- Speaker #0
Bonjour, bienvenue sur les ondes positives, le podcast de Brainway. Aujourd'hui notre émission est dédiée à un artiste singulier affecté par l'épilepsie mais qui va surtout aujourd'hui nous parler de sa musique. Nous avons la chance d'accueillir Félix, chanteur, auteur, compositeur et guitariste de No Money Kids. No Money Kids qui vient de sortir un nouvel album appelé Fireworks et qui sera prochainement en concert à la Maroquinerie à Paris. le 13 mars 2025. Félix, est-ce que tu veux nous présenter ton groupe ?
- Speaker #1
Oui, mon groupe est formé de moi à la guitare et au chant et de Jean-Marc Pelantan à la basse et à la guitare. On s'est rencontrés en 2015 et on a sorti notre album en 2015, notre premier album en 2015. Et on en est maintenant à notre cinquième album, Fireworks. Notre musique est entre l'électro, rock, blues. Et voilà maintenant c'est un trio sur scène, que dire de plus si ce n'est qu'on a toujours autant de plaisir de le faire depuis 10 ans maintenant.
- Speaker #0
Ok super, et je crois que vous avez enregistré une partie de votre album à New York, c'était motivé par un objectif particulier, peut-être trouver un son plus proche des origines ?
- Speaker #1
Oui, après nous on va piocher allègrement dans la musique anglo-saxonne américaine depuis la création du groupe, donc du coup c'est un peu un rêve pour nous d'aller jouer là-bas et d'aller enregistrer là-bas. Et il s'est trouvé qu'à la sortie de notre dernier album, Factory, on a voulu, on a le processus créatif chez No Man's Kids où on compose et produit en permanence. Et donc quand on est sorti de cet album, il nous fallait un autre concept pour continuer un peu l'aventure. Et le concept de Fireworks, c'était vraiment le lâcher prise et un peu cette idée de road trip. Et du coup, au dernier morceau, quand on a commencé à produire le titre qui s'appelle Get Free, on s'est rendu compte qu'on avait besoin de mise en situation, d'expérimentation sensitive, disons. Et donc on a eu un projet de concert là-bas, à New York. et donc ça a été l'occasion d'aller enregistrer la guitare, le chant et la batterie là-bas. On en a profité pour faire des 45 tours aussi inédits qui vont sortir.
- Speaker #0
Ok super et finalement c'est quoi vos principales influences ? Tu peux peut-être résumer ?
- Speaker #1
Oui bah c'est en gros on est très empreint de toute la culture un peu lo-fi type The Kills, The Black Keys, les White Stripes. Moi, c'est un peu là que je veux piocher la majorité de... Enfin, c'est là où sont mes influences. Après, Jean-Marc, lui, il a ce côté un peu plus électronique, disons, et un peu plus ambiant, qu'il va chercher surtout avec des musiciens comme R, Beck, etc. Et qui vont apporter une production un peu plus moderne, un peu plus électronique. Donc voilà, c'est un peu là qu'on va chercher la majorité de nos influences, mais... perpétuellement en train de chercher des artistes comme référence. Donc c'est vraiment... Par album généralement on a 5-6 artistes qui nous suivent un peu sur toute la lignée. Et là pour cet album-ci ça a été vraiment les Kills, Black Keys, Sparkle Horse. Et puis après, Caffelet aussi pour la production.
- Speaker #0
Ok. Ce qui ressort actuellement c'est qu'il y a de plus en plus de... de vos morceaux qui apparaissent dans des séries télé, dans des films, comment vous prenez cette notoriété grandissante ? Est-ce que ça impacte votre vie, votre vie de groupe ?
- Speaker #1
Oui, ça impacte notre vie de groupe. La boulangère nous reconnaît maintenant. Non, non, non, mais c'est... En fait, c'est vachement agréable parce que du coup, il y a des moments qui sont un peu durs. Nous, on a un groupe de scène. En fait, on s'est formés avec Jean-Marc. que quand on a décidé de se mettre ensemble, l'idée c'était de prendre tous les éléments de production qu'on pouvait avoir en studio et de les apporter sur la scène. Pour justement rendre vivant, c'était l'exercice du studio qui nous tient à cœur, mais qui avait toujours ce défaut d'être trop dans l'introspection et pas dans le partage. Et donc du coup, dès le départ, on s'est dit qu'il fallait qu'on aille sur scène. Et donc ça fait dix ans qu'on est sur la route et qu'on aime ça et qu'on fait de la musique pour ça. Et donc du coup, les périodes où on ne tourne pas, Quand on nous apprend que notre musique est sur une série ou dans un film, ou même sur une publicité, ça nous réchauffe un peu le cœur, ça nous donne un petit peu d'énergie pour patienter le moment jusqu'à ce qu'on puisse les présenter sur scène.
- Speaker #0
J'avais une question sur la scène, mais tu y as répondu. On a l'impression que ta musique est aussi vraiment faite pour la scène, et c'est là que vous vous exprimez le plus.
- Speaker #1
Oui, en tout cas c'est là où je pense, là où on se réalise nous personnellement le plus. Parce que comme le dit souvent Jean-Marc avec qui je bosse, qui n'est pas là aujourd'hui, mais en fait c'est vrai que l'exercice du studio c'est vraiment une photo dans un instant T. Et on le fige nous individuellement, alors que la scène ce n'est pas figé. C'est-à-dire que même du début du morceau à la fin du morceau, on ne sait pas comment ça va finir et on ne sait pas où ça va aller. Et dès le début, on a souhaité garder des temps de liberté pour justement favoriser ces temps-là de création collective. Et donc du coup, pour nous, c'est vraiment là où on se réalise le plus, c'est la scène. Et on pense maintenant le studio pour la scène.
- Speaker #0
D'accord. Donc si on parle un petit peu de ton épilepsie, c'est quelque chose de connu, d'assumé depuis quelques années. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus ? Notamment, ça peut influencer ton inspiration et ton activité artistique ?
- Speaker #1
Oui, ça l'influence grandement et puis ça la structure même. Parce qu'en réfléchissant un peu à comment essayer de synthétiser tout ça, j'ai vraiment l'impression que l'épilepsie, ça fait partie de moi. Et du coup, ça a même modélisé la manière que j'avais d'écrire des chansons. Déjà, ça l'a révolutionné parce que c'est à la suite d'une grosse crise d'épilepsie où je me suis cassé l'épaule et qui a fait que pendant un an, je n'ai pas pu jouer. Et pendant cette année-là, j'ai redécouvert les Black Keys, j'ai découvert les Kills. Et ça a vraiment révolutionné ma manière d'appréhender la musique et d'écrire la musique. Je pense que je ne serais pas là aujourd'hui si je n'avais pas eu cette crise. Et en plus, ça structure ma manière de composer parce que je fais des petites absences de quelques secondes. Mais ces petites absences-là m'enlèvent toute envie. C'est-à-dire que quand je sors de l'absence, je n'ai plus du tout envie de faire ce que j'étais en train de faire. Et donc, dans la composition, je me suis rendu compte qu'au fur et à mesure, j'étais de plus en plus... plus attaché à une image, une sensation, une émotion, un personnage. Il fallait que ce soit vraiment très précis. Et c'est pour ça que je pense que notre musique s'applique vachement aussi à l'image. C'est qu'en fait, c'est toujours une image très précise, une émotion très précise qu'on va aller chercher. Et on ne va pas aller... On ne va pas essayer de l'agrémenter d'artifices qui seraient superflus. Justement parce que moi, quand je compose, Si je n'ai pas une idée claire, si je n'ai pas une émotion claire, il suffit que j'ai une crise d'épilepsie et je ne peux pas terminer ma chanson. Donc en fait, ça structure vraiment tout. C'est pour ça que je suis obligé d'avoir des... Généralement, quand j'écris, pour commencer la chanson, il me faut une phrase d'accroche et un personnage bien précis pour que justement, quand ça m'arrive... je puisse très vite revenir au début et reprendre le fil. Et ça c'est marrant parce que je pensais à ça quand j'ai écouté une interview de Macartney qui disait qu'en fait au début des Beatles, comme ils n'avaient pas les moyens de s'enregistrer, ils étaient obligés de faire des chansons simples. Et ça a fait les premiers albums des Beatles. Et en gros, je ne vais pas faire de parallèle, mais c'est un peu la même chose. C'est-à-dire que du coup,
- Speaker #0
dans l'urgence.
- Speaker #1
T'es obligé de... Voilà, c'est ça. Comme il n'y a pas moyen de revenir... Même un enregistrement, pour moi, ça ne changerait rien parce qu'en fait, c'est juste... L'émotion, je l'ai perdue. Donc, il faut que je la retrouve. Il faut que ce soit simple. Il faut que je puisse la rechoper.
- Speaker #0
OK. Et finalement, cette épilepsie, comment tu la gères au quotidien, dans tes tournées, dans tes enregistrements, dans ta vie quotidienne ?
- Speaker #1
Je la gère... Je prends mes médicaments à l'heure fixe.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
déjà mes enfants ça m'a aidé à structurer mon épilepsie parce que du coup ça m'a calé au niveau des rythmes de sommeil etc même si bon On dort moins, mais en tout cas, moi personnellement, depuis que j'ai des enfants, j'ai une vie qui est beaucoup plus réglée. Et puis, il y a aussi un autre... C'est-à-dire que maintenant, dans notre secteur d'activité, on ne fait plus de café-concert. Moi, j'ai toujours joué dans les cafés-concerts avec mon père, qui était musicien, et mon oncle. Et là, avec nos mêmes équipes, on est arrivé à un stade où on... On ne travaille plus, on ne va plus faire de concert dans les cafés-concerts. Et ça, ça m'a fait du bien parce qu'en fait, le rapport à l'alcool aussi, il est à prendre en compte. Et nous, dans notre métier, ce qui était dur à gérer pour moi, c'était vraiment l'excès d'alcool. Et ça, du coup, moi, je me suis un peu calmé grâce à ça. Et puis, en fait, j'ai l'impression que j'arrive à gérer les crises, j'arrive à les sentir, j'arrive parfois à les contenir. et je stresse de moins en moins vis-à-vis de la musique, etc. Donc en gros, j'ai de moins en moins de crises. Donc je le gère de mieux en mieux.
- Speaker #0
D'accord, oui, c'est important d'arriver à gérer son stress, de mieux contrôler ses crises. Je crois que tu annonces des surprises pour nos auditeurs.
- Speaker #1
Oui, alors du coup, je tenais à offrir des albums dédicacés et puis des places aussi pour le... le concert du 13 mars à la Maroquinerie.
- Speaker #0
Merci encore, Félix. On te souhaite plein de bonnes choses pour l'année à venir, des concerts, de nouveaux morceaux, de l'inspiration.
- Speaker #1
Merci à vous.
- Speaker #0
Vous pouvez retrouver toute l'actualité de No Money Kid sur les réseaux sociaux. Merci à tous pour une prochaine émission. À bientôt.