Rencontre avec la "spécialiste des relations amoureuses", Véronique Kohn, psychologue, psychothérapeute, conférencière et autrice, dont le regard éclaire depuis longtemps nos façons d’aimer.   "Chirurgienne" des relations amoureuses Ancienne formatrice en entreprise, Véronique Kohn s’est reconvertie en s’orientant vers son «sujet préféré, le sujet central de ma vie» : les relations amoureuses. Dès sa première conférence «C’est quoi l’amour ?», elle a connu le succès. Dans son cabinet, une majorité de femmes, de plaintes sur des sexualités bloquées, des souffrances dans la dépendance affective (« J’œuvre pas mal pour l’autonomie affective »). « Derrière les difficultés sexuelles, amoureuses, il y a toujours «des blessures d’attachement». «Je suis comme une chirurgienne de la sexualité, c’est incisif chez moi» raconte-t-elle sur sa pratique qui consiste à élaborer des «plans de traitement». "Une phase descendante de la sexualité" La sexualité aujourd’hui : «une juxtaposition de modèles ouverts comme le polyamour qui contribuent à garder un esprit exploratoire et à côté, au contraire, une frilosité des pratiques, un refroidissement des envies d’aimer, de la confiance. Même ouvertes, les pratiques sexuelles sont très cadrées. Il y a de plus en plus de règles, une recherche de sécurité». «Nous sommes dans une phase descendante de la sexualité» commente-t-elle. Entretien Claire Videau, réalisation William Balfour. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Catherine Millet : "On connaît nos parents en tant que personnes bien souvent après leur mort" ____ "Pour un enfant, la mère n'est jamais une personne". Cette phrase de la psychanalyste montpelliéraine Françoise Wilder a intrigué l'autrice Catherine Millet, qui a voulu en savoir plus à l'occasion de son passage à la librairie l'Opuscule à Montpellier, en octobre. Les deux femmes conversent depuis le premier livre de Catherine Millet : La vie sexuelle de Catherine M, sur lequel Françoise Wilder a écrit un essai, Un provocant abandon. Un échange a eu lieu au domicile montpelliérain de Françoise Wilder autour du dernier livre de l'historienne de l’art contemporain et directrice d’Art Press : Simone Émonet, chez Flammarion. Il évoque sa mère, qui s'est suicidée, en proie à la dépression. Pour Catherine Millet, "cette connaissance de nos parents en tant que personnes, bien souvent, elle intervient après leur mort". ____ Extrait : «Quelle autre épreuve, forcément moins grave, étais-je en train d’affronter pour qu’un soir que je ne saurais pas dater, mais il me semble que du temps avait passé, alors que Jacques et moi étions allongés côte à côte, près de nous endormir, cherchant la clef pour me sortir de l’anxiété, j’aie prononcé cette phrase : «La mort de ma mère m’a cassée» ? En réponse, j’eus droit à un savon ! «Mais qu’est-ce qui te prend d’utiliser un tel lieu commun ?», s’était emporté Jacques. Ça ne voulait rien dire. J’avais une vie normale, je travaillais, ça marchait plutôt bien, je n’étais pas «cassée». Il me secouait pour me remettre d’aplomb, alors que j’aurais tellement aimé être dans l’instant un nouveau-né que l’on transporte tout emmailloté. Fausse colère, pleine de sollicitude, teintée de cette crainte que, dans le fond, il a de me voir aller vraiment mal. Soyons honnête : est-ce que je n’avais pas moi aussi, secoué ma mère, dans l’espoir de l’arracher à ses ruminations ?» Catherine Millet, Simone Émonet (https://editions.flammarion.com/simone-emonet/9782080450425), Flammarion, 176 pages, 19,50€. Françoise Wilder, Un Provocant Abandon (https://www.editionsddb.fr/product/83868/un-provocant-abandon/)- L’hérésie de Catherine M, Desclée De Brouwer, 181 pages, 19,80€. ____ Prise de son, montage, William Balfour. Extraits des musiques : Les Quatre Cent Coups, film de François Truffaut, musique Jean Constantin / Lady Chatterley, film de Pascale Ferran, musique Béatrice Thiriet / Need A Little Sugar In My Bowl chanté par Hadda Brooks. Photo : Pascal Ito © Flammarion.   Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

« L’enfant, il te pique ton temps, ton pognon, ta gonzesse, ta maison » La parole des pères est rare, leur expérience silencieuse. Voici celle de Sigrid, comédien, clown à l’hôpital : «une honnêteté brute parfois dérangeante, il bouscule les clichés, il aligne les paradoxes sans s’y perdre». «La dépression post partum masculine, personne n’en parle. J’ai mis longtemps à me sortir de ma dépression » confie-t-il. « Avoir un enfant, c’est très difficile, c’est une arnaque, un hold up. Il te pique ton temps, ton pognon, ta gonzesse, ta maison. Devenir père, c'est merveilleux, mais très compliqué psychologiquement et le couple prend un coup. Sexuellement, il ne se passe plus rien pendant longtemps. Si on se met à discuter entre mecs, on voit qu’il se passe la même chose pour chacun» Série "Père" par Florence Vertanessian. Ce podcast explore les multiples facettes de la paternité. Il donne la parole à ceux qui ont accepté de parler de leur paternité, de leur père, du père qu’ils n’ont pas eu, du père rêvé, du père qu’ils essaient d’être ou d’une figure paternelle qui les a structurés. Il est traversé par les histoires, les expériences et les défis qui forgent la relation entre un homme et son enfant, parle de la pression sociale, des attentes familiales et des stéréotypes de genre qui pèsent sur les parcours. Il tente d’éclairer ce que veut dire être père dans la société actuelle. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Gilles N'Goala : "Le pétrole de la ville intelligente, c'est la donnée" Gilles N’Goala (https://www.linkedin.com/in/gilles-n-goala-33377710/) est professeur à Montpellier Management (https://www.montpellier-management.fr/), le MOMA, une composante de l’Université de Montpellier qui forme les futurs managers. Il est aussi co-titulaire de la chaire internationale sur les usages et pratiques de la ville intelligente -CITUS- en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal. Il a assuré la direction éditoriale du livre «Ville intelligente ou vies intelligentes» publié aux éditions Iste et co-organisé un récent colloque au musée Fabre sur le thème : Art et IA dans la ville. Pour Genre urbain, il évoque les smart cities qui se sont dotées d'outils numériques pour mieux piloter l'action publique. Longtemps resté en dessous des radars, le numérique urbain s'affirme, consolide les mobilités douces, soutient le développement durable. "Le pétrole de la ville intelligente, c'est la donnée". Montpellier a disposé 40 000 capteurs pour comptabiliser le trafic cycliste ou les gaspillages d'eau. Une ville pionnière "mais à laquelle s'est posé très vite, la question de la souveraineté des données pour garder le contrôle, qui a conduit à se séparer d'IBM". Ville intelligente, mais vies intelligentes, restées humaines : "on est sortis du techno-solutionnisme de la ville froide, dystopique". Des craintes s'expriment. Des logiques de décroissance numérique se développent. Dans le domaine de l'art, Gilles N'Goala évoque le COPAQO (https://www.altemed.fr/copaqo-2/), une application dédiée à 200 oeuvres d'art à Montpellier dans l'espace public et Fabre in the city, (https://musee.info/Fabre-the-City-2-332) l'application géolocalisée du musée Fabre ou encore l'expérience en réalité virtuelle (https://encommun.montpellier.fr/articles/2025-10-15-realite-virtuelle-plongez-dans-loutrenoir-de-pierre-soulages) pour l'expo Soulages. La "smart culture", un espoir pour la démocratisation culturelle ? Pour Gilles N'Goala, des nuances s'imposent mais "le numérique permet de ludifier et personnaliser la culture". Il s'agit, en résumé, de "garder un esprit critique tout en se préparant au monde qui vient". Entretien Valérie Hernandez, une co-production LOKKO / FM Plus. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Roderick Cox : "Je veux apporter une american touch à l'orchestre avec un nouveau répertoire" De près, il est impressionnant. Un géant qui se montre particulièrement disponible et cool. Qui a désormais de nombreux fans à Montpellier. Directeur musical de l'OONM (Opéra Orchestre national de Montpellier) depuis un an, le chef américain fait un bilan d'étape. Il explique à LOKKO ne pas tant viser un meilleur niveau qu'un enrichissement du répertoire avec la musique afro-américaine dont il est un grand défenseur. Désormais européen, vivant entre Berlin et Montpellier, il s'émerveille du soutien public à la culture en France autant que de l'énergie et la luminosité du sud. Et appelle à se nourrir de culture et d'art comme alternative à l'Amérique de Trump. Entretien Valérie Hernandez Traduction et prise de son : William Balfour Photo : Guilhem Canal Extraits musicaux choisis par Roderick Cox : Otis Redding / "Sittin' on the dock of the bay", Ella Fitzgerald et Louis Armstrong / "Bess You Is My Woman Now". Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

"NOUS AIMONS TRAVAILLER DANS LA JOIE" Hofesh Schechter, Pierre Martinez, Jann Gallois et Dominique Hervieu (de gauche à droite sur la photo) co-dirigeront à partir de septembre l'Agora-Cité internationale de la danse à Montpellier, une nouvelle entité née de la fusion entre Montpellier Danse et Le Centre chorégraphique national. 4 grands professionnels, une équipe enthousiaste qui "aime travailler dans la joie" (Pierre Martinez). Ils ont été "impressionnés" par le public montpelliérain, sa capacité de "discernement esthétique" (Dominique Hervieu), par la "machine redoutable" qu'est le festival Montpellier Danse. "Soutenir le hip hop jusque dans la formation universitaire Exerce dispensée à l'Agora (Jann Gallois), amener quelque chose de "bruyant, brouillon et chaotique" à Montpellier, (Hofesh Schechter), le collectif exprime ses questionnements et ses envies dans ce podcast où se disent aussi des choses plus intimes. L'Agora est "un challenge personnel" pour Dominique Hervieu, "un nouveau souffle" dans une carrière imposante ("La danse est ma meilleure amie"). Entretien : Valérie Hernandez Réalisation : William Balfour Photo : Laurent Philippe. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Peuple et Culture : 80 ans, toujours d’actualité ? A l’occasion des 80 ans de Peuple et Culture, un échange avec Maxime Boitieux, Coordinateur national du mouvement Peuple et Culture et Jean-Marc Adolphe, journaliste, fondateur de la revue Mouvement et du média en ligne Les Humanités.   L’éducation populaire est un mouvement considérable en France, qui agit souvent dans l’ombre. Une ossature discrète qui soutient et peut-être même tient la République. Structure-phare de l’éducation populaire, Peuple et Culture est née dans les maquis du Vercors. Aujourd’hui, c'est une vingtaine d'associations membres du mouvement national, 50 salarié·e·s, 5000 bénévoles, et 10 000 jeunes touchés chaque année. Dans ce podcast, il est question du Manifeste fondateur de 1945 («La culture populaire ne saurait être qu’une culture commune à tout un peuple. Elle n’est pas à distribuer. Il faut la vivre ensemble pour la créer») : un héritage considérable, à honorer et interroger tout à la fois. De la notion du Temps, au cœur de cette pédagogie vivante. Des rapports entre éducation populaire et culture institutionnelle. Des nouveaux défis auxquels fait face Peuple et Culture : la prégnance des réseaux sociaux, l'hyper violence chez les jeunes. Enfin des différentes formes du renouveau actuel de l’éducation populaire.   Bande-son : Colette Magny, Les Gens de la moyenne proposé par Jean-Marc Adolphe. Podcast sur Le Temps proposé par Peuple Et Culture Rhône-Alpes (extrait : « La paresse pour tous » d’Adrien Klemt aux éditions Le Tripode, par Lucie Robin). Chanson de Ebow, Free proposée par Maxime Boitieux ("en allemand, elle symbolise l'apprentissage interculturel et le rapprochement franco-allemand, soulignant l'importance pour Peuple et Culture de la mobilité pour élargir les perspectives".)   William Balfour à la réalisation. Entretien mené par Valérie Hernandez   Une co-production LOKKO et Peuple et Culture. Liens utiles -PEUPLE ET CULTURE : https://peuple-et-culture.org/ (https://peuple-et-culture.org/) -Les 4 structures qui composent Peuple et Culture en Occitanie : -IPEICC : https://ipeicc.com/ (https://ipeicc.com/) -Peuple et Culture Gard : https://pec-en-occitanie.org/pec-gard.html (https://pec-en-occitanie.org/pec-gard.html) -Boutique d'écriture à Montpellier : http://laboutiquedecriture.org -Centre d'art et de photographie à Nîmes : tps://www.negpos.fr (http://www.negpos.fr) Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Adriane van der Wilk : « La place de l’enfant est un indicateur de ville saine » -Anthropologue et politiste de formation, Adriane van del Wik a conçu à Montpellier un parc écologique-pilote pour les enfants, inspiré des Pays-Bas où elle a longtemps vécu. Montpelliéraine d’origine, elle se sent alignée avec la politique qui y est menée en faveur des enfants, inspirée par Francesco Tonucci, tout en regrettant que « la Ville à hauteur d’enfants ne pense pas assez aux mères ». -La France accuse globalement un retard dans le domaine : « la voiture, les prédateurs, la pollution sont les trois raisons d’exclusion des enfants de l’espace public. Ce sont des handicapés urbains. Il faut être passé par la parentalité pour le comprendre ». -Cuisines à boue, jardin sensoriel, potager, terrain d’aventures pour les plus grands, bottes, combis, pelles et râteaux à disposition : le parc montpelliérain, projet-pilote lancé en 2024, « renforce la confiance par le faire pour contrer le frisson des écrans ». Un laboratoire des villes de demain, « plus douces, plus communes, plus généreuses ».  👩‍👦‍👦Les Enfants dehors, (https://www.lesenfantsdehors.fr/) Parc Robinson Crusoé (ex parc de la Providence), 495 avenue du Mondial de rugby, Montpellier, de 10h à 20h, du mercredi au dimanche. Entretien Valérie Hernandez, une co-production LOKKO / FM Plus. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

ZOHUD : "Gaza, c'est un tel désastre que j'ai du mal à imaginer un retour" Mohammad ZOHUD est un musicien palestinien. Artiste autodidacte et indépendant, il joue de la guitare, de la batterie, du clavier, compose, écrit des chansons. Il a fondé le premier groupe de rock de la bande de Gaza : TYPO. Il a fui Gaza où il est né, où sa maison et son studio de production ont été détruits, où il a perdu des membres de sa famille et des amis. Réfugié en Egypte, il a bénéficié de l'aide de la fondation Al Kamanjaty pour venir s'installer en France pour un an. Rencontre avec un artiste solaire, pudique et sans haine. Interview : Valérie Hernandez Traduction Cyrine Chouba Photo Abdallah Al Dalee Podcast réalisé dans le cadre d'une résidence de journalisme à UNi'SONS (https://www.unisons.fr/) Le site de Zohud : https://zohud.com/home Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Yann Golgevit : "Eva Golgevit m'a appris la tolérance" Yann Golgevit, le contre-ténor montpelliérain, évoque le documentaire "La résistante et l'enfant" réalisé par Jean Barat. La résistante, c’est Eva Golgevit, sa grand-mère, déportée à Auschwitz. L'enfant c'est Jean, son père qu’Eva a caché avant d'être arrêtée. Ce film entrecroise le témoignage filmé dans les années 2000 d’Eva qui livre un récit passionnant sur sa vie, et celui de Jean, qui raconte, de son point de vue, la séparation, sa survie, les retrouvailles. Un dialogue posthume émouvant sur la transmission entre une mère résistante et son fils, enfant caché. Deux survivants dont la mémoire est portée aujourd'hui par le fils et petit-fils, Yann. Ce qui unit cette famille, c'est autant le devoir de témoigner, que le chant, comme acte de fraternité et de résistance, qui leur est commun. Contact de Yann Golgevit : ymusick@gmail.com (mailto:ymusick@gmail.com)   Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.