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Lyric Hunter

Life on Mars?

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35min |19/04/2025
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Life on Mars?

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Description

Dans cet épisode consacré à Life on Mars ? Il va être question de la fameuse chanson de David Bowie. Mais on va aussi parler de Sauce Soja, d'araignées, du treizième arrondissement de Paris, des lacs du Connemara, de revenge song , et plus généralement de liberté et d'affirmation de soi.

Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager  , n’hésitez surtout pas à m’écrire à l’adresse thelyrichunter@gmail.com

Bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième épisode de Lyric Hunter, le podcast qui explore les paroles des chansons anglaises mais en français. Moi c'est Misha. Je suis français, enfin, on va dire français appellation d'origine pas trop contrôlée, mais français quand même, et guitariste amateur. Dans mes aventures guitaristiques, qui m'amènent à jouer dans le pub irlandais du coin, je joue surtout des chansons anglaises, de U2, The Queen, Dire Straits, Prince, etc. Bon, il y a aussi quelques artistes un peu moins voibles, mais je ne me sens pas encore prêt à les assumer au grand jour, même si mon psy dit que j'ai déjà fait un gros travail et que je suis prêt maintenant. Bref, ça fait beaucoup de chansons et bien entendu beaucoup de paroles. Et un jour, j'ai eu une sorte de prise de conscience. Est-ce que c'est la grâce divine qui est venue me toucher sur le bout de l'épaule ? Est-ce que les esprits de Saint Jimi Hendrix, Saint Bob Marley et Saint John Lennon sont venus me visiter pour me charger de dispenser la bonne parole ? Ou est-ce que c'est le quatrième choc de Jägermeister qui m'a fait accéder à un état de conscience supérieur suivi d'un solide mal de crâne ? À ce jour, la véritable raison reste obscure. Il n'en demeure pas moins que j'ai décidé de consacrer un podcast aux paroles de chansons anglaises, mais inspectées, épluchées et méticuleusement décortiquées dans la langue de Jean-Gal Goulman ou Jules, c'est selon. Effectivement, quand il s'agit de chansons dans d'autres langues, la barrière de la langue est deux fois plus élevée. Déjà en fonction du niveau de chacun, comprendre le sens littéral des paroles ne va pas forcément de soi, et quand même pour un anglophile ceinture noire quatrième dan, il va parfois manquer de petites subtilités linguistiques ou de références culturelles avec lesquelles nous n'avons pas forcément grandi. Comme j'ai à cœur d'observer une méthodologie d'une rigueur extrême, voici un exemple qui démontrera de façon limpide mon propos précédent. Prenons un Allemand moyen, un Allemand qui comprend bien le français, qu'on appellera Helmut pour les besoins de l'expérience. Si je fixe Helmut droit dans les yeux en clément, terre brûlée, il y a fort à parier qu'il me dévisage plein de perplexité en me disant « Ja, und ? » Oui, et alors, en version française ? Maintenant, si je vous dis à vous qui m'écoutez « terre brûlée » , je peux vous entendre d'ici chanter dans votre tête « au vent des landes de pierre » . Donc, c'est pour essayer de mieux comprendre les textes de chansons anglaises connues que je me suis lancé dans l'objet podcastophonique. On ne va pas parler des lacs du Connemara, heureusement diront certains, mais ça commence à nous rapprocher du sujet. Alors, prenez votre passeport et votre ticket Eurostar parce qu'on va traverser la Manche. et probablement un peu de vide spatial pour aller à la rencontre de la chanson du jour. La chanson du jour donc, c'est Life on Mars de David Bowie. Notez bien qu'avec mes maigres talents d'acteur, j'ai tenté d'accentuer le point d'interrogation qui fait partie intégrante du titre. Le titre de la chanson s'écrit en effet avec un point d'interrogation à la fin et je me permets de le souligner parce que c'est bien plus qu'une décoration. Cette interrogation a un lien intrinsèque avec l'ensemble des paroles de la chanson. Et il y a fort à parier que c'est une des clés laissées par l'auteur à ceux qui, comme nous aujourd'hui, essayent de comprendre les 256 mots qui forment un texte résolument cryptique. Avant de prendre notre envol pour Mars, permettez-moi de vous faire un rapide topo sur David Bowie. Comment présenter David Bowie ? Je vous lis la première ligne de son Wikipédia. L'un des musiciens les plus influents du XXe siècle. Voilà, ça c'est fait. Alors vous allez me dire que « Ouais, mais Wikipédia, c'est de la daube et même pas niçoise » . Je vais vous répondre que vous n'avez pas forcément tort sur ce point, mais j'ajoute quelques artistes de petite envergure qui ont rendu hommage au monsieur après sa mort. Iggy Pop. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi brillant. Madonna. David Bowie a changé le cours de ma vie à jamais. Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même, il était tellement inspirant et innovant, unique et provocateur, un vrai génie. Nell Gaiman, un écrivain. Bowie est la raison pour laquelle j'ai compris que ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse. Kanye West. David Bowie a été l'une de mes inspirations les plus importantes. Si audacieux, si créatif. Il nous a offert de la magie pour toute une vie. Bon, celui-là, je ne sais pas s'il faut vraiment le remercier, mais passons. Mick Jagger, encore un débutant. David a toujours été une source d'inspiration pour moi, un véritable original. Il était merveilleusement sans retenue dans son art. Je me suis volontairement limité à une sélection réduite, mais elle a le mérite de montrer que Bowie... a influencé des gens de tous horizons, de tous bords et de toute époque. Tellement influent qu'on lui a érigé des statues, donné son nom à une araignée, à une astéroïde et aussi à une constellation. Il y a eu aussi un dimbre, David Bowie. C'est pas mal, mais le comble de la bogossitude, c'est qu'il a une rue à son nom à Paris, dans le 13ème arrondissement. Si ça c'est pas la classe, un des artistes les plus influents du siècle donc. Vous aurez certainement remarqué que ces témoignages soulignent le message libérateur contenu dans l'œuvre de Bowie. Quand Madonna dit « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan » , il m'a donné la permission d'être moi-même. Ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse, dit Neil Gaiman. Est-ce que ce serait ça le message de Life on Mars ? Eh bien, on va pas tarder à en savoir plus. Mais avant de nous plonger dans la prose bowiesque, il faut raconter la fameuse histoire de l'origine de la chanson. C'est une histoire qui commence presque comme une histoire drôle. Alors, c'est un français, un anglais et un américain. Si je vous dis Claude François, Frank Sinatra et David Bowie, ceux qui savent, savent déjà. Et ceux qui ne savent pas encore vont le découvrir tout de suite. Au début de 1968, le producteur de David Bowie, David Platz, partage un bureau à Londres avec un autre éditeur musical. Geoffrey Heath. Un jour Heath arrive avec un disque sous le bras, comme d'habitude, composé par Claude François et Jacques Revaux. Heath détenait temporairement les droits de la chanson pour le Royaume-Uni et chercha quelqu'un pour écrire une version anglaise. Platz propose donc à David Bowie, qui avait déjà adapté d'autres chansons. Bowie s'y met et écrit une version intitulée Even the Fool Learns to Love. Mais les éditeurs français rejettent sa version prétextant que Bowie est alors inconnu. Peu après, c'est Paul Anka qui rachète les droits de la chanson, réécrit les paroles et crée « My Way » , chantée par un certain Frank Sinatra en 1969, et la chanson devient l'énorme succès que l'on connaît. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur David Bowie qui était ronchonchon. Mais alors, ronchonchon, hein, il était fâché tout rouge. D'ailleurs, plus tard il dira « J'étais en colère pendant un an, puis je me suis dit, je peux écrire un truc aussi grandiose et qui ressemble un peu. » On est au printemps 71 et David Bowie est encore tout colère quand il se lance dans l'enregistrement de Life on Mars. Au passage, il s'est permis d'emprunter quelques accords du début de Comme d'habitude. Autant parce que le génie qu'il est a bien compris qu'il s'agissait d'une suite d'accords particulièrement bien troussés, mais aussi probablement pour tendre le doigt du milieu aux éditeurs français et à Polanka pour leur dire sa façon de penser. Encore une autre preuve que l'ami Bowie était salé comme une bouteille de soja, Dans les notes à l'intérieur de l'album Unkillery, il aura pris la peine d'ajouter une note manuscrite disant « Inspiré par Frankie » . Et c'est bien plus qu'un clin d'œil, cette histoire de paroles refusées va être le déclencheur de la composition de Life on Mars. Mais la chanson de Bowie va porter en elle l'ADN de Comme d'habitude et My Way. Au niveau musical, c'est assez évident puisque les premiers accords viennent directement de la chanson de notre clo-clo national. Au niveau des paroles, il va y avoir un véritable jeu d'écho entre les trois chansons. Et justement, avant d'attaquer les paroles, je voulais vous partager la démo enregistrée par Bowie sur Comme d'habitude, Even a Fool Loans to Love. C'est une chance que nous ayons accès à cette archive et cela va aussi me servir de lien pour parler de la traduction. To everybody, they'd point his way.

  • Speaker #1

    How are you today ?

  • Speaker #0

    Will you make us laugh ? Chase us. Maintenant, on va lire rapidement la traduction des paroles pour partir de la base. Pour les paroles en anglais, je vous laisse consulter votre moteur de recherche préféré. Life on Mars, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes, mais sa mère crie non. Et son père lui dit de partir. Mais son amie reste introuvable alors qu'elle traverse son rêve englouti jusqu'au siège avec la meilleure vue, et elle fixe l'écran d'argent. Mais le film est un avé déprimant, car elle a déjà vécu ça plus de dix fois. Elle pourrait cracher à la face des abrutis qui lui demandent de se concentrer sur « les marins qui se battent dans la salle de balle » . « Regarde les faire ces hommes des cavernes, c'est le show le plus bizarre qui soit » . « Regarde ce flic qui tabasse le mauvais gars » . « Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? » « Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? » C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse est devenu une vache. Et maintenant les ouvriers font grève pour la gloire parce que Lennon est de nouveau en vente. Regarde ces millions de souris d'Ibiza au Norfolk Broads. Rule Britannia est inaccessible pour ma mère, mon chien et pour les clowns. Mais le film est d'un ennui navrant parce que je l'écris dix fois au plus. Il va encore être écrit. Quand je te demande de te concentrer sur les marins qui se battent dans la salle de balle, regarde les fers sésormes des cavernes. C'est le show le plus bizarre qui soit. Regarde ce flic qui tabasse les mauvais gars. Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? Y a-t-il une vie sur Mars ? Voilà, je sens qu'on va avoir du boulot. Ces paroles font vraiment ressortir de façon évidente la difficulté de traduire un texte et les limites de cet exercice, puisque les paroles de chansons ou d'un poème s'attachent à donner une information explicite, mais implicite avec des allusions et des sens cachés. Par exemple, quand il écrit à la première ligne, en anglais donc, It's a god-awful small affair to the girl with the mousy hair. Que j'ai traduit ici, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes. Bon, small et affaire, c'est relativement simple. Small, c'est petit. Affaire, on peut le traduire par histoire ou affaire. Par contre, god-awful, c'est plus compliqué. De façon certaine, ça renvoie à un sentiment négatif qui est dans le champ lexical de horrible, affreux, atroce, épouvantable. Pour autant, si on cherche du côté des synonymes, on trouve calamiteux, tragique, lamentable. On reste dans une palette de sentiments proches, quoique assez différente dans l'intention. Est-ce que l'usage de l'adjectif god-awful se fait du point de vue du narrateur ? Et si c'est le cas, est-ce qu'il faut y voir un commentaire ironique, comme pourrait le suggérer Small et Affaire, qui insinuent qu'on parle d'une scène finalement banale ? Dans ce cas, lamentable serait une bonne option. Si au contraire god-awful... est utilisé en se plaçant au niveau de la petite fille aux cheveux ternes, on s'attache à décrire son ressenti, et je pense que « oril » serait un bon choix. Dans le cas présent, on a une phrase qui peut se comprendre de façon différente suivant l'interprétation qu'on retiendra. Et finalement, l'auteur ne nous dit pas explicitement ce qu'il en est, et il y a fort à parier qu'il a fait exprès de laisser planer le doute. Dans notre version donc, on a retenu l'adjectif « affreux » qui permet de satisfaire aux deux angles de lecture. On digresse, on digresse, et vous allez me dire qu'à ce rythme-là, on n'est pas prêt d'arriver sur Mars. Je m'excuse d'avoir eu à faire ce détour, mais vous allez vite vous apercevoir que toutes les paroles de Life on Mars sont à l'avenant, et c'est sans doute ce qui lui donne son universalité. L'analyse, l'analyse, l'analyse. Ok, on y va. On commence en douceur avec une présentation du contexte de la chanson qui reste, somme toute, assez explicite. Bowie nous présente la petite fille aux cheveux ternes qui s'échappe de la maison. Sa mère lui crie non et son père lui dit de partir. On ne sait pas exactement pourquoi il y a de la tension à la maison, mais on peut penser que notre jeune protagoniste est adolescente, puisqu'elle s'est grande pour aller au cinéma toute seule, et qu'on a eu une période de la vie d'un enfant où les relations avec les parents ne sont pas toujours au beau fixe. Ceux qui, comme moi, ont un ado à la maison me comprendront sans problème. D'ailleurs... Les parents pourraient être les deux personnes de la chanson comme d'habitude, qui dépeint un couple totalement usé par la routine. Même si la chanson de Claude François ne mentionne pas la présence d'enfants, on trouve un peu de cette ambiance maussade au sein du foyer. Ambiance dans laquelle David Bowie aura été tremper sa plume pour donner le point de départ de sa chanson. On ne sait pas qui est cette fille, ses cheveux sont ternes, probablement parce qu'il n'existait pas de shampoing 12 en 1 de Jean-Louis David. Vous savez, celui qui répare les pointes, augmente la brillance, rend les cheveux lisses et soyeux, tout en permettant de réduire votre taux marginal d'imposition de 5%. Plus sérieusement, les cheveux sont présentés comme ternes, probablement pour signifier que la fille est quelconque, ou qu'elle se perçoit elle-même comme telle. Vu que sa barde à la maison, elle file tout droit au cinoche pour se changer les idées. Malheureusement, son amie lui pose un lapin, et elle se retrouve seule à traverser son rêve engloutie. Ici aussi, le mot « sunken dream » peut se comprendre comme « englouti » ou « qui a coulé » . Quoi qu'il en soit, on sent qu'elle aspire à autre chose, mais que cette vie idéalisée est hors de portée. Raison pour laquelle elle se dirige vers le siège avec la vue la plus dégagée. Vue plus dégagée sur l'écran d'argent, mais aussi vue dégagée sur un autre monde meilleur. Une sorte de lucarne qui donne sur le bonheur si vous préférez. Et elle fixe avec avidité l'écran argenté, espérant sans doute pouvoir s'évader vers un ailleurs plus agréable. Malheureusement, la fille aux cheveux ternes s'est décidément pas sa journée. Le film est un avé déprimant. Non seulement c'est un avé déprimant, mais en plus, elle a vécu ça dix fois et plus. Cette phrase vient renforcer le côté routinier de ce qui est en train de se passer. On peut imaginer que ce n'est pas la première fois et qu'elle fuit l'ambiance morose de la maison pour aller trouver un réconfort dans un film... qui ne lui procure même pas de distraction. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lui plaît pas du tout, au point qu'elle pourrait cracher au visage de ses abrutis. Les abrutis ici sont certainement les producteurs ou cinéastes qui ont réalisé le film qu'elle est en train de voir. Cracher sur les gens, c'est pas bien. Mais on peut pas lui jeter la pierre. Même si 50 ans nous séparent de cette chanson, vu ce que propose l'industrie du cinéma en ce moment avec des films de super-héros qui sont ni super ni héros, Le partage intempestif de mucus nasal me paraît tout à fait compréhensible. Ces abrutis, donc, lui demandent de se concentrer sur le refrain. Alors, le refrain. Prenez un café et bouclez vos ceintures, parce qu'on va changer de braquet pour ce qui est de l'imagerie poétique. Et, franchement, c'est du grand cinoche. Bowie balance un feu d'artifice d'image. On n'est plus dans le quotidien de la fille, on plonge dans un monde complètement déjanté, Un peu comme si on allumait la télé et qu'on zappait entre une comédie musicale, un journal télévisé et un documentaire sur la fin du monde. D'abord, des marins qui se battent dans une salle de danse. Visuellement, c'est fou. On imagine des uniformes, des coups de poing, de la musique en fond. Et Bowie nous dit « Regarde ce chaos, c'est ça ton divertissement » . La violence est mise en scène, esthétisée, presque banale. Puis il enchaîne avec « Oh mec, regarde ces hommes des cavernes » . Là, il se moque. Il dit en gros « Regarde ces hommes modernes toujours aussi prénissifs » . Il y a aussi très certainement une référence directe à « 2001, Odyssée de l'espace » et la scène avec les hommes des cavernes. En effet, le film de Kubrick est sorti en 68, et quand on connaît l'amour de Bowie pour la chose spatiale, je peux vous parier mon poids en cacahuètes grillées que notre ami David a fait ici un clin d'œil direct au film culte. Je peux vous parier ça avec d'autant plus de sérénité qu'on retrouve une autre... référence au film, à la toute fin de la musique, avec le roulement de timble, le gros tambour si vous préférez, qui rappelle plus qu'étrangement celui qu'on entend au début d'Ainsi parlait Zaratoustra. Si vous ne voyez pas, je vais essayer de vous faire écouter. Et puis, c'est le show le plus étrange. Ce n'est plus juste une critique, c'est un constat. La société est devenue un spectacle, un cirque géant. Ce qu'on consomme comme divertissement, c'est du bizarre, du sensationnel, du dérangeant, et on en redemande. il continue regarde le flit qui tavasse le mauvais gars bowie parle d'injustice et de violence policière ce n'est pas juste une image c'est une réalité et cette réalité on la regarde comme un film d'action même l'injustice devient du spectacle et il balance cette phrase glaçante Il est dans le spectacle le plus vendu. Tout se vend, même les violences, même les drames humains. La souffrance devient un produit, un carton d'audience, quoi. Et enfin, cette question, y a-t-il d'avis sur Mars ? C'est à la fois ironique et désespéré. après tout ce qu'on vient de voir. Bowie lève les yeux vers une autre planète. Il demande s'il existe autre chose, un autre monde, un monde où la réalité n'est pas une comédie absurde. Ce refrain, c'est un zapping halluciné de notre époque. une critique mordante du monde qui nous entoure. Bowie ne décrit pas juste une scène, il nous tend un miroir. Et ce qu'on y voit, c'est nous, en train de regarder le chaos, comme un bon film en fait. Dans le deuxième couplet, Bowie élargit encore le cadre. On quitte la salle de cinéma pour rentrer dans une critique plus large de la société occidentale et en particulier de l'Amérique, version rêve brisé. Il commence avec « C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse... » est devenue une vache. C'est une phrase un peu bizarre, presque absurde. Mickey Mouse, symbole de l'enfance, de l'innocence, du rêve américain, est devenu une vache. Une vache, c'est ce qu'on élève pour la production, pour la consommation. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est sacrément visionnaire sur ce coup-là. Indépendamment de ce qu'on peut penser des productions récentes de la compagnie aux grandes oreilles, on ne peut pas s'empêcher de remarquer un manque cruel d'imagination et une volonté notable d'uniformiser ses produits pour le plus grand nombre. Autrement dit, le rêve américain s'est transformé en produit d'élevage industriel, ce qui fait rêver et devenu creux, gonflé, exploité. Ensuite, maintenant les ouvriers font grève pour la célébrité. On ne fait plus grève pour des meilleurs salaires ou plus de droits, on fait grève pour devenir célèbre. Bowie montre ici une société où la reconnaissance médiatique est devenue plus importante que la justice sociale. Et il enchaîne par « parce que Lennon est à nouveau en promo » . Il joue sur le double sens de Lennon, John Lennon, icône de la paix et de la contre-culture, mais aussi comme un produit qui revient dans les rayons, dans les médias. Comme une marque. Même les figures rebelles sont recyclées, rebrandées et revendues. Puis cette image étrange. Regarde les souris par millions de Ibiza Norfolk Broads. Les souris, c'est nous. Le peuple, la masse, qui se déplace, qui consomme, qui voyage. Que ce soit Ibiza, le symbole du tourisme de masse, ou les Norfolk Broads, un coin paumé d'Angleterre. On est partout, mais on est tous les mêmes. Ensuite Bowie chante « Rule Britannia est interdit à ma mère, mon chien et aux clowns » . C'est une façon poétique de dire que même l'idée de grandeur nationale, Rule Britannia, est devenue ridicule ou inaccessible. La grandeur impériale est morte et tout le monde est exclu du rêve, même les innocents, les marginaux, les rêveurs. Puis, comme dans le premier couplet, il revient à la scène du cinéma. Mais le film est d'un âne lunavrant parce que je l'ai déjà écrit dix fois au plus. Et là on comprend, c'est lui. Bowie qui parle. Il est désabusé. Il voit ce monde absurde. Il l'a raconté encore et encore, mais rien ne change. Il conclut. Il est sur le point d'être réécrit à nouveau. Autrement dit, le spectacle continue. On rejoue les mêmes scènes, les mêmes injustices, encore et encore. Et enfin, comme un écho, il relance. Je te demande de te concentrer sur... Et on remplanche dans le refrain. La boucle recommence. La violence, les absurdités, les faux héros, la télé qui tourne... les gens qui regardent. Et toujours cette même question suspendue dans le vide, y a-t-il de la vie sur Mars ? Je vous avais pas menti, c'est du costaud ces paroles. Alors, allez, on fait vite fait la position du chien tête en bas quelques secondes pour se relaxer les neurones, et on arrive doucement vers la conclusion, et la question se pose. Qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça ? Si on repart de sa genèse, on peut dire que Life on Mars est une chanson qui s'inscrit dans un triptyque de chansons légendaires. Comme d'habitude, qui parle d'un couple usé par la routine et par le train-train quotidien. My Way qui est un peu le résumé d'une vie par un homme âgé puisqu'il dit « et maintenant je suis en face du dernier rideau » . C'est un hymne à une vie et à des choix assumés presque avec fierté et même une certaine forme d'arrogance. C'est un peu le vieux Baradar qui a tout vu, tout vécu et qui a mordu dans la vie à pleine danse en complexe. Si avec Comme d'habitude on a les parents et avec My Way on a le grand-père, Life on Mars c'est un peu l'ado qui regarde ça avec distance et incrédulité et qui se demande « et c'est quoi ma place là-dedans ? » Mayway c'est un peu l'affirmation d'une vie remplie dans un cadre bien établi, symbole de l'establishment. Là où la chanson de Sinatra dit « une vie heureuse et remplie c'est ça, je le sais parce que je l'ai vécu » , Life on Mars vient, avec une certaine malice, prendre le contre-pied de cette déclaration avec une jeune fille rêveuse, située de l'autre côté du spectre, par rapport à l'homme âgé qui vante les aspects de sa vie accomplie. Life on Mars c'est une question au sens propre mais aussi au sens figuré. C'est quoi le bonheur ? C'est quoi la réalité ? Est-ce que c'est ce qu'on nous montre, notamment au cinéma ? La vie idéale qu'on s'attache à nous faire accepter est-elle la seule et unique route possible ? Ou est-ce qu'il y a mieux ailleurs ? Est-ce qu'il faut rentrer dans le moule de ce chemin, my way, pour devenir une personne accomplie ? Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? Cette chanson de Bowie c'est un véritable questionnement ou une remise en cause de la société... occidentale à l'aube des années 70, mais elle résonne furieusement bien avec n'importe laquelle des six décennies qui se sont découlées depuis. Même si le texte est suffisamment allusif pour permettre à chacun d'y donner une signification personnelle, on ne peut pas ignorer la question qu'il pose. Et à ce sujet je mentionne la chanson Andy Warhol, présente sur le même album. Chanson à laquelle Metallica a été emprunté non sans malice, un petit gimmick musical qui servira à faire leur chanson phare Master of Puppets, Quand l'histoire est à un éternel renouvellement, Andy Warhol donc. C'est l'école du pop art et aussi une grande influence pour Bowie. Il est connu pour avoir transformé des objets banals en œuvres d'art, des boîtes de soupe Campbell, des bouteilles de coca. Son idée, c'est que la culture de masse, la pub, les célébrités et le consémurisme, c'est déjà de l'art, questionnant par la même occasion la société de consommation et la frontière ténue qu'il y a entre l'œuvre artistique et le produit de consommation. Et pour conclure, je ressors la petite citation de Madonna qu'on avait soigneusement rangée dans la boîte à gants tout à l'heure. Je vous la cite donc. « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même. » Est-ce qu'on ne pourrait pas dire que la Madonna a été cette fille aux cheveux ternes et que la chanson de Bowie est une sorte de message adressé à tous les rêveurs, les artistes, les originaux ou tout simplement ceux qui ne se retrouvent pas dans le monde dans lequel ils vivent ? Dans un monde physique et matériel, redonner la force à l'imagination et se donner le droit de rêver en se demandant « Est-ce qu'il y a de la vie sur Mars ? » Voilà, j'espère que ce petit voyage sur Mars vous aura permis d'en savoir plus sur ce titre culte. Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager, n'hésitez surtout pas à m'écrire à l'adresse de lyrichunter.gmail.com que vous trouverez aussi en description. Avant de vous laisser, je vous ai préparé une petite rubrique pour finir sur une note sucrée. Dans cette dernière rubrique, j'ai fait un petit mélange de trois podcasts que je prends beaucoup plaisir à écouter, qui m'ont inspiré, qui m'ont motivé à prendre le micro à mon tour. Super Cover Battle, qui classe les reprises de chansons. Musique Déviante, qui parle de tout ce que la musique compte d'artistes originaux, pour qui sortir des sentiers battus est presque un devoir et ou une nécessité. Et enfin, Le Bon, Le Culte et Le Navrant, qui parle de films cultes et des déclinaisons qu'ils ont inspirés. Pour cette dernière rubrique, intitulée Le bon, la brute et le truand, je vais vous proposer trois versions de la chanson. Une version très proche de l'originale qui sera le bon, une version de la chanson qui se permet une revisite osée ou décalée pour la brute, et le truand, ça c'est mon goût pour les trucs déviants, il va s'agir d'une reprise malfagotée, feignante ou crapuleuse, car, comme dit le philosophe, si on ne connaît pas le froid et l'obscurité, comment pourrait-on savourer la lumière et les doux rayons du soleil ? On va commencer par le truand. Comme vous pouvez imaginer, il existe des centaines et des centaines de reprises de Life on Mars. Pour vous livrer la substantifique moelle de ces reprises, j'en ai courageusement écouté une bonne partie, et j'ai croisé beaucoup de versions assez respectueuses dont je m'autorise humblement à dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Par contre, il y en a une qui m'a fait lever une oreille attentive. Une où je me suis dit « Oulalalala, qu'est-ce qui se passe là ? » C'était la version de Barbara Streisand. Là où David Bowie avait décidé une jolie aquarelle délicate, subtile, tout en transparence, Barbara Streisand arrive avec ses grosses patounes pleines de gras, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle en met partout, et que la subtilité, c'est pas le premier mot qui vient à l'esprit en écoutant sa tentative. Si vous pensez que j'ai la dent dure, écoutez plutôt ce que Bowie lui-même dit de cette version quand l'interviewer Cameron Grove posait la question. Qu'avez-vous pensé de l'enregistrement par Barbara Streisand de votre chanson Life on Mars ? Le musicien a répondu, c'est vraiment horrible. Désolé Barbara, mais c'était atroce. Ouais, ça pique un peu quand même.

  • Speaker #1

    C'est la plus pauvre émission ! Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ?

  • Speaker #0

    Pour la brute, ici je dois faire une petite annonce de sécurité. Vous allez entendre une version assez hallucinée par Frank Sidebottom. Même si cette version va sembler difficile à l'écoute pour les plus sensibles d'entre vous, je pense qu'il... qu'il y a derrière une vraie démarche sincère de sa part. Le podcast Musique Déviante a d'ailleurs consacré un épisode passionnant à Frank Sidebottom que je vous recommande très chaudement. Finalement, c'est logique qu'il ait repris cette chanson, puisque si on retient Life on Mars comme Aude à la rêverie avec un message de liberté dans la recherche de soi, alors la version de Sidebottom a définitivement appliqué le concept au pied de la lettre. C'est un truc de putain de petit. Pour la fille avec la mouche dans sa bouche. Et la maman qui dit non. Parce que la mère est petite. Et les amis ne savent pas où aller. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, je ne vais pas vous passer un, mais deux bons. Pour vous dire la vérité, ça a été un peu difficile de vous chiner une version qui se démarque vraiment. La vaste majorité des reprises sont des pianos voix, c'est bien joué, c'est bien chanté, mais c'est assez oubliable. Je vous propose donc une version chorale des Swingles. Ici, l'utilisation des voix pour tout instrument permet de faire ressortir le travail d'écriture de la musique. On n'en a pas parlé parce que ce n'est pas le sujet du podcast, mais dans Life on Mars, il se passe beaucoup, mais alors beaucoup de choses au niveau de la musique. Et cette version des swingles permet de bien l'entendre, même si le guitariste que je suis va regretter l'absence du petit motif à la guitare qui sert de connexion entre le refrain et le début du symphonie.

  • Speaker #0

    As they asked, it's a second time, sliding in the dance floor, and the windows came and go. It's the freakiest show,

  • Speaker #2

    take a look at the light,

  • Speaker #0

    and beating up the wrong guy, and you're not if you never talk.

  • Speaker #1

    Et enfin, je vous laisse avec cette version de C'est où Georges. Ah, le portugais-brésilien. C'est comme le noir pour la mode, ça va avec tout. Guitare classique, voix de velours qui vous glisse dans le creux de l'oreille. Bon, il faut tout de même préciser que c'est un peu comme le noir pour la mode. précisé qu'il a changé les paroles pour en faire une chanson d'amour. Est-ce que c'est une reprise à proprement parler ? Sans doute pas, mais c'est sacrément joli et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à l'entendre. Voilà, c'était Lyric Hunter, épisode 2 sur Life on Mars. Merci beaucoup de m'avoir écouté, je vous laisse avec C.O. George et je vous dis à très bientôt !

  • Speaker #2

    Ce que la menthe ne fait pas, et a des forces pour obéir. Tant que le rêve est déstruit, et laissez-le s'éteindre du monde. Si le futur s'en permet, ne prétend pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Le monde attend de nous, l'infini du ciel bleu. Tu peux vivre en Marte, alors viens, et donne-moi ta langue. Je veux t'embrasser. Ton pouvoir vient du soleil, ma mesure, mon... Bien, allons vivre la vie. Alors viens, sinon je vais perdre qui je suis. Je vais vouloir me changer pour une vie plus amoureuse. Je ne veux pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Il y a un monde à attendre. Nous, définis du ciel bleu. Tu peux avoir de la vie en mars. Alors viens, donne ta langue. Alors viens, je veux t'embrasser.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La chanson du jour

    03:19

  • L'histoire de la chanson

    06:26

  • Les paroles

    09:36

  • Analyse des paroles

    11:02

  • Conclusion

    25:22

  • Le bon, la brute et le truand

    26:16

Description

Dans cet épisode consacré à Life on Mars ? Il va être question de la fameuse chanson de David Bowie. Mais on va aussi parler de Sauce Soja, d'araignées, du treizième arrondissement de Paris, des lacs du Connemara, de revenge song , et plus généralement de liberté et d'affirmation de soi.

Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager  , n’hésitez surtout pas à m’écrire à l’adresse thelyrichunter@gmail.com

Bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième épisode de Lyric Hunter, le podcast qui explore les paroles des chansons anglaises mais en français. Moi c'est Misha. Je suis français, enfin, on va dire français appellation d'origine pas trop contrôlée, mais français quand même, et guitariste amateur. Dans mes aventures guitaristiques, qui m'amènent à jouer dans le pub irlandais du coin, je joue surtout des chansons anglaises, de U2, The Queen, Dire Straits, Prince, etc. Bon, il y a aussi quelques artistes un peu moins voibles, mais je ne me sens pas encore prêt à les assumer au grand jour, même si mon psy dit que j'ai déjà fait un gros travail et que je suis prêt maintenant. Bref, ça fait beaucoup de chansons et bien entendu beaucoup de paroles. Et un jour, j'ai eu une sorte de prise de conscience. Est-ce que c'est la grâce divine qui est venue me toucher sur le bout de l'épaule ? Est-ce que les esprits de Saint Jimi Hendrix, Saint Bob Marley et Saint John Lennon sont venus me visiter pour me charger de dispenser la bonne parole ? Ou est-ce que c'est le quatrième choc de Jägermeister qui m'a fait accéder à un état de conscience supérieur suivi d'un solide mal de crâne ? À ce jour, la véritable raison reste obscure. Il n'en demeure pas moins que j'ai décidé de consacrer un podcast aux paroles de chansons anglaises, mais inspectées, épluchées et méticuleusement décortiquées dans la langue de Jean-Gal Goulman ou Jules, c'est selon. Effectivement, quand il s'agit de chansons dans d'autres langues, la barrière de la langue est deux fois plus élevée. Déjà en fonction du niveau de chacun, comprendre le sens littéral des paroles ne va pas forcément de soi, et quand même pour un anglophile ceinture noire quatrième dan, il va parfois manquer de petites subtilités linguistiques ou de références culturelles avec lesquelles nous n'avons pas forcément grandi. Comme j'ai à cœur d'observer une méthodologie d'une rigueur extrême, voici un exemple qui démontrera de façon limpide mon propos précédent. Prenons un Allemand moyen, un Allemand qui comprend bien le français, qu'on appellera Helmut pour les besoins de l'expérience. Si je fixe Helmut droit dans les yeux en clément, terre brûlée, il y a fort à parier qu'il me dévisage plein de perplexité en me disant « Ja, und ? » Oui, et alors, en version française ? Maintenant, si je vous dis à vous qui m'écoutez « terre brûlée » , je peux vous entendre d'ici chanter dans votre tête « au vent des landes de pierre » . Donc, c'est pour essayer de mieux comprendre les textes de chansons anglaises connues que je me suis lancé dans l'objet podcastophonique. On ne va pas parler des lacs du Connemara, heureusement diront certains, mais ça commence à nous rapprocher du sujet. Alors, prenez votre passeport et votre ticket Eurostar parce qu'on va traverser la Manche. et probablement un peu de vide spatial pour aller à la rencontre de la chanson du jour. La chanson du jour donc, c'est Life on Mars de David Bowie. Notez bien qu'avec mes maigres talents d'acteur, j'ai tenté d'accentuer le point d'interrogation qui fait partie intégrante du titre. Le titre de la chanson s'écrit en effet avec un point d'interrogation à la fin et je me permets de le souligner parce que c'est bien plus qu'une décoration. Cette interrogation a un lien intrinsèque avec l'ensemble des paroles de la chanson. Et il y a fort à parier que c'est une des clés laissées par l'auteur à ceux qui, comme nous aujourd'hui, essayent de comprendre les 256 mots qui forment un texte résolument cryptique. Avant de prendre notre envol pour Mars, permettez-moi de vous faire un rapide topo sur David Bowie. Comment présenter David Bowie ? Je vous lis la première ligne de son Wikipédia. L'un des musiciens les plus influents du XXe siècle. Voilà, ça c'est fait. Alors vous allez me dire que « Ouais, mais Wikipédia, c'est de la daube et même pas niçoise » . Je vais vous répondre que vous n'avez pas forcément tort sur ce point, mais j'ajoute quelques artistes de petite envergure qui ont rendu hommage au monsieur après sa mort. Iggy Pop. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi brillant. Madonna. David Bowie a changé le cours de ma vie à jamais. Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même, il était tellement inspirant et innovant, unique et provocateur, un vrai génie. Nell Gaiman, un écrivain. Bowie est la raison pour laquelle j'ai compris que ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse. Kanye West. David Bowie a été l'une de mes inspirations les plus importantes. Si audacieux, si créatif. Il nous a offert de la magie pour toute une vie. Bon, celui-là, je ne sais pas s'il faut vraiment le remercier, mais passons. Mick Jagger, encore un débutant. David a toujours été une source d'inspiration pour moi, un véritable original. Il était merveilleusement sans retenue dans son art. Je me suis volontairement limité à une sélection réduite, mais elle a le mérite de montrer que Bowie... a influencé des gens de tous horizons, de tous bords et de toute époque. Tellement influent qu'on lui a érigé des statues, donné son nom à une araignée, à une astéroïde et aussi à une constellation. Il y a eu aussi un dimbre, David Bowie. C'est pas mal, mais le comble de la bogossitude, c'est qu'il a une rue à son nom à Paris, dans le 13ème arrondissement. Si ça c'est pas la classe, un des artistes les plus influents du siècle donc. Vous aurez certainement remarqué que ces témoignages soulignent le message libérateur contenu dans l'œuvre de Bowie. Quand Madonna dit « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan » , il m'a donné la permission d'être moi-même. Ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse, dit Neil Gaiman. Est-ce que ce serait ça le message de Life on Mars ? Eh bien, on va pas tarder à en savoir plus. Mais avant de nous plonger dans la prose bowiesque, il faut raconter la fameuse histoire de l'origine de la chanson. C'est une histoire qui commence presque comme une histoire drôle. Alors, c'est un français, un anglais et un américain. Si je vous dis Claude François, Frank Sinatra et David Bowie, ceux qui savent, savent déjà. Et ceux qui ne savent pas encore vont le découvrir tout de suite. Au début de 1968, le producteur de David Bowie, David Platz, partage un bureau à Londres avec un autre éditeur musical. Geoffrey Heath. Un jour Heath arrive avec un disque sous le bras, comme d'habitude, composé par Claude François et Jacques Revaux. Heath détenait temporairement les droits de la chanson pour le Royaume-Uni et chercha quelqu'un pour écrire une version anglaise. Platz propose donc à David Bowie, qui avait déjà adapté d'autres chansons. Bowie s'y met et écrit une version intitulée Even the Fool Learns to Love. Mais les éditeurs français rejettent sa version prétextant que Bowie est alors inconnu. Peu après, c'est Paul Anka qui rachète les droits de la chanson, réécrit les paroles et crée « My Way » , chantée par un certain Frank Sinatra en 1969, et la chanson devient l'énorme succès que l'on connaît. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur David Bowie qui était ronchonchon. Mais alors, ronchonchon, hein, il était fâché tout rouge. D'ailleurs, plus tard il dira « J'étais en colère pendant un an, puis je me suis dit, je peux écrire un truc aussi grandiose et qui ressemble un peu. » On est au printemps 71 et David Bowie est encore tout colère quand il se lance dans l'enregistrement de Life on Mars. Au passage, il s'est permis d'emprunter quelques accords du début de Comme d'habitude. Autant parce que le génie qu'il est a bien compris qu'il s'agissait d'une suite d'accords particulièrement bien troussés, mais aussi probablement pour tendre le doigt du milieu aux éditeurs français et à Polanka pour leur dire sa façon de penser. Encore une autre preuve que l'ami Bowie était salé comme une bouteille de soja, Dans les notes à l'intérieur de l'album Unkillery, il aura pris la peine d'ajouter une note manuscrite disant « Inspiré par Frankie » . Et c'est bien plus qu'un clin d'œil, cette histoire de paroles refusées va être le déclencheur de la composition de Life on Mars. Mais la chanson de Bowie va porter en elle l'ADN de Comme d'habitude et My Way. Au niveau musical, c'est assez évident puisque les premiers accords viennent directement de la chanson de notre clo-clo national. Au niveau des paroles, il va y avoir un véritable jeu d'écho entre les trois chansons. Et justement, avant d'attaquer les paroles, je voulais vous partager la démo enregistrée par Bowie sur Comme d'habitude, Even a Fool Loans to Love. C'est une chance que nous ayons accès à cette archive et cela va aussi me servir de lien pour parler de la traduction. To everybody, they'd point his way.

  • Speaker #1

    How are you today ?

  • Speaker #0

    Will you make us laugh ? Chase us. Maintenant, on va lire rapidement la traduction des paroles pour partir de la base. Pour les paroles en anglais, je vous laisse consulter votre moteur de recherche préféré. Life on Mars, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes, mais sa mère crie non. Et son père lui dit de partir. Mais son amie reste introuvable alors qu'elle traverse son rêve englouti jusqu'au siège avec la meilleure vue, et elle fixe l'écran d'argent. Mais le film est un avé déprimant, car elle a déjà vécu ça plus de dix fois. Elle pourrait cracher à la face des abrutis qui lui demandent de se concentrer sur « les marins qui se battent dans la salle de balle » . « Regarde les faire ces hommes des cavernes, c'est le show le plus bizarre qui soit » . « Regarde ce flic qui tabasse le mauvais gars » . « Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? » « Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? » C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse est devenu une vache. Et maintenant les ouvriers font grève pour la gloire parce que Lennon est de nouveau en vente. Regarde ces millions de souris d'Ibiza au Norfolk Broads. Rule Britannia est inaccessible pour ma mère, mon chien et pour les clowns. Mais le film est d'un ennui navrant parce que je l'écris dix fois au plus. Il va encore être écrit. Quand je te demande de te concentrer sur les marins qui se battent dans la salle de balle, regarde les fers sésormes des cavernes. C'est le show le plus bizarre qui soit. Regarde ce flic qui tabasse les mauvais gars. Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? Y a-t-il une vie sur Mars ? Voilà, je sens qu'on va avoir du boulot. Ces paroles font vraiment ressortir de façon évidente la difficulté de traduire un texte et les limites de cet exercice, puisque les paroles de chansons ou d'un poème s'attachent à donner une information explicite, mais implicite avec des allusions et des sens cachés. Par exemple, quand il écrit à la première ligne, en anglais donc, It's a god-awful small affair to the girl with the mousy hair. Que j'ai traduit ici, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes. Bon, small et affaire, c'est relativement simple. Small, c'est petit. Affaire, on peut le traduire par histoire ou affaire. Par contre, god-awful, c'est plus compliqué. De façon certaine, ça renvoie à un sentiment négatif qui est dans le champ lexical de horrible, affreux, atroce, épouvantable. Pour autant, si on cherche du côté des synonymes, on trouve calamiteux, tragique, lamentable. On reste dans une palette de sentiments proches, quoique assez différente dans l'intention. Est-ce que l'usage de l'adjectif god-awful se fait du point de vue du narrateur ? Et si c'est le cas, est-ce qu'il faut y voir un commentaire ironique, comme pourrait le suggérer Small et Affaire, qui insinuent qu'on parle d'une scène finalement banale ? Dans ce cas, lamentable serait une bonne option. Si au contraire god-awful... est utilisé en se plaçant au niveau de la petite fille aux cheveux ternes, on s'attache à décrire son ressenti, et je pense que « oril » serait un bon choix. Dans le cas présent, on a une phrase qui peut se comprendre de façon différente suivant l'interprétation qu'on retiendra. Et finalement, l'auteur ne nous dit pas explicitement ce qu'il en est, et il y a fort à parier qu'il a fait exprès de laisser planer le doute. Dans notre version donc, on a retenu l'adjectif « affreux » qui permet de satisfaire aux deux angles de lecture. On digresse, on digresse, et vous allez me dire qu'à ce rythme-là, on n'est pas prêt d'arriver sur Mars. Je m'excuse d'avoir eu à faire ce détour, mais vous allez vite vous apercevoir que toutes les paroles de Life on Mars sont à l'avenant, et c'est sans doute ce qui lui donne son universalité. L'analyse, l'analyse, l'analyse. Ok, on y va. On commence en douceur avec une présentation du contexte de la chanson qui reste, somme toute, assez explicite. Bowie nous présente la petite fille aux cheveux ternes qui s'échappe de la maison. Sa mère lui crie non et son père lui dit de partir. On ne sait pas exactement pourquoi il y a de la tension à la maison, mais on peut penser que notre jeune protagoniste est adolescente, puisqu'elle s'est grande pour aller au cinéma toute seule, et qu'on a eu une période de la vie d'un enfant où les relations avec les parents ne sont pas toujours au beau fixe. Ceux qui, comme moi, ont un ado à la maison me comprendront sans problème. D'ailleurs... Les parents pourraient être les deux personnes de la chanson comme d'habitude, qui dépeint un couple totalement usé par la routine. Même si la chanson de Claude François ne mentionne pas la présence d'enfants, on trouve un peu de cette ambiance maussade au sein du foyer. Ambiance dans laquelle David Bowie aura été tremper sa plume pour donner le point de départ de sa chanson. On ne sait pas qui est cette fille, ses cheveux sont ternes, probablement parce qu'il n'existait pas de shampoing 12 en 1 de Jean-Louis David. Vous savez, celui qui répare les pointes, augmente la brillance, rend les cheveux lisses et soyeux, tout en permettant de réduire votre taux marginal d'imposition de 5%. Plus sérieusement, les cheveux sont présentés comme ternes, probablement pour signifier que la fille est quelconque, ou qu'elle se perçoit elle-même comme telle. Vu que sa barde à la maison, elle file tout droit au cinoche pour se changer les idées. Malheureusement, son amie lui pose un lapin, et elle se retrouve seule à traverser son rêve engloutie. Ici aussi, le mot « sunken dream » peut se comprendre comme « englouti » ou « qui a coulé » . Quoi qu'il en soit, on sent qu'elle aspire à autre chose, mais que cette vie idéalisée est hors de portée. Raison pour laquelle elle se dirige vers le siège avec la vue la plus dégagée. Vue plus dégagée sur l'écran d'argent, mais aussi vue dégagée sur un autre monde meilleur. Une sorte de lucarne qui donne sur le bonheur si vous préférez. Et elle fixe avec avidité l'écran argenté, espérant sans doute pouvoir s'évader vers un ailleurs plus agréable. Malheureusement, la fille aux cheveux ternes s'est décidément pas sa journée. Le film est un avé déprimant. Non seulement c'est un avé déprimant, mais en plus, elle a vécu ça dix fois et plus. Cette phrase vient renforcer le côté routinier de ce qui est en train de se passer. On peut imaginer que ce n'est pas la première fois et qu'elle fuit l'ambiance morose de la maison pour aller trouver un réconfort dans un film... qui ne lui procure même pas de distraction. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lui plaît pas du tout, au point qu'elle pourrait cracher au visage de ses abrutis. Les abrutis ici sont certainement les producteurs ou cinéastes qui ont réalisé le film qu'elle est en train de voir. Cracher sur les gens, c'est pas bien. Mais on peut pas lui jeter la pierre. Même si 50 ans nous séparent de cette chanson, vu ce que propose l'industrie du cinéma en ce moment avec des films de super-héros qui sont ni super ni héros, Le partage intempestif de mucus nasal me paraît tout à fait compréhensible. Ces abrutis, donc, lui demandent de se concentrer sur le refrain. Alors, le refrain. Prenez un café et bouclez vos ceintures, parce qu'on va changer de braquet pour ce qui est de l'imagerie poétique. Et, franchement, c'est du grand cinoche. Bowie balance un feu d'artifice d'image. On n'est plus dans le quotidien de la fille, on plonge dans un monde complètement déjanté, Un peu comme si on allumait la télé et qu'on zappait entre une comédie musicale, un journal télévisé et un documentaire sur la fin du monde. D'abord, des marins qui se battent dans une salle de danse. Visuellement, c'est fou. On imagine des uniformes, des coups de poing, de la musique en fond. Et Bowie nous dit « Regarde ce chaos, c'est ça ton divertissement » . La violence est mise en scène, esthétisée, presque banale. Puis il enchaîne avec « Oh mec, regarde ces hommes des cavernes » . Là, il se moque. Il dit en gros « Regarde ces hommes modernes toujours aussi prénissifs » . Il y a aussi très certainement une référence directe à « 2001, Odyssée de l'espace » et la scène avec les hommes des cavernes. En effet, le film de Kubrick est sorti en 68, et quand on connaît l'amour de Bowie pour la chose spatiale, je peux vous parier mon poids en cacahuètes grillées que notre ami David a fait ici un clin d'œil direct au film culte. Je peux vous parier ça avec d'autant plus de sérénité qu'on retrouve une autre... référence au film, à la toute fin de la musique, avec le roulement de timble, le gros tambour si vous préférez, qui rappelle plus qu'étrangement celui qu'on entend au début d'Ainsi parlait Zaratoustra. Si vous ne voyez pas, je vais essayer de vous faire écouter. Et puis, c'est le show le plus étrange. Ce n'est plus juste une critique, c'est un constat. La société est devenue un spectacle, un cirque géant. Ce qu'on consomme comme divertissement, c'est du bizarre, du sensationnel, du dérangeant, et on en redemande. il continue regarde le flit qui tavasse le mauvais gars bowie parle d'injustice et de violence policière ce n'est pas juste une image c'est une réalité et cette réalité on la regarde comme un film d'action même l'injustice devient du spectacle et il balance cette phrase glaçante Il est dans le spectacle le plus vendu. Tout se vend, même les violences, même les drames humains. La souffrance devient un produit, un carton d'audience, quoi. Et enfin, cette question, y a-t-il d'avis sur Mars ? C'est à la fois ironique et désespéré. après tout ce qu'on vient de voir. Bowie lève les yeux vers une autre planète. Il demande s'il existe autre chose, un autre monde, un monde où la réalité n'est pas une comédie absurde. Ce refrain, c'est un zapping halluciné de notre époque. une critique mordante du monde qui nous entoure. Bowie ne décrit pas juste une scène, il nous tend un miroir. Et ce qu'on y voit, c'est nous, en train de regarder le chaos, comme un bon film en fait. Dans le deuxième couplet, Bowie élargit encore le cadre. On quitte la salle de cinéma pour rentrer dans une critique plus large de la société occidentale et en particulier de l'Amérique, version rêve brisé. Il commence avec « C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse... » est devenue une vache. C'est une phrase un peu bizarre, presque absurde. Mickey Mouse, symbole de l'enfance, de l'innocence, du rêve américain, est devenu une vache. Une vache, c'est ce qu'on élève pour la production, pour la consommation. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est sacrément visionnaire sur ce coup-là. Indépendamment de ce qu'on peut penser des productions récentes de la compagnie aux grandes oreilles, on ne peut pas s'empêcher de remarquer un manque cruel d'imagination et une volonté notable d'uniformiser ses produits pour le plus grand nombre. Autrement dit, le rêve américain s'est transformé en produit d'élevage industriel, ce qui fait rêver et devenu creux, gonflé, exploité. Ensuite, maintenant les ouvriers font grève pour la célébrité. On ne fait plus grève pour des meilleurs salaires ou plus de droits, on fait grève pour devenir célèbre. Bowie montre ici une société où la reconnaissance médiatique est devenue plus importante que la justice sociale. Et il enchaîne par « parce que Lennon est à nouveau en promo » . Il joue sur le double sens de Lennon, John Lennon, icône de la paix et de la contre-culture, mais aussi comme un produit qui revient dans les rayons, dans les médias. Comme une marque. Même les figures rebelles sont recyclées, rebrandées et revendues. Puis cette image étrange. Regarde les souris par millions de Ibiza Norfolk Broads. Les souris, c'est nous. Le peuple, la masse, qui se déplace, qui consomme, qui voyage. Que ce soit Ibiza, le symbole du tourisme de masse, ou les Norfolk Broads, un coin paumé d'Angleterre. On est partout, mais on est tous les mêmes. Ensuite Bowie chante « Rule Britannia est interdit à ma mère, mon chien et aux clowns » . C'est une façon poétique de dire que même l'idée de grandeur nationale, Rule Britannia, est devenue ridicule ou inaccessible. La grandeur impériale est morte et tout le monde est exclu du rêve, même les innocents, les marginaux, les rêveurs. Puis, comme dans le premier couplet, il revient à la scène du cinéma. Mais le film est d'un âne lunavrant parce que je l'ai déjà écrit dix fois au plus. Et là on comprend, c'est lui. Bowie qui parle. Il est désabusé. Il voit ce monde absurde. Il l'a raconté encore et encore, mais rien ne change. Il conclut. Il est sur le point d'être réécrit à nouveau. Autrement dit, le spectacle continue. On rejoue les mêmes scènes, les mêmes injustices, encore et encore. Et enfin, comme un écho, il relance. Je te demande de te concentrer sur... Et on remplanche dans le refrain. La boucle recommence. La violence, les absurdités, les faux héros, la télé qui tourne... les gens qui regardent. Et toujours cette même question suspendue dans le vide, y a-t-il de la vie sur Mars ? Je vous avais pas menti, c'est du costaud ces paroles. Alors, allez, on fait vite fait la position du chien tête en bas quelques secondes pour se relaxer les neurones, et on arrive doucement vers la conclusion, et la question se pose. Qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça ? Si on repart de sa genèse, on peut dire que Life on Mars est une chanson qui s'inscrit dans un triptyque de chansons légendaires. Comme d'habitude, qui parle d'un couple usé par la routine et par le train-train quotidien. My Way qui est un peu le résumé d'une vie par un homme âgé puisqu'il dit « et maintenant je suis en face du dernier rideau » . C'est un hymne à une vie et à des choix assumés presque avec fierté et même une certaine forme d'arrogance. C'est un peu le vieux Baradar qui a tout vu, tout vécu et qui a mordu dans la vie à pleine danse en complexe. Si avec Comme d'habitude on a les parents et avec My Way on a le grand-père, Life on Mars c'est un peu l'ado qui regarde ça avec distance et incrédulité et qui se demande « et c'est quoi ma place là-dedans ? » Mayway c'est un peu l'affirmation d'une vie remplie dans un cadre bien établi, symbole de l'establishment. Là où la chanson de Sinatra dit « une vie heureuse et remplie c'est ça, je le sais parce que je l'ai vécu » , Life on Mars vient, avec une certaine malice, prendre le contre-pied de cette déclaration avec une jeune fille rêveuse, située de l'autre côté du spectre, par rapport à l'homme âgé qui vante les aspects de sa vie accomplie. Life on Mars c'est une question au sens propre mais aussi au sens figuré. C'est quoi le bonheur ? C'est quoi la réalité ? Est-ce que c'est ce qu'on nous montre, notamment au cinéma ? La vie idéale qu'on s'attache à nous faire accepter est-elle la seule et unique route possible ? Ou est-ce qu'il y a mieux ailleurs ? Est-ce qu'il faut rentrer dans le moule de ce chemin, my way, pour devenir une personne accomplie ? Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? Cette chanson de Bowie c'est un véritable questionnement ou une remise en cause de la société... occidentale à l'aube des années 70, mais elle résonne furieusement bien avec n'importe laquelle des six décennies qui se sont découlées depuis. Même si le texte est suffisamment allusif pour permettre à chacun d'y donner une signification personnelle, on ne peut pas ignorer la question qu'il pose. Et à ce sujet je mentionne la chanson Andy Warhol, présente sur le même album. Chanson à laquelle Metallica a été emprunté non sans malice, un petit gimmick musical qui servira à faire leur chanson phare Master of Puppets, Quand l'histoire est à un éternel renouvellement, Andy Warhol donc. C'est l'école du pop art et aussi une grande influence pour Bowie. Il est connu pour avoir transformé des objets banals en œuvres d'art, des boîtes de soupe Campbell, des bouteilles de coca. Son idée, c'est que la culture de masse, la pub, les célébrités et le consémurisme, c'est déjà de l'art, questionnant par la même occasion la société de consommation et la frontière ténue qu'il y a entre l'œuvre artistique et le produit de consommation. Et pour conclure, je ressors la petite citation de Madonna qu'on avait soigneusement rangée dans la boîte à gants tout à l'heure. Je vous la cite donc. « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même. » Est-ce qu'on ne pourrait pas dire que la Madonna a été cette fille aux cheveux ternes et que la chanson de Bowie est une sorte de message adressé à tous les rêveurs, les artistes, les originaux ou tout simplement ceux qui ne se retrouvent pas dans le monde dans lequel ils vivent ? Dans un monde physique et matériel, redonner la force à l'imagination et se donner le droit de rêver en se demandant « Est-ce qu'il y a de la vie sur Mars ? » Voilà, j'espère que ce petit voyage sur Mars vous aura permis d'en savoir plus sur ce titre culte. Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager, n'hésitez surtout pas à m'écrire à l'adresse de lyrichunter.gmail.com que vous trouverez aussi en description. Avant de vous laisser, je vous ai préparé une petite rubrique pour finir sur une note sucrée. Dans cette dernière rubrique, j'ai fait un petit mélange de trois podcasts que je prends beaucoup plaisir à écouter, qui m'ont inspiré, qui m'ont motivé à prendre le micro à mon tour. Super Cover Battle, qui classe les reprises de chansons. Musique Déviante, qui parle de tout ce que la musique compte d'artistes originaux, pour qui sortir des sentiers battus est presque un devoir et ou une nécessité. Et enfin, Le Bon, Le Culte et Le Navrant, qui parle de films cultes et des déclinaisons qu'ils ont inspirés. Pour cette dernière rubrique, intitulée Le bon, la brute et le truand, je vais vous proposer trois versions de la chanson. Une version très proche de l'originale qui sera le bon, une version de la chanson qui se permet une revisite osée ou décalée pour la brute, et le truand, ça c'est mon goût pour les trucs déviants, il va s'agir d'une reprise malfagotée, feignante ou crapuleuse, car, comme dit le philosophe, si on ne connaît pas le froid et l'obscurité, comment pourrait-on savourer la lumière et les doux rayons du soleil ? On va commencer par le truand. Comme vous pouvez imaginer, il existe des centaines et des centaines de reprises de Life on Mars. Pour vous livrer la substantifique moelle de ces reprises, j'en ai courageusement écouté une bonne partie, et j'ai croisé beaucoup de versions assez respectueuses dont je m'autorise humblement à dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Par contre, il y en a une qui m'a fait lever une oreille attentive. Une où je me suis dit « Oulalalala, qu'est-ce qui se passe là ? » C'était la version de Barbara Streisand. Là où David Bowie avait décidé une jolie aquarelle délicate, subtile, tout en transparence, Barbara Streisand arrive avec ses grosses patounes pleines de gras, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle en met partout, et que la subtilité, c'est pas le premier mot qui vient à l'esprit en écoutant sa tentative. Si vous pensez que j'ai la dent dure, écoutez plutôt ce que Bowie lui-même dit de cette version quand l'interviewer Cameron Grove posait la question. Qu'avez-vous pensé de l'enregistrement par Barbara Streisand de votre chanson Life on Mars ? Le musicien a répondu, c'est vraiment horrible. Désolé Barbara, mais c'était atroce. Ouais, ça pique un peu quand même.

  • Speaker #1

    C'est la plus pauvre émission ! Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ?

  • Speaker #0

    Pour la brute, ici je dois faire une petite annonce de sécurité. Vous allez entendre une version assez hallucinée par Frank Sidebottom. Même si cette version va sembler difficile à l'écoute pour les plus sensibles d'entre vous, je pense qu'il... qu'il y a derrière une vraie démarche sincère de sa part. Le podcast Musique Déviante a d'ailleurs consacré un épisode passionnant à Frank Sidebottom que je vous recommande très chaudement. Finalement, c'est logique qu'il ait repris cette chanson, puisque si on retient Life on Mars comme Aude à la rêverie avec un message de liberté dans la recherche de soi, alors la version de Sidebottom a définitivement appliqué le concept au pied de la lettre. C'est un truc de putain de petit. Pour la fille avec la mouche dans sa bouche. Et la maman qui dit non. Parce que la mère est petite. Et les amis ne savent pas où aller. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, je ne vais pas vous passer un, mais deux bons. Pour vous dire la vérité, ça a été un peu difficile de vous chiner une version qui se démarque vraiment. La vaste majorité des reprises sont des pianos voix, c'est bien joué, c'est bien chanté, mais c'est assez oubliable. Je vous propose donc une version chorale des Swingles. Ici, l'utilisation des voix pour tout instrument permet de faire ressortir le travail d'écriture de la musique. On n'en a pas parlé parce que ce n'est pas le sujet du podcast, mais dans Life on Mars, il se passe beaucoup, mais alors beaucoup de choses au niveau de la musique. Et cette version des swingles permet de bien l'entendre, même si le guitariste que je suis va regretter l'absence du petit motif à la guitare qui sert de connexion entre le refrain et le début du symphonie.

  • Speaker #0

    As they asked, it's a second time, sliding in the dance floor, and the windows came and go. It's the freakiest show,

  • Speaker #2

    take a look at the light,

  • Speaker #0

    and beating up the wrong guy, and you're not if you never talk.

  • Speaker #1

    Et enfin, je vous laisse avec cette version de C'est où Georges. Ah, le portugais-brésilien. C'est comme le noir pour la mode, ça va avec tout. Guitare classique, voix de velours qui vous glisse dans le creux de l'oreille. Bon, il faut tout de même préciser que c'est un peu comme le noir pour la mode. précisé qu'il a changé les paroles pour en faire une chanson d'amour. Est-ce que c'est une reprise à proprement parler ? Sans doute pas, mais c'est sacrément joli et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à l'entendre. Voilà, c'était Lyric Hunter, épisode 2 sur Life on Mars. Merci beaucoup de m'avoir écouté, je vous laisse avec C.O. George et je vous dis à très bientôt !

  • Speaker #2

    Ce que la menthe ne fait pas, et a des forces pour obéir. Tant que le rêve est déstruit, et laissez-le s'éteindre du monde. Si le futur s'en permet, ne prétend pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Le monde attend de nous, l'infini du ciel bleu. Tu peux vivre en Marte, alors viens, et donne-moi ta langue. Je veux t'embrasser. Ton pouvoir vient du soleil, ma mesure, mon... Bien, allons vivre la vie. Alors viens, sinon je vais perdre qui je suis. Je vais vouloir me changer pour une vie plus amoureuse. Je ne veux pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Il y a un monde à attendre. Nous, définis du ciel bleu. Tu peux avoir de la vie en mars. Alors viens, donne ta langue. Alors viens, je veux t'embrasser.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La chanson du jour

    03:19

  • L'histoire de la chanson

    06:26

  • Les paroles

    09:36

  • Analyse des paroles

    11:02

  • Conclusion

    25:22

  • Le bon, la brute et le truand

    26:16

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Description

Dans cet épisode consacré à Life on Mars ? Il va être question de la fameuse chanson de David Bowie. Mais on va aussi parler de Sauce Soja, d'araignées, du treizième arrondissement de Paris, des lacs du Connemara, de revenge song , et plus généralement de liberté et d'affirmation de soi.

Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager  , n’hésitez surtout pas à m’écrire à l’adresse thelyrichunter@gmail.com

Bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième épisode de Lyric Hunter, le podcast qui explore les paroles des chansons anglaises mais en français. Moi c'est Misha. Je suis français, enfin, on va dire français appellation d'origine pas trop contrôlée, mais français quand même, et guitariste amateur. Dans mes aventures guitaristiques, qui m'amènent à jouer dans le pub irlandais du coin, je joue surtout des chansons anglaises, de U2, The Queen, Dire Straits, Prince, etc. Bon, il y a aussi quelques artistes un peu moins voibles, mais je ne me sens pas encore prêt à les assumer au grand jour, même si mon psy dit que j'ai déjà fait un gros travail et que je suis prêt maintenant. Bref, ça fait beaucoup de chansons et bien entendu beaucoup de paroles. Et un jour, j'ai eu une sorte de prise de conscience. Est-ce que c'est la grâce divine qui est venue me toucher sur le bout de l'épaule ? Est-ce que les esprits de Saint Jimi Hendrix, Saint Bob Marley et Saint John Lennon sont venus me visiter pour me charger de dispenser la bonne parole ? Ou est-ce que c'est le quatrième choc de Jägermeister qui m'a fait accéder à un état de conscience supérieur suivi d'un solide mal de crâne ? À ce jour, la véritable raison reste obscure. Il n'en demeure pas moins que j'ai décidé de consacrer un podcast aux paroles de chansons anglaises, mais inspectées, épluchées et méticuleusement décortiquées dans la langue de Jean-Gal Goulman ou Jules, c'est selon. Effectivement, quand il s'agit de chansons dans d'autres langues, la barrière de la langue est deux fois plus élevée. Déjà en fonction du niveau de chacun, comprendre le sens littéral des paroles ne va pas forcément de soi, et quand même pour un anglophile ceinture noire quatrième dan, il va parfois manquer de petites subtilités linguistiques ou de références culturelles avec lesquelles nous n'avons pas forcément grandi. Comme j'ai à cœur d'observer une méthodologie d'une rigueur extrême, voici un exemple qui démontrera de façon limpide mon propos précédent. Prenons un Allemand moyen, un Allemand qui comprend bien le français, qu'on appellera Helmut pour les besoins de l'expérience. Si je fixe Helmut droit dans les yeux en clément, terre brûlée, il y a fort à parier qu'il me dévisage plein de perplexité en me disant « Ja, und ? » Oui, et alors, en version française ? Maintenant, si je vous dis à vous qui m'écoutez « terre brûlée » , je peux vous entendre d'ici chanter dans votre tête « au vent des landes de pierre » . Donc, c'est pour essayer de mieux comprendre les textes de chansons anglaises connues que je me suis lancé dans l'objet podcastophonique. On ne va pas parler des lacs du Connemara, heureusement diront certains, mais ça commence à nous rapprocher du sujet. Alors, prenez votre passeport et votre ticket Eurostar parce qu'on va traverser la Manche. et probablement un peu de vide spatial pour aller à la rencontre de la chanson du jour. La chanson du jour donc, c'est Life on Mars de David Bowie. Notez bien qu'avec mes maigres talents d'acteur, j'ai tenté d'accentuer le point d'interrogation qui fait partie intégrante du titre. Le titre de la chanson s'écrit en effet avec un point d'interrogation à la fin et je me permets de le souligner parce que c'est bien plus qu'une décoration. Cette interrogation a un lien intrinsèque avec l'ensemble des paroles de la chanson. Et il y a fort à parier que c'est une des clés laissées par l'auteur à ceux qui, comme nous aujourd'hui, essayent de comprendre les 256 mots qui forment un texte résolument cryptique. Avant de prendre notre envol pour Mars, permettez-moi de vous faire un rapide topo sur David Bowie. Comment présenter David Bowie ? Je vous lis la première ligne de son Wikipédia. L'un des musiciens les plus influents du XXe siècle. Voilà, ça c'est fait. Alors vous allez me dire que « Ouais, mais Wikipédia, c'est de la daube et même pas niçoise » . Je vais vous répondre que vous n'avez pas forcément tort sur ce point, mais j'ajoute quelques artistes de petite envergure qui ont rendu hommage au monsieur après sa mort. Iggy Pop. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi brillant. Madonna. David Bowie a changé le cours de ma vie à jamais. Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même, il était tellement inspirant et innovant, unique et provocateur, un vrai génie. Nell Gaiman, un écrivain. Bowie est la raison pour laquelle j'ai compris que ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse. Kanye West. David Bowie a été l'une de mes inspirations les plus importantes. Si audacieux, si créatif. Il nous a offert de la magie pour toute une vie. Bon, celui-là, je ne sais pas s'il faut vraiment le remercier, mais passons. Mick Jagger, encore un débutant. David a toujours été une source d'inspiration pour moi, un véritable original. Il était merveilleusement sans retenue dans son art. Je me suis volontairement limité à une sélection réduite, mais elle a le mérite de montrer que Bowie... a influencé des gens de tous horizons, de tous bords et de toute époque. Tellement influent qu'on lui a érigé des statues, donné son nom à une araignée, à une astéroïde et aussi à une constellation. Il y a eu aussi un dimbre, David Bowie. C'est pas mal, mais le comble de la bogossitude, c'est qu'il a une rue à son nom à Paris, dans le 13ème arrondissement. Si ça c'est pas la classe, un des artistes les plus influents du siècle donc. Vous aurez certainement remarqué que ces témoignages soulignent le message libérateur contenu dans l'œuvre de Bowie. Quand Madonna dit « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan » , il m'a donné la permission d'être moi-même. Ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse, dit Neil Gaiman. Est-ce que ce serait ça le message de Life on Mars ? Eh bien, on va pas tarder à en savoir plus. Mais avant de nous plonger dans la prose bowiesque, il faut raconter la fameuse histoire de l'origine de la chanson. C'est une histoire qui commence presque comme une histoire drôle. Alors, c'est un français, un anglais et un américain. Si je vous dis Claude François, Frank Sinatra et David Bowie, ceux qui savent, savent déjà. Et ceux qui ne savent pas encore vont le découvrir tout de suite. Au début de 1968, le producteur de David Bowie, David Platz, partage un bureau à Londres avec un autre éditeur musical. Geoffrey Heath. Un jour Heath arrive avec un disque sous le bras, comme d'habitude, composé par Claude François et Jacques Revaux. Heath détenait temporairement les droits de la chanson pour le Royaume-Uni et chercha quelqu'un pour écrire une version anglaise. Platz propose donc à David Bowie, qui avait déjà adapté d'autres chansons. Bowie s'y met et écrit une version intitulée Even the Fool Learns to Love. Mais les éditeurs français rejettent sa version prétextant que Bowie est alors inconnu. Peu après, c'est Paul Anka qui rachète les droits de la chanson, réécrit les paroles et crée « My Way » , chantée par un certain Frank Sinatra en 1969, et la chanson devient l'énorme succès que l'on connaît. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur David Bowie qui était ronchonchon. Mais alors, ronchonchon, hein, il était fâché tout rouge. D'ailleurs, plus tard il dira « J'étais en colère pendant un an, puis je me suis dit, je peux écrire un truc aussi grandiose et qui ressemble un peu. » On est au printemps 71 et David Bowie est encore tout colère quand il se lance dans l'enregistrement de Life on Mars. Au passage, il s'est permis d'emprunter quelques accords du début de Comme d'habitude. Autant parce que le génie qu'il est a bien compris qu'il s'agissait d'une suite d'accords particulièrement bien troussés, mais aussi probablement pour tendre le doigt du milieu aux éditeurs français et à Polanka pour leur dire sa façon de penser. Encore une autre preuve que l'ami Bowie était salé comme une bouteille de soja, Dans les notes à l'intérieur de l'album Unkillery, il aura pris la peine d'ajouter une note manuscrite disant « Inspiré par Frankie » . Et c'est bien plus qu'un clin d'œil, cette histoire de paroles refusées va être le déclencheur de la composition de Life on Mars. Mais la chanson de Bowie va porter en elle l'ADN de Comme d'habitude et My Way. Au niveau musical, c'est assez évident puisque les premiers accords viennent directement de la chanson de notre clo-clo national. Au niveau des paroles, il va y avoir un véritable jeu d'écho entre les trois chansons. Et justement, avant d'attaquer les paroles, je voulais vous partager la démo enregistrée par Bowie sur Comme d'habitude, Even a Fool Loans to Love. C'est une chance que nous ayons accès à cette archive et cela va aussi me servir de lien pour parler de la traduction. To everybody, they'd point his way.

  • Speaker #1

    How are you today ?

  • Speaker #0

    Will you make us laugh ? Chase us. Maintenant, on va lire rapidement la traduction des paroles pour partir de la base. Pour les paroles en anglais, je vous laisse consulter votre moteur de recherche préféré. Life on Mars, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes, mais sa mère crie non. Et son père lui dit de partir. Mais son amie reste introuvable alors qu'elle traverse son rêve englouti jusqu'au siège avec la meilleure vue, et elle fixe l'écran d'argent. Mais le film est un avé déprimant, car elle a déjà vécu ça plus de dix fois. Elle pourrait cracher à la face des abrutis qui lui demandent de se concentrer sur « les marins qui se battent dans la salle de balle » . « Regarde les faire ces hommes des cavernes, c'est le show le plus bizarre qui soit » . « Regarde ce flic qui tabasse le mauvais gars » . « Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? » « Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? » C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse est devenu une vache. Et maintenant les ouvriers font grève pour la gloire parce que Lennon est de nouveau en vente. Regarde ces millions de souris d'Ibiza au Norfolk Broads. Rule Britannia est inaccessible pour ma mère, mon chien et pour les clowns. Mais le film est d'un ennui navrant parce que je l'écris dix fois au plus. Il va encore être écrit. Quand je te demande de te concentrer sur les marins qui se battent dans la salle de balle, regarde les fers sésormes des cavernes. C'est le show le plus bizarre qui soit. Regarde ce flic qui tabasse les mauvais gars. Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? Y a-t-il une vie sur Mars ? Voilà, je sens qu'on va avoir du boulot. Ces paroles font vraiment ressortir de façon évidente la difficulté de traduire un texte et les limites de cet exercice, puisque les paroles de chansons ou d'un poème s'attachent à donner une information explicite, mais implicite avec des allusions et des sens cachés. Par exemple, quand il écrit à la première ligne, en anglais donc, It's a god-awful small affair to the girl with the mousy hair. Que j'ai traduit ici, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes. Bon, small et affaire, c'est relativement simple. Small, c'est petit. Affaire, on peut le traduire par histoire ou affaire. Par contre, god-awful, c'est plus compliqué. De façon certaine, ça renvoie à un sentiment négatif qui est dans le champ lexical de horrible, affreux, atroce, épouvantable. Pour autant, si on cherche du côté des synonymes, on trouve calamiteux, tragique, lamentable. On reste dans une palette de sentiments proches, quoique assez différente dans l'intention. Est-ce que l'usage de l'adjectif god-awful se fait du point de vue du narrateur ? Et si c'est le cas, est-ce qu'il faut y voir un commentaire ironique, comme pourrait le suggérer Small et Affaire, qui insinuent qu'on parle d'une scène finalement banale ? Dans ce cas, lamentable serait une bonne option. Si au contraire god-awful... est utilisé en se plaçant au niveau de la petite fille aux cheveux ternes, on s'attache à décrire son ressenti, et je pense que « oril » serait un bon choix. Dans le cas présent, on a une phrase qui peut se comprendre de façon différente suivant l'interprétation qu'on retiendra. Et finalement, l'auteur ne nous dit pas explicitement ce qu'il en est, et il y a fort à parier qu'il a fait exprès de laisser planer le doute. Dans notre version donc, on a retenu l'adjectif « affreux » qui permet de satisfaire aux deux angles de lecture. On digresse, on digresse, et vous allez me dire qu'à ce rythme-là, on n'est pas prêt d'arriver sur Mars. Je m'excuse d'avoir eu à faire ce détour, mais vous allez vite vous apercevoir que toutes les paroles de Life on Mars sont à l'avenant, et c'est sans doute ce qui lui donne son universalité. L'analyse, l'analyse, l'analyse. Ok, on y va. On commence en douceur avec une présentation du contexte de la chanson qui reste, somme toute, assez explicite. Bowie nous présente la petite fille aux cheveux ternes qui s'échappe de la maison. Sa mère lui crie non et son père lui dit de partir. On ne sait pas exactement pourquoi il y a de la tension à la maison, mais on peut penser que notre jeune protagoniste est adolescente, puisqu'elle s'est grande pour aller au cinéma toute seule, et qu'on a eu une période de la vie d'un enfant où les relations avec les parents ne sont pas toujours au beau fixe. Ceux qui, comme moi, ont un ado à la maison me comprendront sans problème. D'ailleurs... Les parents pourraient être les deux personnes de la chanson comme d'habitude, qui dépeint un couple totalement usé par la routine. Même si la chanson de Claude François ne mentionne pas la présence d'enfants, on trouve un peu de cette ambiance maussade au sein du foyer. Ambiance dans laquelle David Bowie aura été tremper sa plume pour donner le point de départ de sa chanson. On ne sait pas qui est cette fille, ses cheveux sont ternes, probablement parce qu'il n'existait pas de shampoing 12 en 1 de Jean-Louis David. Vous savez, celui qui répare les pointes, augmente la brillance, rend les cheveux lisses et soyeux, tout en permettant de réduire votre taux marginal d'imposition de 5%. Plus sérieusement, les cheveux sont présentés comme ternes, probablement pour signifier que la fille est quelconque, ou qu'elle se perçoit elle-même comme telle. Vu que sa barde à la maison, elle file tout droit au cinoche pour se changer les idées. Malheureusement, son amie lui pose un lapin, et elle se retrouve seule à traverser son rêve engloutie. Ici aussi, le mot « sunken dream » peut se comprendre comme « englouti » ou « qui a coulé » . Quoi qu'il en soit, on sent qu'elle aspire à autre chose, mais que cette vie idéalisée est hors de portée. Raison pour laquelle elle se dirige vers le siège avec la vue la plus dégagée. Vue plus dégagée sur l'écran d'argent, mais aussi vue dégagée sur un autre monde meilleur. Une sorte de lucarne qui donne sur le bonheur si vous préférez. Et elle fixe avec avidité l'écran argenté, espérant sans doute pouvoir s'évader vers un ailleurs plus agréable. Malheureusement, la fille aux cheveux ternes s'est décidément pas sa journée. Le film est un avé déprimant. Non seulement c'est un avé déprimant, mais en plus, elle a vécu ça dix fois et plus. Cette phrase vient renforcer le côté routinier de ce qui est en train de se passer. On peut imaginer que ce n'est pas la première fois et qu'elle fuit l'ambiance morose de la maison pour aller trouver un réconfort dans un film... qui ne lui procure même pas de distraction. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lui plaît pas du tout, au point qu'elle pourrait cracher au visage de ses abrutis. Les abrutis ici sont certainement les producteurs ou cinéastes qui ont réalisé le film qu'elle est en train de voir. Cracher sur les gens, c'est pas bien. Mais on peut pas lui jeter la pierre. Même si 50 ans nous séparent de cette chanson, vu ce que propose l'industrie du cinéma en ce moment avec des films de super-héros qui sont ni super ni héros, Le partage intempestif de mucus nasal me paraît tout à fait compréhensible. Ces abrutis, donc, lui demandent de se concentrer sur le refrain. Alors, le refrain. Prenez un café et bouclez vos ceintures, parce qu'on va changer de braquet pour ce qui est de l'imagerie poétique. Et, franchement, c'est du grand cinoche. Bowie balance un feu d'artifice d'image. On n'est plus dans le quotidien de la fille, on plonge dans un monde complètement déjanté, Un peu comme si on allumait la télé et qu'on zappait entre une comédie musicale, un journal télévisé et un documentaire sur la fin du monde. D'abord, des marins qui se battent dans une salle de danse. Visuellement, c'est fou. On imagine des uniformes, des coups de poing, de la musique en fond. Et Bowie nous dit « Regarde ce chaos, c'est ça ton divertissement » . La violence est mise en scène, esthétisée, presque banale. Puis il enchaîne avec « Oh mec, regarde ces hommes des cavernes » . Là, il se moque. Il dit en gros « Regarde ces hommes modernes toujours aussi prénissifs » . Il y a aussi très certainement une référence directe à « 2001, Odyssée de l'espace » et la scène avec les hommes des cavernes. En effet, le film de Kubrick est sorti en 68, et quand on connaît l'amour de Bowie pour la chose spatiale, je peux vous parier mon poids en cacahuètes grillées que notre ami David a fait ici un clin d'œil direct au film culte. Je peux vous parier ça avec d'autant plus de sérénité qu'on retrouve une autre... référence au film, à la toute fin de la musique, avec le roulement de timble, le gros tambour si vous préférez, qui rappelle plus qu'étrangement celui qu'on entend au début d'Ainsi parlait Zaratoustra. Si vous ne voyez pas, je vais essayer de vous faire écouter. Et puis, c'est le show le plus étrange. Ce n'est plus juste une critique, c'est un constat. La société est devenue un spectacle, un cirque géant. Ce qu'on consomme comme divertissement, c'est du bizarre, du sensationnel, du dérangeant, et on en redemande. il continue regarde le flit qui tavasse le mauvais gars bowie parle d'injustice et de violence policière ce n'est pas juste une image c'est une réalité et cette réalité on la regarde comme un film d'action même l'injustice devient du spectacle et il balance cette phrase glaçante Il est dans le spectacle le plus vendu. Tout se vend, même les violences, même les drames humains. La souffrance devient un produit, un carton d'audience, quoi. Et enfin, cette question, y a-t-il d'avis sur Mars ? C'est à la fois ironique et désespéré. après tout ce qu'on vient de voir. Bowie lève les yeux vers une autre planète. Il demande s'il existe autre chose, un autre monde, un monde où la réalité n'est pas une comédie absurde. Ce refrain, c'est un zapping halluciné de notre époque. une critique mordante du monde qui nous entoure. Bowie ne décrit pas juste une scène, il nous tend un miroir. Et ce qu'on y voit, c'est nous, en train de regarder le chaos, comme un bon film en fait. Dans le deuxième couplet, Bowie élargit encore le cadre. On quitte la salle de cinéma pour rentrer dans une critique plus large de la société occidentale et en particulier de l'Amérique, version rêve brisé. Il commence avec « C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse... » est devenue une vache. C'est une phrase un peu bizarre, presque absurde. Mickey Mouse, symbole de l'enfance, de l'innocence, du rêve américain, est devenu une vache. Une vache, c'est ce qu'on élève pour la production, pour la consommation. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est sacrément visionnaire sur ce coup-là. Indépendamment de ce qu'on peut penser des productions récentes de la compagnie aux grandes oreilles, on ne peut pas s'empêcher de remarquer un manque cruel d'imagination et une volonté notable d'uniformiser ses produits pour le plus grand nombre. Autrement dit, le rêve américain s'est transformé en produit d'élevage industriel, ce qui fait rêver et devenu creux, gonflé, exploité. Ensuite, maintenant les ouvriers font grève pour la célébrité. On ne fait plus grève pour des meilleurs salaires ou plus de droits, on fait grève pour devenir célèbre. Bowie montre ici une société où la reconnaissance médiatique est devenue plus importante que la justice sociale. Et il enchaîne par « parce que Lennon est à nouveau en promo » . Il joue sur le double sens de Lennon, John Lennon, icône de la paix et de la contre-culture, mais aussi comme un produit qui revient dans les rayons, dans les médias. Comme une marque. Même les figures rebelles sont recyclées, rebrandées et revendues. Puis cette image étrange. Regarde les souris par millions de Ibiza Norfolk Broads. Les souris, c'est nous. Le peuple, la masse, qui se déplace, qui consomme, qui voyage. Que ce soit Ibiza, le symbole du tourisme de masse, ou les Norfolk Broads, un coin paumé d'Angleterre. On est partout, mais on est tous les mêmes. Ensuite Bowie chante « Rule Britannia est interdit à ma mère, mon chien et aux clowns » . C'est une façon poétique de dire que même l'idée de grandeur nationale, Rule Britannia, est devenue ridicule ou inaccessible. La grandeur impériale est morte et tout le monde est exclu du rêve, même les innocents, les marginaux, les rêveurs. Puis, comme dans le premier couplet, il revient à la scène du cinéma. Mais le film est d'un âne lunavrant parce que je l'ai déjà écrit dix fois au plus. Et là on comprend, c'est lui. Bowie qui parle. Il est désabusé. Il voit ce monde absurde. Il l'a raconté encore et encore, mais rien ne change. Il conclut. Il est sur le point d'être réécrit à nouveau. Autrement dit, le spectacle continue. On rejoue les mêmes scènes, les mêmes injustices, encore et encore. Et enfin, comme un écho, il relance. Je te demande de te concentrer sur... Et on remplanche dans le refrain. La boucle recommence. La violence, les absurdités, les faux héros, la télé qui tourne... les gens qui regardent. Et toujours cette même question suspendue dans le vide, y a-t-il de la vie sur Mars ? Je vous avais pas menti, c'est du costaud ces paroles. Alors, allez, on fait vite fait la position du chien tête en bas quelques secondes pour se relaxer les neurones, et on arrive doucement vers la conclusion, et la question se pose. Qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça ? Si on repart de sa genèse, on peut dire que Life on Mars est une chanson qui s'inscrit dans un triptyque de chansons légendaires. Comme d'habitude, qui parle d'un couple usé par la routine et par le train-train quotidien. My Way qui est un peu le résumé d'une vie par un homme âgé puisqu'il dit « et maintenant je suis en face du dernier rideau » . C'est un hymne à une vie et à des choix assumés presque avec fierté et même une certaine forme d'arrogance. C'est un peu le vieux Baradar qui a tout vu, tout vécu et qui a mordu dans la vie à pleine danse en complexe. Si avec Comme d'habitude on a les parents et avec My Way on a le grand-père, Life on Mars c'est un peu l'ado qui regarde ça avec distance et incrédulité et qui se demande « et c'est quoi ma place là-dedans ? » Mayway c'est un peu l'affirmation d'une vie remplie dans un cadre bien établi, symbole de l'establishment. Là où la chanson de Sinatra dit « une vie heureuse et remplie c'est ça, je le sais parce que je l'ai vécu » , Life on Mars vient, avec une certaine malice, prendre le contre-pied de cette déclaration avec une jeune fille rêveuse, située de l'autre côté du spectre, par rapport à l'homme âgé qui vante les aspects de sa vie accomplie. Life on Mars c'est une question au sens propre mais aussi au sens figuré. C'est quoi le bonheur ? C'est quoi la réalité ? Est-ce que c'est ce qu'on nous montre, notamment au cinéma ? La vie idéale qu'on s'attache à nous faire accepter est-elle la seule et unique route possible ? Ou est-ce qu'il y a mieux ailleurs ? Est-ce qu'il faut rentrer dans le moule de ce chemin, my way, pour devenir une personne accomplie ? Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? Cette chanson de Bowie c'est un véritable questionnement ou une remise en cause de la société... occidentale à l'aube des années 70, mais elle résonne furieusement bien avec n'importe laquelle des six décennies qui se sont découlées depuis. Même si le texte est suffisamment allusif pour permettre à chacun d'y donner une signification personnelle, on ne peut pas ignorer la question qu'il pose. Et à ce sujet je mentionne la chanson Andy Warhol, présente sur le même album. Chanson à laquelle Metallica a été emprunté non sans malice, un petit gimmick musical qui servira à faire leur chanson phare Master of Puppets, Quand l'histoire est à un éternel renouvellement, Andy Warhol donc. C'est l'école du pop art et aussi une grande influence pour Bowie. Il est connu pour avoir transformé des objets banals en œuvres d'art, des boîtes de soupe Campbell, des bouteilles de coca. Son idée, c'est que la culture de masse, la pub, les célébrités et le consémurisme, c'est déjà de l'art, questionnant par la même occasion la société de consommation et la frontière ténue qu'il y a entre l'œuvre artistique et le produit de consommation. Et pour conclure, je ressors la petite citation de Madonna qu'on avait soigneusement rangée dans la boîte à gants tout à l'heure. Je vous la cite donc. « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même. » Est-ce qu'on ne pourrait pas dire que la Madonna a été cette fille aux cheveux ternes et que la chanson de Bowie est une sorte de message adressé à tous les rêveurs, les artistes, les originaux ou tout simplement ceux qui ne se retrouvent pas dans le monde dans lequel ils vivent ? Dans un monde physique et matériel, redonner la force à l'imagination et se donner le droit de rêver en se demandant « Est-ce qu'il y a de la vie sur Mars ? » Voilà, j'espère que ce petit voyage sur Mars vous aura permis d'en savoir plus sur ce titre culte. Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager, n'hésitez surtout pas à m'écrire à l'adresse de lyrichunter.gmail.com que vous trouverez aussi en description. Avant de vous laisser, je vous ai préparé une petite rubrique pour finir sur une note sucrée. Dans cette dernière rubrique, j'ai fait un petit mélange de trois podcasts que je prends beaucoup plaisir à écouter, qui m'ont inspiré, qui m'ont motivé à prendre le micro à mon tour. Super Cover Battle, qui classe les reprises de chansons. Musique Déviante, qui parle de tout ce que la musique compte d'artistes originaux, pour qui sortir des sentiers battus est presque un devoir et ou une nécessité. Et enfin, Le Bon, Le Culte et Le Navrant, qui parle de films cultes et des déclinaisons qu'ils ont inspirés. Pour cette dernière rubrique, intitulée Le bon, la brute et le truand, je vais vous proposer trois versions de la chanson. Une version très proche de l'originale qui sera le bon, une version de la chanson qui se permet une revisite osée ou décalée pour la brute, et le truand, ça c'est mon goût pour les trucs déviants, il va s'agir d'une reprise malfagotée, feignante ou crapuleuse, car, comme dit le philosophe, si on ne connaît pas le froid et l'obscurité, comment pourrait-on savourer la lumière et les doux rayons du soleil ? On va commencer par le truand. Comme vous pouvez imaginer, il existe des centaines et des centaines de reprises de Life on Mars. Pour vous livrer la substantifique moelle de ces reprises, j'en ai courageusement écouté une bonne partie, et j'ai croisé beaucoup de versions assez respectueuses dont je m'autorise humblement à dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Par contre, il y en a une qui m'a fait lever une oreille attentive. Une où je me suis dit « Oulalalala, qu'est-ce qui se passe là ? » C'était la version de Barbara Streisand. Là où David Bowie avait décidé une jolie aquarelle délicate, subtile, tout en transparence, Barbara Streisand arrive avec ses grosses patounes pleines de gras, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle en met partout, et que la subtilité, c'est pas le premier mot qui vient à l'esprit en écoutant sa tentative. Si vous pensez que j'ai la dent dure, écoutez plutôt ce que Bowie lui-même dit de cette version quand l'interviewer Cameron Grove posait la question. Qu'avez-vous pensé de l'enregistrement par Barbara Streisand de votre chanson Life on Mars ? Le musicien a répondu, c'est vraiment horrible. Désolé Barbara, mais c'était atroce. Ouais, ça pique un peu quand même.

  • Speaker #1

    C'est la plus pauvre émission ! Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ?

  • Speaker #0

    Pour la brute, ici je dois faire une petite annonce de sécurité. Vous allez entendre une version assez hallucinée par Frank Sidebottom. Même si cette version va sembler difficile à l'écoute pour les plus sensibles d'entre vous, je pense qu'il... qu'il y a derrière une vraie démarche sincère de sa part. Le podcast Musique Déviante a d'ailleurs consacré un épisode passionnant à Frank Sidebottom que je vous recommande très chaudement. Finalement, c'est logique qu'il ait repris cette chanson, puisque si on retient Life on Mars comme Aude à la rêverie avec un message de liberté dans la recherche de soi, alors la version de Sidebottom a définitivement appliqué le concept au pied de la lettre. C'est un truc de putain de petit. Pour la fille avec la mouche dans sa bouche. Et la maman qui dit non. Parce que la mère est petite. Et les amis ne savent pas où aller. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, je ne vais pas vous passer un, mais deux bons. Pour vous dire la vérité, ça a été un peu difficile de vous chiner une version qui se démarque vraiment. La vaste majorité des reprises sont des pianos voix, c'est bien joué, c'est bien chanté, mais c'est assez oubliable. Je vous propose donc une version chorale des Swingles. Ici, l'utilisation des voix pour tout instrument permet de faire ressortir le travail d'écriture de la musique. On n'en a pas parlé parce que ce n'est pas le sujet du podcast, mais dans Life on Mars, il se passe beaucoup, mais alors beaucoup de choses au niveau de la musique. Et cette version des swingles permet de bien l'entendre, même si le guitariste que je suis va regretter l'absence du petit motif à la guitare qui sert de connexion entre le refrain et le début du symphonie.

  • Speaker #0

    As they asked, it's a second time, sliding in the dance floor, and the windows came and go. It's the freakiest show,

  • Speaker #2

    take a look at the light,

  • Speaker #0

    and beating up the wrong guy, and you're not if you never talk.

  • Speaker #1

    Et enfin, je vous laisse avec cette version de C'est où Georges. Ah, le portugais-brésilien. C'est comme le noir pour la mode, ça va avec tout. Guitare classique, voix de velours qui vous glisse dans le creux de l'oreille. Bon, il faut tout de même préciser que c'est un peu comme le noir pour la mode. précisé qu'il a changé les paroles pour en faire une chanson d'amour. Est-ce que c'est une reprise à proprement parler ? Sans doute pas, mais c'est sacrément joli et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à l'entendre. Voilà, c'était Lyric Hunter, épisode 2 sur Life on Mars. Merci beaucoup de m'avoir écouté, je vous laisse avec C.O. George et je vous dis à très bientôt !

  • Speaker #2

    Ce que la menthe ne fait pas, et a des forces pour obéir. Tant que le rêve est déstruit, et laissez-le s'éteindre du monde. Si le futur s'en permet, ne prétend pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Le monde attend de nous, l'infini du ciel bleu. Tu peux vivre en Marte, alors viens, et donne-moi ta langue. Je veux t'embrasser. Ton pouvoir vient du soleil, ma mesure, mon... Bien, allons vivre la vie. Alors viens, sinon je vais perdre qui je suis. Je vais vouloir me changer pour une vie plus amoureuse. Je ne veux pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Il y a un monde à attendre. Nous, définis du ciel bleu. Tu peux avoir de la vie en mars. Alors viens, donne ta langue. Alors viens, je veux t'embrasser.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La chanson du jour

    03:19

  • L'histoire de la chanson

    06:26

  • Les paroles

    09:36

  • Analyse des paroles

    11:02

  • Conclusion

    25:22

  • Le bon, la brute et le truand

    26:16

Description

Dans cet épisode consacré à Life on Mars ? Il va être question de la fameuse chanson de David Bowie. Mais on va aussi parler de Sauce Soja, d'araignées, du treizième arrondissement de Paris, des lacs du Connemara, de revenge song , et plus généralement de liberté et d'affirmation de soi.

Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager  , n’hésitez surtout pas à m’écrire à l’adresse thelyrichunter@gmail.com

Bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième épisode de Lyric Hunter, le podcast qui explore les paroles des chansons anglaises mais en français. Moi c'est Misha. Je suis français, enfin, on va dire français appellation d'origine pas trop contrôlée, mais français quand même, et guitariste amateur. Dans mes aventures guitaristiques, qui m'amènent à jouer dans le pub irlandais du coin, je joue surtout des chansons anglaises, de U2, The Queen, Dire Straits, Prince, etc. Bon, il y a aussi quelques artistes un peu moins voibles, mais je ne me sens pas encore prêt à les assumer au grand jour, même si mon psy dit que j'ai déjà fait un gros travail et que je suis prêt maintenant. Bref, ça fait beaucoup de chansons et bien entendu beaucoup de paroles. Et un jour, j'ai eu une sorte de prise de conscience. Est-ce que c'est la grâce divine qui est venue me toucher sur le bout de l'épaule ? Est-ce que les esprits de Saint Jimi Hendrix, Saint Bob Marley et Saint John Lennon sont venus me visiter pour me charger de dispenser la bonne parole ? Ou est-ce que c'est le quatrième choc de Jägermeister qui m'a fait accéder à un état de conscience supérieur suivi d'un solide mal de crâne ? À ce jour, la véritable raison reste obscure. Il n'en demeure pas moins que j'ai décidé de consacrer un podcast aux paroles de chansons anglaises, mais inspectées, épluchées et méticuleusement décortiquées dans la langue de Jean-Gal Goulman ou Jules, c'est selon. Effectivement, quand il s'agit de chansons dans d'autres langues, la barrière de la langue est deux fois plus élevée. Déjà en fonction du niveau de chacun, comprendre le sens littéral des paroles ne va pas forcément de soi, et quand même pour un anglophile ceinture noire quatrième dan, il va parfois manquer de petites subtilités linguistiques ou de références culturelles avec lesquelles nous n'avons pas forcément grandi. Comme j'ai à cœur d'observer une méthodologie d'une rigueur extrême, voici un exemple qui démontrera de façon limpide mon propos précédent. Prenons un Allemand moyen, un Allemand qui comprend bien le français, qu'on appellera Helmut pour les besoins de l'expérience. Si je fixe Helmut droit dans les yeux en clément, terre brûlée, il y a fort à parier qu'il me dévisage plein de perplexité en me disant « Ja, und ? » Oui, et alors, en version française ? Maintenant, si je vous dis à vous qui m'écoutez « terre brûlée » , je peux vous entendre d'ici chanter dans votre tête « au vent des landes de pierre » . Donc, c'est pour essayer de mieux comprendre les textes de chansons anglaises connues que je me suis lancé dans l'objet podcastophonique. On ne va pas parler des lacs du Connemara, heureusement diront certains, mais ça commence à nous rapprocher du sujet. Alors, prenez votre passeport et votre ticket Eurostar parce qu'on va traverser la Manche. et probablement un peu de vide spatial pour aller à la rencontre de la chanson du jour. La chanson du jour donc, c'est Life on Mars de David Bowie. Notez bien qu'avec mes maigres talents d'acteur, j'ai tenté d'accentuer le point d'interrogation qui fait partie intégrante du titre. Le titre de la chanson s'écrit en effet avec un point d'interrogation à la fin et je me permets de le souligner parce que c'est bien plus qu'une décoration. Cette interrogation a un lien intrinsèque avec l'ensemble des paroles de la chanson. Et il y a fort à parier que c'est une des clés laissées par l'auteur à ceux qui, comme nous aujourd'hui, essayent de comprendre les 256 mots qui forment un texte résolument cryptique. Avant de prendre notre envol pour Mars, permettez-moi de vous faire un rapide topo sur David Bowie. Comment présenter David Bowie ? Je vous lis la première ligne de son Wikipédia. L'un des musiciens les plus influents du XXe siècle. Voilà, ça c'est fait. Alors vous allez me dire que « Ouais, mais Wikipédia, c'est de la daube et même pas niçoise » . Je vais vous répondre que vous n'avez pas forcément tort sur ce point, mais j'ajoute quelques artistes de petite envergure qui ont rendu hommage au monsieur après sa mort. Iggy Pop. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi brillant. Madonna. David Bowie a changé le cours de ma vie à jamais. Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même, il était tellement inspirant et innovant, unique et provocateur, un vrai génie. Nell Gaiman, un écrivain. Bowie est la raison pour laquelle j'ai compris que ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse. Kanye West. David Bowie a été l'une de mes inspirations les plus importantes. Si audacieux, si créatif. Il nous a offert de la magie pour toute une vie. Bon, celui-là, je ne sais pas s'il faut vraiment le remercier, mais passons. Mick Jagger, encore un débutant. David a toujours été une source d'inspiration pour moi, un véritable original. Il était merveilleusement sans retenue dans son art. Je me suis volontairement limité à une sélection réduite, mais elle a le mérite de montrer que Bowie... a influencé des gens de tous horizons, de tous bords et de toute époque. Tellement influent qu'on lui a érigé des statues, donné son nom à une araignée, à une astéroïde et aussi à une constellation. Il y a eu aussi un dimbre, David Bowie. C'est pas mal, mais le comble de la bogossitude, c'est qu'il a une rue à son nom à Paris, dans le 13ème arrondissement. Si ça c'est pas la classe, un des artistes les plus influents du siècle donc. Vous aurez certainement remarqué que ces témoignages soulignent le message libérateur contenu dans l'œuvre de Bowie. Quand Madonna dit « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan » , il m'a donné la permission d'être moi-même. Ne pas rentrer dans le moule était une force, pas une faiblesse, dit Neil Gaiman. Est-ce que ce serait ça le message de Life on Mars ? Eh bien, on va pas tarder à en savoir plus. Mais avant de nous plonger dans la prose bowiesque, il faut raconter la fameuse histoire de l'origine de la chanson. C'est une histoire qui commence presque comme une histoire drôle. Alors, c'est un français, un anglais et un américain. Si je vous dis Claude François, Frank Sinatra et David Bowie, ceux qui savent, savent déjà. Et ceux qui ne savent pas encore vont le découvrir tout de suite. Au début de 1968, le producteur de David Bowie, David Platz, partage un bureau à Londres avec un autre éditeur musical. Geoffrey Heath. Un jour Heath arrive avec un disque sous le bras, comme d'habitude, composé par Claude François et Jacques Revaux. Heath détenait temporairement les droits de la chanson pour le Royaume-Uni et chercha quelqu'un pour écrire une version anglaise. Platz propose donc à David Bowie, qui avait déjà adapté d'autres chansons. Bowie s'y met et écrit une version intitulée Even the Fool Learns to Love. Mais les éditeurs français rejettent sa version prétextant que Bowie est alors inconnu. Peu après, c'est Paul Anka qui rachète les droits de la chanson, réécrit les paroles et crée « My Way » , chantée par un certain Frank Sinatra en 1969, et la chanson devient l'énorme succès que l'on connaît. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur David Bowie qui était ronchonchon. Mais alors, ronchonchon, hein, il était fâché tout rouge. D'ailleurs, plus tard il dira « J'étais en colère pendant un an, puis je me suis dit, je peux écrire un truc aussi grandiose et qui ressemble un peu. » On est au printemps 71 et David Bowie est encore tout colère quand il se lance dans l'enregistrement de Life on Mars. Au passage, il s'est permis d'emprunter quelques accords du début de Comme d'habitude. Autant parce que le génie qu'il est a bien compris qu'il s'agissait d'une suite d'accords particulièrement bien troussés, mais aussi probablement pour tendre le doigt du milieu aux éditeurs français et à Polanka pour leur dire sa façon de penser. Encore une autre preuve que l'ami Bowie était salé comme une bouteille de soja, Dans les notes à l'intérieur de l'album Unkillery, il aura pris la peine d'ajouter une note manuscrite disant « Inspiré par Frankie » . Et c'est bien plus qu'un clin d'œil, cette histoire de paroles refusées va être le déclencheur de la composition de Life on Mars. Mais la chanson de Bowie va porter en elle l'ADN de Comme d'habitude et My Way. Au niveau musical, c'est assez évident puisque les premiers accords viennent directement de la chanson de notre clo-clo national. Au niveau des paroles, il va y avoir un véritable jeu d'écho entre les trois chansons. Et justement, avant d'attaquer les paroles, je voulais vous partager la démo enregistrée par Bowie sur Comme d'habitude, Even a Fool Loans to Love. C'est une chance que nous ayons accès à cette archive et cela va aussi me servir de lien pour parler de la traduction. To everybody, they'd point his way.

  • Speaker #1

    How are you today ?

  • Speaker #0

    Will you make us laugh ? Chase us. Maintenant, on va lire rapidement la traduction des paroles pour partir de la base. Pour les paroles en anglais, je vous laisse consulter votre moteur de recherche préféré. Life on Mars, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes, mais sa mère crie non. Et son père lui dit de partir. Mais son amie reste introuvable alors qu'elle traverse son rêve englouti jusqu'au siège avec la meilleure vue, et elle fixe l'écran d'argent. Mais le film est un avé déprimant, car elle a déjà vécu ça plus de dix fois. Elle pourrait cracher à la face des abrutis qui lui demandent de se concentrer sur « les marins qui se battent dans la salle de balle » . « Regarde les faire ces hommes des cavernes, c'est le show le plus bizarre qui soit » . « Regarde ce flic qui tabasse le mauvais gars » . « Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? » « Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? » C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse est devenu une vache. Et maintenant les ouvriers font grève pour la gloire parce que Lennon est de nouveau en vente. Regarde ces millions de souris d'Ibiza au Norfolk Broads. Rule Britannia est inaccessible pour ma mère, mon chien et pour les clowns. Mais le film est d'un ennui navrant parce que je l'écris dix fois au plus. Il va encore être écrit. Quand je te demande de te concentrer sur les marins qui se battent dans la salle de balle, regarde les fers sésormes des cavernes. C'est le show le plus bizarre qui soit. Regarde ce flic qui tabasse les mauvais gars. Est-ce qu'il saura un jour qu'il fait partie du spectacle le plus vendu ? Y a-t-il une vie sur Mars ? Voilà, je sens qu'on va avoir du boulot. Ces paroles font vraiment ressortir de façon évidente la difficulté de traduire un texte et les limites de cet exercice, puisque les paroles de chansons ou d'un poème s'attachent à donner une information explicite, mais implicite avec des allusions et des sens cachés. Par exemple, quand il écrit à la première ligne, en anglais donc, It's a god-awful small affair to the girl with the mousy hair. Que j'ai traduit ici, c'est une affreuse petite histoire pour la fille aux cheveux ternes. Bon, small et affaire, c'est relativement simple. Small, c'est petit. Affaire, on peut le traduire par histoire ou affaire. Par contre, god-awful, c'est plus compliqué. De façon certaine, ça renvoie à un sentiment négatif qui est dans le champ lexical de horrible, affreux, atroce, épouvantable. Pour autant, si on cherche du côté des synonymes, on trouve calamiteux, tragique, lamentable. On reste dans une palette de sentiments proches, quoique assez différente dans l'intention. Est-ce que l'usage de l'adjectif god-awful se fait du point de vue du narrateur ? Et si c'est le cas, est-ce qu'il faut y voir un commentaire ironique, comme pourrait le suggérer Small et Affaire, qui insinuent qu'on parle d'une scène finalement banale ? Dans ce cas, lamentable serait une bonne option. Si au contraire god-awful... est utilisé en se plaçant au niveau de la petite fille aux cheveux ternes, on s'attache à décrire son ressenti, et je pense que « oril » serait un bon choix. Dans le cas présent, on a une phrase qui peut se comprendre de façon différente suivant l'interprétation qu'on retiendra. Et finalement, l'auteur ne nous dit pas explicitement ce qu'il en est, et il y a fort à parier qu'il a fait exprès de laisser planer le doute. Dans notre version donc, on a retenu l'adjectif « affreux » qui permet de satisfaire aux deux angles de lecture. On digresse, on digresse, et vous allez me dire qu'à ce rythme-là, on n'est pas prêt d'arriver sur Mars. Je m'excuse d'avoir eu à faire ce détour, mais vous allez vite vous apercevoir que toutes les paroles de Life on Mars sont à l'avenant, et c'est sans doute ce qui lui donne son universalité. L'analyse, l'analyse, l'analyse. Ok, on y va. On commence en douceur avec une présentation du contexte de la chanson qui reste, somme toute, assez explicite. Bowie nous présente la petite fille aux cheveux ternes qui s'échappe de la maison. Sa mère lui crie non et son père lui dit de partir. On ne sait pas exactement pourquoi il y a de la tension à la maison, mais on peut penser que notre jeune protagoniste est adolescente, puisqu'elle s'est grande pour aller au cinéma toute seule, et qu'on a eu une période de la vie d'un enfant où les relations avec les parents ne sont pas toujours au beau fixe. Ceux qui, comme moi, ont un ado à la maison me comprendront sans problème. D'ailleurs... Les parents pourraient être les deux personnes de la chanson comme d'habitude, qui dépeint un couple totalement usé par la routine. Même si la chanson de Claude François ne mentionne pas la présence d'enfants, on trouve un peu de cette ambiance maussade au sein du foyer. Ambiance dans laquelle David Bowie aura été tremper sa plume pour donner le point de départ de sa chanson. On ne sait pas qui est cette fille, ses cheveux sont ternes, probablement parce qu'il n'existait pas de shampoing 12 en 1 de Jean-Louis David. Vous savez, celui qui répare les pointes, augmente la brillance, rend les cheveux lisses et soyeux, tout en permettant de réduire votre taux marginal d'imposition de 5%. Plus sérieusement, les cheveux sont présentés comme ternes, probablement pour signifier que la fille est quelconque, ou qu'elle se perçoit elle-même comme telle. Vu que sa barde à la maison, elle file tout droit au cinoche pour se changer les idées. Malheureusement, son amie lui pose un lapin, et elle se retrouve seule à traverser son rêve engloutie. Ici aussi, le mot « sunken dream » peut se comprendre comme « englouti » ou « qui a coulé » . Quoi qu'il en soit, on sent qu'elle aspire à autre chose, mais que cette vie idéalisée est hors de portée. Raison pour laquelle elle se dirige vers le siège avec la vue la plus dégagée. Vue plus dégagée sur l'écran d'argent, mais aussi vue dégagée sur un autre monde meilleur. Une sorte de lucarne qui donne sur le bonheur si vous préférez. Et elle fixe avec avidité l'écran argenté, espérant sans doute pouvoir s'évader vers un ailleurs plus agréable. Malheureusement, la fille aux cheveux ternes s'est décidément pas sa journée. Le film est un avé déprimant. Non seulement c'est un avé déprimant, mais en plus, elle a vécu ça dix fois et plus. Cette phrase vient renforcer le côté routinier de ce qui est en train de se passer. On peut imaginer que ce n'est pas la première fois et qu'elle fuit l'ambiance morose de la maison pour aller trouver un réconfort dans un film... qui ne lui procure même pas de distraction. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lui plaît pas du tout, au point qu'elle pourrait cracher au visage de ses abrutis. Les abrutis ici sont certainement les producteurs ou cinéastes qui ont réalisé le film qu'elle est en train de voir. Cracher sur les gens, c'est pas bien. Mais on peut pas lui jeter la pierre. Même si 50 ans nous séparent de cette chanson, vu ce que propose l'industrie du cinéma en ce moment avec des films de super-héros qui sont ni super ni héros, Le partage intempestif de mucus nasal me paraît tout à fait compréhensible. Ces abrutis, donc, lui demandent de se concentrer sur le refrain. Alors, le refrain. Prenez un café et bouclez vos ceintures, parce qu'on va changer de braquet pour ce qui est de l'imagerie poétique. Et, franchement, c'est du grand cinoche. Bowie balance un feu d'artifice d'image. On n'est plus dans le quotidien de la fille, on plonge dans un monde complètement déjanté, Un peu comme si on allumait la télé et qu'on zappait entre une comédie musicale, un journal télévisé et un documentaire sur la fin du monde. D'abord, des marins qui se battent dans une salle de danse. Visuellement, c'est fou. On imagine des uniformes, des coups de poing, de la musique en fond. Et Bowie nous dit « Regarde ce chaos, c'est ça ton divertissement » . La violence est mise en scène, esthétisée, presque banale. Puis il enchaîne avec « Oh mec, regarde ces hommes des cavernes » . Là, il se moque. Il dit en gros « Regarde ces hommes modernes toujours aussi prénissifs » . Il y a aussi très certainement une référence directe à « 2001, Odyssée de l'espace » et la scène avec les hommes des cavernes. En effet, le film de Kubrick est sorti en 68, et quand on connaît l'amour de Bowie pour la chose spatiale, je peux vous parier mon poids en cacahuètes grillées que notre ami David a fait ici un clin d'œil direct au film culte. Je peux vous parier ça avec d'autant plus de sérénité qu'on retrouve une autre... référence au film, à la toute fin de la musique, avec le roulement de timble, le gros tambour si vous préférez, qui rappelle plus qu'étrangement celui qu'on entend au début d'Ainsi parlait Zaratoustra. Si vous ne voyez pas, je vais essayer de vous faire écouter. Et puis, c'est le show le plus étrange. Ce n'est plus juste une critique, c'est un constat. La société est devenue un spectacle, un cirque géant. Ce qu'on consomme comme divertissement, c'est du bizarre, du sensationnel, du dérangeant, et on en redemande. il continue regarde le flit qui tavasse le mauvais gars bowie parle d'injustice et de violence policière ce n'est pas juste une image c'est une réalité et cette réalité on la regarde comme un film d'action même l'injustice devient du spectacle et il balance cette phrase glaçante Il est dans le spectacle le plus vendu. Tout se vend, même les violences, même les drames humains. La souffrance devient un produit, un carton d'audience, quoi. Et enfin, cette question, y a-t-il d'avis sur Mars ? C'est à la fois ironique et désespéré. après tout ce qu'on vient de voir. Bowie lève les yeux vers une autre planète. Il demande s'il existe autre chose, un autre monde, un monde où la réalité n'est pas une comédie absurde. Ce refrain, c'est un zapping halluciné de notre époque. une critique mordante du monde qui nous entoure. Bowie ne décrit pas juste une scène, il nous tend un miroir. Et ce qu'on y voit, c'est nous, en train de regarder le chaos, comme un bon film en fait. Dans le deuxième couplet, Bowie élargit encore le cadre. On quitte la salle de cinéma pour rentrer dans une critique plus large de la société occidentale et en particulier de l'Amérique, version rêve brisé. Il commence avec « C'est écrit sur le front soucieux de l'Amérique que Mickey Mouse... » est devenue une vache. C'est une phrase un peu bizarre, presque absurde. Mickey Mouse, symbole de l'enfance, de l'innocence, du rêve américain, est devenu une vache. Une vache, c'est ce qu'on élève pour la production, pour la consommation. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est sacrément visionnaire sur ce coup-là. Indépendamment de ce qu'on peut penser des productions récentes de la compagnie aux grandes oreilles, on ne peut pas s'empêcher de remarquer un manque cruel d'imagination et une volonté notable d'uniformiser ses produits pour le plus grand nombre. Autrement dit, le rêve américain s'est transformé en produit d'élevage industriel, ce qui fait rêver et devenu creux, gonflé, exploité. Ensuite, maintenant les ouvriers font grève pour la célébrité. On ne fait plus grève pour des meilleurs salaires ou plus de droits, on fait grève pour devenir célèbre. Bowie montre ici une société où la reconnaissance médiatique est devenue plus importante que la justice sociale. Et il enchaîne par « parce que Lennon est à nouveau en promo » . Il joue sur le double sens de Lennon, John Lennon, icône de la paix et de la contre-culture, mais aussi comme un produit qui revient dans les rayons, dans les médias. Comme une marque. Même les figures rebelles sont recyclées, rebrandées et revendues. Puis cette image étrange. Regarde les souris par millions de Ibiza Norfolk Broads. Les souris, c'est nous. Le peuple, la masse, qui se déplace, qui consomme, qui voyage. Que ce soit Ibiza, le symbole du tourisme de masse, ou les Norfolk Broads, un coin paumé d'Angleterre. On est partout, mais on est tous les mêmes. Ensuite Bowie chante « Rule Britannia est interdit à ma mère, mon chien et aux clowns » . C'est une façon poétique de dire que même l'idée de grandeur nationale, Rule Britannia, est devenue ridicule ou inaccessible. La grandeur impériale est morte et tout le monde est exclu du rêve, même les innocents, les marginaux, les rêveurs. Puis, comme dans le premier couplet, il revient à la scène du cinéma. Mais le film est d'un âne lunavrant parce que je l'ai déjà écrit dix fois au plus. Et là on comprend, c'est lui. Bowie qui parle. Il est désabusé. Il voit ce monde absurde. Il l'a raconté encore et encore, mais rien ne change. Il conclut. Il est sur le point d'être réécrit à nouveau. Autrement dit, le spectacle continue. On rejoue les mêmes scènes, les mêmes injustices, encore et encore. Et enfin, comme un écho, il relance. Je te demande de te concentrer sur... Et on remplanche dans le refrain. La boucle recommence. La violence, les absurdités, les faux héros, la télé qui tourne... les gens qui regardent. Et toujours cette même question suspendue dans le vide, y a-t-il de la vie sur Mars ? Je vous avais pas menti, c'est du costaud ces paroles. Alors, allez, on fait vite fait la position du chien tête en bas quelques secondes pour se relaxer les neurones, et on arrive doucement vers la conclusion, et la question se pose. Qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça ? Si on repart de sa genèse, on peut dire que Life on Mars est une chanson qui s'inscrit dans un triptyque de chansons légendaires. Comme d'habitude, qui parle d'un couple usé par la routine et par le train-train quotidien. My Way qui est un peu le résumé d'une vie par un homme âgé puisqu'il dit « et maintenant je suis en face du dernier rideau » . C'est un hymne à une vie et à des choix assumés presque avec fierté et même une certaine forme d'arrogance. C'est un peu le vieux Baradar qui a tout vu, tout vécu et qui a mordu dans la vie à pleine danse en complexe. Si avec Comme d'habitude on a les parents et avec My Way on a le grand-père, Life on Mars c'est un peu l'ado qui regarde ça avec distance et incrédulité et qui se demande « et c'est quoi ma place là-dedans ? » Mayway c'est un peu l'affirmation d'une vie remplie dans un cadre bien établi, symbole de l'establishment. Là où la chanson de Sinatra dit « une vie heureuse et remplie c'est ça, je le sais parce que je l'ai vécu » , Life on Mars vient, avec une certaine malice, prendre le contre-pied de cette déclaration avec une jeune fille rêveuse, située de l'autre côté du spectre, par rapport à l'homme âgé qui vante les aspects de sa vie accomplie. Life on Mars c'est une question au sens propre mais aussi au sens figuré. C'est quoi le bonheur ? C'est quoi la réalité ? Est-ce que c'est ce qu'on nous montre, notamment au cinéma ? La vie idéale qu'on s'attache à nous faire accepter est-elle la seule et unique route possible ? Ou est-ce qu'il y a mieux ailleurs ? Est-ce qu'il faut rentrer dans le moule de ce chemin, my way, pour devenir une personne accomplie ? Est-ce qu'il y a une vie sur Mars ? Cette chanson de Bowie c'est un véritable questionnement ou une remise en cause de la société... occidentale à l'aube des années 70, mais elle résonne furieusement bien avec n'importe laquelle des six décennies qui se sont découlées depuis. Même si le texte est suffisamment allusif pour permettre à chacun d'y donner une signification personnelle, on ne peut pas ignorer la question qu'il pose. Et à ce sujet je mentionne la chanson Andy Warhol, présente sur le même album. Chanson à laquelle Metallica a été emprunté non sans malice, un petit gimmick musical qui servira à faire leur chanson phare Master of Puppets, Quand l'histoire est à un éternel renouvellement, Andy Warhol donc. C'est l'école du pop art et aussi une grande influence pour Bowie. Il est connu pour avoir transformé des objets banals en œuvres d'art, des boîtes de soupe Campbell, des bouteilles de coca. Son idée, c'est que la culture de masse, la pub, les célébrités et le consémurisme, c'est déjà de l'art, questionnant par la même occasion la société de consommation et la frontière ténue qu'il y a entre l'œuvre artistique et le produit de consommation. Et pour conclure, je ressors la petite citation de Madonna qu'on avait soigneusement rangée dans la boîte à gants tout à l'heure. Je vous la cite donc. « Je ne me suis jamais senti à ma place en grandissant dans le Michigan. Il m'a donné la permission d'être moi-même. » Est-ce qu'on ne pourrait pas dire que la Madonna a été cette fille aux cheveux ternes et que la chanson de Bowie est une sorte de message adressé à tous les rêveurs, les artistes, les originaux ou tout simplement ceux qui ne se retrouvent pas dans le monde dans lequel ils vivent ? Dans un monde physique et matériel, redonner la force à l'imagination et se donner le droit de rêver en se demandant « Est-ce qu'il y a de la vie sur Mars ? » Voilà, j'espère que ce petit voyage sur Mars vous aura permis d'en savoir plus sur ce titre culte. Si vous avez des remarques, des commentaires à me partager, n'hésitez surtout pas à m'écrire à l'adresse de lyrichunter.gmail.com que vous trouverez aussi en description. Avant de vous laisser, je vous ai préparé une petite rubrique pour finir sur une note sucrée. Dans cette dernière rubrique, j'ai fait un petit mélange de trois podcasts que je prends beaucoup plaisir à écouter, qui m'ont inspiré, qui m'ont motivé à prendre le micro à mon tour. Super Cover Battle, qui classe les reprises de chansons. Musique Déviante, qui parle de tout ce que la musique compte d'artistes originaux, pour qui sortir des sentiers battus est presque un devoir et ou une nécessité. Et enfin, Le Bon, Le Culte et Le Navrant, qui parle de films cultes et des déclinaisons qu'ils ont inspirés. Pour cette dernière rubrique, intitulée Le bon, la brute et le truand, je vais vous proposer trois versions de la chanson. Une version très proche de l'originale qui sera le bon, une version de la chanson qui se permet une revisite osée ou décalée pour la brute, et le truand, ça c'est mon goût pour les trucs déviants, il va s'agir d'une reprise malfagotée, feignante ou crapuleuse, car, comme dit le philosophe, si on ne connaît pas le froid et l'obscurité, comment pourrait-on savourer la lumière et les doux rayons du soleil ? On va commencer par le truand. Comme vous pouvez imaginer, il existe des centaines et des centaines de reprises de Life on Mars. Pour vous livrer la substantifique moelle de ces reprises, j'en ai courageusement écouté une bonne partie, et j'ai croisé beaucoup de versions assez respectueuses dont je m'autorise humblement à dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Par contre, il y en a une qui m'a fait lever une oreille attentive. Une où je me suis dit « Oulalalala, qu'est-ce qui se passe là ? » C'était la version de Barbara Streisand. Là où David Bowie avait décidé une jolie aquarelle délicate, subtile, tout en transparence, Barbara Streisand arrive avec ses grosses patounes pleines de gras, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle en met partout, et que la subtilité, c'est pas le premier mot qui vient à l'esprit en écoutant sa tentative. Si vous pensez que j'ai la dent dure, écoutez plutôt ce que Bowie lui-même dit de cette version quand l'interviewer Cameron Grove posait la question. Qu'avez-vous pensé de l'enregistrement par Barbara Streisand de votre chanson Life on Mars ? Le musicien a répondu, c'est vraiment horrible. Désolé Barbara, mais c'était atroce. Ouais, ça pique un peu quand même.

  • Speaker #1

    C'est la plus pauvre émission ! Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ? Vous avez oublié la fin ?

  • Speaker #0

    Pour la brute, ici je dois faire une petite annonce de sécurité. Vous allez entendre une version assez hallucinée par Frank Sidebottom. Même si cette version va sembler difficile à l'écoute pour les plus sensibles d'entre vous, je pense qu'il... qu'il y a derrière une vraie démarche sincère de sa part. Le podcast Musique Déviante a d'ailleurs consacré un épisode passionnant à Frank Sidebottom que je vous recommande très chaudement. Finalement, c'est logique qu'il ait repris cette chanson, puisque si on retient Life on Mars comme Aude à la rêverie avec un message de liberté dans la recherche de soi, alors la version de Sidebottom a définitivement appliqué le concept au pied de la lettre. C'est un truc de putain de petit. Pour la fille avec la mouche dans sa bouche. Et la maman qui dit non. Parce que la mère est petite. Et les amis ne savent pas où aller. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit. Et la mère est petite. Et la mère est petite. C'est un truc de putain de petit.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, je ne vais pas vous passer un, mais deux bons. Pour vous dire la vérité, ça a été un peu difficile de vous chiner une version qui se démarque vraiment. La vaste majorité des reprises sont des pianos voix, c'est bien joué, c'est bien chanté, mais c'est assez oubliable. Je vous propose donc une version chorale des Swingles. Ici, l'utilisation des voix pour tout instrument permet de faire ressortir le travail d'écriture de la musique. On n'en a pas parlé parce que ce n'est pas le sujet du podcast, mais dans Life on Mars, il se passe beaucoup, mais alors beaucoup de choses au niveau de la musique. Et cette version des swingles permet de bien l'entendre, même si le guitariste que je suis va regretter l'absence du petit motif à la guitare qui sert de connexion entre le refrain et le début du symphonie.

  • Speaker #0

    As they asked, it's a second time, sliding in the dance floor, and the windows came and go. It's the freakiest show,

  • Speaker #2

    take a look at the light,

  • Speaker #0

    and beating up the wrong guy, and you're not if you never talk.

  • Speaker #1

    Et enfin, je vous laisse avec cette version de C'est où Georges. Ah, le portugais-brésilien. C'est comme le noir pour la mode, ça va avec tout. Guitare classique, voix de velours qui vous glisse dans le creux de l'oreille. Bon, il faut tout de même préciser que c'est un peu comme le noir pour la mode. précisé qu'il a changé les paroles pour en faire une chanson d'amour. Est-ce que c'est une reprise à proprement parler ? Sans doute pas, mais c'est sacrément joli et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à l'entendre. Voilà, c'était Lyric Hunter, épisode 2 sur Life on Mars. Merci beaucoup de m'avoir écouté, je vous laisse avec C.O. George et je vous dis à très bientôt !

  • Speaker #2

    Ce que la menthe ne fait pas, et a des forces pour obéir. Tant que le rêve est déstruit, et laissez-le s'éteindre du monde. Si le futur s'en permet, ne prétend pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Le monde attend de nous, l'infini du ciel bleu. Tu peux vivre en Marte, alors viens, et donne-moi ta langue. Je veux t'embrasser. Ton pouvoir vient du soleil, ma mesure, mon... Bien, allons vivre la vie. Alors viens, sinon je vais perdre qui je suis. Je vais vouloir me changer pour une vie plus amoureuse. Je ne veux pas vivre en vain. Mon amour, nous ne sommes pas seuls. Il y a un monde à attendre. Nous, définis du ciel bleu. Tu peux avoir de la vie en mars. Alors viens, donne ta langue. Alors viens, je veux t'embrasser.

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • La chanson du jour

    03:19

  • L'histoire de la chanson

    06:26

  • Les paroles

    09:36

  • Analyse des paroles

    11:02

  • Conclusion

    25:22

  • Le bon, la brute et le truand

    26:16

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