- Speaker #0
Monstrueusement humain, le podcast qui risque de te donner le goût de toi. Sois la bienvenue créature au grand coeur, approche-la, sache qu'ici tu vas peut-être te réconcilier avec qui tu es vraiment. Oui, en fait si tu pouvais laisser là parler maintenant tout haut tes petits goûts intérieurs, tes ressentis, tes visions que parfois tu kifferais de prendre mais qu'en fait tu t'es, tu juges et puis parfois tu sabotes. parce qu'a priori, ça n'a pas l'air de rejoindre le plus grand nombre. Alors moi, j'ai un rêve, c'est celui de participer à l'effondrement du mur de la Nord. C'est un peu mon mur de Berlin à moi. Alors je dis stop, stop à cette recherche constante de l'approbation du monde pour valider notre existence. Stop à cette normopathie assassine. Bonjour à tous ! Alors aujourd'hui, je reçois pour cette série autour d'être parent et plus particulièrement être mère pour cet épisode, Milady Ogier. Bonjour Milady !
- Speaker #1
Bonjour Audrey, merci pour cette invitation et je suis ravie d'être là avec toi et tous tes auditeurs et auditrices.
- Speaker #0
Merci à toi et merci pour ton temps. Alors, je vais te poser une question parce que là, Monstreusement Humain voyage un petit peu aujourd'hui parce qu'en fait, on est plutôt dans le sud avec toi, l'ami Lady.
- Speaker #1
Oui, dans le sud de la France, pour être précise, parce que je viens d'un sud encore plus au sud. Mais oui, on est dans le sud de la France, tout à fait, à Toulouse précisément.
- Speaker #0
À Toulouse, et peut-être tu vas nous envoyer un peu de soleil, parce qu'ici, ce n'est pas top, top.
- Speaker #1
Alors... C'est pas gagné
- Speaker #0
C'est pas gagné ?
- Speaker #1
C'est pas gagné
- Speaker #0
Ok, ben c'est rassurant en fait On est toujours, ouais, le sud Eh bien non !
- Speaker #1
Eh ben en ce moment il pleut tous les jours Voilà Mais bon c'est vrai que ça ne dure jamais aussi longtemps que par chez toi je pense Ouais
- Speaker #0
En tout cas c'est pour expliquer aussi que voilà Dans nos croyances Il fait toujours beau dans le sud Eh bien non !
- Speaker #1
Tout à fait, c'est une croyance, effectivement, on est bien d'accord.
- Speaker #0
Et un premier shoot dans cette croyance. Alors Milady, si je t'ai invitée aujourd'hui et si tu as accepté, c'est parce que j'avais très envie de faire parler des hommes mais aussi des femmes autour d'être mère. parce que je crois qu'il y a vraiment besoin, je vais utiliser un terme familier, d'ésinguer ce mythe et cette image encore très présente autour de la mer. Et je me suis dit qu'avec tes différentes casquettes, ça pouvait être très intéressant. Parce que tu es maman.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et d'une grande famille, en tout cas assez grande. Tu es podcasteuse d'un podcast qui s'appelle Maman Active. Donc, on plonge dans le cœur du sujet. Et puis, tu as aussi une casquette de coach. Et on en parlera tout à l'heure par rapport à ton expérience de terrain.
- Speaker #1
Ça marche.
- Speaker #0
Et donc, je me suis dit, ben voilà, là, tu es une des perles de cette série. Voilà, précieuse. Donc, est-ce que tu peux peut-être nous décrire ta famille déjà ? Enfin, tu es maman de ?
- Speaker #1
Je suis maman de quatre enfants. donc je suis milady ogier comme a dit Audrey et donc je suis maman de 4 enfants 4 garçons précisément donc il y a beaucoup de testostérone chez moi parce que mes 4 enfants en fait j'en ai 2 qui sont en plein dans l'adolescence et 2 qui sont encore un peu plus petits donc de 5 ans à bientôt 17 ans l'aîné donc j'ai des âges très différents et voilà et puis donc je suis finalement à la fois cette maman là mais pas que parce que je n'aime pas du tout du tout du tout qu'on me résume à ma maternité parce que ce n'est qu'une partie de qui je suis parce que je ne suis pas née maman voilà, jusqu'à preuve du contraire à la naissance on n'est pas maman vous me dire si c'est pas ça mais je pense que quand je suis née je n'étais pas du tout maman prédestinée forcément à être maman. et donc du coup je suis aussi avant tout une femme aujourd'hui et une femme comme tu disais multiple facette multiple casquette et qui n'a pas envie qu'on la mette dans une case, qui n'a pas envie de correspondre à une norme imposée qui refuse même les normes imposées parce que pour moi il n'y a pas de normes en fait si ce n'est celle que nous choisissons nous-mêmes de construire pour nous-mêmes par rapport à notre vision de ce qu'on désire dans la vie. Et donc, dans Maman Active, c'est pour ça que j'ai créé Maman Active, pour partager ce message-là aux mamans. qui peuvent justement subir cette pression pour reprendre, pour te plagier Audrey, de la normopathie. Quand on est maman, il faut, je dois, il faut, je dois. Moi, je dis non à ça. Ce n'est pas le il faut, je dois. Même si, bien évidemment, on a des responsabilités, on a des obligations parfois, c'est vrai. Mais ce statut-là de maman, cette casquette-là de maman, ne se résume pas à des responsabilités et des obligations. Et derrière toute responsabilité et toute obligation pour moi, la première étape, c'est le choix.
- Speaker #0
Voilà. Merci. Merci. Alors, ton discours, il est super parce que c'est un discours, j'ai envie de dire, en tout cas super pour moi. Aujourd'hui, je le trouve très intéressant. Mais ce qui m'intéresse, c'est que, OK, t'en es arrivé là, tu as créé des choses par rapport à ton vécu. Mais si on fait un petit peu machine arrière, tu es devenu maman, donc il y a 17 ans. Est-ce que tu pourrais nous livrer les pensées qui t'ont traversé, les scudes qui t'ont touché ? Tu vois, tout ce truc qui, par rapport à un mythe, alors moi j'aime parler de ce mythe, parce qu'un mythe ça peut être très joli, mais ça peut être une vraie prison ou un vrai poison. et donc par rapport à l'idée que tu avais d'être mère, qu'est-ce qui s'est passé entre l'envie d'être parent et puis ces différents enfants ? Ça a été quoi tes révélations et tes souffrances ? Moi, ce qui m'intéresse, c'est ça.
- Speaker #1
ah là là je pourrais pas tout te dire il y en a trop mais je vais essayer d'être synthétique et d'être d'aller à l'essentiel on va dire mais déjà déjà ce sera pas mal déjà ce sera pas mal je pense déjà tu dis il y en a trop déjà c'est très intéressant c'est à dire que voilà ouais oui il faut être conscient de ça parce que c'est ça la vérité en vrai tout part d'un choix et d'un désir comme tu l'as dit donc moi j'aime bien dire que le désir d'enfant est arrivé chez moi comme une envie de pisser Pardonnez-moi l'expression, mais je pense que vous pouvez du coup comprendre que c'est vraiment... Ah, c'est arrivé, ce n'est pas quelque chose que j'avais programmé. Ce n'est pas quelque chose que j'avais planifié ou anticipé. Ça m'est tombé dessus quelque part en me disant, ah oui, ça y est, j'ai envie. Ça venait de là, ça venait des tripes, ça venait de quelque part.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et là, j'ai dit à mon chéri à l'époque, ça y est, j'ai envie d'être maman, on va faire un bébé. Go ! Et voilà, c'est parti. Et là, on commence les tests, enfin les travaux pratiques comme je les appelle. Et là déjà, ça... déjà devenir maman a commencé là et la souffrance a commencé là aussi parce que ça s'est pas fait du jour au lendemain et quand on a un désir comme ça qui vous attrape au plus profond de votre vie et que vous n'arrivez pas à la souligner malgré ce que vous mettez en place c'est déjà une souffrance en fait.
- Speaker #0
Oui, surtout à l'heure actuelle. Surtout à l'heure actuelle où on pense, à l'heure actuelle, même si c'est 17 ans en arrière, où on pense qu'on maîtrise tout ça. C'est-à-dire qu'on n'en veut pas, on n'en a pas. On en veut, on en a.
- Speaker #1
Et on a bien la preuve depuis la nuit des temps finalement, en vrai. que ça ne marche pas comme ça. La maternité, ça ne marche vraiment pas comme ça. Et on n'a pas la maîtrise de tout, en fait. Du tout, du tout. et ensuite j'arrive enfin à avoir ce bébé ça a pris presque quasiment plus d'un an pour que la petite graine s'installe et au final j'arrive à avoir ce bébé et là dès la grossesse c'est très compliqué pour moi j'ai eu beaucoup de mal à accepter la transformation de mon état physique, j'ai beaucoup de mal à accepter déjà la perte de contrôle. parce que à l'époque j'étais très dans le contrôle de tout en fait et la grossesse c'est bien un moment où tu contrôles en tout cas pour moi je l'ai vécu comme ça où tu ne contrôles rien alors
- Speaker #0
tu dirais et ça a été une souffrance pour moi vraiment quand tu dis perdre de contrôle et tu parlais du physique tu aurais un exemple sur donc oui oui
- Speaker #1
et je ne te parle pas que du physique je te parle du physique et du psychique aussi je te parle du corps, de l'esprit c'est à dire que avec les hormones je contrôlais mes réactions je ne comprenais plus mes réactions, je ne comprenais plus mes émotions je ne comprenais rien du tout j'avais des réactions que je n'avais jamais eu avant au niveau du goût, j'avais des goûts que je n'avais jamais eu avant le corps que je ne reconnaissais pas, je pleurais devant le miroir quand je me voyais nue enfin voilà c'était un truc global un tsunami un tsunami total un tsunami d'émotions contradictoires qui a été très difficile pour moi à gérer parce que autour de moi personne ne comprenait mon état personne ne comprenait que je puisse être dans cet état-là alors que j'étais en train de vivre le plus merveilleux des moments dans la vie d'une femme comment pouvais-je être aussi finalement triste de porter la vie comment pouvais-je souffrir c'était la question qui était sous-jacente dans les réactions autour de moi à l'époque en fait ce qui me vient là si
- Speaker #0
je peux me permettre c'est qu'en fait tu osais exprimer ton ressenti. C'est-à-dire qu'au lieu d'entretenir ce mythe qui commence dès le départ, bien sûr, je suis enceinte, je suis très épanouie, tout est beau, je suis sur mon petit nuage. En fait, toi, tu étais tellement au contact de ton ressenti et que tu l'exprimais qu'en fait, ça venait heurter l'extérieur, l'entourage.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Complètement. Et quand tu heurtes comme ça l'extérieur, eh bien, malheureusement... il y a des réactions aussi que tu reçois du coup sans avoir demandé à les recevoir qui ne sont pas forcément agréables. Et donc, ça t'enfonce encore plus dans cet état permanent d'incompréhension et finalement de solitude face à ta réalité. au moment T.
- Speaker #0
Alors, qu'est-ce qui se passe ? Justement, c'est intéressant, même si il ne faut pas qu'on reste trop longtemps à cet endroit-là, mais qu'est-ce qui se passe quand l'entourage réagit et qu'on est dans une expérience carrément nouvelle, carrément chamboulante parce qu'il faut arrêter de se voiler la face, quand on devient obélix ? Il y a un truc... Voilà, je veux dire, ça c'est ce qu'on voit extérieurement, mais on peut imaginer intérieurement tous les chamboulements qui ne se voient pas. Donc, qu'est-ce qui se passe dans la tête et dans le cœur d'une femme quand l'entourage, quelque part, émet une certaine hostilité ou une certaine incompréhension ?
- Speaker #1
Et bien moi en tout cas, ce qui s'est passé pour moi, c'est que je me suis sentie très très seule, je me suis sentie abandonnée aussi par des personnes qui pour moi étaient censées être là pour moi, étaient censées un peu comme dans un rite de passage, parce que pour moi c'était un peu ça, celles qui sont passées par là avant moi, je m'attendais à qu'elles me tendent la main. ce n'est pas arrivé. Du coup, j'ai dû chercher des solutions ailleurs que dans cet entourage. C'est ce que j'ai fait justement parce que j'étais vraiment, vraiment pas bien. Et j'avais la chance d'avoir cette conscience-là, de me dire, OK, laisse tomber, ils ne comprendront pas. Tant qu'ils ne vivent pas quelque chose... ils n'arrivent pas à le comprendre, ils n'arrivent pas à te donner le soutien dont tu as besoin. Va chercher ce soutien dans une communauté qui comprend ce que tu vis et qui peut t'accompagner dans ce moment difficile. Et donc, j'ai trouvé une communauté de femmes merveilleuses via Merci la technologie, via Internet, qui, elles aussi, étaient enceintes au même moment que moi, avaient une date prévue d'accouchement au même moment que moi. À l'époque, j'ai accouché en octobre et donc, on était les octobrettes. et là j'ai trouvé le soutien nécessaire là j'ai pu exprimer ma souffrance avoir aussi des tips, des tuyaux tout simplement me dire que j'étais pas anormale ouais,
- Speaker #0
en fait tu as eu quand même cette sacrée tu ne t'es pas jugée en fait parce que tu aurais pu tu vois je veux dire c'est des moments où on pourrait avoir confiance en les femmes. Parce que oui, malheureusement, et j'en parle dans l'épisode d'intro sur être parent, je parle de ce proverbe africain, il faut tout un village pour élever un enfant. Et je crois tellement à ça. C'est tellement vrai. Et je me dis, dans un moment comme ça, en plus, Je me permets, mais de par ta culture, moi, je pourrais fantasmer le fait que, mais forcément, toi Milady, tu as été entourée, puisque culturellement, on peut penser, enfin voilà, moi comme ça, d'une façon très courte, je vais dire, ben oui, tu as des origines africaines, ben forcément, que toi, aucun souci.
- Speaker #1
et ouais et ben non et ben non non j'ai été après j'ai été entourée oui mais ce que je vais te préciser c'est que on ne peut donner que ce qu'on a soi-même ouais et et moi je venais avec des questionnements que les femmes de ma vie, comme je les appelle, que j'aime de tout mon cœur, donc mes mamans, avec un grand M, ne s'étaient jamais posées et qu'elles ne comprenaient pas mes questionnements.
- Speaker #0
Oui, ça allait de soi. Ça allait de soi.
- Speaker #1
C'est vraiment cette idée-là, ça va, ça fait des générations et des générations qu'on fait des enfants, que la grossesse, que ceci, qu'est-ce que t'as à en faire tout un plat ? C'était un peu ça que j'entendais, en fait. et ça ne me convenait pas parce que je n'avais pas besoin de ça à ce moment-là elles m'ont entourée par rapport à comment elles-mêmes ont été entourées les autres avant elles, etc sauf que moi j'avais besoin
- Speaker #0
d'être entouré différemment tu vois merci de dire ça et merci de mettre en lumière et ça j'aimerais tellement que tout le monde entende ça homme et femme ce n'est pas parce qu'on attend un enfant qu'on est une femme, qu'on a un enfant qui grandit dans son ventre que ça va de soi pour nous dans notre coeur et dans notre corps j'aimerais bien rappeler quand même ici si tu permets oui
- Speaker #1
ça ne peut pas aller de soi, en fait, on n'est pas préparé à ça. On n'a développé du coup aucune habitude qui peut correspondre à cet état de fait. C'est un bouleversement physiologique, psychologique, sur lequel on n'a pas forcément l'accompagnement nécessaire. ensuite il n'y a pas de mode d'emploi pour élever un enfant on n'apprend pas ça à l'école on n'apprend pas ça dans les bouquins non plus parce que chaque enfant vient avec son énergie chaque enfant est différent chaque situation, chaque grossesse est différente, moi qui en ai eu 4 je te le confirme, chaque grossesse aucune de mes grossesses n'a été identique, aucune à chaque fois je suis allée de surprise en surprise et chaque enfant est différent donc Ça peut parler de soi. Et nous-mêmes, on est différents à chaque grossesse.
- Speaker #0
Tout à fait. Donc,
- Speaker #1
un changement brutal et en même temps, un changement permanent. Ça demande une force à la fois physique, à la fois mentale, à la fois psychologique, à la fois spirituelle pour arriver. à amener ses enfants jusqu'à ce qu'ils soient des adultes autonomes. Et ça demande une énergie. Et ça demande une capacité, quand on parle de changement, ça demande une capacité d'adaptation perpétuelle. Donc oui, ce n'est pas tout rose. Ou non, c'est long d'être tout rose. Oui, ce n'est pas fluide tout le temps. Oui, ce n'est pas simple. Mais c'est possible.
- Speaker #0
mais c'est là où tu vois je trouve que c'est très intéressant parce que dans ce mythe de la mère il y a bien et nous les premières en tant que femmes il y a bien quand même ce truc de ça devrait aller de soi puisque on peut porter la vie puisqu'on peut mettre au monde on devrait avoir cette notice tu vois intégrée Et voilà. Et on ne se pose pas de questions parce que c'est dans, oui, une fonction depuis la nuit des temps, mais... Mais ? What ? Mais ? Donc, ok. Donc, première grossesse, chamboulement, et toi, plutôt que de, j'ai envie de dire, de te juger ou de te fustiger, tu trouves solution à l'extérieur, enfin à l'extérieur, en tout cas via Internet, autour d'une communauté. Qu'est-ce qui va être nouveau et aussi très confrontant par rapport aux autres grossesses ?
- Speaker #1
Par rapport à la première, tu veux dire ?
- Speaker #0
Oui, pardon, en comparant avec la première.
- Speaker #1
Le plus confrontant pour moi à chaque grossesse, ça a vraiment été cette sensation. de devoir tout recommencer à zéro, en fait. Cette sensation de... Ah non, mais pourtant, j'en ai déjà eu un. Pourquoi est-ce que c'est toujours aussi compliqué ? Cette sensation de rebattre les cartes à chaque fois.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et à chaque fois, de devoir avoir... En fait, d'avoir cette pression-là. de bien faire, d'avoir cette pression-là d'être la bonne mère, tu vois. Et vraiment, ça a été très confrontant parce que moi, j'étais du coup totalement dans ma, dans mes, comment on appelle, dans mes, dans le jardin de jargon de coach, dans mes messages contraignants, les drivers en anglais, qui sont en fait des fonctionnements inconscients qu'on a par rapport à notre histoire, notre héritage.
- Speaker #0
Oui, oui. Sois forte.
- Speaker #1
C'était le sois forte et le sois parfaite. Et donc, je ne me donnais pas le droit à l'erreur, en fait, tu vois. Et avec la pression sociétale, c'est pour ça que moi j'appelle ça le diktat sociétal, qui te pointe en permanence du doigt et qui te pour tout et rien, c'est très difficile à vivre parce que tu as la sensation de n'en faire jamais ainsi. Tu as la sensation de n'être jamais assez bonne mère. Tu as la sensation d'être à côté de tes pompes en permanence. Et ça, c'est très confrontant. C'est très confrontant parce que tu passes ton temps à te déprécier. Tu passes ton temps, du coup, à... finalement ça te décourage et tu te demandes mais pourquoi parfois même tu te demandes mais pourquoi j'ai fait ce choix de faire des enfants en fait je suis vraiment capable tu vois c'est ça le plus confrontant de tout le temps se poser la question si on est capable de si on est assez si ce rôle là c'est pas le rôle de trop tu vois c'est vraiment ça le plus confrontant et le plus difficile à vivre parce que au final ça te fait perdre vraiment de l'estime pour toi-même déjà de ce côté-là et même physiquement c'est très confrontant parce que physiquement ton corps celle qui ont le corps qui est le même avant et après grossesse, tant mieux pour elles, je suis contente pour elles elles n'auront pas eu cette souffrance-là en plus mais ton corps n'est plus jamais le même, en fait. Tu as des douleurs que tu n'avais pas avant. Tu as la peau qui est... Moi, j'ai un ventre qui est dévasté. Et ça, j'ai eu beaucoup de mal à l'accepter aussi. De plus, d'avoir un corps qui, finalement, est devenu un incubateur d'enfants pendant un certain temps, clairement. Et d'avoir du mal à récupérer mon énergie. physique aussi parce que tu manques de sommeil et je suis désolée le sommeil, la privation de sommeil reste une torture très étudiée dans certains pays encore, c'est une vraie torture c'est une torture il faut vraiment le garder en tête ça et c'est nous les mamans dans 90 voire plus pour cent des cas qui avons cette charge là du manque de sommeil en fait en vrai Donc tout ça, humainement parlant, c'est énorme. C'est énorme pour une seule personne.
- Speaker #0
C'est énorme. Et moi, la question qui me vient, parce que forcément peut-être des gens te l'ont posé ou se sont demandé, c'est Ok, donc tu exprimes tout ça. Alors pourquoi avoir fait quatre enfants ?
- Speaker #1
parce que j'avais décidé d'avoir une grande famille et que c'était un désir pour moi, une envie, un choix. Mais je savais où j'allais du coup après le premier et je savais que ça n'allait pas être facile. Je savais que ça allait me challenger. Mais mon désir de construire une grande famille était plus important. que les conséquences que ça allait avoir sur tout le reste. Quand le désir est plus grand que les désagréments, tu y vas en fait parce que tu es convaincu intrinsèquement que tu vas y arriver. Mais ça ne veut pas dire que dans les faits, ça va être facile.
- Speaker #0
Oui, oui, ok. Oui, merci. Alors, justement, pour glisser vers tes choix pros, moi j'aimerais bien qu'on parle, moi je tiens beaucoup à parler du mythe de la mer. et de... alors je vais oser, je l'ai dit de toute façon dans mon épisode d'intro, cette image presque de Vierge Marie. qu'on prête à la mère. Alors, ça n'a rien de religieux ou anti-religieux. Je ne vais pas rentrer dans des débats comme ça.
- Speaker #1
Là ou là, ça ne me dérange pas du tout, religieux ou pas religieux. Moi, ça me va très bien. Je vois très bien le mythe de la Vierge Marie. C'est même devenu quelque chose de traditionnel au-delà de la religion. Voilà.
- Speaker #0
Il y a quelque chose de tellement idéalisé, de tellement fantasmé. de tellement j'aime ce mot de hors sol, c'est-à-dire qui n'est plus du tout enraciné dans le vivant et qui colle encore en 2024. qui colle à la peau des femmes et qui est engrammée dans les têtes des hommes et des femmes. Enfin, là, je ne fais pas de différence.
- Speaker #1
C'est la société, c'est un grand S, en fait. C'est tout ça que j'appelle le diktat sociétal. Tu as très bien dit qui est, et moi je vais te dire, qui est déshumanisé. La Vierge Marie, excuse-moi. Elle était peut-être de chair, mais c'est un symbole spirituel, c'est un symbole divin. alors il faut que les gens se rappellent bien que le divin et l'humain c'est pas la même chose on a une part de divin en nous ou ceux qui y croient dont je fais partie mais nous ne sommes pas dieux donc comment voulez-vous aller associer une caractéristique divine à une femme qui est tout simplement et avant tout un être humain. C'est ça que les gens ont oublié. Et les femmes elles-mêmes, et les mamans actives que j'accompagne, c'est ce que je fais avec elles, je leur dis, vous êtes devenus des fers humains et vous avez oublié que vous étiez avant tout des êtres humains. Donc si on se reconnaît à notre humanité, tous ensemble hommes et femmes confondus et qu'on regarde la vie d'une maman les challenges de la maternité sous le regard de l'humanité je pense que ce mythe tombe très vite en fait. Sauf qu'on ne le regarde pas sous le regard de l'humanité. On oublie en fait que maman, c'est un être humain et qu'elle fait comme elle peut en fait. Et que ça peut lui arriver, par exemple, de se dire Mais pourquoi j'ai fait cet enfant ? J'en peux plus de ce gosse. Je n'en peux plus. ça peut lui arriver même de dire à son enfant non mais toi, j'aurais jamais dû t'avoir en fait, j'ai fait une grosse erreur est-ce que simplement elle arrive à un stade où elle n'en peut plus ? parce que tout être humain qui est extrêmement challengé à plusieurs niveaux, comme je l'ai dit, je répète corps, esprit, mental psyché à un moment donné ça explose en fait et qui sommes-nous pour venir pointer du doigt ces femmes ? et ces gens qui les pointent du doigt si tu regardes bien, n'ont pas traversé le quart de la moitié du millième de ce que ces mamans-là traversent tu vois et c'est ça, quand l'être humain commencera à raisonner en humain en mettant l'humanité au centre du débat on n'aura plus ces sujets-là et j'oeuvre tous les jours dans ce sens-là à mon petit niveau pour ramener de l'humain dans tout ce que je fais, que ce soit dans le perso comme dans le pro.
- Speaker #0
Ouais. Alors justement, pourquoi, qu'est-ce qui t'a fait, en tant que donc maman de quatre enfants, qu'est-ce qui t'a stimulé pour créer ? ton podcast Maman Active et pour devenir coach et donc auprès des femmes et des mamans actives, qu'est-ce qui a fait le déclic ? Il y a 17 ans, mon premier fils, le tsunami d'émotions dont je t'ai parlé, et ce sentiment de solitude, de dévastation, et toutes les épreuves que j'ai eues après. Mais le déclencheur, ça a été quand je suis devenue maman. Quand je suis devenue maman, je ne me suis pas reconnue. Quand je suis devenue maman, je me suis perdue dans un trou noir. Quand je suis devenue maman, je me suis dit, mais mon Dieu, mais je n'avais rien compris à la vie en fait. Mais qu'est-ce que je m'en suis imposée des choses. je me suis rendue compte au fil du temps dans mon cheminement et en continuant mon expérience de maman et en la développant, en multipliant les risques et en allant jusqu'à quatre, qu'au final, j'avais intégré beaucoup de choses, j'avais intégré beaucoup de solutions que je recherchais à l'époque de mon premier grâce au regard des autres. Je me suis rendue compte de ça, au regard bienveillant de personnes, de mon entourage et même de personnes qui ne me connaissaient pas et qui me posaient toujours la question Mais comment tu fais ? mais comment tu fais Milady et là je me suis dit peut-être qu'il y a un truc dont je ne me rends pas compte c'est la fameuse zone de génie dont on parle cette zone dans laquelle vous faites les choses avec facilité, avec légèreté et vous ne vous rendez pas compte que c'est un talent unique que vous avez et c'est les autres qui le voient parce que pour vous, c'est rien. Pour vous,
- Speaker #1
C'est banalisé. Tu sais, moi, j'aime bien dire que ce n'est pas parce que c'est normal que c'est banal.
- Speaker #0
Exactement. C'est tellement bien dit, Audrey. C'est tellement bien dit. On le voit comme banal. Et c'est ça, au fur et à mesure d'entendre ça de l'extérieur, d'avoir des retours comme ça, j'y mets. ouais quand même un truc et de rencontrer des femmes en souffrance aussi ça m'a beaucoup ça m'a beaucoup touchée en fait et là je me suis dit il y a quelque chose à faire pour ces mamans et du coup c'est ça qui a fait en sorte que je décide après mon quatrième enfant il y a cinq ans de chercher en moi dans quoi je voulais contribuer encore et encore. Et j'ai fait ce travail-là de recherche. Et je me suis dit, c'est là qu'il faut que j'aille contribuer autant que faire se peut pour permettre à ces mamans-là de pouvoir se réaliser en se libérant de tout ce qui les entrave et qu'elles puissent enfin se réaliser et ne plus jamais être soumises à ce fameux diktat, à ce fameux regard des autres, à ce fameux jugement permanent qui existera toujours. et moi le but que j'ai avec ça c'est de leur apporter les outils nécessaires pour qu'elles deviennent, comme j'aime dire musclées de l'intérieur et qu'elles soient capables d'activer leur habileté leur responsabilité mais dans le sens d'habileté à répondre aux situations que la vie va leur apporter et qu'elles ne soient plus soumises à ce dictat dans le sens où qu'elles ne soient plus soumises en permanence sans se rendre compte au regard des autres et aussi à... à cette victimisation aussi dans laquelle on peut entrer en se disant c'est pas ma faute c'est la faute de ma mère de mon père de mon de mon voisin de ma voisine de la collègue tu vois parce que quand on est dedans dans ce trou noir on ne s'en rend pas compte en fait. Et on a besoin d'une main tendue, on a besoin d'une main bienveillante qui sait par quoi on est en train de passer et qui peut nous apporter de vraies solutions concrètes en fait. Et c'est ça, j'ai voulu être la main tendue que je cherchais désespérément à l'époque pour toutes ces mamans actives-là en fait.
- Speaker #1
Oui, merci de dire ça parce que moi je crois, et pour avoir traversé des choses très proches des tiennes, que dans ces moments-là, avant même les outils, on a tellement besoin d'un regard extérieur qui est là pour te dire je te comprends Ça existe et je te comprends. Parce qu'en fait, avec cette espèce d'omerta liée à ce mythe, Et bien, combien de fois en me permettant sur d'autres sphères pro de dire Ah mais oui, mais c'est tellement difficile et des fois nos enfants, on n'en peut plus des femmes me dirent Ah, ben c'est pas souvent qu'on entend ça Et tout de suite d'avoir cette lueur dans leurs yeux de Ah, ok, sans trop, sans dire plus, ah, ok, toi, on se comprend, tu as ressenti ça Donc en fait, tu es en train de me dire que je ne suis pas un monstre.
- Speaker #0
mais c'est ça exactement mais c'est énorme c'est énorme c'est énorme c'est le premier pas vers une libération en fait de se dire je ne suis pas seule en fait je ne suis pas seule d'où tu vois moi ça a démarré à ma première grossesse quand je suis allée chercher à l'extérieur s'il y avait des gens qui pouvaient me comprendre c'est ça dont j'avais besoin ils me disent je te comprends Milady tu n'es pas un extraterrestre tu
- Speaker #1
n'es pas folle tu n'es pas un monstre et être mère ça inclut tous ces ressentis là
- Speaker #0
ce n'est pas d'être une vierge mari ouais et je te dirais même c'est marrant ce que tu me dis là ça me fait penser à une expérience que j'ai eu il n'y a pas longtemps du tout il y a une dizaine de jours. Donc, en ce moment, mes ados, j'ai juste envie de les fracasser. Je te dis. Pour moi,
- Speaker #1
c'est dit.
- Speaker #0
Ça enlève de la pression. Et je ne suis pas un monstre. Et s'il y a des parents d'ados... qui écoutent, ils vont se reconnaître. Ils vont dire, ah mais les dièles ont tellement raison, ces ados, parfois on a vraiment envie de les fracasser. Et donc j'en parlais, ils ont envie, là moi j'en peux plus. Et justement, j'ai utilisé ce fameux proverbe de chez nous, et j'ai dit, bon maintenant, on a toujours dit qu'il fallait tout un village pour lever un enfant, sachez que maintenant moi, Je m'en lave les mains parce que là, je dois préserver mon énergie. Je remets l'enfant au village. Le téléphone est là. Débrouillez-vous. Mais ce sont vos enfants parce que là, moi, je vais les fracasser. Tu vois ? Donc, c'est quelque chose qui est finalement technique. Et c'est OK en fait parce que vos enfants, ils vont vous challenger jusqu'au bout. Jusqu'au bout. Moi, j'aime bien dire que c'est le seul contrat à vie en fait. pour vos enfants. Et j'adore cette chanson, je ne sais pas si tu la connais, de Linda Lemay, une mère, cette chanteuse canadienne. Elle est parolière, j'adore ça. Et à la fin, dans cette chanson, elle dit une phrase qui me touche, qui me touche, où elle dit ce n'est qu'à la fin, en fait, qu'elle va se permettre de fermer enfin ses deux yeux à la fois. Le jour de sa mort, quoi. Et c'est ça, une mère, en vrai. Mais... je suis désolée nos enfants mais très régulièrement ils nous gavent et on a le droit de dire qu'ils nous gavent un enfant qui n'écoute pas les consignes qui ne respecte pas les règles qui te parle mal qui fait des trucs en douce qui se met en danger qui respecte pas les limites que tu lui poses mais je suis désolée en tant que mère tu ne peux pas ne pas être gavée et ne pas avoir envie de fracasser sinon tu es un extraterrestre et puis en même temps
- Speaker #1
c'est tellement aussi un message d'authenticité pour les enfants d'avoir un parent comme ça. Et en même temps, c'est aussi une posture très rassurante parce qu'en fait, derrière, c'est malgré tous les côtés pas jolis que je te fais vivre, maman ou papa, mais en fait, malgré tout ça, tu m'aimes quand même.
- Speaker #0
Eh oui.
- Speaker #1
Et ça… moi si tu savais c'est un truc je l'ai compris mais je ne l'ai pas compris tout de suite tu vois dans la parfaite et je trouve que c'est tellement précieux c'est ok là tu m'emmerdes là tu m'aimes en fait c'est
- Speaker #0
ça qu'on appelle l'un des premiers besoins fondamentaux de l'enfant pour qu'il évolue correctement et qu'il ne soit pas trop perturbé à l'âge adulte le besoin d'amour inconditionnel et de la somme c'est ça l'amour inconditionnel mon enfant je l'aime pas parce qu'il fait tout bien je l'aime point quoi qu'il fasse et là d'ailleurs il y a une personne qui m'a challenge un jour quand je lui parlais comme ça j'ai dit moi j'aime mon enfant quoi qu'il fasse ah ouais si ton enfant est-tu quelqu'un tu l'aimeras quand même s'il va en prison machin je dis ben oui je l'aimerais quand même il y a une différence entre l'enfant, l'amour que je lui porte et mon jugement sur l'acte qu'il aura posé. Bien évidemment, je serais dévastée si mon enfant tue quelqu'un et va en prison pour ça. Mais j'aimerais toujours mon enfant.
- Speaker #1
Merci de dire ça. C'est vrai que c'est une conversation que j'ai eue avec mes garçons des fois, en leur disant forcément que si vous faisiez quelque chose de dramatique, ce serait normal que vous soyez puni. Mais pour autant... je serai toujours votre mère et je serai toujours là pour vous mais ça fait partie des challenges merci de dire ça c'est pas facile c'est pas facile et
- Speaker #0
j'aimerais parler d'un autre sujet aussi où je trouve que les mamans sont très pointées du doigt c'est le non-désir d'enfant tu vois, les mamans et les femmes. Donc, celles qui n'ont pas encore eu d'enfants et qui n'en veulent pas, et celles qui ont eu des enfants et qui n'en veulent plus. Et moi, j'ai été pointée du doigt là-dessus. Et jusqu'à aujourd'hui, comme je ne suis pas encore en âge de ne plus avoir d'enfants, n'est-ce pas ? Et régulièrement, on me dit, Alors, mais les dix, à quand le cinquième ? Et moi, je réponds, Ben, toi, commence par en faire un deuxième, et puis on en reparle.
- Speaker #1
parce qu'en fait c'est très marrant il y a ce en fait ce n'est pas lié à un désir de couple ou voilà c'est lié à une biologie c'est à dire que comme tu peux en faire et bien fais des enfants et
- Speaker #0
que surtout t'en as déjà fait 4 alors un de plus c'est rien oui c'est rien c'est vrai quand j'entends ça je me dis waouh waouh waouh tout ça c'est partie de la pression qu'on te met aussi, des étiquettes qu'on te met aussi et c'est très désagréable les gens ne se rendent pas compte c'est pas forcément malveillant attention quand les gens disent ça mais c'est très désagréable c'est très très désagréable et d'avoir l'impression de tout le temps avoir besoin de se justifier je comprends que certaines femmes en aient assez parce que ça demande quand même un certain développement personnelles pour arriver à répondre à ce genre de personnes sans en être impactée,
- Speaker #1
tu vois. Oui, oui. Et puis, c'est vrai qu'aujourd'hui, des femmes qui osent dire je ne veux pas d'enfant ou nous ne voulons qu'un enfant c'est en train de se développer parce que je pense qu'en tout cas, de mon point de vue, il y a une conscience de plein de choses très élevée. et c'est très mal perçu encore par d'autres qui vont traiter d'égoïsme alors qu'on est bien d'accord, faire des enfants est un acte au départ qui est vraiment pour soi, il est là, en tout cas pour moi l'égoïsme au départ il est là, on fait un enfant, on le fait pour soi, on le fait en tant que mère et père, on ne le fait pas pour se dire... enfin je sais pas j'ai pas d'exemple en tête mais c'est purement je peux t'en donner un exemple,
- Speaker #0
le jour où le désir d'enfant arrive, moi je dis ça m'a pris comme une envie de pisser donc j'ai rien demandé à personne déjà donc effectivement c'est totalement égoïste et puis on demande pas son avis à l'enfant déjà on demande pas on se dit pas quand on veut faire un enfant je veux faire un enfant pour sauver la démographie de mon pays parce que on se dit pas ça on ne dit pas je vais faire un enfant pour qu'il devienne ci pour sauver l'humanité c'est pas ça qu'on se dit c'est pas altruiste à la base c'est vrai on fait un enfant parce qu'on est des mammifères parce qu'on est aussi conditionnés comme ça et que quelque part il y a ce côté de besoin de survie qui est là inconscient et c'est pour soi c'est pour pérenniser sa lignée c'est pour voilà à la base comme tu dis c'est purement pour soi vraiment vraiment
- Speaker #1
Oui, donc aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a vraiment des discours où voilà, qu'est-ce que c'est égoïste de ne pas en faire. Et oui, c'est très intéressant de voir comment presque deux époques viennent se heurter et en même temps... ça vient pour moi souligner une vraie conscience, peut-être de plein de choses, écologique, mais aussi une conscience de tout ce qu'on prend, ce rôle et cette responsabilité. Et que peut-être aujourd'hui, on est à un stade où ça a tellement été un curseur de perfection d'être parent que peut-être que ça fait reculer certains et ça peut se comprendre en fait.
- Speaker #0
Oui, complètement. et j'aimerais rajouter par rapport au non-désir d'enfant pour celles qui ont déjà des enfants moi la première mon désir d'enfant s'est arrêté avec le quatrième et là j'ai annoncé à tout le monde que mon utérus avait pris sa retraite et que du coup il fallait qu'il soit conscient qu'il n'y aura plus d'enfants en tout cas de mon utérus et que si ça m'arrivait que je ne l'ai pas choisi, clairement, il faudra d'abord m'interner. dans un hôpital psychiatrique, le temps que je me remette de la nouvelle et que j'ai un suivi adapté, parce que c'est à ce point-là. Je me veux, j'ai un non-désir d'enfant et un non-désir d'enfant, ça doit se prendre très au sérieux.
- Speaker #1
Pour la sécurité de la famille aussi.
- Speaker #0
Exactement. Sinon, ça peut aller au drame, en fait.
- Speaker #1
Vraiment.
- Speaker #0
Donc, c'est important. Je voulais vraiment le dire parce que c'est important. Quand on a eu des enfants ou quand on n'a pas eu, quand il y a un non-désir d'enfant, c'est impératif de ne pas le prendre à la légère. Vraiment. C'est de mettre la pression à ces femmes qui expriment un non-désir d'enfant. C'est leur choix. Elles ont le droit. Elles font de mal à personne. Il faut arrêter. Ce n'est pas X ou Y qui contrôlent l'utérus de X ou Y. Il faut laisser les femmes libres de contrôler ce qu'elles font avec leur utérus. Merci.
- Speaker #1
Merci, ça je pourrais en reparler autour d'un épisode avec des livres qui sont sortis, Mal de mer et une autre journaliste ou sociologue israélienne qui a fait témoigner des femmes qui sont restées anonymes sur des regrets ou des choix de ne pas être mère. Et voilà, c'est encore très dangereux d'exprimer ça.
- Speaker #0
Oui, c'est très tabou, on parle beaucoup, alors là, en veux-tu, en voilà, de celles qui ont un désir d'enfant et qui n'y arrivent pas. ça c'est pléthore mais le non-désir d'enfant est tout aussi puissant que le désir d'enfant donc le désir d'enfant non comblé c'est une souffrance énorme et le non-désir d'enfant qui aboutit à un enfant c'est une souffrance tout aussi énorme il faut que les gens en soient conscients
- Speaker #1
Carrément. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour clôturer, parce que le temps passe à une vitesse de dingue, j'aurais bien voulu quand même, peut-être que tu éclaires sur... les cas peut-être à travers ton expérience les cas extrêmes, les souffrances rencontrées ce qu'expriment les femmes comment ça se manifeste j'aimerais vraiment qu'il y ait un panel alors premier
- Speaker #0
cas qui me vient en tête c'est une de mes coachées qui a une grosse souffrance identitaire suite à la maternité. Et elle s'est perdue totalement en devenant maman. Elle a eu trois enfants coup sur coup, c'est-à-dire elle a eu trois enfants en cinq ans. donc tu vois bien que c'est très très rapproché et trois enfants en cinq ans et une femme brillante belle carrière etc donc toute sa vie a été totalement bouleversée par la maternité elle s'est totalement perdue elle ne sait plus qui elle est je ne sais pas si tu te rends compte de ne plus avoir tu ne sais plus quelle est ton identité il y a vraiment un avant et un après ce qui a entraîné de la dépression ce qui a entraîné un burn out aussi donc dépression en dehors du travail mais un burn out au travail qui est aussi une dépression mais due au travail qui a entraîné également des problèmes de couple, qui a entraîné des problèmes avec ses enfants bien sûr
- Speaker #1
forcément le danger derrière c'est tout ça et pouvant engendrer de la maltraitance parfois c'est à dire que il ne faut pas se leurrer, la maltraitance ce n'est pas pour le plaisir de maltraiter, c'est que des fois il y a une telle impuissance et un tel malaise que le mal part dans tous les sens en fait c'est ça,
- Speaker #0
c'est complètement ça donc il y a ça, cette perte d'identité importante qui fait que la personne se disloque, c'est compliqué à se dire, ah Donc, c'est des conséquences pas négligeables. Et il y a aussi le cas de malprétence, où au final, en devenant maman, c'était très compliqué pour elle. Et en plus, le compagnon... n'a pas assumé le rôle de père. Donc, elle a perdu le compagnon. Le bébé avait presque 18 mois. Donc, le compagnon est parti, les a abandonnés. Et donc, du coup, elle en a voulu à son enfant. C'était la faute de son enfant, parce qu'elle avait perdu l'amour de sa vie. Voilà, ça, c'est une des conséquences aussi terribles qui peut arriver dans la maternité, en fait. Et donc, quand une femme comme ça se retrouve perdue comme ça émotionnellement et... n'en peut plus tout simplement de voir son enfant. D'ailleurs, petite parenthèse, l'enfant était le portrait craché. du compagnon du coup elle a dû le temps de se remettre confier son enfant elle avait cette chance là quand même de pouvoir le confier à sa mère par exemple pendant deux ans quand même ouais mais encore faut-il avoir un relais parce qu'en plus c'est ça j'ai dit elle avait la chance d'avoir ce relais là donc elle a pu fonctionner comme ça mais quand t'as pas de relais comment tu fais ? comment tu fais ? Il y a un autre cas qui est moins dramatique que celui-là, parce qu'au passage, il y a eu de la maltraitance sur le petit, etc. Donc quand elle confie l'enfant à sa mère, elle était à deux doigts de perdre la garde du petit. un autre cas c'est le cas physique clairement ou dépression par rapport à la prise de poids j'ai eu ça aussi voilà elle a totalement voilà elle est en fait elle est devenue obèse au bout du deuxième enfant vraiment elle n'a jamais réussi à perdre ce poids là et c'est une lutte quotidienne pour elle et c'est vraiment quelque chose qui lui prend toute sa tête ses pensées, tout est focus sur ça, sa vie est devenue un enfer concernant l'alimentation l'activité physique etc etc etc et c'est compliqué dans sa vie de couple aussi c'est compliqué donc il y a des choses qui sont très compliquées parce que tu vois je t'en parlais c'est le corps, esprit, mental etc Donc toutes les femmes que j'accompagne jusque là, toutes celles que j'accompagnais jusque là, ont tous eu des parcours de vie assez compliqués déjà dans leur enfance et se répercutent dans leur vie d'adulte et encore plus exacerbées quand elles deviennent mamans. elles se prennent à un effet boomerang en devenant maman qu'elles ne comprennent pas en fait parce que entre l'enfance l'adolescence et l'âge adulte avant la maternité elles se disent je m'en suis sortie j'ai fait de bonnes études j'ai un boulot machin je coche toutes les classes ça y est je fais le bébé machin youpi les bébés arrivent et bien en fait qu'est-ce qui se passe toute ma vie et pourtant j'ai toujours cru que c'était ça qui était le mieux je gérais c'est ça tu vois et c'est vraiment ça c'est un tsunami je reprends le mot du tsunami c'est un vrai tsunami la maternité pour elle la plupart
- Speaker #1
après je pense que alors on ne pourra pas partir dans ce débat là maintenant mais je pense qu'il y a tout un lien en effet avec l'histoire qu'on a eu et au moment où on fait un enfant qui est on va dire a priori c'est le cours des choses et c'est ça que j'interroge aussi dans d'autres épisodes est-ce que faire un enfant est forcément le cours des choses et donc ça peut devenir comme banalisé on fait un enfant et puis en fait parfois aussi on le fait pour réparer des choses c'est à dire qu'inconsciemment ces enfants là on se dit on se le dit pas directement comme ça mais les blessures de ci de ça de l'enfance et en fait au moment où l'enfant est là ça fait un feu d'artifice ou une déflagration si je le mets plutôt dans le côté négatif et en fait ça a du bon parce que ça nous fait évoluer mais en même temps en attendant c'est comment on va être pris en charge et comment ça va être communiqué à l'extérieur c'est ça complètement en étant emprisonnée dans ben voilà en fait je vis ça et alors que je devrais être heureuse sur un nuage et ça le fait pas en fait je ne vis pas ça ouais ouais complètement et le je devrais être sur un nuage c'est
- Speaker #0
une croyance c'est vraiment une croyance et être maman vous amènera pas
- Speaker #1
tout droit à la case bonheur en fait non c'est pas une solution en fait ce que j'aurais envie de dire peut-être pour clôturer on peut peut-être finir là dessus c'est en effet faire un enfant ce n'est pas une solution exactement ça vient pas remplir en tout cas tu sais c'est un peu je vais faire un lien peut-être tout le monde ne va pas me suivre mais tu sais c'est un peu comme ceux qui te disent oui je vais tout lâcher je vais partir à l'étranger hop tu sais ça va tout révolutionner ma vie ben non en fait tu pars avec toi donc faire un enfant c'est un peu ça c'est un voyage mais tu restes avec toi et forcément ça va venir au contraire peut-être justement mettre en lumière des grosses zones que tu n'as pas regardées jusqu'à maintenant.
- Speaker #0
Et que... Et c'est dans cette... C'est très beau ce que tu viens de dire parce que c'est vraiment dans ce sens-là que j'invite tes auditeurs et auditrices à regarder cette parentalité, cette maternité. Donc, on revient sur l'humain,
- Speaker #1
vraiment.
- Speaker #0
J'insiste. Avant d'être parent, avant d'être mère, tu es d'abord toi, un être humain à part entière. Qu'est-ce que cet être humain-là a besoin pour se connecter à lui-même d'abord, pour ensuite partager, que ce soit avec un conjoint, que ce soit avec un enfant, ou deux, trois, quatre, cinq, six ? c'est comme vous voulez, c'est votre choix mais avant s'il y a des personnes qui nous écoutent qui n'ont pas encore qui ont des projets mais qui n'ont pas encore mis en place vraiment une vision sur ces projets là une simple question à vous poser qui je suis aujourd'hui par rapport à ce projet que je veux je suis avant d'aller sur le comment je fais merci commencez à vous demander qui vous êtes aujourd'hui. Et là, vous allez pouvoir toucher du doigt ce que vous avez besoin d'éliminer parce que vous ne voulez plus être cette personne-là. Donc, vous voulez vous débarrasser et faire le ménage. Vous allez soulever toute la poussière, vous allez la sortir et la nettoyer vraiment. et une fois que vous avez fait ça là vous allez libérer de l'espace pour accueillir ce qui compte vraiment pour vous et vous y verrez clair et vous allez arrêter de fonctionner en mode sous influence de ce qu'on a pu m'ancrer dans la tête depuis des années et des années de ce que la société pense de moi ou dit de moi de ce que je devrais ou pas faire et du coup, faire des choix éclairés pour vous, et j'ai envie de dire, pour l'humanité en fait.
- Speaker #1
Oui. Amen Milady Amen merci merci oui c'est vraiment connais-toi et apprends le goût de toi, moi j'aime dire ça le goût de soi et voilà et quand je dis ça je enfin voilà je connais ça et j'ai tellement expérimenté d'être tellement loin de soi et de correspondre mais ça c'est du suicide à petit feu donc vraiment merci pour ces derniers mots Milady donc en tous les cas sous cet épisode il y aura les liens vers le podcast de Milady Maman Active, il y aura les liens vers prise de rendez-vous si vous souhaitez contacter Milady à travers ses coachings merci, merci chère belle dame merci Audrey ce fut un plaisir plaisir partagé à très bientôt à bientôt