projet, viens t'immerger dans l'environnement dans lequel... Des environnements qui te plaisent, des régions qui te plaisent, mais viens y goûter peut-être en vacances, je ne sais pas, ou sur des longues périodes. Là,

  • Speaker #1

    tu vois, je te dis ça parce que maintenant, je te dis ça, mais quand je suis arrivée, ce n'est pas du tout ce que j'ai fait. Oui. Vraiment, concrètement, pas du tout. Et je me rends compte maintenant à quel point c'est fondamental de le faire. et à quel point on peut évoluer d'une façon juste quand on fait ça mais c'est pas du tout ce que j'ai fait quand je suis arrivée et nous on est arrivée avec un projet tout construit tac tac tac on va faire notre truc ça va bien se passer sauf qu'on a rencontré plein d'embûches et que je pense que quand tu viens t'installer ici il y a pas de...

  • Speaker #0

    qui se dit en Dordogne ou tu vas parler de la ruralité au global ?

  • Speaker #1

    je pense de la ruralité au global quand tu t'installes à quelque part il n'y a pas de bon ou de mauvais moment. On dirait une réplique du film d'Astérix. Mais... Je pense que si, au plus profond de toi... Tu le sens, tu vois ? Tu sens que c'est juste pour toi, cet endroit-là, qu'il y a un bon feeling, une bonne raison, etc. Il n'y a pas un moment là où c'est correct, il faut attendre que les enfants soient grands, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça peut être un peu lié à la question des fois que je pense, est-ce qu'il y a un bon moment selon toi pour passer le cap ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas qu'il y a de bons moments. Je pense que c'est vraiment, il faut que ça fasse résonance avec toi-même. Et ensuite, il ne faut vraiment pas arriver avec tes gros sabots. C'est pour ça d'ailleurs que les néo-ruraux ont un peu mauvaise réputation dans la ruralité. Parce qu'on arrive toujours avec nos gros sabots, genre Tac, tac, tac, je vais changer le monde, je vais faire ci, je vais faire ça, ça va être super, de toute façon vous en avez besoin parce que vous ne connaissez rien Les gens d'ici,

  • Speaker #0

    ils ont plein de sagesse.

  • Speaker #1

    Alors déjà, ils ne nous attendent pas pour vivre, mais ils ont plein de sagesse, ils ont une extrême bienveillance, il y a une solidarité incroyable, je trouve, qu'on ne trouve pas partout. ... ils sont ouverts, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Alors bien sûr, il y en a toujours qui vont te dire Ah mais on a toujours fait comme ça, je vois pas pourquoi on changerait. Il y en a toujours qui vont te dire ça, bien sûr. Mais il y en a plein qui vont te dire aussi Ah ouais, j'avais pas pensé comme ça. Ah ouais, ça peut être cool ça. Mais en fait, tu vois, ici ça répondrait plutôt à un besoin si tu faisais plutôt un peu comme ça. Et en fait, si toi t'as cette écoute-là aussi, que t'es ok de les écouter et que t'es ouvert à des trucs, eh ben le mariage il est juste parfait.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que tu vas te marier avec un... Tu vas te remarier avec un...

  • Speaker #1

    Non, Sandrine, je garde mon mari. J'y tiens. Elle veut me caser, hein.

  • Speaker #0

    C'est difficile quand même de dire Ah, je le ressens, je le ressens dans mon corps, je ne sais pas quoi. Il y a des jours, je le sens, des jours, je ne le sens pas, quand même.

  • Speaker #1

    Alors, on a tous des jours avec et des jours sans. Mais fondamentalement, je pense que du moment que tu es en paix avec toi-même, que tu penses que ce que tu fais, c'est OK, c'est juste. ben t'es sur la bonne voie après je dis pas bien sûr tu peux avoir des doutes bien sûr qu'il y aura des embûches sur ton chemin et même que c'est certain qu'il y aura des embûches sur ton chemin mais si ça fait sens ben

  • Speaker #0

    c'est déjà pas mal je rebondis tout de suite sur une question que je voulais peut-être poser un peu plus à la fin mais c'est pas grave je voulais quand même la poser quand même Est-ce que tu penses que ça peut... Alors déjà, toi, vous, est-ce que le choix, il est définitif ? Est-ce que là, dans votre tête, vous vous dites c'est pour toujours, ou vous vous laissez peut-être des fois l'opportunité de se dire... Bah voilà, si finalement ça se passe pas comme on le souhaite, les embûches, peut-être on repartira ailleurs. Ah, vas-y.

  • Speaker #1

    Alors là comme ça, à froid, je te dirais, c'est définitif. Vraiment, on construit le lieu. Déjà, on en a, je pense, pour dix ans à faire que le lieu soit comme on veut. Et donc je pense que c'est vraiment définitif. Après, quand j'ai emménagé en Suisse, je ne savais pas que... Enfin, quand j'ai emménagé dans ma maison, les enfants m'ont dit c'est le dernier déménagement Puis j'ai dit oui, oui, maintenant c'est bon, c'est la maison, c'est le dernier déménagement Puis cinq ans après, on reménageait. Donc, tu ne peux pas savoir. Donc, je ne peux pas te dire c'est sûr de certains, voilà, j'y mettrai ma main à couper, que c'est définitif Mais pour l'instant, dans ma vie, c'est juste que c'est définitif.

  • Speaker #0

    C'est beau comme elle me le dit, et encore vous n'avez pas l'image. Ok, ça marche. La partie réseautage et liens sociaux, on va l'appeler comme ça, c'est pas très sexy, mais est-ce que tu as réussi à rapidement, alors tu en as un peu parlé quand même tout à l'heure, mais rapidement tisser du lien et créer un réseau amical à la campagne ?

  • Speaker #1

    Oui, pour moi ça a été la bouée de sauvetage, ça a vraiment été fondamental. Donc là, j'ai commencé, déjà par avoir des amis grâce aux rencontres que j'ai faites par mes enfants qui étaient scolarisés. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est la première étape.

  • Speaker #1

    Ça c'était la première étape. Et ensuite, j'ai été dans des cafés des Indés et dans des tiers-lieux. Et pour moi, de rencontrer tous ces gens... Donc on avait déjà cette idée d'entreprise puisqu'on est arrivé pour ça, mais ça a mis du temps à se mettre en place. Ça a mis quatre ans, en fait, à se mettre en place. Et ça fait seulement un an que l'entreprise a réellement démarré. De pouvoir rencontrer ces gens, de pouvoir prendre des conseils, de pouvoir voir des histoires différentes.

  • Speaker #0

    Oui, de partager.

  • Speaker #1

    De tous bords.

  • Speaker #0

    Les choses cool, les choses moins cool.

  • Speaker #1

    Pour moi, ça a été vraiment fondamental. Vraiment, vraiment important. Et ici, moi, j'ai un peu de la chance. La coquille, c'est au milieu. C'est vraiment sur un axe. Oui. propositions culturelles ou d'activités qui sont axées sur des tiers-lieux, des trucs associatifs, et vraiment sur un axe un peu écolo aussi, là où on a beaucoup de néo-ruraux qui se sont installés entre Saint-Pierre-de-Frugy et Saint-Paul-la-Roche. Et je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui se sont installés là dans l'espoir d'être un peu portés par cet élan. Je n'ai pas fait exprès de m'installer là, mais je suis... pile juste au bon endroit, au bon endroit, comme il faut, et c'est quelque chose qui me parle énormément.

  • Speaker #0

    Donc, c'est grâce à ces endroits-là que tu as aujourd'hui des amis.

  • Speaker #1

    Oui, en grande partie.

  • Speaker #0

    Et je pose aussi cette question parce que tu vois dans les idées reçues que la société ou l'intelligence collective, je ne sais jamais trop quel mot employer, a de la ruralité. C'est bon, alors tu vas peut-être t'ennuyer, il n'y aura rien à faire, il n'y a personne.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est exactement le contraire. En fait, il y a tellement de choses qui sont proposées.

  • Speaker #0

    C'est compliqué de dire non.

  • Speaker #1

    Que c'est compliqué de choisir. Oui. Parce qu'il se passe tellement de choses. aussi sur le bassin Nontron, tout ça qu'on connaît moins, qui est moins sur l'axe Saint-Pierre-de-Frugie Saint-Paul-la-Roche mais un peu plus à l'ouest, on a vraiment beaucoup de choses tant au niveau culturel qu'au niveau entrepreneuriat qu'au niveau conférences vraiment il y a une offre de dingue, alors tu ne vas pas aller dans un musée comme quand tu vas en ville où Oui, ce n'est pas le nom. Voilà, c'est ça. Tu ne vas pas non plus aller au cinéma comme tu irais quand tu vas en ville parce que la programmation n'est pas la même, parce que tu peux être sûre que le jour où il passe une seule fois le film que tu vas aller voir, tu ne peux pas aller. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, mais globalement...

  • Speaker #1

    Globalement, tu ne t'ennuies jamais. Et oui, moi, j'ai entendu souvent des gens me dire... Ah mais l'hiver est long, on s'ennuie, c'est affreux.

  • Speaker #0

    C'est pas trop comme cet hiver là.

  • Speaker #1

    Alors certes, cette année, on n'a pas trop eu de chance avec le temps. Mais l'offre était quand même là, tout redémarre déjà depuis, je dirais, un mois et demi. Sans parler de cette offre d'exploration et de découverte du territoire qu'on a plus sur la belle saison. Il y a plein de choses, autant au niveau artistique qu'culturel, qui se passent toute l'année. Et ça, franchement, c'est riche. Enfin, c'est... On s'ennuie jamais.

  • Speaker #0

    Parole de chanson aussi, ça, ou pas ?

  • Speaker #1

    Je crois pas. Je sais pas.

  • Speaker #0

    On est riches de ses amis. Ok. Est-ce qu'il y a quelque chose à laquelle tu ne renoncerais plus ici avec ta nouvelle vie ?

  • Speaker #1

    Je ne renoncerais plus à tout ce contact humain que j'ai, qui est riche de partage, la sincérité.

  • Speaker #0

    La profondeur.

  • Speaker #1

    Parce que du contact humain, j'en ai toujours eu. J'étais libraire, donc c'est sûr que voilà. Et avec les enfants, j'en avais pareil. Mais ce n'était pas le même rapport. Tu vois, c'est un rapport de conseil de vente ou un rapport d'éducatrice. Mais là, j'ai un vrai contact avec les gens qui est humainement hyper riche, en fait.

  • Speaker #0

    Avec le recul, qu'est-ce que tu penses de votre changement de vie au global ? Un bilan, satisfaction, des regrets ?

  • Speaker #1

    Ouf, heureusement qu'on l'a fait.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment ce que je pense. Je pense qu'on a vraiment trouvé notre place et que je ne reviendrai pas en arrière. Pourtant, on a eu des galères, mais je ne reviendrai pas en arrière.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez... des futurs projets ? Il y en a déjà beaucoup en place qui sont en train de se construire ?

  • Speaker #1

    Non mais en fait c'est tellement énorme ce qu'on essaye déjà de construire on a déjà tellement de boulot comme je te disais facile pour les dix prochaines années à venir que honnêtement je pense que ça va déjà aller avec ça

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une anecdote ? Alors heureuse Non Est-ce qu'il y a une anecdote ou un moment marquant quand même, un moment marquant de cette nouvelle vie je sais pas, ta première conserve, non ? et là tu pleures non mais ça faisait des années que je faisais oh mais t'es énervante attends là je mettrais de la musique pour eux quand

  • Speaker #1

    on nous a dit oui pour cette maison, après la galère de la recherche qu'on avait eu et cette année affreuse qu'on a vécue à chercher ici ouais là quand on m'a dit au téléphone enfin le banquier qui a téléphoné et qui a dit que c'était ok pour le prêt ouais là on a pleuré de joie avec Steve c'était vraiment ......Enfin quoi !

  • Speaker #0

    Oui, ça y est.

  • Speaker #1

    Vraiment. Champagne. C'était un truc de dingue parce que c'était justement au début de l'année 2020 qu'on nous a dit ça. Le gars a dit, le banquier a dit oui. Et genre, trois jours après, il y a eu le confinement.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Ok, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Parce que tout s'est arrêté.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et plus de nouvelles du banquier. Et là, on s'est dit...

  • Speaker #0

    Le banquier est confiné.

  • Speaker #1

    Ben non, mais...

  • Speaker #0

    Où il a le Covid.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, il nous a rappelé, genre trois semaines après, enfin. Ah, j'ai vu tous vos messages et tout, je suis désolée, mais en fait, vu que l'État a décrété... C'était horrible. Et en fait, trois semaines après, il nous rappelle et il nous dit... Ouais en fait l'état avait décrété qu'on avait le droit de prendre deux semaines pour ces gamins Vu qu'ils sont déscolarisés du jour au lendemain Et c'est ce que j'ai fait Et du coup voilà Et en fait personne à la banque n'avait été fichu de nous dire ça Ça a été juste des montagnes russes émotionnelles Parce qu'en fait genre le gars il nous dit oui Donc saut de joie incroyable et tout Et en plus c'était drôle parce que quand il nous a dit ça On était ici On était dans le jardin quand on a eu le téléphone Du oui Donc là juste on regardait dehors et on se disait

  • Speaker #0

    C'est chez nous. Ça y est.

  • Speaker #1

    Et ouais, là, on a pleuré, quoi. On était avec les enfants, et on était là, juste partagés entre le...

  • Speaker #0

    rouler dans l'herbe enfin ouais carrément on va arriver sur les dernières questions j'aimerais bien que tu nous partages ton livre de chevet un film ou un documentaire vraiment coup de coeur peut-être un compte Instagram Facebook tu peux parler du mien par exemple j'ai déjà parlé du tiers un lieu à découvrir un endroit où t'aimes bien manger un mantra je veux que tu me donnes de la matière je veux que tu nous donnes de la matière tu n'es pas obligé de tout nous donner mais un livre de chevet allez

  • Speaker #1

    Bon, alors bien sûr, étant libraire, j'ai... Libraire un jour, libraire toujours. J'ai plusieurs livres de chevet. Mais je dirais ma bible de tout le temps. C'est un livre qui s'appelle 300 plantes médicinales, de France et d'ailleurs. C'est une énorme bible. et donc en fait un des trucs qui me passionne mais pas ça par contre depuis plusieurs années c'est vraiment les plantes médicinales je prendrais ça en photo en tout cas c'est un très beau très bel ouvrage c'est une mine d'informations juste incroyable sur tout ce qu'il est possible de faire avec justement la richesse de la nature et j'adore parce que t'as toujours une réponse dedans et voilà

  • Speaker #0

    ça c'est pour le livre,

  • Speaker #1

    ensuite et en fait j'ai que des livres ah t'as pas de film,

  • Speaker #0

    t'as pas de documentaire j'ai pas de film,

  • Speaker #1

    j'ai pas de documentaire j'ai un podcast à part le tien que j'adore écouter il s'appelle vivons heureux avant la fin du monde je le mettrais dans les références je trouve que c'est cool comme il parle de plein de choses et en fait plein d'interrogations que tu dis ah ouais en fait j'avais tellement jamais pensé à ça et voilà c'est une espèce d'étude de anthropologiques, sociologiques, de thèmes différents. Ça va de l'école, des contes, de l'alcoolisme. Il y a plein de choses. Mais c'est vraiment... Moi, j'aime bien.

  • Speaker #0

    On va prendre celui-là. Je le note. On le rajoutera dans le descriptif du podcast et dans la newsletter à laquelle vous pouvez vous abonner. Coup de cœur de Gaëlle. Tu voulais me parler d'un autre livre, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un roman que j'adore. Ah, merci. Qui est un roman... de nature qui n'est pas récent, c'est un livre qui a été écrit il y a un moment aux Etats-Unis, qui s'appelle Dans la forêt de Jean Egland. Et en fait...

  • Speaker #0

    Ah, c'est les deux sœurs ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah, il est merveilleux. Trop bien

  • Speaker #1

    C'est un peu trash parce que c'est sur la fin du monde. Enfin, c'est justement une fin du monde, en fait. Et en fait, elles doivent se débrouiller dans un chalet un peu au fin fond de la forêt, toutes seules. C'est toute leur vie, comment elles vont réussir à trouver leur rite. Oui,

  • Speaker #0

    formidable.

  • Speaker #1

    Il est vraiment très beau.

  • Speaker #0

    Tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai une phrase que j'adore. C'est... il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'ont fait. Et ça, ça nous correspond bien.

  • Speaker #0

    comment on peut te rencontrer ou on peut acheter tes produits ou alors venir dans ton gîte ou alors faire tes ateliers voilà comment je fais pour alors on a un site internet qui s'appelle

  • Speaker #1

    Oklédeschamps je vous ai dit au début je m'appelle Gaëlle Oklé et en fait notre site et notre entreprise s'appelle Oklédeschamps comme notre nom de famille donc O-K-L-E accent aigue oui Et après Des champs comme un champ de blé. Voilà. Et donc, au clé deschamps.com, c'est notre site internet sur lequel vous trouvez tout le descriptif du lieu et de nos différents pôles d'activité. Donc, il y a l'agenda avec les ateliers. Il y a où vous pouvez nous trouver. Donc, j'ai dit qu'on était dans les boutiques de producteurs. On est dans sept boutiques alentours. Et on fait un marché pour l'instant, et on en fera certainement plus après, qui est le dimanche matin à Saint-Pierre-de-Frugie. Et sinon, on a une page Facebook. On peut trouver les produits dans les trois offices de tourisme du coin, donc à Jumillac, à Saint-Jean-de-Caul et à Thiviers. Mais vous nous trouvez aussi à la boutique des Polisson. l'épicerie associative de Mialet, le pied à l'étrier, et à la boutique de la ferme Comté-Fleurette.

  • Speaker #0

    Chez Clara et Romain.

  • Speaker #1

    Clara et Romain à Chalais. Et il y a aussi le délice des fougères à Saint-Priest-les-Fougères, la boutique de Gabrielle, qui est pâtissière.

  • Speaker #0

    Pour terminer, et pour balayer les idées reçues sur la vie en ruralité et sur les femmes aussi en ruralité, est-ce que tu peux nous dire quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors... La vie en réalité n'est pas pauvre, tant au niveau pécunier qu'au niveau culturel, rencontre, etc. Et c'est pas parce qu'on est une femme qu'on peut pas être le patron. Il y a une très bonne BD sur ça d'ailleurs, je n'ai pas parlé, qui s'appelle Il est où le patron ? C'est justement l'histoire de trois femmes qui sont chefs d'entreprise en ruralité. Et en fait, à chaque fois qu'elles vont vendre leurs trucs sur le marché, les gens disent Il est où le patron ? Et Ah, c'est sympa d'aider monsieur à faire ! Et en fait, elles se débrouillent toutes les trois. comme de parfaites cheffes d'exploitation. Et en fait, elles sont catégorisées comme étant forcément l'aidante et pas le chef d'entreprise. Alors qu'en fait, ici, 90% des gens qui ouvrent des entreprises... Sont des femmes. Sont des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Elles s'appellent les nouvelles filles de la campagne. Exact. De quoi tu es la plus fière ou la plus heureuse aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je suis vraiment heureuse de là où on est arrivé, dans le temps qui nous a été donné là maintenant. Donc là, ça fait cinq ans qu'on est là et par rapport à tout ce qu'on a traversé et d'où on vient, je suis vachement contente de ce qu'on fait là.

  • Speaker #0

    Du résultat ?

  • Speaker #1

    Ouais. du résultat, des perspectives, de ma vie de famille, de...

  • Speaker #0

    Ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    Ma vie de femme et d'entrepreneure.

  • Speaker #0

    Si tu devais recommander ce podcast à quelqu'un, là, qu'est-ce que tu aurais envie de dire ? Pour terminer.

  • Speaker #1

    J'aurais envie de dire que ça fait une super rétrospective, que c'est aussi cool de prendre un moment. pour revenir sur son parcours, pour se remémorer d'où on vient, ce qu'on a fait. Et que je pense que c'est aussi important de le partager parce que tout n'est pas toujours tout rose dans la vie. Et en fait, on s'en sort très bien. Il faut juste accrocher.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, à qui tu as envie de le partager ?

  • Speaker #1

    À toutes mes amies ici. à savoir que il y a des gens incroyables qui ont aussi dans leur vie des épreuves qui ont aussi besoin d'un coup de boost et comme je disais justement cette positivité qui est inhérente à ce podcast elle fait juste du bien et La majorité en vrai de mes copines l'écoutent déjà, je pense.

  • Speaker #2

    Il va falloir conquérir un autre territoire.

  • Speaker #1

    Oui, je me réjouis aussi de partager le podcast qu'on enregistre maintenant avec mes amis en Suisse pour aussi éveiller un peu, faire tilt en fait. sur ce qui se passe ici et sur peut-être ce qui se passe là-bas.

  • Speaker #0

    Super. Écoute, moi, je te remercie. On a passé un bon moment. On a passé combien de temps, là ? On a passé deux heures à discuter. Et de tout ça, je vais devoir en tirer une heure. Merci, Gaëlle. Merci beaucoup. non un petit peu plus sûrement ouais merci on a passé un bon moment tu m'as bien fait rire tu dis des jolies choses t'as des belles phrases de film on clôture comment ? on clôture en se disant juste au revoir et à bientôt au revoir merci Sandrine de rien madame à bientôt

  • Speaker #2

    Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast. pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des Nouvelles Filles de la Campagne, abonnez-vous à la newsletter. Soit vous m'écrivez sur lesnouvellesfillesdelacampagne.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes. et plein d'autres surprises. Alors un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !

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