Description
Dans le n° 4 du magazine Harmonie en février 1965, on pouvait lire un petit dialogue entre trois critiques musicaux à propos de la première production de Pelléas et Mélisande de Debussy en stéréo. Édith Walter disait que « La stéréophonie est l’un des attraits majeurs de cette nouveauté. » Gilles Cantagrel répliquait : « Et pourtant, elle n’est pas partout du meilleur effet : le côté spectaculaire de Golaud perdu dans sa forêt, cette acoustique de cathédrales des scènes intérieures… » Harry Halbreich complétait : « Alors que, malgré le son très médiocre des disques de 1942, l’orchestre était merveilleusement nimbé de mystère. » Ouvrant la conclusion à Gilles Cantagrel : « Il semble donc que la stéréophonie ne s’impose pas pour Pelléas : mais elle vient de mettre en vedette ce personnage principal : l’orchestre, dans une réalisation qui tient d’ailleurs plus du concert que de la scène. »
En changeant les rapports de plan, la stéréo pourrait donc bien changer la perception des ouvrages musicaux. Déplacer les goûts, renforcer l’attente de naturalisme qui, elle-même, ne se trouve pas toujours appropriés selon les répertoires et ne se veut même pas forcément cohérentes à toutes les oreilles. Pour faire cette histoire des débuts de la stéréophonie, titiller l’évolution des sensibilités entre les moments de l’expérimentation et le temps des standards qu’elle a finis par imposer, Metaclassique est installée à la Bibliothèque publique d’informations avec Azadeh Nilchiani qui est chercheuse affiliée à l’Institut ACTE, Luc Verrier qui est expert en numérisation et préservation numérique, en léger différé, Julien Ferrando qui est maître de conférence à Aix-Marseille Université et chercheur CNRS au laboratoire IDEAS.
Une émission pensée et menée par David Christoffel.
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