- Speaker #0
Bienvenue sur Marketing, le premier podcast universitaire francophone sur le marketing. Ce podcast est créé et animé par les étudiants de TechDeco Périgueux et moi-même, Fabrice Cassou, maître de conférence à l'Université de Bordeaux. Notre objectif est de vous partager chaque lundi, mercredi et vendredi notre passion et notre curiosité sur le monde du marketing. Alors bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour Sébastien Guillon, est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques mots s'il vous plaît ?
- Speaker #0
Oui, alors donc moi je suis Sébastien, je suis président Trublion Général chez Michel et Augustin. Je suis arrivé dans l'aventure Michel et Augustin il y a trois ans, en septembre 2019. Je suis fier de vous annoncer que j'ai été diplômé du CAP Pâtissier, comme tout Trublion qui se respecte. On donne la possibilité à... A chaque trublion qui arrive dans l'aventure d'avoir des cours de pâtisserie pendant à peu près 9 mois et de passer l'examen du CAP pâtissier. Et donc bien évidemment en arrivant j'ai fait en sorte de moi aussi passer cette formation et c'était pas gagné mais je suis très fier d'avoir eu mon diplôme après un an dans l'aventure.
- Speaker #2
Félicitations !
- Speaker #1
Est-ce que vous pourriez nous parler un peu plus de Michel et Augustin, s'il vous plaît ?
- Speaker #0
Oui, alors Michel et Augustin, on appelle ça une aventure. On ne dit pas que c'est une entreprise, on dit que c'est une aventure, parce qu'au final, c'est une drôle d'aventure tous les jours. Déjà, c'était l'aventure de deux copains d'école, Augustin et Michel, qui se sont rencontrés sur les bancs de la classe en quatrième, et qui ont passé pas mal de temps ensemble, qui ont fait des études ensemble. Et puis, quelques années après avoir fait leurs études, Augustin a eu l'idée de fonder une... Petite entreprise, une aventure entrepreneuriale, et donc il a appelé son copain Michel et tous les deux, ils ont fondé cette entreprise. Et je pourrais vous en dire un petit peu plus sur ce sujet. Donc Michel Augustin existe depuis 2004, né dans l'agroalimentaire, donc on essaie de faire des produits qui sont bons avant tout, qui plaisent à nos consommateurs, qu'on appelle des gourmands. Et on est présent sur aujourd'hui six catégories différentes, donc on fait à la fois... Des biscuits sucrés, donc des cookies notamment, qui étaient notre catégorie d'origine. On fait des yaourts à boire, on appelle ça nos vaches à boire. On fait des gâteaux apéritifs, c'est à peu près la moitié de nos ventes aujourd'hui. On fait des desserts, notamment nos mousses au chocolat qui sont un de nos produits phares. On fait des boissons, alors ça c'est assez petit mais on a quelques infusions. Et puis récemment on a lancé une pâte à tartiner, donc ça nous fait six catégories.
- Speaker #1
Comment est-ce que vous vous différenciez sur votre marché par rapport à vos concurrents en règle générale ?
- Speaker #0
Alors la vision de Michel et Augustin quand ils se sont lancés en 2004 était basée sur trois observations, trois observations personnelles. La première c'était de dire que quand ils faisaient leurs courses dans les supermarchés et qu'ils regardaient les étiquettes des produits qu'ils achetaient et notamment des gâteaux, ils avaient l'impression qu'il fallait un diplôme de biochimie pour décrypter la liste d'ingrédients avec plein d'ingrédients dont ils n'avaient jamais entendu parler. et surtout qui n'étaient pas dans les placards des cuisines quand on fait de la pâtisserie. Et donc ils se sont dit, il y a quand même un petit problème, et leur vision c'était de faire un produit qui soit le plus proche possible du fait maison, avec des listes d'ingrédients courtes, avec des ingrédients naturels, avec des ingrédients qu'on trouve dans les placards des cuisines. Donc un vrai souci de naturalité, très présent dès le début de l'aventure Michel et Augustin, et aujourd'hui c'est quelque chose qui reste absolument fondamental chez nous. Donc on n'a pas de conservateur, on a... pas d'additifs, on n'a pas de colorant, on n'a pas de rhum artificiel, etc. Et on essaie toujours de nous améliorer, de faire des recettes qui soient le plus clean possible et le plus proche possible du fait maison. Donc ça, c'est un premier élément. Un deuxième élément, une deuxième observation, c'était de dire Les marques racontent des salades qui font sortir les grands-mères des placards. Donc ça, c'était la phrase d'Augustin. Et d'avoir l'impression que les consommateurs de moins en moins font confiance aux marques parce que les marques s'inventent des histoires qui sont parfois très loin de la réalité. et eux leur volonté c'était de pas faire de marketing donc le mot marketing a été interdit chez Michel et Augustin pendant des années jusqu'à ce que j'arrive et moi j'ai dit c'est pas marketing qui est interdit c'est le mauvais marketing qui est interdit mais la volonté de Michel et Augustin c'était de raconter en temps réel une aventure entrepreneuriale en toute transparence et de partager ça au quotidien avec toute leur communauté et donc vraiment le fait de se filmer au quotidien de... de montrer l'aventure de Michel Augustin telle qu'elle existe, de relater ce qui se passe à la Bananeraie. La Bananeraie, c'est nos bureaux, vraiment sans aucun filtre, et donc une vraie volonté de transparence depuis l'origine et qui encore aujourd'hui, bien évidemment, fait partie de nos valeurs très fortes. Et le troisième élément, la troisième observation, c'était que les prix des produits qu'on achetait dans les supermarchés avaient tendance à être relativement peu élevés. Et pour maintenir des prix peu élevés, c'était la qualité qui était sacrifiée. Et donc, c'était une démarche assumée de leur part, de faire des produits un petit peu plus chers que les autres, parce qu'ils savent que pour avoir des produits de qualité, il faut accepter de mettre des ingrédients qui coûtent un petit peu plus cher. Quand on met du beurre à la place de mettre de l'huile de palme, ça coûte plus cher. Quand on met de la vraie infusion de vanille au lieu de mettre de l'arôme de vanille, ça coûte un petit peu plus cher. Quand on met beaucoup de chocolat dans la mousse au chocolat, ça coûte aussi un peu plus cher. Et donc, on assume le fait qu'on ait une marque... Premium, une marque qui s'adresse à tous les consommateurs qui sont prêts à payer un petit peu plus cher pour avoir des produits vraiment de qualité. Donc ça, c'est vraiment les trois éléments fondateurs qui étaient, je pense, assez modernes et assez innovants en 2004 et qui restent très modernes, un petit peu moins innovants aujourd'hui parce que beaucoup de marques se mettent à suivre un petit peu ce modèle-là. Et donc notre challenge, c'est de garder un coup d'avance et de rester mieux disant, quel que soit le nombre de marques qui nous copient régulièrement.
- Speaker #1
Non, je voulais poser une question par rapport aux conservateurs, mais je pense que c'est lié à la qualité de vos produits, c'est ça ? Oui. Ok, et il y a des conservateurs des bons et des mauvais, entre guillemets ?
- Speaker #0
Alors, il y a des conservateurs naturels. Le sel, c'est un conservateur naturel. Le sucre, c'est un conservateur naturel. Mais il y a plein de conservateurs artificiels. Et quand tu fais une pâtisserie chez toi, je pense que tu ne rajoutes pas des conservateurs. Eh bien, nous, on fait pareil. Mais c'est compliqué. Notre mousse au chocolat, par exemple, elle n'a pas de conservateur. La plupart des marques concurrentes ont un conservateur. Ça veut dire qu'une mousse au chocolat d'une marque X, elle va se conserver 40 jours. La nôtre, elle se conserve 20 jours. Et déjà, pour la faire tenir 20 jours, c'est compliqué. Mais c'est des contraintes qu'on s'impose, qui derrière ont des conséquences assez fortes sur la manière de commercialiser nos produits. Parce qu'au bout de 20 jours, les produits, il faut qu'ils soient vendus. Parce que s'ils ne sont pas vendus, il faut les sortir derrière.
- Speaker #1
Vous avez parlé de garder un coup d'avance sur vos concurrents. Comment est-ce que vous faites justement pour renouveler votre offre, élargir vos gammes, etc. ?
- Speaker #0
Alors je dis souvent qu'on est condamné à innover. On est condamné à innover parce que sur les toutes premières années de l'aventure, Michel et Augustin, personne ne nous connaissait, donc on faisait un petit peu ce qu'on voulait et on était un petit peu tranquille. Depuis, on va dire, 6, 7, 8 ans, on commence à être très visible, même si on n'est pas une grosse marque, on a été beaucoup copiés. et on est copiés sur le design de nos packs, on est copiés sur notre manière de communiquer, on est aussi beaucoup copiés sur nos recettes. Et dès qu'on a un produit, une recette qui fonctionne bien, on peut être sûr que dans les 12 à 18 mois, elle sera copiée par une marque nationale ou une marque de distribution qui vont réussir à faire un produit relativement équivalent et souvent beaucoup moins cher. Et à ce moment-là, on perd beaucoup de notre avantage compétitif. Et du coup, notre challenge, c'est de... avant même qu'on soit copiés, de nous rénover, nous améliorer ou inventer des nouvelles recettes. Chaque année, on lance à peu près une quinzaine ou une vingtaine de nouveaux produits dans la gamme sur un portefeuille d'à peu près 120 références. Le nombre de références reste à peu près stable depuis 5-6 ans. On est aux alentours de 120 références, on a à peu près 70 ou 80 recettes différentes, mais parfois c'est des... taille de pack qui varie. Et il y en a beaucoup qui sortent parce qu'elles ne se vendent pas assez. Et puis chaque année, on en a à peu près une quinzaine qui rentrent avec une durée de vie qui est relativement courte. Donc ça, c'est une des surprises que j'ai découvert en arrivant chez Michel et Augustin. Le cycle de vie de nos produits, il est d'un an et demi à peu près. Alors il y a quelques best-sellers qui tiennent longtemps, notamment notre mousse au chocolat. On a fêté ses dix ans l'an dernier. Mais il y a beaucoup de produits qui ont des durées de vie très courtes. Ça fait partie de notre manière de travailler, d'accepter l'échec. De toute façon, pour innover, il faut prendre des risques. Et quand on lance un produit, on n'a aucune certitude qu'il va fonctionner, qu'il va trouver son public. Nous, on est toujours convaincus qu'il est très bon, sinon on ne le lancerait pas. On a ce qu'on appelle l'avis déterminant chez Michel et Augustin. On demande à toute la tribu, à tous les trublions de voter pour chaque produit qu'on va lancer. Et on met une note sur 4. Et si le produit n'a pas au moins 3,5 de note moyenne, on ne le lance pas. Donc on est tous convaincus qu'il est bon, mais après, est-ce qu'il trouve son public ? Est-ce qu'il a suffisamment de visibilité ? Est-ce qu'il n'est pas parfois trop innovant ? On pourra reparler de la pâte à tartiner tout à l'heure. Parfois, on est trop en avance aussi sur notre temps. Le consommateur n'est pas prêt à choisir l'innovation qu'on va lui proposer. Donc il faut toujours trouver le bon dosage d'innovation, d'accompagnement du consommateur, de communication aussi pour rendre nos produits visibles. Et avant tout, il faut que ce soit bon. La notion de bon est forcément très subjective. Donc on essaie beaucoup, on se plante beaucoup, et parfois, heureusement, on arrive à lancer des beaux produits.
- Speaker #1
Pour revenir justement à la pâte à tartiner, est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ce qui s'est passé, pourquoi est-ce que vous l'avez lancée, etc. ?
- Speaker #0
Alors la pâte à tartiner, je pense que ça a été le premier projet que j'ai vraiment voulu soutenir quand je suis arrivé. Quand je suis arrivé dans l'aventure, en septembre 2019, on était un petit peu en panne d'innovation. C'est-à-dire que les derniers lancements qu'on avait faits n'étaient pas forcément... très innovants et n'avaient pas rencontré un grand succès. Et donc il y avait une vraie volonté collective de toute la tribu de remettre vraiment l'innovation au cœur de notre modèle et de venir avec des produits qui soient plus disruptifs, plus innovants, plus nouveaux. Un des insights qu'on avait eu, donc je vous ai dit tout à l'heure, on écoutait beaucoup le point de vue des trublions, on écoute aussi beaucoup nos consommateurs. Et je crois que c'était deux mois avant que j'arrive, on avait fait, on appelle ça des pop-ups, c'est un espèce de shop in the shop, une animation dans des magasins. qui prennent en général beaucoup de surface. Et donc, c'était un pop-up au champ de Vélizy, où on avait laissé sur le comptoir une petite boîte à suggestions. Et en vidant la boîte le soir même, il y avait un des consommateurs qui nous avait dit Michel Augustin, s'il vous plaît, lancez une pâte à tartiner Et on ne savait pas qui était ce consommateur mystère qui nous avait fait cette suggestion-là. Et ça nous a fait réfléchir, parce que la pâte à tartiner, c'est une idée qu'on avait un petit peu en tête. On sait que c'est un produit très gourmand, très plaisir, donc sur lequel on est légitime. Et donc on a un peu creusé l'idée et on s'est rendu compte que si c'était très gourmand et très plaisir, c'était un marché aussi assez controversé par rapport à l'huile de palme et par rapport aux valeurs nutritives et notamment la quantité de sucre qu'on peut trouver dans une pâte à tartiner. Il faut savoir qu'une recette de pâte à tartiner classique, c'est 50% de sucre, à peu près 20% d'huile, donc soit huile de palme, soit huile végétale, et puis après un petit peu de noisettes, un petit peu de chocolat. Et donc on s'est dit, nous si on arrive sur le marché de la pâte à tartiner, c'est pas pour faire... la énième pâte à tartiner du marché qui aura le même goût et la même formulation que les autres. Et donc on s'est donné le challenge de lancer une pâte à tartiner deux fois moins sucrée que les autres, tout en étant bien évidemment très bonne, parce que si elle n'est pas bonne, elle ne se vendra pas. Et donc on a travaillé, on s'est rendu compte assez vite qu'il fallait qu'on change la structure même de la pâte à tartiner. Et on a essayé plein de bases différentes. Donc Marina, qui travaillait sur ce projet-là, a testé à peu près 150 recettes différentes, à base de tofu, à base d'avocat, à base de... de pâtes à teintes douces, à base de skir, on a vraiment essayé plein plein de choses jusqu'à ce qu'on arrive à un mélange en fait assez simple de lait et de céréales qui quand elles sont chauffées donnent une certaine élasticité et une certaine texture et du coup c'était la base dont on s'est servi pour faire notre pâte à tartiner à laquelle on a rajouté un peu de sucre, deux fois moins que les autres mais on a quand même mis du sucre. On a rajouté du chocolat, on a rajouté des noisettes et ça nous a donné une bonne texture, bien onctueuse, etc. qui plaisait bien. Et là, on a été face à un autre problème, c'est que notre pâte à tartinette n'est pas dans le temps. Parce que deux fois moins de sucre, ça veut dire qu'elle se conserve moins. Et notamment avec une base laitière, si on la laissait dans le placard, au bout d'une semaine, il y avait des moisissures dans la pâte à tartiner. Il y avait deux solutions, soit mettre des conservateurs, bien évidemment pas une option chez nous, ou alors la conserver au frais. Et donc, on s'est dit, alors qu'on nous a appris depuis qu'on est gamin qu'il ne faut jamais mettre le Nutella dans le frigo, nous, on lançait une pâte à tartiner qu'il fallait acheter au frais et mettre dans le frigo après ouverture. Et donc ça, on s'est dit, est-ce que le consommateur va être prêt ? On a fait quelques tests, on a vu que c'était au final plutôt un argument de vente assez favorable et que le fait de la conserver au frais dans la tête du consommateur voulait dire que c'était une pâte à tartiner peut-être de meilleure qualité avec des bons ingrédients, etc. Donc on a essayé de faire de cette contrainte un argument commercial pour justifier en quoi notre pâte à tartiner était différente. Donc ça, c'est toute l'histoire du développement produit. On s'est lancé en mars 2021, en exclusivité chez Monoprix. On a eu une très belle visibilité médiatique, parce que la première pâte à tartiner deux fois moins sucrée, la première pâte à tartiner au rayon frais, la première pâte à tartiner de Michel Augustin. Il y a plein plein de curieux qui ont voulu nous essayer. On a eu beaucoup beaucoup d'essais la première semaine, le premier mois. À tel point qu'on est tombé en rupture assez vite. Parce qu'on n'avait pas la production qui arrivait à suivre. Et puis en fait on s'est rendu compte sur le moyen terme que c'était beaucoup de curieux qui nous avaient essayé. Mais pas forcément des consommateurs habituels de la pâte à tartiner. Et du coup il y avait un taux de réachat assez faible. Et que les vrais fans de pâte à tartiner qui en mangent tous les matins au petit déjeuner. ils sont quand même très fidèles à la pâte à tartiner qu'ils connaissent. Et la pâte à tartiner Michel-Augustin, elle est vraiment différente. Elle a un goût différent, elle a une texture différente. Et on n'a pas réussi à vraiment convaincre les très fidèles et les gros consommateurs de pâte à tartiner. Donc on est en ce moment en train de se dire, nos niveaux de vente ne sont pas satisfaisants. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on abandonne ? Est-ce qu'on continue ? Est-ce qu'on change notre recette ? et on est plutôt sur une démarche de se dire peut-être qu'il faut retravailler la recette, peut-être l'améliorer pour la rendre peut-être un petit peu plus consensuelle et peut-être qu'on est allé trop loin dans notre volonté de faire une pâte à tartiner vraiment deux fois moins sucrée. Ok, super. Donc plus de news dans quelques mois sur notre pâte à tartiner.
- Speaker #2
On ira voir ça. Moi, je voulais revenir sur le fait que depuis le début de l'interview, vous utilisez des termes comme trublion, recette, bananeraie. Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur ces termes très spécifiques à votre entreprise, mais aussi sur votre culture d'entreprise qui est très forte ?
- Speaker #0
Alors c'est vrai qu'on a pas mal de mots qui ne sont pas toujours compris par les personnes à qui on parle. On s'y habitue très vite en fait quand on arrive chez Michel et Augustin, vu que c'est des termes qu'on utilise. Enfin voilà, on rentre un peu dans le moule. Donc les trublions, c'est les collaborateurs, les employés de Michel et Augustin, on est tous trublions. Il faut savoir que sous la marque Michel et Augustin, il y a écrit les trublions du goût. Et c'est vraiment ce qui nous caractérise. Je trouve la partie de la marque qui est la plus forte en sens et qui nous décrit vraiment. Et dans notre mode de recrutement, ce côté trublion, le côté un peu gentil-rebelle, le fait de vouloir faire les choses un petit peu différemment, le fait de ne pas rentrer dans des cases ou dans des moules, c'est quelque chose qui est très important pour nous. Et donc on essaie de cultiver cette culture d'entreprise. du collaborateur qui essaie de faire les choses un petit peu différemment et qui essaie de casser un petit peu les codes. Et c'est vrai dans la manière dont on recrute, c'est vrai dans la manière dont on parle avec nos clients, c'est vrai dans la manière dont on communique avec nos consommateurs, c'est vrai dans la manière dont on développe nos recettes. Enfin voilà, on essaie toujours de développer cet aspect trublion. La bananeraie, c'est nos bureaux. On ne dit pas qu'on vient au bureau, on dit qu'on vient à la bananeraie. Alors pourquoi la bananeraie ? Et ici, vous êtes dans la bananeraie numéro 4. La première bananeraie, c'était en fait l'appartement d'Augustin. C'est là où ils ont fait leur tout premier produit, donc les petits sablés ronds et bons. Quand ils ont commencé l'aventure, c'est l'appartement d'Augustin qui servait de local à l'aventure Michel et Augustin. Une des premières réunions de travail qu'ils avaient faites, Michel était venu avec un bananier pour remercier Augustin de mettre à disposition son appartement. Donc voilà, c'était pour lui, pour le remercier. Et du coup, l'appartement d'Augustin est devenu la bananeraie. Et du coup, quelques années plus tard, quand on a déménagé dans nos premiers vrais bureaux, c'est devenu la bananeraie numéro 2, c'était rue Pondichéry. En 2009, je crois, on a déménagé à Boulogne-Biancourt. Et du coup, c'était la bananeraie numéro 3. Et puis, quand on a emménagé ici, il y a ici les Moulineaux. Mais du coup, c'est la bananeraie numéro 4. Et du coup, on trouve des bananiers un petit peu partout dans la bananeraie, ce qui semble plutôt logique.
- Speaker #2
Et du coup, toujours dans cette culture d'entreprise, vous nous parliez du CAP pâtisserie. qui était quelque chose de très important dans cette entreprise. Donc vous, vous l'avez paleté ?
- Speaker #0
On est 90% de la tribu, soit à avoir le CAP pâtissier, soit à être en train de prendre des cours pour passer le CAP pâtissier dans un mois.
- Speaker #2
Et du coup, pour quelles raisons c'est très important pour vous ? Qu'est-ce que cela vous apporte au quotidien ?
- Speaker #0
En fait, c'est important pour deux raisons. Je dirais que la première raison, c'est... Une de nos valeurs fondamentales, on dit, c'est la passion du goût. Et on veut que chaque trublion qui vienne dans l'aventure ne vienne pas travailler chez Michel Augustin comme il viendrait dans n'importe quelle autre aventure, mais on veut qu'il soit... gourmand, qui soit passionné par notre métier et que le savoir-faire manuel de faire de la pâtisserie soit quelque chose qu'on valorise et qu'on comprenne. Et donc, qu'on fasse de la logistique, de la gestion, du développement en recettes ou du merchandising, avoir cette connaissance de c'est quoi les bons ingrédients, comment on fait une pâtisserie, comment on fait des croissants, etc. C'est quelque chose qui est extrêmement important et qui nous rassemble en tant que tribu parce que... ça nous donne un espèce de socle commun de passion et de compréhension de notre métier. Et la deuxième raison pour laquelle c'est important, c'est que c'est un rythme d'intégration qui est hyper fort. Quand on commence dans l'aventure Michel et Augustin, une fois par semaine, donc moi c'était lundi soir, on a des cours de pâtisserie avec un prof de pâtisserie qui nous apprend à faire des pâtes à choux, à faire des brioches, à faire des pains au chocolat. et qu'on soit le PDG ou qu'on soit le dernier arrivé, jeune étudiant sorti d'école qui va faire la logistique, on est tous au même niveau, voire souvent le PDG il est un peu en dessous du niveau de compétence pour faire des beaux croissants, et ça nous rassemble et ça crée un esprit de promo en fait. Donc il y a ceux qui ont passé, moi je suis la promo 2020, on est 21 à avoir passé notre CAP sur la promo 2020. Et donc on essaie au-delà de... De ces neuf premiers mois qu'on passe dans l'aventure où on apprend à faire de la pâtisserie, on essaie de faire vivre aussi cette culture sur le long terme, parce que c'est sûr qu'en ayant fait tous les jours, tous les week-ends pendant neuf mois, il y a une petite période derrière où on n'en peut plus de faire des tartes. Et donc c'est important de se redonner des raisons de pâtisser tous ensemble et de célébrer notre capacité à faire des bons produits.
- Speaker #2
En plus de ça, vous êtes une entreprise très ouverte sur l'extérieur parce que vous proposez aussi des cours de cuisine.
- Speaker #0
De pâtisserie.
- Speaker #2
De pâtisserie, excusez-moi, aux consommateurs. Donc d'où est venue cette idée ?
- Speaker #0
Justement, le fait qu'on donne des cours de pâtisserie en interne, on avait plein de demandes de notre communauté sur est-ce que je peux passer mon CAP pâtisserie avec vous ? Est-ce que vous donnez des cours de pâtisserie ? Et là, maintenant qu'on a emménagé dans une bananerie qui est grande, qui est spacieuse, qui est très ouverte sur l'extérieur, et où on a tout notre rez-de-chaussée qui est un espace d'accueil très grand. on s'est dit c'est le moment de donner des cours de pâtisserie. Donc une ou deux fois par semaine, on donne des cours de pâtisserie. C'est le tout début, on a ouvert cette possibilité-là il y a quelques mois. On n'est pas encore très connu, donc un de nos challenges, c'est justement de faire connaître un petit peu cette possibilité-là. Et à chaque fois que des clients, des consommateurs ou des gens de notre communauté qui viennent prendre des cours de pâtisserie, c'est aussi un moment d'échange, de partage et de découverte un petit peu de... de la bananeraie et de l'aventure Michel et Augustin qui est très forte. Donc ce n'est pas juste on vient apprendre à faire une pièce montée, c'est on vient apprendre à faire une pièce montée à la bananeraie, avec les trublions, dans un environnement qui est assez unique. Donc c'est un vrai moment d'échange très sympathique.
- Speaker #2
Merci beaucoup. Je vais parler maintenant un petit peu de votre communication, qui est aussi très particulière et très propre à Michel et Augustin. Vous avez des coups de communication assez atypiques. Avec, on le rappelle, Michel Augustin qui s'était déguisé en vache, aussi des packagings très atypiques et très uniques. Comment se caractérise votre communication ? Comment vous prenez vos décisions là concernant ?
- Speaker #0
Alors, il y a trois éléments, je pense, assez importants dans notre communication. Le premier, je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est la transparence. Donc ça, ça fait vraiment partie d'une de nos valeurs fondamentales depuis le début, la volonté d'être extrêmement transparent dans tout ce qu'on fait et dans tout ce qu'on dit. Et donc ça, c'est important. On n'est pas là pour déguiser la vérité. Michel et Augustin, ils existent vraiment. Les Trublions, ils existent vraiment. C'est ma photo sur le packaging du Sablé Beaufort et ça va être la photo des glines sur le totem qu'il y aura dans le magasin. Donc on met nos vraies photos, nos vrais prénoms, nos vraies fonctions et on se montre au quotidien. D'ailleurs, vous me verrez aussi en publicité à la télé dans quelques semaines. Ils avaient besoin d'un vieux parce qu'ils trouvaient qu'il y avait trop de jeunes dans nos publicités. Vu que c'est les publions qui sont toujours les acteurs, ils avaient besoin d'un vieux. Donc je l'ai assez mal pris, mais bon, ça me permet d'être dans la prochaine publicité. Donc le premier élément, c'est la transparence. Le deuxième élément qui est important et qui est atypique chez nous, c'est qu'on ne travaille pas avec des agences de pub. On fait tout en interne. C'est-à-dire qu'on a Aurélie, qui est notre directrice artistique, elle dit directrice très très artistique, qui a une équipe de vidéastes. Il y en a qui font de la photo, il y en a qui font des réseaux sociaux. Pablo, qui est là pour avoir des idées, donc il est concepteur-rédacteur. On a un web-designer, on a des graphistes. Donc tous nos packs sont faits en interne. Toutes nos vidéos sont faites en interne, tout ce qu'on publie sur les réseaux c'est fait en interne. Et ça nous donne déjà une réactivité incroyable parce qu'on a une idée le matin en prenant le métro, on commence à bosser dessus dans la journée et le soir on le publie sur les réseaux sociaux. Si ça prend bien, si ça marche, on est content, si ça ne marche pas, c'est pas grave, on recommence, etc. Donc le fait de ne pas travailler avec des agences, moi j'ai travaillé pendant 20 ans précédemment dans d'autres entreprises où il fallait parfois 9 mois pour faire une campagne. Là, on a commencé à travailler sur notre campagne télé, quatre semaines avant que ce soit mis à l'antenne. C'est une campagne qui nous a coûté je crois 7 000 euros, alors que précédemment j'avais fait des campagnes de pub qui pouvaient coûter jusqu'à 1 million. Donc c'est un mode de fonctionnement qui n'a rien à voir, qui est du coup très proche parce que c'est les trublions qui font la communication des trublions. On ne peut pas être plus proche et plus authentique dans cette manière de travailler. Et le troisième élément, c'est le côté un petit peu, on va dire, décalé. Donc il reprend un peu l'esprit de Trubillon. On veut être souriant dans nos communications. On est une marque positive. La mission de la marque, telle qu'on l'a définie, c'est rassembler les hommes et faire sourire la planète. Et le côté souriant, il est hyper important pour nous. Parfois, on sait qu'en France, il y a des problèmes d'inflation, il y a des problèmes de crise, il y a des problèmes de guerre. Et on n'est pas là pour dramatiser les choses. On est là pour que nos consommateurs, ceux qui nous suivent, ils apprécient nos produits, ils apprécient notre communication et que ce soit un moment de détente, un moment de plaisir, un moment souriant. et donc on veut véhiculer des valeurs positives. Alors sans travestir la réalité, tout en respectant le côté transparent, mais en ayant toujours un petit côté décalé, toujours un petit clin d'œil sympathique.
- Speaker #2
Et justement, dans vos précédentes entreprises, vous avez eu pas mal d'expérience à l'international, dont vous disiez que vous aviez fait des communications à plus d'un million d'euros, des coups de com. Justement, de quelle manière ça a impacté vos idées actuelles ? cette expérience ?
- Speaker #0
Alors je dirais que c'est pas forcément moi qui suis venu avec des idées de vouloir changer les choses à la bananeraie, c'est plutôt ma première mission c'était de m'adapter un petit peu à la culture de Michel et Augustin et donc j'ai hérité d'une équipe créa talentueuse et moi je suis là plus pour donner un regard un petit peu extérieur les challenger un petit peu la complexité entre on va dire la communication il y a 5 ans et la communication aujourd'hui Ou même, on va commencer la communication il y a 20 ans et la communication aujourd'hui, c'est qu'il y a 20 ans, on faisait une campagne de pub, c'était un spot de 30 secondes, c'était le même qu'on faisait durer pendant 3 ans et tout allait bien. Puis est arrivé l'ère des réseaux sociaux où il fallait faire plutôt une com par semaine. Aujourd'hui, ce n'est pas un réseau social, c'est on fait des communications pour Facebook qui sont différentes de celles d'Instagram, qui sont différentes de celles de TikTok, qui sont différentes de celles de LinkedIn. Il faut avoir des formats verticaux, des formats carrés, des formats horizontaux, Il faut faire de la vidéo, il faut faire des stories. Et donc c'est une quantité de contenu qu'on doit développer qui rend le travail des équipes créa beaucoup plus compliqué. Donc comment est-ce qu'on arrive à produire tout ce contenu tout en gardant un niveau d'exigence important sur la création. qualité de l'information qu'on va communiquer et le style de communication qu'il soit trublion, qu'il soit original, qu'il soit intéressant, pour pas qu'on devienne une marque standard qui communique de manière assez bateau. Et je peux vous donner un exemple qui était assez marrant. Quand on a relancé notre mousse au chocolat, donc je vous ai dit tout à l'heure qu'elle avait 10 ans notre mousse au chocolat et on a décidé de tout changer. Un des principales retours consommateurs qu'on avait sur notre mousse au chocolat c'était qu'ils critiquaient beaucoup notre pot plastique. Donc on s'était lancé en 2011 avec un gros pot en plastique, très iconique. On était la première mousse au chocolat en grand format, et c'était dans un seau en plastique. Ça a eu beaucoup de succès, on a été très connus avec cet emballage-là, sauf que de plus en plus, les consommateurs, le plastique, ils n'en veulent plus. Et donc on s'est dit, même si c'est ce qui nous caractérise, aujourd'hui il faut qu'on reprenne un coup d'avance. En plus, le pot plastique a été utilisé par d'autres, notamment par les marques de distribution. On a décidé de changer, de développer un pot en carton. On a la première mousse au chocolat en pot carton. Au moment où on s'est lancé, rupture d'approvisionnement sur le papier et sur le carton. Pendant deux mois, on ne pouvait plus produire parce qu'on n'avait plus de carton pour mettre notre mousse. en plein pendant le relancement. Et donc Pablo, qui est notre concepteur rédacteur, notre créatif qui a toujours des bonnes idées, il s'est dit, vu que dans notre mission, on est là pour communiquer en toute transparence avec nos consommateurs, il faut leur expliquer qu'on se relance et il n'y a plus de carton. Et donc, manque de pot, il n'y a plus de pot. Et donc on a fait une com sur le fait qu'on était en rupture. Et on s'est dit, mais c'est la première fois qu'une marque communique sur le fait qu'ils sont en rupture. et qui le font de manière un peu détournée, avec un petit jeu de mots, et en même temps en expliquant aux consommateurs pourquoi ils ne pouvaient plus trouver la mousse au chocolat en rayon. Et nos consommateurs nous ont remercié en disant Ah, on comprend, merci, prévenez-nous quand la mousse revient en rayon, etc. Et donc de ce problème, je dirais, interne, on a fait un petit coup de com'qui nous a valu beaucoup de sympathie de la part de notre communauté, encore une fois parce qu'on était très transparents et on le faisait avec un ton un petit peu souriant.
- Speaker #1
Vous venez d'évoquer un peu le problème environnemental avec le plastique. On sait aussi que Michel et Augustin proposent des produits en fonction des recettes, en fonction des saisons. Donc la question c'est, quelle est la place de l'environnement au sein de cette aventure ?
- Speaker #0
Alors Michel et Augustin, on est certifié Bicorp depuis octobre 2020. Donc Bicorp c'est un label qui certifie les entreprises qui, à côté de leurs engagements financiers, ont aussi des engagements sociaux et environnementaux. En France, il doit y avoir, je crois, à peu près 190 entreprises qui ont été labellisées Bicorp. Et Michel Augustin était parmi les premières, je crois, parmi les 50 premières à obtenir ce label. Et aujourd'hui, je crois qu'il y a 250 entreprises qui sont en attente d'audit et de certification à Bicorp. Donc c'est un mouvement assez fort qui est en train d'être mis en place. Nous, au moment où on a eu cette certification, en fait, on a pris un engagement fort. C'est de rénover et d'améliorer 100% de nos produits sur les 3 ans à venir. Donc entre 2020 et 2023, 100% de nos recettes, 100% de nos produits seront améliorés sur 3 critères. Un premier critère qui est la naturalité et la nutrition. Un deuxième critère qui est l'environnement et les emballages. Et un troisième critère qui est les matières premières et les filières. Sur le premier critère, nous, la naturalité, je vous l'ai dit, c'est un élément assez fondamental. Et on s'est dit, comment est-ce qu'on peut aller plus loin ? Sur notre mousse au chocolat, par exemple, on avait dans le chocolat de la lécitine, comme dans tous les chocolats que vous achetez sur le marché. Il y a de la lécitine, souvent c'est de la lécitine de soja. La lécitine, c'est un additif. Ce n'est pas un additif mauvais pour la santé, mais ça reste un additif. Et donc, on a travaillé avec notre chocolatier, qui est un chocolatier français qui s'appelle C'est Moi, pour faire un chocolat. sans les sit-in pour mettre dans notre mousse au chocolat. Donc ça c'est un exemple. Sur la partie environnement, ça c'est un pilier qui est peut-être le pilier sur lequel on a fait le plus de progrès, peut-être aussi que c'était celui sur lequel on avait le plus de retard. Et quand je dis qu'on est condamné à innover, qu'on est condamné à garder un temps d'avance, là on avait peut-être pris un petit peu de retard. Donc quand on a fait le bilan en 2019, la totalité du plastique consommé dans nos emballages correspondait à peu près à 300 tonnes. En 2021, on a réduit de 100 tonnes la quantité de plastique utilisé dans nos emballages. Donc 30% du plastique a été économisé. Donc ça a été le cas sur notre mousse au chocolat, on est passé d'un pot plastique à un pot carton. Sur nos vaches à boire, nos bouteilles en plastique, elles faisaient 21 grammes. Aujourd'hui, elles sont à 14 grammes. Donc on a allégé la bouteille en plastique. Sur nos petits sablés apéritifs, on a réduit le pack de 2 centimètres. Donc c'est quasiment invisible pour le consommateur, sauf que nous on s'est dit, on va peut-être perdre en impact en rayon, peut-être que le produit va être moins visible, peut-être que ça va avoir des impacts sur nos ventes, donc on a pris le risque quand même de le faire. On est très content de l'avoir fait, ça nous fait économiser 5 tonnes de plastique par an. Et puis je pense, pas forcément ce qui nous a apporté le plus d'économie de plastique, mais peut-être le plus transformant pour nous, c'est qu'on a décidé de se lancer en vrac. Tous les produits Michel et Augustin, comme tous les produits du marché, depuis des dizaines et des dizaines d'années, sont optimisés pour être emballés. C'est plus pratique d'un point de vue logistique, ça permet de conserver le produit plus longtemps. Un biscuit apéritif a une durée de conservation de 9 mois dans son emballage. Si on le met sans emballage et qu'on met un petit biscuit à l'air libre, je peux vous garantir qu'au bout de 48 heures, il sera mou ou il sera dur. Il aura perdu beaucoup de sa saveur. Comment est-ce qu'on arrive à retravailler les recettes ? complètement différemment pour faire en sorte qu'elles tiennent alors qu'elles n'auront plus d'emballage. Donc la manière dont on s'y est pris, c'est qu'on a pris toutes nos recettes d'épicerie et on les a mis dans des bacs de vrac. Et toutes les semaines, on goûtait à l'aveugle un produit qui sortait d'un pack qu'on venait d'ouvrir et un produit qui sortait d'un bac. Et on regardait s'il y avait une différence perçue entre les deux. Et en fait, il y a trois recettes qui avaient tendance à plutôt bien tenir sur la longueur. Et jusqu'à six semaines, il n'y avait aucune différence notable perçue entre eux. Un biscuit qui sortait du bac à vrac et un biscuit qui sortait de l'emballage. C'est nos petits biscuits au Beaufort, nos petits beurres au comté et nos petits sablés au parmesan. Et donc ces trois recettes, on a décidé de les lancer chez Debaidey, qui est une épicerie spécialisée dans le vrac, qui a 70 magasins. Et ça nous a permis, sur une année complète, d'économiser à peu près une tonne de plastique par rapport aux équivalents de produits qui auraient été vendus en emballé. Depuis, on a lancé nos cookies, nos mini cookies en vrac, également chez Debaidey. On a développé des recettes spécifiquement pour tenir en vrac. Donc le brief de départ c'était on veut faire des recettes qui seront bonnes pour le vrac et non pas qui seront bonnes pour l'emballage. Et puis là on est en test chez 3 Monoprix qui essaient de faire en sorte que le vrac soit aussi déployé dans leur marais gaisin. On est en test dans un carrefour à Montaisson. La semaine dernière j'étais sur le salon du vrac, il y a les équipes Leclerc qui sont passées nous rendre visite. Donc c'est vraiment une démarche qu'on souhaite faire. Et encore une fois... Notre volonté, c'est d'aider le consommateur à changer ses habitudes. Pas le brusquer trop vite, trop fort, parce que c'est un vrai changement d'habitude, de comportement de l'acheteur. Mais c'est notre mission d'accompagner le consommateur sur une démarche un petit peu plus durable et un petit peu plus responsable. Donc ça, c'est un exemple sur la partie emballage et environnement. Et le troisième pilier, c'est vraiment travailler sur nos filières et sur des ingrédients. Je peux vous citer comme exemple la vanille. La vanille, c'est un des ingrédients, je crois que c'est le deuxième ingrédient le plus cher du monde après le safran. C'est un ingrédient qui est produit notamment à Madagascar, Île-Maurice, etc. Et c'est un ingrédient où il y a beaucoup de vol, où il y a beaucoup de dégradation de l'environnement pour la culture de la vanille. c'est dans des régions qui sont souvent très pauvres avec des populations peu éduquées, le travail des enfants etc. Et jusqu'à maintenant on ne contrôlait pas forcément très bien l'origine de notre vanille et donc on a décidé de travailler avec un fonds qui s'appelle le fonds Lively Woods pour mettre en place une filière de vanille durable qui a 4 engagements, un engagement sur l'environnement, donc la protection de l'écosystème et notamment des lémuriens à Madagascar un engagement sur la juste rémunération des producteurs de vanille, donc on leur garantit un prix d'achat minimum sur le long terme et un volume minimum qu'on va leur acheter, un engagement sur l'éducation et notamment l'éducation des enfants, donc on a contribué à la construction d'une école, et un engagement de traçabilité pour valider le fait que ce sera la vanille qui sera produite dans la coopérative de Fanambi à Madagascar, qui sera celle qui va être livrée à Grasse où elle va être transformée en infusion, puis derrière qui arrivera dans notre vache à boire. Donc ça, c'est vraiment tout le travail de filière qu'on fait sur la vanille, mais qu'on essaie aussi de faire sur le cacao, et qu'on essaie aussi de faire sur des produits français, notamment sur un certain nombre de fruits. On a lancé des vaches à boire de saison récemment, et donc on essaie de travailler des filières où on sait exactement où sont produits les produits. Pareil sur nos biscuits apéritifs, on a des fromages AOP, et donc le travail avec les coopératives pour la valorisation de leur fromage. Et donc je peux vous dire que sur ces trois engagements-là, à la fin de l'année 2022, on aura déjà fait 99% du chemin. Donc 99% de nos produits seront améliorés sur un, deux ou trois de ces piliers. J'ai juste une question par rapport au vrac. Comment est-ce que vous faites au sein des magasins où vous proposez ces produits en vrac pour communiquer, pour dire que c'est bien vous, Michel Augustin, c'est bien vos produits ? Alors ça, c'est une bonne question et c'était une de nos inquiétudes quand on a commencé. Parce qu'effectivement, quand on va acheter nos produits en vrac, on voit des silos transparents où on voit ce qu'il y a dedans. On ne sait pas trop d'où ça vient. Donc nous, on a développé des stickers qu'on vient mettre sur les silos en mettant en avant la marque Michel et Augustin et en expliquant l'origine de nos produits, etc. Ce sont des packs qui sont assez différents au final. C'est une communication assez différente de celle qu'on a sur nos emballages. Moins bavard parce qu'on a moins de temps à lire tout ce qui a décrit et en mettant plus en avant l'origine des ingrédients plutôt que de raconter des petites histoires drôles comme on peut faire sur nos packs. Mais en général, en tout cas dans tous les magasins des By Day, dans les Monoprix, dans le carrefour Montesson où on est en test, on a un élément de branding et de visibilité important. Et c'est important aussi pour les magasins, parce qu'ils se rendent compte que 75% de ceux qui font leurs courses en vrac souhaiteraient pouvoir acheter des marques et souhaiteraient pouvoir acheter des produits qu'ils connaissent, qu'ils trouvent en GMS, mais qu'ils trouvent malheureusement avec des packs en emballé. donc c'était une vraie demande des consommateurs et donc quand on a lancé nos biscuits apéritifs chez D-By Day ils ont fait x3 ou x4 par rapport aux biscuits apéritifs qu'ils avaient avant et le fait que ce soit une marque connue, reconnue, appréciée aide aussi le développement des ventes de ces magasins là donc c'est aussi intéressant pour eux et nous à titre d'exemple, dans un magasin D-By Day qui fait à peu près 20-25 mètres carrés on vend autant de biscuits apéritifs que dans un hypermarché Carrefour ok d'accord maintenant on aimerait en savoir un peu plus sur vous Est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours ? Oui, alors comme je l'ai dit, je suis le vieux de la tribu. Ça fait 22 ans maintenant que je travaille, j'ai fait mes études à HEC à Paris. Et dans le cadre de mes études, j'ai fait un certain nombre de stages. J'étais assez convaincu dès le début que je voulais faire du marketing. Enfin, à l'origine, je disais que je voulais faire de la publicité parce que je ne connaissais pas le marketing. et donc je rêvais d'aller travailler dans une agence de pub et mon premier stage je l'ai fait pas côté agence mais côté annonceur je travaillais chez Guerlain, j'avais fait un stage chez Guerlain et du coup je me suis rendu compte la manière dont l'annonceur traitait son agence de pub et je me suis dit bah non j'aime la publicité mais je veux pas aller travailler en agence je veux rester du côté annonceur le fait que je fasse mon premier stage chez Guerlain a aussi fait que je me suis pris une étiquette d'expert de la beauté Et donc pendant 20 ans, j'ai travaillé dans le monde de la beauté, pas parce que c'était une passion, mais juste parce que mon premier stage, je l'avais fait dans la beauté. Donc faites gaffe à votre premier stage, c'est important pour la suite. Après Guerlain, j'ai fait un stage chez Procter Gamble à Paris, ensuite j'ai fait un stage chez L'Oréal en Finlande, un stage à l'étranger. J'ai adoré travailler à l'étranger et j'ai beaucoup aimé cette expérience. Et du coup, j'ai fait mon stage de fin d'études chez L'Oréal aux États-Unis. et j'ai été embauché par L'Oréal en Angleterre. Donc du coup, j'ai commencé assez tôt un parcours international. J'ai travaillé trois ans en Angleterre en tant que chef de produit, donc un parcours assez classique. J'ai été chef de produit sur les colorants pour cheveux de la marque Garnier, donc je ne connaissais pas grand-chose à la coloration pour cheveux. Je me suis coloré les cheveux une fois pour voir l'expérience consommateur. Ça n'a pas été une grande réussite, mais voilà, j'ai commencé comme ça et je suis resté 15 ans chez L'Oréal. A travaillé d'abord en Angleterre, puis en France, puis aux Pays-Bas. J'ai commencé au marketing opérationnel, ensuite j'ai fait du développement marketing, j'ai été directeur marketing sur l'Europe de l'Est, donc à voyager quasiment toutes les semaines entre l'Ukraine, la Russie, la Pologne, la République Tchèque, etc. Après j'ai été directeur de marque pendant trois ans au niveau Total Europe, donc là on arrive à peu près, ça faisait 10 ans, 11 ans d'expérience professionnelle. Et à ce moment-là je me suis dit, bon ben voilà, j'ai une... Belle expérience marketing. J'ambitionne de devenir un jour directeur général. Je pense qu'il est hyper important pour moi d'avoir une expérience commerciale. Et donc je suis reparti un peu tout en bas de l'échelle en devenant... chef de secteur pendant trois mois en remplacement d'un chef de secteur, puis catégorie manager, puis commercial compte-clés. Et donc j'ai fait pendant deux ans une expérience commerciale assez poussée, qui n'est pas forcément l'expérience que j'ai préférée, mais certainement l'expérience que j'ai le plus appris. Et le fait de me challenger, de me reforcer à prendre un nouveau métier, ça a été hyper important pour moi et ça m'a beaucoup aidé derrière à être un... directeur général qui n'était pas juste un super directeur marketing, mais qui avait une vraie vision business et qui pouvait parler avec ses différentes équipes en connaissant un petit peu la réalité du marché. Et donc ça, ça m'a amené jusqu'en 2014 où j'avais fait 4 ans au Pays-Bas en tant que directeur général de la filiale de L'Oréal. Et là, je me suis dit, bon ben voilà, ça fait 15 ans que je suis chez L'Oréal, est-ce que je veux passer toute ma vie chez L'Oréal ou est-ce que j'ai... envie de faire autre chose. Et la réponse était que je ne me voyais pas faire toute ma vie dans la même entreprise et que j'aspirais de plus en plus à travailler dans des plus petites structures, un petit peu moins organisées, un petit peu moins politiques, un petit peu plus agiles, un petit peu plus flexibles. Et donc je suis parti de chez L'Oréal en ayant deux convictions. La première, c'est que je ne voulais plus travailler dans les cosmétiques parce que ça n'avait jamais été une passion et il n'y avait pas de raison que je continue. et la deuxième c'est que je ne voulais plus travailler dans un grand groupe parce que j'avais vraiment envie de travailler dans des plus petites structures et donc j'ai passé six mois qui ont été passionnants à faire du réseau, faire du networking je pensais que j'étais nul et que je détestais ça et en fait j'ai pris beaucoup de plaisir à contacter des entrepreneurs à contacter des petites entreprises familiales dans différents secteurs et j'ai été agréablement surpris de voir que Les gens acceptaient de prendre un déjeuner, un petit déjeuner, parfois une bière avec moi, et de me raconter un peu leur expérience, leur parcours. Et moi ça m'a permis de m'ouvrir un petit peu les chakras et de découvrir des mondes que je ne connaissais pas forcément. Et donc à un moment j'ai discuté avec un cabinet de recrutement où je lui disais voilà je veux travailler dans une petite boîte. Il me disait ok mais petite boîte ça veut dire tout et n'importe quoi donc il faut un petit peu me donner des indications un petit peu plus précises pour que je t'aide. Et donc ça c'était en 2014 et je lui ai dit moi mon rêve c'est de travailler chez Michel Augustin. Et donc il m'a dit, ah bah ça tombe bien, je connais très bien Augustin, donc il faudra que je te présente à Augustin, mais bon, il y a déjà Augustin, Michel, c'est déjà compliqué de gérer une boîte à deux, donc Michel et Augustin et Sébastien, ça ne tiendra pas sur le pack, donc oublie ! Et donc voilà, on est passé à autre chose. Moi du coup, je suis allé chez Johnson Johnson, donc un groupe quatre fois plus grand que L'Oréal, et dans les cosmétiques, en étant responsable des cosmétiques au niveau Europe, Moyen-Orient et Afrique. puis responsable mondial de tout le business beauté de Johnson Johnson, donc un business de... 4 milliards et demi d'euros ou de dollars basés à New York. Ça a été une expérience hyper intéressante avec un vrai projet de transformation de l'entreprise. Jusqu'à ce que, voilà, changement d'orientation, changement de vision et une volonté de déprioriser un petit peu la partie grande conso de Johnson Johnson pour se reconcentrer plus sur la partie pharmacie. Et donc ma dernière expérience qui n'a pas forcément été la plus sympathique, ça a été d'organiser un plan de départ au niveau mondial et de réorganiser un petit peu toute la partie grande conso de Johnson Johnson. Donc une expérience très dure parce que beaucoup de personnes ont dû quitter le groupe. Et du coup moi je suis parti aussi à ce moment-là parce que je n'étais pas venu chez Johnson Johnson pour travailler des plans de décroissance mais plutôt pour relancer l'aventure. Et c'est le moment où j'ai reçu un message sur LinkedIn d'un certain Augustin qui m'a dit Ah, j'ai entendu parler de toi, est-ce que tu veux qu'on se rencontre ? Et donc là, je lui ai répondu, Augustin, je crois que j'ai plus entendu parler de toi que le contraire, mais ravi, ravi pour qu'on déjeune ensemble. Et puis, c'était en décembre 2018, Augustin et Michel commençaient à se poser des questions sur quel était leur rôle dans l'aventure. Ça faisait 15 ans qu'ils avaient créé l'aventure Michel et Augustin, et ils avaient envie de passer à autre chose, de ne plus forcément gérer l'opérationnel, et donc ils cherchaient... un PDG pour les remplacer. Et je pense que je ne correspondais pas du tout au profil qu'ils cherchaient, parce qu'ils cherchaient un entrepreneur dans l'agroalimentaire. Et moi, j'étais un expert de la beauté dans des très très grands groupes. Et donc, je me suis donné la mission de les convaincre coûte que coûte que je pouvais être le candidat trublion qu'il leur fallait. Et donc, je les ai littéralement harcelés pendant six mois. en leur envoyant des textos tous les jours, en prenant des photos de ce que je trouvais dans les rayons, en les appelant pour prendre un pot de temps en temps quand ils étaient de passage à New York, en prenant des cours de pâtisserie aussi, et en me prenant un selfie, en leur montrant que j'étais passionné de pâtisserie, ce qui n'était pas forcément le cas. Et puis je pense que je les ai eus à l'usure, parce qu'au bout de six mois, ils ont dit Ok, on craque, voilà les clés de la bananeraie, bon courage ! Pourquoi c'était votre rêve justement de travailler chez Michel Augustin ? Alors c'était mon rêve, je sais pas depuis quand je connais Michel et Augustin, mais je dirais peut-être 2008-2009, donc quand même pas mal au début de l'aventure. Et ça peut paraître un peu débile ce que je vais dire, mais moi j'ai toujours eu le côté un petit peu trublion dans les entreprises où j'étais. Toujours le côté un peu rebelle, qui fait pas forcément ce qu'on lui dit, qui est toujours un peu juste à la limite de ce qui est autorisé et de ce qu'il n'est pas. Et je suis pas quelqu'un qui... j'aime forcément travailler quand la ligne est toute droite et très bien indiquée. Je préfère les challenges, je préfère sortir un peu des sentiers battus, je préfère réinventer en permanence la manière dont on travaille, la manière dont on communique, j'aime beaucoup l'innovation. Donc j'ai toujours eu un côté un petit peu décalé, et dans mon comportement et dans ma manière de travailler. Et donc le fait qu'une entreprise personnifie ce que moi j'étais dans les entreprises, c'est quelque chose que j'ai toujours trouvé extrêmement admirable. Ensuite, j'ai toujours beaucoup aimé leur communication. je trouve que leur liberté d'expression et le fait justement de gentiment se moquer des autres marques et de se permettre des choses que dans des grands groupes, on ne se serait pas autorisé, était quelque chose, encore une fois, qui m'intéressait beaucoup. Et donc pour tout ça, moi, c'est une entreprise que j'ai toujours vue un peu comme un modèle de développement, avec toute la difficulté de mettre en place... Ben... un style Michel-Augustin dans des grandes grandes organisations qui ne sont pas du tout adaptées à ce modèle. Donc voilà, c'était une marque que je respectais énormément, une aventure qui me plaisait beaucoup et donc qui me faisait beaucoup fantasmer en me disant un jour peut-être que moi aussi je pourrais aider à construire l'aventure Michel-Augustin. J'avais une question par rapport à un podcast. Augustin disait, quand on recrute quelqu'un, on se dit, on a envie de passer du temps avec cette personne, voire carrément passer des vacances avec elle. Est-ce que justement, vous avez passé du temps avec eux pour créer le lien ? Alors, j'ai passé beaucoup de temps, effectivement, avec Michel et Augustin pendant la période de recrutement. Et après, pendant les six mois qui ont suivi, on a passé beaucoup de temps parce que, un, ce n'était pas facile pour eux de donner un peu leur bébé à la personne suivante. Donc... Je pense qu'ils avaient besoin de ce temps de transition et moi j'avais énormément besoin aussi de leur contact, de comprendre comment ils ont fonctionné, qu'est-ce qui marchait, qu'est-ce qui ne marchait pas. Toutes les erreurs qu'ils avaient fait pour éviter de refaire la même chose, même si j'ai refait forcément des erreurs aussi à mon tour. mais de comprendre et d'essayer d'acquérir un petit peu de cette culture, même si c'est une culture qui change beaucoup. C'était hyper important pour moi. Et aujourd'hui, Michel et Augustin sont toujours présents, ils sont dans le conseil d'administration, ils donnent encore leurs avis sur toutes les recettes qu'on lance, etc. Et c'est important pour nous. qui soient là et qui ne soient pas complètement déconnectés de notre aventure, parce que c'est leurs noms qui sont sur tous nos packs, tous nos produits, et eux ça les intéresse aussi encore beaucoup de suivre comment est-ce que cette aventure continue à grandir. Maintenant, quelle place donneriez-vous à l'instinct ou l'intuition dans votre vie professionnelle ? L'instinct et l'intuition sont quelque chose de très important chez Michel et Augustin. Donc, chez Michel et Augustin, à l'origine, il y avait Augustin qui était plutôt la personne créative, en charge du développement recette, en charge de la communication, qui avait plus d'idées à la minute qu'il est possible de réaliser. Donc, Augustin, c'est plutôt le créatif. Michel, c'était plutôt le gestionnaire qui s'occupait plutôt de la partie finance, gestion, comptabilité, logistique, commercial, etc. Et Augustin, c'est un mec intuitif par excellence. Il est intuitif à 100%. Augustin, il ne croit pas dans les tests, il ne croit pas dans les études, etc. Il faut avant tout que ça lui parle à sa personne. Et c'est quelqu'un d'extrêmement inspirant parce que justement, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'intuition. Alors après avoir beaucoup d'intuition, ça veut dire aussi qu'on se plante souvent, parce que parfois on a raison, mais on a souvent tort également. Mais encore une fois, c'est quelque chose qui est complètement assumé dans notre modèle de développement. Se planter fait partie des raisons pour lesquelles on a aussi du succès, et donc il faut savoir suivre ses intuitions. Moi je dirais qu'à titre personnel, je suis beaucoup moins intuitif qu'Augustin, mais tout dépend un peu du référentiel. C'est-à-dire que dans mes anciennes entreprises, je dirais que j'étais... peut-être plus intuitif que la moyenne, parce que c'était des cadres très normés, très chartés, où tout est testé, retesté, validé, revalidé. Et moi, il me manquait beaucoup, justement, le côté un petit peu intuitif et suivre ses convictions. Chez Michel et Augustin, je vais plutôt avoir tendance à être du côté un peu plus rationnel que les autres, mais c'est juste que le niveau d'équilibre est très, très différent. Le référentiel est très différent. Donc, je pense qu'il faut trouver l'équilibre. Moi, je suis convaincu qu'il faut absolument... Savoir écouter ses intuitions et ses convictions. Pour avoir des intuitions et des convictions, il faut être très ouvert aussi sur le monde qui nous entoure. Donc moi, j'essaie de passer au moins 20% de mon temps à l'extérieur de la bananeraie. Donc ça passe par des visites terrain. Une fois par mois, je passe une journée avec un chef de secteur, partout en France, pour visiter des points de vente. Je passe du temps avec des clients, je fais partie du réseau Entreprendre, donc je conseille des... Des petites startups qui sont en plein lancement. Donc demain matin, je vais passer deux heures avec une petite startup qui se lance dans la conserverie à Paris. Et donc pendant un an, j'ai un programme de coaching et d'aide. C'est eux qui me posent les sujets. Je suis là pour les aider. Mercredi matin, je vais faire une table ronde avec... la mairie d'ici les Moulineaux, sur des sujets de responsabilité environnementale et participation à un écosystème. Là, je passe la matinée avec vous sur un podcast. Je pense que c'est hyper important de ne pas se regarder le nombril et de ne pas rester que dans l'entre-soi. Pour avoir des intuitions, il faut savoir se nourrir et s'irriguer de plein d'idées et de plein d'inspirations différentes. Donc oui, c'est important. Après, à titre personnel, je pense qu'il ne faut pas tout faire à l'intuition et c'est important de... Déjà, travailler en équipe, d'avoir aussi les points de vue des autres, de savoir confronter des opinions. C'est pour ça que la diversité dans l'entreprise, c'est aussi hyper important. Parce que si on est tous des clones les uns des autres, on va tous avoir tendance à penser la même chose. Et puis, écouter nos clients qui ont souvent un point de vue différent et complémentaire. qui, même si ce n'est pas difficile à dire, ont souvent raison. Et puis, bien évidemment, écouter nos consommateurs. Donc nous, depuis très très longtemps, je ne sais pas depuis quand existe ce rituel, on organise des portes ouvertes. Donc les portes ouvertes, c'est tous les premiers jeudis du mois, on ouvre les portes de la Bananeraie. Il y a 300 personnes qui viennent, qui s'inscrivent, et ça peut être des consos, des voisins, des clients, des fournisseurs, n'importe qui qui est intéressé par l'aventure Michel-Augustin peut venir. Et on en profite pour faire des ateliers. Tester des nouvelles recettes, donc il y a toujours plein de choses à manger. Et puis ça nous permet de recevoir des feedbacks et des insights aussi qu'on saut sur une nouvelle recette qu'on lancera peut-être un jour ou pas. Donc voilà, avoir un bon équilibre entre des convictions personnelles et puis malgré tout savoir s'entourer, écouter les autres et puis un peu tester quand même de temps en temps. Donc aux portes ouvertes, est-ce que c'est souvent les mêmes personnes qui reviennent ? Oui. Il y a les fans. Oui, oui. Et c'est une de nos difficultés parce qu'en fait, c'est un événement qui est tellement populaire, enfin qui plaît tellement, qu'en général, quand on ouvre l'invitation, il y en a, je ne sais pas comment ils font, ils doivent avoir des alertes ou j'en sais rien. Mais dans le quart d'heure qui suit, les 300 ou 350 places sont vite parties. Donc on essaie de trouver des moyens pour... Ouvrir que 150 places et puis à un autre moment, on essaie de faire... Là, on est en train de mettre en place ceux qui n'ont pas pu venir et qui nous écrivent en disant qu'il n'y avait plus de place, leur donner priorité pour la fois suivante, essayer de faire peut-être des portes ouvertes à thème. Donc on se dit, est-ce qu'on ne va pas faire des portes ouvertes juste avec les voisins d'ici, les moulinos ? On réfléchit beaucoup pour varier un petit peu ceux qui viennent. pour ne pas que ce soit forcément toujours les mêmes qui soient là. Même si on les aime bien, ceux qui l'aiment. Quel est votre plus bel accomplissement personnel et professionnel ? Ce n'est pas forcément chez Michel et Augustin. Moi, ce dont je suis le plus fier, je pense... C'est quand j'ai travaillé chez Johnson Johnson, où je me rappelle j'avais un collaborateur qui était pas mal en difficulté dans son job, ça se passait pas bien, il était en plein questionnement, ça se passait pas bien avec son boss, donc il était dans mon équipe mais j'étais pas directement son manager. Pourtant il était plein de bonne volonté, et c'est quelqu'un que j'ai décidé, alors on aurait pu lui faire un avertissement, lui mettre une... Mauvaise évaluation de fin d'année et le pousser vers la sortie. Et je me suis dit au contraire que c'était quelqu'un qu'il fallait aider, qu'il fallait écouter, qu'il fallait coacher, qu'il fallait valoriser, qu'il fallait soutenir. Et on l'a changé de poste, on lui a donné quelque chose qui lui correspondait mieux. Et entre l'évaluation de l'année 1 où il était sous-performant et l'évaluation de l'année suivante, il a été au-dessus des attentes. et pour moi c'est un exemple mais c'est quelque chose que j'ai vécu plusieurs fois dans ma carrière où le fait d'être très proche de quelqu'un dans ses équipes de vraiment comprendre ses problématiques de vraiment le soutenir, l'aider et le coacher a permis à quelqu'un qui était en difficulté professionnelle de retrouver le sourire de redevenir quelqu'un de très performant Et aujourd'hui, c'est quelqu'un que je suis toujours, avec qui j'ai d'ailleurs été prendre un pot hier soir, et qui est devenu entrepreneur, et qui a plein de projets, et qui est quelqu'un d'assez exceptionnel. Donc je pense que c'est une de mes plus grandes fiertés, et c'est quelque chose que j'ai eu la chance de vivre plusieurs fois dans ma carrière. Et souvent, quand on pose ce genre de questions à des chefs d'entreprise, il va y avoir des résultats business, des lancements, etc. Et moi, je suis beaucoup plus attaché à des réussites individuelles. qui concerne des hommes et des collaborateurs. On va finir cette interview sur votre relation que vous pouvez avoir avec les jeunes. En tant que vieux de la tribu, je ne sais pas si je peux m'exprimer sur ce sujet-là. Justement, quelle place vous donnez aux jeunes au sein de Michel-Augustin ? Alors, c'est quelle place il me donne plutôt qui est difficile ? La moyenne d'âge chez Michel et Augustin est de 29 ans. Ouais, donc c'est très jeune. Ça se fait parce qu'on donne justement beaucoup, beaucoup d'opportunités à des très jeunes dans l'organisation. Donc, je vais vous donner plein d'exemples. Notre responsable financier, il a 30 ans. C'est moi qui l'ai nommé, 6 mois après que je sois arrivé. C'était quelqu'un qui a fait toute sa carrière chez Michel Augustin. Il avait fait un stage, je crois, il a été alternant. Il a fait du contrôle de gestion quand il est arrivé chez nous. Et puis, après quelques années en contrôle de gestion, il est passé aux achats. Donc, il a été responsable des achats sur la partie épicerie. Et puis, à un moment, on cherchait notre futur directeur financier. Et on aurait pu faire appel à un cabinet de recrutement qui allait chercher quelqu'un qui avait 20 ans d'expérience et qui cochait toutes les cases. Et en même temps, Jean-Baptiste, lui, il arrivait un peu en fin de parcours sur son poste d'achat. Il avait envie d'évoluer. Il exprimait un désir de progresser. Et on a décidé de lui donner sa chance et de lui donner le poste de responsable financier, sachant qu'il n'avait pas du tout, du tout, du tout coché toutes les cases, mais plutôt en se disant... On va l'aider à se développer sur ce poste-là, on va l'aider à se former sur les questions qu'il ne connaît pas forcément, et lui apporter tout l'accompagnement qu'il faut. Aujourd'hui, c'est, je pense, un directeur financier ou un des responsables financiers avec qui j'ai le plus de plaisir à travailler, et je suis convaincu... Il vaut beaucoup mieux recruter des gens par rapport à leur capacité d'adaptation que par rapport à leurs compétences. des compétences aujourd'hui c'est quelque chose qui devient obsolète très très rapidement, on est dans un monde qui change tout le temps quand on est capable de s'adapter quand on est capable d'apprendre on est toujours apte à faire le job et à se remettre en question en permanence donc ça c'est Jean-Baptiste qui a 30 ans qui est notre responsable financier mais en même temps Clarisse qui vient de partir de l'aventure Michel et Augustin pour travailler dans une petite structure entrepreneuriale c'était notre responsable R&D elle l'avait Enfin, elle a 24 ans. Notre DRH, Kitri, quand je l'ai nommée, elle avait 28 ans.
- Speaker #1
Et justement, est-ce que vous avez le profil type que vous recherchez, plutôt jeune, à des idées jeunes ?
- Speaker #0
En fait, moi je pense que c'est hyper important d'avoir des profils divers. Et divers, ça veut dire des personnalités différentes, des expériences différentes, des formations différentes, des points de vue différents, etc. C'est pas toujours un sujet facile, parce qu'on est une entreprise qui est... qui a une notoriété forte et il y a beaucoup d'étudiants qui veulent venir travailler chez nous. Donc on a tendance à recevoir beaucoup de CV, beaucoup de candidats d'écoles de commerce. Mais ce n'est pas facile d'avoir des profils atypiques, parce que souvent, soit ils se disent que Michel et Augustin, ce n'est pas fait pour eux, soit ils ne pensent même pas forcément à... à venir postuler chez nous. Mais je vais vous donner un autre exemple. On a recruté il y a six mois un chef de secteur à Toulouse qui n'a pas le bac. Et je trouve ça canon qu'on puisse aussi donner des opportunités à des trublions qui sont hyper motivés, qui ont envie de venir chez nous, qui ont envie de se donner à fond, qui ont envie d'apprendre. Et même s'ils n'ont pas forcément fait les études, qui vont bien. Moi, aujourd'hui, quand je reçois des candidats, je ne regarde même pas l'école sur les CV. C'est quelque chose qui ne m'intéresse pas. Je regarde même... pas les CV en fait. Ou alors à la rigueur, la seule ligne que je regarde, c'est quel sport et quelle passion ils font. Le reste, ça ne m'intéresse pas. Et je suis beaucoup plus intéressé par comprendre leur curiosité, leur capacité d'adaptation, leur volonté de se développer, les raisons pour lesquelles ils veulent venir chez Michel et Augustin. Et j'essaie de plus en plus de faire des entretiens un peu inversés où je préfère que ce soit le candidat qui me pose les questions plutôt que ce soit moi qui pose les questions au candidat.
- Speaker #1
Est-ce que vous avez des conseils à donner à des jeunes qui voudraient travailler, pas forcément chez Michel-Augustin, mais travailler dans le milieu commercial, marketing ?
- Speaker #0
Alors moi, l'expérience de vieux que je peux partager, pour avoir travaillé dans trois organisations très différentes, c'est qu'il ne faut pas forcément choisir son secteur. Moi j'ai travaillé dans les cosmétiques, j'y ai pris beaucoup de plaisir alors que je ne connaissais pas la différence entre un mascara et un eyeliner. Et la première fois qu'on m'a dit que j'allais faire de la coloration pour cheveux, maintenant c'est bon, je peux te donner des cours pour faire un smokey eye parfait.
- Speaker #1
Incroyable !
- Speaker #0
Donc ce n'est pas forcément le secteur qu'il faut choisir, ce n'est pas forcément non plus l'entreprise. Mais pour moi, le conseil que je pourrais donner, c'est qu'il faut choisir son boss. Il faut choisir la personne avec qui tu vas travailler. La personne qui saura te développer, la personne qui saura t'accompagner, la personne qui saura te faire grandir, la personne qui saura te challenger de manière positive, etc. Et moi, j'ai beaucoup plus appris de mes managers, de mes bons managers. que de telle ou telle entreprise. Et si je suis resté 15 ans chez L'Oréal, ce n'est pas par amour des cosmétiques, ce n'est pas parce que j'aimais le groupe L'Oréal ou ses valeurs, c'est parce que j'ai eu la chance, sur ces 15 années-là, d'avoir des managers qui étaient des bons managers et avec qui j'avais envie de travailler. Et si je suis allé chez Johnson Johnson alors que je ne voulais plus travailler dans les cosmétiques et que je ne voulais plus travailler dans les grands groupes, c'est parce que pendant les entretiens, je me suis dit que c'est la personne avec qui je veux travailler.
- Speaker #2
Moi, je rebondis sur le fait que vous fassiez des entretiens inversés. Génial. Mais ça veut dire que finalement, vous apportez plus d'attention à la manière de la personne de s'intéresser à vous, à la curiosité de la personne, à l'intérêt qu'il vous porte, et avoir les bonnes questions, le fait de vous écouter aussi, l'écoute et la curiosité.
- Speaker #0
En fait, moi, j'ai vécu l'entretien inversé quand je suis allé chez Johnson Johnson. Donc, j'avais eu 4 ou 5 entretiens. Et mon dernier entretien, c'était avec le patron de la région Europe Moyen-Orient Afrique, qui était directement dans le comité de direction. Et jusqu'à cet entretien, je n'étais pas convaincu de vouloir aller travailler chez Johnson Johnson. Et il a commencé l'entretien en disant, bon ben voilà, en plus il m'a tutoyé je crois, il m'a dit, tu as déjà passé 4 entretiens, si ton CV arrive sur mon bureau, c'est que tu as coché toutes les cases, donc mon rôle ce n'est pas du tout d'évaluer si tu as le bon profil et si tu as les bonnes compétences, mais c'est plutôt de te donner envie de venir travailler chez nous, donc je ne vais pas te poser de questions, c'est toi qui vas me poser toutes les questions, et c'est le... meilleur entretien que j'ai jamais eu en tant que candidat. J'ai trouvé ça passionnant et ça a été une conversation hyper, hyper enrichissante. Et du coup, c'est quelque chose que j'essaie de mettre en place aujourd'hui. Moi, encore une fois, je ne fais pas les premiers entretiens chez Michel et Augustin. J'arrive en fin de course. Et donc mon rôle, s'ils arrivent jusqu'à moi, c'est que normalement ils ont déjà été validés par les RH, ils ont déjà été validés par celui qui serait leur manager. Et donc mon rôle c'est plus de comprendre un petit peu l'affinité du futur Trublion avec notre culture d'entreprise, de voir sa curiosité, son envie d'apprendre, son envie de développer, et surtout lui donner envie de venir travailler chez nous, parce que... en parallèle il sera peut-être en entretien dans tout un tas d'autres organisations et c'est pas forcément évident qu'il aura envie de venir travailler chez Michel Augustin donc c'est plus à moi de le motiver de venir chez nous plutôt qu'à lui de me convaincre que c'est la bonne personne j'ai juste une question par rapport en tant qu'étudiante si par exemple on veut faire un stage chez vous comment ça se passe ? est-ce que c'est possible ? t'as ton CV ? pas sur moi on a en moyenne 10 stages Chez Michel et Gustin, on est centrublion. Je crois qu'il y a un nombre maximum de stagiaires qu'on peut avoir par employé. En gros, je crois qu'on a le droit à 12 ou 13 stagiaires à chaque instant. En moyenne, on a à peu près 10 stages. On fait des stages de 6 mois. Il y a de janvier à juin et de juillet à décembre. Et on a des stages en commerce. Donc à peu près la moitié de nos stages, c'est des stages de chef de secteur. On a aussi des stages en logistique, on a des stages en finance, on a des stages, là on a un alternant qui fait de la vidéo, on a des stages en graphisme, on a des stages en développement R&D, on a des stages en qualité, on a des stages développement recettes. Donc il y en a un petit peu partout.
- Speaker #1
Il y en a pour tous les goûts.
- Speaker #0
Voilà, il y en a pour tous les goûts. Et comment ça se passe ? Voilà, il faut... répondre à nos demandes de stage qu'on peut trouver sur LinkedIn, qu'on peut trouver sur notre site internet.
- Speaker #1
Et c'est forcément du coup sur six mois ou ça peut être...
- Speaker #0
Alors, on a quelques stages plus courts, mais on essaie de privilégier les stages de six mois parce qu'on pense que c'est la durée minimum qui est intéressante pour le stagiaire. Parce que malgré tout, les deux premiers mois, c'est des moments où il faut apprendre les outils, il faut apprendre la culture, il faut apprendre les gens avec qui on travaille. Et ce n'est pas forcément la... période où c'est le plus intéressant dans le développement du stage. Donc on voit souvent qu'il y a trois phases un peu dans le stage. Il y a les deux premiers mois qui sont un peu les mois d'intégration. Il y a les deux mois suivants où le stagiaire commence un peu à sortir la tête de l'eau et commence à comprendre un peu ce qui se passe. Et c'est vraiment sur la fin du stage, sur les deux derniers mois, où il commence à vraiment se développer, à avoir des vrais projets, à être super intégré, etc. Et il y a vraiment des transformations qu'on voit sur les stagiaires. et il y a des stagiaires qui s'en vont à chaque fois enfin ils sont aussi trublions et aussi intégrés que tous les autres moi comme je l'avais dit tout à l'heure j'ai fait beaucoup de stages dans ma jeune expérience professionnelle j'avais été très frustré de D'avoir l'impression de me donner à fond en tant qu'employé, mais de ne pas être considéré comme un vrai employé par mes entreprises. Je me suis toujours promis, c'était il y a longtemps, que le jour où j'aurai des stagiaires, ou j'aurai la responsabilité de stagiaire, je les traiterai comme n'importe quel employé. Les stagiaires chez Michel et Augustin, c'est des vrais trublions, au même titre que tout le monde. Ils viennent à nos soirées, ils viennent à nos séminaires, ils sont intégrés dans absolument tous les rituels de la tribu, ils ont le droit à leur cours de... de pâtisserie pendant leur période de stage, etc. Et c'est vraiment des trubillons qui ont beaucoup de valeur ajoutée pour nous, qui nous apportent aussi parfois un œil un peu neuf et différent sur notre environnement, et qui sont là aussi pour nous challenger, et puis pour nous permettre de voir les choses un petit peu différemment. Et assez vite, on essaie de leur donner des projets où ils peuvent gérer en toute autonomie.
- Speaker #1
super et est-ce que vous avez des sources d'inspiration à conseiller aux étudiants aux jeunes ça peut être aussi bien un podcast qu'un livre, un film qui vous a vous inspiré dans votre carrière quelque chose qui vous a plu alors podcast j'en écoute pas j'espère que vous écouterez j'écouterai absolument et
- Speaker #0
Les livres sur le management, j'aime pas ça.
- Speaker #1
Parce que c'est trop théorique ?
- Speaker #0
Parce que je trouve que ça travestit souvent la réalité et que c'est des exemples qui sont, je trouve, un peu parfois sortis de leur contexte et qui sont pas forcément toujours adaptables à d'autres environnements. J'en ai lu plusieurs et à chaque fois je me suis dit que ça ne correspondait pas. Récemment, j'ai lu le livre du fondateur de Netflix, je crois, sur la culture Netflix. Et en le lisant, oui, forcément, il y a des choses intéressantes, mais ça concerne un environnement américain sur une entreprise qui est très liée au service, à un moment donné, etc. Et je pense que... Un manager qui réussit est un manager qui doit savoir s'adapter à son environnement, à son entreprise, à ses employés, etc. Et je ne suis pas le même manager que j'étais quand j'étais chez Johnson Johnson, et je ne suis pas le même manager que j'étais quand j'étais chez L'Oréal. Et si on se revoit dans cinq ans, je pense que je ne serai pas le même manager non plus, parce que mon environnement aura changé, l'époque aura changé. Quand je suis arrivé il y a trois ans chez Michel Augustin, il n'y avait pas de télétravail, par exemple. Aujourd'hui, il y a du télétravail et il faut qu'on s'adapte à ces environnements-là. Et en même temps, ce n'est pas parce qu'il y a des entreprises qui disent, comme Airbnb, que tous leurs employés peuvent être en télétravail à plein temps pour toute leur vie et travailler d'où ils veulent dans le monde, que c'est forcément adapté à l'environnement Michel-Augustin. Nous, on a une culture très orale, on a une vraie vie de tribu. Et mettre les gens en télétravail, c'est rajouter des process, c'est faire en sorte que... des choses qui pourraient être discutées autour de la machine à café, on doit du coup faire une réunion en visio qui prendra une demi-heure, etc. Donc je pense qu'il faut se méfier des bouquins de management qui disent des grandes vérités et qui ne sont pas toujours adaptables à notre environnement professionnel. Donc moi, mon conseil, c'est beaucoup plus d'être à l'écoute, d'être observateur. d'être curieux, d'essayer des choses, de savoir bien s'entourer, et accepter de faire des erreurs, et surtout accepter que nos équipes fassent des erreurs, et leur donner le droit, voire les inciter à prendre des risques, parce que s'ils ne prennent pas de risques, on fait du surplace.
- Speaker #1
Et est-ce que vous avez un dernier message à faire passer aux étudiants ? Une dernière chose à rajouter ?
- Speaker #0
Essayez notre nouvelle mousse au chocolat, elle est vraiment excellente.
- Speaker #1
Super ! On en tiendra compte.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Merci beaucoup. Merci pour le temps que vous nous avez accordé. Bonne continuation et à bientôt, j'espère.
- Speaker #0
Au plaisir.
- Speaker #2
Merci à tous d'avoir suivi cet épisode. Vous pouvez nous aider dans notre démarche en vous abonnant à notre podcast et en laissant un commentaire. Merci pour votre soutien et votre écoute et à très bientôt sur Marketing, le podcast universitaire pour tous les cueils du marketing.