undefined cover
undefined cover
Janis Joplin : liberté et farine cover
Janis Joplin : liberté et farine cover
Mesdames

Janis Joplin : liberté et farine

Janis Joplin : liberté et farine

31min |28/06/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Janis Joplin : liberté et farine cover
Janis Joplin : liberté et farine cover
Mesdames

Janis Joplin : liberté et farine

Janis Joplin : liberté et farine

31min |28/06/2025
Play

Description

Un indice sur le titre : je ne parle pas vraiment de farine, quoi.


Aujourd'hui, on parle de Janis Joplin. Reine du rock psychédélique, mère du blues, présence scénique incroyable et voix rauque à réveiller les morts ? Oui, mais surtout, une femme en opposition complète avec son temps et son pays, qui vivait selon ses principes. Mais à quel prix ?


📣 Envie de soutenir le podcast ? N'hésitez pas à laisser une note sympa sur Spotify et Apple Podcast et un petit commentaire si vous voulez !🥰


Mon instagram : https://www.instagram.com/melanielesel/


N'hésitez pas à m'y faire vos recos de femmes pour en parler dans le podcast !


La bise.

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et les hommes ont le droit de dire non. Et les femmes ? Et de vous demander, si pas moi, qui ? Si pas maintenant, quand ? N'acceptez jamais de faire de la femme une raison pour faire ou ne faire rien. Ne silenciez pas cette voix. Let's declare loud and clear, this is what I want. A revolution of desire. Je crois que les femmes peuvent apporter beaucoup à notre société. Maintenant qu'elles ont le sentiment qu'elles ont un rôle à jouer, elles vont pouvoir épanouir leur personnalité comme elles le souhaitent. Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mesdames. Déjà un mois qu'on ne s'est pas parlé, vous et moi. A chaque fois je me dis que je ne ferai pas un mois. sans pause de podcast et au final force est de constater que ça prend du temps de faire tous ces épisodes et que un mois c'est vite passé donc je vous avais laissé sur un épisode un peu spécial qui était un replay d'une émission Twitch qui s'appelle Actuel j'en profite pour faire ma promo dans le sens où sur ma chaîne Twitch tous les mois j'organise une émission qui s'appelle Actuel qui est donc en live un samedi matin par mois sur Twitch et dans laquelle on traite de 3 sujets d'actualité relatifs Merci. à la mixité, à l'inclusion, aux relations femmes-hommes, au féminisme, etc. Et à la fin de ces trois actualités, on traite aussi de ce qu'on appelle le K-pop, en référence à la K-pop parce que le premier K-pop était sur un acteur coréen, mais le K-pop, il porte bien son nom puisque l'idée là, c'est plutôt d'aller piocher un sujet sur la mixité. qui a un lien avec la pop culture ou avec des célébrités, etc. Parce que c'est aussi quand même des choses, c'est quand même des bons points de départ pour parler de certaines thématiques. Et on finit par des petites recos culturelles. Donc si ça vous intéresse, je vous invite à me suivre sur Twitch ou en tout cas à vous y rendre une fois par mois pour assister à l'émission. Sur ces belles paroles, aujourd'hui, on va parler d'une artiste. On va parler de la légende folk des années 60, de l'icône du blues, enfin d'une des icônes du blues. ouvertement bisexuelle qui chantait sans pudeur ni tabou sur la sexualité des femmes. A l'heure où j'écris ce passage du podcast, on est presque le 21 juin et c'est bientôt la fête de la musique. Alors personnellement, j'ai pas d'attache particulière avec cette fête. Déjà parce que j'aime pas trop les événements de foule, on va dire. Après, j'aime bien l'idée qu'on fête la musique de plein de styles et d'artistes différents. Donc bon, écoutez, pourquoi pas. Mais moi... En musique, c'est un peu comme en nourriture. On va dire que je suis un peu le Doberman du Spotify. J'écoute souvent la même chose, je me contente d'assez peu. Et moi, une bonne mélodie pop sucrée, ça peut carrément refaire mon été sans que j'ai besoin d'aller chercher ailleurs. Donc à ce titre, j'ai comme peut-être beaucoup d'entre vous consommé Espresso de Sabrina Carpenter à ne plus savoir quoi en faire. Mais après, je suis assez ouverte d'esprit. Donc en fait, c'est juste que j'ai pas le réflexe d'aller voir, mais j'ai pas trop de mal à... à ce qu'on me fasse découvrir et à faire entrer de nouveaux genres musicaux dans mes playlists. C'est juste que voilà, effectivement, j'ai pas la curiosité d'aller moi-même chercher des nouveaux styles. Pour ce nouvel épisode, j'avais envie justement de sortir de ma zone de confort musical et d'aller fouiller dans le parcours d'une artiste, artiste ultra connue, soyons bien d'accord, mais laquelle surtout ? Donc je vous rassure, je ne vais pas encore vous parler de Taylor Swift, mais comme vous le savez peut-être, j'ai à côté de mon bureau un petit calendrier de chez Hachette qui s'appelle 365 femmes qui ont changé le monde et chaque jour je tourne une page de ce calendrier et j'ai le mini portrait d'une femme. Le calendrier il est assez varié, il y a des femmes de tout pays, de toutes sphères, de toutes époques et de tout périmètre métier on va dire. Et le 18 juin quand j'ai commencé à chercher le thème de mon prochain épisode, la femme affichée sur mon calendrier n'était autre que Janice Joplin. Et là, quelle aubaine me direz-vous ? pour écrire un épisode sur une artiste. J'avais déjà écouté deux ou trois chansons de Janis Joplin dans ma vie, que je connaissais évidemment de nom, mais ça serait vous mentir que de dire que j'en savais beaucoup plus. Et pour être encore plus honnête, je savais que j'avais déjà écouté des chansons de Janis Joplin parce que je pense que ça a dû atterrir dans une des playlists que j'ai. En revanche, je suis incapable de vous donner un titre. Voilà, ce que je savais d'elle, c'était potentiellement que c'était à peu près les années 60, qu'elle était sûrement morte d'une overdose. Bon, vous verrez que ce n'est pas tout à fait faux. Mais c'était un peu léger comme info que je pouvais avoir sur elle. Du coup, je vous propose qu'on aille un peu plus loin dans son histoire. Janice Lynn Joplin est née en 1943 dans le sud des Etats-Unis, plus précisément au Texas, à Port Arthur, d'une mère employée dans une école de commerce et d'un père. ingénieur dans une compagnie pétrolière. Très tôt, Janice, dès qu'elle est enfant, elle va chanter dans la chorale locale de son école et elle va grandir entourée de disques de toutes les plus grandes figures blues de l'époque. Et là, quand je parle d'époque, on va faire une petite pause contexte. On est aux Etats-Unis. A cette époque, dans les années 40-50, on va dire, après la Seconde Guerre mondiale, il y a un fort besoin de stabilité après la guerre pour que les personnes puissent accomplir ce qu'on va appeler le rêve américain. ... qui est globalement avoir une maison, une famille et un bon travail. Bon, pour accomplir ce rêve américain, en tout cas dans ce rêve américain, on va valoriser la famille et la religion protestante. Donc, quand on valorise la famille et la religion protestante, tout ce qui sort de l'ordre social, que ce soit par l'apparence, par les idéaux ou par, évidemment, l'orientation sexuelle, est fortement marginalisé. En plus, au Texas où grandit Janice, On est dans un état profondément ségrégationniste, avec un racisme institutionnel extrêmement fort. Donc comprendre la situation aux Etats-Unis à ce moment-là, et c'est pour ça que je vous fais ce point contexte, c'est essentiel pour comprendre les idéaux, la personnalité et les valeurs de Janis Joplin, qui était une femme et une artiste profondément en décalage avec son époque. Parce que, on va en parler un peu plus tard, mais très jeune, elle s'est opposée au racisme, elle a prôné la liberté sexuelle mais aussi artistique d'ailleurs, c'était déjà vu comme une opposition à l'idéal américain de l'époque. Donc on verra aussi que c'est ce qui lui a causé beaucoup de torts psychologiques puisque c'est une bataille qu'elle a menée tout au long de sa vie, une bataille entre sa liberté, son anticonformisme et la société figée chrétienne raciste et sexiste qui certes la plonge dans un mal-être mais qui est aussi un moule dans lequel tout le monde autour d'elle se met. Retour à Janie Joplin dans ce contexte américain. Donc très tôt, petite, c'est une enfant libérée et là où c'est presque le plus important, c'est une enfant pacifiste. Elle n'est pas du tout raciste comme peuvent l'être ses camarades d'école. C'est une petite fille qui aime globalement la peinture, la musique et elle va se positionner très tôt contre la ségrégation. Elle ne va absolument pas comprendre pourquoi est-ce qu'on doit séparer les personnes blanches des personnes noires. Et sachant que c'est quand même la ségrégation est très présente dans le sud des Etats-Unis, comme on l'a expliqué un peu plus tôt, bah, le fait d'avoir une gamine qui s'oppose à ça, ça va vraiment tout de suite se remarquer et ça va très vite se retourner contre elle. Donc, évidemment, pour ses convictions, pour ses valeurs, elle est harcelée très tôt à l'école. Pour ça, mais aussi pour ses différences, son poids, ses cheveux, son allure de manière générale, on va l'appeler pig, donc cochonne, freak, donc un peu le monstre, quoi. ou Creep, la meuf un peu chelou. Et c'est vrai qu'elle avait une apparence un peu différente des autres, puisqu'elle défiait déjà un peu les codes esthétiques qu'on pouvait attendre en orange vif. Et elle avait une allure très particulière. Janice, dans tout ça, dans ce harcèlement qu'elle subit au quotidien, elle va se refugier dans l'art, dans la peinture, dans la lecture aussi beaucoup, toujours dans la chanson. Depuis qu'elle est petite, elle est toujours inspirée par les chanteurs et les chanteuses de blues de son enfance. Elle va aussi rapidement rejoindre la communauté bitnique de sa région. Et pour vous donner un petit peu de contexte aussi sur le mouvement bitnique, c'était un mouvement de personnes en révolte contre le conformisme bourgeois et la société de consommation. Et c'est un mouvement qui est né aux Etats-Unis, on va dire dans les années 50. Dans cette communauté, elle va commencer à boire, jeune, adolescente. Et un soir, avec ses potes, alors qu'ils sont tous plutôt bourrés, ils vont écouter un disque de la chanteuse de blues Odetta. Et Janice va se lever et va se mettre à imiter la chanteuse. Sauf que peut-être là où vous et moi, on se prendrait des canettes de coca vide dans la tête, les potes de Janice, eux, ils vont être absolument émerveillés et choqués même, talent de Janice, et donc ils vont l'inciter à aller un peu plus loin dans la démarche. Et elle va commencer à se produire dans des bars, donc un petit début de carrière artistique. Et à ce moment-là, elle va apprendre quelque chose qui va la traumatiser. Alors qu'elle commence un peu à chanter dans des bars, toujours opposée, toujours en décalage avec les valeurs très conservatrices et racistes de son état, Janice va apprendre qu'elle a été nommée comme étant le garçon le plus laid du campus par les étudiants. Et peut-être que ça vous paraît, entre guillemets, pas grand-chose parce que j'ai parlé de traumatisme, mais il faut savoir que ça ne s'est pas arrêté à l'université parce que c'est une news qui a été reprise dans les journaux, dites-vous. Tellement, voilà, elle avait une image qui ne plaisait pas du tout, qui ne plaisait pas du tout à son environnement. Et cette étiquette de garçon plus laid du campus, ça va profondément la marquer, ça va profondément marquer son rapport avec les autres, ça va profondément marquer... son rapport avec l'art, avec le blues, et ça va aussi profondément, évidemment, marquer l'image qu'elle va avoir d'elle-même. Avec ce traumatisme tout fraîchement né, à 20 ans, en 1963, elle décide de partir de son Texas en faisant du stop pour aller jusqu'à San Francisco, qui est le berceau du mouvement hippie, du mouvement flower power, on va dire, pour espérer vivre plus pleinement de la musique. Elle va continuer à chanter dans des bars et à ce moment-là, elle va vraiment vivre la vie un peu qu'elle souhaitait mener depuis le début, qui est finalement une existence bohème, libre, une existence où elle est aussi capable d'assumer sa bisexualité. Alors de là à dire que c'était accepté ou bien vu, je m'avancerais peut-être un peu, mais en tout cas, c'est là où par exemple, elle a commencé à vraiment... assumer sa sexualité qui était différente de celle des autres. Et c'est là aussi où les textes qu'elle va chanter vont profondément être liés à tout le traumatisme qu'elle a vécu pendant ses études. Et donc en parallèle de tout ça, elle va aussi commencer l'alcool, les amphétamines et l'héroïne qui sera une composante majeure dans sa vie, malheureusement. C'est à ce moment aussi qu'elle connaît ses premières relations amoureuses, notamment ses premières relations lesbiennes. avec une jeune afro-américaine qui s'appelait Jay Whittaker. Et là, petite pause pour que vous vous rendiez compte à quel point elle était vraiment en décalage. On est dans l'Amérique des années 60, elle vient du Texas, et elle s'affiche dans des bars avec une femme afro-américaine et en assumant pleinement sa bisexualité. Donc... Janice, c'était vraiment une femme profondément libre, mais libre dans le vrai sens du terme. Elle devient de plus en plus accro à la meth, et après quelques temps à se produire dans des bars et à vivre une existence un peu bohème, ses amis vont se rendre compte qu'elle perd quand même énormément de poids, qu'elle commence à avoir un vrai problème déjà avec la drogue, et vont vivement l'encourager à rentrer chez elle, au Texas, chez ses parents, pour se désintoxiquer. et essayer un petit peu de se remettre sur pied. Ce que Jalise va accepter, c'est là où je vous disais qu'elle avait une vraie souffrance entre ce qu'elle est, entre son besoin de liberté et son décalage avec les autres et la pression finalement d'appartenir au moule qui était conçu pour les femmes à ce moment-là. Puisqu'elle va quand même accepter d'essayer de rentrer dans ce moule. Donc elle va rentrer chez ses parents pour arrêter la drogue. Et ça va marcher pendant un an. puisqu'elle va radicalement changer de vie à ce moment-là. Elle va vraiment devenir l'épouse parfaite. C'est dur à imaginer quand on visualise Jenny Joplin maintenant, mais pendant un an, ça a fonctionné. Elle s'est même mariée à un homme. Et au bout d'un an, ça explose et le naturel revient au galop. Elle termine ce qu'elle a à faire avec cet homme et elle retourne à San Francisco puisqu'elle se rend compte que ce qu'elle aime, c'est chanter, c'est l'art et qu'elle ne se retrouve finalement pas du tout dans... dans l'Amérique conservatrice qu'elle a quand même essayé d'adopter. Une fois de retour à San Francisco, à peu près à 22-23 ans, elle va se rendre compte que sa voix commence à trouver un public, ce qui est plutôt une bonne chose pour elle. Elle intègre le groupe Big Brother and the Holding Company et en 1967, elle va marquer les esprits sur une scène de festival qui est le Festival International de Musique Pop de Monterey. Et c'est une scène qui, encore aujourd'hui, marque vraiment la scène... du blues et du rock. Je vous conseille fortement d'aller sur YouTube pour voir la performance du groupe, mais en vérité, c'est plutôt la performance de Jany Joplin, parce que cette performance va changer sa vie. Elle est presque en trance, et c'est aujourd'hui encore une des performances tout artistes confondues, qui est considérée vraiment comme une des performances les plus marquantes. qui ait été faite. Et c'est au même moment où Jimi Hendrix a brûlé une guitare sur scène, si ça, ça vous parle peut-être un peu plus. Et en fait, à ce moment, lors de cette performance où vraiment sa voix va partir dans des tonalités hyper impressionnantes, on dirait vraiment qu'elle n'est plus là, quoi. En fait, elle savait qu'elle était filmée, elle savait que c'était un festival important, elle savait que ses harceleurs allaient potentiellement la regarder. Et donc, elle a vraiment tout donné. Et c'est à ce moment, lors de cette... performance qu'on considère que Janis Joplin est devenue la mère du blues. Et c'est pour vous dire que la chanteuse de The Mama and The Papaz, qui à la base ne l'aimait pas beaucoup, dira même qu'elle était impressionnée par cette performance. A partir de là, à partir de cette performance de 1967, Janis Joplin est une artiste. Janis Joplin ne se produit plus uniquement dans des petits bars. Janis Joplin est connue et reconnue et elle va vivre selon ses règles, ce qu'elle faisait un peu avant d'essayer de faire sa cure de désintox, mais mille fois plus fort. Elle va évidemment encore plus assumer ses looks décalés et encore plus assumer sa sexualité, assumer sa place de femme libre dans le monde du rock et du blues. On va d'ailleurs l'appeler la reine du blues et du rock psychédélique. Et sa carrière décolle de fou furieux. Donc à ce moment-là, à la fin des années 60, le groupe dont elle fait partie et avec lequel elle s'est produite sur la scène du festival en 1967, donc Big Brother and the Holding Company, sort son deuxième album qui s'appelle Cheap Trills et qui est un succès, un carton phénoménal puisqu'il fait plus d'un million de ventes. Et dans cet album, on... considèrent que la voix de Janis Joplin est carrément devenue un mythe pour vous dire à quel point ça décolle pour elle. Et pendant trois ans de carrière, ils vont enchaîner les tubes, elle va enchaîner les tubes et les performances. Et d'ailleurs, si ça peut vous faire plaisir, à ce moment-là de sa carrière, elle va revenir dans l'université qu'il avait élue le garçon le plus laid du campus. Vous savez, il y a des fois ces espèces de réunions d'anciens élèves. Janis Joplin va aller à la réunion des anciens élèves de cette université et ça va clairement leur clouer le bec. puisqu'à ce moment-là, Janis Joplin, c'est pas n'importe qui. Et on va dire qu'elle a un peu pris sa revanche sur la vie à ce moment-là, même si ça va continuer de la travailler. Avec son groupe, ils vont sortir beaucoup de tubes, comme Down On Me, Bye Bye Baby, Call On Me et Coucou, dont elle est toujours... Enfin, tous les titres de ce groupe, en fait, Janis est la chanteuse principale. Et quand je dis chanteuse principale, c'est qu'en fait, dans le groupe, on la remarque beaucoup plus que les autres. En plus de sa voix, elle a une présence scénique qui est... indescriptible. Elle est à chaque fois à moitié en transe, en fait, sur scène. Elle a une vraie personnalité et un charisme dont on se souvient sur tous les plateaux, à tel point que ça efface presque le groupe derrière elle. Puisque parfois, même dans certaines performances, quand c'est le groupe qui joue et qu'elle chante pas, on la filme quand même. Chaque image du groupe où on peut avoir Janis Joplin à l'écran, c'est banco. Évidemment, cette différence de traitement entre les membres du groupe et Janis, ça va profondément affecter les relations au sein même du groupe. et ils vont finir par se séparer. Janice rebondit assez vite puisqu'elle va décider de former son propre groupe qui va s'appeler Cosmic Blues Band. C'est un groupe qui va avoir moins de succès, mais en fait comme il y a toujours Janice dedans, elle, elle va rester super connue pour sa voix rock, puissance, sa présence, qui pour le coup ne va pas bouger, peu importe le groupe ou la scène sur laquelle elle se produit. Là encore une fois, sur tous les plateaux, même avec ce nouveau groupe, on se rend compte que dès que le groupe se produit, c'est Janice qu'on va filmer et ça va encore un peu... ça va encore un peu poser problème. Et par-dessus ça va se poser un autre problème, c'est que l'ancien groupe, elle n'était pas leader. Le fait qu'elle ait quitté son ancien groupe pour en créer un, va la faire devenir leader du groupe. C'est une responsabilité qu'elle n'était pas prête à assumer, qu'elle ne voulait pas assumer. Janis Joplin, c'est une artiste, ce n'est pas une leader. Et donc tout l'aspect managérial du groupe ne va clairement pas lui aller. Et ça va même plutôt la dégoûter. À ce moment-là, on l'invite énormément sur les plateaux sa carrière elle est au top et en fait ce qu'on aime beaucoup chez Janice dans les interventions qu'elle peut avoir sur différents plateaux télé c'est qu'en fait elle a cette espèce de comportement et d'attitude de femme enfant quand je dis femme enfant c'est pas forcément physique même pas vraiment en fait c'est vraiment dans cette attitude, dans cette spontanéité et dans ces gestes, dans ces rires qui sont parfois un peu ce qu'on retrouve chez des enfants où en fait on a l'impression que c'est il y a beaucoup de choses Il n'y a aucun filtre qu'on pourrait avoir quand on se dit qu'il faut bien paraître en société. Janis Joplin est archi transparente pour le coup. Et en fait, ça plaît beaucoup aux différents intervenants sur les plateaux télé. C'est une femme qui a beaucoup de répartie, qui a beaucoup d'humour, d'énergie. Elle est authentique et en plus de ça, elle a des looks qui sont assez en décalage, assez iconiques avec beaucoup de couleurs, des boas, des plumes, des trucs comme ça. Et donc, Janis sur un plateau télé, c'est une expérience. C'est une expérience et c'est des échanges parfois un peu lunaires, mais toujours très drôles et qui ameutent énormément de téléspectateurs. Malheureusement, et en parallèle de ça, elle se drogue énormément. Donc après son sevrage d'un an chez ses parents et son retour à San Francisco, elle est aussi retombée dans la drogue. Sauf que le souci par rapport à avant, c'est que maintenant, Janice, c'est une star. Et donc, elle a les moyens de se droguer. moyen qu'elle avait peut-être moins avant. Et on raconte, alors on n'a pas des sources sûres, mais en tout cas, on sait qu'elle dépensait entre 200 et 1500 dollars de drogue par jour après ses concerts. Sachant que si c'était une artiste qui adorait se produire pour des petites salles et qui adorait la musique et qui adorait performer, les redescentes qu'elle avait après les concerts étaient apparemment extrêmement difficiles, notamment à cause de toute la drogue et tout l'alcool qu'elle prenait pour performer. Par exemple, en 1969, au festival de Woodstock, elle va paniquer avant d'arriver sur scène. Puisque mine de rien, maintenant, Janice, elle n'attire pas que des petits groupes d'amis dans des bars, elle attire des foules entières. Et avant de monter sur scène, elle va paniquer, si bien qu'en fait, le public va attendre des heures, mais quand je vous dis des heures, c'est des heures sous un cagnard de plomb, pour que Janice monte sur scène. Et pour monter sur scène après des heures d'attente et de stress, elle va quand même devoir se prendre une bonne grosse dose d'héroïne et d'alcool. et la performance qui va découler... de tout ça est catastrophique. C'est une performance qu'elle va donner dans un état second et qu'elle-même voudra faire supprimer. Elle voudra supprimer la vidéo de cette performance tellement elle ne l'a pas aimée. En 1970, Cosmic Blues Band, son groupe, son deuxième groupe de rock s'est terminé et elle en lance un deuxième qui s'appelle Full Tilt Boogie Band. qui reçoit un meilleur accueil que son premier groupe. Et à ce moment-là, elle déclare aux médias qu'elle a arrêté de se droguer. Cela dit, on constate qu'elle a quand même aussi de gros problèmes avec l'alcool. Donc clairement, tout n'a pas été résolu loin de là. Et on peut supposer que le fait qu'elle ait arrêté la drogue, c'était quand même un bon gros mytho. Ce nouveau groupe, Full Tilt Boogie Ben, va enregistrer un album assez spécial qui s'appelle Pearl. On est en 1970 et dans cet album, il y a une chanson iconique qui s'appelle Me and Bobby McGee. Et le jour de l'envoi de cet album finalisé à la maison de disques, on retrouve Janis Joplin. décédé dans sa chambre d'une overdose d'héroïne. Donc, Janis Joplin n'aura jamais écouté ce dernier album, qui est maintenant un classique de sa carrière, et n'a jamais, a fortiori, écouté le titre Me and Bobby McGee, qui est lui aussi un des titres les plus emblématiques de sa carrière. Janis Joplin décède donc à l'âge de 27 ans, après une carrière finalement éclair, parce que là, ça fait une demi-heure qu'on parle, vous et moi, Mais... Rendez-vous compte que sa première performance remarquée était en 1967 et là, on la retrouve dans sa chambre décédée d'une overdose en 1970. C'est-à-dire que tout ça s'est passé en, allez, 3 ans, un peu plus de 3 ans. Donc tout ça a été extrêmement rapide pour elle. Elle a eu une carrière très courte mais fulgurante et on va dire que son addiction à la drogue et je pense aussi la célébrité et tout ce qu'elle a vécu... son harcèlement, son traumatisme scolaire, et aussi la contradiction qu'elle vivait au quotidien entre la société américaine avec laquelle elle était en profond désaccord, mais dont elle bénéficiait quand même, parce que c'était une artiste dans un monde profondément capitaliste, elle se faisait énormément d'argent aussi, et aussi ses valeurs à elle profondes, ses convictions qui étaient complètement opposées à tout ça. Tout ça, ça a fini par la couper en plein vol. Et ce n'est pas un cas isolé de Janis Joplin, puisque comme vous le savez, elle rentre du coup de ce fait dans le club des 27. Et le club des 27, pour ceux et celles qui ne savent pas, c'est un regroupement d'artistes qui sont tous morts à l'âge de 27 ans, dans lequel on retrouve... Donc il y a d'autres artistes, comme Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse par exemple aussi. et il y a d'autres membres moins cités. Mais bref, tout ça pour vous dire que le Club des 27, c'est souvent des artistes qui ont aussi été coupés en plein vol et qui sont pour la plupart, voire la majorité, voire quasi tous, morts d'une overdose de drogue ou d'alcool. Les cendres de Janis Joplin ont été dispersées au-dessus de l'océan Pacifique et conformément à ses dernières volontés, une immense fête a été organisée avec tous ses amis et sur le faire-part de son décès, on pouvait lire « Drinks on Pearls » , c'est-à-dire les boissons. sont offertes par Pearl, qui est le nom de son dernier album sorti à titre posthume. Alors, maintenant, c'est tragique, évidemment, puisque quand on écoute Janis Joplin maintenant, on se dit, mais bordel, mais quel talent ! Mais Janis Joplin, elle représente quand même énormément de choses, et elle a aussi ouvert la voie à énormément d'artistes féminines, notamment, puisqu'on n'en a pas beaucoup parlé. L'objectif, là, c'était plutôt de vous parler un peu de sa vie, mais Janis Joplin, c'était quand même une femme dans le monde du rock et du blues des années 50-60. presque 70 quoi et elle était pas enfin c'était quand même un monde déjà le monde de la musique mais aussi le monde du rock un monde qui était profondément masculin et Janis Joplin a toujours vécu enfin essayé de vivre selon ses principes en étant une femme libre dans un monde dans un monde très très majoritairement masculin Janis Joplin en plus on s'en souvient vraiment parce qu'elle avait une esthétique très particulière donc Elle avait une esthétique qui se rapprochait quand même vachement plus des hippies que vous avez sûrement en tête que des beatniks. Donc elle avait beaucoup de lunettes rondes, des fleurs et un côté très démesuré avec des énormes bois de plumes en fin de carrière. Et malgré tous ces appareils, c'était quand même une femme très introvertie. D'ailleurs voilà, c'est pour ça aussi qu'elle se droguait et qu'elle buvait beaucoup parce que malgré son besoin, son envie et l'expression de sa liberté, c'était quand même quelqu'un qui je pense... et j'ai pu le lire aussi, étaient assez, par exemple, mal à l'aise avec ces énormes foules de festivals. Janis Joplin, elle le dira, elle préférait largement se produire dans des petits bars ou sur des petites scènes et je pense que ça aussi, ça a beaucoup joué. D'ailleurs, on le voit encore, des artistes qui pètent des câbles ou qui décèdent à cause de la célébrité un peu finalement et de ce que ça leur fait. Elle ne s'est jamais revendiquée féministe. Je préfère encore mettre les choses bien au clair, j'en ai déjà. parlé dans des vidéos que j'ai pu diffuser sur les réseaux sociaux, mais c'est aussi important de se rappeler que c'est pas parce que maintenant on associe Janis Joplin à un certain féminisme dans le sens où on se rend compte avec le recul que sans elle, il y a beaucoup de femmes qui se seraient pas lancées dans la musique, il y a beaucoup de femmes qui n'auraient pas osé, il y a beaucoup de femmes qui auraient cru que c'était pas possible et que finalement, le fait de s'assumer physiquement, le fait de... continuer à exercer dans un monde très masculin le fait de vivre sa sexualité comme elle l'entendait etc au final maintenant c'est des combats qu'on associe au féminisme parce qu'il ya une idée de résistance à un modèle conventionnel qui a été créé et qui est vivement encouragé par le patriarcat dans le monde. Et donc même si à son époque en fait ça allait de soi, parce que c'était plutôt une résistance à la société de son époque, mais dans les faits, elle a je pense, malgré elle, résisté aussi au patriarcat qui existait déjà, c'est juste que c'était moins un combat et qu'en tout cas c'était pas forcément son combat assumé. Donc, on peut s'en inspirer. Je pense que les féministes d'aujourd'hui peuvent s'inspirer de Janis Joplin parce que c'est quelqu'un qui a vécu selon ses principes et qui a montré qu'on pouvait assumer sa sexualité et assumer son style et assumer ses convictions et être pour la liberté entre tous les individus qui sont des choses qu'on retrouve dans le féminisme. Donc, je pense qu'en tant que féministe, on peut s'inspirer. Par contre, il ne faut pas lui prêter des intentions politiques qu'elle n'avait pas. Et voilà, donc Janis Joplin est devenue... à titre posthume, un symbole de liberté. Elle a bousculé les genres, elle a affirmé une certaine ouverture d'esprit et elle a inspiré beaucoup derrière elle. Et dans l'Amérique puritaine dans laquelle elle a vécu, elle est devenue une icône pour quand même beaucoup de femmes de sa génération puisque à l'époque, on avait quand même des cases assez restreintes, c'est-à-dire la ménagère, l'épouse ou la mère, dans un monde très masculin, très patriarcal. Et elle, elle a refusé de rentrer dans... aucune de ces cases, pour vivre dans la case finalement qu'elle s'était créée. C'est venu avec son lot de douleurs, parce que même aujourd'hui, pour vous donner des exemples un peu bêtes finalement, si vous décidez demain de plus vous épiler les jambes, en tant que femme, parce que ça vous saoule, parce que vous comprenez pas vraiment pourquoi vous le faites, parce que je sais pas, vous vous rendez compte que vous le faites pas spécialement pour vous, que ça vous coûte cher, enfin peu importe les raisons pour lesquelles vous le faites pas, enfin vous avez pas envie de le faire. Si vous le faites pas, et que vous sortez comme ça, il y a une partie de vous qui va être ultra satisfaite, parce que vous vivez... en accord avec vos principes, en accord avec ce que vous avez envie de faire, en accord avec ce que vous n'avez pas envie de faire et en accord avec finalement, vous n'aurez pas perdu du temps si c'est ça qui vous embête, vous n'aurez pas dépensé de l'argent si c'est ça qui vous embête. Dans tous les cas, il y a un côté satisfaction de je n'avais pas envie et je ne l'ai pas fait. Ça vaut pour tout, mais je vous donne juste cet exemple. En revanche, vous vous exposez aussi au regard de toute une société, en tout cas pas tout, mais au regard d'une majorité de personnes dans la société qui considèrent encore ça comme n'étant pas la norme esthétique attendue chez une femme. Et donc vous pouvez sortir en ayant ces deux sentiments qui sont à la fois la satisfaction d'avoir suivi vos envies et la gêne, le malaise, le mal-être même d'être confronté au regard de la société, des hommes, d'autres femmes, etc. Et en fait ces deux émotions, elles ne sont pas faciles à vivre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de femmes aussi qui s'épilent en dehors. de cette espèce de truc de « Non, mais moi, j'aime bien m'épiler, etc. » On peut en penser ce qu'on veut, c'est pas le débat ici, mais on peut aussi facilement rentrer dans la case de « Bah, je vais le faire parce que le mal-être que je ressens vis-à-vis du regard des autres, il est plus important que ma satisfaction personnelle. » Et Janice Joplin, elle était un peu, alors, à une échelle beaucoup plus importante, puisque pour le coup, elle s'était... Toutes ses convictions et toutes ses valeurs qui étaient en opposition avec la société dans laquelle elle vivait, mais il y a un peu ce côté contradiction, et finalement... Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que j'ai envie d'être ? Est-ce que je suis prête à vivre en opposition avec la... Est-ce que je suis OK pour être le saumon qui remonte la rivière ? Donc en fait, c'est un peu ce parallèle-là que je voulais vous faire. Et c'est aussi la raison pour laquelle, malgré le fait que Jadis Joplin est devenu un symbole de liberté, c'est aussi une des choses qui l'a envoyé dans la tombe et je pense qu'il ne faut pas l'oublier. C'est aussi le rappel que vivre selon ses principes, vivre selon ses convictions, c'est pas simple, c'est un combat et c'est un combat... qu'on gagne pas tous les jours. Voilà, ça veut pas dire qu'il est pas important, parce que maintenant, Janis Joplin, on s'en souvient pas pour de mauvaises choses, mais ça rappelle que c'est quand même pas quelque chose de facile. La vie de Janis Joplin, c'était un cri de liberté, mais aussi, du coup, un avertissement sur les ravages d'une société qui ne laisse pas de place aux êtres sensibles, hors normes, et pas en adéquation avec la société. Et pour finir, j'aimerais vous citer une phrase de Janis Joplin, d'ailleurs, qui, je trouve, résume... pas mal un peu sa carrière et son vécu. Janis Joplin, qui était donc une artiste aussi extrêmement... qui se servait beaucoup de ses émotions pour écrire et pour performer, avait l'habitude de dire qu'elle était victime de ses propres tripes. Voilà, donc j'espère que vous aurez appris un peu plus sur sa vie. Si vous ne connaissiez pas forcément sa carrière, un petit peu... Voilà, j'ai essayé de faire un épisode complet où je vous ai donné quand même aussi pas mal de contexte historique parce que je trouve que c'est important parce qu'en soi sa carrière elle a duré 3 ans quoi donc c'est pas forcément... il n'y a pas forcément beaucoup à dire dans le temps mais par contre il y a beaucoup à dire sur ce qu'elle représente et dans quoi elle s'inscrivait. Donc voilà, je ne peux que vous encourager évidemment à aller écouter un peu de la discographie de Janis Joplin et des différents groupes dans lesquels elle était puisque au-delà d'être des bonnes chansons, ça fout quand même les frissons parce qu'elle a une voix rock très puissante. Si vous n'avez jamais écouté du Janis Joplin, je pense que ça va vous filer quelques frissons. En tout cas, moi, c'est vraiment une femme que j'ai découvert, que j'ai aussi beaucoup écouté ces derniers jours, que j'ai beaucoup apprécié. Et voilà, j'espère que vous en aurez découvert autant que moi. Sur ce, je vous dis à bientôt. Bonne écoute de la discographie de Janis Joplin. Et à bientôt dans un nouvel épisode de Mesdames.

Description

Un indice sur le titre : je ne parle pas vraiment de farine, quoi.


Aujourd'hui, on parle de Janis Joplin. Reine du rock psychédélique, mère du blues, présence scénique incroyable et voix rauque à réveiller les morts ? Oui, mais surtout, une femme en opposition complète avec son temps et son pays, qui vivait selon ses principes. Mais à quel prix ?


📣 Envie de soutenir le podcast ? N'hésitez pas à laisser une note sympa sur Spotify et Apple Podcast et un petit commentaire si vous voulez !🥰


Mon instagram : https://www.instagram.com/melanielesel/


N'hésitez pas à m'y faire vos recos de femmes pour en parler dans le podcast !


La bise.

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et les hommes ont le droit de dire non. Et les femmes ? Et de vous demander, si pas moi, qui ? Si pas maintenant, quand ? N'acceptez jamais de faire de la femme une raison pour faire ou ne faire rien. Ne silenciez pas cette voix. Let's declare loud and clear, this is what I want. A revolution of desire. Je crois que les femmes peuvent apporter beaucoup à notre société. Maintenant qu'elles ont le sentiment qu'elles ont un rôle à jouer, elles vont pouvoir épanouir leur personnalité comme elles le souhaitent. Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mesdames. Déjà un mois qu'on ne s'est pas parlé, vous et moi. A chaque fois je me dis que je ne ferai pas un mois. sans pause de podcast et au final force est de constater que ça prend du temps de faire tous ces épisodes et que un mois c'est vite passé donc je vous avais laissé sur un épisode un peu spécial qui était un replay d'une émission Twitch qui s'appelle Actuel j'en profite pour faire ma promo dans le sens où sur ma chaîne Twitch tous les mois j'organise une émission qui s'appelle Actuel qui est donc en live un samedi matin par mois sur Twitch et dans laquelle on traite de 3 sujets d'actualité relatifs Merci. à la mixité, à l'inclusion, aux relations femmes-hommes, au féminisme, etc. Et à la fin de ces trois actualités, on traite aussi de ce qu'on appelle le K-pop, en référence à la K-pop parce que le premier K-pop était sur un acteur coréen, mais le K-pop, il porte bien son nom puisque l'idée là, c'est plutôt d'aller piocher un sujet sur la mixité. qui a un lien avec la pop culture ou avec des célébrités, etc. Parce que c'est aussi quand même des choses, c'est quand même des bons points de départ pour parler de certaines thématiques. Et on finit par des petites recos culturelles. Donc si ça vous intéresse, je vous invite à me suivre sur Twitch ou en tout cas à vous y rendre une fois par mois pour assister à l'émission. Sur ces belles paroles, aujourd'hui, on va parler d'une artiste. On va parler de la légende folk des années 60, de l'icône du blues, enfin d'une des icônes du blues. ouvertement bisexuelle qui chantait sans pudeur ni tabou sur la sexualité des femmes. A l'heure où j'écris ce passage du podcast, on est presque le 21 juin et c'est bientôt la fête de la musique. Alors personnellement, j'ai pas d'attache particulière avec cette fête. Déjà parce que j'aime pas trop les événements de foule, on va dire. Après, j'aime bien l'idée qu'on fête la musique de plein de styles et d'artistes différents. Donc bon, écoutez, pourquoi pas. Mais moi... En musique, c'est un peu comme en nourriture. On va dire que je suis un peu le Doberman du Spotify. J'écoute souvent la même chose, je me contente d'assez peu. Et moi, une bonne mélodie pop sucrée, ça peut carrément refaire mon été sans que j'ai besoin d'aller chercher ailleurs. Donc à ce titre, j'ai comme peut-être beaucoup d'entre vous consommé Espresso de Sabrina Carpenter à ne plus savoir quoi en faire. Mais après, je suis assez ouverte d'esprit. Donc en fait, c'est juste que j'ai pas le réflexe d'aller voir, mais j'ai pas trop de mal à... à ce qu'on me fasse découvrir et à faire entrer de nouveaux genres musicaux dans mes playlists. C'est juste que voilà, effectivement, j'ai pas la curiosité d'aller moi-même chercher des nouveaux styles. Pour ce nouvel épisode, j'avais envie justement de sortir de ma zone de confort musical et d'aller fouiller dans le parcours d'une artiste, artiste ultra connue, soyons bien d'accord, mais laquelle surtout ? Donc je vous rassure, je ne vais pas encore vous parler de Taylor Swift, mais comme vous le savez peut-être, j'ai à côté de mon bureau un petit calendrier de chez Hachette qui s'appelle 365 femmes qui ont changé le monde et chaque jour je tourne une page de ce calendrier et j'ai le mini portrait d'une femme. Le calendrier il est assez varié, il y a des femmes de tout pays, de toutes sphères, de toutes époques et de tout périmètre métier on va dire. Et le 18 juin quand j'ai commencé à chercher le thème de mon prochain épisode, la femme affichée sur mon calendrier n'était autre que Janice Joplin. Et là, quelle aubaine me direz-vous ? pour écrire un épisode sur une artiste. J'avais déjà écouté deux ou trois chansons de Janis Joplin dans ma vie, que je connaissais évidemment de nom, mais ça serait vous mentir que de dire que j'en savais beaucoup plus. Et pour être encore plus honnête, je savais que j'avais déjà écouté des chansons de Janis Joplin parce que je pense que ça a dû atterrir dans une des playlists que j'ai. En revanche, je suis incapable de vous donner un titre. Voilà, ce que je savais d'elle, c'était potentiellement que c'était à peu près les années 60, qu'elle était sûrement morte d'une overdose. Bon, vous verrez que ce n'est pas tout à fait faux. Mais c'était un peu léger comme info que je pouvais avoir sur elle. Du coup, je vous propose qu'on aille un peu plus loin dans son histoire. Janice Lynn Joplin est née en 1943 dans le sud des Etats-Unis, plus précisément au Texas, à Port Arthur, d'une mère employée dans une école de commerce et d'un père. ingénieur dans une compagnie pétrolière. Très tôt, Janice, dès qu'elle est enfant, elle va chanter dans la chorale locale de son école et elle va grandir entourée de disques de toutes les plus grandes figures blues de l'époque. Et là, quand je parle d'époque, on va faire une petite pause contexte. On est aux Etats-Unis. A cette époque, dans les années 40-50, on va dire, après la Seconde Guerre mondiale, il y a un fort besoin de stabilité après la guerre pour que les personnes puissent accomplir ce qu'on va appeler le rêve américain. ... qui est globalement avoir une maison, une famille et un bon travail. Bon, pour accomplir ce rêve américain, en tout cas dans ce rêve américain, on va valoriser la famille et la religion protestante. Donc, quand on valorise la famille et la religion protestante, tout ce qui sort de l'ordre social, que ce soit par l'apparence, par les idéaux ou par, évidemment, l'orientation sexuelle, est fortement marginalisé. En plus, au Texas où grandit Janice, On est dans un état profondément ségrégationniste, avec un racisme institutionnel extrêmement fort. Donc comprendre la situation aux Etats-Unis à ce moment-là, et c'est pour ça que je vous fais ce point contexte, c'est essentiel pour comprendre les idéaux, la personnalité et les valeurs de Janis Joplin, qui était une femme et une artiste profondément en décalage avec son époque. Parce que, on va en parler un peu plus tard, mais très jeune, elle s'est opposée au racisme, elle a prôné la liberté sexuelle mais aussi artistique d'ailleurs, c'était déjà vu comme une opposition à l'idéal américain de l'époque. Donc on verra aussi que c'est ce qui lui a causé beaucoup de torts psychologiques puisque c'est une bataille qu'elle a menée tout au long de sa vie, une bataille entre sa liberté, son anticonformisme et la société figée chrétienne raciste et sexiste qui certes la plonge dans un mal-être mais qui est aussi un moule dans lequel tout le monde autour d'elle se met. Retour à Janie Joplin dans ce contexte américain. Donc très tôt, petite, c'est une enfant libérée et là où c'est presque le plus important, c'est une enfant pacifiste. Elle n'est pas du tout raciste comme peuvent l'être ses camarades d'école. C'est une petite fille qui aime globalement la peinture, la musique et elle va se positionner très tôt contre la ségrégation. Elle ne va absolument pas comprendre pourquoi est-ce qu'on doit séparer les personnes blanches des personnes noires. Et sachant que c'est quand même la ségrégation est très présente dans le sud des Etats-Unis, comme on l'a expliqué un peu plus tôt, bah, le fait d'avoir une gamine qui s'oppose à ça, ça va vraiment tout de suite se remarquer et ça va très vite se retourner contre elle. Donc, évidemment, pour ses convictions, pour ses valeurs, elle est harcelée très tôt à l'école. Pour ça, mais aussi pour ses différences, son poids, ses cheveux, son allure de manière générale, on va l'appeler pig, donc cochonne, freak, donc un peu le monstre, quoi. ou Creep, la meuf un peu chelou. Et c'est vrai qu'elle avait une apparence un peu différente des autres, puisqu'elle défiait déjà un peu les codes esthétiques qu'on pouvait attendre en orange vif. Et elle avait une allure très particulière. Janice, dans tout ça, dans ce harcèlement qu'elle subit au quotidien, elle va se refugier dans l'art, dans la peinture, dans la lecture aussi beaucoup, toujours dans la chanson. Depuis qu'elle est petite, elle est toujours inspirée par les chanteurs et les chanteuses de blues de son enfance. Elle va aussi rapidement rejoindre la communauté bitnique de sa région. Et pour vous donner un petit peu de contexte aussi sur le mouvement bitnique, c'était un mouvement de personnes en révolte contre le conformisme bourgeois et la société de consommation. Et c'est un mouvement qui est né aux Etats-Unis, on va dire dans les années 50. Dans cette communauté, elle va commencer à boire, jeune, adolescente. Et un soir, avec ses potes, alors qu'ils sont tous plutôt bourrés, ils vont écouter un disque de la chanteuse de blues Odetta. Et Janice va se lever et va se mettre à imiter la chanteuse. Sauf que peut-être là où vous et moi, on se prendrait des canettes de coca vide dans la tête, les potes de Janice, eux, ils vont être absolument émerveillés et choqués même, talent de Janice, et donc ils vont l'inciter à aller un peu plus loin dans la démarche. Et elle va commencer à se produire dans des bars, donc un petit début de carrière artistique. Et à ce moment-là, elle va apprendre quelque chose qui va la traumatiser. Alors qu'elle commence un peu à chanter dans des bars, toujours opposée, toujours en décalage avec les valeurs très conservatrices et racistes de son état, Janice va apprendre qu'elle a été nommée comme étant le garçon le plus laid du campus par les étudiants. Et peut-être que ça vous paraît, entre guillemets, pas grand-chose parce que j'ai parlé de traumatisme, mais il faut savoir que ça ne s'est pas arrêté à l'université parce que c'est une news qui a été reprise dans les journaux, dites-vous. Tellement, voilà, elle avait une image qui ne plaisait pas du tout, qui ne plaisait pas du tout à son environnement. Et cette étiquette de garçon plus laid du campus, ça va profondément la marquer, ça va profondément marquer son rapport avec les autres, ça va profondément marquer... son rapport avec l'art, avec le blues, et ça va aussi profondément, évidemment, marquer l'image qu'elle va avoir d'elle-même. Avec ce traumatisme tout fraîchement né, à 20 ans, en 1963, elle décide de partir de son Texas en faisant du stop pour aller jusqu'à San Francisco, qui est le berceau du mouvement hippie, du mouvement flower power, on va dire, pour espérer vivre plus pleinement de la musique. Elle va continuer à chanter dans des bars et à ce moment-là, elle va vraiment vivre la vie un peu qu'elle souhaitait mener depuis le début, qui est finalement une existence bohème, libre, une existence où elle est aussi capable d'assumer sa bisexualité. Alors de là à dire que c'était accepté ou bien vu, je m'avancerais peut-être un peu, mais en tout cas, c'est là où par exemple, elle a commencé à vraiment... assumer sa sexualité qui était différente de celle des autres. Et c'est là aussi où les textes qu'elle va chanter vont profondément être liés à tout le traumatisme qu'elle a vécu pendant ses études. Et donc en parallèle de tout ça, elle va aussi commencer l'alcool, les amphétamines et l'héroïne qui sera une composante majeure dans sa vie, malheureusement. C'est à ce moment aussi qu'elle connaît ses premières relations amoureuses, notamment ses premières relations lesbiennes. avec une jeune afro-américaine qui s'appelait Jay Whittaker. Et là, petite pause pour que vous vous rendiez compte à quel point elle était vraiment en décalage. On est dans l'Amérique des années 60, elle vient du Texas, et elle s'affiche dans des bars avec une femme afro-américaine et en assumant pleinement sa bisexualité. Donc... Janice, c'était vraiment une femme profondément libre, mais libre dans le vrai sens du terme. Elle devient de plus en plus accro à la meth, et après quelques temps à se produire dans des bars et à vivre une existence un peu bohème, ses amis vont se rendre compte qu'elle perd quand même énormément de poids, qu'elle commence à avoir un vrai problème déjà avec la drogue, et vont vivement l'encourager à rentrer chez elle, au Texas, chez ses parents, pour se désintoxiquer. et essayer un petit peu de se remettre sur pied. Ce que Jalise va accepter, c'est là où je vous disais qu'elle avait une vraie souffrance entre ce qu'elle est, entre son besoin de liberté et son décalage avec les autres et la pression finalement d'appartenir au moule qui était conçu pour les femmes à ce moment-là. Puisqu'elle va quand même accepter d'essayer de rentrer dans ce moule. Donc elle va rentrer chez ses parents pour arrêter la drogue. Et ça va marcher pendant un an. puisqu'elle va radicalement changer de vie à ce moment-là. Elle va vraiment devenir l'épouse parfaite. C'est dur à imaginer quand on visualise Jenny Joplin maintenant, mais pendant un an, ça a fonctionné. Elle s'est même mariée à un homme. Et au bout d'un an, ça explose et le naturel revient au galop. Elle termine ce qu'elle a à faire avec cet homme et elle retourne à San Francisco puisqu'elle se rend compte que ce qu'elle aime, c'est chanter, c'est l'art et qu'elle ne se retrouve finalement pas du tout dans... dans l'Amérique conservatrice qu'elle a quand même essayé d'adopter. Une fois de retour à San Francisco, à peu près à 22-23 ans, elle va se rendre compte que sa voix commence à trouver un public, ce qui est plutôt une bonne chose pour elle. Elle intègre le groupe Big Brother and the Holding Company et en 1967, elle va marquer les esprits sur une scène de festival qui est le Festival International de Musique Pop de Monterey. Et c'est une scène qui, encore aujourd'hui, marque vraiment la scène... du blues et du rock. Je vous conseille fortement d'aller sur YouTube pour voir la performance du groupe, mais en vérité, c'est plutôt la performance de Jany Joplin, parce que cette performance va changer sa vie. Elle est presque en trance, et c'est aujourd'hui encore une des performances tout artistes confondues, qui est considérée vraiment comme une des performances les plus marquantes. qui ait été faite. Et c'est au même moment où Jimi Hendrix a brûlé une guitare sur scène, si ça, ça vous parle peut-être un peu plus. Et en fait, à ce moment, lors de cette performance où vraiment sa voix va partir dans des tonalités hyper impressionnantes, on dirait vraiment qu'elle n'est plus là, quoi. En fait, elle savait qu'elle était filmée, elle savait que c'était un festival important, elle savait que ses harceleurs allaient potentiellement la regarder. Et donc, elle a vraiment tout donné. Et c'est à ce moment, lors de cette... performance qu'on considère que Janis Joplin est devenue la mère du blues. Et c'est pour vous dire que la chanteuse de The Mama and The Papaz, qui à la base ne l'aimait pas beaucoup, dira même qu'elle était impressionnée par cette performance. A partir de là, à partir de cette performance de 1967, Janis Joplin est une artiste. Janis Joplin ne se produit plus uniquement dans des petits bars. Janis Joplin est connue et reconnue et elle va vivre selon ses règles, ce qu'elle faisait un peu avant d'essayer de faire sa cure de désintox, mais mille fois plus fort. Elle va évidemment encore plus assumer ses looks décalés et encore plus assumer sa sexualité, assumer sa place de femme libre dans le monde du rock et du blues. On va d'ailleurs l'appeler la reine du blues et du rock psychédélique. Et sa carrière décolle de fou furieux. Donc à ce moment-là, à la fin des années 60, le groupe dont elle fait partie et avec lequel elle s'est produite sur la scène du festival en 1967, donc Big Brother and the Holding Company, sort son deuxième album qui s'appelle Cheap Trills et qui est un succès, un carton phénoménal puisqu'il fait plus d'un million de ventes. Et dans cet album, on... considèrent que la voix de Janis Joplin est carrément devenue un mythe pour vous dire à quel point ça décolle pour elle. Et pendant trois ans de carrière, ils vont enchaîner les tubes, elle va enchaîner les tubes et les performances. Et d'ailleurs, si ça peut vous faire plaisir, à ce moment-là de sa carrière, elle va revenir dans l'université qu'il avait élue le garçon le plus laid du campus. Vous savez, il y a des fois ces espèces de réunions d'anciens élèves. Janis Joplin va aller à la réunion des anciens élèves de cette université et ça va clairement leur clouer le bec. puisqu'à ce moment-là, Janis Joplin, c'est pas n'importe qui. Et on va dire qu'elle a un peu pris sa revanche sur la vie à ce moment-là, même si ça va continuer de la travailler. Avec son groupe, ils vont sortir beaucoup de tubes, comme Down On Me, Bye Bye Baby, Call On Me et Coucou, dont elle est toujours... Enfin, tous les titres de ce groupe, en fait, Janis est la chanteuse principale. Et quand je dis chanteuse principale, c'est qu'en fait, dans le groupe, on la remarque beaucoup plus que les autres. En plus de sa voix, elle a une présence scénique qui est... indescriptible. Elle est à chaque fois à moitié en transe, en fait, sur scène. Elle a une vraie personnalité et un charisme dont on se souvient sur tous les plateaux, à tel point que ça efface presque le groupe derrière elle. Puisque parfois, même dans certaines performances, quand c'est le groupe qui joue et qu'elle chante pas, on la filme quand même. Chaque image du groupe où on peut avoir Janis Joplin à l'écran, c'est banco. Évidemment, cette différence de traitement entre les membres du groupe et Janis, ça va profondément affecter les relations au sein même du groupe. et ils vont finir par se séparer. Janice rebondit assez vite puisqu'elle va décider de former son propre groupe qui va s'appeler Cosmic Blues Band. C'est un groupe qui va avoir moins de succès, mais en fait comme il y a toujours Janice dedans, elle, elle va rester super connue pour sa voix rock, puissance, sa présence, qui pour le coup ne va pas bouger, peu importe le groupe ou la scène sur laquelle elle se produit. Là encore une fois, sur tous les plateaux, même avec ce nouveau groupe, on se rend compte que dès que le groupe se produit, c'est Janice qu'on va filmer et ça va encore un peu... ça va encore un peu poser problème. Et par-dessus ça va se poser un autre problème, c'est que l'ancien groupe, elle n'était pas leader. Le fait qu'elle ait quitté son ancien groupe pour en créer un, va la faire devenir leader du groupe. C'est une responsabilité qu'elle n'était pas prête à assumer, qu'elle ne voulait pas assumer. Janis Joplin, c'est une artiste, ce n'est pas une leader. Et donc tout l'aspect managérial du groupe ne va clairement pas lui aller. Et ça va même plutôt la dégoûter. À ce moment-là, on l'invite énormément sur les plateaux sa carrière elle est au top et en fait ce qu'on aime beaucoup chez Janice dans les interventions qu'elle peut avoir sur différents plateaux télé c'est qu'en fait elle a cette espèce de comportement et d'attitude de femme enfant quand je dis femme enfant c'est pas forcément physique même pas vraiment en fait c'est vraiment dans cette attitude, dans cette spontanéité et dans ces gestes, dans ces rires qui sont parfois un peu ce qu'on retrouve chez des enfants où en fait on a l'impression que c'est il y a beaucoup de choses Il n'y a aucun filtre qu'on pourrait avoir quand on se dit qu'il faut bien paraître en société. Janis Joplin est archi transparente pour le coup. Et en fait, ça plaît beaucoup aux différents intervenants sur les plateaux télé. C'est une femme qui a beaucoup de répartie, qui a beaucoup d'humour, d'énergie. Elle est authentique et en plus de ça, elle a des looks qui sont assez en décalage, assez iconiques avec beaucoup de couleurs, des boas, des plumes, des trucs comme ça. Et donc, Janis sur un plateau télé, c'est une expérience. C'est une expérience et c'est des échanges parfois un peu lunaires, mais toujours très drôles et qui ameutent énormément de téléspectateurs. Malheureusement, et en parallèle de ça, elle se drogue énormément. Donc après son sevrage d'un an chez ses parents et son retour à San Francisco, elle est aussi retombée dans la drogue. Sauf que le souci par rapport à avant, c'est que maintenant, Janice, c'est une star. Et donc, elle a les moyens de se droguer. moyen qu'elle avait peut-être moins avant. Et on raconte, alors on n'a pas des sources sûres, mais en tout cas, on sait qu'elle dépensait entre 200 et 1500 dollars de drogue par jour après ses concerts. Sachant que si c'était une artiste qui adorait se produire pour des petites salles et qui adorait la musique et qui adorait performer, les redescentes qu'elle avait après les concerts étaient apparemment extrêmement difficiles, notamment à cause de toute la drogue et tout l'alcool qu'elle prenait pour performer. Par exemple, en 1969, au festival de Woodstock, elle va paniquer avant d'arriver sur scène. Puisque mine de rien, maintenant, Janice, elle n'attire pas que des petits groupes d'amis dans des bars, elle attire des foules entières. Et avant de monter sur scène, elle va paniquer, si bien qu'en fait, le public va attendre des heures, mais quand je vous dis des heures, c'est des heures sous un cagnard de plomb, pour que Janice monte sur scène. Et pour monter sur scène après des heures d'attente et de stress, elle va quand même devoir se prendre une bonne grosse dose d'héroïne et d'alcool. et la performance qui va découler... de tout ça est catastrophique. C'est une performance qu'elle va donner dans un état second et qu'elle-même voudra faire supprimer. Elle voudra supprimer la vidéo de cette performance tellement elle ne l'a pas aimée. En 1970, Cosmic Blues Band, son groupe, son deuxième groupe de rock s'est terminé et elle en lance un deuxième qui s'appelle Full Tilt Boogie Band. qui reçoit un meilleur accueil que son premier groupe. Et à ce moment-là, elle déclare aux médias qu'elle a arrêté de se droguer. Cela dit, on constate qu'elle a quand même aussi de gros problèmes avec l'alcool. Donc clairement, tout n'a pas été résolu loin de là. Et on peut supposer que le fait qu'elle ait arrêté la drogue, c'était quand même un bon gros mytho. Ce nouveau groupe, Full Tilt Boogie Ben, va enregistrer un album assez spécial qui s'appelle Pearl. On est en 1970 et dans cet album, il y a une chanson iconique qui s'appelle Me and Bobby McGee. Et le jour de l'envoi de cet album finalisé à la maison de disques, on retrouve Janis Joplin. décédé dans sa chambre d'une overdose d'héroïne. Donc, Janis Joplin n'aura jamais écouté ce dernier album, qui est maintenant un classique de sa carrière, et n'a jamais, a fortiori, écouté le titre Me and Bobby McGee, qui est lui aussi un des titres les plus emblématiques de sa carrière. Janis Joplin décède donc à l'âge de 27 ans, après une carrière finalement éclair, parce que là, ça fait une demi-heure qu'on parle, vous et moi, Mais... Rendez-vous compte que sa première performance remarquée était en 1967 et là, on la retrouve dans sa chambre décédée d'une overdose en 1970. C'est-à-dire que tout ça s'est passé en, allez, 3 ans, un peu plus de 3 ans. Donc tout ça a été extrêmement rapide pour elle. Elle a eu une carrière très courte mais fulgurante et on va dire que son addiction à la drogue et je pense aussi la célébrité et tout ce qu'elle a vécu... son harcèlement, son traumatisme scolaire, et aussi la contradiction qu'elle vivait au quotidien entre la société américaine avec laquelle elle était en profond désaccord, mais dont elle bénéficiait quand même, parce que c'était une artiste dans un monde profondément capitaliste, elle se faisait énormément d'argent aussi, et aussi ses valeurs à elle profondes, ses convictions qui étaient complètement opposées à tout ça. Tout ça, ça a fini par la couper en plein vol. Et ce n'est pas un cas isolé de Janis Joplin, puisque comme vous le savez, elle rentre du coup de ce fait dans le club des 27. Et le club des 27, pour ceux et celles qui ne savent pas, c'est un regroupement d'artistes qui sont tous morts à l'âge de 27 ans, dans lequel on retrouve... Donc il y a d'autres artistes, comme Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse par exemple aussi. et il y a d'autres membres moins cités. Mais bref, tout ça pour vous dire que le Club des 27, c'est souvent des artistes qui ont aussi été coupés en plein vol et qui sont pour la plupart, voire la majorité, voire quasi tous, morts d'une overdose de drogue ou d'alcool. Les cendres de Janis Joplin ont été dispersées au-dessus de l'océan Pacifique et conformément à ses dernières volontés, une immense fête a été organisée avec tous ses amis et sur le faire-part de son décès, on pouvait lire « Drinks on Pearls » , c'est-à-dire les boissons. sont offertes par Pearl, qui est le nom de son dernier album sorti à titre posthume. Alors, maintenant, c'est tragique, évidemment, puisque quand on écoute Janis Joplin maintenant, on se dit, mais bordel, mais quel talent ! Mais Janis Joplin, elle représente quand même énormément de choses, et elle a aussi ouvert la voie à énormément d'artistes féminines, notamment, puisqu'on n'en a pas beaucoup parlé. L'objectif, là, c'était plutôt de vous parler un peu de sa vie, mais Janis Joplin, c'était quand même une femme dans le monde du rock et du blues des années 50-60. presque 70 quoi et elle était pas enfin c'était quand même un monde déjà le monde de la musique mais aussi le monde du rock un monde qui était profondément masculin et Janis Joplin a toujours vécu enfin essayé de vivre selon ses principes en étant une femme libre dans un monde dans un monde très très majoritairement masculin Janis Joplin en plus on s'en souvient vraiment parce qu'elle avait une esthétique très particulière donc Elle avait une esthétique qui se rapprochait quand même vachement plus des hippies que vous avez sûrement en tête que des beatniks. Donc elle avait beaucoup de lunettes rondes, des fleurs et un côté très démesuré avec des énormes bois de plumes en fin de carrière. Et malgré tous ces appareils, c'était quand même une femme très introvertie. D'ailleurs voilà, c'est pour ça aussi qu'elle se droguait et qu'elle buvait beaucoup parce que malgré son besoin, son envie et l'expression de sa liberté, c'était quand même quelqu'un qui je pense... et j'ai pu le lire aussi, étaient assez, par exemple, mal à l'aise avec ces énormes foules de festivals. Janis Joplin, elle le dira, elle préférait largement se produire dans des petits bars ou sur des petites scènes et je pense que ça aussi, ça a beaucoup joué. D'ailleurs, on le voit encore, des artistes qui pètent des câbles ou qui décèdent à cause de la célébrité un peu finalement et de ce que ça leur fait. Elle ne s'est jamais revendiquée féministe. Je préfère encore mettre les choses bien au clair, j'en ai déjà. parlé dans des vidéos que j'ai pu diffuser sur les réseaux sociaux, mais c'est aussi important de se rappeler que c'est pas parce que maintenant on associe Janis Joplin à un certain féminisme dans le sens où on se rend compte avec le recul que sans elle, il y a beaucoup de femmes qui se seraient pas lancées dans la musique, il y a beaucoup de femmes qui n'auraient pas osé, il y a beaucoup de femmes qui auraient cru que c'était pas possible et que finalement, le fait de s'assumer physiquement, le fait de... continuer à exercer dans un monde très masculin le fait de vivre sa sexualité comme elle l'entendait etc au final maintenant c'est des combats qu'on associe au féminisme parce qu'il ya une idée de résistance à un modèle conventionnel qui a été créé et qui est vivement encouragé par le patriarcat dans le monde. Et donc même si à son époque en fait ça allait de soi, parce que c'était plutôt une résistance à la société de son époque, mais dans les faits, elle a je pense, malgré elle, résisté aussi au patriarcat qui existait déjà, c'est juste que c'était moins un combat et qu'en tout cas c'était pas forcément son combat assumé. Donc, on peut s'en inspirer. Je pense que les féministes d'aujourd'hui peuvent s'inspirer de Janis Joplin parce que c'est quelqu'un qui a vécu selon ses principes et qui a montré qu'on pouvait assumer sa sexualité et assumer son style et assumer ses convictions et être pour la liberté entre tous les individus qui sont des choses qu'on retrouve dans le féminisme. Donc, je pense qu'en tant que féministe, on peut s'inspirer. Par contre, il ne faut pas lui prêter des intentions politiques qu'elle n'avait pas. Et voilà, donc Janis Joplin est devenue... à titre posthume, un symbole de liberté. Elle a bousculé les genres, elle a affirmé une certaine ouverture d'esprit et elle a inspiré beaucoup derrière elle. Et dans l'Amérique puritaine dans laquelle elle a vécu, elle est devenue une icône pour quand même beaucoup de femmes de sa génération puisque à l'époque, on avait quand même des cases assez restreintes, c'est-à-dire la ménagère, l'épouse ou la mère, dans un monde très masculin, très patriarcal. Et elle, elle a refusé de rentrer dans... aucune de ces cases, pour vivre dans la case finalement qu'elle s'était créée. C'est venu avec son lot de douleurs, parce que même aujourd'hui, pour vous donner des exemples un peu bêtes finalement, si vous décidez demain de plus vous épiler les jambes, en tant que femme, parce que ça vous saoule, parce que vous comprenez pas vraiment pourquoi vous le faites, parce que je sais pas, vous vous rendez compte que vous le faites pas spécialement pour vous, que ça vous coûte cher, enfin peu importe les raisons pour lesquelles vous le faites pas, enfin vous avez pas envie de le faire. Si vous le faites pas, et que vous sortez comme ça, il y a une partie de vous qui va être ultra satisfaite, parce que vous vivez... en accord avec vos principes, en accord avec ce que vous avez envie de faire, en accord avec ce que vous n'avez pas envie de faire et en accord avec finalement, vous n'aurez pas perdu du temps si c'est ça qui vous embête, vous n'aurez pas dépensé de l'argent si c'est ça qui vous embête. Dans tous les cas, il y a un côté satisfaction de je n'avais pas envie et je ne l'ai pas fait. Ça vaut pour tout, mais je vous donne juste cet exemple. En revanche, vous vous exposez aussi au regard de toute une société, en tout cas pas tout, mais au regard d'une majorité de personnes dans la société qui considèrent encore ça comme n'étant pas la norme esthétique attendue chez une femme. Et donc vous pouvez sortir en ayant ces deux sentiments qui sont à la fois la satisfaction d'avoir suivi vos envies et la gêne, le malaise, le mal-être même d'être confronté au regard de la société, des hommes, d'autres femmes, etc. Et en fait ces deux émotions, elles ne sont pas faciles à vivre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de femmes aussi qui s'épilent en dehors. de cette espèce de truc de « Non, mais moi, j'aime bien m'épiler, etc. » On peut en penser ce qu'on veut, c'est pas le débat ici, mais on peut aussi facilement rentrer dans la case de « Bah, je vais le faire parce que le mal-être que je ressens vis-à-vis du regard des autres, il est plus important que ma satisfaction personnelle. » Et Janice Joplin, elle était un peu, alors, à une échelle beaucoup plus importante, puisque pour le coup, elle s'était... Toutes ses convictions et toutes ses valeurs qui étaient en opposition avec la société dans laquelle elle vivait, mais il y a un peu ce côté contradiction, et finalement... Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que j'ai envie d'être ? Est-ce que je suis prête à vivre en opposition avec la... Est-ce que je suis OK pour être le saumon qui remonte la rivière ? Donc en fait, c'est un peu ce parallèle-là que je voulais vous faire. Et c'est aussi la raison pour laquelle, malgré le fait que Jadis Joplin est devenu un symbole de liberté, c'est aussi une des choses qui l'a envoyé dans la tombe et je pense qu'il ne faut pas l'oublier. C'est aussi le rappel que vivre selon ses principes, vivre selon ses convictions, c'est pas simple, c'est un combat et c'est un combat... qu'on gagne pas tous les jours. Voilà, ça veut pas dire qu'il est pas important, parce que maintenant, Janis Joplin, on s'en souvient pas pour de mauvaises choses, mais ça rappelle que c'est quand même pas quelque chose de facile. La vie de Janis Joplin, c'était un cri de liberté, mais aussi, du coup, un avertissement sur les ravages d'une société qui ne laisse pas de place aux êtres sensibles, hors normes, et pas en adéquation avec la société. Et pour finir, j'aimerais vous citer une phrase de Janis Joplin, d'ailleurs, qui, je trouve, résume... pas mal un peu sa carrière et son vécu. Janis Joplin, qui était donc une artiste aussi extrêmement... qui se servait beaucoup de ses émotions pour écrire et pour performer, avait l'habitude de dire qu'elle était victime de ses propres tripes. Voilà, donc j'espère que vous aurez appris un peu plus sur sa vie. Si vous ne connaissiez pas forcément sa carrière, un petit peu... Voilà, j'ai essayé de faire un épisode complet où je vous ai donné quand même aussi pas mal de contexte historique parce que je trouve que c'est important parce qu'en soi sa carrière elle a duré 3 ans quoi donc c'est pas forcément... il n'y a pas forcément beaucoup à dire dans le temps mais par contre il y a beaucoup à dire sur ce qu'elle représente et dans quoi elle s'inscrivait. Donc voilà, je ne peux que vous encourager évidemment à aller écouter un peu de la discographie de Janis Joplin et des différents groupes dans lesquels elle était puisque au-delà d'être des bonnes chansons, ça fout quand même les frissons parce qu'elle a une voix rock très puissante. Si vous n'avez jamais écouté du Janis Joplin, je pense que ça va vous filer quelques frissons. En tout cas, moi, c'est vraiment une femme que j'ai découvert, que j'ai aussi beaucoup écouté ces derniers jours, que j'ai beaucoup apprécié. Et voilà, j'espère que vous en aurez découvert autant que moi. Sur ce, je vous dis à bientôt. Bonne écoute de la discographie de Janis Joplin. Et à bientôt dans un nouvel épisode de Mesdames.

Share

Embed

You may also like

Description

Un indice sur le titre : je ne parle pas vraiment de farine, quoi.


Aujourd'hui, on parle de Janis Joplin. Reine du rock psychédélique, mère du blues, présence scénique incroyable et voix rauque à réveiller les morts ? Oui, mais surtout, une femme en opposition complète avec son temps et son pays, qui vivait selon ses principes. Mais à quel prix ?


📣 Envie de soutenir le podcast ? N'hésitez pas à laisser une note sympa sur Spotify et Apple Podcast et un petit commentaire si vous voulez !🥰


Mon instagram : https://www.instagram.com/melanielesel/


N'hésitez pas à m'y faire vos recos de femmes pour en parler dans le podcast !


La bise.

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et les hommes ont le droit de dire non. Et les femmes ? Et de vous demander, si pas moi, qui ? Si pas maintenant, quand ? N'acceptez jamais de faire de la femme une raison pour faire ou ne faire rien. Ne silenciez pas cette voix. Let's declare loud and clear, this is what I want. A revolution of desire. Je crois que les femmes peuvent apporter beaucoup à notre société. Maintenant qu'elles ont le sentiment qu'elles ont un rôle à jouer, elles vont pouvoir épanouir leur personnalité comme elles le souhaitent. Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mesdames. Déjà un mois qu'on ne s'est pas parlé, vous et moi. A chaque fois je me dis que je ne ferai pas un mois. sans pause de podcast et au final force est de constater que ça prend du temps de faire tous ces épisodes et que un mois c'est vite passé donc je vous avais laissé sur un épisode un peu spécial qui était un replay d'une émission Twitch qui s'appelle Actuel j'en profite pour faire ma promo dans le sens où sur ma chaîne Twitch tous les mois j'organise une émission qui s'appelle Actuel qui est donc en live un samedi matin par mois sur Twitch et dans laquelle on traite de 3 sujets d'actualité relatifs Merci. à la mixité, à l'inclusion, aux relations femmes-hommes, au féminisme, etc. Et à la fin de ces trois actualités, on traite aussi de ce qu'on appelle le K-pop, en référence à la K-pop parce que le premier K-pop était sur un acteur coréen, mais le K-pop, il porte bien son nom puisque l'idée là, c'est plutôt d'aller piocher un sujet sur la mixité. qui a un lien avec la pop culture ou avec des célébrités, etc. Parce que c'est aussi quand même des choses, c'est quand même des bons points de départ pour parler de certaines thématiques. Et on finit par des petites recos culturelles. Donc si ça vous intéresse, je vous invite à me suivre sur Twitch ou en tout cas à vous y rendre une fois par mois pour assister à l'émission. Sur ces belles paroles, aujourd'hui, on va parler d'une artiste. On va parler de la légende folk des années 60, de l'icône du blues, enfin d'une des icônes du blues. ouvertement bisexuelle qui chantait sans pudeur ni tabou sur la sexualité des femmes. A l'heure où j'écris ce passage du podcast, on est presque le 21 juin et c'est bientôt la fête de la musique. Alors personnellement, j'ai pas d'attache particulière avec cette fête. Déjà parce que j'aime pas trop les événements de foule, on va dire. Après, j'aime bien l'idée qu'on fête la musique de plein de styles et d'artistes différents. Donc bon, écoutez, pourquoi pas. Mais moi... En musique, c'est un peu comme en nourriture. On va dire que je suis un peu le Doberman du Spotify. J'écoute souvent la même chose, je me contente d'assez peu. Et moi, une bonne mélodie pop sucrée, ça peut carrément refaire mon été sans que j'ai besoin d'aller chercher ailleurs. Donc à ce titre, j'ai comme peut-être beaucoup d'entre vous consommé Espresso de Sabrina Carpenter à ne plus savoir quoi en faire. Mais après, je suis assez ouverte d'esprit. Donc en fait, c'est juste que j'ai pas le réflexe d'aller voir, mais j'ai pas trop de mal à... à ce qu'on me fasse découvrir et à faire entrer de nouveaux genres musicaux dans mes playlists. C'est juste que voilà, effectivement, j'ai pas la curiosité d'aller moi-même chercher des nouveaux styles. Pour ce nouvel épisode, j'avais envie justement de sortir de ma zone de confort musical et d'aller fouiller dans le parcours d'une artiste, artiste ultra connue, soyons bien d'accord, mais laquelle surtout ? Donc je vous rassure, je ne vais pas encore vous parler de Taylor Swift, mais comme vous le savez peut-être, j'ai à côté de mon bureau un petit calendrier de chez Hachette qui s'appelle 365 femmes qui ont changé le monde et chaque jour je tourne une page de ce calendrier et j'ai le mini portrait d'une femme. Le calendrier il est assez varié, il y a des femmes de tout pays, de toutes sphères, de toutes époques et de tout périmètre métier on va dire. Et le 18 juin quand j'ai commencé à chercher le thème de mon prochain épisode, la femme affichée sur mon calendrier n'était autre que Janice Joplin. Et là, quelle aubaine me direz-vous ? pour écrire un épisode sur une artiste. J'avais déjà écouté deux ou trois chansons de Janis Joplin dans ma vie, que je connaissais évidemment de nom, mais ça serait vous mentir que de dire que j'en savais beaucoup plus. Et pour être encore plus honnête, je savais que j'avais déjà écouté des chansons de Janis Joplin parce que je pense que ça a dû atterrir dans une des playlists que j'ai. En revanche, je suis incapable de vous donner un titre. Voilà, ce que je savais d'elle, c'était potentiellement que c'était à peu près les années 60, qu'elle était sûrement morte d'une overdose. Bon, vous verrez que ce n'est pas tout à fait faux. Mais c'était un peu léger comme info que je pouvais avoir sur elle. Du coup, je vous propose qu'on aille un peu plus loin dans son histoire. Janice Lynn Joplin est née en 1943 dans le sud des Etats-Unis, plus précisément au Texas, à Port Arthur, d'une mère employée dans une école de commerce et d'un père. ingénieur dans une compagnie pétrolière. Très tôt, Janice, dès qu'elle est enfant, elle va chanter dans la chorale locale de son école et elle va grandir entourée de disques de toutes les plus grandes figures blues de l'époque. Et là, quand je parle d'époque, on va faire une petite pause contexte. On est aux Etats-Unis. A cette époque, dans les années 40-50, on va dire, après la Seconde Guerre mondiale, il y a un fort besoin de stabilité après la guerre pour que les personnes puissent accomplir ce qu'on va appeler le rêve américain. ... qui est globalement avoir une maison, une famille et un bon travail. Bon, pour accomplir ce rêve américain, en tout cas dans ce rêve américain, on va valoriser la famille et la religion protestante. Donc, quand on valorise la famille et la religion protestante, tout ce qui sort de l'ordre social, que ce soit par l'apparence, par les idéaux ou par, évidemment, l'orientation sexuelle, est fortement marginalisé. En plus, au Texas où grandit Janice, On est dans un état profondément ségrégationniste, avec un racisme institutionnel extrêmement fort. Donc comprendre la situation aux Etats-Unis à ce moment-là, et c'est pour ça que je vous fais ce point contexte, c'est essentiel pour comprendre les idéaux, la personnalité et les valeurs de Janis Joplin, qui était une femme et une artiste profondément en décalage avec son époque. Parce que, on va en parler un peu plus tard, mais très jeune, elle s'est opposée au racisme, elle a prôné la liberté sexuelle mais aussi artistique d'ailleurs, c'était déjà vu comme une opposition à l'idéal américain de l'époque. Donc on verra aussi que c'est ce qui lui a causé beaucoup de torts psychologiques puisque c'est une bataille qu'elle a menée tout au long de sa vie, une bataille entre sa liberté, son anticonformisme et la société figée chrétienne raciste et sexiste qui certes la plonge dans un mal-être mais qui est aussi un moule dans lequel tout le monde autour d'elle se met. Retour à Janie Joplin dans ce contexte américain. Donc très tôt, petite, c'est une enfant libérée et là où c'est presque le plus important, c'est une enfant pacifiste. Elle n'est pas du tout raciste comme peuvent l'être ses camarades d'école. C'est une petite fille qui aime globalement la peinture, la musique et elle va se positionner très tôt contre la ségrégation. Elle ne va absolument pas comprendre pourquoi est-ce qu'on doit séparer les personnes blanches des personnes noires. Et sachant que c'est quand même la ségrégation est très présente dans le sud des Etats-Unis, comme on l'a expliqué un peu plus tôt, bah, le fait d'avoir une gamine qui s'oppose à ça, ça va vraiment tout de suite se remarquer et ça va très vite se retourner contre elle. Donc, évidemment, pour ses convictions, pour ses valeurs, elle est harcelée très tôt à l'école. Pour ça, mais aussi pour ses différences, son poids, ses cheveux, son allure de manière générale, on va l'appeler pig, donc cochonne, freak, donc un peu le monstre, quoi. ou Creep, la meuf un peu chelou. Et c'est vrai qu'elle avait une apparence un peu différente des autres, puisqu'elle défiait déjà un peu les codes esthétiques qu'on pouvait attendre en orange vif. Et elle avait une allure très particulière. Janice, dans tout ça, dans ce harcèlement qu'elle subit au quotidien, elle va se refugier dans l'art, dans la peinture, dans la lecture aussi beaucoup, toujours dans la chanson. Depuis qu'elle est petite, elle est toujours inspirée par les chanteurs et les chanteuses de blues de son enfance. Elle va aussi rapidement rejoindre la communauté bitnique de sa région. Et pour vous donner un petit peu de contexte aussi sur le mouvement bitnique, c'était un mouvement de personnes en révolte contre le conformisme bourgeois et la société de consommation. Et c'est un mouvement qui est né aux Etats-Unis, on va dire dans les années 50. Dans cette communauté, elle va commencer à boire, jeune, adolescente. Et un soir, avec ses potes, alors qu'ils sont tous plutôt bourrés, ils vont écouter un disque de la chanteuse de blues Odetta. Et Janice va se lever et va se mettre à imiter la chanteuse. Sauf que peut-être là où vous et moi, on se prendrait des canettes de coca vide dans la tête, les potes de Janice, eux, ils vont être absolument émerveillés et choqués même, talent de Janice, et donc ils vont l'inciter à aller un peu plus loin dans la démarche. Et elle va commencer à se produire dans des bars, donc un petit début de carrière artistique. Et à ce moment-là, elle va apprendre quelque chose qui va la traumatiser. Alors qu'elle commence un peu à chanter dans des bars, toujours opposée, toujours en décalage avec les valeurs très conservatrices et racistes de son état, Janice va apprendre qu'elle a été nommée comme étant le garçon le plus laid du campus par les étudiants. Et peut-être que ça vous paraît, entre guillemets, pas grand-chose parce que j'ai parlé de traumatisme, mais il faut savoir que ça ne s'est pas arrêté à l'université parce que c'est une news qui a été reprise dans les journaux, dites-vous. Tellement, voilà, elle avait une image qui ne plaisait pas du tout, qui ne plaisait pas du tout à son environnement. Et cette étiquette de garçon plus laid du campus, ça va profondément la marquer, ça va profondément marquer son rapport avec les autres, ça va profondément marquer... son rapport avec l'art, avec le blues, et ça va aussi profondément, évidemment, marquer l'image qu'elle va avoir d'elle-même. Avec ce traumatisme tout fraîchement né, à 20 ans, en 1963, elle décide de partir de son Texas en faisant du stop pour aller jusqu'à San Francisco, qui est le berceau du mouvement hippie, du mouvement flower power, on va dire, pour espérer vivre plus pleinement de la musique. Elle va continuer à chanter dans des bars et à ce moment-là, elle va vraiment vivre la vie un peu qu'elle souhaitait mener depuis le début, qui est finalement une existence bohème, libre, une existence où elle est aussi capable d'assumer sa bisexualité. Alors de là à dire que c'était accepté ou bien vu, je m'avancerais peut-être un peu, mais en tout cas, c'est là où par exemple, elle a commencé à vraiment... assumer sa sexualité qui était différente de celle des autres. Et c'est là aussi où les textes qu'elle va chanter vont profondément être liés à tout le traumatisme qu'elle a vécu pendant ses études. Et donc en parallèle de tout ça, elle va aussi commencer l'alcool, les amphétamines et l'héroïne qui sera une composante majeure dans sa vie, malheureusement. C'est à ce moment aussi qu'elle connaît ses premières relations amoureuses, notamment ses premières relations lesbiennes. avec une jeune afro-américaine qui s'appelait Jay Whittaker. Et là, petite pause pour que vous vous rendiez compte à quel point elle était vraiment en décalage. On est dans l'Amérique des années 60, elle vient du Texas, et elle s'affiche dans des bars avec une femme afro-américaine et en assumant pleinement sa bisexualité. Donc... Janice, c'était vraiment une femme profondément libre, mais libre dans le vrai sens du terme. Elle devient de plus en plus accro à la meth, et après quelques temps à se produire dans des bars et à vivre une existence un peu bohème, ses amis vont se rendre compte qu'elle perd quand même énormément de poids, qu'elle commence à avoir un vrai problème déjà avec la drogue, et vont vivement l'encourager à rentrer chez elle, au Texas, chez ses parents, pour se désintoxiquer. et essayer un petit peu de se remettre sur pied. Ce que Jalise va accepter, c'est là où je vous disais qu'elle avait une vraie souffrance entre ce qu'elle est, entre son besoin de liberté et son décalage avec les autres et la pression finalement d'appartenir au moule qui était conçu pour les femmes à ce moment-là. Puisqu'elle va quand même accepter d'essayer de rentrer dans ce moule. Donc elle va rentrer chez ses parents pour arrêter la drogue. Et ça va marcher pendant un an. puisqu'elle va radicalement changer de vie à ce moment-là. Elle va vraiment devenir l'épouse parfaite. C'est dur à imaginer quand on visualise Jenny Joplin maintenant, mais pendant un an, ça a fonctionné. Elle s'est même mariée à un homme. Et au bout d'un an, ça explose et le naturel revient au galop. Elle termine ce qu'elle a à faire avec cet homme et elle retourne à San Francisco puisqu'elle se rend compte que ce qu'elle aime, c'est chanter, c'est l'art et qu'elle ne se retrouve finalement pas du tout dans... dans l'Amérique conservatrice qu'elle a quand même essayé d'adopter. Une fois de retour à San Francisco, à peu près à 22-23 ans, elle va se rendre compte que sa voix commence à trouver un public, ce qui est plutôt une bonne chose pour elle. Elle intègre le groupe Big Brother and the Holding Company et en 1967, elle va marquer les esprits sur une scène de festival qui est le Festival International de Musique Pop de Monterey. Et c'est une scène qui, encore aujourd'hui, marque vraiment la scène... du blues et du rock. Je vous conseille fortement d'aller sur YouTube pour voir la performance du groupe, mais en vérité, c'est plutôt la performance de Jany Joplin, parce que cette performance va changer sa vie. Elle est presque en trance, et c'est aujourd'hui encore une des performances tout artistes confondues, qui est considérée vraiment comme une des performances les plus marquantes. qui ait été faite. Et c'est au même moment où Jimi Hendrix a brûlé une guitare sur scène, si ça, ça vous parle peut-être un peu plus. Et en fait, à ce moment, lors de cette performance où vraiment sa voix va partir dans des tonalités hyper impressionnantes, on dirait vraiment qu'elle n'est plus là, quoi. En fait, elle savait qu'elle était filmée, elle savait que c'était un festival important, elle savait que ses harceleurs allaient potentiellement la regarder. Et donc, elle a vraiment tout donné. Et c'est à ce moment, lors de cette... performance qu'on considère que Janis Joplin est devenue la mère du blues. Et c'est pour vous dire que la chanteuse de The Mama and The Papaz, qui à la base ne l'aimait pas beaucoup, dira même qu'elle était impressionnée par cette performance. A partir de là, à partir de cette performance de 1967, Janis Joplin est une artiste. Janis Joplin ne se produit plus uniquement dans des petits bars. Janis Joplin est connue et reconnue et elle va vivre selon ses règles, ce qu'elle faisait un peu avant d'essayer de faire sa cure de désintox, mais mille fois plus fort. Elle va évidemment encore plus assumer ses looks décalés et encore plus assumer sa sexualité, assumer sa place de femme libre dans le monde du rock et du blues. On va d'ailleurs l'appeler la reine du blues et du rock psychédélique. Et sa carrière décolle de fou furieux. Donc à ce moment-là, à la fin des années 60, le groupe dont elle fait partie et avec lequel elle s'est produite sur la scène du festival en 1967, donc Big Brother and the Holding Company, sort son deuxième album qui s'appelle Cheap Trills et qui est un succès, un carton phénoménal puisqu'il fait plus d'un million de ventes. Et dans cet album, on... considèrent que la voix de Janis Joplin est carrément devenue un mythe pour vous dire à quel point ça décolle pour elle. Et pendant trois ans de carrière, ils vont enchaîner les tubes, elle va enchaîner les tubes et les performances. Et d'ailleurs, si ça peut vous faire plaisir, à ce moment-là de sa carrière, elle va revenir dans l'université qu'il avait élue le garçon le plus laid du campus. Vous savez, il y a des fois ces espèces de réunions d'anciens élèves. Janis Joplin va aller à la réunion des anciens élèves de cette université et ça va clairement leur clouer le bec. puisqu'à ce moment-là, Janis Joplin, c'est pas n'importe qui. Et on va dire qu'elle a un peu pris sa revanche sur la vie à ce moment-là, même si ça va continuer de la travailler. Avec son groupe, ils vont sortir beaucoup de tubes, comme Down On Me, Bye Bye Baby, Call On Me et Coucou, dont elle est toujours... Enfin, tous les titres de ce groupe, en fait, Janis est la chanteuse principale. Et quand je dis chanteuse principale, c'est qu'en fait, dans le groupe, on la remarque beaucoup plus que les autres. En plus de sa voix, elle a une présence scénique qui est... indescriptible. Elle est à chaque fois à moitié en transe, en fait, sur scène. Elle a une vraie personnalité et un charisme dont on se souvient sur tous les plateaux, à tel point que ça efface presque le groupe derrière elle. Puisque parfois, même dans certaines performances, quand c'est le groupe qui joue et qu'elle chante pas, on la filme quand même. Chaque image du groupe où on peut avoir Janis Joplin à l'écran, c'est banco. Évidemment, cette différence de traitement entre les membres du groupe et Janis, ça va profondément affecter les relations au sein même du groupe. et ils vont finir par se séparer. Janice rebondit assez vite puisqu'elle va décider de former son propre groupe qui va s'appeler Cosmic Blues Band. C'est un groupe qui va avoir moins de succès, mais en fait comme il y a toujours Janice dedans, elle, elle va rester super connue pour sa voix rock, puissance, sa présence, qui pour le coup ne va pas bouger, peu importe le groupe ou la scène sur laquelle elle se produit. Là encore une fois, sur tous les plateaux, même avec ce nouveau groupe, on se rend compte que dès que le groupe se produit, c'est Janice qu'on va filmer et ça va encore un peu... ça va encore un peu poser problème. Et par-dessus ça va se poser un autre problème, c'est que l'ancien groupe, elle n'était pas leader. Le fait qu'elle ait quitté son ancien groupe pour en créer un, va la faire devenir leader du groupe. C'est une responsabilité qu'elle n'était pas prête à assumer, qu'elle ne voulait pas assumer. Janis Joplin, c'est une artiste, ce n'est pas une leader. Et donc tout l'aspect managérial du groupe ne va clairement pas lui aller. Et ça va même plutôt la dégoûter. À ce moment-là, on l'invite énormément sur les plateaux sa carrière elle est au top et en fait ce qu'on aime beaucoup chez Janice dans les interventions qu'elle peut avoir sur différents plateaux télé c'est qu'en fait elle a cette espèce de comportement et d'attitude de femme enfant quand je dis femme enfant c'est pas forcément physique même pas vraiment en fait c'est vraiment dans cette attitude, dans cette spontanéité et dans ces gestes, dans ces rires qui sont parfois un peu ce qu'on retrouve chez des enfants où en fait on a l'impression que c'est il y a beaucoup de choses Il n'y a aucun filtre qu'on pourrait avoir quand on se dit qu'il faut bien paraître en société. Janis Joplin est archi transparente pour le coup. Et en fait, ça plaît beaucoup aux différents intervenants sur les plateaux télé. C'est une femme qui a beaucoup de répartie, qui a beaucoup d'humour, d'énergie. Elle est authentique et en plus de ça, elle a des looks qui sont assez en décalage, assez iconiques avec beaucoup de couleurs, des boas, des plumes, des trucs comme ça. Et donc, Janis sur un plateau télé, c'est une expérience. C'est une expérience et c'est des échanges parfois un peu lunaires, mais toujours très drôles et qui ameutent énormément de téléspectateurs. Malheureusement, et en parallèle de ça, elle se drogue énormément. Donc après son sevrage d'un an chez ses parents et son retour à San Francisco, elle est aussi retombée dans la drogue. Sauf que le souci par rapport à avant, c'est que maintenant, Janice, c'est une star. Et donc, elle a les moyens de se droguer. moyen qu'elle avait peut-être moins avant. Et on raconte, alors on n'a pas des sources sûres, mais en tout cas, on sait qu'elle dépensait entre 200 et 1500 dollars de drogue par jour après ses concerts. Sachant que si c'était une artiste qui adorait se produire pour des petites salles et qui adorait la musique et qui adorait performer, les redescentes qu'elle avait après les concerts étaient apparemment extrêmement difficiles, notamment à cause de toute la drogue et tout l'alcool qu'elle prenait pour performer. Par exemple, en 1969, au festival de Woodstock, elle va paniquer avant d'arriver sur scène. Puisque mine de rien, maintenant, Janice, elle n'attire pas que des petits groupes d'amis dans des bars, elle attire des foules entières. Et avant de monter sur scène, elle va paniquer, si bien qu'en fait, le public va attendre des heures, mais quand je vous dis des heures, c'est des heures sous un cagnard de plomb, pour que Janice monte sur scène. Et pour monter sur scène après des heures d'attente et de stress, elle va quand même devoir se prendre une bonne grosse dose d'héroïne et d'alcool. et la performance qui va découler... de tout ça est catastrophique. C'est une performance qu'elle va donner dans un état second et qu'elle-même voudra faire supprimer. Elle voudra supprimer la vidéo de cette performance tellement elle ne l'a pas aimée. En 1970, Cosmic Blues Band, son groupe, son deuxième groupe de rock s'est terminé et elle en lance un deuxième qui s'appelle Full Tilt Boogie Band. qui reçoit un meilleur accueil que son premier groupe. Et à ce moment-là, elle déclare aux médias qu'elle a arrêté de se droguer. Cela dit, on constate qu'elle a quand même aussi de gros problèmes avec l'alcool. Donc clairement, tout n'a pas été résolu loin de là. Et on peut supposer que le fait qu'elle ait arrêté la drogue, c'était quand même un bon gros mytho. Ce nouveau groupe, Full Tilt Boogie Ben, va enregistrer un album assez spécial qui s'appelle Pearl. On est en 1970 et dans cet album, il y a une chanson iconique qui s'appelle Me and Bobby McGee. Et le jour de l'envoi de cet album finalisé à la maison de disques, on retrouve Janis Joplin. décédé dans sa chambre d'une overdose d'héroïne. Donc, Janis Joplin n'aura jamais écouté ce dernier album, qui est maintenant un classique de sa carrière, et n'a jamais, a fortiori, écouté le titre Me and Bobby McGee, qui est lui aussi un des titres les plus emblématiques de sa carrière. Janis Joplin décède donc à l'âge de 27 ans, après une carrière finalement éclair, parce que là, ça fait une demi-heure qu'on parle, vous et moi, Mais... Rendez-vous compte que sa première performance remarquée était en 1967 et là, on la retrouve dans sa chambre décédée d'une overdose en 1970. C'est-à-dire que tout ça s'est passé en, allez, 3 ans, un peu plus de 3 ans. Donc tout ça a été extrêmement rapide pour elle. Elle a eu une carrière très courte mais fulgurante et on va dire que son addiction à la drogue et je pense aussi la célébrité et tout ce qu'elle a vécu... son harcèlement, son traumatisme scolaire, et aussi la contradiction qu'elle vivait au quotidien entre la société américaine avec laquelle elle était en profond désaccord, mais dont elle bénéficiait quand même, parce que c'était une artiste dans un monde profondément capitaliste, elle se faisait énormément d'argent aussi, et aussi ses valeurs à elle profondes, ses convictions qui étaient complètement opposées à tout ça. Tout ça, ça a fini par la couper en plein vol. Et ce n'est pas un cas isolé de Janis Joplin, puisque comme vous le savez, elle rentre du coup de ce fait dans le club des 27. Et le club des 27, pour ceux et celles qui ne savent pas, c'est un regroupement d'artistes qui sont tous morts à l'âge de 27 ans, dans lequel on retrouve... Donc il y a d'autres artistes, comme Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse par exemple aussi. et il y a d'autres membres moins cités. Mais bref, tout ça pour vous dire que le Club des 27, c'est souvent des artistes qui ont aussi été coupés en plein vol et qui sont pour la plupart, voire la majorité, voire quasi tous, morts d'une overdose de drogue ou d'alcool. Les cendres de Janis Joplin ont été dispersées au-dessus de l'océan Pacifique et conformément à ses dernières volontés, une immense fête a été organisée avec tous ses amis et sur le faire-part de son décès, on pouvait lire « Drinks on Pearls » , c'est-à-dire les boissons. sont offertes par Pearl, qui est le nom de son dernier album sorti à titre posthume. Alors, maintenant, c'est tragique, évidemment, puisque quand on écoute Janis Joplin maintenant, on se dit, mais bordel, mais quel talent ! Mais Janis Joplin, elle représente quand même énormément de choses, et elle a aussi ouvert la voie à énormément d'artistes féminines, notamment, puisqu'on n'en a pas beaucoup parlé. L'objectif, là, c'était plutôt de vous parler un peu de sa vie, mais Janis Joplin, c'était quand même une femme dans le monde du rock et du blues des années 50-60. presque 70 quoi et elle était pas enfin c'était quand même un monde déjà le monde de la musique mais aussi le monde du rock un monde qui était profondément masculin et Janis Joplin a toujours vécu enfin essayé de vivre selon ses principes en étant une femme libre dans un monde dans un monde très très majoritairement masculin Janis Joplin en plus on s'en souvient vraiment parce qu'elle avait une esthétique très particulière donc Elle avait une esthétique qui se rapprochait quand même vachement plus des hippies que vous avez sûrement en tête que des beatniks. Donc elle avait beaucoup de lunettes rondes, des fleurs et un côté très démesuré avec des énormes bois de plumes en fin de carrière. Et malgré tous ces appareils, c'était quand même une femme très introvertie. D'ailleurs voilà, c'est pour ça aussi qu'elle se droguait et qu'elle buvait beaucoup parce que malgré son besoin, son envie et l'expression de sa liberté, c'était quand même quelqu'un qui je pense... et j'ai pu le lire aussi, étaient assez, par exemple, mal à l'aise avec ces énormes foules de festivals. Janis Joplin, elle le dira, elle préférait largement se produire dans des petits bars ou sur des petites scènes et je pense que ça aussi, ça a beaucoup joué. D'ailleurs, on le voit encore, des artistes qui pètent des câbles ou qui décèdent à cause de la célébrité un peu finalement et de ce que ça leur fait. Elle ne s'est jamais revendiquée féministe. Je préfère encore mettre les choses bien au clair, j'en ai déjà. parlé dans des vidéos que j'ai pu diffuser sur les réseaux sociaux, mais c'est aussi important de se rappeler que c'est pas parce que maintenant on associe Janis Joplin à un certain féminisme dans le sens où on se rend compte avec le recul que sans elle, il y a beaucoup de femmes qui se seraient pas lancées dans la musique, il y a beaucoup de femmes qui n'auraient pas osé, il y a beaucoup de femmes qui auraient cru que c'était pas possible et que finalement, le fait de s'assumer physiquement, le fait de... continuer à exercer dans un monde très masculin le fait de vivre sa sexualité comme elle l'entendait etc au final maintenant c'est des combats qu'on associe au féminisme parce qu'il ya une idée de résistance à un modèle conventionnel qui a été créé et qui est vivement encouragé par le patriarcat dans le monde. Et donc même si à son époque en fait ça allait de soi, parce que c'était plutôt une résistance à la société de son époque, mais dans les faits, elle a je pense, malgré elle, résisté aussi au patriarcat qui existait déjà, c'est juste que c'était moins un combat et qu'en tout cas c'était pas forcément son combat assumé. Donc, on peut s'en inspirer. Je pense que les féministes d'aujourd'hui peuvent s'inspirer de Janis Joplin parce que c'est quelqu'un qui a vécu selon ses principes et qui a montré qu'on pouvait assumer sa sexualité et assumer son style et assumer ses convictions et être pour la liberté entre tous les individus qui sont des choses qu'on retrouve dans le féminisme. Donc, je pense qu'en tant que féministe, on peut s'inspirer. Par contre, il ne faut pas lui prêter des intentions politiques qu'elle n'avait pas. Et voilà, donc Janis Joplin est devenue... à titre posthume, un symbole de liberté. Elle a bousculé les genres, elle a affirmé une certaine ouverture d'esprit et elle a inspiré beaucoup derrière elle. Et dans l'Amérique puritaine dans laquelle elle a vécu, elle est devenue une icône pour quand même beaucoup de femmes de sa génération puisque à l'époque, on avait quand même des cases assez restreintes, c'est-à-dire la ménagère, l'épouse ou la mère, dans un monde très masculin, très patriarcal. Et elle, elle a refusé de rentrer dans... aucune de ces cases, pour vivre dans la case finalement qu'elle s'était créée. C'est venu avec son lot de douleurs, parce que même aujourd'hui, pour vous donner des exemples un peu bêtes finalement, si vous décidez demain de plus vous épiler les jambes, en tant que femme, parce que ça vous saoule, parce que vous comprenez pas vraiment pourquoi vous le faites, parce que je sais pas, vous vous rendez compte que vous le faites pas spécialement pour vous, que ça vous coûte cher, enfin peu importe les raisons pour lesquelles vous le faites pas, enfin vous avez pas envie de le faire. Si vous le faites pas, et que vous sortez comme ça, il y a une partie de vous qui va être ultra satisfaite, parce que vous vivez... en accord avec vos principes, en accord avec ce que vous avez envie de faire, en accord avec ce que vous n'avez pas envie de faire et en accord avec finalement, vous n'aurez pas perdu du temps si c'est ça qui vous embête, vous n'aurez pas dépensé de l'argent si c'est ça qui vous embête. Dans tous les cas, il y a un côté satisfaction de je n'avais pas envie et je ne l'ai pas fait. Ça vaut pour tout, mais je vous donne juste cet exemple. En revanche, vous vous exposez aussi au regard de toute une société, en tout cas pas tout, mais au regard d'une majorité de personnes dans la société qui considèrent encore ça comme n'étant pas la norme esthétique attendue chez une femme. Et donc vous pouvez sortir en ayant ces deux sentiments qui sont à la fois la satisfaction d'avoir suivi vos envies et la gêne, le malaise, le mal-être même d'être confronté au regard de la société, des hommes, d'autres femmes, etc. Et en fait ces deux émotions, elles ne sont pas faciles à vivre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de femmes aussi qui s'épilent en dehors. de cette espèce de truc de « Non, mais moi, j'aime bien m'épiler, etc. » On peut en penser ce qu'on veut, c'est pas le débat ici, mais on peut aussi facilement rentrer dans la case de « Bah, je vais le faire parce que le mal-être que je ressens vis-à-vis du regard des autres, il est plus important que ma satisfaction personnelle. » Et Janice Joplin, elle était un peu, alors, à une échelle beaucoup plus importante, puisque pour le coup, elle s'était... Toutes ses convictions et toutes ses valeurs qui étaient en opposition avec la société dans laquelle elle vivait, mais il y a un peu ce côté contradiction, et finalement... Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que j'ai envie d'être ? Est-ce que je suis prête à vivre en opposition avec la... Est-ce que je suis OK pour être le saumon qui remonte la rivière ? Donc en fait, c'est un peu ce parallèle-là que je voulais vous faire. Et c'est aussi la raison pour laquelle, malgré le fait que Jadis Joplin est devenu un symbole de liberté, c'est aussi une des choses qui l'a envoyé dans la tombe et je pense qu'il ne faut pas l'oublier. C'est aussi le rappel que vivre selon ses principes, vivre selon ses convictions, c'est pas simple, c'est un combat et c'est un combat... qu'on gagne pas tous les jours. Voilà, ça veut pas dire qu'il est pas important, parce que maintenant, Janis Joplin, on s'en souvient pas pour de mauvaises choses, mais ça rappelle que c'est quand même pas quelque chose de facile. La vie de Janis Joplin, c'était un cri de liberté, mais aussi, du coup, un avertissement sur les ravages d'une société qui ne laisse pas de place aux êtres sensibles, hors normes, et pas en adéquation avec la société. Et pour finir, j'aimerais vous citer une phrase de Janis Joplin, d'ailleurs, qui, je trouve, résume... pas mal un peu sa carrière et son vécu. Janis Joplin, qui était donc une artiste aussi extrêmement... qui se servait beaucoup de ses émotions pour écrire et pour performer, avait l'habitude de dire qu'elle était victime de ses propres tripes. Voilà, donc j'espère que vous aurez appris un peu plus sur sa vie. Si vous ne connaissiez pas forcément sa carrière, un petit peu... Voilà, j'ai essayé de faire un épisode complet où je vous ai donné quand même aussi pas mal de contexte historique parce que je trouve que c'est important parce qu'en soi sa carrière elle a duré 3 ans quoi donc c'est pas forcément... il n'y a pas forcément beaucoup à dire dans le temps mais par contre il y a beaucoup à dire sur ce qu'elle représente et dans quoi elle s'inscrivait. Donc voilà, je ne peux que vous encourager évidemment à aller écouter un peu de la discographie de Janis Joplin et des différents groupes dans lesquels elle était puisque au-delà d'être des bonnes chansons, ça fout quand même les frissons parce qu'elle a une voix rock très puissante. Si vous n'avez jamais écouté du Janis Joplin, je pense que ça va vous filer quelques frissons. En tout cas, moi, c'est vraiment une femme que j'ai découvert, que j'ai aussi beaucoup écouté ces derniers jours, que j'ai beaucoup apprécié. Et voilà, j'espère que vous en aurez découvert autant que moi. Sur ce, je vous dis à bientôt. Bonne écoute de la discographie de Janis Joplin. Et à bientôt dans un nouvel épisode de Mesdames.

Description

Un indice sur le titre : je ne parle pas vraiment de farine, quoi.


Aujourd'hui, on parle de Janis Joplin. Reine du rock psychédélique, mère du blues, présence scénique incroyable et voix rauque à réveiller les morts ? Oui, mais surtout, une femme en opposition complète avec son temps et son pays, qui vivait selon ses principes. Mais à quel prix ?


📣 Envie de soutenir le podcast ? N'hésitez pas à laisser une note sympa sur Spotify et Apple Podcast et un petit commentaire si vous voulez !🥰


Mon instagram : https://www.instagram.com/melanielesel/


N'hésitez pas à m'y faire vos recos de femmes pour en parler dans le podcast !


La bise.

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et les hommes ont le droit de dire non. Et les femmes ? Et de vous demander, si pas moi, qui ? Si pas maintenant, quand ? N'acceptez jamais de faire de la femme une raison pour faire ou ne faire rien. Ne silenciez pas cette voix. Let's declare loud and clear, this is what I want. A revolution of desire. Je crois que les femmes peuvent apporter beaucoup à notre société. Maintenant qu'elles ont le sentiment qu'elles ont un rôle à jouer, elles vont pouvoir épanouir leur personnalité comme elles le souhaitent. Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mesdames. Déjà un mois qu'on ne s'est pas parlé, vous et moi. A chaque fois je me dis que je ne ferai pas un mois. sans pause de podcast et au final force est de constater que ça prend du temps de faire tous ces épisodes et que un mois c'est vite passé donc je vous avais laissé sur un épisode un peu spécial qui était un replay d'une émission Twitch qui s'appelle Actuel j'en profite pour faire ma promo dans le sens où sur ma chaîne Twitch tous les mois j'organise une émission qui s'appelle Actuel qui est donc en live un samedi matin par mois sur Twitch et dans laquelle on traite de 3 sujets d'actualité relatifs Merci. à la mixité, à l'inclusion, aux relations femmes-hommes, au féminisme, etc. Et à la fin de ces trois actualités, on traite aussi de ce qu'on appelle le K-pop, en référence à la K-pop parce que le premier K-pop était sur un acteur coréen, mais le K-pop, il porte bien son nom puisque l'idée là, c'est plutôt d'aller piocher un sujet sur la mixité. qui a un lien avec la pop culture ou avec des célébrités, etc. Parce que c'est aussi quand même des choses, c'est quand même des bons points de départ pour parler de certaines thématiques. Et on finit par des petites recos culturelles. Donc si ça vous intéresse, je vous invite à me suivre sur Twitch ou en tout cas à vous y rendre une fois par mois pour assister à l'émission. Sur ces belles paroles, aujourd'hui, on va parler d'une artiste. On va parler de la légende folk des années 60, de l'icône du blues, enfin d'une des icônes du blues. ouvertement bisexuelle qui chantait sans pudeur ni tabou sur la sexualité des femmes. A l'heure où j'écris ce passage du podcast, on est presque le 21 juin et c'est bientôt la fête de la musique. Alors personnellement, j'ai pas d'attache particulière avec cette fête. Déjà parce que j'aime pas trop les événements de foule, on va dire. Après, j'aime bien l'idée qu'on fête la musique de plein de styles et d'artistes différents. Donc bon, écoutez, pourquoi pas. Mais moi... En musique, c'est un peu comme en nourriture. On va dire que je suis un peu le Doberman du Spotify. J'écoute souvent la même chose, je me contente d'assez peu. Et moi, une bonne mélodie pop sucrée, ça peut carrément refaire mon été sans que j'ai besoin d'aller chercher ailleurs. Donc à ce titre, j'ai comme peut-être beaucoup d'entre vous consommé Espresso de Sabrina Carpenter à ne plus savoir quoi en faire. Mais après, je suis assez ouverte d'esprit. Donc en fait, c'est juste que j'ai pas le réflexe d'aller voir, mais j'ai pas trop de mal à... à ce qu'on me fasse découvrir et à faire entrer de nouveaux genres musicaux dans mes playlists. C'est juste que voilà, effectivement, j'ai pas la curiosité d'aller moi-même chercher des nouveaux styles. Pour ce nouvel épisode, j'avais envie justement de sortir de ma zone de confort musical et d'aller fouiller dans le parcours d'une artiste, artiste ultra connue, soyons bien d'accord, mais laquelle surtout ? Donc je vous rassure, je ne vais pas encore vous parler de Taylor Swift, mais comme vous le savez peut-être, j'ai à côté de mon bureau un petit calendrier de chez Hachette qui s'appelle 365 femmes qui ont changé le monde et chaque jour je tourne une page de ce calendrier et j'ai le mini portrait d'une femme. Le calendrier il est assez varié, il y a des femmes de tout pays, de toutes sphères, de toutes époques et de tout périmètre métier on va dire. Et le 18 juin quand j'ai commencé à chercher le thème de mon prochain épisode, la femme affichée sur mon calendrier n'était autre que Janice Joplin. Et là, quelle aubaine me direz-vous ? pour écrire un épisode sur une artiste. J'avais déjà écouté deux ou trois chansons de Janis Joplin dans ma vie, que je connaissais évidemment de nom, mais ça serait vous mentir que de dire que j'en savais beaucoup plus. Et pour être encore plus honnête, je savais que j'avais déjà écouté des chansons de Janis Joplin parce que je pense que ça a dû atterrir dans une des playlists que j'ai. En revanche, je suis incapable de vous donner un titre. Voilà, ce que je savais d'elle, c'était potentiellement que c'était à peu près les années 60, qu'elle était sûrement morte d'une overdose. Bon, vous verrez que ce n'est pas tout à fait faux. Mais c'était un peu léger comme info que je pouvais avoir sur elle. Du coup, je vous propose qu'on aille un peu plus loin dans son histoire. Janice Lynn Joplin est née en 1943 dans le sud des Etats-Unis, plus précisément au Texas, à Port Arthur, d'une mère employée dans une école de commerce et d'un père. ingénieur dans une compagnie pétrolière. Très tôt, Janice, dès qu'elle est enfant, elle va chanter dans la chorale locale de son école et elle va grandir entourée de disques de toutes les plus grandes figures blues de l'époque. Et là, quand je parle d'époque, on va faire une petite pause contexte. On est aux Etats-Unis. A cette époque, dans les années 40-50, on va dire, après la Seconde Guerre mondiale, il y a un fort besoin de stabilité après la guerre pour que les personnes puissent accomplir ce qu'on va appeler le rêve américain. ... qui est globalement avoir une maison, une famille et un bon travail. Bon, pour accomplir ce rêve américain, en tout cas dans ce rêve américain, on va valoriser la famille et la religion protestante. Donc, quand on valorise la famille et la religion protestante, tout ce qui sort de l'ordre social, que ce soit par l'apparence, par les idéaux ou par, évidemment, l'orientation sexuelle, est fortement marginalisé. En plus, au Texas où grandit Janice, On est dans un état profondément ségrégationniste, avec un racisme institutionnel extrêmement fort. Donc comprendre la situation aux Etats-Unis à ce moment-là, et c'est pour ça que je vous fais ce point contexte, c'est essentiel pour comprendre les idéaux, la personnalité et les valeurs de Janis Joplin, qui était une femme et une artiste profondément en décalage avec son époque. Parce que, on va en parler un peu plus tard, mais très jeune, elle s'est opposée au racisme, elle a prôné la liberté sexuelle mais aussi artistique d'ailleurs, c'était déjà vu comme une opposition à l'idéal américain de l'époque. Donc on verra aussi que c'est ce qui lui a causé beaucoup de torts psychologiques puisque c'est une bataille qu'elle a menée tout au long de sa vie, une bataille entre sa liberté, son anticonformisme et la société figée chrétienne raciste et sexiste qui certes la plonge dans un mal-être mais qui est aussi un moule dans lequel tout le monde autour d'elle se met. Retour à Janie Joplin dans ce contexte américain. Donc très tôt, petite, c'est une enfant libérée et là où c'est presque le plus important, c'est une enfant pacifiste. Elle n'est pas du tout raciste comme peuvent l'être ses camarades d'école. C'est une petite fille qui aime globalement la peinture, la musique et elle va se positionner très tôt contre la ségrégation. Elle ne va absolument pas comprendre pourquoi est-ce qu'on doit séparer les personnes blanches des personnes noires. Et sachant que c'est quand même la ségrégation est très présente dans le sud des Etats-Unis, comme on l'a expliqué un peu plus tôt, bah, le fait d'avoir une gamine qui s'oppose à ça, ça va vraiment tout de suite se remarquer et ça va très vite se retourner contre elle. Donc, évidemment, pour ses convictions, pour ses valeurs, elle est harcelée très tôt à l'école. Pour ça, mais aussi pour ses différences, son poids, ses cheveux, son allure de manière générale, on va l'appeler pig, donc cochonne, freak, donc un peu le monstre, quoi. ou Creep, la meuf un peu chelou. Et c'est vrai qu'elle avait une apparence un peu différente des autres, puisqu'elle défiait déjà un peu les codes esthétiques qu'on pouvait attendre en orange vif. Et elle avait une allure très particulière. Janice, dans tout ça, dans ce harcèlement qu'elle subit au quotidien, elle va se refugier dans l'art, dans la peinture, dans la lecture aussi beaucoup, toujours dans la chanson. Depuis qu'elle est petite, elle est toujours inspirée par les chanteurs et les chanteuses de blues de son enfance. Elle va aussi rapidement rejoindre la communauté bitnique de sa région. Et pour vous donner un petit peu de contexte aussi sur le mouvement bitnique, c'était un mouvement de personnes en révolte contre le conformisme bourgeois et la société de consommation. Et c'est un mouvement qui est né aux Etats-Unis, on va dire dans les années 50. Dans cette communauté, elle va commencer à boire, jeune, adolescente. Et un soir, avec ses potes, alors qu'ils sont tous plutôt bourrés, ils vont écouter un disque de la chanteuse de blues Odetta. Et Janice va se lever et va se mettre à imiter la chanteuse. Sauf que peut-être là où vous et moi, on se prendrait des canettes de coca vide dans la tête, les potes de Janice, eux, ils vont être absolument émerveillés et choqués même, talent de Janice, et donc ils vont l'inciter à aller un peu plus loin dans la démarche. Et elle va commencer à se produire dans des bars, donc un petit début de carrière artistique. Et à ce moment-là, elle va apprendre quelque chose qui va la traumatiser. Alors qu'elle commence un peu à chanter dans des bars, toujours opposée, toujours en décalage avec les valeurs très conservatrices et racistes de son état, Janice va apprendre qu'elle a été nommée comme étant le garçon le plus laid du campus par les étudiants. Et peut-être que ça vous paraît, entre guillemets, pas grand-chose parce que j'ai parlé de traumatisme, mais il faut savoir que ça ne s'est pas arrêté à l'université parce que c'est une news qui a été reprise dans les journaux, dites-vous. Tellement, voilà, elle avait une image qui ne plaisait pas du tout, qui ne plaisait pas du tout à son environnement. Et cette étiquette de garçon plus laid du campus, ça va profondément la marquer, ça va profondément marquer son rapport avec les autres, ça va profondément marquer... son rapport avec l'art, avec le blues, et ça va aussi profondément, évidemment, marquer l'image qu'elle va avoir d'elle-même. Avec ce traumatisme tout fraîchement né, à 20 ans, en 1963, elle décide de partir de son Texas en faisant du stop pour aller jusqu'à San Francisco, qui est le berceau du mouvement hippie, du mouvement flower power, on va dire, pour espérer vivre plus pleinement de la musique. Elle va continuer à chanter dans des bars et à ce moment-là, elle va vraiment vivre la vie un peu qu'elle souhaitait mener depuis le début, qui est finalement une existence bohème, libre, une existence où elle est aussi capable d'assumer sa bisexualité. Alors de là à dire que c'était accepté ou bien vu, je m'avancerais peut-être un peu, mais en tout cas, c'est là où par exemple, elle a commencé à vraiment... assumer sa sexualité qui était différente de celle des autres. Et c'est là aussi où les textes qu'elle va chanter vont profondément être liés à tout le traumatisme qu'elle a vécu pendant ses études. Et donc en parallèle de tout ça, elle va aussi commencer l'alcool, les amphétamines et l'héroïne qui sera une composante majeure dans sa vie, malheureusement. C'est à ce moment aussi qu'elle connaît ses premières relations amoureuses, notamment ses premières relations lesbiennes. avec une jeune afro-américaine qui s'appelait Jay Whittaker. Et là, petite pause pour que vous vous rendiez compte à quel point elle était vraiment en décalage. On est dans l'Amérique des années 60, elle vient du Texas, et elle s'affiche dans des bars avec une femme afro-américaine et en assumant pleinement sa bisexualité. Donc... Janice, c'était vraiment une femme profondément libre, mais libre dans le vrai sens du terme. Elle devient de plus en plus accro à la meth, et après quelques temps à se produire dans des bars et à vivre une existence un peu bohème, ses amis vont se rendre compte qu'elle perd quand même énormément de poids, qu'elle commence à avoir un vrai problème déjà avec la drogue, et vont vivement l'encourager à rentrer chez elle, au Texas, chez ses parents, pour se désintoxiquer. et essayer un petit peu de se remettre sur pied. Ce que Jalise va accepter, c'est là où je vous disais qu'elle avait une vraie souffrance entre ce qu'elle est, entre son besoin de liberté et son décalage avec les autres et la pression finalement d'appartenir au moule qui était conçu pour les femmes à ce moment-là. Puisqu'elle va quand même accepter d'essayer de rentrer dans ce moule. Donc elle va rentrer chez ses parents pour arrêter la drogue. Et ça va marcher pendant un an. puisqu'elle va radicalement changer de vie à ce moment-là. Elle va vraiment devenir l'épouse parfaite. C'est dur à imaginer quand on visualise Jenny Joplin maintenant, mais pendant un an, ça a fonctionné. Elle s'est même mariée à un homme. Et au bout d'un an, ça explose et le naturel revient au galop. Elle termine ce qu'elle a à faire avec cet homme et elle retourne à San Francisco puisqu'elle se rend compte que ce qu'elle aime, c'est chanter, c'est l'art et qu'elle ne se retrouve finalement pas du tout dans... dans l'Amérique conservatrice qu'elle a quand même essayé d'adopter. Une fois de retour à San Francisco, à peu près à 22-23 ans, elle va se rendre compte que sa voix commence à trouver un public, ce qui est plutôt une bonne chose pour elle. Elle intègre le groupe Big Brother and the Holding Company et en 1967, elle va marquer les esprits sur une scène de festival qui est le Festival International de Musique Pop de Monterey. Et c'est une scène qui, encore aujourd'hui, marque vraiment la scène... du blues et du rock. Je vous conseille fortement d'aller sur YouTube pour voir la performance du groupe, mais en vérité, c'est plutôt la performance de Jany Joplin, parce que cette performance va changer sa vie. Elle est presque en trance, et c'est aujourd'hui encore une des performances tout artistes confondues, qui est considérée vraiment comme une des performances les plus marquantes. qui ait été faite. Et c'est au même moment où Jimi Hendrix a brûlé une guitare sur scène, si ça, ça vous parle peut-être un peu plus. Et en fait, à ce moment, lors de cette performance où vraiment sa voix va partir dans des tonalités hyper impressionnantes, on dirait vraiment qu'elle n'est plus là, quoi. En fait, elle savait qu'elle était filmée, elle savait que c'était un festival important, elle savait que ses harceleurs allaient potentiellement la regarder. Et donc, elle a vraiment tout donné. Et c'est à ce moment, lors de cette... performance qu'on considère que Janis Joplin est devenue la mère du blues. Et c'est pour vous dire que la chanteuse de The Mama and The Papaz, qui à la base ne l'aimait pas beaucoup, dira même qu'elle était impressionnée par cette performance. A partir de là, à partir de cette performance de 1967, Janis Joplin est une artiste. Janis Joplin ne se produit plus uniquement dans des petits bars. Janis Joplin est connue et reconnue et elle va vivre selon ses règles, ce qu'elle faisait un peu avant d'essayer de faire sa cure de désintox, mais mille fois plus fort. Elle va évidemment encore plus assumer ses looks décalés et encore plus assumer sa sexualité, assumer sa place de femme libre dans le monde du rock et du blues. On va d'ailleurs l'appeler la reine du blues et du rock psychédélique. Et sa carrière décolle de fou furieux. Donc à ce moment-là, à la fin des années 60, le groupe dont elle fait partie et avec lequel elle s'est produite sur la scène du festival en 1967, donc Big Brother and the Holding Company, sort son deuxième album qui s'appelle Cheap Trills et qui est un succès, un carton phénoménal puisqu'il fait plus d'un million de ventes. Et dans cet album, on... considèrent que la voix de Janis Joplin est carrément devenue un mythe pour vous dire à quel point ça décolle pour elle. Et pendant trois ans de carrière, ils vont enchaîner les tubes, elle va enchaîner les tubes et les performances. Et d'ailleurs, si ça peut vous faire plaisir, à ce moment-là de sa carrière, elle va revenir dans l'université qu'il avait élue le garçon le plus laid du campus. Vous savez, il y a des fois ces espèces de réunions d'anciens élèves. Janis Joplin va aller à la réunion des anciens élèves de cette université et ça va clairement leur clouer le bec. puisqu'à ce moment-là, Janis Joplin, c'est pas n'importe qui. Et on va dire qu'elle a un peu pris sa revanche sur la vie à ce moment-là, même si ça va continuer de la travailler. Avec son groupe, ils vont sortir beaucoup de tubes, comme Down On Me, Bye Bye Baby, Call On Me et Coucou, dont elle est toujours... Enfin, tous les titres de ce groupe, en fait, Janis est la chanteuse principale. Et quand je dis chanteuse principale, c'est qu'en fait, dans le groupe, on la remarque beaucoup plus que les autres. En plus de sa voix, elle a une présence scénique qui est... indescriptible. Elle est à chaque fois à moitié en transe, en fait, sur scène. Elle a une vraie personnalité et un charisme dont on se souvient sur tous les plateaux, à tel point que ça efface presque le groupe derrière elle. Puisque parfois, même dans certaines performances, quand c'est le groupe qui joue et qu'elle chante pas, on la filme quand même. Chaque image du groupe où on peut avoir Janis Joplin à l'écran, c'est banco. Évidemment, cette différence de traitement entre les membres du groupe et Janis, ça va profondément affecter les relations au sein même du groupe. et ils vont finir par se séparer. Janice rebondit assez vite puisqu'elle va décider de former son propre groupe qui va s'appeler Cosmic Blues Band. C'est un groupe qui va avoir moins de succès, mais en fait comme il y a toujours Janice dedans, elle, elle va rester super connue pour sa voix rock, puissance, sa présence, qui pour le coup ne va pas bouger, peu importe le groupe ou la scène sur laquelle elle se produit. Là encore une fois, sur tous les plateaux, même avec ce nouveau groupe, on se rend compte que dès que le groupe se produit, c'est Janice qu'on va filmer et ça va encore un peu... ça va encore un peu poser problème. Et par-dessus ça va se poser un autre problème, c'est que l'ancien groupe, elle n'était pas leader. Le fait qu'elle ait quitté son ancien groupe pour en créer un, va la faire devenir leader du groupe. C'est une responsabilité qu'elle n'était pas prête à assumer, qu'elle ne voulait pas assumer. Janis Joplin, c'est une artiste, ce n'est pas une leader. Et donc tout l'aspect managérial du groupe ne va clairement pas lui aller. Et ça va même plutôt la dégoûter. À ce moment-là, on l'invite énormément sur les plateaux sa carrière elle est au top et en fait ce qu'on aime beaucoup chez Janice dans les interventions qu'elle peut avoir sur différents plateaux télé c'est qu'en fait elle a cette espèce de comportement et d'attitude de femme enfant quand je dis femme enfant c'est pas forcément physique même pas vraiment en fait c'est vraiment dans cette attitude, dans cette spontanéité et dans ces gestes, dans ces rires qui sont parfois un peu ce qu'on retrouve chez des enfants où en fait on a l'impression que c'est il y a beaucoup de choses Il n'y a aucun filtre qu'on pourrait avoir quand on se dit qu'il faut bien paraître en société. Janis Joplin est archi transparente pour le coup. Et en fait, ça plaît beaucoup aux différents intervenants sur les plateaux télé. C'est une femme qui a beaucoup de répartie, qui a beaucoup d'humour, d'énergie. Elle est authentique et en plus de ça, elle a des looks qui sont assez en décalage, assez iconiques avec beaucoup de couleurs, des boas, des plumes, des trucs comme ça. Et donc, Janis sur un plateau télé, c'est une expérience. C'est une expérience et c'est des échanges parfois un peu lunaires, mais toujours très drôles et qui ameutent énormément de téléspectateurs. Malheureusement, et en parallèle de ça, elle se drogue énormément. Donc après son sevrage d'un an chez ses parents et son retour à San Francisco, elle est aussi retombée dans la drogue. Sauf que le souci par rapport à avant, c'est que maintenant, Janice, c'est une star. Et donc, elle a les moyens de se droguer. moyen qu'elle avait peut-être moins avant. Et on raconte, alors on n'a pas des sources sûres, mais en tout cas, on sait qu'elle dépensait entre 200 et 1500 dollars de drogue par jour après ses concerts. Sachant que si c'était une artiste qui adorait se produire pour des petites salles et qui adorait la musique et qui adorait performer, les redescentes qu'elle avait après les concerts étaient apparemment extrêmement difficiles, notamment à cause de toute la drogue et tout l'alcool qu'elle prenait pour performer. Par exemple, en 1969, au festival de Woodstock, elle va paniquer avant d'arriver sur scène. Puisque mine de rien, maintenant, Janice, elle n'attire pas que des petits groupes d'amis dans des bars, elle attire des foules entières. Et avant de monter sur scène, elle va paniquer, si bien qu'en fait, le public va attendre des heures, mais quand je vous dis des heures, c'est des heures sous un cagnard de plomb, pour que Janice monte sur scène. Et pour monter sur scène après des heures d'attente et de stress, elle va quand même devoir se prendre une bonne grosse dose d'héroïne et d'alcool. et la performance qui va découler... de tout ça est catastrophique. C'est une performance qu'elle va donner dans un état second et qu'elle-même voudra faire supprimer. Elle voudra supprimer la vidéo de cette performance tellement elle ne l'a pas aimée. En 1970, Cosmic Blues Band, son groupe, son deuxième groupe de rock s'est terminé et elle en lance un deuxième qui s'appelle Full Tilt Boogie Band. qui reçoit un meilleur accueil que son premier groupe. Et à ce moment-là, elle déclare aux médias qu'elle a arrêté de se droguer. Cela dit, on constate qu'elle a quand même aussi de gros problèmes avec l'alcool. Donc clairement, tout n'a pas été résolu loin de là. Et on peut supposer que le fait qu'elle ait arrêté la drogue, c'était quand même un bon gros mytho. Ce nouveau groupe, Full Tilt Boogie Ben, va enregistrer un album assez spécial qui s'appelle Pearl. On est en 1970 et dans cet album, il y a une chanson iconique qui s'appelle Me and Bobby McGee. Et le jour de l'envoi de cet album finalisé à la maison de disques, on retrouve Janis Joplin. décédé dans sa chambre d'une overdose d'héroïne. Donc, Janis Joplin n'aura jamais écouté ce dernier album, qui est maintenant un classique de sa carrière, et n'a jamais, a fortiori, écouté le titre Me and Bobby McGee, qui est lui aussi un des titres les plus emblématiques de sa carrière. Janis Joplin décède donc à l'âge de 27 ans, après une carrière finalement éclair, parce que là, ça fait une demi-heure qu'on parle, vous et moi, Mais... Rendez-vous compte que sa première performance remarquée était en 1967 et là, on la retrouve dans sa chambre décédée d'une overdose en 1970. C'est-à-dire que tout ça s'est passé en, allez, 3 ans, un peu plus de 3 ans. Donc tout ça a été extrêmement rapide pour elle. Elle a eu une carrière très courte mais fulgurante et on va dire que son addiction à la drogue et je pense aussi la célébrité et tout ce qu'elle a vécu... son harcèlement, son traumatisme scolaire, et aussi la contradiction qu'elle vivait au quotidien entre la société américaine avec laquelle elle était en profond désaccord, mais dont elle bénéficiait quand même, parce que c'était une artiste dans un monde profondément capitaliste, elle se faisait énormément d'argent aussi, et aussi ses valeurs à elle profondes, ses convictions qui étaient complètement opposées à tout ça. Tout ça, ça a fini par la couper en plein vol. Et ce n'est pas un cas isolé de Janis Joplin, puisque comme vous le savez, elle rentre du coup de ce fait dans le club des 27. Et le club des 27, pour ceux et celles qui ne savent pas, c'est un regroupement d'artistes qui sont tous morts à l'âge de 27 ans, dans lequel on retrouve... Donc il y a d'autres artistes, comme Jimmy Hendrix, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse par exemple aussi. et il y a d'autres membres moins cités. Mais bref, tout ça pour vous dire que le Club des 27, c'est souvent des artistes qui ont aussi été coupés en plein vol et qui sont pour la plupart, voire la majorité, voire quasi tous, morts d'une overdose de drogue ou d'alcool. Les cendres de Janis Joplin ont été dispersées au-dessus de l'océan Pacifique et conformément à ses dernières volontés, une immense fête a été organisée avec tous ses amis et sur le faire-part de son décès, on pouvait lire « Drinks on Pearls » , c'est-à-dire les boissons. sont offertes par Pearl, qui est le nom de son dernier album sorti à titre posthume. Alors, maintenant, c'est tragique, évidemment, puisque quand on écoute Janis Joplin maintenant, on se dit, mais bordel, mais quel talent ! Mais Janis Joplin, elle représente quand même énormément de choses, et elle a aussi ouvert la voie à énormément d'artistes féminines, notamment, puisqu'on n'en a pas beaucoup parlé. L'objectif, là, c'était plutôt de vous parler un peu de sa vie, mais Janis Joplin, c'était quand même une femme dans le monde du rock et du blues des années 50-60. presque 70 quoi et elle était pas enfin c'était quand même un monde déjà le monde de la musique mais aussi le monde du rock un monde qui était profondément masculin et Janis Joplin a toujours vécu enfin essayé de vivre selon ses principes en étant une femme libre dans un monde dans un monde très très majoritairement masculin Janis Joplin en plus on s'en souvient vraiment parce qu'elle avait une esthétique très particulière donc Elle avait une esthétique qui se rapprochait quand même vachement plus des hippies que vous avez sûrement en tête que des beatniks. Donc elle avait beaucoup de lunettes rondes, des fleurs et un côté très démesuré avec des énormes bois de plumes en fin de carrière. Et malgré tous ces appareils, c'était quand même une femme très introvertie. D'ailleurs voilà, c'est pour ça aussi qu'elle se droguait et qu'elle buvait beaucoup parce que malgré son besoin, son envie et l'expression de sa liberté, c'était quand même quelqu'un qui je pense... et j'ai pu le lire aussi, étaient assez, par exemple, mal à l'aise avec ces énormes foules de festivals. Janis Joplin, elle le dira, elle préférait largement se produire dans des petits bars ou sur des petites scènes et je pense que ça aussi, ça a beaucoup joué. D'ailleurs, on le voit encore, des artistes qui pètent des câbles ou qui décèdent à cause de la célébrité un peu finalement et de ce que ça leur fait. Elle ne s'est jamais revendiquée féministe. Je préfère encore mettre les choses bien au clair, j'en ai déjà. parlé dans des vidéos que j'ai pu diffuser sur les réseaux sociaux, mais c'est aussi important de se rappeler que c'est pas parce que maintenant on associe Janis Joplin à un certain féminisme dans le sens où on se rend compte avec le recul que sans elle, il y a beaucoup de femmes qui se seraient pas lancées dans la musique, il y a beaucoup de femmes qui n'auraient pas osé, il y a beaucoup de femmes qui auraient cru que c'était pas possible et que finalement, le fait de s'assumer physiquement, le fait de... continuer à exercer dans un monde très masculin le fait de vivre sa sexualité comme elle l'entendait etc au final maintenant c'est des combats qu'on associe au féminisme parce qu'il ya une idée de résistance à un modèle conventionnel qui a été créé et qui est vivement encouragé par le patriarcat dans le monde. Et donc même si à son époque en fait ça allait de soi, parce que c'était plutôt une résistance à la société de son époque, mais dans les faits, elle a je pense, malgré elle, résisté aussi au patriarcat qui existait déjà, c'est juste que c'était moins un combat et qu'en tout cas c'était pas forcément son combat assumé. Donc, on peut s'en inspirer. Je pense que les féministes d'aujourd'hui peuvent s'inspirer de Janis Joplin parce que c'est quelqu'un qui a vécu selon ses principes et qui a montré qu'on pouvait assumer sa sexualité et assumer son style et assumer ses convictions et être pour la liberté entre tous les individus qui sont des choses qu'on retrouve dans le féminisme. Donc, je pense qu'en tant que féministe, on peut s'inspirer. Par contre, il ne faut pas lui prêter des intentions politiques qu'elle n'avait pas. Et voilà, donc Janis Joplin est devenue... à titre posthume, un symbole de liberté. Elle a bousculé les genres, elle a affirmé une certaine ouverture d'esprit et elle a inspiré beaucoup derrière elle. Et dans l'Amérique puritaine dans laquelle elle a vécu, elle est devenue une icône pour quand même beaucoup de femmes de sa génération puisque à l'époque, on avait quand même des cases assez restreintes, c'est-à-dire la ménagère, l'épouse ou la mère, dans un monde très masculin, très patriarcal. Et elle, elle a refusé de rentrer dans... aucune de ces cases, pour vivre dans la case finalement qu'elle s'était créée. C'est venu avec son lot de douleurs, parce que même aujourd'hui, pour vous donner des exemples un peu bêtes finalement, si vous décidez demain de plus vous épiler les jambes, en tant que femme, parce que ça vous saoule, parce que vous comprenez pas vraiment pourquoi vous le faites, parce que je sais pas, vous vous rendez compte que vous le faites pas spécialement pour vous, que ça vous coûte cher, enfin peu importe les raisons pour lesquelles vous le faites pas, enfin vous avez pas envie de le faire. Si vous le faites pas, et que vous sortez comme ça, il y a une partie de vous qui va être ultra satisfaite, parce que vous vivez... en accord avec vos principes, en accord avec ce que vous avez envie de faire, en accord avec ce que vous n'avez pas envie de faire et en accord avec finalement, vous n'aurez pas perdu du temps si c'est ça qui vous embête, vous n'aurez pas dépensé de l'argent si c'est ça qui vous embête. Dans tous les cas, il y a un côté satisfaction de je n'avais pas envie et je ne l'ai pas fait. Ça vaut pour tout, mais je vous donne juste cet exemple. En revanche, vous vous exposez aussi au regard de toute une société, en tout cas pas tout, mais au regard d'une majorité de personnes dans la société qui considèrent encore ça comme n'étant pas la norme esthétique attendue chez une femme. Et donc vous pouvez sortir en ayant ces deux sentiments qui sont à la fois la satisfaction d'avoir suivi vos envies et la gêne, le malaise, le mal-être même d'être confronté au regard de la société, des hommes, d'autres femmes, etc. Et en fait ces deux émotions, elles ne sont pas faciles à vivre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il y a beaucoup de femmes aussi qui s'épilent en dehors. de cette espèce de truc de « Non, mais moi, j'aime bien m'épiler, etc. » On peut en penser ce qu'on veut, c'est pas le débat ici, mais on peut aussi facilement rentrer dans la case de « Bah, je vais le faire parce que le mal-être que je ressens vis-à-vis du regard des autres, il est plus important que ma satisfaction personnelle. » Et Janice Joplin, elle était un peu, alors, à une échelle beaucoup plus importante, puisque pour le coup, elle s'était... Toutes ses convictions et toutes ses valeurs qui étaient en opposition avec la société dans laquelle elle vivait, mais il y a un peu ce côté contradiction, et finalement... Qu'est-ce que je suis ? Qu'est-ce que j'ai envie d'être ? Est-ce que je suis prête à vivre en opposition avec la... Est-ce que je suis OK pour être le saumon qui remonte la rivière ? Donc en fait, c'est un peu ce parallèle-là que je voulais vous faire. Et c'est aussi la raison pour laquelle, malgré le fait que Jadis Joplin est devenu un symbole de liberté, c'est aussi une des choses qui l'a envoyé dans la tombe et je pense qu'il ne faut pas l'oublier. C'est aussi le rappel que vivre selon ses principes, vivre selon ses convictions, c'est pas simple, c'est un combat et c'est un combat... qu'on gagne pas tous les jours. Voilà, ça veut pas dire qu'il est pas important, parce que maintenant, Janis Joplin, on s'en souvient pas pour de mauvaises choses, mais ça rappelle que c'est quand même pas quelque chose de facile. La vie de Janis Joplin, c'était un cri de liberté, mais aussi, du coup, un avertissement sur les ravages d'une société qui ne laisse pas de place aux êtres sensibles, hors normes, et pas en adéquation avec la société. Et pour finir, j'aimerais vous citer une phrase de Janis Joplin, d'ailleurs, qui, je trouve, résume... pas mal un peu sa carrière et son vécu. Janis Joplin, qui était donc une artiste aussi extrêmement... qui se servait beaucoup de ses émotions pour écrire et pour performer, avait l'habitude de dire qu'elle était victime de ses propres tripes. Voilà, donc j'espère que vous aurez appris un peu plus sur sa vie. Si vous ne connaissiez pas forcément sa carrière, un petit peu... Voilà, j'ai essayé de faire un épisode complet où je vous ai donné quand même aussi pas mal de contexte historique parce que je trouve que c'est important parce qu'en soi sa carrière elle a duré 3 ans quoi donc c'est pas forcément... il n'y a pas forcément beaucoup à dire dans le temps mais par contre il y a beaucoup à dire sur ce qu'elle représente et dans quoi elle s'inscrivait. Donc voilà, je ne peux que vous encourager évidemment à aller écouter un peu de la discographie de Janis Joplin et des différents groupes dans lesquels elle était puisque au-delà d'être des bonnes chansons, ça fout quand même les frissons parce qu'elle a une voix rock très puissante. Si vous n'avez jamais écouté du Janis Joplin, je pense que ça va vous filer quelques frissons. En tout cas, moi, c'est vraiment une femme que j'ai découvert, que j'ai aussi beaucoup écouté ces derniers jours, que j'ai beaucoup apprécié. Et voilà, j'espère que vous en aurez découvert autant que moi. Sur ce, je vous dis à bientôt. Bonne écoute de la discographie de Janis Joplin. Et à bientôt dans un nouvel épisode de Mesdames.

Share

Embed

You may also like