Speaker #0Tim Tim, bois sec, yé cric, yé crac, est-ce que la cour dort ? Non, la cour ne dort pas, yé mysticric, yé mysticrac. Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Mes Sorties Culture. Savez-vous ce que veut vraiment nous montrer Nikki de Saint-Phalle avec ses tirs sur les tableaux ? Écoutez jusqu'à la fin pour le découvrir. Aujourd'hui, je vais vous parler des tirs de Niki de Saint-Phalle. Vous pouvez retrouver le visuel sur Internet, entre autres sur nos tartinesdeculture. Le lien vers l'article est dans la description.
Célèbre et célébrée pour ses fameuses "Nanas", qui ornent notamment la fontaine Stravinsky qui jouxte le centre Pompidou, Niki de Saint-Phalle était une féministe convaincue. On l'associe d'emblée à ces personnages ronds, colorés et pleins de gaieté. Mais l'artiste avait aussi en elle une part d'ombre et de colère qu'elle a exorcisée à travers une autre série de travaux (antérieurs au "Nanas") : ses "Tirs". Rattrapée par les peurs de son enfance, Niki de Saint-Phalle décide, au début des années 60, de concevoir un dispositif de peinture inédit et invente une forme de violence... non-violente : A l'aide d'une carabine et avec habileté, elle tire sur des tableaux préparés à l'avance faits d'images, de plâtre, d'objets collés (bustes masculins, objets religieux, poupées...) mais aussi de sacs de peinture qui explosent au moment de l'action, le tout étant recouvert de peinture blanche. Il y a donc une première œuvre, un premier moment, avec un objet abstrait, blanc et en relief, puis le moment de la performance qui se déroule en public : L'artiste n'hésite pas à se donner en spectacle et se plaît à renverser les stéréotypes de genre. Se saisir d'une arme, et se montrer dans une posture considérée comme virile est une action politique en soi, une revendication féministe propre à marquer les esprits et qui donne lieu à de nombreuses photographies. Yé cric, yé crac, tim tim, bois sec. Vient enfin l'œuvre finale, qui ne cache rien de la violence symbolique qui lui a donné naissance. On devine les impacts sur les tableaux. et on voit distinctement les couleurs de peinture, comme autant de blessures jamais refermées. Violée par son père à l'âge de 11 ans, Niki de Saint-Phalle, qui commence à sa carrière comme mannequin et n'a subi aucun parcours académique, en connaît un rayon en matière de domination masculine. À travers les tirs, elle prend sa revanche. D'objet, elle devient sujet. Elle cesse d'être victime pour imposer sa marque. Enfin, Ces performances sont surtout l'occasion de rendre ses souffrances visibles et de les sublimer à travers un geste qui choque les commentateurs de l'époque. Est-ce bien là le rôle d'une femme ? Sans toujours comprendre qu'il faudrait être choqué par ce que l'artiste dénonce ? Pour exprimer les douleurs réelles des femmes, elle nous tend simplement le miroir symbolique des blessures infligées à ces tableaux qui saignent. Un détour cathartique et puissant qui continue de nous interpeller. Je vous remercie pour votre écoute. J'espère que cette découverte culturelle vous a plu. Je vous invite à aller sur la plateforme d'écoute de votre choix pour nous laisser 5 étoiles ou un avis. Nous nous retrouverons dans deux semaines pour un nouvel épisode. Abonnez-vous à notre podcast « Mes sorties culture » pour ne rater aucun épisode. D'ici là, vous pouvez aller sur le site web messortiesculture.com pour trouver des visites guidées pour découvrir notre patrimoine culturel et aussi répondre à nos #mardidevinette" et à nos "énigmeduvendredi" toutes les semaines sur Instagram et Facebook. Tous les liens sont dans la description. À bientôt !