Cet semaine, nous vous proposons un épisode spécial pour parler transmission à travers le regard d’un artiste : Jonathan Vandromme. Dans un précédent épisode, Félicie nous expliquait que transmettre l’appétence, le goût des choses, facilite considérablement le transfert de compétences. L’histoire de Jonathan est un exemple parfait. « Quand j’étais ado, je suis rentré dans le centre d’activités sportives de Roubaix qui se donnait pour objectif de prendre en charge des jeunes en difficulté et de les construire à travers la pratique de sports à risques. Un matin, en revenant du sport, le fondateur de cette association m’a tendu un bouquin en me disant “Tiens, c’est un petit investissement pour un grand changement“. C’était un livre de méditation sur les spiritualités orientales. Il a ressenti que j’étais capable de comprendre certaines choses. Quelque temps plus tard, il m’a emmené au musée. Et comme il croyait que j’étais capable de comprendre un bouquin et de lire un tableau, j’y ai cru et j’en suis devenu capable. » Un récit qui peut se résumer en une phrase : « J’y suis allé pour faire de la bagarre, et je me suis retrouvé avec un pinceau dans la main. » Aujourd’hui, Jonathan souligne l’importance de s’impliquer dans le travail en tant qu’apprenant pour accéder aux connaissances et aux compétences des sachants. « Ma peinture est rarement explicite. Je ne pars pas de l’idée que j’ai un message à vous donner. S’il y a quelque chose à transmettre, j’espère que ça m’échappe. Quand je regarde un tableau de Caravage, je ne me dis pas : “Tiens, Caravage a fait cet tableau pour que Jonathan puisse devenir peintre.“ J’ai beaucoup appris en observant. Il faut se nourrir un peu avant de penser à transmettre. »L’artiste lui-même est toujours en quête d’amélioration et à l’écoute de conseils, qu’il s’agisse de comprendre ce qui fait la beauté d’une palette de couleurs ou la qualité d’un verni. « Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est “Adapte ta bouche aux oreilles“. J’essaye de ne pas arriver avec mes gros sabots et de faire attention à la manière dont les choses peuvent être reçues. » Marie-Ève et Félicie acquiescent. « Dans la transmission, c’est un pré-requis d’adapter son processus pédagogique au profil qui le reçoit. Il faut que la personne se sente en sécurité pour apprendre, s’approprier les connaissances et les colorer de son expérience. »Bonne écoute !« 𝐌𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝’𝐞́𝐥𝐞́𝐩𝐡𝐚𝐧𝐭𝐬 », le podcast d’Implicit qui décrypte comment les organisations peuvent répondre à leurs enjeux stratégiques en s’emparant du sujet de la mémoire et de la transmission.Animation : Marie-Eve Delecluse, Félicie HonoréRéalisation : César Defoort | Natif.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.