- Speaker #0
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le seul élément qui fait que je reste dans ma banque, c'est une forme de sécurité. C'est-à-dire que je suis un peu rassuri, ils sont quand même en bas. Et comme si les coffres étaient encore en bas, mon argent était encore en bas avec eux, les banques, si elles veulent rester dans le jeu de ces épargnes, elles vont revoir leur business moderne. Parce qu'en termes de niveau de coût qu'elles ont aujourd'hui, elles sont obligées de facturer très cher l'épargne pour financer le reste des frappes. Et si je veux avoir une caisse de résonance plus forte pour avoir d'autres personnes de manière un peu plus large, la marque, pour nous, est un facteur très fort.
- Speaker #1
et tu te rends compte vite quand même que l'humain... Il y a une composante humaine qui est quand même très nécessaire, notamment parce que tu dois évangéliser un marché qui est en train de se construire.
- Speaker #2
Bonsoir à toutes et à tous. Aujourd'hui, on a le plaisir de recevoir Sébastien Dornano, président cofondateur de Youmoney. Bienvenue Sébastien. Bonjour.
- Speaker #3
Bienvenue.
- Speaker #2
Alors, qui est Sébastien ? Qui est Youmoney ? Nous allons le découvrir dans quelques instants. Donc, Youmoney est une fintech française. Je pense que certains d'entre vous qui font de l'investissement la connaissent très bien. Donc, il révolutionne la gestion d'épargne en ligne. donc le parcours de Sébastien c'est qu'il a travaillé un peu un certain nombre d'années, 12 ans, à la financière de l'échiquier où il a contribué à augmenter très fortement l'encours en passant de 2,5 milliards à 10 milliards. Et il a lancé YouMoney avec une ambition claire qui est de stimuler l'investissement financier grâce à une approche digitale et surtout qui est transparente et accessible, sachant que ce sont L'épargne n'est pas toujours forcément très claire pour le grand public. Donc c'était le pari de Youmoni, qui est aujourd'hui maintenant un acteur de référence, on peut le dire. Une très belle marque dans la gestion pilotée en ligne et qui s'appuie sur des portefeuilles qui seront majoritairement sur des ETF. On va peut-être expliquer un petit peu tout à l'heure pour les auditeurs ce que c'est un ETF. et qui a aujourd'hui plus de 1,5 milliard d'euros sous gestion et qui a une performance qui est bien supérieure au front traditionnel. On a noté 98,4% de performance par rapport à ces acteurs-là. Donc dans cet épisode, on va revenir sur ton parcours d'entrepreneur. On va aussi expliquer au début comment on trouve le bon positionnement pour Youmoney. Donc sur le 0 to 1 et aussi peut être expliquer le modèle économique pour qu'on comprenne un petit peu comment vous vous rémunérez là dedans. Et ensuite sur le scale avec Emeric. Puis enfin, le endgame sur en fait, Youmoney, ça va aller jusqu'où ? Voilà. Bienvenue.
- Speaker #1
Salut, ça va bien ?
- Speaker #2
Trop bien. Donc ça te passe si on va bien peut être sur le sur les débuts, un peu sur le. lancement du money, comment on décide de se lancer ?
- Speaker #0
Alors comment on décide de se lancer ? Déjà on est piqué à l'entrepreneuriat parce qu'on est effectivement dans une boîte qui s'appelle la financière des chéquets avec deux entrepreneurs à la tête qui sont Christian Guenier et Didier Leménestrelle et qui au fur et à mesure des 12 ans... que j'ai passées à leur côté ont vraiment insufflé cette envie de bâtir des projets, de développer une boîte, ce que j'ai pu découvrir au fur et à mesure, comme un cadre, parce que j'ai rejoint une équipe qui était déjà existante et déjà pleine. pleine et entière, mais qui m'ont vraiment donné envie de monter sa propre boîte, d'avoir son projet et de le développer. Et donc, au bout de 10-12 ans, quand la boîte tournait très très bien, j'ai regardé un petit peu autour et moi j'ai vu un élément fondamental qui posait problème. C'était un début de fort désalignement, enfin des choses qui existaient déjà depuis longtemps dans la banque, mais un désalignement entre l'intérêt de l'épargnant et ce que lui proposait le marché financier au sens large. On a parlé d'opacité dans ton introduction, c'est en partie ça. C'est des frais qui étaient particulièrement chargés, c'est une offre compliquée, avec une population française qui n'est pas très appétante au sujet financier, mais c'est un peu méchant de dire ça parce qu'en fait elle est appétante à un sujet qui l'intéresse unique, c'est la fiscalité. On a des experts fiscaux parce qu'on a une fiscalité qui est absolument ultra complexe, et donc tout le monde se concentre là-dessus, et les marchés financiers derrière, à la rigueur, c'est moins important. Et donc on a vraiment un décalage très très fort entre ce que pourrait avoir un épargnant, s'il était ailleurs qu'en France et ce qu'il a en France. Et pour moi, il y avait deux grands sujets, il y avait deux grandes vagues vraiment à accompagner pour aider les épargnants français. C'était bien sûr la digitalisation. Je rappelle qu'en 2015, autant les néobanques, les banques digitales commençaient à apparaître, mais sur l'épargne, on restait full papier. Donc, il fallait l'acte de gestion, la souscription, elle était uniquement papier. Et puis, la partie ETF, on l'a aussi évoqué, c'est-à-dire la gestion indicielle, le fait de suivre des indices. L'intérêt d'avoir des ETF plutôt que des fonds traditionnels, c'est simplement que Les frais de gestion de ces ETF sont environ 10 fois moins chers qu'un fonds traditionnel et qu'on se rend compte que sur le long terme, toutes les démonstrations du passé, etc. ont démontré que la performance est meilleure sur un ETF sur le long terme que sur un fonds actif.
- Speaker #2
Tu peux expliquer ce que c'est un ETF pour les auditeurs ?
- Speaker #0
Un ETF, c'est un véhicule d'investissement qui réplique la performance d'un indice. Je vais avoir un ETF S&P 500. La vocation à répliquer exactement la performance du S&P 500. Il ne fera pas mieux, il ne fera pas moins bien. Et toute la logique c'est d'aller… Il y a plein d'ETF qui répliquent le S&P 500, ils ne sont pas tout à fait les mêmes, mais ils ont la même vocation.
- Speaker #1
C'est-à-dire que tu pondères exactement la pondération du CAC 40 ?
- Speaker #0
Tu prends exactement la pondération du CAC 40, tu répliques exactement. Si demain le CAC 40 fait 2%, ton ETF va faire 2%. Du coup,
- Speaker #2
si je suis un épargnant, au lieu d'acheter une action totale, énergie, j'achète un ETF et cet ETF va investir dans Total Energy et d'autres actions, et ce n'est pas moi qui vais gérer ça.
- Speaker #0
Exactement. Il ne choisira pas les actions. il ne fera que reproduire le panier d'actions que représente l'indice que tu vas décider de choisir. Et donc, ce qui est intéressant, c'est de se dire que l'objectif en face de la gestion active, donc quand vous avez un gérant qui sélectionne pour le coup véritablement des titres, c'est de battre son indice de référence. Donc typiquement, si demain je suis un gérant avec un fonds Action Française... On va dire que mon but ça va être de battre le CAC 40. Et on se rend compte que sur le long terme, avec les frais de gestion qui sont prélevés traditionnellement pour le grand public dans des fonds actions françaises, mais c'est vrai pour les actions Europe, c'est vrai pour les actions monde, il est très compliqué dans la durée pour un gérant de... de battre l'indice sur le long terme. Donc je vais le battre peut-être un an, je vais le battre de temps en temps. Mais si j'accumule les années après année, au bout de cinq ans, ils sont plus que 30% à battre l'indice. Et l'exemple qu'on donne, c'est notre expérience, c'est dix ans de track record avec des ETF. Effectivement, quand vous regardez tous les fonds qui sont partis en même temps que nous, il y a dix ans, en tout cas qui étaient là il y a dix ans, actifs, on en bat aujourd'hui 99% à risque égal. Donc c'est la preuve qu'effectivement, il y a un facteur qui est très important dans la gestion, c'est le niveau des frais et c'est la diversification. Et les ETF, pour nous, étaient un élément clé. On ne l'a pas inventé. C'est plus de 50% des portefeuilles des particuliers américains. Donc, ça a largement fait ses preuves outre-Atlantique. C'est très présent, bien sûr, dans le UK. C'est maintenant très présent en Allemagne. Et la France, en 2015, était quasi inexistant. Et ça commence effectivement vraiment à se développer fortement en France maintenant.
- Speaker #1
Et peut-être d'un point de vue technique, s'il y a des fonds, par exemple un fonds qui réplique le CAC 40, c'est quoi ? Un ETF ?
- Speaker #0
C'est globalement la même vocation, le TF est coté. Donc c'est un produit qui est coté, donc il est coté tout le temps. Donc il suit en temps réel comme une action, à la différence du fond qui est coté une fois par jour. C'est la différence, donc ça t'apporte une liquidité qui est un peu plus forte.
- Speaker #1
Et peut-être juste pour nos auditeurs, pour la gestion active et passive. Passive, donc tu répliques l'indice. Active, c'est que ton gérant... va décider par exemple que s'il ne va pas faire tout à fait le CAC 40, mais il va plutôt décider de surpondérer tel truc parce qu'il pense que le secteur de l'énergie est plus important. Donc voilà, c'est actif, c'est parce qu'il va choisir certains actifs, parce qu'il pense...
- Speaker #0
Parce que tu as une équipe de gestion qui prend des décisions de gestion avec des biais forts et des convictions fortes.
- Speaker #1
Mais ce que tu dis, c'est que sur le long terme...
- Speaker #0
Sur le long terme, ça reste des êtres humains. Et sur le très long terme, et en particulier avec une circulation de l'information qui est de plus en plus rapide, il faut que la conviction et la rapidité d'exécution du gérant soient très très fortes pour qu'ils puissent réellement battre l'indice. donc il le fait ponctuellement et on voit régulièrement des gérants qui sont meilleurs sur une année donnée mais dès que tu accumules les années tu te rends compte que c'est extrêmement difficile je crois que j'avais entendu une stat c'est peut-être complètement faux si je peux peut-être me reprendre mais genre sur 10 ans il y avait genre
- Speaker #2
30 jours qu'il ne fallait pas louper et donc alors ça c'est effectivement chaud donc en fait si le mec ou la nana ne prend pas la bonne décision dans ces 30 jours sur 10 ans ça va avoir un impact énorme effectivement une partie de la performance créée ou détruite
- Speaker #0
qui est focalisé sur quelques jours. Mais c'est pour ça que le côté passif, qui est un côté un petit peu très calme de la gestion, c'est-à-dire je reste sur des positions longues, reste présent même quand ça baisse, mais finalement tu te rends compte que sur un terme ça reproduit, et c'est très difficile de jouer le marché, de contrer le marché. Donc en fait, objectivement le job de gérant actif aujourd'hui, il est quasiment impossible, il est très très compliqué.
- Speaker #1
Donc là tu es toujours employé, tu es au sein de la financière de l'échec.
- Speaker #0
Je suis au sein de la financière de l'échec, et je commence à avoir des modèles justement américains et UK, et qui commence à se développer sur cette proposition de dire plateforme digitale qui offre des mandats pilotés en ETF. Je trouve ça hyper pertinent. Je vais rencontrer le fondateur de Nutmeg à l'époque, qui était la grosse nouvelle plateforme à Londres qui essayait de se développer très fort sur le marché. avec un profil très marketing, très agressif en termes de marketing, mais sur un marché qui est déjà très mature sur ces sujets-là. Et je me dis qu'en tout cas, ça donnerait beaucoup de sens à ce que j'ai envie de faire, de proposer ça à l'épargne en français. Moi, j'ai quand même un sujet à ce moment-là, de me dire que j'ai envie de me lever le matin pour être utile. Et j'ai un petit sujet qui datait de 2008, où les financiers et les banquiers m'ont été assez mal traités, assez mal vus dans tous les dîners en ville. On leur demandait un peu leur utilité. Et je me suis dit que là, en offrant cette offre-là, en tout cas, j'étais bien à l'aise dans mes baskets pour aller proposer. Donc, ça a rejoigné pas mal de choses. Par contre, je savais aussi que c'était la face nord parce que, étant donné la maturité du marché, la complexité de ces produits-là, le relatif immobilisme de l'écosystème des banques et des assureurs, ça allait être long. C'est pour ça que je me suis organisé et équipé pour faire en sorte d'avoir un petit peu de visibilité dans la durée pour pouvoir me lancer.
- Speaker #2
Et pour comprendre juste ta thèse, c'est de dire, si je suis un particulier et que je place de l'argent près de ma banque, ma banque me prend trop d'argent par rapport aux gains que ça me rapporte, et que toi, tu vas leur permettre d'avoir des meilleurs gains, car c'est des coûts inférieurs et une meilleure performance de l'argent que tu as placé.
- Speaker #0
Je vais faire deux choses. Je vais effectivement avoir ce juge d'affaires de la performance, parce que globalement, il faut avoir en tête que lorsque vous placez votre argent dans une banque, et on va prendre le grand classique de l'assurance vie, qui est le grand motto de la... du patrimoine des Français, ça va vous coûter entre 2 et 2,5%, voire 3% de frais par an, dès que vous allez commencer à être un peu dynamique. Vous allez sortir de ce qu'on appelle le fonds euro, le fonds très sécurisé. Donc, c'est des montants qui sont très significatifs. Nous, on arrive sur l'offre en 2015 avec 1,6%. Donc, on divise par deux ou par trois les frais. Quand vous savez que le marché actions, sur le long terme, il fait à peu près 7-8% de rendement annuel, vous voyez la différence que ça fait. C'est-à-dire que globalement, vous avez historiquement des Français qui, lorsqu'ils confient leur épargne aux banques, font à peu près 3, 3,5% de rentabilité, alors qu'ils prennent beaucoup de risques sur les marchés actions, alors qu'un produit plutôt garanti va leur apporter 2, 2,5%. C'est vrai que ce n'est pas très motivant d'y aller. Lorsqu'on commence à monter, à leur montrer 5,5%, 6%, là, ça commence à avoir du sens et c'est toute la logique de Humanity. Donc, on leur offre ça. On leur offre aussi la transparence, parce que c'est un des vrais sujets sur la partie banque. C'est-à-dire, expliquez-moi clairement le produit, qui gagne quoi, comment ça se passe. On leur donne de la simplicité. Je n'ai pas besoin d'aller me déplacer pour faire ma souscription en assurance vie. C'est rapide. J'ai accès à toute l'information sur mon interface. Et ça, en 2015, c'est révolutionnaire. Il y a plein d'industries ou de verticales qui marchent déjà de manière très digitale. Sur l'épargne en France, on est les quasi premiers à commencer à proposer ça de cette manière-là. Donc, de la transparence, de la performance et de la simplicité dans les process. Ça, c'était clé.
- Speaker #2
Du coup, je pense qu'on peut raisonnablement passer au scale. moment Justement, cette entreprise qui naît de l'affluenceur échec et qui du coup commence à marcher, commence un peu à exploser. Tu te dis tiens, il se passe quelque chose.
- Speaker #0
Alors ça va être long, parce qu'au départ, quand vous proposez des placements financiers, d'abord il y a une question de confiance qui revient en permanence, et vous n'avez qu'à proposer votre thèse. Vous n'avez pas de démonstration. Vous ne pouvez pas dire, moi, dans les cinq dernières années, j'ai fait. Et donc, on sait qu'il y a un effet très fort dans le domaine de la finance. C'est vrai pour Yomuni, mais c'est vrai pour toutes les sociétés de gestion, qu'il faut du temps pour démontrer que la promesse est réelle et qu'on arrive à faire la promesse et que donc la performance qu'on a dit possible, on la rend réelle. on la rend réelle. Donc on savait qu'on aurait 2, 3, 4 ans sur lesquels il fallait avoir la bâtisse. Ce qu'on a fait dans ce cadre-là, c'est qu'on avait quand même une logique de baisser les frais de manière significative. Il faut savoir que nous, sur l'encours que nous gérons, on prend 70 bips. 0,70%. Ce qui est vraiment un montant faible pour gérer tout ce qu'on a à gérer. Et donc ça veut dire qu'en termes de scale, dès le départ, j'ai dû démarrer avec des process qui étaient extrêmement digitalisés. extrêmement normée, vous êtes dans un monde ultra régulé. Nous, on a l'ACPR, on a l'AMF qui nous contrôle. Donc, on doit être effectivement extrêmement vigilant sur l'intégralité de nos processus. Et donc, on ne peut pas démarrer de manière semi-digitale. Il faut tout de suite industrialiser le process pour être capable d'absorber des coûts face à des revenus qui sont relativement faibles et répondre à l'ensemble de nos contraintes réglementaires. Donc ça, on est parti tout de suite sur un modèle de déjà un peu scalé en termes de process, qu'on a au fur et à mesure enrichi parce qu'on est allé chercher de plus en plus d'enveloppes fiscales, on a fait le compte-titres, on a fait le PEA, on a fait le PER. Tout ça rajoute de la complexité parce que tout ça rajoute des acteurs derrière qu'on doit brancher, des assureurs, des banques. Mais toujours dans une logique très industrielle, avec la vocation, au bout de 3-4 ans, de 1, montrer que la proposition de valeur fondamentale qui est « je vous amène plus de performance » est réelle, c'est le cas. Et 2, de montrer des économiques qui fonctionnent, c'est-à-dire le coût d'un client. pouvoir traiter le coup d'un client est raisonnable par rapport aux 70 bips que je prends. Et donc, c'est un modèle qui est correct.
- Speaker #1
Mais c'est là, en fait, où de toute façon, tu n'avais pas tellement le choix. Tu es parti sur un métier de volume avec des marges faibles. En fait, toi, tu veux aller, les banques prennent beaucoup d'argent. Mais pour garder de la rentabilité, tu es obligé forcément d'avoir complètement amorti tes frais de structure et en tout cas, avoir optimisé ça.
- Speaker #0
C'est effectivement forcément du mass market, donc forcément industrialisé. Et se pose la question, et la vraie question du scale, la question, elle se pose. sur la cible que je veux avoir et au départ vous commencez, vous devez faire vos preuves, on commence à partir de 1000 euros, on a un personnage qui est ultra large en fait. On n'a pas un ciblage précis. On essaie surtout de faire en sorte que nos plateformes fonctionnent très bien et que notre performance soit là. Et une fois qu'on aura ces deux éléments qui sont bien faits, on aura appris des retours clients. Donc ça c'est hyper important. Et c'est à ce moment-là effectivement que dans l'équation financière qui est clé pour nous, C'est dans quelle mesure on peut vraiment faire du mass market qui est rentable et dans quelle mesure il faut commencer à affiner la cible pour se retrouver avec quelque chose qui est vraiment du sens. Le 0,70% parle plus ou moins. Moi, quand je vous dis que quelqu'un qui nous confie 1 000 euros nous rapporte 7 euros par an, tout de suite, vous voyez que le modèle, il est plus compliqué à avoir.
- Speaker #1
Justement, c'est peut-être le moment de basculer sur le scale parce que c'est deux points que j'avais envie de creuser avec toi. Le premier, c'est que tu es parti sur un modèle beaucoup de volume, des coûts que tu dois vraiment vraiment travailler parce qu'en fait tes revenus tes revenus sont moindres que ce que ce que prend les banques et tu pars au départ sur un modèle très tech très mass market et tu te rends compte vite quand même que l'humain il ya une composante humaine qui est quand même très nécessaire notamment parce que tu dois évangéliser un marché qui est en train de se construire oui voilà comme les économies des gens voilà et donc comment tu travailles là dessus et comment tu fais ton conseiller bionique comme tu me l'a appelé c'est à dire comment tu finalement tu obligé de remettre de l'humain et de l'humain outillé pour pour que tu arrives à être plus efficient quand même.
- Speaker #0
Alors effectivement, et là c'est contre-intuitif, et par rapport à mes convictions du début, ça a été un des grands changements, c'est que l'un des éléments que... que j'avais l'impression de percevoir était de dire en fait les gens viennent aussi chez youmoney pour pas être emmerdé par un banquier par un vendeur de produits financiers et donc finalement il faut surtout les laisser tranquilles ils viennent pour ça ils viennent pour cette autonomie que leur permet la plateforme faisons en sorte d'avoir les algos qui leur recommande un certain nombre d'éléments mais n'allons pas les ennuyer c'est vrai tu penses aux gars qui est digital le plus digital c'est celui qui est venu au départ chez nous qui a adhéré parce que Oui, il y avait une promesse de performance, mais il y avait aussi une nouvelle plateforme. C'était sympa et je pouvais tout faire en ligne et c'était plus pratique. Je pouvais la montrer, je pouvais montrer l'app, etc. Ça, c'était nos premiers clients. Et quand je les appelle, ils ne sont pas très chauds pour avoir justement. Et normalement, s'il y a un truc à me dire, mettez-le dans l'app et ne m'appelez pas. J'ai autre chose à faire. Et la vraie question qu'on s'est posée, c'est effectivement comment on continue de bâtir ce lien de confiance et quels sont les éléments clés. Et on se rend compte que finalement, on avait un début de clientèle. en particulier sur des tickets qui étaient un peu plus significatifs, des montants confiés qui étaient plus significatifs, qui commençaient à se trouver un peu délaissés en disant « mais moi, vous ne m'appelez jamais, moi j'ai un autre partenaire financier qui de temps en temps me donne des bons conseils ou me recommande un nouveau produit. Je ne suis pas contre que vous m'appeliez tant que c'est efficace, au moment où je le veux, mais ça en vaudrait la peine. » Et donc là, on a commencé à faire des tests sur une logique de se dire en fait la réalité c'est qu'effectivement si j'ai que des clients à 1000 euros qui me rapportent 7 euros par an, ça ne fonctionnera pas. Que ça fait maintenant 4 ans que mes process sont bien industrialisés, que ma perf est démontrée, et donc grâce à cette perf et ces process, je peux aller chercher une clientèle qui n'est pas prête à mettre 1000 euros en test, mais plutôt 10 000 ou 50 000 euros dans une logique vraiment de durée. C'est-à-dire vraiment je suis devenu un vrai partenaire financier dans la durée, je ne suis pas juste une plateforme que je viens tester pour m'amuser. Mais pour arriver à attaquer ce personnage, en tout cas cette cible un peu plus précise, il faut que j'agglomère un certain nombre de marques de confiance qui pouvaient ne pas être présentes. L'un des éléments... que j'ai découvert et qu'on a revalidé depuis 20 fois, c'est qu'effectivement le lien humain est essentiel. Et que cette logique que beaucoup ont sur la proximité d'un conseiller, c'est-à-dire l'intérêt d'avoir un conseiller proche, etc., on pouvait le remplacer dans le digital par de la disponibilité de conseiller. Et donc le fait de dire, moi j'ai besoin de parler à quelqu'un, est-ce que je peux avoir un rendez-vous dans les 24-48 heures avec un vrai spécialiste, et dans l'absolu pouvoir être appelé si le sujet est extrêmement précis, efficace et que la personne peut dire tout de suite oui ou non. Et ça, tout le sujet du scale pour nous, une fois qu'on avait « industrialisé » vraiment la partie processing, c'était de scaler plutôt la partie humaine, c'est-à-dire dans quelle mesure j'arrive à rendre mes conseillers les plus productifs possibles.
- Speaker #1
Et ça, c'était assez constructif pour toi au départ. C'est que finalement, il y a des gens qui aiment bien être appelés, mais si tu dois les appeler ou s'ils veulent être appelés à un certain moment, il faut que ça soit très précis, très court, très bien fait.
- Speaker #0
Il faut que tu gardes la même efficacité, en fait. Il y a beaucoup de clients qui considèrent que finalement c'est plus efficace de parler avec toi pendant 20-25 minutes pour vraiment bien partager, bien comprendre ce que tu es en train de leur présenter et puis qu'eux te présentent leur situation, plutôt que d'essayer de passer par l'app digital sur lequel il y a une partie du savoir qu'ils n'ont pas et donc ça va être plus compliqué. Par contre, ces 20 minutes, c'est quand ils veulent, c'est que la personne en face doit être costaud et bien experte de son sujet. On ne veut pas un multicarte qui va vendre un produit, c'est expliquer-moi clairement ce que c'est et de manière efficace. Et surtout à la fin, ça reste totalement à la main du client. On n'est pas dans un acte de vente de « il me faut signer » . Ce n'est pas du « push, c'est » . Je vous explique le produit, je vois votre situation, je vois ce que vous avez fait chez nous, je vois votre kawaii-shi. Voilà ce qui paraît correspondre et après, je vous laisse la main. Et moi, vraiment, j'insiste beaucoup parce qu'on est dans le B2C, donc les avis clients sont clés. Et je suis très vigilant sur les marques effectivement très fréquentes de clients qui nous disent « il m'a bien expliqué, j'ai pu avoir le choix, je ne me suis pas senti sous pression commerciale » parce que c'est… C'est ça aussi comme ça que tu bâtis la confiance. Ce n'est pas en enfermant un client dans une salle, en lui disant « Signe, il n'y a pas de question. »
- Speaker #2
Tu ne vends pas, tu fais acheter.
- Speaker #0
Tu conseilles, tu conseilles. Tu fais le tiers de confiance. En fait, à la fin, nous, la vocation de Diomony, c'est de bâtir le tiers de confiance. C'est-à-dire de se dire, le conseiller que j'ai, la plateforme, l'information qu'on me donne, je suis en toute confiance. Et donc, je vais pouvoir faire mon choix éclairé et en confiance.
- Speaker #1
Et comment tu ajustes ton modèle du coup ? Parce que du coup, tu es parti sur un modèle pure tech. comment tout d'un coup tu remets de l'humain progressivement, tu montes des conseillers tu... Ce n'est pas forcément des modèles, plutôt des experts d'ailleurs.
- Speaker #0
Tu trouves des experts et surtout tu trouves des personnes qui savent organiser ces experts et les rendre les plus efficaces possibles. C'est-à-dire que... Concrètement,
- Speaker #3
ça veut dire quoi ?
- Speaker #0
Concrètement, c'est que tu reprends les recettes du SaaS, tu vas prendre du SDR, tu vas prendre de la compte exécutive dans les termes classiques et tu vas l'adapter à ton modèle pour faire en sorte que la prise d'un rendez-vous soit dédiée de manière précise par une catégorie de... de young meners, puis après tu vas aller attaquer sur des experts et tu vas les graduer en fonction du patrimoine et de la complexité du patrimoine pour faire en sorte que la demi-heure à la fois du client et de ton conseiller soit la plus efficace possible. Tu vas faire en sorte que ton CRM ait agrégé le maximum d'informations, les conseillers d'idées dirigeraient pour que quand le conseiller arrive, il ait vraiment toute l'information nécessaire. Ça fait partie, quand on parle de conseiller bionique, c'est cette notion de dire on a commencé par beaucoup de tech, on a remis après beaucoup d'humains, et là c'est de l'organisation, il faut avoir les hommes et surtout les meneurs d'hommes. Pour monter ces équipes, les dynamiser, les organiser, faire les bonnes structurations de progression dans toutes ces équipes, ça c'est clé. Et après, il faut rajouter de nouveau de la tech pour faire en sorte de les rendre ultra performants et ultra pertinents par rapport aux clients. Donc c'est un peu les trois phases qu'on a eues.
- Speaker #1
Il y a un autre enjeu que j'avais envie de creuser avec toi, c'est un peu tes clients. J'ai un peu l'image du sablier, c'est-à-dire qu'au départ, de toute façon, tu trouves des clients, donc tu prends un peu tous ceux qui veulent bien venir sur ta plateforme, donc tu es très large. Petit à petit, tu trouves vraiment ton client type, c'est-à-dire le sachant qui aime bien l'hôtel, qui est un peu geek parce qu'il a envie d'aller sur la plateforme. Et après, tu as envie de t'élargir. Et donc, tu as envie de repartir et de trouver d'autres clients. Et comment tu as fait ce travail-là pour ne pas perdre ton ADN ? et pas perdre ce qui fait un peu ta crédibilité, ta notoriété, mais comment tu vas essayer d'élargir à d'autres personas, à d'autres clientiques, un CSP+, un médecin qui a de l'argent, comment tu vas le chercher, et comment tu gardes cet ADN de départ, et que tu trouves une cohérence dans les nouveaux clients que tu vas chercher.
- Speaker #0
Le point, effectivement, c'est pas de se perdre et de rester différenciant. C'est deux éléments un peu... Voilà, donc il faut garder son ADN. L'ADN, nous, était assez simple, qui était la vocation de transparence, la logique d'alignement d'intérêts qui était très forte, c'est-à-dire toujours aller, lorsqu'on va proposer un nouveau produit, essayer de chercher de l'optimiser dans l'intérêt du client. On va toujours aller... On est très agaçant avec nos partenaires sur les frais de gestion qu'ils peuvent prélever ou autres pour essayer de les diminuer au maximum, voire de les annuler, pour faire en sorte vraiment de toujours garder cet ADN qui est le nôtre, c'est-à-dire on vous donne toute l'information, on est efficace. Et on est alignés tous ensemble. C'est-à-dire que pour moi, l'alignement, il est triple. Et c'est ça qui fait aussi le succès quand on parlait des équipes conseil. C'est l'intérêt du client, l'intérêt du collaborateur chez Youmoney, qu'il soit fier de ce qu'il propose. Nous, on récupère des super profils aussi parce que, plutôt que d'aller faire du bâton dans des grands groupes pour vendre des produits dont ils ne sont plus vraiment convaincus, ils préfèrent venir chez nous et se lever le matin en disant la proposition de valeur que j'ai, je suis très à l'aise avec. Et puis, l'alignement avec Youmoney parce que c'est là où... il faut affiner le modèle, il faut qu'on soit pérenne dans le temps et qu'on garantisse l'équilibre financier, sinon tout ça s'écroule. Donc cet alignement est clé. Donc ça, c'est les trois fondamentaux sur lesquels on est. Après, ce que je vous ai dit, c'est une bataille de la confiance. C'est comment on arrive à avoir la confiance. Sur la partie médecin, CSP+, il y a un élément qui est très fort, enfin nous, en tout cas, c'est un de nos gros paris, c'est que la marque compte. Et il faut faire émerger une marque. Il faut faire émerger une notoriété. parce que cette notoriété est rassurante. parce qu'une marque, l'effet classique du vu à la télé, mais aussi en tout cas reconnu, elle est fondamentale. Parce qu'aujourd'hui, si je regarde mon acquisition client, elle se fait essentiellement par de la recommandation. La recommandation de tiers, la recommandation de spécialistes, etc. Donc ça, ça reste un moteur qui sera toujours vertueux et on continue de travailler avec la qualité de service. Et si je veux avoir une caisse de résonance plus forte pour avoir d'autres, des personnes de manière un peu plus large, indépendamment de cet écosystème qui se développe, la marque pour nous est un acteur très fort. on est passé de 2 à 10. 10% de notoriété assistée à travers un certain nombre de campagnes qu'on a pu faire diverses et variées et on voit bien que c'est un des éléments réassurants la personne fera jamais sa décision sur la notion de marque mais elle viendra en résonance sur les recommandations qu'on lui aura fait surtout qu'une des premières objections qu'elle peut avoir cet ange confie mon argent c'est mes économies si je le mets chez bnp je suis sûr qu'au moins ça il ya des grandes chances pour s'arrêter c'est ça qui est terrible c'est à dire qu'aujourd'hui le seul élément qui fait que je reste dans ma banque c'est une forme de ya deux choses c'est une forme de sécurité Je suis un peu rassuré, ils sont quand même en bas, et comme si les coffres étaient encore en bas, mon argent était encore en bas avec eux.
- Speaker #3
Mes parents étaient là-bas, donc je vais là-bas.
- Speaker #0
Voilà, exactement, il y a encore beaucoup de gens qui sont dans la banque de leurs parents. Et puis il y a un côté sur lequel jouent beaucoup les banquiers français, qui est l'asymétrie de la relation. C'est-à-dire qu'en France, on considère que le banquier n'est pas un commerçant comme un autre, c'est vrai, mais que donc on doit toujours un peu faire attention à son banquier parce qu'un jour on en aura peut-être besoin. Et donc, quelque part, il faut que je sois gentil avec lui. Il faut que j'ouvre la petite assurance vie sur le côté lorsque je fais un crédit parce que ça facilitera les choses.
- Speaker #1
Et comme j'ai besoin d'emprunt immobilier, il faut que je s'en va.
- Speaker #0
Voilà, exactement.
- Speaker #2
Ce n'est pas complètement faux d'ailleurs. Parce que c'est des arguments de vente du banquier.
- Speaker #0
C'est de la vente un peu contrainte.
- Speaker #3
C'est les conditions de vente.
- Speaker #0
Ce n'est pas totalement autorisé, mais en tout cas, ça se fait un peu. Et donc, ces sujets-là, effectivement, ils font que la notion de notoriété est importante parce que c'est un élément supplémentaire où je me dis... ils sont connus, donc s'ils ont pignon sur rue, même si c'est un pignon digital, c'est quand même plutôt rassurant. Et donc il faut accumuler ça. Ça c'est la première chose, donc c'est les marqueurs de réassurance, donc on va les reciter, il y a la marque, il y a bien sûr la recommandation dans tous les sens du terme, ça veut dire aussi bien le parrainage qui est le grand classique de la banque, mais aussi bien les avis clients sur lesquels on a... On a vraiment focalisé parce qu'on voit que c'est un élément clé et l'intérêt de l'avis client c'est sa fraîcheur en fait, ça ne sert à rien d'avoir 10 beaux avis clients, il faut en avoir tout le temps pour démontrer qu'on est reste toujours pertinent et de qualité. On a la pertinence de l'information qu'on délivre, c'est-à-dire il faut que tout ce qu'on fournisse comme information soit juste. Il nous est arrivé ponctuellement d'avoir une petite erreur sur un poste de blog, sur un élément, ça peut détruire un peu de la confiance en disant mais est-ce que c'est vraiment sérieux ? Donc il faut qu'à chaque fois on ait un... un contrôle qualité qui soit extrêmement important pour amener de la confiance. Donc ça c'est la partie confiance. Et la deuxième chose c'est la personnalisation. C'est comment on fait pour que, en fonction de la personne que vous êtes, et on a un avantage magnifique pour ça, c'est les KYC, c'est la connaissance du client obligatoire selon la réglementation, c'est en fonction de ma connaissance du client, comment je m'adresse à lui différemment. Aujourd'hui je suis obligé de vous poser des questions. diverses et variées sur votre patrimoine, votre situation personnelle, votre expertise des produits financiers, votre aversion au risque. Alors c'est très contraignant et on n'a pas le choix, on doit le faire. L'avantage pour des gens comme nous qui adorons la data, c'est que ça nous permet de mieux cibler. à la fois la forme et le fond du message. Je ne vais pas m'adresser de la même manière si je comprends que vous êtes un total néophyte et que ça n'intéresse pas, ou alors au contraire un expert déjà des ETF et qui va vouloir creuser des sujets. On n'est qu'au début de ça, mais au fur et à mesure on commence à s'adresser différemment aux différentes personnes, à personnaliser les messages, à personnaliser un peu les notifications pour faire en sorte que vraiment on puisse s'adresser pleinement à eux. Et là, il y a un sujet, bien sûr, on va arriver sur le grand classique de l'IA, mais c'est vrai que c'est une capacité avec ses points d'identification de client, avec un fond identique, de le transformer dans la forme pour que ça soit le plus pertinent, le plus enrichissant et avec le plus de valeur ajoutée pour le client. ça c'est intéressant ça reste aujourd'hui des use case qu'on commence à mettre en oeuvre c'est le tout début parce qu'il faut faire quand même très attention et la confiance j'ai pas le droit d'innover trop face à mon client en direct c'est à dire qu'il faut quand même que tout ce qu'ils reçoivent soit de qualité soit garantie je n'ai pas le droit d'avoir deux
- Speaker #1
trois hallucinations qui viennent polluer mon niveau de confiance avec mon client et on peut se poser la même question d'ailleurs sur l'adjacence on a parlé de la diversification client mais t'as dû faire une diversification produit aussi pour avoir une gamme plus large et donc du coup attirer des gens qui ne viendraient pas chez toi parce qu'ils ne veulent pas faire que de l'ETF ?
- Speaker #0
Il y a deux choses différentes. Pour attirer des gens qui ne veulent pas faire que de l'ETF et pour garder mes clients existants, on se lance en 2015, qui à partir de la sortie de Covid, après qu'ils aient pu passer un peu de temps sur toutes les plateformes diverses et variées, me disent c'est vraiment super, chacun a sa verticale, chacun a son produit et ça commence à faire beaucoup de plateformes à gérer, de mots de passe, etc. Pourquoi vous ne feriez pas ce que me propose l'autre ? comme ça, je n'ai plus qu'une seule performance. que je consolide parce que j'ai l'impression que l'autre va commencer à faire à peu près ce que vous faites un jour et donc il va falloir un peu se battre. Et là, on s'est dit, bien sûr, c'est vrai que les gens ne vont pas avoir 5-6 plateformes, ils auront leur banque traditionnelle et puis ils auront sans doute une plateforme, peut-être deux maximum. Et donc, il faut qu'on puisse aussi, même rien que pour conserver nos clients et les alimenter, il faut qu'on en ait plus. Et donc là, on est à côté des mandats ETF, on est allé chercher les grandes briques traditionnelles du patrimoine français en sélectionnant les produits qui nous paraissaient les plus pertinents sur l'immobilier, sur le private equity. on n'a que vendu sur des produits structurés, enfin plein d'éléments qui sont assez classiques et qu'on a réingénéré pour faire en sorte qu'elles soient compréhensibles par le client. Donc comment je réexplique des produits qui objectivement sont complexes, comment je les humanise, comme on dit en interne, c'est-à-dire comment j'arrive à en réduire les frais par rapport à ce qu'on propose en face, comment j'arrive à les rendre plus compétitifs parce que ça reste toujours important et comment je fais en sorte que les gens puissent les acheter, les vendre, les consulter de manière simple sur l'app. Ça paraît évident.
- Speaker #1
Et donc là, si tu avais un conseil là-dessus, c'est quoi ? C'est très progressif. C'est-à-dire que tu as ramené différents produits où en fait, la règle, c'est simplement que tu peux en prendre, mais il faut que tu gardes ta cohérence. Et donc, du coup, il faut que tu les yomanises. Et donc, ça veut dire transparence, ça veut dire explication.
- Speaker #0
Pour yomaniser, la logique, c'est de ne pas aller trop vite. Parce qu'il faut que nos experts restent experts. Et donc, à chaque fois qu'on prend un nouveau produit, une nouvelle classe d'actifs, il faut qu'ils la maîtrisent. Il faut qu'on laisse L'étonnant est abouti. d'autres qui sentent, etc. Donc prenons le temps, prenons le temps de choisir les partenaires à qui on le fait. Nous, on est une société de gestion de portefeuille, on est spécialisé sur l'indiciel, on n'est pas spécialisé sur les sauts de classes d'actifs, donc on va faire des partenariats. Donc comment on choisit le partenariat, quels sont les liens de confiance qu'on va créer aussi avec ces partenaires ? Donc ça, c'est un autre élément. Et puis on a aussi la plateforme elle-même, elle se complexifie. Et donc il y a tout l'enjeu pour nous d'arriver à partir d'un postulat de simplicité et à enrichir l'offre sans qu'elle devienne trop complexe. Donc ça... Ça, pour nous, ça a été des grandes discussions, en particulier sur la partie tech, parce que vous aurez toujours des gens qui seront très tentés de rajouter des produits parce que les clients sont très appétants, parce que c'est génial, parce que ça va faire de la collecte, parce que ça va diversifier le produit. Donc, en termes de finance, c'est bien. Sauf qu'à un moment, le CTO, il vous dit c'est super, mais à chaque fois que je rajoute une brique, comment je la mets ? Ce n'est pas les mêmes contraintes, ce n'est pas les mêmes questions à poser, ce n'est pas la même chose. C'est intéressant et vigilant. Il faut être ultra vigilant et surtout faire en sorte que ça ne soit pas juste des agrégats et que tu gardes une vraie cohérence de ta plateforme. pour qu'elle puisse caler après de manière encore plus forte. Ok.
- Speaker #2
Ouais, je... Peut-être que tu veux résumer cette partie, parce que j'avais une question sur le next game derrière. Oui,
- Speaker #3
carrément. Du coup, ce qui est très intéressant, je trouve qu'il y a deux idées assez fortes. Finalement, pour réussir le scale, c'est savoir changer ses convictions, mais sans se perdre. Et donc, c'est un peu les deux idées un peu contradictoires finalement, mais qui ne le sont pas, qui sont complémentaires. C'est réussir à trouver les nouveaux personas, réussir à bien comprendre, faire une bonne segmentation client, réussir à cibler, et du coup, rajouter de l'humain là où on pensait qu'il n'y en avait pas besoin. au départ et finalement aussi derrière de garder cette transparence, de garder tout son ADN pour s'adresser de façon assez personnalisée à des nouveaux clients et donc du coup de ne pas se perdre pour apporter toujours plus de produits intéressants à ses clients et en développant les clients aussi.
- Speaker #2
Tu dirais que C'est quoi en fait le game ultime de Youmony ? Enfin, en fait, jusqu'où tu veux aller ? Est-ce qu'il y a une limite, pas de limite ? Parce qu'en fait, comme t'es dans ce truc qui est, je trouve, vachement fort de... En fait, on doit grossir sans faire n'importe quoi et en privilégiant le...
- Speaker #0
client c'est quoi finalement le si je me mets en tant qu'entrepreneur l'un des éléments où je suis déjà plus à l'aise c'est que j'arrive dans la phase de l'équilibré donc donc déjà j'ai les moyens et le temps pour moi d'arriver à des choses où elle est qui est financier Donc ça, c'est un élément qui est clé parce qu'il y a quand même toute une partie, à un moment, quand tu cherches ton modèle, à un moment, tu as du temps, mais il faut que tu le trouves. Et donc là, je pense qu'on l'a trouvé. La question, c'est comment on arrive à élargir le jeu. Objectivement, on a quand même une population française qui est extrêmement épargnante. Donc, on n'a pas besoin d'aller chercher forcément en Europe, sachant que la complexité de l'épargne européenne, elle est quand même extrêmement tricky. Donc, c'est un pari qui serait éventuellement très dangereux. moi je préfère me concentrer sur le marché français en allant trouver cet équilibre. Pour nous, la réalité c'est de partir du besoin client. On se rend compte que c'est l'équilibre entre cet humain et cette techno qui va faire… J'étais très techno au début, on a rajouté de l'humain et en fait c'est cet équilibre permanent qu'on va devoir trouver en équipant, en allant faire ce consultant bionique. qui va nous aider, parce que c'est ce que recherchent les clients fondamentalement. Donc moi, mon jeu, c'est de créer ce tiers de confiance où ça soit un no-brainer. C'est-à-dire qu'en face de ta banque, j'aimerais que tous les épargnants français puissent se dire « ma banque est un gérant d'épargne » , ce qui n'est pas du tout le réflexe français. Aujourd'hui, j'ai une banque, elle est universelle, elle me fait tout. En fait, la vraie logique et la vraie efficacité pour ça, c'est évangéliser, mais ça veut dire, en fait, plus qu'évangéliser, c'est de réussir à bâtir la… Le track record qui fasse que ce tiers de confiance est bâti que dans le temps, parce que le temps est... Dans nos métiers, il est fondamental, tu ne vas pas décoller du jour au lendemain, tu as besoin de temps. Maintenant qu'on a pris 10 ans et qu'on a réussi à développer, qu'on est à 1,7 milliard, qu'on a 60 000 clients, qu'on commence à avoir vraiment un écosystème qui soit robuste, c'est de continuer d'amplifier ce mouvement-là pour que chacun puisse se poser la question et se dire, en fait, j'ai des outils, j'ai des plateformes de services qui me permettent de l'avoir. C'est ça, moi, mon enjeu. Et donc je vais élargir la gamme de produits pour pouvoir continuer de diversifier, parce que chacun peut avoir ses tropismes en termes de produits. Je vais personnaliser de plus en plus, parce que je ne vais pas me comporter de la même manière si tu te rapproches de la retraite après avoir fait une belle carrière ou si tu es un entrepreneur. Ou si, au contraire, tu es un jeune consultant qui veut commencer à faire ses premiers pas, il faut que je te parle différemment. Et ça, avec la Tata, je peux le faire de mieux en mieux. Et donc, c'est réussi à faire ça.
- Speaker #1
Et ça veut dire que tu as besoin de marché. Il restera les banques traditionnelles, de toute façon, qui proposent leurs prêts, etc. Et puis, tous les services financiers. Et tu auras, par contre, un ou deux ou trois acteurs clés sur le marché qui vont proposer de l'épargne avec une version...
- Speaker #0
En fait, tu auras deux modèles d'épargne qui existent déjà. Et nous, on est sur l'épargne déléguée. c'est-à-dire je veux quelqu'un qui s'occupe de mon épargne. Je n'ai pas appétence à m'en occuper moi-même. J'aurai les plateformes do-it-yourself qui arrivent, qui sont les plateformes de trading. J'ai envie de choisir moi-même. C'est mon truc à moi. J'ai envie de garder la main. Donc ça, ce sera un modèle qui va continuer de se développer. Et puis, on aura les banques qui, si elles veulent rester dans le jeu côté épargne, devront revoir leur business model. Parce qu'en termes de niveau de coût qu'elles ont aujourd'hui, elles sont obligées de facturer très cher l'épargne pour financer le reste des services. Et donc ça, c'est très compliqué à bouger. Si elles bougent, elles reviendront dans le jeu de manière sans doute très dynamique. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Et donc, je reste convaincu que pour moi, il y aura les plateformes de « eat yourself » et les plateformes de gestion déléguée, gestion accompagnée, comme celles qu'on peut monter avec Youmoney, et qui permettront à ceux qui n'ont pas envie forcément d'y passer beaucoup de temps.
- Speaker #2
de temps et en tout cas savent que leur argent doit travailler pour confier leur épargne et qu'est ce que tu fais pour rester au top que quand même maintenant dix ans d'entrepreneuriat Ça use ? C'est un job où la pression est permanente ?
- Speaker #0
Alors moi, je vais vous dire un truc, c'est que j'ai l'impression que dans certains jobs où les gens s'éteignent gentiment, j'ai l'impression que c'est beaucoup plus usant intellectuellement. J'ai parfois des gens autour de moi qui sont restés dans un job un peu trop longtemps, en tout cas qui reste longtemps. J'ai l'impression que c'est presque plus fatigant que... Là, c'est très stimulant, c'est très intense. Moi, ce qui me... enfin, pourquoi ça se passe très bien, c'est que j'ai deux éléments. Il faut que je fasse des trucs quand même nouveaux un peu régulièrement, ce qui est un peu un danger, parce qu'à un moment, j'ai toujours envie d'aller creuser d'autres thématiques, mais la boîte est assez large maintenant et on peut développer pas mal d'idées, donc ça c'est sympa. et les gens avec qui tu travailles. Si tu te lèves le matin et que tu as envie de croiser les gens, et qu'il y a une émulation, ça c'est clé. Et ce que je fais pour me maintenir au top, c'est que je débranche. J'ai cherché tout ce qui n'est pas digital. Donc je vais plutôt aller chercher. les arts vivants voyez que les trucs je vais plutôt voilà tout ce qui peut raccrocher à du vrai une fois que j'ai un peu quitté tous les écrans ça je pense que pour moi en tout cas j'ai vu un avant après les réseaux sociaux sont intéressants et sont clés mais il faut réussir à débrancher aussi donc ça c'est un élément que j'ai appris au fur et à mesure parce que si si là si tu rajoutes cette couche là vraiment en permanence avec un boulot très très prenant tu vois moins du moment des gens qui sont assez importants qui sont des filles ta femme des des amis. Et j'habite à Marseille.
- Speaker #2
je suis déçu je pensais qu'on a pu enregistrer marseille j'attendais que ça ça a été magnifique bon à charge d'en revanche et un livre que tu aimes bien que tu recommandes jeudi a franchement écoulé lisez le il ya vraiment vraiment transformés ou ils peuvent vous aider ?
- Speaker #0
Alors, sur les bouquins business, j'avoue j'en ai lu un peu mais c'est pas ma grande cam. Moi j'aimais beaucoup le bouquin, il faudrait que je vous retrouve le titre, qui était sur les frères Lehman de l'économiste italien qui était écrit en prose. Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose.
- Speaker #2
C'est très précis. Julien Masson aurait eu la réponse.
- Speaker #0
Non, non, mais je pourrais, je crois que je vous le retrouve. Mais il est magnifique, je le cite tout le temps, parce qu'à la fois l'écriture est dingue, l'écriture, la saga d'Elleman est complètement fantastique et vous serez captivés. C'est une potesse histoire sur la saga d'Elleman.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
regardez-le.
- Speaker #1
Et on en profite pour faire un petit heads-up à Raphaël Dornano, parce que vous êtes quand même les premiers deux familles d'entrepreneurs. Il y a un lien ?
- Speaker #0
Il y a toujours un lien, bien sûr. On vient tous du même village corse au départ, mais il y a sans doute un peu longtemps. Mais ouais, super Raphaël.
- Speaker #1
voilà, deuxième ordre bon bah écoute, un grand merci, peut-être une personne que tu veux nous recommander avec un numéro de téléphone que tu pourras nous donner un ou une non,
- Speaker #0
sur moi les deux les deux personnes qui m'accompagnent beaucoup au quotidien parce qu'elles ont été là depuis une le début et puis l'autre m'a rejoint il y a 2-3 ans c'est d'un côté Didier, Didier le Ménestral j'avoue que Il y a plein de leçons que j'ai apprises à l'époque de l'échec. C'était intéressant parce qu'en plus, c'était une boîte qui fonctionnait très bien, mais toujours avec une notion d'efficacité, d'optimisation des budgets, etc. qui était intéressante et qui m'a évité de démarrer en me disant « Tiens, je monte une boîte, mais en fait, je peux y aller gras. » Non, j'avais déjà été bien formé pour faire en sorte d'optimiser bien tout ça. Donc ça, c'était intéressant. Et Maurice Chéniot, qui a été…
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
monsieur. Ah, mais Maurice, on en a parlé. Oui, bien sûr, monsieur. Un personnage passionnant. On a parlé de Maurice quelques fois qui a monté des beaux projets dans la philanthropie et qui est toujours un entrepreneur en l'âme
- Speaker #2
Si on peut l'inviter, on sera ravis Merci beaucoup N'hésitez pas à noter Rater sur les meilleures applications ça remonte le podcast dans les algorithmes ça nous permet de gagner notre vie Si seulement On y croit On puisse enregistrer à Marseille On a l'argent pour ça Merci beaucoup,
- Speaker #1
Daniel. Merci à vous.