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Merci Prof

62FR [Podcasthon] Développer l'esprit critique avec Laure des Petits Débrouillards

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50min |19/03/2025
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Description

C'est la semaine du podcasthon du 15 au 21 mars 2025. C'est un grand événement volontaire qui rassemble 1200 podcasts francophones ou pas d'ailleurs sur la semaine. Chacun invite à son micro l'association de son choix et j'ai décidé de mettre en avant l'association des Petits Débrouillards pour parler de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité. Bienvenue dans ma rencontre avec Laure Digonnet.

Apuntes del episodio👍

Hoy te he hablado de :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans cet épisode spécial de Merci Prof. Alors aujourd'hui, moi je suis très fière de participer au Podcaston. C'est un mouvement incroyable qui rassemble plus de 1200 podcasteurs pour soutenir des associations qui œuvrent chaque jour pour un monde meilleur. Et c'est déjà la troisième édition de ce projet totalement bénévole et volontaire. Et je vous invite à découvrir les autres associations sur le site www.podcaston.org Aujourd'hui, mon choix s'est porté sur une cause qui, à moi, me tient particulièrement à cœur. On va parler aujourd'hui de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité pour la science. Alors, j'ai invité les Petits Débrouillards. C'est une association qui soutient la pratique d'activités de culture scientifique et technique un peu partout en France et puis un peu pour tout le monde, mais surtout pour les enfants. Leur mission, c'est donc de permettre la découverte scientifique, de développer la curiosité et l'esprit critique et l'implication aussi dans la société. Alors aujourd'hui, on va explorer le travail de cette association et on va voir ce que nous, on peut adapter à notre réalité. Et pour cela, je suis ravie d'accueillir Laure Digonnet. Bienvenue sur Merci Prof, Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue,

  • Speaker #0

    merci. Qui es-tu ? Depuis combien de temps tu fais partie de cette association ? Et puis un peu pourquoi, finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis responsable pédagogie et formation. pour les petits débrouillards Grand Est. Alors, juste pour repréciser, les petits débrouillards, c'est un mouvement national avec plein d'associations régionales. Donc moi, je suis dans le quart nord-est de la France, pas très loin de Nancy, et je m'occupe de tout ce qui est conception pédagogique et formation des acteurs éducatifs, donc enseignants, médiateurs, médiatrices, animateurs, animatrices, etc. Ça fait pas mal de temps que je suis au Petit Débrouillard. Je suis rentrée il y a presque 20 ans maintenant, bientôt.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Félicitations.

  • Speaker #1

    Ça commence à chiffrer. Et j'ai commencé comme animatrice au début. Mais tout, tout début, j'étais animatrice permanente et j'animais une exposition interactive autour des maladies cardiovasculaires. Voilà. Donc, j'ai monté, j'ai changé de métier au fur et à mesure, au fil des ans, pour être aujourd'hui... On charge de la formation et de la production pédagogique.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, ce n'est pas une association, c'est un mouvement. La différence, c'est que c'est beaucoup plus grand, qu'il y a plusieurs associations à l'intérieur. Vous êtes combien ? Il y a des salariés ?

  • Speaker #1

    Oui, on est un mouvement. On est présent dans quasiment toutes les régions de France. En tout cas, on a des antennes et des relais télévitoriaux. On en a une soixantaine sur le territoire français. À la fois en métropole, mais aussi à La Réunion. sur l'île de la Réunion. Et on a aussi un mouvement international des petits débrouillards. On est présent dans une quinzaine de pays à travers le monde. Et bien non, pas encore, mais pourquoi pas ? On est ouvert à tout. Donc voilà, effectivement, pour les petits débrouillards en France, on est un mouvement, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a des associations qui ont leur propre organisation. Mais elles contribuent tous à un mouvement national, à savoir que les gens qui sont élus, nos administrateurs, les membres de nos conseils d'administration régionaux, contribuent au conseil d'administration du mouvement national. Donc il y a des échanges constants entre le local et les antennes et le national. Quelqu'un qui adhère au mouvement des petits débrouillards, enfin, qui adhère aux petits débrouillards, adhère au mouvement et à l'association régionale. Ils votent deux fois, par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, mais alors, du coup, toi, tu crées des activités. Tes activités, tu les crées que pour ta région, tu les crées pour tout le monde ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai un poste un peu particulier. Du coup, je vais à la fois contribuer à la production des outils pédagogiques. Les petits débrouillards créent des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs. Je vais créer des outils pédagogiques à la fois en local et aussi au national. Je fais partie de ce qu'on appelle les COT, les comités d'orientation technique, où avec mes homologues des autres régions, on va travailler la mise en place des enjeux politiques que notre mouvement a décrétés. On va produire, en ce moment, des contenus autour de l'année de l'océan. Bientôt, en France, on accueille à Nice l'UNOC, portée par l'ONU, le grand temps, le grand rout international autour de la préservation de l'océan. Dans ce cadre-là, ça fait un an et demi qu'on travaille avec mes collègues et des partenaires à accueillir les gens. créer des productions, des outils pédagogiques pour parler de cette question de l'océan. C'est quoi les enjeux, c'est quoi les interactions qu'on a en tant que citoyen, citoyenne, avec cet écosystème. On est aussi en train de construire des parcours pédagogiques autour du harcèlement ou du racisme, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est vraiment scientifique, finalement.

  • Speaker #1

    Ah si, c'est aussi scientifique. Le harcèlement ? On va aborder les questions sociales. Sur ces questions d'êtres humains, on va aborder les sciences humaines et sociales, c'est-à-dire c'est quoi un groupe, comment il se constitue, comment un groupe va impacter l'individu. Donc, c'est aussi des questions scientifiques. Alors, on ne parle pas forcément que de chimie, de biologie ou de physique, mais aussi ce qu'on appelle les sciences humaines et sociales.

  • Speaker #0

    D'accord, super. Et toi, quand tu es arrivée comme animatrice, tu avais fait quelle formation avant ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un parcours un peu atypique, comme beaucoup de petits débrouillards et de petites débrouillardes.

  • Speaker #0

    Le concept des débrouillards. Pour les élèves qui nous écoutent, débrouillard, ça veut dire que tu peux te débrouiller, que tu peux te sortir de n'importe quelle situation par toi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, Les Petits Débrouillards, c'est un mouvement d'éducation populaire et de culture scientifique et technique. Notre objectif, c'est vraiment de former des citoyens à être actifs, vraiment de développer, on disait tout à l'heure, de développer l'esprit critique. Donc, on est aussi dans un mouvement de formation tout au long de la vie. Moi, au départ, j'ai un bac STL chimie de laboratoire et j'ai une licence art du spectacle, option théâtre du monde.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien, c'est varié. STL pour mes élèves qui ne savent pas de quoi...

  • Speaker #1

    C'est les sciences techniques de laboratoire.

  • Speaker #0

    Voilà, sciences techniques de laboratoire et ensuite théâtre. Voilà. Très bien. Parfait pour animer des cours finalement.

  • Speaker #1

    Après, c'est aussi de la formation. Je me suis formée à l'animation des petits débrouillards, à l'animation scientifique, à la médiation scientifique. Je me suis formée aussi à la formation... à former des adultes. J'ai plein de formations à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ça a des formations continues, finalement. Voilà. Et que ce n'est pas révolué, le bac qu'on a fait, je pense que ça ne nous définit pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toutes ces actions d'éducation, c'est seulement pour les enfants, les adultes aussi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour tous les publics. On s'adresse pour les tout-petits. Dès la maternelle, dès 4-5 ans, on peut faire des sciences avec les enfants. Alors, on va expérimenter, on va faire des expériences avec eux. Et on a des actions qui vont pour les seniors. En maison de retraite, on a des activités pour comprendre comment fonctionne son corps, encore sur la domotique, sur le numérique. Donc voilà, le spectre est très, très large.

  • Speaker #0

    Et entre les deux, on fait tout le long. On continue. On va être à 18 ans et après, on reprend à... Non, non,

  • Speaker #1

    non. Non, non. Le premier de nos publics, en termes de volume, c'est les 7-12 ans. C'est le public historique. C'est là où on a le plus... Dans nos ateliers, c'est ceux qu'on va toucher le plus. Après, tout de suite derrière, c'est les jeunes adultes, les 18-25 ans. qui arrivent très rapidement après. Et après, on va être à peu près de manière équilibrée sur l'entre-deux, entre les 12-18 ans, et puis plus de 25 ans jusqu'aux adultes, aux seniors. Et maternelle, c'est à peu près tout équilibré.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, on parle donc de développer l'esprit critique et la culture scientifique, c'est ça ? Pourquoi c'est important ?

  • Speaker #1

    C'est important pour comprendre, pour nous en tout cas, on part du principe que les sciences font partie de notre quotidien. On l'a dit tout à l'heure, les sciences, ce n'est pas que les sciences physiques, chimie et biologie, c'est toutes les sciences. Les sciences économiques, l'histoire, la géographie, les sciences humaines et sociales, toutes les sciences sont importantes. Et comprendre le monde qui nous entoure permet de mieux se l'approprier et d'être, c'est un pouvoir émancipateur. Ça, c'est la première chose, la compréhension du monde. La deuxième chose, c'est la démarche et la pédagogie qu'on va utiliser. On va utiliser la démarche scientifique et notamment la démarche expérimentale. L'idée, c'est de dire, on se pose une question, on va essayer de définir un peu les hypothèses. qu'on va pouvoir se poser une question, une hypothèse, et on va faire une expérience pour valider ou invalider ces hypothèses. Et cette démarche-là, c'est une démarche qui est hyper intéressante dans l'apprentissage. Ce n'est pas quelqu'un qui nous dit c'est juste ou c'est faux. Tu expérimentes, tu testes, tu fais une expérience qui va t'amener à comprendre un peu mieux le phénomène. Et tu vas te rendre compte qu'en changeant des fois un paramètre ou deux paramètres, la réponse ne sera pas tout à fait la même. C'est montrer aussi que le monde est complexe. Et que quand on traite une problématique de tous les jours, une problématique sociétale, ce n'est jamais blanc ou noir. C'est toujours un peu des deux. Et selon le prisme... et le point de vue qu'on va prendre, la réponse peut être différente. Quand on traite la question de, je prends un exemple au hasard, la biodiversité, si on a un regard anthropologique, on va étudier les espèces et on va se dire c'est dommage qu'il y en ait une qui s'éteigne. Si on l'aborde de manière culturelle, on aura peut-être une autre vision des choses. On va se dire qu'il va falloir protéger cette espèce-là plus qu'une autre parce que culturellement, on aura plus de liens avec cette espèce-là. Si on a un regard plus économique, on aura peut-être un autre point de vue. Et en fait, on va essayer de regarder un peu tous les points de vue pour essayer de... comprendre que est-ce que c'est pertinent de protéger plus cette espèce que celle-là ou de mettre en lumière plus cette espèce que celle-là et pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Ou alors, au contraire, qu'est-ce qui fait que on voit aujourd'hui, tout le monde nous parle du changement climatique et ça fait des années qu'on entend qu'on va être impacté et pourtant on voit que ça a... du mal à avancer et on a du mal à prendre la mesure de tout ça. Qu'est-ce qui fait qu'on est paralysé ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne bouge pas ? On ne fait pas assez d'efforts ou de concessions dans cette problématique-là. En fait, c'est tout ça qui est en jeu, c'est comprendre que les mécanismes, ils ne sont pas si simples que ça. Des fois, ils ne sont pas forcément à l'échelle individuelle, ils sont plutôt à l'échelle collective, voire internationale, et qu'on a aussi de manière individuelle et à petite échelle des choses à faire.

  • Speaker #0

    Ok, c'est super intéressant parce que c'est un peu ce que je me disais, la question que je me posais sur est-ce que le fait de développer l'esprit critique et la participation citoyenne, c'est dans un objectif d'écologie ou est-ce que c'est indépendant finalement de l'écologie ?

  • Speaker #1

    Tout est dépendant, c'est-à-dire qu'on ne dit pas c'est bien ou c'est mal, on dit voilà les choix qui sont les nôtres pour le monde de demain. Nous, on a autant envie que tout le monde de vivre et que nos enfants et nos arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants vivent dans un monde et sur une planète qui soit encore saine et qui puisse vivre correctement. On voit bien qu'il faut aussi qu'on change notre manière de voir le monde. Et comment on peut changer ça ? Nous, on n'a pas les réponses, en fait. Et on le dit clairement. On a des... Parce qu'on est des individus, on est aussi des citoyens et des citoyennes. On a un avis sur la question, mais on ne prétend pas avoir une réponse à ces problèmes. problématique-là. Cette réponse, elle doit être collective, et pour qu'elle soit collective, il faut qu'on puisse en débattre et qu'on puisse avoir les mêmes... la possibilité de pouvoir se mettre d'accord sur le demain qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, le sujet du débat, parce que on disait tout à l'heure en off qu'en France, il y a beaucoup plus de débats qu'en Espagne, dans la société, dans la culture, déjà. Donc, en France, on a cette notion de l'importance du débat ... de savoir exprimer ses idées, écouter les réponses de l'autre, d'apporter des arguments et des contre-arguments, etc. Est-ce que c'est ça, l'esprit critique ? Est-ce que c'est autre chose ? Comment on pourrait définir peut-être l'esprit critique pour savoir quelles sont peut-être aussi ses limites ? Est-ce que tout le monde a un esprit critique ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est complexe comme problématique. Déjà, le... En France, je ne suis pas sûre que tout le monde soit à l'aise avec l'idée de débat, en France non plus. On a des problématiques aussi à ce niveau-là. L'esprit même de l'argumentation, du débat est mis à mal aussi, d'une certaine manière. Parce que ça nécessite des compétences et des connaissances aussi qu'on a perdues aussi, d'une certaine manière. Concernant l'esprit critique, l'esprit critique, ce n'est pas quelque chose qu'on va avoir comme ça ou qu'on va acquérir et c'est terminé. L'esprit critique, c'est vraiment... Une démarche proactive de tous les jours, parce qu'il faut avoir conscience de comprendre les problématiques qui sont en jeu. L'esprit critique, c'est de ne pas se dire « j'ai entendu ça, c'est vrai » . C'est essayer de comprendre qui parle, d'où il parle, quel est son point de vue, et est-ce qu'il y a des gens qui n'auront pas le même point de vue que lui. Et à partir de là, ça va être de se forger sa propre opinion à partir de tout ça. Donc ça veut dire qu'on est plus dans la recherche de qui parle et pourquoi il parle, qu'est-ce qu'il dit, et de comprendre quelles sont les controverses qu'il y a autour de ces problématiques-là pour se faire sa propre opinion. Et c'est quelque chose qui se construit tous les jours, finalement. Pour pouvoir développer un esprit critique, il faut être ouvert à ce qui se dit, à ce qui se fait, et aux différents points de vue.

  • Speaker #0

    Alors oui, du coup, c'est un travail de tous les jours. Alors comment on fait concrètement, individuellement, sans parler d'éducation, mais juste pour soi-même, pour développer soi-même son esprit critique ? Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui, pour ça ?

  • Speaker #1

    Une des manières de développer son esprit critique, c'est de multiplier ses sources d'informations. C'est d'avoir plusieurs sources d'informations différentes.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Oui, ça prend du temps. C'est pour ça que je disais que c'était quelque chose de fastidieux et de proactif. Oui, ça prend du temps. Oui, il faut chercher. Et c'est pour ça qu'on ne peut pas développer un esprit critique sur tout et n'importe quoi. Il va falloir qu'on fasse des choix. Il y a des choses où il va falloir accepter aussi qu'on n'ait pas tous les éléments et de déléguer à d'autres un certain sujet. On ne peut pas avoir... Enfin... On ne peut pas tout maîtriser, finalement. Donc, quels sont les combats qu'on veut mener ? Et sur ceux-là, ne pas écouter le premier venu ou la première venue qui va faire le buzz, en fait. C'est ça, l'esprit critique. Et du coup, ça va loin derrière. C'est-à-dire que c'est ne pas diffuser des informations si on ne sait pas d'où elles viennent, si on n'a pas vérifié qu'elles sont justes. C'est aussi être attentif à... à ce qu'on publie sur nos réseaux ou à ce qu'on diffuse comme information aussi. C'est ça, en fait.

  • Speaker #0

    Ça a beaucoup d'écho aujourd'hui avec le monde actuel. Ça a énormément d'écho. C'est plus important aujourd'hui qu'avant, l'esprit critique ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est plus important qu'avant. En tout cas, on a accès à beaucoup plus d'informations et on a accès à beaucoup plus de... de sujet finalement. C'est ça en fait, c'est le foisonnement. Et en tout cas, ici, ce qu'on voit, ce qu'on peut percevoir aussi dans nos ateliers, c'est qu'on fait souvent le... on mélange souvent information et... et... comment... Des choses qui sont de l'ordre du ressenti. L'émotion,

  • Speaker #0

    l'opinion.

  • Speaker #1

    L'émotion, l'émotionnel, ou des choses qui vont sortir très vite. Et du coup, tout n'est pas information. Ce n'est pas parce que c'est dans un fil de réseau social que c'est juste, que c'est une information. Il faut vraiment, et c'est là où on sait que les... la culture scientifique et technique et la démarche expérimentale, elle remet aussi le fait scientifique au centre du débat. Ce n'est pas une émotion, c'est quelque chose de concret, de factuel. C'est un fait, un fait qui est vérifié, qui est vérifiable. Et se baser là-dessus pour construire le savoir ou pour construire le débat, c'est ça qui nous paraît important.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Là, alors, oui. Du coup, sur l'esprit critique, pour développer son esprit critique, il faut donc faire preuve d'énormément de curiosité pour faire cet effort d'aller chercher plusieurs sources. Alors, la curiosité, ça se développe aussi ? Comment on fait pour développer la curiosité ? Pourquoi il y a des enfants dans des classes qui ont envie de poser plein de questions qui s'intéressent et d'autres enfants qui ne s'intéressent pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe et je n'ai pas les...

  • Speaker #0

    Comment on fait quand on est proche, quand on mène une activité ?

  • Speaker #1

    Non, après, en tout cas, ce qu'on voit sur nos ateliers, c'est que mettre les enfants en situation de recherche permet qu'ils s'approprient mieux leur apprentissage. C'est indéniable. Clairement, le fait...

  • Speaker #0

    au passage. Les adultes aussi, au passage.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Sauf que la différence avec les enfants, c'est que l'adulte, il va avoir déjà, a priori, il aura peur de se tromper ou de faire une mauvaise manip. L'enfant, il aura moins de crainte et il va toucher, il va expérimenter. Il est moins, déjà, il n'est pas encore trop formaté sur l'échec. Nous, l'échec, on le valorise, en fait. On va valoriser l'échec. Une expérience qui foire, elle est dix fois plus intéressante et pertinente qu'une expérience qui fonctionne. L'expérience qui ne marche pas, qui a planté, elle va nous permettre d'essayer de comprendre pourquoi elle a planté, de changer un paramètre. Et du coup, elle va poser plein d'autres questions. Et du coup, c'est là que ça commence à devenir intéressant et c'est là où on va émettre des hypothèses, on va refaire des expériences, on va changer des paramètres. on va se reposer des questions, etc. Donc, chez nous, dans nos activités, l'échec, on va valoriser l'échec plus que la réussite, finalement. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant la finalité que le chemin pour y arriver. Et du coup, là-dedans, dans cette histoire-là, le fait qu'on travaille... sur du collectif, qui manipule et qui expérimente et qui débat, on devient acteur de son apprentissage. Et du coup, même si on ne l'était pas a priori, on redevient intéressé et curieux, finalement.

  • Speaker #0

    C'est très rare. C'est vraiment ce qu'on a ici aussi. J'ai énormément de gens qui arrivent et qui refusent de se tromper. Non, non, mais je ne vais pas le dire parce que je vais dire une bêtise. Non, non, non, je ne vais rien dire, je ne vais rien dire. Et en fait, moi, je fais exprès, surtout dans les niveaux débutants, au début, dans les premiers cours, de faire en sorte que les élèves répondent des bêtises. Je pose des questions, ils ne peuvent pas connaître la réponse. Il faudrait une culture générale, un savoir incroyable, que je sais qu'ils n'ont pas. Et je fais exprès pour qu'ils s'habituent à se tromper, pour qu'ensuite, ils n'aient plus peur quand on va arriver sur des phrases ou des situations un petit peu plus... importante. Faire une erreur au premier cours, c'est évident qu'on va faire une erreur puisqu'on n'a jamais parlé français. Mais faire une erreur au bout de huit ans de cours, ça fait un peu plus mal. C'est mon cas. Moi, c'est comme ça que j'ai appris l'espagnol. J'ai étudié pendant huit ans et puis au bout de huit ans, il a fallu ouvrir la bouche. Et je n'avais jamais ouvert la bouche en fait, en espagnol. Du coup, j'avais très peur de me tromper parce qu'au bout de huit ans, il y a beaucoup d'expectatives.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est aussi une manière d'éduquer. Moi, j'ai appris l'anglais avec des gens qui étaient d'autres pays et qui sont beaucoup moins intransigeants sur la pratique de leur langue que nous, on peut l'être aussi en France. À la moindre faute verbale, il y a quelqu'un qui nous remet en place. Et c'est peut-être pas ça qui est... C'est aussi une autre manière d'aborder les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a cette culture. Après, les élèves, en général, apprécient que les Français corrigent parce que comme ça, ça s'améliore. Moi, je me rends compte, ça fait 11 ans maintenant que j'habite en Espagne et je fais encore certaines erreurs parce qu'on n'a jamais pris la peine de me corriger. Les gens ne corrigent pas. Et quand on me corrige au bout de 11 ans, l'erreur est cristallisée et c'est fini. Je reste dessus. Je n'arrive pas à le changer. Je n'arrive même pas à mémoriser sur quoi on m'a corrigé. Et je trouve que c'est dommage parce que du coup, ce côté d'approche scientifique, finalement, on peut très bien l'appliquer aussi à l'enseignement des langues. Le fait d'expérimenter, nous on a des cartes, on a des jeux, on touche. Et de créer le débat en classe, ça fait partie de tout ça. Et je trouve que c'est très intéressant comme enseignement parce que finalement, on a un vrai impact sur la société. Parce que indirectement, quand on parle d'enseignement pour... la partie scientifique et technique, vous favorisez aussi, quelque part, l'égalité des chances, non ? Ah oui, complètement. Je pense à l'inclusion.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous avez déjà des retours d'expérience. Je me dis qu'en 20 ans que toi, tu es dans le mouvement, et le mouvement, il est peut-être un peu plus vieux que ça.

  • Speaker #1

    Il a le double. Il a fêté nos 40 ans l'année dernière.

  • Speaker #0

    Je me dis que vous avez aussi peut-être déjà des statistiques, vous avez remarqué un impact, une évolution des mentalités des gens, de la participation citoyenne.

  • Speaker #1

    Alors, c'est compliqué parce qu'on n'a pas les moyens non plus de faire des enquêtes suivies sur les jeunes qu'on a pu avoir dans nos ateliers pendant des années. Néanmoins, on a des faisceaux quand même d'indices qui nous amènent à se dire que finalement, il y a quand même un intérêt. On a des jeunes qui sont venus chez nous, qui sont aujourd'hui chercheurs. et qui n'avaient pas forcément imaginé ou envisagé la possibilité de passer un doctorat. On a plein de jeunes qui sont passés chez nous qui vont travailler dans l'éducation, mais ça en est des quantités industrielles, soit dans des associations, soit dans des centres sociaux, soit enseignants et qui, des fois, ont commencé comme enfants dans des clubs petits débrouillards. Donc ça, c'est des choses qui sont assez chouettes et qui font qu'on se dit qu'on a notre place là-dedans. Après, le nombre est compliqué à suivre. Il faudrait avec nous des chercheurs qui fassent un vrai travail de suivi des individus sur du long terme.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est compliqué. Mais j'ai vu que vous collaborez aussi avec des écoles, non ? Et il me semble que c'est hyper important aussi, parce qu'à part le rôle éducatif auquel souvent on limite le rôle des enseignants, je pense que quand même les enseignants, ils doivent aussi enseigner à être un citoyen actif dans la société, qui participe, qui apporte quelque chose à la société. C'est un peu l'image aussi que je veux transmettre, moi, ici à l'Académie, parce qu'il n'y a pas longtemps, je te disais tout à l'heure, il n'y a pas longtemps, on a organisé un don du sang. Et un don du sang, ça a quand même... rien à voir avec le français. Alors, on a trouvé un lien quand même. Le docteur est venu nous expliquer l'itinéraire du sang entre le moment de la donation et le moment où le sang est transfusé à quelqu'un, etc. Donc, on a pu poser toutes nos questions et c'était très agréable. Mais c'est aussi pour asseoir l'école dans un mouvement déjà de pédagogie parce que j'ai permis quand même à beaucoup de personnes qui n'avaient jamais donné leur sang de tester. Parce que c'est aussi, c'est pas un hôpital, c'est beaucoup plus joli, c'est beaucoup plus convivial. Et aussi de faire un acte solidaire. Je pense que c'est pas seulement limiter aux hôpitaux qui organisent les dons du sang, mais que tout le monde en fait peut l'organiser. Maintenant que j'en ai organisé un dans ma vie, déjà on a pris le rendez-vous et on va le faire tous les ans. Mais j'ai vraiment aussi envie d'inviter tout le monde à l'organiser. C'est pas très difficile à organiser finalement dans son entreprise ou là où il est. Nous, on a profité pour apprendre plein de choses. C'est le moment où on a parlé de la santé en classe, etc. La question, c'était comment les professeurs, d'après toi, peuvent incarner ce rôle aussi d'enseigner, à participer à la société ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué. Et puis, c'est encore plus compliqué aujourd'hui. En France, le système éducatif est mis à mal. Comme le système de santé, etc., on demande beaucoup aux enseignants et avec de moins en moins de moyens et de plus en plus de problématiques. Donc, ça fait partie du rôle de l'école, la sociabilisation, le vivre ensemble, etc. Après, il faut aussi donner les moyens à l'école de le faire. C'est pour ça aussi que des structures comme les nôtres Nous avons une labellisation de structure complémentaire de l'éducation nationale. On a un agrément qui nous permet d'accompagner et d'intervenir dans les écoles sur un certain nombre de sujets.

  • Speaker #0

    C'est en ça que l'ouverture des écoles permet aussi de s'ouvrir sur la société et de développer la citoyenneté et l'esprit critique. Après, je pense que c'est aussi quelque chose qui doit être global. Ça, c'est mon avis personnel. La citoyenneté doit être quelque chose de... qui doit s'apprendre de partout, aussi bien dans la rue que dans les associations, qu'à l'école, que toute la société doit être éducative. Et ça doit se prolonger d'un espace à un autre. Aujourd'hui, on a tendance un peu à cloisonner l'école, le loisir, le périscolaire, etc. En fait, c'est une continuité éducative qu'il faut instaurer. Et c'est aussi comprendre que... Les points de vue sont aussi... Les objectifs de chacun sont différents. L'école a une obligation d'acquisition de connaissances et de compétences. Ce qu'on n'a pas, nous, forcément. Notre objectif, c'est de former des citoyens actifs. C'est d'autres enjeux, mais qui sont complémentaires. Et qui peuvent se relayer, parce qu'on n'a aussi pas les mêmes méthodologies de travail. Nous, on a peut-être des fois plus de facilité aussi, parce que moins d'enfants dans nos groupes, sur des temps un peu autres. plus ponctuel et c'est d'autres manières et du coup le fait de l'avoir vu en classe, de l'avoir vu en atelier avec les petits débrouillards ou avec d'autres font que l'enfant va pouvoir aussi intégrer un peu mieux les concepts de citoyenneté et de vivre ensemble donc c'est vraiment des choses qui à mon sens doivent être multiples avec plein de manières de faire pour répondre aussi aux besoins ... des individus. Il y a des enfants qui, quand on va faire un cours dans une classe, vont comprendre tout de suite. D'autres, il va falloir peut-être passer par des ateliers, par du jeu pour pouvoir y arriver. Il y en a d'autres, il y en a certains, ils vont mettre du temps à comprendre les concepts et puis d'autres vont les capter tout de suite. Donc, c'est aussi, enfin, multiplier les intervenants, multiplier les manières de faire et de proposer des activités, fait que, de plus en plus, on va pouvoir former une société active, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, super intéressant. Et donc, en pratique, parce que comme en Espagne, on n'a pas d'association, de mouvement des petits débrouillards, qu'est-ce qu'on peut faire comme activité. Est-ce que tu peux nous donner des exemples un petit peu pour toutes les tranches d'âge pour qu'on passe un petit peu en revue ce qu'on pourrait faire un peu chacun ? Autant d'un côté pour les profs peut-être, d'un autre côté pour les parents.

  • Speaker #0

    Déjà, il y a une plateforme qui s'appelle Wiki des brouillards où on peut trouver plein d'expériences à faire chez soi.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans les commentaires.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en français. Très bien. Mais en tout cas, il y a plein d'expériences et il y a même des parcours pédagogiques qui sont proposés. C'est en accès libre et on peut même contribuer soi-même au remplissage de cette plateforme avec d'autres expériences ou avec des commentaires sur les expériences que vous avez faites. Donc voilà, nous, avec les tout-petits, on fait des comptes scientifiques. Donc, avec les maternelles, on raconte des histoires et on fait des expériences au milieu. Donc, ça marche super bien. On en a autour de l'eau, on en a autour des couleurs de l'océan. Là, on est en train d'en développer un en ce moment sur cette thématique-là, sur la biodiversité. Enfin bref, du coup, ça marche super bien avec les tout-petits.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser au pack de Pandacraft. C'est un peu la même chose, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non, parce que là, pour le coup, on va utiliser du matériel de la vie tous les jours pour faire nos expériences. L'idée, c'est de se dire qu'une expérience qu'on fait dans un atelier petit débrouillard, l'enfant ou la participante doit pouvoir la refaire à la maison, avec ses amis, en famille ou dans la rue.

  • Speaker #1

    Oui, alors que pendant Craft, tu reçois un kit à la maison de trucs à fabriquer, tout est déjà prédécoupé, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc là, nous, l'idée, c'est de se dire que les sciences, tu peux en faire avec du matériel que tu trouves dans ta cuisine et dans ta maison. Donc, on va beaucoup utiliser de la farine, de l'huile, du vinaigre, du bicarbonate, des verres, des pailles, des ballons de baudruche. Voilà, des choses très, très, très, très classiques et très rigolotes. C'est vraiment de se dire ça et que la science n'est pas faite que par les scientifiques avec des grosses machines et des outils hyper pointus. On peut en faire avec vraiment du matériel du quotidien.

  • Speaker #1

    Oui, on dit que les enfants, quand ils jettent quelque chose, c'est bien pour tester la gravité, non ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà. C'est ça. On teste plein de trucs, effectivement. Mais du coup, voilà, l'idée, c'est de faire des expériences. Alors, sur le site dont je parlais tout à l'heure, on en a déjà identifié un certain nombre, mais on en a encore plein d'autres qui sont disponibles dans des bouquins qu'on a édités avec Albin Michel Jeunesse, dont beaucoup sont sur le wiki, mais pas toutes. Donc voilà, après, on crée, comme je le disais tout à l'heure, au tout début de l'interview, on conçoit des outils pédagogiques à destination des acteurs éducatifs. Donc on a des mâles pédagogiques autour de la biodiversité, autour d'être humain vivre ensemble. comprendre ce que c'est qu'un être humain, comment il fonctionne, comment il se construit biologiquement parlant et socialement, comment on combat les stéréotypes et les préjugés, ou le racisme, on parlait tout à l'heure.

  • Speaker #1

    C'est bien ça. Est-ce que vous avez des activités pour adultes ?

  • Speaker #0

    Alors, ces activités-là, quand on crée des outils pédagogiques, en général on s'adresse à un public cible, il n'empêche que les activités, souvent, sont adaptables au public adulte. Typiquement, la malle « Être humain, vivre ensemble » qu'on a créée avec la Fondation L'Élian Thuram. Elle s'adresse effectivement principalement aux ados, mais en vrai, les adultes, moi je l'utilise beaucoup en atelier pour adultes, parce que comprendre comment fonctionne notre cerveau et que c'est la catégorisation qui amène à la notion de préjugé et donc qui amène derrière à la discrimination et ensuite au racisme. En fait, ça, c'est intéressant de comprendre que c'est notre cerveau qui fonctionne de cette manière-là. Maintenant, comment nous, êtres humains, conscients et avec de l'esprit critique, on arrive à combattre ces stéréotypes-là et ces préjugés, ou qu'on les utilise à bon escient, c'est intéressant. Et c'est là où la réflexion est pertinente. Moi, j'interviens beaucoup sur ces outils-là avec des acteurs éducatifs, des enseignants, des éducateurs spécialisés, pour qu'ils comprennent déjà que c'est une mécanique qui fait partie d'eux-mêmes. On est tous porteurs et cibles de stéréotypes et de préjugés. Et d'autant plus dans nos métiers qui sont liés à l'éducation. C'est ce que j'explique aux adultes, c'est de dire qu'à un moment donné, si je vous dis de concevoir une progression pédagogique pour un public de 7 à 12 ans, vous allez utiliser les stéréotypes et les préjugés que vous avez. Vous savez dans votre tête qu'un enfant de 7 à 12 ans, voilà quels sont ses savoir-faire, voilà quels sont ses savoir-faire. Voilà quelles sont ses compétences, ses capacités physiques, motrices, intellectuelles. Et c'est à partir de là que vous allez concevoir une progression pédagogique sur un sujet donné. Maintenant, quand vous êtes devant votre public, vous allez l'adapter ou pas. Et c'est là où on va voir si vous restez dans vos stéréotypes. Et dans ce cas-là, bien... S'il y a un enfant qui ne sait pas découper à 12 ans, qu'est-ce que vous faites ? Vous le laissez tranquille, vous le laissez de côté ou est-ce que vous trouvez une solution pour l'intégrer à votre activité ? Et c'est ça en fait qu'on va essayer de travailler avec ces publics-là sur cette problématique-là. Donc avec les adultes, on va travailler exactement sur les mêmes schémas, les mêmes problématiques que pour les plus jeunes. Simplement, on ira un peu plus loin où on va orienter la discussion sur des sujets qui sont liés à l'éducation et la pédagogie quand on va s'adresser à un public d'acteurs éducatifs. ou si on s'adresse à un public de chercheurs ou de doctorants, on va essayer d'amener la question du vocabulaire et de comment on transmet une recherche à des gens qui ne maîtrisent absolument pas la thématique et le sujet qu'on aborde. C'est le prisme qu'on va déplacer, mais les outils restent les mêmes, c'est la démarche. Et c'est la pratique. Donc, avec les adultes comme avec les enfants.

  • Speaker #1

    Du coup, dans les activités que tu organises, que tu mènes, les gens s'inscrivent pour l'activité individuelle ou pour un pack de trois séances ou quelque chose comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. Nous, il y a la grande majorité de nos activités, on va les faire avec des structures, pour des structures. C'est-à-dire que c'est une entreprise qui va nous faire venir pour une réunion ou pour une formation de ces équipes. C'est un centre social qui va nous demander d'intervenir pour un public de telle tranche d'âge, etc. Et on va faire une activité. La grosse partie de nos activités, elles sont comme ça. C'est-à-dire que nous, on va venir en soutien à des structures locales avec des groupes donnés. Une autre partie de notre activité, c'est sur du grand public. C'est-à-dire qu'on va nous demander d'intervenir sur des manifestations, sur des fêtes, sur des choses comme ça. Et là, on va avoir des stands où les gens vont venir, vont passer, vont rester dix minutes, une demi-heure, une heure sur notre activité. Ils vont partir. Donc ça, c'est du stand grand public. Une petite partie, c'est de faire venir des gens chez nous sur des clubs ou sur des mini-stages. Les clubs, c'est plutôt sur des temps longs, une fois par semaine pendant la période scolaire. Soit entre deux périodes de vacances, soit sur l'année, ça dépend des territoires, ou alors pendant les vacances sur des stages, ce qu'on appelle les mini-stages, tous les après-midi pendant une semaine où les gens vont venir participer. Puis après, dans certains cas, on va avoir des temps qui sont ouverts. Ici, à Lunéville, par exemple, on a un Fab Lab, on anime un Fab Lab. Notre public peut venir quand il veut, les familles, les habitants peuvent venir quand ils veulent. Le samedi, en général, c'est là où c'est ouvert quand ils viennent faire leur activité, viennent utiliser les machines et participer. Mais ça, c'est plutôt du… c'est plutôt la mise à disposition d'un espace de bricolage collectif et il n'y a pas un atelier en tant que tel. C'est à peu près les trois grands formats d'activités qu'on va avoir.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser un petit peu au colo. Moi, j'aimerais bien que mon fils, il parte en colo chez les petits débrouillards.

  • Speaker #0

    Il y en a quelques-unes. Ça dépend des projets qu'on a. En fait, on n'a pas de subvention de fonctionnement. On n'est que sur projet. Selon les années, il y a des fois où on monte des colos avec d'autres partenaires, souvent à l'international. Pendant longtemps, on avait monté des colos franco-allemandes, par exemple, avec un mixte petit débrouillard français et allemand. mais oui c'est des projets qui peuvent se monter en tout cas on en a mené il y a quelques années on en a plus ces temps-ci mais pourquoi pas c'est chouette alors des prochains défis pour l'association et puis on va se rapprocher doucement

  • Speaker #1

    de la fin de cette rencontre il y a des prochains défis pour cette association il y en a tout le temps on en a tous les jours tu parlais de l'océan tout à l'heure

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Alors ça, c'est un gros… Cette année, on est vraiment focalisé sur l'année de l'océan, avec plein, plein de projets, et puis une participation, un grand congrès. Enfin, on organise un congrès des jeunes engagés. qui aura lieu en mai à Nice, en préalable à la conférence des Nations Unies sur l'océan. L'idée, c'est d'avoir des jeunes de tous les pays qui viennent réfléchir et qui viennent proposer des recommandations pour la préservation de l'océan. Et certains d'entre eux... vont venir les poser aux personnes qui participeront à l'UNOC, à la Conférence des Nations Unies, qui aura lieu début juin, pareil à Nice. Donc là, c'est un grand temps. Et puis après, là-dedans, dans cette grande aventure, on va avoir des activités autour de l'océan, partout en France, y compris très loin des côtes, parce que notre impact individuel, on a tous un impact. sur cet écosystème-là, quel que soit le lieu où on vit. Et même quand on vit très loin des côtes...

  • Speaker #1

    Comme vous, par exemple.

  • Speaker #0

    Comme nous, par exemple, exactement. Ça a un impact sur cet écosystème-là et en avoir conscience, c'est déjà commencer à changer un peu les choses.

  • Speaker #1

    Excellent. Alors du coup, nos chers auditeurs, comment est-ce qu'ils peuvent soutenir tout votre travail et comment ils peuvent s'impliquer aussi à leur niveau ? Est-ce qu'ils peuvent devenir, par exemple, animateurs ?

  • Speaker #0

    Oui. Pour être animateur, il faut suivre une formation. Il faut soit venir en France, soit se mobiliser pour faire venir un formateur chez soi. Non,

  • Speaker #1

    mais faire une formation en France, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Voilà. Il y a des formations initiales d'animateurs, des formations initiales. Il y en a un peu partout en France, souvent pendant les périodes scolaires en France. Mais après, ça peut se monter aussi. S'il y a une équipe qui a envie de se former, ça peut être aussi, on peut les créer en dédié certaines. On peut venir voir ce qui se passe. On est toujours prêt à accueillir les gens. On essaye de trouver les solutions pour faciliter l'accueil dans les antennes Petit Débrouillard. Et puis, s'il y en a qui veulent participer à des projets comme celui qui est en train de se monter, c'est encore possible. Il faut solliciter les petits débrouillards PACA pour participer à ce congrès des jeunes engagés.

  • Speaker #1

    PACA, ça veut dire le sud de la France.

  • Speaker #0

    Oui, pardon, effectivement. Mais ça, je peux envoyer, il y a un appel à participation qui est en train de tourner en ce moment. Donc, s'il y a des jeunes de 18 à 25 ans qui veulent se mobiliser pour la préservation de l'océan, c'est le moment.

  • Speaker #1

    Et après 25 ans, c'est fini ?

  • Speaker #0

    Sur ce projet-là, oui.

  • Speaker #1

    Bon, loupé !

  • Speaker #0

    Ce projet-là, c'est un peu loupé, mais après, voilà, le champ des possibles est assez large. On part du principe qu'on se dit, enfin, on se dit qu'il n'y a pas de projet qu'on ne fait pas si ça rentre dans notre champ, qui est la culture scientifique et technique et l'éducation populaire. À partir de là, on trouvera les solutions pour envisager des projets. C'est les moyens qu'on aura trouvés les uns les autres pour le mettre en place qui vont définir le projet, en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu sur Instagram tout à l'heure que vous recrutiez aussi de temps en temps des services civiques, des volontaires, etc. Il y a moyen de venir faire un petit séjour en France et en profiter pour être utile, finalement.

  • Speaker #0

    Oui. Après, sur les fonds, on a eu quelques soucis avec le vote du budget en France ces derniers jours. Les services civiques, je ne sais pas trop ce que ça va donner encore dans les prochains jours, mais en tout cas, oui, il y a la possibilité. Après, on participe aussi à des programmes européens, des programmes européens qui peuvent s'envisager aussi. Super,

  • Speaker #1

    super. Donc, je mettrai les liens pour vous retrouver dans les descriptions de l'épisode. Merci, Laure. Moi, j'ai adoré passer ce moment avec toi. J'espère que les auditeurs aussi. On a eu plein d'informations. C'était super intéressant. Donc, voilà, cet épisode un peu spécial va prendre fin. On était donc dans le cadre du podcaston. Le podcaston, vous avez donc toutes les informations sur le site www.podcaston.org. pour découvrir d'autres associations à travers la voix d'autres podcasteurs et podcasteuses. Et si vous avez réussi à suivre cet épisode jusqu'à la fin, félicitations ! Et vous pouvez toujours le partager. C'est vraiment un sujet important, puis c'est un sujet qui touche toute la société. On a aussi donné quand même plusieurs pistes pour pouvoir s'engager, pour pouvoir être actif, pour améliorer le monde de demain, de l'avenir. Et donc, c'est quand même assez intéressant. D'ailleurs, venez nous dire sur les réseaux sociaux ce que vous retenez de notre conversation. Vous pouvez me taguer. Donc, moi, c'est arrobase, Léa, tirez du bas, Richie, tirez du bas. Oui, merci. Et puis on a arrobase, les, petit, débrouillard, débrouillard, ça s'écrit comme dans le nom de l'épisode, tiré du bas, IDF, IDF pour Île-de-France, pour Paris, par exemple, avec le hashtag podcaston, toujours avec un H, non ? P-O-D-C-A-S-T-H-O-N. Voilà, et on se retrouve bientôt pour un prochain épisode. Merci, Laure.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

Description

C'est la semaine du podcasthon du 15 au 21 mars 2025. C'est un grand événement volontaire qui rassemble 1200 podcasts francophones ou pas d'ailleurs sur la semaine. Chacun invite à son micro l'association de son choix et j'ai décidé de mettre en avant l'association des Petits Débrouillards pour parler de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité. Bienvenue dans ma rencontre avec Laure Digonnet.

Apuntes del episodio👍

Hoy te he hablado de :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans cet épisode spécial de Merci Prof. Alors aujourd'hui, moi je suis très fière de participer au Podcaston. C'est un mouvement incroyable qui rassemble plus de 1200 podcasteurs pour soutenir des associations qui œuvrent chaque jour pour un monde meilleur. Et c'est déjà la troisième édition de ce projet totalement bénévole et volontaire. Et je vous invite à découvrir les autres associations sur le site www.podcaston.org Aujourd'hui, mon choix s'est porté sur une cause qui, à moi, me tient particulièrement à cœur. On va parler aujourd'hui de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité pour la science. Alors, j'ai invité les Petits Débrouillards. C'est une association qui soutient la pratique d'activités de culture scientifique et technique un peu partout en France et puis un peu pour tout le monde, mais surtout pour les enfants. Leur mission, c'est donc de permettre la découverte scientifique, de développer la curiosité et l'esprit critique et l'implication aussi dans la société. Alors aujourd'hui, on va explorer le travail de cette association et on va voir ce que nous, on peut adapter à notre réalité. Et pour cela, je suis ravie d'accueillir Laure Digonnet. Bienvenue sur Merci Prof, Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue,

  • Speaker #0

    merci. Qui es-tu ? Depuis combien de temps tu fais partie de cette association ? Et puis un peu pourquoi, finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis responsable pédagogie et formation. pour les petits débrouillards Grand Est. Alors, juste pour repréciser, les petits débrouillards, c'est un mouvement national avec plein d'associations régionales. Donc moi, je suis dans le quart nord-est de la France, pas très loin de Nancy, et je m'occupe de tout ce qui est conception pédagogique et formation des acteurs éducatifs, donc enseignants, médiateurs, médiatrices, animateurs, animatrices, etc. Ça fait pas mal de temps que je suis au Petit Débrouillard. Je suis rentrée il y a presque 20 ans maintenant, bientôt.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Félicitations.

  • Speaker #1

    Ça commence à chiffrer. Et j'ai commencé comme animatrice au début. Mais tout, tout début, j'étais animatrice permanente et j'animais une exposition interactive autour des maladies cardiovasculaires. Voilà. Donc, j'ai monté, j'ai changé de métier au fur et à mesure, au fil des ans, pour être aujourd'hui... On charge de la formation et de la production pédagogique.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, ce n'est pas une association, c'est un mouvement. La différence, c'est que c'est beaucoup plus grand, qu'il y a plusieurs associations à l'intérieur. Vous êtes combien ? Il y a des salariés ?

  • Speaker #1

    Oui, on est un mouvement. On est présent dans quasiment toutes les régions de France. En tout cas, on a des antennes et des relais télévitoriaux. On en a une soixantaine sur le territoire français. À la fois en métropole, mais aussi à La Réunion. sur l'île de la Réunion. Et on a aussi un mouvement international des petits débrouillards. On est présent dans une quinzaine de pays à travers le monde. Et bien non, pas encore, mais pourquoi pas ? On est ouvert à tout. Donc voilà, effectivement, pour les petits débrouillards en France, on est un mouvement, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a des associations qui ont leur propre organisation. Mais elles contribuent tous à un mouvement national, à savoir que les gens qui sont élus, nos administrateurs, les membres de nos conseils d'administration régionaux, contribuent au conseil d'administration du mouvement national. Donc il y a des échanges constants entre le local et les antennes et le national. Quelqu'un qui adhère au mouvement des petits débrouillards, enfin, qui adhère aux petits débrouillards, adhère au mouvement et à l'association régionale. Ils votent deux fois, par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, mais alors, du coup, toi, tu crées des activités. Tes activités, tu les crées que pour ta région, tu les crées pour tout le monde ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai un poste un peu particulier. Du coup, je vais à la fois contribuer à la production des outils pédagogiques. Les petits débrouillards créent des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs. Je vais créer des outils pédagogiques à la fois en local et aussi au national. Je fais partie de ce qu'on appelle les COT, les comités d'orientation technique, où avec mes homologues des autres régions, on va travailler la mise en place des enjeux politiques que notre mouvement a décrétés. On va produire, en ce moment, des contenus autour de l'année de l'océan. Bientôt, en France, on accueille à Nice l'UNOC, portée par l'ONU, le grand temps, le grand rout international autour de la préservation de l'océan. Dans ce cadre-là, ça fait un an et demi qu'on travaille avec mes collègues et des partenaires à accueillir les gens. créer des productions, des outils pédagogiques pour parler de cette question de l'océan. C'est quoi les enjeux, c'est quoi les interactions qu'on a en tant que citoyen, citoyenne, avec cet écosystème. On est aussi en train de construire des parcours pédagogiques autour du harcèlement ou du racisme, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est vraiment scientifique, finalement.

  • Speaker #1

    Ah si, c'est aussi scientifique. Le harcèlement ? On va aborder les questions sociales. Sur ces questions d'êtres humains, on va aborder les sciences humaines et sociales, c'est-à-dire c'est quoi un groupe, comment il se constitue, comment un groupe va impacter l'individu. Donc, c'est aussi des questions scientifiques. Alors, on ne parle pas forcément que de chimie, de biologie ou de physique, mais aussi ce qu'on appelle les sciences humaines et sociales.

  • Speaker #0

    D'accord, super. Et toi, quand tu es arrivée comme animatrice, tu avais fait quelle formation avant ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un parcours un peu atypique, comme beaucoup de petits débrouillards et de petites débrouillardes.

  • Speaker #0

    Le concept des débrouillards. Pour les élèves qui nous écoutent, débrouillard, ça veut dire que tu peux te débrouiller, que tu peux te sortir de n'importe quelle situation par toi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, Les Petits Débrouillards, c'est un mouvement d'éducation populaire et de culture scientifique et technique. Notre objectif, c'est vraiment de former des citoyens à être actifs, vraiment de développer, on disait tout à l'heure, de développer l'esprit critique. Donc, on est aussi dans un mouvement de formation tout au long de la vie. Moi, au départ, j'ai un bac STL chimie de laboratoire et j'ai une licence art du spectacle, option théâtre du monde.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien, c'est varié. STL pour mes élèves qui ne savent pas de quoi...

  • Speaker #1

    C'est les sciences techniques de laboratoire.

  • Speaker #0

    Voilà, sciences techniques de laboratoire et ensuite théâtre. Voilà. Très bien. Parfait pour animer des cours finalement.

  • Speaker #1

    Après, c'est aussi de la formation. Je me suis formée à l'animation des petits débrouillards, à l'animation scientifique, à la médiation scientifique. Je me suis formée aussi à la formation... à former des adultes. J'ai plein de formations à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ça a des formations continues, finalement. Voilà. Et que ce n'est pas révolué, le bac qu'on a fait, je pense que ça ne nous définit pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toutes ces actions d'éducation, c'est seulement pour les enfants, les adultes aussi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour tous les publics. On s'adresse pour les tout-petits. Dès la maternelle, dès 4-5 ans, on peut faire des sciences avec les enfants. Alors, on va expérimenter, on va faire des expériences avec eux. Et on a des actions qui vont pour les seniors. En maison de retraite, on a des activités pour comprendre comment fonctionne son corps, encore sur la domotique, sur le numérique. Donc voilà, le spectre est très, très large.

  • Speaker #0

    Et entre les deux, on fait tout le long. On continue. On va être à 18 ans et après, on reprend à... Non, non,

  • Speaker #1

    non. Non, non. Le premier de nos publics, en termes de volume, c'est les 7-12 ans. C'est le public historique. C'est là où on a le plus... Dans nos ateliers, c'est ceux qu'on va toucher le plus. Après, tout de suite derrière, c'est les jeunes adultes, les 18-25 ans. qui arrivent très rapidement après. Et après, on va être à peu près de manière équilibrée sur l'entre-deux, entre les 12-18 ans, et puis plus de 25 ans jusqu'aux adultes, aux seniors. Et maternelle, c'est à peu près tout équilibré.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, on parle donc de développer l'esprit critique et la culture scientifique, c'est ça ? Pourquoi c'est important ?

  • Speaker #1

    C'est important pour comprendre, pour nous en tout cas, on part du principe que les sciences font partie de notre quotidien. On l'a dit tout à l'heure, les sciences, ce n'est pas que les sciences physiques, chimie et biologie, c'est toutes les sciences. Les sciences économiques, l'histoire, la géographie, les sciences humaines et sociales, toutes les sciences sont importantes. Et comprendre le monde qui nous entoure permet de mieux se l'approprier et d'être, c'est un pouvoir émancipateur. Ça, c'est la première chose, la compréhension du monde. La deuxième chose, c'est la démarche et la pédagogie qu'on va utiliser. On va utiliser la démarche scientifique et notamment la démarche expérimentale. L'idée, c'est de dire, on se pose une question, on va essayer de définir un peu les hypothèses. qu'on va pouvoir se poser une question, une hypothèse, et on va faire une expérience pour valider ou invalider ces hypothèses. Et cette démarche-là, c'est une démarche qui est hyper intéressante dans l'apprentissage. Ce n'est pas quelqu'un qui nous dit c'est juste ou c'est faux. Tu expérimentes, tu testes, tu fais une expérience qui va t'amener à comprendre un peu mieux le phénomène. Et tu vas te rendre compte qu'en changeant des fois un paramètre ou deux paramètres, la réponse ne sera pas tout à fait la même. C'est montrer aussi que le monde est complexe. Et que quand on traite une problématique de tous les jours, une problématique sociétale, ce n'est jamais blanc ou noir. C'est toujours un peu des deux. Et selon le prisme... et le point de vue qu'on va prendre, la réponse peut être différente. Quand on traite la question de, je prends un exemple au hasard, la biodiversité, si on a un regard anthropologique, on va étudier les espèces et on va se dire c'est dommage qu'il y en ait une qui s'éteigne. Si on l'aborde de manière culturelle, on aura peut-être une autre vision des choses. On va se dire qu'il va falloir protéger cette espèce-là plus qu'une autre parce que culturellement, on aura plus de liens avec cette espèce-là. Si on a un regard plus économique, on aura peut-être un autre point de vue. Et en fait, on va essayer de regarder un peu tous les points de vue pour essayer de... comprendre que est-ce que c'est pertinent de protéger plus cette espèce que celle-là ou de mettre en lumière plus cette espèce que celle-là et pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Ou alors, au contraire, qu'est-ce qui fait que on voit aujourd'hui, tout le monde nous parle du changement climatique et ça fait des années qu'on entend qu'on va être impacté et pourtant on voit que ça a... du mal à avancer et on a du mal à prendre la mesure de tout ça. Qu'est-ce qui fait qu'on est paralysé ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne bouge pas ? On ne fait pas assez d'efforts ou de concessions dans cette problématique-là. En fait, c'est tout ça qui est en jeu, c'est comprendre que les mécanismes, ils ne sont pas si simples que ça. Des fois, ils ne sont pas forcément à l'échelle individuelle, ils sont plutôt à l'échelle collective, voire internationale, et qu'on a aussi de manière individuelle et à petite échelle des choses à faire.

  • Speaker #0

    Ok, c'est super intéressant parce que c'est un peu ce que je me disais, la question que je me posais sur est-ce que le fait de développer l'esprit critique et la participation citoyenne, c'est dans un objectif d'écologie ou est-ce que c'est indépendant finalement de l'écologie ?

  • Speaker #1

    Tout est dépendant, c'est-à-dire qu'on ne dit pas c'est bien ou c'est mal, on dit voilà les choix qui sont les nôtres pour le monde de demain. Nous, on a autant envie que tout le monde de vivre et que nos enfants et nos arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants vivent dans un monde et sur une planète qui soit encore saine et qui puisse vivre correctement. On voit bien qu'il faut aussi qu'on change notre manière de voir le monde. Et comment on peut changer ça ? Nous, on n'a pas les réponses, en fait. Et on le dit clairement. On a des... Parce qu'on est des individus, on est aussi des citoyens et des citoyennes. On a un avis sur la question, mais on ne prétend pas avoir une réponse à ces problèmes. problématique-là. Cette réponse, elle doit être collective, et pour qu'elle soit collective, il faut qu'on puisse en débattre et qu'on puisse avoir les mêmes... la possibilité de pouvoir se mettre d'accord sur le demain qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, le sujet du débat, parce que on disait tout à l'heure en off qu'en France, il y a beaucoup plus de débats qu'en Espagne, dans la société, dans la culture, déjà. Donc, en France, on a cette notion de l'importance du débat ... de savoir exprimer ses idées, écouter les réponses de l'autre, d'apporter des arguments et des contre-arguments, etc. Est-ce que c'est ça, l'esprit critique ? Est-ce que c'est autre chose ? Comment on pourrait définir peut-être l'esprit critique pour savoir quelles sont peut-être aussi ses limites ? Est-ce que tout le monde a un esprit critique ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est complexe comme problématique. Déjà, le... En France, je ne suis pas sûre que tout le monde soit à l'aise avec l'idée de débat, en France non plus. On a des problématiques aussi à ce niveau-là. L'esprit même de l'argumentation, du débat est mis à mal aussi, d'une certaine manière. Parce que ça nécessite des compétences et des connaissances aussi qu'on a perdues aussi, d'une certaine manière. Concernant l'esprit critique, l'esprit critique, ce n'est pas quelque chose qu'on va avoir comme ça ou qu'on va acquérir et c'est terminé. L'esprit critique, c'est vraiment... Une démarche proactive de tous les jours, parce qu'il faut avoir conscience de comprendre les problématiques qui sont en jeu. L'esprit critique, c'est de ne pas se dire « j'ai entendu ça, c'est vrai » . C'est essayer de comprendre qui parle, d'où il parle, quel est son point de vue, et est-ce qu'il y a des gens qui n'auront pas le même point de vue que lui. Et à partir de là, ça va être de se forger sa propre opinion à partir de tout ça. Donc ça veut dire qu'on est plus dans la recherche de qui parle et pourquoi il parle, qu'est-ce qu'il dit, et de comprendre quelles sont les controverses qu'il y a autour de ces problématiques-là pour se faire sa propre opinion. Et c'est quelque chose qui se construit tous les jours, finalement. Pour pouvoir développer un esprit critique, il faut être ouvert à ce qui se dit, à ce qui se fait, et aux différents points de vue.

  • Speaker #0

    Alors oui, du coup, c'est un travail de tous les jours. Alors comment on fait concrètement, individuellement, sans parler d'éducation, mais juste pour soi-même, pour développer soi-même son esprit critique ? Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui, pour ça ?

  • Speaker #1

    Une des manières de développer son esprit critique, c'est de multiplier ses sources d'informations. C'est d'avoir plusieurs sources d'informations différentes.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Oui, ça prend du temps. C'est pour ça que je disais que c'était quelque chose de fastidieux et de proactif. Oui, ça prend du temps. Oui, il faut chercher. Et c'est pour ça qu'on ne peut pas développer un esprit critique sur tout et n'importe quoi. Il va falloir qu'on fasse des choix. Il y a des choses où il va falloir accepter aussi qu'on n'ait pas tous les éléments et de déléguer à d'autres un certain sujet. On ne peut pas avoir... Enfin... On ne peut pas tout maîtriser, finalement. Donc, quels sont les combats qu'on veut mener ? Et sur ceux-là, ne pas écouter le premier venu ou la première venue qui va faire le buzz, en fait. C'est ça, l'esprit critique. Et du coup, ça va loin derrière. C'est-à-dire que c'est ne pas diffuser des informations si on ne sait pas d'où elles viennent, si on n'a pas vérifié qu'elles sont justes. C'est aussi être attentif à... à ce qu'on publie sur nos réseaux ou à ce qu'on diffuse comme information aussi. C'est ça, en fait.

  • Speaker #0

    Ça a beaucoup d'écho aujourd'hui avec le monde actuel. Ça a énormément d'écho. C'est plus important aujourd'hui qu'avant, l'esprit critique ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est plus important qu'avant. En tout cas, on a accès à beaucoup plus d'informations et on a accès à beaucoup plus de... de sujet finalement. C'est ça en fait, c'est le foisonnement. Et en tout cas, ici, ce qu'on voit, ce qu'on peut percevoir aussi dans nos ateliers, c'est qu'on fait souvent le... on mélange souvent information et... et... comment... Des choses qui sont de l'ordre du ressenti. L'émotion,

  • Speaker #0

    l'opinion.

  • Speaker #1

    L'émotion, l'émotionnel, ou des choses qui vont sortir très vite. Et du coup, tout n'est pas information. Ce n'est pas parce que c'est dans un fil de réseau social que c'est juste, que c'est une information. Il faut vraiment, et c'est là où on sait que les... la culture scientifique et technique et la démarche expérimentale, elle remet aussi le fait scientifique au centre du débat. Ce n'est pas une émotion, c'est quelque chose de concret, de factuel. C'est un fait, un fait qui est vérifié, qui est vérifiable. Et se baser là-dessus pour construire le savoir ou pour construire le débat, c'est ça qui nous paraît important.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Là, alors, oui. Du coup, sur l'esprit critique, pour développer son esprit critique, il faut donc faire preuve d'énormément de curiosité pour faire cet effort d'aller chercher plusieurs sources. Alors, la curiosité, ça se développe aussi ? Comment on fait pour développer la curiosité ? Pourquoi il y a des enfants dans des classes qui ont envie de poser plein de questions qui s'intéressent et d'autres enfants qui ne s'intéressent pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe et je n'ai pas les...

  • Speaker #0

    Comment on fait quand on est proche, quand on mène une activité ?

  • Speaker #1

    Non, après, en tout cas, ce qu'on voit sur nos ateliers, c'est que mettre les enfants en situation de recherche permet qu'ils s'approprient mieux leur apprentissage. C'est indéniable. Clairement, le fait...

  • Speaker #0

    au passage. Les adultes aussi, au passage.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Sauf que la différence avec les enfants, c'est que l'adulte, il va avoir déjà, a priori, il aura peur de se tromper ou de faire une mauvaise manip. L'enfant, il aura moins de crainte et il va toucher, il va expérimenter. Il est moins, déjà, il n'est pas encore trop formaté sur l'échec. Nous, l'échec, on le valorise, en fait. On va valoriser l'échec. Une expérience qui foire, elle est dix fois plus intéressante et pertinente qu'une expérience qui fonctionne. L'expérience qui ne marche pas, qui a planté, elle va nous permettre d'essayer de comprendre pourquoi elle a planté, de changer un paramètre. Et du coup, elle va poser plein d'autres questions. Et du coup, c'est là que ça commence à devenir intéressant et c'est là où on va émettre des hypothèses, on va refaire des expériences, on va changer des paramètres. on va se reposer des questions, etc. Donc, chez nous, dans nos activités, l'échec, on va valoriser l'échec plus que la réussite, finalement. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant la finalité que le chemin pour y arriver. Et du coup, là-dedans, dans cette histoire-là, le fait qu'on travaille... sur du collectif, qui manipule et qui expérimente et qui débat, on devient acteur de son apprentissage. Et du coup, même si on ne l'était pas a priori, on redevient intéressé et curieux, finalement.

  • Speaker #0

    C'est très rare. C'est vraiment ce qu'on a ici aussi. J'ai énormément de gens qui arrivent et qui refusent de se tromper. Non, non, mais je ne vais pas le dire parce que je vais dire une bêtise. Non, non, non, je ne vais rien dire, je ne vais rien dire. Et en fait, moi, je fais exprès, surtout dans les niveaux débutants, au début, dans les premiers cours, de faire en sorte que les élèves répondent des bêtises. Je pose des questions, ils ne peuvent pas connaître la réponse. Il faudrait une culture générale, un savoir incroyable, que je sais qu'ils n'ont pas. Et je fais exprès pour qu'ils s'habituent à se tromper, pour qu'ensuite, ils n'aient plus peur quand on va arriver sur des phrases ou des situations un petit peu plus... importante. Faire une erreur au premier cours, c'est évident qu'on va faire une erreur puisqu'on n'a jamais parlé français. Mais faire une erreur au bout de huit ans de cours, ça fait un peu plus mal. C'est mon cas. Moi, c'est comme ça que j'ai appris l'espagnol. J'ai étudié pendant huit ans et puis au bout de huit ans, il a fallu ouvrir la bouche. Et je n'avais jamais ouvert la bouche en fait, en espagnol. Du coup, j'avais très peur de me tromper parce qu'au bout de huit ans, il y a beaucoup d'expectatives.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est aussi une manière d'éduquer. Moi, j'ai appris l'anglais avec des gens qui étaient d'autres pays et qui sont beaucoup moins intransigeants sur la pratique de leur langue que nous, on peut l'être aussi en France. À la moindre faute verbale, il y a quelqu'un qui nous remet en place. Et c'est peut-être pas ça qui est... C'est aussi une autre manière d'aborder les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a cette culture. Après, les élèves, en général, apprécient que les Français corrigent parce que comme ça, ça s'améliore. Moi, je me rends compte, ça fait 11 ans maintenant que j'habite en Espagne et je fais encore certaines erreurs parce qu'on n'a jamais pris la peine de me corriger. Les gens ne corrigent pas. Et quand on me corrige au bout de 11 ans, l'erreur est cristallisée et c'est fini. Je reste dessus. Je n'arrive pas à le changer. Je n'arrive même pas à mémoriser sur quoi on m'a corrigé. Et je trouve que c'est dommage parce que du coup, ce côté d'approche scientifique, finalement, on peut très bien l'appliquer aussi à l'enseignement des langues. Le fait d'expérimenter, nous on a des cartes, on a des jeux, on touche. Et de créer le débat en classe, ça fait partie de tout ça. Et je trouve que c'est très intéressant comme enseignement parce que finalement, on a un vrai impact sur la société. Parce que indirectement, quand on parle d'enseignement pour... la partie scientifique et technique, vous favorisez aussi, quelque part, l'égalité des chances, non ? Ah oui, complètement. Je pense à l'inclusion.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous avez déjà des retours d'expérience. Je me dis qu'en 20 ans que toi, tu es dans le mouvement, et le mouvement, il est peut-être un peu plus vieux que ça.

  • Speaker #1

    Il a le double. Il a fêté nos 40 ans l'année dernière.

  • Speaker #0

    Je me dis que vous avez aussi peut-être déjà des statistiques, vous avez remarqué un impact, une évolution des mentalités des gens, de la participation citoyenne.

  • Speaker #1

    Alors, c'est compliqué parce qu'on n'a pas les moyens non plus de faire des enquêtes suivies sur les jeunes qu'on a pu avoir dans nos ateliers pendant des années. Néanmoins, on a des faisceaux quand même d'indices qui nous amènent à se dire que finalement, il y a quand même un intérêt. On a des jeunes qui sont venus chez nous, qui sont aujourd'hui chercheurs. et qui n'avaient pas forcément imaginé ou envisagé la possibilité de passer un doctorat. On a plein de jeunes qui sont passés chez nous qui vont travailler dans l'éducation, mais ça en est des quantités industrielles, soit dans des associations, soit dans des centres sociaux, soit enseignants et qui, des fois, ont commencé comme enfants dans des clubs petits débrouillards. Donc ça, c'est des choses qui sont assez chouettes et qui font qu'on se dit qu'on a notre place là-dedans. Après, le nombre est compliqué à suivre. Il faudrait avec nous des chercheurs qui fassent un vrai travail de suivi des individus sur du long terme.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est compliqué. Mais j'ai vu que vous collaborez aussi avec des écoles, non ? Et il me semble que c'est hyper important aussi, parce qu'à part le rôle éducatif auquel souvent on limite le rôle des enseignants, je pense que quand même les enseignants, ils doivent aussi enseigner à être un citoyen actif dans la société, qui participe, qui apporte quelque chose à la société. C'est un peu l'image aussi que je veux transmettre, moi, ici à l'Académie, parce qu'il n'y a pas longtemps, je te disais tout à l'heure, il n'y a pas longtemps, on a organisé un don du sang. Et un don du sang, ça a quand même... rien à voir avec le français. Alors, on a trouvé un lien quand même. Le docteur est venu nous expliquer l'itinéraire du sang entre le moment de la donation et le moment où le sang est transfusé à quelqu'un, etc. Donc, on a pu poser toutes nos questions et c'était très agréable. Mais c'est aussi pour asseoir l'école dans un mouvement déjà de pédagogie parce que j'ai permis quand même à beaucoup de personnes qui n'avaient jamais donné leur sang de tester. Parce que c'est aussi, c'est pas un hôpital, c'est beaucoup plus joli, c'est beaucoup plus convivial. Et aussi de faire un acte solidaire. Je pense que c'est pas seulement limiter aux hôpitaux qui organisent les dons du sang, mais que tout le monde en fait peut l'organiser. Maintenant que j'en ai organisé un dans ma vie, déjà on a pris le rendez-vous et on va le faire tous les ans. Mais j'ai vraiment aussi envie d'inviter tout le monde à l'organiser. C'est pas très difficile à organiser finalement dans son entreprise ou là où il est. Nous, on a profité pour apprendre plein de choses. C'est le moment où on a parlé de la santé en classe, etc. La question, c'était comment les professeurs, d'après toi, peuvent incarner ce rôle aussi d'enseigner, à participer à la société ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué. Et puis, c'est encore plus compliqué aujourd'hui. En France, le système éducatif est mis à mal. Comme le système de santé, etc., on demande beaucoup aux enseignants et avec de moins en moins de moyens et de plus en plus de problématiques. Donc, ça fait partie du rôle de l'école, la sociabilisation, le vivre ensemble, etc. Après, il faut aussi donner les moyens à l'école de le faire. C'est pour ça aussi que des structures comme les nôtres Nous avons une labellisation de structure complémentaire de l'éducation nationale. On a un agrément qui nous permet d'accompagner et d'intervenir dans les écoles sur un certain nombre de sujets.

  • Speaker #0

    C'est en ça que l'ouverture des écoles permet aussi de s'ouvrir sur la société et de développer la citoyenneté et l'esprit critique. Après, je pense que c'est aussi quelque chose qui doit être global. Ça, c'est mon avis personnel. La citoyenneté doit être quelque chose de... qui doit s'apprendre de partout, aussi bien dans la rue que dans les associations, qu'à l'école, que toute la société doit être éducative. Et ça doit se prolonger d'un espace à un autre. Aujourd'hui, on a tendance un peu à cloisonner l'école, le loisir, le périscolaire, etc. En fait, c'est une continuité éducative qu'il faut instaurer. Et c'est aussi comprendre que... Les points de vue sont aussi... Les objectifs de chacun sont différents. L'école a une obligation d'acquisition de connaissances et de compétences. Ce qu'on n'a pas, nous, forcément. Notre objectif, c'est de former des citoyens actifs. C'est d'autres enjeux, mais qui sont complémentaires. Et qui peuvent se relayer, parce qu'on n'a aussi pas les mêmes méthodologies de travail. Nous, on a peut-être des fois plus de facilité aussi, parce que moins d'enfants dans nos groupes, sur des temps un peu autres. plus ponctuel et c'est d'autres manières et du coup le fait de l'avoir vu en classe, de l'avoir vu en atelier avec les petits débrouillards ou avec d'autres font que l'enfant va pouvoir aussi intégrer un peu mieux les concepts de citoyenneté et de vivre ensemble donc c'est vraiment des choses qui à mon sens doivent être multiples avec plein de manières de faire pour répondre aussi aux besoins ... des individus. Il y a des enfants qui, quand on va faire un cours dans une classe, vont comprendre tout de suite. D'autres, il va falloir peut-être passer par des ateliers, par du jeu pour pouvoir y arriver. Il y en a d'autres, il y en a certains, ils vont mettre du temps à comprendre les concepts et puis d'autres vont les capter tout de suite. Donc, c'est aussi, enfin, multiplier les intervenants, multiplier les manières de faire et de proposer des activités, fait que, de plus en plus, on va pouvoir former une société active, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, super intéressant. Et donc, en pratique, parce que comme en Espagne, on n'a pas d'association, de mouvement des petits débrouillards, qu'est-ce qu'on peut faire comme activité. Est-ce que tu peux nous donner des exemples un petit peu pour toutes les tranches d'âge pour qu'on passe un petit peu en revue ce qu'on pourrait faire un peu chacun ? Autant d'un côté pour les profs peut-être, d'un autre côté pour les parents.

  • Speaker #0

    Déjà, il y a une plateforme qui s'appelle Wiki des brouillards où on peut trouver plein d'expériences à faire chez soi.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans les commentaires.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en français. Très bien. Mais en tout cas, il y a plein d'expériences et il y a même des parcours pédagogiques qui sont proposés. C'est en accès libre et on peut même contribuer soi-même au remplissage de cette plateforme avec d'autres expériences ou avec des commentaires sur les expériences que vous avez faites. Donc voilà, nous, avec les tout-petits, on fait des comptes scientifiques. Donc, avec les maternelles, on raconte des histoires et on fait des expériences au milieu. Donc, ça marche super bien. On en a autour de l'eau, on en a autour des couleurs de l'océan. Là, on est en train d'en développer un en ce moment sur cette thématique-là, sur la biodiversité. Enfin bref, du coup, ça marche super bien avec les tout-petits.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser au pack de Pandacraft. C'est un peu la même chose, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non, parce que là, pour le coup, on va utiliser du matériel de la vie tous les jours pour faire nos expériences. L'idée, c'est de se dire qu'une expérience qu'on fait dans un atelier petit débrouillard, l'enfant ou la participante doit pouvoir la refaire à la maison, avec ses amis, en famille ou dans la rue.

  • Speaker #1

    Oui, alors que pendant Craft, tu reçois un kit à la maison de trucs à fabriquer, tout est déjà prédécoupé, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc là, nous, l'idée, c'est de se dire que les sciences, tu peux en faire avec du matériel que tu trouves dans ta cuisine et dans ta maison. Donc, on va beaucoup utiliser de la farine, de l'huile, du vinaigre, du bicarbonate, des verres, des pailles, des ballons de baudruche. Voilà, des choses très, très, très, très classiques et très rigolotes. C'est vraiment de se dire ça et que la science n'est pas faite que par les scientifiques avec des grosses machines et des outils hyper pointus. On peut en faire avec vraiment du matériel du quotidien.

  • Speaker #1

    Oui, on dit que les enfants, quand ils jettent quelque chose, c'est bien pour tester la gravité, non ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà. C'est ça. On teste plein de trucs, effectivement. Mais du coup, voilà, l'idée, c'est de faire des expériences. Alors, sur le site dont je parlais tout à l'heure, on en a déjà identifié un certain nombre, mais on en a encore plein d'autres qui sont disponibles dans des bouquins qu'on a édités avec Albin Michel Jeunesse, dont beaucoup sont sur le wiki, mais pas toutes. Donc voilà, après, on crée, comme je le disais tout à l'heure, au tout début de l'interview, on conçoit des outils pédagogiques à destination des acteurs éducatifs. Donc on a des mâles pédagogiques autour de la biodiversité, autour d'être humain vivre ensemble. comprendre ce que c'est qu'un être humain, comment il fonctionne, comment il se construit biologiquement parlant et socialement, comment on combat les stéréotypes et les préjugés, ou le racisme, on parlait tout à l'heure.

  • Speaker #1

    C'est bien ça. Est-ce que vous avez des activités pour adultes ?

  • Speaker #0

    Alors, ces activités-là, quand on crée des outils pédagogiques, en général on s'adresse à un public cible, il n'empêche que les activités, souvent, sont adaptables au public adulte. Typiquement, la malle « Être humain, vivre ensemble » qu'on a créée avec la Fondation L'Élian Thuram. Elle s'adresse effectivement principalement aux ados, mais en vrai, les adultes, moi je l'utilise beaucoup en atelier pour adultes, parce que comprendre comment fonctionne notre cerveau et que c'est la catégorisation qui amène à la notion de préjugé et donc qui amène derrière à la discrimination et ensuite au racisme. En fait, ça, c'est intéressant de comprendre que c'est notre cerveau qui fonctionne de cette manière-là. Maintenant, comment nous, êtres humains, conscients et avec de l'esprit critique, on arrive à combattre ces stéréotypes-là et ces préjugés, ou qu'on les utilise à bon escient, c'est intéressant. Et c'est là où la réflexion est pertinente. Moi, j'interviens beaucoup sur ces outils-là avec des acteurs éducatifs, des enseignants, des éducateurs spécialisés, pour qu'ils comprennent déjà que c'est une mécanique qui fait partie d'eux-mêmes. On est tous porteurs et cibles de stéréotypes et de préjugés. Et d'autant plus dans nos métiers qui sont liés à l'éducation. C'est ce que j'explique aux adultes, c'est de dire qu'à un moment donné, si je vous dis de concevoir une progression pédagogique pour un public de 7 à 12 ans, vous allez utiliser les stéréotypes et les préjugés que vous avez. Vous savez dans votre tête qu'un enfant de 7 à 12 ans, voilà quels sont ses savoir-faire, voilà quels sont ses savoir-faire. Voilà quelles sont ses compétences, ses capacités physiques, motrices, intellectuelles. Et c'est à partir de là que vous allez concevoir une progression pédagogique sur un sujet donné. Maintenant, quand vous êtes devant votre public, vous allez l'adapter ou pas. Et c'est là où on va voir si vous restez dans vos stéréotypes. Et dans ce cas-là, bien... S'il y a un enfant qui ne sait pas découper à 12 ans, qu'est-ce que vous faites ? Vous le laissez tranquille, vous le laissez de côté ou est-ce que vous trouvez une solution pour l'intégrer à votre activité ? Et c'est ça en fait qu'on va essayer de travailler avec ces publics-là sur cette problématique-là. Donc avec les adultes, on va travailler exactement sur les mêmes schémas, les mêmes problématiques que pour les plus jeunes. Simplement, on ira un peu plus loin où on va orienter la discussion sur des sujets qui sont liés à l'éducation et la pédagogie quand on va s'adresser à un public d'acteurs éducatifs. ou si on s'adresse à un public de chercheurs ou de doctorants, on va essayer d'amener la question du vocabulaire et de comment on transmet une recherche à des gens qui ne maîtrisent absolument pas la thématique et le sujet qu'on aborde. C'est le prisme qu'on va déplacer, mais les outils restent les mêmes, c'est la démarche. Et c'est la pratique. Donc, avec les adultes comme avec les enfants.

  • Speaker #1

    Du coup, dans les activités que tu organises, que tu mènes, les gens s'inscrivent pour l'activité individuelle ou pour un pack de trois séances ou quelque chose comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. Nous, il y a la grande majorité de nos activités, on va les faire avec des structures, pour des structures. C'est-à-dire que c'est une entreprise qui va nous faire venir pour une réunion ou pour une formation de ces équipes. C'est un centre social qui va nous demander d'intervenir pour un public de telle tranche d'âge, etc. Et on va faire une activité. La grosse partie de nos activités, elles sont comme ça. C'est-à-dire que nous, on va venir en soutien à des structures locales avec des groupes donnés. Une autre partie de notre activité, c'est sur du grand public. C'est-à-dire qu'on va nous demander d'intervenir sur des manifestations, sur des fêtes, sur des choses comme ça. Et là, on va avoir des stands où les gens vont venir, vont passer, vont rester dix minutes, une demi-heure, une heure sur notre activité. Ils vont partir. Donc ça, c'est du stand grand public. Une petite partie, c'est de faire venir des gens chez nous sur des clubs ou sur des mini-stages. Les clubs, c'est plutôt sur des temps longs, une fois par semaine pendant la période scolaire. Soit entre deux périodes de vacances, soit sur l'année, ça dépend des territoires, ou alors pendant les vacances sur des stages, ce qu'on appelle les mini-stages, tous les après-midi pendant une semaine où les gens vont venir participer. Puis après, dans certains cas, on va avoir des temps qui sont ouverts. Ici, à Lunéville, par exemple, on a un Fab Lab, on anime un Fab Lab. Notre public peut venir quand il veut, les familles, les habitants peuvent venir quand ils veulent. Le samedi, en général, c'est là où c'est ouvert quand ils viennent faire leur activité, viennent utiliser les machines et participer. Mais ça, c'est plutôt du… c'est plutôt la mise à disposition d'un espace de bricolage collectif et il n'y a pas un atelier en tant que tel. C'est à peu près les trois grands formats d'activités qu'on va avoir.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser un petit peu au colo. Moi, j'aimerais bien que mon fils, il parte en colo chez les petits débrouillards.

  • Speaker #0

    Il y en a quelques-unes. Ça dépend des projets qu'on a. En fait, on n'a pas de subvention de fonctionnement. On n'est que sur projet. Selon les années, il y a des fois où on monte des colos avec d'autres partenaires, souvent à l'international. Pendant longtemps, on avait monté des colos franco-allemandes, par exemple, avec un mixte petit débrouillard français et allemand. mais oui c'est des projets qui peuvent se monter en tout cas on en a mené il y a quelques années on en a plus ces temps-ci mais pourquoi pas c'est chouette alors des prochains défis pour l'association et puis on va se rapprocher doucement

  • Speaker #1

    de la fin de cette rencontre il y a des prochains défis pour cette association il y en a tout le temps on en a tous les jours tu parlais de l'océan tout à l'heure

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Alors ça, c'est un gros… Cette année, on est vraiment focalisé sur l'année de l'océan, avec plein, plein de projets, et puis une participation, un grand congrès. Enfin, on organise un congrès des jeunes engagés. qui aura lieu en mai à Nice, en préalable à la conférence des Nations Unies sur l'océan. L'idée, c'est d'avoir des jeunes de tous les pays qui viennent réfléchir et qui viennent proposer des recommandations pour la préservation de l'océan. Et certains d'entre eux... vont venir les poser aux personnes qui participeront à l'UNOC, à la Conférence des Nations Unies, qui aura lieu début juin, pareil à Nice. Donc là, c'est un grand temps. Et puis après, là-dedans, dans cette grande aventure, on va avoir des activités autour de l'océan, partout en France, y compris très loin des côtes, parce que notre impact individuel, on a tous un impact. sur cet écosystème-là, quel que soit le lieu où on vit. Et même quand on vit très loin des côtes...

  • Speaker #1

    Comme vous, par exemple.

  • Speaker #0

    Comme nous, par exemple, exactement. Ça a un impact sur cet écosystème-là et en avoir conscience, c'est déjà commencer à changer un peu les choses.

  • Speaker #1

    Excellent. Alors du coup, nos chers auditeurs, comment est-ce qu'ils peuvent soutenir tout votre travail et comment ils peuvent s'impliquer aussi à leur niveau ? Est-ce qu'ils peuvent devenir, par exemple, animateurs ?

  • Speaker #0

    Oui. Pour être animateur, il faut suivre une formation. Il faut soit venir en France, soit se mobiliser pour faire venir un formateur chez soi. Non,

  • Speaker #1

    mais faire une formation en France, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Voilà. Il y a des formations initiales d'animateurs, des formations initiales. Il y en a un peu partout en France, souvent pendant les périodes scolaires en France. Mais après, ça peut se monter aussi. S'il y a une équipe qui a envie de se former, ça peut être aussi, on peut les créer en dédié certaines. On peut venir voir ce qui se passe. On est toujours prêt à accueillir les gens. On essaye de trouver les solutions pour faciliter l'accueil dans les antennes Petit Débrouillard. Et puis, s'il y en a qui veulent participer à des projets comme celui qui est en train de se monter, c'est encore possible. Il faut solliciter les petits débrouillards PACA pour participer à ce congrès des jeunes engagés.

  • Speaker #1

    PACA, ça veut dire le sud de la France.

  • Speaker #0

    Oui, pardon, effectivement. Mais ça, je peux envoyer, il y a un appel à participation qui est en train de tourner en ce moment. Donc, s'il y a des jeunes de 18 à 25 ans qui veulent se mobiliser pour la préservation de l'océan, c'est le moment.

  • Speaker #1

    Et après 25 ans, c'est fini ?

  • Speaker #0

    Sur ce projet-là, oui.

  • Speaker #1

    Bon, loupé !

  • Speaker #0

    Ce projet-là, c'est un peu loupé, mais après, voilà, le champ des possibles est assez large. On part du principe qu'on se dit, enfin, on se dit qu'il n'y a pas de projet qu'on ne fait pas si ça rentre dans notre champ, qui est la culture scientifique et technique et l'éducation populaire. À partir de là, on trouvera les solutions pour envisager des projets. C'est les moyens qu'on aura trouvés les uns les autres pour le mettre en place qui vont définir le projet, en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu sur Instagram tout à l'heure que vous recrutiez aussi de temps en temps des services civiques, des volontaires, etc. Il y a moyen de venir faire un petit séjour en France et en profiter pour être utile, finalement.

  • Speaker #0

    Oui. Après, sur les fonds, on a eu quelques soucis avec le vote du budget en France ces derniers jours. Les services civiques, je ne sais pas trop ce que ça va donner encore dans les prochains jours, mais en tout cas, oui, il y a la possibilité. Après, on participe aussi à des programmes européens, des programmes européens qui peuvent s'envisager aussi. Super,

  • Speaker #1

    super. Donc, je mettrai les liens pour vous retrouver dans les descriptions de l'épisode. Merci, Laure. Moi, j'ai adoré passer ce moment avec toi. J'espère que les auditeurs aussi. On a eu plein d'informations. C'était super intéressant. Donc, voilà, cet épisode un peu spécial va prendre fin. On était donc dans le cadre du podcaston. Le podcaston, vous avez donc toutes les informations sur le site www.podcaston.org. pour découvrir d'autres associations à travers la voix d'autres podcasteurs et podcasteuses. Et si vous avez réussi à suivre cet épisode jusqu'à la fin, félicitations ! Et vous pouvez toujours le partager. C'est vraiment un sujet important, puis c'est un sujet qui touche toute la société. On a aussi donné quand même plusieurs pistes pour pouvoir s'engager, pour pouvoir être actif, pour améliorer le monde de demain, de l'avenir. Et donc, c'est quand même assez intéressant. D'ailleurs, venez nous dire sur les réseaux sociaux ce que vous retenez de notre conversation. Vous pouvez me taguer. Donc, moi, c'est arrobase, Léa, tirez du bas, Richie, tirez du bas. Oui, merci. Et puis on a arrobase, les, petit, débrouillard, débrouillard, ça s'écrit comme dans le nom de l'épisode, tiré du bas, IDF, IDF pour Île-de-France, pour Paris, par exemple, avec le hashtag podcaston, toujours avec un H, non ? P-O-D-C-A-S-T-H-O-N. Voilà, et on se retrouve bientôt pour un prochain épisode. Merci, Laure.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

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Description

C'est la semaine du podcasthon du 15 au 21 mars 2025. C'est un grand événement volontaire qui rassemble 1200 podcasts francophones ou pas d'ailleurs sur la semaine. Chacun invite à son micro l'association de son choix et j'ai décidé de mettre en avant l'association des Petits Débrouillards pour parler de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité. Bienvenue dans ma rencontre avec Laure Digonnet.

Apuntes del episodio👍

Hoy te he hablado de :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans cet épisode spécial de Merci Prof. Alors aujourd'hui, moi je suis très fière de participer au Podcaston. C'est un mouvement incroyable qui rassemble plus de 1200 podcasteurs pour soutenir des associations qui œuvrent chaque jour pour un monde meilleur. Et c'est déjà la troisième édition de ce projet totalement bénévole et volontaire. Et je vous invite à découvrir les autres associations sur le site www.podcaston.org Aujourd'hui, mon choix s'est porté sur une cause qui, à moi, me tient particulièrement à cœur. On va parler aujourd'hui de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité pour la science. Alors, j'ai invité les Petits Débrouillards. C'est une association qui soutient la pratique d'activités de culture scientifique et technique un peu partout en France et puis un peu pour tout le monde, mais surtout pour les enfants. Leur mission, c'est donc de permettre la découverte scientifique, de développer la curiosité et l'esprit critique et l'implication aussi dans la société. Alors aujourd'hui, on va explorer le travail de cette association et on va voir ce que nous, on peut adapter à notre réalité. Et pour cela, je suis ravie d'accueillir Laure Digonnet. Bienvenue sur Merci Prof, Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue,

  • Speaker #0

    merci. Qui es-tu ? Depuis combien de temps tu fais partie de cette association ? Et puis un peu pourquoi, finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis responsable pédagogie et formation. pour les petits débrouillards Grand Est. Alors, juste pour repréciser, les petits débrouillards, c'est un mouvement national avec plein d'associations régionales. Donc moi, je suis dans le quart nord-est de la France, pas très loin de Nancy, et je m'occupe de tout ce qui est conception pédagogique et formation des acteurs éducatifs, donc enseignants, médiateurs, médiatrices, animateurs, animatrices, etc. Ça fait pas mal de temps que je suis au Petit Débrouillard. Je suis rentrée il y a presque 20 ans maintenant, bientôt.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Félicitations.

  • Speaker #1

    Ça commence à chiffrer. Et j'ai commencé comme animatrice au début. Mais tout, tout début, j'étais animatrice permanente et j'animais une exposition interactive autour des maladies cardiovasculaires. Voilà. Donc, j'ai monté, j'ai changé de métier au fur et à mesure, au fil des ans, pour être aujourd'hui... On charge de la formation et de la production pédagogique.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, ce n'est pas une association, c'est un mouvement. La différence, c'est que c'est beaucoup plus grand, qu'il y a plusieurs associations à l'intérieur. Vous êtes combien ? Il y a des salariés ?

  • Speaker #1

    Oui, on est un mouvement. On est présent dans quasiment toutes les régions de France. En tout cas, on a des antennes et des relais télévitoriaux. On en a une soixantaine sur le territoire français. À la fois en métropole, mais aussi à La Réunion. sur l'île de la Réunion. Et on a aussi un mouvement international des petits débrouillards. On est présent dans une quinzaine de pays à travers le monde. Et bien non, pas encore, mais pourquoi pas ? On est ouvert à tout. Donc voilà, effectivement, pour les petits débrouillards en France, on est un mouvement, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a des associations qui ont leur propre organisation. Mais elles contribuent tous à un mouvement national, à savoir que les gens qui sont élus, nos administrateurs, les membres de nos conseils d'administration régionaux, contribuent au conseil d'administration du mouvement national. Donc il y a des échanges constants entre le local et les antennes et le national. Quelqu'un qui adhère au mouvement des petits débrouillards, enfin, qui adhère aux petits débrouillards, adhère au mouvement et à l'association régionale. Ils votent deux fois, par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, mais alors, du coup, toi, tu crées des activités. Tes activités, tu les crées que pour ta région, tu les crées pour tout le monde ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai un poste un peu particulier. Du coup, je vais à la fois contribuer à la production des outils pédagogiques. Les petits débrouillards créent des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs. Je vais créer des outils pédagogiques à la fois en local et aussi au national. Je fais partie de ce qu'on appelle les COT, les comités d'orientation technique, où avec mes homologues des autres régions, on va travailler la mise en place des enjeux politiques que notre mouvement a décrétés. On va produire, en ce moment, des contenus autour de l'année de l'océan. Bientôt, en France, on accueille à Nice l'UNOC, portée par l'ONU, le grand temps, le grand rout international autour de la préservation de l'océan. Dans ce cadre-là, ça fait un an et demi qu'on travaille avec mes collègues et des partenaires à accueillir les gens. créer des productions, des outils pédagogiques pour parler de cette question de l'océan. C'est quoi les enjeux, c'est quoi les interactions qu'on a en tant que citoyen, citoyenne, avec cet écosystème. On est aussi en train de construire des parcours pédagogiques autour du harcèlement ou du racisme, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est vraiment scientifique, finalement.

  • Speaker #1

    Ah si, c'est aussi scientifique. Le harcèlement ? On va aborder les questions sociales. Sur ces questions d'êtres humains, on va aborder les sciences humaines et sociales, c'est-à-dire c'est quoi un groupe, comment il se constitue, comment un groupe va impacter l'individu. Donc, c'est aussi des questions scientifiques. Alors, on ne parle pas forcément que de chimie, de biologie ou de physique, mais aussi ce qu'on appelle les sciences humaines et sociales.

  • Speaker #0

    D'accord, super. Et toi, quand tu es arrivée comme animatrice, tu avais fait quelle formation avant ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un parcours un peu atypique, comme beaucoup de petits débrouillards et de petites débrouillardes.

  • Speaker #0

    Le concept des débrouillards. Pour les élèves qui nous écoutent, débrouillard, ça veut dire que tu peux te débrouiller, que tu peux te sortir de n'importe quelle situation par toi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, Les Petits Débrouillards, c'est un mouvement d'éducation populaire et de culture scientifique et technique. Notre objectif, c'est vraiment de former des citoyens à être actifs, vraiment de développer, on disait tout à l'heure, de développer l'esprit critique. Donc, on est aussi dans un mouvement de formation tout au long de la vie. Moi, au départ, j'ai un bac STL chimie de laboratoire et j'ai une licence art du spectacle, option théâtre du monde.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien, c'est varié. STL pour mes élèves qui ne savent pas de quoi...

  • Speaker #1

    C'est les sciences techniques de laboratoire.

  • Speaker #0

    Voilà, sciences techniques de laboratoire et ensuite théâtre. Voilà. Très bien. Parfait pour animer des cours finalement.

  • Speaker #1

    Après, c'est aussi de la formation. Je me suis formée à l'animation des petits débrouillards, à l'animation scientifique, à la médiation scientifique. Je me suis formée aussi à la formation... à former des adultes. J'ai plein de formations à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ça a des formations continues, finalement. Voilà. Et que ce n'est pas révolué, le bac qu'on a fait, je pense que ça ne nous définit pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toutes ces actions d'éducation, c'est seulement pour les enfants, les adultes aussi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour tous les publics. On s'adresse pour les tout-petits. Dès la maternelle, dès 4-5 ans, on peut faire des sciences avec les enfants. Alors, on va expérimenter, on va faire des expériences avec eux. Et on a des actions qui vont pour les seniors. En maison de retraite, on a des activités pour comprendre comment fonctionne son corps, encore sur la domotique, sur le numérique. Donc voilà, le spectre est très, très large.

  • Speaker #0

    Et entre les deux, on fait tout le long. On continue. On va être à 18 ans et après, on reprend à... Non, non,

  • Speaker #1

    non. Non, non. Le premier de nos publics, en termes de volume, c'est les 7-12 ans. C'est le public historique. C'est là où on a le plus... Dans nos ateliers, c'est ceux qu'on va toucher le plus. Après, tout de suite derrière, c'est les jeunes adultes, les 18-25 ans. qui arrivent très rapidement après. Et après, on va être à peu près de manière équilibrée sur l'entre-deux, entre les 12-18 ans, et puis plus de 25 ans jusqu'aux adultes, aux seniors. Et maternelle, c'est à peu près tout équilibré.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, on parle donc de développer l'esprit critique et la culture scientifique, c'est ça ? Pourquoi c'est important ?

  • Speaker #1

    C'est important pour comprendre, pour nous en tout cas, on part du principe que les sciences font partie de notre quotidien. On l'a dit tout à l'heure, les sciences, ce n'est pas que les sciences physiques, chimie et biologie, c'est toutes les sciences. Les sciences économiques, l'histoire, la géographie, les sciences humaines et sociales, toutes les sciences sont importantes. Et comprendre le monde qui nous entoure permet de mieux se l'approprier et d'être, c'est un pouvoir émancipateur. Ça, c'est la première chose, la compréhension du monde. La deuxième chose, c'est la démarche et la pédagogie qu'on va utiliser. On va utiliser la démarche scientifique et notamment la démarche expérimentale. L'idée, c'est de dire, on se pose une question, on va essayer de définir un peu les hypothèses. qu'on va pouvoir se poser une question, une hypothèse, et on va faire une expérience pour valider ou invalider ces hypothèses. Et cette démarche-là, c'est une démarche qui est hyper intéressante dans l'apprentissage. Ce n'est pas quelqu'un qui nous dit c'est juste ou c'est faux. Tu expérimentes, tu testes, tu fais une expérience qui va t'amener à comprendre un peu mieux le phénomène. Et tu vas te rendre compte qu'en changeant des fois un paramètre ou deux paramètres, la réponse ne sera pas tout à fait la même. C'est montrer aussi que le monde est complexe. Et que quand on traite une problématique de tous les jours, une problématique sociétale, ce n'est jamais blanc ou noir. C'est toujours un peu des deux. Et selon le prisme... et le point de vue qu'on va prendre, la réponse peut être différente. Quand on traite la question de, je prends un exemple au hasard, la biodiversité, si on a un regard anthropologique, on va étudier les espèces et on va se dire c'est dommage qu'il y en ait une qui s'éteigne. Si on l'aborde de manière culturelle, on aura peut-être une autre vision des choses. On va se dire qu'il va falloir protéger cette espèce-là plus qu'une autre parce que culturellement, on aura plus de liens avec cette espèce-là. Si on a un regard plus économique, on aura peut-être un autre point de vue. Et en fait, on va essayer de regarder un peu tous les points de vue pour essayer de... comprendre que est-ce que c'est pertinent de protéger plus cette espèce que celle-là ou de mettre en lumière plus cette espèce que celle-là et pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Ou alors, au contraire, qu'est-ce qui fait que on voit aujourd'hui, tout le monde nous parle du changement climatique et ça fait des années qu'on entend qu'on va être impacté et pourtant on voit que ça a... du mal à avancer et on a du mal à prendre la mesure de tout ça. Qu'est-ce qui fait qu'on est paralysé ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne bouge pas ? On ne fait pas assez d'efforts ou de concessions dans cette problématique-là. En fait, c'est tout ça qui est en jeu, c'est comprendre que les mécanismes, ils ne sont pas si simples que ça. Des fois, ils ne sont pas forcément à l'échelle individuelle, ils sont plutôt à l'échelle collective, voire internationale, et qu'on a aussi de manière individuelle et à petite échelle des choses à faire.

  • Speaker #0

    Ok, c'est super intéressant parce que c'est un peu ce que je me disais, la question que je me posais sur est-ce que le fait de développer l'esprit critique et la participation citoyenne, c'est dans un objectif d'écologie ou est-ce que c'est indépendant finalement de l'écologie ?

  • Speaker #1

    Tout est dépendant, c'est-à-dire qu'on ne dit pas c'est bien ou c'est mal, on dit voilà les choix qui sont les nôtres pour le monde de demain. Nous, on a autant envie que tout le monde de vivre et que nos enfants et nos arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants vivent dans un monde et sur une planète qui soit encore saine et qui puisse vivre correctement. On voit bien qu'il faut aussi qu'on change notre manière de voir le monde. Et comment on peut changer ça ? Nous, on n'a pas les réponses, en fait. Et on le dit clairement. On a des... Parce qu'on est des individus, on est aussi des citoyens et des citoyennes. On a un avis sur la question, mais on ne prétend pas avoir une réponse à ces problèmes. problématique-là. Cette réponse, elle doit être collective, et pour qu'elle soit collective, il faut qu'on puisse en débattre et qu'on puisse avoir les mêmes... la possibilité de pouvoir se mettre d'accord sur le demain qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, le sujet du débat, parce que on disait tout à l'heure en off qu'en France, il y a beaucoup plus de débats qu'en Espagne, dans la société, dans la culture, déjà. Donc, en France, on a cette notion de l'importance du débat ... de savoir exprimer ses idées, écouter les réponses de l'autre, d'apporter des arguments et des contre-arguments, etc. Est-ce que c'est ça, l'esprit critique ? Est-ce que c'est autre chose ? Comment on pourrait définir peut-être l'esprit critique pour savoir quelles sont peut-être aussi ses limites ? Est-ce que tout le monde a un esprit critique ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est complexe comme problématique. Déjà, le... En France, je ne suis pas sûre que tout le monde soit à l'aise avec l'idée de débat, en France non plus. On a des problématiques aussi à ce niveau-là. L'esprit même de l'argumentation, du débat est mis à mal aussi, d'une certaine manière. Parce que ça nécessite des compétences et des connaissances aussi qu'on a perdues aussi, d'une certaine manière. Concernant l'esprit critique, l'esprit critique, ce n'est pas quelque chose qu'on va avoir comme ça ou qu'on va acquérir et c'est terminé. L'esprit critique, c'est vraiment... Une démarche proactive de tous les jours, parce qu'il faut avoir conscience de comprendre les problématiques qui sont en jeu. L'esprit critique, c'est de ne pas se dire « j'ai entendu ça, c'est vrai » . C'est essayer de comprendre qui parle, d'où il parle, quel est son point de vue, et est-ce qu'il y a des gens qui n'auront pas le même point de vue que lui. Et à partir de là, ça va être de se forger sa propre opinion à partir de tout ça. Donc ça veut dire qu'on est plus dans la recherche de qui parle et pourquoi il parle, qu'est-ce qu'il dit, et de comprendre quelles sont les controverses qu'il y a autour de ces problématiques-là pour se faire sa propre opinion. Et c'est quelque chose qui se construit tous les jours, finalement. Pour pouvoir développer un esprit critique, il faut être ouvert à ce qui se dit, à ce qui se fait, et aux différents points de vue.

  • Speaker #0

    Alors oui, du coup, c'est un travail de tous les jours. Alors comment on fait concrètement, individuellement, sans parler d'éducation, mais juste pour soi-même, pour développer soi-même son esprit critique ? Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui, pour ça ?

  • Speaker #1

    Une des manières de développer son esprit critique, c'est de multiplier ses sources d'informations. C'est d'avoir plusieurs sources d'informations différentes.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Oui, ça prend du temps. C'est pour ça que je disais que c'était quelque chose de fastidieux et de proactif. Oui, ça prend du temps. Oui, il faut chercher. Et c'est pour ça qu'on ne peut pas développer un esprit critique sur tout et n'importe quoi. Il va falloir qu'on fasse des choix. Il y a des choses où il va falloir accepter aussi qu'on n'ait pas tous les éléments et de déléguer à d'autres un certain sujet. On ne peut pas avoir... Enfin... On ne peut pas tout maîtriser, finalement. Donc, quels sont les combats qu'on veut mener ? Et sur ceux-là, ne pas écouter le premier venu ou la première venue qui va faire le buzz, en fait. C'est ça, l'esprit critique. Et du coup, ça va loin derrière. C'est-à-dire que c'est ne pas diffuser des informations si on ne sait pas d'où elles viennent, si on n'a pas vérifié qu'elles sont justes. C'est aussi être attentif à... à ce qu'on publie sur nos réseaux ou à ce qu'on diffuse comme information aussi. C'est ça, en fait.

  • Speaker #0

    Ça a beaucoup d'écho aujourd'hui avec le monde actuel. Ça a énormément d'écho. C'est plus important aujourd'hui qu'avant, l'esprit critique ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est plus important qu'avant. En tout cas, on a accès à beaucoup plus d'informations et on a accès à beaucoup plus de... de sujet finalement. C'est ça en fait, c'est le foisonnement. Et en tout cas, ici, ce qu'on voit, ce qu'on peut percevoir aussi dans nos ateliers, c'est qu'on fait souvent le... on mélange souvent information et... et... comment... Des choses qui sont de l'ordre du ressenti. L'émotion,

  • Speaker #0

    l'opinion.

  • Speaker #1

    L'émotion, l'émotionnel, ou des choses qui vont sortir très vite. Et du coup, tout n'est pas information. Ce n'est pas parce que c'est dans un fil de réseau social que c'est juste, que c'est une information. Il faut vraiment, et c'est là où on sait que les... la culture scientifique et technique et la démarche expérimentale, elle remet aussi le fait scientifique au centre du débat. Ce n'est pas une émotion, c'est quelque chose de concret, de factuel. C'est un fait, un fait qui est vérifié, qui est vérifiable. Et se baser là-dessus pour construire le savoir ou pour construire le débat, c'est ça qui nous paraît important.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Là, alors, oui. Du coup, sur l'esprit critique, pour développer son esprit critique, il faut donc faire preuve d'énormément de curiosité pour faire cet effort d'aller chercher plusieurs sources. Alors, la curiosité, ça se développe aussi ? Comment on fait pour développer la curiosité ? Pourquoi il y a des enfants dans des classes qui ont envie de poser plein de questions qui s'intéressent et d'autres enfants qui ne s'intéressent pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe et je n'ai pas les...

  • Speaker #0

    Comment on fait quand on est proche, quand on mène une activité ?

  • Speaker #1

    Non, après, en tout cas, ce qu'on voit sur nos ateliers, c'est que mettre les enfants en situation de recherche permet qu'ils s'approprient mieux leur apprentissage. C'est indéniable. Clairement, le fait...

  • Speaker #0

    au passage. Les adultes aussi, au passage.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Sauf que la différence avec les enfants, c'est que l'adulte, il va avoir déjà, a priori, il aura peur de se tromper ou de faire une mauvaise manip. L'enfant, il aura moins de crainte et il va toucher, il va expérimenter. Il est moins, déjà, il n'est pas encore trop formaté sur l'échec. Nous, l'échec, on le valorise, en fait. On va valoriser l'échec. Une expérience qui foire, elle est dix fois plus intéressante et pertinente qu'une expérience qui fonctionne. L'expérience qui ne marche pas, qui a planté, elle va nous permettre d'essayer de comprendre pourquoi elle a planté, de changer un paramètre. Et du coup, elle va poser plein d'autres questions. Et du coup, c'est là que ça commence à devenir intéressant et c'est là où on va émettre des hypothèses, on va refaire des expériences, on va changer des paramètres. on va se reposer des questions, etc. Donc, chez nous, dans nos activités, l'échec, on va valoriser l'échec plus que la réussite, finalement. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant la finalité que le chemin pour y arriver. Et du coup, là-dedans, dans cette histoire-là, le fait qu'on travaille... sur du collectif, qui manipule et qui expérimente et qui débat, on devient acteur de son apprentissage. Et du coup, même si on ne l'était pas a priori, on redevient intéressé et curieux, finalement.

  • Speaker #0

    C'est très rare. C'est vraiment ce qu'on a ici aussi. J'ai énormément de gens qui arrivent et qui refusent de se tromper. Non, non, mais je ne vais pas le dire parce que je vais dire une bêtise. Non, non, non, je ne vais rien dire, je ne vais rien dire. Et en fait, moi, je fais exprès, surtout dans les niveaux débutants, au début, dans les premiers cours, de faire en sorte que les élèves répondent des bêtises. Je pose des questions, ils ne peuvent pas connaître la réponse. Il faudrait une culture générale, un savoir incroyable, que je sais qu'ils n'ont pas. Et je fais exprès pour qu'ils s'habituent à se tromper, pour qu'ensuite, ils n'aient plus peur quand on va arriver sur des phrases ou des situations un petit peu plus... importante. Faire une erreur au premier cours, c'est évident qu'on va faire une erreur puisqu'on n'a jamais parlé français. Mais faire une erreur au bout de huit ans de cours, ça fait un peu plus mal. C'est mon cas. Moi, c'est comme ça que j'ai appris l'espagnol. J'ai étudié pendant huit ans et puis au bout de huit ans, il a fallu ouvrir la bouche. Et je n'avais jamais ouvert la bouche en fait, en espagnol. Du coup, j'avais très peur de me tromper parce qu'au bout de huit ans, il y a beaucoup d'expectatives.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est aussi une manière d'éduquer. Moi, j'ai appris l'anglais avec des gens qui étaient d'autres pays et qui sont beaucoup moins intransigeants sur la pratique de leur langue que nous, on peut l'être aussi en France. À la moindre faute verbale, il y a quelqu'un qui nous remet en place. Et c'est peut-être pas ça qui est... C'est aussi une autre manière d'aborder les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a cette culture. Après, les élèves, en général, apprécient que les Français corrigent parce que comme ça, ça s'améliore. Moi, je me rends compte, ça fait 11 ans maintenant que j'habite en Espagne et je fais encore certaines erreurs parce qu'on n'a jamais pris la peine de me corriger. Les gens ne corrigent pas. Et quand on me corrige au bout de 11 ans, l'erreur est cristallisée et c'est fini. Je reste dessus. Je n'arrive pas à le changer. Je n'arrive même pas à mémoriser sur quoi on m'a corrigé. Et je trouve que c'est dommage parce que du coup, ce côté d'approche scientifique, finalement, on peut très bien l'appliquer aussi à l'enseignement des langues. Le fait d'expérimenter, nous on a des cartes, on a des jeux, on touche. Et de créer le débat en classe, ça fait partie de tout ça. Et je trouve que c'est très intéressant comme enseignement parce que finalement, on a un vrai impact sur la société. Parce que indirectement, quand on parle d'enseignement pour... la partie scientifique et technique, vous favorisez aussi, quelque part, l'égalité des chances, non ? Ah oui, complètement. Je pense à l'inclusion.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous avez déjà des retours d'expérience. Je me dis qu'en 20 ans que toi, tu es dans le mouvement, et le mouvement, il est peut-être un peu plus vieux que ça.

  • Speaker #1

    Il a le double. Il a fêté nos 40 ans l'année dernière.

  • Speaker #0

    Je me dis que vous avez aussi peut-être déjà des statistiques, vous avez remarqué un impact, une évolution des mentalités des gens, de la participation citoyenne.

  • Speaker #1

    Alors, c'est compliqué parce qu'on n'a pas les moyens non plus de faire des enquêtes suivies sur les jeunes qu'on a pu avoir dans nos ateliers pendant des années. Néanmoins, on a des faisceaux quand même d'indices qui nous amènent à se dire que finalement, il y a quand même un intérêt. On a des jeunes qui sont venus chez nous, qui sont aujourd'hui chercheurs. et qui n'avaient pas forcément imaginé ou envisagé la possibilité de passer un doctorat. On a plein de jeunes qui sont passés chez nous qui vont travailler dans l'éducation, mais ça en est des quantités industrielles, soit dans des associations, soit dans des centres sociaux, soit enseignants et qui, des fois, ont commencé comme enfants dans des clubs petits débrouillards. Donc ça, c'est des choses qui sont assez chouettes et qui font qu'on se dit qu'on a notre place là-dedans. Après, le nombre est compliqué à suivre. Il faudrait avec nous des chercheurs qui fassent un vrai travail de suivi des individus sur du long terme.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est compliqué. Mais j'ai vu que vous collaborez aussi avec des écoles, non ? Et il me semble que c'est hyper important aussi, parce qu'à part le rôle éducatif auquel souvent on limite le rôle des enseignants, je pense que quand même les enseignants, ils doivent aussi enseigner à être un citoyen actif dans la société, qui participe, qui apporte quelque chose à la société. C'est un peu l'image aussi que je veux transmettre, moi, ici à l'Académie, parce qu'il n'y a pas longtemps, je te disais tout à l'heure, il n'y a pas longtemps, on a organisé un don du sang. Et un don du sang, ça a quand même... rien à voir avec le français. Alors, on a trouvé un lien quand même. Le docteur est venu nous expliquer l'itinéraire du sang entre le moment de la donation et le moment où le sang est transfusé à quelqu'un, etc. Donc, on a pu poser toutes nos questions et c'était très agréable. Mais c'est aussi pour asseoir l'école dans un mouvement déjà de pédagogie parce que j'ai permis quand même à beaucoup de personnes qui n'avaient jamais donné leur sang de tester. Parce que c'est aussi, c'est pas un hôpital, c'est beaucoup plus joli, c'est beaucoup plus convivial. Et aussi de faire un acte solidaire. Je pense que c'est pas seulement limiter aux hôpitaux qui organisent les dons du sang, mais que tout le monde en fait peut l'organiser. Maintenant que j'en ai organisé un dans ma vie, déjà on a pris le rendez-vous et on va le faire tous les ans. Mais j'ai vraiment aussi envie d'inviter tout le monde à l'organiser. C'est pas très difficile à organiser finalement dans son entreprise ou là où il est. Nous, on a profité pour apprendre plein de choses. C'est le moment où on a parlé de la santé en classe, etc. La question, c'était comment les professeurs, d'après toi, peuvent incarner ce rôle aussi d'enseigner, à participer à la société ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué. Et puis, c'est encore plus compliqué aujourd'hui. En France, le système éducatif est mis à mal. Comme le système de santé, etc., on demande beaucoup aux enseignants et avec de moins en moins de moyens et de plus en plus de problématiques. Donc, ça fait partie du rôle de l'école, la sociabilisation, le vivre ensemble, etc. Après, il faut aussi donner les moyens à l'école de le faire. C'est pour ça aussi que des structures comme les nôtres Nous avons une labellisation de structure complémentaire de l'éducation nationale. On a un agrément qui nous permet d'accompagner et d'intervenir dans les écoles sur un certain nombre de sujets.

  • Speaker #0

    C'est en ça que l'ouverture des écoles permet aussi de s'ouvrir sur la société et de développer la citoyenneté et l'esprit critique. Après, je pense que c'est aussi quelque chose qui doit être global. Ça, c'est mon avis personnel. La citoyenneté doit être quelque chose de... qui doit s'apprendre de partout, aussi bien dans la rue que dans les associations, qu'à l'école, que toute la société doit être éducative. Et ça doit se prolonger d'un espace à un autre. Aujourd'hui, on a tendance un peu à cloisonner l'école, le loisir, le périscolaire, etc. En fait, c'est une continuité éducative qu'il faut instaurer. Et c'est aussi comprendre que... Les points de vue sont aussi... Les objectifs de chacun sont différents. L'école a une obligation d'acquisition de connaissances et de compétences. Ce qu'on n'a pas, nous, forcément. Notre objectif, c'est de former des citoyens actifs. C'est d'autres enjeux, mais qui sont complémentaires. Et qui peuvent se relayer, parce qu'on n'a aussi pas les mêmes méthodologies de travail. Nous, on a peut-être des fois plus de facilité aussi, parce que moins d'enfants dans nos groupes, sur des temps un peu autres. plus ponctuel et c'est d'autres manières et du coup le fait de l'avoir vu en classe, de l'avoir vu en atelier avec les petits débrouillards ou avec d'autres font que l'enfant va pouvoir aussi intégrer un peu mieux les concepts de citoyenneté et de vivre ensemble donc c'est vraiment des choses qui à mon sens doivent être multiples avec plein de manières de faire pour répondre aussi aux besoins ... des individus. Il y a des enfants qui, quand on va faire un cours dans une classe, vont comprendre tout de suite. D'autres, il va falloir peut-être passer par des ateliers, par du jeu pour pouvoir y arriver. Il y en a d'autres, il y en a certains, ils vont mettre du temps à comprendre les concepts et puis d'autres vont les capter tout de suite. Donc, c'est aussi, enfin, multiplier les intervenants, multiplier les manières de faire et de proposer des activités, fait que, de plus en plus, on va pouvoir former une société active, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, super intéressant. Et donc, en pratique, parce que comme en Espagne, on n'a pas d'association, de mouvement des petits débrouillards, qu'est-ce qu'on peut faire comme activité. Est-ce que tu peux nous donner des exemples un petit peu pour toutes les tranches d'âge pour qu'on passe un petit peu en revue ce qu'on pourrait faire un peu chacun ? Autant d'un côté pour les profs peut-être, d'un autre côté pour les parents.

  • Speaker #0

    Déjà, il y a une plateforme qui s'appelle Wiki des brouillards où on peut trouver plein d'expériences à faire chez soi.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans les commentaires.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en français. Très bien. Mais en tout cas, il y a plein d'expériences et il y a même des parcours pédagogiques qui sont proposés. C'est en accès libre et on peut même contribuer soi-même au remplissage de cette plateforme avec d'autres expériences ou avec des commentaires sur les expériences que vous avez faites. Donc voilà, nous, avec les tout-petits, on fait des comptes scientifiques. Donc, avec les maternelles, on raconte des histoires et on fait des expériences au milieu. Donc, ça marche super bien. On en a autour de l'eau, on en a autour des couleurs de l'océan. Là, on est en train d'en développer un en ce moment sur cette thématique-là, sur la biodiversité. Enfin bref, du coup, ça marche super bien avec les tout-petits.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser au pack de Pandacraft. C'est un peu la même chose, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non, parce que là, pour le coup, on va utiliser du matériel de la vie tous les jours pour faire nos expériences. L'idée, c'est de se dire qu'une expérience qu'on fait dans un atelier petit débrouillard, l'enfant ou la participante doit pouvoir la refaire à la maison, avec ses amis, en famille ou dans la rue.

  • Speaker #1

    Oui, alors que pendant Craft, tu reçois un kit à la maison de trucs à fabriquer, tout est déjà prédécoupé, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc là, nous, l'idée, c'est de se dire que les sciences, tu peux en faire avec du matériel que tu trouves dans ta cuisine et dans ta maison. Donc, on va beaucoup utiliser de la farine, de l'huile, du vinaigre, du bicarbonate, des verres, des pailles, des ballons de baudruche. Voilà, des choses très, très, très, très classiques et très rigolotes. C'est vraiment de se dire ça et que la science n'est pas faite que par les scientifiques avec des grosses machines et des outils hyper pointus. On peut en faire avec vraiment du matériel du quotidien.

  • Speaker #1

    Oui, on dit que les enfants, quand ils jettent quelque chose, c'est bien pour tester la gravité, non ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà. C'est ça. On teste plein de trucs, effectivement. Mais du coup, voilà, l'idée, c'est de faire des expériences. Alors, sur le site dont je parlais tout à l'heure, on en a déjà identifié un certain nombre, mais on en a encore plein d'autres qui sont disponibles dans des bouquins qu'on a édités avec Albin Michel Jeunesse, dont beaucoup sont sur le wiki, mais pas toutes. Donc voilà, après, on crée, comme je le disais tout à l'heure, au tout début de l'interview, on conçoit des outils pédagogiques à destination des acteurs éducatifs. Donc on a des mâles pédagogiques autour de la biodiversité, autour d'être humain vivre ensemble. comprendre ce que c'est qu'un être humain, comment il fonctionne, comment il se construit biologiquement parlant et socialement, comment on combat les stéréotypes et les préjugés, ou le racisme, on parlait tout à l'heure.

  • Speaker #1

    C'est bien ça. Est-ce que vous avez des activités pour adultes ?

  • Speaker #0

    Alors, ces activités-là, quand on crée des outils pédagogiques, en général on s'adresse à un public cible, il n'empêche que les activités, souvent, sont adaptables au public adulte. Typiquement, la malle « Être humain, vivre ensemble » qu'on a créée avec la Fondation L'Élian Thuram. Elle s'adresse effectivement principalement aux ados, mais en vrai, les adultes, moi je l'utilise beaucoup en atelier pour adultes, parce que comprendre comment fonctionne notre cerveau et que c'est la catégorisation qui amène à la notion de préjugé et donc qui amène derrière à la discrimination et ensuite au racisme. En fait, ça, c'est intéressant de comprendre que c'est notre cerveau qui fonctionne de cette manière-là. Maintenant, comment nous, êtres humains, conscients et avec de l'esprit critique, on arrive à combattre ces stéréotypes-là et ces préjugés, ou qu'on les utilise à bon escient, c'est intéressant. Et c'est là où la réflexion est pertinente. Moi, j'interviens beaucoup sur ces outils-là avec des acteurs éducatifs, des enseignants, des éducateurs spécialisés, pour qu'ils comprennent déjà que c'est une mécanique qui fait partie d'eux-mêmes. On est tous porteurs et cibles de stéréotypes et de préjugés. Et d'autant plus dans nos métiers qui sont liés à l'éducation. C'est ce que j'explique aux adultes, c'est de dire qu'à un moment donné, si je vous dis de concevoir une progression pédagogique pour un public de 7 à 12 ans, vous allez utiliser les stéréotypes et les préjugés que vous avez. Vous savez dans votre tête qu'un enfant de 7 à 12 ans, voilà quels sont ses savoir-faire, voilà quels sont ses savoir-faire. Voilà quelles sont ses compétences, ses capacités physiques, motrices, intellectuelles. Et c'est à partir de là que vous allez concevoir une progression pédagogique sur un sujet donné. Maintenant, quand vous êtes devant votre public, vous allez l'adapter ou pas. Et c'est là où on va voir si vous restez dans vos stéréotypes. Et dans ce cas-là, bien... S'il y a un enfant qui ne sait pas découper à 12 ans, qu'est-ce que vous faites ? Vous le laissez tranquille, vous le laissez de côté ou est-ce que vous trouvez une solution pour l'intégrer à votre activité ? Et c'est ça en fait qu'on va essayer de travailler avec ces publics-là sur cette problématique-là. Donc avec les adultes, on va travailler exactement sur les mêmes schémas, les mêmes problématiques que pour les plus jeunes. Simplement, on ira un peu plus loin où on va orienter la discussion sur des sujets qui sont liés à l'éducation et la pédagogie quand on va s'adresser à un public d'acteurs éducatifs. ou si on s'adresse à un public de chercheurs ou de doctorants, on va essayer d'amener la question du vocabulaire et de comment on transmet une recherche à des gens qui ne maîtrisent absolument pas la thématique et le sujet qu'on aborde. C'est le prisme qu'on va déplacer, mais les outils restent les mêmes, c'est la démarche. Et c'est la pratique. Donc, avec les adultes comme avec les enfants.

  • Speaker #1

    Du coup, dans les activités que tu organises, que tu mènes, les gens s'inscrivent pour l'activité individuelle ou pour un pack de trois séances ou quelque chose comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. Nous, il y a la grande majorité de nos activités, on va les faire avec des structures, pour des structures. C'est-à-dire que c'est une entreprise qui va nous faire venir pour une réunion ou pour une formation de ces équipes. C'est un centre social qui va nous demander d'intervenir pour un public de telle tranche d'âge, etc. Et on va faire une activité. La grosse partie de nos activités, elles sont comme ça. C'est-à-dire que nous, on va venir en soutien à des structures locales avec des groupes donnés. Une autre partie de notre activité, c'est sur du grand public. C'est-à-dire qu'on va nous demander d'intervenir sur des manifestations, sur des fêtes, sur des choses comme ça. Et là, on va avoir des stands où les gens vont venir, vont passer, vont rester dix minutes, une demi-heure, une heure sur notre activité. Ils vont partir. Donc ça, c'est du stand grand public. Une petite partie, c'est de faire venir des gens chez nous sur des clubs ou sur des mini-stages. Les clubs, c'est plutôt sur des temps longs, une fois par semaine pendant la période scolaire. Soit entre deux périodes de vacances, soit sur l'année, ça dépend des territoires, ou alors pendant les vacances sur des stages, ce qu'on appelle les mini-stages, tous les après-midi pendant une semaine où les gens vont venir participer. Puis après, dans certains cas, on va avoir des temps qui sont ouverts. Ici, à Lunéville, par exemple, on a un Fab Lab, on anime un Fab Lab. Notre public peut venir quand il veut, les familles, les habitants peuvent venir quand ils veulent. Le samedi, en général, c'est là où c'est ouvert quand ils viennent faire leur activité, viennent utiliser les machines et participer. Mais ça, c'est plutôt du… c'est plutôt la mise à disposition d'un espace de bricolage collectif et il n'y a pas un atelier en tant que tel. C'est à peu près les trois grands formats d'activités qu'on va avoir.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser un petit peu au colo. Moi, j'aimerais bien que mon fils, il parte en colo chez les petits débrouillards.

  • Speaker #0

    Il y en a quelques-unes. Ça dépend des projets qu'on a. En fait, on n'a pas de subvention de fonctionnement. On n'est que sur projet. Selon les années, il y a des fois où on monte des colos avec d'autres partenaires, souvent à l'international. Pendant longtemps, on avait monté des colos franco-allemandes, par exemple, avec un mixte petit débrouillard français et allemand. mais oui c'est des projets qui peuvent se monter en tout cas on en a mené il y a quelques années on en a plus ces temps-ci mais pourquoi pas c'est chouette alors des prochains défis pour l'association et puis on va se rapprocher doucement

  • Speaker #1

    de la fin de cette rencontre il y a des prochains défis pour cette association il y en a tout le temps on en a tous les jours tu parlais de l'océan tout à l'heure

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Alors ça, c'est un gros… Cette année, on est vraiment focalisé sur l'année de l'océan, avec plein, plein de projets, et puis une participation, un grand congrès. Enfin, on organise un congrès des jeunes engagés. qui aura lieu en mai à Nice, en préalable à la conférence des Nations Unies sur l'océan. L'idée, c'est d'avoir des jeunes de tous les pays qui viennent réfléchir et qui viennent proposer des recommandations pour la préservation de l'océan. Et certains d'entre eux... vont venir les poser aux personnes qui participeront à l'UNOC, à la Conférence des Nations Unies, qui aura lieu début juin, pareil à Nice. Donc là, c'est un grand temps. Et puis après, là-dedans, dans cette grande aventure, on va avoir des activités autour de l'océan, partout en France, y compris très loin des côtes, parce que notre impact individuel, on a tous un impact. sur cet écosystème-là, quel que soit le lieu où on vit. Et même quand on vit très loin des côtes...

  • Speaker #1

    Comme vous, par exemple.

  • Speaker #0

    Comme nous, par exemple, exactement. Ça a un impact sur cet écosystème-là et en avoir conscience, c'est déjà commencer à changer un peu les choses.

  • Speaker #1

    Excellent. Alors du coup, nos chers auditeurs, comment est-ce qu'ils peuvent soutenir tout votre travail et comment ils peuvent s'impliquer aussi à leur niveau ? Est-ce qu'ils peuvent devenir, par exemple, animateurs ?

  • Speaker #0

    Oui. Pour être animateur, il faut suivre une formation. Il faut soit venir en France, soit se mobiliser pour faire venir un formateur chez soi. Non,

  • Speaker #1

    mais faire une formation en France, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Voilà. Il y a des formations initiales d'animateurs, des formations initiales. Il y en a un peu partout en France, souvent pendant les périodes scolaires en France. Mais après, ça peut se monter aussi. S'il y a une équipe qui a envie de se former, ça peut être aussi, on peut les créer en dédié certaines. On peut venir voir ce qui se passe. On est toujours prêt à accueillir les gens. On essaye de trouver les solutions pour faciliter l'accueil dans les antennes Petit Débrouillard. Et puis, s'il y en a qui veulent participer à des projets comme celui qui est en train de se monter, c'est encore possible. Il faut solliciter les petits débrouillards PACA pour participer à ce congrès des jeunes engagés.

  • Speaker #1

    PACA, ça veut dire le sud de la France.

  • Speaker #0

    Oui, pardon, effectivement. Mais ça, je peux envoyer, il y a un appel à participation qui est en train de tourner en ce moment. Donc, s'il y a des jeunes de 18 à 25 ans qui veulent se mobiliser pour la préservation de l'océan, c'est le moment.

  • Speaker #1

    Et après 25 ans, c'est fini ?

  • Speaker #0

    Sur ce projet-là, oui.

  • Speaker #1

    Bon, loupé !

  • Speaker #0

    Ce projet-là, c'est un peu loupé, mais après, voilà, le champ des possibles est assez large. On part du principe qu'on se dit, enfin, on se dit qu'il n'y a pas de projet qu'on ne fait pas si ça rentre dans notre champ, qui est la culture scientifique et technique et l'éducation populaire. À partir de là, on trouvera les solutions pour envisager des projets. C'est les moyens qu'on aura trouvés les uns les autres pour le mettre en place qui vont définir le projet, en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu sur Instagram tout à l'heure que vous recrutiez aussi de temps en temps des services civiques, des volontaires, etc. Il y a moyen de venir faire un petit séjour en France et en profiter pour être utile, finalement.

  • Speaker #0

    Oui. Après, sur les fonds, on a eu quelques soucis avec le vote du budget en France ces derniers jours. Les services civiques, je ne sais pas trop ce que ça va donner encore dans les prochains jours, mais en tout cas, oui, il y a la possibilité. Après, on participe aussi à des programmes européens, des programmes européens qui peuvent s'envisager aussi. Super,

  • Speaker #1

    super. Donc, je mettrai les liens pour vous retrouver dans les descriptions de l'épisode. Merci, Laure. Moi, j'ai adoré passer ce moment avec toi. J'espère que les auditeurs aussi. On a eu plein d'informations. C'était super intéressant. Donc, voilà, cet épisode un peu spécial va prendre fin. On était donc dans le cadre du podcaston. Le podcaston, vous avez donc toutes les informations sur le site www.podcaston.org. pour découvrir d'autres associations à travers la voix d'autres podcasteurs et podcasteuses. Et si vous avez réussi à suivre cet épisode jusqu'à la fin, félicitations ! Et vous pouvez toujours le partager. C'est vraiment un sujet important, puis c'est un sujet qui touche toute la société. On a aussi donné quand même plusieurs pistes pour pouvoir s'engager, pour pouvoir être actif, pour améliorer le monde de demain, de l'avenir. Et donc, c'est quand même assez intéressant. D'ailleurs, venez nous dire sur les réseaux sociaux ce que vous retenez de notre conversation. Vous pouvez me taguer. Donc, moi, c'est arrobase, Léa, tirez du bas, Richie, tirez du bas. Oui, merci. Et puis on a arrobase, les, petit, débrouillard, débrouillard, ça s'écrit comme dans le nom de l'épisode, tiré du bas, IDF, IDF pour Île-de-France, pour Paris, par exemple, avec le hashtag podcaston, toujours avec un H, non ? P-O-D-C-A-S-T-H-O-N. Voilà, et on se retrouve bientôt pour un prochain épisode. Merci, Laure.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

Description

C'est la semaine du podcasthon du 15 au 21 mars 2025. C'est un grand événement volontaire qui rassemble 1200 podcasts francophones ou pas d'ailleurs sur la semaine. Chacun invite à son micro l'association de son choix et j'ai décidé de mettre en avant l'association des Petits Débrouillards pour parler de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité. Bienvenue dans ma rencontre avec Laure Digonnet.

Apuntes del episodio👍

Hoy te he hablado de :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans cet épisode spécial de Merci Prof. Alors aujourd'hui, moi je suis très fière de participer au Podcaston. C'est un mouvement incroyable qui rassemble plus de 1200 podcasteurs pour soutenir des associations qui œuvrent chaque jour pour un monde meilleur. Et c'est déjà la troisième édition de ce projet totalement bénévole et volontaire. Et je vous invite à découvrir les autres associations sur le site www.podcaston.org Aujourd'hui, mon choix s'est porté sur une cause qui, à moi, me tient particulièrement à cœur. On va parler aujourd'hui de l'enseignement de l'esprit critique et de la curiosité pour la science. Alors, j'ai invité les Petits Débrouillards. C'est une association qui soutient la pratique d'activités de culture scientifique et technique un peu partout en France et puis un peu pour tout le monde, mais surtout pour les enfants. Leur mission, c'est donc de permettre la découverte scientifique, de développer la curiosité et l'esprit critique et l'implication aussi dans la société. Alors aujourd'hui, on va explorer le travail de cette association et on va voir ce que nous, on peut adapter à notre réalité. Et pour cela, je suis ravie d'accueillir Laure Digonnet. Bienvenue sur Merci Prof, Laure.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue,

  • Speaker #0

    merci. Qui es-tu ? Depuis combien de temps tu fais partie de cette association ? Et puis un peu pourquoi, finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis responsable pédagogie et formation. pour les petits débrouillards Grand Est. Alors, juste pour repréciser, les petits débrouillards, c'est un mouvement national avec plein d'associations régionales. Donc moi, je suis dans le quart nord-est de la France, pas très loin de Nancy, et je m'occupe de tout ce qui est conception pédagogique et formation des acteurs éducatifs, donc enseignants, médiateurs, médiatrices, animateurs, animatrices, etc. Ça fait pas mal de temps que je suis au Petit Débrouillard. Je suis rentrée il y a presque 20 ans maintenant, bientôt.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Félicitations.

  • Speaker #1

    Ça commence à chiffrer. Et j'ai commencé comme animatrice au début. Mais tout, tout début, j'étais animatrice permanente et j'animais une exposition interactive autour des maladies cardiovasculaires. Voilà. Donc, j'ai monté, j'ai changé de métier au fur et à mesure, au fil des ans, pour être aujourd'hui... On charge de la formation et de la production pédagogique.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, ce n'est pas une association, c'est un mouvement. La différence, c'est que c'est beaucoup plus grand, qu'il y a plusieurs associations à l'intérieur. Vous êtes combien ? Il y a des salariés ?

  • Speaker #1

    Oui, on est un mouvement. On est présent dans quasiment toutes les régions de France. En tout cas, on a des antennes et des relais télévitoriaux. On en a une soixantaine sur le territoire français. À la fois en métropole, mais aussi à La Réunion. sur l'île de la Réunion. Et on a aussi un mouvement international des petits débrouillards. On est présent dans une quinzaine de pays à travers le monde. Et bien non, pas encore, mais pourquoi pas ? On est ouvert à tout. Donc voilà, effectivement, pour les petits débrouillards en France, on est un mouvement, c'est-à-dire qu'effectivement, il y a des associations qui ont leur propre organisation. Mais elles contribuent tous à un mouvement national, à savoir que les gens qui sont élus, nos administrateurs, les membres de nos conseils d'administration régionaux, contribuent au conseil d'administration du mouvement national. Donc il y a des échanges constants entre le local et les antennes et le national. Quelqu'un qui adhère au mouvement des petits débrouillards, enfin, qui adhère aux petits débrouillards, adhère au mouvement et à l'association régionale. Ils votent deux fois, par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, mais alors, du coup, toi, tu crées des activités. Tes activités, tu les crées que pour ta région, tu les crées pour tout le monde ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai un poste un peu particulier. Du coup, je vais à la fois contribuer à la production des outils pédagogiques. Les petits débrouillards créent des outils pédagogiques pour les acteurs éducatifs. Je vais créer des outils pédagogiques à la fois en local et aussi au national. Je fais partie de ce qu'on appelle les COT, les comités d'orientation technique, où avec mes homologues des autres régions, on va travailler la mise en place des enjeux politiques que notre mouvement a décrétés. On va produire, en ce moment, des contenus autour de l'année de l'océan. Bientôt, en France, on accueille à Nice l'UNOC, portée par l'ONU, le grand temps, le grand rout international autour de la préservation de l'océan. Dans ce cadre-là, ça fait un an et demi qu'on travaille avec mes collègues et des partenaires à accueillir les gens. créer des productions, des outils pédagogiques pour parler de cette question de l'océan. C'est quoi les enjeux, c'est quoi les interactions qu'on a en tant que citoyen, citoyenne, avec cet écosystème. On est aussi en train de construire des parcours pédagogiques autour du harcèlement ou du racisme, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est vraiment scientifique, finalement.

  • Speaker #1

    Ah si, c'est aussi scientifique. Le harcèlement ? On va aborder les questions sociales. Sur ces questions d'êtres humains, on va aborder les sciences humaines et sociales, c'est-à-dire c'est quoi un groupe, comment il se constitue, comment un groupe va impacter l'individu. Donc, c'est aussi des questions scientifiques. Alors, on ne parle pas forcément que de chimie, de biologie ou de physique, mais aussi ce qu'on appelle les sciences humaines et sociales.

  • Speaker #0

    D'accord, super. Et toi, quand tu es arrivée comme animatrice, tu avais fait quelle formation avant ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai un parcours un peu atypique, comme beaucoup de petits débrouillards et de petites débrouillardes.

  • Speaker #0

    Le concept des débrouillards. Pour les élèves qui nous écoutent, débrouillard, ça veut dire que tu peux te débrouiller, que tu peux te sortir de n'importe quelle situation par toi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors, Les Petits Débrouillards, c'est un mouvement d'éducation populaire et de culture scientifique et technique. Notre objectif, c'est vraiment de former des citoyens à être actifs, vraiment de développer, on disait tout à l'heure, de développer l'esprit critique. Donc, on est aussi dans un mouvement de formation tout au long de la vie. Moi, au départ, j'ai un bac STL chimie de laboratoire et j'ai une licence art du spectacle, option théâtre du monde.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien, c'est varié. STL pour mes élèves qui ne savent pas de quoi...

  • Speaker #1

    C'est les sciences techniques de laboratoire.

  • Speaker #0

    Voilà, sciences techniques de laboratoire et ensuite théâtre. Voilà. Très bien. Parfait pour animer des cours finalement.

  • Speaker #1

    Après, c'est aussi de la formation. Je me suis formée à l'animation des petits débrouillards, à l'animation scientifique, à la médiation scientifique. Je me suis formée aussi à la formation... à former des adultes. J'ai plein de formations à l'intérieur.

  • Speaker #0

    Ça a des formations continues, finalement. Voilà. Et que ce n'est pas révolué, le bac qu'on a fait, je pense que ça ne nous définit pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toutes ces actions d'éducation, c'est seulement pour les enfants, les adultes aussi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vraiment pour tous les publics. On s'adresse pour les tout-petits. Dès la maternelle, dès 4-5 ans, on peut faire des sciences avec les enfants. Alors, on va expérimenter, on va faire des expériences avec eux. Et on a des actions qui vont pour les seniors. En maison de retraite, on a des activités pour comprendre comment fonctionne son corps, encore sur la domotique, sur le numérique. Donc voilà, le spectre est très, très large.

  • Speaker #0

    Et entre les deux, on fait tout le long. On continue. On va être à 18 ans et après, on reprend à... Non, non,

  • Speaker #1

    non. Non, non. Le premier de nos publics, en termes de volume, c'est les 7-12 ans. C'est le public historique. C'est là où on a le plus... Dans nos ateliers, c'est ceux qu'on va toucher le plus. Après, tout de suite derrière, c'est les jeunes adultes, les 18-25 ans. qui arrivent très rapidement après. Et après, on va être à peu près de manière équilibrée sur l'entre-deux, entre les 12-18 ans, et puis plus de 25 ans jusqu'aux adultes, aux seniors. Et maternelle, c'est à peu près tout équilibré.

  • Speaker #0

    Alors, du coup, on parle donc de développer l'esprit critique et la culture scientifique, c'est ça ? Pourquoi c'est important ?

  • Speaker #1

    C'est important pour comprendre, pour nous en tout cas, on part du principe que les sciences font partie de notre quotidien. On l'a dit tout à l'heure, les sciences, ce n'est pas que les sciences physiques, chimie et biologie, c'est toutes les sciences. Les sciences économiques, l'histoire, la géographie, les sciences humaines et sociales, toutes les sciences sont importantes. Et comprendre le monde qui nous entoure permet de mieux se l'approprier et d'être, c'est un pouvoir émancipateur. Ça, c'est la première chose, la compréhension du monde. La deuxième chose, c'est la démarche et la pédagogie qu'on va utiliser. On va utiliser la démarche scientifique et notamment la démarche expérimentale. L'idée, c'est de dire, on se pose une question, on va essayer de définir un peu les hypothèses. qu'on va pouvoir se poser une question, une hypothèse, et on va faire une expérience pour valider ou invalider ces hypothèses. Et cette démarche-là, c'est une démarche qui est hyper intéressante dans l'apprentissage. Ce n'est pas quelqu'un qui nous dit c'est juste ou c'est faux. Tu expérimentes, tu testes, tu fais une expérience qui va t'amener à comprendre un peu mieux le phénomène. Et tu vas te rendre compte qu'en changeant des fois un paramètre ou deux paramètres, la réponse ne sera pas tout à fait la même. C'est montrer aussi que le monde est complexe. Et que quand on traite une problématique de tous les jours, une problématique sociétale, ce n'est jamais blanc ou noir. C'est toujours un peu des deux. Et selon le prisme... et le point de vue qu'on va prendre, la réponse peut être différente. Quand on traite la question de, je prends un exemple au hasard, la biodiversité, si on a un regard anthropologique, on va étudier les espèces et on va se dire c'est dommage qu'il y en ait une qui s'éteigne. Si on l'aborde de manière culturelle, on aura peut-être une autre vision des choses. On va se dire qu'il va falloir protéger cette espèce-là plus qu'une autre parce que culturellement, on aura plus de liens avec cette espèce-là. Si on a un regard plus économique, on aura peut-être un autre point de vue. Et en fait, on va essayer de regarder un peu tous les points de vue pour essayer de... comprendre que est-ce que c'est pertinent de protéger plus cette espèce que celle-là ou de mettre en lumière plus cette espèce que celle-là et pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Ou alors, au contraire, qu'est-ce qui fait que on voit aujourd'hui, tout le monde nous parle du changement climatique et ça fait des années qu'on entend qu'on va être impacté et pourtant on voit que ça a... du mal à avancer et on a du mal à prendre la mesure de tout ça. Qu'est-ce qui fait qu'on est paralysé ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne bouge pas ? On ne fait pas assez d'efforts ou de concessions dans cette problématique-là. En fait, c'est tout ça qui est en jeu, c'est comprendre que les mécanismes, ils ne sont pas si simples que ça. Des fois, ils ne sont pas forcément à l'échelle individuelle, ils sont plutôt à l'échelle collective, voire internationale, et qu'on a aussi de manière individuelle et à petite échelle des choses à faire.

  • Speaker #0

    Ok, c'est super intéressant parce que c'est un peu ce que je me disais, la question que je me posais sur est-ce que le fait de développer l'esprit critique et la participation citoyenne, c'est dans un objectif d'écologie ou est-ce que c'est indépendant finalement de l'écologie ?

  • Speaker #1

    Tout est dépendant, c'est-à-dire qu'on ne dit pas c'est bien ou c'est mal, on dit voilà les choix qui sont les nôtres pour le monde de demain. Nous, on a autant envie que tout le monde de vivre et que nos enfants et nos arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants vivent dans un monde et sur une planète qui soit encore saine et qui puisse vivre correctement. On voit bien qu'il faut aussi qu'on change notre manière de voir le monde. Et comment on peut changer ça ? Nous, on n'a pas les réponses, en fait. Et on le dit clairement. On a des... Parce qu'on est des individus, on est aussi des citoyens et des citoyennes. On a un avis sur la question, mais on ne prétend pas avoir une réponse à ces problèmes. problématique-là. Cette réponse, elle doit être collective, et pour qu'elle soit collective, il faut qu'on puisse en débattre et qu'on puisse avoir les mêmes... la possibilité de pouvoir se mettre d'accord sur le demain qu'on veut.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, le sujet du débat, parce que on disait tout à l'heure en off qu'en France, il y a beaucoup plus de débats qu'en Espagne, dans la société, dans la culture, déjà. Donc, en France, on a cette notion de l'importance du débat ... de savoir exprimer ses idées, écouter les réponses de l'autre, d'apporter des arguments et des contre-arguments, etc. Est-ce que c'est ça, l'esprit critique ? Est-ce que c'est autre chose ? Comment on pourrait définir peut-être l'esprit critique pour savoir quelles sont peut-être aussi ses limites ? Est-ce que tout le monde a un esprit critique ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est complexe comme problématique. Déjà, le... En France, je ne suis pas sûre que tout le monde soit à l'aise avec l'idée de débat, en France non plus. On a des problématiques aussi à ce niveau-là. L'esprit même de l'argumentation, du débat est mis à mal aussi, d'une certaine manière. Parce que ça nécessite des compétences et des connaissances aussi qu'on a perdues aussi, d'une certaine manière. Concernant l'esprit critique, l'esprit critique, ce n'est pas quelque chose qu'on va avoir comme ça ou qu'on va acquérir et c'est terminé. L'esprit critique, c'est vraiment... Une démarche proactive de tous les jours, parce qu'il faut avoir conscience de comprendre les problématiques qui sont en jeu. L'esprit critique, c'est de ne pas se dire « j'ai entendu ça, c'est vrai » . C'est essayer de comprendre qui parle, d'où il parle, quel est son point de vue, et est-ce qu'il y a des gens qui n'auront pas le même point de vue que lui. Et à partir de là, ça va être de se forger sa propre opinion à partir de tout ça. Donc ça veut dire qu'on est plus dans la recherche de qui parle et pourquoi il parle, qu'est-ce qu'il dit, et de comprendre quelles sont les controverses qu'il y a autour de ces problématiques-là pour se faire sa propre opinion. Et c'est quelque chose qui se construit tous les jours, finalement. Pour pouvoir développer un esprit critique, il faut être ouvert à ce qui se dit, à ce qui se fait, et aux différents points de vue.

  • Speaker #0

    Alors oui, du coup, c'est un travail de tous les jours. Alors comment on fait concrètement, individuellement, sans parler d'éducation, mais juste pour soi-même, pour développer soi-même son esprit critique ? Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui, pour ça ?

  • Speaker #1

    Une des manières de développer son esprit critique, c'est de multiplier ses sources d'informations. C'est d'avoir plusieurs sources d'informations différentes.

  • Speaker #0

    Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    Oui, ça prend du temps. C'est pour ça que je disais que c'était quelque chose de fastidieux et de proactif. Oui, ça prend du temps. Oui, il faut chercher. Et c'est pour ça qu'on ne peut pas développer un esprit critique sur tout et n'importe quoi. Il va falloir qu'on fasse des choix. Il y a des choses où il va falloir accepter aussi qu'on n'ait pas tous les éléments et de déléguer à d'autres un certain sujet. On ne peut pas avoir... Enfin... On ne peut pas tout maîtriser, finalement. Donc, quels sont les combats qu'on veut mener ? Et sur ceux-là, ne pas écouter le premier venu ou la première venue qui va faire le buzz, en fait. C'est ça, l'esprit critique. Et du coup, ça va loin derrière. C'est-à-dire que c'est ne pas diffuser des informations si on ne sait pas d'où elles viennent, si on n'a pas vérifié qu'elles sont justes. C'est aussi être attentif à... à ce qu'on publie sur nos réseaux ou à ce qu'on diffuse comme information aussi. C'est ça, en fait.

  • Speaker #0

    Ça a beaucoup d'écho aujourd'hui avec le monde actuel. Ça a énormément d'écho. C'est plus important aujourd'hui qu'avant, l'esprit critique ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est plus important qu'avant. En tout cas, on a accès à beaucoup plus d'informations et on a accès à beaucoup plus de... de sujet finalement. C'est ça en fait, c'est le foisonnement. Et en tout cas, ici, ce qu'on voit, ce qu'on peut percevoir aussi dans nos ateliers, c'est qu'on fait souvent le... on mélange souvent information et... et... comment... Des choses qui sont de l'ordre du ressenti. L'émotion,

  • Speaker #0

    l'opinion.

  • Speaker #1

    L'émotion, l'émotionnel, ou des choses qui vont sortir très vite. Et du coup, tout n'est pas information. Ce n'est pas parce que c'est dans un fil de réseau social que c'est juste, que c'est une information. Il faut vraiment, et c'est là où on sait que les... la culture scientifique et technique et la démarche expérimentale, elle remet aussi le fait scientifique au centre du débat. Ce n'est pas une émotion, c'est quelque chose de concret, de factuel. C'est un fait, un fait qui est vérifié, qui est vérifiable. Et se baser là-dessus pour construire le savoir ou pour construire le débat, c'est ça qui nous paraît important.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant. Là, alors, oui. Du coup, sur l'esprit critique, pour développer son esprit critique, il faut donc faire preuve d'énormément de curiosité pour faire cet effort d'aller chercher plusieurs sources. Alors, la curiosité, ça se développe aussi ? Comment on fait pour développer la curiosité ? Pourquoi il y a des enfants dans des classes qui ont envie de poser plein de questions qui s'intéressent et d'autres enfants qui ne s'intéressent pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est plus complexe et je n'ai pas les...

  • Speaker #0

    Comment on fait quand on est proche, quand on mène une activité ?

  • Speaker #1

    Non, après, en tout cas, ce qu'on voit sur nos ateliers, c'est que mettre les enfants en situation de recherche permet qu'ils s'approprient mieux leur apprentissage. C'est indéniable. Clairement, le fait...

  • Speaker #0

    au passage. Les adultes aussi, au passage.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Sauf que la différence avec les enfants, c'est que l'adulte, il va avoir déjà, a priori, il aura peur de se tromper ou de faire une mauvaise manip. L'enfant, il aura moins de crainte et il va toucher, il va expérimenter. Il est moins, déjà, il n'est pas encore trop formaté sur l'échec. Nous, l'échec, on le valorise, en fait. On va valoriser l'échec. Une expérience qui foire, elle est dix fois plus intéressante et pertinente qu'une expérience qui fonctionne. L'expérience qui ne marche pas, qui a planté, elle va nous permettre d'essayer de comprendre pourquoi elle a planté, de changer un paramètre. Et du coup, elle va poser plein d'autres questions. Et du coup, c'est là que ça commence à devenir intéressant et c'est là où on va émettre des hypothèses, on va refaire des expériences, on va changer des paramètres. on va se reposer des questions, etc. Donc, chez nous, dans nos activités, l'échec, on va valoriser l'échec plus que la réussite, finalement. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant la finalité que le chemin pour y arriver. Et du coup, là-dedans, dans cette histoire-là, le fait qu'on travaille... sur du collectif, qui manipule et qui expérimente et qui débat, on devient acteur de son apprentissage. Et du coup, même si on ne l'était pas a priori, on redevient intéressé et curieux, finalement.

  • Speaker #0

    C'est très rare. C'est vraiment ce qu'on a ici aussi. J'ai énormément de gens qui arrivent et qui refusent de se tromper. Non, non, mais je ne vais pas le dire parce que je vais dire une bêtise. Non, non, non, je ne vais rien dire, je ne vais rien dire. Et en fait, moi, je fais exprès, surtout dans les niveaux débutants, au début, dans les premiers cours, de faire en sorte que les élèves répondent des bêtises. Je pose des questions, ils ne peuvent pas connaître la réponse. Il faudrait une culture générale, un savoir incroyable, que je sais qu'ils n'ont pas. Et je fais exprès pour qu'ils s'habituent à se tromper, pour qu'ensuite, ils n'aient plus peur quand on va arriver sur des phrases ou des situations un petit peu plus... importante. Faire une erreur au premier cours, c'est évident qu'on va faire une erreur puisqu'on n'a jamais parlé français. Mais faire une erreur au bout de huit ans de cours, ça fait un peu plus mal. C'est mon cas. Moi, c'est comme ça que j'ai appris l'espagnol. J'ai étudié pendant huit ans et puis au bout de huit ans, il a fallu ouvrir la bouche. Et je n'avais jamais ouvert la bouche en fait, en espagnol. Du coup, j'avais très peur de me tromper parce qu'au bout de huit ans, il y a beaucoup d'expectatives.

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est aussi une manière d'éduquer. Moi, j'ai appris l'anglais avec des gens qui étaient d'autres pays et qui sont beaucoup moins intransigeants sur la pratique de leur langue que nous, on peut l'être aussi en France. À la moindre faute verbale, il y a quelqu'un qui nous remet en place. Et c'est peut-être pas ça qui est... C'est aussi une autre manière d'aborder les choses.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a cette culture. Après, les élèves, en général, apprécient que les Français corrigent parce que comme ça, ça s'améliore. Moi, je me rends compte, ça fait 11 ans maintenant que j'habite en Espagne et je fais encore certaines erreurs parce qu'on n'a jamais pris la peine de me corriger. Les gens ne corrigent pas. Et quand on me corrige au bout de 11 ans, l'erreur est cristallisée et c'est fini. Je reste dessus. Je n'arrive pas à le changer. Je n'arrive même pas à mémoriser sur quoi on m'a corrigé. Et je trouve que c'est dommage parce que du coup, ce côté d'approche scientifique, finalement, on peut très bien l'appliquer aussi à l'enseignement des langues. Le fait d'expérimenter, nous on a des cartes, on a des jeux, on touche. Et de créer le débat en classe, ça fait partie de tout ça. Et je trouve que c'est très intéressant comme enseignement parce que finalement, on a un vrai impact sur la société. Parce que indirectement, quand on parle d'enseignement pour... la partie scientifique et technique, vous favorisez aussi, quelque part, l'égalité des chances, non ? Ah oui, complètement. Je pense à l'inclusion.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous avez déjà des retours d'expérience. Je me dis qu'en 20 ans que toi, tu es dans le mouvement, et le mouvement, il est peut-être un peu plus vieux que ça.

  • Speaker #1

    Il a le double. Il a fêté nos 40 ans l'année dernière.

  • Speaker #0

    Je me dis que vous avez aussi peut-être déjà des statistiques, vous avez remarqué un impact, une évolution des mentalités des gens, de la participation citoyenne.

  • Speaker #1

    Alors, c'est compliqué parce qu'on n'a pas les moyens non plus de faire des enquêtes suivies sur les jeunes qu'on a pu avoir dans nos ateliers pendant des années. Néanmoins, on a des faisceaux quand même d'indices qui nous amènent à se dire que finalement, il y a quand même un intérêt. On a des jeunes qui sont venus chez nous, qui sont aujourd'hui chercheurs. et qui n'avaient pas forcément imaginé ou envisagé la possibilité de passer un doctorat. On a plein de jeunes qui sont passés chez nous qui vont travailler dans l'éducation, mais ça en est des quantités industrielles, soit dans des associations, soit dans des centres sociaux, soit enseignants et qui, des fois, ont commencé comme enfants dans des clubs petits débrouillards. Donc ça, c'est des choses qui sont assez chouettes et qui font qu'on se dit qu'on a notre place là-dedans. Après, le nombre est compliqué à suivre. Il faudrait avec nous des chercheurs qui fassent un vrai travail de suivi des individus sur du long terme.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est compliqué. Mais j'ai vu que vous collaborez aussi avec des écoles, non ? Et il me semble que c'est hyper important aussi, parce qu'à part le rôle éducatif auquel souvent on limite le rôle des enseignants, je pense que quand même les enseignants, ils doivent aussi enseigner à être un citoyen actif dans la société, qui participe, qui apporte quelque chose à la société. C'est un peu l'image aussi que je veux transmettre, moi, ici à l'Académie, parce qu'il n'y a pas longtemps, je te disais tout à l'heure, il n'y a pas longtemps, on a organisé un don du sang. Et un don du sang, ça a quand même... rien à voir avec le français. Alors, on a trouvé un lien quand même. Le docteur est venu nous expliquer l'itinéraire du sang entre le moment de la donation et le moment où le sang est transfusé à quelqu'un, etc. Donc, on a pu poser toutes nos questions et c'était très agréable. Mais c'est aussi pour asseoir l'école dans un mouvement déjà de pédagogie parce que j'ai permis quand même à beaucoup de personnes qui n'avaient jamais donné leur sang de tester. Parce que c'est aussi, c'est pas un hôpital, c'est beaucoup plus joli, c'est beaucoup plus convivial. Et aussi de faire un acte solidaire. Je pense que c'est pas seulement limiter aux hôpitaux qui organisent les dons du sang, mais que tout le monde en fait peut l'organiser. Maintenant que j'en ai organisé un dans ma vie, déjà on a pris le rendez-vous et on va le faire tous les ans. Mais j'ai vraiment aussi envie d'inviter tout le monde à l'organiser. C'est pas très difficile à organiser finalement dans son entreprise ou là où il est. Nous, on a profité pour apprendre plein de choses. C'est le moment où on a parlé de la santé en classe, etc. La question, c'était comment les professeurs, d'après toi, peuvent incarner ce rôle aussi d'enseigner, à participer à la société ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué. Et puis, c'est encore plus compliqué aujourd'hui. En France, le système éducatif est mis à mal. Comme le système de santé, etc., on demande beaucoup aux enseignants et avec de moins en moins de moyens et de plus en plus de problématiques. Donc, ça fait partie du rôle de l'école, la sociabilisation, le vivre ensemble, etc. Après, il faut aussi donner les moyens à l'école de le faire. C'est pour ça aussi que des structures comme les nôtres Nous avons une labellisation de structure complémentaire de l'éducation nationale. On a un agrément qui nous permet d'accompagner et d'intervenir dans les écoles sur un certain nombre de sujets.

  • Speaker #0

    C'est en ça que l'ouverture des écoles permet aussi de s'ouvrir sur la société et de développer la citoyenneté et l'esprit critique. Après, je pense que c'est aussi quelque chose qui doit être global. Ça, c'est mon avis personnel. La citoyenneté doit être quelque chose de... qui doit s'apprendre de partout, aussi bien dans la rue que dans les associations, qu'à l'école, que toute la société doit être éducative. Et ça doit se prolonger d'un espace à un autre. Aujourd'hui, on a tendance un peu à cloisonner l'école, le loisir, le périscolaire, etc. En fait, c'est une continuité éducative qu'il faut instaurer. Et c'est aussi comprendre que... Les points de vue sont aussi... Les objectifs de chacun sont différents. L'école a une obligation d'acquisition de connaissances et de compétences. Ce qu'on n'a pas, nous, forcément. Notre objectif, c'est de former des citoyens actifs. C'est d'autres enjeux, mais qui sont complémentaires. Et qui peuvent se relayer, parce qu'on n'a aussi pas les mêmes méthodologies de travail. Nous, on a peut-être des fois plus de facilité aussi, parce que moins d'enfants dans nos groupes, sur des temps un peu autres. plus ponctuel et c'est d'autres manières et du coup le fait de l'avoir vu en classe, de l'avoir vu en atelier avec les petits débrouillards ou avec d'autres font que l'enfant va pouvoir aussi intégrer un peu mieux les concepts de citoyenneté et de vivre ensemble donc c'est vraiment des choses qui à mon sens doivent être multiples avec plein de manières de faire pour répondre aussi aux besoins ... des individus. Il y a des enfants qui, quand on va faire un cours dans une classe, vont comprendre tout de suite. D'autres, il va falloir peut-être passer par des ateliers, par du jeu pour pouvoir y arriver. Il y en a d'autres, il y en a certains, ils vont mettre du temps à comprendre les concepts et puis d'autres vont les capter tout de suite. Donc, c'est aussi, enfin, multiplier les intervenants, multiplier les manières de faire et de proposer des activités, fait que, de plus en plus, on va pouvoir former une société active, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, super intéressant. Et donc, en pratique, parce que comme en Espagne, on n'a pas d'association, de mouvement des petits débrouillards, qu'est-ce qu'on peut faire comme activité. Est-ce que tu peux nous donner des exemples un petit peu pour toutes les tranches d'âge pour qu'on passe un petit peu en revue ce qu'on pourrait faire un peu chacun ? Autant d'un côté pour les profs peut-être, d'un autre côté pour les parents.

  • Speaker #0

    Déjà, il y a une plateforme qui s'appelle Wiki des brouillards où on peut trouver plein d'expériences à faire chez soi.

  • Speaker #1

    On mettra le lien dans les commentaires.

  • Speaker #0

    Alors, c'est en français. Très bien. Mais en tout cas, il y a plein d'expériences et il y a même des parcours pédagogiques qui sont proposés. C'est en accès libre et on peut même contribuer soi-même au remplissage de cette plateforme avec d'autres expériences ou avec des commentaires sur les expériences que vous avez faites. Donc voilà, nous, avec les tout-petits, on fait des comptes scientifiques. Donc, avec les maternelles, on raconte des histoires et on fait des expériences au milieu. Donc, ça marche super bien. On en a autour de l'eau, on en a autour des couleurs de l'océan. Là, on est en train d'en développer un en ce moment sur cette thématique-là, sur la biodiversité. Enfin bref, du coup, ça marche super bien avec les tout-petits.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser au pack de Pandacraft. C'est un peu la même chose, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui et non, parce que là, pour le coup, on va utiliser du matériel de la vie tous les jours pour faire nos expériences. L'idée, c'est de se dire qu'une expérience qu'on fait dans un atelier petit débrouillard, l'enfant ou la participante doit pouvoir la refaire à la maison, avec ses amis, en famille ou dans la rue.

  • Speaker #1

    Oui, alors que pendant Craft, tu reçois un kit à la maison de trucs à fabriquer, tout est déjà prédécoupé, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc là, nous, l'idée, c'est de se dire que les sciences, tu peux en faire avec du matériel que tu trouves dans ta cuisine et dans ta maison. Donc, on va beaucoup utiliser de la farine, de l'huile, du vinaigre, du bicarbonate, des verres, des pailles, des ballons de baudruche. Voilà, des choses très, très, très, très classiques et très rigolotes. C'est vraiment de se dire ça et que la science n'est pas faite que par les scientifiques avec des grosses machines et des outils hyper pointus. On peut en faire avec vraiment du matériel du quotidien.

  • Speaker #1

    Oui, on dit que les enfants, quand ils jettent quelque chose, c'est bien pour tester la gravité, non ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà. C'est ça. On teste plein de trucs, effectivement. Mais du coup, voilà, l'idée, c'est de faire des expériences. Alors, sur le site dont je parlais tout à l'heure, on en a déjà identifié un certain nombre, mais on en a encore plein d'autres qui sont disponibles dans des bouquins qu'on a édités avec Albin Michel Jeunesse, dont beaucoup sont sur le wiki, mais pas toutes. Donc voilà, après, on crée, comme je le disais tout à l'heure, au tout début de l'interview, on conçoit des outils pédagogiques à destination des acteurs éducatifs. Donc on a des mâles pédagogiques autour de la biodiversité, autour d'être humain vivre ensemble. comprendre ce que c'est qu'un être humain, comment il fonctionne, comment il se construit biologiquement parlant et socialement, comment on combat les stéréotypes et les préjugés, ou le racisme, on parlait tout à l'heure.

  • Speaker #1

    C'est bien ça. Est-ce que vous avez des activités pour adultes ?

  • Speaker #0

    Alors, ces activités-là, quand on crée des outils pédagogiques, en général on s'adresse à un public cible, il n'empêche que les activités, souvent, sont adaptables au public adulte. Typiquement, la malle « Être humain, vivre ensemble » qu'on a créée avec la Fondation L'Élian Thuram. Elle s'adresse effectivement principalement aux ados, mais en vrai, les adultes, moi je l'utilise beaucoup en atelier pour adultes, parce que comprendre comment fonctionne notre cerveau et que c'est la catégorisation qui amène à la notion de préjugé et donc qui amène derrière à la discrimination et ensuite au racisme. En fait, ça, c'est intéressant de comprendre que c'est notre cerveau qui fonctionne de cette manière-là. Maintenant, comment nous, êtres humains, conscients et avec de l'esprit critique, on arrive à combattre ces stéréotypes-là et ces préjugés, ou qu'on les utilise à bon escient, c'est intéressant. Et c'est là où la réflexion est pertinente. Moi, j'interviens beaucoup sur ces outils-là avec des acteurs éducatifs, des enseignants, des éducateurs spécialisés, pour qu'ils comprennent déjà que c'est une mécanique qui fait partie d'eux-mêmes. On est tous porteurs et cibles de stéréotypes et de préjugés. Et d'autant plus dans nos métiers qui sont liés à l'éducation. C'est ce que j'explique aux adultes, c'est de dire qu'à un moment donné, si je vous dis de concevoir une progression pédagogique pour un public de 7 à 12 ans, vous allez utiliser les stéréotypes et les préjugés que vous avez. Vous savez dans votre tête qu'un enfant de 7 à 12 ans, voilà quels sont ses savoir-faire, voilà quels sont ses savoir-faire. Voilà quelles sont ses compétences, ses capacités physiques, motrices, intellectuelles. Et c'est à partir de là que vous allez concevoir une progression pédagogique sur un sujet donné. Maintenant, quand vous êtes devant votre public, vous allez l'adapter ou pas. Et c'est là où on va voir si vous restez dans vos stéréotypes. Et dans ce cas-là, bien... S'il y a un enfant qui ne sait pas découper à 12 ans, qu'est-ce que vous faites ? Vous le laissez tranquille, vous le laissez de côté ou est-ce que vous trouvez une solution pour l'intégrer à votre activité ? Et c'est ça en fait qu'on va essayer de travailler avec ces publics-là sur cette problématique-là. Donc avec les adultes, on va travailler exactement sur les mêmes schémas, les mêmes problématiques que pour les plus jeunes. Simplement, on ira un peu plus loin où on va orienter la discussion sur des sujets qui sont liés à l'éducation et la pédagogie quand on va s'adresser à un public d'acteurs éducatifs. ou si on s'adresse à un public de chercheurs ou de doctorants, on va essayer d'amener la question du vocabulaire et de comment on transmet une recherche à des gens qui ne maîtrisent absolument pas la thématique et le sujet qu'on aborde. C'est le prisme qu'on va déplacer, mais les outils restent les mêmes, c'est la démarche. Et c'est la pratique. Donc, avec les adultes comme avec les enfants.

  • Speaker #1

    Du coup, dans les activités que tu organises, que tu mènes, les gens s'inscrivent pour l'activité individuelle ou pour un pack de trois séances ou quelque chose comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. Nous, il y a la grande majorité de nos activités, on va les faire avec des structures, pour des structures. C'est-à-dire que c'est une entreprise qui va nous faire venir pour une réunion ou pour une formation de ces équipes. C'est un centre social qui va nous demander d'intervenir pour un public de telle tranche d'âge, etc. Et on va faire une activité. La grosse partie de nos activités, elles sont comme ça. C'est-à-dire que nous, on va venir en soutien à des structures locales avec des groupes donnés. Une autre partie de notre activité, c'est sur du grand public. C'est-à-dire qu'on va nous demander d'intervenir sur des manifestations, sur des fêtes, sur des choses comme ça. Et là, on va avoir des stands où les gens vont venir, vont passer, vont rester dix minutes, une demi-heure, une heure sur notre activité. Ils vont partir. Donc ça, c'est du stand grand public. Une petite partie, c'est de faire venir des gens chez nous sur des clubs ou sur des mini-stages. Les clubs, c'est plutôt sur des temps longs, une fois par semaine pendant la période scolaire. Soit entre deux périodes de vacances, soit sur l'année, ça dépend des territoires, ou alors pendant les vacances sur des stages, ce qu'on appelle les mini-stages, tous les après-midi pendant une semaine où les gens vont venir participer. Puis après, dans certains cas, on va avoir des temps qui sont ouverts. Ici, à Lunéville, par exemple, on a un Fab Lab, on anime un Fab Lab. Notre public peut venir quand il veut, les familles, les habitants peuvent venir quand ils veulent. Le samedi, en général, c'est là où c'est ouvert quand ils viennent faire leur activité, viennent utiliser les machines et participer. Mais ça, c'est plutôt du… c'est plutôt la mise à disposition d'un espace de bricolage collectif et il n'y a pas un atelier en tant que tel. C'est à peu près les trois grands formats d'activités qu'on va avoir.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser un petit peu au colo. Moi, j'aimerais bien que mon fils, il parte en colo chez les petits débrouillards.

  • Speaker #0

    Il y en a quelques-unes. Ça dépend des projets qu'on a. En fait, on n'a pas de subvention de fonctionnement. On n'est que sur projet. Selon les années, il y a des fois où on monte des colos avec d'autres partenaires, souvent à l'international. Pendant longtemps, on avait monté des colos franco-allemandes, par exemple, avec un mixte petit débrouillard français et allemand. mais oui c'est des projets qui peuvent se monter en tout cas on en a mené il y a quelques années on en a plus ces temps-ci mais pourquoi pas c'est chouette alors des prochains défis pour l'association et puis on va se rapprocher doucement

  • Speaker #1

    de la fin de cette rencontre il y a des prochains défis pour cette association il y en a tout le temps on en a tous les jours tu parlais de l'océan tout à l'heure

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Alors ça, c'est un gros… Cette année, on est vraiment focalisé sur l'année de l'océan, avec plein, plein de projets, et puis une participation, un grand congrès. Enfin, on organise un congrès des jeunes engagés. qui aura lieu en mai à Nice, en préalable à la conférence des Nations Unies sur l'océan. L'idée, c'est d'avoir des jeunes de tous les pays qui viennent réfléchir et qui viennent proposer des recommandations pour la préservation de l'océan. Et certains d'entre eux... vont venir les poser aux personnes qui participeront à l'UNOC, à la Conférence des Nations Unies, qui aura lieu début juin, pareil à Nice. Donc là, c'est un grand temps. Et puis après, là-dedans, dans cette grande aventure, on va avoir des activités autour de l'océan, partout en France, y compris très loin des côtes, parce que notre impact individuel, on a tous un impact. sur cet écosystème-là, quel que soit le lieu où on vit. Et même quand on vit très loin des côtes...

  • Speaker #1

    Comme vous, par exemple.

  • Speaker #0

    Comme nous, par exemple, exactement. Ça a un impact sur cet écosystème-là et en avoir conscience, c'est déjà commencer à changer un peu les choses.

  • Speaker #1

    Excellent. Alors du coup, nos chers auditeurs, comment est-ce qu'ils peuvent soutenir tout votre travail et comment ils peuvent s'impliquer aussi à leur niveau ? Est-ce qu'ils peuvent devenir, par exemple, animateurs ?

  • Speaker #0

    Oui. Pour être animateur, il faut suivre une formation. Il faut soit venir en France, soit se mobiliser pour faire venir un formateur chez soi. Non,

  • Speaker #1

    mais faire une formation en France, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Voilà. Il y a des formations initiales d'animateurs, des formations initiales. Il y en a un peu partout en France, souvent pendant les périodes scolaires en France. Mais après, ça peut se monter aussi. S'il y a une équipe qui a envie de se former, ça peut être aussi, on peut les créer en dédié certaines. On peut venir voir ce qui se passe. On est toujours prêt à accueillir les gens. On essaye de trouver les solutions pour faciliter l'accueil dans les antennes Petit Débrouillard. Et puis, s'il y en a qui veulent participer à des projets comme celui qui est en train de se monter, c'est encore possible. Il faut solliciter les petits débrouillards PACA pour participer à ce congrès des jeunes engagés.

  • Speaker #1

    PACA, ça veut dire le sud de la France.

  • Speaker #0

    Oui, pardon, effectivement. Mais ça, je peux envoyer, il y a un appel à participation qui est en train de tourner en ce moment. Donc, s'il y a des jeunes de 18 à 25 ans qui veulent se mobiliser pour la préservation de l'océan, c'est le moment.

  • Speaker #1

    Et après 25 ans, c'est fini ?

  • Speaker #0

    Sur ce projet-là, oui.

  • Speaker #1

    Bon, loupé !

  • Speaker #0

    Ce projet-là, c'est un peu loupé, mais après, voilà, le champ des possibles est assez large. On part du principe qu'on se dit, enfin, on se dit qu'il n'y a pas de projet qu'on ne fait pas si ça rentre dans notre champ, qui est la culture scientifique et technique et l'éducation populaire. À partir de là, on trouvera les solutions pour envisager des projets. C'est les moyens qu'on aura trouvés les uns les autres pour le mettre en place qui vont définir le projet, en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu sur Instagram tout à l'heure que vous recrutiez aussi de temps en temps des services civiques, des volontaires, etc. Il y a moyen de venir faire un petit séjour en France et en profiter pour être utile, finalement.

  • Speaker #0

    Oui. Après, sur les fonds, on a eu quelques soucis avec le vote du budget en France ces derniers jours. Les services civiques, je ne sais pas trop ce que ça va donner encore dans les prochains jours, mais en tout cas, oui, il y a la possibilité. Après, on participe aussi à des programmes européens, des programmes européens qui peuvent s'envisager aussi. Super,

  • Speaker #1

    super. Donc, je mettrai les liens pour vous retrouver dans les descriptions de l'épisode. Merci, Laure. Moi, j'ai adoré passer ce moment avec toi. J'espère que les auditeurs aussi. On a eu plein d'informations. C'était super intéressant. Donc, voilà, cet épisode un peu spécial va prendre fin. On était donc dans le cadre du podcaston. Le podcaston, vous avez donc toutes les informations sur le site www.podcaston.org. pour découvrir d'autres associations à travers la voix d'autres podcasteurs et podcasteuses. Et si vous avez réussi à suivre cet épisode jusqu'à la fin, félicitations ! Et vous pouvez toujours le partager. C'est vraiment un sujet important, puis c'est un sujet qui touche toute la société. On a aussi donné quand même plusieurs pistes pour pouvoir s'engager, pour pouvoir être actif, pour améliorer le monde de demain, de l'avenir. Et donc, c'est quand même assez intéressant. D'ailleurs, venez nous dire sur les réseaux sociaux ce que vous retenez de notre conversation. Vous pouvez me taguer. Donc, moi, c'est arrobase, Léa, tirez du bas, Richie, tirez du bas. Oui, merci. Et puis on a arrobase, les, petit, débrouillard, débrouillard, ça s'écrit comme dans le nom de l'épisode, tiré du bas, IDF, IDF pour Île-de-France, pour Paris, par exemple, avec le hashtag podcaston, toujours avec un H, non ? P-O-D-C-A-S-T-H-O-N. Voilà, et on se retrouve bientôt pour un prochain épisode. Merci, Laure.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

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