- Speaker #0
Et vous savez qui c'était ? C'était Anne-France d'Auteville. Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur le motocast Motococotte. Quel plaisir de vous retrouver après une pause de quelques mois. utile car j'avais besoin de réfléchir sur la suite à donner à mon motocast, à de nouveaux sujets, à de nouveaux thèmes. Et c'est tout vu, tout réfléchi. La saison 2 commence là maintenant avec ce premier épisode qui démarre sur les chapeaux de roue puisque j'étais au salon de la moto à Orléans ce 8 mars et qui dit 8 mars dit journée de la femme. Apparemment ce jour-là... L'univers, le mektoub, le destin, la providence avaient un plan pour moi. Et dire que je voulais seulement recueillir la vie des motards sur les motardes pour la journée de la femme, et finalement, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. Vous savez, parfois il y a des moments qui sont magiques, parce qu'on a une personne en tête, une personne qu'on rêve d'interviewer. Vous voyez ce que je veux dire ? Et on se dit que peut-être un jour, mais on n'y croit pas réellement. Et ce jour-là, tout ça, ça s'est produit. Et ça a été un moment incroyable pour moi. Je me baladais de stand en stand, lorsque d'un coup, d'un seul, mon regard s'arrête. Sur cette dame, assise dignement, derrière, cette table, elle était venue pour dédicacer ses récits d'aventure. Et vous savez qui c'était ? C'était Anne-France d'Hauteville. Honnêtement, avant même de la rencontrer, j'étais lectrice de ses récits et j'écoutais ses interviews. Je tapais dans la barre de recherche Google son nom et je lisais des articles sur cette femme libre, pétillante. Oui, parce qu'il faut savoir qu'une France a une répartie truculente. Mais c'est aussi une femme audacieuse et d'ailleurs, c'est sur ce dernier point qu'elle est une source d'inspiration pour moi. Le premier livre d'Anne France que j'ai lu, c'était « Et j'ai suivi le vent » qui raconte les débuts de cette aventurière pionnière puisqu'elle est la première femme à avoir fait le tour du monde à moto alors que rien... Mais vraiment rien ne la prédestinait à un tel destin, car elle exerçait à l'époque le métier de conceptrice et rédactrice dans le domaine de la publicité. Un sacré virage, vous ne trouvez pas ? Et un jour, pendant les manifestations de mai 68, qui ont privé les Parisiens des transports en commun, elle a décidé d'acheter une petite moto, une Honda, qui la mènerait à... un peu partout en France et surtout qu'il l'éloignera de sa vie à Paris car une graine d'aventure vers des horizons lointains avait déjà commencé à germer dans son esprit. En 1972, Anne France a participé à un raid moto sur une distance de plus de 7000 km au départ des Champs-Elysées à Paris jusqu'à Ispahan en Iran. Et comme vous l'imaginez peut-être, c'était à l'époque la seule femme sur 92 pilotes à vouloir conquérir le monde du haut de ses 28 ans. Après l'Iran, plus rien ne pouvait l'arrêter. Cette soif de découvrir d'autres cultures, d'autres mentalités, de respirer un autre air que celui des gaz d'échappement parisiens. Elle s'était dit qu'il était... Hors de question que son voyage s'arrête maintenant. Et elle a suivi le vent. Et le vent la mena vers les routes afghanes et pakistanaises. Trois mois plus tard, après son retour en France, Les mauvaises langues racontent qu'elle serait lesbienne, nymphomane, travestie et j'en passe, et qu'elle n'aurait fait que suivre le raid en camion. Elle aurait pu faire taire ses rumeurs en faisant quelques déclarations défensives à la presse. Mais ce serait mal connaître Anne-France. C'est donc avec... fureur qu'elle débarque à la rédaction du magazine Champion pour déclarer « Je repars toute seule » . Et la voilà de nouveau sur les routes avec comme partenaire cette fois-ci une Kawasaki sans cesser. Petite moto, certes, mais Anne-France a de grandes ambitions. Elle a suivi le vent comme à son habitude et surtout elle a ravivé sa flamme intérieure qui la mènera vers le Canada, l'Alaska, le Japon, l'Inde. Honnêtement, j'aurais pu faire deux autres motocastes pour raconter les aventures d'Anne France, compte tenu de la richesse de son parcours. Mais l'heure, l'heure est à l'interview.
- Speaker #1
Bonjour Anne France, vous allez bien ?
- Speaker #2
Je suis vivante.
- Speaker #1
Il y a 30% des femmes qui passent leur permis moto en 2025. C'était complètement différent à votre époque, parce que vous êtes une des pionnières justement.
- Speaker #2
Vous saviez le nombre de faits. Deux fois où je me suis fait traiter de travelo, est-ce que ce n'était pas possible qu'une fille fasse de la moto ?
- Speaker #1
Et est-ce que vous trouvez que cette image-là a un petit peu changé et évolué ?
- Speaker #2
Évidemment. Moi, j'ai commencé la moto en 68. Alors, d'accord, c'était un 50 centimètres cubes, mais ça ressemblait à une moto.
- Speaker #1
Et c'était le Moyen-Âge,
- Speaker #2
finalement, par rapport à maintenant. Et les filles, maintenant, sont naturellement sur une moto. Elles vont naturellement au Népal comme vous. C'est une bascule du monde qui est tout à fait joyeuse, je trouve.
- Speaker #1
Comment vous avez réussi à vous imposer progressivement dans le monde de la moto, auprès de vos confrères motards ?
- Speaker #2
Moi, je n'ai rien fait, ça s'est fait de soi-même. C'est-à-dire qu'à partir du moment où je voulais gagner ma vie en faisant de la moto, je voyageais, j'écrivais mes livres, je faisais des articles. Et c'est comme ça que... que je ne me suis pas imposée. Simplement, j'ai existé dans ce milieu-là. Alors au bord, au début, et puis petit à petit, je suis devenue peut-être plus normale parce qu'il y a plus de filles qui se sont assises sur des motos.
- Speaker #1
Même si à 30% des femmes qui passent parmi les motos, je ne les vois pas si souvent que ça sur la route.
- Speaker #2
Mais peut-être parce que vous comme moi, on a plutôt tendance à regarder les mecs. Ah oui,
- Speaker #1
c'est exactement ça.
- Speaker #2
Je ne sais pas, je vois... Enfin, c'est vrai que... Je rencontre les gens qui viennent me voir particulièrement puisque j'écris des livres. Et donc, beaucoup de femmes viennent me voir. Peut-être plus que d'hommes, c'est possible. Je ne sais pas quoi vous dire. Je ne sais pas quoi vous dire à ce niveau-là. Je vois passer des motards, je vois passer des filles à moto. Et c'est devenu normal. Alors peut-être qu'on ne fait plus attention à ce qui est normal. De mon temps, c'était non seulement... pas normales, mais étaient en plus très dérangeantes pour plein d'imbéciles. Mais les motards en général étaient mal perçus. Vous savez, Poniatowski, ministre de l'Intérieur, disait que tous les motards sont des voyous ou des fils de famille. Alors les filles à moto, je ne vous dis pas ce que ça pouvait être. Les traveleaux en général, bien entendu. Par contre, ce que je trouve assez génial, c'est que je rencontre beaucoup de filles qui, à 60 ans, se mettent à passer leur permis moto et à se faire plaisir. Elles ont fait leur métier de bonnes femmes, c'est-à-dire qu'elles se sont mariées, elles ont fait des enfants, les enfants sont tirés d'affaires et là, elles s'offrent un rêve d'adolescente. Et ça, je trouve ça génial. Et elles font des petits voyages ou des grands voyages. Elles roulent, elles se font plaisir et c'est vrai que c'est un instrument magique pour se promener dans le monde, France comprise.
- Speaker #1
Et à l'occasion de la journée La Femme, dans quel domaine vous aurez aimé voir justement les femmes, on va dire, imposer un petit peu plus leur statut ?
- Speaker #2
Elles n'ont pas besoin d'imposer, puisqu'on sait que nous sommes plus intelligentes que les hommes. Qu'est-ce qu'on a besoin d'imposer ? Il suffit juste de constater l'évidence, voyons.
- Speaker #1
Et quelles sont vos actualités prochainement ?
- Speaker #2
Oui, je vais... j'essaie de bouger, je suis... Ça, c'est ça qui est génial. C'est que je suis invitée un peu partout, à droite, à gauche. Alors, je n'ai pas tout ça en tête, mais j'ai une page Facebook, grâce à une copine qui m'a dit qu'il fallait que j'en ait une, autrement je n'avais pas le réflexe. C'est elle qui la tient, elle s'appelle Sophie Roussel. Et donc, elle tient ma page Facebook parce que je suis un peu nulle dans tout ça. Je ne mets jamais rien de personnel, mais sur cette page qui est à mon nom, j'annonce tous les déplacements que je fais, à droite, à gauche, etc.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Ce qui est certain, c'est que cette année, il y en aura moins parce qu'imaginez-vous que le 18 octobre 2023, je suis allée faire des courses dans la petite ville où j'habite. J'ai trébuché sur un trottoir, je me suis cassé la gueule et je me suis explosé la jambe, le fémur sur plus de 40 cm. Donc, j'ai passé six mois à l'hôpital. J'étais pliée de rire parce que j'ai pris toutes les gamelles possibles à moto. Et je ne me suis fait que des bleus. Et là, je vais acheter de la nourriture pour le chat. Et je passe six mois de sto. Donc, ça a beaucoup ralenti ma présence dans mon métier.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
J'ai quand même écrit deux bouquins pendant que j'étais à l'hôpital. commence à revenir là maintenant mais je ne suis rentré chez moi au fond que en avril de l'année dernière il ya une petite année et quand même sacrément ralenti donc il va y avoir des choses qui s'annonce où je serai si je me casse pas la gueule sur le trottoir
- Speaker #1
Donc toute votre actualité sur votre page facebook du coup oui principalement d'accord écoutez c'est un honneur pour moi pas d'honneur c'est du bonheur d'être de rencontrer des gens de votre génération et qui
- Speaker #2
et qui trouvent du plaisir à ce que j'ai vécu.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #2
c'est génial pour moi. Vous vous rendez compte du cadeau que vous me faites ?
- Speaker #1
Là, je me projetais dans vos aventures en Australie, en plus un pays que je connais, mais que je n'ai pas encore fait à moto.
- Speaker #2
Allez-y, alors faites attention, parce que quand les kangourous au coucher du soleil sautent du buisson, on a le réflexe de klaxonner, et à ce moment-là, le kangourou s'arrête en disant d'où vient le bruit, et on lui rentre dedans. Ah ouais. Ne jamais klaxonner.
- Speaker #0
Ah bah là,
- Speaker #1
ouais, le respect des animaux aussi. Oui.
- Speaker #2
Ah bah c'est même pas une question de survie. Oui, c'est pas une question de survie.
- Speaker #1
Ça les effraie quoi.
- Speaker #2
Non mais un kangourou Big Red du Nord, il doit faire dans les 2 mètres quand même. Savoir qu'il y a quand même quelque chose comme je crois 240 Wallabies de Bennett qui sont des kangourous un peu plus petits dans la forêt de Rambouillet.
- Speaker #1
Non. Oui.
- Speaker #2
Il y a un parc animalier qui s'appelle le parc du sauvage et il y a eu une tempête il y a une vingtaine, trentaine d'années, je ne sais plus et 75 Wallabies de Bennett sont partis dans la forêt. Et tout le monde s'est dit qu'il allait crever, mais en réalité, non, il s'en trouvait très bien.
- Speaker #1
Mais ils se sont adaptés, ouais.
- Speaker #2
Ben non, parce que c'est le même climat que là où ils vivent en Australie. Et donc, si vous rencontrez un walabi, un kangourou dans la forêt de Rambouillet, ben, un, vous n'êtes pas bourré, vous n'êtes pas défoncé, c'est un vrai kangourou. D'accord. Et surtout, ne klaxonnez pas.
- Speaker #1
C'est incroyable cette histoire.
- Speaker #2
Ah ben, c'est fabuleux.
- Speaker #1
Incroyable !
- Speaker #2
Il y en avait 75 qui sont partis, ils se sont reproduits jusqu'à 240, ils ont été beaucoup braconnés. Combien reste-t-il ? Je n'en sais rien, on ne sait pas, etc. Donc au coucher du soleil, c'est là où ils se réveillent, soyez extrêmement prudents.
- Speaker #1
Je voudrais écouter, mille merci, un grand merci à vous, que ce soit un bon salon.
- Speaker #2
Ah ben c'est par ça que ça va le faire. Chez des gens extraordinaires, c'est une association qui s'appelle Coeur de Motarde.
- Speaker #1
C'est une association que je ne connais pas du tout.
- Speaker #2
Alors, elles organisent des événements pour la moto, elles organisent des promenades, elles organisent des tas de choses. D'accord. Et ce qu'elles récoltent, elles le transmettent à des associations qui sont sur le terrain, qui viennent en aide à des tas de gens qui sont dans le besoin, qui ont des problèmes, etc. Elles font un boulot formidable. Ok,
- Speaker #1
donc Association Cœur de Motard. Voilà. Ok. Merci beaucoup Anne Françon.
- Speaker #2
Merci à vous.
- Speaker #0
Franchement, après cette interview, j'avais des étoiles plein les yeux. J'ai radié d'ondes positives qui m'ont sans doute mené vers Sébastien, le premier motard que j'ai interviewé, histoire d'avoir son avis sur les femmes à moto. Manetto ou Serge ?
- Speaker #3
La femme à moto de nos jours, c'est plutôt dans la sécurité, dans la bienveillance, que parfois on oublie un peu de mon côté homme. Et du coup, ça permet d'apporter un petit peu de... souplesse un petit peu à cette route qui est parfois un peu sombre. Donc non, c'est bien, c'est une très bonne chose.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que les femmes sont plus prudentes à moto que les hommes ?
- Speaker #3
Oui, les femmes sont bien plus prudentes. Elles donnent des bons conseils, elles sont là pour rétablir un petit peu, des fois, l'excès d'énergie des hommes. Donc oui, les femmes sont bien plus prudentes.
- Speaker #1
Il y a 30% des femmes qui passent leur permis moto de nos jours. Et moi, c'est un conseil que j'ai fait,
- Speaker #0
c'est que je ne les retrouve pas tant que ça sur la route.
- Speaker #1
Alors que sur les plateaux moto, on en rencontre pas mal et je n'ai pas la chance d'en rencontrer autant. Est-ce que tu as cette impression ?
- Speaker #3
Un petit peu. Après, les femmes, elles ont plus la difficulté de la météo, de la bonne situation pour bien prendre la route. Alors que nous, garçons, on est plus habitués à prendre la moto à tout temps. Voilà, c'était... plutôt sale, c'est le fait de être dans les bonnes conditions pour prendre la route. Les hommes ont peut-être un peu moins besoin de regarder.
- Speaker #1
Est-ce que tu as un conseil justement à apporter aux femmes qui souhaiteraient passer leur permis moto ?
- Speaker #3
Comme ça, un conseil de ne pas hésiter parce que c'est un moment de détente et puis d'évasion. Donc ça permet de se retrouver, de partager aussi des choses avec d'autres personnes. Voilà, non, il... Le bon conseil, c'est de ne pas hésiter.
- Speaker #1
Est-ce que tu as l'impression que la femme auto, c'est quand même assez minoritaire ?
- Speaker #3
Ça l'était il y a quelques années, ça l'est beaucoup moins aujourd'hui, ça reste encore une part un petit peu beaucoup moins que celle des hommes, mais ça devient de plus en plus. Donc aujourd'hui, on en rencontre de plus en plus. Étonnamment, ce n'est pas forcément sur les motos qu'on pense, les motos de tous les jours, conventionnelles des moto-écoles. Là, je commence à aborder des gaines de moto qui étaient réservées jusqu'ici aux hommes et maintenant, elles commencent à s'installer sur ces... C'est ce type de moto. Donc, oui.
- Speaker #1
Et ça te donne quoi comme impression, justement, quand tu vois une femme sur ce genre de moto ?
- Speaker #3
De liberté.
- Speaker #1
Ah, et de liberté.
- Speaker #3
C'est de liberté.
- Speaker #1
D'émancipation. D'émancipation, oui. Exactement.
- Speaker #3
C'est un moyen de communication, de dire, on est là, on a envie de s'imposer un petit peu, et on a envie de faire partager un peu leur désir, leur bien-être, leur envie de conduire, et envie de partager les choses avec d'autres. Oui.
- Speaker #1
Ok. Merci beaucoup pour ce très bon interview.
- Speaker #3
C'est un plaisir.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Il était 11h30 environ lorsque le salon de la moto commençait à se remplir gentiment mais sûrement. Et toutes les marques étaient représentées, les exposants étaient au taquet. Il y avait même un atelier pour apprendre au motard comment relever sa moto en cas de chute. Et j'ai même participé, les doigts dans le nez. Bon, ça c'est pour la rime. Bref, tous les passionnés étaient là. Et notamment Jean-François. un motard passionné de mécanique moto qui a gentiment accepté de me donner son avis sur les motardes. Manetto, Jean-François.
- Speaker #4
Les femmes conduisent pas mal de choses maintenant. Autant voiture que moto. Les motos, elles ont leur neutralité là-dessus. Elles arrivent à avoir des projets et puis s'évader sur la moto.
- Speaker #1
Alors,
- Speaker #0
est-ce que...
- Speaker #1
T'as l'impression que l'évolution de la femme à moto, l'image de la femme à moto a pas mal changé ?
- Speaker #4
Ce sont leurs libertés, parce que comme ça, elles s'évadent plus facilement, c'est sûr qu'il y a 30 ans, les femmes ne sortaient pas en moto, les hommes allaient, oui, s'évader, des trucs comme ça, mais les femmes, non. Maintenant, c'est vrai que la femme, souvent on se dit, elles ne sont pas libres, elles ne font pas ce qu'elles veulent, et là, maintenant, avec la moto... C'est un casse-voix beaucoup plus facilement. Se sentir libre à conduire toute seule et à faire comme elles ont envie.
- Speaker #1
Qu'elles ne restent pas derrière la cuisine,
- Speaker #2
la poupette.
- Speaker #1
Un grand merci.
- Speaker #0
C'est déjà la minute de gratitude ? Je ne pouvais pas vous quitter sans faire la minute de gratitude. Qui est en quelque sorte une réflexion sur ce que j'aurais appris au cours d'une journée, d'une micro-aventure, d'une aventure. ou de l'expérience de vie d'une invitée. C'est un cadeau qu'Anne-France m'a fait en accordant cette interview pour ouvrir la deuxième saison de mon motocast. Je ne pouvais pas rêver mieux. Que de chemins parcourus pour les motards depuis l'époque d'Anne-France lorsque les gens la traitaient des travestis ou qu'on doutait de ses exploits à moto. Cet épisode, ce n'est pas une incitation près des femmes à faire de la moto. Non, c'est avant tout un constat. Même si la moto s'est démocratisée auprès de la jante féminine avec la commercialisation des motos plus petites, plus légères, reste que la réalité sur le terrain est assez éloignée du pourcentage de femmes qui passent leur permis moto. Mais ça, c'est un avis personnel. D'après ce que j'ai observé, et après avoir pas mal échangé avec certaines d'entre elles, il arrive parfois que certaines femmes motardes passent leur permis moto Mais faute d'avoir un entourage motard, elles abandonnent rapidement. Certaines passent leur permis et ressentent de la peur pour faire des trajets en solo ou accompagnés. Et à force, elles se découragent et finissent par abandonner. Enfin, d'autres femmes, lorsqu'elles ont des enfants, elles arrêtent la moto pour supprimer une source de danger potentiel. Certaines d'entre elles reprennent lorsque les enfants grandissent. Et certaines, jamais. D'autres ne franchiront jamais cette étape de permis moto. Car leur éducation, leur entourage, leur croyance personnelle font qu'elles ne réaliseront jamais ce rêve. C'est étrange. La moto est devenue au fil des années un moyen d'expression pour les femmes. Un outil pour conquérir leur liberté et se libérer des dictats sociaux. J'ai pour habitude de dire que la moto, c'est une liberté que l'on s'offre. Une liberté que l'on choisit pour soi lorsqu'on a la chance d'être dans un pays dans lequel on a la possibilité de faire ce choix. Et c'est un instrument qui est intéressant à tout point de vue, car il vient questionner, interroger. certaines limites mentales et physiques que les femmes peuvent avoir du fait de leur genre, de leur éducation, de leur croyance, et tout ceci pour mieux s'en affranchir, à méditer. Je vous remercie de votre écoute. Si ce Motocast vous a plu, n'hésitez pas à le faire partager à vos amis, à votre famille, et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode.