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Malt Attack - Episode 16 - Rencontre avec ... Elisabeth PIERRE

Malt Attack - Episode 16 - Rencontre avec ... Elisabeth PIERRE

50min |19/04/2024
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Description

Qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de Zythologue ?

De l'incarner à travers ses nombreux livres, tels le Guide Hachette des Bières, Biérographie ou La Bière en 100 styles , qui ont pris place sur les étagères de tout amateur de bières ?

De contribuer aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière, à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie ?

D'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publication qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir.

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d'Elisabeth PIERRE, zythologue, autrice, éditrice et surtout passionnée de bière et de rencontre.

Par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses activités multiples, elle est une personnalité à part dans l'univers brassicole et nous allons ensemble parler de ces multiples activités et projets.

Malt Attack est produit par Bière Découverte - Jérome MARTINEZ GARCIA / Sommelier en bière, formateur

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau numéro de Malta-Tac. Je suis Jérôme Martinez, sommelier en bière, ancien brasseur, et je vous emmène régulièrement dans ce podcast à la rencontre des personnalités du monde de la bière. Et c'est avec une grande joie que je vous propose aujourd'hui d'aller à la rencontre de l'une d'entre elles, et non des moindres. Car qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de zithologue, de l'incarner à travers ses nombreux livres tels le Guide achète des bières, Biérographie ou La bière en sans style, qui en plient place sur les bibliothèques de tout amateur de bière, qui contribue aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie. et d'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publications qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir. Je veux parler bien sûr d'Elisabeth Pierre, qui de par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses multiples activités est une experte à part dans l'univers brassicole. Je vous propose dans ce numéro un échange avec Elisabeth afin de mieux connaître ses engagements, ses convictions et ses ambitions pour la bien en France. Nous nous sommes retrouvés dans la salle du Group Up de la brasserie Croix de Chaveau à Montreuil, vous le devinerez au bruit de fond qui égrène ce lieu, pour un échange qui je l'espère vous intéressera à la rencontre d'Elisabeth Pierre. Bonjour Elisabeth !

  • Speaker #1

    Bonjour Géraud !

  • Speaker #0

    Je te remercie d'avoir accepté de venir échanger avec moi dans Malta-Tac. Je suis très heureux de t'accueillir parce que tu es, c'est ce que je te disais au début en aparté, je pense qu'il n'y a pas grand monde dans le monde de la bière qui ne connaît pas et qui n'a pas entendu parler de ton nom Elisabeth, parce que tu as énormément de casquettes et une longue expérience dans le monde de la bière, je voudrais d'abord qu'on en parle. tu rappelles un petit peu tes engagements, tes actions, etc. Évidemment, on parlera ensuite de ton actualité et évidemment de Mordu, du magazine Mordu. Et puis on parlera aussi, parce que ça me tient à cœur, du monde de la zithologie et des zithologues, parce que tu es formatrice, évidemment, reconnue dans ce monde-là. Donc, si tu veux, on va commencer par le commencement. Est-ce que tu veux te présenter ? et puis on va essayer de dégrainer un petit peu tes différents engagements et expériences.

  • Speaker #1

    D'accord. Déjà, merci beaucoup pour cette invitation à raconter mon parcours et ma passion, finalement, parce que les deux sont indissociables. Je suis née en France-Comté, et c'est important parce que les racines, d'une part, c'est important, pour chacun d'entre nous, et mon parcours a... Je suis sain dans plusieurs vies finalement, mais là on va parler que de ma vie dans la bière. C'est un univers, tu parlais du mot univers et puis de la vie, donc c'est des mots qui sont très importants parce que c'est lié au vivant, c'est lié à l'humain. Et je fais ce métier non seulement par passion, mais aussi par envie de faire des liens avec les humains finalement, entre eux. Donc c'est aussi ça. Finalement, la bière est un prétexte pour moi. Donc je l'ai compris il y a quelques années. Et la passion, elle est née au fur et à mesure des années, parce que dans mon parcours de bière, j'ai eu plusieurs étapes. Et la première étape est un parcours de salariat, où je ne connaissais pas la bière quand je suis arrivée en tant que dire comme marketing de la bière en France, dans les années où la loi Evin a démarré. donc il cherchait un petit peu un mouton à cinq pattes que j'étais finalement pour essayer de faire que la bière retrouve ses lettres de noblesse, on est donc dans une époque qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, et puis la deuxième étape, c'est l'étape où j'ai décidé de… De prendre la liberté que j'avais envie de prendre, donc la liberté c'est un mot très important pour moi, puis tu en payais le mot engagement aussi, donc être libre et engagée, voilà c'est ce que je suis aujourd'hui. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire déjà que je suis indépendante, donc ça, ça change tout. Et quand j'ai démarré mon parcours d'indépendante avec... L'idée un peu saugrenue à l'époque d'animer des ateliers de dégustation de la bière, il n'y avait absolument pas du tout cette activité-là, elle n'existait pas, et il y avait une seule cababière de bière artisanale en France, à Paris par exemple. Et j'ai commencé à chercher des clients, à vouloir faire déguster des bières, à inviter des brasseurs et des brasseuses à être présents, et c'était la galère, vraiment la galère. Donc j'ai repris mon ancien métier, tout début de métier qui était l'enseignement et pendant... Pratiquement 10 ans, finalement, j'ai cumulé deux vies. Une vie, la journée de prof de marketing et de com dans les boîtes à com. Comme je dis, c'est des boîtes qui font appel à des gens qui sont plutôt des professionnels. Donc, comme j'avais déjà une expérience de marketing et de com, forcément, je transmettais, j'enseignais ces matières-là. Donc j'ai fait tous les parcours possibles, Bac Pro, BTS, Master, enfin bon, j'ai écumé pas mal les boîtes. Et le soir, j'animais des ateliers, le soir et le week-end, et j'essayais de porter la bonne parole de la dégustation de la bière, et encore une fois, c'était vraiment très très compliqué. Ce qui a changé un petit peu, c'est au moment de la... De l'apparition du Guide Achète en 2014, et là ça a effectivement un petit peu changé les choses, parce qu'il y avait d'une part un éditeur connu qui me faisait confiance, et puis ça a été un peu aussi une sorte de reconnaissance, parce que tant que tu es tout seul à galérer dans ton coin, c'est un petit peu compliqué, et puis même s'il y avait de plus en plus d'ateliers, il y avait un moment où je me disais il faudra que je laisse tomber les cours, parce que c'était purement alimentaire. J'ai sauté le pas au moment de la première parution du Guide à la Chête des Bières en 2014 et j'ai totalement arrêté ce travail alimentaire pour me consacrer à 100% à ce à quoi j'avais aspiré toutes ces années. Après aussi quelques épisodes malheureux de création de calabier et autres choses que personne ne sait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    Oui, tu as essayé énormément de choses, mais ce n'était pas ton premier ouvrage, le Guide à Chètes, en 2014 ?

  • Speaker #1

    Alors si, c'était le premier. J'avais fait la révision technique du Grand Livre de la Bière, de l'édition française du Grand Livre de la Bière. écrit par Tim Webb et Stephen Beaumont, qui sont donc anglophones, et il y avait une traduction française, et j'ai fait la révision technique. Donc ça, c'était l'année d'avant. Et c'est comme ça, comme c'était Hachette qui avait les droits de ce livre, c'est comme ça que je suis rentrée dans la maison Hachette, et puis que j'ai lancé un jour à mon éditeur, un peu par joke, si on faisait le guide Hachette des bières.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que c'est apparu. Je me suis posé la question de savoir comment un jour Hachette avait eu l'idée de lancer cette magnifique initiative. Il y a eu... Combien d'éditions du Guide Achète ?

  • Speaker #1

    Quatre au total. Oui, quatre. La dernière étant celle de fin 2022, donc l'année 2023 pour l'année de l'édition, donc l'an dernier. Et en fait, l'aventure éditoriale est quelque chose qui m'a toujours fascinée, passionnée, beaucoup pris de temps aussi, parce que l'écriture, c'est une chose, mais il faut écrire ce qu'on déguste, là, pour le coup. et donc c'est deux temps c'est d'abord déguster avec des méthodes la méthode qui est la mienne c'est la dégustation à l'aveugle et ça j'y tiens vraiment beaucoup et de toute façon je ne sais déguster que comme ça je ne sais pas déguster avec la connaissance de ce que je déguste donc quand je dis à l'aveugle c'est pas les yeux bandés, c'est je ne sais pas ce que j'éguste c'est toujours avec plusieurs autres bières qui me sont servies, etc. Donc il y a toute une organisation derrière, surtout pour le Guinée-Fête. Et puis, quel que soit l'apport aujourd'hui pour mon magazine ou pour toutes les activités autour de la dégustation, ça reste un peu mon credo, c'est de déguster en laissant juste parler l'essence et pas en sachant ce qu'on déguste.

  • Speaker #0

    Le guide d'achète va continuer ? Tu n'en sais rien.

  • Speaker #1

    Je n'en sais rien. Ce qui est certain, c'est que le livre d'une manière générale et le livre sur la bière d'une manière plus précise n'est pas quelque chose qui répond aux espérances des éditeurs d'une manière générale. Mais ça, c'est l'activité livre d'une manière générale. Mais précisément, les livres sur la bière sont... On a connu une sorte de courbe de progression intense quand j'ai démarré, parce qu'au départ, le rayon bière, à cette époque-là, a effectivement été plutôt très réduit. Donc, je pense contribuer à le développer, ça c'est certain. Et puis après, il y a eu beaucoup d'éditeurs qui ont fait pas mal de démarches similaires, on va dire ça comme ça. et puis on se retrouve avec un rayon bière finalement assez fourni, avec des nouveautés et puis aujourd'hui la chute,

  • Speaker #0

    la courbe est plutôt en chute donc il n'y aura pas forcément d'autres guides d'achat pour l'instant en tout cas oui alors on voit comme sur cette partie d'autrice, parce que tu as quand même énormément, tu as été très prolifique il y a un certain nombre d'ouvrages qui sont dans les bibliothèques de beaucoup de gens du monde de la bière on peut en citer quelques-uns

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai beaucoup aimé celui de biérographie, parce que biérographie qui a eu deux éditions, c'est une approche ludique et pédagogique de la bière, donc pour tout public, jusqu'à des éditions comme la bière en sans style, qui est en fait une approche sur les styles, comme le titre le dit, mais sur les styles dans une dimension également grand public, c'est-à-dire sur un livre. qui fait un tour assez précis de l'ensemble des styles qui peuvent exister, mais sur le plan en français déjà, et puis avec une expérience. C'est-à-dire que c'est dedans, ce n'est pas juste une connaissance théorique et je dirais reprise des standards, mais c'est vraiment injecter toute mon expérience de dégustation dans les styles en question.

  • Speaker #0

    D'accord. une belle bibliothèque que je conseille à tout le monde de se procurer parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut utiliser en permanence et pendant très longtemps dans le monde de la bière si on est intéressé par tout ça alors d'autrice tu es aussi devenue éditrice d'abord avant mordu par une revue qui s'appelait Bière Aimée qui a existé pendant quelques temps donc Quel était le projet derrière Bière Aimée et Mordu derrière ?

  • Speaker #1

    En fait, Bière Aimée, c'est né d'une course de bière à Liège à l'époque. Je n'avais pas fait la course non plus, mais j'y assistais avec un éditeur en Belgique qui éditait à l'époque Belgian Beer and Food. Et on n'a pas pareil, c'est né de cette espèce de joke aussi. Et si on faisait la même chose en français ? Eh bien oui, bien sûr, on va le faire. Et on a fait quatre numéros ensemble. Donc, c'était la traduction finalement de ce titre qui a cessé d'exister en Belgique parce que fin 2018, l'éditeur en question me dit, enfin l'éditeur qui n'était pas un éditeur professionnel, donc il faisait ça en plus de son boulot, m'a dit maintenant j'arrête, je me consacre à mon boulot et donc j'arrête. Et je me suis dit mais je n'ai pas fait tout ça, donc on arrête. Donc, j'ai racheté le magazine. et un petit peu quand même à la fois sur un coup de tête et puis en sachant ce que je faisais, parce que bière aimée, c'est au-delà de bière aimée. C'est pour ça que maintenant ça s'appelle Mordu, avec un sous-titre qui est bien boire, manger et voyager. parce que c'est les trois piliers de la vie finalement les plus importants, tout ce qui tourne autour de ça, la boisson, la nourriture, la balade et la rencontre. Et je tenais vraiment à continuer cette aventure, qui est une aventure fantastique d'écriture et de rencontre, d'écriture de ces rencontres, au-delà de la dégustation. et d'écriture sur ce qui fait le sens des territoires aujourd'hui. Voilà, donc c'est une revue aujourd'hui qui n'est plus… plus qu'une revue de bière, mais c'est une revue où l'univers gravite autour de la bière, comme je dis, c'est-à-dire que je ne pense pas qu'il y ait une revue en français où la bière tient une place aussi importante à côté des autres produits, autant que je sache. Donc les autres produits pour les boissons, c'est surtout les boissons fermentées à bulles. Tout ce qui touche à la fermentation, tout ce qui touche aux univers de produits de saison, parce que c'est une revue saison, donc trimestrielle, ça sort. à chaque saison, c'est important le rythme, et puis bien sûr les femmes et les hommes derrière les produits. Donc c'est des histoires de rencontres bien sûr, mais d'exigences derrière, et puis d'engagement. Je veux donner la parole aux gens qui sont investis dans ce qu'ils choisissent de faire, et peu importe si ça m'oblige à aller à droite à gauche. C'est ça qui m'anime dans cette revue. Et à la base, toute mon histoire de bière, elle a commencé avec la gastronomie. Parce que, bon, je n'ai pas forcément le temps d'en parler, mais l'idée, c'est vraiment pour moi d'associer toujours la bière à table. Voilà, la bière dans l'univers de l'alimentation. Mais c'est aussi parce que j'ai démarré dans la bière comme ça. J'ai démarré dans la bière en proposant aux brasseries de l'époque. d'investir le territoire de la gastronomie pour redonner les lettres de noblesse à la bière. C'est comme ça que d'ailleurs les choses ont commencé. Donc j'ai eu la chance, vraiment la chance incroyable, de côtoyer les plus grands chefs, les plus grands sommeliers, et c'est pour ça que j'ai cette approche-là. Ce n'est pas quelque chose de récent.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une aventure qui est quand même un peu... Non, non, c'est très bien. On va prendre le temps d'expliquer tout ça parce que c'est hyper intéressant. Déjà, moi, j'ai toujours une première question, c'est qu'est-ce qui fait qu'en 2024, on a envie de se lancer dans l'idée d'un magazine papier, alors qu'on sait que le monde de la presse n'a pas forcément très bien. Donc, c'est quand même une aventure, je pense, qui nécessite une grande passion et un grand engagement, ce que tu manifestes clairement. J'ai le sentiment, et c'est un peu ce qui caractérise, c'est que l'engagement que tu as eu dans Bières Aimées, que tu viens d'expliciter, c'est l'ancrage de la bière dans un terroir et dans un territoire. Il semble être quand même un peu un credo que tu portes depuis longtemps. Et ça, j'aimerais que tu en parles, parce que je trouve que c'est important aujourd'hui, maintenant que le monde de la bière a explosé. Il y a énormément de brasseries inscrites partout. Que cette question du rapport au territoire, au terroir et à la gastronomie puisse être posée, ce serait quand même intéressant.

  • Speaker #1

    Tout démarre en fait dans un repas bière aimé que j'ai fait il y a quelques années, que je relate dans le premier numéro et ça donne l'idée de pourquoi je continue cette publication contre Vanzemare parce qu'il faut être un petit peu fou aujourd'hui, comme tu dis, en 2024 pour éditer une revue qui est une revue à la fois esthétique, qualitative, parce que moi j'aime ce qui est beau, j'aime les beaux objets. et où on a de quoi lire, parce que j'aime les mots, et je m'entoure de plumes aussi, donc des plumes spécialisées, comme Sonia Esgulian pour les produits, comme Dominique Huttin pour tout ce qui est bulles, etc. Et donc, le défi pour moi, c'est de faire perdurer cette publication, et à chaque numéro, pour le suivant, c'est presque la question, c'est est-ce que je continue ? parce que c'est évidemment pas du tout pour l'instant un modèle, on va dire, rentable, on va dire ça comme ça. Et puis surtout, comme tu dis, les gens ne lisent plus ce que je disais juste avant au niveau des livres. Donc c'est un peu se battre contre la tendance, comme je l'ai fait d'ailleurs quand j'ai voulu redonner les lettres de noblesse à la bière, quand j'ai voulu remettre la bière à table, quand j'ai voulu... Mettre la bière au salon de l'agriculture, ça va paraître fou, mais à l'époque, les patrons qui étaient les miens des grosses brasseries me disaient Mais enfin, Elisabeth, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse au salon de l'agriculture ? On n'est pas une boisson agricole. J'ai entendu cette phrase-là et elle résonne encore à mes oreilles. Donc, c'est juste pour dire que... Ce que j'ai vécu avec ces chefs, parce que j'ai travaillé avec ces chefs en cuisine, j'ai travaillé sur les recettes, on a fait des expériences d'association de bière à zé, mais ce n'était pas on va chercher un chef, on va le payer et puis il va faire ce qu'on lui demande. Non, on n'a jamais payé aucun chef. Je n'ai jamais été amenée à faire cette démarche-là parce que j'ai toujours travaillé avec des gens qui étaient passionnés et qui avaient envie d'aller expérimenter ce territoire-là qui était complètement... neuf. Et qui est toujours neuf. Parce qu'il n'y a rien de plus neuf que d'expérimenter des associations de bière et de mets. Et dépendamment de la bière, dépendamment des produits, dépendamment de la façon dont les produits sont travaillés, on a des expériences constantes. C'est toujours de la nouveauté, c'est toujours de la surprise. Donc c'est ça qui fait le sel de cette revue et qui fait que je la continue. C'est le plaisir de la découverte.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu penses que de ce point de vue-là, que ce soit par ton travail ou par aussi l'évolution du temps, les choses ont un peu changé ? Il y a des voies un peu nouvelles qui se sont créées ? des projets, des choses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est tout à fait certain, et c'est ça qui me porte aussi, c'est au-delà de ces rencontres et de ces expériences, il y a des vraies convictions qui s'installent. Il y a des restaurateurs qui n'imaginent plus ne pas proposer une carte de bière ou en tout cas une sélection de bière avec leur plat. Quand ils en sont au stade où ils ont déjà élaboré une carte de bière, c'est que soit on a travaillé ensemble, comme c'est le cas pour plusieurs restaurants, étoilés ou pas d'ailleurs en France. mais tous ne sont pas à ce stade-là, il y en a énormément encore aujourd'hui. Quand la semaine dernière, j'étais dans la Drôme avec un restaurateur qui travaille déjà avec un brasseur local, mais qui est tout à fait fasciné par toutes les facettes et les possibilités gustatives que ça offre. Et puis là, par exemple, à la fin de la semaine, je vais dans un restaurant à Besançon qui va travailler aussi avec Antoine, donc des biarnets, qui fait à peu près une fois par an un dîner bien aimé. Mais c'est une fois par an pour animer quelque chose, mais c'est tout le temps qu'il a cette... C'est bière à la carte, ce chef, ce n'est pas des one-shots. Donc c'est vraiment ça que j'observe, c'est qu'il y a un vrai... un vrai changement, une vraie évolution dans la prise en compte du brasseur ou de la brasseuse en tant que producteur local, de proximité, et ça va de pair quand on travaille, ou pas des produits bio d'ailleurs, ce n'est pas forcément toujours des bières bio, mais il y a cette notion de local et de sourcing de matières premières et de produits d'élevage ou de maraîchage. ou d'épices ou de quoi que ce soit, qui va être beaucoup plus sur des territoires proches, en tout cas autour du restaurant, dans la région. Et c'est ça qui m'intéresse. C'est la valorisation des producteurs, des artisans, des territoires. Et c'est ça qui change.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que du côté du monde de la bière, il n'y a pas encore une forme de... On va dire timidité pour être gentil dans cette idée que la bière est une boisson gastronomique. C'est un peu la perception que j'ai, c'est-à-dire que je pense qu'il y a peut-être dans le monde de la gastronomie, ou en tout cas dans une partie, on va dire, une prise de conscience que la bière a sa place à la table sans problème, mais que tu côtais des brasseurs, tu penses que c'est la même chose aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est un long chemin ça, mais c'est vrai que la bière, quand je dis la bière à table, c'est la bière sur toutes les tables, à tous les moments. Ça peut être de l'apéro, ça peut être du finger food, ça peut être du barbecue, ça peut être des choses des plus simples jusqu'aux plus compliquées. Donc c'est un univers qui est immensément vaste. Et les brasseries, aujourd'hui, je les trouve, c'est pas qu'elles sont timides ou quoi, il me semble plus qu'il y a peut-être un manque de sensibilisation au monde de la restauration, donc ça, ça fait partie des formations, on en reparlera juste après, que je donne, de mettre en lien ces mondes-là, et puis de... De fait, j'observe plutôt des brasseries qui ont un petit peu des difficultés, enfin des brasseuses ou des brasseurs qui ont peut-être un peu plus de difficultés par rapport à d'autres, d'aller toquer à la porte des restaurants, d'aller présenter leur bière, d'aller en parler. Donc c'est finalement toute une population de producteurs qui sont peut-être un peu démunis pour faire ça. donc c'est à ça que je réponds notamment dans les formations c'est pas expliqué comment on fait la bière il y a des gens qui le font beaucoup mieux que moi c'est vraiment donner les clés, les outils pour dire tes bières tu peux les amener dans tel et tel type de restaurant typologie de restaurant il y en a énormément et ils vont tous être ouverts de toute façon tous, il n'y en a aucun qui va dire non je ne peux pas c'est à partir du moment où tu fais faire l'expérience et où les personnes en restaurant adhèrent à l'idée d'expérimenter, de proposer des bières, quelle que soit l'offre et quelle que soit la façon dont ils la proposent, ils se rendent compte que c'est génial. Ils se rendent compte qu'ils en vendent, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu penses qu'il y a encore beaucoup de choses évidemment à accomplir, c'est énorme, mais qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé de ce point de vue-là, et effectivement que Mordu a une place aussi dans tout ce travail de longue haleine de donner à la bière ces lettres de noblesse qui est un peu le leitmotiv que tu vas avoir dans ce magazine. Alors pour parler de Mordu, tu m'as dit quatre numéros par an, il faut s'abonner évidemment. il faut lancer un appel merci

  • Speaker #1

    Jérôme merci beaucoup parce que en fait on a beaucoup on est dans une période compliquée pour tout le monde on est dans une période compliquée pour ne parler que de la brasserie il y a évidemment des appels à l'aide et des des messages qui sont assez assez assez qui témoignent de la tension qu'il y a en ce moment dans ce secteur, mais ce n'est pas le seul secteur. Et on ne parle jamais de la presse, donc je vais en parler pour le coup, parce que mon activité en tant qu'éditrice et en tant que productrice de ce magazine, la production d'un magazine, ça coûte énormément cher, et moi je suis complètement un petit peu sidérée de la méconnaissance. de ce que représente la production d'un magazine de la part de la plupart des personnes. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la presse va mal. Donc, effectivement, c'est un petit peu incongru de lancer une revue. Mais encore une fois, je pense que la dimension de soutien, elle est pour moi clairement dans les abonnés, dans la construction, dans le développement de cette communauté que j'ai créée il y a maintenant déjà quelques années. Fédérer, on va parler de former après, mais fédérer et puis... Et puis, comment dirais-je, accéder à la connaissance de façon un peu facile sur la bière et tout ce qui touche au goût, c'est mon leitmotiv. Donc, je pense qu'une revue qui se garde et qui est belle a son rôle à jouer dans une bibliothèque, au même titre, ou sur une table qu'on laisse accessible constamment, parce que ce n'est pas un magazine qu'on lit de bout en bout, c'est un magazine qu'on garde et qu'on reprend en main. Donc, je ne sais plus ce que c'était la question, mais…

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il faut s'abonner effectivement à Vendu.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Donc, les abonnés, c'est vraiment le nerf de la guerre. Donc, ça représente à peu près, même pas 50 centimes par jour. Donc, ce n'est pas un effort financier, je pense, conséquent que je demande. Il reste un prix unitaire tout à fait correct, puisque le numéro qui fait une centaine de pages est à 15 euros pour trois mois. avec beaucoup d'articles et une centaine de pages. Et puis, il y a beaucoup d'offres possibles. Il y a le papier, mais il y a aussi évidemment l'abonnement numérique. Je fais aussi ce que j'appelle un pack anti-guespi, c'est-à-dire que les numéros qui ne sont pas vendus, je les propose à un prix inférieur, les numéros anciens. et puis on peut aussi il y a beaucoup de développements qui s'en viennent en 2024 sur le web avec des combinaisons on va dire digitales et papier

  • Speaker #0

    L'appel est lancé, je me rappelle qu'il y a un an on s'est croisé, tu m'avais dit je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de brasseurs qui s'abonnent à Mordu

  • Speaker #1

    Oui, je te remercie de le rappeler parce que ça, ça reste pour moi une interrogation permanente permanente Le lectorat, il est aussi bien professionnel que d'amateurs de bons produits, de bonnes choses, ce qu'on appelle un peu les épicuriens, mais au niveau professionnel. Il y a évidemment des brasseries qui sont abonnées, bien sûr, mais tellement peu par rapport à ce que j'imaginais. Un magazine qui parle quasiment en file centrale conducteur que de bière, c'est un étonnement permanent pour moi, parce que clairement, tu connais le nombre de brasseries en France, même si on avait la moitié, même pas la moitié, le tiers qui s'abonnaient, le magazine serait évidemment assuré d'être... d'être pérenne. Donc, c'est vrai que c'est un étonnement permanent. Par exemple, si on compare des populations comparables, si je puis dire, des CHR, ou des personnes, des pros de la filière bière qui ne sont pas dans la production, vont s'abonner beaucoup plus facilement.

  • Speaker #0

    donc c'est assez amusant mais il y a des brasseurs quand même des brasseries qui sont abonné il y en a mais je te rejoins alors moi c'est modestement puisque mon podcast n'est qu'une grande passion que j'essaie de développer mais je suis effectivement assez étonné du peu de soutien que le monde de la bière vis-à-vis de ses médias parce que faire vivre la bière aujourd'hui et donner ses lettres de l'homme bleste à la bière c'est aussi valoriser les médias qui mettent en avant tout ce travail et donc effectivement je ne peux qu'encourager à l'abonnement à Mordu Merci On va parler aussi de tes autres engagements. Il y en a un qui est nombreux, c'est dans le monde de la transmission, parce que tu es quand même une formatrice de longue date, tu as créé beaucoup de choses au moment de la bière. Est-ce que le mausitologue, c'est toi qui l'as inventé ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, merci de me la poser, Jacques-Romain. Aujourd'hui, si je me permets de faire un tout petit retour en arrière, il y a quelques années, je ne sais plus trop si c'était dans les années 2000 ou pas, mais comme effectivement... J'avais la chance d'être interviewée dans pas mal de médias et de raconter ce que je faisais. J'avais une problématique qui était simple, c'était de raconter un peu de mots, de trouver un mot qui résumait mon métier finalement, parce que je me suis créé mon propre métier, ce qui n'est pas un truc facile d'ailleurs au passage. La problématique, elle était de raccourcir le temps d'explication de ce que je faisais. Et le mot birologue me gênait dans un sens à la fois auditif, je trouve que phonétiquement parlant, ce n'est pas un mot qui m'a... me plaît à mes oreilles, on va dire. Et pour moi, le birologue, avant tout, francophone, c'est Mario Derr au Québec, et je ne me voyais pas, même si c'est quelqu'un que j'adore et qui est un ami de tellement longue date, mais je ne me voyais pas endosser ce mot. Et donc le mot zytologue est un mot qui a été utilisé en Belgique depuis déjà de nombreuses années en formation de zytologie aux côtés de différentes universités en Belgique et notamment à Liège. Et je me suis dit, ce mot me parle beaucoup plus parce que c'est un mot avec une racine grecque qui, de par mon parcours d'études, on va dire, me parle beaucoup plus. Et puis quand je parle souvent d'étymologie et de mots, l'importance des mots, du sens des mots. Donc le Zitos, c'est vraiment le mot qui désigne l'orge et pas la bière, mais l'orge et par extension la bière. Et puis l'univers, l'histoire et la culture, on va dire, égyptienne et moyenne orientale m'a toujours fascinée. Donc voilà, c'est une des raisons qui a fait que j'ai utilisé ce mot. Et je tiens quand même à dire un petit point qui m'a toujours... qui est toujours là, présent, cette petite pointe, que pendant de nombreuses années, j'ai été vraiment extrêmement critiquée par le milieu de la bière d'utiliser ce mot, parce que ce mot n'existait pas, et restait totalement... personne ne l'utilisait, et donc j'étais la seule à l'utiliser, donc je ne l'ai pas inventé, mais j'étais la seule à l'utiliser pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que ça se développe, etc., et qu'on arrive au paysage d'aujourd'hui où il y a énormément de zythologues, bien sûr, et tant mieux, mais le fait d'être critiquée pour une raison liée au fait que j'utilisais un mot qui n'était pas connu, et que je me la jouais, bref, j'ai tout entendu. Mais quand on ouvre les chemins, quand on est un peu pionnier sur les sujets, il faut accepter aussi ces pluies de critiques. Aujourd'hui, la zithologie, pour moi, c'est un... C'est mon métier de former. C'est d'abord un métier pour moi de formation, de transmission, comme tu disais. Et voilà, c'est ce qui fait que mon activité est quasiment permanente. D'accord,

  • Speaker #0

    donc tu es aujourd'hui formatrice pour l'Université du Vin, c'est ça ? Je ne pense pas que ce soit ton seul engagement en formation, mais c'est celui sur lequel on te voit beaucoup à travers différents cursus. Tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, comme tu dis, j'ai formé beaucoup de... Je suis intervenue plutôt dans différents circuits d'organismes de formation de longue date. Pour en citer un, par exemple, qui était dans les premiers, c'était le DU de La Rochelle. Donc, j'ai toujours... Hier, j'étais dans un salon, pareil, je continue de rencontrer des brasseurs qui étaient présents dans ce DU il y a 10 ou 15 ans. Donc, c'est assez amusant. toujours les rencontrer, les retrouver. et j'ai créé des formations. Alors les créations de formations que j'ai faites, c'était toujours en collaboration avec une personne ou un organisme. on peut parler de Somalie-Bierdomens notamment, que j'ai co-créé avec Hervé Lux pour la partie francophone. Et puis j'ai effectivement aussi contribué très largement pour ne pas dire complètement créer la formation de githologie qui existe aujourd'hui. J'ai laissé tomber cette direction-là, pour un milliard de raisons qui ne sont pas du tout intéressantes à ce micro, et pour me consacrer à une structure associative qui est l'université du vin qui forme depuis 40 ans des professionnels de l'actuelière du vin et de la restauration, donc évidemment, et de la distribution et du commerce. Et là, on est en train de parler de boisson. Et donc, ça fait longtemps que j'intervenais avec eux comme référent de bière sur les formations, les cursus de sommeliers, notamment, et de cavistes. Je suis intervenue dans plein d'autres structures aussi, mais je ne vais pas toutes les énumérer. Et pour me concentrer sur l'Université du Vin, nous avons eu l'idée de créer un parcours qui conjugue nos savoir-faire communs, à la fois de pédagogie et de dégustation. Concrètement, aujourd'hui, le parcours qu'on appelle expert bière, mais qui va certainement se transformer en dégustateur en bière, dans le même cadre que le certificat dégustateur en vin, C'est un parcours à la fois progressif et adapté aux différents métiers de la filière boisson et bière particulièrement. Donc on trouve aussi bien des brasseurs dans les formations que des cavistes, que des restaurateurs, des sommeliers, des porteurs de projets aussi bien sûr. Et cette formation elle a de spécifique le fait qu'elle est... comme je disais, elle est la réunion des savoir-faire, des zoonologues avec lesquels je travaille et de mon expérience. Donc on n'est pas sur quelque chose qui va être juste de la transmission de connaissances, parce qu'on transmet de la connaissance théorique, bien sûr, mais c'est bien au-delà. C'est bien au-delà. C'est des formations quasiment adaptées aux problématiques d'aujourd'hui, de ces métiers et qui répondent à ces problématiques. Voilà, donc il faut les suivre pour...

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs niveaux dans ces formations, c'est ça ? Il y a ce que tu appelles l'expert bière, donc certificat dégustateur, qui sont des formats plutôt courts quand même dans l'ensemble. Et il y a des choses un peu plus longues, plus d'expertise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est progressif. Donc on peut suivre les modules de façon indépendante. Mais le but, c'est que quand on suit tous les modules, effectivement, on arrive à une centaine d'heures. Donc ça fait un parcours quand même assez conséquent. Avec énormément d'outils, énormément d'échanges, énormément de ressources aussi. Et puis ce sont des formations où on parle des promos d'ailleurs, dans ce milieu-là comme dans d'autres d'ailleurs. Mais les promos, on se suit, on s'épaule, on reste en lien. Et pour ceux par exemple qui étaient en porteur de projet, on... Je continue à les soutenir et à les accompagner dans leur création d'entreprise. Je pense aussi à un jeune qui fait l'objet d'un article dans le prochain Mordu de printemps, qui travaille en sommellerie dans un restaurant. et qui a établi une carte de bière et qui fait des accords bière aimée et qui était déjà passionnée bien sûr de la bière avant de faire cette formation. Donc l'idée c'est vraiment d'accompagner, c'est pas uniquement... brandir des chiffres de nombre de personnes formées, parce que là, pour le coup, je pense que je dois tenir le record à ce stade. Mais ce n'est pas intéressant combien de gens on a formés, etc. Et à la limite même, le nombre de formateurs, etc. Il y a tellement d'approches de formation. Mais c'est mon métier à la base. Je viens de l'univers de la formation, de l'enseignement. Donc, c'est mon métier à la base. C'est vraiment, s'il y a un métier que je revendique avant tout, c'est celui de formatrice.

  • Speaker #0

    D'accord, donc il faut aller voir le contenu de ces formations et puis effectivement voir, y participer quelques seules formes. Et en fait, ce qui est intéressant, ce que tu dis, c'est qu'on peut venir de plein de milieux et s'en inspirer et utiliser toutes ces formations dans son travail quotidien autour de la bière, de la restauration, etc.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il y a aussi cette constante nécessité de s'adapter aussi par rapport au marché qui évolue, aux acteurs qui évoluent. On a une photographie, on va dire, de la filière Brassicol aujourd'hui, au printemps 2024, qui n'est quand même pas celui d'il y a un an et qui ne sera vraisemblablement pas le même que dans un an non plus. Donc je passe mon temps à adapter et à faire évoluer les formations. Elles ne sont jamais identiques. Donc ça c'est important aussi de le préciser, ce sont des formations qui sont... des formations, actions adaptées, personnalisées même quasiment, puis bien évidemment j'accompagne sur site aussi des brasseries dans leurs problématiques diverses mais essentiellement pour être capable de parler correctement, enfin de bien parler pardon, et de bien conseiller leur bière parce que le but c'est quand même de développer l'activité le développement c'est important et ça fait partie des axes pour moi, important de développement des acteurs de la filière, à tous les niveaux de la filière.

  • Speaker #0

    Je vais te poser la question de quelqu'un qui s'adresse à une personne qui a un long parcours dans le monde de la bière, puisque tu as effectivement, comme tu l'as dit, commencé à une époque où on se posait la question de savoir si la bière était un produit agricole. à un parcours, un paysage avec 2600 brasseries et des formations un petit peu partout. Comment tu vois un petit peu cette évolution aujourd'hui ? Alors, je ne me demande pas des prédictions, mais je me demande ton regard un peu d'experte qui a vu ce temps long, ce qui est le temps long pour le monde de la bière aujourd'hui, c'est-à-dire 20, 25 ans en arrière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est toujours important de faire un retour en arrière, parce que quelle que soit l'échelle qu'on prend, et là le retour en arrière en ce qui me concerne il est de 30 ans, mais peu importe, quand je fais des retours de 10 ans, ou de 5 ans, ou de 15 ans, ou de 20 ans, les enseignements de ces retours sont toujours fort importants. Et l'idée de les transmettre c'est également très important, parce que le recul est une bonne chose je pense, ça permet aussi de... de prendre en compte beaucoup d'éléments de réflexion, de travail sur les gammes par exemple, ne serait-ce que ça. Donc la vision que j'ai, elle est résolument positive malgré le contexte, et je continue à être toujours une personne d'un optimisme. assez ravageurs, mais pas forcément non plus non réalistes. L'idée, c'est d'être réaliste. On s'aperçoit que les difficultés qu'on connaît aujourd'hui, elles sont partagées dans d'autres pays, donc on n'est pas les seuls. En revanche, là où je suis optimiste, c'est sur le potentiel de consommation. de la bière aux côtés du vin, et surtout pas à la place du vin, mais en complément, et le potentiel qu'il y a de création aujourd'hui, et de retrouvailles avec les savoir-faire qu'on a en France. Je pense notamment à toutes ces bières à la frontière de la vigne et de la bière, notamment, que ce soit les barriques ou les fermentations indigènes, etc. Je pense aux retrouvailles qu'on peut faire avec les maltes et les houblons locaux. Donc ça, c'est pour moi un de mes engagements, c'est de soutenir ces filières locales. Dans toutes les régions, il y en a, c'est vrai que particulièrement au Rhône-Alpes, mais pas que, bien évidemment, il y en a aujourd'hui dans toutes les régions, au Verne, Bretagne, Normandie, etc. Et là, il y a... potentiel pour moi à la fois de résonance et puis de développement des acteurs de la filière qui est très important et c'est pas en allant forcément chercher ailleurs qu'on va trouver à mon avis les solutions je vois plutôt un avenir donc encore une fois optimiste même si aujourd'hui c'est compliqué mais résolument pour retrouver sens avec ce qu'on a avec la terre qu'on a autour de nous. Donc oui, les productions locales.

  • Speaker #0

    Ce sera un long sujet, je ne vais pas te lancer dessus parce que j'aimerais faire une émission sur le fameux questionnement Y a-t-il une bière de terroir ? Ce serait sans fin, mais j'aimerais vraiment te réinviter pour qu'on en reparle là-dessus. Ça te donne l'occasion parmi tous tes engagements de dire un mot sur l'engagement que tu as dans la filière bio aujourd'hui parce que tu as quand même... Tu t'es engagée fortement, que ce soit à travers Millésime Bio ou aussi le travail que tu fais avec les acteurs de la bio, donc ça tu peux en parler peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est important pour moi parce que j'ai plusieurs types d'engagement, mais l'engagement que j'ai en faveur du bio est pour moi une évidence. Alors dans le bio, il y a beaucoup, bien sûr, il y aura d'autres articles aussi qui vont venir sur les sujets nature et progrès, mais la dynamique du bio, elle est absolument vitale pour moi. Enfin, ça ne pose pas de questions. C'est évident, alors je l'ai toujours eu, mais je le mets plus en avant aujourd'hui. J'assume peut-être aussi plus aujourd'hui la volonté de le faire savoir parce que ça me paraît urgent. d'être exigeant dans ce qu'on a. en réception de Malte, en réception de Houblon, en travail de la terre. en filière, en fédérant les acteurs sur les territoires. Quand je vois des brasseries, je suis dans une région où on a un historique à ce niveau-là, la Franche-Comté, les brasseurs se sont réunis ensemble pour sensibiliser les acteurs bio, céréaliers, pour développer de l'orge brassicole franc-comtoise. Je me souviens d'être intervenue il y a maintenant quasiment 15 ans sur le sujet à Besançon avec les céréaliers. Donc on a un historique en Franche-Comté, donc ça me donne aussi une petite légitimité finalement pour parler de ça. On a un historique aussi sur les récoltes, sur la façon d'acheminer les orges pour les faire malter, etc. Et aujourd'hui, cet engagement, il est primordial. Voilà, donc millésimes bio, des acteurs bio comme la malterière des Choises, par exemple, qui est au même titre que d'autres, bien sûr, à Saint-Avey avec Hervé Lamoureux. Beaucoup, je pourrais en citer des tonnes, bien sûr, des acteurs qui s'engagent comme ça, et qui me paraissent... cet engagement pour moi il est vital pour la profession je pense et pour la consommation de la bière mais pour moi il est extrêmement important alors peut-être un mot sur Minésime Bio parce que tout le monde ne connait pas quel

  • Speaker #0

    est cet événement qui est un gros événement de la bio qui est basé dans le sud de la France à Montpellier et qui s'est ouvert au monde de la bière il y a peu de temps donc c'est la quatrième année en 2024 donc en 2025 ça sera la cinquième édition Merci

  • Speaker #1

    C'est le plus grand salon de vin bio du monde, c'est un salon gigantesque et l'idée c'est de profiter de cette plateforme de réunion des acheteurs liquide bio, c'est un salon uniquement pour... Ce ne sont que des acheteurs qui viennent de tous les circuits, que ce soit les enseignes bio, les CHR, les sommeliers, les restaurateurs, les cavistes, vraiment toutes les populations de gens qui achètent du produit pour le revendre. Et donc la volonté de Sylvain Bio, parce que ça c'est quand même important de le savoir, c'est que Millésime Bio, ce n'est pas une affaire commerciale, si bien sûr, mais c'est à la base initiée par les vignerons pour les vignerons. Et quand je discute avec les vignerons qui organisent ce salon, et je peux relayer leur engagement pour les autres boissons, dont la bière, c'est nos clients qui viennent, nos acheteurs qui viennent au salon, ils sont demandeurs de bière. Ils sont évidemment demandeurs de bière, à commencer par les restaurateurs, les CHR. Et donc, nous, on avait... vraiment le besoin de leur proposer une offre de bière. Alors, comme tu dis, ce n'est pas un salon qui est connu par le monde brassicole. Et puis, souvent, j'entends, oui, mais c'est à Montpellier, je ne distribue pas dans le sud. Non, mais il n'est pas à Montpellier, mais il est juste le lieu de rendez-vous de tous les acheteurs de toutes les régions de France et, évidemment, de l'exportation, à commencer par la Belgique, l'Angleterre, les pays des Mitrofs. Donc, pour moi, c'est un... un engagement qui fait sens avec toute cette volonté de valoriser la filière, les filières, donc avec aussi des conférences, des masterclass bien sûr, des rencontres, et puis soutenir cette filière au niveau développement, parce que c'est ça, il y a des très belles bières, mais il faut qu'elles se vendent, donc il faut qu'elles trouvent un acheteur, donc c'est ça, c'est vraiment l'important, c'est de promouvoir les bières bio dans les circuits.

  • Speaker #0

    On sait combien il y a de brasseries bio aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors, dans les chiffres existants, il y a effectivement à peu près 400 bières, 400 brasseries sur la totalité. Donc, ce qui est énorme, ça représente même plus, presque 500. Ça représente un pourcentage qui est le premier en Europe. Mais en termes de nombre, en termes de volume, c'est fort peu, bien évidemment. Les premiers pays, c'est l'Allemagne et la Suède. Et donc, on est vraiment sur des... De toute façon, sur tous les pays, il y a cette exigence bio qui se développe et puis cette demande des consommateurs aussi de savoir ce qu'ils boivent. Est-ce que ça vient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On a fait le tour, on a parlé de beaucoup de choses. On n'a pas parlé de tout. On n'a pas parlé notamment de ton engagement auprès des femmes dans la bière, parce que ça a été un engagement de longue date, à travers notamment ta structure qui s'appelait Bière Issyma. Je ne sais pas si elle continue ses activités.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça continue, bien sûr. C'est vrai que je parle beaucoup de Mordu, parce que Mordu, c'est édité par Bière Issyma. Alors, l'engagement des femmes et de la bière, j'étais par exemple aussi là. Une des pionnières dans ce domaine-là et ça m'a toujours tenu à cœur de parler des femmes parce que j'ai été pendant longtemps en France en tout cas et même dans les pays d'Europe. J'étais au milieu de beaucoup beaucoup beaucoup d'hommes, donc il n'y avait pas beaucoup beaucoup de femmes à l'époque. Donc c'est aussi pour ça que j'ai eu cette envie de parler des femmes, et puis les femmes m'ont beaucoup toujours inspirée, les femmes dans le milieu de la bière m'ont toujours énormément inspirée. Et donc cette envie, elle est toujours là bien évidemment. Il y a énormément de groupes de femmes, il y a énormément d'associations, de structures, de mouvements. Moi ce que je peux regretter, c'est que ce n'est pas toujours fédératif. et que cette envie que j'ai toujours eue, c'est de fédérer. Et quelquefois, je suis un petit peu surprise du manque de fédération dans ce milieu-là. J'en profite pour le dire à ce micro. C'est dommage, mais l'envie est toujours là. Les brassages collaboratifs sont toujours là. La mise en avant des femmes, il suffit d'ouvrir ma revue. des femmes à la fois brasseuses et cavistes, chefs, restauratrices, productrices, etc. Donc il suffit d'ouvrir la revue. La revue est pratiquement faite que par des femmes aussi. Le pourcentage de plumes féminines... Je pense à Elodie, notamment, caserta la compagne de Greg Marseille, qui est archéologue funéraire spécialisée dans la bière. Donc, il y a énormément de plumes féminines et c'est un engagement au quotidien, ça. Mais au quotidien. Et ce n'est pas forcément parce qu'on n'en parle pas que rien ne se passe.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est pour ça que je tenais quand même à ce que tu puisses l'évoquer, parce que je sais que c'est un engagement constant que tu as depuis très longtemps et qui est tout à ton honneur. Bon, je crois qu'on a dit énormément de choses. Est-ce qu'il y a des choses dont on n'a pas parlé que tu aurais voulu... évoquées ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être un point de sémantique, ou en tout cas de sens de mot. Quand on parle de zithologue, la plupart des personnes, que ce soit les médias ou même les personnes de la filière, comparent au mot oenologue Juste en deux mots, ça n'a rien à voir, et je profite du micro pour le dire, parce que zithologue, c'est... C'est plutôt, s'il y avait une explication du mot à donner, ce que ça regouvre, c'est plutôt l'équivalent du sommelier bière, on va dire, qui est à la fois dans le temps de connaissance, d'apprentissage et dans la pratique du métier, ça se rapproche beaucoup plus du métier de sommelier et donc spécialisé bière. Et pourquoi c'est très différent ? Parce qu'unologue, c'est six ans après le bac, c'est un diplôme national d'État, c'est un diplôme national. l'œnologue, et c'est surtout un métier scientifique. C'est de la biochimie, de la microbio, et c'est un ingénieur agronome qui a la spécialité, en plus du vin, qui est l'œnologie. Donc ça n'a rien à voir, et je pense que c'est le bon moment pour...

  • Speaker #0

    Précisément. D'accord, donc un zithologue n'est pas un onologue, mais peut-être qu'un jour, il pourrait y avoir des zithologues qui sont onologues, avec tout le niveau de compétence et de connaissances dont tu parles.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, j'espère jouer un rôle à ce niveau-là aussi, bien sûr. idéalement dans le cadre de l'université du vin bien sûr mais là pour l'instant on est bien au stade de la dégustation et on n'est pas encore au stade de la junior brasseur finalement parce que c'est ça mais les voies sont

  • Speaker #0

    ouvertes et tout est possible je te remercie de tous les points que tu as abordés On va terminer notre émission. J'espère pouvoir te réinviter notamment pour aborder tous les sujets que tu évoques dans Mordu, notamment autour de la question de la bière de terroir et de l'hyen que la bière peut avoir avec la terre. En tout cas, merci beaucoup d'être venu jusqu'à Montreuil, puisqu'on a enregistré ici à la Brasserie Croix de Chao, qui nous accueille encore une fois pour cette émission. J'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jérôme pour ce temps

  • Speaker #0

    et pour cette invitation vraiment c'est toujours un plaisir de te revoir merci ce numéro s'achève j'espère encore une fois qu'il vous aura intéressé si vous souhaitez soutenir les médias autour de la bière artisanale vous pouvez bien sûr vous abonner à Mordu nous en avons parlé dans cet entretien et également m'aider à faire connaître Malta Tac par vos likes étoiles partages qui permettront de continuer à développer son audience on se retrouve dans quelques semaines pour un nouvel épisode salut

Description

Qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de Zythologue ?

De l'incarner à travers ses nombreux livres, tels le Guide Hachette des Bières, Biérographie ou La Bière en 100 styles , qui ont pris place sur les étagères de tout amateur de bières ?

De contribuer aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière, à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie ?

D'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publication qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir.

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d'Elisabeth PIERRE, zythologue, autrice, éditrice et surtout passionnée de bière et de rencontre.

Par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses activités multiples, elle est une personnalité à part dans l'univers brassicole et nous allons ensemble parler de ces multiples activités et projets.

Malt Attack est produit par Bière Découverte - Jérome MARTINEZ GARCIA / Sommelier en bière, formateur

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau numéro de Malta-Tac. Je suis Jérôme Martinez, sommelier en bière, ancien brasseur, et je vous emmène régulièrement dans ce podcast à la rencontre des personnalités du monde de la bière. Et c'est avec une grande joie que je vous propose aujourd'hui d'aller à la rencontre de l'une d'entre elles, et non des moindres. Car qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de zithologue, de l'incarner à travers ses nombreux livres tels le Guide achète des bières, Biérographie ou La bière en sans style, qui en plient place sur les bibliothèques de tout amateur de bière, qui contribue aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie. et d'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publications qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir. Je veux parler bien sûr d'Elisabeth Pierre, qui de par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses multiples activités est une experte à part dans l'univers brassicole. Je vous propose dans ce numéro un échange avec Elisabeth afin de mieux connaître ses engagements, ses convictions et ses ambitions pour la bien en France. Nous nous sommes retrouvés dans la salle du Group Up de la brasserie Croix de Chaveau à Montreuil, vous le devinerez au bruit de fond qui égrène ce lieu, pour un échange qui je l'espère vous intéressera à la rencontre d'Elisabeth Pierre. Bonjour Elisabeth !

  • Speaker #1

    Bonjour Géraud !

  • Speaker #0

    Je te remercie d'avoir accepté de venir échanger avec moi dans Malta-Tac. Je suis très heureux de t'accueillir parce que tu es, c'est ce que je te disais au début en aparté, je pense qu'il n'y a pas grand monde dans le monde de la bière qui ne connaît pas et qui n'a pas entendu parler de ton nom Elisabeth, parce que tu as énormément de casquettes et une longue expérience dans le monde de la bière, je voudrais d'abord qu'on en parle. tu rappelles un petit peu tes engagements, tes actions, etc. Évidemment, on parlera ensuite de ton actualité et évidemment de Mordu, du magazine Mordu. Et puis on parlera aussi, parce que ça me tient à cœur, du monde de la zithologie et des zithologues, parce que tu es formatrice, évidemment, reconnue dans ce monde-là. Donc, si tu veux, on va commencer par le commencement. Est-ce que tu veux te présenter ? et puis on va essayer de dégrainer un petit peu tes différents engagements et expériences.

  • Speaker #1

    D'accord. Déjà, merci beaucoup pour cette invitation à raconter mon parcours et ma passion, finalement, parce que les deux sont indissociables. Je suis née en France-Comté, et c'est important parce que les racines, d'une part, c'est important, pour chacun d'entre nous, et mon parcours a... Je suis sain dans plusieurs vies finalement, mais là on va parler que de ma vie dans la bière. C'est un univers, tu parlais du mot univers et puis de la vie, donc c'est des mots qui sont très importants parce que c'est lié au vivant, c'est lié à l'humain. Et je fais ce métier non seulement par passion, mais aussi par envie de faire des liens avec les humains finalement, entre eux. Donc c'est aussi ça. Finalement, la bière est un prétexte pour moi. Donc je l'ai compris il y a quelques années. Et la passion, elle est née au fur et à mesure des années, parce que dans mon parcours de bière, j'ai eu plusieurs étapes. Et la première étape est un parcours de salariat, où je ne connaissais pas la bière quand je suis arrivée en tant que dire comme marketing de la bière en France, dans les années où la loi Evin a démarré. donc il cherchait un petit peu un mouton à cinq pattes que j'étais finalement pour essayer de faire que la bière retrouve ses lettres de noblesse, on est donc dans une époque qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, et puis la deuxième étape, c'est l'étape où j'ai décidé de… De prendre la liberté que j'avais envie de prendre, donc la liberté c'est un mot très important pour moi, puis tu en payais le mot engagement aussi, donc être libre et engagée, voilà c'est ce que je suis aujourd'hui. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire déjà que je suis indépendante, donc ça, ça change tout. Et quand j'ai démarré mon parcours d'indépendante avec... L'idée un peu saugrenue à l'époque d'animer des ateliers de dégustation de la bière, il n'y avait absolument pas du tout cette activité-là, elle n'existait pas, et il y avait une seule cababière de bière artisanale en France, à Paris par exemple. Et j'ai commencé à chercher des clients, à vouloir faire déguster des bières, à inviter des brasseurs et des brasseuses à être présents, et c'était la galère, vraiment la galère. Donc j'ai repris mon ancien métier, tout début de métier qui était l'enseignement et pendant... Pratiquement 10 ans, finalement, j'ai cumulé deux vies. Une vie, la journée de prof de marketing et de com dans les boîtes à com. Comme je dis, c'est des boîtes qui font appel à des gens qui sont plutôt des professionnels. Donc, comme j'avais déjà une expérience de marketing et de com, forcément, je transmettais, j'enseignais ces matières-là. Donc j'ai fait tous les parcours possibles, Bac Pro, BTS, Master, enfin bon, j'ai écumé pas mal les boîtes. Et le soir, j'animais des ateliers, le soir et le week-end, et j'essayais de porter la bonne parole de la dégustation de la bière, et encore une fois, c'était vraiment très très compliqué. Ce qui a changé un petit peu, c'est au moment de la... De l'apparition du Guide Achète en 2014, et là ça a effectivement un petit peu changé les choses, parce qu'il y avait d'une part un éditeur connu qui me faisait confiance, et puis ça a été un peu aussi une sorte de reconnaissance, parce que tant que tu es tout seul à galérer dans ton coin, c'est un petit peu compliqué, et puis même s'il y avait de plus en plus d'ateliers, il y avait un moment où je me disais il faudra que je laisse tomber les cours, parce que c'était purement alimentaire. J'ai sauté le pas au moment de la première parution du Guide à la Chête des Bières en 2014 et j'ai totalement arrêté ce travail alimentaire pour me consacrer à 100% à ce à quoi j'avais aspiré toutes ces années. Après aussi quelques épisodes malheureux de création de calabier et autres choses que personne ne sait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    Oui, tu as essayé énormément de choses, mais ce n'était pas ton premier ouvrage, le Guide à Chètes, en 2014 ?

  • Speaker #1

    Alors si, c'était le premier. J'avais fait la révision technique du Grand Livre de la Bière, de l'édition française du Grand Livre de la Bière. écrit par Tim Webb et Stephen Beaumont, qui sont donc anglophones, et il y avait une traduction française, et j'ai fait la révision technique. Donc ça, c'était l'année d'avant. Et c'est comme ça, comme c'était Hachette qui avait les droits de ce livre, c'est comme ça que je suis rentrée dans la maison Hachette, et puis que j'ai lancé un jour à mon éditeur, un peu par joke, si on faisait le guide Hachette des bières.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que c'est apparu. Je me suis posé la question de savoir comment un jour Hachette avait eu l'idée de lancer cette magnifique initiative. Il y a eu... Combien d'éditions du Guide Achète ?

  • Speaker #1

    Quatre au total. Oui, quatre. La dernière étant celle de fin 2022, donc l'année 2023 pour l'année de l'édition, donc l'an dernier. Et en fait, l'aventure éditoriale est quelque chose qui m'a toujours fascinée, passionnée, beaucoup pris de temps aussi, parce que l'écriture, c'est une chose, mais il faut écrire ce qu'on déguste, là, pour le coup. et donc c'est deux temps c'est d'abord déguster avec des méthodes la méthode qui est la mienne c'est la dégustation à l'aveugle et ça j'y tiens vraiment beaucoup et de toute façon je ne sais déguster que comme ça je ne sais pas déguster avec la connaissance de ce que je déguste donc quand je dis à l'aveugle c'est pas les yeux bandés, c'est je ne sais pas ce que j'éguste c'est toujours avec plusieurs autres bières qui me sont servies, etc. Donc il y a toute une organisation derrière, surtout pour le Guinée-Fête. Et puis, quel que soit l'apport aujourd'hui pour mon magazine ou pour toutes les activités autour de la dégustation, ça reste un peu mon credo, c'est de déguster en laissant juste parler l'essence et pas en sachant ce qu'on déguste.

  • Speaker #0

    Le guide d'achète va continuer ? Tu n'en sais rien.

  • Speaker #1

    Je n'en sais rien. Ce qui est certain, c'est que le livre d'une manière générale et le livre sur la bière d'une manière plus précise n'est pas quelque chose qui répond aux espérances des éditeurs d'une manière générale. Mais ça, c'est l'activité livre d'une manière générale. Mais précisément, les livres sur la bière sont... On a connu une sorte de courbe de progression intense quand j'ai démarré, parce qu'au départ, le rayon bière, à cette époque-là, a effectivement été plutôt très réduit. Donc, je pense contribuer à le développer, ça c'est certain. Et puis après, il y a eu beaucoup d'éditeurs qui ont fait pas mal de démarches similaires, on va dire ça comme ça. et puis on se retrouve avec un rayon bière finalement assez fourni, avec des nouveautés et puis aujourd'hui la chute,

  • Speaker #0

    la courbe est plutôt en chute donc il n'y aura pas forcément d'autres guides d'achat pour l'instant en tout cas oui alors on voit comme sur cette partie d'autrice, parce que tu as quand même énormément, tu as été très prolifique il y a un certain nombre d'ouvrages qui sont dans les bibliothèques de beaucoup de gens du monde de la bière on peut en citer quelques-uns

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai beaucoup aimé celui de biérographie, parce que biérographie qui a eu deux éditions, c'est une approche ludique et pédagogique de la bière, donc pour tout public, jusqu'à des éditions comme la bière en sans style, qui est en fait une approche sur les styles, comme le titre le dit, mais sur les styles dans une dimension également grand public, c'est-à-dire sur un livre. qui fait un tour assez précis de l'ensemble des styles qui peuvent exister, mais sur le plan en français déjà, et puis avec une expérience. C'est-à-dire que c'est dedans, ce n'est pas juste une connaissance théorique et je dirais reprise des standards, mais c'est vraiment injecter toute mon expérience de dégustation dans les styles en question.

  • Speaker #0

    D'accord. une belle bibliothèque que je conseille à tout le monde de se procurer parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut utiliser en permanence et pendant très longtemps dans le monde de la bière si on est intéressé par tout ça alors d'autrice tu es aussi devenue éditrice d'abord avant mordu par une revue qui s'appelait Bière Aimée qui a existé pendant quelques temps donc Quel était le projet derrière Bière Aimée et Mordu derrière ?

  • Speaker #1

    En fait, Bière Aimée, c'est né d'une course de bière à Liège à l'époque. Je n'avais pas fait la course non plus, mais j'y assistais avec un éditeur en Belgique qui éditait à l'époque Belgian Beer and Food. Et on n'a pas pareil, c'est né de cette espèce de joke aussi. Et si on faisait la même chose en français ? Eh bien oui, bien sûr, on va le faire. Et on a fait quatre numéros ensemble. Donc, c'était la traduction finalement de ce titre qui a cessé d'exister en Belgique parce que fin 2018, l'éditeur en question me dit, enfin l'éditeur qui n'était pas un éditeur professionnel, donc il faisait ça en plus de son boulot, m'a dit maintenant j'arrête, je me consacre à mon boulot et donc j'arrête. Et je me suis dit mais je n'ai pas fait tout ça, donc on arrête. Donc, j'ai racheté le magazine. et un petit peu quand même à la fois sur un coup de tête et puis en sachant ce que je faisais, parce que bière aimée, c'est au-delà de bière aimée. C'est pour ça que maintenant ça s'appelle Mordu, avec un sous-titre qui est bien boire, manger et voyager. parce que c'est les trois piliers de la vie finalement les plus importants, tout ce qui tourne autour de ça, la boisson, la nourriture, la balade et la rencontre. Et je tenais vraiment à continuer cette aventure, qui est une aventure fantastique d'écriture et de rencontre, d'écriture de ces rencontres, au-delà de la dégustation. et d'écriture sur ce qui fait le sens des territoires aujourd'hui. Voilà, donc c'est une revue aujourd'hui qui n'est plus… plus qu'une revue de bière, mais c'est une revue où l'univers gravite autour de la bière, comme je dis, c'est-à-dire que je ne pense pas qu'il y ait une revue en français où la bière tient une place aussi importante à côté des autres produits, autant que je sache. Donc les autres produits pour les boissons, c'est surtout les boissons fermentées à bulles. Tout ce qui touche à la fermentation, tout ce qui touche aux univers de produits de saison, parce que c'est une revue saison, donc trimestrielle, ça sort. à chaque saison, c'est important le rythme, et puis bien sûr les femmes et les hommes derrière les produits. Donc c'est des histoires de rencontres bien sûr, mais d'exigences derrière, et puis d'engagement. Je veux donner la parole aux gens qui sont investis dans ce qu'ils choisissent de faire, et peu importe si ça m'oblige à aller à droite à gauche. C'est ça qui m'anime dans cette revue. Et à la base, toute mon histoire de bière, elle a commencé avec la gastronomie. Parce que, bon, je n'ai pas forcément le temps d'en parler, mais l'idée, c'est vraiment pour moi d'associer toujours la bière à table. Voilà, la bière dans l'univers de l'alimentation. Mais c'est aussi parce que j'ai démarré dans la bière comme ça. J'ai démarré dans la bière en proposant aux brasseries de l'époque. d'investir le territoire de la gastronomie pour redonner les lettres de noblesse à la bière. C'est comme ça que d'ailleurs les choses ont commencé. Donc j'ai eu la chance, vraiment la chance incroyable, de côtoyer les plus grands chefs, les plus grands sommeliers, et c'est pour ça que j'ai cette approche-là. Ce n'est pas quelque chose de récent.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une aventure qui est quand même un peu... Non, non, c'est très bien. On va prendre le temps d'expliquer tout ça parce que c'est hyper intéressant. Déjà, moi, j'ai toujours une première question, c'est qu'est-ce qui fait qu'en 2024, on a envie de se lancer dans l'idée d'un magazine papier, alors qu'on sait que le monde de la presse n'a pas forcément très bien. Donc, c'est quand même une aventure, je pense, qui nécessite une grande passion et un grand engagement, ce que tu manifestes clairement. J'ai le sentiment, et c'est un peu ce qui caractérise, c'est que l'engagement que tu as eu dans Bières Aimées, que tu viens d'expliciter, c'est l'ancrage de la bière dans un terroir et dans un territoire. Il semble être quand même un peu un credo que tu portes depuis longtemps. Et ça, j'aimerais que tu en parles, parce que je trouve que c'est important aujourd'hui, maintenant que le monde de la bière a explosé. Il y a énormément de brasseries inscrites partout. Que cette question du rapport au territoire, au terroir et à la gastronomie puisse être posée, ce serait quand même intéressant.

  • Speaker #1

    Tout démarre en fait dans un repas bière aimé que j'ai fait il y a quelques années, que je relate dans le premier numéro et ça donne l'idée de pourquoi je continue cette publication contre Vanzemare parce qu'il faut être un petit peu fou aujourd'hui, comme tu dis, en 2024 pour éditer une revue qui est une revue à la fois esthétique, qualitative, parce que moi j'aime ce qui est beau, j'aime les beaux objets. et où on a de quoi lire, parce que j'aime les mots, et je m'entoure de plumes aussi, donc des plumes spécialisées, comme Sonia Esgulian pour les produits, comme Dominique Huttin pour tout ce qui est bulles, etc. Et donc, le défi pour moi, c'est de faire perdurer cette publication, et à chaque numéro, pour le suivant, c'est presque la question, c'est est-ce que je continue ? parce que c'est évidemment pas du tout pour l'instant un modèle, on va dire, rentable, on va dire ça comme ça. Et puis surtout, comme tu dis, les gens ne lisent plus ce que je disais juste avant au niveau des livres. Donc c'est un peu se battre contre la tendance, comme je l'ai fait d'ailleurs quand j'ai voulu redonner les lettres de noblesse à la bière, quand j'ai voulu remettre la bière à table, quand j'ai voulu... Mettre la bière au salon de l'agriculture, ça va paraître fou, mais à l'époque, les patrons qui étaient les miens des grosses brasseries me disaient Mais enfin, Elisabeth, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse au salon de l'agriculture ? On n'est pas une boisson agricole. J'ai entendu cette phrase-là et elle résonne encore à mes oreilles. Donc, c'est juste pour dire que... Ce que j'ai vécu avec ces chefs, parce que j'ai travaillé avec ces chefs en cuisine, j'ai travaillé sur les recettes, on a fait des expériences d'association de bière à zé, mais ce n'était pas on va chercher un chef, on va le payer et puis il va faire ce qu'on lui demande. Non, on n'a jamais payé aucun chef. Je n'ai jamais été amenée à faire cette démarche-là parce que j'ai toujours travaillé avec des gens qui étaient passionnés et qui avaient envie d'aller expérimenter ce territoire-là qui était complètement... neuf. Et qui est toujours neuf. Parce qu'il n'y a rien de plus neuf que d'expérimenter des associations de bière et de mets. Et dépendamment de la bière, dépendamment des produits, dépendamment de la façon dont les produits sont travaillés, on a des expériences constantes. C'est toujours de la nouveauté, c'est toujours de la surprise. Donc c'est ça qui fait le sel de cette revue et qui fait que je la continue. C'est le plaisir de la découverte.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu penses que de ce point de vue-là, que ce soit par ton travail ou par aussi l'évolution du temps, les choses ont un peu changé ? Il y a des voies un peu nouvelles qui se sont créées ? des projets, des choses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est tout à fait certain, et c'est ça qui me porte aussi, c'est au-delà de ces rencontres et de ces expériences, il y a des vraies convictions qui s'installent. Il y a des restaurateurs qui n'imaginent plus ne pas proposer une carte de bière ou en tout cas une sélection de bière avec leur plat. Quand ils en sont au stade où ils ont déjà élaboré une carte de bière, c'est que soit on a travaillé ensemble, comme c'est le cas pour plusieurs restaurants, étoilés ou pas d'ailleurs en France. mais tous ne sont pas à ce stade-là, il y en a énormément encore aujourd'hui. Quand la semaine dernière, j'étais dans la Drôme avec un restaurateur qui travaille déjà avec un brasseur local, mais qui est tout à fait fasciné par toutes les facettes et les possibilités gustatives que ça offre. Et puis là, par exemple, à la fin de la semaine, je vais dans un restaurant à Besançon qui va travailler aussi avec Antoine, donc des biarnets, qui fait à peu près une fois par an un dîner bien aimé. Mais c'est une fois par an pour animer quelque chose, mais c'est tout le temps qu'il a cette... C'est bière à la carte, ce chef, ce n'est pas des one-shots. Donc c'est vraiment ça que j'observe, c'est qu'il y a un vrai... un vrai changement, une vraie évolution dans la prise en compte du brasseur ou de la brasseuse en tant que producteur local, de proximité, et ça va de pair quand on travaille, ou pas des produits bio d'ailleurs, ce n'est pas forcément toujours des bières bio, mais il y a cette notion de local et de sourcing de matières premières et de produits d'élevage ou de maraîchage. ou d'épices ou de quoi que ce soit, qui va être beaucoup plus sur des territoires proches, en tout cas autour du restaurant, dans la région. Et c'est ça qui m'intéresse. C'est la valorisation des producteurs, des artisans, des territoires. Et c'est ça qui change.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que du côté du monde de la bière, il n'y a pas encore une forme de... On va dire timidité pour être gentil dans cette idée que la bière est une boisson gastronomique. C'est un peu la perception que j'ai, c'est-à-dire que je pense qu'il y a peut-être dans le monde de la gastronomie, ou en tout cas dans une partie, on va dire, une prise de conscience que la bière a sa place à la table sans problème, mais que tu côtais des brasseurs, tu penses que c'est la même chose aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est un long chemin ça, mais c'est vrai que la bière, quand je dis la bière à table, c'est la bière sur toutes les tables, à tous les moments. Ça peut être de l'apéro, ça peut être du finger food, ça peut être du barbecue, ça peut être des choses des plus simples jusqu'aux plus compliquées. Donc c'est un univers qui est immensément vaste. Et les brasseries, aujourd'hui, je les trouve, c'est pas qu'elles sont timides ou quoi, il me semble plus qu'il y a peut-être un manque de sensibilisation au monde de la restauration, donc ça, ça fait partie des formations, on en reparlera juste après, que je donne, de mettre en lien ces mondes-là, et puis de... De fait, j'observe plutôt des brasseries qui ont un petit peu des difficultés, enfin des brasseuses ou des brasseurs qui ont peut-être un peu plus de difficultés par rapport à d'autres, d'aller toquer à la porte des restaurants, d'aller présenter leur bière, d'aller en parler. Donc c'est finalement toute une population de producteurs qui sont peut-être un peu démunis pour faire ça. donc c'est à ça que je réponds notamment dans les formations c'est pas expliqué comment on fait la bière il y a des gens qui le font beaucoup mieux que moi c'est vraiment donner les clés, les outils pour dire tes bières tu peux les amener dans tel et tel type de restaurant typologie de restaurant il y en a énormément et ils vont tous être ouverts de toute façon tous, il n'y en a aucun qui va dire non je ne peux pas c'est à partir du moment où tu fais faire l'expérience et où les personnes en restaurant adhèrent à l'idée d'expérimenter, de proposer des bières, quelle que soit l'offre et quelle que soit la façon dont ils la proposent, ils se rendent compte que c'est génial. Ils se rendent compte qu'ils en vendent, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu penses qu'il y a encore beaucoup de choses évidemment à accomplir, c'est énorme, mais qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé de ce point de vue-là, et effectivement que Mordu a une place aussi dans tout ce travail de longue haleine de donner à la bière ces lettres de noblesse qui est un peu le leitmotiv que tu vas avoir dans ce magazine. Alors pour parler de Mordu, tu m'as dit quatre numéros par an, il faut s'abonner évidemment. il faut lancer un appel merci

  • Speaker #1

    Jérôme merci beaucoup parce que en fait on a beaucoup on est dans une période compliquée pour tout le monde on est dans une période compliquée pour ne parler que de la brasserie il y a évidemment des appels à l'aide et des des messages qui sont assez assez assez qui témoignent de la tension qu'il y a en ce moment dans ce secteur, mais ce n'est pas le seul secteur. Et on ne parle jamais de la presse, donc je vais en parler pour le coup, parce que mon activité en tant qu'éditrice et en tant que productrice de ce magazine, la production d'un magazine, ça coûte énormément cher, et moi je suis complètement un petit peu sidérée de la méconnaissance. de ce que représente la production d'un magazine de la part de la plupart des personnes. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la presse va mal. Donc, effectivement, c'est un petit peu incongru de lancer une revue. Mais encore une fois, je pense que la dimension de soutien, elle est pour moi clairement dans les abonnés, dans la construction, dans le développement de cette communauté que j'ai créée il y a maintenant déjà quelques années. Fédérer, on va parler de former après, mais fédérer et puis... Et puis, comment dirais-je, accéder à la connaissance de façon un peu facile sur la bière et tout ce qui touche au goût, c'est mon leitmotiv. Donc, je pense qu'une revue qui se garde et qui est belle a son rôle à jouer dans une bibliothèque, au même titre, ou sur une table qu'on laisse accessible constamment, parce que ce n'est pas un magazine qu'on lit de bout en bout, c'est un magazine qu'on garde et qu'on reprend en main. Donc, je ne sais plus ce que c'était la question, mais…

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il faut s'abonner effectivement à Vendu.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Donc, les abonnés, c'est vraiment le nerf de la guerre. Donc, ça représente à peu près, même pas 50 centimes par jour. Donc, ce n'est pas un effort financier, je pense, conséquent que je demande. Il reste un prix unitaire tout à fait correct, puisque le numéro qui fait une centaine de pages est à 15 euros pour trois mois. avec beaucoup d'articles et une centaine de pages. Et puis, il y a beaucoup d'offres possibles. Il y a le papier, mais il y a aussi évidemment l'abonnement numérique. Je fais aussi ce que j'appelle un pack anti-guespi, c'est-à-dire que les numéros qui ne sont pas vendus, je les propose à un prix inférieur, les numéros anciens. et puis on peut aussi il y a beaucoup de développements qui s'en viennent en 2024 sur le web avec des combinaisons on va dire digitales et papier

  • Speaker #0

    L'appel est lancé, je me rappelle qu'il y a un an on s'est croisé, tu m'avais dit je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de brasseurs qui s'abonnent à Mordu

  • Speaker #1

    Oui, je te remercie de le rappeler parce que ça, ça reste pour moi une interrogation permanente permanente Le lectorat, il est aussi bien professionnel que d'amateurs de bons produits, de bonnes choses, ce qu'on appelle un peu les épicuriens, mais au niveau professionnel. Il y a évidemment des brasseries qui sont abonnées, bien sûr, mais tellement peu par rapport à ce que j'imaginais. Un magazine qui parle quasiment en file centrale conducteur que de bière, c'est un étonnement permanent pour moi, parce que clairement, tu connais le nombre de brasseries en France, même si on avait la moitié, même pas la moitié, le tiers qui s'abonnaient, le magazine serait évidemment assuré d'être... d'être pérenne. Donc, c'est vrai que c'est un étonnement permanent. Par exemple, si on compare des populations comparables, si je puis dire, des CHR, ou des personnes, des pros de la filière bière qui ne sont pas dans la production, vont s'abonner beaucoup plus facilement.

  • Speaker #0

    donc c'est assez amusant mais il y a des brasseurs quand même des brasseries qui sont abonné il y en a mais je te rejoins alors moi c'est modestement puisque mon podcast n'est qu'une grande passion que j'essaie de développer mais je suis effectivement assez étonné du peu de soutien que le monde de la bière vis-à-vis de ses médias parce que faire vivre la bière aujourd'hui et donner ses lettres de l'homme bleste à la bière c'est aussi valoriser les médias qui mettent en avant tout ce travail et donc effectivement je ne peux qu'encourager à l'abonnement à Mordu Merci On va parler aussi de tes autres engagements. Il y en a un qui est nombreux, c'est dans le monde de la transmission, parce que tu es quand même une formatrice de longue date, tu as créé beaucoup de choses au moment de la bière. Est-ce que le mausitologue, c'est toi qui l'as inventé ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, merci de me la poser, Jacques-Romain. Aujourd'hui, si je me permets de faire un tout petit retour en arrière, il y a quelques années, je ne sais plus trop si c'était dans les années 2000 ou pas, mais comme effectivement... J'avais la chance d'être interviewée dans pas mal de médias et de raconter ce que je faisais. J'avais une problématique qui était simple, c'était de raconter un peu de mots, de trouver un mot qui résumait mon métier finalement, parce que je me suis créé mon propre métier, ce qui n'est pas un truc facile d'ailleurs au passage. La problématique, elle était de raccourcir le temps d'explication de ce que je faisais. Et le mot birologue me gênait dans un sens à la fois auditif, je trouve que phonétiquement parlant, ce n'est pas un mot qui m'a... me plaît à mes oreilles, on va dire. Et pour moi, le birologue, avant tout, francophone, c'est Mario Derr au Québec, et je ne me voyais pas, même si c'est quelqu'un que j'adore et qui est un ami de tellement longue date, mais je ne me voyais pas endosser ce mot. Et donc le mot zytologue est un mot qui a été utilisé en Belgique depuis déjà de nombreuses années en formation de zytologie aux côtés de différentes universités en Belgique et notamment à Liège. Et je me suis dit, ce mot me parle beaucoup plus parce que c'est un mot avec une racine grecque qui, de par mon parcours d'études, on va dire, me parle beaucoup plus. Et puis quand je parle souvent d'étymologie et de mots, l'importance des mots, du sens des mots. Donc le Zitos, c'est vraiment le mot qui désigne l'orge et pas la bière, mais l'orge et par extension la bière. Et puis l'univers, l'histoire et la culture, on va dire, égyptienne et moyenne orientale m'a toujours fascinée. Donc voilà, c'est une des raisons qui a fait que j'ai utilisé ce mot. Et je tiens quand même à dire un petit point qui m'a toujours... qui est toujours là, présent, cette petite pointe, que pendant de nombreuses années, j'ai été vraiment extrêmement critiquée par le milieu de la bière d'utiliser ce mot, parce que ce mot n'existait pas, et restait totalement... personne ne l'utilisait, et donc j'étais la seule à l'utiliser, donc je ne l'ai pas inventé, mais j'étais la seule à l'utiliser pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que ça se développe, etc., et qu'on arrive au paysage d'aujourd'hui où il y a énormément de zythologues, bien sûr, et tant mieux, mais le fait d'être critiquée pour une raison liée au fait que j'utilisais un mot qui n'était pas connu, et que je me la jouais, bref, j'ai tout entendu. Mais quand on ouvre les chemins, quand on est un peu pionnier sur les sujets, il faut accepter aussi ces pluies de critiques. Aujourd'hui, la zithologie, pour moi, c'est un... C'est mon métier de former. C'est d'abord un métier pour moi de formation, de transmission, comme tu disais. Et voilà, c'est ce qui fait que mon activité est quasiment permanente. D'accord,

  • Speaker #0

    donc tu es aujourd'hui formatrice pour l'Université du Vin, c'est ça ? Je ne pense pas que ce soit ton seul engagement en formation, mais c'est celui sur lequel on te voit beaucoup à travers différents cursus. Tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, comme tu dis, j'ai formé beaucoup de... Je suis intervenue plutôt dans différents circuits d'organismes de formation de longue date. Pour en citer un, par exemple, qui était dans les premiers, c'était le DU de La Rochelle. Donc, j'ai toujours... Hier, j'étais dans un salon, pareil, je continue de rencontrer des brasseurs qui étaient présents dans ce DU il y a 10 ou 15 ans. Donc, c'est assez amusant. toujours les rencontrer, les retrouver. et j'ai créé des formations. Alors les créations de formations que j'ai faites, c'était toujours en collaboration avec une personne ou un organisme. on peut parler de Somalie-Bierdomens notamment, que j'ai co-créé avec Hervé Lux pour la partie francophone. Et puis j'ai effectivement aussi contribué très largement pour ne pas dire complètement créer la formation de githologie qui existe aujourd'hui. J'ai laissé tomber cette direction-là, pour un milliard de raisons qui ne sont pas du tout intéressantes à ce micro, et pour me consacrer à une structure associative qui est l'université du vin qui forme depuis 40 ans des professionnels de l'actuelière du vin et de la restauration, donc évidemment, et de la distribution et du commerce. Et là, on est en train de parler de boisson. Et donc, ça fait longtemps que j'intervenais avec eux comme référent de bière sur les formations, les cursus de sommeliers, notamment, et de cavistes. Je suis intervenue dans plein d'autres structures aussi, mais je ne vais pas toutes les énumérer. Et pour me concentrer sur l'Université du Vin, nous avons eu l'idée de créer un parcours qui conjugue nos savoir-faire communs, à la fois de pédagogie et de dégustation. Concrètement, aujourd'hui, le parcours qu'on appelle expert bière, mais qui va certainement se transformer en dégustateur en bière, dans le même cadre que le certificat dégustateur en vin, C'est un parcours à la fois progressif et adapté aux différents métiers de la filière boisson et bière particulièrement. Donc on trouve aussi bien des brasseurs dans les formations que des cavistes, que des restaurateurs, des sommeliers, des porteurs de projets aussi bien sûr. Et cette formation elle a de spécifique le fait qu'elle est... comme je disais, elle est la réunion des savoir-faire, des zoonologues avec lesquels je travaille et de mon expérience. Donc on n'est pas sur quelque chose qui va être juste de la transmission de connaissances, parce qu'on transmet de la connaissance théorique, bien sûr, mais c'est bien au-delà. C'est bien au-delà. C'est des formations quasiment adaptées aux problématiques d'aujourd'hui, de ces métiers et qui répondent à ces problématiques. Voilà, donc il faut les suivre pour...

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs niveaux dans ces formations, c'est ça ? Il y a ce que tu appelles l'expert bière, donc certificat dégustateur, qui sont des formats plutôt courts quand même dans l'ensemble. Et il y a des choses un peu plus longues, plus d'expertise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est progressif. Donc on peut suivre les modules de façon indépendante. Mais le but, c'est que quand on suit tous les modules, effectivement, on arrive à une centaine d'heures. Donc ça fait un parcours quand même assez conséquent. Avec énormément d'outils, énormément d'échanges, énormément de ressources aussi. Et puis ce sont des formations où on parle des promos d'ailleurs, dans ce milieu-là comme dans d'autres d'ailleurs. Mais les promos, on se suit, on s'épaule, on reste en lien. Et pour ceux par exemple qui étaient en porteur de projet, on... Je continue à les soutenir et à les accompagner dans leur création d'entreprise. Je pense aussi à un jeune qui fait l'objet d'un article dans le prochain Mordu de printemps, qui travaille en sommellerie dans un restaurant. et qui a établi une carte de bière et qui fait des accords bière aimée et qui était déjà passionnée bien sûr de la bière avant de faire cette formation. Donc l'idée c'est vraiment d'accompagner, c'est pas uniquement... brandir des chiffres de nombre de personnes formées, parce que là, pour le coup, je pense que je dois tenir le record à ce stade. Mais ce n'est pas intéressant combien de gens on a formés, etc. Et à la limite même, le nombre de formateurs, etc. Il y a tellement d'approches de formation. Mais c'est mon métier à la base. Je viens de l'univers de la formation, de l'enseignement. Donc, c'est mon métier à la base. C'est vraiment, s'il y a un métier que je revendique avant tout, c'est celui de formatrice.

  • Speaker #0

    D'accord, donc il faut aller voir le contenu de ces formations et puis effectivement voir, y participer quelques seules formes. Et en fait, ce qui est intéressant, ce que tu dis, c'est qu'on peut venir de plein de milieux et s'en inspirer et utiliser toutes ces formations dans son travail quotidien autour de la bière, de la restauration, etc.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il y a aussi cette constante nécessité de s'adapter aussi par rapport au marché qui évolue, aux acteurs qui évoluent. On a une photographie, on va dire, de la filière Brassicol aujourd'hui, au printemps 2024, qui n'est quand même pas celui d'il y a un an et qui ne sera vraisemblablement pas le même que dans un an non plus. Donc je passe mon temps à adapter et à faire évoluer les formations. Elles ne sont jamais identiques. Donc ça c'est important aussi de le préciser, ce sont des formations qui sont... des formations, actions adaptées, personnalisées même quasiment, puis bien évidemment j'accompagne sur site aussi des brasseries dans leurs problématiques diverses mais essentiellement pour être capable de parler correctement, enfin de bien parler pardon, et de bien conseiller leur bière parce que le but c'est quand même de développer l'activité le développement c'est important et ça fait partie des axes pour moi, important de développement des acteurs de la filière, à tous les niveaux de la filière.

  • Speaker #0

    Je vais te poser la question de quelqu'un qui s'adresse à une personne qui a un long parcours dans le monde de la bière, puisque tu as effectivement, comme tu l'as dit, commencé à une époque où on se posait la question de savoir si la bière était un produit agricole. à un parcours, un paysage avec 2600 brasseries et des formations un petit peu partout. Comment tu vois un petit peu cette évolution aujourd'hui ? Alors, je ne me demande pas des prédictions, mais je me demande ton regard un peu d'experte qui a vu ce temps long, ce qui est le temps long pour le monde de la bière aujourd'hui, c'est-à-dire 20, 25 ans en arrière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est toujours important de faire un retour en arrière, parce que quelle que soit l'échelle qu'on prend, et là le retour en arrière en ce qui me concerne il est de 30 ans, mais peu importe, quand je fais des retours de 10 ans, ou de 5 ans, ou de 15 ans, ou de 20 ans, les enseignements de ces retours sont toujours fort importants. Et l'idée de les transmettre c'est également très important, parce que le recul est une bonne chose je pense, ça permet aussi de... de prendre en compte beaucoup d'éléments de réflexion, de travail sur les gammes par exemple, ne serait-ce que ça. Donc la vision que j'ai, elle est résolument positive malgré le contexte, et je continue à être toujours une personne d'un optimisme. assez ravageurs, mais pas forcément non plus non réalistes. L'idée, c'est d'être réaliste. On s'aperçoit que les difficultés qu'on connaît aujourd'hui, elles sont partagées dans d'autres pays, donc on n'est pas les seuls. En revanche, là où je suis optimiste, c'est sur le potentiel de consommation. de la bière aux côtés du vin, et surtout pas à la place du vin, mais en complément, et le potentiel qu'il y a de création aujourd'hui, et de retrouvailles avec les savoir-faire qu'on a en France. Je pense notamment à toutes ces bières à la frontière de la vigne et de la bière, notamment, que ce soit les barriques ou les fermentations indigènes, etc. Je pense aux retrouvailles qu'on peut faire avec les maltes et les houblons locaux. Donc ça, c'est pour moi un de mes engagements, c'est de soutenir ces filières locales. Dans toutes les régions, il y en a, c'est vrai que particulièrement au Rhône-Alpes, mais pas que, bien évidemment, il y en a aujourd'hui dans toutes les régions, au Verne, Bretagne, Normandie, etc. Et là, il y a... potentiel pour moi à la fois de résonance et puis de développement des acteurs de la filière qui est très important et c'est pas en allant forcément chercher ailleurs qu'on va trouver à mon avis les solutions je vois plutôt un avenir donc encore une fois optimiste même si aujourd'hui c'est compliqué mais résolument pour retrouver sens avec ce qu'on a avec la terre qu'on a autour de nous. Donc oui, les productions locales.

  • Speaker #0

    Ce sera un long sujet, je ne vais pas te lancer dessus parce que j'aimerais faire une émission sur le fameux questionnement Y a-t-il une bière de terroir ? Ce serait sans fin, mais j'aimerais vraiment te réinviter pour qu'on en reparle là-dessus. Ça te donne l'occasion parmi tous tes engagements de dire un mot sur l'engagement que tu as dans la filière bio aujourd'hui parce que tu as quand même... Tu t'es engagée fortement, que ce soit à travers Millésime Bio ou aussi le travail que tu fais avec les acteurs de la bio, donc ça tu peux en parler peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est important pour moi parce que j'ai plusieurs types d'engagement, mais l'engagement que j'ai en faveur du bio est pour moi une évidence. Alors dans le bio, il y a beaucoup, bien sûr, il y aura d'autres articles aussi qui vont venir sur les sujets nature et progrès, mais la dynamique du bio, elle est absolument vitale pour moi. Enfin, ça ne pose pas de questions. C'est évident, alors je l'ai toujours eu, mais je le mets plus en avant aujourd'hui. J'assume peut-être aussi plus aujourd'hui la volonté de le faire savoir parce que ça me paraît urgent. d'être exigeant dans ce qu'on a. en réception de Malte, en réception de Houblon, en travail de la terre. en filière, en fédérant les acteurs sur les territoires. Quand je vois des brasseries, je suis dans une région où on a un historique à ce niveau-là, la Franche-Comté, les brasseurs se sont réunis ensemble pour sensibiliser les acteurs bio, céréaliers, pour développer de l'orge brassicole franc-comtoise. Je me souviens d'être intervenue il y a maintenant quasiment 15 ans sur le sujet à Besançon avec les céréaliers. Donc on a un historique en Franche-Comté, donc ça me donne aussi une petite légitimité finalement pour parler de ça. On a un historique aussi sur les récoltes, sur la façon d'acheminer les orges pour les faire malter, etc. Et aujourd'hui, cet engagement, il est primordial. Voilà, donc millésimes bio, des acteurs bio comme la malterière des Choises, par exemple, qui est au même titre que d'autres, bien sûr, à Saint-Avey avec Hervé Lamoureux. Beaucoup, je pourrais en citer des tonnes, bien sûr, des acteurs qui s'engagent comme ça, et qui me paraissent... cet engagement pour moi il est vital pour la profession je pense et pour la consommation de la bière mais pour moi il est extrêmement important alors peut-être un mot sur Minésime Bio parce que tout le monde ne connait pas quel

  • Speaker #0

    est cet événement qui est un gros événement de la bio qui est basé dans le sud de la France à Montpellier et qui s'est ouvert au monde de la bière il y a peu de temps donc c'est la quatrième année en 2024 donc en 2025 ça sera la cinquième édition Merci

  • Speaker #1

    C'est le plus grand salon de vin bio du monde, c'est un salon gigantesque et l'idée c'est de profiter de cette plateforme de réunion des acheteurs liquide bio, c'est un salon uniquement pour... Ce ne sont que des acheteurs qui viennent de tous les circuits, que ce soit les enseignes bio, les CHR, les sommeliers, les restaurateurs, les cavistes, vraiment toutes les populations de gens qui achètent du produit pour le revendre. Et donc la volonté de Sylvain Bio, parce que ça c'est quand même important de le savoir, c'est que Millésime Bio, ce n'est pas une affaire commerciale, si bien sûr, mais c'est à la base initiée par les vignerons pour les vignerons. Et quand je discute avec les vignerons qui organisent ce salon, et je peux relayer leur engagement pour les autres boissons, dont la bière, c'est nos clients qui viennent, nos acheteurs qui viennent au salon, ils sont demandeurs de bière. Ils sont évidemment demandeurs de bière, à commencer par les restaurateurs, les CHR. Et donc, nous, on avait... vraiment le besoin de leur proposer une offre de bière. Alors, comme tu dis, ce n'est pas un salon qui est connu par le monde brassicole. Et puis, souvent, j'entends, oui, mais c'est à Montpellier, je ne distribue pas dans le sud. Non, mais il n'est pas à Montpellier, mais il est juste le lieu de rendez-vous de tous les acheteurs de toutes les régions de France et, évidemment, de l'exportation, à commencer par la Belgique, l'Angleterre, les pays des Mitrofs. Donc, pour moi, c'est un... un engagement qui fait sens avec toute cette volonté de valoriser la filière, les filières, donc avec aussi des conférences, des masterclass bien sûr, des rencontres, et puis soutenir cette filière au niveau développement, parce que c'est ça, il y a des très belles bières, mais il faut qu'elles se vendent, donc il faut qu'elles trouvent un acheteur, donc c'est ça, c'est vraiment l'important, c'est de promouvoir les bières bio dans les circuits.

  • Speaker #0

    On sait combien il y a de brasseries bio aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors, dans les chiffres existants, il y a effectivement à peu près 400 bières, 400 brasseries sur la totalité. Donc, ce qui est énorme, ça représente même plus, presque 500. Ça représente un pourcentage qui est le premier en Europe. Mais en termes de nombre, en termes de volume, c'est fort peu, bien évidemment. Les premiers pays, c'est l'Allemagne et la Suède. Et donc, on est vraiment sur des... De toute façon, sur tous les pays, il y a cette exigence bio qui se développe et puis cette demande des consommateurs aussi de savoir ce qu'ils boivent. Est-ce que ça vient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On a fait le tour, on a parlé de beaucoup de choses. On n'a pas parlé de tout. On n'a pas parlé notamment de ton engagement auprès des femmes dans la bière, parce que ça a été un engagement de longue date, à travers notamment ta structure qui s'appelait Bière Issyma. Je ne sais pas si elle continue ses activités.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça continue, bien sûr. C'est vrai que je parle beaucoup de Mordu, parce que Mordu, c'est édité par Bière Issyma. Alors, l'engagement des femmes et de la bière, j'étais par exemple aussi là. Une des pionnières dans ce domaine-là et ça m'a toujours tenu à cœur de parler des femmes parce que j'ai été pendant longtemps en France en tout cas et même dans les pays d'Europe. J'étais au milieu de beaucoup beaucoup beaucoup d'hommes, donc il n'y avait pas beaucoup beaucoup de femmes à l'époque. Donc c'est aussi pour ça que j'ai eu cette envie de parler des femmes, et puis les femmes m'ont beaucoup toujours inspirée, les femmes dans le milieu de la bière m'ont toujours énormément inspirée. Et donc cette envie, elle est toujours là bien évidemment. Il y a énormément de groupes de femmes, il y a énormément d'associations, de structures, de mouvements. Moi ce que je peux regretter, c'est que ce n'est pas toujours fédératif. et que cette envie que j'ai toujours eue, c'est de fédérer. Et quelquefois, je suis un petit peu surprise du manque de fédération dans ce milieu-là. J'en profite pour le dire à ce micro. C'est dommage, mais l'envie est toujours là. Les brassages collaboratifs sont toujours là. La mise en avant des femmes, il suffit d'ouvrir ma revue. des femmes à la fois brasseuses et cavistes, chefs, restauratrices, productrices, etc. Donc il suffit d'ouvrir la revue. La revue est pratiquement faite que par des femmes aussi. Le pourcentage de plumes féminines... Je pense à Elodie, notamment, caserta la compagne de Greg Marseille, qui est archéologue funéraire spécialisée dans la bière. Donc, il y a énormément de plumes féminines et c'est un engagement au quotidien, ça. Mais au quotidien. Et ce n'est pas forcément parce qu'on n'en parle pas que rien ne se passe.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est pour ça que je tenais quand même à ce que tu puisses l'évoquer, parce que je sais que c'est un engagement constant que tu as depuis très longtemps et qui est tout à ton honneur. Bon, je crois qu'on a dit énormément de choses. Est-ce qu'il y a des choses dont on n'a pas parlé que tu aurais voulu... évoquées ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être un point de sémantique, ou en tout cas de sens de mot. Quand on parle de zithologue, la plupart des personnes, que ce soit les médias ou même les personnes de la filière, comparent au mot oenologue Juste en deux mots, ça n'a rien à voir, et je profite du micro pour le dire, parce que zithologue, c'est... C'est plutôt, s'il y avait une explication du mot à donner, ce que ça regouvre, c'est plutôt l'équivalent du sommelier bière, on va dire, qui est à la fois dans le temps de connaissance, d'apprentissage et dans la pratique du métier, ça se rapproche beaucoup plus du métier de sommelier et donc spécialisé bière. Et pourquoi c'est très différent ? Parce qu'unologue, c'est six ans après le bac, c'est un diplôme national d'État, c'est un diplôme national. l'œnologue, et c'est surtout un métier scientifique. C'est de la biochimie, de la microbio, et c'est un ingénieur agronome qui a la spécialité, en plus du vin, qui est l'œnologie. Donc ça n'a rien à voir, et je pense que c'est le bon moment pour...

  • Speaker #0

    Précisément. D'accord, donc un zithologue n'est pas un onologue, mais peut-être qu'un jour, il pourrait y avoir des zithologues qui sont onologues, avec tout le niveau de compétence et de connaissances dont tu parles.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, j'espère jouer un rôle à ce niveau-là aussi, bien sûr. idéalement dans le cadre de l'université du vin bien sûr mais là pour l'instant on est bien au stade de la dégustation et on n'est pas encore au stade de la junior brasseur finalement parce que c'est ça mais les voies sont

  • Speaker #0

    ouvertes et tout est possible je te remercie de tous les points que tu as abordés On va terminer notre émission. J'espère pouvoir te réinviter notamment pour aborder tous les sujets que tu évoques dans Mordu, notamment autour de la question de la bière de terroir et de l'hyen que la bière peut avoir avec la terre. En tout cas, merci beaucoup d'être venu jusqu'à Montreuil, puisqu'on a enregistré ici à la Brasserie Croix de Chao, qui nous accueille encore une fois pour cette émission. J'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jérôme pour ce temps

  • Speaker #0

    et pour cette invitation vraiment c'est toujours un plaisir de te revoir merci ce numéro s'achève j'espère encore une fois qu'il vous aura intéressé si vous souhaitez soutenir les médias autour de la bière artisanale vous pouvez bien sûr vous abonner à Mordu nous en avons parlé dans cet entretien et également m'aider à faire connaître Malta Tac par vos likes étoiles partages qui permettront de continuer à développer son audience on se retrouve dans quelques semaines pour un nouvel épisode salut

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Description

Qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de Zythologue ?

De l'incarner à travers ses nombreux livres, tels le Guide Hachette des Bières, Biérographie ou La Bière en 100 styles , qui ont pris place sur les étagères de tout amateur de bières ?

De contribuer aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière, à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie ?

D'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publication qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir.

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d'Elisabeth PIERRE, zythologue, autrice, éditrice et surtout passionnée de bière et de rencontre.

Par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses activités multiples, elle est une personnalité à part dans l'univers brassicole et nous allons ensemble parler de ces multiples activités et projets.

Malt Attack est produit par Bière Découverte - Jérome MARTINEZ GARCIA / Sommelier en bière, formateur

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau numéro de Malta-Tac. Je suis Jérôme Martinez, sommelier en bière, ancien brasseur, et je vous emmène régulièrement dans ce podcast à la rencontre des personnalités du monde de la bière. Et c'est avec une grande joie que je vous propose aujourd'hui d'aller à la rencontre de l'une d'entre elles, et non des moindres. Car qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de zithologue, de l'incarner à travers ses nombreux livres tels le Guide achète des bières, Biérographie ou La bière en sans style, qui en plient place sur les bibliothèques de tout amateur de bière, qui contribue aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie. et d'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publications qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir. Je veux parler bien sûr d'Elisabeth Pierre, qui de par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses multiples activités est une experte à part dans l'univers brassicole. Je vous propose dans ce numéro un échange avec Elisabeth afin de mieux connaître ses engagements, ses convictions et ses ambitions pour la bien en France. Nous nous sommes retrouvés dans la salle du Group Up de la brasserie Croix de Chaveau à Montreuil, vous le devinerez au bruit de fond qui égrène ce lieu, pour un échange qui je l'espère vous intéressera à la rencontre d'Elisabeth Pierre. Bonjour Elisabeth !

  • Speaker #1

    Bonjour Géraud !

  • Speaker #0

    Je te remercie d'avoir accepté de venir échanger avec moi dans Malta-Tac. Je suis très heureux de t'accueillir parce que tu es, c'est ce que je te disais au début en aparté, je pense qu'il n'y a pas grand monde dans le monde de la bière qui ne connaît pas et qui n'a pas entendu parler de ton nom Elisabeth, parce que tu as énormément de casquettes et une longue expérience dans le monde de la bière, je voudrais d'abord qu'on en parle. tu rappelles un petit peu tes engagements, tes actions, etc. Évidemment, on parlera ensuite de ton actualité et évidemment de Mordu, du magazine Mordu. Et puis on parlera aussi, parce que ça me tient à cœur, du monde de la zithologie et des zithologues, parce que tu es formatrice, évidemment, reconnue dans ce monde-là. Donc, si tu veux, on va commencer par le commencement. Est-ce que tu veux te présenter ? et puis on va essayer de dégrainer un petit peu tes différents engagements et expériences.

  • Speaker #1

    D'accord. Déjà, merci beaucoup pour cette invitation à raconter mon parcours et ma passion, finalement, parce que les deux sont indissociables. Je suis née en France-Comté, et c'est important parce que les racines, d'une part, c'est important, pour chacun d'entre nous, et mon parcours a... Je suis sain dans plusieurs vies finalement, mais là on va parler que de ma vie dans la bière. C'est un univers, tu parlais du mot univers et puis de la vie, donc c'est des mots qui sont très importants parce que c'est lié au vivant, c'est lié à l'humain. Et je fais ce métier non seulement par passion, mais aussi par envie de faire des liens avec les humains finalement, entre eux. Donc c'est aussi ça. Finalement, la bière est un prétexte pour moi. Donc je l'ai compris il y a quelques années. Et la passion, elle est née au fur et à mesure des années, parce que dans mon parcours de bière, j'ai eu plusieurs étapes. Et la première étape est un parcours de salariat, où je ne connaissais pas la bière quand je suis arrivée en tant que dire comme marketing de la bière en France, dans les années où la loi Evin a démarré. donc il cherchait un petit peu un mouton à cinq pattes que j'étais finalement pour essayer de faire que la bière retrouve ses lettres de noblesse, on est donc dans une époque qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, et puis la deuxième étape, c'est l'étape où j'ai décidé de… De prendre la liberté que j'avais envie de prendre, donc la liberté c'est un mot très important pour moi, puis tu en payais le mot engagement aussi, donc être libre et engagée, voilà c'est ce que je suis aujourd'hui. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire déjà que je suis indépendante, donc ça, ça change tout. Et quand j'ai démarré mon parcours d'indépendante avec... L'idée un peu saugrenue à l'époque d'animer des ateliers de dégustation de la bière, il n'y avait absolument pas du tout cette activité-là, elle n'existait pas, et il y avait une seule cababière de bière artisanale en France, à Paris par exemple. Et j'ai commencé à chercher des clients, à vouloir faire déguster des bières, à inviter des brasseurs et des brasseuses à être présents, et c'était la galère, vraiment la galère. Donc j'ai repris mon ancien métier, tout début de métier qui était l'enseignement et pendant... Pratiquement 10 ans, finalement, j'ai cumulé deux vies. Une vie, la journée de prof de marketing et de com dans les boîtes à com. Comme je dis, c'est des boîtes qui font appel à des gens qui sont plutôt des professionnels. Donc, comme j'avais déjà une expérience de marketing et de com, forcément, je transmettais, j'enseignais ces matières-là. Donc j'ai fait tous les parcours possibles, Bac Pro, BTS, Master, enfin bon, j'ai écumé pas mal les boîtes. Et le soir, j'animais des ateliers, le soir et le week-end, et j'essayais de porter la bonne parole de la dégustation de la bière, et encore une fois, c'était vraiment très très compliqué. Ce qui a changé un petit peu, c'est au moment de la... De l'apparition du Guide Achète en 2014, et là ça a effectivement un petit peu changé les choses, parce qu'il y avait d'une part un éditeur connu qui me faisait confiance, et puis ça a été un peu aussi une sorte de reconnaissance, parce que tant que tu es tout seul à galérer dans ton coin, c'est un petit peu compliqué, et puis même s'il y avait de plus en plus d'ateliers, il y avait un moment où je me disais il faudra que je laisse tomber les cours, parce que c'était purement alimentaire. J'ai sauté le pas au moment de la première parution du Guide à la Chête des Bières en 2014 et j'ai totalement arrêté ce travail alimentaire pour me consacrer à 100% à ce à quoi j'avais aspiré toutes ces années. Après aussi quelques épisodes malheureux de création de calabier et autres choses que personne ne sait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    Oui, tu as essayé énormément de choses, mais ce n'était pas ton premier ouvrage, le Guide à Chètes, en 2014 ?

  • Speaker #1

    Alors si, c'était le premier. J'avais fait la révision technique du Grand Livre de la Bière, de l'édition française du Grand Livre de la Bière. écrit par Tim Webb et Stephen Beaumont, qui sont donc anglophones, et il y avait une traduction française, et j'ai fait la révision technique. Donc ça, c'était l'année d'avant. Et c'est comme ça, comme c'était Hachette qui avait les droits de ce livre, c'est comme ça que je suis rentrée dans la maison Hachette, et puis que j'ai lancé un jour à mon éditeur, un peu par joke, si on faisait le guide Hachette des bières.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que c'est apparu. Je me suis posé la question de savoir comment un jour Hachette avait eu l'idée de lancer cette magnifique initiative. Il y a eu... Combien d'éditions du Guide Achète ?

  • Speaker #1

    Quatre au total. Oui, quatre. La dernière étant celle de fin 2022, donc l'année 2023 pour l'année de l'édition, donc l'an dernier. Et en fait, l'aventure éditoriale est quelque chose qui m'a toujours fascinée, passionnée, beaucoup pris de temps aussi, parce que l'écriture, c'est une chose, mais il faut écrire ce qu'on déguste, là, pour le coup. et donc c'est deux temps c'est d'abord déguster avec des méthodes la méthode qui est la mienne c'est la dégustation à l'aveugle et ça j'y tiens vraiment beaucoup et de toute façon je ne sais déguster que comme ça je ne sais pas déguster avec la connaissance de ce que je déguste donc quand je dis à l'aveugle c'est pas les yeux bandés, c'est je ne sais pas ce que j'éguste c'est toujours avec plusieurs autres bières qui me sont servies, etc. Donc il y a toute une organisation derrière, surtout pour le Guinée-Fête. Et puis, quel que soit l'apport aujourd'hui pour mon magazine ou pour toutes les activités autour de la dégustation, ça reste un peu mon credo, c'est de déguster en laissant juste parler l'essence et pas en sachant ce qu'on déguste.

  • Speaker #0

    Le guide d'achète va continuer ? Tu n'en sais rien.

  • Speaker #1

    Je n'en sais rien. Ce qui est certain, c'est que le livre d'une manière générale et le livre sur la bière d'une manière plus précise n'est pas quelque chose qui répond aux espérances des éditeurs d'une manière générale. Mais ça, c'est l'activité livre d'une manière générale. Mais précisément, les livres sur la bière sont... On a connu une sorte de courbe de progression intense quand j'ai démarré, parce qu'au départ, le rayon bière, à cette époque-là, a effectivement été plutôt très réduit. Donc, je pense contribuer à le développer, ça c'est certain. Et puis après, il y a eu beaucoup d'éditeurs qui ont fait pas mal de démarches similaires, on va dire ça comme ça. et puis on se retrouve avec un rayon bière finalement assez fourni, avec des nouveautés et puis aujourd'hui la chute,

  • Speaker #0

    la courbe est plutôt en chute donc il n'y aura pas forcément d'autres guides d'achat pour l'instant en tout cas oui alors on voit comme sur cette partie d'autrice, parce que tu as quand même énormément, tu as été très prolifique il y a un certain nombre d'ouvrages qui sont dans les bibliothèques de beaucoup de gens du monde de la bière on peut en citer quelques-uns

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai beaucoup aimé celui de biérographie, parce que biérographie qui a eu deux éditions, c'est une approche ludique et pédagogique de la bière, donc pour tout public, jusqu'à des éditions comme la bière en sans style, qui est en fait une approche sur les styles, comme le titre le dit, mais sur les styles dans une dimension également grand public, c'est-à-dire sur un livre. qui fait un tour assez précis de l'ensemble des styles qui peuvent exister, mais sur le plan en français déjà, et puis avec une expérience. C'est-à-dire que c'est dedans, ce n'est pas juste une connaissance théorique et je dirais reprise des standards, mais c'est vraiment injecter toute mon expérience de dégustation dans les styles en question.

  • Speaker #0

    D'accord. une belle bibliothèque que je conseille à tout le monde de se procurer parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut utiliser en permanence et pendant très longtemps dans le monde de la bière si on est intéressé par tout ça alors d'autrice tu es aussi devenue éditrice d'abord avant mordu par une revue qui s'appelait Bière Aimée qui a existé pendant quelques temps donc Quel était le projet derrière Bière Aimée et Mordu derrière ?

  • Speaker #1

    En fait, Bière Aimée, c'est né d'une course de bière à Liège à l'époque. Je n'avais pas fait la course non plus, mais j'y assistais avec un éditeur en Belgique qui éditait à l'époque Belgian Beer and Food. Et on n'a pas pareil, c'est né de cette espèce de joke aussi. Et si on faisait la même chose en français ? Eh bien oui, bien sûr, on va le faire. Et on a fait quatre numéros ensemble. Donc, c'était la traduction finalement de ce titre qui a cessé d'exister en Belgique parce que fin 2018, l'éditeur en question me dit, enfin l'éditeur qui n'était pas un éditeur professionnel, donc il faisait ça en plus de son boulot, m'a dit maintenant j'arrête, je me consacre à mon boulot et donc j'arrête. Et je me suis dit mais je n'ai pas fait tout ça, donc on arrête. Donc, j'ai racheté le magazine. et un petit peu quand même à la fois sur un coup de tête et puis en sachant ce que je faisais, parce que bière aimée, c'est au-delà de bière aimée. C'est pour ça que maintenant ça s'appelle Mordu, avec un sous-titre qui est bien boire, manger et voyager. parce que c'est les trois piliers de la vie finalement les plus importants, tout ce qui tourne autour de ça, la boisson, la nourriture, la balade et la rencontre. Et je tenais vraiment à continuer cette aventure, qui est une aventure fantastique d'écriture et de rencontre, d'écriture de ces rencontres, au-delà de la dégustation. et d'écriture sur ce qui fait le sens des territoires aujourd'hui. Voilà, donc c'est une revue aujourd'hui qui n'est plus… plus qu'une revue de bière, mais c'est une revue où l'univers gravite autour de la bière, comme je dis, c'est-à-dire que je ne pense pas qu'il y ait une revue en français où la bière tient une place aussi importante à côté des autres produits, autant que je sache. Donc les autres produits pour les boissons, c'est surtout les boissons fermentées à bulles. Tout ce qui touche à la fermentation, tout ce qui touche aux univers de produits de saison, parce que c'est une revue saison, donc trimestrielle, ça sort. à chaque saison, c'est important le rythme, et puis bien sûr les femmes et les hommes derrière les produits. Donc c'est des histoires de rencontres bien sûr, mais d'exigences derrière, et puis d'engagement. Je veux donner la parole aux gens qui sont investis dans ce qu'ils choisissent de faire, et peu importe si ça m'oblige à aller à droite à gauche. C'est ça qui m'anime dans cette revue. Et à la base, toute mon histoire de bière, elle a commencé avec la gastronomie. Parce que, bon, je n'ai pas forcément le temps d'en parler, mais l'idée, c'est vraiment pour moi d'associer toujours la bière à table. Voilà, la bière dans l'univers de l'alimentation. Mais c'est aussi parce que j'ai démarré dans la bière comme ça. J'ai démarré dans la bière en proposant aux brasseries de l'époque. d'investir le territoire de la gastronomie pour redonner les lettres de noblesse à la bière. C'est comme ça que d'ailleurs les choses ont commencé. Donc j'ai eu la chance, vraiment la chance incroyable, de côtoyer les plus grands chefs, les plus grands sommeliers, et c'est pour ça que j'ai cette approche-là. Ce n'est pas quelque chose de récent.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une aventure qui est quand même un peu... Non, non, c'est très bien. On va prendre le temps d'expliquer tout ça parce que c'est hyper intéressant. Déjà, moi, j'ai toujours une première question, c'est qu'est-ce qui fait qu'en 2024, on a envie de se lancer dans l'idée d'un magazine papier, alors qu'on sait que le monde de la presse n'a pas forcément très bien. Donc, c'est quand même une aventure, je pense, qui nécessite une grande passion et un grand engagement, ce que tu manifestes clairement. J'ai le sentiment, et c'est un peu ce qui caractérise, c'est que l'engagement que tu as eu dans Bières Aimées, que tu viens d'expliciter, c'est l'ancrage de la bière dans un terroir et dans un territoire. Il semble être quand même un peu un credo que tu portes depuis longtemps. Et ça, j'aimerais que tu en parles, parce que je trouve que c'est important aujourd'hui, maintenant que le monde de la bière a explosé. Il y a énormément de brasseries inscrites partout. Que cette question du rapport au territoire, au terroir et à la gastronomie puisse être posée, ce serait quand même intéressant.

  • Speaker #1

    Tout démarre en fait dans un repas bière aimé que j'ai fait il y a quelques années, que je relate dans le premier numéro et ça donne l'idée de pourquoi je continue cette publication contre Vanzemare parce qu'il faut être un petit peu fou aujourd'hui, comme tu dis, en 2024 pour éditer une revue qui est une revue à la fois esthétique, qualitative, parce que moi j'aime ce qui est beau, j'aime les beaux objets. et où on a de quoi lire, parce que j'aime les mots, et je m'entoure de plumes aussi, donc des plumes spécialisées, comme Sonia Esgulian pour les produits, comme Dominique Huttin pour tout ce qui est bulles, etc. Et donc, le défi pour moi, c'est de faire perdurer cette publication, et à chaque numéro, pour le suivant, c'est presque la question, c'est est-ce que je continue ? parce que c'est évidemment pas du tout pour l'instant un modèle, on va dire, rentable, on va dire ça comme ça. Et puis surtout, comme tu dis, les gens ne lisent plus ce que je disais juste avant au niveau des livres. Donc c'est un peu se battre contre la tendance, comme je l'ai fait d'ailleurs quand j'ai voulu redonner les lettres de noblesse à la bière, quand j'ai voulu remettre la bière à table, quand j'ai voulu... Mettre la bière au salon de l'agriculture, ça va paraître fou, mais à l'époque, les patrons qui étaient les miens des grosses brasseries me disaient Mais enfin, Elisabeth, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse au salon de l'agriculture ? On n'est pas une boisson agricole. J'ai entendu cette phrase-là et elle résonne encore à mes oreilles. Donc, c'est juste pour dire que... Ce que j'ai vécu avec ces chefs, parce que j'ai travaillé avec ces chefs en cuisine, j'ai travaillé sur les recettes, on a fait des expériences d'association de bière à zé, mais ce n'était pas on va chercher un chef, on va le payer et puis il va faire ce qu'on lui demande. Non, on n'a jamais payé aucun chef. Je n'ai jamais été amenée à faire cette démarche-là parce que j'ai toujours travaillé avec des gens qui étaient passionnés et qui avaient envie d'aller expérimenter ce territoire-là qui était complètement... neuf. Et qui est toujours neuf. Parce qu'il n'y a rien de plus neuf que d'expérimenter des associations de bière et de mets. Et dépendamment de la bière, dépendamment des produits, dépendamment de la façon dont les produits sont travaillés, on a des expériences constantes. C'est toujours de la nouveauté, c'est toujours de la surprise. Donc c'est ça qui fait le sel de cette revue et qui fait que je la continue. C'est le plaisir de la découverte.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu penses que de ce point de vue-là, que ce soit par ton travail ou par aussi l'évolution du temps, les choses ont un peu changé ? Il y a des voies un peu nouvelles qui se sont créées ? des projets, des choses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est tout à fait certain, et c'est ça qui me porte aussi, c'est au-delà de ces rencontres et de ces expériences, il y a des vraies convictions qui s'installent. Il y a des restaurateurs qui n'imaginent plus ne pas proposer une carte de bière ou en tout cas une sélection de bière avec leur plat. Quand ils en sont au stade où ils ont déjà élaboré une carte de bière, c'est que soit on a travaillé ensemble, comme c'est le cas pour plusieurs restaurants, étoilés ou pas d'ailleurs en France. mais tous ne sont pas à ce stade-là, il y en a énormément encore aujourd'hui. Quand la semaine dernière, j'étais dans la Drôme avec un restaurateur qui travaille déjà avec un brasseur local, mais qui est tout à fait fasciné par toutes les facettes et les possibilités gustatives que ça offre. Et puis là, par exemple, à la fin de la semaine, je vais dans un restaurant à Besançon qui va travailler aussi avec Antoine, donc des biarnets, qui fait à peu près une fois par an un dîner bien aimé. Mais c'est une fois par an pour animer quelque chose, mais c'est tout le temps qu'il a cette... C'est bière à la carte, ce chef, ce n'est pas des one-shots. Donc c'est vraiment ça que j'observe, c'est qu'il y a un vrai... un vrai changement, une vraie évolution dans la prise en compte du brasseur ou de la brasseuse en tant que producteur local, de proximité, et ça va de pair quand on travaille, ou pas des produits bio d'ailleurs, ce n'est pas forcément toujours des bières bio, mais il y a cette notion de local et de sourcing de matières premières et de produits d'élevage ou de maraîchage. ou d'épices ou de quoi que ce soit, qui va être beaucoup plus sur des territoires proches, en tout cas autour du restaurant, dans la région. Et c'est ça qui m'intéresse. C'est la valorisation des producteurs, des artisans, des territoires. Et c'est ça qui change.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que du côté du monde de la bière, il n'y a pas encore une forme de... On va dire timidité pour être gentil dans cette idée que la bière est une boisson gastronomique. C'est un peu la perception que j'ai, c'est-à-dire que je pense qu'il y a peut-être dans le monde de la gastronomie, ou en tout cas dans une partie, on va dire, une prise de conscience que la bière a sa place à la table sans problème, mais que tu côtais des brasseurs, tu penses que c'est la même chose aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est un long chemin ça, mais c'est vrai que la bière, quand je dis la bière à table, c'est la bière sur toutes les tables, à tous les moments. Ça peut être de l'apéro, ça peut être du finger food, ça peut être du barbecue, ça peut être des choses des plus simples jusqu'aux plus compliquées. Donc c'est un univers qui est immensément vaste. Et les brasseries, aujourd'hui, je les trouve, c'est pas qu'elles sont timides ou quoi, il me semble plus qu'il y a peut-être un manque de sensibilisation au monde de la restauration, donc ça, ça fait partie des formations, on en reparlera juste après, que je donne, de mettre en lien ces mondes-là, et puis de... De fait, j'observe plutôt des brasseries qui ont un petit peu des difficultés, enfin des brasseuses ou des brasseurs qui ont peut-être un peu plus de difficultés par rapport à d'autres, d'aller toquer à la porte des restaurants, d'aller présenter leur bière, d'aller en parler. Donc c'est finalement toute une population de producteurs qui sont peut-être un peu démunis pour faire ça. donc c'est à ça que je réponds notamment dans les formations c'est pas expliqué comment on fait la bière il y a des gens qui le font beaucoup mieux que moi c'est vraiment donner les clés, les outils pour dire tes bières tu peux les amener dans tel et tel type de restaurant typologie de restaurant il y en a énormément et ils vont tous être ouverts de toute façon tous, il n'y en a aucun qui va dire non je ne peux pas c'est à partir du moment où tu fais faire l'expérience et où les personnes en restaurant adhèrent à l'idée d'expérimenter, de proposer des bières, quelle que soit l'offre et quelle que soit la façon dont ils la proposent, ils se rendent compte que c'est génial. Ils se rendent compte qu'ils en vendent, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu penses qu'il y a encore beaucoup de choses évidemment à accomplir, c'est énorme, mais qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé de ce point de vue-là, et effectivement que Mordu a une place aussi dans tout ce travail de longue haleine de donner à la bière ces lettres de noblesse qui est un peu le leitmotiv que tu vas avoir dans ce magazine. Alors pour parler de Mordu, tu m'as dit quatre numéros par an, il faut s'abonner évidemment. il faut lancer un appel merci

  • Speaker #1

    Jérôme merci beaucoup parce que en fait on a beaucoup on est dans une période compliquée pour tout le monde on est dans une période compliquée pour ne parler que de la brasserie il y a évidemment des appels à l'aide et des des messages qui sont assez assez assez qui témoignent de la tension qu'il y a en ce moment dans ce secteur, mais ce n'est pas le seul secteur. Et on ne parle jamais de la presse, donc je vais en parler pour le coup, parce que mon activité en tant qu'éditrice et en tant que productrice de ce magazine, la production d'un magazine, ça coûte énormément cher, et moi je suis complètement un petit peu sidérée de la méconnaissance. de ce que représente la production d'un magazine de la part de la plupart des personnes. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la presse va mal. Donc, effectivement, c'est un petit peu incongru de lancer une revue. Mais encore une fois, je pense que la dimension de soutien, elle est pour moi clairement dans les abonnés, dans la construction, dans le développement de cette communauté que j'ai créée il y a maintenant déjà quelques années. Fédérer, on va parler de former après, mais fédérer et puis... Et puis, comment dirais-je, accéder à la connaissance de façon un peu facile sur la bière et tout ce qui touche au goût, c'est mon leitmotiv. Donc, je pense qu'une revue qui se garde et qui est belle a son rôle à jouer dans une bibliothèque, au même titre, ou sur une table qu'on laisse accessible constamment, parce que ce n'est pas un magazine qu'on lit de bout en bout, c'est un magazine qu'on garde et qu'on reprend en main. Donc, je ne sais plus ce que c'était la question, mais…

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il faut s'abonner effectivement à Vendu.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Donc, les abonnés, c'est vraiment le nerf de la guerre. Donc, ça représente à peu près, même pas 50 centimes par jour. Donc, ce n'est pas un effort financier, je pense, conséquent que je demande. Il reste un prix unitaire tout à fait correct, puisque le numéro qui fait une centaine de pages est à 15 euros pour trois mois. avec beaucoup d'articles et une centaine de pages. Et puis, il y a beaucoup d'offres possibles. Il y a le papier, mais il y a aussi évidemment l'abonnement numérique. Je fais aussi ce que j'appelle un pack anti-guespi, c'est-à-dire que les numéros qui ne sont pas vendus, je les propose à un prix inférieur, les numéros anciens. et puis on peut aussi il y a beaucoup de développements qui s'en viennent en 2024 sur le web avec des combinaisons on va dire digitales et papier

  • Speaker #0

    L'appel est lancé, je me rappelle qu'il y a un an on s'est croisé, tu m'avais dit je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de brasseurs qui s'abonnent à Mordu

  • Speaker #1

    Oui, je te remercie de le rappeler parce que ça, ça reste pour moi une interrogation permanente permanente Le lectorat, il est aussi bien professionnel que d'amateurs de bons produits, de bonnes choses, ce qu'on appelle un peu les épicuriens, mais au niveau professionnel. Il y a évidemment des brasseries qui sont abonnées, bien sûr, mais tellement peu par rapport à ce que j'imaginais. Un magazine qui parle quasiment en file centrale conducteur que de bière, c'est un étonnement permanent pour moi, parce que clairement, tu connais le nombre de brasseries en France, même si on avait la moitié, même pas la moitié, le tiers qui s'abonnaient, le magazine serait évidemment assuré d'être... d'être pérenne. Donc, c'est vrai que c'est un étonnement permanent. Par exemple, si on compare des populations comparables, si je puis dire, des CHR, ou des personnes, des pros de la filière bière qui ne sont pas dans la production, vont s'abonner beaucoup plus facilement.

  • Speaker #0

    donc c'est assez amusant mais il y a des brasseurs quand même des brasseries qui sont abonné il y en a mais je te rejoins alors moi c'est modestement puisque mon podcast n'est qu'une grande passion que j'essaie de développer mais je suis effectivement assez étonné du peu de soutien que le monde de la bière vis-à-vis de ses médias parce que faire vivre la bière aujourd'hui et donner ses lettres de l'homme bleste à la bière c'est aussi valoriser les médias qui mettent en avant tout ce travail et donc effectivement je ne peux qu'encourager à l'abonnement à Mordu Merci On va parler aussi de tes autres engagements. Il y en a un qui est nombreux, c'est dans le monde de la transmission, parce que tu es quand même une formatrice de longue date, tu as créé beaucoup de choses au moment de la bière. Est-ce que le mausitologue, c'est toi qui l'as inventé ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, merci de me la poser, Jacques-Romain. Aujourd'hui, si je me permets de faire un tout petit retour en arrière, il y a quelques années, je ne sais plus trop si c'était dans les années 2000 ou pas, mais comme effectivement... J'avais la chance d'être interviewée dans pas mal de médias et de raconter ce que je faisais. J'avais une problématique qui était simple, c'était de raconter un peu de mots, de trouver un mot qui résumait mon métier finalement, parce que je me suis créé mon propre métier, ce qui n'est pas un truc facile d'ailleurs au passage. La problématique, elle était de raccourcir le temps d'explication de ce que je faisais. Et le mot birologue me gênait dans un sens à la fois auditif, je trouve que phonétiquement parlant, ce n'est pas un mot qui m'a... me plaît à mes oreilles, on va dire. Et pour moi, le birologue, avant tout, francophone, c'est Mario Derr au Québec, et je ne me voyais pas, même si c'est quelqu'un que j'adore et qui est un ami de tellement longue date, mais je ne me voyais pas endosser ce mot. Et donc le mot zytologue est un mot qui a été utilisé en Belgique depuis déjà de nombreuses années en formation de zytologie aux côtés de différentes universités en Belgique et notamment à Liège. Et je me suis dit, ce mot me parle beaucoup plus parce que c'est un mot avec une racine grecque qui, de par mon parcours d'études, on va dire, me parle beaucoup plus. Et puis quand je parle souvent d'étymologie et de mots, l'importance des mots, du sens des mots. Donc le Zitos, c'est vraiment le mot qui désigne l'orge et pas la bière, mais l'orge et par extension la bière. Et puis l'univers, l'histoire et la culture, on va dire, égyptienne et moyenne orientale m'a toujours fascinée. Donc voilà, c'est une des raisons qui a fait que j'ai utilisé ce mot. Et je tiens quand même à dire un petit point qui m'a toujours... qui est toujours là, présent, cette petite pointe, que pendant de nombreuses années, j'ai été vraiment extrêmement critiquée par le milieu de la bière d'utiliser ce mot, parce que ce mot n'existait pas, et restait totalement... personne ne l'utilisait, et donc j'étais la seule à l'utiliser, donc je ne l'ai pas inventé, mais j'étais la seule à l'utiliser pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que ça se développe, etc., et qu'on arrive au paysage d'aujourd'hui où il y a énormément de zythologues, bien sûr, et tant mieux, mais le fait d'être critiquée pour une raison liée au fait que j'utilisais un mot qui n'était pas connu, et que je me la jouais, bref, j'ai tout entendu. Mais quand on ouvre les chemins, quand on est un peu pionnier sur les sujets, il faut accepter aussi ces pluies de critiques. Aujourd'hui, la zithologie, pour moi, c'est un... C'est mon métier de former. C'est d'abord un métier pour moi de formation, de transmission, comme tu disais. Et voilà, c'est ce qui fait que mon activité est quasiment permanente. D'accord,

  • Speaker #0

    donc tu es aujourd'hui formatrice pour l'Université du Vin, c'est ça ? Je ne pense pas que ce soit ton seul engagement en formation, mais c'est celui sur lequel on te voit beaucoup à travers différents cursus. Tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, comme tu dis, j'ai formé beaucoup de... Je suis intervenue plutôt dans différents circuits d'organismes de formation de longue date. Pour en citer un, par exemple, qui était dans les premiers, c'était le DU de La Rochelle. Donc, j'ai toujours... Hier, j'étais dans un salon, pareil, je continue de rencontrer des brasseurs qui étaient présents dans ce DU il y a 10 ou 15 ans. Donc, c'est assez amusant. toujours les rencontrer, les retrouver. et j'ai créé des formations. Alors les créations de formations que j'ai faites, c'était toujours en collaboration avec une personne ou un organisme. on peut parler de Somalie-Bierdomens notamment, que j'ai co-créé avec Hervé Lux pour la partie francophone. Et puis j'ai effectivement aussi contribué très largement pour ne pas dire complètement créer la formation de githologie qui existe aujourd'hui. J'ai laissé tomber cette direction-là, pour un milliard de raisons qui ne sont pas du tout intéressantes à ce micro, et pour me consacrer à une structure associative qui est l'université du vin qui forme depuis 40 ans des professionnels de l'actuelière du vin et de la restauration, donc évidemment, et de la distribution et du commerce. Et là, on est en train de parler de boisson. Et donc, ça fait longtemps que j'intervenais avec eux comme référent de bière sur les formations, les cursus de sommeliers, notamment, et de cavistes. Je suis intervenue dans plein d'autres structures aussi, mais je ne vais pas toutes les énumérer. Et pour me concentrer sur l'Université du Vin, nous avons eu l'idée de créer un parcours qui conjugue nos savoir-faire communs, à la fois de pédagogie et de dégustation. Concrètement, aujourd'hui, le parcours qu'on appelle expert bière, mais qui va certainement se transformer en dégustateur en bière, dans le même cadre que le certificat dégustateur en vin, C'est un parcours à la fois progressif et adapté aux différents métiers de la filière boisson et bière particulièrement. Donc on trouve aussi bien des brasseurs dans les formations que des cavistes, que des restaurateurs, des sommeliers, des porteurs de projets aussi bien sûr. Et cette formation elle a de spécifique le fait qu'elle est... comme je disais, elle est la réunion des savoir-faire, des zoonologues avec lesquels je travaille et de mon expérience. Donc on n'est pas sur quelque chose qui va être juste de la transmission de connaissances, parce qu'on transmet de la connaissance théorique, bien sûr, mais c'est bien au-delà. C'est bien au-delà. C'est des formations quasiment adaptées aux problématiques d'aujourd'hui, de ces métiers et qui répondent à ces problématiques. Voilà, donc il faut les suivre pour...

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs niveaux dans ces formations, c'est ça ? Il y a ce que tu appelles l'expert bière, donc certificat dégustateur, qui sont des formats plutôt courts quand même dans l'ensemble. Et il y a des choses un peu plus longues, plus d'expertise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est progressif. Donc on peut suivre les modules de façon indépendante. Mais le but, c'est que quand on suit tous les modules, effectivement, on arrive à une centaine d'heures. Donc ça fait un parcours quand même assez conséquent. Avec énormément d'outils, énormément d'échanges, énormément de ressources aussi. Et puis ce sont des formations où on parle des promos d'ailleurs, dans ce milieu-là comme dans d'autres d'ailleurs. Mais les promos, on se suit, on s'épaule, on reste en lien. Et pour ceux par exemple qui étaient en porteur de projet, on... Je continue à les soutenir et à les accompagner dans leur création d'entreprise. Je pense aussi à un jeune qui fait l'objet d'un article dans le prochain Mordu de printemps, qui travaille en sommellerie dans un restaurant. et qui a établi une carte de bière et qui fait des accords bière aimée et qui était déjà passionnée bien sûr de la bière avant de faire cette formation. Donc l'idée c'est vraiment d'accompagner, c'est pas uniquement... brandir des chiffres de nombre de personnes formées, parce que là, pour le coup, je pense que je dois tenir le record à ce stade. Mais ce n'est pas intéressant combien de gens on a formés, etc. Et à la limite même, le nombre de formateurs, etc. Il y a tellement d'approches de formation. Mais c'est mon métier à la base. Je viens de l'univers de la formation, de l'enseignement. Donc, c'est mon métier à la base. C'est vraiment, s'il y a un métier que je revendique avant tout, c'est celui de formatrice.

  • Speaker #0

    D'accord, donc il faut aller voir le contenu de ces formations et puis effectivement voir, y participer quelques seules formes. Et en fait, ce qui est intéressant, ce que tu dis, c'est qu'on peut venir de plein de milieux et s'en inspirer et utiliser toutes ces formations dans son travail quotidien autour de la bière, de la restauration, etc.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il y a aussi cette constante nécessité de s'adapter aussi par rapport au marché qui évolue, aux acteurs qui évoluent. On a une photographie, on va dire, de la filière Brassicol aujourd'hui, au printemps 2024, qui n'est quand même pas celui d'il y a un an et qui ne sera vraisemblablement pas le même que dans un an non plus. Donc je passe mon temps à adapter et à faire évoluer les formations. Elles ne sont jamais identiques. Donc ça c'est important aussi de le préciser, ce sont des formations qui sont... des formations, actions adaptées, personnalisées même quasiment, puis bien évidemment j'accompagne sur site aussi des brasseries dans leurs problématiques diverses mais essentiellement pour être capable de parler correctement, enfin de bien parler pardon, et de bien conseiller leur bière parce que le but c'est quand même de développer l'activité le développement c'est important et ça fait partie des axes pour moi, important de développement des acteurs de la filière, à tous les niveaux de la filière.

  • Speaker #0

    Je vais te poser la question de quelqu'un qui s'adresse à une personne qui a un long parcours dans le monde de la bière, puisque tu as effectivement, comme tu l'as dit, commencé à une époque où on se posait la question de savoir si la bière était un produit agricole. à un parcours, un paysage avec 2600 brasseries et des formations un petit peu partout. Comment tu vois un petit peu cette évolution aujourd'hui ? Alors, je ne me demande pas des prédictions, mais je me demande ton regard un peu d'experte qui a vu ce temps long, ce qui est le temps long pour le monde de la bière aujourd'hui, c'est-à-dire 20, 25 ans en arrière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est toujours important de faire un retour en arrière, parce que quelle que soit l'échelle qu'on prend, et là le retour en arrière en ce qui me concerne il est de 30 ans, mais peu importe, quand je fais des retours de 10 ans, ou de 5 ans, ou de 15 ans, ou de 20 ans, les enseignements de ces retours sont toujours fort importants. Et l'idée de les transmettre c'est également très important, parce que le recul est une bonne chose je pense, ça permet aussi de... de prendre en compte beaucoup d'éléments de réflexion, de travail sur les gammes par exemple, ne serait-ce que ça. Donc la vision que j'ai, elle est résolument positive malgré le contexte, et je continue à être toujours une personne d'un optimisme. assez ravageurs, mais pas forcément non plus non réalistes. L'idée, c'est d'être réaliste. On s'aperçoit que les difficultés qu'on connaît aujourd'hui, elles sont partagées dans d'autres pays, donc on n'est pas les seuls. En revanche, là où je suis optimiste, c'est sur le potentiel de consommation. de la bière aux côtés du vin, et surtout pas à la place du vin, mais en complément, et le potentiel qu'il y a de création aujourd'hui, et de retrouvailles avec les savoir-faire qu'on a en France. Je pense notamment à toutes ces bières à la frontière de la vigne et de la bière, notamment, que ce soit les barriques ou les fermentations indigènes, etc. Je pense aux retrouvailles qu'on peut faire avec les maltes et les houblons locaux. Donc ça, c'est pour moi un de mes engagements, c'est de soutenir ces filières locales. Dans toutes les régions, il y en a, c'est vrai que particulièrement au Rhône-Alpes, mais pas que, bien évidemment, il y en a aujourd'hui dans toutes les régions, au Verne, Bretagne, Normandie, etc. Et là, il y a... potentiel pour moi à la fois de résonance et puis de développement des acteurs de la filière qui est très important et c'est pas en allant forcément chercher ailleurs qu'on va trouver à mon avis les solutions je vois plutôt un avenir donc encore une fois optimiste même si aujourd'hui c'est compliqué mais résolument pour retrouver sens avec ce qu'on a avec la terre qu'on a autour de nous. Donc oui, les productions locales.

  • Speaker #0

    Ce sera un long sujet, je ne vais pas te lancer dessus parce que j'aimerais faire une émission sur le fameux questionnement Y a-t-il une bière de terroir ? Ce serait sans fin, mais j'aimerais vraiment te réinviter pour qu'on en reparle là-dessus. Ça te donne l'occasion parmi tous tes engagements de dire un mot sur l'engagement que tu as dans la filière bio aujourd'hui parce que tu as quand même... Tu t'es engagée fortement, que ce soit à travers Millésime Bio ou aussi le travail que tu fais avec les acteurs de la bio, donc ça tu peux en parler peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est important pour moi parce que j'ai plusieurs types d'engagement, mais l'engagement que j'ai en faveur du bio est pour moi une évidence. Alors dans le bio, il y a beaucoup, bien sûr, il y aura d'autres articles aussi qui vont venir sur les sujets nature et progrès, mais la dynamique du bio, elle est absolument vitale pour moi. Enfin, ça ne pose pas de questions. C'est évident, alors je l'ai toujours eu, mais je le mets plus en avant aujourd'hui. J'assume peut-être aussi plus aujourd'hui la volonté de le faire savoir parce que ça me paraît urgent. d'être exigeant dans ce qu'on a. en réception de Malte, en réception de Houblon, en travail de la terre. en filière, en fédérant les acteurs sur les territoires. Quand je vois des brasseries, je suis dans une région où on a un historique à ce niveau-là, la Franche-Comté, les brasseurs se sont réunis ensemble pour sensibiliser les acteurs bio, céréaliers, pour développer de l'orge brassicole franc-comtoise. Je me souviens d'être intervenue il y a maintenant quasiment 15 ans sur le sujet à Besançon avec les céréaliers. Donc on a un historique en Franche-Comté, donc ça me donne aussi une petite légitimité finalement pour parler de ça. On a un historique aussi sur les récoltes, sur la façon d'acheminer les orges pour les faire malter, etc. Et aujourd'hui, cet engagement, il est primordial. Voilà, donc millésimes bio, des acteurs bio comme la malterière des Choises, par exemple, qui est au même titre que d'autres, bien sûr, à Saint-Avey avec Hervé Lamoureux. Beaucoup, je pourrais en citer des tonnes, bien sûr, des acteurs qui s'engagent comme ça, et qui me paraissent... cet engagement pour moi il est vital pour la profession je pense et pour la consommation de la bière mais pour moi il est extrêmement important alors peut-être un mot sur Minésime Bio parce que tout le monde ne connait pas quel

  • Speaker #0

    est cet événement qui est un gros événement de la bio qui est basé dans le sud de la France à Montpellier et qui s'est ouvert au monde de la bière il y a peu de temps donc c'est la quatrième année en 2024 donc en 2025 ça sera la cinquième édition Merci

  • Speaker #1

    C'est le plus grand salon de vin bio du monde, c'est un salon gigantesque et l'idée c'est de profiter de cette plateforme de réunion des acheteurs liquide bio, c'est un salon uniquement pour... Ce ne sont que des acheteurs qui viennent de tous les circuits, que ce soit les enseignes bio, les CHR, les sommeliers, les restaurateurs, les cavistes, vraiment toutes les populations de gens qui achètent du produit pour le revendre. Et donc la volonté de Sylvain Bio, parce que ça c'est quand même important de le savoir, c'est que Millésime Bio, ce n'est pas une affaire commerciale, si bien sûr, mais c'est à la base initiée par les vignerons pour les vignerons. Et quand je discute avec les vignerons qui organisent ce salon, et je peux relayer leur engagement pour les autres boissons, dont la bière, c'est nos clients qui viennent, nos acheteurs qui viennent au salon, ils sont demandeurs de bière. Ils sont évidemment demandeurs de bière, à commencer par les restaurateurs, les CHR. Et donc, nous, on avait... vraiment le besoin de leur proposer une offre de bière. Alors, comme tu dis, ce n'est pas un salon qui est connu par le monde brassicole. Et puis, souvent, j'entends, oui, mais c'est à Montpellier, je ne distribue pas dans le sud. Non, mais il n'est pas à Montpellier, mais il est juste le lieu de rendez-vous de tous les acheteurs de toutes les régions de France et, évidemment, de l'exportation, à commencer par la Belgique, l'Angleterre, les pays des Mitrofs. Donc, pour moi, c'est un... un engagement qui fait sens avec toute cette volonté de valoriser la filière, les filières, donc avec aussi des conférences, des masterclass bien sûr, des rencontres, et puis soutenir cette filière au niveau développement, parce que c'est ça, il y a des très belles bières, mais il faut qu'elles se vendent, donc il faut qu'elles trouvent un acheteur, donc c'est ça, c'est vraiment l'important, c'est de promouvoir les bières bio dans les circuits.

  • Speaker #0

    On sait combien il y a de brasseries bio aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors, dans les chiffres existants, il y a effectivement à peu près 400 bières, 400 brasseries sur la totalité. Donc, ce qui est énorme, ça représente même plus, presque 500. Ça représente un pourcentage qui est le premier en Europe. Mais en termes de nombre, en termes de volume, c'est fort peu, bien évidemment. Les premiers pays, c'est l'Allemagne et la Suède. Et donc, on est vraiment sur des... De toute façon, sur tous les pays, il y a cette exigence bio qui se développe et puis cette demande des consommateurs aussi de savoir ce qu'ils boivent. Est-ce que ça vient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On a fait le tour, on a parlé de beaucoup de choses. On n'a pas parlé de tout. On n'a pas parlé notamment de ton engagement auprès des femmes dans la bière, parce que ça a été un engagement de longue date, à travers notamment ta structure qui s'appelait Bière Issyma. Je ne sais pas si elle continue ses activités.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça continue, bien sûr. C'est vrai que je parle beaucoup de Mordu, parce que Mordu, c'est édité par Bière Issyma. Alors, l'engagement des femmes et de la bière, j'étais par exemple aussi là. Une des pionnières dans ce domaine-là et ça m'a toujours tenu à cœur de parler des femmes parce que j'ai été pendant longtemps en France en tout cas et même dans les pays d'Europe. J'étais au milieu de beaucoup beaucoup beaucoup d'hommes, donc il n'y avait pas beaucoup beaucoup de femmes à l'époque. Donc c'est aussi pour ça que j'ai eu cette envie de parler des femmes, et puis les femmes m'ont beaucoup toujours inspirée, les femmes dans le milieu de la bière m'ont toujours énormément inspirée. Et donc cette envie, elle est toujours là bien évidemment. Il y a énormément de groupes de femmes, il y a énormément d'associations, de structures, de mouvements. Moi ce que je peux regretter, c'est que ce n'est pas toujours fédératif. et que cette envie que j'ai toujours eue, c'est de fédérer. Et quelquefois, je suis un petit peu surprise du manque de fédération dans ce milieu-là. J'en profite pour le dire à ce micro. C'est dommage, mais l'envie est toujours là. Les brassages collaboratifs sont toujours là. La mise en avant des femmes, il suffit d'ouvrir ma revue. des femmes à la fois brasseuses et cavistes, chefs, restauratrices, productrices, etc. Donc il suffit d'ouvrir la revue. La revue est pratiquement faite que par des femmes aussi. Le pourcentage de plumes féminines... Je pense à Elodie, notamment, caserta la compagne de Greg Marseille, qui est archéologue funéraire spécialisée dans la bière. Donc, il y a énormément de plumes féminines et c'est un engagement au quotidien, ça. Mais au quotidien. Et ce n'est pas forcément parce qu'on n'en parle pas que rien ne se passe.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est pour ça que je tenais quand même à ce que tu puisses l'évoquer, parce que je sais que c'est un engagement constant que tu as depuis très longtemps et qui est tout à ton honneur. Bon, je crois qu'on a dit énormément de choses. Est-ce qu'il y a des choses dont on n'a pas parlé que tu aurais voulu... évoquées ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être un point de sémantique, ou en tout cas de sens de mot. Quand on parle de zithologue, la plupart des personnes, que ce soit les médias ou même les personnes de la filière, comparent au mot oenologue Juste en deux mots, ça n'a rien à voir, et je profite du micro pour le dire, parce que zithologue, c'est... C'est plutôt, s'il y avait une explication du mot à donner, ce que ça regouvre, c'est plutôt l'équivalent du sommelier bière, on va dire, qui est à la fois dans le temps de connaissance, d'apprentissage et dans la pratique du métier, ça se rapproche beaucoup plus du métier de sommelier et donc spécialisé bière. Et pourquoi c'est très différent ? Parce qu'unologue, c'est six ans après le bac, c'est un diplôme national d'État, c'est un diplôme national. l'œnologue, et c'est surtout un métier scientifique. C'est de la biochimie, de la microbio, et c'est un ingénieur agronome qui a la spécialité, en plus du vin, qui est l'œnologie. Donc ça n'a rien à voir, et je pense que c'est le bon moment pour...

  • Speaker #0

    Précisément. D'accord, donc un zithologue n'est pas un onologue, mais peut-être qu'un jour, il pourrait y avoir des zithologues qui sont onologues, avec tout le niveau de compétence et de connaissances dont tu parles.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, j'espère jouer un rôle à ce niveau-là aussi, bien sûr. idéalement dans le cadre de l'université du vin bien sûr mais là pour l'instant on est bien au stade de la dégustation et on n'est pas encore au stade de la junior brasseur finalement parce que c'est ça mais les voies sont

  • Speaker #0

    ouvertes et tout est possible je te remercie de tous les points que tu as abordés On va terminer notre émission. J'espère pouvoir te réinviter notamment pour aborder tous les sujets que tu évoques dans Mordu, notamment autour de la question de la bière de terroir et de l'hyen que la bière peut avoir avec la terre. En tout cas, merci beaucoup d'être venu jusqu'à Montreuil, puisqu'on a enregistré ici à la Brasserie Croix de Chao, qui nous accueille encore une fois pour cette émission. J'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jérôme pour ce temps

  • Speaker #0

    et pour cette invitation vraiment c'est toujours un plaisir de te revoir merci ce numéro s'achève j'espère encore une fois qu'il vous aura intéressé si vous souhaitez soutenir les médias autour de la bière artisanale vous pouvez bien sûr vous abonner à Mordu nous en avons parlé dans cet entretien et également m'aider à faire connaître Malta Tac par vos likes étoiles partages qui permettront de continuer à développer son audience on se retrouve dans quelques semaines pour un nouvel épisode salut

Description

Qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de Zythologue ?

De l'incarner à travers ses nombreux livres, tels le Guide Hachette des Bières, Biérographie ou La Bière en 100 styles , qui ont pris place sur les étagères de tout amateur de bières ?

De contribuer aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière, à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie ?

D'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publication qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir.

Dans cet épisode, je vous emmène à la rencontre d'Elisabeth PIERRE, zythologue, autrice, éditrice et surtout passionnée de bière et de rencontre.

Par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses activités multiples, elle est une personnalité à part dans l'univers brassicole et nous allons ensemble parler de ces multiples activités et projets.

Malt Attack est produit par Bière Découverte - Jérome MARTINEZ GARCIA / Sommelier en bière, formateur

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau numéro de Malta-Tac. Je suis Jérôme Martinez, sommelier en bière, ancien brasseur, et je vous emmène régulièrement dans ce podcast à la rencontre des personnalités du monde de la bière. Et c'est avec une grande joie que je vous propose aujourd'hui d'aller à la rencontre de l'une d'entre elles, et non des moindres. Car qui en France peut se targuer d'avoir popularisé le terme de zithologue, de l'incarner à travers ses nombreux livres tels le Guide achète des bières, Biérographie ou La bière en sans style, qui en plient place sur les bibliothèques de tout amateur de bière, qui contribue aussi fortement à donner des lettres de noblesse à la bière à travers ses formations, ses ateliers, ses initiatives en lien avec le monde de la restauration et la gastronomie. et d'être porteuse de cette ambition à travers la publication du magazine Mordu, l'une des très rares publications qui ambitionne en France de faire de la bière une boisson de gastronomie et de terroir. Je veux parler bien sûr d'Elisabeth Pierre, qui de par son engagement de 30 ans pour la bière en France et ses multiples activités est une experte à part dans l'univers brassicole. Je vous propose dans ce numéro un échange avec Elisabeth afin de mieux connaître ses engagements, ses convictions et ses ambitions pour la bien en France. Nous nous sommes retrouvés dans la salle du Group Up de la brasserie Croix de Chaveau à Montreuil, vous le devinerez au bruit de fond qui égrène ce lieu, pour un échange qui je l'espère vous intéressera à la rencontre d'Elisabeth Pierre. Bonjour Elisabeth !

  • Speaker #1

    Bonjour Géraud !

  • Speaker #0

    Je te remercie d'avoir accepté de venir échanger avec moi dans Malta-Tac. Je suis très heureux de t'accueillir parce que tu es, c'est ce que je te disais au début en aparté, je pense qu'il n'y a pas grand monde dans le monde de la bière qui ne connaît pas et qui n'a pas entendu parler de ton nom Elisabeth, parce que tu as énormément de casquettes et une longue expérience dans le monde de la bière, je voudrais d'abord qu'on en parle. tu rappelles un petit peu tes engagements, tes actions, etc. Évidemment, on parlera ensuite de ton actualité et évidemment de Mordu, du magazine Mordu. Et puis on parlera aussi, parce que ça me tient à cœur, du monde de la zithologie et des zithologues, parce que tu es formatrice, évidemment, reconnue dans ce monde-là. Donc, si tu veux, on va commencer par le commencement. Est-ce que tu veux te présenter ? et puis on va essayer de dégrainer un petit peu tes différents engagements et expériences.

  • Speaker #1

    D'accord. Déjà, merci beaucoup pour cette invitation à raconter mon parcours et ma passion, finalement, parce que les deux sont indissociables. Je suis née en France-Comté, et c'est important parce que les racines, d'une part, c'est important, pour chacun d'entre nous, et mon parcours a... Je suis sain dans plusieurs vies finalement, mais là on va parler que de ma vie dans la bière. C'est un univers, tu parlais du mot univers et puis de la vie, donc c'est des mots qui sont très importants parce que c'est lié au vivant, c'est lié à l'humain. Et je fais ce métier non seulement par passion, mais aussi par envie de faire des liens avec les humains finalement, entre eux. Donc c'est aussi ça. Finalement, la bière est un prétexte pour moi. Donc je l'ai compris il y a quelques années. Et la passion, elle est née au fur et à mesure des années, parce que dans mon parcours de bière, j'ai eu plusieurs étapes. Et la première étape est un parcours de salariat, où je ne connaissais pas la bière quand je suis arrivée en tant que dire comme marketing de la bière en France, dans les années où la loi Evin a démarré. donc il cherchait un petit peu un mouton à cinq pattes que j'étais finalement pour essayer de faire que la bière retrouve ses lettres de noblesse, on est donc dans une époque qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, et puis la deuxième étape, c'est l'étape où j'ai décidé de… De prendre la liberté que j'avais envie de prendre, donc la liberté c'est un mot très important pour moi, puis tu en payais le mot engagement aussi, donc être libre et engagée, voilà c'est ce que je suis aujourd'hui. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire déjà que je suis indépendante, donc ça, ça change tout. Et quand j'ai démarré mon parcours d'indépendante avec... L'idée un peu saugrenue à l'époque d'animer des ateliers de dégustation de la bière, il n'y avait absolument pas du tout cette activité-là, elle n'existait pas, et il y avait une seule cababière de bière artisanale en France, à Paris par exemple. Et j'ai commencé à chercher des clients, à vouloir faire déguster des bières, à inviter des brasseurs et des brasseuses à être présents, et c'était la galère, vraiment la galère. Donc j'ai repris mon ancien métier, tout début de métier qui était l'enseignement et pendant... Pratiquement 10 ans, finalement, j'ai cumulé deux vies. Une vie, la journée de prof de marketing et de com dans les boîtes à com. Comme je dis, c'est des boîtes qui font appel à des gens qui sont plutôt des professionnels. Donc, comme j'avais déjà une expérience de marketing et de com, forcément, je transmettais, j'enseignais ces matières-là. Donc j'ai fait tous les parcours possibles, Bac Pro, BTS, Master, enfin bon, j'ai écumé pas mal les boîtes. Et le soir, j'animais des ateliers, le soir et le week-end, et j'essayais de porter la bonne parole de la dégustation de la bière, et encore une fois, c'était vraiment très très compliqué. Ce qui a changé un petit peu, c'est au moment de la... De l'apparition du Guide Achète en 2014, et là ça a effectivement un petit peu changé les choses, parce qu'il y avait d'une part un éditeur connu qui me faisait confiance, et puis ça a été un peu aussi une sorte de reconnaissance, parce que tant que tu es tout seul à galérer dans ton coin, c'est un petit peu compliqué, et puis même s'il y avait de plus en plus d'ateliers, il y avait un moment où je me disais il faudra que je laisse tomber les cours, parce que c'était purement alimentaire. J'ai sauté le pas au moment de la première parution du Guide à la Chête des Bières en 2014 et j'ai totalement arrêté ce travail alimentaire pour me consacrer à 100% à ce à quoi j'avais aspiré toutes ces années. Après aussi quelques épisodes malheureux de création de calabier et autres choses que personne ne sait, mais ce n'est pas grave.

  • Speaker #0

    Oui, tu as essayé énormément de choses, mais ce n'était pas ton premier ouvrage, le Guide à Chètes, en 2014 ?

  • Speaker #1

    Alors si, c'était le premier. J'avais fait la révision technique du Grand Livre de la Bière, de l'édition française du Grand Livre de la Bière. écrit par Tim Webb et Stephen Beaumont, qui sont donc anglophones, et il y avait une traduction française, et j'ai fait la révision technique. Donc ça, c'était l'année d'avant. Et c'est comme ça, comme c'était Hachette qui avait les droits de ce livre, c'est comme ça que je suis rentrée dans la maison Hachette, et puis que j'ai lancé un jour à mon éditeur, un peu par joke, si on faisait le guide Hachette des bières.

  • Speaker #0

    C'est comme ça que c'est apparu. Je me suis posé la question de savoir comment un jour Hachette avait eu l'idée de lancer cette magnifique initiative. Il y a eu... Combien d'éditions du Guide Achète ?

  • Speaker #1

    Quatre au total. Oui, quatre. La dernière étant celle de fin 2022, donc l'année 2023 pour l'année de l'édition, donc l'an dernier. Et en fait, l'aventure éditoriale est quelque chose qui m'a toujours fascinée, passionnée, beaucoup pris de temps aussi, parce que l'écriture, c'est une chose, mais il faut écrire ce qu'on déguste, là, pour le coup. et donc c'est deux temps c'est d'abord déguster avec des méthodes la méthode qui est la mienne c'est la dégustation à l'aveugle et ça j'y tiens vraiment beaucoup et de toute façon je ne sais déguster que comme ça je ne sais pas déguster avec la connaissance de ce que je déguste donc quand je dis à l'aveugle c'est pas les yeux bandés, c'est je ne sais pas ce que j'éguste c'est toujours avec plusieurs autres bières qui me sont servies, etc. Donc il y a toute une organisation derrière, surtout pour le Guinée-Fête. Et puis, quel que soit l'apport aujourd'hui pour mon magazine ou pour toutes les activités autour de la dégustation, ça reste un peu mon credo, c'est de déguster en laissant juste parler l'essence et pas en sachant ce qu'on déguste.

  • Speaker #0

    Le guide d'achète va continuer ? Tu n'en sais rien.

  • Speaker #1

    Je n'en sais rien. Ce qui est certain, c'est que le livre d'une manière générale et le livre sur la bière d'une manière plus précise n'est pas quelque chose qui répond aux espérances des éditeurs d'une manière générale. Mais ça, c'est l'activité livre d'une manière générale. Mais précisément, les livres sur la bière sont... On a connu une sorte de courbe de progression intense quand j'ai démarré, parce qu'au départ, le rayon bière, à cette époque-là, a effectivement été plutôt très réduit. Donc, je pense contribuer à le développer, ça c'est certain. Et puis après, il y a eu beaucoup d'éditeurs qui ont fait pas mal de démarches similaires, on va dire ça comme ça. et puis on se retrouve avec un rayon bière finalement assez fourni, avec des nouveautés et puis aujourd'hui la chute,

  • Speaker #0

    la courbe est plutôt en chute donc il n'y aura pas forcément d'autres guides d'achat pour l'instant en tout cas oui alors on voit comme sur cette partie d'autrice, parce que tu as quand même énormément, tu as été très prolifique il y a un certain nombre d'ouvrages qui sont dans les bibliothèques de beaucoup de gens du monde de la bière on peut en citer quelques-uns

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai beaucoup aimé celui de biérographie, parce que biérographie qui a eu deux éditions, c'est une approche ludique et pédagogique de la bière, donc pour tout public, jusqu'à des éditions comme la bière en sans style, qui est en fait une approche sur les styles, comme le titre le dit, mais sur les styles dans une dimension également grand public, c'est-à-dire sur un livre. qui fait un tour assez précis de l'ensemble des styles qui peuvent exister, mais sur le plan en français déjà, et puis avec une expérience. C'est-à-dire que c'est dedans, ce n'est pas juste une connaissance théorique et je dirais reprise des standards, mais c'est vraiment injecter toute mon expérience de dégustation dans les styles en question.

  • Speaker #0

    D'accord. une belle bibliothèque que je conseille à tout le monde de se procurer parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut utiliser en permanence et pendant très longtemps dans le monde de la bière si on est intéressé par tout ça alors d'autrice tu es aussi devenue éditrice d'abord avant mordu par une revue qui s'appelait Bière Aimée qui a existé pendant quelques temps donc Quel était le projet derrière Bière Aimée et Mordu derrière ?

  • Speaker #1

    En fait, Bière Aimée, c'est né d'une course de bière à Liège à l'époque. Je n'avais pas fait la course non plus, mais j'y assistais avec un éditeur en Belgique qui éditait à l'époque Belgian Beer and Food. Et on n'a pas pareil, c'est né de cette espèce de joke aussi. Et si on faisait la même chose en français ? Eh bien oui, bien sûr, on va le faire. Et on a fait quatre numéros ensemble. Donc, c'était la traduction finalement de ce titre qui a cessé d'exister en Belgique parce que fin 2018, l'éditeur en question me dit, enfin l'éditeur qui n'était pas un éditeur professionnel, donc il faisait ça en plus de son boulot, m'a dit maintenant j'arrête, je me consacre à mon boulot et donc j'arrête. Et je me suis dit mais je n'ai pas fait tout ça, donc on arrête. Donc, j'ai racheté le magazine. et un petit peu quand même à la fois sur un coup de tête et puis en sachant ce que je faisais, parce que bière aimée, c'est au-delà de bière aimée. C'est pour ça que maintenant ça s'appelle Mordu, avec un sous-titre qui est bien boire, manger et voyager. parce que c'est les trois piliers de la vie finalement les plus importants, tout ce qui tourne autour de ça, la boisson, la nourriture, la balade et la rencontre. Et je tenais vraiment à continuer cette aventure, qui est une aventure fantastique d'écriture et de rencontre, d'écriture de ces rencontres, au-delà de la dégustation. et d'écriture sur ce qui fait le sens des territoires aujourd'hui. Voilà, donc c'est une revue aujourd'hui qui n'est plus… plus qu'une revue de bière, mais c'est une revue où l'univers gravite autour de la bière, comme je dis, c'est-à-dire que je ne pense pas qu'il y ait une revue en français où la bière tient une place aussi importante à côté des autres produits, autant que je sache. Donc les autres produits pour les boissons, c'est surtout les boissons fermentées à bulles. Tout ce qui touche à la fermentation, tout ce qui touche aux univers de produits de saison, parce que c'est une revue saison, donc trimestrielle, ça sort. à chaque saison, c'est important le rythme, et puis bien sûr les femmes et les hommes derrière les produits. Donc c'est des histoires de rencontres bien sûr, mais d'exigences derrière, et puis d'engagement. Je veux donner la parole aux gens qui sont investis dans ce qu'ils choisissent de faire, et peu importe si ça m'oblige à aller à droite à gauche. C'est ça qui m'anime dans cette revue. Et à la base, toute mon histoire de bière, elle a commencé avec la gastronomie. Parce que, bon, je n'ai pas forcément le temps d'en parler, mais l'idée, c'est vraiment pour moi d'associer toujours la bière à table. Voilà, la bière dans l'univers de l'alimentation. Mais c'est aussi parce que j'ai démarré dans la bière comme ça. J'ai démarré dans la bière en proposant aux brasseries de l'époque. d'investir le territoire de la gastronomie pour redonner les lettres de noblesse à la bière. C'est comme ça que d'ailleurs les choses ont commencé. Donc j'ai eu la chance, vraiment la chance incroyable, de côtoyer les plus grands chefs, les plus grands sommeliers, et c'est pour ça que j'ai cette approche-là. Ce n'est pas quelque chose de récent.

  • Speaker #0

    Alors, c'est une aventure qui est quand même un peu... Non, non, c'est très bien. On va prendre le temps d'expliquer tout ça parce que c'est hyper intéressant. Déjà, moi, j'ai toujours une première question, c'est qu'est-ce qui fait qu'en 2024, on a envie de se lancer dans l'idée d'un magazine papier, alors qu'on sait que le monde de la presse n'a pas forcément très bien. Donc, c'est quand même une aventure, je pense, qui nécessite une grande passion et un grand engagement, ce que tu manifestes clairement. J'ai le sentiment, et c'est un peu ce qui caractérise, c'est que l'engagement que tu as eu dans Bières Aimées, que tu viens d'expliciter, c'est l'ancrage de la bière dans un terroir et dans un territoire. Il semble être quand même un peu un credo que tu portes depuis longtemps. Et ça, j'aimerais que tu en parles, parce que je trouve que c'est important aujourd'hui, maintenant que le monde de la bière a explosé. Il y a énormément de brasseries inscrites partout. Que cette question du rapport au territoire, au terroir et à la gastronomie puisse être posée, ce serait quand même intéressant.

  • Speaker #1

    Tout démarre en fait dans un repas bière aimé que j'ai fait il y a quelques années, que je relate dans le premier numéro et ça donne l'idée de pourquoi je continue cette publication contre Vanzemare parce qu'il faut être un petit peu fou aujourd'hui, comme tu dis, en 2024 pour éditer une revue qui est une revue à la fois esthétique, qualitative, parce que moi j'aime ce qui est beau, j'aime les beaux objets. et où on a de quoi lire, parce que j'aime les mots, et je m'entoure de plumes aussi, donc des plumes spécialisées, comme Sonia Esgulian pour les produits, comme Dominique Huttin pour tout ce qui est bulles, etc. Et donc, le défi pour moi, c'est de faire perdurer cette publication, et à chaque numéro, pour le suivant, c'est presque la question, c'est est-ce que je continue ? parce que c'est évidemment pas du tout pour l'instant un modèle, on va dire, rentable, on va dire ça comme ça. Et puis surtout, comme tu dis, les gens ne lisent plus ce que je disais juste avant au niveau des livres. Donc c'est un peu se battre contre la tendance, comme je l'ai fait d'ailleurs quand j'ai voulu redonner les lettres de noblesse à la bière, quand j'ai voulu remettre la bière à table, quand j'ai voulu... Mettre la bière au salon de l'agriculture, ça va paraître fou, mais à l'époque, les patrons qui étaient les miens des grosses brasseries me disaient Mais enfin, Elisabeth, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse au salon de l'agriculture ? On n'est pas une boisson agricole. J'ai entendu cette phrase-là et elle résonne encore à mes oreilles. Donc, c'est juste pour dire que... Ce que j'ai vécu avec ces chefs, parce que j'ai travaillé avec ces chefs en cuisine, j'ai travaillé sur les recettes, on a fait des expériences d'association de bière à zé, mais ce n'était pas on va chercher un chef, on va le payer et puis il va faire ce qu'on lui demande. Non, on n'a jamais payé aucun chef. Je n'ai jamais été amenée à faire cette démarche-là parce que j'ai toujours travaillé avec des gens qui étaient passionnés et qui avaient envie d'aller expérimenter ce territoire-là qui était complètement... neuf. Et qui est toujours neuf. Parce qu'il n'y a rien de plus neuf que d'expérimenter des associations de bière et de mets. Et dépendamment de la bière, dépendamment des produits, dépendamment de la façon dont les produits sont travaillés, on a des expériences constantes. C'est toujours de la nouveauté, c'est toujours de la surprise. Donc c'est ça qui fait le sel de cette revue et qui fait que je la continue. C'est le plaisir de la découverte.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu penses que de ce point de vue-là, que ce soit par ton travail ou par aussi l'évolution du temps, les choses ont un peu changé ? Il y a des voies un peu nouvelles qui se sont créées ? des projets, des choses ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est tout à fait certain, et c'est ça qui me porte aussi, c'est au-delà de ces rencontres et de ces expériences, il y a des vraies convictions qui s'installent. Il y a des restaurateurs qui n'imaginent plus ne pas proposer une carte de bière ou en tout cas une sélection de bière avec leur plat. Quand ils en sont au stade où ils ont déjà élaboré une carte de bière, c'est que soit on a travaillé ensemble, comme c'est le cas pour plusieurs restaurants, étoilés ou pas d'ailleurs en France. mais tous ne sont pas à ce stade-là, il y en a énormément encore aujourd'hui. Quand la semaine dernière, j'étais dans la Drôme avec un restaurateur qui travaille déjà avec un brasseur local, mais qui est tout à fait fasciné par toutes les facettes et les possibilités gustatives que ça offre. Et puis là, par exemple, à la fin de la semaine, je vais dans un restaurant à Besançon qui va travailler aussi avec Antoine, donc des biarnets, qui fait à peu près une fois par an un dîner bien aimé. Mais c'est une fois par an pour animer quelque chose, mais c'est tout le temps qu'il a cette... C'est bière à la carte, ce chef, ce n'est pas des one-shots. Donc c'est vraiment ça que j'observe, c'est qu'il y a un vrai... un vrai changement, une vraie évolution dans la prise en compte du brasseur ou de la brasseuse en tant que producteur local, de proximité, et ça va de pair quand on travaille, ou pas des produits bio d'ailleurs, ce n'est pas forcément toujours des bières bio, mais il y a cette notion de local et de sourcing de matières premières et de produits d'élevage ou de maraîchage. ou d'épices ou de quoi que ce soit, qui va être beaucoup plus sur des territoires proches, en tout cas autour du restaurant, dans la région. Et c'est ça qui m'intéresse. C'est la valorisation des producteurs, des artisans, des territoires. Et c'est ça qui change.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que du côté du monde de la bière, il n'y a pas encore une forme de... On va dire timidité pour être gentil dans cette idée que la bière est une boisson gastronomique. C'est un peu la perception que j'ai, c'est-à-dire que je pense qu'il y a peut-être dans le monde de la gastronomie, ou en tout cas dans une partie, on va dire, une prise de conscience que la bière a sa place à la table sans problème, mais que tu côtais des brasseurs, tu penses que c'est la même chose aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est un long chemin ça, mais c'est vrai que la bière, quand je dis la bière à table, c'est la bière sur toutes les tables, à tous les moments. Ça peut être de l'apéro, ça peut être du finger food, ça peut être du barbecue, ça peut être des choses des plus simples jusqu'aux plus compliquées. Donc c'est un univers qui est immensément vaste. Et les brasseries, aujourd'hui, je les trouve, c'est pas qu'elles sont timides ou quoi, il me semble plus qu'il y a peut-être un manque de sensibilisation au monde de la restauration, donc ça, ça fait partie des formations, on en reparlera juste après, que je donne, de mettre en lien ces mondes-là, et puis de... De fait, j'observe plutôt des brasseries qui ont un petit peu des difficultés, enfin des brasseuses ou des brasseurs qui ont peut-être un peu plus de difficultés par rapport à d'autres, d'aller toquer à la porte des restaurants, d'aller présenter leur bière, d'aller en parler. Donc c'est finalement toute une population de producteurs qui sont peut-être un peu démunis pour faire ça. donc c'est à ça que je réponds notamment dans les formations c'est pas expliqué comment on fait la bière il y a des gens qui le font beaucoup mieux que moi c'est vraiment donner les clés, les outils pour dire tes bières tu peux les amener dans tel et tel type de restaurant typologie de restaurant il y en a énormément et ils vont tous être ouverts de toute façon tous, il n'y en a aucun qui va dire non je ne peux pas c'est à partir du moment où tu fais faire l'expérience et où les personnes en restaurant adhèrent à l'idée d'expérimenter, de proposer des bières, quelle que soit l'offre et quelle que soit la façon dont ils la proposent, ils se rendent compte que c'est génial. Ils se rendent compte qu'ils en vendent, évidemment.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu penses qu'il y a encore beaucoup de choses évidemment à accomplir, c'est énorme, mais qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ont changé de ce point de vue-là, et effectivement que Mordu a une place aussi dans tout ce travail de longue haleine de donner à la bière ces lettres de noblesse qui est un peu le leitmotiv que tu vas avoir dans ce magazine. Alors pour parler de Mordu, tu m'as dit quatre numéros par an, il faut s'abonner évidemment. il faut lancer un appel merci

  • Speaker #1

    Jérôme merci beaucoup parce que en fait on a beaucoup on est dans une période compliquée pour tout le monde on est dans une période compliquée pour ne parler que de la brasserie il y a évidemment des appels à l'aide et des des messages qui sont assez assez assez qui témoignent de la tension qu'il y a en ce moment dans ce secteur, mais ce n'est pas le seul secteur. Et on ne parle jamais de la presse, donc je vais en parler pour le coup, parce que mon activité en tant qu'éditrice et en tant que productrice de ce magazine, la production d'un magazine, ça coûte énormément cher, et moi je suis complètement un petit peu sidérée de la méconnaissance. de ce que représente la production d'un magazine de la part de la plupart des personnes. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la presse va mal. Donc, effectivement, c'est un petit peu incongru de lancer une revue. Mais encore une fois, je pense que la dimension de soutien, elle est pour moi clairement dans les abonnés, dans la construction, dans le développement de cette communauté que j'ai créée il y a maintenant déjà quelques années. Fédérer, on va parler de former après, mais fédérer et puis... Et puis, comment dirais-je, accéder à la connaissance de façon un peu facile sur la bière et tout ce qui touche au goût, c'est mon leitmotiv. Donc, je pense qu'une revue qui se garde et qui est belle a son rôle à jouer dans une bibliothèque, au même titre, ou sur une table qu'on laisse accessible constamment, parce que ce n'est pas un magazine qu'on lit de bout en bout, c'est un magazine qu'on garde et qu'on reprend en main. Donc, je ne sais plus ce que c'était la question, mais…

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il faut s'abonner effectivement à Vendu.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Donc, les abonnés, c'est vraiment le nerf de la guerre. Donc, ça représente à peu près, même pas 50 centimes par jour. Donc, ce n'est pas un effort financier, je pense, conséquent que je demande. Il reste un prix unitaire tout à fait correct, puisque le numéro qui fait une centaine de pages est à 15 euros pour trois mois. avec beaucoup d'articles et une centaine de pages. Et puis, il y a beaucoup d'offres possibles. Il y a le papier, mais il y a aussi évidemment l'abonnement numérique. Je fais aussi ce que j'appelle un pack anti-guespi, c'est-à-dire que les numéros qui ne sont pas vendus, je les propose à un prix inférieur, les numéros anciens. et puis on peut aussi il y a beaucoup de développements qui s'en viennent en 2024 sur le web avec des combinaisons on va dire digitales et papier

  • Speaker #0

    L'appel est lancé, je me rappelle qu'il y a un an on s'est croisé, tu m'avais dit je ne comprends pas pourquoi il y a si peu de brasseurs qui s'abonnent à Mordu

  • Speaker #1

    Oui, je te remercie de le rappeler parce que ça, ça reste pour moi une interrogation permanente permanente Le lectorat, il est aussi bien professionnel que d'amateurs de bons produits, de bonnes choses, ce qu'on appelle un peu les épicuriens, mais au niveau professionnel. Il y a évidemment des brasseries qui sont abonnées, bien sûr, mais tellement peu par rapport à ce que j'imaginais. Un magazine qui parle quasiment en file centrale conducteur que de bière, c'est un étonnement permanent pour moi, parce que clairement, tu connais le nombre de brasseries en France, même si on avait la moitié, même pas la moitié, le tiers qui s'abonnaient, le magazine serait évidemment assuré d'être... d'être pérenne. Donc, c'est vrai que c'est un étonnement permanent. Par exemple, si on compare des populations comparables, si je puis dire, des CHR, ou des personnes, des pros de la filière bière qui ne sont pas dans la production, vont s'abonner beaucoup plus facilement.

  • Speaker #0

    donc c'est assez amusant mais il y a des brasseurs quand même des brasseries qui sont abonné il y en a mais je te rejoins alors moi c'est modestement puisque mon podcast n'est qu'une grande passion que j'essaie de développer mais je suis effectivement assez étonné du peu de soutien que le monde de la bière vis-à-vis de ses médias parce que faire vivre la bière aujourd'hui et donner ses lettres de l'homme bleste à la bière c'est aussi valoriser les médias qui mettent en avant tout ce travail et donc effectivement je ne peux qu'encourager à l'abonnement à Mordu Merci On va parler aussi de tes autres engagements. Il y en a un qui est nombreux, c'est dans le monde de la transmission, parce que tu es quand même une formatrice de longue date, tu as créé beaucoup de choses au moment de la bière. Est-ce que le mausitologue, c'est toi qui l'as inventé ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est une excellente question, merci de me la poser, Jacques-Romain. Aujourd'hui, si je me permets de faire un tout petit retour en arrière, il y a quelques années, je ne sais plus trop si c'était dans les années 2000 ou pas, mais comme effectivement... J'avais la chance d'être interviewée dans pas mal de médias et de raconter ce que je faisais. J'avais une problématique qui était simple, c'était de raconter un peu de mots, de trouver un mot qui résumait mon métier finalement, parce que je me suis créé mon propre métier, ce qui n'est pas un truc facile d'ailleurs au passage. La problématique, elle était de raccourcir le temps d'explication de ce que je faisais. Et le mot birologue me gênait dans un sens à la fois auditif, je trouve que phonétiquement parlant, ce n'est pas un mot qui m'a... me plaît à mes oreilles, on va dire. Et pour moi, le birologue, avant tout, francophone, c'est Mario Derr au Québec, et je ne me voyais pas, même si c'est quelqu'un que j'adore et qui est un ami de tellement longue date, mais je ne me voyais pas endosser ce mot. Et donc le mot zytologue est un mot qui a été utilisé en Belgique depuis déjà de nombreuses années en formation de zytologie aux côtés de différentes universités en Belgique et notamment à Liège. Et je me suis dit, ce mot me parle beaucoup plus parce que c'est un mot avec une racine grecque qui, de par mon parcours d'études, on va dire, me parle beaucoup plus. Et puis quand je parle souvent d'étymologie et de mots, l'importance des mots, du sens des mots. Donc le Zitos, c'est vraiment le mot qui désigne l'orge et pas la bière, mais l'orge et par extension la bière. Et puis l'univers, l'histoire et la culture, on va dire, égyptienne et moyenne orientale m'a toujours fascinée. Donc voilà, c'est une des raisons qui a fait que j'ai utilisé ce mot. Et je tiens quand même à dire un petit point qui m'a toujours... qui est toujours là, présent, cette petite pointe, que pendant de nombreuses années, j'ai été vraiment extrêmement critiquée par le milieu de la bière d'utiliser ce mot, parce que ce mot n'existait pas, et restait totalement... personne ne l'utilisait, et donc j'étais la seule à l'utiliser, donc je ne l'ai pas inventé, mais j'étais la seule à l'utiliser pendant de nombreuses années, jusqu'à ce que ça se développe, etc., et qu'on arrive au paysage d'aujourd'hui où il y a énormément de zythologues, bien sûr, et tant mieux, mais le fait d'être critiquée pour une raison liée au fait que j'utilisais un mot qui n'était pas connu, et que je me la jouais, bref, j'ai tout entendu. Mais quand on ouvre les chemins, quand on est un peu pionnier sur les sujets, il faut accepter aussi ces pluies de critiques. Aujourd'hui, la zithologie, pour moi, c'est un... C'est mon métier de former. C'est d'abord un métier pour moi de formation, de transmission, comme tu disais. Et voilà, c'est ce qui fait que mon activité est quasiment permanente. D'accord,

  • Speaker #0

    donc tu es aujourd'hui formatrice pour l'Université du Vin, c'est ça ? Je ne pense pas que ce soit ton seul engagement en formation, mais c'est celui sur lequel on te voit beaucoup à travers différents cursus. Tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, comme tu dis, j'ai formé beaucoup de... Je suis intervenue plutôt dans différents circuits d'organismes de formation de longue date. Pour en citer un, par exemple, qui était dans les premiers, c'était le DU de La Rochelle. Donc, j'ai toujours... Hier, j'étais dans un salon, pareil, je continue de rencontrer des brasseurs qui étaient présents dans ce DU il y a 10 ou 15 ans. Donc, c'est assez amusant. toujours les rencontrer, les retrouver. et j'ai créé des formations. Alors les créations de formations que j'ai faites, c'était toujours en collaboration avec une personne ou un organisme. on peut parler de Somalie-Bierdomens notamment, que j'ai co-créé avec Hervé Lux pour la partie francophone. Et puis j'ai effectivement aussi contribué très largement pour ne pas dire complètement créer la formation de githologie qui existe aujourd'hui. J'ai laissé tomber cette direction-là, pour un milliard de raisons qui ne sont pas du tout intéressantes à ce micro, et pour me consacrer à une structure associative qui est l'université du vin qui forme depuis 40 ans des professionnels de l'actuelière du vin et de la restauration, donc évidemment, et de la distribution et du commerce. Et là, on est en train de parler de boisson. Et donc, ça fait longtemps que j'intervenais avec eux comme référent de bière sur les formations, les cursus de sommeliers, notamment, et de cavistes. Je suis intervenue dans plein d'autres structures aussi, mais je ne vais pas toutes les énumérer. Et pour me concentrer sur l'Université du Vin, nous avons eu l'idée de créer un parcours qui conjugue nos savoir-faire communs, à la fois de pédagogie et de dégustation. Concrètement, aujourd'hui, le parcours qu'on appelle expert bière, mais qui va certainement se transformer en dégustateur en bière, dans le même cadre que le certificat dégustateur en vin, C'est un parcours à la fois progressif et adapté aux différents métiers de la filière boisson et bière particulièrement. Donc on trouve aussi bien des brasseurs dans les formations que des cavistes, que des restaurateurs, des sommeliers, des porteurs de projets aussi bien sûr. Et cette formation elle a de spécifique le fait qu'elle est... comme je disais, elle est la réunion des savoir-faire, des zoonologues avec lesquels je travaille et de mon expérience. Donc on n'est pas sur quelque chose qui va être juste de la transmission de connaissances, parce qu'on transmet de la connaissance théorique, bien sûr, mais c'est bien au-delà. C'est bien au-delà. C'est des formations quasiment adaptées aux problématiques d'aujourd'hui, de ces métiers et qui répondent à ces problématiques. Voilà, donc il faut les suivre pour...

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs niveaux dans ces formations, c'est ça ? Il y a ce que tu appelles l'expert bière, donc certificat dégustateur, qui sont des formats plutôt courts quand même dans l'ensemble. Et il y a des choses un peu plus longues, plus d'expertise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est progressif. Donc on peut suivre les modules de façon indépendante. Mais le but, c'est que quand on suit tous les modules, effectivement, on arrive à une centaine d'heures. Donc ça fait un parcours quand même assez conséquent. Avec énormément d'outils, énormément d'échanges, énormément de ressources aussi. Et puis ce sont des formations où on parle des promos d'ailleurs, dans ce milieu-là comme dans d'autres d'ailleurs. Mais les promos, on se suit, on s'épaule, on reste en lien. Et pour ceux par exemple qui étaient en porteur de projet, on... Je continue à les soutenir et à les accompagner dans leur création d'entreprise. Je pense aussi à un jeune qui fait l'objet d'un article dans le prochain Mordu de printemps, qui travaille en sommellerie dans un restaurant. et qui a établi une carte de bière et qui fait des accords bière aimée et qui était déjà passionnée bien sûr de la bière avant de faire cette formation. Donc l'idée c'est vraiment d'accompagner, c'est pas uniquement... brandir des chiffres de nombre de personnes formées, parce que là, pour le coup, je pense que je dois tenir le record à ce stade. Mais ce n'est pas intéressant combien de gens on a formés, etc. Et à la limite même, le nombre de formateurs, etc. Il y a tellement d'approches de formation. Mais c'est mon métier à la base. Je viens de l'univers de la formation, de l'enseignement. Donc, c'est mon métier à la base. C'est vraiment, s'il y a un métier que je revendique avant tout, c'est celui de formatrice.

  • Speaker #0

    D'accord, donc il faut aller voir le contenu de ces formations et puis effectivement voir, y participer quelques seules formes. Et en fait, ce qui est intéressant, ce que tu dis, c'est qu'on peut venir de plein de milieux et s'en inspirer et utiliser toutes ces formations dans son travail quotidien autour de la bière, de la restauration, etc.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il y a aussi cette constante nécessité de s'adapter aussi par rapport au marché qui évolue, aux acteurs qui évoluent. On a une photographie, on va dire, de la filière Brassicol aujourd'hui, au printemps 2024, qui n'est quand même pas celui d'il y a un an et qui ne sera vraisemblablement pas le même que dans un an non plus. Donc je passe mon temps à adapter et à faire évoluer les formations. Elles ne sont jamais identiques. Donc ça c'est important aussi de le préciser, ce sont des formations qui sont... des formations, actions adaptées, personnalisées même quasiment, puis bien évidemment j'accompagne sur site aussi des brasseries dans leurs problématiques diverses mais essentiellement pour être capable de parler correctement, enfin de bien parler pardon, et de bien conseiller leur bière parce que le but c'est quand même de développer l'activité le développement c'est important et ça fait partie des axes pour moi, important de développement des acteurs de la filière, à tous les niveaux de la filière.

  • Speaker #0

    Je vais te poser la question de quelqu'un qui s'adresse à une personne qui a un long parcours dans le monde de la bière, puisque tu as effectivement, comme tu l'as dit, commencé à une époque où on se posait la question de savoir si la bière était un produit agricole. à un parcours, un paysage avec 2600 brasseries et des formations un petit peu partout. Comment tu vois un petit peu cette évolution aujourd'hui ? Alors, je ne me demande pas des prédictions, mais je me demande ton regard un peu d'experte qui a vu ce temps long, ce qui est le temps long pour le monde de la bière aujourd'hui, c'est-à-dire 20, 25 ans en arrière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que c'est toujours important de faire un retour en arrière, parce que quelle que soit l'échelle qu'on prend, et là le retour en arrière en ce qui me concerne il est de 30 ans, mais peu importe, quand je fais des retours de 10 ans, ou de 5 ans, ou de 15 ans, ou de 20 ans, les enseignements de ces retours sont toujours fort importants. Et l'idée de les transmettre c'est également très important, parce que le recul est une bonne chose je pense, ça permet aussi de... de prendre en compte beaucoup d'éléments de réflexion, de travail sur les gammes par exemple, ne serait-ce que ça. Donc la vision que j'ai, elle est résolument positive malgré le contexte, et je continue à être toujours une personne d'un optimisme. assez ravageurs, mais pas forcément non plus non réalistes. L'idée, c'est d'être réaliste. On s'aperçoit que les difficultés qu'on connaît aujourd'hui, elles sont partagées dans d'autres pays, donc on n'est pas les seuls. En revanche, là où je suis optimiste, c'est sur le potentiel de consommation. de la bière aux côtés du vin, et surtout pas à la place du vin, mais en complément, et le potentiel qu'il y a de création aujourd'hui, et de retrouvailles avec les savoir-faire qu'on a en France. Je pense notamment à toutes ces bières à la frontière de la vigne et de la bière, notamment, que ce soit les barriques ou les fermentations indigènes, etc. Je pense aux retrouvailles qu'on peut faire avec les maltes et les houblons locaux. Donc ça, c'est pour moi un de mes engagements, c'est de soutenir ces filières locales. Dans toutes les régions, il y en a, c'est vrai que particulièrement au Rhône-Alpes, mais pas que, bien évidemment, il y en a aujourd'hui dans toutes les régions, au Verne, Bretagne, Normandie, etc. Et là, il y a... potentiel pour moi à la fois de résonance et puis de développement des acteurs de la filière qui est très important et c'est pas en allant forcément chercher ailleurs qu'on va trouver à mon avis les solutions je vois plutôt un avenir donc encore une fois optimiste même si aujourd'hui c'est compliqué mais résolument pour retrouver sens avec ce qu'on a avec la terre qu'on a autour de nous. Donc oui, les productions locales.

  • Speaker #0

    Ce sera un long sujet, je ne vais pas te lancer dessus parce que j'aimerais faire une émission sur le fameux questionnement Y a-t-il une bière de terroir ? Ce serait sans fin, mais j'aimerais vraiment te réinviter pour qu'on en reparle là-dessus. Ça te donne l'occasion parmi tous tes engagements de dire un mot sur l'engagement que tu as dans la filière bio aujourd'hui parce que tu as quand même... Tu t'es engagée fortement, que ce soit à travers Millésime Bio ou aussi le travail que tu fais avec les acteurs de la bio, donc ça tu peux en parler peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est important pour moi parce que j'ai plusieurs types d'engagement, mais l'engagement que j'ai en faveur du bio est pour moi une évidence. Alors dans le bio, il y a beaucoup, bien sûr, il y aura d'autres articles aussi qui vont venir sur les sujets nature et progrès, mais la dynamique du bio, elle est absolument vitale pour moi. Enfin, ça ne pose pas de questions. C'est évident, alors je l'ai toujours eu, mais je le mets plus en avant aujourd'hui. J'assume peut-être aussi plus aujourd'hui la volonté de le faire savoir parce que ça me paraît urgent. d'être exigeant dans ce qu'on a. en réception de Malte, en réception de Houblon, en travail de la terre. en filière, en fédérant les acteurs sur les territoires. Quand je vois des brasseries, je suis dans une région où on a un historique à ce niveau-là, la Franche-Comté, les brasseurs se sont réunis ensemble pour sensibiliser les acteurs bio, céréaliers, pour développer de l'orge brassicole franc-comtoise. Je me souviens d'être intervenue il y a maintenant quasiment 15 ans sur le sujet à Besançon avec les céréaliers. Donc on a un historique en Franche-Comté, donc ça me donne aussi une petite légitimité finalement pour parler de ça. On a un historique aussi sur les récoltes, sur la façon d'acheminer les orges pour les faire malter, etc. Et aujourd'hui, cet engagement, il est primordial. Voilà, donc millésimes bio, des acteurs bio comme la malterière des Choises, par exemple, qui est au même titre que d'autres, bien sûr, à Saint-Avey avec Hervé Lamoureux. Beaucoup, je pourrais en citer des tonnes, bien sûr, des acteurs qui s'engagent comme ça, et qui me paraissent... cet engagement pour moi il est vital pour la profession je pense et pour la consommation de la bière mais pour moi il est extrêmement important alors peut-être un mot sur Minésime Bio parce que tout le monde ne connait pas quel

  • Speaker #0

    est cet événement qui est un gros événement de la bio qui est basé dans le sud de la France à Montpellier et qui s'est ouvert au monde de la bière il y a peu de temps donc c'est la quatrième année en 2024 donc en 2025 ça sera la cinquième édition Merci

  • Speaker #1

    C'est le plus grand salon de vin bio du monde, c'est un salon gigantesque et l'idée c'est de profiter de cette plateforme de réunion des acheteurs liquide bio, c'est un salon uniquement pour... Ce ne sont que des acheteurs qui viennent de tous les circuits, que ce soit les enseignes bio, les CHR, les sommeliers, les restaurateurs, les cavistes, vraiment toutes les populations de gens qui achètent du produit pour le revendre. Et donc la volonté de Sylvain Bio, parce que ça c'est quand même important de le savoir, c'est que Millésime Bio, ce n'est pas une affaire commerciale, si bien sûr, mais c'est à la base initiée par les vignerons pour les vignerons. Et quand je discute avec les vignerons qui organisent ce salon, et je peux relayer leur engagement pour les autres boissons, dont la bière, c'est nos clients qui viennent, nos acheteurs qui viennent au salon, ils sont demandeurs de bière. Ils sont évidemment demandeurs de bière, à commencer par les restaurateurs, les CHR. Et donc, nous, on avait... vraiment le besoin de leur proposer une offre de bière. Alors, comme tu dis, ce n'est pas un salon qui est connu par le monde brassicole. Et puis, souvent, j'entends, oui, mais c'est à Montpellier, je ne distribue pas dans le sud. Non, mais il n'est pas à Montpellier, mais il est juste le lieu de rendez-vous de tous les acheteurs de toutes les régions de France et, évidemment, de l'exportation, à commencer par la Belgique, l'Angleterre, les pays des Mitrofs. Donc, pour moi, c'est un... un engagement qui fait sens avec toute cette volonté de valoriser la filière, les filières, donc avec aussi des conférences, des masterclass bien sûr, des rencontres, et puis soutenir cette filière au niveau développement, parce que c'est ça, il y a des très belles bières, mais il faut qu'elles se vendent, donc il faut qu'elles trouvent un acheteur, donc c'est ça, c'est vraiment l'important, c'est de promouvoir les bières bio dans les circuits.

  • Speaker #0

    On sait combien il y a de brasseries bio aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors, dans les chiffres existants, il y a effectivement à peu près 400 bières, 400 brasseries sur la totalité. Donc, ce qui est énorme, ça représente même plus, presque 500. Ça représente un pourcentage qui est le premier en Europe. Mais en termes de nombre, en termes de volume, c'est fort peu, bien évidemment. Les premiers pays, c'est l'Allemagne et la Suède. Et donc, on est vraiment sur des... De toute façon, sur tous les pays, il y a cette exigence bio qui se développe et puis cette demande des consommateurs aussi de savoir ce qu'ils boivent. Est-ce que ça vient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On a fait le tour, on a parlé de beaucoup de choses. On n'a pas parlé de tout. On n'a pas parlé notamment de ton engagement auprès des femmes dans la bière, parce que ça a été un engagement de longue date, à travers notamment ta structure qui s'appelait Bière Issyma. Je ne sais pas si elle continue ses activités.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça continue, bien sûr. C'est vrai que je parle beaucoup de Mordu, parce que Mordu, c'est édité par Bière Issyma. Alors, l'engagement des femmes et de la bière, j'étais par exemple aussi là. Une des pionnières dans ce domaine-là et ça m'a toujours tenu à cœur de parler des femmes parce que j'ai été pendant longtemps en France en tout cas et même dans les pays d'Europe. J'étais au milieu de beaucoup beaucoup beaucoup d'hommes, donc il n'y avait pas beaucoup beaucoup de femmes à l'époque. Donc c'est aussi pour ça que j'ai eu cette envie de parler des femmes, et puis les femmes m'ont beaucoup toujours inspirée, les femmes dans le milieu de la bière m'ont toujours énormément inspirée. Et donc cette envie, elle est toujours là bien évidemment. Il y a énormément de groupes de femmes, il y a énormément d'associations, de structures, de mouvements. Moi ce que je peux regretter, c'est que ce n'est pas toujours fédératif. et que cette envie que j'ai toujours eue, c'est de fédérer. Et quelquefois, je suis un petit peu surprise du manque de fédération dans ce milieu-là. J'en profite pour le dire à ce micro. C'est dommage, mais l'envie est toujours là. Les brassages collaboratifs sont toujours là. La mise en avant des femmes, il suffit d'ouvrir ma revue. des femmes à la fois brasseuses et cavistes, chefs, restauratrices, productrices, etc. Donc il suffit d'ouvrir la revue. La revue est pratiquement faite que par des femmes aussi. Le pourcentage de plumes féminines... Je pense à Elodie, notamment, caserta la compagne de Greg Marseille, qui est archéologue funéraire spécialisée dans la bière. Donc, il y a énormément de plumes féminines et c'est un engagement au quotidien, ça. Mais au quotidien. Et ce n'est pas forcément parce qu'on n'en parle pas que rien ne se passe.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est pour ça que je tenais quand même à ce que tu puisses l'évoquer, parce que je sais que c'est un engagement constant que tu as depuis très longtemps et qui est tout à ton honneur. Bon, je crois qu'on a dit énormément de choses. Est-ce qu'il y a des choses dont on n'a pas parlé que tu aurais voulu... évoquées ?

  • Speaker #1

    Alors, peut-être un point de sémantique, ou en tout cas de sens de mot. Quand on parle de zithologue, la plupart des personnes, que ce soit les médias ou même les personnes de la filière, comparent au mot oenologue Juste en deux mots, ça n'a rien à voir, et je profite du micro pour le dire, parce que zithologue, c'est... C'est plutôt, s'il y avait une explication du mot à donner, ce que ça regouvre, c'est plutôt l'équivalent du sommelier bière, on va dire, qui est à la fois dans le temps de connaissance, d'apprentissage et dans la pratique du métier, ça se rapproche beaucoup plus du métier de sommelier et donc spécialisé bière. Et pourquoi c'est très différent ? Parce qu'unologue, c'est six ans après le bac, c'est un diplôme national d'État, c'est un diplôme national. l'œnologue, et c'est surtout un métier scientifique. C'est de la biochimie, de la microbio, et c'est un ingénieur agronome qui a la spécialité, en plus du vin, qui est l'œnologie. Donc ça n'a rien à voir, et je pense que c'est le bon moment pour...

  • Speaker #0

    Précisément. D'accord, donc un zithologue n'est pas un onologue, mais peut-être qu'un jour, il pourrait y avoir des zithologues qui sont onologues, avec tout le niveau de compétence et de connaissances dont tu parles.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, j'espère jouer un rôle à ce niveau-là aussi, bien sûr. idéalement dans le cadre de l'université du vin bien sûr mais là pour l'instant on est bien au stade de la dégustation et on n'est pas encore au stade de la junior brasseur finalement parce que c'est ça mais les voies sont

  • Speaker #0

    ouvertes et tout est possible je te remercie de tous les points que tu as abordés On va terminer notre émission. J'espère pouvoir te réinviter notamment pour aborder tous les sujets que tu évoques dans Mordu, notamment autour de la question de la bière de terroir et de l'hyen que la bière peut avoir avec la terre. En tout cas, merci beaucoup d'être venu jusqu'à Montreuil, puisqu'on a enregistré ici à la Brasserie Croix de Chao, qui nous accueille encore une fois pour cette émission. J'espère à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jérôme pour ce temps

  • Speaker #0

    et pour cette invitation vraiment c'est toujours un plaisir de te revoir merci ce numéro s'achève j'espère encore une fois qu'il vous aura intéressé si vous souhaitez soutenir les médias autour de la bière artisanale vous pouvez bien sûr vous abonner à Mordu nous en avons parlé dans cet entretien et également m'aider à faire connaître Malta Tac par vos likes étoiles partages qui permettront de continuer à développer son audience on se retrouve dans quelques semaines pour un nouvel épisode salut

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