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MOOVIZZ L'INSTANT CINÉMA

Intégrale de l'émission du 23 mai 2025

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59min |23/05/2025
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Description

Hervé Bry, Céline Thibaut et Patrick Servel nous donnent leurs impressions sur les films :

  • La venue de l'avenir

  • Les Musiciens

  • Partir un jour

  • Les enfants rouges

  • Marco, l'énigme d'une vie

  • Ingeborg Bachmann



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Patrick SERVEL

    « Movies » , l'émission de toutes celles et tous ceux qui adorent le cinéma en salle. Une émission proposée par Hervé Brie. Bonjour Hervé.

  • Hervé Bry

    Bonjour Patrick. Bonjour Ed. Bonjour à tous et bonjour, bienvenue à notre nouvelle recrue Céline, qu'on va vous présenter, Eustachophile comme nous, puisque rencontré au cinéma Jean Eustache.

  • Patrick SERVEL

    Une actualité chargée en tout cas en nombre de films puisque nous allons vous parler, en tout cas essayer de vous parler de cet film pendant cette émission. On commencera, ou peut-être ce sera en troisième film, je ne sais pas, d'une histoire véritable d'un imposteur espagnol. Et cette histoire, elle est revisitée par la fiction, ça nous donne Marco, l'énigme d'une vie. Un retour aux sources et les premiers amours d'une jeune quadra, ça donne partir un jour. Lorsque le début du XXe siècle rencontre nos années 2025, ça donne la venue de l'avenir. Et il y aura aussi, on parlera de musiciens où un couetoir à cordes prépare un concert exceptionnel où chacun des virtuoses joue sur un Stradivarius. Le portrait d'une poétesse autrichienne, c'est Ingeborg Bachmann. Un drame tunisien, ce sont les Enfants Rouges. Et bien évidemment, Hervé a été voir le film de science-fiction, enfin une science-fiction un peu fauchée, mais très inventive. Le film, c'est

  • Hervé Bry

    Else. Tout ne tiendra pas là en une heure. Moi, j'ai un petit mix traditionnel des titres.

  • Patrick SERVEL

    Attention,

  • Hervé Bry

    attention. Ça nous donne une comédie musicale jeune public. Donc voici le sujet. sur l'avenue de l'avenir les enfants rouges de plaisir assistent à un spectacle de rue intitulé partir un jour écrit par ingeborg bachmann et monté par la troupe marco et les musiciens et c'est georges what else clownet qui joue marco alors patrick peut-être avant avant que tu nous parles de ingeborg bachmann je crois peut-être on pourrait demander à notre nouvelle recrute de nous dire un peu de pourquoi elle est là

  • Céline Thibaut

    Eh bien, je suis là parce que je suis passionnée de cinéma, tout comme vous. Un petit peu moins disponible pour y aller que vous. Je suis encore en activité, mais j'aimerais tant y aller quasiment tous les jours. Mais en tout cas, j'ai toujours adoré l'analyse, que ce soit littéraire, filmique. Et puis partager avec tout le monde ce magnifique art.

  • Hervé Bry

    Bienvenue dans Movies Alors Patrick, c'est toi qui commence Oui,

  • Patrick SERVEL

    c'est moi qui m'y colle Alors c'est pas très souvent qu'on voit des films qui nous viennent d'outre-Rhin Depuis deux semaines déjà est sorti en France le film Ingeborg Bachmann Reise in die Wüste qui, si on le traduit bien, donne Voyage dans le désert Alors il s'agit du dernier film de Margaret von Trotta Alors c'est peut-être bon de rappeler à ceux qui ont Oui, voilà, qui ne connaissent pas, qui sont un peu plus jeunes. Cette réalisatrice, maintenant, elle a quand même plus de 80 ans. Elle fait partie de ce qu'on a appelé le nouveau cinéma allemand dans les années 1970. Margaret von Trotta est une réalisatrice scénariste allemande qui a commencé sa carrière, il faut le savoir, en tant qu'actrice pour des réalisateurs comme Rainer Werner Fassbinder et Volker Schlondorf à la fin des années 60. Alors, au contact de ses réalisateurs, elle s'est rapidement intéressée à l'écriture et à la réalisation de longs métrages. En 1975, tout le monde s'en souvient, avec Volker Schlondorf, elle co-écrit et co-réalise le film, d'après le bouquin d'Heinrich Pöhl, « Die Verlehrer der Katharina Blum » ou en bon français, « Ich spreche ein bisschen Deutsch » , l'honneur perdu de Katharina Blum, qui avait été, on s'en souvient, acclamée par la critique. C'était un film, tu t'en souviens ? vous vous en souvenez, réquisitoires, qui dénonçaient les méthodes de la police et surtout de la presse dans une Allemagne de l'Ouest en pleine crise paranoïaque, à travers un récit assez froid et tragique, et une descente aux enfers infligée à une jeune citoyenne soupçonnée de cacher des informations sur... un anarchiste avec qui elle avait juste passé la nuit. Après, il y avait eu aussi, on s'en souvient, les années de plomb de ce film. Alors souvent, des films qui sont centrés sur des héroïnes féminines assez fortes. Et là, Margaret von Trotta était dans beaucoup de festivals. Elle a eu des prix, que ce soit à Cannes ou bien évidemment à la Berlinale. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle nous propose proposent cette Marguerite von Trotta ? Eh bien, c'est un biopic. Alors, un biopic, c'est plutôt concentré sur une page de cette poétesse qui s'appelait Ingeborg Bachmann, que je ne connaissais pas, mais mes connaissances littéraires sont proches de zéro, donc ceci explique certainement cela. Et là, on va la suivre pendant les années où elle a passé 4 ans avec Max Frisch. donc un écrivain, et les deux années qui ont suivi, pendant lesquelles elle a vécu plutôt mal cette séparation, et finalement n'a pu se guérir que brièvement grâce à un voyage qui est fait dans le désert avec un homme plus jeune, ce qui donne le titre au film. Alors, ce qui est intéressant que j'ai trouvé dans ce film, c'est que le film justement joue entre le sombre, le lumineux. le film commence par une scène sombre de nuit on la voit faire un un cauchemar où on la voit complètement humilier par Max Fritsch. Et le film se terminera, sans que je dévoile, avec une luminosité assez éblouissante, alors qu'elle est dans le désert, où là, elle a connu vraiment une période de guérison. Et entre ces deux moments, on pourrait dire que le film est ponctué par quatre villes, des périodes qui sont liées à des villes. On a Paris, Zurich, Rome et Berlin. C'est à Paris qu'ils se rencontrent et proclament sur le pont Mirabeau de Dauphine. de l'apollinaire. Déjà, ce moment est assez intéressant parce qu'on se rend compte que... Ingeborg connaît parfaitement le poème, alors que Fritzsch, lui, est capable de sortir deux ou trois vers, et qui va nous montrer les deux caractères complètement différents. L'une, Barman, assez exigeante, et l'autre, Fritzsch, plus dans l'apparence. Voilà, ça c'est déjà intéressant. On va avoir Rome. Alors, Rome, c'est la ville préférée d'Ingeborg. Barman, c'est là qu'il est. Elle aime flâner dans ses rues, baigner de soleil, aller dans les cafés. Elle rencontre aussi un poète, Ungaretti. On se rend compte comment elle adore cette ville. Il y aura Zurich, qui est la ville de Max Fritsch. Et là, on va voir qu'elle va se sentir complètement étrangère. Et elle ne pourra plus écrire. Et donc, elle voudra retourner à Rome. Et là aussi, ce qui est intéressant, quand elle va retourner à Rome, c'est Max Fritsch qui lui n'arrivera plus non plus à écrire. Et au final, elle passera quelques temps à Berlin après sa séparation, et là pour elle, Berlin, elle le dit d'ailleurs dans le film, pour elle Berlin n'est que maladie, n'est que tristesse, et pour elle, heureusement, elle va rencontrer un jeune homme qui va l'emmener dans le désert, où elle pourra surmonter sa mélancolie. Donc un film d'aller-retour entre ces villes, entre ces moments d'amour, ces moments où l'un supplante l'autre, avec ces inversions, on a un Vicky Krebs. Krebs, je ne sais pas comment exactement on le prononce, qui est formidable. On se souvient d'elle dans Corsage. On se souvient aussi dans le film où elle était en...

  • Hervé Bry

    Cogar jusqu'au bout du monde ?

  • Patrick SERVEL

    Non, quand elle est... La police... The Wall. The Wall, oui. Je recherchais le titre. Et Ronald Zerfeld aussi, pas mal. Il y a une phrase qui est intéressante à un moment donné, puisque quand on voit le film, on se dit que c'est elle qui subit. Un Max Fritsch qui est vraiment assez puant dans le film. Mais il dit à un moment donné, est-ce que ce sont toujours les meurtriers les coupables ? Est-ce que parfois les victimes ne sont pas aussi un peu coupables ? Film de facture classique, mais je trouve que de temps en temps, du classique, ça fait du bien. Voilà ce que je pouvais dire sur Ingeborg Barman.

  • Hervé Bry

    Oui, je rajoute un mot. Alors, Margaret von Trottin, elle poursuit ses portraits féminins. Alors, après, tu as Rina Blum que tu cites. Elle a aussi fait une biographie de Rosa Luxembourg et de Anna Arendt. Alors là, elle nous fait découvrir cette poétesse autrichienne, célèbre dans l'après-guerre, mais comme toi, je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Personnage que je n'ai trouvé pas montré forcément sympathique ou attachant, d'ailleurs. Oui,

  • Patrick SERVEL

    mais est-ce que les biopiques ne doivent pas... Non, mais d'accord,

  • Hervé Bry

    d'accord. De plus, elle est étonnante. Une intello sensuelle, libre, voire libertine. Moi, je dois avouer que j'étais un peu perdu dans la temporalité. Parce que le scénario est essentiellement construit avec des allers-retours qui m'en semblaient moi assez confus. Essentiellement entre deux époques correspondant aux deux amants successifs de la dame. Alors évidemment, Vicky Krebs, polyglotte, multitalentueuse, habituée à des rôles de femme en même temps fragile et forte. Actrice caméléon, moi je l'associe un peu à Isabelle Huppert. Elle était aussi impressionnante, tu l'as un peu mentionné, en agent raciste et crumpiste de la police frontalière entre Mexique et Etats-Unis. dans le récent The Wall, trop mal distribué malheureusement. Alors, le film repose en grande partie sur son talent virtuose, qu'elle promène dans de belles robes, elle a des robes magnifiques, entre Paris, Berlin, Zurich, Rome et le désert égyptien, mais de mon côté, moi, ça n'a pas suffi à rendre ce portrait mémorable. À vrai dire, je me suis un peu ennuyé à cette évocation de spleen d'artiste évoluant dans les hautes sphères intellectuelles, d'où le petit peuple est absent, ou alors à peine en figuration. Un peu comme un autre film dont je vais parler tout à l'heure, Les Musiciens, où j'ai eu le même sentiment.

  • Patrick SERVEL

    Justement, avant que tu en parles, est-ce que Céline, après ce qu'il y a dit Hervé, est-ce que j'ai pu en dire, a envie ou pas envie de voir ces Tingeborg-Machmann ? Oui. Ah, ben voilà.

  • Hervé Bry

    Peut-être que tu la connaissais,

  • Céline Thibaut

    d'ailleurs. Non, par contre, Max Frisch, oui. Et puis, déjà, j'aime énormément la langue allemande, Donc j'ai... très envie de l'écouter. J'ai vu l'extrait, effectivement, ça me donne envie, ce portrait de femme forte et fragile en même temps. Oui, j'irai le voir.

  • Hervé Bry

    Alors,

  • Patrick SERVEL

    tu parlais de virtuose, y en a-t-il dans ces musiciens ?

  • Hervé Bry

    Bien sûr, les musiciens. Le film s'ouvre sur l'expertise d'un instrument à cordes par un spécialiste, le sculptant sur toutes les coutures. Verdict ? Il s'agit bien d'un Stradivarius. Et ce sera le quatrième dans le giron d'un grand groupe industriel qui va l'acquérir aux enchères. Pourquoi faire ? pour réaliser le projet de mécénat artistique initié par le grand patron mélomane qui est décédé, celui d'un concert prestigieux unique, regroupant quatre virtuoses, interprétant chacun sur un des instruments, une pièce contemporaine qui n'a jamais été jouée en public. Alors le catuor va s'enfermer dans un beau manoir pendant une semaine pour les répétitions, coaché par la fille du mania et le compositeur de la partition appelé Alar Escous. Le compte à rebours journalier va défiler de J-7 à J. Pardon, je tousse. Alors, je vais commencer peut-être par ceux qui pêchent dans le film, j'ai trouvé. Pour finir par le sauver, quand même. Le problème, ce sont les personnages et leurs interactions auxquelles moi, je n'ai guère cru. Les quatre musiciens du titre, d'abord, venant de mondes différents. Alors, on a un ancien couple séparé. de la cinquantaine qui ne se parle plus, un jeune violoniste qu'adore, qui se la pète un peu, et une toute jeune fille virtuose 2.0, car repérée sur les réseaux sociaux où elle se met en scène avec son instrument pour des milliers de followers. Tout ça m'a paru un peu sonner faux, ce qui est le comble quand même pour des musiciens. Et puis leur rapport durant cette semaine de répétition en huis clos, émaillé de dissensions et de problèmes d'égo. du moins au début, avant conciliation attendue, m'ont semblé artificiel aussi. Et s'ajoute donc à l'équipe l'instigatrice du projet et le compositeur, personnages principaux dont la partition n'est pas très bien écrite non plus, je pense. Une chose qui peut faire crisper le spectateur lambda, c'est l'évolution du récit dans les hautes sphères du mécénat industriel de prestige pour l'art noble, avec ce fétichisme pour des instruments mythiques. On est bien loin du souci du commun des mortels. Les fameux Stradivarius, par exemple, ils sont très ballés chacun dans une limousine individuelle pour des histoires d'assurance. Bref, on n'est pas chez les Dardennes, Kenloche ou Corismachia, on l'aura compris. Mais bon, dans le paysage cinématographique, il n'y a pas place que pour du drame social. C'est intéressant aux petites gens. De toute façon, il n'y en a pas ici. On est parmi l'élite intellectuelle bourgeoise. Comme dans Ingmar Bergman, non, Ingborg Bachman. Le point fort du film par contre, ce qui en fait le sel et le sauve, c'est l'aspect musical qui ravira les mélomanes avec de nombreux moments de répétition et, point d'orgue, une partie du concert final. Attention, question film centré sur la musique, on n'est pas au niveau de choses comme tous les matins du monde, d'Alain Corneau qui avait fait découvrir Marais Marais. et sa viole de gambe en 91, ou le fameux Amadeus de Milos Forma. On a deux chefs-d'oeuvre qui conjuguent adroitement musique et récit. Là, le récit pêche un peu. Reste la musique, atypique, entre classique et contemporain, et son interprétation très bien filmée. Et c'est déjà pas si mal. Je pense que même si on est peu férus, ou même peu connaisseurs de ce type de musique exigeante, ce qui est mon cas, On est séduit par la découverte car elle est sublimée par les caméras. Les acteurs du 4h Accords sont évidemment de vrais musiciens. Et puis, plaisir quand même de revoir un acteur et une actrice assez rares à l'écran et que j'aime beaucoup. D'abord le discret et toujours affable Frédéric Pierrot qui a longtemps évolué dans les seconds rôles avant d'être découvert par le grand public en psy formidable dans la série Arte en thérapie. C'est lui, le compositeur reclus et bougon, qui sort de sa tanière pour diriger les répétitions. Ensuite, l'attachante Valérie Donzelli, également réalisatrice à ses heures, elle joue l'héritière de l'industriel qui concrétise le projet de danseuse de son papa, Messène. Ils sont tous les deux très bien, même si malheureusement leurs personnages ne sont pas très justes. Problème au niveau de l'écriture, des caractères et des situations. donc comme je l'ai dit plutôt que de l'interprétation. Les Musiciens est signé Grégory Magne. C'est son troisième long-métrage. Je n'ai pas vu les deux précédentes. La musique, personnage essentiel du film, est écrite par Grégoire Edzel, compositeur attitré de plusieurs cinéastes français comme Arnaud de Plechat et Mathieu Amalric.

  • Speaker #3

    C'est ça, le tout dernier matin, le tout dernier j'espère.

  • Patrick SERVEL

    Ne me lâche pas,

  • Speaker #3

    je te tiens Dernier jour de disco Je veux le passer sur ta peau À rougir Et parce que je vous remercie, je perds la tendance d'être, et de dire que rien de plus beau, c'est la fin.

  • Hervé Bry

    Allez, Patrick Hassin, revenez vous asseoir, c'est fini la danse. Plein d'oeil à l'actualité cinéma avec ce tube de Juliette Armanet, chanteuse, maintenant actrice, puisque au casting du film d'ouverture du Festival de Cannes, Partir un jour, dont Céline nous parlera dans un moment. Alors tant qu'on y est, question boule à facettes, j'en profite pour signaler ou rappeler la Super Expo Disco en ce moment, à la Philharmonie de Pau. Paris, où on trouve quelques références à ce mouvement musical au cinéma, La fièvre du samedi soir et autres. Alors, ce n'est pas les derniers jours du disco, puisque ça dure jusqu'à la mi-août. Et la mi-août, c'est tellement plus romantique, comme le chantait qui, Patrick, qui chantait Réventura et son orchestre. C'est pourtant ta jeunesse, Patrick, tu devrais te souvenir. Alors, bon, donc, est-ce qu'on va partir un jour ? Allez, c'est parti.

  • Céline Thibaut

    Oui, je suis essoufflée, j'étais sur le dance floor. Alors, il ne suffit pas de quitter les choses pour que les choses vous quittent. Alors ça, c'est un extrait du court-métrage qui a exactement le même titre, donc Partir un jour, d'Amélie Bonin, même réalisatrice, même acteur à quelque chose près, à savoir Juliette Armanet, Bastien Bouillon et François Rollin. Donc déjà dans le court-métrage en 2021, un film musical qui a obtenu à l'époque le César du meilleur court-métrage, donc en 2023. Là d'un coup Amélie Bonin a été propulsée sur la scène du cinéma. Et la revoici donc cette année avec le long-métrage Partir un jour, qui a fait l'ouverture du Festival Canois. Et c'est quand même la première fois qu'un premier long-métrage fait cette ouverture, donc c'est quand même à mentionner. Alors, concernant donc le synopsis, Cécile, donc interprétée par Juliette Armanet, dont le nom est à lui seul tout un poème, Béguin, puisqu'elle s'appelle Cécile Béguin, elle apprend le même jour. qu'elle est enceinte de son premier enfant à 40 ans et que son père, qui vit dans le Grand Est alors qu'elle vit à Paris et qu'elle n'a pas vu, on l'apprend depuis un long moment, vient de faire un nouvel infarctus. Ce sont deux aléas bien encombrants pour Cécile et qui sont malvenus. Et quand je dis vraiment des aléas, c'est que vraiment ça l'ennuie. À 15 jours d'ouvrir le restaurant gastronomique pour lequel elle a travaillé si dur, épaulée par son compagnon. et associé donc du restaurant très huppé. Cette animatrice de Top Chef va donc se retrouver contrainte de stopper net sa frénésie parisienne pour aller voir son père, donc pour amarrer dans le Grand Est et faire escale. Alors, excuse-moi pour le jeu de mots, mais l'escale est en effet le restaurant routier que tiennent ses parents. C'est le restaurant de ses parents qui sont usés par le labeur, mais qui sont amoureusement chevillés à leur cantine. Vraiment. Et là, en arrivant là, donc, en revenant au sourd, Cécile va franchir le rideau de perles qui sépare la salle populaire de la cuisine. Ce rideau de perles, pour moi, métaphoriquement, il est important. C'est-à-dire qu'elle va passer dans une autre dimension. Nous aussi, d'ailleurs. Parce qu'elle va passer de la bonne... Enfin, elle, de son... Elle va passer dans le monde de la bonne franquette, du temps suspendu. C'est un retour aux sources pour cette héroïne et un retour à son amour inavoué de jeunesse. Alors, dans ce film que j'ai personnellement beaucoup aimé, j'ai relevé beaucoup d'oppositions mais qui vont peu à peu se réduire, voire complètement s'annuler. D'abord, cette cuisine, c'est celle où les mises à nu se font, où tout est dans son jus. C'est sans chichi, sans salamalek. Et quand je dis sans son jus, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'ils font le bourguignon, ils font la macédoine, ils font sécher les pâtes sur un étendoir, alors qu'elle, elle arrive d'un endroit où la cuisine est extrêmement raffinée. Elle fait un soufflé à la bisque de Romare, par exemple. On est vraiment sur deux mondes très différents. Dans les autres oppositions, le temps dans l'Est où elle revient, il est comme statifié. C'est comme si rien n'avait bougé. Tout est à l'identique, à l'opposé du temps. plutôt hubo-hu qu'elle vit à Paris. Et puis, dans ma mort d'idée, une autre opposition, c'est que la maîtrise est totalement recherchée chez Juliette Armanet, jusque dans son corps, elle ne veut même pas écouter sa grossesse, elle veut essayer de la dénier, alors que là, dans le monde de son enfance, le temps a l'air de couler de lui-même, c'est festif, c'est simple, entre autres, je pense à la soirée du mime, que moi, j'ai vraiment trouvé très drôle. Finalement, toutes ces dialectiques vont bientôt être dépassées. Et ça, ça démarre, ça va partir en vrille dès qu'on la voit se goinfrer de dragibus. Et quand elle se met à picoler comme un trou aussi. D'ailleurs, c'est marrant parce que dans le court-métrage, cette notion de retour vers l'enfance est marquée par les pépitos dans le supermarché. Et là, ce sont les dragibus. Alors, les thèmes sont très nombreux, peut-être trop. j'y reviendrai un peu après, il y a le fait d'être transfuge d'humain de profession mais à une autre échelle, plus chic donc est-ce que c'est une fierté ? est-ce que c'est un fardeau ? est-ce que c'est une ombre qu'on fait à ses aïeux ? ici elle est comme ramenée à quelques citations acides en fait que son père écrit méticuleusement ou alors à un écran télé pour ceux qui vivent dans le Grand Est il y a également le thème de l'hérédité, de la transmission parce qu'elle, elle tourne le dos à ses origines elle veut être à tout prix essayé de s'en éjecter. Elle ne veut plus voir la bonne tarte aux pommes de sa jeunesse. Enfin voilà, elle veut essayer vraiment, elle, d'oublier tout cela, mais est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on peut faire fi du passé ? Et là, vraiment, il pose vraiment cette question-là. Et puis, il y a la notion du handicap des sentiments et des non-dits. C'est là que les chansons sont importantes, d'ailleurs, parce qu'elles vont aider, elles vont être comme un appendice de ces émotions qui sont contenues ou refoulées par aussi bien les parents. qu'elle-même. Et c'est là, on connaît la chanson d'Alain Resnais. Alors, ici, les paroles, elles sont restées à l'identique, c'est de la chanson populaire, mais par contre, les voix des acteurs, ce sont bien les acteurs qui chantent. Bon, alors là, il y a une mention, entre autres, pour Dominique Blanc, effectivement, au niveau du chant, ce n'est pas tout à fait ça, mais bon, on lui pardonne parce qu'elle est par ailleurs formidable. Oui, je suis émouvant. Surtout ça c'est la scène dans le camping-car avec sa fille, c'est une scène de retrouvailles. Et puis du coup ces chansons-là elles ajoutent aux émotions mais sans que ça se superpose de manière... enfin c'est pas une redite quoi, ça ajoute au comique, à la tristesse, à la sensualité, enfin voilà. Il y a également le thème des amours adolescentes qui sont tues, qui sont maladroites à l'époque. On laisse passer sa chance et puis elle revient ou pas la chance. Et puis est-ce qu'on grandit un jour ? Là-bas le temps semble s'être complètement arrêté mais peut-être que finalement l'enfance nous poursuit où qu'on aille. Voilà donc parmi les nombreux thèmes que j'ai vus. Concernant les acteurs, alors là ils sont tous formidables, y compris les seconds rôles. Les potes d'enfance, eux aussi, sont dans leur jus. On a l'impression qu'ils n'ont pas bougé depuis 30 ans. Bastien Bouillon est extraordinaire dans ce rôle du mécanicien. Moi, j'ai été vraiment épatée parce que je l'avais découvert dans La nuit du 12. Là, je trouvais qu'il était froid, voire glacial. Et là, il y a une transformation, qu'elle soit physique ou psychologique. Là, il est simple, il est coiffé un peu à la surfeur. Avec les cheveux longs, blonds, il est authentique, il est élégant dans ses valeurs, mais très simple. Comme si lui n'avait pas beaucoup bougé. Vraiment à contre-courant du personnage de La Nuit du 12. Donc un vrai rôle de composition. Et quant à Juliette Armanet, alors elle, c'est quasiment la première fois, on peut le dire, qu'elle a en premier rôle le rôle de l'héroïne. Elle est confondante de naturelle. Elle peine, j'ai trouvé un petit moment, dans les moments désaveux. Mais bon, globalement, elle est extrêmement crédible. Et puis, elle patine bien aussi. Ça en voit à la fin.

  • Hervé Bry

    Alors que Bastien Voyon n'a pas chaussé les pattes. Non,

  • Céline Thibaut

    non, non, pas du tout. Il n'a pas osé. Mais je pense parce qu'à un moment donné, je me suis dit, est-ce qu'elle n'est pas doublée ? Non, elle fait un demi-tour. Les parents et les autres second rôles, bien sûr, sont formidables. Les parents, ils sont à la fois aimants, fiers de leur fille. Mais en même temps, ils se mésestiment par voie de conséquence parce qu'elle a tellement réussi. Ils ont une partition aussi très sensible. Alors évidemment, tout ça c'est très bien, mais il y a quand même des petites choses à nuancer. Alors les chansons justement, c'est vrai qu'elles sont bien, mais bon, je pense que je m'en serais passée, honnêtement. J'ai du mal déjà avec les films musicaux, ça ne m'a pas dérangée, mais je me suis vraiment demandé si elles n'étaient pas un peu superflues. Par ailleurs, les oppositions sont également, je trouve, peut-être un peu marquées entre autres. Alors au départ, le côté franchouille quoi. Le côté vraiment bouseux contre Paris, mais bon, même si après tout cela se nivelle un petit peu, je trouvais que les oppositions étaient un peu marquées, et puis que dans l'ensemble il y avait tellement de thèmes brassés que je viens d'évoquer, c'est tellement foisonnant que parfois c'est un petit peu trop caressé, et c'est dommage. Voilà, donc moi en conclusion, quand je suis sortie, je me suis levée, j'ai dit, mais ça pour moi c'est une petite chose de frêle, fragile, teintée d'une nostalgie par petites touches. et une jolie parenthèse spatio-temporelle, menée par un très beau casting. Je l'ai vu dimanche, il faisait 29 degrés à Bordeaux, moi dimanche j'ai profité d'un moment très rafraîchissant dans le Grand Est.

  • Hervé Bry

    Moi j'avais vu le court-métrage il y a quelques temps, il avait été vraiment acclamé au festival de Clermont-Ferrand, donc j'étais vraiment curieux de voir la suite. Ce qui est intéressant c'est que la réalisatrice, Elle a inversé les rôles, en effet.

  • Céline Thibaut

    C'est ça.

  • Hervé Bry

    Dans le cours, le personnage de Bastien Bouillon était un écrivain reconnu qui revenait voir ses parents dans sa ville natale de province, où le personnage de Juliette Armanet était resté devenu caissière de supermarché. C'est ça. Là, c'est l'inverse. Le transfuge de classe, c'est la fille, est devenue chef. Et la transposition, j'ai trouvé tout bien vu. Moi, j'ai trouvé que l'espèce d'alchimie entre les deux acteurs principaux qui faisaient le grand charme de la version courte se retrouve ici intacte. Avec le même côté comédie, musical, légère et amer en même temps, moi j'ai marché, j'ai souri, j'ai rigolé même, j'ai été ému aux larmes parfois, et j'ai trouvé que la version longue, la version plus tragique, ou disons moins légère que la courte. Bastien Bouillon, c'est vrai qu'on le voit habitué à des rôles dramatiques. Nous on avait vu par exemple Astrakhan, je ne sais pas si tu te souviens Patrick, ou Un homme en fuite, où il était aussi le méchant dans le second épisode des Trois Mousquetaires. Et ma foi il est là. très à l'aise dans la comédie romantique. J'ai remarqué qu'il était au casting de Connemara, aussi d'Alex Lutz, également présenté à 4. Et Juliette Armanet, elle confirme être une réalisation. Elle est devant la caméra d'un naturel impressionnant dans tous les registres par où elle passe dans cette histoire. Et elle passe par beaucoup de registres. Alors bon... Autrement, bel hommage, clin d'œil aux chansons populaires qui accompagnent la vie de chacun. Et je les ai trouvées astucieusement amenées dans le récit. Ça passe, même si certains acteurs chantent un peu faux. Mais dans la playlist, fallait-il vraiment réhabiliter une chanson des To Be Free ? Celle qui donne son titre au film, je me demande. En tout cas, on ne la passera pas dans Movies. Non, non, malgré l'assistance de notre nouvelle chroniqueuse Céline, on ne la passera pas. Je pense que Patrick a été moins séduit que nous.

  • Patrick SERVEL

    Ah, ça c'est sûr. Moi j'ai vraiment l'impression... Il va le pourrir.

  • Hervé Bry

    Bon,

  • Patrick SERVEL

    j'ai l'impression que vous vous êtes fait avoir. C'est gentil, c'est gentil, c'est bien pour commencer le Festival de Cannes. C'est vraiment d'année en année, on baisse. On a eu le droit à la Dubarry, on a eu le droit à couper, on a eu le droit... au deuxième acte.

  • Hervé Bry

    Ça promeut le cinéma français.

  • Patrick SERVEL

    Oui, ça lui fait du bien. Mais là, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de nuances dans le film. La mise en scène, il n'y en a pas. Qu'est-ce que je peux dire ? Alors, film... Il me semble, même plutôt simpliste, l'histoire, on l'a compris assez rapidement. Bon, le père, Rolin, là, ça va pendant dix minutes, mais on a compris, il aime sa fille. Bon, ça, il l'aime, il n'y a pas de problème, ils s'aiment tous. Et voilà, bon, on sait comment ça va se terminer.

  • Hervé Bry

    Et Dominique Blanc non plus, tu la sautes pas.

  • Patrick SERVEL

    Il n'y a que Dominique Blanc que je sauve.

  • Céline Thibaut

    Et pas Juliette ?

  • Patrick SERVEL

    Juliette, elle fait le rôle qu'on lui a donné. je ne sais pas si elle peut faire autre chose que ce qu'elle fait dans le film moi je pense qu'un court métrage c'est bien mais pourquoi en faire un long métrage telle est la question et alors est-ce que les enfants rouges c'est évidemment un autre style tu nous parles de ça maintenant je crois oui là je vais vous parler des enfants rouges et c'est vrai que c'est un autre style c'est un deuxième long métrage je n'avais pas vu le précédent donc le réalisateur c'est Lofty Ashour euh Le film a été présenté l'an dernier à l'Occarno et depuis il a été sélectionné dans pas mal de festivals et il a remporté, si j'ai bien compté, plus d'une quinzaine de prix. Alors est-ce que ces prix sont mérités ? Eh bien oui, c'est vraiment mérité. Alors, l'idée du film est née d'un événement vraiment tragique, puisqu'il s'agit de l'assassinat d'un jeune berger. C'était en novembre 2015, dans la montagne du centre-ouest tunisien, à proximité de la frontière algérienne. Son cousin qui l'accompagnait et lui laissait vivant et il fut contraint, accrochez-vous, il fut contraint de rapporter la tête de la victime à sa famille. Donc les enfants rouges tiennent son titre non pas de la... couleur, on pourrait penser, parce qu'il y a beaucoup de rouge, le sweatshirt du jeune rescapé est rouge, mais la signification de rouge, il faut la prendre comme synonyme de courageux. Donc ce sont des enfants courageux. Et il en fallait du courage à ces deux adolescents pour gravir cette montagne, pour aller y faire brouter les chèvres, en bravant les interdits, mais le seul moyen pour eux de se procurer un peu d'argent pour vivre. Le réalisateur aurait pu choisir de faire un pur film documentaire sur cette histoire qui a vraiment bouleversé la population tunisienne, mais il va avoir une approche assez différente. Ce qui va l'intéresser, en fait, c'est de suivre la documentation. adolescent survivant, comment il survit de ce drame horrible, et donc la vision des sentiments de ce garçon de 14 ans, et ça va être vraiment la colonne vertébrale de ce film. Alors, bien sûr, lui, il va se poser... cette question insoutenable pourquoi pourquoi moi je suis survivant pourquoi c'est pas moi qui était assassiné le réalisateur va pour nous faire passer tous ces moments ces moments de doute ces moments d'interrogation par le biais de moments onirique on va voir le jeune garçon on va leur revoir parler aux jeunes disparus comme s'il était toujours présent Cette forme d'approche pour ce film permet d'alléger le propos, même si rien n'est édulcoré dans le film. Dans ce film, on a bien des points assez essentiels. On va découvrir en partie, et je l'ai lu, j'ai été le vérifier, l'abjection de certains médias qui ne reculent devant rien pour faire de l'audience malsaine. Ils iront même jusqu'à ouvrir le réfrigérateur pour pouvoir filmer la tête du disparu à l'intérieur du réfrigérateur. ce qu'il y a aussi c'est Et ça, c'est ce qui m'a semblé le plus fort, ces habitants, ils le disent, ils ont une vie de merde. Et personne ne s'intéresse à eux. Ils devront aller seuls, puisque bien évidemment, on peut comprendre la famille qui ne veut pas laisser le corps dans la montagne, où il risque d'être dévoré par les vautours, par tout ce qui peut traîner. Et c'est eux qui vont au péril de leur vie. qui vont aller chercher le corps. Donc ça, c'est bien mis en évidence qu'en fait, personne ne s'intéresse à ces paysans perdus au bas de la montagne. Je pense que si ce n'était pas basé sur une histoire vraie, on y verrait presque un côté un peu mythologique. tragédie. Pour tenir les... Il y a les deux rôles principaux, les deux garçons, qui sont des non-professionnels, qui sont très très forts. On leur a adjoint une jeune fille qui, elle aussi, est formidable dans ce film. J'ai vu qu'il a fallu auditionner plus de 600 enfants pour trouver le bon trio. Alors, outre l'interprétation de ces jeunes adultes, de ces jeunes garçons plutôt, il y a aussi, ce qui est intéressant, une mise en scène, une mise en image des espaces et de la nature. Alors même, si ce ne sont pas des montagnes très hautes, puisqu'on est plutôt dans le côté mossif central, on ne dépasse pas les 1500 mètres de hauteur, elles sont pour autant majestueuses. Ce qui est très fort, c'est qu'au début, ces montagnes sont un terrain de jeu. On voit des enfants de cet âge-là s'amuser à s'éclabousser, comme de jeunes enfants. Et on va voir d'un seul coup ce lieu qui va devenir le lieu du drame. Alors, je le redis, pour moi, ce qui a fait la force du film, c'est le va-et-vient qui est entre réalité et onirisme. C'est là qu'on sent que le réalisateur est aussi un metteur en scène de théâtre. il y a des moments on voit la montagne, certains endroits, comme une scène de théâtre. Et ça, j'ai trouvé ça assez fort. Il ne tombe pas dans le misérabilisme. Et aussi, il réussit, ce qui peut être compliqué, de ne pas esthétiser ça. C'est-à-dire de ne pas rendre l'horreur belle. C'est très difficile à arriver à ça. Donc pour moi, c'est un film, un pari réussi, un film sur la résilience de cette population abandonnée, mais qui fait face face contre l'adversité, avec courage et surtout avec dignité. Film exigeant, il ne nous épargne rien, mais c'est ça aussi le cinéma, faire prendre conscience qu'il en était besoin de la barbarie humaine. C'est vrai qu'on est loin de partir un jour.

  • Hervé Bry

    mais qu'est-ce qu'il doit tenir bien cet étienne c'était bien sultureux oui peut-être on va perdre du public là gespatie on vient d'entendre chanteuse danseuse et chorégraphe aussi avec cet étienne tube mémorable qui avait reçu je vous le rappelle une Victoire de la musique en 87.

  • Patrick SERVEL

    On n'était pas nés, nous.

  • Hervé Bry

    Elle est dans notre bon son, car forcément, il y a un rapport avec le cinéma. Je l'ai trouvée, en cherchant une raison pour passer ce titre. L'artiste Ghech Patti, dont je n'ai pas entendu parler depuis longtemps, a été aussi un peu actrice. Dans quelques films, qui ne passeront pas forcément à la postérité, dont un de Lelouch, Une pour tout. toutes en 99.

  • Patrick SERVEL

    Et maintenant, parlons de ce Marco. Histoire assez extraordinaire.

  • Hervé Bry

    On va en Espagne. On va en Espagne. Sous-titre de Marco, l'énigme d'une vie. Et c'est vrai que le personnage réel dont le film nous brosse le portrait et le parcours reste tout à fait énigmatique jusqu'au bout. On a affaire à une de ces histoires fascinantes qu'aucun scénariste n'oserait inventer, tellement elle paraît peu crédible a priori. C'est celle d'Enric Marco, un catalan qui des années durant a été le président très actif et efficace de l'association des victimes espagnoles de l'Holocauste, une figure morale en Espagne, en particulier pour son supposé engagement antifranquiste jusqu'en 2005, avant qu'on découvre, grâce à des travaux d'historiens, qu'il avait tout inventé de son passé et n'avait par exemple jamais été déporté. déportés. Alors, je ne révèle rien. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un suspense. On comprend d'emblée que Marco est un imposteur. Le récit passionnant repose essentiellement sur comment sa supercherie va être mise à jour et jusqu'où il va aller dans le mensonge pour ne pas être démasqué. Et c'est assez bluffant. Les deux réalisateurs et scénaristes espagnols, c'est John Garagno et Aitor Regui, ils co-signent le film. Je ne connais pas leur travail précédent. Ils ont d'abord pensé réaliser un documentaire. Ils ont d'ailleurs interviewé et filmé le vrai Marco dans cet objectif. Il est décédé depuis. Mais ils ont finalement penché pour la fiction en adaptant l'essai d'un journaliste d'enquête sur cette histoire. Elle est évidemment, je suppose, bien connue en Espagne. Mais je suppose que la plus... part des spectateurs français vont la découvrir. C'était mon cas. Le film a été présenté en 2024 au Festival de Venise, puis de Saint-Sébastien, et il était également en compétition au dernier festival international du film d'histoire de Pessac du Jean Eustache. On est obligé de citer le Jean Eustache au moins une fois dans l'émission puisqu'on est un de leurs partenaires médias. Alors, les histoires de réels mythomanes imposteurs adaptés au cinéma C'est toujours intéressant. Et le spectateur est parfois même de leur côté. C'est le cas par exemple de Catch me if you can, Attrape-moi si tu peux, de Spielberg, où on se délecte des frasques du personnage joué par DiCaprio. Mais certains infabulateurs ne sont pas très sympathiques. Je pense en particulier à... La fille du RER, d'André Téchiné, où une jeune femme déclare faussement avoir été victime d'une agression antisémite, ou alors à l'histoire sordide de Jean-Claude Romand, mis en scène par Nicole Garcia dans L'Adversaire, et par Laurent Canté dans L'Emploi du Temps. On a eu aussi un héros très discret de Jacques Audiard, où Mathieu Kassovis se fait passer pour un résistant. Le problème avec ce Marco qui a trompé son monde, c'est évidemment que ce genre de personnage augmente le risque Merci. de discrédit des témoignages sur la Shoah et peut donner du grain à moudre aux divers révisionnistes et négationnistes toujours à l'œuvre. Ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs, je trouve, évitent de porter un jugement surplombant sur le personnage complexe et ambigu. Son désir de reconnaissance à tout prix et sa réécriture de sa propre histoire fascinent et provoquent presque de l'empathie à certains moments. malgré la forfaiture. L'acteur qui incarne à la perfection l'ambiguïté et le charisme de ce Marco roublard, charmeur et retort. Je l'ai trouvé vraiment sensationnel. Et il imprime une grande force au film. Son nom, Edward Fernandez. C'est le Goya du meilleur acteur du 1024 pour ce film. Les Goya, ce sont les Césars ibéricains. Il a le physique bonhomme de Jean Ben Guigui. je sais pas, acte Directeur et chroniqueur télécherruquier. Je ne sais pas si mes camarades voient ce que je veux dire. Parce que je me vois penser un peu. D'accord. Tu n'as pas trouvé ? Quels sont les gens bêtes ? Oui, oui. C'est ce côté-là. Alors, Marco, l'énigme d'une vie. C'est du très bon cinéma espagnol. Sur la manipulation de la mémoire. Un genre de thriller historique. Pédagogique, mais pas didactique. Et porté par un acteur formidable. Patrick, convaincu ou pas par ce Marco ? Oui,

  • Patrick SERVEL

    alors j'ai eu quelques interrogations quand même en voyant le film. C'est lorsque l'on le voit, lorsqu'il va dans les écoles. Et je suis un peu étonné de la façon dont il joue, dont il met en scène. Était-ce aussi fort ? Assez acabotin. Oui, oui. Voilà, ces moments-là, je me dis, s'il était comme ça, quand même personne ne lui a dit, arrête, c'est pas quand même... comme ça, qu'on fait les choses. Là, j'étais un petit peu étonné. Alors, il y a une scène que j'ai beaucoup aimée, c'est lorsqu'il va à la maternité où sa fille vient d'accoucher et il a un petit-fils et tout le monde parle du petit-fils et lui commence à vouloir parler de lui et les autres lui disent, non, non, non, non, aujourd'hui, c'est pas toi. Et on sent bien que lui, comme tu l'as dit, il veut toujours être devant, il veut toujours être sur la photo. Voilà, donc c'est un cabot, on nous le montre jusqu'à la fin, il reste il reste Cabot. Alors, je pense qu'il y avait un problème quelque part. Il y avait quand même...

  • Hervé Bry

    jusqu'à la fin moi j'ai lu après il n'a jamais reconnu avoir fauté finalement il a dit j'ai fait connaître le problème oui et quand on voit le truc on se dit oui il a fait quelque part il a fait quand même 70%

  • Patrick SERVEL

    de bien basé sur du faux basé sur du faux et puis il y a eu aussi quand même une scène que j'ai bien aimé aussi c'est quand on le voit quand il est en train de faire un faux et sa femme est à côté est éveillé. fait semblant de dormir, mais elle sait déjà, elle sait tout. Donc aussi, il le dit et on le sent.

  • Hervé Bry

    Déjà enfermé les yeux.

  • Patrick SERVEL

    Voilà, d'autres savaient.

  • Hervé Bry

    Alors maintenant, la venue de l'avenir qui est juste sortie hier. Oui. On l'a vu, vas-y.

  • Patrick SERVEL

    Oui, présentée au Festival de Cannes. Ça aurait été mieux que ce soit lui qui soit en ouverture. Enfin bon, en 1895, là, nous n'étions pas nés, ça c'est sûr. Un jeune photographe nous dit « Demain, je vais voir la première projection de cinéma vers l'avenue de l'opéra et je ne sais pas ce que c'est. » Et Rose, sa petite amie, lui répond « Mais ça va servir à quoi ? » Belle question en effet qui est posée. Et Cédric Clapiche nous donne la réponse avec son film « La venue de l'avenir » . Eh bien, le cinéma, ça sert à nous raconter des histoires comme celles qu'il a écrites. Nous sommes en 2025 et on a une trentaine de personnes issues d'une même grande famille. Ils apprennent qu'ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis plusieurs années, depuis 1942 si je me souviens bien. Et quatre d'entre eux sont chargés d'en faire l'état des lieux. et ses lointains cousins vont alors découvrir des trésors. cachés dans cette vieille maison, ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale à 20 ans. Et cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. On la voit arriver dans Paris. Alors, elle vient de Normandie, elle vient de la région du Havre. Et comment on vient ? On ne prend pas le train, on ne prend pas le bateau. Donc quand on dit, et il y a un paysan qui dit... « Eh ben les jeunes, là ça va trop vite maintenant. » Il parle comme ça en 1895. Déjà, les gens se disaient « Oh, c'était quand même mieux avant. » Très intéressant, c'est très sympa. Alors, pendant deux heures, Clapiche va s'amuser. Et tant mieux, nous aussi on va s'amuser. Il va alterner le Paris de 1895 et le monde d'aujourd'hui. Il y a des... C'est hyper... hyper bien fait. On la voit par exemple, c'est Adèle qui arrive sur un quai de Paris, on voit un escalier, on la voit monter cet escalier et... Quelques secondes après, on voit un jogger qui est en train de descendre cet escalier, donc tout jaune et plus haut.

  • Hervé Bry

    J'ai plus de flash,

  • Patrick SERVEL

    oui. C'est hyper bien fait. Alors, on retrouve un Montmartre qui est encore entouré de champs. La Tour Eiffel, elle a sa couleur d'origine qui est plutôt un peu rougeâtre. Et puis, on croise plein de gens. On va croiser les peintres de l'impressionnisme. On découvre comment Monet a eu ses premières impressions d'un soleil levant. Et c'est très drôle de voir un Monet vu par Clapiche, surtout quand il est interprété par Olivier Gourmet. Là, on est à Giverny, c'est super. Alors, certains ont dit, oh, Clapiche, il a de la nostalgie, justement, comme j'ai dit, c'était mieux avant. Non, non, il ne nous fait pas ça. Il nous montre, et j'ai trouvé ça intéressant, que chaque époque... est porteuse d'un avenir et c'est vraiment aux jeunes de s'y engouffrer en faisant peut-être des erreurs mais faut-il regretter les choses qu'on a faites ou celles justement qu'on n'a pas faites question intéressante et il s'amuse clapiche même à nous faire des jeunes mots puisque Le titre, c'est « L'avenue de l'avenir » , mais à un moment du film, où dans ces années 1895 apparaît l'électricité, et il y a la première avenue de Paris, l'avenue de l'opéra, qui est électrisée, qui est éclairée à l'électricité. Donc, c'est l'avenue de l'avenir. Très joli. Alors, qu'est-ce que je peux vous dire encore ? On sent aussi que Clapiche aime ses acteurs. Il y a une scène qui est très forte et que j'ai adorée. Depuis un certain temps, il tourne avec Zinedine Solem.

  • Hervé Bry

    La même, moi aussi j'allais faire.

  • Patrick SERVEL

    Et là, il joue un rôle d'un prof qui part à la retraite et que l'on voit se faire... Beaucoup de profs, je crois, rêveraient d'avoir autant de monde. On le voit se faire applaudir par tous ses ailes. C'est très bien ça. Et donc, c'est une façon très élégante d'applaudir son comédien. Et ça, j'ai trouvé ça... très intelligent. Cécile de France, que j'adore, elle nous fait une critique d'art très snob. Elle est vraiment géniale. Elle a des moments de folie dans le film qu'on aurait voulu que ça dure un peu plus longtemps. Ça dure deux heures, mais là, j'en aurais bien pris pour trois heures. Vincent Macaigne, il est pas mal non plus.

  • Hervé Bry

    Toujours un peu le même rôle.

  • Patrick SERVEL

    Oui, oui, oui. Ça c'est sûr.

  • Hervé Bry

    L'écolo décalé.

  • Céline Thibaut

    Je crois déjà dans la bande-annonce, effectivement, qu'il est décalé.

  • Patrick SERVEL

    Je le vois difficilement en trader ou un truc comme ça, mais on ne sait pas. On a Abraham Vapeleur. Alors, je pense qu'il l'a pris parce qu'il n'a pas réussi à voir François Civil.

  • Hervé Bry

    Il reste sans moi ici.

  • Patrick SERVEL

    Au début, je ne savais pas que François Civil... Et puis là, comme certains ont dit, c'est du Népobébise, parce qu'on a plein de... Outre les vieux, que je pourrais dire, les Vincent Macken, Julia Piatton et Zinedine Soilet, on a les jeunes, les filles ou fils d'heure. On a Suzanne Lindon, on a Paul Kircher, on on a Vasily Schneider, alors ils sont trois frères, ils sont tous formidables. On a Sarah Girodo qui est là aussi. Moi j'ai trouvé que c'était un film intelligent, drôle, bien charpenté, avec une distribution de fou, à voir, tout public.

  • Hervé Bry

    Belle histoire, très bien racontée, avec une grande fluidité dans les allers-retours temporels et un festival de jeux d'acteurs. Après la danse dans Encore, son long métrage précédent, hommage appuyé ici, bien sûr, à la peinture et à la photographie. Bon, alors moi, j'y ai cru moyen quand même, au destin tellement romanesque de notre héroïne Adèle.

  • Patrick SERVEL

    C'est un feel-good movie.

  • Hervé Bry

    Clapichu, à ne pas faire rencontrer n'importe qui. Entre Hugo, Sarah Bernard, Nadar et les premiers impressionnistes, c'est un festival de people de l'époque. On peut dire feel-good movie, c'est vrai. Intelligent, ode à la famille aussi, qui tacle discrètement et avec humour certains aspects de notre civilisation contemporaine et qui oppose, mais là, je dirais un peu moins discrètement, authenticité. et superficialité, notamment avec le personnage du jeune photographe. Le tout fonctionne très bien et me paraît assez consensuel pour toucher un très large public. Ah oui, j'allais oublier, tu l'as dit, ça m'a fait plaisir, je ne sais pas pourquoi, mais bel hommage aussi au métier de prof quand même, avec ce Zinedine Swalem bouleversant. Alors cet acteur, il est originaire de Clermont-Ferrand, s'il vous plaît, et pratiquement de chaque film de Clapiche. Alors il y en a un autre qui apparaît dans tous les films de réalisateurs, c'est Clapiche lui-même. Une courte apparition en silhouette dans chacun, à la manière d'Hitchcock, qui faisait ça aussi. Là, j'ai repéré, mais je ne dirai pas où il faudra chercher. Indice, c'est dans le passé.

  • Patrick SERVEL

    Eh bien, on arrive, on arrive. Est-ce que ça te donne envie ?

  • Céline Thibaut

    Ah oui, complètement. Puis j'irai chercher où est Charlie, donc où est Cédric.

  • Hervé Bry

    Il y a ça. Et on a guère le temps de faire une deuxième couche et un viseur.

  • Patrick SERVEL

    On n'a pas le temps.

  • Hervé Bry

    On n'a même pas parlé du septième film qui s'appelle... Else et qu'on mettra dans les bonus, c'est de la science-fiction française. Et bien oui, c'est comme ça. Chaque émission, on a trop de choses à dire. Alors, on vous souhaite une bonne quinzaine et on se retrouve dans un jour.

  • Patrick SERVEL

    A bientôt.

Description

Hervé Bry, Céline Thibaut et Patrick Servel nous donnent leurs impressions sur les films :

  • La venue de l'avenir

  • Les Musiciens

  • Partir un jour

  • Les enfants rouges

  • Marco, l'énigme d'une vie

  • Ingeborg Bachmann



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Patrick SERVEL

    « Movies » , l'émission de toutes celles et tous ceux qui adorent le cinéma en salle. Une émission proposée par Hervé Brie. Bonjour Hervé.

  • Hervé Bry

    Bonjour Patrick. Bonjour Ed. Bonjour à tous et bonjour, bienvenue à notre nouvelle recrue Céline, qu'on va vous présenter, Eustachophile comme nous, puisque rencontré au cinéma Jean Eustache.

  • Patrick SERVEL

    Une actualité chargée en tout cas en nombre de films puisque nous allons vous parler, en tout cas essayer de vous parler de cet film pendant cette émission. On commencera, ou peut-être ce sera en troisième film, je ne sais pas, d'une histoire véritable d'un imposteur espagnol. Et cette histoire, elle est revisitée par la fiction, ça nous donne Marco, l'énigme d'une vie. Un retour aux sources et les premiers amours d'une jeune quadra, ça donne partir un jour. Lorsque le début du XXe siècle rencontre nos années 2025, ça donne la venue de l'avenir. Et il y aura aussi, on parlera de musiciens où un couetoir à cordes prépare un concert exceptionnel où chacun des virtuoses joue sur un Stradivarius. Le portrait d'une poétesse autrichienne, c'est Ingeborg Bachmann. Un drame tunisien, ce sont les Enfants Rouges. Et bien évidemment, Hervé a été voir le film de science-fiction, enfin une science-fiction un peu fauchée, mais très inventive. Le film, c'est

  • Hervé Bry

    Else. Tout ne tiendra pas là en une heure. Moi, j'ai un petit mix traditionnel des titres.

  • Patrick SERVEL

    Attention,

  • Hervé Bry

    attention. Ça nous donne une comédie musicale jeune public. Donc voici le sujet. sur l'avenue de l'avenir les enfants rouges de plaisir assistent à un spectacle de rue intitulé partir un jour écrit par ingeborg bachmann et monté par la troupe marco et les musiciens et c'est georges what else clownet qui joue marco alors patrick peut-être avant avant que tu nous parles de ingeborg bachmann je crois peut-être on pourrait demander à notre nouvelle recrute de nous dire un peu de pourquoi elle est là

  • Céline Thibaut

    Eh bien, je suis là parce que je suis passionnée de cinéma, tout comme vous. Un petit peu moins disponible pour y aller que vous. Je suis encore en activité, mais j'aimerais tant y aller quasiment tous les jours. Mais en tout cas, j'ai toujours adoré l'analyse, que ce soit littéraire, filmique. Et puis partager avec tout le monde ce magnifique art.

  • Hervé Bry

    Bienvenue dans Movies Alors Patrick, c'est toi qui commence Oui,

  • Patrick SERVEL

    c'est moi qui m'y colle Alors c'est pas très souvent qu'on voit des films qui nous viennent d'outre-Rhin Depuis deux semaines déjà est sorti en France le film Ingeborg Bachmann Reise in die Wüste qui, si on le traduit bien, donne Voyage dans le désert Alors il s'agit du dernier film de Margaret von Trotta Alors c'est peut-être bon de rappeler à ceux qui ont Oui, voilà, qui ne connaissent pas, qui sont un peu plus jeunes. Cette réalisatrice, maintenant, elle a quand même plus de 80 ans. Elle fait partie de ce qu'on a appelé le nouveau cinéma allemand dans les années 1970. Margaret von Trotta est une réalisatrice scénariste allemande qui a commencé sa carrière, il faut le savoir, en tant qu'actrice pour des réalisateurs comme Rainer Werner Fassbinder et Volker Schlondorf à la fin des années 60. Alors, au contact de ses réalisateurs, elle s'est rapidement intéressée à l'écriture et à la réalisation de longs métrages. En 1975, tout le monde s'en souvient, avec Volker Schlondorf, elle co-écrit et co-réalise le film, d'après le bouquin d'Heinrich Pöhl, « Die Verlehrer der Katharina Blum » ou en bon français, « Ich spreche ein bisschen Deutsch » , l'honneur perdu de Katharina Blum, qui avait été, on s'en souvient, acclamée par la critique. C'était un film, tu t'en souviens ? vous vous en souvenez, réquisitoires, qui dénonçaient les méthodes de la police et surtout de la presse dans une Allemagne de l'Ouest en pleine crise paranoïaque, à travers un récit assez froid et tragique, et une descente aux enfers infligée à une jeune citoyenne soupçonnée de cacher des informations sur... un anarchiste avec qui elle avait juste passé la nuit. Après, il y avait eu aussi, on s'en souvient, les années de plomb de ce film. Alors souvent, des films qui sont centrés sur des héroïnes féminines assez fortes. Et là, Margaret von Trotta était dans beaucoup de festivals. Elle a eu des prix, que ce soit à Cannes ou bien évidemment à la Berlinale. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle nous propose proposent cette Marguerite von Trotta ? Eh bien, c'est un biopic. Alors, un biopic, c'est plutôt concentré sur une page de cette poétesse qui s'appelait Ingeborg Bachmann, que je ne connaissais pas, mais mes connaissances littéraires sont proches de zéro, donc ceci explique certainement cela. Et là, on va la suivre pendant les années où elle a passé 4 ans avec Max Frisch. donc un écrivain, et les deux années qui ont suivi, pendant lesquelles elle a vécu plutôt mal cette séparation, et finalement n'a pu se guérir que brièvement grâce à un voyage qui est fait dans le désert avec un homme plus jeune, ce qui donne le titre au film. Alors, ce qui est intéressant que j'ai trouvé dans ce film, c'est que le film justement joue entre le sombre, le lumineux. le film commence par une scène sombre de nuit on la voit faire un un cauchemar où on la voit complètement humilier par Max Fritsch. Et le film se terminera, sans que je dévoile, avec une luminosité assez éblouissante, alors qu'elle est dans le désert, où là, elle a connu vraiment une période de guérison. Et entre ces deux moments, on pourrait dire que le film est ponctué par quatre villes, des périodes qui sont liées à des villes. On a Paris, Zurich, Rome et Berlin. C'est à Paris qu'ils se rencontrent et proclament sur le pont Mirabeau de Dauphine. de l'apollinaire. Déjà, ce moment est assez intéressant parce qu'on se rend compte que... Ingeborg connaît parfaitement le poème, alors que Fritzsch, lui, est capable de sortir deux ou trois vers, et qui va nous montrer les deux caractères complètement différents. L'une, Barman, assez exigeante, et l'autre, Fritzsch, plus dans l'apparence. Voilà, ça c'est déjà intéressant. On va avoir Rome. Alors, Rome, c'est la ville préférée d'Ingeborg. Barman, c'est là qu'il est. Elle aime flâner dans ses rues, baigner de soleil, aller dans les cafés. Elle rencontre aussi un poète, Ungaretti. On se rend compte comment elle adore cette ville. Il y aura Zurich, qui est la ville de Max Fritsch. Et là, on va voir qu'elle va se sentir complètement étrangère. Et elle ne pourra plus écrire. Et donc, elle voudra retourner à Rome. Et là aussi, ce qui est intéressant, quand elle va retourner à Rome, c'est Max Fritsch qui lui n'arrivera plus non plus à écrire. Et au final, elle passera quelques temps à Berlin après sa séparation, et là pour elle, Berlin, elle le dit d'ailleurs dans le film, pour elle Berlin n'est que maladie, n'est que tristesse, et pour elle, heureusement, elle va rencontrer un jeune homme qui va l'emmener dans le désert, où elle pourra surmonter sa mélancolie. Donc un film d'aller-retour entre ces villes, entre ces moments d'amour, ces moments où l'un supplante l'autre, avec ces inversions, on a un Vicky Krebs. Krebs, je ne sais pas comment exactement on le prononce, qui est formidable. On se souvient d'elle dans Corsage. On se souvient aussi dans le film où elle était en...

  • Hervé Bry

    Cogar jusqu'au bout du monde ?

  • Patrick SERVEL

    Non, quand elle est... La police... The Wall. The Wall, oui. Je recherchais le titre. Et Ronald Zerfeld aussi, pas mal. Il y a une phrase qui est intéressante à un moment donné, puisque quand on voit le film, on se dit que c'est elle qui subit. Un Max Fritsch qui est vraiment assez puant dans le film. Mais il dit à un moment donné, est-ce que ce sont toujours les meurtriers les coupables ? Est-ce que parfois les victimes ne sont pas aussi un peu coupables ? Film de facture classique, mais je trouve que de temps en temps, du classique, ça fait du bien. Voilà ce que je pouvais dire sur Ingeborg Barman.

  • Hervé Bry

    Oui, je rajoute un mot. Alors, Margaret von Trottin, elle poursuit ses portraits féminins. Alors, après, tu as Rina Blum que tu cites. Elle a aussi fait une biographie de Rosa Luxembourg et de Anna Arendt. Alors là, elle nous fait découvrir cette poétesse autrichienne, célèbre dans l'après-guerre, mais comme toi, je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Personnage que je n'ai trouvé pas montré forcément sympathique ou attachant, d'ailleurs. Oui,

  • Patrick SERVEL

    mais est-ce que les biopiques ne doivent pas... Non, mais d'accord,

  • Hervé Bry

    d'accord. De plus, elle est étonnante. Une intello sensuelle, libre, voire libertine. Moi, je dois avouer que j'étais un peu perdu dans la temporalité. Parce que le scénario est essentiellement construit avec des allers-retours qui m'en semblaient moi assez confus. Essentiellement entre deux époques correspondant aux deux amants successifs de la dame. Alors évidemment, Vicky Krebs, polyglotte, multitalentueuse, habituée à des rôles de femme en même temps fragile et forte. Actrice caméléon, moi je l'associe un peu à Isabelle Huppert. Elle était aussi impressionnante, tu l'as un peu mentionné, en agent raciste et crumpiste de la police frontalière entre Mexique et Etats-Unis. dans le récent The Wall, trop mal distribué malheureusement. Alors, le film repose en grande partie sur son talent virtuose, qu'elle promène dans de belles robes, elle a des robes magnifiques, entre Paris, Berlin, Zurich, Rome et le désert égyptien, mais de mon côté, moi, ça n'a pas suffi à rendre ce portrait mémorable. À vrai dire, je me suis un peu ennuyé à cette évocation de spleen d'artiste évoluant dans les hautes sphères intellectuelles, d'où le petit peuple est absent, ou alors à peine en figuration. Un peu comme un autre film dont je vais parler tout à l'heure, Les Musiciens, où j'ai eu le même sentiment.

  • Patrick SERVEL

    Justement, avant que tu en parles, est-ce que Céline, après ce qu'il y a dit Hervé, est-ce que j'ai pu en dire, a envie ou pas envie de voir ces Tingeborg-Machmann ? Oui. Ah, ben voilà.

  • Hervé Bry

    Peut-être que tu la connaissais,

  • Céline Thibaut

    d'ailleurs. Non, par contre, Max Frisch, oui. Et puis, déjà, j'aime énormément la langue allemande, Donc j'ai... très envie de l'écouter. J'ai vu l'extrait, effectivement, ça me donne envie, ce portrait de femme forte et fragile en même temps. Oui, j'irai le voir.

  • Hervé Bry

    Alors,

  • Patrick SERVEL

    tu parlais de virtuose, y en a-t-il dans ces musiciens ?

  • Hervé Bry

    Bien sûr, les musiciens. Le film s'ouvre sur l'expertise d'un instrument à cordes par un spécialiste, le sculptant sur toutes les coutures. Verdict ? Il s'agit bien d'un Stradivarius. Et ce sera le quatrième dans le giron d'un grand groupe industriel qui va l'acquérir aux enchères. Pourquoi faire ? pour réaliser le projet de mécénat artistique initié par le grand patron mélomane qui est décédé, celui d'un concert prestigieux unique, regroupant quatre virtuoses, interprétant chacun sur un des instruments, une pièce contemporaine qui n'a jamais été jouée en public. Alors le catuor va s'enfermer dans un beau manoir pendant une semaine pour les répétitions, coaché par la fille du mania et le compositeur de la partition appelé Alar Escous. Le compte à rebours journalier va défiler de J-7 à J. Pardon, je tousse. Alors, je vais commencer peut-être par ceux qui pêchent dans le film, j'ai trouvé. Pour finir par le sauver, quand même. Le problème, ce sont les personnages et leurs interactions auxquelles moi, je n'ai guère cru. Les quatre musiciens du titre, d'abord, venant de mondes différents. Alors, on a un ancien couple séparé. de la cinquantaine qui ne se parle plus, un jeune violoniste qu'adore, qui se la pète un peu, et une toute jeune fille virtuose 2.0, car repérée sur les réseaux sociaux où elle se met en scène avec son instrument pour des milliers de followers. Tout ça m'a paru un peu sonner faux, ce qui est le comble quand même pour des musiciens. Et puis leur rapport durant cette semaine de répétition en huis clos, émaillé de dissensions et de problèmes d'égo. du moins au début, avant conciliation attendue, m'ont semblé artificiel aussi. Et s'ajoute donc à l'équipe l'instigatrice du projet et le compositeur, personnages principaux dont la partition n'est pas très bien écrite non plus, je pense. Une chose qui peut faire crisper le spectateur lambda, c'est l'évolution du récit dans les hautes sphères du mécénat industriel de prestige pour l'art noble, avec ce fétichisme pour des instruments mythiques. On est bien loin du souci du commun des mortels. Les fameux Stradivarius, par exemple, ils sont très ballés chacun dans une limousine individuelle pour des histoires d'assurance. Bref, on n'est pas chez les Dardennes, Kenloche ou Corismachia, on l'aura compris. Mais bon, dans le paysage cinématographique, il n'y a pas place que pour du drame social. C'est intéressant aux petites gens. De toute façon, il n'y en a pas ici. On est parmi l'élite intellectuelle bourgeoise. Comme dans Ingmar Bergman, non, Ingborg Bachman. Le point fort du film par contre, ce qui en fait le sel et le sauve, c'est l'aspect musical qui ravira les mélomanes avec de nombreux moments de répétition et, point d'orgue, une partie du concert final. Attention, question film centré sur la musique, on n'est pas au niveau de choses comme tous les matins du monde, d'Alain Corneau qui avait fait découvrir Marais Marais. et sa viole de gambe en 91, ou le fameux Amadeus de Milos Forma. On a deux chefs-d'oeuvre qui conjuguent adroitement musique et récit. Là, le récit pêche un peu. Reste la musique, atypique, entre classique et contemporain, et son interprétation très bien filmée. Et c'est déjà pas si mal. Je pense que même si on est peu férus, ou même peu connaisseurs de ce type de musique exigeante, ce qui est mon cas, On est séduit par la découverte car elle est sublimée par les caméras. Les acteurs du 4h Accords sont évidemment de vrais musiciens. Et puis, plaisir quand même de revoir un acteur et une actrice assez rares à l'écran et que j'aime beaucoup. D'abord le discret et toujours affable Frédéric Pierrot qui a longtemps évolué dans les seconds rôles avant d'être découvert par le grand public en psy formidable dans la série Arte en thérapie. C'est lui, le compositeur reclus et bougon, qui sort de sa tanière pour diriger les répétitions. Ensuite, l'attachante Valérie Donzelli, également réalisatrice à ses heures, elle joue l'héritière de l'industriel qui concrétise le projet de danseuse de son papa, Messène. Ils sont tous les deux très bien, même si malheureusement leurs personnages ne sont pas très justes. Problème au niveau de l'écriture, des caractères et des situations. donc comme je l'ai dit plutôt que de l'interprétation. Les Musiciens est signé Grégory Magne. C'est son troisième long-métrage. Je n'ai pas vu les deux précédentes. La musique, personnage essentiel du film, est écrite par Grégoire Edzel, compositeur attitré de plusieurs cinéastes français comme Arnaud de Plechat et Mathieu Amalric.

  • Speaker #3

    C'est ça, le tout dernier matin, le tout dernier j'espère.

  • Patrick SERVEL

    Ne me lâche pas,

  • Speaker #3

    je te tiens Dernier jour de disco Je veux le passer sur ta peau À rougir Et parce que je vous remercie, je perds la tendance d'être, et de dire que rien de plus beau, c'est la fin.

  • Hervé Bry

    Allez, Patrick Hassin, revenez vous asseoir, c'est fini la danse. Plein d'oeil à l'actualité cinéma avec ce tube de Juliette Armanet, chanteuse, maintenant actrice, puisque au casting du film d'ouverture du Festival de Cannes, Partir un jour, dont Céline nous parlera dans un moment. Alors tant qu'on y est, question boule à facettes, j'en profite pour signaler ou rappeler la Super Expo Disco en ce moment, à la Philharmonie de Pau. Paris, où on trouve quelques références à ce mouvement musical au cinéma, La fièvre du samedi soir et autres. Alors, ce n'est pas les derniers jours du disco, puisque ça dure jusqu'à la mi-août. Et la mi-août, c'est tellement plus romantique, comme le chantait qui, Patrick, qui chantait Réventura et son orchestre. C'est pourtant ta jeunesse, Patrick, tu devrais te souvenir. Alors, bon, donc, est-ce qu'on va partir un jour ? Allez, c'est parti.

  • Céline Thibaut

    Oui, je suis essoufflée, j'étais sur le dance floor. Alors, il ne suffit pas de quitter les choses pour que les choses vous quittent. Alors ça, c'est un extrait du court-métrage qui a exactement le même titre, donc Partir un jour, d'Amélie Bonin, même réalisatrice, même acteur à quelque chose près, à savoir Juliette Armanet, Bastien Bouillon et François Rollin. Donc déjà dans le court-métrage en 2021, un film musical qui a obtenu à l'époque le César du meilleur court-métrage, donc en 2023. Là d'un coup Amélie Bonin a été propulsée sur la scène du cinéma. Et la revoici donc cette année avec le long-métrage Partir un jour, qui a fait l'ouverture du Festival Canois. Et c'est quand même la première fois qu'un premier long-métrage fait cette ouverture, donc c'est quand même à mentionner. Alors, concernant donc le synopsis, Cécile, donc interprétée par Juliette Armanet, dont le nom est à lui seul tout un poème, Béguin, puisqu'elle s'appelle Cécile Béguin, elle apprend le même jour. qu'elle est enceinte de son premier enfant à 40 ans et que son père, qui vit dans le Grand Est alors qu'elle vit à Paris et qu'elle n'a pas vu, on l'apprend depuis un long moment, vient de faire un nouvel infarctus. Ce sont deux aléas bien encombrants pour Cécile et qui sont malvenus. Et quand je dis vraiment des aléas, c'est que vraiment ça l'ennuie. À 15 jours d'ouvrir le restaurant gastronomique pour lequel elle a travaillé si dur, épaulée par son compagnon. et associé donc du restaurant très huppé. Cette animatrice de Top Chef va donc se retrouver contrainte de stopper net sa frénésie parisienne pour aller voir son père, donc pour amarrer dans le Grand Est et faire escale. Alors, excuse-moi pour le jeu de mots, mais l'escale est en effet le restaurant routier que tiennent ses parents. C'est le restaurant de ses parents qui sont usés par le labeur, mais qui sont amoureusement chevillés à leur cantine. Vraiment. Et là, en arrivant là, donc, en revenant au sourd, Cécile va franchir le rideau de perles qui sépare la salle populaire de la cuisine. Ce rideau de perles, pour moi, métaphoriquement, il est important. C'est-à-dire qu'elle va passer dans une autre dimension. Nous aussi, d'ailleurs. Parce qu'elle va passer de la bonne... Enfin, elle, de son... Elle va passer dans le monde de la bonne franquette, du temps suspendu. C'est un retour aux sources pour cette héroïne et un retour à son amour inavoué de jeunesse. Alors, dans ce film que j'ai personnellement beaucoup aimé, j'ai relevé beaucoup d'oppositions mais qui vont peu à peu se réduire, voire complètement s'annuler. D'abord, cette cuisine, c'est celle où les mises à nu se font, où tout est dans son jus. C'est sans chichi, sans salamalek. Et quand je dis sans son jus, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'ils font le bourguignon, ils font la macédoine, ils font sécher les pâtes sur un étendoir, alors qu'elle, elle arrive d'un endroit où la cuisine est extrêmement raffinée. Elle fait un soufflé à la bisque de Romare, par exemple. On est vraiment sur deux mondes très différents. Dans les autres oppositions, le temps dans l'Est où elle revient, il est comme statifié. C'est comme si rien n'avait bougé. Tout est à l'identique, à l'opposé du temps. plutôt hubo-hu qu'elle vit à Paris. Et puis, dans ma mort d'idée, une autre opposition, c'est que la maîtrise est totalement recherchée chez Juliette Armanet, jusque dans son corps, elle ne veut même pas écouter sa grossesse, elle veut essayer de la dénier, alors que là, dans le monde de son enfance, le temps a l'air de couler de lui-même, c'est festif, c'est simple, entre autres, je pense à la soirée du mime, que moi, j'ai vraiment trouvé très drôle. Finalement, toutes ces dialectiques vont bientôt être dépassées. Et ça, ça démarre, ça va partir en vrille dès qu'on la voit se goinfrer de dragibus. Et quand elle se met à picoler comme un trou aussi. D'ailleurs, c'est marrant parce que dans le court-métrage, cette notion de retour vers l'enfance est marquée par les pépitos dans le supermarché. Et là, ce sont les dragibus. Alors, les thèmes sont très nombreux, peut-être trop. j'y reviendrai un peu après, il y a le fait d'être transfuge d'humain de profession mais à une autre échelle, plus chic donc est-ce que c'est une fierté ? est-ce que c'est un fardeau ? est-ce que c'est une ombre qu'on fait à ses aïeux ? ici elle est comme ramenée à quelques citations acides en fait que son père écrit méticuleusement ou alors à un écran télé pour ceux qui vivent dans le Grand Est il y a également le thème de l'hérédité, de la transmission parce qu'elle, elle tourne le dos à ses origines elle veut être à tout prix essayé de s'en éjecter. Elle ne veut plus voir la bonne tarte aux pommes de sa jeunesse. Enfin voilà, elle veut essayer vraiment, elle, d'oublier tout cela, mais est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on peut faire fi du passé ? Et là, vraiment, il pose vraiment cette question-là. Et puis, il y a la notion du handicap des sentiments et des non-dits. C'est là que les chansons sont importantes, d'ailleurs, parce qu'elles vont aider, elles vont être comme un appendice de ces émotions qui sont contenues ou refoulées par aussi bien les parents. qu'elle-même. Et c'est là, on connaît la chanson d'Alain Resnais. Alors, ici, les paroles, elles sont restées à l'identique, c'est de la chanson populaire, mais par contre, les voix des acteurs, ce sont bien les acteurs qui chantent. Bon, alors là, il y a une mention, entre autres, pour Dominique Blanc, effectivement, au niveau du chant, ce n'est pas tout à fait ça, mais bon, on lui pardonne parce qu'elle est par ailleurs formidable. Oui, je suis émouvant. Surtout ça c'est la scène dans le camping-car avec sa fille, c'est une scène de retrouvailles. Et puis du coup ces chansons-là elles ajoutent aux émotions mais sans que ça se superpose de manière... enfin c'est pas une redite quoi, ça ajoute au comique, à la tristesse, à la sensualité, enfin voilà. Il y a également le thème des amours adolescentes qui sont tues, qui sont maladroites à l'époque. On laisse passer sa chance et puis elle revient ou pas la chance. Et puis est-ce qu'on grandit un jour ? Là-bas le temps semble s'être complètement arrêté mais peut-être que finalement l'enfance nous poursuit où qu'on aille. Voilà donc parmi les nombreux thèmes que j'ai vus. Concernant les acteurs, alors là ils sont tous formidables, y compris les seconds rôles. Les potes d'enfance, eux aussi, sont dans leur jus. On a l'impression qu'ils n'ont pas bougé depuis 30 ans. Bastien Bouillon est extraordinaire dans ce rôle du mécanicien. Moi, j'ai été vraiment épatée parce que je l'avais découvert dans La nuit du 12. Là, je trouvais qu'il était froid, voire glacial. Et là, il y a une transformation, qu'elle soit physique ou psychologique. Là, il est simple, il est coiffé un peu à la surfeur. Avec les cheveux longs, blonds, il est authentique, il est élégant dans ses valeurs, mais très simple. Comme si lui n'avait pas beaucoup bougé. Vraiment à contre-courant du personnage de La Nuit du 12. Donc un vrai rôle de composition. Et quant à Juliette Armanet, alors elle, c'est quasiment la première fois, on peut le dire, qu'elle a en premier rôle le rôle de l'héroïne. Elle est confondante de naturelle. Elle peine, j'ai trouvé un petit moment, dans les moments désaveux. Mais bon, globalement, elle est extrêmement crédible. Et puis, elle patine bien aussi. Ça en voit à la fin.

  • Hervé Bry

    Alors que Bastien Voyon n'a pas chaussé les pattes. Non,

  • Céline Thibaut

    non, non, pas du tout. Il n'a pas osé. Mais je pense parce qu'à un moment donné, je me suis dit, est-ce qu'elle n'est pas doublée ? Non, elle fait un demi-tour. Les parents et les autres second rôles, bien sûr, sont formidables. Les parents, ils sont à la fois aimants, fiers de leur fille. Mais en même temps, ils se mésestiment par voie de conséquence parce qu'elle a tellement réussi. Ils ont une partition aussi très sensible. Alors évidemment, tout ça c'est très bien, mais il y a quand même des petites choses à nuancer. Alors les chansons justement, c'est vrai qu'elles sont bien, mais bon, je pense que je m'en serais passée, honnêtement. J'ai du mal déjà avec les films musicaux, ça ne m'a pas dérangée, mais je me suis vraiment demandé si elles n'étaient pas un peu superflues. Par ailleurs, les oppositions sont également, je trouve, peut-être un peu marquées entre autres. Alors au départ, le côté franchouille quoi. Le côté vraiment bouseux contre Paris, mais bon, même si après tout cela se nivelle un petit peu, je trouvais que les oppositions étaient un peu marquées, et puis que dans l'ensemble il y avait tellement de thèmes brassés que je viens d'évoquer, c'est tellement foisonnant que parfois c'est un petit peu trop caressé, et c'est dommage. Voilà, donc moi en conclusion, quand je suis sortie, je me suis levée, j'ai dit, mais ça pour moi c'est une petite chose de frêle, fragile, teintée d'une nostalgie par petites touches. et une jolie parenthèse spatio-temporelle, menée par un très beau casting. Je l'ai vu dimanche, il faisait 29 degrés à Bordeaux, moi dimanche j'ai profité d'un moment très rafraîchissant dans le Grand Est.

  • Hervé Bry

    Moi j'avais vu le court-métrage il y a quelques temps, il avait été vraiment acclamé au festival de Clermont-Ferrand, donc j'étais vraiment curieux de voir la suite. Ce qui est intéressant c'est que la réalisatrice, Elle a inversé les rôles, en effet.

  • Céline Thibaut

    C'est ça.

  • Hervé Bry

    Dans le cours, le personnage de Bastien Bouillon était un écrivain reconnu qui revenait voir ses parents dans sa ville natale de province, où le personnage de Juliette Armanet était resté devenu caissière de supermarché. C'est ça. Là, c'est l'inverse. Le transfuge de classe, c'est la fille, est devenue chef. Et la transposition, j'ai trouvé tout bien vu. Moi, j'ai trouvé que l'espèce d'alchimie entre les deux acteurs principaux qui faisaient le grand charme de la version courte se retrouve ici intacte. Avec le même côté comédie, musical, légère et amer en même temps, moi j'ai marché, j'ai souri, j'ai rigolé même, j'ai été ému aux larmes parfois, et j'ai trouvé que la version longue, la version plus tragique, ou disons moins légère que la courte. Bastien Bouillon, c'est vrai qu'on le voit habitué à des rôles dramatiques. Nous on avait vu par exemple Astrakhan, je ne sais pas si tu te souviens Patrick, ou Un homme en fuite, où il était aussi le méchant dans le second épisode des Trois Mousquetaires. Et ma foi il est là. très à l'aise dans la comédie romantique. J'ai remarqué qu'il était au casting de Connemara, aussi d'Alex Lutz, également présenté à 4. Et Juliette Armanet, elle confirme être une réalisation. Elle est devant la caméra d'un naturel impressionnant dans tous les registres par où elle passe dans cette histoire. Et elle passe par beaucoup de registres. Alors bon... Autrement, bel hommage, clin d'œil aux chansons populaires qui accompagnent la vie de chacun. Et je les ai trouvées astucieusement amenées dans le récit. Ça passe, même si certains acteurs chantent un peu faux. Mais dans la playlist, fallait-il vraiment réhabiliter une chanson des To Be Free ? Celle qui donne son titre au film, je me demande. En tout cas, on ne la passera pas dans Movies. Non, non, malgré l'assistance de notre nouvelle chroniqueuse Céline, on ne la passera pas. Je pense que Patrick a été moins séduit que nous.

  • Patrick SERVEL

    Ah, ça c'est sûr. Moi j'ai vraiment l'impression... Il va le pourrir.

  • Hervé Bry

    Bon,

  • Patrick SERVEL

    j'ai l'impression que vous vous êtes fait avoir. C'est gentil, c'est gentil, c'est bien pour commencer le Festival de Cannes. C'est vraiment d'année en année, on baisse. On a eu le droit à la Dubarry, on a eu le droit à couper, on a eu le droit... au deuxième acte.

  • Hervé Bry

    Ça promeut le cinéma français.

  • Patrick SERVEL

    Oui, ça lui fait du bien. Mais là, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de nuances dans le film. La mise en scène, il n'y en a pas. Qu'est-ce que je peux dire ? Alors, film... Il me semble, même plutôt simpliste, l'histoire, on l'a compris assez rapidement. Bon, le père, Rolin, là, ça va pendant dix minutes, mais on a compris, il aime sa fille. Bon, ça, il l'aime, il n'y a pas de problème, ils s'aiment tous. Et voilà, bon, on sait comment ça va se terminer.

  • Hervé Bry

    Et Dominique Blanc non plus, tu la sautes pas.

  • Patrick SERVEL

    Il n'y a que Dominique Blanc que je sauve.

  • Céline Thibaut

    Et pas Juliette ?

  • Patrick SERVEL

    Juliette, elle fait le rôle qu'on lui a donné. je ne sais pas si elle peut faire autre chose que ce qu'elle fait dans le film moi je pense qu'un court métrage c'est bien mais pourquoi en faire un long métrage telle est la question et alors est-ce que les enfants rouges c'est évidemment un autre style tu nous parles de ça maintenant je crois oui là je vais vous parler des enfants rouges et c'est vrai que c'est un autre style c'est un deuxième long métrage je n'avais pas vu le précédent donc le réalisateur c'est Lofty Ashour euh Le film a été présenté l'an dernier à l'Occarno et depuis il a été sélectionné dans pas mal de festivals et il a remporté, si j'ai bien compté, plus d'une quinzaine de prix. Alors est-ce que ces prix sont mérités ? Eh bien oui, c'est vraiment mérité. Alors, l'idée du film est née d'un événement vraiment tragique, puisqu'il s'agit de l'assassinat d'un jeune berger. C'était en novembre 2015, dans la montagne du centre-ouest tunisien, à proximité de la frontière algérienne. Son cousin qui l'accompagnait et lui laissait vivant et il fut contraint, accrochez-vous, il fut contraint de rapporter la tête de la victime à sa famille. Donc les enfants rouges tiennent son titre non pas de la... couleur, on pourrait penser, parce qu'il y a beaucoup de rouge, le sweatshirt du jeune rescapé est rouge, mais la signification de rouge, il faut la prendre comme synonyme de courageux. Donc ce sont des enfants courageux. Et il en fallait du courage à ces deux adolescents pour gravir cette montagne, pour aller y faire brouter les chèvres, en bravant les interdits, mais le seul moyen pour eux de se procurer un peu d'argent pour vivre. Le réalisateur aurait pu choisir de faire un pur film documentaire sur cette histoire qui a vraiment bouleversé la population tunisienne, mais il va avoir une approche assez différente. Ce qui va l'intéresser, en fait, c'est de suivre la documentation. adolescent survivant, comment il survit de ce drame horrible, et donc la vision des sentiments de ce garçon de 14 ans, et ça va être vraiment la colonne vertébrale de ce film. Alors, bien sûr, lui, il va se poser... cette question insoutenable pourquoi pourquoi moi je suis survivant pourquoi c'est pas moi qui était assassiné le réalisateur va pour nous faire passer tous ces moments ces moments de doute ces moments d'interrogation par le biais de moments onirique on va voir le jeune garçon on va leur revoir parler aux jeunes disparus comme s'il était toujours présent Cette forme d'approche pour ce film permet d'alléger le propos, même si rien n'est édulcoré dans le film. Dans ce film, on a bien des points assez essentiels. On va découvrir en partie, et je l'ai lu, j'ai été le vérifier, l'abjection de certains médias qui ne reculent devant rien pour faire de l'audience malsaine. Ils iront même jusqu'à ouvrir le réfrigérateur pour pouvoir filmer la tête du disparu à l'intérieur du réfrigérateur. ce qu'il y a aussi c'est Et ça, c'est ce qui m'a semblé le plus fort, ces habitants, ils le disent, ils ont une vie de merde. Et personne ne s'intéresse à eux. Ils devront aller seuls, puisque bien évidemment, on peut comprendre la famille qui ne veut pas laisser le corps dans la montagne, où il risque d'être dévoré par les vautours, par tout ce qui peut traîner. Et c'est eux qui vont au péril de leur vie. qui vont aller chercher le corps. Donc ça, c'est bien mis en évidence qu'en fait, personne ne s'intéresse à ces paysans perdus au bas de la montagne. Je pense que si ce n'était pas basé sur une histoire vraie, on y verrait presque un côté un peu mythologique. tragédie. Pour tenir les... Il y a les deux rôles principaux, les deux garçons, qui sont des non-professionnels, qui sont très très forts. On leur a adjoint une jeune fille qui, elle aussi, est formidable dans ce film. J'ai vu qu'il a fallu auditionner plus de 600 enfants pour trouver le bon trio. Alors, outre l'interprétation de ces jeunes adultes, de ces jeunes garçons plutôt, il y a aussi, ce qui est intéressant, une mise en scène, une mise en image des espaces et de la nature. Alors même, si ce ne sont pas des montagnes très hautes, puisqu'on est plutôt dans le côté mossif central, on ne dépasse pas les 1500 mètres de hauteur, elles sont pour autant majestueuses. Ce qui est très fort, c'est qu'au début, ces montagnes sont un terrain de jeu. On voit des enfants de cet âge-là s'amuser à s'éclabousser, comme de jeunes enfants. Et on va voir d'un seul coup ce lieu qui va devenir le lieu du drame. Alors, je le redis, pour moi, ce qui a fait la force du film, c'est le va-et-vient qui est entre réalité et onirisme. C'est là qu'on sent que le réalisateur est aussi un metteur en scène de théâtre. il y a des moments on voit la montagne, certains endroits, comme une scène de théâtre. Et ça, j'ai trouvé ça assez fort. Il ne tombe pas dans le misérabilisme. Et aussi, il réussit, ce qui peut être compliqué, de ne pas esthétiser ça. C'est-à-dire de ne pas rendre l'horreur belle. C'est très difficile à arriver à ça. Donc pour moi, c'est un film, un pari réussi, un film sur la résilience de cette population abandonnée, mais qui fait face face contre l'adversité, avec courage et surtout avec dignité. Film exigeant, il ne nous épargne rien, mais c'est ça aussi le cinéma, faire prendre conscience qu'il en était besoin de la barbarie humaine. C'est vrai qu'on est loin de partir un jour.

  • Hervé Bry

    mais qu'est-ce qu'il doit tenir bien cet étienne c'était bien sultureux oui peut-être on va perdre du public là gespatie on vient d'entendre chanteuse danseuse et chorégraphe aussi avec cet étienne tube mémorable qui avait reçu je vous le rappelle une Victoire de la musique en 87.

  • Patrick SERVEL

    On n'était pas nés, nous.

  • Hervé Bry

    Elle est dans notre bon son, car forcément, il y a un rapport avec le cinéma. Je l'ai trouvée, en cherchant une raison pour passer ce titre. L'artiste Ghech Patti, dont je n'ai pas entendu parler depuis longtemps, a été aussi un peu actrice. Dans quelques films, qui ne passeront pas forcément à la postérité, dont un de Lelouch, Une pour tout. toutes en 99.

  • Patrick SERVEL

    Et maintenant, parlons de ce Marco. Histoire assez extraordinaire.

  • Hervé Bry

    On va en Espagne. On va en Espagne. Sous-titre de Marco, l'énigme d'une vie. Et c'est vrai que le personnage réel dont le film nous brosse le portrait et le parcours reste tout à fait énigmatique jusqu'au bout. On a affaire à une de ces histoires fascinantes qu'aucun scénariste n'oserait inventer, tellement elle paraît peu crédible a priori. C'est celle d'Enric Marco, un catalan qui des années durant a été le président très actif et efficace de l'association des victimes espagnoles de l'Holocauste, une figure morale en Espagne, en particulier pour son supposé engagement antifranquiste jusqu'en 2005, avant qu'on découvre, grâce à des travaux d'historiens, qu'il avait tout inventé de son passé et n'avait par exemple jamais été déporté. déportés. Alors, je ne révèle rien. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un suspense. On comprend d'emblée que Marco est un imposteur. Le récit passionnant repose essentiellement sur comment sa supercherie va être mise à jour et jusqu'où il va aller dans le mensonge pour ne pas être démasqué. Et c'est assez bluffant. Les deux réalisateurs et scénaristes espagnols, c'est John Garagno et Aitor Regui, ils co-signent le film. Je ne connais pas leur travail précédent. Ils ont d'abord pensé réaliser un documentaire. Ils ont d'ailleurs interviewé et filmé le vrai Marco dans cet objectif. Il est décédé depuis. Mais ils ont finalement penché pour la fiction en adaptant l'essai d'un journaliste d'enquête sur cette histoire. Elle est évidemment, je suppose, bien connue en Espagne. Mais je suppose que la plus... part des spectateurs français vont la découvrir. C'était mon cas. Le film a été présenté en 2024 au Festival de Venise, puis de Saint-Sébastien, et il était également en compétition au dernier festival international du film d'histoire de Pessac du Jean Eustache. On est obligé de citer le Jean Eustache au moins une fois dans l'émission puisqu'on est un de leurs partenaires médias. Alors, les histoires de réels mythomanes imposteurs adaptés au cinéma C'est toujours intéressant. Et le spectateur est parfois même de leur côté. C'est le cas par exemple de Catch me if you can, Attrape-moi si tu peux, de Spielberg, où on se délecte des frasques du personnage joué par DiCaprio. Mais certains infabulateurs ne sont pas très sympathiques. Je pense en particulier à... La fille du RER, d'André Téchiné, où une jeune femme déclare faussement avoir été victime d'une agression antisémite, ou alors à l'histoire sordide de Jean-Claude Romand, mis en scène par Nicole Garcia dans L'Adversaire, et par Laurent Canté dans L'Emploi du Temps. On a eu aussi un héros très discret de Jacques Audiard, où Mathieu Kassovis se fait passer pour un résistant. Le problème avec ce Marco qui a trompé son monde, c'est évidemment que ce genre de personnage augmente le risque Merci. de discrédit des témoignages sur la Shoah et peut donner du grain à moudre aux divers révisionnistes et négationnistes toujours à l'œuvre. Ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs, je trouve, évitent de porter un jugement surplombant sur le personnage complexe et ambigu. Son désir de reconnaissance à tout prix et sa réécriture de sa propre histoire fascinent et provoquent presque de l'empathie à certains moments. malgré la forfaiture. L'acteur qui incarne à la perfection l'ambiguïté et le charisme de ce Marco roublard, charmeur et retort. Je l'ai trouvé vraiment sensationnel. Et il imprime une grande force au film. Son nom, Edward Fernandez. C'est le Goya du meilleur acteur du 1024 pour ce film. Les Goya, ce sont les Césars ibéricains. Il a le physique bonhomme de Jean Ben Guigui. je sais pas, acte Directeur et chroniqueur télécherruquier. Je ne sais pas si mes camarades voient ce que je veux dire. Parce que je me vois penser un peu. D'accord. Tu n'as pas trouvé ? Quels sont les gens bêtes ? Oui, oui. C'est ce côté-là. Alors, Marco, l'énigme d'une vie. C'est du très bon cinéma espagnol. Sur la manipulation de la mémoire. Un genre de thriller historique. Pédagogique, mais pas didactique. Et porté par un acteur formidable. Patrick, convaincu ou pas par ce Marco ? Oui,

  • Patrick SERVEL

    alors j'ai eu quelques interrogations quand même en voyant le film. C'est lorsque l'on le voit, lorsqu'il va dans les écoles. Et je suis un peu étonné de la façon dont il joue, dont il met en scène. Était-ce aussi fort ? Assez acabotin. Oui, oui. Voilà, ces moments-là, je me dis, s'il était comme ça, quand même personne ne lui a dit, arrête, c'est pas quand même... comme ça, qu'on fait les choses. Là, j'étais un petit peu étonné. Alors, il y a une scène que j'ai beaucoup aimée, c'est lorsqu'il va à la maternité où sa fille vient d'accoucher et il a un petit-fils et tout le monde parle du petit-fils et lui commence à vouloir parler de lui et les autres lui disent, non, non, non, non, aujourd'hui, c'est pas toi. Et on sent bien que lui, comme tu l'as dit, il veut toujours être devant, il veut toujours être sur la photo. Voilà, donc c'est un cabot, on nous le montre jusqu'à la fin, il reste il reste Cabot. Alors, je pense qu'il y avait un problème quelque part. Il y avait quand même...

  • Hervé Bry

    jusqu'à la fin moi j'ai lu après il n'a jamais reconnu avoir fauté finalement il a dit j'ai fait connaître le problème oui et quand on voit le truc on se dit oui il a fait quelque part il a fait quand même 70%

  • Patrick SERVEL

    de bien basé sur du faux basé sur du faux et puis il y a eu aussi quand même une scène que j'ai bien aimé aussi c'est quand on le voit quand il est en train de faire un faux et sa femme est à côté est éveillé. fait semblant de dormir, mais elle sait déjà, elle sait tout. Donc aussi, il le dit et on le sent.

  • Hervé Bry

    Déjà enfermé les yeux.

  • Patrick SERVEL

    Voilà, d'autres savaient.

  • Hervé Bry

    Alors maintenant, la venue de l'avenir qui est juste sortie hier. Oui. On l'a vu, vas-y.

  • Patrick SERVEL

    Oui, présentée au Festival de Cannes. Ça aurait été mieux que ce soit lui qui soit en ouverture. Enfin bon, en 1895, là, nous n'étions pas nés, ça c'est sûr. Un jeune photographe nous dit « Demain, je vais voir la première projection de cinéma vers l'avenue de l'opéra et je ne sais pas ce que c'est. » Et Rose, sa petite amie, lui répond « Mais ça va servir à quoi ? » Belle question en effet qui est posée. Et Cédric Clapiche nous donne la réponse avec son film « La venue de l'avenir » . Eh bien, le cinéma, ça sert à nous raconter des histoires comme celles qu'il a écrites. Nous sommes en 2025 et on a une trentaine de personnes issues d'une même grande famille. Ils apprennent qu'ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis plusieurs années, depuis 1942 si je me souviens bien. Et quatre d'entre eux sont chargés d'en faire l'état des lieux. et ses lointains cousins vont alors découvrir des trésors. cachés dans cette vieille maison, ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale à 20 ans. Et cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. On la voit arriver dans Paris. Alors, elle vient de Normandie, elle vient de la région du Havre. Et comment on vient ? On ne prend pas le train, on ne prend pas le bateau. Donc quand on dit, et il y a un paysan qui dit... « Eh ben les jeunes, là ça va trop vite maintenant. » Il parle comme ça en 1895. Déjà, les gens se disaient « Oh, c'était quand même mieux avant. » Très intéressant, c'est très sympa. Alors, pendant deux heures, Clapiche va s'amuser. Et tant mieux, nous aussi on va s'amuser. Il va alterner le Paris de 1895 et le monde d'aujourd'hui. Il y a des... C'est hyper... hyper bien fait. On la voit par exemple, c'est Adèle qui arrive sur un quai de Paris, on voit un escalier, on la voit monter cet escalier et... Quelques secondes après, on voit un jogger qui est en train de descendre cet escalier, donc tout jaune et plus haut.

  • Hervé Bry

    J'ai plus de flash,

  • Patrick SERVEL

    oui. C'est hyper bien fait. Alors, on retrouve un Montmartre qui est encore entouré de champs. La Tour Eiffel, elle a sa couleur d'origine qui est plutôt un peu rougeâtre. Et puis, on croise plein de gens. On va croiser les peintres de l'impressionnisme. On découvre comment Monet a eu ses premières impressions d'un soleil levant. Et c'est très drôle de voir un Monet vu par Clapiche, surtout quand il est interprété par Olivier Gourmet. Là, on est à Giverny, c'est super. Alors, certains ont dit, oh, Clapiche, il a de la nostalgie, justement, comme j'ai dit, c'était mieux avant. Non, non, il ne nous fait pas ça. Il nous montre, et j'ai trouvé ça intéressant, que chaque époque... est porteuse d'un avenir et c'est vraiment aux jeunes de s'y engouffrer en faisant peut-être des erreurs mais faut-il regretter les choses qu'on a faites ou celles justement qu'on n'a pas faites question intéressante et il s'amuse clapiche même à nous faire des jeunes mots puisque Le titre, c'est « L'avenue de l'avenir » , mais à un moment du film, où dans ces années 1895 apparaît l'électricité, et il y a la première avenue de Paris, l'avenue de l'opéra, qui est électrisée, qui est éclairée à l'électricité. Donc, c'est l'avenue de l'avenir. Très joli. Alors, qu'est-ce que je peux vous dire encore ? On sent aussi que Clapiche aime ses acteurs. Il y a une scène qui est très forte et que j'ai adorée. Depuis un certain temps, il tourne avec Zinedine Solem.

  • Hervé Bry

    La même, moi aussi j'allais faire.

  • Patrick SERVEL

    Et là, il joue un rôle d'un prof qui part à la retraite et que l'on voit se faire... Beaucoup de profs, je crois, rêveraient d'avoir autant de monde. On le voit se faire applaudir par tous ses ailes. C'est très bien ça. Et donc, c'est une façon très élégante d'applaudir son comédien. Et ça, j'ai trouvé ça... très intelligent. Cécile de France, que j'adore, elle nous fait une critique d'art très snob. Elle est vraiment géniale. Elle a des moments de folie dans le film qu'on aurait voulu que ça dure un peu plus longtemps. Ça dure deux heures, mais là, j'en aurais bien pris pour trois heures. Vincent Macaigne, il est pas mal non plus.

  • Hervé Bry

    Toujours un peu le même rôle.

  • Patrick SERVEL

    Oui, oui, oui. Ça c'est sûr.

  • Hervé Bry

    L'écolo décalé.

  • Céline Thibaut

    Je crois déjà dans la bande-annonce, effectivement, qu'il est décalé.

  • Patrick SERVEL

    Je le vois difficilement en trader ou un truc comme ça, mais on ne sait pas. On a Abraham Vapeleur. Alors, je pense qu'il l'a pris parce qu'il n'a pas réussi à voir François Civil.

  • Hervé Bry

    Il reste sans moi ici.

  • Patrick SERVEL

    Au début, je ne savais pas que François Civil... Et puis là, comme certains ont dit, c'est du Népobébise, parce qu'on a plein de... Outre les vieux, que je pourrais dire, les Vincent Macken, Julia Piatton et Zinedine Soilet, on a les jeunes, les filles ou fils d'heure. On a Suzanne Lindon, on a Paul Kircher, on on a Vasily Schneider, alors ils sont trois frères, ils sont tous formidables. On a Sarah Girodo qui est là aussi. Moi j'ai trouvé que c'était un film intelligent, drôle, bien charpenté, avec une distribution de fou, à voir, tout public.

  • Hervé Bry

    Belle histoire, très bien racontée, avec une grande fluidité dans les allers-retours temporels et un festival de jeux d'acteurs. Après la danse dans Encore, son long métrage précédent, hommage appuyé ici, bien sûr, à la peinture et à la photographie. Bon, alors moi, j'y ai cru moyen quand même, au destin tellement romanesque de notre héroïne Adèle.

  • Patrick SERVEL

    C'est un feel-good movie.

  • Hervé Bry

    Clapichu, à ne pas faire rencontrer n'importe qui. Entre Hugo, Sarah Bernard, Nadar et les premiers impressionnistes, c'est un festival de people de l'époque. On peut dire feel-good movie, c'est vrai. Intelligent, ode à la famille aussi, qui tacle discrètement et avec humour certains aspects de notre civilisation contemporaine et qui oppose, mais là, je dirais un peu moins discrètement, authenticité. et superficialité, notamment avec le personnage du jeune photographe. Le tout fonctionne très bien et me paraît assez consensuel pour toucher un très large public. Ah oui, j'allais oublier, tu l'as dit, ça m'a fait plaisir, je ne sais pas pourquoi, mais bel hommage aussi au métier de prof quand même, avec ce Zinedine Swalem bouleversant. Alors cet acteur, il est originaire de Clermont-Ferrand, s'il vous plaît, et pratiquement de chaque film de Clapiche. Alors il y en a un autre qui apparaît dans tous les films de réalisateurs, c'est Clapiche lui-même. Une courte apparition en silhouette dans chacun, à la manière d'Hitchcock, qui faisait ça aussi. Là, j'ai repéré, mais je ne dirai pas où il faudra chercher. Indice, c'est dans le passé.

  • Patrick SERVEL

    Eh bien, on arrive, on arrive. Est-ce que ça te donne envie ?

  • Céline Thibaut

    Ah oui, complètement. Puis j'irai chercher où est Charlie, donc où est Cédric.

  • Hervé Bry

    Il y a ça. Et on a guère le temps de faire une deuxième couche et un viseur.

  • Patrick SERVEL

    On n'a pas le temps.

  • Hervé Bry

    On n'a même pas parlé du septième film qui s'appelle... Else et qu'on mettra dans les bonus, c'est de la science-fiction française. Et bien oui, c'est comme ça. Chaque émission, on a trop de choses à dire. Alors, on vous souhaite une bonne quinzaine et on se retrouve dans un jour.

  • Patrick SERVEL

    A bientôt.

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Description

Hervé Bry, Céline Thibaut et Patrick Servel nous donnent leurs impressions sur les films :

  • La venue de l'avenir

  • Les Musiciens

  • Partir un jour

  • Les enfants rouges

  • Marco, l'énigme d'une vie

  • Ingeborg Bachmann



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Patrick SERVEL

    « Movies » , l'émission de toutes celles et tous ceux qui adorent le cinéma en salle. Une émission proposée par Hervé Brie. Bonjour Hervé.

  • Hervé Bry

    Bonjour Patrick. Bonjour Ed. Bonjour à tous et bonjour, bienvenue à notre nouvelle recrue Céline, qu'on va vous présenter, Eustachophile comme nous, puisque rencontré au cinéma Jean Eustache.

  • Patrick SERVEL

    Une actualité chargée en tout cas en nombre de films puisque nous allons vous parler, en tout cas essayer de vous parler de cet film pendant cette émission. On commencera, ou peut-être ce sera en troisième film, je ne sais pas, d'une histoire véritable d'un imposteur espagnol. Et cette histoire, elle est revisitée par la fiction, ça nous donne Marco, l'énigme d'une vie. Un retour aux sources et les premiers amours d'une jeune quadra, ça donne partir un jour. Lorsque le début du XXe siècle rencontre nos années 2025, ça donne la venue de l'avenir. Et il y aura aussi, on parlera de musiciens où un couetoir à cordes prépare un concert exceptionnel où chacun des virtuoses joue sur un Stradivarius. Le portrait d'une poétesse autrichienne, c'est Ingeborg Bachmann. Un drame tunisien, ce sont les Enfants Rouges. Et bien évidemment, Hervé a été voir le film de science-fiction, enfin une science-fiction un peu fauchée, mais très inventive. Le film, c'est

  • Hervé Bry

    Else. Tout ne tiendra pas là en une heure. Moi, j'ai un petit mix traditionnel des titres.

  • Patrick SERVEL

    Attention,

  • Hervé Bry

    attention. Ça nous donne une comédie musicale jeune public. Donc voici le sujet. sur l'avenue de l'avenir les enfants rouges de plaisir assistent à un spectacle de rue intitulé partir un jour écrit par ingeborg bachmann et monté par la troupe marco et les musiciens et c'est georges what else clownet qui joue marco alors patrick peut-être avant avant que tu nous parles de ingeborg bachmann je crois peut-être on pourrait demander à notre nouvelle recrute de nous dire un peu de pourquoi elle est là

  • Céline Thibaut

    Eh bien, je suis là parce que je suis passionnée de cinéma, tout comme vous. Un petit peu moins disponible pour y aller que vous. Je suis encore en activité, mais j'aimerais tant y aller quasiment tous les jours. Mais en tout cas, j'ai toujours adoré l'analyse, que ce soit littéraire, filmique. Et puis partager avec tout le monde ce magnifique art.

  • Hervé Bry

    Bienvenue dans Movies Alors Patrick, c'est toi qui commence Oui,

  • Patrick SERVEL

    c'est moi qui m'y colle Alors c'est pas très souvent qu'on voit des films qui nous viennent d'outre-Rhin Depuis deux semaines déjà est sorti en France le film Ingeborg Bachmann Reise in die Wüste qui, si on le traduit bien, donne Voyage dans le désert Alors il s'agit du dernier film de Margaret von Trotta Alors c'est peut-être bon de rappeler à ceux qui ont Oui, voilà, qui ne connaissent pas, qui sont un peu plus jeunes. Cette réalisatrice, maintenant, elle a quand même plus de 80 ans. Elle fait partie de ce qu'on a appelé le nouveau cinéma allemand dans les années 1970. Margaret von Trotta est une réalisatrice scénariste allemande qui a commencé sa carrière, il faut le savoir, en tant qu'actrice pour des réalisateurs comme Rainer Werner Fassbinder et Volker Schlondorf à la fin des années 60. Alors, au contact de ses réalisateurs, elle s'est rapidement intéressée à l'écriture et à la réalisation de longs métrages. En 1975, tout le monde s'en souvient, avec Volker Schlondorf, elle co-écrit et co-réalise le film, d'après le bouquin d'Heinrich Pöhl, « Die Verlehrer der Katharina Blum » ou en bon français, « Ich spreche ein bisschen Deutsch » , l'honneur perdu de Katharina Blum, qui avait été, on s'en souvient, acclamée par la critique. C'était un film, tu t'en souviens ? vous vous en souvenez, réquisitoires, qui dénonçaient les méthodes de la police et surtout de la presse dans une Allemagne de l'Ouest en pleine crise paranoïaque, à travers un récit assez froid et tragique, et une descente aux enfers infligée à une jeune citoyenne soupçonnée de cacher des informations sur... un anarchiste avec qui elle avait juste passé la nuit. Après, il y avait eu aussi, on s'en souvient, les années de plomb de ce film. Alors souvent, des films qui sont centrés sur des héroïnes féminines assez fortes. Et là, Margaret von Trotta était dans beaucoup de festivals. Elle a eu des prix, que ce soit à Cannes ou bien évidemment à la Berlinale. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle nous propose proposent cette Marguerite von Trotta ? Eh bien, c'est un biopic. Alors, un biopic, c'est plutôt concentré sur une page de cette poétesse qui s'appelait Ingeborg Bachmann, que je ne connaissais pas, mais mes connaissances littéraires sont proches de zéro, donc ceci explique certainement cela. Et là, on va la suivre pendant les années où elle a passé 4 ans avec Max Frisch. donc un écrivain, et les deux années qui ont suivi, pendant lesquelles elle a vécu plutôt mal cette séparation, et finalement n'a pu se guérir que brièvement grâce à un voyage qui est fait dans le désert avec un homme plus jeune, ce qui donne le titre au film. Alors, ce qui est intéressant que j'ai trouvé dans ce film, c'est que le film justement joue entre le sombre, le lumineux. le film commence par une scène sombre de nuit on la voit faire un un cauchemar où on la voit complètement humilier par Max Fritsch. Et le film se terminera, sans que je dévoile, avec une luminosité assez éblouissante, alors qu'elle est dans le désert, où là, elle a connu vraiment une période de guérison. Et entre ces deux moments, on pourrait dire que le film est ponctué par quatre villes, des périodes qui sont liées à des villes. On a Paris, Zurich, Rome et Berlin. C'est à Paris qu'ils se rencontrent et proclament sur le pont Mirabeau de Dauphine. de l'apollinaire. Déjà, ce moment est assez intéressant parce qu'on se rend compte que... Ingeborg connaît parfaitement le poème, alors que Fritzsch, lui, est capable de sortir deux ou trois vers, et qui va nous montrer les deux caractères complètement différents. L'une, Barman, assez exigeante, et l'autre, Fritzsch, plus dans l'apparence. Voilà, ça c'est déjà intéressant. On va avoir Rome. Alors, Rome, c'est la ville préférée d'Ingeborg. Barman, c'est là qu'il est. Elle aime flâner dans ses rues, baigner de soleil, aller dans les cafés. Elle rencontre aussi un poète, Ungaretti. On se rend compte comment elle adore cette ville. Il y aura Zurich, qui est la ville de Max Fritsch. Et là, on va voir qu'elle va se sentir complètement étrangère. Et elle ne pourra plus écrire. Et donc, elle voudra retourner à Rome. Et là aussi, ce qui est intéressant, quand elle va retourner à Rome, c'est Max Fritsch qui lui n'arrivera plus non plus à écrire. Et au final, elle passera quelques temps à Berlin après sa séparation, et là pour elle, Berlin, elle le dit d'ailleurs dans le film, pour elle Berlin n'est que maladie, n'est que tristesse, et pour elle, heureusement, elle va rencontrer un jeune homme qui va l'emmener dans le désert, où elle pourra surmonter sa mélancolie. Donc un film d'aller-retour entre ces villes, entre ces moments d'amour, ces moments où l'un supplante l'autre, avec ces inversions, on a un Vicky Krebs. Krebs, je ne sais pas comment exactement on le prononce, qui est formidable. On se souvient d'elle dans Corsage. On se souvient aussi dans le film où elle était en...

  • Hervé Bry

    Cogar jusqu'au bout du monde ?

  • Patrick SERVEL

    Non, quand elle est... La police... The Wall. The Wall, oui. Je recherchais le titre. Et Ronald Zerfeld aussi, pas mal. Il y a une phrase qui est intéressante à un moment donné, puisque quand on voit le film, on se dit que c'est elle qui subit. Un Max Fritsch qui est vraiment assez puant dans le film. Mais il dit à un moment donné, est-ce que ce sont toujours les meurtriers les coupables ? Est-ce que parfois les victimes ne sont pas aussi un peu coupables ? Film de facture classique, mais je trouve que de temps en temps, du classique, ça fait du bien. Voilà ce que je pouvais dire sur Ingeborg Barman.

  • Hervé Bry

    Oui, je rajoute un mot. Alors, Margaret von Trottin, elle poursuit ses portraits féminins. Alors, après, tu as Rina Blum que tu cites. Elle a aussi fait une biographie de Rosa Luxembourg et de Anna Arendt. Alors là, elle nous fait découvrir cette poétesse autrichienne, célèbre dans l'après-guerre, mais comme toi, je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Personnage que je n'ai trouvé pas montré forcément sympathique ou attachant, d'ailleurs. Oui,

  • Patrick SERVEL

    mais est-ce que les biopiques ne doivent pas... Non, mais d'accord,

  • Hervé Bry

    d'accord. De plus, elle est étonnante. Une intello sensuelle, libre, voire libertine. Moi, je dois avouer que j'étais un peu perdu dans la temporalité. Parce que le scénario est essentiellement construit avec des allers-retours qui m'en semblaient moi assez confus. Essentiellement entre deux époques correspondant aux deux amants successifs de la dame. Alors évidemment, Vicky Krebs, polyglotte, multitalentueuse, habituée à des rôles de femme en même temps fragile et forte. Actrice caméléon, moi je l'associe un peu à Isabelle Huppert. Elle était aussi impressionnante, tu l'as un peu mentionné, en agent raciste et crumpiste de la police frontalière entre Mexique et Etats-Unis. dans le récent The Wall, trop mal distribué malheureusement. Alors, le film repose en grande partie sur son talent virtuose, qu'elle promène dans de belles robes, elle a des robes magnifiques, entre Paris, Berlin, Zurich, Rome et le désert égyptien, mais de mon côté, moi, ça n'a pas suffi à rendre ce portrait mémorable. À vrai dire, je me suis un peu ennuyé à cette évocation de spleen d'artiste évoluant dans les hautes sphères intellectuelles, d'où le petit peuple est absent, ou alors à peine en figuration. Un peu comme un autre film dont je vais parler tout à l'heure, Les Musiciens, où j'ai eu le même sentiment.

  • Patrick SERVEL

    Justement, avant que tu en parles, est-ce que Céline, après ce qu'il y a dit Hervé, est-ce que j'ai pu en dire, a envie ou pas envie de voir ces Tingeborg-Machmann ? Oui. Ah, ben voilà.

  • Hervé Bry

    Peut-être que tu la connaissais,

  • Céline Thibaut

    d'ailleurs. Non, par contre, Max Frisch, oui. Et puis, déjà, j'aime énormément la langue allemande, Donc j'ai... très envie de l'écouter. J'ai vu l'extrait, effectivement, ça me donne envie, ce portrait de femme forte et fragile en même temps. Oui, j'irai le voir.

  • Hervé Bry

    Alors,

  • Patrick SERVEL

    tu parlais de virtuose, y en a-t-il dans ces musiciens ?

  • Hervé Bry

    Bien sûr, les musiciens. Le film s'ouvre sur l'expertise d'un instrument à cordes par un spécialiste, le sculptant sur toutes les coutures. Verdict ? Il s'agit bien d'un Stradivarius. Et ce sera le quatrième dans le giron d'un grand groupe industriel qui va l'acquérir aux enchères. Pourquoi faire ? pour réaliser le projet de mécénat artistique initié par le grand patron mélomane qui est décédé, celui d'un concert prestigieux unique, regroupant quatre virtuoses, interprétant chacun sur un des instruments, une pièce contemporaine qui n'a jamais été jouée en public. Alors le catuor va s'enfermer dans un beau manoir pendant une semaine pour les répétitions, coaché par la fille du mania et le compositeur de la partition appelé Alar Escous. Le compte à rebours journalier va défiler de J-7 à J. Pardon, je tousse. Alors, je vais commencer peut-être par ceux qui pêchent dans le film, j'ai trouvé. Pour finir par le sauver, quand même. Le problème, ce sont les personnages et leurs interactions auxquelles moi, je n'ai guère cru. Les quatre musiciens du titre, d'abord, venant de mondes différents. Alors, on a un ancien couple séparé. de la cinquantaine qui ne se parle plus, un jeune violoniste qu'adore, qui se la pète un peu, et une toute jeune fille virtuose 2.0, car repérée sur les réseaux sociaux où elle se met en scène avec son instrument pour des milliers de followers. Tout ça m'a paru un peu sonner faux, ce qui est le comble quand même pour des musiciens. Et puis leur rapport durant cette semaine de répétition en huis clos, émaillé de dissensions et de problèmes d'égo. du moins au début, avant conciliation attendue, m'ont semblé artificiel aussi. Et s'ajoute donc à l'équipe l'instigatrice du projet et le compositeur, personnages principaux dont la partition n'est pas très bien écrite non plus, je pense. Une chose qui peut faire crisper le spectateur lambda, c'est l'évolution du récit dans les hautes sphères du mécénat industriel de prestige pour l'art noble, avec ce fétichisme pour des instruments mythiques. On est bien loin du souci du commun des mortels. Les fameux Stradivarius, par exemple, ils sont très ballés chacun dans une limousine individuelle pour des histoires d'assurance. Bref, on n'est pas chez les Dardennes, Kenloche ou Corismachia, on l'aura compris. Mais bon, dans le paysage cinématographique, il n'y a pas place que pour du drame social. C'est intéressant aux petites gens. De toute façon, il n'y en a pas ici. On est parmi l'élite intellectuelle bourgeoise. Comme dans Ingmar Bergman, non, Ingborg Bachman. Le point fort du film par contre, ce qui en fait le sel et le sauve, c'est l'aspect musical qui ravira les mélomanes avec de nombreux moments de répétition et, point d'orgue, une partie du concert final. Attention, question film centré sur la musique, on n'est pas au niveau de choses comme tous les matins du monde, d'Alain Corneau qui avait fait découvrir Marais Marais. et sa viole de gambe en 91, ou le fameux Amadeus de Milos Forma. On a deux chefs-d'oeuvre qui conjuguent adroitement musique et récit. Là, le récit pêche un peu. Reste la musique, atypique, entre classique et contemporain, et son interprétation très bien filmée. Et c'est déjà pas si mal. Je pense que même si on est peu férus, ou même peu connaisseurs de ce type de musique exigeante, ce qui est mon cas, On est séduit par la découverte car elle est sublimée par les caméras. Les acteurs du 4h Accords sont évidemment de vrais musiciens. Et puis, plaisir quand même de revoir un acteur et une actrice assez rares à l'écran et que j'aime beaucoup. D'abord le discret et toujours affable Frédéric Pierrot qui a longtemps évolué dans les seconds rôles avant d'être découvert par le grand public en psy formidable dans la série Arte en thérapie. C'est lui, le compositeur reclus et bougon, qui sort de sa tanière pour diriger les répétitions. Ensuite, l'attachante Valérie Donzelli, également réalisatrice à ses heures, elle joue l'héritière de l'industriel qui concrétise le projet de danseuse de son papa, Messène. Ils sont tous les deux très bien, même si malheureusement leurs personnages ne sont pas très justes. Problème au niveau de l'écriture, des caractères et des situations. donc comme je l'ai dit plutôt que de l'interprétation. Les Musiciens est signé Grégory Magne. C'est son troisième long-métrage. Je n'ai pas vu les deux précédentes. La musique, personnage essentiel du film, est écrite par Grégoire Edzel, compositeur attitré de plusieurs cinéastes français comme Arnaud de Plechat et Mathieu Amalric.

  • Speaker #3

    C'est ça, le tout dernier matin, le tout dernier j'espère.

  • Patrick SERVEL

    Ne me lâche pas,

  • Speaker #3

    je te tiens Dernier jour de disco Je veux le passer sur ta peau À rougir Et parce que je vous remercie, je perds la tendance d'être, et de dire que rien de plus beau, c'est la fin.

  • Hervé Bry

    Allez, Patrick Hassin, revenez vous asseoir, c'est fini la danse. Plein d'oeil à l'actualité cinéma avec ce tube de Juliette Armanet, chanteuse, maintenant actrice, puisque au casting du film d'ouverture du Festival de Cannes, Partir un jour, dont Céline nous parlera dans un moment. Alors tant qu'on y est, question boule à facettes, j'en profite pour signaler ou rappeler la Super Expo Disco en ce moment, à la Philharmonie de Pau. Paris, où on trouve quelques références à ce mouvement musical au cinéma, La fièvre du samedi soir et autres. Alors, ce n'est pas les derniers jours du disco, puisque ça dure jusqu'à la mi-août. Et la mi-août, c'est tellement plus romantique, comme le chantait qui, Patrick, qui chantait Réventura et son orchestre. C'est pourtant ta jeunesse, Patrick, tu devrais te souvenir. Alors, bon, donc, est-ce qu'on va partir un jour ? Allez, c'est parti.

  • Céline Thibaut

    Oui, je suis essoufflée, j'étais sur le dance floor. Alors, il ne suffit pas de quitter les choses pour que les choses vous quittent. Alors ça, c'est un extrait du court-métrage qui a exactement le même titre, donc Partir un jour, d'Amélie Bonin, même réalisatrice, même acteur à quelque chose près, à savoir Juliette Armanet, Bastien Bouillon et François Rollin. Donc déjà dans le court-métrage en 2021, un film musical qui a obtenu à l'époque le César du meilleur court-métrage, donc en 2023. Là d'un coup Amélie Bonin a été propulsée sur la scène du cinéma. Et la revoici donc cette année avec le long-métrage Partir un jour, qui a fait l'ouverture du Festival Canois. Et c'est quand même la première fois qu'un premier long-métrage fait cette ouverture, donc c'est quand même à mentionner. Alors, concernant donc le synopsis, Cécile, donc interprétée par Juliette Armanet, dont le nom est à lui seul tout un poème, Béguin, puisqu'elle s'appelle Cécile Béguin, elle apprend le même jour. qu'elle est enceinte de son premier enfant à 40 ans et que son père, qui vit dans le Grand Est alors qu'elle vit à Paris et qu'elle n'a pas vu, on l'apprend depuis un long moment, vient de faire un nouvel infarctus. Ce sont deux aléas bien encombrants pour Cécile et qui sont malvenus. Et quand je dis vraiment des aléas, c'est que vraiment ça l'ennuie. À 15 jours d'ouvrir le restaurant gastronomique pour lequel elle a travaillé si dur, épaulée par son compagnon. et associé donc du restaurant très huppé. Cette animatrice de Top Chef va donc se retrouver contrainte de stopper net sa frénésie parisienne pour aller voir son père, donc pour amarrer dans le Grand Est et faire escale. Alors, excuse-moi pour le jeu de mots, mais l'escale est en effet le restaurant routier que tiennent ses parents. C'est le restaurant de ses parents qui sont usés par le labeur, mais qui sont amoureusement chevillés à leur cantine. Vraiment. Et là, en arrivant là, donc, en revenant au sourd, Cécile va franchir le rideau de perles qui sépare la salle populaire de la cuisine. Ce rideau de perles, pour moi, métaphoriquement, il est important. C'est-à-dire qu'elle va passer dans une autre dimension. Nous aussi, d'ailleurs. Parce qu'elle va passer de la bonne... Enfin, elle, de son... Elle va passer dans le monde de la bonne franquette, du temps suspendu. C'est un retour aux sources pour cette héroïne et un retour à son amour inavoué de jeunesse. Alors, dans ce film que j'ai personnellement beaucoup aimé, j'ai relevé beaucoup d'oppositions mais qui vont peu à peu se réduire, voire complètement s'annuler. D'abord, cette cuisine, c'est celle où les mises à nu se font, où tout est dans son jus. C'est sans chichi, sans salamalek. Et quand je dis sans son jus, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'ils font le bourguignon, ils font la macédoine, ils font sécher les pâtes sur un étendoir, alors qu'elle, elle arrive d'un endroit où la cuisine est extrêmement raffinée. Elle fait un soufflé à la bisque de Romare, par exemple. On est vraiment sur deux mondes très différents. Dans les autres oppositions, le temps dans l'Est où elle revient, il est comme statifié. C'est comme si rien n'avait bougé. Tout est à l'identique, à l'opposé du temps. plutôt hubo-hu qu'elle vit à Paris. Et puis, dans ma mort d'idée, une autre opposition, c'est que la maîtrise est totalement recherchée chez Juliette Armanet, jusque dans son corps, elle ne veut même pas écouter sa grossesse, elle veut essayer de la dénier, alors que là, dans le monde de son enfance, le temps a l'air de couler de lui-même, c'est festif, c'est simple, entre autres, je pense à la soirée du mime, que moi, j'ai vraiment trouvé très drôle. Finalement, toutes ces dialectiques vont bientôt être dépassées. Et ça, ça démarre, ça va partir en vrille dès qu'on la voit se goinfrer de dragibus. Et quand elle se met à picoler comme un trou aussi. D'ailleurs, c'est marrant parce que dans le court-métrage, cette notion de retour vers l'enfance est marquée par les pépitos dans le supermarché. Et là, ce sont les dragibus. Alors, les thèmes sont très nombreux, peut-être trop. j'y reviendrai un peu après, il y a le fait d'être transfuge d'humain de profession mais à une autre échelle, plus chic donc est-ce que c'est une fierté ? est-ce que c'est un fardeau ? est-ce que c'est une ombre qu'on fait à ses aïeux ? ici elle est comme ramenée à quelques citations acides en fait que son père écrit méticuleusement ou alors à un écran télé pour ceux qui vivent dans le Grand Est il y a également le thème de l'hérédité, de la transmission parce qu'elle, elle tourne le dos à ses origines elle veut être à tout prix essayé de s'en éjecter. Elle ne veut plus voir la bonne tarte aux pommes de sa jeunesse. Enfin voilà, elle veut essayer vraiment, elle, d'oublier tout cela, mais est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on peut faire fi du passé ? Et là, vraiment, il pose vraiment cette question-là. Et puis, il y a la notion du handicap des sentiments et des non-dits. C'est là que les chansons sont importantes, d'ailleurs, parce qu'elles vont aider, elles vont être comme un appendice de ces émotions qui sont contenues ou refoulées par aussi bien les parents. qu'elle-même. Et c'est là, on connaît la chanson d'Alain Resnais. Alors, ici, les paroles, elles sont restées à l'identique, c'est de la chanson populaire, mais par contre, les voix des acteurs, ce sont bien les acteurs qui chantent. Bon, alors là, il y a une mention, entre autres, pour Dominique Blanc, effectivement, au niveau du chant, ce n'est pas tout à fait ça, mais bon, on lui pardonne parce qu'elle est par ailleurs formidable. Oui, je suis émouvant. Surtout ça c'est la scène dans le camping-car avec sa fille, c'est une scène de retrouvailles. Et puis du coup ces chansons-là elles ajoutent aux émotions mais sans que ça se superpose de manière... enfin c'est pas une redite quoi, ça ajoute au comique, à la tristesse, à la sensualité, enfin voilà. Il y a également le thème des amours adolescentes qui sont tues, qui sont maladroites à l'époque. On laisse passer sa chance et puis elle revient ou pas la chance. Et puis est-ce qu'on grandit un jour ? Là-bas le temps semble s'être complètement arrêté mais peut-être que finalement l'enfance nous poursuit où qu'on aille. Voilà donc parmi les nombreux thèmes que j'ai vus. Concernant les acteurs, alors là ils sont tous formidables, y compris les seconds rôles. Les potes d'enfance, eux aussi, sont dans leur jus. On a l'impression qu'ils n'ont pas bougé depuis 30 ans. Bastien Bouillon est extraordinaire dans ce rôle du mécanicien. Moi, j'ai été vraiment épatée parce que je l'avais découvert dans La nuit du 12. Là, je trouvais qu'il était froid, voire glacial. Et là, il y a une transformation, qu'elle soit physique ou psychologique. Là, il est simple, il est coiffé un peu à la surfeur. Avec les cheveux longs, blonds, il est authentique, il est élégant dans ses valeurs, mais très simple. Comme si lui n'avait pas beaucoup bougé. Vraiment à contre-courant du personnage de La Nuit du 12. Donc un vrai rôle de composition. Et quant à Juliette Armanet, alors elle, c'est quasiment la première fois, on peut le dire, qu'elle a en premier rôle le rôle de l'héroïne. Elle est confondante de naturelle. Elle peine, j'ai trouvé un petit moment, dans les moments désaveux. Mais bon, globalement, elle est extrêmement crédible. Et puis, elle patine bien aussi. Ça en voit à la fin.

  • Hervé Bry

    Alors que Bastien Voyon n'a pas chaussé les pattes. Non,

  • Céline Thibaut

    non, non, pas du tout. Il n'a pas osé. Mais je pense parce qu'à un moment donné, je me suis dit, est-ce qu'elle n'est pas doublée ? Non, elle fait un demi-tour. Les parents et les autres second rôles, bien sûr, sont formidables. Les parents, ils sont à la fois aimants, fiers de leur fille. Mais en même temps, ils se mésestiment par voie de conséquence parce qu'elle a tellement réussi. Ils ont une partition aussi très sensible. Alors évidemment, tout ça c'est très bien, mais il y a quand même des petites choses à nuancer. Alors les chansons justement, c'est vrai qu'elles sont bien, mais bon, je pense que je m'en serais passée, honnêtement. J'ai du mal déjà avec les films musicaux, ça ne m'a pas dérangée, mais je me suis vraiment demandé si elles n'étaient pas un peu superflues. Par ailleurs, les oppositions sont également, je trouve, peut-être un peu marquées entre autres. Alors au départ, le côté franchouille quoi. Le côté vraiment bouseux contre Paris, mais bon, même si après tout cela se nivelle un petit peu, je trouvais que les oppositions étaient un peu marquées, et puis que dans l'ensemble il y avait tellement de thèmes brassés que je viens d'évoquer, c'est tellement foisonnant que parfois c'est un petit peu trop caressé, et c'est dommage. Voilà, donc moi en conclusion, quand je suis sortie, je me suis levée, j'ai dit, mais ça pour moi c'est une petite chose de frêle, fragile, teintée d'une nostalgie par petites touches. et une jolie parenthèse spatio-temporelle, menée par un très beau casting. Je l'ai vu dimanche, il faisait 29 degrés à Bordeaux, moi dimanche j'ai profité d'un moment très rafraîchissant dans le Grand Est.

  • Hervé Bry

    Moi j'avais vu le court-métrage il y a quelques temps, il avait été vraiment acclamé au festival de Clermont-Ferrand, donc j'étais vraiment curieux de voir la suite. Ce qui est intéressant c'est que la réalisatrice, Elle a inversé les rôles, en effet.

  • Céline Thibaut

    C'est ça.

  • Hervé Bry

    Dans le cours, le personnage de Bastien Bouillon était un écrivain reconnu qui revenait voir ses parents dans sa ville natale de province, où le personnage de Juliette Armanet était resté devenu caissière de supermarché. C'est ça. Là, c'est l'inverse. Le transfuge de classe, c'est la fille, est devenue chef. Et la transposition, j'ai trouvé tout bien vu. Moi, j'ai trouvé que l'espèce d'alchimie entre les deux acteurs principaux qui faisaient le grand charme de la version courte se retrouve ici intacte. Avec le même côté comédie, musical, légère et amer en même temps, moi j'ai marché, j'ai souri, j'ai rigolé même, j'ai été ému aux larmes parfois, et j'ai trouvé que la version longue, la version plus tragique, ou disons moins légère que la courte. Bastien Bouillon, c'est vrai qu'on le voit habitué à des rôles dramatiques. Nous on avait vu par exemple Astrakhan, je ne sais pas si tu te souviens Patrick, ou Un homme en fuite, où il était aussi le méchant dans le second épisode des Trois Mousquetaires. Et ma foi il est là. très à l'aise dans la comédie romantique. J'ai remarqué qu'il était au casting de Connemara, aussi d'Alex Lutz, également présenté à 4. Et Juliette Armanet, elle confirme être une réalisation. Elle est devant la caméra d'un naturel impressionnant dans tous les registres par où elle passe dans cette histoire. Et elle passe par beaucoup de registres. Alors bon... Autrement, bel hommage, clin d'œil aux chansons populaires qui accompagnent la vie de chacun. Et je les ai trouvées astucieusement amenées dans le récit. Ça passe, même si certains acteurs chantent un peu faux. Mais dans la playlist, fallait-il vraiment réhabiliter une chanson des To Be Free ? Celle qui donne son titre au film, je me demande. En tout cas, on ne la passera pas dans Movies. Non, non, malgré l'assistance de notre nouvelle chroniqueuse Céline, on ne la passera pas. Je pense que Patrick a été moins séduit que nous.

  • Patrick SERVEL

    Ah, ça c'est sûr. Moi j'ai vraiment l'impression... Il va le pourrir.

  • Hervé Bry

    Bon,

  • Patrick SERVEL

    j'ai l'impression que vous vous êtes fait avoir. C'est gentil, c'est gentil, c'est bien pour commencer le Festival de Cannes. C'est vraiment d'année en année, on baisse. On a eu le droit à la Dubarry, on a eu le droit à couper, on a eu le droit... au deuxième acte.

  • Hervé Bry

    Ça promeut le cinéma français.

  • Patrick SERVEL

    Oui, ça lui fait du bien. Mais là, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de nuances dans le film. La mise en scène, il n'y en a pas. Qu'est-ce que je peux dire ? Alors, film... Il me semble, même plutôt simpliste, l'histoire, on l'a compris assez rapidement. Bon, le père, Rolin, là, ça va pendant dix minutes, mais on a compris, il aime sa fille. Bon, ça, il l'aime, il n'y a pas de problème, ils s'aiment tous. Et voilà, bon, on sait comment ça va se terminer.

  • Hervé Bry

    Et Dominique Blanc non plus, tu la sautes pas.

  • Patrick SERVEL

    Il n'y a que Dominique Blanc que je sauve.

  • Céline Thibaut

    Et pas Juliette ?

  • Patrick SERVEL

    Juliette, elle fait le rôle qu'on lui a donné. je ne sais pas si elle peut faire autre chose que ce qu'elle fait dans le film moi je pense qu'un court métrage c'est bien mais pourquoi en faire un long métrage telle est la question et alors est-ce que les enfants rouges c'est évidemment un autre style tu nous parles de ça maintenant je crois oui là je vais vous parler des enfants rouges et c'est vrai que c'est un autre style c'est un deuxième long métrage je n'avais pas vu le précédent donc le réalisateur c'est Lofty Ashour euh Le film a été présenté l'an dernier à l'Occarno et depuis il a été sélectionné dans pas mal de festivals et il a remporté, si j'ai bien compté, plus d'une quinzaine de prix. Alors est-ce que ces prix sont mérités ? Eh bien oui, c'est vraiment mérité. Alors, l'idée du film est née d'un événement vraiment tragique, puisqu'il s'agit de l'assassinat d'un jeune berger. C'était en novembre 2015, dans la montagne du centre-ouest tunisien, à proximité de la frontière algérienne. Son cousin qui l'accompagnait et lui laissait vivant et il fut contraint, accrochez-vous, il fut contraint de rapporter la tête de la victime à sa famille. Donc les enfants rouges tiennent son titre non pas de la... couleur, on pourrait penser, parce qu'il y a beaucoup de rouge, le sweatshirt du jeune rescapé est rouge, mais la signification de rouge, il faut la prendre comme synonyme de courageux. Donc ce sont des enfants courageux. Et il en fallait du courage à ces deux adolescents pour gravir cette montagne, pour aller y faire brouter les chèvres, en bravant les interdits, mais le seul moyen pour eux de se procurer un peu d'argent pour vivre. Le réalisateur aurait pu choisir de faire un pur film documentaire sur cette histoire qui a vraiment bouleversé la population tunisienne, mais il va avoir une approche assez différente. Ce qui va l'intéresser, en fait, c'est de suivre la documentation. adolescent survivant, comment il survit de ce drame horrible, et donc la vision des sentiments de ce garçon de 14 ans, et ça va être vraiment la colonne vertébrale de ce film. Alors, bien sûr, lui, il va se poser... cette question insoutenable pourquoi pourquoi moi je suis survivant pourquoi c'est pas moi qui était assassiné le réalisateur va pour nous faire passer tous ces moments ces moments de doute ces moments d'interrogation par le biais de moments onirique on va voir le jeune garçon on va leur revoir parler aux jeunes disparus comme s'il était toujours présent Cette forme d'approche pour ce film permet d'alléger le propos, même si rien n'est édulcoré dans le film. Dans ce film, on a bien des points assez essentiels. On va découvrir en partie, et je l'ai lu, j'ai été le vérifier, l'abjection de certains médias qui ne reculent devant rien pour faire de l'audience malsaine. Ils iront même jusqu'à ouvrir le réfrigérateur pour pouvoir filmer la tête du disparu à l'intérieur du réfrigérateur. ce qu'il y a aussi c'est Et ça, c'est ce qui m'a semblé le plus fort, ces habitants, ils le disent, ils ont une vie de merde. Et personne ne s'intéresse à eux. Ils devront aller seuls, puisque bien évidemment, on peut comprendre la famille qui ne veut pas laisser le corps dans la montagne, où il risque d'être dévoré par les vautours, par tout ce qui peut traîner. Et c'est eux qui vont au péril de leur vie. qui vont aller chercher le corps. Donc ça, c'est bien mis en évidence qu'en fait, personne ne s'intéresse à ces paysans perdus au bas de la montagne. Je pense que si ce n'était pas basé sur une histoire vraie, on y verrait presque un côté un peu mythologique. tragédie. Pour tenir les... Il y a les deux rôles principaux, les deux garçons, qui sont des non-professionnels, qui sont très très forts. On leur a adjoint une jeune fille qui, elle aussi, est formidable dans ce film. J'ai vu qu'il a fallu auditionner plus de 600 enfants pour trouver le bon trio. Alors, outre l'interprétation de ces jeunes adultes, de ces jeunes garçons plutôt, il y a aussi, ce qui est intéressant, une mise en scène, une mise en image des espaces et de la nature. Alors même, si ce ne sont pas des montagnes très hautes, puisqu'on est plutôt dans le côté mossif central, on ne dépasse pas les 1500 mètres de hauteur, elles sont pour autant majestueuses. Ce qui est très fort, c'est qu'au début, ces montagnes sont un terrain de jeu. On voit des enfants de cet âge-là s'amuser à s'éclabousser, comme de jeunes enfants. Et on va voir d'un seul coup ce lieu qui va devenir le lieu du drame. Alors, je le redis, pour moi, ce qui a fait la force du film, c'est le va-et-vient qui est entre réalité et onirisme. C'est là qu'on sent que le réalisateur est aussi un metteur en scène de théâtre. il y a des moments on voit la montagne, certains endroits, comme une scène de théâtre. Et ça, j'ai trouvé ça assez fort. Il ne tombe pas dans le misérabilisme. Et aussi, il réussit, ce qui peut être compliqué, de ne pas esthétiser ça. C'est-à-dire de ne pas rendre l'horreur belle. C'est très difficile à arriver à ça. Donc pour moi, c'est un film, un pari réussi, un film sur la résilience de cette population abandonnée, mais qui fait face face contre l'adversité, avec courage et surtout avec dignité. Film exigeant, il ne nous épargne rien, mais c'est ça aussi le cinéma, faire prendre conscience qu'il en était besoin de la barbarie humaine. C'est vrai qu'on est loin de partir un jour.

  • Hervé Bry

    mais qu'est-ce qu'il doit tenir bien cet étienne c'était bien sultureux oui peut-être on va perdre du public là gespatie on vient d'entendre chanteuse danseuse et chorégraphe aussi avec cet étienne tube mémorable qui avait reçu je vous le rappelle une Victoire de la musique en 87.

  • Patrick SERVEL

    On n'était pas nés, nous.

  • Hervé Bry

    Elle est dans notre bon son, car forcément, il y a un rapport avec le cinéma. Je l'ai trouvée, en cherchant une raison pour passer ce titre. L'artiste Ghech Patti, dont je n'ai pas entendu parler depuis longtemps, a été aussi un peu actrice. Dans quelques films, qui ne passeront pas forcément à la postérité, dont un de Lelouch, Une pour tout. toutes en 99.

  • Patrick SERVEL

    Et maintenant, parlons de ce Marco. Histoire assez extraordinaire.

  • Hervé Bry

    On va en Espagne. On va en Espagne. Sous-titre de Marco, l'énigme d'une vie. Et c'est vrai que le personnage réel dont le film nous brosse le portrait et le parcours reste tout à fait énigmatique jusqu'au bout. On a affaire à une de ces histoires fascinantes qu'aucun scénariste n'oserait inventer, tellement elle paraît peu crédible a priori. C'est celle d'Enric Marco, un catalan qui des années durant a été le président très actif et efficace de l'association des victimes espagnoles de l'Holocauste, une figure morale en Espagne, en particulier pour son supposé engagement antifranquiste jusqu'en 2005, avant qu'on découvre, grâce à des travaux d'historiens, qu'il avait tout inventé de son passé et n'avait par exemple jamais été déporté. déportés. Alors, je ne révèle rien. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un suspense. On comprend d'emblée que Marco est un imposteur. Le récit passionnant repose essentiellement sur comment sa supercherie va être mise à jour et jusqu'où il va aller dans le mensonge pour ne pas être démasqué. Et c'est assez bluffant. Les deux réalisateurs et scénaristes espagnols, c'est John Garagno et Aitor Regui, ils co-signent le film. Je ne connais pas leur travail précédent. Ils ont d'abord pensé réaliser un documentaire. Ils ont d'ailleurs interviewé et filmé le vrai Marco dans cet objectif. Il est décédé depuis. Mais ils ont finalement penché pour la fiction en adaptant l'essai d'un journaliste d'enquête sur cette histoire. Elle est évidemment, je suppose, bien connue en Espagne. Mais je suppose que la plus... part des spectateurs français vont la découvrir. C'était mon cas. Le film a été présenté en 2024 au Festival de Venise, puis de Saint-Sébastien, et il était également en compétition au dernier festival international du film d'histoire de Pessac du Jean Eustache. On est obligé de citer le Jean Eustache au moins une fois dans l'émission puisqu'on est un de leurs partenaires médias. Alors, les histoires de réels mythomanes imposteurs adaptés au cinéma C'est toujours intéressant. Et le spectateur est parfois même de leur côté. C'est le cas par exemple de Catch me if you can, Attrape-moi si tu peux, de Spielberg, où on se délecte des frasques du personnage joué par DiCaprio. Mais certains infabulateurs ne sont pas très sympathiques. Je pense en particulier à... La fille du RER, d'André Téchiné, où une jeune femme déclare faussement avoir été victime d'une agression antisémite, ou alors à l'histoire sordide de Jean-Claude Romand, mis en scène par Nicole Garcia dans L'Adversaire, et par Laurent Canté dans L'Emploi du Temps. On a eu aussi un héros très discret de Jacques Audiard, où Mathieu Kassovis se fait passer pour un résistant. Le problème avec ce Marco qui a trompé son monde, c'est évidemment que ce genre de personnage augmente le risque Merci. de discrédit des témoignages sur la Shoah et peut donner du grain à moudre aux divers révisionnistes et négationnistes toujours à l'œuvre. Ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs, je trouve, évitent de porter un jugement surplombant sur le personnage complexe et ambigu. Son désir de reconnaissance à tout prix et sa réécriture de sa propre histoire fascinent et provoquent presque de l'empathie à certains moments. malgré la forfaiture. L'acteur qui incarne à la perfection l'ambiguïté et le charisme de ce Marco roublard, charmeur et retort. Je l'ai trouvé vraiment sensationnel. Et il imprime une grande force au film. Son nom, Edward Fernandez. C'est le Goya du meilleur acteur du 1024 pour ce film. Les Goya, ce sont les Césars ibéricains. Il a le physique bonhomme de Jean Ben Guigui. je sais pas, acte Directeur et chroniqueur télécherruquier. Je ne sais pas si mes camarades voient ce que je veux dire. Parce que je me vois penser un peu. D'accord. Tu n'as pas trouvé ? Quels sont les gens bêtes ? Oui, oui. C'est ce côté-là. Alors, Marco, l'énigme d'une vie. C'est du très bon cinéma espagnol. Sur la manipulation de la mémoire. Un genre de thriller historique. Pédagogique, mais pas didactique. Et porté par un acteur formidable. Patrick, convaincu ou pas par ce Marco ? Oui,

  • Patrick SERVEL

    alors j'ai eu quelques interrogations quand même en voyant le film. C'est lorsque l'on le voit, lorsqu'il va dans les écoles. Et je suis un peu étonné de la façon dont il joue, dont il met en scène. Était-ce aussi fort ? Assez acabotin. Oui, oui. Voilà, ces moments-là, je me dis, s'il était comme ça, quand même personne ne lui a dit, arrête, c'est pas quand même... comme ça, qu'on fait les choses. Là, j'étais un petit peu étonné. Alors, il y a une scène que j'ai beaucoup aimée, c'est lorsqu'il va à la maternité où sa fille vient d'accoucher et il a un petit-fils et tout le monde parle du petit-fils et lui commence à vouloir parler de lui et les autres lui disent, non, non, non, non, aujourd'hui, c'est pas toi. Et on sent bien que lui, comme tu l'as dit, il veut toujours être devant, il veut toujours être sur la photo. Voilà, donc c'est un cabot, on nous le montre jusqu'à la fin, il reste il reste Cabot. Alors, je pense qu'il y avait un problème quelque part. Il y avait quand même...

  • Hervé Bry

    jusqu'à la fin moi j'ai lu après il n'a jamais reconnu avoir fauté finalement il a dit j'ai fait connaître le problème oui et quand on voit le truc on se dit oui il a fait quelque part il a fait quand même 70%

  • Patrick SERVEL

    de bien basé sur du faux basé sur du faux et puis il y a eu aussi quand même une scène que j'ai bien aimé aussi c'est quand on le voit quand il est en train de faire un faux et sa femme est à côté est éveillé. fait semblant de dormir, mais elle sait déjà, elle sait tout. Donc aussi, il le dit et on le sent.

  • Hervé Bry

    Déjà enfermé les yeux.

  • Patrick SERVEL

    Voilà, d'autres savaient.

  • Hervé Bry

    Alors maintenant, la venue de l'avenir qui est juste sortie hier. Oui. On l'a vu, vas-y.

  • Patrick SERVEL

    Oui, présentée au Festival de Cannes. Ça aurait été mieux que ce soit lui qui soit en ouverture. Enfin bon, en 1895, là, nous n'étions pas nés, ça c'est sûr. Un jeune photographe nous dit « Demain, je vais voir la première projection de cinéma vers l'avenue de l'opéra et je ne sais pas ce que c'est. » Et Rose, sa petite amie, lui répond « Mais ça va servir à quoi ? » Belle question en effet qui est posée. Et Cédric Clapiche nous donne la réponse avec son film « La venue de l'avenir » . Eh bien, le cinéma, ça sert à nous raconter des histoires comme celles qu'il a écrites. Nous sommes en 2025 et on a une trentaine de personnes issues d'une même grande famille. Ils apprennent qu'ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis plusieurs années, depuis 1942 si je me souviens bien. Et quatre d'entre eux sont chargés d'en faire l'état des lieux. et ses lointains cousins vont alors découvrir des trésors. cachés dans cette vieille maison, ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale à 20 ans. Et cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. On la voit arriver dans Paris. Alors, elle vient de Normandie, elle vient de la région du Havre. Et comment on vient ? On ne prend pas le train, on ne prend pas le bateau. Donc quand on dit, et il y a un paysan qui dit... « Eh ben les jeunes, là ça va trop vite maintenant. » Il parle comme ça en 1895. Déjà, les gens se disaient « Oh, c'était quand même mieux avant. » Très intéressant, c'est très sympa. Alors, pendant deux heures, Clapiche va s'amuser. Et tant mieux, nous aussi on va s'amuser. Il va alterner le Paris de 1895 et le monde d'aujourd'hui. Il y a des... C'est hyper... hyper bien fait. On la voit par exemple, c'est Adèle qui arrive sur un quai de Paris, on voit un escalier, on la voit monter cet escalier et... Quelques secondes après, on voit un jogger qui est en train de descendre cet escalier, donc tout jaune et plus haut.

  • Hervé Bry

    J'ai plus de flash,

  • Patrick SERVEL

    oui. C'est hyper bien fait. Alors, on retrouve un Montmartre qui est encore entouré de champs. La Tour Eiffel, elle a sa couleur d'origine qui est plutôt un peu rougeâtre. Et puis, on croise plein de gens. On va croiser les peintres de l'impressionnisme. On découvre comment Monet a eu ses premières impressions d'un soleil levant. Et c'est très drôle de voir un Monet vu par Clapiche, surtout quand il est interprété par Olivier Gourmet. Là, on est à Giverny, c'est super. Alors, certains ont dit, oh, Clapiche, il a de la nostalgie, justement, comme j'ai dit, c'était mieux avant. Non, non, il ne nous fait pas ça. Il nous montre, et j'ai trouvé ça intéressant, que chaque époque... est porteuse d'un avenir et c'est vraiment aux jeunes de s'y engouffrer en faisant peut-être des erreurs mais faut-il regretter les choses qu'on a faites ou celles justement qu'on n'a pas faites question intéressante et il s'amuse clapiche même à nous faire des jeunes mots puisque Le titre, c'est « L'avenue de l'avenir » , mais à un moment du film, où dans ces années 1895 apparaît l'électricité, et il y a la première avenue de Paris, l'avenue de l'opéra, qui est électrisée, qui est éclairée à l'électricité. Donc, c'est l'avenue de l'avenir. Très joli. Alors, qu'est-ce que je peux vous dire encore ? On sent aussi que Clapiche aime ses acteurs. Il y a une scène qui est très forte et que j'ai adorée. Depuis un certain temps, il tourne avec Zinedine Solem.

  • Hervé Bry

    La même, moi aussi j'allais faire.

  • Patrick SERVEL

    Et là, il joue un rôle d'un prof qui part à la retraite et que l'on voit se faire... Beaucoup de profs, je crois, rêveraient d'avoir autant de monde. On le voit se faire applaudir par tous ses ailes. C'est très bien ça. Et donc, c'est une façon très élégante d'applaudir son comédien. Et ça, j'ai trouvé ça... très intelligent. Cécile de France, que j'adore, elle nous fait une critique d'art très snob. Elle est vraiment géniale. Elle a des moments de folie dans le film qu'on aurait voulu que ça dure un peu plus longtemps. Ça dure deux heures, mais là, j'en aurais bien pris pour trois heures. Vincent Macaigne, il est pas mal non plus.

  • Hervé Bry

    Toujours un peu le même rôle.

  • Patrick SERVEL

    Oui, oui, oui. Ça c'est sûr.

  • Hervé Bry

    L'écolo décalé.

  • Céline Thibaut

    Je crois déjà dans la bande-annonce, effectivement, qu'il est décalé.

  • Patrick SERVEL

    Je le vois difficilement en trader ou un truc comme ça, mais on ne sait pas. On a Abraham Vapeleur. Alors, je pense qu'il l'a pris parce qu'il n'a pas réussi à voir François Civil.

  • Hervé Bry

    Il reste sans moi ici.

  • Patrick SERVEL

    Au début, je ne savais pas que François Civil... Et puis là, comme certains ont dit, c'est du Népobébise, parce qu'on a plein de... Outre les vieux, que je pourrais dire, les Vincent Macken, Julia Piatton et Zinedine Soilet, on a les jeunes, les filles ou fils d'heure. On a Suzanne Lindon, on a Paul Kircher, on on a Vasily Schneider, alors ils sont trois frères, ils sont tous formidables. On a Sarah Girodo qui est là aussi. Moi j'ai trouvé que c'était un film intelligent, drôle, bien charpenté, avec une distribution de fou, à voir, tout public.

  • Hervé Bry

    Belle histoire, très bien racontée, avec une grande fluidité dans les allers-retours temporels et un festival de jeux d'acteurs. Après la danse dans Encore, son long métrage précédent, hommage appuyé ici, bien sûr, à la peinture et à la photographie. Bon, alors moi, j'y ai cru moyen quand même, au destin tellement romanesque de notre héroïne Adèle.

  • Patrick SERVEL

    C'est un feel-good movie.

  • Hervé Bry

    Clapichu, à ne pas faire rencontrer n'importe qui. Entre Hugo, Sarah Bernard, Nadar et les premiers impressionnistes, c'est un festival de people de l'époque. On peut dire feel-good movie, c'est vrai. Intelligent, ode à la famille aussi, qui tacle discrètement et avec humour certains aspects de notre civilisation contemporaine et qui oppose, mais là, je dirais un peu moins discrètement, authenticité. et superficialité, notamment avec le personnage du jeune photographe. Le tout fonctionne très bien et me paraît assez consensuel pour toucher un très large public. Ah oui, j'allais oublier, tu l'as dit, ça m'a fait plaisir, je ne sais pas pourquoi, mais bel hommage aussi au métier de prof quand même, avec ce Zinedine Swalem bouleversant. Alors cet acteur, il est originaire de Clermont-Ferrand, s'il vous plaît, et pratiquement de chaque film de Clapiche. Alors il y en a un autre qui apparaît dans tous les films de réalisateurs, c'est Clapiche lui-même. Une courte apparition en silhouette dans chacun, à la manière d'Hitchcock, qui faisait ça aussi. Là, j'ai repéré, mais je ne dirai pas où il faudra chercher. Indice, c'est dans le passé.

  • Patrick SERVEL

    Eh bien, on arrive, on arrive. Est-ce que ça te donne envie ?

  • Céline Thibaut

    Ah oui, complètement. Puis j'irai chercher où est Charlie, donc où est Cédric.

  • Hervé Bry

    Il y a ça. Et on a guère le temps de faire une deuxième couche et un viseur.

  • Patrick SERVEL

    On n'a pas le temps.

  • Hervé Bry

    On n'a même pas parlé du septième film qui s'appelle... Else et qu'on mettra dans les bonus, c'est de la science-fiction française. Et bien oui, c'est comme ça. Chaque émission, on a trop de choses à dire. Alors, on vous souhaite une bonne quinzaine et on se retrouve dans un jour.

  • Patrick SERVEL

    A bientôt.

Description

Hervé Bry, Céline Thibaut et Patrick Servel nous donnent leurs impressions sur les films :

  • La venue de l'avenir

  • Les Musiciens

  • Partir un jour

  • Les enfants rouges

  • Marco, l'énigme d'une vie

  • Ingeborg Bachmann



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Patrick SERVEL

    « Movies » , l'émission de toutes celles et tous ceux qui adorent le cinéma en salle. Une émission proposée par Hervé Brie. Bonjour Hervé.

  • Hervé Bry

    Bonjour Patrick. Bonjour Ed. Bonjour à tous et bonjour, bienvenue à notre nouvelle recrue Céline, qu'on va vous présenter, Eustachophile comme nous, puisque rencontré au cinéma Jean Eustache.

  • Patrick SERVEL

    Une actualité chargée en tout cas en nombre de films puisque nous allons vous parler, en tout cas essayer de vous parler de cet film pendant cette émission. On commencera, ou peut-être ce sera en troisième film, je ne sais pas, d'une histoire véritable d'un imposteur espagnol. Et cette histoire, elle est revisitée par la fiction, ça nous donne Marco, l'énigme d'une vie. Un retour aux sources et les premiers amours d'une jeune quadra, ça donne partir un jour. Lorsque le début du XXe siècle rencontre nos années 2025, ça donne la venue de l'avenir. Et il y aura aussi, on parlera de musiciens où un couetoir à cordes prépare un concert exceptionnel où chacun des virtuoses joue sur un Stradivarius. Le portrait d'une poétesse autrichienne, c'est Ingeborg Bachmann. Un drame tunisien, ce sont les Enfants Rouges. Et bien évidemment, Hervé a été voir le film de science-fiction, enfin une science-fiction un peu fauchée, mais très inventive. Le film, c'est

  • Hervé Bry

    Else. Tout ne tiendra pas là en une heure. Moi, j'ai un petit mix traditionnel des titres.

  • Patrick SERVEL

    Attention,

  • Hervé Bry

    attention. Ça nous donne une comédie musicale jeune public. Donc voici le sujet. sur l'avenue de l'avenir les enfants rouges de plaisir assistent à un spectacle de rue intitulé partir un jour écrit par ingeborg bachmann et monté par la troupe marco et les musiciens et c'est georges what else clownet qui joue marco alors patrick peut-être avant avant que tu nous parles de ingeborg bachmann je crois peut-être on pourrait demander à notre nouvelle recrute de nous dire un peu de pourquoi elle est là

  • Céline Thibaut

    Eh bien, je suis là parce que je suis passionnée de cinéma, tout comme vous. Un petit peu moins disponible pour y aller que vous. Je suis encore en activité, mais j'aimerais tant y aller quasiment tous les jours. Mais en tout cas, j'ai toujours adoré l'analyse, que ce soit littéraire, filmique. Et puis partager avec tout le monde ce magnifique art.

  • Hervé Bry

    Bienvenue dans Movies Alors Patrick, c'est toi qui commence Oui,

  • Patrick SERVEL

    c'est moi qui m'y colle Alors c'est pas très souvent qu'on voit des films qui nous viennent d'outre-Rhin Depuis deux semaines déjà est sorti en France le film Ingeborg Bachmann Reise in die Wüste qui, si on le traduit bien, donne Voyage dans le désert Alors il s'agit du dernier film de Margaret von Trotta Alors c'est peut-être bon de rappeler à ceux qui ont Oui, voilà, qui ne connaissent pas, qui sont un peu plus jeunes. Cette réalisatrice, maintenant, elle a quand même plus de 80 ans. Elle fait partie de ce qu'on a appelé le nouveau cinéma allemand dans les années 1970. Margaret von Trotta est une réalisatrice scénariste allemande qui a commencé sa carrière, il faut le savoir, en tant qu'actrice pour des réalisateurs comme Rainer Werner Fassbinder et Volker Schlondorf à la fin des années 60. Alors, au contact de ses réalisateurs, elle s'est rapidement intéressée à l'écriture et à la réalisation de longs métrages. En 1975, tout le monde s'en souvient, avec Volker Schlondorf, elle co-écrit et co-réalise le film, d'après le bouquin d'Heinrich Pöhl, « Die Verlehrer der Katharina Blum » ou en bon français, « Ich spreche ein bisschen Deutsch » , l'honneur perdu de Katharina Blum, qui avait été, on s'en souvient, acclamée par la critique. C'était un film, tu t'en souviens ? vous vous en souvenez, réquisitoires, qui dénonçaient les méthodes de la police et surtout de la presse dans une Allemagne de l'Ouest en pleine crise paranoïaque, à travers un récit assez froid et tragique, et une descente aux enfers infligée à une jeune citoyenne soupçonnée de cacher des informations sur... un anarchiste avec qui elle avait juste passé la nuit. Après, il y avait eu aussi, on s'en souvient, les années de plomb de ce film. Alors souvent, des films qui sont centrés sur des héroïnes féminines assez fortes. Et là, Margaret von Trotta était dans beaucoup de festivals. Elle a eu des prix, que ce soit à Cannes ou bien évidemment à la Berlinale. Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle nous propose proposent cette Marguerite von Trotta ? Eh bien, c'est un biopic. Alors, un biopic, c'est plutôt concentré sur une page de cette poétesse qui s'appelait Ingeborg Bachmann, que je ne connaissais pas, mais mes connaissances littéraires sont proches de zéro, donc ceci explique certainement cela. Et là, on va la suivre pendant les années où elle a passé 4 ans avec Max Frisch. donc un écrivain, et les deux années qui ont suivi, pendant lesquelles elle a vécu plutôt mal cette séparation, et finalement n'a pu se guérir que brièvement grâce à un voyage qui est fait dans le désert avec un homme plus jeune, ce qui donne le titre au film. Alors, ce qui est intéressant que j'ai trouvé dans ce film, c'est que le film justement joue entre le sombre, le lumineux. le film commence par une scène sombre de nuit on la voit faire un un cauchemar où on la voit complètement humilier par Max Fritsch. Et le film se terminera, sans que je dévoile, avec une luminosité assez éblouissante, alors qu'elle est dans le désert, où là, elle a connu vraiment une période de guérison. Et entre ces deux moments, on pourrait dire que le film est ponctué par quatre villes, des périodes qui sont liées à des villes. On a Paris, Zurich, Rome et Berlin. C'est à Paris qu'ils se rencontrent et proclament sur le pont Mirabeau de Dauphine. de l'apollinaire. Déjà, ce moment est assez intéressant parce qu'on se rend compte que... Ingeborg connaît parfaitement le poème, alors que Fritzsch, lui, est capable de sortir deux ou trois vers, et qui va nous montrer les deux caractères complètement différents. L'une, Barman, assez exigeante, et l'autre, Fritzsch, plus dans l'apparence. Voilà, ça c'est déjà intéressant. On va avoir Rome. Alors, Rome, c'est la ville préférée d'Ingeborg. Barman, c'est là qu'il est. Elle aime flâner dans ses rues, baigner de soleil, aller dans les cafés. Elle rencontre aussi un poète, Ungaretti. On se rend compte comment elle adore cette ville. Il y aura Zurich, qui est la ville de Max Fritsch. Et là, on va voir qu'elle va se sentir complètement étrangère. Et elle ne pourra plus écrire. Et donc, elle voudra retourner à Rome. Et là aussi, ce qui est intéressant, quand elle va retourner à Rome, c'est Max Fritsch qui lui n'arrivera plus non plus à écrire. Et au final, elle passera quelques temps à Berlin après sa séparation, et là pour elle, Berlin, elle le dit d'ailleurs dans le film, pour elle Berlin n'est que maladie, n'est que tristesse, et pour elle, heureusement, elle va rencontrer un jeune homme qui va l'emmener dans le désert, où elle pourra surmonter sa mélancolie. Donc un film d'aller-retour entre ces villes, entre ces moments d'amour, ces moments où l'un supplante l'autre, avec ces inversions, on a un Vicky Krebs. Krebs, je ne sais pas comment exactement on le prononce, qui est formidable. On se souvient d'elle dans Corsage. On se souvient aussi dans le film où elle était en...

  • Hervé Bry

    Cogar jusqu'au bout du monde ?

  • Patrick SERVEL

    Non, quand elle est... La police... The Wall. The Wall, oui. Je recherchais le titre. Et Ronald Zerfeld aussi, pas mal. Il y a une phrase qui est intéressante à un moment donné, puisque quand on voit le film, on se dit que c'est elle qui subit. Un Max Fritsch qui est vraiment assez puant dans le film. Mais il dit à un moment donné, est-ce que ce sont toujours les meurtriers les coupables ? Est-ce que parfois les victimes ne sont pas aussi un peu coupables ? Film de facture classique, mais je trouve que de temps en temps, du classique, ça fait du bien. Voilà ce que je pouvais dire sur Ingeborg Barman.

  • Hervé Bry

    Oui, je rajoute un mot. Alors, Margaret von Trottin, elle poursuit ses portraits féminins. Alors, après, tu as Rina Blum que tu cites. Elle a aussi fait une biographie de Rosa Luxembourg et de Anna Arendt. Alors là, elle nous fait découvrir cette poétesse autrichienne, célèbre dans l'après-guerre, mais comme toi, je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Personnage que je n'ai trouvé pas montré forcément sympathique ou attachant, d'ailleurs. Oui,

  • Patrick SERVEL

    mais est-ce que les biopiques ne doivent pas... Non, mais d'accord,

  • Hervé Bry

    d'accord. De plus, elle est étonnante. Une intello sensuelle, libre, voire libertine. Moi, je dois avouer que j'étais un peu perdu dans la temporalité. Parce que le scénario est essentiellement construit avec des allers-retours qui m'en semblaient moi assez confus. Essentiellement entre deux époques correspondant aux deux amants successifs de la dame. Alors évidemment, Vicky Krebs, polyglotte, multitalentueuse, habituée à des rôles de femme en même temps fragile et forte. Actrice caméléon, moi je l'associe un peu à Isabelle Huppert. Elle était aussi impressionnante, tu l'as un peu mentionné, en agent raciste et crumpiste de la police frontalière entre Mexique et Etats-Unis. dans le récent The Wall, trop mal distribué malheureusement. Alors, le film repose en grande partie sur son talent virtuose, qu'elle promène dans de belles robes, elle a des robes magnifiques, entre Paris, Berlin, Zurich, Rome et le désert égyptien, mais de mon côté, moi, ça n'a pas suffi à rendre ce portrait mémorable. À vrai dire, je me suis un peu ennuyé à cette évocation de spleen d'artiste évoluant dans les hautes sphères intellectuelles, d'où le petit peuple est absent, ou alors à peine en figuration. Un peu comme un autre film dont je vais parler tout à l'heure, Les Musiciens, où j'ai eu le même sentiment.

  • Patrick SERVEL

    Justement, avant que tu en parles, est-ce que Céline, après ce qu'il y a dit Hervé, est-ce que j'ai pu en dire, a envie ou pas envie de voir ces Tingeborg-Machmann ? Oui. Ah, ben voilà.

  • Hervé Bry

    Peut-être que tu la connaissais,

  • Céline Thibaut

    d'ailleurs. Non, par contre, Max Frisch, oui. Et puis, déjà, j'aime énormément la langue allemande, Donc j'ai... très envie de l'écouter. J'ai vu l'extrait, effectivement, ça me donne envie, ce portrait de femme forte et fragile en même temps. Oui, j'irai le voir.

  • Hervé Bry

    Alors,

  • Patrick SERVEL

    tu parlais de virtuose, y en a-t-il dans ces musiciens ?

  • Hervé Bry

    Bien sûr, les musiciens. Le film s'ouvre sur l'expertise d'un instrument à cordes par un spécialiste, le sculptant sur toutes les coutures. Verdict ? Il s'agit bien d'un Stradivarius. Et ce sera le quatrième dans le giron d'un grand groupe industriel qui va l'acquérir aux enchères. Pourquoi faire ? pour réaliser le projet de mécénat artistique initié par le grand patron mélomane qui est décédé, celui d'un concert prestigieux unique, regroupant quatre virtuoses, interprétant chacun sur un des instruments, une pièce contemporaine qui n'a jamais été jouée en public. Alors le catuor va s'enfermer dans un beau manoir pendant une semaine pour les répétitions, coaché par la fille du mania et le compositeur de la partition appelé Alar Escous. Le compte à rebours journalier va défiler de J-7 à J. Pardon, je tousse. Alors, je vais commencer peut-être par ceux qui pêchent dans le film, j'ai trouvé. Pour finir par le sauver, quand même. Le problème, ce sont les personnages et leurs interactions auxquelles moi, je n'ai guère cru. Les quatre musiciens du titre, d'abord, venant de mondes différents. Alors, on a un ancien couple séparé. de la cinquantaine qui ne se parle plus, un jeune violoniste qu'adore, qui se la pète un peu, et une toute jeune fille virtuose 2.0, car repérée sur les réseaux sociaux où elle se met en scène avec son instrument pour des milliers de followers. Tout ça m'a paru un peu sonner faux, ce qui est le comble quand même pour des musiciens. Et puis leur rapport durant cette semaine de répétition en huis clos, émaillé de dissensions et de problèmes d'égo. du moins au début, avant conciliation attendue, m'ont semblé artificiel aussi. Et s'ajoute donc à l'équipe l'instigatrice du projet et le compositeur, personnages principaux dont la partition n'est pas très bien écrite non plus, je pense. Une chose qui peut faire crisper le spectateur lambda, c'est l'évolution du récit dans les hautes sphères du mécénat industriel de prestige pour l'art noble, avec ce fétichisme pour des instruments mythiques. On est bien loin du souci du commun des mortels. Les fameux Stradivarius, par exemple, ils sont très ballés chacun dans une limousine individuelle pour des histoires d'assurance. Bref, on n'est pas chez les Dardennes, Kenloche ou Corismachia, on l'aura compris. Mais bon, dans le paysage cinématographique, il n'y a pas place que pour du drame social. C'est intéressant aux petites gens. De toute façon, il n'y en a pas ici. On est parmi l'élite intellectuelle bourgeoise. Comme dans Ingmar Bergman, non, Ingborg Bachman. Le point fort du film par contre, ce qui en fait le sel et le sauve, c'est l'aspect musical qui ravira les mélomanes avec de nombreux moments de répétition et, point d'orgue, une partie du concert final. Attention, question film centré sur la musique, on n'est pas au niveau de choses comme tous les matins du monde, d'Alain Corneau qui avait fait découvrir Marais Marais. et sa viole de gambe en 91, ou le fameux Amadeus de Milos Forma. On a deux chefs-d'oeuvre qui conjuguent adroitement musique et récit. Là, le récit pêche un peu. Reste la musique, atypique, entre classique et contemporain, et son interprétation très bien filmée. Et c'est déjà pas si mal. Je pense que même si on est peu férus, ou même peu connaisseurs de ce type de musique exigeante, ce qui est mon cas, On est séduit par la découverte car elle est sublimée par les caméras. Les acteurs du 4h Accords sont évidemment de vrais musiciens. Et puis, plaisir quand même de revoir un acteur et une actrice assez rares à l'écran et que j'aime beaucoup. D'abord le discret et toujours affable Frédéric Pierrot qui a longtemps évolué dans les seconds rôles avant d'être découvert par le grand public en psy formidable dans la série Arte en thérapie. C'est lui, le compositeur reclus et bougon, qui sort de sa tanière pour diriger les répétitions. Ensuite, l'attachante Valérie Donzelli, également réalisatrice à ses heures, elle joue l'héritière de l'industriel qui concrétise le projet de danseuse de son papa, Messène. Ils sont tous les deux très bien, même si malheureusement leurs personnages ne sont pas très justes. Problème au niveau de l'écriture, des caractères et des situations. donc comme je l'ai dit plutôt que de l'interprétation. Les Musiciens est signé Grégory Magne. C'est son troisième long-métrage. Je n'ai pas vu les deux précédentes. La musique, personnage essentiel du film, est écrite par Grégoire Edzel, compositeur attitré de plusieurs cinéastes français comme Arnaud de Plechat et Mathieu Amalric.

  • Speaker #3

    C'est ça, le tout dernier matin, le tout dernier j'espère.

  • Patrick SERVEL

    Ne me lâche pas,

  • Speaker #3

    je te tiens Dernier jour de disco Je veux le passer sur ta peau À rougir Et parce que je vous remercie, je perds la tendance d'être, et de dire que rien de plus beau, c'est la fin.

  • Hervé Bry

    Allez, Patrick Hassin, revenez vous asseoir, c'est fini la danse. Plein d'oeil à l'actualité cinéma avec ce tube de Juliette Armanet, chanteuse, maintenant actrice, puisque au casting du film d'ouverture du Festival de Cannes, Partir un jour, dont Céline nous parlera dans un moment. Alors tant qu'on y est, question boule à facettes, j'en profite pour signaler ou rappeler la Super Expo Disco en ce moment, à la Philharmonie de Pau. Paris, où on trouve quelques références à ce mouvement musical au cinéma, La fièvre du samedi soir et autres. Alors, ce n'est pas les derniers jours du disco, puisque ça dure jusqu'à la mi-août. Et la mi-août, c'est tellement plus romantique, comme le chantait qui, Patrick, qui chantait Réventura et son orchestre. C'est pourtant ta jeunesse, Patrick, tu devrais te souvenir. Alors, bon, donc, est-ce qu'on va partir un jour ? Allez, c'est parti.

  • Céline Thibaut

    Oui, je suis essoufflée, j'étais sur le dance floor. Alors, il ne suffit pas de quitter les choses pour que les choses vous quittent. Alors ça, c'est un extrait du court-métrage qui a exactement le même titre, donc Partir un jour, d'Amélie Bonin, même réalisatrice, même acteur à quelque chose près, à savoir Juliette Armanet, Bastien Bouillon et François Rollin. Donc déjà dans le court-métrage en 2021, un film musical qui a obtenu à l'époque le César du meilleur court-métrage, donc en 2023. Là d'un coup Amélie Bonin a été propulsée sur la scène du cinéma. Et la revoici donc cette année avec le long-métrage Partir un jour, qui a fait l'ouverture du Festival Canois. Et c'est quand même la première fois qu'un premier long-métrage fait cette ouverture, donc c'est quand même à mentionner. Alors, concernant donc le synopsis, Cécile, donc interprétée par Juliette Armanet, dont le nom est à lui seul tout un poème, Béguin, puisqu'elle s'appelle Cécile Béguin, elle apprend le même jour. qu'elle est enceinte de son premier enfant à 40 ans et que son père, qui vit dans le Grand Est alors qu'elle vit à Paris et qu'elle n'a pas vu, on l'apprend depuis un long moment, vient de faire un nouvel infarctus. Ce sont deux aléas bien encombrants pour Cécile et qui sont malvenus. Et quand je dis vraiment des aléas, c'est que vraiment ça l'ennuie. À 15 jours d'ouvrir le restaurant gastronomique pour lequel elle a travaillé si dur, épaulée par son compagnon. et associé donc du restaurant très huppé. Cette animatrice de Top Chef va donc se retrouver contrainte de stopper net sa frénésie parisienne pour aller voir son père, donc pour amarrer dans le Grand Est et faire escale. Alors, excuse-moi pour le jeu de mots, mais l'escale est en effet le restaurant routier que tiennent ses parents. C'est le restaurant de ses parents qui sont usés par le labeur, mais qui sont amoureusement chevillés à leur cantine. Vraiment. Et là, en arrivant là, donc, en revenant au sourd, Cécile va franchir le rideau de perles qui sépare la salle populaire de la cuisine. Ce rideau de perles, pour moi, métaphoriquement, il est important. C'est-à-dire qu'elle va passer dans une autre dimension. Nous aussi, d'ailleurs. Parce qu'elle va passer de la bonne... Enfin, elle, de son... Elle va passer dans le monde de la bonne franquette, du temps suspendu. C'est un retour aux sources pour cette héroïne et un retour à son amour inavoué de jeunesse. Alors, dans ce film que j'ai personnellement beaucoup aimé, j'ai relevé beaucoup d'oppositions mais qui vont peu à peu se réduire, voire complètement s'annuler. D'abord, cette cuisine, c'est celle où les mises à nu se font, où tout est dans son jus. C'est sans chichi, sans salamalek. Et quand je dis sans son jus, c'est vraiment ça. C'est-à-dire qu'ils font le bourguignon, ils font la macédoine, ils font sécher les pâtes sur un étendoir, alors qu'elle, elle arrive d'un endroit où la cuisine est extrêmement raffinée. Elle fait un soufflé à la bisque de Romare, par exemple. On est vraiment sur deux mondes très différents. Dans les autres oppositions, le temps dans l'Est où elle revient, il est comme statifié. C'est comme si rien n'avait bougé. Tout est à l'identique, à l'opposé du temps. plutôt hubo-hu qu'elle vit à Paris. Et puis, dans ma mort d'idée, une autre opposition, c'est que la maîtrise est totalement recherchée chez Juliette Armanet, jusque dans son corps, elle ne veut même pas écouter sa grossesse, elle veut essayer de la dénier, alors que là, dans le monde de son enfance, le temps a l'air de couler de lui-même, c'est festif, c'est simple, entre autres, je pense à la soirée du mime, que moi, j'ai vraiment trouvé très drôle. Finalement, toutes ces dialectiques vont bientôt être dépassées. Et ça, ça démarre, ça va partir en vrille dès qu'on la voit se goinfrer de dragibus. Et quand elle se met à picoler comme un trou aussi. D'ailleurs, c'est marrant parce que dans le court-métrage, cette notion de retour vers l'enfance est marquée par les pépitos dans le supermarché. Et là, ce sont les dragibus. Alors, les thèmes sont très nombreux, peut-être trop. j'y reviendrai un peu après, il y a le fait d'être transfuge d'humain de profession mais à une autre échelle, plus chic donc est-ce que c'est une fierté ? est-ce que c'est un fardeau ? est-ce que c'est une ombre qu'on fait à ses aïeux ? ici elle est comme ramenée à quelques citations acides en fait que son père écrit méticuleusement ou alors à un écran télé pour ceux qui vivent dans le Grand Est il y a également le thème de l'hérédité, de la transmission parce qu'elle, elle tourne le dos à ses origines elle veut être à tout prix essayé de s'en éjecter. Elle ne veut plus voir la bonne tarte aux pommes de sa jeunesse. Enfin voilà, elle veut essayer vraiment, elle, d'oublier tout cela, mais est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on peut faire fi du passé ? Et là, vraiment, il pose vraiment cette question-là. Et puis, il y a la notion du handicap des sentiments et des non-dits. C'est là que les chansons sont importantes, d'ailleurs, parce qu'elles vont aider, elles vont être comme un appendice de ces émotions qui sont contenues ou refoulées par aussi bien les parents. qu'elle-même. Et c'est là, on connaît la chanson d'Alain Resnais. Alors, ici, les paroles, elles sont restées à l'identique, c'est de la chanson populaire, mais par contre, les voix des acteurs, ce sont bien les acteurs qui chantent. Bon, alors là, il y a une mention, entre autres, pour Dominique Blanc, effectivement, au niveau du chant, ce n'est pas tout à fait ça, mais bon, on lui pardonne parce qu'elle est par ailleurs formidable. Oui, je suis émouvant. Surtout ça c'est la scène dans le camping-car avec sa fille, c'est une scène de retrouvailles. Et puis du coup ces chansons-là elles ajoutent aux émotions mais sans que ça se superpose de manière... enfin c'est pas une redite quoi, ça ajoute au comique, à la tristesse, à la sensualité, enfin voilà. Il y a également le thème des amours adolescentes qui sont tues, qui sont maladroites à l'époque. On laisse passer sa chance et puis elle revient ou pas la chance. Et puis est-ce qu'on grandit un jour ? Là-bas le temps semble s'être complètement arrêté mais peut-être que finalement l'enfance nous poursuit où qu'on aille. Voilà donc parmi les nombreux thèmes que j'ai vus. Concernant les acteurs, alors là ils sont tous formidables, y compris les seconds rôles. Les potes d'enfance, eux aussi, sont dans leur jus. On a l'impression qu'ils n'ont pas bougé depuis 30 ans. Bastien Bouillon est extraordinaire dans ce rôle du mécanicien. Moi, j'ai été vraiment épatée parce que je l'avais découvert dans La nuit du 12. Là, je trouvais qu'il était froid, voire glacial. Et là, il y a une transformation, qu'elle soit physique ou psychologique. Là, il est simple, il est coiffé un peu à la surfeur. Avec les cheveux longs, blonds, il est authentique, il est élégant dans ses valeurs, mais très simple. Comme si lui n'avait pas beaucoup bougé. Vraiment à contre-courant du personnage de La Nuit du 12. Donc un vrai rôle de composition. Et quant à Juliette Armanet, alors elle, c'est quasiment la première fois, on peut le dire, qu'elle a en premier rôle le rôle de l'héroïne. Elle est confondante de naturelle. Elle peine, j'ai trouvé un petit moment, dans les moments désaveux. Mais bon, globalement, elle est extrêmement crédible. Et puis, elle patine bien aussi. Ça en voit à la fin.

  • Hervé Bry

    Alors que Bastien Voyon n'a pas chaussé les pattes. Non,

  • Céline Thibaut

    non, non, pas du tout. Il n'a pas osé. Mais je pense parce qu'à un moment donné, je me suis dit, est-ce qu'elle n'est pas doublée ? Non, elle fait un demi-tour. Les parents et les autres second rôles, bien sûr, sont formidables. Les parents, ils sont à la fois aimants, fiers de leur fille. Mais en même temps, ils se mésestiment par voie de conséquence parce qu'elle a tellement réussi. Ils ont une partition aussi très sensible. Alors évidemment, tout ça c'est très bien, mais il y a quand même des petites choses à nuancer. Alors les chansons justement, c'est vrai qu'elles sont bien, mais bon, je pense que je m'en serais passée, honnêtement. J'ai du mal déjà avec les films musicaux, ça ne m'a pas dérangée, mais je me suis vraiment demandé si elles n'étaient pas un peu superflues. Par ailleurs, les oppositions sont également, je trouve, peut-être un peu marquées entre autres. Alors au départ, le côté franchouille quoi. Le côté vraiment bouseux contre Paris, mais bon, même si après tout cela se nivelle un petit peu, je trouvais que les oppositions étaient un peu marquées, et puis que dans l'ensemble il y avait tellement de thèmes brassés que je viens d'évoquer, c'est tellement foisonnant que parfois c'est un petit peu trop caressé, et c'est dommage. Voilà, donc moi en conclusion, quand je suis sortie, je me suis levée, j'ai dit, mais ça pour moi c'est une petite chose de frêle, fragile, teintée d'une nostalgie par petites touches. et une jolie parenthèse spatio-temporelle, menée par un très beau casting. Je l'ai vu dimanche, il faisait 29 degrés à Bordeaux, moi dimanche j'ai profité d'un moment très rafraîchissant dans le Grand Est.

  • Hervé Bry

    Moi j'avais vu le court-métrage il y a quelques temps, il avait été vraiment acclamé au festival de Clermont-Ferrand, donc j'étais vraiment curieux de voir la suite. Ce qui est intéressant c'est que la réalisatrice, Elle a inversé les rôles, en effet.

  • Céline Thibaut

    C'est ça.

  • Hervé Bry

    Dans le cours, le personnage de Bastien Bouillon était un écrivain reconnu qui revenait voir ses parents dans sa ville natale de province, où le personnage de Juliette Armanet était resté devenu caissière de supermarché. C'est ça. Là, c'est l'inverse. Le transfuge de classe, c'est la fille, est devenue chef. Et la transposition, j'ai trouvé tout bien vu. Moi, j'ai trouvé que l'espèce d'alchimie entre les deux acteurs principaux qui faisaient le grand charme de la version courte se retrouve ici intacte. Avec le même côté comédie, musical, légère et amer en même temps, moi j'ai marché, j'ai souri, j'ai rigolé même, j'ai été ému aux larmes parfois, et j'ai trouvé que la version longue, la version plus tragique, ou disons moins légère que la courte. Bastien Bouillon, c'est vrai qu'on le voit habitué à des rôles dramatiques. Nous on avait vu par exemple Astrakhan, je ne sais pas si tu te souviens Patrick, ou Un homme en fuite, où il était aussi le méchant dans le second épisode des Trois Mousquetaires. Et ma foi il est là. très à l'aise dans la comédie romantique. J'ai remarqué qu'il était au casting de Connemara, aussi d'Alex Lutz, également présenté à 4. Et Juliette Armanet, elle confirme être une réalisation. Elle est devant la caméra d'un naturel impressionnant dans tous les registres par où elle passe dans cette histoire. Et elle passe par beaucoup de registres. Alors bon... Autrement, bel hommage, clin d'œil aux chansons populaires qui accompagnent la vie de chacun. Et je les ai trouvées astucieusement amenées dans le récit. Ça passe, même si certains acteurs chantent un peu faux. Mais dans la playlist, fallait-il vraiment réhabiliter une chanson des To Be Free ? Celle qui donne son titre au film, je me demande. En tout cas, on ne la passera pas dans Movies. Non, non, malgré l'assistance de notre nouvelle chroniqueuse Céline, on ne la passera pas. Je pense que Patrick a été moins séduit que nous.

  • Patrick SERVEL

    Ah, ça c'est sûr. Moi j'ai vraiment l'impression... Il va le pourrir.

  • Hervé Bry

    Bon,

  • Patrick SERVEL

    j'ai l'impression que vous vous êtes fait avoir. C'est gentil, c'est gentil, c'est bien pour commencer le Festival de Cannes. C'est vraiment d'année en année, on baisse. On a eu le droit à la Dubarry, on a eu le droit à couper, on a eu le droit... au deuxième acte.

  • Hervé Bry

    Ça promeut le cinéma français.

  • Patrick SERVEL

    Oui, ça lui fait du bien. Mais là, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de nuances dans le film. La mise en scène, il n'y en a pas. Qu'est-ce que je peux dire ? Alors, film... Il me semble, même plutôt simpliste, l'histoire, on l'a compris assez rapidement. Bon, le père, Rolin, là, ça va pendant dix minutes, mais on a compris, il aime sa fille. Bon, ça, il l'aime, il n'y a pas de problème, ils s'aiment tous. Et voilà, bon, on sait comment ça va se terminer.

  • Hervé Bry

    Et Dominique Blanc non plus, tu la sautes pas.

  • Patrick SERVEL

    Il n'y a que Dominique Blanc que je sauve.

  • Céline Thibaut

    Et pas Juliette ?

  • Patrick SERVEL

    Juliette, elle fait le rôle qu'on lui a donné. je ne sais pas si elle peut faire autre chose que ce qu'elle fait dans le film moi je pense qu'un court métrage c'est bien mais pourquoi en faire un long métrage telle est la question et alors est-ce que les enfants rouges c'est évidemment un autre style tu nous parles de ça maintenant je crois oui là je vais vous parler des enfants rouges et c'est vrai que c'est un autre style c'est un deuxième long métrage je n'avais pas vu le précédent donc le réalisateur c'est Lofty Ashour euh Le film a été présenté l'an dernier à l'Occarno et depuis il a été sélectionné dans pas mal de festivals et il a remporté, si j'ai bien compté, plus d'une quinzaine de prix. Alors est-ce que ces prix sont mérités ? Eh bien oui, c'est vraiment mérité. Alors, l'idée du film est née d'un événement vraiment tragique, puisqu'il s'agit de l'assassinat d'un jeune berger. C'était en novembre 2015, dans la montagne du centre-ouest tunisien, à proximité de la frontière algérienne. Son cousin qui l'accompagnait et lui laissait vivant et il fut contraint, accrochez-vous, il fut contraint de rapporter la tête de la victime à sa famille. Donc les enfants rouges tiennent son titre non pas de la... couleur, on pourrait penser, parce qu'il y a beaucoup de rouge, le sweatshirt du jeune rescapé est rouge, mais la signification de rouge, il faut la prendre comme synonyme de courageux. Donc ce sont des enfants courageux. Et il en fallait du courage à ces deux adolescents pour gravir cette montagne, pour aller y faire brouter les chèvres, en bravant les interdits, mais le seul moyen pour eux de se procurer un peu d'argent pour vivre. Le réalisateur aurait pu choisir de faire un pur film documentaire sur cette histoire qui a vraiment bouleversé la population tunisienne, mais il va avoir une approche assez différente. Ce qui va l'intéresser, en fait, c'est de suivre la documentation. adolescent survivant, comment il survit de ce drame horrible, et donc la vision des sentiments de ce garçon de 14 ans, et ça va être vraiment la colonne vertébrale de ce film. Alors, bien sûr, lui, il va se poser... cette question insoutenable pourquoi pourquoi moi je suis survivant pourquoi c'est pas moi qui était assassiné le réalisateur va pour nous faire passer tous ces moments ces moments de doute ces moments d'interrogation par le biais de moments onirique on va voir le jeune garçon on va leur revoir parler aux jeunes disparus comme s'il était toujours présent Cette forme d'approche pour ce film permet d'alléger le propos, même si rien n'est édulcoré dans le film. Dans ce film, on a bien des points assez essentiels. On va découvrir en partie, et je l'ai lu, j'ai été le vérifier, l'abjection de certains médias qui ne reculent devant rien pour faire de l'audience malsaine. Ils iront même jusqu'à ouvrir le réfrigérateur pour pouvoir filmer la tête du disparu à l'intérieur du réfrigérateur. ce qu'il y a aussi c'est Et ça, c'est ce qui m'a semblé le plus fort, ces habitants, ils le disent, ils ont une vie de merde. Et personne ne s'intéresse à eux. Ils devront aller seuls, puisque bien évidemment, on peut comprendre la famille qui ne veut pas laisser le corps dans la montagne, où il risque d'être dévoré par les vautours, par tout ce qui peut traîner. Et c'est eux qui vont au péril de leur vie. qui vont aller chercher le corps. Donc ça, c'est bien mis en évidence qu'en fait, personne ne s'intéresse à ces paysans perdus au bas de la montagne. Je pense que si ce n'était pas basé sur une histoire vraie, on y verrait presque un côté un peu mythologique. tragédie. Pour tenir les... Il y a les deux rôles principaux, les deux garçons, qui sont des non-professionnels, qui sont très très forts. On leur a adjoint une jeune fille qui, elle aussi, est formidable dans ce film. J'ai vu qu'il a fallu auditionner plus de 600 enfants pour trouver le bon trio. Alors, outre l'interprétation de ces jeunes adultes, de ces jeunes garçons plutôt, il y a aussi, ce qui est intéressant, une mise en scène, une mise en image des espaces et de la nature. Alors même, si ce ne sont pas des montagnes très hautes, puisqu'on est plutôt dans le côté mossif central, on ne dépasse pas les 1500 mètres de hauteur, elles sont pour autant majestueuses. Ce qui est très fort, c'est qu'au début, ces montagnes sont un terrain de jeu. On voit des enfants de cet âge-là s'amuser à s'éclabousser, comme de jeunes enfants. Et on va voir d'un seul coup ce lieu qui va devenir le lieu du drame. Alors, je le redis, pour moi, ce qui a fait la force du film, c'est le va-et-vient qui est entre réalité et onirisme. C'est là qu'on sent que le réalisateur est aussi un metteur en scène de théâtre. il y a des moments on voit la montagne, certains endroits, comme une scène de théâtre. Et ça, j'ai trouvé ça assez fort. Il ne tombe pas dans le misérabilisme. Et aussi, il réussit, ce qui peut être compliqué, de ne pas esthétiser ça. C'est-à-dire de ne pas rendre l'horreur belle. C'est très difficile à arriver à ça. Donc pour moi, c'est un film, un pari réussi, un film sur la résilience de cette population abandonnée, mais qui fait face face contre l'adversité, avec courage et surtout avec dignité. Film exigeant, il ne nous épargne rien, mais c'est ça aussi le cinéma, faire prendre conscience qu'il en était besoin de la barbarie humaine. C'est vrai qu'on est loin de partir un jour.

  • Hervé Bry

    mais qu'est-ce qu'il doit tenir bien cet étienne c'était bien sultureux oui peut-être on va perdre du public là gespatie on vient d'entendre chanteuse danseuse et chorégraphe aussi avec cet étienne tube mémorable qui avait reçu je vous le rappelle une Victoire de la musique en 87.

  • Patrick SERVEL

    On n'était pas nés, nous.

  • Hervé Bry

    Elle est dans notre bon son, car forcément, il y a un rapport avec le cinéma. Je l'ai trouvée, en cherchant une raison pour passer ce titre. L'artiste Ghech Patti, dont je n'ai pas entendu parler depuis longtemps, a été aussi un peu actrice. Dans quelques films, qui ne passeront pas forcément à la postérité, dont un de Lelouch, Une pour tout. toutes en 99.

  • Patrick SERVEL

    Et maintenant, parlons de ce Marco. Histoire assez extraordinaire.

  • Hervé Bry

    On va en Espagne. On va en Espagne. Sous-titre de Marco, l'énigme d'une vie. Et c'est vrai que le personnage réel dont le film nous brosse le portrait et le parcours reste tout à fait énigmatique jusqu'au bout. On a affaire à une de ces histoires fascinantes qu'aucun scénariste n'oserait inventer, tellement elle paraît peu crédible a priori. C'est celle d'Enric Marco, un catalan qui des années durant a été le président très actif et efficace de l'association des victimes espagnoles de l'Holocauste, une figure morale en Espagne, en particulier pour son supposé engagement antifranquiste jusqu'en 2005, avant qu'on découvre, grâce à des travaux d'historiens, qu'il avait tout inventé de son passé et n'avait par exemple jamais été déporté. déportés. Alors, je ne révèle rien. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un suspense. On comprend d'emblée que Marco est un imposteur. Le récit passionnant repose essentiellement sur comment sa supercherie va être mise à jour et jusqu'où il va aller dans le mensonge pour ne pas être démasqué. Et c'est assez bluffant. Les deux réalisateurs et scénaristes espagnols, c'est John Garagno et Aitor Regui, ils co-signent le film. Je ne connais pas leur travail précédent. Ils ont d'abord pensé réaliser un documentaire. Ils ont d'ailleurs interviewé et filmé le vrai Marco dans cet objectif. Il est décédé depuis. Mais ils ont finalement penché pour la fiction en adaptant l'essai d'un journaliste d'enquête sur cette histoire. Elle est évidemment, je suppose, bien connue en Espagne. Mais je suppose que la plus... part des spectateurs français vont la découvrir. C'était mon cas. Le film a été présenté en 2024 au Festival de Venise, puis de Saint-Sébastien, et il était également en compétition au dernier festival international du film d'histoire de Pessac du Jean Eustache. On est obligé de citer le Jean Eustache au moins une fois dans l'émission puisqu'on est un de leurs partenaires médias. Alors, les histoires de réels mythomanes imposteurs adaptés au cinéma C'est toujours intéressant. Et le spectateur est parfois même de leur côté. C'est le cas par exemple de Catch me if you can, Attrape-moi si tu peux, de Spielberg, où on se délecte des frasques du personnage joué par DiCaprio. Mais certains infabulateurs ne sont pas très sympathiques. Je pense en particulier à... La fille du RER, d'André Téchiné, où une jeune femme déclare faussement avoir été victime d'une agression antisémite, ou alors à l'histoire sordide de Jean-Claude Romand, mis en scène par Nicole Garcia dans L'Adversaire, et par Laurent Canté dans L'Emploi du Temps. On a eu aussi un héros très discret de Jacques Audiard, où Mathieu Kassovis se fait passer pour un résistant. Le problème avec ce Marco qui a trompé son monde, c'est évidemment que ce genre de personnage augmente le risque Merci. de discrédit des témoignages sur la Shoah et peut donner du grain à moudre aux divers révisionnistes et négationnistes toujours à l'œuvre. Ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs, je trouve, évitent de porter un jugement surplombant sur le personnage complexe et ambigu. Son désir de reconnaissance à tout prix et sa réécriture de sa propre histoire fascinent et provoquent presque de l'empathie à certains moments. malgré la forfaiture. L'acteur qui incarne à la perfection l'ambiguïté et le charisme de ce Marco roublard, charmeur et retort. Je l'ai trouvé vraiment sensationnel. Et il imprime une grande force au film. Son nom, Edward Fernandez. C'est le Goya du meilleur acteur du 1024 pour ce film. Les Goya, ce sont les Césars ibéricains. Il a le physique bonhomme de Jean Ben Guigui. je sais pas, acte Directeur et chroniqueur télécherruquier. Je ne sais pas si mes camarades voient ce que je veux dire. Parce que je me vois penser un peu. D'accord. Tu n'as pas trouvé ? Quels sont les gens bêtes ? Oui, oui. C'est ce côté-là. Alors, Marco, l'énigme d'une vie. C'est du très bon cinéma espagnol. Sur la manipulation de la mémoire. Un genre de thriller historique. Pédagogique, mais pas didactique. Et porté par un acteur formidable. Patrick, convaincu ou pas par ce Marco ? Oui,

  • Patrick SERVEL

    alors j'ai eu quelques interrogations quand même en voyant le film. C'est lorsque l'on le voit, lorsqu'il va dans les écoles. Et je suis un peu étonné de la façon dont il joue, dont il met en scène. Était-ce aussi fort ? Assez acabotin. Oui, oui. Voilà, ces moments-là, je me dis, s'il était comme ça, quand même personne ne lui a dit, arrête, c'est pas quand même... comme ça, qu'on fait les choses. Là, j'étais un petit peu étonné. Alors, il y a une scène que j'ai beaucoup aimée, c'est lorsqu'il va à la maternité où sa fille vient d'accoucher et il a un petit-fils et tout le monde parle du petit-fils et lui commence à vouloir parler de lui et les autres lui disent, non, non, non, non, aujourd'hui, c'est pas toi. Et on sent bien que lui, comme tu l'as dit, il veut toujours être devant, il veut toujours être sur la photo. Voilà, donc c'est un cabot, on nous le montre jusqu'à la fin, il reste il reste Cabot. Alors, je pense qu'il y avait un problème quelque part. Il y avait quand même...

  • Hervé Bry

    jusqu'à la fin moi j'ai lu après il n'a jamais reconnu avoir fauté finalement il a dit j'ai fait connaître le problème oui et quand on voit le truc on se dit oui il a fait quelque part il a fait quand même 70%

  • Patrick SERVEL

    de bien basé sur du faux basé sur du faux et puis il y a eu aussi quand même une scène que j'ai bien aimé aussi c'est quand on le voit quand il est en train de faire un faux et sa femme est à côté est éveillé. fait semblant de dormir, mais elle sait déjà, elle sait tout. Donc aussi, il le dit et on le sent.

  • Hervé Bry

    Déjà enfermé les yeux.

  • Patrick SERVEL

    Voilà, d'autres savaient.

  • Hervé Bry

    Alors maintenant, la venue de l'avenir qui est juste sortie hier. Oui. On l'a vu, vas-y.

  • Patrick SERVEL

    Oui, présentée au Festival de Cannes. Ça aurait été mieux que ce soit lui qui soit en ouverture. Enfin bon, en 1895, là, nous n'étions pas nés, ça c'est sûr. Un jeune photographe nous dit « Demain, je vais voir la première projection de cinéma vers l'avenue de l'opéra et je ne sais pas ce que c'est. » Et Rose, sa petite amie, lui répond « Mais ça va servir à quoi ? » Belle question en effet qui est posée. Et Cédric Clapiche nous donne la réponse avec son film « La venue de l'avenir » . Eh bien, le cinéma, ça sert à nous raconter des histoires comme celles qu'il a écrites. Nous sommes en 2025 et on a une trentaine de personnes issues d'une même grande famille. Ils apprennent qu'ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis plusieurs années, depuis 1942 si je me souviens bien. Et quatre d'entre eux sont chargés d'en faire l'état des lieux. et ses lointains cousins vont alors découvrir des trésors. cachés dans cette vieille maison, ils vont se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale à 20 ans. Et cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. On la voit arriver dans Paris. Alors, elle vient de Normandie, elle vient de la région du Havre. Et comment on vient ? On ne prend pas le train, on ne prend pas le bateau. Donc quand on dit, et il y a un paysan qui dit... « Eh ben les jeunes, là ça va trop vite maintenant. » Il parle comme ça en 1895. Déjà, les gens se disaient « Oh, c'était quand même mieux avant. » Très intéressant, c'est très sympa. Alors, pendant deux heures, Clapiche va s'amuser. Et tant mieux, nous aussi on va s'amuser. Il va alterner le Paris de 1895 et le monde d'aujourd'hui. Il y a des... C'est hyper... hyper bien fait. On la voit par exemple, c'est Adèle qui arrive sur un quai de Paris, on voit un escalier, on la voit monter cet escalier et... Quelques secondes après, on voit un jogger qui est en train de descendre cet escalier, donc tout jaune et plus haut.

  • Hervé Bry

    J'ai plus de flash,

  • Patrick SERVEL

    oui. C'est hyper bien fait. Alors, on retrouve un Montmartre qui est encore entouré de champs. La Tour Eiffel, elle a sa couleur d'origine qui est plutôt un peu rougeâtre. Et puis, on croise plein de gens. On va croiser les peintres de l'impressionnisme. On découvre comment Monet a eu ses premières impressions d'un soleil levant. Et c'est très drôle de voir un Monet vu par Clapiche, surtout quand il est interprété par Olivier Gourmet. Là, on est à Giverny, c'est super. Alors, certains ont dit, oh, Clapiche, il a de la nostalgie, justement, comme j'ai dit, c'était mieux avant. Non, non, il ne nous fait pas ça. Il nous montre, et j'ai trouvé ça intéressant, que chaque époque... est porteuse d'un avenir et c'est vraiment aux jeunes de s'y engouffrer en faisant peut-être des erreurs mais faut-il regretter les choses qu'on a faites ou celles justement qu'on n'a pas faites question intéressante et il s'amuse clapiche même à nous faire des jeunes mots puisque Le titre, c'est « L'avenue de l'avenir » , mais à un moment du film, où dans ces années 1895 apparaît l'électricité, et il y a la première avenue de Paris, l'avenue de l'opéra, qui est électrisée, qui est éclairée à l'électricité. Donc, c'est l'avenue de l'avenir. Très joli. Alors, qu'est-ce que je peux vous dire encore ? On sent aussi que Clapiche aime ses acteurs. Il y a une scène qui est très forte et que j'ai adorée. Depuis un certain temps, il tourne avec Zinedine Solem.

  • Hervé Bry

    La même, moi aussi j'allais faire.

  • Patrick SERVEL

    Et là, il joue un rôle d'un prof qui part à la retraite et que l'on voit se faire... Beaucoup de profs, je crois, rêveraient d'avoir autant de monde. On le voit se faire applaudir par tous ses ailes. C'est très bien ça. Et donc, c'est une façon très élégante d'applaudir son comédien. Et ça, j'ai trouvé ça... très intelligent. Cécile de France, que j'adore, elle nous fait une critique d'art très snob. Elle est vraiment géniale. Elle a des moments de folie dans le film qu'on aurait voulu que ça dure un peu plus longtemps. Ça dure deux heures, mais là, j'en aurais bien pris pour trois heures. Vincent Macaigne, il est pas mal non plus.

  • Hervé Bry

    Toujours un peu le même rôle.

  • Patrick SERVEL

    Oui, oui, oui. Ça c'est sûr.

  • Hervé Bry

    L'écolo décalé.

  • Céline Thibaut

    Je crois déjà dans la bande-annonce, effectivement, qu'il est décalé.

  • Patrick SERVEL

    Je le vois difficilement en trader ou un truc comme ça, mais on ne sait pas. On a Abraham Vapeleur. Alors, je pense qu'il l'a pris parce qu'il n'a pas réussi à voir François Civil.

  • Hervé Bry

    Il reste sans moi ici.

  • Patrick SERVEL

    Au début, je ne savais pas que François Civil... Et puis là, comme certains ont dit, c'est du Népobébise, parce qu'on a plein de... Outre les vieux, que je pourrais dire, les Vincent Macken, Julia Piatton et Zinedine Soilet, on a les jeunes, les filles ou fils d'heure. On a Suzanne Lindon, on a Paul Kircher, on on a Vasily Schneider, alors ils sont trois frères, ils sont tous formidables. On a Sarah Girodo qui est là aussi. Moi j'ai trouvé que c'était un film intelligent, drôle, bien charpenté, avec une distribution de fou, à voir, tout public.

  • Hervé Bry

    Belle histoire, très bien racontée, avec une grande fluidité dans les allers-retours temporels et un festival de jeux d'acteurs. Après la danse dans Encore, son long métrage précédent, hommage appuyé ici, bien sûr, à la peinture et à la photographie. Bon, alors moi, j'y ai cru moyen quand même, au destin tellement romanesque de notre héroïne Adèle.

  • Patrick SERVEL

    C'est un feel-good movie.

  • Hervé Bry

    Clapichu, à ne pas faire rencontrer n'importe qui. Entre Hugo, Sarah Bernard, Nadar et les premiers impressionnistes, c'est un festival de people de l'époque. On peut dire feel-good movie, c'est vrai. Intelligent, ode à la famille aussi, qui tacle discrètement et avec humour certains aspects de notre civilisation contemporaine et qui oppose, mais là, je dirais un peu moins discrètement, authenticité. et superficialité, notamment avec le personnage du jeune photographe. Le tout fonctionne très bien et me paraît assez consensuel pour toucher un très large public. Ah oui, j'allais oublier, tu l'as dit, ça m'a fait plaisir, je ne sais pas pourquoi, mais bel hommage aussi au métier de prof quand même, avec ce Zinedine Swalem bouleversant. Alors cet acteur, il est originaire de Clermont-Ferrand, s'il vous plaît, et pratiquement de chaque film de Clapiche. Alors il y en a un autre qui apparaît dans tous les films de réalisateurs, c'est Clapiche lui-même. Une courte apparition en silhouette dans chacun, à la manière d'Hitchcock, qui faisait ça aussi. Là, j'ai repéré, mais je ne dirai pas où il faudra chercher. Indice, c'est dans le passé.

  • Patrick SERVEL

    Eh bien, on arrive, on arrive. Est-ce que ça te donne envie ?

  • Céline Thibaut

    Ah oui, complètement. Puis j'irai chercher où est Charlie, donc où est Cédric.

  • Hervé Bry

    Il y a ça. Et on a guère le temps de faire une deuxième couche et un viseur.

  • Patrick SERVEL

    On n'a pas le temps.

  • Hervé Bry

    On n'a même pas parlé du septième film qui s'appelle... Else et qu'on mettra dans les bonus, c'est de la science-fiction française. Et bien oui, c'est comme ça. Chaque émission, on a trop de choses à dire. Alors, on vous souhaite une bonne quinzaine et on se retrouve dans un jour.

  • Patrick SERVEL

    A bientôt.

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