- Speaker #0
Bonjour et bienvenue, je suis Sandrine Planck et vous écoutez les nouvelles filles de la campagne. Deux fois par mois, je vais à la rencontre de femmes qui, comme moi, ont changé de vie pour tenter l'aventure en ruralité. Ce qu'elles ont en commun ? Elles ont redoublé d'audace. Pourquoi ? Eh bien en allant vivre à la campagne, et comme si ça n'était pas déjà un sacré défi, elles ont changé de métier, développé une nouvelle activité, un projet, une passion, voire adopté un nouveau mode de vie. Grâce à nos échanges, je vous révèle tout de leur arrivée en ruralité, de leur projet de départ, leur intention, de leur nouvelle vie qui les a transformés, de leur joie et par moments de leur crainte. Je vous offre des témoignages motivants, rafraîchissants qui vous feront, je l'espère, sourire, plaisir et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou simplement d'y réfléchir. Maintenant, je vous emmène dans ma campagne. Ah, j'ai une super question pour toi. Pourquoi ? Déjà, pourquoi ?
- Speaker #1
Pourquoi ?
- Speaker #0
Pourquoi m'avoir dit oui ?
- Speaker #1
Ah ! Eh bien, honnêtement, ça n'a pas été très facile. C'était un peu par défi personnel. Il y avait deux choses. La première chose, c'est que...
- Speaker #0
Cora t'a forcé. Alors...
- Speaker #1
Non. Non, mais j'ai écouté tes autres podcasts. que j'ai adoré et vraiment d'entendre d'autres personnes et d'autres femmes parler de ce qu'elles ont fait, de leur parcours. Ça m'a vraiment inspirée. Ça m'a montré des modèles positifs. Et je me suis dit plusieurs fois si j'avais entendu ça quand j'étais ado ou jeune fille. Parce que voilà, il y a 20 ans, 30 ans, les femmes n'étaient pas sur le devant de la scène et moi, je n'avais aucun modèle de... de jeunes femmes qui faisaient de l'artisanat, tout simplement, par exemple, ou qui avaient, enfin voilà, qui suivaient vraiment, enfin les femmes libres, je veux dire, qui faisaient ce qu'elles avaient envie de faire, professionnellement, au niveau de la famille et tout, c'était rare, quoi. Et donc je me suis dit, si j'avais entendu ça quand j'étais plus jeune, et bien ça m'aurait, je pense, vraiment inspirée et peut-être aidée. Je me suis dit, bon, peut-être que je peux, moi aussi, après, mon petit témoignage.
- Speaker #0
Pourquoi petit ? Ah, non, ça, c'est pas bien.
- Speaker #1
Alors, c'est la deuxième raison qui m'a fait dire oui, c'est un peu le défi personnel. C'est que oui, c'est pas facile de parler de soi.
- Speaker #0
C'est pour ça que je préfère faire parler les autres.
- Speaker #1
Oui, voilà. À quand le podcast ? Mais, ouais, non, c'est ça. C'est aussi, enfin, moi, c'est mon chemin, là, de ces deux, trois dernières années. prendre sa place, oser et essayer de se dire que je ne suis peut-être pas si insignifiante que ça. Du coup, voilà quoi. C'est ce qui m'amène ici, ces deux côtés-là.
- Speaker #0
J'aime bien l'idée. Je trouve ça très intéressant. Vous avez toutes vos particularités. Ça vous évoque toutes des choses différentes. Mais de dire qu'il y a 20 ou 30 ans, on aurait bien aimé avoir ce modèle.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Moi, je n'avais que des modèles masculins. Je n'avais pas de figure féminine à suivre, pas forcément, mais simplement voir autre chose.
- Speaker #0
Bon, ok. Et si tu devais... On a oublié de se dire bonjour. Bonjour Hélène.
- Speaker #1
Bonjour. Comment vas-tu ?
- Speaker #0
Très bien. Je suis un peu bouffie, j'ai dit ce matin. C'est la chaleur.
- Speaker #1
C'est dans la tête.
- Speaker #0
Je suis dans un brouillard cognitif, mais je pense que ça va bien se passer. Et si ça ne va pas, tu prends l'écran et c'est toi qui fais le podcast.
- Speaker #1
Voilà, puis je te pose des questions et on fait enfin ce podcast.
- Speaker #0
Si tu devais recommander ce podcast à quelqu'un, qu'est-ce que tu dis quand tu parles des NFC, des Nouvelles Filles de la Campagne ?
- Speaker #1
Moi, je trouve que c'est un podcast qui est inspirant. Comme je l'ai dit pour moi-même, en fait, ce qui m'a plu, c'est ça. C'est d'entendre des voix de femmes qu'on n'entend pas forcément.
- Speaker #0
Ça veut dire quoi des voix de femmes qu'on n'entend pas forcément ?
- Speaker #1
En fait, c'est des gens du quotidien, des gens que tu croises dans la rue, des femmes qui ne sont pas médiatisées en fait, qui font le quotidien.
- Speaker #0
La vraie vie ?
- Speaker #1
La vraie vie, c'est ça.
- Speaker #0
Et parce qu'elles sont en ruralité aussi, tu penses qu'on les entend moins ?
- Speaker #1
C'est possible oui, parce que c'est vrai qu'en ville, il y a quand même plus de façons de se faire entendre, encore que ce n'est pas si sûr parce que je pense que les gens… de la vraie vie comme on dit. Il faut qu'on leur tende un micro pour qu'ils s'expriment. Donc non, je pense que c'est d'entendre des voix de femmes qui vont raconter leur quotidien, aussi de voir des parcours de vie. Moi j'aime beaucoup le côté métier, découvrir un métier par le podcast, mais surtout entendre des parcours de vie, de voir comment les gens aussi leur bondissent, parce qu'il y a quand même eu des parcours pas toujours évidents, et de voir comment on prend la vie à bras le corps, et on a un objectif, on y va, des fois c'est pas facile, et puis voilà. Il y a des étapes, mais on finit quand même par arriver à ce qu'on veut. À pas mentir,
- Speaker #0
à trouver des solutions.
- Speaker #1
En fait, ça donne du courage.
- Speaker #0
Donc c'est ça que tu dirais. Et tu le recommanderais à qui ? À quel type de personne tu le recommandes ? On dirait à tous les dépressifs.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
Alors oui. Toutes les dépressives.
- Speaker #1
Après, c'est forcément biaisé. partant de moi, je le recommanderais certainement à des jeunes femmes pour leur donner le courage de faire ce qu'elles ont envie de faire.
- Speaker #0
Ok, des jeunes femmes,
- Speaker #1
c'est bien. Mais ça part d'une expérience à moi. Parce qu'en fait, clairement, c'est un podcast que je ferais aussi écouter à mon fils, par exemple, peut-être dans 4-5 ans. Enfin voilà, il faut que tout le monde écoute ce podcast, que les garçons comme les filles, quel que soit l'âge, ça peut en fait apporter à tout le monde. À partir du moment où c'est un parcours de vie, moi je dirais que… Tout le monde va y trouver quelque chose et qui sera différent selon la personne.
- Speaker #0
C'est vrai que moi j'écoute des parcours d'hommes, alors pourquoi les hommes n'écouteraient pas nos parcours de femmes ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis c'est super intéressant d'avoir ce regard, ce double regard, parce qu'on peut dire que les femmes connaissent peut-être mieux les parcours d'hommes, puisqu'ils sont médiatisés, on les entend, on les voit, on les lit, on les écoute. Et dans l'autre sens, c'est important aussi pour que l'égalité passe par ça. c'est qu'on puisse tous s'écouter les uns les autres et puis construire ensemble. Donc oui, je pense qu'il faudrait le faire écouter aux jeunes garçons en fait. Je vais aller dans les écoles. Mais oui, mais tout à fait, dans les lycées.
- Speaker #0
Merci. Alors, écoute, qui es-tu Hélène ? Alors Hélène, E-L-E-N. Attention. Et si vous lui écrivez, surtout ne faites pas la faute, sinon vous allez...
- Speaker #1
Non, je ne suis pas stressée là-dessus parce que tout le monde se trompe. Voilà. Mes parents ont voulu faire simple, c'est breton. Mais en fait, c'est compliqué, je passe mon temps à l'éplé.
- Speaker #0
Après, tu n'as que quatre, non cinq lettres. Quatre. Quatre lettres, oui. Tu n'as que quatre lettres.
- Speaker #1
Mais ça me résume bien, je trouve. C'est à la fois un nom qui est assez commun. En même temps, dans l'écriture, c'est simple. Donc voilà, c'est moi.
- Speaker #0
Donc elle est commun et simple. Merci pour ta présentation, Hélène. On va y aller. Le podcast est terminé. Qui es-tu, Hélène ?
- Speaker #1
Alors, j'ai 42 ans.
- Speaker #0
Ça ne se voit pas.
- Speaker #1
Non, c'est gentil, merci. Je suis tourneuse sur bois. Après un long parcours.
- Speaker #0
Tu peux répéter un peu, tu es ?
- Speaker #1
Tourneuse sur bois.
- Speaker #0
Tourneuse sur bois.
- Speaker #1
Voilà, je fabrique des objets en bois dans mon atelier à la maison. J'ai un petit garçon qui a 10 ans, un grand garçon. Je vis avec ma compagne, Corna. Que dire de plus ?
- Speaker #0
Où est-ce que tu vis ? Alors où est-ce que tu es née ? Tu es née, parce que tu t'as dit, ça t'a un prénom breton. Tout à fait. Donc tu n'es pas native du territoire ?
- Speaker #1
Non. Alors je suis née à côté de Nantes, à Basse-Goulaine. C'est une petite ville qui jouxte Nantes. Donc c'était quand même un petit patelin avec beaucoup de champs, beaucoup de vaches, quand j'étais petite. Et puis ça s'est urbanisé très vite et très fort, parce que c'est vraiment sa touche Nantes. Donc aujourd'hui c'est la banlieue nantaise, peut-être un peu chic. Mais moi, quand j'étais petite, c'était la ruralité. Mes grands-parents étaient maçons. C'était vraiment la petite ville, la petite église. J'ai grandi comme ça jusqu'à aller faire mes études à Nantes après. J'ai fait une fac de psycho. Je voulais m'occuper d'enfants, je voulais être éducatrice de jeunes enfants. Après, je suis partie à Paris. pendant une dizaine d'années, continuer mes études, je suis devenue éducatrice de jeunes enfants. Et puis, à un moment, j'ai voulu quitter Paris. Et donc, je suis arrivée à Lyon pour une dizaine d'années aussi. Et puis, on a quitté Lyon pour Saint-Irie-la-Perche. Et aujourd'hui, j'habite Saint-Irie-la-Perche.
- Speaker #0
Saint-Irie-la-Perche, là, on est en Haute-Vienne, c'est ça ? Oui, on est en Haute-Vienne. On est vraiment à la limite du Périgord, Haute-Vienne d'Ordogne. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. On est à la limite même Corrèze.
- Speaker #0
C'est vrai que les trois départements se touchent.
- Speaker #1
C'est ça qui est pas mal. C'est une petite ville qui est bien sympathique. Parce qu'elle n'est pas si petite, justement. Il y a tout. Oui, c'est ça. En fait, c'était le super compromis. Une petite ville où il y a tout, qui permet d'être vraiment autonome, de ne pas avoir besoin de monter à Limoges. Voilà, moi, je n'en peux plus des grandes villes. Je n'en veux plus. Sauf pour le tourisme. Et puis, pour que mon fils puisse grandir et être autonome le plus possible, aller au collège, au lycée par ses propres moyens. Et en même temps, pouvoir être à côté des champs. sortir de la maison sans prendre la voiture, aller se balader dans les champs. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai qu'ici, Hélène est en train d'expliquer qu'elle est dans une petite ville, mais au final, là, on se trouve dans son jardin, très joli jardin d'ailleurs, mais on est dans la pampa quand même.
- Speaker #1
Oui, on est juste sur le bord.
- Speaker #0
Sur le bord de la ville, mais tu es très vite ici dans la campagne.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, c'est qu'en fait, à cinq minutes, on est dans le centre-ville. mais à quelques mètres en fait on est dans les champs et tous les soirs quand on va se balader on voit des chevreuils Oui oui c'est vrai que c'est un très bon compromis Et bien c'est ça c'est ce qu'on voulait on voulait avoir les chevreuils au bout du jardin alors ils sont pas tout à fait au bout du jardin mais ils sont au bout de deux ou trois jardins donc c'est bien c'est pas mal donc
- Speaker #0
là tu es allé tu nous as fait toute la rétrospective donc native de Nantes par contre je veux quand même même si on fait pas tout dans l'ordre c'est pas grave De Lyon à Saint-Irie, pourquoi ? Pourquoi et le choix ? Qu'est-ce qui a déterminé Saint-Irie ? Parce que vous auriez pu être dans la campagne proche de Lyon, à la montagne, je ne sais pas.
- Speaker #1
J'adore la montagne et j'avais une de mes tantes Claire qui habitait en Isère, à 1h45 de Lyon et on y passait quasiment... Pas tous nos week-ends, mais bon, les vacances, un week-end sur trois. Et c'est vrai qu'on aurait aimé habiter là-bas. Le souci, c'est que là-bas, c'est très cher. C'est impossible. Nous, on habitait en appartement.
- Speaker #0
Même quand tu es dans des petits villages ?
- Speaker #1
Même les villages les plus paumés, habiter une maison avec un jardin, c'est hors de prix. Donc, du coup, il y avait ce facteur. Et le deuxième facteur, c'est que notre famille, quand même nos parents... frères et sœurs, plutôt de l'autre côté.
- Speaker #0
Sur la façade ouest.
- Speaker #1
Donc moi, surtout, j'aime me rapprocher vraiment de Nantes, parce que j'y vais quand même assez régulièrement.
- Speaker #0
Remercier la France comme ça, c'est pénible.
- Speaker #1
C'est très long. Là, j'ai trouvé à mi-distance. On s'est dit, il faut se rapprocher de Nantes. Mais par contre, je voulais rester vraiment dans la grosse campagne. Quoi La vraie campagne, la vraie ! Non, en fait, je ne voulais pas arriver dans les territoires plats. Les grandes zones agricoles, plates, vers la Charente, tout ça. Pour moi, c'est moins joli. On s'excuse, mais c'est moins joli. Oui, je suis désolée, mais il y a encore de l'agriculture intensive. Et ce n'est pas vivant, moi. Alors qu'ici, c'est très vivant. Donc voilà, c'était ça. Et puis avec des prix du coup vraiment inévitables. Moi, il me fallait un atelier pour le tournage sur bois. Donc il nous fallait une maison. Il fallait un espace atelier, un espace pour aussi l'activité de Cora. Voilà. Et en même temps, le compromis qui était important pour nous, c'était ce côté une petite ville où il y a tout pour que Sacha puisse être autonome. On ne passe pas notre vie en voiture à l'emmener à droite à gauche. Ah oui. je vois de quoi tu parles bah oui parce que mes parents ils ont vécu ça aussi avec mon frère les histoires de car d'emmener aux activités on s'est dit si on peut s'épargner ça t'as pas de chambre ici éventuellement je te déposerai Jules et
- Speaker #0
vous en pension je paye s'il faut on peut peut-être s'arranger ils font à manger aussi je t'ai dit qu'ils étaient dans la période tacos on va en reparler après si tu veux On négocie après.
- Speaker #1
Oui, on va négocier.
- Speaker #0
Oui, il y avait quand même pas mal de critères, plus ou moins.
- Speaker #1
Oui, voilà, il y avait le critère écologique aussi. C'est-à-dire qu'à Lyon, on a vraiment souffert de la pollution. Alors à Paris, bien sûr, énormément. À Lyon, moi, les dernières années, avec les calicules au niveau respiratoire, c'était infernal. Ah oui,
- Speaker #0
à ce point-là ?
- Speaker #1
Ah oui, à ce point-là. On a été freinés par le Covid. On avait ce projet avant le Covid. On n'a pas été assez rapides. On s'est fait attraper par le Covid. Donc on aurait voulu partir quand il avait 5-6 ans, on s'est retrouvé à partir plutôt vers 7 ans. Bon, c'est comme ça. Mais voilà, en tout cas c'était un facteur, l'écologie aussi. On a regardé, on a pris la carte de France, où est-ce que c'est le moins pollué ?
- Speaker #0
C'est fou le nombre de personnes qui ont fait ça en prenant la carte. Est-ce qu'il y a des éoliennes ?
- Speaker #1
Des centrales ?
- Speaker #0
Des centrales, du forage ?
- Speaker #1
C'est ça. Et puis l'évolution des températures, vu qu'avec la canicule à Lyon, franchement, ça a été vraiment très difficile. On s'est dit que les températures vont continuer d'augmenter dans les années à venir. Où est-ce qu'on peut se projeter sur 20 ans au moins ?
- Speaker #0
Mais tout le monde va arriver ici bientôt du coup.
- Speaker #1
On verra.
- Speaker #0
Ok, donc les motivations. Mais comment tu regardes une carte, etc. ? Vous connaissiez le territoire ?
- Speaker #1
Alors non, pas du tout. Ce qu'on a fait, c'est qu'on avait ciblé cette zone et on s'est dit qu'il faut aller voir. Parce que le papier c'est bien, mais on sait bien que ça ne remplace pas la pratique. Cora, pour le coup, ne l'avait jamais vécu à la campagne. Du coup, on a commencé par la creuse. On avait carrément ciblé la creuse au départ. Et puis, de fil en aiguille, de visite en visite, on a trouvé que c'était quand même très...
- Speaker #0
Vide.
- Speaker #1
Vide ! Je cherchais le terme. Il faut dire ce qu'il y a, il y a quand même... personne. Bon, vu que j'avais une activité qui allait quand même demander à ce qu'il y ait quand même du passage, voilà, moi de l'artisanat, il faut quand même que je vende mes produits. Et puis en fait, c'est de fil en aiguille, il y a une agent immobilier qui nous a dit Ah, j'ai fait mes études à Saint-Irie, j'ai adoré cette ville, allez voir. Et puis, sur le retour d'une visite en Creuse, on a fait un détour par Saint-Irie. Alors, il ne faisait pas un super temps, il pleuvait, mais on est arrivés là et on a fait le tour du bourg un peu en courant. On a trouvé ça super chouette. Oui, il pleuvait vraiment.
- Speaker #0
Parce que comme je sais que Cora, elle court tout le temps, et courir vraiment, pas courir dans la vie, courir faire du jogging. Je les vois toutes les deux en train de courir. Oui,
- Speaker #1
c'était vraiment assez rapide. Puis voilà, ça a été fatigué. On avait fait du wifi.
- Speaker #0
Oui, mais vous avez fait un peu les alentours ou pas vraiment ?
- Speaker #1
Pas vraiment.
- Speaker #0
Vous avez vu cette jolie campagne ?
- Speaker #1
En fait, on avait quand même sillonné pas mal autour. Donc, on voyait ce que c'était que la campagne autour. On a trouvé ça très beau, on a vu qu'il y avait un potentiel touristique. Et puis en fait, c'est aussi une intuition qui l'a emporté, c'est-à-dire qu'on a fait le tour, on est retrouvés dans les rues, là par ici, et en fait c'est Cora qui a eu une impression de déjà vu, et qui a dit, c'est là.
- Speaker #0
D'accord. Voilà.
- Speaker #1
C'était pas le coup de cœur, comme on entend des fois des gens, Waouh, j'ai eu le coup de cœur et tout c'était pas ça, c'était plutôt, ça va être là.
- Speaker #0
C'est déjà pas mal. C'est bien.
- Speaker #1
Et du coup, on est rentrés, on a vu une maison. Sur internet, dans la semaine.
- Speaker #0
Tu n'en as pas visité plusieurs, celle-ci ?
- Speaker #1
Celle-ci,
- Speaker #0
oui. Ah ouais ?
- Speaker #1
Oui, oui. En fait, on cherchait une maison de plein pied. Et c'est vachement rare. Ce n'est pas évident de trouver une maison de plein pied. On voulait pouvoir sortir de la cuisine pour manger dehors tout de suite. En fait, on voulait vivre dans notre jardin.
- Speaker #0
Après, tu n'es pas obligée d'avoir un plein pied pour sortir de ta cuisine et être dehors tout de suite.
- Speaker #1
Ce n'est pas pareil. Quand tu as ta cuisine en hauteur, tu sais que tu descends des marches pour...
- Speaker #0
J'ai pas de marche, moi, pour descendre dans le pied.
- Speaker #1
En hauteur ? Attention à ce que je dis, alors.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'elle raconte,
- Speaker #1
celle-ci ? Moi, j'avais besoin...
- Speaker #0
Quoi, t'as des marches ? T'as deux marques, là ? Moi, ma cuisine, elle est à même mon jardin.
- Speaker #1
C'est vrai ? Bah oui, c'est bien. Mais on n'a pas trouvé, nous, une maison comme ça. Je voulais que ça soit plus de pieds en pied possible pour être vraiment...
- Speaker #0
C'est plutôt pour vos vieux jours.
- Speaker #1
Presque. Et puis en me disant aussi, on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. C'est pas être défaitiste ni rien. Non, non. Je réalise de dire, le jour... Tout bêtement, tu te casses la cheville, t'as un plat pendant un mois ou deux. Bah c'est pas pratique quand t'as des escaliers partout dans ta maison. Donc si tu veux avoir une maison de plein de pieds, ça sera bien pour mes parents et puis ça sera bien pour nous si jamais on a besoin.
- Speaker #0
Voilà. Voilà, donc paf, cette maison, finalement ça a été assez rapide. Ah oui. Enfin rapide en tout cas, t'as pas visité 25 maisons.
- Speaker #1
Non, elle était bien.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, t'es heureuse dans cette maison ? Oui. T'es contente de cette maison ?
- Speaker #1
Ah ouais, super.
- Speaker #0
C'est un petit paradis.
- Speaker #1
Elle est toute en longueur. Donc c'est ça qui est assez marrant. Ce n'est pas une longère, mais c'est une vieille maison.
- Speaker #0
C'est une mini longère.
- Speaker #1
C'est une mini longère. Alors voilà, c'est ça. Ce qui nous a plu, c'est que c'est une mini maison avec un mini jardin. Après avoir visité en creuse...
- Speaker #0
Parmi...
- Speaker #1
Bon alors, on a 2500 mètres carrés. Mais comme c'est en longueur, on a cette impression de petits espaces. On a un petit verger, on a un petit jardin. Je parle ça à mon parc d'agrément, mais c'est tout petit. Mais voilà, là où il y a les fleurs, on a un petit potager. Et le jardin fait le tour de la maison. On est vraiment au milieu du jardin et il y a des grands arbres. Il y a deux grands arbres. On est à l'ombre d'un liquide en barbe qui fait des couleurs extraordinaires. Oui, c'est un liquide en barbe.
- Speaker #0
Liquide en barbe.
- Speaker #1
Tout à fait. Ou copalme. Ça ressemble à un érable, on va dire.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Il doit avoir, je ne sais pas, 30 ans. Ce n'est pas un très vieil arbre, mais du coup, il nous fait une très belle ombre et il a des couleurs extraordinaires en automne. Deux cerisiers. Un jaune, un rouge, on a trois pommiers, on a des pruniers, des mirabelliers. Donc il fallait aussi un jardin avec déjà des arbres pour avoir déjà de l'ombre et avoir déjà des fruits. Et puis on a planté plein de fleurs.
- Speaker #0
Il y a ta serre aussi.
- Speaker #1
On a fait une serre, on a des petites serres en bambou pour les tomates, une serre à coller à mon atelier.
- Speaker #0
Très jolie, je ferai des photos si tu me le perds.
- Speaker #1
Ah oui, oui, oui, tout en récup, rien à acheter à part les clous, tout en palette. Si on a acheté les tôles quand même, on était obligés. Et voilà, et mon atelier qui est sur la terrasse aussi. Donc, j'ouvre grand les portes et puis je peux travailler et puis aller boire mon petit café après dans ma cuisine.
- Speaker #0
Et tout au même niveau.
- Speaker #1
Et tout au même niveau.
- Speaker #0
Dans leur jardin, il y a des petits objets un peu partout, c'est rigolo. On se croirait un peu quand même dans un petit truc de conte de fées, tu sais. Oui. Comme si à chaque pas, on allait te raconter une histoire.
- Speaker #1
Oui, oui, on a des petits chapeaux, un peu de porcelaine, une petite fourmi volante avec des ailes qui tournent. Les mangeoires pour les oiseaux.
- Speaker #0
Les champignons en bois.
- Speaker #1
Les champignons en bois, forcément.
- Speaker #0
Oui, c'est joli.
- Speaker #1
Des petits pots de fleurs de toutes les couleurs. On voulait de la couleur, de la vie, du joyeux.
- Speaker #0
Parfait. Voilà. C'est bon pour l'environnement, madame ? Pour la description de bon environnement,
- Speaker #1
je pense. Oui.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a eu un grand défi ? Quelque chose d'important dans cette transition, dans ce changement de vie ?
- Speaker #1
Oui. Mais encore ?
- Speaker #0
Merci pour cette réponse.
- Speaker #1
Oui, en fait, on pourrait penser que c'était un défi professionnel parce que du coup, moi, je me suis complètement reconvertie.
- Speaker #0
Alors, c'est pas grave, on va faire deux réponses. La reconversion, elle se fait ici ou elle se fait avant de partir ? Je ne me souviens plus.
- Speaker #1
Avant de partir.
- Speaker #0
D'accord. Donc avant de partir. Oui. Tu as déjà ton diplôme ou tu es déjà formée. Oui. Mais tu ne le fais pas encore là-bas ? Tu ne pratiques pas encore là-bas ?
- Speaker #1
Alors oui et non. C'est-à-dire que j'ai passé un CAP du coup menuiserie avec les compagnons du Tour de France à Lyon. Mais en parallèle, pour financer ce CAP, puis pour financer le matériel de tournage, le stage de tournage, parce qu'on n'est pas formé au tournage là-bas, il a fallu que je fasse des CDD. pour déclencher des financements.
- Speaker #0
Pas de prise en charge pour financer ce CAP, etc. ?
- Speaker #1
Pour le CAP, je sortais d'une rupture conventionnelle suite à le burn-out. Pour avoir des financements, il aurait fallu un CIF-CDD. Il y avait des CIF, des trucs comme ça. Ça n'existe plus aujourd'hui. J'ai refait un petit CDD chez le concurrent pour avoir un CIF-CDD et financer toute la formation. Et après, j'ai refait des CDD chez la même personne pour acheter tout le matériel de tournage. C'est quand même un investissement. C'est cher tout ça ? Oui, c'est cher. Il faut compter autour de 3000 euros.
- Speaker #0
Par machine ?
- Speaker #1
Minimum. Non, non, non. Alors, moi, j'ai acheté un petit tour qui était plutôt dans les 1500 euros. Mais si tu veux un gros tour, c'est 3000. Mais moi, j'habitais un appartement.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Ah oui. Et donc, on avait ce projet de déménagement. Il y avait le Covid. On ne pouvait pas partir tout de suite. Et moi, il fallait que... En fait, c'est bien d'être formée comme tourneuse sur bois, l'artisanat. C'est bien de se former. Mais après, il faut pratiquer. Parce que quand tu sors de ta formation, tu n'es pas encore forcément un artisan aguerri. C'est une histoire de geste, de répétition. C'est ça. Non, mais il faut répéter le geste.
- Speaker #0
Et donc ça, tu le faisais dans l'appartement, avec le petit tour ?
- Speaker #1
Alors, non, parce que le petit tour, il pèse quand même 50 kilos. Ça fait des copeaux, surtout. Énormément de copeaux, de poussière. ou une aspiration. Et donc, en fait, j'ai aménagé ma cave. J'avais une petite cave, comme on imagine, dans les immeubles. Et j'ai aménagé un petit atelier dans ma cave. Voilà, c'était très rudimentaire, mais fonctionnel.
- Speaker #0
Avec du bord,
- Speaker #1
un peu. Pas loin, parce qu'il n'y avait pas l'électricité. Donc, je faisais pendre une rallonge depuis mon balcon. Et je passais par le sous-pirale. Tu vas faire pleurer les gens,
- Speaker #0
là, à l'instant.
- Speaker #1
Écoute, c'était de la débrouille. Si j'avais attendu d'être installée dans un atelier, j'aurais perdu en pratique. Et il y a des ateliers partagés après en ville. Ça, c'est super. Mais il y avait des listes d'attente.
- Speaker #0
Les Fab Labs, des choses comme ça.
- Speaker #1
Mais il y avait au moins un an de liste d'attente. Donc, je ne pouvais pas rentrer dans les ateliers comme ça.
- Speaker #0
Donc, tu passes tes diplômes. Tu travailles en parallèle pour t'acheter du matériel. Tu t'entraînes dans ta cave.
- Speaker #1
C'est ça. Je ronge mon chemin.
- Speaker #0
Dans la cave. Vous déménagez ?
- Speaker #1
On déménage.
- Speaker #0
Voilà, et alors donc, le plus grand défi ?
- Speaker #1
Et le plus grand défi, c'est là où je vais plomber un peu l'ambiance. Super !
- Speaker #0
Désolée. Je vais manger une chouquette pendant que tu parles.
- Speaker #1
Voilà, mange une chouquette. Mais t'étouffes pas avec. Non, mais c'est juste qu'on est arrivés ici dans cet environnement formidable. Moi, j'avais l'impression d'arriver enfin à ma place, là où j'avais envie de vivre depuis toujours. Donc, c'est génial quand t'arrives là. Je suis enfin dans un métier que j'aime, que je vais pouvoir m'éclater dans mon métier, ce qui n'était pas le cas avant. Mais en même temps, il y avait tous ces soucis de santé du côté de mes parents et aussi mon petit frère qui n'était pas en forme. Et voilà, j'avais un peu un contexte familial d'écroulement, soyons clairs. C'était très dur. Et du coup, mon défi à moi, c'était comment on vit et on kiffe sa life. Quand en face, sa famille très proche ne va pas bien. Du coup, moi, ça a été un peu le parcours pendant une bonne année de réussir à jongler avec ça. Et de m'autoriser à vivre ma vie pleinement, à être ancrée là-dedans, dans ma vie, dans mon activité professionnelle, dans mon rôle de maman aussi.
- Speaker #0
On a oublié ça aussi.
- Speaker #1
Ben ouais. et tout en ayant un peu la tête, même complètement la tête partie de l'autre côté de la France. Donc c'était ça, moi, mon gros défi. Et donc c'est positif parce que j'ai dépassé ça, je suis en train de dépasser ça et donc voilà la vie continue, on fait des expériences, on apprend, on rencontre des gens, on progresse. Et puis voilà aujourd'hui je pense que ça y est j'arrive, j'ai repris pied dans ma vie, c'est aussi pour ça que je suis là, on rebondit sur qu'est-ce qui fait que j'ai dit oui, c'est aussi ça, c'est bah oui, voilà aujourd'hui. J'existe, je suis, je suis dans ma vie.
- Speaker #0
Est-ce que ça veut dire que pendant tout ce temps-là, finalement, tu avais l'impression de ne pas pouvoir prendre ta place ou occuper, vivre ta propre vie parce que tu étais absorbée par...
- Speaker #1
Oui, c'est ça....la famille proche ? Oui, c'est ça.
- Speaker #0
De devoir t'en occuper, etc.
- Speaker #1
Ce n'est pas forcément un investissement de temps parce que j'y suis allée un petit peu, mais on ne peut rien faire. Il y a des situations de vie où on voit ses proches. Malade, c'est la maladie. On peut être présent dans l'écoute, mais même si on est présent physiquement, on ne peut rien faire. Et en fait, c'est ça, c'est ce sentiment d'impuissance, d'être témoin et de vouloir être présent, mais en même temps, il y a aussi une distance physique.
- Speaker #0
Est-ce que ça aurait pu vous faire finalement changer d'avis et déménager pour être plus proche ?
- Speaker #1
En fait, c'est déjà ça qui nous a fait nous rapprocher. pour que je puisse faire les allers-retours plus facilement, plus vite. Aujourd'hui, je peux prendre la voiture ou un blabla-car. Surtout, je prends des blabla-cars et en trois heures et demie, j'y suis. Donc voilà, c'était ça. Avec l'idée que moi, je n'aurais pas été heureuse de revivre à Nantes. Ce n'est pas un climat et un environnement. Ce n'était pas là qu'on avait envie de vivre. C'est ça, il faut aussi... C'est ma famille, Cora et Sacha. Et donc, comment être bien nous et nous épanouir nous tout en... En essayant d'être plus présent et plus investi auprès de ma famille, de mes parents, de mon frère. Et en fait, on se met soi-même des bâtons dans les roues. Ce que je comprends aujourd'hui, c'est qu'au contraire, si tes proches te voient heureux, bien dans ta vie, à l'aise, faisant des choses, et que tu arrives à partager ça, ça leur fait du bien. Parce que qu'est-ce que tu souhaites de mieux à tes enfants que d'aller bien ? On est porté aussi par les autres. Oui,
- Speaker #0
bien sûr. Tu as dit tout à l'heure, je vais rebondir là-dessus, tu as dit un métier que j'aime ou qui me passionne, je ne sais plus. Tu vas nous dire pourquoi tu as voulu changer de métier. Pourquoi le bois ? Qu'est-ce qui a fait qu'un jour, tu t'es réunie un matin, tu as dit je vais faire du bois.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, j'ai toujours kiffé le bois.
- Speaker #0
Est-ce que tu bricolais petite ? Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Raconte-nous l'histoire.
- Speaker #1
Oui, j'ai grandi dans une maison avec un... un beau jardin, ma mère était hyper forte avec les fleurs, c'était un parc, c'était pas très grand mais il y avait des fleurs de partout, c'était extraordinaire, et il y avait des grands arbres et moi j'ai passé mon enfance à faire des cabanes dans les arbres, à monter dans les arbres, mes vacances, et mon père bricolait beaucoup, et donc avec mon père à bricoler, et il faisait des cannes en buis, donc à être dans l'odeur du bois, voir travailler cette matière. Il m'a appris, du coup, quand on partait en vacances, on faisait des arcs, on faisait tout un tas de trucs en bois. Moi, j'avais un opinel et puis je sculptais des morceaux de bois. Mon petit frère est arrivé, j'avais 9 ans, donc j'ai grandi en enfant unique jusqu'à 9 ans. Donc voilà, je me suis beaucoup occupée comme ça. Et donc vraiment, moi, j'ai une relation avec les arbres depuis toujours.
- Speaker #0
Avant d'avoir un frère, tu grattais le bois. Oui, et après,
- Speaker #1
je lui ai appris. C'est ça. J'ai toujours adoré monter dans les arbres et bricoler. Et j'ai toujours continué de bricoler chez moi. Après, quand j'étais étudiante, je n'avais pas beaucoup de moyens. J'aimais beaucoup récupérer des trucs, transformer. J'étais fascinée aussi à Nantes. On a les machines de Lille, on a Royal Deluxe. Je ne sais pas si tu connais.
- Speaker #0
La machinerie ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est qu'en fait...
- Speaker #0
Les animaux...
- Speaker #1
Voilà, on a rêvé des petits avec des machines extraordinaires, faits de briquets de broc, avec de l'articule.
- Speaker #0
Maintenant, ça s'est arrivé, tu étais déjà grande,
- Speaker #1
ça. Et bien non, en fait, je me rappelle, le premier truc, c'était le géant et je devais avoir 12-13 ans.
- Speaker #0
Ah bon ?
- Speaker #1
Et je me rappelle de ça, de ce géant, on se réveille dans la ville et d'un coup, il y a un géant sur le parking de la petite Hollande. Il y a des fourchettes géantes plantées dans des voitures écrabouillées, des couteaux dans les murs. Et là, tu as un géant qui respire, qui vit et tout et tu es embarqué. Et quand je vois mon fils aujourd'hui, on lui fait visiter aussi l'éléphant, l'arbre hérant, tout ça, tu es embarqué dès petit dans cet imaginaire. Et moi, mon rêve, c'était de travailler aux machines de Lille, d'être dans Royal Deluxe. Sauf qu'après, la vie fait qu'on va au lycée. Je n'imaginais pas que c'était possible d'être artisane. J'avais ce rêve de construire des trucs comme Royal Deluxe, mais c'était un rêve et je n'imaginais pas que c'était possible.
- Speaker #0
L'école... À l'époque, on ne nous le proposait pas, en fait, ce type de métier. Bah ouais. C'était limite le mal.
- Speaker #1
Bah écoute, j'ai même pas pensé pour mes stages de troisième, tu sais. Et puis voilà. Puis moi, j'adorais mon petit frère. Il est arrivé, j'avais quand même 9-10 ans. Ouais. Je m'en suis occupée, petit bébé.
- Speaker #0
C'est pour ça que tu as dit tout à l'heure les métiers liés à l'enfance.
- Speaker #1
Bah oui. Donc du coup, en fait, j'ai adoré ça. Donc j'ai passé mon BAFA. Je me suis dit, c'est génial, j'ai adoré. J'ai fait mes stages comme ça et je me suis dit je vais être éducatrice de jeunes enfants. Il y avait aussi cette grande idée que si tu veux changer le monde, commence par apprendre aux enfants à s'écouter les uns les autres, à communiquer, à être ouvert à la diversité. Et c'est par la jeunesse qu'on va changer le monde. Il y avait un petit peu tout ça dans ma tête. Et c'est ce qui m'a amenée du coup à faire des études de psycho, à devenir éducatrice.
- Speaker #0
Mais alors comment ? Un jour ?
- Speaker #1
Eh oui !
- Speaker #0
Bim ! Tu te dis, finalement, je vais à nouveau tailler les cannes à pêche en bambou.
- Speaker #1
En fait, pour déménager de Paris à Lyon, j'ai travaillé. Je n'ai pas repris un emploi auprès des enfants. Je suis rentrée dans une agence qui recrutait des nounous et des baby-sitters. C'était plutôt alimentaire. Du coup, ça m'a permis d'aller travailler à Lyon, toujours dans la même boîte. Et de fil en aiguille, j'y suis restée dix ans. Je suis devenue responsable d'une agence de service à la personne. Et en fait, là, je me suis complètement laissée bouffer par les chiffres, la pression, le stress. Voilà, les demandes. Enfin bon, c'était... Voilà. Et bon, donc, ce qui m'a amenée à craquer.
- Speaker #0
Burn out,
- Speaker #1
burn out. Fois un, fois deux. Bon, et puis il y a le deuxième. On s'est dit, bon, c'est terminé maintenant. Et puis là, je me suis retrouvée chez moi, au chômage du coup, et à me dire, qu'est-ce que je vais faire ? Et donc, moi, je voulais retourner. Du coup, je me suis dit, c'est le moment, je vais faire un truc de mes mains. Parce que... Justement, pour me sortir du boulot, moi je réparais des vélos. J'adorais les vieux vélos, je réparais des vélos. Parce que travailler le bois en appartement, ça ne me venait même plus à l'esprit. Puis bon, je me suis dit, je vais peut-être m'ennuyer quand même. Puis c'est métallique, enfin voilà. Puis bon, j'ai dû construire une penderie pour Sacha dans sa chambre. Et puis à un moment, j'étais trop fière de moi. C'était que de la récup, je n'avais rien acheté. Puis je regarde cette penderie, puis je me dis, oh là là ! Si je pouvais faire ça tout le temps ! Je me dis, mais... Ça s'appelle menuisier. Je n'y ai jamais pensé. C'était un métier en fait. Et donc c'est là que je me suis dit, mais oui, évidemment. Puis quand j'en ai parlé autour de moi...
- Speaker #0
Ça fait le chemin dans ta tête, tu t'es refus petite à fabriquer, etc. Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Comme dans les films, tu sais, ça va.
- Speaker #1
Ben oui, je me suis dit, mais oui, évidemment. Et puis tout le monde m'a dit, ah ben oui, ça te ressemble tellement. Ah ben oui, c'est toi. Tu ne peux pas me le dire avant ?
- Speaker #0
Non mais c'est pas possible !
- Speaker #1
C'est ça qui est marrant, c'est que mes parents en fait, ils m'ont dit, bah oui nous on pensait que t'allais aller dans des métiers plus manuels.
- Speaker #0
Mais ça fait 20 ans que j'attends !
- Speaker #1
Et en fait, moi j'avais complètement oublié ça, qu'ils me l'avaient proposé au moment de partir au lycée. Ils m'avaient proposé un lycée spécial à Nantes, où j'aurais pu faire une filière plus technique. Et en fait, tu vois, on se met des trucs, moi j'étais persuadée que je devais faire des études. Et avoir un... Alors pas un statut social. Parce que la société,
- Speaker #0
elle te demandait de faire des études ?
- Speaker #1
Oui, et puis il y avait l'environnement familial quand même. Autour de moi, il y avait des profs, des instits. Mon grand-père était très sur la culture, il connaissait des textes par cœur, qu'il récitait de temps en temps.
- Speaker #0
Donc tu avais l'impression que tu te devais de...
- Speaker #1
Je ne me posais pas la question, c'était évident. Mais tant elles avaient du coup, pareil, elles avaient fait des études, elles avaient des belles situations. Et en fait pour moi c'était ça et en même temps je voyais les autres, mon père, ma tante qui avaient des métiers qui les passionnaient et je me mettais aussi la pression de me dire il faut que je trouve le métier qui va me passionner sinon tu vois.
- Speaker #0
Ouais t'avais quand même pas mal d'injonctions.
- Speaker #1
Je m'étais mis pas mal d'injonctions mais c'était bête parce que du côté de mon père c'était le contraire en fait eux ils voyaient pas trop l'intérêt de faire des études. mon grand-père qui était maçon, il trouvait que moi j'allais à la fac, pour lui ça n'avait pas de sens, il fallait apprendre un métier. Mais je n'ai pas entendu, je n'ai pas écouté cette partie-là. Tu vois, j'avais un peu deux parties.
- Speaker #0
Ta maman, elle travaillait ?
- Speaker #1
Oui, elle était infirmière. Elle travaillait auprès de jeunes adultes handicapés.
- Speaker #0
Combien de temps il se passe entre l'armoire et ton CAP ?
- Speaker #1
Alors, je n'ai plus trop le temps.
- Speaker #0
À peu près. Est-ce qu'il se passe des années ou est-ce qu'il se passe quelques mois ?
- Speaker #1
En fait, il se passe peut-être un an quand même, parce que c'est là que mon père a eu son accident, il a eu un AVC. Enfin bref, c'est compliqué. Mais voilà, donc ça m'a mis un peu un... Ouais, un petit temps. Il n'y a pas pensé. Voilà, ça s'est mis... Entre parenthèses, ce n'était pas le moment. Et puis après, il faut manger. Et j'ai mon chômage qui commence à s'améliorer. Tu manges toi. Ben voilà. Quel idée. Il y a un moment, il y a le tic-tac aussi du... Ben oui, il faut quand même travailler. Et donc là, hop, j'ai rebondi, clac, boum, j'ai fait mon CDD, j'ai fait mon CV.
- Speaker #0
Et là,
- Speaker #1
après, ça s'est enflammé.
- Speaker #0
Après, vous arrivez ici. Voilà.
- Speaker #1
Et quand même, deux ans... Le tout, quoi. Il a fallu quand même bien deux ans. Avec le Covid, en plus, au milieu.
- Speaker #0
Maintenant, avec le recul, tu te dis que c'était le temps finalement nécessaire. Tu aurais voulu que ça aille plus vite. Finalement, ça a été trop vite. C'est quoi ton retour par rapport à ça ?
- Speaker #1
Mon retour, c'est que c'était comme ça. Donc, ça ne sert à rien de se dire si jamais, si j'avais su, si ceci, si cela. De toute façon, je n'ai pas pu faire autrement. Il y a un temps pour tout. tout et voilà il m'attendent disait ces matériels c'est pas grave c'est pas grave ces matériels donc tant que ces matériels alors j'essaye un peu de me garder cela est motif les choses humaines de relations de contact et liens de famille c'est plus important qu'on a officiellement tu l'a lancé quand il ya un an tout pile il ya un an tout il ya un an tout pile j'ai lancé l'entreprise pas c'est en février enfin ça fait un an et demi maintenant à février 2023 ouais Après, il faut le temps de tout lancer. C'est au début la création d'entreprise, c'est beaucoup de choses en fait. On s'imagine que tout de suite on va produire et vendre, mais non, il y a toute la com, il y a tout l'administratif, il y a le réseau. Et puis des détails pratiques, c'est la première exposition, comment j'organise mon stand. La mise en forme, quelle table, quelle présentation, la chaîne d'admiration. Le truc,
- Speaker #0
c'est que tu as 12 métiers dans un métier. Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Tu as énormément de...
- Speaker #1
Pomme, Internet, vendre sur...
- Speaker #0
Tu as un site aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, en fait, ce que j'ai fait, c'est que là, sur Etsy, je vends des choses.
- Speaker #0
Ah, c'est cool ça, Etsy. Voilà.
- Speaker #1
J'ai commencé comme ça. Je me suis dit, bon, on commence comme ça. Donc là, je vends des pendules.
- Speaker #0
Etsy, c'est E-T-E. SY, pour les gens qui ne... parce que tout le monde ne connaît pas. C'est une plateforme qui regroupe tous les artisans.
- Speaker #1
Voilà, le but, c'est vraiment l'artisanat, c'est mondial, donc on peut trouver de l'artisanat de partout. Et il y a vraiment derrière des petits artisans. Donc là, vraiment, en cherchant bien, on peut vraiment trouver de l'artisanat du vrai. Moi, ça me permettait de ne pas fabriquer mon site internet.
- Speaker #0
Donc tu t'es imbriquée, toi, dans des...
- Speaker #1
Je me suis mise là-dessus, je me suis mise sur Insta. Voilà, il faut prendre ce temps aussi. en dehors de la fabrication pour faire les photos, les retours en avant, le référencement, tout ça. Puis, je vais lancer aussi des formations. Ah,
- Speaker #0
c'est cool ça !
- Speaker #1
Oui, je suis contente. Ça y est, je me suis entraînée sur mes proches. Donc, j'ai mis au point une formation sur 3h30, 4h, une matinée.
- Speaker #0
C'est une formation, c'est un atelier ?
- Speaker #1
Alors, l'idée, c'est d'apprendre les bases du tournage.
- Speaker #0
Quand on dit tournage, j'ai toujours l'impression d'être tournage film.
- Speaker #1
Ah bah c'est un petit film en accéléré. Donc voilà, c'est vraiment apprendre les bases, les premiers gestes du tournage en sécurité. Parce que c'est quand même des objets tranchants et dangereux. Donc apprendre les règles de sécurité, les gestes de base, s'exercer. Et à la fin, sortir un petit objet avec lequel on va pouvoir repartir. Donc un petit objet simple. Parce qu'on n'apprend pas le tournage en 4 heures.
- Speaker #0
Mais on peut déjà sortir un petit lion en bois que je mets dans mon jardin, par exemple.
- Speaker #1
Est-ce que c'est possible,
- Speaker #0
Mada,
- Speaker #1
en 2 heures ? Tu vas faire une quille et on va peindre un lion dessus. Ça va plutôt être ça. On va faire un champignon, on va faire un bougeoir.
- Speaker #0
Faire de la formation, c'est un public comme moi, innocent.
- Speaker #1
Oui, novices !
- Speaker #0
Parce que ça voudrait dire, je ne sais pas, c'est des gens qui voudraient peut-être faire le même métier que toi ? Ou pas forcément, il y a des gens comme ça, un jour ils disent, tu vois, moi je voudrais apprendre à tourner. Et oui,
- Speaker #1
tout à fait, il y a des gens comme ça qui sont curieux de tout.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ou qui ont cet intérêt pour la matière. Parce que le bois quand même, il y a beaucoup de gens qui aiment le bois, la pierre, la poterie, enfin toucher comme ça les choses naturelles, mais qui n'osent pas forcément. Donc ils vont faire des petits ateliers comme ça pour essayer d'aller voir.
- Speaker #0
Comme fabrication de savon ou quoi ? Bah oui,
- Speaker #1
en fait tu peux faire un atelier poterie, bah tu fais un atelier tournage.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
- Speaker #1
Je dirais que c'est qu'il n'y a pas une journée identique. Moi j'aime faire plein de choses différentes. Je ne dirais pas que je m'ennuie ou que je me lasse très vite, mais j'aime découvrir.
- Speaker #0
Là on a déjà marre de moi là par exemple.
- Speaker #1
Ah non ! Non mais voilà, le matin je me lève et je me dis, alors aujourd'hui qu'est-ce que je fais ? Alors déjà, je suis indépendante donc je peux faire ce que je veux. Si il fait vraiment un temps exécrable et que je suis un peu fatiguée, je vais me mettre sur mes photos, sur la partie internet.
- Speaker #0
Je croyais que tu allais me dire, je vais me mettre sur Netflix.
- Speaker #1
Non, ça peut être une tentation. Mais non, en fait c'est ça que je trouve génial, c'est qu'aujourd'hui... J'ai envie de travailler. Et qu'en fait, avant, je travaillais par nécessité. Aujourd'hui, quand je me lève le matin, ou quand je fais ma pause le midi après manger, j'ai besoin quand même de m'asseoir un petit peu, j'ai envie d'y retourner. Et ça, c'est extraordinaire. Et donc, je me dis, aujourd'hui, c'est un bol, c'est une assiette. Aujourd'hui, je débute du bois, je prépare. Aujourd'hui, je vais chercher du bois chez un tel, parce qu'il a coupé un arbre et que je vais pouvoir récupérer ça. Donc, je fais aussi plein de rencontres. Je rencontre plein d'artisans aussi différents, on peut aussi créer des partenariats. Là je vais peut-être faire des petites barrettes à cheveux avec une maroquinière. Moi je ferai une petite barrette, un petit pic à cheveux puis elle une petite… Ah oui je vois,
- Speaker #0
pour les gros chitons, comme dans les années 70.
- Speaker #1
Oui voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Ah c'est beau ça. Pour les longs cheveux comme moi c'est… Voilà c'est ça.
- Speaker #1
Donc voilà, en fait c'est infini. Donc s'il te plait. Mais oui c'est ça.
- Speaker #0
Alors s'il devait rester un truc… Le truc que tu lâches pas, vraiment ton kiff ultime dans ton métier, dans toutes les étapes de ton métier, dans toutes les casquettes de ton métier ?
- Speaker #1
Alors forcément c'est vraiment tourner, c'est vraiment la fabrication. Quand tu commences à faire sortir, à faire émerger la forme de ton morceau de bois, qui au départ est soit un morceau rectangulaire ou carré, donc si tu pars d'un morceau de bois sec, une poutre ou quelque chose comme ça, soit tu as pris un morceau de bois, de l'arbre vraiment, que tu as débité à la tronçonneuse, donc tu as un morceau ultra brut avec l'écorce, avec tout, et puis tout d'un coup tu fais émerger une forme, moi j'aime beaucoup les formes rondes et assez simples, je n'aime pas trop les fioritures, il y a mille styles de tournage, mais moi j'aime bien les formes assez épurées, et d'un coup tu fais sortir une forme très lisse, très arrondie, très douce, quand tu ponces ça au toucher. Tout d'un coup, tu as quelque chose, mais c'est d'une douceur incroyable. Tu as l'odeur aussi, selon le bois que tu tournes.
- Speaker #0
C'est des sens de bois.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Ils sentent différemment.
- Speaker #1
Et puis, ce n'est jamais le même rendu. Même sur un même morceau de bois, avec les nœuds, les variations de couleurs, tu peux faire deux pièces dans un même morceau et ça va avoir une tête complètement différente. Quand tu mets la cire ou l'huile à la fin, ça exauste les couleurs. D'un coup, tu as... Tu as des couleurs qui sont...
- Speaker #0
Là, tu as plusieurs couleurs.
- Speaker #1
Oui, ce n'est pas possible de résumer.
- Speaker #0
Et la chose que tu n'aimes pas ?
- Speaker #1
La chose que je n'aime pas ? Écoute, non.
- Speaker #0
C'est vrai ?
- Speaker #1
Il n'y a pas de choses difficiles. Oui, il y a des choses qui sont moins plaisantes. Mais en fait, comme je peux m'organiser comme je veux... Tu vois, par exemple, la partie que je ne vais pas préférer, c'est faire les photos, mettre sur Internet. Mais en même temps, vu que je vais le faire à un moment où peut-être ce jour-là, je suis fatiguée. Vraiment, parce que j'ai beaucoup tourné.
- Speaker #0
En même temps.
- Speaker #1
Je suis contente. Je me mets à l'intérieur, j'ai mon petit café, c'est cool. Donc c'est une chance. Je me dis, mais quelle chance de pouvoir là m'organiser. Ou quand il fait très, très, très, très froid. Parce que mon atelier n'est pas chauffé.
- Speaker #0
C'est dur physiquement comme métier ?
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
J'ai l'impression que tu as deux, trois fois où tu as dit que c'était lourd.
- Speaker #1
Je dirais que c'est, oui, c'est engageant physiquement. Déjà, il y a une grosse partie quand même où tu vas porter des planches. Des madriers qui sont quand même super lourds, super poussiéreux. Quand tu montes les marchés, tu montes ton barnum, ton stand, tu charries des caisses, tu décharges ta voiture. Et quand tu es sur le tour à bois et que tu fais une grosse pièce, pas un bougeoir, mais si tu veux partir sur un gros vase, un gros saladier et que tu pars d'un gros morceau de bois, au début, quand il va tourner, il n'est pas cylindrique, il va faire bouger le tour. Et toi, tu vas t'accrocher bien fort.
- Speaker #0
Tu dois le maintenir, le stabiliser.
- Speaker #1
En fait, pour... pour dégrossir le bois. La gouge, il faut la tenir fort sur le porte-outils parce que le bois qui est inégal, il va venir taper dessus, à chaque fois qu'il tourne et ça va te donner un coup. Donc il faut y aller bien ou quand tu vas creuser un bol, il faut quand même avec la gouge pousser un peu. Bien sûr, si tes outils sont bien affûtés, tu pousses moins. Mais il y a quand même, c'est ça que j'aime aussi, un travail avec le corps, ce n'est pas juste les mains. C'est tout le corps qui tient la gouge et qui va accompagner la gouge. La gouge. La gouge. L'outil principal du tourneur, c'est la gouge. La gouge. Voilà, tu as un grand manche, un tube en métal, qui se termine de différentes façons selon son utilité, qui va être affûté et qui va te permettre de tailler ton bois, de lui donner la forme.
- Speaker #0
Donc tu changes à chaque fois la dernière partie ?
- Speaker #1
Non, tu as différentes gouges.
- Speaker #0
Ah,
- Speaker #1
oh là là. Oui, c'est pour ça. Dans l'investissement de base, il faut peut-être à peu près 6-7 gouges minimum.
- Speaker #0
Pour avoir une variété différente,
- Speaker #1
pour pouvoir faire des choses différentes. Oui, parce que tu en as une grosse pour dégrossir. Si tu prends une petite... qui sert à faire la forme pour dégrossir, tu vas la plier parce qu'elle n'est pas assez costaud. Tu vois, tu as différentes tailles et puis tu as différents angles d'affûtage selon que tu vas creuser, faire une forme.
- Speaker #0
Grâce à ce nouveau métier, cette passion, ton rêve de petite fille finalement, comment ça a impacté ta vie ? Alors, tu en as un peu parlé finalement, parce qu'en te disant là, comment ça a impacté ta vie au quotidien, tu en as parlé, parce que tu as dit qu'il y avait quand même ce sentiment de liberté, de faire ce que tu veux. Oui. quand tu veux, mais est-ce qu'il y a autre chose que tu voudrais dire là-dessus ? Ta vie de famille ?
- Speaker #1
Je suis heureuse ! C'est ça, c'est aller au travail avec le sourire, c'est être heureuse d'y penser.
- Speaker #0
Sachant que tu n'as pas beaucoup de chemin ?
- Speaker #1
Sachant que je n'ai pas beaucoup de chemin. C'est extraordinaire, des fois je me revois avant et aujourd'hui, c'est juste ça. En fait, je me sens enfin à ma place. C'est-à-dire que j'ai eu quasiment toute ma vie l'impression de ne pas être à ma place, d'être différente, d'être pas comme les autres. Alors, sur tout un tas de points de ma vie, je n'ai pas été trop dans les normes sur plein de choses. Et du coup, voilà. Et puis aujourd'hui, je me sens à ma place, dans mon métier, dans mon territoire.
- Speaker #0
Tu dis dans ton territoire.
- Speaker #1
Et oui, parce que finalement, pour moi, ce n'est pas... une région plutôt qu'une autre, c'est juste un environnement qui me correspond. Moi, ce qui me correspond, c'est d'être entourée de forêts, d'arbres, de campagnes. Et voilà, et aussi le côté, enfin, ici, c'est plus calme, enfin, par rapport à la ville, tu vois, je ne suis pas une citadine. Moi, ça me correspond tout à fait, la vie à la campagne, dans un petit village. Donc voilà, comment ça a impacté ma vie, c'est ça, c'est juste le bonheur et le sentiment d'être à sa place.
- Speaker #0
T'as réuni tous les éléments pour être toi.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Juste toi.
- Speaker #1
Ben oui, et puis arrêter de me conformer à... Pourtant, moi, je n'étais pas à vouloir me conformer, mais quand tu habites en ville et que tu travailles dans une agence, il faut s'habiller de telle façon, tu ne peux pas sortir en crocs ou en bottes.
- Speaker #0
Tu es de la team botte, on est bien d'accord ?
- Speaker #1
Moi, je suis plutôt team botte, oui.
- Speaker #0
C'était compliqué pour toi de vivre en ville ?
- Speaker #1
Oui, au début c'était très bien, ça correspondait, j'étais jeune, étudiante, il y a toute une période où c'est vraiment super. Le manque de nature, c'était vraiment ça. Moi, comme j'ai dit, j'ai grandi dans les arbres, j'étais beaucoup en vacances dans la nature, en camping. Mowgli ? Oui, Tarzan même. Mowgli, Tarzan, c'est ça. C'était mes modèles aussi. Il n'y avait pas le pendant féminin. Moi, je rêvais d'être Tarzan, passer de liane en liane. D'ailleurs, mes sports préférés, c'est ça. L'escalade, des trucs comme ça. Bon bref, on s'éloigne.
- Speaker #0
C'est intéressant.
- Speaker #1
Je ne me rappelle plus la question du coup.
- Speaker #0
Moi non plus. Si en ville, au fil du temps, tu t'es rendu compte qu'il y avait vraiment des choses qui te dérangeaient puisque tu ne pouvais pas passer d'une liane à l'autre en ville.
- Speaker #1
Je me suis inscrite à l'escalade. Exactement, j'ai découvert l'escalade de bloc et c'est là que j'ai passé les meilleurs moments de ma vie ces dernières années en ville. dans les salles d'escalade mais oui vraiment parce que je retrouvais le corps le corps en mouvement l'escalade, la liberté c'est vraiment ça et en fait c'est ça qui me manquait c'était la nature quand tu habites en ville il faut prendre la voiture ou un autre moyen de transport il faut faire des kilomètres pour aller dans la nature tu prends ton bain de nature chronométré et tu reviens et quand on allait chez ma tante en Isère et qu'on passait un week-end j'étais mais tellement bien, c'était magnifique. Et quand il fallait repartir, franchement, la moitié du temps, j'avais les larmes aux yeux à repartir. C'était dur. Et je voyais que mon fils était heureux aussi. Vraiment, c'était notre petit paradis. Ça s'appelait le Jacquemou.
- Speaker #0
Le Jacquemou. Elle ne fait que dire des mots bizarres dans ce podcast. La gouge. C'est ça, la gouge ?
- Speaker #1
La gouge.
- Speaker #0
La gouge, Jacquemou. Tout à l'heure, elle m'a dit un autre truc, je ne sais plus. Le titre de ton podcast associé trois mots bizarres, la grouge, Jacques Maud et je ne sais plus ce que tu as dit tout à l'heure aussi. Est-ce que tout le monde était ok pour partir ?
- Speaker #1
Alors moi jamais j'imposerais quelque chose, je ne suis pas la personne motrice dans le couple. Je parle, je dis ce que je ressens, ce que je pense, mais je ne suis pas forcément l'auteur. Tu as bien. Voilà, oui, oui.
- Speaker #0
Parce qu'il y en a qui ne disent pas. qui n'exprime même pas.
- Speaker #1
Non, on est vraiment à égalité. Mais du coup, c'était vraiment un projet de couple et de famille parce que c'est vrai que ça chasse sur les dernières années. Il y a des choses par rapport à la ville. qui était un peu angoissante pour lui.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Je dirais que le côté, voilà, c'est vrai, c'est ça, en plus de la pollution, c'était aussi le côté agressivité un petit peu. C'est-à-dire qu'on vit les uns sur les autres et il y a des frictions. Insivilité ? Insivilité. Et il y avait des frictions vraiment très palpables, notamment autour de son école, sur des points de circulation. C'est bête, mais juste ça. Et en fait, il y avait cette tension et il le vivait mal. Et il sentait qu'en allant à la campagne, ça allait être mieux. Et peut-être il sentait aussi que moi, j'étais... Moi, j'étais tendue aussi. Alors moi, je suis quelqu'un de très cool, très détendue. Mais il y avait quelque chose qui me tendait quand même tous les jours quand je prenais mon vélo. Puis il y avait la pollution, l'envie de changement aussi, changer de notion. Et puis ces week-ends incidables passaient. Et voilà.
- Speaker #0
Donc tout le monde était enclin au changement. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter par rapport à la préparation du projet ? Parce que souvent, les gens me demandent, les auditeurs, les auditrices, sur cette construction de projet. Donc tu nous as quand même bien expliqué le déroulement, mais est-ce qu'il y a des choses que tu veux ajouter par rapport à... Bon, il y a eu le choix de la région, ça on a compris pourquoi, comment. Le choix de la maison, finalement, ça s'est fait relativement vite. Après, est-ce qu'il y a d'autres choses dont tu veux nous parler avant tout ce changement de vie ? Préparation de projet. Tu as un truc, une anecdote peut-être ? Un truc cool, un truc moins cool, une anecdote rigolote ?
- Speaker #1
Bah, écoute, c'était... Assez fluide en fait. On avait ce projet, on s'est pas mis de pression sur... il n'y avait pas d'échéance. Donc les choses se sont faites les unes après les autres. Et alors si les échéances c'était quand même que Sacha commence une année scolaire au bon moment. Bon alors la petite anecdote, bah non en fait sur le déroulement, voilà ça a été fluide. Il n'y a rien eu de spécial. Par contre, il y avait des habitants avant nous dans la maison qui étaient un petit peu spéciaux. Et le jour où on devait arriver avec tout notre chargement, notre camion rempli à ras bord et nos déménageurs...
- Speaker #0
Ils n'avaient pas déménagé ? Voilà. Non.
- Speaker #1
En fait, Madame Violette s'était trompée de date et c'était le lendemain.
- Speaker #0
Le lendemain ? À un jour près ? Tu n'as pas vidé ta maison ?
- Speaker #1
C'est ça. On est arrivés le 30.
- Speaker #0
La maison, elle était encore bien chargée ? Complètement. Comment vous avez fait ?
- Speaker #1
Du coup, nous, pour une fois, on s'était dit les déménageurs, parce que c'est fatiguant un déménagement. pour nous mettre les trucs dans les bonnes pièces. Donc, ils ont fait comme ils ont pu avec les grosses, les frigos, les trucs les plus lourds. Sinon, on a entassé dans des coins, dans le garage. Et puis, le lendemain, on a aidé au déménagement de ce qui restait.
- Speaker #0
Donc, c'est l'anecdote. C'est l'anecdote. Même s'il y avait des choses compliquées à la ville, tu es à ta place aujourd'hui en ruralité, en campagne. Mais est-ce qu'il y a des choses quand même qui peuvent... Tu vis avec, mais tu n'es pas parfait. Qu'est-ce qui n'est pas parfait ? Qu'est-ce qui t'embête des fois ? Qu'est-ce qui est plus compliqué ?
- Speaker #1
Je dirais qu'il y a deux choses qui m'ont surpris quand je suis arrivée. C'est qu'il n'y a pas beaucoup de gens. C'est-à-dire que quand tu viens comme ça, tu as l'air vivant, il y a du monde. Mais je me rappelle des premières fois où je suis allée à mon cours de musique. vers 18h30 en vélo, donc je descendais, il y a 5 minutes de vélo, mais je traversais une ville déserte à 18h30.
- Speaker #0
C'est parce qu'ils mangent tôt.
- Speaker #1
Oui, les gens sont chez eux. Et c'est vrai qu'en ville, ça circule.
- Speaker #0
Ça vit dehors.
- Speaker #1
Voilà, et là, les gens, ils travaillent, ils vont à l'école. Et après, chacun rentre chez soi dans sa maison. Et en fait, du coup, bon après dans le bourg, il y a 2-3 bars, machin, mais il n'y a pas de ville. pas nocturne non plus, mais tu vois, l'été c'est très vivant. Oui,
- Speaker #0
l'été,
- Speaker #1
même pro. Oui, oui, là c'est différent. Mais quand tu arrives en septembre, octobre, et que tu descends un petit morceau de National, et qu'il n'y a personne, moi, il y a un moment, j'ai cru que soit on était en confinement. C'est un film d'horreur. J'avais loupé le truc, tu sais, l'apocalypse. Et il n'y avait plus que moi. Je n'avais pas écouté les infos. Il n'y avait personne. Et ça me le fait encore des fois.
- Speaker #0
Est-ce qu'on parle argent en campagne ? Est-ce que tu as quelque chose à dire là-dessus ? Alors moi, j'ai été prise de grosses crises d'angoisse au départ. Ça a été un de mes trucs. Alors maintenant, j'ai complètement lâché. C'est parti. Je vais bien. Je me suis détendue. La plupart d'entre nous... On renonce quand même, on divise nos revenus. On en est conscient. C'est un choix, etc. Puis après, quand tu arrives sur le terrain, ça a été un peu plus compliqué. Est-ce que vivre à la campagne, pour toi, ça coûte moins cher ? Oui,
- Speaker #1
ça coûte moins cher parce que tu n'es pas soumis à la tentation. Moi, je trouve que...
- Speaker #0
Parce qu'il n'y a pas de magasin, quoi.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Mais là, ça ne vend pas du rêve.
- Speaker #1
Ça dépend pour qui. Moi, j'apprécie justement de vivre ma vie tranquillement et de ne pas être soumise à des envies de consommation qui ne viennent pas de moi. Des fois, je le ressens vraiment quand je vais me promener. J'adore me promener en ville maintenant, mais j'ai envie d'acheter plein de trucs. Déjà un bubble tea, quand je vais à Limoges, il ne faut pas passer à côté, alors tu as tout le pan de nourriture. Et puis, tu peux moins sortir habillée. Venez comme vous êtes. Bon, à la campagne, ça passe. Quand j'allais chercher Sacha à la sortie de l'école à Villeurbanne, je faisais un peu plus gaffe à comment j'étais habillée. Ici, je sors de l'atelier, je mets poussette et j'y vais.
- Speaker #0
Tu fais quoi ?
- Speaker #1
Je mets poussette.
- Speaker #0
C'est quoi,
- Speaker #1
mes poussettes ?
- Speaker #0
Je mets poussette. Oh putain,
- Speaker #1
chier ! Non, mais voilà, c'est vrai que quand tu es en ville, tu as plus de sollicitations. Puis tu vois plein de belles choses. Il y a plein de vitrines. Enfin, moi, mes activités, elles sont naturelles. Et donc, du coup, je n'ai pas besoin d'acheter pour me divertir.
- Speaker #0
Donc, c'est pas c'est pas le moment parce qu'on a moins quand même de... On a moins de besoins, on a moins de sollicitations.
- Speaker #1
Après, il y a le potager. Enfin, nous, on a réduit aussi la voilure en investissant sur le potager. Ouais. Du coup, voilà, il y a le potager. Il y a les marchés avec tous les producteurs locaux qui sont formidables. Il y en a plein qui sont en bio. Donc, faire le marché, c'est un vrai bonheur. Après, il y a aussi toutes les taxes, les machins qui sont... Le niveau des maisons qui sont là, le territoire est moins cher, les prix sont moins chers.
- Speaker #0
Donc globalement,
- Speaker #1
c'est moins cher de vivre à la campagne.
- Speaker #0
On a peut-être moins de budget, on réduit la voilure en termes de rémunération, mais on s'y retrouve.
- Speaker #1
Alors est-ce que ça s'équilibre ? Je ne suis pas totalement certaine. Après ça dépend de ce que tu fais. Non mais c'est ça, il faut quand même manger, ça a quand même un coût. Il y a la santé, on s'habille quand même.
- Speaker #0
Nous ne vivons pas uniquement avec des bottes et des crocs.
- Speaker #1
Oui, on va aussi les mâles.
- Speaker #0
Le poste mobilité, pour certains, peut être compliqué. Moi, je sais que c'est devenu un énorme poste aujourd'hui.
- Speaker #1
Ah bah oui, nous, on faisait tout en vélo.
- Speaker #0
Parce que je n'ai pas suivi tes conseils de venir vivre un peu plus proche d'une ville.
- Speaker #1
Oui, mais bon, après, c'est des choix aussi. Ça dépend de ce qu'on veut faire, de notre projet. Il y a effectivement le poste voiture qui est plus important. Après, nous, on a investi, c'est le cas de le dire, dans des vélos électriques, parce que ça coûte cher. Mais parce que nous, on habite en haut de la croix.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, on grimpe tout le temps.
- Speaker #1
Moi, j'ai essayé une semaine en vélo classique. Au bout d'une semaine, j'ai dit, non, ce n'est pas possible. C'est un moyen de transport. Moi, je ne suis pas une sportive. Je ne veux pas faire du sport pour aller à l'école.
- Speaker #0
Comment vous avez tissé des liens, créé du réseau amical en arrivant en... grosse rurale à la campagne ?
- Speaker #1
Dans un premier temps, on a été très bien accueillis par les natifs d'un certain âge qui habitent autour de chez nous, qui sont vraiment venus nous parler de comment c'est Lévitail, c'est le petit quartier, comment c'était avant, comment c'est, nous apporter plein de légumes, vraiment adorable.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et puis ensuite, pour rencontrer des gens de notre âge, des jeunes de 40 ans, on s'est inscrit à des activités déjà, musique, théâtre, pour rencontrer des gens. Et puis, il y a des tiers-lieux, pas mal.
- Speaker #0
Café Asso, tiers-lieux.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. On s'est pas mal investi auprès de la librairie. On a une super librairie, les Oiseaux Livres à Saint-Thierry, qui avait mis en place une association à côté de la librairie. Les Amis des Oiseaux Livres, et on a participé à la mise en place de festivals. Il y avait eu un festival sur le vivant. Du coup, en étant bénévole, en fait, dans des associations, des lieux comme ça.
- Speaker #0
C'est la meilleure chose à faire.
- Speaker #1
Et bien oui, on a rencontré plein de gens comme ça. Donc vraiment, voilà, par les activités et par le... Tu fais ton conseil ? Oui, parce que c'est là que sont les gens. Et puis après, on rencontre des gens, puis de fil en aiguille. Puis par l'artisanat, c'est vrai qu'on fait aussi beaucoup de rentes.
- Speaker #0
Est-ce que tu n'as pas l'impression, parce que moi c'est ma sensation de connaître... encore plus de monde qu'avant. Tu vois, je suis en train de me dire, souvent les clichés, les idées reçues que l'on donne à la ruralité, c'est que tu vas être seule, isolée. Alors même si quand tu descends le vélo pour aller à ton cours de musique, c'était l'apocalypse.
- Speaker #2
Mais malgré tout,
- Speaker #0
moi j'ai l'impression de connaître masse de monde. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Et bien c'est exactement ce que je me disais. finalement en ville tu as un petit microcosme et puis tu es tout le temps entouré de gens. Peut-être aussi tu as besoin de ton calme et d'être chez toi. Moi c'est une simple santé.
- Speaker #0
Oui, tu es toujours un peu entouré quand même des mêmes personnes, la même catégorie socio-professionnelle, l'environnement de travail, tous ces trucs là tu es un peu dans un... Oui. Alors qu'ici c'est...
- Speaker #1
Là tu rencontres des gens de tous les âges, de tous les milieux.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Beaucoup de gens aussi qui viennent de s'installer, qui viennent rencontrer du monde. Et il y a tellement d'offres culturelles. Nous, on a quand même vécu à Villeurbanne, qui était très riche culturellement, beaucoup de manifestations gratuites, artistiques. Et je me suis dit en arrivant là, bon, ça va être un peu tristoune. Moi, j'avais un a priori là-dessus, vraiment. On a un centre social formidable avec des spectacles toute l'année qui sont extraordinaires, même l'été. Il y a plein de trucs gratuits en été. Il y a des lieux partout. Il y a le cinéma. Il y a des festivals.
- Speaker #0
Il y a des podcasts.
- Speaker #1
Il y a des podcasts. Et je ne suis jamais autant sortie que depuis trois ans. Et moins chère.
- Speaker #0
Oui, non, mais c'est clair. Je pense que des fois, c'est même plus dur de choisir ou de dire non. Oui. Donc, on peut rassurer en tout cas les hommes et les femmes.
- Speaker #1
Vraiment, on a senti qu'il y avait un élan de vie et de projet, de dynamisme. Donc,
- Speaker #0
ça, c'est une chose aussi importante à dire aux femmes qui auraient envie, aux femmes et aux hommes qui veulent changer. Mais de voir un peu le tissu associatif. ce qu'il y a en termes tous les néo-ruraux etc est-ce qu'il y en a beaucoup ou pas parce que s'il n'y en a pas ça va être un peu plus compliqué oui c'est ça il faut se faire confiance à sentir ça marche on le sent, on arrive dans un endroit c'est plombé et d'autres endroits ça circule c'est beau ce que tu dis à quoi tu ne renoncerais plus en vivant ici à la campagne
- Speaker #1
À quoi je pourrais plus renoncer ? Oui. Le jardin.
- Speaker #0
Faire le jardin ou être dans ton jardin ou les deux ?
- Speaker #1
Les deux.
- Speaker #0
Ça t'apporte quoi ?
- Speaker #1
Tout.
- Speaker #0
Réponse de crotte, merci.
- Speaker #1
Je développe.
- Speaker #0
En trois mots, s'il te plaît, on n'a plus le temps. D'accord.
- Speaker #1
Non, mais c'est de la beauté à l'état pur. Si tu ne vas pas bien, si tu as un coup de mou. T'as qu'à écouter n'importe quel truc de yoga, de développement personnel.
- Speaker #0
Roule-toi dans ta pelouse toute nue. Mais oui,
- Speaker #1
alors non, je déteste ça. Je marche pas pieds nus non plus. Non, c'est pas mon quid.
- Speaker #0
Normalement, c'est dans les clichés.
- Speaker #1
Je fais pas de câlins aux arbres non plus. Mais par contre, je sors, il y a les gouttes d'eau, il y a la rosée sur les fleurs. Tu sens une rose, tu t'entends le chant des oiseaux. T'es happée par... Enfin voilà, des trucs... Un papillon, c'est tout bête. ça coûte rien et tout de suite, ça me ramène à l'essentiel. C'est que nous, on est une petite fourmi qui court avec plein de trucs dans la tête, le petit vélo qui tourne. Et pendant ce temps-là, la nature, elle est là, elle existe, elle est magnifique. Et donc, il faut aussi se remettre à sa place. Je pense que c'est le truc qui me remet à ma place. Ça te ramène, il faut être un peu humble.
- Speaker #0
Donc, tu ne renoncerais plus à la petite fourmi ?
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Merci.
- Speaker #0
Simplicité de vie, ça veut dire quoi pour toi ?
- Speaker #1
C'est ça, c'est en fait se rendre compte que tout est là. Il y a une phrase que j'aime beaucoup, c'est le bonheur c'est d'aimer ce qu'on a déjà Et en fait, pour moi, quand tu es proche de la nature, du vivant, et bien c'est vivant, le vivant il est là, et en fait, tu n'as besoin de rien de plus. C'est se rendre compte que tu as la chance d'être en bonne santé. Les relations que tu peux avoir avec les gens qui vont t'apporter. Et puis avoir des besoins simples. Manger de la bonne nourriture, des bons légumes, des bons fruits. Quel plaisir de se mettre à table. Mais tu vois, c'est ça la simplicité pour moi. C'est qu'il n'y a pas besoin de chercher bien loin. Un bel environnement, des sens comblés en fait, c'est ça je pense. Et puis voilà, c'est pas la belle voiture ou la belle montre qui va te rendre heureux.
- Speaker #0
Est-ce que tant que tu ne le vis pas, est-ce que tu penses qu'on peut le comprendre ? Quand on est justement, qu'on vit en ville et qu'on est dans notre folie de vie, de machin, de quête, de réussite, de carrière, de machin, est-ce que tu penses qu'on peut le comprendre ou le mesurer ?
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est un état d'esprit et un cheminement. Ce n'est pas un endroit. Moi, j'ai vécu des moments formidables en ville, des moments de grâce même, avec une pluie. Je me rappelle d'une fois un petit pique-nique, j'étais au travail. Et je mangeais mon petit pique-nique adossé à une église en pierre. Et il y avait la pluie. J'étais sous le Porsche. Il y avait la pluie qui tombait. Et c'était extraordinaire. Et ça sentait, tu sais, l'odeur.
- Speaker #0
Du pique-nique ?
- Speaker #3
Non,
- Speaker #0
l'odeur de la pluie, de la vieille pierre,
- Speaker #1
tu sais. Tu avais l'odeur de l'église, un peu, ces vieilles pierres, là, tu sais. Et puis voilà, un petit brin d'herbe qui pousse dans un trottoir. Non, je pense vraiment que c'est plus un état d'esprit. En fait, il y a un truc qui m'a fait changer de vie aussi. Tu sais, des fois, il y a des... des petites choses qui te poussent comme ça, comme un podcast que tu vas écouter, quelqu'un qui va t'inspirer. Moi, c'était dans un bouquin, justement, j'étais encore à Lyon, Corinne Sombrin, qui a fait tout un parcours et qui est devenue chamane, qui étudie les neurosciences aujourd'hui, je ne vais pas m'étendre là-dessus, mais elle a écrit un bouquin et en fait, elle se retrouve dans une yourte en Mongolie avec une super chamane et elle, c'est un pur produit de la ville. Elle est parisienne, musicienne, elle faisait des bandes-sons pour... pour des reportages ou des trucs comme ça, elle composait de la musique. Et elle se retrouve là, il fait un froid de canard, elle est dans une urte, il n'y a rien, ça fait des semaines qu'elle est là. Et en fait, elle voit Anquetuya, la dame, qui est sereine, qui est tranquille. Et elle, elle a tout le temps froid et elle a tout le temps faim. Et elle dit à Anquetuya, comment tu fais ? Tu as l'air d'avoir jamais faim, jamais froid, tu as l'air tranquille. Et l'autre, elle lui répond, c'est parce que tu n'es pas dans ta fourchette. Et elle la laisse avec ça. Merci. Et en fait, c'est ça. En fait, c'est juste vivre l'instant, être dans sa fourchette. D'accord. Moi, ça m'a trop marquée. C'est en fait, tu es là et tu vis ton moment à fond. Et c'est là le petit pique-nique dans la ville avec l'eau qui tombe. C'est que tu n'as pas besoin d'être en Inde ou je ne sais pas où, dans un décor formidable.
- Speaker #0
Bollywood.
- Speaker #1
Bah ouais, juste tu fais attention à ce que tu manges, tu le savoures, tu regardes les belles choses que tu as autour de toi. Et ça peut te procurer de la joie et du contentement et de la zénitude. Ou que tu sois.
- Speaker #0
Tu n'es pas dans ta fourchette.
- Speaker #1
Voilà, il faut être dans sa fourchette.
- Speaker #0
Ce sera la conclusion de ce podcast. Pour terminer notre podcast, si tu dois recommander ce podcast à quelqu'un, en une phrase, tu dis quoi ?
- Speaker #1
Inspirant. Et aussi qui donne de l'énergie. Je pense que ça donne de l'énergie pour agir, à mon avis. C'est bien. C'est beau,
- Speaker #0
merci. Je te donnerai 100 balles à la fin.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
ça va manger. Elle m'a montré son porte-monnaie comme ça. Oui,
- Speaker #1
il y a des gestes.
- Speaker #0
Une histoire à thunes, pour dire ça.
- Speaker #3
C'est ça.
- Speaker #0
Le choix de vie, il est définitif ?
- Speaker #1
Ah bah oui, oui. D'ailleurs, retourner en arrière, ce n'est pas la vie. La vie, elle avance. Après,
- Speaker #0
on peut se tromper.
- Speaker #1
Et on peut, ce n'est pas grave. On peut faire des vas et des vins, mais moi, non.
- Speaker #0
Les deux dernières. De quoi tu es la plus heureuse ?
- Speaker #1
D'avoir trouvé ma place, je pense. D'être bien là où je suis, bien dans mon travail, bien dans mon environnement et bien dans ma famille aussi.
- Speaker #0
Chouette transition si ta famille était autour de cette table. Tu parles de plusieurs familles. Il y a ta famille ici, proche. Après, il y a aussi tes parents, vos parents, je ne sais pas, tes oncles, tes tantes, tes cousines, tout ça. Qu'est-ce qu'ils te disent ?
- Speaker #1
Ils sont très encourageants. Je ne sais pas ce qu'ils pensent exactement, mais je ressens beaucoup de support. Je suis entourée de gens qui sont quand même assez pudiques, qui ne vont pas forcément dire, mais je le vois et je le sens et je me sens vraiment portée et encouragée.
- Speaker #0
Donc c'est positif ?
- Speaker #1
Oui, c'est très positif. Même mes grand-mères qui sont d'immenses, elles baissent dans l'échelle sociale, tu vois, après avoir fait des études. Tu repasses sur un CAP, c'est quelque chose. Mais elles sont fières de moi, je le sais, parce qu'elles voient ce que je fais.
- Speaker #0
T'as encore tes grand-mères ?
- Speaker #1
Oui, c'est mes meilleures ambassadrices.
- Speaker #0
Elles ont quel âge tes grand-mères ?
- Speaker #1
92 et 90, je pense. D'accord.
- Speaker #0
Elles vont écouter le podcast ?
- Speaker #1
Pas si je leur donne pas.
- Speaker #0
Mais si tu vas leur donner ! Je compte sur toi. Oui, oui. Je ne te cause plus. D'accord,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Elle s'appelle comment ?
- Speaker #1
C'est Mamie Jo et Mamie Kiki. Mamie ? Mamie Kiki, c'est Christiane. Oui. Et Mamie Jo, c'est Marie Jo.
- Speaker #0
Ok. Donc, elles vont écouter.
- Speaker #1
Oui, ça me ferait plaisir.
- Speaker #0
Je pense qu'on va terminer du coup avec Mamie Jo. Oui. Et Mamie Kiki.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Merci les mamies. Merci les mamies et puis d'ailleurs je vous conseille un très chouette podcast qui s'appelle Mamie dans les orties Ah oui, j'adore le titre Mamie dans les orties avec des mamies, je vous le conseille et on termine avec tes deux mamies Salut les mamies, et bien écoute, merci Hélène C'était vraiment très chouette, t'as un mot pour la fin ?
- Speaker #1
Merci, vraiment Super
- Speaker #0
Merci Hélène, merci beaucoup, c'est chouette
- Speaker #2
Merci pour votre écoute. Merci d'être resté jusqu'au bout de notre échange. Et si vous voulez continuer à m'encourager et surtout à faire connaître le podcast, vous pouvez mettre 5 étoiles et un commentaire sympathique sur Apple Podcasts et Spotify. Surtout, vous n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne de podcast pour être notifié des nouveaux épisodes. Et si vous voulez faire partie de la communauté des nouvelles filles de la campagne, abonnez-vous à la newsletter. Alors, soit vous m'écrivez sur les nouvellesfillesdelacampagneatgmail.com, tout attaché en minuscules, ou vous me contactez sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne, Instagram et Facebook. Je vous dévoile les coulisses des Nouvelles Filles de la Campagne, des tips, des astuces, des sujets, la sortie des nouveaux épisodes et plein d'autres surprises. Alors, un grand merci et je vous dis à bientôt. Ciao !