Speaker #0La grosse fin de Petit Bonhomme C'est le matin. Dans la ville, il y a une rue. Dans la rue, il y a une maison. Dans la maison, il y a une chambre. Dans la chambre, il y a un lit. Dans le lit, il y a Petit Bonhomme. Et dans Petit Bonhomme, il y a un ventre tout vide. Petit Bonhomme sort de son lit, de son pyjama et enfin de sa chambre. Il rentre dans ses habits. et descend à la cuisine. Il ouvre le placard. Il est vide. L'armoire, elle est vide. La huche, elle est vide. Petit bonhomme, fonce à la boulangerie. Boulanger, s'il te plaît, donne-moi du pain, parce que j'ai faim. Oh, petit bonhomme, répond le boulanger. Le pain, je ne le donne pas, je le vends. C'est comme cela que je gagne ma croûte. Petit bonhomme sort son porte-monnaie. Il est vide aussi. Mais je n'ai pas de sous. Ah, bon. Écoute, voilà ce que je te propose. Donne-moi de la farine et je te donnerai du pain. Petit bonhomme court au moulin. Tout est soufflé, il dit. Meunier, donne-moi de la farine que je donnerai au boulanger qui me donnera du pain parce que j'ai faim. Hé, petit bonhomme, répond le meunier. Ma farine, je ne la donne pas. Je la vends. Je ne m'oûte pas pour rien. Mais je n'ai pas de sous. Ah, bon, voilà ce que je te propose. Donne-moi des grains de blé et je te donnerai de la farine. Petit bonhomme déboule à la ferme et finit par trouver le paysan. Il était juste entre son béret et ses bottes en caoutchouc. Paysan, donne-moi des grains de blé que je donnerai au meunier qui me donnera de la farine, que je donnerai au boulanger qui me donnera du pain, parce que j'ai faim. Hop, petit bonhomme, répond le paysan, le blé, il ne tombe pas du ciel, il sort de la terre, faut l'aider à pousser. Pour ça, moi, j'ai besoin de crottin. Si tu me donnes du crottin, je te donnerai des grains de blé. Là-haut, le soleil est à son zénith, il rayonne. En bas, petit bonhomme fait son maximum, direction la pâture à toute allure. Quand petit bonhomme arrive, il trouve un percheron énorme au derrière, si gros qu'on le voit de devant. C'est la bonne adresse. Cheval, donne-moi du crotin que je donnerai aux paysans, qui me donnera des grains de blé, que je donnerai aux meidiers, qui me donnera de la farine, que je donnerai aux boulangers, qui me donnera du pain parce que j'ai faim. Je voudrais bien, moi, répond le cheval, mais je n'ai plus rien à manger. Il fait trop sec. Donne-moi de l'herbe bien verte et je te donnerai du crotin. Petit bonhomme cherche partout. Partout, l'herbe est sèche. Il se penche et parle à la terre. Terre, donne-moi de l'herbe que je donnerai au cheval, qui me donnera du crotin, que je donnerai au paysan, qui me donnera des grains de blé, que je donnerai au meunier, qui me donnera de la farine, que je donnerai au boulanger, qui me donnera du pain parce que j'ai faim. Mais je ne peux pas, murmure la terre. J'ai si soif. Donne-moi de l'eau et je te donnerai de l'herbe. Petit bonhomme galope jusqu'à la rivière. Elle est en train de se la couler douce. Rivière, je peux te prendre de l'eau ? C'est pour la terre, elle est toute sèche. Ah ! Oui, s'il te plaît, donne-moi de l'eau, que je donnerai à la terre, qui me donnera de l'herbe, que je donnerai au cheval, qui me donnera du crotin, que je donnerai aux paysans, qui me donnera des grains de blé, que je donnerai aux meuniers, qui me donnera de la farine, que je donnerai aux boulangers, qui me donnera du pain, parce que j'ai faim ! Moi, je veux bien. Mais tu vois, ce matin, je n'ai pas eu le temps de faire mon lit. Tu peux t'en occuper, cela m'aiderait beaucoup. Petit bonhomme s'est mis tout de suite au travail. Il a réarrangé les galets, enlevé les branches d'arbres qui traînaient et nettoyé les bordures. La rivière est toute jolie et toute propre à présent. Hum, ça fait plaisir, dit la rivière. Tu peux te servir maintenant. Merci ! Mais que je suis sot ! Je n'ai pas de sot ! Pas grave, je prends mon chapeau. Thibonhomme écope une grande chapeautée d'eau et la porte à la terre. Elle la boit en soupirandaise. Encore, s'il te plaît ! Thibonhomme court reprendre une deuxième chapeautée, puis une troisième, et enfin, la terre laisse échapper. Ah ! Ça va mieux. Aussitôt, pousse une belle herbe verte et juteuse. Petit bonhomme, en coupe une bonne brassée. Merci, la terre ! Petit bonhomme file comme le vent jusqu'à la pâture et dépose son tas d'herbes devant le cheval. Aussitôt, le cheval se met à manger. Brout, brout, mâche, mâche, brout, brout, mâche, mâche. Ah, ça vient ! Petit bonhomme fait vite le tour du cheval et se retrouve devant le derrière au moment où la queue se soulève.