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Aujourd'hui, plongeons dans une réflexion intime et essentielle sur nos émotions, particulièrement celles qu’on qualifie souvent à tort de « négatives » : la tristesse et la colère.

Depuis longtemps, la société tend à nous conditionner à refouler nos émotions jugées « inconfortables ». On valorise la joie, la lumière, le positif, mais à quel prix ? Refuser d’accepter des émotions comme la tristesse ou la colère, c’est se couper d’une partie essentielle de soi. Ces émotions ne sont pas des obstacles ; elles sont des messagers. La tristesse, par exemple, nous invite à faire un deuil, à tourner une page. La colère, elle, est un moteur : elle nous pousse à poser des limites, à dire stop quand nos besoins ne sont pas respectés.

Or, combien d’entre nous ont ressenti la nécessité de les cacher derrière un sourire forcé ou un rire nerveux ?

La tristesse, la colère, la joie : ces émotions ne sont pas opposées, elles sont interconnectées. Nous ne pouvons connaître une joie profonde sans avoir expérimenté une tristesse sincère. L’ombre met en relief la lumière, tout comme un tableau équilibré a besoin de contrastes pour révéler toute sa beauté.

Se couper de ses émotions dites « sombres », c’est aussi se couper de sa capacité à ressentir pleinement la lumière. J’en ai fait l’expérience moi-même : cacher ma tristesse et ma colère a longtemps limité ma capacité à vivre une vraie joie. À force de porter des masques de bonheur, on finit par ne plus reconnaître la texture authentique de ses sentiments.

Ce n’est pas toujours bienveillant de dire « ça va aller » ou « regarde le bon côté des choses » à quelqu’un qui traverse une période difficile. Parfois, une personne a simplement besoin d’être écoutée, entendue, sans conseil ni jugement. Ces phrases, même bien intentionnées, peuvent avoir un effet délétère, car elles invalident le ressenti et invitent à refouler ce qui, au contraire, demande à être exprimé.

Exprimer nos émotions ne signifie pas s’y enfermer. La différence entre « avoir mal » et « souffrir » réside dans notre capacité à vivre l’émotion intensément, puis à la laisser aller. Ruminer mène à la souffrance, mais accueillir une émotion, même douloureuse, ouvre la voie à la transformation.

Il est crucial de créer des espaces où nos émotions peuvent exister sans jugement. Ces espaces peuvent être partagés avec des proches en qui nous avons confiance ou tenus dans la sphère privée, à travers un journal intime ou des moments de solitude.

Se permettre de dire « non, ça ne va pas » sans avoir à fournir une dissertation pour expliquer pourquoi est un acte d’authenticité et de respect envers soi-même. De même, apprendre à écouter véritablement l’autre, sans chercher à répondre ou rationaliser, est un cadeau précieux que l’on peut offrir.

Nous ne sommes pas tenus d’être joyeux, lumineux ou positifs en permanence. La tristesse et la colère font partie de la palette des émotions humaines, tout comme la joie. Elles ont un rôle, une raison d’être, et les accueillir en conscience est un chemin vers plus d’équilibre et d’harmonie intérieure.

Alors, libérons nos émotions !

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