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Sarah Bernhardt, La Divine cover
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MOOVIZZ L'INSTANT CINÉMA

Sarah Bernhardt, La Divine

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08min |20/12/2024
Play
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Description

Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La divine, quelle femme que c'est Sarah Bernard, du moins d'après le portrait qu'en fait ce film, si tant est qu'il soit historiquement correct, je reviendrai sur ce point. Tout le monde a entendu parler de cet artiste célèbre du dernier quart du XIXe siècle jusqu'au premier du XXe, qu'on imagine sur scène déclamant de façon emphatique des textes classiques devant le tout Paris. Mais apparemment... Son aura était bien plus grande qu'on ne le pense, du moins que je ne le pensais. Faire découvrir ou redécouvrir ce personnage mythique est un des mérites du film. Une des premières grandes stars internationales, actrice de théâtre donc, mais aussi peinte, sculptrice, on peut dire influenceuse avant l'heure. Adulée du grand public et louée par les intellectuels de l'époque, de Victor Hugo à Cocteau en passant par Oscar Wilde, Chekhov ou Proust. Et... elle a fait du cinéma. C'est même la première actrice française à avoir eu son étoile sur le fameux Hollywood Walk of Fame. Bref, la diva ultime parcourant en train privé le monde qui était à ses pieds. Ce biopic partiel nous la montre essentiellement à deux époques importantes de sa vie. Le moment de son jubilé, à son apogée, il a été décrété en 1996 et Une journée nationale Sarah Bernhardt, rien que ça. Et en 1915, quand elle a dû subir une opération chirurgicale importante. Les deux périodes sont montrées avec des va-et-vient, et un peu en avant et après aussi. Bref, on ne subit pas un déroulement scolairement chronologique. Fil rouge du récit, son histoire d'amour-amitié mouvementée, qui aurait couru sur plusieurs décennies, avec l'acteur Lucien Guitry, père du fameux Sacha. Problème. Les biographes de la dame ne trouvent guère trace tangible de cette liaison. Par contre, Sacha Guitry a bien été un ami, lui, et l'a même immortalisé en 1915 dans un documentaire sur les personnalités de l'époque. Je crois qu'on en voit d'ailleurs un court extrait à la fin du film. Bref, le scénario a pris des libertés avec la réalité historique. Des historiens pointillus ont aussi remarqué quelques anachronismes, comme il paraît des tableaux qui sont chez elle et qui n'ont pas été encore peints à l'époque. Et puis la supposée bisexualité et plus généralement la grande liberté sexuelle d'elle et de son entourage, fortement suggérée ou montrée par cette fiction, n'est pas forcément avérée, non plus que certaines rencontres avec des personnages de l'époque. comme Freud par exemple. Je ne doute pas de la modernité du personnage. Mère célibataire, brisant les conventions, jouant des rôles masculins, une femme libre de son temps quand la plupart ne l'étaient pas. Mais on peut également supposer que certains dialogues avec des pics féministes de la dame sont plutôt des clins d'œil au présent que de vraies phrases de l'époque. Mais tout ça... ses anachronismes ou ses inventions, est-ce vraiment un problème ? A mon avis, non. Le réalisateur et sa scénariste n'ont pas eu un souci d'historicité vrai à 100%. Il s'agit en fait d'une biographie filmée un peu fantasmée, d'une évocation du personnage, disons, où l'auteur s'est engouffré dans ce qu'on connaît peu de l'artiste et de la femme, en comblant les trous avec des idées inventives qui collent au personnage. A noter, aucune scène de Sarah Bernard sur les planches. Et c'est un choix sans doute judicieux quand on voit certaines rares captures de ces représentations sur scène. Ces déclamations forcées paraissent maintenant très maladroites et auraient juré avec le portrait de l'artiste que le réalisateur a voulu moderne. Alors, un des points forts du film... C'est pas tellement la réalisation, c'est vrai que c'est plutôt dynamique, la caméra virevolte beaucoup mais c'est assez classique. Alors un des points forts c'est d'abord le grand soin apporté au décor, aux intérieurs, aux costumes, qui nous offre une recréation magnifique des époques traversées, pas du côté peuple, plutôt de celui mondain des artistes et de l'intelligentsia. La superbe affiche du film comme inspirée d'un poster art nouveau donne le ton. L'autre atout, ce sont les dialogues, pleins d'esprit. Et l'atout majeur, c'est la performance de l'actrice principale. En diva excentrique, sûre de son talent et de son pouvoir, oscillant entre caprice et émotion, Sandrine Kiberlin est vraiment épatante. Elle est pratiquement de chaque scène, et c'est un festival de réparties qui claquent, de tenues exubérantes et de jeux amoureux théâtralisés. Le film, c'est vraiment un écrin pour l'actrice. Je fiche mon billet. Ça existe comme impression ? Je fiche mon billet, oui. Je fiche mon billet.

  • Speaker #1

    C'était très utilisé à la fin du XIXe siècle.

  • Speaker #0

    Elle recevra un César pour ce rôle dans quelques semaines, à mon avis. Elle en a déjà eu un pour Neuf mois fermes d'Albert Dupontel en 2014. La Divine est le 17e ou 18e film d'un réalisateur atypique qui s'appelle Guillaume Niclou. Pas vraiment un chouchou des critiques, et dont le travail n'est pas trop reconnu du grand public non plus, aucun de ses films n'ayant vraiment eu un grand succès populaire. Mais il suit son bonhomme de chemin, depuis une trentaine d'années, souvent d'ailleurs avec des acteurs bankables, comme on dit, en 2015, son Valley of Love, avec Depardieu et Huppert, dans la Vallée de la Mort, était en compétition à Cannes. mais il est revenu bredouille. Alors, d'après ce que j'en connais, sa filmographie est inégale, on va dire, pour être gentil. Moi, je n'ai pas du tout apprécié, par exemple, deux longs-métrages de lui, de 2023 et 2022, La Petite, drame familial lourdeau, auquel on ne croyait pas une seconde, avec Lucchini qui en faisait trop, comme d'habitude, d'ailleurs. Et l'autre, c'était La Tour, tentative de film d'horreur passablement ratée. On lui doit aussi, et je ne suis pas sûr que ce soit un compliment, d'avoir fait tourner plusieurs fois Michel Houellebecq dans ses films. Donc, éclectique, il a abordé différents genres, du polar à la comédie en passant par la satire sociale ou le drame horrifique. Et avec celui-là dans la catégorie biopique fantasmée, il a des chances de toucher le jackpot. Il y a eu beaucoup d'avant-premières avec le public depuis plusieurs semaines avec un très bon bouche à oreille. Voilà en résumé Sarah Bernhardt, La Divine, film flamboyant. À l'image du personnage, moi ça me paraît idéal à voir pendant les fêtes de fin d'année. Patrick, tu l'as vu aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai vu hier et puis hasard du calendrier. Ce qui est assez drôle, c'est que j'ai revu Faisons un rêve, où il y avait un film de Sacha Guitry. Moi, je suis moins emballé que toi par le film. Alors, il y a des petites choses qui m'ont gêné. Tu l'as bien expliqué, c'est vrai qu'on ne voit pas ce qu'il y a de plus important. la Sarah Bernard sur scène et c'est vrai que ça aurait été compliqué que Berlin fasse du Sarah Bernard ce qui m'a aussi un petit peu gonflé c'est ce qu'on appelle le name dropping ou qu'on peut traduire par le lâcher de nom vraiment là on en lâche pour bien dire oh il y avait un tel donc on a le droit à Emo Rostand, on a Zola on a Dreyfus au travers de Zola, on a tiens qui sonne à la porte, ah bah c'est Sigmund Freud qui arrive, ok ok bon les castings sont beaux moi j'ai un peu étouffé dans dans ce film. Et puis il y a une dichotomie vraiment entre le jeu flamboyant de tous les instants de Kimberlin qui ne dit que des choses drôles. Je ne sais pas si dans la vie quelqu'un est capable de sortir autant de drôleries. Lafitte me gonfle particulièrement.

  • Speaker #0

    Lafitte joue le rôle de son...

  • Speaker #1

    Oui, il joue le rôle de Lucien... de Lucien et Guitry. Celui qui m'a le plus amusé, c'est Stoker, qui en prend plein la tronche. En Valais qui accepte tout, qui doit par moments être un peu plus que Valais d'ailleurs. Voilà, bon, c'est pas le film qui m'a emballé. C'est bien foutu, c'est bien fait. Et je ne savais pas que c'était lui qui avait fait le film dans la Vallée de la Mort. J'avais bien aimé, je l'avais bien aimé moi, donc avec Depardieu et puis Isabelle Huppert.

Description

Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.


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Transcription

  • Speaker #0

    La divine, quelle femme que c'est Sarah Bernard, du moins d'après le portrait qu'en fait ce film, si tant est qu'il soit historiquement correct, je reviendrai sur ce point. Tout le monde a entendu parler de cet artiste célèbre du dernier quart du XIXe siècle jusqu'au premier du XXe, qu'on imagine sur scène déclamant de façon emphatique des textes classiques devant le tout Paris. Mais apparemment... Son aura était bien plus grande qu'on ne le pense, du moins que je ne le pensais. Faire découvrir ou redécouvrir ce personnage mythique est un des mérites du film. Une des premières grandes stars internationales, actrice de théâtre donc, mais aussi peinte, sculptrice, on peut dire influenceuse avant l'heure. Adulée du grand public et louée par les intellectuels de l'époque, de Victor Hugo à Cocteau en passant par Oscar Wilde, Chekhov ou Proust. Et... elle a fait du cinéma. C'est même la première actrice française à avoir eu son étoile sur le fameux Hollywood Walk of Fame. Bref, la diva ultime parcourant en train privé le monde qui était à ses pieds. Ce biopic partiel nous la montre essentiellement à deux époques importantes de sa vie. Le moment de son jubilé, à son apogée, il a été décrété en 1996 et Une journée nationale Sarah Bernhardt, rien que ça. Et en 1915, quand elle a dû subir une opération chirurgicale importante. Les deux périodes sont montrées avec des va-et-vient, et un peu en avant et après aussi. Bref, on ne subit pas un déroulement scolairement chronologique. Fil rouge du récit, son histoire d'amour-amitié mouvementée, qui aurait couru sur plusieurs décennies, avec l'acteur Lucien Guitry, père du fameux Sacha. Problème. Les biographes de la dame ne trouvent guère trace tangible de cette liaison. Par contre, Sacha Guitry a bien été un ami, lui, et l'a même immortalisé en 1915 dans un documentaire sur les personnalités de l'époque. Je crois qu'on en voit d'ailleurs un court extrait à la fin du film. Bref, le scénario a pris des libertés avec la réalité historique. Des historiens pointillus ont aussi remarqué quelques anachronismes, comme il paraît des tableaux qui sont chez elle et qui n'ont pas été encore peints à l'époque. Et puis la supposée bisexualité et plus généralement la grande liberté sexuelle d'elle et de son entourage, fortement suggérée ou montrée par cette fiction, n'est pas forcément avérée, non plus que certaines rencontres avec des personnages de l'époque. comme Freud par exemple. Je ne doute pas de la modernité du personnage. Mère célibataire, brisant les conventions, jouant des rôles masculins, une femme libre de son temps quand la plupart ne l'étaient pas. Mais on peut également supposer que certains dialogues avec des pics féministes de la dame sont plutôt des clins d'œil au présent que de vraies phrases de l'époque. Mais tout ça... ses anachronismes ou ses inventions, est-ce vraiment un problème ? A mon avis, non. Le réalisateur et sa scénariste n'ont pas eu un souci d'historicité vrai à 100%. Il s'agit en fait d'une biographie filmée un peu fantasmée, d'une évocation du personnage, disons, où l'auteur s'est engouffré dans ce qu'on connaît peu de l'artiste et de la femme, en comblant les trous avec des idées inventives qui collent au personnage. A noter, aucune scène de Sarah Bernard sur les planches. Et c'est un choix sans doute judicieux quand on voit certaines rares captures de ces représentations sur scène. Ces déclamations forcées paraissent maintenant très maladroites et auraient juré avec le portrait de l'artiste que le réalisateur a voulu moderne. Alors, un des points forts du film... C'est pas tellement la réalisation, c'est vrai que c'est plutôt dynamique, la caméra virevolte beaucoup mais c'est assez classique. Alors un des points forts c'est d'abord le grand soin apporté au décor, aux intérieurs, aux costumes, qui nous offre une recréation magnifique des époques traversées, pas du côté peuple, plutôt de celui mondain des artistes et de l'intelligentsia. La superbe affiche du film comme inspirée d'un poster art nouveau donne le ton. L'autre atout, ce sont les dialogues, pleins d'esprit. Et l'atout majeur, c'est la performance de l'actrice principale. En diva excentrique, sûre de son talent et de son pouvoir, oscillant entre caprice et émotion, Sandrine Kiberlin est vraiment épatante. Elle est pratiquement de chaque scène, et c'est un festival de réparties qui claquent, de tenues exubérantes et de jeux amoureux théâtralisés. Le film, c'est vraiment un écrin pour l'actrice. Je fiche mon billet. Ça existe comme impression ? Je fiche mon billet, oui. Je fiche mon billet.

  • Speaker #1

    C'était très utilisé à la fin du XIXe siècle.

  • Speaker #0

    Elle recevra un César pour ce rôle dans quelques semaines, à mon avis. Elle en a déjà eu un pour Neuf mois fermes d'Albert Dupontel en 2014. La Divine est le 17e ou 18e film d'un réalisateur atypique qui s'appelle Guillaume Niclou. Pas vraiment un chouchou des critiques, et dont le travail n'est pas trop reconnu du grand public non plus, aucun de ses films n'ayant vraiment eu un grand succès populaire. Mais il suit son bonhomme de chemin, depuis une trentaine d'années, souvent d'ailleurs avec des acteurs bankables, comme on dit, en 2015, son Valley of Love, avec Depardieu et Huppert, dans la Vallée de la Mort, était en compétition à Cannes. mais il est revenu bredouille. Alors, d'après ce que j'en connais, sa filmographie est inégale, on va dire, pour être gentil. Moi, je n'ai pas du tout apprécié, par exemple, deux longs-métrages de lui, de 2023 et 2022, La Petite, drame familial lourdeau, auquel on ne croyait pas une seconde, avec Lucchini qui en faisait trop, comme d'habitude, d'ailleurs. Et l'autre, c'était La Tour, tentative de film d'horreur passablement ratée. On lui doit aussi, et je ne suis pas sûr que ce soit un compliment, d'avoir fait tourner plusieurs fois Michel Houellebecq dans ses films. Donc, éclectique, il a abordé différents genres, du polar à la comédie en passant par la satire sociale ou le drame horrifique. Et avec celui-là dans la catégorie biopique fantasmée, il a des chances de toucher le jackpot. Il y a eu beaucoup d'avant-premières avec le public depuis plusieurs semaines avec un très bon bouche à oreille. Voilà en résumé Sarah Bernhardt, La Divine, film flamboyant. À l'image du personnage, moi ça me paraît idéal à voir pendant les fêtes de fin d'année. Patrick, tu l'as vu aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai vu hier et puis hasard du calendrier. Ce qui est assez drôle, c'est que j'ai revu Faisons un rêve, où il y avait un film de Sacha Guitry. Moi, je suis moins emballé que toi par le film. Alors, il y a des petites choses qui m'ont gêné. Tu l'as bien expliqué, c'est vrai qu'on ne voit pas ce qu'il y a de plus important. la Sarah Bernard sur scène et c'est vrai que ça aurait été compliqué que Berlin fasse du Sarah Bernard ce qui m'a aussi un petit peu gonflé c'est ce qu'on appelle le name dropping ou qu'on peut traduire par le lâcher de nom vraiment là on en lâche pour bien dire oh il y avait un tel donc on a le droit à Emo Rostand, on a Zola on a Dreyfus au travers de Zola, on a tiens qui sonne à la porte, ah bah c'est Sigmund Freud qui arrive, ok ok bon les castings sont beaux moi j'ai un peu étouffé dans dans ce film. Et puis il y a une dichotomie vraiment entre le jeu flamboyant de tous les instants de Kimberlin qui ne dit que des choses drôles. Je ne sais pas si dans la vie quelqu'un est capable de sortir autant de drôleries. Lafitte me gonfle particulièrement.

  • Speaker #0

    Lafitte joue le rôle de son...

  • Speaker #1

    Oui, il joue le rôle de Lucien... de Lucien et Guitry. Celui qui m'a le plus amusé, c'est Stoker, qui en prend plein la tronche. En Valais qui accepte tout, qui doit par moments être un peu plus que Valais d'ailleurs. Voilà, bon, c'est pas le film qui m'a emballé. C'est bien foutu, c'est bien fait. Et je ne savais pas que c'était lui qui avait fait le film dans la Vallée de la Mort. J'avais bien aimé, je l'avais bien aimé moi, donc avec Depardieu et puis Isabelle Huppert.

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Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.


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  • Speaker #0

    La divine, quelle femme que c'est Sarah Bernard, du moins d'après le portrait qu'en fait ce film, si tant est qu'il soit historiquement correct, je reviendrai sur ce point. Tout le monde a entendu parler de cet artiste célèbre du dernier quart du XIXe siècle jusqu'au premier du XXe, qu'on imagine sur scène déclamant de façon emphatique des textes classiques devant le tout Paris. Mais apparemment... Son aura était bien plus grande qu'on ne le pense, du moins que je ne le pensais. Faire découvrir ou redécouvrir ce personnage mythique est un des mérites du film. Une des premières grandes stars internationales, actrice de théâtre donc, mais aussi peinte, sculptrice, on peut dire influenceuse avant l'heure. Adulée du grand public et louée par les intellectuels de l'époque, de Victor Hugo à Cocteau en passant par Oscar Wilde, Chekhov ou Proust. Et... elle a fait du cinéma. C'est même la première actrice française à avoir eu son étoile sur le fameux Hollywood Walk of Fame. Bref, la diva ultime parcourant en train privé le monde qui était à ses pieds. Ce biopic partiel nous la montre essentiellement à deux époques importantes de sa vie. Le moment de son jubilé, à son apogée, il a été décrété en 1996 et Une journée nationale Sarah Bernhardt, rien que ça. Et en 1915, quand elle a dû subir une opération chirurgicale importante. Les deux périodes sont montrées avec des va-et-vient, et un peu en avant et après aussi. Bref, on ne subit pas un déroulement scolairement chronologique. Fil rouge du récit, son histoire d'amour-amitié mouvementée, qui aurait couru sur plusieurs décennies, avec l'acteur Lucien Guitry, père du fameux Sacha. Problème. Les biographes de la dame ne trouvent guère trace tangible de cette liaison. Par contre, Sacha Guitry a bien été un ami, lui, et l'a même immortalisé en 1915 dans un documentaire sur les personnalités de l'époque. Je crois qu'on en voit d'ailleurs un court extrait à la fin du film. Bref, le scénario a pris des libertés avec la réalité historique. Des historiens pointillus ont aussi remarqué quelques anachronismes, comme il paraît des tableaux qui sont chez elle et qui n'ont pas été encore peints à l'époque. Et puis la supposée bisexualité et plus généralement la grande liberté sexuelle d'elle et de son entourage, fortement suggérée ou montrée par cette fiction, n'est pas forcément avérée, non plus que certaines rencontres avec des personnages de l'époque. comme Freud par exemple. Je ne doute pas de la modernité du personnage. Mère célibataire, brisant les conventions, jouant des rôles masculins, une femme libre de son temps quand la plupart ne l'étaient pas. Mais on peut également supposer que certains dialogues avec des pics féministes de la dame sont plutôt des clins d'œil au présent que de vraies phrases de l'époque. Mais tout ça... ses anachronismes ou ses inventions, est-ce vraiment un problème ? A mon avis, non. Le réalisateur et sa scénariste n'ont pas eu un souci d'historicité vrai à 100%. Il s'agit en fait d'une biographie filmée un peu fantasmée, d'une évocation du personnage, disons, où l'auteur s'est engouffré dans ce qu'on connaît peu de l'artiste et de la femme, en comblant les trous avec des idées inventives qui collent au personnage. A noter, aucune scène de Sarah Bernard sur les planches. Et c'est un choix sans doute judicieux quand on voit certaines rares captures de ces représentations sur scène. Ces déclamations forcées paraissent maintenant très maladroites et auraient juré avec le portrait de l'artiste que le réalisateur a voulu moderne. Alors, un des points forts du film... C'est pas tellement la réalisation, c'est vrai que c'est plutôt dynamique, la caméra virevolte beaucoup mais c'est assez classique. Alors un des points forts c'est d'abord le grand soin apporté au décor, aux intérieurs, aux costumes, qui nous offre une recréation magnifique des époques traversées, pas du côté peuple, plutôt de celui mondain des artistes et de l'intelligentsia. La superbe affiche du film comme inspirée d'un poster art nouveau donne le ton. L'autre atout, ce sont les dialogues, pleins d'esprit. Et l'atout majeur, c'est la performance de l'actrice principale. En diva excentrique, sûre de son talent et de son pouvoir, oscillant entre caprice et émotion, Sandrine Kiberlin est vraiment épatante. Elle est pratiquement de chaque scène, et c'est un festival de réparties qui claquent, de tenues exubérantes et de jeux amoureux théâtralisés. Le film, c'est vraiment un écrin pour l'actrice. Je fiche mon billet. Ça existe comme impression ? Je fiche mon billet, oui. Je fiche mon billet.

  • Speaker #1

    C'était très utilisé à la fin du XIXe siècle.

  • Speaker #0

    Elle recevra un César pour ce rôle dans quelques semaines, à mon avis. Elle en a déjà eu un pour Neuf mois fermes d'Albert Dupontel en 2014. La Divine est le 17e ou 18e film d'un réalisateur atypique qui s'appelle Guillaume Niclou. Pas vraiment un chouchou des critiques, et dont le travail n'est pas trop reconnu du grand public non plus, aucun de ses films n'ayant vraiment eu un grand succès populaire. Mais il suit son bonhomme de chemin, depuis une trentaine d'années, souvent d'ailleurs avec des acteurs bankables, comme on dit, en 2015, son Valley of Love, avec Depardieu et Huppert, dans la Vallée de la Mort, était en compétition à Cannes. mais il est revenu bredouille. Alors, d'après ce que j'en connais, sa filmographie est inégale, on va dire, pour être gentil. Moi, je n'ai pas du tout apprécié, par exemple, deux longs-métrages de lui, de 2023 et 2022, La Petite, drame familial lourdeau, auquel on ne croyait pas une seconde, avec Lucchini qui en faisait trop, comme d'habitude, d'ailleurs. Et l'autre, c'était La Tour, tentative de film d'horreur passablement ratée. On lui doit aussi, et je ne suis pas sûr que ce soit un compliment, d'avoir fait tourner plusieurs fois Michel Houellebecq dans ses films. Donc, éclectique, il a abordé différents genres, du polar à la comédie en passant par la satire sociale ou le drame horrifique. Et avec celui-là dans la catégorie biopique fantasmée, il a des chances de toucher le jackpot. Il y a eu beaucoup d'avant-premières avec le public depuis plusieurs semaines avec un très bon bouche à oreille. Voilà en résumé Sarah Bernhardt, La Divine, film flamboyant. À l'image du personnage, moi ça me paraît idéal à voir pendant les fêtes de fin d'année. Patrick, tu l'as vu aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai vu hier et puis hasard du calendrier. Ce qui est assez drôle, c'est que j'ai revu Faisons un rêve, où il y avait un film de Sacha Guitry. Moi, je suis moins emballé que toi par le film. Alors, il y a des petites choses qui m'ont gêné. Tu l'as bien expliqué, c'est vrai qu'on ne voit pas ce qu'il y a de plus important. la Sarah Bernard sur scène et c'est vrai que ça aurait été compliqué que Berlin fasse du Sarah Bernard ce qui m'a aussi un petit peu gonflé c'est ce qu'on appelle le name dropping ou qu'on peut traduire par le lâcher de nom vraiment là on en lâche pour bien dire oh il y avait un tel donc on a le droit à Emo Rostand, on a Zola on a Dreyfus au travers de Zola, on a tiens qui sonne à la porte, ah bah c'est Sigmund Freud qui arrive, ok ok bon les castings sont beaux moi j'ai un peu étouffé dans dans ce film. Et puis il y a une dichotomie vraiment entre le jeu flamboyant de tous les instants de Kimberlin qui ne dit que des choses drôles. Je ne sais pas si dans la vie quelqu'un est capable de sortir autant de drôleries. Lafitte me gonfle particulièrement.

  • Speaker #0

    Lafitte joue le rôle de son...

  • Speaker #1

    Oui, il joue le rôle de Lucien... de Lucien et Guitry. Celui qui m'a le plus amusé, c'est Stoker, qui en prend plein la tronche. En Valais qui accepte tout, qui doit par moments être un peu plus que Valais d'ailleurs. Voilà, bon, c'est pas le film qui m'a emballé. C'est bien foutu, c'est bien fait. Et je ne savais pas que c'était lui qui avait fait le film dans la Vallée de la Mort. J'avais bien aimé, je l'avais bien aimé moi, donc avec Depardieu et puis Isabelle Huppert.

Description

Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La divine, quelle femme que c'est Sarah Bernard, du moins d'après le portrait qu'en fait ce film, si tant est qu'il soit historiquement correct, je reviendrai sur ce point. Tout le monde a entendu parler de cet artiste célèbre du dernier quart du XIXe siècle jusqu'au premier du XXe, qu'on imagine sur scène déclamant de façon emphatique des textes classiques devant le tout Paris. Mais apparemment... Son aura était bien plus grande qu'on ne le pense, du moins que je ne le pensais. Faire découvrir ou redécouvrir ce personnage mythique est un des mérites du film. Une des premières grandes stars internationales, actrice de théâtre donc, mais aussi peinte, sculptrice, on peut dire influenceuse avant l'heure. Adulée du grand public et louée par les intellectuels de l'époque, de Victor Hugo à Cocteau en passant par Oscar Wilde, Chekhov ou Proust. Et... elle a fait du cinéma. C'est même la première actrice française à avoir eu son étoile sur le fameux Hollywood Walk of Fame. Bref, la diva ultime parcourant en train privé le monde qui était à ses pieds. Ce biopic partiel nous la montre essentiellement à deux époques importantes de sa vie. Le moment de son jubilé, à son apogée, il a été décrété en 1996 et Une journée nationale Sarah Bernhardt, rien que ça. Et en 1915, quand elle a dû subir une opération chirurgicale importante. Les deux périodes sont montrées avec des va-et-vient, et un peu en avant et après aussi. Bref, on ne subit pas un déroulement scolairement chronologique. Fil rouge du récit, son histoire d'amour-amitié mouvementée, qui aurait couru sur plusieurs décennies, avec l'acteur Lucien Guitry, père du fameux Sacha. Problème. Les biographes de la dame ne trouvent guère trace tangible de cette liaison. Par contre, Sacha Guitry a bien été un ami, lui, et l'a même immortalisé en 1915 dans un documentaire sur les personnalités de l'époque. Je crois qu'on en voit d'ailleurs un court extrait à la fin du film. Bref, le scénario a pris des libertés avec la réalité historique. Des historiens pointillus ont aussi remarqué quelques anachronismes, comme il paraît des tableaux qui sont chez elle et qui n'ont pas été encore peints à l'époque. Et puis la supposée bisexualité et plus généralement la grande liberté sexuelle d'elle et de son entourage, fortement suggérée ou montrée par cette fiction, n'est pas forcément avérée, non plus que certaines rencontres avec des personnages de l'époque. comme Freud par exemple. Je ne doute pas de la modernité du personnage. Mère célibataire, brisant les conventions, jouant des rôles masculins, une femme libre de son temps quand la plupart ne l'étaient pas. Mais on peut également supposer que certains dialogues avec des pics féministes de la dame sont plutôt des clins d'œil au présent que de vraies phrases de l'époque. Mais tout ça... ses anachronismes ou ses inventions, est-ce vraiment un problème ? A mon avis, non. Le réalisateur et sa scénariste n'ont pas eu un souci d'historicité vrai à 100%. Il s'agit en fait d'une biographie filmée un peu fantasmée, d'une évocation du personnage, disons, où l'auteur s'est engouffré dans ce qu'on connaît peu de l'artiste et de la femme, en comblant les trous avec des idées inventives qui collent au personnage. A noter, aucune scène de Sarah Bernard sur les planches. Et c'est un choix sans doute judicieux quand on voit certaines rares captures de ces représentations sur scène. Ces déclamations forcées paraissent maintenant très maladroites et auraient juré avec le portrait de l'artiste que le réalisateur a voulu moderne. Alors, un des points forts du film... C'est pas tellement la réalisation, c'est vrai que c'est plutôt dynamique, la caméra virevolte beaucoup mais c'est assez classique. Alors un des points forts c'est d'abord le grand soin apporté au décor, aux intérieurs, aux costumes, qui nous offre une recréation magnifique des époques traversées, pas du côté peuple, plutôt de celui mondain des artistes et de l'intelligentsia. La superbe affiche du film comme inspirée d'un poster art nouveau donne le ton. L'autre atout, ce sont les dialogues, pleins d'esprit. Et l'atout majeur, c'est la performance de l'actrice principale. En diva excentrique, sûre de son talent et de son pouvoir, oscillant entre caprice et émotion, Sandrine Kiberlin est vraiment épatante. Elle est pratiquement de chaque scène, et c'est un festival de réparties qui claquent, de tenues exubérantes et de jeux amoureux théâtralisés. Le film, c'est vraiment un écrin pour l'actrice. Je fiche mon billet. Ça existe comme impression ? Je fiche mon billet, oui. Je fiche mon billet.

  • Speaker #1

    C'était très utilisé à la fin du XIXe siècle.

  • Speaker #0

    Elle recevra un César pour ce rôle dans quelques semaines, à mon avis. Elle en a déjà eu un pour Neuf mois fermes d'Albert Dupontel en 2014. La Divine est le 17e ou 18e film d'un réalisateur atypique qui s'appelle Guillaume Niclou. Pas vraiment un chouchou des critiques, et dont le travail n'est pas trop reconnu du grand public non plus, aucun de ses films n'ayant vraiment eu un grand succès populaire. Mais il suit son bonhomme de chemin, depuis une trentaine d'années, souvent d'ailleurs avec des acteurs bankables, comme on dit, en 2015, son Valley of Love, avec Depardieu et Huppert, dans la Vallée de la Mort, était en compétition à Cannes. mais il est revenu bredouille. Alors, d'après ce que j'en connais, sa filmographie est inégale, on va dire, pour être gentil. Moi, je n'ai pas du tout apprécié, par exemple, deux longs-métrages de lui, de 2023 et 2022, La Petite, drame familial lourdeau, auquel on ne croyait pas une seconde, avec Lucchini qui en faisait trop, comme d'habitude, d'ailleurs. Et l'autre, c'était La Tour, tentative de film d'horreur passablement ratée. On lui doit aussi, et je ne suis pas sûr que ce soit un compliment, d'avoir fait tourner plusieurs fois Michel Houellebecq dans ses films. Donc, éclectique, il a abordé différents genres, du polar à la comédie en passant par la satire sociale ou le drame horrifique. Et avec celui-là dans la catégorie biopique fantasmée, il a des chances de toucher le jackpot. Il y a eu beaucoup d'avant-premières avec le public depuis plusieurs semaines avec un très bon bouche à oreille. Voilà en résumé Sarah Bernhardt, La Divine, film flamboyant. À l'image du personnage, moi ça me paraît idéal à voir pendant les fêtes de fin d'année. Patrick, tu l'as vu aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai vu hier et puis hasard du calendrier. Ce qui est assez drôle, c'est que j'ai revu Faisons un rêve, où il y avait un film de Sacha Guitry. Moi, je suis moins emballé que toi par le film. Alors, il y a des petites choses qui m'ont gêné. Tu l'as bien expliqué, c'est vrai qu'on ne voit pas ce qu'il y a de plus important. la Sarah Bernard sur scène et c'est vrai que ça aurait été compliqué que Berlin fasse du Sarah Bernard ce qui m'a aussi un petit peu gonflé c'est ce qu'on appelle le name dropping ou qu'on peut traduire par le lâcher de nom vraiment là on en lâche pour bien dire oh il y avait un tel donc on a le droit à Emo Rostand, on a Zola on a Dreyfus au travers de Zola, on a tiens qui sonne à la porte, ah bah c'est Sigmund Freud qui arrive, ok ok bon les castings sont beaux moi j'ai un peu étouffé dans dans ce film. Et puis il y a une dichotomie vraiment entre le jeu flamboyant de tous les instants de Kimberlin qui ne dit que des choses drôles. Je ne sais pas si dans la vie quelqu'un est capable de sortir autant de drôleries. Lafitte me gonfle particulièrement.

  • Speaker #0

    Lafitte joue le rôle de son...

  • Speaker #1

    Oui, il joue le rôle de Lucien... de Lucien et Guitry. Celui qui m'a le plus amusé, c'est Stoker, qui en prend plein la tronche. En Valais qui accepte tout, qui doit par moments être un peu plus que Valais d'ailleurs. Voilà, bon, c'est pas le film qui m'a emballé. C'est bien foutu, c'est bien fait. Et je ne savais pas que c'était lui qui avait fait le film dans la Vallée de la Mort. J'avais bien aimé, je l'avais bien aimé moi, donc avec Depardieu et puis Isabelle Huppert.

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