Speaker #1Bienvenue dans Ligne de Code, dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, on va parler de méta, oui, encore méta, parce qu'à chaque trimestre, Mark Zuckerberg nous offre un nouveau chapitre d'un feuilleton technologique à rebondissement. Le dernier épisode, des résultats financiers solides pour le premier trimestre, malgré la fin très commentée de son programme de vérification des faits. Un choix critiqué de toutes parts. Les annonceurs n'ont pas fui, bien au contraire, les revenus publicitaires sont là, bien en forme. Et c'est peut-être ça la première leçon. Tant que Facebook et Instagram continuent de drainer des milliards de vues, les marques, elles, restent. Ce qui intrigue vraiment les analystes, les investisseurs et même les régulateurs, c'est ce qui vient après. Parce que le contexte économique mondial a changé du tout au tout, notamment à cause d'un certain retour en force des droits de douane américains imposés par Donald Trump. Et ça, ça pourrait bien rebattre les cartes. D'un côté, Meta peut profiter de l'instabilité. Quand l'économie est incertaine, les annonceurs cherchent du solide. Ils coupent les budgets sur les petits réseaux, ce qu'on appelle les challengers, et se recentrent sur les valeurs sûres. Et Meta, avec Facebook et Instagram, reste une machine bien huilée. La société l'a d'ailleurs confirmé avec des prévisions optimistes pour le deuxième trimestre. Mais il y a un caillou dans la chaussure. Une part non négligeable des revenus pub de Meta vient de géants du e-commerce chinois comme Temu ou Shine. qui cible massivement les consommateurs américains. Or, avec le durcissement des politiques commerciales et les nouvelles taxes, cette manne publicitaire commence à se tarir. Et si les marques coupent dans leur budget, ce qui semble inévitable si la consommation ralentit, Meta ne sera pas épargnée. Et puis il y a une autre grande histoire du moment chez Meta, l'intelligence artificielle. Zuckerberg ne cache plus ses ambitions, il veut faire de Meta un leader de l'IA, Des milliards sont investis, des modèles sont développés, y compris dans WhatsApp et dans ses autres plateformes. Meta AI devient petit à petit une brique essentielle de son écosystème. Mais le problème, c'est que cette IA ne rapporte encore rien. Pour l'instant, c'est un centre de coût et pour les investisseurs, cette impatience commence à se faire sentir. Une anecdote à ce sujet, lors d'un récent échange sur Trades. Oui, Trades, le réseau lancé par Meta pour concurrencer X, ex-Twitter. Mark Zuckerberg a répondu à un internaute qui critiquait l'utilité de Meta AI. Sa réponse ? On construit quelque chose de fondamental. Les retours viendront, soyez patient. C'est typiquement du Zuckerberg. Visionnaire, sûr de lui, mais toujours à contre-courant du court-termisme de Wall Street. Enfin, Meta reste dans le viseur des régulateurs. Aux États-Unis, l'entreprise doit se défendre dans un procès antitrust comme la FTC. En Europe, c'est la... conformité avec le Digital Market Act qui soulève des tensions, notamment sur la façon dont Meta partage les données entre ses différentes plateformes. Ces batailles juridiques ne sont pas anodines, elles peuvent peser lourd sur sa stratégie à moyen terme, voire l'obliger à revoir certains de ses modèles économiques. Alors Meta est-il toujours ce géant inébranlable de la tech ? Peut-être. mais aujourd'hui il avance sur une ligne de crête entre rentabilité immédiate et investissement massif pour l'avenir, entre croissance internationale et pression politique, entre innovation et régulation. Ce qui est sûr, c'est qu'il faudra suivre de près le prochain trimestre, parce que dans ce contexte mouvant, le moindre signe de faiblesse pourrait changer le regard des investisseurs et des utilisateurs. Les lignes de code bougent, et avec elles, les lignes de pouvoir.