undefined cover
undefined cover
Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025 cover
Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025 cover
Les sons de La Cloche

Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025

Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025

17min |05/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025 cover
Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025 cover
Les sons de La Cloche

Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025

Radio Bitume - Paris - Emission n°58 - Enregistrée le 28 avril 2025

17min |05/05/2025
Play

Description

Émission n°58, enregistrée chez Make Sense, commerce solidaire du Carillon, le lundi 28 avril.


Chroniqueurs et chroniqueuses : Nadia, Mike, Marius, Kevin et Philippe

Animateur : Gilles

À la régie : Laurène, Daphnée et Jeanne


Lors de cet épisode les chroniqueur·euses ont choisi de parler de leur dernière sortie culturelle et également de débattre sur l'accès gratuit à la culture :


" Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, la culture c'est important. Il faut que ça soit populaire, on doit la démocratiser. "


(00:22) Présentation de Make Sense

(02:00) Coup de coeur : Victoire de la France au tournoi des destinations en Rugby

(02:20) Coup de gueule : Nouvelle Réforme du RSA

(03:03) Le Forum : L'accès gratuit à la culture

(13:40) L'instinct culturel : Film Cendrillon de la Chapelle

(13:46) Street Box : Le poème de Nadia


Bonne écoute et à très vite 🎧

On se retrouve le 23 juin !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Bitume,

  • Speaker #1

    les personnes sans domicile prennent la parole.

  • Speaker #0

    Eh bien bonjour, c'est lundi 28 avril avec autour de la table Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne et en invité Marjorie et Johanna à qui je passe la parole tout de suite.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup et bienvenue chez Make Sense, sachez qu'on est très content de vous accueillir pour Radio Bitume. Make Sense en quelques mots parce que ce qui nous intéresse c'est ce qui va suivre. Make Sense c'est une organisation qui existe depuis plus de dix ans et on s'est donné comme mission de redonner le pouvoir d'agir à toutes et à tous pour construire une société plus durable et plus inclusive donc vaste projet et pour ça on travaille aussi bien avec les citoyens, les entrepreneurs et les organisations pour faire bouger les lignes, changer un peu ce monde qui tourne par rond et dans le lieu dans lequel on est actuellement donc le le Mix & Space à Bastille. C'est un tiers lieu dans lequel on a une grande colocation qui accueille les équipes Make Sense, mais aussi un incubateur qui aide des jeunes projets à se structurer. Et c'est dans ce cadre-là qu'on avait accompagné La Cloche à son tout début. Donc c'est génial pour nous de garder le lien. Et on a aussi d'autres associations, entreprises qui sont nos colocs et on essaie de faire bouger les lignes tous ensemble au quotidien. Donc ça c'est un petit peu tout ce qui se passe. au quotidien avec à peu près 80 personnes dans le lieu. On va faire en sorte de créer du lien, de les sensibiliser, de les faire passer à l'action, de faire en sorte qu'ils collaborent. Et la phase 2 un peu de notre espace, c'est la partie événementielle, puisqu'on veut organiser des événements pour faire connaître un maximum ces sujets, aussi au grand public, aux citoyens. Donc vous pouvez suivre tous nos événements sur Chiche, et vous êtes les bienvenus puisqu'on organise plein d'événements. Donc avec plaisir pour vous faire découvrir ce lieu, mais je laisse la parole parce que je crois qu'il y a beaucoup. Beaucoup de sujets brûlants qui vont suivre.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci. On passe à Kevin qui a son coup de cœur.

  • Speaker #3

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je vais vous parler de la victoire de la France au tournoi des institutions de rugby. La France a remporté le tournoi des institutions de rugby à part un seul match, une seule défaite, c'était en Angleterre.

  • Speaker #0

    Alors, on passe maintenant au coup de gueule de Mike sur la répande du RSA.

  • Speaker #1

    Oui, alors comme certains le savent, il y a une nouvelle réforme qui est passée là, qui dit que tant qu'on n'a pas 15 heures d'activité par semaine, on coupe le RSA. Moi je pensais que j'allais avoir un délai, comme tout le monde, au final non. Le 5 janvier, on m'a coupé le RSA parce que je ne pouvais pas, j'ai suffi de 15 heures d'activité par semaine. Et donc du coup, à cause de cette nouvelle réforme un peu à la noix, je me retrouve malheureusement à la rue depuis début janvier. Donc j'en appelle à... Des gens pour m'aider, mais ce n'est pas évident en ce moment, donc un peu compliqué. Là, c'est vraiment un gros coup de gueule parce que, OK, c'est pour aider les gens, je suis d'accord, pour les pousser à travailler, mais ce n'est pas une raison pour leur couper leurs aides du jour au lendemain sans prévenir.

  • Speaker #0

    Merci Mike. Nous allons parler maintenant d'un sujet qui s'appelle l'accès à la culture gratuitement, oui ou non. Et on commence par Nadia.

  • Speaker #4

    Alors bonjour tout le monde. Donc moi, je... Je tiens à parler de la culture parce que j'estime que la culture c'est important pour l'être humain. On est sur terre, pas seulement pour manger, dormir, travailler, tout ça. Donc la culture c'est vraiment la nourriture du cœur, de l'esprit, de l'âme on va dire. Et ce qui est bien à Paris, je pense que c'est toute la France qui est concernée, mais à Paris, il y a beaucoup de... L'accès à la culture, il est gratuit. On sait très bien que la culture, ce n'est pas donné, mais on peut toujours trouver des facilités. Par exemple, il y a Culture du cœur, surtout en été. Il y a beaucoup de festivals, des trucs, des rues par exemple. Je voulais parler un petit peu des festivals. Par exemple, ces jours-ci, il y a un festival plutôt à l'Université de Saint-Denis, Paris 8, qui s'appelle le Festival du CEVD, et donc ça parle de l'interculturalité de cette université. Il y a aussi au Samu Social de Paris, c'est le mois festif, qui a commencé le 18 vendredi, 18 avril, et qui se termine le 16 mai. Et donc là vraiment il y a des activités pour tout le monde, pour les enfants et je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire. Et puis je pense que partout, avec la cloche aussi, on fait plein de choses et tout. Par exemple la cloche du talon. ou des talents, donc ça c'est aussi important. Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, abri plutôt, la culture c'est important. Il faut que ça soit aussi populaire, on doit la démocratiser. Et en plus il y a aussi quelque chose, j'ai du couvert il n'y a pas longtemps, même à l'Académie française, Donc il y a... Quand il reste des places à 5 euros, on peut se permettre de voir une belle pièce théâtrale. Et donc ça c'est aussi important. Et j'invite les gens à chercher la culture. Ce n'est pas la culture qui vient nous chercher, c'est un aussi.

  • Speaker #0

    Alors moi je suis contre le tout gratuit. Là maintenant, parce que si c'est gratuit pour toi, c'est quelqu'un d'autre qui va payer à ta place. Et cette personne, elle paye déjà assez des impôts, et je crois qu'avec ces impôts, elle préfère qu'on s'occupe des écoles, de réparer les routes, de faire les hôpitaux. Je crois que ça passe quand même largement avant la culture, quand même.

  • Speaker #4

    Oui, mais s'il n'y avait pas la gratuité, mon ami Gilles, tu ne serais pas là à animer l'émission. Ah ben oui, c'est comme ça. Ça, c'est de la culture. Mais là, est-ce que tu payes ? Imagine si on te demande pour assister, ou on va dire partager. animer une association, enfin une émission si on te le dit, de payer par exemple 40 euros.

  • Speaker #0

    Oui mais là on a besoin de moi pour le faire, et si ça coûterait 40 euros, je ne serais pas là.

  • Speaker #4

    Voilà, donc ça c'est, on ne peut pas, ce n'est pas tout le monde qui a la possibilité.

  • Speaker #0

    Oui mais là c'est parce qu'on a besoin de moi.

  • Speaker #4

    Ben non, je pense que toi aussi tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Si c'est pour moi ce serait quelqu'un d'autre. Oui, on a besoin de quelqu'un.

  • Speaker #4

    Oui, mais le quelqu'un, ça peut être n'importe qui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Il y a des gens qui peuvent payer, parce qu'il y a une radio ici à Bastille, justement, où on paye, bon, on paye pas cher, pour faire de la radio. Donc, il y a des gens qui payent.

  • Speaker #0

    Ah, mais si les gens veulent payer, oui, d'accord. Ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Non, plus de ça, c'est pas dans ce sens où il y a des gens qui profitent, parce qu'un peuple, s'il vit pas de la culture, c'est quand même... Donc on peut trouver...

  • Speaker #0

    Oui, il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Oui, mais la culture, c'est important.

  • Speaker #0

    C'est comme l'air. Il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Écoutez, moi, je ne vois pas les choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi. Est-ce que quelqu'un veut prendre la parole ?

  • Speaker #3

    Je ne vais pas faire l'arbitre. Je vais parler d'une expérience que j'ai eue où, en sortant de la rue, j'ai connu une association en même temps que La Cloche qui faisait du théâtre avec La Cloche avant. à la Fabrique de la Solidarité, il me semble. Et c'était des ateliers communs. Et ensuite, avec cette association qui s'appelle 3027, j'ai participé à des festivals où on danse, on chante, on écrit. C'est gratuit, bien entendu, puisque c'est accessible à tous. Et il y a des gens aussi bien à la rue que des personnes âgées, des personnes malades. Et ça fait énormément de bien à la tête. Et si ça serait payant, ça ne serait pas accessible aussi facilement. Et ça laisserait des gens encore plus sur le bord de la route, le fait que ça soit payant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ceux qui l'organisent touchent des subventions ?

  • Speaker #3

    Ils mettent beaucoup d'argent de leur poche. Ah oui, c'est des gens qui se privent de plein de choses. Ils ont des subventions par des fondations, pas par l'État. Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas par l'État.

  • Speaker #3

    Non, c'est privé. C'est privé,

  • Speaker #0

    c'est autre chose.

  • Speaker #3

    Pour les bénéficiaires, ça ne change rien qui participe aux frais. Je ne me suis pas posé la question quand je suis allé à des ateliers d'écriture qui m'ont fait du bien parce que j'ai rencontré des gens aussi, pas forcément parce que j'écris bien de maintenant par rapport à avant, mais aussi rencontrer des gens et partager ses problèmes, etc. Ça fait évoluer. moralement et psychologiquement. J'ai découvert plein de choses, à la philharmonie, au théâtre, des choses que je n'envisageais pas de côtoyer. Et au-delà du spectacle, c'est les gens avec qui on est, et avec qui on partage. Et c'est des endroits où il n'y a pas de préjugés sur les autres, et on ne juge pas les autres, et on ne cherche pas à savoir pourquoi tu es dans cette situation, etc. Et pour nous, en tant que... étant une personne dans une mauvaise passe, quel que soit le motif, c'est une bouffée d'oxygène, en fait. Donc si on nous demanderait 40 euros pour aller dans ces endroits-là, on n'irait pas. Et donc on s'enfoncerait encore plus. Donc c'est pour ça, je pense que... C'est bénéfique que ce soit gratuit et que ce soit par la mairie ou par des associations et non pas par les impôts qu'on prélève.

  • Speaker #5

    Je crois qu'avec un petit peu d'esprit aujourd'hui on y arrive parfaitement si on n'est pas animé véritablement par gagner de l'argent sur les autres puisqu'on peut faire des programmes très facilement en direction de ceux qui sont dans telle situation financière et dans d'autres qui peuvent payer. plus, voire même beaucoup plus en forme de dons, de parrainages, de participations actives et libres, etc. Je crois que le problème de gratuité est le problème de payer cher. Sachez qu'on peut payer une prestation aujourd'hui par exemple à 200 euros, la même prestation peut être payée 500 000 euros. C'est quand même incroyable dans ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je crois que le problème de gratuité...

  • Speaker #0

    Moi, s'il y a des dotations privées, ça ne me gêne pas. Ce que je ne veux pas, c'est que ça soit des dotations de l'État. Parce que les gens payent assez d'impôts comme ça, donc je suis contre les dotations de l'État. Si c'est privé, il n'y a aucun problème par contre.

  • Speaker #4

    Alors moi je viens du monde associatif et je pense que c'est une vérité. Il y a longtemps que l'État ne donne pas des subventions, c'est pas automatique, aux associations. Je connais par exemple à Saint-Ouen-sur-Mer, non sur Seine, désolé, Donc, il y a avant… Ce qu'on est la maison du quartier, c'est les bénévoles qui ont payé les gens et tout. Mais pour qu'on ne ferme pas la maison de quartier, la plupart des gens font du bénévolat. Il y a des cours de couture, il y a franchement des choses extraordinaires, mais on n'attend pas toujours la mairie à donner. D'autant plus que, par exemple, le Samu Social, il y a beaucoup de mécènes. En plus, il y a la loi, par exemple, si quelqu'un en particulier ou une entreprise donne, on réduit le truc, je pense, 60 ou 66% des impôts. Donc là, je pense que c'est... Voilà. En plus, c'est aussi la loi de Coluche. Donc la vie, on n'est pas dans une jungle. Il faut qu'il y ait un peu, même si la personne... n'a pas accès à des trucs extraordinaires ou à acheter des choses de marque, il y a toujours une possibilité de ne pas se sentir expulsé de la société. Là, par exemple, il y a des cafés associatifs. Des fois, même si vous n'avez rien, il y a des cafés suspendus, il y a des sandwichs suspendus. Il y a de l'humanité, de la solidarité, on est des êtres humains et la culture ça fait partie, je suis désolée. Et puis il y a aussi par exemple, je ne sais pas si vous avez remarqué, à Pompaincourt il y a beaucoup de magasins et tout. Là toujours on achète des trucs deuxièmement, donc ce n'est pas du tout cher. Il y a les ressourceries, par exemple rue Chemin Vert, il y a même là où il y a notre association Le Siège, il y a Emmaüs. Moi, ça m'arrive d'acheter plein de choses. Les gens achètent des bijoux. Même les gens qui travaillent, ils n'arrivent pas à s'en sortir. Donc, avec ça, on est expulsé de la culture, la culture en général. Donc, qu'est-ce que serait la vie ? C'est malheureux, c'est mon avis.

  • Speaker #0

    Et maintenant, on passe à l'instant culturel et Philippe qui va nous parler du cendrillon de la chapelle.

  • Speaker #3

    Merci. La semaine dernière, j'ai participé à un ciné-débat au Secours catholique à Paris. C'est un court-métrage qui s'appelle Cendrillon de la Chapelle, qui a été fait sur plusieurs années, sur plus de cinq ans en fait, parce que les équipes ont changé, etc. Et les acteurs et scénaristes, à part le réalisateur qui était pro, tout le monde était des personnes en situation de rue. dans des squats. Et le film retrace l'expérience d'une femme qui tombe dans les pommes et qui perd. Un homme la sauve et c'est pas la chaussure de Cendrillon, c'est une basket. Et elle est sauvée par toute une population qui tient pas compte de la nationalité ou de l'argent, etc. Et c'est grâce à l'entraide solidaire que le film finit bien. Je suis pas sûr que Cendrillon, ça finisse bien, mais enfin, bref. C'était un très beau film touchant avec les acteurs qui étaient là après la projection. pour répondre à nos questions. Et ils étaient très émus et très fiers d'avoir participé à ce projet. C'était très touchant et très inspirant au niveau solidarité et fraternité. Quelle que soit la situation, ça change le regard des gens, en fait, ce film. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Philippe. Et maintenant, c'est un poème de Nadia pour finir.

  • Speaker #4

    Donc, rebonjour ! Je viens d'écrire ce poème, j'espère qu'il vous plaira. Je l'ai appelé « Le train » . Vois-tu le train ? Il démarre, il est en train de partir, il part. Oh mon ami, toi et moi à la gare, ne sommes-nous pas perdus ? N'aurions-nous pas dû prendre et prendre place ? Dans le premier wagon, la vie des icebergs, c'est de la glace, c'est un dragon, c'est des feux. Vois-tu mon ami, moi j'attends le train, le prochain. Écoute-moi, viens, laisse tomber la chasse, efface les craintes, la vie c'est des choix. Écoute-la ta voix, la voix de ton cœur n'est pas peur. Dis-toi que le temps n'attend, ni personne ni rien. Il passe, mais pas le train. Attends-moi, donne-moi la main. Nous montrerons le train, car tout bouge. La vie a horreur du vide, du feu rouge, des freins. Alors qu'on soit avec soi, amis et guides, le train démarre. Merci.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va remercier Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne, et nos invités Marjorie et Johanna pour cette émission qui se termine. On vous donne rendez-vous dans deux mois. Radio Bithume !

  • Speaker #1

    Les personnes sans domicile prennent la parole !

Description

Émission n°58, enregistrée chez Make Sense, commerce solidaire du Carillon, le lundi 28 avril.


Chroniqueurs et chroniqueuses : Nadia, Mike, Marius, Kevin et Philippe

Animateur : Gilles

À la régie : Laurène, Daphnée et Jeanne


Lors de cet épisode les chroniqueur·euses ont choisi de parler de leur dernière sortie culturelle et également de débattre sur l'accès gratuit à la culture :


" Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, la culture c'est important. Il faut que ça soit populaire, on doit la démocratiser. "


(00:22) Présentation de Make Sense

(02:00) Coup de coeur : Victoire de la France au tournoi des destinations en Rugby

(02:20) Coup de gueule : Nouvelle Réforme du RSA

(03:03) Le Forum : L'accès gratuit à la culture

(13:40) L'instinct culturel : Film Cendrillon de la Chapelle

(13:46) Street Box : Le poème de Nadia


Bonne écoute et à très vite 🎧

On se retrouve le 23 juin !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Bitume,

  • Speaker #1

    les personnes sans domicile prennent la parole.

  • Speaker #0

    Eh bien bonjour, c'est lundi 28 avril avec autour de la table Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne et en invité Marjorie et Johanna à qui je passe la parole tout de suite.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup et bienvenue chez Make Sense, sachez qu'on est très content de vous accueillir pour Radio Bitume. Make Sense en quelques mots parce que ce qui nous intéresse c'est ce qui va suivre. Make Sense c'est une organisation qui existe depuis plus de dix ans et on s'est donné comme mission de redonner le pouvoir d'agir à toutes et à tous pour construire une société plus durable et plus inclusive donc vaste projet et pour ça on travaille aussi bien avec les citoyens, les entrepreneurs et les organisations pour faire bouger les lignes, changer un peu ce monde qui tourne par rond et dans le lieu dans lequel on est actuellement donc le le Mix & Space à Bastille. C'est un tiers lieu dans lequel on a une grande colocation qui accueille les équipes Make Sense, mais aussi un incubateur qui aide des jeunes projets à se structurer. Et c'est dans ce cadre-là qu'on avait accompagné La Cloche à son tout début. Donc c'est génial pour nous de garder le lien. Et on a aussi d'autres associations, entreprises qui sont nos colocs et on essaie de faire bouger les lignes tous ensemble au quotidien. Donc ça c'est un petit peu tout ce qui se passe. au quotidien avec à peu près 80 personnes dans le lieu. On va faire en sorte de créer du lien, de les sensibiliser, de les faire passer à l'action, de faire en sorte qu'ils collaborent. Et la phase 2 un peu de notre espace, c'est la partie événementielle, puisqu'on veut organiser des événements pour faire connaître un maximum ces sujets, aussi au grand public, aux citoyens. Donc vous pouvez suivre tous nos événements sur Chiche, et vous êtes les bienvenus puisqu'on organise plein d'événements. Donc avec plaisir pour vous faire découvrir ce lieu, mais je laisse la parole parce que je crois qu'il y a beaucoup. Beaucoup de sujets brûlants qui vont suivre.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci. On passe à Kevin qui a son coup de cœur.

  • Speaker #3

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je vais vous parler de la victoire de la France au tournoi des institutions de rugby. La France a remporté le tournoi des institutions de rugby à part un seul match, une seule défaite, c'était en Angleterre.

  • Speaker #0

    Alors, on passe maintenant au coup de gueule de Mike sur la répande du RSA.

  • Speaker #1

    Oui, alors comme certains le savent, il y a une nouvelle réforme qui est passée là, qui dit que tant qu'on n'a pas 15 heures d'activité par semaine, on coupe le RSA. Moi je pensais que j'allais avoir un délai, comme tout le monde, au final non. Le 5 janvier, on m'a coupé le RSA parce que je ne pouvais pas, j'ai suffi de 15 heures d'activité par semaine. Et donc du coup, à cause de cette nouvelle réforme un peu à la noix, je me retrouve malheureusement à la rue depuis début janvier. Donc j'en appelle à... Des gens pour m'aider, mais ce n'est pas évident en ce moment, donc un peu compliqué. Là, c'est vraiment un gros coup de gueule parce que, OK, c'est pour aider les gens, je suis d'accord, pour les pousser à travailler, mais ce n'est pas une raison pour leur couper leurs aides du jour au lendemain sans prévenir.

  • Speaker #0

    Merci Mike. Nous allons parler maintenant d'un sujet qui s'appelle l'accès à la culture gratuitement, oui ou non. Et on commence par Nadia.

  • Speaker #4

    Alors bonjour tout le monde. Donc moi, je... Je tiens à parler de la culture parce que j'estime que la culture c'est important pour l'être humain. On est sur terre, pas seulement pour manger, dormir, travailler, tout ça. Donc la culture c'est vraiment la nourriture du cœur, de l'esprit, de l'âme on va dire. Et ce qui est bien à Paris, je pense que c'est toute la France qui est concernée, mais à Paris, il y a beaucoup de... L'accès à la culture, il est gratuit. On sait très bien que la culture, ce n'est pas donné, mais on peut toujours trouver des facilités. Par exemple, il y a Culture du cœur, surtout en été. Il y a beaucoup de festivals, des trucs, des rues par exemple. Je voulais parler un petit peu des festivals. Par exemple, ces jours-ci, il y a un festival plutôt à l'Université de Saint-Denis, Paris 8, qui s'appelle le Festival du CEVD, et donc ça parle de l'interculturalité de cette université. Il y a aussi au Samu Social de Paris, c'est le mois festif, qui a commencé le 18 vendredi, 18 avril, et qui se termine le 16 mai. Et donc là vraiment il y a des activités pour tout le monde, pour les enfants et je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire. Et puis je pense que partout, avec la cloche aussi, on fait plein de choses et tout. Par exemple la cloche du talon. ou des talents, donc ça c'est aussi important. Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, abri plutôt, la culture c'est important. Il faut que ça soit aussi populaire, on doit la démocratiser. Et en plus il y a aussi quelque chose, j'ai du couvert il n'y a pas longtemps, même à l'Académie française, Donc il y a... Quand il reste des places à 5 euros, on peut se permettre de voir une belle pièce théâtrale. Et donc ça c'est aussi important. Et j'invite les gens à chercher la culture. Ce n'est pas la culture qui vient nous chercher, c'est un aussi.

  • Speaker #0

    Alors moi je suis contre le tout gratuit. Là maintenant, parce que si c'est gratuit pour toi, c'est quelqu'un d'autre qui va payer à ta place. Et cette personne, elle paye déjà assez des impôts, et je crois qu'avec ces impôts, elle préfère qu'on s'occupe des écoles, de réparer les routes, de faire les hôpitaux. Je crois que ça passe quand même largement avant la culture, quand même.

  • Speaker #4

    Oui, mais s'il n'y avait pas la gratuité, mon ami Gilles, tu ne serais pas là à animer l'émission. Ah ben oui, c'est comme ça. Ça, c'est de la culture. Mais là, est-ce que tu payes ? Imagine si on te demande pour assister, ou on va dire partager. animer une association, enfin une émission si on te le dit, de payer par exemple 40 euros.

  • Speaker #0

    Oui mais là on a besoin de moi pour le faire, et si ça coûterait 40 euros, je ne serais pas là.

  • Speaker #4

    Voilà, donc ça c'est, on ne peut pas, ce n'est pas tout le monde qui a la possibilité.

  • Speaker #0

    Oui mais là c'est parce qu'on a besoin de moi.

  • Speaker #4

    Ben non, je pense que toi aussi tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Si c'est pour moi ce serait quelqu'un d'autre. Oui, on a besoin de quelqu'un.

  • Speaker #4

    Oui, mais le quelqu'un, ça peut être n'importe qui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Il y a des gens qui peuvent payer, parce qu'il y a une radio ici à Bastille, justement, où on paye, bon, on paye pas cher, pour faire de la radio. Donc, il y a des gens qui payent.

  • Speaker #0

    Ah, mais si les gens veulent payer, oui, d'accord. Ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Non, plus de ça, c'est pas dans ce sens où il y a des gens qui profitent, parce qu'un peuple, s'il vit pas de la culture, c'est quand même... Donc on peut trouver...

  • Speaker #0

    Oui, il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Oui, mais la culture, c'est important.

  • Speaker #0

    C'est comme l'air. Il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Écoutez, moi, je ne vois pas les choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi. Est-ce que quelqu'un veut prendre la parole ?

  • Speaker #3

    Je ne vais pas faire l'arbitre. Je vais parler d'une expérience que j'ai eue où, en sortant de la rue, j'ai connu une association en même temps que La Cloche qui faisait du théâtre avec La Cloche avant. à la Fabrique de la Solidarité, il me semble. Et c'était des ateliers communs. Et ensuite, avec cette association qui s'appelle 3027, j'ai participé à des festivals où on danse, on chante, on écrit. C'est gratuit, bien entendu, puisque c'est accessible à tous. Et il y a des gens aussi bien à la rue que des personnes âgées, des personnes malades. Et ça fait énormément de bien à la tête. Et si ça serait payant, ça ne serait pas accessible aussi facilement. Et ça laisserait des gens encore plus sur le bord de la route, le fait que ça soit payant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ceux qui l'organisent touchent des subventions ?

  • Speaker #3

    Ils mettent beaucoup d'argent de leur poche. Ah oui, c'est des gens qui se privent de plein de choses. Ils ont des subventions par des fondations, pas par l'État. Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas par l'État.

  • Speaker #3

    Non, c'est privé. C'est privé,

  • Speaker #0

    c'est autre chose.

  • Speaker #3

    Pour les bénéficiaires, ça ne change rien qui participe aux frais. Je ne me suis pas posé la question quand je suis allé à des ateliers d'écriture qui m'ont fait du bien parce que j'ai rencontré des gens aussi, pas forcément parce que j'écris bien de maintenant par rapport à avant, mais aussi rencontrer des gens et partager ses problèmes, etc. Ça fait évoluer. moralement et psychologiquement. J'ai découvert plein de choses, à la philharmonie, au théâtre, des choses que je n'envisageais pas de côtoyer. Et au-delà du spectacle, c'est les gens avec qui on est, et avec qui on partage. Et c'est des endroits où il n'y a pas de préjugés sur les autres, et on ne juge pas les autres, et on ne cherche pas à savoir pourquoi tu es dans cette situation, etc. Et pour nous, en tant que... étant une personne dans une mauvaise passe, quel que soit le motif, c'est une bouffée d'oxygène, en fait. Donc si on nous demanderait 40 euros pour aller dans ces endroits-là, on n'irait pas. Et donc on s'enfoncerait encore plus. Donc c'est pour ça, je pense que... C'est bénéfique que ce soit gratuit et que ce soit par la mairie ou par des associations et non pas par les impôts qu'on prélève.

  • Speaker #5

    Je crois qu'avec un petit peu d'esprit aujourd'hui on y arrive parfaitement si on n'est pas animé véritablement par gagner de l'argent sur les autres puisqu'on peut faire des programmes très facilement en direction de ceux qui sont dans telle situation financière et dans d'autres qui peuvent payer. plus, voire même beaucoup plus en forme de dons, de parrainages, de participations actives et libres, etc. Je crois que le problème de gratuité est le problème de payer cher. Sachez qu'on peut payer une prestation aujourd'hui par exemple à 200 euros, la même prestation peut être payée 500 000 euros. C'est quand même incroyable dans ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je crois que le problème de gratuité...

  • Speaker #0

    Moi, s'il y a des dotations privées, ça ne me gêne pas. Ce que je ne veux pas, c'est que ça soit des dotations de l'État. Parce que les gens payent assez d'impôts comme ça, donc je suis contre les dotations de l'État. Si c'est privé, il n'y a aucun problème par contre.

  • Speaker #4

    Alors moi je viens du monde associatif et je pense que c'est une vérité. Il y a longtemps que l'État ne donne pas des subventions, c'est pas automatique, aux associations. Je connais par exemple à Saint-Ouen-sur-Mer, non sur Seine, désolé, Donc, il y a avant… Ce qu'on est la maison du quartier, c'est les bénévoles qui ont payé les gens et tout. Mais pour qu'on ne ferme pas la maison de quartier, la plupart des gens font du bénévolat. Il y a des cours de couture, il y a franchement des choses extraordinaires, mais on n'attend pas toujours la mairie à donner. D'autant plus que, par exemple, le Samu Social, il y a beaucoup de mécènes. En plus, il y a la loi, par exemple, si quelqu'un en particulier ou une entreprise donne, on réduit le truc, je pense, 60 ou 66% des impôts. Donc là, je pense que c'est... Voilà. En plus, c'est aussi la loi de Coluche. Donc la vie, on n'est pas dans une jungle. Il faut qu'il y ait un peu, même si la personne... n'a pas accès à des trucs extraordinaires ou à acheter des choses de marque, il y a toujours une possibilité de ne pas se sentir expulsé de la société. Là, par exemple, il y a des cafés associatifs. Des fois, même si vous n'avez rien, il y a des cafés suspendus, il y a des sandwichs suspendus. Il y a de l'humanité, de la solidarité, on est des êtres humains et la culture ça fait partie, je suis désolée. Et puis il y a aussi par exemple, je ne sais pas si vous avez remarqué, à Pompaincourt il y a beaucoup de magasins et tout. Là toujours on achète des trucs deuxièmement, donc ce n'est pas du tout cher. Il y a les ressourceries, par exemple rue Chemin Vert, il y a même là où il y a notre association Le Siège, il y a Emmaüs. Moi, ça m'arrive d'acheter plein de choses. Les gens achètent des bijoux. Même les gens qui travaillent, ils n'arrivent pas à s'en sortir. Donc, avec ça, on est expulsé de la culture, la culture en général. Donc, qu'est-ce que serait la vie ? C'est malheureux, c'est mon avis.

  • Speaker #0

    Et maintenant, on passe à l'instant culturel et Philippe qui va nous parler du cendrillon de la chapelle.

  • Speaker #3

    Merci. La semaine dernière, j'ai participé à un ciné-débat au Secours catholique à Paris. C'est un court-métrage qui s'appelle Cendrillon de la Chapelle, qui a été fait sur plusieurs années, sur plus de cinq ans en fait, parce que les équipes ont changé, etc. Et les acteurs et scénaristes, à part le réalisateur qui était pro, tout le monde était des personnes en situation de rue. dans des squats. Et le film retrace l'expérience d'une femme qui tombe dans les pommes et qui perd. Un homme la sauve et c'est pas la chaussure de Cendrillon, c'est une basket. Et elle est sauvée par toute une population qui tient pas compte de la nationalité ou de l'argent, etc. Et c'est grâce à l'entraide solidaire que le film finit bien. Je suis pas sûr que Cendrillon, ça finisse bien, mais enfin, bref. C'était un très beau film touchant avec les acteurs qui étaient là après la projection. pour répondre à nos questions. Et ils étaient très émus et très fiers d'avoir participé à ce projet. C'était très touchant et très inspirant au niveau solidarité et fraternité. Quelle que soit la situation, ça change le regard des gens, en fait, ce film. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Philippe. Et maintenant, c'est un poème de Nadia pour finir.

  • Speaker #4

    Donc, rebonjour ! Je viens d'écrire ce poème, j'espère qu'il vous plaira. Je l'ai appelé « Le train » . Vois-tu le train ? Il démarre, il est en train de partir, il part. Oh mon ami, toi et moi à la gare, ne sommes-nous pas perdus ? N'aurions-nous pas dû prendre et prendre place ? Dans le premier wagon, la vie des icebergs, c'est de la glace, c'est un dragon, c'est des feux. Vois-tu mon ami, moi j'attends le train, le prochain. Écoute-moi, viens, laisse tomber la chasse, efface les craintes, la vie c'est des choix. Écoute-la ta voix, la voix de ton cœur n'est pas peur. Dis-toi que le temps n'attend, ni personne ni rien. Il passe, mais pas le train. Attends-moi, donne-moi la main. Nous montrerons le train, car tout bouge. La vie a horreur du vide, du feu rouge, des freins. Alors qu'on soit avec soi, amis et guides, le train démarre. Merci.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va remercier Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne, et nos invités Marjorie et Johanna pour cette émission qui se termine. On vous donne rendez-vous dans deux mois. Radio Bithume !

  • Speaker #1

    Les personnes sans domicile prennent la parole !

Share

Embed

You may also like

Description

Émission n°58, enregistrée chez Make Sense, commerce solidaire du Carillon, le lundi 28 avril.


Chroniqueurs et chroniqueuses : Nadia, Mike, Marius, Kevin et Philippe

Animateur : Gilles

À la régie : Laurène, Daphnée et Jeanne


Lors de cet épisode les chroniqueur·euses ont choisi de parler de leur dernière sortie culturelle et également de débattre sur l'accès gratuit à la culture :


" Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, la culture c'est important. Il faut que ça soit populaire, on doit la démocratiser. "


(00:22) Présentation de Make Sense

(02:00) Coup de coeur : Victoire de la France au tournoi des destinations en Rugby

(02:20) Coup de gueule : Nouvelle Réforme du RSA

(03:03) Le Forum : L'accès gratuit à la culture

(13:40) L'instinct culturel : Film Cendrillon de la Chapelle

(13:46) Street Box : Le poème de Nadia


Bonne écoute et à très vite 🎧

On se retrouve le 23 juin !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Bitume,

  • Speaker #1

    les personnes sans domicile prennent la parole.

  • Speaker #0

    Eh bien bonjour, c'est lundi 28 avril avec autour de la table Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne et en invité Marjorie et Johanna à qui je passe la parole tout de suite.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup et bienvenue chez Make Sense, sachez qu'on est très content de vous accueillir pour Radio Bitume. Make Sense en quelques mots parce que ce qui nous intéresse c'est ce qui va suivre. Make Sense c'est une organisation qui existe depuis plus de dix ans et on s'est donné comme mission de redonner le pouvoir d'agir à toutes et à tous pour construire une société plus durable et plus inclusive donc vaste projet et pour ça on travaille aussi bien avec les citoyens, les entrepreneurs et les organisations pour faire bouger les lignes, changer un peu ce monde qui tourne par rond et dans le lieu dans lequel on est actuellement donc le le Mix & Space à Bastille. C'est un tiers lieu dans lequel on a une grande colocation qui accueille les équipes Make Sense, mais aussi un incubateur qui aide des jeunes projets à se structurer. Et c'est dans ce cadre-là qu'on avait accompagné La Cloche à son tout début. Donc c'est génial pour nous de garder le lien. Et on a aussi d'autres associations, entreprises qui sont nos colocs et on essaie de faire bouger les lignes tous ensemble au quotidien. Donc ça c'est un petit peu tout ce qui se passe. au quotidien avec à peu près 80 personnes dans le lieu. On va faire en sorte de créer du lien, de les sensibiliser, de les faire passer à l'action, de faire en sorte qu'ils collaborent. Et la phase 2 un peu de notre espace, c'est la partie événementielle, puisqu'on veut organiser des événements pour faire connaître un maximum ces sujets, aussi au grand public, aux citoyens. Donc vous pouvez suivre tous nos événements sur Chiche, et vous êtes les bienvenus puisqu'on organise plein d'événements. Donc avec plaisir pour vous faire découvrir ce lieu, mais je laisse la parole parce que je crois qu'il y a beaucoup. Beaucoup de sujets brûlants qui vont suivre.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci. On passe à Kevin qui a son coup de cœur.

  • Speaker #3

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je vais vous parler de la victoire de la France au tournoi des institutions de rugby. La France a remporté le tournoi des institutions de rugby à part un seul match, une seule défaite, c'était en Angleterre.

  • Speaker #0

    Alors, on passe maintenant au coup de gueule de Mike sur la répande du RSA.

  • Speaker #1

    Oui, alors comme certains le savent, il y a une nouvelle réforme qui est passée là, qui dit que tant qu'on n'a pas 15 heures d'activité par semaine, on coupe le RSA. Moi je pensais que j'allais avoir un délai, comme tout le monde, au final non. Le 5 janvier, on m'a coupé le RSA parce que je ne pouvais pas, j'ai suffi de 15 heures d'activité par semaine. Et donc du coup, à cause de cette nouvelle réforme un peu à la noix, je me retrouve malheureusement à la rue depuis début janvier. Donc j'en appelle à... Des gens pour m'aider, mais ce n'est pas évident en ce moment, donc un peu compliqué. Là, c'est vraiment un gros coup de gueule parce que, OK, c'est pour aider les gens, je suis d'accord, pour les pousser à travailler, mais ce n'est pas une raison pour leur couper leurs aides du jour au lendemain sans prévenir.

  • Speaker #0

    Merci Mike. Nous allons parler maintenant d'un sujet qui s'appelle l'accès à la culture gratuitement, oui ou non. Et on commence par Nadia.

  • Speaker #4

    Alors bonjour tout le monde. Donc moi, je... Je tiens à parler de la culture parce que j'estime que la culture c'est important pour l'être humain. On est sur terre, pas seulement pour manger, dormir, travailler, tout ça. Donc la culture c'est vraiment la nourriture du cœur, de l'esprit, de l'âme on va dire. Et ce qui est bien à Paris, je pense que c'est toute la France qui est concernée, mais à Paris, il y a beaucoup de... L'accès à la culture, il est gratuit. On sait très bien que la culture, ce n'est pas donné, mais on peut toujours trouver des facilités. Par exemple, il y a Culture du cœur, surtout en été. Il y a beaucoup de festivals, des trucs, des rues par exemple. Je voulais parler un petit peu des festivals. Par exemple, ces jours-ci, il y a un festival plutôt à l'Université de Saint-Denis, Paris 8, qui s'appelle le Festival du CEVD, et donc ça parle de l'interculturalité de cette université. Il y a aussi au Samu Social de Paris, c'est le mois festif, qui a commencé le 18 vendredi, 18 avril, et qui se termine le 16 mai. Et donc là vraiment il y a des activités pour tout le monde, pour les enfants et je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire. Et puis je pense que partout, avec la cloche aussi, on fait plein de choses et tout. Par exemple la cloche du talon. ou des talents, donc ça c'est aussi important. Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, abri plutôt, la culture c'est important. Il faut que ça soit aussi populaire, on doit la démocratiser. Et en plus il y a aussi quelque chose, j'ai du couvert il n'y a pas longtemps, même à l'Académie française, Donc il y a... Quand il reste des places à 5 euros, on peut se permettre de voir une belle pièce théâtrale. Et donc ça c'est aussi important. Et j'invite les gens à chercher la culture. Ce n'est pas la culture qui vient nous chercher, c'est un aussi.

  • Speaker #0

    Alors moi je suis contre le tout gratuit. Là maintenant, parce que si c'est gratuit pour toi, c'est quelqu'un d'autre qui va payer à ta place. Et cette personne, elle paye déjà assez des impôts, et je crois qu'avec ces impôts, elle préfère qu'on s'occupe des écoles, de réparer les routes, de faire les hôpitaux. Je crois que ça passe quand même largement avant la culture, quand même.

  • Speaker #4

    Oui, mais s'il n'y avait pas la gratuité, mon ami Gilles, tu ne serais pas là à animer l'émission. Ah ben oui, c'est comme ça. Ça, c'est de la culture. Mais là, est-ce que tu payes ? Imagine si on te demande pour assister, ou on va dire partager. animer une association, enfin une émission si on te le dit, de payer par exemple 40 euros.

  • Speaker #0

    Oui mais là on a besoin de moi pour le faire, et si ça coûterait 40 euros, je ne serais pas là.

  • Speaker #4

    Voilà, donc ça c'est, on ne peut pas, ce n'est pas tout le monde qui a la possibilité.

  • Speaker #0

    Oui mais là c'est parce qu'on a besoin de moi.

  • Speaker #4

    Ben non, je pense que toi aussi tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Si c'est pour moi ce serait quelqu'un d'autre. Oui, on a besoin de quelqu'un.

  • Speaker #4

    Oui, mais le quelqu'un, ça peut être n'importe qui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Il y a des gens qui peuvent payer, parce qu'il y a une radio ici à Bastille, justement, où on paye, bon, on paye pas cher, pour faire de la radio. Donc, il y a des gens qui payent.

  • Speaker #0

    Ah, mais si les gens veulent payer, oui, d'accord. Ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Non, plus de ça, c'est pas dans ce sens où il y a des gens qui profitent, parce qu'un peuple, s'il vit pas de la culture, c'est quand même... Donc on peut trouver...

  • Speaker #0

    Oui, il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Oui, mais la culture, c'est important.

  • Speaker #0

    C'est comme l'air. Il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Écoutez, moi, je ne vois pas les choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi. Est-ce que quelqu'un veut prendre la parole ?

  • Speaker #3

    Je ne vais pas faire l'arbitre. Je vais parler d'une expérience que j'ai eue où, en sortant de la rue, j'ai connu une association en même temps que La Cloche qui faisait du théâtre avec La Cloche avant. à la Fabrique de la Solidarité, il me semble. Et c'était des ateliers communs. Et ensuite, avec cette association qui s'appelle 3027, j'ai participé à des festivals où on danse, on chante, on écrit. C'est gratuit, bien entendu, puisque c'est accessible à tous. Et il y a des gens aussi bien à la rue que des personnes âgées, des personnes malades. Et ça fait énormément de bien à la tête. Et si ça serait payant, ça ne serait pas accessible aussi facilement. Et ça laisserait des gens encore plus sur le bord de la route, le fait que ça soit payant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ceux qui l'organisent touchent des subventions ?

  • Speaker #3

    Ils mettent beaucoup d'argent de leur poche. Ah oui, c'est des gens qui se privent de plein de choses. Ils ont des subventions par des fondations, pas par l'État. Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas par l'État.

  • Speaker #3

    Non, c'est privé. C'est privé,

  • Speaker #0

    c'est autre chose.

  • Speaker #3

    Pour les bénéficiaires, ça ne change rien qui participe aux frais. Je ne me suis pas posé la question quand je suis allé à des ateliers d'écriture qui m'ont fait du bien parce que j'ai rencontré des gens aussi, pas forcément parce que j'écris bien de maintenant par rapport à avant, mais aussi rencontrer des gens et partager ses problèmes, etc. Ça fait évoluer. moralement et psychologiquement. J'ai découvert plein de choses, à la philharmonie, au théâtre, des choses que je n'envisageais pas de côtoyer. Et au-delà du spectacle, c'est les gens avec qui on est, et avec qui on partage. Et c'est des endroits où il n'y a pas de préjugés sur les autres, et on ne juge pas les autres, et on ne cherche pas à savoir pourquoi tu es dans cette situation, etc. Et pour nous, en tant que... étant une personne dans une mauvaise passe, quel que soit le motif, c'est une bouffée d'oxygène, en fait. Donc si on nous demanderait 40 euros pour aller dans ces endroits-là, on n'irait pas. Et donc on s'enfoncerait encore plus. Donc c'est pour ça, je pense que... C'est bénéfique que ce soit gratuit et que ce soit par la mairie ou par des associations et non pas par les impôts qu'on prélève.

  • Speaker #5

    Je crois qu'avec un petit peu d'esprit aujourd'hui on y arrive parfaitement si on n'est pas animé véritablement par gagner de l'argent sur les autres puisqu'on peut faire des programmes très facilement en direction de ceux qui sont dans telle situation financière et dans d'autres qui peuvent payer. plus, voire même beaucoup plus en forme de dons, de parrainages, de participations actives et libres, etc. Je crois que le problème de gratuité est le problème de payer cher. Sachez qu'on peut payer une prestation aujourd'hui par exemple à 200 euros, la même prestation peut être payée 500 000 euros. C'est quand même incroyable dans ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je crois que le problème de gratuité...

  • Speaker #0

    Moi, s'il y a des dotations privées, ça ne me gêne pas. Ce que je ne veux pas, c'est que ça soit des dotations de l'État. Parce que les gens payent assez d'impôts comme ça, donc je suis contre les dotations de l'État. Si c'est privé, il n'y a aucun problème par contre.

  • Speaker #4

    Alors moi je viens du monde associatif et je pense que c'est une vérité. Il y a longtemps que l'État ne donne pas des subventions, c'est pas automatique, aux associations. Je connais par exemple à Saint-Ouen-sur-Mer, non sur Seine, désolé, Donc, il y a avant… Ce qu'on est la maison du quartier, c'est les bénévoles qui ont payé les gens et tout. Mais pour qu'on ne ferme pas la maison de quartier, la plupart des gens font du bénévolat. Il y a des cours de couture, il y a franchement des choses extraordinaires, mais on n'attend pas toujours la mairie à donner. D'autant plus que, par exemple, le Samu Social, il y a beaucoup de mécènes. En plus, il y a la loi, par exemple, si quelqu'un en particulier ou une entreprise donne, on réduit le truc, je pense, 60 ou 66% des impôts. Donc là, je pense que c'est... Voilà. En plus, c'est aussi la loi de Coluche. Donc la vie, on n'est pas dans une jungle. Il faut qu'il y ait un peu, même si la personne... n'a pas accès à des trucs extraordinaires ou à acheter des choses de marque, il y a toujours une possibilité de ne pas se sentir expulsé de la société. Là, par exemple, il y a des cafés associatifs. Des fois, même si vous n'avez rien, il y a des cafés suspendus, il y a des sandwichs suspendus. Il y a de l'humanité, de la solidarité, on est des êtres humains et la culture ça fait partie, je suis désolée. Et puis il y a aussi par exemple, je ne sais pas si vous avez remarqué, à Pompaincourt il y a beaucoup de magasins et tout. Là toujours on achète des trucs deuxièmement, donc ce n'est pas du tout cher. Il y a les ressourceries, par exemple rue Chemin Vert, il y a même là où il y a notre association Le Siège, il y a Emmaüs. Moi, ça m'arrive d'acheter plein de choses. Les gens achètent des bijoux. Même les gens qui travaillent, ils n'arrivent pas à s'en sortir. Donc, avec ça, on est expulsé de la culture, la culture en général. Donc, qu'est-ce que serait la vie ? C'est malheureux, c'est mon avis.

  • Speaker #0

    Et maintenant, on passe à l'instant culturel et Philippe qui va nous parler du cendrillon de la chapelle.

  • Speaker #3

    Merci. La semaine dernière, j'ai participé à un ciné-débat au Secours catholique à Paris. C'est un court-métrage qui s'appelle Cendrillon de la Chapelle, qui a été fait sur plusieurs années, sur plus de cinq ans en fait, parce que les équipes ont changé, etc. Et les acteurs et scénaristes, à part le réalisateur qui était pro, tout le monde était des personnes en situation de rue. dans des squats. Et le film retrace l'expérience d'une femme qui tombe dans les pommes et qui perd. Un homme la sauve et c'est pas la chaussure de Cendrillon, c'est une basket. Et elle est sauvée par toute une population qui tient pas compte de la nationalité ou de l'argent, etc. Et c'est grâce à l'entraide solidaire que le film finit bien. Je suis pas sûr que Cendrillon, ça finisse bien, mais enfin, bref. C'était un très beau film touchant avec les acteurs qui étaient là après la projection. pour répondre à nos questions. Et ils étaient très émus et très fiers d'avoir participé à ce projet. C'était très touchant et très inspirant au niveau solidarité et fraternité. Quelle que soit la situation, ça change le regard des gens, en fait, ce film. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Philippe. Et maintenant, c'est un poème de Nadia pour finir.

  • Speaker #4

    Donc, rebonjour ! Je viens d'écrire ce poème, j'espère qu'il vous plaira. Je l'ai appelé « Le train » . Vois-tu le train ? Il démarre, il est en train de partir, il part. Oh mon ami, toi et moi à la gare, ne sommes-nous pas perdus ? N'aurions-nous pas dû prendre et prendre place ? Dans le premier wagon, la vie des icebergs, c'est de la glace, c'est un dragon, c'est des feux. Vois-tu mon ami, moi j'attends le train, le prochain. Écoute-moi, viens, laisse tomber la chasse, efface les craintes, la vie c'est des choix. Écoute-la ta voix, la voix de ton cœur n'est pas peur. Dis-toi que le temps n'attend, ni personne ni rien. Il passe, mais pas le train. Attends-moi, donne-moi la main. Nous montrerons le train, car tout bouge. La vie a horreur du vide, du feu rouge, des freins. Alors qu'on soit avec soi, amis et guides, le train démarre. Merci.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va remercier Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne, et nos invités Marjorie et Johanna pour cette émission qui se termine. On vous donne rendez-vous dans deux mois. Radio Bithume !

  • Speaker #1

    Les personnes sans domicile prennent la parole !

Description

Émission n°58, enregistrée chez Make Sense, commerce solidaire du Carillon, le lundi 28 avril.


Chroniqueurs et chroniqueuses : Nadia, Mike, Marius, Kevin et Philippe

Animateur : Gilles

À la régie : Laurène, Daphnée et Jeanne


Lors de cet épisode les chroniqueur·euses ont choisi de parler de leur dernière sortie culturelle et également de débattre sur l'accès gratuit à la culture :


" Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, la culture c'est important. Il faut que ça soit populaire, on doit la démocratiser. "


(00:22) Présentation de Make Sense

(02:00) Coup de coeur : Victoire de la France au tournoi des destinations en Rugby

(02:20) Coup de gueule : Nouvelle Réforme du RSA

(03:03) Le Forum : L'accès gratuit à la culture

(13:40) L'instinct culturel : Film Cendrillon de la Chapelle

(13:46) Street Box : Le poème de Nadia


Bonne écoute et à très vite 🎧

On se retrouve le 23 juin !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Radio Bitume,

  • Speaker #1

    les personnes sans domicile prennent la parole.

  • Speaker #0

    Eh bien bonjour, c'est lundi 28 avril avec autour de la table Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne et en invité Marjorie et Johanna à qui je passe la parole tout de suite.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup et bienvenue chez Make Sense, sachez qu'on est très content de vous accueillir pour Radio Bitume. Make Sense en quelques mots parce que ce qui nous intéresse c'est ce qui va suivre. Make Sense c'est une organisation qui existe depuis plus de dix ans et on s'est donné comme mission de redonner le pouvoir d'agir à toutes et à tous pour construire une société plus durable et plus inclusive donc vaste projet et pour ça on travaille aussi bien avec les citoyens, les entrepreneurs et les organisations pour faire bouger les lignes, changer un peu ce monde qui tourne par rond et dans le lieu dans lequel on est actuellement donc le le Mix & Space à Bastille. C'est un tiers lieu dans lequel on a une grande colocation qui accueille les équipes Make Sense, mais aussi un incubateur qui aide des jeunes projets à se structurer. Et c'est dans ce cadre-là qu'on avait accompagné La Cloche à son tout début. Donc c'est génial pour nous de garder le lien. Et on a aussi d'autres associations, entreprises qui sont nos colocs et on essaie de faire bouger les lignes tous ensemble au quotidien. Donc ça c'est un petit peu tout ce qui se passe. au quotidien avec à peu près 80 personnes dans le lieu. On va faire en sorte de créer du lien, de les sensibiliser, de les faire passer à l'action, de faire en sorte qu'ils collaborent. Et la phase 2 un peu de notre espace, c'est la partie événementielle, puisqu'on veut organiser des événements pour faire connaître un maximum ces sujets, aussi au grand public, aux citoyens. Donc vous pouvez suivre tous nos événements sur Chiche, et vous êtes les bienvenus puisqu'on organise plein d'événements. Donc avec plaisir pour vous faire découvrir ce lieu, mais je laisse la parole parce que je crois qu'il y a beaucoup. Beaucoup de sujets brûlants qui vont suivre.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci. On passe à Kevin qui a son coup de cœur.

  • Speaker #3

    Bonjour,

  • Speaker #1

    je vais vous parler de la victoire de la France au tournoi des institutions de rugby. La France a remporté le tournoi des institutions de rugby à part un seul match, une seule défaite, c'était en Angleterre.

  • Speaker #0

    Alors, on passe maintenant au coup de gueule de Mike sur la répande du RSA.

  • Speaker #1

    Oui, alors comme certains le savent, il y a une nouvelle réforme qui est passée là, qui dit que tant qu'on n'a pas 15 heures d'activité par semaine, on coupe le RSA. Moi je pensais que j'allais avoir un délai, comme tout le monde, au final non. Le 5 janvier, on m'a coupé le RSA parce que je ne pouvais pas, j'ai suffi de 15 heures d'activité par semaine. Et donc du coup, à cause de cette nouvelle réforme un peu à la noix, je me retrouve malheureusement à la rue depuis début janvier. Donc j'en appelle à... Des gens pour m'aider, mais ce n'est pas évident en ce moment, donc un peu compliqué. Là, c'est vraiment un gros coup de gueule parce que, OK, c'est pour aider les gens, je suis d'accord, pour les pousser à travailler, mais ce n'est pas une raison pour leur couper leurs aides du jour au lendemain sans prévenir.

  • Speaker #0

    Merci Mike. Nous allons parler maintenant d'un sujet qui s'appelle l'accès à la culture gratuitement, oui ou non. Et on commence par Nadia.

  • Speaker #4

    Alors bonjour tout le monde. Donc moi, je... Je tiens à parler de la culture parce que j'estime que la culture c'est important pour l'être humain. On est sur terre, pas seulement pour manger, dormir, travailler, tout ça. Donc la culture c'est vraiment la nourriture du cœur, de l'esprit, de l'âme on va dire. Et ce qui est bien à Paris, je pense que c'est toute la France qui est concernée, mais à Paris, il y a beaucoup de... L'accès à la culture, il est gratuit. On sait très bien que la culture, ce n'est pas donné, mais on peut toujours trouver des facilités. Par exemple, il y a Culture du cœur, surtout en été. Il y a beaucoup de festivals, des trucs, des rues par exemple. Je voulais parler un petit peu des festivals. Par exemple, ces jours-ci, il y a un festival plutôt à l'Université de Saint-Denis, Paris 8, qui s'appelle le Festival du CEVD, et donc ça parle de l'interculturalité de cette université. Il y a aussi au Samu Social de Paris, c'est le mois festif, qui a commencé le 18 vendredi, 18 avril, et qui se termine le 16 mai. Et donc là vraiment il y a des activités pour tout le monde, pour les enfants et je trouve que c'est quelque chose d'extraordinaire. Et puis je pense que partout, avec la cloche aussi, on fait plein de choses et tout. Par exemple la cloche du talon. ou des talents, donc ça c'est aussi important. Pour les gens qui sont sans abri ou avec abri, abri plutôt, la culture c'est important. Il faut que ça soit aussi populaire, on doit la démocratiser. Et en plus il y a aussi quelque chose, j'ai du couvert il n'y a pas longtemps, même à l'Académie française, Donc il y a... Quand il reste des places à 5 euros, on peut se permettre de voir une belle pièce théâtrale. Et donc ça c'est aussi important. Et j'invite les gens à chercher la culture. Ce n'est pas la culture qui vient nous chercher, c'est un aussi.

  • Speaker #0

    Alors moi je suis contre le tout gratuit. Là maintenant, parce que si c'est gratuit pour toi, c'est quelqu'un d'autre qui va payer à ta place. Et cette personne, elle paye déjà assez des impôts, et je crois qu'avec ces impôts, elle préfère qu'on s'occupe des écoles, de réparer les routes, de faire les hôpitaux. Je crois que ça passe quand même largement avant la culture, quand même.

  • Speaker #4

    Oui, mais s'il n'y avait pas la gratuité, mon ami Gilles, tu ne serais pas là à animer l'émission. Ah ben oui, c'est comme ça. Ça, c'est de la culture. Mais là, est-ce que tu payes ? Imagine si on te demande pour assister, ou on va dire partager. animer une association, enfin une émission si on te le dit, de payer par exemple 40 euros.

  • Speaker #0

    Oui mais là on a besoin de moi pour le faire, et si ça coûterait 40 euros, je ne serais pas là.

  • Speaker #4

    Voilà, donc ça c'est, on ne peut pas, ce n'est pas tout le monde qui a la possibilité.

  • Speaker #0

    Oui mais là c'est parce qu'on a besoin de moi.

  • Speaker #4

    Ben non, je pense que toi aussi tu as besoin de ça.

  • Speaker #0

    Si c'est pour moi ce serait quelqu'un d'autre. Oui, on a besoin de quelqu'un.

  • Speaker #4

    Oui, mais le quelqu'un, ça peut être n'importe qui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Il y a des gens qui peuvent payer, parce qu'il y a une radio ici à Bastille, justement, où on paye, bon, on paye pas cher, pour faire de la radio. Donc, il y a des gens qui payent.

  • Speaker #0

    Ah, mais si les gens veulent payer, oui, d'accord. Ça, je te dis pas le contraire.

  • Speaker #4

    Non, plus de ça, c'est pas dans ce sens où il y a des gens qui profitent, parce qu'un peuple, s'il vit pas de la culture, c'est quand même... Donc on peut trouver...

  • Speaker #0

    Oui, il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Oui, mais la culture, c'est important.

  • Speaker #0

    C'est comme l'air. Il y a déjà suffisamment de choses gratuites comme ça.

  • Speaker #4

    Écoutez, moi, je ne vois pas les choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, moi aussi. Est-ce que quelqu'un veut prendre la parole ?

  • Speaker #3

    Je ne vais pas faire l'arbitre. Je vais parler d'une expérience que j'ai eue où, en sortant de la rue, j'ai connu une association en même temps que La Cloche qui faisait du théâtre avec La Cloche avant. à la Fabrique de la Solidarité, il me semble. Et c'était des ateliers communs. Et ensuite, avec cette association qui s'appelle 3027, j'ai participé à des festivals où on danse, on chante, on écrit. C'est gratuit, bien entendu, puisque c'est accessible à tous. Et il y a des gens aussi bien à la rue que des personnes âgées, des personnes malades. Et ça fait énormément de bien à la tête. Et si ça serait payant, ça ne serait pas accessible aussi facilement. Et ça laisserait des gens encore plus sur le bord de la route, le fait que ça soit payant.

  • Speaker #0

    Est-ce que ceux qui l'organisent touchent des subventions ?

  • Speaker #3

    Ils mettent beaucoup d'argent de leur poche. Ah oui, c'est des gens qui se privent de plein de choses. Ils ont des subventions par des fondations, pas par l'État. Ah,

  • Speaker #0

    c'est pas par l'État.

  • Speaker #3

    Non, c'est privé. C'est privé,

  • Speaker #0

    c'est autre chose.

  • Speaker #3

    Pour les bénéficiaires, ça ne change rien qui participe aux frais. Je ne me suis pas posé la question quand je suis allé à des ateliers d'écriture qui m'ont fait du bien parce que j'ai rencontré des gens aussi, pas forcément parce que j'écris bien de maintenant par rapport à avant, mais aussi rencontrer des gens et partager ses problèmes, etc. Ça fait évoluer. moralement et psychologiquement. J'ai découvert plein de choses, à la philharmonie, au théâtre, des choses que je n'envisageais pas de côtoyer. Et au-delà du spectacle, c'est les gens avec qui on est, et avec qui on partage. Et c'est des endroits où il n'y a pas de préjugés sur les autres, et on ne juge pas les autres, et on ne cherche pas à savoir pourquoi tu es dans cette situation, etc. Et pour nous, en tant que... étant une personne dans une mauvaise passe, quel que soit le motif, c'est une bouffée d'oxygène, en fait. Donc si on nous demanderait 40 euros pour aller dans ces endroits-là, on n'irait pas. Et donc on s'enfoncerait encore plus. Donc c'est pour ça, je pense que... C'est bénéfique que ce soit gratuit et que ce soit par la mairie ou par des associations et non pas par les impôts qu'on prélève.

  • Speaker #5

    Je crois qu'avec un petit peu d'esprit aujourd'hui on y arrive parfaitement si on n'est pas animé véritablement par gagner de l'argent sur les autres puisqu'on peut faire des programmes très facilement en direction de ceux qui sont dans telle situation financière et dans d'autres qui peuvent payer. plus, voire même beaucoup plus en forme de dons, de parrainages, de participations actives et libres, etc. Je crois que le problème de gratuité est le problème de payer cher. Sachez qu'on peut payer une prestation aujourd'hui par exemple à 200 euros, la même prestation peut être payée 500 000 euros. C'est quand même incroyable dans ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je crois que le problème de gratuité...

  • Speaker #0

    Moi, s'il y a des dotations privées, ça ne me gêne pas. Ce que je ne veux pas, c'est que ça soit des dotations de l'État. Parce que les gens payent assez d'impôts comme ça, donc je suis contre les dotations de l'État. Si c'est privé, il n'y a aucun problème par contre.

  • Speaker #4

    Alors moi je viens du monde associatif et je pense que c'est une vérité. Il y a longtemps que l'État ne donne pas des subventions, c'est pas automatique, aux associations. Je connais par exemple à Saint-Ouen-sur-Mer, non sur Seine, désolé, Donc, il y a avant… Ce qu'on est la maison du quartier, c'est les bénévoles qui ont payé les gens et tout. Mais pour qu'on ne ferme pas la maison de quartier, la plupart des gens font du bénévolat. Il y a des cours de couture, il y a franchement des choses extraordinaires, mais on n'attend pas toujours la mairie à donner. D'autant plus que, par exemple, le Samu Social, il y a beaucoup de mécènes. En plus, il y a la loi, par exemple, si quelqu'un en particulier ou une entreprise donne, on réduit le truc, je pense, 60 ou 66% des impôts. Donc là, je pense que c'est... Voilà. En plus, c'est aussi la loi de Coluche. Donc la vie, on n'est pas dans une jungle. Il faut qu'il y ait un peu, même si la personne... n'a pas accès à des trucs extraordinaires ou à acheter des choses de marque, il y a toujours une possibilité de ne pas se sentir expulsé de la société. Là, par exemple, il y a des cafés associatifs. Des fois, même si vous n'avez rien, il y a des cafés suspendus, il y a des sandwichs suspendus. Il y a de l'humanité, de la solidarité, on est des êtres humains et la culture ça fait partie, je suis désolée. Et puis il y a aussi par exemple, je ne sais pas si vous avez remarqué, à Pompaincourt il y a beaucoup de magasins et tout. Là toujours on achète des trucs deuxièmement, donc ce n'est pas du tout cher. Il y a les ressourceries, par exemple rue Chemin Vert, il y a même là où il y a notre association Le Siège, il y a Emmaüs. Moi, ça m'arrive d'acheter plein de choses. Les gens achètent des bijoux. Même les gens qui travaillent, ils n'arrivent pas à s'en sortir. Donc, avec ça, on est expulsé de la culture, la culture en général. Donc, qu'est-ce que serait la vie ? C'est malheureux, c'est mon avis.

  • Speaker #0

    Et maintenant, on passe à l'instant culturel et Philippe qui va nous parler du cendrillon de la chapelle.

  • Speaker #3

    Merci. La semaine dernière, j'ai participé à un ciné-débat au Secours catholique à Paris. C'est un court-métrage qui s'appelle Cendrillon de la Chapelle, qui a été fait sur plusieurs années, sur plus de cinq ans en fait, parce que les équipes ont changé, etc. Et les acteurs et scénaristes, à part le réalisateur qui était pro, tout le monde était des personnes en situation de rue. dans des squats. Et le film retrace l'expérience d'une femme qui tombe dans les pommes et qui perd. Un homme la sauve et c'est pas la chaussure de Cendrillon, c'est une basket. Et elle est sauvée par toute une population qui tient pas compte de la nationalité ou de l'argent, etc. Et c'est grâce à l'entraide solidaire que le film finit bien. Je suis pas sûr que Cendrillon, ça finisse bien, mais enfin, bref. C'était un très beau film touchant avec les acteurs qui étaient là après la projection. pour répondre à nos questions. Et ils étaient très émus et très fiers d'avoir participé à ce projet. C'était très touchant et très inspirant au niveau solidarité et fraternité. Quelle que soit la situation, ça change le regard des gens, en fait, ce film. Merci.

  • Speaker #0

    Merci, Philippe. Et maintenant, c'est un poème de Nadia pour finir.

  • Speaker #4

    Donc, rebonjour ! Je viens d'écrire ce poème, j'espère qu'il vous plaira. Je l'ai appelé « Le train » . Vois-tu le train ? Il démarre, il est en train de partir, il part. Oh mon ami, toi et moi à la gare, ne sommes-nous pas perdus ? N'aurions-nous pas dû prendre et prendre place ? Dans le premier wagon, la vie des icebergs, c'est de la glace, c'est un dragon, c'est des feux. Vois-tu mon ami, moi j'attends le train, le prochain. Écoute-moi, viens, laisse tomber la chasse, efface les craintes, la vie c'est des choix. Écoute-la ta voix, la voix de ton cœur n'est pas peur. Dis-toi que le temps n'attend, ni personne ni rien. Il passe, mais pas le train. Attends-moi, donne-moi la main. Nous montrerons le train, car tout bouge. La vie a horreur du vide, du feu rouge, des freins. Alors qu'on soit avec soi, amis et guides, le train démarre. Merci.

  • Speaker #0

    Eh bien, on va remercier Nadia, Mike, Marius, Kevin, Philippe, à la régie Lorraine, Daphné et Jeanne, et nos invités Marjorie et Johanna pour cette émission qui se termine. On vous donne rendez-vous dans deux mois. Radio Bithume !

  • Speaker #1

    Les personnes sans domicile prennent la parole !

Share

Embed

You may also like