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Moi, je voulais juste être Madonna !

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56min |07/03/2025
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Description

De la science à la création textile, Émeline Husson, la Fée des Mariées la fée de sa propre destinée

Dans cet épisode, découvrez le parcours d’Emeline Husson, créatrice de robes de mariée sur mesure.
D’abord destinée à une carrière scientifique, elle suit un chemin inattendu avant de se reconnecter à sa passion pour la mode et la couture.
Le parcours d'Émeline Husson est marqué par des détours, des obstacles et des choix courageux. De l’enseignement à la couture, en passant par des moments de doute, elle a su écouter son intuition et suivre sa passion. Aujourd’hui, elle incarne une créatrice engagée, qui allie savoir-faire, éthique et sensibilité. Émeline Husson est l'incarnation de la pronoïa puisqu'elle a toujours cru en sa bonne étoile, les signes et que al vie conspire pour elle et non contre elle. Tout est parfait dit-elle !!!

Vous découvrirez
✔️ Son ambivalence entre une voie académique et son âme d’artiste. À 15 ans, alors qu’elle souhaitait intégrer un lycée d’arts appliqués, sa prof principale refuse de signer son dossier, la dissuade et l’oriente vers un bac scientifique.
✔️ Comment une rencontre décisive l’a menée vers l’univers du mariage. Un shooting de mariage lui donne l’opportunité de créer une robe décalée qui attire l’attention d’une photographe influente.

✔️ Son mari lui pose un ultimatum : "Si tu veux que je reste, arrête tes robes". Elle choisit sa passion et se lance pleinement dans la création.
✔️En réalisant que son mariage l’a poussée à créer et que son divorce l’a menée à s’affirmer, elle comprend que tout son parcours a été guidé vers sa mission : "diffuser de l’amour à travers ses créations".
✔️ La spiritualité et l’intuition comme fils conducteurs de son activité


De sa première robe de mariée cousue sans formation à l’entrepreneuriat, Sans aucune expérience de couture, elle annonce qu’elle fera sa robe, achète une machine à coudre et réussit à confectionner une robe qui impressionne son entourage.


Emeline partage ses défis, ses choix et sa mission : révéler la beauté et la singularité de chaque mariée.


Écoutez maintenant et plongez dans l’univers féérique d’Emeline !



Musique : Mr Oldjay
Podcast Management : Sonia Bellouti (Conteuse Studio, des podcasts qui font du bien) et Erika Galland
Création graphique : Agence KomKom


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey,

  • Speaker #1

    bienvenue à toi dans l'univers pétillant du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna, le podcast qui te met des étoiles dans les yeux et te donne envie de sortir pour suivre tes rêves. Je suis Érika Galland, artiste dans l'âme, grande rêveuse et entrepreneur dans le domaine de l'art et de la culture. L'une de mes passions dans la vie, c'est la réalisation des rêves. Et pour ça, j'adore écouter les histoires des autres artistes dans l'âme. Pour ce nouvel épisode, je t'emmène dans l'univers féerique de Emeline, créatrice styliste aussi alignée qu'engagée. Emeline Husson, la fée des mariés. Emeline a grandi dans le nord de la France avec l'ambivalence de sa personnalité. Docile et scolaire, elle réussit très, trop bien à l'école, tandis que rêveuse et artiste dans l'âme, elle s'imagine styliste ou joaillière. Son rêve devient presque réalité, mais dissuadée par une prof de maths, elle choisit finalement la voie royale et étudie les sciences. Elle bifurque une première fois vers l'enseignement maternel où sa créativité peut enfin s'exprimer. C'est à l'occasion de son mariage que ses dons de styliste se révèlent, mais son contexte personnel et familial font qu'elle attendra dix ans pour se lancer vraiment dans l'aventure de la création textile, grâce à une rencontre décisive et sa bonne étoile. Elle se spécialise alors dans la création de robes de mariée sur mesure. Aujourd'hui, elle ravit ses « petites protégées » , comme elle les appelle, les mariées, en leur permettant de refléter leur personnalité. tout en sublimant leur silhouette et révélant leur estime d'elle-même. Créatrice engagée, Emeline œuvre également en faveur de causes chères à son cœur. J'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur Emeline et sur les chemins de traverse qu'elle a empruntés pour réussir à réaliser enfin son rêve. Bonjour Emeline.

  • Speaker #0

    Bonjour Erika.

  • Speaker #1

    Merci de rejoindre le micro du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna. Et puis, on a une petite histoire commune, ce qui est drôle. Oui. La vie et ses surprises. On est cousines, éloignées. On l'a découvert, je ne sais même pas comment, par ta tante, je crois.

  • Speaker #0

    Oui, par notre tante.

  • Speaker #1

    Qui a vu dans mon parcours et dans ton parcours. Oui, Christiane. Coucou à Christiane. Qui a vu dans nos parcours respectifs des similitudes. Et effectivement, je crois que quand j'ai lu... Toi, quand tu as lu mon livre... Et moi, quand j'ai lu ta description, parce que là, on a donné juste quelques éléments de ton parcours, mais quand on va creuser un peu plus dans le podcast, on va en découvrir davantage. Et c'est vrai que c'est fou parce que nos parcours de vie sont assez similaires sur beaucoup d'aspects. Donc, c'est un plaisir d'autant plus qu'on soit ensemble aujourd'hui. La vie a voulu qu'on se retrouve aujourd'hui. Et comme toutes les deux, on est très orientés développement personnel et synchronicité. On sait très bien qu'il n'y a pas de hasard. Alors Emeline, j'aimerais que tu te présentes aux auditeurs que tu nous dises un peu qui tu es avec tes mots

  • Speaker #0

    Ok, alors je m'appelle Emeline j'ai grandi dans le nord-est de la France je suis l'aînée d'une fratrie de trois je suis la maman de trois enfants aussi Achille, Constance et Félicie que j'aime plus que tout J'ai grandi avec une ambivalence en moi, d'un côté très scolaire, très première de la classe, exemplaire, docile, et puis aussi un côté rebelle, artiste, créative, rêveuse. Et en fait, ces deux personnalités... j'onglais un petit peu dans ma personne. Et voilà, j'étais toujours un petit peu en train de devoir choisir.

  • Speaker #1

    Et tu étais l'aînée de ta famille ?

  • Speaker #0

    Je suis l'aînée, oui, je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as aussi souvent une responsabilité supplémentaire à l'aînée ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je me sentais responsable aussi de mes frères et sœurs et je me sentais aussi responsable de... D'honorer mes parents et aussi leur directive dans notre éducation. Voilà. Je réussis.

  • Speaker #1

    Oui, dans la fratrie, ce n'est pas la position la plus facile. Je ne sais pas s'il y en a une facile, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    D'être le dernier non plus.

  • Speaker #0

    Ni la deuxième, enfin bref.

  • Speaker #1

    Et donc quand tu étais petite, tu disais que tu étais rêveuse et artiste et que tu t'imaginais styliste ou joaillière. Et alors moi, j'ai une question. Pourquoi tu as choisi, pour le titre de ton épisode, que tu voulais être une fée ?

  • Speaker #0

    En fait, parce que je n'ai pas cette prétention. J'ai beaucoup de mal à me prétendre artiste, justement. J'ai aussi... peu de culture, j'en ai mais j'ai pas la mémoire de la culture tu m'aurais demandé quel styliste je rêvais d'être j'en ai plein qui me viennent en tête mais j'en ai même pas un préféré parce que tout m'inspire tout me plaît si tu veux je respecte vraiment l'art de chacun et le fait d'être une fée, ce qui me plaît dans ces mots là c'est que la fée elle a des pouvoirs magiques et qu'elle La fée, elle est capable de transformer un rien du tout, un caillou, en quelque chose de magique et magnifique. Et c'est ça qui me plaît. Partir de quelque chose qui a peu de valeur ou qui ne ressemble pas à grand-chose et avec mes mains, avec mon cœur, en faire quelque chose de vertueux et quelque chose de beau.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ces qualités ou ces dons de fée s'expriment aujourd'hui dans ton métier de... créatrice de robes. Mais du coup, est-ce que tu te souviens, pour revenir sur l'enfance, est-ce que tu te souviens, quand tu étais petite, est-ce que tu avais déjà ce truc de dessiner des modèles ou d'habiller les poupées ? Est-ce qu'il y avait déjà des prémices, en fait ?

  • Speaker #0

    Alors, la première chose qui me vient en tête, c'est les bijoux que je fabriquais. C'est pour ça que joaillère ou styliste, c'était vraiment les deux métiers qui m'intéressaient. En fait, j'étais passionnée de pierres, de cailloux, de fossiles, donc je partais en chercher dans les champs, dans les carrières, tout ça, des petits trucs que je trouvais dans la nature, et puis ensuite j'allais les trafiquer. Dans l'atelier de mon père, parce que mon père avait un atelier rempli d'outils et de matériaux. Donc voilà, il avait notamment du fil de fer que je soudais moi-même avec mon fer à souder à l'étain. Et j'en fabriquais des boucles d'oreilles, des pendentifs pour toutes mes copines au collège. Enfin voilà, c'était vraiment... Puis je fabriquais des petits personnages, des petites poupées aussi, des petites mascottes sur le même principe. Et puis lui, il dessinait énormément, mais le mur entier de ma chambre était... Il était couvert de dessins.

  • Speaker #1

    Donc, il y avait quand même bien ça déjà en toi. Et puis, tu dis styliste ou joaillière, mais il n'est pas exclu qu'un jour, tu sois styliste et joaillière.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Ça m'intéresserait vraiment beaucoup.

  • Speaker #1

    On est toujours sur le « ou » . On a tendance à toujours la dualité où être tout le temps « tu choisis ça ou ça » . On peut choisir les deux. On verra dans quelques années. On fera une interview dix ans après. Je veux bien. Que sont-ils devenus ? Mais pour l'instant, on va être sur ton histoire, parce que c'est toujours intéressant. Le but du podcast, c'est bien sûr d'inspirer les personnes, de montrer de plus en plus d'exemples sur... J'avais un rêve où, au départ, je n'étais pas partie pour réaliser ce rêve ou pour faire ce que je voulais. Puis finalement, la vie a fait que j'ai réussi à réaliser ce rêve, parfois de manière directe ou indirecte, ou en tout cas de manière... détournée, mais il y a toujours dans le parcours de toutes les personnes que j'interview quand même c'est quelque chose qui était là initialement depuis tout début, des passions qui ont été qui ont éclos à l'enfance, qui ont été parfois oubliées, qui ont été ravivées par un déclic et qui aujourd'hui peuvent s'exprimer donc c'est intéressant et dans ton parcours on voit quand même que tu avais des appétences artistiques oui Mais que tu étais très bonne à l'école et donc tu expliquais que tu as été dissuadée par une prof de maths. Alors, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    J'ai été détournée, je dirais vraiment ce mot-là. Ce qui s'est passé, c'est que moi, je rêvais d'être joaillère ou styliste. Donc, ma maman m'avait vraiment bien guidée sur mon orientation et on avait trouvé un lycée. à Reims, le lycée Marc Chagall, lycée d'art appliqué, pour pouvoir étudier les arts appliqués. C'était un bac technologique, à l'époque, le fameux bac F12. Il y avait trois choses à valider pour pouvoir entrer dans ce lycée. C'était le dossier scolaire. Moi, je n'avais pas de problème, puisque j'avais de très bons résultats. Il y avait un... Une production de quatre œuvres selon des consignes bien précises. Et il y avait aussi un entretien avec un jury de profs. J'avais passé toutes les épreuves et tous les feux étaient verts. Et en fait, juste, il fallait que ma prof principale, qui était ma prof de maths, signe mon dossier pour qu'il soit envoyé à Reims. Et en fait, elle m'a fait monter dans les étages du collège pendant la cantine. J'avais 15 ans, je me suis demandé ce qu'elle me voulait, je suis arrivée devant son bureau. Elle ne m'a même pas fait asseoir et elle m'a regardée d'une façon tellement dédaigneuse et condescendante en me disant « Qu'est-ce que c'est que cette idée ? Tes parents sont inconscients, tu vas gaspiller ta matière grise, ce n'est pas un bac noble, je ne signerai pas ça. »

  • Speaker #1

    Comment ça se fait qu'une prof peut acter une décision ?

  • Speaker #0

    En fait, elle ne m'a pas acté, elle m'a dit « Maintenant, tu fais ce que tu veux, c'est à toi de me dire si je signe ou pas. » Moi, j'avais 15 ans. Une confiance en moi, radée pas crête, parce que j'ai été élevée dans l'humilité. Voilà. Enfin, et puis, j'étais... Ce que je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est que comment la décision de signer ou de ne pas signer d'une prof peut définir ton avenir professionnel ? En fait, c'est toi et tes parents qui décident. C'est pas... Oui, mais en fait,

  • Speaker #0

    elle m'a laissé le choix de lui dire, s'il vous plaît, madame, signez. Et moi, en fait, je suis sortie de là, j'ai pas réussi à prendre cette responsabilité pour ma vie. Je suis sortie, je suis allée à la cabine téléphonique.

  • Speaker #1

    Et tes parents ne pouvaient pas venir avec toi ?

  • Speaker #0

    En fait, ma maman au téléphone m'a dit... J'étais en larmes, elle m'a dit, mais fais ce que tu veux, ma grande.

  • Speaker #1

    C'est dur, c'est dur.

  • Speaker #0

    Après, ma maman, elle a fait comme elle pouvait. Je sais qu'à l'époque...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas dur vis-à-vis de ta maman, mais c'est dur de se retrouver seule face à soi-même, face à son choix. Quand t'as 15 ans, c'est pas évident, mais après, les parents, ils font ce qu'ils peuvent.

  • Speaker #0

    Exactement, moi j'en veux pas à mes parents, mais c'est vrai que j'ai eu longtemps ce poids-là sur le cœur de me dire, mais j'ai loupé le virage, en fait.

  • Speaker #1

    T'as pas écrit à cette prof de maths ?

  • Speaker #0

    Ah ben, j'y ai souvent pensé. Non,

  • Speaker #1

    je lui ai fait l'autre tête. Je lui ai dit, ben voilà, vous m'avez détournée, j'ai perdu peut-être, ou pas, comme on disait en préambule, les expériences, elles sont là, mais c'est vrai que, voilà.

  • Speaker #0

    Après, là, je regrette pas mon parcours, mais c'est vrai que j'ai eu une période de ma vie où c'était vraiment très compliqué entre 30 et... Dans les environs de mes 30 ans, c'était vraiment très compliqué.

  • Speaker #1

    Et du coup, suite à cette opportunité loupée, t'as choisi notre voie qui était la voie royale de ta prof de maths ?

  • Speaker #0

    C'est ça, la voie royale. Donc, bac S, dans un lycée général. puis derrière j'ai fait trois années d'études scientifico-physiques technologiques vraiment j'étais vouée à un métier plutôt dans des entreprises des usines des trucs comme ça c'était quoi comme type de parcours ? j'ai fait un DUT, mesure physique ... Et derrière, j'ai fait une licence professionnelle transfert thermique.

  • Speaker #1

    Ok, il y a vraiment beaucoup de femmes dans le domaine là aussi.

  • Speaker #0

    Je ne me souviens d'absolument rien de ce que j'ai étudié. Et d'ailleurs, quand je l'étais en train d'étudier, j'avais de très bons résultats. Mais je ne comprenais pas ce que je faisais. Parce qu'en fait, on faisait du théorique sur ce qui se passe dans la réalité en physique. Et moi, je n'arrivais pas à comprendre le lien de ce que je calculais. ni de ce qui se passait dans la réalité. C'était un non-sens total. N'empêche que j'ai toujours eu des très bons résultats.

  • Speaker #1

    C'est quand même parce que tu es quand même réussie, alors que tu n'étais pas...

  • Speaker #0

    Parce que je travaillais, parce que je faisais ce qu'on me demandait. Mais quand j'étais en TP, je faisais mes expériences, je faisais mes calculs, mais je ne faisais pas le lien entre les deux.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est justement quand j'ai été amenée à faire des stages en entreprise, là, j'avais quand même souvent mes maîtres de stage qui me disaient « Alors toi, tu es super sympa, tu es... » t'es vraiment agréable, tu fais exactement ce qu'on te demande, mais par contre, on ne comprend pas pourquoi tu fais ce métier. Parce que je ne sais pas, je devais dégager quelque chose de différent de tous les stagiaires. Et il y a même une fois, le dernier stage que j'ai fait, la secrétaire m'a dit « Tiens, ça serait bien que tu ailles à un salon des métiers qui se passe ce week-end, parce que là, vraiment, je ne te sens pas à ta place. » J'y suis allée, j'ai erré dans les allées du salon, j'ai ramassé un papier qui était devant mes pieds, vert fluo, je me souviens, et je l'ai mis dans ma poche sans le lire. Et quand je suis retournée au stage le lundi, je l'ai déplié devant la dame, devant la secrétaire, et c'était les dates pour passer le QCM d'entrée à l'UFM pour préparer le concours d'instit. Et elle me dit, qu'est-ce que t'en dis ? Je lui dis, je sais pas, moi... maîtresse, je voulais faire ça quand j'étais petite, mais... Mais sans plus, quoi. Je n'ai jamais pensé à ça. Et elle me dit, t'as qu'à tenter, tu verras.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Un papier par terre à tes pieds.

  • Speaker #0

    Un papier par terre sur les conseils d'une dame que je ne regarde pas. Enfin bref, j'ai tenté le QCM. J'ai été reçue 64e sur 1200 candidats sans réviser. Je me suis dit, ça doit être aussi équivalent. Et je ne savais même pas si ma licence était compatible avec le concours parce que pour passer le concours de professeur des écoles, il fallait un certain type de diplôme. Et moi, ma licence, c'était une licence professionnelle. Je ne savais même pas s'il était compatible. C'est une fois que j'ai eu le QCM que je suis allée voir mon maître de licence et qu'il m'a dit, oui, oui, pas de problème. Donc, j'ai abandonné les études l'année suivante et j'ai intégré le programme.

  • Speaker #1

    On parlait de bonne étoile, effectivement.

  • Speaker #0

    Mais moi, c'est que ça, ma vie.

  • Speaker #1

    Non, mais ouais, je vois un peu. Ça ressemble un petit peu aussi, je connais des choses. Ça résonne, en tout cas. Mais je pense qu'on parlait de bouquins, il y a peut-être un truc à faire avec ton histoire aussi.

  • Speaker #0

    Il faudrait que j'ai un peu de temps pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est le temps, ça se trouve. On s'écrit, ouais. Et donc, du coup, te voilà partie faire des études pour être un stit. Tu savais déjà que tu voulais être un stit ou tu voulais être prof ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a un concours pour chaque discipline de prof dans le secondaire. Et le concours pour être un stit, c'est un autre concours. Donc moi, c'était ce concours-là que je tentais. Après, il y a ma maman qui avait aussi montré l'exemple. Elle nous a élevés tous les trois. Et quand elle a eu 32 ans, moi j'avais 11 ans. Elle a tenté le concours en candidat libre avec sa seule expérience de maman. Et elle a remporté, enfin elle l'a eu. Donc elle m'a montré cet exemple-là aussi de, j'allais dire, de puissance féminine. Maman de trois enfants à la tête d'une maison, elle s'occupait vraiment de tout. Et elle a quand même décroché ce concours. Donc j'avais quand même cet exemple-là sous les yeux d'une maman enseignante.

  • Speaker #1

    Elle est devenue un stit ?

  • Speaker #0

    Oui, enseignante, oui.

  • Speaker #1

    Du coup, il y a quand même une lignée aussi.

  • Speaker #0

    C'est pareil, ce n'était pas son premier vœu de carrière. Maman, elle aurait rêvé d'être fleuriste. Elle a fait des études dans le temps où on ne choisissait pas vraiment son destin. Elle a fait l'enseignement entre les deux.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'elle m'a montré un bel exemple. Tu avais quel âge quand tu as passé le concours IUFM ?

  • Speaker #0

    C'était à la suite de ma licence, j'avais 22 ans.

  • Speaker #1

    Donc à 22 ans, tu vois la partie et tu as commencé à être un stit dans la foulée ? Oui,

  • Speaker #0

    dans la foulée, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton premier métier ?

  • Speaker #0

    C'est mon premier métier.

  • Speaker #1

    Et tu as enseigné dans les maternelles primaires ?

  • Speaker #0

    Alors au tout début, j'ai eu un poste où j'avais des grands, j'avais des enfants de 8 à 10 ans. Et j'avais aussi la deuxième année, j'ai eu une direction d'école. Donc j'ai dirigé une école pendant six ans et j'ai réussi quand même à être en maternelle rapidement. Avec mon poste de direction, c'était le poste de maternelle. Donc là, par contre, c'était vraiment cool parce que je pouvais vraiment m'exprimer. En maternelle, on n'a pas de programme, on n'a qu'une liste de compétences à faire acquérir aux enfants. En tout cas, à l'époque, c'était comme ça. Et du coup, je pouvais tout créer, mes activités, mes jeux, mes chansons, mes histoires. Enfin, vraiment, je faisais pratiquement tout moi-même. Et ça, c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est génial. Mais comme quoi, tu as même fait de la direction d'école,

  • Speaker #0

    donc tu touches tout ce que tu touches. Oui, c'est ça. J'ai appris à manager sur le tas. C'est vrai que ce n'était pas évident. Puis, j'étais toute jeune et j'avais des collègues plus âgés que moi, mais c'était vraiment... belle expérience.

  • Speaker #1

    Et alors, ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce qui s'est passé pour arriver à la création, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ouais, disons que dans le parcours, on a bien compris, alors dans l'intro, moi j'en connais un peu plus parce que tu avais mis une bio plus longue, mais j'ai volontairement réduit. Donc, t'as fait les études de sciences, t'es partie, finalement, tu es enseignante,

  • Speaker #0

    et...

  • Speaker #1

    En parallèle, il y a ta vie personnelle qui commence, qui se déroule. Et qu'est-ce qui se passe dans ta vie perso à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors, je rencontre justement à l'UFM un homme qui va devenir mon mari. Lui, il n'est pas du tout enseignant. C'est l'ami d'un de mes copains enseignants. Et on décide de se marier. Et quand on avertit nos familles de notre futur mariage, dans la même phrase, je dis, ben voilà, on a décidé de se marier, et je vais faire ma robe de mariée. Et en le disant, je me rends compte que je ne l'ai pas du tout prémédité, et je me dis, mais pourquoi j'ai dit ça ? J'en sais rien. Sachant que je n'avais jamais touché de machine à coudre. Je n'avais jamais cousu de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais eu même envie d'essayer de faire tes propres vêtements ?

  • Speaker #0

    Quand j'avais 17 ans, j'avais fait un costume de carnaval avec ma mère, mais je n'avais pas du tout voulu toucher la machine parce que ça me faisait trop peur, le côté électrique, mécanique, tout ça. J'avais peur de me tromper, j'avais peur de me blesser, tout ça. Et en fait, en disant ça, je ne sais pas d'où ça sort, mais je décide de faire ma robe de mariée. Six mois après, j'ai reçu pour Noël une machine à coudre. Et donc là, je me suis dit, au moins, je vais essayer. On était à six mois du mariage, donc j'ai acheté du tissu brouillon. Et j'ai acheté des patrons aussi, parce que je n'avais aucune notion du corps humain, féminin, avec nos formes en volume. Parce que transformer un tissu 2D en 3D, c'est... Enfin, voilà, c'est... C'est compliqué, donc j'ai acheté des patrons que j'ai réussi à décoder, appliquer. J'ai fait une robe comme ça, c'est ma sœur qui a porté cette robe le jour de mon mariage.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le côté scientifique qui t'a aidée là.

  • Speaker #0

    Oui, et méthodique aussi.

  • Speaker #1

    Et méthodique, ouais.

  • Speaker #0

    Et ensuite, ayant réussi cette robe, je me suis dit, allez, vas-y, je fais ma robe de mariée. Donc je suis allée acheter avec ma mère de la soie sauvage à l'époque, de la dentelle. Et puis, j'ai rajouté encore deux autres patrons que là, j'ai mixés. Et une fois que j'avais compris comment ça se passait au niveau du corps, au niveau du moulage, j'ai retiré, enfin, j'ai viré les patrons et j'ai modifié. Tu vois, j'ai commencé à être dans la création à ce moment-là. Donc, j'ai customisé, on va dire, la robe. D'ailleurs, ce n'était pas une robe, c'était un ensemble. J'avais fait un bustier avec une jupe un peu forme sirène. Et en fait, j'ai fait ma robe de mariée. Ça a été un... incroyable. Alors moi, je ne me suis pas vraiment rendue compte parce que j'ai vécu avec elle pendant six mois de fabrication, de confection. Mais le jour du mariage, j'ai vu dans les yeux des gens, des gens qui venaient me regarder sous toutes les coutumes. Comment c'était fait pour... Et là, je me suis rendue compte que j'avais fait quelque chose de grand quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, génial. Elle était originale. J'aimerais bien voir une photo, du coup. Tu nous montres une photo ?

  • Speaker #0

    Je t'en enverrai une. Oui, oui, elle était... Pour l'époque, elle était... Aujourd'hui, elle n'est plus vraiment la mode, mais pour l'époque, elle était ambitieuse. C'était vraiment un bustier. Je me souviens, j'avais 14 pièces. Il y avait des baleines et tout. C'était quelque chose de très...

  • Speaker #1

    Parce que quand tu n'as jamais tenu, quand tu n'as jamais utilisé une machine à coudre, quand tu n'as jamais créé un vêtement... En plus, une robe, c'est quand même... Une robe de mariée, c'est encore plus ambitieux qu'un jean ou qu'une jupe. Oui,

  • Speaker #0

    et puis les matières étaient délicates aussi.

  • Speaker #1

    Oui, les matières sont délicates. En plus, si tu te rates, les matières coûtent cher. Donc, c'est... Ça crée un projet très ambitieux, mais réussi haut la main.

  • Speaker #0

    Oui, c'était beau. Et puis après, ensuite, j'ai quelques amis et quelques connaissances qui m'ont demandé de leur créer des robes ou confectionner des robes pour... Soit pour les baptêmes de leurs enfants, soit pour leur mariage. J'ai fait des petites choses comme ça, mais rien de très créatif. J'ai surtout beaucoup écouté les demandes. J'ai fait des trucs comme je pensais. Et puis, après, j'ai eu mes enfants, donc il y a eu un gros coup de frein. J'ai continué de travailler aussi.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas eu envie de te former sur ces pivots-là de stylisme ? En fait,

  • Speaker #0

    je n'avais pas le temps. Je n'étais pas tellement bien accompagnée au sein de ma famille. J'étais très responsable de la famille. Je m'occupais beaucoup de mes enfants. Comme j'étais enseignante, j'avais les mêmes horaires qu'eux. Quand je quittais l'école, j'allais les chercher. Je m'en occupais tout le temps. J'avais peu de temps quand ils étaient petits. J'ai quand même cousu des petits articles pour enfants, évidemment. Du coup, tu as pu t'amuser un peu avec les enfants. Voilà, tout l'équipement, les bavoirs, les sorties de bain, tout ça. J'avais tout fait moi-même, la déco, tout. Mais j'ai eu une petite pause. Et puis, dans les années 2010, je n'allais vraiment pas bien. Je ne me sentais plus à ma place. Je ne comprenais pas. J'avais tout pour être heureuse. J'avais une maison. un mari, un métier. J'avais des enfants, mais je n'étais pas bien. Je ne comprenais pas. J'avais ce regret toujours continu, récurrent, de ce virage loupé de mes 15 ans. Quand j'y réfléchissais, je me disais que si je n'avais pas eu ce parcours, je ne connaîtrais pas mes enfants. Je n'aurais pas mis au monde ces deux merveilles. Donc, c'est tout. Ça s'arrêtait. Mais c'est vrai que... Voilà. Et puis dans les années 2014, je me suis dit, il faut absolument que je trouve à ralentir, parce que mes enfants avaient le même âge que mes élèves. Et en fait, quand je rentrais de l'école, je n'avais plus du tout de patience pour mes propres enfants. Je me suis dit, la solution, c'est le temps partiel. Là où j'habite, malheureusement, on manque tellement d'instits que les temps partiels sont systématiquement refusés. Donc il fallait trouver un temps partiel de droit. Et le seul temps partiel de droit auquel je pouvais prétendre, c'était pour création d'entreprise.

  • Speaker #1

    Ah, ça j'adore, il n'y a pas de hasard, c'est trop drôle.

  • Speaker #0

    Je suis allée à la chambre des métiers, je leur ai dit, voilà, je voudrais créer mon entreprise pour avoir un temps partiel. Ah bon, très bizarre comme projet. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Je ne sais pas, je pense que je vais coudre. Donc vous n'avez qu'à mettre création textile. Ok, donc on meurt la partie. J'ai quand même un peu galéré avec l'éducation nationale qui avait beaucoup de mal à accepter ma situation, mais ça s'est quand même fait. Et j'ai commencé l'entreprise en créant des tabliers de maîtresse. Quand j'étais en maternelle, je perlais tout le temps. Je fonctionnais par îlot. Je faisais plein d'ateliers avec mes élèves. J'allais voir un groupe, je laissais systématiquement mes affaires sur leur table. Je retournais sur la table. C'était super. embêtant, donc je me suis fabriquée une petite bannette un peu quessaouti, tu vois, où j'avais plein de poches et plein de petits trucs pour accrocher et puis j'avais tout mon matériel sur moi. Et j'en ai fabriqué pas mal parce que j'ai une amie qui avait un blog d'instit qui m'en a demandé un, elle l'a partagé.

  • Speaker #1

    C'est une bonne idée, c'est génial.

  • Speaker #0

    J'ai eu plein de commandes, j'en ai fait une centaine. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien !

  • Speaker #0

    J'en ai même envoyé outre-mer, j'étais super fière.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Et puis, un an après la création de l'entreprise, un petit peu moins d'un an, j'ai emmené mes enfants sur un événement musical.

  • Speaker #1

    Là, je sens que ça va être le...

  • Speaker #0

    C'est là,

  • Speaker #1

    c'est là. Le truc qui se passe. Alors,

  • Speaker #0

    le truc qui s'est passé, c'est que cet événement-là, j'avais une amie à qui j'avais créé, enfin, confectionné une robe. en fond de robe, on va dire, parce qu'elle m'avait demandé vraiment une robe toute simple, parce qu'elle avait un petit top en dentelle à mettre par-dessus. Et je la vois, elle me dit, ah tiens, c'est marrant, toi t'es là, t'as fait ma robe, et bien la dame là-bas que tu vois, c'est ma photographe. Je vais vous connecter. Donc elle nous présente. Et cette dame, elle s'appelle Marie-Hélène, et c'est Madame B Photographie. C'est une photographe mariage, aujourd'hui, super connue partout en France. Elle est extraordinaire, et on a un parcours similaire, parce qu'elle, elle part de... de rien aussi, elle part de son cœur tout simplement, elle est autodidacte et merveilleuse cette femme. Bref, on fait connaissance et elle me dit, c'est marrant, hier, pas plus tard qu'hier, je suis allée en Belgique pour chercher une robe de créatrice parce que je n'en ai pas trouvé dans les Ardennes, je ne connaissais pas ton existence. Je fais un shooting d'inspiration mariage dans trois semaines. Oh ben, est-ce que tu veux participer ? Moi, rien à perdre, je lui dis, ben ouais. Et donc j'étais ni formatée dans le domaine de la couture, ni formatée dans le domaine du mariage. Je lui ai proposé une robe complètement décalée, en imaginant que la mariée mettait la robe de la créatrice de Liège la journée, et que le soir arrivant, pour faire la fête du mariage, elle change de robe et elle mette la mienne. Et donc je lui ai proposé une robe complètement décalée, rock'n'roll, avec tous les codes du mariage, mais... Je les ai cassées, si tu veux. J'ai fait une robe vraiment avec un... J'ai brodé sans rien mesurer, totalement à l'instinct, un smiley ici, comme ça, en perles. Mais ces perles-là, tu les retrouvais dans le dos en chapelet super sensuel, sur les épaules aussi. Le jupon, c'était du tulle, mais on avait l'impression qu'elle avait coupé sa robe elle-même comme ça, en mode... Je me débarrasse de tout ce qui me gêne. Et ça faisait vraiment une jupe super déstructurée. Je lui avais mis des poches aussi.

  • Speaker #1

    Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Enfin, tu vois, le petit haut, il était un peu loose. Donc, on avait... Pas le côté guindé, mais en même temps, on avait le côté délicat. Parce que j'avais utilisé des matières délicates. Et en fait, cette robe, elle a fait le buzz parce qu'on a été publiée sur un blog de mariage. Et puis donc, Marie-Hélène m'a dit, non mais toi, il faut vraiment que tu creuses le sujet. Tiens, je t'envoie des clientes à moi. Donc, elle m'a envoyé des clientes à elle qui n'avaient pas encore leur robe. Et j'ai confectionné comme ça ma première saison quelques robes Pour des clients, elle te marie, elle est un pied à l'étrier puis d'autres.

  • Speaker #1

    C'est une fée, mais il y a une fée aussi qui s'est penchée sur toi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que moi, je lui suis vraiment reconnaissante. D'ailleurs, à chaque fois que je lui en parle, elle me dit, mais arrête, moi, je n'ai pas ton talent. C'est toi qui fais ton métier. Ce n'est pas moi, mais c'est vrai que le pied à l'étrier, c'est elle qui me l'a mis et je la remercie encore.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes dans ton parcours qui arrivent comme ça, qui te mettent, qui te permettent de déclencher le petit truc ou de t'offrir, de t'ouvrir le... la petite porte tu sais je pense à Alice au pays des merveilles la petite porte tu sais elle s'est ouverte et puis voilà après t'as fait l'heure et donc t'étais encore à cette époque là enseignante elle était encore enseignante mais j'avais

  • Speaker #0

    un petit temps partiel j'avais réussi à négocier avec mon mari un temps partiel de 75% bref Et donc, j'essayais d'articuler ma vie de famille, en même temps ma vie professionnelle de salarié d'éducation nationale, et puis ma vie d'entrepreneuse, d'entreprise, d'Europe, de mariée. Donc c'était un peu du long de l'âge, j'avoue, franchement, c'était... Mais bon, j'en voulais tellement que... Et puis bon, chaque année, en fait, j'ai... J'avais toujours des mariés qui en parlaient à leurs amis et j'avais vraiment une espèce de... J'allais dire tutorat, mais ce n'est pas le mot. Un adoubement, je ne sais pas si ça se dit comme ça. J'avais toujours des amis, des mariés que j'avais déjà eus. Donc, ça faisait vraiment comme...

  • Speaker #1

    C'est le coup de l'oreille. D'un moment, en fait, tu commences à te faire connaître. Il y en a une qui te dit, j'adore ta robe. Et puis, hop,

  • Speaker #0

    c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est cool. Et après, il y a eu encore une période avant que tu te lances vraiment dans l'aventure à 100%. Il y a eu encore des petits... D'autres cailloux qui se sont mis sur le chemin.

  • Speaker #0

    Oui, après, ça s'est révélé être des cailloux qui m'ont permis de sortir de ma zone de confort. Donc j'ai fait ça, l'entreprise est née en, on va dire la première saison c'était 2015, en 2017 j'ai un petit invité qui s'est mis dans mon ventre, une petite fille qui est née, qui n'était pas prévue, Félicie, donc cette année-là en plus j'avais plus de temps partiel, donc je travaillais à 100%, j'avais entrepris de faire une formation de mise à niveau parce que Monsieur, le syndrome de l'imposteur me secouait un petit peu et je me sentais pas... Enfin, étant autodidacte, je me sentais un peu...

  • Speaker #1

    Pas légitime.

  • Speaker #0

    Pas légitime et voilà, j'avais peur de faire des choses pas comme il faut. Donc j'avais entrepris une formation sur mes petites vacances scolaires dont je gérais la grossesse, les autres enfants, l'école et tout. Bon, ça s'est quand même passé. Finalement, en congé maternité, j'ai réussi à honorer tous mes contrats. J'ai été en congé maternité, donc j'avais déjà pu l'école à gérer. Et puis, la formation s'est terminée. Et puis, la petite est née. Donc, j'ai fabriqué mes robes avec le petit bout dans mon atelier le plus souvent. Parce que voilà, elle était tout le temps avec moi. et puis ben on on En septembre 2018, mon mari de l'époque m'a annoncé que c'était terminé. Et du coup, il est parti. Il m'a quittée. Donc là, grosse chape de plomb. Enfin, toute ma vie s'écroule. Qu'est-ce que je vais devenir sans lui ? Parce que moi, en plus, j'étais mariée pour le meilleur et pour le pire, bien sûr. J'avais encore ce schéma bien ancré en moi. La vie, ce n'est pas un long fleuve tranquille. On a des difficultés, c'est vrai, mais on va y arriver. Moi, j'avais vraiment à cœur de toujours maintenir la flamme. Mais là, visiblement, ça n'avait pas suffi. Donc, il m'a laissée avec les enfants. Et là, vraiment, j'ai traversé des périodes compliquées. Mais là où j'avais le sourire, c'était dans mon atelier. Ouais. Vraiment, là, je me suis fait sauter. Mon activité était vraiment thérapeutique et la création, c'était vraiment... J'adorais. Malgré la difficulté, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Quand on a une âme d'artiste, je pense que cette âme les nourrit. C'est la création qui nous nourrit. Oui, c'est ça. Quand on n'a plus ça...

  • Speaker #0

    Alors là, c'est marrant parce que je viens de prendre conscience d'un truc. Tu sais, tout à l'heure, tu me dis, c'était quoi ton rêve d'enfant ? Comment tu as démarré ton côté créatif ? Et c'est via mon mariage. Et là, aujourd'hui, je prends conscience que c'est mon divorce qui m'a lancée totalement dans l'activité. Parce que mon mari... Oui,

  • Speaker #1

    mais la boucle est bouclée.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mon mari ne voulait pas que je fasse ça. Il a dit d'ailleurs en me quittant, si tu veux que je reste, t'arrêtes tes robes. Donc moi, j'ai dit, je ne peux pas arrêter mes robes parce que c'est moi en fait. Ce que je fais, ce que je propose à mes clientes, c'est moi, tout purement moi. Donc je ne pouvais pas me refuser. Soit je le choisissais lui, soit je le choisissais moi.

  • Speaker #1

    Tu peux te dire que lui, il a eu ce Ausha en fait dans ta vie. de... complètement je l'ai remis si il y a quelque chose d'initié cette créativité cette création en toi et puis finalement il s'est en allé parce que son rôle était fini et c'est fini en te poussant finalement à choisir même si c'est toujours dur de choisir enfin demander à quelqu'un de choisir entre sa passion et son

  • Speaker #0

    mariage c'est quand même assez compliqué mais bon en même temps oui non mais après je pense que notre histoire était révolue voilà on n'a pas une vie dans une vie voilà ça c'était Merci. Une des paroles de la fameuse secrétaire qui m'avait guidée sur tu sais à quelle heure je te parlais, elle m'avait dit aussi tu sais Emeline, tu n'auras pas qu'une vie dans ta vie. Et moi je me suis dit qu'est-ce qu'elle me raconte. Elle était plutôt sage cette femme.

  • Speaker #1

    Elle était plutôt étée. Ton mari, elle a eu ce Ausha. Grâce à lui, finalement tu es devenue créatrice. J'imagine qu'il y a eu une période un peu compliquée la transition entre gérer le divorce et puis...

  • Speaker #0

    Oui, alors oui, ça a été dur pendant quelques temps. Après, ça c'était fin 2018. 2019, je me suis dit, allez, il faut vraiment que je fasse ça de ma vie. Mais je n'ai pas osé. Donc, j'ai rempilé une année scolaire à l'école. Et puis après, je me suis dit non, mais là, c'est plus possible. Je ne peux plus. Je ne me sentais plus du tout à ma place en classe. C'est devenu...

  • Speaker #1

    Tu étais encore en direction d'école ou tu étais...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais plus de direction, mais j'avais 30 élèves dans ma classe. C'était devenu vraiment... Puis je ne me sentais plus passionnée. Enfin, je me sentais même indigne du métier parce que je sais ô combien c'est hyper déterminant les adultes qui te guident quand tu es en classe. Et moi, je ne me sentais plus assez patiente. Et puis, de toute façon, mon cœur, il était pris ailleurs, vraiment par la créativité. Donc, en 2019, j'ai pris ma décision de me dire que l'année d'après, je serai en disponibilité. Donc, en février 2020, j'ai décidé que je prendrais ma dispo. Et en mars 2020, le Covid est arrivé. donc voilà un sens du timing voilà parfait synchronicité nickel et du coup j'ai réfléchi environ je pense une minute et demie de me dire bon bah c'est tout je vais refaire une lettre qui annule ma demande de dispo et puis je me suis dit ah bah non c'est plus possible je ne peux plus reculer trop tard la décision est prise moi j'y étais déjà enfin je ne pouvais pas donc je me suis dit tant pis advienne que pourra le Covid on ne sait pas ce que c'est mais tant pis Merci. je vais faire ce que j'aime. Et donc, effectivement, confinement, tout ça, bref, gros bazar. Bon, sachant que moi, je signe mes contrats un an à l'avance environ pour mes robes, donc je savais quand même à peu près où j'allais. J'avais quelques contrats, voilà. Bref, je me suis débrouillée comme je pouvais. Mes mariées se sont quand même mariées entre les gouttes. Et puis, elles ont été très correctes avec moi, voilà. Donc là,

  • Speaker #1

    ça fait du coup depuis 2020, en gros, que tu as...

  • Speaker #0

    Je suis totalement dans mon atelier. Et donc, les deux premières années, 2020-2021 avec le Covid, c'était plutôt en demi-teinte, puisqu'on ne savait pas vraiment où on allait avec cette pandémie. Et puis après, 2022, 2023, 2024, là, les demandes ont explosé. Je pense que les gens aussi ont compris que l'amour, c'était important de le célébrer, qu'évidemment, il y a eu l'effet aussi engorgement, parce que Beaucoup de personnes n'ont pas pu se marier les deux années de Covid. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Et tu ne veux pas faire une robe de divorce ?

  • Speaker #0

    On me le dit souvent.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai. Pourquoi ? Il y a tellement de gens qui divorcent maintenant.

  • Speaker #0

    Alors un divorce, il faut quand même savoir que ça coûte un peu un bras.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu n'es plus à sa prête justement, une jolie robe pour célébrer ta liberté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a beaucoup de divorces qui se passent très très bien. Je n'en ai pas l'impression, tu vois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en même temps... Moi, pour être passée par là, toi aussi et d'autres personnes, c'est tellement aussi un moment où finalement, tu retrouves une certaine liberté.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt ça qu'il faudrait se passer. C'est ça que tu dis. Non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    C'est une excuse, mais c'est plus la liberté retrouvée. Le nouveau départ. Le fait de pouvoir être vraie. Le nouveau départ, une robe symbolique. Tu parlais d'une robe rock'n'roll, la première qui t'a fait... propulsé, enfin ce qui t'a propulsé, c'était une robe un peu rock'n'roll, et moi je me dis, ben voilà, une robe de liberté comme ça, un peu rock'n'roll, ça peut plaire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de raison de célébrer uniquement que quand on se marie, de se mettre des belles robes, et d'ailleurs, tu as envisagé de faire aussi des robes pour d'autres occasions, des robes de portail, etc.

  • Speaker #0

    Alors, cocktail, non, je ne m'en propose pas parce que j'ai aussi une conscience écologique qui est assez prononcée. Proposer des robes de cocktail, ça m'obligerait à avoir tout un panel de tissus différents, d'une part. Donc, ça m'obligerait à avoir du stock et ça, je n'ai pas du tout envie d'avoir de stock. Moi, quand je fais des robes de mariée, je commande à la demande, en fait. La mariée choisit sa matière et je commande pour elle ce dont j'ai besoin. Je ne commande pas plus.

  • Speaker #1

    D'une part,

  • Speaker #0

    et d'autre part, je ne fais que des robes uniques. Je fais un patronage par moulage sur les personnes parce que je veux que ça colle vraiment à la peau. Je veux respecter la silhouette. Je ne travaille pas sur mesure. Évidemment, je prends les mesures parce que je m'en sers quand même. Mais je travaille vraiment principalement par moulage. Le travail est quand même long. Et quand on veut assister à une cérémonie, s'acheter une robe de cérémonie, clairement, le budget n'est pas suffisant à mon travail. Donc, c'est pour ça que je reste sur la mariée, puisque la mariée, pour le coup, a un budget plus élevé pour la robe de sa vie. Oui,

  • Speaker #1

    donc pour l'instant, tu es sur ce créneau-là des robes de mariée. Et puis, tu t'es diversifiée un peu. Quand dans l'intro, je disais, dans la bio, je disais que tu étais une créatrice engagée, parce qu'il y a de... Tu as parlé un petit peu d'environnement, mais tu participes à des projets pour des causes. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, j'ai un premier projet qui est le Bar à Boubs. C'est un projet qui lutte contre le cancer du sein. Tous les ans, au mois d'octobre, dans le cadre d'Octobre Rouge, je fais mon événement conjointement avec des personnes locales. patrons de bars, des créateurs, tout ça pour... Le but, c'est de récolter un maximum d'argent qu'on offre à un centre de ressources de bien-être, le centre ressources Ardennes, pour le citer, qui propose aux malades du cancer, quel que soit le cancer, de faire des soins, de faire des activités, d'avoir une vie sociale au-delà de la maladie. Donc je fais ça et pour cet événement-là, je propose à une personne malheureusement atteinte du cancer d'être mon égérie et avec laquelle je vais co-créer une tenue de super-héroïne. Alors pas avec une cape, je fais une robe qui va la valoriser dans sa silhouette, mais aussi dans sa personnalité et surtout dans sa guérison. C'est pour ça que j'appelle ça la robe de super-héroïne et en fait avec chaque égérie, en fonction de son histoire. de comment elle comprend son cancer, je crée avec elle une tenue qu'elle va porter lors de la journée du Baraboubs qui se termine par un défilé. Et à ce côté, je propose toutes mes robes. J'en ai une quarantaine. C'est des robes, on va dire, d'inspiration que je crée quand j'ai des restes de dentelles ou quand j'ai un shooting ou un autre projet. Je propose ces robes-là à des personnes lambda que je ne connais pas, qui sont par contre touchées de près ou de loin par le cancer du sein, que ce soit des gens qui en ont eu un, des gens qui ont des proches qui sont atteints ou des soignantes. Et en fait, on accompagne les géris lors d'un déplacement dans la rue, comme un cortège de mariage, mais autour de les géris. Et on termine avec un défilé en musique. avec tout un...

  • Speaker #1

    Donc là, les personnes vont porter tes créations, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, et donc c'est vraiment... Je mets à disposition de l'événement mon art, en fait, mon métier, pour faire un mouvement de guerrière, si tu veux. C'est vraiment l'idée de guerrière qui se dépasse parce qu'elles vont sur un tapis rouge, elles n'ont jamais fait ça de leur vie, elles portent une robe de mariée, la plupart ne se sont pas mariées. Enfin, vraiment, c'est... C'est la voie féminine. On est toutes des sœurs et on se bat toutes contre le cancer du sein ce jour-là.

  • Speaker #1

    Génial. Et puis à côté de ça, tu expliquais que la veste que l'on voit derrière toi, c'est une gamme que tu fais à partir de chutes de dentelles et autres.

  • Speaker #0

    Alors c'est ça, moi je suis très engagée aussi pour la planète, j'ai une conscience écologique vraiment profonde. Donc les vestes, ce sont des vestes que je récupère en ressourcerie ou qu'on me donne. Ce sont toujours des vestes de seconde main. Et les broderies qu'on voit dessus, ce sont des restes de dentelles que j'utilise pour mes créations. et que je ne peux plus utiliser parce qu'elles sont découpées dans tous les sens, parce qu'il ne reste que des toutes petites chutes qui ne sont pas exploitables sur une robe. Donc au lieu de les jeter, je les détours avec des petits ciseaux, je découpe les motifs et je les réagence, par exemple comme celle-ci, sur les vestes en jean. C'est un projet d'upcycling que j'ai développé aussi en partenariat avec le festival de ma ville, le cabaret vert qui a lieu tous les ans au mois d'août.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc pareil, tu vends après les vestes ou tu les gardes pour les événements ? Non,

  • Speaker #0

    je ne les vends pas. Soit j'en fais vraiment à la demande. Par exemple, tu as une veste chez toi, tu ne la mets plus parce qu'elle est un peu vieillotte. Tu veux lui donner une deuxième vie à la place d'en acheter une autre, tu me la confies. Tu choisis la broderie que j'ai, parmi toutes les broderies que j'ai à proposer. Et puis, on compose ensemble une customisation. Je brode et puis tu repars avec ta veste.

  • Speaker #1

    C'est un bon bavard, non ?

  • Speaker #0

    Ou alors, j'en fais, tu vois, comme celle-ci. Ça, c'est une veste qui est clé en main. On peut me l'acheter si on veut.

  • Speaker #1

    D'accord. On arrive... Écoute, merci pour ton partage. On arrive à la fin de l'interview. J'ai deux questions à te poser. Trois questions. La première, c'est... Qu'est-ce qui, selon toi, a été déterminant dans ton parcours pour passer de... La jeune fille de 15 ans en pleurs qui a malheureusement été détournée de son rêve à cette femme de 46 ans alignée, comme tu m'avais dit au début, alignée, épanouie et heureuse dans son métier. Qu'est-ce qui a été déterminant selon toi ? Une qualité ?

  • Speaker #0

    Ce qui a été déterminant, je pense que c'est mon retour à la spiritualité, à écouter mon cœur, mon intuition, et conscientiser que mon parcours est beau et qu'il a été guidé par ma bonne étoile. Vraiment, j'ai l'impression que les choix que j'ai faits, les sorties de zone de confort que j'ai faites, il y a quelque chose au-dessus de moi qui m'a emmenée. vers ça parce que vraiment quand j'y pense, tout ce que je l'ai eu dans la vie, ça m'a vraiment, ça a été utile pour ce que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est uniquement extérieur du coup cette aide ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est aussi le fait de d'avoir enfin reconnecté avec cette spiritualité. Alors je ne sais pas comment le dire, l'intuition parce que pendant toute ma vie, dès lors que j'ai coupé cette possibilité d'être dans la création, quand j'ai choisi de faire la voie royale, et ensuite la personne que j'ai eue comme Marie, c'était quelqu'un de très terre-à-terre et qui n'était pas du tout branchée spiritualité et tout ça. Moi, j'ai été un peu dans le mimétisme aussi. Je l'assume et je l'ai fait par choix. C'est pas du tout lui qui m'a endoctrinée ou quoi que ce soit, mais... Je me suis raccrochée vraiment à tout ce qui était concret, prouvé, scientifique, réaliste et tout. Et quand il m'a quittée, la seule solution que j'ai trouvée pour garder la tête hors de l'eau, c'était de me reconnecter à ça, à mon intuition, à ma spiritualité. Et dès lors que ça s'est arrivé, j'en ai pris conscience et j'ai compris que dans mon parcours, telle rencontre, tel événement...

  • Speaker #1

    quand on revient, c'est un peu ce que je fais dans mon bouquin aussi quand tu reviens sur les événements et tu fais les liens et tu te rends compte qu'à tel moment telle rencontre et tel truc et en fait tu refais le puzzle de ta vie et ça c'est assez enrichissant à faire pour les personnes qui auraient envie et qui écoutent de le faire par curiosité ou en tout cas pour comprendre le cheminement et les liens entre les choses, entre les gens entre les événements et je pense que voilà, comme Moi, j'ai la conviction qu'on est créateur de tout ça. Alors, est-ce qu'il y a quelque chose au-dessus ? Mais c'est la spiritualité, de toute façon, effectivement.

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression d'avoir comme une mission, tu vois, une mission de vie dans mon parcours. Parce que quand j'y réfléchis, quand j'étais juste une grande sœur, quand j'étais petite, après, quand je suis devenue l'amie de mes copines, puis après, quand j'ai été instite. et puis la femme aussi de mon mari, et puis aussi la créatrice de mes clientes. J'ai vraiment cette mission, j'ai l'impression en tout cas, en tout cas c'est ce que je souhaite. Moi, j'ai envie de diffuser de l'amour. C'est vraiment ça. C'est vraiment prendre soin des gens, les aider à s'élever, les aider à s'aimer. Et c'est vraiment... Je me souviens, quand j'étais enseignante, j'étais vraiment axée là-dessus. Je partais vraiment de ce que les enfants aimaient, individuellement, pour pouvoir les aider à apprendre. Et moi, j'ai vraiment cette attitude-là tout le temps. Même mes amis me le disent, que je suis... Des fois, je suis trop maternelle avec elle. Elle me le dise.

  • Speaker #1

    C'est comme la marraine de la bonne fée.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Quand tu m'as demandé ce que je voulais être, c'est vraiment ça. C'est la marraine de la bonne fée. Mes clientes m'appellent comme ça dans tous les avis. Moi,

  • Speaker #1

    c'était ma chanson bien aimée. Tu vois, j'adorais. Le cas plus costaud de famille, peut-être.

  • Speaker #0

    Mais quand elles me font des retours écrits, je pense que dans tout, il y a le mot fait. Ah, c'est drôle. Oui, c'est vraiment drôle.

  • Speaker #1

    Et la deuxième question, c'est justement qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant ? Qu'est-ce que tu te souhaites à toi-même ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je me souhaite à moi-même, j'aimerais vivre sereinement de mon métier, dans l'abondance et dans l'amour.

  • Speaker #1

    C'est bien refait, ça. Voilà. Et pour clôturer, quel est ton mantra ? Ta petite phrase choc ? Alors moi,

  • Speaker #0

    ma petite phrase choc, c'est six lettres. C'est R-A-F-T-E-P. Ça veut dire rien à foutre. En d'autres termes, lâcher prise. Et tout est parfait. Ça veut dire on ne cherche pas à comprendre et tout est parfait. Voilà.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, rien à foutre. Tout est parfait. Cette interview était parfaite. Et si elle ne l'était pas, on n'en a rien à foutre parce qu'on est contents de nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et quand on est contents de nous et qu'on a fait les choses avec le cœur, je suis sûre que cette interview est parfaite. Je te remercie beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Donc, on peut te retrouver sur ton site. Tu as un site Internet ?

  • Speaker #0

    J'ai un site Internet, emeline-emeline.com.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de tout à jour. Il ne faut pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. Et si on veut te suivre, c'est sur Insta ? Insta,

  • Speaker #0

    c'est Emeline, Emeline, créatrice. Facebook, pareil.

  • Speaker #1

    Pareil. Et puis, tu habites, redis-moi le nom de ton village.

  • Speaker #0

    Je habite un petit village qui s'appelle Warnécourt. C'est un petit village aux portes de la grande ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, dans le nord de la France, à côté de la Belgique.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    si vous avez envie. C'est pas l'endroit.

  • Speaker #1

    C'est pas très loin de Paris, c'est pas très loin de Reims. Aujourd'hui, on vient vite dans ton coin. Si on a envie, pour toutes les mariées qui auraient envie de s'offrir une de tes créations, on peut venir rapidement chez toi. Il y a combien de rendez-vous ? Est-ce que tu fais beaucoup de rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je propose en général, c'est cinq rendez-vous. Par contre, pour les personnes qui viennent de loin ou qui n'ont pas de temps, je programme des sessions. C'est-à-dire que soit on vient sur trois jours, on crée la robe de bout en bout, on repart avec. Ou soit on vient sur des sessions deux fois un jour. La mariée vient le matin, je fais ce que j'ai à faire. Ensuite, elle part se promener dans les Ardennes, découvrir mon très beau, très bel environnement. Et elle revient le soir faire son essayage. Et on fait ça une deuxième fois et elle repart avec sa robe. Pour la petite anecdote... Je vais saluer ma petite Clémence, ma cliente de l'année dernière, qui est quand même venue de Lourdes, l'opposé de la France, pour que je lui crée sa robe. Elle ne me connaissait de nulle part et elle a craqué sur mon travail. Et voilà, il n'y a pas de limite de région, vraiment. Moi, j'ai des personnes qui viennent de Paris, des personnes qui viennent de la région Normandie. J'ai une personne qui est venue du Luxembourg.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, il n'y a pas de limite. Il y en a une qui est venue du Jura. Enfin bref, en fait...

  • Speaker #1

    Je vous encourage, tout est possible. Tout est parfait, tout est possible. Comme c'est du sur-mesure, de toute façon, il n'y a rien. Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. C'est ça. Pour pouvoir travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Chaque tenue est unique, en fait. Il n'y a pas que des robes, d'ailleurs. Je ne fais pas du tout que des robes. Je fais aussi des combinis, des pantalons, des chemises. tout ce qu'on veut. J'interprète vraiment, mon principe c'est vraiment d'interpréter la personnalité de la future mariée en une tenue dans laquelle elle se sentira puissante dans toute sa féminité et dans toute sa singularité.

  • Speaker #1

    Comme tu le disais en plus, il y a un aspect développement personnel thérapeutique dans le fait aussi de trouver une robe qui correspond à qui on est, qui nous met en valeur, quelle que soit notre morphologie, quelle que soit...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est important. Donc merci beaucoup, Emeline. Et puis, j'encourage tout le monde à aller voir ton travail. et à te contacter. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    Je te remercie pour ton écoute. Si tu as aimé ce rendez-vous, si tu souhaites ne manquer aucun des prochains épisodes, tu peux t'abonner au podcast sur ta plateforme d'écoute préférée. Si tu m'écoutes sur Apple Podcasts ou Spotify, pense à laisser un 5 étoiles pour faire grandir l'émission. Tu peux bien sûr nous suivre sur les réseaux sociaux de Acapella, sur Instagram, LinkedIn, Facebook et visiter le site web de Acapella. Tous les liens sont dans le descriptif. En attendant de te retrouver ici ou ailleurs, n'hésite pas à partager, commenter. Ce sera un bonheur de te lire. A bientôt pour de nouvelles aventures.

Description

De la science à la création textile, Émeline Husson, la Fée des Mariées la fée de sa propre destinée

Dans cet épisode, découvrez le parcours d’Emeline Husson, créatrice de robes de mariée sur mesure.
D’abord destinée à une carrière scientifique, elle suit un chemin inattendu avant de se reconnecter à sa passion pour la mode et la couture.
Le parcours d'Émeline Husson est marqué par des détours, des obstacles et des choix courageux. De l’enseignement à la couture, en passant par des moments de doute, elle a su écouter son intuition et suivre sa passion. Aujourd’hui, elle incarne une créatrice engagée, qui allie savoir-faire, éthique et sensibilité. Émeline Husson est l'incarnation de la pronoïa puisqu'elle a toujours cru en sa bonne étoile, les signes et que al vie conspire pour elle et non contre elle. Tout est parfait dit-elle !!!

Vous découvrirez
✔️ Son ambivalence entre une voie académique et son âme d’artiste. À 15 ans, alors qu’elle souhaitait intégrer un lycée d’arts appliqués, sa prof principale refuse de signer son dossier, la dissuade et l’oriente vers un bac scientifique.
✔️ Comment une rencontre décisive l’a menée vers l’univers du mariage. Un shooting de mariage lui donne l’opportunité de créer une robe décalée qui attire l’attention d’une photographe influente.

✔️ Son mari lui pose un ultimatum : "Si tu veux que je reste, arrête tes robes". Elle choisit sa passion et se lance pleinement dans la création.
✔️En réalisant que son mariage l’a poussée à créer et que son divorce l’a menée à s’affirmer, elle comprend que tout son parcours a été guidé vers sa mission : "diffuser de l’amour à travers ses créations".
✔️ La spiritualité et l’intuition comme fils conducteurs de son activité


De sa première robe de mariée cousue sans formation à l’entrepreneuriat, Sans aucune expérience de couture, elle annonce qu’elle fera sa robe, achète une machine à coudre et réussit à confectionner une robe qui impressionne son entourage.


Emeline partage ses défis, ses choix et sa mission : révéler la beauté et la singularité de chaque mariée.


Écoutez maintenant et plongez dans l’univers féérique d’Emeline !



Musique : Mr Oldjay
Podcast Management : Sonia Bellouti (Conteuse Studio, des podcasts qui font du bien) et Erika Galland
Création graphique : Agence KomKom


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey,

  • Speaker #1

    bienvenue à toi dans l'univers pétillant du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna, le podcast qui te met des étoiles dans les yeux et te donne envie de sortir pour suivre tes rêves. Je suis Érika Galland, artiste dans l'âme, grande rêveuse et entrepreneur dans le domaine de l'art et de la culture. L'une de mes passions dans la vie, c'est la réalisation des rêves. Et pour ça, j'adore écouter les histoires des autres artistes dans l'âme. Pour ce nouvel épisode, je t'emmène dans l'univers féerique de Emeline, créatrice styliste aussi alignée qu'engagée. Emeline Husson, la fée des mariés. Emeline a grandi dans le nord de la France avec l'ambivalence de sa personnalité. Docile et scolaire, elle réussit très, trop bien à l'école, tandis que rêveuse et artiste dans l'âme, elle s'imagine styliste ou joaillière. Son rêve devient presque réalité, mais dissuadée par une prof de maths, elle choisit finalement la voie royale et étudie les sciences. Elle bifurque une première fois vers l'enseignement maternel où sa créativité peut enfin s'exprimer. C'est à l'occasion de son mariage que ses dons de styliste se révèlent, mais son contexte personnel et familial font qu'elle attendra dix ans pour se lancer vraiment dans l'aventure de la création textile, grâce à une rencontre décisive et sa bonne étoile. Elle se spécialise alors dans la création de robes de mariée sur mesure. Aujourd'hui, elle ravit ses « petites protégées » , comme elle les appelle, les mariées, en leur permettant de refléter leur personnalité. tout en sublimant leur silhouette et révélant leur estime d'elle-même. Créatrice engagée, Emeline œuvre également en faveur de causes chères à son cœur. J'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur Emeline et sur les chemins de traverse qu'elle a empruntés pour réussir à réaliser enfin son rêve. Bonjour Emeline.

  • Speaker #0

    Bonjour Erika.

  • Speaker #1

    Merci de rejoindre le micro du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna. Et puis, on a une petite histoire commune, ce qui est drôle. Oui. La vie et ses surprises. On est cousines, éloignées. On l'a découvert, je ne sais même pas comment, par ta tante, je crois.

  • Speaker #0

    Oui, par notre tante.

  • Speaker #1

    Qui a vu dans mon parcours et dans ton parcours. Oui, Christiane. Coucou à Christiane. Qui a vu dans nos parcours respectifs des similitudes. Et effectivement, je crois que quand j'ai lu... Toi, quand tu as lu mon livre... Et moi, quand j'ai lu ta description, parce que là, on a donné juste quelques éléments de ton parcours, mais quand on va creuser un peu plus dans le podcast, on va en découvrir davantage. Et c'est vrai que c'est fou parce que nos parcours de vie sont assez similaires sur beaucoup d'aspects. Donc, c'est un plaisir d'autant plus qu'on soit ensemble aujourd'hui. La vie a voulu qu'on se retrouve aujourd'hui. Et comme toutes les deux, on est très orientés développement personnel et synchronicité. On sait très bien qu'il n'y a pas de hasard. Alors Emeline, j'aimerais que tu te présentes aux auditeurs que tu nous dises un peu qui tu es avec tes mots

  • Speaker #0

    Ok, alors je m'appelle Emeline j'ai grandi dans le nord-est de la France je suis l'aînée d'une fratrie de trois je suis la maman de trois enfants aussi Achille, Constance et Félicie que j'aime plus que tout J'ai grandi avec une ambivalence en moi, d'un côté très scolaire, très première de la classe, exemplaire, docile, et puis aussi un côté rebelle, artiste, créative, rêveuse. Et en fait, ces deux personnalités... j'onglais un petit peu dans ma personne. Et voilà, j'étais toujours un petit peu en train de devoir choisir.

  • Speaker #1

    Et tu étais l'aînée de ta famille ?

  • Speaker #0

    Je suis l'aînée, oui, je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as aussi souvent une responsabilité supplémentaire à l'aînée ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je me sentais responsable aussi de mes frères et sœurs et je me sentais aussi responsable de... D'honorer mes parents et aussi leur directive dans notre éducation. Voilà. Je réussis.

  • Speaker #1

    Oui, dans la fratrie, ce n'est pas la position la plus facile. Je ne sais pas s'il y en a une facile, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    D'être le dernier non plus.

  • Speaker #0

    Ni la deuxième, enfin bref.

  • Speaker #1

    Et donc quand tu étais petite, tu disais que tu étais rêveuse et artiste et que tu t'imaginais styliste ou joaillière. Et alors moi, j'ai une question. Pourquoi tu as choisi, pour le titre de ton épisode, que tu voulais être une fée ?

  • Speaker #0

    En fait, parce que je n'ai pas cette prétention. J'ai beaucoup de mal à me prétendre artiste, justement. J'ai aussi... peu de culture, j'en ai mais j'ai pas la mémoire de la culture tu m'aurais demandé quel styliste je rêvais d'être j'en ai plein qui me viennent en tête mais j'en ai même pas un préféré parce que tout m'inspire tout me plaît si tu veux je respecte vraiment l'art de chacun et le fait d'être une fée, ce qui me plaît dans ces mots là c'est que la fée elle a des pouvoirs magiques et qu'elle La fée, elle est capable de transformer un rien du tout, un caillou, en quelque chose de magique et magnifique. Et c'est ça qui me plaît. Partir de quelque chose qui a peu de valeur ou qui ne ressemble pas à grand-chose et avec mes mains, avec mon cœur, en faire quelque chose de vertueux et quelque chose de beau.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ces qualités ou ces dons de fée s'expriment aujourd'hui dans ton métier de... créatrice de robes. Mais du coup, est-ce que tu te souviens, pour revenir sur l'enfance, est-ce que tu te souviens, quand tu étais petite, est-ce que tu avais déjà ce truc de dessiner des modèles ou d'habiller les poupées ? Est-ce qu'il y avait déjà des prémices, en fait ?

  • Speaker #0

    Alors, la première chose qui me vient en tête, c'est les bijoux que je fabriquais. C'est pour ça que joaillère ou styliste, c'était vraiment les deux métiers qui m'intéressaient. En fait, j'étais passionnée de pierres, de cailloux, de fossiles, donc je partais en chercher dans les champs, dans les carrières, tout ça, des petits trucs que je trouvais dans la nature, et puis ensuite j'allais les trafiquer. Dans l'atelier de mon père, parce que mon père avait un atelier rempli d'outils et de matériaux. Donc voilà, il avait notamment du fil de fer que je soudais moi-même avec mon fer à souder à l'étain. Et j'en fabriquais des boucles d'oreilles, des pendentifs pour toutes mes copines au collège. Enfin voilà, c'était vraiment... Puis je fabriquais des petits personnages, des petites poupées aussi, des petites mascottes sur le même principe. Et puis lui, il dessinait énormément, mais le mur entier de ma chambre était... Il était couvert de dessins.

  • Speaker #1

    Donc, il y avait quand même bien ça déjà en toi. Et puis, tu dis styliste ou joaillière, mais il n'est pas exclu qu'un jour, tu sois styliste et joaillière.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Ça m'intéresserait vraiment beaucoup.

  • Speaker #1

    On est toujours sur le « ou » . On a tendance à toujours la dualité où être tout le temps « tu choisis ça ou ça » . On peut choisir les deux. On verra dans quelques années. On fera une interview dix ans après. Je veux bien. Que sont-ils devenus ? Mais pour l'instant, on va être sur ton histoire, parce que c'est toujours intéressant. Le but du podcast, c'est bien sûr d'inspirer les personnes, de montrer de plus en plus d'exemples sur... J'avais un rêve où, au départ, je n'étais pas partie pour réaliser ce rêve ou pour faire ce que je voulais. Puis finalement, la vie a fait que j'ai réussi à réaliser ce rêve, parfois de manière directe ou indirecte, ou en tout cas de manière... détournée, mais il y a toujours dans le parcours de toutes les personnes que j'interview quand même c'est quelque chose qui était là initialement depuis tout début, des passions qui ont été qui ont éclos à l'enfance, qui ont été parfois oubliées, qui ont été ravivées par un déclic et qui aujourd'hui peuvent s'exprimer donc c'est intéressant et dans ton parcours on voit quand même que tu avais des appétences artistiques oui Mais que tu étais très bonne à l'école et donc tu expliquais que tu as été dissuadée par une prof de maths. Alors, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    J'ai été détournée, je dirais vraiment ce mot-là. Ce qui s'est passé, c'est que moi, je rêvais d'être joaillère ou styliste. Donc, ma maman m'avait vraiment bien guidée sur mon orientation et on avait trouvé un lycée. à Reims, le lycée Marc Chagall, lycée d'art appliqué, pour pouvoir étudier les arts appliqués. C'était un bac technologique, à l'époque, le fameux bac F12. Il y avait trois choses à valider pour pouvoir entrer dans ce lycée. C'était le dossier scolaire. Moi, je n'avais pas de problème, puisque j'avais de très bons résultats. Il y avait un... Une production de quatre œuvres selon des consignes bien précises. Et il y avait aussi un entretien avec un jury de profs. J'avais passé toutes les épreuves et tous les feux étaient verts. Et en fait, juste, il fallait que ma prof principale, qui était ma prof de maths, signe mon dossier pour qu'il soit envoyé à Reims. Et en fait, elle m'a fait monter dans les étages du collège pendant la cantine. J'avais 15 ans, je me suis demandé ce qu'elle me voulait, je suis arrivée devant son bureau. Elle ne m'a même pas fait asseoir et elle m'a regardée d'une façon tellement dédaigneuse et condescendante en me disant « Qu'est-ce que c'est que cette idée ? Tes parents sont inconscients, tu vas gaspiller ta matière grise, ce n'est pas un bac noble, je ne signerai pas ça. »

  • Speaker #1

    Comment ça se fait qu'une prof peut acter une décision ?

  • Speaker #0

    En fait, elle ne m'a pas acté, elle m'a dit « Maintenant, tu fais ce que tu veux, c'est à toi de me dire si je signe ou pas. » Moi, j'avais 15 ans. Une confiance en moi, radée pas crête, parce que j'ai été élevée dans l'humilité. Voilà. Enfin, et puis, j'étais... Ce que je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est que comment la décision de signer ou de ne pas signer d'une prof peut définir ton avenir professionnel ? En fait, c'est toi et tes parents qui décident. C'est pas... Oui, mais en fait,

  • Speaker #0

    elle m'a laissé le choix de lui dire, s'il vous plaît, madame, signez. Et moi, en fait, je suis sortie de là, j'ai pas réussi à prendre cette responsabilité pour ma vie. Je suis sortie, je suis allée à la cabine téléphonique.

  • Speaker #1

    Et tes parents ne pouvaient pas venir avec toi ?

  • Speaker #0

    En fait, ma maman au téléphone m'a dit... J'étais en larmes, elle m'a dit, mais fais ce que tu veux, ma grande.

  • Speaker #1

    C'est dur, c'est dur.

  • Speaker #0

    Après, ma maman, elle a fait comme elle pouvait. Je sais qu'à l'époque...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas dur vis-à-vis de ta maman, mais c'est dur de se retrouver seule face à soi-même, face à son choix. Quand t'as 15 ans, c'est pas évident, mais après, les parents, ils font ce qu'ils peuvent.

  • Speaker #0

    Exactement, moi j'en veux pas à mes parents, mais c'est vrai que j'ai eu longtemps ce poids-là sur le cœur de me dire, mais j'ai loupé le virage, en fait.

  • Speaker #1

    T'as pas écrit à cette prof de maths ?

  • Speaker #0

    Ah ben, j'y ai souvent pensé. Non,

  • Speaker #1

    je lui ai fait l'autre tête. Je lui ai dit, ben voilà, vous m'avez détournée, j'ai perdu peut-être, ou pas, comme on disait en préambule, les expériences, elles sont là, mais c'est vrai que, voilà.

  • Speaker #0

    Après, là, je regrette pas mon parcours, mais c'est vrai que j'ai eu une période de ma vie où c'était vraiment très compliqué entre 30 et... Dans les environs de mes 30 ans, c'était vraiment très compliqué.

  • Speaker #1

    Et du coup, suite à cette opportunité loupée, t'as choisi notre voie qui était la voie royale de ta prof de maths ?

  • Speaker #0

    C'est ça, la voie royale. Donc, bac S, dans un lycée général. puis derrière j'ai fait trois années d'études scientifico-physiques technologiques vraiment j'étais vouée à un métier plutôt dans des entreprises des usines des trucs comme ça c'était quoi comme type de parcours ? j'ai fait un DUT, mesure physique ... Et derrière, j'ai fait une licence professionnelle transfert thermique.

  • Speaker #1

    Ok, il y a vraiment beaucoup de femmes dans le domaine là aussi.

  • Speaker #0

    Je ne me souviens d'absolument rien de ce que j'ai étudié. Et d'ailleurs, quand je l'étais en train d'étudier, j'avais de très bons résultats. Mais je ne comprenais pas ce que je faisais. Parce qu'en fait, on faisait du théorique sur ce qui se passe dans la réalité en physique. Et moi, je n'arrivais pas à comprendre le lien de ce que je calculais. ni de ce qui se passait dans la réalité. C'était un non-sens total. N'empêche que j'ai toujours eu des très bons résultats.

  • Speaker #1

    C'est quand même parce que tu es quand même réussie, alors que tu n'étais pas...

  • Speaker #0

    Parce que je travaillais, parce que je faisais ce qu'on me demandait. Mais quand j'étais en TP, je faisais mes expériences, je faisais mes calculs, mais je ne faisais pas le lien entre les deux.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est justement quand j'ai été amenée à faire des stages en entreprise, là, j'avais quand même souvent mes maîtres de stage qui me disaient « Alors toi, tu es super sympa, tu es... » t'es vraiment agréable, tu fais exactement ce qu'on te demande, mais par contre, on ne comprend pas pourquoi tu fais ce métier. Parce que je ne sais pas, je devais dégager quelque chose de différent de tous les stagiaires. Et il y a même une fois, le dernier stage que j'ai fait, la secrétaire m'a dit « Tiens, ça serait bien que tu ailles à un salon des métiers qui se passe ce week-end, parce que là, vraiment, je ne te sens pas à ta place. » J'y suis allée, j'ai erré dans les allées du salon, j'ai ramassé un papier qui était devant mes pieds, vert fluo, je me souviens, et je l'ai mis dans ma poche sans le lire. Et quand je suis retournée au stage le lundi, je l'ai déplié devant la dame, devant la secrétaire, et c'était les dates pour passer le QCM d'entrée à l'UFM pour préparer le concours d'instit. Et elle me dit, qu'est-ce que t'en dis ? Je lui dis, je sais pas, moi... maîtresse, je voulais faire ça quand j'étais petite, mais... Mais sans plus, quoi. Je n'ai jamais pensé à ça. Et elle me dit, t'as qu'à tenter, tu verras.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Un papier par terre à tes pieds.

  • Speaker #0

    Un papier par terre sur les conseils d'une dame que je ne regarde pas. Enfin bref, j'ai tenté le QCM. J'ai été reçue 64e sur 1200 candidats sans réviser. Je me suis dit, ça doit être aussi équivalent. Et je ne savais même pas si ma licence était compatible avec le concours parce que pour passer le concours de professeur des écoles, il fallait un certain type de diplôme. Et moi, ma licence, c'était une licence professionnelle. Je ne savais même pas s'il était compatible. C'est une fois que j'ai eu le QCM que je suis allée voir mon maître de licence et qu'il m'a dit, oui, oui, pas de problème. Donc, j'ai abandonné les études l'année suivante et j'ai intégré le programme.

  • Speaker #1

    On parlait de bonne étoile, effectivement.

  • Speaker #0

    Mais moi, c'est que ça, ma vie.

  • Speaker #1

    Non, mais ouais, je vois un peu. Ça ressemble un petit peu aussi, je connais des choses. Ça résonne, en tout cas. Mais je pense qu'on parlait de bouquins, il y a peut-être un truc à faire avec ton histoire aussi.

  • Speaker #0

    Il faudrait que j'ai un peu de temps pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est le temps, ça se trouve. On s'écrit, ouais. Et donc, du coup, te voilà partie faire des études pour être un stit. Tu savais déjà que tu voulais être un stit ou tu voulais être prof ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a un concours pour chaque discipline de prof dans le secondaire. Et le concours pour être un stit, c'est un autre concours. Donc moi, c'était ce concours-là que je tentais. Après, il y a ma maman qui avait aussi montré l'exemple. Elle nous a élevés tous les trois. Et quand elle a eu 32 ans, moi j'avais 11 ans. Elle a tenté le concours en candidat libre avec sa seule expérience de maman. Et elle a remporté, enfin elle l'a eu. Donc elle m'a montré cet exemple-là aussi de, j'allais dire, de puissance féminine. Maman de trois enfants à la tête d'une maison, elle s'occupait vraiment de tout. Et elle a quand même décroché ce concours. Donc j'avais quand même cet exemple-là sous les yeux d'une maman enseignante.

  • Speaker #1

    Elle est devenue un stit ?

  • Speaker #0

    Oui, enseignante, oui.

  • Speaker #1

    Du coup, il y a quand même une lignée aussi.

  • Speaker #0

    C'est pareil, ce n'était pas son premier vœu de carrière. Maman, elle aurait rêvé d'être fleuriste. Elle a fait des études dans le temps où on ne choisissait pas vraiment son destin. Elle a fait l'enseignement entre les deux.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'elle m'a montré un bel exemple. Tu avais quel âge quand tu as passé le concours IUFM ?

  • Speaker #0

    C'était à la suite de ma licence, j'avais 22 ans.

  • Speaker #1

    Donc à 22 ans, tu vois la partie et tu as commencé à être un stit dans la foulée ? Oui,

  • Speaker #0

    dans la foulée, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton premier métier ?

  • Speaker #0

    C'est mon premier métier.

  • Speaker #1

    Et tu as enseigné dans les maternelles primaires ?

  • Speaker #0

    Alors au tout début, j'ai eu un poste où j'avais des grands, j'avais des enfants de 8 à 10 ans. Et j'avais aussi la deuxième année, j'ai eu une direction d'école. Donc j'ai dirigé une école pendant six ans et j'ai réussi quand même à être en maternelle rapidement. Avec mon poste de direction, c'était le poste de maternelle. Donc là, par contre, c'était vraiment cool parce que je pouvais vraiment m'exprimer. En maternelle, on n'a pas de programme, on n'a qu'une liste de compétences à faire acquérir aux enfants. En tout cas, à l'époque, c'était comme ça. Et du coup, je pouvais tout créer, mes activités, mes jeux, mes chansons, mes histoires. Enfin, vraiment, je faisais pratiquement tout moi-même. Et ça, c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est génial. Mais comme quoi, tu as même fait de la direction d'école,

  • Speaker #0

    donc tu touches tout ce que tu touches. Oui, c'est ça. J'ai appris à manager sur le tas. C'est vrai que ce n'était pas évident. Puis, j'étais toute jeune et j'avais des collègues plus âgés que moi, mais c'était vraiment... belle expérience.

  • Speaker #1

    Et alors, ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce qui s'est passé pour arriver à la création, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ouais, disons que dans le parcours, on a bien compris, alors dans l'intro, moi j'en connais un peu plus parce que tu avais mis une bio plus longue, mais j'ai volontairement réduit. Donc, t'as fait les études de sciences, t'es partie, finalement, tu es enseignante,

  • Speaker #0

    et...

  • Speaker #1

    En parallèle, il y a ta vie personnelle qui commence, qui se déroule. Et qu'est-ce qui se passe dans ta vie perso à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors, je rencontre justement à l'UFM un homme qui va devenir mon mari. Lui, il n'est pas du tout enseignant. C'est l'ami d'un de mes copains enseignants. Et on décide de se marier. Et quand on avertit nos familles de notre futur mariage, dans la même phrase, je dis, ben voilà, on a décidé de se marier, et je vais faire ma robe de mariée. Et en le disant, je me rends compte que je ne l'ai pas du tout prémédité, et je me dis, mais pourquoi j'ai dit ça ? J'en sais rien. Sachant que je n'avais jamais touché de machine à coudre. Je n'avais jamais cousu de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais eu même envie d'essayer de faire tes propres vêtements ?

  • Speaker #0

    Quand j'avais 17 ans, j'avais fait un costume de carnaval avec ma mère, mais je n'avais pas du tout voulu toucher la machine parce que ça me faisait trop peur, le côté électrique, mécanique, tout ça. J'avais peur de me tromper, j'avais peur de me blesser, tout ça. Et en fait, en disant ça, je ne sais pas d'où ça sort, mais je décide de faire ma robe de mariée. Six mois après, j'ai reçu pour Noël une machine à coudre. Et donc là, je me suis dit, au moins, je vais essayer. On était à six mois du mariage, donc j'ai acheté du tissu brouillon. Et j'ai acheté des patrons aussi, parce que je n'avais aucune notion du corps humain, féminin, avec nos formes en volume. Parce que transformer un tissu 2D en 3D, c'est... Enfin, voilà, c'est... C'est compliqué, donc j'ai acheté des patrons que j'ai réussi à décoder, appliquer. J'ai fait une robe comme ça, c'est ma sœur qui a porté cette robe le jour de mon mariage.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le côté scientifique qui t'a aidée là.

  • Speaker #0

    Oui, et méthodique aussi.

  • Speaker #1

    Et méthodique, ouais.

  • Speaker #0

    Et ensuite, ayant réussi cette robe, je me suis dit, allez, vas-y, je fais ma robe de mariée. Donc je suis allée acheter avec ma mère de la soie sauvage à l'époque, de la dentelle. Et puis, j'ai rajouté encore deux autres patrons que là, j'ai mixés. Et une fois que j'avais compris comment ça se passait au niveau du corps, au niveau du moulage, j'ai retiré, enfin, j'ai viré les patrons et j'ai modifié. Tu vois, j'ai commencé à être dans la création à ce moment-là. Donc, j'ai customisé, on va dire, la robe. D'ailleurs, ce n'était pas une robe, c'était un ensemble. J'avais fait un bustier avec une jupe un peu forme sirène. Et en fait, j'ai fait ma robe de mariée. Ça a été un... incroyable. Alors moi, je ne me suis pas vraiment rendue compte parce que j'ai vécu avec elle pendant six mois de fabrication, de confection. Mais le jour du mariage, j'ai vu dans les yeux des gens, des gens qui venaient me regarder sous toutes les coutumes. Comment c'était fait pour... Et là, je me suis rendue compte que j'avais fait quelque chose de grand quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, génial. Elle était originale. J'aimerais bien voir une photo, du coup. Tu nous montres une photo ?

  • Speaker #0

    Je t'en enverrai une. Oui, oui, elle était... Pour l'époque, elle était... Aujourd'hui, elle n'est plus vraiment la mode, mais pour l'époque, elle était ambitieuse. C'était vraiment un bustier. Je me souviens, j'avais 14 pièces. Il y avait des baleines et tout. C'était quelque chose de très...

  • Speaker #1

    Parce que quand tu n'as jamais tenu, quand tu n'as jamais utilisé une machine à coudre, quand tu n'as jamais créé un vêtement... En plus, une robe, c'est quand même... Une robe de mariée, c'est encore plus ambitieux qu'un jean ou qu'une jupe. Oui,

  • Speaker #0

    et puis les matières étaient délicates aussi.

  • Speaker #1

    Oui, les matières sont délicates. En plus, si tu te rates, les matières coûtent cher. Donc, c'est... Ça crée un projet très ambitieux, mais réussi haut la main.

  • Speaker #0

    Oui, c'était beau. Et puis après, ensuite, j'ai quelques amis et quelques connaissances qui m'ont demandé de leur créer des robes ou confectionner des robes pour... Soit pour les baptêmes de leurs enfants, soit pour leur mariage. J'ai fait des petites choses comme ça, mais rien de très créatif. J'ai surtout beaucoup écouté les demandes. J'ai fait des trucs comme je pensais. Et puis, après, j'ai eu mes enfants, donc il y a eu un gros coup de frein. J'ai continué de travailler aussi.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas eu envie de te former sur ces pivots-là de stylisme ? En fait,

  • Speaker #0

    je n'avais pas le temps. Je n'étais pas tellement bien accompagnée au sein de ma famille. J'étais très responsable de la famille. Je m'occupais beaucoup de mes enfants. Comme j'étais enseignante, j'avais les mêmes horaires qu'eux. Quand je quittais l'école, j'allais les chercher. Je m'en occupais tout le temps. J'avais peu de temps quand ils étaient petits. J'ai quand même cousu des petits articles pour enfants, évidemment. Du coup, tu as pu t'amuser un peu avec les enfants. Voilà, tout l'équipement, les bavoirs, les sorties de bain, tout ça. J'avais tout fait moi-même, la déco, tout. Mais j'ai eu une petite pause. Et puis, dans les années 2010, je n'allais vraiment pas bien. Je ne me sentais plus à ma place. Je ne comprenais pas. J'avais tout pour être heureuse. J'avais une maison. un mari, un métier. J'avais des enfants, mais je n'étais pas bien. Je ne comprenais pas. J'avais ce regret toujours continu, récurrent, de ce virage loupé de mes 15 ans. Quand j'y réfléchissais, je me disais que si je n'avais pas eu ce parcours, je ne connaîtrais pas mes enfants. Je n'aurais pas mis au monde ces deux merveilles. Donc, c'est tout. Ça s'arrêtait. Mais c'est vrai que... Voilà. Et puis dans les années 2014, je me suis dit, il faut absolument que je trouve à ralentir, parce que mes enfants avaient le même âge que mes élèves. Et en fait, quand je rentrais de l'école, je n'avais plus du tout de patience pour mes propres enfants. Je me suis dit, la solution, c'est le temps partiel. Là où j'habite, malheureusement, on manque tellement d'instits que les temps partiels sont systématiquement refusés. Donc il fallait trouver un temps partiel de droit. Et le seul temps partiel de droit auquel je pouvais prétendre, c'était pour création d'entreprise.

  • Speaker #1

    Ah, ça j'adore, il n'y a pas de hasard, c'est trop drôle.

  • Speaker #0

    Je suis allée à la chambre des métiers, je leur ai dit, voilà, je voudrais créer mon entreprise pour avoir un temps partiel. Ah bon, très bizarre comme projet. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Je ne sais pas, je pense que je vais coudre. Donc vous n'avez qu'à mettre création textile. Ok, donc on meurt la partie. J'ai quand même un peu galéré avec l'éducation nationale qui avait beaucoup de mal à accepter ma situation, mais ça s'est quand même fait. Et j'ai commencé l'entreprise en créant des tabliers de maîtresse. Quand j'étais en maternelle, je perlais tout le temps. Je fonctionnais par îlot. Je faisais plein d'ateliers avec mes élèves. J'allais voir un groupe, je laissais systématiquement mes affaires sur leur table. Je retournais sur la table. C'était super. embêtant, donc je me suis fabriquée une petite bannette un peu quessaouti, tu vois, où j'avais plein de poches et plein de petits trucs pour accrocher et puis j'avais tout mon matériel sur moi. Et j'en ai fabriqué pas mal parce que j'ai une amie qui avait un blog d'instit qui m'en a demandé un, elle l'a partagé.

  • Speaker #1

    C'est une bonne idée, c'est génial.

  • Speaker #0

    J'ai eu plein de commandes, j'en ai fait une centaine. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien !

  • Speaker #0

    J'en ai même envoyé outre-mer, j'étais super fière.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Et puis, un an après la création de l'entreprise, un petit peu moins d'un an, j'ai emmené mes enfants sur un événement musical.

  • Speaker #1

    Là, je sens que ça va être le...

  • Speaker #0

    C'est là,

  • Speaker #1

    c'est là. Le truc qui se passe. Alors,

  • Speaker #0

    le truc qui s'est passé, c'est que cet événement-là, j'avais une amie à qui j'avais créé, enfin, confectionné une robe. en fond de robe, on va dire, parce qu'elle m'avait demandé vraiment une robe toute simple, parce qu'elle avait un petit top en dentelle à mettre par-dessus. Et je la vois, elle me dit, ah tiens, c'est marrant, toi t'es là, t'as fait ma robe, et bien la dame là-bas que tu vois, c'est ma photographe. Je vais vous connecter. Donc elle nous présente. Et cette dame, elle s'appelle Marie-Hélène, et c'est Madame B Photographie. C'est une photographe mariage, aujourd'hui, super connue partout en France. Elle est extraordinaire, et on a un parcours similaire, parce qu'elle, elle part de... de rien aussi, elle part de son cœur tout simplement, elle est autodidacte et merveilleuse cette femme. Bref, on fait connaissance et elle me dit, c'est marrant, hier, pas plus tard qu'hier, je suis allée en Belgique pour chercher une robe de créatrice parce que je n'en ai pas trouvé dans les Ardennes, je ne connaissais pas ton existence. Je fais un shooting d'inspiration mariage dans trois semaines. Oh ben, est-ce que tu veux participer ? Moi, rien à perdre, je lui dis, ben ouais. Et donc j'étais ni formatée dans le domaine de la couture, ni formatée dans le domaine du mariage. Je lui ai proposé une robe complètement décalée, en imaginant que la mariée mettait la robe de la créatrice de Liège la journée, et que le soir arrivant, pour faire la fête du mariage, elle change de robe et elle mette la mienne. Et donc je lui ai proposé une robe complètement décalée, rock'n'roll, avec tous les codes du mariage, mais... Je les ai cassées, si tu veux. J'ai fait une robe vraiment avec un... J'ai brodé sans rien mesurer, totalement à l'instinct, un smiley ici, comme ça, en perles. Mais ces perles-là, tu les retrouvais dans le dos en chapelet super sensuel, sur les épaules aussi. Le jupon, c'était du tulle, mais on avait l'impression qu'elle avait coupé sa robe elle-même comme ça, en mode... Je me débarrasse de tout ce qui me gêne. Et ça faisait vraiment une jupe super déstructurée. Je lui avais mis des poches aussi.

  • Speaker #1

    Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Enfin, tu vois, le petit haut, il était un peu loose. Donc, on avait... Pas le côté guindé, mais en même temps, on avait le côté délicat. Parce que j'avais utilisé des matières délicates. Et en fait, cette robe, elle a fait le buzz parce qu'on a été publiée sur un blog de mariage. Et puis donc, Marie-Hélène m'a dit, non mais toi, il faut vraiment que tu creuses le sujet. Tiens, je t'envoie des clientes à moi. Donc, elle m'a envoyé des clientes à elle qui n'avaient pas encore leur robe. Et j'ai confectionné comme ça ma première saison quelques robes Pour des clients, elle te marie, elle est un pied à l'étrier puis d'autres.

  • Speaker #1

    C'est une fée, mais il y a une fée aussi qui s'est penchée sur toi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que moi, je lui suis vraiment reconnaissante. D'ailleurs, à chaque fois que je lui en parle, elle me dit, mais arrête, moi, je n'ai pas ton talent. C'est toi qui fais ton métier. Ce n'est pas moi, mais c'est vrai que le pied à l'étrier, c'est elle qui me l'a mis et je la remercie encore.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes dans ton parcours qui arrivent comme ça, qui te mettent, qui te permettent de déclencher le petit truc ou de t'offrir, de t'ouvrir le... la petite porte tu sais je pense à Alice au pays des merveilles la petite porte tu sais elle s'est ouverte et puis voilà après t'as fait l'heure et donc t'étais encore à cette époque là enseignante elle était encore enseignante mais j'avais

  • Speaker #0

    un petit temps partiel j'avais réussi à négocier avec mon mari un temps partiel de 75% bref Et donc, j'essayais d'articuler ma vie de famille, en même temps ma vie professionnelle de salarié d'éducation nationale, et puis ma vie d'entrepreneuse, d'entreprise, d'Europe, de mariée. Donc c'était un peu du long de l'âge, j'avoue, franchement, c'était... Mais bon, j'en voulais tellement que... Et puis bon, chaque année, en fait, j'ai... J'avais toujours des mariés qui en parlaient à leurs amis et j'avais vraiment une espèce de... J'allais dire tutorat, mais ce n'est pas le mot. Un adoubement, je ne sais pas si ça se dit comme ça. J'avais toujours des amis, des mariés que j'avais déjà eus. Donc, ça faisait vraiment comme...

  • Speaker #1

    C'est le coup de l'oreille. D'un moment, en fait, tu commences à te faire connaître. Il y en a une qui te dit, j'adore ta robe. Et puis, hop,

  • Speaker #0

    c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est cool. Et après, il y a eu encore une période avant que tu te lances vraiment dans l'aventure à 100%. Il y a eu encore des petits... D'autres cailloux qui se sont mis sur le chemin.

  • Speaker #0

    Oui, après, ça s'est révélé être des cailloux qui m'ont permis de sortir de ma zone de confort. Donc j'ai fait ça, l'entreprise est née en, on va dire la première saison c'était 2015, en 2017 j'ai un petit invité qui s'est mis dans mon ventre, une petite fille qui est née, qui n'était pas prévue, Félicie, donc cette année-là en plus j'avais plus de temps partiel, donc je travaillais à 100%, j'avais entrepris de faire une formation de mise à niveau parce que Monsieur, le syndrome de l'imposteur me secouait un petit peu et je me sentais pas... Enfin, étant autodidacte, je me sentais un peu...

  • Speaker #1

    Pas légitime.

  • Speaker #0

    Pas légitime et voilà, j'avais peur de faire des choses pas comme il faut. Donc j'avais entrepris une formation sur mes petites vacances scolaires dont je gérais la grossesse, les autres enfants, l'école et tout. Bon, ça s'est quand même passé. Finalement, en congé maternité, j'ai réussi à honorer tous mes contrats. J'ai été en congé maternité, donc j'avais déjà pu l'école à gérer. Et puis, la formation s'est terminée. Et puis, la petite est née. Donc, j'ai fabriqué mes robes avec le petit bout dans mon atelier le plus souvent. Parce que voilà, elle était tout le temps avec moi. et puis ben on on En septembre 2018, mon mari de l'époque m'a annoncé que c'était terminé. Et du coup, il est parti. Il m'a quittée. Donc là, grosse chape de plomb. Enfin, toute ma vie s'écroule. Qu'est-ce que je vais devenir sans lui ? Parce que moi, en plus, j'étais mariée pour le meilleur et pour le pire, bien sûr. J'avais encore ce schéma bien ancré en moi. La vie, ce n'est pas un long fleuve tranquille. On a des difficultés, c'est vrai, mais on va y arriver. Moi, j'avais vraiment à cœur de toujours maintenir la flamme. Mais là, visiblement, ça n'avait pas suffi. Donc, il m'a laissée avec les enfants. Et là, vraiment, j'ai traversé des périodes compliquées. Mais là où j'avais le sourire, c'était dans mon atelier. Ouais. Vraiment, là, je me suis fait sauter. Mon activité était vraiment thérapeutique et la création, c'était vraiment... J'adorais. Malgré la difficulté, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Quand on a une âme d'artiste, je pense que cette âme les nourrit. C'est la création qui nous nourrit. Oui, c'est ça. Quand on n'a plus ça...

  • Speaker #0

    Alors là, c'est marrant parce que je viens de prendre conscience d'un truc. Tu sais, tout à l'heure, tu me dis, c'était quoi ton rêve d'enfant ? Comment tu as démarré ton côté créatif ? Et c'est via mon mariage. Et là, aujourd'hui, je prends conscience que c'est mon divorce qui m'a lancée totalement dans l'activité. Parce que mon mari... Oui,

  • Speaker #1

    mais la boucle est bouclée.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mon mari ne voulait pas que je fasse ça. Il a dit d'ailleurs en me quittant, si tu veux que je reste, t'arrêtes tes robes. Donc moi, j'ai dit, je ne peux pas arrêter mes robes parce que c'est moi en fait. Ce que je fais, ce que je propose à mes clientes, c'est moi, tout purement moi. Donc je ne pouvais pas me refuser. Soit je le choisissais lui, soit je le choisissais moi.

  • Speaker #1

    Tu peux te dire que lui, il a eu ce Ausha en fait dans ta vie. de... complètement je l'ai remis si il y a quelque chose d'initié cette créativité cette création en toi et puis finalement il s'est en allé parce que son rôle était fini et c'est fini en te poussant finalement à choisir même si c'est toujours dur de choisir enfin demander à quelqu'un de choisir entre sa passion et son

  • Speaker #0

    mariage c'est quand même assez compliqué mais bon en même temps oui non mais après je pense que notre histoire était révolue voilà on n'a pas une vie dans une vie voilà ça c'était Merci. Une des paroles de la fameuse secrétaire qui m'avait guidée sur tu sais à quelle heure je te parlais, elle m'avait dit aussi tu sais Emeline, tu n'auras pas qu'une vie dans ta vie. Et moi je me suis dit qu'est-ce qu'elle me raconte. Elle était plutôt sage cette femme.

  • Speaker #1

    Elle était plutôt étée. Ton mari, elle a eu ce Ausha. Grâce à lui, finalement tu es devenue créatrice. J'imagine qu'il y a eu une période un peu compliquée la transition entre gérer le divorce et puis...

  • Speaker #0

    Oui, alors oui, ça a été dur pendant quelques temps. Après, ça c'était fin 2018. 2019, je me suis dit, allez, il faut vraiment que je fasse ça de ma vie. Mais je n'ai pas osé. Donc, j'ai rempilé une année scolaire à l'école. Et puis après, je me suis dit non, mais là, c'est plus possible. Je ne peux plus. Je ne me sentais plus du tout à ma place en classe. C'est devenu...

  • Speaker #1

    Tu étais encore en direction d'école ou tu étais...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais plus de direction, mais j'avais 30 élèves dans ma classe. C'était devenu vraiment... Puis je ne me sentais plus passionnée. Enfin, je me sentais même indigne du métier parce que je sais ô combien c'est hyper déterminant les adultes qui te guident quand tu es en classe. Et moi, je ne me sentais plus assez patiente. Et puis, de toute façon, mon cœur, il était pris ailleurs, vraiment par la créativité. Donc, en 2019, j'ai pris ma décision de me dire que l'année d'après, je serai en disponibilité. Donc, en février 2020, j'ai décidé que je prendrais ma dispo. Et en mars 2020, le Covid est arrivé. donc voilà un sens du timing voilà parfait synchronicité nickel et du coup j'ai réfléchi environ je pense une minute et demie de me dire bon bah c'est tout je vais refaire une lettre qui annule ma demande de dispo et puis je me suis dit ah bah non c'est plus possible je ne peux plus reculer trop tard la décision est prise moi j'y étais déjà enfin je ne pouvais pas donc je me suis dit tant pis advienne que pourra le Covid on ne sait pas ce que c'est mais tant pis Merci. je vais faire ce que j'aime. Et donc, effectivement, confinement, tout ça, bref, gros bazar. Bon, sachant que moi, je signe mes contrats un an à l'avance environ pour mes robes, donc je savais quand même à peu près où j'allais. J'avais quelques contrats, voilà. Bref, je me suis débrouillée comme je pouvais. Mes mariées se sont quand même mariées entre les gouttes. Et puis, elles ont été très correctes avec moi, voilà. Donc là,

  • Speaker #1

    ça fait du coup depuis 2020, en gros, que tu as...

  • Speaker #0

    Je suis totalement dans mon atelier. Et donc, les deux premières années, 2020-2021 avec le Covid, c'était plutôt en demi-teinte, puisqu'on ne savait pas vraiment où on allait avec cette pandémie. Et puis après, 2022, 2023, 2024, là, les demandes ont explosé. Je pense que les gens aussi ont compris que l'amour, c'était important de le célébrer, qu'évidemment, il y a eu l'effet aussi engorgement, parce que Beaucoup de personnes n'ont pas pu se marier les deux années de Covid. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Et tu ne veux pas faire une robe de divorce ?

  • Speaker #0

    On me le dit souvent.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai. Pourquoi ? Il y a tellement de gens qui divorcent maintenant.

  • Speaker #0

    Alors un divorce, il faut quand même savoir que ça coûte un peu un bras.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu n'es plus à sa prête justement, une jolie robe pour célébrer ta liberté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a beaucoup de divorces qui se passent très très bien. Je n'en ai pas l'impression, tu vois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en même temps... Moi, pour être passée par là, toi aussi et d'autres personnes, c'est tellement aussi un moment où finalement, tu retrouves une certaine liberté.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt ça qu'il faudrait se passer. C'est ça que tu dis. Non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    C'est une excuse, mais c'est plus la liberté retrouvée. Le nouveau départ. Le fait de pouvoir être vraie. Le nouveau départ, une robe symbolique. Tu parlais d'une robe rock'n'roll, la première qui t'a fait... propulsé, enfin ce qui t'a propulsé, c'était une robe un peu rock'n'roll, et moi je me dis, ben voilà, une robe de liberté comme ça, un peu rock'n'roll, ça peut plaire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de raison de célébrer uniquement que quand on se marie, de se mettre des belles robes, et d'ailleurs, tu as envisagé de faire aussi des robes pour d'autres occasions, des robes de portail, etc.

  • Speaker #0

    Alors, cocktail, non, je ne m'en propose pas parce que j'ai aussi une conscience écologique qui est assez prononcée. Proposer des robes de cocktail, ça m'obligerait à avoir tout un panel de tissus différents, d'une part. Donc, ça m'obligerait à avoir du stock et ça, je n'ai pas du tout envie d'avoir de stock. Moi, quand je fais des robes de mariée, je commande à la demande, en fait. La mariée choisit sa matière et je commande pour elle ce dont j'ai besoin. Je ne commande pas plus.

  • Speaker #1

    D'une part,

  • Speaker #0

    et d'autre part, je ne fais que des robes uniques. Je fais un patronage par moulage sur les personnes parce que je veux que ça colle vraiment à la peau. Je veux respecter la silhouette. Je ne travaille pas sur mesure. Évidemment, je prends les mesures parce que je m'en sers quand même. Mais je travaille vraiment principalement par moulage. Le travail est quand même long. Et quand on veut assister à une cérémonie, s'acheter une robe de cérémonie, clairement, le budget n'est pas suffisant à mon travail. Donc, c'est pour ça que je reste sur la mariée, puisque la mariée, pour le coup, a un budget plus élevé pour la robe de sa vie. Oui,

  • Speaker #1

    donc pour l'instant, tu es sur ce créneau-là des robes de mariée. Et puis, tu t'es diversifiée un peu. Quand dans l'intro, je disais, dans la bio, je disais que tu étais une créatrice engagée, parce qu'il y a de... Tu as parlé un petit peu d'environnement, mais tu participes à des projets pour des causes. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, j'ai un premier projet qui est le Bar à Boubs. C'est un projet qui lutte contre le cancer du sein. Tous les ans, au mois d'octobre, dans le cadre d'Octobre Rouge, je fais mon événement conjointement avec des personnes locales. patrons de bars, des créateurs, tout ça pour... Le but, c'est de récolter un maximum d'argent qu'on offre à un centre de ressources de bien-être, le centre ressources Ardennes, pour le citer, qui propose aux malades du cancer, quel que soit le cancer, de faire des soins, de faire des activités, d'avoir une vie sociale au-delà de la maladie. Donc je fais ça et pour cet événement-là, je propose à une personne malheureusement atteinte du cancer d'être mon égérie et avec laquelle je vais co-créer une tenue de super-héroïne. Alors pas avec une cape, je fais une robe qui va la valoriser dans sa silhouette, mais aussi dans sa personnalité et surtout dans sa guérison. C'est pour ça que j'appelle ça la robe de super-héroïne et en fait avec chaque égérie, en fonction de son histoire. de comment elle comprend son cancer, je crée avec elle une tenue qu'elle va porter lors de la journée du Baraboubs qui se termine par un défilé. Et à ce côté, je propose toutes mes robes. J'en ai une quarantaine. C'est des robes, on va dire, d'inspiration que je crée quand j'ai des restes de dentelles ou quand j'ai un shooting ou un autre projet. Je propose ces robes-là à des personnes lambda que je ne connais pas, qui sont par contre touchées de près ou de loin par le cancer du sein, que ce soit des gens qui en ont eu un, des gens qui ont des proches qui sont atteints ou des soignantes. Et en fait, on accompagne les géris lors d'un déplacement dans la rue, comme un cortège de mariage, mais autour de les géris. Et on termine avec un défilé en musique. avec tout un...

  • Speaker #1

    Donc là, les personnes vont porter tes créations, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, et donc c'est vraiment... Je mets à disposition de l'événement mon art, en fait, mon métier, pour faire un mouvement de guerrière, si tu veux. C'est vraiment l'idée de guerrière qui se dépasse parce qu'elles vont sur un tapis rouge, elles n'ont jamais fait ça de leur vie, elles portent une robe de mariée, la plupart ne se sont pas mariées. Enfin, vraiment, c'est... C'est la voie féminine. On est toutes des sœurs et on se bat toutes contre le cancer du sein ce jour-là.

  • Speaker #1

    Génial. Et puis à côté de ça, tu expliquais que la veste que l'on voit derrière toi, c'est une gamme que tu fais à partir de chutes de dentelles et autres.

  • Speaker #0

    Alors c'est ça, moi je suis très engagée aussi pour la planète, j'ai une conscience écologique vraiment profonde. Donc les vestes, ce sont des vestes que je récupère en ressourcerie ou qu'on me donne. Ce sont toujours des vestes de seconde main. Et les broderies qu'on voit dessus, ce sont des restes de dentelles que j'utilise pour mes créations. et que je ne peux plus utiliser parce qu'elles sont découpées dans tous les sens, parce qu'il ne reste que des toutes petites chutes qui ne sont pas exploitables sur une robe. Donc au lieu de les jeter, je les détours avec des petits ciseaux, je découpe les motifs et je les réagence, par exemple comme celle-ci, sur les vestes en jean. C'est un projet d'upcycling que j'ai développé aussi en partenariat avec le festival de ma ville, le cabaret vert qui a lieu tous les ans au mois d'août.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc pareil, tu vends après les vestes ou tu les gardes pour les événements ? Non,

  • Speaker #0

    je ne les vends pas. Soit j'en fais vraiment à la demande. Par exemple, tu as une veste chez toi, tu ne la mets plus parce qu'elle est un peu vieillotte. Tu veux lui donner une deuxième vie à la place d'en acheter une autre, tu me la confies. Tu choisis la broderie que j'ai, parmi toutes les broderies que j'ai à proposer. Et puis, on compose ensemble une customisation. Je brode et puis tu repars avec ta veste.

  • Speaker #1

    C'est un bon bavard, non ?

  • Speaker #0

    Ou alors, j'en fais, tu vois, comme celle-ci. Ça, c'est une veste qui est clé en main. On peut me l'acheter si on veut.

  • Speaker #1

    D'accord. On arrive... Écoute, merci pour ton partage. On arrive à la fin de l'interview. J'ai deux questions à te poser. Trois questions. La première, c'est... Qu'est-ce qui, selon toi, a été déterminant dans ton parcours pour passer de... La jeune fille de 15 ans en pleurs qui a malheureusement été détournée de son rêve à cette femme de 46 ans alignée, comme tu m'avais dit au début, alignée, épanouie et heureuse dans son métier. Qu'est-ce qui a été déterminant selon toi ? Une qualité ?

  • Speaker #0

    Ce qui a été déterminant, je pense que c'est mon retour à la spiritualité, à écouter mon cœur, mon intuition, et conscientiser que mon parcours est beau et qu'il a été guidé par ma bonne étoile. Vraiment, j'ai l'impression que les choix que j'ai faits, les sorties de zone de confort que j'ai faites, il y a quelque chose au-dessus de moi qui m'a emmenée. vers ça parce que vraiment quand j'y pense, tout ce que je l'ai eu dans la vie, ça m'a vraiment, ça a été utile pour ce que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est uniquement extérieur du coup cette aide ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est aussi le fait de d'avoir enfin reconnecté avec cette spiritualité. Alors je ne sais pas comment le dire, l'intuition parce que pendant toute ma vie, dès lors que j'ai coupé cette possibilité d'être dans la création, quand j'ai choisi de faire la voie royale, et ensuite la personne que j'ai eue comme Marie, c'était quelqu'un de très terre-à-terre et qui n'était pas du tout branchée spiritualité et tout ça. Moi, j'ai été un peu dans le mimétisme aussi. Je l'assume et je l'ai fait par choix. C'est pas du tout lui qui m'a endoctrinée ou quoi que ce soit, mais... Je me suis raccrochée vraiment à tout ce qui était concret, prouvé, scientifique, réaliste et tout. Et quand il m'a quittée, la seule solution que j'ai trouvée pour garder la tête hors de l'eau, c'était de me reconnecter à ça, à mon intuition, à ma spiritualité. Et dès lors que ça s'est arrivé, j'en ai pris conscience et j'ai compris que dans mon parcours, telle rencontre, tel événement...

  • Speaker #1

    quand on revient, c'est un peu ce que je fais dans mon bouquin aussi quand tu reviens sur les événements et tu fais les liens et tu te rends compte qu'à tel moment telle rencontre et tel truc et en fait tu refais le puzzle de ta vie et ça c'est assez enrichissant à faire pour les personnes qui auraient envie et qui écoutent de le faire par curiosité ou en tout cas pour comprendre le cheminement et les liens entre les choses, entre les gens entre les événements et je pense que voilà, comme Moi, j'ai la conviction qu'on est créateur de tout ça. Alors, est-ce qu'il y a quelque chose au-dessus ? Mais c'est la spiritualité, de toute façon, effectivement.

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression d'avoir comme une mission, tu vois, une mission de vie dans mon parcours. Parce que quand j'y réfléchis, quand j'étais juste une grande sœur, quand j'étais petite, après, quand je suis devenue l'amie de mes copines, puis après, quand j'ai été instite. et puis la femme aussi de mon mari, et puis aussi la créatrice de mes clientes. J'ai vraiment cette mission, j'ai l'impression en tout cas, en tout cas c'est ce que je souhaite. Moi, j'ai envie de diffuser de l'amour. C'est vraiment ça. C'est vraiment prendre soin des gens, les aider à s'élever, les aider à s'aimer. Et c'est vraiment... Je me souviens, quand j'étais enseignante, j'étais vraiment axée là-dessus. Je partais vraiment de ce que les enfants aimaient, individuellement, pour pouvoir les aider à apprendre. Et moi, j'ai vraiment cette attitude-là tout le temps. Même mes amis me le disent, que je suis... Des fois, je suis trop maternelle avec elle. Elle me le dise.

  • Speaker #1

    C'est comme la marraine de la bonne fée.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Quand tu m'as demandé ce que je voulais être, c'est vraiment ça. C'est la marraine de la bonne fée. Mes clientes m'appellent comme ça dans tous les avis. Moi,

  • Speaker #1

    c'était ma chanson bien aimée. Tu vois, j'adorais. Le cas plus costaud de famille, peut-être.

  • Speaker #0

    Mais quand elles me font des retours écrits, je pense que dans tout, il y a le mot fait. Ah, c'est drôle. Oui, c'est vraiment drôle.

  • Speaker #1

    Et la deuxième question, c'est justement qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant ? Qu'est-ce que tu te souhaites à toi-même ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je me souhaite à moi-même, j'aimerais vivre sereinement de mon métier, dans l'abondance et dans l'amour.

  • Speaker #1

    C'est bien refait, ça. Voilà. Et pour clôturer, quel est ton mantra ? Ta petite phrase choc ? Alors moi,

  • Speaker #0

    ma petite phrase choc, c'est six lettres. C'est R-A-F-T-E-P. Ça veut dire rien à foutre. En d'autres termes, lâcher prise. Et tout est parfait. Ça veut dire on ne cherche pas à comprendre et tout est parfait. Voilà.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, rien à foutre. Tout est parfait. Cette interview était parfaite. Et si elle ne l'était pas, on n'en a rien à foutre parce qu'on est contents de nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et quand on est contents de nous et qu'on a fait les choses avec le cœur, je suis sûre que cette interview est parfaite. Je te remercie beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Donc, on peut te retrouver sur ton site. Tu as un site Internet ?

  • Speaker #0

    J'ai un site Internet, emeline-emeline.com.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de tout à jour. Il ne faut pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. Et si on veut te suivre, c'est sur Insta ? Insta,

  • Speaker #0

    c'est Emeline, Emeline, créatrice. Facebook, pareil.

  • Speaker #1

    Pareil. Et puis, tu habites, redis-moi le nom de ton village.

  • Speaker #0

    Je habite un petit village qui s'appelle Warnécourt. C'est un petit village aux portes de la grande ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, dans le nord de la France, à côté de la Belgique.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    si vous avez envie. C'est pas l'endroit.

  • Speaker #1

    C'est pas très loin de Paris, c'est pas très loin de Reims. Aujourd'hui, on vient vite dans ton coin. Si on a envie, pour toutes les mariées qui auraient envie de s'offrir une de tes créations, on peut venir rapidement chez toi. Il y a combien de rendez-vous ? Est-ce que tu fais beaucoup de rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je propose en général, c'est cinq rendez-vous. Par contre, pour les personnes qui viennent de loin ou qui n'ont pas de temps, je programme des sessions. C'est-à-dire que soit on vient sur trois jours, on crée la robe de bout en bout, on repart avec. Ou soit on vient sur des sessions deux fois un jour. La mariée vient le matin, je fais ce que j'ai à faire. Ensuite, elle part se promener dans les Ardennes, découvrir mon très beau, très bel environnement. Et elle revient le soir faire son essayage. Et on fait ça une deuxième fois et elle repart avec sa robe. Pour la petite anecdote... Je vais saluer ma petite Clémence, ma cliente de l'année dernière, qui est quand même venue de Lourdes, l'opposé de la France, pour que je lui crée sa robe. Elle ne me connaissait de nulle part et elle a craqué sur mon travail. Et voilà, il n'y a pas de limite de région, vraiment. Moi, j'ai des personnes qui viennent de Paris, des personnes qui viennent de la région Normandie. J'ai une personne qui est venue du Luxembourg.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, il n'y a pas de limite. Il y en a une qui est venue du Jura. Enfin bref, en fait...

  • Speaker #1

    Je vous encourage, tout est possible. Tout est parfait, tout est possible. Comme c'est du sur-mesure, de toute façon, il n'y a rien. Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. C'est ça. Pour pouvoir travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Chaque tenue est unique, en fait. Il n'y a pas que des robes, d'ailleurs. Je ne fais pas du tout que des robes. Je fais aussi des combinis, des pantalons, des chemises. tout ce qu'on veut. J'interprète vraiment, mon principe c'est vraiment d'interpréter la personnalité de la future mariée en une tenue dans laquelle elle se sentira puissante dans toute sa féminité et dans toute sa singularité.

  • Speaker #1

    Comme tu le disais en plus, il y a un aspect développement personnel thérapeutique dans le fait aussi de trouver une robe qui correspond à qui on est, qui nous met en valeur, quelle que soit notre morphologie, quelle que soit...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est important. Donc merci beaucoup, Emeline. Et puis, j'encourage tout le monde à aller voir ton travail. et à te contacter. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    Je te remercie pour ton écoute. Si tu as aimé ce rendez-vous, si tu souhaites ne manquer aucun des prochains épisodes, tu peux t'abonner au podcast sur ta plateforme d'écoute préférée. Si tu m'écoutes sur Apple Podcasts ou Spotify, pense à laisser un 5 étoiles pour faire grandir l'émission. Tu peux bien sûr nous suivre sur les réseaux sociaux de Acapella, sur Instagram, LinkedIn, Facebook et visiter le site web de Acapella. Tous les liens sont dans le descriptif. En attendant de te retrouver ici ou ailleurs, n'hésite pas à partager, commenter. Ce sera un bonheur de te lire. A bientôt pour de nouvelles aventures.

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Description

De la science à la création textile, Émeline Husson, la Fée des Mariées la fée de sa propre destinée

Dans cet épisode, découvrez le parcours d’Emeline Husson, créatrice de robes de mariée sur mesure.
D’abord destinée à une carrière scientifique, elle suit un chemin inattendu avant de se reconnecter à sa passion pour la mode et la couture.
Le parcours d'Émeline Husson est marqué par des détours, des obstacles et des choix courageux. De l’enseignement à la couture, en passant par des moments de doute, elle a su écouter son intuition et suivre sa passion. Aujourd’hui, elle incarne une créatrice engagée, qui allie savoir-faire, éthique et sensibilité. Émeline Husson est l'incarnation de la pronoïa puisqu'elle a toujours cru en sa bonne étoile, les signes et que al vie conspire pour elle et non contre elle. Tout est parfait dit-elle !!!

Vous découvrirez
✔️ Son ambivalence entre une voie académique et son âme d’artiste. À 15 ans, alors qu’elle souhaitait intégrer un lycée d’arts appliqués, sa prof principale refuse de signer son dossier, la dissuade et l’oriente vers un bac scientifique.
✔️ Comment une rencontre décisive l’a menée vers l’univers du mariage. Un shooting de mariage lui donne l’opportunité de créer une robe décalée qui attire l’attention d’une photographe influente.

✔️ Son mari lui pose un ultimatum : "Si tu veux que je reste, arrête tes robes". Elle choisit sa passion et se lance pleinement dans la création.
✔️En réalisant que son mariage l’a poussée à créer et que son divorce l’a menée à s’affirmer, elle comprend que tout son parcours a été guidé vers sa mission : "diffuser de l’amour à travers ses créations".
✔️ La spiritualité et l’intuition comme fils conducteurs de son activité


De sa première robe de mariée cousue sans formation à l’entrepreneuriat, Sans aucune expérience de couture, elle annonce qu’elle fera sa robe, achète une machine à coudre et réussit à confectionner une robe qui impressionne son entourage.


Emeline partage ses défis, ses choix et sa mission : révéler la beauté et la singularité de chaque mariée.


Écoutez maintenant et plongez dans l’univers féérique d’Emeline !



Musique : Mr Oldjay
Podcast Management : Sonia Bellouti (Conteuse Studio, des podcasts qui font du bien) et Erika Galland
Création graphique : Agence KomKom


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey,

  • Speaker #1

    bienvenue à toi dans l'univers pétillant du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna, le podcast qui te met des étoiles dans les yeux et te donne envie de sortir pour suivre tes rêves. Je suis Érika Galland, artiste dans l'âme, grande rêveuse et entrepreneur dans le domaine de l'art et de la culture. L'une de mes passions dans la vie, c'est la réalisation des rêves. Et pour ça, j'adore écouter les histoires des autres artistes dans l'âme. Pour ce nouvel épisode, je t'emmène dans l'univers féerique de Emeline, créatrice styliste aussi alignée qu'engagée. Emeline Husson, la fée des mariés. Emeline a grandi dans le nord de la France avec l'ambivalence de sa personnalité. Docile et scolaire, elle réussit très, trop bien à l'école, tandis que rêveuse et artiste dans l'âme, elle s'imagine styliste ou joaillière. Son rêve devient presque réalité, mais dissuadée par une prof de maths, elle choisit finalement la voie royale et étudie les sciences. Elle bifurque une première fois vers l'enseignement maternel où sa créativité peut enfin s'exprimer. C'est à l'occasion de son mariage que ses dons de styliste se révèlent, mais son contexte personnel et familial font qu'elle attendra dix ans pour se lancer vraiment dans l'aventure de la création textile, grâce à une rencontre décisive et sa bonne étoile. Elle se spécialise alors dans la création de robes de mariée sur mesure. Aujourd'hui, elle ravit ses « petites protégées » , comme elle les appelle, les mariées, en leur permettant de refléter leur personnalité. tout en sublimant leur silhouette et révélant leur estime d'elle-même. Créatrice engagée, Emeline œuvre également en faveur de causes chères à son cœur. J'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur Emeline et sur les chemins de traverse qu'elle a empruntés pour réussir à réaliser enfin son rêve. Bonjour Emeline.

  • Speaker #0

    Bonjour Erika.

  • Speaker #1

    Merci de rejoindre le micro du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna. Et puis, on a une petite histoire commune, ce qui est drôle. Oui. La vie et ses surprises. On est cousines, éloignées. On l'a découvert, je ne sais même pas comment, par ta tante, je crois.

  • Speaker #0

    Oui, par notre tante.

  • Speaker #1

    Qui a vu dans mon parcours et dans ton parcours. Oui, Christiane. Coucou à Christiane. Qui a vu dans nos parcours respectifs des similitudes. Et effectivement, je crois que quand j'ai lu... Toi, quand tu as lu mon livre... Et moi, quand j'ai lu ta description, parce que là, on a donné juste quelques éléments de ton parcours, mais quand on va creuser un peu plus dans le podcast, on va en découvrir davantage. Et c'est vrai que c'est fou parce que nos parcours de vie sont assez similaires sur beaucoup d'aspects. Donc, c'est un plaisir d'autant plus qu'on soit ensemble aujourd'hui. La vie a voulu qu'on se retrouve aujourd'hui. Et comme toutes les deux, on est très orientés développement personnel et synchronicité. On sait très bien qu'il n'y a pas de hasard. Alors Emeline, j'aimerais que tu te présentes aux auditeurs que tu nous dises un peu qui tu es avec tes mots

  • Speaker #0

    Ok, alors je m'appelle Emeline j'ai grandi dans le nord-est de la France je suis l'aînée d'une fratrie de trois je suis la maman de trois enfants aussi Achille, Constance et Félicie que j'aime plus que tout J'ai grandi avec une ambivalence en moi, d'un côté très scolaire, très première de la classe, exemplaire, docile, et puis aussi un côté rebelle, artiste, créative, rêveuse. Et en fait, ces deux personnalités... j'onglais un petit peu dans ma personne. Et voilà, j'étais toujours un petit peu en train de devoir choisir.

  • Speaker #1

    Et tu étais l'aînée de ta famille ?

  • Speaker #0

    Je suis l'aînée, oui, je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as aussi souvent une responsabilité supplémentaire à l'aînée ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je me sentais responsable aussi de mes frères et sœurs et je me sentais aussi responsable de... D'honorer mes parents et aussi leur directive dans notre éducation. Voilà. Je réussis.

  • Speaker #1

    Oui, dans la fratrie, ce n'est pas la position la plus facile. Je ne sais pas s'il y en a une facile, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    D'être le dernier non plus.

  • Speaker #0

    Ni la deuxième, enfin bref.

  • Speaker #1

    Et donc quand tu étais petite, tu disais que tu étais rêveuse et artiste et que tu t'imaginais styliste ou joaillière. Et alors moi, j'ai une question. Pourquoi tu as choisi, pour le titre de ton épisode, que tu voulais être une fée ?

  • Speaker #0

    En fait, parce que je n'ai pas cette prétention. J'ai beaucoup de mal à me prétendre artiste, justement. J'ai aussi... peu de culture, j'en ai mais j'ai pas la mémoire de la culture tu m'aurais demandé quel styliste je rêvais d'être j'en ai plein qui me viennent en tête mais j'en ai même pas un préféré parce que tout m'inspire tout me plaît si tu veux je respecte vraiment l'art de chacun et le fait d'être une fée, ce qui me plaît dans ces mots là c'est que la fée elle a des pouvoirs magiques et qu'elle La fée, elle est capable de transformer un rien du tout, un caillou, en quelque chose de magique et magnifique. Et c'est ça qui me plaît. Partir de quelque chose qui a peu de valeur ou qui ne ressemble pas à grand-chose et avec mes mains, avec mon cœur, en faire quelque chose de vertueux et quelque chose de beau.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ces qualités ou ces dons de fée s'expriment aujourd'hui dans ton métier de... créatrice de robes. Mais du coup, est-ce que tu te souviens, pour revenir sur l'enfance, est-ce que tu te souviens, quand tu étais petite, est-ce que tu avais déjà ce truc de dessiner des modèles ou d'habiller les poupées ? Est-ce qu'il y avait déjà des prémices, en fait ?

  • Speaker #0

    Alors, la première chose qui me vient en tête, c'est les bijoux que je fabriquais. C'est pour ça que joaillère ou styliste, c'était vraiment les deux métiers qui m'intéressaient. En fait, j'étais passionnée de pierres, de cailloux, de fossiles, donc je partais en chercher dans les champs, dans les carrières, tout ça, des petits trucs que je trouvais dans la nature, et puis ensuite j'allais les trafiquer. Dans l'atelier de mon père, parce que mon père avait un atelier rempli d'outils et de matériaux. Donc voilà, il avait notamment du fil de fer que je soudais moi-même avec mon fer à souder à l'étain. Et j'en fabriquais des boucles d'oreilles, des pendentifs pour toutes mes copines au collège. Enfin voilà, c'était vraiment... Puis je fabriquais des petits personnages, des petites poupées aussi, des petites mascottes sur le même principe. Et puis lui, il dessinait énormément, mais le mur entier de ma chambre était... Il était couvert de dessins.

  • Speaker #1

    Donc, il y avait quand même bien ça déjà en toi. Et puis, tu dis styliste ou joaillière, mais il n'est pas exclu qu'un jour, tu sois styliste et joaillière.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Ça m'intéresserait vraiment beaucoup.

  • Speaker #1

    On est toujours sur le « ou » . On a tendance à toujours la dualité où être tout le temps « tu choisis ça ou ça » . On peut choisir les deux. On verra dans quelques années. On fera une interview dix ans après. Je veux bien. Que sont-ils devenus ? Mais pour l'instant, on va être sur ton histoire, parce que c'est toujours intéressant. Le but du podcast, c'est bien sûr d'inspirer les personnes, de montrer de plus en plus d'exemples sur... J'avais un rêve où, au départ, je n'étais pas partie pour réaliser ce rêve ou pour faire ce que je voulais. Puis finalement, la vie a fait que j'ai réussi à réaliser ce rêve, parfois de manière directe ou indirecte, ou en tout cas de manière... détournée, mais il y a toujours dans le parcours de toutes les personnes que j'interview quand même c'est quelque chose qui était là initialement depuis tout début, des passions qui ont été qui ont éclos à l'enfance, qui ont été parfois oubliées, qui ont été ravivées par un déclic et qui aujourd'hui peuvent s'exprimer donc c'est intéressant et dans ton parcours on voit quand même que tu avais des appétences artistiques oui Mais que tu étais très bonne à l'école et donc tu expliquais que tu as été dissuadée par une prof de maths. Alors, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    J'ai été détournée, je dirais vraiment ce mot-là. Ce qui s'est passé, c'est que moi, je rêvais d'être joaillère ou styliste. Donc, ma maman m'avait vraiment bien guidée sur mon orientation et on avait trouvé un lycée. à Reims, le lycée Marc Chagall, lycée d'art appliqué, pour pouvoir étudier les arts appliqués. C'était un bac technologique, à l'époque, le fameux bac F12. Il y avait trois choses à valider pour pouvoir entrer dans ce lycée. C'était le dossier scolaire. Moi, je n'avais pas de problème, puisque j'avais de très bons résultats. Il y avait un... Une production de quatre œuvres selon des consignes bien précises. Et il y avait aussi un entretien avec un jury de profs. J'avais passé toutes les épreuves et tous les feux étaient verts. Et en fait, juste, il fallait que ma prof principale, qui était ma prof de maths, signe mon dossier pour qu'il soit envoyé à Reims. Et en fait, elle m'a fait monter dans les étages du collège pendant la cantine. J'avais 15 ans, je me suis demandé ce qu'elle me voulait, je suis arrivée devant son bureau. Elle ne m'a même pas fait asseoir et elle m'a regardée d'une façon tellement dédaigneuse et condescendante en me disant « Qu'est-ce que c'est que cette idée ? Tes parents sont inconscients, tu vas gaspiller ta matière grise, ce n'est pas un bac noble, je ne signerai pas ça. »

  • Speaker #1

    Comment ça se fait qu'une prof peut acter une décision ?

  • Speaker #0

    En fait, elle ne m'a pas acté, elle m'a dit « Maintenant, tu fais ce que tu veux, c'est à toi de me dire si je signe ou pas. » Moi, j'avais 15 ans. Une confiance en moi, radée pas crête, parce que j'ai été élevée dans l'humilité. Voilà. Enfin, et puis, j'étais... Ce que je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est que comment la décision de signer ou de ne pas signer d'une prof peut définir ton avenir professionnel ? En fait, c'est toi et tes parents qui décident. C'est pas... Oui, mais en fait,

  • Speaker #0

    elle m'a laissé le choix de lui dire, s'il vous plaît, madame, signez. Et moi, en fait, je suis sortie de là, j'ai pas réussi à prendre cette responsabilité pour ma vie. Je suis sortie, je suis allée à la cabine téléphonique.

  • Speaker #1

    Et tes parents ne pouvaient pas venir avec toi ?

  • Speaker #0

    En fait, ma maman au téléphone m'a dit... J'étais en larmes, elle m'a dit, mais fais ce que tu veux, ma grande.

  • Speaker #1

    C'est dur, c'est dur.

  • Speaker #0

    Après, ma maman, elle a fait comme elle pouvait. Je sais qu'à l'époque...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas dur vis-à-vis de ta maman, mais c'est dur de se retrouver seule face à soi-même, face à son choix. Quand t'as 15 ans, c'est pas évident, mais après, les parents, ils font ce qu'ils peuvent.

  • Speaker #0

    Exactement, moi j'en veux pas à mes parents, mais c'est vrai que j'ai eu longtemps ce poids-là sur le cœur de me dire, mais j'ai loupé le virage, en fait.

  • Speaker #1

    T'as pas écrit à cette prof de maths ?

  • Speaker #0

    Ah ben, j'y ai souvent pensé. Non,

  • Speaker #1

    je lui ai fait l'autre tête. Je lui ai dit, ben voilà, vous m'avez détournée, j'ai perdu peut-être, ou pas, comme on disait en préambule, les expériences, elles sont là, mais c'est vrai que, voilà.

  • Speaker #0

    Après, là, je regrette pas mon parcours, mais c'est vrai que j'ai eu une période de ma vie où c'était vraiment très compliqué entre 30 et... Dans les environs de mes 30 ans, c'était vraiment très compliqué.

  • Speaker #1

    Et du coup, suite à cette opportunité loupée, t'as choisi notre voie qui était la voie royale de ta prof de maths ?

  • Speaker #0

    C'est ça, la voie royale. Donc, bac S, dans un lycée général. puis derrière j'ai fait trois années d'études scientifico-physiques technologiques vraiment j'étais vouée à un métier plutôt dans des entreprises des usines des trucs comme ça c'était quoi comme type de parcours ? j'ai fait un DUT, mesure physique ... Et derrière, j'ai fait une licence professionnelle transfert thermique.

  • Speaker #1

    Ok, il y a vraiment beaucoup de femmes dans le domaine là aussi.

  • Speaker #0

    Je ne me souviens d'absolument rien de ce que j'ai étudié. Et d'ailleurs, quand je l'étais en train d'étudier, j'avais de très bons résultats. Mais je ne comprenais pas ce que je faisais. Parce qu'en fait, on faisait du théorique sur ce qui se passe dans la réalité en physique. Et moi, je n'arrivais pas à comprendre le lien de ce que je calculais. ni de ce qui se passait dans la réalité. C'était un non-sens total. N'empêche que j'ai toujours eu des très bons résultats.

  • Speaker #1

    C'est quand même parce que tu es quand même réussie, alors que tu n'étais pas...

  • Speaker #0

    Parce que je travaillais, parce que je faisais ce qu'on me demandait. Mais quand j'étais en TP, je faisais mes expériences, je faisais mes calculs, mais je ne faisais pas le lien entre les deux.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est justement quand j'ai été amenée à faire des stages en entreprise, là, j'avais quand même souvent mes maîtres de stage qui me disaient « Alors toi, tu es super sympa, tu es... » t'es vraiment agréable, tu fais exactement ce qu'on te demande, mais par contre, on ne comprend pas pourquoi tu fais ce métier. Parce que je ne sais pas, je devais dégager quelque chose de différent de tous les stagiaires. Et il y a même une fois, le dernier stage que j'ai fait, la secrétaire m'a dit « Tiens, ça serait bien que tu ailles à un salon des métiers qui se passe ce week-end, parce que là, vraiment, je ne te sens pas à ta place. » J'y suis allée, j'ai erré dans les allées du salon, j'ai ramassé un papier qui était devant mes pieds, vert fluo, je me souviens, et je l'ai mis dans ma poche sans le lire. Et quand je suis retournée au stage le lundi, je l'ai déplié devant la dame, devant la secrétaire, et c'était les dates pour passer le QCM d'entrée à l'UFM pour préparer le concours d'instit. Et elle me dit, qu'est-ce que t'en dis ? Je lui dis, je sais pas, moi... maîtresse, je voulais faire ça quand j'étais petite, mais... Mais sans plus, quoi. Je n'ai jamais pensé à ça. Et elle me dit, t'as qu'à tenter, tu verras.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Un papier par terre à tes pieds.

  • Speaker #0

    Un papier par terre sur les conseils d'une dame que je ne regarde pas. Enfin bref, j'ai tenté le QCM. J'ai été reçue 64e sur 1200 candidats sans réviser. Je me suis dit, ça doit être aussi équivalent. Et je ne savais même pas si ma licence était compatible avec le concours parce que pour passer le concours de professeur des écoles, il fallait un certain type de diplôme. Et moi, ma licence, c'était une licence professionnelle. Je ne savais même pas s'il était compatible. C'est une fois que j'ai eu le QCM que je suis allée voir mon maître de licence et qu'il m'a dit, oui, oui, pas de problème. Donc, j'ai abandonné les études l'année suivante et j'ai intégré le programme.

  • Speaker #1

    On parlait de bonne étoile, effectivement.

  • Speaker #0

    Mais moi, c'est que ça, ma vie.

  • Speaker #1

    Non, mais ouais, je vois un peu. Ça ressemble un petit peu aussi, je connais des choses. Ça résonne, en tout cas. Mais je pense qu'on parlait de bouquins, il y a peut-être un truc à faire avec ton histoire aussi.

  • Speaker #0

    Il faudrait que j'ai un peu de temps pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est le temps, ça se trouve. On s'écrit, ouais. Et donc, du coup, te voilà partie faire des études pour être un stit. Tu savais déjà que tu voulais être un stit ou tu voulais être prof ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a un concours pour chaque discipline de prof dans le secondaire. Et le concours pour être un stit, c'est un autre concours. Donc moi, c'était ce concours-là que je tentais. Après, il y a ma maman qui avait aussi montré l'exemple. Elle nous a élevés tous les trois. Et quand elle a eu 32 ans, moi j'avais 11 ans. Elle a tenté le concours en candidat libre avec sa seule expérience de maman. Et elle a remporté, enfin elle l'a eu. Donc elle m'a montré cet exemple-là aussi de, j'allais dire, de puissance féminine. Maman de trois enfants à la tête d'une maison, elle s'occupait vraiment de tout. Et elle a quand même décroché ce concours. Donc j'avais quand même cet exemple-là sous les yeux d'une maman enseignante.

  • Speaker #1

    Elle est devenue un stit ?

  • Speaker #0

    Oui, enseignante, oui.

  • Speaker #1

    Du coup, il y a quand même une lignée aussi.

  • Speaker #0

    C'est pareil, ce n'était pas son premier vœu de carrière. Maman, elle aurait rêvé d'être fleuriste. Elle a fait des études dans le temps où on ne choisissait pas vraiment son destin. Elle a fait l'enseignement entre les deux.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'elle m'a montré un bel exemple. Tu avais quel âge quand tu as passé le concours IUFM ?

  • Speaker #0

    C'était à la suite de ma licence, j'avais 22 ans.

  • Speaker #1

    Donc à 22 ans, tu vois la partie et tu as commencé à être un stit dans la foulée ? Oui,

  • Speaker #0

    dans la foulée, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton premier métier ?

  • Speaker #0

    C'est mon premier métier.

  • Speaker #1

    Et tu as enseigné dans les maternelles primaires ?

  • Speaker #0

    Alors au tout début, j'ai eu un poste où j'avais des grands, j'avais des enfants de 8 à 10 ans. Et j'avais aussi la deuxième année, j'ai eu une direction d'école. Donc j'ai dirigé une école pendant six ans et j'ai réussi quand même à être en maternelle rapidement. Avec mon poste de direction, c'était le poste de maternelle. Donc là, par contre, c'était vraiment cool parce que je pouvais vraiment m'exprimer. En maternelle, on n'a pas de programme, on n'a qu'une liste de compétences à faire acquérir aux enfants. En tout cas, à l'époque, c'était comme ça. Et du coup, je pouvais tout créer, mes activités, mes jeux, mes chansons, mes histoires. Enfin, vraiment, je faisais pratiquement tout moi-même. Et ça, c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est génial. Mais comme quoi, tu as même fait de la direction d'école,

  • Speaker #0

    donc tu touches tout ce que tu touches. Oui, c'est ça. J'ai appris à manager sur le tas. C'est vrai que ce n'était pas évident. Puis, j'étais toute jeune et j'avais des collègues plus âgés que moi, mais c'était vraiment... belle expérience.

  • Speaker #1

    Et alors, ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce qui s'est passé pour arriver à la création, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ouais, disons que dans le parcours, on a bien compris, alors dans l'intro, moi j'en connais un peu plus parce que tu avais mis une bio plus longue, mais j'ai volontairement réduit. Donc, t'as fait les études de sciences, t'es partie, finalement, tu es enseignante,

  • Speaker #0

    et...

  • Speaker #1

    En parallèle, il y a ta vie personnelle qui commence, qui se déroule. Et qu'est-ce qui se passe dans ta vie perso à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors, je rencontre justement à l'UFM un homme qui va devenir mon mari. Lui, il n'est pas du tout enseignant. C'est l'ami d'un de mes copains enseignants. Et on décide de se marier. Et quand on avertit nos familles de notre futur mariage, dans la même phrase, je dis, ben voilà, on a décidé de se marier, et je vais faire ma robe de mariée. Et en le disant, je me rends compte que je ne l'ai pas du tout prémédité, et je me dis, mais pourquoi j'ai dit ça ? J'en sais rien. Sachant que je n'avais jamais touché de machine à coudre. Je n'avais jamais cousu de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais eu même envie d'essayer de faire tes propres vêtements ?

  • Speaker #0

    Quand j'avais 17 ans, j'avais fait un costume de carnaval avec ma mère, mais je n'avais pas du tout voulu toucher la machine parce que ça me faisait trop peur, le côté électrique, mécanique, tout ça. J'avais peur de me tromper, j'avais peur de me blesser, tout ça. Et en fait, en disant ça, je ne sais pas d'où ça sort, mais je décide de faire ma robe de mariée. Six mois après, j'ai reçu pour Noël une machine à coudre. Et donc là, je me suis dit, au moins, je vais essayer. On était à six mois du mariage, donc j'ai acheté du tissu brouillon. Et j'ai acheté des patrons aussi, parce que je n'avais aucune notion du corps humain, féminin, avec nos formes en volume. Parce que transformer un tissu 2D en 3D, c'est... Enfin, voilà, c'est... C'est compliqué, donc j'ai acheté des patrons que j'ai réussi à décoder, appliquer. J'ai fait une robe comme ça, c'est ma sœur qui a porté cette robe le jour de mon mariage.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le côté scientifique qui t'a aidée là.

  • Speaker #0

    Oui, et méthodique aussi.

  • Speaker #1

    Et méthodique, ouais.

  • Speaker #0

    Et ensuite, ayant réussi cette robe, je me suis dit, allez, vas-y, je fais ma robe de mariée. Donc je suis allée acheter avec ma mère de la soie sauvage à l'époque, de la dentelle. Et puis, j'ai rajouté encore deux autres patrons que là, j'ai mixés. Et une fois que j'avais compris comment ça se passait au niveau du corps, au niveau du moulage, j'ai retiré, enfin, j'ai viré les patrons et j'ai modifié. Tu vois, j'ai commencé à être dans la création à ce moment-là. Donc, j'ai customisé, on va dire, la robe. D'ailleurs, ce n'était pas une robe, c'était un ensemble. J'avais fait un bustier avec une jupe un peu forme sirène. Et en fait, j'ai fait ma robe de mariée. Ça a été un... incroyable. Alors moi, je ne me suis pas vraiment rendue compte parce que j'ai vécu avec elle pendant six mois de fabrication, de confection. Mais le jour du mariage, j'ai vu dans les yeux des gens, des gens qui venaient me regarder sous toutes les coutumes. Comment c'était fait pour... Et là, je me suis rendue compte que j'avais fait quelque chose de grand quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, génial. Elle était originale. J'aimerais bien voir une photo, du coup. Tu nous montres une photo ?

  • Speaker #0

    Je t'en enverrai une. Oui, oui, elle était... Pour l'époque, elle était... Aujourd'hui, elle n'est plus vraiment la mode, mais pour l'époque, elle était ambitieuse. C'était vraiment un bustier. Je me souviens, j'avais 14 pièces. Il y avait des baleines et tout. C'était quelque chose de très...

  • Speaker #1

    Parce que quand tu n'as jamais tenu, quand tu n'as jamais utilisé une machine à coudre, quand tu n'as jamais créé un vêtement... En plus, une robe, c'est quand même... Une robe de mariée, c'est encore plus ambitieux qu'un jean ou qu'une jupe. Oui,

  • Speaker #0

    et puis les matières étaient délicates aussi.

  • Speaker #1

    Oui, les matières sont délicates. En plus, si tu te rates, les matières coûtent cher. Donc, c'est... Ça crée un projet très ambitieux, mais réussi haut la main.

  • Speaker #0

    Oui, c'était beau. Et puis après, ensuite, j'ai quelques amis et quelques connaissances qui m'ont demandé de leur créer des robes ou confectionner des robes pour... Soit pour les baptêmes de leurs enfants, soit pour leur mariage. J'ai fait des petites choses comme ça, mais rien de très créatif. J'ai surtout beaucoup écouté les demandes. J'ai fait des trucs comme je pensais. Et puis, après, j'ai eu mes enfants, donc il y a eu un gros coup de frein. J'ai continué de travailler aussi.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas eu envie de te former sur ces pivots-là de stylisme ? En fait,

  • Speaker #0

    je n'avais pas le temps. Je n'étais pas tellement bien accompagnée au sein de ma famille. J'étais très responsable de la famille. Je m'occupais beaucoup de mes enfants. Comme j'étais enseignante, j'avais les mêmes horaires qu'eux. Quand je quittais l'école, j'allais les chercher. Je m'en occupais tout le temps. J'avais peu de temps quand ils étaient petits. J'ai quand même cousu des petits articles pour enfants, évidemment. Du coup, tu as pu t'amuser un peu avec les enfants. Voilà, tout l'équipement, les bavoirs, les sorties de bain, tout ça. J'avais tout fait moi-même, la déco, tout. Mais j'ai eu une petite pause. Et puis, dans les années 2010, je n'allais vraiment pas bien. Je ne me sentais plus à ma place. Je ne comprenais pas. J'avais tout pour être heureuse. J'avais une maison. un mari, un métier. J'avais des enfants, mais je n'étais pas bien. Je ne comprenais pas. J'avais ce regret toujours continu, récurrent, de ce virage loupé de mes 15 ans. Quand j'y réfléchissais, je me disais que si je n'avais pas eu ce parcours, je ne connaîtrais pas mes enfants. Je n'aurais pas mis au monde ces deux merveilles. Donc, c'est tout. Ça s'arrêtait. Mais c'est vrai que... Voilà. Et puis dans les années 2014, je me suis dit, il faut absolument que je trouve à ralentir, parce que mes enfants avaient le même âge que mes élèves. Et en fait, quand je rentrais de l'école, je n'avais plus du tout de patience pour mes propres enfants. Je me suis dit, la solution, c'est le temps partiel. Là où j'habite, malheureusement, on manque tellement d'instits que les temps partiels sont systématiquement refusés. Donc il fallait trouver un temps partiel de droit. Et le seul temps partiel de droit auquel je pouvais prétendre, c'était pour création d'entreprise.

  • Speaker #1

    Ah, ça j'adore, il n'y a pas de hasard, c'est trop drôle.

  • Speaker #0

    Je suis allée à la chambre des métiers, je leur ai dit, voilà, je voudrais créer mon entreprise pour avoir un temps partiel. Ah bon, très bizarre comme projet. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Je ne sais pas, je pense que je vais coudre. Donc vous n'avez qu'à mettre création textile. Ok, donc on meurt la partie. J'ai quand même un peu galéré avec l'éducation nationale qui avait beaucoup de mal à accepter ma situation, mais ça s'est quand même fait. Et j'ai commencé l'entreprise en créant des tabliers de maîtresse. Quand j'étais en maternelle, je perlais tout le temps. Je fonctionnais par îlot. Je faisais plein d'ateliers avec mes élèves. J'allais voir un groupe, je laissais systématiquement mes affaires sur leur table. Je retournais sur la table. C'était super. embêtant, donc je me suis fabriquée une petite bannette un peu quessaouti, tu vois, où j'avais plein de poches et plein de petits trucs pour accrocher et puis j'avais tout mon matériel sur moi. Et j'en ai fabriqué pas mal parce que j'ai une amie qui avait un blog d'instit qui m'en a demandé un, elle l'a partagé.

  • Speaker #1

    C'est une bonne idée, c'est génial.

  • Speaker #0

    J'ai eu plein de commandes, j'en ai fait une centaine. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien !

  • Speaker #0

    J'en ai même envoyé outre-mer, j'étais super fière.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Et puis, un an après la création de l'entreprise, un petit peu moins d'un an, j'ai emmené mes enfants sur un événement musical.

  • Speaker #1

    Là, je sens que ça va être le...

  • Speaker #0

    C'est là,

  • Speaker #1

    c'est là. Le truc qui se passe. Alors,

  • Speaker #0

    le truc qui s'est passé, c'est que cet événement-là, j'avais une amie à qui j'avais créé, enfin, confectionné une robe. en fond de robe, on va dire, parce qu'elle m'avait demandé vraiment une robe toute simple, parce qu'elle avait un petit top en dentelle à mettre par-dessus. Et je la vois, elle me dit, ah tiens, c'est marrant, toi t'es là, t'as fait ma robe, et bien la dame là-bas que tu vois, c'est ma photographe. Je vais vous connecter. Donc elle nous présente. Et cette dame, elle s'appelle Marie-Hélène, et c'est Madame B Photographie. C'est une photographe mariage, aujourd'hui, super connue partout en France. Elle est extraordinaire, et on a un parcours similaire, parce qu'elle, elle part de... de rien aussi, elle part de son cœur tout simplement, elle est autodidacte et merveilleuse cette femme. Bref, on fait connaissance et elle me dit, c'est marrant, hier, pas plus tard qu'hier, je suis allée en Belgique pour chercher une robe de créatrice parce que je n'en ai pas trouvé dans les Ardennes, je ne connaissais pas ton existence. Je fais un shooting d'inspiration mariage dans trois semaines. Oh ben, est-ce que tu veux participer ? Moi, rien à perdre, je lui dis, ben ouais. Et donc j'étais ni formatée dans le domaine de la couture, ni formatée dans le domaine du mariage. Je lui ai proposé une robe complètement décalée, en imaginant que la mariée mettait la robe de la créatrice de Liège la journée, et que le soir arrivant, pour faire la fête du mariage, elle change de robe et elle mette la mienne. Et donc je lui ai proposé une robe complètement décalée, rock'n'roll, avec tous les codes du mariage, mais... Je les ai cassées, si tu veux. J'ai fait une robe vraiment avec un... J'ai brodé sans rien mesurer, totalement à l'instinct, un smiley ici, comme ça, en perles. Mais ces perles-là, tu les retrouvais dans le dos en chapelet super sensuel, sur les épaules aussi. Le jupon, c'était du tulle, mais on avait l'impression qu'elle avait coupé sa robe elle-même comme ça, en mode... Je me débarrasse de tout ce qui me gêne. Et ça faisait vraiment une jupe super déstructurée. Je lui avais mis des poches aussi.

  • Speaker #1

    Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Enfin, tu vois, le petit haut, il était un peu loose. Donc, on avait... Pas le côté guindé, mais en même temps, on avait le côté délicat. Parce que j'avais utilisé des matières délicates. Et en fait, cette robe, elle a fait le buzz parce qu'on a été publiée sur un blog de mariage. Et puis donc, Marie-Hélène m'a dit, non mais toi, il faut vraiment que tu creuses le sujet. Tiens, je t'envoie des clientes à moi. Donc, elle m'a envoyé des clientes à elle qui n'avaient pas encore leur robe. Et j'ai confectionné comme ça ma première saison quelques robes Pour des clients, elle te marie, elle est un pied à l'étrier puis d'autres.

  • Speaker #1

    C'est une fée, mais il y a une fée aussi qui s'est penchée sur toi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que moi, je lui suis vraiment reconnaissante. D'ailleurs, à chaque fois que je lui en parle, elle me dit, mais arrête, moi, je n'ai pas ton talent. C'est toi qui fais ton métier. Ce n'est pas moi, mais c'est vrai que le pied à l'étrier, c'est elle qui me l'a mis et je la remercie encore.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes dans ton parcours qui arrivent comme ça, qui te mettent, qui te permettent de déclencher le petit truc ou de t'offrir, de t'ouvrir le... la petite porte tu sais je pense à Alice au pays des merveilles la petite porte tu sais elle s'est ouverte et puis voilà après t'as fait l'heure et donc t'étais encore à cette époque là enseignante elle était encore enseignante mais j'avais

  • Speaker #0

    un petit temps partiel j'avais réussi à négocier avec mon mari un temps partiel de 75% bref Et donc, j'essayais d'articuler ma vie de famille, en même temps ma vie professionnelle de salarié d'éducation nationale, et puis ma vie d'entrepreneuse, d'entreprise, d'Europe, de mariée. Donc c'était un peu du long de l'âge, j'avoue, franchement, c'était... Mais bon, j'en voulais tellement que... Et puis bon, chaque année, en fait, j'ai... J'avais toujours des mariés qui en parlaient à leurs amis et j'avais vraiment une espèce de... J'allais dire tutorat, mais ce n'est pas le mot. Un adoubement, je ne sais pas si ça se dit comme ça. J'avais toujours des amis, des mariés que j'avais déjà eus. Donc, ça faisait vraiment comme...

  • Speaker #1

    C'est le coup de l'oreille. D'un moment, en fait, tu commences à te faire connaître. Il y en a une qui te dit, j'adore ta robe. Et puis, hop,

  • Speaker #0

    c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est cool. Et après, il y a eu encore une période avant que tu te lances vraiment dans l'aventure à 100%. Il y a eu encore des petits... D'autres cailloux qui se sont mis sur le chemin.

  • Speaker #0

    Oui, après, ça s'est révélé être des cailloux qui m'ont permis de sortir de ma zone de confort. Donc j'ai fait ça, l'entreprise est née en, on va dire la première saison c'était 2015, en 2017 j'ai un petit invité qui s'est mis dans mon ventre, une petite fille qui est née, qui n'était pas prévue, Félicie, donc cette année-là en plus j'avais plus de temps partiel, donc je travaillais à 100%, j'avais entrepris de faire une formation de mise à niveau parce que Monsieur, le syndrome de l'imposteur me secouait un petit peu et je me sentais pas... Enfin, étant autodidacte, je me sentais un peu...

  • Speaker #1

    Pas légitime.

  • Speaker #0

    Pas légitime et voilà, j'avais peur de faire des choses pas comme il faut. Donc j'avais entrepris une formation sur mes petites vacances scolaires dont je gérais la grossesse, les autres enfants, l'école et tout. Bon, ça s'est quand même passé. Finalement, en congé maternité, j'ai réussi à honorer tous mes contrats. J'ai été en congé maternité, donc j'avais déjà pu l'école à gérer. Et puis, la formation s'est terminée. Et puis, la petite est née. Donc, j'ai fabriqué mes robes avec le petit bout dans mon atelier le plus souvent. Parce que voilà, elle était tout le temps avec moi. et puis ben on on En septembre 2018, mon mari de l'époque m'a annoncé que c'était terminé. Et du coup, il est parti. Il m'a quittée. Donc là, grosse chape de plomb. Enfin, toute ma vie s'écroule. Qu'est-ce que je vais devenir sans lui ? Parce que moi, en plus, j'étais mariée pour le meilleur et pour le pire, bien sûr. J'avais encore ce schéma bien ancré en moi. La vie, ce n'est pas un long fleuve tranquille. On a des difficultés, c'est vrai, mais on va y arriver. Moi, j'avais vraiment à cœur de toujours maintenir la flamme. Mais là, visiblement, ça n'avait pas suffi. Donc, il m'a laissée avec les enfants. Et là, vraiment, j'ai traversé des périodes compliquées. Mais là où j'avais le sourire, c'était dans mon atelier. Ouais. Vraiment, là, je me suis fait sauter. Mon activité était vraiment thérapeutique et la création, c'était vraiment... J'adorais. Malgré la difficulté, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Quand on a une âme d'artiste, je pense que cette âme les nourrit. C'est la création qui nous nourrit. Oui, c'est ça. Quand on n'a plus ça...

  • Speaker #0

    Alors là, c'est marrant parce que je viens de prendre conscience d'un truc. Tu sais, tout à l'heure, tu me dis, c'était quoi ton rêve d'enfant ? Comment tu as démarré ton côté créatif ? Et c'est via mon mariage. Et là, aujourd'hui, je prends conscience que c'est mon divorce qui m'a lancée totalement dans l'activité. Parce que mon mari... Oui,

  • Speaker #1

    mais la boucle est bouclée.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mon mari ne voulait pas que je fasse ça. Il a dit d'ailleurs en me quittant, si tu veux que je reste, t'arrêtes tes robes. Donc moi, j'ai dit, je ne peux pas arrêter mes robes parce que c'est moi en fait. Ce que je fais, ce que je propose à mes clientes, c'est moi, tout purement moi. Donc je ne pouvais pas me refuser. Soit je le choisissais lui, soit je le choisissais moi.

  • Speaker #1

    Tu peux te dire que lui, il a eu ce Ausha en fait dans ta vie. de... complètement je l'ai remis si il y a quelque chose d'initié cette créativité cette création en toi et puis finalement il s'est en allé parce que son rôle était fini et c'est fini en te poussant finalement à choisir même si c'est toujours dur de choisir enfin demander à quelqu'un de choisir entre sa passion et son

  • Speaker #0

    mariage c'est quand même assez compliqué mais bon en même temps oui non mais après je pense que notre histoire était révolue voilà on n'a pas une vie dans une vie voilà ça c'était Merci. Une des paroles de la fameuse secrétaire qui m'avait guidée sur tu sais à quelle heure je te parlais, elle m'avait dit aussi tu sais Emeline, tu n'auras pas qu'une vie dans ta vie. Et moi je me suis dit qu'est-ce qu'elle me raconte. Elle était plutôt sage cette femme.

  • Speaker #1

    Elle était plutôt étée. Ton mari, elle a eu ce Ausha. Grâce à lui, finalement tu es devenue créatrice. J'imagine qu'il y a eu une période un peu compliquée la transition entre gérer le divorce et puis...

  • Speaker #0

    Oui, alors oui, ça a été dur pendant quelques temps. Après, ça c'était fin 2018. 2019, je me suis dit, allez, il faut vraiment que je fasse ça de ma vie. Mais je n'ai pas osé. Donc, j'ai rempilé une année scolaire à l'école. Et puis après, je me suis dit non, mais là, c'est plus possible. Je ne peux plus. Je ne me sentais plus du tout à ma place en classe. C'est devenu...

  • Speaker #1

    Tu étais encore en direction d'école ou tu étais...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais plus de direction, mais j'avais 30 élèves dans ma classe. C'était devenu vraiment... Puis je ne me sentais plus passionnée. Enfin, je me sentais même indigne du métier parce que je sais ô combien c'est hyper déterminant les adultes qui te guident quand tu es en classe. Et moi, je ne me sentais plus assez patiente. Et puis, de toute façon, mon cœur, il était pris ailleurs, vraiment par la créativité. Donc, en 2019, j'ai pris ma décision de me dire que l'année d'après, je serai en disponibilité. Donc, en février 2020, j'ai décidé que je prendrais ma dispo. Et en mars 2020, le Covid est arrivé. donc voilà un sens du timing voilà parfait synchronicité nickel et du coup j'ai réfléchi environ je pense une minute et demie de me dire bon bah c'est tout je vais refaire une lettre qui annule ma demande de dispo et puis je me suis dit ah bah non c'est plus possible je ne peux plus reculer trop tard la décision est prise moi j'y étais déjà enfin je ne pouvais pas donc je me suis dit tant pis advienne que pourra le Covid on ne sait pas ce que c'est mais tant pis Merci. je vais faire ce que j'aime. Et donc, effectivement, confinement, tout ça, bref, gros bazar. Bon, sachant que moi, je signe mes contrats un an à l'avance environ pour mes robes, donc je savais quand même à peu près où j'allais. J'avais quelques contrats, voilà. Bref, je me suis débrouillée comme je pouvais. Mes mariées se sont quand même mariées entre les gouttes. Et puis, elles ont été très correctes avec moi, voilà. Donc là,

  • Speaker #1

    ça fait du coup depuis 2020, en gros, que tu as...

  • Speaker #0

    Je suis totalement dans mon atelier. Et donc, les deux premières années, 2020-2021 avec le Covid, c'était plutôt en demi-teinte, puisqu'on ne savait pas vraiment où on allait avec cette pandémie. Et puis après, 2022, 2023, 2024, là, les demandes ont explosé. Je pense que les gens aussi ont compris que l'amour, c'était important de le célébrer, qu'évidemment, il y a eu l'effet aussi engorgement, parce que Beaucoup de personnes n'ont pas pu se marier les deux années de Covid. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Et tu ne veux pas faire une robe de divorce ?

  • Speaker #0

    On me le dit souvent.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai. Pourquoi ? Il y a tellement de gens qui divorcent maintenant.

  • Speaker #0

    Alors un divorce, il faut quand même savoir que ça coûte un peu un bras.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu n'es plus à sa prête justement, une jolie robe pour célébrer ta liberté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a beaucoup de divorces qui se passent très très bien. Je n'en ai pas l'impression, tu vois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en même temps... Moi, pour être passée par là, toi aussi et d'autres personnes, c'est tellement aussi un moment où finalement, tu retrouves une certaine liberté.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt ça qu'il faudrait se passer. C'est ça que tu dis. Non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    C'est une excuse, mais c'est plus la liberté retrouvée. Le nouveau départ. Le fait de pouvoir être vraie. Le nouveau départ, une robe symbolique. Tu parlais d'une robe rock'n'roll, la première qui t'a fait... propulsé, enfin ce qui t'a propulsé, c'était une robe un peu rock'n'roll, et moi je me dis, ben voilà, une robe de liberté comme ça, un peu rock'n'roll, ça peut plaire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de raison de célébrer uniquement que quand on se marie, de se mettre des belles robes, et d'ailleurs, tu as envisagé de faire aussi des robes pour d'autres occasions, des robes de portail, etc.

  • Speaker #0

    Alors, cocktail, non, je ne m'en propose pas parce que j'ai aussi une conscience écologique qui est assez prononcée. Proposer des robes de cocktail, ça m'obligerait à avoir tout un panel de tissus différents, d'une part. Donc, ça m'obligerait à avoir du stock et ça, je n'ai pas du tout envie d'avoir de stock. Moi, quand je fais des robes de mariée, je commande à la demande, en fait. La mariée choisit sa matière et je commande pour elle ce dont j'ai besoin. Je ne commande pas plus.

  • Speaker #1

    D'une part,

  • Speaker #0

    et d'autre part, je ne fais que des robes uniques. Je fais un patronage par moulage sur les personnes parce que je veux que ça colle vraiment à la peau. Je veux respecter la silhouette. Je ne travaille pas sur mesure. Évidemment, je prends les mesures parce que je m'en sers quand même. Mais je travaille vraiment principalement par moulage. Le travail est quand même long. Et quand on veut assister à une cérémonie, s'acheter une robe de cérémonie, clairement, le budget n'est pas suffisant à mon travail. Donc, c'est pour ça que je reste sur la mariée, puisque la mariée, pour le coup, a un budget plus élevé pour la robe de sa vie. Oui,

  • Speaker #1

    donc pour l'instant, tu es sur ce créneau-là des robes de mariée. Et puis, tu t'es diversifiée un peu. Quand dans l'intro, je disais, dans la bio, je disais que tu étais une créatrice engagée, parce qu'il y a de... Tu as parlé un petit peu d'environnement, mais tu participes à des projets pour des causes. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, j'ai un premier projet qui est le Bar à Boubs. C'est un projet qui lutte contre le cancer du sein. Tous les ans, au mois d'octobre, dans le cadre d'Octobre Rouge, je fais mon événement conjointement avec des personnes locales. patrons de bars, des créateurs, tout ça pour... Le but, c'est de récolter un maximum d'argent qu'on offre à un centre de ressources de bien-être, le centre ressources Ardennes, pour le citer, qui propose aux malades du cancer, quel que soit le cancer, de faire des soins, de faire des activités, d'avoir une vie sociale au-delà de la maladie. Donc je fais ça et pour cet événement-là, je propose à une personne malheureusement atteinte du cancer d'être mon égérie et avec laquelle je vais co-créer une tenue de super-héroïne. Alors pas avec une cape, je fais une robe qui va la valoriser dans sa silhouette, mais aussi dans sa personnalité et surtout dans sa guérison. C'est pour ça que j'appelle ça la robe de super-héroïne et en fait avec chaque égérie, en fonction de son histoire. de comment elle comprend son cancer, je crée avec elle une tenue qu'elle va porter lors de la journée du Baraboubs qui se termine par un défilé. Et à ce côté, je propose toutes mes robes. J'en ai une quarantaine. C'est des robes, on va dire, d'inspiration que je crée quand j'ai des restes de dentelles ou quand j'ai un shooting ou un autre projet. Je propose ces robes-là à des personnes lambda que je ne connais pas, qui sont par contre touchées de près ou de loin par le cancer du sein, que ce soit des gens qui en ont eu un, des gens qui ont des proches qui sont atteints ou des soignantes. Et en fait, on accompagne les géris lors d'un déplacement dans la rue, comme un cortège de mariage, mais autour de les géris. Et on termine avec un défilé en musique. avec tout un...

  • Speaker #1

    Donc là, les personnes vont porter tes créations, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, et donc c'est vraiment... Je mets à disposition de l'événement mon art, en fait, mon métier, pour faire un mouvement de guerrière, si tu veux. C'est vraiment l'idée de guerrière qui se dépasse parce qu'elles vont sur un tapis rouge, elles n'ont jamais fait ça de leur vie, elles portent une robe de mariée, la plupart ne se sont pas mariées. Enfin, vraiment, c'est... C'est la voie féminine. On est toutes des sœurs et on se bat toutes contre le cancer du sein ce jour-là.

  • Speaker #1

    Génial. Et puis à côté de ça, tu expliquais que la veste que l'on voit derrière toi, c'est une gamme que tu fais à partir de chutes de dentelles et autres.

  • Speaker #0

    Alors c'est ça, moi je suis très engagée aussi pour la planète, j'ai une conscience écologique vraiment profonde. Donc les vestes, ce sont des vestes que je récupère en ressourcerie ou qu'on me donne. Ce sont toujours des vestes de seconde main. Et les broderies qu'on voit dessus, ce sont des restes de dentelles que j'utilise pour mes créations. et que je ne peux plus utiliser parce qu'elles sont découpées dans tous les sens, parce qu'il ne reste que des toutes petites chutes qui ne sont pas exploitables sur une robe. Donc au lieu de les jeter, je les détours avec des petits ciseaux, je découpe les motifs et je les réagence, par exemple comme celle-ci, sur les vestes en jean. C'est un projet d'upcycling que j'ai développé aussi en partenariat avec le festival de ma ville, le cabaret vert qui a lieu tous les ans au mois d'août.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc pareil, tu vends après les vestes ou tu les gardes pour les événements ? Non,

  • Speaker #0

    je ne les vends pas. Soit j'en fais vraiment à la demande. Par exemple, tu as une veste chez toi, tu ne la mets plus parce qu'elle est un peu vieillotte. Tu veux lui donner une deuxième vie à la place d'en acheter une autre, tu me la confies. Tu choisis la broderie que j'ai, parmi toutes les broderies que j'ai à proposer. Et puis, on compose ensemble une customisation. Je brode et puis tu repars avec ta veste.

  • Speaker #1

    C'est un bon bavard, non ?

  • Speaker #0

    Ou alors, j'en fais, tu vois, comme celle-ci. Ça, c'est une veste qui est clé en main. On peut me l'acheter si on veut.

  • Speaker #1

    D'accord. On arrive... Écoute, merci pour ton partage. On arrive à la fin de l'interview. J'ai deux questions à te poser. Trois questions. La première, c'est... Qu'est-ce qui, selon toi, a été déterminant dans ton parcours pour passer de... La jeune fille de 15 ans en pleurs qui a malheureusement été détournée de son rêve à cette femme de 46 ans alignée, comme tu m'avais dit au début, alignée, épanouie et heureuse dans son métier. Qu'est-ce qui a été déterminant selon toi ? Une qualité ?

  • Speaker #0

    Ce qui a été déterminant, je pense que c'est mon retour à la spiritualité, à écouter mon cœur, mon intuition, et conscientiser que mon parcours est beau et qu'il a été guidé par ma bonne étoile. Vraiment, j'ai l'impression que les choix que j'ai faits, les sorties de zone de confort que j'ai faites, il y a quelque chose au-dessus de moi qui m'a emmenée. vers ça parce que vraiment quand j'y pense, tout ce que je l'ai eu dans la vie, ça m'a vraiment, ça a été utile pour ce que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est uniquement extérieur du coup cette aide ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est aussi le fait de d'avoir enfin reconnecté avec cette spiritualité. Alors je ne sais pas comment le dire, l'intuition parce que pendant toute ma vie, dès lors que j'ai coupé cette possibilité d'être dans la création, quand j'ai choisi de faire la voie royale, et ensuite la personne que j'ai eue comme Marie, c'était quelqu'un de très terre-à-terre et qui n'était pas du tout branchée spiritualité et tout ça. Moi, j'ai été un peu dans le mimétisme aussi. Je l'assume et je l'ai fait par choix. C'est pas du tout lui qui m'a endoctrinée ou quoi que ce soit, mais... Je me suis raccrochée vraiment à tout ce qui était concret, prouvé, scientifique, réaliste et tout. Et quand il m'a quittée, la seule solution que j'ai trouvée pour garder la tête hors de l'eau, c'était de me reconnecter à ça, à mon intuition, à ma spiritualité. Et dès lors que ça s'est arrivé, j'en ai pris conscience et j'ai compris que dans mon parcours, telle rencontre, tel événement...

  • Speaker #1

    quand on revient, c'est un peu ce que je fais dans mon bouquin aussi quand tu reviens sur les événements et tu fais les liens et tu te rends compte qu'à tel moment telle rencontre et tel truc et en fait tu refais le puzzle de ta vie et ça c'est assez enrichissant à faire pour les personnes qui auraient envie et qui écoutent de le faire par curiosité ou en tout cas pour comprendre le cheminement et les liens entre les choses, entre les gens entre les événements et je pense que voilà, comme Moi, j'ai la conviction qu'on est créateur de tout ça. Alors, est-ce qu'il y a quelque chose au-dessus ? Mais c'est la spiritualité, de toute façon, effectivement.

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression d'avoir comme une mission, tu vois, une mission de vie dans mon parcours. Parce que quand j'y réfléchis, quand j'étais juste une grande sœur, quand j'étais petite, après, quand je suis devenue l'amie de mes copines, puis après, quand j'ai été instite. et puis la femme aussi de mon mari, et puis aussi la créatrice de mes clientes. J'ai vraiment cette mission, j'ai l'impression en tout cas, en tout cas c'est ce que je souhaite. Moi, j'ai envie de diffuser de l'amour. C'est vraiment ça. C'est vraiment prendre soin des gens, les aider à s'élever, les aider à s'aimer. Et c'est vraiment... Je me souviens, quand j'étais enseignante, j'étais vraiment axée là-dessus. Je partais vraiment de ce que les enfants aimaient, individuellement, pour pouvoir les aider à apprendre. Et moi, j'ai vraiment cette attitude-là tout le temps. Même mes amis me le disent, que je suis... Des fois, je suis trop maternelle avec elle. Elle me le dise.

  • Speaker #1

    C'est comme la marraine de la bonne fée.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Quand tu m'as demandé ce que je voulais être, c'est vraiment ça. C'est la marraine de la bonne fée. Mes clientes m'appellent comme ça dans tous les avis. Moi,

  • Speaker #1

    c'était ma chanson bien aimée. Tu vois, j'adorais. Le cas plus costaud de famille, peut-être.

  • Speaker #0

    Mais quand elles me font des retours écrits, je pense que dans tout, il y a le mot fait. Ah, c'est drôle. Oui, c'est vraiment drôle.

  • Speaker #1

    Et la deuxième question, c'est justement qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant ? Qu'est-ce que tu te souhaites à toi-même ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je me souhaite à moi-même, j'aimerais vivre sereinement de mon métier, dans l'abondance et dans l'amour.

  • Speaker #1

    C'est bien refait, ça. Voilà. Et pour clôturer, quel est ton mantra ? Ta petite phrase choc ? Alors moi,

  • Speaker #0

    ma petite phrase choc, c'est six lettres. C'est R-A-F-T-E-P. Ça veut dire rien à foutre. En d'autres termes, lâcher prise. Et tout est parfait. Ça veut dire on ne cherche pas à comprendre et tout est parfait. Voilà.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, rien à foutre. Tout est parfait. Cette interview était parfaite. Et si elle ne l'était pas, on n'en a rien à foutre parce qu'on est contents de nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et quand on est contents de nous et qu'on a fait les choses avec le cœur, je suis sûre que cette interview est parfaite. Je te remercie beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Donc, on peut te retrouver sur ton site. Tu as un site Internet ?

  • Speaker #0

    J'ai un site Internet, emeline-emeline.com.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de tout à jour. Il ne faut pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. Et si on veut te suivre, c'est sur Insta ? Insta,

  • Speaker #0

    c'est Emeline, Emeline, créatrice. Facebook, pareil.

  • Speaker #1

    Pareil. Et puis, tu habites, redis-moi le nom de ton village.

  • Speaker #0

    Je habite un petit village qui s'appelle Warnécourt. C'est un petit village aux portes de la grande ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, dans le nord de la France, à côté de la Belgique.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    si vous avez envie. C'est pas l'endroit.

  • Speaker #1

    C'est pas très loin de Paris, c'est pas très loin de Reims. Aujourd'hui, on vient vite dans ton coin. Si on a envie, pour toutes les mariées qui auraient envie de s'offrir une de tes créations, on peut venir rapidement chez toi. Il y a combien de rendez-vous ? Est-ce que tu fais beaucoup de rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je propose en général, c'est cinq rendez-vous. Par contre, pour les personnes qui viennent de loin ou qui n'ont pas de temps, je programme des sessions. C'est-à-dire que soit on vient sur trois jours, on crée la robe de bout en bout, on repart avec. Ou soit on vient sur des sessions deux fois un jour. La mariée vient le matin, je fais ce que j'ai à faire. Ensuite, elle part se promener dans les Ardennes, découvrir mon très beau, très bel environnement. Et elle revient le soir faire son essayage. Et on fait ça une deuxième fois et elle repart avec sa robe. Pour la petite anecdote... Je vais saluer ma petite Clémence, ma cliente de l'année dernière, qui est quand même venue de Lourdes, l'opposé de la France, pour que je lui crée sa robe. Elle ne me connaissait de nulle part et elle a craqué sur mon travail. Et voilà, il n'y a pas de limite de région, vraiment. Moi, j'ai des personnes qui viennent de Paris, des personnes qui viennent de la région Normandie. J'ai une personne qui est venue du Luxembourg.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, il n'y a pas de limite. Il y en a une qui est venue du Jura. Enfin bref, en fait...

  • Speaker #1

    Je vous encourage, tout est possible. Tout est parfait, tout est possible. Comme c'est du sur-mesure, de toute façon, il n'y a rien. Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. C'est ça. Pour pouvoir travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Chaque tenue est unique, en fait. Il n'y a pas que des robes, d'ailleurs. Je ne fais pas du tout que des robes. Je fais aussi des combinis, des pantalons, des chemises. tout ce qu'on veut. J'interprète vraiment, mon principe c'est vraiment d'interpréter la personnalité de la future mariée en une tenue dans laquelle elle se sentira puissante dans toute sa féminité et dans toute sa singularité.

  • Speaker #1

    Comme tu le disais en plus, il y a un aspect développement personnel thérapeutique dans le fait aussi de trouver une robe qui correspond à qui on est, qui nous met en valeur, quelle que soit notre morphologie, quelle que soit...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est important. Donc merci beaucoup, Emeline. Et puis, j'encourage tout le monde à aller voir ton travail. et à te contacter. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    Je te remercie pour ton écoute. Si tu as aimé ce rendez-vous, si tu souhaites ne manquer aucun des prochains épisodes, tu peux t'abonner au podcast sur ta plateforme d'écoute préférée. Si tu m'écoutes sur Apple Podcasts ou Spotify, pense à laisser un 5 étoiles pour faire grandir l'émission. Tu peux bien sûr nous suivre sur les réseaux sociaux de Acapella, sur Instagram, LinkedIn, Facebook et visiter le site web de Acapella. Tous les liens sont dans le descriptif. En attendant de te retrouver ici ou ailleurs, n'hésite pas à partager, commenter. Ce sera un bonheur de te lire. A bientôt pour de nouvelles aventures.

Description

De la science à la création textile, Émeline Husson, la Fée des Mariées la fée de sa propre destinée

Dans cet épisode, découvrez le parcours d’Emeline Husson, créatrice de robes de mariée sur mesure.
D’abord destinée à une carrière scientifique, elle suit un chemin inattendu avant de se reconnecter à sa passion pour la mode et la couture.
Le parcours d'Émeline Husson est marqué par des détours, des obstacles et des choix courageux. De l’enseignement à la couture, en passant par des moments de doute, elle a su écouter son intuition et suivre sa passion. Aujourd’hui, elle incarne une créatrice engagée, qui allie savoir-faire, éthique et sensibilité. Émeline Husson est l'incarnation de la pronoïa puisqu'elle a toujours cru en sa bonne étoile, les signes et que al vie conspire pour elle et non contre elle. Tout est parfait dit-elle !!!

Vous découvrirez
✔️ Son ambivalence entre une voie académique et son âme d’artiste. À 15 ans, alors qu’elle souhaitait intégrer un lycée d’arts appliqués, sa prof principale refuse de signer son dossier, la dissuade et l’oriente vers un bac scientifique.
✔️ Comment une rencontre décisive l’a menée vers l’univers du mariage. Un shooting de mariage lui donne l’opportunité de créer une robe décalée qui attire l’attention d’une photographe influente.

✔️ Son mari lui pose un ultimatum : "Si tu veux que je reste, arrête tes robes". Elle choisit sa passion et se lance pleinement dans la création.
✔️En réalisant que son mariage l’a poussée à créer et que son divorce l’a menée à s’affirmer, elle comprend que tout son parcours a été guidé vers sa mission : "diffuser de l’amour à travers ses créations".
✔️ La spiritualité et l’intuition comme fils conducteurs de son activité


De sa première robe de mariée cousue sans formation à l’entrepreneuriat, Sans aucune expérience de couture, elle annonce qu’elle fera sa robe, achète une machine à coudre et réussit à confectionner une robe qui impressionne son entourage.


Emeline partage ses défis, ses choix et sa mission : révéler la beauté et la singularité de chaque mariée.


Écoutez maintenant et plongez dans l’univers féérique d’Emeline !



Musique : Mr Oldjay
Podcast Management : Sonia Bellouti (Conteuse Studio, des podcasts qui font du bien) et Erika Galland
Création graphique : Agence KomKom


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hey,

  • Speaker #1

    bienvenue à toi dans l'univers pétillant du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna, le podcast qui te met des étoiles dans les yeux et te donne envie de sortir pour suivre tes rêves. Je suis Érika Galland, artiste dans l'âme, grande rêveuse et entrepreneur dans le domaine de l'art et de la culture. L'une de mes passions dans la vie, c'est la réalisation des rêves. Et pour ça, j'adore écouter les histoires des autres artistes dans l'âme. Pour ce nouvel épisode, je t'emmène dans l'univers féerique de Emeline, créatrice styliste aussi alignée qu'engagée. Emeline Husson, la fée des mariés. Emeline a grandi dans le nord de la France avec l'ambivalence de sa personnalité. Docile et scolaire, elle réussit très, trop bien à l'école, tandis que rêveuse et artiste dans l'âme, elle s'imagine styliste ou joaillière. Son rêve devient presque réalité, mais dissuadée par une prof de maths, elle choisit finalement la voie royale et étudie les sciences. Elle bifurque une première fois vers l'enseignement maternel où sa créativité peut enfin s'exprimer. C'est à l'occasion de son mariage que ses dons de styliste se révèlent, mais son contexte personnel et familial font qu'elle attendra dix ans pour se lancer vraiment dans l'aventure de la création textile, grâce à une rencontre décisive et sa bonne étoile. Elle se spécialise alors dans la création de robes de mariée sur mesure. Aujourd'hui, elle ravit ses « petites protégées » , comme elle les appelle, les mariées, en leur permettant de refléter leur personnalité. tout en sublimant leur silhouette et révélant leur estime d'elle-même. Créatrice engagée, Emeline œuvre également en faveur de causes chères à son cœur. J'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur Emeline et sur les chemins de traverse qu'elle a empruntés pour réussir à réaliser enfin son rêve. Bonjour Emeline.

  • Speaker #0

    Bonjour Erika.

  • Speaker #1

    Merci de rejoindre le micro du podcast. Moi, je voulais juste être Madonna. Et puis, on a une petite histoire commune, ce qui est drôle. Oui. La vie et ses surprises. On est cousines, éloignées. On l'a découvert, je ne sais même pas comment, par ta tante, je crois.

  • Speaker #0

    Oui, par notre tante.

  • Speaker #1

    Qui a vu dans mon parcours et dans ton parcours. Oui, Christiane. Coucou à Christiane. Qui a vu dans nos parcours respectifs des similitudes. Et effectivement, je crois que quand j'ai lu... Toi, quand tu as lu mon livre... Et moi, quand j'ai lu ta description, parce que là, on a donné juste quelques éléments de ton parcours, mais quand on va creuser un peu plus dans le podcast, on va en découvrir davantage. Et c'est vrai que c'est fou parce que nos parcours de vie sont assez similaires sur beaucoup d'aspects. Donc, c'est un plaisir d'autant plus qu'on soit ensemble aujourd'hui. La vie a voulu qu'on se retrouve aujourd'hui. Et comme toutes les deux, on est très orientés développement personnel et synchronicité. On sait très bien qu'il n'y a pas de hasard. Alors Emeline, j'aimerais que tu te présentes aux auditeurs que tu nous dises un peu qui tu es avec tes mots

  • Speaker #0

    Ok, alors je m'appelle Emeline j'ai grandi dans le nord-est de la France je suis l'aînée d'une fratrie de trois je suis la maman de trois enfants aussi Achille, Constance et Félicie que j'aime plus que tout J'ai grandi avec une ambivalence en moi, d'un côté très scolaire, très première de la classe, exemplaire, docile, et puis aussi un côté rebelle, artiste, créative, rêveuse. Et en fait, ces deux personnalités... j'onglais un petit peu dans ma personne. Et voilà, j'étais toujours un petit peu en train de devoir choisir.

  • Speaker #1

    Et tu étais l'aînée de ta famille ?

  • Speaker #0

    Je suis l'aînée, oui, je suis l'aînée.

  • Speaker #1

    Tu as aussi souvent une responsabilité supplémentaire à l'aînée ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je me sentais responsable aussi de mes frères et sœurs et je me sentais aussi responsable de... D'honorer mes parents et aussi leur directive dans notre éducation. Voilà. Je réussis.

  • Speaker #1

    Oui, dans la fratrie, ce n'est pas la position la plus facile. Je ne sais pas s'il y en a une facile, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Il n'y en a pas.

  • Speaker #1

    D'être le dernier non plus.

  • Speaker #0

    Ni la deuxième, enfin bref.

  • Speaker #1

    Et donc quand tu étais petite, tu disais que tu étais rêveuse et artiste et que tu t'imaginais styliste ou joaillière. Et alors moi, j'ai une question. Pourquoi tu as choisi, pour le titre de ton épisode, que tu voulais être une fée ?

  • Speaker #0

    En fait, parce que je n'ai pas cette prétention. J'ai beaucoup de mal à me prétendre artiste, justement. J'ai aussi... peu de culture, j'en ai mais j'ai pas la mémoire de la culture tu m'aurais demandé quel styliste je rêvais d'être j'en ai plein qui me viennent en tête mais j'en ai même pas un préféré parce que tout m'inspire tout me plaît si tu veux je respecte vraiment l'art de chacun et le fait d'être une fée, ce qui me plaît dans ces mots là c'est que la fée elle a des pouvoirs magiques et qu'elle La fée, elle est capable de transformer un rien du tout, un caillou, en quelque chose de magique et magnifique. Et c'est ça qui me plaît. Partir de quelque chose qui a peu de valeur ou qui ne ressemble pas à grand-chose et avec mes mains, avec mon cœur, en faire quelque chose de vertueux et quelque chose de beau.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ces qualités ou ces dons de fée s'expriment aujourd'hui dans ton métier de... créatrice de robes. Mais du coup, est-ce que tu te souviens, pour revenir sur l'enfance, est-ce que tu te souviens, quand tu étais petite, est-ce que tu avais déjà ce truc de dessiner des modèles ou d'habiller les poupées ? Est-ce qu'il y avait déjà des prémices, en fait ?

  • Speaker #0

    Alors, la première chose qui me vient en tête, c'est les bijoux que je fabriquais. C'est pour ça que joaillère ou styliste, c'était vraiment les deux métiers qui m'intéressaient. En fait, j'étais passionnée de pierres, de cailloux, de fossiles, donc je partais en chercher dans les champs, dans les carrières, tout ça, des petits trucs que je trouvais dans la nature, et puis ensuite j'allais les trafiquer. Dans l'atelier de mon père, parce que mon père avait un atelier rempli d'outils et de matériaux. Donc voilà, il avait notamment du fil de fer que je soudais moi-même avec mon fer à souder à l'étain. Et j'en fabriquais des boucles d'oreilles, des pendentifs pour toutes mes copines au collège. Enfin voilà, c'était vraiment... Puis je fabriquais des petits personnages, des petites poupées aussi, des petites mascottes sur le même principe. Et puis lui, il dessinait énormément, mais le mur entier de ma chambre était... Il était couvert de dessins.

  • Speaker #1

    Donc, il y avait quand même bien ça déjà en toi. Et puis, tu dis styliste ou joaillière, mais il n'est pas exclu qu'un jour, tu sois styliste et joaillière.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Ça m'intéresserait vraiment beaucoup.

  • Speaker #1

    On est toujours sur le « ou » . On a tendance à toujours la dualité où être tout le temps « tu choisis ça ou ça » . On peut choisir les deux. On verra dans quelques années. On fera une interview dix ans après. Je veux bien. Que sont-ils devenus ? Mais pour l'instant, on va être sur ton histoire, parce que c'est toujours intéressant. Le but du podcast, c'est bien sûr d'inspirer les personnes, de montrer de plus en plus d'exemples sur... J'avais un rêve où, au départ, je n'étais pas partie pour réaliser ce rêve ou pour faire ce que je voulais. Puis finalement, la vie a fait que j'ai réussi à réaliser ce rêve, parfois de manière directe ou indirecte, ou en tout cas de manière... détournée, mais il y a toujours dans le parcours de toutes les personnes que j'interview quand même c'est quelque chose qui était là initialement depuis tout début, des passions qui ont été qui ont éclos à l'enfance, qui ont été parfois oubliées, qui ont été ravivées par un déclic et qui aujourd'hui peuvent s'exprimer donc c'est intéressant et dans ton parcours on voit quand même que tu avais des appétences artistiques oui Mais que tu étais très bonne à l'école et donc tu expliquais que tu as été dissuadée par une prof de maths. Alors, qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    J'ai été détournée, je dirais vraiment ce mot-là. Ce qui s'est passé, c'est que moi, je rêvais d'être joaillère ou styliste. Donc, ma maman m'avait vraiment bien guidée sur mon orientation et on avait trouvé un lycée. à Reims, le lycée Marc Chagall, lycée d'art appliqué, pour pouvoir étudier les arts appliqués. C'était un bac technologique, à l'époque, le fameux bac F12. Il y avait trois choses à valider pour pouvoir entrer dans ce lycée. C'était le dossier scolaire. Moi, je n'avais pas de problème, puisque j'avais de très bons résultats. Il y avait un... Une production de quatre œuvres selon des consignes bien précises. Et il y avait aussi un entretien avec un jury de profs. J'avais passé toutes les épreuves et tous les feux étaient verts. Et en fait, juste, il fallait que ma prof principale, qui était ma prof de maths, signe mon dossier pour qu'il soit envoyé à Reims. Et en fait, elle m'a fait monter dans les étages du collège pendant la cantine. J'avais 15 ans, je me suis demandé ce qu'elle me voulait, je suis arrivée devant son bureau. Elle ne m'a même pas fait asseoir et elle m'a regardée d'une façon tellement dédaigneuse et condescendante en me disant « Qu'est-ce que c'est que cette idée ? Tes parents sont inconscients, tu vas gaspiller ta matière grise, ce n'est pas un bac noble, je ne signerai pas ça. »

  • Speaker #1

    Comment ça se fait qu'une prof peut acter une décision ?

  • Speaker #0

    En fait, elle ne m'a pas acté, elle m'a dit « Maintenant, tu fais ce que tu veux, c'est à toi de me dire si je signe ou pas. » Moi, j'avais 15 ans. Une confiance en moi, radée pas crête, parce que j'ai été élevée dans l'humilité. Voilà. Enfin, et puis, j'étais... Ce que je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est que comment la décision de signer ou de ne pas signer d'une prof peut définir ton avenir professionnel ? En fait, c'est toi et tes parents qui décident. C'est pas... Oui, mais en fait,

  • Speaker #0

    elle m'a laissé le choix de lui dire, s'il vous plaît, madame, signez. Et moi, en fait, je suis sortie de là, j'ai pas réussi à prendre cette responsabilité pour ma vie. Je suis sortie, je suis allée à la cabine téléphonique.

  • Speaker #1

    Et tes parents ne pouvaient pas venir avec toi ?

  • Speaker #0

    En fait, ma maman au téléphone m'a dit... J'étais en larmes, elle m'a dit, mais fais ce que tu veux, ma grande.

  • Speaker #1

    C'est dur, c'est dur.

  • Speaker #0

    Après, ma maman, elle a fait comme elle pouvait. Je sais qu'à l'époque...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas dur vis-à-vis de ta maman, mais c'est dur de se retrouver seule face à soi-même, face à son choix. Quand t'as 15 ans, c'est pas évident, mais après, les parents, ils font ce qu'ils peuvent.

  • Speaker #0

    Exactement, moi j'en veux pas à mes parents, mais c'est vrai que j'ai eu longtemps ce poids-là sur le cœur de me dire, mais j'ai loupé le virage, en fait.

  • Speaker #1

    T'as pas écrit à cette prof de maths ?

  • Speaker #0

    Ah ben, j'y ai souvent pensé. Non,

  • Speaker #1

    je lui ai fait l'autre tête. Je lui ai dit, ben voilà, vous m'avez détournée, j'ai perdu peut-être, ou pas, comme on disait en préambule, les expériences, elles sont là, mais c'est vrai que, voilà.

  • Speaker #0

    Après, là, je regrette pas mon parcours, mais c'est vrai que j'ai eu une période de ma vie où c'était vraiment très compliqué entre 30 et... Dans les environs de mes 30 ans, c'était vraiment très compliqué.

  • Speaker #1

    Et du coup, suite à cette opportunité loupée, t'as choisi notre voie qui était la voie royale de ta prof de maths ?

  • Speaker #0

    C'est ça, la voie royale. Donc, bac S, dans un lycée général. puis derrière j'ai fait trois années d'études scientifico-physiques technologiques vraiment j'étais vouée à un métier plutôt dans des entreprises des usines des trucs comme ça c'était quoi comme type de parcours ? j'ai fait un DUT, mesure physique ... Et derrière, j'ai fait une licence professionnelle transfert thermique.

  • Speaker #1

    Ok, il y a vraiment beaucoup de femmes dans le domaine là aussi.

  • Speaker #0

    Je ne me souviens d'absolument rien de ce que j'ai étudié. Et d'ailleurs, quand je l'étais en train d'étudier, j'avais de très bons résultats. Mais je ne comprenais pas ce que je faisais. Parce qu'en fait, on faisait du théorique sur ce qui se passe dans la réalité en physique. Et moi, je n'arrivais pas à comprendre le lien de ce que je calculais. ni de ce qui se passait dans la réalité. C'était un non-sens total. N'empêche que j'ai toujours eu des très bons résultats.

  • Speaker #1

    C'est quand même parce que tu es quand même réussie, alors que tu n'étais pas...

  • Speaker #0

    Parce que je travaillais, parce que je faisais ce qu'on me demandait. Mais quand j'étais en TP, je faisais mes expériences, je faisais mes calculs, mais je ne faisais pas le lien entre les deux.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est justement quand j'ai été amenée à faire des stages en entreprise, là, j'avais quand même souvent mes maîtres de stage qui me disaient « Alors toi, tu es super sympa, tu es... » t'es vraiment agréable, tu fais exactement ce qu'on te demande, mais par contre, on ne comprend pas pourquoi tu fais ce métier. Parce que je ne sais pas, je devais dégager quelque chose de différent de tous les stagiaires. Et il y a même une fois, le dernier stage que j'ai fait, la secrétaire m'a dit « Tiens, ça serait bien que tu ailles à un salon des métiers qui se passe ce week-end, parce que là, vraiment, je ne te sens pas à ta place. » J'y suis allée, j'ai erré dans les allées du salon, j'ai ramassé un papier qui était devant mes pieds, vert fluo, je me souviens, et je l'ai mis dans ma poche sans le lire. Et quand je suis retournée au stage le lundi, je l'ai déplié devant la dame, devant la secrétaire, et c'était les dates pour passer le QCM d'entrée à l'UFM pour préparer le concours d'instit. Et elle me dit, qu'est-ce que t'en dis ? Je lui dis, je sais pas, moi... maîtresse, je voulais faire ça quand j'étais petite, mais... Mais sans plus, quoi. Je n'ai jamais pensé à ça. Et elle me dit, t'as qu'à tenter, tu verras.

  • Speaker #1

    C'est fou quand même. Un papier par terre à tes pieds.

  • Speaker #0

    Un papier par terre sur les conseils d'une dame que je ne regarde pas. Enfin bref, j'ai tenté le QCM. J'ai été reçue 64e sur 1200 candidats sans réviser. Je me suis dit, ça doit être aussi équivalent. Et je ne savais même pas si ma licence était compatible avec le concours parce que pour passer le concours de professeur des écoles, il fallait un certain type de diplôme. Et moi, ma licence, c'était une licence professionnelle. Je ne savais même pas s'il était compatible. C'est une fois que j'ai eu le QCM que je suis allée voir mon maître de licence et qu'il m'a dit, oui, oui, pas de problème. Donc, j'ai abandonné les études l'année suivante et j'ai intégré le programme.

  • Speaker #1

    On parlait de bonne étoile, effectivement.

  • Speaker #0

    Mais moi, c'est que ça, ma vie.

  • Speaker #1

    Non, mais ouais, je vois un peu. Ça ressemble un petit peu aussi, je connais des choses. Ça résonne, en tout cas. Mais je pense qu'on parlait de bouquins, il y a peut-être un truc à faire avec ton histoire aussi.

  • Speaker #0

    Il faudrait que j'ai un peu de temps pour ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est le temps, ça se trouve. On s'écrit, ouais. Et donc, du coup, te voilà partie faire des études pour être un stit. Tu savais déjà que tu voulais être un stit ou tu voulais être prof ?

  • Speaker #0

    En fait, il y a un concours pour chaque discipline de prof dans le secondaire. Et le concours pour être un stit, c'est un autre concours. Donc moi, c'était ce concours-là que je tentais. Après, il y a ma maman qui avait aussi montré l'exemple. Elle nous a élevés tous les trois. Et quand elle a eu 32 ans, moi j'avais 11 ans. Elle a tenté le concours en candidat libre avec sa seule expérience de maman. Et elle a remporté, enfin elle l'a eu. Donc elle m'a montré cet exemple-là aussi de, j'allais dire, de puissance féminine. Maman de trois enfants à la tête d'une maison, elle s'occupait vraiment de tout. Et elle a quand même décroché ce concours. Donc j'avais quand même cet exemple-là sous les yeux d'une maman enseignante.

  • Speaker #1

    Elle est devenue un stit ?

  • Speaker #0

    Oui, enseignante, oui.

  • Speaker #1

    Du coup, il y a quand même une lignée aussi.

  • Speaker #0

    C'est pareil, ce n'était pas son premier vœu de carrière. Maman, elle aurait rêvé d'être fleuriste. Elle a fait des études dans le temps où on ne choisissait pas vraiment son destin. Elle a fait l'enseignement entre les deux.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'elle m'a montré un bel exemple. Tu avais quel âge quand tu as passé le concours IUFM ?

  • Speaker #0

    C'était à la suite de ma licence, j'avais 22 ans.

  • Speaker #1

    Donc à 22 ans, tu vois la partie et tu as commencé à être un stit dans la foulée ? Oui,

  • Speaker #0

    dans la foulée, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton premier métier ?

  • Speaker #0

    C'est mon premier métier.

  • Speaker #1

    Et tu as enseigné dans les maternelles primaires ?

  • Speaker #0

    Alors au tout début, j'ai eu un poste où j'avais des grands, j'avais des enfants de 8 à 10 ans. Et j'avais aussi la deuxième année, j'ai eu une direction d'école. Donc j'ai dirigé une école pendant six ans et j'ai réussi quand même à être en maternelle rapidement. Avec mon poste de direction, c'était le poste de maternelle. Donc là, par contre, c'était vraiment cool parce que je pouvais vraiment m'exprimer. En maternelle, on n'a pas de programme, on n'a qu'une liste de compétences à faire acquérir aux enfants. En tout cas, à l'époque, c'était comme ça. Et du coup, je pouvais tout créer, mes activités, mes jeux, mes chansons, mes histoires. Enfin, vraiment, je faisais pratiquement tout moi-même. Et ça, c'était bien.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est génial. Mais comme quoi, tu as même fait de la direction d'école,

  • Speaker #0

    donc tu touches tout ce que tu touches. Oui, c'est ça. J'ai appris à manager sur le tas. C'est vrai que ce n'était pas évident. Puis, j'étais toute jeune et j'avais des collègues plus âgés que moi, mais c'était vraiment... belle expérience.

  • Speaker #1

    Et alors, ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce qui s'est passé pour arriver à la création, tu veux dire.

  • Speaker #1

    Ouais, disons que dans le parcours, on a bien compris, alors dans l'intro, moi j'en connais un peu plus parce que tu avais mis une bio plus longue, mais j'ai volontairement réduit. Donc, t'as fait les études de sciences, t'es partie, finalement, tu es enseignante,

  • Speaker #0

    et...

  • Speaker #1

    En parallèle, il y a ta vie personnelle qui commence, qui se déroule. Et qu'est-ce qui se passe dans ta vie perso à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Alors, je rencontre justement à l'UFM un homme qui va devenir mon mari. Lui, il n'est pas du tout enseignant. C'est l'ami d'un de mes copains enseignants. Et on décide de se marier. Et quand on avertit nos familles de notre futur mariage, dans la même phrase, je dis, ben voilà, on a décidé de se marier, et je vais faire ma robe de mariée. Et en le disant, je me rends compte que je ne l'ai pas du tout prémédité, et je me dis, mais pourquoi j'ai dit ça ? J'en sais rien. Sachant que je n'avais jamais touché de machine à coudre. Je n'avais jamais cousu de ma vie.

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais eu même envie d'essayer de faire tes propres vêtements ?

  • Speaker #0

    Quand j'avais 17 ans, j'avais fait un costume de carnaval avec ma mère, mais je n'avais pas du tout voulu toucher la machine parce que ça me faisait trop peur, le côté électrique, mécanique, tout ça. J'avais peur de me tromper, j'avais peur de me blesser, tout ça. Et en fait, en disant ça, je ne sais pas d'où ça sort, mais je décide de faire ma robe de mariée. Six mois après, j'ai reçu pour Noël une machine à coudre. Et donc là, je me suis dit, au moins, je vais essayer. On était à six mois du mariage, donc j'ai acheté du tissu brouillon. Et j'ai acheté des patrons aussi, parce que je n'avais aucune notion du corps humain, féminin, avec nos formes en volume. Parce que transformer un tissu 2D en 3D, c'est... Enfin, voilà, c'est... C'est compliqué, donc j'ai acheté des patrons que j'ai réussi à décoder, appliquer. J'ai fait une robe comme ça, c'est ma sœur qui a porté cette robe le jour de mon mariage.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le côté scientifique qui t'a aidée là.

  • Speaker #0

    Oui, et méthodique aussi.

  • Speaker #1

    Et méthodique, ouais.

  • Speaker #0

    Et ensuite, ayant réussi cette robe, je me suis dit, allez, vas-y, je fais ma robe de mariée. Donc je suis allée acheter avec ma mère de la soie sauvage à l'époque, de la dentelle. Et puis, j'ai rajouté encore deux autres patrons que là, j'ai mixés. Et une fois que j'avais compris comment ça se passait au niveau du corps, au niveau du moulage, j'ai retiré, enfin, j'ai viré les patrons et j'ai modifié. Tu vois, j'ai commencé à être dans la création à ce moment-là. Donc, j'ai customisé, on va dire, la robe. D'ailleurs, ce n'était pas une robe, c'était un ensemble. J'avais fait un bustier avec une jupe un peu forme sirène. Et en fait, j'ai fait ma robe de mariée. Ça a été un... incroyable. Alors moi, je ne me suis pas vraiment rendue compte parce que j'ai vécu avec elle pendant six mois de fabrication, de confection. Mais le jour du mariage, j'ai vu dans les yeux des gens, des gens qui venaient me regarder sous toutes les coutumes. Comment c'était fait pour... Et là, je me suis rendue compte que j'avais fait quelque chose de grand quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, génial. Elle était originale. J'aimerais bien voir une photo, du coup. Tu nous montres une photo ?

  • Speaker #0

    Je t'en enverrai une. Oui, oui, elle était... Pour l'époque, elle était... Aujourd'hui, elle n'est plus vraiment la mode, mais pour l'époque, elle était ambitieuse. C'était vraiment un bustier. Je me souviens, j'avais 14 pièces. Il y avait des baleines et tout. C'était quelque chose de très...

  • Speaker #1

    Parce que quand tu n'as jamais tenu, quand tu n'as jamais utilisé une machine à coudre, quand tu n'as jamais créé un vêtement... En plus, une robe, c'est quand même... Une robe de mariée, c'est encore plus ambitieux qu'un jean ou qu'une jupe. Oui,

  • Speaker #0

    et puis les matières étaient délicates aussi.

  • Speaker #1

    Oui, les matières sont délicates. En plus, si tu te rates, les matières coûtent cher. Donc, c'est... Ça crée un projet très ambitieux, mais réussi haut la main.

  • Speaker #0

    Oui, c'était beau. Et puis après, ensuite, j'ai quelques amis et quelques connaissances qui m'ont demandé de leur créer des robes ou confectionner des robes pour... Soit pour les baptêmes de leurs enfants, soit pour leur mariage. J'ai fait des petites choses comme ça, mais rien de très créatif. J'ai surtout beaucoup écouté les demandes. J'ai fait des trucs comme je pensais. Et puis, après, j'ai eu mes enfants, donc il y a eu un gros coup de frein. J'ai continué de travailler aussi.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas eu envie de te former sur ces pivots-là de stylisme ? En fait,

  • Speaker #0

    je n'avais pas le temps. Je n'étais pas tellement bien accompagnée au sein de ma famille. J'étais très responsable de la famille. Je m'occupais beaucoup de mes enfants. Comme j'étais enseignante, j'avais les mêmes horaires qu'eux. Quand je quittais l'école, j'allais les chercher. Je m'en occupais tout le temps. J'avais peu de temps quand ils étaient petits. J'ai quand même cousu des petits articles pour enfants, évidemment. Du coup, tu as pu t'amuser un peu avec les enfants. Voilà, tout l'équipement, les bavoirs, les sorties de bain, tout ça. J'avais tout fait moi-même, la déco, tout. Mais j'ai eu une petite pause. Et puis, dans les années 2010, je n'allais vraiment pas bien. Je ne me sentais plus à ma place. Je ne comprenais pas. J'avais tout pour être heureuse. J'avais une maison. un mari, un métier. J'avais des enfants, mais je n'étais pas bien. Je ne comprenais pas. J'avais ce regret toujours continu, récurrent, de ce virage loupé de mes 15 ans. Quand j'y réfléchissais, je me disais que si je n'avais pas eu ce parcours, je ne connaîtrais pas mes enfants. Je n'aurais pas mis au monde ces deux merveilles. Donc, c'est tout. Ça s'arrêtait. Mais c'est vrai que... Voilà. Et puis dans les années 2014, je me suis dit, il faut absolument que je trouve à ralentir, parce que mes enfants avaient le même âge que mes élèves. Et en fait, quand je rentrais de l'école, je n'avais plus du tout de patience pour mes propres enfants. Je me suis dit, la solution, c'est le temps partiel. Là où j'habite, malheureusement, on manque tellement d'instits que les temps partiels sont systématiquement refusés. Donc il fallait trouver un temps partiel de droit. Et le seul temps partiel de droit auquel je pouvais prétendre, c'était pour création d'entreprise.

  • Speaker #1

    Ah, ça j'adore, il n'y a pas de hasard, c'est trop drôle.

  • Speaker #0

    Je suis allée à la chambre des métiers, je leur ai dit, voilà, je voudrais créer mon entreprise pour avoir un temps partiel. Ah bon, très bizarre comme projet. Qu'est-ce que vous voulez faire ? Je ne sais pas, je pense que je vais coudre. Donc vous n'avez qu'à mettre création textile. Ok, donc on meurt la partie. J'ai quand même un peu galéré avec l'éducation nationale qui avait beaucoup de mal à accepter ma situation, mais ça s'est quand même fait. Et j'ai commencé l'entreprise en créant des tabliers de maîtresse. Quand j'étais en maternelle, je perlais tout le temps. Je fonctionnais par îlot. Je faisais plein d'ateliers avec mes élèves. J'allais voir un groupe, je laissais systématiquement mes affaires sur leur table. Je retournais sur la table. C'était super. embêtant, donc je me suis fabriquée une petite bannette un peu quessaouti, tu vois, où j'avais plein de poches et plein de petits trucs pour accrocher et puis j'avais tout mon matériel sur moi. Et j'en ai fabriqué pas mal parce que j'ai une amie qui avait un blog d'instit qui m'en a demandé un, elle l'a partagé.

  • Speaker #1

    C'est une bonne idée, c'est génial.

  • Speaker #0

    J'ai eu plein de commandes, j'en ai fait une centaine. Ah ouais,

  • Speaker #1

    bien !

  • Speaker #0

    J'en ai même envoyé outre-mer, j'étais super fière.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Et puis, un an après la création de l'entreprise, un petit peu moins d'un an, j'ai emmené mes enfants sur un événement musical.

  • Speaker #1

    Là, je sens que ça va être le...

  • Speaker #0

    C'est là,

  • Speaker #1

    c'est là. Le truc qui se passe. Alors,

  • Speaker #0

    le truc qui s'est passé, c'est que cet événement-là, j'avais une amie à qui j'avais créé, enfin, confectionné une robe. en fond de robe, on va dire, parce qu'elle m'avait demandé vraiment une robe toute simple, parce qu'elle avait un petit top en dentelle à mettre par-dessus. Et je la vois, elle me dit, ah tiens, c'est marrant, toi t'es là, t'as fait ma robe, et bien la dame là-bas que tu vois, c'est ma photographe. Je vais vous connecter. Donc elle nous présente. Et cette dame, elle s'appelle Marie-Hélène, et c'est Madame B Photographie. C'est une photographe mariage, aujourd'hui, super connue partout en France. Elle est extraordinaire, et on a un parcours similaire, parce qu'elle, elle part de... de rien aussi, elle part de son cœur tout simplement, elle est autodidacte et merveilleuse cette femme. Bref, on fait connaissance et elle me dit, c'est marrant, hier, pas plus tard qu'hier, je suis allée en Belgique pour chercher une robe de créatrice parce que je n'en ai pas trouvé dans les Ardennes, je ne connaissais pas ton existence. Je fais un shooting d'inspiration mariage dans trois semaines. Oh ben, est-ce que tu veux participer ? Moi, rien à perdre, je lui dis, ben ouais. Et donc j'étais ni formatée dans le domaine de la couture, ni formatée dans le domaine du mariage. Je lui ai proposé une robe complètement décalée, en imaginant que la mariée mettait la robe de la créatrice de Liège la journée, et que le soir arrivant, pour faire la fête du mariage, elle change de robe et elle mette la mienne. Et donc je lui ai proposé une robe complètement décalée, rock'n'roll, avec tous les codes du mariage, mais... Je les ai cassées, si tu veux. J'ai fait une robe vraiment avec un... J'ai brodé sans rien mesurer, totalement à l'instinct, un smiley ici, comme ça, en perles. Mais ces perles-là, tu les retrouvais dans le dos en chapelet super sensuel, sur les épaules aussi. Le jupon, c'était du tulle, mais on avait l'impression qu'elle avait coupé sa robe elle-même comme ça, en mode... Je me débarrasse de tout ce qui me gêne. Et ça faisait vraiment une jupe super déstructurée. Je lui avais mis des poches aussi.

  • Speaker #1

    Ah, trop bien.

  • Speaker #0

    Enfin, tu vois, le petit haut, il était un peu loose. Donc, on avait... Pas le côté guindé, mais en même temps, on avait le côté délicat. Parce que j'avais utilisé des matières délicates. Et en fait, cette robe, elle a fait le buzz parce qu'on a été publiée sur un blog de mariage. Et puis donc, Marie-Hélène m'a dit, non mais toi, il faut vraiment que tu creuses le sujet. Tiens, je t'envoie des clientes à moi. Donc, elle m'a envoyé des clientes à elle qui n'avaient pas encore leur robe. Et j'ai confectionné comme ça ma première saison quelques robes Pour des clients, elle te marie, elle est un pied à l'étrier puis d'autres.

  • Speaker #1

    C'est une fée, mais il y a une fée aussi qui s'est penchée sur toi.

  • Speaker #0

    C'est vrai que moi, je lui suis vraiment reconnaissante. D'ailleurs, à chaque fois que je lui en parle, elle me dit, mais arrête, moi, je n'ai pas ton talent. C'est toi qui fais ton métier. Ce n'est pas moi, mais c'est vrai que le pied à l'étrier, c'est elle qui me l'a mis et je la remercie encore.

  • Speaker #1

    Il y a des personnes dans ton parcours qui arrivent comme ça, qui te mettent, qui te permettent de déclencher le petit truc ou de t'offrir, de t'ouvrir le... la petite porte tu sais je pense à Alice au pays des merveilles la petite porte tu sais elle s'est ouverte et puis voilà après t'as fait l'heure et donc t'étais encore à cette époque là enseignante elle était encore enseignante mais j'avais

  • Speaker #0

    un petit temps partiel j'avais réussi à négocier avec mon mari un temps partiel de 75% bref Et donc, j'essayais d'articuler ma vie de famille, en même temps ma vie professionnelle de salarié d'éducation nationale, et puis ma vie d'entrepreneuse, d'entreprise, d'Europe, de mariée. Donc c'était un peu du long de l'âge, j'avoue, franchement, c'était... Mais bon, j'en voulais tellement que... Et puis bon, chaque année, en fait, j'ai... J'avais toujours des mariés qui en parlaient à leurs amis et j'avais vraiment une espèce de... J'allais dire tutorat, mais ce n'est pas le mot. Un adoubement, je ne sais pas si ça se dit comme ça. J'avais toujours des amis, des mariés que j'avais déjà eus. Donc, ça faisait vraiment comme...

  • Speaker #1

    C'est le coup de l'oreille. D'un moment, en fait, tu commences à te faire connaître. Il y en a une qui te dit, j'adore ta robe. Et puis, hop,

  • Speaker #0

    c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est cool. Et après, il y a eu encore une période avant que tu te lances vraiment dans l'aventure à 100%. Il y a eu encore des petits... D'autres cailloux qui se sont mis sur le chemin.

  • Speaker #0

    Oui, après, ça s'est révélé être des cailloux qui m'ont permis de sortir de ma zone de confort. Donc j'ai fait ça, l'entreprise est née en, on va dire la première saison c'était 2015, en 2017 j'ai un petit invité qui s'est mis dans mon ventre, une petite fille qui est née, qui n'était pas prévue, Félicie, donc cette année-là en plus j'avais plus de temps partiel, donc je travaillais à 100%, j'avais entrepris de faire une formation de mise à niveau parce que Monsieur, le syndrome de l'imposteur me secouait un petit peu et je me sentais pas... Enfin, étant autodidacte, je me sentais un peu...

  • Speaker #1

    Pas légitime.

  • Speaker #0

    Pas légitime et voilà, j'avais peur de faire des choses pas comme il faut. Donc j'avais entrepris une formation sur mes petites vacances scolaires dont je gérais la grossesse, les autres enfants, l'école et tout. Bon, ça s'est quand même passé. Finalement, en congé maternité, j'ai réussi à honorer tous mes contrats. J'ai été en congé maternité, donc j'avais déjà pu l'école à gérer. Et puis, la formation s'est terminée. Et puis, la petite est née. Donc, j'ai fabriqué mes robes avec le petit bout dans mon atelier le plus souvent. Parce que voilà, elle était tout le temps avec moi. et puis ben on on En septembre 2018, mon mari de l'époque m'a annoncé que c'était terminé. Et du coup, il est parti. Il m'a quittée. Donc là, grosse chape de plomb. Enfin, toute ma vie s'écroule. Qu'est-ce que je vais devenir sans lui ? Parce que moi, en plus, j'étais mariée pour le meilleur et pour le pire, bien sûr. J'avais encore ce schéma bien ancré en moi. La vie, ce n'est pas un long fleuve tranquille. On a des difficultés, c'est vrai, mais on va y arriver. Moi, j'avais vraiment à cœur de toujours maintenir la flamme. Mais là, visiblement, ça n'avait pas suffi. Donc, il m'a laissée avec les enfants. Et là, vraiment, j'ai traversé des périodes compliquées. Mais là où j'avais le sourire, c'était dans mon atelier. Ouais. Vraiment, là, je me suis fait sauter. Mon activité était vraiment thérapeutique et la création, c'était vraiment... J'adorais. Malgré la difficulté, c'était vraiment...

  • Speaker #1

    Quand on a une âme d'artiste, je pense que cette âme les nourrit. C'est la création qui nous nourrit. Oui, c'est ça. Quand on n'a plus ça...

  • Speaker #0

    Alors là, c'est marrant parce que je viens de prendre conscience d'un truc. Tu sais, tout à l'heure, tu me dis, c'était quoi ton rêve d'enfant ? Comment tu as démarré ton côté créatif ? Et c'est via mon mariage. Et là, aujourd'hui, je prends conscience que c'est mon divorce qui m'a lancée totalement dans l'activité. Parce que mon mari... Oui,

  • Speaker #1

    mais la boucle est bouclée.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mon mari ne voulait pas que je fasse ça. Il a dit d'ailleurs en me quittant, si tu veux que je reste, t'arrêtes tes robes. Donc moi, j'ai dit, je ne peux pas arrêter mes robes parce que c'est moi en fait. Ce que je fais, ce que je propose à mes clientes, c'est moi, tout purement moi. Donc je ne pouvais pas me refuser. Soit je le choisissais lui, soit je le choisissais moi.

  • Speaker #1

    Tu peux te dire que lui, il a eu ce Ausha en fait dans ta vie. de... complètement je l'ai remis si il y a quelque chose d'initié cette créativité cette création en toi et puis finalement il s'est en allé parce que son rôle était fini et c'est fini en te poussant finalement à choisir même si c'est toujours dur de choisir enfin demander à quelqu'un de choisir entre sa passion et son

  • Speaker #0

    mariage c'est quand même assez compliqué mais bon en même temps oui non mais après je pense que notre histoire était révolue voilà on n'a pas une vie dans une vie voilà ça c'était Merci. Une des paroles de la fameuse secrétaire qui m'avait guidée sur tu sais à quelle heure je te parlais, elle m'avait dit aussi tu sais Emeline, tu n'auras pas qu'une vie dans ta vie. Et moi je me suis dit qu'est-ce qu'elle me raconte. Elle était plutôt sage cette femme.

  • Speaker #1

    Elle était plutôt étée. Ton mari, elle a eu ce Ausha. Grâce à lui, finalement tu es devenue créatrice. J'imagine qu'il y a eu une période un peu compliquée la transition entre gérer le divorce et puis...

  • Speaker #0

    Oui, alors oui, ça a été dur pendant quelques temps. Après, ça c'était fin 2018. 2019, je me suis dit, allez, il faut vraiment que je fasse ça de ma vie. Mais je n'ai pas osé. Donc, j'ai rempilé une année scolaire à l'école. Et puis après, je me suis dit non, mais là, c'est plus possible. Je ne peux plus. Je ne me sentais plus du tout à ma place en classe. C'est devenu...

  • Speaker #1

    Tu étais encore en direction d'école ou tu étais...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais plus de direction, mais j'avais 30 élèves dans ma classe. C'était devenu vraiment... Puis je ne me sentais plus passionnée. Enfin, je me sentais même indigne du métier parce que je sais ô combien c'est hyper déterminant les adultes qui te guident quand tu es en classe. Et moi, je ne me sentais plus assez patiente. Et puis, de toute façon, mon cœur, il était pris ailleurs, vraiment par la créativité. Donc, en 2019, j'ai pris ma décision de me dire que l'année d'après, je serai en disponibilité. Donc, en février 2020, j'ai décidé que je prendrais ma dispo. Et en mars 2020, le Covid est arrivé. donc voilà un sens du timing voilà parfait synchronicité nickel et du coup j'ai réfléchi environ je pense une minute et demie de me dire bon bah c'est tout je vais refaire une lettre qui annule ma demande de dispo et puis je me suis dit ah bah non c'est plus possible je ne peux plus reculer trop tard la décision est prise moi j'y étais déjà enfin je ne pouvais pas donc je me suis dit tant pis advienne que pourra le Covid on ne sait pas ce que c'est mais tant pis Merci. je vais faire ce que j'aime. Et donc, effectivement, confinement, tout ça, bref, gros bazar. Bon, sachant que moi, je signe mes contrats un an à l'avance environ pour mes robes, donc je savais quand même à peu près où j'allais. J'avais quelques contrats, voilà. Bref, je me suis débrouillée comme je pouvais. Mes mariées se sont quand même mariées entre les gouttes. Et puis, elles ont été très correctes avec moi, voilà. Donc là,

  • Speaker #1

    ça fait du coup depuis 2020, en gros, que tu as...

  • Speaker #0

    Je suis totalement dans mon atelier. Et donc, les deux premières années, 2020-2021 avec le Covid, c'était plutôt en demi-teinte, puisqu'on ne savait pas vraiment où on allait avec cette pandémie. Et puis après, 2022, 2023, 2024, là, les demandes ont explosé. Je pense que les gens aussi ont compris que l'amour, c'était important de le célébrer, qu'évidemment, il y a eu l'effet aussi engorgement, parce que Beaucoup de personnes n'ont pas pu se marier les deux années de Covid. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Et tu ne veux pas faire une robe de divorce ?

  • Speaker #0

    On me le dit souvent.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai. Pourquoi ? Il y a tellement de gens qui divorcent maintenant.

  • Speaker #0

    Alors un divorce, il faut quand même savoir que ça coûte un peu un bras.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu n'es plus à sa prête justement, une jolie robe pour célébrer ta liberté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas s'il y a beaucoup de divorces qui se passent très très bien. Je n'en ai pas l'impression, tu vois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en même temps... Moi, pour être passée par là, toi aussi et d'autres personnes, c'est tellement aussi un moment où finalement, tu retrouves une certaine liberté.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt ça qu'il faudrait se passer. C'est ça que tu dis. Non, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    C'est une excuse, mais c'est plus la liberté retrouvée. Le nouveau départ. Le fait de pouvoir être vraie. Le nouveau départ, une robe symbolique. Tu parlais d'une robe rock'n'roll, la première qui t'a fait... propulsé, enfin ce qui t'a propulsé, c'était une robe un peu rock'n'roll, et moi je me dis, ben voilà, une robe de liberté comme ça, un peu rock'n'roll, ça peut plaire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de raison de célébrer uniquement que quand on se marie, de se mettre des belles robes, et d'ailleurs, tu as envisagé de faire aussi des robes pour d'autres occasions, des robes de portail, etc.

  • Speaker #0

    Alors, cocktail, non, je ne m'en propose pas parce que j'ai aussi une conscience écologique qui est assez prononcée. Proposer des robes de cocktail, ça m'obligerait à avoir tout un panel de tissus différents, d'une part. Donc, ça m'obligerait à avoir du stock et ça, je n'ai pas du tout envie d'avoir de stock. Moi, quand je fais des robes de mariée, je commande à la demande, en fait. La mariée choisit sa matière et je commande pour elle ce dont j'ai besoin. Je ne commande pas plus.

  • Speaker #1

    D'une part,

  • Speaker #0

    et d'autre part, je ne fais que des robes uniques. Je fais un patronage par moulage sur les personnes parce que je veux que ça colle vraiment à la peau. Je veux respecter la silhouette. Je ne travaille pas sur mesure. Évidemment, je prends les mesures parce que je m'en sers quand même. Mais je travaille vraiment principalement par moulage. Le travail est quand même long. Et quand on veut assister à une cérémonie, s'acheter une robe de cérémonie, clairement, le budget n'est pas suffisant à mon travail. Donc, c'est pour ça que je reste sur la mariée, puisque la mariée, pour le coup, a un budget plus élevé pour la robe de sa vie. Oui,

  • Speaker #1

    donc pour l'instant, tu es sur ce créneau-là des robes de mariée. Et puis, tu t'es diversifiée un peu. Quand dans l'intro, je disais, dans la bio, je disais que tu étais une créatrice engagée, parce qu'il y a de... Tu as parlé un petit peu d'environnement, mais tu participes à des projets pour des causes. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #0

    Alors oui, j'ai un premier projet qui est le Bar à Boubs. C'est un projet qui lutte contre le cancer du sein. Tous les ans, au mois d'octobre, dans le cadre d'Octobre Rouge, je fais mon événement conjointement avec des personnes locales. patrons de bars, des créateurs, tout ça pour... Le but, c'est de récolter un maximum d'argent qu'on offre à un centre de ressources de bien-être, le centre ressources Ardennes, pour le citer, qui propose aux malades du cancer, quel que soit le cancer, de faire des soins, de faire des activités, d'avoir une vie sociale au-delà de la maladie. Donc je fais ça et pour cet événement-là, je propose à une personne malheureusement atteinte du cancer d'être mon égérie et avec laquelle je vais co-créer une tenue de super-héroïne. Alors pas avec une cape, je fais une robe qui va la valoriser dans sa silhouette, mais aussi dans sa personnalité et surtout dans sa guérison. C'est pour ça que j'appelle ça la robe de super-héroïne et en fait avec chaque égérie, en fonction de son histoire. de comment elle comprend son cancer, je crée avec elle une tenue qu'elle va porter lors de la journée du Baraboubs qui se termine par un défilé. Et à ce côté, je propose toutes mes robes. J'en ai une quarantaine. C'est des robes, on va dire, d'inspiration que je crée quand j'ai des restes de dentelles ou quand j'ai un shooting ou un autre projet. Je propose ces robes-là à des personnes lambda que je ne connais pas, qui sont par contre touchées de près ou de loin par le cancer du sein, que ce soit des gens qui en ont eu un, des gens qui ont des proches qui sont atteints ou des soignantes. Et en fait, on accompagne les géris lors d'un déplacement dans la rue, comme un cortège de mariage, mais autour de les géris. Et on termine avec un défilé en musique. avec tout un...

  • Speaker #1

    Donc là, les personnes vont porter tes créations, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Voilà, et donc c'est vraiment... Je mets à disposition de l'événement mon art, en fait, mon métier, pour faire un mouvement de guerrière, si tu veux. C'est vraiment l'idée de guerrière qui se dépasse parce qu'elles vont sur un tapis rouge, elles n'ont jamais fait ça de leur vie, elles portent une robe de mariée, la plupart ne se sont pas mariées. Enfin, vraiment, c'est... C'est la voie féminine. On est toutes des sœurs et on se bat toutes contre le cancer du sein ce jour-là.

  • Speaker #1

    Génial. Et puis à côté de ça, tu expliquais que la veste que l'on voit derrière toi, c'est une gamme que tu fais à partir de chutes de dentelles et autres.

  • Speaker #0

    Alors c'est ça, moi je suis très engagée aussi pour la planète, j'ai une conscience écologique vraiment profonde. Donc les vestes, ce sont des vestes que je récupère en ressourcerie ou qu'on me donne. Ce sont toujours des vestes de seconde main. Et les broderies qu'on voit dessus, ce sont des restes de dentelles que j'utilise pour mes créations. et que je ne peux plus utiliser parce qu'elles sont découpées dans tous les sens, parce qu'il ne reste que des toutes petites chutes qui ne sont pas exploitables sur une robe. Donc au lieu de les jeter, je les détours avec des petits ciseaux, je découpe les motifs et je les réagence, par exemple comme celle-ci, sur les vestes en jean. C'est un projet d'upcycling que j'ai développé aussi en partenariat avec le festival de ma ville, le cabaret vert qui a lieu tous les ans au mois d'août.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc pareil, tu vends après les vestes ou tu les gardes pour les événements ? Non,

  • Speaker #0

    je ne les vends pas. Soit j'en fais vraiment à la demande. Par exemple, tu as une veste chez toi, tu ne la mets plus parce qu'elle est un peu vieillotte. Tu veux lui donner une deuxième vie à la place d'en acheter une autre, tu me la confies. Tu choisis la broderie que j'ai, parmi toutes les broderies que j'ai à proposer. Et puis, on compose ensemble une customisation. Je brode et puis tu repars avec ta veste.

  • Speaker #1

    C'est un bon bavard, non ?

  • Speaker #0

    Ou alors, j'en fais, tu vois, comme celle-ci. Ça, c'est une veste qui est clé en main. On peut me l'acheter si on veut.

  • Speaker #1

    D'accord. On arrive... Écoute, merci pour ton partage. On arrive à la fin de l'interview. J'ai deux questions à te poser. Trois questions. La première, c'est... Qu'est-ce qui, selon toi, a été déterminant dans ton parcours pour passer de... La jeune fille de 15 ans en pleurs qui a malheureusement été détournée de son rêve à cette femme de 46 ans alignée, comme tu m'avais dit au début, alignée, épanouie et heureuse dans son métier. Qu'est-ce qui a été déterminant selon toi ? Une qualité ?

  • Speaker #0

    Ce qui a été déterminant, je pense que c'est mon retour à la spiritualité, à écouter mon cœur, mon intuition, et conscientiser que mon parcours est beau et qu'il a été guidé par ma bonne étoile. Vraiment, j'ai l'impression que les choix que j'ai faits, les sorties de zone de confort que j'ai faites, il y a quelque chose au-dessus de moi qui m'a emmenée. vers ça parce que vraiment quand j'y pense, tout ce que je l'ai eu dans la vie, ça m'a vraiment, ça a été utile pour ce que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est uniquement extérieur du coup cette aide ?

  • Speaker #0

    Non, je pense que c'est aussi le fait de d'avoir enfin reconnecté avec cette spiritualité. Alors je ne sais pas comment le dire, l'intuition parce que pendant toute ma vie, dès lors que j'ai coupé cette possibilité d'être dans la création, quand j'ai choisi de faire la voie royale, et ensuite la personne que j'ai eue comme Marie, c'était quelqu'un de très terre-à-terre et qui n'était pas du tout branchée spiritualité et tout ça. Moi, j'ai été un peu dans le mimétisme aussi. Je l'assume et je l'ai fait par choix. C'est pas du tout lui qui m'a endoctrinée ou quoi que ce soit, mais... Je me suis raccrochée vraiment à tout ce qui était concret, prouvé, scientifique, réaliste et tout. Et quand il m'a quittée, la seule solution que j'ai trouvée pour garder la tête hors de l'eau, c'était de me reconnecter à ça, à mon intuition, à ma spiritualité. Et dès lors que ça s'est arrivé, j'en ai pris conscience et j'ai compris que dans mon parcours, telle rencontre, tel événement...

  • Speaker #1

    quand on revient, c'est un peu ce que je fais dans mon bouquin aussi quand tu reviens sur les événements et tu fais les liens et tu te rends compte qu'à tel moment telle rencontre et tel truc et en fait tu refais le puzzle de ta vie et ça c'est assez enrichissant à faire pour les personnes qui auraient envie et qui écoutent de le faire par curiosité ou en tout cas pour comprendre le cheminement et les liens entre les choses, entre les gens entre les événements et je pense que voilà, comme Moi, j'ai la conviction qu'on est créateur de tout ça. Alors, est-ce qu'il y a quelque chose au-dessus ? Mais c'est la spiritualité, de toute façon, effectivement.

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression d'avoir comme une mission, tu vois, une mission de vie dans mon parcours. Parce que quand j'y réfléchis, quand j'étais juste une grande sœur, quand j'étais petite, après, quand je suis devenue l'amie de mes copines, puis après, quand j'ai été instite. et puis la femme aussi de mon mari, et puis aussi la créatrice de mes clientes. J'ai vraiment cette mission, j'ai l'impression en tout cas, en tout cas c'est ce que je souhaite. Moi, j'ai envie de diffuser de l'amour. C'est vraiment ça. C'est vraiment prendre soin des gens, les aider à s'élever, les aider à s'aimer. Et c'est vraiment... Je me souviens, quand j'étais enseignante, j'étais vraiment axée là-dessus. Je partais vraiment de ce que les enfants aimaient, individuellement, pour pouvoir les aider à apprendre. Et moi, j'ai vraiment cette attitude-là tout le temps. Même mes amis me le disent, que je suis... Des fois, je suis trop maternelle avec elle. Elle me le dise.

  • Speaker #1

    C'est comme la marraine de la bonne fée.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Quand tu m'as demandé ce que je voulais être, c'est vraiment ça. C'est la marraine de la bonne fée. Mes clientes m'appellent comme ça dans tous les avis. Moi,

  • Speaker #1

    c'était ma chanson bien aimée. Tu vois, j'adorais. Le cas plus costaud de famille, peut-être.

  • Speaker #0

    Mais quand elles me font des retours écrits, je pense que dans tout, il y a le mot fait. Ah, c'est drôle. Oui, c'est vraiment drôle.

  • Speaker #1

    Et la deuxième question, c'est justement qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant ? Qu'est-ce que tu te souhaites à toi-même ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ce que je me souhaite à moi-même, j'aimerais vivre sereinement de mon métier, dans l'abondance et dans l'amour.

  • Speaker #1

    C'est bien refait, ça. Voilà. Et pour clôturer, quel est ton mantra ? Ta petite phrase choc ? Alors moi,

  • Speaker #0

    ma petite phrase choc, c'est six lettres. C'est R-A-F-T-E-P. Ça veut dire rien à foutre. En d'autres termes, lâcher prise. Et tout est parfait. Ça veut dire on ne cherche pas à comprendre et tout est parfait. Voilà.

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, rien à foutre. Tout est parfait. Cette interview était parfaite. Et si elle ne l'était pas, on n'en a rien à foutre parce qu'on est contents de nous.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et quand on est contents de nous et qu'on a fait les choses avec le cœur, je suis sûre que cette interview est parfaite. Je te remercie beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Donc, on peut te retrouver sur ton site. Tu as un site Internet ?

  • Speaker #0

    J'ai un site Internet, emeline-emeline.com.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de tout à jour. Il ne faut pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est pas grave. Et si on veut te suivre, c'est sur Insta ? Insta,

  • Speaker #0

    c'est Emeline, Emeline, créatrice. Facebook, pareil.

  • Speaker #1

    Pareil. Et puis, tu habites, redis-moi le nom de ton village.

  • Speaker #0

    Je habite un petit village qui s'appelle Warnécourt. C'est un petit village aux portes de la grande ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, dans le nord de la France, à côté de la Belgique.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    si vous avez envie. C'est pas l'endroit.

  • Speaker #1

    C'est pas très loin de Paris, c'est pas très loin de Reims. Aujourd'hui, on vient vite dans ton coin. Si on a envie, pour toutes les mariées qui auraient envie de s'offrir une de tes créations, on peut venir rapidement chez toi. Il y a combien de rendez-vous ? Est-ce que tu fais beaucoup de rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je propose en général, c'est cinq rendez-vous. Par contre, pour les personnes qui viennent de loin ou qui n'ont pas de temps, je programme des sessions. C'est-à-dire que soit on vient sur trois jours, on crée la robe de bout en bout, on repart avec. Ou soit on vient sur des sessions deux fois un jour. La mariée vient le matin, je fais ce que j'ai à faire. Ensuite, elle part se promener dans les Ardennes, découvrir mon très beau, très bel environnement. Et elle revient le soir faire son essayage. Et on fait ça une deuxième fois et elle repart avec sa robe. Pour la petite anecdote... Je vais saluer ma petite Clémence, ma cliente de l'année dernière, qui est quand même venue de Lourdes, l'opposé de la France, pour que je lui crée sa robe. Elle ne me connaissait de nulle part et elle a craqué sur mon travail. Et voilà, il n'y a pas de limite de région, vraiment. Moi, j'ai des personnes qui viennent de Paris, des personnes qui viennent de la région Normandie. J'ai une personne qui est venue du Luxembourg.

  • Speaker #1

    Génial !

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, il n'y a pas de limite. Il y en a une qui est venue du Jura. Enfin bref, en fait...

  • Speaker #1

    Je vous encourage, tout est possible. Tout est parfait, tout est possible. Comme c'est du sur-mesure, de toute façon, il n'y a rien. Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. C'est ça. Pour pouvoir travailler avec toi.

  • Speaker #0

    Chaque tenue est unique, en fait. Il n'y a pas que des robes, d'ailleurs. Je ne fais pas du tout que des robes. Je fais aussi des combinis, des pantalons, des chemises. tout ce qu'on veut. J'interprète vraiment, mon principe c'est vraiment d'interpréter la personnalité de la future mariée en une tenue dans laquelle elle se sentira puissante dans toute sa féminité et dans toute sa singularité.

  • Speaker #1

    Comme tu le disais en plus, il y a un aspect développement personnel thérapeutique dans le fait aussi de trouver une robe qui correspond à qui on est, qui nous met en valeur, quelle que soit notre morphologie, quelle que soit...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est important. Donc merci beaucoup, Emeline. Et puis, j'encourage tout le monde à aller voir ton travail. et à te contacter. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    A bientôt.

  • Speaker #1

    Je te remercie pour ton écoute. Si tu as aimé ce rendez-vous, si tu souhaites ne manquer aucun des prochains épisodes, tu peux t'abonner au podcast sur ta plateforme d'écoute préférée. Si tu m'écoutes sur Apple Podcasts ou Spotify, pense à laisser un 5 étoiles pour faire grandir l'émission. Tu peux bien sûr nous suivre sur les réseaux sociaux de Acapella, sur Instagram, LinkedIn, Facebook et visiter le site web de Acapella. Tous les liens sont dans le descriptif. En attendant de te retrouver ici ou ailleurs, n'hésite pas à partager, commenter. Ce sera un bonheur de te lire. A bientôt pour de nouvelles aventures.

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