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Money Party Episode 5 Antoine Silverberg cover
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Money Party

Money Party Episode 5 Antoine Silverberg

Money Party Episode 5 Antoine Silverberg

14min |30/06/2025
Play
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Money Party Episode 5 Antoine Silverberg

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14min |30/06/2025
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Description

💰Bienvenue dans ce podcast dédié à votre relation à l'argent!
❌ Ici pas de produit financier à vendre, pas d'astuce pour acheter de l'immobilier ou bâtir l'empire du dropshiping...
✅ Ici on va jouer pour apprendre à se connaître, on va clarifier, pacifier, fluidifier...


🎙️Dans cet épisode Antoine Silverberg répond à mes questions. Antoine est le premier a avoir acheté un jeu MoneyParty! Il a tout de suite été enthousiaste à l'idée d'un jeu sur les questions d'argent. Il travaille chez CREDAL où il accompagne des entrepreneures en projet et en développement. Il est question de rentabilité, de financement mais aussi de passion, de valeurs dans cet épisode, encore un regard très intéressant sur les relations à l'argent!

🪙Pour être accompagné par Antoine et ses collègues et être accompagné.e par cette super équipe c'est www.credal.be 👉 et pour questionner spécifiquement Antoine sur ses projets: info@silverbergantoine.be

De nombreux autres invités vous apporteront des témoignages et point de vue pour évoluer vers plus d'abondance et de sérénité alors abonnez-vous pour en rater aucun épisode!

©️Seb Zaremba


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Money Party. Je suis Jessica Dessy, psychologue, coach et podcasteuse. Et aujourd'hui, je vous propose d'entendre mon échange avec Antoine Silverberg. Antoine travaille chez Credal et Credal, depuis bientôt 40 ans, propose du crédit et du microcrédit en Belgique. Il est assistant social, il a été médiateur de dette. Vous allez l'entendre nous parler de son rapport au risque et à la sécurité financière et de comment il accompagne des entrepreneurs et des entrepreneuses qui se lancent, qui développent leur activité tout en veillant à ne pas se mettre en difficulté et à prospérer dans la sérénité. Après tout, c'est vraiment l'état d'esprit de Money Party et donc je vous souhaite une très bonne écoute. Allez, c'est parti alors. Mais donc, bonjour Antoine. Merci de me recevoir. On est dans les bureaux de Crédal. Et du coup, pour commencer, est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est Crédal pour les gens qui écouteraient et qui ne connaisseraient pas ?

  • Speaker #1

    Alors, Crédal, c'est une coopérative de crédit alternatif qui a 40 ans. Elle a été créée en 1985. On récolte de l'épargne citoyenne auprès de toi, de tes voisins, de ta famille, de tes amis, de mes amis. Et avec cet argent, on fait du crédit d'une part au monde associatif, d'autre part on fait du crédit aux entrepreneurs qui auraient besoin d'un crédit, et on fait aussi du micro-crédit à des particuliers qui sont dans des situations d'exclusion, qui sont soit surendettés, soit chômeurs, soit petits salaires, et qui ont besoin d'un crédit qu'on appelle crédit coup de pouce, c'est pas le plus beau mot. pour vraiment améliorer leur situation. Et puis en parallèle de tous ces départements de crédit, il y a en fait de l'accompagnement. Et moi, je travaille dans le pôle accompagnement à Bruxelles où on accompagne des femmes demandes d'emploi qui veulent créer leur entreprise.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et d'ailleurs, c'est dans ce cadre-là qu'on s'est rencontrés et que tu as été le premier à m'acheter le jeu de cartes Money Party. J'avoue que je venais un peu timidement et en me mettant un petit... petit coup de pied au derrière pour le présenter et ça a marché. Il y avait déjà quelqu'un qui m'a dit « Ah, ça l'intéresse ! » Donc, merci !

  • Speaker #1

    C'était vrai que c'était le premier !

  • Speaker #0

    C'était le premier, effectivement ! C'était la première fois que je l'amenais dans un événement et du coup, on m'a dit « On veut l'acheter ! » Je me suis dit « Ça y est, c'est parti cette fois-ci pour du vrai ! » Donc, c'est bien, ça m'a boosté. Et du coup, je t'ai proposé de poursuivre avec l'étape du podcast. Le principe du podcast, c'est que On utilise le jeu de cartes, il y a plusieurs catégories, tu choisis la catégorie, on tire une carte au sort. Et évidemment, si tu n'as pas envie de me répondre, tu gardes la réponse pour toi, on coupe, on fait du montage s'il faut. Et puis à la fin, je te demanderai un point de vue, un conseil, quelque chose que tu aurais envie de partager avec les gens qui écouteront. Au niveau des catégories, la première c'est souvenirs d'enfance, donc on est vraiment dans les racines, la vie de famille. La deuxième c'est études et formations. et puis assez logiquement vie professionnelle. Il y a des questions quotidiennes, donc dans la vie de tous les jours, dans le ménage, etc. Il y a des questions émotions, et il y a des questions philo, plus d'ouverture.

  • Speaker #1

    Tout va.

  • Speaker #0

    Avec quoi tu as envie de commencer ?

  • Speaker #1

    Dans l'ordre que tu as donné, l'enfance. L'enfance, tirage au sort. Est-ce que tu connaissais des gens très pauvres ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, juste je me permets de te couper, c'est la troisième fois qu'elle sort. C'est incroyable ! C'est génial.

  • Speaker #1

    C'est une question intéressante. Je connaissais des gens très pauvres, je suis clairement privilégié, donc j'étais dans une bonne famille. Par contre, ma mère était assistante sociale, donc par elle, j'ai été directement ou indirectement mis en contact avec des personnes qui, clairement, étaient très pauvres. Et donc j'ai rencontré beaucoup de personnes d'origine étrangère qui travaillaient au ciré pour renommer où elles travaillaient. qui du coup avait une des situations assez précaires. Je suis peut-être devenu assistant social, je triche je réponds à la question d'après, mais je suis peut-être devenu assistant social grâce à ça, grâce à cette relation avec maman et du coup à ce qu'elle faisait comme métier qui m'a inspiré.

  • Speaker #0

    Et ça ne t'a pas donné une crainte de la pauvreté ? Ce n'était pas j'ai peur moi d'être pauvre ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est arrivé quand j'ai commencé à travailler dans un CPS en 2008, moment de la crise. et que j'ai vu des personnes pleurer dans mon bureau. Et là, du coup, j'ai été formé à la médiation de dette. Et donc, j'ai vraiment une grille de lecture aujourd'hui. D'ailleurs, je vous le dis aux personnes que j'appelle, j'ai une grille de lecture sur l'attention à ne pas s'endetter, donc à bien gérer son argent. et c'est clair que je vais m'en appliquer à moi-même. de me faire un budget du ménage, de faire attention à ne pas me surendetter. Ça peut arriver à n'importe quel moment. J'ai vraiment vu des personnes qui avaient des bonnes situations dans mon bureau. Et donc ça, ça a clairement eu un impact sur ma peur, entre guillemets, de devenir pauvre. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Du coup, tu as des outils pour prévenir, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai surtout une grille de lecture. On en parlait juste avant. J'ai une grille de lecture de voir d'abord le verre à moitié vide et donc d'abord voir les risques de ce qui pourrait m'arriver. Et du coup, forcément, je... j'essaye de tempérer le risque, ce qui est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles l'entrepreneuriat n'est pas encore pour moi, le risque est trop grand aujourd'hui, par rapport à ma situation personnelle ok,

  • Speaker #0

    merci alors, une autre catégorie qu'est-ce qui te tente ?

  • Speaker #1

    les études qui a financé tes études ? moi, qui a financé mes études ? donc j'ai fait À l'études sociales, dans ma famille, les parents avaient dit, parce qu'on a tous un parcours, on est cinq et on a tous un peu doublé à l'école. Mes parents ont dit, bon, à un moment, c'est 18 ans plus cinq ans d'études, ça, on vous finance et puis c'est fini. Oui. Et donc, moi, comme j'avais beaucoup doublé, j'ai doublé quand même deux fois.

  • Speaker #0

    Il te restait trois ans.

  • Speaker #1

    Il me restait trois ans, donc j'ai que pu faire un bac. Oui. J'ai fait à l'études sociales en quatre ans et donc, effectivement, ils m'ont mis dehors, je mets des guillemets, à me mettre dehors. mais j'ai quitté la maison alors que j'étudiais encore et donc j'ai un petit peu travaillé pour la fin de mes études Et puis quand j'ai fait mon master, là clairement je le faisais en même temps que mon travail d'assistant social dont je parlais tout à l'heure dans un CPS. Et donc papa et maman ont financé une partie et j'ai dû financer le reste par après.

  • Speaker #0

    Et c'était quelque chose que tu as vécu comme compliqué de devoir travailler et étudier ?

  • Speaker #1

    Ça ne m'a pas marqué que ce soit compliqué, surtout que c'était un travail, j'étais vraiment employé à mi-temps. J'allais au travail, ce n'était pas un job étudiant, ce n'était pas précaire, c'était vraiment un emploi. Et les études que je faisais étaient en cours décalé, donc ça se combinait assez bien. Et donc ça ne m'a pas marqué. Par contre, vraiment, je pense que ce qui a aidé, c'est qu'on était dans une famille nombreuse avec cinq enfants et que très rapidement, ils m'ont responsabilisé. Puisque les cinq enfants, j'ai réglé cinq, ce n'est pas possible. Et donc j'ai dû apprendre beaucoup de choses tout seul. Et ça m'a permis, je crois aussi, de me dire, voilà. C'est ok, je travaille et je gère mon argent et je vais à mes études.

  • Speaker #0

    Oui, tu n'as pas découvert l'astuce à la fin des cinq ans d'études. Enfin, ce n'est pas à la fin de tes études. Tu as eu le temps de te préparer à l'entrée dans cette vie d'adulte et tout ça.

  • Speaker #1

    Je savais que ça coûtait moins cher de cuisiner soi-même que d'acheter des plats préparés. Et donc, j'ai appris à cuisiner à la maison. Et quand j'ai quitté la maison, je savais cuisiner. Et je me rappelle très bien, je vivais avec mon cousin à Saint-Gilles. Et on était très contents. On ne me rappelait plus de mon temps, mais on avait pu se faire un repas. légumes, patates et merguez et on était content que ça nous ait coûté moins de 3 euros ou 4 euros, je sais plus ce que c'était. Et on s'est dit on a des légumes et de la viande, on est très content. Ça marche. C'est clairement parce qu'on avait fait le tour des petits magasins pour un peu acheter en regardant le prix au kilo plutôt que acheter malin.

  • Speaker #0

    Et le fait d'être assistante sociale, est-ce que c'est des trucs que tu utilisais directement dans ta vie à toi finalement, que tu t'appliquais, le fait d'avoir ces compétences-là ?

  • Speaker #1

    Les compétences d'assistance sociale, elles sont quand même assez rares, je crois. Tu as vraiment un assistant social qui travaille dans une administration comme le CPS, où là, c'est très réglementé. Et du coup, au quotidien, c'est plutôt la partie assistance sociale humain, relations humaines, qui, je pense, peut me servir pour justement faire des choix. Oui. Mais c'est... Mais ce n'est pas tant la partie assistance sociale administrative avec un cadre réglementaire.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour savoir comment gérer son loyer ou des trucs de la vie d'adulte.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que je reprochais. J'ai un jour été donné une formation à l'ISFSC, donc l'école où j'ai appris assistance sociale, justement sur le budget du ménage. Et c'est quelque chose que je reprochais, c'est qu'à l'école d'assistance sociale, on ne m'a pas appris.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas ça ?

  • Speaker #1

    J'ai appris ça au CPS. Ok. Et ça me paraît la base, en fait, si tu veux accompagner des gens, que ces personnes sachent faire leur budget de ménage et pas un budget de ménage où tu mets des montants dans des cases qui correspondent à rien. C'est un vrai métier de ménage, quelque chose qui correspond à la réalité.

  • Speaker #0

    Ah, mais oui, moi, j'aurais cru, effectivement, que ça faisait partie, à un moment de la formation, ce côté pratico-pratique.

  • Speaker #1

    Alors, en tout cas, pas que. Oui, oui, oui. La formation, peut-être qu'aujourd'hui, c'est le cas, mais...

  • Speaker #0

    OK. Alors, une autre catégorie. Donc, j'ai philo, émotions, quotidien. Philo,

  • Speaker #1

    ça me stresse. Je ne suis pas très philosophe. D'accord.

  • Speaker #0

    émotions,

  • Speaker #1

    quotidien non mais on peut faire philo comme ça tu as fait un petit peu merci j'ai approché ici dedans c'est très bien, c'est la question que j'aurais voulu avoir qu'est-ce que l'argent permet ? pour moi l'argent c'est réponse courte mais c'est un un véhicule de valeur. C'est-à-dire que quand tu dépenses ton argent, tu affirmes tes valeurs.

  • Speaker #0

    Ah oui, les valeurs, pas de la valeur...

  • Speaker #1

    Ah non, non, de tes valeurs, de mes valeurs. Ok. Si, je ne sais pas moi, si je vais donner de l'argent, ça c'est très clair, mais si je vais donner de l'argent à une assoce, je vais faire un choix sur quel type d'assoce, ça peut aller de l'handicap comme à la pauvreté, et forcément, du coup... ça devient un véhicule de tes valeurs puisque tu choisis cet associé-là au patrimoine de l'Europe. Mais en fait, au quotidien, quand tu achètes une voiture, quand tu achètes un vélo, quand tu achètes des vêtements, le vêtement, c'est un exemple peut-être plus facile, mais si tu vas acheter chez Primark ou si tu vas acheter dans un magasin de récup, en fait, ton argent est un véhicule de valeur. Et je pense qu'au quotidien, dans tout ce qu'on fait, dans tous les achats qu'on fait, c'est le cas. Je ne sais pas moi, si tu ouvres un compte en banque dans une banque qui pollue, alors que tu pourrais mettre cet argent chez Crédal pour savoir que cet argent, en fait, va servir à financer l'économie sociale en Belgique, ton argent fait plus de valeur.

  • Speaker #0

    Ok, et en même temps, c'est bien placé. Un petit rappel.

  • Speaker #1

    C'est mon côté commercial. Oui,

  • Speaker #0

    super. Merci beaucoup. Mais du coup, pour ces trois...

  • Speaker #1

    questions. Ah zut, on fait les autres après.

  • Speaker #0

    Mais pour le podcast, c'est comme ça, tout le monde a le même temps de parole à peu près, on va arrêter là, mais qu'est-ce que tu dirais justement par rapport à des gens qui voudraient entreprendre et qui se questionnent sur leur rapport à l'argent en tant qu'entrepreneur etc. C'est quoi qui devient comme conseil spontanément ?

  • Speaker #1

    Mais donc... Comme je disais, moi, j'ai cette grille de lecture de la vie de médiateur de dette et donc avec mes peurs, mes craintes. Et donc, je pense que la première chose à faire, c'est de savoir qu'est-ce que je suis prêt, d'une part, à mettre sur la table, donc quel argent je suis prêt à perdre pour mon projet, et d'autre part, d'être bien au clair sur, en fait, de quoi est-ce que j'ai besoin. On pense souvent, oui, j'ai besoin d'un salaire d'autant parce qu'on fait un parallèle entre l'entrepreneuriat et le salariat. Et en fait, c'est différent. Donc, on peut se permettre de peut-être gagner un peu moins en tant qu'indépendante parce qu'il y a d'autres avantages. Par exemple, la facture téléphonique qui sera payée par l'activité. Donc, pour moi, c'est ces deux questions-là qui sont primordiales. C'est qu'est-ce que je suis prêt à perdre comme argent pour mon projet ? Et franchement, j'insiste souvent sur quand cet argent est perdu, en tout cas, quand on a testé, si ça ne marche toujours pas, il faut oser débrancher en disant, en fait, mon projet n'est pas bon, aujourd'hui, il n'est pas mieux, peu importe. et pas continuer à rajouter de l'argent parce que ça, c'est un peu le défaut des entrepreneurs. Et puis, l'autre espèce, c'est, ok, et moi, on a mes consciences de combien est-ce que j'ai réellement besoin pour vivre. Sans me mettre une pression de, je dois sortir de 2500, parce que quand je suis employé, j'ai 2 500. Et du coup, je dois faire beaucoup plus de chiffres d'affaires alors que je pourrais très bien vivre avec le même train de vie. Il y a vu que, par exemple, 2000 euros. Et donc, ça diminue un peu aussi la pression sur le business.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    On est au bout pour l'enregistrement. Alors, je vous rassure, on n'a pas répondu à l'entièreté du jeu. Il y a quand même 52 questions au total. Mais l'enthousiasme et la franchise d'Antoine m'ont offert cette réflexion. La gestion du budget quotidien, l'argent du ménage, comme on l'appelle souvent. Si même les assistants sociaux n'apprennent pas comment le prévoir, comment l'organiser, mais qui l'apprend ? Qui sait faire son budget ? en arrivant dans la vie d'adulte. Ce serait bien de briser les tabous et de généraliser les apprentissages pour toutes et pour tous, non ? Moi, humblement, je vais continuer à balader mon micro et je vous retrouve donc dans d'autres épisodes de Money Party.

Description

💰Bienvenue dans ce podcast dédié à votre relation à l'argent!
❌ Ici pas de produit financier à vendre, pas d'astuce pour acheter de l'immobilier ou bâtir l'empire du dropshiping...
✅ Ici on va jouer pour apprendre à se connaître, on va clarifier, pacifier, fluidifier...


🎙️Dans cet épisode Antoine Silverberg répond à mes questions. Antoine est le premier a avoir acheté un jeu MoneyParty! Il a tout de suite été enthousiaste à l'idée d'un jeu sur les questions d'argent. Il travaille chez CREDAL où il accompagne des entrepreneures en projet et en développement. Il est question de rentabilité, de financement mais aussi de passion, de valeurs dans cet épisode, encore un regard très intéressant sur les relations à l'argent!

🪙Pour être accompagné par Antoine et ses collègues et être accompagné.e par cette super équipe c'est www.credal.be 👉 et pour questionner spécifiquement Antoine sur ses projets: info@silverbergantoine.be

De nombreux autres invités vous apporteront des témoignages et point de vue pour évoluer vers plus d'abondance et de sérénité alors abonnez-vous pour en rater aucun épisode!

©️Seb Zaremba


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Money Party. Je suis Jessica Dessy, psychologue, coach et podcasteuse. Et aujourd'hui, je vous propose d'entendre mon échange avec Antoine Silverberg. Antoine travaille chez Credal et Credal, depuis bientôt 40 ans, propose du crédit et du microcrédit en Belgique. Il est assistant social, il a été médiateur de dette. Vous allez l'entendre nous parler de son rapport au risque et à la sécurité financière et de comment il accompagne des entrepreneurs et des entrepreneuses qui se lancent, qui développent leur activité tout en veillant à ne pas se mettre en difficulté et à prospérer dans la sérénité. Après tout, c'est vraiment l'état d'esprit de Money Party et donc je vous souhaite une très bonne écoute. Allez, c'est parti alors. Mais donc, bonjour Antoine. Merci de me recevoir. On est dans les bureaux de Crédal. Et du coup, pour commencer, est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est Crédal pour les gens qui écouteraient et qui ne connaisseraient pas ?

  • Speaker #1

    Alors, Crédal, c'est une coopérative de crédit alternatif qui a 40 ans. Elle a été créée en 1985. On récolte de l'épargne citoyenne auprès de toi, de tes voisins, de ta famille, de tes amis, de mes amis. Et avec cet argent, on fait du crédit d'une part au monde associatif, d'autre part on fait du crédit aux entrepreneurs qui auraient besoin d'un crédit, et on fait aussi du micro-crédit à des particuliers qui sont dans des situations d'exclusion, qui sont soit surendettés, soit chômeurs, soit petits salaires, et qui ont besoin d'un crédit qu'on appelle crédit coup de pouce, c'est pas le plus beau mot. pour vraiment améliorer leur situation. Et puis en parallèle de tous ces départements de crédit, il y a en fait de l'accompagnement. Et moi, je travaille dans le pôle accompagnement à Bruxelles où on accompagne des femmes demandes d'emploi qui veulent créer leur entreprise.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et d'ailleurs, c'est dans ce cadre-là qu'on s'est rencontrés et que tu as été le premier à m'acheter le jeu de cartes Money Party. J'avoue que je venais un peu timidement et en me mettant un petit... petit coup de pied au derrière pour le présenter et ça a marché. Il y avait déjà quelqu'un qui m'a dit « Ah, ça l'intéresse ! » Donc, merci !

  • Speaker #1

    C'était vrai que c'était le premier !

  • Speaker #0

    C'était le premier, effectivement ! C'était la première fois que je l'amenais dans un événement et du coup, on m'a dit « On veut l'acheter ! » Je me suis dit « Ça y est, c'est parti cette fois-ci pour du vrai ! » Donc, c'est bien, ça m'a boosté. Et du coup, je t'ai proposé de poursuivre avec l'étape du podcast. Le principe du podcast, c'est que On utilise le jeu de cartes, il y a plusieurs catégories, tu choisis la catégorie, on tire une carte au sort. Et évidemment, si tu n'as pas envie de me répondre, tu gardes la réponse pour toi, on coupe, on fait du montage s'il faut. Et puis à la fin, je te demanderai un point de vue, un conseil, quelque chose que tu aurais envie de partager avec les gens qui écouteront. Au niveau des catégories, la première c'est souvenirs d'enfance, donc on est vraiment dans les racines, la vie de famille. La deuxième c'est études et formations. et puis assez logiquement vie professionnelle. Il y a des questions quotidiennes, donc dans la vie de tous les jours, dans le ménage, etc. Il y a des questions émotions, et il y a des questions philo, plus d'ouverture.

  • Speaker #1

    Tout va.

  • Speaker #0

    Avec quoi tu as envie de commencer ?

  • Speaker #1

    Dans l'ordre que tu as donné, l'enfance. L'enfance, tirage au sort. Est-ce que tu connaissais des gens très pauvres ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, juste je me permets de te couper, c'est la troisième fois qu'elle sort. C'est incroyable ! C'est génial.

  • Speaker #1

    C'est une question intéressante. Je connaissais des gens très pauvres, je suis clairement privilégié, donc j'étais dans une bonne famille. Par contre, ma mère était assistante sociale, donc par elle, j'ai été directement ou indirectement mis en contact avec des personnes qui, clairement, étaient très pauvres. Et donc j'ai rencontré beaucoup de personnes d'origine étrangère qui travaillaient au ciré pour renommer où elles travaillaient. qui du coup avait une des situations assez précaires. Je suis peut-être devenu assistant social, je triche je réponds à la question d'après, mais je suis peut-être devenu assistant social grâce à ça, grâce à cette relation avec maman et du coup à ce qu'elle faisait comme métier qui m'a inspiré.

  • Speaker #0

    Et ça ne t'a pas donné une crainte de la pauvreté ? Ce n'était pas j'ai peur moi d'être pauvre ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est arrivé quand j'ai commencé à travailler dans un CPS en 2008, moment de la crise. et que j'ai vu des personnes pleurer dans mon bureau. Et là, du coup, j'ai été formé à la médiation de dette. Et donc, j'ai vraiment une grille de lecture aujourd'hui. D'ailleurs, je vous le dis aux personnes que j'appelle, j'ai une grille de lecture sur l'attention à ne pas s'endetter, donc à bien gérer son argent. et c'est clair que je vais m'en appliquer à moi-même. de me faire un budget du ménage, de faire attention à ne pas me surendetter. Ça peut arriver à n'importe quel moment. J'ai vraiment vu des personnes qui avaient des bonnes situations dans mon bureau. Et donc ça, ça a clairement eu un impact sur ma peur, entre guillemets, de devenir pauvre. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Du coup, tu as des outils pour prévenir, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai surtout une grille de lecture. On en parlait juste avant. J'ai une grille de lecture de voir d'abord le verre à moitié vide et donc d'abord voir les risques de ce qui pourrait m'arriver. Et du coup, forcément, je... j'essaye de tempérer le risque, ce qui est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles l'entrepreneuriat n'est pas encore pour moi, le risque est trop grand aujourd'hui, par rapport à ma situation personnelle ok,

  • Speaker #0

    merci alors, une autre catégorie qu'est-ce qui te tente ?

  • Speaker #1

    les études qui a financé tes études ? moi, qui a financé mes études ? donc j'ai fait À l'études sociales, dans ma famille, les parents avaient dit, parce qu'on a tous un parcours, on est cinq et on a tous un peu doublé à l'école. Mes parents ont dit, bon, à un moment, c'est 18 ans plus cinq ans d'études, ça, on vous finance et puis c'est fini. Oui. Et donc, moi, comme j'avais beaucoup doublé, j'ai doublé quand même deux fois.

  • Speaker #0

    Il te restait trois ans.

  • Speaker #1

    Il me restait trois ans, donc j'ai que pu faire un bac. Oui. J'ai fait à l'études sociales en quatre ans et donc, effectivement, ils m'ont mis dehors, je mets des guillemets, à me mettre dehors. mais j'ai quitté la maison alors que j'étudiais encore et donc j'ai un petit peu travaillé pour la fin de mes études Et puis quand j'ai fait mon master, là clairement je le faisais en même temps que mon travail d'assistant social dont je parlais tout à l'heure dans un CPS. Et donc papa et maman ont financé une partie et j'ai dû financer le reste par après.

  • Speaker #0

    Et c'était quelque chose que tu as vécu comme compliqué de devoir travailler et étudier ?

  • Speaker #1

    Ça ne m'a pas marqué que ce soit compliqué, surtout que c'était un travail, j'étais vraiment employé à mi-temps. J'allais au travail, ce n'était pas un job étudiant, ce n'était pas précaire, c'était vraiment un emploi. Et les études que je faisais étaient en cours décalé, donc ça se combinait assez bien. Et donc ça ne m'a pas marqué. Par contre, vraiment, je pense que ce qui a aidé, c'est qu'on était dans une famille nombreuse avec cinq enfants et que très rapidement, ils m'ont responsabilisé. Puisque les cinq enfants, j'ai réglé cinq, ce n'est pas possible. Et donc j'ai dû apprendre beaucoup de choses tout seul. Et ça m'a permis, je crois aussi, de me dire, voilà. C'est ok, je travaille et je gère mon argent et je vais à mes études.

  • Speaker #0

    Oui, tu n'as pas découvert l'astuce à la fin des cinq ans d'études. Enfin, ce n'est pas à la fin de tes études. Tu as eu le temps de te préparer à l'entrée dans cette vie d'adulte et tout ça.

  • Speaker #1

    Je savais que ça coûtait moins cher de cuisiner soi-même que d'acheter des plats préparés. Et donc, j'ai appris à cuisiner à la maison. Et quand j'ai quitté la maison, je savais cuisiner. Et je me rappelle très bien, je vivais avec mon cousin à Saint-Gilles. Et on était très contents. On ne me rappelait plus de mon temps, mais on avait pu se faire un repas. légumes, patates et merguez et on était content que ça nous ait coûté moins de 3 euros ou 4 euros, je sais plus ce que c'était. Et on s'est dit on a des légumes et de la viande, on est très content. Ça marche. C'est clairement parce qu'on avait fait le tour des petits magasins pour un peu acheter en regardant le prix au kilo plutôt que acheter malin.

  • Speaker #0

    Et le fait d'être assistante sociale, est-ce que c'est des trucs que tu utilisais directement dans ta vie à toi finalement, que tu t'appliquais, le fait d'avoir ces compétences-là ?

  • Speaker #1

    Les compétences d'assistance sociale, elles sont quand même assez rares, je crois. Tu as vraiment un assistant social qui travaille dans une administration comme le CPS, où là, c'est très réglementé. Et du coup, au quotidien, c'est plutôt la partie assistance sociale humain, relations humaines, qui, je pense, peut me servir pour justement faire des choix. Oui. Mais c'est... Mais ce n'est pas tant la partie assistance sociale administrative avec un cadre réglementaire.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour savoir comment gérer son loyer ou des trucs de la vie d'adulte.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que je reprochais. J'ai un jour été donné une formation à l'ISFSC, donc l'école où j'ai appris assistance sociale, justement sur le budget du ménage. Et c'est quelque chose que je reprochais, c'est qu'à l'école d'assistance sociale, on ne m'a pas appris.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas ça ?

  • Speaker #1

    J'ai appris ça au CPS. Ok. Et ça me paraît la base, en fait, si tu veux accompagner des gens, que ces personnes sachent faire leur budget de ménage et pas un budget de ménage où tu mets des montants dans des cases qui correspondent à rien. C'est un vrai métier de ménage, quelque chose qui correspond à la réalité.

  • Speaker #0

    Ah, mais oui, moi, j'aurais cru, effectivement, que ça faisait partie, à un moment de la formation, ce côté pratico-pratique.

  • Speaker #1

    Alors, en tout cas, pas que. Oui, oui, oui. La formation, peut-être qu'aujourd'hui, c'est le cas, mais...

  • Speaker #0

    OK. Alors, une autre catégorie. Donc, j'ai philo, émotions, quotidien. Philo,

  • Speaker #1

    ça me stresse. Je ne suis pas très philosophe. D'accord.

  • Speaker #0

    émotions,

  • Speaker #1

    quotidien non mais on peut faire philo comme ça tu as fait un petit peu merci j'ai approché ici dedans c'est très bien, c'est la question que j'aurais voulu avoir qu'est-ce que l'argent permet ? pour moi l'argent c'est réponse courte mais c'est un un véhicule de valeur. C'est-à-dire que quand tu dépenses ton argent, tu affirmes tes valeurs.

  • Speaker #0

    Ah oui, les valeurs, pas de la valeur...

  • Speaker #1

    Ah non, non, de tes valeurs, de mes valeurs. Ok. Si, je ne sais pas moi, si je vais donner de l'argent, ça c'est très clair, mais si je vais donner de l'argent à une assoce, je vais faire un choix sur quel type d'assoce, ça peut aller de l'handicap comme à la pauvreté, et forcément, du coup... ça devient un véhicule de tes valeurs puisque tu choisis cet associé-là au patrimoine de l'Europe. Mais en fait, au quotidien, quand tu achètes une voiture, quand tu achètes un vélo, quand tu achètes des vêtements, le vêtement, c'est un exemple peut-être plus facile, mais si tu vas acheter chez Primark ou si tu vas acheter dans un magasin de récup, en fait, ton argent est un véhicule de valeur. Et je pense qu'au quotidien, dans tout ce qu'on fait, dans tous les achats qu'on fait, c'est le cas. Je ne sais pas moi, si tu ouvres un compte en banque dans une banque qui pollue, alors que tu pourrais mettre cet argent chez Crédal pour savoir que cet argent, en fait, va servir à financer l'économie sociale en Belgique, ton argent fait plus de valeur.

  • Speaker #0

    Ok, et en même temps, c'est bien placé. Un petit rappel.

  • Speaker #1

    C'est mon côté commercial. Oui,

  • Speaker #0

    super. Merci beaucoup. Mais du coup, pour ces trois...

  • Speaker #1

    questions. Ah zut, on fait les autres après.

  • Speaker #0

    Mais pour le podcast, c'est comme ça, tout le monde a le même temps de parole à peu près, on va arrêter là, mais qu'est-ce que tu dirais justement par rapport à des gens qui voudraient entreprendre et qui se questionnent sur leur rapport à l'argent en tant qu'entrepreneur etc. C'est quoi qui devient comme conseil spontanément ?

  • Speaker #1

    Mais donc... Comme je disais, moi, j'ai cette grille de lecture de la vie de médiateur de dette et donc avec mes peurs, mes craintes. Et donc, je pense que la première chose à faire, c'est de savoir qu'est-ce que je suis prêt, d'une part, à mettre sur la table, donc quel argent je suis prêt à perdre pour mon projet, et d'autre part, d'être bien au clair sur, en fait, de quoi est-ce que j'ai besoin. On pense souvent, oui, j'ai besoin d'un salaire d'autant parce qu'on fait un parallèle entre l'entrepreneuriat et le salariat. Et en fait, c'est différent. Donc, on peut se permettre de peut-être gagner un peu moins en tant qu'indépendante parce qu'il y a d'autres avantages. Par exemple, la facture téléphonique qui sera payée par l'activité. Donc, pour moi, c'est ces deux questions-là qui sont primordiales. C'est qu'est-ce que je suis prêt à perdre comme argent pour mon projet ? Et franchement, j'insiste souvent sur quand cet argent est perdu, en tout cas, quand on a testé, si ça ne marche toujours pas, il faut oser débrancher en disant, en fait, mon projet n'est pas bon, aujourd'hui, il n'est pas mieux, peu importe. et pas continuer à rajouter de l'argent parce que ça, c'est un peu le défaut des entrepreneurs. Et puis, l'autre espèce, c'est, ok, et moi, on a mes consciences de combien est-ce que j'ai réellement besoin pour vivre. Sans me mettre une pression de, je dois sortir de 2500, parce que quand je suis employé, j'ai 2 500. Et du coup, je dois faire beaucoup plus de chiffres d'affaires alors que je pourrais très bien vivre avec le même train de vie. Il y a vu que, par exemple, 2000 euros. Et donc, ça diminue un peu aussi la pression sur le business.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    On est au bout pour l'enregistrement. Alors, je vous rassure, on n'a pas répondu à l'entièreté du jeu. Il y a quand même 52 questions au total. Mais l'enthousiasme et la franchise d'Antoine m'ont offert cette réflexion. La gestion du budget quotidien, l'argent du ménage, comme on l'appelle souvent. Si même les assistants sociaux n'apprennent pas comment le prévoir, comment l'organiser, mais qui l'apprend ? Qui sait faire son budget ? en arrivant dans la vie d'adulte. Ce serait bien de briser les tabous et de généraliser les apprentissages pour toutes et pour tous, non ? Moi, humblement, je vais continuer à balader mon micro et je vous retrouve donc dans d'autres épisodes de Money Party.

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Description

💰Bienvenue dans ce podcast dédié à votre relation à l'argent!
❌ Ici pas de produit financier à vendre, pas d'astuce pour acheter de l'immobilier ou bâtir l'empire du dropshiping...
✅ Ici on va jouer pour apprendre à se connaître, on va clarifier, pacifier, fluidifier...


🎙️Dans cet épisode Antoine Silverberg répond à mes questions. Antoine est le premier a avoir acheté un jeu MoneyParty! Il a tout de suite été enthousiaste à l'idée d'un jeu sur les questions d'argent. Il travaille chez CREDAL où il accompagne des entrepreneures en projet et en développement. Il est question de rentabilité, de financement mais aussi de passion, de valeurs dans cet épisode, encore un regard très intéressant sur les relations à l'argent!

🪙Pour être accompagné par Antoine et ses collègues et être accompagné.e par cette super équipe c'est www.credal.be 👉 et pour questionner spécifiquement Antoine sur ses projets: info@silverbergantoine.be

De nombreux autres invités vous apporteront des témoignages et point de vue pour évoluer vers plus d'abondance et de sérénité alors abonnez-vous pour en rater aucun épisode!

©️Seb Zaremba


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Money Party. Je suis Jessica Dessy, psychologue, coach et podcasteuse. Et aujourd'hui, je vous propose d'entendre mon échange avec Antoine Silverberg. Antoine travaille chez Credal et Credal, depuis bientôt 40 ans, propose du crédit et du microcrédit en Belgique. Il est assistant social, il a été médiateur de dette. Vous allez l'entendre nous parler de son rapport au risque et à la sécurité financière et de comment il accompagne des entrepreneurs et des entrepreneuses qui se lancent, qui développent leur activité tout en veillant à ne pas se mettre en difficulté et à prospérer dans la sérénité. Après tout, c'est vraiment l'état d'esprit de Money Party et donc je vous souhaite une très bonne écoute. Allez, c'est parti alors. Mais donc, bonjour Antoine. Merci de me recevoir. On est dans les bureaux de Crédal. Et du coup, pour commencer, est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est Crédal pour les gens qui écouteraient et qui ne connaisseraient pas ?

  • Speaker #1

    Alors, Crédal, c'est une coopérative de crédit alternatif qui a 40 ans. Elle a été créée en 1985. On récolte de l'épargne citoyenne auprès de toi, de tes voisins, de ta famille, de tes amis, de mes amis. Et avec cet argent, on fait du crédit d'une part au monde associatif, d'autre part on fait du crédit aux entrepreneurs qui auraient besoin d'un crédit, et on fait aussi du micro-crédit à des particuliers qui sont dans des situations d'exclusion, qui sont soit surendettés, soit chômeurs, soit petits salaires, et qui ont besoin d'un crédit qu'on appelle crédit coup de pouce, c'est pas le plus beau mot. pour vraiment améliorer leur situation. Et puis en parallèle de tous ces départements de crédit, il y a en fait de l'accompagnement. Et moi, je travaille dans le pôle accompagnement à Bruxelles où on accompagne des femmes demandes d'emploi qui veulent créer leur entreprise.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et d'ailleurs, c'est dans ce cadre-là qu'on s'est rencontrés et que tu as été le premier à m'acheter le jeu de cartes Money Party. J'avoue que je venais un peu timidement et en me mettant un petit... petit coup de pied au derrière pour le présenter et ça a marché. Il y avait déjà quelqu'un qui m'a dit « Ah, ça l'intéresse ! » Donc, merci !

  • Speaker #1

    C'était vrai que c'était le premier !

  • Speaker #0

    C'était le premier, effectivement ! C'était la première fois que je l'amenais dans un événement et du coup, on m'a dit « On veut l'acheter ! » Je me suis dit « Ça y est, c'est parti cette fois-ci pour du vrai ! » Donc, c'est bien, ça m'a boosté. Et du coup, je t'ai proposé de poursuivre avec l'étape du podcast. Le principe du podcast, c'est que On utilise le jeu de cartes, il y a plusieurs catégories, tu choisis la catégorie, on tire une carte au sort. Et évidemment, si tu n'as pas envie de me répondre, tu gardes la réponse pour toi, on coupe, on fait du montage s'il faut. Et puis à la fin, je te demanderai un point de vue, un conseil, quelque chose que tu aurais envie de partager avec les gens qui écouteront. Au niveau des catégories, la première c'est souvenirs d'enfance, donc on est vraiment dans les racines, la vie de famille. La deuxième c'est études et formations. et puis assez logiquement vie professionnelle. Il y a des questions quotidiennes, donc dans la vie de tous les jours, dans le ménage, etc. Il y a des questions émotions, et il y a des questions philo, plus d'ouverture.

  • Speaker #1

    Tout va.

  • Speaker #0

    Avec quoi tu as envie de commencer ?

  • Speaker #1

    Dans l'ordre que tu as donné, l'enfance. L'enfance, tirage au sort. Est-ce que tu connaissais des gens très pauvres ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, juste je me permets de te couper, c'est la troisième fois qu'elle sort. C'est incroyable ! C'est génial.

  • Speaker #1

    C'est une question intéressante. Je connaissais des gens très pauvres, je suis clairement privilégié, donc j'étais dans une bonne famille. Par contre, ma mère était assistante sociale, donc par elle, j'ai été directement ou indirectement mis en contact avec des personnes qui, clairement, étaient très pauvres. Et donc j'ai rencontré beaucoup de personnes d'origine étrangère qui travaillaient au ciré pour renommer où elles travaillaient. qui du coup avait une des situations assez précaires. Je suis peut-être devenu assistant social, je triche je réponds à la question d'après, mais je suis peut-être devenu assistant social grâce à ça, grâce à cette relation avec maman et du coup à ce qu'elle faisait comme métier qui m'a inspiré.

  • Speaker #0

    Et ça ne t'a pas donné une crainte de la pauvreté ? Ce n'était pas j'ai peur moi d'être pauvre ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est arrivé quand j'ai commencé à travailler dans un CPS en 2008, moment de la crise. et que j'ai vu des personnes pleurer dans mon bureau. Et là, du coup, j'ai été formé à la médiation de dette. Et donc, j'ai vraiment une grille de lecture aujourd'hui. D'ailleurs, je vous le dis aux personnes que j'appelle, j'ai une grille de lecture sur l'attention à ne pas s'endetter, donc à bien gérer son argent. et c'est clair que je vais m'en appliquer à moi-même. de me faire un budget du ménage, de faire attention à ne pas me surendetter. Ça peut arriver à n'importe quel moment. J'ai vraiment vu des personnes qui avaient des bonnes situations dans mon bureau. Et donc ça, ça a clairement eu un impact sur ma peur, entre guillemets, de devenir pauvre. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Du coup, tu as des outils pour prévenir, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai surtout une grille de lecture. On en parlait juste avant. J'ai une grille de lecture de voir d'abord le verre à moitié vide et donc d'abord voir les risques de ce qui pourrait m'arriver. Et du coup, forcément, je... j'essaye de tempérer le risque, ce qui est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles l'entrepreneuriat n'est pas encore pour moi, le risque est trop grand aujourd'hui, par rapport à ma situation personnelle ok,

  • Speaker #0

    merci alors, une autre catégorie qu'est-ce qui te tente ?

  • Speaker #1

    les études qui a financé tes études ? moi, qui a financé mes études ? donc j'ai fait À l'études sociales, dans ma famille, les parents avaient dit, parce qu'on a tous un parcours, on est cinq et on a tous un peu doublé à l'école. Mes parents ont dit, bon, à un moment, c'est 18 ans plus cinq ans d'études, ça, on vous finance et puis c'est fini. Oui. Et donc, moi, comme j'avais beaucoup doublé, j'ai doublé quand même deux fois.

  • Speaker #0

    Il te restait trois ans.

  • Speaker #1

    Il me restait trois ans, donc j'ai que pu faire un bac. Oui. J'ai fait à l'études sociales en quatre ans et donc, effectivement, ils m'ont mis dehors, je mets des guillemets, à me mettre dehors. mais j'ai quitté la maison alors que j'étudiais encore et donc j'ai un petit peu travaillé pour la fin de mes études Et puis quand j'ai fait mon master, là clairement je le faisais en même temps que mon travail d'assistant social dont je parlais tout à l'heure dans un CPS. Et donc papa et maman ont financé une partie et j'ai dû financer le reste par après.

  • Speaker #0

    Et c'était quelque chose que tu as vécu comme compliqué de devoir travailler et étudier ?

  • Speaker #1

    Ça ne m'a pas marqué que ce soit compliqué, surtout que c'était un travail, j'étais vraiment employé à mi-temps. J'allais au travail, ce n'était pas un job étudiant, ce n'était pas précaire, c'était vraiment un emploi. Et les études que je faisais étaient en cours décalé, donc ça se combinait assez bien. Et donc ça ne m'a pas marqué. Par contre, vraiment, je pense que ce qui a aidé, c'est qu'on était dans une famille nombreuse avec cinq enfants et que très rapidement, ils m'ont responsabilisé. Puisque les cinq enfants, j'ai réglé cinq, ce n'est pas possible. Et donc j'ai dû apprendre beaucoup de choses tout seul. Et ça m'a permis, je crois aussi, de me dire, voilà. C'est ok, je travaille et je gère mon argent et je vais à mes études.

  • Speaker #0

    Oui, tu n'as pas découvert l'astuce à la fin des cinq ans d'études. Enfin, ce n'est pas à la fin de tes études. Tu as eu le temps de te préparer à l'entrée dans cette vie d'adulte et tout ça.

  • Speaker #1

    Je savais que ça coûtait moins cher de cuisiner soi-même que d'acheter des plats préparés. Et donc, j'ai appris à cuisiner à la maison. Et quand j'ai quitté la maison, je savais cuisiner. Et je me rappelle très bien, je vivais avec mon cousin à Saint-Gilles. Et on était très contents. On ne me rappelait plus de mon temps, mais on avait pu se faire un repas. légumes, patates et merguez et on était content que ça nous ait coûté moins de 3 euros ou 4 euros, je sais plus ce que c'était. Et on s'est dit on a des légumes et de la viande, on est très content. Ça marche. C'est clairement parce qu'on avait fait le tour des petits magasins pour un peu acheter en regardant le prix au kilo plutôt que acheter malin.

  • Speaker #0

    Et le fait d'être assistante sociale, est-ce que c'est des trucs que tu utilisais directement dans ta vie à toi finalement, que tu t'appliquais, le fait d'avoir ces compétences-là ?

  • Speaker #1

    Les compétences d'assistance sociale, elles sont quand même assez rares, je crois. Tu as vraiment un assistant social qui travaille dans une administration comme le CPS, où là, c'est très réglementé. Et du coup, au quotidien, c'est plutôt la partie assistance sociale humain, relations humaines, qui, je pense, peut me servir pour justement faire des choix. Oui. Mais c'est... Mais ce n'est pas tant la partie assistance sociale administrative avec un cadre réglementaire.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour savoir comment gérer son loyer ou des trucs de la vie d'adulte.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que je reprochais. J'ai un jour été donné une formation à l'ISFSC, donc l'école où j'ai appris assistance sociale, justement sur le budget du ménage. Et c'est quelque chose que je reprochais, c'est qu'à l'école d'assistance sociale, on ne m'a pas appris.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas ça ?

  • Speaker #1

    J'ai appris ça au CPS. Ok. Et ça me paraît la base, en fait, si tu veux accompagner des gens, que ces personnes sachent faire leur budget de ménage et pas un budget de ménage où tu mets des montants dans des cases qui correspondent à rien. C'est un vrai métier de ménage, quelque chose qui correspond à la réalité.

  • Speaker #0

    Ah, mais oui, moi, j'aurais cru, effectivement, que ça faisait partie, à un moment de la formation, ce côté pratico-pratique.

  • Speaker #1

    Alors, en tout cas, pas que. Oui, oui, oui. La formation, peut-être qu'aujourd'hui, c'est le cas, mais...

  • Speaker #0

    OK. Alors, une autre catégorie. Donc, j'ai philo, émotions, quotidien. Philo,

  • Speaker #1

    ça me stresse. Je ne suis pas très philosophe. D'accord.

  • Speaker #0

    émotions,

  • Speaker #1

    quotidien non mais on peut faire philo comme ça tu as fait un petit peu merci j'ai approché ici dedans c'est très bien, c'est la question que j'aurais voulu avoir qu'est-ce que l'argent permet ? pour moi l'argent c'est réponse courte mais c'est un un véhicule de valeur. C'est-à-dire que quand tu dépenses ton argent, tu affirmes tes valeurs.

  • Speaker #0

    Ah oui, les valeurs, pas de la valeur...

  • Speaker #1

    Ah non, non, de tes valeurs, de mes valeurs. Ok. Si, je ne sais pas moi, si je vais donner de l'argent, ça c'est très clair, mais si je vais donner de l'argent à une assoce, je vais faire un choix sur quel type d'assoce, ça peut aller de l'handicap comme à la pauvreté, et forcément, du coup... ça devient un véhicule de tes valeurs puisque tu choisis cet associé-là au patrimoine de l'Europe. Mais en fait, au quotidien, quand tu achètes une voiture, quand tu achètes un vélo, quand tu achètes des vêtements, le vêtement, c'est un exemple peut-être plus facile, mais si tu vas acheter chez Primark ou si tu vas acheter dans un magasin de récup, en fait, ton argent est un véhicule de valeur. Et je pense qu'au quotidien, dans tout ce qu'on fait, dans tous les achats qu'on fait, c'est le cas. Je ne sais pas moi, si tu ouvres un compte en banque dans une banque qui pollue, alors que tu pourrais mettre cet argent chez Crédal pour savoir que cet argent, en fait, va servir à financer l'économie sociale en Belgique, ton argent fait plus de valeur.

  • Speaker #0

    Ok, et en même temps, c'est bien placé. Un petit rappel.

  • Speaker #1

    C'est mon côté commercial. Oui,

  • Speaker #0

    super. Merci beaucoup. Mais du coup, pour ces trois...

  • Speaker #1

    questions. Ah zut, on fait les autres après.

  • Speaker #0

    Mais pour le podcast, c'est comme ça, tout le monde a le même temps de parole à peu près, on va arrêter là, mais qu'est-ce que tu dirais justement par rapport à des gens qui voudraient entreprendre et qui se questionnent sur leur rapport à l'argent en tant qu'entrepreneur etc. C'est quoi qui devient comme conseil spontanément ?

  • Speaker #1

    Mais donc... Comme je disais, moi, j'ai cette grille de lecture de la vie de médiateur de dette et donc avec mes peurs, mes craintes. Et donc, je pense que la première chose à faire, c'est de savoir qu'est-ce que je suis prêt, d'une part, à mettre sur la table, donc quel argent je suis prêt à perdre pour mon projet, et d'autre part, d'être bien au clair sur, en fait, de quoi est-ce que j'ai besoin. On pense souvent, oui, j'ai besoin d'un salaire d'autant parce qu'on fait un parallèle entre l'entrepreneuriat et le salariat. Et en fait, c'est différent. Donc, on peut se permettre de peut-être gagner un peu moins en tant qu'indépendante parce qu'il y a d'autres avantages. Par exemple, la facture téléphonique qui sera payée par l'activité. Donc, pour moi, c'est ces deux questions-là qui sont primordiales. C'est qu'est-ce que je suis prêt à perdre comme argent pour mon projet ? Et franchement, j'insiste souvent sur quand cet argent est perdu, en tout cas, quand on a testé, si ça ne marche toujours pas, il faut oser débrancher en disant, en fait, mon projet n'est pas bon, aujourd'hui, il n'est pas mieux, peu importe. et pas continuer à rajouter de l'argent parce que ça, c'est un peu le défaut des entrepreneurs. Et puis, l'autre espèce, c'est, ok, et moi, on a mes consciences de combien est-ce que j'ai réellement besoin pour vivre. Sans me mettre une pression de, je dois sortir de 2500, parce que quand je suis employé, j'ai 2 500. Et du coup, je dois faire beaucoup plus de chiffres d'affaires alors que je pourrais très bien vivre avec le même train de vie. Il y a vu que, par exemple, 2000 euros. Et donc, ça diminue un peu aussi la pression sur le business.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    On est au bout pour l'enregistrement. Alors, je vous rassure, on n'a pas répondu à l'entièreté du jeu. Il y a quand même 52 questions au total. Mais l'enthousiasme et la franchise d'Antoine m'ont offert cette réflexion. La gestion du budget quotidien, l'argent du ménage, comme on l'appelle souvent. Si même les assistants sociaux n'apprennent pas comment le prévoir, comment l'organiser, mais qui l'apprend ? Qui sait faire son budget ? en arrivant dans la vie d'adulte. Ce serait bien de briser les tabous et de généraliser les apprentissages pour toutes et pour tous, non ? Moi, humblement, je vais continuer à balader mon micro et je vous retrouve donc dans d'autres épisodes de Money Party.

Description

💰Bienvenue dans ce podcast dédié à votre relation à l'argent!
❌ Ici pas de produit financier à vendre, pas d'astuce pour acheter de l'immobilier ou bâtir l'empire du dropshiping...
✅ Ici on va jouer pour apprendre à se connaître, on va clarifier, pacifier, fluidifier...


🎙️Dans cet épisode Antoine Silverberg répond à mes questions. Antoine est le premier a avoir acheté un jeu MoneyParty! Il a tout de suite été enthousiaste à l'idée d'un jeu sur les questions d'argent. Il travaille chez CREDAL où il accompagne des entrepreneures en projet et en développement. Il est question de rentabilité, de financement mais aussi de passion, de valeurs dans cet épisode, encore un regard très intéressant sur les relations à l'argent!

🪙Pour être accompagné par Antoine et ses collègues et être accompagné.e par cette super équipe c'est www.credal.be 👉 et pour questionner spécifiquement Antoine sur ses projets: info@silverbergantoine.be

De nombreux autres invités vous apporteront des témoignages et point de vue pour évoluer vers plus d'abondance et de sérénité alors abonnez-vous pour en rater aucun épisode!

©️Seb Zaremba


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Money Party. Je suis Jessica Dessy, psychologue, coach et podcasteuse. Et aujourd'hui, je vous propose d'entendre mon échange avec Antoine Silverberg. Antoine travaille chez Credal et Credal, depuis bientôt 40 ans, propose du crédit et du microcrédit en Belgique. Il est assistant social, il a été médiateur de dette. Vous allez l'entendre nous parler de son rapport au risque et à la sécurité financière et de comment il accompagne des entrepreneurs et des entrepreneuses qui se lancent, qui développent leur activité tout en veillant à ne pas se mettre en difficulté et à prospérer dans la sérénité. Après tout, c'est vraiment l'état d'esprit de Money Party et donc je vous souhaite une très bonne écoute. Allez, c'est parti alors. Mais donc, bonjour Antoine. Merci de me recevoir. On est dans les bureaux de Crédal. Et du coup, pour commencer, est-ce que tu peux m'expliquer ce que c'est Crédal pour les gens qui écouteraient et qui ne connaisseraient pas ?

  • Speaker #1

    Alors, Crédal, c'est une coopérative de crédit alternatif qui a 40 ans. Elle a été créée en 1985. On récolte de l'épargne citoyenne auprès de toi, de tes voisins, de ta famille, de tes amis, de mes amis. Et avec cet argent, on fait du crédit d'une part au monde associatif, d'autre part on fait du crédit aux entrepreneurs qui auraient besoin d'un crédit, et on fait aussi du micro-crédit à des particuliers qui sont dans des situations d'exclusion, qui sont soit surendettés, soit chômeurs, soit petits salaires, et qui ont besoin d'un crédit qu'on appelle crédit coup de pouce, c'est pas le plus beau mot. pour vraiment améliorer leur situation. Et puis en parallèle de tous ces départements de crédit, il y a en fait de l'accompagnement. Et moi, je travaille dans le pôle accompagnement à Bruxelles où on accompagne des femmes demandes d'emploi qui veulent créer leur entreprise.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et d'ailleurs, c'est dans ce cadre-là qu'on s'est rencontrés et que tu as été le premier à m'acheter le jeu de cartes Money Party. J'avoue que je venais un peu timidement et en me mettant un petit... petit coup de pied au derrière pour le présenter et ça a marché. Il y avait déjà quelqu'un qui m'a dit « Ah, ça l'intéresse ! » Donc, merci !

  • Speaker #1

    C'était vrai que c'était le premier !

  • Speaker #0

    C'était le premier, effectivement ! C'était la première fois que je l'amenais dans un événement et du coup, on m'a dit « On veut l'acheter ! » Je me suis dit « Ça y est, c'est parti cette fois-ci pour du vrai ! » Donc, c'est bien, ça m'a boosté. Et du coup, je t'ai proposé de poursuivre avec l'étape du podcast. Le principe du podcast, c'est que On utilise le jeu de cartes, il y a plusieurs catégories, tu choisis la catégorie, on tire une carte au sort. Et évidemment, si tu n'as pas envie de me répondre, tu gardes la réponse pour toi, on coupe, on fait du montage s'il faut. Et puis à la fin, je te demanderai un point de vue, un conseil, quelque chose que tu aurais envie de partager avec les gens qui écouteront. Au niveau des catégories, la première c'est souvenirs d'enfance, donc on est vraiment dans les racines, la vie de famille. La deuxième c'est études et formations. et puis assez logiquement vie professionnelle. Il y a des questions quotidiennes, donc dans la vie de tous les jours, dans le ménage, etc. Il y a des questions émotions, et il y a des questions philo, plus d'ouverture.

  • Speaker #1

    Tout va.

  • Speaker #0

    Avec quoi tu as envie de commencer ?

  • Speaker #1

    Dans l'ordre que tu as donné, l'enfance. L'enfance, tirage au sort. Est-ce que tu connaissais des gens très pauvres ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, juste je me permets de te couper, c'est la troisième fois qu'elle sort. C'est incroyable ! C'est génial.

  • Speaker #1

    C'est une question intéressante. Je connaissais des gens très pauvres, je suis clairement privilégié, donc j'étais dans une bonne famille. Par contre, ma mère était assistante sociale, donc par elle, j'ai été directement ou indirectement mis en contact avec des personnes qui, clairement, étaient très pauvres. Et donc j'ai rencontré beaucoup de personnes d'origine étrangère qui travaillaient au ciré pour renommer où elles travaillaient. qui du coup avait une des situations assez précaires. Je suis peut-être devenu assistant social, je triche je réponds à la question d'après, mais je suis peut-être devenu assistant social grâce à ça, grâce à cette relation avec maman et du coup à ce qu'elle faisait comme métier qui m'a inspiré.

  • Speaker #0

    Et ça ne t'a pas donné une crainte de la pauvreté ? Ce n'était pas j'ai peur moi d'être pauvre ?

  • Speaker #1

    Non, ça c'est arrivé quand j'ai commencé à travailler dans un CPS en 2008, moment de la crise. et que j'ai vu des personnes pleurer dans mon bureau. Et là, du coup, j'ai été formé à la médiation de dette. Et donc, j'ai vraiment une grille de lecture aujourd'hui. D'ailleurs, je vous le dis aux personnes que j'appelle, j'ai une grille de lecture sur l'attention à ne pas s'endetter, donc à bien gérer son argent. et c'est clair que je vais m'en appliquer à moi-même. de me faire un budget du ménage, de faire attention à ne pas me surendetter. Ça peut arriver à n'importe quel moment. J'ai vraiment vu des personnes qui avaient des bonnes situations dans mon bureau. Et donc ça, ça a clairement eu un impact sur ma peur, entre guillemets, de devenir pauvre. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Du coup, tu as des outils pour prévenir, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai surtout une grille de lecture. On en parlait juste avant. J'ai une grille de lecture de voir d'abord le verre à moitié vide et donc d'abord voir les risques de ce qui pourrait m'arriver. Et du coup, forcément, je... j'essaye de tempérer le risque, ce qui est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles l'entrepreneuriat n'est pas encore pour moi, le risque est trop grand aujourd'hui, par rapport à ma situation personnelle ok,

  • Speaker #0

    merci alors, une autre catégorie qu'est-ce qui te tente ?

  • Speaker #1

    les études qui a financé tes études ? moi, qui a financé mes études ? donc j'ai fait À l'études sociales, dans ma famille, les parents avaient dit, parce qu'on a tous un parcours, on est cinq et on a tous un peu doublé à l'école. Mes parents ont dit, bon, à un moment, c'est 18 ans plus cinq ans d'études, ça, on vous finance et puis c'est fini. Oui. Et donc, moi, comme j'avais beaucoup doublé, j'ai doublé quand même deux fois.

  • Speaker #0

    Il te restait trois ans.

  • Speaker #1

    Il me restait trois ans, donc j'ai que pu faire un bac. Oui. J'ai fait à l'études sociales en quatre ans et donc, effectivement, ils m'ont mis dehors, je mets des guillemets, à me mettre dehors. mais j'ai quitté la maison alors que j'étudiais encore et donc j'ai un petit peu travaillé pour la fin de mes études Et puis quand j'ai fait mon master, là clairement je le faisais en même temps que mon travail d'assistant social dont je parlais tout à l'heure dans un CPS. Et donc papa et maman ont financé une partie et j'ai dû financer le reste par après.

  • Speaker #0

    Et c'était quelque chose que tu as vécu comme compliqué de devoir travailler et étudier ?

  • Speaker #1

    Ça ne m'a pas marqué que ce soit compliqué, surtout que c'était un travail, j'étais vraiment employé à mi-temps. J'allais au travail, ce n'était pas un job étudiant, ce n'était pas précaire, c'était vraiment un emploi. Et les études que je faisais étaient en cours décalé, donc ça se combinait assez bien. Et donc ça ne m'a pas marqué. Par contre, vraiment, je pense que ce qui a aidé, c'est qu'on était dans une famille nombreuse avec cinq enfants et que très rapidement, ils m'ont responsabilisé. Puisque les cinq enfants, j'ai réglé cinq, ce n'est pas possible. Et donc j'ai dû apprendre beaucoup de choses tout seul. Et ça m'a permis, je crois aussi, de me dire, voilà. C'est ok, je travaille et je gère mon argent et je vais à mes études.

  • Speaker #0

    Oui, tu n'as pas découvert l'astuce à la fin des cinq ans d'études. Enfin, ce n'est pas à la fin de tes études. Tu as eu le temps de te préparer à l'entrée dans cette vie d'adulte et tout ça.

  • Speaker #1

    Je savais que ça coûtait moins cher de cuisiner soi-même que d'acheter des plats préparés. Et donc, j'ai appris à cuisiner à la maison. Et quand j'ai quitté la maison, je savais cuisiner. Et je me rappelle très bien, je vivais avec mon cousin à Saint-Gilles. Et on était très contents. On ne me rappelait plus de mon temps, mais on avait pu se faire un repas. légumes, patates et merguez et on était content que ça nous ait coûté moins de 3 euros ou 4 euros, je sais plus ce que c'était. Et on s'est dit on a des légumes et de la viande, on est très content. Ça marche. C'est clairement parce qu'on avait fait le tour des petits magasins pour un peu acheter en regardant le prix au kilo plutôt que acheter malin.

  • Speaker #0

    Et le fait d'être assistante sociale, est-ce que c'est des trucs que tu utilisais directement dans ta vie à toi finalement, que tu t'appliquais, le fait d'avoir ces compétences-là ?

  • Speaker #1

    Les compétences d'assistance sociale, elles sont quand même assez rares, je crois. Tu as vraiment un assistant social qui travaille dans une administration comme le CPS, où là, c'est très réglementé. Et du coup, au quotidien, c'est plutôt la partie assistance sociale humain, relations humaines, qui, je pense, peut me servir pour justement faire des choix. Oui. Mais c'est... Mais ce n'est pas tant la partie assistance sociale administrative avec un cadre réglementaire.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour savoir comment gérer son loyer ou des trucs de la vie d'adulte.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que je reprochais. J'ai un jour été donné une formation à l'ISFSC, donc l'école où j'ai appris assistance sociale, justement sur le budget du ménage. Et c'est quelque chose que je reprochais, c'est qu'à l'école d'assistance sociale, on ne m'a pas appris.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas ça ?

  • Speaker #1

    J'ai appris ça au CPS. Ok. Et ça me paraît la base, en fait, si tu veux accompagner des gens, que ces personnes sachent faire leur budget de ménage et pas un budget de ménage où tu mets des montants dans des cases qui correspondent à rien. C'est un vrai métier de ménage, quelque chose qui correspond à la réalité.

  • Speaker #0

    Ah, mais oui, moi, j'aurais cru, effectivement, que ça faisait partie, à un moment de la formation, ce côté pratico-pratique.

  • Speaker #1

    Alors, en tout cas, pas que. Oui, oui, oui. La formation, peut-être qu'aujourd'hui, c'est le cas, mais...

  • Speaker #0

    OK. Alors, une autre catégorie. Donc, j'ai philo, émotions, quotidien. Philo,

  • Speaker #1

    ça me stresse. Je ne suis pas très philosophe. D'accord.

  • Speaker #0

    émotions,

  • Speaker #1

    quotidien non mais on peut faire philo comme ça tu as fait un petit peu merci j'ai approché ici dedans c'est très bien, c'est la question que j'aurais voulu avoir qu'est-ce que l'argent permet ? pour moi l'argent c'est réponse courte mais c'est un un véhicule de valeur. C'est-à-dire que quand tu dépenses ton argent, tu affirmes tes valeurs.

  • Speaker #0

    Ah oui, les valeurs, pas de la valeur...

  • Speaker #1

    Ah non, non, de tes valeurs, de mes valeurs. Ok. Si, je ne sais pas moi, si je vais donner de l'argent, ça c'est très clair, mais si je vais donner de l'argent à une assoce, je vais faire un choix sur quel type d'assoce, ça peut aller de l'handicap comme à la pauvreté, et forcément, du coup... ça devient un véhicule de tes valeurs puisque tu choisis cet associé-là au patrimoine de l'Europe. Mais en fait, au quotidien, quand tu achètes une voiture, quand tu achètes un vélo, quand tu achètes des vêtements, le vêtement, c'est un exemple peut-être plus facile, mais si tu vas acheter chez Primark ou si tu vas acheter dans un magasin de récup, en fait, ton argent est un véhicule de valeur. Et je pense qu'au quotidien, dans tout ce qu'on fait, dans tous les achats qu'on fait, c'est le cas. Je ne sais pas moi, si tu ouvres un compte en banque dans une banque qui pollue, alors que tu pourrais mettre cet argent chez Crédal pour savoir que cet argent, en fait, va servir à financer l'économie sociale en Belgique, ton argent fait plus de valeur.

  • Speaker #0

    Ok, et en même temps, c'est bien placé. Un petit rappel.

  • Speaker #1

    C'est mon côté commercial. Oui,

  • Speaker #0

    super. Merci beaucoup. Mais du coup, pour ces trois...

  • Speaker #1

    questions. Ah zut, on fait les autres après.

  • Speaker #0

    Mais pour le podcast, c'est comme ça, tout le monde a le même temps de parole à peu près, on va arrêter là, mais qu'est-ce que tu dirais justement par rapport à des gens qui voudraient entreprendre et qui se questionnent sur leur rapport à l'argent en tant qu'entrepreneur etc. C'est quoi qui devient comme conseil spontanément ?

  • Speaker #1

    Mais donc... Comme je disais, moi, j'ai cette grille de lecture de la vie de médiateur de dette et donc avec mes peurs, mes craintes. Et donc, je pense que la première chose à faire, c'est de savoir qu'est-ce que je suis prêt, d'une part, à mettre sur la table, donc quel argent je suis prêt à perdre pour mon projet, et d'autre part, d'être bien au clair sur, en fait, de quoi est-ce que j'ai besoin. On pense souvent, oui, j'ai besoin d'un salaire d'autant parce qu'on fait un parallèle entre l'entrepreneuriat et le salariat. Et en fait, c'est différent. Donc, on peut se permettre de peut-être gagner un peu moins en tant qu'indépendante parce qu'il y a d'autres avantages. Par exemple, la facture téléphonique qui sera payée par l'activité. Donc, pour moi, c'est ces deux questions-là qui sont primordiales. C'est qu'est-ce que je suis prêt à perdre comme argent pour mon projet ? Et franchement, j'insiste souvent sur quand cet argent est perdu, en tout cas, quand on a testé, si ça ne marche toujours pas, il faut oser débrancher en disant, en fait, mon projet n'est pas bon, aujourd'hui, il n'est pas mieux, peu importe. et pas continuer à rajouter de l'argent parce que ça, c'est un peu le défaut des entrepreneurs. Et puis, l'autre espèce, c'est, ok, et moi, on a mes consciences de combien est-ce que j'ai réellement besoin pour vivre. Sans me mettre une pression de, je dois sortir de 2500, parce que quand je suis employé, j'ai 2 500. Et du coup, je dois faire beaucoup plus de chiffres d'affaires alors que je pourrais très bien vivre avec le même train de vie. Il y a vu que, par exemple, 2000 euros. Et donc, ça diminue un peu aussi la pression sur le business.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    On est au bout pour l'enregistrement. Alors, je vous rassure, on n'a pas répondu à l'entièreté du jeu. Il y a quand même 52 questions au total. Mais l'enthousiasme et la franchise d'Antoine m'ont offert cette réflexion. La gestion du budget quotidien, l'argent du ménage, comme on l'appelle souvent. Si même les assistants sociaux n'apprennent pas comment le prévoir, comment l'organiser, mais qui l'apprend ? Qui sait faire son budget ? en arrivant dans la vie d'adulte. Ce serait bien de briser les tabous et de généraliser les apprentissages pour toutes et pour tous, non ? Moi, humblement, je vais continuer à balader mon micro et je vous retrouve donc dans d'autres épisodes de Money Party.

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