- Speaker #0
Eh bien, bonjour Marie-Claude, je suis vraiment super heureuse de te recevoir aujourd'hui. Dis-moi, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Eh bien, ça va très bien et je te remercie Carole de me recevoir. Je suis vraiment ravie d'être avec toi pour cette session, cette réflexion et un peu ce retour sur le parcours lié à mes cheveux et à mes coiffures, voilà.
- Speaker #0
Exactement, surtout c'est un jour marqué un peu d'une pierre blanche pour moi parce que c'est la première fois. que je reçois sur mon podcast une personne comme toi, de ton profil, une chanteuse lyrique. Donc voilà, ça mérite qu'on s'y arrête deux secondes. Donc tu es un peu ma marraine, on va dire ça, ma marraine de mon podcast en tant que chanteuse lyrique. Donc tu es originaire de la Martinique, moi je suis de la Guadeloupe. Et en fait, on va passer un petit peu de temps ensemble pour parler de nos deux sujets de cœur qui nous tiennent en passion toutes les deux. Toi, la musique lyrique et moi, bien sûr, les soins et l'acceptation de sa chevelure au naturel. Et je voulais que tu nous emmènes un peu en voyage avec toi et que tu nous parles de musique. Et surtout, comment toi, tu vois la représentation des cheveux naturels dans ton domaine, en fait, dans ton domaine de l'industrie musicale, l'industrie dans laquelle tu évolues. Est-ce que ça te va comme programme ?
- Speaker #1
Très, très bien. Il y a une chose que je vais, même avant aussi, puisque avant d'être artiste lyrique à plein temps et à 100% en tant que professionnelle, j'ai également évolué dans le monde de la communication et travaillé dans des agences de communication, dans une agence de communication. Et c'est vrai que j'avais une autre démarche capillaire à l'époque. Et donc, si ça t'intéresse, on peut également un peu l'ébaucher avant de parler du cœur du sujet.
- Speaker #0
Mais tu as tout à fait raison, très belle entrée en matière. Oui, on va commencer maintenant avant que tu nous parles de ton parcours capillaire et de ton parcours professionnel. Est-ce que tu veux bien juste te présenter, si tu veux bien, pour les personnes qui ne te connaissent pas, te présenter rapidement et dire comment tu as envie qu'on te connaisse ?
- Speaker #1
Eh bien, avec plaisir, Carole. Je m'appelle Marie-Claude Bottius, je suis martiniquaise, j'ai effectué des études en communication. et j'ai chanté en fait depuis mon plus jeune âge j'ai commencé par la chorale dans une église et c'est assez amusant puisque en fait le chant est venu à moi c'est le prêtre qui me donnait les cours de catéchisme qui a été voir le chef de choeur en disant prend cet enfant elle chante tout le temps donc faut croire que c'était vraiment destiné donc J'ai chanté en parallèle de l'école, de mes études, toutes mes études, et donc des études de communication. Et c'est au moment de finir mes études de communication, je me suis dit non, il faut quand même que j'essaie de creuser davantage le sillon du chant, de comprendre un peu mieux ce que cela représente et de comprendre un peu mieux le domaine de la musique en général, pour voir si j'étais capable d'en faire quelque chose professionnellement. Donc en parallèle, pendant plusieurs années, j'ai travaillé dans la communication et... travailler mon chant et la musique avec un enseignement haut de gamme, professionnel, dans des grandes écoles de chant. Et pendant des années, j'ai mené les deux carrières de front. Et ensuite, je me suis dit non, il faut quand même que j'essaye. À un moment, j'étais un peu bloquée parce qu'on me confiait des tâches qui devenaient de plus en plus importantes et intéressantes et passionnantes. Dans les deux domaines, il fallait que je fasse un choix. Et j'ai fait le choix de la musique en me disant que si ça ne fonctionnait pas, je pourrais toujours revenir vers la communication, avec un très grand bonheur puisque je ne le regrette pas, même si en tant qu'artiste lyrique intermittent, ce n'est pas forcément tous les jours évident d'être sur de beaux projets, d'avoir la confiance des chefs d'orchestre, des directeurs de théâtre, des directeurs de casting, voilà. Mais c'est un grand bonheur.
- Speaker #0
Ok, parfait. Effectivement, le choix du cœur à un moment donné, Est-ce que tu veux juste nous dire comment étaient tes cheveux à ce moment-là ? Comment était ton histoire capillaire, consciente ou inconsciente, peu importe ? Et du coup, ça nous permettra de faire un peu le lien et d'illustrer justement ce parcours, cette double histoire finalement que tu menais, professionnelle et celle du cœur. Et comment étaient tes cheveux à ce moment-là ?
- Speaker #1
Alors, c'est très drôle parce que... Lorsque j'ai commencé à travailler, à faire mes études supérieures en communication et à travailler, j'étais très jeune et j'avais cette envie d'être prise au sérieux comme beaucoup de jeunes qui commencent, à qui on confie un certain nombre de missions, de tâches. Et naturellement, j'allais dire, comme tout le monde à l'époque, je me suis défrisée les cheveux. C'était pour... dans un moule en fait, le moule de l'entreprise. C'est comme quand on est une femme et qu'on achète son premier tailleur et ses premières chaussures à talons, on se défrise les cheveux parce que on veut être prise au sérieux. Et à l'époque, c'était compliqué parce que se défriser les cheveux, ça veut dire les abîmer tout simplement. Donc, je n'ai pas eu trop de phases de tresses, de cheveux avec... beaucoup de nattes, les tresses et les nattes, c'était plutôt comparable pour moi aux vacances, aux coiffures de vacances qui ensuite nécessitent peu d'entretien. Mais par contre, pour le travail, pour être prise au sérieux, il fallait que j'ai les cheveux défrisés. Donc, pour tout dire, ça les a brûlés, pour tout dire, ça les a rendus plus courts que ce qu'ils pouvaient être. Ça les a abîmés aussi, je dirais, dans la... partie supérieure juste au-dessus du front. Donc, petit à petit, je me suis rendue compte que je pouvais aller quand même dans des instituts, donc étant principalement basé à Paris, j'avais quand même la chance de pouvoir avoir le choix entre les différents coiffeurs qui proposaient des défrisages. Et donc, je suis allée ensuite vers des défrisages plus naturels, avec des produits quand même un peu moins… Est-ce que je donne des marques ou pas ?
- Speaker #0
Non, mais quand tu dis plus naturel, qu'est-ce que tu entends par plus naturel en fait ?
- Speaker #1
Eh bien, j'allais dans des salons de coiffure qui proposaient des marques avec un peu moins de produits chimiques et qui faisaient des défrisages plus doux. Mais ça restait quand même des défrisages.
- Speaker #0
D'accord, donc ça veut dire que c'était peut-être des défrisages sans soude ou des choses comme ça, mais ça restait. Mais juste, tu disais que… pour être prise au sérieux, comme effectivement rentrer dans un moule, le moule de l'entreprise, le défrisage, est-ce qu'il y avait une difficulté aussi, ou pas, tu vas nous dire, d'entretenir tes cheveux au naturel et donc il y avait peut-être de vouloir rentrer dans un moule pour paraître effectivement plus sophistiqué, plus moderne, plus professionnel, mais est-ce qu'il y avait aussi chez toi un besoin de résoudre un problème, d'entretien de tes cheveux ou pas ? Oui,
- Speaker #1
tu savais dire que tu avais aussi du mal. Ça allait également avec le temps. Ça allait également avec le temps à y consacrer. C'est vrai que pendant très, très, très longtemps, je prenais le fait de m'occuper de mes cheveux comme du temps perdu, une certaine difficulté.
- Speaker #0
Une certaine galère.
- Speaker #1
Voilà, c'était un peu galère. C'était comment je vais les coiffer. En sortant de chez le coiffeur, je n'étais jamais satisfaite. Je me souviens toujours très bien. sortir de chez le coiffeur, tomber sur le premier miroir dans la rue et décoiffer. Parce que voilà, ça ne me plaisait pas. Ça ne me ressemblait pas, en fait. C'était trop... Parce que dès qu'on faisait un défrisage derrière, il fallait faire une mise en pli. Donc, une coiffure en poulet, enfin voilà, c'était pas naturel, quoi. Ou alors, c'était trop brillant. Ou c'était... Voilà. Et donc, c'est vrai que ce n'était pas vraiment satisfaisant. Et c'est sûr que c'était aussi pour une question de temps.
- Speaker #0
Alors, on va juste s'arrêter deux secondes sur le pas satisfaisant, sur ça ne me ressemblait pas, c'était galère, je défaisais sortir du coiffeur. Ce que tu dis, j'ai vécu la même chose. Et beaucoup de femmes, on paye pour des soins, pour faire un défrisage chez le coiffeur. On paye très cher, on perd tout son temps, son argent, etc. On abîme nos cheveux pour sortir insatisfaites, mais au possible. Est-ce qu'il n'y a pas quand même malgré tout le fait de se dire comment on entretient ça ? Qu'est-ce qui fait qu'on reste dans ce schéma-là ? Je ne suis pas satisfaite, ça ne me plaît pas, ça ne me ressemble pas. Et malgré tout, je continue parce qu'il faut rentrer dans un moule et que finalement, mes cheveux… L'entretien de mes cheveux, je le considère presque comme du temps perdu. Qu'est-ce qui nous fait rester ? Qu'est-ce qui t'a fait rester là-dedans ?
- Speaker #1
Je suis restée assez longtemps là-dedans parce que c'est un engrenage. Parce que le problème de la repousse fait que là, on est complètement désemparé parce qu'on voit que ce n'est pas beau. On a une partie qui est frisée, une partie qui est frisée. On ne sait pas encore vraiment comment l'entretenir. On a plein d'autres choses à faire parce qu'on travaille, parce qu'après, on a des enfants. Et donc, du coup, on se dit, mince, quelle est la solution la plus simple ? Paf ! On retourne chez Coiffeur. C'est tout.
- Speaker #0
On alimente.
- Speaker #1
On alimente parce qu'on est dans cet engrenage-là. Et moi, je dirais quand même que petit à petit, j'avais quand même pris une conscience. J'avais quand même décidé de les garder finalement au bout d'un moment plutôt attaché. Et également d'espacer. Je me rends compte qu'il y a quand même des nuances dans ce que je peux apporter comme parcours parce que j'ai essayé d'espacer le... plus possible les séances de défrisage. Au lieu de les faire tous les 3-4 mois, j'arrivais à les faire plutôt tous les 6-7-8 mois. Et c'est vrai que du coup, j'avais pendant longtemps les cheveux attachés et j'avoue quand même que ayant la chance également de pouvoir quand même aller en Martinique régulièrement, j'avais quand même quelques conseils de la part de ma famille qui me disaient mais il faut les nourrir et je me rappelais quand même qu'à l'époque c'était C'était assez désagréable, mais je le faisais quand même. On me donnait ou j'achetais de l'huile de carapate en quelque sorte assez brute. Et de temps à autre, je faisais quand même des soins parce que ce côté cassant me peinait. Donc, pendant un moment quand même, j'ai eu cette période, je dirais, un peu mixte entre je fais des défrisages parce que je ne sais pas quoi faire d'autre. Mais j'essaye de le faire le moins possible parce que je vois qu'effectivement, ça attaque la qualité de mes cheveux. Et tu t'orientes vers des cheveux que j'arrive à les nourrir un minimum. Parce que ce que je dois préciser, c'est que je n'ai pas les cheveux crépus. Je n'ai pas non plus les cheveux lisses naturellement. J'ai des cheveux qui sont extrêmement fins, donc assez fragiles en quelque sorte, mais qui sont extrêmement volumineux. pour un rien. Et je me rends compte qu'à l'époque, quand je voulais les lâcher, j'avais une coiffure en sortant, en passant la porte de chez moi à l'extérieur, et en arrivant au bureau, c'était déjà une autre coiffure. Ça changeait. Et c'est vrai que pour moi, c'était pénible de dire, je veux faire un truc qui ressemble un peu à quelque chose où je me sens à peu près bien, mais comme ils sont très sensibles, en fait, la moindre humidité les fait changer de forme, ils deviennent, ils frisottent, etc. j'arrivais à l'endroit où j'avais mon rendez-vous, c'était encore autre chose. Et un autre chose que je ne maîtrisais pas et qui avait donc le don de m'énerver. Donc au final, je m'étais dit, je les soigne avec de l'huile, très simplement, c'était vraiment la base du soin. C'était d'avoir des shampoings les plus doux possibles et de les nourrir et de les attacher. Je faisais entre deux défrisages.
- Speaker #0
Et ça, ça a duré pendant combien d'années, toute cette période-là de défrisage au départ pour entrer dans le moule de l'entreprise, jusqu'à ce que tu es en train de nous dire de j'ai pris conscience d'espacer parce que mes cheveux s'abîment beaucoup et de commencer un minimum à les soigner ? Combien d'années ?
- Speaker #1
Je dirais que ça a pris une dizaine d'années, je pense.
- Speaker #0
Il s'est passé dix ans. Oui,
- Speaker #1
environ.
- Speaker #0
Environ. Est-ce que tu dirais, si on devait faire le parallèle entre ta vie professionnelle, tu as parlé du champ au départ qui t'a pris très jeune, et ta carrière professionnelle que tu initiais, est-ce que si tu devais faire le parallèle avec ton parcours, avec tes cheveux, est-ce que c'était aussi problématique ou instable ou insatisfaisant ou en tout cas pas complètement maîtrisé ?
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'en fait… J'étais tellement focalisée sur mon accomplissement professionnel que je n'avais pas de temps à perdre avec mes cheveux. Donc, je faisais vraiment le minimum pour être... Oui, que mes cheveux soient entretenus. Ce n'était pas du tout une priorité. Et surtout, ça ne faisait pas partie de mon identité. Au niveau professionnel, ce qui comptait... C'était mes actions qu'on me prenne au sérieux intellectuellement pour mes compétences. Donc, mes cheveux ne devaient pas prendre de place. Ce que je veux dire par là,
- Speaker #0
c'est que le fait que tu étais sur une double carrière, enfin une double vie, de toute façon, on se comprend. Donc, finalement, ce n'était pas complètement clair. Tu as dit que… C'est ce que tu veux dire.
- Speaker #1
C'est ce que tu veux dire. C'est vrai que… Je pourrais pas dire que c'est vrai.
- Speaker #0
Mais avec le recul.
- Speaker #1
Même avec le recul, parce qu'en fait, si tu veux... Moi, ma priorité, c'était vraiment, et ma passion, c'est vraiment toujours de faire. C'est d'accomplir des projets, de répondre à des clients. Je suis quand même extrêmement, enfin, je dirais, beaucoup plus cérébrale. Et donc, finalement, mon apparence ne comptait pas tant que ça. J'étais vraiment plus sur le fond que la forme. Donc, étant donné que mes cheveux, je ne maîtrisais pas le soin et la façon de m'en occuper, je tiens à dire que mon père avait des cheveux courts, extrêmement doux, frisés. Il avait juste besoin de les couper, de les tailler, c'était réglé. Ma mère avait des cheveux extrêmement soyeux. Elle a des cheveux extrêmement soyeux, maintenant elle est plus âgée, elle a les cheveux courts. avec des cheveux blancs magnifiques qu'elle coupe court. Elle n'avait quasiment rien à faire non plus. Donc, je n'avais pas eu dans ma famille de personnes qui puissent m'apprendre à soigner mes cheveux. Donc, pour moi, c'était quelque chose que je ne maîtrise pas. Donc, je fais le minimum syndical pour ne pas les ruiner et en même temps pour ne pas être dérangée. Je ne peux pas dire que j'étais dans une situation instable parce que j'étais... hyper bien dans mes deux fonctions. C'est juste que les journées n'avaient que 24 heures et j'avais d'autres priorités.
- Speaker #0
Et à quel moment il y a eu pour toi cet accomplissement professionnel quand tu as eu à choisir entre les deux ou en tout cas donner plus de place à ce côté artiste, donc à la musique, Eric ? À quel moment ça s'est passé ? Comment ça s'est passé pour toi, du coup ?
- Speaker #1
Alors, en fait, il y a eu la mode des lissages brésiliens. Je ne sais plus quand, je dirais il y a peut-être une bonne dizaine d'années. Ça a été le moment où j'ai eu ma fille. J'avais déjà eu un premier enfant, un garçon, et c'est le moment où j'ai eu ma fille. Et à la naissance de ma fille, après, je me suis dit, tiens, je vais m'occuper de mes cheveux, je vais tenter le lissage brésilien. Voilà. Et en fait, j'ai trouvé ça super moche. Je me suis dit, mais ça ne me ressemble absolument pas. J'avais les cheveux plats, plaqués, j'avais l'impression d'avoir une grosse tête. C'était terrible. Et en fait, c'est là où j'en discute avec mon mari et puis il me dit, mais pourquoi tu ne les laisses pas au naturel ? Et c'est comme ça que ça s'est fait. Et pourtant, avec mon deuxième enfant, avec ma fille, j'étais encore... sur les deux métiers. Et en fait, c'est plutôt le côté personnel, familial, d'une nouvelle étape en étant pour une deuxième fois maman. Et ce lissage brésilien, où je revois les photos et je me dis, mais oui, alors là, mais pas possible du tout, quoi. Vraiment, les cheveux...
- Speaker #0
Je vois tout à fait, t'inquiète.
- Speaker #1
Alors évidemment, tu gagnes de la longueur, donc t'es là, wow, super ! Mais...
- Speaker #0
tellement plat, tellement...
- Speaker #1
Tellement rien ! Tellement rien, tellement fin. Je me suis dit, non, c'est pas possible. Et donc là, je les ai soignés, beaucoup soignés, voilà. Et je me suis dit, tant pis, il faudra que je prenne le temps qu'il faut. Alors, c'est pas évident, quand on a un bébé et qu'on a deux professions, et que c'est le deuxième enfant, voilà. Pas du tout, du tout évident. Mais ça a été vraiment super. Parce que je me suis rendue compte, au bout de certains mois, quand les cheveux ont commencé à repousser, que je me retrouvais finalement, et que ça me rajeunissait de garder les cheveux au naturel. Et je me souviens d'ailleurs même à un moment que, je ne sais pas, 4, 5, 6 mois plus tard, quand l'effet du lissage avait disparu. J'ai eu de la chance, parce que je n'ai pas eu les cheveux complètement cassants, abîmés, etc. J'ai repris un rendez-vous avec un de mes anciens professeurs de l'école qui m'avait connu avec mes débuts de défrisage. Je déjeune avec lui et quand il me voit arriver, il me dit Mais c'est marrant, j'ai l'impression de vous trouver plus jeune qu'à l'époque où j'enseignais et où vous étiez mon étudiante. J'ai trouvé ça génial.
- Speaker #0
Mais c'est top !
- Speaker #1
Et c'est vrai que... C'est venu aussi avec le fait de me dire qu'il faut accepter de prendre du temps et que finalement avec les bonnes méthodes voilà les cheveux offrent une espèce de pouvoir et petit à petit je n'ai eu que des compliments sur le fait de garder les cheveux naturels et donc j'ai conservé cette voilà J'ai conservé cette... En acceptant également les différents états de mes cheveux dans la journée en fonction du temps et en fonction de si je sors ou si je ne sors pas, s'il y a de l'humidité ou s'il n'y en a pas. Avec des petites solutions d'adaptation si besoin. Mais c'est vrai que ça m'a demandé du temps un peu d'écoute, finalement.
- Speaker #0
C'est quoi les... C'est clair. C'est quoi les solutions si besoin ? C'est quoi tes solutions ?
- Speaker #1
D'avoir quelques barrettes, d'avoir toujours un peigne dans son sac, d'avoir toujours un petit produit de soins si besoin. Un petit kit de survie,
- Speaker #0
quoi. Voilà,
- Speaker #1
voilà. Exactement,
- Speaker #0
d'avoir un petit kit pour pouvoir attacher ses cheveux.
- Speaker #1
Voilà, pouvoir attacher ses cheveux, oui.
- Speaker #0
OK, donc là, finalement, on comprend que ce que tu veux dire, c'est qu'à partir du moment où tu fais de tes cheveux une priorité, dans ta vie, ou que tu leur donnes plus de place, ou tu as donc finalement décidé de sortir de cette spirale dans laquelle tu étais enfermée déjà depuis de nombreuses années, et d'avoir pris le temps nécessaire pour apprendre et entretenir tes cheveux correctement, eh bien, ça faisait que ça libérait finalement ta beauté authentique, naturelle, et qui était finalement plus saine, plus jeune, plus fraîche, en tout cas celle qui a plus de pouvoir, en tout cas. puisqu'elle n'est pas contrainte, puisqu'elle est elle-même, elle s'exprime comme. Voilà, donc c'est ce que j'entends de ce que tu dis. Et en plus,
- Speaker #1
juste une précision, je tiens à préciser que j'en suis d'autant plus fière que j'ai eu cette démarche, il y a, je dirais, comme c'était à la naissance de ma fille, donc il y a 13 ans, avant que ça devienne une mode dans les médias. et une acceptation un peu plus générale aujourd'hui. Je le tiens à le dire, parce que c'était quand même une démarche forte, parce que si aujourd'hui dans les médias, dans les publicités, maintenant on commence à avoir de plus en plus de visages métissés, tout métissage compris, que ce soit aussi des jeunes femmes d'Afrique du Nord qui ont également des cheveux extrêmement frisés, que ce soit des femmes blanches qui ont également des cheveux frisés, ça arrive, que ce soit des métisses ou des femmes noires qui gardent de... des cheveux naturels ou qui sont avec des locks ou qui sont avec des grosses tresses ou qui montrent et qui mettent en avant leur coiffure traditionnelle et bien il ya 13 ans on n'en avait pas encore dans les médias non non et c'est pas aussi tu as raison aussi développé qu'aujourd'hui et donc je tiens à dire avec force parce que j'en suis fier c'était vraiment une démarche volontaire de m'assumer avec avec ça et de oui d'accepter le temps à prendre pour ça.
- Speaker #0
Ok, considérant que c'était donc un temps de qualité et que ce n'était plus du temps perdu comme tu pouvais le percevoir au départ. Puisque tu parles de l'importance de l'authenticité, c'est ça finalement que tu es en train d'évoquer. Et selon toi, l'authenticité, même ce qui concerne son apparence physique, c'est quoi, dans ton expression artistique, dans ton métier de chanteuse lyrique, en quoi justement cette authenticité a-t-elle... a-t-elle eu une importance ou un rôle à jouer ?
- Speaker #1
À vrai dire, lorsqu'on est chanteur lyrique, on passe régulièrement des auditions et donc on doit se démarquer des autres chanteurs. Et je dois dire que j'ai vraiment eu de la chance, je n'ai jamais eu de soucis vis-à-vis de ma chevelure. Et c'est vrai que je considère mes cheveux lâchés comme... un outil pour les grands moments et les grandes occasions. C'est vrai que c'est la première fois que je le formule, mais je me lâche les cheveux et j'en prends encore plus soin et je les laisse au naturel, visibles en tant que cheveux. Lâchés, donc ? Lâchés, un peu mousseux, on peut dire, puisque c'est ça ma texture. surtout quand je suis en récital, quand je suis avec les robes de concert. Quand je suis, quand je passe des auditions, parce que justement ça me donne mon identité. Et je trouve que c'est une identité justement extrêmement moderne, parce qu'on pourrait imaginer les chanteuses lyriques avec des grandes robes de concert, comme des robes de soirée, avec les cheveux attachés. Et en fait, moi non, au contraire. Je trouve que ça fait partie, c'est comme un bijou en fait. que je pourrais mettre en plus de mes robes de concert. Je ne fais jamais de concert avec les cheveux attachés, par exemple.
- Speaker #0
Ah, ok.
- Speaker #1
Au contraire, on pourrait dire que les chanteuses lyriques, elles vont se faire des gros chignons, elles vont attacher ceci, cela. Elles vont les plaquer. Non, au contraire, moi, je trouve que ça fait... que c'est super stylé, quoi. Tout simplement, j'adore. Et c'est là, effectivement, que je trouve que mes cheveux sont comme... un bijou, un élément complémentaire de ma tenue de gala.
- Speaker #0
Ok, donc je comprends ce que tu dis. C'est un prolongement de toi-même, finalement. Un prolongement de ta personnalité, de ton moyen d'expression.
- Speaker #1
C'est ma façon de me démarquer, de me différencier des autres chanteurs. Parce que je ne sais pas si tu peux, par exemple, comparer avec des chanteuses comme Jessie Norman ou Kathleen Battle qui sont des très grandes chanteuses noires américaines, ou même comme mon mentor Christiane Hédapierre, elles avaient quand même plutôt les cheveux attachés lorsqu'elles faisaient leurs concerts. C'est plutôt sur le tard qu'on a vu Jessie Norman avec les cheveux détachés. Et moi en fait j'ai fait le choix inverse, et je pense que c'est aussi une question de génération, où finalement... Voilà, chaque fois qu'il y a quelque chose d'important, mes cheveux sont dehors. Voilà, mes cheveux sont… Je ne sais pas si c'est une bonne expression de dire mes cheveux sont dehors.
- Speaker #0
C'est très bien, on comprend tout à fait ce que tu veux dire. J'aimerais juste que tu reviennes sur ce que tu dis, quelque chose de grandes occasions, quelque chose d'important, mes cheveux sont lâchés. Ça veut dire que tes cheveux ne sont pas lâchés tout le temps ?
- Speaker #1
C'est-à-dire que, par exemple, je reste à la maison, je les soigne, je les attache, je fais des choux, je fais des choses comme ça. En quelque sorte, je les protège, je mets des soins, je fais des choses comme ça. Je vais travailler parce qu'un chanteur lyrique, il travaille beaucoup chez soi. Il travaille ses partitions, il fait des répétitions avec des pianistes. Il y a une part d'ombre extrêmement importante dans le travail. À ce moment-là, effectivement, je peux les avoir, les garder attachés. les pianistes ou quelques chanteurs, les chanteurs avec qui j'ai l'habitude de travailler, pas tous, mais ceux avec qui, ceux que je connais bien, par exemple, ils ont l'habitude de me voir avec des petits choux. Enfin, voilà, le côté, j'ai trouvé la façon de m'en occuper, en fait, pendant ces périodes de répétition, de préparation, de zone d'ombre. Et là, à ce moment-là, ils sont attachés, mais pas en mode vite fait pour m'en débarrasser, mais plus en mode soin. Voilà.
- Speaker #0
Ok, ok, je comprends. Super. Alors du coup, est-ce que tu aurais, puisqu'on est en train de parler conseils ou expériences personnelles, des conseils liés à l'acceptation de ses cheveux naturels ? Si toi, pour les personnes, les femmes qui nous écoutent, il n'y a pas que des femmes d'ailleurs, les personnes qui nous écoutent aujourd'hui, est-ce que toi justement, tu aurais, quelles seraient tes petites clés ou tes astuces que tu pourrais donner pour, ou qu'est-ce qui t'a profondément aidé pour justement l'acceptation ou les soins ou la gestion de tes cheveux ?
- Speaker #1
Qu'est-ce que je pourrais... Alors, je n'ai pas besoin de faire beaucoup, beaucoup de choses maintenant que j'ai accepté leur naturel. Donc ça, c'est quand même, je trouve, énorme parce que justement, je pensais l'inverse. Je me suis rendu compte également que... finalement prendre ce temps, ça en fait en gagner au final.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Ça veut dire aussi que je ne vais plus chez le coiffeur. Donc c'est aussi du temps de gagner, de l'argent de gagné. Ça veut dire que je prends le temps de les soigner et de les démêler régulièrement dans la semaine. Et par exemple, moi je les attache pour dormir.
- Speaker #0
Après, chacun fait ce qu'il veut, mais en tout cas, ma pratique, c'est ça. Et c'est vrai que quand je prends le temps de le faire le soir, ou ça peut être aussi la journée, l'après-midi, ça peut être un peu… Et bien ensuite, il n'y a quasiment rien à faire.
- Speaker #1
Et c'est bien ça que tu dis.
- Speaker #0
C'est vraiment génial. Et maintenant, j'achète des produits vraiment très simples dans des magasins bio. où pour moi l'important c'est nourrir, nourrir, nourrir, nourrir. Donc je peux changer entre le karité, l'argan, le ricin, voilà. J'utilise beaucoup moins souvent, enfin régulièrement, mais vraiment à très petite dose des huiles, comme l'huile de ricin, parce que ça alourdit et qu'effectivement parfois ça peut être un peu trop gras. Et ça me suffit finalement.
- Speaker #1
Alors, c'est vachement bien ce que tu es en train de dire et je pense que ça va vraiment éclairer, en tout cas, beaucoup de femmes sur le fait qu'on pense, et c'est ce qui était ta croyance au départ, de dire que s'occuper de ses cheveux naturels, ça prend du temps. On est beaucoup à penser, moi la première à l'époque, que je n'ai pas le temps de m'occuper de mes cheveux, donc je me mets en rajout, je me mets en tresse, je fais des défrisages, etc. En fait, c'est cette croyance profonde qui remonte à l'époque peut-être de ce que nous avons connu en tant qu'enfants ou de notre entourage où on passait énormément de temps à nos mamans à passer à nous coiffer, etc. Et c'était super long. Elles n'avaient pas les bons produits, elles n'avaient pas les bonnes techniques. Donc, c'est pour ça que beaucoup d'entre nous, comme toi, comme moi, avons fui ça et nous sommes retournés vers le défrisage. Donc, en fait, cette histoire de temps, on s'aperçoit que c'est une fausse raison, en fait, une fausse croyance. Parce que la vraie vérité, ce n'est plus une croyance, la vraie vérité, c'est que de s'occuper de ses cheveux naturels, ça prend vachement moins de temps qu'on aurait pu l'imaginer. Et là, tu l'as bien dit. À partir du moment où tu as les bons produits, les bonnes techniques, la bonne façon d'organiser, comme tu l'as dit, de soigner tes cheveux la semaine, etc., tu fais tout ça, tu protèges tes cheveux pour dormir, finalement, tu crois que...... la réalité, c'est que le matin, lorsque tu dois te préparer, tu enlèves ton foulard, hop, tu enlèves tes trois choux, ce que tu as fait comme truc, et hop, tes cheveux sont super beaux, et ça t'a pris cinq minutes. Donc voilà, c'est hyper important pour les femmes qui hésitent encore, qui se disent Ah là là, mais moi, je n'ai pas le temps de m'occuper de mes cheveux. Sortez de cette croyance, testez avec les bons produits, la bonne méthode, faites-vous accompagner s'il y a besoin d'accélérer cet apprentissage. pour pouvoir vous rendre compte que la vraie vie, c'est cinq minutes pour ses cheveux par jour, en fait.
- Speaker #0
Oui, oui, oui, exactement. Moi, je dirais que c'est peut-être dix minutes le soir pour se préparer, pour soigner, et que ça peut participer en même temps à la détente avant de se coucher. Donc, ça peut être tout à fait bénéfique. Vous regardez votre film le soir, en même temps, vous les démêlez, vous mettez les produits de soins que vous souhaitez, ou quoi que ce soit, et au coucher, voilà. dès le lendemain matin, on se prépare et c'est réglé. Et en plus, on peut tout à fait maintenant se faire effectivement aider et c'est génial que tu proposes tes services dans ce sens-là. On peut également trouver avec des visagistes aujourd'hui quand même petit à petit des gens de plus en plus formés aux cheveux texturés. Moi, je n'y ai pas fait appel, mais je trouve ça formidable parce qu'on peut aussi trouver la bonne coupe qui permet lorsqu'ils sont lâcher d'être à l'image que l'on veut être, à avoir quelque chose qui soit structuré, que ça ne parte pas dans tous les sens et que ça tienne la journée. Et avoir quelque chose d'original en plus, parce qu'en fonction des textures qui sont tellement... Moi, j'adore voir des variés, d'avoir chaque cheveu, chaque coiffure, chaque cheveu naturel est tellement unique que moi, je suis toujours bluffée aujourd'hui de voir justement... des cheveux de personnes métissées avec des cheveux aussi différents, en passant du cheveu frisé le plus fin possible au crépus le plus tenace possible. Moi, je trouve ça admirable. Et de voir la variété des coupes que l'on peut... Ça participe de son identité et d'avoir une différence, une variété dans les différents visages. et les différents cheveux et donc dans les personnalités.
- Speaker #1
Exactement, à partir du moment où on les laisse s'exprimer, tout simplement. On les voit à partir du moment où on les laisse s'exprimer. Marie-Claude, est-ce que tu veux bien nous dire pour toi, au cours de cette année à venir, c'est quoi le plus gros défi qui se présente à toi et comment tu comptes le surmonter ?
- Speaker #0
Tu veux dire au niveau des cheveux ou globalement dans ton métier ?
- Speaker #1
Dans ton métier et on fera le parallèle après avec tes cheveux justement. Dis-nous, commence par ton professionnel, je veux bien.
- Speaker #0
Eh bien là, professionnellement, je prépare un récital lyrique dont j'aurai des dates en avril-mai puis en novembre. Et c'est super parce qu'en fait, comme je crée également mes projets, Je ne suis pas uniquement artiste lyrique pour différents lieux, théâtres. D'un côté, j'ai des personnes qui font appel à moi pour chanter dans leurs projets, mais je crée également les miens. Et là, j'ai un projet super dont je peux commencer à parler, c'est que je crée un récital sur la thématique des personnages de femmes noires dans l'opéra français. Pendant la période, surtout du 19e siècle, la période où on a aboli en France l'esclavage, comme dans d'autres pays du monde. Et donc, c'est génial parce que c'est vraiment quelque chose qui réunit mes deux passions. Parce que je souhaite vraiment montrer que l'art lyrique et la musique classique, ça n'appartient pas à une catégorie de personnes ou à une zone géographique. Ce n'est pas uniquement européen pour les Européens. Ça n'a pas de couleur finalement, c'est totalement universel. Et je souhaite montrer que déjà au XIXe siècle, en France, on écrivait des rôles pour mettre en avant des personnages de femmes, et des personnages de femmes noires, et des beaux personnages de femmes noires romanesques, et pas uniquement des rôles de femmes de la petite esclave qui apporte le thé, comme on pouvait notamment le voir dans beaucoup de tableaux de l'époque. Non, il y avait des rôles de femmes comme Aïda de Verdi. Aïda de Verdi, on connaît, on sait, c'est un rôle vraiment complètement romanesque, mais en France aussi, on avait des rôles comme ceux-là. Et donc, c'est un grand défi pour moi cette année de pouvoir mettre en avant ces personnages dans ce récital. Et évidemment, j'aurai les cheveux lâchés pour l'occasion. Parce que... C'est vraiment la réunion de mes deux, de ce que je suis finalement. C'est une traduction artistique de ma personnalité, de mon parcours. D'intéresser les gens à l'histoire de notre patrimoine, de ce que nous sommes, de ce que nous sommes aussi maintenant, aujourd'hui. Et de montrer que l'art lyrique et la musique classique parlaient déjà de ça à l'époque. et avec beaucoup de retombées puisqu'il n'y avait pas de télé, les gens ne voyageaient pas. Ils allaient au théâtre pour s'informer. Donc voilà, c'est mon grand défi avec bonheur.
- Speaker #1
Cette année, on te souhaite tout le succès possible et vraiment, c'est magnifique ce que tu entreprends et je te félicite encore parce que vraiment, comme tu dis, tu crées tes projets, tu chantes bien évidemment, mais tu crées tes projets. Donc il y a vraiment une... tu as un énorme pouvoir de création finalement et d'expression de cette créativité, donc bravo pour ça bravo pour le fait que tu dis bien évidemment que tes cheveux sont lâchés moi je rajouterais à ce que tu viens d'évoquer sur le fait que tu vas représenter des femmes noires c'est de montrer la libération parce que nous avons été opprimés par nos cheveux femmes noires depuis toujours. Et là, je trouve que ton projet est un bel exemple de libération d'expression par le cheveu, justement, par ton fameux cheveu lâché de toutes les oppressions que les femmes ont subies, les femmes noires ont subies. Et il n'y a pas que les femmes noires parce qu'on peut parler des femmes aux cheveux texturés, voilà. On peut parler des colorations aussi parce que là, on parle de textures, de cheveux. coloration, c'est exactement la même forme d'aliénation.
- Speaker #0
Je dirais toutes les femmes, même à partir de... J'ai quand même également eu des remarques de la part de femmes blanches, métropolitaines, qui disaient, elles aussi, que pour être reprises au sérieux, il fallait qu'elles aient les cheveux lisses. Elles sont toutes les semaines chez le coiffeur pour se faire lisser les cheveux. Et ça aussi, moi, sur le coup, ça m'avait énormément surpris. Et je m'étais dit, bon, ben voilà, nous sommes des femmes, donc, bon. Donc forcément, on a une espèce de lutte nécessaire pour avoir assez confiance en soi. pour se dire que non, notre texture naturelle de cheveux n'est pas un frein dans notre parcours professionnel ou pour être entendu, oui, en général. Et ça, c'est quand même assez important, je pense, de le dire.
- Speaker #1
Exactement, tu as raison. C'est important de le dire, important de le montrer. Et tu es un bel exemple pour ça. Écoute, moi, j'ai été ravie de ce petit tour passé avec toi. Vraiment, c'était très, très intéressant, très enrichissant.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Tu souhaites ajouter quelque chose, un petit mot de la fin, comme tu le souhaites ? Oui,
- Speaker #0
je souhaite ajouter un petit point important par rapport justement à mes aînés, à mon mentor Christiane Hédapierre, chanteuse lyrique qui a fait une énorme carrière dans le monde. En tant que chanteur lyrique, on incarne des rôles, on endosse des rôles. Et parfois, avec les costumes, on est amené à porter des perruques. On est amené à devoir justement changer de coiffure. Et je dois dire qu'il y a quand même une très, très belle évolution, parce qu'à l'époque de Christiane et d'Apierre, lorsqu'on mettait les perruques, on mettait de la colle au niveau du front pour que les perruques tiennent, et ça arrachait les cheveux. Pas seulement des femmes noires, hein, de toutes les chanteurs et de toutes les femmes. Et donc ça, c'était aussi un problème. Aujourd'hui, je dois dire quand même, dans mon expérience, qui est vraiment beaucoup plus limitée que celle de Christiane et d'Apierre, j'ai eu également à porter des perruques. Mais ce qu'il y a de vraiment positif, je tiens à le dire, c'est que les costumiers et coiffeurs et maquilleurs, etc., de ce monde, ont toujours respecté ma chevelure. Et à chaque fois, on a toujours été dans une démarche de collaboration, à me dire, qu'est-ce que tu dois faire pour ne pas les abîmer ? Comment on s'arrange ensemble ? S'il faut mettre des rajouts, comment veux-tu faire ? Dans un respect de ma chevelure. Et ça, je tiens quand même à le signaler, parce que ce n'est pas forcément évident. J'ai porté, par exemple, des perruques de femmes du 18e avec les espèces de banines d'anglaise, de choses comme ça. Mais à chaque fois, j'avais pu avant attacher mes cheveux, mettre du produit pour les soigner, faire un chignon bas, les plaquer de manière à être toujours respectée. Et pareil, récemment, j'ai fait une émission de télé et j'avais les cheveux… C'était l'été, il faisait très chaud, donc j'avais les cheveux plaqués. en arrière avec une espèce de coiffure un peu en ananas, tu vois, les cheveux attachés en couette haute avec un ananas, c'était très joli. Et la personne qui me coiffait voulait me mettre de la laque, chose que j'ai très, très, très rarement utilisée. Et je ne voulais pas qu'elle en mette. Et elle m'a dit non, non, rassure-toi, c'est une laque naturelle avec de l'huile d'argan, justement, pour ne pas du tout abîmer les cheveux, ça ne va pas te les plaquer. Ça va juste éviter les frisottis en cours d'émission, mais c'est un produit naturel dont j'ai pris ensuite la référence. Et ça, je tiens quand même à l'ajouter pour finir, parce que quand on est dans les médias, quand on est dans les représentations, et qu'on est amené à avoir des gens qui toussent nos cheveux, comme qui nous coiffent ou qui nous maquillent, aujourd'hui, il y a quand même une espèce de…
- Speaker #1
D'écoute et de respect.
- Speaker #0
Voilà, de respect. J'avoue que j'ai une méconnaissance de ton teint. de ta chevelure, comment fait-on ensemble ? Et ça, c'est quand même une évolution par rapport à il y a des années. Et je trouve que c'est positif, il faut le signaler.
- Speaker #1
Ah, super. Donc, en fait, c'est une belle évolution. Tout simplement, il faut laisser du temps au temps. Tout simplement. C'est vrai qu'on voudrait que ça aille beaucoup plus vite, mais que finalement, il faut être confronté à certaines réalités pour qu'on puisse évoluer. Et donc, tu fais bien de le préciser parce que je n'imaginais pas. Je pense que ça va intéresser effectivement. des personnes qui nous écoutent, d'apprendre ça. Écoute, moi, j'ai été super ravie encore une fois. Merci vraiment, vraiment, Marie-Claude, de tout ce que tu nous as partagé. Merci pour cet échange. Merci pour ce beau voyage avec toi. Et puis, surtout, on a hâte. Donc, ton récital lyrique à partir d'avril, mai et novembre, c'est ça ? C'est où ? Oui.
- Speaker #0
Alors, il y aura plusieurs dates à Paris. À Paris, d'accord. Oui, oui. J'aurai des dates à Paris, je crois que c'est le 23 et le 24 avril. Je vais ensuite, j'aurai aussi une belle date, j'attends des confirmations, normalement le 26 avril, à Paris également. Et ensuite, j'irai en Bourgogne, parce que la Bourgogne a été un endroit... avec beaucoup d'abolitionnistes, et ils font un festival d'outre-mer pour fêter les périodes d'abolition. Donc, c'est un mois, on dit que le mois de mai, c'est le mois des mémoires. Donc, je serai en Bourgogne, à Mont-Solimine, également le 14 mai. Et ensuite, j'aurai à nouveau des dates à Paris à la fin du mois de mai. Donc, je pourrais te donner toutes ces informations.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Donc,
- Speaker #0
je les dédate au plus grand nombre.
- Speaker #1
Avec grand plaisir et je mettrai bien évidemment toutes les coordonnées à la description de cet épisode pour les personnes qui veulent te découvrir encore plus et te suivre sur les réseaux sociaux. Encore merci Marie-Claude, je t'embrasse et puis je te dis à très bientôt. Moi aussi,
- Speaker #0
merci beaucoup Carole pour cette écoute et pour cette bienveillance. Je t'embrasse également.